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Like Spinning Plates : une analyse inversée Par Mathieu Racicot Travail présenté à André Lambert Dans le cadre du cours MUS 3810 Analyse populaire I Université du Québec à Montréal 1 er décembre 2010

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Like Spinning Plates : une analyse inversée

Par Mathieu Racicot

Travail présenté à André Lambert

Dans le cadre du cours MUS 3810

Analyse populaire I

Université du Québec à Montréal 1er décembre 2010

1

Informations relatives au matériel analysé

Nom de la pièce : Like Spinning Plates

Album : Amnesiac

Auteur/compositeur : Radiohead

Exécutants : Radiohead

Musiciens : Thom Yorke, Jonny Greenwood, Ed O’Brien, Colin Greenwood & Philip

Selway

Réalisation : Nigel Godrich & Radiohead

Prise de son et mixage : Nigel Godrich, Dan Grech-Marguerat, Gerard Navarro &

Graeme Stewart (matrice par Bob Ludwig)

Studio : Studio de Radiohead à Oxford

Pochette : Stanley Donwood & Tchocky

Catégorie [tablette] : rock alternatif

Cie de Disque : EMI records limited

Numéro de disque : CDP 2435-32764-2

Label : Capitol

Année de parution : 2001

Tempo de la pièce [B.P.M.] : environ 70 à la noire

Métrique : 4/4

Tonalité principale : C# mineur

2

Informations relatives au matériel analysé

Nom de la pièce : I Will (No Man’s Land)

Album : Hail to the Thief

Auteur/compositeur : Radiohead

Exécutants : Radiohead

Musiciens : Thom Yorke, Jonny Greenwood, Ed O’Brien, Colin Greenwood & Philip

Selway

Réalisation, prise de son et mixage : Nigel Godrich, Graeme Stewart & Darrell Thorp

Studio : Ocean Way, Hollywood/Studio de Radiohead à Oxford

Pochette : Stanley Donwood & Dr. Tchock

Catégorie [tablette] : rock alternatif

Cie de Disque : EMI records limited

Numéro de disque : CDP 2435-84543-2

Label : Capitol

Année de parution : 2003

Tempo de la pièce [B.P.M.] : 75 à la noire

Métrique : 4/4

Tonalité principale : C# mineur

3

Table des matières

INTRODUCTION……………………………………………………………………..…….…………………………….….4

1ère PARTIE

Like Spinning Plates : une chanson à l’envers?.………………………………….……………………….….5

2e PARTIE

I Will, déjà entendue quelque part?.........…..…………..……………………………………………………..9

CONCLUSION………………………………………………………………….……………………………..…………....13

RÉFÉRENCES.. ………..……………………………………..…………………………………………………………….15

ANNEXES…………………………..…………………………………………………………………………………….……16

4

INTRODUCTION

Trois ans après l’immense succès de l’album Ok Computer, le groupe anglais

Radiohead retourne en studio. Thom Yorke et sa bande découvrent alors de nouvelles

sonorités et explorent les différentes possibilités qu’offre la technologie. À l’automne

2000, ils sortent Kid A, un album expérimental où les sons de guitare se font rares, au

profit de sons artificiels ou séquencés. Puis, à peine huit mois plus tard, Amnesiac fait

son arrivée sur le marché. Ce nouvel opus est un savoureux mélange de musique

électronique, de chansons finement orchestrées et de compositions audacieuses où l’on

perçoit une certaine influence jazz. Mais c’est le caractère expérimental de certaines

pièces qui a davantage attiré mon attention. D’ailleurs, je me souviens être resté

perplexe à l’écoute de Like Spinning Plates, une pièce qui traite du fragile équilibre du

monde sur le point de basculer. En effet, j’avais l’impression que cette chanson était à

l’envers, ayant noté que la résonnance des notes précédait leur attaque. Et ce qui m’a le

plus dérouté, c’est que même la voix semblait inversée alors que les paroles étaient

facilement discernables. Avaient-ils enregistré des sons, effectué des manipulations

technologiques de manière à inverser ces mêmes sons, puis utilisé un séquenceur pour

créer une mélodie? Ou bien avaient-ils enregistré la pièce, puis simplement inversé la

bande? Mais il m’apparaissait évident qu’en inversant l’enregistrement de la voix de

Thom Yorke, les paroles n’auraient pas été compréhensibles. Ainsi, je me suis

longuement questionné afin de savoir comment les membres de Radiohead s’y étaient

pris pour créer cet effet « inversé ». J’ai donc voulu en avoir le cœur net en inversant

moi-même la pièce à l’aide d’un logiciel. Bien que n’ayant pas trouvé une réponse

5

immédiate à mon questionnement, quelle fut ma surprise de constater à quel point

cette « nouvelle version » de Like Spinning Plates ressemblait à I Will, parue deux ans

plus tard sur l’album Hail to the Thief! Je me suis alors demandé si le groupe n’avait pas

justement composé la pièce I Will à cette époque et mis l’enregistrement de cette

dernière à l’envers, de manière à créer une nouvelle pièce. Voici donc les deux

questions auxquelles je tenterai de répondre à travers mon analyse :

1. Quelles manipulations les membres de Radiohead ont-ils effectuées pour

donner l’effet « inversé » dans la pièce Like Spinning Plates?

2. Est-ce que cette dernière a été créée à partir de l’inversion d’un

enregistrement de la chanson I Will?

1ère PARTIE Like Spinning Plates : une chanson à l’envers?

Afin de répondre à ma première question, il m’apparaissait évident que je devais

d’abord trouver un moyen d’écouter la pièce dans les deux sens. Afin d’inverser la piste

sonore, j’ai utilisé la fonction « Retourner » du logiciel Adobe Audition 1.5. Ensuite, j’ai

concentré mon analyse sur les différents sons que j’entendais dans l’enregistrement afin

de discerner s’ils étaient à l’envers ou à l’endroit. Puis, j’ai construit un tableau des

événements1 de manière à colliger les résultats de mon analyse.

1 ANNEXE 1, tableau des événements (Like Spinning Plates)

6

Les sons inversés

À l’audition de Like Spinning Plates, il m’apparaissait évident que cette pièce était le

résultat d’une quantité phénoménale d’heures passées en studio à chercher, tester,

expérimenter différentes sonorités et effectuer des manipulations technologiques. Or,

mon analyse m’a permis de comprendre de quelle manière les membres de Radiohead

et leur équipe technique ont procédé pour créer cette pièce particulière : ils ont utilisé

des pistes de fond, les ont inversées, pour ensuite y ajouter différents éléments, à

l’envers ou à l’endroit. Parmi ces pistes, il y a cette sorte de battement irrégulier et

distorsionné qui marque le début de la chanson. En inversant la pièce, je me suis aperçu

qu’il s’agissait de motifs rythmiques, probablement produits par un séquenceur.

Ensuite, il y a la piste principale, un clavier qui débute simplement par un C# doublé à

l’octave et qui soudainement s’active et assure l’harmonie de la pièce en effectuant

l’arpège des différents accords. Finalement, à 3 minutes et 37 secondes (3 : 37), il y a ce

son inversé qui effectue une montée et qui se termine abruptement, question de

marquer la fin de la pièce. En inversant la piste, je me suis aperçu qu’il s’agissait d’une

note à la guitare électrique (un sol dièse), appuyée plus tard par deux autres notes plus

aigües (si dièse et sol dièse), avec un effet d’écho ultra court sur lequel on a

tranquillement augmenté la période de temps entre les répétitions. Cette méthode rend

le son de la guitare de plus en plus grave, avec une sorte d’oscillation, créant ainsi l’effet

inverse lorsqu’on écoute la pièce dans sa version originale. Ces trois pistes (le rythme

inversé du début, la piste principale du clavier qui effectue une sorte d’arpège et celle

de la guitare qui marque la fin de la pièce) constituent donc le squelette de Like Spinning

7

Plates. Bref, ce sont ces pistes que le groupe a d’abord inversées, avant d’ajouter de

nouveaux éléments.

Les sons à l’endroit

Les premiers sons que l’on peut entendre à l’endroit se produisent à 0 : 48. Il

s’agit d’un détaché de piano, accompagné d’une cymbale « ride » qui marque la

pulsation, le tout enrobé d’une réverbération très longue, rappelant celle que l’on

retrouve naturellement dans les cathédrales. À 1 : 05, le piano et la batterie s’éteignent

subitement, laissant entendre la fin de la réverbération. Trois secondes plus tard, les

deux instruments se font entendre de plus belle et reviendront à la fin du couplet (2 : 11

à 2 : 28), puis sporadiquement lors du refrain. Ensuite, il y a un clavier ayant un son de

chœur, de 1 : 31 à 1 : 41, qui effectue une entrée et une finale en fondu. Ce dernier

reviendra à 2 : 01, mais sera appuyé cette fois-ci par un autre clavier ayant un son de

cordes. Puis, de 2 : 22 jusqu’à la fin, les deux claviers contribueront à marquer le point

culminant de la chanson : le refrain. La présence de ces claviers n’est donc pas fortuite,

puisqu’elle ajoute un élément expressif à la pièce. Ainsi, il devient clair que ces deux

pistes constituent un ajout à celles initiales, puisqu’elles n’ont aucune raison d’être une

fois le morceau inversé. Finalement, de 1 : 43 jusqu’à la fin de la pièce, j’ai discerné la

présence d’une séquence utilisant un son qui s’apparente à celui des ondes Martenot,

avec des effets de réverbération et d’écho. Bien qu’il soit difficile de déterminer si cette

séquence est à l’endroit ou à l’envers, j’ai eu ma réponse lorsque je me suis concentré

sur l’écho qui l’accompagne : il précédait l’attaque une fois la piste inversée. En somme,

8

les musiciens de Radiohead ont ajouté à leurs pistes de bases différents éléments joués

à l’endroit, de manière à mettre en relief les paroles de la chanson. Pourtant, les paroles

semblent chantées à l’envers…

Mais qu’en est-il de la voix?

En écoutant la pièce, il m’a semblé entendre la voix du chanteur à l’envers lors du

couplet et dans quelques lignes du refrain. Toutefois, comme j’étais capable de bien

entendre les paroles, j’ai d’abord cru que la voix avait été traitée et qu’on y avait ajouté

un effet donnant l’impression qu’elle était inversée. Mais en écoutant attentivement, je

me suis rendu compte que les inflexions de la voix de Thom Yorke lors du couplet

étaient plus naturelles lorsque j’inversais la piste. Par exemple, de 2 : 01 à 2 : 06, j’ai

réalisé que les attaques des notes étaient plus précises et ces dernières étaient mieux

maintenues par le chanteur. De plus, il n’y avait aucune coupure des phonèmes, comme

c’est le cas lorsque l’on écoute la chanson dans sa version originale. J’en ai alors conclu

que Thom Yorke avait chanté la mélodie et les paroles à l’envers, pour ensuite faire

jouer la piste dans l’autre sens, ce qui donne cet effet si particulier. Il a d’abord composé

une mélodie vocale et écrit les paroles de la chanson. Ensuite, il a enregistré cette

mélodie et écouté le résultat inversé. Il a alors appris les différents phonèmes, ainsi que

les inflexions de la voix à l’envers. Puis, il a réenregistré cette « nouvelle version. » Ainsi,

en faisant jouer la piste dans l’autre sens, les membres du groupe et l’équipe technique

en sont arrivé à créer une voix inversée, tout en maintenant les paroles

compréhensibles. Mais j’ai noté qu’une partie du refrain était chantée normalement. En

9

effet, lorsque Thom Yorke clame pour la première fois « And this just feels like spinning

plates, » l’effet inversé n’est pas présent. Mais lorsque qu’il chante « I’m living in cloud

cuckoo land, » une voix inversée vient appuyer le mot « land. » La même chose se

produit lorsqu’il répète « And this just feels like, » ainsi que sur « Our bodies floating

down the muddy river, » créant un décalage entre les deux voix. Or, cette superposition

des voix, l’une à l’endroit et l’autre à l’envers, est encore une fois une manière pour le

groupe de mettre le texte2 en valeur.

Ainsi, cette analyse m’a jusqu’à maintenant permis de comprendre comment les

musiciens de Radiohead ont réussi à nous donner l’impression que leur pièce était à

l’envers, alors que seulement certains éléments le sont. Ils ont d’abord utilisé des pistes

initiales inversées, puis ajouté des éléments à l’endroit. Finalement, le chanteur Thom

Yorke a dû réapprendre la manière de chanter les paroles afin de nous faire entendre sa

voix à l’envers. Pourtant, lorsque j’écoute attentivement Like Spinning Plates dans

l’autre sens, j’ai l’impression d’entendre une autre de leur pièce, I Will. Voyons à

présent si les deux pièces ont un rapport entre elles.

2e PARTIE I Will, déjà entendue quelque part?

Une mélodie semblable

2 ANNEXE 5, paroles des deux chansons

10

Lorsque j’ai écouté la pièce à l’envers pour la première fois, j’ai été étonné de

constater à quel point la mélodie de « And this just feels like spinning plates »

ressemblait à celle du premier couplet de I Will ( I Will / Lay me down) une fois inversée.

J’ai donc voulu analyser les similitudes et les différences de ces deux lignes mélodiques

en les retranscrivant.3 L’exemple 1 représente la mélodie chantée lors du refrain, que

l’on peut entendre de 2 : 27 à 2 : 38 dans la version originale, alors que l’exemple 2

montre cette même mélodie, mais à l’envers (de 1 : 17 à 1 : 28). Finalement, l’exemple 3

représente la ligne mélodique de la première phrase du couplet de I Will.

En comparant les exemples 2 et 3, j’ai observé nombre de similitudes. Premièrement,

les deux mélodies débutent par la même note (un sol dièse), chantée à la même

hauteur, et elles commencent toutes deux sur le troisième temps. Toutefois,

3 ANNEXE 4, comparaison de deux lignes mélodiques

11

contrairement à I Will, la ligne mélodique de Like Spinning Plates débute une mesure

plus tôt et dure donc quatre temps de plus. Mais en comparant les deux exemples, je

me suis aperçu que le sol dièse de I Will pouvait également correspondre au troisième

temps de la seconde mesure du refrain inversé de Like Spinning Plates (exemples 2),

puisque dans les deux pièces, cette note est réattaquée à la fin de la mesure, puis

maintenue jusqu’à la mesure suivante. Ensuite, les deux mélodies effectuent une

descente pour se rendre au do dièse, sur le troisième temps et cette note a la même

longueur dans les deux cas, c’est-à-dire trois temps. Enfin, les deux lignes mélodiques

remontent jusqu’à à la note mi, qui est réattaquée dans les deux cas. Or, il existe une

seule différence notable entre les deux extraits : les deux mélodies ne se terminent pas

sur la même note. Alors que la mélodie de Like Spinning Plates se termine abruptement

sur un do dièse, celle de I Will se termine par un ré dièse, anticipé à la mesure

précédente et maintenue pour une durée de quatre temps. Mais cette différence est

tout à fait normale puisque la mélodie de Like Spinning Plates débute sur la levée

« And » et qu’une fois inversée, cette même levée donne l’effet que la phrase se

termine abruptement.

Ainsi, il m’apparait évident que les deux lignes mélodiques présentent

d’importantes similitudes. Cependant, il m’est jusqu’alors impossible de définir que Like

Spinning Plates a bel et bien été créée à partir d’un enregistrement de I Will joué à

l’envers en me basant uniquement sur une simple mélodie. Il convient donc de jeter un

coup d’œil à l’harmonie de ces dernières afin de répondre à ma seconde question.

12

L’harmonie des deux pièces

Afin de vérifier si les deux chansons sont semblables au niveau harmonique, j’ai

d’abord retranscrit les accords principaux de chacune d’elles, pour ensuite définir leur

structure respective. J’ai ainsi réalisé que la pièce I Will4 débute sur un accord de sol

dièse qui permet au chanteur d’amorcer le premier couplet et comprend trois couplets

ayant la même série d’accords répétée deux fois (C#m / Amaj7 / G#sus4 / G# / G#).

Ensuite, lorsque Thom Yorke chante « Little babies eyes, eyes, eyes, eyes, » les accords

sont différents et durent deux temps chacun (A / F#m / G# / E / F# / G#). Cette série

d’accords est répétée deux fois. Puis, les accords E et F# sont répétés, ce qui donne la

série A / F#m / G# (mesure de 2/4) / E / F# / E / F#. Finalement, la pièce se termine par

les accords G# et C#m, durant quatre temps chacun. Or, il est intéressant de remarquer

que la série d’accords C#m, Amaj7, G#sus4/G# et G# correspond, à quelques différences

près, à celle que l’on retrouve lors du refrain et de la finale de Like Spinning Plates (C#m,

A et G# qui dure huit temps).5 Et comme si ce n’était pas assez, les couplets de cette

dernière sont soutenus par une série d’accords quasi-identique à celle de la partie B

(couplet différent des trois autres) de I Will (A, F#m7, G#, E, F# et G#), si ce n’est que

l’accord de F#m qui se distingue par l’ajout d’une septième. Finalement, la version

inversée de Like Spinning Plates se terminent par les mêmes accords que la finale de I

Will, c’est-à-dire A / F#m7 / G# / E / F# / E / F# / G# et C#m, et la mesure de 2/4 arrive

exactement au même endroit dans les deux pièces.

4 ANNEXE 2, partition des accords de I Will (No Man’s Land)

5 ANNEXE 3, partition des accords de Like Spinning Plates

13

Au terme de cette analyse harmonique, j’ai voulu superposer les deux pistes

pour vérifier si elles coïncideraient. D’abord, j’ai inversé la pièce Like Spinning Plates,

puis supprimé la voix à l’aide de la fonction « extracteur de canal central » du logiciel

Adobe Audition 1.5, de même que les mesures 29 à 536 qui ne font pas partie de

l’harmonie de I Will. Après avoir collé les deux parties de la chanson, j’ai ralenti I Will

d’environ 5 B.P.M. (Like Spinning Plates est légèrement plus lente) et positionné le

début de cette dernière vis-à-vis la quatrième mesure de Like Spinning Plates. Lorsque

j’ai écouté le résultat final, je n’en revenais pas : les deux pièces correspondaient

parfaitement.

CONCLUSION

En somme, cette analyse m’a révélé comment les musiciens de Radiohead et leur

équipe de studio ont procédé pour composer et enregistrer la pièce Like Spinning Plates.

C’est au terme d’expérimentations pour le moins étonnantes, telles qu’apprendre la

mélodie vocale et les paroles à l’envers pour ensuite inverser la bande sonore que

Radiohead en est arrivé à ce résultat. De plus, une comparaison de lignes mélodiques et

de séries d’accords tirées des deux pièces m’a instruit du fait qu’il est fort possible que

Like Spinning Plates ait été créé à partir de l’inversion de l’enregistrement de I Will (ou le

contraire), puisque les deux morceaux sont intimement liés musicalement. Hors, il est

intéressant de constater qu’il en est de même pour les paroles. En effet, les deux textes

6 ANNEXE 3, partitions des accords de Like Spinning Plates

14

traitent du même sujet, mais selon une perspective différente. Alors que dans Like

Spinning Plates le narrateur s’adresse aux politiciens pour leur faire savoir que malgré

leurs beaux discours, ils amènent le monde à sa perte, le narrateur de I Will interpelle le

gouvernement en lui disant qu’il ne laissera pas ses enfants mourir de la guerre. Il est

étonnant de constater que le groupe ait cru bon enregistrer la pièce I Will deux années

après la sortie d’Amnesiac avec pour seule instrumentation une guitare et trois voix. Est-

ce une manière pour les musiciens de Radiohead de faire une coupure d’avec le son

expérimental et sophistiqué de Like Spinning Plates ou ont-ils simplement senti que les

paroles étaient d’actualité et qu’ils se devaient de réagir au déploiement des troupes

américaines en Afghanistan?

15

RÉFÉRENCES7

1

http://fr.wikipedia.org/wiki/Radiohead#Kid_A.2C_Amnesiac_et_la_nouvelle_ligne_musicale_.281999-2001.29

(Page Wikipedia sur Radiohead)

2

http://www.computermusicjournal.org/reviews/28-1/collins-radiohead.html (Article écrit par Nick Collins (CMJ) sur Kid A, Amnesiac et Hail to the Thief) 3 http://www.mtv.com/bands/r/radiohead/news_feature_061903/index.jhtml

(Article écrit par Jon Wiederhorn, de MTV Europe)

4 CLARKE, M. (2001) Radiohead : le cœur et l’âme. Malzeville : Camion Blanc. (Un livre sur la carrière du groupe, jusqu’à l’album Amnesiac)

7 Sites internet consultés le 30 novembre 2010.

16

ANNEXE 1 : Tableau des événements (Like Spinning Plates)

Introduction

0 : 00 1 : 46

0 : 00 – 0 : 20 Séquence rythmique inversée Sorte de battement irrégulier avec distorsion

0 : 13 – 0 : 22

Note au clavier (do# doublée à l’octave)

0 : 22 jusqu’à la fin

Clavier principal inversé (harmonie)

0 : 48 – 1 : 05 1 : 08 – 1 : 33

Piano et cymbale « ride » avec une longue réverbération

1 : 31 – 1 : 41 Clavier avec son de chœur (fondu d’ouverture et fondu au silence)

1 : 43 jusqu’à la fin

Séquence de sons qui s’apparentent à ceux produits par

les ondes Martenot, avec réverbération et écho

(principalement les notes sol#, si# et ré#)

Couplet

1 : 46 2 : 24

1 : 46 – 2 : 24 Voix principale, chantée à l’envers

2 : 01 – 2 : 10

Claviers (2) avec sons de chœur et cordes

2 : 11 – 2 : 28

Piano et cymbale « ride » avec une longue réverbération

2 : 22 jusqu’à la fin

Claviers (2) avec sons de chœur et cordes

Refrain 2 : 28 3 : 20

2 : 28 – 2 : 48 Voix seule chantée à l’endroit

2 : 49 – 2 : 53 2 voix superposées sur « land » : une à l’endroit, l’autre à l’envers

2 : 55 – 3 : 01 2 voix superposées sur « And this just feels like… » : une à l’endroit et l’autre à l’envers

3 : 01 – 3 : 07 Voix seule chantée à l’endroit : « …Spinning plates »

3 : 10 – 3 : 20 2 voix superposées sur la phrase : « Our bodies floating down the muddy river » : une à l’endroit et l’autre à l’envers

Finale 3 : 21 3 : 57

3 : 37 – 3 : 48 Son de guitare inversé qui passe du grave à l’aigu et se termine abruptement

3 : 40 – 3 : 57 Fondu au silence

17

ANNEXE 2 : partition des accords de I Will (No Man’s Land)

18

ANNEXE 3 : partition des accords de Like Spinning Plates (inversée)

19

ANNEXE 3 (suite)

20

ANNEXE 4 : comparaison de deux lignes mélodiques

21

ANNEXE 5 : paroles des deux chansons

Like Spinning Plates

While you make pretty speeches I'm being cut to shreds You feed me to the lions A delicate balance And this just feels like spinning plates I'm living in cloud cuckoo land And this just feels like spinning plates Our bodies floating down the muddy river

I Will (No Man’s Land)

I will Lay me down In a bunker Underground I won’t let this happen To my children Meet the real world coming Out of your shell With white elephants Sitting ducks I will Rise up Little babies eyes