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Frédéric Prelle : “Nous bénéficions d’une bonne écoute de la part du nouveau gouvernement” Le journal de la Confédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France - n°35 décembre 2012 168 bis rue Cardinet 75017 Paris - téléphone 01 44 85 29 50 - télécopie 01 42 29 01 44 - E-mail : [email protected] - Web : http://www.cmjcf.fr Directeur de la publication : Frédéric Prelle - Conception et rédaction : Isabelle Maradan (collectif "Les Incorrigibles") - Photographies : fonds CMJCF Conception graphique : Florence Bascou, Fédération Haute-Garonne des MJC 05 62 26 40 33 - Impression : Imprimerie Trèfle, St Alban (31) - Achevé d'imprimer en avril 2012 - Tirage : 5 500 exemplaires Le journal de la Confédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France - Décembre 2012 2 Avec la jeunesse comme priorité, l’éducation comme atout, et la co-construction des politiques publiques comme méthode, le nouveau gouvernement pose des fondations encourageantes pour le projet d’éducation populaire de la Confédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France (CMJCF) : Les jeunes : parce que nous les considérons comme ressources et non comme problèmes, la CMJCF s’engage avec eux pour inventer le monde de demain. La crise ne peut pas être la seule ligne d’horizon et nous nous devons d’ouvrir de nouvelles voies, pour oser encore rêver et espérer. L’éducation : les Maisons des Jeunes et de la Culture, bâties sur des valeurs républicaines, d'éducation populaire, de laïcité, de solidarité, de tolérance et de responsabilité, constituent un des acteurs essentiels de l’éducation dans tous les temps de la vie. La co-construction : notre Confédération, avec son organisation régionale, entend bien peser dans la définition des politiques publiques du local à l’international, et c’est avec plaisir que nous entendons la Ministre souligner qu’ “avant d’être un équipement, [la MJC] est le carrefour d’une action partenariale entre la collectivité, le territoire et ses acteurs : publics, associatifs, et citoyens” (1) . Enfin, au moment de sa prise de fonction, souhaitons la bienvenue à notre nouveau directeur confédéral pour qu’il porte avec nous le projet de la CMJCF. Frédéric Prelle, Président de la CMCJF (1) Extrait de l’allocution de V. FOURNEYRON, ministre des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative – 14/09/12 - MJC Cleunay - Rennes Edito du Président Daniel FREDOUT Nouveau directeur de la CMJCF Vous venez de prendre vos fonctions; quel a été votre parcours ? J’étais auparavant Directeur Régional de l’Union des Fédérations de MJC en Provence-Méditerranée. La singularité de cette région est d’avoir réuni autour d’un projet toutes les MJC de la région. Je suis engagé depuis une trentaine d’années dans le champ de l’éducation populaire et de l’économie sociale et solidaire. J’ai eu l’occasion de piloter et d’ini- tier des projets dans des domaines différents : urgence sociale, Maisons de Services Publics, Compagnons Bâtisseurs, avec toujours comme fil conducteur la mobilisation d’acteurs autour de projets novateurs. Quelles sont vos ambitions pour la Confédération ? C’est notre projet qui est ambitieux : former des citoyens pour construire une société plus juste, plus solidaire, permettre aux jeunes de prendre toute leur place dans la société, envisa- ger la culture comme un puissant levier d’émancipation, inscrire nos projets dans une dimen- sion internationale. Pour nourrir cette ambition, il nous faut développer une Confédération utile aux fédérations régionales et aux MJC ; une confédération force de propositions dans la co-construction des politiques publiques ; une Confédération inventive, innovante ; qui ose expérimenter. Quelles sont vos priorités ? Je m’inscris pleinement dans les priorités définies avant mon arrivée, et ma feuille de route découle de notre plan d’action national 2012-2014 : renforcer les compétences, affirmer notre identité, mutualiser et développer. Ma première priorité sera de repérer les forces d’un réseau qui a réussi, il y a un à peine un an, à réunir autour de l’engagement des jeunes 1500 participants dont 1300 jeunes à sa Convention Nationale à Lyon. Pour développer cette dynamique, il est essentiel d’animer notre réseau : écouter, proposer, susciter, mettre en lien... Nous avons engagé un état des lieux, il doit permettre de montrer toute la dimension et la richesse de notre réseau, notamment en matière de jeunesse. Les fédérations régionales, départementales, les MJC doivent pouvoir s’en emparer pour valoriser leurs actions de proximité. Pour le reste, c’est l’actualité qui impose deux priorités : engager les discussions avec le ministère pour la signature d’une nouvelle CPO avec les moyens nécessaires à nos ambitions, mais aussi défendre nos postes FONJEP, participer aux diverses concertations au moment où se redessinent des politiques publiques et où les ministères sont à l’écoute des Fédérations d’Education Populaire. La tâche est conséquente, c’est pourquoi plus que jamais le travail doit être collectif et tous les acteurs du réseau associés, mais c’est bien là la force d’un réseau associatif militant et compétent. Vous avez été récemment reçu au ministère des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative ainsi qu’au ministère de la ville. Qu’êtes-vous allé porter ? Nous sommes d’abord allés porter ce que nous sommes, c’est-à-dire un réseau, une confédération composée de fédé- rations régionales, en insistant précisément sur cette organi- sation régionale. Lors de ces rendez-vous nous portons éga- lement notre engagement jeunesse, en nous appuyant notamment sur les travaux de la Convention nationale Paroles de jeunes, regards croisés, qui s’est déroulée en novembre 2011 à Lyon. Et évidemment, notre engagement sur la place de la culture dans les pratiques artistiques ama- teurs, partie intégrante de notre démarche d’éducation populaire. A côté de quoi, nous portons les dossiers chauds du moment, principalement celui du financement. Sur ce point, nous insistons sur la contractualisation avec l’Etat. Notre convention arrive à terme fin 2012. Cela nous empêche d’avoir une visibilité au-delà. Une convention triennale d’ob- jectifs est nécessaire. Le ministère des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative nous a assuré qu’il s’engagerait. Par ailleurs, début 2012, nous avons dû faire face à un désen- gagement de l’Etat, avec des postes Fonjep (Fonds de Coopération de la Jeunesse et de l’Education Populaire) liés à la cohésion sociale Acsé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances), c’est-à-dire des postes d’ani- mateurs, financés à hauteur de 5200 euros au lieu de 7200, sans information préalable. Cette question est d’autant plus importante que le co-financement des collectivités dépend de la part de financement assurée par l’Etat via le Fonjep. Un entretien très positif avec des conseillers jeunesse et relations avec les associations de Matignon a également eu lieu le 29 octobre ainsi qu’un second rendez-vous, le 5 novembre, avec des conseillers de la ministre, Valérie Fourneyron, afin d’associer notre réseau à la réflexion préparatoire au Comité Interministériel de la Jeunesse de janvier ou février 2013 (mis- sion : réforme de la politique jeunesse du gouvernement). Quels sont les engagements pris par le nouveau gouvernement à l’égard des associations et de la CMJCF en particulier ? Les lignes budgétaires correspondant aux subventions aux associations sont maintenues mais outre le projet de signer une convention pluriannuelle d’objectifs, nous ne savons pas trop ce qui va être décidé. Les MJC sont reconnues et nous bénéficions d’une bonne écoute. Les discours de la ministre Valérie Fourneyron sur l’éducation populaire et la vie associa- tive sont encourageants. Son prédécesseur était davantage centré sur le sport. Quant à François Lamy, ministre de la ville, il nous a reçus de manière très positive et nous a confirmé l’importance des MJC dans le plan de cohésion sociale qu’il souhaite mettre en forme. Il souhaite que nous fassions un état des lieux afin de repérer un certain nombre d’actions menées par les MJC dans les quartiers sensibles qu’il pourrait prendre en charge dans le cadre de l’interministériel, en met- tant des moyens à disposition des collectivités locales. Son objectif est de limiter le saupoudrage et de concentrer les moyens où il y a le plus de besoins. En plus des contrats de génération et des emplois d’avenir, qui visent des jeunes sans qualification, l’idée du ministre semble être de mettre en place des emplois francs - en exonérant les entreprises de charges - pour tous les jeunes diplômés des quartiers sen- sibles. Nous visons une contractualisation entre la Confédération et le ministère de la ville par une convention d’objectifs dans le cadre de la politique de la ville, notam- ment sur ces quartiers, où nous sommes identifiés comme étant des acteurs importants. Dans l’interview parue dans J34, Najat Vallaud-Belkacem, alors porte-parole du candidat socialiste à la Présidentielle, annonçait une politique volontariste pour le soutien à l’activité culturelle, artistique. Qu’en est-il depuis que François Hollande a été élu ? Nous sommes dans l’expectative. Aurélie Filippetti, ministre de la culture et de la communication, veut renforcer le sou- tien aux associations qui ont déjà des contrats d’objectifs avec l’Etat dans le cadre de la Charte d’objectifs culture/édu- cation populaire, mais il faut finaliser les choses au-delà des discussions et des rencontres. Dans le courant du dernier trimestre 2012, nous attendons des signes forts sur la culture et la jeunesse. Par ailleurs, du côté de l’Education nationale, qui ne nous prenait pas assez en compte auparavant, nous notons une volonté de collabo- rer. Nous avons obtenu l’agrément de l’Education nationale pour cinq ans, c’est-à-dire que la Confédération est reconnue au niveau national comme partenaire éducatif à part entière. Nous devons être reçus au ministère dans les semaines qui viennent. Nous sommes un des maillons forts de l’après temps scolaires et l’Education nationale ne devrait pas pou- voir se passer de nous dans le cadre de la réflexion en cours autour des rythmes scolaires. De manière plus globale, nous sommes conscients que les moyens de l’Etat sont plus restreints du fait de la crise éco- nomique que nous traversons, mais nous insistons sur la nécessité d’un soutien de l’Etat aux associations parce qu’il ne faut surtout pas négliger le lien social dans les quartiers en temps de crise. Recueilli par Isabelle Maradan Frédéric PRELLE, Président de la CMJCF Le président de la CMJCF a été reçu au ministère des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative et au ministère de la ville. Frédéric Prelle attend désormais des actes de la part du nouveau gouvernement pour la Confédération. A commencer par la signature prochaine d’une convention d’objectifs pour trois ans. La Confédération agréée pour cinq ans par l’Education nationale La Confédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France a été agréée le 25 juin 2012 par arrêté du ministre de l’Education nationale pour une durée de cinq ans renouvelable (nor : MENE1200224A). L’agrément est étendu aux associations régionales, départementales et locales adhérentes à la Confédération. Concrètement, l’agrément national permet d’intervenir pendant le temps scolaire en appui aux activités d’enseignement conduites par les établissements, avec l’autorisation préalable du directeur d’école ou chef d’établissement, à la demande ou avec l’accord des équipes pédagogiques. Il est également possible d’organiser des activités éducatives complémentaires de l’enseignement public hors temps scolaire et de contribuer à la recherche pédagogique comme à la formation de l’ensemble des membres de la communauté éducative. Ce label est une reconnaissance de la qualité de l’action éducative de la Confédération. La CMJCF est désormais un partenaire de l’Ecole, à part entière. Catherine Casimiri, Directrice Administrative et Financière CMJCF Le journal de la Confédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France - Décembre 2012 7 Toute l’actualité de la Confédération sur www.cmjcf.fr TOUT UN MONDE D’ENGAGEMENT “C’est très important d’accueillir des jeunes venus de l’étranger ici, dans l’un des coins où les jeunes bougent le moins, résume Chloé Petit, du Réseau des MJC Normandes. Certains ne sont jamais allés à Rouen, à 30 kilomètres de là. Il y a un vrai frein psychologique à la mobilité.” Depuis trois ans, l’animatrice fédérale a déjà accueilli huit jeunes volontaires européens dans le cadre du Programme Européen Jeunesse en Action. La Commission européenne est le principal financeur du projet. Le ministère de la Jeunesse, et, ponctuellement, le Conseil général de Seine-Maritime, le soutiennent. Pour accueillir ces jeunes, il faut avoir obtenu une accré- ditation de l’agence française du programme européen pour trois ans. L’association propose ensuite une mis- sion, qui peut être revue en fonction du projet du jeune. 200 candidatures pour 4 SVE Accueillir des SVE représente beaucoup de travail admi- nistratif. Chloé Petit reçoit autour de 200 candidatures, en anglais, venant de toute l’Europe. “Nous sélection- nons des jeunes issus de pays différents. S’il y en a deux du même pays, cela crée un petit groupe à part”, explique l’animatrice fédérale. Elle présélectionne 7 ou 8 dossiers par structure d’accueil. Seuls 10% de garçons comptent parmi les candidats. Cette année, il y a un jeune homme parmi les quatre jeunes, âgés de 19 à 25 ans, qui ont entamé leur SVE (ser- vice volontaire européen) dans la région normande en octobre. Ils sont arrivés avec leurs projets de Bulgarie, d’Allemagne, de Slovénie et du Portugal, pour participer à une saison d’animation. Ils cohabiteront dans un appartement financé par l’Europe, à Yvetot, en Seine- Maritime, jusqu’en juin 2013. Chacun son projet A la MJC d’Yvetot, Birthe, volontaire allemande, mène un projet autour du cirque. Judita, la jeune slovène se concentrera sur la thématique de l’environnement dans le cadre d’un club nature, à la MJC de Duclair, en Seine- Maritime. Rosa, ressortissante du Portugal, développera un projet portant sur l’art plastique et la lecture sur le canton de Doudeville, dans une association partenaire de la fédération régionale des MJC. Enfin, Vladimir, qui vient de Bulgarie et a étudié dans une école d’arts plas- tiques, est à la fédération régionale. Son projet est de faire un reportage photo et vidéo dans les Maisons des Jeunes et de présenter le SVE aux Juniors Associations, dont Chloé Petit est le relais départemental, et aux jeunes en service civique. L’idée est de susciter chez eux l’envie de bouger en Europe. Un projet commun en sus Les quatre volontaires européens travaillent chacun quatre jours par semaine dans leur structure et consa- crent le cinquième jour à la construction d’un projet commun. Entre les jeunes “la mayonnaise a l’air de prendre”, observe Chloé Petit, qui espère voir le groupe se souder aussi fortement que les jeunes accueillis la première année, qui se désignaient comme “la petite famille”. “Un estonien a même fait du stop pour nous faire la surprise et revenir ici après deux ans”, s’émeut Chloé Petit. De quoi justifier les heures passées à rendre ces accueils possibles. Isabelle Maradan De jeunes européens incitent les normands à la mobilité Le Réseau des MJC Normandes accueille des jeunes en service volontaire européen depuis trois ans. Le cirque a réuni 60 jeunes allemands, belges, espagnols, lettons et français, (dont 20 picards) dans un centre de for- mation professionnel du 2 au 13 août à Vaumoise dans l’Oise. Les participants se sont engagés bien en amont dans la pré- paration du séjour et ont pu présenter leur pays aux autres lors de soirées inter- nationales. Rôle important de la FRMJC Pour que cette rencontre ait lieu, il a fallu commencer à monter le projet dès le mois de janvier et obtenir le soutien du Conseil régional de Picardie ainsi que des Conseils généraux de l’Aisne et de l’Oise. “Le montage de ces projets, financés prin- cipalement par le Programme Européen Jeunesse en Action, est complexe et il y a des critères formels importants à respec- ter. Il faut pouvoir anticiper”, explique Laurent Toulmonde, coordinateur jeunes- se de la fédération régionale des MJC de Picardie, qui joue un rôle important pour porter ce type de projet et accompagner une MJC locale souhaitant se lancer. A égalité face à l’anglais “Au départ, un projet européen peut faire peur aux animateurs, qui ne parlent pas letton ou russe ! Mais les partenaires par- lent anglais. Nous échangeons par mail et pouvons donc faire tranquillement nos traductions. Il faut ensuite aider les jeunes français à se désinhiber pour communi- quer. A l’école, ils travaillent plus l’écrit que l’oral. Des temps d’animation sont pensés pour favoriser la communication”, rassure Laurent Toulmonde. L’avantage, c‘est que l’anglais est une langue étrangè- re pour tous. Les jeunes participants au séjour sont donc sur un pied d’égalité. Un projet qui incite à la mobilité Avec des partenaires différents, ces échanges, qui se déroulent depuis six ans, ont déjà donné envie à de jeunes picards de traverser des frontières à leur tour. La MJC de Rivery est déjà partie en Espagne et des échanges franco-allemands se sont déroulés à Soissons. L’an prochain la fédé- ration régionale aimerait pouvoir propo- ser un projet d’échanges de jeunes européens dans l’Aisne autour de la musique et dans l’Oise autour de l’éduca- tion à l’image. IM Ils s’appellent Madeleine, Ivelina, Sarah, Maria, Boris et Geoffrey et ont tous entre 19 et 22 ans. Les jeunes en service civique dans le Pays de la Zorn, viennent tous d’ailleurs, excep- tion faite de Boris. Selon Olivier Guérard, animateur socioculturel de la fédération départementale des MJC du Bas-Rhin détaché sur le Pays de la Zorn, ces jeunes jouent un rôle essentiel. “Nous sommes en milieu rural, sur un ter- ritoire de 26 villages et nous tournons beaucoup. Les jeunes en service civique font un travail de proximité, en profon- deur. Une base de travail pour que la structure identifie les jeunes et vice et versa.” Susciter l’envie de passer les frontières La plupart des jeunes volontaires étu- dient à Strasbourg, comme Ivelina, étu- diante bulgare en pratiques artistiques, qui propose des ateliers autour du brico- lage. Maria, étudiante en BTS hôtellerie, a déjà l’expérience d’un service volontaire européen. “La jeune ukrainienne a hérité des adolescents à qui Jean, ex-animateur en service civique, a donné envie de monter des projets en les emmenant cra- pahuter en montagne”, explique l’anima- teur socioculturel. Elle envisage aujourd’hui de monter un séjour européen. Dans ce but elle a com- mencé à lister les structures européennes présentes à Strasbourg et programmé d’emmener les jeunes à leur rencontre pendant les vacances d’automne. Son objectif ? Susciter l’envie de bouger chez une vingtaine de collégiens et les inciter à construire leur projet plutôt que d’être consommateurs. S’épanouir par la création De son côté, Geoffrey, qui prend des cours du soir en photographie dans une école strasbourgeoise, anime un atelier photo le mercredi, quand il ne rencontre pas les jeunes dans les permanences. Comme Sarah, avec la céramique, Geoffrey entend permettre aux jeunes de s’épanouir par la création en leur propo- sant de s’initier à la photo argentique, au développement ou encore au stop motion, une technique d’animation qui permet de créer un mouvement à partir d’objets immobiles. Avec Madeleine, la création se déguste. La jeune femme anime un atelier pâtisserie dans deux villages de la Zorn. Détecteur de jeunes talents Seul enfant du pays, Boris est musicien et professeur de batterie. Il voulait s’investir en service civique et Olivier Guérard lui a proposé un projet. Aujourd’hui, Boris part à la rencontre des gamins qui jouent dans les garages des maisons familiales, et les incite à en sortir pour se rencontrer. Il a déjà trouvé six groupes et une dizaine de jeunes qui jouent en solo. Une bonne base pour créer des événements permet- tant de faire connaissance autour de la musique. Dans un premier temps, l’animateur pré- voit de les faire participer à des festivals, afin qu’ils comprennent en quoi consiste l’organisation d’un tel événement. Cette expérience devrait leur permettre de s’as- socier à l’organisation d’un festival monté par un animateur de l’intercommunalité voisine. Rendez-vous en 2014 ! IM 20 jeunes picards refont l'Europe Soixante jeunes européens ont pu se retrouver dans l’Oise en août dernier dans le cadre d’un échange de jeunes autour du thème du cirque. Un projet impulsé par la fédération régionale de Picardie. Un travail de proximité qui vient de loin Cette année, un seul des six jeunes volontaires de service civique accueillis par la FDMJC du Bas-Rhin dans le pays de la Zorn est originaire du pays. Journée de présentation du dispositif Service civique au Conseil Général de la Seine-Maritime le 8 octobre 2012 en présence de Martin Hirsch, président de l’Agence du Service Civique. De gauche à droite : Vladimir (Bulgarie, RMJCN), Judita (Slovénie, MJC Duclair), Birthe (Allemagne, MJC Yvetot), Rosa (Portugal, AACD), Martin Hirsch. <

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Frédéric Prelle : “Nous bénéficions d’une bonne écoute de la part du nouveau gouvernement”

Le journal de la Confédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France - n°35 décembre 2012168 bis rue Cardinet 75017 Paris - téléphone 01 44 85 29 50 - télécopie 01 42 29 01 44 - E-mail : [email protected] - Web : http://www.cmjcf.frDirecteur de la publication : Frédéric Prelle - Conception et rédaction : Isabelle Maradan (collectif "Les Incorrigibles") - Photographies : fonds CMJCFConception graphique : Florence Bascou, Fédération Haute-Garonne des MJC 05 62 26 40 33 - Impression : Imprimerie Trèfle, St Alban (31) - Achevé d'imprimer en avril 2012 - Tirage : 5 500 exemplaires

Le journal de la Confédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France - Décembre 2012 2

Avec la jeunesse comme priorité, l’éducation comme atout, et la co-construction des politiques publiques comme méthode, le nouveau gouvernement pose desfondations encourageantes pour le projet d’éducation populaire de laConfédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France (CMJCF) :Les jeunes : parce que nous les considérons comme ressources et noncomme problèmes, la CMJCF s’engage avec eux pour inventer le monde dedemain. La crise ne peut pas être la seule ligne d’horizon et nous nous devonsd’ouvrir de nouvelles voies, pour oser encore rêver et espérer. L’éducation : les Maisons des Jeunes et de la Culture, bâties sur des valeursrépublicaines, d'éducation populaire, de laïcité, de solidarité, de tolérance et deresponsabilité, constituent un des acteurs essentiels de l’éducation dans tousles temps de la vie. La co-construction : notre Confédération, avec son organisation régionale,entend bien peser dans la définition des politiques publiques du local à l’international, et c’est avec plaisir que nous entendons la Ministre souligner qu’ “avant d’être un équipement, [la MJC] est le carrefour d’une action partenariale entre la collectivité, le territoire et ses acteurs : publics, associatifs, et citoyens” (1).

Enfin, au moment de sa prise de fonction, souhaitons la bienvenue à notre nouveau directeur confédéral pour qu’il porte avec nous le projet de la CMJCF.

Frédéric Prelle, Président de la CMCJF(1) Extrait de l’allocution de V. FOURNEYRON, ministre des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative – 14/09/12 - MJC Cleunay - Rennes

Edito du PrésidentDaniel FREDOUTNouveau directeur de la CMJCFVous venez de prendre vos fonctions; quel aété votre parcours ?J’étais auparavant Directeur Régional de l’Union des Fédérationsde MJC en Provence-Méditerranée. La singularité de cette régionest d’avoir réuni autour d’un projet toutes les MJC de la région.Je suis engagé depuis une trentaine d’années dans le champ de

l’éducation populaire et de l’économie sociale et solidaire. J’ai eu l’occasion de piloter et d’ini-tier des projets dans des domaines différents : urgence sociale, Maisons de Services Publics,Compagnons Bâtisseurs, avec toujours comme fil conducteur la mobilisation d’acteursautour de projets novateurs.

Quelles sont vos ambitions pour la Confédération ?C’est notre projet qui est ambitieux : former des citoyens pour construire une société plusjuste, plus solidaire, permettre aux jeunes de prendre toute leur place dans la société, envisa-ger la culture comme un puissant levier d’émancipation, inscrire nos projets dans une dimen-sion internationale.Pour nourrir cette ambition, il nous faut développer une Confédération utile aux fédérationsrégionales et aux MJC ; une confédération force de propositions dans la co-construction despolitiques publiques ; une Confédération inventive, innovante ; qui ose expérimenter.

Quelles sont vos priorités ?Je m’inscris pleinement dans les priorités définies avant mon arrivée, et ma feuille de routedécoule de notre plan d’action national 2012-2014 : renforcer les compétences, affirmernotre identité, mutualiser et développer.Ma première priorité sera de repérer les forces d’un réseau qui a réussi, il y a un à peine un an,à réunir autour de l’engagement des jeunes 1500 participants dont 1300 jeunes à saConvention Nationale à Lyon. Pour développer cette dynamique, il est essentiel d’animernotre réseau : écouter, proposer, susciter, mettre en lien...Nous avons engagé un état des lieux, il doit permettre de montrer toute la dimension et larichesse de notre réseau, notamment en matière de jeunesse. Les fédérations régionales,départementales, les MJC doivent pouvoir s’en emparer pour valoriser leurs actions de proximité.Pour le reste, c’est l’actualité qui impose deux priorités : engager les discussions avec leministère pour la signature d’une nouvelle CPO avec les moyens nécessaires à nos ambitions,mais aussi défendre nos postes FONJEP, participer aux diverses concertations au moment oùse redessinent des politiques publiques et où les ministères sont à l’écoute des Fédérationsd’Education Populaire. La tâche est conséquente, c’est pourquoi plus que jamais le travail doit être collectif et tousles acteurs du réseau associés, mais c’est bien là la force d’un réseau associatif militant etcompétent.

Vous avez été récemment reçu auministère des sports, de la jeunesse, del’éducation populaire et de la vie associative ainsi qu’au ministère de laville. Qu’êtes-vous allé porter ? Nous sommes d’abord allés porter ce que nous sommes,c’est-à-dire un réseau, une confédération composée de fédé-rations régionales, en insistant précisément sur cette organi-sation régionale. Lors de ces rendez-vous nous portons éga-lement notre engagement jeunesse, en nous appuyantnotamment sur les travaux de la Convention nationaleParoles de jeunes, regards croisés, qui s’est déroulée ennovembre 2011 à Lyon. Et évidemment, notre engagementsur la place de la culture dans les pratiques artistiques ama-teurs, partie intégrante de notre démarche d’éducation populaire. A côté de quoi, nous portons les dossiers chauds dumoment, principalement celui du financement. Sur ce point,nous insistons sur la contractualisation avec l’Etat. Notreconvention arrive à terme fin 2012. Cela nous empêched’avoir une visibilité au-delà. Une convention triennale d’ob-jectifs est nécessaire. Le ministère des sports, de la jeunesse,de l’éducation populaire et de la vie associative nous a assuréqu’il s’engagerait. Par ailleurs, début 2012, nous avons dû faire face à un désen-gagement de l’Etat, avec des postes Fonjep (Fonds deCoopération de la Jeunesse et de l’Education Populaire) liés àla cohésion sociale Acsé (Agence nationale pour la cohésionsociale et l’égalité des chances), c’est-à-dire des postes d’ani-mateurs, financés à hauteur de 5200 euros au lieu de 7200,sans information préalable. Cette question est d’autant plus

importante que le co-financement des collectivités dépendde la part de financement assurée par l’Etat via le Fonjep. Unentretien très positif avec des conseillers jeunesse et relationsavec les associations de Matignon a également eu lieu le 29octobre ainsi qu’un second rendez-vous, le 5 novembre,avec des conseillers de la ministre, Valérie Fourneyron, afind’associer notre réseau à la réflexion préparatoire au ComitéInterministériel de la Jeunesse de janvier ou février 2013 (mis-sion : réforme de la politique jeunesse du gouvernement).

Quels sont les engagements pris par lenouveau gouvernement à l’égard des associations et de la CMJCF en particulier ? Les lignes budgétaires correspondant aux subventions auxassociations sont maintenues mais outre le projet de signerune convention pluriannuelle d’objectifs, nous ne savons pastrop ce qui va être décidé. Les MJC sont reconnues et nousbénéficions d’une bonne écoute. Les discours de la ministreValérie Fourneyron sur l’éducation populaire et la vie associa-tive sont encourageants. Son prédécesseur était davantagecentré sur le sport. Quant à François Lamy, ministre de la ville,il nous a reçus de manière très positive et nous a confirmél’importance des MJC dans le plan de cohésion sociale qu’ilsouhaite mettre en forme. Il souhaite que nous fassions unétat des lieux afin de repérer un certain nombre d’actionsmenées par les MJC dans les quartiers sensibles qu’il pourraitprendre en charge dans le cadre de l’interministériel, en met-tant des moyens à disposition des collectivités locales. Sonobjectif est de limiter le saupoudrage et de concentrer lesmoyens où il y a le plus de besoins. En plus des contrats de

génération et des emplois d’avenir, qui visent des jeunes sansqualification, l’idée du ministre semble être de mettre enplace des emplois francs - en exonérant les entreprises decharges - pour tous les jeunes diplômés des quartiers sen-sibles. Nous visons une contractualisation entre laConfédération et le ministère de la ville par une conventiond’objectifs dans le cadre de la politique de la ville, notam-ment sur ces quartiers, où nous sommes identifiés commeétant des acteurs importants.

Dans l’interview parue dans J34, NajatVallaud-Belkacem, alors porte-parole ducandidat socialiste à la Présidentielle,annonçait une politique volontaristepour le soutien à l’activité culturelle,artistique. Qu’en est-il depuis queFrançois Hollande a été élu ?Nous sommes dans l’expectative. Aurélie Filippetti, ministrede la culture et de la communication, veut renforcer le sou-tien aux associations qui ont déjà des contrats d’objectifsavec l’Etat dans le cadre de la Charte d’objectifs culture/édu-cation populaire, mais il faut finaliser les choses au-delà desdiscussions et des rencontres. Dans le courant du dernier trimestre 2012, nous attendonsdes signes forts sur la culture et la jeunesse. Par ailleurs, ducôté de l’Education nationale, qui ne nous prenait pas assezen compte auparavant, nous notons une volonté de collabo-rer. Nous avons obtenu l’agrément de l’Education nationalepour cinq ans, c’est-à-dire que la Confédération est reconnueau niveau national comme partenaire éducatif à part entière.Nous devons être reçus au ministère dans les semaines quiviennent. Nous sommes un des maillons forts de l’aprèstemps scolaires et l’Education nationale ne devrait pas pou-voir se passer de nous dans le cadre de la réflexion en coursautour des rythmes scolaires. De manière plus globale, nous sommes conscients que lesmoyens de l’Etat sont plus restreints du fait de la crise éco-nomique que nous traversons, mais nous insistons sur lanécessité d’un soutien de l’Etat aux associations parce qu’ilne faut surtout pas négliger le lien social dans les quartiers entemps de crise.

Recueilli par Isabelle Maradan

Frédéric PRELLE,Président de la CMJCF

Le président de la CMJCF a été reçu au ministère des sports,de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative et au ministère de la ville. Frédéric Prelle attenddésormais des actes de la part du nouveau gouvernementpour la Confédération. A commencer par la signature prochaine d’une convention d’objectifs pour trois ans.

La Confédération agréée pour cinq ans par l’Education nationaleLa Confédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France a été agréée le 25 juin 2012 par arrêté du ministrede l’Education nationale pour une durée de cinq ans renouvelable (nor : MENE1200224A). L’agrément est étendu auxassociations régionales, départementales et locales adhérentes à la Confédération. Concrètement, l’agrément nationalpermet d’intervenir pendant le temps scolaire en appui aux activités d’enseignement conduites par les établissements,avec l’autorisation préalable du directeur d’école ou chef d’établissement, à la demande ou avec l’accord des équipespédagogiques. Il est également possible d’organiser des activités éducatives complémentaires de l’enseignement publichors temps scolaire et de contribuer à la recherche pédagogique comme à la formation de l’ensemble des membres dela communauté éducative. Ce label est une reconnaissance de la qualité de l’action éducative de la Confédération. La CMJCF est désormais un partenaire de l’Ecole, à part entière.

Catherine Casimiri, Directrice Administrative et Financière CMJCF

Le journal de la Confédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France - Décembre 2012 7Toute l’actualité de la Confédération sur www.cmjcf.fr

TOUT UN MONDE D’ENGAGEMENT

“C’est très important d’accueillir des jeunes venus del’étranger ici, dans l’un des coins où les jeunes bougentle moins, résume Chloé Petit, du Réseau des MJCNormandes. Certains ne sont jamais allés à Rouen, à30 kilomètres de là. Il y a un vrai frein psychologique à lamobilité.” Depuis trois ans, l’animatrice fédérale a déjàaccueilli huit jeunes volontaires européens dans le cadredu Programme Européen Jeunesse en Action. LaCommission européenne est le principal financeur duprojet. Le ministère de la Jeunesse, et, ponctuellement,le Conseil général de Seine-Maritime, le soutiennent.Pour accueillir ces jeunes, il faut avoir obtenu une accré-ditation de l’agence française du programme européenpour trois ans. L’association propose ensuite une mis-sion, qui peut être revue en fonction du projet du jeune.

200 candidatures pour 4 SVEAccueillir des SVE représente beaucoup de travail admi-nistratif. Chloé Petit reçoit autour de 200 candidatures,en anglais, venant de toute l’Europe. “Nous sélection-nons des jeunes issus de pays différents. S’il y en a deuxdu même pays, cela crée un petit groupe à part”,explique l’animatrice fédérale. Elle présélectionne 7 ou 8dossiers par structure d’accueil. Seuls 10% de garçonscomptent parmi les candidats.

Cette année, il y a un jeune homme parmi les quatrejeunes, âgés de 19 à 25 ans, qui ont entamé leur SVE (ser-vice volontaire européen) dans la région normande enoctobre. Ils sont arrivés avec leurs projets de Bulgarie,d’Allemagne, de Slovénie et du Portugal, pour participerà une saison d’animation. Ils cohabiteront dans unappartement financé par l’Europe, à Yvetot, en Seine-Maritime, jusqu’en juin 2013.

Chacun son projet A la MJC d’Yvetot, Birthe, volontaire allemande, mène unprojet autour du cirque. Judita, la jeune slovène seconcentrera sur la thématique de l’environnement dansle cadre d’un club nature, à la MJC de Duclair, en Seine-Maritime. Rosa, ressortissante du Portugal, développeraun projet portant sur l’art plastique et la lecture sur lecanton de Doudeville, dans une association partenairede la fédération régionale des MJC. Enfin, Vladimir, quivient de Bulgarie et a étudié dans une école d’arts plas-tiques, est à la fédération régionale. Son projet est defaire un reportage photo et vidéo dans les Maisons desJeunes et de présenter le SVE aux Juniors Associations,dont Chloé Petit est le relais départemental, et auxjeunes en service civique. L’idée est de susciter chez euxl’envie de bouger en Europe.

Un projet commun en susLes quatre volontaires européens travaillent chacunquatre jours par semaine dans leur structure et consa-crent le cinquième jour à la construction d’un projetcommun. Entre les jeunes “la mayonnaise a l’air deprendre”, observe Chloé Petit, qui espère voir le groupese souder aussi fortement que les jeunes accueillis lapremière année, qui se désignaient comme “la petitefamille”. “Un estonien a même fait du stop pour nousfaire la surprise et revenir ici après deux ans”, s’émeutChloé Petit. De quoi justifier les heures passées à rendreces accueils possibles.

Isabelle Maradan

De jeunes européens incitent les normands à la mobilité Le Réseau des MJC Normandes accueille des jeunes en service

volontaire européen depuis trois ans.

Le cirque a réuni 60 jeunes allemands,belges, espagnols, lettons et français,(dont 20 picards) dans un centre de for-mation professionnel du 2 au 13 août àVaumoise dans l’Oise. Les participants sesont engagés bien en amont dans la pré-paration du séjour et ont pu présenterleur pays aux autres lors de soirées inter-nationales.

Rôle important de la FRMJC Pour que cette rencontre ait lieu, il a fallucommencer à monter le projet dès lemois de janvier et obtenir le soutien duConseil régional de Picardie ainsi que desConseils généraux de l’Aisne et de l’Oise.“Le montage de ces projets, financés prin-cipalement par le Programme EuropéenJeunesse en Action, est complexe et il y ades critères formels importants à respec-ter. Il faut pouvoir anticiper”, expliqueLaurent Toulmonde, coordinateur jeunes-se de la fédération régionale des MJC dePicardie, qui joue un rôle important pourporter ce type de projet et accompagnerune MJC locale souhaitant se lancer.

A égalité face à l’anglais“Au départ, un projet européen peut faire

peur aux animateurs, qui ne parlent pasletton ou russe ! Mais les partenaires par-lent anglais. Nous échangeons par mail etpouvons donc faire tranquillement nostraductions. Il faut ensuite aider les jeunesfrançais à se désinhiber pour communi-quer. A l’école, ils travaillent plus l’écritque l’oral. Des temps d’animation sontpensés pour favoriser la communication”,rassure Laurent Toulmonde. L’avantage,c‘est que l’anglais est une langue étrangè-re pour tous. Les jeunes participants auséjour sont donc sur un pied d’égalité.

Un projet qui incite à la mobilitéAvec des partenaires différents, ceséchanges, qui se déroulent depuis six ans,ont déjà donné envie à de jeunes picardsde traverser des frontières à leur tour. LaMJC de Rivery est déjà partie en Espagneet des échanges franco-allemands se sontdéroulés à Soissons. L’an prochain la fédé-ration régionale aimerait pouvoir propo-ser un projet d’échanges de jeuneseuropéens dans l’Aisne autour de lamusique et dans l’Oise autour de l’éduca-tion à l’image.

IM

Ils s’appellent Madeleine, Ivelina, Sarah,Maria, Boris et Geoffrey et ont tous entre19 et 22 ans. Les jeunes en service civique dans le Paysde la Zorn, viennent tous d’ailleurs, excep-tion faite de Boris. Selon Olivier Guérard,animateur socioculturel de la fédérationdépartementale des MJC du Bas-Rhindétaché sur le Pays de la Zorn, ces jeunesjouent un rôle essentiel. “Nous sommes en milieu rural, sur un ter-ritoire de 26 villages et nous tournonsbeaucoup. Les jeunes en service civiquefont un travail de proximité, en profon-deur. Une base de travail pour que lastructure identifie les jeunes et vice et versa.”

Susciter l’envie de passer les frontières La plupart des jeunes volontaires étu-dient à Strasbourg, comme Ivelina, étu-diante bulgare en pratiques artistiques,qui propose des ateliers autour du brico-lage. Maria, étudiante en BTS hôtellerie, adéjà l’expérience d’un service volontaireeuropéen. “La jeune ukrainienne a héritédes adolescents à qui Jean, ex-animateuren service civique, a donné envie demonter des projets en les emmenant cra-pahuter en montagne”, explique l’anima-teur socioculturel. Elle envisage aujourd’hui de monter unséjour européen. Dans ce but elle a com-mencé à lister les structures européennesprésentes à Strasbourg et programméd’emmener les jeunes à leur rencontrependant les vacances d’automne. Sonobjectif ? Susciter l’envie de bouger chezune vingtaine de collégiens et les inciter àconstruire leur projet plutôt que d’êtreconsommateurs.

S’épanouir par la créationDe son côté, Geoffrey, qui prend descours du soir en photographie dans uneécole strasbourgeoise, anime un atelierphoto le mercredi, quand il ne rencontrepas les jeunes dans les permanences.Comme Sarah, avec la céramique,Geoffrey entend permettre aux jeunes des’épanouir par la création en leur propo-sant de s’initier à la photo argentique, audéveloppement ou encore au stopmotion, une technique d’animation quipermet de créer un mouvement à partird’objets immobiles. Avec Madeleine, la création se déguste. Lajeune femme anime un atelier pâtisseriedans deux villages de la Zorn.

Détecteur de jeunes talents Seul enfant du pays, Boris est musicien etprofesseur de batterie. Il voulait s’investiren service civique et Olivier Guérard lui aproposé un projet. Aujourd’hui, Boris partà la rencontre des gamins qui jouent dansles garages des maisons familiales, et lesincite à en sortir pour se rencontrer. Il adéjà trouvé six groupes et une dizaine dejeunes qui jouent en solo. Une bonnebase pour créer des événements permet-tant de faire connaissance autour de lamusique. Dans un premier temps, l’animateur pré-voit de les faire participer à des festivals,afin qu’ils comprennent en quoi consistel’organisation d’un tel événement. Cetteexpérience devrait leur permettre de s’as-socier à l’organisation d’un festival montépar un animateur de l’intercommunalitévoisine. Rendez-vous en 2014 !

IM

20 jeunes picards refontl'Europe

Soixante jeunes européens ont pu se retrouver dansl’Oise en août dernier dans le cadre d’un échange dejeunes autour du thème du cirque. Un projet impulsé

par la fédération régionale de Picardie.

Un travail de proximitéqui vient de loin

Cette année, un seul des six jeunes volontaires de service civique accueillis par la FDMJC du Bas-Rhin

dans le pays de la Zorn est originaire du pays.

Journée de présentation du dispositif Servicecivique au Conseil Généralde la Seine-Maritime le 8 octobre 2012 en présence de Martin Hirsch,président de l’Agence duService Civique.

De gauche à droite : Vladimir (Bulgarie, RMJCN), Judita (Slovénie, MJC Duclair), Birthe (Allemagne, MJC Yvetot), Rosa (Portugal, AACD), Martin Hirsch.

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TOUTE UNE REGION... ... MIDI-PYRENEES

Quel est le chantier le plus importantau sein de votre fédération régionale ?F.M : C’est un chantier qui a démarré sur l’idée simpleque le réseau des Maisons des Jeunes et de la Culturedevait se concentrer sur les questions de jeunesse. Pourrésumer, il s’agissait de passer des MJC proposant descours et des activités diverses à des MJC intégrant undomaine jeunesse actif et dynamique au sein duquel sedéveloppent des pratiques artistiques, musicales, cultu-relles,... L’idée est de permettre aux jeunes de s’engager,de se responsabiliser, en s’appuyant sur ce qui les inté-resse eux, et pas nous. Ils sont ainsi acteurs et partici-pent le plus possible de la décision. C’est la réalité ou la difficulté, parce qu’il ne suffit pasd’ouvrir la porte pour s’inscrire dans cette démarche deresponsabilisation !

Quel a été le rôle de la fédération lorsde ce positionnement sur les questionsde jeunesse ? F.M : Notre rôle n’est pas de faire de l’animation de ter-rain, mais de créer les conditions de fonctionnementpour que les MJC investissent ce champ d’action. Celapasse par l’accompagnement des maisons dans la

construction de leur projet associatif ou encore par lerecrutement des animateurs que nous formons etaccompagnons. Et nous menons un gros travail deprospection auprès des collectivités pour créer de nou-veaux espaces. Nous avons également dû susciter de plus en plusd’intérêt sur les questions de jeunesse dans le réseau.Des résistances ont pu apparaître au sein même de nosassociations, de la part de gens parfois plus intéresséspar les aspects culturels que par l’idée de se colleter auxquestions de jeunesse. Mais nous avons convaincu noscollègues qu’il fallait être sur ces questions. Ce sont desquestions vives. On compte près de 25 % de chômeursparmi les jeunes et un nombre important d’entre euxsort du système scolaire sans diplôme.

Parvenez-vous à toucher ce public leplus en difficulté ? F.M : Ce n’est pas facile, surtout avec les grands ados enrecherche d’autonomie et en rejet de ce qui est struc-turé. Ce n’est d’ailleurs pas la structure mais l’art de l’ani-mateur qui fait l’attractivité. Et je suis assez admiratif devoir comment les animateurs s’y prennent pour allerchercher ces jeunes où ils sont. A Toulouse, parexemple, où plusieurs MJC accueillent beaucoup de

La fédération régionale Midi-Pyrénéesaccueille des jeunes en service civiquedepuis fin 2010. En quoi le soutien duConseil régional consiste-t-il ? E.F : Notre fédération a répondu à un appel à projets duConseil régional de Midi-Pyrénées qui garantit les condi-tions d’accompagnement et de formation des jeunesvolontaires inscrits dans le cadre du dispositif nationalde service civique. En tant que tête de réseau, la fédéra-tion reçoit une subvention mensuelle fixée à 150 eurospar jeune. Nous aurions accueilli des volontaires de ser-vice civique sans ce financement régional, mais celanous donne les moyens de le faire correctement. Cefinancement a contribué à renforcer l’engagement et lamobilisation des MJC de la région dans leur missiond’accueil et d’accompagnement des jeunes en servicecivique.

Quel rôle exact la fédération joue-t-elle ?E.F : Nous avons, Jacques Le Montagner, délégué terri-torial, et moi-même, une approche combinée du servi-ce civique. Il se concentre sur la définition des missionsen lien avec les associations, l’accueil des jeunes, le suivides MJC, et j’interviens sur l’entrée formation. Nousregardons notamment si les missions proposées sont enlien avec le projet associatif, sont conformes au servicecivique. L’idée n’est pas de remplacer un poste ou debénéficier d’un emploi peu coûteux.

Comment procédez-vous pour recruterun jeune sur une mission de servicecivique ?E.F : Il ne s’agit ni d’un recrutement à proprement par-ler, ni d’un entretien d’embauche. Nous essayons d’ap-préhender avec le jeune si les missions proposées peu-vent correspondre à son projet. Certains arrivent avecun projet très précis. Nous avons, par exemple, reçu ungarçon qui souhaitait faire de l’infographie mais avait étérefusé dans une école. Il avait vu qu’une association pro-posait une mission de service civique précise dans cedomaine. Parfois, les directeurs des MJC peuvent propo-ser à des jeunes gens moins assurés de leur avenir, maisqu’ils connaissent depuis un moment, de s’engager surce type de missions. L’originalité du dispositif est qu’il nes’inscrit pas dans une logique d’insertion professionnelle.

Dans quelle logique ce dispositif s’inscrit-il ?E.F : L’idée du service civique est de proposer une véri-table expérience au jeune pour lui permettre de déve-lopper son autonomie. Lorsque le monde adulteévoque les questions de jeunesse, il a tendance à avoirune vision découpée de leurs problématiques : loge-ment, insertion professionnelle, santé, etc. Le servicecivique peut permettre de s’épanouir globalement. Il

s’adresse à la jeunesse en général et pas à un public par-ticulier.

Vous accueillez donc un public trèshétérogène… E.F : Il y a des jeunesses, que nous retrouvons au seind’un groupe hétérogène, ce qui est très intéressant. Ilspeuvent être en master, posséder un diplôme profes-sionnel, avoir un BAFA, ou en grande difficulté sociale etdevant construire un projet… Ce qui compte c’est qu’ilsont tous déjà fait des choses. Ils ont pu s’investir dans unclub de foot, prendre responsabilité dans leur lycée, etc.Ces jeunes gens ont déjà développé des compétenceset une autonomie et peuvent tous s’épanouir en tantque volontaire. Une fois constitué le groupe de jeunes volontaires, nousorganisons deux jours de regroupement pour leur per-mettre de se rencontrer et de partager leurs expé-riences. Et les actions de formation et d’accompagne-ment mises en places tiennent compte de l’hété-rogénéité du public.

Comment situez-vous le rôledes MJC dans le parcours desvolontaires de service civique ? E.F : On donne et on reçoit. J’observe queles interactions entre jeunes volontaires etacteurs des MJC permettent de faire mûrirnotre réflexion sur nos propres valeurs,voire de réviser certains stéréotypes, surl’engagement des jeunes par exemple.Notre idée n’est pas de “former les p’titsjeunes“ ! Nous sommes vraiment dans unedémarche d’éducation populaire. Ils sonttout à fait capables d’assurer des missionsde A à Z et d’apporter des compétencesnouvelles. Ce qui est intéressant, c’est que les MJCcréent des espaces intermédiaires de réali-sation, de connaissance de soi, de valorisation de sapropre image. Des espaces où les jeunes peuvent vivredes expériences, faire des choix et prendre du tempspour construire des projets. Cela est nécessaire pourgagner en maturité et en autonomie et il me sembleque les jeunes subissent une forte pression aujourd’hui.J’observe, par exemple, qu’ils ont souvent envie de mon-trer qu’ils savent faire, au risque d’oublier qu’ils sont làpour expérimenter. J’essaie de faire en sorte qu’ils sedébarrassent de cela, qu’ils acceptent de ne pas savoirce qui va se passer, de pouvoir se casser la figure, sansparler d’échec. Il faut en sortir ! Pas si simple à uneépoque où le financement de nombre de politiquespubliques repose sur des critères de réussite, sansprendre en compte le chemin parcouru...

Recueilli par Isabelle Maradan

La Haute-Garonne fait décoller les jeunes musiciens

Le Tremplin musical jeunes a trois éditions à son actif.Et la Haute Garonne en a déjà lancé un nouveau

autour de la valorisation des pratiques artistiques.

La quatrième édition du Tremplin musical jeunes en Haute-Garonne va avoir lieu aumois d’avril-mai 2013. Son objectif ? Valoriser les pratiques musicales des jeunes de 16à 30 ans. En solo ou en groupe et quel que soit le style de musique proposé. Organisé par les MJC de Rieumes, Lherm, St Lys et Monblanc, cet événement prend laforme de quatre scènes ouvertes qui se déroulent sur quatre communes.

16 groupes sélectionnés, 4 groupes en finaleUn jury sélectionne en amont seize groupes inscrits et les finalistes de chaque scèneouverte participent ensuite à la finale du tremplin.Le gagnant peut ensuite enregistrer en studio et se produire sur les différentes scènespartenaires. Vous pouvez demander le dossier de candidature à l’adresse suivante :[email protected]. Une fois votre candidature enregistrée, un jury composéde jeunes, d’animateurs jeunes et de professionnels de la musique, écoutera le CD -ou les morceaux accessibles sur internet - que vous aurez pris le soin de fournir. Ilsélectionnera ensuite les 16 groupes qui se produiront sur l’une des quatre scènesouvertes. Le même jury évalue ensuite les prestations. Si vous voulez participer, sachezqu’il faut avoir au minimum cinq scènes à son actif.

Un nouveau projet pour les pratiques artistiques Dans la même logique de valorisation des pratiques des jeunes, les mêmes MJC ontdécidé de lancer un autre projet visant les pratiques artistiques informelles, en répon-se à un appel à projets de la DRAC (direction régionale des affaires culturelles).Investig’art en est à sa phase d’investigation. Des questionnaires ont été adressés auxcollèges et lycées et les animateurs repèrent également les jeunes artistes sur le ter-rain. A terme, une production collective devrait voir le jour. Si vous voulez montrer ceque vous faites et participer, envoyez un mail à la MJC de Rieumes([email protected]) qui relaiera.

I.M

AlbiDu hip-hop dans la peauDix jeunes déficients auditifs duCentre d’éducation spécialiséepour déficients auditifs d’Albiont présenté un spectacle de

danse hip hop en juin dernier. Ils se sont initiés à ladanse à la MJC pendant près d’un an, avant de monterle spectacle l’année suivante. Si les jeunes déficientsauditifs ne perçoivent pas les sons, les vibrations despercussions et des sons graves de la musique hip-hopleur parviennent. Djamel Koob, leur professeur dedanse s’est notamment formé au langage des signes,devenu l’un des éléments d'une chorégraphie basée surles émotions. Antoine, l’un des danseurs, reconnaît avoirpris beaucoup de plaisir et ne cache pas sa fierté “depouvoir danser et de montrer que nous en sommesautant capable que les entendants”. Comme les neufautres danseurs, il continue le hip-hop cette année. Unclip réalisé avec les jeunes est également diffusé un peupartout en France. "La MJC d’Albi accueille aussi d’autresjeunes fréquentant des instituts spécialisés ou rencon-trant des difficultés particulières et, comme l’expliqueMarie Peyrille, la directrice, ils se mêlent les uns auxautres". De quoi faire changer les regards.

IM

ToulouseDe Job’art team à

Canal Jeunes La MJC des Ponts-Jumeaux estimpliquée dans le projet Job’artteam, partie intégrante de CanalJeunes, mené avec six autres MJCtoulousaines. Menacée de destruction, l’ancienne usine de papiers àcigarettes JOB, réhabilitée et inaugurée fin 2011, a vufleurir des ateliers de pratiques artistiques relevant de laculture urbaine, comme les arts de rue, du cirque, le hip-hop ou les graffitis. Le tout est porté par la MJC desPonts-Jumeaux, une école de musique actuelle, uneassociation de quartier ainsi qu’une myriade de petitesassociations, regroupées au sein d’un collectif. “L’idéeétait d’investir ce lieu extraordinaire, de l’ouvrir et de leréserver aux jeunes déjà inscrits dans des pratiquesartistiques mais qui répétaient parfois dans la cave chezleurs parents”, explique Bertrand Boillot, directeur de la MJC.

Canal jeunes pour valoriser les jeuneset les animateurs C’est ainsi que le projet Job’art team est né, à l’initiativede la MJC des Ponts-Jumeaux. Une cinquantaine dejeunes est venue travailler ses pratiques et échanger surses projets pendant les vacances scolaires en 2011-2012. “L’idée n’est pas d’encadrer des pratiques, prévientle directeur. Les animateurs ont une méthode pédago-gique qui vise à soutenir et accompagner au mieux lesprojets de jeunes.” Aboutissement de leur travail : CanalJeunes, un événement organisé par sept MJC toulou-saines, dont celle des Ponts-Jumeaux, a permis auxartistes amateurs de ces structures, de se produire surdes scènes du quartier et de la ville. L’occasion de valo-riser les projets de jeunes mais aussi la relation pédago-gique entre eux et les animateurs, objet d’un récit sousforme de vidéo ou d’exposition.

Le temps de la réflexionAprès deux éditions de Canal Jeunes, directeurs et ani-mateurs des MJC impliquées ont entamé une réflexionsur la pédagogie de l’accompagnement “notre marquede fabrique”, estime Bertrand Boillot. Une formation estenvisagée “pour se prévaloir d’un sens commun autourde Canal Jeunes”, précise le directeur. Les équipes tou-lousaines envisagent de partir prochainement àGrenoble pour rencontrer des animateurs qui accom-pagnent les animateurs jeunes de la ville, afin deconstruire avec eux un référentiel pédagogique. En2013, Job’ art team débouchera sur d’autres scènes queCanal Jeunes. IM

A l’origine, il y a la commande de troisévénements autour des musiquesactuelles par une communauté d’ag-glomérations (Le Grand Rodez) com-posée de huit communes aveyronnaises.Les trois MJC du territoire, situées à Rodez,Luc-la-Primaube et Onet-le-Château, ontrépondu en proposant de lancer un trem-plin musical, puis d’organiser trois festivalssur chacune des trois communes.

20 dossiers reçus, 4 finalistes Agglo’Zics est né pour mettre en avant lespratiques amateurs locales. Après unappel à candidatures, un jury a sélec-tionné neuf groupes parmi 20 dossierspour se produire et concourir sur l’unedes deux scènes proposées. La premièreregroupait les amateurs de niveauconfirmé, l’autre, les débutants.

Partager l’affiche des “pros”Passée cette étape, Independance day,premier des trois festivals, a eu lieu débutjuillet 2012 à Onet-le-Château et a réuniprès de 400 spectateurs. L’occasion pourles deux groupes vainqueurs du tremplinde partager l’affiche des groupes nationa-lement reconnus, comme l’Orchestrenational de Barbès. Fin août-début septembre, L’ouvre-boîtefestival a réuni pendant deux jours quinzeformations musicales. Outre le roi des pla-tines Etienne de Crecy ou le groupe de

hip-hop ArtDistrict, ce festi-val ruthénois a mis à l’honneurFiredog empire,le gagnant dug r o u p ec o n f i r m éd’Agglo’zics, ainsi qu’un groupe de la MJCde Rodez arrivé en deuxième place lorsdu tremplin. 2800 personnes ont assisté àdes concerts ou des spectacles de rue. Plus récemment, deux week-ends ont misen avant les scènes émergentes et leslauréats des catégories “débutants” et“confirmés”, ainsi qu’un groupe local deLuc-la-Primaube, où se déroulait Arts enscène, le troisième événement de ce pro-jet. 800 personnes ont été au rendez-vouschaque soir.

Le lauréat s’envole Outre-MancheAgglo’zics connaitra-t-il une deuxièmeédition ? “On a des raisons d’êtreconfiants”, rassurait Bruno Houlès, direc-teur de la MJC de Rodez, à l’heure dubilan mi-octobre 2012.Le lauréat d’Agglo’zics, Firedog empire,pourrait bien faire partie des groupes dedimension nationale programmés sur l’undes festivals en 2013. La formation pop-rock est d’ores et déjà programmée surdes scènes nationales et Outre-Manche.

I.M

Floréal Munoz “Les questions dejeunesse sont vives“Directeur régional de la fédération régionale des MJC deMidi-Pyrénées depuis 1990, Floréal Munoz précise le grandchantier jeunesse mené dans sa région.

jeunes dans les quartiers sensibles, j’ai vu des anima-teurs faire de véritables opérations abribus ou allerdevant le collège pour discuter. J’en ai vu d’autres pro-poser à des ados de venir avec leurs copains et de pré-parer une petite bouffe en gérant un petit budget. C’estune façon de leur donner des responsabilités. Cela peutleur donner envie et confiance pour construire d’autresprojets.

Et cette prise de responsabilité associative est valorisable sur un CV…F.M : Notre but n’est pas de leur offrir un emploi mais deleur apporter une ouverture d’esprit, une responsabili-sation, par la pratique d’une activité, l’organisation d’unévénement, ou tout projet mené avec d’autres. Maismême si nous ne sommes pas Pôle emploi, lorsqu’unjeune précise qu’il est passé dans une association sur unCV, cela prouve sa capacité à prendre des responsabi-lités. L’expérience associative est donc un atout en soi.

Quelle est aujourd’hui la place duréseau régional des MJC ? F.M : Avec plus de 100 maisons des jeunes, notre réseaurégional est en très bon état. La fédération compteaujourd’hui 88 salariés et il y en a 1500 dans les MJC dela région. C’est un cercle vertueux. Notre rayonnementdonne envie. Et comme les élus locaux se demandenttous comment faire avec les jeunes, nous sommes trèsbien accueillis.

Recueilli par Isabelle Maradan

Emmanuel Fouriaud“Le service civique permetde s’épanouir globalement”Une quarantaine de jeunes en service civique sera accueillie,formée et accompagnée par la fédération régionale des MJCde Midi-Pyrénées en 2012-2013. Emmanuel Fouriaud, responsable de formation à la fédération, précise l’engagement de sa région dans ce dispositif.

Musique actuelle en AveyronSoucieuses de valoriser les pratiques

amateurs des jeunes, trois MJC aveyronnaises ont créé Agglo’zics, un

projet menant d’un tremplin à trois festivals.

Des graffeurs de la Job’art team

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TOUT UN ART

Avant, Geispolsheim avait une grande salle des fêtes.Maintenant, l’Espace Malraux est une grande salle de spec-tacle de plus de 1000 m2 avec des gradins. La commune, quia entrepris les travaux de réfection du lieu, gère aujourd’huiles locations privées et les fêtes associatives qui existaientavant et existent encore. Reconnue par le tissu associatif etles acteurs locaux, la FDMJC 67 (Fédération départementaledes MJC du Bas-Rhin), dont le siège est à Geispolsheim, aproposé un projet en continuité avec l’action de l’associationavec la jeunesse, mais autour de la culture. “Nous avons envi-sagé une action de développement local sur la commune,en inscrivant un projet jeune dans le tissu associatif local”,explique Gaël Doukkali, coordinateur culturel.

Artistes et habitants Au cœur du projet, Gaël Doukkali gère désormais la salle, lacomptabilité et la programmation de l’Espace Malraux ets’occupe de développer une politique culturelle en faisantparticiper les habitants. Concrètement, il s’agit de favoriser larencontre entre artistes et habitants pour qu’amateurs etprofessionnels se mélangent. “Cela suppose que les artistesveuillent bien aller à la rencontre des gens du territoire etque les habitants et leurs proches viennent. Le fait que tellecompagnie travaille avec telle ou telle association permet auspectacle de trouver un écho avec le public local avec lequelles artistes ont travaillé”, précise le coordonnateur culturel.Trois ou quatre projets de ce genre sont menés chaqueannée. “L’idée est que plus on implique de personnes, pluson a de spectateurs. Il n’y a donc pas besoin de mettre desmilliards de dollars dans la com’ !” C’est ce que le coordonna-teur appelle “le budget maîtrisé” de l’Espace Malraux. Avec25 000 euros de budget annuel, la salle, devenue la vitrine decette commune de 7200 habitants située dans la CUS (com-munauté urbaine de Strasbourg), propose aujourd’hui unecinquantaine de spectacles par an.

7 jeunes en service civiquePour les faire vivre, Gaël Doukkali est entouré d’une trentai-ne de bénévoles et accueille également sept jeunes en ser-vice civique. “Ils ont des profils artistiques et viennentnotamment du Théâtre national de Strasbourg, du

Conservatoire... Ils souhaitent travailler dans le milieu duspectacle et nous les accompagnons dans leur profession-nalisation”, explique le coordinateur culturel. Chaque jeunevolontaire de service civique consacre chaque semaine 14heures à son projet et 10 heures au fonctionnement de la salle.

L’harmonie du village dans un conte musicalIl y a quatre ans, c’est un conte musical qui a permis de rap-procher une compagnie de comédiens et de marionnet-tistes professionnels avec l’harmonie de cuivres du villagecomposée de cinquante musiciens. Ils ont choisi Pierre et leLoup et travaillé ensemble pendant six mois. L’idée étaitd’intégrer les musiciens dans le jeu et de mettre en scènel’orchestre. “Même s’il est là pour faire la musique, il est unpersonnage de l’action”, poursuit le coordonnateur. Ce pro-jet a donné lieu à deux représentations à l’Espace Malraux.

Collégiens et groupe de rockPlusieurs établissements scolaires du territoire sont égale-ment impliqués. L’an dernier un groupe de rock avait besoinde rester une semaine en résidence. A cette occasion, descollégiens ont été invités à venir découvrir leur univers et larésidence des artistes s’est prolongée au collège. “La profes-seur d’arts plastiques et la chanteuse qui est aussi plasticien-ne ont travaillé ensemble, une enseignante de français aproposé des ateliers d’écriture sur le haïku et le slam. Lachanteuse, qui avait des notions de montage, a égalementproposé à des jeunes qui ne pouvaient pas être présents lorsdes représentations, de réaliser un petit clip pour le présen-ter sur un écran derrière le groupe. Enfin, un musicien a tra-vaillé sur la captation sonore à l’heure de midi. “Les collé-giens cherchaient des sons, les intégraient et les manipu-laient”, décrit le coordonnateur. Le travail mené dans lesdifférents ateliers ayant été intégré à la création et les enfantsétant sur scène, les parents sont venus assister au spectacle.

L’école de musique et un ensemble du pourtour méditerranéenCette année, un projet associe un ensemble de musique dupourtour méditerranéen et l’école de musique de la ville.Chaque musicien va proposer un arrangement pour une

Rose pour les filles, bleu pour les gars ? Ras-le-bol des étiquettes ! La MJC de Bréquigny(35) a décidé de tordre le cou aux représen-tations sexistes en abordant les questions degenre. Le groupe de danseur(euse)s hip hop- 6 filles et 7 garçons âgés de 16 à 32 ans - estau cœur du projet. Il donnera naissance à unspectacle vivant qui sera présenté en mai2013 à la MJC.

Acteurs de leur propre création, les danseurssont régulièrement accompagnés parVéronique Durupt pour la direction artis-tique. Spécialisée dans le théâtre gestuel, elleest habituée à “manipuler” les questions degenre et c’est tout naturellement qu’elle aadhéré à ce projet. Depuis la rentrée SamiraBeloeil-Izem, elle-même danseuse etconcernée par la création, coordonne lacommunication et la logistique dans le cadredu dispositif service civique volontaire à la MJC.

Relations femme / hommeBattle / danse deboutPour s’éloigner des clichés et déconstruire lescodes de la danse hip-hop, les danseurs dugroupe, en duo ou en trio, cherchent à réin-venter une expression de la relation homme-femme.La danse hip-hop n’échappe pas elle nonplus aux stéréotypes du mâle dominant et dela femme sensible et sensuelle. “Les «battles»,par exemple, sont davantage pratiquées par

les garçons et ladanse debout par lesfilles. Pour schémati-ser vulgairement, onretrouve les codesde la dominationmasculine dans lesbattles, avec beau-coup de provocationet une positionplutôt machiste, tan-dis que la dansedebout est plusouverte, plus sen-suelle dans la gestuelle, plus complète auniveau des émotions, et plus pratiquée parles filles”, explique Benoit Bauchy, animateursocio-culturel à la MJC, qui accompagne ceprojet. Il ajoute que ce projet “chamboule lesdanseurs, parce qu’il demande d’aller au plusprofond d’eux-mêmes”.

Faire évoluer son regardA coup sûr, le projet rayonnera au-delà dugroupe. D’une part, les spectateurs aurontl’occasion de prendre conscience de leurspropres représentations. D’autre part, cer-tains danseurs déjà animateurs-technicienstransmettront à leurs pairs, de toutes généra-tions confondues, ce regard nouveau sur lemasculin sensible et le féminin libre, par leursattitudes. Halte aux clichés et place à la créa-tion ! Rendez-vous en mai 2013.

IM

Un camp théâtral, une création. Détours deplanches s’est déroulé du 9 au 14 juillet 2012à Geispolsheim (67), à moins de 20kilomètres de Strasbourg. Le point d’orgue aeu lieu le samedi 14 juillet. A l’Est d’Ithaque,création de la semaine, a été présentée à unpublic de 150 personnes à l’Espace AndréMalraux, géré par la Fédération départemen-tale des MJC du Bas-Rhin. 35 jeunes, 2 régisseurs et 10 jeunes en logis-tique, ont participé à ce camp théâtral à lamaison des associations de la communealsacienne. Les journées étaient consacrées àla création de la pièce présentée le samedi.Un metteur en scène a assuré la coordinationgénérale du spectacle et un musicien s’estadapté au travail en cours pour composerune musique originale. Les soirées ont étél’occasion de donner à voir les spectacles dedifférentes troupes de jeunes du réseau. Unvrai festival !

“Montée en puissance aucours de la semaine”Déjà présents auparavant dans les ateliersthéâtre du réseau des MJC ou pas, les partici-pants à ce camp théâtre n’étaient pas toussur scène. Une dizaine d’entre eux s’estchargée de la logistique du camp, de la vie

quotidienne au repas. Deux autres, souhai-tant se former à la régie de spectacle, ont pus’y initier durant toute la semaine. “Il y a eu une montée en puissance au coursde la semaine. Nous avons accueilli une cin-quantaine de personnes chaque soir de lasemaine dans le public et 150 personnes lesamedi soir”, précise Jérôme Christ, porteur etcoordinateur de ce projet.

Bientôt un Petit détour parles planches Depuis trois ans, c’est le projet lui-même quiobserve une montée en puissance. Cetteannée, pour la troisième édition, Détours dePlanches, qui se déroulait sur un week-end, aduré une semaine. Et Jérôme Christ necompte pas s’arrêter là. La formule sur unesemaine va être renouvelée dans deux ans.“D’ici là, nous allons organiser un Petit détourpar les planches en faisant jouer en mêmetemps tous les ateliers théâtre jeune issus duréseau des MJC du Bas-Rhin sur les territoires.Et en 2014, nous allons inviter d’autres jeunesde la Confédération des MJC à venir”, annon-ce le coordinateur enthousiaste. La quatriè-me édition de Détours de planches pourraitimpliquer 60 à 70 jeunes.

IM

Espace Malraux à Geispolsheimla population rassemblée autourde la cultureDes projets mêlant artistes amateurs et professionnels fleurissent.

classe de musique qui se produira en concert avec le grou-pe. Cela permet d’impliquer toute l’école de musique enproposant une expérience scénique nouvelle aux élèves.

Ateliers de commerçants et de passionnés“Par ailleurs, nous développons aussi des Forums des pas-sions en nous appuyant sur les commerçants du village. Etcela permet d’impliquer beaucoup de gens”, explique GaëlDoukkali. Le principe est de proposer au boulanger, pâtissier,fleuriste, aux restaurateurs du village, de donner un peu deleur temps pour animer un atelier de 2 heures à l’EspaceMalraux. Pour la modeste somme de cinq euros, un publicde chômeurs, retraités et femmes au foyer, est ainsi entré ensemaine et en pleine journée dans la salle de spectacle. Lesuccès étant au rendez-vous, ces ateliers se développentdésormais le soir. Après les commerçants, ce sont lescitoyens qui viennent partager leurs passions. L’occasion dedécouvrir l’étendue des compétences territoriales. “Nousavons eu un électricien passionné d’œnologie et nous avonsdécouvert que l’un des quatre "biérologues" qui existent enFrance était à Geispolsheim !”, raconte le coordonnateur cul-turel.

Un bar musical un soir par moisConstatant également le manque de lieux de sorties noc-turnes conviviaux, l’Espace Malraux propose également unbar musical une fois par mois où des groupes peuvent venirfaire le bœuf. La variété des musiciens qui se produisent estgrande. Cela va du groupe de rock au gamin de 8 ans qui asuivi sa première leçon de batterie, en passant par l’adoles-cente qui joue un morceau de piano. Ces soirées, qui ont lieude 20h30 à minuit et demi, attirent un public assez familial,composé à 60% de gens du territoire et à 40% de personnesextérieures. Elles réunissent entre 80 et 120 personnes àchaque fois. Un succès.

Isabelle Maradan

Hip-hop et questions de genreTreize jeunes danseurs hip-hop créent un spectacle

autour du thème masculin/féminin.

Détours de planches 2012 : 7 jours pour une création

A Geispolsheim, le théâtre était au cœur d’un campd’une semaine organisé par la FDMJC du Bas-Rhin

en juillet 2012.

Spectacle hip-hop féminin/masculin

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Projet entre des jeunes collégiens et un groupe de rock

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En 2012, le réseau confédéral des MJC s’est à nouveauimpliqué dans de nombreux projets Portes du temps (1),dans lequel la Confédération est engagée depuis 2006.56 sites labellisés ont accueilli jeunes, adolescents etfamilles dans des projets culturels créatifs.

Un succès pour les Portes du temps àla CNHILe Pôle Développement de la fédération régionale desMJC d’Ile-de-France - avec les Centres sociaux et lesFrancas - concentre depuis 2011 son intervention sur leprojet Portes du temps à la Cité nationale de l’histoire del’immigration (CNHI). En 2012, ce projet culturel pluri-

partenarial, qui existe depuisquatre ans, a été une réussite. LesPortes du temps ont accueilli plusde 500 personnes pendant dixjours à la CNHI. Clef de cette réus-site ? Une démarche de co-construction avec les fédérationsd’éducation populaire qui abeaucoup fait évoluer ce projetdepuis 2011.

La co-construction néedu bilan de l’été 2010C’est au moment du bilan de

l’été 2010 et de la préparation du projet à venir que cettenouvelle démarche de coopération a vu le jour. Certains

constats, comme le désistement de groupes, n’étaientpas satisfaisants. La responsable du Département despublics de la CNHI et les trois fédérations (MJC, CentresSociaux et Francas) partenaires ont donc interrogé toutle processus de construction de l’offre et, en particulier,la place et la capacité d’initiatives de structures de ter-rain dans le projet. Grâce à l’engagement des structureslocales partenaires, bien en amont du temps fort de l’été,les participants ont été associés à cette démarche inno-vante pour définir l’ “offre”. L’idée a bien été de construireconjointement ce projet en partant des objectifs, desressources et de l’expérience de chacun des partenaires,en mettant l’accent sur les structures locales.

La démarche a abouti collectivement à un “appel à expé-rimentations” lancé par les fédérations auprès de leursréseaux respectifs, la création commune d’un program-me et d’un calendrier, un appel lancé auprès des artistespour l’enrichir et le mettre en œuvre, la mise en placed’un comité de sélection des projets artistiques et cultu-rels réunissant l’ensemble des partenaires, un suivi del’action par les fédérations pendant l’ensemble du pro-cessus et à un bilan partagé. Résultat ? Les fédérationset leurs structures locales se sont mobilisées, les adhé-rents, associations partenaires de la MJC se sont impli-qués dans le projet avant leur venue au musée et desartistes qui n’avaient pas forcément travaillé avec laCNHI ont répondu présents.

Une démarche renforcée en 2012La CNHI et les trois fédérations ont renforcé cettedémarche en 2012, en expérimentant un double par-cours concerté avec un autre musée et en créant untemps fort collectif à Pâques 2012. Cet été, les “publics”ont été à nouveau sollicités dans leur diversité : enfants,adolescents et familles. Le regard et les pratiques artis-tiques des participants dans les ateliers ont été nourris,tout au long d’une journée, par l’approche particulière

de l’un des quatre thèmes : Le héros voyageur, L’objettémoin, L’habitat/le lieu de vie, L’alimentation et enfin,un Grand jeu. Dans cette démarche, qui s’adresse à des groupes, lesfédérations et la Cité ont souhaité que chaque partici-pant se sente accueilli et considéré. Les médiateurs dumusée et les animateurs des structures locales quiaccompagnent les groupes ont pu s’impliquer en fonc-tion de leurs propres res-sources et savoirs-faire.L’artiste a tenu une placecontinue auprès desgroupes tout au long de lajournée, accompagnant legroupe dans les collec-tions pendant les visiteset conduisant l’atelier.Les artistes Christophede Vareilles, SokinaGuillemot et FaidosSonore ont contribué àla réussite de l’édition2012.

Pass Ambassadeur pour500 personnesLes 500 personnes qui ont passé les Portes du tempscette année à la CNHI sont reparties avec un PassAmbassadeur leur permettant de revenir au musée pen-dant l’année en famille ou entre amis. Avec, nous l’espé-rons, un point de vue, nouveau, curieux, distancié et cri-tique, sur le rôle et les contributions de l’immigrationdans l’histoire de notre pays, sur la richesse et la diversitédu patrimoine matériel et immatériel qui fait “histoire” et“musée” à la CNHI.

Caroline Garcia, chargée des projets en réseau FR MJC Ile de FranceNelly Lopez, chargée culture CMJCF

(1) initié par le Ministère de la culture et de la Communication /Direction Générale des Patrimoines, en partenariat avec laRéunion des Musées Nationaux, le Centre des MonumentsNationaux, l’ACSE et trois fédérations d’éducation populaire

Le journal de la Confédération des Maisons des Jeunes et de la Culture de France - Décembre 2012 6Toute l’actualité de la Confédération sur www.cmjcf.fr

les Portes du temps en 2012Quatre projets innovants ont été portés par le réseau MJC pendant l’été 2012

dans le cadre du projet national des Portes du temps.

TOUT UN PROJET

En Champagne-Ardenne

La FRMJC a conçu et mis en œuvre avec le Musée - Palais du Tau-

Tours de la cathédrale de Reims, un projet original d’insertion par

la culture avec des jeunes de 13 à 25 ans, un projet très...

percutant, qui s’est proposé d’impliquer 25 jeunes dans un projet

de création collective par la taille de la pierre et la découverte de

la sculpture. Ce projet, soutenu par de nombreux partenaires

locaux et régionaux, a été animé par trois artistes. Un superbe film

réalisé par trois jeunes vidéastes est en ligne sur les sites de la FR

(www.frmjcchampard.wordpress.com), de la CMJCF (www.cmjcf.fr)

et des Portes du temps (http://lesportesdtemps.culture.gouv.fr).

En PicardieLa FRMJC a co-construit avec l’équipe du Familistère deGuise le projet “Voyage en Utopie”. Son objectif ? Permettreaux enfants et aux adolescents de l’Aisne et de la Somme,pour beaucoup issus de familles durement touchées par lechômage, d’écrire et de formuler leurs espoirs dans un lieusymbolique fort et ouvert à toutes les utopies sociales. Leprocessus de création a été conçu et animé par l’écrivainRicardo Montserrat et l’artiste plasticienne Brigitte DesserreBresson. Le premier a transformé l’émotion en mots et lesmots en textes à dire. La seconde a emmené les enfants versdes imaginaires et des créations dans un processus collectifinspiré par la présence d’un patrimoine exceptionnel.

Le Conseil d’administration de la structure fédérale des MJC en Rhône-Alpes a décidé d’augmenter l’autonomieopérationnelle du secteur de la formation, afin de donner à son management une meilleure motivation et une plusgrande responsabilité. Actuellement, l’activité formation des MJC de Rhône-Alpes représente un résultat net à l’é-quilibre avec un chiffre d’affaire d’ 1 362 000 €, représentant 15% du chiffre d’affaire fédéral et un effectif ETP(Equivalents Temps Plein) de 15 personnes, soit 11% des ETP fédéraux. Une association autonome à visée de trans-formation en SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif ) sera créée le 1er janvier 2013 pour porter l’activité de for-mation. La fédération régionale continuera de participer étroitement au destin de cette structure autonome, par lebiais de partenariats privilégiés et une place active au sein des instances.

Ce projet d’autonomisation vise à davantage de clarté et de responsabilités pour le management du secteur auregard du résultat de sa propre activité et de l’utilisation des ressources financières ; la possibilité, sans contrainte dedélai, de nouer des alliances ou de réaliser les rapprochements nécessaires pour s’adapter à un environnementconcurrentiel ; la latitude de recherche quant au financement de la croissance future ; un investissement direct dansdes activités homogènes ; une visibilité améliorée sur chaque métier et ses perspectives de croissance ; une flexibi-lité plus grande dans la gestion des investissements.

Au-delà de cela, un tel projet d’autonomisation entend prouver la capacité d’une fédération d’éducation populairetelle que les MJC en Rhône-Alpes, à se réformer, à l’externe (partenaires institutionnels), comme à l’interne (réseau,personnels...).

Lionel Thomas,gestionnaire administratif et financier

Université d’automneLa Fédération des MJC en Rhône-Alpes propose uneUniversité d’Automne à tous les acteurs de son réseau,bénévoles et professionnels. Les 24 et 25 novembre,seront l’occasion d’un apport de connaissance, deconstruire collectivement des réponses adaptées sur uncertain nombre de points qui inquiète, voire menace, lavie associative, parmi lesquels la Révision Générale desPolitiques Publiques, la baisse des financements publics,la multiplication des appels d’offres, la réforme des col-lectivités territoriales, la Circulaire Fillon de 2010 ouencore le poids des réglementations européennes. Auprogramme de ces deux jours, sont notamment prévusquatre ateliers, “connaître et s’approprier”, une restitu-tion des travaux avec une mise en débat des questionssoulevées. A l’occasion de ces rencontres, une soiréed’échanges informels autour de la lutte contre lamontée des idées d’extrême droite et des groupementsidentitaires au sein des populations européennes enparticulier chez les jeunes, est prévue. Dans ce cadre, laprojection du film “La Vague” sera suivie d’un débat avecWolfgang Neumann, politologue, spécialiste de lamontée des nationalismes et des idées d’extrême droi-te en Europe. Sylvaine Durand-Raimond,

chargée de communication et d’animation

Autonomisation < En Rhône-Alpes >de l’activité formation

Les MJC en Rhône-Alpes

La MJC de la Duchère a imaginé un partenariat avec le nouveau Musée des

Sapeurs Pompiers de Lyon, situé dans le quartier de la Duchère, territoire

en transformation dans un projet de Rénovation Urbaine. Les animateurs

de la MJC ont invité les enfants et les jeunes de tous les quartiers de Lyon

et au-delà à une déambulation dans ce quartier. Nouveaux noms de rue,

œuvres artistiques et bouches d’incendie, ont dévoilé aux jeunes leurs his-

toires. Des pompiers bénévoles ont initié les jeunes à des gestes de secou-

risme, et la Compagnie de danse contemporaine et hip-hop Subterfuge a

emmené les jeunes au Musée... en dansant.

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La Ministre de la culture avec les représentants desfédérations d'éducation populaire, des services du

Ministère et de la Cité Nationale de l'Histoire del'Immigration, pour le projet PORTES DU TEMPS

à la CNHI, le 31 août 2012

Les Portes du temps dans le quartier de Lyon-la Duchère / la Compagnie de danse Subterfuge

accueille les enfants dans le Musée des SapeursPompiers de Lyon-Rhône

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Page 4: “Nous bénéficions d’une bonne écoute de la part du …Frédéric Prelle : “Nous bénéficions d’une bonne écoute de la part du nouveau gouvernement” Le journal de la

LE JOURNAL DE LA CONFÉDÉRATION DES MAISONS DES JEUNES ET DE LA CULTURE DE FRANCE

La CMJCF - 168 bis rue Cardinet - 75017 Paris - Tél. 01 44 85 29 50 - Fax 01 42 29 01 44 - Site : www.cmjcf.fr - Décembre 2012 La CMJCF - 168 bis rue Cardinet - 75017 Paris - Tél. 01 44 85 29 50 - Fax 01 42 29 01 44 - Site : www.cmjcf.fr - Décembre 2012Association reconnue d’utilité publique

Décembre 2012

TOUTE UNE POLITIQUEEdito du PrésidentDaniel FREDOUT, nouveau Directeur de la CMJCFInterview de Frédéric PRELLE, Président de la CMJCFLa Confédération agréée pour 5 ans par l’Education Nationalepage 2

TOUT UN ARTl’Espace Malraux à Geilposheim Détours de planches 2012 : interview de Jérôme CHRISTHip-hop et questions de genrepage 3

TOUTE UNE REGION...MIDI-PYRENEES“Les questions de jeunesse sont vives”- interview de Floréal MUNOZLe service civique vu par Emmanuel FOURIAUDExpressions culturelles des jeunes en Midi-Pyrénéespages 4 et 5

TOUT UN PROJETLes Portes du temps 2012Autonomisation de la formation et université d’automne en Rhône-Alpespage 6

TOUT UN MONDE D’ENGAGEMENTLe rôle de jeunes en Service Volontaire Européen en Normandieet en AlsaceEchange européen autour du cirque en Picardiepage 7

LES INSTANCES CONFEDERALESpage 8

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Jean-Pierre SIREROLSPACA

Marc AUZEVILLELANGUEDOC ROUSSILLON

Armand NDONDAMIDI-PYRENEES

Olivier POGNONMARTINIQUE

Yves PEYCELONRHONE ALPES

Jean-JacquesREUILLON

CENTRE

Dominique MASMONTEIL

BRETAGNE

Thierry BOSALSACE

Jean-Paul HUBERTCHAMPAGNE-ARDENNE

Yves SERAINPICARDIE

Jean-Yves LAMBERTNORMANDIE

Jean-Pierre CARDINILE DE FRANCE

Frédéric PRELLEPrésident CMJCF

Marcel GARRIGUEPrésident d’honneur

Jean LALILIPrésident d’honneur

Catherine BERNARDMembre bureau CMJCF

Emmanuel BAJARDAUVERGNE

Compositiondu conseil

d'administration Thierry BOSAlsaceEmmanuel BAJARDAuvergneDominique MASMONTEILBretagneJean-Jacques REUILLONCentreJean-Paul HUBERTChampagne-ArdenneJean-Pierre CARDINIle de FranceMarc AUZEVILLELanguedoc-RoussillonOlivier POGNONMartiniqueArmand NDONDAMidi-PyrénéesJean-Yves LAMBERTNormandieJean-Pierre SIREROLSPACAYves SERAINPicardieYves PEYCELONRhône-Alpes

Frédéric PRELLECMJCFMarcel GARRIGUEPrésident d’honneurJean LALILIPrésident d’honneur

Composition du bureau

Frédéric PRELLEPrésidentArmand NDONDAVice-présidentYves SERAINVice-présidentJean-Paul HUBERTTrésorierJean-Pierre SIREROLSSecrétaireCatherine BERNARDMembre du bureauJean-Jacques REUILLONMembre du bureauJean-Yves LAMBERTMembre du bureauDominique MASMONTEILMembre du bureau

Les instances confédérales

Décembre 2012

Francis WECKNERALSACE