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Direction des programmes - Rapport pour spécialistes
L'ÉVALUATION INTROSPECTIVE DE LA PROPENSION AU CRIME ET DU COMPORTEMENT CRIMINEL: LES
FACTEURS QUI RISQUENT DE COMPROMETTRE LA VALIDITÉ DE
L'ÉVALUATION DES ATTITUDES ET DE LA PERSONNALITÉ
N° 1985-27
3, aux termes d'un contrat, pour le .1 est disponible dans la forme où ,ur général du Canada. Les 3 et ne correspondent pas lliciteur général du Canada. Le ublié, cité ou reproduit sans
nible en anglais.
..re du Solliciteur général du Canada
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HV 6080 A5 1985
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D.A. ANDREWS UNIVERSITeGARLETON
J.S. WORMITH PRINCIPAL AGENT DE RECHERCHE DIVISION DE LA RECHERCHE
J.J. KIESSLING PROBATION ET LIBÉRATION CONDITIONNELLE (ONTARIO)
n. MINISTRY OF THE SOUCITR GENERAL OF CANADA
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L'ÉVALUATION INTROSPECTIVE DE LA PROPENSION AU CRIME ET DU COMPORTEMENT CRIMINEL: LES
FACTEURS QUI RISQUENT DE COMPROMETTRE LA VALIDITÉ DE
L'ÉVALUATION DES ATTITUDES ET DE LA PERSONNALITÉ
No 1985-27
Le présent document a été élaboré en 1985, aux termes d'un contrat, pour le compte de la Division de la recherche. Il est disponible dans la forme où il a été soumis au ministère du Solliciteur général du Canada. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne correspondent pas nécessairement à celles du ministère du Solliciteur général du Canada. Le présent document de travail ne peut être publié, cité ou reproduit sans l'autorisation du Ministère.
Ce document de travail est également disponible en anglais.
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Résumé
Les niveaux d'association entre l'évaluation introspective des
attitudes ou de la personnalité et la récidive criminelle ont été examinés
en fonction des variations dans la méthode de recherche, de la nature des
facteurs sous-jacents et des systématiques erreurs qui se produisent dans
la mesure des prédicteurs et des variables critères. Les coefficients de
validité dérivés des groupes extrêmes ont fourni des estimations imprécises
de la validité externe relative et prédictive de sept ensembles de
prédicteurs. La validité prédictive des sentiments procriminels et de la
psychopathie s'est révélée très importante, chez deux échantillons de
jeunes adultes probationnaires, par comparaison à l'évaluation de facteurs
plus distaux tels que les attaches sentimentales aux conventions, la
détresse personnelle et l'empathie. L'amélioration de l'échantillon des
domaines prédicteurs et des domaines critères a donné lieu à un
accroissement substantiel et cumulatif de la validité. L'échantillonnage
des prédicteurs a été amélioré par l'introduction des retests et
l'utilisation de prédicteurs à traits multiples déterminés par une méthode
plurivalente. L'échantillonnage des critères a été amélioré par la
prolongation de la période de suivi et par l'évaluation selon une méthode
plurivalente. Les résultats sont incompatibles avec un certain nombre
d'arguments "post hoc" dénigrant l'importance des facteurs de disposition
dans la criminologie et illustrent systématiquement l'importance des
principes psychologiques sociaux dans la prédiction du comportement
criminel.
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L'évaluation introspective de la propension au crime et du comportement
criminel: les facteurs qui risquent de compromettre l'évaluation des
attitudes et de la . personnalité.
Le présent document se penche sur l'un des problèmes persistants de la
psychologie individuelle et de la psychologie sociale: l'importance et la
nature de l'association entre ce qu'on dit et ce qu'on fait (Cialdini,
Petty et Cacioppo, 1981; Deutscher, 1973; Shuman et Johnson, 1976). Après
les désillusions provoquées par l'étude des facteurs tendanciels, on estime
avec un optimisme nouveau que l'analyse des sentiments et traits personnels
est une des voies particulièrement prometteuses qui mènent à la
compréhension du comportement humain (Ajzen et Fishbein, 1980; Bandura,
1977; Carver et Scheier, 1981; Epstein, 1979; Botter, 1966; Shrauger et
Osberg, 1983). Les recherches récentes donnent à entendre que la relation
entre les attitudes ou la personnalité et le comportement (A/P-C) varie en
fonction des erreurs systématiques qui se produisent dans les mesures, dans
les méthodes de recherche et dans la conceptualisation des processus de
contrôle du comportement. Le présent rapport quantifie les incidences de
ces erreurs en analysant une batterie de questionnaires d'auto-évaluation
touchant la récidive des jeunes adultes probationnaires. Deux raisons ont
justifié cette étude. Premièrement, les incidences des erreurs ont été
bien documentées dans le cadre de certains programmes de recherche mais
leur aspect cumulatif n'a jamais fait l'objet d'une exploration
systématique. Deuxièmement, de nombreuses théories de criminologie ont
assigné un rôle causal et central aux attitudes et à la personnalité mais
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la validité hypothético-déductive et la validité de pronostic des attitudes
et de la personnalité n'ont fait l'objet que d'un examen rapide et
empirique (Tennenbaum, 1977).
Les sentiments et la personnalité criminels dans la théorie du comportement
criminel
Presque toutes les théories du comportement criminel assignent aux
sentiments criminels un rôle central et causal (Nettler, 1978). Considéré
sous les perspectives sous-culturelles, le comportement criminel illustre
la conformité avec les normes procriminelles. Au niveau personnel de
l'analyse, les attitudes, les valeurs et les croyances représentent
"l'internalisation" de ces normes. Par ailleurs, l'internalisation des
règles et des valeurs est également essentielle pour l'apprentissage social .
moderne et les théories cognitives contemporaines. Selon la théorie de
l'association différentielle, les sentiments criminels s'acquièrent par
association avec des modèles criMinels et, par la suite contribuent aux
"définitions" personnelles de situations immédiates qui favorisent les
actes criminels (Sutherland et Cressey, 1978). Glaser (1957) a déclaré
très explicitement que les personnes poursuivent le comportement criminel
jusqu'au point où elles s'identifient avec les personnes réelles ou
imaginaires dont le comportement criminel éventuel semble acceptable.
Les tenants des théories de la mattrise ou du refoulement des
sentiments (Hirschi, 1969; Reckless, 1967) ont estimé que l'attachement
personnel aux valeurs et aux visées conventionnelles ainsi qu'aux règles
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généralement admises par la société joue un rôle primordial dans la
prévention du crime. Toutefois, Sykes et Matza (1957) ont fait valoir la
façon dont les attaches conventionnelles peuvent être surpassées par des
sentiments qui légitiment le comportement illégal en le plaçant sous une
perspective favorable, et neutralisent l'action répressive des affiliations
traditionnelles en discréditant leur autorité morale. La théorie de
l'anomie (Merton, 1969) a insisté sur l'influence causale du blocage des
voies associées aux visées conventionnelles. Néanmoins, même à l'intérieur
de cette orientation structurale, d'autres formes de déviance, notamment
les maladies mentales et l'abus des drogues, pourraient se produire en
l'absence de l'acceptation personnelle de l'opportunité du comportement
criminel. Enfin, les criminologues radicaux ont plaidé pour l'acceptation
d'un contexte de croyances et de valeurs dans lequel s'effectuent les choix
déviants ou nota déviants (Taylor, Walton et Young, 1973). Fait digne
d'être signalé, ces criminologues ont réaffirmé l'importance des sentiments
personnels dans le contexte d'une interprétation radicale de la plupart des
autres aspects des théories traditionnelles de la déviance.
Les positions classiques à l'égard du comportement criminel sont
compatibles avec les théories générales de l'apprentissage social et les
théories cognitives qui ont émergé dans la psychologie individuelle et la
psychologie sociale. Les théories de la criminologie sont dépourvues de
l'explicitation fonctionnelle d'Ajzen et Fishbein (1980), de Bandura
(1977), de Carver et Scheier (1981) et de Meichenbaum (1977), mais elles ne
sont pas en conflit avec les sentimetts personnels dotés de rôles
fonctionnels et associés aux théories plus générales. Par exemple, les
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sentiments peuvent exercer leurs rôles fonctionnels par le biais des normes
qui servent de référence à l'autorégulation (Bandura, 1977; Carver et
Scheier, 1981), contribuer aux "intentions" qui sont la cause immédiate du
comportement (Ajzen et Fishbein, 1980) et fournir le contenu des
verbalisations et images subvocales qui guident le comportement
(Meichenbaum, 1977).
Malgré leur grande importance sur le plan théorique, les sentiments
criminels ne comprennent qu'un seul parmi les nombreux ensembles de
variables qui peuvent être reliés au comportement criminel. Les autres
facteurs coMportementaux, personnels et situationnels sont importants. Les
variables comportementales examinées dans le présent . rapport comprennent
notamment l'aliénation (l'isolement, l'absence de normes de conduite, le
sentiment d'impuissance et l'impression que les voies traditionnelles du
succès sont bloquées) et l'orientation conventionnelle vers le succès
(valeur assignée à l'instruction et au travail).
L'analyse de la personnalité criminelle a une histoire longue et riche
d'expériences; n'empêche qu'elle a été quasi négligée par la criminologie
nord-américaine. Au fil des années, la désapprobation de la liaison entre
la personnalité et le crime s'est fondée sur les conclusions de Schuessler
et Cressey (1950) qui ont affirmé que cette liaison ne s'est révélée d'une
manière évidente que dans 42 pour cent d'un total de 113 études. Il faut
cependant noter que sur les trente instruments d'évaluation utilisés dans
ces études, quatre seulement répondaient aux normes psychométriques
modernes (Quay, 1965). Selon deux mises à jour de l'étude de Scheussler et
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Cressey (Waldo et Dinitz, 1967; Tennenbaum, 1977), 80 pour cent des études
ont fait ressortir une liaison entre la personnalité et la criminalité.
Néanmoins, l'importance de la personnalité a été compromise par suite de la
mise en doute après coup de la validité hypothético-déductive des mesures
de la personnalité. Les échelles utilisées le plus fréquemment avec succès
étaient celle de la personnalité psychopathique, tirée , de l'Inventaire de
personnalité multiphasique de Minnesota (MMPI), et celle de la
socialisation, tirée du CPI. On a jugé que leurs validités reflétaient
exclusivement" la validité externe des items incorporés dans ces échelles
durant l'élaboration du test.
La question de la validité hypothético-déductive est insuffisamment
explorée (Andrews, 1983a; Brodsky et Smitherman, 1983). L'argument de
"l'exclusivité" exige des études qui explorent la validité prédictive
croissante des tests de personnalité par comparaison avec la validité
prédictive des évaluations des antécédents criminels. Toutefois, ce qui
est également important, c'est la mesure dans laquelle les évaluations de
la personnalité criminelle peuvent être distinguées des évaluations des
sentiments criminels, en termes de convergence et de discrimination
(Campbell et Fiske, 1959) et en fonction de leur validité prédictive
externe. Fait digne d'être signalé, une tentative récente axée sur la
personnalité criminelle semble se focaliser sur ce que nous avons appelé
sentiments criminels" (Yochelson et Samenow, 1976a, 1976b; Samenow, 1984).
Parmi les dimensions de la personnalité criminelle relevées dans les
échantillons et méthodes d'évaluation, troiS au moins émergent d'une
manière si uniforme qu'elles ne peuvent être ignorées; ce sont la
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psychopathie, le névroticisme et l'insuffisance-immaturité (voir Warren,
1971; Quay, 1965; Hare et Schalling, 1978). De nombreux critères de
détection de la psychopathie ont été proposés, mais la plupart des auteurs
partagent l'avis de Cleckley (1976) qui souligne l'importance des
infractions répétées et généralisées, de l'absence du remords et de
l'égocentrisme. Dans sa théorie de la conduite morale, Hogan (1973) fait
un bel exposé récapitulatifde certains traits: l'insensibilité aux
sentiments, aux désirs et aux attentes d'autrui (c'est-à-dire une faible
empathie) et l'insensibilité aux règles et aux procédures conventionnelles
(c'est-à-dire une faible socialisation).
L'autre dimension de la personnalité, qui est explorée dans la
présente étude, est la détresse personnelle (estime de soi et angoisse).
L'importance de l'estime de soi tient à plusieurs raisons. Dans certaines
versions de la théorie sous-culturelle et de la théorie de l'anomie, les
agressions conte l'estime de soi motivent l'exploration du comportement
criminel. Par ailleurs, l'amélioration de l'estime de soi sert souvent de
cible dans les programmes correctionnels axés sur les relations (Andrews,
1983a). Dans la plupart des cas, les personnes dont les expériences
quotidiennes sont jalonnées de tension, d'inquiétude et d'humiliation
sembleraient n'avoir rien à perdre en s'engageant sur la voie du crime.
Somme toute, les attitudes et traits qui seront explorés dans la
présente étude sont les sentiments criminels, l'aliénation, l'orientation
conventionnelle vers le succès, la détresse personnelle, l'empathie, la
socialisation et les trois dimensions de la personnalité criminelle
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(psychopathie, névroticisme, insuffisance-immaturité). On examinera
également les validités progressives des facteurs situationnels tels que
l'incitation au crime et les problèmes familiaux et scolaires.
Les questions touchant la relation entre l'attitude ou la personnalité et
le comportement
Parmi les facteurs qui risquent de compromettre la validité des
relations entre l'attitude ou la personnalité et le comportement (A/P-C),
le présent rapport explorera notamment les validités convergentes et
discriminantes des mesures de l'attitude ou de la personnalité;
l'utilisation de méthodes transversales plutôt que longitudinales;
l'évaluation de variables causales qui sont distales et inappropriées;
l'échantillonnage insuffisant des critères, à cause d'un iuivi insuffisant
et de la mesure du domaine critériel selon une méthode monovalente;' la
négligence des changements véritables susceptibles de se produire dans les
variables prédictives relativement plus dynamiques; et l'échantillonnage
insuffisant du domaine prédictif à cause de l'évaluation, selon une méthode
monovalente, de certains facteurs pertinents et à cause de
l'échantillonnage limité du domaine global des prédicteurs pertinents.
Validité hypothético-déductive. Les différences entre des facteurs
tels que les attitudes et les traits de tempérament peuvent être facilement
banalisées lorsqu'elles sont réduites à des niveaux opérationnels (Carver
et Scheier, 1981). Que le facteur sous-jacent soit une attitude, une
disposition comportementale habituelle, ou un trait de tempérament, les
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répondants sont essentiellement invités à revoir les événements et actes
antérieurs et à regrouper les mêmes souvenirs par des moyens légèrement
différents. On peut s'attendre à des niveaux élevés de covariance par
rapport aux domaines multiples et aux méthodes monovalentes. Ainsi, les
difficultés associées à l'établissement d'une validité discriminante
risquent sérieusement de compromettre la validité hypothético-déductive
(Campbell et Fiske, 1958) des mesures de l'attitude et de la personnalité,
qui sont dérivées de l'évaluation introspective. La validité hypothético-
déductive de ces mesures risque d'être particulièrement compromise
lorsqu'on recherche une validité discriminante parmi des mesures qui sont
théoriquement interdépendantes et partagent la variance avec les mêmes
variables critérielles..
Pertinence de la méthode de recherche. La méthode la plus couramment
utilisée par les criminologues dans les travaux relatifs aux relations
entre l'attitude ou la personnalité et le comportement prévoit des
comparaisons entre des groupes de personnes qui se distinguent
manifestement par leurs antécédents comportementaux et même, ce qui
s'observe souvent, par d'autres variables. Par exemple, cette approche
fondée sur les groupes extrêmes peut comparer des échantillons de personnes
Incarcérées et non incarcérées. La seconde méthode parmi les plus
couramment utilisées consiste à recueillir des renseignements, auprès d'un
échantillon déterminé, sur les niveaux d'adoption, actuels ou passés, du
comportement étalon et d'établir une corrélation entre les mesures de
l'attitude ou de la personnalité et le score critère. Quels que soient les
mesures de contrôle introduites par sélection ou par des moyens
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statistiques, ces deux types d'études négligent simplement de traiter
directement la question relativement plus importante qui concerne les
variables de disposition, et plus particulièrement la question touchant la
validité prédictive de ces variables. Pour vérifier réellement la validité
prédictive externe des dispositions, il faut entreprendre une étude
longitudinale. La présente étude permet de comparer les relations A/P-C
(attitude/personnalité-comportement) établies par chacune des trois
approches.
L'utilisation de variables causales et distales. Les prédicteurs
choisis pour l'analyse bénéficient tous, théoriquement, du même support;
toutefois, il est des variables qui sont plus compatibles que d'autres avec
le domaine critère. Des facteurs tels que l'aliénation, l'orientation
conventionnelle vers le succès, l'empathie et la détresse personnelle sont
• bien plus distaux que les sentiments criminels, car ils ne correspondent
pas directement au comportement criminel proprement dit. La situation est
moins claire dans le cas des mesures de la personnalité. Les traits de
personnalité tels que la psychopathie, le névroticisme et l'insuffisance-
immaturité sont théoriquement distaux, mais les items opérationnels qui les
concernent dans les questionnaires papier-crayon dépendent fortement des
données fournies par un passé caractérisé par la déviance ou ont été
choisis à cause de leur validité externe empiriquement démontrée. Étant
donné la prééminence du comportement passé en tant que prédicteur du
comportement futur (Loeber et Dishion, 1983), la validité externe des
évaluations de la personnalité criminelle, par comparaison à la validité
des évaluations de 1a personnalité criminelle, n'est pas évidente.
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Amélioration de l'échantillonnage critériel par la prolongation des
périodes d'observation. Les relations A/P-C s'approcheront de leurs
asymptotes avec l'augmentation de l'échantillonnage critériel (Epstein,
1979). Dans le contexte de la prédiction des mesures binaires du
comportement criminel (récidiviste - non récidiviste), le nombre de valeurs
positives vraies ne peut augmenter qu'avec la prolongation de la période de
suivi. En outre, les gains associés à la prolongation de la période de
suivi devraient être plus substantiels avec des prédicteurs temporairement
stables qu'avec des prédicteurs plus dynamiques. Les "vrais scores"
dérivés de ces derniers prédicteurs sont par définition plus exposés au
changement (Andrews, 1983a). Somme toute, on s'attend à ce que la validité
des prédicteurs augmente avec la prolongation de la période de suivi.
Amélioration de l'échantillonnage critériel grâce à des méthodes
d'évaluation plurivalentes. Le principe d'Epstein devrait s'appliquer
également aux indicateurs multiples de la variable critère. L'inclusion de
l'activité criminelle non détectée officiellement et, d'une manière
simultanée, l'évaluation des nouvelles condamnations officielles, devraient
pousser les coefficients estimatifs de validité vers leurs asymptotes. Les
ouvrages de criminologie contiennent de nombreuses discussions des
déficiences graves des indicateurs du comportement criminel (Hawkins,
Cassidy, Light et Miller, 1977; Hudson, 1977; Martinson, 1974; Waldo et
Griswold, 1979). Fait curieux, l'erreur due à l'échantillon insuffisant a
été utilisée pour mettre en doute les relations empiriquement établies,
alors que les erreurs peuvent servir réellement à sous-estimer
systématiquement les relations existantes.
- 13 -
L'amélioration de l'échantillonnage du domaine prédicteur grâce à
l'évaluation des changements. Plus on réduit l'intervalle de temps entre
l'évaluation des attitudes et l'occasion subséquente d'adopter un
comportement critère, plus on renforce la relation A/P-C (Schwartz, 1978).
Ce principe corrobore le principe selon lequel la validité augmente avec la
longueur de la période de suivi. S'il dénote un changement réel, un retest
réussit mieux qu'un test antérieur à prédire le comportement subséquent,
encore que la validité de ces deux mesures peut augmenter avec l'extension
de la période de suivi. Toutefois, les estimations de la validité
extérieure prédictive des instruments d'évaluation plus dynamiques
bénéficient considérablement des retests (Andrews, 1983a; Zimmerman et
Williams, 1982). L'importance conceptuelle et pratique des échelles
d'évaluation des attitudes tient au fait qu'elles sont théoriquement
capables de détecter le changement réel; quant au changement résiduel —
changement non prévisible dans les tests initiaux — il est en mesure de
montrer la validité extérieure prédictive et progressive. Ce qu'on
recherche, ce sont des instruments dotés d'une "validité fonctionnelle"
référée à la validité extérieure prédictive et progressive des mesures du
changement résiduel (Andrews, 1983a).
L'amélioration de l'échantillonnage des prédicteurs grâce aux méthodes
d'évaluation plurivalentes et à l'évaluation des domaines multiples.
L'évaluation des prédicteurs selon une méthode monovalente est aussi
imparfaite qu'un indicateur critériel isolé. Dans la présente étude, nous
examinons la validité extérieure prédictive et progressive de l'évaluation
des sentiments criminels au moyen des interviews en tant que substitut de
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l'évaluation des sentiments criminels au moyen des questionnaires
papier-crayon. En outre, nous examinons la validité progressive des traits
de personnalité, des prédicteurs classiques tels que l'âge, le sexe et les
antécédents criminels (Monahan, 1981) et des facteurs situationnels
(soutien social du crime et problèmes familiaux, scolaires et
professionnels).
Dans le cadre de l'examen du comportement criminel et des relations
plus générales entre l'attitude ou la personnalité et le comportement, nous
examinons également jusqu'à quel point la réduction systématique des
facteurs qui risquent de compromettre la validité peut pousser les
coefficients estimatifs de validité au-delà des niveaux des .30 à .40
(Epstein, 1979; Monahan, 1981). Toutes ces questions sont examinées au
moyen de deux échantillons de jeunes adultes probationnaires et d'une
batterie de tests qui a été utilisée antérieurement dans une série
d'évaluations des programmes correctionnels.
Méthode
Population
Les délinquants. On a choisi deux échantillons de jeunes adultes
probationnaires purgeant des peines d'au moins six mois sous la
surveillance des bureaux d'Ottawa du ministère des Services correctionnels
de l'Ontario. L'échantillon n° 1 (n = 184) a été prélevé sur une période
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de 30 mois durant les années 1974 à 1976. L'échantillon n° 2 (n = 192) a
été choisi durant la période de 1978 à 1980. Tous les participants avaient
consenti par écrit à collaborer à un projet de recherche sur les rôles des
• citoyens volontaires dans la surveillance et l'orientation des
probationnaires. Moins de cinq pour cent des personnes appelées à
participer ont décliné cette offre. La principale restriction relative à
l'échantillonnage tenait au fait que les demandes de participation ne
pouvaient se faire que lorsqu'il y avait des places libres dans le
programme volontaire d'Ottawa. Quand cela se produisait, tous les nouveaux
probationnaires étaient admissibles à l'exception de ceux dont les
antécédents comportaient des actes d'extrême violence, de ceux qui étaient
orientés par le tribunal vers un programme de thérapie d'occupation et, par
rapport à l'échantillon n° 2, de ceux qui étaient âgés de plus de 25 ans.
Les probationnaires de l'échantillon n ° 2 recevaient des honoraires de 10 $
après l'administration de chacune des deux séances d'examen. La batterie
des tests prédicteurs a été administrée de nouveaux, six mois plus tard, à
environ 80 pour cent des deux échantillons. La raison typique de cette
réduction des échantillons tenait, d'une part, aux refus explicites et,
d'autre part, au manque de participation à plus de trois séances d'examen.
Le modèle définitif comprend 149 et 154 probationnaires appartenant
respectivement aux échantillons 1 et 2.
Dans les deux échantillons, 80 pour cent des probationnaires étaient
du sexe masculin, moins de 25 pour cent avaient des antécédents criminels
en tant qu'adultes, 70 pour cent étaient condamnés pour des infractions
contre la propriété et 70 pour cent étaient condamnés à des peines
- 16 -
n'excédant pas douze mois. Les moyennes d'âge des échantillons 1 et 2
étaient de 21.01 (écart-type = 6.67) et de 17.97 (écart-type = 7.09)
respectivement.
Les agents de probation volontaires. Soixante-quatre agents de
probation, dont 60 citoyens volontaires, ont assuré la surveillance du
premier échantillon de probationnaires et ont subi la même batterie de
tests. Le second échantillon de probationnaires a été surveillé par 62
citoyens volontaires. Les citoyens volontaires étaient plus âgés que les
probationnaires: 50 pour cent d'entre eux étaient âgés de plus de 29 ans.
À signaler enfin que la proportion de femmes était plus élevée dans le
groupe d'agents de probation volontaires (60 %) que dans le groupe de
probationnaires.
Méthodes d'évaluation
Les séances d'information et les procédés de sélection sont décrits en
détail par Andrews, Kiessling et al. (1979). Les séances d'information
préliminaires insistaient sur le fait que la participation n'était pas
reliée aux conditions de probation et que les participants pouvaient se
retirer du programme, à n'importe quelle date, et que ce retrait n'aurait
aucune influence sur leurs statuts respectifs de probationnaires. Toutes
les entrevues se sont déroulées à raison d'un candidat à la fois. Les
tests papier-crayon ont été administrés individuellement ou en petits
groupes par des chercheurs qui se présentaient comme techniciens relevant
des universités. Les agents de probation et les chercheurs mettaient
l'accent sur le caractère confidentiel des examens.
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Les instruments d'évaluation: la batterie de questionnaires papier-crayon
La batterie de questionnaires papier-crayon est décrite dans le
tableau 1, avec les moyennes de groupe, les Alphas Cronbach et les
coefficients estimatifs de la constance test-retest sur une période de six
mois. Les sept ensembles de variables étaient: les sentiments criminels,
l'aliénation, l'orientation conventionnelle vers le succès, la détresse
personnelle, l'empathie, la socialisation et la personnalité criminelle.
La composition des sept ensembles reflète les résultats d'un certain nombre
d'investigations analytiques factorielles (Andrews, Kiessling, Russell et
Grant, 1979; Wilkins, 1975; Wormith, 1977) ainsi que la théorie de
criminologie décrite dans l'introduction. Les items concernant les
attitudes à l'égard de la loi, des tribunaux et des forces de l'ordre, la
tolérance à l'égard des violations de la 'loi et l'identification avec les
autres criminels proviennent des travaux de Reckless (Reckless, 1973;
Mylonas et Reckless, 1963) et ont été adaptés à partir des versions
appliquées par le système correctionnel de ConneCticut (ministère des
Services correctionnels de l'Ontario, 1970; Gendreau, Grant, Leipciger et
Collins, 1979). Les versions actuelles comportent trois modifications
importantes. Le format de réponse à cinq choix de Likert a été substitué
au format vrai-faux en vue d'augmenter la sensibilité du test. On a
éliminé les items dont le contenu était représenté d'une manière plus
appropriée dans une autre échelle. Le libellé des items a été modifié de
manière à les rendre également applicables aux adolescents et aux adultes,
aux hommes et aux femmes et aux personnes qui ont ou n'ont pas un casier
judiciaire officiel. Les items concernant la loi, les tribunaux et les
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Tableau 1
Les questionnaires papier-crayon d'attitude et de personnalitéa
Admission Retest Variables Nombre Test-
d'items Alphab retest c Moyenne E.T. Moyenne E.T.
Sentiments criminels
Loi, tribunaux, force de l'ordre 25 .67 .62 87.05 11.99 86.79 12.77 Tolérance à l'égard des violations de la loi 10 .72 .41 25.12 6.46 24.56 6.27 Identification avec les autres criminels 6 .53 .17 17.82 5.39 18.06 5.54
Aliénation
Isolement, absence • de normes, sentiment d'impuissance 28 .74 .70 80.71 12.34 77.69 13.25 Débouchés limités 8 (S.0.) .46 18.50 4.14 18.16 3.87
Orientation . conventionnelle vers le succès
Instruction ' 18 .68 .64 62.58 9.98 62.59 10.04 Emploi 18 .82 .44 60.85 6.56 61.22 6.65
Détresse personnelle
Estime de soi 47 .79 .72 154.34 18.19 158.05 16.57 Anxiété 20 .78 .34 7.79 4.37 7.34 7.80
Empathie 62 .64 .48 31.66 5.44 31.62 6.09
Socialisation 44 .74 .82 27.85 6.53 28.27 6.57
Personnalité criminelle
Psychopathie 25 .62 .65 6.35 3.74 6.17 3.79 Névroticisme 27 .66 .71 12.53 5.04 11.81 5.40 Insuffisance- 9 .40 .62 4.72 1.77 4.93 1.73 immaturité
- 19 -
Notes: a) Les trois variables concernant les sentiments criminels et la
variable relative aux débouchés limités ont été empruntées à
Reckless (1973). Les autres variables de l'aliénation ont été
empruntées à Dean (1961). La variable concernant l'estime de
soi a été empruntée à Bennett, Sorenson et Forshay (1971) et
les variables de l'anxiété, à Bendig (1954). On a utilisé
l'échelle de l'empathie de Hogan (1969) et l'échelle de
socialisation de Gough (1969). Les épreuves relatives à la
personnalité criminelle ont été empruntées à Peterson, Quay et
Cameron (1959).
b) Les Alphas de Cronbach ont été dérivés des premiers trente
probationnaires de l'échantillon n o 2.
c) Les corrélations et les données statistiques test-retest sont
basées sur un minimum de 122 probationnaires de l'échantillon
no 2.
(S.0.): sans objet.
- 20-
forces de l'ordre reflètent le respect de la loi et du système judiciaire
pénal sans faire particulièrement référence à la violation et aux
violateurs des lois. La tolérance à l'égard des violations de la loi
reflète des justifications particulières de l'activité illicite, et
l'identification avec les autres criminels exige des jugements d'évaluation
personnels concernant les violateurs de la loi.
Variables dérivées des entrevues et reliées aux sentiments criminels, aux
attaches conventionnelles et aux problèmes personnels
Trois variables de remplacement reliées aux sentiments criminels ont
été dérivées des entrevues structurées administrées par le personnel de
recherche et subies par l'échantillon n° 2: la valeur attribuée au crime
(Harris, 1975), qui implique l'évaluation des avantages et inconvénients
potentiels du comportement criminel; un item unique de cotation (échelle de
11 points) des "chances d'un avenir criminel par comparaison aux chances
d'un avenir non criminel", s'inspirant du "concept de l'intention"
d'Ajzen-Fishbein et de la variable de Harris (1975); et la section
"Attitude" de l'Inventaire du niveau de surveillance (INS; Andrews,
1983b). Les deux variables dérivées des entrevues et reliées aux attaches
conventionnelles étaient la valeur attribuée au comportement conventionnel
(Harris, 1975), qui implique l'évaluation des avantages et inconvénients
d'un style de vie non criminel, et la section "Instruction/Emploi" de
l'INS. La variable tirée de l'INS reflète la stabilité de l'emploi, le
niveau d'instruction et les niveaux actuels de satisfaction à l'égard du
travail et de la scolarité. La dernière variable dérivée des entrevues
- 21 -
était la variable "facteurs émotionnels/personnels" de l'INS, qui couvre
entre autres les contacts psychiatriques et les jugements des intervieweurs
au sujet de la stabilité émotionnelle du probationnaire.
Autres prédicteurs
La batterie de questionnaires papier-crayon comprenait les deux
dimensions situationnelles de la délinquance déterminées par l'analyse
factorielle de Peterson, Quay et Cameron (1959): l'inadaptation scolaire
et les dissensions familiales. Ces variables sont décrites brièvement dans
le tableau 2. Par ailleurs, la batterie administrée à l'échantillon n° 2
comportait deux nouvelles variables reliées au support social du crime:
les liens affectifs avec les délinquants et l'accès aux ressources
criminelles (voir le tableau 2).
Les antécédents criminels des probationnaires ont été évalués de trois
façons. Dans l'échantillon n° 1, les données officielles relatives aux
antécédents criminels ont été tirées des rapports présentenciels pour
déterminer le niveau d'engagement antérieur dans le système correctionnel
(aucune condamnation antérieure; une condamnation au moins mais sans
incarcération; incarcération antérieure). Dans l'échantillon n° 2, les
données officielles relatives aux antécédents criminels ont été tirées des
entrevues préliminaires conformément à la section "antécédents criminels"
de l'INS. La variable de l'INS reflète l'engagement précoce dans le crime
(arrestations avant l'âge de 16 ans), le nombre de condamnations
antérieures et l'engagement antérieur dans le système correctionnel. Une
- 22 -
Tableau 2
Les autres variables des questionnaires papier-crayon et les variables dérivées des entrevues
Admission Retest Variables Nombre Test-
d'items Alphab retestc Moyenne E.T. Moyenne E.T. _
Sentiments criminels
Attitudes INS 4 .64 (S.0.) .54 1.04 (S.0.) Valeur attribuée au crime 8 (S.0.) .45 .33 .22 .35 .22 Intentions criminelles 1 (S.0.) .22 .23 .25 .19 .22
Attaches convention- nelles: Entrevue
Instruction/Emploi INS 10 .81 (S.0.) 2.76 2.07 (S.0.) Valeur attribuée aux conventions 8 (S.0.) .09 .67 .14 .73 .61
Facteurs personnels/ émotionnels INS ,b - 5 .54 (S.0.) .85 .83 (S.0.)
Total INS 54 .72 (S.0.) 10.10 5.62 (S.0.)
Support social du crime
Liens affectifs avec les délinquants 4 .80 .11 6.36 2.28 6.03 5.54 Accès aux ressources criminelles 4 .81 .53 12.48 4.19 12.09 4.35
Situations de délinquance ,
Inadaptation scolaire 10 .50 .67 4.74 2.56 4.87 2.36 Dissensions familiales 11 .60 .77 3.10 2.71 3.09 2.57
Antécédents criminels
Antécédents criminels INS 10 .60 (S.0.) .54 1.03 (S.0.) Antécédents non confirmés officielle- ment (auto-rapport) 32 (S.0.) .52 6.02 4.64 4.62 4.17
- 23 -
Notes: a) Les variables de l'Inventaire du niveau de surveillance (INS)
ont été empruntées à Andrews (1983b). Les deux variables
"valeur attribuée au crime" et "valeur attribuée aux
conventions" ont été empruntées à Harris (1976). Les
variables concernant les situations de délinquance ont été
empruntées à Peterson, Quay et Cameron (1959).
b) Les Alphas de l'INS (N = 158) ont été empruntées à Andrews
(1983b). Les autres Alphas ont été calculés par rapport à 30
probationnaires de l'échantillon n ° 2.
c) Les corrélations test-retest et les données statistiquesont été
calculées par rapport à un minimum de 122 probationnaires de
l'échantillon no 2.
(S.0.): sans objet.
- 24 -
variable historique reliée au comportement criminel non confirmé
officiellement a été établie par rapport aux probationnaires de
l'échantillon n° 2. Dans le cadre d'une entrevue structurée, trente-deux
actes criminels ont été présentés sur des fiches et réparties par les
probationnaires sur cinq catégories, conformément à leur fréquence: jamais
commis; commis une fois au moins mais pas au cours des six derniers mois;
commis une, deux ou trois fois ou plus au cours des six derniers mois. La
corrélation test-retest (à un intervalle de six mois) pour le nombre des
différentes infractions jamais commises était de .77 (n = 164
probationnaires). Le nombre total des occasions déclarées, auxquelles
chaque infraction fut commise durant les six mois écoulés, a été employé
pour indiquer les antécédents criminels non confirmés officiellement. La
corrélation avec la section "antécédents criminels" de l'INS était de .23
(n = 164).
Les autres prédicteurs comprenaient entre autres l'âge à l'admission,
le sexe et le score total INS. Le score total INS représente les totaux
partiels déjà mentionnés en plus des problèmes associés aux relations
familiales, aux finances, aux fréquentations, à l'alcool et aux drogues et
au logement.
Variables de récidive
On a employé deux variables de récidive. La variable de la récidive
officielle était une variable binaire concernant la présence ou l'absence
des nouvelles condamnations officielles et provenant des dossiers de la
- 25 -
police et du service de probation. Pour l'échantillon n° 1, la récidive
officielle s'étendait de la date d'admission jusqu'à la fin de la période
de trois ans subséquente à la probation. Pour l'échantillon n° 2, la
récidive officielle tombait dans les limites de la période de probation.
La variable d'auto-rapport concernant l'activité criminelle non officielle
durant les premiers six mois de probation a été utilisée pour les
probationnaires de l'échantillon n° 2. Le coefficient de corrélation
entre les deux variables de récidive était de .34 dans l'échantillon n° 2
(n = 164). _
Analyse et présentation des données
Dans ce document, nous avons insisté particulièrement sur l'importance
absolue et l'importance relative des relations entre les variables (R et R
quadratique). La validité hypothético-déductive a été examinée moyennant
la comparaison des -corrélations canoniques observées entre les sept
ensembles de variables du questionnaire papier-crayon et les trois
ensembles de variables correspondantes dérivées des entrevues. Ces
résultats sont complétés par la réorganisation des données concernant la
validité prédictive des cotations de l'agent de probation mentionnées
ailleurs (Andrews, Kiessling, et al., 1979). Les trois méthodes
d'établissement de la validité externe ont été comparées au moyen de
l'inspection du classement des sept ensembles de prédicteurs avec, comme
variables critères, les groupes extrêmes, les antécédents criminels et la
- récidive.
- 26 -
Les effets de la qualité de l'échantillonnage des domaines prédicteurs
et critères ont été quantifiés conformément à l'accroissement proportionnel
de la variance associée à l'échantillonnage amélioré: l'accroissement du R
quadratique réalisé par l'amélioration de l'échantillonnage a été divisé
par le R quadratique obtenu avec un échantillonnage moins complet.
L'analyse de l'échantillon no 2 comprend à la fois les tests à plusieurs
variables et les tests à variable unique dont ces effets ont fait l'objet.
La précision prédictive a été explorée par une série d'analyses
discriminantes. Les données statistiques fournies portent sur les
classifications globales correctes et l'amélioration relative par rapport à
la chance (ARRC; Loeber et Dishion, 1982). L'ARRC fournit certains
contrôles pour le taux fondamental de récidive et pour la fraction de
sélection ou le nombre de cas qui, selon les prévisions, risquent de
devenir des récidivistes (c'est-à-dire, les fractions de sélection).
Résultats et discussions
Validité hypothético-déductive
La variance des variables du questionnaire papier-crayon relatives aux
sentiments criminels était fortement compatible avec celle des autres
variables du même questionnaire. Dans l'échantillon no 2, le coefficient
global de corrélation canonique était de .66, ce qui veut dire que dans une
proportion allant jusqu'à 44 pour cent, la variance des sentiments
criminels était compatible avec la variance des autres variables du
questionnaire papier-crayon. Le taux de comptabilité entre la variance des
- 27 -
sentiments criminels et la variance des autres variables du questionnaire
papier-crayon se présentait comme suit: personnalité criminelle (29 %);
aliénation (28 %); orientation conventionnelle vers le succès (18 %);
socialisation (13 %); détresse personnelle (7 %) et empathie (5 %). Tous
les p étaient inférieurs à .05 et la direction de toutes les relations à
variable unique était conforme aux prévisions.
Dans l'exploration de la validité hypothético-déductive, on a examiné
les sept ensembles de variables du questionnaire papier-crayon par rapport
aux trois ensembles de variables d'auto-rapport dérivés des entrevues
structurées. Le troisième ensemble était celui des problèmes émotionnels/
personnels de l'INS. Les corrélations canoniques quadratiques sont
présentées dans le tableau 3. La variable "sentiments criminels" dérivée
des entrevues avait la plus forte êorrélation avec la variable "sentiments
criminels" du questionnaire papier-crayon. Elle représentait 93 pour cent
de la variance totale partagée par les variables du questionnaire et les
variables des entrevues. La personnalité criminelle, variable dont la
corrélation vient en second rang parmi les variables des entrevues, ne
représentait qu'un maximum de 41 pour cent de la variance partagée. Ces
résultats distinguent la variable "sentiments criminels" des autres
variables du questionnaire papier-crayon pour ce qui concerne l'importance
de la variance partagée avec l'évaluation des sentiments procriminels dans
le cadre des entrevues.
La validité hypothético-déductive des variables du ciuestionnaire
papier-crayon a été également vérifiée par l'examen des corrélations avec
les variables "attaches conventionnelles et problèmes personnels" dérivées
-28 -
Tableau 3
Validité hypothético-déductive des réponses des probationnaires (N = 192) au questionnaire papier-crayon: corrélations avec l'évaluation des sentiments criminels, des attaches conventionnelles et des problèmes personnels dans le cadre des entrevues
Sentiments Attaches Problèmes
criminels conventionnelles personnels Ensembles de variables
R2 R2/TR2 R2 R2/TR2 R2/TR2 canonique total canonique total MR2 total
Sentiments criminels .262 (ns) .93 .068 .31 .021 .35
Aliénation .078 .28 .130 .59 .060 1.00
Orientation convention- nelle vers le succès .078 ..28 .116 .52 .044 .73
Détresse personnelle .040 .14 .078 .35 .047 .78
Empathie .004 (ns) - .023 (ns) - .011 (ns) -
Socialisation .036 (ns) - .084 • .38 .060 1.00
Personnalité criminelle .116 .41 .144 .65 .050 .83
Ensemble de la batterie .281 1.00 .221 1.00 .060 1.00
- 29-
des entrevues (tableau 3). La variable "sentiments criminels" ne
représentait qu'une proportion de 35 pour cent de la variance totale
partagée par les variables du questionnaire papier-crayon avec l'un ou
l'autre de ces deux ensembles de variables dérivées des entrevues. Par
contre, les variables "personnalité criminelle", "aliénation" et
"orientation conventionnelle vers le succès" représentaient entre 52 et 100
pour cent de la variance partagée. La variable "empathie" n'était pas en
corrélation avec les variables dérivées des entrevues. Les variables
"détresse personnelle" et "socialisation" représentaient respectivement 78
et 100 pour cent de la variance partagée par les variables du questionnaire
avec la variable "problèmes émotionnels/personnels" de l'INS.
Bien que la variance traits multiples-méthodes monovalente soit
importante dans la batterie de questionnaires papier-crayon, la
configuration globale de la validité convergente et discriminante supporte
le concept selon lequel les attaches sentimentales au crime, les attaches
sentimentales aux conventions et les troubles de la personnalité sont trois
domaines suffisamment distincts qui peuvent être cernés par les
questionnaires papier-crayon. La personnalité criminelle était la moins
différenciée parmi les variables du questionnaire papier-crayon en ce sens
qu'elle était en corrélation avec les résultats des entrevues par rapport à
chacune des variables "sentiments criminels", "attaches conventionnelles"
et "problèmes personnels".
Bien que les comparaisons entre les questionnaires papier-crayon et
les entrevues structurées soient en faveur de la validité hypothético-
déductive, la variance de méthode peut être considérée banale parce que les
-.48
( ns)
.35
-.41
(ns) -.35
-.35
-.37
-.29 (ns)
-30 -
Tableau 4
Validité hypothético-déductive des résultats du questionnaire papier-crayon obtenus par les agents volontaires de probation: corrélations avec les évaluations du rendement des agents
Variables d'évaluation du rendement des agents Sentiments criminels Personnalité criminelle
Cotation des sessions enregistrées sur magnétophone (n = 46)
Modélisation anticriminelle/ Renforcement différentiel Résolution des problèmes
Cotation par le surveillant durant le service (n= 60)
Modélisation anticriminelle/ RD Résolution des problèmes
Cotation par l'agent de sélection (n = 60)
Aptitude globale
Cotation par l'instructeur avant le service (n = 60)
Aptitude globale
Cotation durant le service par les probationnaires (n = 46)
Aide reçue de l'agent Relation avec l'agent
-.27 (ns)
(ns)
(ns)
(ns) (ns)
-31 -
Notes: a) Toutes les données proviennent d'Andrews et al. 1977, chapitre
5. Étant donné qu'on a entrepris des analyses à une seule
variable et que les coefficients de corrélation (r) non
significatifs n'ont pas été mentionnés, les valeurs totales
sont les r les plus significatifs entre les variables critères
et la variable du questionnaire papier-crayon.
b) Les résultats concernant l'empathie obtenus par les agents
étaient en corrélation positive avec les cotations des agents
de sélection (.37), les cotations des agents de formation (.37)
et les cotations des probationnaires relativement aux relations
avec l'agent (.29). La variable "socialisation" était en •
corrélation positive avec la cotation de la modélisation
anticriminelle associée aux sessions enregistrées (.45), avec
la cotation, durant le service, de la résolution des problèmes
(.29) et avec les rapports des probationnaires au sujet de
l'aide reçue (.32). La variable "estime de soi" était en
corrélation positive avec la cotation des agents de sélection
et de formation .24), et la variable "anxiété" était en
corrélation avec la cotation de l'agent de formation avant le
service (-.35).
- 32 -
deux ensembles de données étaient basées sur l'auto-rapport. Par
conséquent, les données rapportées antérieurement (Andrews, Kiessling, et
al., 1979) ont été analysées de nouveau en fonction de la validité
hypothético-déductive et présentées dans le tableau 4 en tant que
coefficients convergents et discriminants. On donne les corrélations entre
les résultats du questionnaire papier-crayon obtenus par les agents
volontaires de probation à la fin du stage de formation préliminaire et les
cotations effectuées par d'autres évaluateurs durant la participation des
volontaires au programme. Les autres évaluateurs et les instruments
d'évaluation correspondants se répartissaient comme suit:
a) Le personnel de probation a évalué les candidats volontaires selon
une échelle de cotation de l'aptitude globale-sélection (quatre items avec
un alpha de .95) avant l'administration de la batterie de questionnaires
papier-crayon;
b) Les agents de probation qui étaient responsables de la formation
des volontaires ont évalué ces derniers selon une échelle de cotation de
l'aptitude globale-formation (sept items avec un alpha de .87) à la fin des
quatre semaines de formation;
c) Des diplômés universitaires du premier cycle, non engagés, ont
analysé le contenu des séances d'orientation individuelle enregistrées sur
magnétophone et tenues par les agents volontaires et les probationnaires,
et cela, par rapport aux variables "modélisation anticriminelle/
renforcement différentiel" (corrélation entre juges: r = .83) et
- 33-
"résolution des problèmes" (corrélation entre juges: r = .93).
L'enregistrement a été réalisé durant le premier mois et le troisième mois
du programme d'orientation;
d) Les probationnaires ont coté leurs agents volontaires par rapport
aux variables "relation avec l'agent" et "aide reçue de l'agent" du
Questionnaire des relations de Mehaffey (des alphas de .68 et de .60
respectivement), au troisième mois du programme d'orientation;
e) Les surveillants des agents volontaires ont évalué ces derniers
par rapport aux variables "modélisation anticriminelle/renforcement
différentiel" et "résolution des problèmes", après une période de 24 mois.
Les dimensions qui ont fait l'objet d'une attention particulière étaient
"la modélisation anticriminelle/le renforcement différentiel" (l'expression
et le renforcement des attitudes anticriminelles) et "la résolution des
problèmes" (l'examen de la nature et des sources de déception et la
proposition d'un autre plan d'action).
Le profil des résultats présenté dans le tableau 4 ressemblait
beaucoup au profil fourni par les données relatives aux probationnaires.
La variable "sentiments criminels" était prédictive des résultats des
échelles de modélisation anticriminelle et sans corrélation avec les autres
variables. Par ailleurs, les résultats concernant la personnalité
criminelle étaient associés avec toutes les variables du rendement des
agents, à l'exception de deux d'entre elles. Parmi les autres points de
corrélation dérivés de l'évaluation du rendement des agents, signalons que
- 34-
les volontaires fortement empathiques ont impressionné favorablement le
personnel et étaient aimés des probationnaires. Quant à la variable
"socialisation", elle a donné des résultats analogues à ceux de la variable
"personnalité criminelle", en ce sens que ses coefficients de corrélation
étaient répartis sur toutes les variables du rendement des agents (voir les
coefficients de corrélation (r) dans les notes du tableau 4).
Validité externe: a posteriori et prédictive
On trouve dans le tableau 5 trois ensembles d'estimations du
coefficient de validité externe basés sur les échantillons 1 et 2:
estimations des groupes extrêmes, corrélations avec l'évaluation des
antécédents criminels des probationnaires, et corrélations prédictives avec
la récidive des probationnaires. Les estimations des groupes extrêmes ont
été définies en fonction des relations avec le système de justice pénale
(les probationnaires et -les personnes qui fournissent volontairement des
services directs durant la période de probation). Dans l'échantillon no 1,
les estimations étaient les êtas moyens dérivés d'une série d'analyses à
classification multiple, avec le groupe en tant que facteur. Dans
l'échantillon n° 2, les estimations étaient les corrélations canoniques
dérivées d'une série d'analyses discriminantes avec le groupe en tant que
variable dépendante. Les sept ensembles de variables du questionnaire
papier-crayon sont classées dans la colonne 3 en fonction de la moyenne des
R quadratiques (R2 ) provenant des échantillons 1 et 2. Selon la méthode
des groupes extrêmes, les variables les plus valides étaient la
personnalité criminelle, la socialisation, l'empathie et la détresse
personnelle.
Groupes extrêmes
Rang de El Êta E2 la R2 moyenne CR moyenne
Antécédents criminels
Rang de la R2 moyenne
ive
Rang de la R2 moyenne
Réci
Ensembles de variables El MR
E 2 CR El
MR E 2 CR
Sentiments criminels
Aliénation
Orientation conventionnelle vers le succès
Détresse personnelle
Empathie
Socialisation
Personnalité criminelle
.24
.29
.15
.33 •
.46
.53
.53
.34
.34
.17
.37
.26
.25
.55
7
4
3 -
2
1
6
5
.12
.13
.21
.14
.08
.06
.16
.51
.31
.32
.18
.08
.42
.51
2
5
4
6
7
3
1
.37
.18
.16
.09
.04
.26
.36
.46
.29
.24
.26
.19
.37
.51
2
4
5
6
7
3
1
-35 -
Tableau 5
Estimations de la validité externe par échantillon, par variable de questionnaire papier-crayon et par type d'estimation: groupes extrêmes, antécédents criminels et récidivea
Notes: El: Échantillon n° 1
E 2 : Echantillon n° 2
MR: Corrélation multiple
CR: Corrélation canonique
a) Voir le texte pour savoir comment les estimations ont été dérivées.
- 36 -
Les estimations de la validité a posteriori, par rapport aux
probationnaires de l'échantillon n o 1, représentaient les coefficients de
corrélation avec une variable à trois niveaux concernant l'engagement
antérieur dans le système de justice pénale (pas d'infractions antérieures,
condamnations officielles sans incarcération, condamnations officielles
avec incarcération). Les estimations de la validité a posteriori, par
rapport à l'échantillon no 2, représentaient les corrélations canoniques
avec l'activité criminelle non confirmée officiellement durant les six mois
précédant la probation et les activités criminelles antérieures,
officiellement consignées, conformément à la variable "antécédents
criminels" de l'INS. Les estimations des antécédents criminels sont
classées dans la colonne 6 conformément à la moyenne des R quadratiques
(R2 ). La variables prédominantes relevant du questionnaire papier-crayon
étaient la personnalité criminelle, les sentiments criminels, la
socialisation et l'orientation conventionnelle vers le succès.
Les estimations de la validité prédictive sont également présentées
dans le tableau 5. La variable critère dans l'échantillon n o 1 était une
variable binaire concernant les nouvelles condamnations durant une période
de suivi de trois ans à partir de la période de probation. Dans
l'échantillon n° 2, le critère à plusieurs variables était composé d'une
variable binaire concernant les nouvelles condamnations résultant
d'infractions nouvelles durant la période de probation et l'activité
criminelle, non officiellement consignée, durant les six premiers mois de
probation. Dans les deux échantillons, les coefficients de validité
- 37 -
prédictive n'ont atteint un niveau statistiquement significatif (p 4,C. .05)
que par rapport aux sentiments criminels, à la personnalité criminelle et à
la socialisation.
Les trois approches confirment la validité externe des variables
"personnalité criminelle" et "socialisation". En ce qui concerne les
estimations de la validité externe prédictive, l'approche des groupes
extrêmes a surestimé exagérément la validité des variables "détresse
personnelle" et "empathie" et sous-estimé la validité de la variable
"sentiments criminels". Les contrôles statistiques des différences
importantes en âge et en sexe entre les groupes extrêmes ont exagéré les
estimations excessives relatives aux variables "estime de soi" et
"empathie" et réduit les estimations déjà faibles de la variable
sentiments criminels".
Les ordres de classements des estimations moyennes critérielles basées
sur les antécédents criminels et la récidive étaient quasi identiques. La
seule exception dans ce domaine était que dans les deux échantillons
l'orientation conventionnelle vers le succès avait une forte corrélation
avec les antécédents criminels mais n'était pas reliée à l'avenir
criminel. Somme toute, l'approche des groupes extrêmes était moins fiable,
en tant qu'indicateur de la validité extérieure prédictive et relative, que
les corrélations avec les antécédents criminels des probationnaires.
La valeur prédictive et relative des variables distales de la
propension au crime, par comparaison aux variables proximales de ce même
facteur, est également illustrée dans le tableau 5. Dans les deux
- 38-
échantillons, la validité externe prédictive des variables de l'ensemble
"sentiments criminels" dépassait la validité des variables "aliénation",
"orientation conventionnelle vers le succès", "détresse personnelle" et
"empathie". Ces résultats appuient fortement le principe selon lequel
moins le prédicteur est distal, plus la relation A/P-C est forte.
Toutefois, la validité externe des variables "socialisation" et
"personnalité criminelle" était égale ou supérieure à la validité externe
de la variable "sentiments criminels". En fait, la variable "personnalité
criminelle" était parmi les deux variables qui avaient, dans les deux
échantillons, la plus forte corrélation avec la criminalité, quelle que
soit la définition qu'on donne à la criminalité. Étant donné qu'aucun des
autres ensembles de variables du questionnaire papier-crayon n'avait une
validité externe prédictive et progressive analogue à celle des variables
"sentiments criminels" et "personnalité criminelle", les données des
tableaux suivants porteront uniquement sur ces deux ensembles de variables.
Amélioration de l'échantillonnage des critères
Le tableau 6 présente l'augmentation proportionnelle de la variance,
qui a été réalisée par l'amélioration de l'échantillonnage des critères.
Dans l'échantillon n° 1, les estimations de la validité constatées à la fin
de la période de probation ont été comparées aux estimations constatées à
la fin des trois années de suivi après la probation. Les effets étaient
particulièrement évidents par rapport à la variable "personnalité
criminelle" (augmentation de 91 %) et par rapport aux évaluations moins
stables de la variable "sentiments criminels" (augmentation de 28 %);
.33
.37
.030/.108
.28
.018/.190
.09
.061/.151
.40
.46
.33
.44
.105/.111
.94
.26
.36
.063/.069
.91
.51
.45
.40 •
.56/.201
.28
.096/.161
.60
.79/.121
.43
- 39 -
Tableau 6
Amélioration de l'échantillonnage des critères: les effets du suivi prolongé et de l'évaluation de la récidive selon une méthode plurivalente
Type d'amélioration de l'échantillonnage des critères Sentiments criminels Personnalité criminelle
Le suivi de l'échantillonnage 1 après la probation
MR, ler suivi MR, suivi total Changement R2/R2 total
(suivi) Augmentation proportionnelle
Évaluations selon une méthode plurivalente dans l'échantillon 2
R canonique MR, renseignements officiels MR, renseignements non
officiels Changement R2 /R2
(renseignements officiels) Augmentation proportionnelle Changement R2 /R2
(renseignements non officiels)
Augmentation proportionnelle X changement R2 /XR2 (h une
variable) Augmentation proportionnelle
.39
.39
.004/.149
.03
.44
.51
.065/.191
.34
.39
.45
.030/.138
.22
.35
.40
.023/.104
.22
-41 -
Tableau 7
Amélioration de l'échantillonnage des prédicteurs grâce à l'introduction des retests
Type d'amélioration des prêdicteurs Sentiments criminels Personnalité criminelle
Échantillon 1
MR, admission .32 MR, admission et changement • .40 R2 ajusté - changement/R 2
ajusté - admission .062/.102 Augmentation proportionnelle .61
Échantillon 2
Variables multiples CR, admission .35 CR, admission et retest .46 R2 changement/R2 admission .093/.122 Augmentation proportion-
nelle .76 Variable unique: récidive officielle
MR, admission .26 MR, admission et retest .33 R2 ajusté - changement/R2
admission .024/.0 5 0 Augmentation proportion-
nelle .48 Variable unique: récidive non officielle
MR, admission .32 MR, admission et retest .44 R2 ajusté - changement/R2
ajusté - admission .077/.087 Augmentation proportion-
nelle .88
-42 -
Ces résultats confirment la "validité fonctionnelle" des sentiments
criminels et soulignent le point pratique selon lequel l'aptitude à prévoir
la récidive à partir d'un test d'admission ne veut pas dire que ces niveaux
de risques sont fixes. Les résultats obtenus de l'échantillon no 1 ont une
valeur particulière parce qu'ils ne reflètent que les nouvelles
condamnations ultérieures à la période de probation.
Amélioration de l'échantillonnage de la variable "sentiments criminels" et
validité croissante des variables "personnalité criminelle" et
"antécédents"
La validité convergente de la variable "sentiments criminels" était
impressionnante par comparaison à la validité estimative discriminante,
mais son niveau absolu n'a pas dépassé un R.quadratique de .26
(tableau 3). Par conséquent, la variable "sentiments criminels" du
questionnaire papier-crayon doit être considérée comme un échantillon
insuffisant du facteur.sous-jacent. Les trois évaluations de la variable
"sentiments criminels", qui étaient fournies par les entrevues structurées
ont été associées aux variables correspondantes du questionnaire
papier-crayon et examinées par rapport à la récidive (tableau 8). La
colonne 1 du tableau 8 indique que les variables dérivées des entrevues
avaient une validité croissante substantielle: les coefficients estimatifs
de validité à plusieurs variables ont augmenté de 83 pour cent, et les
coefficients estimatifs de validité à variable unique ont augmenté de 46
pour cent et de 75 pour cent respectivement pour la récidive confirmée
officiellement et la récidive non confirmée officiellement.
- 43 -
Tableau 8
Amélioration de l'échantillonnage des prédicteurs grâce aux évaluations selon les méthodes plurivalentes et pour des domaines multiples
Analyse/critère Sentiments criminels Personnalité/ (entrevues) antécédents
Variables multiples
CR .63 .74 R2 .396 .543 (Changement R2 /R2 ) .180/.216 .146/.396 Augmentation proportionnelle .83 .37
Variable unique: récidive officielle
MR .49 .63 R2 (ajusté) .182 .276 R2 ajusté - changement/R2
ajusté .108/.074 .094/.182 Augmentation proportionnelle .46 .52
Variable unique: . récidive non officielle
MR .58 .69 R2 (ajusté) .287 .378 R2 ajusté - changement/R2
ajusté -123/.164 .091/.287 Augmentation proportionnelle .75 .32
- 44-
On a établi des courbes de régression multiple par échelon pour
explorer la validité croissante des variables situationnelles (dissensions
familiales, inadaptation scolaire et soutien aocial du crime) et des
variables "névroticisme" et "insuffisance-immaturité" du questionnaire
papier-crayon et la validité croissante des évaluations, dans le cadre des
entrevues, des attaches sentimentales aux conventions et des problèmes
personnels. Aucune de ces variables n'était associée à des augmentations
substantielles de la variance justifiée. Ainsi, le nouvel ensemble de
prédicteurs intitulé "personnalité/antécédents" dans la colonne 2 du
tableau 8 était composé des variables suivantes: psychopathie (admission
et retest); antécédents criminels INS; antécédents criminels non officiels;
âge; sexe et score total INS. L'introduction de ces variables personnelles
et historiques relativement constantes a été associée à des gains de 52
pour cent et de 32 pour cent respectivement, sur le plan de la validité,
pour la récidive officielle et la récidive non officielle, relativement à
l'ensemble des variables concernant les sentiments criminels.
Précision de la validité prédictive des modèles totaux
Le tableau 9 présente les données statistiques relatives à la
précision de la validité prédictive et obtenues d'une série d'analyses
discriminantes échelonnées qui ont été menées par rapport à l'échantillon
n° 2. Les groupes ont été définis en fonction des nouvelles condamnations
(aucune - quelques-unes) officiellement confirmées, de la récidive non
officielle (échelon moyen à 3.5) et d'une variable combinant la récidive
officielle et non officielle (absence de nouvelles condamnations
- 45 -
officielles et récidives non officielles dont le nombre se situe au-dessus
ou au-dessous de la moyenne). La proportion de cas correctement classifiés
était de 74 pour cent pour la récidive non officielle, de 79 pour cent pour
la variable combinée (récidive officielle et non officielle) et de 81 pour
cent pour la récidive officielle. Les améliorations relatives par rapport
à la chance (ARRC) étaient de 47 pour cent, 58 pour cent et 67 pour cent
respectivement.
Il n'a pas été possible d'effectuer dans l'échantillon no 1 une
validation croisée intégrale des pondérations de la fonction discriminante
dérivées de l'échantillon no 2, parce que les évaluations des attitudes et
intentions criminelles INS n'étaient pas faites pour les probationnaires de
l'échantillon no 1. Toutefois, l'âge, les antécédents criminels officiels
et la batterie de questionnaires papier-crayon étaient disponibles. Là
encore, les sentiments criminels et la personnalité criminelle étaient les
principaux prédicteurs de la récidive officielle, avec des vérifications
associées à l'âge et aux antécédents criminels. Les proportions de
classification correcte et d'ARRC étaient de 77 pour cent et 60 pour cent
respectivement, par comparaison à des proportions de 80 pour cent et 67
pour cent dans l'échantillon n° 2. La corrélation multiple avec la
récidive officielle, dans l'échantillon n° 1, était de .50.
L'examen des coefficients canoniques normalisés de la fonction
discriminante (tableau 9) démontre que l'âge, les antécédents criminels,
les sentiments criminels et la psychopathie ont contribué de façon
- 46 -
Tableau 9
Analyses discriminantes: données statistiques relatives à la précision de la validité prédictive
Échantillon 1 Échantillon 2 (N = 154) (N = 149)
Données statistiques Récidive Récidive officielle et non Récidive Récidive non officielle officielle officielle officielle
Taux de base .50 .45 .21 .36 Rapport de sélection .49 .43 .14 .26 Positives (%) (n entre
parenthèses) -- Vrai 39 (60) 31 (47) 8 (12) 20 (29) Faux 10 (16) 12 (19) 6 (9) 7 (10)
Négatives Vrai 40 (61) 43 (66) 73 (113) . 67 (85) Faux 11 (17) 14 (22) 13 (20) 17 (25)
Correctes (%) 79 74 81 77 ARRC (%) 58 47 67 60 Coefficients canoniques normalisés de la . fonction discriminante
Antécédents non officiels .5549 .6833 (S.0.)
Antécédents INS .2879 .3198 .5327 .4464 Retest - Tolérance à
l'égard des violations de la loi .3822 .3886
Retest - Psychopathie .5436 .3749 .4719 he -.4519 -.5870 INS - Attitudes .3808 (S.0.) Retest - Intentions
criminelles .3272 (S.0.) Admission - Identifi-
cation avec les autres criminels .4910
Admission - Psychopathie .5603 Retest - Identification
avec les autres criminels .7267
S.O.: sans objet
- 47 -
indépendante à la prédiction de la récidive. Ces résultats ne sont pas
compatibles avec l'opinion selon laquelle les relations des attitudes et de
la personnalité avec la criminalité ne reflètent que la variance partagée
avec les antécédents criminels.
Les effets cumulatifs de la réduction des erreurs de mesure étaient
substantiels. Dans l'échantillon n° 2, la corrélation entre la variable
"admission - sentiments criminels" et la variable "récidive officielle"
était de .26 (R2 = .054). Les estimations de la validité prédictive sont
passées de cet R2 de .054 à un R2 de .543 grâce à l'amélioration de
l'échantillonnage des prédicteurs et des domaines critères. Dans
l'échantillon n° 2, les R2 ont varié de .006 (valeur résultant de la
comparaison entre la variable "admission - sentiments criminels" et la
variable "récidive" à la fin de la première période de suivi) à une valeur
estimative prudente de .250, après l'addition des retests, des variables
perspnnalité criminelle", "âge" et "antécédents criminels" et la
prolongation de la période de suivi.
Ces niveaux de validité prédictive, qui sont à l'extérieur de la
"barrière" de .30 à .40, ne manquent pas de s'observer dans les études de
criminologie qui ont employé des méthodes d'échantillonnage améliorées.
Par exemple, Gendreau et ses collègues (1980) ont obtenu un R de .48 grâce
à l'échantillonnage des prédicteurs selon une méthode plurivalente
(histoire sociale et questionnaires papier-crayon). Wormith et Goldstone
(1984) ont obtenu un R de .57 en combinant les jugements pronostiques
ultérieurs à l'admission et les facteurs plus constants évaluables à
l'admission. Wood et O'Donnell (1981) ont échantillonné les changements
- 48 -
qui se sont produits chez les probationnaires après la période de probation
et ont obtenu un R de .53. Andrews et Robinson (1984) ont évalué les
changements dans les situations des probationnaires et ont obtenu des
corrélations avec la récidive dont les coefficients se situaient entre .50
et .70.
Conclusions
Il est des facteurs évidents qui limitent la portée des conclusions
pouvant être tirées de ce document. L'étude a porté sur deux échantillons
de délinquants officiellement déclarés, mais il faut souligner que ces deux
échantillons étaient limités à des probationnaires jeunes, blancs et
adultes qui étaient, dans la plupart des cas, des délinquants primaires.
Les données relatives à la récidive n'étaient disponibles que pour un seul
échantillon, et les données relatives à la récidive non officielle
n'étaient pas disponibles pour l'autre échantillon. Les prédicteurs
étaient suffisamment complets mais ils ne représentaient pas d'une manière
exhaustive les facteurs reliés au crime. L'intelligence (Hirschi et
Hindelang, 1977) et les attributs bio-physiques (Hare et Schalling, 1978)
sont les plus importants parmi les prédicteurs non échantillonnés. En
outre, le rôle des variables modératrices, tels le support social de la
déviance (Andrews et Kandel, 1981) et les styles d'auto-régulation (Carver
et Scheier, 1981; Snyder, 1974) n'était pas exploré.
Dans ces limites, les résultats ont montré que l'évaluation, au moyen
des questionnaires papier-crayon des sentiments criminels et de la
personnalité criminelle peut prédire la récidive mieux que l'évaluation des
- 49 -
attaches aux conventions, de la détresse personnelle, de l'empathie et de
la socialisation. L'évidence autonome du rôle prédictif des sentiments
criminels a été constatée dans l'examen de la validité externe de ces
sentiments. L'évaluation de la personnalité criminelle était très générale
sur le plan de sa validité externe, mais les validités externes des
sentiments criminels et de la personnalité criminelle étaient indépendantes
l'une de l'autre et indépendantes de la validité des antécédents criminels
et de l'âge. Ainsi, les principales objections contre les facteurs de
disposition, qui s'observent dans les ouvrages de criminologie, n'étaient
pas étayées par cette étude. À signaler enfin que l'amélioration de
l'échantillonnage des prédicteurs et des domaines critères a exercé des
effets cumulatifs substantiels sur la validité externe prédictive des
auto-rapports. Il y aurait lieu de renouveler les efforts pour le contrôle
moral de la récidive, et ces efforts devraient se révéler empiriquement
riches et socialement importants pour la psychologie individuelle et la
psychologie sociale.
- 50 -
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Notes des auteurs
Le projet initial était financé par la Commission de réforme du droit
du Canada, le ministère du Solliciteur général du Canada, le Conseil des
arts du Canada et les divisions des Services communautaires et des Services
de recherche du ministère des Services correctionnels de l'Ontario. Le
second projet a été réalisé grâce aux subventions 410-80-0729 et
410-78-0027 accordées au premier auteur par le Conseil de recherches en
sciences humaines du Canada. Certaines parties des analyses ont été
effectuées en collaboration avec le Département des études et recherches de
3e cycle (Université Carleton). Les opinions exprimées sont celles des
auteurs. Nous tenons à remercier les gestionnaires, les agents, les
citoyens volontaires et les probationnaires à Ottawa, ainsi que Susan
Mickus, David Robinson, Bill Jackson, Elmer Toffelmire, Lorraine
Braithewaite et Andy Birkenmayer.
Les opinions exprimées dans le présent document sont celles des
auteurs et ne représentent pas nécessairement les opinions du ministère des
Services correctionnels de l'Ontario et du ministère du Solliciteur général
du Canada.
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6080 - A5
1985
Andrews, D.A.
L'évaluaticel intrcpec-tive de /a propensicn au
crime et du comportement : /es t de facteurs qui risquen...
HV Andrews, D.A. 6080 L'évaluation introspecti- A5 ve de la propension au 1985 crime et du comportement F criminel : les...
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