anglade provencal
TRANSCRIPT
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of Ottaua
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^ijulA.
GRAMMAIREDE
L'ANCIEN
PROVENALou
ANCIENNE LANGUE D'OC
MAON, PROTAT FRERES, IMPRIMEURS
NOUVELLE COLLECTION A L'USAGE DES CLASSESSeconde Srie
VII
GRAMMAIREDE
L'ANCIEN PROVENALou
ANCIENNE LANGUE D'OCPAR
Joseph
ANGLADE/'^'^
PROFESSEUR DE LANGUE ET LITIRATURU MRIDIONALES
A l'universit 5E TOULOUSE
PHONTIQUE & MORPHOLOGIEPARIS C. KLINCKSIECKLille, 11
LIBRAIRIE11,
Rue de
1921Tousdroiti de traduction, d'adaptation et de reproduction,
rservs pour tous pays.
3z37
ABREVIATIONS
ET NOTATION
DES SONS
Les voyelles accentues portent un accent aigu, ,,
:
,
.iu,
Les diphtongues sont au, eu,
ou
;
les trois
pre-
mires ne portent pas ordinairement d'accent,, sauf
quand
il
y
a des raisons particuliresla
;
ou en portele
gnralement un pour viterfranais ou.
confusion avec
Ou
sans accent reprsente;
la
prononciation duil
fr.
ou dans fou, loup
u, ou,
quand
y a
lieu,
=uq.
franais de jus, cru.
Les voyelles fermes sontau-dessous:
marques d'un point:
a,
e,
o
;
avec accent tonique
,
,
Les voyelles ouvertes sont marques d'une cdille
au-dessous
:
a, e, o;
avec accent tonique
:
d,
,
().
Les voyelles des diphtongues portentsignes diacritiques^
les
mmes;
quand
il
y
a lieu
:
u,;
u
eu, u.le
dsigneson duainsi:
le
son du
th anglais
doux
p dsigne
th anglais dur.//;,
L
et n
mouilles sont rendues
nh (qqf. ^).
VI
= = ancien prov. = ancien provenal. prov. = provenal = = = germ. = germanique. mridionaux prov. = provenal = gascon; = limousin; = languedocien; = modernes. mod. = = = personne = = premire personne dua. fr.
franais;;
fr.
franais.
a.
lat. cl. lat.
latin classique.
vulg.
latin vulgaire.
celt.
celtique.
Dialectes
:
;
lang.
lim.
gasc.
cat.
catalan. Dial.
Dialectes
Sg.
singulier
;
pi.
pluriel; p.
(i p. sg.
singulier, etc.).
L'astrisque (*) est plac devant les
mots
latins
qui n'appartiennent pas
la
langue classique,:
ou*ca-
devant
les
formes
refaites
par hypothse
ainsi
puni, au lieu de caput, *gnrgem, au lieu de giirgitem,'*regts
(nominatif) au lieu de rex; */>rm (parfait), au
lieu de prendidi, *quaes,
au:
lieu
de
qiiaesivi, etc.
Le signe
:
>>:
signifie
aboutit
...
Ex.
Talpam
>
talpa signifietalpa.
le latin
talpam aboutit en provenal
Le signe contraire
:
, parce qu'un certain no!ii"arc de vilpimontais parlent un dialecte provenal. Cf. sur ce point pi ovenuiix modernes, p. 8-9. (^f. J. Ronjat, Eisai de. Syntaxe des lauriers pour un de ces parlers: Karl Ettniayer, Die piovetiXflHscbe Miindait di Vinadio, dans liausleine ^r loinanischeii Philologie rcst^ahe fur Adolfo Mussajia), p. 211-223.I.
Nous
lages
:
5
Suchier, in Grber, GnuiJriss
der
rom.
Pl)il.,
[
(ire d.), p.
594
;
Ascoli voudrait ajouter ceet
domaine
les
dpartements du
Doubs
de
la
Haute-Sane.la
Au
sud de
France,
la
langue d'Oc est limitela
par les Pyrnes, sauf l'extrmit occidentale de
chane, o
le
basque s'avance en de de
laIl
frontire
politique qui nous spare de l'Espagne.
y a
aussivil-
dans
le
Val d'Aran (Espagne) une quinzaine de
lages qui parlent
un
dialecte gascon
mlang
d'l-
ments catalans Lecatalan,
'.
qui,
l'origine,
diffrait
peu de
la
langue provenale, s'en est loign de plus en plus partir de la fin
du
xiii* sicle.
Nous^.
le
laisserons en
principe en dehors de cette tude
La Langue d'Oc
est parle
actuellement par douzeElleest
ou quatorze millions de Franais.aujourd'hui en deles
divise
nombreux
dialectes, trs diffrents
uns des autres. L'unit linguistique, autre qu'uneunit:
simple
orthographique,
parat
actuellement
une chimre
on verra
qu'il n'en tait pas
de
mme
au moyen-ge.
Les diffrents noms de la Langue d'Oc.
La'
Langue d'Oc1.
s'est
appele d'abord lenga rotnana
;
looS, p. 140-156. sparation des dialectes occitaniens et catalans, cf. K. S.ilow, Sprachgeographische Untersuchtingen her den cestichen Teil des kafalanisch-laitguedokischen Greif^gehietes, Hambourg, 191 2, F. Foucli, Enai de grammaire histoi-ique de h langue catalane, Perpignan, 1917 (en cours de publication). 3. Cf. Chabiineau, Histoire gnrale de Languedoc, X, p. 168-177B. Schaedel, RoDiaiila,la2.
Sur
:
6mais cettesignification
appellation n'avait,:
l'origine,
qu'une
elle servait
dsigner la langue vulcette
gaire oppose au latin.
Cependant
appellation
ancienne, mise de nouveau en faveur par Raynouard,n'est pas exacte.Il
y
a
desil
langues romanes (espa-
gnol,
franais,
italien),
n'y a
pas
une
langue
romane par excellence, dont
les autres seraient dri-
ves, et qui serait la langue d'Oc.le
En
ce qui concerneet la
franais
en
particulier, la
langue d'Ol
langue
d'Oc
se sont;
dveloppes indpendamment l'une dela
l'autre
la
langue d'Ol n'est pas:
fille
desi
la
langue d'Octient
ces
deux langues sont surs,la
l'on
une appellation qui marquemais l'volution de;
parent'. Ces
deuxdbut
;
soeurs w devaient se ressemblerla
beaucoup autrs
langue d'Ol a t
profonde
la
langue d'Oc
est reste
beaucoup plusen ce point
prs de sa forme primitive, semblabled'autres langues romanes,
comme
l'italien.
La langue d'Ocet
a d'ailleurs
port,
au moyen-ge
mme
de nos jours, d'autres noms. C'est d'abord
celui de provenal, qui lui a t
donn au
xni^ sicle,
Sur
la langue romane du Midi de la France ou provenal; P. Meyer, La langue romane du Midi de la France et ses diffrents noms {Annales du Midi, I, 1-15); Desazars de Montgaillard, Les origines de la langue romane et ses diverses appellations {Mm. Acad. Sciences de Toulouse, XI"
srie, II).
(xiv" sicle)
L'auteur d'une traduction des psaumes en dialecte messin dans sa prface, qu'il traduit le latin en langue crit, romane; le lorrain est un des dialectes extrmes de la langue d'Ol.I.
et
7
jours.Si ce
qui
s'est
maintenu jusqu' nosquele
terme
a t choisi, ce n'est pas sentt,
dialecte provenal prlittraire
au xui=
sicle,
une suprioritque
sur
les autres dialectes,
c'est
au onzime, dou-
zimesous
et
encore parfois au
xni'^ sicle,le
on comprenaitde l'an'
le
nom
de Provence tout
territoire
cienne Provincia Roniaua et
mme
de l'Aquitaine
.
Ce terme fut surtout employ en Italie. Une autre dnomination usite au moyen -gecelle
est
de
lemosi. Elleest
n'apparat qu'au dbut
du
xni=
sicle et
employe d'abord par un troubadourBesal, auteur des Ra:(os dele
catalan,trobar.
Raimon Vidal de
On:
a
souvent
cit
passage suivant
des
Ra:^os
La
parladura Francesca val mais et [es] plus
avinenz a
far
romanzmais per
e
pasturellas
;
mas
cella
deser-
Lemo^inventes;
val
far
vers et
causons et
et per totas las terrasli
de nostre lengage son
de major autoritat
cantar de la lenga Leniosina que
de negun' autra parladura, per qu'ieu vos en parlarai
primeramen^.
la
C'est ce passage que se rfre
citation suivante
des Leys d'Amors
:
Segon que
ditz
en
Ramon
Vidal
de Bezaudu,
le
lengatges de
Lemosi es mais aptes e
1.
Cliabaneau,
inla
Hist. gn.
Long., X,Provincialis,
p.
ijo"".
cette poque, la traduction
de
originaire dedite.
Provenal est, la Provincia
romana, et non de2.
Provence proprement Ed. Stengel, p. 70 (ms. B).
covenables a tratar et a dictar en romans que degusautres lengatges'.
Quelle que
soit la valeur objective
du jugement dece
Raimon Mdalpoint
le
et
on a longuement discut surqu' l'poque
il
est certain
o
crivait cet
auteur catalan,assez large
limousin,
entendu dans un sensdialectes de
pour dsigner l'ensemble des
YOccitania, reprsentait
pour
lui
un
des dialectes les
plus
renomms au:
point de vue littraire,
un
dialecte
classique
rien de plus, rien de
moins.que
Remarque.Ole
II faut,
en
effet,
complterparla
la
citation
l'on fait ordinairement de
Raimon Vidalvol
citation suivante
mme
auteur indique, quelques lignes auparavant, ce qu'il
entend par
letnosi.
Totz honi qe
trobar ni entendre deues naturals ni dre-
primieramen saber que neguna parladura nonProensae
cha del nostre lingage mais acella de Franza e de Lemosi e de
d'Alvergna e de Caersi (ms.
caerstin).
Per qe ieu
vos.
dicqe quant ren parlarai de Lemosy qedas e totas lor vezinasestas terraset
to.tas estas terras
enten Tolas
totas
cellas
qe son entre
ellas.
parat dsigner, l'exception
de
la
France, l'ensemble
des dialectes de l'Occitanie.Cf. surMiili,I,I
la
langue des troubadours;
:
P.
MeVer, Amiahs du
sq.
Id., Proveral Langiiage {Ettcydopaeilia Britannica,
1885); H. Morf, Vo}n Ursprung der proven:(alischen Kuiistsprache(Sitiungsber.p.
der Preuss. Akad. Wissenschaflen,et les
t.
XLV
(191 2),
1014-1035)
comptes rendus deroiii.,
cette dernire tude par
G. Bertoni532.
et J.
Ronjat, Rev. long,
LVI
(191 3), p. 499 et
I.
Ed. Gatien-Arnoult,
II, p.
^02,
9
Cette dnomination de lemosi s'est maintenue de
nos jours en Catalogne.
Elle
s'explique parla
le fait
que
les
premiers troubadours sont pour
plupartlittraire
originaires
du Limousin
et
que
la
langue
des troubadours reprsenteses
dans
quelques-uns de
principaux
traits
l'idiome de cette province, sur-
tout de
la partiela
qui a form aujourd'hui les dparteet
ments de
Corrze
de
la
Dordognele
'
Enfin, dans les temps modernes,a t
nom
de catalan
donn quelquefois au provenalpar des
classique. Cette
erreur a t rpandueXVIII' sicle^,
savants catalans du
mais
elle avait t
commise
dj avant
eux par des Franais.partie par
Elle s'explique et certains points
s'excuse
enle
ce
fait
que,
de vue,les
catalan
donne
l'illusion
d'avoir
maintenu
carac-
tres de la langue des
troubadours
mieux qu'aucuno
dialecte de la France mridionale.
Le mot Langue d'Ocse parlait cette langue;
a dsign d'abord le paysc'tait
une expression gograenlatin
phique. Le pays de langue d'oc s'appelaitOccitania (form
sans doute sur Aquifaiiia).
C'est
171'', n. 3) que sur environ 1. Chabaneau observe (loc. laud., p. quatre cent cinquante troubadours dont on a conserve les noms, vingt au moins naquirent dans le pays circonscrit par les limites de ces deux dpartements, et six d'entre eux comptent parmi les plus illustres qu'on puisse citer: Bernart de Veutadour, Bertraii de Horn, Giraut de Borneil, Arnaut Daniel, Arnaut de Mareuil, Gaucelm Taidit. cf. Chabaneau. loc. laud., p. i~y'. Bastero, Cnis2. Bastero et .Andres;
ca Pimetiiale, p. 7 sq. ; Andres, Dell' origine, progressa e itato di ogni lelteralura (Parme, 1788), t. I, p. 297.
attiiale
* O -
Dante qui
parat avoir
employla
le
premier cette det
nomination pour dsigner
langue,
l'opposersi
ainsi la langue d'o/7 (franais) et la
langue de
(italien), d'aprs la particule servant l'affirmation'.
Sur Occitania ont
t
forms
les adjectifs latins oc-
citanus, occitanicus et les adjectifs franais occitanique,occitanien, occitan (ce dernier
terme plus rcent), qui
seraient excellents et qui ne prteraient pas la
mme
confusion
que
provenal.
La seule objection qu'on
puisse faire l'emploi de ces termes c'est qu'ils sont
relativement rcents et qu'ils n'ont pas t consacrspar l'histoire^.
Remarque.citanien) ont t
Cette dernire objection ne nousmis la
parat pas
avoir d'ailleurs beaucoup de valeur. Ces termes (occitanique, oc-
mode
par
Fabre d'Olivet, dans sesle
Posies Occitan iqiies, et par
Rochegude, dansLes Italiens
Parnasse Occitales les
nien
et le Glossaire
Occilanien.le le
et;
Espagnols
emploient
ordinairement
terme
occiianico
Allemandsprovenne
emploient plus volontiers
mot
aUprovetiialiscb (ancien
al) et neuproveii:^alisch (provenal
moderne)
;
mais
occitan isch
leur est pas inconnu.Il
semble que, au moins pour dsigner l'ensemble des dia-
lectes
modernes du Midi de
la
France,
il
serait
temps de renon-
cer ce
mot de
provenal, qui ne peut prter qu' la confusion,
car \c provenal d'Auch, de Pau, de
Toulouse ou de Bziers n'a
1.
De11
viilaari FAoi[uh\\,
ch. viii.
parmi les dnominations de la langue d'Oc, terme moundi, employ Toulouse pour dsigner la langue vulgaire, et qui n'est autre que le mot Raiiiwundi (parler des sujets des Rainion, comtes de Toulouse) avec apocope de la syllabe initiale.2.
faut citer encore
ici,
le
ricii
II
ou de Montiiiajour.
X voir avec celui d'Arles, de Maillancoccitanique, occitanieii
Le terme occ/'/i//,d'Ocet si ce
ou tout autre de ce genreconscration de l'histoire
conviendrait parfaitement pour dsigner l'ensemble des dialectes;
terme n'a pas pouril
lui la
et surtout
de l'usage,la
l'obtiendrait facilement.;
Pour
l'ancien
provenalest pas
raction parait bien difficile
mais
la
confusion n'en
moins
regrettable, car elle tend consacrer:
une grosseet sesle
erreur littrairela
la
posie dite provenale n'est point propre
Provence
:
elle a brill
dans tout
le
pays de langue d'Ocle
plus illustres reprsentants sont ns plutt dans
Limousin,
Languedoc outredame
la
Gascogne que dans
la
Provence. Jean de Nosle contraire.
et ses disciples attards
sont seuls penser
LA LANGUE DES TROUBADOURS.LES DIALECTESPRIODE PRLiTTRAiRE.prlittraire la priode
On
appelle priode
mal
dfinie pendant laquelle la
langue vulgaire
tait
en formation ou dj forme,crite.
mais n'avait pas encore tlatin parl
Ondula
admet que
le
dans
les
Gaules s'loigna de plus en plus
du
latin
littraire
quand,
partir
v*"
sicle,
par
suite des invasions barbares et de
dcadence delesla
l'Empire (fin de l'Empire d'Occident, 476),intellectuels,
centres
qui taient
nombreux dansPoitiers,
Gaule
Mridionale
(Bordeaux,
Toulouse, Nar-
bonne, Arles, Avignon, Lyon,fluence disparatre
etc.), virent leur inla
ou diminuer. Pendantla
priode
qui va du v* sicle
restauration des tudes par
Charlemagneet
12
se dvelopprentdistinctsla
les dialectes
romans
devinrent dele
plus
en plusle
du
latin.les
Dansdes
Nord comme dans
Midi de
France,
chartes,
partir
du
vii*^
sicle,les
contiennent dj
tournures
romanes(viii'=
;
glossaires
commeromane
celui de
Reichenau
sicle)
nous font connatrelangue
une langue intermdiaire entreet le latin;
la
les
auteurs font allusion la
une langueofficielle.
populaire existant ct de
langue
Ala
l'poque des Serments de Strasbourg (842) on peut
admettre, par analogie avec
la
langue d'Ol, queles
langue du Midi
tait dj
forme. Mais
premiers
monuments
crits
ne datent que d'un
sicle et
demi
plus tard (entre l'an 950 et l'an 1000).
Les plus anciens monuments littraires.plus anciens
Les
monuments de:
la
langue provenale quisur Boce^ (S^^%~
nous soient connus sont
le
pome
ment de 258de
vers de 10 syllabes, groups en tiradesetla
longueur ingale)
Chanson de Sainte Foy
d'Agen (593 vers de huit syllabes en tirades monorimes).I. Boeci parait avoir t compos entre Tan looo et lojo. La Chanson de Sainte Foy parait plus ancienne. Les pomes franais de la Passion et de Saint Li;er, qui sont du x' sicle, sont crits dans une langue qui contient de nombreuses formes mridionales ces formes sont dues au copiste, qui parat avoir appartenu la marche linguistique mridionale. Le manuscrit de Boke se trouve la Bibliothque municipale d'Orlans ; on en trouvera le texte dans les Chrestomalhirs de Bartsch et d'Appel.;
peut-trela
13
tre
Ces deux pomes paraissent
du
x^
sicle
;
Chanson de Sainte Foy
est-elle
des envi-
rons de 950'. Les premires chartes o apparaissentdes mots
ou des formes provenales mls au
latin
sont antrieures de prs d'un sicle.
Les
premiresde1
posies des troubadours sont des
environs
100 (chansons de
Guillaume MI,1081-1127).
comte deAprslui
Poitiers,
ducles
d'Aquitaine,
viennent
troubadours gascons
Cerca-
mondour,
et
Marcabrun,
le
limousin Bernart de Ventala
etc.
Les troubadours originaires dedite sont rares
Provence
proprementils
dans la premire priode;
apparaissent surtout
la fin
du
xii' sicle.il
Parmi
les
plus anciens textes en prose,
faut citer,
en dehors des chartes en langue mixte (qui s'chelonnent de 860 au milieu duxi''
sicle), la traduction-
des chapitres XIII-X\'II de V Evangile de Saint Jeanet les Servions et Prceptes Religieux, publis
par
Chaxii'
baneau
et
Armitage. Ces derniers textes sont dud'ailleurs plus rcents
sicle, les Prceptes tantles
que
Sermons K
t
Le ms. se trouve l;i Bibliothque de l'Universit de Leyde il a dcouvert il v a une vingtaine d'annes par M. I.eite de \'asconcellos qui en a publi le texte dans la Remania (iqoz). On en trouvera un fragment de i ^o vers dans le Mijimalftto /iwr-i/c de Crcscini. 2. Cf. un extrait de ce texte dans: P. Mever, Rtcut-il d'umit-xs texifs bas-latins, priyvenaux et franais, p. 32, et les ditions compltes de K. Hofmann (1858) et F. Michel (1860). langue d'Oc du XII' 5. Chabaneau, Sermons et Prceptes religieux en sicle. Montpellier, 1885 F. Armitage, Sermons du XII sicle en vieux provenal. Heilbronn, 1884.1.; ;
raire
14
La langueassezlitt-
La langue des troubadours.des
troubadours
prsentedialectales
une
grande
unit et
les diffrences
y sont minimes.avaient
Cependant, ds ledj
xiii" sicle, certains dialectes
des caractres assez diffrents des autres pourles
qu'on
considrt\e
comme
des langues trangres
:
par exemple
gascon. Ainsi le troubadour
Rambautsicle,
de Vaqueiras, qui crivait au dbut du
xiii*
ayant compos uncrital,
descort,
dont chaque coupletle
tait
dans une langue diffrente, a employle
prwen.
gnois, le franais, le gascon et V espagnol
Les
Lcys d'Jmors, code grammatical
compos
Toulouse
au
xiv*= sicle,
appellent
le
gascon
lengatge estranh
comaune
frances, engles, espanhol, gasco,
lombard
'.
La langue des troubadours prsente, avons-nousassez grande unit;la
dit,
de plus
il
semble quedialecte
les
principaux caractressin, plus
rattachent au
limou-
qu' aucun autre. Les posies des premiers
troubadoursbrun,
(comte dede
Poitiers,
le
gascon Marca-
Bernart
Ventadour)poitevinismesposie lyriquela
prsentent:
mme
quelques traces desi
cela
s'explique
on songe que
la
des troubadours
parat avoir pris naissance dans
Marche limousine,C'est ce qui
aux confins du Limousinexplique aussi queles
et
du Poitou.
posies de troubadours gascons,
].
Chabancau,
H/'/.
Gti.
Lang.,d. Privt, X, 174.
r5
-
comme Cercamon
et
son disciple Marcabrun, prla
sentent, du moins danslogie de leur langue,Il
phontique
et la
morpho-
peu ou point de gasconismes.
semble
s'tre
form de bonne heure une sorte decoiiic
langue
commune outrait
qui est devenue
la
langue
classique des troubadours. Ainsi le cb initial au lieu
de ca est unil
nettement limousin
(il
se rencontre,
est
vrai,
dans d'autres dialecteset
occitaniques, en
Auvergne
en Dauphin par exemple, mais dans en langue vulgairea
ces contres la posie
paru bienle
plus tard
que dans
le
Limousin,
la
Gascogne ou
Languedoc); or ce
trait est
emprunt de bonne heurela
par les troubadours originaires de
Gascogne ou durest intact jus-
Languedoc, contres o caqu' nos jours.
initial est
Pour mieux comprendrelangue classique,il
la
formation de
cette
faut se souvenir d'ailleurs que,les dialectes
au dbut de
la
langue tout au moins,
mridionaux ne prsentaient pas entre eux desrences aussi accuses que celles qui ontfini
diff-
par les
caractriser, aprs de longs sicles d'anarchie linguis-
tique.
L'unification se:
fit,fit
au
xii^
sicle,
facilement
et sans efforts
elle sela
surtout naturellement, par
l'imitation
de
langue des premiers grands trouba-
dours
'.
I. Si Ion songe que les Italiens crivirent fort correctement en provenal, on ne sera pas tonn que les troubadours mridionaux originaires de provinces mme dilVrcntes de langage aient appris facilement
crire
en une langue commune.
Lii
i6
la
langue
littraire
des troubadours, devenuecrite,
langue lyrique par excellence, futle,
sinon par-
en dehors de son domaine. Ainsi plusieurs troule
badours saintongeais, dont
plus clbre est Rigaut
de Barbezieux, ont crit en provenal.l'Italie
De mme dansita-
du Nord un grand nombre de troubadoursen un provenaloriginairetrs
liens ont crit
pur
'.
Le plus
clbre est
Sordel,
de Mantoue,*
qui
Dante
a tait
dans
la
Divine Comdiela
une place imlangue quis'y
mortelle.
Quantsi
Catalogne,
la
parlait diffrait
peu, au dbut, du provenalla
litt-
raire
que
les
troubadours catalans, jusqu'
fin
du
XIII' sicle,
n'eurent pas de peine l'employer.littraire
commena se corrompre au dbut du w\^ sicle, partir du moment o la posie tomba en complte dcadence. Une tentative imporLa languetante pourla
restaurer fut faite dcl
Toulouse avecet
la
fondation du CoHsistorila
Gai Sahcr (1323)
avec
publication
du'
recueil des Leys d'Aniors, qui
furent
promulges
dans
la
deuxime moiti du
1. A Gnes il y a une vr.-iie pliade de troubadours plusieurs d'entre eux, coinme Lanfranc Cigala, y occupaient de hautessituations. A Venise le troubadour Bartolonieo Zorzi. On sait que Dante met dans la n bouche d'Arnaut Daniel {Purgatorio, XXVI, v. 140-147) huit vers pnivdKaiix qu'il a composs lui-nimc. Dante montre encore sa connaissance \\ proveni;al en l'employant dans une de ses chansons, la chanson trilinj^ue Ai Jais ris. Cf. encore les passa
can et
panem > pan
et
pa
bonum >>:
bon etbo
elle l'tait
de
mme
la 3' p. pi. des verbes
amo
et avion, di^o
et diion.
Les sons mouills de nde diverses faonsquelquefoisle:
et
deigl.
/
taientII,
reprsents;
//.',
///,
gl
;
nh, gn, ign
mouillement
n'tait:
pas
marqu dunote
tout et on avait simplement let nnh, Ih qui se sont gnraliss-.Giammaiikder LeysAnton,
ce sont les groupes
N mouille est;
1.
cl'
p. 78.
Plusieurs noms propres d'origine mridionale, comme Brunhcs, Venihes, Veriihet, ont encore cette graphie mais on a une tendance prononcer Brunes, Fcrnes, a.u lieu de liriigm's, Vergnes de mme pour2.\
ny danstains textesseyor
23
y tout court danscer-
les textes catalans et
provenauxcavalier,d'ailleurs
:
de
mme(cat.
pour
//
:
cavayer,
pour
senhor
senyor).
Peut-treet
tait-ce l
un
signe
de prononciation
non un simple signe graphique.
Chpar/;
final:
provenant de
et est:
quelquefois reprsentdig, fag, tug.
dih, fah, tuh
ou par g
Toutes
ces graphies paraissent reprsenter le son de tch danstchque.
Remarque.et
Les observations des
Ra:;os de trobar et
du
Donat Proensal ont
trait
surtout la morphologie ou aux rimes,
non pasles
la
graphie.
Ce
n'est
qu'au milieu du xiv= sicle
que
Leys d'Antors ont donn sur ce point des rgles trs pr-
cises et trs judicieuses.
On
pourrait
suivre
encore
la
plupart
d'entrearriver
elles
pour l'dition desl
anciens textes provenaux et
donner
langue de ces textes une certaine unit.la
Chabaneau rclamaitle
rgularisation de la graphie,
comme on;
verra dans
notre dition de Rigaut de Barbezieux
l'auteur
du
Petit Dictionnaire Provenal-Franais, E.
Levy, a adopt un
systme graphique excellent.
Quant appliquer auxla
divers dialectes occitaniensc'est
modernes:
graphie des troubadours,le lieu
une autre questionle fr;
ce n'est
pas
de/
la
discuter;
ici.
On
pourrait garder //;qui est excel-
lent,
pour
mouille
nh est moins bon que
gn, auquel
tout le
monde
est habitu. L'
orthographedela varit
des parlers occita-
niens
modernes
doit, cause
de ces dialectes, pr-
senter quelque
souplesse.
Uneun
unit linguistique obtenue au
moyen d'une orthographefactice et
trop archasante n'est qu'une unit
trompeuse.et
Seul
ancienne
l'orthographe
compromis entre la graphie moderne nous parat viable.personnes prononcent Pohin au
Paiilbon
lieu de Pol'an Q'
(Hrault), que beaucoup de =^ l mouillcj.
24
LMENTS DE LA LANGUE D'OClments latins.langue romaneet,
La langue d'Octelle,
est
unele
commepourla
elle
a
empruntaulatin.
fonds principalessais
de son
vocabulaire
Les
qu'on a
faits
rattacher soit au celtique,
soit
quelque autre langue moins connue, ont tparmiles
nombreux
amateurs
;
plusieurs
d'entre
eux ne dsarment
pas. Seule la critique est
dsarme
par leur enttement.
Que
nos parlers mridionaux,
surtout dans des
coins reculs, aient gard, dans leur vocabulaire, destraces des(cf.
langues
prromanes,
celtique
ou autrelesiil
infra),
cela n'est pas invraisemblable. Mais
nombreonle
des mots ainsi conservs est bien restreintlatine;
compare aux mots d'origine
et
surtout
ne faut pas oublier qu'un mot dont l'tymologie est
douteuse ou parat rebelle toute explication n'est pas
forcment un lment nonprudenceest
latin.
La
plus granded'origine;
de mise dans ces questions
on
a
dmontr que plusieurs mots prtendus basquesque des motslatins dfigurs par la
n'taient
phon-
tique basque.
Rendons au
latin ce
qui est au latin,
c'est--dire le plus
grande partie du vocabulaire des
parlers mridionaux.
lments prromans.
La langue
des premiers
habitants
25
les
du Midi de
la
France, Ligures ou Ibres,
nousfixer
est trop
peu connue pour que nous puissionslments qui ont
avec certitude quels sont
pu
persister
dans
la
langue mridionale. exagrer le
En
gnral
on
a
une tendancenous
nombre
et l'impor-
tance de ces lments.
Lelaiss
celtique
est
mieux connu
;
mais
il
n'a
pas
de traces trs nombreuses dans nos dialectes,
parce qu'il fut absorb de
bonne heure par
le
latin
vulgaire et que les
mots celtiques qui nous sont parlatin.
venus sont passs par l'intermdiaire de ceVoici quelques-uns de ces mots landa(lande),roc,:
comba (combe),brlh,
roca,
cami,
cran,
verna
(verne, aune), sisca (roseau), briisca (branche), riisca(corce), gavela,lausa {^Wo), (alouette),
braca-braga
(braies),
gona-gonela,
gamba (Jambe), garra(qualits);
(jarret); Jauia
t//;^
adj. petite
Ces mots dsignentparties de la
sauf
les
derniers
desdusouvent
campagne, des plantes, des
parties
corps,
du vtement.
Remarque.rition des
Une
question
intressanteil
et
dbattue est celle de savoir quel
moment
faut placer la dispa-
langues celtique ou aquitanique que l'on parlait ennotre part, quela
Gaule.
Nous croyons, pourPourl'aquitain
disparition de ces
langues indignes devantrapide.
la
langue des vainqueurs a t assez?),
(ou ibre
qui parat avoir t
la
I.
Meyer-Lbke, Grammaire da langues romanes,
I,
20.
Grammaire de Vatwien provenal.
2
langue dela
26
rgion o se parlent aujourd'hui les langues gas-
conne
et
basque, on ne peut donner aucune prcision. Pour les
que l'on pouvait parler dans le reste du Midi nous avons quelques allusions des auteurs des premiers siclesdialectes celtiques
aprs Jsus-Christ qui semblent tmoigner du maintien de cesparlers ct
du
latin.
Il
nous semble qu'enle
faisant reculer laiii=
disparitiontre
du gaulois dans
Midi de
la
France au
ou peutplutt,la
au ive
sicle aprs Jsus-Christ
onCf.
arrive la limite de ce
qui est historiquement dmontrable.
Nous remonterionsF.
pour notre
part,
jusqu'aut.
ii* sicle.
Brunot, Hisl. de
langue franaise,
I,
Introduction, o
Ton trouvera
la bibliograI.
phie du sujet, et
Max Bonnet, Le
latin de Grgoire de Tours, ch.
lments GERMANiauES.latins et celtiques
A
ct des lments
on rencontre des lments d'origine
germanique.
Ils
sont moinsla
nombreux dansles
la
langue
d'Oc que dans
langue d'Ol,
populations ducelles
Midi ayant t moins en contact queavecles
du Nordles les
Germains (sauf dans'
la
Septimanie, o
Wisigots
restrent assez longtemps).assez
Cependant
mots d'origine germanique sontvoici quelques-uns*:
nombreux. En
Adobar, agssa (pie), aigron (hron),
alberc, alesna
(alne), anta (honte), aunir, haldor, bandiera, bandir,brac (chien de chasse, braque), bronha (cuirasse, a.broigne),cau:;jr, croissr,fr.
emblau^ir (blouir), escarirla
(accorder, destiner;
escarida,
destine), escrdcar
1.
Weslgoten, Gots de l'Ouest.
2.
D'aprcs Mackel, Die germaniscJxn EUmenie in der franxftsischen
und provenxalischen Spraclx,
^(cracher),*
27
faidir,
esqupar,
estrmp (trier),
jalda^
ga:(anhar, galaupar, gdigre (gure), geqiiir (se soucierde),gaita,
guiren
(garant),;z;r/a,
manescalc (marchal),
peliicar
(plucher),
ran^f
(bord), raubar, trapa,
tregua, tudel (tuyau), etc., etc.
Parmi
les
noms
propres citons
:
Adamar, Amalric,
Aldric, Albaric, Anselme, A:^alas, A^albert, Baldou,Berart, Bernart, Briinissen,
Ennengart, Ennengarda,Guilhcm, Isnart,
Ermessen, Galfr,
Gaufr, Jaufr,Rambaiit,
Lambert,
Matfr,
Ra:(imbaut,
Raimon,
Raynoiiard, Savaric, Uc.
lments grecs.ciles
Ces lmentsqueles
sont plus
diffi-
distinguerpartie deslatin;
lmentstait
germaniques.
Uneenlois
mots grecsd'autres;
passe de
bonne
heure en
mots taient passs plus tardet les autres
latin vulgaire
les
uns
ont sjivi
les
du dveloppement de
ce latin. D'autres lments,d'ailleurs,;
enfin, en trs petitts
nombre
ont t emprun-
l'poque des croisades
quelques-uns proviennentqui ont exist de
aussi des relations commerciales
tout temps entregrec.
le
Midi
de
la
France
et
l'Orient
Cesdit'
lments sontvoici
peu
nombreux, avons-nousce5
;
quelques-uns de
mots
:
amlla,
I.
Tout.
travail prliminaire sur les
mots grecs du romanI,
fait
encore
dfaut
Mcyer-Liibke, Grammaire des langues romanes,
j 17 fin.
anchoia (?cf.
28
borsa,
sicilien anciovd),
cuma,
colp,
codnh, enne, gis (pltre),
gli:(a-glii:(a,'
grilh-'gr^lh,
grotta, paniaisar, pantais, tisana, etc.
lments arabes et orientaux.ne sont pas nombreux ^;
Ces lmentsles
ce sont la
peu prs
mmeset
que ceux qu'on rencontre dansd'ailleurs
langue d'Ol,
qui
viennent cette dernire du provenal ou;
de l'espagnolgine arabe:
voici la liste des principaux
mots
d'ori-
alcavot
(maquereau,
leno), alcolo, alcuba,
aJferan, algaravia (charabia), ahnatrac (matelas), amiral,
assassin,
a^ar
',
a:(ur
;
barbacana,
basana,;
hor;
ratge
(bourrache)(orange);;
;
carobla
(caroube)
drogman
irange
jarra,
jolep-julep,;
jupa-jopa-jipasacre (faucon),
(jupe)
mesquin^ papagai (perroquet);
sirop, soldan
tabor, tartana, tassa.:
Emprunts au persandu
balais (rubis balais)
;
termes
jeu d'checs: scac,roc (tour); toffes: tafata,\.7Li-
fetas.
Mappa
et niatta
avaient t emprunts par
le
latin
au punique.
lments iBRiauES, basques.pas trs1.
Ils
ne paraissent:
nombreux,
ni surtout
trs
srs'^
Meyer-
11 est peine besoin de faire remarquer combien sont fantiiisistcs tymologies grecques que certains amateurs veulent trouver aux mots (tuer) de ttia provenaux voici quelques-unes des plus tranges Ouev ; atahut (tombeau) de Ovaro estaca (attacher), de eaTrjXOt 2. Les lments arabes ne sont importants que dans les dialectes de la Sicile ou de l'Ibrie. ^. Compos reira^ar, mauvais coup de ds, mauvais sort.
les
;
:
;
!
4.
Bourciez, FUmrnti de linguistique romatif, 65,
c.
Lbkesignale
29I.
rom.,I,
(Gram.
des
21)
comme
tant probablement d'origine ibrique artiga (et son
driv artigal), lande
;
ajoutons-y esquer, gauche, qui
correspond
l'esp. i:(quierdo, et;
qui parat
lui aussi se
rattacher l'ibrique
turdtis parat avoir t
emprunt
par
le latin la
mme
languela
'
L'influencergions ole
du basque surLes
toponymie de certaines
basque n'est plus parl a t tudieidiomespyrnens,
par A.
Luchaire,
Ch.
IV.
M. Sarohndyroman (Revuen 4);
a tudi
rcemment, dans un curieuxterritoire
article, les Vestiges de Phontique ibrienne en
internationale des Etudes basques, 19 13,
il
s'agit
du maintien deparlers barnais
p,
t,
h intervocaliqus
dans certainsdernes.
(et
aragonais)
mo-
Mots savants,dansle
Les mots savants ont pntrla
provenal parla
langue de l'Eglise
et,
plus
rarement, par
langue du droit.:
Ondelala
les
reconnat
au signe suivantavecla
c'est qu'ils
ne se sont pas soumislois
mme
rgularitle
aux
phontique.pnultime,
Nous avons expliqu
maintien de
dans certains proparoxytons, par une influence savante
ou semi-savante (car on distingue, avec raison, descatgories dans les
mots savants). Des mots
commeetc.,
psauteri, baptisteri, Purgatori, judici, servici,
se
I.
Bourcjez,
loc,
laui,
-
30
la
dnoncent
comme;
des mots ayant subi une influence
dite savante
ce qui
veut dire simplement ques'tant
formedans
latine de ces
mots
maintenue longtemps
la
langue de l'Eglise ou du droit ces mots enla
passant danslatin,
langue vulgaire, c'est--dire oppose aules;
ont gard plus quela
mots populaires quelquese sont
chose de
forme
latine
ils
dforms moins
vite et ne sont pas arrivs
au stade de transformation
o sont
arrivs les
mots dits populaires. Pour d'autresde ne pas y voirdes pro-
mots commeparoxytons.
oli, ordi, il est difficile;
une forme populaire
cf.
infra, traitement
INFLUENCE DE LA LANGUE D'OILLa langue1300littraire des
'
troubadours
s'est
maintenue
assez pure pendant environ^).
deux
sicles
(de iioo d'ori-
On
ne compte pas une douzaine de motsest
gine franaise dans l'uvre Marcabru, qui
de
la
premire moiti du
xii^ sicle, etle
pas davantage dansxiii*.
Peire Cardenal qui vit vers
milieu du
Cepen-
dant quelques troubadours originaires des rgionsvoisines dela
langue d'Ol,
comme
Bernard de VenAUprovent^aliachen.
1.
Cf. Karcli,
Die twrdfranisischen EUmente im
D.irnistadt, iqoi.2.
La langue deI.es
moins pure.sibles,
la posie non lyrique (didactique par exemple) est influences latines ou mme franaises y sont plus sen-
sans
l'tre d'ailleurs
beaucoup.
dela
31
le
tadour, emploient certaines formes qui ne sont pas
pure
langue d'Oc
;
et
premier troubadour
lui-mme, Guilhem de Poitiers, n'hsite pas mlerquelques poitevinismes sa langue trs correcte parailleurs.
Les troubadours eurentla
d'autant
plus
de
mrite conserverla
puret de leur langue que, dsxii^ sicle, ils taient
deuxime moiti du
en
rela-
tions avec les trouvres etl'cole provenalisante
que de leur contact avecla fin
de
du
xii''
et
du dbutdernier
dude
XTii^ auraitla
pu
rsulterIl
une
altration assez sensible:
langne d'Oc.
n'en fut rien
mmeles
le
troubadour, Guiraut Riquier, mort dans
dernires
annes du
xiii^ sicle,
offre
peine quelques traces
de gallicismes. Les Leys d'Amors appellent plusieursfois
l'attention
sur
les
formes
franaises
qui leur
paraissent(estrauJi);
sinon
incorrectes,
du moins trangresle
plus d'un sicle auparavant
grammairien
catalan
Raimon
Vidal de Besalu indiquait
faute d'employer des formes franaisestenir,
comme une (comme main-
amis) au lieu des formes provenales (mantener,
amies).
Mme
dansles
les
Joyas del
Gay
Saher, qui vont
de 1324 147 1,breux.
gallicismes ne sont pas trs
nom-
Remarquede l'influence de
I.
Nous ngligeons, dans cette revue rapidelangue franaise,est critla
la
le
roman de Girart
de
Roussillon, parce qu'il
dans un dialecte intermdiaireil
entre la langue d'Oc et
langue d'Ol et qu' ce point de vue part.
forme un document linguistique
Remarquecrire
32
et Bonifaci
II.
une strophe en
franais
Deux troubadours se sont exercs ce sont Rambaut de Vaqueiras,:
dans son descort en cinq langues12 50- 1260, a
i,
Calvo,
',
de Gnes.vers
Le troubadour Guiraut d'Espanha, de Toulouse
qui vivait
compos une posie lyrique en un langage mixte o le franais domine '. Il nous reste du roi Richard Cur-deLion une pice crite en franais et une autre crite en provenal. Pour l'imitation des formules de politesse franaises, cf.le
passage suivant du troubadour Bernard d'Auriac, de Bziers
:
Et auziran dire per Arago
OU
et
Neni en luec d'Oc et de
No
^.
Caractres de l'ancien provenal.
Il
L'ancien
provenal se distingue nettement des autres dialectes
dont l'ensemble formaitpas
la
langue d'Ol.
ne connatee
comme
atone une seule voyelle, qui est un;
sourd en ancien franais
la finale
atone peut tre
ferm (jindr), a ferm (cmhrd),apsto)
ferm
(^phol,
oules
/
(servici)
:
de
plus Tancien provenalfranaisn'a
connat
triphtongues, que l'ancien
sans doute possdes que dans sa priode de formation prlittraire;
enfin
moins soumis que
la
langueil
d'Ol
la
diphtongaison des voyelles accentues,la varit
possde, grce
des voyelles ouvertes et
fermes, une sonorit qui, jointe l'absence presque
1.
Eras quan vey verdejar.
2.5.
Un
Itou
sirvcntes.
Noferamor, d. Hoby, n" XVL 4. Bernard d'Auriac, Noslte Rcys qu'es.,., v. 11-12. La pice est probablement de 1284. Cf. sur les formules de politesse J. Anglade, Hev,:
l.
rom., I9CX3, p. 58-6^.
touffentle
33
affaiblissentet
complte de voyelles nasalises, quison,
rapproche
nettement cette langue
des autres langues no-latines
du Midi de l'Europe.;
Voil pourpartl'ancien
le
ct plastique de la languela
d'autre
provenal a tles
premire
langue
romane capable d'exprimerdes plus simples
formes les plus varies,la
aux plus nobles, dedix sicles ce
pense humaine
;
depuis plus delatin;
rle tait
rserv au
ce ne fut pasle
une
petite rvolution:
que
celle
qui consista
dtrnerle
en
Italie
il
fallut le
gnie
de Dante pour leverde languelittrairele:
vulgaire illustre
au rang
ce miracle tait accompli depuisla
longtemps dansdansla
Midi de
France. Bgayante encoreet
Chanson de Sainte Foylangueest
dans
le
pome deles
Boce, la
compltement assouplie dans
posies
du premier troubadour, Guilhem de Poitiers;grands troubadours de dans tout sonclat:
avec
les
la
priode classiqueetla
elle est
Peire Cardenal
Chanson de
la Croisade lui
apprennent tre loquente,nourris de scolastique,
et les derniers
troubadours,la
en font
la
langue dela
philosophie.sicle,
Ainsi
tinla
du
xiii*
au
momentla
de
la
dcadence de
littraturetat
mridionale,et
langue
d'Occlat
tait
dans un
de perfection
dans unlanguesil
que seules avaient connu avant:
elle les
dites classiques
sauf en ce qui concerne
l'Italie,
faudra
des
sicles
pour que
les
autres
langues
romanes atteignent ce degr de perfection.
-- 34
--=
LATIN VULGAIRELa formation de l'ancienne langue provenalenaturellement soumise auxcelle des autres
a t
mmesIl
lois
gnrales que
langues romanes.
est
admis que
le
latin qui alatin
donn naissancemais
ces langues n'est pas le
littraire,
le latin
vulgaire ou. populaire.
Ce
latin vulgaire n'est pas,
proprement
parler,
une;
langue foncirement diffrente du latin classique
cependant
elle prsente,
sur quelques points, des dif-
frences assez profondes avec celle-ci. Voici, exposestrs
sommairement,'.
quelques-unes
de
ces
diff-
rences
Pho\tiq.ue.
Il
s'tait
produit en latin vulgaireles voyelles.la
un changementdu
trs
important dans
La
quantit, telle qu'elle
nous
est
connue par
prosodie
latin classique, n'existe plus.
Les voyelles ne sont
plus longues
ou
brves, mais ouvertesla
ou fermes
:
le
timbre, h qualit du son a remplac
quantit proso-
grand ouvrage de H. Scliuchardt, l'okii1866- 1869. et l'ouvrage lmentaire de C. H. Grandg-nt, Au Introduction lo l'tilgar Latin, Boston, 1907. Une traduction italienne a paru dans la collection des Manuali Hpli MiUa Une question importante est celle de savoir sil y avait des diffrences locales ou rgionales entre le latin des divers pays de la Romania par exemple si le latin vulgaire des Gaules tait le inme que celui de l'Hspagne ou du Portugal. Nous crovons, pour notre part, que les diffrences n'taient pas nombreuses et que le latin vulgaire parl pendant la priode impriale avait une unit relative, qui n'excluait pas les diffrences de dtail (dans le vocabulaire par exemple ou dans la conI.
Voir surdes
le latin vulgaire le5
listiiiis
Vtil^rlalcitis,
vol., Leipzig,
.
.
:
jugaison).
vulgaire,
55
dique. D'une manire gnrale les voyelles longuespar nature en latin classique correspondent, en latin
des
voyelles
fermes;
par
contre
les
voyelles brves correspondent des voyelles ouvertes.
Ce changementIII*
parat s'tre opr'.
pendant
les
ii'
et
sicles aprs Jsus-Christ
Ainsi
bref
du
latin classique estmittere, bbere:
devenuau
e
ferm
;
d'o mttere au lieu de
lieu de bibere.
U
bref est devenu (ferm)
d'o cgrrere au lieu delieu
currere, mlgerepingere, etc.
au lieu de mulgere, pngere au
de
Les groupes ^c,gaire
sp, st/
initiaux ont pris en latin vul:
un
^
ou un
prothtiquespica,
estattia
au lieu de
sta-
tua, espica
au lieu de
espna
pourstare.
spina, Este-
phanus pour Stephanus,
estarela
pour
Pendant
la
priode du latin vulgaire,
syllabe pnultime:
tombe*soli-
dans
la
plupart des proparoxytons
soleclo
pour
ctilum, veclo
pour *vtulum,
etc.certainstait
Remarque.labes,
Quand, danslala
mots de deuxaccentue, sont
syl-
deux voyelles, dontil
premire
en
hiatus,
est arriv
que
premire voyelle (brve au point de
vue mtrique)demlat.
s'est
ferme
quand
elle
tait
un
/
:
ainsi
et
ptim
dulat.
latin
classique sont devenus diern eta.
pium en
vulg., d'o di,
dia^n
prov. ,/>/.
On a
de
mme
via et sui,
renvoyant lat. class.
vulg. liam, *siain (subj. prs, de esse); V du
ma
s'est
ferm en
e
:
tnea.
I. la mme poque l'accent, qui tait un accent d'acuit ou d'lvation pendant la priode du latin classique, devient un accent d'intensit. Ce dernier accent existait en latin archaque, mais il affectait la syllabe
A
initiale
du mot.
Unchangement du;
36genre
s'est
mme
produit danscui et fui
:
griia delat. cl.
*grUam pour gremn/, fui.
on a eu de
mme
pour
Ces divers changements s'expliquent par une tendance sur ce point, entre autres travaux2e d., 109land., p. 72.;
la
fermeture qui s'exerce sur l'une des deux voyelles en hiatus. Cf.:
Meyer-Lbke, Einfuhruiig,;
Bourciez, Elments, 52
Millardet, Etudes dial.
Morphologie.et
Les: :
noms changent
de forme
de dclinaison
les pluriels
neutres deviennent des
fminins singuliers
folia, foliorum
devient folia,
gn. fol ie, prov. fuel ha; anna-arnionim
tvtnuarmaetc.;
armae donne arma;
corn{ii^a
>- corna,
caput se
dcline capiis, capi, prov. cap.
Les dclinaisons se rduisent deux ou trois caspar suite
;
de
la
chute de
tn
finale
de l'accusatif,;
fineni) (accusatif)
ressemble fine (ablatif)suite
murumdupas-
devenu muro, parsage de M atone
de
la
chute de
m
et
0,
ressemble au datif muro. Le nomiest;
natif pluriel des fminins en a l'accusatif?):
en as (emprunt*folias
rosas
>les
prov. rosas'
>> prov.
fuclhas
;
*armas >> armaslesla
Dansprennent
verbes
dponents:
disparaissent
et
forme active
minari devient menare,
prov. menar^; on trouve
de
mme
*imitare, class.
1.
*Folias et *arnias sont des formes fminines barbares faites sur folia,iiifra la
arma, pluriels neutres. Cf.2.
Morphologie.animaux
Menal'on
c'est, i l'origine,
menacer, et s'est dit en parlant des
que
mne en
les menaant.
imilari.
37
devenu*sequireil
Nasci devient *nasicre, prov. naisser; seqni*sequere
devenuseguir.
donne
sgre,
donne
D'autres verbes sont forms surEx. Adjutare
les
supins.
> ajitdar;
*usare >> usar; *perltisare
> pertusar,Syntaxe.
etc.
;
Les cas obliques sont remplacs par
des prpositions suivies du cas oblique gnral.
Ex. Partcm de *muraliapart de niuralha
(lat. cl.
parsmuri)
>
prov,
librum de Petro
(lat. cl.
librum Petri)
>
libre de Peire;
catenam dferrafer.
(lat. cl.
catenam fer-
rean)
>
cadena de
Signalons galement l'extension prise parstruction
la
con-
personnelle avec quod
l
o
le latin clas-
sique employait
un
infinidf avec
un
accusatif-sujet.
Dixit quod, crditrantes dansle latin
quod sont des constructions couvulgaire.
Vocabulaire.
Le vocabulaire dudu
latin dit:
vul-
gaire diffre aussi de celui
latin classique
cabaUus
remplace equw;; dans certains dialectes mridionauxparies a
supplant murus, soliculus a
remplac
sol;
domiis est remplac, suivant les dialectes, par casa (gas-
con), mansio (limousin), hospitale >> ostal (languedocien).
Voici d'autres mots'*asiiila:
38
prov. amargar;ascla;
*aiiiaricare,
pour
assula,
prov.
atica
pourle
anser,
prov. auca;
*aucella
pour
avicuJa,
d'o
masc.
*aucellus, prov. mc^/, au:(el; berbex
pour vervex;bncca
pourgar;cdttus
0J-;
*canibiare, prov.
camjar ;*carricare, prow.ca?-ca:{al\;
*casale,
partie
de ferme, ferme, prov.;
pour /^/w,
prov. r^/
*drcare, prov. cercarebriiis,
*cocina
pour culina; ebriacus pour
prov. ebriac;
*gabata, prov. gatita; girare pour vertere,
pww.girar;prov. ^
s'explique par la consonification del
en
vo(/,
qui a disparu dans par(J)etem et qui a mouill
dans
iiiiilierem,
muljerem
nioll^'r.
On
trouve dj paretem dans uneI. L.,
inscription
de l'poque chrtienne. C.
VI, 3614.
intressants
r. Nous ne donnons que quelques exemples, choisis parmi les plus et en faisant observer que la plupart de ces mots se retrouvent dans le fonds des autres langues romanes. Cf. Diez, Giammaire des Langues Romanes, t. I, Introduction.
Il
39 -
en a t de
mme
dans
les
noms termins
par
le suffixe
-^lum(sQ rattachant des thmes termin
par
e, /)..
Ex Filiolum,Imn >>
filjliini
>>
filhil
;
*caproluni, capri-
cabrai; lintolum, lintjlum
>>
lensgl; maJlo-
lum, nialljlumD'autrefuti'iere
> malhJ, etc.battere
part
(ou
batiiere ? ),
consi'iere,
taient
devenus enena.
latin
vulgaire bhuerc,foire.
c6nsivcre,fnhvere, d'o,
prov., batre, CQxer,
Remarque.rementi
De deux
vovelles en hiatus l'une, ordinai;
la
premire, se ferme et peut perdre sa valeur syllabique;
devient y yod) et u devient tv n 59, p. Lxxxviii.
cf.
Millardet,
Biil. Soc.
Liiig.,
Pour
le
changement-d'accent danscf.
les
mots drivs
de mots latins en-nutn,ScJe
infra.
du
latin classique tait
devenu
secle,
comme
l'indiquent
plusieurs
dialectes
mridionaux (lang.
mod.
sidl).jeciir^ est
De mme fictum (sous-entendufictum
devenu
en
latin
vulgaire, d'o, par transformations
successives, prov. flge.
Les mots grecs passs en
latin
y ont conserv enrmns {rcepenaccen-
gnral leur accentuation :gr.
p-rj'j.o,lat.
mm
sans
doute en
latin vulgaire)^xa-jcr-ov) a
>>
errfie;
dant encaustiim (gr.tu surI.
donn
encaiist
la
dernireaut dansv. cncaut;
'.
Rime ens.
Daude decf.
Pradas, Au:^eh Cassadors; Raynouard,s. v.
Lex. Rem.,
E. Levy, S. W.,
emplaiist.
Plusieurs
40
-
noms de
lieux celtiques trissyllabiquesils
avaient l'accent sur la premire syllabe;serv en passant enNeni'^e (Nismes,
l'ont con-
roman'
:
ainsi
Nmausus donnefranaise);
Nmes
parat
une forme
Brivate
';>
Bnva\d'accent se sont produits
D'autres changements
dans des motsdrani,lat.
comme
les
suivantsa.;
:
lat.
cl.
cdthc;
vulg. cathdram,
prov. cadira, cadira
inlegrum, intgrum >- entier
on accentuait detenbras.est
mme l'en-
en
lat.
vulg.
:
tonitrn, colbra,
Ce phno-
mne de dplacement
d'accent'.
commun
semble des langues romanesRecomposition.
Dans
les
verbes composs d'unle
prfixe et d'un verbe simple,la
quand
sentiment defit
composition
tait rest vivant, le latin vulgaire:
reparatre l'accent sur le verbe simple
ainsi rengat
du
lat.
cl.
devient re-ngat en latin
vulgaire, d'o
prov. renga.pity
De mmerec^pit
le lat.
cl.
rcipit
devenu
rea.
ou plutt
en latin vulgaire, donne en
prov. recp.
Dans
certains verbes
composs
le latin
vulgaire a
non seulement
repris l'accentuation
du verbe simple,
1. On trouve Niiitts en 1090, Nemse en 1168 piiDig und Erdcutung dcr frani. Oi tsnainen, p. 160.
;
Grhler, Ueber Urs-
2.
ner Akad. der5.
i\ii GalUschen (Siiiungsber. der WieKl. Bd. 143). Mcycr-Lbke, Einfuhrnng, 2' d., 90-92.
Cf.
Mcyer-Lbke, /JiVic/o/no/oU'iss., Phil. hist.
maisil
41
:
en
a
rtabli
lalat.
forme
dspJket
du
lat.
cl.
devient dis-plcet encentuationet
vulg., changeant ainsi d'aca.
de forme,:
prov.cl.
desplat::^;
cf.
sans
changement d'accentattangtt, a. prov. atanh.
lat.
attingit,
lat.
vulg.
Ce phnomne, qui
a
eu
lieu
galement dans l'ensemble des langues romanes, s'appelle la recomposition'.
Autres changements d'accent dans la conjugaison.
Enfin
il
s'est
produit aussi en latin vul-
gaire quelquesinfinitifs,
changements dans l'accentuation des:
dont plusieurs ont chang de conjugaisonionne. ml'{er;p lacre
mulgere,
devenu *midgre,
donnedonnecatalan
plaxir, rnids plaire
renvoie zplccre;cdpere3.
videre
ve^r et vdcre veire;
donn caure ende
et cabr
en ancien provenal
;
mme
cdre
devenu
cadre a
donn
ca:^^r et spre,
devenu
sapre, sahr.
En dehors desubitions.
l'infinitif la place
de l'accent latin a
aussi dans la
conjugaison quelques modificaclassique,
Ainsi,
en
latin
on accentuaitla
la
3^:
personne du pluriel du parfait survdrunt, fecrunt;
pnultime
mais en
latin vulgaire
on accentua
viderunt, JceriDt^, d'o prov. vron,feiron.
De mme,1.
au conditionnel
second,
des formes
loc. laud. 190; E. Bourciez, Elmenls, 5 48. Cette accentuation parat avoir exist mme l'poque du latin classique. Cf. pour d'autres changements le chapitre del conjugaison,
Meyer-Lbke,
2.
)
Morphologie.
commegra,
42
plgra
supposent une accentuation
hbueram, plcmram.
Changement d'accent en ancien provenal.
En dehorsenlatin
des changements d'accent qui ont eu lieuvulgaire,
un changement
d'accent, qui a
amentantes,
des transformations phontiques assez impors'est
produit aussi assez souvent en ancienles
provenal, surtout danslatin par le suffixe
noms
de lieux termins en
-num.Rma(.\2L\.
Ex.Rnio,
Romdnum ^Rom(n),Rom,Roiimo);(dial.
mod.
Sanctum Africnum
>cf.
Afric{ii),
Africd, Afrca
mod. Africo;
Sant Africo,
Saint Affrique).
Parmi
les
noms communs on peutet,
citer
:
altnum
> aut(n), aut,ut (iUo,dial.
avec changement d'accent, uta,dtails, cf. la
mod.). Pour plus de
Phontioue, au traitement de
^
'.
Dans
les dialectes
modernes un dplacement d'acpar
cent a t aussition.
amen quelquefois
une contrac-
Ex. Passinem >> passiou
(diphtongue croissante,oi);
avec l'accent sur
le
second lment
forme mod.
languedocienne:
pass'ni.
Sauf ces drogationspliquent d'ailleurs parCf. pour une srie de:
la rgle gnrale,la
qui s'ex-
phontique,
la
syllabe qui
I.
noms
de l'Hrault
J.
Anglade, Annales du Midi,
de lieux des dpartements de l'Aude et t. XIX (1907).
portel'accent enlatin
43la
conserve
en
provenal
comme
dans
les
autres langues romanes.les
Ajoutons quetransform, accentues.la
troubadours
ont
quelquefois
rime, des syllabes atones en syllabesLeys,
Les
par exemple,
fontbes;
rimerEgipt'
Alexandres (accentu
Alexandrs)Peire:
avec
rime avec
de, merce
dans
d'Auvergne
;
voici
d'autres rimes de ce genretr)
tualastre a.ccentu nialas-
rime avec me,
cre,
comte (compte) avec cont (con-
tient)
\certains
Dansla
mots drivs de proparoxytons
latins:
pnultime
n'est pas
tombe
et elle a pris l'accent(\.i.
ex. termina, semna, ger^nna, determna
termint,
sminat, gcrmnat, dtermint^, vergina-vergna,
yma-
gna.
Les
nomssur
propres d'origine trangre ont souventla
l'accent
dernire syllabe,-us:
principalement
les
noms termins enJess;
Evienids, Dedali'is, Tautalits,Bihlis;
Semiramis,
Floris,
Enes;
Cesr;
Camilld, Sibill.
Beaucoup de mots savants (ordinairementgine grecque) termins en a ou ensur gi;
d'ori-
e
sont accentustaiitbolo-
la
dernire d'aprs les Leys
:
acirologi,-ica
paragog, anastroph. Les/:
mots en
ont'>.
l'ac-
cent sur
fe~ica, etica, gramatca, arismetica
1.
Lo Senher que formel.Cf. Lienig. o/). latuL, p. 68-6q. Cf. sur tout ceci Leys, I, 90, et Licni";,:
2.5.
o[y.
laud., p.
m.
Leliiiiias
44
VOYELLES ET DIPHTONGUES DU LATIN
VULGAIRE
On
appelle voyelle entrave celle qui est suivie de;
deux ou plusieurs consonnes
r et
/,
deuximes
l-
ments d'un groupe enl'entraveni:
latin classique,
n'amnent pas
Ye
n'est
donc pas entrav dans cathedra,peut trelatine
dans
integruni.
L'entrave
pon-
teni,
fontein;la
ruptum, regunn) ou romane, quand, par
suite de
chute de certaines voyelles, deux con-
sonnes spares en latin classique se sont rapprocheset ont
form groupe
:
^msi frigidum, frig'dum'^ fret;
ddechn, dod'chn
>
dot^e ; pUicem, polPcem
>
polse
;
*brgilum, brog'luni >> brolh, etc.
La voyelleseule
est libre,
quand
elle est
suivie d'une
consonne
(durt, mat)
ou quand, suivie d'unlatin:
groupe de
deux consonnes enest
classique,
la
seconde consonnecathdram, etc.
une liquideen
terra,
intgrum,
La voyelle peutferme.
tre,
latin vulgaire,
ouverte outrs
On
a
vu plus haut que, d'une manire
gnrale, les voyelles ouvertes
du
latin vulgaire
cor-
respondaient des voyelles brves dules
latin classique;
voyelles fermes
correspondaient aux
voyelles
longues.tait
accentue sur
le
premier
a (Lcys,
I,
48)
;
d'oi)
U
forme
letnhas, qqi
st fr(jueme.
son {erm es trei t.
45
le
Le Donat Proensal appelle
son ouvert
lare, et le
Les Leys d'Amors disent dans
le
mme
sens
:
pknis-
sonan larc, ouvert) et semissonan
(estreit,
ferm).
Voici
le
tableau des voyelles et des diphtongues
en
latin classique et
en latin vulgaire
'.
Lat.
Lat. vulg.i
u
CHAPITREVocalisme.
II
\'OYELLES
TONIQUES
OU ACCENTUES
AIl
semble que a
tonique
latin,
soit
libre,
soit
entrav, n'ait pas subi de modification en passant en
provenal. Cependant, des
si
on
fait
attention aux rimes
troubadours, aux exemples du Donat Proensal,et
aux Leys d'Amorsqu'il devait
aux parlers modernes, on voitla
y avoir des nuances danscabra
prononciation
de cette voyelle.Ex.
Cpram ]>
;
cahllum
>
caval
;
cantdre
>> cantr; amniinJal~\c)npum
>
aiiiar;
amre >> amar>> part,etc.
;
Idtus^
>
camp;
prteiii
En franco-provenalverbes en -are devient
aie,
tonique "de
l'infinitif
des
comme
en ancien franais,:
sous l'influence d'une palatale qui prcde^agier;
*iL'adiare^'.
bajulare^
baillier
,*excorticare^ escorchier
Le phnomneI.
est loin d'ailleurs d'avoir la
mme
Dcvaux,
Esiiii
sur la
langue vulgaire du
Daupbinc septentrional,
p.
115.
47
extension qu'en franais et -dlum, -lam prcds de
y ne donnent pas ie comme en franais mus ya '. Cara se trouve, en ancien provenal, sous la formechera, qui parat
un empnmt au franco-provenal.i
Sous rinfluence detre
{yod)
initial
a tonique paratqui se rencontre
devenu
ie
dans jeus cre;^.
vi-
>> v;
mtttere
>
mtre; snum
>
se; foenuin
>>
fe; fidein
>>
fe; mati^culam
Diphtongaison.e est
Onoi).
>sait
vian^lha (anse)
qu'en ancien franaisvolution du
devenu
ci
(puis
Une
mme
Grammaire des langues romanes, I, ^ 486. Grammont, Dissimilation consonantique (p. 57), voit l un phnomne de dissimilation damnum, devenu *davnuvi, donne daun. 3. Le mot viaiiQh renvoie *maniiruhis pour viojifpulus (changement de suffixe lat. cl. iiianlputus.)1.
2.
:
;
.53 genres'est;
produite dans unec'est ainsi-ei:
partie-r
du domainedel'infinitif
occitanienest
qu'en limousinsabei
devenu
abei,
(de
Ixibre,
*sapre).
Ce
changement nesicle'.
parat dater
que du milieu du xin's.),
Un
peu plus tard (xiv*devienteis,
dans
le
mmeceis;
dialecte, es
eys
:
ces;
(-< census^
>
meys {rnensern), espeysagues, volgues.
spissiini)
agiieis, volgiieis
pour
Dans
les posies
du comte de
Poitiers, de Bertraniiiei,
de Born et de Marcabru on trouvesans doute des poitevinismes.
tei
:
ce sont
Onles
remarquecrei
aussi dans les posies des troubadourscredo) et trei
formes
(grec;
caecum >
cec;;
graceum
>m^r/J-
*sequis (lat. cl. sequeris)c^/ ;w^/, /^/, gel;
>
.f^a
sex
> jV
;
lum >"
calamellum >> caramelmantl, etc.
;
tellum >> coutl; cairl,
rna^^l,
ouvert entrav, suivi de/(!>;i5;
w
ou de
, se ferme.;
Ex. Tmpus >>^^;
*rndere
>
rendre
^fn^
>>
;fw
>
ren, etc.
Remarque.Les
un
Pour
le
mot
Jc'nisalein
,
cf.
S!ip?-a,p.
56.
noms
propres d'origine hbraque, Gabriel, Je^abel, Micael,e
Misael, Rafal ont
ouvert.
DIPHTONGAISON
Ediat
ouvert peut
se
diphtonguer quand/ (que ce contactpalatale
il
est
en
contact avec
un
/
ou un
soit{c,
immg) quicir-
ou non) ou une consonne;
suivent
il
se
diphtongue mme, dans certainesil
constances,vant.
quand
est
en contact avec un u sui-
La diphtongaison
est rare
dans
les
plus anciens
monuments deEx.respig:
la
langue provenale.lctiim;
Hri >> hier';profctwn >
>>
liit
;
respect uni;
>
;
pf'ofig
pctus
>>
piit:^^
despc-
I.
Ger, g fer, dans des textes gascons, par consonificatioii du premier
lment.
iuni
64
>vilh;
>>
despiit ;;
*vtithim, vet'him, vechim
;
friodiaiii7///f?' ;
~^ fiy
mlius >> mi^;;
mdium >> mig>>
m-
>> mija
mreo;
>
w/Vr. Cf.
encore mtieigliesa (
>
vendd >> vendii'.
ecclsiam
ct
de gJeisd)
Quelques
dialectes (languedociens ?) onte
une ten:
dance diphtonguerainsilieg
devant g non
palatalislesle
dans
les
Leys d'Amors
on trouve
formes
(de %/V), rieg (de rgir); on a dans
mme
dialecte ^/^c (-< *sequit).
Exemples deDieu;
la
diphtongaison;
de eu'o-a,
:
Deum >
Mathaeuni >> Mathieu
cf.
^o, ?'m.
L/Vm
(Mahn,
Gcd., 165,3
'ime avec nien).
Parmi
les
verbes qui prsententle
la
diphtongue
ie,
aux formes accentues surprofier (analogie(]uier et
radical, citons
encore
:
de
fier
ou
venant de
*proferio ?),
le
verbe servir dont on trouve des formes
1.
Cf.le
encore dans
le Carliilnirela
D-ins
mmeie.
Curtulaire
de Limoges, degiei, pergie^, subgiet^. triphtongiie ici est plus frquente que la
diphtongueluire de
Les formes
eiglieja et eygliesa
sont aussi dans
le
Cartu-
Limoges.
commerares,sierf
piejer (cf. fr. pire
de
et fria,
devenu
fria, lat. vulg. friae
^
fiera ( ct
de f (ira, non diphtongue mais avec
ouvert).
Confusions entre
E ouvertmme
et
E
ferm ou
/.
E
ouvert du
latine
vulgaire est
quelquefoispari,
repr-
sent par
un
ferm ouplus
par suite de
certaines influencesL'
ou moins reconnaissables.d'un7
est
amen
par
l'influence
long
final
1
.
Cf. infra,
Morphologie, verbes.le
2.
Cette forme n'est pas cite dans
Suppl.
W.
.le
I.cvy.
(^Umlaut, mtaphonie)
66
formes
dans des
commeiinc
:
auiil mial-y villam >> vialaaussi,
aprilcm^
abrial
(on trouveabrie);
suivant lesfiai,etc.
dialectes,
miel, vicia,
filuin
>
Cf. encore *mantile
>
vianial; pila
m
>> piala; mais ces exemples paraissents.)'.
plus
modernes (xv^-|-
/ieu
U.
Le
groupe
inii
devient de bonne heurelatin
(que u provienne deriu, rieu,
>
ou d'une
/vocalise,
comme dans rivum comme dans subtitt,\
siitieu
de
subtilis).
Les formes en -ieu ne paraissent sexiii^ sicle
rencontrer qu' partir du
Ex. Lietira, vieus, revieure,sulieuleii
estieu, cailieu ;fieu (filuiu),
peut passer iau,
io,
comme
en haut limousin,et viaure,s'est
o
vivere est
devenu t'/fwrg (ancienne forme)
viore,
forme moderne. En prigourdin,le groupe/
rduit aujourd'hui
ou
est pass eu.
dp. de l'Aude, deux lieux dits appels Ouvieh, Portcl et de Sigean) qui renvoient Oxilcs: Ouvieh est attest en 1175. Cf. Sabarths, Dut. top. de l'.iudf. 2. Mcyer-Liibkc, G/(/m. des langues romanes, I, 58..
On
trouve, dans
le
Otihiels
(communes de
'
7* "^;
Ex. rivitmvivuni
;>.
r et
reu;
^ v
et veu
aprilem >>
fir^ et ^r^z/
;
passioncm
> pdfw/(lh;
cr;
>etc..
rda;
crpus
^;
cors;li;
perat > bra; peram ]> ghra; leum, lium >-
ciilum
>
pus
>
ps; *hortam
> rta
cornes
^corns; hminem >> hom,
DIPHTONGAISON
Commepeut-tre
e
ouvert
ouvert peut sela
diphtonguer
^
dans certaines conditions, dontla
principale
de
et
seule
est qu'il soit suivi/,;',
(en contactit.
immdiat ou non) deI.
Cy
g, et quelquefois
Chab.incau, Grain. liin.,\->.'4(). Cl'. Voret/sch, Ziir Gescbiihtt: der Diphtoiigiei \aliifheii (/-Vj/^ij/v Suc hier, Halle, 1900).3.
C
tin^
im Allpioviti-
La diphtongaison detivement rcenteanciens;
73
en ancien provenalles
o est
rela-
elle
n'apparat pas dansla
plus
monuments de
langue {Bocc, Chanson de
Sainte Foy).
La diphtongaisonlie
se fait, suivant les dialectes,
enla
ou en
iio.
Le Sud- Ouest paratle
avoir prfr
premire, ainsi que
Limousin
et
l'Auvergne
;
en
Languedoc on trouvevence'.
ne et no, de
mme
qu'en Pro-
La prononciation den,
n, dans//o, ne, tait sans
doute
comme;
le
prouve
le
passage de:
//
/
dans de nomhioch
breux dialectespellier)ncteni
modernes
cclum;
>
(Mont-
>est
niocJ)
(ibid.)
fcnni >- fio (Pro-
vence), etc.
Cependantlectes, la
il
probable que, dans certains dia-
prononciation
w:
du premier lment de
lala
diphtongue
no, ne a exist,
comme
letoi
prouve aussi
prononciation moderne
hdie
>
Montpellier,;
mais
oni, aoni
Toulouse,
hi
en Narbonnais
fw
en Provence, honec (et hue) en Gascogne. Les deux formes en uo et en ne se trouvent souvent, dans les textes anciens, dansainsile le
mme dialecte;ple-mleles
Cartnlaire de;
Limoges offre
formes
fiioc et fiiecXIV'' et
cette dernire s'est surtout dve-
loppe auxI.
w" sicles. :
Il
y
a
quelques cas de rduction de ue
cf.
gascon hue;
eiiiiig
et fiiiig, etc.
GiaiiiDuiire de raiicleii picvfiial.
4
Pour foc H m,vantes:
74
on ales
jocutn, locnm, etc.,
formes sui-
Fcumfoc H
>>
foc, fuoc, fuecjgc^
\
m
juec
^
(jiioc ?).
Lcum >Ajoutons
lc, luec, liioc
(formes mod., Hoc, Ho).:
les
mots suivantscuec et cuocet;
Ccum > cc,
Crocum > grnocSceruni, sacrum
gruec^O'O'r^,
;
>-
suegre, fm. siicgra
'.
Voici
les
exemples
les
plus
importants
de
la
diphtongaison deo (avec quelques formes modernes).Influence dei
long
final
U,nldut, mtaphonie).et orgitelh ergtielh),
Ex,
:
germ. urgl
>et.
orglh
(orgulh a sans doute aussi exist).Ptiii a
donn poc,du groupe
puec, puoc^.
O
suivi:
Ex.
Octo
>
mit
(lang.iocl));
mod.
l'^/V,
heit,
etc.),;
Mo//, //or/;
(Montpellier,;
coctum >*
f^;/, r//^^/;
/o//, ro^/7
noctem >> nw^//,niteit,
;n
puech
(mod.
pedi)
;
piiocJ)
(mod.
Fliinn, flia
> fiielh, fuelha
fuolh, juolha.
Criuni >> cuer et aior (cnr et cuir dans desscrits
manutextesles dia-
de
Girart de RoussiUon,auj. kier, hor,
air dans des
bordelais;lectes).
ker, etc.,
suivant
Plviaui (pour plviam >> cat. pJuja^^)
^ plueja (etcat. trujci).
pluoja
?).
Trjam (pourPstea, *postius
Iriani)
>.
trueja
(mais
>>
pois, pueis, puais.?).
GroupesEx.vinii:
g -\- u,
v (p
Bveui >> biton(rvuiii^;
(mod
biu) et par analogieiu).
'
(au lieu de
> uu (mod.
Nvum
>
nu, nuu, nuen
nvaiu >> nuova, nueva.la
Opus
se
trouve aussi, mais trs rarement, sous
1. !'!t, par l'intermcdiaire de ici, jet dans les dialectes gascons modernes. 2. Cf. les nombreux noms propres Puech, Pech, Pioch, Delpech, Ddpuech, Deipiieg (De ipso podio). Delpeiich (Corrze), etc. Dupiiy est une:
forme francise.se trouve dans Flamenca. Levy, Stippl. Wcerterbuch D'aprs Mtyer-LxxhVt {Einfhnmg, ^ 109, 151), il n'Jf a pas d'influence analogique viiih devenu oiim a subi une dissimilation5.
Pliijci
4.
ici
:
et o
s'est
ouvert.
forme diphtongue uopsops.
76;
la
forme ordinaire
est
Aux
formes du prsent accentues sur
le
radicalla
des verbes cohrir, obrir, sofrir, on trouve galement
diphtongue ne
;
cf. infra^^ la
conjugaison de ces verbes.les
Cf. aussi le chapitre de
la
conjugaison pour
verbes
probar, trobar, mover, etc.
Danssurtout,
certainsil
dialectes
modernes, en Provence
s'est
produit une autre diphtongaison soitr'
devant
;/,
soit
en syllabe ferme devant
(et
mmedes
devant d'autres consonnes). Ainsi certains dialectes
provenauxformes
(Toulon,:
Marseille)
connaissent
comme
nouart {mort), ponarc (porc), vouas-
ro (vtre), boiian
(bon),
coiiar
(cur),
etc.
Cette diphtongue
wa peut
se rduire
au second
de ses lmentsfront) dansla
et
on
a vastro, frant
(pour frouant,
Drmeou, an.:
(Crest, Montlimar. Chab.)
^
Diphtongue
O
-\-
u
donne
on et, danset dijans; ';
certains dialectes, an
ex.diem jovis ^dijus
CasleUum ngvnmbiu et bian;
>
Casielngu et Casielnau
biveni
>>
nveni >>
non et nan
;
mvct
>
mon
1.
i et il).
H sont des consonnes-voyelles
et
peuvent se rsoudre en ar,
an (r,2.
Je trouve dans10,
:
Roch:
187S, p. (notre).5.(3f.
coKiiito
remouanto/'(i)i/i)MS
Grivel, Po/, r/jt'J/rc/iu/o/s, 2' d., Valence, uaste couasio ; p. 11, fouaro. ;
/ni"w /w/j
^
(orthographe
officielle
l'niiji'diix)
dans
l'Aude.
Qiian, gascon);
77
et
*/)/(w//
>>
/)/;/(
plan.
Les formes
en on sont
les
plus anciennes. Cf.pait:(e
un traitement dupou:(e
mme
genre dans
venant de
(pouce).
Om)
OUVERT
-f-
NASALE.
O;
suivi d'uue nasale (n,
se ferme.:
Ex.
Hminem
>
oine
hinmn
>
ho
;
ponton >>
pQUyfntemformes enfermlectes:
^
[on.
Les dialectes modernes ont deset
o
ouvert (fon, pn, Montpellier)ponn,
en
o
fonn,
dans
la
plupart
des
dia-
'.
Cependant
si
la
nasale est mouille,
et
que
la
voyelle ne se soitouvert.
pas diphtongue, g
peut
rester
Ex.
:
Lpnge
> onh^).
et lnb
;
cgnila
>
cinda ( ct
de cucnda, cnenhda
OOlonglatin
(lat.
class.
//,
).
(ferm) tonique a donn en ancien(estreit,;
prov. un
ferm
seniissonmi)il
.
Il
est
crit
o
jusqu'au xiv^ sicle
mais
devait
avoir
un sondon-
approchant depaslour
IW modernela
franais et
on ne s'loignedolor,
trop
de
vrit
en
prononantn = on
(phontiquement
diilnr,
franais).(Pro-
1.
Cf. encore trou (tonnerre) en languedocien
moderne
et /'(
vence).pr2. sente avec un o terme ou un o ouvert. Cr.ind^ent, Olil Provenal, 56, i, donne encore sotiiniiuii >. sonh et swnh.Soiih, souci, soin (dont l'tyniolo.^ic est d'ailleurs obscure) se
-78 Ex.:
DoIrcDi
> dolr
;
ribcuui
> rage
;
pastgrem >>
pastr-, *
mutle
f
uni
>- mot.marseillais-ien:
Danslatin
dialecte
moderne
le
suffixe
-nem a donndiTOciii.le
-passien,
devocieii,
au lieu
e passion,
On
trouve dj des formes sem-
blables dans la fin
Litdus Sauct'i Jacohi, crit sicle
Manosque
du xv^
(Chabaneau).la
Remarque(cf.
1.
Dans
Vida de Sant Honorai (dbut du
xiv= sicle) on trouvel'd.
voiit:^, cro!it:(.
Dans
les Joieset
A. Jeanroy), qui sont du xiverares.
du Gai Sai'oir du xve sicle, les
formes en ou ne sont pas
Remarquedernes
II.
Le mot mot est toujours en o fermil
dans
l'ancienne langue et
l'est
rest
dans quelques dialectesa
mo-
comme
le
limousin.
*K!'icluii!
donn
rot
dans l'ancienne
langue, niais les dialectes modernes (languedocien) connaissentrout qui renvoie
un
o
ferm.
CHANGEMENTS DEDans una subi des
()
ENcas()
O,
Ula
assez grand
nombre de
ferm toniqueplu-
changements, qui remontent pour
part
au
latin vulgaire.
Nous avons
signal plus haut plovia et Iroia, ainsia
que ovum, dont Va
chang de timbre.
Il
faut
y
ajouter hoia, devenu en a. prov. Inya (entrave) avec
ouvert.
Dansnon en
lesq,
mots suivants, en hiatusmais en//:
s'estciii,
transform*dui (pour
ce sont fui,griteiii,
duo), *illni (pour
////),
qui donnent en pro-
venal:
79
ii
////,
cni ,
diti. lui,
gnia, avec
et
non avec
o
ferm. Ces" changements remontent au latin vulgaire.Cf. supra, p. 36,
D'autre part, danssurle
les
formes du prsent accentues
radical des verbes iiiclhorar, pejorar,'
on trouveforme onjiirar,
u
:
nielhra, peji'tra
;
pour
cette dernire
peut admettreconjurarest;
l'analogie des
verbes
comme
mafs pour vieJhnra l'influence analogiquevisible,
moins
moins que,
son tour, pejnra
n'ait influenc
melhura.le latin
L'analogie a exerc aussi son influence, dsvulgaire, surles
mots suivants
:
cgbra (au;
lieu
de
cobra, qu'aurait
d donner
\^i-e-Ytiperat)
on admet*cbperit,
pour ce mot l'influence analogique de
qui
lui-mmeplique par
d'ailleurs est irrgulier,la
mais dont Vb s'ex-
confusion de operio et de aperio.
Pour
Costa
(
Jissas
par l'influence de
mk'ns \Deiiira se prsente
en ancien provenal plus souo
vent avec un
o
ouvert qu'avec un
ferm.
Tocar,
dont Vo parat avoir t ouvertaussi les
(^tccare),
prsente
deux prononciations
^,
Dersiim devenu dj diosum, dinsuiii, en latin vulgaire,Uis,
sous l'influence de ssiim, donne jus.iieis,
us se rattache,*sliuin
commepourlat.
le
franais huis,
une forme vulgaire
stiuiu.
Les formes drives dudola, etc.)
harundo {arendoh, ran-
ne peuvent s'expliquer que par une formedes formes roumaines
du
latin vulgaire *hariiido (cf.
et siciliennes
postulantI,
le
mmede
substratum, Meyer-
Lubke, Grain.,
135, 38e).loira (loutre)
Le doublet
luiria ct
de
ltiia
s'explique peut-tre par l'influence
du
yod.
on peut admettre avec plus de vraigtoupc dont le second lment est une liquide: l'explication vaudrait pour cobra, sohra, Col(ibra. 1. Grandgent, Ohl Prov., 35, Rem. i.(1
en
-i
l'influence ti'une labiale
;
semblance l'influence d'un
2.
Lienig, p. 65.
Quand//
8r
-{-
tonique
est
suivi de d
{studium, rcfngimii) ou du groupe ng
yod, g -\-yod^ ou gn jimgcre,o
nugerey arrive que cetdevientil.
/"/,
au
lieu
de passer
ferm,
Ex. *Siiid!at^nngere > junher,
esliija-
;
refugitiiii
>> refug; jungere,d'ailleurs, les;
luihcrles
(formes rares
formes en
on})
sont
plus frquentes de beaucoup)
pugniun
^ punh
( ct de ponJj). Refiig a-t-il sonlat.
tour influenc fng defiigit,
vulg. fgitbi'iUit:
'
?
On
a aussi biilh et bolb,
de
Mme
traiteiciil
ment dans
*iudiitm
>-
eniicg et
cnug (mais
y
a rduction de ne n).
Cgilat est devenu ciiida,
ciija,
prsentantind.
le
mmei'^ p.
traitement quesing. cuitla:
lelat.
franais ciiidier,
prs,
le
vulg. devait avoir pour ce verbe
forme
cgitat.tiig,iiih,l'p
Enfin dans tuig,tant d'une
nous avonstonique
le
reprsen-
forme
ttt,
o
a t
transform
sous l'influence de? long fina