nos 10 prévisions pour 2015

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Economy & Finance

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PRÉVISIONS 2015 |

1. POURSUITE DE LA REPRISEÉCONOMIQUE MONDIALE

Selon une analyse de Reinhart &Rogoff sur les crises financièressurvenues au cours de ces 150dernières années, les reprises aprèsl'éclatement d'une bulle conjugué àune crise bancaire nécessitent plusde temps. En moyenne huit anspour être plus précis. Après la crisede 2008-2009, l'économiemondiale reste donc parfaitementdans les temps. L'économieaméricaine est de plus en plusproche de la normalité et latendance positive d'une repriselargement soutenue persistera en2015. Les problèmes domestiquesspécifiques vont jouer des tours àla zone euro et au Japon, même siune certaine améliorationéconomique peut être attendue.Dans les pays émergents, lesdisparités entre importateurs etexportateurs de matièrespremières perdurent. Le besoinéventuel de capitaux étrangers vaégalement redevenir un facteurimportant, surtout dans la

perspective du premier relèvementdes taux par la banque centraleaméricaine. Des pays comme laTurquie, l'Afrique du Sud et le Brésilresteront dès lors vulnérables.

2. TOUJOURS PAS DE POUSSÉEINFLATIONNISTE

Quand en réaction à la crise, lesbanques centrales se sont mises àimprimer d'énormes quantitésd'argent, surtout aux Etats-Unis etau Royaume-Uni, de nombreuxobservateurs ont mis en gardecontre les conséquencesdésastreuses d'une telle politiquepour l'inflation. Selon eux, unehausse rapide de l'inflation étaitinévitable. Aujourd'hui, six annéesse sont écoulées et la flambée del'inflation se fait toujours attendre.Et malgré l’accélération de lapolitique expansionniste desbanques centrales japonaise eteuropéenne, il en ira encore ainsien 2015. Tant que l'économie ne sesera pas totalement redressée, lerisque de hausse claire de l'inflationrestera limité. Aux Etats-Unis, où lareprise est la plus avancée, lacroissance des salaires vas'accentuer et l'inflation pourraitréapparaître sur les écrans radars. Ilne devrait toutefois pas encore êtrequestion du problèmeinflationniste redouté par certains.De leur côté, le Japon et la zoneeuro continuent à flirter avec ladéflation. A terme, la politiquemonétaire agressive pourraitconduire à un problème de haussede l'inflation, mais cela ne sera pasencore pour 2015.

3. RELÈVEMENT DES TAUXPAR LA FED

Cela fait aujourd'hui six ans que laFed maintient ses taux directeurs àun niveau plancher compris entre 0et 0,25%, mais les choses devraientchanger en 2015. La Fed arécemment arrêté ses achatsmensuels d'obligations au cours del'année écoulée et la prochaineétape sera un relèvement des tauxdirecteurs. Plus l'économieaméricaine se redresse, plus lebesoin d'une politique monétaireextrêmement accommodantediminue. Le taux de chômage estaujourd'hui retombé à moins de6%, tout près de ce qui estconsidéré comme normal pourl'économie américaine. Selon lesindicateurs précurseurs, lacroissance des salaires devraitclairement s'accentuer en 2015 ; cequi constituera le signal pour la Fedpour relever progressivement sestaux directeurs, avec sans doute unpremier pas d'ici l'été. Toutefois, laFed devrait procéder calmementdans ce cas, même si l'inflationaugmente légèrement. La Fed resteen effet plus préoccupée par lareprise économique naissante, quepar un possible risque d'inflation.Une légère hausse de l'inflation neferait du reste pas de mal dans lecontexte actuel.

4. ACHATS D’OBLIGATIONSPAR LA BCE

Alors que les Etats-Unis affichentaujourd'hui 1,3 million d'emploisen plus qu'à l'aube de la crise, lazone euro accuse toujours un passif

COMME LES ANNÉES PRÉCÉDENTES, NOUS REPRENONS CI-APRÈS NOS PRÉVISIONS POUR LES DOUZE

PROCHAINS MOIS SOUS FORME D'UNE PETITE LISTE DE PRÉDICTIONS CONCRÈTES. LES PRINCIPAUX

FACTEURS EN 2015 SERONT LA REPRISE PROGRESSIVE DE L'ÉCONOMIE MONDIALE ET LA POLITIQUE DES

BANQUES CENTRALES. VOICI DONC NOS 10 PRÉDICTIONS POUR 2015.

NOS 10 PRÉVISIONS POUR 2015

Bart Van CraeynestChief Economist

Di Rupo II, nous avons eu droit à ungouvernement pour le moinsinattendu avec la N.VA et un seulparti francophone. Avec le recul,nous étions aussi trop optimistespar rapport à l'économie japonaise.La dynamique positive despremiers mois de l'année y a eneffet été touchée plus durementque prévu par la hausse de la TVAen avril. Enfin, il n'y a pas non pluseu de nouveau réaménagement dela dette publique grecque. Même sile niveau de celle-ci reste intenable(175% du PIB en 2014 selon lesestimations), les interventions de laBCE en particulier ont permis demaintenir la situation souscontrôle. Un nouveauréaménagement de la dette reste àterme presque inévitable, mais cen'était donc pas pour cette année.

Hormis les surprises, la majorité denos prévisions se sont vérifiées. Il ya certes toujours des hauts et desbas, mais l'économie mondiale estcomme prévu restée sur la voied'une reprise progressive avecl'économie américaine pourmoteur. L'année 2014 a clairementconfirmé la reprise économiqueaux Etats-Unis. Dans cesconditions, la banque centraleaméricaine a effectué quelques pasprudents vers la sortie de sapolitique monétaire extrêmementaccommodante. Comme prévu, laFed a mis fin en 2014 à ses achatsd'obligations. Dans la zone euro, la

reprise a été nettement moinsconvaincante, mais avec unecroissance légèrement positive, lasituation s'est malgré toutaméliorée après deux années dansle rouge. Dans les pays émergents,le bilan est mitigé, avec desdisparités évidentes entreimportateurs et exportateurs dematières premières. Des payscomme l'Inde, le Mexique,l'Indonésie et la Pologne se sontainsi bien comportés, alors que leBrésil, la Russie et l'Afrique du Sudont connu de grandes difficultés. Labaisse des prix des matièrespremières a joué des tours à cesderniers, mais confirmé d'un autrecôté notre prédiction de lapersistance d'une faible inflation.La combinaison d'une repriseéconomique modeste et d'unefaible inflation s'est traduitecomme prévu par une année solidepour les marchés d'actions, avectoutefois un peu plus de volatilité.Enfin, la formation dugouvernement belge nous a valuune surprise, mais la grandenouvelle des élections est commeprévu venue des pays émergents.La réélection de la présidente DilmaRousseff a encore assombri lesperspectives pour l'économiebrésilienne alors qu'en Inde,l'élection du premier ministreNarendra Modi a donné un sérieuxcoup de fouet à l'économie.

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pour les matières premières dansun contexte de reprise trèsprogressive de l'économiemondiale, et d'autre part à uneoffre trop abondante. La situationdevrait quelque peu s'améliorer en2015 du côté de la demande, maiscelle-ci ne sera vraisemblablementpas assez forte pour provoquer deshausses de prix sensibles. Du côtéde l'offre, aucun grand changementde tendance n'est à prévoir. Dansces conditions, l'année 2015 devraitcoïncider avec des prix des matièrespremières stables ou en légèrehausse.

8. ANNÉE VOLATILE MAISPOSITIVE POUR LESACTIONS

Le climat sur les marchés d'actionssera très probablement déterminé,en 2015, par deux facteurs : lareprise de l'économie mondiale etla politique monétaire. La premièrehausse des taux par la Fed sera plusparticulièrement cruciale pour lesmarchés d'actions et l'anticipationde cet événement provoquera sansaucun doute une certaine volatilité.Comme lors de précédentsépisodes au cours des 30 dernièresannées, le premier relèvement destaux provoquera certainement uneforte correction sur les marchésd'actions. Néanmoins, la raison dece relèvement des taux, à savoir leredressement de l'économie, finirapar l'emporter sur les marchés. Lessociétés restent en pole positionpour récolter les fruits de cettereprise. De plus, la politiquemonétaire au niveau mondial restetrès favorable. Dans ces conditions,et malgré une volatilité plusimportante, 2015 devrait ànouveau être une bonne annéepour les marchés d’actions.

9. RENDEMENT LIMITÉ POURLES OBLIGATIONS

Cette prévision était aussi notreprévision n°9 voici un anexactement : compte tenu du

faible niveau des taux, lesperspectives de rendement pour lesobligations étaient modestes. Et en2014, les taux obligataires, surtouten Europe, ont encore battu desrecords de faiblesse. En cause, lesdoutes sur la croissance, lafaiblesse de l'inflation et lesdifférentes annonces de la BCE.Résultat, les obligationseuropéennes sont encore beaucoupplus chères qu'il y a un an. Dans unscénario de plongeon de la zoneeuro dans une nouvelle récessionqui déclencherait une spiraledéflationniste néfaste, les tauxeuropéens pourraient encorereculer davantage. Il ne s'agittoutefois pas du scénario le plusprobable. Avec une faiblecroissance, une faible inflation etune BCE qui essaie à tout le moinsde créer de l'inflation, les tauxobligataires européens devraientcontinuer à fluctuer autour (oujuste au-dessus) des niveauxactuels. Dans ce cas, le rendementdes obligations européennes en2015 sera très limité.

10. BAISSE DES PRIX DEL’IMMOBILIER EN BELGIQUE

Une forte correction du marchéimmobilier belge est déjà annoncéedepuis des années mais jusqu'àprésent, cela est apparu fortementexagéré. En termes réels, le rythmede hausse des prix des maisons aclairement ralenti ces dernièresannées, mais il n'a pas encore étéquestion de véritable correction.Celle-ci devrait bien avoir lieu en2015, mais elle sera plutôttemporaire. La réforme annoncéedu bonus-logement en Flandre àpartir de janvier 2015 et la fortebaisse des taux au cours de l'annéeécoulée ont provoqué une haussetrès claire du nombre detransactions immobilières. Lecontrecoup de ceci suivra en 2015,ce qui se traduira par une baisselimitée du prix des maisons. Ils'agira toutefois plusvraisemblablement du point dedépart d'une stagnation du prix des

maisons que d'une lourdecorrection. Le caractère sain dumarché hypothécaire, l'absenced'une quelconque exagération ducôté de l'offre immobilière et laperspective de taux toujours faibleslaissent apparaître une certainestabilisation des prix comme lescénario le plus probable pour lemarché immobilier belge cesprochaines années.

NOS 10 PRÉVISIONSPOUR 2014 : L’HEURE DU BILAN

Comme nous en avons prisl’habitude, nous ne regardons passeulement devant nous, maisévaluons aussi a posteriori nosprévisions pour l’année écoulée. Fin2013, nous avions annoncé que2014 serait l'année de laconfirmation de la repriseéconomique et du changement depolitique de la banque centraleaméricaine. La suite nous a donnéraison, même si la reprise est restéetimide et n'a pas vraiment eu lieupartout. La plus grande surprise del'année écoulée aura été la nouvellebaisse spectaculaire des taux, enparticulier en Europe. A titred'exemple, les taux sur lesobligations d’Etat allemandes à 10ans sont passés d'un très faibleniveau de 1,9% en début d'année àun niveau jamais vu de 0,75% mi-octobre. Et la baisse des taux a étépire encore dans la périphériepuisque les taux espagnols sontpassés de 4,1% encore en débutd'année à un plus bas historique de2% en septembre. En Belgique, lestaux à 10 ans ont flirté avec labarre de 1% à la mi-octobre. Cettebaisse des taux improbable adéjoué notre prédiction d'unrendement modeste pour lesobligations, les obligations ayantaffiché de jolis rendements, surtouten Europe. Une deuxième surpriseest venue de la scène politiquebelge puisque là où nous pensionsnous diriger vers un gouvernement

3PRÉVISIONS 2015 |2

de 5 millions. Une différencenotable qui transparaît aussi deplus en plus dans la politique desbanques centrales. La BCE estrestée bien plus longtemps sur laréserve que la Fed dans sa politiqueanti-crise, mais la douloureuseréalité la pousse de plus en plus àagir, l'inflation dans la zone euroétant dangereusement faible. Etselon les perspectives actuelles, ilfaudra au moins attendre 2019avant que l'inflation ne retrouve unniveau proche de l'objectif de laBCE, à savoir 2%. Dans cesconditions, la BCE a déjà annoncéson intention de porter son bilanau niveau de début 2012 à traversl'achat de divers actifs (àl'exception des obligations d’Etats).Concrètement, cela implique que laBCE va imprimer quelque ... 1.000milliards d'euros, mais ce n'est pastout. Le risque persistant dedéflation amènera la BCE à allerencore plus loin en 2015 avec unenouvelle augmentation de sonbilan (doubler le montant prévuactuellement semblerecommandé) et même l'achatd’obligations d’Etats.

5. EURO À 1,10 DOLLAR

Malgré les performancesclairement meilleures del'économie américaine par rapportà la zone euro, le dollar est restéfaible par rapport à l'euro tant quela Fed a imprimé de l'argent.Aujourd'hui toutefois, les rôles sonten train de s'inverser. La Fed sedirige ainsi vers un relèvement destaux, alors que la BCE commenceenfin à accélérer la vitesse derotation de la planche à billets. Celaa déjà provoqué un netrenforcement du dollar ces derniersmois et cette tendance est encoreappelée à se poursuivre. En vertude nos prévisions actuelles pour lapolitique monétaire aux Etats-Uniset dans la zone euro, un retour à unrapport de 1,10 dollar pour un euro,un niveau plus vu depuis 2003,n'est pas exclu. Seule laconcrétisation d'un scénario dedéflation dans la zone euro pourraità vrai dire inverser cette tendance,mais la BCE cherchera sans aucundoute à éviter pareil scénario.

6. POURSUITE DURALENTISSEMENTCONTRÔLÉ DE L’ECONOMIECHINOISE

Le scénario d'une possibleimplosion de l'économie chinoiseest apparu à maintes reprises cesdernières années comme lepossible déclencheur d'unenouvelle crise mondiale. Celarestera également un desprincipaux risques pour l'économiemondiale en 2015. Néanmoins, unvrai krach reste peu probable.L'économie chinoise s'est certesappuyée, ces dernières années, surune croissance des crédits toutsimplement intenable et il y a doncun risque que cette croissancecesse brutalement, avec ce que celasuppose comme conséquencesdésastreuses pour l'activitééconomique. Néanmoins, lesautorités de Pékin sont conscientesde la nécessité de freiner lacroissance des crédits et ont d’oreset déjà pris des mesures en ce sens.De nouveaux pas devraient dureste encore être franchis cesprochaines années et débouchersur un refroidissement contrôlé del'économie chinoise. Le risque devoir les autorités perdre le contrôledans ce cas et d'assister à unralentissement brutal del'économie semble limité. Lesautorités chinoises ont en effet dela marge pour résister à la pressionexterne des marchés financiersmondiaux (grâce aux grandesréserves de la banque centrale) et àla pression politique interne (grâceau caractère spécifique du systèmepolitique chinois).

7. STABILISATION DES PRIXDES MATIÈRES PREMIÈRE

Les prix des matières premières ontété sous pression cette année avec,surtout, une forte baisse des coursdu pétrole. La plupart des prix desaliments ont aussi diminué, alorsque la situation pour les métauxest plutôt mitigée. Cela est dû,d'une part, à la faible demande

pour les matières premières dansun contexte de reprise trèsprogressive de l'économiemondiale, et d'autre part à uneoffre trop abondante. La situationdevrait quelque peu s'améliorer en2015 du côté de la demande, maiscelle-ci ne sera vraisemblablementpas assez forte pour provoquer deshausses de prix sensibles. Du côtéde l'offre, aucun grand changementde tendance n'est à prévoir. Dansces conditions, l'année 2015 devraitcoïncider avec des prix des matièrespremières stables ou en légèrehausse.

8. ANNÉE VOLATILE MAISPOSITIVE POUR LESACTIONS

Le climat sur les marchés d'actionssera très probablement déterminé,en 2015, par deux facteurs : lareprise de l'économie mondiale etla politique monétaire. La premièrehausse des taux par la Fed sera plusparticulièrement cruciale pour lesmarchés d'actions et l'anticipationde cet événement provoquera sansaucun doute une certaine volatilité.Comme lors de précédentsépisodes au cours des 30 dernièresannées, le premier relèvement destaux provoquera certainement uneforte correction sur les marchésd'actions. Néanmoins, la raison dece relèvement des taux, à savoir leredressement de l'économie, finirapar l'emporter sur les marchés. Lessociétés restent en pole positionpour récolter les fruits de cettereprise. De plus, la politiquemonétaire au niveau mondial restetrès favorable. Dans ces conditions,et malgré une volatilité plusimportante, 2015 devrait ànouveau être une bonne annéepour les marchés d’actions.

9. RENDEMENT LIMITÉ POURLES OBLIGATIONS

Cette prévision était aussi notreprévision n°9 voici un anexactement : compte tenu du

faible niveau des taux, lesperspectives de rendement pour lesobligations étaient modestes. Et en2014, les taux obligataires, surtouten Europe, ont encore battu desrecords de faiblesse. En cause, lesdoutes sur la croissance, lafaiblesse de l'inflation et lesdifférentes annonces de la BCE.Résultat, les obligationseuropéennes sont encore beaucoupplus chères qu'il y a un an. Dans unscénario de plongeon de la zoneeuro dans une nouvelle récessionqui déclencherait une spiraledéflationniste néfaste, les tauxeuropéens pourraient encorereculer davantage. Il ne s'agittoutefois pas du scénario le plusprobable. Avec une faiblecroissance, une faible inflation etune BCE qui essaie à tout le moinsde créer de l'inflation, les tauxobligataires européens devraientcontinuer à fluctuer autour (oujuste au-dessus) des niveauxactuels. Dans ce cas, le rendementdes obligations européennes en2015 sera très limité.

10. BAISSE DES PRIX DEL’IMMOBILIER EN BELGIQUE

Une forte correction du marchéimmobilier belge est déjà annoncéedepuis des années mais jusqu'àprésent, cela est apparu fortementexagéré. En termes réels, le rythmede hausse des prix des maisons aclairement ralenti ces dernièresannées, mais il n'a pas encore étéquestion de véritable correction.Celle-ci devrait bien avoir lieu en2015, mais elle sera plutôttemporaire. La réforme annoncéedu bonus-logement en Flandre àpartir de janvier 2015 et la fortebaisse des taux au cours de l'annéeécoulée ont provoqué une haussetrès claire du nombre detransactions immobilières. Lecontrecoup de ceci suivra en 2015,ce qui se traduira par une baisselimitée du prix des maisons. Ils'agira toutefois plusvraisemblablement du point dedépart d'une stagnation du prix des

maisons que d'une lourdecorrection. Le caractère sain dumarché hypothécaire, l'absenced'une quelconque exagération ducôté de l'offre immobilière et laperspective de taux toujours faibleslaissent apparaître une certainestabilisation des prix comme lescénario le plus probable pour lemarché immobilier belge cesprochaines années.

NOS 10 PRÉVISIONSPOUR 2014 : L’HEURE DU BILAN

Comme nous en avons prisl’habitude, nous ne regardons passeulement devant nous, maisévaluons aussi a posteriori nosprévisions pour l’année écoulée. Fin2013, nous avions annoncé que2014 serait l'année de laconfirmation de la repriseéconomique et du changement depolitique de la banque centraleaméricaine. La suite nous a donnéraison, même si la reprise est restéetimide et n'a pas vraiment eu lieupartout. La plus grande surprise del'année écoulée aura été la nouvellebaisse spectaculaire des taux, enparticulier en Europe. A titred'exemple, les taux sur lesobligations d’Etat allemandes à 10ans sont passés d'un très faibleniveau de 1,9% en début d'année àun niveau jamais vu de 0,75% mi-octobre. Et la baisse des taux a étépire encore dans la périphériepuisque les taux espagnols sontpassés de 4,1% encore en débutd'année à un plus bas historique de2% en septembre. En Belgique, lestaux à 10 ans ont flirté avec labarre de 1% à la mi-octobre. Cettebaisse des taux improbable adéjoué notre prédiction d'unrendement modeste pour lesobligations, les obligations ayantaffiché de jolis rendements, surtouten Europe. Une deuxième surpriseest venue de la scène politiquebelge puisque là où nous pensionsnous diriger vers un gouvernement

3PRÉVISIONS 2015 |2

de 5 millions. Une différencenotable qui transparaît aussi deplus en plus dans la politique desbanques centrales. La BCE estrestée bien plus longtemps sur laréserve que la Fed dans sa politiqueanti-crise, mais la douloureuseréalité la pousse de plus en plus àagir, l'inflation dans la zone euroétant dangereusement faible. Etselon les perspectives actuelles, ilfaudra au moins attendre 2019avant que l'inflation ne retrouve unniveau proche de l'objectif de laBCE, à savoir 2%. Dans cesconditions, la BCE a déjà annoncéson intention de porter son bilanau niveau de début 2012 à traversl'achat de divers actifs (àl'exception des obligations d’Etats).Concrètement, cela implique que laBCE va imprimer quelque ... 1.000milliards d'euros, mais ce n'est pastout. Le risque persistant dedéflation amènera la BCE à allerencore plus loin en 2015 avec unenouvelle augmentation de sonbilan (doubler le montant prévuactuellement semblerecommandé) et même l'achatd’obligations d’Etats.

5. EURO À 1,10 DOLLAR

Malgré les performancesclairement meilleures del'économie américaine par rapportà la zone euro, le dollar est restéfaible par rapport à l'euro tant quela Fed a imprimé de l'argent.Aujourd'hui toutefois, les rôles sonten train de s'inverser. La Fed sedirige ainsi vers un relèvement destaux, alors que la BCE commenceenfin à accélérer la vitesse derotation de la planche à billets. Celaa déjà provoqué un netrenforcement du dollar ces derniersmois et cette tendance est encoreappelée à se poursuivre. En vertude nos prévisions actuelles pour lapolitique monétaire aux Etats-Uniset dans la zone euro, un retour à unrapport de 1,10 dollar pour un euro,un niveau plus vu depuis 2003,n'est pas exclu. Seule laconcrétisation d'un scénario dedéflation dans la zone euro pourraità vrai dire inverser cette tendance,mais la BCE cherchera sans aucundoute à éviter pareil scénario.

6. POURSUITE DURALENTISSEMENTCONTRÔLÉ DE L’ECONOMIECHINOISE

Le scénario d'une possibleimplosion de l'économie chinoiseest apparu à maintes reprises cesdernières années comme lepossible déclencheur d'unenouvelle crise mondiale. Celarestera également un desprincipaux risques pour l'économiemondiale en 2015. Néanmoins, unvrai krach reste peu probable.L'économie chinoise s'est certesappuyée, ces dernières années, surune croissance des crédits toutsimplement intenable et il y a doncun risque que cette croissancecesse brutalement, avec ce que celasuppose comme conséquencesdésastreuses pour l'activitééconomique. Néanmoins, lesautorités de Pékin sont conscientesde la nécessité de freiner lacroissance des crédits et ont d’oreset déjà pris des mesures en ce sens.De nouveaux pas devraient dureste encore être franchis cesprochaines années et débouchersur un refroidissement contrôlé del'économie chinoise. Le risque devoir les autorités perdre le contrôledans ce cas et d'assister à unralentissement brutal del'économie semble limité. Lesautorités chinoises ont en effet dela marge pour résister à la pressionexterne des marchés financiersmondiaux (grâce aux grandesréserves de la banque centrale) et àla pression politique interne (grâceau caractère spécifique du systèmepolitique chinois).

7. STABILISATION DES PRIXDES MATIÈRES PREMIÈRE

Les prix des matières premières ontété sous pression cette année avec,surtout, une forte baisse des coursdu pétrole. La plupart des prix desaliments ont aussi diminué, alorsque la situation pour les métauxest plutôt mitigée. Cela est dû,d'une part, à la faible demande

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1. POURSUITE DE LA REPRISEÉCONOMIQUE MONDIALE

Selon une analyse de Reinhart &Rogoff sur les crises financièressurvenues au cours de ces 150dernières années, les reprises aprèsl'éclatement d'une bulle conjugué àune crise bancaire nécessitent plusde temps. En moyenne huit anspour être plus précis. Après la crisede 2008-2009, l'économiemondiale reste donc parfaitementdans les temps. L'économieaméricaine est de plus en plusproche de la normalité et latendance positive d'une repriselargement soutenue persistera en2015. Les problèmes domestiquesspécifiques vont jouer des tours àla zone euro et au Japon, même siune certaine améliorationéconomique peut être attendue.Dans les pays émergents, lesdisparités entre importateurs etexportateurs de matièrespremières perdurent. Le besoinéventuel de capitaux étrangers vaégalement redevenir un facteurimportant, surtout dans la

perspective du premier relèvementdes taux par la banque centraleaméricaine. Des pays comme laTurquie, l'Afrique du Sud et le Brésilresteront dès lors vulnérables.

2. TOUJOURS PAS DE POUSSÉEINFLATIONNISTE

Quand en réaction à la crise, lesbanques centrales se sont mises àimprimer d'énormes quantitésd'argent, surtout aux Etats-Unis etau Royaume-Uni, de nombreuxobservateurs ont mis en gardecontre les conséquencesdésastreuses d'une telle politiquepour l'inflation. Selon eux, unehausse rapide de l'inflation étaitinévitable. Aujourd'hui, six annéesse sont écoulées et la flambée del'inflation se fait toujours attendre.Et malgré l’accélération de lapolitique expansionniste desbanques centrales japonaise eteuropéenne, il en ira encore ainsien 2015. Tant que l'économie ne sesera pas totalement redressée, lerisque de hausse claire de l'inflationrestera limité. Aux Etats-Unis, où lareprise est la plus avancée, lacroissance des salaires vas'accentuer et l'inflation pourraitréapparaître sur les écrans radars. Ilne devrait toutefois pas encore êtrequestion du problèmeinflationniste redouté par certains.De leur côté, le Japon et la zoneeuro continuent à flirter avec ladéflation. A terme, la politiquemonétaire agressive pourraitconduire à un problème de haussede l'inflation, mais cela ne sera pasencore pour 2015.

3. RELÈVEMENT DES TAUXPAR LA FED

Cela fait aujourd'hui six ans que laFed maintient ses taux directeurs àun niveau plancher compris entre 0et 0,25%, mais les choses devraientchanger en 2015. La Fed arécemment arrêté ses achatsmensuels d'obligations au cours del'année écoulée et la prochaineétape sera un relèvement des tauxdirecteurs. Plus l'économieaméricaine se redresse, plus lebesoin d'une politique monétaireextrêmement accommodantediminue. Le taux de chômage estaujourd'hui retombé à moins de6%, tout près de ce qui estconsidéré comme normal pourl'économie américaine. Selon lesindicateurs précurseurs, lacroissance des salaires devraitclairement s'accentuer en 2015 ; cequi constituera le signal pour la Fedpour relever progressivement sestaux directeurs, avec sans doute unpremier pas d'ici l'été. Toutefois, laFed devrait procéder calmementdans ce cas, même si l'inflationaugmente légèrement. La Fed resteen effet plus préoccupée par lareprise économique naissante, quepar un possible risque d'inflation.Une légère hausse de l'inflation neferait du reste pas de mal dans lecontexte actuel.

4. ACHATS D’OBLIGATIONSPAR LA BCE

Alors que les Etats-Unis affichentaujourd'hui 1,3 million d'emploisen plus qu'à l'aube de la crise, lazone euro accuse toujours un passif

COMME LES ANNÉES PRÉCÉDENTES, NOUS REPRENONS CI-APRÈS NOS PRÉVISIONS POUR LES DOUZE

PROCHAINS MOIS SOUS FORME D'UNE PETITE LISTE DE PRÉDICTIONS CONCRÈTES. LES PRINCIPAUX

FACTEURS EN 2015 SERONT LA REPRISE PROGRESSIVE DE L'ÉCONOMIE MONDIALE ET LA POLITIQUE DES

BANQUES CENTRALES. VOICI DONC NOS 10 PRÉDICTIONS POUR 2015.

NOS 10 PRÉVISIONS POUR 2015

Bart Van CraeynestChief Economist

Di Rupo II, nous avons eu droit à ungouvernement pour le moinsinattendu avec la N.VA et un seulparti francophone. Avec le recul,nous étions aussi trop optimistespar rapport à l'économie japonaise.La dynamique positive despremiers mois de l'année y a eneffet été touchée plus durementque prévu par la hausse de la TVAen avril. Enfin, il n'y a pas non pluseu de nouveau réaménagement dela dette publique grecque. Même sile niveau de celle-ci reste intenable(175% du PIB en 2014 selon lesestimations), les interventions de laBCE en particulier ont permis demaintenir la situation souscontrôle. Un nouveauréaménagement de la dette reste àterme presque inévitable, mais cen'était donc pas pour cette année.

Hormis les surprises, la majorité denos prévisions se sont vérifiées. Il ya certes toujours des hauts et desbas, mais l'économie mondiale estcomme prévu restée sur la voied'une reprise progressive avecl'économie américaine pourmoteur. L'année 2014 a clairementconfirmé la reprise économiqueaux Etats-Unis. Dans cesconditions, la banque centraleaméricaine a effectué quelques pasprudents vers la sortie de sapolitique monétaire extrêmementaccommodante. Comme prévu, laFed a mis fin en 2014 à ses achatsd'obligations. Dans la zone euro, la

reprise a été nettement moinsconvaincante, mais avec unecroissance légèrement positive, lasituation s'est malgré toutaméliorée après deux années dansle rouge. Dans les pays émergents,le bilan est mitigé, avec desdisparités évidentes entreimportateurs et exportateurs dematières premières. Des payscomme l'Inde, le Mexique,l'Indonésie et la Pologne se sontainsi bien comportés, alors que leBrésil, la Russie et l'Afrique du Sudont connu de grandes difficultés. Labaisse des prix des matièrespremières a joué des tours à cesderniers, mais confirmé d'un autrecôté notre prédiction de lapersistance d'une faible inflation.La combinaison d'une repriseéconomique modeste et d'unefaible inflation s'est traduitecomme prévu par une année solidepour les marchés d'actions, avectoutefois un peu plus de volatilité.Enfin, la formation dugouvernement belge nous a valuune surprise, mais la grandenouvelle des élections est commeprévu venue des pays émergents.La réélection de la présidente DilmaRousseff a encore assombri lesperspectives pour l'économiebrésilienne alors qu'en Inde,l'élection du premier ministreNarendra Modi a donné un sérieuxcoup de fouet à l'économie.

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