stratégie de production agricole résiliente face aux
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
ECOLE DOCTORALE GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET DEVELOPPEMENT
EQUIPE D’ACCUEIL : AGRO-MANAGEMENT, DEVELOPPEMENT DURABLE ET
TERRITOIRES
THESE DE DOCTORAT EN SCIENCES AGRONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES
Présentée par : CIRIMWAMI KASHANGABUYE Jean-Pierre Soutenue le : 18 juin 2020
Devant le jury composé de : Président : RAMAMONJISOA Bruno Salomon, Professeur Titulaire, (Ecole
Doctorale Gestion Des Ressources Naturelles et Développement, ED GRND)
Rapporteur externe : MUHIGWA Bahananga, P.O., Recteur UOB/Bukavu-République Démocratique de Congo
Rapporteur interne : Professeur RAZAFIARIJAONA Jules (ED GRND) Directeur de thèse : RAMANANARIVO Sylvain Bernard, Professeur Titulaire (ED GRND) Co-directeur de thèse : Professeur MUTABAZI Ngaboyeka Augustin Examinateurs : RAMANANARIVO Romaine, Professeur Titulaire (ED GRND) : Prof Espoir BISIMWA Basengere, Université Catholique de Bukavu
(RDC)
Stratégie de production agricole résiliente face aux
changements climatiques pour un développement de
l’agrobusiness familial
____________________________________________________________________
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
ECOLE DOCTORALE GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET DEVELOPPEMENT
EQUIPE D’ACCUEIL : AGRO-MANAGEMENT, DEVELOPPEMENT DURABLE ET
TERRITOIRES
THESE DE DOCTORAT EN SCIENCES AGRONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES
Présentée par : CIRIMWAMI KASHANGABUYE Jean-Pierre Soutenue le : 18 juin 2020
Comité de thèse : Directeur de la thèse : RAMANANARIVO Sylvain Bernard, Professeur Titulaire Co-directeur de la thèse : MUTABAZI Ngaboyeka Augustin, Professeur Membres : RAMANANARIVO Romaine, Professeur Titulaire
Professeur RAZAFIARIJAONA Jules MUHIGWA Bahananga J-Berckmans, Professeur Ordinaire Professeur BISIMWA Basengere Espoir
Stratégie de production agricole résiliente face aux
changements climatiques pour un développement de
l’agrobusiness familial
Liminaires
i
Remerciements
Nos sincères remerciements s’adressent à tous ceux qui nous ont aidé et soutenu pour un
aboutissement heureux de cette thèse. Plus particulièrement :
- Monsieur Bruno Salomon RAMAMONJISOA, Professeur Titulaire, Président du Jury ;
Directeur de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA) et de l’Ecole Doctorale
Gestion Durable des Ressources Naturelles et Développement (ED-GRND). C’est vous qui
nous avez ouvert la porte et qui nous encouragiez d’aller toujours de l’avant. Un oiseau très rare.
Nous manquons des mots pour exprimer notre gratitude.
- Monsieur Sylvain Bernard RAMANANARIVO, Professeur Titulaire, notre Directeur de thèse.
Nous vous devons une grande reconnaissance pour vos précieuses directives de la conception à
la finalisation de ce travail.
- Professeur Augustin MUTABAZI Ngaboyeka, notre Co-directeur de thèse. Merci pour vos
orientations et votre cadrage dans le secteur de l’économie.
- Madame Romaine RAMANANARIVO, Professeur Titulaire, Responsable de l’Equipe
d’Accueil Agro-Management, Développement Durable et Territoires (EA-AM2DT), membre du
Comité de thèse et examinateur. Merci de toutes les formations indispensables que vous nous
avez dispensées durant la préparation de cette thèse. Nous vous devons une grande partie de la
valeur de cette rédaction.
- Professeur Jean Berckmans MUHIGWA Bahananga, membre du Comité de thèse et évaluateur
externe. Sans vous, nous aurions eu dès le départ des problèmes sérieux avec le SIG et la
maîtrise des analyses statistiques. Toujours disponible pour nous.
- Professeur Espoir BISIMWA Basengere, membre du Comité de thèse. Vos orientations à
caractère agronomique nous ont été plus qu’utiles.
- Professeur Jules RAZAFIARIJAONA, membre du Comité de thèse et évaluateur interne. Cette
thèse vous doit une grande partie des orientations sur la structure de marché concurrentiel et les
politiques agricoles.
- Professeur Holy Farahanta RANAIVOARISOA, Responsable de la mention Agro Management
au sein de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, membre de Comité de thèse. Vos
conseils nous ont été plus que nécessaires.
- Monsieur Gilbert Razafimanjato et son épouse Tsiresy Razafimanantsoa de nous avoir accepté
et ajouté à leur charge familiale ainsi que tous les membres de leurs familles respectives qui ont
toléré de nous intégrer parmi eux ; collaboration qui nous a offert un meilleur cadre de
concentration ;
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ii
- Monsieur Steve Goodman de Vahatra et sa famille ainsi que Mesdames Sipressy de la
CARITAS Madagascar, Sahondra R. et Zo M. N. de EGRND de nous avoir accueilli les
premiers à Tana et orienté nos différents séjours et contacts.
- Les membres de notre famille restreinte : notre épouse Martha M’MBURUNGE et tous nos
enfants pour leur concours à la réussite de cette œuvre avec une dose d’abnégation,
d’encouragement, d’accompagnement et de patience. Feue Léontine M’NYAMUHAHA
Nnamunene, nous ne t’oublierons jamais pour tes privations en faveur de notre réussite. Tu as
été pressée.
- Aux amis de tous les jours : Prof Charles KAHINDO, Prof Ephrem BALOLE BWAMI, Prof
Christophe KASIGWA, Prof MUHINDUKA, Prof MUBAGWA Muko, Prof Gustave
MUSHAGALUSA, Prof KATCHO, Prof MUGANGU Séverin, Prof MUDINGA Emery,
Monsieur Albert MASHIKA de la Caritas Afrique, le Promoteur et le Comité de gestion de
l’ULGL Bukavu, Maman STEPHANIE de Panzi, Sœur CLAUTILDE, Messieurs Godé
KABOBYA, Déo KATWANYI, KASEREKA Valéry, Venant ZIHALIRWA Cikobe, Olivier
CIMIRA MUKA, Alexis KANYENYE ; n’eût été votre contribution nous allions abandonner
en plein match.
- Monsieur Désiré RUTAKAYINGABO Mweze, KASUKU Eric, KASUKU Jean-Pierre,
WASSO Alfred et Aimé Jules MURHULA compagnons de lutte et leurs familles pour toute la
collaboration, les échanges et enrichissement et surtout la disponibilité et la convivialité.
- Toutes les personnes ressources non citées ainsi qu’aux différents ménages enquêtés de nous
avoir consacré des temps précieux et d’avoir bien voulu nous partager des connaissances et
d’inestimables informations.
- Aux dévoués guides et enquêteurs, d’avoir contribué aux collectes d’informations qui sont très
essentielles pour l’accomplissement de ce travail de recherche ; à tous ceux qui ont contribué de
près ou de loin à la réalisation de cette thèse, ainsi qu’à tous les bienfaiteurs discrets de nous
avoir appuyé, aussi bien moralement que physiquement.
Recevez toute notre profonde gratitude. Vos appuis, vos assistances, vos ouvertures
d’esprit et vos dévouements nous ont profondément touché.
Jean-Pierre CIRIMWAMI KASHANGABUYE
Liminaires
iii
Résumé
Depuis bientôt trois décennies, le secteur agricole a fait l’objet d’un accompagnement des acteurs
de la vulgarisation agricole. Plusieurs d’entre eux pensent que désormais, les producteurs agricoles
devraient s’engager dans l’agrobusiness fondé sur des produits de consommation de base. Le Sud-
Kivu montagneux à l’Est de la République Démocratique de Congo a fait l’objet de la zone d’étude
à cause des effets des changements climatiques, de la crise agricole et de l’insécurité alimentaire qui
sévissent au sein de la majorité des ménages. La population vit essentiellement de l’agriculture sur
une mosaïque de champs dont la superficie moyenne est inférieure à 0,50ha/ménage ; 15%
seulement des ménages exploitent plus de 1 ha, soit 37 711 contre 252 371 ménages. Cette étude a
permis d’éclairer les acteurs et les scientifiques sur les facteurs socio-économiques et
environnementaux du succès de l’agrobusiness familial sur la culture du haricot, du maïs, du
manioc et de la pomme de terre. Deux affirmations ont guidé la recherche : les producteurs
agricoles prennent en compte tous les facteurs sus-cités dans la diffusion des technologies de
l’intensification en vue de prévenir une crise de la production agricole et une insécurité alimentaire ;
et, une concurrence imparfaite sur les marchés locaux au Sud-Kivu montagneux conditionne les
producteurs locaux des cultures étudiées à faire l’agrobusiness familial. L’analyse des données
officielles couplées à des données récoltées auprès des ménages a confirmé que les producteurs qui
exploitent un minimum de 1ha peuvent faire de l’agrobusiness familial sur le haricot, le maïs, le
manioc et la pomme de terre pour un marché à concurrence imparfaite. Il a été démontré que la
Chefferie de Burhinyi est favorable pour l’agrobusiness sur le maïs et la pomme de terre tandis que
les quatre cultures sont propices pour Ngweshe. Le manioc, le haricot et la pomme de terre
conviennent pour Kaziba. La pomme de terre, le maïs et le manioc sont appropriés pour Kabare.
Luhwinja n’a pas de spécialité mais l’analyse prospective a retenu que l’adoption de la culture de
pomme de terre, du manioc et du haricot lui conviendrait. Le succès de l’agro-business familial a
besoin d’une combinaison effective de cinq piliers : une plus forte implication de l’Etat depuis la
production jusqu’à la commercialisation ; l’appui du producteur sur les éléments retenus
significatifs dans l’orientation entrepreneuriale ; son adoption des technologies de
l’intensification agricole en tenant compte des recommandations de la recherche sur les mesures de
résilience par rapport aux changements climatiques; son développement des chaînes de valeurs
agricoles ; et enfin, son adhésion à la logique du warrantage et de la connectivité sur le marché.
Mots clés : Agrobusiness familial, changements climatiques, crise agricole, sécurité alimentaire, structure du marché,
système de production, stratégie résiliente.
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iv
Abstract
For almost three decades, the agricultural sector has been supported by extension workers to the
extent that many of them believe it is time for agricultural producers to engage in agribusiness
based on basic consumer products. Mountainous South Kivu in the east of the Democratic Republic
of Congo was included in the study area because of the effects of climate change, the agricultural
crisis and food insecurity among the majority of households. The population lives mainly from
agriculture on a mosaic of fields with an average area of less than 0.50 ha/household; only 15% of
households farm more than 1 ha, i.e. 37,711 against 252,371 households. This study shed light
stakeholders and scientists on the socio-economic and environmental factors of the success of
family agribusiness on bean, maize, cassava and potato cultivation. Two assertions have guided the
research: agricultural producers take into account all the above-mentioned factors, which are
determinants of adoption in the diffusion of agricultural intensification technologies in order to
prevent a crisis in agricultural production and food insecurity; imperfect competition on local
markets in mountainous South Kivu is pushing local producers of the crops under study to become
family agribusiness. The analysis of official data coupled with data collected from households has
confirmed that producers with a minimum of 1 ha and having involved in agricultural
intensification can engage in family agribusiness on the products studied for a market with
imperfect competition. It has been shown that Burhinyi chiefdom is favourable for agribusiness on
maize and potato while all four crops are good for Ngweshe. Cassava, beans and potato are
suitable for Kaziba. Potato, maize and cassava are appropriate for Kabare. Luhwinja has no
speciality but the prospective analysis retained that the adoption of potato, cassava and bean crops
would suit him. The success of family agribusiness needs an effective combination of five pillars:
stronger state involvement from production to marketing; producer support on the elements
selected as significant in the entrepreneurial orientation; its adoption of agricultural intensification
technologies taking into account the recommendations of research on measures of resilience to
climate change; its development of agricultural value chains; and finally its adherence to the logic
of warrantage and market connectivity.
Keywords: Family agribusiness, climate change, agricultural crisis, food security, market structure, production system,
resilient strategy, key factors.
Fintina
Efa ho telopolo taona izao no nanarahan’ny mpisehatra ny fanapariahana ny fahaiza-manao
momba ny fambolena. Maro amin’izy ireo no mihevitra fa manomboka izao, ny tantsaha
mpamokatra dia tokony mirotsaka eo amin’ny sehatrasam-pianakaviana mifototra amin’ny
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v
fambolena ny fihinana andavanandro. Nanaovana ny seha-pikaroana i Sud-Kivu, isan’ny toerana
be tendrombohitra ao atsinanan’ny République Démocratique de Congo, noho izy ahitana ny
fiantraikan’ny fiovan’ny toetr’andro, ny krizy eo amin’ny famokarana ara-pambolena ary ny tsy
fahampiana ara-tsakafo mianjady an’ireo tokan-trano maro. Mivelona indrindra amin’ny
fambolena eny an-tsaha amin’ny ankapobeny latsaky ny 0,5ha isan-tokantrano ny mponina ao.
15% fotsiny ny tokantrano mitrandraka ny mihoatra ny 1 ha, izany hoe 37 711 raha ampitahaina
amin’ny 252 371. Ity fikarohana ity dia nahafahana nanazava ny mpisehatra sy siantifika ireo
mpamaritra ara-piaraha-monina sy ara-toe-karena ary ara-tontolo iainana, antoky ny
fahombiazan’ny sehatrasam-pianakaviana mifototra eo amin’ny fambolena tsaramaso, katsaka,
mangahazo ary ovy. Petra-kevitra roa no niaingana: ny mpamokatra ara-pambolena dia manome
lanja ireo singa voalaza etsy ambony, mpamaritra ny fampiharana ireo nampielezana ny teknolojia
mifandraika amin’ny fampitoboana ny vokam-mpambolena, mba hisoroana ny krizy ara-
pamokarana sy ny tsy fahampiana ara-tsakafo; ny tsy fahatomombanan’ny fifaninana eo amin’ny
tsena ao Sud-Kivu montagneux no manosika ny mpamokatra an’ireo voly voalaza ireo mba hiroso
ao amin’io sehatr’asa io. Mampiseho ny fandalinana ireo antontan’isa nivoaka ara-dàlana
nampiharahana tamin’ireo vokatry ny fanadihadina natao isan-tokantrano, fa ireo nanajary
farafahakeliny 1ha ary nampihatra ny teknolojia fampitoboam-pamokarana dia afaka misehatrasa
etsy ambony ho an’ny tsena misy ny fifaninana tsy lavorary. Voamarina ihany koa fa mety ao
Burhinyi ny katsaka sy ovy raha toa ka izy efatra no ao Ngweshe. Mangahazo, tsaramaso ary ovy
ny ao Kaziba; ovy, katsaka ary mangahazo kosa ny ao Kabare. Luhwinja tsy dia manana vokatra
manokana koa ny fandalinana ny vinavina no nahitana fa mety ao an-toerana ny fambolena ovy,
mangahazo ary tsaramaso. Ilàna fototra dimy ny fahombiazan’ny sehatrasam-pianakaviana
mifototra eo amin’ny fambolena: Ny firotsahan’ny Fanjakana bebe kokoa manomboka any amin’ny
famokarana ka hatramin’ny famarotana ny vokatra; ny fankatoavan’ny mpamokatra ireo singa
fototra izay hita fa manandanja eo amin’ny fanoroandalana momba ny asa-tena; ny fampiharany
ny teknolojia fampitomboam-bokatra sy ny fandraisany ny toromariky ny voka-pikarohana momba
ny fepetra entina miatrika ny fiovaovan’ny toetr’andro; ny fanarahany ny lojika ny fanomezan-
taratasim-piantohan’entana sy ny fifampitohizana ny fifandraisana eo amin’ny tsena; ary farany,
ny fanarahany ny lojika ny fanomezan-taratasim-piantohan’entana sy ny fifampitohizana ny
fifandraisana eo amin’ny tsena.
Teny manan-danja : sehatrasam-pianakaviana mifototra amin’ny fambolenana, fiovaovan’ny toetr’andro, olana
momba ny fambolena, aro momba ny sakafo, ny firafitry ny tsena, ny rafitry ny famokarana, tetik’ady fiatrehana.
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vi
Sommaire
Remerciements
Résumé
Abstract
Fintina
Sommaire
Liste des tableaux
Liste des figures
Glossaire
Acronymes et abréviations
INTRODUCTION GENERALE
1. ETAT DE L’ART ET METHODOLOGIE GENERALE
1.1. ETAT DE L’ART
2. PREMIER ARTICLE : SYSTEME DE PRODUCTION ET AGROBUSINESS FAMILIAL
DANS UN CONTEXTE DE PERTURBATIONS CLIMATIQUES ET D’INSECURITE
ALIMENTAIRE
3. DEUXIEME ARTICLE : STRUCTURE DE MARCHE DE QUELQUES PRODUITS
AGRICOLES DE CONSOMMATION COURANTE ET SUCCES DE L’AGROBUSINESS
FAMILIAL
4. DISCUSSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
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vii
Liste des tableaux
Pages
Tableau 1. Chronogramme de la recherche ........................................................................................ 26
Tableau 2. Les indicateurs de suivi des crises nutritionnelles en santé .............................................. 29
Tableau 3 : Echantillon sur la sécurité alimentaire ............................................................................ 38
Tableau 4 : Echantillon tiré pour vérifier l’adoption de l’intensification .......................................... 40
Tableau 5 : Les pluies des saisons culturales par quinquennat .......................................................... 43
Tableau 6. Comportement des pluies et de la température dans la zone de Lwiro depuis 1980 pour
les quinquennats ................................................................................................................................. 45
Tableau 7. Conséquences des facteurs climatiques sur le rendement des cultures ............................ 46
Tableau 8. Calendrier agricole du Sud-Kivu avant les perturbations climatiques ............................. 47
Tableau 9. Données sur la propriété foncière pour les quatre cultures .............................................. 51
Tableau 10. La superficie exploitée par ménage agricole .................................................................. 51
Tableau 11 : Statistiques descriptives de 2001 à 2015 au Sud-Kivu montagneux ............................. 52
Tableau 12. Affectation de la production en % .................................................................................. 56
Tableau 13. La situation de l’aide alimentaire ................................................................................... 56
Tableau 14. Adoption des spéculations agricoles étudiées ................................................................ 57
Tableau 15. Les dépenses annuelles des ménages en Francs Congolais. 1$ = 1600 FC=3200 Ar
(août 2018) ......................................................................................................................................... 59
Tableau 16. Les dépenses du ménage en dollar US (1$ = 1600 FC = 3200 Ar en juin 2018) ........... 60
Tableau 17. Situation sur les repas en milieu rural ............................................................................ 61
Tableau 18. Les données sur l’eau potable ....................................................................................... 62
Tableau 19. Durée des stocks post récoltes dans les ménages ruraux ................................................ 63
Tableau 20 : Les technologies de l’intensification au Sud-Kivu montagneux ................................... 64
Tableau 21. Comptes d’exploitation comparés des 4 principales cultures au Sud-Kivu montagneux
pour 1 ha en situation de monoculture en US$ .................................................................................. 74
Tableau 22 : Répartition de l’échantillon des ménages par rapport aux achats –consommation des
produits ............................................................................................................................................. 119
Tableau 23 : Rapport entre l’offre du Sud-Kivu montagneux et la demande de Bukavu ................ 124
Tableau 24 : Les facteurs influençant la vente du haricot, du maïs, du manioc et de la pomme de
terre dans la ville de Bukavu ............................................................................................................ 125
Tableau 25 : Les facteurs influents et dominants chez les vendeurs ................................................ 128
Tableau 26 : Situation de la demande dans la ville de Bukavu ........................................................ 132
Tableau 27 : Résultats des régressions sur les facteurs de la consommation des produits étudiés .. 133
Liminaires
viii
Tableau 28 : Ordonnancement des variables chez les acheteurs ...................................................... 139
Tableau 29 : Régression agrobusiness sur le haricot ........................................................................ 143
Tableau 30 : Régressions agrobusiness sur le maïs .......................................................................... 143
Tableau 31 : Régressions agrobusiness sur le manioc ..................................................................... 144
Tableau 32 : Régressions agrobusiness sur la pomme de terre ........................................................ 145
Tableau 33 : Les facteurs déterminant l’adoption des variétés améliorées du haricot ..................... 196
Tableau 34 : Les facteurs déterminant l’adoption de la fertilisation du haricot par des engrais
organiques ........................................................................................................................................ 196
Tableau 35 : Facteurs déterminant l’adoption de la mécanisation pour le haricot ........................... 197
Tableau 36 : Les facteurs déterminants de l’adoption des produits phytosanitaires pour le haricot 197
Tableau 37 : Les facteurs déterminants de l’adoption des variétés améliorées de maïs .................. 197
Tableau 38 : Les facteurs déterminants de l’adoption de la fertilisation organique du maïs ........... 198
Tableau 39 : Les déterminants de l’adoption de la mécanisation pour le maïs ................................ 198
Tableau 40 : Les facteurs déterminants de l’adoption des variétés améliorées du manioc .............. 198
Tableau 41 : Les facteurs déterminants de l’adoption de la fertilisation organique du manioc ....... 199
Tableau 42 : Les facteurs déterminants l’adoption de la fertilisation minérale pour le manioc ...... 199
Tableau 43 : Les facteurs de l’adoption de la mécanisation pour le manioc ................................... 200
Tableau 44 : Les déterminants de l’adoption des produits phytosanitaires pour le manioc ............. 200
Tableau 45 : Les facteurs déterminants de l’adoption des variétés améliorées de la pomme de terre
au Sud Kivu montagneux ................................................................................................................. 200
Tableau 46 : Les facteurs déterminant l’adoption de la GIFS pour la pomme de terre au Sud-Kivu
montagneux ...................................................................................................................................... 201
Tableau 47 : Les déterminants de l’adoption de la mécanisation de la pomme de terre .................. 201
Tableau 48 : Les facteurs déterminants l’utilisation des produits phytosanitaires pour la pomme de
terre ................................................................................................................................................... 201
Tableau 49 : Compte d’exploitation pour le haricot ........................................................................ 202
Tableau 50 : Compte d’exploitation pour le maïs ............................................................................ 204
Tableau 51 : Compte d’exploitation pour le manioc ........................................................................ 206
Tableau 52 : Compte d’exploitation pour la pomme de terre .......................................................... 208
Tableau 53 : Echantillon sur la commercialisation des produits étudiés dans la ville de Bukavu ... 210
Tableau 54 : Les variables d’étude de la commercialisation du haricot, du maïs, du manioc et de la
pomme de terre à Bukavu ................................................................................................................. 211
Tableau 55 : Les variables d’étude sur le succès de l’agrobusiness familial ................................... 211
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ix
Tableau 56 : Les variables d’étude de la consommation du haricot, du maïs, du manioc et de la
pomme de terre à Bukavu ................................................................................................................. 212
Tableau 57 : SEM sur l’agrobusiness du haricot .............................................................................. 215
Tableau 58 : SEM sur l’agrobusiness du maïs ................................................................................. 215
Tableau 59 : SEM sur l’agrobusiness du manioc ............................................................................. 215
Tableau 60 : SEM sur l’agrobusiness de la pomme de terre ............................................................ 215
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x
Liste des figures
Pages
Figure 1 : Carte de la zone d’étude .................................................................................................... 20
Figure 2 : Modèle d’analyse fondé sur la résilience, le modèle de ménage et les pôles de croissance
équilibrée ............................................................................................................................................ 23
Figure 3. Tendance de la variabilité de la température minimum ...................................................... 44
Figure 4. Tendance de la variabilité de l’humidité relative de l’air selon les quinquennats .............. 44
Figure 5. Variabilité des facteurs climatiques selon le niveau d’altitude ........................................... 45
Figure 6. Variation des températures autour du PNKB ..................................................................... 45
Figure 7. Impacts de perturbations climatiques sur la production agricole ....................................... 46
Figure 8. Mécanismes mis sur pieds par les agriculteurs pour s’adapter aux effets des perturbations
climatiques ......................................................................................................................................... 47
Figure 9. Calendrier agricole du Sud-Kivu montagneux à l’Est de la RD Congo ............................. 49
Figure 10. Evolution de la malnutrition au centre nutritionnel de Lwiro .......................................... 50
Figure 11. Tendances du rendement du manioc ................................................................................. 54
Figure 12. Tendances du rendement du haricot ................................................................................. 54
Figure 13. Tendances pour le rendement du maïs .............................................................................. 54
Figure 14. Tendances du rendement de la pomme de terre ................................................................ 54
Figure 15. Variabilité du rendement des cultures .............................................................................. 55
Figure 16. Pourcentage de ceux qui louent des champs ..................................................................... 57
Figure 17. Répartition des dépenses du ménage ................................................................................ 60
Figure 18. Qualité du repas pris par les ménages ............................................................................... 61
Figure 19. Les personnes malnutries .................................................................................................. 62
Figure 20. Les stratégies pour lutter contre l’insuffisance alimentaire .............................................. 63
Figure 21. Caractérisation de Burhinyi .............................................................................................. 66
Figure 22. Caractérisation de Kabare ................................................................................................. 67
Figure 23. Caractérisation de Kaziba ................................................................................................. 68
Figure 24. Caractérisation de Luhwinja ............................................................................................. 69
Figure 25. Caractérisation de la Chefferie de Ngweshe ..................................................................... 70
Figure 26. Prospective des variables à Burhinyi ................................................................................ 75
Figure 27. Prospective des variables à Kabare ................................................................................... 76
Figure 28. Prospective des variables à Kaziba ................................................................................... 77
Figure 29. Prospective des variables à Luhwinja ............................................................................... 77
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xi
Figure 30. Prospective des variables à Ngweshe ............................................................................... 78
Figure 31 : Facteurs influents et dominants de l’adoption de l’intensification .................................. 79
Figure 32 : Les groupes des vendeurs dans la ville de Bukavu ........................................................ 127
Figure 33 : Ordonnancement des variables ...................................................................................... 128
Figure 34 : Comportement des vendeurs des produits étudiés ......................................................... 130
Figure 35 : Situation des prix (FC) du manioc, du maïs et de la pomme de terre en 2017 .............. 131
Figure 36 : Situation des prix/kg du haricot multicolore en 2017 (Francs Congolais) .................... 131
Figure 37 : Les classes des acheteurs des produits étudiés dans la ville de Bukavu et environs ..... 136
Figure 38 : Comportement des ménages acheteurs des produits étudiés ......................................... 140
Figure 39 : Fonctionnement de l’agrobusiness familial ................................................................... 160
Figure 40. Les classes des années sur le manioc .............................................................................. 193
Figure 41. Les classes des années sur le haricot .............................................................................. 193
Figure 42 : Classement des années sur le maïs ................................................................................ 194
Figure 43 : Classement des années sur la pomme de terre ............................................................... 194
Figure 44 : Relation entre les facteurs climatiques et le rendement des cultures ............................. 194
Figure 45 : Variabilité de la production des cultures (CV en %) ..................................................... 195
Figure 46 : Localisation de la Ville de Bukavu ................................................................................ 213
Figure 47 : Localisation des marchés dans la ville de Bukavu et hinterland ................................... 214
Figure 48 : Résultat SEM des déterminants de l’agrobusiness sur le haricot au Sud-Kivu
montagneux ...................................................................................................................................... 216
Figure 49 : Résultat SEM des déterminants de l’agrobusiness sur le maïs au Sud-Kivu montagneux
.......................................................................................................................................................... 217
Figure 50 : Résultat SEM des déterminants de l’agrobusiness sur le manioc au Sud-Kivu
montagneux ...................................................................................................................................... 218
Figure 51 : Résultat SEM des déterminants de l’agrobusiness sur la pomme de terre au Sud-Kivu
montagneux ...................................................................................................................................... 219
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xii
Glossaire
Insécurité alimentaire modérée : quand une population a un score de consommation alimentaire
qui varie entre 28,5 et 42. La part des dépenses alimentaires des ménages par rapport aux dépenses
totales est comprise entre 65 et 75%. Ses stratégies de survie basées sur les moyens de subsistance
témoignent d’une situation de crise (EFSA, 2016).
Insécurité alimentaire sévère : quand une population a un score de consommation alimentaire qui
varie entre 0 et 28. La part des dépenses alimentaires des ménages par rapport aux dépenses totales
est supérieure à 75%. Ses stratégies de survie basées sur les moyens de subsistance témoignent
d’une situation d’urgence (EFSA, idem).
Malnutrition déclarée aigüe : (seuil ≥ 10%) est comprise comme une situation où la population a
peu à manger en qualité et en quantité. La malnutrition déclarée chronique (seuil ≥ 2%), elle, est
une situation où la population n’a pas à manger ni en qualité ; ni en quantité (Robsona, 2016).
Score de consommation alimentaire : score composite basé sur la diversité de la diète, la
fréquence de consommation des aliments et sur l’importance des nutriments contenus dans les
différents groupes d’aliments (EFSA, 2018).
Stratégie construite sur la résilience : C’est celle qui favorise la mise en place de nouvelles
pratiques pour lutter contre les risques. Il existe un lien entre la vulnérabilité et la résilience : un
système plus résilient est moins vulnérable (Dauphiné et Provitolo, 2007). La résilience est mesurée
par une fonction qui prend en compte des indicateurs de production économique. Être
agrobusinesman demain ne se prévoit pas, mais se prépare dès à présent, avec un goût pour l’avenir
et la multidisciplinarité (Abis et Brun, 2020). Les solutions de résilience agricole à adopter doivent
tenir compte des insécurités dans l’accès au foncier, au capital et aux marchés (Garambois et al.,
2018) ainsi que les technologies de production et l’encadrement agricole.
Système d’alerte précoce (SAP) : anticipation des problèmes de sécurité alimentaire probables et
une information en temps réel des chocs sur la sécurité alimentaire. Il s’agit de faire un suivi et une
analyse régulière de la situation des populations afin de permettre aux acteurs décisionnels d’avoir
les informations nécessaires pour définir des stratégies adéquates pour anticiper les chocs et fournir
les réponses opportunes (Konrad, 2018)1.
1 Konrad A., Rapport de l’atelier de formation sur la sécurité alimentaire et la détection des crises alimentaires, Bukavu, Août 2018.
Liminaires
xiii
Vulnérabilité : mesure le degré de risque auquel les membres d’une famille ou d’une communauté
sont exposés lorsqu’ils se trouvent face à des situations menaçant leurs vies et leurs moyens de
subsistance (EFSA, 2011).
Liminaires
xiv
Acronymes et abréviations
- ACP : Analyse en Composantes Principales
- AFC : Analyse Factorielle en Composantes
- AFD : Analyse Factorielle Discriminante
- AGR : Activités Génératrices des Recettes
- ANOVA : Analyse de la Variance
- ASOP : Action Sociale d’Organisation Paysanne
- ATE : Average Treatment Effect
- AVEC : Actions Villageoise d’Epargne et de Crédit
- BAD : Banque Africaine de Développement
- CAB : Comité pour l’Autopromotion à la Base
- CAH : Classification Ascendante Horizontale
- CATALIST : Catalyser l’intensification agricole
- CdV : Chaîne de Valeur
- CEMUBAC : Centre Médical de l’Université Libre de Bruxelles en Afrique Centrale
- CIALCA : Consortium for Improving Agriculture-based Livelihoods in Central Africa
- COOPABU : Coopérative Agricole de Buhanga
- CRSN : Centre de Recherche en Sciences Naturelles
- CV : Coefficient de Variation
- DGDA : Direction Générale des Douanes et Accises
- DGI : Direction Générale des impôts
- DSCRP : Document de Stratégie pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté
- EFSA : Emergency Food Security Assessment
- ETD : Entité Territoriale Décentralisée
- FAO : Fonds des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation
- FDLR : Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda
- FEWS NET : Famine Emergency Warning Systems Network
- GIEC : Groupe International d’Experts en Changement climatique
- GIFS : Gestion Intégrée de la Fertilité du Sol
- IADL : Initiatives et Actions pour le Développement Local
- ICCN : Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
- IDH : Indicateur du Développement Humain
- IFDC : International Fertiliser Development Center
- IITA : Institut International pour l’Agriculture Tropicale
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xv
- IFPRI : International Food Policy Research Institute
- IMF : Institutions de Micro Finance
- INERA : Institut National pour l’Etude et la Recherche Agronomiques
- INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du Bénin
- INS : Institut National de Statistique
- IPAPEL : Inspection Provinciale de l’Agriculture, Pêche et Elevage
- IRA : Infection Respiratoire Aiguë
- MINAGRI : Ministère de l’Agriculture
- MINIPLAN : Ministère du Plan
- NASA : National Aeronautics and Space Administration
- NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
- OCC : Office Congolais de Contrôle
- ODD : Objectifs du Développement Durable
- OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
- ONG : Organisation Non Gouvernementale
- ONGD : Organisation Non Gouvernementale de Développement
- ONGI : Organisation Non Gouvernementale Internationale
- ONU : Organisation des Nations Unies
- p : p-value
- PAG : Plan d’Action Général
- PAM : Programme Alimentaire Mondial
- PANA : Programmes d’Action Nationaux d’Adaptation
- PAP : Plan d’Action Prioritaire
- PBE : Panier du Bien Etre
- PDL : Plan de Développement Local
- PEA : Pôle d’Entreprise Agricole
- PNIA : Programme National d’Investissement Agricole
- PNKB : Parc National de Kahuzi Biega
- PNSD : Plan National Stratégique de Développement
- PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
- RDC : République Démocratique du Congo = RD Congo
- SAP : Système d’Alerte Précoce
- SCA : Score de Consommation Alimentaire
- SDA : Score de Diversification Alimentaire
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xvi
- SDSN : Sustainable Development Solutions Network
- SEM : Modèle d’Equation Structurelle
- SENASEM : Service National de la Semence
- SIDA : Syndrome d’Immuno Déficience Acquise
- SNEL : Société Nationale d’Electricité
- SNSAP : Service National de Système d’Alerte Précoce
- UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
- USAID : Agence des Etat Unis pour le développement international
- VIH : Virus de l’Immuno déficience Humaine
I n t r o d u c t i o n g é n é r a l e
INTRODUCTION GENERALE
I n t r o d u c t i o n g é n é r a l e
1
Contexte
L’agriculture dans les pays en développement est caractérisée par une faible récolte et, par
conséquent, un rendement limité (Cartier et Bürge, 2011). Cette situation s’explique par la
mauvaise préparation de la terre, qui résulte du manque d’outils et d’une mécanisation sporadique.
Pour Cervantes-Godoy et Dewbre (2010), il s’agit d’un accès limité au marché d’intrants, causé soit
par le manque d’infrastructures de transport ou de conservation, soit par des politiques
commerciales non favorables aux petits exploitants des pays en développement.
A l’échelle internationale, les Etats Unis possèdent la première agriculture du monde. Les grandes
firmes multinationales de l’agrobusiness contrôlent le cycle agroalimentaire complet, de la
production à la distribution. La part de la production agricole exportée est estimée à 25% et leur part
dans le commerce agricole international est de 33% (Laure et al, 2010). Pourtant ce modèle est
aujourd’hui fortement critiqué pour sa concurrence déloyale des pays émergeants et l’Europe ainsi
que ses multiples conséquences sur la santé.
Pour le NEPAD (2013), l’Afrique dispose d’un immense potentiel qui doit lui permettre non
seulement de se nourrir, d’éliminer la faim et l’insécurité alimentaire mais aussi de devenir un
acteur majeur des marchés internationaux. Ce potentiel, ce sont ses terres, l’eau et les océans, ses
femmes et ses hommes, des savoirs faire et un immense marché (FAO, 2018). Consciente de cette
chance, l’Union africaine a choisi, il y a 10 ans, de faire de l’agriculture un des principaux piliers du
Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD). L’agriculture représente une
part essentielle de l’économie de tous les pays africains. Elle a donc son rôle à jouer dans la
résolution des priorités continentales pour l’éradication de la pauvreté et de la faim, la dynamisation
du commerce intra-africain et des investissements, l’industrialisation rapide et la diversification
économique, la gestion durable des ressources et de l’environnement et la création d’emplois, la
sécurité et la prospérité partagée.
La République Démocratique du Congo (RDC) figure parmi les pays subsahariens qui se sont dotés
d’un Document de la Stratégie et de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP 1, 2 et 3)
au niveau national et des Plans d’action du Gouvernement (PAG) depuis 2006 ainsi que de
différents DSCRP provinciaux et de leurs Plans d’Action Prioritaires (PAP). Son Ministère du plan
I n t r o d u c t i o n g é n é r a l e
2
organise des enquêtes de type « 1-2-3 »2 en vue d’en évaluer la mise en œuvre. La plus récente est
celle de 2012. Le pays s’est doté également d’une toute première loi agricole en 2009 à laquelle
différentes entités décentralisées se réfèrent lors de l’élaboration de leurs Plans locaux de
développement (PDL) et leurs plans d’action opérationnels, d’un Plan National d’Investissement
Agricole (PNIA) de la RDC (2014-2020). Impossible, cependant, de parler de l’existence au pays
de vraies politiques publiques sectorielles en vue de lutter contre la pauvreté et la faim. La
croissance de la production agricole (1,4% par an entre 2007 et 2012 selon l’IFPRI) est plus faible
que la croissance de la population (3,3% par an), ce qui place la RD Congo dans une situation
précaire. 77% de la population congolaise vit sous le seuil de pauvreté (1,90$ par jour) et près de
70% des ménages se trouvent en insécurité alimentaire (Adger et al, 2006), (Maisin, 2016). Une
forme sévère de malnutrition dite chronique sévit parmi les enfants de moins de cinq ans, plus d’un
tiers (38%) accusent un retard de croissance. De même, la malnutrition touche 17% des mères
d’enfants de moins de cinq ans non enceintes (UNICEF et USAID, 2001).
Des efforts de solutions aux multiples problèmes de développement sont mis en œuvre par des
Organisations non gouvernementales (ONG) locales et internationales, des agences des Nations
Unies, des stations et institutions de recherche en collaboration avec la recherche paysanne
participative, de la coopération bi ou multilatérale malgré la faible implication de l’Etat congolais.
Réalités contradictoires
Contrairement à ce qui est couramment admis, la production agricole en Afrique a augmenté de
façon soutenue : elle a presque triplé en valeur (+160 %), presqu’autant qu’en Amérique du Sud, et
seulement légèrement moins qu’en Asie pour la même période (NEPAD, 2013). Pourtant on n’a
observé que très peu de progrès dans l’efficience de l’utilisation des facteurs travail et terre sur le
continent. La croissance agricole en Afrique s’est faite principalement par l’expansion des surfaces
cultivées et par l’utilisation d’une main-d’œuvre agricole plus abondante; les rendements ont en
définitive peu augmenté. Les rendements céréaliers sont en moyenne moindres de ceux obtenus en
Asie. Cette croissance agricole s’est produite dans un contexte démographique sans précédent. Au
cours des 30 dernières années, la population totale de l’Afrique a doublé et celle des villes a triplé.
La conséquence la plus directe de cette croissance démographique exponentielle est qu’il faut
2L’enquête de type « 1-2-3 » est celle qui a été mise au point et recommandée par les consultants internationaux DIAL et AFRISTAT, complétée par la Banque Mondiale, validée et adoptée par l’Institut National de la Statistique (INS) en vue d’évaluer la situation de l’emploi, les activités informelles et agricoles ainsi que les consommations des ménages (Source : INS, 2014).
I n t r o d u c t i o n g é n é r a l e
3
nourrir plus de bouches alors que la production qui n’a augmenté que d’un facteur de 1,8 (Ibid,
2013) a été incapable de suivre le rythme de croissance de la population.
Selon Niyonkuru (2018), malgré d’importants efforts investis dans la vulgarisation des technologies
dites productives, il est évident que les résultats enregistrés restent très faibles. On rivalise en vain
de méthodes les unes plus sophistiquées que les autres pour essayer de débloquer la situation. Les
approches coloniales « top down » ont même produit de meilleurs résultats que les cinq décennies
d’indépendance et ce, malgré l’introduction de plans dits participatifs.
Les méthodes qui marchent sont celles qui prennent en compte l’ensemble de la chaîne de valeur et
non seulement les aspects techniques de production. Les agriculteurs n’ont aucun mal à adopter de
nouveaux systèmes de production ou de nouvelles techniques culturales pourvu qu’ils y trouvent
leur intérêt et qu’ils disposent de moyens nécessaires à l’adoption de ces innovations. La
vulgarisation agricole est un échec à cause du recours aux méthodes basées sur le « top down ».
Pour y remédier, tout le monde semble s’accorder sur le fait qu’il est indispensable de composer
avec les paysans (Makoso, 2006). Malgré les efforts engagés dans un contexte difficile et fragile et
en dépit des progrès considérables réalisés, le pays en général et la Province du Sud-Kivu en
particulier, zone de l’étude, n’ont réalisé aucun des Objectifs du Millénaire pour le Développement
et des défis importants restent à relever (MINIPLAN-RDC, 2016). En Juillet 2016, le Sustainable
Development Solutions Network (SDSN) a publié un indice des ODD, censé classer les pays, en
partant de leur niveau initial de 2015, par rapport à leurs chances d’atteinte des ODD à l’horizon
2030 et la RDC se positionne à la 147e place avec un score de 31,3% loin derrière la Suède meilleur
pays au monde (84,5%) et le Botswana (58,4%) comme étant le pays africain qui a le plus de
chance de réaliser l’agenda de développement 2030.
Le Sud-Kivu montagneux au sein de la province du même nom, dispose de beaucoup de
potentialités en agro pastoral (Tshiebue, 2017) mais leur exploitation est soumise à des contraintes
de divers ordres. Les conditions de vie précaires touchent plus de huit ménages sur dix en milieu
paysan (PNUD et USAID, 2012). La monographie du Sud-Kivu montagneux est donnée en
Annexe 1. Pour le PNUD (2009), plus de 3/4 des ménages ruraux n’ont pas accès à l’énergie
électrique (2,5% en 2009). L’accès à l’eau potable est aussi limité (14,8% en 2009). Trois ménages
sur dix n’ont pas de toilettes hygiéniques en milieu rural. La malnutrition chez les enfants de moins
de 5 ans et la mortalité infantile sont élevées et supérieures aux moyennes nationales (126‰ en
2009). L’accès aux services de santé et d’éducation est limité. Cette région présente un faible taux
net de scolarisation du primaire de 53,3%. Les services de santé sont très insuffisants : 16 lits pour
100.000 habitants et on compte 1 médecin pour 27.699 habitants, loin en dessous de la norme de
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4
l’OMS qui est de 1 médecin pour 10.000 habitants. La barrière est à la fois financière,
géographique, sociale et culturelle. D’importants efforts devront être fournis en vue d’une égalité de
chances entre hommes et femmes.
Avec un taux de pauvreté de 84,7%, le Sud-Kivu compte parmi les provinces qui ont une incidence
de la pauvreté plus forte que la moyenne nationale (71,3%). Les données des enquêtes 1-2-3 (2007)
montrent que c’est dans la catégorie des ménages dont le chef est inactif, chômeur ou retraité que la
pauvreté sévit le plus (89,1%) suivis de ceux dont le chef travaille dans l’agriculture (86,6%). Etant
donné que ces ménages agricoles de la province y tirent la quasi-totalité de leurs revenus (95,7%),
ce taux élevé de pauvreté de ces ménages plaide en faveur d’un appui spécifique à ce secteur
(PNUD, ibid). D’importantes actions et interventions d’acteurs étatiques et non étatiques (de
développement durable, de la recherche et humanitaires) sont rapportées dans la région. Elles ont
drainé des financements colossaux mais les résultats ne sont pas visibles à grande échelle. Des
traces peuvent exister mais en saupoudrage.
Problématique et questions de recherche
L’insécurité alimentaire est l’une de principales conséquences d’une crise agraire longtemps
identifiée au Kivu montagneux ; elle se manifeste par la régression continuelle ou la stagnation des
performances de la production agricole, du rendement et du revenu, par des cas de malnutrition qui
augmentent, par la quasi inexistence d’investisseurs dans le domaine agricole, l’insécurité
alimentaire dans le milieu, la méconnaissance de la propriété foncière privée, la précarité des droits
fonciers des privés, l’ambigüité par rapport au statut des terres rurales, etc. (Kazadi, 1991).
L’économie congolaise en général est essentiellement agricole. Au Sud-Kivu, le système
économique est basé sur l’agriculture et l’élevage, reflet du système d’organisation socio-politique
traditionnel. Le tout est axé sur un régime foncier dont la pierre angulaire est la structure juridico-
politique du Kalinzi (Twagilimana, 1977). Parmi les trois facteurs traditionnels de la production en
agriculture, la terre occupe une place prépondérante car elle en est le soubassement. Cependant,
force est de constater que tous les contrats fonciers sont précaires et ne garantissent aucune sécurité
foncière.
Pour faire face à ce défi et comme retenu par l’objectif du millénaire n°1 et l’objectif n°2 des ODD,
les acteurs impliqués dans la vulgarisation agricole continuent à mettre un accent particulier sur des
actions en vue d’une intensification agricole avec l’appui financier de nombreux bailleurs de fonds
nationaux et étrangers. Ceux qui étaient appuyés par IFDC CATALIST et CIALCA ont introduit
dans la région l’approche GIFS (gestion intégrée de la fertilité du sol). D’autres misent sur des
méthodes dites « bio » avec un accent particulier sur les engrais organiques, de nouvelles techniques
I n t r o d u c t i o n g é n é r a l e
5
de production, etc. Et progressivement, les idées de développer l’agrobusiness familial au Sud-Kivu
en général et en particulier dans sa partie montagneuse gagnent les ambitions, les discours et le
rapportage des acteurs de la société civile. Le faible taux d’adoption de ces technologies et la
persistance de l’insécurité alimentaire ont conduit à la formulation de la problématique suivante :
dans un contexte de changement climatique, de crise agricole et d’insécurité alimentaire persistante
au sein des ménages, comment assurer de manière permanente des surplus de production des
cultures vivrières de base formées notamment de manioc, de maïs, de haricot et de pomme de terre
pour l’agrobusiness familial ? Deux questions de recherche sont soulevées :
- Comment le système de production et la productivité agricole au sein des ménages influencent-
ils l’agrobusiness familial ?
- La structure du marché local favorise-t-il le développement de l’agrobusiness au sein des
ménages du Sud-Kivu montagneux dans un contexte de changements climatiques ?
Objectifs
La thèse se propose d’identifier un modèle de promotion de l’agrobusiness familial à l’instar du
Sud-Kivu montagneux. Les objectifs spécifiques consistent à :
- Connaître l’état des lieux de la production et la productivité de quatre cultures vivrières dans un
contexte de crise agricole, de changement climatique et d’insécurité alimentaire.
- Analyser le marché agricole dans la ville de Bukavu et les chefferies périphériques afin
d’identifier des stratégies de l’agrobusiness familial dans les régions voisines et d’en dégager un
modèle optimal.
Hypothèses et résultats attendus
Cette recherche avance les hypothèses principales suivantes :
- Les producteurs agricoles prennent en compte tous les facteurs socio-économiques et
environnementaux, déterminants de l’adoption dans la diffusion des technologies de
l’intensification en vue de prévenir une crise de la production agricole et une insécurité
alimentaire. Cette hypothèse peut être déclinée en trois sous-hypothèses :
o L’analyse des données météorologiques et celle des statistiques agricoles témoignent
l’existence d’un changement climatique et d’une crise agricole dans cette partie de la
Province.
o Les ménages du Sud-Kivu montagneux vivent dans une insécurité alimentaire aigüe.
o La diffusion et l’adoption des technologies de l’intensification influencent l’organisation
de l’unité de production agricole vue comme une entreprise familiale.
I n t r o d u c t i o n g é n é r a l e
6
- Une concurrence imparfaite sur les marchés locaux au Sud-Kivu montagneux conditionne les
producteurs locaux des cultures étudiées à faire l’agrobusiness familial dans un contexte de
changements climatiques. Cette hypothèse peut être également déclinée en trois sous-
hypothèses :
o Des imperfections spécifiques à chaque produit et venant de différentes origines
caractérisent la structure de marché au Sud-Kivu montagneux.
o Les acheteurs se comportent de manière identique pour les biens de consommation
alimentaire.
o Le succès de l’agrobusiness familial des produits étudiés dépend étroitement de 6
facteurs déterminants.
Ces deux hypothèses seront vérifiées à travers deux résultats :
- Le système de production dans un contexte de changement climatique et d’insécurité
alimentaire sera décrit comme favorable à l’agrobusiness familial.
- La structure de marché et les déterminants du succès de l’agrobusiness familial en vue d’une
nouvelle stratégie de politique agricole seront étudiés et définis favorables dans un contexte de
changements climatiques.
Mis à part une introduction générale, l’état de l’art et la méthodologie générale, la thèse est rédigée
en deux articles qui répondent chacun à une de principales hypothèses. Chaque article a des
hypothèses secondaires liées à une hypothèse centrale de la thèse.
- Le premier qui est contextuel et axé sur l’offre / production présente successivement la
situation des changements climatiques et la production agricole, l’évolution de la production
agricole de 2001 à 2015 pour les quatre cultures de base, la situation de la sécurité alimentaire
au sein des ménages des producteurs agricoles et l’organisation de l’unité de production agricole
vue comme une entreprise familiale.
- Le deuxième et dernier article aborde l’étude du marché agricole avec un accent particulier sur
la demande et la concurrence en vue de dégager un modèle de développement de l’agrobusiness
familial basé sur la culture du haricot, du maïs, du manioc et de la pomme de terre.
Une discussion générale connecte l’ensemble de la rédaction par rapport aux théories de base.
La recherche aboutit à un positionnement en faveur des producteurs agricoles et des acteurs
d’accompagnement du secteur agricole ; il est axé sur les facteurs socio-économiques et
environnementaux à prendre en considération pour faire un agrobusiness familial basé sur le
haricot, le maïs, le manioc et la pomme de terre. Ces facteurs sont inclus dans un modèle
simplifié du développement de l’agrobusiness familial.
E t a t d e l ’ a r t e t m é t h o d o l o g i e g é n é r a l e
1. ETAT DE L’ART ET METHODOLOGIE GENERALE
E t a t d e l ’ a r t e t m é t h o d o l o g i e g é n é r a l e
7
INTRODUCTION
L’état de l’art est basé sur le modèle d’analyse, les différents concepts et sur les écrits relatifs
notamment au système de production, au marché et au changement climatique. La méthodologie
générale de recherche mobilise le modèle de résilience, postulat de l’auteur.
1.1. ETAT DE L’ART
Les facteurs de production, base de l’étude, sont ceux retenus par les physiocrates et le courant néo-
classique : la terre, le capital et le travail (Mugangu, 1997).
1.1.1. L’agrobusiness
Le clivage souvent retrouvé entre agriculture familiale et agrobusiness provient du fait que
l’agriculture familiale (Even et Sourisseau, 2015) est présentée dans la plupart des analyses comme
étant associée à une agriculture extensive, utilisant systématiquement des techniques traditionnelles,
reposant sur une absence de professionnalisme, ou encore comme étant caractérisée par une
économie de subsistance. Pourtant, il apparaît que de petits producteurs familiaux ont montré leur
capacité à accroître de manière significative leur productivité en utilisant des techniques modernes
comme la mécanisation (culture attelée, motoculteur, tracteur…), des engrais minéraux, des
semences sélectionnées et des méthodes intégrées de lutte contre les ravageurs, la maîtrise des
circuits et des techniques agricoles plus ou moins complexes, etc. L’agriculture familiale n’est pas
inconciliable avec une agriculture moderne et commercialisant les surplus de production.
Entraides et Fraternité (2011) soutient que l’agrobusiness concerne toutes les activités qui vont du
processus de production à celui de la commercialisation des produits. L’agrobusiness regroupe
différents types d’exploitations, qu’elles soient grandes, moyennes ou petites. Il est susceptible de
soutenir l’ensemble d’une filière agricole en apportant plus à la chaîne de valeur globale et profite
donc à tous les acteurs, y compris les petits producteurs et les populations plus vulnérables.
IFDC et al (2011) considèrent qu’un producteur agricole fait de l’agrobusiness autour d’une ou
plusieurs cultures quand il peut vendre 85% de sa production et affecter 15% à l’autoconsommation
familiale. En d’autres termes, il concerne ceux qui investissent ou qui cherchent des opportunités
d'investissement dans le secteur agricole pour aller au-delà de l'autosuffisance alimentaire.
Dans cette thèse, l’agrobusiness familial est fondé sur la production et la commercialisation des
surplus des cultures de consommation en vue de créer un revenu. Il intègre les maillons production,
stockage, transformation et commercialisation de la chaîne de valeur de ces produits. Ce terme n’est
pas à confondre avec l’agribusiness synonyme d’un ensemble des activités et des transactions en
relation avec l'agriculture et les industries agroalimentaires.
E t a t d e l ’ a r t e t m é t h o d o l o g i e g é n é r a l e
8
1.1.2. Le développement et l’organisation de marché
Le marché de gros et semi-gros existe pour des produits vivriers dont les circuits font intervenir
plusieurs agents et sont dits «circuits longs ». Les grossistes en vivres exercent leurs activités dans
des dépôts au sein et autour des marchés centraux et urbains, surtout ceux du manioc, maïs, pomme
de terre et du haricot comme ceux d’autres céréales et grains (Mastaki, 2006).
Le marché connait une « concurrence parfaite » qualifiée de « concurrence féroce pour les
producteurs » lorsqu’il y a de nombreux vendeurs et acheteurs pour des biens identiques avec
aucune barrière à l’entrée et une information parfaite (FAO, 2018). 5 conditions définissent une
concurrence parfaite : l’atomicité, l’homogénéité, la fluidité, la libre circulation des facteurs et la
transparence de l’information. Il y a six types de marché possibles : la concurrence parfaite, le
monopole, le duopole, l’oligopole, le monopsone, et l’oligopsone (Moga, 2019).
La concurrence parfaite est le modèle de base, incontournable, de la théorie néoclassique (Abbey,
1997). Le marché de concurrence parfaite est un marché théorique (Chamberlin, 1899-1967). Il est
très rare que les conditions de concurrence parfaite soient réunies. Dès qu’une condition n’est pas
respectée, le marché est considéré en concurrence imparfaite. La concurrence imparfaite génère des
situations de marché différentes. Le monopole et l’oligopole sont les deux exemples de situation de
marchés imparfaits (Joan Robinson, 1903-1983). La concurrence imparfaite se caractérise par des
défauts d'information, des barrières discriminantes et des rendements croissants ou de méga profits.
Dans cette étude, le marché a moins de vendeurs que les acheteurs et des produits hétérogènes. Il
s’agit d’un marché oligopolistique.
En termes d’organisation du marché, les politiques et les incitations fiscales sont un autre aspect
important dans la recherche de l’émergence des micros entreprises rurales. Le travail de l’Etat à ce
niveau est de veiller à ce que toutes les réformes fiscales qui entrent en vigueur s’appliquent
partout et de manière équitable tenant compte des investisseurs du niveau micro. Ceux-ci non
seulement parce qu’ils sont nombreux mais aussi et surtout tiennent l’alimentation du grand
nombre. A côté de ceci, il faut organiser des foires agricoles (Entraide et fraternité, 2011).
1.1.3. La crise agricole dans le Sud-Kivu montagneux
1.1.3.1. Le système de production
Le système des cultures privilégie d’abord la sécurité alimentaire et sociale tout en conservant les
habitudes alimentaires. Dans la présentation spatiale des cultures sur la colline, la priorité était
accordée au bananier à bière surtout, qui avoisine directement les cases au sommet de la colline
(Cirimwami et Mashika, 2000), bien que cette culture soit ravagée par le « wilt bactérien »
(Rutakayingabo et al, 2016). La banane naturelle ou transformée en bière locale « Kasiksi » est un
E t a t d e l ’ a r t e t m é t h o d o l o g i e g é n é r a l e
9
moyen d’échange pour acquérir le manioc ou d’autres biens de consommation primaire. C’était
donc la culture de rente par excellence dans le Bushi, sous-région du Sud-Kivu (Rutakayingabo et
al, 2016). On préfère tout manquer, sauf la bananeraie.
Ainsi, le paysan relègue au second plan des cultures vivrières annuelles (manioc, maïs, haricot,
patate douce, pomme de terre) (Dupriez, 1987) qui occupent les terres des versants, souvent moins
fertiles (Buchekuderhwa, 2014) et auxquelles le paysan n’accorde pas autant d’attention qu’à la
bananeraie qui reçoit des fertilisants organiques. Le maïs et le haricot sont toujours cultivés en
association et en culture continue sur les mêmes sols, et souvent avec le manioc qui sert de relais
après leur récolte. Toutefois, le haricot volubile adopté récemment (Mirindi et al, 2019),
(INERA/PNH, 2007) au cours des années 1990 peut se trouver sous la bananeraie au même titre que
le taro et parfois des pieds épars d’ignames.
Les terres sont surexploitées ; beaucoup d’entre elles sont décapées (Bienda et al, 2019) ou
colonisées par les herbes rhizomateuses difficiles à éradiquer et sont abandonnées au pâturage
(Katunga et Namujimbo, 2011). La récupération des marais par des programmes de drainage
soutenus et leur répartition aux petits paysans restent l’espoir du lendemain, là où ils existent
(Tanganik, 1999).
1.1.3.2. Caractéristiques spécifiques de la crise agricole
La crise agricole est considérée comme une stagnation ou une régression de la production agricole.
Kamulete (2013) affirme que cette crise a ses racines dans la colonisation mais a été accentuée par
les perturbations de l’environnement, les guerres et l’insécurité. Une analyse de cause à effet place
au centre de la crise agricole, une faible production agricole pour les cultures essentielles dans
l’économie des ménages (Mirindi et al, 2019). Cette situation est due à plusieurs facteurs :
- la faible utilisation des technologies agricoles se manifestant par la diminution de la fertilité du
sol et du rendement, la perturbation du calendrier agricole depuis plus de dix ans, le faible
encadrement agricole (Katcho et al, 2018),
- l’influence des éléments du contexte macroéconomique aggravé par les guerres, l’insécurité qui
s’en est suivie et les tracasseries de tous ordres occasionnant la démotivation au travail
agricole et la baisse du revenu des ménages, et, qui se manifeste aussi par l’accès difficile aux
intrants de qualité et la pression démographique (Miderho et al, 2017).
La crise agricole a comme conséquences majeures l’insécurité alimentaire, une persistance du taux
inquiétant de la malnutrition protéïno caloriques, l’exode rural et l’exode agricole (Aksanti et
Basimine, 2018). En province du Sud-Kivu en général, le revenu d’activité mensuel moyen est très
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10
bas (PNUD, 2009). Dans cette étude, la crise agricole est considérée comme une crise de sous-
production continue.
1.1.4. Les bases de l’économie des ménages
L’économie des ménages repose sur le revenu tirée essentiellement de l’agriculture, de l’élevage de
case (Cirimwami et Mashika, 2000) et des activités non agricoles constitué de petit commerce, de
l’artisanat et du salariat. Ce revenu est bas et ne parvient plus à couvrir les besoins fondamentaux
des membres de la famille restreinte (Namujimbo et Katunga, 2011).
1.1.4.1. L’agriculture
Le Sud-Kivu montagneux a des terres présumées fertiles, un climat favorable, une pluviométrie
équilibrée. C’est une terre de prédilection pour l’agriculture. Le nombre de plantes qu’on peut y
cultiver est plus élevé que dans la plupart des régions du monde comme l’a affirmé Dupriez (1987).
On y trouve en effet aussi bien les espèces originaires des régions au climat tropical que celles
originaires des régions au climat tempéré ou méditerranéen.
L’économie agraire s’organise en deux plans distincts : celui des hommes, leurs bananeraies et leur
système d’échange et celui de l’économie domestique maîtrisée par les femmes qui sont cependant
entièrement inféodées au monde masculin. Les enjeux économiques principaux sont locaux :
sécurité familiale, alimentation de base, revenus monétaires pour les besoins essentiel et rôle
(Rutakayingabo et al, 2016). L’espace agricole est couvert par des droits fonciers précaires mais
relativement stables (Mugangu, 2003), (Mugangu, 1997). Les cultures saisonnières sont la base de
l’économie domestique et relèvent du domaine quasi-exclusif des femmes dans les ménages où
l’approche genre n’est pas encore comprise. Les productions agricoles sont affectées à plus de 85%
à l’autoconsommation, les enjeux économiques locaux étant principalement alimentaires
(Buchekuderhwa et Mapatano, 2013). Les rendements des cultures diminuent chaque année dans les
ménages qui n’ont pas encore adopté l’agroforesterie, la lutte anti érosive, la fertilisation du sol et le
traitement des maladies des plantes. La superficie moyenne par ménage (y compris la bananeraie et
la parcelle d’habitation) est estimée à 0,6ha (CIALCA, 2009), la principale conséquence étant un
taux élevé de la prévalence de la malnutrition dans les ménages.
1.1.4.2. L’élevage
Les cheptels animaux sont en nette régression. Il n’y a aucun laboratoire vétérinaire dans la région
pour le contrôle des épizooties (Katunga et Namujimbo, 2011) malgré la vocation agropastorale du
Sud-Kivu montagneux. Les maladies épizootiques dont la peste bovine et porcine sont les plus
fréquentes.
La production laitière est insuffisante (Ndatabaye et al. (1971), cités par Katunga et Namujimbo,
2011). Aux causes de la régression, il faudrait ajouter les désordres politiques durant les troubles en
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1961, 1964, 1967, et les turbulentes successions politico-coutumières à Burhinyi et Kabare
(Dupriez, 1987) et les guerres dites de libération (1996 et 1998) et toute l’insécurité qui s’en est
suivie.
L’élevage au sein des ménages est extensif. La moyenne par ménage rapportée par une étude de
base d’une ONG locale Initiatives et Actions pour le Développement Local-IADL, association sans
but lucratif (Katwanyi, 2010) se présente comme suit : 1 vache pour 20 ménages, 2chèvres ou
moutons pour 8 ménages, 2 poules par ménage, 4 cobayes par ménage, 1 lapin pour 5 ménages, 1
porc pour 15 ménages.
L’élevage du gros bétail est un élevage de prestige. Le petit bétail et les animaux de la basse-cour
sont considérés comme des animaux de dépannage pour les besoins urgents non couverts par le
revenu issu de l’agriculture et des activités non agricoles.
1.1.4.3. Les activités non agricoles
Les activités non agricoles sont devenues indispensables dans les stratégies de survie des
populations rurales (Lapenu, 2003). Leur part dans les revenus des ménages ruraux devient de plus
en plus importante (40 à 45% en Afrique) à cause des difficultés liées à l’agriculture, du fait de la
rareté et la dégradation des sols et de la forte tendance à l’émigration parmi les jeunes valides
(Masirika, 2013). L’exode agricole prend de plus en plus de l’ampleur.
Les activités non agricoles exercées dans le ménage sont essentiellement le petit commerce de
survie, l’artisanat et le salariat. Il est difficile de déterminer la part de ces activités dans le revenu
global du ménage par rapport au revenu tiré des activités d’élevage et d’agriculture. Les paysans ne
tiennent pas de comptabilité familiale formelle pour faciliter ce genre de travail (Masirika, 2015).
Ce qui est certain, c’est que les familles où il n’y a personne qui fait une activité non agricole vit
dans une pauvreté extrême en attendant la moisson.
Les organisations qui interviennent dans les domaines du durable et même celles des urgences sont
unanimes que pour résoudre tant soit peu le problème d’insécurité alimentaire au sein des ménages
appuyés, il faut un appui important aux activités génératrices de revenu (AGR) pour un double
objectifs : sécuriser les semences et la moisson d’un côté et financer les autres besoins essentiels y
compris les travaux champêtres, de l’autre côté (IFDC et al, 2011).
Le petit commerce consiste en la vente détaillée des produits alimentaires divers tels que le sel,
sucre, fretins, légume, farine, œufs, huile, bière, les vivrières, les maraîchages,… ; et les articles
divers tels que les allumettes, savon, pétrole, bougies, braise, bois, cigarette, carte d’appel, …
L’artisanat quant à lui, en tant qu’exercice d’un métier d’art manuel consiste en la production des
objets tels que le panier, van, corde, natte, mortier, pilon, les meuble, etc. Et même les produits de
la couture et de la coiffure (IFDC et al, 2011).
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L’exploitation des moulins et des taxis (moto ou voiture) sont la plupart du temps classées parmi les
activités qui relèvent du salariat comme l’enseignement, la médecine, et les fonctionnaires de l’Etat.
Malheureusement, la combinaison des activités agro pastorales et non agricoles engendre toujours
un revenu moyen par ménage bas. Le pourcentage de la population du Bushi qui vit avec moins de
1$/personne/jour dépasse 85%. Comme l’analphabétisme, le faible taux de scolarisation des enfants
et principalement les filles, les habitats dominés par des maisons traditionnelles, etc., la malnutrition
y est toujours présente (Katunga et Namujimbo, 2011).
Dans le cadre de cette thèse, les activités non agricoles intègrent le petit commerce de survie, la
vente au détail du carburant, la vente des boissons locales ou industrielles et l’exploitation des taxi-
moto par l’un des membres du ménage.
1.1.5. La crise agraire
Kazadi (1991) définit la crise agraire comme étant la crise de la production et les conséquences y
afférentes couplée des relations conflictuelles autour de l’enjeu foncier : les rapports autorités
foncières et autorités coutumières, les rapports entre l’administration foncière et les autorités
coutumières, les rapports entre les autorités coutumières et les paysans (Mugangu, 2003), et les
rapports entre les bourgeoisies urbaines et les paysans. Cette thématique met également un accent
particulier sur les pratiques paysannes du domaine foncier en marge de la loi. Dans cette thèse, la
crise agraire intègre à la fois la crise de production et les conséquences des pratiques
d’accaparement des terres agricoles. Principalement le phénomène « paysans sans terre ».
1.1.6. L’intensification agricole
Ce terme va ramener également à la compréhension des termes comme « la chaîne de valeur », « les
filières agricoles », « pôle d’entreprise agricole », « les méga-cluster » et « la sécurité alimentaire »
qui lui sont corolaires.
L’intensification agricole, en effet, est un paquet qui englobe six technologies combinées à savoir :
l’usage des variétés améliorées, l’usage des engrais, l’usage du machinisme agricole en vue
d’améliorer le travail, l’usage des produits phytosanitaires pour la protection des plantes et des
récoltes, l’usage de grands investissements en capitaux et une production orientée vers le marché
(Leewis et Van Den Band, 2003).
1.1.6.1. L’intensification agricole : un tremplin pour intégrer une chaîne de valeur
La première préoccupation des producteurs agricoles est d’améliorer leur production, d’accroître
leurs volumes et d’augmenter les rendements (IFDC-CATALIST, 2010).
Dans une logique de marché, l’intensification agricole joue à deux niveaux. Elle permet aux
produits agricoles d’être plus compétitifs, en diminuant les coûts de production par unité (kg). La
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fertilisation des sols constitue notamment un facteur déterminant dans cette rentabilité accrue, étant
donné l’épuisement des terres constaté dans les zones très peuplées, suite à leur constante
exploitation sans amendement. La qualité des produits est améliorée par l’effort fourni pour se
conformer aux exigences des consommateurs. Par la suite, un marché sûr et rémunérateur mène
aussi à davantage de coopération avec des structures d’appui telles que les institutions financières.
1.1.6.2. L’intensification agricole et l’adoption de nouvelles technologies
Pour Masirika (2013), les caractéristiques socio démographiques des agriculteurs au Sud-Kivu,
précisément dans le rayon d’action du Consortium for Improving Agriculture-based Livelihoods in
Central Africa (CIALCA) sont un groupe des facteurs qui influencent l’adoption d’une nouvelle
technologie. Dans la région, il a constaté la prédominance de petites exploitations (la majorité de
ménages possède moins de 0,6 Ha), l’âge moyen est de 45 ans et dont le niveau d’éducation est
faible.
Le Sud-Kivu montagneux est reconnu comme étant une zone à haute pression sur la terre
occasionnée par une démographie galopante sur la terre, accentuée par un système foncier du type
féodal et dualiste qui ne manquerait pas de modeler le comportement des exploitants agricoles dans
l’adoption d’une quelconque technologie (Cituli et al. , 2020). Ces éléments sont complétés par le
niveau quasi nul d’utilisation des engrais minéraux qui ne sont pas très connus des milieux paysans
et dont le coût pourrait bien rendre inaccessibles pour la petite agriculture vivrière. Ce faible niveau
d’utilisation s’observe aussi pour les engrais verts ainsi que la chaux et cela malgré leur relative
disponibilité et leur capacité d’amélioration du sol dans sa zone d’étude.
Le coût initial de l'innovation est un facteur important déterminant la décision d'adoption des
paysans surtout dans le cas des ménages pauvres (Lindner et Jarrett, 1982 ; Leathners et
Smale, 1992 ; Masirika, 2013; Feder et Umali, 1993). L’étude de Masirika (ibid) fait ressortir que
les facteurs affectant l’adoption sont l’état civil, l’éducation, l’exercice d’une activité non agricole
dans les ménages et l’accès à l’information sur les variétés améliorées.
Dans une étude sur le rôle des goulots d`étranglement de la commercialisation dans l`adoption des
innovations agricoles au Sud-Kivu, Mastaki (2006) a fait un constat selon lequel il existe une nette
détérioration de la productivité, une tendance au retour à l’autosubsistance des agriculteurs et au
retrait des marchés, un rejet des innovations agricoles ainsi qu`une faible propension à investir dans
le secteur agricole. Les nouvelles explications d’une telle tendance se fondent sur la faillite et la
désorganisation des marchés d`outputs, la détérioration des infrastructures physiques ainsi que la
faible rentabilité des activités agricoles qui en résultent. L’analyse empirique des facteurs
d`adoption d’une variété performante de haricot vulgarisée par l’Institut National pour l’Etudes et la
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14
Recherche Agronomiques (INERA), « l’Acc714 », dans la région lui a permis de confirmer le rôle
négatif des contraintes spatiales et institutionnelles d`accès au marché dans les choix technologiques
des paysans de la province. Pour Chevry (2005), les faiseurs d’opinions et groupes d'intérêt incluent
les rôles de politiques, institutions et infrastructures dans l'adoption de nouvelles technologies et
leur impact sur la productivité et le bien-être.
Dontsop et al. (2012), dans une étude sur les activités de dissémination du NERICA dans trois
zones agro écologiques du Nigeria, ont trouvé que le taux d’adoption potentiel serait au-delà du
niveau observé si tous les agriculteurs avaient connaissance des nouvelles variétés et qu'il serait
encore plus élevé si tous les agriculteurs y avaient accès. Ntsama et Kamgnia (2008) ont conclu
que l’appartenance à une organisation paysanne, et d’autres facteurs comme la zone, l’orientation
marchande, et le niveau d’instruction ont influé positivement sur l’adoption de la « CMS 8704 ». En
même temps, ces auteurs ont trouvé que les variables telles que l’âge, la perception du risque, la
superficie et le sexe n’influencent pas l’adoption de la« CMS 8704 » dans ce pays.
1.1.6.3. Les déterminants de l'adoption de nouvelles technologies
Plusieurs auteurs ont développé diverses théories pour appréhender les facteurs déterminants
l'adoption et la diffusion des paquets technologiques développés en direction des exploitants
agricoles et ont ainsi tenté d’expliquer les facteurs influençant leur adoption.
Rogers (1983) qui est le pionnier de la théorie dite de "la diffusion des innovations" met en exergue
cinq facteurs : le processus d'adoption d'une innovation, les caractéristiques (attributs) de
l'innovation telles qu’elles sont perçues par les individus, les profils types des individus par rapport
à leur attitude face aux innovations et les différents types d’unités de prise de décision, le canal de
communication, la nature du système social et la compétence du vulgarisateur. Ban (1984) qui au-
delà de la compétence du vulgarisateur, insiste sur l’importance que les exploitants agricoles
attachent aux sources d'informations.
Davis (1989) cité par Masirika (2013) postule que l'acceptabilité d'un système d'information est
déterminée par deux facteurs dont la perception de l'utilité et la perception de la facilité d'utilisation.
Pour Davis et Warshaw (1989), l'attitude générale de l'individu face au système ne serait pas le seul
déterminant de l'utilisation mais peut être basée sur l'impact qu'il aura sur ses performances. De
même, le modèle d'acceptation de la technologie montre un lien entre la perception de l'utilité et la
perception de la facilité d'utilisation. Ceci signifie que face à deux systèmes offrant les mêmes
fonctionnalités, l'utilisateur trouvera plus utile celui qu'il pense facile à utiliser (Dillon et Moris,
1996).
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En plus, Davis et al (2007) trouvent que la perception de la facilité d'utilisation influencerait
significativement l'attitude d'un individu et cela à travers l'auto-efficacité et l'instrumentalité.
Leewis etVan Den Ban, (2003) proposent un modèle alternatif qui présente les variables de base
importantes pour la compréhension des pratiques paysannes et leurs réponses aux innovations en
considérant que les individus ne sont pas des acteurs isolés dans la société.
La vaste littérature sur les facteurs influençant l’adoption de nouvelles technologies converge sur un
nombre des facteurs tels que ceux évoqués par l'INRAB (1996), notamment la complexité de la
technologie, la mise en place de fonds initial indispensable, le bénéfice net escompté et les
possibilités d'intégration de la technologie dans le schéma socio-culturel de l'exploitant.
Cheryl (2003) et Houndekon et Gogan (1996) cités par Masirika (2013) proposent quatre groupes
de facteurs analogues aux précédents. Il s'agit des facteurs relatifs aux producteurs, des facteurs liés
à la technologie, des facteurs institutionnels liés au marché de facteurs de production et à
l'information et les caractéristiques de la parcelle devant recevoir la technologie.
De manière détaillée, Andekambi (2005) précise que les facteurs liés au producteur regroupent le
niveau d'éducation de l'exploitant, son expérience en agriculture, son âge, son genre, son niveau de
richesse, la taille de son exploitation, la disponibilité en main d’œuvre et son aversion au risque.
S'agissant des facteurs liés à la technologie, il est admis que les fonctions économiques et
alimentaires du produit, la complexité de la technologie, le coût relatif de l'innovation par rapport
aux innovations "substituts", le délai de récupération de l'investissement et la susceptibilité de la
technologie aux aléas environnementaux sont les facteurs qui entrent en ligne de compte.
Les facteurs institutionnels regroupent l'accès au crédit, la tenure foncière, la disponibilité et
l'accessibilité des produits et des facteurs, la disponibilité et la qualité de l'information sur les
technologies et le développement des activités para et extra-agricoles. Les caractéristiques de la
parcelle concernent la nature du sol, son niveau de fertilité avant l'adoption de la technologie, le
climat.
1.1.6.4. Les acteurs des chaînes de valeur et des pôles d’entreprises agricoles
Aussi bien dans une chaîne de valeur que dans un pôle d’entreprises agricoles, différents groupes
d’acteurs peuvent être distingués. Ce sont par exemple les producteurs et leurs coopératives, les
transformateurs, les commerçants et les consommateurs.
Viennent ensuite les supporteurs de la chaîne, qui appuient les opérateurs à travers des services
gratuits ou payants. Ce sont par exemple les services agricoles, les organismes de recherche et de
vulgarisation, les banques et institutions de micro-finance, ou encore les organisations non
lucratives, comme les ONG ou les organisations paysannes faîtières, qui forment les opérateurs et
E t a t d e l ’ a r t e t m é t h o d o l o g i e g é n é r a l e
16
facilitent leur mise en relation, les institutions qui contribuent à la création d’un environnement
favorable au développement des chaînes de valeur et de l’entrepreneuriat paysan. Enfin, des acteurs
temporaires ont pour mission de faciliter la mise en relation de tous les acteurs précédents:
opérateurs économiques, supporteurs de la chaîne de valeur et autorités. Leur présence est souvent
temporaire, avec des projets de développement à durée limitée, comme des ONG ou des bailleurs de
fonds (IFDC et al, 2011).
1.1.6.5. Le méga-cluster
Ce terme a été introduit dans le langage des organisations d’appui à l’agriculture par l’IFDC dans le
cadre de son projet CATALIST – 2. C’est une approche basée sur le concept de chaîne de valeur et
celui d’agrobusiness cluster. Si la chaîne de valeur est l’ensemble des étapes de la production
jusqu’à la consommation déterminant la capacité des acteurs concernés à obtenir un avantage
concurrentiel, l’agrobusiness cluster est un réseau informel d’acteurs tels que les producteurs, les
organisations des producteurs, les commerçants, les transporteurs, les transformateurs, les services
financiers, les fournisseurs d’intrants, les services de vulgarisation, etc. dans une certaine région.
Certaines zones géographiques dans une région présentent les conditions optimales de production et
de commercialisation d’un produit donné. Ici on peut avoir plusieurs clusters qui travaillent sur un
même produit, créant ainsi une masse critique qui peut favoriser la création d’usines de
transformation ou attirer des acheteurs en gros. Des tels clusters sont considérés comme des « méga
clusters » et se caractérisent par une dynamique auto-propulsant, qui sera utilisée pour atteindre un
nombre significatif pour une organisation d’appui qui utilise cette approche (IFDC-CATALIST,
2010).
Dans le cadre de cette étude, la chaîne de valeur intègre l’accès aux intrants, la production, le
stockage, la transformation et la commercialisation. Les méga-clusters sont pris comme des pools
de production, des zones de spécialités.
1.1.7. Le concept de la sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire comme indicateur de développement humain est définie comme un accès de
tous les individus à tous les moments à suffisamment de nourriture afin de mener une vie saine et
active (Banque Mondiale, 1986). Saisie à travers ses quatre dimensions à savoir : la disponibilité
alimentaire, la stabilité des approvisionnements, l’accès économique et physique à la nourriture à
tout moment en quantité et qualité suffisantes ainsi que l’utilisation des aliments, pour une
population donnée (Touzard et Temple, 2012), la sécurisation alimentaire est caractérisée par la
coexistence d’actions intentionnelles et de processus non intentionnels, à` plusieurs échelles, ce qui
suppose une représentation systémique (Dury et Janin, 2012).
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17
Le concept de la sécurité alimentaire a fait son entrée tardive au sein de la politique agricole
congolaise (Anzoulay et Dillon, 2000). C’est avec le Plan Directeur de Développement Agricole et
Rural de 1991 que ce concept est inscrit dans le langage des politiques du secteur en RDC.
La disponibilité alimentaire (Janin et Dury, 2012) suppose l’accessibilité à la nourriture dans la
mesure où celle-ci est présente sur les marchés intérieurs d’un pays. Contrairement à
l’autosuffisance alimentaire motivée par une idéologie d’indépendance alimentaire, la disponibilité
alimentaire dépend de trois paramètres que sont la production alimentaire locale, les importations
alimentaires et l’aide alimentaire (DIOBASS, 2005). La stabilité des approvisionnements insiste sur
la garantie de la disponibilité alimentaire à chaque instant. Un bon approvisionnement permanent se
traduit par une bonne gestion des marchés et des stocks alimentaires (Janin et Dury, ibid).
L’accès à la nourriture (Mastaki, 2003) est défini par la capacité que possède chaque individu à
acquérir à chaque instant de la nourriture nécessaire à sa survie, complétée par l’utilisation de la
nourriture dans le cadre d’une diète adéquate, d’eau potable, d’assainissement et des soins de santé
de façon à obtenir un état de bien-être nutritionnel permettant de satisfaire tous les besoins
physiologiques.
La sécurité alimentaire doit être distinguée des notions d’assistance alimentaire, de sécurité sanitaire
des aliments et de souveraineté alimentaire avec lesquelles elle est souvent confondue. L’assistance
alimentaire est un mécanisme d’intervention rapide et ponctuel utilisé dans les contextes de crise
humanitaire ou de catastrophe. Elle doit assurer une alimentation adéquate et tenter de rétablir, dans
un contexte précis, la sécurité alimentaire des populations touchées (Konrad, 2018). La sécurité
sanitaire des aliments (souvent appelée « sécurité alimentaire » en Europe) porte sur la
réglementation et le contrôle des filières agroalimentaires afin de surveiller l’hygiène, la toxicité et
la traçabilité des aliments.
La souveraineté alimentaire relève du droit des États à mettre en place les politiques agricoles les
mieux adaptées à leurs populations pour autant qu’elles ne nuisent pas à l’agriculture d’autres pays.
Le PAM (2014) définit l’insécurité alimentaire comme une situation chronique qui se produit
lorsque des populations n’ont pas accès à une quantité suffisante d’aliments sains et nutritifs ; les
aliments consommés ne sont pas nécessaires pour une croissance normale aux fins d’une vie active
et saine. Il y a insécurité alimentaire si la disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation de la nourriture
sont limitées (Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge,
2005).
Au niveau régional/local, la disponibilité de la nourriture peut être limitée pour l’une, quelques-unes
ou toutes ces raisons : une sécheresse peut ruiner la récolte ou tuer le bétail, une situation de conflit
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peut entraver l’importation de denrées alimentaires dans certaines régions, une invasion de criquets
peut détruire une partie des réserves alimentaires ou ruiner la récolte, une diminution de la main-
d’œuvre agricole par exemple au sein des communautés frappées par le VIH/sida, réduit la
production alimentaire, une pénurie de semences ou d’engrais peut faire baisser le rendement (Janin
et Dury, op cit).
Au niveau du ménage, l’accessibilité limitée de la nourriture peut être due au fait que le prix de
certaines denrées de base est trop élevé, le coût élevé des prestations médicales et autres services de
base peuvent réduire le budget d’alimentation d’un foyer, le manque d’instruction et de
qualifications limite les possibilités d’emploi et réduit d’autant les revenus de la famille ; un pont
détruit peut empêcher d’accéder aux marchés, une situation de conflit peut ruiner un système de
sécurité sociale et entraver l’action caritative (PAM, op cit.). En définitif, la sécurité alimentaire
réelle ne peut être obtenue que par l’autosuffisance à l’échelle locale, nationale et régionale
(Robbins, 1999).
Dans cette étude, la sécurité alimentaire réelle pose un certain nombre de questions. Il s’agit entre
autres de savoir qui a accès à la terre, qui produit, qui prend les décisions, qui consommera les
aliments, et si les produits alimentaires cultivés sont appropriés à la tradition locale.
La malnutrition est à la fois une conséquence d’une insécurité alimentaire chez les producteurs
agricoles et un facteur qui influence négativement le rendement du capital humain. Sous toutes ses
formes, elle présente des graves menaces pour la santé et constitue aujourd’hui un double fardeau
dans les pays en développement : il faut lutter contre la dénutrition et contre l’excès pondéral
(Rabibisoa, 2016). Deux types de malnutrition feront l’objet d’appréciation au sein des ménages du
milieu d’étude : la malnutrition chronique et la malnutrition aigüe.
1.1.8. Le changement climatique
Le concept de vulnérabilité des populations aux aléas (Baudoin, 2010) retenu comme corolaire des
changements climatiques est défini selon une approche contextuelle proposée par Adger et al
(2006) et Leary et al, (2007). La vulnérabilité n’est pas seulement liée à l'aléa en soi et à ses
impacts, mais surtout aux caractéristiques « humaines » du contexte dans lequel vit la population.
Un changement climatique correspond à une modification durable de la décennie au million
d'années des paramètres statistiques (paramètres moyens, variabilité) du climat global de la Terre ou
de ses divers climats régionaux. Les projections sont telles que le changement climatique aurait un
impact substantiel sur la production agricole et par conséquent une envergure sur l’accentuation de
la pauvreté (GIEC, 2008).
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On parle aussi des changements climatiques pour bien faire la distinction entre les changements
climatiques “naturel” et “anthropique”, mais aussi les conséquences qui en découlent :
rechauffement climatique, augmentation de la fréquence des phénomènes extrêmes (tornades,
inondations...), désertification... (Anonyme, 2016).
Pour Chikodzi (2016), l’Afrique est l’un des Continents les plus vulnérables à la variabilité et aux
changements climatiques. Leurs impacts se caractérisent par une augmentation de la température
globale à la surface de la Terre, avec une augmentation de 0,8 ± 0,2°C depuis 1870 (Puget, 2010) et
de 0,9 ° C depuis 1960 avec un taux moyen de 0,19 °C par décennie (Asconit-Pareto, 2011). Les
conséquences entrainées par le changement climatique sont nombreuses, et se manifestent dans
presque tous les secteurs : politique, climatique, économique, sanitaire et agricole (Blanc, 2002),
(Zhang et al, 2004) et (IPPC, 2014).
Pour Zenabou, (2013), les manifestations du changement climatique sont la hausse des
températures, le dérèglement des précipitations, la multiplication du nombre d‘évènements
météorologiques extrêmes (ouragans, inondations, sécheresse et vagues de chaleur), le dérèglement
des saisons, etc. Les pays en développement sont particulièrement menacés du fait qu'ils ont des
capacités réduites d'adaptation financière et institutionnelle, et de la forte dépendance de l‘économie
sur l'agriculture et la pêche. Entre autres voies de solution (BAD, 2012) il faut mettre fin à la
déforestation et encourager la plantation de forêts.
Dans le cadre de cette étude, les changements climatiques sont synonymes des perturbations des
facteurs climatiques : les précipitations, la température et le vent. Les facteurs qui vont guider leur
analyse sont la proximité d’une forêt tropicale humide, le niveau d’altitude, le comportement du
niveau d’altitude du lac Kivu et les triennats.
1.2. METHODOLOGIE GENERALE
1.2.1. Présentation du Sud-Kivu montagneux, zone de l’étude
L’étude s’est déroulée dans la région du Sud-Kivu montagneux à l’Est de la RD Congo (Figure 1).
Elle s’étend sur le Bushi au Sud-Kivu montagneux en RDC. Le Bushi est une région rurale
culturellement peuplée par des populations qui ont en commun les us, coutumes, pratiques et la
langue « Mashi ». Il regroupe 7 Chefferies à savoir Kabare, Ngweshe, Kaziba, Luhwinja, Burhinyi,
Nindja, Kalonge ; 74 groupements administratifs. Sa population est estimée à 2 030 570 habitants
en 2018 soit 32,7% de la population de la Province du Sud-Kivu, répartie sur 5 039 km² soit 7,7 %
de la superficie de la province du Sud-Kivu avec une densité moyenne de 403 habitants au km²
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(INS, 2018). Il est limité à l’Est par les rives du lac Kivu et la rivière Ruzizi qui forme sa frontière
avec le Rwanda. Au Sud, cette partie du Pays est limitée par les territoires d’Uvira et de Mwenga ; à
l’Ouest par le Territoire de Shabunda, puis au Nord par le Territoire de Kalehe (Dupriez, 1987).
Figure 1 : Carte de la zone d’étude
Ce milieu est à vocation agro pastorale. Son climat d’altitude, son relief, son sol et son calendrier
agricole l’y prédisposent chaque fois que les conditions climatiques n’ont pas connu des
perturbations comme cela a été le cas au cours de ces dix dernières années. La population à 100%
rurale vit essentiellement de l’agriculture. Mais la production ainsi que le rendement diminuent
chaque année. Les causes en sont multiples mais les principales sont liées à la ressource « terres de
culture » dont une grande portion et la plus fertile serait une possession de grands propriétaires
terriens : les chefs coutumiers (Bami), les églises, les sociétés et multinationales, les fermiers ainsi
que le Parc National de Kahuzi Biega (PNKB). La superficie moyenne agricole par ménage est
estimée à 0,6 ha (Buchekuderhwa et Mapatano, 2013). Les habitants restent fortement attachés à
leurs fiefs d’origine et le système politico – foncier féodal dans lequel ils vivent rend très difficiles
les déménagements interrégionaux (Dupriez, op cit), ( Annexe 1).
28°
2°
E t a t d e l ’ a r t e t m é t h o d o l o g i e g é n é r a l e
21
1.2.2. Le modèle du ménage agricole
Le modèle du ménage agricole comporte plusieurs courants dans la littérature et varie selon les
disciplines (Ellis, 1998). Il intègre à la fois le comportement et perception du ménage face aux
chocs, situations difficiles et aux innovations technologiques mises à sa portée. Au niveau
microéconomique, le point de départ c’est le ménage agricole qui est à la fois producteur et
consommateur. Le ménage cherche à maximiser son profit en choisissant entre différentes
technologies par rapport à ses ressources et ses prix, et maximise ensuite son utilité en choisissant
entre différents profits à son niveau de consommation. Dans le cas des marchés imparfaits, les
décisions de production et de consommation deviennent inséparables (Masirika, 2013). A ce niveau,
le modèle du ménage aide à opérer un choix en fonction de l’offre et de la demande permettant de
formuler la décision d’allocation de la main d’œuvre à utiliser (Readon et al, 2006) cité par
Masirika (2013). La question d’adoption de nouvelles technologies exige la prise en compte du
contexte dans lequel se situe le ménage agricole du fait de l’incertitude caractérisant la relation que
définit la fonction de production entre les quantités d'inputs, la technologie et le niveau de
production. De la même manière, le prix auquel la production sera vendue n’est pas connu avec
certitude au moment des choix de production (Adesina et Sander, 2000). La décision du ménage
d’adopter une technique de production donnée est déterminée sur base de l'objectif consistant ici à
maximiser non plus le revenu ou l'utilité, mais le revenu attendu ou l'utilité attendue. Le
comportement rationnel du ménage se traduit donc par la maximisation du revenu attendu ou de
l'utilité attendue en choisissant une technologie dont le potentiel économique est évalué en termes
de son impact sur le rendement, les coûts et les profits, tout en considérant l’exposition aux risques
et incertitudes qu’elle induit. Le bas niveau de liquidité réduit dans une large mesure les choix de
production possibles (Ribier et Sine Ano) cité par Masirika (ibid).
Dans le modèle du ménage, De Janvry et Sadoulet (1997) ont mis l’accent sur le fait que le paysan a
besoin d’un revenu extra agricole pour financer l'établissement de la production agricole (Masirika,
2013). C’est ce qui justifie la prédisposition au recours à un crédit agricole (en espèces ou en
nature), parfois sans trop mesurer les risques. Ce modèle a permis d’analyser les facteurs de
l’adoption de l’intensification, les mesures de résilience et les facteurs déterminants du succès de
l’agrobusiness familial.
E t a t d e l ’ a r t e t m é t h o d o l o g i e g é n é r a l e
22
Par rapport à l’approche systémique3, l’étude a abordé les facteurs déterminant le développement de
l’agrobusiness familial comme un système. On ne saurait agir sur un seul facteur d’un système sans
influencer un ou plusieurs autres. Une action combinée donne plus de résultats qu’une action sur
une seule variable. L’intensification et l’agrobusiness familial sont en eux-mêmes, des systèmes qui
exigent des actions sur la terre, le capital et le travail. Ce qui ne donne pas raison à Tirel (1987) qui
avait retenu que : « la notion d’intensification n’a de sens que rapportée à un facteur de production.
Un facteur est exploité de façon intensive lorsqu’on combine à une quantité donnée de ce facteur
des doses importantes d’autres facteurs. Cette notion est étroitement liée à celle de productivité. »
Si l’approche économique conventionnelle ne retient que la combinaison de trois facteurs pour
produire – terre, travail et capital –, en fait d’autres sont nécessaires :
- les fonctionnalités naturelles des écosystèmes; (…)
- le savoir, les connaissances d’éléments essentiels. Il peut s’agir de savoirs traditionnels ou de
connaissances scientifiques et techniques sur les besoins des plantes, leur mode de conduite, la
détection et le traitement des maladies, les usages, la trajectoire de dissémination et la valeur
économique (Rutakayingabo et al, 2016).
- l’information, facteur assez proche du précédent mais concernant notamment l’environnement
ou l’état des cultures à un instant donné (Tirel, 1987).
Le modèle d’analyse utilisé (Figure 2) est hybride. Il intègre à la fois la théorie du ménage agricole,
la théorie des pôles de croissance équilibrée de Rosenstein-Rodan et Nurkse cités par HUEBER,
(2012), la théorie systémique et celle de la résilience avec une vision holistique exigée par le
contexte. La résilience se traduit par la capacité à anticiper ce qui peut l’être, à réagir à ce qui
survient de manière imprévue, tirer parti des « coups du sort », mais aussi à aspirer à une
amélioration réalisable de sa situation (Lallau et Mbetid, 2010). Dans cette étude, il s’agit d’étudier
la mise en œuvre des mesures d’adaptation à une situation (Ingram et Dawson, 2005), à un choc de
n’importe quel genre.
Ce contexte, tel que vécu est un choc qui exige des mesures d’adaptation individuelle et collective.
La situation a été observée au niveau des individus et des ménages pour dégager les capabilités. Il a
été question d’évaluer, pour les deux hypothèses principales, la capacité objective et subjective
3Selon l'International Project Management Association, la pensée systémique est définie comme « une façon de voir les phénomènes et les corrélations complexes dans leur intégralité selon une approche interdisciplinaire ». L'objectif de l'approche systémique est la modélisation, c'est-à-dire la figuration d'une réalité complexe sous la forme d'un modèle simplifié, plus facilement compréhensible.
E t a t d e l ’ a r t e t m é t h o d o l o g i e g é n é r a l e
23
d'action et de réaction des personnes rencontrées, une capacité qui peut varier entre les membres
d’un même ménage (Lallau et Mbétid, 2010). Ensuite, l’unité ménage a été observée pour analyser
les moyens d’existence. Au niveau supérieur, la situation a été étudiée comme un fait commun aux
chefferies du Sud-Kivu montagneux en vue de dégager d’une part des conditions de marchés et de
la société, d’autre part de l’état des écosystèmes mis en valeur. Il a été question de recueillir et
confronter les données éco systémiques, institutionnelles et de marché en vue de dégager les
interactions et déterminer un modèle d’agrobusiness familial retenu comme voie de solution. La
théorie des pôles de la croissance équilibrée explique qu’il faut agir du côté de l’offre et du côté de
la demande. Cette théorie propose une coordination horizontale des facteurs de production, laquelle
doit être mise en garde avant le démarrage des activités productives. Une certaine forme de
planification ex ante est donc nécessaire. Il faut créer des réciprocités externes pour créer des effets
de synergie. Elle été utilisée pour dégager les déterminants du succès de l’agrobusiness familial et
un modèle spécifique pour le Sud-Kivu montagneux.
Cette étude, ainsi conduite par le modèle résilient du ménage et l’approche systémique est
schématisée par la Figure 2.
Concurrence imparfaite
Figure 2 : Modèle d’analyse fondé sur la résilience, le modèle de ménage et les pôles de croissance équilibrée
Contexte : crise
agricole, insécurité
alimentaire,
changement climatique
Adoption de l’intensification :
fertilisation du sol, variétés
améliorées, produits phyto
sanitaires, crédit agricole,
machinisme agricole (Résilience
spontanée)
Facteurs sociaux, Facteurs
économiques, Politiques
publiques, Foncier disponible
Production agricole
suffisante + surplus
Agrobusiness
familial
Revenu dans
les familles
Marché : Recours à l’importation des produits
agricoles (Résilience collective / assistée)
Sécurité alimentaire
Mesures de résilience
E t a t d e l ’ a r t e t m é t h o d o l o g i e g é n é r a l e
24
Face au contexte déjà décrit, le modèle s’est appuyé sur des mesures de résilience spontanée et
assistée tel que retenu par Lallau et Mbétid (2010). Pour la résilience spontanée, l’étude a analysé
les facteurs holistiques déterminants de l’adoption des technologies de l’intensification au sein des
ménages en vue de produire plus, créer des surplus à commercialiser et du revenu. La résilience
assistée a mis un focus sur l’aide extérieure et les importations / commercialisation des produits
alimentaires. Il a été question d’analyser l’offre et la demande. Les deux volets de la résilience
visent la sécurité alimentaire au sein des ménages agricoles.
1.2.3. Les variables globales d’étude
Les variables mobilisées sont regroupées autour des points ci-après :
- Les facteurs socio-économiques de l’agrobusiness familial et de la sécurité alimentaire,
- Les facteurs environnementaux et
- Les facteurs fonciers.
1.2.4. Démarche de vérification commune aux hypothèses
Les recherches bibliographiques et webographique ont été basées sur le changement climatique, la
crise agricole, la sécurité alimentaire et ses corolaires, l’agrobusiness et ses corolaires, et le
développement de marché. La collecte des données sur les changements climatiques et
conséquences a été faite sur le site de la NASA, à l’IPAPEL, à la Station météo de Lwiro, à la
SNEL et au CEMUBAC/Lwiro. La collecte des statistiques agricoles sur la crise agricole a été faite
à l’IPAPEL et auprès des agronomes de 5 chefferies du Sud-Kivu montagneux. Les enquêtes
ménages sur les mesures de résilience aux changements climatiques ont été faites en tenant compte
du niveau d’altitude. Les enquêtes sur la sécurité alimentaire et l’intensification agricole ont été
faites au sein des ménages. Les enquêtes sur la commercialisation du haricot, maïs, manioc et
pomme de terre ont été conduites dans certains marchés de la ville de Bukavu. Les enquêtes sur la
consommation du haricot, maïs, manioc et de la pomme de terre ont été faites au sein des ménages
de la ville de Bukavu. Les enquêtes sur le succès de l’agrobusiness familial du haricot, maïs,
manioc et de la pomme de terre ont eu lieu au sein des ménages.
La phase d’échantillonnage et des tests à réaliser étaient accompagnée d’une mise au point d’outils
et des techniques de collecte des données. La méthode d’échantillonnage aléatoire représentatif
qualitatif et/ou quantitatif avec strates a été la plus utilisée mais également celle des quotas.
L’étude a fait recours, selon le cas, soit à une grille d’entretien individuel ou en focus group, à une
fiche d’observation, soit à un questionnaire d’enquête. Les outils étaient d’abord testés au cours
d’une pré-enquête.
E t a t d e l ’ a r t e t m é t h o d o l o g i e g é n é r a l e
25
Des entretiens au sujet des questions spécifiques ont été menés auprès des producteurs responsables
de ménages (femmes et hommes), des chefs locaux, des responsables d’organismes et agences qui
accompagnent l’agriculture durable, des chercheurs au sein d’institutions de recherche et / ou
d’enseignement supérieur, des responsables d’Organisations Non Gouvernementales de
Développement (ONGD), des responsables des églises, des concessionnaires, des autorités du
fonciers en province et des territoires. Il s’agit, pour la plupart du temps, d’entretiens semi-
structurés car « bien qu’on ait des objectifs à atteindre du côté interviewer, laisser une ouverture à
l’interviewé est indispensable pour étayer la recherche vu leurs expériences de vie » (Sandra, 2016)
et/ou des échanges en focus group. Les entretiens ont précédé ou complété les enquêtes ménages. Et
pour certains thèmes, les deux étaient menés simultanément.
Les données collectées ont fait l’objet d’un tri ou correction afin de minimiser les risques des biais.
Elles ont, par la suite, été codifiées sur Excel avant de faire des analyses sur les logiciels SPSS 20,
XLSTAT, STATA ou STATISTICA 6.0 selon le cas. Les TESTS qui ont été les plus utilisés sont
les statistiques descriptives, les tableaux croisés, l’ANOVA, les corrélations, les régressions, les
analyses multi variées, les analyses factorielles et les modèles d’analyse structurelle.
Des séances de restitution, de partage et de validation des résultats de recherche à divers endroits
ont toujours eu lieu pour finaliser chaque étape par hypothèse. Des telles séances regroupaient des
représentants des parties prenantes consultées en ateliers ou en forum.
1.2.5. Limites de l’étude
Globalement, l’étude a fait recours aux données officielles qui, de fois, ne sont pas actualisées. Cet
état de chose a exigé qu’elles soient couplées d’enquêtes ménages. Par rapport aux prix sur le
marché, l’unité « kilo » était rarement utilisée par les répondants ; les autres unités de mesure
(assiette, bassin, panier, tas, « kidwere », « bumba » ne sont pas étalonnées. Les données du
National Aeronautics and Space Administration (NASA) sur les facteurs du climat, bien qu’elles
donnent une tendance crédible, exigent un certain facteur non standardisé de correction.
L’étude a été menée dans des terrains différents ; il a été impossible d’avoir un seul échantillon et
les mêmes enquêtés.
1.2.6. Chronogramme des activités
La recherche et la rédaction de la thèse ont été faites suivant le Tableau 1.
E t a t d e l ’ a r t e t m é t h o d o l o g i e g é n é r a l e
26
Tableau 1. Chronogramme de la recherche
N° 2017-2018 2018-2019 2019-2020
ACTIVITES
1 2 3 4 5 6
1 Soumission du projet de recherche X
Etat de l’art et revue de littérature X X X X X X
Cours obligatoires X
Production de la proposition du fil conducteur et du plan détaillé de la thèse X X
2 Recherche + rédaction sur le système de production et l’agrobusiness familial dans un contexte des changements climatiques et d’insécurité alimentaire dans le Sud-Kivu montagneux + présentation orale dans un colloque + publication d’articles scientifiques
X X X
3 Recherche et rédaction sur l’Organisation de l’Unité de Production Agricole vue comme une entreprise familiale + présentation orale dans un colloque + publication d’un article scientifique
X X
4 Recherche et rédaction sur la structure de marché et les déterminants du succès de l’agrobusiness familial dans le Sud-Kivu montagneux
X
5 Rédaction finale +Soutenance de la thèse X X
CONCLUSION PARTIELLE
Les mots clés de cette étude sont l’agrobusiness familial, les changements climatiques, la crise
agricole, la sécurité alimentaire, la structure du marché, le système de production, la stratégie
résiliente et les facteurs déterminants. Le modèle d’analyse utilisé est hybride. Il intègre à la fois la
théorie du ménage et celle de la résilience avec une vision holistique exigée par le contexte.
Semestre
Système de production et agrobusiness familial
2. PREMIER ARTICLE : SYSTEME DE PRODUCTION ET
AGROBUSINESS FAMILIAL DANS UN CONTEXTE DE
PERTURBATIONS CLIMATIQUES ET D’INSECURITE
ALIMENTAIRE
Système de production et agrobusiness familial
27
INTRODUCTION
Cette partie est contextuelle. Elle présente un état des lieux sur le changement climatique, la crise
agricole et la sécurité alimentaire au Sud-Kivu montagneux. Il a été question de vérifier si l’analyse
des données météorologiques et celle des statistiques agricoles rapportées par les services de
l’Inspection provinciale de l’agriculture, pêche et élevage (IPAPEL) témoignent de l’existence des
changements climatiques et d’une crise agricole dans cette partie de l’Est du pays. La réflexion
porte sur :
- le changement climatique et la production des quatre principales cultures vivrières de 2001 à
2015,
- la situation de la sécurité alimentaire au sein des ménages agricoles de cette région en étude, et
- l’organisation de l’unité de production agricole vue comme une entreprise familiale.
Contextualisation
Dans le monde, l'agriculture est mise à l'épreuve par diverses menaces comme les pics des prix, la
rareté des terres et de l'eau, la hausse des prix d’intrants, ainsi que l'impact du changement
climatique sur la production.
Au sujet de la crise agricole, une première compréhension peut être guidée. La crise agricole vécue
au Bas-Canada au premier quart du XIXe siècle a été considérée comme une période de profondes
difficultés agricoles expliquée par le fait que les canadiens francophones qui peuplent en grande
majorité ce territoire pratiquent une agriculture plutôt approximative (FAO, 1996). Ils ont de
mauvais instruments aratoires, ils ne peuvent bénéficier d'enseignement agricole ; situation qui les
amène à perpétuer les erreurs de leurs prédécesseurs. Ainsi, ils ne font pas de rotation des cultures,
ils utilisent peu ou pas d'engrais ; ce qui explique que les rendements deviennent de plus en plus
pauvres. Il y a également un problème de surpopulation rurale inquiétant.
La crise alimentaire mondiale de 2007-2008 a eu pour origine une forte hausse du prix des denrées
alimentaires de base, plongeant dans un état de crise quelques-unes des régions les plus pauvres du
monde et causant une instabilité politique et des émeutes dans plusieurs pays (FAO, 2008).
La crise agricole vécue en France en 2015 et 2016 a été plutôt une crise de surproduction : la récolte
de blé a été si abondante à travers le monde que les prix ont chuté d'environ 20% (Rapport de
Europe 1, 2016).
Le Forum économique mondial (2016) considère que l'agriculture doit donc être résiliente, c'est-à-
dire capable de résister ou de se rétablir face aux stress et aux chocs. Pour nourrir plus de neuf
milliards de personnes d'ici 2050, il y aura lieu de doubler la production alimentaire sur une base
Système de production et agrobusiness familial
28
durable. Le développement d'une agriculture résiliente nécessitera de recourir à des technologies et
des pratiques fondées sur le savoir agro-écologique et qui permettent aux petits producteurs de
contrer la dégradation environnementale et le changement climatique selon des modalités
permettant de maintenir une croissance agricole durable. Les systèmes d'alerte précoce (Konrad,
2018) nationaux et régionaux capables de prévoir les catastrophes imminentes doivent être
renforcés ou mis au point là où ils n'existent pas encore, et doivent être mieux reliés avec les
organisations de prise de décision et d'intervention. Afin d'atténuer la volatilité, le ratio de stock
disponible de produits alimentaires doit être amélioré en créant des conditions d'augmentation de la
production et de constitution de stocks adaptés (Panel de Montpellier, 2012).
Dans son discours sur l’évaluation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), le
Premier Ministre de la RDC a reconnu que malgré les efforts engagés dans un contexte difficile et
fragile et en dépit des progrès considérables réalisés, le pays n’a réalisé aucun des OMD et des défis
importants restent à relever (Matata, 2016). Ainsi, son programme de développement à l’horizon
2030 doit être un catalyseur de l’ambition de l’émergence et de développement du pays. Au terme
du Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté de deuxième génération
(DSCRP-2, 2011-2015) et du Programme d’Action du Gouvernement (PAG, 2012-2016)
opérationnalisés par le Programme d’Action Prioritaires renforcé (PAP-Renforcé 2012-2016), le
gouvernement de la RDC a engagé le processus d’élaboration du Plan National Stratégique de
Développement (PNSD) qui, malheureusement, n’a pas pu être achevé comme prévu en 2018.
Egalement, un Plan National d’Investissement Agricole (PNIA) de la RDC (2014-2020) a été mis
sur pied mais visiblement non encore mis en œuvre.
S’agissant de la situation agricole au Sud - Kivu montagneux, le tableau est inquiétant : En saison A
allant du mois de septembre à janvier, les pluies sont devenues hâtives entre fin août à début
septembre, et rupture vers le 15 septembre ; retour de fortes pluies à la floraison vers octobre et
novembre avec une destruction des fleurs suivie des maladies fongiques ; des grêles, des pluies
tardives après semis et on ne connait plus quand semer. En saison B allant du mois de février à juin,
il y a peu ou pas de récolte en avril à mai ; situation due à la rupture précoce des événements.
Dans le domaine de la santé, les indicateurs de suivi des informations nutritionnelles sont décrits
dans le Tableau 2.
Système de production et agrobusiness familial
29
Tableau 2. Les indicateurs de suivi des crises nutritionnelles en santé
INDICATEURS DE SUIVI DES CRISES NUTRITIONNELLES SEUILS Proportion d’enfants avec PB inférieur à 125 mm ≥ 20% Nombre d’admission dans les structures de prise en charge 30% d’augmentation durant trois mois Proportion des femmes enceintes avec PB inférieur à 210 mm ≥ 20% Proportion des femmes allaitantes avec PB inférieur à 210 mm ≥ 20% Proportion d’enfants avec œdèmes chez les enfants de 0-59 mois Supérieur à 5% Proportion de faible poids à la naissance Supérieur ou égal à 10% Source : Rapport SNSAP, 2010
Ainsi, si tous les indicateurs sont inférieurs au seuil, la situation est sous contrôle ; si au moins un
indicateur est supérieur au seuil, il s’agit d’une situation à suivre de près ; si 4 sur 6 indicateurs sont
supérieurs au seuil, il faut déclencher une alerte. La réponse à l’alerte reposera sur trois
interventions : un plaidoyer pour la mobilisation des ressources en vue de la nutrition, la sécurité
alimentaire, l’eau, hygiène et assainissement.
Réalités contradictoires
En Afrique, la RDC est l’un des pays les plus vulnérables à la variabilité et aux changements
climatiques malgré ses potentialités forestières et foncières suite à ses moyens financiers limités
(BAD, 2012). Cette situation s’est aggravée au fil des décennies par l’interaction de «contraintes
multiples» qui interviennent à divers niveaux, et une faible capacité d’adaptation (Miderho et al,
2017). Malgré les efforts d’encadrement agricole de la part des acteurs étatiques et non étatiques
ainsi que les appuis reçus dans la zone, la malnutrition est loin d’être maîtrisée. Les guerres à
répétition, la faible production de l’agriculture influencée en partie par le changement climatique et
le revenu bas des ménages (Buchekuderhwa et Mapatano, 2013) ont aggravé la situation
nutritionnelle au sein des ménages. Les ménages en situation d’insécurité alimentaire sont estimés à
plus de 60%.
Problématique et questions de recherche
Les pays de l’Afrique subsaharienne ont des économies agricoles où encore certains citoyens
meurent paradoxalement de faim. Les émeutes de la faim de 2008 au Sénégal, Cameroun et Burkina
Faso ont révélé que le système était considérablement déficitaire depuis au moins 30 ans. Kakdeu
(2015) soutient que la crise agricole dans cette partie du globe se manifeste sous plusieurs facettes :
une crise de la main d’œuvre ; une crise du foncier rural caractérisée par l’absence d’une réforme du
droit de propriété et du droit foncier ainsi que par le fléau de l’accaparement des terres excluant les
communautés indigènes de leur activité principale ; une crise commerciale liée à l’insuffisance
d’infrastructure de base ; une crise d’ordre technique et technologique où les techniques
traditionnelles d’agriculture sont encore prépondérantes ; une crise environnementale liée à la
difficulté à adapter les cultures aux changements climatiques ; une crise de la mauvaise
Système de production et agrobusiness familial
30
gouvernance locale caractérisée par beaucoup de corruption dans les programmes et projets
agricoles au niveau local, ...
En RDC, c’est depuis la « Zaïrianisation4 » que l’agriculture se dégrade au jour le jour. Les
exploitants agricoles ont été abandonnés à leur triste sort sans encadrement agricole efficace ni
indemnisation chaque fois qu’il y a eu expropriation pour cause d’utilité publique, de
remembrement ou de démembrement (Kamulete, 2013). L’étude de la performance du secteur
vivrier de la province du Sud-Kivu à l’Est de ce pays indique une nette détérioration de la
productivité à l’hectare avec une perte annuelle moyenne évaluée à 0,98 %, l'abandon de tout
investissement et la stagnation technologique malgré une croissance timide de production (1,89 %)
qui demeure néanmoins inférieure à la pression démographique provinciale (3,3 %) laissant
entrevoir une réelle précarité alimentaire par tête (Mastaki, 2003).
Le potentiel du secteur agricole dans cette partie du pays est impressionnant et devrait permettre
d’assurer le développement socio-économique de la province mais, malgré cet énorme potentiel
agricole, le déficit de la production par rapport à la demande est estimé entre 30 et 40% (PAM,
2009). L’agriculture congolaise est également caractérisée par la dimension réduite des
exploitations, la faiblesse des techniques culturales et des rendements comme l’affirme Kamulete
(2013).
Les populations tant des milieux urbains que ruraux enregistrent chaque année des signes comme le
retour tardif et parfois brutal des pluies, des températures diurnes élevées, une sécheresse
inhabituelle (en dehors du Sud-Est) au-delà de trois mois, une perturbation du calendrier agricole, la
médiocrité des récoltes, l’intensité de la prolifération des insectes et ravageurs pendant les stades et
périodes critiques de développement des plantes, la pourriture des semences et jeunes plantules
(GIEC, 2014).
Des écrits rapportent que la production agricole au Sud-Kivu montagneux enregistre une forte
régression au point de ne plus être à mesure de satisfaire sa demande alimentaire intérieure. Les
causes retenues sont multiples mais essentiellement le faible encadrement agricole, une
démographie toujours galopante face à un potentiel agricole qui s’amenuise au jour le jour,
l’utilisation de semences dégénérées, la diminution continuelle de la fertilité du sol, l’utilisation des
4 Zaïrianisation : En 1973, l’Etat congolais a décidé d’exproprier les étrangers des terres qu’ils exploitaient en faveur de certains dignitaires du régime malheureusement moins entreprenant. A partir de cette époque, les superficies mises en valeurs pour les cultures agro-alimentaires ont commencé à diminuer ; la production a commencé à chuter ; le chômage qui a suivi le licenciement massif de la main d’œuvre a augmenté. Le revenu au sein des ménages des dépendants des responsables des ménages licenciés a fortement baissé et la lourde conséquence c’est un taux élevé de l’insécurité alimentaire.
Système de production et agrobusiness familial
31
méthodes et techniques agricoles rudimentaires, le faible accès aux facteurs de production et aux
intrants, l’existence des phytopathologies et d’insectes ravageurs, des contrats fonciers précaires, ...
Kazadi (1991) soutient que des familles qui arrivent à réaliser tous les objectifs avec les moins de
dépenses possibles sont rares, c'est-à-dire se nourrir en abondance, vendre le surplus de la
production en vue de se procurer des biens offerts sur le marché tout en préservant les ressources et
les qualités du sol.
La situation alimentaire des Congolais en général et de sa partie Est en particulier est restée
précaire, l’apport en calorie entre 1990 et 2010 ayant fortement baissé. La proportion de la
population n’atteignant pas le niveau minimal d’apport calorique est passée de 31 à 73% en 2010
(Evaluation des OMD en RDC, 2010). Ainsi, dans la mesure où la volonté politique déclarée est de
ramener le taux de croissance de la production vivrière nationale à 3,4 % supérieur à la croissance
démographique annuelle, une étude sur les tendances de la période antérieure est nécessaire.
Le pacte du millénaire pour le développement qui avait pour objectif majeur de faire reculer de
moitié la pauvreté à l’horizon 2015, a été remplacé par un nouvel agenda international de
développement durable connu sous le label d’Objectifs de Développement Durable (ODD) auquel
la République Démocratique du Congo (RDC) a souscrit avec d’autres Etats membres des Nations
Unies en septembre 2015 (MINIPLAN-RDC, 2016).Tels que définis, les ODD doivent orienter les
Gouvernements de pays qui y ont souscrit d’intensifier les précédents efforts dans le cadre des
OMD et amorcer une nouvelle dimension de réformes devant conduire à la profonde transformation
de leurs économies nationales en vue de leur émergence en 2030, avec comme corolaire
l’amélioration sensible et durable du bien-être des populations (Anonyme, 2015). Une question
demeure : le système de production d’usage au Sud-Kivu montagneux, la productivité des terroirs
agricoles et les politiques publiques agricoles du pays peuvent-ils conduire à un agrobusiness
familial ?
Trois questions de recherche ont guidé la réflexion :
- Quelle est la situation de la production et de la productivité agricole au Sud-Kivu montagneux
dans un contexte de changement climatique ?
- Quel est l’état des lieux de la sécurité alimentaire au sein des ménages ?
- L’organisation des unités familiales de production agricole favorise-t-elle les ménages à faire de
l’agrobusiness fondé sur les cultures vivrières de base ?
Système de production et agrobusiness familial
32
Objectifs global et spécifiques
La présente étude a pour objectif global de connaître l’état des lieux de la crise agricole et la
sécurité alimentaire dans un contexte de changements climatiques au Sud-Kivu montagneux. Elle
poursuit trois objectifs spécifiques :
- Déterminer la variabilité / tendances des facteurs climatiques dans le temps, leurs conséquences
agronomiques, alimentaires, énergétiques et les mesures d’adaptation adoptées par les ménages ;
ainsi que la situation de la production et la productivité.
- Décrire la situation de la sécurité alimentaire au Sud-Kivu montagneux ;
- Déterminer les facteurs socio – économiques pour une adoption à grande échelle de
l’intensification du haricot, du manioc, du maïs et de la pomme de terre.
Hypothèses et résultats attendus
Trois hypothèses ont guidé la rédaction de cet article :
- L’analyse des données météorologiques et celle des statistiques agricoles témoignent l’existence
d’un changement climatique et d’une crise agricole dans cette partie de la Province.
- Les ménages du Sud-Kivu montagneux vivent dans une insécurité alimentaire aigüe.
- La diffusion et l’adoption des technologies de l’intensification influencent l’organisation de
l’unité de production agricole vue comme une entreprise familiale.
A l’issue de cette étude, les résultats ci-après sont développés :
- Les variables climatiques qui affectent la production agricole et les facteurs de la crise agricole
au Sud-Kivu montagneux seront déterminés et analysés ;
- Un état des lieux de la sécurité alimentaire dans cette contrée et les perspectives seront
disponibles et
- Les facteurs déterminant l’adoption des technologies de l’intensification du manioc, haricot,
maïs et de la pomme de terre au sein des UFPA seront déterminés.
Système de production et agrobusiness familial
33
2.1 METHODES
2.1.1. Démarche de vérification commune aux hypothèses
2.1.1.1. Justification du choix du premier article
Cette partie présente la situation de la production et de la productivité dans un contexte des
perturbations climatiques. Elle vérifie si les facteurs météorologiques ont changé selon les mois, les
quinquennats, les saisons culturales ainsi que les conséquences agronomiques, alimentaires et les
mesures de résilience y relatives.
Le rapport « Agriculture and Achieving the Millenium Development Goals » de la Banque
mondiale (2007), révèle que pour atteindre les OMD, l’amélioration de la productivité et des
revenus agricoles dans les pays du Sud est indispensable, non seulement pour atteindre le premier
des objectifs (réduire la faim et la pauvreté) mais aussi les objectifs qui suivent, qui sont liés aussi
directement ou indirectement à la pauvreté en milieu rural (Kamulete, 2013).
Cette étude s’inscrit parfaitement dans la logique des objectifs des autorités du pays qui ont identifié
la sécurité alimentaire de l’ensemble de la population comme une priorité des priorités, à travers la
création des conditions garantissant l’accès à l’alimentation suffisante, saine, équilibrée et régulière,
comme objectif politique primordial.
2.1.1.2. Justification du choix de la zone d’étude
La zone du Sud-Kivu montagneux à l’Est de la RDC, de par sa situation géostratégique, sociale,
économique et environnementale, figure parmi les plus belles mais aussi parmi les plus pauvres. Sa
population a longtemps été victime des affres des guerres dites de libération au point que sa
situation socio-économique et environnementale nécessite une attention particulière.
L’étude a porté sur les perturbations climatiques telles que vécues au fil des décennies et telles que
perçues par les producteurs agricoles en haute, moyenne et basse altitude dans la Province du Sud-
Kivu, au centre – Est du Pays. Elle a comporté une analyse :
- des données météorologiques de la NASA ;
- des données des stations locales de 1980 à 2015 dans la région de Bukavu, autour du lac
Kivu ;
- des données de l’évolution du niveau du lac Kivu et de la Ruzizi au fil des années ;
- des données de l’évolution des statistiques agricoles du Ministère de l’agriculture sur la
production et le rendement de quatre des cultures de base de 2001 à 2015 ;
- des données de l’évolution de la malnutrition chez les enfants dans la région.
Système de production et agrobusiness familial
34
A l’aide d’une enquête ménage, l’étude a analysé la situation de la sécurité alimentaire au sein des
chefferies Burhinyi, Kabare, Kaziba, Luhwinja et Ngweshe en vue de dégager les relations entre les
changements climatiques et la situation alimentaire.
2.1.2. Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse n°1 : « L’analyse des données
météorologiques et celle des statistiques agricoles témoignent de l’existence des
changements climatiques et d’une crise agricole dans cette partie de la Province ».
2.1.2.1 Démarche sur les changements climatiques et leurs conséquences
a. Démarche et outils mobilisés
L’étude a commencé par la récolte des données officielles brutes de 15 stations météorologiques de
la Province du Sud-Kivu auprès de l’Inspection Provinciale de l’Agriculture, Pêche et Elevage pour
les années 2006 à 2015, seule période dont les données complètes sont disponibles. Ces données ont
été comparées à celles de la station du Centre de Recherche en Sciences Naturelles de Lwiro et
celles de la NASA récoltées au quotidien pour les années 1981 à 2014. Cette période a été
subdivisée en sept quinquennats : 1980-1984 ; 1985-1989 ; 1990-1994 ; 1995-1999 ; 2000-2004 ;
2005-2009 ; 2010-2014. Les données sur la malnutrition ont été récoltées auprès de l’Inspection
provinciale de la Santé, Bureau chargé de la nutrition et au centre nutritionnel de Lwiro, premier
centre nutritionnel dans la région tenu par le Centre Médical de l’Université Libre de Belgique en
Afrique Centrale (CEMUBAC). Les données sur la production agricole des 4 cultures au Bushi
pour les années 1992 à 2015 ont été récoltées auprès de l’Inspection Provinciale de l’Agriculture,
Pêche et Elevage (IPAPEL) ; cette institution centralise les rapports des inspecteurs territoriaux
relatifs aux données à la base. Les données limnimétriques du lac Kivu, le débit en amont de son
exutoire la Rivière Ruzizi et la production électrique et son utilisation ont été récoltées au bureau de
la Centrale hydro-électrique Ruzizi 1er.
Ensuite, ces données ont été complétées par celles obtenues à l’issue d’une enquête par
questionnaire menée en août 2017 auprès des producteurs agricoles dans 3 zones agro-écologiques
du Sud-Kivu montagneux ainsi que par des échanges sous forme de focus group. Le critère
d’inclusion consistait à identifier une personne ayant au minimum 10 ans d’ancienneté dans le
milieu et y pratiquant l’agriculture comme activité principale, ayant des capacités requises pour
pouvoir répondre objectivement aux questions en rapport avec le thème et pour s’exprimer sur les
effets des perturbations climatiques sur le calendrier agricole et sur la production agricole de
principales cultures vivrières. La taille de l’échantillon est de 90 agriculteurs rodés répartis comme
suit : 30 ménages dans la zone de basse altitude (Kamanyola), 60 ménages dans la zone de moyenne
et haute altitude (Walungu, Kabare, Luhwinja et Burhinyi). Les interviews ont été effectuées au
Système de production et agrobusiness familial
35
niveau des ménages. L’étude a fait recours à un échantillon non aléatoire par quota. Le critère de
choix des quotas retenu était le niveau d’altitude des zones agro-écologiques.
Le choix d’un échantillon de 90 personnes s’inscrit aussi dans la formule de l’USAID qui stipule ce
qui suit : n =�(���)∗��
��
Avec : n = taille de l’échantillon t = 1,96 ; valeur approximative qui correspond à la valeur type d’un niveau de confiance de 95% p = proportion estimative des producteurs dans la zone = 66% e = 0,1 valeur type d’une marge d’erreur de 10 %
Ce calcul donne un échantillon égal à 86 individus arrondi à 90.
Les informations collectées ont porté sur les signes des perturbations climatiques, les mécanismes
développés pour s’y adapter, l’adaptation du calendrier agricole en fonction de ces perturbations
climatiques et la productivité agricole de principales cultures vivrières.
Les données récoltées ont été encodées sur Excel puis soumises à une analyse statistique sur le
logiciel STATISTICA 6.0. L’ANOVA avec décomposition et à un facteur et le test de Turkey post
ANOVA à N inégaux (95% d’intervalle de confiance, au seuil de 0.05) ont été effectués.
L’analyse des clusters a été faite sur le logiciel PAST pour classer les quinquennats suivant leurs
similarités du point de vue des caractéristiques de leurs saisons agricoles (A et B).
b. Variables mobilisées
L’Analyse Factorielle des Composantes (AFC) des données redimensionnées issues des séries
chronologiques composées des rendements des 4 cultures, des précipitations des saisons agricoles,
des températures des saisons agricoles, de la variation du niveau du lac Kivu, de l’évolution des cas
de malnutrition chez les enfants de 1992 à 2015 sur le logiciel PAST et XLSTAT a servi pour
corréler le niveau des rendements agricoles, le niveau des variables météorologiques et la
malnutrition dans la région d’étude.
Les données météorologiques de Bukavu, tirées de la base NASA 1981-2014 ont été converties en
données mensuelles pour les variables précipitations, température, vent, humidité relative de l’air et
l’ensoleillement ; ensuite classées en quinquennats. Les totaux des pluies ont été calculés pour
chaque saison à savoir la principale saison culturale de septembre – janvier (saison A) ; la seconde
saison culturale de février – mai (saison B) et la saison sèche de juin-août.
Les données multi-stations obtenues à l’IPAPEL/MINAGRI ont été classées par niveau d’altitude
pour les années 2006 à 2014. Le coefficient de variation selon les différents niveaux d’altitude a été
calculé.
Système de production et agrobusiness familial
36
La variation du niveau du lac Kivu comme signature régionale par excellence pour évaluer la
variabilité de la pluviométrie a été obtenue auprès de la Société Nationale de l’Electricité (SNEL)5
pour les années 1981 à 2015 ; les données de la période antérieure ne sont pas disponibles.
c. Finalités
Les résultats sur la variabilité des éléments du climat dans le temps, la variabilité des précipitations
selon le niveau d’altitude, l’influence bénéfique de la forêt à partir des données de la station de
Lwiro, les conséquences agronomiques, alimentaires et énergétiques et les mesures de résilience
pratiquées par les ménages sont représentées par des moyennes avec leurs écarts-types et erreurs-
types. Les courbes des tendances sont tracées dans les séries chronologiques superposées avec le
lissage exponentiel. Les divers paramètres sont corrélés graphiquement.
Les précipitations saisonnières sont placées côte à côte avec les rendements de quatre cultures
principales afin d’évaluer l’impact de perturbations pluviométriques sur le rendement agricole.
Les données afférentes à la variabilité de la pluviométrie sont représentées, pour leurs tendances,
dans le module des séries chronologiques. Les courbes de la malnutrition sont tracées sur Excel.
2.1.2.2 Démarche sur la crise agricole
a. Démarche et outils mobilisés
Les statistiques analysées sur l’évolution de la production (2001-2015) ont été recueillies auprès des
chefferies et comparées aux données enregistrées par l’Inspection Provinciale de l’Agriculture, Pêche et
Elevage (IPAPEL)6 et les territoires.
La démarche pour analyser l’évolution de la production agricole au Sud-Kivu montagneux des
quatre principales cultures vivrières a consisté à :
- Collecter des données sur les statistiques agricoles à Burhinyi, Kabare, Kaziba, Luhwinja et
Ngweshe.
- Faire des interviews auprès des agronomes des chefferies, les inspecteurs agricoles des
territoires et quelques agronomes de groupement en vue de comprendre la démarche, les
méthodes et techniques utilisées pour produire les statistiques agricoles.
5 C’est une société de l’Etat qui fournit l’énergie électrique à la grande partie de l’Est de la Province du Nord et Sud Kivu et le Maniema pour ce qui concerne la RDC mais également à la République du Rwanda et celle du Burundi. Cette société a érigé deux centrales hydro électriques sur la Ruzizi, principal exutoire du lac Kivu vers le lac Tanganyika. 6 C’est le service spécialisé du MINAGRI en province.
Système de production et agrobusiness familial
37
- Collecter les mêmes informations auprès de l’IPAPEL (2001 à 2015). Un autre accent
particulier a été mis sur l’évolution du rendement de ces quatre cultures pour la période de 1992
à 2015.
- Saisir en Excel et/ou en Access les données récoltées sur terrain.
- Faire une analyse statistique des données sur les logiciels SPSS, XLSTAT et STATISTICA. Les
analyse effectuées sont : les statistiques descriptives, les tableaux croisés, l’ANOVA, les
corrélations, les régressions et des analyses multi-variées ; le classement des années / triennats
selon l’évolution du rendement des cultures par une analyse en composantes principales (ACP).
Les graphiques qui présentent les tendances des variables liées à la production ont été faits en SPSS
et sur le logiciel PAST. Les moyennes et les différents taux moyens d’accroissement (positifs ou
négatifs) ont été calculés sur STATISTICA et XLSTAT.
Ces données ont été complétées par celles issues d’une enquête menée auprès des 288 ménages
agricoles choisis selon la formule suivante : n =�(���)∗���
��
avec : n = taille de l’échantillon tα = 1,96 ; valeur approximative qui correspond à la valeur type d’un niveau de confiance de 95% (α= 7%) p = proportion estimative de l’insécurité alimentaire modéré et qui affecte 30% des dépenses à l’alimentation dans la zone = 25 % d = 0,05 valeur type d’une marge d’erreur de 5 %
Les avis rapportés ont été ceux obtenus auprès des responsables de ménages. Les résultats obtenus
ont par la suite fait l’objet d’une restitution auprès d’autres scientifiques et des représentants des
producteurs agricoles et des services étatiques du domaine agricole.
b. Variables mobilisées
Les variables d’étude retenues sont la production totale annuelle, la production vendue, la superficie
exploitée, le rendement, le nombre des ménages agricoles, la production par ménage, le rendement
recalculé, la proportion vendue, la superficie moyenne par ménage, la production vendue par
ménage, la proportion vendue par ménage en ce qui concerne le haricot, le manioc, le maïs et la
pomme de terre.
L’enquête au sein des ménages a porté sur les caractéristiques socio-démographiques des ménages
agricoles, les données sur le rendement des cultures et la superficie moyenne par ménage.
c. Finalités
Les résultats sur les caractéristiques socio-démographiques, le statut de la propriété foncière et la
superficie sont représentés par des tableaux de fréquences. Les tendances des variables sur la
Système de production et agrobusiness familial
38
production et la productivité des cultures sont représentées par des coefficients de variation et des
moyennes expliquées par leurs écarts-types. Des clusters des années sont représentés par des
graphiques tracés sur XLSTAT. La dynamique des rendements des cultures pour les triennats
est représentée par des graphiques. La comparaison des coefficients de variation du rendement des
cultures est faite à l’aide des graphiques tracés sur PAST et Excel.
2.1.3. Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse n°2 : « Les ménages du Sud-Kivu
montagneux vivent dans une insécurité alimentaire aigüe. »
2.1.3.1. Démarche et outils mobilisés
Les données de terrain ont été récoltées auprès des ménages par une interview semi-structurée, un
questionnaire d’enquête et des échanges en focus group. Cette enquête s’est déroulée au cours du
mois de janvier et février 2018 au sein de 4 chefferies phares du Sud-Kivu montagneux. Il s’agit de
la chefferie de Kabare, Kaziba, Luhwinja et de Ngweshe. Elle a touché 288 ménages répartis
sur 15 groupements administratifs (Tableau 3). L’étude a fait recours à un échantillon aléatoire
stratifié parce que, bien que la proportion de la population en insécurité alimentaire soit connue, il
était difficile d’identifier les ménages qui en font partie. La cible principale était constituée des
exploitants agricoles chefs de ménage, d’organisations et institutions d’appui (ONGs, d’institutions
de recherche, des services de l’Etat), d’entreprises de la chaîne de valeur et des chefs coutumiers.
Les critères d’inclusion ont été : être impliqué dans les actions de lutte contre l’insécurité
alimentaire, appartenir à un terroir du Sud-Kivu montagneux, y travailler ou y vivre depuis au
moins 15 ans. L’étude a choisi 3 groupements administratifs par Chefferie suivant le critère
d’accessibilité et de sécurité, avec possibilité de flexibilité.
La formule retenue pour calculer l’échantillon a été celle recommandée par l’Inspection provinciale
du Plan pour le calcul des échantillons en grappe, déjà décrite plus haut : n =�(���)∗���
��
Tableau 3 : Echantillon sur la sécurité alimentaire
Type de milieu
Total
Sexe Total
Centre commercial Village isolé F M
Chefferie Kabare 40 56 96 35 61 96
Kaziba 20 28 48 16 32 48
Luhwinja 24 24 48 20 28 48
Ngweshe 42 54 96 20 76 96
Total 126 162 288 91 197 288
Il y a eu moins d’enquêtés à Kaziba et Luhwinja car leur superficie et leur population par rapport à
Kabare et Ngweshe sont faibles.
Système de production et agrobusiness familial
39
Les informations collectées ont été encodées dans une base de données en Excel. Des
traitements statistiques ont été effectués en employant des logiciels de tableur et de calcul
statistique Excel et XLSTAT. Leurs résultats ont été complétés par ceux issus des analyses faites
sur SPSS et PAST. Les données traitées avec SPSS n’ont subi aucune transformation. Par contre,
celles analysées par XLSTAT ont été réduites en scores binaires ou multinomiaux avant d’être
analysées. Les statistiques descriptives (tableaux des fréquences, les moyennes et leurs écarts-types,
le minimum, le maximum, le premier et troisième quartile) ont été utilisés pour les données
quantitatives non transformées sur la disponibilité des aliments ; les tableaux croisés ont été utilisés
en vue de montrer comment les composantes de la sécurité alimentaire sont vécues par chefferie du
Sud-Kivu montagneux ; les corrélations, les régressions et les analyses multi variées ainsi que
factorielles ont été utilisés sur des données réduites en scores en vue de déterminer les relations
entre les facteurs de la sécurité alimentaire. L’analyse des pivots sur XLSTAT a permis de tracer
des tableaux intelligents pour certaines variables lors des régressions linéaires ou logistiques.
L’analyse de la covariance (ANCOVA) a permis de faire les régressions entre les variables
qualitatives et quantitatives par rapport aux différentes variables dépendantes retenues par l’étude.
L’analyse des variances (ANOVA) a aidé à dégager les moyennes qui ont varié significativement
suivant une variable indépendante (Chefferie, type de milieu, appartenance à une association de
développement, affectation de la récolte, activité exercée, sexe, état matrimonial, type d’habitat, la
superficie des terres des ménages, le risque d’accaparement des terres exploitées, etc.)
2.1.3.2. Variables mobilisées
L’étude a porté sur les variables dépendantes suivantes : la disponibilité alimentaire en qualité et
quantité, l’accès aux aliments, la malnutrition aigüe et chronique, la stabilité des
approvisionnements, la qualité et l’accès à l’eau potable. Ces variables ont été croisées et expliquées
par la production des 4 cultures, la durée des récoltes, l’affectation des récoltes, le type de milieu
habité, la chefferie, l’appartenance à une association de développement, le nombre de repas, les
quantités consommées, le nombre de personnes dans le ménage, la superficie possédée et exploitée,
le risque d’accaparement des terres exploitées, la durée de la dépendance en cas de carence, les
dépenses des ménages, les quantités payées en cas de carence, la capacité de stockage et aide
alimentaire, le pouvoir d'achat et de l'infrastructure disponible, les politiques publiques sectorielles,
et l’accès à l'eau potable. Certaines variables étaient binaires et d’autres multinomiales.
2.1.3.3. Finalités
Les résultats sur la disponibilité des aliments dans les ménages sont représentés par une
comparaison des moyennes par saison agricole entre les chefferies. Les résultats sur l’affectation de
la production, l’aide alimentaire, l’adoption des cultures et l’accès à l’eau potable sont représentés
Système de production et agrobusiness familial
40
par des tableaux des fréquences. La durée de la location des champs exploités et l’affectation des
dépenses des ménages sont représentées par des tris à plat. Les résultats sur les montants des
dépenses, la fréquence des repas, l’existence des maladies nutritionnelles et la durée des récoltes
sont représentés par des statistiques descriptives. La qualité des repas pris par les ménages et les
stratégies de résilience sont représentées par des graphiques tracés sur XLSTAT.
2.1.4. Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse n°3 : «La diffusion et l’adoption des
technologies de l’intensification influencent l’organisation de l’unité de production
agricole vue comme une entreprise familiale.»
2.1.4.1. Démarche et outils mobilisés
La récolte des données des ménages a été faite à l’aide d’un questionnaire d’enquête adressé aux
responsables de ménages. L’enquête a été précédée d’une pré-enquête en vue de confirmer l’outil
de récolte des données. L’échantillon, du reste aléatoire et proportionnel a été choisi en utilisant la
formule précédente. L’échantillon calculé a été de 360 ménages qui ont répondu au questionnaire
d’enquête par culture répartis dans cinq chefferies du Sud-Kivu montagneux (Burhinyi, Kabare,
Kaziba, Luhwinja et Ngweshe). L’apurement des données de terrain a fait qu’au final il n’y a pas le
même total par culture. Chaque enquêté a répondu aux questions concernant chaque culture soit un
nombre de 360 ménages multiplié par 4 qui représente le nombre des cultures étudiées. A ce
nombre, il a été ajouté 24 autres enquêtés contactés en focus group. L’étude a pris en compte deux
catégories d’exploitants agricoles : les petits producteurs (0,1 à 1 ha) et les moyens producteurs (1,1
à 5 ha). Cet échantillon a été tiré proportionnellement à l’adoption des cultures par chefferie
obtenue au cours de la pré-enquête (Tableau 4).
Tableau 4 : Echantillon tiré pour vérifier l’adoption de l’intensification
Chefferie HARICOT MANIOC MAIS PDT TOTAL
BURHINYI 88 95 46 26 255
KABARE 96 91 92 84 363
KAZIBA 91 96 80 53 320
LUHWINJA 82 89 61 73 305
NGWESHE 72 79 52 18 221
TOTAL 429 450 331 254 1 464
Les ménages ont été choisis au sein de trois groupements administratifs dans chaque chefferie et
tirés au hasard. Les effectifs d’autres acteurs contactés par Chefferie n’ont pas été conformes aux
prévisions. Le questionnaire administré n’a pas été identique et a été conçu soit selon le thème et les
variables nécessaires, soit selon les catégories des interlocuteurs. Les données récoltées ont été
saisies en Excel avant qu’elles ne soient analysées à l’aide des logiciels STATA, SPSS et XLSTAT.
Les tableaux croisés faits en SPSS ont permis de dégager des conclusions sur les fréquences et
Système de production et agrobusiness familial
41
l’adoption de différentes technologies au sein des ménages. Les variables indépendantes pariées ont
été analysées par régression logistique et multinomiale (p < 0,1) afin d’en dégager celles qui sont
déterminantes de l’adoption de chaque variable dépendante, qui elle aussi, est pariée. Une analyse
factorielle a permis de classer les variables d’études en quatre groupes indépendants et une
caractérisation des chefferies. Une analyse projective a permis d’apprécier la vie des variables
étudiées au sein des chefferies. Les données sur l’adoption des technologies de l’intensification ont
été complétées par une analyse comparée de quelques comptes d’exploitation faits par les
producteurs en vue de conclure sur la rentabilité de l’activité agricole. L’altitude a été retenue
comme un critère devant faciliter la comparaison par rapport au revenu à l’hectare.
2.1.4.2. Variables mobilisées
Les variables dépendantes retenues sont l’adoption de l’utilisation des variétés améliorées, de la
fertilisation, de la mécanisation agricole et du traitement des maladies des plantes en vue de
l’intensification des 4 cultures. Vingt-cinq variables indépendantes ont été retenues dont l’état civil
du chef de ménage, la main d’œuvre utilisée, la taille de l’exploitation, le semis utilisé, qui décide
ou non de l’adoption, l’appartenance à une association de développement, l’accès à la route qui
mène aux marchés urbains, l’exercice d’une activité non agricole, l’accès aux semences, l’accès à
la formation / information, l’accès au crédit agricole, l’appréciation du rendement de variétés
améliorées, l’appréciation de la cuisson, la distance par rapport au champ exploité, l’encadrement
agricole, la localisation du champ, l’appréciation du goût des variétés améliorées, le sexe et
l’affectation de la production.
2.1.4.3. Finalités
Les résultats sur les technologies de l’intensification qui sont d’usage dans les ménages sont
représentés par des tableaux de fréquence. La caractérisation des chefferies est présentée sous forme
de benchmarking tracé sur XLSTAT. La typologie des ménages est présentée par un
dendrogramme. Les résultats sur les facteurs déterminants de l’adoption des technologies de
l’intensification sont représentés par des régressions logistiques ; l’adoption des technologies et la
rentabilité des cultures sont représentées par des comptes d’exploitation. Les résultats de l’analyse
prospective sont représentés par des graphiques tracés sur des données à dimensionner. Ils vont
aider à confirmer si le système de production qui est d’usage est favorable à la pratique de
l’agrobusiness familial.
2.1.5. Limites de la méthodologie
Il est important de noter une sérieuse difficulté liée aux estimations chiffrées par les ménages sur la
production à cause d’une absence avérée d’écrits et une quasi absence de l’utilisation du système
métrique de mesurage. L’information secondaire auprès des services de l’Etat est caractérisée par
Système de production et agrobusiness familial
42
une faiblesse de collecte de données. Certaines conclusions ont été tirées à base des rendements
recalculés. Certaines variables présentaient un nombre important de données manquantes. Plus
l’échantillon est grand, plus la chance de retrouver les mêmes enquêtés pour toute vérification est
faible. Cette situation a réduit la qualité du suivi au sein de certains ménages choisis.
2.1.6. Chronogramme
La récolte des données, l’analyse et la rédaction sur le contexte socio-économique et
environnemental du succès de l’agrobusiness familial ont été faites d’août 2017 à décembre 2018.
Celles en rapport avec l’organisation de l’Unité de Production Agricole vue comme une entreprise
familiale ont été actualisées au cours du deuxième semestre 2018 et finalisées au premier semestre
de l’année 2019.
Système de production et agrobusiness familial
43
2.2 RESULTATS
2.2.1. Changement climatique et production agricole dans la région du Sud-Kivu
montagneux
L’analyse de la variabilité des données météorologiques des stations locales et de la NASA a porté
sur la somme des précipitations, l’écart type des précipitations, le minimum de la température
moyenne, les vents moyens, l’humidité relative moyenne et le max de la température moyenne.
Tous les résultats sont tirés de Cirimwami et al (2019a).
2.2.1.1. Variabilité de la pluviométrie, température et humidité relative de l’air
L’analyse des données météorologiques de cette zone montre qu’il y a eu des changements au fil
des quinquennats et entre les quinquennats en ce qui concerne les pluies, la température et
l’humidité relative de l’air.
a. Variation des précipitations suivant les saisons culturales
Les pluies des saisons culturales A (septembre à janvier) et B (février à juin) ont également changé
(Tableau 5).
Tableau 5 : Les pluies des saisons culturales par quinquennat
Variables F p Moyenne (mm) Ecart-type (mm)
Pluies de la saison A 3,32 0,01 272 147
Pluies de la saison B 3,40 0,009 304 139
Pluies de la saison sèche 11,03 0,001 52 34
F = Fisher, p = p-value
La lecture des p-value des résultats sur les quinquennats montre que les précipitations des saisons
culturales A et B ainsi que celles de la saison sèche (juillet et août) ont varié de manière
significative au fil des quinquennats. La saison culturale de février à mai a reçu plus de pluies aux
dégâts énormes.
b. Variation de la température
La variabilité de la température (Figure 3) depuis 1979 montre que pour la température minimale, la
moyenne a changé. La tendance est ascendante jusqu’au quinquennat 2000 à 2004 avant de
descendre et de manière significative jusqu’au quinquennat 2010-2014 à nos jours. La température
maximale moyenne des quinquennats a suivi la même tendance. La température maximale moyenne
des quinquennats a suivi la même tendance.
Système de production et agrobusiness familial
44
Figure 3. Tendance de la variabilité de la température minimum
c. Variation de l’humidité de l’air
L’humidité relative de l’air a augmenté significativement en 2010-2014 par rapport aux autres
quinquennats représentés (Figure 4).
Figure 4. Tendance de la variabilité de l’humidité relative de l’air selon les quinquennats
81 = 1980 à 1984 ; 82 = 1985 à 1989 ; 91 = 1990 à 1994 ; 92 = 1995 à 1999 ; 2000a = 2000 à 2004 ; 2000b = 2005 à 2009 ; 2011 = 2010 à 2014
2.2.1.2. Variabilité des précipitations selon le niveau d’altitude
La variabilité des précipitations selon le niveau d’altitude (Figure 5) prend en considération la basse
altitude (inférieure à 1000 m), la moyenne altitude (1001 à 1500 m) et la haute altitude (supérieure à
1 500 m).
Système de production et agrobusiness familial
45
Figure 5. Variabilité des facteurs climatiques selon le niveau d’altitude
Les moyennes des pluies n’ont pas varié de manière significativement au fil des décennies en haute
altitude par opposition à la basse et moyenne altitude. Les maxima sont observés en 2008-2009 et
les minima se trouvent en2006-2007 pour les quinquennats.
2.2.1.3. L’influence bénéfique de la forêt (données de la station de Lwiro)
La situation des zones proches d’une forêt dense d’altitude a présenté une situation particulière
(Tableau 6 et Figure 6).
Tableau 6. Comportement des pluies et de la température dans la zone de Lwiro depuis 1980 pour les quinquennats
Variables F P
Pluies Saison A à Lwiro 1,95 0,08
Lwiro pluie Saison B 2,04 0,067
Lwiro t° moyenne Saison A 6,88 0,00
Lwiro t° moyenne Saison B 5,36 0,00
F = Fisher ; P = p-value
Figure 6. Variation des températures autour du PNKB
71 = 1970 à 1974 ; 72 = 1975 à 1979 ; 81= 1980 à 1984 ; 82= 1985 à 1989 ; 91 = 1990 à 1994 : 92 = 1995 à 1999 ; 2000a = 2000 à 2004 ; 2000b = 2005 à 2009 ; 2011 = 2010 à 2014
Système de production et agrobusiness familial
46
Les précipitations des zones proches des forêts n’ont pas varié significativement selon les saisons
culturales au seuil de 5%. La tendance de la température moyenne autour du PNKB est ascendante
jusqu’au quinquennat 2000 à 2004 (19,1°C à 20,5°C). Elle est descendante à partir de cette période
jusqu’en 2014 (20°C).
2.2.1.4. Conséquences agronomiques et alimentaires
a. Conséquences agronomiques et résilience
Les conséquences des facteurs climatiques sur le rendement du haricot, du maïs, du manioc et de la
pomme de terre (Tableau 7) sont tirées de la valeur de p-value.
Tableau 7. Conséquences des facteurs climatiques sur le rendement des cultures
Variables F p
Rendement Haricot 0,50 0,82
Rendement Maïs 4,28 0,003
Rendement Manioc 2,57 0,04
Rendement Pomme de terre 5,43 0,00
Légende : F = Fisher, p = p-value
L’analyse de la variance du rendement des cultures montre que seul le rendement moyen du haricot
n’a pas varié significativement suivant les années et les triennats.
Les principaux problèmes agronomiques liés aux perturbations du climat (Figure 7) tel que retenus
des paysans sont résumés comme ci-dessous.
Figure 7. Impacts de perturbations climatiques sur la production agricole
Les problèmes agronomiques liés aux changements climatiques sont de plusieurs ordres : le
développement des maladies des plantes, la perturbation du bilan hydrique et les attaques des
ravageurs des plantes.
Les mesures de résilience adoptées par les ménages (Figure 8) face aux perturbations du climat et
selon le niveau d’altitude ne sont pas toujours les mêmes.
Système de production et agrobusiness familial
47
Figure 8. Mécanismes mis sur pieds par les agriculteurs pour s’adapter aux effets des perturbations climatiques
Chi-carré de Pearson = 36.9474, ddl= 14, p-value = 0.0007514***
Les mesures de résilience développées par les ménages sont l’adoption des cultures tolérantes et
précoces, l’irrigation et la création des microclimats et l’adaptation du calendrier agricole.
Les notes ci-après présentent successivement le calendrier agricole dans la région du Sud-Kivu
montagneux (
Tableau 8) et son adaptation aux changements climatiques.
Tableau 8. Calendrier agricole du Sud-Kivu avant les perturbations climatiques
Culture Nbre de fois Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jly Aou Sep Oct Nov Déc
Manioc 1 D L S S S E E R R R
2 D L S S E E
Haricot 1 L L S S E E R R D
2 R D L L S S E R
3 D L S E E R
Maïs 1 L S S E E R R D
2 R R L L S S E
3 R DLS E R
Pomme de terre 1 D L S E R
2 D L S E R
Légende : D = Défrichement ; E = Entretien ; L = Labour ; R = Récolte ; S = Semis
Source : Burundi et Mihigo, 1996
Système de production et agrobusiness familial
48
En guise des mesures de résilience, les producteurs agricoles ont adopté un calendrier aménagé
(Figure 9).
Les pluies de la saison A, qui dans le temps, commençaient au 15 septembre et celles de la saison B
qui commençaient au 15 février ont été décalées de 2 semaines jusqu’à 1 mois (cas spécifique de la
basse altitude). Il y a aussi une coupure précoce des pluies par campagne sur les deux saisons
culturales. Les pluies du mois de mai s’arrêtent brusquement et vont jusqu’en juin qui est devenu
pluvieux.
Système de production et agrobusiness familial
49
PERIODE AVANT CHANGEMENT CLIMATIQUE
Semis Entretien Récolte (h, pdt) Semis Récolte, h, pdt, man
ma, h, pdt S+Récolte(ma) ma, man, h, pdt Récolte pdt Récolte pdt
Sept. Oct. Nov. Déc. Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août
1 15 1 15 1 15 1 15 1 15 1 15 1 15 1 15 1 15 1 15 1 15 1 15 1
Exploitation des marais
1 30 31 30 31 31 28 31 30 31 30 31 31
Semis Récolte Récolte Semis Récolte Récolte Récolte
ma,h,pdt h,pdt ma h,ma,man,pdt pdt h,pdt ma
PERIODE APRES CHANGEMENT CLIMATIQUE
Figure 9. Calendrier agricole du Sud-Kivu montagneux à l’Est de la RD Congo
H : haricot
ma : maïs
man : manioc
pdt : pomme de terre
Système de production et agrobusiness familial
50
b. Conséquences alimentaires
Les statistiques récoltées sur la malnutrition (Figure 10) chez les enfants au sein du Centre
nutritionnel du Centre de Recherche en Sciences Naturelles (CRSN) de Lwiro sous
l’accompagnement du Centre Médical de l’Université Libre de Bruxelles en Afrique Centrale
(CEMUBAC) intègrent à la fois de nouveaux et anciens cas de 1992 à 2015. Les enfants internés
représentaient en moyenne 80% des patients.
Figure 10. Evolution de la malnutrition au centre nutritionnel de Lwiro
Le pourcentage d’enfants malnutris par rapport aux enfants hospitalisé a été maitrisé de 1992 à
1997. Les cas de malnutrition ont évolué en dents de scie. Cette pathologie est maitrisée en 2008 et
remonte brusquement en 2009. La tendance générale est décroissante.
2.2.1.5. Evolution de la production agricole au Sud-Kivu montagneux des quatre
principales cultures vivrières de 2001 à 2015
a. Caractéristiques socio démographiques des ménages agricoles au Sud-Kivu montagneux
Taille des ménages et activités des responsables de ménages
Les proportions d’activités principales des chefs de ménage se présentent comme suit :
agriculture (66,2%), petit commerce (13,2%), artisanat (10,2%), autres non précisées (6,0%),
salariés regroupant enseignants, infirmiers, médecins et agent de l’Etat (4,4%). La moyenne de
personnes est élevée : 8 personnes comme rapporté par des agences internationales de l’ONU. Le
nombre minimum constaté au sein des ménages agricoles est d’une personne alors que le maximum
peut atteindre 30 personnes dans les ménages des polygames.
Système de production et agrobusiness familial
51
Statut de la propriété foncière
Les données sur le foncier (Tableau 9) se présentent comme suit au sein des chefferies.
Tableau 9. Données sur la propriété foncière pour les quatre cultures
Variables Avis % haricot % manioc % maïs % p de terre
Nature de la propriété
Sans terre 12,7 7,9 31,5 44,9
Location 12,3 10,2 10,2 12,9
Propriétaire 74,9 81,8 58,2 42,2
Total 100,0 100,0 100,0 100,0
Localisation des champs de
haricot
haricot manioc maïs pomme de terre
N’ont pas de champ 10,9 6,3 30,9 45,3
Bas fond 13,6 12,5 12,1 2,5
Bas fond, flanc des collines - 0,8 - -
Bas fond, marais - 0,2 - -
Flanc des collines, marais - 0,2 0,2 -
Flanc des collines 29,0 39,7 21,5 16,3
Marais 26,9 24,6 24,2 28,4
Plateau 19,6 15,6 11,1 7,5
Total 100,0 100,0 100,0 100,0
Distance entre le champ et la
maison d’habitation
haricot manioc maïs p de terre
N’ont pas de champ 11,7 6,7 31,5 40,5
2001 m et plus 5,0 5,0 3,3 9,2
1001 à 2000 m 9,4 7,7 7,9 10,4
501 à 1000 m 41,1 40,9 31,6 20,6
500 m 32,8 39,6 25,7 19,2
Total 100,0 100,0 100,0 100,0
La situation de la propriété foncière est dominée par les propriétaires. Les champs exploités sont
localisés sur des flancs de collines, dans le marais et sur les plateaux. La majorité fait une distance
inférieure ou égale à 1 000m.
b. Superficie exploitée
La majorité des ménages exploitent pour chaque culture une superficie inférieure à 1 ha. Les grands
producteurs représentent 0,1% (Tableau 10).
Tableau 10. La superficie exploitée par ménage agricole
Superficie en Ha % Sup. Haricot % Sup. Manioc % Sup. Maïs % Sup. P de terre
0,1 – 0,5 60,1 47,3 64,5 70,6
0,6 – 0,9 28,9 35,1 23,4 10,6
1 – 1,25 9,5 14,5 7,7 8,2
1,26 – 2,5 0,7 1,9 2,8 9,4
2,6 – 5,0 0,7 1,1 1,6 1,2
5 et plus 0,0 0,0 0,0 0,0
Total 100 100 100 100
La superficie moyenne par ménage (Tableau 10) qui ressort des statistiques officielles du Ministère
provinciale de l’agriculture est de 0,4 ha (± 0,04 ha) pour le manioc ; 0,2 ha (± 0,03 ha) pour le
haricot ; 0,245 ha (± 0,06 ha) pour le maïs et 0,18 ha (± 0,03 ha) pour la pomme de terre.
Système de production et agrobusiness familial
52
c. Situation de la production de principales cultures vivrières
Les statistiques descriptives sur la production agricole de quatre cultures étudiées se présentent
comme décrit par le Tableau 11
Tableau 11 : Statistiques descriptives de 2001 à 2015 au Sud-Kivu montagneux
CV Moyenne Ec-type Min. Max. 1erQuart. Médiane 3eQuart
Manioc
Prod Totale (T) 34,1 535 192,4 182 323,7 342 056,0 909 927,0 381 648,0 492 132,0 615 350,0
Prod Vendue (T) 33,7 192 460,5 64 877,4 63 026,0 306 474,1 166 054,0 195 663,0 232 708,8
Superficie (ha) 29,7 80 938,4 24 034,9 55 343,0 125 989,0 60 170,0 73 406,2 96 551,0
Rdt (kg/ha) 26,9 10 256,2 2 755,3 3 872,4 14 863,2 8 922,0 9 905,0 11 567,2
Ménages agricoles 20,0 218 261,7 43 610,0 173 199,0 303 588,0 182 820,0 207 769,0 249 041,0
Prod/ménage (T) 16,7 2,4 0,4 1,8 3,1 2,1 2,4 2,8
Proportion vendue (%) 30,6 37,3 11,4 11,5 51,7 31,8 35,8 48,1
Superf moyen/ménage (ha) 10,0 0,4 0,0 0,3 0,4 0,3 0,4 0,4
Prod Vendue/ménage (T) 33,3 0,9 0,3 0,3 1,3 0,8 0,9 1,0
Haricot
Prod Totale (T) 27,8 42 277,7 11 739,8 28 550,0 62 835,9 32 628,0 37 089,0 50 084,0
Prod Vendue (T) 23,8 17 159,3 4 077,0 10 112,8 23 952,0 13 105,0 17 532,0 21 418,8
Superficie (ha) 25,9 52 074,5 13 472,1 35 939,0 77 473,0 39 595,0 49 684,7 62 479,0
Rdt (kg/ha) 16,3 794,6 129,3 500,2 954,6 686,2 820,0 907,0
Ménages agricoles 23,7 219 160,8 51 954,2 163 725,0 328 723,0 179 826,0 196 403,0 265 552,0
Prod/ménage (T) 10,4 0,2 0,0 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2
Proportion vendue (%) 29,5 42,7 12,6 17,2 68,8 34,6 39,2 52,0
Superf moyen/ménage (ha) 15,0 0,2 0,0 0,2 0,3 0,2 0,2 0,3
ProdVendue/ménage (T) 24,7 0,1 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1
Maïs
Prod Totale (T) 33,6 47 440,6 15 938,2 18 355,6 72 356,3 37 463,0 45 612,0 61 014,0
Prod Vendue (T) 33,9 28 639,3 9 706,2 11 537,8 47 611,4 22 348,0 27 624,0 36 254,0
Superficie (ha) 34,0 45 148,9 15 329,3 14 044,0 74 686,3 36 836,0 45 660,3 56 656,0
Rdt (kg/ha) 32,3 1 221,0 393,9 538,0 1 846,8 880,0 1 060,4 1 615,8
Ménages agricoles 23,2 187 535,3 43 457,3 127 434,0 271 151,0 154 394,0 174 842,0 220 131,0
Prod/ménage (T) 26,8 0,3 0,1 0,1 0,4 0,2 0,3 0,3
Proportion vendue (%) 14,8 61,3 9,1 33,4 71,5 58,5 63,3 66,3
Superf moyen/ménage (ha) 24,5 0,2 0,1 0,1 0,3 0,2 0,3 0,3
Prod Vendue/ménage (T) 24,5 0,2 0,0 0,0 0,2 0,1 0,2 0,2
Pomme de terre
Prod Totale (T) 87,7 13 017,3 11 419,7 953,0 51 452,0 7 387,0 11 116,0 14 191,7
Prod Vendue (T) 41,3 5 924,2 2 448,2 691,0 10 029,0 4 380,0 6 016,6 7 217,0
Superficie (ha) 24,4 2 777,9 667,4 680,0 3 633,0 2 611,0 2 855,0 3 126,0
Rdt (kg/ha) 54,1 2 135,7 1 154,2 751,6 5 250,0 1 562,0 1 856,4 3 181,6
Ménages agricoles 23,4 15 563,4 3 645,9 4 979,0 19 443,0 13 546,0 16 595,0 17 684,0
Prod/ménage (T) 82,4 0,8 0,7 0,2 3,0 0,5 0,6 0,9
Proportion vendue (%) 28,0 56,3 15,8 10,8 73,6 58,1 59,4 61,4
Superf moyen/ménage (ha) 15,6 0,2 0,0 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2
Prod Vendue/ménage (T) 44,2 0,4 0,2 0,1 0,8 0,3 0,3 0,4
Les tendances de la production des cultures étudiées
La classification des années pour les cultures n’est pas la même pour les 15 années étudiées (Figure
40 ; 42 ; 43 et 44 en Annexe 2).
- L’analyse des clusters pour le manioc et suivant les années a fait ressortir les résultats en
3 classes différentes sur base d’un rendement similaire réparties comme suit :
Système de production et agrobusiness familial
53
* les années 2004 et 2010 forment un groupe ;
* les années 2009, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015 pour leur rendement recalculé et la
production par ménage forment un deuxième groupe et
* les années 2001, 2002, 2003, 2005, 2006, 2007 et 2008 forment un troisième groupe
pour la production vendue par ménage, la superficie du ménage et la proportion vendue.
Pour cette culture, le rendement recalculé, la production du ménage, la production vendue
par ménage et la superficie du ménage ont une tendance ascendante. La proportion vendue a
une tendance contraire.
- L’analyse discriminante des années pour le haricot suivant les années fait ressortir les
classes homogènes de la manière suivante :
* les années 2002, 2003, 2007, 2008 sont similaires et forment un premier groupe pour
toutes ces variables.
* Les autres années forment un deuxième groupe.
* L’année 2013 a été particulière.
Pour cette culture, la production du ménage, la superficie emblavée par le ménage et la
production vendue par le ménage ont une tendance ascendante. Le rendement recalculé et la
proportion vendue ont une tendance contraire.
- L’analyse des composantes pour le maïs suivant les années dégage deux grands groupes :
* les années 2001, 2002, 2008, 2010, 2011, 2015 et 2012 ont été similaires pour la
proportion vendue, la superficie du ménage et la production vendue.
* L’année 2003, 2005, 2006, 2009 et 2013 ont été similaires pour le rendement recalculé.
* L’année 2007 a été particulière.
Pour cette culture, le rendement recalculé a une tendance ascendante. La proportion vendue,
la superficie du ménage et la proportion vendue par ménage ont une tendance décroissante.
- Les composantes par rapport aux années pour la pomme de terre font ressortir les résultats
en trois groupes d’années similaires (2001, 2004, 2005, 2006, 2007, 2010, 2011, 2012,
2014) pour la superficie du ménage et la production vendue ménage. Le deuxième groupe
d’années similaires c’est 2002, 2008 et 2015 pour la production du ménage et la proportion
vendue. La proportion vendue par ménage, la production du ménage et la proportion vendue
ont une tendance ascendante. La superficie emblavée a une tendance contraire.
Système de production et agrobusiness familial
54
Dynamique du rendement des cultures
L’étude a mis aussi un accent particulier sur l’analyse du rendement des cultures par triennat pour la
période de 1992 à 2015 (Figure 11) à (Figure 14).
Figure 11. Tendances du rendement du manioc
Figure 12. Tendances du rendement du haricot
Figure 13. Tendances pour le rendement du maïs
Figure 14. Tendances du rendement de la pomme de terre
Le rendement du manioc montre une tendance croissante de 1990 à 2000, puis se stabilise avant de
chuter continuellement de 2005 à 2015. La tendance du rendement du haricot est ascendante
jusqu’en 2004, puis chute en 2005, année à partir de laquelle ce rendement se stabilise. Le
rendement du maïs est stable de1990 à 1998, puis monte jusqu’en 2004 avant de chuter
continuellement jusqu’en 2015. Le rendement de la pomme de terre est descendant de 1990 à 1996,
puis monte de 1996 à 2004, chute de 2004 à 2005, année à partir de laquelle il se stabilise.
3000
3500
4000
4500
5000
5500
6000
6500
7000
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Rd
t M
anio
c
Année
Exponentiel / Simple (Rdt Manioc)
Rdt Manioc Exponentiel(Rdt Manioc)
500
600
700
800
900
1000
1100
1200
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Rd
t H
aric
ot
Année
Exponentiel / Simple (Rdt Haricot)
Rdt Haricot Exponentiel(Rdt Haricot)
500
1000
1500
2000
2500
3000
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Rd
t M
ais
Année
Exponentiel / Simple (Rdt Mais)
Rdt Mais Exponentiel(Rdt Mais)
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
9000
10000
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Rd
t P
dt
Année
Exponentiel / Simple (Rdt Pdt)
Rdt Pdt Exponentiel(Rdt Pdt)
Système de production et agrobusiness familial
55
Les rendements de ces cultures ont varié significativement sauf pour le haricot. Le coefficient de
variation des rendements place en tête la pomme de terre suivi du maïs, du manioc et du haricot en
dernière position.
Figure 15. Variabilité du rendement des cultures
Le rendement de la pomme de terre est plus fluctuant parmi les quatre cultures. Les rendements du
haricot sont plus stables tandis que ceux du maïs et du manioc dépassent 30%.
2.2.2. Situation de la sécurité alimentaire au Sud-Kivu montagneux
2.2.2.1. Disponibilité des aliments dans les ménages ruraux
Ce point intègre à la fois les résultats sur la production des ménages, les dons et aides alimentaires
par les humanitaires (Cirimwami et al, 2019b).
a. Les quantités produites
En général, la production moyenne du haricot par saison culturale au sein des ménages agricoles est
estimée à 115,5 kg soit un total annuel de 231 kg l’an pour 2 campagnes. La production annuelle du
manioc du ménage a été estimée à 453kg l’an. Celle du maïs peut atteindre 292,3kg et celle de la
pomme de terre a été estimée à 2347,8 kg. Ces quantités multipliées par le prix unitaire peuvent
ramener au ménage 235,6$US pour le haricot, 146,15$ pour le maïs, 240,1$ pour le manioc et
1408,7 $US pour la pomme de terre.
Les résultats de l’ANOVA montrent que les moyennes de la production du manioc par saison
agricole ont varié significativement entre les chefferies (p=0,01) ; par rapport à l’appartenance à une
association de développement (p=0,003), selon le type d’habitat (p=0,029), en fonction de la
superficie agricole des ménages (p=0,001) et de la superficie affectée par le ménage à la culture du
manioc (p<0,001), en tenant compte du risque d’accaparement de la terre (p<0,001) et de
l’affectation de la production du manioc (p=0,006), en fonction de l’existence d’infrastructures de
transformation (p=0,05), et de l’existence du grenier/stockage en famille ou dans une coopérative
agricole (p=0,006).
Système de production et agrobusiness familial
56
Les moyennes de la production du haricot ont varié significativement selon les chefferies (p=0,009),
l’activité secondaire du chef de ménage (p=0,001), le type d’habitat possédé par le ménage
(p<0,001), la superficie des terres du ménage (p<0,001), le risque d’accaparement des terres
exploitées par les ménages (p=0,05), l’affectation de la production du haricot (p<0,001) et de
l’existence du grenier (p<0,001).
Les moyennes de la production du maïs ont, quant à elles, changé de manière significative selon les
chefferies (p=0,025), la superficie des terres possédées par les ménages (p<0,001) et l’affectation de
la production du maïs (p=0,002).
b. Affectation de la production
Les ménages affectent leur production à l’autoconsommation, à la vente ou les deux à la fois
(Tableau 12).
Tableau 12. Affectation de la production en %
Variables Manioc Haricot Maïs P de terre
Autoconsommation % 88,93 84,25 83,40 56,97
Vente % 11,07 15,75 16,60 43,03
Total 100 100 100 100
La portion moyenne de la production affectée à la vente est inférieure à 20 % au sein de la majorité
de ménages.
c. L’aide alimentaire dans la région d’étude
La répartition des ménages qui reçoivent de l’aide alimentaire auprès des familiers, amis ou des
humanitaires se présente comme suit (Tableau 13) :
Tableau 13. La situation de l’aide alimentaire
Spéculation Haricot Manioc Maïs Pomme de terre
Réponse Fréquence % Fréquence % Fréquence % Fréquence %
Non Oui Non Oui Non Oui Non Oui
Aide alimentaire des ONGI 88,9 11,1
85,7 14,3 99,00 1,00
Aide alimentaire des amis, voisins, familles 73,1 26,9 81,9 18,1 74,3 25,68 77,10 22,90
L’aide alimentaire est irrégulière et insuffisante. Les ménages agricoles qui en bénéficient sont
inférieurs à 25%.
2.2.2.2. Accès à la nourriture
Ce point présente la capacité des ménages d’acquérir des aliments suffisants en combinant la
production domestique et les stocks, achats, dons, …
Système de production et agrobusiness familial
57
a. Statut et durée de la location d’un champ
Le statut des champs exploités est présenté suivant le nombre des campagnes (Figure 16).
Figure 16. Pourcentage de ceux qui louent des champs
Les champs exploités par les ménages sont soit des propriétés foncières privées couvertes ou non
par des titres légalement reconnus (80%), soit loués auprès de grands propriétaires terriens (20%)
que sont les églises, institutions, entreprises privées et/ou des particuliers. La durée est conclue pour
une, deux ou plusieurs campagnes/saisons agricoles. Seuls 4% louent les champs exploités pour
plus d’une campagne.
b. Adoption des cultures
La situation de l’adoption du haricot, du maïs, du manioc et de la pomme de terre se présente ci-
après (Tableau 14).
Tableau 14. Adoption des spéculations agricoles étudiées
Echantillon Modalité Fréquence (%) Adoptants du haricot Oui 95,5 Adoptants du maïs Oui 87,8 Adoptants du manioc Oui 89,5 Adoptants de la pomme de terre Oui 29,2
L’adoption des cultures étudiées met en tête le haricot, le manioc et le maïs. La pomme de terre
vient en dernier lieu.
c. Le revenu des ménages
L’estimation du revenu annuel du ménage est basée dans cette étude sur les dépenses, le revenu
n’étant pas agricole seulement. Le Tableau 15 donne la situation des dépenses ménagères avec un
principe : «on ne dépense que ce qu’on a reçu comme revenu».
Les principales dépenses des ménages sont l’alimentation, l’habillement, le savon pour toutes les
fins hygiéniques, les frais scolaires des enfants, les objets scolaires, les soins de santé,
l’amélioration de l’habitat, l’équipement des maisons d’habitation, les boissons et loisirs, l’eau
potable pour toutes son utilisation, l’énergie électrique, les dépenses à caractère social, l’épargne,
les fêtes au sein du ménage, le transport chaque fois qu’il n’est pas fait à pied et la communication.
Système de production et agrobusiness familial
58
La monnaie locale, le Franc congolais, est indexée au dollar américain pour un taux de change
instable.
Système de production et agrobusiness familial
59
Tableau 15. Les dépenses annuelles des ménages en Francs Congolais. 1$ = 1600 FC=3200 Ar (août 2018)
Statistique A manger Habits Savon Frais scolaires Objets scolaires Santé Habitat Equipement Boissons Eau potable Electricité Social Epargne Fête Transport Communication. Total /An
Somme des poids (N) 285 268 288 259 257 211 118 182 218 79 89 208 120 232 213 226 288
Minimum (FC) 48 000 2 000,0 6 000 6 600 3 500 3 000 3 000 2 000 2 500 2 000 10 000 5 000 6 000 700 3 000 7 000 265 900
Maximum (FC) 7 300 000 960 000 672 000 4 320 000 800 000 1 095 000 6 400 000 3 200 000 9 125 000 600 000 1 920 000 2 400 000 3 200 000 912 500 7 680 000 4 015 000 17 517 600
1er Quartile (FC) 720 000 50 000 61 200 90 000 26 000 45 000 228 750 15 000 98 000 6 000 36 000 30 000 67 000 20 000 52 000 52 000 1 768 775
Médiane (FC) 1 080 000 109 000 73 000 192 000 45 000 80 000 542 500 70 000 182 500 12 000 76 800 72 500 181 250 35 000 104 000 104 000 2 792 200
3ème Quartile (FC) 1 825 000 200 000 78 000 396 000 70 000 120 000 1 120 000 198 000 390 000 26 000 96 000 128 000 352 500 60 000 240 000 182 500 4 073 000
Moyenne (FC) 1 280 959 144 065 79 794 319 028 56 954 110 074 1 023 187 221 696 367 675 31 245 127 458 127 302 303 350 54 825 248 890 154 685 3 353 397,0
Coefficient de variation (%) 4,4 5,6 3,9 8,6 7,3 7,8 12,0 15,5 14,3 26,3 20,0 13,3 14,7 9,5 18,7 12,5 4,4
Ecart-type de la moyenne 55 856 8 120 3 125 27 441 4 134 8 576 122 381 34 344 52 680 8 202 25 457 16 980 44 463 5 226 46 459 19 322 148 241
Système de production et agrobusiness familial
60
d. Total des dépenses du ménage indexées au dollar américain
Un ménage dépense en moyenne l’équivalent de 6 (±0,26) dollars américains soit 0,73$ par
personne par jour. Les dépenses annuelles moyennes du ménage s’élèvent à 2096 $ (± 92,6$)
(Tableau 16).
Tableau 16. Les dépenses du ménage en dollar US (1$ = 1600 FC = 3200 Ar en juin 2018)
Libellé Minimum Maximum Moyenne Ecart-type
Total des dépenses annuelles du ménage($) 166,19 10 948,5 2 095,9 92,65
Total des dépenses mensuelles du ménage($) 13,85 912,38 174,66 7,72
Total des dépenses journalières du ménage($) 0,46 30,41 5,82 0,26
Total des dépenses par membre de famille($) 0,06 3,80 0,73 0,03
e. Le revenu moyen des ménages issus des campagnes agricoles
Pour une saison agricole, les ménages gagnent sur l’agriculture et pour ces 4 cultures en moyenne
1 954 030 FC équivalant à 1 221$ us. Le revenu total moyen (estimé) issu de la récolte de ces
quatre cultures peut couvrir 58,3% des dépenses totales du ménage estimées à 3 353 397 FC (soit
2 095,9$). Le reste devant être comblé par les activités pastorales, du petit commerce de survie et
d’actes de charité.
f. Affectation des dépenses des ménages
Les dépenses des ménages sont essentiellement les besoins primaires (Figure 17).
Figure 17. Répartition des dépenses du ménage
En tête des dépenses familiales, c’est l’alimentation, le logement du ménage et la scolarisation des
enfants.
Système de production et agrobusiness familial
61
2.2.2.3. Utilisation des aliments et malnutrition au Sud-Kivu montagneux
L’utilisation des aliments intègre à la fois la diète des ménages (en quantité et qualité), le nombre de
repas du ménage au quotidien, l’existence ou non des cas de malnutrition au sein des ménages et
l’accès et utilisation de l’eau potable.
a. Fréquences des repas
La situation sur les repas pris par les ménages a donné les résultats suivants (Tableau 17) :
Tableau 17. Situation sur les repas en milieu rural
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Qua
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Nom
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Rep
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017
Somme des poids 274 274 138 244 267 266 241 253 252 234 288 Minimum 1 0,5 1 1 2 0,5 1 0 0,5 1 1 Maximum 8 6 60 50 10 6 50 9 10 20 3 1er Quartile 2 1,5 3 4 4 2 10 2 1 3 2 Médiane 3 2 4 6 6 2 12,5 4 1,5 6 2 3ème Quartile 4 3 10 8 7 3 18 6 2 12 2 Moyenne 3 2 9 7 5 3 20 4 2 9 2
Il ressort que le ménage prend en moyenne 2 repas par jour en temps normal : le matin et le soir.
b. Qualité des repas pris par les ménages
Les ménages connaissent les trois groupes d’aliments qui composent la qualité d’un repas :
les aliments de construction, de protection et énergétiques. Leurs réponses ont été fournies en tenant
compte de cette composition et la quantité prise (Figure 18).
Figure 18. Qualité du repas pris par les ménages
Système de production et agrobusiness familial
62
c. Les maladies nutritionnelles
Il existe au Sud-Kivu montagneux des maladies nutritionnelles au sein des ménages (Figure 19).
Figure 19. Les personnes malnutries
Il ressort des données des ménages que 25% ont des cas de malnutrition.
d. L’accès à l’eau potable
Les données de terrain sur l’accès à l’eau potable font état de ce qui suit (Tableau 18) :
Tableau 18. Les données sur l’eau potable
Echantillon Modalité (%)
Lieu de puisage de l'eau
Borne fontaine 24,7
Rivière 0,7
Robinet en famille 17,1
Source aménagée 39,0
Source aménagée; rivière 0,3
Source non aménagée 18,1
Etat du lieu de puisage
Excellent 28,2
Mauvais état 26,8
Très bon état 44,9
Qualité de l'eau
Non potable 19,2
Potable 80,8
Distance par rapport au lieu de puisage
Moins de 500 m 56,8
Plus de 500 m 43,2
Temps de la maison au point d'eau
15 min et plus 47,7
Moins de 15 min 52,3
Les ménages puisent en moyenne 5,13 bidons de 20 litres par jour (Min =1 ; Max =15) soit 103
litres par jour et un accès moyen de 13litres/pers/jr. La majorité des ménages puisent à une source
aménagée en très bon état. 27% des ménages puisent à des sources en mauvais état. La qualité de
Système de production et agrobusiness familial
63
l’eau est jugée potable par 81% de ménages contactés à une distance conforme aux normes de
l’OMS : moins de 15 min pour un aller et retour par rapport au point d’eau.
2.2.2.4. De la stabilité des approvisionnements
En plus de l’utilisation des aliments, la réflexion a vérifié comment les ménages utilisent la
nourriture à laquelle ils ont accès : l’entreposage, la transformation et la préparation… et les
mesures de résilience.
a. Durée des récoltes
Les données sur la durée des récoltes (Tableau 19) se présentent comme suit :
Tableau 19. Durée des stocks post récoltes dans les ménages ruraux
Variables Min Max Moyenne Ecart- type
Durée du stock du haricot récolté (mois) 0 12 4 0,17
Durée de la carence en haricot (mois) 1 12 7 0,19
Durée du stock du manioc récolté (mois) 0 12 5 0,22
Durée de la carence du manioc (mois) 0 12 7 0,24
Durée du stock du maïs récolté (mois) 0,1 12 3 0,17
Durée de la carence en maïs (mois) 1 12 9 0,21
Durée du stock de la p. de terre récolté (mois) 0,1 12 1 0,42
Durée de la carence en p. de terre (mois) 1 12 11 0,14
Les stocks constitués pour les quatre cultures ciblées durent moins que la carence. La durée de la
carence du maïs est élevée que les autres cultures. Les stocks post récoltes du manioc peuvent
atteindre 5 mois alors que ceux du haricot durent en moyenne 4 mois et le maïs 3 mois.
b. Les mesures de résilience
Les données sur la résilience (Figure 20) se présentent comme suit :
Figure 20. Les stratégies pour lutter contre l’insuffisance alimentaire
0
1
2
3
4
5
6
7
8
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Modalités
Système de production et agrobusiness familial
64
Face à la carence et la période de soudure, les stratégies le plus développées sont le recours aux
aliments inhabituels, la réduction du nombre de repas par jour, la réduction des quantités pour le
repas, le petit commerce de survie, diverses dépendances et vendre sa force de travailler pour être
payé en nature ou en espèce.
2.2.3. Organisation de l’unité de production agricole vue comme une entreprise
familiale au Sud-Kivu montagneux
2.2.3.1 Les technologies agricoles au Sud-Kivu montagneux
Les résultats obtenus sur les technologies de l’intensification sont présentés par culture étudiée
(Tableau 20). Les techniques d’amélioration de la productivité les plus vulgarisées par les acteurs
étatiques et non étatiques sont présentées (Cirimwami et al, 2019c).
Tableau 20 : Les technologies de l’intensification au Sud-Kivu montagneux
Variables Modalité Haricot(%) Manioc(%) Maïs(%) P de terre(%) Utilisation des variétés améliorées Non 81,1 84,7 73,4 72,3
Oui 18,9 15,3 26,6 27,7 Association de culture Polyculture 86,0 85,3 92,7 6,3
Monoculture 14,0 14,7 7,3 93,7 Semis utilisé A la volée 91,6 90,2 93,7 88,9
En ligne 8,4 9,8 6,3 11,1 Méthode de fertilisation Aucune 70,4 56,4 72,5 80,6
Bio 27,7 23,1 24,2
Engrais 1,6 19,1 3,0
GIFS 0,2 1,3 0,3 19,4 Adoption agroforesterie et cultures en couloir Non 95,6 94,2 96,1 95,7
Oui 4,4 5,8 3,9 4,3 Outils utilisés Rudimentaires 97,0 97,1 95,8 98,8
Tracteur 3,0 2,9 4,2 1,2 Utilisation des produits phytosanitaires Non 98,6 98,4 100,0 96,4
Oui 1,4 1,6
3,6 Crédit agricole Non 93,7 96,0 95,2 94,9
Oui 6,3 4,0 4,8 5,1
Le taux d’adoption des semences améliorées reste encore relativement faible, variant de 15 à 28%.
La plus grande partie des terres sont cultivées en association des cultures (86 à 92,7 %) sauf pour la
pomme de terre (6,3%). Le taux d’adoption du semis en ligne au Sud-Kivu montagneux reste
encore faible (6 à 11%). L’adoption de la gestion intégrée de la fertilisation du sol (GIFS) est
faible (0,2 à 1,3%) sauf pour la pomme de terre (19,4%) . Il en est de même pour le taux d’adoption
de l’agroforesterie et les cultures en couloir observé dans le Sud-Kivu montagneux (4 à 6%).
L’adoption de l’utilisation du tracteur et d’un motoculteur varie de 1 à 4%. Les efforts de lutte
phytosanitaire au Sud-Kivu montagneux par les ménages sont très insuffisants (1 à 4%). Le crédit
agricole est peu utilisé (4 à 6 %).
Système de production et agrobusiness familial
65
2.2.3.2 Typologie des ménages
Les quatre cultures sont pratiquées dans les cinq Chefferies. Deux principaux groupes de ménages
se sont dégagées :
- Le premier groupe intègre les producteurs qui exploitent une superficie de 1,1 à 5 ha c’est-à-
dire, les moyens et grands producteurs. Ils adoptent les technologies suivantes : l’utilisation des
variétés améliorées, l’utilisation de la méthode de fertilisation Bio, l’utilisation de la méthode de
fertilisation avec engrais, la méthode de fertilisation avec GIFS, l’utilisation du tracteur,
l’utilisation de la polyculture et l’utilisation du semis en ligne. La majorité des responsables de
ménage contactés sont de sexe féminin, n’ont pas étudié, sont membres d’une association de
développement et exercent une activité non agricole. Ils ont un accès aux variétés améliorées,
exploitent un champ éloigné à faible pente, utilisent une main d’œuvre payée et se concertent en
famille lors de l’adoption. Ils bénéficient d’un encadrement agricole et d’une formation ; ils
jugent que le goût des produits récoltés est meilleur, la cuisson est rapide et qu’ils donnent un
meilleur rendement.
Ces producteurs affectent la production à la vente ; ils apprécient que la vente des variétés
améliorées est meilleure. Le marché leur est proche et ils accèdent facilement à la route qui
mène au marché. Ils ont un accès facile au crédit agricole.
Les moyens et grands producteurs, s’ils font le « faire valoir direct », produisent pour créer du
revenu. Ils adoptent facilement les technologies de l’intensification parce qu’ils sont habitués et
habités par un esprit d’entreprise. Déjà, ils ont le goût et prennent facilement les risques. Ils ont
un crédit et des garanties à convaincre. Généralement, ils ont du bétail pour appuyer
l’agriculture.
- Le deuxième groupe est celui de ceux qui exploitent une superficie de 0,1 à 1 ha, c’est-à-dire les
petits producteurs. La majorité n’est pas membre d’une association et n’a pas d’activité non
agricole. Ces producteurs n’utilisent pas de variétés améliorées, n’utilisent aucune méthode de
fertilisation, utilisent d’outils rudimentaires, n’utilisent pas de produits phytosanitaires. Ils
n’ont pas accès aux variétés améliorées, pratiquent la monoculture et le semis à la volée. Ils sont
propriétaires des champs exploités, des champs en pente proche ; ils utilisent une main d’œuvre
familiale et une seule personne décide de l’adoption. Ils n’ont pas d’encadrement agricole et de
formation. Ils apprécient le goût et la cuisson des variétés améliorées comme les autres variétés.
Ils estiment que les variétés améliorées ont le même rendement que les autres variétés et
affectent la production à l’autoconsommation. Ils apprécient que les variétés améliorées se
vendent comme les autres variétés. Ces producteurs habitent loin du marché, n’ont pas d’accès à
la route qui mène au marché et au crédit agricole.
Système de production et agrobusiness familial
66
2.2.3.3 Caractérisation de la zone d’étude
Les cinq chefferies qui constituent la zone d’étude n’ont pas toujours les mêmes atouts. Elles sont
favorables aux variables qui touchent le maximum et non favorables aux variables qui ne touchent
pas le maximum (figure 21 à 25).
a. La Chefferie de Burhinyi
La Chefferie de Burhinyi se caractérise par les valeurs moyennes plus élevées pour les paramètres
adoption de la culture de haricot et pomme de terre, utilisation des variétés améliorées maïs,
utilisation des engrais chimiques, les producteurs qui n’ont pas étudié, ceux qui n’ont pas d’activités
non agricole comme activité secondaire, un faible accès aux variétés améliorées, ceux qui sèment à
la volée, ceux qui exploitent des champs d’une superficie inférieure à 1 ha, les propriétaires terriens,
ceux qui exploitent des champs hors marais, ceux qui ont des champs proches de leurs maisons
d’habitation, ceux qui utilisent une main d’œuvre familiale, ceux qui se concertent en famille pour
l’adoption, ceux qui apprécient que la cuisson des variétés améliorées a la même durée que les
autres variétés, ceux qui ont estimé que le rendement de variétés améliorées est élevé par rapport
aux autres variétés, ceux qui affectent la production à l’autoconsommation, ceux qui n’ont pas
bénéficié d’un crédit agricole (Figure 21).
Figure 21. Caractérisation de Burhinyi
Système de production et agrobusiness familial
67
b. La Chefferie de Kabare
La Chefferie de Kabare se caractérise par les valeurs moyennes plus élevées pour les paramètres
adoption de la pomme de terre, ceux qui ne fertilisent pas leurs champs, ceux qui utilisent des outils
rudimentaires, ceux qui utilisent des produits phytosanitaires, les producteurs qui ont étudié, ceux
qui accèdent difficilement aux variétés améliorées, ceux qui louent les champs exploités, ceux qui
ne se concertent pas en famille pour l’adoption, ceux qui ne bénéficient pas de la formation, ceux
qui pensent que les variétés améliorées ont le même goût que les autres variétés, ceux qui pensent
que les variétés améliorées ont le même rendement que les autres, ceux qui sont proche des
marchés, ceux qui n’accèdent pas à la route qui mène au marché (Figure 22).
Figure 22. Caractérisation de Kabare
c. La Chefferie de Kaziba
La Chefferie de Kaziba se caractérise par les valeurs moyennes plus élevées pour les paramètres
adoption du manioc, haricot et pomme de terre, l’utilisation de la GIFS, les producteurs de sexe
féminin, ceux qui accèdent difficilement aux variétés améliorées des cultures, les champs exploités
en faire valoir direct, les producteurs qui exploitent des champs éloignés des maisons d’habitation,
ceux qui utilisent une main d’œuvre payée, des producteurs non membres d’une association, ceux
qui ne bénéficient pas d’encadrement agricole, ceux qui apprécient la cuisson des variétés
Système de production et agrobusiness familial
68
améliorées comme rapide, ceux qui pensent que les variétés améliorées se vendent comme les
autres, ceux qui bénéficient d’un crédit agricole (Figure 23).
Figure 23. Caractérisation de Kaziba
d. La Chefferie de Luhwinja
La Chefferie de Luhwinja se caractérise par les valeurs moyennes plus élevées pour les paramètres
mise en culture de la pomme de terre, le nombre élevé de personnes par ménage agricole, ceux qui
utilisent la fertilisation bio, ceux qui utilisent des outils rudimentaires, ceux qui affirment ne pas
accéder facilement aux variétés améliorées, les producteurs de sexe masculin, ceux qui estiment que
la vente des variétés améliorées est meilleure que les autres variétés (Figure 24).
Système de production et agrobusiness familial
69
Figure 24. Caractérisation de Luhwinja
e. La Chefferie de Ngweshe
La Chefferie de Ngweshe se caractérise par les valeurs moyennes plus élevées pour les paramètres
non adoption de la culture de la pomme de terre, ceux qui utilisent les variétés améliorées, ceux qui
utilisent le tracteur, ceux qui n’utilisent pas des produits phytosanitaires, les producteurs qui ont
étudié, ceux qui accèdent facilement aux variétés améliorées, ceux qui sont membres d’associations,
ceux qui pratiquent d’activités non agricoles, ceux qui exploitent une superficie supérieure à 1 ha,
ceux qui exploitent des champs dans le marais, ceux qui bénéficient d’un encadrement agricole,
ceux qui ont bénéficié d’une formation, ceux qui ont adopté le semis en ligne, ceux qui apprécient
que les variétés améliorées ont un meilleur goût que les autres variétés, ceux qui affectent la
production à la vente, les producteurs éloignés des marchés, ceux qui accèdent facilement à la route
qui mènent au marché (Figure 25).
Système de production et agrobusiness familial
70
Figure 25. Caractérisation de la Chefferie de Ngweshe
2.2.3.4 Les facteurs déterminants de l’adoption des technologies de l’intensification agricole au Sud-Kivu
montagneux
Les facteurs déterminants relatifs à l’adoption des technologies de l’intensification agricole sont
évalués en Annexe 3 (Tableau 33 à Tableau 48). Les variables avec une p-value accompagné de ***
sont appréciées hautement significatives.
a. Adoption des variétés améliorées
Pour le haricot
Pour le haricot, l’adoption est influencée positivement par l’appartenance à une association de
développement (p=0,021), l’accès facile aux semences (p<0,001***), le semis en ligne
(p<0,001***), la formation/information reçue sur les semences améliorées (p<0,001**),
l’appréciation du rendement (élevé par rapport aux variétés locales ; p=0,020), et si le marché est
accessible (p=0,033). Par contre, elle est influencée négativement et de manière significative par la
localisation du champ au marais (surtout s’il n’est pas bien drainé ; p=0,055), la conditionnalité
d’utiliser les produits phytosanitaires (p=0,012) et une longue durée de la cuisson (p=0,042).
Système de production et agrobusiness familial
71
Pour le maïs
L’adoption des variétés améliorées de la culture du maïs au Sud-Kivu montagneux est influencée
positivement par l’appartenance à une association de développement (p=0,024), l’accès aux
semences améliorées (p<0,001***), le semis utilisé (p=0,017), les outils utilisés (p=0,008***) et
l’affectation de la production (p=0,026). Elle est influencée négativement de manière significative
par l’accès au marché (p=0,035) et la localisation du champ par rapport au domicile (p=0,001***).
Pour le manioc
L’adoption des variétés améliorées du manioc au Sud-Kivu montagneux est influencée de manière
significative par l’appartenance à une association de développement (p<0,001***), l’exercice par le
chef de ménage d’une activité non agricole (p=000***), le semis utilisé (p=0,001***) et
l’encadrement agricole par les non étatiques (p<0,001***). Elle est influencée négativement par
l’état civil du chef de ménage (p=0,011**), le sexe (p=0,020), la localisation du champ
(p=0,003***) et la formation/information reçue (p=0,058).
Pour la pomme de terre
L’adoption des variétés améliorées de la pomme de terre est influencée positivement par
l’appartenance à une association de développement (coopérative surtout, p=0,030), l’encadrement
agricole (p=0,002***), l’appréciation du rendement (p=0,064) et l’accès à un crédit agricole
(p=0,066). Les facteurs qui l’influencent négativement sont la superficie exploitée (p=0,001***) et
la localisation du champ (p=0,014**).
b. Adoption de la fertilisation
Pour le haricot
L’adoption de la fertilisation organique du haricot est influencée positivement par le niveau
d’instruction (p=0,041), l’accès facile aux semences (p=0,001***), la nature de la propriété foncière
(0,092), la distance entre le domicile et le champ (p=0,047), les personnages qui décident de
l’adoption au sein du ménage (p=0,032), le goût (p=0,001***), la durée de la cuisson (p=0,099) et
l’accès facile au crédit agricole (p<0,001***). Elle est influencée négativement et de manière
significative par l’exercice d’une activité non agricole par le chef de ménage (p=0,005***),
l’appréciation du rendement (p=0,051) et l’affectation de la production (p=0,011**).
Pour le maïs
L’adoption de la fertilisation organique pour la culture du maïs est influencée positivement par le
niveau d’instruction du chef de ménage (p=0,058), la superficie exploitée (p=0,035), la distance
entre le champ et le domicile (p=0,055), l’accès à la formation-information (p=0,080) et la cuisson
Système de production et agrobusiness familial
72
(p=0,069). Elle est influencée négativement par l’appartenance à une association de développement
(p=0,004***), l’encadrement agricole (p=0,038) et l’accès au crédit agricole (p=0,001***).
Pour le manioc
La fertilisation organique du manioc au Sud-Kivu montagneux est influencée positivement par le
niveau d’instruction (p=0,011**), la superficie exploitée (p=0,009***), la localisation du champ
(p=0,049), la distance entre le champ et le domicile (p=0,023), la main d’œuvre utilisée (p=0,021),
les personnages qui décident de l’adoption ou non au sein du ménage (0,073), la durée de la cuisson
(p=0,006***) et l’accès au crédit agricole (p=0,002***). Par contre, elle est influencée
négativement par l’état civil du chef de ménage (p=0,011**), l’exercice d’une activité non agricole
(p<0,001***), le semis utilisé (p=0,003***) et l’appartenance à une association de développement
(p=0,099).
L’adoption de la fertilisation minérale au Sud-Kivu montagneux pour la culture du manioc est
influencée positivement par la nature de la propriété foncière (p=0,009***), la localisation du
champ (p=0,034), la durée de la cuisson (p=0,021) et l’accès au marché (p=0,004***). Cette
adoption est influencée négativement par l’état civil du chef de ménage (p=0,060), l’exercice d’une
activité non agricole (p<0,001***), l’accès aux boutures de manioc (p=0,078), le semis utilisé
(p=0,018**), la main d’œuvre utilisée (p=0,005***) et l’accès au crédit agricole (p=0,038).
Pour la pomme de terre
Seule la fertilisation combinée engrais « organiques et minéraux » a dégagé des facteurs
déterminants avec un p-value de 0,05. L’adoption de la technologie GIFS pour la pomme de terre
est influencée positivement par le niveau de scolarisation (p=0,055), la main d’œuvre utilisée
(p=0,063), l’accès au marché (p=0,028) et l’accès au crédit agricole (p=0,001***). Elle est
influencée négativement par l’état civil (p=0,030), la localisation du champ (p=0,016**), la distance
entre le champ et le domicile (p=0,007***), les personnages qui décident de l’adoption
(p=0,004***), l’affectation de la production (p=0,061), l’accès à la route qui mène au marché
(p=0,024).
c. Adoption de la mécanisation
Pour le haricot
L’adoption de cette technologie pour le haricot est influencée significativement par l’état civil
(p=0,009***), l’exercice d’une activité non agricole (p=0,025), la main d’œuvre utilisée
(p<0,001***), la localisation du champ (p<0,001***), le goût (p<0,001***), la cuisson
(p=0,007***), l’accès au marché (p=0,004***) et l’obtention d’un crédit agricole (p=0,004***).
Système de production et agrobusiness familial
73
Pour le maïs
L’adoption de la mécanisation pour la culture du maïs est influencée significativement par le semis
utilisé (p<0,001***), la main d’œuvre utilisée (p<0,001***), l’état civil (p<0,001***), les
personnages qui décident en famille de l’adoption (p=0,024), l’exercice d’une activité non agricole
(p=0,001***), l’accès aux boutures (p<0,001***), la localisation du champ (p=0,002***),
l’affectation de la production (p=0,028), le goût (p<0,001***) et l’accès à la route qui mène au
marché (p<0,001***).
Pour le manioc
L’adoption de la mécanisation pour le manioc est influencée significativement par le semis utilisé
(p=0,010**), la main d’œuvre utilisée (p<0,001***), l’état civil (0,011**), les personnages qui
décident de l’adoption au sein du ménage (p=0,034), l’accès au boutures saines (p<0,001***), la
superficie (p<0,001***), la localisation du champ (p<0,001***), le goût (p<0,001***), l’affectation
de la production (p<0,001***), la localisation du marché (p<0,001***) et l’obtention d’un crédit
agricole (p=0,034).
Pour la pomme de terre
L’adoption de la mécanisation pour la pomme de terre est influencée significativement par le semis
utilisé (p=0,002***) et l’accès à la formation/information (p=0,013**).
d. Adoption de l’utilisation des produits phytosanitaires
Pour le haricot
Les facteurs déterminants de l’adoption de l’utilisation des produits phytosanitaires pour le haricot
sont : le niveau d’instruction (p=0,045), l’appartenance à une association de développement (0,030),
la main d’œuvre utilisée (p<0,001***), l’appréciation du rendement (p=0,026) et l’obtention d’un
crédit agricole (p=0,006***).
Pour le maïs
Aucune des variables indépendantes n’est confirmée comme facteur déterminant (au seuil de p-
value = 0,05) de l’adoption de l’utilisation des produits phytosanitaires pour le maïs. 100% d’avis
récoltés nient utiliser cette technologie pour cette culture.
Pour le manioc
Trois variables indépendantes sont confirmées comme déterminantes (au seuil de 5%) de l’adoption
de l’utilisation des produits phytosanitaires pour le manioc : le semis utilisé (p=0,003***),
l’encadrement agricole (p=0,015**) et l’accès à la formation / information (p=0,029).
Système de production et agrobusiness familial
74
Pour la pomme de terre
Deux variables indépendantes sont déterminantes de l’adoption de l’utilisation des produits
phytosanitaires pour la pomme de terre : la main d’œuvre utilisée (p=0,03) et les personnages qui
décident de l’adoption en famille (p=0,05).
2.2.3.5 Adoption des technologies de l’intensification et rentabilité des cultures
Cette étude a analysé, à l’aide d’un compte d’exploitation simplifié (Tableau 21), ce que gagne un
ménage qui décide de faire l’une ou l’autre culture sous étude en monoculture. Les détails sont
donnés en Annexe 4.
Le manioc a un rapport coût-valeur élevé par rapport aux trois autres cultures. Il est suivi de la
pomme de terre, du maïs et le haricot vient en dernière position.
Tableau 21. Comptes d’exploitation comparés des 4 principales cultures au Sud-Kivu montagneux pour 1 ha en situation de
monoculture en US$
N° Libellé Haricot Maïs Manioc Pdterre
Champ exploité
en location
Champ exploité
en propriété
Champ exploité en location
Champ exploité en propriété
Champ exploité en
location
Champ exploité
en propriété
Champ exploité
en propriété
Charges d’exploitation
1 Location de la parcelle 100 0 100 0 100 0 0
2 Préparation du sol 130 130 150 150 65 65 230,8
3 Semis 164 164 55 55 72,5 72,5 2039,7
4 Coût d’achat d’engrais 150 150 300 300 0 0 121,8
5 Transport d’intrants (Domicile-champ)
5 5 4 4 4 4 19,2
6 Epandage des engrais 21 21 30 30 22,5 22,5 66,7
7 Entretien des cultures 188 188 259,5 259,5 354 354 329,5
8 Récolte et stockage 111 111 917,5 917,5 52,5 52,5 200
9 Coût de commercialisation
30 30 60 60 5 5 0
S/T charges variables 899 799 1876 1776 625,5 525,5 3007,7
10 Coût d’opportunité=S/T charges variables X taux d’intérêt
17,98 17,98 93,8 93,8 125 125 0
TOTAL CHARGES VARIABLES
916,98 817 1969,8 1869,8 750,5 650,5 3007,7
11 Total amortissement - - - - -
12 TOTAL PRODUIT 1190 1190 2790 2790 1730 1730 4518,2
13 EXCEDENT BRUT 273,02 373,02 820,2 920,2 979,5 1079,5 1510,5
14 REVENU DE L’AGRICULTEUR
273,02 373,02 820,2 920,2 979,5 1079,5 1510,5
15 REVENU A L’HECTARE
273,02 373,02 820,2 920,2 979,5 1079,5 1510,5
Rapport Coût/Valeur (C/V)
1,3 1,46 1,4 1,5 2,3 2,66 1,5
Système de production et agrobusiness familial
75
2.2.3.6 Analyse prospective et influence-domination des variables
Au sein de chaque chefferie, parmi les variables d’étude, il y en a qui vont continuer à être
pratiquées avant de disparaître dans quelques décennies. D’autres vont décroitre avant de disparaitre
avec le même délai. Une projection sur la vie des variables clés (le haricot, le manioc, le maïs, la
pomme de terre, l’adoption des variétés améliorées, la fertilisation Bio, la fertilisation par des
engrais et l’utilisation de la GIFS) par Chefferie a abouti aux graphiques n°27 à 31.
a. Prospective des variables à Burhinyi
Dans la chefferie de Burhinyi, l’appréciation de l’adoption des variétés améliorées, l’utilisation de
la GIFS, l’adoption de la pomme de terre, la fertilisation organique et minérale a une tendance
ascendante. Ce qui n’est pas vrai pour l’adoption du haricot et du manioc ainsi que le nombre des
producteurs qui ne fertilisent pas les champs et ceux qui n’adoptent pas les variétés améliorées
(Figure 26).
Figure 26. Prospective des variables à Burhinyi
b. Prospective des variables à Kabare
Dans la chefferie de Kabare, l’appréciation de l’adoption du haricot, du maïs, de la pomme de terre,
des variétés améliorées, l’utilisation de la GIFS, la fertilisation organique et minérale a une
Système de production et agrobusiness familial
76
tendance ascendante. Les effectifs des producteurs qui n’adoptent pas les variétés améliorées seront
en baisse ainsi que ceux qui ne fertilisent pas leurs champs. Le comportement par rapport au manioc
ne montre aucune tendance (Figure 27).
Figure 27. Prospective des variables à Kabare
c. Prospective des variables à Kaziba
Dans la chefferie de Kaziba l’appréciation de l’adoption du haricot, de la pomme de terre, des
variétés améliorées, l’utilisation de la GIFS, la fertilisation minérale a une tendance ascendante. Les
effectifs des producteurs qui adoptent le maïs, ceux qui n’adoptent pas les variétés améliorées
seront en baisse ainsi que ceux qui ne fertilisent pas leurs champs. Le comportement par rapport au
manioc et la fertilisation organique ne montre aucune tendance (Figure 28)
Système de production et agrobusiness familial
77
Figure 28. Prospective des variables à Kaziba
d. Prospective des variables à Luhwinja
A Luhwinja, l’appréciation de l’adoption du manioc, du haricot, de la pomme de terre, l’utilisation
de la GIFS et la fertilisation minérale a une tendance ascendante. Les effectifs des producteurs qui
adoptent le maïs, la fertilisation organique et ceux qui n’adoptent pas les variétés améliorées seront
en baisse ainsi que ceux qui ne fertilisent pas leurs champs (Figure 29).
Figure 29. Prospective des variables à Luhwinja
Système de production et agrobusiness familial
78
e. Prospective des variables à Ngweshe
L’appréciation de la pomme de terre, l’utilisation de la GIFS et la fertilisation organique et le rejet
des variétés améliorées ont une tendance ascendante. Les effectifs des producteurs qui adoptent des
variétés améliorées, ceux qui ne fertilisent pas les champs, ceux qui adoptent le manioc sont en
baisse. L’adoption du haricot et du maïs ne montre aucune tendance (Figure 30).
Figure 30. Prospective des variables à Ngweshe
Les facteurs influents et dominants retenus pour construire une stratégie en vue d’une adoption à
grande échelle des technologies de l’intensification pour les quatre cultures étudiées sont :
l’encadrement agricole, l’accès aux variétés améliorées, l’appartenance à une association de
développement, le niveau scolaire, le semis utilisé, la superficie exploitée, l’état-civil des
producteurs, la localisation du champ exploité, les acteurs qui décident de l’adoption dans le
ménage, la distance champ-habitation, la taille ménage, la nature de la propriété du finage, le sexe
du responsable du ménage, l’âge et l’appréciation de la durée de la cuisson (Figure 31).
Système de production et agrobusiness familial
79
Figure 31 : Facteurs influents et dominants de l’adoption de l’intensification
Système de production et agrobusiness familial
80
2.3 DISCUSSION
2.3.1. Changement climatique et production agricole dans la région du Sud-Kivu montagneux
2.3.1.1. Variabilité des facteurs climatiques
A part les facteurs régionaux ou globaux, les principales causes locales du changement climatique
sont la déforestation, les feux de brousse et le déboisement à outrance depuis l’arrivée et le séjour
des réfugiés rwandais (1994). L’abattage des arbres, le sciage, la carbonisation et les feux de
brousse sont incontrôlés dans la région. La demande des ménages en ville, dans les cités et même
dans les villages ne fait qu’augmenter avec la pression démographique. L’accès, jugé gratuit, aux
ressources ligneuses et non ligneuses du parc dans la zone contribue à la faible adoption des efforts
de l’agroforesterie et de reboisement. Les conséquences visibles sont que les pluies des saisons
culturales (Tableau 5) ont changé suivant les quinquennats (Cirimwami et al, 2019a). La saison
sèche reçoit des pluies brutales aux dégâts énormes en juin et août à partir du quinquennat 2000-
2004 jusqu’à nos jours. Les mois de juin, juillet et août sont devenus pluvieux contrairement à la
période 1937 – 1949, constat fait par Van Den Plas, (1943), Ilunga, (1977) pour la période 1955 -
1977 et le rapport PANA du Rwanda (2007) pour les années 1992, 1993, 1996, 1999 et 2000
qualifiées de plus chaudes (Figure 3). A partir de 2005-2009, il pleut en juillet et août et ce
phénomène conduit à un prolongement de la saison sèche en septembre. La conséquence en est que
les semences de septembre brûlent et la production agricole est devenue un échec pour la campagne
A. Au Burundi voisin on a observé, depuis 1999, une forte variabilité de régime pluviométrique
avec une tendance dans le sens d’une longue saison sèche de mai à octobre (6 mois) dans les
régions de basse altitude et même des plateaux centraux (Burundi, 2007).
La petite saison sèche de Janvier et Février est devenue pluvieuse au fil des décennies. L’ordre des
mois les plus pluvieux pour les deux dernières décennies correspond au constat de l’analyse de
Muhigwa (2001) qui montre qu’Août est devenu un mois humide et que l’ordre de primauté des
mois très humides a changé : novembre à octobre, février à avril, alors que Ilunga (1977) avait
retenu l’ordre suivant : septembre, janvier, mars, avril, octobre à décembre. Ces changements
témoignent une certaine incertitude quant à la période exacte de retour des pluies au cours de la
principale saison A (septembre à janvier) et la seconde saison B (février à mai). Le cas le plus
frappant est celui de l’année 1984, 2001, 2002, 2005 et 2006 ; années au cours desquelles une
carence en pluie a été enregistrée du mois d’août 2005 à avril 2006. Le retour des pluies dans la
région est accompagné d’averses, d’éboulements, des débordements des cours d’eau et de la grêle.
Le RAC-F (2011), Slater et al (2007) et Seguin (2010) avaient prédit la diminution des ressources
en eau et la baisse des rendements agricoles dans certaines régions du globe parmi les plus
Système de production et agrobusiness familial
81
vulnérables (Asie, Afrique). Ce qui risque d’engendrer des crises alimentaires. Le principal facteur
qui contrôle les saisons pluvieuses à l’Est de la RD Congo comme au Rwanda est la ZCIT contrôlée
par la position et l’intensité des anticyclones subtropicaux tels que les Mascareignes, la Saint
Hélène, les Açores et la Dorsale d’Arabie. Celle-ci est caractérisée par les basses pressions, le
maximum d’humidité et la convergence des vents. Elle traverse cette région deux fois par an et y
détermine deux périodes pluvieuses : de mi-septembre à mi-décembre et de mars à mai (Rwanda,
2007).
Le rapport PANA du Rwanda (2007) a conclu que la distribution spatiale des précipitations favorise
beaucoup plus les régions de hautes altitudes (Figure 5). Une justification peut être retenue : les
villages de basse altitude ont déboisé sans reboiser. Des efforts de reboisement ont été fournis, mais
à beaucoup d’endroits, soit des feux de brousse soit le manque de volonté ou alors l’absence de
l’autorité de l’Etat congolais ont détruit les résultats atteints.
2.3.1.2. Influence bénéfique de la forêt tropicale humide
Les précipitations des zones proches des forêts n’ont pas varié significativement au fil des années
(Tableau 6 et Figure 6). Cependant, l’on a enregistré des perturbations par rapport à la quantité des
pluies des mois (Ciza, 2015). Le mois d’avril y est resté le mois le plus pluvieux de la saison
culturale B. Par contre, le mois le plus pluvieux de la saison A a beaucoup bougé au fil des années :
le mois de novembre (de 2005 à 2009), le mois d’octobre (de 2010 à 2016), le mois de décembre
(1996 à 2004). La déforestation et le déboisement sont des facteurs importants pour expliquer les
perturbations de la pluviométrie même si les totaux annuels des pluies n’ont pas changé
significativement (Muhigwa, 2001). Les rapports de la Coordination de l’Environnement au Sud-
Kivu montrent qu’entre 1984 et 1998, 85% des boisements publics ont disparu dans le seul cas de
Kabare et Walungu.
Les températures ont eu une tendance ascendante au fil des quinquennats jusqu’en 2000-2004,
période à partir de laquelle la tendance est descendante (Figure 6). Dans cette zone, il n’y a pas eu
de différence significative entre les moyennes annuelles des précipitations totales de la saison
culturale A et B. Il y a eu une différence significative entre la température moyenne des mois de la
saison culturale A (p<0.001) et celles des mois de la saison B (p<0.001). Pour la température
minimale, la moyenne a changé. La tendance de la température maximale moyenne donnée par la
station de Lwiro (proche du PNKB) a suivi la même tendance que celle des données de la NASA.
La température moyenne minimale a été plus élevée au cours des années 2000 à 2004 (20,5°C). Ce
phénomène peut être expliqué en partie par la forte pression sur les ressources floristiques du parc et
la perte du contrôle de plus de 65% de la superficie du PNKB par l’ICCN à cause de la présence de
Système de production et agrobusiness familial
82
plusieurs groupes armés tels que les Forces Démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), le
maï-maï et des braconniers. Jusqu’en 2004, l’étude a noté une augmentation de 1,4°C ; ce qui
s’inscrit parmi les inquiétudes de la COP21 (2015) et ayant conduit à l’adoption de l’objectif n° 1
de l’Accord de Paris qui prévoit de "contenir" la hausse moyenne de la température du globe
"nettement en dessous de 2°C" par rapport aux niveaux préindustriels. De 2004 à 2016, il y a eu une
chute de 0,5°C. Le GIEC a rapporté qu’un réchauffement moyen de la température à la surface de la
terre de 0,74 °C a été observé, alors qu’il était prévu que la température moyenne n’augmenterait
que de 0,6 °C (GIEC, 2008). Le mois d’octobre est le mois le plus chaud de 1970 à 1979. De 1980 à
2009, c’est le mois de septembre alors que c’est le mois du semis pour la saison culturale A. Mbaye
et al., (2011) et Katcho et al (2018) ont conclu également à une augmentation de la température de
l’air en Afrique de l’Ouest et au Sud-Kivu à l’horizon 2020-2030. Au Burundi, on a vécu une
hausse des températures moyennes de 0,4ºC tous les 10 ans, soit un accroissement de 1,9ºC projeté
en l’an 2050 (Burundi, 2007).
2.3.1.3. Conséquences agronomiques et alimentaires
Les facteurs du climat ont eu une influence sur le rendement du manioc, du maïs et de la pomme de
terre pour la période qui va de 1992 à 2015. Les rendements du manioc et du haricot ont également
influencé l’évolution de la malnutrition chez les enfants dans le rayon du CEMUBAC Lwiro
(Figure 10). Les rapprochements importants existent entre la température moyenne de la saison A et
de la saison B avec le rendement du maïs (Figure 44), le rendement du manioc avec l’évolution de
la malnutrition dans la zone d’étude, le cumul des pluies des saisons A et B avec la variation du
niveau du lac et le rendement de haricot et de la pomme de terre. Cette situation a été justifiée par le
degré de tolérance et d’adaptation des cultures.
Pour cette cause, le quinquennat 2000 à 2004 a enregistré les rendements les plus élevés pour le
maïs (2 100kg/ha). Les années 1995 à 2003 ont enregistré les rendements les plus élevés pour la
pomme de terre (6,5 T/ha) suivis d’une forte diminution les années d’après.
Les résultats de la corrélation qui existent entre les précipitations, la température minimale et
maximale au cours de quinquennats ont prouvé que ces facteurs, dans la région autour de la forêt de
haute altitude du Parc National de Kahuzi Biega, ont eu une influence qui varie entre 17 et 40%
pour le rendement des 4 produits. De manière spécifique, le cumul des pluies de la saison A a
influencé le rendement du haricot à 20%, celui du maïs à 17%, celui du manioc à 18%, et celui de la
pomme de terre à 36%. Le cumul des pluies de la saison B a influencé le rendement du haricot
(30%) et celui du manioc (30%). La température moyenne de la saison A a influencé négativement
le rendement du haricot (20%), celui du maïs (30%) et celui de la pomme de terre (20%). La
Système de production et agrobusiness familial
83
température moyenne de la saison B a influencé le rendement du maïs (40%) et celui de la pomme
de terre, situation soutenue aussi par Katcho et al (2018).
Le manioc est plus attaqué en haute altitude où se remarquent de nombreuses maladies
actuellement ; par contre en moyenne et basse altitude, cette spéculation se comporte bien et dégage
une bonne production. La plupart des cultures vivrières pratiquées au Sud-Kivu souffrent de la
carence en eau. Les cultures telles le manioc et la patate douce en souffrent modérément car ces
dernières sont plus ou moins plastiques ; cette propriété leur confère la facilité de s’adapter aux
conditions difficiles pour survivre.
Le rendement moyen du haricot a varié mais pas significativement de 1992 à 2015. Celui du maïs,
manioc et de la pomme de terre a varié significativement (Tableau 7). Comparativement aux années
1970 à 1974 qui ont enregistré les rendements les plus bas pour le manioc (1.000 kg/ha), on peut
conclure à l’efficacité de l’accompagnement agricole qu’ont fait les acteurs de la vulgarisation
agricole. Magdelene (2014) et Chikodzi (2016) ont prédit que les impacts négatifs du changement
climatique seront plus nombreux en Afrique que les bénéfices. Les principales cultures céréalières
mondiales (blé, riz et maïs) connaîtront de baisses de production dans les régions tropicales et
tempérées si la température moyenne augmente de plus de 1°C. Bien que la RDC ne soit pas
retenue par la BAD (2012) qui stipule que le rendement agricole connaîtra la baisse la plus
importante dans la région centrale de l’Afrique australe (Zambie, Zimbabwe, Angola). La baisse des
pluies du mois de mai marque un raccourcissement de la deuxième saison agricole (Février-mai).
En effet, le quinquennat 1984-1989 a été marqué par une disette qui a inauguré toute une décennie
des perturbations climatiques ressenties jusqu’aujourd’hui (principalement à Kamanyola dans la
plaine de la Ruzizi). Dix ans après, de 1999 à 2000, une sécheresse prolongée toucha sérieusement
les régions voisines du Rwanda. De tels désastres sont le plus souvent provoqués par des
changements climatiques (Rwanda, 2007).
Du point de vue des paysans, l’étude a retenu que la majorité des cultures vivrières pratiquées au
Sud-Kivu souffrent des stresses biotiques et/ou abiotique dues aux perturbations climatiques (Figure
7) car plus de la moitié des enquêtés ont confirmé qu’il y a prolifération et apparition de nouvelles
maladies et ravageurs. Il s’agit par exemple de la striure brune sur le manioc en basse altitude. Le
haricot et le maïs sont également sujets à des maladies et ravageurs (MINAGRI, 2007).
La BAD (op. cit.) annonce que 20% d’africains en plus seront menacés par la faim d’ici à 2050 sous
l’effet du changement climatique. Et que les bénéfices tirés des cultures agricoles pourraient chuter
de 90 % d’ici à 2100 (Katcho et al, 2018), les petits exploitants étant les 90% plus touchés. Pour
Environnement Canada (2008), les changements climatiques seront accompagnés d’une
Système de production et agrobusiness familial
84
augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes : sécheresses,
inondations, canicules, pluies fortes et abondantes, tornades,... Ces événements climatiques, souvent
à l’origine de catastrophes, pourraient se produire plus fréquemment dans le futur.
Les pluies de la fin du mois d’août et celles du début du mois de septembre se sont habituellement
interrompues dans la deuxième moitié de septembre poussant les agriculteurs à opter pour le mois
d’octobre comme mois de semis. Les pluies brutales accompagnées d’averses et/ou de la grêle
régulièrement enregistrées dans la région, les maladies des plantes et le faible encadrement agricole
ont un impact négatif sur la production et le rendement.
2.3.1.4. Les mesures de résilience pratiquées par les ménages
En basse altitude (Figure 8), il y a eu adoption des cultures tolérantes et des variétés précoces.
L’irrigation, la création de microclimat et l’adaptation du calendrier agricole y sont faites mais à
très faible dose. Dans cette zone, les agriculteurs se sont beaucoup plaints de la rareté des pluies et
de la prolongation de la saison sèche.
Dans la moyenne altitude (Figure 8), les agriculteurs ont mis en place un calendrier agricole adapté
aux perturbations climatiques pendant qu’une grande proportion de la population observe sans
pouvoir agir. L’adoption des cultures tolérantes et celle des variétés précoces sont citées par 33%
de la population et l’autre proportion est consacrée à d’autres stratégies comme le reboisement des
bassins versants et l’agroforesterie, la mise en place dans certains groupements administratifs des
PDL sur le changement climatique avec l’accompagnement des ONGD locales.
Au-delà de 1500 m d’altitude, les paysans ont adopté les stratégies suivantes : l’usage d’engrais
organiques, les techniques qui favorisent la vigueur de la plante, le choix judicieux des variétés
adaptées aux micro-climats, les variétés à cycle court, le mélange variétal et association des
cultures, les variétés locales en disparition et l’abandon de plus en plus de la monoculture (Figure
8). Les recherches dans la zone ne sont pas unanimes sur la date de semis : les uns proposent un
semis précoce (du 5 au 25 septembre pour le haricot et le maïs en saison A et du 25 janvier au 15
février pour la saison B) ; d’autres proposent un décalage de 15 jours après le rendez-vous habituel
de l’ancien calendrier agricole (Figure 9). En effet, les cultures se sont comportées différemment
selon les zones agro-écologiques, les pratiques paysannes et l’encadrement agricole.
En agriculture et sécurité alimentaire, la République Centre Africaine (RCA, 2007) a mis un accent
particulier sur une meilleure information, une planification optimisée et des cultures et
infrastructures mieux aptes à résister aux aléas du climat. Au Rwanda voisin direct du Sud-Kivu
montagneux, un accent est mis sur l’agroforesterie, la pratique des cultures résistantes aux
perturbations climatiques et l’exploitation des marais drainés à l’avance (Rwanda, 2007).
Système de production et agrobusiness familial
85
Les ménages contactés ont adopté des cultures tolérantes et précoces comme soutenu par
(Baudoin, 2010), l’irrigation et la création des micro-climats comme soutenues par (Mbaye
et al, 2011), l’adaptation du calendrier agricole et la permaculture intègrant des essences indigènes
avec ou sans essences exotiques (Rubabura, 2019) qui met un accent sur l’intégration d’essences
indigènes. Ces mesures de résilience sont conformes à certaines de celles retenues par le PANA du
Burundi (2007) et celui de la (RDC, 2006). Pour le Bénin, Baudoin (2010) propose le recul des
dates de semis, le recours aux semences de variétés à cycle court et les pratiques adaptées tels le
paillis, la culture en billon, etc.
2.3.1.5. Evolution de la production agricole au Sud-Kivu montagneux des quatre principales cultures
vivrières de 2001 à 2015
a. Les caractéristiques socio démographiques des ménages
La moyenne par ménage est de 8 personnes par ménage. Elle est proche de 9 (Rutakayingabo et al,
2016) et 7 personnes par ménage rapportée par le PNUD (2018). Les habitants de la région du Sud-
Kivu montagneux sont natalistes. Son taux d’accroissement est estimé à 3,3% (PNUD, 2016).
La majorité des champs exploités sont des propriétés des ménages (Tableau 9). Les paysans qui
louent ont des contrats précaires (Mugangu, 1997) de nature à ne pas encourager l’adoption des
technologies de production (Cirimwami et al, 2015, b). Le nombre des « paysans sans terre »
augmente chaque année et pour cause une démographie en augmentation exponentielle alors que la
superficie possédée par les ménages est statique (Dupriez, 1987).
Les petits producteurs (0,1 à 1ha) représentent 85,1% de la population agricole contre 67% trouvé à
Kabare par Cituli et al (2020) ; les producteurs moyens (1,1 à 5 ha) représentent 14,8% et les grands
producteurs (supérieur à 5 ha) sont estimés à 0,1% au sein de la population. La densité est élevée
dans la zone et la majorité des terres sont des concessions privées. Alors que la pratique du manioc
au marais a été interdite par les moniteurs agricoles de l’époque coloniale, cette pratique s’est
introduite au marais vers les années 1980 à cause de la famine et le manque d’encadrement agricole
de la part des agronomes de l’Etat (Dupriez, 1987).
Le coefficient de variation des cultures a varié significativement. Ceci peut être justifié en partie par
le fait qu’il y a une faible adoption des paquets de l’intensification agricole et que les terres
d’exploitation sont devenues insuffisantes. Une autre explication est qu’il s’agit d’un effet de
l’adaptation face à la destruction du manioc par la mosaïque et la striure du manioc; les populations
prennent ainsi progressivement le maïs et la pomme de terre comme alternatives très prisées par la
clientèle de la ville depuis la disette de 1984. Deux éléments sont incontrôlés à ce niveau :
l’accroissement de la population et l’accaparement des terres de culture (Mudinga, 2017).
Système de production et agrobusiness familial
86
b. La crise agricole au Sud-Kivu montagneux
Il y a pour toutes les cultures en étude et pour les variables ayant fait l’objet de cette étude une
évolution en dents de scie. L’étude a conclu que la production et la superficie, ont changé avec des
pics (Figure 15). Il y a eu une forte corrélation entre le rendement du haricot et du manioc (R²=0,78)
et entre le maïs et la pomme de terre (R²=0,55). Cette situation est liée au fait que le haricot et le
manioc sont toujours cultivés en association chaque saison culturale et profitent des conditions de
production qui sont les mêmes. Les facteurs déterminants de la production du manioc au sein des
chefferies du Sud-Kivu montagneux (p = 0,05) sont la superficie emblavée et le nombre des
ménages agricoles. La production totale du manioc au sein des ménages est influencée par les
variables suivantes : la superficie moyenne par ménage, la production vendue par ménage et la
proportion vendue par ménage. Les déterminants de la production de la culture du haricot sont la
superficie exploitée, la production vendue et les ménages agricoles. Par contre, les déterminants de
la production du haricot au sein des ménages sont : la superficie moyenne par ménage, la proportion
de la production vendue et la production vendue par ménage. La situation de la pomme de terre
n’est pas claire partout. Ceci peut être expliqué par le fait que les différents rapports de la chefferie
de Ngweshe montrent que cette culture n’y est pas pratiquée. Mais la réalité du milieu montre le
contraire. En effet, ceux qui connaissent le milieu peuvent témoigner que cette culture est pratiquée
à Kaniola, à Izege, à Ikoma, à Kamisimbi, etc. Et pourtant dans la région, il y a des acteurs comme
ASOP, ASILI, INERA, et ARC CHEETAH qui appuient les initiatives des paysans qui
interviennent dans la filière pomme de terre, (Rapport IFDC sur les stakeholders de la CdV pomme
de terre, 2013).
Au Sud-Kivu montagneux en général, la production de la pomme de terre a connu une évolution en
dents de scie avec une variation difficile à expliquer en 2009 et en 2010. Cette situation s’est
produite à cause des données rapportées à Burhinyi (c.v. = 332,9%) et à Luhwinja (c.v. =157,8%).
Mais pour le reste de temps, son évolution, celle du rendement et celle de la superficie ont évolué de
la même façon et dans le même sens. Les chefferies Burhinyi, Kaziba et Luhwinja ont enregistré
des rendements spectaculaires en 2009 suivi d’une chute brusque en 2010 sans aucune explication
particulière de la part des services ayant fait le rapportage. Une grande partie des données est
biaisée par des estimations au bureau et non de terrain.
Au sein des chefferies et par culture, le coefficient de variation de la production n’est pas le même
(Figure 45). Cette variation géographique a été justifiée par le niveau d’adoption des technologies
agricoles de l’intensification, les conditions édaphiques et l’encadrement agricole dans chaque
milieu. Le taux moyen d’accroissement annuel des ménages agricoles a été de 4% pour le manioc,
Système de production et agrobusiness familial
87
5,4% pour le haricot, 4,3% pour le maïs et 4,1% pour la pomme de terre. Le taux d’accroissement
moyen annuel de la superficie a été de 38,5% pour le manioc, 6% pour le haricot, 7,1% pour le maïs
et 2% pour la pomme de terre alors que (Mastaki, 2006) avait conclu à une diminution annelle de
25% pour les ménages agricoles qui ont exploité le manioc, -10% pour le maïs et -57% pour la
pomme de terre.
La production moyenne annuelle par ménage agricole est de 2,4 tonnes pour le manioc ; 0,192
tonnes pour le haricot ; 0,257 tonnes pour le maïs et 0,816 tonne pour la pomme de terre. La
superficie moyenne emblavée par ménage agricole est de 0,4 ha pour le manioc, 0,21 ha pour le
haricot, 0,245 ha pour le maïs et 0,18 ha pour la pomme de terre ; Les statistiques descriptives sur la
production agricole de quatre cultures étudiées se présentent comme décrit par le Tableau 11
Tableau 11. Mais au sujet de la superficie par ménage, l’étude des baselines faites par Franke et
Wolf (2011) a fait ressortir une moyenne de 0,73 ha pour le manioc ; 0,63ha pour le haricot, 0,48ha
pour le maïs et 0,05ha pour la pomme de terre. Les parcelles exploitées sont exigües pour envisager
de l’agrobusiness familial par tous les ménages.
Le rendement moyen des cultures rapporté par l’Inspection provinciale de l’agriculture, pêche et
élevage (Tableau 11) est de 10,256 T/ha (±2,755T) pour le manioc contre 25 à 50T/ha en station,
(Tata, 2006) ; 794,6 kg/ha (± 129,3kg) pour le haricot contre 1500 kg en station, (INERA-PNH,
2006) ; 1221,02kg/ha (± 393,9kg) pour le maïs contre 3000 kg en station (Katunga et Namujimbo,
2011.) et 2135,7 kg/ha (± 1154,2kg) pour la pomme de terre contre 15.000 kg en station (Tanganik,
1999. Le fumier et le compost ont fourni des moyennes de rendement les plus élevées, soit
respectivement 1134,1 et 1128,9 kg/ha. De même la dose 20-50-40 de NPK a fourni un rendement
raisonnable par rapport aux autres doses avec un rendement de 1221 kg/ha (Mutabazi, 2019). Ces
écarts sont liés à la non adoption ou la faible adoption de la fertilisation. Kamulete (2013) a retenu
que les déterminants de la crise agricole sont la faible utilisation des technologies agricoles, la
mauvaise gestion de l’environnement, l’influence du contexte sociopolitique et institutionnel, la
carence d’expertise et l’accès difficile à la semence et à d’autres inputs. Il s’agit essentiellement de
la faible productivité agricole. Dumont (1976) avait retenu que la productivité a un rôle clef dans la
compréhension de la façon dont les actions humaines (à l’échelle micro et macro) sont contributives
à ce qui est appelé progrès, développement ou croissance économique. Cette crise agricole a été
confirmée en considérant l’évolution des rendements de ces principales cultures. Il n’y a pas de
différences significatives au cours de ces quinze dernières années. La bonne lecture est faite par
rapport aux triennats pour faire ressortir les variations. Les principales en sont la faible adoption des
technologies de l’intensification, le faible encadrement agricole et la pression démographique.
Système de production et agrobusiness familial
88
2.3.2. La sécurité alimentaire au sein des ménages
2.3.2.1. Disponibilité des aliments
Le système de production agricole au Sud-Kivu montagneux est assis sur une mosaïque des petites
exploitations familiales (Cirimwami et al, 2019b) consacrant la dispersion géographique de la
production vivrière obtenue généralement en culture associée dont les principales spéculations sont
le manioc, le haricot, la banane, … demeure incapable d’assurer une alimentation suffisante, pour
une vie saine et active, à une population galopante (Mastaki, 2006).
Il ressort de cette étude que dans les conditions de production actuelle et pour les technologies
utilisées, la production locale des 4 produits est insuffisante par rapport à la demande des ménages
(Cituli et al. 2020). Le rendement théorique est loin d’être atteint. Buchekuderhwa (2014) l’aurait
qualifiée de subsistance (Tableau 12). L’agriculture au Sud-Kivu montagneux est traditionnelle et
est faite majoritairement à la houe par une main d’œuvre familiale (Ansoms et al, 2010). La
mosaïque africaine du manioc a considérablement affecté cette culture mais peu de ménages l’ont
abandonnée (Bisimwa, 2011). Cette activité du secteur primaire est en risque à cause de l’érosion,
l’inondation, les perturbations climatiques : fortes et/ou absence des pluies, chute des grêles, les
maladies des plantes et des bétails, l’absence/faible accès aux intrants et équipements de qualité, le
manque et/ou le mauvais état des infrastructures et le marché moins rémunérateur.
La loi agricole, promulguée en 2009 est considérée comme une politique sectorielle en faveur des
producteurs agricoles. Malheureusement les mesures d’application n’ont pas suivi. La carence
vécue devrait faire l’objet régulier d’un système d’alerte précoce qui n’existe que dans les discours.
L’aide alimentaire (Tableau 13) n’a jamais atteint 25% de ménages en milieu paysan malgré un
taux de vulnérabilité supérieur à 65% (EFSA, 2011). Cette aide est moins fréquente et ne peut être
donnée que pendant la période des récoltes. Seulement 9% de l’échantillon ont affirmé avoir
bénéficié d’une quelconque aide alimentaire des Humanitaires. Les ménages qui reçoivent de l’aide
humanitaire sont ceux proches des zones de conflits armés et autres poches d’insécurité et/ou qui
ont accueilli des déplacés internes liés aux catastrophes. L’aide reçue est généralement composée de
la farine de maïs, haricot, farine de manioc (exceptionnellement) et en semence de pomme de terre
ou d’arachide. L’aide alimentaire humanitaire est distribuée irrégulièrement par des agences et
organismes des Nations Unies, des institutions de recherche et d’autres organisations d’appui lors
des situations d’urgence liées aux mouvements des populations. Ces mouvements ont été trop
fréquents pour les populations qui habitent les zones proches du Parc National de Kahuzi Biega
(PNKB) devenu le refuge des groupes armés locaux appelés « résistants MAYI MAYI, RAIA
MUTOMBOKI, RAIA MUKOMBOZI » ou étrangers rwandais.
Système de production et agrobusiness familial
89
Pour pallier à la carence, les ménages s’approvisionnent aux marchés locaux et extérieurs : Bukavu,
Kabare nord, Kalehe, Goma, Masisi, Rutshuru et au Rwanda pour le haricot ; Bukavu, Bunyakiri,
Idjwi, Kalehe, Kabare nord, Luhwinja, Plaine de la Ruzizi et au Rwanda pour le manioc ; Bukavu,
Goma, Plaine de la Ruzizi, Mudaka et au Rwanda pour le maïs ; Bugobe, Bukavu, Goma, Kalehe et
Luhwinja pour la pomme de terre. Les statistiques sur les quantités qui entrent ou qui sortent ne
sont pas suffisamment documentées en matière de trafic frontalier.
2.3.2.2. Accès à la nourriture
Les superficies exploitées sont petites alors que la demande de terre ne cesse d’augmenter. Cette
demande élevée est justifiée par une démographie galopante (taux d’accroissement=3,3%), un
amenuisement des surfaces cultivables au profit des maisons d’habitation et de l’élevage. Les
grandes superficies fertiles sont concentrées entre les mains de la classe dirigeante, les églises, le
PNKB et les commerçants acquises la plupart des fois par accaparement.
Le revenu tiré de l’agriculture (Tableau 15) est bas (inférieur à 60% des besoins des ménages). Les
ménages sont classés en trois catégories : ceux qui ont un revenu élevé (supérieur à 2 000$)
représentent 15,3% ; ceux qui ont un revenu moyen (1 300 à 2 100$) représentent 64,6% et ceux qui
ont un revenu bas (inférieur à 1 300$) représentent 20%. La majorité des producteurs dépend du
marché. Pour s’y procurer de la nourriture, les ménages pauvres vendent généralement leur force de
travail contre une rémunération inférieure à 1$/jr. L’argent gagné sert entièrement à l’achat de
nourriture dans une conjoncture où l’instabilité des prix expose davantage les ménages à l’insécurité
alimentaire. En fait, les termes de l’échange sont saisonniers et défavorables aux producteurs
agricoles (PAM, 2011).
Les dépenses des ménages (Figure 17) sont largement dominées par l’alimentation qui représente
30% de la dépense totale des ménages contre 73% pour toute la province du Sud-Kivu en 2009
(PNUD, 2009). Impossible de conclure qu’il y a eu amélioration. Plutôt un signe de responsabilité
qui intègre de plus en plus la scolarité des enfants et l’amélioration de l’habitat. Contrairement audit
rapport du PNUD, les dépenses non alimentaires représentent 70% des dépenses globales des
ménages contre 23,9% pour l’ensemble de la province.
L’accès à la nourriture est saisonnier. L’enquête révèle qu’une forte proportion de ménages
rencontre des difficultés à avoir la nourriture pendant les mois de septembre (66%) et d’octobre
(64%), Le nombre de ménages qui s’endettent au cours du mois de septembre est 13% (EFSA,
2011). La principale justification en est que la production interne est insuffisante pour des causes
déjà évoquées.
Système de production et agrobusiness familial
90
2.3.2.3. Utilisation des aliments et malnutrition
Il y a des ménages qui n’ont qu’un repas par jour (le soir) pour une proportion de 15%. Les
ménages moyens (68%) ont deux repas par jour (Tableau 17). Cette moyenne est confirmée par
plusieurs recherches (Barhalengehwa et al, 2016), rapports d’évaluation de la sécurité alimentaire
au sein de la province (EFSA et MICS de 2006 à 2018) et rapports des Humanitaires et agences des
Nations Unies. Pendant la période de soudure / carence et/ou des crises et catastrophes, les familles
mangent 1 fois et de préférence le soir ou la nuit. Les quantités consommées inscrites dépendent du
nombre de bouches à nourrir dans le ménage ; la période vécue par rapport à la récolte ou la paie
des salaires aux chefs et/ou membres de ménages. Les repas dans les ménages sont dominés par des
diètes riches en calories et pauvres en protéines, en nutriments de construction et de protection avec
à la tête le foufou de manioc. Seuls 10% de ménages enquêtés apprécient que les repas sont
suffisants et équilibrés.
Combattu depuis 1965, la malnutrition n’est pas éradiquée au Sud-Kivu montagneux (Figure 10).
25% de ménages présentent des cas. Elle est déclarée d’un pourcentage trop faible (2%) dans les
chefferies de Luhwinja, Kaziba et Burhinyi ; mais élevée à Kabare (27%) et Ngweshe (46%). Les
raisons qui sont plus à la base de cette vulnérabilité ont à la tête la diminution de la production, le
manque d'argent pour payer de la nourriture, le recours aux technologies et pratiques peu
productives. Un fait nouveau de la période post conflits et guerres armées et qui persiste c’est la
réapparition de la malnutrition chez les adultes (5% à Ngweshe) et chez les parents (10,5% à
Kabare et 4% à Walungu). La malnutrition des enfants est estimée à 25% à Ngweshe et 16% à
Kabare contre 43% représentant le total d’enfants estimés souffrant de la malnutrition. Pour le cas
de la prévalence de cette maladie chez les enfants de moins de cinq ans, 56% d’entre eux accusent
un retard de croissance chronique, c'est-à- dire que leur taille est inférieure à la norme d’un enfant
de leur âge tandis que 31,4% de ces enfants souffrent d’un retard de croissance sévère. Cette forme
de malnutrition traduit une mauvaise condition sociale et sanitaire des enfants (INS, 2007).
L’accès à l’eau potable et ses conséquences constituent un autre problème non négligeable (Tableau
18). La fréquence attribuée aux maladies liées à la consommation d’une eau potable en est une
preuve (58% sont des gastroentérites intestinales) même si 81% des ménages déclarent consommer
de l’eau potable. 19% des ménages puisent l’eau à la rivière et à des sources non aménagées. Ce
faible accès est justifié par l’absence des mesures d’application du DSCRP, des OMD et les ODD
auxquels le pays a adhéré.
2.3.2.4. Stabilité des approvisionnements
La durée des récoltes (Tableau 19) est largement inférieure à celle de la carence pour les quatre
produits alors que 52% des ménages reconnaissent constituer des stocks/greniers. Cette situation
Système de production et agrobusiness familial
91
met chaque année les ménages du Sud-Kivu montagneux dans une dépendance des produits achetés
au marché (84% pour le haricot contre 89% pour le manioc). Ceux qui produisent pour gagner un
revenu représentent 7,5%. Un pourcentage non négligeable si on envisage construire de
l’agrobusiness. C’est généralement des ménages qui ont plus de 5 champs ou une superficie
supérieure à 1,5ha soit 15% des ménages enquêtés. Dans cette zone, comme dans la plupart de
provinces de la RDC, les revenus les plus faibles sont observés non seulement chez les actifs du
secteur informel (agricole et non agricole) mais également dans l’administration publique.
Le score moyen de diversification alimentaire (SDA) qui en dépend a chuté progressivement de 6,0
pour les ménages en sécurité alimentaire à 4,0 pour les ménages en insécurité alimentaire pauvres.
Il sied de noter que comparativement à l’année dernière, le SDA moyen s’est amélioré. En effet, la
proportion des ménages qui recourent aux stratégies de survies basées sur les moyens d’existence
globale (sévère et modéré) a baissé de 8 points de pourcentage passant de 67% en 2017 à 59% en
2018 (EFSA, 2018).
Les besoins en infrastructures pouvant faciliter la chaîne de valeur en agriculture est un défi majeur.
Par endroit, certaines organisations d’appui accompagnent la mise en place des coopératives
primaires mais les préalables pour un démarrage effectif et un fonctionnement efficace et efficient
ne sont pas encore réunies. Le problème prioritaire à résoudre c’est l’accroissement de la production
agropastorale en amont et en aval le marché.
2.3.3. Organisation de l’unité de production agricole vue comme une entreprise familiale
au Sud-Kivu montagneux
2.3.3.1. Les technologies agricoles
Pour la culture du haricot à Burhinyi, parmi les adoptants des technologies de l’intensification, 24%
utilisent les variétés améliorées et la fertilisation Bio contre 9% à Kabare, 6% à Kaziba, 3% à
Luhwinja et 42% à Ngweshe. Seuls 3% utilisent les variétés améliorées et les engrais chimiques à
Kaziba contre 9% à Ngweshe. La GIFS et l’utilisation des variétés améliorées représentent 3%
d’adoptant qui sont tous de Ngweshe.
Pour la culture du manioc à Burhinyi, les adoptants de l’utilisation des variétés améliorées
représentent 37% dont 11% utilisent les variétés améliorées et la fertilisation bio contre 26% qui
utilisent les variétés améliorées et la fertilisation GIFS. A Kaziba, les adoptants de cette
combinaison sont estimés à 19% dont 12% pour l’utilisation des variétés améliorées et la
fertilisation bio contre 7% qui utilisent les variétés améliorées et la GIFS. A Ngweshe cette
adoption est estimée à 44% d’adoptants dont 40% utilisent les variétés améliorées et la fertilisation
bio contre 4% qui utilisent les variétés améliorées et la GIFS.
Système de production et agrobusiness familial
92
Par rapport à la culture du maïs, à Burhinyi les adoptants de l’utilisation des variétés améliorées et
la fertilisation sont estimés à 28% et utilisent tous la fertilisation Bio. A Kabare, les producteurs qui
utilisent ces technologies sont estimés à 17% dont 11% utilisent les variétés améliorées et la
fertilisation bion contre 6% qui associent variétés améliorées et engrais chimiques. Cette adoption
est de 11% à Kaziba dont 6% utilisent les variétés améliorées et la GIFS contre 5% qui utilisent les
variétés améliorées et des engrais chimiques. A Luhwinja, l’adoption est estimée à 17% et tous
utilisent les variétés améliorées et la fertilisation Bio. A Ngweshe par contre, cette adoption est
estimée à 28% dont 6% utilisent les variétés améliorées et la fertilisation Bio contre 11% qui
associent avec la GIFS et 11% qui associent avec les engrais chimiques seulement.
A Burhinyi, pour la culture de la pomme de terre, l’adoption de la combinaison de l’utilisation des
variétés améliorées et la fertilisation est estimée à 0% des adoptants contre 25% à Kabare, 12,5% à
Luhwinja et 62,5% à Ngweshe. Tous combinent les variétés améliorées avec la GIFS. L’utilisation
d’engrais organiques fait recours à l’utilisation du fumier, du compost ou du compost enrichi. La
faible adoption de la fertilisation organique dans les ménages est justifiée par les raisons qui
suivent : les intrants à utiliser sont devenus rares, les femmes préfèrent amener les déchets
immédiatement au champ dans leurs paniers que de les entreposer et aménager des compostières à
chaud ou à froid ; il y a un problème lié à la main d’œuvre étant donné que le travail de champ est la
plupart de fois abandonné aux seules femmes (Cirimwami et al, 2019c). « L’engrais coûte cher et
les animaux qui fourniraient du fumier sont en disparition ; cette technologie exige beaucoup
d’argent que nous n’avons pas, etc. » sont là quelques arguments que les producteurs agricoles
avancent pour justifier leur non ou faible adoption.
La technologie de l’agroforesterie se trouve à cheval entre la fertilisation et la lutte anti érosive. La
totalité des espèces utilisées en agroforesterie sont exotiques. Il s’agit principalement du calliandra,
du grevilea, du markhamia, du maesopsis, du cedrella et du podocarpus. Il y a trop peu de
recherches et efforts en vue de la valorisation d’espèces indigènes dans cette technologie. Raison
pour laquelle les producteurs observent timidement ceux qui intègrent les essences agroforestières
dans leurs champs sans trop être convaincus que ces dispositifs ne peuvent pas nuire aux cultures.
L’agriculture au Sud-Kivu montagneux n’est mécanisée que dans la partie de plaine de Kamanyola
en chefferie de Ngweshe et dans des sites ayant une configuration plane (Tableau 20). Le relief
n’est pas approprié à cette technologie. Certains ménages font recours au tracteur ou à un
motoculteur mais le coût est presque le même par rapport au paysan qui a utilisé le labour par une
main d’œuvre payée (80$US/ha). Le revenu de petits producteurs ne permet pas à la majorité des
ménages de recourir à cette technologie. Cette agriculture qui est pour la plupart extensive utilise
Système de production et agrobusiness familial
93
des outils rudimentaires : la houe, la machette, le trident, … un matériel qui exige aux exploitants
agricoles de fournir davantage de forces physiques pour obtenir de rendements agricoles
conséquents. Le gouvernement central issu des élections démocratiques en 2006 a distribué aux
Entité Territoriales Décentralisées (ETD) des tracteurs pour appuyer la mécanisation de
l’agriculture mais il y a lieu de retenir qu’aucune étude de rentabilité n’a pu précéder. Les besoins
ont été mal définis pour certains milieux si nous prenons en considération la configuration du
terrain au sein des ETD.
La gestion intégrée de la fertilité du sol (Tableau 20) est une technologie introduite à titre
expérimental au Sud-Kivu montagneux par le CIALCA et l’IFDC-CATALIST. Elle est désormais
en vulgarisation dans la région par plusieurs ONG locales et internationales. Cette technologie
consiste à combiner l’utilisation des engrais organiques et chimiques avec d’autres technologies
d’intensification (Buchekuderhwa, 2014) comme l’utilisation des variétés améliorées, le semis en
ligne, l’agroforesterie, la lutte anti-érosive (LAE), l’aménagement des versants de collines, etc.
Malgré les répétitions des expériences avec l’approche « champ école paysan » et les résultats
combien de fois convaincants, l’adoption de cette technologie reste faible. En tête des justifications,
il y a le faible revenu au sein des ménages, l’insuffisance d’intrants et un faible encadrement.
La technologie de l’utilisation des variétés améliorées (Tableau 20) est en vulgarisation par les
institutions de recherche, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) du durable et des
humanitaires en impliquant quelques fois les services de l’Etat comme le Service national des
semences (SENASEM) et l’Inspection provinciale de l’agriculture, pêche et élevage (IPAPEL). Les
résultats de la recherche de Basse (2020) indiquent que l’adoption des variétés a un impact positif et
significatif sur l’intensification et sur la profondeur de la pauvreté. La faible adoption est justifiée
en partie par une demande élevée par rapport aux capacités et à l’offre des intervenants.
Le semis en ligne (Tableau 20) exige du temps et une main d’œuvre abondante. C’est la raison
principale de son rejet partiel. Pour le manioc, la population n’a pas complètement rompu avec les
buttes à forte densité malgré les animations faites par les organisations de développement. Ceux qui
ont adopté utilise un écartement de 1mx1m pour le manioc, 25 cm pour les boutures ; 1mx0,8m
pour le maïs, 3 à 4 graines par poquet ; 25cmx25cm pour le haricot, 2 graines par poquet.
L’utilisation des produits phytosanitaires n’est pas trop ancrée dans les pratiques agricoles des
producteurs (Tableau 20). Le manioc est attaqué depuis plus d’une décennie de la mosaïque
africaine, de la striure, la mouche blanche, etc. Le maïs est régulièrement attaqué par la chenille du
maïs. Les producteurs assistent impuissants à la disparition progressive des champs du manioc.
Système de production et agrobusiness familial
94
Ceux qui sont encadrés reçoivent quelques boutures pouvant résister à la mosaïque. D’autres
cultures (principalement la pomme de terre, le maïs et le haricot) sont régulièrement attaquées.
Le crédit agricole (Tableau 20) date de moins de 2 décennies dans le milieu. Elle a été introduite par
les ONG de la vulgarisation agricole dans un contexte où l’Etat congolais n’accorde aucune
subvention aux producteurs. Les banques hésitent à accorder des crédits agricoles. Elles ne sont pas
convaincues des garanties, des plans d’affaire et du remboursement. Celles qui ont osé sont
victimes des crédits délinquants (faible rentabilité, risques du secteur, mauvaise foi, etc.). Les
producteurs qui en ont bénéficié ont des procès en justice alors que le contexte des perturbations
climatiques a occasionné plus d’échecs que de réussites et l’Etat ne donne pas des subventions.
D’autres se voient obligés de vendre leurs champs ou leurs parcelles (ceux qui en ont) en vue de
rembourser les crédits agricoles. Au point que, pour rester dans le langage « d’appui aux activités
génératrices de revenu » véhiculé par les ONGD–I et les Institutions de Mico-Finance (IMF), les
producteurs préfèrent adhérer à des mutuelles de solidarité (MUSO) ou des Associations
Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC) pour financer l’agriculture familiale.
Globalement, le faible taux d’adoption de ces techniques a toujours été justifié par l’exigüité des
champs et le faible encadrement agricole emmaillé des subjectivités tolérées ou appuyées par la
faible implication sur la scène de l’autorité de l’Etat. L’offre en semences améliorées au Sud-Kivu
montagneux (26,8% pour le haricot ; 23,8% pour le manioc ; 33,5% pour le maïs et 29,6% pour la
pomme de terre) est de loin inférieure à la demande et que la population a été mal habituée à la
gratuité légendaire des semences. « On cherche ce qu’on n’a pas chez le voisin et paie difficilement
les boutures saines du manioc » a déclaré un dirigeant d’une ONG locale (Katwanyi, 2014)7.
L’appui apporté par les organisations et institutions d’appui en semences améliorées est insuffisant :
13,3% de desserte pour le haricot, 12% pour les boutures de manioc ; 11,2% pour le maïs et 7,1%
pour la pomme de terre et constitue une sorte de saupoudrage.
L’adoption des principales technologies de l’intensification agricole est confirmée faible. Elle
accuse une légère augmentation pour les unes au fil des années et un trop faible changement pour
les autres. Les résultats obtenus à ce sujet sont : 15,3% d’adoptants pour utilisation des variétés
améliorées du manioc par rapport à 1,5% rapporté par Mastaki (2006) : 40% (Cirimwami, 2014) et
7 Katwanyi K. est le Coordinateur de l’ONG-D Initiatives et Actions pour le Développement Local (IADL, asbl). Cette association de développement a son rayon d’action au sein des Chefferies de Ngweshe et Kabare. Elle est membre de la plateforme vulgarisation agricole (PVA) depuis 1999 et accompagne essentiellement le domaine agropastoral.
Système de production et agrobusiness familial
95
15% rapporté par Masirika (2013) dans les sites CIALCA où la vulgarisation a été plus active ;
18.9% d’adoptants pour l’utilisation des variétés améliorées du haricot par rapport à 29% constaté
par Masirika (2013) dans les sites CIALCA et 43,3% à Walungu (Cirimwami, ibid). 26,6%
d’adoptants pour l’utilisation des variétés améliorées du maïs par rapport à 43,3% trouvé à Walungu
par Cirimwami (2014) ; 27,7% des ménages qui pratiquent la culture de la pomme de terre utilisent
des variétés améliorées de la pomme de terre contre 28,9% trouvé par Cirimwami (ibid). L’échec de
la vulgarisation peut aussi être justifié par la non prise en compte des considérations sociologiques
des innovations, les valeurs économiques et leurs trajectoires ainsi que les convictions
agronomiques tendant à faire croire que tout est automatique.
Les résultats de recherche de Buchekuderhwa (2014) ont conclu que l’adoption globale de la
fertilisation organique en Province du Sud-Kivu représente 82,8% chez les adoptants de cette
technologie contre 7,4% qui utilisent les engrais minéraux et 9,8% ayant adopté la GIFS. Cette
étude a dégagé en détail que l’adoption de la technologie GIFS est faible dans la zone d’étude :
0,2% pour le haricot ; 3,3% pour le maïs, 19,4% pour la pomme de terre et 1,3% pour le manioc.
Les agriculteurs utilisent plus d'engrais organiques qu’inorganiques (Buchekuderhwa, 2014 ;
Dercon et Christiansen, 2011). De même, Bossissi et al (2011) ont démontré que les agriculteurs ne
peuvent pas payer le coût des engrais au taux recommandé dans la zone d'étude.
L’utilisation des engrais organiques a été estimée à 27,7% pour le haricot ; 24,2% pour le maïs ;
23,1% pour le manioc et inférieur à 1 % pour la pomme de terre. Burundi et Mihigo (1996) avaient
estimé le taux d’adoption de cette technologie à Kabare nord comme suit : Utilisation de la fumure :
20% de ménages ; utilisation du compost : 57% de ménages ; utilisation des déchets ménagers :
13% de ménages. Il se pose aussi un problème de quantités épandues. Les doses recommandées par
mètre carré ne sont pas respectées à cause de l’ignorance et de l’insuffisance des matières
organiques disponibles. A ce sujet, Tete (Comm. pers. 2019) affirme que dans l’ensemble,
l’intensification agricole au Sud-Kivu montagneux est handicapée par une sous-utilisation des
engrais et amendements du sol.
La production vivrière au Sud–Kivu est essentiellement réalisée en association de cultures. La
gamme des produits est très large et composée à 50 % des superficies cultivées de manioc, 19 % de
haricot, 17 % de banane, 5 % de maïs (Mastaki, 2006). La polyculture l’emporte sur la monoculture
pour les principale des cultures (Katunga et Namujimbo, 2011) : 61% pour le haricot ; 73,1% pour
le manioc ; 59 % pour le maïs. Sauf pour la pomme de terre (34% d’adoptants pratiquent la
polyculture). Le sol est épuisé au point de ne plus supporter plusieurs cultures à la fois. Trop peu de
producteurs qui pratiquent la rotation de culture ; on remet plusieurs fois la même culture.
Système de production et agrobusiness familial
96
Phénomène expliqué par l’exiguïté des terres et le nombre de champs possédés par le ménage.
L’adoption de l’utilisation du tracteur et d’un motoculteur a été estimée à 3% pour la culture du
manioc et du haricot ; 4,2% pour la culture du maïs et 1,2% pour la pomme de terre. Cette action
introduite par le Gouvernement en 2011 n’a pas l’objet d’évaluation par nombreux scientifiques,
(idem, 2011). En somme, il y a un problème d’approches et des politiques publiques utilisées.
2.3.3.2. La typologie des ménages
En clair, la principale variable de discrimination pour faire la typologie des producteurs agricole est
la superficie exploitée ou possédée. Les petits producteurs font une agriculture de subsistance. Ils
ont moins d’atouts que les moyens et grands producteurs. La majorité hésite de prendre certains
risques de peur qu’elle ne perde après le peu de ressources foncières en possession et considérées
comme patrimoine unique et héritable par les garçons de la famille (Dupriez, 1987).
2.3.3.3. La caractérisation des chefferies
Huit facteurs peuvent expliquer la caractérisation des chefferies (Figure 21 à Figure 25) : le passé,
la disponibilité de la main d’œuvre familiale, les habitudes alimentaires, la configuration du terrain,
la souche (structure et texture) du sol exploité, le niveau de pénétration par l’encadrement agricole
des ONG (locales et internationales) et des institutions de recherche, l’état des routes et pistes de
desserte agricole.
La pomme de terre est commune aux chefferies. Elle est pratiquée en haute altitude comme cash
crops. Sa demande par les villes et les cités est croissante. Le haricot caractérise les cinq chefferies
mais les rendements les plus bas sont enregistrés à Burhinyi à cause de la nature et la texture du sol.
Un grande partie de cette chefferie a un relief trop accidenté et riche en minerais. Le manioc donne
encore mieux à Luhwinja et Kaziba. Il s’agit essentiellement des variétés locales qui ont prouvé leur
résistance à la mosaïque africaine du manioc. Le maïs caractérise la partie nord de Kabare et
Kamanyola dans la chefferie de Ngweshe. Ces deux zones ont le pic du rendement maïs pour des
raisons liées à la nature du sol, l’adoption des technologies de son intensification et le choix
délibéré des structures d’accompagnement. Ces structures préfèrent être présentes là où elles
peuvent enregistrer de bons résultats à mieux vendre pour justifier les fonds. Elles finissent par un
saupoudrage qui réduit sensiblement la visibilité de ce qu’elles vulgarisent mêmes dans les zones
les plus proches de leur implantation. L’accompagnement agricole des services de l’Etat, des ONG
(nationales et internationales) et les institutions est qualifié de « ciblé », « orienté » vers les terroirs
d’origine des animateurs et rarement guidé par les capabilités.
Certains producteurs n’adoptent que les cultures et les technologies appuyées par les rites
traditionnels du « Mubande », ou bénédiction des semences par le roi, là où ils existent encore.
Système de production et agrobusiness familial
97
Les chefferies où la main d’œuvre familiale est disponible adoptent plus que celles où l’exode
agricole et / ou rural bat le plein. Leurs principales causes c’est la fuite vers les zones minières, les
villes et centres urbains à la recherche du « mieux-vivre ».
L’accessibilité aux voies de transport incite à adopter et à produire plus. Dans le passé et en
fonction de ce qui est aimé, les chefferies ont continué à maintenir leurs particularités et leurs
préférences alimentaires.
La proximité d’une forêt humide dans la chefferie influence également le choix et la caractérisation.
En général, de telle classification des chefferies n’a jamais été faite par une autre étude. Même
l’étude de base de CIALCA n’y a pas fait allusion.
2.3.3.4. Les facteurs déterminants de l’intensification
Cette étude, ayant porté sur l’adoption des technologies de l’intensification du haricot, du maïs, du
manioc et de la pomme de terre au Sud-Kivu montagneux, a classé les variables indépendantes
comme suit (Annexe 3 ; Tableau 33 à Tableau 48) :
- L’état civil : est un facteur déterminant commun pour l’adoption de l’utilisation des
variétés améliorées du manioc comme confirmé par Masirika (2013), (Dontsop, 2012) ;
la fertilisation organique du manioc, la fertilisation chimique du manioc, l’adoption de la
GIFS de la pomme de terre ; la mécanisation du haricot, maïs et manioc. Pour Afouda et
al (2016) c’est un facteur déterminant de l’adoption de la lutte anti-érosive (LAE). La
prise de décision sur la culture à faire et les technologies à chaque saison culturale
revient par ordre d’importance à une concertation, au mari, à la femme et aux enfants.
- Le sexe du chef de ménage : c’est un facteur déterminant pour l’adoption des boutures
saines de manioc. Ntsama et al. (2008) a retenu par contre que c’est un facteur
déterminant de l’adoption des variétés améliorées du maïs. Afouda et al (2016) ont
retenu ce facteur comme déterminant de l’adoption de la fumure organique et de la lutte
anti-érosive. Les responsables de ménage de sexe féminin adoptent facilement que les
hommes qui d’ailleurs abandonnent l’agriculture aux femmes.
- Le niveau d’instruction : est un facteur déterminant de la fertilisation organique du
haricot, maïs et manioc. Mastaki (2006); Masirika (2013) et Ntsama et al. (2008) l’ont
confirmé sur l’adoption des variétés améliorées du haricot et du manioc contrairement
aux constats tirés par Cirimwami (2014) à Walungu. Afouda et al, 2016) l’ont confirmé
pour l’adoption de la L.A.E. Njandi et al (2019) l’ont confirmé comme un facteur de la
viabilité de l’exploitation agricole à Kabare. Chez les moyens et grands producteurs, les
moins instruits l’adoptent facilement parce qu’ils croient en l’élevage surtout. Les petits
Système de production et agrobusiness familial
98
producteurs, mêmes s’ils ont un niveau élevé d’instruction, ont des moyens limités et
n’accèdent pas aux intrants et aux cheptels.
- La nature de la propriété : c’est un facteur déterminant pour l’adoption de la fertilisation
organique du haricot, de la fertilisation chimique du manioc. Ceux qui pratiquent le
« faire valoir direct » adoptent plus (Cituli et al., 2020) que ceux qui louent les terres
agricoles. Les usufruitiers ont peu de garanties qu’en fertilisant le champ, ils vont
continuer à l’exploiter. Ils pensent qu’il ne faut pas le faire pour autrui. Ceux qui
exploitent des terres non sécurisées se comportent aussi de la même façon.
- La superficie exploitée : c’est un facteur déterminant de l’adoption des variétés
améliorées de la pomme de terre ; de la fertilisation organique du maïs et celle du
manioc (comme constaté par Buchekuderhwa, 2014) et de la mécanisation du manioc.
Le secteur est constitué d’une multitude d’exploitations agricoles traditionnelles et de
type familial évaluées à plus de 60% de la population de la province. Ces exploitations
ont une taille moyenne inférieure à 1ha (Ouma et Birachi, 2004). Njandi et al (2019)
l’ont confirmé comme un facteur de la viabilité de l’exploitation agricole à Kabare.
Cituli et al. (2020) l’ont confirmé comme facteur de rejet des innovations chez les petits
producteurs à Kabare. Plus la superficie est grande, plus on a l’espoir de beaucoup
produire et on s’engage.
- La main d’œuvre utilisée : est un facteur déterminant de l’adoption de la fertilisation du
manioc ; de l’utilisation des engrais chimiques pour le manioc ; de l’adoption de la GIFS
pour la pomme de terre ; de la mécanisation du haricot, maïs et manioc ; de l’utilisation
des produits phytosanitaires pour le haricot et la pomme de terre. L’utilisation de la
main-d’œuvre salariée pourrait exprimer en quelques sortes le passage de l’agriculture
traditionnelle à l’agriculture moderne considérant l’exploitation agricole comme une
entreprise (Masirika, 2015). Njandi et al (2019) l’ont confirmé comme un facteur de la
viabilité de l’exploitation agricole à Kabare. Ceux qui utilisent une main d’œuvre
familiale adoptent moins que ceux qui utilisent une main d’œuvre payée.
- L’appartenance à une association des producteurs : c’est un facteur déterminant
l’adoption des variétés améliorées du haricot comme affirmé par Mastaki (2006) pour la
variété de haricot Acc714 ; du maïs comme affirmé par Ntsama et al. (2008) ; du manioc
et de la pomme de terre ; de la fertilisation du maïs et du manioc et de l’utilisation des
produits phytosanitaires pour le haricot. Afouda et al (2016) l’ont confirmé pour
l’adoption de la fumure minérale au Bénin. Njandi et al (2019) l’ont confirmé comme un
facteur de la viabilité de l’exploitation agricole à Kabare. Les producteurs membres
Système de production et agrobusiness familial
99
d’associations reçoivent un encadrement agricole et adoptent facilement que les non-
membres.
- L’accès aux marchés urbains : c’est un facteur déterminant de l’adoption des variétés
améliorées du haricot comme affirmé par Mastaki (2006) et du maïs ; de l’utilisation des
engrais chimiques pour le manioc ; de la GIFS pour la pomme de terre ; de la
mécanisation du haricot, le maïs et le manioc. Ceux qui n’ont pas accès au marché ont
peur d’investir pour perdre.
- L’exercice d’une activité non agricole par le chef de ménage : est un facteur déterminant
de l’adoption de la fertilisation du haricot et du manioc ; de la fertilisation minérale du
manioc ; de la mécanisation du haricot et du maïs ; des variétés améliorées du manioc
(p= 0,04) (Cirimwami, 2014). Il ne l’est pas pour l’adoption des variétés améliorées de
haricot comme l’a constaté Masirika (2013). Une source sure de financement de
l’activité agricole c’est des AGR. Les producteurs ne sont pas motivés à recourir au
crédit agricole.
- L’accès aux semences / boutures saines : c’est un facteur déterminant pour l’adoption
des variétés améliorées de haricot, maïs et manioc ; de la fertilisation organique du
haricot ; de la fertilisation minérale du manioc et du maïs; de la mécanisation du maïs et
du manioc. Les échanges en focus l’ont également retenu comme facteur déterminant de
l’adoption des variétés améliorées de la pomme de terre (COOPABU, comm. pers. Sept.
2018). En effet, il est logique qu’on ne peut pas adopter ce qu’on ne voit pas et à quoi on
n’a pas accès.
- L’accès à la formation/information : est un facteur déterminant de l’adoption des
variétés améliorées du haricot et du manioc comme affirmé par Masirika (2013); de la
fertilisation organique du maïs et de la mécanisation de la pomme de terre. Les échanges
faits en focus group ont retenu ce facteur comme important pour les adoptants des
technologies de l’intensification de la pomme de terre. (Mushambarhwa à Buhanga,
comm. pers. 2017). Non seulement il faut un accès, mais aussi il faut être convaincu.
- L’accès au crédit agricole : c’est un facteur déterminant de l’adoption des variétés
améliorées de la pomme de terre ; de la fertilisation du haricot, maïs et manioc ; de la
fertilisation minérale de la pomme de terre ; de la GIF pour la pomme de terre ; de la
mécanisation du haricot, manioc et maïs ; de l’utilisation des produits phytosanitaires
pour le haricot. Ceux qui ont accès au crédit agricole adoptent facilement les
technologies de l’intensification. En effet, les engrais et les semences améliorées coûte
cher. Il y a un besoin de disposer des moyens financiers.
Système de production et agrobusiness familial
100
- L’encadrement agricole : c’est un facteur déterminant de l’adoption des variétés
améliorées du manioc et de la pomme de terre et de la fertilisation du maïs. Il s’agit ici
de l’encadrement par les services étatiques et les acteurs non étatique. Ce facteur
influence positivement ou négativement selon que les producteurs en bénéficient ou pas.
- L’appréciation du rendement : est un facteur déterminant de l’adoption des variétés
améliorées du haricot et de la pomme de terre ; de la fertilisation organique du haricot et
maïs ; de l’utilisation des produits phytosanitaires pour le haricot. Si l’on est convaincu
d’un meilleur rendent, on adopte sans hésitation. On se mobilise d’ailleurs à chercher les
intrants.
- L’affectation de la production : c’est un facteur déterminant de l’adoption des semences
améliorées du maïs ; de la fertilisation organique du haricot; de la GIFS pour la pomme
de terre ; de la mécanisation du maïs et du manioc. Ceux qui produisent pour
consommer adoptent moins.
- L’appréciation de la durée de la cuisson : c’est un facteur déterminant de l’adoption des
variétés améliorées du haricot ; de la fertilisation du haricot, maïs et manioc ; de la
fertilisation minérale du manioc et de la mécanisation du haricot.
- La distance entre le champ et le domicile: c’est un facteur déterminant de l’adoption de
la fertilisation organique du haricot, maïs et manioc et de la GIFS pour la pomme de
terre. Le transport des intrants de la fertilisation organique se fait par des paniers ou des
sacs. Plus le champ est proche, plus l’adoption est possible.
- La localisation du champ : est un facteur déterminant de l’adoption des variétés
améliorées du haricot, maïs, manioc et pomme de terre ; de la fertilisation organique du
manioc ; de la fertilisation minérale ; de la GIFS pour la pomme de terre ; la
mécanisation du haricot, maïs et manioc. Ceux qui exploitent des champs hors marais
adoptent plus que ceux qui exploitent les marais étant donné que la plupart de ces
terroirs ne sont pas bien drainés. Mais aussi, les marrais sont considérés comme une
propriété des chefs coutumiers hors aliénation. Les exploitants sont des locataires.
- Le semis utilisé : est un déterminant de l’adoption des variétés améliorées du haricot,
maïs et manioc, de la fertilisation du manioc ; de la fertilisation minérale du manioc ; de
la mécanisation du maïs, manioc et pomme de terre. Ceux qui adoptent le semis en ligne,
bien que minoritaires, adoptent plus les technologies de l’intensification. Il s’agit des
producteurs convaincus par l’encadrement agricole.
- La décision sur l’adoption au sein du ménage : est un facteur déterminant de l’adoption
de la fertilisation organique du haricot et manioc ; de la GIFS pour la pomme de terre.
Système de production et agrobusiness familial
101
Les ménages où les activités agricoles sont partagées adoptent plus les technologies
d’intensification. Et c’est la plupart de fois des ménages accompagnés par des ONG et
institutions de recherche.
- Le goût : c’est un facteur déterminant de la fertilisation organique du haricot ; de la
mécanisation du haricot, maïs et manioc. Il y a lieu de constater que la majorité des
paysans accordent plus d’importance à la qualité qu’à la quantité à produire quand il
s’agit de l’adoption de la fertilité. Le goût est un élément qui guide la préférence. Pour
cette cause, les adoptants du haricot biofortifié dans la zone en étude ont commencé à le
rejeter à cause goût et malgré son rendement (Bikaba, comm. personnel, janvier 2019).
En général, les déterminants et les taux d’adoption de la fertilisation varient d’un type d’engrais à
un autre (Buchekuderhwa, 2014), d’une culture à une autre ; d’une contrée à une autre. Entre autres
facteurs retenus comme déterminants de l’adoption de la GIFS, il a retenu le sexe, le niveau
d’étude, la superficie possédée par le ménage, l’accès au crédit et la distance entre le champ et le
domicile. Masirika (2015) a retenu que malgré les efforts des partenaires de développement visant à
promouvoir l’intensification agricole à travers la mise en œuvre des techniques de conservation et
de fertilisation du sol ; le niveau d'utilisation des engrais organiques et inorganiques demeure très
faible, voire même nul dans certaines parties de la province. Toutefois il s’observe des progrès
considérables dans l’utilisation des matières organiques pour la fertilisation des champs qui est plus
rependue dans le milieu.
Dans son étude menée dans les milieux périphériques à l’INERA, Mastaki (2006) a conclu que
l’accès aux marchés urbains, l’âge de l’exploitant, l’appartenance à une association de
développement, sont des facteurs déterminant l’adoption de la variété de haricot Acc714. Masirika
(2013) a conclu que l’état civil, le niveau de scolarisation, l’exercice par le chef de ménage d‘une
activité non agricole, l’accès à l’information sur les variétés améliorées sont les facteurs
déterminant l’adoption de la variété améliorée du manioc et de haricot. Le sexe, le niveau de
scolarisation et l’état civil du chef de ménage et la tenure n’en sont pas des facteurs déterminants.
Pour Ntsama et Kamgnia (2008), l’appartenance à une organisation paysanne et le niveau
d’instruction influent positivement sur l’adoption de la variété du maïs CMS 8704. Par contre, le
sexe, l’âge et la superficie emblavée n’ont pas d’effet sur l’adoption des variétés améliorées du
maïs. Dontsop (2012) affirme que la connaissance et l’accès aux nouvelles variétés sont des facteurs
déterminants de l’amélioration du taux d’adoption de celles-ci.
Il existe des zones de production parmi les chefferies concernées par rapport à ces quatre cultures
que nous pouvons considérer comme des pools de production. Le développement des chaînes de
Système de production et agrobusiness familial
102
valeur y sont possibles. Kamanyola dans la chefferie de Ngweshe, de par sa configuration et la
fertilité du sol, est une zone haricot, maïs et manioc. Kabare nord (les groupements administratifs
Mudaka, Miti, Bugorhe, Katana, Lugendo, Luhihi, Ishungu et Bushumba) est une zone
légumineuses (haricot et soja), maïs, manioc, patate douce et pomme de terre. Les hauts plateaux de
Kaziba, Luhwinja et Burhinyi sont une zone manioc et pomme de terre. Les terres de Ngweshe
produisent, en plus des légumes, du manioc et le haricot. Kabare Sud (groupement Mudusa et
Mumosho sont favorables au haricot et le maïs au marais) A Kabare-centre, les bonnes terres restent
celles des marais drainés et les zones périphériques au Parc National de Kahuzi biega pour la
pomme de terre, le sorgho.
Les résultats de cette étude ont confirmé que ceux qui adoptent les variétés améliorées du maïs
adoptent aussi la mécanisation (p=0,008) ; ceux qui utilisent les variétés améliorées du manioc
n’ont pas adopté la GIFS (p=0,065) ; ceux qui adoptent les variétés améliorées de manioc adoptent
aussi la mécanisation (p=0,009) principalement à Kamanyola dans le plaine de la Ruzizi ; ceux qui
ont adopté les variétés améliorées de la pomme de terre n’ont pas adopté la fertilisation organique
(p<0,001). En République Centrafricaine, il a été retenu que les variables les plus décisives de
l’intensification sont le revenu agricole et l’accès au crédit (Mbétid-Bessane, 2014).
« Les producteurs n’adoptent que s’ils sont convaincus, engagés et rassurés de l’intérêt à gagner » a
affirmé un paysan innovateur du village de Mwera à Bugobe.
2.3.3.5. La rentabilité des cultures
La majorité des paysans (Tableau 21) ne louent pas les terres exploitées (83,2% de ménages). Ils en
sont propriétaires. Le prix moyen de location d’un hectare revient à 100$. Dans le contexte actuel,
le revenu moyen à l’hectare pour un paysan qui a semé le haricot (altitude supérieure à 1500 m) est
estimé à 273$ pour une campagne (3 mois) s’il loue le terrain exploité et de 373$ s’il est
propriétaire du champ exploité. Le rapport C/V est respectivement égal à 1,3 ou 1,46. Celui qui a
semé le maïs en monoculture a été estimé à 820$ (une compagne de 4 mois) s’il a loué 1 ha et de
920$ s’il en est propriétaire. Le rapport C/V est respectivement égal à 1,4 ou 1,5. Celui qui a semé
le manioc (culture annuelle) peut gagner 979,5$ s’il loue 1 ha et 1079,5$ s’il en est propriétaire et
qu’il n’a pas fertilisé. Le rapport C/V est respectivement égal à 2,3 ou 2,66. La valeur du produit
pour le manioc intègre aussi la vente des boutures. Le paysan qui a semé la pomme de terre peut
gagner à la fin de la campagne 1510,5$ s’il ne loue pas le terrain exploité et qu’il n’a pas utilisé le
tracteur. Le rapport C/V est égal à 1,5. En altitude, le rapport coûts-valeurs de ces cultures n’est pas
encourageant chez les petits producteurs contrairement aux moyens et grands producteurs. La
correction est possible si l’on agit sur les quantités d’engrais, le traitement efficace et des variétés à
Système de production et agrobusiness familial
103
haut rendement. A ce sujet, Tete (Comm. pers. 2018)8 affirme que seule une intensification agricole
dans le cadre de GIFS (Gestion Intégrée de la Fertilité du Sol) pourra permettre de renverser la
tendance dans la perspective d’une augmentation durable de la production agricole. Madame Da
Vumilia (Comm. pers. 2018)9 affirme que pour les producteurs moyens de Kamanyola (plaine de la
Ruzizi) qui n’utilisent pas des engrais, le rapport « coûts-valeurs » du manioc (5,16 si on inclut la
vente des boutures, si non 4,13) est plus encourageant que le maïs (2,4) et le haricot (1,4). Bien que
le manioc soit une culture annuelle à Kamanyola (entre 8 et 12 mois de cycle végétatif), il est en
tête des choix des producteurs engagés dans l’agrobusiness. Le maïs vient en dernière position. Le
seuil d’acceptabilité du rapport C/V étant de 2 en moyenne, il a été constaté que les traitements à
base de compost et fumier avaient donné une rentabilité économique acceptable : respectivement de
2,85 et 2,12 avec l’application de 20 kg d’azote, 50 kg de phosphore et 110 kg de potassium à
l’hectare pour le haricot (Mutabazi, 2019). Ce qui occasionnerait des pertes liés à la compensation
des dépenses liées à l’utilisation des fertilisants dans l’exploitation si ce rapport est inférieur
(Sanginga et Woomer, 2009).
Tous les producteurs contactés n’ont pas intégré le coût d’amortissement. Le taux d’intérêt a été
calculé pour le maïs et le haricot pour ceux-là qui ont bénéficié d’un crédit en espèce de la part des
Institutions des Micro Finances (IMF). Pour Masirika (2015), les efforts mis en œuvre par les
acteurs impliqués dans le développement de l’agriculture ont été quasi exclusivement orientés vers
la multiplication et/ou la vulgarisation des semences / boutures et des engrais performants, ainsi que
des techniques culturales améliorées. Ces efforts ont été consacrés à l’accroissement du rendement à
l’hectare dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire et le revenu des ménages. Une faiblesse
ressort encore chez la majorité des producteurs : les opérations ne sont pas régulièrement
documentées et comptabilisées. Amener les ménages à être considérés comme des unités de
production agricole vue comme une entreprise familiale ne pourrait être possible que si d’autres
efforts sont consentis afin de mettre sur pied des systèmes d'approvisionnement en intrants, des
infrastructures de stockage, de transformation et de commercialisation d’une performance durable.
Masirika, (2015) a conclu que la profitabilité sur le manioc varie selon les maillons de la chaîne de
valeur. Le stade de production est le plus profitable (0,25$ par kg) mais la longueur du cycle de
8 L’ingénieur agronome TETE est chercheur à l’INERA Mulungu (Institut national d’études et recherches agronomiques), station de Mulungu. Il est spécialiste des légumineuses et céréales. 9 Madame Da Vumulia est une productrice de Kamanyola dans la partie plaine de la Chefferie de Ngweshe. Elle vit de l’agrobusiness basé sur la culture du maïs et du manioc depuis une décennie.
Système de production et agrobusiness familial
104
production joue en sa défaveur. La commercialisation vient ensuite avec un profit de 0,18$ par kg et
en fin la transformation avec 0,14$ par kg. En termes de valeur ajoutée, la production contribue à
44% à la valeur ajoutée.
2.3.3.6. Analyse prospective des variables
Le haricot et le manioc figurent parmi les aliments de base au Sud-Kivu montagneux
(Cinyabuguma et al, 2012), (Franke et Wolf, 2011) à côté de la patate douce, la pomme de terre et
le maïs (INERA, 2009). Ces cultures sont pratiquées tantôt en monoculture, tantôt en polyculture
(Mastaki, 2006). Les rendements en cultures paysannes sont faibles en dépit d’efforts fournis par les
acteurs de la plate-forme Vulgarisation Agricole. A titre d’exemple, celui du manioc est en
moyenne de l’ordre de 8 T/ha, mais les rendements sont variables selon les conditions écologiques
de chaque contrée. Pour Bisimwa (2011), ils peuvent aller de 6 T/ha (en haute altitude) à 23 T/ha
(en basse altitude). Le rendement du haricot nain en station varie entre 1 780 et 3 600 kg/ha (Lunze
et al, 2008) alors qu’en milieu paysan, ce rendement est compris entre 250 kg à 350 kg/ha. Le
rendement du maïs peut atteindre 3 098 kg/ha (Bolakonga, 2013) en cultures intensifiées alors
qu’en milieu paysan il dépasse rarement 350 kg/ha. Cette faible productivité est liée à la faible
adoption des technologies de l’intensification (Sibiri et Hitimana, 2019) pourtant en vulgarisation
dans la zone depuis plus de deux décennies. A cette faible adoption, on peut ajouter l’échec de la
faible mise en application des politiques publiques en agriculture pourtant définies dans la loi
agricole de 2009 et révisée en 2011.
Au sein de la Chefferie de Burhinyi (Figure 26), l’utilisation de la gestion intégrée de la fertilité du
sol, l’adoption des variétés améliorées, la fertilisation Bio, la fertilisation par les engrais, l’adoption
de la pomme de terre sont aimées mais l’adoption du manioc, du maïs et du haricot, la non
fertilisation du sol et la non adoption des variétés améliorées ne le sont pas trop. Ce comportement
est justifié par le fait que les producteurs exploitent des champs en pente érodés et non protégés. Les
semences utilisées ont dégénéré. Mais la moyenne d’animaux élevés par les ménages est élevée.
A Kabare par contre (Figure 27), l’utilisation de la gestion intégrée de la fertilité du sol, l’adoption
des variétés améliorées, la fertilisation Bio, la fertilisation par les engrais, l’adoption du maïs et de
la pomme de terre et du manioc sont aimées mais l’adoption du haricot, la non fertilisation du sol et
la non adoption des variétés améliorées sont mal aimées. Cette situation peut être justifiée par la
présence à Kabare nord de l’INERA et l’IITA. Un grand nombre de boutiques d’intrants se trouvent
dans cette chefferie. Les résultats de la vulgarisation des semences améliorées a créé un
engouement dans la zone mais l’offre est de loin inférieure à la demande.
Système de production et agrobusiness familial
105
Au sein de la Chefferie de Kaziba (Figure 28), l’utilisation de la gestion intégrée de la fertilité du
sol, l’adoption des variétés améliorées, la fertilisation par les engrais, l’adoption du manioc, du
haricot et de la pomme de terre sont aimées mais l’adoption du maïs, la non fertilisation du sol et la
non adoption des variétés améliorées et la fertilisation Bio sont mal aimées. Cette situation est un
impact positif de l’accompagnement de FECOPS, GASAP et ASOP avec le financement de
Christian Aid. Mais la moyenne du cheptel possédé par les ménages est basse. La présence de
quelques boutiques d’intrants n’a pas répondu à la totalité de la demande avant leur disparition.
A Luhwinja (Figure 29), l’utilisation de la gestion intégrée de la fertilité du sol, la fertilisation par
les engrais, l’adoption de la pomme de terre, du manioc et du haricot sont aimées mais l’adoption
des variétés améliorées et la non fertilisation du sol ne le sont pas trop. Cette situation est justifiée
par le fait que l’encadrement agricole par les ONG (et principalement l’asbl ADMR) est à son début
dans le milieu. Le rayon couvert est réduit.
Au sein de la Chefferie de Ngweshe (Figure 30), l’utilisation de la gestion intégrée de la fertilité du
sol, la fertilisation Bio, la non adoption des variétés améliorées et de la pomme de terre sont aimées
mais la non fertilisation du sol et l’adoption des variétés améliorées sont mal aimées. Dans cette
contrée les acteurs de développement véhiculent toujours un discours anti-fertilisants chimiques.
Les dessertes en variétés améliorées ont été un vrai saupoudrage. L’abandon du manioc est visible à
cause de son rendement et l’incapacité des acteurs à maitriser la mosaïque africaine du manioc.
En général, les comportements spécifiques des chefferies ont des justifications historico-culturelles,
liées à la configuration du terrain, à la pénétration par l’encadrement agricole, la superficie agricole,
la conviction par rapport au gain, l’accès aux intrants et innovations, les technologies aimées par la
population, le statut des finages exploités, la valorisation des savoirs paysans et la souche du sol
dans le milieu. Le discours de l’agronome n’est plus une parole d’évangile comme à l’époque
coloniale.
Système de production et agrobusiness familial
106
CONCLUSION PARTIELLE
Cette étude avait trois objectifs : de déterminer la variabilité et les tendances des facteurs
climatiques dans le temps, leurs conséquences agronomiques, alimentaires, énergétiques et les
mesures d’adaptation adoptées par les ménages, ainsi que la situation de la production et la
productivité ; de décrire la situation de la sécurité alimentaire au Sud-Kivu montagneux et de
déterminer les facteurs socio - économiques pour une adoption à grande échelle de l’intensification
des 4 produits étudiés.
Les résultats obtenus sur le changement climatique dans la région du Sud-Kivu montagneux autour
du lac Kivu située dans la partie Centre-Est de la RDC ont permis de tirer les conclusions
suivantes : les sommes annuelles des précipitations ne varient pas significativement, par contre il y
a des mois plus frappés par les changements que les autres ; certains mois de la saison sèche (juin,
juillet, août) sont devenus pluvieux ; la température et l’humidité relative de l’air ont changé ; il y a
une instabilité remarquable dans les savanes. Les zones arides comme la plaine de la Ruzizi ont été
nettement affectées alors qu’il s’agit d’un important grenier agricole régional ; le semis est repoussé
de 2 à 4 semaines ; des stress abiotiques et des maladies sont observés surtout chez le maïs, le
manioc et la pomme de terre ; des famines/disettes sont localisées et corrélées directement avec le
retard des pluies ; le niveau du lac Kivu est un indicateur important de ces changements, affectant
aussi la sécurité énergétique. Les mesures d’adaptation au sein des ménages sont l’adoption du
paquet de la Gestion Intégrée de la Fertilité du Sol, une avancée vers les énergies solaires, le biogaz
et le réaménagement du calendrier agricole: semis entre le 5 septembre et le 1er octobre au lieu du
15 septembre jusqu’aux années 1990 pour la saison A; et entre le 25 janvier et le 1er mars au lieu du
15 février pour la saison B ; la mise en place d’ouvrages pouvant créer des micro-climats, la
pratique des cultures à cycle court. Les pratiques de résilience adoptées diffèrent mais sont
d’application tout de même. Ces résultats confirment la première hypothèse : il y a des changements
climatiques et une crise agricole en termes de baisse du rendement à l’hectare et un déficit
alimentaire en quantité et en qualité.
La majorité des ménages possèdent des terres d’une superficie comprise entre 0,1 et 0,9 ha (85,1%
des ménages) ; la dépendance extérieure des ménages est élevée (en moyenne 9 mois de carence ) ;
les ménages qui font des stocks entre la récolte et la carence sont d’une proportion estimée à 52%;
les ménages ne bénéficient presque pas de l’aide alimentaire (12,7% en ont bénéficié), le revenu
moyen du ménage est estimé à 0,7US$/personne/jour ; l’infrastructure disponible est défectueuse et
insuffisante ; les ménages prennent 2 repas par jour (matin et soir) jugés non équilibrés mais en
quantité suffisante ; la probabilité d’avoir des enfants de 0 à 5 ans qui ont la malnutrition est de 21%
Système de production et agrobusiness familial
107
alors que la malnutrition aigüe générale est de 25% contre une malnutrition sévère de 22,3% pour
une population dans l’insécurité alimentaire estimée à 55% ; la loi agricole est faiblement connue
des ménages et n’a pas corrélé avec les facteurs de la sécurité alimentaire. Ce deuxième groupe de
résultats confirment l’existence d’une insécurité alimentaire aigüe au Sud-Kivu montagneux,
correspondant à la deuxième hypothèse.
La plus grande partie des terres sont cultivées en association des cultures. L’adoption des
technologies de l’intensification reste faible et diffère selon les chefferies. Moins de 50% des
ménages font de l’agrobusiness. L’ordre d’importance du rapport Coûts-Valeurs de quatre cultures
étudiées c’est le manioc, le maïs, la pomme de terre et le haricot. Les résultats de cette étude ont
confirmé qu’il y a des facteurs déterminants à intégrer dans la diffusion des technologies de
l’intensification et dont la faible adoption a comme conséquence une crise de la production agricole.
Les producteurs qui adoptent les variétés améliorées du maïs adoptent aussi les variétés améliorées
du haricot et la mécanisation (p=0,008) ; ceux qui utilisent les variétés améliorées du manioc n’ont
pas adopté la GIFS (p=0,065) ; ceux qui adoptent les variétés améliorées de manioc adoptent aussi
la mécanisation (p=0,009) principalement à Kamanyola dans le plaine de la Ruzizi ; ceux qui ont
adopté les variétés améliorées de la pomme de terre n’ont pas adopté la fertilisation organique
(p<0,001). Ce troisième groupe de résultats montrent que les producteurs agricoles prennent en
compte quelques facteurs socio-économiques et environnementaux, déterminants de l’adoption dans
la diffusion des technologies de l’intensification en vue de prévenir une crise de la production
agricole et une insécurité alimentaire. Les mesures d’adaptation aux changements climatiques
d’usage dans le Sud-Kivu montagneux, la production et la productivité qui ont été atteintes
confirment que les producteurs peuvent pratiquer l’agrobusiness familial malgré les aléas
climatiques, la crise corrigible de la production agricole et l’insécurité alimentaire corrigible.
Autrement dit, la troisième hypothèse avançant que la diffusion et l’adoption des technologies de
l’intensification influencent l’organisation de l’unité de production agricole vue comme une
entreprise familiale est aussi vérifiée.
En somme, les constats de cette étude couplés des réalités contextuelles poussent à formuler, entre
autres, quatre stratégies pour les politiques publiques agricoles qui consistent à :
- renforcer l’encadrement agricole au sein des ménages,
- Faciliter aux ménages un accès au crédit agricole et aux intrants
- Engager une réforme agraire par remembrement et/ou démembrement, et
- Développer des chaînes de valeurs
Système de production et agrobusiness familial
108
Renforcer l’encadrement agricole au sein des ménages
Aucun pays au monde ne peut se développer sans la volonté politique de ses dirigeants, de son
Gouvernement. Le rêve est celui de voir la République Démocratique du Congo renaître comme un
Etat équilibré, normal qui reconnaît avoir deux ailes pour son développement harmonieux ; ses
droits et ses devoirs. L’encadrement agricole suppose à ce moment que les efforts des producteurs
font l’objet d’un suivi rapproché par les moniteurs agricoles et les agronomes des services de l’Etat.
Faciliter aux ménages un accès au crédit agricole et aux intrants
« C’est un mal nécessaire » s’est exclamé un producteur du groupement de Kamisimbi. Ce qui fait
peur chez le producteur c’est le remboursement au cas où la campagne a connu un échec. Mais
ailleurs, le facteur accès au crédit agricole a donné de bons résultats. Tout en maintenant la rigueur
dans le remboursement des crédits et un taux d’intérêt promotionnel, ceux-ci devraient être aussi
accessibles aux techniciens qui n’ont pas encore suffisamment de moyens financiers et qui devront
prêcher par des exemples. Dans ce cas, l’Etat devra subventionner les engrais et en faciliter l’accès
en s’appuyant sur l’expérience du Rwanda comme déjà retenu à l’article 28 du Code agricole
(2011). Dans ces conditions, même le warrantage pourra être accepté comme modèle de garantie
aux crédits sollicités. La RDC est signataire de la déclaration d’Abuja sur les engrais et la
révolution verte du 12 juin 2006.
Le crédit en espèce sera couplé d’un crédit en cheptel, gros et petit bétail, pour mieux asseoir la
gestion intégrée de la fertilité du sol. Le discours sur les engrais chimiques seuls n’est pas
encourageant pour ceux qui veulent adopter leur utilisation.
Engager une réforme agraire par remembrement et/ou démembrement
Les superficies moyennes par ménage et par culture sont trop petites par rapport à la moyenne des
personnes par ménage et aux besoins. Cette situation est une cause et une conséquence de la
fragmentation des terres des ménages à chaque héritage. Le taux d’accroissement de la population
est élevé (3,3% à partir de 2009 : PNUD (2009) et annonce de nouveaux besoins en terres de
culture. Katunga et Namujimbo (2011) recommandent à ce sujet une réforme agraire accompagnée
par une occupation effective de l’espace et / ou un déplacement d’une partie de la population vers
des zones à faible concentration. L’État devrait définir des modalités pour un remembrement d’un
côté et un démembrement de l’autre en tenant compte des particularités des milieux. Il y a d’une
part, des terres possédées par des ménages qui les rentabilisent mal et qu’on peut remembrer étant
donné que les ménages sont dispersés ; et d’autre part, de grandes concessions thésaurisées par des
églises, des dignitaires internes et externes, des multinationales qui exploitaient des cultures
industrielles qu’on peut démembrer en faveur des producteurs. Une telle stratégie ne serait facile à
Système de production et agrobusiness familial
109
réaliser que si les textes des lois et codes en matières foncières ont été rationnellement révisés. A ce
propos, Fernandez (1989) souligne que par la réforme agraire, de nouveaux modes de production
agricole apparaissent ; ils intègrent d'autres données que celles de l'agriculture traditionnelle qui se
fondait exclusivement sur le binôme terre - main-d’œuvre. Les terres remembrées seront sécurisées
par des titres fonciers légaux et durables dont les taxes et impôts à payer sont à la portée des
bénéficiaires. Le faire valoir indirect règlementé sera encouragé en vue de diminuer les effectifs des
« paysans sans terre ».
Développer des chaînes de valeurs
Les principales contraintes identifiées dans les ménages sont l’insuffisance de matériels aratoires de
qualité, la faible fertilité des sols exploités, le faible accès (mieux quasi absence) au crédit, la
précarité d’équipements de transformation là où ils existent, l’insuffisance et le mauvais état
d’infrastructures (dépôts, routes…) et l’absence connexion entre les acteurs et parties prenantes.
Cette étude recommande que les attitudes et compétences sur l’agriculture commerciale soient
renforcées en vue de développer les capacités entrepreneuriales. Il sera en même temps important
d’élever la connaissance et de renforcer les capacités des acteurs sur la gestion des risques. A ce
propos, Mastaki, (2015) propose de développer un partenariat stratégique et une collaboration entre
tous les acteurs en vue d’un accroissement du pouvoir de négociation et la réalisation des profits
attractifs des uns et des autres. Plus d’efforts devront être centrés sur l’amélioration de la fertilité du
sol et la qualité de matériel végétal à utiliser. Une approche basée sur la « permaculture » pourra
accroître les efforts de résilience face aux aléas du changement climatique.
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
3. DEUXIEME ARTICLE : STRUCTURE DE MARCHE DE QUELQUES
PRODUITS AGRICOLES DE CONSOMMATION COURANTE ET
SUCCES DE L’AGROBUSINESS FAMILIAL
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
110
INTRODUCTION
Le bilan actuel de la « révolution verte » basée sur la modernisation des exploitations familiales et
l’intensification de la production est finalement très mitigé, sinon inquiétant (Brondeau, 2012). Un
ménage peut bien produire mais ne pas nécessairement dégager un surplus orienté vers la création
d’un revenu monétaire. L’intensification ne vise pas nécessairement la création d’un revenu, la
priorité peut s’arrêter à la satisfaction des besoins alimentaires. Par contre, on ne peut pas envisager
développer un agrobusiness familial sans intensifier pour créer un revenu.
Contextualisation
Le commerce agricole mondial a considérablement progressé en valeur depuis 2000. La
configuration des échanges s’est également modifiée, l’évolution des avantages comparatifs dans
l’agriculture mondiale a des incidences sur le commerce international (FAO, 2018).
L’agriculture, secteur primaire d’activités, est l’un des piliers qui booste l’économie et le
changement social d’une nation. Selon le Fonds International de Développement Agricole
(FIDA, 2015), le monde compte près de 500 millions de petits exploitants agricoles, et la petite
paysannerie permet de faire vivre plus de deux milliards de personnes. La production de ces
exploitations familiales représente, selon les estimations, 80% des denrées alimentaires
consommées en Asie et en Afrique subsaharienne (Mosher, 2013). Certaines régions sont des zones
de production spécialisée, et d’autres non.
Le commerce international des produits vivriers et les règles de libre échange qui le commandent ne
sont pas adaptés au secteur agricole en général et menacent la survie des petits agriculteurs
(Makhouredia, 2013). Son environnement économique se caractérise par un niveau élevé des
risques et d’incertitudes. L’environnement institutionnel se caractérise par l’existence de pratiques
réglementaires inadaptées ainsi que de taxations abusives (Said, 2009). D’énormes efforts ont été
consentis pour l’augmentation de la production mais la commercialisation a été négligée. Le coût de
cette commercialisation apparaît trop élevé à cause de plusieurs déficiences (Mastaki, 2006). En
Afrique, on retrouve parmi ces déficiences un système de commercialisation peu rémunérateur pour
la qualité, les coûts de transport très élevés, l’existence de contrôles routiers abusifs, le petit nombre
de grossistes terminaux qui monopolisent le marché terminal, la mauvaise connaissance par les
producteurs des prix sur les marchés terminaux suite à une mauvaise transmission de l’information
(Elisé et al, 2013).
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
111
Dans le cas de la RDC, les différents gouvernements ont été d’avis que l’agriculture, non
seulement, va résoudre la question de la faim mais aussi est la base fondamentale et incontournable
de son développement. Ceci justifie son adhésion en 2001 au processus de développement agricole
initié par le nouveau partenariat pour le développement économique de l’Afrique (NEPAD). Le
Plan National d’Investissement Agricole (PNIA) de la RDC (2014-2020), a fixé ses objectifs sur
cinq grands axes prioritaires (Journal Officiel RDC, 2015) :
- Promouvoir durablement les filières agricoles, au premier rang desquelles les filières vivrières,
et développer l’agribusiness afin d’améliorer les revenus des paysans et des autres opérateurs du
secteur ;
- Améliorer la gestion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et constituer des
réserves stratégiques ;
- Développer et diffuser les produits de la recherche auprès des utilisateurs ;
- Améliorer la gouvernance agricole, promouvoir l’intégration de l’approche genre et renforcer
les capacités humaines et institutionnelles ;
- Réduire la vulnérabilité du secteur agricole aux changements climatiques.
Les grands défis à relever par la Nation à l’horizon 2020 consistent à :
- Sécuriser et moderniser les systèmes de production agricole, pour améliorer durablement la
productivité des filières, par un meilleur accès aux facteurs de production, aux marchés et par
l’amélioration de l’environnement juridique et de la gouvernance ;
- Vaincre la malnutrition et l’insécurité alimentaire et réduire significativement le niveau de
pauvreté de la population rurale ;
- Mobiliser des investissements pour permettre à tous les acteurs du secteur agricole de jouer
pleinement leurs rôles dans la modernisation du pays.
Amel (2010) considère une politique agricole comme un ensemble de mesures réglementaires,
dispositifs structurels, moyens financiers et humains interdépendants, mis en œuvre par la puissance
publique pour contribuer à la progression du secteur agricole. Force est de constater que l’Etat
congolais ne s’est pas beaucoup préoccupé du mode de fonctionnement du marché des produits
agricoles et encore moins des difficultés auxquelles sont confrontés les producteurs et commerçants
impliqués dans la commercialisation des produits alimentaires (Mpanzu, 2011). La relance des
économies sinistrées pose des défis énormes vus le flux très important d’échanges des produits avec
d’autres pays. Le pays possède un potentiel agronomique et une superficie des terres agricoles
exceptionnelles en Afrique qui peuvent nourrir 2 milliards de personnes, mais à peine 10% des
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
112
superficies agricoles sont mises en valeur et les rendements à l’hectare s’apparentent à ceux des
pays du Sahel.
Le Sud-Kivu montagneux, région géographique et culturelle, entretient des échanges de proximité
avec les pays frontaliers et d’autres provinces. Il continue à être une des plaques tournantes du
commerce transfrontalier (Vwima et al, 2013) avec une forte dépendance de son économie
alimentaire vis-à-vis de la province voisine du Nord-Kivu et des pays voisins dont le Rwanda, le
Burundi et l’Ouganda. Les acteurs impliqués dans les 4 cultures font face aux défis ci-après : la
faible connaissance en entrepreneuriat agricole, les pratiques agricoles rudimentaires, les marchés
non organisés et non contrôlés, la faible connectivité entre acteurs de la chaîne de valeur, le
financement agricole non accessible à un bon nombre d’acteurs œuvrant dans le secteur, et les
infrastructures/routes de dessertes agricoles en mauvais état (Arhengerwa, 2011) ; les sols sont de
plus en plus épuisés, les autres ressources de ménages surtout ruraux sont trop faibles pour un
investissement agricole conséquent (De Failly, 2000).
Réalités contradictoires
Cinq décennies de « développement » et trois décennies de politiques néolibérales n’ont pas réussi à
éradiquer les problèmes de la faim et de la pauvreté, même si c’était un des objectifs visés par ces
politiques. Au contraire, cela a eu pour effet d’augmenter les disparités entre petites et grandes
exploitations au détriment des paysans et de l’environnement.
Le Sud-Kivu montagneux a connu énormément d’intentions de politiques agricoles et des
campagnes agricoles pour les cultures vivrières en dépit desquelles leur importation bat son
record. L’augmentation de la demande alimentaire a donné une impulsion nouvelle à la
commercialisation de la production vivrière. Cependant, l’acheminement des produits agricoles des
zones de production vers les marchés urbains et leur distribution entre les marchés primaires et les
marchés de gros posent problème (Luhiriri, 2013). La meilleure façon de faciliter les échanges
serait l’incitation à la production locale tout en amoindrissant les coûts de transaction et/ou de
transport, faciliter la commercialisation tout en éradiquant la concurrence déloyale des produits
importés. Certes, le paysan vit principalement de l’agriculture et toute sa situation économique en
dépend par le biais des échanges avec les milieux urbains, mais l’agriculture paysanne, malgré son
assiduité aux activités agricoles, ne parvient pas toujours à satisfaire la demande urbaine
(Makhouredia, 2013).
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
113
Problématique et questions de recherche
De nombreux agriculteurs en Afrique subsaharienne rencontrent de réelles difficultés pour écouler
leurs produits sur les marchés. Ils se plaignent également de la trop faible valorisation qu’ils en
tirent. Nombreux sont ceux qui déplorent « les prix trop faibles », « les prix irréguliers », des
rapports de force en leur défaveur sur des « marchés déstructurés » et des « filières non organisées »
(Delmas et Lothoré, 2014). Le Sud-Kivu montagneux possède d’énormes potentialités agricoles qui
peuvent permettre, comme dans le passé lointain, de booster l’économie locale. Cependant, la
production locale est concurrencée par des produits importés à la défaveur des producteurs. Pour
faire face à ces difficultés, ces agriculteurs développent des initiatives individuelles et collectives.
Ces initiatives restent cependant encore trop peu connues, peu partagées, peu renforcées et elles
sont peu valorisées par et pour les acteurs du développement rural. On peut, en outre, constater du
côté des producteurs la persistance de visions caricaturales, voire erronées, sur les acteurs de la
commercialisation dont les commerçants en particulier et sur le fonctionnement de marchés. Une
situation non éclaircie demeure comme problématique : Comment le marché tel que décrit est-il
favorable au développement de l’agrobusiness familial ? Trois questions de recherche sont ainsi
posées.
- Quelle est la structure du marché des 4 cultures dans les zones de consommation et de
production au Sud-Kivu montagneux ?
- Quels sont les facteurs qui prédisposent à la consommation des produits agricoles ?
- Quels sont les déterminants de succès de l’agrobusiness familial dans un contexte des
changements climatiques?
Objectifs global et spécifiques
Le présent article a comme objectif global de faire une analyse de la commercialisation et du niveau
de développement de l’agrobusiness familial des produits agricoles vivriers phares au Sud-Kivu
montagneux en vue d’identifier un modèle qui sera d’application pour cette contrée. Cet objectif
global est décliné en trois objectifs spécifiques :
- Déterminer la structure de marché agricole dans la ville de Bukavu et son hinterland,
- Evaluer les facteurs qui prédisposent à la consommation du haricot, du maïs, du manioc et de la
pomme de terre et
- Identifier les déterminants du succès de l’agrobusiness familial.
Hypothèses et résultats attendus
- Cette étude avance trois hypothèses :
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
114
- Des imperfections spécifiques à chaque produit et venant de différentes origines caractérisent la
structure de marché au Sud-Kivu montagneux.
- Les acheteurs se comportent de manière identique pour les biens de consommation alimentaire.
- Le succès de l’agrobusiness familial des produits étudiés dépend étroitement de 6 facteurs
Comme résultats attendus :
- L’organisation du marché et les comportements des vendeurs de chacun de quatre produits
agricoles seront étudiés en tant que prérequis du développement de l’agrobusiness.
- Les comportements des acheteurs des produits étudiés seront analysés.
- Les déterminants du succès de l’agrobusiness familial en vue d’un modèle optimal dans le Sud-
Kivu montagneux seront définis.
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
115
3.1 METHODES
3.1.1 Démarche de vérification commune aux hypothèses
Les données ont été récoltées par voie de questionnaires d’enquête soumis à des échantillons par
quota entre mai et octobre 2019. Il a été question d’analyser :
- les circuits commerciaux (achat-vente) pour quatre produits vivriers phares (le haricot graine, le
maïs grain et farine, la farine de manioc et les tubercules de la pomme de terre),
- la performance et les comportements des acteurs commerciaux,
- le revenu moyen par habitant,
- la disponibilité de la production locale sur le marché,
- les importations,
- la fluctuation des prix des 4 produits agricoles, et
- les infrastructures disponibles.
Les déterminants du succès de l’agrobusiness familial étudiés à l’aide des modèles d’équation
structurelles (SEM) déjà utilisés par Hoyle (1995) ; Ringdon (1998) ; MacCallu et Autin (2000) et
Kline (2005)10 ont été groupés en six facteurs latents qui sont :
- l’orientation entrepreneuriale,
- le profil des représentants des ménages impliqués,
- les infrastructures,
- les techniques de production utilisées,
- la commercialisation et
- les ressources et/ou investissements engagés.
Pour des fins pratiques, une quête d’un modèle optimal dans la région a conduit à identifier les
stratégies de l’agrobusiness familial qui marchent dans des contextes culturel, technique, politique
10 Structural equation modeling (SEM) • is a comprehensive statistical approach to testing hypotheses about relations among observed and latent variables (Hoyle, 1995). • is a methodology for representing, estimating, and testing a theoretical network of (mostly) linear relations between variables (Rigdon, 1998). • tests hypothesized patterns of directional and non directional relationships among a set of observed (measured) and unobserved (latent) variables (MacCallum & Austin, 2000). SEM is similar to traditional methods like correlation, regression and analysis of variance in many ways. First, both traditional methods and SEM are based on linear statistical models. Second, statistical tests associated with both methods are valid if certain assumptions are met. Traditional methods assume a normal distribution and SEM assumes multivariate normality. Third, neither approach offers a test of causality. Two goals in SEM are to :
- understand the patterns of correlation/covariance among a set of variables and, - explain as much of their variance as possible with the model specified.
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
116
et environnemental proches. Un regard particulier a été tourné vers les ménages considérés comme
performants dans leurs milieux en s’inspirant des cas de l’île d’Idjwi, du groupement de Buzi-
Minova en territoire de Kalehe et Kamanyola dans la Plaine de la Ruzizi reconnus comme des zones
« modèles en agrobusiness » (IITA, 2016).
Les données secondaires ont été récoltées à l’Inspection Provinciale de l’Agriculture, Elevage et
Pêche, à l’Institut National des Statistiques (INS), à l’Office Congolais de Contrôle (OCC/Sud-
Kivu), à la Mairie de Bukavu, à la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA). Ces
données ont été encodées en Excel puis analysées sur les logiciels SPSS, XLSTAT et STATA. Les
analyses faites avec SPSS ont permis de dégager les statistiques descriptives (fréquences,
moyennes, Tableaux croisés). Pour les quatre cultures, la régression linéaire a été effectuée sur
STATA pour les variables quantitatives « proportion vendue saison A et saison B ». La régression
logistique a été effectuée sur les variables « satisfaction de la production et de la productivité ».
Dans les deux cas, les coefficients standardisés ont été calculés. Les SEM ont été élaborés afin
d’identifier la force des déterminants dans le système pour les variables dépendantes proportion
vendue en saison A et en saison B, et la satisfaction vis-à-vis de la production et de la productivité.
Il faut toujours prendre en considération les coefficients standardisés qui ont l’avantage d’identifier
les déterminants les plus forts même lorsque les unités de mesures des variables sont différentes.
Le benchmarking et l’analyse projective ont été faits sur XLSTAT en vue de classer les vendeurs et
les acheteurs et déterminer des stratégies.
3.1.2 Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse n°1 « Des imperfections spécifiques à chaque
produit et venant de différentes origines caractérisent la structure de marché au Sud-Kivu
montagneux »
3.1.2.1 Démarche et outils mobilisés
Les données sur la vente des 4 produits et certains de leurs dérivés ont été récoltées dans les
marchés, quartiers et les dépôts de la ville de Bukavu11 (Mastaki, 2006) qui est le principal
débouché d’importations et du surplus de la production des Chefferies du Sud-Kivu montagneux et
11 Anciennement appelée Costermansville, Bukavu est une ville et capitale de la province du Sud-Kivu (RDC) située sur la rive Sud-
Ouest du lac Kivu. Elle est limitée au Sud par le territoire de Kabare; au Nord, par le lac Kivu ; à l’Est, par la rivière Rusizi. Bukavu
est installée dans le bassin appelé Eastern Valley du Graben précisément de la région des Grands Lacs. Elle s’étend sur une
superficie de 60 km² et compte 3 communes : Kadutu, Bagira et Ibanda. Sa population est estimée à 1 309 194 habitants (2018).
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
117
de son hinterland. Il s’agit du marché et dépôts beach Muhanzi et Kadutu (en Commune de Kadutu),
Kamagema, Major Vangu et à la frontière Ruzizi 1er (en Commune d’Ibanda), marché et dépôts de
Bagira et Ciriri (en Commune de Bagira), et dans le marché de Mudaka (en Chefferie voisine de
Kabare). Les cartes de la ville et des marchés de Bukavu sont données en Annexe 6. Le pourcentage
de la population active impliquée dans le commerce des vivriers est estimé à 60% (DGI-RDC,
2018). Mais l’inexistence des listes préétablies d’acteurs de la commercialisation dans ces
différentes unités économiques n’a pas permis de stratifier, par dosage équilibré. L’étude a fait
recours à un échantillon non probabiliste par quota proportionnel qui ne perd pas pour autant son
reflet de la structure des marchés de ces produits vivriers (CMS SPIP, 2012 cité par Mastaki, 2006).
Les différents quotas par produit ont été constitués par Commune et par marché, en tenant compte
de la localisation de l’activité et des catégories d’acteurs. Pour chaque produit, un questionnaire a
été administré à 96 répondants, pour chacun des produits vivriers, parmi lesquels des grossistes, des
dépositaires, des détaillants et des intermédiaires ciblés entrain d’exercer de la commercialisation
formelle ou informelle soit un total de 384 enquêtés pour toute la ville. Le choix de l’effectif de
96 personnes par produit s’est inspiré de la formule précédente mais avec une probabilité de 60%.
Les avis ont été donnés volontairement sur place. Le nombre d’interviewés par catégorie et par
unité économique était proportionnel à l’importance lui accordée par la population locale.
L’analyse des données a été faite sur le logiciel STATA en vue de dégager les régressions linéaires
et logistiques, et sur le logiciel XLSTAT pour des analyses factorielles (AFC, CAH, AFD,
Ordonnancement, Facteurs d’influence et de domination, les prospectives, la tactique). Les modèles
utilisés ont été significatifs avec un p-value de F de Fisher ≤ 0,05. Pour l’ordonnancement, les
facteurs influents sont ceux dont la valeur en abscisse est supérieure à 1. Ceux dont la valeur en
abscisse est inférieure à 1 sont influençables. Le changement opéré par rapport à un facteur influent
change le comportement des facteurs influencés. Les facteurs dominants sont ceux qui ont une
valeur élevée en ordonnée. Le choix de la stratégie est fondé sur les facteurs qui sont à la fois
influents et dominants.
3.1.2.2 Variables mobilisés
Le modèle a été élaboré avec 6 facteurs latents et différentes variables explicatives retenues après
une analyse de confirmation. Il s’agit :
- des profils des vendeurs (le marché où s’exerce l’activité, l’ancienneté dans l’activité et
l’appartenance à une association) ;
- des ressources utilisées (le capital, la possession d’un dépôt et les moyens de transport
utilisés) ;
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
118
- de la communication (les relations avec les clients, les relations avec les fournisseurs et la nature
des clients) ;
- du produit (la préférence des clients) ; la vente (la quantité max vendue et la fréquence des
achats sur le marché) ;
- du prix (le prix d’achat/kg et le prix de vente/kg) ; et
- de la quantité vendue, étant la variable dépendante principale.
3.1.2.3 Finalité
Les résultats sur le rapport entre l’offre et la demande des 4 produits au sein de la ville de Bukavu
sont présentés par un tableau croisé. Les facteurs qui influencent significativement la vente de ces
produits sont représentés un tableau des régressions linéaires reprenant le p-value ≤ 0,10 expliqué
par le « t » de Student, un coefficient et une erreur standard. Les stocks à vendre sont déterminés
par des équations économétriques pour chaque produit étudié. La typologie des vendeurs est
représentée par un benchmarking tracé sur XLSTAT. L’ordonnancement des facteurs étudiés est
représenté par un graphique expliqué par un tableau qui montre les facteurs influents (en jaune) et
les facteurs à la fois dominants et influents (en vert) avec des valeurs pour X et pour Y. Les
comportements des vendeurs sont représentés par un graphique des prospectives. La situation du
prix de ces produits pour une année d’illustration est représentée par un graphique tracé sur Excel.
3.1.3 Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse n°2 : « Les acheteurs se comportent de
manière identique pour les biens de consommation alimentaire ».
3.1.3.1. Démarche et outils mobilisés
L’étude sur l’achat de ces produits et certains de leurs dérivés a été faite dans les ménages de trois
Communes de la ville de Bukavu. Elle a tenu compte du fait qu’il y a beaucoup de similitudes dans
les habitudes alimentaires en ville comme en milieux ruraux du Sud-Kivu montagneux
(Cirimwami et al, 2019b). Les ménages s’en approvisionnent dans les mêmes marchés. Pour cette
raison, la ville a servi de témoin à cause de son caractère cosmopolite. L’échantillon utilisé a été
choisi par commune suivant la formule de Cochran et Cox (1957) cité par Bouchard (2002) qui
recommande de choisir pour une population inférieure ou égale à 1 000 000, un échantillon de 96
individus majoré de 10% de marge d’erreur ; soit 106 ménages par Commune et un total de 318
ménages ayant répondu au questionnaire d’enquête. Quatre répondants incomplets ont été écartés
ainsi qu’un internat. Le choix des quartiers par commune, tous étant connus, a été aléatoire en
grappes. Celui des représentants des ménages ayant répondu aux questionnaires a été fait après un
quadrillage et un choix des directions et d’un intervalle de 10 parcelles.
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
119
Tableau 22 : Répartition de l’échantillon des ménages par rapport aux achats –consommation des produits
Sexe Total
Féminin Masculin
Commune Bagira 64 39 103
Ibanda 95 10 105
Kadutu 54 51 105
Total 213 100 313
3.1.3.2. Variables mobilisées
Les variables étudiées sur l’achat-consommation des 4 cultures ont été groupées en 7 composantes :
la consommation, les caractéristiques individuelles des représentants des ménages, les préférences,
le prix, les périodes de rareté, l’accessibilité de ces produits à toutes les bourses et l’existence des
stocks dans le ménage.
Les données avec des scores ont été encodées en Excel avant d’être analysée sur les logiciels SPSS,
XLSTAT et STATA. Les régressions linéaires ont été faites par produit étudié pour deux variables :
« quantité payée en kg par le ménage par semaine » et « les dépenses engagées par le ménage par
semaine ». Les coefficients standardisés ont été calculés. Les modèles d’équations structurelles ont
été élaborés afin d’identifier la force des déterminants de la consommation de chacun de ces
produits ainsi que les besoins. Les comparaisons des proportions ont été réalisées à l’aide des
Tableaux croisés sur SPSS et du test de Chi-carré 2x2 sur Statistica, la comparaison des moyennes à
l’aide de l’ANOVA a été effectuée sur le logiciel SPSS. Les analyses factorielles des
comportements ont été faites sur le logiciel XLSTAT.
3.1.3.3. Finalité
La situation de la demande des 4 produits et leurs dérivés au sein de la Ville de Bukavu est
représentée par un tableau des statistiques descriptives où la moyenne est accompagnée de l’écart
type, le minimum, le maximum, le 1er et 3e quartile et la médiane. La typologie des ménages
acheteurs est représentée par un graphique de benchmarking tracé sur XLSTAT et qui illustre pour
chaque variable quantitative l’écart entre sa valeur et le maximum. Les comportements des
acheteurs sont représentés par un graphique des prospectives. Les facteurs qui influencent
significativement la consommation de ces produits sont représentés par des équations
économétriques tirées des tableaux des régressions linéaires qui font ressortir le p-value, le « t de
Student » et les coefficients. Les stocks à vendre sont déterminés par des équations économétriques
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
120
pour chaque produit étudié. L’ordonnancement des facteurs influents et dominants est représenté
par un graphique avec des valeurs pour X et pour Y. Les résultats obtenus vont aider à déterminer
les comportements des consommateurs face aux produits de consommation alimentaire.
3.1.4. Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse n°3 : « Le succès de l’agrobusiness
familial des produits étudiés dépend étroitement de 6 facteurs déterminants. »
3.1.4.1.Démarche et outils mobilisés
L’étude a fait recours à un échantillon raisonné et non aléatoire. Un questionnaire a été remis aux
producteurs qui exploitent au moins 0,50 ha pour le haricot, le maïs et le manioc, la polyculture
étant dominante. La pomme de terre étant considérée comme une culture de rente, le questionnaire a
été remis aux petits, moyens et grands producteurs. Ces producteurs ont été identifiés à partir de la
base de données sur l’adoption des technologies de l’intensification au sein de Chefferies Burhinyi,
Kabare, Kaziba, Luhwinja et Ngweshe pour une étude de confirmation. Le choix des villages et des
groupements a été guidé par la même base de données. Leurs informations ont été couplées à celles
récoltées auprès des producteurs expérimentés en agrobusiness familial à Idjwi (pour le manioc), à
Kalehe et Minova (pour les 4 cultures) et à Kamanyola dans la Plaine de la Ruzizi (pour le haricot,
le maïs et le manioc).
L’échantillon d’enquêtés sur les déterminants du développement de l’agrobusiness familial a été
réparti comme suit : 79 ménages pour le haricot, 112 ménages pour le maïs et 79 ménages pour le
manioc, 79 ménages qui exploitent la pomme de terre. L’enquête auprès des producteurs a été
réalisée au deuxième semestre de l’année 2019.
3.1.4.2.Variables mobilisées
Les variables latentes ayant fait l’objet de l’analyse confirmatoire sont les caractéristiques
individuelles de l’exploitant, les techniques de production, les infrastructures, la commercialisation,
l’investissement et/ou ressources, l’orientation entrepreneuriale et le développement de
l’agrobusiness familial pour chaque culture sous étude. L’étude a retenu, après une analyse
factorielle confirmatoire, les variables suivantes par culture et par composante.
a. Pour le haricot
Il s’agit des variables ci-après :
- Les caractéristiques individuelles de l’exploitant (le sexe, l’appartenance à une association et le
niveau d’instruction),
- les techniques de production (le système de culture et l’adoption de l’utilisation des produits
phytosanitaires),
- les infrastructures (l’existence du marché, les voies d’accès au marché et la taille du marché),
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
121
- la commercialisation (la concurrence, le type de produit vendu, le type d’acheteur, qui fixe le
prix de vente, l’existence des cas de mévente et le niveau de satisfaction des clients),
- l’investissement et/ou ressources (l’évolution du capital engagé, l’évolution de l’épargne et le
type de la main d’œuvre utilisée),
- l’orientation entrepreneuriale (la capacité d’innover, la bonne collaboration avec les acteurs, le
travail en équipe, le travail en synergie, l’orientation pour le futur, l’existence d’une patience, la
possession d’un compte en banque, la planification, les stratégies pour se maintenir, la vision, le
contrôle et l’agilité face aux commandes), et
- le développement de l’agrobusiness familial (la proportion de la production vendue en saison A
et saison B, la satisfaction par rapport à la production et la productivité).
b. Pour le maïs
Il s’agit des variables ci-après :
- Les caractéristiques individuelles de l’exploitant (le sexe, l’appartenance à une association et le
niveau d’instruction),
- les techniques de production (le système de culture et l’adoption de l’utilisation des fertilisants,
l’adoption de la mécanisation agricole),
- les infrastructures (l’existence du marché, les voies d’accès au marché, la fréquence du marché
dans le milieu et la taille du marché),
- la commercialisation (le type de produit vendu, le type d’acheteur, le prix de vente unitaire (FC)
en saison A,
- l’investissement et/ou ressources (l’évolution de l’épargne),
- l’orientation entrepreneuriale (la capacité d’innover, le travail en équipe, la capacité de
négocier, la possession d’un compte en banque, la capacité de prendre le risque, la planification,
les stratégies pour se maintenir et l’orientation des clients), et
- le développement de l’agrobusiness familial (la proportion de la production vendue en saison A,
la satisfaction par rapport à la production et la productivité).
c. Pour le manioc
Il s’agit des variables ci-après :
- Les caractéristiques individuelles de l’exploitant (l’âge et l’appartenance à une association),
- les techniques de production (le statut foncier du champ, le prix de location du champ, le
système de culture et l’adoption de la mécanisation),
- les infrastructures (la fréquence du marché dans le milieu, la possession d’un dépôt),
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
122
- la commercialisation (la concurrence, le type de produit vendu, qui fixe le prix de vente, la
compétitivité du produit),
- l’investissement et/ou ressources (l’évolution du capital engagé, l’évolution de l’épargne et le
type de la main d’œuvre utilisée),
- l’orientation entrepreneuriale (la capacité d’innover, la bonne collaboration avec les acteurs, le
travail en synergie, la communication, la possession d’un compte en banque, la planification, la
prise de risque, le contrôle et l’orientation des clients), et
- le développement de l’agrobusiness familial (la proportion de la production vendue en saison B,
le niveau de satisfaction par rapport à la production et la productivité).
d. Pour la pomme de terre
Il s’agit des variables ci-après :
- Les caractéristiques individuelles de l’exploitant (l’âge, la taille du ménage, la proportion fille-
garçon dans le ménage, l’appartenance à une association et le niveau d’instruction),
- les techniques de production (le système de culture, l’accès au crédit agricole et l’adoption de
l’utilisation des produits phytosanitaires),
- les infrastructures (la possession d’un dépôt, la fréquence du marché dans le milieu et la taille
du marché),
- la commercialisation (la concurrence, le type de produit vendu, l’existence des cas de mévente
et la compétitivité du produit),
- l’investissement et/ou ressources (la main d’œuvre utilisée), l’orientation entrepreneuriale (la
fierté de création, le travail en équipe, la communication et la vision), et
- le développement de l’agrobusiness familial (la proportion de la production vendue en saison A
et en saison B, le niveau de satisfaction par rapport à la production).
Pour toutes les cultures, les variables de l’orientation entrepreneuriale ont été réduites à quatre lors
de l’élaboration des modèles d’équations structurelles avec le logiciel STATA en guise d’une
analyse confirmatoire. Les résultats ont été présentés sous forme de schémas intelligents.
Les résultats obtenus ont fait l’objet d’une restitution-enrichissement qui a permis de définir des
perspectives pour la promotion de l’agrobusiness familial dans la région d’étude sur base de ce qui
marche et qui est prometteur.
3.1.4.3.Finalité
Les résultats sur les déterminants de l’agrobusiness familial sont représentés par quatre modèles
d’équations structurelles (SEM) des variables qui identifient la force des facteurs latents dans le
système pour chaque culture sous étude. Les variables latentes / composantes sont représentées par
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
123
des ellipses/cercles. Les variables explicatives sont représentées par des rectangles ou des carrés.
Des flèches relient les composantes/variables latentes à l’unique composante dépendante (elle a
aussi ses variables explicatives). Chaque flèche est accompagnée d’un coefficient qui détermine sa
force avec un signe positif ou négatif en termes d’influence. Chaque variable est également
accompagnée de la marge d’erreur représentée par « �» d’un signe négatif ou positif.
La significativité des variables explicatives et des composantes est identifiée par leur p-value
respective expliquée par un coefficient, la valeur de « Z score », un intervalle de confiance et une
constante dans un tableau généré par le test. Des régressions linéaires ou logistiques sont utilisées
pour déduire des équations économétriques.
3.1.5. Limites de la méthodologie
L’utilisation des modèles d’équations structurelles exige un minimum de 10 observations par
variable. Ce qui a obligé de faire d’abord des analyses exploratoires avant de faire une analyse
confirmatoire. Les régressions faites sur les variables lors des analyses exploratoires font perdre des
détails sur un grand nombre de variables présumés avoir une influence importante dans la
littérature. En plus, certaines constantes qui accompagnent les facteurs latents à l’issue de
l’élaboration des équations structurelles ne correspondent pas à la réalité du milieu.
3.1.6. Chronogramme
Comme prévu, le terrain sur l’étude de marché sur les marchés de la ville de Bukavu ont eu lieu du
mois d’avril à juillet 2019. Le terrain sur la situation de l’agrobusiness familial a eu lieu de juillet à
octobre 2019. Les analyses des données ont eu lieu de septembre à décembre 2019.
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
124
3.2 RESULTATS
3.2.1 Situation de la commercialisation dans la ville de Bukavu
La ville de Bukavu assure le déficit enregistré par le Sud-Kivu montagneux (Tableau 23). Si le
rapport entre l’offre et la demande de ce dernier représente 63%, Bukavu connaît une importation
élevée traduite par le rapport de 173% pour le haricot. Cette tendance va dans le même sens pour les
autres cultures (Tableau 23).
Tableau 23 : Rapport entre l’offre du Sud-Kivu montagneux et la demande de Bukavu
Zones
Haricot Maïs Manioc Pdterre
LA PRODUCTION AU SUD-KIVU MONTAGNEUX
Population (2018) 2 030 570 2 030 570 2 030 570 2 030 570
Nombre des ménages 253 822 253 822 253 822 253 822
Production moyenne/ménage (kg) 231 292,3 453 704,3
Production annuelle des ménages (103 T)
58,6 74,2 115 53,6
Consommation annuelle/ménage (kg) 364 468 1040 468
Consommation totale annuelle/ménages (103 T) 92,4 118,9 264 118,8
Taux de couverture (%) 63,5 62,5 43,6 45,2
Déficit à couvrir (103 T) -33,8 -44,6 -149 -65,2
LA DEMANDE DE LA VILLE DE BUKAVU Population (2018)
1 039 194 1 039 194 1 039 194 1 039 194
Nombre des ménages 163 650 163 650 163 650 163 650
Demande annuelle du ménage (kg) 257 388 269,8 89,7
Demande annuelle (103 T) 42,1 63,5 44,2 14,7
Importation (103 T) 73,0 131,1 67,3 18,6
Taux de couverture (%) 173,5 206,4 152,3 126,5
Surplus (103 T) 30,9 67,6 23,1 4,1
3.2.1.1 Les équations économétriques des vendeurs
Les facteurs qui influencent la vente des 4 cultures sont différents selon les produits (Tableau 24).
La propension des facteurs expliqués (quantité maximum vendue, la fréquence de
l’approvisionnement hebdomadaire) est déterminée par une équation économétrique du genre
� = �� + ���� + ���� + ���� + �. et �(�) = �(�� + ���� + ���� +����) + �(�) avec
E(�)=0. Mais pour la pomme de terre, l’analyse ayant été faite par un SEM (faute des résultats
probants par les régressions), (Tableau 24).
Produits Facteurs
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
125
Tableau 24 : Les facteurs influençant la vente du haricot, du maïs, du manioc et de la pomme de terre dans la ville de Bukavu
Coef.
Robust t P>t [90% Conf. Interval]
Std. Err.
haricot : Quantité max en kg ; R² = 0,52
Secteur d’activité 503.78 123.8 4.07 0.000 296.95 710.6
Nature du dépôt 146.8 72.3 -2.03 0.047 -267.7 -26.04
Prix d’achat au kg -2.2 .77 -2.88 0.005 -3.76 -.68
Capital engagé 192.19 94.84 2.03 0.047 33.73 350.65
Prix de vente/produit importé -1.56 .48 -3.27 0.002 -2.37 -.76
Nature des clients 212.69 113.2 1.88 0.064 -12.3 437.7
_cons 2614.474 1520.138 1.72 0.091 74.85737 5154.09
Maïs : Quantité commercialisée ; R² =0,687
Coef.
Robust t
P>t
[90% Conf.
Interval] Std. Err.
Etat civil -70.43 36.11 -1.95 0.055 -130.6 -10.24
Nombre d’enfants 33.40 19.29 1.73 0.088 1.2 65.55
Nature du produit commercialisé -385.86 208.08 -1.85 0.068 -732.7 -39.00
Le capital engagé 146.39 39.70 3.69 0.000 80.2 212.57
Le prix de revient -2.031 .98 -2.08 0.041 -3.66 -.40
La clientèle 85.96 44.04 1.95 0.055 12.5 159.38
_cons 3151.537 774.1166 4.07 0.000 1861.151 4441.923
Maïs : Fréquence d’approvisionnements hebdomadaires ; R² =0,48
Coef.
Robust t
P>t
[90% Conf.
Interval] Std. Err.
Marché fréquenté .07 .036 1.96 0.054 .011 .13
Lieu d’approvisionnement .43 .25 1.70 0.094 .008 .86
Moyen de transport utilisé .34 .19 1.81 0.074 .027 .66
Etat du produit commercialisé .95 .37 2.56 0.013 .33 1.57
Prix d’achat au kg .002 .0006 3.23 0.002 .001 .003
Capital engagé .169 .09 1.88 0.064 .019 .32
Existence des produits similaires sur le marché -1.41 .59 -2.40 0.019 -2.39 -.43
Préférence des clients -.81 .40 -2.01 0.048 -1.48 -.14
_cons -2.920871 1.403022 -2.08 0.041 -5.259589 -.582153
Manioc : Qté maximum _kg ; R² =0,40 Coef.
Robust t
P>t
[95% Conf.
Interval] Std. Err.
Age 77.67 33.77 2.30 0.024 10.54 144.80
Distance marché -1033.94 603.77 -1.71 0.090 -2234.19 166.31
Moyen de transport utilisé 1* -264.39 295.49 -0.89 0.373 -851.82 323.03
Moyen de transport utilisé 2* -695.57 406.09 -1.71 0.090 -1502.86 111.73
Capital engagé 1 072.27 536.93 2.00 0.049 4.88 2 139.66
Disponibilité dépôt 2 018.13 1 154.48 1.75 0.084 -274.11 4 310.37
_cons -1524.711 1589.444 -0.96 0.340 -4684.421 1634.998
Pomme de terre ; R² = Coef. OIM Std. Err. z P>z [90% Conf. Interval]
Structural Vente <-
Profil -768.83 825.61 -0.93 0.352 -2126.84 589.18
Ressources mobilisées 326.74 143.09 2.28 0.022 91.36 562.11
Communication 730.74 377.76 1.93 0.053 109.38 1352.11
Produit 39.25 149.64 0.26 0.793 -206.89 285.38
Prix -1.07 1.31 -0.82 0.411 -3.23 1.07
1 : Route ; 2 : Voie lacustre
Les quantités maximales vendues des produits étudiés dépendent du prix d’achat et de vente, du
capital engagé, des taxes et de la fréquence des approvisionnements.
Facteurs influençant par
produit
Valeurs statistiques
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
126
Pour les vendeurs des 4 produits étudiés et leurs dérivés, les facteurs communs qui sont influents
sont le capital engagé, le prix et la clientèle. Les équations suivantes en sont tirées :
Propension de la quantité commercialisée de haricot = 2614,5 + 503,8 Secteur activité
+ 212,7 nature client + 192,2 Capital engagé + 146,8 Nature dépôt – 2,2 prix d’achat
– 1,56 Prix de vente produit importé
Propension à la quantité commercialisée de maïs = 3151,5 + 146,4 Capital engagé +
85,9 Clientèle + 33,4 Nombre d’enfants – 385,9 Nature produit commercialisé – 70,4
Etat civil – 2,03 Prix de revient
Fréquence d’approvisionnement hebdomadaire en produits du maïs = -2,92 + 0,95 Etat
du produit + 0,43 Lieu d’approvisionnement + 0,34 Moyen de transport utilisé + 0,07
Marché fréquenté + 0,002 prix d’achat – 1,41 existence produits concurrentiel – 0,81
préférence du client
Propension à la quantité commercialisée des produits du manioc = -1524,7 + 2018,1
Disponibilité dépôt + 1072,3 Capital engagé + 77,7 âge – 1033,9 Distance marché –
695,6 Transport voie lacustre
3.2.1.2 Caractérisation des vendeurs
Le benchmarking des vendeurs a fait ressortir quatre groupes différents de vendeurs (Figure 32).
Les célibataires chevronnés du groupe 1 vendent au détail les 4 produits. Ils atteignent le maximum
du prix d’achat par Kg et du prix de vente. Ils fournissent peu d’efforts pour atteindre le maximum
de l’ancienneté dans le métier, de l’âge et du coût total des taxes et autres tracasseries payées. Ils
ont un grand écart pour atteindre le maximum du nombre d’enfants et de la fréquence en
approvisionnement hebdomadaire.
Le groupe 2 correspond aux jeunes grossistes. Ces vendeurs sont anciens dans le métier. Ils ont un
trop faible écart par rapport au maximum du nombre d’enfants pris en charge, de la fréquence des
approvisionnements hebdomadaires, du coût des taxes et des autres tracasseries à payer. Ils ont un
écart moyen par rapport au maximum du prix d’achat au Kg et du prix de vente. Ils ne sont pas trop
âgés.
Le groupe 3 regroupe les intermédiaires appelés aussi des commissionnaires. Ils atteignent le
maximum de l’ancienneté dans le métier, le nombre d’enfants pris en charge, la fréquence des
approvisionnements hebdomadaires et les coûts des taxes et tracasseries payées. Ils ont un écart
moyen par rapport au maximum de l’âge, du prix d’achat au kg et du prix de vente au kg.
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
127
Les grossistes âgés forment le groupe 4. Ce sont des vendeurs âgés qui ont un écart moyen avec le
maximum de l’ancienneté dans le métier, du nombre d’enfants pris en charge, du prix d’achat au kg,
du prix de vente au kilo, de la fréquence des approvisionnements hebdomadaires, du coût total des
taxes et des tracasseries payées.
Figure 32 : Les groupes des vendeurs dans la ville de Bukavu
Q1=Ancienneté dans le métier Q5=Prix d’achat au Kg (FC) Q9=Le prix de vente des produits similaires importés (FC)
Q2=Age Q6=Prix de vente(FC) Q3=Nombre d’enfants en charge Q7=Fréquence des approvisionnements
hebdomadaires
Q4=Quantité maximum vendue (Kg) Q8=Coût annuel des taxes et autres tracasseries($)
3.2.1.3 L’ordonnancement influençant le comportement des vendeurs
L’ordonnancement des variables montrent que « l’ancienneté dans le métier et l’âge » dans
les marchés de Bukavu et ses environs (Figure 33) sont en première position, suivis du nombre
0,00
0,10
0,20
0,30
0,40Q1
Q2
Q3
Q5Q6
Q7
Q8
Groupe 1. Célibataires anciens dans le métier
1
Max0,00
0,10
0,20
0,30
0,40Q1
Q2
Q3
Q5Q6
Q7
Q8
Groupe 2. Jeunes grossistes
2
Max
0,00
0,10
0,20
0,30
0,40Q1
Q2
Q3
Q5Q6
Q7
Q8
Groupe 3. Commissionnaires
3
Max0,00
0,10
0,20
0,30
0,40Q1
Q2
Q3
Q5Q6
Q7
Q8
Groupe 4. Grossistes âgés
4
Max
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
128
d’enfants, le prix d’achat et la fréquence des approvisionnements hebdomadaires. Le prix de vente
et le coût des taxes et tracasseries occupent les dernières préoccupations.
Q1
Q3
Q4
Q2
Q5
Q6
Q7
Q8
Figure 33 : Ordonnancement des variables
Q1=Ancienneté dans le métier; Q2=Age ; Q3=Nombre d’enfants en charge;
Q4=Quantité maximum vendue (Kg); Q5=Prix d’achat au Kg (FC); Q6=Prix de vente(FC);
Q7=Fréquence des approvisionnements hebdomadaires; Q8=Coût annuel des taxes et autres tracasseries($);
Q9=Le prix de vente des produits similaires importés (FC).
Le Tableau 25 explique la Figure 33 en dégageant les facteurs influents et dominants parmi les
variables quantitatives. C’est sur ces stratégies qu’on peut bâtir toute stratégie chez les vendeurs de
quatre produits étudiés.
Tableau 25 : Les facteurs influents et dominants chez les vendeurs
X = L/P Y = L*P
Q2 1,4 3,7
Q5 1,3 2,8
Q1 2,3 2,3
Q7 1,3 1,3
Q4 0,9 1,1
Q8 0,8 1,3
Q3 0,6 2,2
Q6 0,4 2,4
X = Facteurs influents et influençables ; abscisse > 1
L = Somme en ligne à la matrice stochastique
Y = Facteurs dominants : Ordonnée élevée.
P = Somme en colonne de la matrice stochastique
Pour les vendeurs dans les marchés de la ville de Bukavu, les variables Q2 (l’âge), Q5 (le prix
d’achat au kilo) et Q1 (l’ancienneté dans le métier) sont dominantes et influentes. Leur amélioration
entraîne des changements importants de ces autres facteurs listés. Le prix et l’ancienneté dans le
commerce dictent le comportement d’autres variables.
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
129
La variable Q7 (la fréquence des approvisionnements) est influente.
3.2.1.4 Prospectives des vendeurs
L’analyse des prospectives des 4 groupes dégagent les allures suivantes (Figure 34). Pour les quatre
classes, les vendeurs dans les marchés de la ville de Bukavu et ses environs ont le même
comportement.
Les variables suivantes montrent une allure ascendante :
- ancienneté dans le métier (Q1)
- âge (Q2)
- quantité maximum vendue (Kg) (Q4
- fréquence des approvisionnements hebdomadaires (Q7)
- coût annuel des taxes, et
- autres tracasseries ($) (Q8).
La tendance du prix d’achat au Kg en Francs Congolais (Q5) et du prix de vente (Q6) est
décroissante.
La tendance du nombre d’enfants en charge (Q3) décroit, monte et se stabilise.
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
130
Figure 34 : Comportement des vendeurs des produits étudiés
Class 1
Class 2
Class 3
Class 4
Q1 Q2 Q4 Q7 Q8 Q5 Q6 Q3
Jeunes grossistes
Célibataires
Commissionnaires
Grossistes âgés
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
131
3.2.1.5 Evolution des prix des produits en 2017
Les prix rapportés en 2017 ont évolué comme suit :
Figure 35 : Situation des prix (FC) du manioc, du maïs et de la pomme de terre en 2017
Figure 36 : Situation des prix/kg du haricot multicolore en 2017 (Francs Congolais)
Les prix du haricot, maïs, manioc et de la pomme de terre en 2017 en monnaie locale (FC) ont
connu une fluctuation. Dans l’ensemble, on note une montée des prix en fin d’année (novembre-
décembre). Les prix ont baissé au début de l’année (janvier et février) et se sont stabilisés durant les
autres mois sauf pour la farine de manioc et pour le maïs sec, qui ont connu une montée en
novembre-décembre. De son côté, le prix du haricot a montré une tendance ascendante de janvier à
septembre avec une forte augmentation en octobre-décembre.
3.2.2 Situation de la demande dans la ville de Bukavu
Le Tableau 26 montre la situation de la consommation, la demande, les dépenses des ménages par
produit dans la ville de Bukavu. Les moyennes expliquées par leurs écarts types sont similaires à
celles de son hinterland. Le nombre des ménages est plus élevé en ville que dans son hinterland.
0
200
400
600
800
1000
1200
J F M A M J J A S O N D
Pri
x e
n F
CEvolution des prix en 2017
Farine de maïs(kg)
Pomme de terre(kg)
Farine de manioc(kg)
Maïs sec décortiqué(kg)
Cossette de manioc(kg)
1000
1100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
J F M A M J J A S O N D
Pri
x e
n F
C
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
132
Tableau 26 : Situation de la demande dans la ville de Bukavu
Culture Variables Observ Min Max 1er Q Méd 3e Q Moy Ecart-type
Repas/Jr 313 1,0 4,0 2,0 2,0 2,0 2,1 0,0
Haricot
Nbre/Repas/Semaine 313 0,0 7,0 2,0 2,0 4,0 2,9 0,1
Qté/Ménage/Repas (Kg) 313 0,0 4,0 1,0 1,5 2,0 1,7 0,0
Qté/Semaine (Kg) 313 0,0 18,0 2,0 4,0 7,5 4,9 0,2
Qté/Ménage/An (kg) 313 0,0 936,0 104,0 208,0 390,0 257,3 10,3
Dépenses/Ménage/An (FC) 313 0,0 1 560 000,0 197 600,0 353 600,0 624 000,0 432 289,0 17 816,0
Dépenses/Ménage/An ($) 313 0,0 945,5 119,8 214,3 378,2 262,0 10,8
Manioc
Repas/Semaine 313 0,0 7,0 0,0 5,0 6,0 4,0 0,2
Qté/Ménage/Repas (Kg) 313 0,0 6,0 0,0 0,5 1,0 1,0 0,1
Qté/Semaine (Kg) 313 0,0 35,0 0,0 3,0 7,0 5,2 0,3
Qté/Ménage/An (kg) 313 0,0 1 820,0 0,0 156,0 364,0 269,8 17,6
Dépenses/Ménage/An (FC) 313 0,0 1 856 400,0 0,0 140 400,0 332 800,0 236 288,0 15 675,0
Dépenses/Ménage/An ($) 313 0,0 1 125,1 0,0 85,1 201,7 143,2 9,5
Maïs
Repas/Semaine 313 0,0 8,0 4,0 6,0 6,0 4,8 0,1
Qté/Ménage/Repas (Kg) 313 0,0 8,0 1,0 1,0 2,0 1,4 0,0
Qté/Semaine (Kg) 313 0,0 35,0 4,0 7,0 9,0 7,5 0,3
Qté/Ménage/An (kg) 313 0,0 1 820,0 208,0 364,0 468,0 388,8 15,2
Dépenses/Ménage/An (FC) 313 0,0 2 184 000,0 166 400,0 249 600,0 399 360,0 311 548,0 13 623,0
Dépenses/Ménage/An ($) 313 0,0 1 323,6 100,8 151,3 242,0 188,8 8,3
Pomme de terre
Repas/Semaine 313 0,0 7,0 0,0 0,0 1,0 0,7 0,1
Qté/Ménage/Repas (Kg) 313 0,0 7,0 0,0 0,0 2,0 1,1 0,1
Qté/Semaine (Kg) 313 0,0 24,0 0,0 0,0 3,0 1,7 0,2
Qté/Ménage/An (kg) 313 0,0 1 248,0 0,0 0,0 156,0 89,7 8,9
Dépenses/Ménage/An (FC) 313 0,0 1 185 600,0 0,0 0,0 140 400,0 85 360,0 8 507,0
Dépenses/Ménage/An ($) 313 0,0 718,5 0,0 0,0 85,1 51,7 5,2
1$ = 1650 Francs Congolais (FC), Septembre 2019
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
133
3.2.2.1 Les équations économétriques de la consommation
Les facteurs qui influencent la consommation des 4 cultures étudiées sont différents selon les
produits (Tableau 27) et sont présentés en quatre équations économétriques.
Tableau 27 : Résultats des régressions sur les facteurs de la consommation des produits étudiés
Qté payée /semaine _kg Coef. Std. Err. t P>t [95% Conf.Interval]
Haricot : R² =0,984
Qté haricot semaine_kg
commune 2= Bagira 0,42 0,17 2,53 0,01 0,09 0,75
Nbre repas /jr -0,28 0,11 -2,45 0,02 -0,51 -0,06
Nbre repas haricot / semaine 1,63 0,05 30,14 0,00 1,52 1,73
Qté haricot /ménage/ repas 2,85 0,18 15,91 0,00 2,50 3,20
Fréquence achat haricot -0,10 0,06 -1,77 0,08 -0,21 0,01
_cons -3,78 0,77 -4,93 0,00 -5,28 -2,27
Manioc : R² =0,967
Qté farine de manioc /semaine_kg Coef. Std. Err. t P>t [95% Conf.Interval]
Prix d’achat_kg -15,32 2,58 -5,94 0,00 -20,41 -10,24
Vendeur préféré 0,34 0,15 2,25 0,03 0,04 0,64
Dépenses du ménage farine manioc semaine
1,78 0,10 17,10 0,00 1,57 1,98
Nbre repas foufou manioc semaine
0,07 0,04 1,85 0,07 0,00 0,14
_cons 8,03 1,96 4,09 0,00 4,17 11,90
Maïs : R² =0,60 Qté farine de maïs /semaine_kg Coef. Std. Err. t P>t [95% Conf.Interval]
commune 1= Ibanda -3,06 1,27 -2,41 0,02 -5,57 -0,56
commune 2 = Bagira 1,99 0,87 2,30 0,02 0,29 3,70
Nbre repas foufou maïs_semoule / semaine
1,83 0,13 14,00 0,00 1,57 2,09
Prix d’achat_kg 6,09 2,83 2,15 0,03 0,52 11,67
Qui fixe le prix 1,00 0,57 1,75 0,08 -0,13 2,13
Préférence semoule de maïs marchés transfrontaliers
-4,33 1,88 -2,30 0,02 -8,04 -0,63
Préférence semoule de maïs marchés ruraux périphériques
-4,94 1,95 -2,53 0,01 -8,78 -1,10
Aucune justification du choix 4,47 2,51 1,78 0,08 -0,47 9,41
Vendeurs préféré 0,76 0,29 2,57 0,01 0,18 1,34
_cons -9,74 4,53 -2,15 0,03 -18,66 -0,82
Pomme de terre : R² =0,9895 Qté pdterre /an_kg Coef. Std. Err. t P>t [95% Conf.Interval]
Nbre repas pdterre /semaine 10,49 2,09 5,01 0,00 6,37 14,60
Qui fixe le prix -5,12 2,27 -2,25 0,03 -9,59 -0,65
Lieu de provenance -5,94 1,64 -3,62 0,00 -9,16 -2,71
Cause de la préférence 2,21 1,00 2,21 0,03 0,24 4,18
Lieu d’approvisionnement 5,19 1,06 4,91 0,00 3,11 7,27
Existence de la rareté -20,66 3,26 -6,34 0,00 -27,08 -14,24
Existence des mesures pour tous 7,20 3,24 2,23 0,03 0,84 13,57
Dépenses annuelles du ménage 1,61 0,03 58,23 0,00 1,55 1,66
_cons -0,09 9,86 -0,01 0,99 -19,48 19,31
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
134
a. Pour le haricot
Les facteurs explicatifs qui influencent significativement la consommation du haricot au sein des
ménages de la ville de Bukavu sont l’existence des mesures accessibles à toutes les bourses, les
prix, les préférences des ménages, la rareté du produit et la constitution du stock au sein du ménage.
Le prix influence le plus dans le choix du consommateur de haricot, suivi des aspects de la
préférence. Le mode de stockage et la disponibilité se rapprochent, enfin, dans leur influence sur la
consommation. Ci-après l’équation (Tableau 27).
Qté haricot par semaine = -3,78 + 2.85 haricot_repas + 1,63 Nbre repasHaricot + 0,42
commune2 - 0,28 NbreRepasJour – 0,10 fréquence achat haricot
b. Pour la farine de manioc
Les facteurs explicatifs qui influencent significativement la consommation de la farine de manioc
au sein des ménages de la ville de Bukavu sont les facteurs du profil du ménage, le prix et les
préférences des ménages. Les caractéristiques individuelles des représentants des ménages, le prix
et les préférences des consommateurs se rapprochent dans leur influence sur la consommation des
produits du manioc. Ci-après l’équation (Tableau 27).
Qté farine de manioc payée par semaine = 8,03+1,78 dépenses farine_semaine + 0,34
vendeur préféré + 0,07 Nbre repas manioc – 15,32 prix d’achat au kilo
c. Pour le maïs
Les facteurs explicatifs qui influencent significativement la consommation de la farine du maïs au
sein des ménages de la ville de Bukavu sont les éléments du profil du ménage, le prix, et la
constitution du stock au sein du ménage. La constitution des stocks de provision au sein du ménage
influence le plus dans le choix des consommateurs de la farine de maïs. En deuxième position ce
sont les caractéristiques individuelles des ménages et en troisième position c’est le prix. Ci-après
l’équation (Tableau 27).
Qté farine maïs payée par semaine = -9,74 +6,09 Prix d’achat + 4,47 Aucune justification
de la préférence + 1,99 commune Bagira + 1,83 Nbre repas maïs_semoule + 1acteur fixant
le prix – 4,94 semoule marchés périphériques – 4.33 semoule marchés transfrontaliers –
3,06 commune Ibanda
d. Pour la pomme de terre
La constante n’est pas significative. Les facteurs explicatifs qui influencent significativement la
consommation de la pomme de terre au sein des ménages de la ville de Bukavu sont l’existence des
mesures accessibles à toutes les bourses, la rareté du produit, certains facteurs du profil du ménage
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
135
et la constitution du stock au sein du ménage. La constitution des stocks de provisions au sein du
ménage influence le plus dans le choix des consommateurs de la pomme de terre. En deuxième
position ce sont les caractéristiques individuelles des ménages. La disponibilité du produit sur le
marché et l’existence sur le marché des mesures accessibles à toutes les bourses se rapprochent dans
leur influence sur la consommation de la pomme de terre. Ci-après l’équation (Tableau 27).
Qté annuelle payée de pomme de terre = -0,09 +10,49 Nbre repas semaine + 7,2 mesures
pour tous + 5,19 lieu approvisionnement + 2,21 cause préférence + 1,61 dépenses
annuelles ménage - 20,66 existence rareté - 5,94 lieu de provenance -5,12 acteurs fixant le
prix.
Le nombre de repas hebdomadaire pris pour chaque produit constitue le seul facteur commun qui
influence la consommation des quatre produits.
3.2.2.2 Caractérisation des acheteurs des produits étudiés
La caractérisation des ménages des acheteurs des produits étudiés au sein de la ville de Bukavu fait
ressortir 3 classes (Figure 37).
La classe 1 correspond aux ménages dont les responsables ont un âge moyen, nantis mais
nombreuse. Elle regroupe premièrement les ménages qui ont un grand écart par rapport au
maximum de la quantité de haricot par semaine (kg) ; de la fréquence des achats du haricot par
semaine ; de la quantité de haricot payée (en kg) ; du prix d’achat d’un sac de 25kg de haricot ; des
dépenses annuelles par ménage de la farine de manioc ($) ; de la quantité payée de la farine de
manioc (en kg) ; du prix d’achat d’un sac de 50 kg de farine de manioc ; de la quantité de farine de
maïs payée en kg ; du prix d’achat par kg de la farine de maïs en $ ; du nombre de repas de pomme
de terre par semaine ; de la quantité annuelle payée de pomme de terre en kg ; des dépenses
annuelles de pomme de terre en $ et du nombre de repas pomme de terre au haricot.
Ils ont ensuite un écart moyen par rapport au maximum de l’âge ; du nombre de repas par jour ; de
la quantité de haricot par repas ; du nombre de repas de foufou de manioc par semaine ; le nombre
de repas de foufou de semoule de maïs par semaine ; de la quantité de foufou de maïs par repas et
de la quantité de pomme de terre au haricot par repas.
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
136
Légende V1=Age ; V2=N_Repas/Jr; V3=N_RepasHaricot/Semaine ; V4=QtéHaricotMénage/Repas ; V5=QtéHaricotSemaine_Kg ; V6=QtéHaricot/An_kg ; V7=DépenseMénageHaricot/An_$ ; V8=FréquenceAchatHaricot/semaine ; V9=QtéHaricoPaid_kg ; V10=PrixAchat_KgHaricot_$ ; V11=PrixAchat_Kg/Haricot_FC ; V12=PrixAchatSac25kg_Haricot_FC ; V13=PrixAchatSac50kg_Haricot_FC ; V14=N_RepasfoufouManiocSemaine ; V15=QtéfarineManiocMénag/Repas ; V16=QtéFarineManioc/Semaine_Kg ; V17=QtéFarineManioc/An_Kg ; V18=DépensesMénaFarineManioc/$ ; V19=FréquenceAchatFarineManioc ; V20=QtéFarineManiocPayée_Kg ; V21=PrixAchat_KgFarineManioc_$ ; V22=PrixAchat_KgFarineManioc_FC ; V23=PrixAchatSac25kgFarineManioc_FC ; V24=P.AchatSac50kgFarinManiocFC ; V25=N_RepasfoufouMaïs/Semaine ; V26=QtéfarineMaïsMénage/Repas ; V27=QtéFarineMaïs/Semaine_Kg ; V28=QtéFarineMaïs/An_Kg ; V29=DépenseMénageFarineMaïsA$ ; V30=FréquenceAchatFarineMaïs ; V31=QtéFarineMaïsPayée_kg ; V32=PrixAchat_KgFarineMaïs_$ ; V33=PrixAchatSac25kgFarineMaïs ; V34=PrixAchatSac50kgFarineMaïs ; V35=N_RepasPdterre/Semaine ; V36=QtéPdterre/Ménage_Repas ; V37=QtéPdterre/Semaine_Kg ; V38=QtéPdterre/An_kg V39=DépenseMénagegPdterre/An$ ; V40=FréquenceAchatPdterre ; V41=QtéPdterrePaid_kg ; V42=PrixAchat_KgPdterre_$ ; V43=PrixAchat/KgPdterre_FC ; V44=PrixAchatSac25kgPdterre_FC ; V45=PrixAchatSac50kgPdterre_FC ; V46=N_RepasPdterre+Hari/semain ; V47=QtéPdterre+HaricotMénage/Repas .
Figure 37 : Les classes des acheteurs des produits étudiés dans la ville de Bukavu et environs
0,00
0,20
0,40
0,60
0,80
1,00V1
V2V4
V5
V7
V8
V9
V11
V12
V13
V14
V15
V17
V18
V19
V20
V22V23
V24V25V26V28V29
V30
V31
V32
V33
V34
V35
V36
V38
V39
V40
V41
V43
V44
V45V46
V47
Classe 1 : Responsables à âge moyen,ménages nantis, nombreux
1
Max
0,00
0,20
0,40
0,60
0,80
1,00V1
V2V4
V5
V7
V8
V9
V11
V12
V13
V14
V15
V17
V18
V19
V20
V22V23
V24V25V26V28V29
V30
V31
V32
V33
V34
V35
V36
V38
V39
V40
V41
V43
V44
V45V46
V47
Classe 2 : Responsables à âge avancéet ménages moins nantis
2
Max
0,00
0,20
0,40
0,60
0,80
1,00V1
V2V4
V5
V7
V8
V9
V11
V12
V13
V14
V15
V17
V18
V19
V20
V22
V23V24V25V26V28
V29
V30
V31
V32
V33
V34
V35
V36
V38
V39
V40
V41
V43
V44
V45V46
V47
Classe 3 : Jeunes ménages. Moins nombreux
3
Max
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
137
Ces ménages atteignent le maximum de dépenses annuelles pour le haricot (en $) ; du prix d’achat
au kg du haricot ; du prix d’achat d’un sac de 50 kg de haricot ; de la quantité de foufou de manioc
par repas ; de la quantité annuelle de farine de manioc en kg ; de la fréquence des achats de la farine
de manioc ; du prix d’achat de la farine de manioc ; du prix d’achat du sac de 25 kg de farine de
manioc ; la quantité annuelle de farine de maïs (en kg) ; la quantité de de pomme de terre par repas ;
la fréquence des achats de la pomme de terre ; du prix d’achat de la pomme de terre et du prix
d’achat d’un sac de 50kg de pomme de terre.
La classe 2 regroupe les ménages moins nantis et dont les responsables sont avancés en âge. Les
acheteurs ont un grand écart avec le maximum de/du nombre de repas par jour; la quantité de
haricot consommée par semaine (en kg) ; la fréquence des achats du haricot ; le prix d’achat au kg
du haricot ; des dépenses annuelles de la farine de manioc en $ ; la quantité payée de farine de
manioc (en kg) ; du prix d’achat d’un sac de 25 kg de farine de manioc ; du prix d’achat d’un sac de
50 kg de farine de manioc ; la quantité annuelle payée de la farine de maïs en kg ; la fréquence des
achats de la farine de maïs ; le prix d’achat au kg de la farine de maïs en $ ; des dépenses annuelles
en $ de la pomme de terre ; la fréquence des achats de la pomme de terre ; du prix d’achat au kg de
la pomme de terre en $ ; du prix d’achat d’un sac de 50 kg de pomme de terre ; du nombre de repas
pomme de terre au haricot.
Ces ménages ont un écart moyen par rapport au maximum de/du prix d’achat d’un sac de 25 kg de
haricot et du nombre de repas de pomme de terre par semaine
Ces acheteurs ont le maximum de l’âge ; de la quantité de haricot par repas ; des dépenses annuelles
de haricot en $ ; de la quantité de haricot payée (en kg) ; du prix d’achat d’un sac de 50 kg de
haricot; du nombre de repas de foufou de manioc par semaine; de la quantité de farine de manioc
payée par semaine ; de la quantité de la farine de manioc payée par an (kg) ; la fréquence des achats
de la farine de manioc ; du prix d’achat au kg de la farine de manioc ; du nombre de repas de foufou
de semoule de maïs par semaine ; de la quantité de la farine de maïs par repas; des dépenses
annuelles de la farine de maïs en $ ; de la quantité annuelle de la pomme de terre (kg) ; de la
quantité de pomme de terre payée en kg ; du prix d’achat d’un sac de 25 kg de pomme de terre et de
la quantité pomme de terre au haricot par repas.
La classe 3 est formée de jeunes ménages moins nombreux. Elle regroupe les représentants des
ménages qui ont un grand écart avec le maximum de l’âge, de la quantité de haricot payée en kg ;
du nombre de repas en foufou de manioc par semaine ; de la quantité de farine de manioc par
ménage et par repas ; des dépenses des ménages en farine de manioc par an en dollars ; de la
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
138
fréquence de l’achat de la farine de manioc par semaine ; de la quantité de farine de manioc payée
en kg ; de la quantité de farine de maïs payée en kg ; du prix d’achat d’un sac de 25kg de la farine
de maïs ; le nombre de repas de pomme de terre par semaine ; de la quantité annuelle en kg de
pomme de terre ; de la fréquence des achats de la pomme de terre ; de la quantité de pomme de terre
payée (en kg) ; du prix d’achat d’un sac de 25kg de pomme de terre, du prix d’achat de 50 kg de
pomme de terre et de la quantité de pomme de terre au haricot consommée par ménage et par repas.
Ils ont un écart moyen par rapport au maximum de la quantité de haricot payée par semaine en kg ;
du prix d’achat au kg du haricot ; du prix d’achat d’un sac de 50kg de haricot ; du prix d’achat d’un
sac de 25kg de farine de manioc ; du nombre de repas de foufou de semoule de maïs par semaine ;
de la quantité de foufou de maïs par ménage par repas ; de la quantité de foufou de maïs par an (en
kg) et la quantité de pomme de terre par ménage et par repas.
Ces responsables atteignent le maximum du nombre de repas par jour ; de la quantité de haricot
consommée par ménage et par repas ; des dépenses annuelles en $ de ménages pour le haricot ; de
la fréquence des achats du haricot ; du prix d’achat d’un sac de 25kg de haricot ; de la quantité
annuelle en kg de farine de manioc ; du prix d’achat au kg de la farine de manioc ; du prix d’achat
d’un sac de 50 kg de la farine de manioc ; des dépenses annuelles des ménages en farine de maïs en
US $ ; de la fréquence des achats de la farine de maïs ; du prix d’achat au kg de la farine de maïs ;
du prix d’achat d’un sac de 50 kg de farine de maïs ; des dépenses des ménages de la pomme de
terre en $ ; du prix d’achat au kg de la pomme de terre et du nombre de repas pomme de terre au
haricot par semaine.
3.2.2.3 L’ordonnancement des variables influençant le comportement des acheteurs
L’ordonnancement des variables qui déterminent le comportement des acheteurs dans les ménages
de Bukavu et environs a été réalisé (Tableau 28).
Par ordre d’importance, les variables pour lesquelles il faut définir une stratégie sont : le nombre de
repas pomme de terre par semaine (V35), les dépenses des ménages en farine de manioc par an en $
(V18), la quantité de farine de manioc par ménage et par repas (V15), la quantité en kg de farine de
manioc par an (V17) et le nombre de repas en foufou semoule de maïs par semaine (V25) qui sont à
la fois dominantes et influentes.
Les autres variables influentes par ordre d’importance décroissant sont : la quantité de farine de
manioc payée en kg (V20) ; la quantité de haricot payée en kg (V9) ; les dépenses du ménage pour
le haricot par an en $ (V7) ; le prix d’achat d’un sac de 25 kg de la farine de manioc (V23) ; la
fréquence de l’achat du haricot par semaine (8) ; la quantité de farine de maïs par ménage et par
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
139
repas (V26) ; le nombre de repas du foufou de manioc par semaine (V14) ; le prix d’achat au kg de
haricot (V11) ; a quantité de farine de maïs par an en kg (V28) ; la quantité de haricot payée par
semaine en kg (V5) ; le prix d’achat au kg de la farine de manioc (V22) ; la quantité de haricot par
ménage et par repas (V4) ; le prix d’achat d’un sac de haricot de 25kg (V12) ; le prix d’achat au kg
de la farine de maïs par an en dollars (V32) ; la fréquence de l’achat de la farine de manioc (V19) ;
le prix d’achat d’un sac de haricot de 50kg (V13) ; l’âge (V1) et le nombre de repas par jour (V2).
Tableau 28 : Ordonnancement des variables chez les acheteurs
VARIABLES X=L/P Y=L*P
V35 1,3 28,4
V18 1,3 24,2
V15 2,8 22,4
V17 1,8 21,8
V25 1,7 20,5
V20 1,1 19,9
V9 2,1 14,9
V7 1,7 12,5
V23 1,4 12,0
V8 2,8 11,1
V26 1,6 10,4
V14 2,9 10,3
V11 3,4 10,1
V28 1,3 9,6
V5 3,0 9,5
V22 1,4 8,9
V4 4,8 7,7
V12 1,3 7,6
V32 1,2 6,7
V19 1,2 6,6
V13 1,1 5,6
V1 4,0 4,0
V2 2,7 3,5
3.2.2.4 Prospectives des acheteurs
L’analyse prospective chez les acheteurs dans la ville de Bukavu et hinterland montre que la
majorité des responsables des ménages acheteurs des produits étudiés ont le même comportement
(27/39=69,2%) (Figure 38).
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
140
Figure 38 : Comportement des ménages acheteurs des produits étudiés
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
141
Pour les trois classes, la tendance des variables suivantes est ascendante :
- quantité de haricot consommée par repas (V4)
- quantité de haricot consommée par semaine (V5)
- dépenses annuelles pour le haricot (V7)
- fréquence des achats du haricot (V8)
- quantité de haricot payée (V9)
- quantité de farine de manioc par repas (V15)
- quantité annuelle de la farine de manioc (V17)
- dépenses annuelles pour la farine de manioc (V18)
- demande suivant le niveau d’âge (V1)
- quantité payée de la farine de manioc (V20)
- nombre de repas par jour (V2)
- prix d’achat au kg pour le haricot (V11)
- prix d’achat d’un sac de 25 kg de haricot (V12)
- quantité de pomme de terre payée (V41)
- nombre de repas pomme de terre au haricot (V46), et
- quantité de pomme de terre au haricot par repas (V47)
Les variables suivantes montrent une tendance décroissante :
- prix d’achat de la farine de manioc (V22)
- prix d’achat d’un sac de 25 kg de farine de manioc (V23)
- nombre de repas pour le semoule de maïs (V25)
- quantité annuelle de farine de maïs (V28)
- prix d’un sac de 50 kg de farine de manioc (V24)
- dépenses annuelles pour la farine de maïs (V29)
- fréquence des achats de la farine de maïs (V30) et
- quantité de farine de maïs payée (V31).
Enfin, les responsables des ménages sont de même avis que la tendance du nombre de repas de
foufou de manioc par semaine (V14) et du prix d’achat au kg de la pomme de terre (V43) descend,
monte et se stabilise.
Dans les trois groupes, les acheteurs n’ont pas le même comportement par rapport :
- au prix d’achat d’un sac de 50 kg de la pomme de terre (V45)
- au prix d’achat d’1kg de farine de maïs (V32)
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
142
- à la fréquence des achats de la pomme de terre (V40)
- au nombre de repas de pomme de terre par semaine (V35)
- à la quantité de pomme de terre par repas (V36)
- à la fréquence des achats de la farine de manioc (V19)
- au prix d’achat d’un sac de 50 kg de farine de maïs (V34)
- aux dépenses annuelles pour la pomme de terre (V39
- au prix d’achat d’un sac de 50 kg de haricot (V13)
- au prix d’achat d’un sac de farine de maïs de 25kg (V33)
- à la quantité annuelle de pomme de terre payée (V38) et
- au prix d’achat d’un sac de 25kg de pomme de terre.
3.2.3 Les déterminants du succès de l’agrobusiness familial dans le Sud-Kivu montagneux
Les modèles d’équations structurelles (SEM) utilisés ont les mêmes composantes et non les mêmes
facteurs explicatifs à l’intérieur de ces composantes suivant le tri des variables qui ont montré un
effet significatif et selon les cultures (Analyse confirmatoire avec des régressions linéaires ou
logistiques). Les modèles sur la culture du haricot, du maïs, du manioc et de la pomme de terre au
sein des ménages d’agrobusinessmen du Sud-Kivu montagneux ont été tracés (Figure 48 à Figure
51) en Annexe 7.
3.2.3.1 Les déterminants du succès de l’agrobusiness de la culture du haricot
Le modèle des déterminants de l’agrobusiness du haricot (Figure 48 et Tableau 57) par l’analyse
SEM montre que la composante « agrobusiness familial sur le haricot » est significativement
influencée par toutes les variables latentes étudiées (présentées en cercle) : l’orientation
entrepreneuriale, le profil de l’agriculteur, les infrastructures, la commercialisation, les technologies
utilisées et les ressources (p < 0,001).
L’existence de l’infrastructure (coef = 3,4) présenté en cercle constitue un facteur latent qui a une
influence positive élevée sur le succès de l’agrobusiness familial. Les ressources mobilisées
(coef=-3) ont une influence négative élevée. Les caractéristiques individuelles des responsables des
ménages (coef = 1,2), la commercialisation (coef = -0,25), les techniques de production (-0,14) et
l’orientation entrepreneuriale (-0,001) ont une faible influence.
L’équation économétrique dégagée par une régression logistique se présente comme suit
(Tableau 29).
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
143
Tableau 29 : Régression agrobusiness sur le haricot
Number of obs = 78 ; F( 9,68) = 4.18; Prob > F = 0.0003; R-squared = 0.3562; Adj R-squared = 0.2710
Proportion vendue A ou B Coef. Std. Err. t P>t [95% Conf. Interval]
Sexe .68 .30 2.22 0.030 .06 1.29
Concurrence -1.25 .33 -3.77 0.000 -1.90 -.58
Type produit vendu 1.01 .37 2.71 0.009 .26 1.76
Type acheteur .57 .20 2.84 0.006 .17 .97
Qui fixe le prix .96 .29 3.25 0.002 .37 1.55
Mévente .81 .27 2.94 0.004 .26 1.36
Satisfaction des clients -1.04 .31 -3.32 0.001 -1.66 -.41
_cons -.87 .71 -1.22 0.227 -2.29 .55
L’équation économétrique dégagée par une régression logistique se présente comme suit :
Propension de la proportion vendue de la production du haricot en saison A ou B = -0.87
+1,01 type de produit vendu + 0,96 Qui fixe le prix +0,81 mévente + 0,68 sexe + 0,57 type
acheteur -1,25concurrence – 1,04 satisfaction du client
3.2.3.2 Les déterminants du succès de l’agrobusiness de la culture du maïs
Le modèle des déterminants de l’agrobusiness du maïs par une analyse SEM (Figure 49 et Tableau
58) montre que la composante « agrobusiness familial sur le maïs » n’est pas significativement
influencée par toutes les variables latentes mobilisées : l’orientation entrepreneuriale, le profil de
l’agriculteur, les infrastructures, la commercialisation, les technologies utilisées et les ressources
(p>0,05).
Toutefois, une régression logistique (Tableau 30) a dégagé une équation économétrique qui se
présente comme suit :
Tableau 30 : Régressions agrobusiness sur le maïs
Number of obs = 112; F( 22, 89) = 1.83 ; Prob > F = 0.0247; R-squared = 0.3120; Adj R-squared = 0.1420
Proportion vendue saison A Coef. Std. Err. t P>t [95% Conf. Interval]
Niveau d’instruction -.21 .11 -1.86 0.066 -.45 .01
Fréquence marché dans le milieu .24 .13 1.82 0.072 -.02 .51
Evolution de l’épargne -.31 .15 -2.01 0.047 -.62 -.003
Négociation -.41 .20 -2.04 0.044 -.80 -.01
_cons 2.48 .77 3.22 0.002 .95 4.02
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
144
D’où,
Propension à la proportion vendue de la production du maïs en saison A = 2,48 +
0,24 Fréquence du marché dans le milieu -0,41 Capacité de négociation – 0,31 Evolution de
l’épargne – 0,21Niveau d’instruction.
3.2.3.3 Les déterminants du succès de l’agrobusiness de la culture du manioc
Le modèle des déterminants de l’agrobusiness du manioc par l’analyse SEM (Figure 50 et le
Tableau 59) montre que le facteur latent « agrobusiness familial sur le manioc » est
significativement influencé par les infrastructures et les ressources (p ≤ 0,05).
Le facteur latent le plus influent pour cette culture ce sont les ressources mobilisées (coef = 0,87).
En deuxième position, ce sont les infrastructures disponibles mais avec une influence négative
(coef=-0,27).
D’où :
Propension à la proportion vendue en saison B = 1,02 + 0,63 adoption mécanisation +
0,47 Système de culture + 0,27 Fréquence du marché dans le milieu - 0,85 capacité de
collaboration – 0,01 âge du producteur (Tableau 31)
Tableau 31 : Régressions agrobusiness sur le manioc
Number of obs = 79; F( 5,73) = 2.96 ; Prob > F = 0.0172; R-squared = 0.1688; Adj R-squared = 0.1118
Proportion vendue saison B Coef. Std. Err. t P>t [95% Conf. Interval]
Age -.01 .01 -0.88 0.381 -.03 .01
Système de culture .47 .29 1.60 0.113 -.11 1.07
Adoption mécanisation agricole .63 .24 2.60 0.011 .15 1.13
Fréquence marché dans le milieu .27 .15 1.82 0.073 -.02 .57
Collaboration -.85 .33 -2.57 0.012 -1.5 -.19
_cons 1.02 .54 1.88 0.065 -.06 2.12
3.2.3.4 Les déterminants du succès de l’agrobusiness de la pomme de terre
Le modèle des déterminants de l’agrobusiness de la pomme de terre par une analyse SEM (Figure
51 et Tableau 60) montre que la composante « agrobusiness familial sur la pomme de terre » est
significativement influencée par l’orientation entrepreneuriale, les infrastructures, les technologies
de production et la commercialisation (p ≤ 0,05).
Le facteur latent le plus influent c’est l’orientation entrepreneuriale (coef = 0,92). En deuxième et
troisième position, c’est successivement la commercialisation (coef = -0,32), les technologies de
production (coef = 0,03) et les infrastructures utilisées (coef = -0,04).
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
145
D’où :
Propension à la proportion vendue en saison A = 1,01 + 0,11 Main d’œuvre utilisée +
0,08 Existence produit concurrentielle – 0,15 Adoption des produits phytosanitaires (Tableau
32)
Tableau 32 : Régressions agrobusiness sur la pomme de terre
Number of obs = 76; F( 18, 57) = 2.08 ; Prob > F = 0.0189; R-squared = 0.3965; Adj R-squared = 0.2059
Proportion vendue saison A Coef. Std. Err. t P>t [95% Conf. Interval]
Adoption phytosanitaires -.15 .08 -1.79 0.078 -.33 .012
Concurrence .08 .04 2.24 0.029 .01 .16
Type main d’œuvre utilisée .11 .05 2.08 0.042 .004 .21
_cons 1.01 .16 6.11 0.000 .68 1.35
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
146
3.3 DISCUSSION
3.3.1 Situation de la commercialisation dans la ville de Bukavu
La commercialisation serait marquée par la concurrence suite à une libéralisation
économique forte, le fait que tout le monde se lance dans une économie informelle ou même des
acteurs étrangers qui traversent la frontière, ou les grossistes qui vendent aussi au détail.
La ville de Bukavu est considérée comme le principal débouché des produits agricoles
importés et de l’excédent de la production locale. Les importations sont supérieures à la demande de
la Ville de Bukavu. Le surplus (30 941 550 kg pour le haricot ; 67 569 500 kg de maïs ;
23 103 880 kg de manioc et 4 109 300 kg de pomme de terre) est vendu aux ménages-revendeurs
qui viennent des chefferies du Sud-Kivu montagneux pour couvrir le déficit des ménages ruraux.
Vwima (2014) a conclu que les flux des produits alimentaires, ont montré que les taux de
dépendance de l’extérieur restent fort élevés. Estimée à 253 822 personnes en 2018 (INS, 2018), la
population du Sud-Kivu montagneux peut produire par an en moyenne 58 632882 kg de haricot ;
74 192 170, kg de maïs ; 114 981366 kg de manioc et 53 633 378 kg de pomme de terre (Tableau
23). Cette dépendance est liée à une sous-production interne et à l’inexpérience des producteurs ;
c’est principalement ceux de Kamanyola : ils vendent leur production aux Rwandais qui viennent
revendre, parfois, les mêmes produits à Bukavu.
Ce déficit de la production agricole a été déjà prédit par Vwima et al (2013) qui affirment
que cette situation s’accentuera étant donné les limites de l’agriculture du Sud-Kivu à répondre à
court terme aux pressions de la demande sans recours aux marchés frontaliers et étrangers. Alors
que se nourrir demeure un acte fondamental de survie pour un être humain (Ringdon, 1998) et
l’accès aux aliments est une notion complexe qui englobe plusieurs facteurs relevant autant de
l’économique, du social que du physique (Pouliot, 2008). Ces importations concurrencent
dangereusement les produits locaux et contribuent au déclin structurel de l’agriculture et au déclin
relatif du secteur agricole.
3.3.1.1 Les relations économétriques
Pour le haricot, lorsqu’un individu est grossiste, sa quantité allouée à la vente augmente de
503,78 kg par rapport à un intermédiaire considéré comme référence. Lorsqu’un individu utilise un
dépôt en matériaux durables, la quantité stockée par an augmente de 146,8 kg par rapport à un autre
qui ne dispose pas d’entrepôt. Lorsque le prix d’achat/kg de haricot augmente d’1$ dans les lieux
d’approvisionnement, la quantité à payer pour la revente diminue de 2,2 kg. Si le capital d’un
grossiste augmente d’1$ us de bénéfice au kilo vendu, la tendance est d’augmenter la quantité à
vendre d’une moyenne de 192,2 kg. Lorsque le prix de vente du haricot importé augmente d’un
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
147
dollar au kilo, la quantité à vendre de haricot diminue de 1,56 kg. Un individu qui vend à des
grossistes prévoit une quantité additionnelle de 212,69 kg par rapport à un autre qui vend
uniquement aux consommateurs (Tableau 24). Cette quantité couvre les bonus à accorder.
Pour les produits du maïs, si un individu est célibataire, sa quantité destinée à la vente
diminue d’une moyenne de 70,43 kg par rapport aux autres statuts matrimoniaux. Et lorsque le
nombre d’enfants à charge augmente d’une unité, la quantité commercialisée augmente de 33,4 kg.
Lorsqu’un individu vend le maïs grain, sa quantité commercialisée diminue par an d’une moyenne
de 385,8 kg par rapport à celui qui vend la farine ou la semoule de maïs. Cette situation peut être
justifiée par le déficit en fourniture électrique que connaissent les unités de transformation. Si le
capital engagé augmente d’1US$ de bénéfice au kilo de maïs (sous toutes les formes) vendu, la
quantité vendue augmente de 146,4 kg/an. Lorsque le prix de revient augmente d’1US$, la quantité
destinée à vendre diminue de 2 kg. Lorsqu’un individu vend ses produits du maïs à des grossistes,
sa quantité a tendance à augmenter de 86 kg par rapport à celui qui vend aux consommateurs
(Tableau 24).
Pour les produits du manioc, les vendeurs plus âgés, de par leur expérience, disposent d’une
quantité additionnelle moyenne de 77,7 kg par rapport à leurs cadets. Si un grossiste paie sa
marchandise plus loin, il réduit sa quantité d’une moyenne de 1034 kg. Celui qui transporte sa
marchandise par le lac augmente sa marchandise de 695,6 kg par rapport à celui qui emprunte les
sentiers. Lorsque le capital engagé augmente, la quantité vendue augmente aussi. Ceux qui
disposent d’un dépôt ont tendance à payer une quantité additionnelle de 2018,1 kg par rapport à
ceux qui n’en ont pas (Tableau 24).
Pour la pomme de terre, le facteur latent « ressources » est influencé significativement par
les voies de communication utilisées, le capital engagé et la nature du dépôt utilisé. Le facteur latent
« communication » est influencé significativement par les relations avec les clients et avec les
fournisseurs. La nature de la pomme de terre sur le marché (semence ou de consommation) est
influencée significativement par la préférence des clients (Tableau 24).
3.3.1.2 Caractérisation des vendeurs
Le comportement des grossistes est différent par rapport au prix (Figure 32). Ils ont le souci
d’écouler vite et une grande quantité et aller renouveler le stock. Ils sont souples à rabattre le prix
pour attirer un plus grand nombre de clients et les fidéliser par de petits avantages (majorer la
quantité payée, leur vendre à crédit avec échéance sans intérêt, donner aux clients des produits de
bonne qualité, leur donner des collations, des rabais ou des remises, payer la manutention, réduire le
prix de vente). La plupart des grossistes ont un âge avancé ou moyen. Ils utilisent les voies de
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
148
publicité suivantes : sensibiliser les amis et voisins, informer les clients par message téléphonique,
étaler les produits, marquer leurs produits, ouvrir les dépôts chaque jour et à temps.
Les intermédiaires sont des commissionnaires. Soit qu’ils reçoivent des grossistes
directement des primes en fonction de la quantité vendue, soit ils gagnent sur le prix de vente des
écarts entre les vrais prix fixés par les grossistes et les leurs. C’est des personnes qui, la plupart des
cas, n’ont pas de capitaux propres. Ils sont souples à s’interposer entre le grossiste et les clients
qu’ils peuvent aller chercher en route ou au quartier. La majorité des détaillants s’approvisionnent
dans les marchés locaux.
Par rapport à l’ancienneté et au capital mobilisé, Vwima et al (2013) affirment que plus de
29% des ménage-revendeurs de Bukavu ont débuté cette activité depuis plus de 10 ans et plus de
18% possède une ancienneté comprise entre 5 ans et 10 ans. Les sources de provenance du capital
sont nombreuses mais dominées par le don familial (68,8%) et la vente du patrimoine de ménage
(17,8%). Seulement moins de 5,2% des ménage-revendeurs ont bénéficié du crédit-fournisseur et
5,7% ont fait recours au micro crédit. L’infrastructure et les services d’infrastructure favorisent le
commerce et ont un impact sur les échanges (Nyahololo et Proulx, 2006). En somme, la quantité à
vendre dépend en premier lieu du capital, du prix du bien et d’autres biens de substitution, de
l’emplacement, de la clientèle et de la sécurité. Ces facteurs ont été retenus par Courade (1996).
3.3.1.3 Ordonnancement des facteurs influençant le comportement des vendeurs
Généralement le prix se négocie sur place (Schumpeter, 1912). La barre est toujours trop
haute et il revient au client de négocier. Celui qui n’a pas négocié tombe dans le filet des vendeurs.
Et c’est généralement les jeunes qui fixent trop haut en se basant sur l’apparence du client. Ils n’ont
pas un grand capital et veulent gagner vite. Contrairement à l’ordonnancement des variables
données par les enquêtés, il est plus logique de mettre en tête le prix suivi de l’ancienneté et en
dernier lieu l’âge. En concurrence imparfaite, le prix dicte le comportement des acteurs. Même si le
prix a tendance à aller du côté du dominant.
Les prix varient avec les unités de mesure utilisées (Tableau 25 et Figure 33). Ce qui serait
plus souhaitable c’est revenir à vendre en utilisant le kilo. C’est facile à contrôler mais la plupart de
vendeurs n’aiment pas l’utiliser pour deux raisons : échapper à une taxe y relative et gagner sur la
négociation. En effet, ils sont rares ceux qui vendent des quantités exactes à la pèse. Soit la balance
est dérèglée, soit on effectue des prélèvements difficiles à identifier.
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
149
L’ancienneté dans la profession ou l’activité d’achat-vente joue un rôle important. Les plus
jeunes ont besoin des « coach » pour les initier et les suivre. Ceux qui n’ont pas d’expérience font
facilement des faillites. C’est une autre donne qui confirme l’imperfection du marché.
La fréquence des approvisionnements va de pair avec la clientèle et c’est directement
proportionnel. Ceux qui veulent aller de l’avant, investissent dans la fidélisation des clients. Et cela
contribue au bénéfice au point qu’il faut des stratégies appropriées. La première combinaison
offerte par l’étude est celle de bâtir sa stratégie sur l’amélioration de l’ancienneté dans le métier-le
prix d’achat au Kilo-la fréquence des approvisionnements hebdomadaires.
3.3.1.4 Prospectives des vendeurs
L’homogénéité dans les comportements des vendeurs des produits étudiés (Figure 34) est à la fois
conjoncturelle et structurelle. La quantité vendue, la fréquence des approvisionnements
hebdomadaires et les autres frais à payer varient proportionnellement avec le contexte, guidé la
plupart des fois par la date de paie des salaires des fonctionnaires et d’autres salariés et la période de
soudure. Malheureusement, l’imperfection du marché fait que le prix est instable : il monte pendant
la période de soudure, à la paie des salaires, une faible importation ; décroit pendant la période de
récolte et se stabilise entre deux paies de salaire. Le comportement du prix de vente est calqué sur
celui du prix d’achat et le taux de change par rapport au dollar américain.
3.3.1.5 Evolution des prix des produits étudiés en 2017
La tendance générale des prix de ces produits agricoles (Figure 35 et Figure 36), est ascendante. Le
niveau général des prix des produits agricoles sur n’importe quel marché est influencé par des
forces du marché (ECOSSIMO)12 qui incluent les préférences des consommateurs, les prix des
produits de substitution, les facteurs affectant le stockage et le transport ainsi que les facteurs
affectant les processus de production et les politiques gouvernementales (Dembele et al, 2008).
C’est conforme à ce qui est retenu par Barrène (2002) : lorsque la quantité produite est insuffisante,
c’est toujours la marchandise produite dans les plus mauvaises conditions qui règle la valeur du
marché. Les prix agricoles sont déterminés par l’équilibre entre l’offre et la demande au fil des
temps. Comme la demande augmente, un nouveau prix est toujours déterminé après que tous les
ajustements à la nouvelle demande se soient réalisés.
12 http://www.ecossimo.org/
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
150
En ce qui concerne le circuit de l’importation de ces produits agricoles à Bukavu, l’étude a conclu
avec Vwima (2014) qu’une partie importante vient de l’Ouganda via le Rwanda (farine de maïs), du
Nord-Kivu via le Rwanda (pomme de terre, haricot), de l’île d’Idjwi (farine de manioc), de la plaine
de la Ruzizi via le Rwanda (maïs), des marchés lacustres occasionnels à Katana, Kabamba, Iko,
Kalehe, Birava. Le rôle des infrastructures routières délabrées et des tracasseries ainsi que d’autres
coûts de transaction constituent les raisons de cette émergence de nouveaux segments des chaînes
de valeur des produits.
En somme, la forte dépendance de la commercialisation de ces produits de l’extérieur est aussi
justifiée par une absence des politiques agricoles avec des mesures d’encadrement clairement
définies. Des textes peuvent exister ; la mise en application effective, suivie et objectivement
évaluée manque. L’impunité et la mauvaise gouvernance sont des défis réels.
3.3.2 Situation de la consommation dans les ménages de la ville de Bukavu
Le haricot local consommé à Bukavu est beaucoup concurrencé par celui en provenance du Nord-
Kivu et du Rwanda. Pour Vwima (2014), la pomme de terre, à part le problème lié à la
conservation, n’entre pas dans les habitudes alimentaires de la population du Sud-Kivu
montagneux. Beaucoup de produits de base sont considérés comme des produits indispensables qui
doivent être achetés quelles que soient les variations de prix (FAO, 2004). Quoi qu’il en soit, les
variations de prix des produits de base sont à peine perceptibles au niveau de la vente au détail, car
le prix des produits de base ne représente généralement qu’une petite fraction du prix de détail des
produits transformés.
Le ménage de la ville de Bukavu (Tableau 26) prend en moyenne 2 repas par jour comme l’a
constaté aussi le PNUD (2017) : le déjeuner et le souper. Les représentants des ménages ont estimé
qu’ils prennent 3 repas de haricot par semaine, 4 repas de foufou du manioc par semaine, 5 fois le
foufou de maïs par semaine et 1 repas par semaine de pomme de terre. A la consommation, ces
produits sont toujours accompagnés de condiments pour avoir une diète équilibrée. Les quantités
moyennes par repas ont été estimées à 1,7kg pour le haricot ; 1kg pour la farine de manioc ; 1,4 kg
de farine de maïs et 1,1 kg de pomme de terre. Conformément à la table CINQUAL (FAO, 2003)
ces produits peuvent apporter à un ménage de 8 personnes (Cirimwami et al, 2016)
724,6 kcal/pers/repas pour le haricot, 422,5 kcal/pers/repas pour le foufou de manioc,
635,3 kcal/pers/repas pour le foufou de maïs et 92,1 kcal/pers/repas pour un repas de pomme de
terre. L’optimum de 1 800 kcal n’est pas atteint par la moyenne des ménages. Comparativement à
la situation vécue dans le Sud-Kivu montagneux (Tableau 17), les ménages de la ville de Bukavu
dépensent en moyenne 22US$ par mois pour le haricot ; 12US$ pour la farine de manioc ;
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
151
15,75US$ pour la farine/semoule de maïs et 4,3US$ pour la pomme de terre pour un revenu moyen
mensuel estimé à 143,6 US$ (Cirimwami et al, 2016) soit 37,6% du revenu mensuel.
3.3.2.1. Les équations économétriques de la consommation
Pour la consommation hebdomadaire du haricot (Tableau 27), un ménage qui habite Bagira réalise
par semaine 0,42kg de plus par rapport à celui de Kadutu pris comme référence parce que les pesées
ne sont pas étalonnées de la même façon. Lorsque le nombre de repas journaliers du ménage
augmente de 1, la quantité de haricot payée par semaine diminue de 0,3 kg parce qu’on va faire des
diètes mélangées. Mais lorsque le nombre de repas en haricot par semaine augmente de 1, la
quantité de haricot payée par semaine augmente de 1,6 kg. Quand il augmente de 1 repas haricot par
jour, le ménage paie 3 kg additionnels de haricot par semaine. Quand la fréquence d’achat de
haricot augmente de 1, la quantité payée de haricot diminue de 0,1 kg par semaine parce que le
haricot sera pris comme accompagnement.
Pour la consommation du foufou de maïs (Tableau 27), il apparait que lorsqu’un individu est
localisé dans la Commune d’Ibanda, sa demande hebdomadaire pour la farine de maïs diminue de
3 kg par rapport à celui qui habite Kadutu, pris pour référence. Par contre, pour celui qui habite
Bagira, sa demande hebdomadaire en farine de maïs augmente de 2 kg. Cette différence est liée à la
moyenne de personnes par ménage et par Commune habitée : 9 à Bagira et 7 à Ibanda (Cirimwami
et al, 2016). Lorsque le prix augmente de 1$, la quantité payée par semaine augmente de 6 kg en
prévention de la flambée. La plupart de fois, le prix unitaire monte et descend rarement. Il peut se
stabiliser et monter encore. Lorsque le nombre de repas du met foufou de maïs/semoule de maïs
augmente de 1, la quantité de farine/semoule de maïs payée augmente de 1,8kg. C’est
principalement à l’occasion des fêtes et cérémonies sociales (visiteurs, mariages, deuils, diplômes,
etc.). Ceux qui préfèrent consommer la semoule de maïs en provenance des marchés transfrontaliers
et Kamanyola consomment 4 kg de moins par semaine par rapport à ceux qui n’ont pas de
préférence à cause du retard occasionné par la DGDA. Ceux qui préfèrent consommer la semoule
de maïs en provenance des marchés urbains payent 5 kg de moins par rapport à ceux qui n’ont pas
de préférence à cause du prix. Les acheteurs qui n’ont aucune justification de la préférence payent
une quantité additive de 4,5kg par rapport à ceux qui en ont. Ceux qui payent la farine auprès des
clients préférés reçoivent 0,76 kg de plus à titre de cadeau. Quand le prix est fixé par l’acheteur, il
paie 1 kg de plus que prévu.
En ce qui concerne la farine de manioc (Tableau 27), lorsque le prix d’achat/kg augmente de1 US$,
la quantité consommée de farine de manioc par semaine diminue de 15kg. Les ménages sont
tournés à ce moment vers des produits de substitution. Ceux qui préfèrent payer la farine de manioc
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
152
auprès des dépositaires reçoivent une quantité additionnelle de 0,3kg par rapport à ceux qui n’ont
aucune préférence. Lorsque les dépenses en farine de manioc par semaine augmentent de 1 US$, la
quantité payée par semaine augmente de 1,8kg pour prévenir la hausse de prix. Ceci va de pair avec
toute augmentation du revenu. Lorsque le nombre de repas en foufou de manioc par semaine
augmente, la quantité demandée de farine de manioc augmente de 100 gr. Les vendeurs des produits
étudiés accordent à leurs clients différents avantages fondés sur la quantité payée et la fréquence des
transactions.
Pour la pomme de terre, lorsque le nombre de repas augmente de 1, la quantité payée par semaine
augmente de 10,5kg. Quand le prix est fixé par le vendeur, la quantité annuelle de ce produit
diminue de 5,1kg. Lorsque le marché est inondé de la pomme de terre produit localement, la
quantité annuellement payée diminue de 6 kg. Ce comportement est justifié par le fait que la
production locale a une teneur en eau élevée qui cause la pourriture en stock et exige des efforts de
séchage. Par contre, quand il existe une justification de la préférence, la quantité annuelle de la
pomme de terre augmente de 2,2 kg. Lorsque le marché est inondé de la pomme de terre produite au
Nord-Kivu ou du Rwanda, la quantité payée par le ménage augmente de 5,2kg. Pendant la période
de rareté, la quantité payée diminue de 21 kg par an. Lorsqu’il y a des mesures pour tous, la quantité
payée augmente de 7,2 kg/an. Lorsque les dépenses annuelles du ménage augmentent de 1$, la
quantité de la pomme de terre payée par an augmente de 1,6kg.
3.3.2.2. Caractérisation des acheteurs des produits étudiés
Les ménages dont le panier du bien-être (PBE) dépasse la moyenne retenue dans la ville de Bukavu
(716 US$/mois) tel que retenu par les dernières études de la CARITAS-Développement Bukavu
(2009) sont classés parmi les nantis (Figure 37, groupe 1). La majorité s’approvisionne dans les
marchés urbains. Ils ne négocient pas le prix et ne s’approvisionnent que lorsque le stock constitué
est terminé. Leurs dépenses sont toujours au top. Ils peuvent payer au-delà de 50 kg de pomme de
terre car disposant des possibilités de stockage et de conditionnement. Dans ce groupe on peut
classer les membres du gouvernement provincial, les députés provinciaux, les commerçants, les
dirigeants d’ONG-D, dans les ONG-I, les médecins, les magistrats, les hauts gradés de la police et
de l’armée qui ont des responsabilités, les internats et les Professeurs d’université ; peu importe la
Commune habitée.
Par contre, les ménages dont les responsables ont un âge avancé (Figure 37, groupe 2) sont classés
parmi les moins nantis. Ils s’approvisionnent dans les marchés populaires car on négocie le prix. Ils
ont un repas riche en haricot parce que ce produit peut être consommé seul ou comme un
accompagnement du riz, du foufou, des patates douces ou de la pomme de terre. Ils ont également
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
153
un repas riche en foufou de manioc parce que commun à la majorité d’habitudes alimentaires des
peuples installés au Sud-Kivu. On voit ce dernier temps la semoule de maïs être consommée à la
même préférence avec la farine de manioc car le mélange de ces deux donne un met devenu
quotidien. Ces ménages achètent, rarement pour constituer le stock en famille, une quantité
supérieure à 25 kg de pomme de terre. Chez eux la fréquence de la consommation de haricot au
foufou de manioc mélange à la semoule de maïs ou avec la pomme de terre car le prix est
abordable. C’est d’ailleurs ce qu’on qualifie localement de repas des pauvres. Dans cette classe on
peut aussi classer les ménages des fonctionnaires de l’Etat, les enseignants, les autres vulnérables,
les soldats et policiers et ceux qui font un petit commerce de survie.
Les ménages moins nombreux et dont les responsables sont jeunes atteignent facilement 3 repas par
jour car les bouches à nourrir ne sont pas élevées (groupe 3). Ils peuvent consommer plus que les
autres ménages si l’on tient compte de la diète pour une personne. Ils ont généralement des repas
riches en foufou de maïs et pomme de terre. Le revenu est moyen et ils dépensent avec moins de
peine. On peut classer dans ce groupe les scientifiques, ceux qui travaillent dans les ONG -D, les
Chefs de division, les couvents,… En clair, la clientèle est certaine.
3.3.2.3. Ordonnancement des variables qui influencent le comportement des acheteurs
En ce qui concerne l’ordonnancement des variables qui déterminent le comportement des acheteurs
des produits étudiés dans la ville de Bukavu (Tableau 28), il y a un besoin de définir des mesures
pour améliorer la production et la consommation de la pomme de terre. C’est un produit considéré
comme rare et de luxe dont la demande ne cesse d’augmenter. La Ville de Bukavu est considérée
comme une ville des fêtes. A toutes les fêtes, à la tête des menus on a toujours les frites de pomme
de terre ou la pomme sautée. C’est une culture considérée comme « cash crops » et rentable pour
ceux qui ont adopté l’intensification. Pendant la période de récolte, son prix diminue mais la
demande des ménages ne change pas trop car les consommateurs présument qu’ils ne seront pas
rassasiés comme ce serait le cas de ceux qui ont pris du foufou ou du riz. Le foufou de manioc est
trop demandé mais la tendance est celle de le remplacer par la semoule de maïs depuis que le
manioc est en disparition à cause de la mosaïque africaine. C’est pour cette raison que la quantité
payée pour la farine de manioc a une tendance croissante. Le prix a une tendance décroissante à
cause des importations incontrôlées.
3.3.2.4. Prospectives des acheteurs
Par rapport aux prospectives chez les acheteurs des produits étudiés dans la ville de Bukavu et
périphéries (Figure 38), l’étude retient que ces produits figurent parmi les biens de première
nécessité. C’est ce qui justifie le fait que la majorité des acheteurs aient le même comportement. Par
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
154
contre, l’existence des divergences à 30,8% témoignent que le marché n’est pas parfait. Pour
témoignage, ce sont les variables prix, quantités, fréquence des achats, les unités de mesure qui sont
au centre de la discorde. En plus, ce sont tous les produits qui sont concernés. Dans la structure de
marché imparfait, les prix n’est pas identique pour tous les acteurs, les produits ne sont pas
homogènes, les unités de mesure ne sont pas homogènes. Ce sont les forces du marché qui créent
des différenciations pour échapper à la concurrence parfaite. Ces produits sont vendus à plusieurs
endroits. L’information n’est pas parfaite. L’exemple de la pomme de terre illustre mieux le cas : ce
produit est resté une chasse gardée de la Province voisine du Nord-Kivu alors que cette culture se
fait au Sud-Kivu montagneux. Les producteurs ne savent pas vendre l’information y relative. Alors
que l’autoconsommation de ce produit est inférieure à la vente. En somme, la demande est définie
par le revenu et le prix du marché qui dépend de l’offre (Tollens, 2003).
3.3.3 Les déterminants de l’agrobusiness familial
En termes de rentabilité par are, l’ordre décroissant suivant est observé : la pomme de terre,
le haricot, le manioc et le maïs (Mutabazi, décembre 2019). Par rapport au Coût-Valeur maximum,
l’ordre d’importance décroissant devient le haricot (3,5), la pomme de terre (3,3), le manioc sans
tenir compte des boutures (3,2) et le maïs (2,1). Ce rapport peut augmenter en appliquant la
fertilisation avec ou sans « zéro labour ». Malgré l’importance du marché, il n’y a pas d’entreprises
spécialisées dans le secteur. A la colonisation, c’était des entreprises autour des cultures
commerciales et pérennes. Avec l’agrobusiness familial, on va vers la production familiale et pour
créer le revenu.
3.3.3.1. Les déterminants pour le haricot
Les individus qui produisent du haricot – semence vendent une proportion plus élevée par rapport à
ceux qui produisent le haricot à consommer. La semence rapporte plus que le haricot à consommer.
Lorsque le prix est fixé par les producteurs, la proportion vendue de la production du haricot est
élevée par rapport à la fixation du prix par l’Etat pris comme référence. Les producteurs vendent
une grande proportion de leur production quand il n’y a pas mévente. Les individus de sexe
masculin vendent une grande proportion de leur production du haricot que ceux de sexe féminin
pris comme référence. Les producteurs vendent une proportion élevée de leur production de haricot
aux grossistes par rapport aux détaillants pris comme référence. La présence d’une quantité
importante de haricot produit ailleurs impacte négativement la proportion à vendre par les
producteurs locaux. Les consommateurs préfèrent plus le haricot importé que celui produit
localement à cause du prix, la rapidité de la cuisson et le goût. Lorsque les clients ne sont pas
satisfaits du haricot produit localement, la proportion vendue de la production du haricot diminue.
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
155
L’existence sur le marché de haricots hors zone, le niveau de satisfaction des clients, le type de
haricot vendu, les acteurs qui fixent le prix, l’absence des cas de mévente sont plus explicatifs de la
proportion vendue de la production du haricot à cause de leurs ratios de Student (en valeur absolue)
et des coefficients plus élevés (Tableau 29).
Les cas d’échecs pour les années et les saisons agricoles sont fréquents. Ces échecs sont attribués la
plupart de fois aux effets des changements climatiques (Ngalamulume, 2016), aux technologies
utilisées et causent une distorsion entre l’offre et la demande (Bwami, 1999).
Les facteurs les plus influents au sein de l’orientation entrepreneuriale sont la possession des
capacités d’innover et une vision de l’avenir. Le niveau d’instruction et l’appartenance à une
association sont les plus influents pour le profil des agripreneurs. Les voies utilisées pour accéder
au marché et la taille du marché ont une influence similaire sur les infrastructures. Les facteurs les
plus influents de la commercialisation sont par ordre d’importance les types d’acheteurs, l’existence
ou non des cas de mévente, le type de production vendu (semence ou haricot de consommation), les
modalités de fixation du prix et le niveau de satisfaction des clients. Pour les techniques de
production, le niveau d’adoption de l’utilisation des produits phytosanitaires constitue le facteur le
plus influent pour distinguer les agripreneurs. Les autres facteurs ont une influence similaire. Les
facteurs les plus influents des ressources des agripreneurs sont l’évolution du capital et l’évolution
de l’épargne (Figure 48).
Pour cette culture, la période de rareté sur le marché est constituée des mois de février à avril,
septembre à novembre ; elle est favorable au business car le haricot est rare sur le marché, le prix à
l’achat est élevé, le prix de vente est élevé et le producteur peut faire de grands bénéfices. Les mois
de juin, juillet, décembre et janvier sont défavorables pour les producteurs ; c’est la période de
récolte. Pendant ce temps, l’offre est élevée, les prix à l’achat ne sont pas stables et les prix de vente
sont très bas, (Moga, 2019).
3.3.3.2. Les déterminants pour le maïs
Les producteurs vendent une proportion élevée de leur production quand la fréquence du marché
dans le milieu augmente. Ceux qui n’ont pas des capacités de négociation vendent une proportion
moins élevée. Ceux qui gagnent peu à épargner vendent une proportion moins élevée de leur
production du maïs. Les producteurs instruits vendent une proportion moins élevée que les
analphabètes qui, eux, ne font pas de compte d’exploitation.
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
156
La capacité de négociation et l’évolution de l’épargne sont plus explicatives de la proportion de la
production vendue en saison A que la fréquence du marché dans le milieu et le niveau d’instruction
car elles ont des ratios de Student (en valeur absolue) et des coefficients plus élevés.
Dans le milieu, on produit le maïs pour la vente (jusqu’à 95% de la production). La majorité vend
des maïs frais laiteux. Rares sont ceux qui attendent que le maïs sèche au champ par peur du vol des
récoltes. Vendre le maïs grain est plus rentable.
La possession d’une planification constitue le facteur le plus influent de l’orientation
entrepreneuriale. En deuxième position c’est la possession des stratégies pour se maintenir. La prise
de risque et la possession des capacités d’innover ont une influence similaire. Le sexe est le facteur
le plus influent pour le profil des agripreneurs. L’appartenance à une association et le niveau
d’instruction ont une influence similaire. Les facteurs les plus influents des infrastructures sont par
ordre d’importance les voies utilisées pour accéder au marché, l’existence des marchés, la taille des
marchés et la fréquence de marché par semaine. Le type de produit vendu est le facteur le plus
influent de la commercialisation. Le type d’acheteur et le prix de la saison A ont une influence
similaire. Le facteur le plus influent des technologies de production est l’adoption de l’utilisation
des fertilisants. L’adoption de la mécanisation agricole et les systèmes de production utilisés ont
une influence similaire. Le facteur le plus influent pour les ressources est l’évolution de l’épargne
(Figure 49).
Pour cette culture, la période de rareté sur le marché est constituée des mois de janvier, février, et
octobre à décembre ; elle est favorable au business car le maïs, à cette période, est rare sur le
marché ; le prix à l’achat est élevé ; le prix de vente est élevé et le producteur peut faire de grands
bénéfices. Les mois de mars, avril, mai et septembre sont plus ou moins favorables car l’offre est
moyenne, les prix à l’achat et à la vente ne sont pas stables, (Moga, 2019).
3.3.3.3. Les déterminants pour le manioc
Le manioc est généralement récolté en saison sèche. Ce produit occupe une place particulièrement
importante dans l’alimentation des ménages au Sud-Kivu montagneux. Cultivé principalement pour
ses racines et secondairement pour ses feuilles (Bisimwa, 2011), les données sur les quantités
produites dans plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne sont rares (Aduni, 2005). La demande des
ménages porte essentiellement sur la farine de manioc. Mais les producteurs vendent directement
les cossettes de manioc ou le manioc carotte. Une nouvelle forme de vente est en train de
s’installer : vendre au champ et en gros au grand désavantage des producteurs. La vente groupée
n’est pas trop répandue.
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
157
Les facteurs qui différencient les agripreneurs par rapport aux ressources mobilisées pour cette
culture sont l’évolution de l’épargne et l’évolution du capital engagé. Les facteurs qui différencient
les agripreneurs par rapport aux infrastructures existantes pour cette culture sont l’existence et la
fréquence du marché dans le milieu et la possession d’un dépôt (Figure 50).
Les individus qui ont adopté la mécanisation ont une grande proportion à vendre par rapport aux
non adoptants. Ceux qui font l’association des cultures disposent d’une plus grande proportion de la
production du manioc à vendre que ceux qui ont fait la monoculture. Lorsque la fréquence du
marché dans le milieu augmente, les producteurs vendent une plus grande proportion du manioc
produit. Les producteurs du manioc qui ont opté pour une vente groupée écoulent une faible
proportion de leur production que ceux qui travaillent en solo. Les clients payent facilement auprès
des producteurs qu’auprès des associations car ils peuvent négocier le prix au désavantage du
producteur. Les jeunes producteurs ont moins à vendre que les producteurs âgés par le simple fait
que l’expérience va de pair avec l’âge.
La possession des capacités de collaboration, l’adoption de la mécanisation et le système de culture
sont plus explicatifs de la proportion de la production vendue du manioc en saison sèche car ils ont
les ratios de Student (en valeur absolue) et des coefficients plus élevés.
La période de rareté sur le marché de Bukavu est constituée des mois d’octobre à février ; elle est
favorable au business car le manioc est rare sur le marché, le prix à l’achat est élevé, le prix de
vente est élevé et le producteur peut faire de grands bénéfices. Les mois de juin à août sont des mois
de récolte. Ils sont défavorables au producteur car l’offre est élevée, le prix d’achat n’est pas stable
et les prix de vente sont bas. Ce sont les clients qui dictent le prix (Moga, 2019).Les principales
contraintes identifiées le long de la chaîne de valeur de manioc sont l’insuffisance des matériels de
plantation de qualité, la faible fertilité du sol, le faible accès au crédit, le manque d’équipement de
transformation (Masirika, 2015), le manque ou mauvais état d’infrastructure (dépôts, routes…) et le
manque d’une forte connexion entre les acteurs et parties prenantes.
3.3.3.4. Les déterminants pour la pomme de terre
La possession d’un dépôt constitue le facteur qui différencie les agripreneurs par rapport aux
infrastructures mobilisées pour cette culture ; il permet de réduire la teneur en eau pour une
meilleure vente. L’existence d’un marché, la taille du marché et la fréquence du marché dans le
milieu ont la même influence. En effet c’est le même facteur : le marché, sans lequel les
producteurs subissent des cas de mévente. Les facteurs qui différencient les agripreneurs par rapport
à l’orientation entrepreneuriale pour cette culture sont la fierté de création, le travail en équipe, la
possession d’une vision de l’avenir et la communication. Les facteurs de la commercialisation et
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
158
des techniques de cultures utilisées n’ont pas une influence significative. A n’importe quel prix, on
finit par vendre (Figure 51).
Les producteurs qui utilisent la main d’œuvre payée vendent une plus grande proportion que ceux
qui utilisent la main d’œuvre familiale. Les producteurs vendent facilement une grande portion de
leur production de la pomme de terre lorsqu’il n’existe pas sur le marché de la pomme de terre qui
vient de l’extérieur (Nord-Kivu, Rwanda, etc.). Les producteurs qui n’ont pas utilisé des produits
phytosanitaires pour la pomme de terre ont une faible production à vendre à cause du faible
rendement. L’existence sur le marché de la pomme de terre importée est plus explicative de la
proportion vendue que les deux autres facteurs car, en effet, elle a le ratio de Student (en valeur
absolue) et le coefficient élevé.
Les mois où les producteurs connaissent le cas de mévente sont : septembre à décembre pour ceux
qui exploitent les marais ; mai à août pour ceux qui exploitent les zones d’altitude (Wafoyu, 2019).
En général, plusieurs plans et programmes agricoles élaborés depuis l’indépendance de la
RDC n’ont pas atteint leurs objectifs. Ils ont été inadaptés et même certains n’ont jamais dépassé le
stade des tiroirs (Ngalamulume, 2011). Parmi ces plans et programmes, on peut citer le plan
intérimaire de relance agricole (1966-1972), le Programme Agricole Minimum (1980-1981), le Plan
de relance agricole (1982-1984), le Programme d’Autosuffisance Alimentaire (1987-1990), le Plan
directeur du Développement Agricole et Rural (1991-2000) , le Programme National de Relance du
Secteur Agricole et Rural « PNSAR » (1997-2001), le Programme triennal d’appui aux producteurs
du secteur agricole (2000-2003), les Programmes et projets appuyés par la FAO ainsi que les
différents Programmes bilatéraux et multilatéraux qui sont restés tous des simples slogans. Les
causes communes de l’échec ou tout simplement la non ou la faible implémentation sont la
mauvaise gouvernance et le manque de volonté politique.
En clair, l’élément de discrimination au développement de l’agrobusiness pour ces cultures c’est le
revenu à en tirer ; la conviction que c’est rentable et que le marché est certain. L’étude retient, à la
lumière de Cirimwami et al (2019c) et Entraides et Fraternité (2011) que si ces conditions sont
réunies, l’effectivité de l’agrobusiness familial fonctionnerait comme décrit par la Figure 39.
Contrairement aux défenseurs de l’agrobusiness basé sur des cultures de rente, cette étude préconise
le modèle de l’agriculture paysanne familiale (Entraides et Fraternité, 2011) qui, appuyé
correctement, a la capacité de fournir de nombreux emplois tout en respectant les modes de vie
traditionnels, de lutter contre la pauvreté, de garantir la sécurité alimentaire des générations
présentes et futures, de préserver la biodiversité et les ressources naturelles et de lutter contre le
changement climatique. Cette étude ne considère pas l’agrobusiness familial comme une extension
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
159
logique des politiques d’industrialisation agricole et de libéralisation qui se sont imposées un peu
partout dans le monde, au cours des 2 dernières décennies au travers de programmes de «
développement ». Mais plutôt un développement de l’agriculture de moyens et grands producteurs
(exploitent plus d’1ha par saison) dans une approche de marché où la demande conditionne la
productivité et la compétitivité.
Il s’agit, à la lumière d’Entraides et Fraternité (2011), d’un modèle de l’agrobusiness qui met
beaucoup en avant aujourd’hui la « résilience » de l’agriculture familiale. Les études d’exploitations
familiales réalisées montrent que l’un des ressorts de cette capacité d’adaptation de l’agriculture
familiale pouvant aider à faire face aux contraintes et aux aléas est la diversification. Elle permet de
répartir les risques (naturels, économiques) et de mieux se saisir des opportunités de marché ou
climatiques. Elle a aussi des conséquences positives sur l’emploi familial (notamment des femmes)
et l’équilibrage des rapports intrafamiliaux ; mais elle affecte également les circuits et les échanges
micro et macro-économiques. Elle renforce l’autosuffisance de l’exploitation familiale et les
possibilités d’échanges de proximité sur les marché locaux ; elle favorise ainsi les circuits courts,
autonomise en partie les économies locales et réduit les distances, et donc les coûts énergétiques
pour les transports. En un mot, la diversification réduit la dépendance.
Les aptitudes et compétences sur l’agriculture commerciale doivent être renforcées pour améliorer
la capacité entrepreneuriale. Il sera en même temps important d’élever la connaissance et de
renforcer les capacités des acteurs sur l’adaptation climatique afin qu’ils l’intègrent dans leurs
activités et leurs stratégies (Masirika, 2015). Les efforts devront être centrés sur le développement
des nouveaux systèmes agricoles afin d’améliorer la fertilité du sol et la qualité de matériel de
plantation pour accroître le rendement à l’hectare.
Cinq focus s’avèrent nécessaires (Figure 39).
a. Offrir des incitations appropriées aux agrobusinessmen et garantir l'existence de conditions
leur permettant de réagir à ces incitations
A cette fin, en amont, le pouvoir public pourrait mettre en œuvre des politiques micro-économiques
saines et capables de faciliter l’accès au crédit agricole, aux intrants, à un accompagnement agricole
via des institutions de recherche. Ainsi, une infrastructure institutionnelle et physique, propre à
appuyer les agripreneurs en facilitant l’accès à la terre, au financement rural, aux connaissances
techniques et aux services de communication et de transport, et en assurant un encadrement à des
écoles à vocation agricole qui seront mises en place. A ceci s’ajoute la réhabilitation des routes de
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
160
desserte agricole en vue de permettre que les produits agricoles atteignent les marchés (Chenge,
2019).
LE PRODUCTEUR
CONNEXION AU MARCHE
Figure 39 : Fonctionnement de l’agrobusiness familial
b. Garantir une sécurité des investissements
En amont comme en aval, l’Etat, dans les responsabilités qui lui incombent, peut trouver des
mécanismes pour améliorer les conditions du travail et sécuriser les investissements dans le
domaine de l’agriculture, promouvoir et renforcer les organisations professionnelles agricoles,
garantir un calme social et une fiscalité stable (Ibid, 2019). Un volet qui instaure et sécurise le
développement du warrantage est nécessaire. L’analyse a dégagé l’existence des périodes de
mévente et de carence qui font fluctuer les prix sur le marché. Les producteurs peuvent solliciter et
obtenir des crédits agricoles auprès des banques, des institutions de micro-finance et les
coopératives contre une garantie faite de la production stockée et mieux conditionnée par les
coopératives ou les unités de transformation. Leurs produits, une fois vendus pendant la période de
carence, à un prix plus rémunérateur pourraient rembourser les crédits, les frais, les intérêts et créer
un bénéfice conséquent.
Crédit agricole : Banque, IMF,
Coopératives / Œil de l’Etat
Intrants : semences, fertilisants,
phytosanitaires, équipements de
labour
Services : recherche,
accompagnement
Production : Haricot, maïs, manioc,
pomme de terre
Coopératives des producteurs :
stockage, warrantage
Unités de
transformation : produits
élaborés
Vente directe : revendeurs,
consommateurs
Distribution : marchés ; supermarchés,
restaurants, internats
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Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
161
c. Reformer la loi foncière en faveur des producteurs ruraux
Cette stratégie permettra de faciliter un accès équitable de tous les agriculteurs au capital foncier. Il
permettra aussi de réduire le dualisme entre la loi foncière et les us et coutumes et assurera la
protection de la propriété privée contre les vols et les accaparements des hommes forts (Nyenyezi et
Ansoms, 2015). Cette mise à l’ordre de la loi foncière aidera à sécuriser les tenures foncières et
attirer les investissements dans le secteur agricole.
d. Réguler le marché
Comme retenu par Namegabe (2006), la concurrence imparfaite qui régit le marché des produits
agricoles peut défavoriser les producteurs à cause des produits importés vendus moins chers.
L’hétérogénéité des produits sur le marché n’est pas mauvaise mais doit répondre aux préférences
des demandeurs à consommer local. C’est un signe de diversification soutenue comme un
indicateur de développement. Le prix et les taxes doivent être stables, accessibles à toutes les
bourses et identiques sur tous les marchés de la ville. Au sein des chefferies du Sud-Kivu
montagneux, les prix d’achat des produits agricoles devraient être fixés par le pouvoir public en
tenant compte de la distance à parcourir vers les centres de consommation de façon qu’il soit
possible de les livrer dans les normes identiques que ceux de la concurrence. Les tracasseries sont
des barrières au développement agricole car trop de taxes tuent la taxe. L’information devrait être
connue de la même façon et accessible à tous sans coûts ou si coût existe, devrait être accessible à
tous. Une concurrence contrôlée devrait fixer des normes qui sécurisent et encourage la production
interne.
e. Garantir une connectivité au marché
Avec Serge (2015), l’étude soutient qu’un partenariat stratégique et une collaboration entre tous les
acteurs des chaînes de valeur devront être renforcés pour l’accroissement du pouvoir de négociation
et la réalisation des profits attractifs des uns et des autres. Ce rôle pourrait être assuré par un
regroupement des producteurs, pour ceux qui le veulent, en des coopératives agricoles bien que ce
facteur n’ait pas été déterminant parce que mal connu. Le renforcement de ce partenariat et des
plateformes existantes à tous les niveaux aurait aussi pour avantage de faciliter une gestion partagée
de l’information sur les mesures d’adaptation aux perturbations climatiques. Il permettra
l’utilisation plus efficiente des ressources, l’amélioration de la coordination et l’implémentation des
activités de régulations et le développement des systèmes d’information performants entre les
acteurs.
Ainsi, l’Etat aura comme rôle principal de garantir à la nation toute entière la vie et la protection de
celle-ci, à travers ses multiples services. Il doit instaurer une politique pouvant permettre les
services de bien travailler. Les opérateurs politiques regroupant gouvernement et parlement au
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
162
niveau central, provincial et entités territoriales décentralisées d’une part, et d’autre part les services
techniques représentant l’administration doivent assurer l’exécution des politiques publiques par le
niveau politique. Chaque niveau dans cet arsenal a sa compétence qui lui est définie par la
constitution de la République. Les services de vulgarisation, par des efforts et techniques
appropriées, vulgarisent des nouvelles techniques culturales en vue d’améliorer la production
agricole et par là la situation socio-économique des ménages des agriculteurs ruraux. Ils sont non
seulement reconnus par l’Etat mais aussi contrôlées par lui, pour avoir une idée sur l’impact de
leurs activités sur le terrain.
Les agrobusinessmen ne pourront produire pour créer un revenu suffisant que s’ils adoptent à
grande échelle les technologies adaptées de l’intensification. La prise de risque va jouer un rôle
prépondérant parmi les facteurs de la composante « orientation entrepreneuriale ». La population
agricultrice doit adopter un comportement responsable pouvant l’aider à émerger pour quitter une
vie de moins être vers une vie de plus être. Ce que Defour (1994) considère comme une liberté qui
n’est pas faite par le seul fait de ne pas être soumis à l’exploitation économique et être apte à
satisfaire lui-même ses besoins primaires matériels ,mais plutôt d’acquérir son droit de
l’autodétermination, de décider son mode de vie, de maitriser son devenir. On ne peut jamais arriver
ici sans que les acteurs locaux prennent une part active à cet exercice.
La viabilité de ces stratégies est conditionnée par la participation active de tous les acteurs
intervenants dans le domaine de l’agriculture et l’accès non discriminatoire aux informations sur le
marché ainsi que les normes et techniques culturales plus productrices.
CONCLUSION PARTIELLE
Les marchés locaux sont caractérisés par une concurrence imparfaite car non seulement
l’information est imparfaite, mais aussi les coûts de transaction sont élevés, parfois arbitraires et
gênent l’arbitrage dans la chaîne de commercialisation. Il existe une liberté d’entrée et de sortie
dans le marché mais l’information n’est pas connue de la même façon et accessible à tous sur tous
les marchés. Il existe sur le marché plusieurs vendeurs, plusieurs acheteurs mais les produits sont
hétérogènes. Le prix des produits agricoles sur le marché ne sont pas stables et pour cause : la
dévaluation de la monnaie locale, des taxes imprévisibles et une sur-taxation, la multiplicité des
services de taxation sur un même produit, la liberté dans la fixation des prix par les acteurs, des
fournisseurs et/ou grossistes à la fois détaillants (concurrence déloyale), un choix des produits dicté
par la provenance. Ce qui pour Keynes (1936) est un libre jeu de marché qui n’induit pas
automatiquement au retour à l’équilibre. Schumpeter (1912) estime que la concurrence imparfaite
Structure de marché et succès de de l’agrobusiness familial
163
est nécessaire au bon fonctionnement du système capitaliste, dans la mesure où elle stimule
l’innovation. La situation d'oligopole vécue dans le milieu est provoquée par la concentration des
producteurs. Elle leur permet d’atteindre la taille critique afin d’augmenter le rendement, de réaliser
des économies d’échelle et de dégager des gains de productivité. Les offreurs possèdent, ainsi, un
pouvoir résultant de leur domination et d’une forte demande. L’oligopole est dangereux pour les
consommateurs dans la mesure où les rares acteurs présents sur ce marché peuvent être tentés de
s'entendre sur les prix qu'ils imposent aux acheteurs. Ces résultats confirment la première hypothèse
de cet article.
Les déterminants de la consommation qui sont communs aux quatre produits étudiés sont le prix du
marché, le revenu/richesse du consommateur, les prix d’autres biens et services substituables, les
biens et services complémentaires, les goûts/préférences des clients ainsi que la charge familiale. La
quasi-totalité des consommateurs ont les mêmes comportements face aux biens de première
nécessité. Ces résultats confirment la deuxième hypothèse.
Les facteurs latents déterminants du succès de l’agrobusiness sur le haricot et le maïs sont le profil,
les infrastructures, les ressources utilisées, les technologies de production utilisées, l’orientation
entrepreneuriale et la commercialisation. Les facteurs latents déterminants du succès de
l’agrobusiness sur le manioc sont les ressources mobilisées et les infrastructures. Les facteurs
latents déterminants du succès de l’agrobusiness sur la pomme de terre sont les infrastructures,
l’orientation entrepreneuriale, la commercialisation et les techniques de production. Ces résultats
confirment la troisième hypothèse.
Discussion générale
4. DISCUSSION GENERALE
Discussion générale
164
INTRODUCTION
Après des décennies de sous-investissement, on constate actuellement un consensus international
visant à améliorer la productivité agricole et à augmenter les revenus des producteurs. On reconnait
aujourd’hui que la croissance agricole joue un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire et
nutritionnelle et pour la prospérité des populations (Kamlongera, 2011). Mais accroître la
productivité n’est qu’une partie de la solution,… la condition préalable étant l’intensification
agricole (Michael HAILU, 2012)13 . Les défis sont nombreux mais dominés par les changements
climatiques et le recours à des technologies peu productrices sur des terres dont la fertilité est à
restaurer régulièrement.
La sécurité alimentaire comporte quatre dimensions : la disponibilité (production intérieure,
capacité d'importation, de stockage et aide alimentaire) ; l’accès (dépend du pouvoir d'achat et de
l'infrastructure disponible) ; la stabilité (des infrastructures mais aussi stabilité climatique et
politique) et la qualité et la sécurité sanitaire (salubrité / hygiène, non toxicité, accès à l'eau
potable). Elle demeure pourtant d'actualité au début du XXIe siècle. A la lumière de ce qui précède,
les buts ultimes des actions en agriculture pour les milieux ruraux sont la sécurité alimentaire et la
création d’un revenu. La recherche de solutions durables passe par une intensification au sein des
filières agricoles, et de préférence des filières porteuses avec un regard régulier sur le marché. Ceci
est devenu le cheval de bataille des acteurs de développement étatiques et non étatiques depuis plus
de trois décennies mais le problème d’insécurité alimentaire demeure. Les populations de 5
chefferies du Sud-Kivu montagneux en étude, jadis grenier de la ville de Bukavu, continuent à
dépendre du Nord-Kivu et du Rwanda en termes d’importation des produits alimentaires et
principalement les spéculations en étude à savoir le manioc, le haricot, le maïs et la pomme de terre
(Cirimwami et al, 2019). Au Sud-Kivu montagneux en particulier, à part la guerre et les
changements climatiques, le contexte des trois décennies passées a été dominé par une insécurité
alimentaire au sein de la majorité des ménages agricoles causée notamment par une réduction
drastique de la production et une agriculture de subsistance (Buchekuderhwa, 2014). La plupart des
acteurs impliqués dans la recherche de la solution rapportent que les producteurs agricoles de cette
partie du pays ont fait des avancées significatives. Par rapport aux études antérieures, cette étude a
voulu éclairer les scientifiques et les communautés locales sur les facteurs qui permettent aux
13 Discours du Directeur du CTA lors de la Conférence internationale sur « Resserrer les liens : des chaînes de valeurs au profit des petits producteurs à Addis Abeba » du 6 au 9 novembre 2012.
Discussion générale
165
agripreneurs de produire le manioc, le haricot, le maïs et la pomme de terre pour le marché
local dans un contexte des changements climatiques, de crise de production et d’insécurité
alimentaire au Sud-Kivu montagneux. La réflexion faite a dégagé qu’il faut, avant de s’engager à
faire l’agrobusiness familial sur l’une ou l’autre de ces quatre cultures, maîtriser le contexte avec un
accent particulier sur :
- les changements climatiques et ses corollaires,
- les systèmes de production favorables,
- la structure du marché et les déterminants de l’adoption de l’agrobusiness familial.
Dans cette logique, les grandes conclusions qui se dégagent dans cette étude sont discutées dans les
lignes qui suivent.
4.1. LE SYSTEME DE PRODUCTION ET AGROBUSINESS FAMILIAL
Plusieurs facteurs concourent à la réussite de la production agricole. Il s’agit notamment des
facteurs environnementaux et socio-économiques. Les uns et les autres agissent tantôt en amont,
tantôt en aval (Cirimwami et al, 2019c). Une lecture incomplète du contexte serait imprudente.
Les constats des analyses du contexte pouvant influencer le succès de l’agrobusiness familial dans
le Sud-Kivu montagneux dans cette étude ont été faits sur quatre facteurs.
4.1.1. Situation des facteurs climatiques et environnementaux
Il existe des signes visibles des changements climatiques au Sud-Kivu montagneux situé dans la
partie Centre-Est de la RDC (Basimine et al, 2018). Ces signes ont un impact direct sur toute
initiative visant l’intensification de l’agriculture. L’étude a constaté un effet stabilisateur de la forêt
sur les pluies (Levrault, 2003). Les mois de la saison sèche (juin, juillet, août) sont devenus
pluvieux (Katcho et al, 2018). La température et l’humidité relative de l’air ont également changé
(Ntombi, 2007). La plaine de la Ruzizi a été nettement affectée alors qu’il s’agit d’un important
grenier agricole régional. Pour toutes ces raisons, le semis est repoussé de 2 à 4 semaines avant ou
après les traditionnelles dates des calendriers agricoles pour les saisons culturales (Aksanti et
Basimine, 2018). Des stress abiotiques et des maladies sont observés surtout chez le maïs, le
manioc et la pomme de terre (Katcho et al, 2018). Les mesures d’adaptation au sein des ménages
sont l’adoption du paquet de la Gestion Intégrée de la Fertilité du Sol, une avancée vers les énergies
solaires, le biogaz et le réaménagement du calendrier agricole (idem, 2018); la mise en place
d’ouvrages pouvant créer des micro-climats (Kalondji, 2011) et la pratique des cultures à cycle
court. Ces pratiques donnent de bons résultats malgré tout.
Discussion générale
166
4.1.2. Etat de la production agricole et de la sécurité alimentaire dans les ménages
Assurer une sécurité alimentaire de tous est à la fois une fonction essentielle et un défi pour
l’agriculture (Cirimwami et al, 2019c), qui doit faire face à des difficultés toujours plus grandes à
mesure que les populations s’accroissent, que l’urbanisation progresse et que les revenus
augmentent, le secteur agricole se trouve pressé de répondre à une demande de nourriture saine et
nutritive (FAO, 2018).
L’étude a constaté une relation étroite entre la crise de production agricole vécue dans cette région
et les changements climatiques (Katcho et al, 2018). L’une des conséquences de cette crise c’est un
déficit alimentaire en quantité et en qualité au sein de la majorité des ménages. La demande va
toujours augmenter pendant que les rendements des cultures et les superficies des terres à cultiver
s’amenuisent davantage. Les productions vivrières sont confirmées insuffisantes et ne peuvent
assurer l’autosuffisance alimentaire. La majorité des ménages possèdent des terres d’une superficie
comprise entre 0,1 et 0,9ha (85,12% des ménages) et font usage des technologies peu productives
(Buchekuderhwa, 2014) ; la dépendance extérieure des ménages est élevée (en moyenne 9 mois de
carence) ; les ménages qui font des stocks entre la récolte et la carence sont peu nombreux ; le
revenu moyen du ménage est inférieur à 1$/personne/jour ; les ménages prennent 2 repas par jour
(matin et soir) jugés non équilibrés mais en quantité suffisante ; la probabilité d’avoir des enfants de
0 à 5 ans qui ont la malnutrition est supérieure à 10% alors que la malnutrition aigüe générale est de
25% contre une malnutrition sévère de 22,3% pour une population dans l’insécurité alimentaire
estimée à 55%.
La plupart d’acteurs du domaine de la sécurité alimentaire ont recommandé d’appuyer et
accompagner de manière efficiente et efficace la relance de la production agropastorale
(Buchekuderhwa et Mapatano, 2013). L’accès aux intrants de production doit être soutenu comme
retenu par (Badibanga, 2013). Pour lui, le manque d’investissement dans le secteur agricole, le
mauvais fonctionnement des marchés d’inputs et d’outputs, la faible capacité humaine,
organisationnelle et institutionnelle, l’utilisation d’une technologie rudimentaire et des interventions
faibles et non coordonnées dans la provision de la vulgarisation agricole ainsi que les crédits
agricoles sont autant de contraintes qui expliquent ce paradoxe (Mukotanyi, 2018). Aucune relance
agricole et pastorale ne sera possible sans une présence plus active de l’Etat. Le surplus agricole
moyen par agrobusinessman (production agricole mise au marché au-delà de la propre alimentation
des producteurs) doit doubler dans les prochaines années. Ce qui impliquerait des investissements
élevés d'intensification (Hugon, 2002).
Discussion générale
167
4.1.3. Le niveau de rentabilité économique de l’agrobusiness familial
La plus grande partie des terres sont cultivées en association des cultures. L’agriculture est
pratiquée par des ménages agricoles pas suffisamment encadrés. L’adoption des technologies de
l’intensification reste faible et diffère selon les Chefferies. Moins de 50% des ménages font de
l’agrobusiness. L’ordre d’importance du rapport Coûts-Valeurs de quatre cultures étudiées c’est le
manioc, le maïs, la pomme de terre et le haricot. Les résultats de cette étude ont confirmé qu’il y a
des facteurs déterminants à intégrer dans la diffusion des technologies de l’intensification et dont la
faible adoption a comme conséquence une crise de la production agricole.
Les producteurs qui adoptent les variétés améliorées du maïs adoptent aussi les variétés améliorées
du haricot et la mécanisation ; ceux qui utilisent les variétés améliorées du manioc n’ont pas adopté
la GIFS ; ceux qui adoptent les variétés améliorées de manioc adoptent aussi la mécanisation ; ceux
qui ont adopté les variétés améliorées de la pomme de terre n’ont pas adopté la fertilisation
organique. Les ménages ont de faibles capacités de négociation sur un marché exposé à la
concurrence imparfaite dans un système où des taxes pléthoriques augmentent les coûts de transport
et de transaction. Il existe dans la zone des agripreneurs ayant vaincu le fatalisme par leur esprit
d’entrepreneur. Ils sont engagés dans l’agrobusiness familial et auprès de qui on peut se ressourcer
pour quiconque les emboitera les pas. Car, l’agriculture a pendant longtemps été reconnue comme
jouant un rôle central dans la croissance et le développement (Byerlee et al, 2009) et (Hilson, 2016).
Pour Hugon (2002), il est nécessaire de multiplier par plus de deux les rendements et par plus de
trois la productivité en vue de répondre au défi de la pression démographique, de la croissance
urbaine, de la concurrence des agricultures protégées, de la libéralisation et l'importance des risques
environnementaux.
4.1.4. Caractérisation des chefferies et prospectives
Le comportement des chefferies du Sud-Kivu montagneux n’est pas identique. C’est normal car
face à un choc, une situation, la résilience n’est la toujours la même (Lallau et Mbétid, 2010). Les
moyennes dans la Chefferie de Burhinyi sont meilleures pour l’adoption de la culture de haricot et
du maïs, l’utilisation des variétés améliorées du maïs, ceux qui exploitent des champs d’une
superficie inférieure à 1 ha et ceux qui utilisent des engrais chimiques. Cette situation peut être
expliquée par l’établissement dans la zone de l’ONG-I Food for Hungry. Les moyennes dans la
Chefferie de Kabare sont meilleures pour l’adoption de la pomme de terre, ceux qui ne fertilisent
pas leurs champs, ceux qui utilisent des outils rudimentaires et ceux qui utilisent des produit
phytosanitaires, ceux qui accèdent difficilement aux variétés améliorées. Ce qui annonce une
irrégularité car les grands centres de recherche (IITA, INERA, CRSN-Lwiro, HarvestPlus,
Discussion générale
168
CIALCA) sont établis à Kabare. Ou alors, c’est lié aux animateurs. Les moyennes dans la Chefferie
de Kaziba sont meilleures pour l’adoption du manioc, l’utilisation de la GIFS, ceux qui accèdent
difficilement aux variétés améliorées des cultures. Dans cette chefferie, les variétés locales
continuent à résister à la mosaïque. Les moyennes dans la Chefferie de Luhwinja sont élevées pour
le nombre de personnes par ménage agricole, ceux qui utilisent la fertilisation bio, ceux qui utilisent
des outils rudimentaires, ceux qui affirment ne pas accéder facilement aux variétés améliorées. Les
moyennes dans la Chefferie de Ngweshe sont meilleures pour ceux qui ont adopté la culture du
haricot, ceux qui utilisent les variétés améliorées, ceux qui utilisent le tracteur, ceux qui n’utilisent
pas des produits phytosanitaires, ceux qui exploitent une superficie supérieure à 1 ha.
En clair, il est recommandé de faire l’agrobusiness à Burhinyi pour le haricot et le maïs, mais
l’analyse prospective retient plutôt l’adoption du maïs et de la pomme de terre. La Chefferie de
Ngweshe a une moyenne élevée pour le haricot, mais l’analyse prospective a retenu l’adoption de
ces quatre cultures pour l’agrobusiness familial. La Chefferie de Kaziba est favorable au manioc,
mais l’analyse prospective qu’elle l’est pour le manioc, le haricot et la pomme de terre. Kabare est
favorable, en plus de la pomme de terre, à l’adoption du maïs et du manioc. Alors que Luhwinja n’a
pas démontré de spécialité, l’analyse prospective a retenu que l’adoption de la pomme de terre, du
manioc et du haricot sont aimées dans le milieu. Toutefois les chefferies de Ngweshe et Burhinyi
garde le lead des ménages qui exploitent plus d’1 ha. Ces résultats contredisent Kajemba et al.
(2010) qui ont retenu que la rareté des terres cultivables, la détérioration de la terre les faibles
rendements au Sud-Kivu montagneux ne permettent pas aux chefferies de faire de l’agrobusiness
familial.
Les résultats sur la caractérisation du système de production dans cette étude font ressortir des
facteurs agronomiques, environnementaux et socio-économiques variés à prendre en compte pour
faire l’agrobusiness familial. Ce qui est conforme aux prescrits de ténors de la systémique qui
recommandent de tenir compte du caractère holistique des faits. Les réalités socio-économiques
sont des systèmes composés des sous-systèmes en interaction. Une modification à l’intérieur s’un
sous-système entraîne des changements dans les autres sous-systèmes. Cela a justifié et
recommande le recours à une approche holistico-inductive. Ensuite, la base de l’agrobusiness
familial c’est une intensification dans le strict respect des mesures de résilience prouvées par des
études scientifiques et adoptées par les producteurs. Les résultats de l’étude ont prouvé à suffisance
que les producteurs font recours à des mesures et pratiques d’adaptation définies localement. Ces
solutions locales ont été accompagnées par des services étatiques, des para-étatiques, des ONGs,
des institutions de recherche. Il s’agit de la combinaison d’une résilience spontanée et celle assistée
Discussion générale
169
comme soutenu par Lalau et Mbétid (2019) dans leur théorie sur la résilience. Les résultats obtenus
ont prouvé largement que les producteurs n’adoptent que s’ils ont compris, s’ils sont convaincus et
rassurés de leur gain. La prise de position justifiée en cas de l’affirmatif ou la négation la
caractérisation des ménages, des chefferies et les déterminants de l’intensification l’a montré. Cela
est conforme aux prescrits du modèle de ménage agricole d’Elis (1998), De Janvry et Sadoulet
(1997) qui soutient la prise en compte du comportement et des perceptions du ménage face aux
chocs et aux innovations technologiques mises à sa portée.
4.2. LA STRUCTURE DE MARCHE ET LES DETERMINANTS DE
L’AGROBUSINESS FAMILIAL
4.2.1. La structure de marché
Comme déjà retenu, les marchés locaux en milieu rural comme dans les centres urbains et ville de
Bukavu sont caractérisés par une concurrence imparfaite. C’est l’oligopole qui domine. La
concurrence imparfaite est généralement défavorable aux consommateurs car en situation
d’oligopole, les offreurs ont un pouvoir de marché (Abbey, 1997). Les producteurs sont classés ici
parmi les offreurs. Pour Hoff et al. (1993), Daviron (1998) et Stiglitz (1998), la concurrence
imparfaite a pour conséquence l'existence d'économies d'échelle dans la production qui conduit
naturellement à l'élimination des producteurs les moins compétitifs, l'asymétrie d'information et les
différences de taille entre les producteurs. Ils finiront par créer, comme retenu par Favereau (1993)
Ménard (1990) et Requier-Desjardins (1994), des «organisations» afin de coordonner les
comportements de marché et partager des risques lorsque les marchés sont fluctuants, ou encore
pour accéder à certains marchés lorsqu'il y a des barrières à l'entrée.
Le benchmarking des acheteurs dans les marchés de la Ville de Bukavu et son hinterland fait
ressortir trois classes : les ménages dont le PBE dépasse 716$/mois sont classés parmi les nantis, les
ménages dont les responsables ont un âge avancé sont classés parmi les moins nantis, et les
ménages moyens et dont les responsables sont jeunes avec moins de bouches à nourrir. Les
déterminants de la demande qui sont communs au haricot, au maïs, au manioc et à la pomme de
terre sont le prix du marché, le revenu du consommateur, les prix d’autres biens et services
substituables ; des biens et services complémentaires ; les goûts/préférences des clients ainsi que la
charge familiale. L’homogénéité dans les comportements des vendeurs sont à la fois conjoncturels
et structurels. La quantité vendue, la fréquence des approvisionnements hebdomadaires et les autres
frais à payer varient proportionnellement avec le contexte, guidé la plupart des fois par la date de
paie des salaires des fonctionnaires et d’autres salariés et la période de soudure. Malheureusement,
l’imperfection du marché fait que le prix est instable : il monte pendant la période de soudure, à la
Discussion générale
170
paie des salaires, une grande importation ; il décroît pendant la période de récolte et se stabilise
entre deux paies de salaire. Le comportement du prix de vente est calqué sur celui du prix d’achat.
Le meilleur moment à laquelle les producteurs peuvent vendre leurs produits c’est pendant la
soudure. Dans ce cas, un système de warrantage devra faire l’objet d’une analyse approfondi en
appui aux producteurs (Rajaoberison, 2015).
4.2.2. La stratégie résiliente de l’agrobusiness familial
Face à une situation de vulnérabilité, des mesures appropriées doivent s’imposer (Rousseau, 2007).
Dans cette étude, le succès de l’agrobusiness familial au sein du Sud-Kivu montagneux a besoin
d’une combinaison effective de cinq piliers :
- L’Etat devrait offrir des incitations appropriées aux agrobusinessmen et garantir l'existence de
conditions leur permettant de réagir à ces incitations, faciliter et garantir une sécurité des
investissements, reformer la loi foncière en faveur des producteurs ruraux (par remembrement)
et garantir une connectivité au marché. Il faut un encadrement responsable pour ne pas créer des
conflits comme cela a été le cas à Madagascar (Medernach et Burnod, 2013) et des Latifundia
qualifiés au Brésil de « barbarie moderne » (Camacho, 2012). Le ménage devrait exploiter en
propriété ou en location au moins 1 ha. Les terres remembrées au profit des producteurs seront
sécurisées par des titres officiels et durables. Et pour cette cause, l’Etat devrait lever toute
ambiguïté en ce qui concerne les terres urbaines et les terres rurales ;
- Le producteur devrait s’appuyer sur les éléments retenus significatifs de l’orientation
entrepreneuriale. Il s’agit de la possession d’une vision pour l’avenir, des capacités de planifier,
de communiquer, de travailler en équipe et en synergie, d’innover, de prendre le risque, des
stratégies de se maintenir sur un marché concurrentiel et la fierté d’avoir créé.
- Il faudrait adopter des technologies de l’intensification agricole en tenant compte des
recommandations de la recherche sur les mesures de résilience par rapport aux changements
climatiques. Hugon (2002), est pour une certaine intensification de l'agriculture soutenue par
des technologies « traditionnelles » améliorée.
- Développer des chaines de valeurs agricoles déjà retenu par IFDC et al., (2011) est
indispensable. Il est recommandé de se procurer des intrants 15 jours avant l’opération de semis
sur le calendrier réaménagé.
- Il est nécessaire d’adhérer à la logique du warrantage (Rajaoberison, 2015) étant donné qu’il y a
dans la région un écart entre les prix de la période de récolte et celle de de soudure pour les
quatre cultures et de la connectivité sur le marché comme soutenu par Kpenavoun et
Discussion générale
171
Gandonou (2013). Le warrantage fonctionne bien là où l’accès à un marché rémunérateur est
facile et garanti.
Pour ce deuxième résultat de la thèse, l’analyse des indicateurs sur la caractérisation du marché des
produits étudiés dans la ville de Bukavu et au Sud-Kivu montagneux a confirmé le caractère
concurrentiel imparfait. Le marché a moins de vendeurs que les acheteurs et des produits
hétérogènes. Le caractère oligopolistique a été confirmé. Il est caractérisé par des défauts
d'information, des barrières discriminantes pour accéder au marché, des produits hétérogènes et des
rendements croissants ou la recherche des méga profits. Ces caractéristiques sont conformes à celles
retenues par la théorie de la concurrence imparfaite de Joan Robinson (1903-1983) qui soutient que
l’imperfection d’au moins une de cinq caractéristiques d’un marché à concurrence parfait rend ce
marché concurrentiel imparfait. Les résultats confirment également que ce marché est à la faveur du
producteur quand il a le monopole de fixer le prix auquel il va vendre sa production agricole. Les
résultats obtenus confirment également la nécessité d’un équilibre entre l’offre et la demande sur le
marché. Ce qui est conforme à la théorie sur les pôles de croissance équilibrée de Rodan et Nurske
(2012) qui recommande un développement des pôles de production agricole tout en respectant un
équilibre entre l’offre et la demande.
CONCLUSION PARTIELLE
Des efforts de production des ménages du Sud-Kivu montagneux, avec ou sans un
accompagnement agricole, ont montré des résultats prometteurs en termes de rentabilité. Les
pessimistes soutiennent que seule une agriculture de subsistance est possible dans le contexte du
Sud-Kivu montagneux. Cette étude a conclu que certains producteurs de cette zone qui prennent en
compte les facteurs socio-économiques et environnementaux peuvent contribuer à suffisance à la
sécurité alimentaire et créer du revenu sur un marché imparfait. L’étude ouvre par contre à d’autres
pistes de recherche. A titre d’exemple, il existe plusieurs approches d’intensification ; quelle est la
meilleure pour le développement agricole de la province ? Comment développer des chaînes de
valeurs spécifiques, etc.
Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE
Conclusion générale
172
Conclusion générale
Les ambitions, les discours et le rapportage des acteurs de la société civile ont été marquées au
cours de trois dernières décennies, au Sud-Kivu montagneux, par des idées de développer
l’agrobusiness familial. Ces acteurs font croire que des efforts fournis dans le cadre de la
vulgarisation agricole suffisent pour que les producteurs agricoles produisent en vue de créer du
revenu. Cette étude a voulu éclairer si dans un contexte des changements climatiques, de crise
agricole et d’insécurité alimentaire persistante au sein des ménages dans les chefferies de Burhinyi,
Kabare, Kaziba, Luhwinja et Ngweshe, on peut assurer de manière permanente des surplus de
production des 4 cultures vivrières de base pour l’agrobusiness familial. Deux affirmations
soutiennent que c’est possible dans la mesure où :
- les producteurs agricoles prennent en compte tous les facteurs socio-économiques et
environnementaux, déterminants de l’adoption dans la diffusion des technologies de
l’intensification en vue de prévenir une crise de la production agricole et une insécurité
alimentaire ;
- une concurrence imparfaite sur les marchés locaux au Sud-Kivu montagneux conditionne les
producteurs locaux des cultures étudiées à faire l’agrobusiness familial dans un contexte des
changements climatiques.
La vérification de ces postulats a été conduite par une approche hybride fondée sur le modèle de
ménage d’Ellis (1998), de Janvry et Sadoulet (1997) ; celui de la résilience fondée sur les
capabilités de Lallau et Mbétid (2010) ; celui de l’approche systémique et de la théorie des pôles de
croissance équilibrée de Rodan et Nurske cités par Hueber (2012).
Les données récoltées sur les quatre cultures étudiées au sein des institutions et services publics ont
été appuyées par celles récoltées directement au sein des ménages des chefferies de Burhinyi,
Kabare, Kaziba, Luhwinja et Ngweshe. Sept bases de données / terrains ont été constituées et
analysées respectivement sur les changements climatiques, les statistiques agricoles de l’IPAPEL, la
situation de la sécurité alimentaire au sein des ménages de ces cinq chefferies, l’adoption et la
rentabilité de l’intensification agricole, la commercialisation des produits sous étude dans la ville de
Bukavu et son hinterland, la consommation de ces produits au sein des ménages, et les
déterminants de l’adoption de l’agrobusiness familial.
Les résultats d’analyses qualitatives et quantitatives faites sur des logiciels statistiques (XLSTAT,
SPSS, STATA, STATISTICA, PAST) ont permis de conclure ce qui suit :
Conclusion générale
173
- La première thèse de l’existence d’un système de production et la productivité agricole au sein des
ménages favorable à l’agrobusiness familial a été vérifiée. En effet, les résultats de l’étude ont
montré que même dans un contexte des changements climatiques, de crise agricole et d’insécurité
alimentaire, les ménages qui ont adopté les paquets de l’intensification tels que les variétés
adaptées, la fertilisation, la mécanisation agricole, le traitement des maladies des plantes, l’accès au
crédit agricole dans un strict respect des mesures de résilience aux changements climatiques ont
créé des surplus de la production agricole et en ont tiré un revenu. Dans des conditions maximales,
le rapport Coûts/Valeurs triple ou quadruple selon les zones de production. Il a été montré que
Burhinyi est favorable pour l’agrobusiness sur le haricot et le maïs, mais l’analyse prospective
retient plutôt l’adoption du maïs et de la pomme de terre. La Chefferie de Ngweshe est favorable
pour le haricot, mais l’analyse prospective a retenu l’adoption de ces quatre cultures pour
l’agrobusiness familial. La Chefferie de Kaziba est favorable au manioc, mais l’analyse prospective
retient qu’elle l’est pour le manioc, le haricot et la pomme de terre. Kabare est favorable, en plus de
la pomme de terre, à l’adoption du maïs et du manioc. La chefferie de Luhwinja n’a pas montré de
spécialité mais l’analyse prospective a retenu que l’adoption de la pomme de terre, du manioc et du
haricot sont appréciées dans le milieu.
- La deuxième thèse de l’existence d’une structure du marché local favorable au développement de
l’agrobusiness au sein des ménages du Sud-Kivu montagneux a été vérifiée. Les marchés locaux
sont caractérisés par l’oligopole, une des sortes de la concurrence imparfaite. En effet, dans le
contexte de la RDC, cette forme de la concurrence imparfaite est généralement défavorable aux
consommateurs, mais favorable aux offreurs, dont les producteurs. Ils ont, dans ce cas, un pouvoir
de marché. Ce sont eux qui fixent le prix à leur avantage.
La variable superficie exploitée et sécurisée s’est avérée discriminatoire pour faire l’agrobusiness
familial. A part la culture de la pomme de terre considérée comme cash-crops sur n’importe quelle
superficie, seuls les moyens et les grands producteurs peuvent se prévaloir de faire de
l’agrobusiness sur le haricot, le maïs et le manioc. Le faire-valoir direct des terres couvertes par des
titres officiels et durables offre plus de garantie que l’usufruit pour faire de l’agrobusiness familial.
En plus des garanties foncières, les facteurs latents communs pour faire l’agrobusiness familial sont
les caractéristiques personnelles du producteur, les infrastructures, les ressources utilisées, les
technologies de production utilisées, l’orientation entrepreneuriale et la commercialisation.
Comme évoqué en début de cette conclusion, les discussions faites ont prouvé suffisamment que les
questions de départ ont été répondues. L’étude n’a pas abordé le développement des chaînes de
Conclusion générale
174
valeurs et la réflexion sur les approches de l’intensification pour le développement agricole de la
province, pistes que peuvent éclairer d’autres chercheurs.
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Annexes
ANNEXES
Annexes
191
Annexe 1 : Brève monographie du Sud-Kivu montagneux
Géographie
Le Sud-Kivu montagneux c’est le « Bushi ». Il est logé dans les massifs de Mitumba sur le versant ouest du Rift Valley. Ce positionnement dans les montagnes lui un climat d'altitude. En effet, l'air est légèrement sec et les températures s'élèvent à un maximum de 28 °C contre un minimum de 18 °C. La moyenne annuelle est donc de 24 °C. Cette température douce donne un caractère agréable à toute la région ; jamais très chaud et jamais très froid. On y connaît deux saisons: la saison de pluie, qui dure de mi-septembre à début juin, et la saison sèche. En conséquence, la végétation est quasi-verte pendant toute l'année.
Sud-
Kivu
Annexes
192
Agriculture
Les populations vivent essentiellement de l’agriculture. Celle-ci tire profit de la proximité des zones volcaniques dont le sol est très fertile et de son climat. On récolte deux fois l'an pour les cultures de base. Ce sont principalement le haricot, le maïs, le sorgho, les pommes de terre et patates douces, igname etc. Le manioc constitue une des plantes très répandues. Chaque famille possède un jardin potager dans lequel elle cultive toute sorte de légumes. La culture des bananes est très dominante. En effet, en milieu rural, chaque ménage possède ses champs et sa bananeraie. Les bananes sont de plusieurs types et remplissent plusieurs fonctions. Il existe un type de bananes destiné à faire l'alcool local, appelé « Kasigsi ». Un autre type est destiné à être mangé comme fruit, alors qu'un autre peut être cuit et mangé en accompagnement ou remplacement de la pomme de terre. Les plantains sont un autre type, et sont destinés à être cuit, mûrs ou quand ils sont encore verts.
Élevage
La vache est l'animal le plus élevé. Il constitue une richesse pour la famille et une référence sociale. Étant donné que les régimes qui ont occupé le Congo n'ont pas promu l'investissement bancaire, les ménages ont appris à convertir leurs avoirs en vaches. Ainsi, le nombre de vaches que l'on possède donne un statut social visible. Lors des mariages, le jeune fiancé doit offrir des vaches en dot à sa belle-famille. La vache est élevée aussi pour produire du lait. Le lait est consommé frais ou converti en lait caillé appelé « Mashanza ». Les Bashi sont fervents éleveurs de chèvres, de poules, et des animaux de la basse-cour comme les lapins. Les dernières décades ont vu s'accroître l'élevage des porcs. L'élevage sert à la fois comme réserve de valeur et bien d'échange, mais aussi pour l'alimentation.
Organisation sociale
Les « Bashi » = habitants du Sud-Kivu montagneux, sont organisés dans un système féodal décentralisé. Ainsi chaque ménage est détenteur d'un terrain sur lequel il établit sa résidence et y pratique les cultures nécessaires pour sa subsistance. Acheter de la nourriture est signe de pauvreté. Sur le plan politique, les « Bashi » sont regroupés en plusieurs royautés souveraines. Il en existe sept : Burhinyi, Kaziba, Ngweshe, Kabare, Nindja, Luhwindja et Kalonge. Ces royautés sont dirigées chacune par un suzerain appelé « Mwami ». Dans la gestion de son pouvoir, le « Mwami » est secondé par un conseil de sages, un parlement représentant non seulement sa cour, mais aussi chacun des groupements administratifs composant sa royauté. Pour l'administration courante, chaque royauté est divisée en groupements. Chaque groupement est dirigé par un représentant du Mwami, un chef de groupement, qui exerce son pouvoir par délégation. Le groupement est à son tour subdivisé en villages, dont chacun est dirigé aussi par un représentant du Mwami. À ce niveau, le pouvoir du Mwami est très proche des administrés dans la mesure où c'est à celui-ci qu'il revient d'assurer la justice distributive au nom du Mwami. Il répartit et octroie des terres aux habitants, il assure la cohabitation et organise la sécurité dans les quartiers du village. La réduction du royaume en Chefferies (plus petit royaume) répond à la volonté du colon qui voulait réduire le pouvoir et l'autorité du monarque « Shi ». Le colonisateur réduisit leur statut en de simples chefs de tribu soumis à l'autorité coloniale. Plusieurs rois furent ainsi relégués loin de leur territoire. Les « Bashi » sont un peuple bantou d'Afrique centrale établi principalement dans le « Bushi » – ou territoire des Bashi – à l'extrême est de la République démocratique du Congo, sur les territoires de Walungu, Kabare, une partie de Mwenga, et une partie de Kalehe. Leur ville de référence est Bukavu. Leur dialecte est le « mashi ». « Shi » intervient donc plus comme un radical pouvant revêtir plusieurs préfixes et ainsi changer de sens. C'est donc une francisation qui a donné lieu au vocable « shi » qui est en fait un morphème.
Économie
Outre les richesses liées à l'élevage et à l'agriculture, le Bushi est une réserve de minerais de cassitérite, d'or, de colombite-tantalite (coltan). On estime à plus de 100 ans la période humaine d'exploitation des ressources du sous-sol du Bushi. La colonisation belge y a permis aussi l'érection de plusieurs plantations et usines de traitement du thé, du café, du quinquina. Les centres de recherches sont diversifiés : recherche pharmaceutique, recherche en phytothérapie, recherche agricole (INERA), en séismologie (Lwiro).
Annexes
193
Annexe 2 : Données sur la crise agricole et la sécurité alimentaire
Classement des années pour les cultures
Figure 40. Les classes des années sur le manioc
Figure 41. Les classes des années sur le haricot
30
27
24
21
18
15
12
9
6
3
Distan
ce
2006
2002
2005
2001
2003
2007
2008
2009
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2004
2010
30
27
24
21
18
15
12
9
6
3
Distanc
e
2013
2007
2003
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2001
2005
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2006
2009
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2015
2011
2012
Annexes
194
60
54
48
42
36
30
24
18
12
6
Distan
ce
2009
2004
2012
2014
2005
2006
2007
2011
2010
2001
2015
2002
2008
2003
2013
Figure 42 : Classement des années sur le maïs
Figure 43 : Classement des années sur la pomme de terre
Les facteurs climatiques et le rendement des cultures
Figure 44 : Relation entre les facteurs climatiques et le rendement des cultures
30
27
24
21
18
15
12
9
6
3
Dista
nce
2008
2001
2010
2014
2002
2004
2011
2012
2015
2009
2013
2003
2005
2006
2007
Annee
CumulpluieA
CumulpluieB
TempMoyA
TempMoyB
RdtHaricot
RdtMais
RdtManioc
RdtPdt
Enfantsmalnutris
Variationlac
-1
-0,75
-0,5
-0,25
0
0,25
0,5
0,75
1
-1 -0,75 -0,5 -0,25 0 0,25 0,5 0,75 1
F2 (
20
,07
%)
F1 (30,40 %)
Variables (axes F1 et F2 : 50,47 %)
Annexes
195
Variabilité de la production des cultures (CV en %)
Figure 45 : Variabilité de la production des cultures (CV en %)
0
50
100
150
200
250
300
350
cv Production haricot
cv production manioc
cv production maïs
cv production Pdt
Annexes
196
Annexe 3 : Résultats des analyses SPSS, STATA et XLSTAT sur l’intensification
agricole
Tableau 33 : Les facteurs déterminant l’adoption des variétés améliorées du haricot
Logistic regression ; Number of obs = 429
LR chi2(28) = 208.66
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -103.51903 ; Pseudo R2 = 0.5019
Utilisation variété améliorée/haricot Coef. Std. Err. z P>z [95% Conf. Interval]
Membre d’une association 1.150282 .4992025 2.30 0.021 .1718628 2.128701
Accès aux semences 3.035641 .4644294 6.54 0.000 2.125376 3.945906
Semis utilisé 2.454113 .6315731 3.89 0.000 1.216253 3.691974
Localisation du champ -.8342159 .4354478 -1.92 0.055 -1.687678 .0192461
La formation/information reçue 2.918874 .8920165 3.27 0.001 1.170554 4.667195
La durée de la cuisson -2.203969 1.081288 -2.04 0.042 -4.323255 -.0846828
L’appréciation du rendement 1.289913 .5540609 2.33 0.020 .2039736 2.375852
La localisation du marché 1.251745 .5854406 2.14 0.033 .104303 2.399188
Const. -3.847832 1.229734 -3.13 0.002 -6.258067 -1.437598
Tableau 34 : Les facteurs déterminant l’adoption de la fertilisation du haricot par des engrais organiques
Multinomial logistic regression ; Number of obs = 369
LR chi2(96) = 218.27
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -148.54106 ; Pseudo R2 = 0.4235
Haricot
Méthodes de fertilisation Coef. Std. Err. z P>z [95% Conf. Interval]
0 (base outcome=Aucune)
1= Adoption fertilisation organique
Niveau d’instruction .6677683 .3271443 2.04 0.041 .0265772 1.308959
Activivité non agricole -1.138726 .4033219 -2.82 0.005 -1.929223 -.3482297
Accès aux semences 1.218932 .37061 3.29 0.001 .4925498 1.945314
Nature de la propriété .7869976 .4677024 1.68 0.092 -.1296822 1.703677
Distance champ-habitation .8984978 .4513616 1.99 0.047 .0138453 1.78315
Qui décide de l’adoption/ménage .7732927 .3600347 2.15 0.032 .0676377 1.478948
Le goût 1.234654 .3838316 3.22 0.001 .4823574 1.98695
La cuisson 1.481853 .8969974 1.65 0.099 -.2762297 3.239935
Appréciation du rendement -1.173413 .48278 -2.43 0.015 -2.119645 -.2271816
Affectation de la production -1.429426 .5649657 -2.53 0.011 -2.536739 -.322114
Accès au crédit agricole 2.407093 .4517318 5.33 0.000 1.521715 3.292471
Const. -4.028066 1.192193 -3.38 0.001 -6.36472 -1.691411
Annexes
197
Tableau 35 : Facteurs déterminant l’adoption de la mécanisation pour le haricot
Utilisation tracteur/ haricot (%)
Facteurs explicatifs Attribut Chi² dl p
Activité non agricole Oui vs Non 4,99 1 0,025
Main d’œuvre utilisée Familiale vs Payée 22,74 1 0,000
Etat civil Marié vs Non marié 6,81 1 0,009
Localisation du champ Marais vs Hors marais 22,83 1 0,000
Goût Meilleur vs Comme les autres 16,39 1 0,000
Cuisson Meilleure vs Comme les autres 7,39 1 0,007
Accès route marché Facile vs Difficile 4,59 1 0,004
Crédit agricole Oui vs Non 8,08 1 0,004
Tableau 36 : Les facteurs déterminants de l’adoption des produits phytosanitaires pour le haricot
Utilisation Phytosanitaires haricot (%)
Facteurs explicatifs Attribut Chi² dl p
Niveau scolaire A étudié vs N’a pas étudié 4,03 1 0,045
Membre association Oui vs Non 4,68 1 0,030
Main d’œuvre utilisée Familiale vs Payée 13,11 1 0,000
Appréciation du rendement Meilleur vs Comme les autres 4,93 1 0,026
Crédit agricole Oui vs Non 7,54 1 0,006
Tableau 37 : Les facteurs déterminants de l’adoption des variétés améliorées de maïs
Logistic regression; Number of obs = 331
LR chi2(27) = 125.15
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -129.1075 ; Pseudo R2 = 0.3264
Utilisation des variétés améliorées/maïs Coef. Std. Err. z P>z [95% Conf. Interval]
Membre d’une association de dvpt 1.07922 .4769929 2.26 0.024 .1443317 2.014109
Accès aux semences 1.838567 .3695246 4.98 0.000 1.114312 2.562822
Semis utilisé 1.930168 .8108139 2.38 0.017 .3410024 3.519335
Localisation du champ -1.244339 .3583806 -3.47 0.001 -1.946752 -.5419259
Affectation de la production .8974344 .4030319 2.23 0.026 .1075064 1.687362
Accès au marché -1.276694 .6064348 -2.11 0.035 -2.465284 -.0881034
Annexes
198
Tableau 38 : Les facteurs déterminants de l’adoption de la fertilisation organique du maïs
Multinomial logistic regression; Number of obs = 307
LR chi2(66) = 237.77
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -96.275253 ; Pseudo R2 = 0.5525
Méthode de fertilisation org./maïs Coef. Std. Err. z P>z [95% Conf. Interval]
0 (base outcome)
1= Adoption de la fertilisation organique
Niveau d’instruction .9960148 .5247256 1.90 0.058 -.0324285 2.024458
Membre d’une association -2.559355 .893255 -2.87 0.004 -4.310103 -.8086076
Superficie 1.345429 .6387246 2.11 0.035 .0935517 2.597306
Distance champ-domicile 1.322503 .6882938 1.92 0.055 -.0265279 2.671534
Encadrement -2.776674 1.335433 -2.08 0.038 -5.394074 -.1592742
Accès à la formation-information 3.195597 1.823014 1.75 0.080 -.3774445 6.768639
Cuisson 2.997364 1.645818 1.82 0.069 -.22838 6.223108
Appréciation du rendement 2.35354 .7686422 3.06 0.002 .8470288 3.860051
Crédit agricole -4.826884 1.462689 -3.30 0.001 -7.693702 -1.960066
Tableau 39 : Les déterminants de l’adoption de la mécanisation pour le maïs
Utilisation machinisme (%)
Facteurs explicatifs Attribut Chi² dl p
Semis utilisé A la volée vs En ligne 63,48 1 0,000
Main d’œuvre utilisée Familiale vs Payée 19,67 1 0,000
Etat civil Marié vs Non marié 13,07 1 0,000
Décision adoption ménage Une personne vs Concertation 5,08 1 0,024
Activité non agricole Oui vs Non 11,74 1 0,001
Accès aux semences Oui vs Non 17,85 1 0,000
Localisation du champ Marais vs Hors marais 9,51 1 0,002
Goût Meilleurs vs Comme les autres 22,67 1 0,000
Affectation de la production Autoconsommation vs Créer un revenu 4,80 1 0,028
Accès route marché Oui vs Non 26,60 1 0,000
Tableau 40 : Les facteurs déterminants de l’adoption des variétés améliorées du manioc
Logistic regression; Number of obs = 450
LR chi2(28) = 162.45
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -111.57688 ; Pseudo R2 = 0.4213
Utilisation des variétés améliorées/manioc Coef. Std. Err. z P>z [95% Conf. Interval]
Etat civil -1.753592 .688267 -2.55 0.011 -3.10257 -.4046131
Sexe -.9157211 .3931955 -2.33 0.020 -1.68637 -.145072
Membre d’une association de dvpt 1.826552 .4503897 4.06 0.000 .943804 2.709299
Accès aux boutures saines 1.911199 .4645204 4.11 0.000 1.000755 2.821642
Semis utilisé 1.964731 .579243 3.39 0.001 .8294353 3.100026
Localisation du champ -1.291997 .4328422 -2.98 0.003 -2.140352 -.4436419
Encadrement agricole 2.492324 .6865247 3.63 0.000 1.14676 3.837888
Formation/information -1.298901 .6845059 -1.90 0.058 -2.640508 .0427061
Annexes
199
Tableau 41 : Les facteurs déterminants de l’adoption de la fertilisation organique du manioc
Multinomial logistic regression ; Number of obs = 384
LR chi2(96) = 455.50
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -192.70243 ; Pseudo R2 = 0.5417
Méthode de fertilisation/manioc Coef. Std. Err. z P>z [95% Conf. Interval]
0 (base outcome=Aucune)
1= Engrais organiques
Etat civil -2.218032 .8757996 -2.53 0.011 -3.934567 -.5014961
Niveau d’instruction 1.05923 .4164821 2.54 0.011 .2429396 1.875519
Membre d’une association de dvpt -.9550962 .578911 -1.65 0.099 -2.089741 .1795485
Activité non agricole -1.57569 .4319807 -3.65 0.000 -2.422357 -.7290234
Semis utilisé -2.283595 .7763615 -2.94 0.003 -3.805236 -.7619549
Superficie 1.162242 .4446583 2.61 0.009 .2907279 2.033757
Localisation du champ .8250598 .4182788 1.97 0.049 .0052484 1.644871
Distance champ-domicile 1.154461 .5082062 2.27 0.023 .1583951 2.150527
Main d’œuvre utilisée .8872568 .3844618 2.31 0.021 .1337255 1.640788
Décision adoption ménage .6691547 .3735385 1.79 0.073 -.0629674 1.401277
Cuisson 3.569455 1.301184 2.74 0.006 1.01918 6.11973
Accès au crédit agricole 1.390312 .4471973 3.11 0.002 .5138216 2.266803
Const. -3.15219 1.260021 -2.50 0.012 -5.621785 -.6825942
Tableau 42 : Les facteurs déterminants l’adoption de la fertilisation minérale pour le manioc
Multinomial logistic regression ; Number of obs = 384
LR chi2(96) = 455.50
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -192.70243 ; Pseudo R2 = 0.5417
2=Engrais chimiques
Méthode de fertilisation minérale/manioc Coef. Std. Err. z P>z [95% Conf. Interval]
0 (base outcome=Aucune)
Etat civil -2.350375 1.249473 -1.88 0.060 -4.799298 .0985479
Activité non agricole -4.693953 1.265563 -3.71 0.000 -7.174412 -2.213495
Accès aux boutures saines -1.3412 .7602505 -1.76 0.078 -2.831264 .1488632
Semis utilisé -5.331398 2.260415 -2.36 0.018 -9.761731 -.9010648
Nature de la propriété foncière 2.796066 1.072068 2.61 0.009 .6948508 4.897281
Localisation du champ 1.374605 .6474426 2.12 0.034 .1056405 2.643569
Main d’œuvre utilisée -2.582708 .9095451 -2.84 0.005 -4.365384 -.8000324
Cuisson 4.138458 1.789325 2.31 0.021 .6314453 7.64547
Accès route marché 1.608434 .5619183 2.86 0.004 .5070941 2.709773
Crédit agricole -3.704334 1.781509 -2.08 0.038 -7.196027 -.2126403
Const. -6.348234 2.179353 -2.91 0.004 -10.61969 -2.076782
Annexes
200
Tableau 43 : Les facteurs de l’adoption de la mécanisation pour le manioc
Utilisation machinisme manioc(%)
Facteurs explicatifs Attribut Chi² dl p
Semis utilisé A la volée vs En ligne 6,68 1 0,010
Main d’œuvre utilisée Familiale vs Payée 15,65 1 0,000
Etat civil Marié vs Non marié 6,51 1 0,011
Décision adoption ménage Une personne vs Concertation 4,48 1 0,034
Accès aux boutures Oui vs Non 15,26 1 0,000
Superficie 0,1 à 1 ha vs 1,1 à 5 ha 35,47 1 0,000
Localisation du champ Marais vs Hors marais 14,79 1 0,000
Goût Meilleur vs Comme les autres 15,26 1 0,000
Affectation de la production Autoconsommation vs Créer revenu 17,57 1 0,000
Localisation du marché Proche vs éloigné 45,27 1 0,000
Accès route marché Oui vs Non 13,76 1 0,000
Crédit agricole Oui vs Non 4,51 1 0,034
Tableau 44 : Les déterminants de l’adoption des produits phytosanitaires pour le manioc
Utilisation Phytosanitaires manioc (%)
Facteurs explicatifs Attribut Chi² dl p
Semis utilisé A la volée vs En ligne 8,88 1 0,003
Encadrement Oui vs Non 5,86 1 0,015
Accès à la formation/information Oui vs Non 4,78 1 0,029
Tableau 45 : Les facteurs déterminants de l’adoption des variétés améliorées de la pomme de terre au Sud Kivu montagneux
Logistic regression, Number of obs = 250
LR chi2(27) = 87.07
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -104.70424 ; Pseudo R2 = 0.2937
Utilisation variété améliorées pd terre Coef. Std. Err. z P>z [95% Conf. Interval]
Membre d’une association de dvpt 1.402394 .6465088 2.17 0.030 .1352598 2.669528
Superficie -2.328085 .6904691 -3.37 0.001 -3.681379 -.9747901
Localisation du champ -1.089525 .4419725 -2.47 0.014 -1.955775 -.2232749
Encadrement agricole 3.073502 1.008185 3.05 0.002 1.097496 5.049508
Appréciation du rendement 1.025119 .5534482 1.85 0.064 -.059619 2.109858
Accès au crédit agricole 2.562082 1.392413 1.84 0.066 -.1669971 5.29116
Annexes
201
Tableau 46 : Les facteurs déterminant l’adoption de la GIFS pour la pomme de terre au Sud-Kivu montagneux
Multinomial logistic regression ; Number of obs = 384
LR chi2(96) = 455.50
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -192.70243 ; Pseudo R2 = 0.5417
3=Gestion Intégrée de la Fertilité du Sol/pdterre z P>z [95% Conf. Interval]
0 (base outcome=Aucune)
Etat civil -10.5132 4.841689 -2.17 0.030 -20.00274 -1.023668
Niveau d’instruction 3.88378 2.025724 1.92 0.055 -.086566 7.854125
Localisation du champ -3.277907 1.362797 -2.41 0.016 -5.94894 -.6068745
Distance champ-domicile -3.943264 1.473742 -2.68 0.007 -6.831744 -1.054783
Main d’œuvre utilisée 2.040557 1.098237 1.86 0.063 -.111947 4.193061
Décision adoption ménage -8.317437 2.87697 -2.89 0.004 -13.95619 -2.678681
Affectation de la production -4.502846 2.407948 -1.87 0.061 -9.222338 .2166464
Localisation du marché 8.374014 3.820017 2.19 0.028 .8869181 15.86111
Accès route menant au marché -8.170413 3.618187 -2.26 0.024 -15.26193 -1.078897
Accès au crédit agricole 11.75157 3.617503 3.25 0.001 4.661396 18.84175
Const. 17.23589 7.522788 2.29 0.022 2.4915 31.98029
Tableau 47 : Les déterminants de l’adoption de la mécanisation de la pomme de terre
Utilisation machinisme pdt (%)
Facteurs explicatifs Attribut Chi² dl p
Semis utilisé
A la volée vs En ligne 9,53 1 0,002
Accès à la formation/information Oui vs Non 6,13 1 0,013
Tableau 48 : Les facteurs déterminants l’utilisation des produits phytosanitaires pour la pomme de terre
Utilisation Phytosanitaires pdt (%)
Facteurs explicatifs Attribut Chi² dl p
Main d’œuvre utilisée Familiale vs Payée 4,7 1 0,03
Décision adoption ménage Une personne vs Concertation 3,57 1 0,05
Annexes
202
Annexe 4 : Synthèse des comptes d’exploitation des cultures
Haricot
Tableau 49 : Compte d’exploitation pour le haricot
Culture: Haricot Nom Exploitant:
N° Charges d'exploitation Unité Qté/nbre Superficie (Ha) PU ($) Montant ($)
1 Location champ saison 1 1 100 100
2 Préparation du sol
Défrichage hj 0 1 1,5 0
Labour tacteur 2 1 65 130
Billonnage 0
Fumure organique (achat, production, transport, épandage) kg 1 0
S/T 130
3 Semis
Achat semences kg 80 1 1,3 104
Opération de semis hj 40 1 1,5 60
S/T 164
4 Achat engrais
NPK kg 0 1 1,5 0
Urée kg 0 1 1,5 0
TSP kg 0 1 1,5 0
DAP kg 100 1 1,5 150
KCL kg 0 1 1,5 0
Chaux 0
S/T 150
5 Transport intrants
Magasin vers le champ 0
Domicile au champ kg 180 1 5 5
S/T 5
6 Epandage des engrais
1e épandage hj 14 1 1,5 21
S/T 21
7 Entretien des cultures
1er sarclage hj 56 1 1,5 84
2e sarclage hj 56 1,5 84
Traitement:
Achat produits phytosanitaires litre 0 1 0 0
Epandage des produits hj 0 1 1,5 0
Location des outils de traitement 0
Gardiennage hj 1 1 20 20
S/T 188
Annexes
203
Culture: Haricot Nom Exploitant:
N° Charges d'exploitation Unité Qté/nbre Superficie (Ha) PU ($) Montant ($)
8 Récolte et stockage
Récolte payée en espèces et batage hj 25 1 1,5 37,5
Récolte payée en nature hj 0 0
Restauration hj 0 0
Transport des récoltes kg 850 1 20 20
Séchage et triage hj 7 1,5 10,5
Achat produits de traitement kg 1 25 25
Achat sacs (emballage) pièce 15 0,5 7,5
Traitement et mise en sac hj 7 1,5 10,5
Frais de magasin dollars 0 0 0
S/T 111
9 Coût de commercialisation
Transport des produits au marché tour 1 15 15
Taxes sur le produit taxe 1 5 10
Autres frais (Téléphone, déplacement, ….) forfait 1 5 5
S/T 30
S/TOTAL CHARGES VARIABLES 899
Coût d’opportunité = sous total des charges variables x taux d’intérêt épargne 17,98
TOTAL CHARGES VARIABLES = sous total des charges variables + coût d’opportunité 916,98
2- AMORTISSEMENTS
Amortissement outils de travail outils 1 50 50
Amortissement magasin stockage dépôt 0 0
Total amortissement 50
3 –PRODUITS ET DETERMINATION DES MARGES
Désignation Unité Quantité (kg) PU Montant
Production totale (rendement x superficie) kg 850 1 1,4 1 190
Marge brute (Produit - Total charges variables) 273,02
Revenu de l’agriculteur (Marge brute - Total amortissement) 223,02
Revenu à l’hectare (Revenu de l'agriculteur / superficie totale) 223,02
Annexes
204
Maïs
Tableau 50 : Compte d’exploitation pour le maïs
Culture: Mais Nom Exploitant:
N° Charges d'exploitation Unité Qté/nbre Superficie (Ha) PU ($) Montant ($)
1 Location champ saison 1 1 100 100
2 Préparation du sol
Défrichage hj 0 1 1,5 0
Labour tracteur 2 1 65 130
Billonnage 0
Fumure organique (achat, production, transport, épandage) kg 1 000 1 0,02 20
S/T 150
3 Semis
Achat semences kg 25 1 1 25
Opération de semis hj 20 1 1,5 30
Intérêt sur semence 0
S/T 55
4 Achat engrais
NPK kg 0 1 1,5 0
Urée kg 100 1 1,5 150
TSP kg 0 1 1,5 0
DAP kg 100 1 1,5 150
KCL kg 0 1 1,5 0
Chaux 0
Autres à préciser 0
S/T 300
5 Transport intrants
Magasin vers le champ 0
Domicile au champ kg 125 1 4 4
S/T 4
6 Epandage des engrais
2e épandage hj 20 1 1,5 30
S/T 30
7 Entretien des cultures
1er sarclage hj 56 1 1,5 84
2e sarclage hj 56 1 1,5 84
Buttage 0
Traitement:
Achat produits phytosanitaires litre 1 1 15 15
Epandage des produits hj 3 1 1,5 4,5
Location des outils de traitement 0
Gardiennage hj 4 1 72 72
S/T 259,5
8 Récolte et stockage
Récolte payée en espèces hj 25 1 1,5 37,5
Récolte payée en nature 0
Restauration 0
Transport des récoltes kg 3 000 1 0,2 600
Annexes
205
Culture: Mais Nom Exploitant:
N° Charges d'exploitation Unité Qté/nbre Superficie (Ha) PU ($) Montant ($)
Egrenage hj 40 1 1,5 60
Séchage hj 20 1,5 30
Achat produits de traitement kg 2 25 50
Achat sacs (emballage) pièce 50 0,5 25
Traitement et mise en sac hj 10 1,5 15
Frais de magasin dollars 1 100 100
Battage 0
S/T 917,5
9 Coût de commercialisation
Transport des produits au marché tour 3 15 45
Taxes sur le produit taxe 1 10 10
Autres frais (Téléphone, déplacement, ….) forfait 1 5 5
S/T 60
S/TOTAL CHARGES VARIABLES 1 876
Coût d’opportunité = sous total des charges variables x taux d’intérêt épargne 93,8
TOTAL CHARGES VARIABLES = sous total des charges variables + coût d’opportunité 1 969,8
2- AMORTISSEMENTS
Amortissement outils de travail outils 2 50 50
Amortissement magasin stockage dépôt 2 25 50
Total amortissement 100
3 –PRODUITS ET DETERMINATION DES MARGES
Désignation Unité Quantité (kg) PU Montant
Production totale (rendement x superficie) kg 3 000 1 0,93 2 790
Marge brute (Produit - Total charges variables) 820,2
Revenu de l’agriculteur (Marge brute - Total amortissement) 720,2
Revenu à l’hectare (Revenu de l'agriculteur / superficie totale) 720,2
Annexes
206
Manioc
Tableau 51 : Compte d’exploitation pour le manioc
Culture: Manioc Nom Exploitant:
N° Charges d'exploitation Unité Qté/nbre Superficie (Ha) PU ($) Montant ($)
1 Location champ année 1 1 100 100
2 Préparation du sol
Défrichage hj 0 1 1,5 0
Labour tracteur 1 1 65 65
Billonnage 0
Fumure organique (achat, production, transport, épandage) kg 0 1 0,02 0
S/T 65
3 Semis
Achat boutures mètre lin. 2 000 1 0,01 20
Opération de plantation hj 35 1 1,5 52,5
Intérêt sur semence 0
S/T 72,5
4 Achat engrais
NPK kg 0 1 1,5 0
Urée kg 0 1 1,5 0
TSP kg 0 1 1,5 0
DAP kg 50 1 1,5 75
KCL kg 0 1 1,5 0
Chaux 0
S/T 75
5 Transport intrants
Magasin vers le champ kg 0
Domicile au champ mètre lin. 2000 1 15 4
S/T 4
6 Epandage des engrais
1e épandage hj 15 1 1,5 22,5
S/T 22,5
7 Entretien des cultures
1er sarclage hj 35 1 1,5 52,5
2e sarclage hj 35 1 1,5 52,5
3e sarclage hj 35 1 1,5 52,5
4e sarclage hj 35 1 1,5 52,5
5e sarclage hj 35 1 1,5 52,5
Buttage 0
Traitement:
Achat produits phytosanitaires litre 1 1 15 15
Epandage des produits hj 3 1 1,5 4,5
Annexes
207
Culture: Manioc Nom Exploitant:
N° Charges d'exploitation Unité Qté/nbre Superficie (Ha) PU ($) Montant ($)
Location des outils de traitement 0
Gardiennage hj 4 1 72 72
S/T 354
8 Récolte et stockage
Récolte payée en espèces hj 35 1 1,5 52,5
Restauration 0
Transport des récoltes kg 0 1 0 0
Egrenage 0 1 0 0
Séchage hj 0 1 0 0
Achat produits de traitement kg 0 0 0
Achat sacs (emballage) pièce 0 0 0
Traitement et mise en sac hj 0 0 0
Frais de magasin 0 0 0
Battage 0
S/T 52,5
9 Coût de commercialisation
Transport des produits au maché tour 0 0 0
Taxes sur le produit taxe 0 0 0
Autres frais (Téléphone, déplacement, ….) forfait 1 5 5
S/T 5
S/TOTAL CHARGES VARIABLES 750,5
Coût d’opportunité = sous total des charges variables x taux d’intérêt épargne 7,505
TOTAL CHARGES VARIABLES = sous total des charges variables + coût d’opportunité 758,005
2- AMORTISSEMENTS
Amortissement outils de travail outils 0 0
Amortissement magasin stockage dépôt 0 0 0
Total amortissement 0
3 –PRODUITS ET DETERMINATION DES MARGES
Désignation Unité Quantité (kg) PU Montant
vente bouture de manioc mètre lin. 80 000 0,01 800
Production totale (rendement x superficie) Forfait 18000 930 930
S/T 1730
Marge brute (Produit - Total charges variables) 971,995
Revenu de l’agriculteur (Marge brute - Total amortissement) 971,995
Revenu à l’hectare (Revenu de l'agriculteur / superficie totale) 971,995
Annexes
208
Pomme de terre
Tableau 52 : Compte d’exploitation pour la pomme de terre
Culture: Pomme de terre Les moyennes
N° Charges d'exploitation Quantité/Unité Superficie Totale / Are Coût Moy/Are Coût/Ha
1 Location de la parcelle 78
2 Préparation du sol 78
Défrichage 5 Hj 78 0,3 33,3
Labour 10 Hj 78 0,5 50,0
Fumure organique 30 sacs cendre 78 0,7 70,5
S/T 78 2,3 230,8
3 Semis, achat semences 448 kg 78 20,4 2 039,7
Achat engrais 30 kg NPK/Urée 78 1,2 121,8
Transport intrants (magasin vers le champ) 2 femmes 78 0,2 19,2
1e épandage 5 Hj 78 0,4 41,0
2e épandage 5 Hj 78 0,3 25,6
S/T 78 22,5 2 247,4
1er sarclage 5 Hj 78 0,4 43,6
2e sarclage 5 Hj 78 0,3 33,3
Buttage 5 Hj 78 0,4 41,0
Traitement 2 Hj 78 0,2 17,9
Achat produits phytosanitaires ff 78 1,8 180,8
Location des outils 78 0,0 0,0
Gardiennage 78 0,1 12,8
S/T 78 3,3 329,5
Récolte payée en espèces 78 0,1 6,4
Récolte payée en nature 20 kg 78 0,5 50,0
Restauration 20 kg 78 0,4 41,0
Transport des récoltes 5 mamans 78 0,8 76,9
Traitement de la récolte 78 0,0 0,0
Achat sacs (emballage) 15 sacs 78 0,3 25,6
Traitement et mise en sac 78 0,0 0,0
Frais de magasin 78 0,0 0,0
Transport des produits au maché 78 0,0 0,0
Taxes sur le produit 78 0,0 0,0
S/T 78 2,0 200,0
TOTAL 78 30,1 3007,7
Coût d’opportunité = sous total des charges variables x taux d’intérêt épargne 78 0,0 0,0
TOTAL CHARGES VARIABLES = sous total des charges variables + coût d’opportunité 78 30,1 3007,7
Amortissement outils de travail
Annexes
209
Culture: Pomme de terre Les moyennes
N° Charges d'exploitation Quantité/Unité Superficie Totale / Are Coût Moy/Are Coût/Ha
Amortissement magasin stockage
Total amortissement
3 –PRODUITS ET DETERMINATION DES MARGES
Désignation Unité Superficie Montant Montant
Production totale (rendement x superficie) 45,2 4 518,2
Marge brute (Produit - Total charges variables) 15,1 1 510,5
Revenu de l’agriculteur (Marge brute - Total amortissement) 0,0 1 510,5
Revenu à l’hectare (Revenu de l'agriculteur / superficie totale) 0,0 1 510,5
Annexes
210
Annexe 5 : Données sur la structure de marché dans la ville de Bukavu et
hinterland
Tableau 53 : Echantillon sur la commercialisation des produits étudiés dans la ville de Bukavu
Produit Acteur
Marché ou Beach
Muhanzi Kadutu Kamagema Mjr Vangu Ruzizi 1 Bagira Mudaka Total
Manioc
Grossistes 10 6 6 6 8 6 4 46
Détaillants 7 3 3 3 5 3 3 27
Intermédiaires 5 3 3 3 3 3 3 23
Total 22 12 12 12 16 12 10 96
Maïs
Grossistes 10 6 6 6 8 6 4 46
Détaillants 7 3 3 3 5 3 3 27
Intermédiaires 5 3 3 3 3 3 3 23
Total 22 12 12 12 16 12 10 96
Haricot
Grossistes 10 6 6 6 8 6 4 46
Détaillants 7 3 3 3 5 3 3 27
Intermédiaires 5 3 3 3 3 3 3 23
Total 22 12 12 12 16 12 10 96
Pomme de terre
Grossistes 10 6 6 6 8 6 4 46
Détaillants 7 3 3 3 5 3 3 27
Intermédiaires 5 3 3 3 3 3 3 23
Total 22 12 12 12 16 12 10 96
Total ville 88 48 48 48 64 48 40 384
Annexes
211
Tableau 54 : Les variables d’étude de la commercialisation du haricot, du maïs, du manioc et de la pomme de terre à Bukavu
Variable expliquée Variables explicatives Type d’analyse
Quantité maximum
commercialisée en Kg
Commune, Marché, Secteur d’activité, Ancienneté dans le métier, Age,
Sexe, Ethnie , Niveau d’instruction , Etat-Civil, Nombre d’enfants,
Localisation de l’activité, Profession antérieure , Membre d’une
association, Etat du produit commercialisé , Appréciation du
conditionnement , Lieu d’approvisionnement , Moyen de transport
utilisé, Distance marché et transporteur , Fréquence de
l’approvisionnement hebdomadaire, Prix d’achat au Kg en FC , Prix de
vente en FC, Qui fixe le prix, Source du capital, Capital engagé, Coût
des taxes en dollars par an, Disponibilité d’un dépôt, Nature du bâtiment
du dépôt, Existence des réunions sur le marché , Suggestions, Publicité
des produits, Avantages donnés aux clients ayant payé de grandes
quantités, Avantages aux clients ayant une fréquence élevée, Clients,
Relations avec les clients , Relations avec les fournisseur, Existence des
produits similaires sur le marché, Prix de vente des produits similaires
en FC, Provenance des produits similaires, Préférence des clients,
justification de la préférence
- Les régressions
linéaires, les Tableaux
croisés, les Tableaux
de fréquences, AFC,
CAH, AFD,
ordonnancement,
Benchmarcking, les
prospectives
Tableau 55 : Les variables d’étude sur le succès de l’agrobusiness familial
Composante/facteur latent Variables expliquées Variables explicatives Type d’analyse
Succès de l’agrobusiness familial
/Performance de l’agriculteur
Production Saison A (kg), Proportion vendue
Saison A,
Production Saison B (kg),
Proportion vendue Saison B,
Satisfaction de la production,
Satisfaction de la productivité
- Les régressions linéaires
et logistiques pour des
analyses exploratoires
- Les modèles d’équation
structurelles pour des
analyses de confirmation
- Les Tableaux de
fréquences, les Tableaux
croisés, les comparaisons
des moyennes (ANOVA),
Chi carré 2X2
Caractéristiques individuelles de
l’exploitant
Sexe, Age, Taille du ménage,
Appartenance associative,
Niveau Instruction,
Superficie exploitée,
Statut Foncier du champ, Nombre
d’hommes adultes, Nombre de femmes
adultes
Investissement/Ressources
Hommes Utilisés
Femmes Utilisées, Evolution Capital
engagé, Evolution de l’Epargne,
Régularité de la participation aux
formations, Type de Main d’œuvre
utilisée, Prix Location
Les techniques de production
Système de culture,
Adoption Variété améliorées, Adoption
fertilisation, Adoption mécanisation
agricole,
Adoption Phytosanitaires, Accès Crédit
Agricole,
Niveau de satisfaction des Clients.
Les infrastructures
Existence du marché, Possession d’un
dépôt, Voie d’accès au marché, Taille
du marché, Fréquence du marché dans le
Annexes
212
Composante/facteur latent Variables expliquées Variables explicatives Type d’analyse
milieu
La commercialisation Existence des produits similaires, Type
produit vendu,
Forme de vente,
Type d’acheteur,
Prix de vente saison A, Prix de vente
saison B, Modalité de la fixation de
prix, Existence cas de mévente,
Compétitivité des produits
Orientation entrepreneuriale
Fierté de son travail,
Innovation,
Collaboration,
Travail en équipe,
Travail en Synergie externe, Orientation
vers le futur,
Persistance, Patience,
Communication,
Négociation,
Possession compte bancaire, Prise de
risque, Résilience,
Optimisme, Planification,
Stratégie de Maintien,
Vision, Orientation clients, Contrôle,
Flexibilité, Agilité aux commandes.
Tableau 56 : Les variables d’étude de la consommation du haricot, du maïs, du manioc et de la pomme de terre à Bukavu
Composante / facteur latent Variables expliquées Variables explicatives Type d’analyse
La consommation Nombre de repas par produit / semaine,
Quantité consommée par ménage /Repas,
Quantité consommée /semaine en
Kg, Dépenses par ménage/semaine
Les régressions
linéaires, les modèles
d’équations
structurelles,
ANOVA, Chi²,
Tableaux croisés,
AFC, CAH, AFD,
Ordonnancement,
Prospectives.
Le profil des consommateurs Commune, Age, Sexe, Niveau
scolaire, Nombre de repas /Jr
Les préférences Nature du produit préféré,
Provenance du produit préféré,
Justification de la préférence,
Type de vendeur préféré
Le prix Prix d’achat au kilo, Prix
d’achat d’un sac de 25kg, Prix
d’achat d’un sac de 50kg,
Stabilité du prix, Modalité de
fixation du prix,
Les périodes de rareté Existence des périodes de
rareté, Quels mois ?
L’accessibilité de ces produits à toutes les
bourses
Existence des mesures
accessibles à toutes les bourses
L’existence des stocks dans le ménage Fréquence des achats
Annexes
213
Annexe 6 : Données sur la localisation des marchés de la ville de Bukavu
Figure 46 : Localisation de la Ville de Bukavu
Annexes
214
Figure 47 : Localisation des marchés dans la ville de Bukavu et hinterland
Annexes
215
Annexe 7. La significativité des composantes du succès de l’agrobusiness
Tableau 57 : SEM sur l’agrobusiness du haricot
Tableau 58 : SEM sur l’agrobusiness du maïs
Tableau 59 : SEM sur l’agrobusiness du manioc
Tableau 60 : SEM sur l’agrobusiness de la pomme de terre
Annexes
216
Les modèles d’équations structurelles
Les déterminants de l’agrobusiness sur le haricot
Figure 48 : Résultat SEM des déterminants de l’agrobusiness sur le haricot au Sud-Kivu montagneux
Agrobusiness 1 1
Orientation.14Profil
7.9e-02
Infrastrucures.17
Commercialisation.24
Technologies.16
Ressources.24
proportvenduea.99
2 7.0e-12
proportvendueb.99
3 5.5e-12
satisprod.78
4 .17
satisprodte.41
5 .24
planification.72
6 6.2e-02
agilitecommande.38
7 .24
visionavenir.82
8 7.8e-02
innovation.62
9 .13
sexe1.2
10 4.8e-02
appartassoci.27
11 .2
niveauinstruction1.9
12 .45
existmarche.83
13 1.4e-02
voiemarche1.4
14 .17
taillemarche.97
15 .38
concurrence.42
16 2.0e-02
typeproducvendu.77
17 .12
typeacheteur.78
18 .41 quifixeprix.79
19 .14
mevente.5
20 .12
satisfclient.78
21 .16
systemeculture.69
22 5.3e-02
adoptphytosani.36
23 .15
regulparticipformation.72
24 4.8e-03
evolutionepargn1.6
25 .44
evolutioncapit1.4
26 .44
-9.2e-031.2
3.4
-.25-.14
-3
1
1
2.9e-02
-4.5e-02
1 -4.1e-02 .7.85
1.12
-.27
1
-.66
.67
1
-.48
1.2 -.31 .7
-.22
1.69
1
.89.96
Annexes
217
Les déterminants de l’agrobusiness sur le maïs
Figure 49 : Résultat SEM des déterminants de l’agrobusiness sur le maïs au Sud-Kivu montagneux
Annexes
218
Les déterminants de l’agrobusiness sur le manioc
Figure 50 : Résultat SEM des déterminants de l’agrobusiness sur le manioc au Sud-Kivu montagneux
Annexes
219
Les déterminants de l’agrobusiness sur la pomme de terre
Figure 51 : Résultat SEM des déterminants de l’agrobusiness sur la pomme de terre au Sud-Kivu montagneux
Annexes
220
Annexe 8. Publications
International Journal of Innovation and Applied Studies ISSN 2028-9324 Vol. 26 No. 2 May 2019, pp. 526-544 © 2019 Innovative Space of Scientific Research Journals http://www.ijias.issr-journals.org/
221
Changement climatique et production agricole dans la région du Sud-Kivu
montagneux à l’Est de la RD Congo
[ Climate change and agricultural production in the mountainous South Kivu
region of Eastern DR Congo ] 1Doctorant Aménagement et Développement Durable des Territoires, Ecole Doctorale Gestion des Ressources Naturelles et Développement de
l’ESSA Forêt, Université d’Antananarivo, Madagascar
2Agromanagement et Développement Durable des Territoires, Ecole Doctorale Gestion des Ressources Naturelles et Développement de l’ESSA
Forêt, Université d’Antananarivo, Madagascar
3Institut Supérieur de Développement Rural de Bukavu, Sud-Kivu, RD Congo
4Université Officielle de Bukavu, Sud-Kivu, RD Congo
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Copyright © 2019 ISSR Journals. This is an open access article distributed under the Creative Commons Attribution License, which
permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
ABSTRACT: In the DR Congo and more particularly in the Center-Eastern part, the populations of both urban and
rural areas are experiencing signs such as the late and sometimes sudden return of rains, high temperatures, unusual drought and a disruption of the agricultural calendar. This study consisted of analyzing meteorological data from 1980 to 2016 in the Bukavu region around Lake Kivu; changes in the water levels of this lake yield of cassava, beans, corn and potatoes from 1992 to 2015 to determine if there have been climatic disturbances and their consequences in agriculture. These data were coupled with those of a survey of 90 households to analyze their perceptions of climate change and resilience practices. The results show that the majority of crops in Central - East DRC suffer from biotic and / or abiotic stresses due to the effectiveness of climatic disturbances. The component factor analysis of the evolution of the agricultural yield of the four crops testifies that climatic changes have partial impact on yields with consequences the appearance of poorly controlled diseases of some plants, a never - decreasing diminution of the agricultural production, the persistence of malnutrition in households, etc. The resilience strategies developed by households are the adoption of the Integrated Management of Soil Fertility package and the reorganization of the agricultural calendar.
KEYWORDS: Climate change, agricultural crisis, Eastern DRC, malnutrition, crop yield, resilience.
RÉSUMÉ: En RD Congo et plus particulièrement sa partie Centre-Est, les populations tant des milieux urbains que
ruraux enregistrent chaque année des signes tels le retour tardif et parfois brutal des pluies, des températures élevées, une sécheresse inhabituelle, une perturbation du calendrier agricole. Cette étude a consisté à analyser les données météorologiques de 1980 à 2016 dans la région de Bukavu autour du lac Kivu; l’évolution du niveau de ce lac, le rendement du manioc, haricot, maïs et pomme de terre de 1992 à 2015 en vue de dégager s’il y a eu des perturbations climatiques et les conséquences qui en découlent en agriculture. Ces données ont été couplées à celles d’une enquête auprès de 90 ménages en vue d’analyser leurs perceptions de ce changement climatique et les pratiques de résilience. Il ressort des résultats que la majorité des cultures du Centre – Est en RD Congo souffrent des stresses biotiques et/ou abiotiques dues à l’effectivité des perturbations climatiques. L’analyse factorielle par composantes de l’évolution du rendement agricole des quatre cultures concernées témoigne que ces changements climatiques ont influencé en partie les rendements avec comme conséquences l’apparition des maladies mal maitrisées de certaines plantes, une diminution toujours croissante de la production agricole, la persistance de la malnutrition au sein des ménages, etc. Les stratégies de résilience développées par les ménages sont l’adoption du paquet de la Gestion Intégrée de la Fertilité du Sol et le réaménagement du calendrier agricole.
MOTS-CLEFS: Changements climatiques, crise agricole, Est de la RDC, malnutrition, rendement des cultures,
résilience.
International Journal of Innovation and Applied Studies ISSN 2028-9324 Vol. 26 No. 2 May 2019, pp. 503-525 © 2019 Innovative Space of Scientific Research Journals http://www.ijias.issr-journals.org/
222
Analyse de la situation de la sécurité alimentaire au sein des ménages du Sud-Kivu montagneux en République Démocratique du Congo
[ Analysis of the food security situation in South-Kivu mountainous households in the Democratic Republic of Congo ]
1Doctorant Aménagement et Développement Durable des Territoires, Ecole Doctorale Gestion des Ressources Naturelles et Développement de
l’ESSA Forêt, Université d’Antananarivo, Madagascar
2Agromanagement et Développement Durable des Territoires, Ecole Doctorale Gestion des Ressources Naturelles et Développement de l’ESSA
Forêt, Université d’Antananarivo, Madagascar
3Institut Supérieur de Développement Rural de Bukavu, Sud-Kivu, RD Congo
4Université Officielle de Bukavu, Sud-Kivu, RD Congo
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Copyright © 2019 ISSR Journals. This is an open access article distributed under the Creative Commons Attribution License, which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
ABSTRACT: Mountainous South Kivu has potential but its exploitation is subject to constraints of various kinds. The living conditions of households are bad. Poverty affects more than seven out of ten households. The majority of the population works in agriculture, but income they derive from it is considered insignificant. This study presents the results of an analysis of food security factors in 288 households in Kabare, Kaziba, Luhwinja and Ngweshe. It took place in the first half of 2018. In this study area, food production is confirmed to be insufficient and can’t ensure food self-sufficiency. The majority of households own land ranging from 0.1 to 0.9 ha (43.1% of households); the external dependence of households is high (on average 9 months of deficiency); only 12.7% of households receive food aid; income is estimated at $ 0.7 / person / day; the available infrastructure is faulty and insufficient; the households take 2 meals a day (morning and evening) considered unbalanced but in sufficient quantity; the probability of having malnourished children aged 0-5 years is 16%, while acute malnutrition is 33%, compared with severe malnutrition of 22.3% for an estimated food insecure population of 55%. , 3%. This situation is exacerbated by climate disruptions and significant distortions in agricultural product markets. Therefore, it is recommended to support and support in an efficient and effective way the revival of agropastoral production which must be at the center of the provincial strategy of food security. However, no agricultural and pastoral revival will be possible without a more active presence of the State.
KEYWORDS: Food availability, access to food, food use, malnutrition, resilience.
RÉSUMÉ: Le Sud-Kivu montagneux dispose de potentialités mais leur exploitation est soumise à diverses contraintes. Les conditions de vie des ménages y sont précaires. La pauvreté touche plus de sept ménages sur dix. La majorité de la population travaille dans l’agriculture mais les revenus qu’elle en tire sont insignifiants. Cette étude, faite au premier semestre 2018, présente les résultats d’une analyse des facteurs de la sécurité alimentaire au sein de 288 ménages à Kabare, Kaziba, Luhwinja et Ngweshe. Elle a constaté que les productions vivrières y sont insuffisantes et ne peuvent assurer l’autosuffisance alimentaire. La majorité des ménages possèdent des terres d’une superficie comprise entre 0,1 et 0,9ha (43,1% des ménages) ; la dépendance extérieure des ménages est élevée (en moyenne 9 mois de carence); seuls 12,7% des ménages bénéficient de l’aide alimentaire, le revenu est estimé à 0,7$/personne/jour ; l’infrastructure disponible est défectueuse et insuffisante ; les ménages prennent 2 repas par jour (matin et soir) non équilibrés mais en quantité suffisante ; la probabilité d’avoir des enfants de 0 à 5 ans qui ont la malnutrition est de 16% alors que la malnutrition aigüe générale est de 33% contre une malnutrition sévère de 22,3% avec un taux d’insécurité alimentaire estimée à 55,3%. Cette situation est accentuée par les perturbations climatiques et des distorsions importantes sur les marchés des produits agricoles. De ce fait, il est recommandé d’appuyer et accompagner de manière efficiente et efficace la relance de la production agropastorale en vue d’une sécurité alimentaire. Cependant, aucune relance agricole et pastorale ne sera possible sans une présence plus active de l’Etat.
MOTS-CLEFS: Disponibilité, accès, utilisation, aliments, malnutrition, résilience.
IOSR Journal of Environmental Science, Toxicology and Food Technology (IOSR-JESTFT) e-ISSN: 2319-2402,p- ISSN: 2319-2399.Volume 14, Issue 4Ser. II (April. 2020), PP 16-25 www.iosrjournals.org
223
Crise agricole au Sud-Kivu montagneux en RD Congo : Chute continue, stagnation ou évolution en dents de scie de la production des chefferies
CIRIMWAMI Kashangabuye Jean-Pierre1, RAMANANARIVO Sylvain Bernard2, MUTABAZI Ngaboyeka Augustin3, MUHIGWA Bahananga.
J.B.4 ,RAMANANARIVO Romaine5, BISIMWA B. Espoir6
1Doctorant AM2DT, EDGRND/Université d’Antananarivo, Madagascar*1 2Professeur titulaire, Ecole Doctorale Gestion des Ressources Naturelles et Développement de l’ESSA Forêt /
Université d’Antananarivo, Madagascar 3Professeur, Docteur en Economie appliquée/Professeur à l’Institut Supérieur de Développement Rural de
Bukavu 4Professeur, Docteur en Biologie/Professeur à l’Université Officielle de Bukavu / RDC
5Professeur titulaire, Ecole Doctorale Gestion des Ressources Naturelles et Développement de l’ESSA Forêt / Université d’Antananarivo, Madagascar
6Professeur, Docteur en agronomie / Professeur à Institut Supérieur de Développement Rural de Bukavu/RDC
Résumé Cet article s’appuie sur des données officielles et d’enquête au sein des ménages pour analyser la situation de la crise agricole dans la région du Sud-Kivu montagneux à l’Est de la RD Congo. L’étude a analysé ce qu’a été la situation de la production agricole au sein des ménages de cinq chefferies (Burhinyi, Kabare, Kaziba, Luhwinja et Ngweshe) ; s’il y a eu une différence significative entre les moyennes de différentes variables de la production rapportées par l’Inspection provinciale de l’agriculture ; l’évolution du coefficient de variation du rendement du haricot, du maïs, du manioc et de la pomme de terre au fil des années et des triennats ; les corrélations entre les variables de la production et leur classification.
Mots clés: crise agricole, classification, Sud-Kivu montagneux, chefferies
Abstract This article uses official and household survey data to analyze the situation of the agricultural crisis in the mountainous South Kivu region in east of DR Congo. The study analyzed the situation of agricultural production in the households of five chiefdoms (Burhinyi, Kabare, Kaziba, Luhwinja and Ngweshe); whether there was a significant difference between the means of different production variables reported by the Provincial Agriculture Inspectorate; the evolution of the coefficient of variation of the yield of beans, corn, cassava and potatoes over the years and triennia; the correlations between the production variables and their classification.
Keywords: agricultural crisis, classification, mountainous South Kivu, chiefdoms
Date of Submission: 06-04-2020 Date of Acceptance: 20-04-2020
Introduction La crise alimentaire mondiale de 2007-2008 a eu pour origine une forte hausse du prix des denrées alimentaires de base, plongeant dans un état de crise quelques-unes des régions les plus pauvres du monde et causant une instabilité politique et des émeutes dans plusieurs pays [1]. La crise agricole vécue au Bas-Canada au premier quart du XIXe siècle a été considérée comme une période de profondes difficultés agricoles expliquée par le fait que les canadiens pratiquent une agriculture plutôt approximative, utilisent de mauvais instruments aratoires, ils ne peuvent bénéficier d'enseignement agricole ; situation qui les amène à perpétuer les erreurs de leurs prédécesseurs. La crise agricole vécue en France en 2015 et 2016 a été plutôt une crise de surproduction : la récolte de blé a été si abondante à travers le monde que les prix ont chuté d'environ 20% [2]. Etant donné que l'agriculture dans le monde est mise à l'épreuve par diverses menaces comme les pics des prix alimentaires, la rareté des terres et de l'eau, la hausse des prix de l'énergie et des fertilisants, ainsi que l'impact du changement climatique sur la production alimentaire, le Forum économique mondial (2016) considère que l'agriculture doit donc être résiliente [3].
1* jpciks@yahoo.fr, cirimwami_jp@yahoo.fr
DOI: 10.9790/2402-1404021625 www.iosrjournals.org 16 | Page
MOJ Ecology & Environmental Sciences Research Article
Open Access
224
Organization of agricultural production unit seen as a family business in mountainous
South Kivu in the Democratic Republic of Congo
Abstract Agricultural extension actors in mountainous South Kivu in eastern DRC have been supporting producer’s increased efforts for decades. The adoption impact is still weak. This study determined and confirms the socio-economic factors for widespread adoption of the bean, cassava, maize and potato intensification technologies in this portion of the country. The qualitative and quantitative data from 360 file Managed were Households in Burhinyi, Kabare, Kaziba, Luhwinja, and Walungu Chiefdoms. The results of the discriminant factor analysis show that There are factors common to the wide-scale adoption of the use of improved varieties, the use of organic fertilization method, the use of the fertilizer, the fertilization method with GIFS, the use of the tractor thesis oven for crops in mountainous South Kivu.
Keywords: agricultural intensifcation, determinants, family farming production unit, mountainous South Kivu agricultural technologies
Volume 4 Issue 6 – 2019
Cirimwami Kashangabuye Jean-Pierre,1 Ramananarivo Sylvain Bernard,2 Mutabazi Ngaboyeka Augustin,3 Muhigwa Bahananga JB,4 Bisimwa B Espoir,5 Ramananarivo Romaine6
1EDGRND/Université d’Antananarivo, Madagascar
2Ecole Doctorale Gestion des Ressources Naturelles et Développement de l’ESSA Forêt/Université d’Antananarivo, Madagascar
3Institut Supérieur de Développement Rural de Bukavu, Madagascar 4Université Offcielle de Bukavu/RDC, Madagascar
5Institut Supérieur de Développement Rural de Bukavu/RDC, Madagascar
6Ecole Doctorale Gestion des Ressources Naturelles et Développement de l’ESSA Forêt /Université d’Antananarivo, Madagascar
Correspondence: Cirimwami Kashangabuye Jean-Pierre, EDGRND (Ecole Doctorale Gestion Durable des Ressources Naturelles et Développement)/University of Antananarivo, Madagascar, Tel +243998886076, Email : cirimwami_jp@yahoo.fr
Received: November 14, 2019 | Published: December 16, 2019 ______________________________________________________________________________________________
Abbreviations: DRC, Democratic Republic of Congo; UPFA, unit of production family farming; ETD, decentralized territorial entity; NGOs, non-Governmental organizations; LDP, local development program
Introduction In the Democratic Republic of Congo (DRC),1 over 80% of the population is rural and a household economy based mainly on agriculture. Cassava continues to occupy first place in the diet of rural households that produce while subject to a devastating attack by the African cassava mosaic2 and brown streak (Casinga, 2018). Beans, sorghum and bananas are among the basic food in mountainous South Kivu,3 (Franke and DeWolf, 2011) next to the sweet potato, potato4 and maize.5
These crops are grown in monoculture sometimes, sometimes in polyculture.6The yields peasant cultures are low despite efforts by the actors of the platform Agricultural Extension. For example, the cassava is on average of the order of 8T/ha, but yields are variable depending on the environmental conditions of each country. For Bisimwa (2011), they can range from 6t/ha (high altitude) to 23t/ha (low altitude). The yield on the kidney bean station varies between 1780 and 3600kgs/ha,7
while in the middle peasant, this yield is between 250kgs to 350kgs/ha. The corn yield can reach 3098kgs/ha (Bolakonga, 2013) in crops intensified when in middle peasant rarely exceed 350kgs/ha. Low productivity is related to the low adoption of intensification technology (Sibiri and Hitimana, 2007) yet in extension
in the area for more than two decades. At this low adoption can be added to the failure of the weak implementation of public policies in agriculture yet defined in the Agricultural Act of 2009 and revised in 2011. This study aims to verify the factors that determine a large-scale adoption of intensification of cassava, beans, maize, and potatoes for the development of agribusiness in households mountainous South Kivu. These factors will be taken from the trio Newfoundland Capital Labor, the main factors of production supported by the physiocrats8
can be added the failure of the weak implementation of public policies in agriculture yet defined in the Agricultural Act of 2009 and revised in 2011. This study aims to verify the factors that determine a large-scale adoption of the intensification of cassava, beans, corn and potatoes for the development of agribusiness in households mountainous South Kivu. These factors will be taken from the trio Newfoundland Capital Labor, the main factors of production supported by the physiocrats8
can be added the failure of the weak implementation of public policies in agriculture yet defined in the Agricultural Act of 2009 and revised in 2011. This study aims to verify the factors that determine a large-scale adoption of the intensification of cassava, beans, corn, and potatoes for the development of agribusiness in households mountainous South Kivu. These factors will be taken from the trio Newfoundland Capital Labor, the main factors of production supported by the physiocrats.8
The study answers the questions below: What are the determinants of the adoption of the intensification? The level of production per unit of production Family Farming (UPFA) allows it to switch to
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MOJ Eco Environ Sci. 2019;4(6):296‒306. 296
©2019 Jean-Pierre et al. This is an open access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License, which permits unrestricted use, distribution, and build upon your work
non-commercially.
Table des matières
TABLE DES MATIERES
Remerciements ..................................................................................................................................... i
Résumé ............................................................................................................................................... iii
Abstract .............................................................................................................................................. iv
Fintina ................................................................................................................................................. iv
Sommaire ........................................................................................................................................... vi
Liste des tableaux .............................................................................................................................. vii
Liste des figures ................................................................................................................................... x
Glossaire ............................................................................................................................................ xii
Acronymes et abréviations ............................................................................................................... xiv
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................... 1
Contexte ............................................................................................................................................... 1
Réalités contradictoires ........................................................................................................................ 2
Problématique et questions de recherche ............................................................................................. 4
Objectifs ............................................................................................................................................... 5
Hypothèses et résultats attendus ........................................................................................................... 5
1. ETAT DE L’ART ET METHODOLOGIE GENERALE ......................................................... 7
INTRODUCTION ................................................................................................................................ 7
1.1. ETAT DE L’ART ................................................................................................................... 7
1.1.1. L’agrobusiness ............................................................................................................ 7
1.1.2. Le développement et l’organisation de marché .......................................................... 8
1.1.3. La crise agricole dans le Sud-Kivu montagneux ........................................................ 8
1.1.3.1. Le système de production ....................................................................................... 8
1.1.3.2. Caractéristiques spécifiques de la crise agricole .................................................... 9
1.1.4. Les bases de l’économie des ménages ...................................................................... 10
1.1.4.1. L’agriculture ......................................................................................................... 10
1.1.4.2. L’élevage .............................................................................................................. 10
Table des matières
1.1.4.3. Les activités non agricoles .................................................................................... 11
1.1.5. La crise agraire ......................................................................................................... 12
1.1.6. L’intensification agricole .......................................................................................... 12
1.1.6.1. L’intensification agricole : un tremplin pour intégrer une chaîne de valeur ........ 12
1.1.6.2. L’intensification agricole et l’adoption de nouvelles technologies ...................... 13
1.1.6.3. Les déterminants de l'adoption de nouvelles technologies ................................... 14
1.1.6.4. Les acteurs des chaînes de valeur et des pôles d’entreprises agricoles ................ 15
1.1.6.5. Le méga-cluster .................................................................................................... 16
1.1.7. Le concept de la sécurité alimentaire ....................................................................... 16
1.1.8. Le changement climatique ........................................................................................ 18
1.2. METHODOLOGIE GENERALE ........................................................................................ 19
1.2.1. Présentation du Sud-Kivu montagneux, zone de l’étude .......................................... 19
1.2.2. Le modèle du ménage agricole ................................................................................. 21
1.2.3. Les variables globales d’étude .................................................................................. 24
1.2.4. Démarche de vérification commune aux hypothèses ............................................... 24
1.2.5. Limites de l’étude ..................................................................................................... 25
1.2.6. Chronogramme des activités .................................................................................... 25
CONCLUSION PARTIELLE ............................................................................................................ 26
2. PREMIER ARTICLE : SYSTEME DE PRODUCTION ET AGROBUSINESS FAMILIAL
DANS UN CONTEXTE DE PERTURBATIONS CLIMATIQUES ET D’INSECURITE
ALIMENTAIRE .................................................................................................................................... .
INTRODUCTION .............................................................................................................................. 27
Contextualisation ................................................................................................................................ 27
Réalités contradictoires ...................................................................................................................... 29
Problématique et questions de recherche ........................................................................................... 29
Objectifs global et spécifiques ........................................................................................................... 32
Hypothèses et résultats attendus ......................................................................................................... 32
2.1 METHODES ............................................................................................................................. 33
Table des matières
2.1.1. Démarche de vérification commune aux hypothèses ............................................... 33
2.1.1.1. Justification du choix du premier article .............................................................. 33
2.1.1.2. Justification du choix de la zone d’étude .............................................................. 33
2.1.2. Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse n°1 : « L’analyse des données
météorologiques et celle des statistiques agricoles témoignent de l’existence des changements
climatiques et d’une crise agricole dans cette partie de la Province ». ..................................... 34
2.1.2.1 Démarche sur les changements climatiques et leurs conséquences ...................... 34
a. Démarche et outils mobilisés .................................................................................... 34
b. Variables mobilisées ................................................................................................. 35
c. Finalités .................................................................................................................... 36
2.1.2.2 Démarche sur la crise agricole .............................................................................. 36
a. Démarche et outils mobilisés .................................................................................... 36
b. Variables mobilisées ................................................................................................. 37
c. Finalités .................................................................................................................... 37
2.1.3. Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse n°2 : « Les ménages du Sud-
Kivu montagneux vivent dans une insécurité alimentaire aigüe. » .......................................... 38
2.1.3.1. Démarche et outils mobilisés ................................................................................ 38
2.1.3.2. Variables mobilisées ............................................................................................. 39
2.1.3.3. Finalités ................................................................................................................ 39
2.1.4. Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse n°3 : «La diffusion et l’adoption
des technologies de l’intensification influencent l’organisation de l’unité de production
agricole vue comme une entreprise familiale.» ........................................................................ 40
2.1.4.1. Démarche et outils mobilisés .................................................................................. 40
2.1.4.2. Variables mobilisées ............................................................................................. 41
2.1.4.3. Finalités ................................................................................................................ 41
2.1.5. Limites de la méthodologie ...................................................................................... 41
2.1.6. Chronogramme ......................................................................................................... 42
2.2 RESULTATS ............................................................................................................................ 43
Table des matières
2.2.1. Changement climatique et production agricole dans la région du Sud-Kivu
montagneux ............................................................................................................................... 43
2.2.1.1. Variabilité de la pluviométrie, température et humidité relative de l’air ............. 43
a. Variation des précipitations suivant les saisons culturales ....................................... 43
b. Variation de la température ...................................................................................... 43
c. Variation de l’humidité de l’air ................................................................................ 44
2.2.1.2. Variabilité des précipitations selon le niveau d’altitude ....................................... 44
2.2.1.3. L’influence bénéfique de la forêt (données de la station de Lwiro) ..................... 45
2.2.1.4. Conséquences agronomiques et alimentaires ....................................................... 46
a. Conséquences agronomiques et résilience ............................................................... 46
b. Conséquences alimentaires ....................................................................................... 50
2.2.1.5. Evolution de la production agricole au Sud-Kivu montagneux des quatre
principales cultures vivrières de 2001 à 2015 ...................................................................... 50
a. Caractéristiques socio démographiques des ménages agricoles au Sud-Kivu
montagneux ..................................................................................................................... 50
b. Superficie exploitée .................................................................................................. 51
c. Situation de la production de principales cultures vivrières .................................... 52
2.2.2. Situation de la sécurité alimentaire au Sud-Kivu montagneux................................. 55
2.2.2.1. Disponibilité des aliments dans les ménages ruraux ............................................ 55
a. Les quantités produites ............................................................................................. 55
b. Affectation de la production ..................................................................................... 56
c. L’aide alimentaire dans la région d’étude ................................................................ 56
2.2.2.2. Accès à la nourriture ............................................................................................. 56
a. Statut et durée de la location d’un champ................................................................. 57
b. Adoption des cultures ............................................................................................... 57
c. Le revenu des ménages ............................................................................................. 57
d. Total des dépenses du ménage indexées au dollar américain ................................... 60
e. Le revenu moyen des ménages issus des campagnes agricoles ................................ 60
Table des matières
f. Affectation des dépenses des ménages ..................................................................... 60
2.2.2.3. Utilisation des aliments et malnutrition au Sud-Kivu montagneux ...................... 61
a. Fréquences des repas ................................................................................................ 61
b. Qualité des repas pris par les ménages ..................................................................... 61
c. Les maladies nutritionnelles ..................................................................................... 62
d. L’accès à l’eau potable ............................................................................................. 62
2.2.2.4. De la stabilité des approvisionnements ................................................................ 63
a. Durée des récoltes ..................................................................................................... 63
b. Les mesures de résilience ......................................................................................... 63
2.2.3. Organisation de l’unité de production agricole vue comme une entreprise familiale
au Sud-Kivu montagneux ......................................................................................................... 64
2.2.3.1 Les technologies agricoles au Sud-Kivu montagneux .......................................... 64
2.2.3.2 Typologie des ménages ......................................................................................... 65
2.2.3.3 Caractérisation de la zone d’étude ........................................................................ 66
a. La Chefferie de Burhinyi .......................................................................................... 66
b. La Chefferie de Kabare ............................................................................................. 67
c. La Chefferie de Kaziba ............................................................................................. 67
d. La Chefferie de Luhwinja ......................................................................................... 68
e. La Chefferie de Ngweshe ......................................................................................... 69
2.2.3.4 Les facteurs déterminants de l’adoption des technologies de l’intensification
agricole au Sud-Kivu montagneux ....................................................................................... 70
a. Adoption des variétés améliorées ............................................................................. 70
b. Adoption de la fertilisation ....................................................................................... 71
c. Adoption de la mécanisation .................................................................................... 72
d. Adoption de l’utilisation des produits phytosanitaires ............................................. 73
2.2.3.5 Adoption des technologies de l’intensification et rentabilité des cultures ............ 74
2.2.3.6 Analyse prospective et influence-domination des variables ................................. 75
a. Prospective des variables à Burhinyi ........................................................................ 75
Table des matières
b. Prospective des variables à Kabare .......................................................................... 75
c. Prospective des variables à Kaziba ........................................................................... 76
d. Prospective des variables à Luhwinja ....................................................................... 77
e. Prospective des variables à Ngweshe ....................................................................... 78
2.3 DISCUSSION ........................................................................................................................... 80
2.3.1. Changement climatique et production agricole dans la région du Sud-Kivu
montagneux ............................................................................................................................... 80
2.3.1.1. Variabilité des facteurs climatiques ........................................................................ 80
2.3.1.2. Influence bénéfique de la forêt tropicale humide ................................................. 81
2.3.1.3. Conséquences agronomiques et alimentaires ....................................................... 82
2.3.1.4. Les mesures de résilience pratiquées par les ménages ......................................... 84
2.3.1.5. Evolution de la production agricole au Sud-Kivu montagneux des quatre
principales cultures vivrières de 2001 à 2015 ...................................................................... 85
a. Les caractéristiques socio démographiques des ménages ........................................ 85
b. La crise agricole au Sud-Kivu montagneux ............................................................. 86
2.3.2. La sécurité alimentaire au sein des ménages ............................................................ 88
2.3.2.1. Disponibilité des aliments .................................................................................... 88
2.3.2.2. Accès à la nourriture ............................................................................................. 89
2.3.2.3. Utilisation des aliments et malnutrition ................................................................ 90
2.3.2.4. Stabilité des approvisionnements ......................................................................... 90
2.3.3. Organisation de l’unité de production agricole vue comme une entreprise familiale
au Sud-Kivu montagneux ......................................................................................................... 91
2.3.3.1. Les technologies agricoles .................................................................................... 91
2.3.3.2. La typologie des ménages..................................................................................... 96
2.3.3.3. La caractérisation des chefferies ........................................................................... 96
2.3.3.4. Les facteurs déterminants de l’intensification ...................................................... 97
2.3.3.5. La rentabilité des cultures ................................................................................... 102
2.3.3.6. Analyse prospective des variables ...................................................................... 104
Table des matières
CONCLUSION PARTIELLE .......................................................................................................... 106
3. DEUXIEME ARTICLE : STRUCTURE DE MARCHE DE QUELQUES PRODUITS
AGRICOLES DE CONSOMMATION COURANTE ET SUCCES DE L’AGROBUSINESS
FAMILIAL ............................................................................................................................................ .
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 110
Contextualisation .............................................................................................................................. 110
Réalités contradictoires .................................................................................................................... 112
Problématique et questions de recherche ......................................................................................... 113
Objectifs global et spécifiques ......................................................................................................... 113
Hypothèses et résultats attendus ....................................................................................................... 113
3.1 METHODES ........................................................................................................................... 115
3.1.1 Démarche de vérification commune aux hypothèses ................................................. 115
3.1.2 Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse n°1 « Des imperfections
spécifiques à chaque produit et venant de différentes origines caractérisent la structure de
marché au Sud-Kivu montagneux » ........................................................................................ 116
3.1.2.1 Démarche et outils mobilisés .............................................................................. 116
3.1.2.2 Variables mobilisés ............................................................................................. 117
3.1.2.3 Finalité ................................................................................................................ 118
3.1.3 Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse n°2 : « Les acheteurs se
comportent de manière identique pour les biens de consommation alimentaire ». ................ 118
3.1.3.1. Démarche et outils mobilisés .............................................................................. 118
3.1.3.2. Variables mobilisées ........................................................................................... 119
3.1.3.3. Finalité ................................................................................................................ 119
3.1.4. Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse n°3 : « Le succès de
l’agrobusiness familial des produits étudiés dépend étroitement de 6 facteurs
déterminants. »….. .................................................................................................................. 120
3.1.4.1. Démarche et outils mobilisés .............................................................................. 120
3.1.4.2. Variables mobilisées ........................................................................................... 120
a. Pour le haricot ......................................................................................................... 120
Table des matières
b. Pour le maïs ............................................................................................................ 121
c. Pour le manioc ........................................................................................................ 121
d. Pour la pomme de terre ........................................................................................... 122
3.1.4.3. Finalité ................................................................................................................ 122
3.1.5. Limites de la méthodologie .................................................................................... 123
3.1.6. Chronogramme ....................................................................................................... 123
3.2 RESULTATS .......................................................................................................................... 124
3.2.1 Situation de la commercialisation dans la ville de Bukavu ........................................ 124
3.2.1.1 Les équations économétriques des vendeurs ...................................................... 124
3.2.1.2 Caractérisation des vendeurs ............................................................................... 126
3.2.1.3 L’ordonnancement influençant le comportement des vendeurs ......................... 127
3.2.1.4 Prospectives des vendeurs ................................................................................... 129
3.2.1.5 Evolution des prix des produits en 2017 ............................................................. 131
3.2.2 Situation de la demande dans la ville de Bukavu ....................................................... 131
3.2.2.1 Les équations économétriques de la consommation ........................................... 133
a. Pour le haricot ......................................................................................................... 134
b. Pour la farine de manioc ......................................................................................... 134
c. Pour le maïs ............................................................................................................ 134
d. Pour la pomme de terre ........................................................................................... 134
3.2.2.2 Caractérisation des acheteurs des produits étudiés ............................................. 135
3.2.2.3 L’ordonnancement des variables influençant le comportement des acheteurs ... 138
3.2.2.4 Prospectives des acheteurs .................................................................................. 139
3.2.3 Les déterminants du succès de l’agrobusiness familial dans le Sud-Kivu
montagneux…….. ................................................................................................................... 142
3.2.3.1 Les déterminants du succès de l’agrobusiness de la culture du haricot .............. 142
3.2.3.2 Les déterminants du succès de l’agrobusiness de la culture du maïs ................. 143
3.2.3.3 Les déterminants du succès de l’agrobusiness de la culture du manioc ............. 144
Table des matières
3.2.3.4 Les déterminants du succès de l’agrobusiness de la pomme de terre ................. 144
3.3 DISCUSSION ......................................................................................................................... 146
3.3.1 Situation de la commercialisation dans la ville de Bukavu ........................................ 146
3.3.1.1 Les relations économétriques .............................................................................. 146
3.3.1.2 Caractérisation des vendeurs ............................................................................... 147
3.3.1.3 Ordonnancement des facteurs influençant le comportement des vendeurs ........ 148
3.3.1.4 Prospectives des vendeurs ................................................................................... 149
3.3.1.5 Evolution des prix des produits étudiés en 2017 ................................................ 149
3.3.2 Situation de la consommation dans les ménages de la ville de Bukavu .................... 150
3.3.2.1. Les équations économétriques de la consommation........................................... 151
3.3.2.2. Caractérisation des acheteurs des produits étudiés ............................................. 152
3.3.2.3. Ordonnancement des variables qui influencent le comportement des acheteurs153
3.3.2.4. Prospectives des acheteurs .................................................................................. 153
3.3.3 Les déterminants de l’agrobusiness familial ...................................................................... 154
3.3.3.1. Les déterminants pour le haricot ........................................................................ 154
3.3.3.2. Les déterminants pour le maïs ............................................................................ 155
3.3.3.3. Les déterminants pour le manioc ........................................................................ 156
3.3.3.4. Les déterminants pour la pomme de terre .......................................................... 157
a. Offrir des incitations appropriées aux agrobusinessmen et garantir l'existence de
conditions leur permettant de réagir à ces incitations .................................................... 159
b. Garantir une sécurité des investissements .............................................................. 160
c. Reformer la loi foncière en faveur des producteurs ruraux .................................... 161
d. Réguler le marché ................................................................................................... 161
e. Garantir une connectivité au marché ...................................................................... 161
CONCLUSION PARTIELLE .......................................................................................................... 162
4. DISCUSSION GENERALE ................................................................................................. 164
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 164
Table des matières
4.1. LE SYSTEME DE PRODUCTION ET AGROBUSINESS FAMILIAL ......................... 165
4.1.1. Situation des facteurs climatiques et environnementaux ........................................ 165
4.1.2. Etat de la production agricole et de la sécurité alimentaire dans les ménages ....... 166
4.1.3. Le niveau de rentabilité économique de l’agrobusiness familial ........................... 167
4.1.4. Caractérisation des chefferies et prospectives ........................................................ 167
4.2. LA STRUCTURE DE MARCHE ET LES DETERMINANTS DE L’AGROBUSINESS
FAMILIAL ....................................................................................................................................... 169
4.2.1. La structure de marché ........................................................................................... 169
4.2.2. La stratégie résiliente de l’agrobusiness familial ................................................... 170
CONCLUSION PARTIELLE .......................................................................................................... 171
CONCLUSION GENERALE .......................................................................................................... 141
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ......................................................................................... 175
ANNEXES ....................................................................................................................................... 165
Annexe 1 : Brève monographie du Sud-Kivu montagneux ............................................................. 191
Annexe 2 : Données sur la crise agricole et la sécurité alimentaire ................................................. 193
Classement des années pour les cultures ................................................................................ 193
Les facteurs climatiques et le rendement des cultures ............................................................ 194
Variabilité de la production des cultures (CV en %) .............................................................. 195
Annexe 3 : Résultats des analyses SPSS, STATA et XLSTAT sur l’intensification agricole ......... 196
Annexe 4 : Synthèse des comptes d’exploitation des cultures ......................................................... 202
Haricot ..................................................................................................................................... 202
Maïs ......................................................................................................................................... 204
Manioc .................................................................................................................................... 206
Pomme de terre ....................................................................................................................... 208
Annexe 5 : Données sur la structure de marché dans la ville de Bukavu et hinterland ................... 210
Annexe 6 : Données sur la localisation des marchés de la ville de Bukavu .................................... 213
Annexe 7. La significativité des composantes du succès de l’agrobusiness .................................... 215
Table des matières
Les modèles d’équations structurelles .................................................................................... 216
Les déterminants de l’agrobusiness sur le haricot .............................................................. 216
Les déterminants de l’agrobusiness sur le maïs ................................................................. 217
Les déterminants de l’agrobusiness sur le manioc ............................................................. 218
Les déterminants de l’agrobusiness sur la pomme de terre ................................................ 219
Annexe 8. Publications ..................................................................................................................... 220
TABLE DES MATIERES .................................................................................................................... .
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