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JOURNAL D’INFORMATION DES ENTRAÎNEURS N O 27 JANVIER 2005 Editorial: détecter les jeunes talents Interview: José Mourinho La croissance rapide du football de base un défi pour les entraîneurs Paroles de sagesse Qualification des entraîneurs une convention en constante extension

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J O U R NAL D ’ I N F O R MATI O N D ES E NTR AÎN E U RS

N O 27JANVI E R 2005

Editorial:détecter lesjeunes talents

Interview:José Mourinho

La croissancerapide dufootball de baseun défi pourles entraîneurs

Parolesde sagesse

Qualificationdes entraîneursune conventionen constanteextension

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ANDY ROXBURGH

ET CESC FABREGAS.

CESC FABREGAS,

DES MOINS DE 17 ANS ESPAGNOLS

AU FC ARSENAL.

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COUVERTURE● Une distinction de l’UEFA pour José Mourinho, récompensé par Bobby Robson.(PHOTO: EMPICS)

I M P R E S S U MPRODUCTIONAndré VieliAtema Communication SA Imprimé par Cavin SA

RÉDACTIONAndy RoxburghGraham TurnerFrits Ahlstrøm

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Détecter les jeunes talents

É D I T O R I A LPAR ANDY ROXBURGH,DIRECTEUR TECHNIQUE DE L’UEFA

Lors de la finale du Championnat dumonde des moins de 17 ans 2003 à Helsinki, j’ai vu un jeune talent réaliserune passe qui m’a surpris. L’EspagnolCesc Fabregas (16 ans) a, en effet, tiréune diagonale de 50 mètres par-dessusla tête d’un défenseur brésilien épous-touflé. J’ai encore à l’esprit la grâce de ses mouvements et sa maîtrise de la volée de côté. Mais le jeune Espagnol a réalisé plus d’une excellente passe, et ce n’est pas pour rien s’il a été dési-gné «Joueur du tournoi» et appelé à une carrière professionnelle. Après avoirbrillé au Championnat d’Europe desmoins de 17 ans, Cesc a en effet signéavec le FC Arsenal, et trois mois aprèsavoir rejoint le club londonien, il avaitdéjà disputé vingt matches avec sa nouvelle équipe, une ascension fulgu-rante, mais non exceptionnelle, pour cejeune homme de Barcelone.

La plupart des joueurs célèbres qui ontparticipé à l’EURO 2004 ont fait leurspremières armes dans les compétitionsjuniors de l’UEFA. Thierry Henry étaitcapitaine de l’équipe de France desmoins de 18 ans qui remporta le titreeuropéen en 1996. Deux ans plus tard,il remporta la Coupe du monde avecl’équipe A. Lors de l’EURO 2004, le Suisse Johan Vonlanthen et l’AnglaisWayne Rooney devinrent les plus jeunes joueurs à avoir jamais marquélors d’un tournoi final de Championnatd’Europe. Ils avaient tous deux déjà participé aux compétitions juniors de l’UEFA – Wayne chez les moins de17 ans et Johan chez les moins de 19 ans. Le Portugais Cristiano Ronaldo,le Néerlandais Arjen Robben et leTchèque Petr Cech sont d’autres exem-ples récents de joueurs qui, après s’êtreillustrés dans les compétitions juniors de l’UEFA, ont réussi leur passage au plushaut niveau du football interclubs et

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Johan Vonlanthen, un autre talent passé des juniors à l’élite, en équipe nationale (Suisse) et en club (PSV Eindhoven).

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termes, lorsqu’on travaille avec des jeunes, demain est plus important qu’au-jourd’hui.

Pour un jeune joueur, le passage dumonde des juniors au football profession-nel peut être périlleux. Sur le terrain, lefootball d’élite est plus technique, plustactique, plus professionnel, plus compé-titif et plus rapide à tous points de vue. En dehors du terrain, il y a plus de pres-sion (médias), plus d’influence (agents),plus d’argent, plus d’exigences (temps) etplus de contraintes. Comme le dit ArsèneWenger, tout va plus vite, même la vitesseà laquelle on gagne de l’argent.

Les compétitions juniors de l’UEFA con-tribuent de façon très particulière audéveloppement des talents européens dedemain. En 2005, l’UEFA organisera laCoupe Méridien, qui opposera en Turquiedes équipes juniors d’Afrique et d’Europe,le tour final du Championnat d’Europedes moins de 17 ans en Italie et le tour-noi final des moins de 19 ans en Irlandedu Nord. La plupart de ces matchesseront diffusés en direct sur Eurosport.Alors ne les manquez pas, vous pourriezbien voir une passe incroyable d’un jeunetalent, telle que la diagonale du jeuneCesc Fabregas, qui a même suscité l’admiration des Brésiliens.

international. Un jour, ce sont des jeunes gens qui ont un potentiel et, lelendemain, ce sont des hommes quibrillent au niveau professionnel.

L’UEFA est consciente du rôle qu’ellejoue dans la formation des jeunesjoueurs. Certes, les clubs identifient lesjeunes talents et les font progresserjour après jour, mais les équipes natio-nales juniors offrent, en plus une dimen-sion internationale, la compétition contre les meilleurs joueurs d’autrespays, qui leur permet de tester leursavoir-faire technique et tactique ainsique de vivre une expérience qui trans-formera peut-être leur vision du footballet de l’existence. Notre objectif est decréer le meilleur environnement possi-ble afin que puisse naître le meilleurfootball possible. Pour atteindre cesbuts, nous améliorons sans cesse noscompétitions, aux niveaux promo-tionnel, financier, organisationnel, et surle plan du contrôle de la qualité. Deplus, nous apportons tout notre soutienaux efforts des associations visant à ceque les meilleurs joueurs soient mis àdisposition pour les matches internatio-naux. Pour les clubs et les associations,la formation d’un joueur à long termedevrait toujours avoir la priorité sur lesbesoins à court terme. En d’autres

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1 • Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir entraîneur?La première motivation a été le football,et non pas le métier d’entraîneur.Chaque enfant qui aime le football rêvede devenir un joueur. Je pensais que je pouvais être un joueur, peut-être pasun grand joueur. En même temps, monpère était lui-même entraîneur et lefootball occupait une grande place dansma vie. J’ai étudié à l’université dessports et, par conséquent, mon chemi-nement a été graduel. Vous vous rendezcompte que vous ne pouvez pas deve-nir un joueur de haut niveau mais vous aimez le football, la science et laméthodologie appliquées au sport, etlorsque vous atteignez un certain âge,vous vous apercevez que vous voudriezentraîner, être impliqué dans une équipe.Vous perdez l’envie de devenir unjoueur et vous commencez à vous sen-tir dans la peau d’un entraîneur. En ce

tés techniques, tactiques et la conditionphysique correspondait à une idée globale de l’entraînement. Quant je suisrentré d’Ecosse, j’ai senti la différenceau niveau de mon travail d’entraîneur.Après avoir travaillé avec les juniors, j’airejoint le Sporting de Lisbonne en tantqu’assistant de Bobby Robson. Pourrésumer, j’ai commencé par étudier,ensuite, j’ai formé des juniors et enfin,j’ai exercé le métier d’entraîneur auniveau professionnel. Je le répète, leprocessus s’est fait étape par étape.

2 • Comment votre départ du Portugal vers l’Espagne a-t-il influencévotre carrière d’entraîneur?J’ai rejoint Bobby Robson à Barceloneet c’était pour moi une grande motiva-tion, car c’était un nouveau pays, unenouvelle culture. Puis, Louis van Gaalest arrivé et j’ai été confronté à un autrestyle, une autre philosophie. Alors que

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JOSÉ MOURINHO

I N T E R V I E WPAR ANDY ROXBURGH,DIRECTEUR TECHNIQUE DE L’UEFA

moment, je peux dire que j’aime ceque je fais sur une pelouse en tantqu’entraîneur: j’aime le contactdirect avec les joueurs, la méthodo-logie, les exercices, le développe-ment d’idées, l’analyse du jeu et laquête d’amélioration des joueurs etde l’équipe. La conception anglaisedu métier, qui comporte des liensavec d’autres secteurs du club telsque l’école de football et le travaildu comité directeur, me plaît. J’aimetous les aspects de mon métiermais j’y suis parvenu progressive-ment. J’ai commencé en tantqu’entraîneur des moins de 16 ansau Portugal et après mes études, je me suis rendu en Ecosse à la findes années 1980 pour vous rejoin-dre. Et vos méthodes m’ont fait voirla méthodologie de façon diffé-rente. Votre utilisation des surfacesréduites pour développer les quali-

L’HISTOIRE DE LA RÉUSSITE DE JOSÉ MOURINHO EN TANT QU’ENTRAÎNEUR DU FC PORTO ET MAINTENANT

DU FC CHELSEA POURRAIT DONNER MATIÈRE À UN FILM. MAIS SON ASCENSION N’EST PAS ARRIVÉE

PAR ACCIDENT. ELLE EST LE FRUIT DE L’INTELLIGENCE, D’UN DÉSIR ARDENT ET D’UN ENGAGEMENT DE

NOMBREUSES ANNÉES POUR LA FORMATION ET L’EXPÉRIENCE PRATIQUE ACQUISE DANS LES CLUBS

PROFESSIONNELS DE HAUT NIVEAU. APRÈS DES ÉTUDES DANS UNE UNIVERSITÉ DES SPORTS, IL FAIT SES

BAGAGES ET DÉBARQUE EN ECOSSE POUR SUIVRE LES COURS DE FORMATION D’ENTRAÎNEUR DE

L’ASSOCIATION (À L’ÉPOQUE, J’ÉTAIS ENTRAÎNEUR DE L’ÉQUIPE NATIONALE D’ECOSSE ET DIRECTEUR DU

PROGRAMME DE FORMATION D’ENTRAÎNEURS AUQUEL LE JEUNE ET SENSIBLE JOSÉ ASSISTAIT).

APRÈS UNE PÉRIODE PASSÉE EN TANT QU’ENTRAÎNEUR DES JUNIORS AU PORTUGAL, IL TRAVAILLE

PLUSIEURS ANNÉES AVEC BOBBY ROBSON AU SPORTING LISBONNE, AU FC PORTO ET AU FC BARCELONE.

DANS CE CLUB, IL EST PENDANT QUATRE ANS L’ASSISTANT DE LOUIS VAN GAAL AVANT DE SE LANCER

DANS UNE CARRIÈRE EN SOLO EN TANT QU’ENTRAÎNEUR PRINCIPAL À UD LEIRIA. EN JANVIER 2002,

IL PREND LES RÊNES DU FC PORTO ET LORSQU’IL PART EN ÉTÉ 2004 POUR CHELSEA, IL A REMPORTÉ LA

COUPE UEFA, LA LIGUE DES CHAMPIONS DE L’UEFA, DEUX TITRES DE CHAMPIONNAT PORTUGAIS,

PLUS LA COUPE PORTUGAISE ET LA SUPER COUPE. UN PALMARÈS IMPRESSIONNANT POUR

UN ENTRAÎNEUR EXCEPTIONNEL. IL EST LE CHAMPION INTERCLUBS D’EUROPE EN TITRE – IL EST…

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pas produit par hasard. J’ai bien sûr été influencé par quelques personnes,même si je ne suis pas du genre àaccepter des vérités toutes faites. Parexemple, j’ai toujours à l’esprit quelquesexercices que j’ai faits avec vous enEcosse, mais à partir de ces exercices,j’ai essayé d’élaborer mes propres varia-tions. J’ai fait la même chose avec lesidées de Bobby Robson et de Louis vanGaal. Même lorsque je recherchais dejeunes talents pour Bobby dans lemonde, j’avais mes idées sur la ques-tion. Je dis aux jeunes qui essaient deme suivre: ne prenez pas tout ce que je dis comme pure vérité. J’ai toujoursvoulu apprendre et des personnescomme Louis me motivaient. Lors dema dernière année au Barça, par exem-ple, on m’avait chargé de diriger l’équipelors de quelques matches amicaux oude coupe et Louis supervisait mon travail. J’étais ainsi préparé à prendre encharge une équipe – j’avais développémes connaissances et ma confiance enmoi. J’étais confiant, oui, mais pas arro-gant. Je suis ouvert aux gens et mesamis éclatent de rire lorsqu’ils lisent desarticles qui me décrivent comme arro-gant – ils savent que ce n’est pas vrai.Je me concentre sur mon travail etquand je dis que nous allons gagner, jedis seulement ce que la majorité desentraîneurs pense avant un match. Siles joueurs pensent que vous êtes fortet que vous leur faites confiance, celales aide à avoir une attitude positive.

4 • Y a-t-il eu un moment où vous avezsenti que vous étiez sur le chemin de lacélébrité?Oui. Le Portugal est comme l’Ecosse.Vous pouvez être très célèbre dansvotre pays, mais les gens à l’extérieurne vous connaissent toujours pas. Et,bien sûr, vos concitoyens se demandentsi vous pouvez réussir à l’étranger.L’important est d’être reconnu en Europeet le moment décisif pour moi a étélorsque nous avons gagné le quart definale retour contre Panathinaikos enCoupe UEFA 2003. Nous avions perduà domicile et aucune équipe portugaisen’avait jamais remporté un point enGrèce. Nous avons gagné 2-0 et à cemoment, j’ai senti que j’avais progressédu niveau national au niveau européen.La deuxième étape importante dans

Bobby me connaissait parfaitement, jedevais faire mes preuves avec Louis,m’adapter à l’école néerlandaise, à unenouvelle conception de l’entraînement.L’école d’Ajax, la manière qu’a van Gaalde voir le football, étaient une nouvelleaventure pour moi. Après quatre autresannées au Barça, je suis retourné auPortugal. J’avais 34 ans et peut-être queje donnais l’impression d’être jeune,mais j’étais préparé à devenir entraîneurprincipal – Mon parcours a été un longprocessus marqué par de nombreusesexpériences importantes.

3 • Quelle impression avez-vous eue de revenir au FC Porto en tantqu’entraîneur principal?

Les six premiers mois ont été incroya-blement difficiles parce que le club etl’équipe étaient dans une situation trèsdélicate. Mais cette période m’a aidé àcomprendre le club et à préparer la sai-son suivante. J’ai changé des joueurs et réorganisé l’équipe – c’était unepériode de reconstruction cruciale. Lasaison suivante a été fantastique parceque nous avons remporté la CoupeUEFA et le triplé au Portugal. Cette sai-son nous a préparés à la saison sui-vante parce que le niveau n’était pas lemême que dans la Ligue des cham-pions. Les joueurs étaient très confiantsparce qu’ils désiraient faire trébucherManchester ou Real Madrid. C’était unlong processus, et le succès ne s’est

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ANDY ROXBURGH

REMET À JOSÉ MOURINHO

UNE PHOTO OÙ

L’ENTRAÎNEUR PORTUGAIS

POSE ENTRE LES DEUX

TROPHÉES EUROPÉENS.

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ma carrière a été la victoire en finale contre Celtic parce que j’ai eule sentiment que j’avais pris unedimension européenne et que lessuccès à ce niveau étaient à ma portée.

5 • Sur quoi mettez-vous l’accent lorsde vos séances d’entraînement?J’ai un plan au début de la saison etj’essaie de ne pas perdre de temps– je me concentre sur mes idéestactiques pour l’équipe. Je note mesidées et les communique à tout lemonde dans le club. Les aspects tac-tiques sont au cœur de tout le pro-cessus. Comme je vous l’ai dit précé-demment, je crois en une méthodeglobale. Le préparateur physique del’équipe, par exemple, travaille avecmoi sur les systèmes tactiques endonnant des conseils sur le temps, ladistance et l’espace. Mon objectif estde développer les aspects tactiquesdu jeu: comment presser, quandpresser, les transitions, le contrôle duballon, le jeu de placement. Aprèscela, il faut travailler sur d’autres élé-ments: les aspects physiques etpsychologiques font partie des exer-cices. Un travail individuel est effec-tué lorsque nous sentons que lesjoueurs en ont besoin. Nous devonssouvent répartir les joueurs en grou-pes en fonction de leur conditionphysique et de la durée de jeu qu’ilsont eue. L’accent du travail est tou-jours sur l’aspect tactique.

6 • Comment décririez-vous votre styleen tant qu’entraîneur?Je pense qu’il y a eu une évolutiondans mon style – aujourd’hui, je suistrès différent d’il y a cinq ans.Concernant les matches, je suis beau-coup plus analytique durant la premièremi-temps parce qu’à la mi-temps, jedois aider mon équipe. Il est difficile decommuniquer avec les joueurs durantun match de haut niveau. C’est la raison pour laquelle je ne crie pas tropmais je prends des notes, mais uni-quement lors de la première mi-temps.J’analyse la deuxième mi-temps à lamaison. Lors de la discussion avec l’équipe à la mi-temps, j’essaie decontrôler mes émotions et d’être commel’équipe souhaite que je sois: cela veutdire que je peux aussi bien être trèscalme que laisser paraître mes émo-tions parce que l’équipe attend une cer-taine réponse de moi. Il y a toujours unaspect émotionnel ainsi qu’une contri-bution tactique. Il y a toujours quelquechose à dire à l’équipe à la mi-temps,mais à la fin du match, il vaut mieux nerien dire parce que les joueurs ne sontpas prêts pour des analyses. Globale-ment, je dirais que j’ai un style demanagement flexible, même si je suistrès exigeant à l’entraînement. J’ai tou-jours eu la chance d’avoir plus d’un ter-rain d’entraînement. Je prépare doncmes séances d’entraînement de manièreà pouvoir passer d’une situation à uneautre avec un temps de travail trèsélevé et un temps de repos très réduit.

Nous cherchons la qualité et une gran-de intensité pendant de brèves pério-des. Les joueurs veulent travailler, quece soit au Portugal, en Angleterre ou enEspagne, si l’entraînement est bienorganisé et sérieux et s’ils connaissentle but de l’exercice.

7 • Après avoir remporté tour à tour laCoupe UEFA et la Ligue des championsde l’UEFA, que pensez-vous de cescompétitions?Le principe de l’élimination directe deces deux compétitions de haut niveauest extraordinaire. Chaque équipe doitêtre préparée pour obtenir un résultat àl’extérieur. Avec Porto, j’ai essayé dejouer à l’extérieur avec la même menta-lité qu’à domicile. Si vous voulez rem-porter une compétition, vous ne pouvezjouer de manière formidable qu’à domi-cile et essayer de limiter les dégâts àl’extérieur. En Coupe UEFA, nos résultatsà domicile et à l’extérieur avec Portoétaient très similaires. Lorsque j’ai pré-paré mon équipe de Porto pour laLigue des champions, j’ai organisé desmatches lors de l’avant-saison qui nousont confrontés à différents systèmes, à différentes approches du jeu. Pourgagner la Ligue des champions, vousdevez avoir une équipe très forte, maisà un moment donné, vous avez besoinde chance, comme le but inscrit à la dernière minute par Porto contreManchester United (même si je penseque nous le méritions). Après cette rencontre, nous avons continué jusqu’àla victoire et aucune équipe, à maconnaissance, ayant remporté une finalene peut nier avoir connu un telmoment – un penalty, un but victorieuxtardif, etc. Au plus haut niveau, il y asouvent très peu de différence lorsquele premier d’un groupe doit rencontrerle deuxième d’un autre groupe. Etredeuxième ne signifie rien parce que ledeuxième peut être Bayern Munich ouReal Madrid. De plus, la règle des butsmarqués à l’extérieur annihile l’avantagede jouer le match retour à domicile. La Ligue des champions de l’UEFA estla compétition interclubs suprême –même la Coupe intercontinentale n’estrien en comparaison. Mais je dois direque j’étais beaucoup plus ému lorsquenous avons gagné la Coupe UEFA contreCeltic que lorsque nous avons battu

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Lennart Johansson et Lars-Christer Olsson remettent à José Mourinho la médaille de vainqueur de la Ligue des champions de l’UEFA.

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IL Y A TOUJOURS

QUELQUE

CHOSE À DIRE

À L’ÉQUIPE.

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Monaco en finale de la Ligue deschampions. Cela s’explique par le jeu: le match contre Celtic a été palpitantjusqu’au dernier instant – le gardien deCeltic est même monté dans la surfacede réparation pour le dernier corner tirédans les dernières secondes de la partie.Mais le calme revenu, la Ligue deschampions de l’UEFA est le plus grandtrophée. Sur le plan personnel, la nuitde la victoire a été difficile pour moi.J’étais assailli d’émotions contradictoiresparce que je savais que j’allais quitterl’équipe – je n’ai revu mes joueurs dePorto que trois mois plus tard lorsqu’ilssont venus au Stamford Bridge lors dela Ligue des champions de cette saison.

8 • Quelle impression vous a fait l’EURO 2004?Je pense que la Grèce était dans unesituation comparable à celle de Portodans la Ligue des champions parce quela force de l’équipe et la volonté devaincre étaient décisives. Pour la Grèce,cela a été un processus graduel et unevictoire de l’engagement, de la convic-tion et de l’organisation. Comme tout lemonde, je pense que certains joueursde haut niveau n’étaient pas en forme.Les pays qui peuvent bâtir une équipeautour des joueurs d’un ou deux clubs,comme la Grèce, ont peut-être un avan-

tage. Dans les grands pays, c’est-à-direceux qui ont de l’argent, cela ne peutpas arriver parce que les joueurs sontéparpillés entre différents clubs. Je doisdire que le Portugal, en tant que pays, a été remarquable au point de vueorganisation et l’équipe a réalisé unetrès bonne performance. L’image duPortugal a été mise en valeur parl’EURO 2004. Comme nous discutonsdes équipes nationales, je peux vousdire qu’un jour, j’aimerais devenir l’en-traîneur du Portugal, mais pas mainte-nant. Je n’aimerais pas prendre maretraite sans avoir été entraîneur de l’équipe nationale portugaise.

9 • Y a-t-il des lois, des interprétationsou des règles qui vous posent des problèmes?A Chelsea, je ne suis pas satisfait par lefait que souvent, nos contre-attaquessont arrêtées par des «fautes techniques»sans que cela entraîne de cartons jaunes. Certaines équipes maîtrisent cet«art». Il y a aussi l’interprétation trèsconfuse de la loi du hors-jeu et il doitêtre très difficile pour les arbitres deprendre des décisions.

10 • Quelles sont les qualités principalesque vous recherchez chez un joueur?Une fois de plus, j’ai une approche globale. J’ai mis au point des profilspour chaque position en termes de per-sonnalité, de qualités athlétiques, tech-niques, etc. Et, bien sûr, si un joueurmanque de vitesse, il n’a aucune chancedans le football de haut niveau. Certes,vous pouvez avoir un milieu de terrainqui est rapide mentalement et qui peutêtre performant malgré le rythme élevé.De plus, dans le football anglais, il faut

de grands arrières en raison de la tac-tique des longs ballons utilisée par denombreuses équipes.

11 • Quelles tendances tactiques perce-vez-vous dans le jeu de haut niveau?Les transitions sont devenues décisives.Lorsque l’adversaire est organisé endéfense, il est très difficile de marquer.Mais au moment où l’adversaire perd leballon, une occasion se présente peut-être si un joueur n’est pas en position.De la même façon, lorsque nous per-dons le ballon, nous devons réagirimmédiatement. A l’entraînement, je faisjouer parfois un minimum de cinqjoueurs derrière le ballon, de sorte quesi nous perdons le ballon, nous pou-vons continuer à garder un bon disposi-tif défensif. Les joueurs doivent appren-dre à lire le jeu – quant il faut presser et quand il faut se replier en défense.Tout le monde dit que ce sont les ballesarrêtées qui font gagner les matches;moi, je pense que les transitions sontplus importantes.

12 • Qu’est-ce qui vous fâche le plusdans le football d’aujourd’hui?Sur le terrain, ce sont les interruptionsincessantes et le gaspillage de tempsqui me fâchent le plus. J’aimerais que nous tenions compte du temps de jeu effectif parce que certains sont passés maîtres dans l’art de manipuler le temps.

13 • Comment votre ascension fulgurante au plus haut niveau a-t-elleaffecté votre style de vie et vous-mêmeen tant que personne? Personne ne me connaissait, et subite-ment en l’espace de deux saisons jesuis devenu célèbre partout. Bienentendu, vous vivez sous la pression etle regard du public. Ma vie et celle dema famille ont changé. Cela fait bien sûrpartie du métier de tenir compte desdifférentes demandes. Toutefois, j’ai unprincipe, celui de ne jamais manquerune séance d’entraînement en raisond’autres contraintes d’emploi du temps.Je suis fermement convaincu que lesactivités professionnelles passent avantles autres demandes externes. Vousconviendrez que, pour moi, le footballn’est pas seulement mon métier maiségalement ma passion.

JOSÉ MOURINHO

À L’ŒUVRE AU FC CHELSEA,

À L’ENTRAÎNEMENT

ET DANS UN MATCH, AVEC

DIDIER DROGBA.

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ANDY ROXBURGH

EN CONVERSATION

AVEC JOSÉ MOURINHO

SOUS LE REGARD

DE STEVIE CLARK,

ASSISTANT DE JOSÉ.

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Voilà qui a amené des discussions sur lameilleure manière de financer le footballde base et de le rendre accessible à unepart de la société aussi large que possi-ble, et en particulier aux personnes handi-capées. Le soutien apporté par l’UEFA à l’organisation d’événements de footballde base en été 2004 dans le cadre deson jubilé a par ailleurs reçu un écho trèspositif, de même que l’installation de mini-terrains dans les associations membres – l’un d’entre eux a même été inauguréen Norvège pendant le cours.

On pourrait penser que de telles ques-tions sont très loin du contenu habitueldu Technician. Il n’en est rien. Des rap-ports reçus d’Angleterre indiquent queles cours de football de vacances consti-tuent le plus grand «employeur» d’entraî-neurs. Une visite à l’impressionnantpavillon couvert du Vålerenga IF montreque l’enseignement du football handi-sport nécessite des compétences bienprécises, et pour en revenir à l’Angleterre,il faut relever qu’un grand sponsor aentrepris de former 8000 nouveauxentraîneurs d’ici 2006 par le biais de pro-grammes communautaires. De plus, lenombre de personnes pratiquant actuel-lement le football au niveau junior, ama-teur ou vétéran indique clairement que

LA CROISSANCE RAPIDE DU FOOTBALL DE BASE

UN DÉFI POUR LES ENTRAÎNEURS

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Le salut des «modèles» aux jeunes footballeurs.

KAREN ESPELUND,

SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE LA

FÉDÉRATION NORVÉGIENNE

DE FOOTBALL ET PRÉSIDENTE

DE LA COMMISSION DU

FOOTBALL FÉMININ DE L’UEFA.

ORGANISÉ À LA FIN D’OCTOBRE À OSLO, LE 5E COURS DE L’UEFA SUR LE FOOTBALL DE BASE

A DÉMONTRÉ, S’IL EN ÉTAIT ENCORE BESOIN, COMBIEN LE SUJET ÉTAIT VASTE. COMME L’A INDIQUÉ

L’ARTICLE PARU SUR LA QUESTION DANS L’ÉDITION DE DÉCEMBRE D’UEFADIRECT,

CE COURS A MIS L’ACCENT SUR LA CONTRIBUTION DU FOOTBALL DE BASE À LA PROMOTION

D’UNE VIE SAINE ET DE VALEURS SOCIALES FONDAMENTALES.

de plus en plus de moniteurs, de coor-dinateurs et d’entraîneurs sont nécessai-res. Et, comme le fait de courir sur unterrain ne transforme pas automatique-ment les gens en modèles de civisme,les valeurs sociales doivent égalementêtre enseignées.

D’où le sentiment à Oslo que l’entraîne-ment est sur la courbe ascendante dansle domaine du football de base. Dansles classes d’âge les plus jeunes, les

meilleurs entraîneurs sont souvent ceuxqui en savent plus sur les enfants quesur le football. La composante «connais-sance du football» ne prend tout sonsens qu’à un niveau plus élevé. Les coursd’entraîneurs doivent donc être conçussoigneusement et, les techniciens ontinsisté sur ce point à Oslo, il ne faut pasoublier – quels que soient les intérêts,sociaux, politiques ou financiers sous-jacents – que nous parlons du Footballavec un F majuscule. La spécialisation,

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si elle est menée à l’extrême, peut menerà la fragmentation.

Il y a également eu un débat pour savoirdans quelle mesure l’aspect «compétition»doit être admis dans le football de base.Par exemple, dans le cadre du footballhandisport, l’Association anglaise de foot-ball répartit ses ressources entre six équi-pes nationales dans l’idée que le succèscrée des modèles de rôles qui peuventêtre essentiels pour l’évolution future despersonnes concernées. A Oslo, les ses-sions pratiques ont été supervisées avecun tel brio par Sergei Aleinikov, ZvonimirBoban, Gabriel Calderón et Hansi Müllerqu’il a été demandé à l’UEFA d’aider lesassociations nationales à établir des liensavec des joueurs de haut niveau quipourraient jouer le rôle d’ambassadeursdu football de base.

L’Association norvégienne de football,saluée comme l’une des pionnières dudéveloppement du football de base, aannoncé par la voix de Stig Ove Sandnesavoir organisé pas moins de 1894 courspour entraîneurs et compter actuelle-ment 23 285 entraîneurs de sexe mascu-lin et 5228 entraîneurs de sexe féminin. En 2003, elle a assuré le contrôle de

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25 719 tests techniques à deux niveaux.Sa collègue Karen Espelund a demandéaux entraîneurs de faire preuve d’unmaximum de discrétion concernant laquestion de savoir jusqu’à quel point leséquipes mixtes peuvent être productives.Le risque, a-t-elle souligné, est que si lesfilles doivent entrer en compétition avecles garçons, seules les plus fortes d’entreelles continuent à pratiquer le football et que les autres abandonnent.

Piet Hubers a expliqué comment lesbases du coaching sont jetées aux Pays-Bas par le biais de réunions et de coursorganisés au début de chaque saison. Un cours type se compose de quatreséances de trois heures destinées à desparents qui sont des entraîneurs juniorspotentiels. Le contenu est un mélangede théorie et de pratique et chaque parti-cipant repart avec un kit de base quicomprend des informations de fond sousla forme d’un livre et d’un CD-Rom. Cescours sont donnés par 50 entraîneursrégionaux employés à temps partiel quiconsacrent quelque 20 heures parsemaine au football et rendent régulière-ment compte de leurs activités à la ving-taine d’entraîneurs de district qui sonteux employés à temps plein.

LES AMBASSADEURS

DU FOOTBALL DE BASE SUR LE TERRAIN.

DE GAUCHE À DROITE:

DARIUS DZIEKANOWSKI, HANSI MÜLLER,

GABRIEL CALDERÓN, SERGEI ALEINIKOV

ET ZVONIMIR BOBAN.

STIG OVE SANDNES,

DIRECTEUR DU

DÉPARTEMENT DU

FOOTBALL AMATEUR

DE LA FÉDÉRATION

NORVÉGIENNE.

D’autres associations nationales ontreconnu travailler avec d’autres moyensfinanciers et organisationnels. C’est laraison pour laquelle les participants aucours d’Oslo ont demandé à l’UEFA dedevenir la référence en matière de for-mation, pour les outils de formation àfournir au moyen de sites internet oude DVD, pour les éléments de footballde base à inclure dans les licencesd’entraîneurs et pour que l’UEFA puissepromouvoir les partenariats entre lesassociations nationales qui forment lafamille du football européen. Mais, par-dessus tout, les participants ont soulignéà l’unanimité que, malgré l’essor indé-niable du football de base, il ne fautpermettre aucune baisse du niveau desentraîneurs et que la qualité est la cléd’un avenir sain.

Andy Roxburgh abrite le vice-président de l’UEFA Per Ravn Omdal lors de l’inaugurationd’un miniterrain.

Les jeunes filles peuvent généralement mieux s’épanouir dans lefootball exclusivement féminin que dans des équipes mixtes.

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A LA CONFÉRENCE DE STOCKHOLM.

Sven-Göran Eriksson (entraîneur de l’équiped’Angleterre)«Je pense que nous devrions toujoursessayer d’avoir un mois entre la fin du championnat et le début d’un grandtournoi. Ce temps de préparation estnécessaire. On pourrait, par exemple,donner aux joueurs une semaine decongé, suivie de trois semaines de pré-paration. Une des raisons pour les-quelles nous avons été éliminés enquarts de finale de la Coupe du mondeet du Championnat d’Europe était quele niveau de condition physique n’était

pas assez bon. Si les joueurs ont dis-puté 60 ou 70 matches, c’est trop.Vous commencez la préparation sanssavoir où commencer ni où arrêter. Si vous travaillez trop dur, vous les«tuez». Si vous travaillez trop peu, c’estaussi un problème. Toutes les équipesdevraient disposer d’un mois de pré-paration, et je pense que la FIFA devraitédicter une règle dans ce sens. Concer-nant le football en général, il est tristeque, lors d’une Coupe du monde oud’un Championnat d’Europe, il y aitautant de vedettes qui jouent en des-sous de leur niveau. Les joueurs français,

en particulier ceux qui évoluent enPremier League, étaient fatigués.»

«J’ai essayé de disputer des matchesamicaux avec onze remplaçants car lesproblèmes avec les clubs concernentprincipalement les matches amicaux,pas les matches de qualification à des dates rapprochées. Par exemple,Manchester United ou Chelsea jouentun dimanche; ensuite nous jouons lemercredi et, le samedi à midi, ils ont un autre match de championnat ou decoupe. Les entraîneurs de clubs sonttrès inquiets et j’ai donc pensé que c’était une bonne idée de changer lesonze joueurs, mais la FIFA a suppriméce privilège. C’était une façon de fairequi a beaucoup aidé les clubs et quim’a aussi beaucoup aidé car je pouvaisobserver ma meilleure équipe pendant45 minutes et ensuite tester d’autresjoueurs. C’est dommage que l’idée n’aitpas été acceptée parce qu’elle rendaitservice aux clubs. L’idée de disputer desmatches à des dates rapprochées levendredi/samedi et le mardi ne posepas un problème pour nous et je penseque cela aiderait beaucoup les clubs.»

Marcello Lippi (entraîneur de l’équipe d’Italie)«Nous devons examiner la pressionimposée aux joueurs d’élite et chercherdes moyens de les aider à afficher leurmeilleure forme lors des grands tour-nois et avec leurs clubs. Sur le plantechnique, l’accent a été mis sur le jeu

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LORS DE LA CONFÉRENCE DE L’UEFA POUR LES ENTRAÎNEURS D’ÉQUIPES NATIONALES EUROPÉENNES

QUI S’EST TENUE EN SEPTEMBRE À STOCKHOLM, PLUSIEURS POINTS DE VUE INTÉRESSANTS ONT ÉTÉ

EXPRIMÉS ET CERTAINS ONT DONNÉ LIEU À D’INTENSES DISCUSSIONS. EN VOICI QUELQUES EXEMPLES.

PAROLESDE SAGESSE

Sven-Göran Eriksson conseille Michael Owen.

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ANDY ROXBURGH,

ANIMATEUR

DE LA CONFÉRENCE.

compact lors de l’EURO 2004 et jepense que les facteurs «externes»,comme je les appelle, ont été parti-culièrement importants, voire décisifs. Je me réfère aux facteurs psycho-logiques. Il sera intéressant de voir si lessuccès des «moins bonnes équipes»pendant la saison écoulée étaientsimplement un accident et si les clubset les équipes nationales de pointereprendront leur place.»

«Il ne faut pas oublier que l’équipenationale représente le football dupays. Je veux dire par là que le footballnational italien n’est pas représenté par ses clubs. Pas par Juventus, Milanou Rome, de la même manière que le football allemand n’est pas vraimentreprésenté par Bayern, BorussiaDortmund ou Werder Brême. Encoremoins en Espagne, où il y a énormé-ment de joueurs étrangers dans lechampionnat. La fierté et les caractéris-tiques nationales se manifestent dansl’équipe nationale. On ne peut prétendrequ’une équipe de club avec 17 ou 18 joueurs importés représente l’identi-té nationale. Seule l’équipe nationalepeut le prétendre. Jusqu’ici, je dois direque ce fut une expérience positive pour moi de travailler avec un groupede joueurs entièrement italien et

de me sentir responsable de l’identiténationale. Mentionner les possibilités deconflits entre les intérêts de l’équipenationale et des clubs ne constitue riende nouveau; bien sûr, le but est d’éviterles conflits ou de les réduire à un minimum. Après Juventus, je suis passé de l’autre côté de la barrière et je voisles choses un peu différemment. Maisje suis déjà convaincu que l’engage-ment pour une cause constitue l’élémentcrucial. Si vous prenez les grandes équi-pes européennes qui évoluent dans des championnats de vingt équipes etdes compétitions de coupe, vous verrezqu’elles ont en fait un seul mercredi librependant la saison – au mois de janvier.En tant qu’entraîneur de club, ce quevous avez à l’esprit est évident lorsquevous avez Juventus – Inter le dimanche,un match de Ligue des champions lemercredi, un autre match de cham-pionnat samedi et un match amical le mercredi suivant. Vous ne devez pasêtre un génie pour comprendre qu’unjoueur soit tenté de se demander s’il ne serait pas mieux à la maison pourrécupérer physiquement et pour sedétendre un peu. Cela ne signifie pasque le joueur ne veut pas faire partie de l’équipe nationale. C’est simplementune réponse professionnelle à unesituation dans laquelle le joueur dresseune liste de priorités mentales et veutfaire ce qu’il y a de mieux pour lui entant que personne et en tant que sportif. Il a parfois besoin de temps etd’espace pour lui-même. Mentalement,les joueurs sont très engagés. Mais il faut tenir compte de leurs besoins. Sivous avez des joueurs qui percent lorsdes compétitions pour moins de 21 ans,ils devront acquérir de l’expérience sur le plan international au niveau élite en disputant des matches amicaux. Il n’en va pas de même pour les joueursvedettes.»

«Si, à 30 ans, un joueur dit qu’il ne veut plus jouer en équipe nationale, jepense que c’est une grande erreur.Prenez Zinedine Zidane, qui était un desplus grands joueurs de la Juventus. Je peux comprendre que des joueurss’exaspèrent parfois parce qu’on veut –voire exige – toujours plus d’eux, aupoint qu’ils n’ont plus de temps pour leur

famille. D’autre part, le football du paysne devrait pas être privé de talent juste parce qu’un joueur a atteint l’âgede 30 ans. Il faut peut-être une nou-velle approche de la part des entraî-neurs, en vertu de laquelle les joueursne jouent pas tous les matches. Celasignifie redéfinir le rôle de chaquejoueur afin de ne pas avoir des retraitsanticipés de joueurs de pointe.»

Köbi Kuhn (entraîneur de l’équipe de Suisse)«J’ai travaillé pendant six ans dans lefootball junior pour l’Association suisse

de football et je connais tous les jeunesjoueurs. J’ai pris sept joueurs de l’équipe des moins de 21 ans dansnotre cadre pour l’EURO 2004 dans laperspective de l’avenir, bien sûr. Mais il faut également penser à davantagede succès dans l’immédiat. Au coursd’une réunion avec l’association et lesreprésentants officiels des clubs, nousavons donc essayé de concevoir unestratégie pour lancer les jeunes talents.

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Marcello Lippi.

Köbi Kuhn.

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Le fait d’avoir pu intégrer six ou septjeunes joueurs dans notre cadre nous adonné une certaine assurance. Je pensequ’une grande partie de cette jeuneéquipe sera encore avec nous pourl’EURO 2008 et qu’elle nous donneraune chance de faire quelque chosepour la renommée du football suisse.»

Luiz Felipe Scolari (entraîneur de l’équipe du Portugal)«Dans une Coupe du monde, il y a degrandes différences de niveau et de personnalité entre les équipes partici-pantes, alors qu’un Championnatd’Europe est disputé par des équipes deniveau similaire. Lors de la Coupe dumonde, il arrive parfois de jouer contredes équipes qui peuvent être battuesfacilement. La tâche de l’entraîneur esttoutefois beaucoup plus difficile lorsd’un Championnat d’Europe, en particu-lier lorsque vous considérez les aspectsculturels.»

«La culture brésilienne veut qu’il n’y aitpas de joueurs aux poteaux sur les corners. Si nous mettons deux joueurssur la ligne de but, nous n’en avons pasassez sur le terrain. Cela est importantdans la perspective d’une contre-attaque

Si vous marquez un but, c’est bon. Mais,pour le marquer, il faut en général unepasse décisive et le joueur capable de lafaire est parfois plus important que lejoueur qui marque le but. C’est quelquechose que nous essayons de faire comprendre à nos jeunes joueurs. Nousdevons les convaincre que le footballconsiste à marquer des buts, et pas seu-lement à faire de belles actions. L’objectifest de marquer. Du grand football, c’estfantastique s’il est associé à des résul-tats. Ce sont les résultats qui comptentet personne ne peut critiquer un vain-queur. L’équipe qui a gagné avait unnombre de facteurs favorables que lesautres équipes n’avaient simplementpas ou n’avaient pas en suffisance.»

Iñaki Sáez (entraîneur de l’équipe d’Espagne lors de l’EURO 2004)«La pression est plus forte avec l’équipenationale. En fait, les médias ne sontpas intéressés par le football des moinsde 21 ans. Cela signifie que vous pou-vez travailler tranquillement – et je trou-ve très agréable de travailler avec desjeunes. Soudain, vous dirigez l’équipe Aet vous vous retrouvez au premier plan.Vous devez toujours faire de bonnesperformances. C’est là que vous réalisezque, dans les équipes de jeunes, vousavez les meilleures conditions de travailpossibles et que vous pouvez continuerà développer les meilleurs talents et lesgroupes de joueurs motivés et désireuxd’apprendre et de progresser. Une foisau sommet, tout change – pour l’entraî-neur et pour les joueurs. L’Espagne doit examiner cela de près si elle veuts’améliorer à l’avenir. Nous devonsessayer de créer un environnement oùl’entraîneur et les joueurs peuvent faireleur travail calmement. Il s’agit d’un paysqui a disputé dix-sept finales dans descatégories d’âge inférieures et qui en agagné dix. Cela signifie que nous avonsde bons joueurs dans la relève et le défiest d’en faire de bons joueurs aussi auniveau de l’élite. C’est ce domaine quenous devons étudier et améliorer.»

«Nous avons un certain nombre de pro-blèmes récurrents en Espagne. Noussommes un des pays qui importent leplus de joueurs et, étonnamment, les

et nous essayons toujours d’avoir troisjoueurs en avant. L’autre équipe attaqueen général avec trois ou quatre joueurset a trois ou quatre joueurs en défense,plus le gardien. Nous considérons uncorner pour l’adversaire comme uneexcellente occasion de contre-attaquer.Nous avons cette culture au Brésil et nefaisons pas nécessairement ce qui sepratique en Europe ou au Portugal. C’estvrai, la Grèce a marqué en finale del’EURO 2004 et nous n’avions personneau premier poteau. Cela peut arriver. Et cela arrivera encore. Je préfère avoirdes joueurs qui couvrent le corner courtet des défenseurs qui couvrent le cornerau deuxième poteau – et ne pas avoirde joueurs sur la ligne de but.»

«Lors de l’EURO 2004, la Grèce avaitdes qualités que les autres équipes n’avaient pas et Otto Rehhagel a étéun grand vainqueur. Il mérite nos applau-dissements parce qu’il a parfaitementévalué ses joueurs et qu’il a exploité lesqualités de ses joueurs à 100 %. Il amérité de remporter le tournoi parcequ’au Portugal nous n’avons pas réussià tirer 100 % de l’équipe. Au Portugal,nous avons un petit problème avec lesjeunes joueurs. Il est important de savoirqui est capable de faire la passe décisive.

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Luiz Felipe Scolari donne ses consignes à son meneur de jeu Deco.

IÑAKI SÁEZ.

QUELQUES ENTRAÎNEURS

CÉLÈBRES AU JEU

DES QUESTIONS-RÉPONSES.

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joueurs étrangers sont généralementpréférés aux joueurs nationaux parceque les clubs sont peu disposés à inves-tir dans les talents nationaux ou à leurfaire confiance. La situation est en trainde changer parce que l’argent faitdéfaut, et des équipes comme Sévillereviennent aux joueurs nationaux. Celasera un avantage parce que, dans lepassé, les jeunes qui ont remporté destitres pour l’Espagne dans les tournoisavec limite d’âge n’ont pas pu pratiquerrégulièrement le football avec la premièreéquipe de leurs clubs. Si cela change etque les jeunes joueurs peuvent acquérirune plus grande expérience en cham-pionnat, nous pourrions peut-être com-bler le fossé entre les succès dans lacatégorie des moins de 21 ans et lesrésultats au niveau élite.»

Otto Rehhagel (entraîneur de l’équipe de Grèce)«Les gens me rappellent souvent maremarque sur le fait d’être un «dictateurdémocratique». J’ai essayé d’insuffler dela fierté aux joueurs et j’ai effectué deschangements déterminants. Je saisqu’on veut que les directeurs, les spon-sors, les médias, etc. soient contents,mais l’essentiel est de suivre son proprechemin. On doit être préparé à prendredes décisions qui ne sont pas toujoursbien accueillies par tous. Remporter lesmatches de qualification pour l’EURO asignifié prendre de plus en plus de déci-sions et il était important d’être convaincuque nous étions sur le bon chemin.

En tant qu’entraîneur, votre instinct vousdit parfois d’essayer de contenter toutle monde. Mais ce n’est pas possible.Disons-le franchement, si vous avez100 000 personnes dans un stade, leseul qui n’y connaît rien est l’entraîneur.Il est donc indispensable de prendredes décisions et de les baser sur desfaits plausibles et acceptables. Certaineséquipes au Portugal semblaient avoirune foule de personnes avec elles. Et nous étions seulement deux – monentraîneur assistant et moi-même. Lenombre d’officiels était réduit au mini-mum et j’ai dit clairement aux joueursque peu importait le temps que nouspassions à discuter certains sujets,j’aurais toujours le dernier mot.»

«Il faut un peu de chance. Vous ne pouvez pas en vouloir à Sven-GöranEriksson si David Beckham – un joueurd’une précision incroyable – rate un penalty. Mais vous devez poser lesbases en créant des conditions de travail aussi parfaites que possible. Vouspouvez subir des pressions politiques –des gens qui vous disent de prendredes joueurs de certains clubs ou decertaines régions. Là vous devez êtrefort. J’ai parfois vu des joueurs sourireparce que j’avais pris une décision qui était «politiquement impossible».Lorsque vous allez à un tournoi, vousavez des idées, des visions et des projets. Mais les choses peuvent allerautrement.»

«L’EURO 2004 a été un excellent tour-noi, de haut niveau. Il y a également eu

un niveau élevé de fair-play. Je citeraispour exemple la manière dont lesPortugais ont réagi à leur défaite enfinale. Scolari! Quel grand homme! Jepense qu’il y avait un formidable espritde fair-play. Pour ce qui est des aspectsnégatifs, je dépasserais le cadre del’EURO. Pendant le tournoi au Portugal,Dick Advocaat a été vivement critiquéaux Pays-Bas par des joueurs et mêmepar des entraîneurs – à tel point qu’il a quitté l’association des entraîneurs. Si on me demande de parler d’un col-lègue entraîneur, je préfère me taire à moins que j’aie quelque chose depositif à dire. Il m’est difficile d’avalerque des entraîneurs critiquent un collè-gue de manière destructive par l’inter-médiaire de la TV. Les entraîneurs sontseuls. Nous sommes des cow-boyssolitaires et, lorsque nous gagnons,nous sommes entourés par une banded’amis. Ensuite, lorsque nous commen-çons à perdre, ils ne sont plus là. Jevous invite à être corrects vis-à-vis devos collègues et à ne jamais critiquerleur manière de travailler. Nous devonsnous soutenir mutuellement.»

OTTO REHHAGEL.

Q U E S T I O N S C L É SQu’en pensez-vous?a) L’arbitre devrait-il infliger un carton rouge pour faute de dernier

recours dans la surface de réparation (la faute est causée par le dernier défenseur), ou devrait-il avoir la possibilité d’infliger un carton jaune?

b) Le beau jeu est-il vain s’il n’est pas associé à des résultats?c) Les équipes devraient-elles avoir au moins quatre semaines de

congé pour récupérer et se préparer avant une Coupe du monde ou un Championnat d’Europe?

d) Que peut-on faire pour que des vedettes comme Zidane continuentà jouer pour leur équipe nationale après l’âge de 30 ans?

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ROY MILLAR,

À LA TÊTE DE LA FORMATION

DES ENTRAÎNEURS

EN IRLANDE DU NORD.

MIRCEA RADULESCU,

DIRECTEUR DE LA FORMATION

DES ENTRAÎNEURS

DE LA FÉDÉRATION ROUMAINE.

Qualification des entraîneursUne convention

en constante extension

Depuis, de nombreux autres pays ontadhéré à cette convention qui reposesur un sytème de formation à troisniveaux: licence B (au moins 120 heu-res de formation), licence A (au moins120 heures de formation également) et de la licence Pro (au moins 240heures d’enseignement). Une licencede type B permet d’entraîner des juniors et des adultes au niveau ama-teur inférieur, une licence A, les juniorset les amateurs au plus haut niveauainsi que les semi-professionnels, lalicence Pro étant indispensable pourœuvrer dans le football professionnel.

En décembre 2004, après la ratifica-tion de la Convention par l’Irlande duNord, la Roumanie et l’Ukraine (niveauPro) et l’admission de l’Albanie et de laMoldavie (niveau B), plus de 143 000entraîneurs européens étaient reconnusdans le cadre de la Convention à unniveau ou à un autre de la formation.Dorénavant, 38 des 52 associationsmembres de l’UEFA font partie de laConvention, dont 24 en qualité demembre à part entière. Les associationsne sont pas forcément admises qu’àpart entière (B, A et Pro); elles peuventégalement être admises à titre partiel et ont ainsi la possibilité de développerprogressivement leur système de for-mation tout en étant déjà intégrées à laConvention avec certaines restrictions.

Actuellement, dix-neuf associationsnationales sont en procédure d’affilia-

LE 17 JANVIER 1998, LA CONVENTION DE L’UEFA SUR LA RECONNAISSANCE MUTUELLE

DES QUALIFICATIONS D’ENTRAÎNEUR A ÉTÉ RATIFIÉE À GAND PAR LES SIX NATIONS

ALORS LES PLUS AVANCÉES DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION DES ENTRAÎNEURS, À SAVOIR

L’ALLEMAGNE, LE DANEMARK, L’ESPAGNE, LA FRANCE, L’ITALIE ET LES PAYS-BAS.

tion à la Convention à un niveau de formation ou à un autre. Ces associa-tions font l’objet de visites, leurs filièresde formation sont évaluées et elles sont encouragées à développer des formations d’entraîneur conformes auxcritères de l’UEFA. Elles sont épauléesdans leurs efforts par les membres duPanel du projet Jira, qui se réunissentplusieurs fois par an afin d’influencerpositivement l’évolution des modèlesde formation, de discuter les structu-res et contenus de formation et de statuer sur les demandes d’admissiondes associations candidates.

D’autre part, en 2005 pour la premièrefois et ensuite tous les trois ans, lesassociations signataires de la Conven-tion seront réévaluées, conformément à la disposition prise par le Comité exécutif, afin d’assurer un contrôle per-manent de la qualité des programmesnationaux de formation des entraîneurset de renforcer ainsi la crédibilité de la Convention.

L’objectif déclaré de la Convention estd’améliorer la formation des entraîneursau sein des associations nationales.Pour ce faire, des critères minimaux ont été fixés pour les trois niveaux deformation (B, A et Pro). S’ils sont rem-plis, toute association européenne peutêtre admise au sein de la Convention. Il convient de souligner que l’harmoni-sation des critères minimaux ne doitpas entraîner de perte de l’identité

nationale, au contraire: les différencesde conception du jeu font tout l’attraitdu football et il ne faudrait surtout pasqu’elles disparaissent. Chaque fédéra-tion a la possibilité de développer sespropres idées dans le domaine de laformation dans la mesure où elle satis-fait aux exigences minimales.

La Convention vise aussi à protéger la profession d’entraîneur et à faciliterla libre circulation des entraîneurs qualifiés en Europe – de pair avec lalégislation européenne. L’UEFA ras-semble le matériel de formation desdifférentes associations et le met à disposition du football européen en tant que bien commun.

La Convention cherche à inciter lesfédérations à rendre obligatoire la licen-ce d’entraîneur. Toutes les équipes, eten particulier les équipes professionnelles, devraient employeruniquement des entraîneurs qui ontsuivi une formation d’entraîneur dansles règles et ont obtenu la licenceappropriée. Ce n’est pas encore le cas dans toutes les fédérations membres de l’UEFA. Toutefois, ce point prend toute son importance dans le cadre de l’introduction de laprocédure d’octroi de licence aux clubs de l’UEFA, qui définit clairementles qualifications dont doivent obligatoi-rement disposer les entraîneurs.

Frank Ludolph

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A G E N D A27 janvier

Panel du football handisport

Nyon

4-11 février

Coupe Méridien (tournoi pour

les moins de 17 ans UEFA/CAF)

Turquie

9 février

Match de gala Coupe Méridien

(Turquie – Tunisie)

14-20 février

Tour final du Championat d’Europe

de futsal • Rép. tchèque

22-23 février

8e de finale de la Ligue

des champions de l’UEFA

(matches aller)

8-9 mars

8e de finale de la Ligue

des champions de l’UEFA

(matches retour)

2 0 0 5E N T R A Î N E M E N T

PAR CARLOS QUEIROZEntraîneur assistant de Manchester United FC

Un jeu de passes très rapides

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Objectif● Jeu de passes très rapide, avec des

courses en avant et des changementsde jeu

Nombre● 8 contre 8 ou 9 contre 9

Durée● Unités de 6 minutes (x 3 – en fonction

de l’intensité requise)

Règles● Deux touches de balle (peut aussi être

joué comme un match ordinaire)● Un but est marqué lorsque le ballon

entre d’abord dans un but d’angle, estcontrôlé par un autre joueur de l’équi-pe qui attaque, et est ensuite passé àun coéquipier (en d’autres termes, unbut équivaut à une séquence de pas-ses entre trois joueurs, la première pas-sant entre les montants du but)

Points concernant l’entraîneur

● Accent sur la lecture du jeu, solutions au porteur du ballon, changements de jeu et maintien d’un jeu de passes très rapide.

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UEFARoute de Genève 46CH-1260 NyonSuisseTéléphone +41 22 994 44 44Téléfax +41 22 994 37 34uefa.com

Union des associationseuropéennes de football