bilan d’acivité - le-115-06.org · présentation du pôle urgence insertion parentalité 2 i...
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Accompagnement Lieux d’accueil Carrefour éducatif et social
Pôle Urgence Insertion et Parentalité
Le Dispositif PHAST
RAPPORT D’ACTIVITE
2015
Places d’Hébergement d’Accompagnement
Social Temporaire
1
Présentation du Pôle Urgence Insertion Parentalité 2
I HEBERGEMENT DES FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES 6
8
I – 1 Le public
I – 2 La Coordination partenariale 10
I – 3 Les sorties du dispositif pour les femmes Victimes 14
de Violences
I – 4 Témoignage d’un travailleur social sur ce dispositif 15
II LES PERSONNES VULNERABLES 16
II – 1 Le public 16
II – 2 Les services prescripteurs 17
II – 3 Les sorties du dispositif 18
III LA COORDINATION PARTENARIALE 19
CONCLUSION 20
2
PRESENTATION DU POLE
URGENCE INSERTION PARENTALITE
1. Brève analyse du contexte
PUIP a connu depuis sa création en 2013, de nombreux changements :
- Changement de direction,
- Transfert de 3 dispositifs au Pôle Protection de l’Enfance et Parentalité et au Pôle Accueil
Médiation Intégration (SAEF, Les Pitchounets, le dispositif RSA hébergement)
- Changement de locaux pour le CHRS Insertion,
- Changement de Chef de service pour CHORUS
Bien que la cohérence des transferts soit parue évidente, la configuration des trois services de PUIP
restait encore déséquilibrée :
- CHORUS, représentait 21.52 ETP comprenant 5 dispositifs : 115 et les Places d’Accueil
d’Urgence (PAU), les Places Hébergement e d’Accompagnement Social Temporaire
(PHAST), le CHRS Urgence et les places de stabilisation
- Le CHRS Insertion Famille représentait 11.63 ETP comprenant 2 dispositifs : le CHRS
Insertion Famille et l’espace santé.
- Le service Economat représente 9.77 ETP
Le déséquilibre entre CHORUS et le CHRS Insertion famille ne permettait que partiellement de
pouvoir envisager un encadrement de qualité, en même temps que de piloter des dispositifs, dont un
en particulier, le SIAO urgence, d’une grande complexité, renforcée par la nécessité en 2016 de
constituer un SIAO unique.
Il convenait donc de se préoccuper d’une organisation qui permettait le maintien, l’amélioration de
la qualité, la diversité de l’offre de service et qui envisageait également que les intérêts des équipes
de professionnels de terrain convergent avec ceux de l’équipe de direction.
Par ailleurs, le découpage du pôle devait également reposer sur une logique de progression de
l’intervention sociale dans le but d’améliorer l’accompagnement et le parcours des personnes
accueillies : de l’urgence vers l’insertion.
Au sein du pôle, les équipes étaient confrontées à plusieurs défis de management :
- La difficulté de créer un sentiment d’appartenance collective quand les anciens
établissements dont elles sont issues (BALBI et CHORUS) représentaient pour les
personnels un lieu d’identification professionnelle,
- Une mutualisation des personnels au sein de CHORUS qui complexifiait la vision d’une
organisation future et qu’il s’agissait de repenser pour une répartition plus visible et plus
efficiente.
- Un management au sein du pôle qui devait permettre d’impliquer l’ensemble des équipes
dans les orientations à venir tout en respectant le champ d’intervention de chacun.
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Les principales attentes pour le pôle étaient unanimement partagées quels que soit les services :
- Une réaffirmation de l’unité institutionnelle par la construction d’une identité de pôle,
- Un rééquilibrage des services par une recherche de cohérence des missions, une recherche
de cohérence et d’harmonisation des pratiques entre le CHRS Insertion et le CHRS Urgence.
- Une répartition des responsabilités par un modèle de coordination plus repérable entre les
divers dispositifs d’insertion.
2. L’organisation de PUIP
Le pôle concerne 53 salariés soit 42.92 Equivalents Temps Plein.
Il est dirigé par Isabelle PHILIPPE, directrice du pôle.
Il existe au sein du Pôle, un secteur administratif composé :
- D’une secrétaire de direction,
- D’une secrétaire du service Insertion, assurant l’accueil du public,
- D’une secrétaire du service Urgence, assurant la gestion hôtelière.
La nouvelle organisation de PUIP, travaillée en co-construction avec les équipes du pôle a abouti à
une répartition plus équitable de deux services, le Service Urgence et le Service Insertion qui
travaillent en étroite collaboration avec le Service Economat.
Le service Urgence comprend :
- Le 115
- Les Places d’Accueil d’Urgence de 79 places conventionnées
- PHAST, dispositif de 34 places, dédié en priorité aux femmes victimes de violence,
- Les places de stabilisations en hébergement collectif de 12 places, SOLEDOR.
Il concerne 21 salariés soit 17.30 ETP
Ce service est sous la responsabilité d’une Chef de service : Sophie ALBERTI
Le service Insertion comprend :
- Le CHRS Urgence de 54 places
- Le CHRS Insertion familles de 133 places
- L’espace santé.
Il concerne 21 salariés soit 16.95 ETP
Ce service est sous la responsabilité d’une Chef de Service : Nicole FARHI
Le service Economat comprend :
- 2 économes,
- 4 ouvriers d’entretien
- 2 agents de services
Il concerne 9 salariés soit 6.07 ETP
Ce service est sous la responsabilité d’un Chef de Service : Bernard DAMIANO
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3. Les faits marquants de l’année 2015
a) Les femmes victimes de violence
Elles ont été au cœur des préoccupations du Pôle.
Alors que la Commission Départementale de lutte contre les violences faites aux femmes ne
comptait que 50 membres en 2014, elle compte désormais 150 membres grâce à une mobilisation
initiée par la déléguée aux droits des femmes et à l’égalité, Madame HIMELFARB.
Cette dernière avec le soutien de la DDCS, a permis à PUIP de créer un dispositif alternatif à
l’urgence en 2015 : PHAST (Places d’Hébergement et d’Accompagnement Social Temporaire).
PHAST est donc né de la volonté de la déléguée des droits aux femmes et à l’égalité, et d’un
positionnement volontaire de la DDCS de faire de l’accueil des femmes victimes de violences une
priorité.
Le constat alarmant d’un nombre croissant et important des femmes victimes de la violence de leurs
conjoints et de décès sur le département (13 en 2015) ainsi que le défaut de coordination
partenariale dans les situations de crise n’ont fait que confirmer la nécessité de se mobiliser
activement autour de cette problématique.
b) Une stratégie partenariale au service de la personne accueillie
PUIP a entrepris tout au long de l’année de répondre aux besoins des personnes accueillies en
travaillant sur des rapprochements partenariaux dans l’objectif soit de développer, soit de maintenir
le lien social des personnes accueillies, tout en essayant de leur assurer un cadre d’accueil rassurant
et structurant pour leur devenir. PUIP a été réactif aux signaux des partenaires et a saisi les
opportunités de travailler ensemble.
De ce fait, plusieurs conventions ont vu le jour en 2015 dans l’objectif d’améliorer l’offre de service
auprès des personnes accueillies :
Dans le cadre de l’accueil d’urgence,
- Une convention a été signée entre le CCAS de la Ville de Nice et PUIP afin de définir
des modalités de coopération tant au niveau de l’hébergement des personnes isolées
éligibles aux Places d’Accueil d’Urgence et suivis par le CCAS de la Ville de NICE
que de leur admission en Places d’Accueil d’Urgence.
- Une convention avec le CIDFF a permis également, dans le cadre du projet auprès des
femmes victimes de violence, d’assurer un accompagnement juridique de proximité.
- Une convention avec l’association grassoise HARJES permet l’admission des
victimes de violences au sein du Pôle Hébergement géré par HARJES, l’accueil et
l’accompagnement social, juridique et/ou psychologique, des personnes accueillies, par
le service d’aide aux victimes d’HARJES ainsi que l’orientation des situations repérées
par le service d’aide aux victimes vers le Pôle Urgence Insertion Parentalité de
l’association ALC.
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Dans le cadre des actions d’insertion,
- Une convention avec l’association ADOMA a eu pour objet de fixer les modalités de
partenariat avec PUIP, portant sur la réservation de lots au sein des résidences Sociales
gérées par ce partenaire au sein du CHRS Urgence. Cette coopération a un double
objectif : permettre une économie à PUIP sur la location des appartements du type
studio ou 2 pièces mais également s’implanter dans les territoires de relogement
habituels des personnes accueillies afin d’anticiper sur l’intégration dans les quartiers.
- Une convention avec Groupe SOS - Prévention et Soins des Addictions (PSA) afin
de développer un soutien auprès des professionnels travaillant avec le public des
places de stabilisation renforçant ainsi leur socle de compétences et organiser leur
accès à d’autres approches en matière d’addictologie, et de réduction des risques. PSA
s’est engagé auprès de l’équipe de SOLEDOR d’assurer des actions de sensibilisation,
d’information et de formation à la question des addictions et des pratiques
professionnelles qui s’y rattachent.
c) La continuité de la contractualisation pluriannuelle voulue par l’Etat dans le cadre
du CPOM 2014-2016
Le CPOM signé le 2 juillet 2014 par PUIP, PPHI ET PHIJ, répond aux priorités régionales
autour de 2 objectifs prioritaires : la réorientation d’activité et la transformation d’activités hors
hébergement en actions d’hébergement ; la convergence tarifaire et la mise en cohérence
tarifaire. Ainsi, l’objet de la transformation, s’agissant de PUIP, porte principalement sur la
modification de 6 places en jardin d’enfant – Halte-Garderie Les PITCHOUNETS en 12 places
d’hébergement d’insertion sur 2 ans (2015 et 2016).
Ainsi le CHRS Insertion compte au 31/12/2015, 127 places financées. Une action autour de la
parentalité a toutefois été maintenue afin d’assurer une place en crèche pour les enfants qui en
ont le plus besoin, soit 5 places réservées aux Pitchounets pour PUIP.
2016, dernière année du CPOM, prévoira une extension de 6 places supplémentaires, soit un
total de 133 places pour le CHRS Insertion Famille.
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Places d’Hébergement et
D’Accompagnement Social
Temporaire
146 personnes ont été accueillies sur PHAST en 2015, soit 63 ménages réparties de la manière
suivante :
- 52 personnes vulnérables correspondant à 22 ménages,
- 94 personnes victimes de violences correspondant à 41 ménages.
Correspondant à 11 632 Nuitées. Le taux d’occupation est de 93.73 %
La capacité d’hébergements de PHAST reposait sur 40 places en janvier 2015, situées soit dans un
lieu anonyme, soit dans des appartements en diffus. A partir de l’été 2015 et en appui sur le plan
pluri annuel de lutte contre les violences faites aux femmes de 2014 – 2016, le service prend une
orientation un peu différente puisque dédié en majeure partie aux femmes victimes de violence.
Ce dispositif en termes d’accompagnement est passé alors à deux travailleurs sociaux et offre
désormais 34 places prioritairement réservées au public des femmes victimes de violence. Les
autres places restantes sont proposées aux personnes en situation de grande vulnérabilité dont les
indicateurs ont été définis précédemment.
PHAST propose une écoute, une orientation et aide la personne à hiérarchiser les démarches à
effectuer. Il s’agit d’éviter l’isolement en initiant ou en maintenant une dynamique de mobilisation.
Cette coordination partenariale basée sur la complémentarité des actions de chacun permet de
favoriser l’émergence d’un projet de vie et le début de sa mise en œuvre.
I L’HEBERGEMENT DES FEMMES VICTIMES DE VIOLENCE
En 2014, 143 personnes sont décédées en France, du fait d’un conjoint ou d’un ex- conjoint violent.
1200 plaintes ont été déposées en un an.
En 2015 le dispositif P.H.A.S.T a vu le jour. Ce dispositif dont l’acronyme signifie Places
d’hébergement et d’accompagnement social temporaire est un dispositif initialement prévu pour
accompagner des personnes en situation de difficultés et d’urgence sociale faisant partie d’un public
qualifié de vulnérable.
Avec une capacité d’accueil de 40 personnes ce dispositif s’est trouvé vite dépassé par les
demandes d’orientations.
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Deux travailleurs sociaux ainsi qu’une coordinatrice ont œuvré au bon développement et à la mise
en œuvre de ce service qui s’adresse donc principalement aux personnes subissant des violences et
dont la vulnérabilité est prépondérante, sur validation de la DDCS.
Les principales missions de PHAST sont :
De mettre à l’abri la personne, dans un hébergement sécurisé.
Avec la particularité de pouvoir proposer un éloignement géographique selon la dangerosité
de la situation
De soutenir la personne, de l’accompagner dans toutes les démarches pouvant créer ou
recréer du lien social.
Ainsi, la prise en charge de ces personnes va s’effectuer sur un accueil en places d’accueil
d’urgence (la PAU) via une orientation effectuée par des travailleurs sociaux.
Cet accueil d’urgence, se faisant principalement en hôtels, sera maintenu sine die, jusqu’à l’entrée
effective dans le dispositif PHAST, afin d’éviter un retour au domicile conjugal ou en famille, et
ainsi sécuriser la personne.
Ce placement donnera lieu à une évaluation sociale qui permettra de mieux cerner la situation ainsi
que le parcours de la personne pour proposer un accompagnement adapté.
Les travailleurs sociaux assurent un accompagnement qui s’appuie sur un processus en 3 phases :
1°) l’écoute et la verbalisation : il s’agit de laisser la place à la parole de la personne, d’entendre son
vécu.
2°) la prise de conscience : de la violence conjugale en tant que fait social.
3°) L’autonomie : pour tenter de faire basculer la personne d’un statut de victime à celui d’acteur de
sa vie personnelle. La prise en compte des violences conjugales est l’objet central de
l’accompagnement global des femmes dans toutes ces dimensions.
Les sorties de PHAST se font vers des structures d’hébergement de type CHRS, pension de famille
ou logement autonome.
L’équipe organise une réponse aux besoins de première nécessité avec les partenaires tels que
- Les restos du cœur
- Le secours catholique
- Le secours populaire
- L’entraide protestante
- La fourmi
- ISN
Sur la question du suivi social avec les Maisons des solidarités départementales, les missions
locales et du soin avec les PMI (centre de protection maternel et infantile) et les CMP (centre
médico psychologiques).
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L’hébergement se fait sur une structure en semi collectif situé sur la commune de Nice et sur trois
appartements en diffus. Une attention toute particulière a été apportée à la qualité des hébergements
proposés. Les hébergements en semi collectif sont situés dans un cadre agréable et propice à
l’accueil d’enfants. Les appartements sont eux, situés dans des quartiers proches du centre-ville et
parfois dans des résidences plutôt cossues.
Ce choix porté sur la qualité s’est fait en pensant que le bien être peut permettre à ces personnes de
reprendre la maitrise de leur vie et de leur parcours un peu plus vite, un peu mieux.
Un logement digne, agréable permet d’accélérer positivement les démarches vers l’insertion, un
retour à une a-vie active (recherche de travail) et vers un logement autonome.
I-1°) Le public :
En 2015, 60 femmes et 34 enfants ont été accueillis.
Chronologiquement, toute personne victime de violences conjugales ou familiales, physique et/ou
psychologique en situation de crise peut demander à être mise à l’abri. Régulièrement, les enfants
sont aussi pris en charge.
Dans le cas d’une demande de mise à l’abri, comme cela a été précis auparavant, ces personnes font
partie de ce public qualifié de vulnérable et donc prioritaire.
S’en suit une orientation vers un travailleur social de façon à pouvoir positionner si besoin la
personne en PAU.
Si les PAU classiquement sont limitées à 14 jours par an, dans le cas de violences ce placement sera
maintenu sine die, jusqu’à orientation sur un autre type d’hébergement ou de structure de façon à
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Femmes Enfants
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éviter toute rupture de parcours qui conduirait la personne à retourner sur le lieux des violence et se
remettre ainsi en situation de danger.
Statuts administratifs :
La plupart des femmes accueillies sur le dispositif PHAST sont des personnes résidentes en France
ou ayant un titre de séjour. Ces paramètres sont très importants car étant temporaire, il est
necessaire que la durée de séjour dans cette strcurture soit relativement courte.
Elle doit permettre à la personne de (re)trouver une situation autnome. Il est évident que des
personne sdont le statut administratif serait un frein trop important à cette temporalité et aux
prestations proposées sur PHAST pourront beneficier d’un accompagnement plus adapté dans des
strcutures prévues à cet effet.
Compositions familiales :
En réalité, les compositions familiales sont très variables et peuvent changer très rapidement.
Sachant que les violences familiales et/ou conjugales touchent sans distinction de compositions
familiales, de classes socioprofessionnelles etc.
En moyenne, sur l’année le temps de prise en charge est de 62 jours.
Au 31 décembre 2015, il y avait en PAU, en attente d’une place sur PHAST 57 personnes, soit 38
adultes et 19 enfants.
Résidents en France
37
Hors CE + Titre de séjour
22
Hors CE Sans titre de séjour
2
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21
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6
0
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40
FS FS+1 FS+2 FS+3 FS+5
10
Cela montre que ce dispositif aussi efficace soit il en termes de turn-over et de temporalité de prise
en charge, n’est pas suffisant pour couvrir les besoins d’hébergement d’urgence des personnes
vulnérables, particulièrement ceux des femmes victimes de violences.
Il est à supposer que ce nombre, reflète d’une part une meilleure diffusion de l’information au sujet
des droits des victimes de violence et des structures pouvant apporter une réponse ; et d’autre part le
problème que pose le manque d’éviction de l’auteur des violences, qui conduit les victimes à
demander de l’aide pour être hébergées.
I-2) La coordination partenariale
Ici encore la coordination inter-partenariale est primordiale.
Nonobstant les organismes prescripteurs sur ce dispositif, le SIAO insertion et la coordination qui
s’y rattache ouvrent en faveur de la continuité et de la fluidité du parcours. Il existe un enjeu
supplémentaire et de taille à prendre en considération : la sécurité de ces personnes et le cas échant
de ses enfants.
Pouvoir être en capacité de proposer un logement, un accompagnement dans des délais réduits
permet de sécuriser la personne vis à vis du conjoint violent (ou de la sphère familiale violente) et
d’éviter toute dépendance (notamment financière) pouvant avoir des conséquences parfois très
dangereuses.
Comme pour toutes demandes d’hébergements dans le cadre de situations urgentes, c’est un
travailleur social qui doit faire la demande et l’orientation sur la structure adaptée.
Ainsi pour 2015 les organismes prescripteurs sont les suivants :
Il apparait que la coordination est véritablement un élément déterminant pour le parcours de ces
personnes. Ainsi, le lien étroit avec la coordination du SIAI insertion du département permet,
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1 2 2
MSD Abricôtier CIDFF CHU Mission Locale DDCS
11
notamment dans les cas les plus délicats, de donner une fluidité au parcours de la personne. Les
partenaires pouvant offrir une opportunité de solution sont alors directement sollicité et la personne
peut bénéficier d’un accompagnement tout à fait adapté à ses besoins et surtout à sa sécurité.
L’aspect juridique est aussi un point important. En situation de crise il est évident de mettre à l’abri
la personne et d’offrir l’espace pour se « poser » et reprendre pied. Toutefois, l’aspect concernant
les démarches d’aides juridiques sont très vite abordées. Le réseau partenaire prend alors toute son
importance de façon à donner une cohérence en matière d’aide juridique, d’aide sociale et de
soutien à la personne tout au long de son parcours. Les principaux partenaires sur ces dispositifs
sont les suivants. Parfois ces mêmes organismes sont aussi prescripteurs :
Le CIDFF : (Centre d’information sur les droits des
femmes et des familles.)
Le CNIDFF et le réseau des CIDFF sont fortement investis
dans la lutte contre les violences sexistes.
Les CIDFF sont sollicités pour :
– Écouter, informer, accompagner les femmes victimes de violences sexistes
Une mise à disposition d’une documentation des droits et dispositifs, un soutien psychologique lors
d’entretiens individuels et d’ateliers collectifs, un accompagnement auprès des enfants exposés aux
violences et conflits familiaux par une psychologue
L’ABRI – COTIER : service de la Ville de Nice, est un lieu sécurisé de pause, d’écoute,
d’information, d’orientation, de soutien et d’accompagnement pour les femmes majeures victimes
de violences conjugales avec ou sans enfant(s). Il œuvre en partenariat avec les institutions et
associations du département des Alpes-Maritimes.
Sur le plan individuel, outre l’accueil par un travailleur social de la structure, la victime peut être
reçue par la juriste du C.I.D.F.F., une psychologue de la ville de Nice
Sur le plan collectif, l’Abri-Côtier propose des actions centrées sur la restauration des
compétences psycho-sociales des femmes accueillies (café des femmes, ateliers journal, séances de
sophrologie, ateliers bien-être, trocs de compétences…) et des actions spécifiquement destinées aux
enfants (contes, partenariat avec A.L.C. pour la participation aux ateliers parents-enfants).
Un partenariat avec Pôle Emploi a été mis en place par le biais d’informations collectives pour
faciliter l’insertion professionnelle et sociale des bénéficiaires.
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L’ASSOCIATION HARJES : Une structure d’hébergement dédiée
à l’accueil des femmes victimes de violences conjugales et/ou
intrafamiliales avec ou sans enfant(s) ainsi que 4 logements (soit 9 places)
réservés au projet PHAST.la procédure d’accueil peut être effective dans
les 15 jours de la saisine
Un accompagnement global et pluridisciplinaire est proposé : travailleurs
sociaux, juriste, psychologue clinicien œuvrent en collaboration.
La durée d’hébergement de 3 mois, renouvelable une fois
HARJES peut permettre une éventuelle mise en place du Téléphone Grave Danger lorsque la
situation le nécessite, en lien direct avec le Procureur de la République.
L’ASSOCIATION MONTJOYE :
Propose en plus d’un soutien psychologique, une aide aux victimes, une
information sur leurs droits et un encadrement concret dans ces démarches.
LA SECURITE PUBLIQUE :
Avec laquelle une convention visant à améliorer la sécurité des lieux est en cours de signature.
ASSOCIATION PARCOURS DE FEMMES :
Qui œuvre en faveur d’une insertion sociale et/ou professionnelle notamment
par la proposition de divers ateliers (français, cuisine, chorale…)
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LE CCAS DE LA VILLE DE NICE :
Le CHRS insertion, Pôle d’accueil des femmes victimes de violences est
destiné à l’accueil de femmes victimes de violences, seules ou avec
enfants.
• Structure disposant de 9 logements individuels, d’une capacité
d’accueil maximale de 17 personnes (9 femmes et 8 enfants).
• Mission: proposer un hébergement temporaire,
accompagnement socio-éducatif renforcé réalisé par une équipe pluridisciplinaire
(travailleurs sociaux, psychologue) ainsi qu’un accompagnement spécifique pour les
enfants témoins.
• Articulation avec des partenaires extérieurs institutionnels (MSD, préfecture, DDCS,
police, justice….) et associatifs.
Les 3 logements ALT à Nice
• Des logements sont mis à disposition des femmes victimes de violences, seules ou avec
enfants, sur orientation de l’Abri côtier.
ASSOCIATION ACCUEIL FEMMES SOLIDARITE, plus
rarement et dont les missions sont accueil, l’accompagnement (social
et juridique), le soutien psychologique et le soutien à la parentalité.
ASSOCIATION PARENTHESE :
Qui est un lieu d’écoute et de parole dispensant des conseils d’ordre
juridique, ainsi qu’un accompagnement social et psychologique.
Développement partenaires
En fin d’année 2015 une convention partenariale a été signée avec l’association HARJES, située
à Grasse et, comme présentée précédemment active dans l’aide et l’accompagnement juridique
aux victimes.
Cette convention prévoit de pouvoir proposer un éloignement géographique pour des personne
qui suite à des violences et étant encore sous menace se trouveraient en danger (avec ou sans
enfants) sur le secteur niçois ou autre.
Pour l’année à venir, le CIDFF reste l’acteur incontournable du dispositif mais d’autres
conventions sont envisagées afin de couvrir au mieux géographiquement le département dans
l’accompagnement et le soutien de ce public. En effet, l’association MONTJOYE, au travers du
bureau d’aides aux victimes, apportera, dès 2016, ses compétences au dispositif PHAST, autour
de l’accompagnement des femmes victimes de violence.
14
I – 3°) Les sorties du dispositif pour les Femmes Victimes de Violence :
En majeure partie les femmes qui quittent ce dispositif sont orientées vers des structures
d’hébergement. Il s’agit en général de structure de type CHRS (urgence ou insertion ou
accompagnement spécifiquement cette population).
Une partie de ces personnes parvient à trouver un logement autonome.
Il s’agit là de la concrétisation de l’accompagnement prodigué.
En effet, l’accompagnement le soutien administratif dont ont besoin ces femmes lorsqu’elles
arrivent en situation de crise, peut parfois suffire à « redémarrer » une vie autonome et
indépendante.
D’autres, ont l’opportunité de se voir hébergées en famille, avec laquelle le lien avait parfois été
rompu justement à cause de la violence générée par le conjoint et visible familialement ; mais aussi
parce que l’altération des liens sociaux et familiaux est un des premiers impacts manifestes de la
violence conjugale.
Notons qu’une partie de ces femmes retournent à leur situation initiale.
Il peut être considérablement complexe d’aborder concrètement la rupture conjugale (parfois pour
des raisons culturelles profondément ancrées) mais surtout les procédures juridiques qui
accompagnent cette rupture.
Le retour au domicile, même auprès du conjoint violent leur parait alors être la seule solution.
Encore trop récent, nous pourrons dès 2016, observer si ces personnes sollicitent à nouveau une
place et un accompagnement sur PHAST.
Logement autonome
22% Décès
1%
Départ inopiné 3%
CHRS U 6%
Autre CHRS 4% Retour en famille
11%
Hospitalisation 1%
Structure d'hébergement
33%
Centre Maternel 6%
Retour domicile 6%
Retour situation initiale
7%
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I-4°) Témoignage d’un travailleur social sur ce dispositif.
Madame Joëlle SILVERI, travailleur social, éducatrice spécialisée de formation, nous livre son
vécu de la création de PHAST et de l’accompagne qu’elle y prodigue quotidiennement.
« Mis en place en Janvier 2015, le service PHAST a connu une évolution rapide : de
l’accompagnement d’un public « vulnérable » en attente d’une réponse à une demande d’asile (ou
l’ayant obtenu), ainsi que 12 places d’accueil de femmes victimes de violences conjugales, vers une
spécificité de ce public.
Le parcours de personnes qui décident de quitter le foyer conjugal est qualifié par Mme B. «d’une
révolution » ;
Madame B, jeune femme ayant un certain niveau d’étude, s’est sentie dans l’obligation d’accepter
un mariage arrangé ; « l’influence du milieu », nous dit-elle. « Naïveté » de croire qu’elle devait
accepter ce mariage.
Sa « révolution » est d’avoir pu s’affirmer dans le choix de vivre seule avec son enfant … Pourtant
le regard des autres reste.
Madame B décide de l’affronter plutôt que de subir dans son quotidien d’épouse : humiliations,
spoliation de ses revenus.
Elle a obtenu un bail, néanmoins son parcours professionnel reste à construire…
Ce temps de crise met en perspective, pour les personnes accompagnées, leur projet de vie qui tend
vers plus d’autonomie.
1. Les personnes rencontrées me parlent de « liberté ».
• « Liberté d’aller où l’on veut »
• « Liberté de s’acheter son éponge pour laver la vaisselle en disposant de son argent »
• « Liberté de s’éloigner de son domicile ».
Souvent, ce vent de liberté est euphorisant. Il occulte une réalité vécue où le danger est prégnant :
« je veux tourner la page », « aller vers l’avant ».
L’accompagnement consiste à conjuguer un accueil rassurant (hébergement, entretiens), une
évaluation du danger ; un traitement précoce de la crise (démarches en justice, suivi psychologique,
soin…) ; avec un lieu d’ancrage déjà tourné vers l’avenir et d’autres projets.
Construire des objectifs : du « traitement » de la crise vers un projet de vie (relogement ou
hébergement, travail, parentalité…) ; tout en tenant compte du rythme et des possibilités de la
personne.
Les perspectives d’un ancrage dans la société, d’un projet de vie amènent Mme C à parler « d’un
réveil ».
Un réveil douloureux ponctué de pleurs pour cette personne qui « s’est repliée sur sa douleur et sa
honte ».
Ce déploiement est accompagné par un lieu de soin, une possibilité de bénéficier d’atelier de remise
au travail, d’entretiens socio-éducatif, de démarches administratives.
Madame M a un travail, un réseau de solidarité. Son mal-être est tel qu’elle décrit un état de « grave
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désespoir » qui lui enlève le goût de tout ; au point de « ne pas reconnaitre les efforts des autres
pour l’aider ».
Pourtant les autres sont là ! Après la signature de son nouveau bail, Madame M veut « rendre à
ALC tout ce qu’elle a reçu sous forme d’argent ». « Comment rendre toute cette aide ? », Mme M
part vers de nouveaux horizons avec cette question, déjà, elle imagine comment soutenir des
personnes dans ses réseaux.
Madame C est partie de chez elle avec sa fille « parce que c’est ma fille qui m’a entrouvert la porte.
Maintenant je suis dehors. Je lui doit tout ».
La culpabilité vis-à-vis des enfants est présente la plupart du temps. Comment affirmer sa
parentalité, se positionner, tout en assumant son rôle de parent ? « Ma fille peut aller dire au juge ce
qu’elle désire » nous dit Mme C « mes enfants doivent comprendre ce que j’ai vécu, ils ont droit de
ne plus avoir peur » précise Mme D ; « je pense que mes enfants ne se sont aperçu de rien… »
raconte Mme F
PHAST est encore amené à évoluer dans la recherche de partenaires qui puissent soutenir les
familles.
De nouveaux moyens, encore plus pertinents restent à mettre en œuvre, afin d’accompagner les
personnes reçues dans une perspective de réparation et de projection vers l’avenir.
II- LES PERSONNES VULNERABLES:
II-1°) Le public :
En 2015, le public vulnérable sur PHAST, se composait de 22 ménages soit 52 personnes (30
adultes et 22 enfants).
Le nombre total de nuitées pour ces personnes est de 6393.
Nous constatons que la plus grande partie de ce public se composé de famille monoparentale avec
enfants. Toutefois, il est à noter que ce sont aussi des familles (couples avec enfants) qui peuvent
solliciter ce dispositif.
Les familles concernées sont des familles avec titre de séjour, en difficultés sociales et n’ayant pas
de lieux de vie.
Certaines, après un hébergement de fortune chez des connaissances ou de la famille se retrouvent
contraintes de quitter, parfois du jour au lendemain, les lieux et n’ont aucune solution. Elles
sollicitent donc les services sociaux qui orientent leur demande après évaluation vers le dispositif
PHAST.
3
6
10
8
4
6
4 5
6
0
2
4
6
8
10
12
FemmeSeule
HommeSeul
F + 1 F + 3 Couple Couple + 1 Couple + 3 Couple + 4 Couple + 5
17
- Les statuts administratifs :
Sur ce public majoritairement ce sont des personnes issues de pays hors CE (mais avec titre de
séjour). Cela souligne aussi la nécessité des liens avec notre financeur, la DDCS. En effet, nous
pouvons être sollicités pour palier l’urgence en termes d’hébergement pour ce public, parfois
d’abord repéré par les services de l’Etat.
Peuvent expliquer certaines arrivées de ce public, l’héliotropisme, d’une part, les réseaux de
connaissances qui mettent en évidence l’aspect attractif du département (en terme d’aide et
d’accompagnement sociaux…), les diverses communautés, mais aussi les flux touristiques qu’il
draine.
II-2°) Les services Prescripteurs :
35%
65%
Résidents en France Hors CE + Titre de séjour
18
13
14
7
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
MSD
CCAS
Mission Locale
Service ALC
18
Principalement les orientations concernant ce public sont réalisées par les MSD de secteur.
Ce sont nos principaux interlocuteurs.
Dans une proportion à peine plus faibles les orientations proviennent des CCAS ainsi que des
missions locales, notamment lorsqu’il s’agit du public « jeunes » (moins de 25 ans).
Ces structures nous permettent d’identifier plus rapidement les besoins principaux et les principaux
types d’accompagnement qui vont pouvoir être proposées aux personnes.
Là encore, la relation avec les partenaires est primordiale, elle permet une plus grande réactivité,
une meilleure connaissance des besoins des publics et ainsi de pouvoir cibler plus concrètement
l’aide à apporter.
A l’échelle associative, ALC a promu ce dispositif de façon à ce que ses structures puissent
l’identifier comme une réponse supplémentaire au panel déjà connu des travailleurs sociaux et le
cas échéant pour pouvoir le solliciter.
II-3°) Les sorties du dispositif:
Sur les 52 personnes suivies, 7 personnes ont été prolongées sur 2016.
Les sorties du dispositif PHAST pour ce public en situation de vulnérabilité se font vers du
logement autonome. C’est la conséquence directe de l’accompagnement prodigué, qui vise l’aide
jusqu’à un logement pérenne.
Logement autonome
11
Structure d'hébergement;
4
CHRS Insertion Famille
7 CHRS
3
Logement social
4
Retour en famille 2
Retour situation initiale
3
Fin de prise ne charge DDCS
4
Centre Maternel
4
FJT
1 Départ inopiné
2
19
Certaines personnes vont voir leurs parcours se poursuivre dans des structurés plus adaptée à leurs
besoin, notamment en terme de temporalité (CHRS insertion par exemple) ou de type
d’accompagnement (centre maternel par exemple).
Si nous regroupons les orientations vers des structures d’hébergement cela représente la majorité
des sorties.
Les fin de prise en charge demandées par la DDCS viennent certes ponctuées une prise en charge et
la terminée. Cependant, une orientation est réalisée, en lien avec les partenaires concernés et
permettent à la personne de pouvoir se saisir d’un autre type d’accompagnement.
Il arrive que des départs impromptus aient lieu, au des retours à la situation d’origine, mais cela
reste assez faible.
III COORDINATION PARTENARIALE
La coordination partenariales comme nous l’avons exprimé précédemment est primordiale et
indispensable au bon fonctionnement de ce dispositif.
Des rencontres plus régulières seront organisées avec les CCAS, les missions locales les MSD, pour
essayer de fluidifier les parcours et les accompagnements proposés. Bien entendue le lien avec le
SIAO insertion fait partie des socles permettant tout le travail social prodigué aux personnes.
La spécialisation de ce dispositif, en fin d’année, ouvre de nouvelles perspectives, notamment en
termes de développement et de renforcement de ces partenariats.
Ainsi, pour l’année à venir, de nouveaux acteurs s’inscriront dans ces accompagnements. Ces
acteurs nous les retrouvons aussi bien du côté du soin que du côté juridique ou de la Justice.
Le groupe PSA SOS sera pleinement impliqué dans certains suivi, surtout pour les personnes en
situation de vulnérabilité, puisque nous retrouvons parfois des personnes nécessitant un suivi de
type addictologie.
Parfois, un suivi réalisé en collaboration avec un centre de soins tels que les CSAPA, les CAARUD,
permettent aux personnes d’avoir accès à un hébergement d’urgence, car les addictions sont alors
potentiellement accompagnées et si possible encadrées.
Le SPIP, puisque là encore des personne placés sous-main de justice peuvent faire partie de ce
public vulnérable.
20
CONCLUSION
Si le dispositif PHAST s’est révélé dès sa création être une profonde réussite en matière
d’accompagnement et d’hébergements d’urgence auprès de public précis, il ne demande qu’à se
développer et à pouvoir être le reflet de l’efficacité des acteurs sociaux autour de ces deux
interrogations actuelles : les violences faites aux femmes et les personnes en situation de
vulnérabilité.
Faire cesser les actes de violence reste la priorité de tous les acteurs.
De même que le processus de la plainte reste une étape nécessaire dans le processus d’acceptation,
de reconnaissance, de réparation pour une femme, le processus d’accompagnement social et
juridique est déterminant.
L’action partenariale menée démontre l’efficacité d’un maillage territorial où le social, le juridique
mais également la santé s’organisent autour de la personne incluant, protection, bienveillance afin
de soustraire les femmes à la cause des violences.
L’année 2015 a prouvé qu’un mode d’organisation choisi en fonction des ressources locales garantit
aux femmes victimes de violence mais également pour toute personne en situation de vulnérabilité
un parcours de prise en charge facilité, plus précoce, évitant la rupture, pluridisciplinaire et
coordonné.
L’année à venir s’annonce majeure pour ce dispositif.