anciennes rues de marseille
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Anciennes Rues de MarseilleTRANSCRIPT
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Notice historique sur lesanciennes rues de
Marseille dmolies en1862 pour la cration dela rue Impriale / par [...]
Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France
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Fabre, Augustin (1797-1870). Notice historique sur les anciennes rues de Marseille dmolies en 1862 pour la cration de la rue Impriale / par Augustin Fabre,.... 1862.
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'wnCHHtSTOMQUE
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LES ANCIENNES RUES
t)EM\MSt:)t.J.):.
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NOTICEHISTORIQUE
.1802.
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NOTICE mSTOHIQC
SUR
LES ANDFNMF~JuijOfil\uiiji~iilj0 RUESnUODE MARSEILLE
HEitOUESEKiSO
)'OUR ),\ CREA'HON DE L\ RUE tMPKh~LE.
La civilisation fait partout son uvre et prcipitemme ses progrs. Des embellissements de toute es-
pce s'accomplissent au sein de nos cits populeuses,et tout pousse ces transformations successives et
rapides. Qu'adviendra-t-il du travail des gnrationsqui nous ont prcds dans les preuves de la vie so-ciale ? Il faut de larges voies pour tes besoins de la
circulation, du commerce et de l'industrie; i! fautdes lignes symtriques pour les exigences de la pers-pective et de l'art il faut de l'espace et du soleil pour rsatisfaire aux lois de l'hygine publique. C'est le faitde notre poque qui marche, marche sans cesse, sans
regarder en arrire et au risque de s'garer. Elleaime assez les aventures.
II y a, il faut bien le dire, une sorte de brutalit
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6implacable dans ces changements matriels qui fontleur chemin en renversant tout ce qui se trouve surleur passage. Aussi bien, les choses du pass tombeot
pice pice, et au train dont on y va il n'en resterabientt plus rien. Si le got moderne s'en accom-
mode, la science historique en est dsespre, et ce
qui tait les dlices des maons et des hommes d'affai-res cause des dplaisirs mortels aux rudits et aux
archologues.Je n'ai point d'objection faire aux agrandisse-
ments qui s oprent sur un sol nouveau o 1 espritcontemporain s'panouit avec bonheur. Mais les em-bellissements faits par voie de dmolition et de vio-lence me serrent souvent le cur. Je tiens mon
poque par toutes les facults de mon tre, et cepen-dant le culte du pass me captive et me possde. Cen'est pas dire que je fraternise toujours avec les
temps anciens et que j'en glorifie tous les actes. Loinde l, car le plus souvent je les aime beaucoup pluspour leurs souvenirs que pour leurs qualits, mais ilsm'entranent comme un objet d'tudes.
Une grande partie de la vieille Marseille va tombersous le fer de la dmolition, et le terrain sur lequelelle est assise sera lui-mme baiss. Les dsirs sont
pressants; l'impatience s'agite. Place donc, place la rue impriale qui ne peut plus attendre.
Pour crer une voie convenable de communicationentre les beaux quartiers et ceux des nouveaux portstait-il absolument ncessaire de dtruire, grand
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renfort de finances, plus de neuf cents maisons? On
transforme, il est vrai, mais on dforme aussi. Quoi
qu'il en soit, la cause est juge en dernier ressort etl'arrt mis excution.
Le reste de la ville du moyeu ge et de la renais-sance n'a qu' se bien tenir. Les esprits prvoyantsne s'y trompent pas. L'immense troue travers cettevieille ville annonce rapproche de dmolitions suc-cessives. L'impulsion est donne rien n'y rsisteraet comme tout va vite par le temps qui court, lesbeaux quartiers actuels de Marseille en seront bientt
les vieux quartiers. C'est l'affaire de quelques annes;c'est le lot de nos petits-fils.
Et alors la mtamorphose sera si complte que la
plus ancienne cit des Gaules aura l'aspect d'une villetoute nouvelle.
Qu'tait-ce donc qu'une ville de l'ancien temps? `~
Comment tait-elle faite? Nul ne le saura.
On la trouve gnralement bien laide et bien d-
gotante cette vieille Marseille; on a pour elle un
ddain profond. On ose peine s'engager dans son
sein, et l'on ne comprend gure que des hommes con-
sidrables, des familles combles des dons de la for-tune par les fruits d'un heureux commerce, aient puvivre dans le ddale obscur de ces rues tortueuses
qu'une foule indigente habite seule aujourd'hui.Nous sommes bien difficiles et souvent mme bien
ingrats. L'excs de la civilisation gte nos espritssuperbes, et notre tat social, malgr ses avantages
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8incontestables, nous rend quelquefois de mauvaisservices. Les jugements fonds sur la seule compa-raison entre une poque et une autre ne sont q~e deserreurs quand ils ne savent pas tenir compte de ladiSrence des murs, des besoins, des ides et detoutes les choses de la vie morale et matrielle.
J'admets que Marseille, avant l'agrandissementopr dans la seconde moiti du dix-septime sicle. 1en excution des lettres-patentes de 666, fut uneville fort laide, si on la juge du haut de nos magnifi-cences actuelles. Aujourd'hui les cits franchissentlibrement leurs anciennes murailles d'enceinte deve-nues inutiles, et la population rayonne de toutes partsdans son calme et dans son aisance. Il n'en pouvaittre ainsi autrefois; il fallait mnager l'espace pourles besoins d'une bonne dfense les rues taienttroites et mal perces. Mais ce mal, si mal il y avait, 1n'tait pas sans compensation de bien une invasion main arme ne s'y ft pas hasarde sans pril.D ailleurs il y avait l un abri contre les ardeurs dusoleil et contre la violence du vent. Les ncessits ducharroi exigent aujourd'hui des voies larges et rgu-lires mais avant le milieu du dix-septime sicle uncarrosse tait ~Marseille un objet de curiosit et lescharrettes peu prs inconnues t. La ville, j'en con-
viens 1tait fort sale mais les premires villes d'Eu-
rope n avaient ni plus de propret ni un meilleur
1 En plusieurs habitants de Marseille demandrent qu'on empcht les
charrette-s de circuler dans )a ville et qu'eHes dcehsrgeas.sent aux portes. Une
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9aspect. Dtestable tait aussi le pav de Marseille, et
ce ne fut qu'en
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)
pour l'avoir trouve de meneur sjour qu autre o il et mis le pied
Aussi, nos pres en furent tiers. Non-seulement
ils purent vivre dans la vieille cit de Marseille, mais
ils s'y plurent infiniment et ils en caressrent l'imageavec un amour patriotique. Leur existence s'y couta
pleine de posie; elle y trouva des motions quechasse loin de nous notre prosasme matriel tout
tard de luxe et d'lgance. Le bonheur dont nos agi-tations fivreuses poursuivent le fantme vint leursourire bien des fois au foyer domestique, ce foyerqui alimente l'esprit de famille si fcond en vertus
moralisatrices, ce noble et saint foyer dont le charmeest perdu pour nos contemporains.
L'animation des affaires n'absorbait pas celle dessentiments. Qu'avons-nous fait de tant d'usages h-rditaires de tant de joies innocentes et de tant decoutumes naves? Nos plaisirs ne sont plus que des
grimaces crmonieuses, et nos ttes publiques, pa-rades sans lan, dmonstrations vaines et froides,comme tout ce qui est de commande onicieHe, ne va-lent pas ce qu'elles cotent. La gat franche a dis-
paru !'indinerencecou!ep!eins bords et nousinonde.Tels ne furent pas les amusements de notre an-
cienne Marseittc. Ah ceux-l remurent toutes lesentrailles populaires, et il y eut des jeux pour toustes ges, des spectacles pour tous les gots, des mou-
Ktogc
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tt
vement~d indicible rjouissance dans ces vieilles rues
o respirait avec une puissance merveilleuse 1 espritmunicipal qui maintenant ne donne pas signe de vie.Des exercices gymnastiques fortifiaient la jeunesse.
Voyez les jeux de l'arbalte et de l'arquebuse; voyezsur ies places publiques; en divers jours commmo-
ratifs, ces danses pleines d'entrain; voyez ces scnes
carnavalesques; voyez ces marches processionnellesdes corps d'arts et mtiers, faisant notter leurs dra-
peaux au vent et clbrant avec clat leurs ietes pa-tronales, tantt la clart du soleil, quelquefois dansla nuit la lueur des torches. Entendez ces violons,et ces fifres, et ces tambourins, et ces joyeuses fan-
fares, et ces chants mis 1 unisson des coeurs.Le tableau de ces ftes m'entranerait trop loin, et
je me borne dcrire la plus clatante; c'est la coursedu Capitaine de Saint-Victor.
Toute la noblesse de Provence y tait convie parles consuls de Marseille, et 1 on accourait de toutesles villes voisines pour assister ce spectacle d'une
grandeur saisissante.Le personnage principal de la fte tait toujours
choisi parmi les premiers gentilhommesde Marseille,et il devait runir, comme le Prince d'Amour Aix,les avantages de la fortune ceux de la naissance,car la ville ne lui donnait qu'une faible indemnit', etla plus grande partie des frais restait sa charge.
!~L ville 4
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)La veille du jour du glorieux martyr, il i entre de
la nuit, le cortge se mettait en marche, au milieu
des flots populaires. Les capitaines de quartier, la
tte de leurs compagnies, tambours battant, ensei-
gnes dployes, prcdaient le capitaine de Saint-
Victor, arm de toutes pices comme un chevalier du
moyen ae, mont sur un cheval richement harnachj ?.? ?et couvert d'un caparaon de damas blanc, sem de
croix de tafetas bleu, aux armes du monastre quitaient d'azur quatre btons en sautoir pommets
d'or, et t'cu de la ville dcMarseinesurtetout. Le
capitaine tait entour de six pages cheval et de
douze autres cavahers portant chacun un flambeau
de cire b!anche. Puis venait une brillante cavalcade
de jeunes gentimommes forms en escadrons de cou-
leur din'rente, tous rivalisant d'lgance et de ri-
chesse dans leurs costumes et leurs armures. Chaque
gentilhomme avait ses cts deux pages il ses armes
etsescouteurs, unuambeau ardent la main. Le
capitaine de Saint-Victor saluait les dames qui se
pressaient sur son passage, et les applaudissementsse mtaient aux sons de miHe instruments de musique.
Le lendemain, sept heures du matin, le capitainede Saint-Victor, escort de ses pages, faisait une
autre course dans la ville. Arriv la tour Saint-Jean,
~orin valait alors trente so).
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il traversait, toujours cheval, le port sur un pont debateaux construit par le corps des patrons pcheurs,et il se rendait l'glise de Saint-Victor pour assister la procession qui commenait dix heures. Toutesles magnificences religieuses venaient alors se d-
ployer aux yeux d'un peuple avide d'motions et de
spectacles. Les reliques du Saint taient portes surles paules de douze diacres, revtus de leurs aubeset de leurs dalmatiques, couronns de chapeaux de
fleurs, et tenant tous une palme la main, pour rap-peler la gloire du martyr. Un trone s'levait au milieudu pont tout couvert de riches toffes. On y plaait fachsse du Saint pendant quelques instants, en vue du
port et de la pleine mer. Les prud hommes venaientla sa!uer la manire antique, avec leurs longueset larges pes. L'artillerie des remparts et celle des
galres y joignaient le salut de leur voix tonnante.Les tambours, les trompettes, les cloches sonnant toutes voles, les acclamations des quipages, toutformait un cho immense qui remuait les coeurs etmontait dans les airs avec des nuages d'encens. Le
capitaine de Saint-Victor marchait devant les reli-
ques que suivaient les consuls en robe rouge, lesconseillers de ville et les principaux citoyens. La pro-cession se droulait dans des rues couvertes d'herbes
odorifrantes, dcores de tentures, de guirlandes,d'arcs de triomphe, de domes de verdure entrelace
d'immortelles et une pluie de fleurs tombait detoutes les fentres sur la chsse du Saint. Aprs la
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procession le capitaine remettait t'tendard entreles mains de abb de Saint-Victor qui lui donnaitun grand festin auquel taient invits les consuls etles principaux personnages de leur suite C'tait unede ces ftes comme on savait alors les faire, et commenos vieilles rues, tressaillant d'enthousiasme, en fu-rent souvent le thtre.
A voir ces rues qui serpentent comme au hasard,il semble que chacun btissait son gr dans l'int-rieur de la ville, sans suivre aucun alignement, sansaucun systme gnral de voirie. Cela n'est vrai quedans une certaine mesure. Ptusieurs artres princi-pales partagent la vieille ville en zones. La principaleest forme par la Grand'Rue, la place du Palaiscelle des Augustines et la rue Caisserie jusques la
place de Lenche. La seconde suit la ligne des rues
Neuve-Saint-Martin, Sainte-Marthe, des Belles-cuelles et du Panier, jusques aux Anciens-Treize-Cantons prs La Major. Une troisime artre, tou-
jours de l'Est Ouest, se dessine, bien que moins
complte. C'est le prolongement rectitigne de la Cou-
teHerie, de la place Neuve, de ta rue de la Loge, de
Comme b course !}ue:tva)it'rt))' Saint-Vicior tait )'e!f-!)r~' :nec unectat
fort t!iitpen~!eux p0t)r le gentithommc qui jouait ie principat r6)t', cMe fut..s))j'-
primeevers )c miheu Jn dix-septime siectc et rt'mpt.tcee, en )66R, par uxc
simple passade faite che\'a), ta Yt'iUe (te S~int-V'ctor, an son des fifres et an
bruit des tambours, par on vatet de ville auquel on donna quinze livres et un
accoutrement en carton peint en fer, simu):mt t'armure d'un che'.aHerdu moyen
ge. C'tait une t'MOftie qu'on abandonna vers la fin du mme sicle. On la
reprit pourtant en !tt, et on la continua chaque anne, peu prs sans inter-
ruption, jusqu'en t72'f,f)ui ta vit pour la dernire fois.
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~s
la place Vi\aud et de la rue Lancerie fort courte au-
jourd'hui, mais qui allait jusqu'au bout du quaiavant son dernier largissement. Une autre lignedroite, trace du midi au nord, traverse toute lavieille ville c'est cette qui s'tend de la rue de la
Loge jusques au boulevard des Dames, par la Bonne-
terie, la rue Ngret et celle des Grands-Carmes.La rgularit de ces percements frappa Mansard,
architecte du Roi et neveu du grand artiste de ce
nom, quand il vint Marseille, au commencementde t753. Consult sur les moyens d'amliorer tavieille vitte, il proposa d'largir les deux principalesartres cette de la Grand Rue et celle de ta rue Neuve-
Saint-Martin, chacune avec sa continuation. Il indi-
qua aussi divers embellissements dont l'excution eut
chang ta physionomie gnrale des vieux quartiers'Tout bien considr, ces quartiers valent mieux
que leur rputation. Leurs maisons aujourd'hui ri-
des, balafres, noirtres, abandonnes a la vtust
qui les ronge et dans lesquelles on ne fait rien
Pour rparer des ans l'irrparable outrage,
taient autrefois, pour la plupart du moins, de misetrs-convenable. La majeure partie de la bonne so-cit marseillaise y faisait encore son sjour la findu dix-huitime sicle. En l'anne ~779, la villede Marseille comptait cinq cent vingt-quatre ngo-ciants, quatre banquiers et deux cent trente six ma-
Ad~rt], Gographie de )a Pfoven
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nut'acturiers ou fabricants, en tout sept cent soixante-
quatre personnes voues l'exercice plus ou moins
important du commerce et de l'industrie. H faut
ajouter ce nombre celui de cinquante-six courtiers
royaux ce qui fait un chiffre total de huit cent
vingt, et l'on va voir comment il est rparti entrela
vieille ville et les nouveaux quartiersVieille ville. touveauxquartier:.
Ngociants. 260. 264
Banquiers 5 1
Manufacturiers et fabricants.. i7< 'tS
Courtiers. 0. 57
4M 367
Le tableau des professions librales fournit le r-
sultat suivantVieille ville. Nouveaux quartiers.
Avocats. 56 20
Notaires. 25 2
Procureurs. ~9 0
Mdecins. 7 li
Chirurgiens. 30 21
~17 48~ g
Rpartition gnrale par professions commerciales
ou industrielles et par professions librales
Yiemevute. S7C
Nouveaux quartiers. 4< 5
!i y avait alors Marseille soixante courtiers de commerce, mais la
demeure de quatre ti'entr~tx n'est pas indique dans les atmanachi! de Grosson
et le Guide de Mazet passe sous silence tous ces officiers publics.
Guide marseiUa.is i)ar MMPt, MarsetUe, tT'?
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2
Lorsque la ville de Marseitte acquit, en !78~, !'em-
placement de l'arsenal, les habitants notables desvieux quartiers craignirent qu'on ne transportt smJes nouveaux terrains le Palais de Justice, la Bourseet rHte!-de-Viue. Ils s'murent vivement, sollici-trent de tous les cts, et les lettres-patentes don-nes par le Roi en cette circonstance assurrent lavieille ville ces tablissements strile concessionfaite l'esprit et aux intrts de l'poque; impuis-sante mesure contre l'essor impatient de l'avenir.
H y a dans les noms des rues, pour qui sait bienles lire et les comprendre, une foule de choses que!e vulgaire ne voit pas souvenirs prcieux, chroni-
ques attachantes, traits pars dont l'ensemble formele grand tableau que burine l'histoire; c'est l'im-mense vocation de toutes les dpouilles de la
tombe; c'est l'cho qui nous rappelle la mmoire denos aeux si souvent oublie dans le bruit de nos
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)8
enseigne d auberge ou de cabaret, la demeure d'une
fa mille en possession d'attirer les regards, le voisi-
nage d'un difice public, un fait de notorit plus ou
moins bruyante, mme la simple impression d'un
moment. On comprend que, dans cet ordre d'ides,tout devenait mobile il y avait sans cesse des chan-
gements, et la mme rue portait souvent plusieursnoms la fois. Qui pourrait croire aujourd'hui que)a rue Baussenque, l'une des plus anciennes et des
plus connues de !'ancienne Marseille, ait eu, pendant
longtemps, le nom de ~r~ ~inm~ ? II faut la
connaissance ta plus exacte du terrain historique et
l'tude la plus approfondie des dtails pour ne passe perdre dans ces tnbres o le fil conducteur peutse rompre chaque instant, et o la lumire vacil-
tantc est toujours sur le point de s'teindre. On ne
peut se livrer ce travail qu'a l'aide de l'examen
comparatif des actes publics et surtout avec le se-
cours des registres censes de nos divers tablis-
sements religieux, communaux et hospitaliers. Et
encore, que de difficults srieuses que d'obstacles
inattendus! Des membres de diverses associations
changeaient, d'une faon arbitraire, les noms des
mes pour le service de leur corps, ils s'entendaient
parfaitement entre eux mais comme cette entente
Voyez sur la maison de la mre d'Armand, Midu la rue Baussenque,le registre n t, contenant les titres et les affaires de la maison des pauvresnUes orphelines, sous le titre do Notre-Dame-de-Bon-Secours, {onde Mar-
seille en
-
)H
n'existe pas pour nous, nous ne comprenons rien
leurs appellations. Cette remarque s'applique surtout
au rglement pour les recteurs de la Misricorde de
Marseille la date de 1693, pour la distribution
des aumnes'. On y dsigne toutes les ruesde la
ville; mais c'est un beau chaos, je vous assure.
Faites-moi donc le plaisir de me dire o est la rue
de Mademoiselle-d'Antoine; obligez-moi de m'in-
diquer celle du Messager de Grenoble, et les rues
Coquille, de la Sainte-Baume, de Villecrose, de
Parasol, de Massot, de Caze, de Crozet, de Tour-
nesi-Mdecin, de Porrade, de Tison-Fournier et
vingt autres*. Quant moi, je m'avoue vaincu, et
je jette ma langue aux chiens, pour parler commemadame de Svign.
La rvolution franaise, dramatique mlange d'h-
rosme et de forfaits, fut trs-grande pour certaines
choses, bien petite pour d'autres, et dans quelquescirconstances, sa petitesse alla mme jusqu'au ridi-
cule, vice impardonnable dans la patrie de Rabelais
et de Voltaire. En 1794, pendant le rgne de la Ter-
reur, la rage des transformations fut son comble,comme si la nature humaine, dans l'tat social, tait
une cire molle qui peut prendre toutes les formes
sous des mains capricieuses. Marseille ne fut plus que
t A MaKeiHe, chez Henri Brebion, in-12.2 Telles que Chiousse, Cauvin, Estienne-Jean, Michd-Gipier, Cipriani, Del-
veil-Teinturier, Figuiere-de-Frjus, Four-de-Beiiiou, Goubaude, la Garennitrc,
Ribas, Joseph-Fabre,de la Maison-Brle, etc.
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so
!a Ville SWM ~OM. Dieu tout-puissant! Dpcndait-itde quelques misrabtes de supprimer un nom dontJ'influence civilisa la Gaule, un nom que Cicron etTacite ne prononcrent qu'avec respect, un nom res-
plendissant qui, dans le chaos fodal, s'leva commele symbole des liberts communales?
Les novateurs prouvrent aussi le besoin de
changer la dnomination de toutes nos rues en pre-nant les nouveaux noms dans l'histoire de la Grceet de Rome, dans le vocabulaire des instruments
d'agriculture et des produits de la terre, dans 1 -nonciation de quelques vertus civiles et de quelquesqualits guerrires. Des mots de pure fantaisie vin-rent complter ces emprunts.
Mais parmi les hros dont les puissants du jourfirent choix, on ne s'attendait gure trouver Li-
bertat oui, Libertat qui replaa Marseille sous le
pouvoir royal au moyen d'un assassinat commis
pour de l'argent et pour des places avantageuses. Des
rpublicains ignorants le prirent pour un ancien
aptre de la libert dmocratique, tromps qu'ilsfurent par son nom, et dans le monde officiel du
temps personne ne se rencontra qui pt signaler cetteerreur grossire. C'est incroyable force d'tre bte.Mais aussi quels magistrats la commune de Marseilleavait alors sa tte? Nains difformes qui croyaient,s'lever la taille des athltes du gnie antique sin-
1 Le nom de Libertat fut ~anne ;< la rne MaMdf.
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"es malfaisants qui marchaient comme les gaux des
grands hommes de ces beaux sicles, parce qu'ilss'affublaient de leurs costumes mis tout de travers.
Le propre des flaux est de ne pas durer longtemps,et le sens commun eut son retour. Aprs ce grand
naufrage, les bons fruits de la rvolution furent
pousss sur un rivage tranquille par les flots apaiss,et les abus de l'ancien rgime, toutes les choses quecondamnaient les lois de la raison et du progrs v-
ritable restrent au fond de t'abme. Les saines ides
d'administration rgnrent la place des utopies quis'taient noyes dans le sang. La ville de Marseille
reprit son nom, et l'on rendit un peu plus tard ses
rues ieurs dnominations prcdentes.Tout nom de rue a sa raison d'tre, et tout chan-
gement officiel est presque toujours un non-sens
quand il n'est pas un contre-sens' Les anciens noms
forment avec l'histoire un corps indissoluble, et l'his-
toire n'est-elle pas inviolable? Faut-it donc la chan-
ger d'aprs nos convenances particulires et l'appro-
prier nos sentiments toujours mobiles comme une
onde agite? Les bons esprits s'accommodent des
noms qui ont une saisissante harmonie avec les choses
Un auteur de plusieurs ouvrages sur des objets relatifs ta Provence, de
liaitze, s'exprime ainsi H n'est rien de plus vieux dans les villes que les
rues. Comme elles sont permanentes, il semble que leur nom devrait avoir
ta mme fixit. Le besoin le demanderait ainsi pour le repos des habitants.
Cependant rien de plus changeant que les dnominations des rues; on dirait
que tout le monde concourt les rendre confuses, jusqu' ceux f;))i tes habi-
tent. Trait des rues d'AH,deht bihtiuth~jth' prott;f~.))
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_g~_
qu ils expriment. Le nom Rompe-Cul avait t donn ta rue la plus raide et la plus glissante de la vieilleMarseille. Le mot tait vrai, pittoresque, nergique,et il n'tait pas plus inconvenant qu'une foule demots analogues qu'on emploie bien des fois sans r-veiller des ides dshonntes'. La pudeur municipales'alarma pourtant de ce nom innocent et on lui subs-titua celui de Beauregard qui fait tout l'effet d'une
mauvaise plaisanterieet d'un mensonge mystificateur.Quelques habitants de Marseille, dans le dernier
sicle, avaient l'habitude de se promener la porte dela Madeleine o l'on se donnait rendez-vous, etcomme ceux qui en attendent d'autres ressemblent
toujours des oisifs, on les appela thinants. Ce nomfut donn par extension la porte et la place. Cette
promenade, ces rendez-vous, cette appellation, for-maient l'un des traits de nos murs locales. Mais quefaire aujourd'hui de pareils traits? Bien des personnes
N'appelle-t-on pas
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2:3
pensent que le peu qui en reste est encore de trop, etle mot de fainant fut proscrit comme une personna-lit injurieuse. Si au moins on avait laiss la placeson ancienne dnomination de la Madeleine mais
on la rputait trop vieille il en fallait un autre, et le
nom des Capucines, emprunt aux alles voisines,
parut plus convenable. On pargnait ainsi des frais
d'imagination et tout le monde ne peut pas faire cette
dpense.Une enseigne d'auberge sur laquelle deux jeunes
filles taient peintes fit donner le nom des Pucelles
la rue o cette auberge exista longtemps, il n'y avaitil
rien l que de fort naturel et de conforme l'ancien
tangage. Les habitudes marseillaises avaient adoptce nom et il fallait avoir l'esprit mal fait pour y trou-
ver un sens ironique et malsant. Ne dit-on pas la
PMC~e d'Orlans? Qu'y a-t-il reprendre t'appet-lation de cette hrone, type glorieux du dvouement
et du sacrince? La rue des Pucelles est aujourd'hui ta
rue Magenta. C'est pour la France un beau nom de
victoire, mais il est tout--fait tranger l'histoire des
rues de Marseille. Ah laissez-nous nos souvenirs.
Nous ne sommes pas exigeants. C'est bien assez queles derniers vestiges de nos vieilles coutumes aillent
tous les jours s'effaant davantage; que nos institu-
tions locales aient disparu sous le niveau du pouvoir
central, de la lgislation uniforme, et que toutes les
nuances particulires se soient perdues dans la cou-
leur gnrale. C'est bien assez, et si nous tenons des
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mots, c'est que nos pres les eurent sur leurs lvreset que ces mots rappellent des choses toujours chres
quchauue l'amour du sol natal.On exprima de singuliers dsirs en 1847. Les noms
de plusieurs rues de Marseille eurent le malheur de
dplaire quelques hommes, peu Marseillais d'ail-
leurs, qui demandrent un changement, et le maire.
Elyse Reynard ne put s'empcher de former pource travail de rvision une commission municipale quise mit aussitt l'oeuvre.
Puisque le nom d'un administrateur d'lite vientde se placer sous ma plume qu'on me permette,maintenant qu'il n'est plus, de consacrer quelqueslignes sa mmoire.
A trente ans, cet ge o la plupart des hommescherchent encore une position, Reynard reprsentaMarseille la Chambre lective. Esprit net, correct,
pntrant, un peu sceptique comme tous les penseurs,il se fortifia dans l'tude des grandes affaires et dansla science de la vie publique, parfois si agite, maissi brillante aussi quand on peut mettre du talent et duzle au service de son pays, sons l'empire de ceslibres institutions qui donnent de l'essor aux carac-
tres, de l'aliment aux inteuigences; de l'nergie auxambitions lgitimes. Plus tard la mairie fournit
Reynard le moyen de montrer dans tout leur reliefses qualits suprieures. C'tait aux jours des discus-sions approfondies et des luttes brillantes; elles ani-maient les sances de notre assemble communale.
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Reynard, sans tre dou de l'loquence de la paroleet des formes qui produisent de grands effets, avait
celle du jugement droit, de l'intelligence pratique et
de la raison persuasive, celle qu'un esprit plein de
distinction sait puiser dans la saine apprciation deschoses et dans l'exacte connaissance des hommes.II semblait bien des fois aller l'opinion des autres,et il exerait l'art d'amener les autres son opinion.Cachant un cur chaud sous des dehors froids, il fut
toujours fidle l'amiti. II tomba avec la monarchiede juillet, mais il sut, lui, tomber avec noblesse, etil emporta dans sa retraite, avec l'estime de la ville
entire, sa foi politique qu'il conserva sans faiblesse,comme sans bruit et sans jactance. Loin des clameurset des intrigues des partis, il cultiva les lettres quicalment le murmure de nos passic et nous conso-
lent de l'injustice de nos semblables. Il possda ce
qui couronne le mieux une vie honorable et labo-
rieuse, le repos et la dignit.Reynard avait eu le tort de prendre part, en < 847,
la guerre purile qu'on fit aux noms de nos rues.
Mais il comprit du moins qu'il y avait des ardeurs
modrer et le mal eut ds-lors des limites assez
troites.Et maintenant que la dernire heure va sonner pour
vous, restes vnrables du vieux temps, asiles mo-
destes de nos pres, recevez mon salut suprme.Encore quelques jours, et le sacrifice sera consomm,et vous aurez rejoint tout ce qui ne vit plus que dans
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les souvenirs, lesquels mme s'effacent bientt, si des
crits fidles ne les transmettent d'ge en ge. Enfant
obscur mais dvou de Marseille, c'est votre histoire
dont je vais essayer d'crire quelques pages le patrio-tisme les dicte et lui seul soutient ma faiblesse dans
ce difficile labeur.
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RUE FONTAINE SAINTE-ANNE.
Cette rue s'appelait, au quatorzime sicle, de la
Chandellerie-du-Temple, ~a CaM
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Marsei!!e dans les mmes rues qui durent !eurs dno-minations ce cantonnement d'arts mcaniques. Telsfurent les noms de Blanquerie, Cuiraterie, Triperie,Bouterie, Giperie, Caisserie, Bonneterie, Cordelle-
rie, Lanternerie, Fusterie', Draperie~, AuriveHerie",
Ptisserie*, et bien d'autres encore que je passe soussilence.
Telle fut aussi la rue Chandellerie.
A Marseille, temotca~de~WM~~ candelier, s'ap-pliquait aussi bien au marchand qu'au fabricant de
chandelles, et le mot chandelles, quand il n'taitsuivid'aucune autre dsignation, signifiait aussi bien des
chandelles de cire que des chandelles de suif. Lesmots cierge et bougie n'taient pas connus.
Comme tous les apothicaires de Marseille vendaientdes chandelles de cire, les marchands de ces chan-delles taient quelquefois nomms apothicaires5, et il
n'y avait pas entre ces derniers et tes piciers une
t Fustier, en provenez), signifie menuisier ou charpentier. La rut de la Fus-
terie tait celle des Fabres d'aujourd'hui.2
Aujourd'hui la rue de la Loge.~La rue de Batteurs-d'Or. C'tait une partie de la Grand'Rue o it y eut,
dans tous les temps, des orfvres et des bijoutiers; ;t'auhveHerie occupait
peu prs le milieu de la Grand'Rue.
< Deu& rues portrent te nom de Plisserie; t'mne, la plus troite, s'appelade la Petisserie-troite; l'autre, la plus large, de ta Plisserie-Large. La pre-mire est aujourd'hui la rue de la Rose; l'autre, la rue Sainte-Anne.
S Je pourrais citer cent exemples; un seul me suffira ici. Pierre Monnier,marchandde chandelles de cire, catutetartM cere, Marseille, eut, en it08,un procs contre les hritiers de Pierre Moisson. Les actes de procdure don-
nent a. Monnier tantt la qualit de marchand de ehandeUes de cire, tantt
celle d'apothicaire. Voyez le Cartulaire du notaire Reymond Elie, greffier de
Guittaume Arnaud, juge des premires sppeUations et (les nuthtes & Marseille,
tt08, aux archives de ta ille.
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ligne de dmarcation bien distincte, i picier propre-ment dit s'appelant apothicaire, et l'apothicaire pre-nant le nom d'picier.
Ds le treizime sicle, il v eut Paris la corpora-tion des marchands de chandeites de cire et celle des
marchands de chandelles de suif. Chacun de ces m-
tiers eut des statuts particuliers et marcha sous une
enseigne diorente'; mais d'aprs ce que je viens dedire de la iabrication et de la vente des chandeies de
cire et des chandelles de suif Marseille, il est faciled'en induire qu'il n'y eut dans cette ville qu'un seul
corps composant les deux industries. En 1243, l'un
de ses prieurs s'appelait Massetenis\Les choses qui sont aujourd'hui F usage des for-
tunes les plus modestes n'taient, au moyen ge,qu'au service de l'opulence. En nos jours de richesse
publique, le plus petit bourgeois connat mieux les
commodits de la vie que ne les connaissait le plusriche seigneur des ges fodaux.
La cire tait un objet de luxe. En t anne 047
Pons, vquede MarseiUe, fit plusieurs libralits aux
moines de Saint-Victor, la charge par eux de don-
ner annueUement t'gtise cathdrale cinq livres de
cire 3. Les Juifs vendaient ce produit que l'on n'ap-
Depping, livre des mtiers d'Etienne Boileau, dans la Collection des Docu-
ments Indits sur l'histoire de France, premire srie, Histoire Politique, t837,
p. i6t.2 Charte du 90 mai i2t3,)auy archives de la ville, Chartier.3 Charte 30 du Cartulaire imprim de l'abbaye Saint-Victor de Marseille, t.
p. 63. Voyez aussi les chartes 2t6 de !'anne 1031; t23 de 10M, tCM ttt
de t0
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prtait en Provence qu' l'usage des gtises' encore
n'y employait-on que fort peu de cierges. Il n'y enavait que quatre au matre-autel, les jours des plusgrandes ftes, et en temps ordinaire on y allumaitdeux !ampes*.
Au quatorzime sicle, la cire cotait Marseille
plus de six marcs et demi d'argent le quintaP.Des titres du treizime sicle citent, parmi les fa-
bricants ou marchands de chandelles', Pons, Ram-
baud, Hugues, Guillaume d'Acre*, et le prieur du
corps dont j'ai dj parl. On voit, dans le sicle sui-
vant, Pons Duranti, Antoine et Guillaume Boniface,Albert, Jean Castellan, tienne Thabace, Barbesante,Simonin, Hugues tienne, Jean Boyer, Bertrand Bur-
gondion, Raimond VoHan\ Plusieurs membres d'unefamille Roberti, originaire d'Aix, exercrent Mar-seille le mme mtier dans le quinzime sicle7.
t Depping, Histoire du Commerce entre le Levant et l'Europe depuis lesCroisades jusqu' la fondation des colonies d'Amrique, t. p. 290.
Fauris de Saint-Vincent, prcis d'un mmoire sur les monnaies, les murs,les rits, les usages du quinzime sicle en Provence. Aix, i 8tT, p. 46.
3 Ruffi, Histoire de Marseille, t. H, p. t30.4 Quelquefois les titres distinguent les marchands de bougies des marchands
de chandelles proprement dites. Les uns sont alors appels candelarii Mfe etles autres eaMde~tt'tt cept, ou (t< eepo.
5 Charte CM, du 14 fvrier t2M, dans le Cartulaire de Saint-Victor, t. 2,p. 3f?; livre Noir, fo 75 verso, aux archives de la ville de Marseitte; testa-ment de Hugues de Bouc, tonnelier, du tt des calendes de juin t296, dans leCartulaire de Pascal de Mayrangis, notaire Marseille, aux mmes archives.
e Chartes et titres divers aux archives de la ville et celles de l'Htel-Dieu.? Testament d'Honore*Roberti,du 16 juillet itt3, notaire Aventuron Rodeti
Marseille, aux archives de la ville. Chartier.- Testament de Jacques Roberticit dans l'acte du 9 septembre t4M, notaire Pierre Blancard, aux mme-!
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Tous ces industriels n'habitaient pas la rue de la
Chandelleric quelques-uns s'taient tablis dans di-vers quartiers de la ville. Une marchande renomme,Silte d'Aubague, vendait ses chandelles vis--vis la
porte de l'glise infrieure des Accoules, entre lesannes 370 et 380 et, quelques annes aprs,Philippe Cotrad se fixa au mme lieu. Ce fut devantles tablis de Silte et de Coirad que les juges de Mar-seille vinrent siger en pleine rue, ob do?MMKM*MM~OMM
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477, cherchrent rprimer les fraudes Le 30 no-vembre ~534, ta ville de Marseille paya Jean Sa-
gnier neuf florins et neuf gros pour soixante-dix-huitlivres de chandelles l'occasion d'un bal qu'elledonna la Loge'
J'ai dit qu'en 684 la rue dont je m'occupe por-tait encore le nom de Chandellerie, quoiqu'il n'y et
plus de marchands de chandelles. Ce ne fut que dansle dix-huitime sicle qu'on appela Fontaine-Sainte-Anne. D'o lui vint le nouveau nom? Est-ce parceque la fontaine qu'on y construisit avait pour orne-ment l'image de la Sainte? Les preuves manquant,c'est ce qu'on peut dire de plus vraisemb!ab!e.
Registre contenant des detibrations municipales de iM9 1485, second
cahier, fol..33, M et 93, aux mmes archives.
~BuH&te du 30 novembre
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RUE DES ALFIERS.
Les ouvriers en sparterie s tablirent a la rue des
AM~ Cette industrie n'tait pas sans quelque im-
portance a Marseille, dans le quinzime side, et !econseil de ville eut s'en occuper. Aux lections du20 juin 1474, il nomma deux commissaires ~pcrfacto a~. ! ne parat pas cependant qu' une po-que o tous les industriels, tous les artisans, je diraimme tous les habitantsde la ville de Marseille taient t.diviss en corporations ou confrries, les auners enaient form une je n'en ai vu du moins aucune trace.
Comme cette rue tait proche l'ancienne maisondes Temptiers, peu prs situe o se trouve aujour-d'hui l'glise des Augustins, on l'appela longtempsla rue du Temple. Elle portait, en t392~, ce nom
La plante gf amine dont an fait des nattes, des cordages et d'antres ou-
vrages utiles, s'appelait ai~t dans la latinit du moyen-ge. Ce mot passa a peuprs entier dans la langue provenale; on le pronona et on l'crivit aura. Ox
l'appelle sparte en franais. On donne le nom de sparterie a'jx manufacturf's t)~
sparte ainsi qu'aux objets manufacturs.
'2 Registre contenant des dlibrations municipales de 1469 tt85, fol. (