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Post on 12-Sep-2018
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Après des années de recherches systèmatiques, on sait seulement que le nombre d’espèces animales et végétales est
compris entre 3 et 30 millions, voire davantage.
SI ON NÉGLIGE LES NOMS, LA CONNAISSANCE
DES CHOSES DISPARAÎT AUSSI
La systématique est la branche de la Biologie qui synthétise,
cimente et harmonise l’ensemble de connaissances acquises
sur l’être vivant selon différentes approches. Elle permet de
dresser la classification la plus conforme à la réalité.
La taxinomie désigne l’ensemble de procédés, méthodes
et règles nomenclaturales utilisés par le systématicien,
et qui constituent à la fois son outil de travail et
ses glissières théoriques de sécurité.
Aristote (385-322 av. J.-C)
“l’âme est le premier degré d’actualité d’un corps naturel
ayant potentiellement la vie en lui”
Aristote édifia une « échelle de la Nature » qui, en essence,
était une échelle de complexité croissante de l’âme
Âme nutritive
Âme sensitive
Âme appétitive et locomotrice
Âme rationnelle
Idée solidement ancrée dans notre culture,
participant de certaines “erreurs”
communément admises :
L’anthropocentrisme
Le finalisme
L’essentialisme
Classification zoologique proposée par Aristote
Animaux sanguins
Vivipares HommeQuadrupèdes à fourrureCétacés
Ovipares OiseauxQuadrupèdes à écailles
Ovipares avec un œuf imparfait Poissons
Animaux non sanguins
Ovipares avec un œuf imparfait CéphalopodesCrustacés
Vermipares Insectes
Animaux générés par le limon fertile ou par génération spontanée
Mollusques (sauf exceptions)Zoophytes
Théophraste (372-287 av. J.-C.)
Arbres, arbrisseaux, sous-arbrisseaux et herbes
Dioscoride (I siècle après J.-C)
Plantes aromatiques Plantes alimentaires
Plantes médicinales
Plantes vineuses
Plantes vénéneuses
Jusqu’au XVIème siècle on a surtout repris Aristote,
Théophraste et Dioscoride qui ont été longuement
commentés. À cette époque, une série de botanistes
fait éclater les classifications existentes en classant
les plantes par ordre alphabétique.
Foisonnement de systèmes ou méthodes : taille,
forme des racines, feuilles, fleurs…
(Gessner en 1541, Camerarius en 1586…)
Paracelse (1493-1541)
Il est considéré comme l’un des fondateurs de la
médecine expérimentale. Précurseur de la toxicologie.
La théorie des signatures :
la forme et la couleur des plantes,
des animaux etc.
indiquent leur correspondence
avec les organes.
Pierre Belon (1517-1564)
La nature et diversité des poissons
L'histoire de la nature des oiseaux
Guillaume Rondelet (1507-1576)
L'histoire entière des poissons
Les classifications artificielles :
Une logique divisive : héritée d’Aristote. Partage dichotomique.
L’un des termes est quasiment tout le temps
défini de manière négative par rapport à l’autre. Les
critères sont choisis a priori.
Système végétal de Linné (24 classes)
Mariages publics (Fleurs visibles à l’œil nu) (1) / M. clandestins (Fleurs peu visibles)
(1) Un seul lit (l’époux et l’épouse partagent le même lit. Toutes les fleurs sont
hermaphrodites) (2) / Deux lits (Fleurs mâles et femelles dans la même espèce)
(2) Sans affinité (Les époux n’entretiennent pas de relations. Les étamines ne
sont pas reliées) (3) / Avec affinité (Les époux sont liées entre eux. Les étamines
adhèrent les uns aux autres ou au pistil)
Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708)
« Nous considérons donc les plantes, parmi lesquelles la
même structure des parties se trouvera, comme des plantes
renfermées dans le même genre. Mais comme les plantes de
même genre diffèrent encore entre elles par quelque
particularité, nous appellerons espèces, toutes celles qui,
outre le caractère générique, auront quelque chose de
particulier ».
Identité de la dénomination et de la définition
« Mauve annuelle à feuille ronde, à fleurs les plus petites
de toutes, blanches, à cinq pétales entourant en
verticilles les articulations et aux graines de même
étroitement adhérents en verticilles »
Tournefort : « (certains noms) sont impossibles à énoncer
sans reprendre sa respiration »
Rousseau a bien compris l’intérêt de la nomenclature :
« pour s’entendre avec quelqu’un qui est absent, il faut
bien convenir de noms qu’on donne aux objets dont on
parle »
Carl von Linné (1707-1778) pionnier
de la description systématique des
espèces et de leur classification.
Il fonda la taxinomie moderne.
La dixième édition de Systema Naturae, publiée en 1758, marque le
point de départ de la nomenclature zoologique.
La première édition de Species plantarun, publiée en 1753, marque le
point de départ de la nomenclature botanique
Niveaux hiérarchiques ou taxons (correspondant aux
diverses opérations réitérées de classification)
Règne, Classe, Ordre, (Famille), Genre, Espèce, Variété
Différence entre dénomination et définition: le nom d’un
être ne doit pas forcement refléter ses caractéristiques
Système binominal : l’un des noms donnait le genre,
l’autre les espèces (ex. Canis familiaris, C. lupus, C. latrans)
Vers une classification naturelle : une logique par agglomération
Rassembler les espèces sur de critères de similarité et réitérer
l'opération en prenant comme nouvelles unités
les groupes ainsi définis.
Le principe de subordination des caractères :
Bernard de Jussieu (1799-1876)
Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836)
« Les caractères, dans leur addition, ne doivent pas être
comptés comme des unités, mais chacun suivant sa valeur
relative, de sorte qu’un seul caractère constant soit
équivalent ou même supérieur à plusieurs inconstants, unis
ensemble »
Avec les Jussieu (pour les plantes) et Cuvier (pour les
animaux) une étape importante s’est trouvée franchie.
Néanmoins, le problème de fond se trouvait déplacé ; on
n’en était plus à chercher une méthode efficace menant à
la classification naturelle, mais plutôt à donner un sens à
cette classification.
Une classification naturelle,
et l’idée d’une “échelle des êtres”,
c’est-à-dire une hiérarchie fondée
sur le degré de complexité,
ne paraissaient nullement
incompatibles
avec la fixité des espèces,
l’ordre de la Nature traduisant,
pour la plupart des savants
de la fin du XVIII ème siècle,
la volonté du Créateur.
L’âge de la Terre était estimé, à partir des textes bibliques,
à quelques milliers d’années.
Ce premier obstacle fut levé
par Buffon (1707-1788) lorsqu’il proposa de multiplier
l’âge de la Terre par 100.
“La nature, je l’avoue,
est dans un mouvement de
flux continuel”.
Buffon (1707-1788) : Histoire Naturelle, IX, 1761
(Animaux communs aux deux continents)
La Paléontologie, sous l’impulsion de Georges
Cuvier (1769-1832) pour les Vertébrés, montra de façon
indubitable que la faune avait considérablement
varié au cours des âges.
Selon Cuvier, le monde aurait subi de catastrophes
anéantissant chaque fois la faune et la flore.
Après chaque catastrophe, de nouvelles espèces
seraient arrivées d’autres lieux et se seraient maintenues
à l’identique jusqu’à la catastrophe suivante
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