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ANNEE 2007 THESE : 2007 – TOU 3 – 4094 ÉTUDE DE L’ALIMENTATION DE TROIS ESPÈCES DE CERCOPITHÈQUES DU ZOO DU REYNOU : LES MACAQUES À FACE ROUGE (MACACA ARCTOIDES), LES PATAS (ERYTHROCEBUS PATAS) ET LES SINGES VERTS (CERCOPITHECUS AETHIOPS) _________________ THESE pour obtenir le grade de DOCTEUR VETERINAIRE DIPLOME D’ETAT présentée et soutenue publiquement en 2007 devant l’Université Paul-Sabatier de Toulouse par Angélique, Claire MALÉ Née le 29 Juin 1981 à Fontainebleau (Seine-et-Marne) ___________ Directeur de thèse : Madame le Docteur Annabelle TROEGELER ___________ JURY PRESIDENT : M. Jean-Paul SEGUELA ASSESSEUR : Mme Annabelle TROEGELER M. Jacques DUCOS de LAHITTE Professeur à l’Université Paul-Sabatier de TOULOUSE Maître de Conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire de TOULOUSE Professeur à l’Ecole Nationale Vétérinaire de TOULOUSE

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ANNEE 2007 THESE : 2007 – TOU 3 – 4094

ÉTUDE DE L’ALIMENTATION DE TROIS ESPÈCES DE CERCOPITHÈQUES DU ZOO DU REYNOU : LES

MACAQUES À FACE ROUGE (MACACA ARCTOIDES), LES PATAS (ERYTHROCEBUS PATAS) ET LES SINGES VERTS (CERCOPITHECUS AETHIOPS)

_________________

THESE pour obtenir le grade de

DOCTEUR VETERINAIRE

DIPLOME D’ETAT

présentée et soutenue publiquement en 2007 devant l’Université Paul-Sabatier de Toulouse

par

Angélique, Claire MALÉ Née le 29 Juin 1981 à Fontainebleau (Seine-et-Marne)

___________

Directeur de thèse : Madame le Docteur Annabelle TROEGELER

___________

JURY

PRESIDENT : M. Jean-Paul SEGUELA ASSESSEUR : Mme Annabelle TROEGELER M. Jacques DUCOS de LAHITTE

Professeur à l’Université Paul-Sabatier de TOULOUSE Maître de Conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire de TOULOUSE Professeur à l’Ecole Nationale Vétérinaire de TOULOUSE

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MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE

ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE TOULOUSE Directeur : M. A. MILON Directeurs honoraires M. G. VAN HAVERBEKE

M. J. FERNEY M. P. DESNOYERS

Professeurs honoraires M. L. FALIU M. C. LABIE M. C. PAVAUX M. F. LESCURE M. A. RICO M. D. GRIESS M. A. CAZIEUX Mme V. BURGAT M. J. CHANTAL M. J.-F. GUELFI M. M. EECKHOUTTE PROFESSEURS CLASSE EXCEPTIONNELLE

M. BRAUN Jean-Pierre, Physique et Chimie biologiques et médicales M. CABANIE Paul, Histologie, Anatomie pathologique M. DARRE Roland, Productions animales M. DORCHIES Philippe, Parasitologie et Maladies Parasitaires M. EUZEBY Jean, Pathologie générale, Microbiologie, Immunologie M. TOUTAIN Pierre-Louis, Physiologie et Thérapeutique PROFESSEURS 1ère CLASSE

M. AUTEFAGE André, Pathologie chirurgicale M. BODIN ROZAT DE MANDRES NEGRE Guy, Pathologie générale, Microbiologie, Immunologie M. CORPET Denis, Science de l'Aliment et Technologies dans les industries agro-alimentaires M. DELVERDIER Maxence, Anatomie pathologique M. ENJALBERT Francis, Alimentation M. FRANC Michel, Parasitologie et Maladies Parasitaires M. HENROTEAUX Marc, Médecine des carnivores M. MARTINEAU Guy-Pierre, Pathologie médicale du Bétail et des Animaux de basse-cour M. PETIT Claude, Pharmacie et Toxicologie M. REGNIER Alain, Physiopathologie oculaire M. SAUTET Jean, Anatomie M. SCHELCHER François, Pathologie médicale du Bétail et des Animaux de basse-cour PROFESSEURS 2e CLASSE

Mme BENARD Geneviève, Hygiène et Industrie des Denrées Alimentaires d'Origine Animale M. BERTHELOT Xavier, Pathologie de la Reproduction M. CONCORDET Didier, Mathématiques, Statistiques, Modélisation M. DUCOS Alain, Zootechnie M. DUCOS de LAHITTE Jacques, Parasitologie et Maladies parasitaires M. GUERRE Philippe, Pharmacie et Toxicologie Mme HAGEN-PICARD Nicole, Pathologie de la Reproduction Mme KOLF-CLAUW Martine, Pharmacie -Toxicologie M. LEFEBVRE Hervé, Physiologie et Thérapeutique M. LIGNEREUX Yves, Anatomie M. PICAVET Dominique, Pathologie infectieuse Mlle. TRUMEL Catherine, Pathologie médicale des équidés et des carnivores domestiques INGENIEUR DE RECHERCHES

M. TAMZALI Youssef, Responsable Clinique équine PROFESSEURS CERTIFIES DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE

Mme MICHAUD Françoise, Professeur d'Anglais M. SEVERAC Benoît, Professeur d’Anglais

MAÎTRE DE CONFERENCES HORS CLASSE

M. JOUGLAR Jean-Yves, Pathologie médicale du Bétail et des Animaux de basse-cour

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MAÎTRES DE CONFERENCES CLASSE NORMALE

M. ASIMUS Erik, Pathologie chirurgicale M. BAILLY Jean-Denis, Hygiène et Industrie des Denrées Alimentaires d'Origine Animale Mme BENNIS-BRET, Lydie, Physique et Chimie biologiques et médicales M. BERGONIER Dominique, Pathologie de la Reproduction M. BERTAGNOLI Stéphane, Pathologie infectieuse Mme BOUCLAINVILLE –CAMUS, Christelle, Biologie cellulaire et moléculaire Mme BOUCRAUT-BARALON Corine, Pathologie infectieuse Mlle BOULLIER Séverine, Immunologie générale et médicale Mme BOURGES-ABELLA Nathalie, Histologie, Anatomie pathologique M. BOUSQUET-MELOU Alain, Physiologie et Thérapeutique M. BRUGERE Hubert, Hygiène et Industrie des Denrées Alimentaires d'Origine Animale Mlle CADIERGUES Marie-Christine, Dermatologie Mme DIQUELOU Armelle, Pathologie médicale des Equidés et des Carnivores M. DOSSIN Olivier, Pathologie médicale des Equidés et des Carnivores M. FOUCRAS Gilles, Pathologie du bétail Mme GAYRARD-TROY Véronique, Physiologie de la Reproduction, Endocrinologie M. GUERIN Jean-Luc, Elevage et Santé Avicoles et Cunicoles M. JACQUIET Philippe, Parasitologie et Maladies Parasitaires M. JAEG Jean-Philippe, Pharmacie et Toxicologie Mlle LACROUX Caroline, Anatomie Pathologie, Histologie Mme LETRON –RAYMOND, Isabelle, Anatomie pathologique M. LYAZRHI Faouzi, Statistiques biologiques et Mathématiques M. MATHON Didier, Pathologie chirurgicale Mme MEYNAUD-COLLARD Patricia, Pathologie chirurgicale M. MEYER Gilles, Pathologie des ruminant M. MONNEREAU Laurent, Anatomie, Embryologie Mme PRIYMENKO Nathalie, Alimentation M. SANS Pierre, Productions animales Mme TROEGELER –MEYNADIER, Annabelle, Alimentation M. VERWAERDE Patrick, Anesthésie, Réanimation MAÎTRES DE CONFERENCES CONTRACTUELS

M. CASSARD Hervé, Pathologie du bétail M. NOUVEL Laurent-Xavier, Pathologie de la reproduction M. PADHILA MATHIAS Goncalo, Maladies contagieuses M. REYNOLDS Brice, Pathologie médicale des Equidés et Carnivores M. VOLMER Romain, Infectiologie ASSISTANTS D'ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE CONTRACTUELS

Mle BIBBAL Delphine, H.I.D.A.O.A Sciences de l’Alimentation M. CONCHOU Fabrice, Imagerie médicale M. CORBIERE Fabien, Pathologie des ruminants M. MOGICATO Giovanni, Anatomie, Imagerie médicale Mlle PALIERNE Sophie, Chirurgie des animaux de compagnie M. RABOISSON Didier, Productions animales

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A notre Président de Thèse

Monsieur le Professeur Jean-Paul SEGUELA Professeur des Universités

Praticien hospitalier

Parasitologie-Mycologie

Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse

Hommages respectueux

A notre Jury de Thèse Madame le Docteur Annabelle TROEGELER Maître de Conférences de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse

Alimentation

Qui a généreusement été à notre écoute

Qui nous a guidés dans l’élaboration de ce travail

Sincères remerciements

Monsieur le Professeur Jacques DUCOS de LAHITTE Professeur de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse

Parasitologie et maladies parasitaires

Qui nous a fait l’honneur de participer à notre jury de thèse

Qu’il trouve ici la marque de toute notre considération

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Je remercie, les membres de l’équipe du zoo du Reynou, de leur accueil. Bon

courage pour la suite.

Merci au Dr Olivier Bongard qui est l’initiateur de cette thèse.

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A mon grand-père, qui adorait les animaux sauvages, j’aurais aimé que tu vois

ce travail.

A ma maminette, la plus douce des grand-mères, un modèle de sagesse.

A mes parents, au doux nid d’amour que vous avez su construire, dans lequel

j’ai grandi et où j’aime venir me ressourcer. Merci de votre soutien fidèle à

toutes épreuves. Vous, qui avez partagé pleinement chaque étape de mes

études avec moi, c’est avec tout mon amour que je vous dédie ce travail.

A ma sœur, merci de ce regard bienveillant que tu me portes depuis toujours,

il m’a encore beaucoup aidé dans l’élaboration de cette thèse. Je suis très

fière d’être ta petite sœur.

A Axel, merci de la compréhension dont tu as fait preuve à mon égard quand

j’en avais besoin…J’ajouterais juste « vas-y Bouli t’es le plus meilleur !! »

(Avec l’accent !!). A Raphaël, mon bout’chou, tes rires et tes « Tata Lilique » sont de vrais

boosters pour moi.

A Nénée et à Serge merci de votre soutien et de votre amour qui m’aident

tant.

A Monsieur Georges Hirtz, Officier de la Légion d’Honneur, « Grand-Beau-

Papa d’Aix » de Raphaël, qui m’a fait l’honneur de porter son regard d’homme

de lettres sur cette modeste littérature.

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A mes trois piliers qui me soutiennent quoiqu’il arrive, mes trois racines qui

me font à aller de l’avant, mes trois anges gardiens qui m’aident à combattre

mes démons !

A Florent, à notre pelote de laine incommensurable !

A Anne-Flore, 25 ans d’amitié : à nos noces d’argent !

A Claire : nous serons pour toujours ensemble « le poing levé » pour

faire « notre révolution », où que tu sois dans le monde ma belle tu es dans

mon cœur.

A Cécile et Tom, quel bonheur de vous avoir sur Toulouse. Merci Cécile pour

ces déjeuners, ces « tea time » et autres pauses entre filles qui m’ont permis

de souffler entre deux chapitres !

A mon groupe de TP, ma famille de véto qui m’a supporté :

A Coucou et à ton fichu caractère qui me manque déjà

A Simon, merci de ta gentillesse, ta simplicité et de nos Rock’n roll !

A Jeff, euh pardon Professeur Jeff !! L’ami subtil et humble que tu es

m’a beaucoup appris pendant ces cinq années. Merci.

A Vince, à Orion qui nous lie pour toujours, à notre Mrs Jones, à mes

questions incessantes auxquelles tu as toujours su répondre, à cette frimousse

qui me fait tant sourire et que tu feras sûrement en lisant ces lignes !! A notre

«Tyranos » et à ton paradis dans lequel je viendrai toujours.

A Fanny, merci de ta douceur dans ce monde de brutes ! Merci d’être là

ma belle pierre précieuse. Je pense à tous ces moments partagés et aux

multiples à venir.

A Mickey, merci de ta générosité et tout le bonheur que tu offres aux autres.

A Pierrou, pour ton énergie et surtout, surtout ta patience… !

A Psy, à nos sacrés caractères et à nos ballades en moto…

A Jarek, que dire que tu ne saches déjà ! Je dirai simplement que j’aime les

marmottes, la glace au caramel, titanium, les demi finales de coupe du monde,

le pain perdu du bon vivre, les peignoirs,…toutes ces choses qui se résument

en : à nos trente ans !

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A Vincent, qui a subi le stress suscité par ce travail. Merci d’être encore là !!

Toi, qui « me fait tourner la tête », que «nos rires aux éclats » durent toujours.

Enfin, aux ronrons de Bubble et Véga qui ont bercé la rédaction de cette

thèse.

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PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE............................................... 18

CHAPITRE 1 : PRESENTATION GENERALE ........................................................ 19

I. PHYLOGENIE ET CLASSIFICATION ......................................................................................... 19 A. Ordre des Primates .................................................................................................................. 19 B. Classification générale des Primates ....................................................................................... 21 C. Place des espèces étudiées dans cette classification ............................................................. 22

1. La famille des Cercopithécidés ............................................................................................ 22 2. La sous-famille des Cercopithécinés ................................................................................... 22

II. CARACTERITIQUES DES ESPECES ETUDIEES...................................................................... 23 A. Macaques à face rouge, Macaca arctoides.............................................................................. 23

1. Diagnose .............................................................................................................................. 23 2. Répartition géographique..................................................................................................... 24 3. Habitat .................................................................................................................................. 24 4. Organisation sociale............................................................................................................. 24 5. Alimentation.......................................................................................................................... 25 6. Reproduction........................................................................................................................ 26

B. Patas, Erythrocebus patas ....................................................................................................... 26 1. Diagnose .............................................................................................................................. 26 2. Répartition géographique..................................................................................................... 27 3. Habitat .................................................................................................................................. 27 4. Structure sociale .................................................................................................................. 28 5. Alimentation.......................................................................................................................... 28 6. Reproduction........................................................................................................................ 29

C. Singes verts, Cercopithecus aethiops ...................................................................................... 29 1. Diagnose .............................................................................................................................. 29 2. Répartition géographique..................................................................................................... 30 3. Habitat .................................................................................................................................. 30 4. Structure sociale .................................................................................................................. 30 5. Alimentation.......................................................................................................................... 31 6. Reproduction........................................................................................................................ 31

III. ESPECES MENACEES - ESPECES PROTEGEES ............................................................... 32 A. Les menaces ............................................................................................................................ 32 B. Protection au niveau international ............................................................................................ 32

1. International Union for Conservation of Nature and Natural Resources (IUCN) ................. 32 2. The Convention on International Trade in Endangered Species (CITES)........................... 34 3. World Association of Zoo and Aquarium (WAZA)................................................................ 35

C. Protection au niveau européen ................................................................................................ 36 1. European Association of Zoo and Aquaria (EAZA) ............................................................. 36 2. Studbook Européen et programmes d’élevage.................................................................... 36

D. Rôle des parcs zoologiques ..................................................................................................... 37 1. Conservation de la nature .................................................................................................... 37 2. Le rôle pédagogique ............................................................................................................ 38 3. La recherche ........................................................................................................................ 38

CHAPITRE 2 : L’ALIMENTATION DANS LE MAINTIEN DES ANIMAUX EN CAPTIVITE : IMPORTANCE ET DIFFICULTES...................................................... 40

I. PROBLEMES LIES A L’ALIMENTATION DANS LES GROUPES DE PRIMATES EN CAPTIVITE............................................................................................................................................ 40

A. Modification du comportement alimentaire............................................................................... 40 B. Troubles du comportement alimentaire.................................................................................... 41

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II. LA NUTRITION DES PRIMATES EN CAPTIVITE : UN DOMAINE EN EXPANSION ............... 41 A. Groupes de recherche européens............................................................................................ 42 B. Logiciels informatiques et publications à la disposition des parcs zoologiques....................... 43

III. L’ALIMENTATION : UN MOYEN D’ENRICHIR LE MILIEU ................................................... 43 A. Principe de l’enrichissement d’un milieu .................................................................................. 43 B. Alimentation en milieu naturel versus en captivité ................................................................... 44 C. Exemples d’enrichissement du milieu par l’alimentation.......................................................... 45

CHAPITRE 3 : PRE-REQUIS A L’ETABLISSEMENT D’UNE RATION ALIMENTAIRE ......................................................................................................... 47

I. PARTICULARITES PHYSIOLOGIQUES ET COMPORTEMENTALES DES ESPECES PRIMATES OMNIVORES..................................................................................................................... 47

A. Physiologie digestive ................................................................................................................ 47 B. Comportement alimentaire en milieu naturel............................................................................ 47

1. Des omnivores à dominance frugivore ................................................................................ 47 2. La prise de nourriture ........................................................................................................... 48 3. Le « budget-temps » ............................................................................................................ 49 4. La géophagie ....................................................................................................................... 49

C. Régulation de l’ingestion .......................................................................................................... 50 1. Mécanismes de la régulation ............................................................................................... 50 2. Facteurs influençant les animaux dans le choix des aliments ............................................. 50

a. Facteurs métaboliques .................................................................................................... 51 b. Facteurs organoleptiques ................................................................................................ 51 c. Facteurs physiques.......................................................................................................... 53

II. BESOINS NUTRITIONNELS ....................................................................................................... 53 A. Définition................................................................................................................................... 53 B. Recommandations générales................................................................................................... 55

1. Eau ....................................................................................................................................... 55 2. Energie ................................................................................................................................. 55 3. Protéines .............................................................................................................................. 57 4. Glucides ............................................................................................................................... 59

a. Les glucides hydrolysables.............................................................................................. 59 b. Les fibres ......................................................................................................................... 59

5. Lipides .................................................................................................................................. 60 6. Minéraux............................................................................................................................... 61

a. Les macroéléments ......................................................................................................... 61 b. Les oligoéléments............................................................................................................ 63

7. Vitamines.............................................................................................................................. 65 a. Les vitamines liposolubles ............................................................................................... 65 b. Les vitamines hydrosolubles............................................................................................ 68

C. Cas particuliers......................................................................................................................... 70 1. La femelle gestante ou allaitante ......................................................................................... 70 2. Jeunes en croissance .......................................................................................................... 71

III. Pratique du rationnement...................................................................................................... 71 A. Les aliments ............................................................................................................................. 71 B. Leur distribution ........................................................................................................................ 72

1. Présentation des aliments et de la boisson ......................................................................... 72 2. Enrichissement du milieu ..................................................................................................... 73

IV. PATHOLOGIES LIEES A L’ALIMENTATION......................................................................... 73 A. Les maladies nutritionnelles ..................................................................................................... 73

1. Energie ................................................................................................................................. 74 2. Protéines .............................................................................................................................. 75 3. Lipides .................................................................................................................................. 75

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4. Glucides ............................................................................................................................... 75 a. Les glucides hydrolysables.............................................................................................. 75 b. Fibres ............................................................................................................................... 76

5. Minéraux............................................................................................................................... 76 a. Les macroéléments ......................................................................................................... 76 b. Les oligoéléments............................................................................................................ 78

6. Vitamines.............................................................................................................................. 80 a. Les vitamines liposolubles ............................................................................................... 80 b. Les vitamines hydrosolubles............................................................................................ 82

B. Des substances à éviter ........................................................................................................... 82 1. Les tannins et les alcaloïdes................................................................................................ 82 2. Les toxiques ......................................................................................................................... 83

SECONDE PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE ................................................... 84

CHAPITRE 1 : ETUDE DES RATIONS DISTRIBUEES........................................... 85

I. MATERIELS : les animaux, leur cadre de vie et les aliments disponibles............................ 85 A. Cadre expérimental : le parc zoologique du Reynou ............................................................... 85 B. Origines et caractéristiques des trois hardes étudiées ............................................................ 85

1. Les macaques à face rouge (Macaca arctoides) ................................................................. 85 2. Les patas (Erythrocebus patas) ........................................................................................... 86 3. Les singes verts (Cercopithecus aethiops) .......................................................................... 86

C. Conditions de vie : les îles et les enclos................................................................................... 87 1. Les macaques et les patas : leur île et leur bâtiment .......................................................... 87 2. La volière des vervets .......................................................................................................... 88

D. Les aliments disponibles au zoo .............................................................................................. 89 1. Fruits et légumes.................................................................................................................. 89 2. Croquettes............................................................................................................................ 90 3. Graines et grains.................................................................................................................. 90

II. METHODES.................................................................................................................................. 90 A. Observation du travail des soigneurs ....................................................................................... 90 B. Etablissement de la composition de la ration........................................................................... 91 C. Observation des animaux : ingestion des rations .................................................................... 92

III. RESULTATS ............................................................................................................................ 93 A. Préparation de la ration ............................................................................................................ 93 B. Rations types distribuées à chaque espèce............................................................................. 95 C. Composition chimique des rations ........................................................................................... 95 D. Distribution................................................................................................................................ 96 E. Repas des singes ..................................................................................................................... 97

IV. ANALYSE : COMPARAISON AUX BESOINS DES ANIMAUX ............................................. 98 A. Bilan énergétique...................................................................................................................... 99 B. Bilan des apports en protéines, en lipides et en fibres........................................................... 101 C. Bilan minéral........................................................................................................................... 102 D. Bilan vitaminique .................................................................................................................... 104

CHAPITRE 2 : ELABORATION DE NOUVELLES RATIONS................................106

I. CHOIX DES MATIERES PREMIERES ...................................................................................... 106 A. Fruits et légumes .................................................................................................................... 106 B. Croquettes pour chatons ........................................................................................................ 106 C. Fruits secs et graines ............................................................................................................. 107 D. Sources de minéraux.............................................................................................................. 107

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II. CALCULS DE RATIONS EQUILIBREES.................................................................................. 108 A. Proposition d’une ration pour les macaques à face rouge..................................................... 109 B. Proposition d’une ration pour les patas .................................................................................. 111 C. Proposition de ration pour les singes verts ............................................................................ 112

III. AMELIORATION DE LA DISTRIBUTION ............................................................................. 116 A. Rôle clé des soigneurs ........................................................................................................... 116 B. Organisation du travail............................................................................................................ 117 C. Evaluation du travail ............................................................................................................... 118

IV. LIMITES DE LA REALISATION D’UN PLAN DE RATIONNEMENT ................................... 118 A. Calculs empiriques des besoins nutritionnels des animaux................................................... 119 B. Difficultés à mettre en pratique la théorie............................................................................... 120

ANNEXES ....................................................................................................................................... 131

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

FIGURES Figure 1 : arbre phylogénétique des Primates.......................................................................21 Figure 2 : trois macaques à face rouge du zoo du Reynou...................................................24 Figure 3 : répartition géographique de Macaca arctoides. ....................................................24 Figure 4 : jeune patas du zoo du Reynou..............................................................................27 Figure 5 : répartition géographique de Erythrocebus patas. .................................................27 Figure 6 : jeune vervet du zoo du Reynou.............................................................................29 Figure 7 : répartition géographique de Cercopithecus aethiops. ...........................................30 Figure 8 : île des macaques à face rouge .............................................................................87 Figure 9 : le bâtiment et la volière des patas.........................................................................88 Figure 10 : la volière des vervets...........................................................................................89

TABLEAUX Tableau 1 : coefficients de conversion d’après Atwater. .......................................................56 Tableau 2 : apports recommandés pour le macaque et intervalles valables pour les Primates de l’ancien monde (en % de matière sèche). .........................................................................58 Tableau 3: recommandations particulières selon le statut physiologique pour les Primates non humains...........................................................................................................................71 Tableau 4 : âges et origines des macaques à face rouge.....................................................85 Tableau 5 : âges et origines des patas..................................................................................86 Tableau 6 : âges et origines des vervets...............................................................................86 Tableau 7 : fruits et légumes régulièrement disponibles au zoo du Reynou. ........................90 Tableau 8 : composition chimique et % comestible (pour 100g de Matière Brute) de la pulpe de banane et du brocolis . ......................................................................................................91 Tableau 9 : calcul de la teneur en protéines de la ration des vervets. ..................................92 Tableau 10 : composition semi quantitative et semi qualitative des rations. .........................94 Tableau 11 : rations types distribuées...................................................................................95 Tableau 12 : valeur énergétique et composition chimique de la ration type de chaque harde................................................................................................................................................96 Tableau 13 : distribution des rations......................................................................................96 Tableau 14 : poids moyen des vervets..................................................................................99 Tableau 15 : stade physiologique des vervets ......................................................................99 Tableau 16 : composition et besoin énergétique des trois hardes. .....................................100 Tableau 17:comparaison des apports énergétiques des rations types avec les besoins des trois hardes...........................................................................................................................101 Tableau 18 : comparaison des apports en acides gras essentiels des rations types aux besoins des trois espèces. ...................................................................................................102 Tableau 19 : comparaison des apports en minéraux des rations types aux besoins des trois espèces. ...............................................................................................................................103 Tableau 20: comparaison des apports vitaminiques des rations types aux besoins des trois espèces. ...............................................................................................................................105 Tableau 21 : exemple de ration type corrigée pour les macaques à face rouge.................109 Tableau 22 : comparaisons des apports nutritionnels réalisés par l’ancienne et la nouvelle ration données aux macaques à face rouge. .......................................................................109 Tableau 23 : comparaisons des apports en minéraux réalisés par la ration type, la ration type corrigée, la ration type corrigée salée et la ration type corrigée, salée et complémentée, pour les macaques à face rouge. .........................................................................................110

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Tableau 24 : comparaisons des apports vitaminiques réalisés par la ration type, la ration type corrigée, la ration type corrigée salée et la ration type corrigée, salée et complémentée, pour les macaques à face rouge. .........................................................................................110 Tableau 25 : exemple de ration type corrigée pour les patas..............................................111 Tableau 26 : comparaisons des apports nutritionnels réalisés par l’ancienne et la nouvelle ration données au patas.......................................................................................................112 Tableau 27 : comparaisons des apports en minéraux réalisés par la ration type, la ration type corrigée, la ration type corrigée salée et la ration type corrigée, salée et complémentée, pour les patas ......................................................................................................................113 Tableau 28 : comparaisons des apports vitaminiques réalisés par la ration type, la ration type corrigée, la ration type corrigée salée et la ration type corrigée, salée et complémentée, pour les patas.......................................................................................................................113 Tableau 29 : exemple de ration type corrigée pour les vervets...........................................114 Tableau 30: comparaisons des apports nutritionnels réalisés par l’ancienne et la nouvelle ration distribuées aux vervets...............................................................................................114 Tableau 31 : comparaisons des apports en minéraux réalisés par la ration type, la ration type corrigée, la ration type corrigée salée et la ration type corrigée, salée et complémentée, pour les vervets. ...................................................................................................................115 Tableau 32 : comparaisons des différents apports vitaminiques réalisés par la ration type, la ration type corrigée, la ration type corrigée salée et la ration type corrigée, salée et complémentée, pour les vervets. .........................................................................................115

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Depuis une soixantaine d’années, les connaissances en matière de

rationnement des animaux de zoo ont beaucoup progressé. Cependant, le grand

nombre d’espèces présentes en captivité et le manque de données et d’études sur

leur physiologie digestive et leurs besoins nutritionnels ne permettent pas de

maîtriser ce sujet. On s’appuie souvent sur des études poussées, réalisées sur les

animaux domestiques, mais l’extrapolation n’est pas toujours possible. Par ailleurs,

les objectifs d’élevage sont spécifiques aux animaux de zoo : un bon aspect général

(état pondéral, pelage, stature), une longévité maximale, un comportement normal

ainsi qu’une reproduction optimale. Ce sont d’ailleurs les seuls critères permettant de

juger du bon entretien et du bien-être des animaux. Ce bien-être, qu’il soit physique

ou psychologique, est indissociable d’une alimentation adéquate. De l’élaboration de

rations répondant aux besoins des animaux à la distribution adaptée des aliments,

tout doit être réfléchi en fonction de la physiologie et de la biologie de l’animal.

L’objectif est de se rapprocher le plus possible de l’environnement naturel des

différentes espèces tout en tenant compte de l’aspect économique puisqu’un zoo doit

être rentable pour survivre.

De nombreuses espèces de Primates sont représentées dans les parcs

zoologiques. Ces derniers essaient de recréer au mieux leur environnement naturel

et donc de donner une ration correspondant à leurs besoins et à leurs habitudes

alimentaires, mais cela reste très empirique. En effet, seulement quelques espèces

ont été étudiées et il est donc difficile de trouver des données sur les besoins

physiologiques propres à chacune.

Ce travail fait suite à une demande du zoo du Reynou qui souhaite améliorer

et élaborer, de manière plus rigoureuse, les rations des différents Primates qu’ils

possèdent. Les quinze espèces présentes ayant des régimes alimentaires très

différents (folivores, frugivores…), il n’était pas possible d’analyser toutes les rations.

Il a donc fallu se limiter à quelques-unes ayant des points communs, afin de réaliser

une étude détaillée des rations distribuées et d’illustrer, par des exemples précis, de

nouvelles rations. Ainsi, cette thèse, qui se veut être un outil pratique pour le

personnel du zoo, porte sur trois espèces de cercopithèques omnivores à tendance

frugivore : les macaques à face rouge, Macaca arctoides, originaires d’Asie, les

patas, Erythrocebus patas, et les singes verts, Cercopithecus aethiops, que l’on

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trouve en Afrique. La première partie rassemble des données bibliographiques sur

leurs biologies ainsi que sur leurs besoins nutritionnels. La deuxième partie a été

réalisée à l’occasion d’une étude au zoo du Reynou.

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Première Partie : étude bibliographique

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CHAPITRE 1 : PRESENTATION GENERALE

I. PHYLOGENIE ET CLASSIFICATION

A. Ordre des Primates

Les Primates sont des mammifères euthériens dont la phylogénie complexe

est très étudiée. La classification des différentes espèces et même la place de l’ordre

des Primates au sein des mammifères sont en perpétuel remaniement. Au cours de

ces dernières décennies, de nombreuses recherches ont permis de mettre en

évidence un lien étroit entre les Primates et les Insectivores. C’est pourquoi la

systématique de la mammologie moderne fait suivre directement les Insectivores par

les Primates et ne les positionne plus en dernier, comme il était d’usage (Fiedler et

Thenus, 1975).

En 1758, le savant suédois Carl Von Linné, fondateur de la classification des

espèces animales et végétales, créa l’ordre des Primates en y insérant déjà

l’Homme. Il avait une description des Primates, exacte mais succincte, qui s’appuyait

sur des critères morpho-anatomiques (présence de tétines par paire sur la poitrine,

de clavicules…), mais aussi écologiques (animaux quadrupèdes grimpant aux

arbres). Depuis cette époque, les caractères généraux des Primates ont été

complétés même s’il n’est pas évident de les définir tant la diversité au sein de cet

ordre est importante. En effet, les Primates renferment environ 200 espèces chez

lesquelles on observe une diversité de régimes alimentaires (frugivore, insectivore,

phytophage), de modes de vie (diurne, nocturne, en couple, en tribu), et de taille (le

ouistiti pèse environ 500 grammes et le gorille peut atteindre 350 kg). Les membres

de l’ordre les plus éloignés les uns des autres sont si différents qu’il est difficile

d’établir un plan de base valable pour tous les Primates. D’après l’anthropologue

américain De Vore : « la seule chose que l’on peut considérer avec certitude comme

une marque distinctive commune à tous les Primates, vivants ou disparus, consiste

en leur adaptation à la vie arboricole. » (Fiedler et Thenus, 1975).

Pour décrire cet ordre on peut, comme H. Vallois (1955) le propose,

considérer la tendance générale du groupe et détailler trois caractéristiques que sont

l’arboricolisme, la céphalisation progressive et la conservation de nombreux

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caractères primitifs. En effet, on observe des traits de structure à mettre en relation

avec l’adaptation à l’arboricolisme, traits de structure présents même chez les rares

Primates ayant abandonné la vie dans les arbres, comme l’homme :

• conservation de la clavicule,

• mouvement de pronation et de supination possible pour les

mains et les pieds,

• animaux pentadactyles, onguiculés,

• le premier doigt opposable au reste des doigts, au pied comme

à la main. Ce qui autorise une fonction préhensible des mains et

des pieds. Ainsi, la main, organe primitivement locomoteur, est

devenue un organe préhenseur.

L’arboricolisme et le dégagement de la main expliquent la tendance au

redressement du tronc qui se manifeste dans tout le groupe des Primates (Vallois,

1955).

De Vore résumait l’adaptation des Primates à se déplacer dans les arbres en

ces termes : « Ils naquirent dans les arbres, s’y développèrent et y grandirent (…). Le

fait que les Primates enserraient une branche de leurs doigts (…) fit d’eux les maîtres

incontestés des arbres. » (Fiedler et Thenus, 1975).

Une autre caractéristique de cet ordre est la « céphalisation » c'est-à-dire

l’accroissement du volume du cerveau par rapport à l’ensemble du corps.

Parallèlement, un développement psychique, autre caractéristique fondamentale des

Primates, se produisit (Vallois, 1955). On note également, une tendance à la

réduction de l’appareil olfactif et au perfectionnement des organes visuels : vision

binoculaire possible car les orbites sont orientées vers l’avant, et vision des couleurs.

Cette évolution s’accompagne d’un rétrécissement du museau et d’un

développement du cortex cérébral (Roeder et Anderson, 1990).

Malgré un coefficient de céphalisation élevé, les Primates ont gardé des

dispositions primitives de sorte qu’ils sont moins évolués dans leur morphologie

générale que la plupart des autres mammifères. Par exemple, la formule dentaire,

dérivée de la formule primitive, n’a subi qu’une faible réduction numérique, la forme

des dents est peu modifiée, et l’estomac est simple.

Les plus anciens restes incontestés de Primates datent de la période la plus

ancienne de l’ère tertiaire, le Paléocène, et ont été découverts en Amérique du Nord

et en Europe (Roeder et Anderson, 1990). Il s’agit de Primates déjà bien différenciés,

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ce qui signifie que le Primate originel serait apparu au Secondaire. Cette évolution a

pu se faire aux dépends d’Insectivores primitifs qui auraient donné parallèlement

naissance aux Insectivores actuels et sans doute également aux rongeurs. La

séparation des Primates a dû se faire quand l’arboricolisme est devenu leur mode de

vie exclusif et a provoqué une coupure biologique avec les espèces

fondamentalement terrestres.

B. Classification générale des Primates

Cet ordre comprend environ 200 espèces réparties en 11 familles et 52

genres. On rencontre différentes classifications avec des découpages qui varient

quelque peu selon les auteurs. En effet, cette classification est perpétuellement

remise en question ; avant, seuls des critères morpho-anatomiques étaient utilisés,

mais des techniques récentes issues de diverses disciplines telles que la biochimie,

l’immunodiffusion, la cytogénétique fournissent des informations nouvelles sur les

liens évolutifs. Ainsi, les Prosimiens, désignant les Primates non Simiiformes, c’est-à-

dire les Lémuriens, les Lorisiformes et les Tarsiers, étaient opposés au Simiens

(Roeder et Anderson, 1990). Or, les tarsiers sont plus proches des singes qu’ils ne le

sont des lémurs. La classification proposée par Lecointre et Le Guyader (Figure 1)

présente une bonne fiabilité car elle est corroborée par de nombreux types différents

de données.

Figure 1. arbre phylogénétique des Primates (Lecointre et Le Guyader, 2001)

Hominoïdés

Cercopithécoïdes

Simiiformes

Primates

Strepsirrhiniens

Haplorrhiniens Tarsiiformes

Lémuriformes

Lorisiformes

Catarrhiniens

Platyrrhiniens

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Le sous-ordre des Simiiformes se subdivise en deux infra-ordres : celui des

Platyrrhiniens, singes du nouveau monde, et des Catarrhiniens singes de l’ancien

monde. Les premiers, aux narines écartées et orientées vers l’extérieur, possèdent

36 dents et ont une queue préhensible. Il s’agit entre autres des tamarins, sapajous,

ouistitis que l’on trouve sur le continent américain. Les singes que nous proposons

d’étudier sont des singes de l’ancien monde. Ceux-ci ont des narines rapprochées,

possèdent 32 dents, et peuplent l’Afrique et l’Eurasie (Kleiman et al., 2004).

C. Place des espèces étudiées dans la classification

Au sein des Catarrhiniens, la super-famille qui nous intéresse est celle des

Cercopithécoïdes, qui comprend 14 genres de singes afro-asiatiques inclus dans

l’unique famille des Cercopithécidés.

1. La famille des Cercopithécidés (Lecointre et Le

Guyader, 2001)

Il s’agit de singes ayant une queue (cercos : queue et pithecos : singes). Les

Cercopithécidés sont diurnes, frugivores et quadrupèdes mais peuvent parfois se

déplacer debout sur leurs deux jambes. Ils vivent le plus souvent en groupes

organisés. La gestation dure de 165 à 240 jours et, le plus souvent, la femelle met

bas un seul petit.

Cette famille est divisée en deux sous-familles : les Colobinés, singes sveltes

essentiellement arboricoles qui diffèrent de la sous-famille qui nous intéresse, celle

des Cercopithécinés regroupant des singes terrestres au corps massif.

2. La sous-famille des Cercopithécinés

Les Cercopithecinés sont dits « semi-terrestres » voire même « habitants du

sol » pour les patas. Toutefois, ils restent capables de monter dans les arbres pour

se reposer, chercher de la nourriture ou encore se réfugier. Ces espèces, vivant

dans la savane, représenteraient un retour secondaire à la locomotion terrestre quasi

permanente (Lecointre et Le Guyader, 2001). Cette adaptation entraîne des

particularités anatomiques. Les quatre membres sont de longueurs fonctionnelles

égales. Ainsi, sur un sol plat, le tronc est-il parfaitement suspendu entre les quatre

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extrémités porteuses et présente une direction pratiquement horizontale (Schultz,

1972). Les membres de cette sous-famille ont, par ailleurs, des mains et des pieds

bien développés.

En ce qui concerne leur régime alimentaire, ils sont omnivores à tendance

frugivore. Enfin, les Cercopithécinés ont des bajoues développées dans lesquelles ils

stockent les aliments qu’ils mâcheront et ingèreront plus tard.

Ils avaient pour réputation d’être agressifs, mais les multiples observations

réalisées ont permis d’infirmer ce préjugé. Il est vrai que vivant en terrain découvert

ils sont plus exposés aux prédateurs que leurs congénères arboricoles. Ainsi, ils

luttent et veillent sur leur harde à l’aide de leurs grandes canines et grâce à une vie

communautaire bien ordonnée. Mais, ils ne vont pas être agressifs inutilement ; les

diverses troupes s’évitent, et les territoires de chacune sont respectés. L’ordre au

sein d’un groupe est strict : le ou les mâles sont responsables du groupe et doivent

paraître forts et sûrs. C’est pour cela que leur est acquis le respect des autres

membres du groupe (Fiedler, 1975).

II. CARACTERITIQUES DES ESPECES ETUDIEES

A. Macaques à face rouge, Macaca arctoides

1. Diagnose

Les macaques à face rouge sont des singes puissants avec des membres

courts et épais. Ils ont une tête large, un museau proéminent et leur face est glabre.

Ils ont la peau du visage rose ou rouge qui brunit avec l’âge et l’exposition au soleil

(Faucheux B., 1977). La couleur rouge s’accentue en cas de chaleur ou d’excitation

alors qu’en cas de froid ou d’altération de l’état général leur peau du visage aura

tendance à devenir bleuâtre. Leurs poils bruns foncés sont longs et rêches et

blanchissent avec l’âge (Figure 2). Ils ont une queue très courte (Kleiman et al,

2004). Leurs callosités fessières (que l’on trouve uniquement chez les catarrhiniens)

sont très développées.

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Figure 2 : Trois macaques à face rouge du zoo du Reynou.

2. Répartition géographique (Groves, 2001).

Les macaques peuplent l’Asie. On en trouve en Chine, en Inde et en Malaisie

(Figure 3).

Figure 3 : Répartition géographique de Macaca arctoides.

3. Habitat

Les macaques vivent au sol ou dans les rochers. Ils sont en effet dits « semi-

terrestres » et sont plus adaptés à se déplacer au sol que dans les arbres.

4. Organisation sociale

Les macaques vivent dans un système « multimâle multifemelle » c'est-à-dire

que la harde est composée de femelles accompagnées de leur progéniture ainsi que

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de plusieurs mâles. Dans de telles unités sociales, toutes les classes d’âge et de

sexe sont donc représentées. Ce type de système se retrouve généralement chez

les espèces diurnes, semi-terrestres, occupant des milieux où les ressources

alimentaires sont dispersées, car il permet une meilleure détection et défense contre

les prédateurs (Roeder et Anderson, 1990).

Au sein de leur troupe, les macaques respectent une hiérarchie stricte

reposant sur des rapports de force et des relations de « dominance / subordination ».

De plus, les liens de parenté sont très importants puisqu’un jeune né d’une mère

dominante sera lui-même dominant, et donc prioritaire en ce qui concerne les

aliments et la boisson. On observe ainsi, au sein d’une même tribu, plusieurs clans

qui se forment autour des femelles reproductrices de grade différent. Par ailleurs, des

études ont montré qu’une femelle qui met bas, atteint un rang de plus haut grade et

accède donc à de nouveaux privilèges. Cela lui permet de répondre à ses besoins

nutritionnels devenus plus importants en période de lactation (Weisbard et Goy,

1975). Les jeunes sont respectés et protégés par tout le groupe. Les mâles adultes,

par exemple, ne s’approchent pas d’un jeune qui veut venir boire. Dans le cas

contraire, les femelles du groupe, solidaires, peuvent attaquer le mâle et protéger le

jeune.

Le toilettage - ou épouillage - est une activité importante qui contribue à

resserrer les liens au sein du groupe et sert donc de « ciment social ». On le

retrouve chez toutes les espèces de Primates. Il a pour objectif d’entretenir les liens

sociaux en diminuant les tensions au sein du groupe. En effet, la libération

d’endorphines générée par ce comportement permet de relaxer les individus (Dunbar

et Barrett, 2001). On note tout de même des spécificités en fonction des singes. Les

macaques, par exemple, utilisent en plus de leurs mains, leur bouche pour toiletter

leur partenaire et le font de manière assez brusque et bruyante (Hall et al., 1965).

5. Alimentation

Les macaques ont une alimentation très variée : fruits, graines, jeunes

pousses, fleurs, herbes, racines, résines, champignons mais aussi insectes et petits

vertébrés (NRC, 2003).

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6. Reproduction

Les mâles sont sexuellement pubères entre 3 ans et demi et 4 ans et demi,

les femelles le sont un peu plus tôt autour de 3 ans et demi. Pour que les macaques

se reproduisent normalement, la puberté physiologique n’est pas suffisante ; il faut

également que « la maturité sociale » soit atteinte. Autrement dit, une fois que le

jeune est devenu sexuellement adulte, il faut qu’il atteigne ensuite un statut social de

reproducteur à l’intérieur du groupe. Ceci prend plusieurs années. Dans les

conditions naturelles, on estime qu’un macaque mâle n’est guère socialement adulte

avant dix ans et une femelle avant six ans (Faucheux, 1977).

La femelle donne naissance à un seul petit après une gestation qui dure

environ six mois.

B. Patas, Erythrocebus patas

Les patas sont des singes terrestres. La vie au sol nécessite une série

d’adaptation particulière qui distingue les Patas des autres cercopithécidés de sorte

qu’ils constituent un genre à part entière (Erythrocebus). On connaît actuellement

quatre espèces appartenant à ce genre.

1. Diagnose (Kleiman et al, 2004)

Il s’agit des plus grands singes des Cercopithécinés. Ils ont un poil rêche, roux

sur le dos et blanc en face ventrale (Figure 4). Les femelles, tout comme les mâles,

ont une moustache blanche. On note un dimorphisme sexuel important en ce qui

concerne la taille et le poids : le mâle mesure environ 68,5 cm et pèse 12 kg en

moyenne, tandis que la femelle mesure 51cm pour environ 6 kg.

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Figure 4 : Jeune patas du zoo du Reynou.

2. Répartition géographique (Hall et al., 1965)

Les patas peuplent les zones semi-désertiques africaines : du Sénégal à

l’Ethiopie en passant par le Soudan mais aussi le Kenya et l’Uganda (Figure 5).

Figure 5 : Répartition géographique de Erythrocebus patas.

3. Habitat

Les Patas sont « des habitants du sol » des régions sèches. Ils vivent dans les

plaines herbeuses pauvres en arbres, de type prairie ou savane. En effet, ils évitent

les forêts et préfèrent les steppes où ils se dissimulent dans les hautes herbes

(Fiedler et Thenus, 1975). Mais la nuit, ces singes diurnes se dispersent et dorment

chacun sur un arbre. Une autre de leurs particularités est qu’ils sont digitigrades

contrairement aux autres espèces de Primates qui sont plantigrades (Kleiman et al.,

2004).

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4. Structure sociale (Fiedler et Thenus, 1975)

Ils vivent en harde de 4 à 31 animaux. Une harde est composée d’un mâle

adulte, de plusieurs femelles adultes, de jeunes et de très jeunes. L’unique mâle de

la harde est deux fois plus grand que la plus grande des femelles. Son rôle est de

scruter l’horizon afin de surveiller l’environnement et de prévenir de la présence

d’éventuels prédateurs. Parmi les femelles un ordre hiérarchique strict est établi

autour d’une femelle dominante dont le petit sera aussi un privilégié. S’il s’agit d’un

mâle, il restera avec sa mère jusqu'à sa puberté, c'est-à-dire jusqu’à 3 ans et demi

avant d’être chassé de la harde. Le mâle adulte de la harde ne doit pas approcher

les jeunes au risque de provoquer un combat avec toutes les femelles.

Une hypothèse fait dériver la structure unimâle d’une structure multimâle où la

compétition intra sexuelle serait à l’origine de mâles de taille suffisamment

importante pour se défendre seuls contre de petits prédateurs (Roeder et Anderson,

1990). Les patas sont des singes peu agressifs et silencieux. On peut observer tout

de même quelques altercations violentes entre le mâle et les femelles. Par exemple,

si une femelle mange ou boit avant le mâle, ou si elle intervient alors qu’il est avec

une autre femelle de la harde sexuellement réceptive, il peut l’attaquer (Hall et

Mayer, 1967).

Le plus fréquemment, on note des attitudes amicales au sein de la harde

telles que des séances de jeux ou de toilettage qui diffèrent quelque peu de celles

observées chez les macaques. En effet, chez les patas lors de la toilette les deux

animaux sont assis et assez silencieux, ils sont très délicats et doux l’un envers

l’autre et utilisent surtout leurs mains et peu leur bouche pour peigner le poil (Hall et

al., 1965).

5. Alimentation (Hall et al., 1965)

Les patas ont aussi une alimentation variée. Ils se nourrissent beaucoup de

fleurs, de graines et de feuilles mais aussi de fruits, d’insectes et de lézards.

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6. Reproduction

Les Patas sont polygames. Les mâles exclus du groupe à la puberté, forment un

groupe de « célibataires » et peuvent venir rejoindre les femelles de la harde lors de

la saison de reproduction qui est bien définie.

La gestation dure en moyenne 167 jours. Quand elles sont gestantes on

remarque une disparition de la coloration noire, présente sur le nez et autour des

yeux, qui réapparaît six semaines après la mise bas (Kleiman et al., 2004). Les femelles donnent, en général, naissance à un seul petit. Cela a lieu entre

la fin décembre et la mi-février. Une femelle met bas la première fois vers l’âge de

trois ans (Nakagawa et al., 2003).

C. Singes verts, Cercopithecus aethiops

1. Diagnose (Fiedler, 1975, Kleiman et al., 2004)

Les singes verts, également appelés vervets, ont un pelage étroitement collé à

la peau et présentent différents tons de vert en face dorsale, et un ventre clair. Leur

visage est noir, entouré de poils blancs (Figure 6). La peau de l’abdomen est bleue

chez la femelle et le mâle. Chez ce dernier, il faut noter la couleur bleue du scrotum

qui contraste avec la couleur rouge du pénis. Les mâles mesurent environ 63 cm et

pèsent 4,25 kg en moyenne, alors que les femelles mesurent 56 cm pour un poids de

3 kg.

Figure 6 : Jeune Cercopithecus aethiops du zoo du Reynou.

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2. Répartition géographique (Fiedler, 1975)

Les singes verts vivent dans les savanes buissonneuses du Soudan,

d’Afrique du sud et d’Afrique orientale (Figure 7).

Figure 7 : Répartition géographique de Cercopithecus aethiops.

3. Habitat

Les singes verts évitent les régions sèches dépourvues d’eau et préfèrent la

proximité des cours d’eau et particulièrement les forêts-galeries sur les rives des

fleuves, à partir desquelles ils entreprennent des expéditions dans les champs

cultivés ou dans la steppe découverte à la recherche de nourriture (Fiedler, 1975).

Les singes verts sont dits « semi-terrestres » comme les macaques, car ils se

déplacent et se nourrissent aussi bien dans les arbres que sur le sol. On les retrouve

dans les arbres la nuit lorsqu’ils dorment (Kleiman et al., 2004).

4. Structure sociale (Estes, 1991)

Ils vivent en harde de 20 à 50 animaux, chacune possédant un territoire bien

délimité (Fiedler, 1975).

Les vervets vivent dans un système « multimâle multifemelle » comme les

macaques. Les femelles tiennent une place importante dans la harde, on parle

d’ailleurs de groupe matriarcal. Elles ont un fort instinct territorial et unissent leurs

forces pour chasser les groupes rivaux (Dunbar et Barrett, 2001). Il existe parmi elle

un ordre hiérarchique précis et respecté : la femelle de plus haut rang ainsi que sa

descendance sont prioritaires pour l’accès à la nourriture et à l’eau. Les femelles

s’occupent de tous les jeunes de la tribu, on parle de maternage. En confiant son

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petit aux autres femelles de sa famille, une mère économise son énergie (Dunbar et

Barrett, 2001).

Les jeunes mâles s’occupent des autres jeunes de leurs parents, mais quittent

la harde quand ils atteignent la puberté. Une jeune femelle de la harde, une fois

adulte, reste dans le groupe pour former à son tour sa famille, et entretient des

relations étroites avec ses proches par l’intermédiaire, entre autres, du toilettage.

5. Alimentation (NRC, 2003)

Les vervets se nourrissent de fruits, de graines, de feuilles mais aussi de

petits animaux comme des insectes, des reptiles, des oiseaux et même de petits

mammifères.

6. Reproduction (Kleiman et al., 2004, Dunbar et Barrett,

2001)

Les vervets sont polygames. Ils atteignent leur maturité sexuelle vers 4 ans.

L’appareil génital des mâles devient alors très visible par la couleur rouge du pénis et

bleue des testicules.

La reproduction est saisonnière, et la femelle n’est fécondable qu’une fois par

an. La gestation dure en moyenne 163 jours. La femelle donne ainsi généralement

naissance à un seul petit, tous les 16 mois environ. Le développement du nouveau

né est rapide, en raison de l’omniprésence des prédateurs de la savane.

Ainsi, ces dernières décennies, nos connaissances sur la biologie des

Primates ont fait d’énormes progrès. Il est indispensable de connaître et de

comprendre leurs besoins et leurs comportements afin de mieux les préserver car

presque la moitié des espèces est menacée.

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III. ESPECES MENACEES - ESPECES PROTEGEES

A. Les menaces

Les derniers 400 ans ont vu de nombreuses espèces animales disparaître.

Les Primates ont jusqu’à maintenant été épargnés puisque durant cette période,

aucune espèce n’a disparu. Toutefois, le tiers des Primates est menacé d’extinction

dans un futur proche. Trois menaces principales, dont deux liées à l’Homme, pèsent

sur la survie à long terme des Primates : la destruction de leur habitat, la chasse, et

leur nombre limité en individus.

Au cours des deux derniers siècles, la destruction des habitats naturels s’est

accélérée. En effet, la déforestation se produit à un rythme très rapide. Dans de

nombreuses régions du globe, les Primates représente une source de nourriture pour

l’Homme. En Afrique occidentale, ce que l’on appelle le commerce de la viande de

brousse est une activité économique de longue date. Par ailleurs, l’essor

démographique empire les choses, notamment vis-à-vis des espèces que le nombre

réduit d’individus rend particulièrement vulnérable.

L’extinction d’une espèce est un phénomène irréversible, il est donc urgent

d’agir et de protéger ces espèces durablement.

B. Protection au niveau international

1. International Union for Conservation of Nature and Natural Resources (IUCN)

L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) a été fondée

en 1948. Elle rassemble des Etats, des organismes gouvernementaux et un large

éventail d’organisations non gouvernementales. Depuis 1990, on parle aussi

de « World Conservation Union ».

La mission de l’IUCN est : « d’influer sur les sociétés du monde entier, les

encourager et les aider pour qu’elles conservent l’intégrité et la diversité de la nature

et veillent à ce que toute utilisation des ressources soit équitable et écologiquement

durable. » [F].

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L’UICN est le plus vaste réseau de connaissances sur l’environnement dans le

monde. Elle a déjà aidé plus de 75 pays à préparer et appliquer des stratégies en

matière de conservation et de diversité biologique.

Le programme pour la préservation des espèces de l’IUCN comprend

plusieurs unités techniques. L’une d’entre elles a pour but de s’occuper de la Liste

rouge qui regroupe les espèces menacées, classées selon le risque d’extinction.

C’est une base de données en ligne, consultable, présentant l’état mondial de plus

de 40 000 espèces. Le but premier est d’identifier, de hiérarchiser et de décrire les

espèces qui ont le plus besoin d’un plan de conservation, et de fournir un indice de

l’état de la biodiversité. Les différentes catégories d’espèces menacées listées par

l’IUCN sont les suivantes [E] :

• éteint ou éteint à l’état sauvage,

• menacé, on distingue trois sous catégories : en danger critique

d’extinction, en danger et vulnérable,

• quasi menacé : espèces qui pourraient être menacées si

aucune mesure de conservations n’est mise en place,

• préoccupation mineure : risque d’extinction faible,

• données insuffisantes.

Une gamme de critères quantitatifs permet l’inscription de chaque taxon dans

une de ces catégories ; chaque fois qu’il remplit un des critères, le taxon peut être

classé dans la catégorie de menace correspondante. Il n’est pas nécessaire que tous

les critères soient applicables ni que tous soient remplis.

Les différents critères sont le fruit d’une étude approfondie visant à détecter

les facteurs de risque pour l’ensemble des organismes et leurs divers cycles

biologiques. Les valeurs quantitatives, contenues dans les divers critères associés

aux catégories de menace, ont été déterminées de manière appropriée et cohérente

[E].

Les critères prennent en compte la taille de la population et des sous-

populations, le nombre d’animaux matures, le taux de renouvellement des

reproducteurs, le déclin du nombre d’individus, les tailles des zones d’occurrence

(zones pouvant renfermer tous les sites connus, déduits, ou prévus, de présence

actuelle d’un taxon) et d’occupation (superficie occupée par un taxon au sein de sa

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zone d’occurrence). Enfin, le dernier critère est en fait une analyse quantitative, qui

évalue la probabilité d’extinction d’un taxon en se basant sur les caractéristiques du

cycle biologique, des exigences d’habitats, et des menaces pesant sur celui-ci.

Ainsi, le macaque à face rouge est classé comme une espèce vulnérable, ce

qui veut dire qu’elle est confrontée à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage. Le

patas et le singe vert sont des espèces dites de préoccupation mineure.

2. The Convention on International Trade in Endangered Species (CITES) [I]

La CITES (Convention Internationale sur le commerce des espèces de faune

et de flore sauvages menacées d’extinction), connue comme la Convention de

Washington, est un accord international entre Etats. Elle a pour but de veiller à ce

que le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne

menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent. Cette convention a

été rédigée pour donner suite à une résolution adoptée en 1963 à une session de

l’Assemblée générale de l’IUCN.

Les Etats qui acceptent d’être liés par la convention sont appelés des

« Parties ». Actuellement on en compte 169. Ces Etats se doivent d’appliquer la

CITES, qui cependant ne tient pas lieu de loi nationale. En effet, il s’agit d’un cadre

que chaque Partie doit respecter, et pour cela, adopter une législation garantissant le

respect de la Convention au niveau national.

Ainsi, la CITES contrôle et réglemente le commerce international des

spécimens des espèces inscrites à ses annexes. Tout mouvement (importation,

exportation, introduction…) des espèces couvertes par la Convention doit être

autorisé dans le cadre d’un système de permis. Les espèces couvertes par la CITES

sont inscrites dans l’une des trois annexes de la Convention selon le degré de

protection dont elles ont besoin :

• l’annexe I comprend les espèces menacées d’extinction : le

commerce de leurs spécimens est interdit et leur exportation n’est

autorisée qu’à des fins exclusivement scientifiques.

• l’annexe II comprend toutes les espèces qui ne sont pas

nécessairement menacées d’extinction, mais dont le commerce

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des spécimens doit être réglementé pour éviter une exploitation

incompatible avec leur survie.

• l’annexe III est la liste des espèces inscrites à la demande

d’une Partie qui en réglemente déjà le commerce, et qui a besoin

de la coopération des autres Parties pour en empêcher

l’exploitation illégale.

Les trois espèces qui nous intéressent sont concernées par l’annexe II

3. World Association of Zoo and Aquarium (WAZA) [K]

La WAZA est l’association mondiale des zoos et des aquariums.

Elle regroupe les directeurs des zoos leaders du monde entier et les

associations nationales. Cette association, connue auparavant comme

«l’union mondiale des directeurs de parcs zoologiques », existe depuis 1946. Elle est

devenue membre de l’IUCN en 1950.

Depuis le début des années 90, de nombreuses associations nationales

se sont crées : CAZA pour le Canada, EAZA pour l’Europe… Cela a obligé la WAZA

à redéfinir son rôle. Les objectifs de l’association sont :

• promouvoir la coopération entre les parcs zoologiques et les

aquariums du monde entier pour tout ce qui concerne la

conservation des espèces menacées et l’élevage des animaux en

parcs,

• promouvoir et coordonner la coopération entre les différentes

associations nationales,

• représenter les établissements zoologiques et aquariums au

sein d’autres organisations internationales,

• promouvoir l’éducation à l’environnement, à la conservation de

la vie sauvage et à la recherche environnementale,

• mettre en place un code d’éthique,

• définir des stratégies de conservation prioritaires.

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C. Protection au niveau européen

1. European Association of Zoo and Aquaria (EAZA) [C]

En 1988, les zoos européens décident de se rassembler et de créer

l’Association Européenne des parcs Zoologiques et des Aquariums

(EAZA). Leur objectif est notamment de favoriser les échanges de

conseils et d’expériences entre les parcs zoologiques, afin d’améliorer leur structure,

leur mode de fonctionnement, et donc le bien-être animal. De plus, des directives et

un code d’éthique ont été établis à l’attention des membres de l’association. Les

missions de cette association sont variées :

• accroître la coopération des zoos en créant des plans de

conservation de la nature, en particuliers à travers les

Programmes Européens pour les Espèces menacées (EEP),

• promouvoir la recherche scientifique,

• promouvoir l’éducation du public sur la conservation de

l’environnement.

Par ailleurs, l’EAZA représente les zoos européens lors des réunions auprès

des institutions européennes et des organismes internationaux, tels que

l’Organisation des Nations Unies, l’Union Européenne, l’IUCN…

2. Studbook Européen et programmes d’élevage [A]

En fonction du degré de menace qui pèse sur une espèce, deux niveaux

différents de gestion peuvent être mis en place par l'EAZA : tout d’abord, la

réalisation d’un Studbook européen (ESB ou livre des origines), et si le besoin s’en

fait sentir, le lancement d’un programme européen pour les espèces menacées

(EEP). Les objectifs sont de surveiller et de donner des conseils pour favoriser

l'élevage d'une espèce menacée, en essayant de lui conserver ses caractéristiques

naturelles dans l’espoir d’une éventuelle réintroduction dans la nature.

ESB (European Studbook) : lorsqu'une espèce est considérée en

danger dans son milieu naturel, l'EAZA désigne une personne appelée coordinateur

pour réaliser un Studbook. Cette personne a pour tâche de rassembler dans ce

registre toutes les informations possibles sur tous les individus de cette espèce

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présents dans les zoos européens : informations sur leur date de naissance, leur

généalogie, leur origine géographique, etc. Après analyse de toutes ces données, le

coordinateur se rend compte de la façon dont évolue la population de l'espèce en

Europe et connaît aussi son degré de consanguinité. Si le degré d'extinction dans la

nature est important, si les effectifs sont suffisants, mais aussi si des possibilités de

réintroduction dans la nature sont présentes (à plus ou moins long terme), il peut

alors proposer de transformer le programme en EEP.

EEP : ce Programme d'Elevage Européen a pour but de favoriser la

reproduction des espèces rares, tout en conservant les effectifs de cette espèce à un

niveau permettant la sauvegarde de leurs caractères génétiques, avec pour certains,

l'espoir d'une réintroduction éventuelle dans leur milieu naturel. Le coordinateur,

après analyse des données du Studbook, émet des recommandations de transferts

d'animaux qu'il adresse aux différents parcs inscrits dans ce programme. L'objectif

étant toujours un brassage génétique maximal au sein de la population. Les parcs,

qui décident de s'inscrire dans un EEP, s'engagent à respecter ces

recommandations. Il peut s’agir de déplacer des animaux adultes d'un parc à un

autre, du placement de nouveaux nés, mais aussi, parfois, de l'arrêt de la

reproduction pour des animaux dont le patrimoine génétique est trop présent dans le

programme, ou tout simplement, quand les possibilités de placement ne sont plus

suffisantes.

D. Rôle des parcs zoologiques [A]

1. Conservation de la nature

Depuis 2002, l’IUCN considère officiellement les zoos comme des partenaires

dans la conservation de la nature. En effet, cette notion doit guider de manière

cohérente et naturelle toutes les activités d’un parc, qu’elles soient de loisirs, de

sensibilisation, ou de recherche. Cela se traduit de différentes manières. Sur le

terrain, on observe des enclos plus proches du milieu naturel dans leur complexité et

leur diversité, permettant des comportements naturels variés. L’objectif étant de

garantir le bien-être physique et psychologique des animaux.

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D’autre part, les zoos s’impliquent dans des actions de soutien concrètes. Ils

s'investissent dans la conservation des espèces animales dans leur milieu naturel en

finançant ou en initiant des projets de conservation. Et comme cela vient d’être

décrit, des programmes d'élevage internationaux gèrent aujourd'hui de manière

raisonnée les populations captives.

2. Le rôle pédagogique

Les zoos sont des centres d’accueil du public et constituent donc des sites

privilégiés de rencontres avec l'animal. La visite dans un parc zoologique est un

moment de loisir, mais il faut que de manière ludique, originale et interactive, ce

moment soit également éducatif. En effet, les zoos ont la possibilité de devenir des

lieux de sensibilisation à la nature en montrant à leurs visiteurs l’intérêt d’une

protection des espèces animales. Ils deviennent, par différents médias, de véritables

espaces relais et éducatifs, et sensibilisent les visiteurs à la nécessité de préserver,

d'entretenir les ressources naturelles, et de créer un nouvel équilibre entre les

hommes et la nature.

3. La recherche

En plus des rôles de conservation et de sensibilisation, les parcs zoologiques

participent activement à des projets de recherche.

Les animaux présentés au public sont autant d'opportunités d'études et de

réflexions. Si la façon de maintenir ces animaux en captivité (régime alimentaire

adapté, respect des structures sociales…) s'inspire des observations faites sur le

terrain, la réciproque est également vraie. En effet, les informations sur la vie en

milieu sauvage de certaines espèces sont rares voire inexistantes. Aussi, la

possibilité de les observer en milieu captif permet-elle d'améliorer nos connaissances

sur ces espèces sauvages. Cependant, il faut garder à l’esprit que les différences

sont nombreuses entre le modèle captif et le modèle sauvage, et que l'extrapolation

de l'un à l'autre ne doit pas être automatique.

Gérer des animaux en captivité exige non seulement de connaître leur

biologie, leurs maladies et les moyens de les prévenir, mais aussi de garantir une

diversité génétique. Cela demande un énorme travail, et les différentes

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organisations, citées auparavant, permettent de progresser dans ces domaines

grâce aux réseaux de connaissances qu’elles constituent et aux réflexions qu’elles

initient. L'amélioration constante des conditions de captivité ces dernières années est

le fruit d’une activité de recherche importante. Parmi les domaines concernés, et bien

qu’ayant été longtemps négligée, l’alimentation est aujourd’hui un sujet très étudié.

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CHAPITRE 2 : L’ALIMENTATION DANS LE MAINTIEN DES ANIMAUX EN CAPTIVITE : IMPORTANCE ET DIFFICULTES

Les zoos se doivent de garantir une alimentation permettant aux animaux

d’être en bonne santé, de se reproduire et d’avoir une longue vie. Ce n’est pourtant

que récemment que ce domaine a été pris en considération. Confrontés à de

nombreux problèmes d’origine nutritionnelle, les professionnels des parcs

zoologiques ont pris conscience de l’importance de l’alimentation des animaux qu’ils

gèrent. De surcroît, ils ont observé que la nourriture et sa distribution sont de bons

moyens d’enrichir le milieu d’un animal en captivité. Cependant, la diversité des

animaux et le manque de données sur leur alimentation en vie sauvage rendent la

tâche fastidieuse.

I. PROBLEMES LIES A L’ALIMENTATION DANS LES GROUPES DE PRIMATES EN CAPTIVITE.

On différencie deux catégories de troubles liés à l’alimentation : des troubles

du comportement alimentaire développés ci-dessous et des pathologies digestives et

d’origine alimentaire. Ces dernières sont imputables à l’erreur humaine et dues à une

mauvaise formulation de la ration (carences ou excès d’un élément), elles seront

développées dans une prochaine partie.

A. Modification du comportement alimentaire (Allen et Oftedal,

1996 (a))

A l’état sauvage, l’abondance des ressources dépend de nombreux facteurs

comme la saison, l’habitat, ou la concurrence inter-spécifique. La quantité et la

qualité des aliments peuvent être très fluctuantes. Toutefois, les animaux ont un

grand pouvoir d’adaptation qui leur permet de gérer les difficultés rencontrées à l’état

sauvage. Ils passent du temps à trier les aliments, à éviter les substances toxiques,

et régulent leur ingestion en fonction de leur besoin et de la teneur énergétique des

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aliments qu’ils trouvent. En zoo, la qualité et la quantité sont gérées par l’homme.

Les animaux se retrouvent donc face à un choix d’aliments très différents de ce qu’ils

auraient en milieu sauvage, et surtout dans des situations qu’ils ne contrôlent pas.

Les singes perdent alors leur capacité à trier le comestible du toxique ainsi que celle

à autoréguler leur ingestion, d’où l’apparition de problèmes d’obésité.

B. Troubles du comportement alimentaire (Bonnotte, 1997)

Différents troubles du comportement peuvent apparaître lorsque les singes

sont dans un environnement qui ne leur convient pas, comme un environnement

physique trop simple ne fournissant pas assez de stimulations, ou un environnement

social incohérent. Ce mal-être s’exprime par des déviations du comportement sexuel

ou social, ou par des anomalies du comportement alimentaire. Celles-ci peuvent

prendre différentes formes :

• le pica, qui se traduit par de la coprophagie ou l’ingestion

d’objets, est surtout fréquent chez les jeunes élevés de manière

isolée,

• l’hyperphagie ou la boulimie avec perte du mécanisme

d’autorégulation, comme cela vient d’être expliqué,

• l’hypophagie ou l’anorexie,

• la potomanie.

De plus, une mauvaise préparation ou distribution des repas peut engendrer

des conséquences aussi bien pathologiques que comportementales. Adapter la

composition et la distribution des rations à chaque espèce participe pleinement au

bien-être des animaux. D’où la nécessité de développer et de faire progresser ce

domaine.

II. LA NUTRITION DES PRIMATES EN CAPTIVITE : UN DOMAINE EN EXPANSION

Dans la gestion d’un zoo, l’alimentation des animaux tient une place

importante. La distribution de repas équilibrés contribue largement à la bonne santé

des animaux. La nutrition des animaux de zoo est reconnue désormais comme une

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spécialité. Des zoos américains comme celui de Saint-Louis ont embauché un

nutritionniste qui travaille en coopération avec les soigneurs et le vétérinaire [H]. Mais

cela reste encore anecdotique. Cependant, ce domaine se développe, ce qui se

traduit en Europe par l’organisation de conférences et de groupes de recherche

dédiés à la nutrition des animaux en captivité, par la publication de revues et la

création de logiciels d’alimentation disponibles pour les parcs zoologiques.

A. Groupes de recherche européens

Lors de la première conférence européenne sur la nutrition dans les zoos, en

1999, émergea l’idée de constituer des groupes de recherche traitant de

l’alimentation des animaux sauvages en captivité. De telles associations existaient

déjà aux Etats-Unis comme le groupe scientifique « NAG » (Nutrition Advisory

Group).qui dépend de l’Association des Zoos et des Aquariums Américains (AZA).

Les conférences sont certes de bons lieux de rencontres et de discussions.

Cependant, le meilleur moyen de progresser est de rassembler les connaissances et

les expériences des professionnels de zoo sous forme de base de données, d’où la

création indispensable de ces groupes de recherche à l’échelle européenne :

La EAZWV, « European Association of Zoo and Wildlife Veterinarian

Nutrition Working Group » [B], a pour objectif de faire le lien entre les vétérinaires de

zoo et des nutritionnistes afin d’établir des tables d’alimentation et des protocoles

facilement applicables,

Le EZNC, « European Zoo Nutrition Centre » [D], a été créé en

constatant qu’une coopération entre les zoos, les nutritionnistes, les chercheurs

scientifiques et les fabricants d’aliments pour animaux exotiques permettrait de

progresser dans le domaine, tout en réduisant les coûts. Le but est donc de collecter

les données puis de les faire partager. Les professionnels des zoos ont chacun

beaucoup d’informations sur la nutrition des espèces sauvages via leur expérience.

En réunissant ces connaissances, il est possible d’établir une base de données

profitable à tout le monde et qui permettra de mieux connaître les besoins des

animaux, de savoir comment y répondre, et donc d’améliorer leur bien-être.

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B. Logiciels informatiques et publications à la disposition des parcs zoologiques

Pour mettre en place une ration adaptée à une espèce donnée, il faut

connaître d’une part la physiologie digestive, le comportement alimentaire, les

besoins en nutriments de l’animal, et d’autre part la composition des aliments. Il s’agit

d’un travail fastidieux et chronophage. La création d’un logiciel informatique permet

de faciliter le travail. « Zootrition® » est une base de données qui permet de calculer

la valeur nutritionnelle d’un aliment. Ce logiciel a été développé par le zoo américain

de Saint-Louis avec l’aide de l’association WAZA [H]. Il se veut être un outil critique

pour évaluer les qualités nutritionnelles de nombreux aliments et mettre au point des

rations de façon standardisée. La version actuelle contient trois bases de données

différentes : une sur la composition chimique des aliments, industriels ou non, et

fréquemment utilisés en zoo, une autre sur les recommandations nutritionnelles des

animaux, et enfin une sur les rations elles-mêmes. De plus, des données

« personnelles » et des aliments peuvent y être ajoutés. Ainsi, à tout moment,

l’utilisateur peut-il créer des groupes de rations spécialisées, estimer la quantité

totale d’ingrédients par ration, ainsi que le prix investi. Enfin, la dernière version

présente l’intérêt d’être reliée au service web, permettant ainsi des mises à jour

continues, des comparaisons de rations et des échanges d’informations

nutritionnelles entre zoos.

Par ailleurs, il existe de nombreuses revues consacrées à la faune sauvage

en captivité dont la revue EAZA News, qui contient certains articles sur la nutrition,

ou la revue « Zoo Biology Issu », qui a publié des numéros spéciaux consacrés à ce

domaine. Des sujets très divers y sont traités que ce soit sur les besoins nutritionnels

des animaux ou sur la distribution et l’enrichissement du milieu par l’alimentation.

III. L’ALIMENTATION : UN MOYEN D’ENRICHIR LE MILIEU

A. Principe de l’enrichissement d’un milieu

La vie en captivité est caractérisée par l’existence d’habitudes et le manque

de stimulations, ce qui conduit à l’ennui. L’environnement, souvent rudimentaire, mis

à disposition des animaux dans les parcs zoologiques, satisfait aux exigences

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pratiques et sanitaires mais apporte souvent peu au bien-être psychologique des

Primates (Bonnotte, 1997). D’une part, la disparition presque complète de la phase

appétitive du comportement alimentaire et l’absence de stimuli externes variés

entraînent une frustration. D’autre part, des facteurs anxiogènes sont présents,

comme l’absence de zones d’isolement ou la présence d’autres espèces animales

plus ou moins bruyantes dans les enclos voisins (Hannier, 1995). Or, des animaux

peu stimulés et stressés risquent de développer des comportements stéréotypés,

attitudes atypiques révélant un certain mal-être et pouvant être dangereuses pour

eux (Marriner et Drickamer, 2005).

L’enrichissement du milieu tente, par différentes techniques basées sur la

nouveauté et la complexité, d’apporter aux Primates captifs des stimulations pour

lutter contre l’ennui et donc contre les troubles du comportement. En effet, des

études prouvent que l’enrichissement du milieu est bénéfique pour les singes en

captivité car il améliore leur bien-être (Schapiro et Bloomsmith, 2005). En pratique, il

s’agit de stimuler l’animal et de promouvoir une activité circadienne qui approche le

plus possible de l’activité naturelle : périodes de jeux, d’explorations, de recherches

de nourriture… Il existe trois sortes d’enrichissement : social, physique et alimentaire

(Schapiro et Bloomsmith, 2005). C’est ce dernier qui va être développé ici.

B. Alimentation en milieu naturel versus en captivité

Les animaux en zoo se retrouvent dans un milieu très différent de leur habitat

naturel. Bien que les enclos soient de plus en plus étudiés pour recréer un

environnement adapté à chaque animal, ils demeurent pauvres en stimuli. A l’état

sauvage, l’animal doit sans cesse s’adapter aux variations de son milieu, que ce soit

face aux intempéries, aux prédateurs, aux accidents, ou aux fluctuations des

ressources alimentaires. Chercher, sélectionner et trier la nourriture sont des

activités importantes dans le quotidien des singes. Au contraire, en captivité, ces

paramètres sont contrôlés et régulés par l’homme. Par exemple, les aliments sont

facilement obtenus et rapidement ingérés. Il est donc primordial d’augmenter le

temps consacré à l’alimentation au sens large (de la recherche à l’ingestion des

aliments) en rendant cela plus complexe. L’enrichissement alimentaire consiste donc

à augmenter de façon considérable la durée des comportements appétitifs. S’il est

indispensable de préparer des rations adaptées aux besoins nutritionnels des

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animaux, il n’en reste pas moins que la présentation, la diversité, le mode et la

fréquence de distribution des repas, sont des points nécessaires à prendre en

compte dans la gestion d’animaux en captivité. Il faut recréer, autant que possible,

les difficultés qu’ils rencontrent en milieu naturel pour trouver et atteindre leur

nourriture afin d’exploiter tout l’espace de leur enclos, de les occuper, et donc

d’améliorer leur bien-être psychologique.

C. Exemples d’enrichissement du milieu par l’alimentation

Plusieurs exemples d’enrichissement sont exposés dans la littérature. Les

études montrent qu’il faut donner un but à l’animal à travers une activité qu’il peut

contrôler. L’animal a réellement besoin de passer du temps à chercher sa nourriture,

à fouiller le sol, et à explorer son milieu dans le but de se nourrir. L’enrichissement va

donc consister à multiplier les endroits où l’animal peut trouver de la nourriture, à

rendre les aliments plus difficiles à obtenir, et à amplifier la part du hasard par une

distribution aléatoire dans le temps et l’espace. Dans la mesure du possible, il

convient d’utiliser toujours des matériaux naturels, souvent plus intéressants, plus

complexes (odeur, couleur, texture…), non toxiques, et assez solides pour résister

quelque temps aux animaux (Hannier, 1995).

Les exemples qui suivent ont permis, lors des études réalisées, de diminuer

les phases d’inactivité, les altercations agressives, les tensions, et donc d’améliorer

le bien-être des animaux. Les moyens d’enrichir un milieu sont divers et plus ou

moins complexes, on parlera de « casse-tête » alimentaires.

Le simple fait d’utiliser une litière de copeaux de bois, dans laquelle sont

dispersées des graines, occupe l’animal qui doit chercher sa nourriture (Byrne et

Suomi, 2005). De la paille, du foin ou de la terre peut aussi être utilisé, tout en

adaptant la litière à l’espèce. Un autre moyen simple est l’utilisation d’un bac à

légumes dans lequel l’animal doit fouiller pour chercher les aliments, ou encore la

consommation d’épis de maïs ou de noix non décortiquées, qui augmentent le temps

de préparation des aliments (Lutz et Novak, 1995).

Des installations plus complexes peuvent être placées dans les enclos afin de

stimuler les animaux en leur cachant les aliments, en éveillant leurs sens ou encore

en les obligeant à se dépenser physiquement pour atteindre leur nourriture.

Suspendre par des chaînes un tunnel fabriqué avec des tubes en plastique

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transparent dans lequel on place des fruits secs (Murchison et Nolte, 2005), placer

une réplique de fruits dans laquelle on cache des aliments (Vicks et al., 2000), ou

encore obliger les singes à se servir d’un instrument, comme un bout de bois, pour

attraper un aliment insaisissable avec leurs mains, représentent divers exemples très

efficaces et adaptables aux enclos.

Ainsi, l’établissement d’une ration demande-t-il non seulement de s’intéresser

aux besoins nutritionnels, et donc à la préparation du repas, mais aussi à la

distribution pour respecter le bien-être des animaux et recréer au mieux des

conditions naturelles.

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CHAPITRE 3 : PRE-REQUIS A L’ETABLISSEMENT D’UNE RATION ALIMENTAIRE

I. PARTICULARITES PHYSIOLOGIQUES ET COMPORTEMENTALES DES ESPECES PRIMATES OMNIVORES

A. Physiologie digestive

La structure du système digestif ainsi que la dentition sont différentes en

fonction du régime alimentaire. Les différentes parties du tractus digestif (estomac,

intestin grêle et gros intestin) remplissent des fonctions distinctes et leur taille dépend

du régime de l’espèce. Différentes méthodes de comparaisons ont montré qu’un

rapport surface/volume (rapport d’allométrie) bien défini des différentes parties du

tube digestif, était spécifique à chaque type de régime (Chivers et Hladik, 1980). Les

folivores ont un tractus digestif très spécialisé (estomac volumineux, compartimenté,

processus de fermentation important…) qui leur permet de digérer toute la cellulose

qu’ils ingèrent. Au contraire, la possibilité d’ingérer et de digérer les pulpes de fruits

correspond à une spécialisation partielle du tube digestif. Les frugivores ont, en effet,

un estomac petit et simple suivi d’un intestin grêle de taille variable. Les trois

espèces qui nous intéressent dans cette étude, ont un intestin grêle assez court

(NRC, 2003). De plus, un caecum contenant des bactéries cellulolytiques leur permet

de dégrader les glucides pariétaux non digérés dans l’intestin. Toutefois, une ration

trop riche en fibres sera à l’origine de troubles digestifs, de type diarrhée, car leur

tube digestif n’est pas adapté à un tel régime.

B. Comportement alimentaire en milieu naturel

1. Des omnivores à dominance frugivore

Les trois espèces étudiées, en tant que cercopithèques, ont de nombreux

points communs concernant leur nutrition. Leur régime alimentaire est varié : fruits,

fleurs, bourgeons, tiges de plante, feuilles, noix, racines, oignons, bulbes, insectes,

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autres petits animaux, ou encore œufs d’oiseaux, ou jeunes oiseaux d’un nid. On

parle donc d’omnivores à dominance frugivore, les fruits tenant une part plus ou

moins importante dans la ration, comme cela a été détaillé pour chaque espèce

auparavant (chap.1, §II). Cette stratégie alimentaire implique une adaptation à la

dispersion spatiale des ressources. En effet, les fruits sont une source alimentaire

éphémère et donc l’habitat de ces cercopithèques, devant contenir au moins un

arbre garni de fruits, doit être plus vaste que celui des folivores (Dunbar et Barrett,

2001). Ces espèces doivent entreprendre de longs trajets, et tirer de leur

environnement une quantité d’énergie suffisante pour se déplacer. Leur grande

sensibilité aux sucres les incite à découvrir les aliments les plus dispersés. Par

opposition, les espèces folivores minimisent leurs dépenses énergétiques en

explorant un territoire restreint.

Le mode d’utilisation de l’environnement explique les différentes structures

sociales. L’utilisation de ressources dispersées entraîne une augmentation de la

taille du territoire, et seule une augmentation de la taille du groupe permet une

utilisation optimale des ressources. C’est le cas des cercopithèques qui vivent en

harde composée de nombreux individus.

2. La prise de nourriture

Les singes sont habiles de leurs mains pour attraper, nettoyer et éplucher si

besoin les fruits et légumes. Ils peuvent aussi utiliser directement leur bouche pour

attraper l’aliment. Parfois, ils se servent d’instruments pour prendre de la nourriture

qui n’est pas à porter de mains (Schultz, 1972). Leurs besoins en eau sont couverts

par l’eau de pluie recueillie dans les creux de leur habitat, par la rosée et la prise de

boisson au niveau des cours d’eau. Ils boivent les gouttes qui perlent de leur pelage

après avoir plongé leurs mains dans l’eau.

Les Cercopithécinés ont des bajoues, particularités anatomiques, qui sont des

extensions spécialisées du vestibule. Elles forment des poches qui servent à stoker

la nourriture qui n’est pas mastiquée immédiatement et qui sera ingéré

ultérieurement.

La nutrition et la prise de boisson occupent une grande partie des activités

journalières, et se produisent pendant des heures durant et non pendant des repas

bien limités dans le temps. La recherche de l’alimentation est un exercice important

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et stimulant pour le corps et l’esprit. Les cercopithèques errent presque toute la

journée en groupe à la recherche de nourriture, ce sont des « mangeurs

permanents » (Fiedler, 1975).

3. Le « budget-temps »

L’alimentation tient donc une place importante dans le quotidien des Primates

non humains. Des études quantitatives sur les activités journalières des Primates ont

été réalisées sur le terrain et en captivité. Le bilan des activités est appelé « budget-

temps ». En milieu naturel, la distribution spatiale et temporelle des ressources

alimentaires est très complexe, cela implique un investissement important en terme

de « budget-temps » pour se nourrir. Cela varie en fonction de la saison, de

l’abondance des aliments et du moment de la journée (Allen et Oftedal, 1996 (a)).

Une étude sur le macaque à face rouge, Macaca arctoides, montre qu’il passe

quotidiennement 14,7% de son temps en moyenne à se nourrir et 2,6% à boire

(Bernstein, 1980).

Selon des études concernant les vervets, Cercopithecus aethiops, cette

espèce consacre 20 à 25% de son temps à se nourrir (Kavanagh, 1978). Trois

périodes d’alimentation ont été observées : le matin jusqu'à 11 heures, puis de 14 à

16 heures et enfin de 18 à 19 heures. De plus, ils s’adaptent à leur environnement.

Par exemple, quand la température diminue, il consacre moins de temps à se

déplacer et à se nourrir afin d’économiser leur énergie pour lutter contre le froid. De

même, quand les aliments sont de haute valeur alimentaire, ils ingèrent une quantité

plus faible pour couvrir leur besoin et donc passent moins de temps à s’alimenter

(Hanya, 2004).

4. La géophagie (Hladik, 1977)

Des observations ont mis en évidence que les Primates prélevaient dans leur

environnement naturel de petites quantités de terre et les ingéraient. D’après les

ethnologues, ce n’est ni un rituel ni pathologique ; il s’agit d’une habitude alimentaire

non généralisée portant sur de petites quantités.

Les études sur des prélèvements de terre ont montré qu’ils ont un pouvoir

adsorbant considérable et peuvent jouer ainsi le rôle de « pansement gastrique ». Il

semble donc, qu’en plus de l’aspect masticatoire et de la source en minéraux qu’elle

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représente, la terre ingérée joue un rôle physico-chimique dans le tube digestif, en

facilitant peut-être l’utilisation de certains constituants du régime.

C. Régulation de l’ingestion (Hladik, 1990)

Des facteurs physiques, métaboliques et comportementaux influencent

l’ingestion de nourriture quantitativement ou qualitativement. La palatabilité d’un

aliment peut également être modifié par des facteurs psychologiques, physiologiques

et pathologiques.

1. Mécanismes de la régulation

Les singes sélectionnent ce qu’ils mangent. Il y a une association entre

l’usage d’un aliment et le bien-être (goût sucré, satiété…) ou le mal-être (mauvaise

digestibilité…) qu’il provoque. Il en résulte un conditionnement opérant lorsque le

singe a le choix entre plusieurs aliments. Chaque système digestif est adapté à une

alimentation bien définie. Ainsi, tout choix inadapté provoquera-t-il, à plus ou moins

long terme, une sensation désagréable, et ce choix sera donc évité par la suite.

L’ingestion de terre (phénomène de géophagie vu précédemment) peut s’expliquer

par sa teneur en certains minéraux qui permettent de limiter l’absorption des tannins

(substances toxiques présentes dans certains végétaux) et donc d’éviter une

sensation désagréable à long terme.

La sélection des aliments fait aussi intervenir leur valeur hédonique, c'est-à-

dire la préférence d’un aliment. Enfin, la familiarité d’un individu pour son

environnement peut être une variable importante pour l’acceptabilité d’un nouvel

aliment.

2. Facteurs influençant les Primates dans le choix des aliments

Il a été démontré plusieurs fois que la prise alimentaire était fonction de

nombreux paramètres tels que la période de privation, l’appétence du repas, sa

teneur calorique et vitaminique, la température ambiante, et la quantité d’effort à

fournir pour obtenir l’aliment. D’après Young (Max Lang, 1970) « les observations

montrent, que même si l’aliment proposé couvre les besoins nutritionnels, la

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corrélation entre les besoins et l’acceptabilité est loin d’être parfaite. L’acceptabilité

d’un aliment dépend des caractéristiques propres à l’aliment (appétence), du

contexte environnemental, des habitudes alimentaires , et des conditions chimiques

intra-organiques, qui peuvent elles-mêmes être plus ou moins reliées aux besoins

métaboliques. »

Les trois groupes de facteurs ayant le plus d’influence sur le choix des

aliments sont :

• les facteurs métaboliques, qui regroupent les excitations de la

région inorganique provenant des conditions de besoin et de

manque,

• les facteurs organoleptiques, qui stimulent les récepteurs

sensoriels, de la vue, de l’odorat, du goût, du toucher et de la

perception de la température,

• les facteurs physique et chimique, tels que la dilatation

gastrique, la composition moléculaire de la ration.

a. Facteurs métaboliques

Le mécanisme régulant la prise alimentaire correspond à une série de

processus neuronaux qui ajustent les apports aux dépenses énergétiques. Le

métabolisme des hydrates de carbone joue un rôle intermédiaire essentiel dans ce

contrôle.

Des études humaines indiquent par ailleurs, que la sensibilité du goût est

contrôlée en partie, par des hormones stéroïdes (Max Lang, 1970). Il a été

notamment mis en évidence que des variations circadiennes dans la production

endogène d’hormones stéroïdes par les glandes surrénales, étaient associées à des

variations circadiennes de la sensibilité du goût. Il paraît très probable qu’une

situation identique existe chez les Primates non humains, et que la période de la

journée, le climat ou la saison de l’année influence la palatabilité d’un nouvel aliment.

b. Facteurs organoleptiques

En milieu naturel, les animaux détectent la nourriture, évitent les poisons,

différencient le comestible du non comestible, cela grâce aux facteurs

organoleptiques (Max Lang, 1970). Les récepteurs sensoriels des yeux, de la

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bouche, de la muqueuse olfactive et du pharynx sont indispensables à la survie des

espèces sauvages, ce qui n’est plus vrai pour les animaux vivant en captivité dans

un milieu stable et sans danger. Cependant, ces récepteurs étant développés, il faut

en tenir compte.

Le goût

Autant que les humains, les Primates non humains reconnaissent les quatre

classes de goût : salé, sucré, amer, acide. Les acides aminés pourraient d’ailleurs

jouer un rôle à ce niveau, puisque certains ont été décrits comme sucrés, acides,

amers, sulfureux ou insipides (Max Lang, 1970).

Par ailleurs, de nombreuses études ont pu montrer une covariance entre

l’ingestion d’aliment et d‘eau. Les animaux privés d’aliment ont tendance à boire

moins, parce que la quantité d’eau nécessaire aux processus métaboliques est

inférieure. Les animaux privés d’eau mangent moins de manière à la conserver. Il

apparaît donc que l’eau fournie aux Primates captifs doit être de bonne qualité et

avec un goût non désagréable, afin d’assurer une bonne ingestion.

Les individus diffèrent par leur acuité gustative. Les comparaisons de

sensibilités des différents Primates, vis-à-vis de solutions de fructose et de

saccharose, ont montré que se sont les espèces de grands formats qui ont les

meilleures performances gustatives. Des études sur Saïmiris scirius et Macaca

mulatta ont démontré, notamment, l’importance de la concentration en sucre d’une

solution pour sa sélection. Et le classement des sucres suivait l’ordre : sucrose>

glucose> maltose> lactose (Max Lang, 1970).

Berkson a montré l’ordre de préférence alimentaire de Macaca mulatta qui se

présente ainsi (Max Lang, 1970) : raisin sec> raisin> thé> banane> cacahuète>

pomme> carotte> patate douce> viande crue> pain complet> pomme de terre>

maïs> croquettes industriels> céleri.

L’odorat

Chez l’homme, l’odeur tient un rôle important dans la détermination de ses

préférences alimentaires. Des études sur Macaca mulatta, Ateles sp. et Cerebus sp.,

ont permis de mettre en évidence une préférence d’origine olfactive plutôt que

gustative et ceci en faveur des arômes fruités.

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La vue

Draper et Menzel (Max Lang, 1970) ont observé que les adultes Macaca

mulatta choisissaient, dans un premier temps, les morceaux les plus gros d’un même

aliment. La préférence visuelle est comme tout autre apprentissage ; c'est-à-dire que

ce comportement sera irréversible et acquis lors d’une période limitée au cours du

développement. Le bébé singe reproduit souvent le comportement de sa mère, par

mimétisme. Un macaque acceptera plus facilement un nouvel aliment s’il a observé

un congénère le consommer. Dans le cas contraire, proposer un aliment inconnu à

un individu n’aboutira à rien (Max Lang, 1970).

c. Facteurs physiques

L’appétit est contrôlé par des facteurs déterminant la dilatation gastrique. Le

volume du contenu gastrique, mais aussi la pression osmotique des fluides contenus

dans l’estomac interviennent : les fluides hypertoniques retardent la vidange

gastrique. De même, elle est ralentie par les lipides alors que les hydrates de

carbones et les protéines, selon leur état physique, peuvent être rapidement évacués

(Max Lang, 1970). Les compositions chimique et physique d’un repas peuvent donc

influencer la consommation totale de l’animal, en accélérant ou retardant la vidange

gastrique.

Tous ces éléments régulant l’ingestion sont à prendre en compte pour nourrir

correctement les singes en parcs zoologiques. Il faut que les rations soient adaptées

à leurs physiologies, à leurs comportements alimentaires et à leurs besoins pour

éviter une malnutrition et les pathologies qui en résultent.

II. BESOINS NUTRITIONNELS

A. Définition

Chez l’adulte, l’alimentation doit apporter les éléments nécessaires au

fonctionnement et au renouvellement permanent de l’organisme, mais aussi couvrir

les dépenses supplémentaires, dites de production. Les besoins nutritionnels sont de

différentes natures : besoins en énergie, en éléments constitutifs et catalytiques.

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Un même animal au cours de sa vie voit ses besoins évoluer puisqu’ils

dépendent de nombreux facteurs comme l’âge (croissance, vieillesse), le statut

physiologique, l’état de santé ou l’activité physique. On peut hiérarchiser les besoins

en nutriments en fonction de leur importance vitale pour l’organisme : Eau > énergie

> protéines brutes > minéraux > éléments catalyseurs. L’organisme a peu de

réserves pour l’eau et les protéines, par contre il pourra compenser quelques temps

un déficit en énergie grâce à son tissu adipeux, ou en calcium et phosphore grâce

aux réserves osseuses. Mais, en cas de carence importante, on observera des

signes cliniques à court ou moyen terme selon le nutriment mis en cause. Pour les

animaux en captivité, il faut aussi se méfier des rations trop riches : les soigneurs ont

tendance à surdoser pour être sûrs que les jeunes et les dominés aient suffisamment

à manger. Le risque est que les dominants mangent plus que leurs besoins et

deviennent obèses (NRC, 2003).

Il est très difficile de définir les besoins énergétiques d’une espèce car il faut

non seulement connaître sa physiologie, ses capacités de digestion, mais aussi ses

besoins à tous les stades de sa vie. Définir une ration idéale n’est pas significative en

milieu naturel puisque l’alimentation dépend de la saison ou encore de l’habitat, et

que les quantités d’aliments réellement ingérées ne peuvent être mesurées. On

comprend qu’il est impossible de connaître les besoins nutritionnels de plus de 200

espèces de Primates. Les besoins en énergie ont été étudiés pour une vingtaine

d’entre elles et ceux en protéines, en vitamines et en minéraux pour une dizaine

d’espèces. Ces résultats ont été présentés en 1978 dans « Nutrient requirement of

nonhuman Primates » (du « National Research Council »). Une seconde édition est

sortie en 2003 et servira de base à ce travail.

Des données résultant des études réalisées sur Macaca rhésus et Macaca

fascicularis ont permis d’estimer les besoins des trois espèces de cercopithèques qui

nous intéressent. Les besoins des animaux sauvages sont souvent exprimés en

pourcentage de matière sèche de l’aliment (% MS). Cela ne tient pas compte du fait

que la quantité ingérée par un animal est régulée par la couverture de ses besoins

en énergie. Les besoins exprimés en fonction de la densité énergétique sont donc

plus précis mais ne sont pas définis pour la majorité des espèces sauvages (Allen et

Oftedal, 1996 (b)).

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B. Recommandations générales (Tableaux 1 et 2)

1. Eau

L’eau est un élément indispensable que l’on trouve sous forme d’eau de

boisson ou dans les aliments en proportion très variable. Les besoins en eau

dépendent essentiellement de la thermorégulation. Les animaux sont capables

d’ajuster le choix des aliments ingérés en fonction de leur besoin, et de la teneur des

aliments en eau. Il est donc risquer d’échanger un aliment contre un autre, s’il a une

moindre teneur en eau (Allen et Oftedal, 1996 (c)). En moyenne, le besoin en eau

pour ces trois espèces est de 100ml/kg/j (NRC, 2003).

2. Energie

L’énergie n’est pas un nutriment au sens chimique du terme. Il s’agit d’un

carburant indispensable pour l’organisme, obtenu principalement à partir des

glucides et lipides au cours de réactions métaboliques. On considère que les besoins

énergétiques sont couverts si l’animal a un poids constant. Si la ration est trop

énergétique, on risque de voir apparaître des problèmes d’obésité. En cas de

manque d’énergie, l’animal peut utiliser ses réserves que sont le glycogène pour les

glucides et le tissu adipeux pour les lipides. Si la carence persiste, les protéines

musculaires peuvent être utilisées comme source d’énergie par l’organisme, mais

cela n’est pas sans conséquences. Par exemple, si on ne donne que des fruits,

pauvres en calories, l’animal ne pourra pas toujours compenser et sera donc maigre,

abattu, amyotrophié et hypoglycémique.

Chez les Primates, les besoins sont exprimés en énergie métabolisable, ce

qui représente l’énergie ingérée à laquelle on soustrait les pertes fécales et urinaires.

L’unité est la kilocalorie. En nutrition humaine, où l’on utilise aussi l’énergie

métabolisable, Atwater a défini des coefficients de conversions (Tableau 1)

exprimant la contribution de chaque nutriment à la couverture énergétique (NRC,

2003). Ces données sont valables pour une ration ne contenant pas trop de fibres.

Pour des rations dites spécifiques ou dont la teneur en fibres est élevée et donc la

digestibilité moindre, on utilise d’autres coefficients.

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Tableau 1 : coefficients de conversion d’après Atwater (NRC 2003)

Nutriments Valeur énergétique en Kcal/g

Glucides 4

Protéines 4

Lipides 9

L’énergie apportée par la ration doit couvrir les dépenses liées à l’entretien et

ceux liés à la production. Il faut, tout d’abord, définir les besoins de base (BB). Ce

sont ceux d’un animal en neutralité thermique, qui ne produit rien, ne bouge pas et

dont les dépenses énergétiques sont liées à la station debout, à la nutrition

(ingestion, mastication, digestion) et à la respiration. Ils assurent les fonctions vitales.

On utilise une formule valable pour tous les animaux qui dépend uniquement du

poids vif (PV) : BB=70*PV0,75

Mais en pratique, il faut connaître le besoin d’un animal à l’entretien (BE),

exprimé en énergie métabolisable (EM). C’est l’énergie nécessaire au métabolisme

de base, à la thermorégulation et à une activité physique minimale (recherche de

nourriture). Les besoins d’un singe en milieu naturel sont donc plus importants que

pour un même singe élevé en captivité. En effet, pour ce dernier, les dépenses

physiques dépendent de la conception et de la taille de l’enclos qui offrent plus ou

moins de possibilités de déplacement. Les dépenses liées à la thermorégulation

dépendent quant à elles, de la présence d’abris et de bâtiments chauffés.

Le besoin énergétique dépend, en outre, de multiples facteurs tels que le

sexe, l’âge, la santé et le stade physiologique. Un animal pratiquant une activité

physique intense ou étant en croissance ou malade verra ses besoins augmentés. Il

en est de même pour une femelle gestante ou en lactation. Dans tous les cas, les

besoins énergétiques s’expriment en kilocalories (kcal) d’énergie métabolisable (kcal

EM) selon la formule : BE = BB*X, où « X » est un facteur multiplicateur adapté à

l’animal et à son activité.

Des travaux ont permis de quantifier les besoins énergétiques quotidiens de

plusieurs espèces de Primates non humains adultes en captivité. Pour cette étude,

on utilisera les valeurs connues pour le macaque du genre fascularis (X = 1,39),

espèce au format et au régime alimentaire proches des trois espèces étudiées. Le

besoin à l’entretien est donc : BE = 97*PV0,75.

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Ce travail porte sur trois hardes prises dans leur ensemble. Toutefois, les

besoins spécifiques des mâles, des femelles à l’entretien ou en reproduction ou

encore des jeunes en croissance sont pris en compte. Ces calculs sont détaillés en

deuxième partie.

3. Protéines (Tableau 2)

Les protéines représentent quasiment la seule source d’azote dans

l’alimentation des Primates, elles sont indispensables au métabolisme et à la

constitution de l’organisme. Il existe d’une part, les protéines constitutives que l’on

trouve dans tous les tissus notamment dans les muscles et d’autre part, les protéines

dites fonctionnelles comme les enzymes, les immunoglobulines, etc.

Peu de données précises existent sur les besoins protéiques des espèces qui

nous intéressent, hormis pour le macaque. On utilisera donc ces valeurs (Tableau 2)

assez approximatives car peu d’études ont été réalisées chez cette espèce. Ces

travaux ont mis en évidence une diminution des besoins protéiques avec l’âge. Par

ailleurs, les besoins en protéines augmentent en période de gestation, de lactation,

de stress ou encore de maladie (Oftedal et Allen, 1996 (b)).

La qualité et la digestibilité des protéines ingérées conditionnent aussi les

besoins. La qualité d’une protéine dépend de sa composition en acides aminés

essentiels. On parle d’acides aminés essentiels car les animaux ne peuvent pas les

synthétiser. Chez les Primates non humains et humains, les acides aminés

essentiels sont : lysine, méthionine, tryptophane, thréonine, phénylalanine, valine,

leucine, isoleucine, histidine, arginine. La quantité de protéines à apporter dépend

aussi de leur digestibilité. Celle-ci varie en fonction de la structure et des propriétés

de la protéine elle-même et d’autres facteurs extrinsèques comme la composition

générale de la ration, l’âge de l’animal ou encore le traitement thermique effectué.

Les sources de protéines sont variées, aussi bien d’origine végétale (graines,

légumes…) qu’animale (viande, poisson, lait, oeuf).

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Tableau 2 : apports recommandés pour le macaque et intervalles valables pour les Primates de l’ancien monde (en pourcentage de matière sèche) (source principale : NRC, 2003).

Nutriments Unité Macaques MINI* MAXI*

Protéines brutes % MS 7,6-15,1 6,4 16,7b

Acides gras essentiels: oméga 3 % MS 0,5 0,5 --

Acides gras essentiels: oméga 6 % MS 2 2 --

Fibres: NDF % MS 10 10 30

Calcium % MS 0,55 0,54a 0,8 Phosphore % MS 0,33 0,33 0,6b Magnésium % MS 0,04 0,04 0,17b Potassium % MS -- 0,4 1,1

Sodium % MS -- 0,2 0,65 Chlore % MS -- 0,2 0,55

Fer mg/kg MS 100 100 200b Cuivre mg/kg MS 15 12 20

Manganèse mg/kg MS 44 20 --

Zinc mg/kg MS 13 (20 pour croissance) 11b 100

Iode mg/kg MS -- -- 0,35b

Vitamine A UI/kg MS 5000 8000 14000b Vitamine D3 UI/kg MS 1000 1000 3000 Vitamine E mg/kg MS 68 54a 100 Vitamine K mg/kg MS 0,06-3 0,5 12 Vitamine B1 mg/kg MS 1,1 1,1 3 Vitamine B2 mg/kg MS 1,7 1,7 4 Vitamine B3 mg/kg MS 1,5 -- 4 Vitamine B5 mg/kg MS 20 12 --

Vitamine B6 mg/kg MS 4,4 2,7a 4,4

Vitamine PP mg/kg MS 16 16 56 Vitamine B8 mg/kg MS 0,11 0,11 0,2

Vitamine B12 mg/kg MS 0,011 0,011 0,03 Vitamine C mg/kg MS 110 55 110

*Ces valeurs ne représentent pas un seuil de toxicité ou de carence. -- : pas de valeurs connues asource: Jansen et Nijboer, 2003. bsource: Oftedal et Allen, 1996 (b).

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4. Glucides (Tableau 2)

Les glucides sont les composés les plus abondants dans les végétaux après

l’eau. Ils sont présents aussi bien dans les parties souterraines (tubercules et

racines) qu’aériennes (feuilles, fleurs, graines et fruits).

On distingue les glucides hydrolysables ou cytoplasmiques, des fibres ou

glucides pariétaux.

a. Les glucides hydrolysables

On différencie les sucres simples, à absorption rapide que l’on trouve dans le

miel et les jus de fruit, des sucres complexes, plus difficiles à dégrader, qui sont à

absorption lente. Ces derniers sont présents dans les féculents. La digestion des

sucres simples fournit différents oses comme le fructose et le glucose. Les sucres

complexes comme l’amidon apportent majoritairement du glucose. Cette molécule,

importante pour le transport de l’énergie au sein de l’organisme, est appelée le

« carburant de l’organisme ».

Ces glucides apportent au minimum 40% de l’énergie métabolisable dans

l’alimentation des Primates. Par ailleurs, ils sont aussi des précurseurs de

nombreuses molécules comme les acides gras, certains acides aminés non

essentiels ou encore le glycogène (forme de réserve d’énergie dans le monde

animal).

b. Les fibres

Les fibres représentent la partie glucidique qui résiste aux sécrétions

digestives des animaux mais qui peut être dégradée par des micro-organismes

présents dans le colon. Il en existe deux catégories : les fibres insolubles comme la

cellulose, les hémicelluloses et autres oligosaccharides, et les fibres solubles comme

les gommes ou les pectines.

Le principal rôle des fibres, chez les non herbivores, est de stimuler le transit,

surtout les fibres insolubles. De plus, elles provoquent un appel d’eau et

conditionnent ainsi la consistance des selles. Les fibres diminuent la digestibilité de

la ration et par conséquent entraînent une augmentation de l’ingestion.

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Il existe différentes méthodes d’analyse des fibres d’un aliment parmi

lesquelles celle de Van Söest qui, par l’utilisation successive de différents détergents,

solubilisent progressivement les différents types de fibres. On mesure, par exemple,

la quantité de NDF (Neutral Detergent Fiber) obtenue après dissolution du contenu

cytoplasmique et des pectines. Il s’agit donc de la quantité de cellulose,

d’hémicellulose et de lignine. Dans la table des recommandations des Primates du

NRC, on peut lire les besoins en NDF. Or, dans les tables d’alimentation on trouve la

teneur totale en fibres des aliments (TDF : Total Dietary Fiber) obtenue selon la

méthode officielle. TDF représente la quantité de cellulose, d’hémicellulose, de

lignine, de substances pectiques, de gomme et de mucilage. Pour permettre

l’analyse des rations, on admet que la teneur totale en fibres d’un aliment (TDF) est

comparable aux besoins en NDF des animaux.

5. Lipides (Tableau 2)

Les lipides tiennent leur importance de leurs trois rôles biologiques : ils

produisent une grande quantité d’énergie en se dégradant, ils sont des constituants

importants des membranes cellulaires (phospholipides) et sont les précurseurs de

molécules impliquées dans de nombreuses fonctions de l’organisme (Kruh, 1995).

Les lipides sont des esters d’acide gras et d’un alcool (le glycérol, cholestérol).

Les acides gras que l’on trouve majoritairement dans l’alimentation des Primates

sont composés de 16 ou 18 carbones. Ils peuvent avoir une ou plusieurs doubles

liaisons, on parle alors d’acides gras insaturés. On utilise alors la notation « oméga

n» ou « ω n » avec « n » qui est un chiffre indiquant sur quel carbone se place la

première double liaison en comptant à partir de l’extrémité non oxydée. Ceux qui

nous intéressent surtout, sont les oméga 3 et oméga 6. Ils sont dits « essentiels » car

les animaux ne peuvent pas les synthétiser, ils doivent donc être présents dans

l’alimentation (Innis, 1991). Les précurseurs de ces deux familles sont l’acide

linolénique (oméga 3) et l’acide linoléique (oméga 6). A partir de ces deux acides

gras, l’organisme est capable de synthétiser par élongation et/ou désaturation des

acides gras notamment ceux indispensables pour son cerveau et des eicosanoides.

Chez les Primates, l’acide docosahexanoique (C22 :6 oméga 3) et l’acide

arachidonique (C20 :4 oméga 6) sont des molécules indispensables au bon

développement prénatal et postnatal du système nerveux et de la rétine (Diau et al.,

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2003 ; Mac Cann et Ames, 2005). Il est donc important de respecter les besoins

d’une femelle gestante puis du nouveau-né (Neuriger et al., 1996). Or ces besoins

sont difficiles à définir car on ne connaît pas l’efficacité du transfert in utero des

acides gras essentiels entre la mère et le fœtus.

En ce qui concerne les sources de ces graisses, les huiles végétales

contiennent toutes des acides gras à 18 carbones, l’acide linoléique est dominant

dans les huiles de soja et de tournesol et l’acide linolénique, dans celles de lin. Le

poisson gras est la principale source d’oméga 3 (Meyer et al., 2003).

6. Minéraux

Les minéraux ont un rôle général dans le maintien de la pression osmotique.

Ils tiennent aussi leur importance de leurs fonctions spécifiques ainsi que de la

gravité des affections résultant d’altération de leur métabolisme.

Il existe 7 minéraux majeurs aussi appelés macroéléments que sont le

calcium, le phosphore, le magnésium, le potassium, le soufre, le sodium et le chlore.

Pour les autres minéraux, on parle d’oligoéléments.

a. Les macroéléments

Calcium

Le calcium est abondant dans l’organisme. 98% du calcium est présent dans

les os mais il intervient aussi dans de nombreuses fonctions comme la conduction

nerveuse, la contraction musculaire ou encore la coagulation. L’os est une réserve

labile, ainsi une alimentation pauvre en calcium sera-t-elle compensée par une

mobilisation du calcium osseux. Cela sera, à long terme, à l’origine de troubles de la

croissance chez le jeune (rachitisme) ou de déminéralisation des os chez l’adulte

(ostéofibrose). La calcémie est régulée par la parathormone, la calcitonine et la

vitamine D qui adaptent l’absorption, la mobilisation et l’élimination du calcium aux

besoins.

Les besoins en calcium varient en fonction du stade physiologique :

croissance, gestation ou lactation… Ce qui est vraiment important c’est le rapport

calcium/phosphore qui doit être compris entre 1/1 et 2/1. Ce rapport doit être

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impérativement respecté durant la croissance et au moment du pic de lactation (Allen

et Oftedal, 1996 (c)).

Si le lait et ses produits dérivés sont très riches en calcium, beaucoup

d’aliments, comme les fruits et les graines par exemple, sont pauvres en calcium et

ont un rapport calcium/phosphore trop faible. La conséquence d’un tel déséquilibre

est une déminéralisation osseuse (Allen et Oftedal, 1996 (c)).

Phosphore

Son importance relève de son action dans l’ossification, la régulation du pH

intracellulaire et le métabolisme énergétique.

Les aliments sont généralement riches en phosphore mais apporte peu de

calcium (Allen et Oftedal, 1996 (c)). On trouve le phosphore dans les céréales, le

fromage, la viande et le poisson. Les végétaux ne sont pas une bonne source de

phosphore car il est sous forme de phytates utilisables uniquement par les ruminants.

Magnésium

Il est aussi un constituant essentiel des os. De plus, il permet l’activation

d’enzymes intervenant dans différents domaines : conduction nerveuse, contraction

musculaire, synthèse de protéines, d’acides gras et d’acide nucléique. On le trouve

dans les végétaux.

Potassium

Il s’agit du principal cation intracellulaire, il est indispensable à de nombreux

processus physiologiques comme l’excitabilité des cellules et le maintien de la

pression osmotique intracellulaire.

Le potassium est ubiquiste (viande, légumes, fruits, lait), il est donc rare

d’observer des carences chez les animaux.

Sodium

Le sodium est le principal cation du milieu extracellulaire, il joue un rôle

essentiel dans le maintien de la pression osmotique et le métabolisme de l’eau.

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Les troubles de la natrémie sont rares chez un animal sain qui a un accès à

de l’eau fraîche. Le sodium se trouve dans la plupart des aliments mais en ce qui

concerne les végétaux, leur teneur en sodium dépend des caractéristiques du sol.

Chlore

Les chlorures interviennent essentiellement comme anions contrebalançant la

charge du sodium dans le milieu extracellulaire. Ainsi, les variations de la chlorémie

sont-elles parallèles à celles de la natrémie et déterminées par l’état d’hydratation.

Soufre

C’est un composant des acides aminés comme la cystéine ou la méthionine et

des vitamines B comme la thiamine ou la biotine.

b. Les oligoéléments

On les appelle ainsi car ils existent dans l’organisme à l’état de traces mais

jouent un rôle biologique indispensable, le plus souvent catalyseurs. La

concentration de ces éléments est exprimée en « partie par million » (ppm). Il existe

de nombreuses interactions entre les minéraux qui modifient leur digestibilité ce qui

rend compliqué la détermination des apports recommandés.

Fer

Le fer intervient essentiellement dans la structure et la fonction des

hétéroprotéines héminiques : hémoglobine, myoglobine, cytochromes.

Les besoins en fer varient en fonction du stade physiologique : la croissance,

la gestation et la lactation sont des périodes durant lesquelles les besoins sont

augmentés.

Les végétaux renferment de fortes concentrations de fer, on en trouve aussi

dans les œufs, la viande et les abats. Le lait est assez pauvre en fer.

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Cuivre

Le cuivre est un cofacteur de nombreuses enzymes, il intervient notamment

dans l’hématopoïèse, dans la synthèse du tissu conjonctif et de la mélanine.

Certaines enzymes contenant du cuivre ont un rôle dans le métabolisme du fer.

Les aliments riches en cuivre sont les féculents, les légumes secs et le foie

(Porrini, 1998).

Zinc

Le zinc est le cofacteur de nombreuses métalloenzymes et métalloprotéines et

intervient donc dans de multiples processus physiologiques, comme la synthèse de

prostaglandines et le métabolisme des acides gras polyinsaturés.

Tout comme le phosphore, le zinc d’origine végétale se trouve souvent sous

forme de phytates qui ne sont pas absorbés. Les fruits et les légumes sont pauvres

en zinc alors que les produits d’origine animale sont de bonnes sources.

Sélénium

Le sélénium est la coenzyme de la glutathion peroxydase qui protège les

cellules de l’oxydation en réduisant les peroxydes lipidiques, produits terminaux

dangereux de l’oxydation des lipides. Le sélénium agit donc en coopération avec les

autres systèmes anti-oxydants, comme la vitamine E.

Les abats, les céréales et les poissons sont assez riches en sélénium.

Manganèse

Le manganèse est en concentration importante dans le squelette mais aussi

dans le foie, le rein et le pancréas. Il rentre dans la constitution de métalloenzymes

intervenant dans le métabolisme énergétique et dans le développement de la matrice

organique des os.

Les besoins en manganèse sont plus importants pendant la période de

reproduction (surtout pour le développement du foetus) que pendant la croissance.

(Allen et Oftedal, 1996 (c)).

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Iode

Son rôle est de participer à la structure des hormones thyroïdiennes qui

régulent le métabolisme de base, un manque d’iode affectera tout le métabolisme et

provoquera des troubles de la croissance.

Les principales sources d’iode sont les aliments marins comme les poissons,

les crustacés et les algues. Pour supplémenter les rations on peut utiliser du sel de

cuisine iodé.

Cobalt

Il est un constituant de la vitamine B12. Il n’y a pas de données concernant les

besoins chez les Primates non humains (NRC, 2003).

7. Vitamines (Tableau 2)

Les vitamines sont des molécules que l’animal ne peut pas synthétiser, il doit

donc les trouver dans son alimentation, telles quelles ou sous forme de provitamines.

Les vitamines sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme et leur

carence peut être à l’origine de pathologies spécifiques. On distingue deux groupes :

• les vitamines liposolubles : les vitamines A, D, E, K,

• les vitamines hydrosolubles : les vitamines B, C.

a. Les vitamines liposolubles

Vitamine A

La vitamine A, appelée aussi rétinol, intervient au niveau de la rétine pour la

vision crépusculaire, la multiplication et la différenciation des cellules.

Les besoins en vitamine A chez les Primates non humains sont d’environ

8000 UI/kg de matière sèche Pour supplémenter la ration, on peut utiliser une

source spécifique comme le palmitate de rétinol qui est préparé sous forme de

granulés avec de la gélatine qui protège la vitamine contre l’oxydation (NRC, 2003).

La vitamine A est présente dans les tissus d’origine animale alors que dans

les végétaux on trouve ses précurseurs, les caroténoïdes, qui seront transformés en

rétinol au niveau de l’intestin. La conversion de caroténoïdes en vitamine A active a

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été démontrée chez le macaque rhésus, Macaca rhesus, mais on n’en connaît pas

l’efficacité. La teneur en provitamine A des végétaux dépend énormément de

l’espèce, du sol sur lequel elle a poussé, de la conservation et de la transformation

subie par l’aliment.

Vitamine D

La vitamine D joue un rôle essentiel dans la régulation du métabolisme

phosphocalcique : elle régule la calcémie en améliorant l'absorption du calcium tout

en minimisant son élimination urinaire. La vitamine D est donc hypercalcémiante

mais aussi minéralisante : elle permet le maintien d’un pool phosphocalcique

disponible pour la minéralisation osseuse. La vitamine D exerce d’autres rôles

biologiques : elle intervient dans l’hématopoïèse, la sécrétion d’insuline, la croissance

et la différenciation cellulaire.

Les deux principaux composés de cette famille sont : la vitamine D2, ou

ergocalciférol, d’origine végétale moins biologiquement active que la vitamine D3, ou

cholécalciférol, d’origine animale. Cette dernière est synthétisée à partir du

cholestérol dans les couches basales de l'épiderme, sous l'influence des rayons

ultraviolets de la lumière. La vitamine D de l’organisme a donc deux sources : l’une

exogène alimentaire, et l’autre endogène, qui nécessite l’action du soleil sur la peau.

La vitamine D n’est donc pas un élément essentiel de l’alimentation des Primates

s’ils sont suffisamment exposés au soleil. Dans le cas contraire, il faut leur apporter

une source lumineuse artificielle ou supplémenter leur ration (NRC, 2003).

Les aliments d’origine animale (poissons, œufs, lait) sont assez riches en

vitamine D3, alors que les végétaux n’en contiennent pas. Seules leurs parties vertes

apportent de la vitamine D2. On peut ajouter pour les Primates, comme source de

vitamine D, l’ingestion de peau et de sécrétions cutanées lors des séances de

toilettage (Allen et Oftedal, 1996 (b)).

Vitamine E

Diverses substances ont une activité vitaminique E. On les regroupe sous le

terme de tocophérols. La vitamine E est le principal anti-oxydant de la membrane

cellulaire. Mais, il existe d’autres systèmes antioxydants au niveau des cellules

comme la vitamine C ou la glutathion peroxydase dont le coenzyme est le sélénium.

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Cette enzyme est riche en acides aminés soufrés. Il existe donc une interaction entre

la vitamine E, le sélénium et les acides aminés soufrés. L'oxydation est un processus

nécessaire à l'assimilation de la nourriture, au fonctionnement des organes et du

système immunitaire. Mais quand elle est effrénée, elle crée plus de dommages que

de bénéfices : c'est là qu'interviennent les mécanismes de défense anti-oxydants. La

vitamine E bloque la production de radicaux libres et protège les acides gras

insaturés de la membrane des cellules.

Les besoins sont plus importants chez un animal parasité, malade, stressé ou

encore un animal qui reçoit une alimentation riche en acides gras polyinsaturés. Il

faudra alors penser à supplémenter sa ration en vitamine E. Ainsi, les besoins en

vitamine E varient-ils en fonctions de nombreux facteurs comme l’importance du

stress oxydatif et la teneur de la ration en graisse, en sélénium, en acides aminés

soufrés et en vitamine C (Dierenfield, 1999).

Les tocophérols sont largement répandus dans la nature. En effet, les germes

de céréales et certaines huiles sont de bonnes sources de vitamine E mais la viande

et le lait en contiennent peu (Porrini, 1998).

Vitamine K

Elle intervient dans la synthèse de facteurs de la coagulation comme la

prothrombine ou le facteur de Stuart. Il existe plusieurs formes de vitamine K : la

vitamine K1 synthétisée par les plantes et la vitamine K2 par les micro-organismes.

La synthèse bactérienne, se déroulant dans la partie terminale du tube digestif des

Primates, est assez importante, ce qui rend les besoins alimentaires en vitamine K

assez faibles. Ignorant l’efficacité précise de cette synthèse les besoins minimums

sont difficiles à définir.

Cette vitamine est largement présente dans la nature, spécialement dans les

légumes à feuilles comme les épinards, le chou, la laitue. Il y a cependant, peu de

données complètes sur la teneur des aliments en vitamine K. Elle est stable à l’air et

à la chaleur mais très sensible à la lumière et peut donc être détruite pendant la

conservation des aliments (Porrini, 1998).

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b. Les vitamines hydrosolubles

Les vitamines B

Les vitamines B représentent un groupe très polymorphe et interviennent dans

différentes voies du métabolisme glucidique, protéique, lipidique et dans la synthèse

des acides nucléiques. Elles sont donc indispensables. Les principales sources des

vitamines B sont présentées ici.

La thiamine (vitamine B1) se trouve principalement dans la levure, le foie et la

viande. Concernant les céréales, on retrouve cette vitamine au niveau du germe et

du péricarpe (Porrini, 1998). Par ailleurs, il existe des thiaminases, dans certains

végétaux comme les fougères ou les prêles et dans les poissons gras, qui inactivent

la vitamine B1 (Allen et Oftedal, 1996 (c)).

La riboflavine (vitamine B2) est présente en grande quantité dans le lait et les

œufs (Porrini, 1998).

L’acide folique (vitamine B3) est surtout présente dans les légumes verts et en

particulier les légumes à feuilles comme les épinards, les choux, les brocolis mais

aussi les fruits comme les oranges, les melons ou encore les abats et les œufs.

L’acide pantothénique (vitamine B5) est particulièrement abondant dans les

céréales, le lait et les œufs (Porrini, 1998).

La viande, les céréales non raffinées et leurs dérivés, les œufs sont de

bonnes sources de pyridoxine (vitamine B6). Les fruits et les légumes en apportent

également mais en moindre quantité. Il existe des inhibiteurs de cette vitamine dans

le lin et dans certains médicaments.

La niacine (vitamine PP) peut être synthétisée à partir du tryptophane, acide

aminé essentiel. On retrouve cette vitamine dans la levure et dans la viande (Porrini,

1998).

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La biotine (vitamine B8) est présente dans divers aliments comme les

légumes, ou le chocolat. Il existe des anti-biotines dans les blancs d’œuf.

La cobalamine, vitamine B12, est présente dans les produits d’origine animale

(foie, rognon, viande, poisson, œuf) et est pratiquement absente dans les végétaux.

Une hypothèse suggère que la vitamine B12 chez les Primates non humains soit

synthétisée par des micro-organismes au niveau du tractus gastro-intestinal. Les

singes, qui pratiquent la géophagie, ingèreraient la cobalamine se trouvant dans leur

fécès.

Vitamine C

La plupart des Primates, comme l’Homme ne peut pas synthétiser cette

vitamine qui doit donc être apportée par les aliments avec un supplément adéquat si

nécessaire.

Cette vitamine assume une fonction essentielle dans de nombreuses

réactions impliquées dans :

• la formation du collagène, composant fondamental du tissu

conjonctif, de la peau, ou du tissu osseux,

• le métabolisme de certaines hormones stéroïdes et de certains

lipides, comme par exemple dans la transformation du cholestérol

en acide biliaire,

• la synthèse de la carnitine, présente dans les cellules

musculaires, cardiaques et hépatiques, qui facilite le transport des

acides gras,

• la synthèse de certains neurotransmetteurs fondamentaux

pour le fonctionnement du système nerveux.

La vitamine C favorise également l’absorption du fer au niveau intestinal puis

sa distribution dans l’organisme. Une carence en vitamine C peut donc être à

l’origine d’une anémie. Cette vitamine a des propriétés anti-oxydantes et intervient

également dans le bon fonctionnement des défenses immunitaires.

Elle est principalement présente dans les fruits, les légumes, le foie, le

poisson et le lait mais très peu dans la viande (Ratterree et al., 1990). Elle est très

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sensible à la lumière, la chaleur et l’oxygène et peut donc être détruite lors de la

conservation et la cuisson des aliments.

C. Cas particuliers

La gestation, la lactation et la croissance sont des périodes sensibles aux

carences. Il existe cependant peu de données concernant les besoins recommandés

pour ces statuts physiologiques particuliers (Tableau 3).

1. La femelle gestante ou allaitante

Globalement, les besoins d’une femelle gestante sont peu augmentés si ce

n’est en fin de gestation où ils augmentent légèrement pour préparer la lactation.

Les carences sont évitées par un apport suffisant en nutriments mais aussi

par des mécanismes d’adaptation qui se mettent en place lors de la gestation. Chez

la femme enceinte, on note d’une part une augmentation spontanée de la

consommation alimentaire et d’autre part une absorption augmentée des nutriments

(fer et calcium entre autres), ce qui permet de répondre à ses besoins. Ainsi, les

mécanismes d’adaptation permettent à des femmes bien nourries, en bonne santé,

ayant à leur disposition une alimentation variée, de mener une grossesse normale à

son terme (Martin et al., 2001).

Chez les Primates non humains, durant la gestation, aucune augmentation

significative de l’ingestion n’a été observée, ce qui a permis de conclure à une

utilisation plus efficace des nutriments apportés par les aliments chez une femelle

gestante que chez une femelle non gestante (Kemnitz et al, 1984). Pendant la

lactation cela est différent. L’augmentation de l’ingestion notée durant cette période

permet de répondre aux besoins qui sont très augmentés (NRC, 2003). La lactation

(production et sécrétion de lait) est, en effet, la période physiologique qui demande le

plus d’énergie. Durant cette période, le besoin en calcium est plus important et c’est

l’augmentation de l’ingestion et la mobilisation des réserves osseuses qui permettent

de répondre aux besoins. Les réserves seront reconstituées par la suite (Tableau 3).

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2. Jeunes en croissance

Les besoins durant la croissance sont exprimés en fonction du poids. En ce

qui concerne l’énergie il y a une augmentation du besoin par unité de poids jusqu’à

un pic puis il diminue et se stabilise à l’âge adulte (Oftedal et Allen, 1996 (b)). Des

études ont permis d’établir que les besoins énergétiques d’un adulte diminuent de 30

à 50 % par rapport à ceux d’un jeune de la même espèce (NRC, 2003).

Les besoins précis d’un jeune singe en croissance sont peu connus Le

tableau 3 donne donc une idée des besoins mais aucune valeur spécifique des

espèces étudiées.

Durant cette période, un apport correct d’acides aminés essentiels, d’acides

gras essentiels, de vitamines et de minéraux est indispensable au risque de

provoquer un arrêt de la croissance, une sensibilité accrue aux infections voire la

mort de l’animal (NRC, 2003).

Si les besoins d’un jeune en croissance sont importants, il faut tenir compte de

la capacité d’ingestion qui est plus faible que celle d’un adulte de la même espèce et

donc donner des aliments concentrés en énergie et en protéines.

Tableau 3 : recommandations particulières selon le statut physiologique pour les Primates non humains (NRC, 2003).

Croissance Gestation Lactation

Energie 200 à 300 Kcal/kgPV/j Augmentation* de 30% Augmentation* de 50 à 100%

Protéines Environ 4g/kg PV/j Augmentation* de 25% Augmentation* de 50%

Calcium 150 mg/kg PV/j = =

(*) Augmentation par rapport aux besoins d’une femelle à l’entretien.

(=) Besoin identique à ceux d’une femelle à l’entretien

III. PRATIQUE DU RATIONNEMENT

A. Les aliments

Un aliment brut a ses caractéristiques propres concernant son apport en

énergie, sa teneur en protéines brutes, en minéraux, etc. Mais cela ne correspond

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pas à ce que l’aliment fournit à l’organisme : durant le processus de digestion et au

travers des réactions métaboliques, il y a des pertes. Il faut donc s’intéresser à la

digestibilité d’un aliment et à son efficacité métabolique. Le mieux est de connaître

pour chaque élément la quantité dite « nette », c'est-à-dire réellement utilisable par

l’organisme. Malheureusement, cela n’est connu que pour quelques espèces.

Pour les aliments des Primates, l’énergie est exprimée en énergie

métabolisable (EM) et la composition chimique de l’aliment permet d’estimer la

quantité des différents constituants alimentaires (protéines brutes, matières grasses,

minéraux…).

B. Leur distribution

1. Présentation des aliments et de la boisson

Il est conseillé de donner deux principaux repas associés à des distributions

de quantité moindre, dispersées dans la journée. L’objectif étant d’augmenter le

temps imparti à l’alimentation (NRC, 2003).

La nourriture peut être servie sur des plateaux, dans des bols ou des

récipients accrochés au mur. Leur fond devra être percé de trous permettant

l’évacuation de l’eau (NRC, 2003).

Tous les animaux doivent avoir accès facilement à leur repas, sinon les

dominants mangent trop, trient et deviennent trop gras, et les dominés, carencés,

dépérissent. Cela implique de déposer les aliments dans des lieux accessibles, mais

surtout suffisamment nombreux et dispersés pour que tous les animaux puissent se

nourrir en même temps sans qu’aucun animal n’empêche les autres de se nourrir. Il

ne faut donc pas regrouper les mangeoires. La densité des mangeoires et des

abreuvoirs doit être fonction du nombre d’animaux présents, c’est-à-dire d’autant plus

grande qu’il y a d’animaux dans l’enclos (Gangloff, 1990).

D’autre part, des études ont montré que l’habitude de couper les fruits et

légumes en morceaux avant de les offrir aux singes est inutile. Certains des

comportements de manipulation des Primates ont évolué précisément dans le

contexte de la préparation de la nourriture : ainsi, un fruit cueilli de la branche est

nettoyé et la peau enlevée. Un fruit entier est plus intéressant pour un macaque que

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des lamelles du même fruit, et les observations font apparaître que l’intérêt porté au

premier type de fruit est plus intense comparé aux fruits coupés (Turner, 2006).

L’eau doit être propre, fraîche et disponible à volonté. On peut mettre des

seaux d’eau car certains Primates aiment bien tremper les fruits et légumes afin de

les laver avant de les manger. La qualité de l’eau doit être surveillée si elle ne

provient pas du réseau urbain.

2. Enrichissement du milieu

Comme cela a été expliqué auparavant il est indispensable d’enrichir le milieu

des animaux en captivité et l’alimentation est un bon moyen pour augmenter la

complexité des enclos. Cacher les aliments, donner des fruits et légumes entiers, ni

épluchés ni décortiqués, les placer dans une boite avec des trous (Bonnotte, 1997)

sont autant de moyens d’occuper les animaux qui passeront du temps à chercher et

à préparer leur repas. L’animal fabrique ainsi sa ration en préparant les aliments et

en surmontant des difficultés pour les obtenir. L’enrichissement alimentaire a des

effets positifs sur les singes qui deviennent plus actifs et présentent moins de

comportements stéréotypés (Marriner et Drickamer, 2005).

Par ailleurs, dans la nature, la nourriture abondante et diverse. Ainsi, un

régime constitué de fruits et légumes variés est attrayant. La diversité physique des

aliments est une source de stimulations et d’enrichissement.

IV. PATHOLOGIES LIEES A L’ALIMENTATION

A. Les maladies nutritionnelles

Les pathologies rencontrées en captivité peuvent avoir plusieurs origines :

parasitaires, infectieuses, traumatiques, héréditaires et nutritionnelles.

La santé et l’alimentation sont étroitement liées. Il a été démontré qu’un apport

de nutriments adéquats assure un bon fonctionnement digestif, une bonne

croissance, un poids constant pour les adultes, de bonnes performances sur le plan

de la reproduction ainsi qu’une défense efficace contre les infections et les

infestations (Allen et Oftedal, 1996 (a)).

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Une ration équilibrée répondant aux besoins de chaque animal permet un bon

fonctionnement et un bon développement de l’organisme. A contrario, des

déséquilibres, des carences ou des excès d’un ou plusieurs éléments provoqueront

des troubles plus ou moins importants. Il n’est pas évident de diagnostiquer une

pathologie d’origine nutritionnelle car la clinique est souvent peu spécifique. Un

même symptôme peut avoir plusieurs causes et une même cause alimentaire peut

provoquer des symptômes différents. De plus, le nutriment mis en cause n’est pas

toujours évident à identifier du fait des interactions entre les éléments de la ration.

Une autre difficulté vient de ce qu’une mauvaise alimentation rend les animaux

sensibles à toute une série d’agents pathogènes auxquels l’animal bien nourri résiste

parfaitement.

L’animalier tient un rôle important car il est le plus apte à juger de l’effet d’une

ration sur l’état et la santé des animaux. L’embonpoint, l’état de la peau et des

phanères, les boiteries, les troubles digestifs sont autant de critères à prendre en

compte (Gangloff, 1990). Les diarrhées sont fréquentes en cas de changement brutal

d’aliments. Si on peut faire varier les aliments simples, la ration qu’ils composent doit

rester équilibrée. Une fois qu’elle est bien adaptée, il faut s’y tenir et ne changer que

si de nouveaux besoins (croissance, lactation) ou des impératifs

d’approvisionnement l’exigent. C’est dans ces conditions que les troubles digestifs

sont le moins fréquents (Gangloff, 1990).

1. Energie

Il faut adapter l’énergie de la ration en sachant qu’un animal en captivité a des

besoins moins importants qu’un animal en milieu naturel qui doit se déplacer

beaucoup pour chercher sa nourriture, et doit lutter contre des conditions climatiques

variables et parfois rudes.

Un apport d’énergie trop important rendra l’animal obèse. Des études ont

prouvé qu’une restriction des apports caloriques avait des effets bénéfiques sur la

santé, en diminuant la morbidité, et augmentait la durée de vie (Hansen et al., 1999).

En captivité si l’on donne seulement des fruits et des légumes à un singe il

risque de manquer d’énergie et donc d’utiliser ses réserves. Les principaux

symptômes sont alors l’hypoglycémie, la cétonurie, la dépression et un visage

émacié (NRC, 2003).

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2. Protéines

Les Primates se nourrissant essentiellement de fruits et de légumes peuvent

être carencés en protéines. On observe alors de l’apathie, une perte de poids, des

retards de croissance, une alopécie, de l’anémie, des oedèmes, (Wixson et Griffith,

1986), et diverses pathologies liés aux dysfonctionnements des enzymes et du

système immunitaire (NRC, 2003). De plus, une alimentation pauvre en énergie et en

protéines peut être à l’origine de troubles de la reproduction : anoestrus, retard de

puberté, production spermatique réduite et diminution de la survie des embryons.

(Turner, 2006). Toutefois, une expérience prouve que le cerveau du fœtus des

singes est épargné en cas de déficit protéique chez la mère, et il y a malgré tout un

bon développement cérébral fœtal (Cheek et al., 1976).

Il est rare d’observer des symptômes liés à un excès protéiques mais en cas

de pathologies rénales une ration riche en protéines peut aggraver le processus

(NRC, 2003). De plus, Le passage brutal à une ration riche en protéines peut donner

chez certaines espèces de sévères troubles digestifs (NRC, 2003).

3. Lipides

Une carence en acide gras essentiel entraîne une baisse de croissance, une

dermite squameuse et une alopécie, une stérilité des mâles et une fragilité des

vaisseaux sanguins (NRC 2003).

Les oméga 3 et 6 ont un rôle essentiel dans le bon développement cérébral

des nouveaux-nés. Par exemple, des études ont prouvé qu’une carence en acide α-

linolénique de la mère était à l’origine d’une altération de la vision et de troubles du

comportement du jeune singe (Innis, 2000).

4. Glucides

a. Les glucides hydrolysables

Il existe une recommandation surtout concernant l’amidon. En effet, quand

trop d’aliments riches en amidon sont consommés, des fermentations microbiennes

anormales peuvent conduire à des troubles digestifs, caractérisés par des douleurs

abdominales et des excréments de mauvaises qualités. Cela est particulièrement

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sérieux lorsque les rations sont riches en amidon et pauvre en fibres, car un tel

déséquilibre peut conduire au décès de l’animal. (NRC, 2003).

b. Fibres

Une alimentation riche en fibres est souhaitable et adaptée à la physiologie

des Primates. Mais, il ne faut pas que la teneur en fibres de la ration soit trop

importante car cela provoque de la diarrhée et à contrario une ration pauvre en fibres

est à l’origine de constipation (NRC, 2003).

5. Minéraux

Les minéraux ont des rôles importants et leurs carences sont lourdes de

conséquences. En pratique, l’utilisation d’un aliment minéral et vitaminé permet

d’équilibrer les rations distribuées aux singes dans les parcs zoologiques (Gangloff,

1990).

a. Les macroéléments

Calcium/Phosphore

Le calcium et le phosphore rentrent dans la composition du squelette et joue

un rôle constitutif mais ils peuvent aussi faire office de réserves puisqu’ils sont

mobilisables à tout moment. En cas de carence, l’organisme compensera en utilisant

cette réserve et si la carence devient chronique on observera des troubles de

croissance chez le jeune (rachitisme) et de l’ostéomalacie ou de l’ostéoporose chez

l’adulte.

Le rapport calcium/phosphore doit être respecté, or les rations sont souvent

déséquilibrées avec un excès de phosphore. L’organisme va alors favoriser

l’élimination du phosphore mais le métabolisme des deux minéraux étant étroitement

lié, cela entraîne aussi une élimination du calcium ce qui accentue le déficit. La

déminéralisation osseuse engendrée est trop rapide, ce qui est à l’origine d’une

ostéofibrose.

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Un excès de calcium peut aussi avoir de graves conséquences puisque cela

provoque une diminution d’absorption de phosphore, de zinc et de magnésium (Allen

et Oftedal, 1996 (c)).

Magnésium

On rencontre très rarement des troubles liés à un excès ou une carence en

magnésium chez les animaux omnivores (Allen et Oftedal, 1996 (c)).

Potassium

Les hyperkaliémies sont rares chez un sujet dont la fonction rénale est

correcte tout comme les hypokaliémies. Dans les deux cas on observe une atteinte

cardiaque avec des arythmies.

Sodium

Les hyponatrémies sont rares mais un animal en croissance, en lactation ou

un animal pratiquant une activité intense, peut y être sujet. Chez les animaux

carencés on peut observer du pica : l’animal va lécher des surfaces pouvant avoir un

goût salé.

Les hypernatrémies sont, elles aussi, rares mais peuvent survenir dans

certaines zones géographiques, en particuliers dans les zones semi-désertiques où

les sols et les eaux ont une salinité élevée. Cela provoque de l’anorexie et des

oedèmes. En captivité, avec un apport d’eau fraîche quotidien on évite ce problème.

Chlore

Les carences et les intoxications sont rares et liées à l’état d’hydratation tout

comme les troubles de la natrémie.

Soufre

Aucune carence en soufre n’a été décrite. Un excès d’apport d’acides aminés

contenant du soufre interférerait avec l’excrétion rénale du calcium (NRC, 2003).

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b. Les oligoéléments

La carence en oligo-éléments peut donner naissance à une grande variété de

symptômes, mais en pratique, cette pathologie est exceptionnelle chez les animaux

de zoo.

Fer

Une carence en fer peut être due à un déficit d’apport (ration pauvre en fer) ou

liée à la présence de parasites intestinaux à l’origine de perte de sang occulte. Il faut

donc vermifuger un animal infesté et penser à supplémenter sa ration en fer. Une

carence en fer conduit à une anémie (Wixson et Griffith, 1986). Elle provoque

également des naissances prématurées (Scholl, 2006).

Cuivre

Le cuivre participe au métabolisme du fer. Une carence entraîne une

accumulation de fer dans le foie (Allen et Oftedal, 1996 (c)) et est donc à l’origine

d’une anémie.

Il existe de nombreuses interactions entre le cuivre et d’autres oligoéléments,

comme le soufre et le molybdène. Il faudra vérifier leur apport en cas de signes

cliniques liés à une carence en cuivre : décoloration du poil, alopécie et anémie.

De même, un excès de zinc peut être à l’origine d’une carence en cuivre chez

certaines espèces (Allen et Oftedal, 1996 (c)). Cela a été observé chez des

macaques rhésus qui avaient léchés les barreaux en zinc de leur cage (NRC, 2003).

Zinc

Les interactions existant entre les différents minéraux font qu’une carence en

zinc peut aussi être liée à un excès de calcium, de cadmium ou de cuivre. Des

études ont montré que les signes de carence en zinc sont l’anorexie, une perte de

poids, des dermatites et des troubles de la reproduction (NRC, 2003). En effet, une

carence en zinc est à l’origine d’avortements et de délivrances difficiles (Golub et al.,

1984). Un contrôle de la teneur en zinc de la ration donnée à une femelle en période

de reproduction permet un bon déroulement de la gestation, et de la mise bas

(Swenerton et Hurley, 1980).

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Les intoxications au zinc sont rares mais des excès de zinc peuvent diminuer

la digestibilité du cuivre mais aussi du fer (Baly et al., 1984).

Sélénium

La cardiomyopathie est la lésion caractéristique associée à une carence en

sélénium. Mais des études ont prouvé qu’il fallait une carence en protéines associée

à un déficit en sélénium pour qu’apparaissent des symptômes chez le macaque

(NRC, 2003).

Les autres lésions observées en cas de carence sont une dégénérescence du

foie, une myopathie et une calcification (Allen et Oftedal, 1996 (c)).

Un apport suffisant en vitamine E prévient le manque de sélénium. Cette

vitamine étant peu toxique, on préférera faire une supplémentation vitaminique plutôt

que minérale. En effet, il n’existe qu’un facteur 10 entre la dose toxique du sélénium

et la dose recommandée (Allen et Oftedal, 1996 (c)). En cas d’intoxication les signes

observés chez le macaque sont une perte de poids, de l’hypothermie, une dermatite,

pouvant conduire jusqu’à la mort de l’animal (NRC, 2003).

Manganèse

Les carences sont rarement observées chez les Primates non humains (à la

différence des oiseaux qui ont un besoin plus important). On a observé alors

uniquement des troubles du développement comportemental chez des jeunes

macaques (NRC, 2003).

Iode

Les carences en iode peuvent survenir après l’ingestion de substances

goitrogènes, c'est-à-dire des antithyroïdiens, présents dans certains végétaux. On

observe alors des retards de croissance. D’autre part, il faut utiliser les suppléments

alimentaires avec précautions car ils peuvent contenir une quantité élevée d’iode et

provoquer une intoxication. Dans ce cas la synthèse de sécrétion d’hormones

thyroïdiennes est alors bloquée ce qui peut être responsable de chocs métaboliques

dangereux (Turner, 2006).

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6. Vitamines

Les besoins en vitamines sont très importants chez les animaux de zoo et les

subcarences sont très fréquentes. Les besoins varient avec l’espèce, l’âge, l’état

physiologique, l’état de santé, la composition de la ration, le stress, l’environnement.

Les quantités préconisées ne sont qu’indicatives, les besoins réels ne sont pas

connus pour beaucoup d’espèces.

Les vitamines sont fragiles, sensibles à la chaleur et à l’oxydation. Elles

disparaissent facilement lors des manipulations et du stockage. Il est exceptionnel

que les matières premières qui entrent normalement dans une ration en amènent

une quantité suffisante. Un apport supplémentaire est indiqué dans tous les cas

(Gangloff, 1990).

a. Les vitamines liposolubles

Vitamine A

Même si la vitamine A est présente dans de nombreux aliments, telle quelle

ou sous forme de carotène, des carences d’apports en vitamine A peuvent se

produire car elle est très fragile et sensible à l’oxydation, donc difficile à conserver.

Cette carence est à l’origine de troubles généraux comme la diarrhée, l’anorexie ou

l’arrêt de la croissance liée à la baisse de l’activité thyroïdienne. On observe aussi

des troubles plus spécifiques comme une atteinte cutanée avec une kératinisation

excessive, des troubles de la vision avec une héméralopie (baisse de la vision

crépusculaire), des troubles osseux entraînant des problèmes locomoteurs ou encore

des troubles de la reproduction par atteinte de l’activité des gonades (NRC, 2003).

Pour compenser les pertes durant le stockage liées à la fragilité de cette

vitamine, certains aliments préparés peuvent être très riches en vitamine A dont la

synthèse est simple et peu coûteuse. L’intoxication est donc possible d’autant plus

qu’il n’existe qu’un facteur allant de 10 à 30 entre les besoins recommandés et la

dose toxique (NRC, 2003). La clinique alors observée est variable et peu spécifique

et se traduit par une perte de poids, de l’anorexie, des hémorragies et de l’alopécie.

De plus, à forte dose, la vitamine A est tératogène (Oftedal et Allen, 1996 (c)).

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Vitamine D (Ullrey et Bernard, 1999)

Des carences en vitamine D, rares chez les animaux vivant à l’extérieur

(synthèse via l’action du soleil sur la peau), sont à l’origine d’un déséquilibre

phosphocalcique, ce qui provoque des douleurs musculaires et osseuses

comparables à celles rencontrées lors d’une carence en calcium. Ce problème est

reporté assez fréquemment et est appelé « affections osseuses des simiens ». Il a

été remarqué que les jeunes sont plus touchés que les adultes et que les singes du

nouveau monde sont plus sensibles à une carence en vitamine D que ceux de

l’ancien monde.

En cas d’hypervitaminose, on observe une hypercalcémie et une calcification

de plusieurs organes comme les poumons, les reins et l’estomac entraînant une

altération de leur fonctionnement et pouvant être mortelle.

Vitamine E

Une carence en vitamine E peut être due à un défaut d’apport de vitamine

dans l’alimentation ou à une consommation trop importante de cette vitamine par

oxydation (aliments riches en acides gras polyinsaturés, mauvaise conservation…).

Les signes observés lors d’une carence en vitamine E sont une dystrophie

musculaire, une dégénération de la graisse, un œdème du poumon avec une

détresse respiratoire, une anémie, une gastrite chronique, et cela peut parfois

conduire jusqu'à la mort de l’animal (Wixson et Griffith, 1986). Mais les signes

cliniques apparaissent tardivement du fait de l’interaction vitamine E / sélénium /

acides aminés soufrés. En cas de carence de l’un, l’autre système pourra pallier le

manque. Un apport de sélénium peut donc prévenir les symptômes liés à une

carence en vitamine E.

Vitamine K

Chez un animal sain, il est très rare d’observer une carence en vitamine K

puisque d’une part, cette vitamine est ubiquiste et d’autre part, les micro-organismes

de l’intestin en produisent (Oftedal et Allen, 1996 (c)). Mais il existe des substances

anti-vitamine K, comme la dicoumarine et ses dérivés, présents dans certains

végétaux qui provoquent alors un syndrome hémorragique.

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b. Les vitamines hydrosolubles

Vitamines B (Wixson et Griffith, 1986).

Ces vitamines sont hydrosolubles donc même en excès elles sont très peu

toxiques car elles sont facilement éliminées par le rein. Les carences sont rares mais

possibles car d’une part, certaines de ces vitamines sont sensibles à la lumière, à la

chaleur et à l’oxydation et peuvent donc être détruites lors de la conservation des

aliments, d’autre part certaines substances présentent dans les végétaux, comme la

thiaminase qui a une activité anti-thiamine, peuvent inactiver les vitamines. Une

carence en vitamines B2, B3, B5, B6, PP ou B12 peut conduire à une anémie

puisque ces vitamines ont un rôle dans le bon fonctionnement des globules rouges.

De plus, on peut observer des troubles d’ordre neurologique (carence en vitamine

B1, B2 ou B12) et d’ordre cutané (carence en vitamines B2, B3, B5, B6, PP ou B8)

Vitamine C

Des études ont montré qu’une carence en vitamine C chez de jeunes

macaques provoquait une faiblesse, une perte de poids, une anémie (Eisele et al.,

1992). Des radiographies des membres mettent en évidence des fractures. On doit

aussi suspecter une carence en vitamine C sur un singe qui devient sensible aux

infections ou qui présente des ecchymoses, des lésions au niveau des gencives ou

encore une modification de son poil.

B. Des substances à éviter

1. Les tannins et les alcaloïdes

On trouve dans les végétaux des substances toxiques avec un goût

repoussant. Les plus abondantes sont les tannins, principes actifs au goût astringent,

toxiques à forte dose et les alcaloïdes, au goût amer, pouvant être très toxiques mais

à dose faible. La sensation désagréable correspondante apparaît comme une

adaptation permettant d’éviter ces substances plus ou moins toxiques (Fernandes,

1996). Néanmoins, les animaux sont capables de manger ces substances sans en

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subir les effets néfastes car il existe des mécanismes de détoxications : mécanismes

physiologiques faisant intervenir le foie et le rein mais aussi mécanisme

comportemental comme la géophagie traitée précédemment.

2. Les toxiques

On peut trouver dans des aliments naturels des composés secondaires

pouvant être toxiques ou ayant un effet anti-nutritionnel : inhibiteurs enzymatiques

qui diminuent la digestibilité ou l’utilisation métabolique des protéines (présent dans

le soja, trèfle, luzerne…), substances qui réduisent la solubilité ou empêchent

l’utilisation de divers minéraux (l’acide phytique présent dans les graines de céréales,

les oléagineux, les légumes secs, les noix), substances inactivant certaines

vitamines (thiaminase) (Hladik, 2002).

Il existe des végétaux ou parties de végétaux réellement toxiques pour les

Primates et les animaux en général, pouvant aller du simple inconfort de l’individu,

jusqu’à sa mort : on peut citer par exemple, les glands des chênes, les noyaux et

feuilles d’abricot, d’avocat, de pêche et de cerise, les marrons, les parties vertes des

pommes de terre et des tomates, les feuilles de rhubarbe et un certain nombre de

baie (Turner, 2002). Tout cela doit être pris en compte pour la conception et

l’aménagement des enclos et des îles.

Cette première partie met en évidence les liens entre l’alimentation et la

santé ainsi qu’entre l’alimentation et le bien-être. Une alimentation rationnelle

doit tenir compte de nombreux éléments. Elle doit être acceptée par l’animal,

bien digérée et répondre à ses besoins. Elle doit donc être adaptée et

équilibrée : adaptée à sa physiologie digestive et à son comportement

alimentaire, équilibrée en fonction de son statut physiologique ou

pathologique. Il faut porter attention aussi bien à la qualité des rations qu’au

mode de distribution.

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Seconde partie : étude expérimentale

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CHAPITRE 1 : ETUDE DES RATIONS DISTRIBUEES

I. MATERIELS : LES ANIMAUX, LEUR CADRE DE VIE ET LES ALIMENTS DISPONIBLES

A. Cadre expérimental : le parc zoologique du Reynou [G]

Le parc du Reynou se situe dans le Limousin et est ouvert depuis 1997. Il se

compose d’un parc paysager et d’un parc zoologique. Il présente plus de 550

animaux, soit 130 espèces du monde entier réparties dans les plaines asiatique,

africaine et américaine, le secteur australien, le secteur européen et la mini ferme. Le

parc compte 15 espèces de Primates provenant aussi bien de l’ancien monde que du

nouveau monde.

B. Origines et caractéristiques des trois hardes étudiées

1. Les macaques à face rouge (Macaca arctoides)

Le zoo compte 7 macaques à face rouge. Le mâle dominant de 12 ans, ainsi

que les trois femelles adultes proviennent du Centre de primatologie (Université

Louis Pasteur, Strasbourg). Trois mâles sont nés au cours de ces six dernières

années (Tableau 4).

Aucun problème n’a été relevé sur cette espèce si ce n’est qu’une des

femelles est très dominée. Elle est souvent attaquée et mise à l’écart, ce qui se

ressent lors des repas comme cela sera détaillé par la suite.

Tableau 4 : âges et origines des macaques à face rouge

MACAQUES A FACE ROUGE

Date d'entrée Sexe Age (années) Provenance

27/05/1998 M 22 Centre de primatologie (a) 28/05/1998 F 22 Centre de primatologie (a) 29/05/1998 F 20 Centre de primatologie (a) 30/05/1998 F 15 Centre de primatologie (a) 10/02/2000 M 7 Né au Reynou 11/05/2002 M 4,5 Né au Reynou 07/12/2003 M 3 Né au Reynou

(a) : Université Louis Pasteur (Strasbourg)

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2. Les patas (Erythrocebus patas)

Au début de l’étude, les patas étaient au nombre de 8. En novembre 2006, un

jeune de l’année, sevré, et le mâle adulte de la harde sont morts. Les autopsies et

les analyses réalisées ont permis de conclure à une infection à Staphylococcus

epidermidis pour le jeune et à une infestation parasitaire importante (oestrus et

capillaria sp. abondants) pour l’adulte. Un programme de vermifugation est en train

d’être instauré pour l’ensemble des animaux du zoo.

Il reste donc 4 femelles adultes et deux jeunes dont une née au zoo (Tableau

5).

Tableau 5 : âges et origines des patas

PATAS

Date d'entrée Sexe Age (années) Provenance

20/06/1997 F 12 Autre parc zoologique 01/12/1999 F Inconnue Parc zoologique Cerza (a) 10/11/2004 F 8 Vallée des singes (b) 10/11/2004 F 13,5 Vallée des singes (b) 10/11/2005 F 3 Vallée des singes (b) 30/04/2005 F 1,5 Né au Reynou

(a) Lisieux (14)

(b) Parc animalier dédié aux singes, Romagne (86)

3. Les singes verts (Cercopithecus aethiops)

La harde des vervets est composée de 11 animaux : un mâle adulte, deux

femelles reproductrices qui sont les mères de 7 jeunes mâles et d’un petit de deux

mois (Tableau 6).

Tableau 6 : âges et origines des vervets

VERVETS

Date d'entrée Sexe Age (années) Provenance

29/03/2002 F ? Particulier 29/03/2002 F ? Particulier 12/11/2002 M ? Autre parc zoologique 04/05/2003 M 3,5 Né au Reynou 20/06/2003 M 3,5 Né au Reynou 25/07/2004 M 2,5 Né au Reynou 13/06/2005 M 1,5 Né au Reynou 16/09/2005 M 1 Né au Reynou 18/10/2005 M 1 Né au Reynou 07/05/2006 M 7 mois Né au Reynou 26/08/2006 F 2mois Née au Reynou

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A noter, que la majorité des jeunes nés au zoo sont des mâles qui approchent

de la maturité sexuelle (atteinte à 4 ans). Or, dans la nature, si les femelles nées

dans la harde y demeurent pour fonder leur famille, les jeunes mâles doivent quitter

la tribu à cet âge. Au zoo, il y a sept mâles âgés de un à trois ans ce qui va poser un

problème de hiérarchie : on observe déjà des affrontements entre eux. Il est donc

prévu de les castrer.

C. Conditions de vie : les îles et les enclos

1. Les macaques et les patas : leur île et leur bâtiment

L’île des macaques se trouve entre celle des gibbons et celle des siamangs.

Ils passent la journée sur cette île où se trouvent des rochers, des petits abris et des

perchoirs (Figure 8). Le soir, ils rentrent dans leur bâtiment, appâtés par le repas qui

est distribué à l’intérieur.

Le sol du bâtiment n’est pas recouvert de litière, contrairement à celui des

autres espèces de singes. Les macaques, très nombreux par rapport à l’espace qui

leur est imparti, salissent énormément et rapidement le sol. Il faudrait donc changer

totalement la litière quotidiennement. Par économie de temps et d’argent, il a été

décidé de ne pas mettre de litière et de nettoyer au jet d’eau le sol bétonné chaque

matin.

Figure 8 : île des macaques

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Sur l’île des patas, on trouve plusieurs petits abris, des buissons, des arbres,

et des graminées très appréciées des singes qui passent du temps à décortiquer

leurs grains. Contrairement aux macaques, les patas peuvent naviguer librement

durant la journée entre leur bâtiment et leur île via un pont grillagé. Une grande vitre

permet au visiteur de les observer même s’ils sont à l’intérieur (Figure 9). Leur

bâtiment est composé de trois pièces dont une petite qui permet d’isoler un singe

malade. Il donne sur une volière dans laquelle ont été disposés des perchoirs. En fin

d’après-midi, lors de la distribution des repas, ils sont rentrés et enfermés dans leur

bâtiment où ils passent la nuit.

Figure 9 : le bâtiment et la volière des Patas.

2. La volière des vervets

Les vervets vivent dans une grande volière à laquelle ils ont un accès libre

jour et nuit grâce à « une porte battante » au niveau de leur bâtiment. Dans cette

volière se trouvent deux portiques en bois avec des échelles, un pont suspendu par

une corde et des plates-formes de différents niveaux (Figure 10). La taille de la harde

devenant importante, il est prévu de les transférer sur une île dès que cela sera

possible.

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Figure 10 : La volière des vervets.

D. Les aliments disponibles au zoo

1. Fruits et légumes

Les repas de ces trois espèces de singes sont composés de fruits et de

légumes. Ces aliments proviennent de la grande distribution : les fruits et légumes,

qui ne peuvent pas ou plus être vendus, sont livrés tous les matins au parc

zoologique. Des pommes sont achetées en plus à une coopérative en cas de besoin.

Les fruits et légumes sont triés à leur arrivée puis stockés dans une chambre froide.

En cas de livraison importante, les aliments non utilisés sont conservés dans la

chambre froide et utilisés le lendemain.

L’avantage de ce système est la diversité quotidienne des matières premières

qui permet la confection de repas variés. En plus des aliments régulièrement livrés

(Tableau 7), s’ajoutent les fruits ou légumes dits de saison comme la pêche, le melon

ou le concombre l’été, les agrumes et les choux l’hiver. L’inconvénient est

l’irrégularité de la quantité : pas de livraison les dimanches et jours fériés, quantités

livrées fluctuantes et imprévisibles. Cela empêche d’établir un programme précis de

rationnement.

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Tableau 7 : fruits et légumes régulièrement disponibles au zoo du Reynou.

fruits pomme tomate banane raisin poire ananas fruits exotiques

fruits rouges

Légumes avocat carotte courgette poireau brocoli endive céleri aubergine

2. Croquettes

Aux seaux de fruits et légumes s’ajoutent parfois des croquettes pour « singes

de l’ancien monde » aromatisées à la banane : Mazuri Zoo Foods®. Cependant, pour

des raisons budgétaires, il n’y en a pas régulièrement.

3. Graines et grains

Pour occuper les animaux durant la journée, des grains de blé ou des graines

de tournesol sont dispersés sur les îles ou dans la volière. Cela est un moyen

efficace d’occuper les animaux qui cherchent les graines dans la terre puis les

décortiquent. Cependant, par manque de temps et d’organisation, cela n’est fait que

ponctuellement.

II. METHODES

A. Observation du travail des soigneurs

Durant 5 jours, j’ai suivi les soigneurs et le cuisinier pour :

comprendre le mode de préparation des fruits et légumes

(épluchés ? coupés ?...) et mesurer les quantités d’aliments pour chacune des trois

espèces,

assister à la distribution des repas,

estimer le temps consacré à chaque étape (de la réception à la

distribution de la nourriture),

comprendre les difficultés rencontrées quant aux nombreuses

tâches quotidiennes à mener.

Cette phase m’a également permis de discuter avec les soigneurs et le

cuisinier, et de recueillir leurs remarques.

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B. Etablissement de la composition de la ration

L’objectif de ce travail est d’estimer la valeur alimentaire des rations données

aux singes afin de vérifier qu’elles suffisent à couvrir leurs besoins.

En terme de composition chimique, la référence utilisée a été la base de

données du département de l’agriculture des Etats-Unis (base USDA) [J]. Elle fournit

la composition nutritionnelle d’un grand nombre d’aliments (Tableau 8). Cela a

permis, en additionnant les quantités de nutriments apportées par chaque fruit et

légume, de connaître la valeur nutritionnelle des différentes rations.

Tableau 8 : composition chimique et % comestible (pour 100g de Matière Brute) de la pulpe de banane et du brocolis (extrait de la base USDA [J]).

pour 100g de MB

Banane (pulpe) Brocolis pour 100g

de MB Banane (pulpe) Brocolis pour 100g

de MB Banane (pulpe) Brocolis

Energie (kcal) 89 34 Calcium

(mg) 5 47 Vit A (UI) 64 660

% Comestible 64 61 Potassium

(mg) 358 316 Vit D (UI) 0 0

Eau (g) 74,91 89,3 Sodium (mg) 1 33 Vit E (mg) 0,1 0,78

Protéines (g) 1,09 2,82 Magnésium

(mg) 27 21 Vit K (µg) 0,5 101,6

Glucides (g) 22,84 6,64 Chlore

(mg) 109 78 Vit C (mg) 8,7 89,2

Lipides (g) 0,33 0,37 Cuivre (mg) 0,08 0,05 Vit B1 (mg) 0,03 0,07

Fibres (g) 2,6 2,6 Zinc (mg) 0,15 0,41 Vit B2 (mg) 0,07 0,12

Manganèse (mg) 0,27 0,21 Niacine

(mg) 0,67 0,64

Iode (µg) 3 15 Vit B5 (mg) 0,33 0,57

Fer (mg) 0,26 0,73 Vit B6 (mg) 0,37 0,17

Vit B12 (µg) 0 0

Folates (µg) 20 63

Les différents aliments ont été pesés sur plusieurs jours et le poids moyen de

chaque fruit et légume couramment utilisé a ainsi été déterminé. Pour ceux qui n’ont

pas pu être pesés (aliments non livrés lors de l’étude réalisée au zoo) c’est le poids

moyen fourni par la base de données de l’USDA [J] qui a été utilisé pour les calculs.

Pour chaque fruit ou légume, il y a une portion plus ou moins importante qui n’est pas

consommée : les extrémités, la peau, le noyau. Aussi, nous nous sommes seulement

intéressé aux parties comestibles des aliments. Certes, les macaques mangent

souvent la peau des fruits mais ne représentant pas une source importante de

nutriments, elle n’a pas été prise en compte dans les calculs.

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La quantité de matière brute (MB) et la quantité de matière sèche (MS) des

aliments ingérés ont été déterminées pour les trois espèces de singes à partir du

poids moyen de chaque aliment, de sa fraction comestible et de son pourcentage de

matière sèche (Tableau 9). Dans la base de données USDA, les quantités des

nutriments sont exprimées par rapport à la matière brute : en pourcentage de MB ou

en mg/kg de MB. Les résultats de ces calculs sur les apports en nutriments des

rations ont dû être exprimés en fonction de la matière sèche afin d’être exploitables

et comparables aux besoins des animaux.

Tableau 9 : calcul de la teneur en protéines de la ration des vervets. Nombre

de pièces

Poids moyen

(g)

Parties comestibles

(%)

MB consommée

(g)

MS (%)

MS consommée

(g)

Protéines (en g

pour 100 g de MB)

Protéines consommées

(g)

Pommes 11 183 0,91 1831,83 14,44 264,52 0,26 4,76 Banane 7 162 0,64 725,76 25,09 182,09 1,09 7,91 Raisin 1 1000 0,96 960,00 19,46 186,82 0,72 6,91

Ananas 0,25 1086 0,52 141,18 13,54 19,12 0,54 0,76 Carotte 11 66 0,89 646,14 11,71 75,66 0,93 6,01 Brocoli 1 456 0,61 278,16 10,70 29,76 2,82 7,84 Tomate 11 130 0,91 1301,30 5,50 71,57 0,88 11,45 Poivron 1 159 0,82 130,38 6,11 7,97 0,86 1,12 Endive 1 150 1,00 150,00 6,21 9,31 1,25 1,88 Poireau 1 198 1,00 198,00 17,00 33,66 1,50 2,97 Avocat 2 184 0,74 272,32 26,77 72,90 2,00 5,45

Aubergine 1 378 0,83 313,74 7,59 23,81 1,01 3,17 TOTAL 977,19 60,23

Cette ration a donc une teneur en protéines de 6,16% (/MS)

C. Observation des animaux : ingestion des rations

Les vervets sont nourris dans leur volière : le comportement, les préférences

ainsi que les refus alimentaires sont donc facilement observables. La baie vitrée du

bâtiment des patas et le sas du bâtiment des macaques permettent d’observer les

animaux durant leurs repas. A ces observations, réalisées sur un nombre de jours

limités, s’ajoutent les données recueillies auprès des soigneurs. Ils repèrent chaque

matin, durant le nettoyage des bâtiments, la présence de restes d’aliment et en font

part au cuisinier.

Certes, ces informations ne fournissent pas de données sur la consommation

et le comportement alimentaires individuels qui sont délicats à évaluer et qui

nécessiteraient une étude éthologique sur plusieurs mois. Toutefois, elles permettent

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de connaître la consommation globale des hardes, et d’avoir une idée sur le

comportement alimentaire général (durée du repas, hiérarchie…).

III. RESULTATS

Chaque membre de l’équipe du zoo a des tâches bien définies. Le cuisinier

consacre environ une heure chaque matin à la réception, au tri et au rangement des

aliments livrés. Le reste de la matinée ainsi que les après-midi, il prépare les repas. Il

travaille cinq jours par semaine et est remplacé par un animalier lors de ses jours de

repos. Deux animaliers s’occupent de tous les animaux. Ils sont parfois aidés par des

stagiaires et des saisonniers. En plus de l’entretien des enclos, du nourrissage et des

soins aux animaux, les soigneurs organisent des visites guidées l’été. Leur emploi du

temps est donc très chargé et doit être bien planifié.

Les soigneurs sortent les animaux le matin, après avoir fait le tour du parc

pour vérifier les enclos et détecter le moindre problème. Le zoo est segmenté en

secteurs. Dans celui des Primates, une fois les animaux sortis, les soigneurs

nettoient les bâtiments et récupèrent les restes d’aliments de la veille. Ils font alors

remonter l’information au cuisinier qui apportera des modifications aux rations si

besoin. En fin d’après-midi, les repas sont distribués et servent ainsi d’appât pour

rentrer les Primates dans leur bâtiment, excepté pour les singes verts qui sont

nourris au cours de l’après midi dans leur volière.

A. Préparation de la ration

Les fruits et légumes ne sont ni lavés, ni épluchés. Ils sont coupés en

morceaux de taille adaptée à l’espèce : entiers ou en gros morceaux pour les

macaques et les patas, coupés en quatre ou plus pour les singes verts (Tableau 10).

Les singes étant nourris en fin de journée, les seaux sont préparés en dernier, en fin

de matinée ou en début d’après-midi, puis stockés dans la cuisine à l’air libre en

attendant la distribution.

Pour chaque espèce du zoo les quantités, les proportions et le mode de

découpe des aliments sont affichés sur un tableau dans la cuisine, dont un extrait est

présenté ci-dessous (Tableau 10). Les quantités distribuées sont mesurées « en

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seau » car le cuisinier n’a pas le temps de peser les aliments. Ce rationnement est

donc très approximatif.

Tableau 10 : composition semi quantitative et semi qualitative des rations.

Espèces Quantité Proportion Découpe

Macaques 3/4 d’un seau

50%fruits, 50% légumes Coupé en 2

Patas 1 seau 50%fruits, 50% légumes Coupé en 4

Vervets 1 seau 50%fruits, 50% légumes Coupé en 4 ou 8

En pratique, ces indications sont respectées ; le volume de la ration est donc

constant mais la diversité des aliments et le poids de chaque ration sont très

variables. La diversité est dépendante de la saison, des livraisons mais aussi de la

personne qui prépare les seaux. En effet, on note une différence entre les rations

préparées par le cuisinier et celles confectionnées par un animalier ou un stagiaire.

Ceux-ci ont moins l’habitude et auront tendance à composer une ration plus

copieuse et inconsciemment à la faire en fonction de leurs propres goûts (ration plus

riche en fruits en général). En ce qui concerne le poids des légumes et des fruits

distribués, celui-ci n’est jamais constant car le cuisinier s’attache au nombre de

pièces et non au poids. Si on prend l’exemple des patas qui sont au nombre de 8, il

mettra dans le seau 8 tomates, 8 carottes, 8 pommes ou 4 pommes et 4 poires ou

d’autres fruits, notamment des pêches et des abricots en été. Le problème de cette

préparation est que le poids de chaque aliment varie de manière assez importante et

donc les apports nutritionnels de deux rations composées des mêmes ingrédients

peuvent être différents.

Pour des légumes comme l’endive, le poireau ou le poivron, le cuisinier en

donne un par seau. Le nombre de fruits rouges et de fruits exotiques est variable et

non défini. Ils sont distribués en petite quantité et assez rarement (livraison très

irrégulière).

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B. Rations types distribuées à chaque espèce

Pour calculer les apports nutritionnels des rations, il a fallu déterminer une

ration type, c’est-à-dire représentative de ce qui est réellement donné aux singes.

L’étude faite au zoo et les renseignements fournis par le cuisinier ont permis d’établir

cette ration type pour chaque espèce étudiée qui est composée de matières

premières fournies régulièrement au zoo. Le tableau suivant (Tableau 11) exprime le

nombre de fruits et de légumes donnés à chaque harde de singes quotidiennement

(hormis la quantité de raisin qui est exprimée en kilogramme).

Certains jours, il arrive que la quantité disponible de fruits et légumes soit peu

importante (jours fériés sans livraison, quantité livrée fluctuante et parfois faible)

aussi les rations distribuées peuvent-elles être moins riches. Par exemple, s’il n’y a

pas assez de bananes le cuisinier en met une pour deux animaux, la quantité de

pommes peut-être divisée par deux et/ou complétée par des poires.

Tableau 11 : rations types distribuées.

Macaques Patas Vervet Pomme 7 8 11 Banane 7 8 7 Raisin 1 kilo 1kilo 1 kilo

Ananas ¼ ¼ ¼ Carotte 7 8 11 Brocoli 1 1 1 Tomate 7 8 11 Poivron 1 1 1 Endive 0 1 1 Poireau ½ 1 1 Avocat 4 0 2

Aubergine 1 4 1 Courgette 0 1 0

Les fruits rouges et les fruits exotiques n’ont pas été pris en compte dans les

rations types car ils ne sont que très rarement donnés aux animaux et en faible

quantité. Nous avons donc choisi de négliger cet apport car il a une influence minime

sur la valeur nutritionnelle de la ration des singes.

C. Composition chimique des rations

A l’aide de la base USDA la valeur énergétique et la composition chimique des

trois rations types ont pu être établies (Tableau 12).

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Tableau 12 : valeur énergétique et composition chimique de la ration type de chaque harde.

Energie totale (kcal)

Protéines %MS

Lipides %MS

Glucides %MS

(a)

Glucides hydrolysables

%MS Fibres %MS

MACAQUES 3493 6,20 10,38 79,28 49,72 16,80

PATAS 3116 6,16 1,53 88,24 57,50 15,50

VERVETS 3683 6,16 5,53 84,11 54,18 16,71

(a): ENA: Extractible Non Azoté

Les fruits et légumes sont des aliments riches en glucides hydrolysables

(saccharose, fructose, amidon…) mais assez pauvres en protéines. Certains fruits ou

légumes sont de bonnes sources de fibres comme la banane, l’avocat, l’endive ou

encore la pomme. Ainsi, les rations sont très riches en glucides qui sont la principale

source d’énergie, assez riches en fibres mais leur teneur en protéines est faible.

L’apport en lipides est variable, et dépend entre autres de la présence ou non

d’avocat dans la ration. En effet, celle des patas n’en contient pas et est donc

beaucoup moins riche en lipides que celle des macaques qui comprend 4 avocats.

La comparaison des apports aux besoins est présentée par la suite (IV-B).

D. Distribution

La distribution commence à 16H30 ou 17H00 et dure environ une heure. Les

singes verts sont nourris en début d’après-midi ce qui permet aux visiteurs d’assister

au nourrissage et de voir les singes manger dans leur volière.

Le tableau 13 récapitule la fréquence et le mode de distribution c’est-à-dire les

endroits où sont disposés les aliments.

Tableau 13 : distribution des rations

Espèces Fréquence Disposition des aliments Localisation

Macaques 1 fois/jour Etalés sur le rebord de la

fenêtre en deux endroits et sur le sol

Dans le bâtiment

Patas 1 fois/jour Etalés sur le rebord de la fenêtre en deux endroits Dans le bâtiment

Singes verts 1 fois/jour Dispersés sur le sol Dans la volière

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Excepté les singes verts qui ont un accès libre à l’extérieur jour et nuit, le

repas est utilisé comme appât pour rentrer les singes dans leurs bâtiments en fin

d’après-midi. Ils n’ont qu’un repas par jour. Les aliments sont posés de manière

directement accessible (Tableau 13) c'est-à-dire que les singes n’ont pas de phase

de recherche de nourriture, celle-ci leur étant distribuée en grande quantité dans leur

bâtiment à heure fixe.

E. Repas des singes

Les trois espèces ingèrent leur ration en totalité. Les macaques, notamment,

mangent tout et même souvent la peau des fruits y compris la peau de banane. On

ne retrouve aucun reste le lendemain matin. Les singes verts et les patas ne laissent

que la peau des fruits et des légumes. Aucun refus n’a donc été noté que ce soit lors

de notre enquête ou par les soigneurs au cours de l’année.

Les macaques mangent très vite : en trois quart d’heure il n’y a plus rien dans

le bâtiment à l’exception des peaux de bananes qui sont mangées dans la soirée.

Dès qu’il rentre dans le bâtiment, chaque macaque réunit un tas d’aliments. Puis,

chacun essaie de s’isoler, au sol ou en hauteur (sur les poutres ou le rebord des

fenêtres), bien que le bâtiment de taille trop petite par rapport au nombre d’animaux,

ne laisse guère de possibilité. Les macaques mettent dans leurs bajoues beaucoup

d’aliments qu’ils mâchent et ingèrent plus tard dans la soirée. Une des femelles est

dominée par le groupe et attend que ses congénères se soient servis avant de

pouvoir se nourrir. Elle prend ainsi les aliments laissés ou essaie de se servir dans

les tas des autres ce qui provoque des conflits.

Les patas mangent toute leur ration le soir, en une heure environ, le bâtiment

et la répartition des aliments permettent à chacun de se nourrir sans problème de

hiérarchie.

Les vervets quant à eux passent beaucoup de temps à manger (toute la fin de

l’après-midi). Le mâle dominant reste près des aliments alors que les autres se

servent puis s’éloignent. Les femelles restent assez groupées alors que les jeunes

mâles se dispersent. Le lendemain dans la matinée, ils cherchent dans le sol des

restes éparpillés au sein de la volière et ils mâchent les peaux des fruits et légumes

comme celles du fruit de la passion ou de l’avocat.

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Enfin, les singes passent du temps à chercher dans la terre des graines, des

insectes et des vers de terre qu’ils mangent. Certes, la quantité de ce qu’ils trouvent

dépend de la saison mais dans tous les cas, le fait de fouiller dans la terre est une

activité qui tient une place importante dans leur quotidien et qui permet l’ingestion de

quelques protéines (insectes, vers…) et minéraux (terre, exosquelette des

insectes…) qu’il ne faut pas négliger.

IV. ANALYSE : COMPARAISON AUX BESOINS DES ANIMAUX

Le besoin à couvrir en priorité est le besoin en eau, ce qui est réalisé par un

abreuvement ad libitum avec des gamelles d’eau remplies deux fois par jour. Le

deuxième besoin vital est l’énergie. Il faut donc s’assurer que les rations distribuées

couvrent les besoins énergétiques de chaque harde. Ensuite, il faut vérifier l’apport

protéique. Pour avoir des animaux à l’entretien en bonne santé (état pondéral,

pelage, reproduction satisfaisants) il est impératif que ces deux besoins soient

couverts. Par ailleurs, l’apport en fibres doit aussi correspondre aux besoins pour

éviter des troubles du transit. Enfin, il faut comparer les apports minéraux et

vitaminiques aux recommandations afin de mettre en évidence des carences ou des

déficits qu’il faudra corriger. Lorsque les apports sont pratiquement nuls on parle de

carence, ce qui génère alors des troubles cliniques. Quand un élément est apporté

mais en quantité insuffisante par rapport aux besoins, la ration est dite déficitaire.

Pour un animal à l’entretien, qui a des besoins faibles et dont les besoins

énergétiques et protéiques sont couverts, un déficit n’est pas à l’origine de

symptôme, toutefois l’organisme fonctionne au ralenti. Lorsque les besoins

augmentent (besoins dits de production) lors de la croissance, d’une gestation ou de

la période de lactation, l’organisme est plus sensible à un déficit. Ainsi, un déficit est

à suspecter lorsque la production n’est pas optimale (déficit léger) ou nulle (déficit

important).

Ainsi, pour les trois rations, les teneurs en énergie et en chaque nutriment ont

été calculées. Les résultats sont présentés sous forme de tableaux (tableaux 19 à

22) et comparés aux besoins recommandés estimés à partir de diverses sources

bibliographiques (Tableau 2). Les données en rouges correspondent aux nutriments

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apportés en quantités insuffisantes, celles en bleu aux nutriments fournis en excès

par rapport aux recommandations.

A. Bilan énergétique

L’énergie étant le deuxième besoin vital, il est primordial que les besoins

énergétiques des trois hardes soient couverts pour avoir des animaux en bonne

santé.

Ainsi qu’il a été expliqué dans la première partie, le besoin en énergie à

l’entretien (BE) se calcule à l’aide de la formule : 97*PV0,75 dans laquelle PV est le

poids vif en kilogramme. Le NRC fournit pour chaque espèce et chaque sexe le poids

moyen, ce qui permet de calculer le BE de l’espèce à partir du PVmoyen, le BE des

femelles à partir du PVfemelle, et celui des mâles à partir du PVmâle (Tableau 16).

Pour simplifier les calculs, des équivalences simples ont été définies : le

besoin énergétique d’une femelle en lactation a été estimé comme le double de celui

d’une femelle à l’entretien et celui d’un jeune en croissance comme le double du

besoin énergétique d’un adulte à l’entretien, calculé avec le PVmoyen.

Prenons l’exemple des singes verts (Tableaux 14 et 15) : la harde est

composée d’un mâle adulte, de deux jeunes mâles proches de l’âge de la maturité

(3,5 ans) que l’on a considéré adultes, d’une femelle adulte à l’entretien, d’une

femelle en lactation, de 5 jeunes en croissance et d’un jeune non sevré qui

n’apparaît pas dans le calcul.

Tableau 14 : poids moyen des vervets PVmâle PVfemelle PVmoyen

Poids en kg 5,5 3 4,25

Tableau 15 : stade physiologique des vervets

Sexe et stade Nombre Equivalence Mâle adulte 3 3 adultes mâles de 5,5kg

Femelle adulte 1 1 adulte femelle de 3kg Femelle adulte en

lactation 1 2 adultes femelles de 3 kg

Jeune 5 10 adultes de 4,25kg Jeune non sevré 1 N'apparaît pas dans le calcul

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Le besoin énergétique de la harde est de :

BE = 3*(97*5,50,75) + (1+2)*(97*30,75) +10*(97*4,250,75)

= 4580 kcal EM

A partir de la composition des trois hardes présentées dans le tableau suivant,

nous avons pu estimer le besoin énergétique global de chaque harde (Tableau 16).

Tableau 16 : composition et besoin énergétique des trois hardes.

PVmâle PVfemelle PVmoyen

Besoin énergétique de la harde

(kcal) Adulte

mâle Adulte

femelle à l’entretien

Femelle en

lactationJeune

(kg) (kg) (kg) (kcal EM) Macaques 3 3 0 1 8,5 6 7,25 3421

Patas 4 0 2 12 6 9 3503 Singes verts 3 1 1 5 5,5 3 4,25 4580

On peut ainsi comparer les besoins énergétiques des trois hardes avec les

apports réalisés par les rations types (Tableau 17). Seule la ration des macaques

couvre les besoins énergétiques de la harde. On note un déficit énergétique

important dans la ration des patas puisque même le repas distribué à l’ancienne

harde ne couvre pas les besoins énergétiques de la nouvelle harde composée de

moins d’individus. On peut émettre l’hypothèse que ce déficit énergétique important

soit un facteur favorisant de la baisse de l’état général et de la mort du mâle adulte et

du dernier né de la harde.

La harde des singes verts comprend un nombre important de jeunes d’où un

besoin énergétique élevé qui n’est pas couvert par la ration distribuée actuellement.

Les repas, étant préparés en fonction du nombre d’animaux (tant de pièces pour tant

d’individus), ne sont pas adaptés aux besoins élevés des jeunes en croissance qui,

de plus, mangent peu. En effet, la capacité d’ingestion d’un jeune est plus faible que

celle d’un adulte d’où la nécessité d’utiliser des aliments plus concentrés en énergie.

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Tableau 17:comparaison des apports énergétiques des rations types avec les besoins des trois hardes.

Besoin

énergétique de la harde (kcal)

Valeur énergétique totale de la ration (kcal)

Macaques 3421 3493

Patas 3503 (a) 3116 (b)

Singes verts 4580 3683

(a) Besoin énergétique de la « nouvelle harde »

: 4 femelles et 2 jeunes.

(b) Valeur énergétique de la ration élaborée à

l’époque de « l’ancienne harde » (1 mâle adulte,

4 femelles adultes, et 3 jeunes) et toujours

distribuée après novembre 2006.

B. Bilan des apports en protéines, en lipides et en fibres

La teneur en protéines des trois rations est de 6,2% (/MS) (Tableau 12). Les

apports recommandés sont compris entre 6,4 et 16,7% (/MS) pour un singe à

l’entretien et entre 7 et 10% (/MS) pour un jeune en croissance. Les rations ne sont

donc pas assez riches en protéines pour les jeunes.

Les lipides sont essentiellement considérés comme des sources d’énergie.

Mais il faut s’intéresser à la teneur en acides gras essentiels : famille des oméga 3

(ω3) et des oméga 6 (ω6) dont les précurseurs sont respectivement l’acide

linolénique et l’acide linoléique. On remarque que les rations sont déficientes en

acides gras essentiels (Tableau 18).

Enfin, les rations sont composées de 15 à 16 % (/MS) de fibres (Tableau 12)

ce qui correspond aux besoins des animaux (de 10 à 30% MS).

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Tableau 18 : comparaison des apports en acides gras essentiels des rations types aux besoins des trois espèces.

Oméga 3

(%MS) Oméga 6

(%MS) MACAQUES A FACE

ROUGE 0,13 1,70

PATAS 0,16 0,59

VERVETS 0,16 1,16

RECOMMANDATIONS 0,50 2

C. Bilan minéral

Les apports en minéraux des trois rations sont regroupés dans le tableau 19

avec toujours le même code couleur utilisé : noir quand les apports répondent aux

recommandations, rouge quand ils sont insuffisants et bleu en cas d’excès. Une

première observation du tableau montre que certains minéraux ne sont pas apportés

en quantité suffisante : calcium, phosphore, sodium, cuivre, manganèse et fer alors

que le potassium est en excès. De plus, le rapport phosphocalcique est mauvais

(Ca/P=0,5).

Les apports en calcium et en sodium sont six fois inférieurs aux besoins

recommandés (déficit assez important) et les apports en fer sont très faibles, mais

peut-on parler de carence puisque les animaux ne semblent pas présenter de

troubles cliniques ? Il faut donc relativiser ces valeurs et les compléter.

Tout d’abord, les besoins recommandés ne sont pas spécifiques des espèces

étudiées et doivent donc être utilisés avec précaution. De plus, les apports ont été

calculés à partir de la ration type uniquement composée de fruits et légumes. Or, il

faut tenir compte des apports en minéraux liés à l’ingestion de terre, de vers de terre,

de végétaux et d’insectes présents sur les îles et dans la volière. Ces apports ne sont

pas quantifiables mais ne doivent pas être négligés.

Enfin, aucun trouble pouvant être lié à une carence en minéraux n’a été relevé

chez les trois espèces de singes (maladies nutritionnelles détaillées dans la première

partie, chap. 3, §IV-A)

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Tableau 19 : comparaison des apports en minéraux des rations types aux besoins des trois espèces.

MACAQUES PATAS VERVETS VALEURS RECOMMANDEES

Calcium (% MS) 0,08 0,10 0,10 [0,54-0,8]

Phosphore (%MS) 0,16 0,16 0,17 [0,33-0,6]

Potassium (%MS) 1,60 1,60 1,60 [0,4-1,1]

Sodium (%MS) 0,06 0,07 0,07 [0,2-0,65]

Magnésium (%MS) 0,09 0,09 0,09 [0,04-0,17]

Chlore (%MS) 0,21 0,27 0,25 [0,2-0,55]

Cuivre (mg/kg MS) 5,33 5,00 5,00 [12-20]

Zinc (mg/kg MS) 11,64 10,63 11,63 [11-100]

Manganèse (mg/kg MS) 10,30 12,20 11,10 MINI : 20

Iode (mg/kg MS) 0,11 0,13 0,12 MAX : 0,35

Fer (mg/kg MS) 21,63 24,85 24,07 [100-200]

En milieu naturel, les animaux répondent à leurs besoins en ingérant des

plantes (des racines aux feuilles), des invertébrés et des petits vertébrés. Les feuilles

et les os sont de bonnes sources de calcium et de magnésium, alors que les graines,

les muscles ainsi que les invertébrés sont riches en phosphore (NRC, 2003). A cela il

faut ajouter le phénomène de géophagie qui représente un apport non négligeable

de minéraux. Cependant, il est très probable que les singes vivant en liberté doivent

aussi surmonter certains déficits. Trouver des aliments pour toute une harde n’est

pas toujours évident et leur repas ne doit pas répondre à leurs besoins quotidiens en

minéraux. Ce besoin n’étant pas primordial, un organisme peut vivre dans des

conditions de santé correctes en dépit d’un déficit, mais il ne fonctionnera pas à son

optimum.

La suite de ce travail consiste donc à établir de nouvelles rations (dite rations

types corrigées) adaptées aux besoins des animaux tout en gardant à l’esprit que les

besoins recommandés fournis par le NRC sont des points de repère et non des

valeurs spécifiques des espèces étudiées. Les objectifs, en ce qui concerne les

minéraux, ont été de corriger les apports en sodium et en fer, très déficitaires, et

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d’enrichir les rations en calcium et en phosphore, deux éléments au rôle

prépondérant chez les jeunes en croissance et les femelles en lactation. Etant donné

la relative bonne santé des animaux, et les difficultés pour complémenter les rations

(surtout le coût), nous n’avons pas pris en compte les autres déficits en minéraux.

D. Bilan vitaminique

Les fruits et légumes sont de bonnes sources de vitamines et les rations

répondent bien aux besoins (Tableau 20).

Les végétaux sont très pauvres en vitamine D et ne contiennent pas de

cobalamine d’où l’absence de ces deux vitamines dans les rations. Mais, la vitamine

D est synthétisée par l’organisme au niveau de la peau, un apport alimentaire n’est

donc pas indispensable pour des singes suffisamment exposés au soleil. En ce qui

concerne les cobalamines il est possible, comme cela a été dit auparavant, que les

singes satisfassent leurs besoins en ingérant leurs fèces qui contiendraient de la

vitamine B12 synthétisée par les micro-organismes de leur tractus digestif.

Les vitamines C et B étant hydrosolubles, un excès d’apport n’a pas de

conséquence et sera éliminé par l’organisme. L’apport en vitamine A est inférieur à la

dose toxique (10 à 30 fois les besoins) mais un excès chronique en cette vitamine

peut être à l’origine de troubles de la reproduction tels que des avortements.

Ainsi, l’apport en vitamines de l’ancienne ration était satisfaisant, il n’y a donc

pas eu lieu d’envisager d’apports supplémentaires. Il faudra tout de même limiter les

aliments riches en vitamine A et surveiller la reproduction des trois espèces.

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Tableau 20: comparaison des apports vitaminiques des rations types aux besoins des trois espèces.

MACAQUES PATAS VERVETS VALEURS

RECOMMANDEES Vit A

(UI/kg MS) 72113,2 91924,06 102464,2 [8000-14000]

Vit D (UI/kg MS) 0 0 0 [1000-3000]

Vit E (mg/kg MS) 31,62 23,67 17 [54-100]

Vit K (mg/kg MS) 0,86 1,29 1,2 [0,5-12]

Vit B1 (mg/kg MS) 3,08 3,26 3,24 [1,1-3]

Vit B2 (mg/kg) 3,68 3,56 3,53 [1,7-4]

Vit B3 (mg/kg MS) 0,56 0,63 0,55 [max 4]

Vit B5 (mg/kg MS) 18,32 13,07 15,53 [mini 12]

Vit B6 (mg/kg MS) 9,22 9,33 8,79 [2,7-4,4]

Vit PP (mg/kg MS) 36,22 31,15 34,4 [16-56]

Vit B12 (mg/kg MS) 0 0 0 [0,011-0,03]

Vit C (mg/kg MS) 946,18 1022,03 947,78 [55-110]

L’analyse des rations types a permis de mettre en évidence des déséquilibres

: un manque d’énergie pour les patas et les vervets, des déficits en protéines, en

acides gras essentiels, en calcium, en phosphore et une carence en fer pour les trois

hardes. De nouvelles rations types dites corrigées ont donc été formulées.

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CHAPITRE 2 : ELABORATION DE NOUVELLES RATIONS

I. CHOIX DES MATIERES PREMIERES

Les singes n’étaient nourris que de fruits et de légumes ce qui ne répond pas

entièrement à leurs besoins. Il a donc été nécessaire d’utiliser d’autres aliments en

complément pour obtenir des rations équilibrées. Toutefois, il a fallu tenir compte des

moyens humains et économiques du zoo, c'est-à-dire choisir des aliments pas trop

onéreux et faciles à distribuer. Les fruits et légumes restent les composants de base

des rations auxquels s’ajoutent des croquettes pour chatons, du sel ou encore des

fruits secs.

A. Fruits et légumes

Pour rendre la confection des repas moins aléatoire, un tableau regroupant

quelques données nutritionnelles sur les fruits et légumes couramment utilisés au

zoo, a été fourni au cuisinier (Annexe 1). Il peut s’y reporter pour connaître la valeur

énergétique d’un aliment et avoir des données qualitatives sur sa teneur en minéraux

et vitamines. L’objectif est que le cuisinier se serve des ration type corrigée comme

modèle et qu’il se reporte à l’annexe 1 pour trouver des équivalences et donc

préparer des rations variées et équilibrées avec les matières premières mises à sa

disposition.

Enfin, pour simplifier la préparation des rations, la quantité de fruits et de

légumes à distribuer est exprimée en nombre sauf pour le raisin qui est dosé en

kilogramme.

B. Croquettes pour chatons

Après plusieurs calculs mettant en évidence l’impossibilité d’équilibrer les

rations, principalement en énergie, protéines et calcium, uniquement avec des fruits

et des légumes, il a été décidé d’utiliser des croquettes pour chatons. En effet, ce

sont de très bonnes sources d’énergie, de protéines, d’acides gras essentiels, de

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vitamines et de minéraux (Annexe 2) qui semblent bien acceptées par les Primates

(Turner, 2006). De plus, elles sont moins onéreuses que les croquettes spécifiques

pour singes.

Les calculs montrent qu’une petite quantité distribuée quotidiennement permet

de répondre aux besoins des singes et surtout des jeunes en croissance. De plus,

les croquettes, dispersées sur les îles pendant la journée, sont un bon moyen

d’occuper les singes et donc d’enrichir le milieu.

C. Fruits secs et graines

Ces aliments ont un double intérêt puisque d’une part ce sont de bonnes

sources de nutriments et d’autre part ils permettent d’enrichir le milieu. En effet, les

animaux passent du temps à les chercher sur le sol et à les décortiquer.

Les noix sont riches en énergie et en lipides (notamment en acides gras

oméga 3 et 6) et sont de bonnes sources de vitamines (parmi lesquelles la vitamine

E) et de minéraux (calcium, phosphore, fer entre autres). Les raisins secs sont riches

en sucre et relativement riches en fer. Les graines de tournesol sont aussi très

intéressantes pour leur richesse en fer, en magnésium, en vitamine E, en folates et

en acide linoléique (famille des oméga 6).

D. Sources de minéraux

Les rations actuelles sont déficitaires en minéraux. L’utilisation de croquettes

est un bon moyen pour améliorer les teneurs dans les rations, mais cela reste

insuffisant, surtout pour le calcium et le phosphore. Il a donc été proposé d’ajouter un

aliment minéral et vitaminé (AMV) tel que Vitacalcion Porcs® dont la composition est

fournie en annexe (Annexe 3). Cette poudre facile d’utilisation permettrait de pallier

aux déficits d’apport en calcium et en phosphore mais également en partie en fer et

en cuivre. Reste à savoir avec quelle efficacité sera consommée la poudre, car non

seulement il risque d’y avoir des pertes lors de la distribution des aliments sur le sol

mais les animaux risquent aussi de trier les fruits et légumes saupoudrés.

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- 108 -

Par ailleurs, l’ajout de sel, simple et peu onéreux permettra d’apporter le

sodium nécessaire aux animaux.

II. CALCULS DE RATIONS EQUILIBREES

Pour chaque espèce, une ration type dite « corrigée » à base de fruits, de

légumes et de croquettes pour chatons a été proposée afin de servir de modèle au

cuisinier. Les valeurs nutritionnelles de ces rations sont exposées sous forme de

tableaux et comparées aux anciennes rations. Dans ces tableaux sont détaillés aussi

l’apport en sodium que permet l’ajout d’une cuillère à café de sel ainsi que les

apports de 15 grammes d’aliment minéral et vitaminé. Le code couleur utilisé

précédemment est conservé : bleu quand l’élément est en excès et rouge s’il est

inférieur aux besoins. Enfin, les valeurs en gras et soulignées sont celles des

éléments qui contrairement à l’ancienne ration sont en quantités suffisantes dans la

nouvelle.

A l’aide de l’annexe 1, les rations pourront être modifiées en remplaçant un

aliment par un autre d’énergie équivalente et si possible apportant les mêmes

nutriments.

Quelques règles de base ont été mises en place lors de l’élaboration de ces

«rations types corrigées» et devront être respectées afin de satisfaire au mieux les

besoins des animaux. Premièrement, la quantité de matière sèche doit être prise en

considération et il faut intégrer au rationnement la capacité d’ingestion des différents

individus. Pour cette étude, la référence prise a été la quantité de matière sèche de

l’ancienne ration qui semblait tout à fait correspondre aux animaux. Deuxièmement,

les fruits et les légumes apportant le plus d’énergie comme l’avocat, le brocoli ou la

banane doivent être utilisés en priorité. De plus, quand cela est possible, il est

préférable de donner un aliment par individu (pomme, banane, carotte).

Une fois les rations types corrigées établies, en appliquant ces règles, la

quantité de croquettes permettant de compléter les apports énergétiques des trois

hardes a été ajoutée. Ensuite, les quantités de sel et d’aliment minéral vitaminé ont

été calculées afin d’équilibrer la ration en vitamines et minéraux. Enfin, il a été

proposé de distribuer des fruits secs (noix, raisins secs...) qui complèteront cette

ration en apportant entre autre des acides gras essentiels.

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A. Proposition d’une ration pour les macaques à face rouge

La ration qui était distribuée aux macaques, couvrait certes leurs besoins

énergétiques mais ne répondait pas à leurs besoins en protéines, en acides gras

essentiels et en minéraux. La nouvelle ration comprend des croquettes pour chatons

qui non seulement répondent aux besoins protéiques et lipidiques des macaques

mais permettent aussi de les occuper. Il est proposé de les distribuer sur l’île au

cours de la journée ou encore de les cacher, dans des boîtes percées par exemple

(cf première partie, chap. 2, §III-C) afin de distraire les animaux. La composition en

fruits et légumes a été peu modifiée par rapport à l’ancienne ration (Tableau 21) mais

a été ajustée de manière à obtenir une ration ne dépassant pas le besoin

recommandé en énergie (Tableau 22). En effet, un excès d’apport d’énergie dans la

ration pourrait également être préjudiciable à la santé des animaux surtout pour des

animaux qui bougent peu (obésité, troubles de la reproduction…).

Tableau 21 : exemple de ration type corrigée pour les macaques à face rouge.

Aliments Quantité

Pomme 7 Banane 7 Raisin 500g Carotte 7 Brocoli 1 Tomate 7 Poivron 1 Poireau 1 Avocat 4

Aubergine 1 Croquette 100g

Tableau 22 : comparaisons des apports nutritionnels réalisés par l’ancienne et la nouvelle ration données aux macaques à face rouge.

ENERGIE (kcal)

MATIERE SECHE (g)

PROTEINE (%MS)

OMEGA 3 (%MS)

OMEGA 6 (%MS)

FIBRES (%MS)

Apports de l'ancienne ration

type 3493 874 6,2 0,13 1,7 16,8

Apports de la ration type

corrigée 3524 856 10,2 0,55 2,85 16,5

Recommandations 3421 [6,4-16,7] [mini: 0,5] [mini 2] [10-30]

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Vit C

(m

g/kg

MS)

946,

18

854,

03

854,

03

[55-

110]

Nia

cine

(m

g/kg

MS)

36,2

2

35,1

0

35,1

0

[16-

56]

Vit B

6 (m

g/kg

MS

9,22

8,73

8,73

[2,7

-4,4

]

Vit B

5 (m

g/kg

MS)

18,3

2

18,1

0

18,1

0

[min

i 12]

Fola

tes

(mg/

kg M

0,56

0,55

0,55

[max

4]

Vit B

2 (m

g/kg

MS)

3,68

3,32

3,32

[1,7

-4]

Vit B

1 (m

g/kg

MS°

°

3,08

2,63

2,63

[1,1

-3]

Vit K

(m

g/kg

MS)

0,86

0,80

0,80

[0,5

-12]

Vit E

(m

g/kg

MS)

31,6

2

95,4

2

96,8

2

[54-

100]

Vit A

(U

I/kg

MS)

7211

3,20

7536

6,47

8281

2,16

[8

000-

1400

0]

Tabl

eau

24 :

com

para

ison

s de

s ap

port

s vi

tam

iniq

ues

réal

isés

par

la ra

tion

type

, la

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n ty

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orrig

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tion

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rigée

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n ty

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orrig

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mac

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roug

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Rat

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orrig

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et

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enté

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ns

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> R

atio

n ty

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orrig

ée +

une

cui

llère

à c

afé

de s

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15g

de V

itaca

lcio

n P

orc®

Fer

(mg/

kg M

S)

21,6

3

19,6

1

19,6

1

82,6

9

[100

-200

]

Man

ganè

se

(mg/

kg M

S)

10,3

0

8,19

8,19

8,19

[20

min

i]

Zinc

(m

g/kg

MS)

11,6

4

11,3

3

11,3

3

11,3

3

[11-

100]

Cui

vre

(mg/

kg M

S)

5,33

4,55

4,55

4,98

[12-

20]

Mag

nési

um

(%M

S)

0,09

0,09

0,09

0,09

[0,0

4-0,

17]

Sodi

um

(%M

S)

0,06

0,1

0,38

0,38

[0,2

-0,6

5]

Pota

ssiu

m

(%M

S)

1,6

1,57

1,57

1,57

[0,4

-1,1

]

Phos

phor

e (%

MS)

0,16

0,25

0,25

0,31

[0,3

3-0,

6]

Cal

cium

(% M

S)

0,08

0,20

0,20

0,74

[0,5

4-0,

8]

Tabl

eau

23 :

com

para

ison

s de

s ap

port

s en

min

érau

x ré

alis

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ar la

ratio

n ty

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a ra

tion

type

cor

rigée

, la

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Anc

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type

Rat

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cor

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Por

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- 111 -

Les croquettes ne permettent pas de combler les carences en minéraux.

L’ajout d’un complément minéral du type Vitacalcion Porc® permet de couvrir les

besoins en calcium et en phosphore (Tableau 23).

Les fruits et légumes sont de bonnes sources de vitamines. L’ajout de

croquettes complète parfaitement l’ancienne ration en apportant de la vitamine E. On

obtient ainsi une ration couvrant les besoins vitaminiques des macaques (Tableau

24).

B. Proposition d’une ration pour les patas

Tout d’abord, il faut noter qu’en milieu naturel les patas mangent énormément

de fleurs, de graines et de feuilles, beaucoup plus que les deux autres espèces dont

les aliments de base sont des fruits. Pour des raisons de moyens, la ration type

corrigée est composée de fruits et de légumes, les aliments de types fleurs et graines

n’étant pas disponibles au zoo. Toutefois, la distribution quotidienne de fruits secs et

de fruits à coques (noisettes, noix) ou de graines de tournesols devrait permettre de

se rapprocher de leur alimentation naturelle.

La ration type corrigée (Tableau 25) est plus riche en énergie et répond ainsi

aux besoins des patas qui étaient sous alimentés (Tableau 27). Elle est composée

de fruits et de légumes, de croquettes pour chatons qui pourront être distribuées sur

l’île dans la journée

Tableau 25 : exemple de ration type pour les patas.

ALIMENTS QUANTITE Banane 6 Avocat 3 Pomme 6

Aubergine 3 Brocoli 2 Poireau 1 Carotte 6 Endive 2 Fenouil 1 Raisin 500g

Courgette 2 Croquette 100g

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- 112 -

Cette nouvelle ration couvre les besoins en énergie ainsi qu’en protéines des

patas (Tableau 26).

Tableau 26 : comparaisons des apports nutritionnels réalisés par l’ancienne et la nouvelle ration données au patas.

ENERGIE (kcal)

MATIERE SECHE (g)

PROTEINE (%MS)

OMEGA 3 (%MS)

OMEGA 6 (%MS)

FIBRES (%MS)

Apports de l'ancienne ration

type 3116 821 6,16 0,16 0,59 15,5

Apports de la ration type

corrigée 3506 914 10,64 0,2 1,59 16,3

Recommandations 3500 [6,4-16,7] [mini: 0,5] [mini 2] [10-30]

Si la ration type corrigée apporte une quantité suffisante de zinc elle n’en reste

pas moins déficitaire en calcium, phosphore et fer (Tableau 27). Là encore, un

complément tel que le Vitacalcion Porc® permet de répondre aux besoins des patas

en calcium et phosphore qui sont les deux éléments indispensables essentiellement

pour la croissance des jeunes.

Tout comme pour les macaques la nouvelle ration couvre les besoins

vitaminiques des patas (Tableau 28).

C. Proposition de ration pour les singes verts

La ration des singes verts a été la plus difficile à mettre en place car il y a

beaucoup de jeunes dans la harde. Or, ces derniers ont des besoins en énergie,

protéines, calcium et phosphore élevés mais une capacité d’ingestion faible. Ainsi,

augmenter la quantité de fruits et légumes ne servirait à rien et risquerait même

d’être à l’origine d’obésité chez les adultes qui mangeraient plus que leur besoin. Il

faut donc utiliser les aliments ayant un rapport énergie/matière sèche optimal. Pour

les vervets, la ration type corrigée comprend 200 grammes de croquettes pour

chatons, aliments riches en énergie, en protéines et en acides gras essentiels

(Tableau 29)

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- 113 -

Vit C

(m

g/kg

MS)

1022

,03

891,

23

891,

23

[55-

110]

Nia

cine

(m

g/kg

MS)

31,1

5

32,7

0

32,7

0

[16-

56]

Vit B

6 (m

g/kg

MS)

9,33

7,75

7,75

[2,7

-4,4

]

Vit B

5 (m

g/kg

MS)

13,0

7

20,6

9

20,6

9

[min

i 12]

Fola

tes

(mg/

kg M

S)

0,63

0,89

0,89

[max

4]

Vi

t B2

(mg/

kg M

S)

3,56

3,58

3,58

[1,7

-4]

Vit B

1 (m

g/kg

MS)

3,26

2,65

2,65

[1,1

-3]

Vit K

(m

g/kg

MS)

1,29

1,77

1,77

[0,5

-12]

Vit E

(m

g/kg

MS)

23,6

7

87,0

3

88,3

5

[54-

100]

Vit A

(U

I/kg

MS)

9192

4,20

6526

4,44

7234

7,92

[8

000-

1400

0 ]

Tabl

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28 :

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(mg/

kg M

S)

24,8

5

24 ,7

8

24,7

8

83,9

3

[100

-200

]

Man

ganè

se

(mg/

kg M

S)

12,2

0

10,6

4

10,6

4

10,6

4

[20

min

i]

Zinc

(m

g/kg

MS)

10,6

3

13,2

3

13,2

3

13,2

3

[11-

100]

Cui

vre

(mg/

kg M

S)

5

4,50

4,50

4,90

[12-

20]

Mag

nési

um

(%M

S)

0,09

0,1

0,1

0,1

[0,0

4-0,

17]

Sodi

um

(%M

S)

0,07

0,12

0,37

0,37

[0,2

-0,6

5]

Pota

ssiu

m

(%M

S)

1,6

1,57

1,57

1,57

[0,4

-1,1

]

Phos

phor

e (%

MS)

0,16

0,26

0,26

0,32

[0,3

3-0,

6]

Cal

cium

(% M

S)

0,1

0,22

0,22

0,73

[0,5

4-0,

8]

Tabl

eau

27 :

com

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Por

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- 114 -

Tableau 29 : exemple de ration type corrigée pour les vervets.

ALIMENTS QUANTITE

Avocat 5

Banane 5

Carotte 10

Choux fleur 1

Poireau 1

Pommes 5

Raisin 1kilo

Tomate 10

Croquette 200g

Si l’apport protéique répond aux besoins des vervets, l’apport énergétique

reste inférieur aux recommandations (Tableau 30). Cependant, le calcul réalisé

concernant les besoins est plutôt en faveur d’une surestimation. On a considéré que

le besoin énergétique d’un adulte était deux fois moins élevé que celui d’un jeune

alors que cela peut varier de 30 à 50% (première partie, chap.3, §II-C-2). Par ailleurs,

le déficit énergétique par individu est faible (moins de 10%). On considère donc que

cette ration est satisfaisante.

Tableau 30: comparaisons des apports nutritionnels réalisés par l’ancienne et la nouvelle ration distribuées aux vervets.

ENERGIE (kcal)

MATIERE SECHE (g)

PROTEINE (%MS)

OMEGA 3 (%MS)

OMEGA 6 (%MS)

FIBRES (%MS)

Apports de l'ancienne ration

type 3683 977 6,16 0,16 1,16 16,71

Apports de la ration type

corrigée 4274 1033 13 0,3 2,4 14,4

Recommandations 4580 [6,4-16,7] [mini: 0,5] [mini 2] [10-30]

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- 115 -

Vit C

(m

g/kg

MS)

947,

78

721,

03

721,

03

[55-

110]

Nia

cine

(m

g/kg

MS)

34,4

33,3

5

33,3

5

[16-

56]

Vit B

6 (m

g/kg

MS)

8,79

8,12

8,12

[2,7

-4,4

]

Vit B

5 (m

g/kg

MS)

15,5

3

18,2

3

18,2

3

[min

i 12]

Fola

tes

(mg/

kg M

S)

0,55

0,53

0,53

[max

4]

Vit B

2 (m

g/kg

MS)

3,53

3,08

3,08

[1,7

-4]

Vi

t B1

(mg/

kg M

S)

3,24

2,71

2,71

[1,1

-3]

Vit K

(m

g/kg

MS)

1,2

0,64

0,64

[0,5

-12]

Vit E

(m

g/kg

MS)

29,5

5

136,

03

141,

84

[54-

100]

Vit A

(U

I/kg

MS)

1024

64,2

8613

9,99

9618

3,49

[8

000-

1400

0]

Tabl

eau

32 :

com

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kg M

S)

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20,5

2

20,5

2

76,4

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[100

-200

]

Man

ganè

se

(mg/

kg M

S)

11,1

7,1

7,1

7,1

[20

min

i]

Zinc

(m

g/kg

MS)

11,6

3

11,0

5

11,0

5

11,0

5

[11-

100]

Cui

vre

(mg/

kg M

S)

5

4,54

4,54

4,82

[12-

20]

Mag

nési

um

(%M

S)

0,09

0,09

0,09

0,09

[0,0

4-0,

17]

Sodi

um

(%M

S)

0,07

0,15

0,37

0,37

[0,2

-0,6

5]

Pota

ssiu

m

(%M

S)

1,6

1,57

1,57

1,57

[0,4

-1,1

]

Phos

phor

e (%

MS)

0,17

0,47

0,47

0,53

[0,3

3-0,

6]

Cal

cium

(% M

S)

0,1

0,27

0,27

0,77

[0,5

4-0,

8]

Tabl

eau

31 :

com

para

ison

s de

s ap

port

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min

érau

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café

de

sel+

15g

de

Vita

calc

ion

Por

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Tout comme pour les patas, la distribution de noix ou noisettes non

décortiquées permettraient de les occuper tout en leur fournissant des acides gras

essentiels qui sont en teneur encore trop faible dans la nouvelle ration.

La ration type corrigée est assez riche en phosphore mais pauvre en calcium

(Tableau 31) ce qui génère un réel déséquilibre phosphocalcique qui peut à long

terme être à l’origine d’une déminéralisation osseuse. Cette carence peut être

corrigée par l’utilisation d’un complément minéral (Tableau 31).

La ration type corrigée est équilibrée en vitamines (Tableau 32).

III. AMELIORATION DE LA DISTRIBUTION

Comme cela a été développé en première partie, la distribution est aussi

importante que la composition de la ration. En effet, l’alimentation intervient dans

l’enrichissement du milieu qui est indispensable dans la gestion d’animaux en

captivité. Le mode de distribution des rations ne doit pas être négligé et passé au

second plan. Le parc zoologique du Reynou manque de personnel (un cuisinier et

deux soigneurs sont présents, aidés par des saisonniers et des stagiaires). Il est

donc nécessaire d’organiser leur emploi du temps afin qu’ils travaillent dans de

bonnes conditions et que les animaux soient en bonne santé physique et

psychologique.

A. Rôle clé des soigneurs

Une bonne gestion d’un parc zoologique passe par un encadrement des

soigneurs qui doivent être formés et motivés. Le bien-être des animaux est forcément

lié à un travail efficace du personnel. Obtenir la participation des soigneurs dès

l’origine du projet est indispensable. Il leur est demandé de proposer des idées

d’enrichissement pour les espèces dont ils ont la charge, et des suggestions pour

améliorer leurs conditions de travail. Le but recherché est de les motiver, ou tout du

moins de les impliquer dans la réalisation du projet dont ils seront les acteurs

(Hannier, 1995). L’enrichissement environnemental passe par la complexité verticale

et horizontale de l’enclos. Concrètement, en ce qui concerne les singes étudiés ici,

les îles et la volière offrent plusieurs possibilités que les soigneurs doivent exploiter :

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fabriquer des répliques, placer des tunnels dans les perchoirs ou les arbres, imaginer

d’autres systèmes ludiques pour cacher des aliments.

Par ailleurs, une bonne connaissance de la biologie et des comportements

naturels des animaux ainsi qu’une observation attentive et quotidienne de leurs

attitudes en captivité suffisent pour détecter la moindre anomalie et permettent

d’éviter un bon nombre de problèmes. La formation des soigneurs est un élément à

ne pas négliger. Il est fondamental qu’ils connaissent les espèces dont ils sont

responsables, qu’ils soient informés de ce qui se fait dans les autres parcs. Ils

doivent donc avoir à leur disposition une sérieuse documentation (rapports de

congrès, revues, exemples de mode de distribution mis en place dans les autres

parcs zoologiques) ainsi que du temps pour observer les animaux. L’observation des

comportements est un travail très chronophage mais riche d’informations.

B. Organisation du travail

Les tâches des soigneurs sont variées et nombreuses :

assurer la sécurité : vérification des enclos,

apporter les soins aux animaux : nettoyer les bâtiments, nourrir les

animaux, les rentrer chaque soir,

remplacer le cuisinier durant ses jours de congés,

enrichir le milieu : cacher les aliments, fractionner la distribution.

Les soigneurs ont donc une charge de travail quotidienne importante qui

nécessite une bonne organisation. Tout d’abord, l’annexe 1, récapitulant les

différents apports nutritionnels des fruits et légumes, pourra être affichée dans la

cuisine afin qu’il soit possible de s’y référer aussi souvent que nécessaire. Les

rations citées dans ce travail sont des exemples de repas répondant aux besoins des

animaux, que le cuisinier pourra modifier et adapter aux aliments disponibles à l’aide

de cette annexe. Cela garantit la préparation de repas variés et équilibrés.

Ensuite, il faut mettre en place un emploi du temps précis pour chaque

soigneur lui permettant de tout faire et notamment d’enrichir le milieu, ce qui était mis

de côté jusqu’à présent. En effet, la distribution de noix à décortiquer, la mise en

place de « casse-tête » alimentaires pour stimuler les animaux doivent faire partie

intégrante de la distribution des aliments et ne doivent pas être négligées.

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- 118 -

Etant donné que les animaux doivent être rentrés le soir, le principal repas doit

rester celui qui sert d’appât en fin d’après-midi. Il doit être composé de fruits et

légumes qui seront donnés dans le bâtiment comme cela était fait auparavant. Mais,

cela doit être complété, au cours de la journée, par la distribution quotidienne de

croquettes qui non seulement couvrent les besoins énergétiques et protéiques des

animaux mais aussi les occupent. De plus, le matin quelques fruits et légumes de la

ration pourront être cachés en hauteur (tunnel, arbre) ou au sol dans une boîte

percée

Pour que l’enrichissement des enclos fasse partie intégrante du travail des

soigneurs, il est conseillé d’afficher un planning précis des différentes tâches. Par

exemple : lundi > distribution de graines de tournesol, mardi > fruits cachés dans une

boite trouée…Cela permettrait d’une part, de rendre plus systématique pour les

animaliers l’enrichissement du milieu, et d’autre part de varier les distractions.

C. Evaluation du travail

Enfin, la communication au sein de l’équipe est primordiale. On peut imaginer

différents point à développer : un tableau sur lequel serait notées quotidiennement

les remarques de chacun (problèmes, améliorations…), une réunion hebdomadaire,

etc. Cette réunion avec le directeur serait utile pour l’échange d’idées (modifications

d’enclos, d’aliments…) ainsi que pour l’exposition des problèmes et des requêtes

(besoins de matériaux, de nourriture…). Par ailleurs, il est indispensable que toutes

les informations qui concernent l’alimentation soient transmises au cuisinier qui

adaptera les rations aux stades physiologiques, au nombre d’individus, au goût des

animaux.

IV. LIMITES DE LA REALISATION D’UN PLAN DE RATIONNEMENT

Lors de ce travail, les rations de trois espèces de cercopithèques ont été

étudiées et comparées aux recommandations en vue de leur amélioration. La

bibliographie donne des informations sur les besoins nutritionnels ainsi que sur le

comportement et les moyens d’enrichir le milieu. Il faut tout de même reconnaître les

limites des connaissances sur les espèces étudiées dans ce travail qui font l’objet de

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- 119 -

très peu de travaux. Chaque donnée doit donc être interprétée avec précaution. A

cela s’ajoutent les données fournies par d’autres parcs zoologiques. Ainsi, à partir de

ces informations et de ces exemples, des rations et un mode de distribution ont pu

être proposés. Cela a été fait en tenant compte à chaque fois des moyens humains

et des finances du zoo, c'est-à-dire en trouvant un compromis entre ce qui est le

meilleur pour les animaux (bien-être physique et psychologique) et ce qui est

réalisable par le personnel du zoo du Reynou.

A. Calculs empiriques des besoins nutritionnels des animaux

Les formules permettant de calculer les besoins alimentaires des animaux ont

été obtenues de manière empirique (NRC, 2003). En ce qui concerne les singes,

seulement une quinzaine d’espèces ont été étudiées. Les besoins énergétiques des

trois espèces qui nous intéressent n’ont pas été définis, il a donc fallu choisir une

formule parmi celles données dans le NRC. Celle choisie a été la formule mise au

point pour Macaca fascicularis, seule espèce de cercopithèques pour laquelle les

besoins énergétiques ont été évalués.

Les besoins nutritionnels spécifiques des espèces étudiées au cours de ce

travail ne sont pas connus. L’objectif a donc été d’évaluer les apports des rations et

de les améliorer en s’approchant le plus possible des recommandations estimées à

partir de la bibliographie et surtout du NRC. Ces recommandations ont été définies

d’après différentes études sur plusieurs espèces et fournissent donc un ordre de

grandeur. Elles permettent d’évaluer la qualité des rations distribuées et de définir les

améliorations souhaitables.

L’observation, entre autres, de troubles digestifs, de problèmes de

reproduction est aussi un moyen de savoir si l’alimentation donnée correspond aux

besoins des animaux. En effet, certains symptômes peuvent être liés à une ration

mal adaptée. Par exemple, pour les patas, face à l’amaigrissement et à la

dégradation de l’état général des animaux de la harde (poils piqué), il aurait été utile

de faire rapidement des coproscopies pour chercher d’éventuels parasites mais aussi

d’étudier la ration distribuée. Par manque de moyens et de temps, le personnel du

zoo n’a pas pu le faire, la mort d’un jeune et du mâle adulte n’ont pu être évitées.

L’autopsie a mis en évidence une infestation importante ; et l’étude de la ration, faite

par la suite lors de ce travail, a permis de constater que ces animaux étaient sous-

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alimentés. Les calculs ont prouvé en effet, que la ration distribuée n’était pas

adaptée aux besoins des patas sur le plan énergétique et protéique. Ainsi, faut-il

prendre au sérieux toute baisse de l’état général, qui peut révéler une carence ou

encore tout trouble de production (avortement, baisse du taux de natalité..) qui peut

être lié à un déficit.

B. Difficultés à mettre en pratique la théorie

Ce travail a consisté à proposer de nouvelles rations adaptées et équilibrées

qui répondent aux besoins des trois espèces de cercopithèques. Il faut

impérativement que ces suggestions soient facilement applicables par le personnel

peu nombreux du zoo. Tout d’abord, en ce qui concerne la composition des rations

types corrigées. Dans beaucoup de parcs zoologiques les rations sont définies pour

chaque jour de la semaine, et un programme quotidien (chaque jour à telle heure,

tels aliments) ou hebdomadaire (chaque lundi, telle ration…) est suivi. Cela ne peut

pas être mis en place au Reynou pour l’instant. En effet, les fruits et légumes

disponibles, dépendent de la livraison et donc varient d’un jour à l’autre et les

quantités sont imprévisibles. Il n’était donc pas possible d’établir un programme de

rationnement précis. Le meilleur moyen a donc été de prendre pour chaque espèce

un exemple de ration composée de fruits et légumes les plus souvent disponibles au

cours de l’année. Cet exemple permet d’illustrer la démarche pour établir une ration

équilibrée. De plus, il se veut simple à appliquer (une pièce par animal en général) et

modifiable grâce au tableau récapitulatif des valeurs nutritionnelles des aliments

(Annexe 1). L’inconvénient est qu’il n’y a pas de plan de rationnement détaillé et que

la qualité des repas dépend de l’arrivage des matières premières et du travail du

cuisinier.

En ce qui concerne la distribution, elle était très simple : un repas distribué le

soir pour faire rentrer les animaux, un peu de graines distribuées au printemps et un

peu de croquettes quelques fois dans l’année. De nouvelles propositions ont été

faites et pour qu’elles soient appliquées, il ne faut pas qu’elles soient trop

contraignantes pour les soigneurs. Par exemple, il est préférable théoriquement de

diviser la ration quotidienne en plusieurs petits repas donnés au cours de la journée

mais cela demande énormément de temps. Il n’est pas envisageable de mettre en

place un tel mode de distribution dans le parc du Reynou qui compte seulement de

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deux à cinq soigneurs (deux soigneurs salariés et des saisonniers ou des stagiaires

dont le nombre varie au cours de l’année). Il a donc fallu réfléchir à un compromis

entre le bien-être des animaux qui passe, entre autre par un enrichissement

alimentaire, et le peu de temps que les soigneurs peuvent consacrer à la distribution

des rations. Ainsi, la distribution quotidienne de croquettes et la mise en place de

« casse-tête » alimentaires même très simples, telle qu’une boite trouée remplie de

fruits, représentent des moyens efficaces, et tout à fait réalisables, pour améliorer la

vie des animaux en captivité. La charge de travail peut être allégée, en alternant

l’utilisation de casse-tête avec la distribution de fruits et secs et de graines.

Cette étude, réalisée au zoo du Reynou, a permis de mettre en évidence

l’inadéquation des rations et de leurs distributions aux besoins des trois

espèces de Cercopithèques. Ainsi, de nouvelles rations, plus riches en

énergie, en protéines et plus équilibrées en minéraux et vitamines, sont-elles

proposées. De plus, des propositions sur l’organisation du travail et des

exemples d’enrichissement du milieu sont exposées afin d’améliorer le bien-

être de ces trois espèces.

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CONCLUSION

La nutrition est désormais reconnue comme une discipline fondamentale dans

la gestion des animaux en captivité. Non seulement une ration équilibrée est

indispensable pour la bonne santé des animaux, mais l’alimentation est aussi un

élément essentiel de l’enrichissement du milieu. Etudier des rations revient donc à

analyser leur composition ainsi que leur distribution. Dans cette thèse, ces deux

aspects du rationnement ont été évalués et améliorés, afin de contribuer pleinement

au bien-être des macaques à face rouge, des patas et des singes verts du zoo du

Reynou.

La démarche de cette étude a consisté à calculer puis à comparer les apports

aux besoins pour ensuite améliorer les rations de ces trois espèces de

Cercopithèques, tout en tenant compte des contraintes économiques. L’analyse des

rations a mis en évidence des déficits en énergie, en protéines, et en minéraux. De

nouvelles rations, adaptées aux besoins nutritionnels des trois espèces de singes

étudiées, ont donc été proposées. Elles pourront être modifiées, tout en restant

équilibrées, en utilisant le tableau, fourni en annexe, sur les apports en énergie, en

vitamines et en minéraux des fruits et légumes disponibles au zoo. Le cuisinier peut

donc préparer des rations répondant aux besoins des animaux, quelques soient les

aliments livrés, c’est-à-dire sans coût supplémentaire. Cependant, le zoo devra tout

de même investir dans l’achat de croquettes pour chatons, afin de compléter les

rations de fruits et légumes.

Dans ce travail, plusieurs études prouvant l’importance de l’enrichissement du

milieu pour des animaux en captivité ont été citées. L’enrichissement, qu’il soit social,

physique ou alimentaire, contribue au bien-être psychologique des animaux. Le

personnel travaillant dans les parcs zoologiques doit y être sensibilisé et doit avoir

les moyens de le développer. Des modifications du mode de distribution, simples à

mettre en place et peu onéreuses, ont été proposées dans cette thèse. Prendre le

temps de cacher certains aliments sur les îles et distribuer des graines régulièrement

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sont des moyens simples, qui obligent l’animal à chercher sa nourriture, et donc

augmentent la durée du comportement appétitif.

Cette étude se voulait être un outil pratique pour le cuisinier et les soigneurs

du zoo du Reynou. Il serait intéressant de faire un suivi de ces trois hardes quelques

mois après la mise en place des nouvelles rations. Par ailleurs, cette démarche

pourrait être appliquée aux autres espèces d’animaux présentes au zoo.

.

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- 131 -

Annexes

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ANNEXE 1 : Apports en énergie, en minéraux et vitamines réalisés par certains fruits et légumes utilisés dans l’alimentation des singes du zoo du

Reynou.

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- 133 -

C

+ + + + + + + + + + + + + + +

PP

+ + + + + + + + + + + + +

B6

+ + + + + + + + + + + + +

B5

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ANNEXE 2 Composition des croquettes pour chatons, Science Plan Kitten® au

poulet de Hill’s Ingrédients : poulet : 52% minimum, poulet et dinde combinés : 70% minimum : protéines

déshydratées de poulet et de dinde, maïs moulu, graisses animales, farine de gluten de

maïs, huile de poisson, œuf entier en poudre, graines de lin, hydrolysat, chlorure de

potassium, fibres d’avoine, écales de soja, sel, DL-méthionine, phosphate de calcium,

hydrochlorure de L-lysine, taurine, L-tryptophane, vitamines et oligo-éléments. Agents

conservateurs naturels.

Analyse moyenne :

Energie métabolisable

(kcal/100g) 430

Protéines (% Aliment) 37,8

Matières grasses (% Aliment) 25

Glucides (ENA) (% Aliment) 24,3

Cellulose brute (% Aliment) 1,5

Humidité (% Aliment) 5,5

Calcium (% Aliment) 1,01

Phosphore (% Aliment) 0,85

Sodium (% Aliment) 0,38

Potassium (% Aliment) 0,76

Magnésium (% Aliment) 0,08

Oméga 3 (% Aliment) 0,98

Oméga 6 (% Aliment) 3,74

Vitamine A (UI/kg) 13 100

Vitamine D (UI/kg) 680

Vitamine E (mg/kg) 550

Vitamine C (mg/kg) 70

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ANNEXE 3 Composition de l’aliment minéral et vitaminé, VitaCalcion Porc® de Coophavet

Il s’agit d’un complément nutritionnel en poudre pour porcelets, porcs et truies en

gestation ou en allaitement.

Liste des constituants nutritionnels : vitamines A, D3, E, K3, B1, B2, B6, B12, PP, acide

folique, panthoténate de calcium, biotine, carbonate de calcium, phosphate

bicalcique, fer, cuivre, iode, fenouil, fenugrec, romarin, reine des prés.

Teneurs garanties au kg :

Vitamine A

(UI/kg) 425 000 Vitamine D3

(UI/kg) 190 000 Vitamine E

(mg/kg) 80 Calcium (g/kg) 302

Phosphore (g/kg) 32 Cuivre

(mg/kg) 17 Fer

(mg/kg) 3400

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Toulouse, 2007

NOM : MALÉ Prénom : Angélique

TITRE : ÉTUDE DE L’ALIMENTATION DE TROIS ESPÈCES DE CERCOPITHÈQUES DU ZOO

DU REYNOU : LES MACAQUES À FACE ROUGE (MACACA ARCTOIDES), LES PATAS

(ERYTHROCEBUS PATAS) ET LES SINGES VERTS (CERCOPITHECUS AETHIOPS).

RESUME : L’élevage des animaux sauvages en captivité nécessite de bien maîtriser leur

alimentation car elle contribue largement à leur bien-être, d’une part en les maintenant en

bonne santé et d’autre part en limitant les comportements anormaux. Trois espèces de

cercopithèques ont été étudiées : les patas (Erythrocebus patas), les singes verts

(Cercopithecus aethiops) et les macaques à face rouge (Macaca arctoides). Ils sont dits « semi

terrestres » et vivent en harde de taille importante et bien hiérarchisée. Ils sont omnivores à

dominance frugivore et la recherche de nourriture tient une place importante dans leur

quotidien. Les besoins théoriques des trois espèces ont été estimés et comparés aux apports

réalisés par les rations actuellement distribuées. Ces rations n’étant pas équilibrées, des

améliorations ont été proposées tant pour la composition que pour la distribution des

aliments.

MOTS-CLES : Primate, Alimentation, Macaca arctoides, Erythrocebus patas, Cercopithecus

aethiops, Captivité.

ENGLISH TITLE: A FEEDING STUDY OF THREE SPECIES OF CERCOPITHECUS FROM

THE REYNOU ZOO: STUMPTAIL MACAQUES (MACACA ARCTOIDES), PATAS

(ERYTHROCEBUS PATAS) AND GREEN MONKEYS (CERCOPITHECUS AETHIOPS).

ABSTRACT: Wild animal breeding in captivity requires a good control of their feeding. It

contributes widely to their well-being in order to have healthy animals and avoid abnormal

behaviours. Three species of Cercopithecus were studied: patas (Erythrocebus patas), green

monkeys (Cercopithecus aethiops) and stumptail macaques (Macaca arctoides). They are

known to be “semi-terrestrial” and to live in big and well hierarchical herds. They are

omnivorous with a frugivorous dominance. Daily, they spend lot of time to search and grab

foods. Theoretical requirements of these three species were estimated and compared with

the rations distributed currently in the zoo. Since these rations are not correctly balanced,

some measures were proposed to improve composition and distribution of food.

KEYWORDS : Nonhuman primate, Feeding, Macaca arctoides, Erythrocebus patas,

Cercopithecus aethiops, Captivity.