balades insolites texte jean-bernard papi aquarelles christiane massonnet
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Balades insolites
Texte Jean-Bernard Papi
Aquarelles Christiane Massonnet
Le long du fleuve Charente, sur ces terres de pèlerinage mille fois parcourues et cent fois envahies, la pierre, toutes les pierres détiennent des secrets qu’elles aimeraient tant partager…
Le temps qu’il fait chez nous ? Celui qui ne comprend pas la pluie ne peut admettre le soleil. Complémentaire n’est rien c’est d’une seule entité qu’il faut parler…
Dans Mortemart, qui n’est qu’une enceinte de hauts murs où le gel s’agrippe, nous forcions en novembre des portails entravés de pierres froides.
C’était derrière ces portes, des escaliers malaisés de bois gris, des cachots, des couloirs qui s’oubliaient dans des chambres vides et sonores où dormirent des abbesses…
Fenioux est une épave échouée au cœur d’un bois. Des êtres gris, encombrés d’un savoir ancien et ténébreux, vous regardent marcher vers eux en laissant filer sur leur menton une salive étonnée. C’est que l’hiver est réservé aux rats, aux êtres déchus, aux faibles et aux corbeaux criards…
Nallier surprend. Ce Nallier surprend. Ce village est si délabré, si village est si délabré, si usé que l’on doute qu’il usé que l’on doute qu’il soit encore habité. Nous soit encore habité. Nous venons de quitter les venons de quitter les marais, beiges de marais, beiges de boue, , plantés d’oyats jusqu’à plantés d’oyats jusqu’à l’horizon, coupés de l’horizon, coupés de barbelés sinistres et barbelés sinistres et nous voici sur la route nous voici sur la route cahoteuse qui mène au cahoteuse qui mène au village. Il nous faut village. Il nous faut franchir d’abord un franchir d’abord un étroit passage entre étroit passage entre deux fortes masures…. deux fortes masures….
Nallier surprend. Ce Nallier surprend. Ce village est si délabré, si village est si délabré, si usé que l’on doute qu’il usé que l’on doute qu’il soit encore habité. Nous soit encore habité. Nous venons de quitter les venons de quitter les marais, beiges de marais, beiges de boue, , plantés d’oyats jusqu’à plantés d’oyats jusqu’à l’horizon, coupés de l’horizon, coupés de barbelés sinistres et barbelés sinistres et nous voici sur la route nous voici sur la route cahoteuse qui mène au cahoteuse qui mène au village. Il nous faut village. Il nous faut franchir d’abord un franchir d’abord un étroit passage entre étroit passage entre deux fortes masures…. deux fortes masures….
Venant de Surgères, à la sortie d’un virage, devant
les quais bordés de marronniers j’ai la
révélation de ce que le primitif en moi recherche :
la présence d’une eau paisible à sa mesure. La Charente est ici de cette
largeur heureuse qui permet au regard de saisir
sans efforts les détails de la rive opposée. L’étendue
calme de ces eaux procure ce plaisir fait de sérénité et
de retour sur soi….
Port-des-Barques clapote comme les remous d’un canal d’eau sale le long d’une vieille péniche. Ce
n’est qu’un petit port maigre et plat, où croupissent trois doris à peine, mais qui ne demande qu’à vous
montrer ses chemins qui ne vont nulle part…
Celui qui prend le modeste bac qui conduit à l’île d’Aix sait qu’il se rend au cimetière du temps…
Saintes est d'eau. Saintes est d'eau comme un
ventre bien rempli qui clapote. Même dans le
décor monotone et pâle de ses rues, l'eau suinte et
sue comme au travers de millions de pores. L'eau est ici fille de la terre, du
fleuve et du ciel. C'est une eau qu'il faut savoir
reconnaître aussi dans ses sources, suivre dans ses
aqueducs, apprivoiser dans ses débordements et
accueillir dans ses orages…
Rien n’est plus affligeant qu’une source qui se tarit. Du jour au lendemain l’eau qui jaillissait au lavoir n’est plus et le visiteur s’interroge. L’eau n’a pourtant pas quitté la terre de Vénérand….
On aime La Rochelle pour ses rues. Toute la ville est là, marchant à pas vifs pour s’engouffrer dans ces sortes de terriers pour jolie renarde que sont les arcades…
Crazanne est une banane posée sur un lit de feuilles
vertes. Rien n’est plus immobile et inquiétant que ces carrières de pierre que la forêt tropicale conquiert. Ce que les
bâtisseurs et les carriers sur mille années ont défaits la
forêt dévorante l’a conquis en moins d’une décennie.
Sur la route qui ne va plus nulle part la fontaine qui
barbote dans une eau trop verte s’incline lentement
comme une vieille que la mort va surprendre…
Rochefort, dix fois par siècle, s’éveille de sa torpeur, secoue ses chaînes avec fureur pour se rendormir au plus vite…
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Nous, ses amis, nous nous étions longtemps demandé ce qui avait bien pu pousser Armando à venir se réfugier dans ce goulet de terre et d’herbe, entre deux forêts, entre deux collines, entre deux étangs…
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Epilogue et fin du diaporama.
Quand arriverons-nous ? Combien de fois ai-je entendu cette pressante question…
L’auto, voilà l’ennemie aujourd’hui désignée. Elle cumule tous les défauts d’une maîtresse, y compris celui de ne pouvoir se passer d’elle. Alors que faire ?...