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À venir #2 : Les Bassins à flot Si vous revenez en 2030, vous pourrez ajouter à la promenade le futur éco-quartier des Bas-sins à flot. L’enjeu sur ce territoire est immense : il y a tout à y faire ou-presque… Valoriser le patrimoine indus-triel et maritime de la « plaque portuaire » (autour de la Base sous-marine), tenir compte de l’histoire du quartier Bacalan, penser à la fois l’habitat, les activités économiques, les équipements de loisirs. Prévu comme un site expérimental du point de vue de la per-formance énergétique des bâtiments, il accueillera aussi le Centre culturel et touristique du vin dont la réalisation a été confiée à l’agence X-Tu. Déjà relié au centre-ville par le tramway, il se pourrait que ce prochain quartier devienne incontournable !
Il y a eu le temps de la découverte : un fleuve nommé Garonne se cachait donc derrière les hangars gris. Après la longue phase de travaux (2000-2008), les quais sont métamorphosés. Aujourd’hui il est bon de suivre ce chemin d’un bout (Saint- Michel) à l’autre (Bassins à flot) à pied, à vélo, en rollers, avec le regard curieux sur le décor alentour, quelques ouvrages d’archi-tectes à remarquer, et l’horizon dégagé. Oui, le fleuve forme bien un croissant, ce n’était pas une légende…
1 Le Parc sAiNt-micHeL, aMénAGEMentS sPOrtiFs DeS beRGeS La Nouvelle Agence, architectes
Maîtrise d’ouvrage : Mairie de Bordeaux, mars 2009
Au bord du Quartier Sainte-Croix, c’est le début des quais. On entre dans la ville, il y a la circulation des voitures, le tramway qui arrive de la gare, et pourtant on aperçoit des gens qui jouent au beach-volley dans le sable… Les aires sportives protégées et transparentes donnent cette ambiance énergique, qui fut au début un peu anachronique. Un fronton, un terrain de football sur pelouse synthétique (les cages de but sont intégrées à l’ossature d’acier de la structure city-stade), basket ou beach soccer, plus loin terrain de rink hockey dont la forme épouse l’espace de match, agrès de gymnastique et jeux pour les enfants, ici ça bouge ! Mais le nom de « Plaine des sports » oublie un peu la flânerie qui se pratique assidûment aussi, à l’ombre d’un arbre (encore petite l’ombre, mais songez à ce que seront les siestes sous les larges branchages dans des dizaines d’années…) ou à profiter des premiers soleils. Et derrière les aménagements sportifs, nous vous invitons à la promenade en longeant la Garonne, marcher pieds nus sur le bois, s’asseoir au bord de l’eau sur la rive à l’état presque sauvage.
Coup d’œil en face : caserne des pompiers de la Benauge On aperçoit un drôle de bâtiment. À voir les couleurs primaires et la forme, on pourrait penser que Le Corbusier est venu jusqu’ici (après tout, il était bien en 1924 dans la CUB, à Pessac, occupé à concevoir la Cité Frugès). Il s’agit de la Caserne des Pompiers, celle de La Benauge, construite entre 1950 et 1954 par les architectes Claude Ferret, Adrien Courtois et Yves Salier. Parti pris assumé d’une architecture qui, au premier abord, contredit le classicisme d’en face : cinq étages posés sur des pilotis, rue intérieure surélevée, toute la conception respecte les principes du fonc-tionnalisme (définition = science des relations unissant les organes et les fonctions qui contribuent à l’équilibre et à la vie d’un organisme vivant). Si les connaisseurs apprécient la qualité architecturale de l’édifice, pour certains on est bien trop loin de l’esprit XVIIIème siècle ! Ça tombe bien : nous, c’est le contemporain qu’on a choisi de remarquer !
Conseil d’amis #1 : El AsadorEntre le Quartier Sainte-Croix et le Quartier Saint-Michel. C’est notre petite-grande adresse typiquement espagnole au n°5-7-8, Quai de la Monnaie. Plusieurs ambiances : bar tapas et pinchos, patio sévillan pour un dîner en extérieur (avec cave à cigares pour les amateurs), boutique épicerie fine. La spécialité de la maison : l’agneau de lait de Castille cuit pendant 3h30 au four à bois…
2 La MaiSOn éCo-ciTOyenNEOlivier Lehmans, architecte
Maîtrise d’ouvrage : Mairie de Bordeaux, été 2010
Transformation radicale pour ce dernier souvenir de la vie portuaire – ce fut un bureau de recrutement pour quelques 3000 dockers - car il ne reste pas grand chose de ce bâti-ment qui avait l’air du XVIIème mais qui n’en venait pas ! La « maison verte » respecte un cahier des charges évidemment développement durable : toiture qui ondule (rappelant les vagues du mascaret sur le fleuve) et en partie végétalisée, 300 m2 de panneaux photovol-taïques, nichoirs pour oiseaux et ruches pour les abeilles. Faite de bois et de matériaux à haute performance environnementale, cette maison-là est ouverte à tous. L’intérieur, creusé pour accueillir l’agora, fait plus que répondre aux critères HQE (Haute Qualité Environnementale), il les montre. On vient ici pour apprendre, partager et échanger, au sujet des pratiques éco-citoyennes en général, du tri à l’habitat. Elle abrite aussi le Café Lunaire, sa terrasse en accès libre pour pique-niqueurs assoiffés ou rêveurs de la lune…
3 La PLaCE dU PALaiSEmmanuelle Lesgourgues, architecte & Frédéric Latherrade, plasticien
Maîtrise d’ouvrage : Mairie de Bordeaux, janvier 2010
Traversez la route pour entrer un peu dans la ville… par la Porte Cailhau. Etroite, vestige des remparts, elle ouvre sur la large Place du Palais récemment rénovée. Il y a là une fontaine. Ah, pas une fontaine monumentale à la façon des « 3 Grâces » de la Place de la Bourse, pas non plus une fontaine qui jaillit bruyamment, non, une fontaine qui ressemble à des grosses gouttes d’eau restées en suspens à la surface. L’eau ruisselle au sol, retenue par des sillons discrets couleur pierre. On dirait des traces dans le sable. Les enfants en ont fait des îles à escalader, des sortes de cailloux brillants qui aident à passer. S’il fait chaud, vous avez tout à fait le droit d’y tremper vos pieds. Pour la photo avec derrière vous la Porte majestueuse, préférez l’heure où le soleil se couche.
Conseil d’amis #2 : Chez FredVous êtes donc sur la Place du Palais. Asseyez-vous à la terrasse située face à la Porte, Chez Fred, adresse réputée où vient le bordelais qui aime prendre le temps de vivre. À l’heure des apéros, la planche garnie et le verre de vin sont devenus une sorte de tradition délicieuse. Dites que vous venez de notre part, et le patron en personne vous racontera la fameuse histoire du comptoir.
Conseil d’amis #3 : Le Grand Bar CastanUne curiosité bordelaise que le Grand Bar Castan. La terrasse (chauffée en hiver) est tentante, mais il faut absolument entrer. Pur style Art Nouveau avec rocaille classée et mosaïques pour ce café, réhabilité par l’agence H27, et rehaussé par des éléments de design contemporain comme les luminaires aux ampoules ailées, les «Birdy» d’Ingo Maurer. D’ailleurs, un véritable oiseau vit là, tantôt sifflotant dans sa cage, tantôt traversant le bar en toute liberté.
4 LE mirOiR d’EaU & l’AménaGeMENT DeS quAiSMichel Corajoud & Duplantier-Debarre, architectes
Maîtrise d’ouvrage : CUB, juillet 2006
Reprenons les quais…Suivant le moment où vous passez, vous ne verrez peut-être qu’une surface plane alignée sagement le long de la Garonne. Ne vous y trompez pas, cet objet d’art s’anime pour-tant au rythme de ses propres marées : jets qui bouillonnent (c’est le moment de s’échap-per), brouillard selon la saison, et enfin miroir d’eau, dans lequel se reflètent les façades. L’ambiance change aussi en fonction des spectateurs : les photographes traquent l’effet parfait, les contemplatifs rêvent, on patauge façon plage privée, il y a des musiciens, des travailleurs en pause déjeuner et des noctambules plus ou moins poètes… Ce miroir, devenu rapidement symbole de Bordeaux et de sa métamorphose, est sans aucun doute le nombril des quais : il attire tous les regards. La promenade le long du fleuve obéit à une logique toute aussi intéressante. Dans cet en-semble fait de multiples aérations, se succèdent sur 4 km et demi une place pour un marché, un skate parc, des jardins comme des prairies sauvages (on appelle ça un jardin-mégaphor-biaie, quand il y a des roseaux et des hautes plantes herbacées). Les jardiniers ici doivent être heureux, il faut inventer des paysages au fil des saisons…Les matériaux traditionnels bordelais, comme le pavé napoléon et le grès, se mêlent à ceux plus contemporains que sont le béton surfacé ou les lampions suspendus. On y circule de toutes les façons possibles, chacun à son allure, du footing à la balade nonchalante.
Coup d’œil en face : Sud-OuestNous avons la preuve que désormais la rive gauche et la rive droite communiquent : le groupe de presse Sud-Ouest, journalistes et rotatives ensemble, est à présent installé dans le bâtiment que vous pouvez apercevoir depuis ce côté de la Garonne, une réalisation du Cabinet Luc Arsène-Henry et Alain Triaud livrée en 2009. L’immeuble de 5 étages respecte les normes HQE (Haute Qualité Environnementale). Il est dit que le toit est rouge, de la couleur du logo Sud-Ouest.
Adresse conseillée : le CAPC, arc en rêve, et le Café Andrée Putman Impossible de passer sans y entrer ! Lieu incroyable, installé dans un ancien entrepôt de denrées coloniales, dédié à l’art contemporain, devenu CAPC en 1990. Sur le toit, le café de l’architecte d’intérieur Andrée Putman dispose d’une des terrasses les plus zen de la ville : ambiance calme, luxe et volupté. Au premier étage de cet espace hors norme, se situe également le centre d’architecture arc en rêve. Depuis 1981, l’architecture contemporaine, la ville, le paysage et le design y sont expliqués, exposés, et racontés au public.
Conseil d’amis #4 : le Marché des quaisQuand il y avait le navire militaire Colbert planté là, on l’appelait le Marché Colbert. Et puis, heureusement, le bateau verrue est parti, le marché a changé de nom. Entre nous, on dit Marché des Chartrons, mais officiellement il est le Marché des Quais. C’est le dimanche que ça se passe. Jusqu’à 14h, on achète tout ce qui est alimentaire. Classique, penserez-vous. Mais si vous venez dimanche, vous comprendrez ce qu’ai-ment les bordelais : peut-être les huîtres à déguster avec un verre de vin blanc…
5 LEs chAiS DE LuZECécile Moga & Michel Moga, architectes
Maîtrise d’ouvrage : Domofrance, juin 2007
Crochet à faire : si vous avez envie de pénétrer plus avant dans le quartier des Chartrons, vous pouvez passer par là en entrant au 89. Ce bâtiment est composé de deux anciens hôtels particuliers construits à la fin du XVIIIème siècle par des négociants en vin. La restructuration de ces chais a un réel enjeu urbain, avec pour principal objectif créer un parcours des quais vers la ZAC des Chartrons. Par ce passage discret, on a l’impression de traverser les façades régulières des quais. Amateurs d’architecture contemporaine, l’envers du décor devrait vous surprendre.
Coup d’œil en face : le Parc des BergesAssis face à La Garonne, regardez de l’autre côté les énormes platanes : le Parc des Berges vous montre un peu de son âme. Suivant le coefficient des marée, le fleuve est bas, et on imagine bien alors ce que furent les quais en pente et boueux d’un Bordeaux très ancien. Les espaces, sauvages ou domestiqués, ne cherchent pas à donner l’illu-sion d’un retour artificiel à la nature, mais jouent à la fois avec ce qui se construit au fur et à mesure et le paysage fluvial. Pour les amateurs, sachez que la piste cyclable part du Pont de Pierre et court sur plus de 3 km.
À venir #1 : La Caserne Niel Sur le site de la caserne Niel, des entrepôts désaffectés des chemins de fer et de la Halle aux farines, un éco-quartier respectueux du patrimoine se développera sur 30 hectares. Il est pensé en co-élaboration entre les habitants de La Bastide, la CUB et l’architecte-urbaniste Winy Maas, fondateur de l’agence Néerlandaise MVRDV.
6 LE haNGAr 14Flint & Lanoire Courrian, architectes
Maîtrise d’ouvrage : Mairie de Bordeaux, septembre1999
Nous sommes à présent à côté du quartier des Chartrons, et les quelques hangars conservés sont devenus des terrasses de restaurant, les magasins du Quai des Marques, avec parkings et bureaux dans les étages.Le Hangar 14 est le premier qui a eu l’honneur d’une réhabilitation approfondie. En 1999, en collaboration avec l’agence Flint, les architectes bordelais Lanoire & Courrian livrent le H14. Belle appropriation d’un patrimoine industriel et reconversion réussie pour celui qui récon-cilia les bordelais avec cette frontière bétonnée qui les avait séparés si longtemps du fleuve. Sa nouvelle vocation de lieu d’expositions et de manifestations (notamment Agora, la Bien-nale d’architecture, d’urbanisme et de design) a continué de le rendre important. On y pénètre par un volume d’entrée translucide, avant de profiter de son espace intérieur modulable. Il faut le contourner pour voir la terrasse et l’enchaînement d’escaliers disposés en batterie. Massif, il se fond pourtant au décor, avec sa couleur gris-rosé. Pour tout vous dire, on rêve même d’y habiter…
7 l’hôtEL seEko’Oatelier d’architecture king kong, architectes
Maîtrise d’ouvrage : sarl CDK, décembre 2007
En observant l’alignement des immeubles XVIIIème, une forme blanche devrait arrêter votre oeil à l’angle du Quai de Bacalan et du cours Edouard Vaillant. L’hôtel Seeko’o (qui signifie igloo en inuit), sous son apparence première sobre et dépouillée, est un bâtiment audacieux. Il fallait oser se mêler au paysage de cette façon, et sans prétention voilà qu’il s’adapte parfaitement, devenant même un étonnant point de jonction avec les futurs quar-tiers du bassin à flots. Les inclinaisons de la structure rappellent les « brisis » traditionnels en ardoises que vous pouvez observer sur les toitures d’à côté. Épuré dans les lignes, il est aussi sobrement enveloppé d’un matériau développé depuis seulement 40 ans : le Corian. Habituellement utilisé en intérieur, il s’invente ici une nouvelle place en façade. Dense et teint dans la masse, non poreux et inaltérable, il offre une surface lisse et lumineuse. On entre dans l’hôtel par un pli de la façade, il paraît qu’on n’a pas envie d’en sortir…
Coup d’œil : Cap Sciences et Le Pont levant Bacalan-BastideQuai de Bacalan, près de l’esplanade du Professeur Tournesol, vous découvrez Cap Sciences. Installé dans « le bâtiment monolithique » réalisé par Bernard-Philippe Schweitzer, ce musée à visée pédagogique propose des expositions autour de la science, des techniques et des questions posées par la place de l’homme dans le monde. Point final de cette promenade, c’est aussi l’occasion d’observer les travaux (et les plans du projet étape par étape) du futur Pont levant Bacalan-Bastide de l’ar-chitecte Thomas Lavigne. D’une longueur de 430 m, il est pensé comme un prolongement des quais et bien sûr un lien affirmé pour unir les deux rives (autrement que par le napoléonien Pont de Pierre, qui fait 57 mètres de plus). Transport en commun au centre, deux voies réservées aux automobiles, on pourra aussi traverser à pied sur deux passerelles courbes et flottantes. La structure entière, complexe et sculpturale, s’élèvera au passage des paquebots. Du belvédère, on regardera enfin la ville de haut !
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La rive droite a de la hauteur. Territoire aujourd’hui plus simple à explorer grâce au tramway qui en franchissant le pont de Pierre nous a indiqué le chemin à suivre. Les architectes sont ici chez eux. D’ailleurs ils y ont leur « mai-son » au 308, avenue Thiers. On va donc partir de là, pour aller ensuite à travers plusieurs communes s’aventurer entre archi-tecture contemporaine et pleine nature. La promenade peut se faire avec un seul but à la fois ou dans sa totalité sur une pleine journée… Prévoir un ticket de Tram, éventuellement votre abon-nement V3 pour le vélo, de bonnes chaussures, un panier pique-nique (on va aussi vous transmettre quelques adresses où faire des pauses) et de quoi photographier la vue imprenable que vous allez découvrir de Bordeaux.
1 Le 308, CoNsEiL rÉGionaL dE L’ORdRe Des aRchiTeCtES Fabre & de Marien, architectes
Maîtrise d’ouvrage : Ordre des architectes d’Aquitaine, février 2009
Cette adresse n’est pas par hasard le point de départ. Les guides d’architecture contempo-raine, dont celui que vous avez dans vos mains, sont une initiative du 308. Ici se trouve le siège des structures essentielles à la vie de l’Architecture : l’Ordre des Architectes, la Maison de l’Architecture d’Aquitaine, le Centre de Formation des Architectes d’Aqui-taine et les bureaux d’A&CP (Architecture et Commande Publique). Le lieu se devait donc d’être remarquable. On pénètre par la cour de cet ancien atelier EDF, occupée selon les événements : par une maquette, une installation ou par des gens autour d’un verre après une conférence. Béton, lignes franches, masse imposante, la réhabilitation a conservé les caractéristiques de l’usine. La façade initiale avec sa voûte et ses portiques précède l’autre, à l’intérieur, toute vitrée, formant ainsi un hall d’entrée. Des espaces de bureaux traversants et lumineux, des escaliers larges qui se croisent, l’impression de volume et de transparence est forte. Les architectes ont choisi de valoriser les traces de ce passé indus-triel, inscrites dans les murs, tout en intervenant de façon contemporaine et judicieuse notamment dans l’extension qui se compose d’un bâtiment d’un seul niveau en charpente métallique. Cette « maison », où la notion de travailler ensemble est revendiquée, est aussi un lieu de rencontres à l’agenda bien rempli et le siège d’une publication, le 308, journal dédié passionnément à l’architecture.
2 PaRC reLaiS DE La buTtiniÈreJean de Giacinto & Jean-François Escande, architectes
Maîtrise d’ouvrage : CUB, mars 2004
Terrain en pente, pôle d’échange bus/tramway, parking de 600 places, locaux techniques, environnement avec végétation et point de vue culminant en haut de la longue côte des 4 pavillons : les contraintes de départ pour concevoir le Parc Relais étaient singulières. Le bâtiment, auquel on accède par le toit (qui n’est pas le toit si on arrive par Lormont, mais un prolongement de la ville), est entouré au sommet par des grilles fines, comme « une résille », et en bas de parois de verre. Lumière et surtout visibilité pour ce nouveau belvédère pratique qui nous accueille de l’autre côté de Bordeaux. Au centre, un jardin a poussé, la nature se mélange aux espaces de stationnement. La signalétique, sobre, souligne et informe le voyageur de la multitude de possibilités qui s’offrent à lui pour aller d’un point à un autre !
3 PSSsTMichel François, artiste
Maîtrise d’ouvrage : CUB, mars 2006
Ce Pssst géant qui nous interpelle et qui nous appelle à franchir l’espace pour aller voir plus loin ce qui se passe, est une des œuvres d’art contemporain issues de la commande publique qui jalonnent les lignes du Tramway. Michel François installe en 2006 à Lormont cette sculpture qui s’intitule Lieu-Dit. Trois autres onomatopées sont ainsi disséminées autour du Parc relais : un Zzz rêveur ou qui s’ennuie un peu, un Mmm plus coquin, un HO de surprise ou d’étonnement. L’artiste belge s’amuse avec ses Portes Mots. Et les bruits géants semblent nous attirer vers d’autres lieux, comme ceux de la végétation dense et sauvage juste à côté.
Coup d’œil : le Parc de l’Ermitage - IrisVous arrivez par le haut du Parc. Le Château des Iris, de style Louis XIII, est là comme une trace des histoires anciennes. Il faut ensuite descendre par le chemin balisé et faire halte régulièrement : les belvédères offrent un point de vue vrai-ment incomparable sur Bordeaux. Sur la droite, le Pont d’Aquitaine surplombe tout. En descendant encore, on arrive sur le lac creusé dans les anciennes carrières. On dirait des falaises sur une mer bleue. Ce site qui fut ce qu’on appelle une friche industrielle, aujourd’hui classé en zone naturelle d’intérêt écologique, a été réhabi-lité par la paysagiste Graziella Barsacq.Dans ce paysage surprenant, vous pouvez pique-niquer, c’est vraiment calme et tranquille…
À venir #1 : les cascades de Garonne à LormontSur le site des anciennes cimenteries (où se situe le Parc de l’Ermitage), la parcelle res-tante et inutilisée de 9 hectares au sud fait l’objet d’un projet ambitieux. Jean-Michel Ruols, spécialiste des Parcs de Loisirs, propose d’installer ici Les Cascades de Garonne, un complexe à thématique aquatique. Architecture futuriste faite de transparences, captage souterrain d’eau chaude pour alimenter les bassins, services variés d’héberge-ments et de restauration, plus des quartiers nouveaux…
4 LE rOcHEr PaLmErBernard Tschumi, architecte
Maîtrise d’ouvrage : Ville de Cenon, septembre 2010
Toujours à Cenon, à deux pas du Parc relais, on aperçoit un gros rocher métallique de cou-leur rouge : c’est le Rocher de Palmer, la nouvelle scène des cultures du monde. À l’inté-rieur, trois salles pour les concerts, des espaces pour des manifestations et des événements (comme le Festival de BD, Bulles de Garonne). Le bâtiment n’est pas clos sur lui-même, bien au contraire : il s’ouvre sur le parc arboré, à travers la galerie intérieure. C’est sans aucun doute une structure plus complexe qu’il n’y paraît, notamment avec son assemblage de pans coupés triangulaires. L’enjeu du Rocher est bien à la fois de rompre avec un environnement multiforme – entre tours d’immeubles et Château de Palmer au fond du parc –, d’imposer en douceur une identité propre et peut-être de devenir un nouveau symbole fort de la commune.
Conseil d’amis #1 : Ze RockNicolas Magie, chef étoilé, a imaginé une carte gourmande, accessible, inventive, (Mmm) pour cette brasserie accolée au Rocher de Palmer. C’est dans ce décor, des-siné par l’architecte décorateur Richard Bui, que nous vous encourageons à faire une halte savoureuse. Et il y a une grande terrasse…
5 ÉCoLe mATerneLLE jEan JaUrèSMarjan Hessamfar & Joe Vérons, architectes
Maîtrise d’ouvrage : Ville de Cenon, décembre 2007
Il a fallu construire l’école en deux temps pour ne pas gêner les enfants qui continuaient leur vie d’écoliers… Défi réussi. La façade donne la sensation d’un bâtiment qui s’élève au-dessus des fenêtres, tandis que l’entrée ouvre sur une série d’espaces qui se succèdent : au mot préau désormais s’associe le mot patio, ce qui donnerait presque l’envie de retour-ner à la maternelle ! Le bois protège, la lumière est maîtrisée pour apporter la clarté mais aussi pour gérer les températures, tout ça en s’amusant un peu avec des jeux d’ombres chinoises. Pour la couleur, à part une nuance de vert pomme, il n’était pas nécessaire d’en ajouter, les enfants s’occupent eux-mêmes de tout ce qui est coloriage !
Conseil d’amis #2 : le « T » de Claude CloskyVous pouvez remonter dans la ligne A du tram et descendre à la Station La Morlette située à Cenon. En avançant vers la médiathèque Jacques Rivière, vous découvrirez, place de La Morlette, une autre œuvre : le « T » de Claude Closky.
6 MÉdiatHèquE dU bOiS fLEURiBrochet-Lajus-Pueyo, architectes
Maîtrise d’ouvrage : Ville de Lormont, octobre 2009
Vous êtes dans le Parc du Bois Fleuri. La simplicité apparente de ce bâtiment blanc que vous apercevez a été prévue pour ne rien heurter de la nature. Il abrite pourtant un véritable complexe, le Pôle culturel et sportif de Lormont. De nombreux équipements y sont intégrés : médiathèque, auditorium, salle d’exposition de 200 m2, café « littéraire », locaux techniques, bureaux et salle de sport/spectacle de 1200 places. Oui, tout ça dans ce volume pur et vitré qui semble se fondre dans la végétation. Conçu pour qu’on le tra-verse et qu’ainsi se fassent les liens entre les différentes activités, il est lui-même traversé : par la lumière, par le décor environnant, par des jardins en son centre… et par la culture sous toutes ses formes. Quand on est assis à l’intérieur, avec un livre ou un Ipad, on a l’im-pression d’être installé au milieu de la forêt. La circulation s’organise autour d’un parvis central, le lien se fait entre l’espace sportif et la médiathèque. Dans le parc, la visite peut se poursuivre avec le théâtre de verdure et le Château.
Adresse conseillée : Château le Prince NoirHaute gastronomie, réputation affirmée, c’est la pause la plus privilégiée que nous vous proposons. Un plaisir à s’offrir, par exemple avec le Menu du Marché du midi à 30 €, dans ce Château dont la position stratégique au sommet de la colline est celle qu’avaient les édifices fortifiés du Moyen-Âge (donc un point de vue impre-nable). On y aurait négocié la fin de la guerre de cent ans… Aujourd’hui, le lieu redessiné par l’agence de Bernard Bühler, offre au restaurant installé dans l’exten-sion faite d’un seul volume vitré, un décor parfait pour la cuisine délicieuse de Jean-Marie Amat !
7 éGLiSe Du SaiNt-ESPriTSalier-Courtois-Lajus-Sadirac, architectes
Maîtrise d’ouvrage : Diocèse de Bordeaux, 1966
Cet édifice religieux construit en 1966 est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques au titre du Patrimoine du XXème siècle. Il s’agit d’une construction de l’agence d’architecture Salier-Courtois-Lajus-Sadirac - en commande pour les chantiers diocésains de Bordeaux -, ce qui est une signature reconnaissable pour les yeux avertis (La caserne des Pompiers, c’est eux aussi). Avec la création de nouveaux quartiers, les années 60 verront ainsi s’élever des lieux de culte aux matériaux bruts et aux lignes dépouillées. Béton recouvert d’enduit blanchi, ciment lissé, la spiritualité s’accommode assez bien d’un minimalisme étudié (et des contraintes de budget). Depuis l’extérieur, on ne voit qu’un parallélépipède fermé. Pourtant, à l’intérieur, vous serez surpris par la lumière, qui en pénétrant par le haut, traverse toute l’église. En y entrant, vous ferez peut-être une expérience mystique… Mais sans aucun doute, vous ferez celle de ces architec-tures qui continuent de paraître d’avant-garde.
Coup d’œil : le vieux Lormont Disons-le franchement, il n’y a pas vraiment ici d’édifices particuliers à voir, mais c’est une atmosphère, une image de quartier un peu rétro, comme une ambiance de film. Un petit morceau de ville loin du monde contemporain et des projets démesurés, juste un Bar-Tabac et un routier pour manger un sandwich, des façades années 50, des enseignes en lettres rondes et rouges… En septembre 2012, la navette « bateau-bus » vous ramènera directement au centre de Bordeaux. La boucle sera alors parfaitement bouclée pour cette longue prome-nade sur la rive droite, et se terminera par une mini-traversée de la Garonne.
À venir #2 : le parc des Coteaux Voilà le nom donné à ces 400 ha de nature qui s’étendent d’un bout à l’autre de la rive droite. Vous êtes en moyenne à 65 m d’altitude, ça monte et ça descend, et si vous arpentiez le fil vert de la promenade il s’agirait de parcourir 25 km, une vraie randonnée ! En le suivant, vous traversez quatre communes : Bassens, Lormont, Cenon et Floirac. De parc en parc – Beauval, Rozin, Seguinaud, Bois fleuri, L’Ermi-tage, Iris, Palmer, Cypressat, Castel, La Burthe – vous serez surpris de la richesse de la flore et de la faune, avec des espèces protégées et une diversité de paysages. On y croise aussi (un peu comme dans les contes de fées) des lieux de découvertes, comme la Médiathèque du Bois Fleuri… La culture se mêle à la nature qui se mêle au sport qui se mêle au dépaysement garanti qui se mêle aux loisirs qui se mêle à la ville, bref tout est enlacé ! La rénovation de l’ensemble des parcs, dont l’étude préliminaire a été réalisée par Bouriette et Vaconsin (d’ailleurs lauréats des AJAP 2009 pour ce travail), est presque terminée ; il s’agit maintenant d’améliorer la continuité de ce vaste territoire. La Biennale Panoramas - qui investit le Parc tout entier - a réussi le pari de sa première édition : faire venir les bordelais jusque-là, les faire marcher d’un bout à l’autre à la recherche des installations artistiques et des spectacles numériques, et donner au Parc des Coteaux les contours d’une identité propre. À suivre !
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