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Pèlerinage historique du Grand Maître en Terre Sainte cité du vatican 2013 Annales ordinis equestris sancti sepulcHri hierosolymitani 2012 Pèlerinage historique du Grand Maître en Terre Sainte

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Pèlerinage historiquedu Grand Maître en Terre Sainte

cité du vatican2013

Annalesordinis equestris sancti sepulcHri hierosolymitani 2012

Pèlerinage historiquedu Grand Maître en Terre Sainte

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Ivan RebernikDirecteur

Graziano MottaCo-directeur et éditeur

Avec la collaboration de François Vayne pour la rédaction,Des auteurs cités dans chaque article,

Du patriarcat Latin de Jérusalem,Des Lieutenants sur leurs Lieutenances

Traductrices et traducteurs :Chiara Andreola, Nancy Celaschi, Isabelle Cousturié Contini,

Claudia Kock, Tomás Scusceria Muffatti

Mise en page :Fortunato Romani - Italiani nel Mondo srl

Vicolo dei Granari, 10a - 00186 [email protected]

Documentation photographique :Archives du Grand Magistère, Archives de L’Osservatore Romano,

Archives du Patriarcat Latin de Jérusalem, Archives des Lieutenances correspondantes.Carla Morselli, Elisa Pinna, Christa von Siemens

En couverture :Jérusalem - Le Grand Maître, le cardinal Edwin O’Brien part de la Porte de Jaffa et franchit le

seuil de la Basilique du Saint-Sépulcre après avoir été accueilli solennellement par la VilleSainte. Près de lui (sur la photo), le Patriarche Latin Fouad Twal, Grand Prieur de l’Ordre ; le

Vicaire de la Custodie franciscaine de Terre Sainte, le père Artemio Vitores; le Gouverneur Gé-néral Agostino Borromeo

Publié par :Grand Magistère de l’Ordre Équestre

du Saint Sépulcre de Jérusalem00120 Cité du VaticanTél. +39 06 69892901Fax +39 06 69892930

www.vatican.va/roman_curia/institutions_connected/oessh/orwww.vatican.va/roman_curia/institutions_connected/oessh/index_en.htm

E-mail : [email protected]

Copyright © OESSH

00120 Cité du vatican

Annalesordinis equestris sancti sepulcHri hierosolymitani 2012

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sommaireSous le signe de la continuiteé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

Entrée solennelle du Cardinal O’Brien Dans la Basilique du saint-Sépulcre . . . . . . 4

Consistoire, le Grand Maître créé Cardinal par le Pape . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Le Cardinal Grand Maître prend possession de la Diaconie de Saint-Sébastienau Palatino . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Benoît XVI et la marche des chrétiens au Moyen Orient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

« Repenser le présent pour considérer l’avenir avec le même regard du Christ » . 18

La vie de l’Ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Projets en Terre Sainte – L’église d’Aqaba annonce l’avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Les oliviers du Gethsemani n’ont plus de secret . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

L’Huile pour la paix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Jérusalem : Une Cité entre Terre et Ciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

Une cité construite en Italie à l’image de Jérusalem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

À Acquapendente la plus ancienne réplique du Saint-Sépulcre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

Décès de George Doty, personnage clef de la grande restauration de l’Anastasis 44

Le bienheureux cardinal Aloysius Stepinac, membre de l’Ordre duSaint-Sépulcre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

Des Lieutenances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

Recension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

Les Lieutenances dans le monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

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“ANNALES” reprend vie! Avec la même énergie, les mêmes propos etaspirations qui en ont marqué la naissance dans les années 90 et quiont été accueillies favorablement partout et à tous les niveaux de

l’Ordre au point d’en susciter la nostalgie et d’en souhaiter la renaissance. Denombreux confrères en ont collectionné les numéros ; d’autres s’en sont servispour une présentation convaincante de notre Institution à ceux qui souhaitaientmieux la connaitre ou en faire partie. Cette œuvre de renaissance sous le signe dela continuité voulue par le Grand Magistère, a bénéficié de la précieusecollaboration du co-directeur Graziano Motta de nouveau appelé à mettre auservice de l’Ordre une expérience professionnelle unique, non seulement dans le

domaine de la presse catholique maiségalement dans celui de la connaissancede la Terre Sainte pour y avoir vécu prèsde 30 ans dont plusieurs au PatriarcatLatin de Jérusalem.

Le processus a commencé par lareconsidération de la revue « AD » et eneffet, celle-ci, dans son dernier numérode l’année passée en anticipait les lignes.L’implication de l’art-designer et del’agence graphique a voulu marquer unecontinuité en tenant compte cependantdes dernières nouveautés techniques etde style. La vie de l’Ordre occupe uneplace prépondérante : les deux grandsévénements de l’année ont été en effet leConsistoire du Pape Benoît XVI avecl’élévation au cardinalat du Grand

Maitre Edwin O’Brien, son pèlerinage en Terre Sainte avec l’entrée solennelledans la Basilique du Saint Sépulcre et sa prise de contact avec la réalité qui est laraison d’être de l’Ordre.

Le signe de la continuité est donné par Jérusalem qui a été au même moment lethéâtre de quatre grands événements dignes de la plus grande attention : toutd’abord la Semaine d’Etude sur la Ville Sainte organisée par la Fondation Paul VIà La Gazzada qui a rassemblé d’éminents professeurs et chercheurs ; nous avonsl’honneur de publier le rapport introductif de son directeur scientifique, leprofesseur Cesare Alzati. Ensuite le Millénaire de la ville de San Sepolcro – édifiéepar deux fervents pèlerins non seulement pour perpétuer mais également pourrendre son actualité au sens et à la valeur de Jérusalem – solennisé par la visite et

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SOUS LE SIGNEDE LA CONTINUITé

Deux grands événements ont marqué le dé-but et la fin de l’année 2012 dans la vie

de l’Ordre : le 18 février, le Grand maitre estcréé cardinal de la Sainte Eglise romaine avecle titre diaconal de Saint Sébastien au Palatin.Le 27 novembre, lors de son premier pèleri-nage à Jérusalem, il fait son entrée solennelledans la Basilique du Saint Sépulcre. Il a étéainsi pleinement inséré dans l’Eglise de Romeparmi les plus étroits collaborateurs du SaintPère au service de la Terre Sainte ; vénérantensuite le tombeau du Christ ressuscité, leGrand Maitre en a souligné le lien séculaireavec les membres de l’Ordre et renouvelé leurdévouement et leur soutien à l’Eglise Mère deJérusalem.

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le discours mémorable du Pape Benoît XVI. Et encore le congrès deAcquapendente, petite ville de La Tuscia sur la Voie médiévale des Français qui,grâce aux recherches d’un historien israélien, l’ambassadeur près le Saint Siège,Mordechai Levy, peut s’enorgueillir d’abriter dans sa cathédrale la plus anciennereproduction de la Basilique du Saint Sépulcre. (C’est pourquoi San Sepolcro etAcquapendente continuent d’être des pôles d’attraction historique et une sourcede spiritualité pour les membres de l’Ordre).

Enfin la continuité avec le passé d’“Annales” ne pouvait être mieux soulignéeque par l’évocation du rappel cette année à la Maison du Père, du confrère GorgeDopty, principal réalisateur en 1996 du premier numéro d’Annales : la restaurationde l’Anastasis, la rotonde du Saint sépulcre qu’il avait lui même financée venaitd’être inaugurée lors d’une grandiose et surprenante cérémonie œcuménique. Leprojet qu’il avait été impossible de réaliser pendant des décennies, devenait unesplendide réalité grâce à l‘acceptation de son offre généreuse et désintéresséeobtenue à l’issue d’une exténuante négociation diplomatique du président de la« Mission pontificale pour la Palestine », à l’époque Mgr Robert Stern.

Parmi les projets réalisés en Terre Sainte grâce aux dons de chevaliers et dames– un niveau jamais atteint jusqu’ici – l’église paroissiale monumentale consacrée àMaria Stella Maris dans la ville jordanienne d’Aqaba sur la Mer Rouge qui connaitun développement démographique et économique impressionnant ; et l’écolesupérieure catholique de Rameh, petite ville israélienne près de la frontière avec leLiban. Leur importance et l’engagement financier pluriannuel en ont fait lefleuron du Patriarcat Latin. La revue se termine par deux intéressantstémoignages : sur l’entreprise scientifique – la datation des oliviers du Gethsémani– voulue et réalisée par le professeur Giovanni Gianfrate qui a eu un échomédiatique à l’échelle internationale ; et sur la réalisation de l’initiative de DonRaed Abusahlia, prêtre du Patriarcat qui a garanti un emploi stable à près d’unecentaine de travailleurs chrétiens palestiniens grâce aussi à la collaboration dequelques Lieutenances européennes.

Deux contributions méritent d’être soulignées : celle du cardinal LeonardoSandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, une réflexion sur ledocument final de l’Assemblée spéciale du Synode des évêques pour le ProcheOrient à laquelle notre Ordre a été appelé à participer activement ; et celle du PèreDavor Zovko qui propose à l’attention et à la vénération des chevaliers et dames,après en avoir retracé l’histoire tourmentée, du bienheureux Aloiz Stepinac,Commandeur avec plaque de l’Ordre. Une découverte pour beaucoup d’entrenous !

Ivan RebernikChancelier

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Lors de son premiervoyage officiel àJérusalem, Bethléem,Nazareth, et enJordanie, il étaitaccompagné du GrandPrieur, le PatriarcheFouad Twal, et duGouverneur Général,Agostino Borromeo.Un événement, audébut de l’Annéesainte, qui s’inscrivaitdans la dynamique desnouvelles chargespastorales que le papelui a confiées

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Entrée solennelledu Cardinal O’Brien Dans la Basiliquedu saint-Sépulcre

Pèlerinage historique du Grand Maître en Terre Sainte

Devant la chapelle abritant letombeau vide de Jésus, le cardinalEdwin O’Brien s’apprête à donner sabénédiction, à la fin de la cérémoniemarquant son entrée solennelle dansla Basilique.

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« La présence del’Eglise en TerreSainte, où elle a mi-

raculeusement survécu, pendantdes siècles, sous une dominationhostile, doit se poursuivre dans letémoignage de cet engagementau service d’un Evangile vécu »,déclare en substance, dans sonmessage, le Grand Maître del’Ordre du Saint-Sépulcre, à sonarrivée à Jérusalem, le lundi 26novembre.

Le Grand Maître a été ac-cueilli officiellement à la porte deJaffa, ou « Porte de l’ami », par lePatriarche Latin de Jérusalem etGrand Prieur de l’Ordre, MgrFouad Twal, le délégué Apostoli-que à Jérusalem et en Palestine,et nonce en Israël Giuseppe Laz-zarotto, par le Vicaire de la Cus-todie franciscaine de TerreSainte, Fr. Artemio Vítores, et

différentes personnalités religieu-ses et civiles. Puis en cortège, il arejoint la toute proche concathé-drale du Patriarcat où, après larécitation collective du Credopour l’Année de la Foi, la Co-quille du pèlerin lui a été remis.Une foule enthousiaste l’a ac-compagné dans ses premiers pasdans la Ville sainte, et le Patriar-che, Mgr Twal, n’a pas caché sajoie profonde en épinglant laprestigieuse « coquille » réservéeà tous les membres de l’Ordre,en souvenir de leur pèlerinage enTerre Sainte.

L’ENTRÉEAU SAINT-SÉPULCRE

Mardi après-midi – après unevisite dans la matinée au Patriar-che grec-orthodoxe et au Patriar-che arménien-orthodoxe – le

Grand Maître, accompagné duGrand Prieur et du GouverneurGénéral Agostino Borromeo, afait son entrée au Sépulcre duChrist Ressuscité, au terme d’uneprocession pleine de ferveur dansles rues de la vieille ville de Jéru-salem, ouverte par les « kawas »,les gardes habillés en uniformetraditionnel datant de l’Empireromain.

Comme le veut le régime destatus quo, le Custode franciscainde Terre Sainte, Père PierbattistaPizzaballa, a eu l’honneur del’accueillir et de le guider dans laBasilique de l’Anastasis, entouréde nombreux religieux francis-cains, « gardiens » de ce lieusaint, et de représentants des Pa-triarcats grec – orthodoxe et ar-ménien – orthodoxe. En face dusépulcre, sur lequel se fonde no-tre foi en la victoire divine sur le

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mal et la mort, Mgr Twal a rap-pelé les sentiments séculaires quilient le Patriarcat Latin de Jéru-salem à l’Ordre du Saint-Sépul-cre, réaffirmés dans le messagede Pie IX, en janvier 1868. Par cemessage, le pape avait confié auxChevaliers la mission de soutenirles œuvres et Institutions cultu-relles et sociales de l’Eglise ca-tholique en Terre Sainte, en par-ticulier, la construction des éco-les.

« Nous sommes particulière-ment reconnaissants du généreuxintérêt que Votre Eminence, leGrand Magistère et tous lesmembres de l’Ordre, portent à laTerre Sainte. Nous accueillonsvotre soutien et votre solidaritéavec gratitude. Sachez que nousposons notre espérance, nos aspi-rations et notre confiance envous », a déclaré en quelquesmots essentiels, le Patriarche La-tin, natif de Jordanie, confrontéchaque jour aux innombrablesdifficultés des chrétiens d’Orientà vivre et rester sur les terres deleurs ancêtres. « S’il vous plaît, ne

nous abandonnez pas ! », a insistéMgr Twal.

Ce cri du cœur a profondé-ment touché le Grand Maître quia invité les fidèles à imiter la foides premiers chrétiens, et à« manifester autour d’eux que lesépulcre est vide et que le Christest vivant ».

L’ÉTAPE DE BETHLÉEMET L’INAUGURATIONÀ L’UNIVERSITÉ

Au troisième jour de sonvoyage officiel, le CardinalO’Brien s’est rendu à Bethléem,au sud de Jérusalem, toutd’abord pour prier à l’endroitmême où Jésus est né puis pourinaugurer un nouvel édifice del’université catholique, achevéaprès deux années de travaux.

A l’entrée de la Basilique de laNativité, il a été reçu par le Cus-tode franciscain qui l’a accompa-gné jusqu’à la grotte ; là il s’estagenouillé pour baiser l’étoilemarquant le lieu de la naissancedu Sauveur.

Le Grand Maître a ensuite vi-sité l’Université catholique, lapremière fondée en Palestine en1965, un des fruits du pèlerinagedu pape Paul VI, où l’attendaientplus de 500 directeurs d’écoles etde nombreux professeurs et étu-diants de toute la région. « Jésusa dit à ses disciples d’aller ensei-gner dans le monde entier. Lesfrères des écoles Chrétiennes etleurs confrères illustrent parfaite-ment ces paroles de Notre Sei-gneur, spécialement en Pales-tine », a souligné le Cardinalnord-américain, avec reconnais-sance.

Au cours de l’inauguration,Frère Peter Bray, Vice-chancelierde cette Université qui compteaujourd’hui 2 600 étudiants etplus de 10 000 diplômés, a re-mercié les généreux bienfaiteursde l’Ordre Equestre du Saint-Sé-pulcre de Jérusalem pour avoirpermis la réalisation de ce nouvelédifice doté de huit classes decours équipées des dernièrestechnologies modernes. Il a aussiévoqué les récentes violences

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Une procession, ouverte par les« kawas » (en costume ottoman commemarque du « statu quo » à Jérusalem)et par les frères franciscains de laCustodie de Terre Sainte, aaccompagné le Cardinal Grand Maîtrejusqu’à l’entrée de la basilique duSaint-Sépulcre. Celle-ci s’était formée àla porte de Jaffa (en toile de fond sur laphoto de la page précédente) : à côtédu Grand Maître, de gauche à droite,figurent l’évêque auxiliaire WilliamSomali, le Patriarche Latin, le Vicairede la Custodie franciscaine, leGouverneur Général, le confrère MgrGiuseppe Lazzarotto, Nonce en Israëlet Délégué Apostolique à Jérusalem,un évêque du patriarcat arménienorthodoxe, Mgr Giacinto-BoulosMarcuzzo, évêque auxiliaire et vicairedu Patriarcat Latin pour Israël.

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dans la région en disant : « Alorsque nous sommes réunis à Beth-léem en cette joyeuse circonstan-ces pour inaugurer la construc-tion de ce nouvel édifice, unis-sons-nous par la prière aux 435ex étudiants et diplômés del’Université de Bethléem qui, àGaza, ont été frappés par la ré-cente destruction de tant d’habi-tations et par la perte de nom-

breux conjoints ».Le Cardinal O’Brien tenait

aussi à rencontrer la paroisse deBeit Sahour, à l’est de Bethléem,où il a visité l’école et s’est long-temps entretenu avec les élèvesdes différentes classes. Puis, nonloin de là, au village de Beit Jala,il est allé rencontrer les futursprêtres en formation au sémi-naire patriarcal, écoutant avec

émotion le témoignage d’un des35 séminaristes, Bernard, améri-cano-palestinien qui a dit sa joiede pouvoir étudier en TerreSainte pour se préparer au sacer-doce.

A LA RENCONTREDES ENFANTS DE RAMEH

Nazareth est l’étape suivante,jeudi 29 novembre, avec unemesse célébrée en la Basilique del’Annonciation et la bénédictiond’une nouvelle école à Rameh, enHaute Galilée. L’édifice scolaireest aujourd’hui un rêve finale-ment réalisé. Il aura fallu deuxans pour arriver au bout des tra-vaux (2009-2011), après la béné-diction de sa première pierre parle pape Benoît XVI au coursd’une messe à Nazareth, le 14mai 2009, lors de son pèlerinageen Terre Sainte. A l’occasion del’inauguration officielle, religieuxdruzes et musulmans ont prispart à la cérémonie et aux festivi-

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Le Custode franciscainde Terre Sainte, Fr.

Pierbattista Pizzaballaouvre la cérémonie

liturgique à la « Pierrede l’Onction » que le

Cardinal O’Brienembrassera ensuite en

se prosternant (photoci-dessus). Un geste

traditionnel devénération qui fait

mémoire du rituel aveclequel Josephd’Arimathie et

Nicodème déposèrentle corps de Jésus

crucifié pour l’arroserd’arômes et d’onguents,

selon la tradition juive,avant son transfert dans

le tombeau.

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tés. Le projet, souhaité dès 1995par Mgr Giacinto-Boulos Mar-cuzzo, évêque auxiliaire et Vi-caire patriarcal en Israël, résidantà Nazareth, aura demandé 18 ansà cause de nombreuses difficul-tés, notamment bureaucratiques.

A Rameh vivent 8.000 habi-tants, dont 51% sont chrétiens,29% druzes et 20% musulmans.Dans cette petite localité, l’écolejoue un rôle fondamental pourtenir unis les habitants : Il fut eneffet très émouvant de voir leschrétiens, les musulmans et lesdruzes se recueillir avec le Pa-triarche et avec le CardinalO’Brien, pour demander à Dieude bénir l’école et d’accorder sesgrâces aux enseignants et aux élè-ves. Cette école qui compte 650élèves de Rameh et des environs,permet aux 141 familles chrétien-

Joyeuse inauguration de l’Ecole supérieure du Patriarcat latin à Rameh (HauteGalilée). Le Cardinal O’Brien guide la main d’un enfant coupant le rubansymbolique ; à côté de lui (à droite) le patriarche Fouad Twal, un responsable de lacommunauté druze, l’archevêque émérite grec-melkite d’Akka-San Giovannid’Acri Mgr Pierre Mouallem et le vicaire pour Israël, Mgr Marcuzzo. Parmi lesautres personnalités présentes à la cérémonie figurent le Patriarche émérite deJérusalem pour les Latins, Mgr Michel Sabbah et de hauts représentants de lacommunauté musulmane (photo ci-dessous).

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nes sur place de ne pas se trans-férer dans d’autres localités de larégion.

Au cours de son discours, lePatriarche a rappelé que l’écolen’est pas seulement un lieud’aprentissage mais aussi un lieude dialogue entre les religions etles cultures ; qui doit toujoursêtre au service de l’homme etcontribuer à jeter de nouveauxponts d’amitié et d’amour pourtous, sans distinction. Le Cardi-nal O’Brien, ému par cette frater-nité religieuse concrète et qui faitavancer le dialogue entre chré-tiens et musulmans, a dit :« J’avais préparé un discoursécrit, mais quand j’ai vu la foule,les fidèles des différentes reli-gions vivre ensemble dans la joie,quand j’ai vu l’enthousiasme desparents et des élèves, j’ai mis decôté mon discours et j’ai laisséparler mon cœur ». Il s’est mon-tré surtout, comme d’habitude,un pasteur attentif aux plus pe-tits et son passage marquera sansaucun doute l’histoire de cetterégion.

« Jésus a grandi ici, commevous », a dit le Grand Maître auxenfants qui l’entouraient joyeuse-ment. Son dialogue plein debonté restera un des temps fortsde ce voyage et il se pourrait bienque ce jour-là, soient nées denouvelles vocations religieuses.« La venue d’une personnalitéaussi importante dans cette école,restera inscrit dans nos mémoi-res, ce fut un très grand honneurqui est pour nous un immenseencouragement », a confié à lapresse un responsable de l’ensei-gnement.

LA RENCONTREEN JORDANIEAVEC LE ROI ABDALLAH II

Durant les trois dernières jour-nées de son voyage officiel, leGrand Maître s’est rendu en Jor-danie, terre natale du PatriarcheMgr Twal. A Amman, le Cardinala eu des échanges avec le Vicairedu Patriarche Latin dans ce pays,Mgr Maroun Lahham, et diversprêtres ; puis il est allé visiter lecentre pour porteurs d’handicapdédié à Notre Dame de la Paix etles œuvres paroissiales de la loca-lité de Zerka. Dans la soirée, il adéjeuné avec les prêtres du Vica-riat. Le lendemain, il s’est renduà Madaba pour une visite à lanouvelle AUM (American Uni-versity of Madaba) voulue par lePatriarche Mgr Twal et aux éco-

les du Patriarcat soutenues parl’Ordre. Il est également allé ad-mirer, dans l’église orthodoxe, lacélèbre carte en mosaïque, et aterminé sa visite locale en se met-tant dans les pas de Moïse auMont Nébo. De retour à Am-man, le Grand Maître a célébréune messe en l’église paroissialede Hashimi. Le dimanche 2 dé-cembre, avec Mgr Twal, il a étéreçu cordialement par le Roi deJordanie Abdallah II qui s’est en-tretenu avec eux de différentsquestions liées à l’actualité deschrétiens du Moyen Orient.

Après avoir salué les fidèles dela paroisse de Sweifieh, le GrandMaître a regagné Israël pour ren-trer à Rome, de l’aéroport de TelAviv.

A son retour à Rome, au Cœurde l’Eglise universelle, il a pré-senté au sépulcre de l’apôtrePierre, les visages de tous ces té-moins d’une foi courageuse, co-hérente et persévérante, vécuesur la terre natale du Sauveur.

François Vayne

Le cardinal O’Brien et le patriarcheMgr Twal ont été reçus par le Roi deJordanie Abdullah II qui a discutécordialement avec eux de divers sujetsrelatifs à la présence chrétienne auMoyen Orient.

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10 - Annales

Consistoire,le Grand Maître

créé Cardinal par le Pape

Grande joie et gratitude de l’Ordre pour une nomination attendue

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Vatican, 6 janvier, solennitéde l’Epiphanie. A l’issuede la célébration eucharis-

tique dans la Basilique SaintPierre, Benoît XVI, avant laprière traditionnelle de l’Angé-lus, annonce de la fenêtre de sonbureau aux fidèles rassemblés surla place, la tenue, le 18 février,d’un Consistoire ordinaire publicpour la création de 22 nouveaux

cardinaux et il en lit les noms. Leseptième de la liste est l’archevê-que de Baltimore EdwinO’Brien, Pro-Grand Maitre del’Ordre Equestre du Saint Sépul-cre de Jérusalem.

Une nomination à vrai dire at-tendue car, comme c’est désor-mais la tradition, le Pape confie àun cardinal le gouvernement del’ancien Ordre équestre placé,

comme l’indique l’Annuaire Pon-tifical, « sous la protection duSaint Siège » et qui est à la foispersonne juridique de droit ca-non et personne juridique vati-cane. Grande attente et grandejoie des chevaliers et dames dontle Gouverneur général AgostinoBorromeo se fait l’interprète ; ilexprime sa gratitude au SaintPère pour cette nomination, pré-

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sente ses félicitations au nouveauCardinal et l’assure de sa dévo-tion au nom également des digni-taires du Grand Magistère, deslieutenants et des délégués. D’au-tres messages lui parviennent dela part de membres de l’Ordre etde personnalités et fidèles detous les continents, notammentses compatriotes des Etats-Unis.L’Ordre se réjouit également del’élévation au cardinalat de 5 au-tres de ses membres : TimothyMichael Dolan e Thomas Chris-topher Collins, Grands Prieursrespectivement des Lieutenancesde New York et de Toronto ;Giuseppe Bertello, président dela Commission pontificale pour

l’Etat de la Cité du Vatican etprésident du Gouvernorat ; Giu-seppe Betori, archevêque de Flo-rence et Domenico Calcagno,président de l’Administration duPatrimoine du Siège apostolique.

Les plus hauts représentantsde l’Ordre assistaient au Consis-toire samedi 18 février dans laBasilique Saint Pierre : le GrandPrieur, Patriarche latin de Jérusa-lem Fouad Twal, et l’archevêqueGiuseppe De Andrea, conseiller ;le Lieutenant général GiuseppeDella Torre del Tempio di San-guinetto ; le Gouverneur généralAgostino Borromeo ; les viceGouverneurs généraux AdolfoRinaldi, Patrick D. Powers et

Giorgio Moroni Stampa ; le mai-tre de cérémonie Francis D.Kelly ; les membres du GrandMagistère : Christa Von Siemens,Joseph E. Spinnato, Pierre Blan-chard, le comte de Rezende, Joaode Castro de Mendia, Michael F.Welan, Alberto Consoli PalermoNavarra, Thomas McKiernan ; leconseiller d’honneur, le cardinalAndrea Cordero Lanza di Mon-tezemolo (auteur de son nouveaublason de cardinal) ; le Chance-lier d’honneur Mgr Juan JoséDorronsoro ; les dignitairesd’honneur Aldo Maria Arena,Philippe Husson, Mario CantutiCastelvetri, Michael R. Earthmanet Otto Kasspar ; les Lieutenants

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Giovanni Ricasoli, de l’Italie mé-ridionale Tyrrhénienne GiovanniNapolitano, de l’Italie Méridio-nale Adriatique Rocco Saltino, dela Sicile Giovanni Russo, de Hol-lande Godfried J.M. Prieckaerts,de Pologne Karol Szlenkier, duPortugal Goncalo De Medina Fi-guereido de Bar, de Suisse Jean-Pierre Marie de Gluz-Ruchti,d’Ecosse Sheriff W. FrankLunny, des Etats-Unis NorthCentral Charles H. Foos, desEtats-Unis Western William H.Davidson ; le délégué magistralde la Fédération russe YaroslavA. Ternovskiy ; les représentantsdes lieutenances de Belgique,France, Espagne orientale, Malte,Hongrie, Principauté de Mo-naco. Plusieurs lieutenances ontenvoyé des délégations ; quelquesunes – italiennes notamment –composées de dizaines et mêmede centaines de membres. Pré-sence significative de nombreuxfidèles venus de Baltimore, l’ar-chidiocèse dont le Grand Maitrea été le Pasteur et qui en est au-jourd’hui encore l’Administra-teur apostolique, ainsi que deNew York sa ville natale.

L’événement a été marqué parune réception, le lundi 20, enl’honneur du nouveau cardinal,au Palais della Rovere décoré ensigne de fête avec des tapisseriesexposées aux fenêtres donnantsur Via della Conciliazione. Lecardinal en personne avec à sescôté le Gouverneur général, a ac-cueilli les invités : les dignitairesdu Grand Magistère et les Lieu-tenants, les dignitaires d’hon-neur, les membres de délégationsde dames et chevaliers venus àRome pour la circonstance, mais

aussi des cardinaux (dont son ho-monyme Kweith Michael PatrickO’Brien, archevêque de SaintAndrews and Edimburgh etGrand Prieur de la Lieutenanced’Ecosse ; et José Manuel EstepaLlarens, Grand Prieur de la Lieu-tenance d’Espagne occidentale),des archevêques et évêques, pré-lats des Etats-Unis (parmi eux leRecteur du Collège pontificalNord américain dont le GrandMaitre a été élève puis recteur),des diplomates et des personnali-tés civiles. Devant les drapeauxde l’Ordre, des chevaliers vêtusdu manteau appartenant à laLieutenance Italie centrale ontprêté service d’honneur, et, sousla conduite de leur maitre de cé-rémonie, ont également assurél’accueil en cette circonstance.

Le cardinal a vécu intensé-ment d’autres moments duConsistoire : la veille, vendredi17, il a participé à une journée deprière et de réflexion sur lethème « L’annonce de l’Evangileaujourd’hui, entre missio ad gen-tes et Nouvelle Evangélisation »(introduit par un exposé – que lePape a défini « enthousiasmant,joyeux et profond » – duconfrère Mgr Dolan) et déve-loppé par Mg Rino Fisichella,président du Conseil pontificalpour la promotion de la nouvelleévangélisation, sur la prochaineouverture de l’Année de la foi« en cette heure de crise qui voitbeaucoup de chrétiens s’éloignerde la vie de la communauté etsouvent confus par les vicissitu-des de l’histoire qui connait ac-tuellement une grave crised’identité et de responsabilité so-ciale ».

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d’Angleterre et du Pays de GallesDavid Lawrence Gilbert Smith,d’Espagne occidentale Juan Gar-cia Martinez, d’Espagne orientaleJacinto de Maristany y Ibarra,d’Irlande Nicholas Mc Kenna,d’Italie centrale Saverio Petrillo,d’Italie centrale des Apennins

Basilique Saint-Pierre. Le CardinalO’Brien avance, recueilli, vers le papeBenoît XVI pour recevoir la barrettecardinalice.Les photos de la page précédentefixent ce moment et l’ensemble de lacérémonie liturgique autour de l’Autelde la Confession. Assis derrière lesonze cardinaux (sur la droite) figurentleurs proches collaborateurs ; l’und’eux est notre confrère Mgr Adam J.Parker, secrétaire du Grand Maître.

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En la Basilique Saint Pierre,samedi 18, avant d’imposer labarrette aux nouveaux cardinauxet de leur remettre l’anneau et letitre de leur insertion dansl’Eglise de Rome (Le Grand Mai-tre a reçu le titre diaconal deSaint Sébastien au Palatin), Be-noît XVI a évoqué la révolutionapportée par Jésus que rapportel’Evangile de Saint Marc (10, 44-45) « Celui qui veut être le pre-mier sera l’esclave de tous : car leFils de l’Homme n’est pas venupour être servi, mais pour servir,et donner sa vie en rançon pour lamultitude ». Des paroles, a-t-ilexpliqué, qui éclairent d’unegrande intensité ce Consistoire,résonnent au plus profond del’âme et sont un appel, une consi-gne et un encouragement, pourvous surtout ». Il souligne queservir Dieu et les frères, se don-ner soi-même, est ce que la « foiauthentique imprime et déve-loppe dans notre quotidien et qui

n’est pas le style mondain dupouvoir et de la gloire ». Il rap-pelle enfin qu’en tous temps eten tous lieux s’opposent « domi-nation et service, égoïsme et al-truisme, possession et don, inté-rêt et gratuité, mais qu’il n’y a au-cun doute sur la voie choisie parJésus ».

D’autres thèmes seront appro-fondis par le Pape le lendemain,dimanche 19, à l’homélie de la

messe solennelle concélébréeavec les nouveaux cardinaux enla solennité de la Chaire dePierre (que le calendrier liturgi-que fixe au 22 février mais dontla célébration a été anticipée enraison de sa coïncidence avec leMercredi des Cendres et le débutdu Carême). La Chaire, a dit lePape, évoque le souvenir de lacélèbre expression de SaintIgnace d’Antioche qui affirmeque « l’Eglise de Rome préside àla charité ». En effet, « présider àla foi » et « présider à l’amoursont indissolublement liés, doncle ministère de Pierre est « primatdans l’amour dans le sens eucha-ristique ». Tout dans l’Eglise,ajoute le Pape, est fondé sur lafoi : l’amour et l’autorité, l’évan-gélisation et la charité, les sacre-ments et la liturgie. « Une foisans amour ne serait plus une foichrétienne authentique » mais ilest également vrai que l’amours’effrite si l’homme n’a plusconfiance en Dieu et ne Lui obéitpas ». Le Pape invite enfin à« rester unis aux pasteurs ainsiqu’aux nouveaux cardinaux pourêtre en communion avecl’Eglise » dont l’unité est un« don de Dieu à défendre et àfaire grandir ». Il a indiqué aux« vénérés frères cardinaux» unemission particulière : « témoignerla joie de l’amour du Christ ».

Graziano Motta

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La chaleureuse étreinte du pape futaussi un signe d’encouragementpour le travail accompli par les30 000 membres de l’Ordre enfaveur de nos frères chrétiens deTerre Sainte.

Le pape Benoît XVI aconféré le 16 mars 2012

le titre de Grand Maitre del’Ordre du Saint Sépulcre deJérusalem au cardinal EdwinO’Brien, jusqu’ici pro-GrandMaitre. Et après l ’avoirconfirmé parmi les membresde la Congrégation pourl’Education Catholique, il l’anommé parmi ceux de laCongrégation pour les Egli-ses orientales et du Conseilpontifical « Cor Unum ».

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par le recteur de l’église, le pèreAlvaro Cacciotti, OFM. Puis cedernier, à l’autel, lui adresse dessalutations officielles. Le proto-notaire apostolique, Mgr Nicho-las Henry Marie Denis Thevenin,un diplomate au service de la Se-crétairerie d’Etat, se met ensuiteà lire la Bulle pontificale de sanomination, en latin. A lieu en-suite la Sainte Messe concélébréepar le Patriarche Latin de Jérusa-

Grande animation le 25octobre 2012 au ForumRomain, parmi les célè-

bres vestiges archéologiques,pour un événement insolite : desdizaines de membres de l’OrdreEquestre du Saint-Sépulcre deJérusalem, dans leurs blancsmanteaux, accueillent le GrandMaître, le cardinal EdwinO’Brien, à l’Eglise Saint- au Pala-tin. Il arrive pour prendre pos-

session, au cours d’une cérémo-nie religieuse, du titre de diacrede cette église qui lui a été remispar le Pape Benoît XVI auConsistoire du 18 février ; unenomination qui nécessite une sé-rie d’obligations canoniques pourofficialiser son appartenance auclergé de l’Eglise de Rome.

L’entrée de la procession estsolennelle. Sur le seuil, le cardi-nal embrasse le Crucifix présenté

LE CARDINAL GRAND MAîTREPREND POSSESSION DE LA DIACONIE

DE SAINT-SéBASTIEN AU PALATIN

L’église romaine dont le cardinal O’Brien porte le titreest consacrée à saint Sébastien, un soldat romain mort

en martyr pour sa foi, intercesseur pour tous leschrétiens, témoins de paix, aujourd’hui persécutés

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lem Mgr Fouad Twal, GrandPrieur de l’Ordre, l’Assesseur,Mgr Giuseppe De Andrea et l’ar-chevêque de Québec Gérald Cy-prien Lacroix.

A l’homélie, le Cardinal évo-que la figure de saint Sébastien,un militaire de la Rome impé-riale, qui fut torturé à cause de sa

foi, et il rappelle que les mem-bres de l’Ordre dont il est à latête sont les gardes d’honneurchargés de protéger le Saint Sé-pulcre du Christ, non pas par laforce des armes mais par leurconstant témoignage de foi. Il in-vite ensuite à prier pour eux etpour les souffrances des chré-

tiens palestiniens et pour cellesde tous les chrétiens qui fontface, avec courage, aux persécu-tions ; mais de prier égalementpour les hommes et les femmesen uniforme chargés de préserverla paix – en souvenir du faitd’avoir lui-même été aumônierpuis Grand aumônier militaire(évêque aux Armées aux Etats-Unis).

Sont présents : le LieutenantGénéral Giuseppe Della Torredel Tempio di Sanguinetto, leGouverneur Général AgostinoBorromeo, des membres duGrand Magistère, le Lieutenantpour l’Italie Centrale Saverio Pe-trillo accompagné de nombreuxChevaliers de la Section deRome, dont beaucoup ont assuréle service d’ordre. Parmi les per-sonnalité religieuses et civiles, ànoter également la présence duCardinal Bernard Francis Law,Archipretre émérite de la Basili-que pape de Sainte-Marie-Ma-jeure et l’évêque Franco Croci,Grand Prieur de la Lieutenancepour l’Italie Centrale.

G.M.

16 - Annales 2012

Le Lieutenant Général, le Gouverneur Général, et un grand nombre de membresdu Grand Magistère (sur la photo) et dignitaires de l’Ordre, ont participé àl’événement qui, selon le cérémonial, a pour témoin Jésus Crucifié, dès l’entréedu Cardinal dans l’église (photo de la page précédente), jusqu’à la lecture de laBulle pontificale attestant sa nomination (photo ci-dessous).

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L’Exhortation Apostoliquepost-sinodale Ecclesia inMedio Oriente a rassem-

blé les fruits de l’Assemblée spé-ciale du Synode des évêques qui aeu lieu au Vatican en octobre2010. Deux circonstances particu-lières en ont souligné l’impor-tance : Benoît XVI a voulu appo-ser sa signature sur le documentet le remettre personnellementaux destinataires dans le cœur duMoyen Orient, au Liban, et un

jour particulier, le 14 septembre,jour de la fête liturgique del’Exaltation de la sainte Croix,une des plus grandes fêtesd’Orient qui s’est propagée danstoute la Chrétienté au lendemainde la dédicace de la Basilique dela Résurrection édifiée sur le Gol-gotha et sur le Sépulcre de NotreSeigneur.

C’est le pape qui a présenté sesconclusions dans le discours qu’ila tenu au moment de la remise du

document : « l’Exhortation – a-t-ildit – « destinée à l’ensemble dumonde, l’Exhortation se proposed’être pour eux une feuille deroute pour les années à venir ... Atravers eux je salue paternelle-ment tous les chrétiens du MoyenOrient » ; et il a souligné que laprésence des Patriarches et évê-ques orthodoxes venus le rece-voir, et celle des représentants desdifférentes communautés religieu-ses du Liban, sont la démonstra-

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Le Cardinal Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour lesEglises Orientales, présente l’Exhortation Apostolique post-synodale

Benoît XVI et la marche deschrétiens au Moyen Orient

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« En se penchant sur la situation actuelle desÉglises au Moyen-Orient, les Pères syno-

daux ont pu réfléchir sur les joies et les peines, lescraintes et les espoirs des disciples du Christ vi-vant en ces lieux. Toute l’Église a pu ainsi enten-dre le cri anxieux et percevoir le regard désespéréde tant d’hommes et de femmes qui se trouventdans des situations humaines et matérielles ar-dues, qui vivent de fortes tensions dans la peur etl’inquiétude, et qui veulent suivre le Christ – Celuiqui donne sens à leur existence – mais qui s’entrouvent souvent empêchés. C’est pourquoi j’aidésiré que la Première Lettre de Saint Pierre soitla trame du document. En même temps, l’Église apu admirer ce qu’il y a de beau et de noble dansces Églises sur ces terres. Comment ne pas rendregrâce à Dieu à tout moment pour vous tous (cf. 1

Th 1, 2 ; Première Partie de l’Exhortation post-sy-nodale), chers chrétiens du Moyen-Orient ! Com-ment ne pas le louer pour votre courage dans lafoi ? Comment ne pas le remercier pour la flammede son amour infini que vous continuez à mainte-nir vive et ardente en ces lieux qui ont été les pre-miers à accueillir son Fils incarné ? Comment nepas lui chanter notre reconnaissance pour lesélans de communion ecclésiale et fraternelle, pourla solidarité humaine sans cesse manifestée enverstous les enfants de Dieu ?

Ecclesia in Medio Oriente permet de repenser leprésent pour envisager l’avenir avec le regardmême du Christ. Par ses orientations bibliques etpastorales, par son invitation à un approfondisse-ment spirituel et ecclésiologique, par le renouveauliturgique et catéchétique préconisés, par ses ap-

Le discours du Pape sur l’Exhortation Apostolique à la Basilique grecque melkite de Saint-Paul

« Repenser le présent pour considérer l’avenir avec le même regard du Christ »

Benoît XVI tenait àsigner l’ExhortationApostolique Ecclesia inMedio Oriente au Liban,la nation qui apporte letémoignage d’uneheureuse convivialité auMoyen Orient. Il l’aremise personnellementaux destinataires, c’est-à-dire aussi auxreprésentants desEglises orthodoxes, auxpersonnalitésmusulmanes, et auxreprésentants de laculture et de la sociétécivile. La cérémonieofficielle a eu lieu (cf.photo de la pageprécédente) à l’intérieurde la cathédralegrecque melkitecatholique d’Harissa,sur la colline renduecélèbre par sonSanctuaire marial.

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tion de l’estime et de la collabora-tion qu’ils souhaitent promouvoirentre tous dans le respect mutuel.Il les a remerciés pour tous les ef-forts faits en ce sens et, s’est ditcertain qu’ils auraient continué àchercher des voies d’unité et deconcorde. Le pape a ensuite souli-gné l’heureuse convivialité toutelibanaise qui doit montrer à l’en-semble du Moyen-Orient et aureste du monde qu’à l’intérieurd’une nation, peuvent exister lacollaboration entre les différentesÉglises, toutes membres de l’uni-que Église catholique, dans un es-prit fraternel de communion avecles autres chrétiens, et dans lemême temps, la convivialité et ledialogue respectueux entre leschrétiens et leurs frères d’autresreligions.

Bien conscient de l’extrême dé-licatesse et fragilité de cet équili-bre qui menace parfois de se rom-pre lorsqu’il est tendu comme unarc, ou soumis à des pressions quisont trop souvent partisanes,voire intéressées, contraires etétrangères à l’harmonie et à ladouceur libanaises, le Saint-Père aexhorté à faire preuve d’une réellemodération et d’une grande sa-gesse, recommandant de faireprévaloir la raison sur la passionunilatérale pour favoriser le biencommun de tous. Évoquer legrand roi Salomon fut efficace :celui-ci connaissait bien Hiram, leroi de Tyr, et c’est parce qu’il ju-geait la sagesse comme la vertusuprême, qu’il n’hésita pas à lademandée au Tout-Puissant, etDieu lui donna un cœur sage et

intelligent.Le renvoi à Dieu a été expliqué

par le Saint-Père pour soulignerla valeur absolue de a présence deDieu dans la vie de chaquehomme et chaque Eglise, maisaussi pour affirmer que cetteconvivialité dont désire témoi-gner le Liban, ne sera profondeque si elle est fondée sur un re-gard accueillant et une attitudede bienveillance envers l’autre,que si elle est enracinée en Dieuqui désire que tous les hommessoient frères. Grâce à la bonnevolonté et à l’engagement de cha-cun, les Libanais pourront offriraux habitants de la région et dumonde entier un modèle à suivreuniquement s’ils n’oublieront pasqu’il ne s’agit pas là uniquementd’une œuvre humaine, mais d’un

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pels au dialogue, elle veut tracer un chemin pourretrouver l’essentiel : la sequela Christi, dans uncontexte difficile et quelquefois douloureux, uncontexte qui pourrait faire naître la tentationd’ignorer ou d’oublier la Croix glorieuse. C’estjustement maintenant qu’il faut célébrer la vic-toire de l’amour sur la haine, celle du pardon surla vengeance, celle du service sur la domination,celle de l’humilité sur l’orgueil, celle de l’unité surla division. À la lumière de la fête d’aujourd’hui eten vue d’une application fructueuse de l’Exhorta-tion, je vous invite tous à ne pas avoir peur, à de-meurer dans la vérité et à cultiver la pureté de lafoi. Tel est le langage de la Croix glorieuse ! Telleest la folie de la Croix : celle de savoir convertirnos souffrances en cri d’amour envers Dieu et demiséricorde envers le prochain ; celle de savoiraussi transformer des êtres attaqués et blessésdans leur foi et leur identité, en vases d’argileprêts à être comblés par l’abondance des dons di-vins plus précieux que l’or (cf. 2 Co 4, 7-18). Il nes’agit pas là d’un langage purement allégorique,mais d’un appel pressant à poser des actes

concrets qui configurent toujours davantage auChrist, des actes qui aident les différentes Églisesà refléter la beauté de la première communautédes croyants (cf. Ac 2, 41-47 ; Deuxième partie del’Exhortation) ; des actes similaires à ceux de l’em-

Sur la colline d’Harissa, à labasilique grecque melkitede Saint-Paul, se dressele monument enl’honneur de Marie,patronne du Liban.

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don de Dieu qu’il faut demanderavec insistance, préserver à toutprix, et consolider avec détermi-nation.

La signature de l’ExhortationApostolique a eu lieu en la Basili-que grecque Melkite de St. Paulsur la colline d’Harissa, qui sur-plombe Beyrouth, en présence duchef de l’Etat, des Patriarches etdes Évêques, des membres duConseil spécial pour le MoyenOrient du Synode des Évêques,des délégations orthodoxe et mu-sulmane, ainsi que de représen-tants du monde de la culture et dela société civile. A chacun, a étéremis le texte du document car,comme l’a relevé le pape, bienque destiné à l‘Eglise universelle,celui-ci revêt une importance par-ticulière pour tout le Moyen

Orient.Du reste Benoît XVI avait an-

noncé l’assemblée spéciale du Sy-node pour cette région lors d’unerencontre mémorable à CastelGandolfo le 19 septembre 2009.C’était la première fois que l’évê-que de Rome recevait ensembleles Patriarches et les ArchevêquesMajeurs d’Orient dans une réu-nion fraternelle dont le but étaitd’offrir au Pasteur universel uneconnaissance directe de la situa-tion de la mère patrie historiquedu christianisme.

L’Exhortation Ecclesia in Me-dio Oriente est un vrai don deDieu car elle précise ce dont leschrétiens d’Orient ne sauraientrenoncer, soit leurs origines, quisont enracinées dans l’héritagedes Apôtres eux-mêmes et l’ac-

tualité de leur mission, c’est-à-dire celle de l’unité entre tous lesbaptisés, surtout. C’est le ConcileVatican II qui révèle cette admira-ble synthèse sur l’identité deschrétiens dans le décret Orienta-lium Ecclesiarum . Les vœuxd’unité sont bien entendu insépa-rables de ceux pour la paix. Tousles deux découlent d’un autre bi-nôme : communion et témoi-gnage : et c’est le thème qui aguidé les travaux synodaux et quiconstitue maintenant un sentiersûr pour les chrétiens d’Orient,au sein de l’Eglise universelle,pour animer l’histoire humaine enl’éclairant de la lumière évangéli-que.

Cardinal Leonardo SandriPréfet de la Congrégation

pour les Eglises Orientales

20 - Annales 2012

pereur Constantin qui a su témoigner et sortir leschrétiens de la discrimination pour leur permet-tre de vivre ouvertement et librement leur foidans le Christ crucifié, mort et ressuscité pour lesalut de tous.

Ecclesia in Medio Oriente offre des élémentsqui peuvent aider à un examen de consciencepersonnel et communautaire, à une évaluationobjective de l’engagement et du désir de saintetéde chaque disciple du Christ. L’Exhortation ou-vre au véritable dialogue interreligieux basé sur lafoi au Dieu Un et Créateur. Elle veut aussi contri-buer à un œcuménisme plein de ferveur humaine,spirituelle et caritative, dans la vérité et l’amourévangéliques, puisant sa force dans le commande-ment du Ressuscité : « Allez donc, de toutes lesnations faites des disciples, les baptisant au nomdu Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur ap-prenant à observer tout ce que je vous ai prescrit.Et voici que je suis avec vous pour toujoursjusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 19-20).

Dans toutes ses composantes, l’Exhortationvoudrait aider chaque disciple du Seigneur à vi-

vre pleinement et à transmettre réellement cequ’il est devenu par le baptême : un fils de Lu-mière, un être illuminé par Dieu, une lampe nou-velle dans l’obscurité troublante du monde afinque des ténèbres resplendissent la lumière (cf. Jn1, 4-5 et 2 Co 4, 1-6). Ce document veut contri-buer à dépouiller la foi de ce qui l’enlaidit, detout ce qui peut obscurcir la splendeur de la lu-mière du Christ. La communion est alors uneadhésion véritable au Christ, et le témoignage estun rayonnement du Mystère pascal qui donne unsens plénier à la Croix glorieuse. Nous suivons et« proclamons … un Christ crucifié … puissancede Dieu et sagesse de Dieu » (1 Co 1, 23-24 ; cf.Troisième Partie de l’Exhortation).

« Sois sans crainte, petit troupeau » (Lc 12, 32)et souviens-toi de la promesse faite à Constantin :« Par ce signe, tu vaincras ! » Églises au Moyen-Orient, soyez sans crainte, car le Seigneur estvraiment avec vous jusqu’à la fin du monde !Soyez sans crainte, car l’Église universelle vousaccompagne par sa proximité humaine et spiri-tuelle ! ».

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● John Theodore Ralph est Membre d’Honneur auGrand Magistère.Chevalier de Grand Croix, de nationalité austra-lienne, il a été Lieutenant d’Australie Victoria puismembre du Grand Magistère.

Arrivés en fin de mandat● Adolfo Rinaldi, un des Vice-Gouverneurs de l’Or-

dre, Chevalier de Grand Croix, il a renoncé – pourraisons personnelles – à un second mandat dequatre ans. Il a été nommé Vice-Gouverneur Gé-néral d’Honneur à titre de reconnaissance pourses activités et il a reçu la Palme en or de Jérusa-lem.

Confirmation d’un secondmandat● Joseph E. Spinnato, Chevalier de Grand Croix, an-

cien Lieutenant de l’est des Etats-Unis, membredu Grand Magistère depuis 2008, a été confirmépour un second mandat.

CHARGES DU GRAND MAGISTÈRENominations● Ivan Rebernik est Chancelier de l’Ordre Equestre du

Saint-Sépulcre de Jérusalem.Chevalier de l’Ordre depuis l’an 2000, né en 1939 etdocteur de l’Université pontificale Grégorienne, il a tra-vaillé comme bibliothécaire au Vatican avant de repré-senter son pays natal – la Slovénie – comme Ambassa-deur près le Saint-Siège.

● Bo Theutenberg est membre du Grand Magistère.Professeur en Droit international, né en 1942, Com-mandeur avec Plaque, en 2000 il fut le premier Lieute-nant de la jeune Lieutenance de Suède.

● Philippe Plantade est membre du Grand Magistère.Avocat à Paris, né en 1958, Grand Officier de l’OrdreEquestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem depuis2004, il a exercé des fonctions de haute responsabi-lité au sein de la Lieutenance de France.

● Pier Carlo Visconti est Consultant au Grand Magistère.Ingénieur et directeur d’une industrie, né à Turin, Che-valier de l’Ordre Equestre du Saint-Sépulcre de Jérusa-lem, il a d’abord dirigé les services administratifs de laFabrique de Saint-Pierre puis ceux de la BasiliqueSaint-Paul-Hors-les-Murs.

ANNÉE DE LA FOI L’Ordre mobilisé pour un pèlerinage à Rome

Dans la dynamique du Synode des évêques sur laNouvelle Évangélisation qui a eu lieu à Rome du 7

au 28 octobre 2012, l’Année de la Foi a été ouverte parle pape Benoît XVI qui, à l’homélie de la messe officielled’ouverture, le 11 octobre, l’a présentée en ces termes :« un pèlerinage au cours duquel il nous faut emporterseulement ce qui est essentiel : ’Évangile et la foi del’Église dont les documents du Concile Vatican II sontl’expression lumineuse, comme l’est également le Caté-chisme de l’Église catholique, publié il y a 20 ans ». Toutl’Ordre Equestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem s’estdepuis activé pour cette Annè de la Foi, qui s’achèveraen novembre 2013.

Stimulés par l’appel enthousiaste du Cardinal EdwinO’Brien, Grand Maître de l’Ordre Equestre du Saint-Sé-

pulcre de Jérusalem, les Chevaliers et Dames actifsdans les Lieutenances du monde entier ont préparé leurparticipation à un pèlerinage international exceptionnelà Rome, organisé par le Grand Magistère en coordina-tion avec le Conseil Pontifical pour la Promotion de laNouvelle Evangélisation présidé par Mgr Salvatore Fisi-chella.

Après une rencontre de concertation avec celui-ci, leGrand Maître a confirmé la date du pèlerinage, dans ladynamique du déroulement de la Consulta : du 13 au15 septembre 2013. La commission ad hoc présidéepar le Chancelier Ivan Rebernik, a travaillé d’un com-mun accord avec la Préfecture de la Maison Pontificale,les Cardinaux Archiprêtres des Basiliques papales et lesautorités communales de Rome. Les Lieutenances et

la vie de l’ordrela vie de l’ordre

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22 - Annales 2012

Délégations Magistrales, ont reçu des instructions surles modalités de participation ; et pour gérer au mieuxtoute la logistique, en particulier l’accueil et les trans-ports, le Grand Magistère a signé un accord avec l’UNI-TALSI (Union Nationale Italienne Transport Malades à

Lourdes et Sanctuaires Internationaux), association pu-blique de fidèles expérimentés dans le secteur des pè-lerinages. C’est la « désertification spirituelle » de cesdernières décennies qui a donné à Benoît XVI l’idée decréer un Conseil Pontifical destiné à promouvoir la Nou-

Réunis pourapprofondirensemble, ensynode, le thèmede la NouvelleEvangélisation,les évêques ontégalement priéavec le Papedurant la messed’ouverture del’Année de la Foi,le 11 octobre2012, sur la placeSaint-Pierre.

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Annales 2012 - 23

velle Evangélisation, et l’Année de la Foi entre danscette perspective. Naturellement, il a inscrit l’événementdans le cadre du cinquantième anniversaire de l’ouver-ture du Concile Vatican : « Le Concile n’a produit rien denouveau en matière de foi, et n’a pas voulu en ôter cequi est antique. Il s’est plutôt préoccupé de faire ensorte que la même foi continue à être vécue dans l’au-jourd’hui, continue à être une foi vivante dans unmonde en mutation ».

Ce mouvement de renouvellement pour l’Eglise, lancépar Jean XXIII et Paul VI, n’a jamais cessé d’évoluer,jusqu’à l’annonce par le pape Benoît XVI – à la clôture

des célébrations pour les 2 000 ans de la naissance del’apôtre Saint Paul, pendant l’été 2010 – de la créationd’un Dicastère consacré spécifiquement à la NouvelleEvangélisation, suivie de cette historique Année de laFoi. C’est en 1979, à Nowa Huta, en Pologne, que JeanPaul II rendit populaire l’expression « nouvelle évangéli-sation ». Il l’avait reprise en 1983à Haïti, quelque joursavant d’ouvrir l’Année de la Rédemption le 25 mars dela même année, pour préparer au mieux et à l’avance leJubilé de l’An 2000 dont se multiplient les fruits spiri-tuels, au sein même de l’Ordre, en ce début de XXIème

siècle. F.V.

A CHICAGO ET À ROMERÉUNIONS DE LIEUTENANTS

trées (plus de 11 millions d’euros)avaient battu un record historique,supérieur à celui (plus de 10 millionsd’euros) de 2010, qui fut sans précé-dent dans la vie de l’Ordre. Toutefois,les déficits budgétaires du Patriarcat

Latin de Jérusalem, surtout dans la gestion des éco-les, posent à l’Ordre de nouveaux défis, comme l’ontexpliqué à Chicago le Vice-Gouverneur Général Pa-trick D. Powers et à Rome le Consultant Pier Carlo Vis-conti, qui se sont eux aussi arrêtés sur les aspects dubilan de l’année en cours attentif, comme toujours,aux besoins des chrétiens de Terre Sainte.

Les Lieutenants et Délégués Magistraux d’Amériquedu Nord et d’Europe – les zones géographiques

avec le plus grand nombre de membres de l’Ordre –en 2012 aussi se sont retrouvés, respectivement àChicago (du 31 mai eu 2 juin) et à Rome (les 14 et15 juin), pour le traditionnel rendez-vous présidé parle Grand Maître. Ce fut l’occasion pour le GouverneurAgostino Borromeo d’annoncer pour le mois de sep-tembre 2013 àRome la convoca-tion de la Consultade l’Ordre, pour larévision du Statut,et un pèlerinage in-ternational à l’oc-casion de l’Annéede la Foi, que leSaint-Père a voulul ier au déroule-ment, du 7 au 28octobre 2012, duSynode des Évê-ques pour la Nou-velle Évangélisation. Le Maître de cérémonie de l’Or-dre, Mgr Francis D. Kelly, a souligné tout spécialementdevant les Lieutenants européens l’importance deces événements pour la vie de l’Ordre et la crois-sance spirituelle de ses membres.

Après avoir illustré le budget de 2011, le Gouver-neur Général a souligné qu’encore une fois les en-

Le Gouverneur Général et le Grand Maîtrede l’Ordre.

Le Vice-Gouverneur Général Patrick D. Powers.

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24 - Annales 2012

L’EGLISE D’AQABAANNONCE L’AVENIR

Le budget financier de l’Ordre Equestre du saint-Sépulcre deJérusalem a enregistré en 2011 des résultats jamais atteints dans sonhistoire : grâce aux efforts inlassables des Lieutenances, les membres

ont donné 11,6 millions d’euros pour le Patriarcat Latin de Jérusalemqui a de grands défis à relever. Ainsi, en 2012, d’importants projets

ont pu être achevés ou commencés

COMMENCÉS OU RÉALISÉS EN 2012LES PROJETS DE L’ORDRE

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Annales 2012 - 25

La première pierre del’église d’Aqaba a été po-sée en mai 2011. Les tra-

vaux ont duré un an et demi en-viron et la consécration a eu lieule 14 décembre 2012, au cours del’Avent. La messe solennelle, pré-sidée par le Patriarche latin etGrand Prieur de l’Ordre, MgrFouad Twal, a été concélébréepar Mgr Maroun Lahham, évê-que auxiliaire pour la Jordanie,l’évêque émérite Salim Sayegh,l’évêque auxiliaire pour IsarelGiacinto-Boulos Marcuzzo, l’ar-

chevêque grec melkite catholiquede Petra et Philadelphie YasserAl-Ayyash, et par le curé de la pa-roisse l’abbé Issam Zoomot ainsique de nombreux prêtres dont lepremier secrétaire de la Noncia-ture apostolique en Jordanie.

Le gouverneur d’Aquaba,Fawwaz Irshedat, et autres auto-rités civiles et musulmanes, ontassisté à la célébration, aux côtésdes paroissiens et de nombreuxchrétiens venus en bus de tousles coins de la Jordanie.

La nouvelle église, située danscette ville portuaire ouverte surla Mer Rouge, où les navires mar-chands arrivent de tous les coinsdu monde – et naturellementaussi les marins, dont la plupartsont catholiques – est dédiée à laVierge Marie « Stella Maris ».

Les chrétiens d’Aqaba repré-

sentent 2% d’une population enconstante évolution, grâce au dé-veloppement considérable del’industrie hôtelière dû à laproximité du célèbre site archéo-logique de Petra, qui accueille enmoyenne 300.000 visiteurs paran, et dont l’ensemble des monu-ments est inscrit au patrimoinemondial de l’UNESCO. Cettenouvelle église « annonce l’ave-nir », a déclaré le patriarche ensoulignant son importance pourla région, et elle sera « un lieu deréférence pour les chrétiens ». Sastructure moderne et sa lumino-sité font oublier le modeste salonoù le père Zoomot, pendant delongues années, célébrait lamesse pour ses paroissiens. Dansson discours d’accueil, le jour oùl’église a ouvert grand ses portes,le curé a remercié l’architecte

La monumentale église d’Aqaba(photo page précédente) est dédiéeà Marie « Stella Maris ». C’est lePatriarche Latin Mgr Fouad Twal quil’a consacrée et a ensuite présidé lamesse solennelle (photo ci-dessus).

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L’intérieur lumineuxet bien aménagé del‘église paroissialed’Aqaba et (photoci-dessous)l’extérieur de lanouvelle Ecolesupérieure deRameh. Cet édificea été inauguré parle Grand Maître, lecardinal O’Brien, aucours de sonpèlerinage en TerreSainte (cf. pages 7et 8).

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Annales 2012 - 27

Oussama Twal et les nombreuxdonateurs, tout particulièrementles Chevaliers et Dames de l’Or-dre, qui ont permis la réalisationde l’édifice et de la grande sallede réunion au sous-sol : le finan-cement de plus d’un million et dedemi d’euro est le fruit d’un belengagement des lieutenances deFrance Irlande, Allemagne, Italie,Espagne, Canada, Etats-Unis etTaiwan.

Maintenant, a-t-il dit, les ca-tholiques jordaniens, unis auxphilippins et cingalais venus tra-vailler dans cette ville, pourrontmieux développer la vie del’Eglise locale avec des groupesde jeunes et de prière et ceux quisont engagés dans différentes ac-tivités paroissiales. Aqaba, situéeà la frontière d’Israël et non loinde l’Egypte, est un lieu stratégi-que pour el dialogue des cultureset l’édification de la paix entrechrétiens, juifs et musulmans,tous croyants en un seul Dieu.

LA GRANDE ECOLESUPERIEURE DE RAMEH

Le second grand projet de2012 a été réalisé en Haute Gali-lée, dans la petite localité de Ra-meh. Il s’agissait de construire unédifice à quatre étages dans lecomplexe scolaire du PatriarcatLatin pour y accueillir l’Ecole su-périeure, permettant ainsi auxélèves du primaire et du secon-daire de compléter sur placeleurs études. Nous avons déjàparlé de cette initiative, entière-ment financée par l’Ordre, dansle récit consacré au pèlerinage duCardinal Grand Maître en TerreSainte (cf. pp. 7-8).

RESTAURATIONDU COUVENT DESRELIGIEUSES A ABOUD

Les projets pour l’année 2012prévoyaient aussi la restaurationdu couvent d’Aboud, une petitelocalité située dans les TerritoiresPalestiniens, à une vingtaine dekilomètres au nord-ouest de Ra-mallah. Le couvent des Sœurs duRosaire, resté au moins 40 anssans entretien, avait en effet be-soin de travaux. L’édifice date de1911. Il avait d’abord servi pen-dant des années de résidencepour les prêtres, puis avait ac-cueilli les religieuses, très activesparmi la population locale. Leurcongrégation, fondée à Jérusalemen 1880 par la bienheureuse Ma-rie Alphonsine, est la seulecongrégation féminine forméepar le Patriarcat Latin.

Sœur Nadia et Soeur Eva, res-pectivement palestinienne et jor-danienne, s’occupent de la mai-son. Elles rendent visite aux fa-milles chrétiennes, accordant uneattention spéciale aux personnesâgées et aux enfants et essayantd’entretenir des liens fraternelsavec les habitants musulmans, deplus en plus nombreux en raisond’une constante croissance dé-mographique. Grâce aux som-mes allouées par le Grand Magis-tère – fruit de collectes de laLieutenance du Portugal – on apu entreprendre et achever degros travaux dans les pièces prin-cipales du couvent, en particulierdans la chapelle, dans la cuisine,le bureau et le salon. L’installa-tion électrique a été entièrementrefaite et un nouvel espace a étéaménagé à l’extérieur.

Le Patriarcat Latin a confié àla Custodie franciscaine de

Terre Sainte un programme quipuisse également garantir uneassistance spirituelle auxenfants des quelque 220 milletravailleurs chrétiens de paysétrangers (Philippines, Inde, SriLanka, Europe de l’Est,Amérique Latine) vivant enIsraël, soit la construction d’uneéglise et d’un Centre pastoral.Ce problème, qui est en effet leplus urgent pour l’Eglise locale,a été illustré au GrandMagistère de l’Ordre par leGrand Prieur, le patriarcheFouad, au moment où,paradoxalement, celle-ci estconfrontée au départ de tant defamilles chrétiennes, unphénomène qu’elle essaie decombattre sur tout le territoire.Au cours d’un vaste exposé surla situation religieuse, sociale etpolitique en Palestine, enJordanie, en Israël et à Chypre,le Patriarche a rappelé la miseen place récente d’uneCommission pour la pastoraledes immigrés et desdemandeurs d’asile politique(environ 30 mille, en majoritéde pays africains) parl’Assemblée des Évêquescatholiques de Terre Sainte,confiée au vicaire patriarcalpour la communauté catholiqued’expression juive, le pèrejésuite David Neuhaus.

ASSISTANCESPIRITUELLE AUXTRAVAILLEURSCHRÉTIENS VENUSDE L’ÉTRANGER

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TRAVAUX DE RESTAURATIONAU VICARIAT D’AMANET DANS QUATRE PRESBYTÈRESJORDANIENS

Le palais du Vicariat du Patriarcat Latin deJérusalem à Aman est un siège important derencontres pastorales et diplomatiques dans undes pays arabes les plus ouverts et les plus res-pectueux de la présence chrétienne. Il fallaitconsolider ses murs extérieurs, modifier certai-nes pièces et restructurer le monastère des reli-gieuses juste à côté. Soit, le centre des activitéspastorales, les bureaux administratifs, les cham-bres et les bureaux du Patriarche et de l’évêqueauxiliaire, les chambres des religieuses et cham-bres d’amis, pour un financement total de plusd’un demi million d’euro, couvert par le GrandMagistère.

Dans le quartier de Misdar, cœur historiqued’Aman, la paroisse dédiée au Christ Roi – lapremière des paroisses de la ville, fondée en1924 – avait besoin d’une restauration urgentedu presbytère qui était en très mauvais état. Lesescaliers ont été refaits, de même que les sallesd’eau et l’installation électrique. Jusqu’aux an-nées 1960 l’édifice accueillait le siège du vica-riat ; aujourd’hui c’est le « quartier général »d’une grande paroisse qui compte 800 familleset 2.500 fidèles, dont de nombreux immigrésprovenant d’Irak. « La pauvreté est un des plusgraves problèmes de notre paroisse et beau-coup cherchent à quitter le quartier », affirmele curé l’abbé Riad Hejazin, toujours disponibleavec tout le monde face aux difficultés quoti-diennes.

A Al-Hashimi, à l’est d’Amman, près de l’aé-roport international, les travaux de réfection dupresbytère de la paroisse Notre-Dame du Car-mel ont été financés grâce à la contribution dela Lieutenance Ouest d’Espagne. La paroisserassemble 400 familles, un nombre en crois-sance, selon le curé Adnan Bader. Père Baderest l’assistant spirituel des jeunes de l’école pa-roissiale qui compte 600 élèves, de la mater-nelle jusqu’au lycée, dont la moitié sont chré-

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Les Sœurs du Rosaire d’Aboud (photo ci-dessus) dans unedes pièces restaurées de leur couvent. A Amman (au centreet ci-dessous) : l’entrée de l’église du Vicariat Latin et unevue de l’église paroissiale du Sacré-Coeur.

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tiens. L’école que dirige le curé de la paroisse etqui est soutenue par l’Ordre depuis sa fonda-tion (1958) aide à faire grandir le respect réci-proque entre les religions.

A Al-Rusaifeh, ville située sur la route deZarka, à l’est d’Aman, le Grand Magistère aparticipé aux frais de restauration du presbytèrede la paroisse dédiée à Marie Mère de l’Eglise.Les familles chrétiennes y sont dynamiques etcherchent à entretenir la flamme de la commu-nauté catholique qui subit néanmoins un fortexode de ses fidèles, alors qu’inversement la po-pulation musulmane connaît une forte augmen-tation due surtout à la présence d’un camp deréfugiés. L’église a été construite en 1967, quandsur le territoire la paroisse comptait encore desdizaines de familles chrétiennes de rite latin,mais leur nombre aujourd’hui a considérable-ment diminué. Le mouvement de la jeunesseuniversitaire chrétienne est très actif à Al-Rusai-feh et il organise ses rencontres dans la salle pa-roissiale qui vient juste d’être restaurée. Au-jourd’hui, sans curé, la communauté est suiviepar un prêtre du Sri Lanka qui habite le presby-tère ; celui-ci assiste également ses compatriotesqui vivent à Aman et dans d’autres villes de laJordanie. La vie paroissiale est animée aussi parles Sœur de la Charité de Mère Teresa qui assis-tent également des enfants porteurs d’handicapdans un centre qu’elles ont ouvert.

Plus au nord, non loin d’Ajlun, dans la petitecommune d’Al-Wahadneh, où vient d’être re-construite l’école du Patriarcat Latin, d’autrestravaux de réfection ont été nécessaires au pres-bytère. Après la démolition du vieil édifice de1948, en très mauvais état, un autre naturelle-ment plus confortable a été édifié. Le nouveaupresbytère, situé juste à côté de l’église consa-crée à Saint Elie, permettra au curé d’exercercorrectement sa mission d’accueil, d’écoute etd’accompagnement auprès des quelque mille fi-dèles catholiques qui, sur les dix mille habitantsque compte la ville, constituent une commu-nauté très croyante. Ces dernières années, celle-ci a donné à l’Eglise de nombreuses vocationssacerdotales.

F.V.

Annales 2012 - 29

A Al-Hashimi et Al-Rusaifeh, les presbytères ont subi degrosses réparations (photo ci-dessus et au centre), alors qu’àAl-Wahadneh en a été construit un nouveau. Ici les travaux(ci-dessous) sont encore en cours sur le toit.

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Le professeur Giovanni Gianfrateraconte aux confrères de l’Ordre

comment la recherche scientifiquequ’il a voulue et coordonnée a

révélé pour la première fois l’âge,l’état de santé et le code génétiquedes arbres dont les ancêtres ont été

les témoins de l’agonie de Jésus

Je les avais admirés tant defois ces oliviers sans jamaisme demander « qui » ils

étaient et de quels faits ils avaientété les témoins, quelle impor-tance ils auraient pu avoir au-jourd’hui auprès d’une chrétientédésorientée et incrédule. Puis,une inspiration, surgie d’un pas-sage (X, 19) des catéchèses deSaint Cyrille de Jérusalem (« Té-moigne le Gethsémani qui semble

Selon la presse mondiale, l’événement de l’année en Terre Sainte

LES OLIVIERS DU GETHSEMANI N’ONT PLUS DE SECRET

Page 33: Annales 2012

Annales 2012 - 31

encore indiquer Juda aux yeux del’Esprit ») et la « découverte » deme sentir, à mon âge, ignorant duGethsémani et de ce que ses « vé-nérables » huit oliviers auraientpu raconter. Mon expérienceprofessionnelle et la conscienced’être membre de l’Ordre Eques-tre du Saint Sépulcre de Jérusa-lem, laissaient apparaitre qu’il nesuffisait plus de savoir unique-ment qu’il s’agissait des « Oli-viers de l’Agonie » du Christ ; ilfallait en savoir davantage et,avant tout, sur eux-mêmes et leur« mémoire ».

Ainsi en tant que responsabledes projets enTerre Sainte del’Association culturelle « Culti-vons la paix » de Florence, j’aiorganisé et coordonné le projetde recherche scientifique que j’aiappelé Hortus Gethsemai, la mé-moire d’un environnement ; enaccord bien sûr avec la Custodiefranciscaine de Terre Sainte pro-priétaire du site, et pour la réali-sation, grâce à la collaborationscientifique du CNR (Conseil na-tional de la recherche) à traversl’Ivalsa (Institut pour la valorisa-tion du bois et des espèces d’ar-bres) de Sesto Fiorentino- faisantappel pour la coordination scien-tifique à son plus célèbre cher-cheur, le professeur Antonio Ci-mato- et comptant sur le soutienfinancier de la Copagri (Confé-dération des produits agricoles)qui compte parmi ses associésune grande partie des oléicul-teurs italiens.

L’assistance de la Olive BranchFoundation de Jérusalem a été si-gnificative. Avec son président,Don Raed Abusahlia, alors curéde Taybeh/Éphraïm (aujourd’hui

responsable de la « Caritas » deterre Sainte) j’entretiens des liensd’amitié depuis plus de 10 ans,en raison du don d’un pressoirque j’avais promis de la part de laConférence épiscopale italienneet qui a assuré un modeste re-venu à ses paroissiens cultiva-teurs. Cette initiative a donné lecoup d’envoi à la commercialisa-tion de l’huile palestinien en Eu-rope et à la campagne de la« lampe de la paix » qui a éveillél’intérêt de plusieurs lieutenan-ces.

L’étude des oliviers du Geth-sémani, de 2009 à 2012, a engagéplus de 15 chercheurs italiens dedivers secteurs universitaires etinstituts du CNR. D’abord, as-sisté de mon ancien élève agro-technicien Adriano Rossi, j’ai ef-fectué le prélèvement d’échantil-lons de racines et de branchesdes huit plantes, nécessaire pourl’identification de leur profil gé-nétique, la vérification de leurétat phytosanitaire et « nutrition-nel » et leur description morpho-logique. L’année suivante, enaoût 2010, j’ai accompagné une

mission scientifique composée dechercheurs de l’Ivalsa de Sesto etde Trente pour prélever deséchantillons pour l’estimation dela datation de l’épigée (c’est- à-dire la partie de la plante à la sur-face du sol). En 2011 il y a eu lesanalyses des olives et de l’huile eten mai 2012 le prélèvementd’échantillons de fleurs pourl’observation au microscope élec-tronique.

Etant donné la grande impor-tance du projet en raison de sesattentes religieuses, culturelles etscientifiques, une mobilisationdes compétences interdisciplinai-res a eu lieu auprès de cinq sec-teurs universitaires (à Udine, Flo-rence, Pise, Chieti-Pescara) et detrois instituts du CNR du « Pôlescientifique » de Sesto Fioren-

Les oliviers constituent à la fois unepromesse et un symbole de paix dansune région déchirée par les conflits. Ilsrappellent en outre l’agonie du Christau jardin de Gethsémani, et l’immenseamour de Dieu pour l’humanité.A la page précédente : la basilique deGethsémani et la partie arrière ducouvent des frères mineursfranciscains.

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32 - Annales 2012

tino. Le 19 octobre de cette année

les résultats de la recherche ontété présentés à Rome, à la SalleMarconi de Radio Vatican. Moi-même et le professeur Cimatoavons rapporté à la presse inter-nationale que les huit oliviers nesont pas nés spontanément, n’ontpas été greffés sur des ceps déjàexistants ; il s’agit de « plantes ju-melles », filles d’une même mèreavec un ADN identique.

Il a été possible de dater troisd’entre elles qui présentent descarences de bois à la base dutronc ; la datation a été effectuéeà l’aide du carbone 14 (méthodedu Wiggle Matching) particulière-ment précis). Le calcul a été ef-fectué par deux laboratoires in-dépendants accrédités, le Centerfor Dating and Diagnostic del’Université du Salento et leVienna Environmental ResearchAccelerator (Vera) de l’Universitéde cette ville. Et le résultat estque leur tronc actuel remonterespectivement aux années 1198,1092 et 1166. Cependant, pour

différentes raisons, surtout d’or-dre historique et archéologique,il est possible qu’elles descendentde plantes bien plus anciennes,précédant même de quelques siè-cles l’époque de Jésus. Les étudesont également révélé que ces oli-viers ne sont atteints d’aucunemaladie pas même d’origine envi-ronnementale comme celles pro-voquées par des sources de pol-lution. C’est comme si le sol surlequel elles poussent était capa-ble de bloquer – le professeur Ci-mato a parlé d’un “petit miracle”– la prolifération de bactéries,d’insectes, de virus et de tout au-tre état de souffrance de ces sain-tes plantes.

La recherche a donc donnédes résultats d’un grand intérêtscientifique mais pour dissipertoute préoccupation sur la

conservation de ces plantes j’ailancé un plan d’interventionsagronomiques et de techniquesculturelles en mesure de permet-tre aussi bien leur revitalisationvégétative et une conservation il-limitée, qu’une amélioration detout le domaine franciscain duGethsémani. Une étude qui doitfavoriser la redécouverte et la vi-vification de la dévotion auChrist agonisant qui a acceptévolontairement la Passion pour leSalut de l’homme. Blaise Pascalnous rappelle (Pensées, 717) que« Jésus est en agonie jusqu’à la findu monde. Pendant ce temps, il nefaut pas dormir ».

Giovanni Gianfrate

Giovanni Gianfrate, 65 ans, profes-seur agronome, est considéré comme leplus grand expert d’histoire de l’olivierde la Méditerranée. Chevalier de l’Or-dre Equestre du Saint Sépulcre de Jéru-salem depuis 2007, il a été secrétaire dela section de Florence. Les résultatsscientifiques de son projet Horus Geth-semani, la mémoire d’un environnementa eu un vaste écho…l’événement del’année en Terre Sainte selon la pressemondiale.

Une quinzaine de chercheursuniversitaires d’Italie ont passé troisans à étudier les jardins deGethsémani (sur la photo ils sontautour d’un vieil olivier). Analyses etcalculs pour la datation des oliviersétaient confiées à des laboratoiresréputés.

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Annales 2012 - 33

« J’ai étudié la philoso-phie à l’Université duLatran à Rome, mais

les gens estiment que j’ai l’écono-mie et les affaires dans le sang »,déclare le Révèrend (« Abouna »)Raed Abusahliah, il y a peu detemps curé à Taybeh et actuelle-ment à Ramallah. Assis en ronddans la grande cour du presbytèreà Ramallah, nous – un groupe depèlerins venus d’Autriche occi-dentale – nous écoutons attentive-ment Abouna Raed qui nousparle des projets pour Taybeh. Ilest tellement enthousiaste qu’il adu mal à rester assis ne serait-ceque le temps d’une phrase, sesgestes passionnés animent ses pa-roles. Rien que le fait d’être ici estdéjà un événement. Nous sommesvenus pour la nouvelle paroissecar certains parmi nous ont déjàeu des contacts personnels aveclui et c’est avec lui que nous vou-lons voir comment les concrétisersans difficulté pendant l’année encours. Le sujet c’est l’huile. Nonpas cette huile (le pétrole), objetde tant de controverses au ProcheOrient, mais l’huile d’olive deTaybeh en vente chez nous depuisplusieurs années.

De nombreuses flèches à son arcAbouna Raed est né en 1965 à

Zababdeh en Palestine, il est or-donné prêtre en 1990. Il exercediverses fonctions au sein de dif-férentes institutions de TerreSainte – professeur au Séminaire

patriarcal de Beit Jala, commechancelier du Patriarcat – il faitses études à Rome et en 2002 ilest nommé curé à Taybeh, l’Éph-raïm biblique. Taybeh est renom-mée pour ses oliviers, ses vignes etsa production de figues. Le nom-bre de chrétiens vivant dans cetterégion est en baisse. Ils sont ac-tuellement 1300 mais plus de

3700 ont émigré un peu partoutdans le monde. Il parait aussitôtévident au curé qu’il doit fairequelque chose pour lutter contrele chômage. Ainsi en 2003, laconférence épiscopale italiennelui offre un pressoir utilisé au-jourd’hui par 430 oléiculteurs.Dès le début il était évident quel’huile doit être de première qua-lité. En effet une organisation au-trichienne de contrôle des den-rées alimentaires l’a analysée puisqualifiée de produit exceptionnel.Quiconque le goûte se rendcompte immédiatement de la dif-férence par rapport aux huilesd’olive produites et commerciali-sées en quantités industrielles.L’année dernière, 800 tonnesd’olives ont été pressées : cette an-née Abouna Raed en prévoitmille.

Un projet « mineur »Un membre de l’Ordre de Bre-

genz en Autriche, a organisé l’im-portation de 7500 bouteilles de500 ml et de 92 bidons de 5 litres(cette année il espère qu’il y aura9000 bouteilles). Quelques unesseront expédiées aux lieutenancesd’Allemagne et de Suisse.

Certains membres de l’Ordremettent l’huile en vente après lamesse du dimanche dans un bonnombre de paroisses, mais celle-ciest également en vente dans lesboutiques des monastères. Elle aété utilisée dans quelques restau-rants et magasins renommés et

Les projets de l’Ordrepour la construction et la

restauration d’écoles,crèches, églises,

presbytères et autresstructures requièrent

d’ordinaire des dons àtrès grande échelle et

c’est avec joie et orgueilque nous faisons part desrésultats. Notre soutien

direct aux « pierresvivantes » que sont nosfrères et sœurs de TerreSainte, descendants despremiers disciples du

Christ, ne devraitpourtant pas être ignoré

surtout lorsque notreassistance en facilite la

vie, en les aidant àdevenir autonomes

Un regard sur les chrétiens de Taybeh

L’Huile pour la paix

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Depuis 1969, la région a aussiune école du Patriarcat Latin quien 1978 a été enrichie d’un nou-vel édifice subventionné par l’Or-dre Equestre du Saint Sépulcre deJérusalem. Au cours de l’annéescolaire qui vient de s’achever, en-viron 500 enfants ont fréquentécette école et 60% sont chrétiens.L’école compte 31 enseignants etpersonnel auxiliaire.

On comprend pourquoiAbouna Raed ne tient pas enplace quand il fait état de ces dé-veloppements. Cependant, il n’apas oublié sa vocation sacerdo-tale. Peu avant notre visite, le ré-cit de la multiplication des pains(Jn 6, 1-15) avait été lu pendant laMesse du dimanche et AbounaRaed a expliqué que cette histoiremet aussi en évidence l’une desmissions de l’Eglise aujourd’hui :donner aux personnes les moyensde se procurer ce dont elles ontbesoin pour vivre. Mais le miracledes pains est possible égalementpar le partage : que ce serait-ilpassé si le garçon avait gardé poursoi les 5 pains d’orge et les deuxpoissons ? Or, il n’a pas hésité unseul instant et Jésus s’est servi dece geste pour son miracle.

Abouna Raed ajoute une autreréflexion sur les « lampes de lapaix en Terre Sainte ». Il souhaiteque beaucoup de chrétiens seprocurent ces lampes et les allu-ment pendant leur prière pour lapaix en Terre Sainte. Il résumeainsi son souhait : « Si dans100.000 églises les chrétiens sontunis en prière pour la paix enTerre Sainte, Dieu ne pourra pasne pas entendre leur requête, iln’aura pas le choix ! »

Otto Kaspar

tous ont été satisfaits par la qua-lité et le prix. Mais il y a un autrefait important au cœur du pro-blème : avec leurs seules forces leschrétiens de Taybeh produisentquelque chose qui leur assure unrevenu et confirme leur valeur. Ilsne reçoivent pas une offrandemais un prix équitable.

Les lampes de la paix…En plus de produire de l’huile,

les chrétiens de Taybeh ont réaliséen 2004 des « lampes pour la paixen Terre Sainte » qui fonctionnentavec de l’huile et donnent du tra-vail à 20 personnes. En réalitépendant que nous poursuivonsnotre pèlerinage le thème de lapaix se présente continuellement.Une guide chrétienne palesti-nienne à Bethléem nous a ditqu’elle-même et d’autres femmesse rassemblent tous les lundis soirà 18h 30 pour prier pour la paix.Ce serait bien que nos chrétiensse rencontrent et prient ensembleet en même temps dans ce but.

Une guide israélienne a af-firmé, dans une vision purementcatholique, que considérant la si-tuation du point des gens au-

jourd’hui, il est impossible de tra-cer une voie pour la paix dans unavenir immédiat. « Il faut vrai-ment que l’Esprit Saint suggèreaux hommes politiques ce qu’ilspeuvent et doivent faire ».mais encore…

Après la production d’huile il ya eu celle de savons et produitscosmétiques, puis en 2005, le curéa fondé la maison « Bet Afram »pour personnes âgées, et trois ansplus tard la pension Bet Aframpour les pèlerins. Cette même an-née a été créée Radio Holy Land,la première radio chrétienne enTerre Sainte.

De nombreux emploisCes entreprises paroissiales em-

ploient dans l’ensemble quelque900 personnes, soit environ unquart des travailleurs de Taybeh.

Le père Raed Abusahlia, un desprêtres les plus actifs du PatriarcatLatin de Jérusalem à côté du pressoiritalien qui lui a permis de lancer ledéveloppement économique deTaybeh, où il était curé. Après laproduction d’huile, il s’est occupé dela vente en Europe et a affirmél’initiative des « Lampes pour la paixen Terre Sainte ».

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Dans le cadre des Semaines organisées à Villa Cagnola par laFondation Ambrosienne Paul VI, celle sur Jérusalem revêt unesignification tout à fait particulière. Nous pouvons dire qu’avec

elle, un itinéraire intellectuel de plusieurs décennies est en train des’acheminer vers le point de destination par excellence d’une recherchehistorique et religieuse, un point de destination en mesure de transfigu-rer aussi cette simple marche de la connaissance historique en un« saint voyage » (Ps 84 [ebr. : 84], 5), car sainte est la réalité qui laconduit vers son point d’ancrage: Jérusalem.1

Mais aller vers cette ville unique signifie aussi récupérer le sens his-torique de la civilisation euro-méditerranéenne et – mis à part la pro-jection des traditions religieuses de cette dernière au niveau planétaire– dans l’histoire de l’humanité tout entière.

Jérusalem aussi a eu sa préhistoire ; mais il s’agit d’une donnée anté-rieure, de préparation, pour un destin successif extraordinaire et uni-que. Même le livre de la Genèse, par la mystérieuse image du prêtre –roi Melchisédech (Gn 14, 18), semble indiquer la valeur préfigurative

Jérusalem :Une Citéentre Terre et Ciel

Jérusalem, la cité oùchaque homme est né,

nous invite à entrerdans la dimension « del’autre monde », nous

disent les SaintesEcritures.

Les religionsmonothéistes se

reconnaissent dans lemessage de croissance

spirituelle et derenaissance intérieure

que celle-ci transmet aufil des siècles, unissantles individus autour du

même désir de vivre,ici-bas, les valeurs

d’éternité, pour réaliser,d’une certaine façon, le

Ciel sur la Terre

Une recherche historique et religieuse

Page 38: Annales 2012

que prend l’âge archaïque de Jé-rusalem par rapport à tout ce quis’est développé après la conquêtede la forteresse des Jébuséens parDavid.

En effet la transformationdans la Cité de David marque ledébut d’une histoire qui auraitconduit Jérusalem à prendre unsens universel, dont le fondementconcret est de toute façon à re-chercher dans le fait que – grâceau temple de Salomon – la citédu roi devint la cité de la shekhi-nah, l’endroit où le Dieu Très-Haut est présent.

En ce lieu, que Le Livre desChroniques identifie commeétant la montagne du territoirede Moria (2 Par 3, 1) gravi par

Abraham pour offrir à Dieu sonfils Isaac (Gn 22, 2), l’accent estmis – et progressivement de ma-nière exclusive – sur le culte sa-crificiel d’Israël ou, sur l’accep-tion spécifique du terme, la litur-gie du sacerdoce lévitique. Duroyaume de Josué, à la deuxièmemoitié du VII siècle, la célébra-tion pascale aussi, selon ce quiest dit dans Le Livre des Rois(4Rg 23, 21-23 ; cf. 2 Par 35, 1-19), fut absorbée dans ce proces-sus de centralisation, qui fit deJérusalem l’unique endroit où lesfils d’Israël furent autorisés à

manger la Pâque (Dt 16, 1-8).Fort de cette évolution, Jésus

de Nazareth aussi, en son temps,monta à Jérusalem pour célébrersa propre Pâque (Mr 10, 32-34[Mt 20, 17-19 ; Lc 18, 31-33] qui,enracinée dans la Pâque d’Israël,se transforma en une nouvellePâque, pour les croyants en lui,signe – dans le sang de l’Agneaude Dieu (Io 1, 29) – d’Alliance etd’expiation, et – dans la Résur-rection – source de vie éternelle(cf. R. Cantalamessa, La Paque denotre salut, Gênes-Milan, Ma-rietti, 20072 [19711], chap. III[La Pâque du Christ]).

La centralité ainsi acquise parJérusalem dans la réalité reli-gieuse juive et chrétienne ne resta

Vieille image de Jérusalem, ville de lapaix, cœur spirituel de l’histoirehumaine.

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pas sans se refléter aussi en Ma-homet.

Dans les synagogues juives, laprière, et en particulier l’Amidah,est caractérisée par son orienta-tion qui doit indiquer Jérusalem(cf. J. Heinemann, Amidah, dansEncyclopaedia Judaica, II, Jérusa-lem, Keter, 1971, cc. 838-845). Ilfut un temps où cette orientationfut également partagée par la pre-mière communauté musulmane,jusqu’à ce que dans la phase mé-dinoise, subséquente à l’Hégire,selon ce qui est affirmé dans la IISourate du Coran, ne fut établiepour la prière la qibla (c’est-à-dire, la direction) vers la SainteMosquée de la Mecque (Coran,Sourate II [La Génisse], 142-150).En référence au vieux Sanctuaire,Jérusalem fut indiquée dès lespremiers temps de l’Islam, puis àpartir de la seconde moitié duXème siècle (IV de l’Hégire), ladénomination d’al-Quds (cf. S.D.Goitein, al-Quds, dans Encyclopé-die de l’Islam, V, Leiden-Paris,Brill - Maisonneuve & Larose,1986, pp. 321-323) s’affirma deplus en plus. Jérusalem aurait étéconsidérée par la suite, particuliè-rement en milieu sunnite, commel’endroit du prodigieux voyagenocturne de Mahomet, là où leprophète accéda à la contempla-tion des signes célestes (Coran,Sourate XVII [Le Voyage Noc-turne], 1).

Puis après la diffusion de laDiaspora juive dans les diverscontinents et en raison de l’enra-cinement du Christianisme et del’Islam auprès d’une multiplicitéde peuples et nations dans lemonde entier, la centralité de Jé-rusalem et sa qualité de cité mar-quée par une sainteté divine ont

obtenu une reconnaissance àgrande échelle.

La réalité que l’on côtoie à Jé-rusalem, est donc une réalité avecdes coordonnées espace-temps,mais une réalité qui transcendeaussi ces coordonnées, pourprendre des significations quipuisent à la dimension de l’es-prit.

Ce n’est pas par hasard si cette

ville, lieu crucial de l’histoire hu-maine, a pu devenir aussi le sym-bole de la fin et de la transcen-dance de l’Histoire.

Les prophètes d’Israël avaitdéjà tracé les contours d’une Jé-rusalem eschatologique, où toutle monde aurait trouvé demeure :« Il arrivera dans la suite destemps que la montagne du tem-ple du seigneur sera établi ...

L’exposé du prof. Cesare Alzati,qu’il nous a été aimablement

accordé de publier, a ouvert la34ème Semaine européenne, et la3ème d’histoire religieuse sur l’uni-vers euro-méditerranéen, organiséepar la « Fondation AmbrosiennePaul VI », avec la collaboration del’université catholique du Sacré-Coeur de Milan où monsieur Alzatiest professeur d’histoire moderne etcontemporaine. Celui-ci a été le di-recteur scientifique du congrèsconsacré à Jérusalem, intitulé « unecité entre terre et Ciel », qui a eulieu du 3 au 7 septembre 2012 àVilla Cagnola de Gazzada (Varese).Les exposés et interventions d’aca-démiciens et chercheurs européenset non européens, pas seulement chrétiens, mais également juifs et musul-mans, étaient variés, passant des religions aux d’Eglises, des pèlerinages àla liturgie, de la spiritualité à l’art et aux imitations de la Ville Sainte. MgrGiacinto-Boulos Marcuzzo, en tant que professeur à l’Université de Beth-léem, a parlé des aspects historiques et pastoraux de la reconstitution, en1847, du Patriarcat Latin à Jérusalem. La clôture de la Semaine a étéconfiée à sa Béatitude Mgr Fouad Twal, Patriarche Latin de Jérusalem etGrand Prieur de l’Ordre Equestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, qui a parléde « patrie commune pour tous les chrétiens et cœur du monde ».

Les actes de la Semaine seront publiés par les organismes promoteurs.Informations au Secrétariat de la Fondation Ambrosienne Paul VI, qui a sonsiège à Villa Cagnola de Gazzada, e-mail: [email protected]

Jérusalem,patrie communedes croyantsen l‘unique Dieu

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alors des peuples afflueront verselle » (Mic 4, 1). A ce sujet pen-sons à ce qui est établi dans le Li-vre d’Isaïe : « des peuples nom-breux se mettront en marche, etils diront : « Venez, montons à lamontagne du Seigneur, au templedu Dieu de Jacob. Il nous ensei-gnera ses chemins et nous sui-vrons ses sentiers ». (2, 3) ; « leSeigneur, Dieu de l’univers, pré-parera pour tous les peuples, sursa montagne, un festin de vian-des grasses ... Il enlèvera le voilede deuil qui enveloppait tous lespeuples et le linceul qui couvraittoutes les nations » (25, 6-7);« Une nation qui t’ignore ac-courra vers toi, à cause du Sei-gneur ton Dieu, à cause de Dieu,le Saint d’Israël, qui fait ta splen-deur ». (55, 5) ; « Les étrangersqui se sont attachés au service duSeigneur pour l’amour de sonnom et sont devenus ses servi-teurs, tous ceux qui observent lesabbat sans le profaner et s’atta-chent fermement à mon Alliance,je les conduirai à ma montagnesainte. Je les rendrai heureuxdans ma maison de prière … carma maison s’appellera « Maisonde prière pour tous les peuples »(56, 6-7). Nous trouvons la mêmechose dans le livre de Sophonie :« Mais moi, dit le Seigneur, jevais transformer les peuples etpurifier leurs lèvres, pour qu’ilsinvoquent tous ensemble le nomdu Seigneur » (Soph 3, 9). Dansce contexte le Psaume 87 (3-4. 6)pouvait bien affirmer : « Pour tagloire on parle de toi, ville deDieu ! « Je cite l’Égypte et Baby-lone... Voyez Tyr, la Philistie,l’Éthiopie… Au registre des peu-ples, le Seigneur écrit : « Chacunest né là-bas ».

La Jérusalem eschatologique,chantée par les prophètes d’Is-raël, dans l’Apocalypse chrétiennede Jean figure non pas à la fin del’Histoire, mais au-delà de l’his-toire, de la manière suivante : « Jevis un ciel nouveau, une terrenouvelle ... Et je vis la CitéSainte, Jérusalem nouvelle, quidescendait du ciel, de chez Dieu ;elle s’est faite belle, comme unejeune mariée parée pour sonépoux. J’entendis alors une voixclamer, du trône : « Voici la de-meure de Dieu avec les hommes !... ils seront son peuple, et lui,Dieu-avec-eux, sera leur Dieu »(Ap 21, 1-3).

On trouve une expressionplastique de cette dimensioneschatologique liée à Jérusalem,et déclinée dans les divers mi-lieux religieux, dans les cimetiè-res de la Vallée de Josaphat : avecles tombes orientées vers la Mec-que pour le cimetière musulman,tournées vers le Temple pour lecimetière juif, alignées versl’Orient (pour exprimer l’attentedu retour glorieux du SeigneurJésus) pour celui des chrétiens.

C’est pourquoi une reconsidé-ration des éléments historiquesrelatifs à Jérusalem ne peut faireabstraction des significations reli-gieuses que celle-ci a acquisesprogressivement dans la spiritua-lité des diverses composantes re-ligieuses, qui la regardent commeune Sainte Ville.

Ici réside la capacité unique(et dès le début indiquée) decette ville à transformer chaquevenue vers elle, voire purementintellectuelle, en un « saintvoyage ». En effet, quiconque vavers elle ne saurait ignorer les pa-roles du pieux israélite : « Allons

à la maison du Seigneur ! Enfinnos pieds s’arrêtent dans tes por-tes, Jérusalem ! » (Ps 122, 1-2) ; etne saurait entendre résonner laprière des vieilles générationschrétiennes: « Nous t’offrons,Seigneur, le sacrifice pour lesSaints Lieux que tu a rendus cé-lèbres par la présence de tonChrist et la venue de ton saintEsprit : en premier lieu pour lasainte et glorieuse Sion, mère detoutes les Eglises » (ainsi s’expri-mait la Liturgie de saint Jacques :ed. B. Ch. Mercier, La Liturgie deSaint Jacques, Paris, Firmin-Di-dot, 1946 p. 206 [92]) ; et ne sau-rait ignorer la bénédiction cora-nique dans la commune interpré-tation sunnite : « Gloire et puretéà Celui qui de nuit, fit voyagerSon serviteur, de la Mosquée [LaMecque] Al-Haram à la MosquéeAl-Aqsa [l’endroit du Temple deJérusalem]» (Coran, SourateXVII [Le Voyage Nocturne], 1).

Cette multitude de valeurs re-ligieuses qui ne fait que retracerl’histoire de Jérusalem, analyserses multiples aspects, entrer encontact avec les thèmes religieuxqui lui sont liés, devient tout na-turellement aussi une expériencede profond partage avec les com-munautés humaines qui, en cemoment, vivent dramatiquement,et non sans souffrances, sa réalitéunique de Cité sainte pour touset profondément aimée par tous,mais une Cité qui, tout au longdes siècles (jusqu’à aujourd’hui),est souvent douloureusement ob-jet de litige.

Cesare Alzati

1 Ps 84 (Hébr.: 84), 5: « Heureux leshommes dont tu es la force : des che-mins s’ouvrent dans leur coeur ! ».

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Annales 2012 - 39

« Il y a mille ans, lessaints pèlerins Arcaneet Egide, face aux

grandes transformations de l’épo-que, partirent à la recherche de lavérité et du sens de la vie, en al-lant vers la Terre Sainte. A leurretour, ils rapportèrent non seule-ment les pierres recueillies sur lamontagne de Sion, mais l’idéeparticulière qu’ils avaient élabo-rée sur la Terre de Jésus:construire sur la Haute Vallée duTibre la civitas hominis à l’imagede Jérusalem qui, dans son nommême, évoque justice et paix »,avait déclaré d’emblée le papeBenoît XVI au citoyens de Sanse-polcro, à l’occasion de son jubilé,le 13 mai 2012. Un groupe dechevaliers et dames de la lieute-nance pour l’Italie centrale desApennins, représentait notre Or-dre qui entretient des relationsspéciales avec Sansepolcro, villeconsacrée au Saint-Sépulcre oùaucun pape ne s’était rendu de-

puis près de 500 ans.« Ils conçurent un modèle de

ville complexe et chargé d’espé-rance pour l’avenir, dans lequelles disciples du Christ étaient ap-pelés à être le moteur de la so-ciété dans la promotion de lapaix, à travers la pratique de lajustice », avait dit plus loin leSaint-Père à la foule massée sur laplace Torre di Berta malgré lapluie, en hommage aux deux pè-lerins fondateurs et à leur vision,encore valable aujourd’hui, quiconsiste à « percevoir la viecomme un chemin qui rapprochede ce qui est vrai et juste ».

Une « nouvelle éthiquepublique »

Un pèlerinage diocésain, deuxmois auparavant (mars), auquelavait participé des membres dela Lieutenance, avait permis debien préparer les cœurs à cetteinoubliable journée que l’on doitaux efforts personnels de l’évê-

que d’Arezzo-Cortona-Sansepol-cro, Riccardo Fontana, et dumaire de la ville madame DanielaFrullani, qui a eu l’honneurd’adresser ses chaleureuses salu-tations de bienvenue à BenoîtXVI.

L’idée de construire une nou-velle petite Jérusalem aux sourcesdu Tibre, le fleuve qui traverseRome, révélait chez Arcane etEgide une volonté de soutenirspirituellement le ministère dusuccesseur de Pierre, de redireleur fidélité au souffle mission-naire parti des apôtres. Aprèsavoir mis l’accent sur l’exemplede ces deux laïcs, le pape a souli-gné l’actualité de ce messagelancé depuis Sansepolcro : « Au-jourd’hui, il est particulièrementnécessaire que le service del’Eglise au monde s’exprime à tra-vers des fidèles laïcs éclairés, ca-pables d’opérer au cœur de la citéde l’homme, avec la volonté deservir au-delà de l’intérêt privé,

Le millénaire de Sansepolcro en présence de Benoît XVI

UNE CITé CONSTRUITE EN ITALIEà L’IMAGE DE JéRUSALEM

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au-delà des visions partiales. Lebien commun compte plus que lebien individuel, et c’est égalementaux chrétiens de contribuer à lanaissance d’une nouvelle éthiquepublique ». Au delà de l’anniver-saire de la fondation de la ville etde sa cathédrale – abritant la bellesculpture de la « Sainte Face » deJésus et la très célèbre « Résurrec-tion » de Piero della Francesca –cette invitation du Saint-Père adonné un accent particulièrementimportant à cette visite.

Six mois avant l’ouverture del’Année de la Foi, Benoît XVIs’est adressé aux nouvelles géné-rations: « A la méfiance pour l’en-gagement politique et social, leschrétiens, et en particulier les jeu-nes, sont appelés à opposer l’en-gagement et l’amour pour la res-ponsabilité, animés par la charitéévangélique, qui exige de ne passe replier sur soi, mais de prendreen charge les autres. J’adresse auxjeunes l’invitation à avoir de gran-des aspirations: ayez le couraged’oser ! Soyez prêts à donner unnouveau goût à la société civile

tout entière, avec le sel de l’hon-nêteté et de l’altruisme désinté-ressé. Il est nécessaire de retrou-ver de solides motivations pourservir le bien des citoyens ».

Dans un contexte de fortecrise sociale en Europe, où le dés-espoir gagne du terrain, le pape asouhaité que s’élargissent les ho-rizons, que les pensées se tour-nent vers les chrétiens de TerreSainte qui subissent une crisebien plus grave et douloureuse.Les paroles du Saint-Père surcette question ont particulière-ment touché les membres del’Ordre, liés depuis si longtempsà la ville de Sansepolcro que leGrand Maître émérite, le cardinalCarlo Furno, en est un citoyend’honneur. « Rendons grâce àDieu car votre communauté dio-césaine a développé au cours dessiècles une ardente ouverturemissionnaire, comme le témoignele jumelage avec le patriarcat latinde Jérusalem. J’ai appris avecplaisir que celui-ci a produit desfruits de collaboration et des œu-vres de charité en faveur des frè-

res de Terre Sainte qui sont lesplus dans le besoin », a relevé leSaint-Père. « Les antiques liensconduisirent vos ancêtres àconstruire ici une copie en pierredu Saint-Sépulcre de Jérusalem,pour fortifier l’identité des habi-tants et pour maintenir vivantesla dévotion et la prière envers laVille sainte. Ce lien continue etfait que tout ce qui concerne laTerre Sainte est perçu par vouscomme une réalité qui vous tou-che ; comme, d’ailleurs à Jérusa-lem, votre nom et la présence depèlerins de votre diocèse rendentactifs les rapports fraternels ». Il aexhorté les habitants et tous leursamis à ouvrir de nouvelles pers-pectives de solidarité, en donnantun nouvel élan apostolique auservice de l’Evangile.

La contemplationde la Sainte Face

Avant cette célébration du mil-lénaire le pape avait visité la ca-thédrale et prié au pied de la re-présentation de la Sainte Face.En communion spirituelle avec lafamille franciscaine qui anime,non loin de là, les pèlerinages surla colline de La Verna, aux piedsdes Apennins, là où saint Fran-çois reçut les stigmates à la miseptembre en 1214. A cause dumauvais temps, Benoît XVI n’apas pu se rendre sur place,comme prévoyait le programme ;puis à Sansepolcro il a confié lesintentions de l’Eglise universelle,sur les pas du poverello d’Assiseet de sa disciple, la grande saintede ces terres de Toscane, Marghe-rita di Cortona, qui a su unir en-semble la contemplation du Cru-cifié et une extrême charité.

François Vayne

Benoît XVI salue les citoyens de Sansepolcro. A côté de lui figurent l’évêque localMgr Riccardo Fontana et le cardinal Giuseppe Betori, archevêque de Florence.A la page précédente: dans la foule en fête, un groupe de chevaliers de laLieutenance pour l’Italie centrale des Apennins.

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Les enquêtes del’historien Mordechai

Levy, ambassadeurd’Israël près le Saint-

Siège, présentées à uncongrès international

de chercheurs, enprésence de nombreux

Chevaliers et Damesde la Lieutenance pour

l’Italie Central, qui afait de ce monument le

centre de leur viespirituelle

« L’énigme d’Acqua-pendente », une pe-tite cité de la Tuscia

(aujourd’hui, dans la province deViterbe) sur la Voie de Rome,c’est-à-dire le long de l’itinérairemédiévale parcouru par les pèle-

rins entre Canterbury et Rome,suscite toujours autant de fasci-nation: les suppositions et hypo-thèses qui entourent les origines,la construction et la datation deson monument le plus précieux,la copie du Saint-Sépulcre, soit

un Sacellum conservé dans lacrypte romane de sa basilique ca-thédrale, ont traversé les siècles.Les experts, en étudiant l’insolitestructure stratifiée de la basili-que, n’avaient établi avec certi-tude que le fait selon lequel le

Une confirmation sur le Sacellum médiéval construit dans la crypte de sa Cathédrale

à ACQUAPENDENTELA PLUS ANCIENNE RéPLIQUE

DU SAINT-SéPULCRE

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42 - Annales 2012

petit édicule du toit pyramidal,semblable à celui de Jérusalem,faisait mémoire d’un plus vasteédifice religieux du Haut Moyen-Âge qui n’existe plus. Il n’en fal-lait pas beaucoup pour que leschevaliers et dames de la prochedélégation de notre Ordre enfasse le centre de leur vie spiri-tuelle et ceux du Latium leur fré-quent lieu de pèlerinage. Au-jourd’hui on a confirmation quele Sacellum est bien « la plus an-cienne réplique du Saint-Sépul-cre de Jérusalem grâce aux en-quêtes de l’historien MordechaiLevy, ambassadeur d’Israël prèsle Saint-Siège, qui les a présen-tées à un congrès international,organisé le 11 mars 2012 à la Ca-thédrale d’Acquapendente.L’événement, l’Eglise et la Muni-cipalité locales s’étaient faits lespromoteurs, a été jugé d’une im-portance capitale pour son his-toire religieuse par l’évêque deViterbe Mgr Lino Fumagalli,Prieur de la section Latium del’Ordre, qui a voulu être présentavec de nombreux membres dela Lieutenance pour l’Italie Cen-trale, et a célébré la sainte Messepour tous les congressistes, sur-tout des professeurs et académi-ciens.

Mordechai Levy a donc af-firmé que le « Sacellum du Saint-Sépulcre » remontait probable-ment au Xème siècle. Il a toutd’abord exclu que son comman-ditaire avait été une noblefemme, Mathilde, comme celaétait dit oralement, donc ni laprincesse de Saxe sainte Ma-thilde, épouse d’Henri l’Oiseleurroi de Germanie et mère d’OttonIer le Grand, roi d’Italie de 951 à

973 (qui passa toute sa vie à faireœuvre de charité, en secourantles pauvres et édifiant des églises,monastères et hôpitaux), ni sanièce Mathilde, sœur d’Otton II.Toutes deux ont bien vécu auXème siècle mais il n’existe aucundocument disant qu’elles ontfondé une maison religieuse enItalie. Naturellement les com-manditaires ne pouvaient êtreni Mathilde de Canossa, mar-quise de Toscane, ni Mathilded’Ecosse, qui vécurent un siècleplus tard. M. Levy s’est doncconcentré sur le puissant et pieuxcomte Ugo de Toscane qui, dansune lettre de Saint Pierre Da-mien, est cité comme étant lefondateur de six monastères. Leschercheurs en ont identifié cinq,a déclaré Levy, le sixième devraitêtre celui d’Acquapendente. Etpour soutenir sa thèse, il renvoie

à la « Charte » de 993 du comteUgo (réputée par de nombreuxchercheurs comme étant lapreuve des relations ininterrom-pues entre l’Occident latin et leSaint Sépulcre de Jérusalem de-puis l’époque de Charlemagnejusqu’à la fin des croisades).Cette Charte fait état de la dona-tion de ses grandes propriétés àdeux églises de Jérusalem, celledu Saint-Sépulcre et celle deSainte-Marie Latine jouxtant lemonastère.

« Mais une autre clef de lec-ture de ce document est possi-ble », a déclaré Levy : dans la« Charte d’Ugo » on affirme queles donations furent destinées àdes moines qui se seraient occu-pés des pèlerins, à leur à arrivée àJérusalem et durant leur par-tance. Mais ces tâches, suppose-t-il, pouvaient être accomplies

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aussi durant le pèlerinage, en de-hors de la destination finale,« comme s’il existait deux Jérusa-lem ». Nombreux sont les témoi-gnages écrits, précise-t-il, surl’utilisation du nom de Jérusa-lem, nom pas comme indicationgéographique, mais plutôtcomme expression de son impor-tance spirituelle. Et il rappelleégalement à ce propos toutes leséglises, à commencer par celle dela Sainte-Croix à Rome, et lesnombreux monastères qui, auMoyen-Âge, explicitent cette ré-férence à Jérusalem.

Des documents de 993, apoursuivi M. Levy, indiquentcomme bénéficiaire d’une partiedes donations du Comte Ugo uncertain Guarinus, abbé de Cuxa,une grande personnalité reli-gieuse dont il n’existe néanmoinsaucune biographie ni écrits de sa

main. On sait qu’il était un pro-moteur de la vie monastique etinspira saint Romuald pour fon-der l’Ordre des Camaldules, toutcomme le doge de Venise PietroOrseolo dans sa recherche d’unevie contemplative comme ermiteà Cuxa. Tous les deux furent ca-nonisés et nous connaissonsGuarinus grâce à leurs vies. Gua-rinus, a poursuivi M. Levy, futégalement un personnage clefdans le mouvement de Cluny, aupoint d’avoir introduit leur ré-forme dans cinq monastères desPyrénées et du Languedoc. Il serendit plusieurs fois en pèleri-nage en Terre Sainte et en 993,après son retour d’un séjour pro-longé à Jérusalem, il aurait sem-ble-t-il, participer à l’acte de fon-dation du monastère du Saint-Sé-pulcre de Jérusalem du ComteUgo. Il n’est pas prouvé qu’il ait

ramené avec lui une relique de laSainte Croix à placer dans le Sa-cellum d’Acquapendente. La re-lique en marbre actuelle arriva dela Cité Sainte plus d’un siècleplus tard, à l’époque des Croisa-des, durant la période de concep-tion du projet de la crypte quil’aurait protégé. Pour MordechaiLevy le comte Ugo fut probable-ment l’un des premiers souve-rains sur le territoire italien àavoir fondé une auberge pour lespèlerins sur la route de Jérusa-lem, dans l’esprit de Cluny.

Pour finir, M. Levy a expliquéen quoi le sacellum d’Acquapen-dente est une imitation de celuide Jérusalem, une imitation qui àl’époque médiévale – a permis –se fondait sur des paramètressymboliques, et donc pas sur desprojections et échelles. Unegrande partie des descriptions del’Edicule de Jérusalem avantl’époque des Croisades montrentun toit conique posé sur unestructure polygonale, presquetoujours un pentagone, avec cinqcolonnes extérieures qui entou-rent le Sépulcre. Selon sous quelangle on le regarde, la forme dutoit peut sembler conique ou py-ramidale, alors que, vue de face,elle apparaît sous une formetriangulaire. Villibar, le moineanglais qui visita Jérusalem en735, nous a laissé une importantedescription de l’Edicule de Jéru-salem : une tombe creusée dansla roche, avec base carrée, et l’ex-trémité en pointe surmontéed’une croix. « Une descriptionimpressionnante », a déclaré M.Levy. « C’est comme s’il avait leSacellum d’Acquapendente de-vant lui ». G.M.

D’époque récente, la façade de la Basilique d’Acquapendente qui abritenéanmoins à l’intérieur de sa crypte médiévale la plus ancienne reproduction duSaint Sépulcre de Jérusalem. Le monument (sur les photos de la page précédenteet ci-contre) est particulièrement vénéré par les Chevaliers et Dames du Saint-Sépulcre du Latium.

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Jérusalem. Basilique du Saint-Sépulcre. George Doty et sonépouse – en compagnie de MgrRobert Strern – admirent, le jour deson inauguration, la restauration dela coupole de l’Anastasis qui a pu sefaire grâce à leur générosité.

Nous l’évoquons dansce premier numéro de

la nouvelle séried’ « Annales » avec

quelques photoscouvrant l’événement

et qui lui était consacréen 1996 dans lepremier numéro

d’ « Annales »

Le 2 janvier 1997, la restau-ration de la coupole del’Anastasis en la Basilique

du Saint-Sépulcre, avait été sa-luée comme un événement histo-rique et religieux sans précédent.Les échafaudages qui voilaientl’Edicule de la Résurrection de-puis trente ans, à cause de tra-vaux sans cesse renvoyés à plustard pour des raisons financièresou d’ordre juridique, avaient finipar être démantelés, réapparais-sant dans toute sa splendeur auxyeux des patriarches et chefs des

Eglises catholique, orthodoxes etprotestantes de Jérusalem ; desnombreuses autorités et person-nalités, dont le Délégué apostoli-que pour Jérusalem et la Pales-tine, également Nonce en Israëlet membre de l’Ordre (au-jourd’hui cardinal) Mgr Andrea

Décès de George Dotypersonnage clef De la grande

restauration de l’Anastasis

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Annales 2012 - 45

Cordero Lanza di Montezemolo ;et d’une nombre restreint d’invi-tés, dont le premier de tous étaitle chevalier de Grand CroixGeorge Doty, accompagné deson épouse et du Secrétaire géné-ral de la « Pontifical Mission forPalestine », notre confrère Mgr

Robert Stern.Georges Doty était un ban-

quier affirmé. Membre de laLieutenance pour l’Est des Etats-Unis, il avait financé toute la res-tauration ; monsignor Stern avaitsecrètement conduit au succès lespluriannuelles et difficiles tracta-

tions pour faire accepter aux co-propriétaires, les patriarchesgrec-ortodoxe et arménien-or-thodoxe et le Custode Francis-cain de Terre Sainte, les finalitéset aspects juridiques d’un donqui aurait respecté les droits his-toriques énoncés par le régime destatu quo. Naturellement l’artisteaméricain Ara Normart était pré-sent. Introduit par notre confrèreMgr Denis Madden, alors au ser-vice de la Pontifical Mission etaujourd’hui évêque auxiliaire deBaltimore, il leur avait présentédivers ébauches de projet, dontla dernière, finalement acceptée,fut réalisée au bout de presquetrois années de travail.

Né le 15 février 1918, il estmort à New York, sa ville natale,à l’âge de 94 ans, le 24 avril 2012.Homme doté d’une grande foi, ilétait un catholique exemplaire. Ilreçut son investiture au sein del’Ordre le 9 avril 1981. Il étaitégalement très estimé pour sondynamisme jugé « considérable »par l’archevêque de la métropole,le cardinal John O’Connor,Grand Prieur de la Lieutenance.Le 4 octobre 1990 il fut appelé àdiriger la Lieutenance pour l’Estdes Etats-Unis par le Vice-gou-verneur général F.Russell Ken-dall. Puis le 19 mai 1997, il reçutdu cardinal Grand Maître CarloFurno la Croix du mérite avecplaque en or ; soit quatre ansaprès avoir reçu le 10 septembre1993, la Palme d’argent desmains de son prédécesseur le car-dinal Giuseppe Caprio.

Il était père de cinq enfants. Ilvisita Rome plusieurs fois égale-ment comme Patrons of the Artsdes Musées du Vatican. G.M.

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Un confrère, son dévot compatriote,retrace sa vie pour Annales et raconte comme

il a « découvert » son appartenance à l’Ordre :à l’époque archevêque de Zagreb il y fut admis en 1937 par le Patriarche de Jérusalemà l’occasion d’un pèlerinage en Terre Sainte

Le bienheureux cardinalAloysius Stepinac,membre de l’Ordredu Saint-Sépulcre

Aloysius Stepinac est né le 8mai 1898 à Brezariç, dansla paroisse de Kra‰iç, à

quarante kilomètres de Zagreb.Baptisé le lendemain sous le nomd’Alojzije Viktor. Il a été ordonnéprêtre le 26 octobre 1930 àRome, puis en juillet 1931 a rega-gné sa Croatie natale, avec deuxdiplômes, en philosophie et enthéologie. La Yougoslavie setrouvait alors en peine dictaturemilitaire, où tout était fait pouraffaiblir l’Eglise catholique. Ila travaillé dans l’archidiocèsecomme Maître de cérémonies. Le28 mai 1934 il est nommé arche-vêque coadjuteur avec droit desuccession par le pape Pie XI : àpeine âgé de 36 ans et avec moinsde quatre années de sacerdocederrière lui, il était le plus jeuneévêque du monde. Trois ans plustard, le 7 décembre 1937, à lamort de l’archevêque Bauer, il a

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pris la responsabilité de l’archi-diocèse de Zagreb et on luiconfia la présidence de la Confé-rences des évêques de Yougosla-vie.

La spirale de la seconde guerremondiale

Dès le début de la secondeguerre mondiale, en cohérenceavec son patriotisme, mais très fi-dèle à sa mission pastorale, A.Stepinac condamna, fermementet courageusement, les persécu-tions raciales, idéologiques. Tantdans ses apparitions publiquesque dans ses courageuses inter-ventions écrites, il réclamait lerespect de chaque personne, sansdifférences de race, d’ethnie, dereligion, de genre ou d’âge. Fi-dèle à l’Evangile, il condamnaitfarouchement les crimes contrel’humanité et toutes les autres in-justices. Aussitôt après l’adop-tion des lois raciales, en avril1941, il lança de vives protesta-tions aux autorités. Pendant la

guerre il sauva des persécutionsun grand nombre de juifs, serbes,tziganes, polonais, voire ses pro-pres concitoyens communistes.Après l’instauration du gouver-nement croate il intervint ferme-ment et déclara : « Selon la mo-rale catholique, il n’est jamaispermis de tuer un prisonnierpour un crime commis par d’au-tres ». Dans un sermon, le 25 oc-tobre 1942, à la cathédrale de Za-greb, il dit : « Chaque nation etchaque race aujourd’hui sur terrea le droit de vivre une vie respec-tueuse de la dignité humaine et adroit à un traitement digne de ladignité humaine. Tous, sans au-cune exception, qu’ils soient tzi-ganes ou autre, qu’ils soient noirs

ou européens, qu’ils soient desjuifs haïs ou d’arrogants ariens,tous ont le même droit de dire :‘Notre Père qui est aux cieux’.Et, si Dieu a donné ce droit àtous, quelle autorité humaine nesaurait le refuser ? ».

Stepinac s’opposait aussi auxconversions religieuses forcées et,quand il ne pouvait les empêcher,il donnait des instructions confi-dentielles au clergé : que ceux quicherchaient la conversion – pouravoir la vie sauve – soient reçusdans l’Eglise catholique sansconditions, pour que « lorsquecette période sauvage et de foliesera passée, dans notre Egliseresteront ceux qui se sontconvertis grâce à leurs propresconvictions, tandis que les autres,une fois le danger passé, retour-neront à leur confession ».

Les attaques communistesaprès la guerre

Après la fin de la secondeguère mondiale, le parti commu-

Zagreb, 3 octobre 1998 – le papeJean Paul II en prière dans laCathédrale devant le monumentfunéraire du Cardinal Stepinac.Quelques heures auparavant, ilavait présidé la cérémonie de sabéatification au célèbre sanctuairede Marija Bistrica.

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niste inspiré des Bolchéviquesmais surtout de l’athéisme mili-tant, prit le pouvoir en Croatie etdans toute la Yougoslavie. Le 17mai 1945, Mgr Stepinac est ar-rêté et restera en détentionjusqu’au 3 juin. Le lendemain ilest convoqué à Zagreb pour uncolloque avec le dictateur. Aprèscette conversation et après celleque Tito avait eue deux jours au-paravant avec les représentantsdu clergé catholique à Zagreb, ilétait clair que le nouveau régimevoulait une « église nationale » in-dépendante du Saint-Siège. PourStepinac, c’était une attaquecontre l’unité catholique et ils’avéra en effet très rapidementque le gouvernement projetait deviolentes persécutions contrel’Eglise. Ces persécutions au-raient visé non seulement les évê-ques et les prêtres mais égale-ment tous les catholiques.

Une campagne médiatiquesans précédent font montéecontre l’Eglise, spécialementcontre Stepinac, et dura avec deshauts et des bas jusqu’à la chutedes régimes communistes sur lascène politique européenne.

En septembre 1945 Mgr Stepi-nac convoqua la conférence épis-copale pour analyser les nouvel-les circonstances et à la fin deleur rencontre, le 22 du mois,promulgua une lettre pastorale.Celle-ci reportait tout et décrivaitavec courage toutes les violenceset les injustices commises par lenouveau gouvernement durant laguerre et après la guerre ; commi-ses non seulement contre la reli-gion et contre l’Eglise, mais aussicontre la liberté de consciencedes citoyens. Des persécutionsencore plus féroces, centrées sur

Mgr Stepinac, suivirent la lettrepastorale. Commencèrent mêmede véritables attaques, comme luilancer des pierres à Zapre‰iç,près de Zagreb, le 4 novembre1945 : l’Archevêque n’avait plusla possibilité de poursuivre sonœuvre pastorale. Et en janvier1946, les nouvelles autorités secomportèrent comme s’étaitcomporté le précédent régimenazi : ils demandèrent au Saint-Siège de destituer Mgr Stepinacde son siège épiscopal à Zagreb.

Un simulacre de procèsAprès toutes les vives attaques

contre sa personne, l’évêque fut ànouveau arrêté le 18 septembre1946. Un procès politique déjàpréparé contre lui s’ouvrit le 30septembre. Son discours à laCour, en octobre, restera mémo-rable. Non seulement il se défen-dait mais accusait le tribunal d’il-

légalité. Son discours fut égale-ment comme une sorte de credorévélant à quel point l’archevê-que était prêt à donner sa viepour la foi et l’Eglise.

Sur la base d’affirmations nonvolontaires et de faux témoigna-ges, jusqu’à des documents falsi-fiés, l’innocent archevêque futcondamné le 11 octobre 1946 à16 ans de travaux forcés et à laprivation des droits civils pen-dant 5 autres années. Aux té-moins qui voulaient témoigner ensa faveur il fut interdit d’entrerdans le tribunal. Leurs témoigna-ges écrits ne furent jamais utili-sés. Ces derniers sont intacts etaujourd’hui exposés au MuséeAloysius Stepinac, au Kaptol deZagreb.

Après de massives protesta-tions du monde civil, l’archevê-que a été placé en résidence sur-veillée à Kra‰iç pour purger le

Martyr dutotalitarisme fondésur le mensonge,Mgr Stepinac subitun procès iniqueen 1946, et futcondamné à 16ans de prison. PieXII le créacardinal en 1953,geste qui entraînaaussitôt la rupturedes relationsdiplomatiquesentre laYougoslavie et leSaint-Siège.

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reste de sa peine. Le 12 janvier1953, alors qu’il se trouvait en-core en détention, le pape PieXII le créa cardinal. Raison pourlaquelle le gouvernement yougo-slave rompit ses relations diplo-matiques avec le Saint-Siège. EtStepinac, convaincu de ne pou-voir jamais rentrer dans sa patrie,ne s’est pas senti de se rendreRome pour recevoir la pourprecardinalice, ni de participer auconclave à la mort de Pie XII. Ilvoulait à tout prix rester avec sonpeuple, être pour les fidèles unphare et un guide en ces mo-ments obscurs.

Emprisonnement et mort Durant sa captivité, dans un

isolement des plus rigides, ilpoursuivit son apostolat en écri-vant des milliers de pages de ser-mons et autres essais spirituels, etenvoyant plus de 5 000 lettresaux évêques, prêtres et fidèles(plus de 600 lettres ont étéconservées). Dans ses lettres – envrai homme de foi, habité d’unesolide espérance et totalementabandonné à Dieu – il encoura-geait et réconfortait les destina-taires, mais surtout il les exhor-tait à persévérer dans leur foi etdans l’unité de l’Eglise. Commelors du procès et durant tout sonemprisonnement, il y révélait unamour sincère à l’égard même deces individus qui l’avaient persé-cuté et injustement accusé. Laprière pour ses ennemis et l’invo-cation du pardon pour tous sontdes thèmes que l’on retrouve par-tout dans ses déclarations, dansses lettres, et dans les trois testa-ments qu’il laissa.

Au printemps 1953, les mala-dies qu’il avait commencé à déve-

lopper lors de son emprisonne-ment à Lepoglava, empirèrent. Illui aurait fallu des soins constantsen hôpital, mais les médecins, sé-vèrement contrôlés par le régime,ne pouvait pas faire grand chose.L’archevêque refusa tout type desoin pouvant signifier qu’il sepliait face aux juges non impar-tiaux et soumis au régime, ou quiaurait pu intimider le clergé etd’autres personnes. La douleurfit partie de sa vie de prisonnier,et il la supporta patiemmentjusqu’à la mort.

Et sa sainte mort arriva le 10février 1960, alors qu’il subissaitencore l’injuste punition. Il mou-rut en martyr, comme dit le dic-tionnaire, « ex aerumnis carceris »– c’est-à-dire suite aux « souf-frances extrêmes de la prison »,mais sur ses lèvres il y avait uneprière pour ses bourreaux et lesparoles du Seigneur : « Pèremque ta volonté soit faite ! ».

La vie vertueuse et le martyre

du cardinal Stepinac furent re-connus et honorés par les gensdurant sa vie mais spécialementaprès sa mort. Malgré les inter-dictions et les persécutions com-munistes. Il fut béatifié par lepape Jean Paul II à Marija Bys-trica, le 3 octobre 1998. Le trèsbel espace derrière l’autel princi-pal de la cathédrale de Zagreb,où sa dépouille mortelle a étéconservée, est continuellementorné d’une quantité de fleurs, debougies et de paroles de remer-ciement pour els prières exaucéesgrâce à son intercession. Pourbeaucoup de pèlerins, il est leurprotecteur personnel et patrondu peuple croate.

Le témoignage d’unehistorienne juive

Une confirmation de la gran-deur du cardinal cardinale Stepi-nac est venue d’une historiennejuive américaine, Ester Gitman.A l’occasion d’une thèse docto-rale, elle était venue passer deuxans à Zagreb pour étudier desmilliers de documents sur la se-conde guerre mondiale. Ellen’avait jamais entendu parlerd’Aloysius Stepinac. Mais dès ledébut de ses recherches, rencon-trant continuellement son nom,elle n’avait pu s’empêcher decreuser pour en savoir plus.Jusqu’à nourrir une grande admi-ration pour sa personne et pourson comportement, qu’elle expri-mera dans son étude « A Ques-tion of Judgment : Dr. AlojzijeStepinac and the Jews » (Reviewof Croatian History 2/2006, no.1,47, 58), dans son livre WhenCourage Prevailed : The Rescueand Survival of Jews in the Inde-pendent State of Croatia 1941-

Portrait du bienheureux Stepinac avecles insignes de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem (Détail d’unepeinture de Davor Zovko).

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1945. (Saint Paul, ParagonHouse Publishers), et dans undocumentaire sur lui (Kad istinapobijedi, de Jadranka Jure‰ko-Kero). Le travail d’Ester Gitmana démoli toutes les insinuationset mensonges sur de présuméesrelations entre l’archevêque et ledictateur Ante Pavelic, chef durégime croate ustasha fidèle auxnazi fascitses, confirmant, docu-

ments à l’appui, que sa vie courutplusieurs un danger immédiat ;elle a illustré et exalté l’aversiond’A. Stepinac pour les lois racia-les et sa défense de la dignité hu-maine. Elle reconnut qu’il s’enga-gea personnellement pour sauverdes centaines de juifs, jusqu’à sedire surprise qu’il n’ait pas étéencore proclamé « Juste parmi lesNations ».

En octobre 2008, Sandro Ba-rieviç m’a écrit pour me dire qu’ilavait trouvé une croix de l’OrdreEquestre du Saint-Sépulcre deJérusalem dans les papiers laisséspar le bienheureux Aloysius Ste-pinac et exposés au Musée Aloy-sius Stepinac au Kaptol de Za-greb. Il m’a envoyé aussi l’imaged’une médaille que je n’eu aucunmal à reconnaître que c’était celled’un Grand officier de l’Ordre.J’ai tout de suite compris que lebienheureux Aloysius Stepinacétait un de nos confrères ! Quel-ques jours plus tard M. Barieviçen eut la confirmation grâce àdeux biographies. Il resta trèsdiscret mais en informa les auto-rités de l’Eglise en Croatie. Laconfirmation définitive est venuede la page du registre des mem-bres de l’Ordre (sur la photo),que j’ai reçue du Patriarcat Latin.

L’archevêque Aloysius Stepi-nac a été fait Chevalier du Saint-Sépulcre de Jérusalem en 1937 –à l’occasion du grand pèlerinagecroate en Terre Sainte conduitpar lui – par le Patriarche LatinLuigi Barlassina qui exerçait àl’époque les fonctions de GrandMaître de l’Ordre. En tant qu’ar-chevêque coadjuteur, il eut legrade de commandeur avec pla-que (Grand Officier).

Je suis un des nombreux pèle-rins qui visite la tombe du Bien-heureux Aloysius et demandeson intercession. Comme mem-bre, et aujourd’hui secrétaire, dela Lieutenance pour la Suède, jereconnais que ce grand saint destemps modernes a été pour moiet pour ma famille un soutiendans tous les événements impor-tants de la vie.

Davor Zovko

D’après une feuille du registre des nouveaux membres de l’Ordre Equestre duSaint-Sépulcre, conservé à Jérusalem, la nomination de Mgr Stepinac eut lieule 16 juillet 1937.Y est également noté son titre d’archevêque titulaire etcoadjuteur avec droit de succession de l’archevêque de Zagreb (celui-ci seraitdécédé six mois plus tard, le 7 décembre, ndr).

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AUSTRALIE – VICTORIA

Nouvelle investiture à Melbourne

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Chevaliers et Dames de la Lieutenance serencontrent périodiquement pour la

Sainte Messe, la récitation du Chapelet etautres moments de la vie spirituelle. Legrand événement de l’année fut en octobre,à Melbourne, pour l’investiture de nouveauxmembres, présidée en la cathédrale deSaint-Patrice par Mgr Denis Hart (au centresur la photo souvenir). La cérémonie a étéprécédée de la Veillée d’armes au monas-

tère carmélitain de Kew, animée par MgrCarlo Portelli et marquée par l’accueil queles consœurs ont réservé aux nombreux par-ticipants.

Le dîner annuel a été égayé par notreconfrère Frank Costa et ses récits sur sonenfance d’émigré, sa carrière d’homme d’af-faires de succès et la direction du club defoot de Geelong, marquée trois fois par unevictoire de l’équipe au championnat.

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Le lieutenant Karl Lenghei-mer a remis au confrère

tyrolien Otto Kaspar, lieute-nant d’honneur pour l’Autri-che et membre du GrandMagistère, la Palme d’Or deJérusalem que lui décernaitle Grand Maître, le cardinalEdwin O’Brien pour ses méri-tes au sein du Grand Magis-tère, et en particulier pouravoir rénové efficacement larevue internationale d’infor-mations éditée par l’Ordre.Dans son discours d’hom-mage, le Lieutenant a déclaréqu’Otto Kaspar méritait cette haute distinc-tion non seulement à cause de son autoritéfondée sur une foi solide, pour sa fidélitéaux autorités de l’Ordre dans les missionsqui lui étaient confiées, et pour sa sensibi-lité aux exigences de notre temps, mais afinque son travail serve également d’exempleaux chevaliers et aux dames de l’Ordre. KarlLengheimer lui a souhaité encore beaucoupd’énergie dans son travail et la bénédictionde Dieu. (La photo ci-dessus fait mémoirede la cérémonie)

Pour le récompenser de ses nombreux ethauts mérites, le Chevalier de Grand CroixOtto Kaspar a également reçu une hautedistinction pontificale : Benoît XVI l’a nomméCommandeur de l’Ordre de Saint-Sylvestrepape.

L’INVESTITURE À BADENWIENERNEUSTADT

Le vendredi 21 septembre, la Veillée d’Ar-mes d’une nouvelle investiture a été célé-brée à l’abbaye cistercienne de Heiligen-kreuz, qui existe sans interruptions depuis1133 et où vivent aujourd’hui plus de 80moines. L’abbaye est également connue en

dehors de l’Autriche pour son université enphilosophie et théologie qui porte le nom dupape Benoît XVI (il s’y rendit en visite en2007) et qui depuis cette année est dedroit pontifical. Son Grand Chancelier,l’abbé Maximilian Heim O.Cist., un membretrès actif de l’Ordre, a clôturé la longue pro-cession portant la relique de Saint Croix, ex-posée ensuite devant le grand autel. La cé-lébration était présidée par le Grand Prieurde la lieutenance, Mgr Alois KothgasserS.D.B., et l’homélie prononcée par le Prieurde la section Baden-WienerNeustadt, lepère Amadeus Hörschläger O.Cist.

Le lendemain, l’investiture s’est ouvertepar un chapitre solennel à Mödling. Leconfrère Gerhard Engelhardt a salué lesmembres de l’Ordre, accompagnés par lechancelier de l’Ordre Ivan Rebernik, par lesLieutenants des Pays-Bas, du Luxembourg,de Slovénie et de Hongrie, par la Chance-lière de Suisse et par le Chancelier alle-mand ; en présence également d’un grandnombre de confrères anglais et écossais.Nos confrères et consœurs d’Autricheétaient sous la conduite du lieutenant KarlLengheimer et du Grand Prieur Alois Koth-gasser.

AUTRICHE

La Palme d’or de Jérusalemau confrère Otto Kaspar

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Au cours de la célébration de la messe,17 candidats, 2 candidates, 1 prêtre et 1diacre ont reçu leur investiture des mains duGrand Prieur, Mgr Alois Kothgasser (photosouvenir ci-dessus).

Le 23 septembre, la messe dominicalede l’Ordre a été célébrée dans la pure tradi-tion autrichienne, avec lacommunauté paroissialede St. Stephan à Baden ;l’église, qui est aussi lelieu de culture de la Sec-tion, a célébré cette an-née les 700 ans de sonindépendance parois-siale.

PETITS MARCHÉSDE NOËL

Les sections de laLieutenance organisentdepuis une dizaine d’an-nées des petits marchés

de Noël. On y vend des objets en bois d’oli-vier ainsi que de l’huile et de l’encens deproducteurs chrétiens de Terre Sainte. Le butde ces petits marchés de Noël (voir photo)est de donner du travail aux chrétiens en Pa-lestine, mais avec les bénéfices de promou-voir des projets de l’Ordre en Terre Sainte.

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La Messe pour les défunts est, par tradi-tion, le premier rassemblement de l’an-

née liturgique. Elle a lieu le 24 mars et elleest suivie, comme chaque année d’une as-semblée générale de l’Association desMembres de l’Ordre Equestre du Saint-Sé-pulcre de Jérusalem, qui gère les activitéséconomiques destinées à la Terre Sainte encollaboration avec la Fondation belge pourla Terre Sainte.

Au mois d’avril, les membres de l’Ordreont participé aux célébrations de la Se-maine Sainte (Dimanche des Rameaux,Jeudi Saint, Vendredi Saint, Veillée Pascaleet Dimanche de Pâques) en l’église capitu-laire de Notre-Dame au Sablon. Ils ont parti-cipé au Te Deum le jour de la fête nationale,le 21 juillet, et à la fête du Roi, le 15 no-vembre.

Le grand événement de l’année était na-

turellement celui des investitures. Le ven-dredi 14 juin, le Chapitre s’est réuni puis il ya eu une collation et la Veillée d’armes. Lelendemain, le Patriarche de Jérusalem, MgrFouad Twal, Grand Prieur de l’Ordre, a pré-sidé la cérémonie d’investiture, proclamantl’entrée de dix nouveaux membres (quatrechevaliers, une dame, un évêque et quatreprêtres). Une brève cérémonie a marquél’installation du nouveau Lieutenant Jean-Pierre Fierens, puis il y a eu un déjeuneravec discours de sa Béatitude. L’année litur-gique de l’Ordre s’est clôturée par une célé-bration de la fête de Notre-Dame de Pales-tine le 27 octobre. Mgr Joseph Jules Zerey,archevêque auxiliaire du Patriarcat grec mel-chite de Jérusalem, était le célébrant princi-pal et il a pris la parole au déjeuner qui asuivi la messe.

La retraite annuelle a eu lieu du 15 au

BELGIQUE

L’investiture présidée par le Patriarche de JérusalemIntense activité dans les diocèses – notre confrère Julien Ries est créé Cardinal

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CANADA - TORONTO

Contributions et donations en hausse

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18 novembre en France à l’abbaye cister-cienne de Notre-Dame du Mont des Cats,sous la conduite d’un valeureux prédicateur,notre confrère le père Christian van Zee-broeck, OSB. Y participaient une cinquan-taine de membres. La retraite de carême, àlaquelle prenait part une quarantaine deconfrères et consœurs, certains des Pays-Bas, a eu lieu comme chaque année à l’ab-baye cistercienne de Westmalle, sous laconduite du Maître de Cérémonie pour leClergé, le chanoine Rijckenqui, celui-làmême qui avait présidé la retraite des mem-bres aspirants de l’Ordre à l’Abbaye béné-dictine de Maredsous.

Les conférences qui ont eu lieu à Bruxel-les tout au long de l’année, et ouvertes le17 janvier par le Grand Prieur, Mgr JeanKockerols, ont permis aux membres de réflé-chir à de grands thèmes de l’actualité et deles approfondir, à la lumière de leur foi. Par-ticulièrement intéressante fut celle du juristeEtienne Montéro, professeur à l’Universitécatholique de Louvain, sur le thème « Eutha-nasie et éthique » qui a révélé l’urgence d’unengagement général dans le débat publicsur le respect de la vie dès sa conceptionjusqu’a sa mort naturelle (en Belgique lapratique de l’euthanasie est appliquée sansle consentement du patient).

Les diocèses aussi ont eu beaucoup derencontres et activités spirituelles. Le 21

mars, l’évêque de Bruges Jozef De Kesel aparlé de la situation de l’Eglise locale ; le14 novembre l’évêque de Gand Lucas VanLooy a célébré l’Eucharistie dans sa cha-pelle privée, suivie d’un moment de partage;le 16 mai, le père Dominique Collin OP a ex-pliqué aux confrères du diocèse de Liègecomme le Christianisme peut être crédibleencore aujourd’hui. Dans le diocèse de Na-mur et du vicariat de Brabante, le père liba-nais François El Kouri, de l’Ordre Antoninmaronite, a illustré le 9 octobre l’histoire dela présence chrétienne dans sa patrie. Le 29novembre notre confrère Mgr Harpigny, évê-que de Tournai, a analysé les divers problè-mes auxquels l’Eglise locale est confrontéeaujourd’hui.

Un moment important pour la Lieute-nance fut le Consistoire du 18 février car lepape Benoît XVI a créé cardinal non seule-ment notre Grand Maître Edwin O’Brien,mais aussi Mgr Julien Ries, notre confrère,professeur émérite des universités catholi-ques de Louvain et de Milan, anthropologueet historien des religions, de renommée in-ternationale. La conférence qu’il a donnée le24 novembre Lessines, dans le diocèse deTournai, organisée par l’hôpital Notre-Dameà la Rose, a été très suivie.

Du 4 au 11 novembre, le pèlerinage an-nuel a eu lieu en Terre Sainte avec une tren-taine de participants.

Le souvenir de l’investiture, en septem-bre, de 17 nouveaux membres de la

Lieutenance, en la Cathédrale Saint-Michelde Toronto, restera très vif dans les mémoi-res. La cérémonie, présidée par le GrandPrieur, Mgr Thomas Collins, fut particulière-ment suggestive, lorsque celui-ci a regardél’archevêque James Weisgerber de Winni-peg (Manitoba) qui, ensuite, prendra la pa-role au repas de gala, pour dire toute sa

joie et son émotion de pourvoir faire partiede l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem.

Parmi les événements les plus significa-tifs de l’année, il y a eu la célébration, parnotre confrère le père Allan Hood, de laVeillée pascale au monastère augustin deMarylake, à Toronto, en présence de plusde 60 chevaliers et dames réunis dans lasplendide et précieuse église consacrée àNotre-Dame des Grâces.

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La rencontre a été suivie d’une récep-tion et d’un dîner au réfectoire du monas-tère.

La Lieutenance a continué à promouvoirla vie spirituelle de ses membres au coursde l’Avent, en organisant des retraites de

carême, des méditations pascales, desconférences et des visites aux paroisses.

Une d’entre elles, marquée par la célé-bration de la messe dominicale, a eu lieuen l’église du Corpus Christi à Toronto, enprésence de plus de 70 chevaliers et da-

Dames etChevaliersviennent derecevoir leurinvestiture en lacathédrale Saint-Michel, Toronto,Ontario.

Célébration de laveillée pascale enl’église Notre-Dame-de-Grâce, àMarylake.

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mes. Lors du déjeuner qui a suivi, Sir HughMac Kinnon, membre du Conseil de laLieutenance et membre de la Fondation del’Université de Bethléem, a pris la parole,illustrant les activités et les besoins decette précieuse institution de Terre Sainte,et recommandant aux convives de ne pas

manquer à poursuivre leur soutien.Le programme de la Lieutenance com-

mencé en 2007continue à se développer.Les contributions et dons, en 2011, ont at-teint leur plus haut niveau ; au bénéficenotamment de deux institutions de Beth-léem, la Crèche et l’université catholique.

Le Lieutenant SirClare Beingessnerfait un exposé sur

la Lieutenance,au cours de la

rencontregénérale annuelle,Le Parc, Toronto.

IRLANDE

La Lieutenance mobilisée pour le 50ème Congrès Eucharistique

Cette année, la lieutenance a connu cinqévénements majeurs. Tous ont été une

occasion de rencontre et de prière pour sesmembres, et tous ont eu pour centre l’Eu-charistie : une veillée nocturne au Sanc-tuaire marial de Knock Co Mayo; la «Messede printemps » à Galway avec l’accueil des

postulants; une procession en l’honneur deSaint Oliver Plunkett à Drogheda Co Louth ;la Veillée d’armes et l’investiture de nou-veaux membres au Séminaire pontifical deSaint-Patrice à Maynooth, où était présent leGouverneur Général Agostino Borromeo. En-fin, l’année s’est achevée par une journée

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de réflexion en novembre.Mais surtout l’Irlande a accueilli cette an-

née, du 8 au 18 juin, le 50ème Congrès Eu-charistique International, dont le cœur avaitlieu à Dublin ; un évènement exceptionnelpréparé par une Journée spéciale dirigéepar son Secrétaire Général. Un grand nom-bre de chevaliers se sont investis sous diffé-rentes formes pendant toute la durée duCongrès, transportant notamment en voiture(dès leur arrivée à l’aéroport, et souvent dumatin jusqu’à tard dans la nuit) des dignitai-res ecclésiastiques, y compris notre CardinalGrand Maître. La Lieutenance a contribué aufinancement du voyage en Irlande pour di-vers pèlerins. Le Conseil en a accueilli àl’aéroport 34 venus de Terre Sainte, d’autresont été hébergés par des chevaliers et da-mes.

A la cérémonie d’ouverture, deux cheva-liers en manteau ont défilé avec les dra-peaux de l’Ordre. A la procession solennellede la Fête-Dieu, animée par plus de 10.000fidèles, une cinquantaine de membres

étaient là, revêtus de leurs manteaux. Cer-tains d’entre eux ont monté la garde devantun pavillon exposant des objets religieux ;d’autres ont lu des exposés ou tenu desconférences lors des différentes sessions duCongrès. Le Grand Prieur de l’Ordre, le Pa-triarche de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, aucours de son homélie de la messe en la so-lennité du Sacré Cœur, a dit : « Faisant mé-moire de notre communion dans la souf-france, je viens à vous comme pasteur dupetit troupeau de Jésus Christ (Lc 12,32)qui souffre en Terre Promise, la Terre desnouvelles promesses et résolutions interna-tionales, qui ne sont jamais satisfaites.Cette Terre où s’était le plan de Dieu s’étaitaccompli, pour racheter sa création dansl’incarnation, la passion, la mort, la résur-rection et l’ascension du Fils de Marie, notreMère et Vierge ». Un grand nombre de che-valiers et dames en manteau ont participé àla cérémonie de clôture de « Statio Orbis » àCroke Park, le quartier général de l’Associa-tion gaëlique.

Pèlerins de TerreSainte à Dublin.En tête ducortège, un frèrefranciscain (àgauche) et unprêtre duPatriarcat Latin(à droite).

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Section Rome –Pèlerinage à

Saint-Jacques-de-Compostelle etFatima (16-21

juin 2012).

Jérusalem – Saint-Sépulcre :

Pèlerinage de laSection Rome (1-8 octobre 2012).

des lieutenances

Au cours de l’année, la Lieutenance a misen œuvre un vaste programme d’événe-

ments significatifs auxquels toutes ses sec-tions et délégations ont apporté une forte etréconfortante contribution.

Rappelons la sainte Messe du 13 janvier

en la Basilique Sainte-Marie-Majeure, célé-bré par le Pro Grand Maître, à l’époque, lecardinal Edwin O’Brien, au trentième jour dela mort du cardinal John Patrick Foley, GrandMaître émérite. Ensuite, nous avons eu lajoie d’assister au Consistoire, au cours du-

ITALIE CENTRALE

Intense activité spirituelle marquée par despèlerinages et, à Rome, par les Premiers Vendredis

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Pèlerinage auSanctuaire marial« Notre-Dame-du-Chêne » - Viterbe27 28 octobre2012.

quel notre Grand Maître a reçu la pourprecardinalice et pris possession de l’égliseSaint-Sébastien au Palatin, dont il porte letitre.

Le 19 janvier, un grave deuil a frappé laLieutenance : la disparition de Mgr GiovanniDe Andrea, Grand Prieur de l’Ordre. Sa mé-moire restera une bénédiction et resteradans le cœur de tous pour tout le bien quechacun à reçu de sa précieuse et constanteproximité.

Un souvenir particulier va au pèlerinagede Saint-Jacques-de-Compostelle et Fatima,qui a eu lieu du 17 au 21 juin et à celui enTerre Sainte du 1er au 8 octobre, tous deuxprésidés par le lieutenant Saverio Petrillo,avec la participation du Grand Prieur, MgrFranco Croci, et sous la conduite experte duPrieur de la Section Rome, Mgr Natalino Za-gotto. Tous les participants, notamment lesnouveaux Chevaliers et les nouvelles Dames,sont revenus très enthousiastes de cette ex-périence et profondément enrichis spirituel-lement.

Comme elle le fait d’habitude, la Lieute-nance, à l’occasion de la fête de Notre-Dame Reine de la Palestine, a effectué unpèlerinage au Sanctuaire très suggestif deNotre-Dame du Chêne à Viterbe, les 27 et28 octobre.

La fin de l’année a été marquée par deuxcérémonies d’investiture, la première les 12-13 octobre à Rieti pour les chevaliers et da-mes de la Section Latium, présidée par le

Grand Prieur, et l’autre les 14-15 décembreà Rome, en la Basilique Saint-Jean-de-La-tran, pour la Section Rome, présidée par leGrand Maître, le cardinal Edwin O’Brien, enprésence du Gouverneur Général AgostinoBorromeo, de l’Assesseur Mgr Giuseppe DeAndrea et de divers dignitaires du GrandMagistère.

L’organisation des premiers vendredis dumois a été particulièrement soignée. La

Célébrationeucharistique auSanctuaire« Notre-Dame-du-Chêne »représentée surl’icône.

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Des centaines de chevaliers et dames ontparticipé au premier pèlerinage national

organisé au sanctuaire de Saint Pio de Pie-trelcina dans la petite localité de San Gio-vanni Rotondo, au sud de l’Italie, accrochéeà la montagne du Gargano. Des dizaines demillions de fidèles arrivaient de tous lescoins du monde pour vénérer le frère capu-cin thaumaturge qui eut le privilège desStigmates et laissa une grande œuvre decharité, la « Casa Sollievo della Sofferenza »,un hôpital et centre de recherche scientifi-que d’excellence. Juste à côté, en mémoire

de sa canonisation, les frères capucins ontédifié une église monumentale projetée parle célèbre architecte Renzo Piano. Celle-ciest ornée de grandes œuvres d’art dont detrès jolies mosaïques que vient de réaliser lecélèbre peintre jésuite le père Marc Rupnik.Dans chaque continent, les « Groupes deprière » de Padre Pio font mémoire de sabéatification et de sa canonisation célé-brées par le pape Jean Paul II, qui l’avaitconnu personnellement et lui vouait unegrande dévotion.

Le pèlerinage s’est déroulé les 29-30 juinet le 1° juillet, organisé et suivi parla Lieutenance pour l’Italie méridio-nale Adriatique, très active danscette région, les Pouilles, grâce àtoutes ses vaillantes sections et dé-légations. Etaient présents : l’Asses-seur de l’Ordre, Mgr Giuseppe DeAndrea, qui représentait le GrandMaître, le cardinal Edwin O’Brien ; leGouverneur Général ; les Lieute-nants pour l’Italie du Nord GiuseppeVecchio, pour l’Italie Centrale desApennins Giovanni Ricasoli- Firidolfi,pour l’Italie du sud Tyrrhénien Gio-vanni Napolitano. Tous, ainsi que lespèlerins, ont reçu, le samedi 30 juin,dans la salle de l’Auditorium de labasilique, les salutations du lieute-

ITALIE MÉRIDIONALE ADRIATIQUE

Chevaliers et dames d’Italie au sanctuairede Saint Pio de Pietrelcina

Lieutenance s’est réunie autour de l’autel del’église romaine de Sainte-Praxède, sous laprésidence du Grand Prieur Franco Croci. Le1er décembre, la messe était présidée par lecardinal Giuseppe Bertello et le 7 décembrepar le Grand Maître, au premier anniversairede la disparition du Cardinal Foley.

Dans le courant de l’année, la Lieute-nance s’est occupée de deux publications :une relative à un « Cahier de spiritualité »

rassemblant les homélies du Grand Prieursur la dévotion au sacré Cœur de Jésus, te-nues durant la Sainte Messe des premiersvendredis du mois, durant l’année 2011 ;l’autre intitulée « Brefs historiques et devoirsactuels » présentant brièvement l’histoire del’Ordre et ses nobles buts pour faciliter et fa-voriser leur plus ample et meilleure connais-sance chez tous ceux qui aspirent à en fairepartie.

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Annales 2012 - 63

nant Rocco Saltino et celles de l’archevêquede Manfredonia-Vieste-San Giovanni Ro-tondo, Mgr Michele Castoro, et de Frère Ma-riano Di Vito, au nom du recteur et desconfrères. (sur la photo de la page précé-dente la présidence du congrès).

Le Lieutenant Saltino a souligné l’im-mense dévotion que suscite Padre Pio. Lesecret, a-t-il dit, vient de qu’il était « un frèredu peuple », un saint thaumaturge, mais sur-tout un religieux sincèrement épris du Christcrucifié ; donc à rechercher dans le mystèrede la Croix qu’il a vécu aussi en portant sesStigmates. En effet, ses pensées tournéesvers la Terre Sainte Padre Pio aimait associerla gloire du Mont Thabor au mystère de laPassion du Seigneur ».

Et c’est au « pèlerinage chrétien » précisé-ment que le Gouverneur Général AgostinoBorromeo, en bon historien et professeurqu’il est, a consacré son intervention, retra-çant toutes ses manifestations au fil dessiècles. Il a en particulier rappelé l’œuvre deprotection, de défense et d’assistance queles Ordres chevaleresques ont mis au ser-vice des pèlerins de Terre Sainte, qu’ils as-sortirent de visites dévotionnelles aux lieuxsaints de la Rédemption. Au fil du temps,leur soutien à toutes les œuvres chrétiennesen Terre Sainte se consolidera et leur pré-sence se stabilisera.

Mgr De Andrea s’est arrêté sur la signifi-cation théologique du pèlerinage, sur lesens non seulement d’aller et revenir sur leslieux saints, mais aussi de partir et repartirde la Jérusalem terrestre, le regard toujourspointé vers la Jérusalem céleste. Puis il a ra-conté quelque épisode de sa vie de diplo-mate, comme nonce pontifical dans diffé-rentes régions du monde, et invité chaquechevalier et dame à reconsidérer leur voca-tion chrétienne à la lumière de ce pèleri-nage, qui est aussi une marche dévotion-nelle et de conversion, l’occasion pour « ren-forcer sa foi et son espérance », de manièreà remplir pleinement ses œuvres de charité,sans laquelle les autres vertus n’auraientaucun sens ni ne pourraient se réaliser.

Le pèlerinage avait commencé la veille, levendredi 29 après-midi, par une visite à la

basilique, chef-d’œuvre de l’architecteRenzo Piano, et par une procession à lacrypte pour vénérer la dépouille mortelle desaint Pio fermée dans une urne en argent.Les superbes mosaïques qui longent le par-cours, reproduisent les vies parallèles desaint François et de Saint Pio, dont la portéeest plus d’ordre théologique et pastoralequ’historique.

Dans l’après-midi du samedi, un émou-vant Chemin de Croix a été organisé sur lesversants du Mont Castellano, qui domine labasilique. A chaque station, au milieu desmonumentales sculptures de FrancescoMessina, notre confrère, Mgr Carmine La Do-gana, a dit sa méditation. La Cinquième Sta-tion est particulièrement symbolique (voirphoto ci-dessus). On y voit le Cyrénéen sousles traits de saint Pio. Dans le dernier tron-çon, la Croix a été portée par les Lieutenantsjusqu’à la XV Station, celle de la Résurrec-tion, où, là, après avoir reçu la bénédiction,le groupe posa posé pour une photo souve-nir.

Le pèlerinage a été clôturé solennelle-ment le dimanche par une messe à la Basi-lique, présidée par Mgr De Andrea, dontl’homélie restera gravée dans les mémoires.Les Lieutenant ont lu les prières des fidèles,et à la fin le Gouverneur Général a récité laprière du Chevalier et de la dame du Saint-Sépulcre.

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ITALIE DU NORD

Avec le Pape la Fête de la Famille

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64 - Annales 2012

Le grand diocèse de Milan, avec ses mil-lions de fidèles, a accueilli début juin la

VII Rencontre mondiale des Familles prési-dée par le pape Benoît XVI. Beaucoup dechevaliers et dames, pas seulement de cetteLieutenance, ont participé à l’événementavec leurs familles, dans le cadre de leursengagements ecclésiaux, notamment parois-siaux.

A la rencontre du samedi 2 juin dans leparc de Bresso durant la « Fête des témoi-gnages », le Saint-Père a dialogué avec lesfamilles répondant à divers témoignages ex-primés au nom de toute l’assemblée. Il a in-sisté sur la nécessité d’unir entre eux, la rai-son, le sentiment et la volonté de réaliser ce« pour toujours » du sacrement du mariage.« Je pense souvent aux noces de Canaa », a-t-il dit. « Le premier vin est excellent, c’est

quand on tombe amoureux, mais il ne durepas jusqu’à la fin. Un second vin doit venir,c’est-à-dire doit fermenter et mûrir. L’amourdéfinitif est le « second vin », plus bon, meil-leur que le premier ». Le pape a par ailleursinvité les divorcés à offrir leur souffrance dene pas pouvoir participer au sacrement del’Eucharistie, une souffrance qui, si elle estintimement acceptée, est réellement utile àl’Eglise. A la messe dominicale, le lende-main, dans le même parc, Benoît XVI a invitéles familles à « croire en l’amour authenti-que qui vient de Dieu et qui nous unit àLui ».

Parmi les autres événements importantsde la Lieutenance, rappelons la fête de laPatronne de l’Ordre, le pèlerinage en TerreSainte, la cérémonie annuelle des investitu-res.

Le 28 octobre2012, fête de la

BienheureuseVierge Marie reine

de Palestine, unemesse a été

célébrée en l’égliseSaint-Bernard deCrema, présidée

par le GrandPrieur, Mgr Oscar

Cantoni. Lescélébrants étaient

le Maître decérémonie pour le

clergé MgrGiordano Ronchiet le Prieur de la

Délégation deTurin Mgr

Ottorino Girotti.

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Annales 2012 - 65

Les cérémonies d’investiture de nouveaux chevaliers et dames, célébrées le 23 juin et le 20 octobre à Milan enl’église Sainte-Marie-de-la-paix, toutes deux présidées par le Grand Prieur Oscar Cantoni, évêque de Crema, enprésence du lieutenant Silverio Vecchio et d’autorités civiles et militaires.

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66 - Annales 2012

Après une période de stabilisation, et desdifficultés vite surmontées, la lieute-

nance vit dans un esprit de collaborationfraternelle, grâce un engagement général età l’active collaboration du Grand Prieur, lecardinal Paolo Romeo, et de tous les évê-ques Prieurs de sections et délégations. LaLieutenance est formée de 669 membres :398 chevaliers, 182 Dame, 89 Ecclésiasti-ques.

Le Conseil de Lieutenance a délibérépour 2012 une légère augmentation de lasomme à verser chaque année, petit pas

vers un ajustement à l’attention de laConsulta mais néanmoins significatif car ef-fectué à un moment de crise économique etfinancière aiguë. Les sections de Palerme etde Catane, se sont prodiguées pour la col-lecte de fonds extérieurs : la première à tra-vers la gestion de l’ancienne église de saintCataldo ; la seconde avec l’organisation an-nuelle (VIII édition), pendant le Carême,d’un concert qui a permis de récolter desfonds, et avec d’autres initiatives. La Lieute-nance a par ailleurs uniformisé ses dépen-ses à celles prévues par le Statut et s’est

Sur la photo, lacérémonie

d’investiture à lacathédrale de

Catane.

ITALIE – SICILE

Croissance de la vie spirituelle,de l’engagement pour la Terre Sainte et dans le domaine de la communication

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Annales 2012 - 67

occupée d’envoyer les sommes pour la TerreSainte, provenant de donations ou d’autresinitiatives, en passant uniquement par leGrand Magistère et dans les buts prévus parle Patriarcat. L’année prochaine, sont prévusle soutien de projets ROACO, en particulierpour la restauration de la maison des Fillesde Ste Anne à Ein Karem et pour la rénova-tion de l’église Saint-Jean-Baptiste à Rafi-dia ; de meme que la remise d’une boursed’étude annuelle pour un séminariste deTerre Sainte, dont le nom sera indiqué par lePatriarche, jusqu’à son ordination presbyté-rale.

Du 29 avril au 4 mai, la Lieutenance estpartie en pèlerinage à Lourdes, se greffant àcelui du diocèse de Catane, et donc conduitpar l’archevêque métropolitain SalvatoreGristina, prieur de la Section. Toutes les cé-lébrations eucharistiques ont été très sui-vies, de même que la procession « aux flam-beaux », durant laquelle chevaliers et damesont porté la Croix et la statue de la Vierge.

En avril 2013 est prévu un pèlerinage dela Lieutenance en Terre Sainte.

Le 19 mai, a eu lieu en la Basilique ca-thédrale de Catane, la cérémonie d’investi-ture, précédée d’une Veillée d’armes et deprière, en l’église capitulaire de Saint-Julien,siège de l’Ordre. Le chancelier de l’Ordre,

Ivan Rebernik, était présent aux deux événe-ments.

Dans le domaine de la communication,un site internet a été créé (www.santosepol-crosicilia.it), lequel, suivi avec beaucoupd’intérêt par les membres de la Lieutenancemais pas seulement, et on a multiplié danstous les diocèses notre participation à di-vers congrès et tables rondes. Toujours dansl’optique de mieux faire connaître l’Ordre, laLieutenance a patronné la publication d’unouvrage sur « S. Andrea a Piazza Armerina,Priorato dell’Ordine del Santo Sepolcro. Vi-cende costruttive, cicli pittorici e spazio li-turgico ».

Dans le cadre du programme de forma-tion permanente des chevaliers et dames, eten accord avec le Grand Prieur, des indica-tions ont été données aux sections et délé-gations pour l’année 2011-2012, commeétudier et commenter, avec l’aide de prêtres,l’exhortation « Verbum Domini » de BenoîtXVI. Par ailleurs, en suivant les indicationsde sa lettre encyclique « Porta Fidei », il aété demandé d’approfondir la grande ques-tion de la Foi, dans le cadre du cinquan-tième anniversaire du Concile Vatican II,« pour que le Seigneur concède à chacun denous de vivre la beauté et la joie d’êtrechrétien ».

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Les activités de la Lieutenance sont tou-jours axées sur le développement spiri-

tuel des membres et sur le soutien à nosfrères chrétiens en Terre Sainte. Une bonneentente entre les membres contribue à laréalisation de ces objectifs. Les trois piliersfondateurs sont : la spiritualité, la charité etla fraternité, sur lesquels le programme decette année permet une ample réflexion.

Les activités spirituelles sont liées à lacérémonie d’Investiture et aux célébrationsde l’Avent, de la Semaine Sainte et del’Exaltation de la Sainte Croix. Evénementsqui permettent des rencontres personnelleset la présentation d’initiatives de bienfai-sance. Voire aussi lors des meetings que laLieutenance organise dans ses huit régions.Les sentiments de fraternité se développe-

MEXIQUE

Le Pape appelle à résister et à réagir à la peur

PAYS-BAS

Une expérience, la rencontre avec une religieuse, qui a beaucoup contribuéa renforcer notre soutien à la Terre Sainte

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La visite du Saint-Père Benoît XVI à la na-tion du 23 au 26 mars, juste avant son

voyage à l’ile de Cuba, a rempli de joie leschevaliers et dames de la Lieutenance.

La guerre au Mexique entre les cartels dela drogue et les forces de police, a fait plusde 50.000 victimes en cinq ans. Si bien queles paroles du pape étaient très attendues.Benoît XVI a ravivé la flamme de l’espérancechrétienne chez tous ses habitants (108millions à 90% catholiques), plongés dansune réalité politique de nette séparation en-

tre l’Eglise et l’Etat, résultat d’une forte tradi-tion anticléricale.

Répondant au discours d’accueil du pré-sident fédéral Felipe Calderón, le « pèlerinde l’espérance » venu de Rome, dans sonhomélie à la Messe solennelle, célébrée aumonument du Christ Roi, devant 600.000 fi-dèles, a encouragé tous les mexicains à ré-sister à la peur qui ne fait qu’entretenir laguerre des bandes et à « promouvoir avecaudace la paix, la concorde, la justice et lasolidarité ».

La Lieutenancedu Mexique s’est

généreusementmobilisée pour

accueillir le Pape,se serrant autour

de son lieutenant,José MariaCarracedo

Bolinaga, et deson Grand Prieur,

le cardinalNorberto Rivera

Carrera.

Page 71: Annales 2012

ment mieux dans un groupe limité de per-sonnes. L’approfondissement de la foi de-mande une éducation spirituelle ; si bienque la Lieutenance favorise et organise descours, des journées de retraite et des ren-contres, privilégiant les réunions en petitsgroupes dans chaque région.

La Commission « Caritas » est chargée derécolter des fonds non seulement parmi lesmembres de l’Ordre, mais aussi parmi lesfondations extérieures à l’Ordre, nouant desrelations avec les institutions et les person-nes de religion catholique qui sympathisentavec nos objectifs. Les fonds recueillis servi-ront à soutenir la vie du Patriarcat Latin deJérusalem et aideront à la réalisation deprojets venant d’autres institutions catholi-ques.

La situation politique et religieuse enTerre Sainte est compliquée. Durant lesvoyages en Terre Sainte et par le biais depublications aux médias, les membres del’Ordre affronte cette situation complexe etles problèmes qui en découlent. Des lectu-res publiques spéciales contribuent à don-ner un cadre le plus équilibré possible de lasituation.

Toutes les institutions chrétiennes enTerre Sainte offrent également leurs servicesà des personnes d’autres confessions. Lesenfants de religion musulmane fréquententles écoles chrétiennes. Dans les hôpitaux,les patients sont soignés sans tenir comptede leur appartenance religieuse ou de leurphilosophie de vie. Il est important que cesinstitutions chrétiennes donnent aux person-nes la possibilité de vivre une vie plus dé-cente et montrent concrètement ce que si-gnifie aimer Dieu et aimer les hommes.

Grâce à ses publications internes, laLieutenance s’efforce de motiver les mem-bres à réaliser, le plus possible, des projetsde bienfaisance. Toutefois, la rencontre per-sonnelle est plus efficace que n’importequelle publication, raison pour laquelle, àl’occasion de pèlerinages en Terre Sainte, onvisite une ou plusieurs institutions du Pa-triarcat Latin, comme le Séminaire, les éco-les, les structures paroissiales, et quelqueinstitution humanitaire gérée par une

congrégation religieuse. Ces institutionsdonnent souvent une impression criante dela complexité de la vie pour les chrétiens enTerre Sainte, mais aussi de l’excellent travailhumanitaire qu’elles y accomplissent. Onrencontre des prêtres, des religieux et deslaïcs qui sont des exemples attirants de foiconcrète et d’amour. Dans la conviction querencontrer les personnes est plus efficaceque n’importe quelle publication, nous invi-tons parfois les personnes qui travaillent enTerre Sainte à visite les Pays-Bas pour leurdonner l ’oppor tunité d’enrichir leursconnaissances et expériences.

En 2012, nous avons eu la visite de sœurMaria Rosa di Toro, de la Congrégation del’Hortus Conclusus. La religieuse travailledans la petite localité d’Ortas, près de Beth-léem, dans une zone entièrement musul-mane. Près du très beau Sanctuaire marial,elles gèrent une crèche en respectant énor-mément la religion des enfants qui leur sontconfiés. Les membres de la Lieutenance,lors d’une visite à Ortas, ont été très impres-sionné par les sentiments de foi qui ani-maient leur rencontre avec sœur Maria Rosa(sur la photo) et ses consœurs. Et les cheva-liers et dames qui ont rencontré sœur MariaRosa aux Pays-Bas ont vécu la même expé-rience. La visite de sœur Maria Rosa à notrepays a sans aucun doute contribué large-ment à soutenir nos programmes de bienfai-sance.

Annales 2012 - 69

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des lieutenances

70 - Annales 2012

PORTUGAL

Un pèlerinage en Terre Saintecommencé à Rome près du pape

Les activités de la Lieutenance, au planspirituel, social et culturel, ont été nom-

breuses, toutes dans l’objectif de promou-voir la croissance spirituelle des membres,d’approfondir leur connaissance de l’Ordreet de les sensibiliser au soutien à la TerreSainte.

Les fêtes religieuses traditionnelles del’Ordre et de l’Eglise, le jour de la fête deNotre-Dame Reine de Palestine et de l’Exal-tation de la Sainte Croix, pour la SemaineSainte, la Fête-Dieu et Noël, connurent unegrande affluence. Une retraite spirituelle surle thème de l’encyclique Porta Fidei a étéanimée par le Maître de Cérémonie ecclé-siastique Gonçalo Portocarrero de Almada. ALisbonne, une messe pour la paix en TerreSainte a été célébrée sous la présidence deMgr João Seabra, chanoine du Saint-Sépul-cre, et la participation d’une délégation dela Lieutenance pour la Finlande dont faisaitpartie le lieutenant Matias Sarimoe, le lieu-tenant d’honneur Lauri Juhani Gorki et l’ar-chevêque d’Helsinki Teemu Sippo.

Le professeur Miguel Ayuso, président del’Union des Juristes Catholiques, a tenu uneconférence organisée en collaboration avecl’Université catholique. Trois autres, précé-dées de rencontres de courtoisie, ont permisde recueillir des fonds pour la Terre Sainte :la première conférence, tenue par l’ambas-sadeur de Hongrie, Norbert Konkoly, portaitsur la constitution de sa nation ; la seconde,tenue par Mgr Duarte da Cunha, secrétairede la Commission des Conférences épisco-pales d’Europe, était axée sur l’émarginationsociale des chrétiens ; enfin, celle du pèreGonçalo Portocarrero de Almada illustraitl’Année de la Foi. D’autres fonds ont été ré-coltés à l’occasion du « Bazar de Noël », or-ganisé pour la seconde fois avec succès.

Un des moments les plus importants del’année fut le consistoire de février, au coursduquel le Saint-Père a remis au Grand Maî-

tre Edwin F. O.Brien, la pourpre cardinalice,et à laquelle assistait une délégation de laLieutenance. Il y a eu ensuite un pèlerinageà Rome et en Terre Sainte du 25 septembreau 4 octobre, auquel ont pris part 75 per-sonnes, sous la conduite du lieutenant Gon-çalo Figueirado de Barros. Le 26 septembre,pour l’audience générale du Saint-Père, 41chevaliers et dames, portant manteaux et in-signes, avaient des places réservées à gau-che de l’autel sur la place Saint-Pierre. Be-noît XVI, avant de donner sa bénédictionapostolique, leur a adressé des salutationsen portugais. Puis il a béni une compositionde azulejos (carreaux) illustrant Notre Damede l’Immaculée Conception, Patronne etReine du Portugal, offerte par la Lieutenanceau Sanctuaire de l’Annonciation à Nazareth,grâce au soutien de des chevaliers.

Le pèlerinage en Terre Sainte a com-mencé par une visite au couvent des Sœursdu Rosaire à Aboud, restauré grâce au sou-tien financier de la Lieutenance, et par deuxjournées (2 et 3 octobre) à Jérusalem pourla Veillée d’Armes en la cocathédrale du Pa-triarcat Latin et l’investiture de dix nouveauxchevaliers et dames à la Basilique du Saint-Sépulcre, toutes les deux présidées par MgrWilliam Shomali, évêque auxiliaire du Pa-triarche Fouad Twal, qui a ensuite remis le« coquillage du pèlerin » à tous ceux dontc’était le premier pèlerinage.

Dans la soirée, au Patriarcat, à l’occasiond’un diner offert aux membres du Conseil delieutenance, le Patriarche Mgr Twal, a reçuune statue de Notre dame de Fatima réali-sée par l’ancienne manufacture de Vista Ale-gre, don personnel de l’évêque de Leira-Fa-tima Antonio Marto qu’il a accompagnéd’une invitation à venir présider l’année pro-chaine, le 13 mai, les cérémonies visant àcommémorer l’Apparition de la Vierge. Enfin,le 4 octobre, avant de reprendre l’avion pourrentrer au Portugal, le groupe de pèlerins a

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Les 75 pèlerinsportugais auxcôtés de l’évêqueWilliam Shomaliet del’ambassadeur duPortugal en Israël(Saint-Sépulcre, 3octobre 2012).

visité le sanctuaire de la Patronne, NotreDame de Palestine, à Deir Rafat, et assisté àla célébration de la messe, égayée par lamagnifique chorale de la famille Correja quiavait accompagné toutes les autres mani-festations. A noter aussi le précieux guide dupèlerinage, réalisé par don Miguel d’Aguiaret le DVD souvenir, lui aussi distribué à tousles participants.

Les récentes cérémonies d’investiture enTerre Sainte, qui ont intégré celles qui ontlieu périodiquement dans différentes villesdu Portugal, ont eu un impact très positif etconsidérable sur la vie spirituelle des mem-bres de l’Ordre qui ont pu également pren-dre davantage conscience de leurs engage-ments statutaires.

SUÈDE

Initiatives pour faire connaître l’Ordreet soutenir son travail en Terre Sainte

Les activités de la Lieutenance, au coursde l’année 2012, ont suivi leur cours.

« Les Jours de l’Ordre » ont eu lieu régulière-ment ; le diocèse de Marielund a accueilliune retraite spirituelle pour les chevaliers et

dames, étendue à leurs amis; les pèlerinsen Terre Sainte se sont encore une fois orga-nisés en collaboration avec d’autres lieute-nances.

Le cinquième numéro de la revue Acta

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des lieutenances

72 - Annales 2012

Locumtenentiae Sveciae a présenté uneétude sur l’histoire de l’Ordre, réalisée par lelieutenant Carl Falck. Un autre confrère, lebibliste et professeur Tord Fornberg, a écritun article qui confirme, sur la base de don-nées provenant de nombreux scientifiques,l’endroit du Saint-Sépulcre que nous véné-rons comme étant bien celui du tombeauvide de notre Seigneur. Un témoignage deTerre Sainte est arrivé du père Firas Aridah,de la paroisse Saint-Joseph à Jaffna,Pour aider les activités de l’Odre et les pré-senter au public suédois, la Lieutenance, encollaboration avec la Mission CatholiqueCroate de Suède, a publié deux cartes pos-tales reproduisant des peintures de notreconfrère Davor Zovko, expert en héraldique :la première montre un détail du portrait du

bienheureux cardinal Aloysius portant sa pe-tite capeline et les insignes de l’OrdreEquestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem(cf. article page 46) ; la seconde montrel’emblème du Grand Maître, le cardinalO’Brien.. Celles-ci entraient dans le cadre du75ème anniversaire de l’admission dans l’Or-dre de celui qui fut l’archevêque de Zagreb,et du Consistoire au cours duquel le GrandMaître fut créé cardinal, tout en récoltantdes fonds pour des œuvres de charité ; unprojet rendu possible grâce à la contributionde certains donateurs et au soutien du lieu-tenant pour le Canada Atlantique StewartLeForte. Notre confrère Zovko, qui est aussiun bar yton très apprécié, a donné unconcert de bienfaisance à Noël, une belleoccasion pour illustrer les objectifs de l‘or-dre et recueillir des fonds pour ses activités.

En septembre, la fête de l’Exaltation de laSainte-Croix a été célébrée avec le cardinalGianfranco Ravasi, présent en Suède à cemoment-là pour son initiative d’évangélisa-tion « le parvis des Gentils ». L’événementcentral de l’année était la fête de NotreDame Reine de Palestine célébrée par unemesse solennelle en la cathédrale Saint-Ericde Stockholm et les conférences de deux il-lustres professeurs: Ulla Gudmundsson, am-bassadrice de Suède près le Saint-Siège, etDouglas Brommesson de l’Université deLund.

Depuis la Toussaint, le nouveau Lieute-nant est notre confrère Stefan Ahrenstedt(sur la photo), un psychiatre de renom, quiexerce depuis 17 ans dans sa clinique àStockholm. Marié et père de trois enfants, ila le grade de chef d’état major des arméessuédoises, engagé dans le Corps forestiersde l’Arctique et dans le Secours médical hy-perbare. Chevalier depuis 2004, il est com-mandeur depuis 2009 ; il a été secrétairede la Lieutenance entre 2004-2008 et tré-sorier entre 2008-2012.

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Annales 2012 - 73

recension

CD musical – Edito de la Lieutenance pour l’Italie Centrale des Apennins,2012

Le projet d’Umberto Lorenzetti et Cristina Belli Montanari, auteur dugrand ouvrage L’Ordre Equestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Traditionet renouveau à l’aube du troisième Millénaire (dont j’ai fait la recension

dans la revue « AD » 2012), est maintenant agrémenté d’un CD musical, réaliségrâce à l’aimable participation de la Lieutenance pour l’Italie centrale des Apen-nins, dont ils sont des membres très actifs et tournés vers les mêmes objectifs :« Faire connaître les œuvres de charité de l’Ordre au sein du Patriarcat Latin deJérusalem et récolter des offrandes pour les frères chrétiens qui, encore au-jourd’hui, habitent la terre tourmentée du Rédempteur ».

Mais pourquoi ce recours à la musique ? Parce que « dans l’art des sons onpeut saisir le reflet de la souveraine beauté de Dieu », expliquent-ils dans le li-vret qui accompagne l’enregistrement. Et pourquoi avec le chant liturgique gré-gorien ? Parce que « considéré comme la plus haute expression de la prière, duremerciement et de la louange au Très-Haut ». Donc un don offert à tous les au-diteurs – mais nous voulons penser en premier lieu aux confrères – « capablesde susciter des sentiments de dévotion et de préparer l’esprit à accueillir les

Redempionem misit Dominus in populo suo

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74 - Annales 2012

fruits de la grâce divine ». Une initiative d’autant plus louable, estiment-ils, quela musique sacrée est aujourd’hui pénétrée d’influences profanes inadaptées à lafonction ministérielle qui lui revient ».

L’œuvre réalisée est d’un très haut niveau. L’auteur et le directeur artistiquedu projet est le maestro Gabriele Gravagna, illustre professeur de philologiemusicale et titulaire d’une chaire « orgue et chant grégorien » au « ConservatoireGioachino Rossini », la prestigieuse école de musique de Pesaro (cité natale ducompositeur). Les interprètes sont les membres des deux formations, masculineet féminine, du Chœur fondé par Gabriel Gravagna vingt ans auparavant, pourprécisément récupérer la musique Grégorienne, au plan philologique, grâce àl’étude des plus précieux codex du X, XI et XII siècle. Sous le titre Redemptio-nem misit Dominus in populo suo, le programme suit le parcours des vieuxchants liturgiques, conçu « pour méditer le mystère de la Rédemption, commemanifestation suprême de l’amour de Dieu envers l’humanité » ; et pour faciliterla méditation, les textes de l’exécution, naturellement en langue latine, sont ac-compagnés, dans le livret, de traductions en italien et en anglais.

Le programme est entrecoupé de trois intervalles reproduisant trois des Huitpièces modales pour orgue, soit des compositions pour orgue du français JeanLanglais (1907-1991), dont l’exquise interprète est Giovanna Franzoni, profes-seur d’orgue et composition organique au Conservatoire de Pesaro. Et – ô sur-

prise ! – il est clôturé, dans l’exécu-tion du Chœur, par l’Hymne desChevaliers du Saint-Sépulcre, l’inou-bliable composition de RiccardoPick-Mangiagalli (1882-1949). Au-teur compositeur et pianiste, né enBohème et naturalisé italien, celui-cidirigea de 1936 jusqu’à sa mort leConservatoire de Milan, alternantson activité didactique et sa carrièrede concertiste. Le texte de cetHymne, une belle œuvre lyrique deLuigi Orsini, (dans l’encadré ci-contre) méritait lui aussi d’être re-proposé.

Il n’existe pas meilleure attestation d’estime et d’appréciation pour ce projetconçu et réalisé par Umberto Lorenzetti et Cristina Belli Montanari, que cellesdu Lieutenant pour l’Italie Centrale des Appenins Giovanni Ricasoli-Firidolfi (ilvoit en ce CD « un heureux outil » pour promouvoir le patrimoine de foi, l’his-toire et les finalités de l’Ordre) et du Grand Prieur de la Lieutenance, Mgr Lu-ciano Giovannetti. Ce dernier se dit convaincu que « dans l’écoute de cette mu-sique sacrée se réalisera ce qu’affirmait saint Augustin Celui qui prie en chantant,prie deux fois. Et pour que la beauté de cette prière soit authentique, je fais vœuque celle-ci influe profondément sur l’existence, comme le recommande si bienle grand Docteur de l’Eglise Augustin : c’est par la vie que tu dois chanter sans ja-mais t’arrêter ».

Graziano Motta

HYMNE DES CHEVALIERSDU SAINT-SEPULCRE

Dieu du pardon, Dieu du salut,Rayon qui allume les célestes aurores, Lumière de grâce, flamme de valeur,

Que ta Force nous aguerrisse.

Toi, source de tout bien et de joie.Soleil brûlant, mystique rosée,

Dans le signe de la Croix et de l’EpéeFais que nous soyons toujours digne de Ta milice.

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Annales - 75

ARGENTINALUGARTENENCIAAv. 25 de Mayo 267 - 8°1385 BUENOS AIRES - Argentina

AUSTRALIA - NEW SOUTH WALESLIEUTENANCYPO Box 1203SIDNEY SOUTH - NSW 1235 -Australia

AUSTRALIA - QUEENSLANDLIEUTENANCY90 Henderson St.BULIMBA / BRISBANE - Queensland -Australia 4171

AUSTRALIA - SOUTH AUSTRALIALIEUTENANCY448 Kensington RoadWATTLE PARK - SA - 5066 - Australia

AUSTRALIA - VICTORIALIEUTENANCY2 Blanche CourtDONCASTER EAST Vic 3109 -Australia

AUSTRALIA - WESTERN AUSTRALIALIEUTENANCYP.O. BOX 733NEDLANDS - WA 6909 - Australia

BELGIQUELIEUTENANCEDamhertenlaan, 5B-1950 KRAAINEM - Belgique

BRASIL - RIO DE JANEIROLUGAR-TENENCIAAv. Rio Branco, 128 - 17° - CentroCEP 20040-002 - RIO DE JANEIRO – RJ- Brasil

BRASIL - SÃO PAULOLUGAR-TENENCIABanco Luso Brasileiro S/ASA Av. Cidade Jardim, 400 - 22° AndarCEP 01454-901 São Paulo BRASIL

BRASIL – SÃO SALVADOR DA BAHIADELEGAÇÃO MAGISTRALMosteiro de São Bento da BahiaC.P. 113840001-970 SALVADOR, BA - Brasile

CANADA - ATLANTICLIEUTENANCY851 Tower RoadHALIFAX, NS B3H 2Y1

CANADA - MONTRÉALLIEUTENANCE4399 King Edward AvenueMONTREAL - QC - H4B2H4 -Canada

CANADA - QUÉBECLIEUTENANCE69B rue Saint-Louis, suite 306LÉVIS, QC G6V 4G2 - Canada

CANADA - TORONTOLIEUTENANCY30 Old Mill RoadTORONTO, ON - M8X 1G8 -Canada

CANADA - VANCOUVERLIEUTENANCY3952 Westridge Ave.WEST VANCOUVER, BC V7V 3H7 -Canada

COLOMBIALUGARTENENCIACalle 125 n° 70D – 4111001 BOGOTÁ D.C. - Colombia

DEUTSCHLANDSTATTHALTEREISteinfelder Gasse 17D - 50679 KÖLN - Deutschland

ENGLAND AND WALESLIEUTENANCY68 Goldington AvenueGB - BEDFORD MK40 3DA - UnitedKingdom

ESPAÑA OCCIDENTALLUGARTENENCIAC/ Alonso Heredia, 5- 1° AE - 28028 - MADRID - España

ESPAÑA ORIENTALLUGARTENENCIAc/ Rivadeneyra, 308002 BARCELONA - España

FEDERAZIONE RUSSAMAGISTRAL DELEGATE:Shosse Entuziastov 21 post box 39111024 MOSCOW - Russia

FRANCELIEUTENANCE8 rue d’OuessantF - 75015 PARIS - France

GIBRALTARLIEUTENANCY: 25-7-2013P.O. Box 554 - Gibraltar

GUAMMAGISTRAL DELEGATIONDulce Nombre de Maria Cathedral-Basi-lica (Chapel of St. Therese)207 Archbishop Flores StreetHAGATNA, Guam USA 96910

IRELANDLIEUTENANCY“Bye Ways”, 27 Old Galgorm RoadBALLYMENA - Co. Aantrim BT41 1Al -Northern Ireland

ITALIA CENTRALELUOGOTENENZAPiazza S. Onofrio al Gianicolo, 2I - 00165 ROMA - Italia

ITALIA CENTRALE APPENNINICALUOGOTENENZAVia dei Servi, 34I - 50122 - FIRENZE - Italia

ITALIA MERIDIONALE ADRIATICALUOGOTENENZAVia Argiro, 8I - 70122 BARI - Italia

Les Lieutenances dans le monde

GRAND MAGISTÈRE00120 CITÉ DU VATICAN

[email protected]

Page 78: Annales 2012

76 - Annales

ITALIA MERIDIONALE TIRRENICALUOGOTENENZA: Via Capodimonte, 13I - 80136 - NAPOLI - Italia

ITALIA SARDEGNALUOGOTENENZAVia Roma, 69I - 09124 CAGLIARI - Italia

ITALIA SETTENTRIONALELUOGOTENENZAVia San Barnaba, 46I - 20122 MILANO - Italia

ITALIA SICILIALUOGOTENENZAVia Gabriele D’Annunzio, 38I - 90144 PALERMO - Italia

LETTONIA/LATVIJALUOGOTENENZA“Ilzëna” Ik‰˙iles nov.LV - 5052

LUXEMBOURG (GRAND DUCHÉ DE)LIEUTENANCE21, rue CentsL - 1319 Luxembourg

MAGYARORSZAG- HUNGARIAHELYTARTÓSÁGSzent Istvan TarsulatVeress Pálné u. 24.H - 1053 BUDAPEST - Magyarország

MALTALIEUTENANCY“La Dorada”Triq il-MigbedSwiegi, St. Andrew’sSWO - 3240 - Malta

MEXICOLUGARTENENCIAMontanas Rocallosas Ote. Num. 416LOMAS DE CHAPULTEPEC - MexicoD.F. 11000

NEDERLANDLANDSCOMMANDERIJE NEDERLANDPost-box 78681081 KM - AMSTERDAM - Nederland

NORGEMAGISTRAL DELEGATIONVon der Lippes gt 17N - 0454 OSLO - Norge

ÖSTERREICHSTATTHALTEREIDr. Oscar-Schmid-Gasse 1A - 2763 - PERNITZ - Österreich

PHILIPPINESLIEUTENANCYPlanters Development Bank3/F, Plantersbank Building314 Sen. Gil Puyat AvenueMAKATI CITY 1200 - Philippines

POLSKAZWIERZCHNICTWOUl. Kretonowa 18 m 2PL - 02-835 - WARSZAWA 31 - Polska

PORTUGALLUGAR-TENENCIARua do Alecrim, 72, R/C DT.°P - 1200-018 LISBOA - Portugal

PRINCIPAUTÉ DE MONACOLIEUTENANCE10, rue de BosioMC - 98000 - MONACO - Principauté deMonaco

PUERTO RICOLUGARTENENCIA1320 Costa Caribe Resort VillasPONCE, PR 00716 - Puerto Rico

SCOTLANDLIEUTENANCY120 Brackenbrae Avenue BishopbriggsGLASGOW G64 2DU - Scotland

SLOVENIJANAMESTNI·TVOc/o Îupnijski urad sv. NikolajaDolniãarjeva 1SI - 1000 LJUBLJANA - Slovenija

SOUTHERN AFRICAMAGISTRAL DELEGATION93 Upper Orange StreetORANJEZICHT - CAPE TOWN -South Africa

SUISSELIEUTENANCELe Ménestrel - Avenue des Alpes, 10/ACH - 1006 LAUSANNE - Suisse

SUOMI FINLANDKÄSKYNHALTIJAKUNTASiltatie 3 A 1400140 - HELSINKI - SUOMI FINLAND

SVERIGE - SWEDENSTÅTHÅLLERIETAstrakangatan 4, 12 trSE-165 52 HÄSSELBY - Sweden

TAIWANLIEUTENANCYSuite 1710, No. 333 Keeling Road, Sec. 1TAIPEI 110 - Taiwan

USA EASTERNLIEUTENANCY1011 First Avenue - 7th FloorNEW YORK, NY 10022 - USA

USA MIDDLE ATLANTICLIEUTENANCY11622 Hunter Run DriveHUNT VALLEY, MD 21030-1951 - USA

USA NORTH CENTRALLIEUTENANCY939 Longmeadow CourtLAKE BARRINGTON, IL 60010

USA NORTHEASTERNLIEUTENANCY340 Main Street, Suite 906WORCESTER, MA 01608 - USA

USA NORTHWESTERNLIEUTENANCYEquestrian Order of the Holy Sepulchreof JerusalemNorthwestern Lieutenancy USAOne Peter Yorke Way SAN FRANCISCO, CA. 94109 - USA

USA NORTHERNLIEUTENANCY1715 N. 102nd StreetOMAHA, NE 68114-1141 - USA

USA SOUTHEASTERNLIEUTENANCY4533 Transcontinental DriveMETAIRIE, LA 70006 - 2133 - USA

USA SOUTHWESTERNLIEUTENANCY2001 Kirby Drive, Suite 902HOUSTON, TX 77019 - USA

USA WESTERNLIEUTENANCY5194 Edgeworth Rd.SAN DIEGO, CA 92109 - USA

VENEZUELALUGARTENIENTEAvenida Los Pinos Quinta n° 45Urbanización la Florida (abitacion)CARACAS - República Bolivariana de Ve-nezuela

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