anne rice - l'initiation

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    ANNE RICE

    Les Infortunesde la Belle

    au bois dormant

    1. LInitiation

    Traduit de lamricainpar Adrien Calmevent

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    Comment le Prince prit la Belle au bois dormant

    DEPUIS le dbut de sa jeune existence, le Prince connaissait lhistoire de la Belle aurmant, quun malfice avait condamne, aprs stre piqu le doigt sur un fuseau, dormir cen

    nsi que ses parents, le Roi et la Reine, et toute la Cour.

    Mais il avait refus daccorder foi cette histoire, jusqu son entre dans le chteau.Mme les cadavres des autres Princes crucifis sur les pines qui tapissaient les murs

    meure navaient pu le convaincre. Sans nul doute, chacun de ses prdcesseurs y croyait dprochant du chteau mais, pour sa part, il prouvait le besoin de se rendre compte par lui-mm

    Insouciant force de chagrin depuis la mort de son pre, et trop investi dautorit sous le sa mre, il tranchait la racine ces pines terrifiantes, esquivant leurs piges avec agilit

    sir ntait point tant de mourir que de conqurir.Et, se frayant un chemin au milieu des ossements de ceux qui avaient chou percer le my

    entra seul dans la grande salle des banquets.Le soleil tait haut dans le ciel, les pines jonchaient le sol, et la lumire perait les h

    ntres de lames de poussire.Tout autour de la table du banquet, le Prince dcouvrit les hommes et les femmes de la Co

    dis, endormis sous des couches de poussire, leurs visages rougetres, avachis, tisss de araigne.

    Il retint son souffle la vue des serviteurs somnolents contre les murs, leurs vtements mduits en lambeaux.

    Ainsi le vieux conte tait donc vrai. Et, sans plus de crainte, il se mit en qute de la Belle aurmant, le cur de ce conte.Dans la plus haute chambre de la demeure, il la trouva. Il avait enjamb les corps assoupi

    mes de compagnie et des valets, et, respirant la poussire et lhumidit des lieux, il se tenait enporte du sanctuaire.Ses cheveux de lin, longs et lisses, couvraient le velours de sa couche, dun vert profond,

    s flous de sa robe rvlaient les seins et les rondeurs dune jeune femme.Il ouvrit les fentres et leurs volets clos. Elle en fut inonde de soleil. Il sapprocha de

    ssa chapper un doux soupir en touchant la joue, puis les dents entre les lvres entrouvertefin, les tendres virgules des paupires. ses yeux, son visage tait parfait, et sa robe brode profondment love dans le creux d

    mbes pousait la forme de son sexe.Il dgaina son pe, qui avait tranch toutes ces pines, et, glissant doucement la lame entr

    ns, il fendit facilement ltoffe ancienne.Une fois la robe ouverte jusqu lourlet, il en rabattit les pans et contempla la jeune femme

    ons taient du mme rose que ses lvres, et la toison de son entrejambe tait jaune sombre etucle que la longue chevelure qui lui couvrait les bras presque jusquaux hanches et scoulrt et dautre de son corps.

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    Il dcoupa les manches, la souleva avec dlicatesse pour la librer de son vtement. Le pois cheveux parut rejeter la tte de la Belle au creux des bras du Prince, et sa bouche souvrit uus.

    Il posa son pe son ct et ta sa lourde armure. Puis il la souleva de nouveau, le bras gass sous les paules, la main droite entre les jambes, le pouce sur le mont du pubis.

    Elle nmit aucun bruit ; mais si un tre pouvait gmir en silence, alors tout en elle lahapper ce gmissement Sa tte retomba contre lui, il sentit la chaude moiteur sous sa main drollongeant derechef, il recueillit ses deux seins au creux de ses paumes, et les sua dlicaten, puis lautre.Ces seins, ronds et fermes. Elle avait quinze ans lorsque la maldiction lavait frappe.

    ordit les ttons, sempara de ses seins presque avec rudesse pour prouver leur poids, et puisfla lgrement, aller, retour, avec dlectation.

    son entre dans la chambre, son dsir avait t fort et presque douloureux. prseiguillonnait sans merci.Il lenfourcha, lui carta les jambes, pina doucement, profondment la chair blanche lint

    ses cuisses et, tout en treignant le sein droit de la main gauche, il enfona son sexe en elle. linstant mme de rompre son innocence, il la souleva, lui ouvrit la bouche avec la langpina vivement le sein.Il sua ses lvres, en exprima la vie pour sen gorger, et lorsquil sentit sa semence explos

    e, il lentendit crier.Alors ses yeux bleus souvrirent.

    Belle ! lui chuchota-t-il.Elle ferma les yeux, ses sourcils dors se joignirent en un menu froncement, et la blancheur d

    ge front prit la lumire du soleil.

    Il lui releva le menton, lui embrassa la gorge, et lentendit gmir sous lui quand il retirgane de son sexe troit.

    Elle tait saisie. Il lattira lui pour la faire asseoir, nue, un genou repli contre les vestigrobe de velours, sur sa couche aussi plate et dure quune table. Je vous ai rveille, ma chrie, lui dit-il. Vous avez dormi cent ans, ainsi que tous ceu

    us aimaient coutez. coutez ! Vous allez entendre ce chteau revenir la vie comme persant vous ne la jamais entendu.

    Dj, un cri avait retenti dans le corridor. La domestique se tenait l, les mains ses lvres.

    Le Prince se rendit la porte pour sadresser elle. Va trouver ton matre, le Roi. Annonce-lui la venue de ce Prince qui, selon la prdic

    vait briser la maldiction de cette maison. Dis-lui que, pour lheure, je reste enferm avec sa Il ferma la porte, la verrouilla et se retourna pour admirer la Belle.Elle couvrait ses seins de ses mains, et ses longs cheveux dor, lourds et denses comme

    e, flamboyaient autour delle sur sa couche.Elle inclina la tte, pour se couvrir de sa chevelure.Mais elle regardait le Prince et il fut frapp par ce regard, dnu de toute crainte, de

    alignit. Elle tait comme la chasse ces tendres animaux de la fort, juste avant quil ne les

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    yeux grands ouverts, vides dexpression.Sa poitrine se souleva avec un soupir inquiet. Et voil quil sapprochait delle, rieur,

    ulevait les cheveux pour lui dgager lpaule droite. Elle le regarda fixement, ses mpourprrent dune rougeur crue, et il lembrassa de nouveau.Il lui ouvrit la bouche avec les lvres, et, prenant ses mains dans sa main gauche, il les pos

    genoux nus, afin de soupeser les seins, de les contempler son aise. Belle innocente, chuchota-t-il.Elle le regardait, et il devinait ce quelle voyait. Il navait que trois ans de plus quelle, qu

    nt ans plus tt. Dix-huit ans, peine un homme, mais qui navait peur de rien ni de personne. Iand, le cheveu noir, et dune constitution lance, ce qui lui donnait de lagilit. Il aimait pen-mme comme une pe lgre, droite, trs vive, et terriblement dangereuse.Et il en avait laiss derrire lui beaucoup qui auraient pu le prouver. cet instant, il nprouvait non point tant de lorgueil quune immense satisfaction. Il

    rvenu au cur du chteau ensorcel.Il y eut des coups la porte, des cris.Il ne prit pas la peine dy rpondre. Il allongea de nouveau la Belle.

    Je suis votre Prince, fit-il, et cest ainsi que vous vous adresserez moi, et cest pouus mobirez.

    Encore une fois, il lui carta les jambes. Sur ltoffe, il vit le sang de son innocence, et cecie doucement, tandis quil entrait en elle, une fois encore.

    Elle lcha une suite de doux gmissements qui furent ses oreilles autant de baisers. Rpondez-moi comme il convient, chuchota-t-il. Mon Prince Ah, soupira-t-il, cest charmant.

    Lorsquil ouvrit la porte, la pice tait presque dans le noir. Il annona aux serviteurs endrait son dner tout de suite, et quil recevrait le Roi sur lheure.

    la Belle, il ordonna de dner avec lui et de demeurer avec lui, et, dun ton ferme, il lenjne porter aucun vtement. Cest mon souhait de vous avoir nue et toujours prte pour moi, dcida-t-il.Il aurait pu lui dire quelle tait dune beaut incomparable, avec sa chevelure dor pour

    tement et la rougeur de ses joues pour seul voile, et ses mains qui tentaient vainement de drovue son sexe et ses seins, mais il sen garda bien.

    Au lieu de cela, il saisit ses poignets menus et les lui maintint dans le dos pendant queportait la table du dner, puis il lui ordonna de sasseoir face lui.

    La table ntait pas de taille lui interdire de latteindre sa guise, de la toucher, de lui carseins sil lui en prenait envie. Et, tendant la main vers elle, il lui releva le menton pour lexa

    a lumire des chandeliers que portaient les serviteurs.Sur la table, on dressa un rti de sanglier et du gibier, des fruits dans de grands bols da

    atoyants, et soudain le Roi se tint sur le seuil, vtu de ses lourdes robes de crmonie, coiff duronne dor. Il sinclina devant le Prince, attendant quon lui commandt dentrer.

    Cent annes durant, votre Royaume a t tenu en ngligence, scria le Prince en levan

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    ice de vin. La plupart de vos vassaux vous ont quitt pour dautres seigneurs ; vos bonnes tent en friche. Mais vous avez toute votre sant, votre Cour, vos soldats. Tant de choses soffrus. Prince, je suis votre dbiteur, rpondit le Roi. Mais me direz-vous votre nom, le nom de

    mille ? Ma mre, la reine lonore, vit de lautre ct de la fort, lui rvla le Prince. De

    mps, ctait le Royaume de mon arrire-grand-pre, celui du Roi Heinrick, votre puissant alliLe Prince vit la soudaine surprise du Roi, puis son regard plein de trouble. Le Prince co

    rfaitement la chose. Et lorsquune rougeur empourpra le visage du Roi, le Prince scria : Et en ce temps-l, vous avez servi au chteau de mon arrire-grand-pre, nest-il pas,

    ut-tre que votre Reine ?Le Roi tint ses lvres closes en signe dassentiment, et hocha lentement la tte.

    Vous tes le fils dun puissant monarque, chuchota-t-il.Et le Prince vit bien que le Roi ne lverait pas les yeux sur la Belle, sa fille nue.

    Je vais emmener la Belle pour quelle serve au chteau, annona le Prince. Elle est msormais.

    Il dgaina son long coutelas dargent et, dcoupant le sanglier chaud et succulent, il en dusieurs morceaux sur son assiette. Lentourant, les serviteurs dressaient dautres plats devanec empressement.

    La Belle se tenait assise, nouveau les mains sur les seins ; ses joues taient humides de laelle tremblait lgrement. Comme vous voudrez, fit le Roi. Je suis votre oblig. prsent, vous avez votre vie et votre Royaume. Et jai votre fille. Je passerai la nuit i

    main je me mets en route pour faire delle ma Princesse de lautre ct des montagnes.

    Il avait dispos quelques fruits sur son assiette, et des morceaux de nourriture encore chaudeclaqua doucement des doigts et demanda la Belle, dans un chuchotement, de faire le tour ble pour le rejoindre.

    Il perut sa honte dtre ainsi expose la vue de ses serviteurs.Mais il carta la main quelle tenait devant son sexe.

    Ne vous couvrez plus jamais de la sorte, lui dit-il.Il avait prononc ces paroles presque tendrement, en relevant ses cheveux pour lui dgag

    age.

    Oui, mon Prince, murmura-t-elle. (Elle avait une petite voix adorable.) Mais cest si diffi Cest difficile, bien sr, sourit-il. Mais vous le ferez, pour moi.Sur quoi il la prit par la main, lassit sur ses genoux, et la bera au creux de son bras gauche

    Embrassez-moi, ordonna-t-il, et, sa bouche chaude contre la sienne, il sentit son desser, trop tt pour son got, mais dcida nanmoins de savourer ce lger tourment. Vous pouvez aller, fit-il au Roi. Dites vos serviteurs de prparer mon cheval laub

    aurai pas besoin de monture pour la Belle. Nul doute que vous ayez dcouvert mes homarmes vos portes. (Et le Prince clata de rire.) Entrer avec moi leur faisait peur. Dites-leur

    nir prts au lever du soleil, aprs quoi vous pourrez dire au revoir la Belle, votre fille.

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    Le Roi jeta un bref regard, en guise dassentiment aux ordres du Prince, et, avec une courns faille, il sloigna du seuil de la chambre reculons.

    Le Prince tourna toute son attention vers la Belle.Il prit une serviette et essuya ses larmes. Obissante, elle tenait ses mains sur ses cu

    posant son sexe ; elle nessayait plus, remarqua-t-il, de dissimuler avec ses bras ses petits tses et durcis, et il approuva. Allons, nayez pas peur, la pria-t-il avec douceur, sabreuvant encore un peu sa bomblante, puis il lui gifla les seins, les fit lgrement frmir. Je pourrais tre vieux et repoussan Oh, mais alors jen serais dsole pour vous, dit-elle de sa voix douce et craintive.Il rit.

    Pour cette rponse, je vais vous punir, lui rpliqua-t-il avec tendresse. Un peu dimpertitemps autre, bien dans la manire dune dame, voil qui est divertissant.Elle rougit, se mordit la lvre.

    Avez-vous faim, ma Belle ?Il vit bien quelle avait peur de lui rpondre.

    Lorsque je vous le demanderai, vous rpondrez : Seulement si cela vous fait plaisirnce , et alors je saurai que la rponse est oui. Ou encore, Non pas, moins que cela ne se plaisir, mon Prince , et alors je saurai que la rponse est non. Me comprenez-vous ? Oui, mon Prince, fut sa rponse. Je nai faim que si cela vous fait plaisir. Trs bien, trs bien, approuva-t-il avec une authentique sincrit.Il prit une petite grappe dun raisin noir et luisant, lui glissa les grains dans la bouche un

    irant les ppins, quil posait de ct.Il la regardait avec un plaisir vident, tandis quelle buvait une profonde gorge du calice d

    il lui tenait tout contre les lvres. Puis il lui essuya la bouche et lembrassa.

    Ses yeux brillaient. Mais elle avait cess de pleurer. Il sentit le contact de la chair tendre ds, et ses seins, encore. Superbe, murmura-t-il. Et, jadis, tiez-vous terriblement gte, et vous donnait-on tout c

    us dsiriez ?Elle rougit encore de confusion, puis, toute honteuse, elle hocha la tte.

    Oui, mon Prince. Je pense, peut-tre Nayez pas peur de me faire une longue rponse, la cajola-t-il, pourvu que vos mots

    mpreints de respect. Et ne prenez jamais la parole avant que je vous aie parl le premier, e

    utes ces matires, veillez bien prter garde ce qui me fait plaisir. Vous avez t trs gtus a tout donn, mais tiez-vous entte ? Non, mon Prince, je ne crois pas, se souvint-elle. Je me suis efforce dtre une joie pou

    rents. Et vous serez une joie pour moi, ma chrie, lui rpliqua-t-il amoureusement.Et en la tenant toujours fermement du bras gauche, il revint son dner.Il mangea de bon cur, le sanglier, le gibier rti, quelques fruits, et but plusieurs calices de

    prs quoi il dit aux serviteurs de tout emporter et de les laisser seuls.

    Sur le lit, on avait tendu des draps et des couvre-lits neufs ; il y avait des coussins frais

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    ses dans un vase, et plusieurs candlabres. Maintenant, dit-il en se levant et en la plaant devant lui, il faut nous mettre au lit, car d

    us avons une longue journe devant nous. Toutefois, il me faut encore vous punir pour pertinence de tout lheure.Aussitt, des larmes emplirent les yeux de la Belle ; elle leva sur lui un regard implorant. E

    r le point de se couvrir les seins et le sexe, avant de se souvenir et de tenir ses mains sur les ux petits poings serrs et vulnrables. Je ne vais pas vous punir beaucoup, la rassura-t-il gentiment, en lui relevant le mento

    tait quun petit affront, et aprs tout ctait le premier. Mais, Belle, pour vous avouer la vriis aimer vous punir.

    Elle se mordait la lvre, il voyait son envie de parler : tenir sa langue et matriser ses mtait presque trop defforts pour elle. Trs bien, ma douce, que voulez-vous me dire ? Je vous en prie, mon Prince, le supplia-t-elle. Jai si peur de vous. Vous me dcouvrirez plus raisonnable que vous ne lattendez, la rassura-t-il.Il retira sa longue cape, la jeta sur le dossier dun fauteuil, et ferma la porte au verrou. P

    uffla toutes les chandelles, sauf quelques-unes ici et l.Il dormirait dans ses vtements, comme il le faisait presque chaque nuit, dans la fort dan

    berges du pays, ou dans les maisons de ces humbles paysans o il descendait parfois, et celanait gure.

    Sapprochant delle, il se dit quil lui fallait se montrer misricordieux et la punir promptesis au bord du lit, de la main gauche il lui prit les poignets et bascula son corps dnud sunoux. Les jambes de la Belle sagitaient vainement au-dessus du sol. Trs, trs jolie, fit-il, sa main droite dcrivant des gestes lents sur les fesses rondes, to

    forant souvrir.La Belle pleurait gros sanglots, mais elle touffait ses pleurs dans le lit, et ses mains

    aintenues devant elle par le bras gauche du Prince.Ce dernier prsent, de la main droite, lui fessait brutalement le derrire, et lentendit pl

    us haut. Pourtant, il ne la fessait pas si durement.Mais cela laissa une marque rouge. Il la fessa fort de nouveau, la sentit se contorsionner c

    , la chaleur et la moiteur de son sexe contre sa jambe, et il la fessa encore une fois. Je pense que vous sanglotez plus dhumiliation que de douleur, la rprimanda-t-il de sa d

    ix.Elle luttait pour ne pas trop pleurer.Il arma sa main gauche, bien plat, et, sensible la chaleur de ses fesses rougies, lleva

    ministra une nouvelle srie de fesses, lourdes et fortes, souriant de la voir se dbattre.Il aurait pu la fesser beaucoup plus mchamment, pour le plaisir, et sans lui faire vraiment

    ais il avait une meilleure ide. Il aurait tant de nuits pour goter ces dlices.Alors il la fit se lever, debout devant lui.

    Rejetez vos cheveux en arrire, ordonna-t-il.

    Son visage macul de pleurs tait dune indicible beaut, ses lvres tremblaient, ses yeux

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    llaient de larmes humides. Immdiatement, elle obit. Je ne crois pas que lon vous ait gte tant que cela. Je vous trouve fort obissante, dsifaire plaisir, et voil qui me rend trs heureux.Il vit son soulagement.

    Croisez vos mains derrire la nuque, sous vos cheveux. Cest cela. Trs bien. (Il lui leenton.) Et vous avez cette habitude charmante et modeste de baisser le regard. Mais prsux que vous me regardiez droit dans les yeux.

    Elle obit timidement, lair misrable. Maintenant quelle le regardait, elle semblait resus pleinement sa nudit et son dnuement. Elle avait des cils sombres, entrecroiss, et seseus taient plus grands quil ne lavait cru. Me trouvez-vous beau ? lui demanda-t-il. Ah, mais avant que vous ne me rponpprcierais de connatre la vrit de votre bouche, et non ce que, selon vous, jai envie dentece quil vous sirait le mieux de dire. Comprenez-vous ? Oui, mon Prince, chuchota-t-elle. Elle avait lair plus calme.Il tendit la main, lui massa lgrement le sein droit, puis caressa le duvet de ses aissell

    rut sous ses doigts la menue courbe du muscle, l, sous lor soyeux, puis caressa la toison phumide entre les jambes, et elle en soupira, elle en trembla. Maintenant, reprit-il, rpondez ma question, et dcrivez ce que vous voyez. Dcrive

    mme si vous veniez de me rencontrer et que vous vous confiez votre femme de chambre.De nouveau, elle se mordit la lvre, ce geste quil chrissait, et puis, la voix brid

    ncertitude, elle avoua : Vous tes trs beau, mon Prince, personne ne pourrait le nier. Et pour un tre pour un Poursuivez.Il lattira juste un petit peu plus prs de lui, son sexe prsent contre son genou, et il pass

    as droit autour delle, berant son sein dans sa main gauche et laissant ses lvres lui effleuue. Et pour un tre si jeune, savoir si bien commander, poursuivit-elle, est chose plutt inatte Et, dites-moi, comment cela transparat-il chez moi, hors mes actes ? Vos manires, mon Prince, rpondit-elle, sa voix retrouvant un peu de force. Cette expre

    ns vos yeux, vos yeux si sombres votre visage On ny dcle aucun de ces doutes unesse.

    Il sourit et lui baisa loreille. Il stonna que la petite fente ple entre ses jambes ft si ch

    s doigts ne pouvaient cesser de la toucher. Deux fois dj, il lavait prise, et il la prendrait enais il se dit quil devrait y revenir avec plus de lenteur. Aimeriez-vous que je sois plus vieux ? chuchota-t-il. Je croyais, fit-elle, que ce serait plus simple. Recevoir des ordres dun tre si jeun

    rouver son propre dnuement.Les larmes parurent monter et noyer ses yeux, aussi la repoussa-t-il doucement pour mieu

    ntempler. Ma chrie, je vous ai rveille dun sommeil centenaire, et jai restaur le Royaume de

    re. Vous tes mienne. Et vous dcouvrirez que je ne suis pas un matre si dur. Seulement s

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    ussi longtemps que vous ne songerez qu me complaire, nuit et jour et tout instant, les cont simples pour vous.Et comme elle sefforait de ne pas dtourner le regard, il vit nouveau le soulagement su

    age, et la crainte respectueuse quil lui inspirait. Allons, fit-il, glissant ses doigts encore libres entre ses jambes et lattirant nouveau pr, ce qui lui fit lcher un petit cri, je vous veux plus, plus que je ne vous ai eue. Comprenez-voe je veux dire, ma Belle Endormie ?

    Elle remua la tte ; pour lheure, elle tait prise de terreur.Il la souleva pour la dposer sur le lit et lallongea.Les bougies jetaient sur elle une lumire chaude, presque rose. Ses cheveux retombaient de p

    autre du lit, elle semblait sur le point dclater en sanglots, et ses mains sefforaient de senquilles de chaque ct de son corps. Ma chrie, vous avez en vous une dignit qui vous protge de moi, exactement commis cheveux dor vous font un voile et un bouclier. prsent je veux que vous vous rendiez

    ous verrez, et plus tard vous serez fort surprise davoir pleur la premire fois que je vomand de vous soumettre.

    Le Prince se pencha au-dessus delle. Il lui carta les jambes. Il put voir quelle bataillerait pour ne pas se couvrir ou se dtourner. Il lui caressa les cuisses. Puis, de lindex et du psenfona dans la toison humide et soyeuse, sentit ses petites lvres tendres et les fora soutes grandes.

    La Belle fut parcourue dun terrible frisson. De la main gauche, elle se masqua la bouche,bri de cette main, pleura doucement. Il se dit quil serait plus facile pour elle que ce soit lui quvre la bouche, et, pour lheure, admit-il, cela pouvait encore tre acceptable. Il serait toumps de lui enseigner le reste.

    Ce fut du bout des doigts de la main droite quil trouva ce menu nodule de chair entre les tevres infrieures, et il le lutina, allant et venant jusqu ce quelle soulevt les hanches, cambrs malgr elle. Sous sa main, son petit visage tait limage de la dtresse. Le Prince sen arieurement.Mais, dans un sourire, il sentit, pour la premire fois, le fluide chaud entre ses jambes, ce f

    ritable, celui qui, quelques instants plus tt, navait pu scouler avec le sang de linnocence. Cest cela, cest cela, ma chrie, approuva-t-il. Et vous nopposerez nulle rsistance

    igneur et Matre, mmmh ?

    Enfin il ouvrit son vtement et en extirpa son sexe dur et avide ; se juchant sur elle, il lentre sa cuisse, tout en continuant de la caresser.

    Elle balanait dun ct sur lautre, ses mains nouant autour delle des nuds avec les yeux. Tout son corps parut rosir, et les pointes de ses seins semblaient si dures quelles avir de petites pierres. Il ne put y rsister.Il y planta ses dents, par jeu, sans faire mal. Il les lcha, et puis il lcha aussi son sexe, et co

    e se dfendait, comme elle rougissait comme elle gmissait sous lui, il la monta, doucement.Elle cambra le dos, encore. Ses seins sempourprrent Et alors quil enfilait son organe en e

    sentit frmir avec violence, prise dun plaisir involontaire.

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    Un terrible cri fut touffe par la main pose sur sa bouche ; elle frmit si violemment quielle allait le soulever.

    Puis elle retomba, tranquille, humide, rose, les yeux clos, respirant profondment, ses laulant en silence. Ctait charmant, ma chrie, dit-il. Ouvrez les yeux.Ce quelle fit, timidement.Mais ensuite elle se tint alanguie, les yeux levs vers lui.

    Cela fut si dur pour vous, chuchota-t-il. Vous ne pouviez mme imaginer que cela iverait. Vous tes rouge de honte, sous le coup de la peur, et peut-tre croyez-vous quil sa

    un de ces rves que vous avez rvs au cours de ces cent annes. Mais tout ceci est rel, Belnest que le dbut ! Vous pensez que jai fait de vous ma Princesse. Mais je nai fait

    mmencer. Le jour viendra o vous ne verrez que moi, comme si jtais le soleil et la lune, nifierai tout pour vous, le manger, le boire, lair que vous respirez. Alors vous serez vraienne, et ces premires leons et ces premiers plaisirs (il sourit) ne vous sembleront rien

    Il se pencha au-dessus delle. Elle demeurait trs calme, le dvisageant. Maintenant, embrassez-moi, ordonna-t-il. Je veux dire, vraiment embrassez-moi.

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    Le Voyage et le Chtiment LAuberge

    LE lendemain matin, toute la Cour stait rassemble dans la Grande Salle pour assistpart du Prince, et toute la Cour, y compris le Roi et la Reine, pleins de gratitude, se tenait lesisss, le buste inclin, tandis que le Prince descendait lescalier, la Belle marchant nue de

    . Il lui avait ordonn de tenir les mains croises derrire sa nuque, sous la chevelure, et acer lgrement sa droite, afin quil pt lentrevoir du coin de lil. Et elle obit, ses piedfaisant pas le moindre bruit sur la pierre use des marches, tandis quelle le suivait. Cher Prince, scria la Reine, quand il parvint la grande porte du chteau et quil vdats qui se tenaient l, cheval, sur le pont-levis, nous sommes vos dbiteurs ternels, mainotre fille unique.Le Prince se retourna vers elle. Elle tait encore belle, quoique deux fois plus ge que la B

    il se demanda si elle avait servi, elle aussi, son arrire-grand-pre.

    Comment pouvez-vous douter de moi ? senquit patiemment le Prince. Jai restaur yaume, et vous savez fort bien, si vous gardez quelque peu en mmoire les coutumes de mon e la Belle, en servant au chteau, se trouvera grandement mise en valeur.

    Cest alors quune rougeur loquente empourpra le visage de la Reine, comme hier celui duelle inclina la tte en signe dacquiescement. Mais je suis assure que vous voudrez permettre la Belle de se vtir, murmura-t-el

    oins jusqu ce quelle atteigne la frontire de votre Royaume. Tous ces bourgs que nous traverserons dici mon Royaume nous ont prt allgeance po

    cle. Et, dans chacun deux, je proclamerai votre restauration et vos nouvelles possessionsuvez-vous demander de plus ? Le printemps est dj chaud ; la Belle ne souffrira nullement ettre mon service. Pardonnez-nous, Votre Altesse, fit le Roi avec empressement. Mais rien na-t-il changte poque ? La servitude de la Belle ne durera pas ternellement ? Il en va de mme aujourdhui que jadis. La Belle sera de retour en temps et en heure.

    aut, sa sagesse sen trouveront grandement rehausses. Maintenant, dites-lui dobir, tout cos parents vous ont ordonn dobir quand vous nous avez t envoys.

    Le Prince dit la vrit, Belle, reprit le Roi voix basse, en vitant toujours de poser le rr sa fille. Obissez-lui. Obissez la Reine. Et quand bien mme vous jugeriez votre servroutante et quelquefois malaise, ayez confiance, vous nous reviendrez, ainsi quil landement change, et en mieux.

    Le Prince sourit.Sur le pont-levis, les chevaux piaffaient La monture du Prince, un talon noir,

    rticulirement ardue matriser, aussi le Prince, leur faisant tous une nouvelle fois ses adieuourna-t-il et souleva-t-il la Belle de terre.Il la hissa avec aisance sur son paule droite, les chevilles cales contre sa hanche, et, t

    elle retombait sur son dos, il lentendit sangloter doucement. Juste avant quelle ne mont

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    talon, il vit ses longs cheveux balayer le sol.Tous les hommes darmes prirent place sa suite.Il chevaucha travers bois.Le soleil dardait ses rayons de gloire travers le lourd feuillage dmeraude, le ciel bl

    llant se dissolvait en un dgrad de lumire verdtre tandis que le Prince chevauchait la thommes darmes, fredonnant pour lui-mme, et chantonnant de temps autre.Le corps chaud et souple de la Belle se balanait lentement sur son paule. Il la sentait trem

    comprenait son agitation. Ses fesses nues taient toujours rouges de la fesse quil lui ministre, et il imaginait aisment la vision apptissante quelle offrait aux hommes de sa suite

    Tout en menant sa monture dans une clairire dense o les feuilles tombes des arbressaient un pais tapis rouge et brun, le Prince noua ses rnes au pommeau de sa selle, tta

    ain gauche la douce petite toison velue entre les jambes de la Belle, et inclina son visage connche tide, la baisant avec dlicatesse.

    Aprs un petit temps, il la fit glisser sur ses genoux, comme la veille, en la retournant, deelle reposait contre son bras gauche ; il embrassa sa figure rougie et la libra des longues mor de sa chevelure, puis il lui sua les seins presque avec nonchalance, comme sil les buvtites gorges. Posez votre tte sur mon paule, fit-il.Et sur-le-champ elle sinclina, obissante.Mais lorsquil voulut la replacer sur son paule, une plainte de dsespoir lui chappa. Il

    ssa pas arrter pour si peu. Et, la tenant fermement en place, les chevilles cales contre sa hala rprimanda amoureusement, et lui administra plusieurs fesses bien rudes de la main gaqu lentendre fondre en larmes. Jamais vous ne devez protester, lui rpta-t-il. Ni en paroles, ni par gestes. Seules vos la

    uvent montrer votre Prince ce que vous ressentez, et ne pensez jamais quil ne veuille rivoir. Maintenant, rpondez-moi respectueusement. Oui, mon Prince, gmit doucement la Belle. Il frissonna de lentendre. leur entre dans le petit bourg au cur de la fort, il y eut grand moi, car tout le monde

    appris la nouvelle : le malfice avait t rompu.Et tandis que le Prince conduisait sa monture par les petites rues tortueuses, leurs hautes ma

    olombage obstruant le ciel, la populace se pressait aux troites fentres et sur les pas des p

    n se massait dans les ruelles paves.Derrire lui, le Prince entendit ses hommes expliquer mi-voix aux habitants du bourg

    it, et que leur Seigneur avait rompu le malfice. La jeune fille quil portait tait la Belle aurmant.

    La Belle sanglotait doucement, son corps se dfendait contre ces sanglots, mais le Prinintenait avec fermet.Enfin, suivi dune foule importante, il arriva lauberge, et sa monture, les sabots heu

    urdement le sol, pntra dans la cour.

    Son page laida prestement descendre de cheval.

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    Nous ne nous arrterons que pour boire et manger, dcida le Prince. Nous pouvons eogresser de plusieurs lieues avant le coucher du soleil.

    Il dposa la Belle terre et admira ses cheveux qui cascadaient autour delle. Puis il la contdeux reprises, ravi de la voir les mains nous derrire la nuque et les yeux baisss tandis qunsidrait.

    Il lembrassa avec dvotion. Voyez-vous comment ils vous regardent tous ? Sentez-vous comme ils admirent votre beasont en adoration devant vous.Et il lui entrouvrit nouveau les lvres pour y sucer un autre baiser, sa main pressant les f

    dolories.Il eut limpression que ses lvres se vissaient aux siennes, comme si elle avait peur de le l

    rtir, puis il lui baisa les paupires. prsent, tout le monde veut jeter un il sur la Belle, annona le Prince au Capitaine

    rde. Liez-lui les mains au-dessus de la tte avec une corde, et attachez-la lenseignrplombe la porte de lauberge, que ces gens se rassasient du spectacle. Mais que personne uche. Ils peuvent regarder tout leur sol, mais vous montez la garde, que personne ne la toucillerai ce que lon vous apporte de quoi manger. Bien mon Seigneur, fit le Capitaine des Gardes.Mais comme le Prince lui confiait aimablement la Belle, elle se pencha en avant, les l

    ndues pour le Prince, et il reut son baiser avec reconnaissance. Vous tes trs douce, ma chrie, reconnut-il. Allons, soyez modeste et trs, trs bonnais fort dsappoint que toute cette adulation inspire de la vanit ma Belle.Il lembrassa de nouveau et laissa le Capitaine soccuper delle.Aprs quoi, une fois entr dans lauberge et command son repas et sa bire, le Prince obser

    ne par les fentres aux vitres en forme de losange.Le Capitaine des Gardes nosa pas toucher la Belle, sauf pour lui passer la corde autou

    ignets. Et cest en la tenant au bout de cette corde quil la conduisit la porte ouverte de la , il lana la corde par-dessus la tige de mtal laquelle tait accroche la plaque denseiguberge, et lui assujettit promptement les mains au-dessus de la tte, ce qui la dressa presque inte des pieds.

    Ensuite, il fit reculer la foule, et se tint post contre le mur, les bras croiss, tandis quessait pour la voir.

    Il y avait l des femmes aux formes gnreuses, aux tabliers tachs, des rustauds en hauausses et lourds souliers de cuir, et les jeunes nantis du bourg, dans leurs capes de velours, mr la taille, qui observaient la Belle distance, rpugnant jouer des coudes dans la foule. Il yssi plusieurs jeunes femmes, leur coiffe blanche tuyaute de frais, qui taient sorties en relgneusement leur jupon, et qui la dvisageaient.Au dbut, tout ce monde navait fait que chuchoter, mais prsent on se mettait parler

    rement.La Belle avait enfoui la tte au creux de son bras et laiss ses cheveux offrir un cran

    age, mais un soldat, envoy par le Prince, sapprocha et annona :

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    Son Altesse souhaite quon lui tourne la tte et quon lui lve le menton de manire que cisse mieux la voir.

    Un murmure dapprobation sleva de la foule. Trs, trs jolie, fit lun des jeunes hommes. Et voil pourquoi tant dhommes sont morts, pronona un vieux Savetier.Le Capitaine des Gardes leva le menton de la Belle, et, tout en maintenant la corde au-d

    elle, lui dit doucement : Princesse, il faut que vous vous tourniez. Oh, je vous en supplie, Capitaine, chuchota-t-elle. Ne faites pas un bruit, Princesse, je vous en conjure. Notre Seigneur est trs strict, rappEt il souhaite que chacun vous admire.La Belle, les joues en feu, obit, se tourna pour que la foule pt voir ses fesses rougies,

    urna encore pour montrer ses seins et son sexe, tandis que le Capitaine lui maintenait le mun index lger.

    Elle parut respirer profondment, comme pour simposer le plus grand calme. Les jeunes homclarrent quils la trouvaient belle et jugrent ses seins magnifiques. Mais des fesses pareilles ! lcha, dans un souffle, une vieille femme qui se trouvait

    eux. On voit bien quelle a t fesse. a mtonnerait que la pauvre Princesse ait fait quoi qt pour mriter a. Pas grand-chose, en effet, confirma un jeune homme ct delle. ceci prs quelleses les plus belles et les plus insolentes qui se peuvent imaginer.La Belle tremblait.Finalement, le Prince en personne parut, prt au dpart, et, voyant la foule toujours aussi cap

    fit lui-mme descendre la corde, la tenant comme une courte laisse au-dessus de la tte de la B

    il la fit se tourner. Il eut lair amus par les hochements de tte reconnaissants de la foule, eremerciements et les nuques qui se courbrent son adresse ; il fut dune magnanimit

    mpreinte de grce. Levez le menton, la Belle, je ne devrais pas avoir le lever moi-mme, la rprimand

    ec un petit froncement dlibr des sourcils, en signe de dception.La Belle obit, le visage si rouge que ses sourcils et ses cils prirent une lueur dore da

    eil, et le Prince lui donna un baiser. Approche, vieil homme, ordonna le Prince au vieux Savetier. As-tu jamais vu pa

    aut ? Non, Votre Altesse, admit le vieil homme.Ses manches taient roules jusquaux coudes, et ses jambes lgrement arques. Ses ch

    ient gris, mais il y avait dans ses yeux verts une lueur de plaisir presque nostalgique. Cest vraiment une magnifique Princesse, Votre Altesse, qui vaut bien toutes les morts de

    i ont essay de sen emparer. Oui, je le suppose, et qui vaut bien toute la bravoure du Prince qui sest empar delle, a

    Prince avec un sourire.

    Tout le monde rit poliment. Mais ils ne pouvaient celer la crainte quil leur inspirait. Ils fix

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    n armure du regard, son pe, et surtout son visage si jeune et ses cheveux de jais qui tombaies paules.

    Le Prince attira le Savetier plus prs de lui. Tiens. Si tu le veux, je te donne la permission de tter ses trsors.Le vieil homme adressa au Prince un sourire de gratitude, et presque dinnocence. Il ten

    ain, et, aprs un instant dhsitation, toucha les seins de la Belle. La Belle frissonna, et iblement de rprimer un petit cri.Le vieil homme lui toucha le sexe.Puis le Prince tira sur sa courte laisse, pour la faire se lever sur la pointe des pieds ; son co

    dit et nen parut que plus ferme et plus charmant, les seins et les fesses dresss, les muscleollets bands, le menton et la gorge dessinant une ligne parfaite jusqu la poitrine oscillante. Ce sera tout. prsent, il convient que vous partiez tous, ordonna le Prince.Obissants, ils sloignrent reculons, en continuant de jouir du spectacle, tandis que le P

    fourchait son cheval, puis, enjoignant la Belle de croiser les mains derrire la nuque, il lui drdre de le prcder.La Belle ouvrit la marche pour quitter la cour de lauberge, le Prince la suivant au pas d

    eval.Les habitants du bourg scartrent pour lui ouvrir le passage. Ils ne pouvaient dtacher

    gard de ce beau corps vulnrable, et ils se pressrent en longeant les murs des troites ruellesvre le spectacle jusqu la lisire de la fort.Lorsquils eurent laiss le bourg derrire eux, le Prince demanda la Belle de venir lui

    t dans ses bras et lassit nouveau devant lui, lembrassa encore, et la gourmanda : Vous avez eu lair de trouver cela si difficile, fit-il en fredonnant. Pourquoi vous tre mofire ? Avez-vous une trop haute ide de vous-mme pour consentir que lon vous mont

    uple ? Je suis dsole, mon Prince, murmura-t-elle. Ne voyez-vous pas que si vous ne songez qu me complaire et faire plaisir ceux auxvous montre, tout ira simplement pour vous ? (Il lui embrassa loreille, en la tenant fermentre sa poitrine.) Vous auriez d vous montrer fire de vos seins et de vos hanches galbes. Vriez d vous poser la question : Est-ce que je fais plaisir mon Prince ? Le peuple me trouvaisante ? Oui, mon Prince, fit la Belle avec humilit.

    Vous tes mienne, Belle, ajouta le Prince un peu plus svrement. Et il nest point dquel vous deviez jamais obir avec rpugnance. Si je vous enjoins de complaire celui dessaux qui occupe le rang le plus bas de protocole, vous devez vous astreindre mobir au doil. Il sera votre Seigneur parce que jen aurai dcid ainsi. Tous ceux qui je vous offres Seigneurs. Oui, mon Prince, acquiesa-t-elle, mais grande tait son affliction.Il lui caressa les seins, en les pinant avec fermet de temps autre, et il lembrassa ju

    ntir le corps de la Belle se dbattre contre lui, et ses ttons durcir. Elle semblait vouloir lui

    elque chose.

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    Quy a-t-il, Belle ? Vous complaire, mon Prince, vous complaire, chuchota-t-elle, comme si ses pe

    rsaient dans un dlire. Oui, me complaire, telle est votre vie, prsent Combien sont-ils dans le monde, con

    e telle clart, une telle simplicit ? Faites plaisir, et je vous dirai toujours exactement comus y prendre. Oui, mon Prince, soupira-t-elle. Mais elle pleurait nouveau. cette fin, je prendrai le plus grand soin de vous. La jeune fille que jai dcouverte da

    ambre du chteau ne mtait rien, au regard de ce que vous tes pour moi dsormais, ma Prinvoue.

    Mais le Prince ntait pas totalement satisfait de la manire dont il instruisait la Belle. Il l

    leur arrive dans la prochaine ville, la tombe de la nuit, il lui arracherait encore un peu gnit, afin de lui rendre les choses plus faciles.

    Et, alors que les habitants de la ville pressaient leur visage contre les vitres plombentres de lauberge, le Prince se faisait servir table par la Princesse.

    Elle saffairait quatre pattes sur le parquet grossier de lauberge pour lui apporter son platsine. Et bien quelle et la permission de le remporter en marchant, cest quatre pattuveau quelle lui apportait la cruche. Les soldats dvorrent leur dner, en lui lanant des ilencieuses la lueur de ltre.

    Elle nettoya la table pour le Prince et quand un morceau de nourriture sauta du plat sur le sdonna la Belle de le manger. Les larmes aux yeux, la Belle obit, puis il la prit dans ses ujours agenouille, et la rcompensa dune dizaine de baisers amoureux et humides. Docile, elssa les bras autour du cou.

    Mais ce petit morceau de nourriture qui tait tomb lui avait donn une ide. Il lui ordonna dvitesse la cuisine chercher un autre plat, puis il lui demanda de le poser ses pieds.Il disposa un peu de la nourriture contenue dans ce plat par terre devant elle, et il lui enjoig

    ever sa lourde chevelure, de la rejeter dans son dos pour ne manger quavec sa bouche. Vous tes mon chaton, rit-il gaiement. Et si vous ntiez si belle je vous interdirais toutemes. Voulez-vous me complaire ? Oui, mon Prince.Du bout du pied, il repoussa le plat distance de plusieurs pas et lui demanda, tout en conti

    n repas, de lui prsenter son derrire. Il admira, constatant que les marques rouges de la faient presque guri. Du bout de sa botte de cuir, il agaa la toison de soie quil devinait entrmbes, perut la moiteur des lvres gonfles sous la toison, et soupira, songeant quelle tlle.

    Quand elle eut fini son repas, du bout des lvres, elle repoussa le plat vers sa chaise, ainsilui avait ordonn, puis il lui essuya la bouche et lui fit boire un peu de vin dans sa coupe.Il contempla sa gorge profonde qui oscillait, et baisa ses paupires.

    prsent, coutez-moi, je veux que vous tiriez la leon de tout ceci. Chacun ici peut

    ir, voir tous vos charmes, vous en tes consciente. Mais je veux que vous en preniez forte

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    nscience. Derrire vous, les gens de cette ville masss aux fentres vous admirent, comme ilst admire lorsque je vous ai fait traverser leur bourg. Voil qui devrait vous rendre fire, mainit, fire, fire de mavoir complu, et davoir aimant leur admiration. Oui, mon Prince, ponctua-t-elle lorsquil se tut. Alors songez que vous tes toute nue et sans dfense, et compltement mienne. Oui, mon Prince, sanglota-t-elle doucement. Telle est votre vie, prsent, et vous ne devez songer rien dautre, et ne rien regrett

    ux que vous vous dfassiez de votre dignit comme lon ple les peaux dun oignon. Je nens que vous conserviez ternellement votre gaucherie. Je veux dire que vous devez vous soumevolont. Oui, mon Prince.Le Prince leva le regard sur laubergiste qui se tenait la porte de la cuisine avec sa femme

    e. Ils sen avisrent aussitt. Mais le Prince navait dyeux que pour la fille. Ctait une mme, trs jolie sa manire, quoique nullement comparable la Belle. Elle avait des chirs et des joues rondes, une taille trs fine, et elle tait vtue la manire des paysannes, dunemisier jabot, et dune jupe courte et large qui laissait voir de ravissantes petites chevillesait un visage innocent. Elle regardait la Belle avec tonnement, ses grands yeux bruns se tournec inquitude vers le Prince pour revenir ensuite timidement la Belle agenouille ses pns la lumire de la chemine. Donc, ainsi que je vous lai dit, reprit doucement le Prince, tous ici vous admirent, et ils

    tent, ils gotent ce spectacle, votre petit derrire rond, vos jolies jambes, ces seins que moi-mne puis mempcher de baiser. Mais il nest personne ici, pas mme le plus humble, qui ne veux que vous, ma Princesse, si je vous ordonne de le servir.

    La Belle tait terrifie. Elle hocha la tte vivement en lui rpondant Oui, mon Prince , pui

    nclina et baisa impulsivement la botte du Prince, mais ensuite elle parut terrorise. Allons, voil qui est trs bien, ma chrie, la rassura le Prince, en lui caressant la nuque. s bien. Sil est un geste que je vous autorise pour donner libre cours votre cur, sans queus en prie, cest bien celui-l. Vous pouvez toujours, de votre propre chef, me tmoigner tre respect.

    De nouveau, la Belle pressa ses lvres contre le cuir. Mais elle tremblait. Ces gens ont faim de vous, faim plus encore de votre beaut, continua le Prince. Et je

    ils mritent den goter un peu, ce qui les ravira.

    Derechef, la Belle baisa la botte du Prince, et laissa ses lvres y reposer. Oh, ne croyez pas que je vais les laisser rellement se remplir de vos charmes. Oh non,nce, songeur. Mais je vais user de cette occasion la fois pour rcompenser leur attevoue et vous apprendre que votre chtiment viendra chaque fois que je dsirerai vous le doous navez pas besoin de dsobir pour le mriter. Je vous punirai quand il me plaira. Quelque

    sera le seul motif de la punition.La Belle ne put sempcher de geindre.Le Prince sourit et fit signe la fille de laubergiste. Mais celle-ci avait si peur de lui que

    vana pas tant que son pre ne ly eut pas pousse.

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    Ma chre, lui dit le Prince avec courtoisie. Dans la cuisine, avez-vous cet instrument plis, avec lequel vous enfournez les polons chauds ?

    Un mouvement diffus traversa la salle tandis que les soldats schangeaient des regards. Les-dehors se pressrent un peu plus contre les fentres. La jeune fille hocha la tte affirmativemn revint bien vite avec une palette de bois, trs plate et polie par des annes dusage, avec u

    anche. Excellent, sexclama le Prince. Mais la Belle pleurait de dsespoir.Le Prince ordonna la fille de laubergiste de sasseoir sur le rebord de la haute chemine,

    uteur dune chaise, et dit la Belle, toujours quatre pattes, de sapprocher delle. Ma chre, fit-il en sadressant la fille de laubergiste, ces bonnes gens mritent un

    ectacle. Leur vie est dure et dnue de tout Mes hommes le mritent tout autant Et ma Prinut faire bon usage de ce chtiment.

    La Belle sagenouilla en larmes devant la jeune fille qui, considrant ce quelle avait fairecine. Sur ses genoux, la Belle, ordonna le Prince, mains derrire la nuque, et relevez votre

    evelure pour laisser la voie libre. Immdiatement ! dit-il, presque coupant.Fouette par sa voix, la Belle se prcipita pour obir, et tous ceux qui se trouvaient l viren

    age souill de larmes. Tenez votre menton relev comme cela, oui, parfait. Maintenant, ma chre, fit le Princ

    gardant la jeune fille qui tenait la Belle sur ses genoux, la palette de bois dans lautre main, jeir si vous saurez la manier avec autant de rudesse quun homme. Croyez-vous en tre capable

    Il ne put rprimer un sourire devant le ravissement de la jeune fille et son dsir de plairecha la tte en murmurant une rponse pleine de respect, et lorsquil lui en donna lordre, eomber brutalement la palette sur les fesses nues de la Belle. La Belle ne put demeurer impas

    e seffora de se tenir tranquille, mais elle ny parvint pas, et finalement elle ne put contengnements et ses gmissements.La fille de la taverne la fessait sans cesse plus fort, et le Prince tait aux anges, savoura

    ose bien plus que la fesse quil avait lui-mme donne la Belle.Cest quil voyait bien mieux comme cela, il voyait mieux les seins de la Belle se soulever,

    mes baigner son visage, et ses petites fesses se contraindre limmobilit comme si, eugeant pas, la Belle avait pu, en un sens, chapper aux rudes coups de la jeune fille, oquiver.

    Enfin, lorsque son derrire fut trs rouge, sans tre zbr, il demanda la jeune fille de cesseIl vit ses soldats captivs, de mme que tous les gens du bourg, alors il claqua des doigts et

    Belle de venir lui. prsent, mangez tous votre dner, bavardez, faites ce que bon vous semble, fit-il vivemLespace dun instant, personne ne lui obit Puis les soldats se tournrent les uns vers les au

    les gens, au-dehors, voyant que la Belle reprenait sa posture genoux aux pieds du Princeveux voilant son visage carlate, ses fesses vif et cuisantes blotties contre ses chevillrent, aux fentres, murmurer et se parler.

    Le Prince servit la Belle un autre verre de vin. Il ntait pas certain dtre tout fait co

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    elle. Il songeait quantit de choses.Il appela la fille de laubergiste prs de lui et lui annona quelle avait t parfaite, lui donn

    tite pice et lui prit la palette qui lui avait servi de battoir. la fin, il fut temps de monter se coucher. Et poussant la Belle devant lui, il lui donna que

    ntilles petites tapes sches pour lui faire monter les marches plus vite jusqu leur chambre.

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    La Belle

    LA Belle se tenait au pied du lit, les mains croises dur la nuque. Ses fesses palpitaient dve douleur quelle ressentait dsormais presque comme un plaisir, bien plus que la fesse quait reue auparavant.

    Pour lheure, elle avait cess de pleurer. Elle venait juste de tirer les couvertures pour le Prec les dents, mains toujours croises, et, encore avec les dents, elle tait alle dposer ses bseuil de la chambre. prsent, elle attendait dautres ordres, tout en essayant, les yeux baisss, de le regarder

    u.Il avait ferm la porte au verrou, et stait assis au bord du lit.Ses cheveux noirs, tombant librement en boucles jusqu ses paules, luisaient la lumire

    andelle de suif. Son visage lui parut trs beau, peut-tre parce quen dpit de ses traits marqu

    it assez dlicatement model. Elle ne savait pas vraiment. Mme ses mains lenvotaientigts en taient si longs, si blancs, si dlicats.

    Elle se sentait incroyablement soulage de se retrouver seule avec lui. Les moments qui avcd, en bas dans lauberge, avaient t pour elle un tel supplice, et mme sil avait apport

    le battoir de bois, instrument avec lequel il tait sans doute capable de la fesser beaucoupt que cette pouvantable demoiselle, elle tait si heureuse dtre seule avec lui quelle naurame song redouter la chose. Quoi quil en soit, elle avait peur de lui avoir dplu.Elle sondait son esprit, pour y dcouvrir les fautes quelle aurait pu avoir commises. Elle

    i tous ses ordres, et il comprenait combien cela lui tait difficile. Il savait parfaitement ca signifiait pour elle dtre dpouille de tous ses vtements et rvle au regard de tous,fense, expose en public, et il savait que cette capitulation dont il parlait pouvait survenir en gen actes bien avant que de simposer son esprit. Mais peu importaient les efforts qployait pour se trouver des excuses, elle ne pouvait sempcher de se demander si elle naurcomplir de plus grands efforts.

    Voulait-il quelle pleure plus fort quand il la fessait ? Elle nen tait pas sre. Rien que de soette fille qui lavait fesse devant tout le monde la faisait pleurer nouveau, et elle savait q

    nce verrait ses larmes, et quil pourrait stonner, alors quil lui avait demand de se nquille au pied du lit, de ce retour de larmes.Mais le Prince paraissait plong dans de profondes penses.Cest ma vie, se dit-elle, en sefforant de se calmer. Il ma rveille, il ma prise. Mes pa

    nt rtablis dans leur souverainet, leur Royaume est redevenu leur, et, plus encore, leur viepartient nouveau, et moi, je lui appartiens. Penser tout cela lapaisa au plus haut point, ettente au fond delle-mme lui fit ressentir une chaleur soudaine qui parcourut ses fesses endopalpitantes. La douleur rappelait cette partie de son corps sa conscience honteuse. Mais coe baissait les paupires sur ces larmes douces et chaudes, elle vit ses seins gonfls et leurs ons durcis, et cette conscience delle-mme se fixa sur eux aussi, tout comme si le Prince ven

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    lui gifler, ce quil navait plus fait depuis un long moment, et voil qui la dconcerta quelqueMa vie, sefforait-elle de comprendre. Et elle se souvint que cet aprs-midi, au cur de lail faisait chaud, quand elle marchait devant son cheval, elle avait senti ses longs cheveux effl

    s fesses, elle le prcdait, et elle stait demand sil la trouvait belle, et, cet instant, elle uhait quil la soulve de terre pour la baiser et la caresser. Naturellement, elle navait pagarder en arrire. Elle ne pouvait imaginer ce quil aurait fait si elle avait t assez folle posser aller un tel geste, mais le soleil avait projet leurs ombres au-devant deux et elle eru lombre de son profil, en avait prouv un plaisir qui la rendit honteuse, ses jambes avchi sous elle, et elle eut cette sensation trs trange, que jamais auparavant elle navait cons sa vie, sauf peut-tre en rve.

    prsent, elle tait veille, au pied de son lit, tes ordres, profrs dune voix basseme. Venez ici, ma chrie.Il la fit agenouiller devant lui.

    Cette chemise doit tre ouverte par le devant, vous apprendrez le faire avec les lvres nts, et je me montrerai patient votre endroit, promit-il.

    Elle avait pens avoir droit au battoir. Et, fort soulage, elle en vint presque lui obiromptement, tirant sur le gros cordon qui fermait la chemise autour de la gorge. Elle sentit sa aude et douce. La chair des hommes. Si diffrente, se dit-elle. Et elle tira prestement suxime cordon pour le dnouer, puis sur le troisime. Elle dut batailler avec le quatrimuteur de la taille, car celui-l ne voulait rien entendre, et enfin lorsquelle eut termin, elle intte, les mains sur la nuque comme auparavant, et elle attendit. Dfaites mes hauts-de-chausses.Ses joues prirent feu ; elle le sentait. Mais l encore elle nhsita gure. Elle tira sur ltoff

    uvrait la boucle, jusqu ce que cette boucle coulisse, et la laissa se dfaire. Et voil quuvait voir son sexe, qui enflait devant elle, douloureusement tordu. Aussitt, elle vmbrasser, mais elle nosa pas et fut choque de cette pulsion.Il lavait libr, il se dressa. Il tait dur. Elle pensa ce sexe entre ses jambes, elle pleine

    xe, rude et trop gros pour son ouverture virginale, et elle songea ce terrible plaisir qui lvahie et dvaste la nuit prcdente, et elle savait quelle rougissait furieusement. Maintenant, allez jusqu ce guridon-l dans le coin et rapportez la vasque remplie deaElle fila sur le parquet. plusieurs reprises, dans la salle de lauberge, il lui avait deman

    presser et, aprs un premier mouvement de rpugnance, elle sexcutait prsent dinstinctporta la vasque en la tenant deux mains et la posa par terre. Un vtement trempait dans leau. Tordez ce vtement soigneusement, et baignez-moi vite.Elle fit ce quon lui dit sur-le-champ, fixant son sexe avec tonnement, contemplant sa long

    duret, et, son extrmit, cette petite fente. Elle en avait t si endolorie hier, mme si ce pvait paralyse. Jamais elle navait dvoil semblable secret. Maintenant, savez-vous ce que je veux de vous ? demanda le Prince avec douceur.Il lui caressait amoureusement la joue de la main, ramenant ses cheveux en arrire. E

    nguissait de ne pouvoir le regarder. Elle aurait tant voulu recevoir lordre de le regarder droit

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    yeux. Cela la terrifiait, mais pass le premier instant, tout ceci lui paraissait si merveilleuxpression, ce visage beau et presque dlicat, et ces yeux noirs qui semblaient se refuser trans Non, mon Prince, mais quoi quil en soit, commena-t-elle. Oui, ma chrie vous tes trs bonne. Je veux que vous le preniez dans votre bouche

    us le caressiez avec votre langue et avec vos lvres.Elle fut choque. Jamais elle navait song cela. Soudain elle eut une cruelle pense po

    elle avait t, une Princesse, et elle songea toute sa jeune existence davant son long sommanqua lcher un petit geignement. Mais ctait son Prince qui lui donnait des ordres, et non qufrayant personnage auquel on laurait donne pour pouse et qui aurait exig cela delle. Elle

    yeux et le prit dans la bouche, gotant sa grosseur, sa duret.Il appuyait contre le fond de sa gorge, et elle le parcourut de bas en haut tandis que le Prin

    idait. Le got en tait presque dlicieux ; et il lui sembla que des gouttelettes dun liquidecoulaient dans sa bouche, puis elle cessa, car il avait dit que ctait assez.Elle ouvrit les yeux.

    Trs bien, Belle, trs bien, dit le Prince.Et elle vit quil avait soudainement envie, en avoir mal. Cela lui inspira de la fiert, et, au

    me de son dsarroi, il lui vint une sensation de force.Mais il stait lev et la guidait pour quelle se mt ses pieds. Alors elle comprit, tandis qu

    serrait les jambes, que ce plaisir qui la rendait fragile stait empar delle. Lespace dun ine crut quelle ne pourrait le supporter, mais lui dsobir tait impensable. Vivement, elle se mains derrire la nuque, et elle lutta pour empcher ses hanches de se laisser gagner par un

    ouvement, ce qui et t humiliant. Le vit-il ? Elle se mordit nouveau la lvre, quelle dolorie. Vous vous tes merveilleusement conduite aujourdhui, vous avez beaucoup appris, lui

    ndrement.Sa voix pouvait tre si douce et pourtant si ferme la fois. Cela ltourdit presque ; ce p

    ndait en elle.Mais alors elle le vit tendre la main pour se saisir du battoir pos derrire lui. Elle

    happer un petit tressaillement avant de pouvoir se matriser, et elle sentit la main pose suas, qui cartait ses mains de sa nuque, et la fit se tourner. Elle eut envie de scrier : Qut ? Mais sa voix resta faible, un murmure son oreille.

    Et jai appris moi-mme une trs importante leon : la douleur vous adoucit, vous renoses plus aises. Vous tes infiniment plus mallable, depuis la fesse que je vous ai donnuberge, que vous ne ltiez avant cet pisode.Elle voulut secouer la tte en signe de dngation, mais nosa pas. La pense de tous ces gen

    vaient vue se faire fesser la tourmentait. On lavait contrainte se tourner pour que cessss aux fentres pussent voir son derrire et regarder entre ses jambes, les soldats avaient pufigure, et elle en avait t mortifie. Aprs tout, cette fois, ce ne serait quen prsence dnce. Si seulement elle avait pu le lui dire, pour lui, oui, nimporte quoi, mais tous ces gens, c

    une telle punition

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    Elle savait quelle avait tort Ce ntait pas ce quil souhaitait quelle penst, ce quil seffolui enseigner. Mais cet instant, elle tait incapable de bien penser.Il se tenait ct delle. Il lui releva le menton de la main gauche, et il lui demanda de repli

    as dans le dos, ce qui lui fut malais. Ctait pire que de croiser les mains sur la nuque. sition lui faisait cambrer tout le corps, faisait saillir ses seins de force, et elle se ressuloureusement de la nudit de sa poitrine et de son visage. Quand il releva ses cheveux, et queta la crinire par-dessus son paule droite, elle gmit doucement. Sa chevelure lui voilait lecarta de ses ttons, les pina tous deux fermement entre le pouce et lindex, et lui soulevns pour les laisser retomber, naturellement. Son visage la dmangeait. Mais ce qui allait sue le savait serait pire encore. cartez vos jambes comme il faut. Vous devez tre solidement plante sur le sol pour po

    utenir les coups de battoir.Elle voulut crier, et, travers ses lvres serres, ses sanglots lui parurent trs sonores.

    Belle, Belle, fit-il dune voix chantante. Voulez-vous me complaire ? Oui, mon Prince, scria-t-elle, la lvre agite dun tremblement irrpressible. Eh bien pourquoi pleurez-vous tant, alors que vous navez mme pas encore tt du batvos fesses ne sont qu peine endolories. Allons, cette fille daubergiste navait gure de poigElle pleura amrement, comme pour exprimer sa manire, sans mots, que tout cela tait

    rtes, mais tellement compliqu. prsent, il lui maintenait fermement le menton et lenlaait Puis elle sentit le pr

    quement sec du battoir. la surface brlante de sa chair, ce fut une explosion de douleur mordante, et la seconde f

    rvint, bien plus vive quelle ne laurait cru possible, puis il y en eut une troisime, eatrime, et elle pleurait malgr elle, chaudes larmes.

    Il cessa et la baisa partout sur le visage. Belle, Belle, fit-il. Maintenant, je vous accorde la permission de parler dites-moi c

    us voudriez me faire maintenant Je veux vous complaire, mon Prince, se fora-t-elle prononcer, mais cela fait si mal, e

    say si fort de vous complaire. Mais, ma chrie, en supportant cette douleur, vous me faites plaisir. Je vous ai dj exp

    e le chtiment ne viendrait pas ncessairement sanctionner une transgression. Quelquefois, ceur mon seul plaisir.

    Oui, mon Prince, sanglota-t-elle. propos de la douleur, je vais vous rvler un petit secret. Vous tes comme la corde telarc band. Et la douleur vous libre, elle vous rend aussi douce que je le dsire. Cela vallier dordres et de rprimandes, et vous ne devez pas songer y rsister. Comprenez-vous cdis ? Vous devez vous livrer totalement. chaque coup de battoir, vous devez songer au vant, et au coup qui suivra le suivant et que cest votre Prince qui vous inflige cela, qui vou

    sent de cette douleur. Oui, mon Prince, fit-elle doucement.

    Sans plus de manires, il lui souleva le menton, et la fessa de nouveau avec force, enc

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    core, sur le derrire. Elle sentit ses fesses de plus en plus brlantes de douleur, et les claquembattoir rsonnaient fort et la brisaient chaque fois un peu plus, comme si le bruit des coups

    ssi redoutable que la douleur. Elle ne parvenait pas comprendre.Quand il cessa enfin, elle avait le souffle coup et suffoquait presque force de larmes, com

    torrent de coups lavait plus humilie quune douleur autrement cuisante.Alors le Prince lenveloppa dans ses bras. Et le contact de ses vtements ltoffe rud

    itrine puissante et nue, la force de ses paules la rconfortrent dun tel plaisir que ses sandoucirent, et ses lvres salanguirent contre lui.Ses culottes rugueuses taient contre son sexe, et elle se surprit se presser contr

    mplement pour quil la repousse avec douceur, comme pour un silencieux reproche. Embrassez-moi, dit-il, et la vague du plaisir qui la traversa fut telle lorsquil referm

    uche sur la sienne quelle put peine en soutenir lmoi, se laissant aller de tout son poids c.Il la retourna vers le lit.

    Cest assez pour cette nuit, dcida-t-il dune voix douce. Nous avons une rude journe dus.

    Et il lui ordonna de stendre.Soudain, elle comprit quil ne la prendrait pas. Elle lentendit aller la porte, et ce plais

    urdait entre ses jambes se changea bientt en supplice. Mais que pouvait-elle faire, sinon plucement dans son oreiller. Elle tcha dempcher son sexe dentrer en contact avec les drapce cas, elle craignait de ne pouvoir rprimer un mouvement de va-et-vient. Et elle tait ce

    il lobservait. Manifestement, il faisait tout pour quelle prouve du plaisir. Mais sarmission ?

    Elle tait couche, tendue, apeure, plore.

    Un instant aprs, elle entendit des voix dans son dos. Baignez-la et oignez-lui les fesses dune huile apaisante, dclarait le Prince, et, si vo

    sirez, vous pouvez vous adresser la Princesse, qui en a la permission galement. Et voiterez avec le plus grand respect, ajouta le Prince, puis elle entendit ses pas sloigner.Elle tait couche, trop apeure pour jeter un regard derrire elle. La porte tait nou

    me. Elle entendit des pas. Elle perut le bruit du linge que lon remuait dans la vasque. Cest moi, Princesse trs estime, fit une voix de femme, et elle comprit quil sagissait

    une femme, une femme de son ge, qui ne pouvait tre que la fille de laubergiste.

    Elle enfouit son visage dans loreiller. Cest intolrable, se dit-elle, et soudain, de tout son e se mit har le Prince, mais lhumiliation la retint dy songer plus longtemps. Elle sentit le corps de la jeune femme sur le lit ct delle, et le seul contact de ltoffe grossire du j

    fleurant les fesses de la Belle lui fit prouver plus intensment la douleur de sa chair endolof.

    Elle eut limpression elle savait pourtant que ce ntait pas le cas que ses fesses ormes, ou quelles rayonnaient dune espce de terrible lumire, force de rougeur. La jeunercevrait cette chaleur ; cette jeune fille, entre toutes, qui stait efforce de plaire au Prince

    sant, bien plus fort que le Prince ne lavait peru.

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    Le linge humide lui caressa les paules, les bras, la nuque, lui caressa le dos, puis les cuissembes, les pieds. La jeune fille vitait soigneusement le sexe et les chairs irrites.

    Mais aprs que la jeune fille eut tordu le linge, elle lui toucha les fesses dun geste lger. Oh, je sais que cela fait mal, Princesse trs estime. Je suis trs dsole, mais que pouvre dautre lorsque le Prince me la ordonn ?Le linge tait dun contact rude sur ses chairs meurtries, et la Belle comprit que cette f

    nce lui avait laiss une trane de zbrures. Elle gmit, et bien quelle vout cette jeune fintiment de violence que jamais elle navait prouv au cours de sa brve existence, le contactge lui fut nanmoins agrable.Le linge humide la rafrachissait ; ctait comme le doux massage dun gant de crin. Et la Be

    mait mesure que la jeune fille la baignait de ce linge, dans un geste doux et circulaire. Princesse trs estime, fit la jeune fille, je sais combien vous souffrez, mais il est si beau

    en fera qu sa tte, il ny a aucun doute l-dessus. Je vous en prie, dites-moi, je vous enes-moi que vous ne me mprisez pas. Je ne vous mprise pas, fit la Belle dune petite voix sans nergie. Comment pourrais-je

    mer ou vous mpriser ? Il me fallait obir. Et quel spectacle ctait, Princesse, il y a une chose que je dois vousla peut vous mettre en colre aprs moi, mais peut-tre que cela vous sera une consolation.La Belle ferma les yeux et pressa sa joue contre loreiller. Elle ne voulait pas entendre ce q

    e avait lui dire. Mais elle apprciait sa voix, son respect, sa gentillesse. La jeune fille ns lintention de la blesser. Elle tait mme de percevoir la crainte qui lhabitait, cette hue la Belle, au cours de sa vie, avait connue chez toutes les servantes. Ce ntait pas diffrent, mec celle-ci, qui lavait prise cheval sur ses genoux dans une taverne et lavait fesse en prces hommes frustes et de ces villageois. La Belle se la reprsenta, telle quelle la revoyai

    rte de la cuisine : ses cheveux sombres et boucls en frisettes autour de son petit visage ros grands yeux pleins dapprhension. Comme le Prince avait d lui paratre farouche ! Commait d redouter que le Prince ordonnt, tout instant, quon la dnude et quon lhumilie ! rnire pense, la Belle sourit en son for intrieur. Elle prouvait de la tendresse pour cette fiur ses douces mains qui baignaient prsent avec tant de soin sa chair brlante et douloureuse Trs bien, fit la Belle, que voulez-vous me dire ? Seulement que vous tiez si belle, Princesse trs estime, que vous avez tant de beau

    us. Mme l, telle que vous tiez, eh bien, combien de femmes qui paraissent belles auraient

    mesurer leur beaut la vtre, vous tiez si belle, Princesse.Encore et encore, elle rptait ce mot, belle, beaut, cherchant manifestement dautres mot

    ts meilleurs quelle ne savait pas. Vous tiez si si gracieuse, Princesse. Vous tolriez cela si bien, avec une telle obissann Altesse, le Prince.La Belle ne rpondit mot. Elle se reprit songer, songer la faon dont cette jeune fille

    ru tout cela. Mais cela procura la Belle une sensation delle-mme qui leffraya tant qssa dy penser. Cette fille lavait vue de trop prs, elle avait vu la rougeur de sa chair punie, e

    vait sentie se livrer dirrpressibles contorsions.

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    La Belle en aurait pleur de nouveau, mais elle ne le voulait pas.Pour la premire fois, travers la pellicule de longuent, elle sentit les doigts nus de la fil

    peau, qui massaient ses zbrures. Ooh ! tressaillit la Princesse. Je suis dsole, fit la jeune fille. Je fais tout mon possible pour tre douce. Non, continuez. Faites-le bien pntrer, soupira la Belle. En vrit, cela me fait du bien.e est-ce quand vous retirez vos doigts.Comment essayer dexpliquer cela, ses fesses submerges de douleur, dmanges de douleu

    brures, comme autant de petits foyers de souffrance, et ces doigts qui les pinaient, puchaient. Tout le monde vous adore, Princesse, chuchota la fille. Tout le monde a vu votre beautn pour la dissimuler ou pour cacher vos dfauts, et vous navez pas de dfauts. Ils somoison devant vous, Princesse. Vraiment ? Ou dites-vous cela pour me consoler ? senquit la Belle. Oh, cest la vrit. Ah, ce soir vous auriez d entendre ces femmes fortunes dans la couberge, elles racontaient toutes quelles ntaient pas jalouses du tout, mais elles savaient

    utes, que, dshabilles comme vous ltiez, elles ne vous seraient pas arrives la chencesse. Et bien sr le Prince tait si beau, si lgant et si Ah, oui, soupira la Belle. prsent, la fille avait recouvert les fesses de la Belle et lui caressait encore les chairs du

    onguent. Elle en faisait pntrer dans les cuisses de la Belle, ses doigts sarrtant juste lortoison entre les jambes, et de nouveau, avec une honte teinte de fiert et de gne, la Belle senour du plaisir en elle. Et avec cette fille ! Oh, si le Prince apprenait cela, songea-udainement. Elle ne pouvait imaginer que cela lui plt, et aussitt elle se dit quil pourrait b

    nir chaque fois quelle prouverait ce plaisir sans quil vnt de lui. Elle tenta de sextrairense de lesprit. Elle aurait voulu savoir o il se trouvait en cet instant. Demain, expliqua la jeune fille, lorsque vous partirez pour le chteau du Prince, uverez sur votre route ceux qui voudront vous dcouvrir. La rumeur se rpand dans toyaume ces mots, la Belle eut un petit tressaillement.

    En tes-vous sre ? senquit-elle, effraye.Tout coup, cela dpassait sa pense. Elle se souvint de ce moment paisible, cet aprs-midi

    fort. Elle tait seule, quelques pas devant le Prince, et, en un sens, elle tait parvenue oubsence des soldats de sa suite. Mais songer ces gens tout au long de la route, qui nattendaienla voir ! Elle se souvint des rues du village pleines de monde, de ces instants invitables osses et mme ses seins nus avaient t effleurs par un bras ou par ltoffe dune chemise e

    t le souffle coup.Mais cest ce quil veut de moi, songea-t-elle. Non seulement me voir, mais aussi que tou

    ient. Cela procure tant de plaisir ces gens de vous voir , lui avait-il dit ce soir-l, tandis

    saient leur entre dans cette bourgade. Il lavait lgrement pousse pour quelle ouvre la m

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    peu devant lui, et elle avait pleur si farouchement en dcouvrant tout autour delles ces soulis bottes desquels elle navait pas os lever les yeux. Mais vous tes si jolie, Princesse, et ils le raconteront leurs petits-enfants, lui dit la fi

    taverne. Ils ne peuvent attendre de se dlecter vous regarder, et, quoi quils aient entendu dius, vous ne les dcevrez pas. Imaginez un peu, ne jamais dcevoir personne (La voix de la e sestompa comme si elle plongeait dans ses penses.) Oh, rien que pour voir a, jaimuvoir vous suivre. Mais vous ne comprenez pas, chuchota la Belle, incapable tout coup de se contenir. Vo

    us rendez pas compte Si, je sais, rpliqua la jeune fille. Bien sr que je sais Jen ai vu des Princsquelles arrivent dans leurs robes magnifiques couvertes de bijoux, et je sais ce que ces

    tre ouverte au monde comme une fleur, tous ces yeux comme des doigts points sur vous,us tes tellement, en fin de compte si splendide, Princesse, si rare. Et vous tes sa Princesus a prise et tous savent que vous tes en son pouvoir et que vous devez agir comme il rdonne. Il ny a aucune honte cela, Princesse. Comment cela se pourrait-il, aux ordres d

    and Prince ? Oh, pensez-vous quil ny ait pas de femmes qui renonceraient tout pour prtre place, si seulement elles possdaient votre beaut ?

    Ces propos frapprent la Belle de stupeur. Elle resta songeuse. Des femmes renonant enant sa place. Cela ne lui tait pas venu lesprit. Elle se souvint de ce moment, dans la for

    Mais ensuite elle se souvint davoir t fesse lauberge, et de tous ces gens qui la regarde se souvint davoir sanglot comme une dsespre, et davoir dtest quon lui maintiennses en lair, les jambes ouvertes, et ce battoir qui lui retombait sur le derrire, encore et en

    nalement, la douleur ntait que le moindre de ses maux.Elle pensa ces foules sur la route. Elle essaya de se les reprsenter. Voil ce que lui rse

    ourne du lendemain.Elle se sentirait submerge dhumiliation, de souffrance, et tous ces gens seraient l pour entmoins, et pour accentuer la chose.La porte stait ouverte.Le Prince avait fait son entre dans la chambre. La petite jeune fille de la taverne se dressa

    nd et sinclina devant lui. Votre Altesse, salua-t-elle, dans un souffle. Vous vous tes fort bien acquitte de votre tche, la flicita le Prince.

    Ce fut un grand honneur, Votre Altesse, rpondit la fille.Le Prince approcha du lit, et se saisissant du poignet droit de la Belle, il la tira et la mit de

    bissante, la Belle avait les yeux baisss, et, ne sachant que faire de ses mains, les raestement sur sa nuque.

    Elle put sentir la satisfaction du Prince. Excellent, ma chrie. Nest-elle pas ravissante, votre Princesse ? senquit-il auprs de lala taverne. Oh, oui, Votre Altesse.

    En lui donnant son bain, lui avez-vous parl et lavez-vous console ?

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    Oh, oui, Votre Altesse, je lui ai dit combien tout le monde ladmirait et commuhaitaient Oui, la voir, acheva le Prince.Il y eut un silence. La Belle se demanda sils lobservaient tous deux, et elle se

    udainement toute nue, livre leurs regards. Il lui semblait quelle aurait pu soutenir lun ou lces regards, mais tous les deux, fixant ses seins et son sexe, voil qui tait trop pour elle.Pourtant, comme sil stait aperu quelle en avait besoin, le Prince lembrassa et, pre

    ucement sa chair endolorie, il provoqua encore en elle un doux moi de plaisir ml de hontevait que son visage rougissait nouveau. Elle avait toujours rougi avec facilit. Et y avautres moyens de dire ce que ces mains provoquaient en elle ? Si elle ne parvenait pas dissite monte de plaisir, elle allait se remettre pleurer. genoux, ma chrie, exigea le Prince dun petit claquement de doigts.En tat de choc, la Belle obit, le parquet rugueux sous les yeux. Elle pouvait voir les b

    ires du Prince, et le cuir brut des souliers de la servante. Maintenant, approchez de votre servante et baisez-lui les souliers. Montrez-lui votre gra

    ur son dvouement votre gard.La Belle ne se dpartit pas de ses penses. Mais encore une fois, elle sentit les larmes mon

    e, alors quelle obissait, dposant chacun de ses baisers sur le cuir fatigu des souliers de laec toute la grce possible. Au-dessus delle, elle entendit les murmures de remerciements qune fille adressait au Prince.

    Votre Altesse, disait-elle, cest moi qui dsire embrasser ma Princesse, je vous en suppliLe Prince dut approuver dun hochement de tte, car la fille tomba genoux de la Bel

    ressant les cheveux de la Belle, elle baisa son visage lev avec grande rvrence. prsent, vous voyez ces montants aux pieds du lit, dit le Prince la fille.

    Naturellement, la Belle savait que le lit avait de hauts montants qui soutenaient un ciel dessons. Liez votre matresse ces montants, les bras et les jambes bien carts, afin que je puisss couch, lever les yeux sur elle, fit le Prince. Attachez-la avec ces rubans de satin, quelles la peau blesse, mais nouez-les trs fermement, car elle devra dormir dans cette position eids ne doit pas dnouer ses liens.

    La Belle resta frappe de stupeur.Quand on la souleva pour la mettre debout au bout du lit, elle fut prise de dlire. Elle

    cilement lorsque la fille lui demanda dcarter les jambes. Elle sentit le satin se resserrer seville droite, puis enserrer fermement sa cheville gauche. Aprs quoi la fille, debout devanr le lit, lia les mains de la Princesse en hauteur, dun ct puis de lautre.

    Elle avait les membres carts, la tte plongeant sur le lit, et elle saperut avec terreur qnce verrait toute sa souffrance ; il verrait cette moiteur honteuse entre ses jambes, ces flelle ne pouvait ni matriser ni dissimuler et, tournant le visage aux creux de son bras, elle gucement.

    Mais le pire, en tout ceci, ctait quil navait pas lintention de la prendre. Il lavait att

    rs de sa porte, en sorte quelle devrait plonger le regard sur lui durant son sommeil.

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    Alors la jeune fille prit cong, en dposant en secret un petit baiser sur la cuisse de la Belle sortir. Et la Belle, pleurant doucement se rendit compte quelle demeurait seule avec le Pre nosait pas le regarder. Ma Belle obissante, soupira-t-il.Et elle sentit avec horreur, tandis quil se hissait plus prs delle, le manche dur de cet ho

    ttoir de bois qui taquinait son endroit humide et secret, si cruellement expos par ses javertes.

    Elle lutta pour se convaincre que tout ceci ntait quillusion. Mais elle sentait ce vlateur, et elle savait que le Prince nignorait rien du plaisir qui la tourmentait. Je vous ai beaucoup appris, et me rjouis fort de votre prsence, et voici que vous dco

    e nouvelle souffrance, un nouveau sacrifice votre Seigneur et matre. Je pourrais calmer catiable qui brle entre vos jambes mais je vais plutt vous laisser votre souffrance, vous laconnatre la signification, apprendre que seul votre Prince peut vous apporter ce soulagemen

    us attendez.Elle ne put rprimer un gmissement, vite touff au creux de son bras. Elle craignait tout i

    remuer les hanches en une supplique humiliante et dsespre.Il avait souffl les chandelles.La chambre tait dans le noir. ses pieds, le matelas ploya sous le poids du Prince.Elle pencha la tte contre son bras et se sentit en scurit dans ses liens de satin, tandis que

    ssait aller, suspendue en lair. Mais ce tourment, ce tourment et elle ne pouvait rien fairendiguer.Alors que llancement de son derrire se faisait moins brlant et sestompait, elle pria pou

    vanouisse ce gonflement entre ses cuisses. Aprs quoi, tombant de sommeil, elle p

    einement, presque rveusement, aux foules qui lattendaient sur les routes menant au chtence.

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    Le Chteau et La Grande Salle

    leur dpart de lauberge, la Belle avait le souffle court et rougissait ; mais ce ntait use des foules qui se pressaient au bord des rues du village, et non plus cause de celles qucouvrirait plus loin sur la route qui droulait son ruban travers les champs de bl.

    Le Prince avait dpch des estafettes pour les prcder, et tandis que lon ornait les cheveBelle de fleurs blanches, il lui annona que lon atteindrait le chteau dans laprs-m

    ndition quils pressent le pas. Nous serons dans mon Royaume, proclama-t-il firement, aussitt que nous aurons paste des montagnes.La Belle ne put tout fait dfinir la sensation que cette nouvelle veilla en elle.Mais le Prince, comme sil avait peru son trange confusion, lembrassa pleine bouche

    enfourcher sa monture, et lui dit dune voix douce, que seuls ceux qui se trouvaient autour

    rent entendre : Lorsque vous pntrerez dans mon Royaume, vous serez mienne plus compltemen

    mais.Vous serez mienne sans rpit, et il vous sera plus ais doublier tout ce qui vous est arriv

    moment, et de ddier votre vie moi seul.Et voici quils sortaient du village, le Prince menant sa splendide monture juste derrire la B

    i ouvrait la marche dun pas rapide sur les pavs brlants.Le soleil tait plus chaud, et la foule tait fort nombreuse, car les fermiers staient tous rend

    rd de la route, et ces gens la montraient du doigt, la dvisageaient, se dressaient sur la poineds pour mieux voir, et la Belle sentait le doux gravier sous ses pieds et, de temps autreuffes dherbe soyeuse ou de fleurs des champs.

    Elle marchait la tte haute, et le Prince lui donnait ses ordres, mais elle gardait les yeux milaissant aller la caresse de lair frais sur ses membres nus, et elle ne pouvait sempch

    nger au chteau du Prince.De temps en temps, une petite voix venue de la foule la ramenait soudaineme

    uloureusement la conscience de sa nudit, et mme, une ou deux reprises, une main se

    ur lui toucher la cuisse avant que le Prince, derrire elle, et fait promptement claquer son fouEnfin, ils pntrrent dans un dfil sombre et bois qui franchissait les montagnes, et il nus que quelques grappes parses de paysans ici et l pointant un il travers lpaisse ramurnes ; une brume couvrait la terre. La Belle, tout en marchant, se sentit engourdie, amollie,dit lui parut trangement naturelle.

    Mais son cur fut pris dun martlement tnu lorsque la lumire du soleil, lanant ses rvant eux, leur rvla une valle verdoyante qui allait slargissant.

    Derrire elle, un grand cri sleva des poitrines des soldats : elle comprit que le Prince taitiv sur ses terres. Et devant elle, au-del de cette pente verdoyante, elle dcouvrit, au-dessus

    ofond prcipice surplombant la valle, le chteau du Prince.

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    Il tait bien plus vaste que la demeure de la Belle, une jungle de tours immacules. Il aurantenir tout un monde, lui semblait-il, et ses portes ouvertes baient comme des bouches danspont-levis.Et voici que de toute part les sujets du Prince, de simples petites mouchetures dans le lointai

    andissaient mesure, coururent vers la route qui dployait ses lacets devant eux.Des cavaliers franchirent le pont-levis et chevauchrent vers eux dans une fanfare de tromp

    urs tendards flottant au vent.Ici, lair tait plus chaud, comme si ces lieux taient protgs de la brise marine. Il ny avai

    n, ici, de la pnombre de ces villages triqus et de ces forts quils avaient traverss. Et paBelle dcouvrait des paysans vtus plus lgrement et de couleurs plus vives.Entre-temps, ils se rapprochaient du chteau, et la Belle aperut au loin non plus ces paysan

    ut au long de la route, lavaient gratifie de leur admiration, mais une foule immense de Seigde Dames somptueusement vtus.

    Elle dut pousser un petit cri et incliner la tte, car le Prince vint se porter sa hauteur. Elle n bras la ramener tout contre le flanc du cheval, et il lui glissa loreille : prsent, la Belle, vous savez ce que jattends de vous.Cependant, ils taient dj parvenus aux abords escarps du pont-levis, et la Belle v

    aintes justifies, des hommes et des femmes de son rang, tous vtus de velours blanc brod di arboraient de gaies couleurs de fte. Elle nosa pas les regarder. Elle sentit le rouge lui rex joues et, pour la premire fois, fut tente de se jeter aux pieds du Prince pour sen remettresricorde et le supplier de la cacher.Une chose tait dtre montre des rustres qui louaient sa beaut et feraient delle une lg

    ais l, cette fois, elle pouvait dj entendre les bavardages, les discours pleins de morgue es. Ctait plus quelle ntait capable dendurer.

    Mais lorsque le Prince descendit de sa monture, il lui ordonna de se mettre quatre pattes , avec douceur, que ctait ainsi quelle devrait faire son entre au chteau.Elle en demeura ptrifie, son visage la brlait, mais elle obit aussitt en tombant ge

    trevoyant du coin de lil, sa gauche, les bottes du Prince, comme elle franchissait le pontsattachant rgler son allure sur la sienne.On la conduisit par un vaste et sombre corridor, o elle nosa pas lever les yeux, quoi qu

    t, tout autour delle, y distinguer des robes fastueuses et des bottes luisantes. De part et dautrigneurs et des Dames sinclinaient devant le Prince. Il y eut des chuchotements en guise de s

    s baisers quon lanait, et elle, elle tait nue, elle avanait quatre pattes comme si elle navaun pauvre animal.

    Voici quils atteignaient lentre de la Grande Salle, une pice vaste et plonge dans la pnomme aucune de celles de son propre chteau. Un feu immense rugissait dans ltre, malgr le i dardait ses rais de chaleur par de hautes fentres troites. Il lui sembla que les Seigneurs mes se pressaient sa suite, en longeant silencieusement les murs vers de longues tables des plats et des verres y taient dj disposs. Lair tait charg des fumets du dner.Et cest alors que la Belle vit la Reine.

    Elle tait assise lextrmit de la salle, sur une estrade. Sa tte voile tait cercle d

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    uronne dor, et les manches profondes de sa robe verte taient ornes de perles et brodes doSur un bref claquement de doigts du Prince, la Belle savana. La Reine stait leve,

    sent, elle embrassait son fils qui se tenait devant lestrade. Un Tribut, Mre, qui nous provient de la terre situe en de des Montagnes, et le plus

    e nous ayons reu de longtemps, si ma mmoire ne me fait point dfaut. Ma premire esamour, et je suis trs fier de lavoir enleve. Et vous navez pas tort, acquiesa la Reine dune voix la sonorit jeune et froide la foLa Belle nosait pas lever les yeux sur elle. Mais ce fut la voix du Prince qui leffraya le

    Ma premire esclave damour. Elle se souvint de ses lans de prvenance droutants devanrents, de lvocation du temps o ils servaient sur cette mme terre, et elle sentit son pouls us vite. Exquise, absolument exquise, approuva la Reine, mais toute la Cour doit tre mme

    ir. Messire Grgoire, appela-t-elle, et elle eut un geste arien.Un grand murmure sleva de la Cour assemble. Et la Belle vit approcher un homme de

    lle aux cheveux gris, sans pouvoir le distinguer clairement. Il portait des cuissardes de ournes hauteur du genou, qui rvlaient une doublure de fourrure dcureuil de Russie duau gris. Montrez-nous un peu cette jeune fille Mais, Mre, protesta le Prince. Billeveses, tous les gens du commun lont vue. Nous la verrons donc. Et devrons-nous la museler, Votre Majest ? demanda cet homme trange, la haute tai

    x bottes doubles de fourrure. Non, ce ne sera pas ncessaire. Toutefois, punissez-la, assurment, si elle venait lev

    ix ou pleurer.

    Et sa chevelure, sa chevelure lui fait un bouclier, reprit lhomme.Mais voici quil relevait la Belle, qui croisa immdiatement les mains sur la tte. Tandis qu

    tenait debout, elle se sentit dsesprment expose et ne put se retenir de pleurer. Elle redoutproche du Prince, et elle put mieux voir la Reine, bien quelle ne le dsirt pas. Le voile arac

    la Reine laissait deviner une chevelure noire, qui ondulait sur ses paules, et des yeux mme ceux du Prince. Laissez ses cheveux comme ils sont, dit le Prince presque jalousement.Oh, il va me dfendre, songea la Belle. Sur quoi elle entendit le Prince donner lordre lui-m

    Installez-la sur la table, que tous la voient.La table tait rectangulaire et dresse au centre de la salle. La Belle songea un autel. Un

    onte dessus, on la contraignit sagenouiller face aux trnes o le Prince avait pris placts de sa mre.

    Vivement, lhomme aux cheveux gris plaa une lourde pice dun bois tendre au-dessous dntre. Elle pouvait sy reposer, ce quelle fit, tandis quil la forait carter largement les genoil tendait ses jambes afin que ses genoux ne touchent pas la table, ses chevilles attachebords par des liens de cuir. Puis ses poignets subirent le mme traitement. Elle tint son visa

    mes cach du mieux quelle put.

  • 7/13/2019 Anne Rice - L'Initiation

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    Vous garderez le silence, lui intima lhomme dun ton glacial, ou je veillerai ce queyez silencieuse jamais. Ne vous mprenez pas sur la clmence de la Reine. Elle ne vous mus seulement parce que cela divertit la Cour de vous voir vous dbattre avec votre volont.

    Et puis, la grande honte de la Belle, il lui releva le menton, et ajusta au-dessous une loentonnire de bois. Elle ne pouvait baisser la tte, mme si elle pouvait baisser les yeux. Eercevait autour delle la salle en son entier.

    Elle vit les Seigneurs et les Dames se lever de leur table de banquet. Elle vit le feu immenis elle vit aussi cet homme, avec son visage anguleux et mince, et ses yeux gris qui ntaienssi froids que sa voix, mais qui, pour lheure, semblaient tout de mme viter la moindre tendr

    Un long frisson la parcourut lorsquelle se reprsenta ainsi ouverte aux regards, et juchuteur, le visage expos tous ceux qui la scrutaient leur guise, et, tant bien que malsimula ses sanglots en tenant ses lvres serres lune contre lautre. Mme ses cheveux uvraient pas, car ils tombaient en masses gales de chaque ct de son visage et ne masquaienelle. Ma jeunette, ma petite, fit lhomme aux cheveux gris, dans un souffle. Tant de peur ne vourien. (Un soupon de chaleur paraissait poindre dans sa voix.) Quest-ce que la peur, aprs test de lindcision. Vous cherchez une voie de rsistance, dvasion. Il ny en a aucunedissez pas les membres comme cela. Cest en vain.La Belle se mordit la lvre et sentit les larmes lui couler sur le visage, mais ces mots pro