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Pierre Dorand, Pascale Guillermin et Rémi Gardet (INH) Juin 2005
Maud Dubois (BHR)
Robert Biagi (ESA)
Approche méthodologique
pour la conception d’un guide de diagnostic environnemental
adapté aux entreprises de l’horticulture ornementale.
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Les commanditaires de ce guideet leurs attentes
L’INH : mettre en place un Système de Management Environnemental (SME) sur le domaine Pédagogique et Expérimental (Domaine P&E).
Le BHR : disposer d’un guide de diagnostic environnemental pour étoffer ses services auprès de ses adhérents, le tout à un prix abordable.
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Plan de l’interventionI. Un guide pour quoi faire ?
II. Questions méthodologiques pour la réalisation d’un guide.
III. Les résultats
IV. Quel est l’avenir des diagnostics environnementaux en horticulture ?
Conclusion et discussion
I ) Un guide pour quoi faire ?
Expérimentation et vue d’ensemble des serres de l’INH et de l’INRA (INH)
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I.1) Les attentes des horticulteursA la fois : un contrôle, une évaluation et un conseil
I.2) Les référentiels. Démarches de qualité environnementale les plus couramment utilisées ou citées en horticulture ornementale.
•L’agriculture raisonnée
•MPS (Milieu Programma Sierteetl)
•ISO 14001
•EMAS ; Européan Management and Audit SchemeSME
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I.3) L’analyse environnementale (au sens ISO 14001) donne le cadre
P o lit iq u e e n v ir o n n e m e n ta le d ire c tio n
O b je c t ifs c ib le s
p la n ific a tio n
A n a ly se e n v ir o n n e m e n ta le
M ise e n œ u v r e e t fo n c t io n n e m e n t
A u d it
a c tio n s c o rre c tiv e s E v a lu a tio n in te rn e
N o r m e Iso 1 4 0 0 1 e t sy s tè m e d e m a n a g e m e n t e n v ir o n n e m e n ta l (S M E )
R e v u e e t a m e lio r a t io n s
S M E
S c h é m a in sp iré d e l’o u v ra g e d ’E ric B e zo u , « S ystè m e d e m a n a g e m e n t e n v iro n n e m e n ta l» A FN O R , 1 9 9 8 ,
Les étapes clés
d’un SME
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Proposition d’un contenu
I) Étude de conformité
II) Indicateurs de consommation (flux)
III) Indentification et hiérarchisation des aspects environnementaux
Aspect environnemental : éléments organisationnels en interaction avec l’environnement (source : ISO 14001)
« pratiques horticoles » ou « action élémentaire ».
Quelles méthodes et quels outils
pour une approche
globale qui soit aussi une aide à
la décision?
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II) Construction d’une méthode pour évaluer les performances
environnementales
Macrolophus caliginosus (Koppert)
Protection biologique intégréedans les serres de l’INH, parasitoïde d’aleurode (inh)
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II.1 ) Outils et méthodes existants
Tableau comparatif Méthodes Avantages Limites
IDEA® (Ministère de l’agriculture)
Des indicateurs réalisés àpartir de données mesurables
Tous les effets sur l’environnement ne sont pas pris en compte.
PEE® (ADEME) Un guide exhaustif. Long à mettre en oeuvre
DIAGE® (FRCA) Un audit rapide informatisé et donc itératif
Des questions fermées
INDIGO® (INRA) Une approche agronomique complète
Des indicateurs complexes. Échelle de la parcelle.
Bilan carbone®(ADEME)
Une approche très complète
Se focalise sur un seul thème: les gaz à effets de serre
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1) Identification des effets de l’activité de l’entreprise sur son environnement
2) Recherche des causes de chaque effet à l’échelle de la pratique
3) Classification des pratiques selon leur criticité.
II.2) La méthode choisie: globale avec une forme de questionnaire ouvert.Les étapes :
Rédaction du guide
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II.2.1) Identification des effets : Une investigation systématiquecroiser les pratiques avec les éléments de l’environnement pouvant être touchés.Exemple de matrice
Eau Sol air énergie bruit biodiversité
paysage rejets
cultures
déchets accidents
Réception stockage
expédition
Effets chroniques
fonctions de production
fonctions de « remèdiation »
Étude de danger
Décomposition des différentes activités de l’entreprise par étapes chronologiques
Description des effets
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Exemple appliqué au cas des cultures de plantes en pots
Eau Sol air énergie biodiversité
paysage rejets
Conso indirecte d’énergie
fertilisation NO2Prodde Gaz à effet de serre
Eaux de nettoyage
déchets accidents
Arrosage
DIBStockage d’engrais
Pollution diffuse
Consommation d’eau
Salinité ; métaux lourds
Conso d’énergie
Rejet de solution
fertilisante
Formes de stockages extérieurs polluant le
paysageRisques de
fuites.
Production de Déchets Industriels
Banaux
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II.2.2) Recherche des causes à l’échelle de la pratiqueExemple appliqué aux cas des cultures de plantes en pots sur substrats
fonctions de production, effets sur l’eau
Effets identifiés : Les causes associées :
consommation d’eau
•Irrigation
•Nettoyage
•sanitaires
pollution diffuse•Traitements phytosanitaires
•Fertilisation
•Désinfection
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II.2.3.) Classification des pratiques selon leur criticitéIdentifier et évaluer les composantes de la criticité d’une pratique
Pratiques Comment évaluer la gravitépotentielle ?importance
Comment maîtriser la pratique ?
Sensibilité de l’environnement.
La pratique Quels indicateurs?
Du point de vue : matériel, technologique, humain.
•La valeur (patrimoine, économique) •La législation•Facteurs aggravants
ex : Irrigation et consommation d’eau
Consommation par unité de production ou de surface.
Les besoins en eau de la plante sont-ils connus ? Écarts entre les besoins estimés et les apports .
Coût de l’eau.Disponibilité en eau.Restrictions locales.
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Hiérarchisation selon une note de criticité
Note de criticité :
note d’importance X note de maîtrise X note de sensibilité
A chaque composante de la pratique est donnée une note de 1 à 4,
4 étant la gravité maximum.
illustration
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III Les résultats
Enregistrement des interventions sur uneculture de poivrons, traçabilité (INH)
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Pour un système de production de plantes en pots sur substrats34 aspect identifiés
27, concernent les fonctions de production sur les thèmes de l ’eau, l ’air, le sol, la biodiversité, la consommation d ’énergie, les bruits, les odeurs…
7 , les fonctions de « remédiation » : déchets, rejets…
Étude de dangers : 6 sources de dangers/risques associés
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Rédaction du guide d ’audit
Les qualités recherchées :
faciliter l’appropriation du sujet (mise en place d’un SME) par l’entreprise
aider à la mise en place d’un plan d’action
permettre une amélioration permanente du guide par ses propres utilisateurs
Transparence
Place pour l’argumentationillustration
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Conclusion intermédiaire.
Le guide réalisé (160 pages) est un outil fonctionnel, facilement adaptable aux différents métiers horticoles et conforme aux exigences de la norme ISO 14001.
Mais
• A ajuster avec des essais « grandeur nature »• Ce n’est pas un outil de classement ou de comparaison• Le guide s’est focalisé sur les systèmes de cultures de plantes en pots• Peu d’ indicateurs et de références disponibles en horticulture.
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IV) Quel est l’avenir des diagnostics environnementaux en
horticulture ?
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Les démarches de qualité environnementale en horticulture ornementale, un marché à venir.
Les atouts Les freins
-La pression législative-L’émergence à l’étranger (Hollande, Allemagne) d’une demande de qualitéenvironnementale-La volonté de se démarquer de la concurrence-Économies d’intrants-Mobilisation du personnel
-Le coût: financier et humain-Faut-il créer un doute dans l’esprit du consommateur ?
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Des scénarios
Actions collectives + soutiens financiers
Pour un scénario local en Anjou
Des conditions favorables :
Les politiques ont pris des engagements environnementaux : l’agglomération Angevine, le projet du pôle végétal.
Pour un scénario national
•vulgariser les diagnostics environnementaux dans tous les métiers de l’horticulture ornementale
•L’exemple de DIAGE
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IV) Conclusion et discussion
Cultures de plein champs à l’INH (INH)
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Le méthode présentée et l’outil qui en découle (le guide)
Défriche la question de l’évaluation globale d’un entreprise horticole (ornementale) selon les recommandations faites par la norme ISO 14001
A été l’occasion d’amorcer une dynamique nationale.
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Exemple de hiérarchisation des aspects selon leur criticité.
Cas du domaine pédagogique et expérimental de l'INH
0102030405060
Eau co
nso/ Ir
rigati
on
Eau co
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Eau co
nso/ s
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llutio
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Air CO2 e
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Air poll
ution
/prod
uits p
hyto
Sol, po
llutio
n/pesti
cides
ImportanceMaîtriseSensibilitéCriticité
aspects environnementaux
Note de criticité
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Étude de conformité à la législation, aux exigences de l’Agriculture Raisonnée (AR) :
Trois colonnes:
Les exigences La réalitéobservée
Les écarts
Ce que disent les textes. Explications.
Au regard des exigences posées.
Ce qu’il faut faire pour se mettre en conformité.
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Indicateurs de consommation
exemple du domaine P&E de l’INH
Indicateur de consommation
Références nationales MPS (amplitudes)*
Position du domaine
Produits phytosanitaires en Kg mat active/ha/an
5-50 2,8Kg /ha/an
Azote en Kg N/ha/an 225-1250 454 Kg /ha/an
Phosphore en Kg P:ha:an 100-450 130 kg/ha/an
Énergie en GJ/ha/an 5000-17500 12 876 GJ/ha/an
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Pour chaque pratique identifiée est proposée une fiche.
Composants de l’Impact
QuestionnementCe qu’il faut voir
La réponse
La réalité
Comment améliorer la situation ?
Note argumentée
Importance Indicateurs
Maîtrise Les éléments de maîtrise( ref : bibliographie et avis d’experts)
sensibilité Quelles caractéristiques de l’environnement faut-il prendre en compte ?
-
+
Marge de manœuvre+ +
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Exemple de fiche simplifiée. (extrait du diagnostic du domaine P&E de l’INH)
Pratique « usage de pesticides » classée dans le thème de l’eau pour l’ effet « pollution diffuse de l’eau ».
Compo-santes de la criticité
Questionnement.Ce qu’il faut voir
La réponse.La réalité
Comment améliorer la situation ?
Note argumentée
Importan-ce
Pression Polluante PP, Quantités de matières actives par unité de surface
PP =8 (moyenne = 20) 2,8 Kg de matières actives par ha de serre/an. MPS donne 5 à50 Kg de mat active/ha
Les indicateurs sont bien en dessous des moyennes connues
Note = 2Peu de pression polluante.
Maîtrise Mesures de prévention ? Des procédures de décision (observations, seuils)? L’état du matériel.
Le domaine P&E est en PBI (Protection Biologique Intégrée).Le matériel est régulièrement étalonné.
Peu de marge de manœuvre. Le sujet est déjà bien maîtrisé.
Note = 1Pratique maîtrisée.
Sensibilité Existe-t-il à proximitédes points d’eau, des zones sensibles ?
Les eaux de drainage et de ruissellement arrivent en final dans un site classé : l’étang saint Nicolas.
Prévoir un lieu de collecte et d’épuration des eaux de drainage et de nettoyage des serres en amont.
Note = 3 Le réceptacle est classé.
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Un plan d’actionExtrait du plan d’action proposé au domaine P&E de l’INH.
I) Mise en conformité
Qu’est- ce qui n’est pas conforme ? Ce qu’il faut faire.
Les obligations règlementaires
Rejet de solutions nutritives sans autorisation.Les déchets banaux sont confiés sans distinction au service de voirie.
Déclaration à la préfecture.Trier les déchets et confier leur recyclage à des entreprises ad hoc.
Agriculture raisonnée
Les plans des réseaux ne sont pas à jour.Les cuves de solutions fertilisantes n’ont pas de bac de rétention
Mettre à jour les plans.Installer des bacs de rétentionsous les cuves d’engrais liquide
II) Les aspects les plus critiques
Objectifs et indicateurs de suivi . Quels moyens ? comment faire ?
Rejets de solution fertilisante
Augmenter la part de solution fertilisante recyclée au delà de 50%.
Augmenter la capacité du système de recyclage.
La consommation d’eau
Diminuer le volume d’eau potable consommé pour l’irrigation jusqu’à moins de 20% du volume total.
Récupérer et utiliser l’eau de pluie. Utiliser l’eau venant de la réserve collinaire de l’INRA ?