discours françois hollande convention d'investiture
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Discours de François Hollande
Convention d'investiture du candidatsamedi 22 octobre 2011Halle Freyssinet, Paris
Je viens vous parler de la France, de ce qu'elle subit, de ce qu'elle attend,
de ce qu'elle espère. Je viens vous parler de la France durement touchée
par une crise provoquée par l'irresponsabilité de la France aggravée par la
faiblesse de nos gouvernants. Mais je viens vous parler de la France qui a
tant de force en elle-même, tant d'atouts disponibles qu'elle sait mériter un
autre destin si nous lui proposons un autre chemin.
Je veux d'abord vous saluer, vous les militants, vous les élus, vous les
dirigeants de cette grande formation qu'est le Parti socialiste. Mon parti.
Un parti qui a une grande histoire. Plus d'un siècle. Un parti qui a
contribué à l'affirmation de la République, qui a fait avancer le progrès
social, pris des décisions courageuses pour les libertés, qui a servi la
France et construit l'Europe.
Un parti qui a toujours su se dépasser, se changer pour être davantage lui-
même. Un parti capable d'inventer, d'innover, d'imaginer la démocratie de
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demain.
Nous l'avons montré avec les primaires citoyennes. Ce défi qu'il s'était
lancé à lui même, qu'il a su relever. Et avec quel succès, 3 millions de
votants, deux dimanches de suite et une organisation aussi transparente
qu'incontestable.
Cette réussite, nous la devons à ceux qui en ont eu l'idée, aux adhérents qui
ont su abandonner un pouvoir, celui de la désignation du candidat pour le
confier à tous les citoyens. Nous la devons aux sympathisants qui ont tenus
méticuleusement les bureaux de vote. A la direction du Parti socialiste.
Martine Aubry qui l'a engagé. Harlem Désir qui l'a mené à bien.
Ma gratitude va aux candidats.
Jean-Michel Baylet qui a permis au Parti radical de gauche d'être associé
au processus, Manuel Valls qui représente une nouvelle génération qui a
soif d'action, Arnaud Montebourg qui a installé des thèmes forts dans cette
campagne, Ségolène1 Royal qui a inspiré tant d'approche nouvelles et
Martine Aubry dont j'apprécie la force de conviction et la loyauté. Ils ont
ouvert une époque nouvelle dans la vie politique. Les primaires citoyennes
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ne resteront pas sans lendemain, ni ici, ni ailleurs.
Nous ouvrons aujourd'hui une phase nouvelle qui n'aura rien à voir avec
celle qui s'achève. Nous changeons d'enjeu. Nous étions dans la pluralité.
Nous sommes désormais dans l'unité. Nous étions entre nous, nous
sommes tournés vers les Français. Nous étions dans le débat. Nous
sommes dans le combat. Le combat, contre la droite et l'extrême droite. Le
combat pour le changement, le combat pour la victoire.
Je mesure l'honneur qui m'est fait. Je prends la dimension de la tâche qui
m'attend. Je devine l'espoir qui vous anime. Cet espoir me porte, et
m'oblige.Vous m'avez investi d'une mission, la plus belle qui soit pour un
socialiste, celle de faire gagner la gauche, celle de faire réussir la France.
Depuis mon premier engagement, j'ai voulu représenter mes concitoyens.
Pendant plus de dix-ans j'ai dirigé notre parti. Depuis des mois je poursuis
inlassablement une démarche de candidature qui me conduit jusqu'à ce
moment, celui de l'investiture Je me suis minutieusement préparé. J'ai
parcouru la France. J'ai perçu la voix d'un peuple blessé par tant de
promesses fallacieuses, tant d'inégalités injustifiées, tant d'humiliations
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insupportables.
J'ai entendu la plainte des ouvriers, brisés par l'injustice de décisions qui
les frappent motivées par le seul profit. Des employés, qui expriment,
parfois dans la honte, leur souffrance au travail, celle des agriculteurs qui
travaillent sans compter leurs heures pour des revenus de misère, celle des
entrepreneurs qui se découragent faute de pouvoir accéder au crédit, celle
des jeunes qui ne sont pas reconnus dans leurs droits, celle des retraités qui
craignent, après les avoir conquis, de les perdre. Celle des créateurs qui se
sentent négligés. Bref, la plainte de tous ceux pour lesquels nous luttons,
nous les socialistes.
J'ai saisi le désarroi de tous ceux qui aiment leur pays et qui s'affligent de
le voir dégradé, affaibli – et parfois moqué - par une politique improvisée,
incohérente et parfois burlesque.
Mais, j'ai perçu aussi la vigueur de nos potentiels, notre vitalité
démographique, nos savoirs-faire, nos services publics, notre recherche,
nos territoires, notre jeunesse, notre diversité, notre culture, notre langue.
Bref de toutes les ressources qui font que nous sommes la France.
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C'est l'appel de tout un pays qui s'adresse à nous, il attend un acte fort, une
vision pénétrante, un projet collectif pour ré-enchanter le rêve français. Là
est ma mission.
Souvent la France s'est retrouvée au premier rang des Nations, souvent elle
a donné l'exemple.
Ce temps peut revenir. Nous avons su surmonter des épreuves bien plus
redoutables, nous sommes un grand peuple plein de lucidité et de courage.
Les valeurs de la République ne sont pas un fardeau mais un levier dans la
mondialisation. Notre pays recèle d'initiatives, d'engagements,
d'investissements encore trop retenus. Le sursaut est possible. Chassons les
divisions, les stigmatisations, les dénigrements, proposons un
rassemblement autour de la réussite de la génération qui vient, de sa place,
de sa promotion, des conditions de son plein accomplissement.
Je dis le rêve français. Et à l'énoncé du mot, j'entends les sarcasmes de la
droite : « on ne fait pas la politique avec du rêve ». Surtout avec le bilan
qu'elle nous laisse. Et pourtant me revient une belle phrase d'un ancien
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président de la République : « les gens veulent que leur histoire leur
ressemble ou au moins qu'elle ressemble à leurs rêves ». Voilà De Gaulle
qui leur répond.
Mon histoire personnelle se confond avec la gauche.
J'ai découvert la politique, à l'heure de la première élection présidentielle
au suffrage universel, celle qui opposait le jeune François Mitterrand, au
pouvoir personnel et finissant du général de Gaulle. Mitterrand, c'était la
gauche qui se réveillait. De Gaulle, c'était le rêve de la grandeur, contrariée
par une bourgeoisie étriquée, sur laquelle il s'appuyait à contre-coeur. La
France était alors une société corsetée, autoritaire, archaïque. Les piétons
de mai 68 qui marchaient la tête dans les étoiles l'avaient compris. Leur
utopie, c'était celle d'une société fraternelle qui puisse respecter l'homme et
la nature, et refuse de faire de la prospérité matérielle la mesure de toute
chose.
Nicolas Sarkozy voulait en finir avec mai 68. Quelle faute que de vouloir
occulter les aspirations de la jeunesse !
Déjà en ce temps-là, elle croyait qu'un autre monde était possible. A toute
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époque, il convient d'entendre les indignés. Celui qui les néglige, celui qui
les rejette, devient un conservateur.
Je garde mai 68 en héritage, sans rien ignorer de ses excès, de ses illusions,
de ses chimères. J'ai toujours vénéré la démocratie, c'est pourquoi je me
suis tourné vers le socialisme français, celui de l'égalité dans la liberté,
celui qui veut tenir les promesses de la République..
J'ai adhéré à l'union de la gauche, j'ai vécu, jeune militant, cette longue
marche qui a conduit à la victoire du 10 mai, quand le temps de la
responsabilité s'est soudain ouvert devant nous.
La Gauche au pouvoir a transformé notre pays. Elle n'a pas tout réussi, elle
n'a pas tout entrepris. Elle voulait changer la vie, la vie l'a changée. Mais
elle a su moderniser le pays, engager le progrès, élargir les libertés, elle
avait du courage : souvenons-nous de l'abolition de l'a peine de mort. Elle
a fait honneur à la République, elle a fait honneur à la France.
Tout comme l'a fait 15 ans plus tard Lionel Jospin, devenu Premier
Ministre, à la suite d'une dissolution hasardeuse. Lionel Jospin, que je
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salue ici. Lionel Jospin, auprès de qui j'ai appris la solidité du
raisonnement, comme la clarté des choix et le sens de l'Etat. Je salue tous
les anciens Premiers Ministres présents ici : Pierre Mauroy, Laurent
Fabius, Michel Rocard, Edith Cresson. J'ai une pensée pour Pierre
Berégovoy. La France ne serait pas ce qu'elle est sans eux.
J'ai dirigé 11 ans le Parti socialiste. J' ai passé six ans dans l'opposition. J'ai
appris l'intérêt du travail collectif. Le dévouement pour une cause
commune, la vertu du débat, la recherche d'une synthèse forte les idées et
l'exigence du rassemblement. J'ai tiré toutes les leçons, je sais le bonheur
de l'unité, et je connais les désastres de la désunion que ce soit les
socialistes ou dans la gauche. Je sais ce que je dois à la Corrèze, elle m'a
accueilli il y a trente ans. Elle m'a donné ma légitimité et ma force. J'y ai
tout conquis, tous les mandats possibles. Elle m'a fait confiance, m'a
conduit jusqu'ici. J'ai reçu d'elle le message de l'humilité à l'égard des
autres, mais aussi l'ambition d'un territoire qui croit à la promesse
républicaine.
Je parle de notre Histoire, c'est à dessein car nous venons de très loin. Tous
nous sommes les continuateurs d'une oeuvre. Nous sommes les héritiers
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d'un combat, celui de la gauche - avec ses grandes figures Jaurès, Blum,
Mendès France, Mitterrand, les héritiers d'une épopée, celle de la
République – Gambetta, Ferry, Clémenceau. Celle qui a failli sombrer ,
celle qui a été sauvée par Jean Moulin et de Gaulle, les porteurs d'un destin
commun, celui de la France, celui des illustres comme des anonymes, celui
des Français de toujours comme celui des Français venus de toutes parts.
Chers amis, jamais la Gauche ne s’est présentée devant les Français avec
des chances sérieuses de l’emporter dans un contexte aussi
exceptionnellement grave.
Une crise financière qui, loin d’avoir été maîtrisée depuis le dérèglement
des subprimes de l’été 2007, s’est intensifiée au point de menacer
désormais les capacités d’emprunt de la plupart des pays européens et de
mettre en demeure les banques d’une recapitalisation à laquelle bon
nombre peinaient à faire face.
Un ralentissement économique voire une perspective de récession en 2012
dès lors que les plans d’austérité s’ajoutent aux plans de rigueur pour
combler des déficits de plus en plus élevés faute de recettes fiscales
suffisantes.
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Une perte de compétitivité de l’Europe liée à la désindustrialisation subie
depuis 20 ans, du déclin de l’investissement et du relâchement de l’effort
de recherche.
Enfin, une situation sociale de plus en plus tendue avec un chômage
proche de 10% de la population, une précarité accrue et un creusement
vertigineux des inégalités.
Les droites sont forcément concernées par ce terrible constat, parce que
que ce sont elles qui sont aux pouvoirs dans 21 pays sur 27 en Europe. La
rigidité de la position allemande ajoute encore à la difficulté.
Mais Nicolas Sarkozy a fait preuve d’un optimisme bien déplacé lorsqu’il
a prétendu à chaque sommet, que ce soit au G20 ou au Conseil Européen,
que la crise était réglée, que la Zone Euro était stabilisée, que la Grèce était
sauvée, quand à chaque étape, le répit n'aura duré que quelque jours et que
la violence infernale de la spéculation a repris de plus belle.
Il se sera trompé de diagnostic sur la finance privée dont il a pensé que le
sauvetage des banques sans contrepartie suffirait à les domestiquer. Il se
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sera trompé de thérapie sur les dettes souveraines dont il a voulu surtout
protéger de toute contribution le secteur privé au point aujourd’hui d’être
dans une impasse, faute du consentement de Mme Merkel à faire éponger
les dettes des Etats par le fond de stabilité financière.
Je souhaite, parce que j’ai le sens des responsabilités que demain un
accord soit trouvé. Il nous est dit qu’il faudra sans doute attendra mercredi.
Va pour mercredi. Mais que de temps perdu, que d’annonces précipitées,
que d’improvisations coûteuses, que d'incompréhensions fâcheuses, que
de diplomatie approximative ; que de manquements face à la gravité des
temps.
Et le Président sortant nous parle d’expérience !
Quelle prétention !
Impuissant à régler la crise, voilà que Nicolas Sarkozy s’en fait un
argument pour justifier une nouvelle candidature.
Voilà leur grande affaire. Voilà leur grande excuse. Voilà leur paradoxe.
Il a échoué pendant 5 ans. Mais il serait le seul à pouvoir réussir !
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Le seul capable d'être Président au simple prétexte qu’il l’est déjà. Il fallait
y songer. Pour être Président, il faudrait désormais l’avoir été. Pour entrer
à l’Elysée, il faudrait en sortir. Voilà qui limite le nombre de candidatures.
Mais d’où vient cette arrogance ? Cette suffisance ? Cette insolence ?
Celle des conservateurs, qui seraient nés pour. commander, pour servir le
marché, pour présider. Eux seuls seraient légitimes.
Et pourquoi donc ce privilège ? Au nom de quelle compétence ? Parce que
la droite saurait gérer. Mais parlons en de sa gestion. À la fin du mandat de
Nicolas Sarkozy, la dette publique se sera alourdie de 700 milliards. La
sécurité sociale aura accumulé 135 milliards de déficits. Le commerce
extérieur affiche 75 milliards de découvert. La croissance sera d’à peine
1%. Les prélèvements obligatoires se seront alourdis de 40 milliards. Et
c’est ce que la droite appelle une « valeur sûre ».
À les écouter, leur général a été vaincu sur tous les fronts, mais il doit
encore commander. Le capitaine a mis le vaisseau sur les récifs, mais il
doit rester à la barre, même si la mer s'est retirée. Le passeport pour la
réussite, ce serait l’échec ; la preuve de la compétence, ce serait le fiasco,
curieux critère. A quand comme dans certaines multinationales indignes,
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les stocks options pour le Président qui met son entreprise en faillite et des
retraites chapeau pour ses ministres ! Bref la droite compte sur la crise
pour se sauver. Moi je propose que les Français comptent sur la gauche
pour les sauver de la crise.
Alors pour effrayer les électeurs sont agitées les menaces de notre
prochaine arrivée au pouvoir. Et voilà que dans l'hypothèse où les agences
de notation venaient à dégrader la note de la France, ce serait de notre côté
qu’il conviendrait de chercher les coupables. Faute de pouvoir mettre en
cause les prédécesseurs, ils sont là depuis 10 ans, nos gouvernants iraient
jusqu'à dénoncer leurs successeurs. Pitoyable entreprise venant de piètres
gestionnaires transformés en syndics de leurs propres faillite.
Ce n’est pas notre projet qui coûte cher. Nous ferons justice de ces
caricatures lorsque je présenterai ma plate-forme présidentielle. C’est leur
politique qui a épuisé le pays, qui a tari les recettes fiscales en donnant aux
plus riches, qui a imprudemment multiplié les niches fiscales pour servir
autant de clientèles. Qui a renoncé à équilibrer les comptes sociaux faute
d’assumer un prélèvement supplémentaire ? Qui a accordé aux grandes
entreprises des avantages indus ?
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Mais le mal est plus grave. Car dans l’héritage qui nous sera légué, il y a le
discrédit qui touche à la parole politique, la suspicion sur l’exemplarité de
l’Etat, le doute sur l’indépendance de la justice, les manquements aux
règles, la protection des amis, la confusion des intérêts, la connivence avec
l’argent, l’indécence des rémunérations. Bref, tout ce qui nourrit la
résignation civique ou la colère haineuse.
Que de promesses bafouées ! Il devait être le Président de ceux qui
travaillent plus pour gagner plus. Il a été le Président de ceux qui gagne
plus sans travailler. Il devait être le Président de la rupture. La seule qu’il
aura réussie est celle avec les Français. Il devait être le président d’une
république irréprochable. Il est celui d’une république irresponsable qui se
méfie de tout, des juges, des journalistes et d'eux-mêmes.
Il est temps de choisir une autre voie. Il est temps de choisir une autre
politique, une autre équipe, une autre majorité. Il est temps de choisir un
autre président.
Je viens vous parler de la France d'aujourd'hui.
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J'ai choisi de me présenter armé de quatre principes :
- La vérité
Je n'entends rien cacher de la réalité qui est là et des difficultés qui
s'annoncent. Je ne multiplierai pas les propositions à mesure de mes
rencontres avec les catégories qui chacune se considère comme
prioritaires.
Je n'ignore rien des urgences : emploi, logement, santé, école,
environnement, mais je n'empilerai pas les réponses convenues à coup de
milliards dont nous cherchons encore le premier euros. Je ne serai pas un
candidat prestidigitateur. Je ne serai pas le président qui viendra devant les
Français six mois après son élection pour leur annoncer qu'il doit changer
de cap, qui reniera ses promesses en découvrant avec effroi que les caisses
sont vides. Les Français sont lucides, ils préfèrent des engagements forts
sur l'essentiel qu'un catalogue de revendications sur tous les sujets. Je veux
gouverner dans la durée sur la base de la vérité. Là est notre crédibilité. Là
est notre expérience.
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- La volonté
Certains redoutent, disait Pierre Mendès France, « qu'un langage loyal et
ferme sur la situation n'entraîne le découragement ; c'est qu'ils n'ont pas la
foi dans la volonté de la Nation à se redresser ».
La volonté, il en faudra pour rétablir les comptes publics, mettre de l'ordre
dans nos finances sociales, redresser la croissance, soutenir l'emploi. La
volonté, il en faudra pour donner confiance aux entrepreneurs, aux
salariés, aux fonctionnaires, aux chercheurs. La volonté, il en faudra pour
réduire les inégalités, répartir différemment les richesse. La volonté il en
faudra pour réussir la transition énergétique. Mais la volonté il en faudra
surtout pour réformer la finance, pour désigner les responsables, affronter
les coupables et mettre un terme aux dérives de l'argent. Les réformes nous
les connaissons et nous les proposons sans relâche : une taxe sur les
transactions financières qui ralentisse le va et vient des marchés, une
agence européenne de notation ; des règles prudentielles contraignantes
qui limitent le risque couru par l'épargne, une séparation stricte entre les
activités de banques qui distribuent du crédits et celles de placements aux
investissements spéculatifs. Et un contrôle sur les établissements financiers
eux-mêmes, surtout s'ils demandent une participation des pouvoirs publics
à leur renflouement ; leur activités est devenue trop sérieuse pour être
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laissée aux seuls banquiers.
- La justice
La dette publique est une menace pour notre avenir et notre souveraineté.
La charge des intérêts est devenue le premier budget du pays. Nous devons
réduire les déficits que la droite nous aura laissés. Nous le ferons sans
étouffer la croissance sinon nous n'y parviendrons jamais. Cet effort ne
sera consenti que s'il est justement partagé. Si l'injustice préside aux
réformes, si les puissants échappent par mille biais aux contributions
communes, alors les Français, et ils auront raison, refuseront de participer
au redressement. D'où la réforme fiscale que je propose depuis deux ans ;
un impôt sur le revenu unifié et progressif qui porte le sacrifice sur ceux
qui sont le plus capables de le supporter. Une assiette nouvelle pour les
cotisations sociales qui favorise la production et l'emploi et qui dissuade la
pollution et la consommation d'énergie. Un allègement d'IS pour les
entreprises qui investissent, un relèvement de taux pour celles qui
distribuent leurs profits ; une révision de la fiscalité des territoires et une
évaluation stricte de ces niches innombrables et baroques qui sont autant
de refuges pour des privilèges injustifiés.
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- L'éspérance
Qu'est-ce que la gauche, sinon le refus de la résignation, de la fatalité, du
découragement, qu'est-ce que la gauche finalement, sinon la promesse
républicaine enfin tenue. Qu'est-ce que la gauche sinon la voix la plus
rapide pour traduire en acte le rêve français. Celui qui permet à la
génération qui vient de vivre mieux que la nôtre. Celui qui transmet le
flambeau du progrès à la jeunesse impatiente, celui qui donne à la Nation
française sa fierté d'avancer, de dépasser ses intérêts et ses catégories d'âge
et de classes pour se donner un destin commun qui nous élève et nous
rassemble.
Cette espérance n'est pas vaine. Elle est le fil qui renoue le récit
républicain. Elle n'est pas inaccessible dès lors que nous mobilisons les
forces pour le redressement, dès lors que nous engageons cette alliance
entre les citoyens, les entreprises, les collectivités locales et l'Etat pour
porter un projet durable. C'est la raison pour laquelle j'ai proposé que la
France se retrouve autour de plusieurs pactes :
. Le pacte productif
Il est loin le temps où les socialistes se souciaient de redistribuer plutôt que
de produire. Et nous l'avions oublié, la croissance anémiée, l'industrie
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diminuée, la base productive réduite que nous laisse le Président sortant
nous aurait convaincu qu'une croissance forte est la condition de notre
redressement.
Mettre la finance au pas c'est nécessaire pour mettre l'économie réelle en
mouvement c'est indispensable pour l'emploi, le pouvoir d'achat, le
développement durable. Le pacte productif est une stratégie offensive. Il
repose sur l'investissement, sur la connaissance, la recherche et sur la
formation. Bref tout ce qui permet de produire mieux. Le pacte productif
est la condition de la croissance, mais une croissance juste, harmonieuse,
respectueuse du travail et de la nature. Une croissance qui fait le pari de la
technologie, de l'innovation,de l'élévation des qualifications et non de
l'abaissement des droits et de la compression des salariés. L'Etat efficace et
stratège que nous voulons, soutiendra les pôles de compétitivité, organisera
la transition écologique, favorisera la conquête des marchés par les grands
groupes, assurera le développement des PME qui sont l'armée valeureuse
de la production, le siège de l'innovation et un gisement considérable
d'exportation. Une fiscalité réorientée vers l'investissement et adaptée aux
PME, une banque publique d'investissements telle que le propose le projet
socialiste, un nouvel instrument d'épargne, le livret de croissance, seront
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les outils de ce pacte productif.
Faut-il encore être clair par rapport à la mondialisation. La France n'a pas
d'avenir dans l'isolement et elle a tout à gagner des échanges, mais si son
économie comme celle de l'Europe doit être ouverte, elle ne peut être
offerte. Toute compétition doit avoir des règles. La liberté n'est pas la
naïveté. L'échange ne vaut que s'il est équilibré que si la valeur des
monnaies reflète l'état de leur économie, que si les normes
environnementales et sociales sont respectées, que si notre appareil
productif n'est pas placé dans une situation structurel d'infériorité. Aux
frontières de l'Europe nos productions doivent être traitées avec équité sans
qu'une concurrence déloyale vienne provoquer les délocalisations
dramatiques qui justifient la colère des travailleurs. Nous devons être les
meilleurs dans la mondialisations et non les plus frileux. Nous devons
lever les voiles et non sonner la retraite. Mais nous refuserons les
déséquilibres vertigineux des soldes commerciaux, les manquements aux
règles de la réciprocité, les compétitivités gagnées sur le saccage de
l'environnement, le bradage du travail ; c'est ce que nous appelons le juste
échange.
- Le pacte éducatif
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C'est à dire la priorité à la jeunesse. J'ai entendu les sarcasmes des esprits
chagrins. La jeunesse ce n'est pas un programme, c'est une évidence. Mais
si c'est une évidence, pourquoi est-elle si mal traitée ?
150 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans aucun
diplôme. Le taux de chômage des moins de 25 ans dépasse 20%, 40 % sur
les quartiers populaires. Un jeune sur cinq vit en dessous du seuil de
pauvreté. La majorité des salariés embauchés en intérim ou en CDD a
moins de 25 ans.
A sa jeunesse la France réserve aujourd'hui le chômage de masse, les
stages interminables, un impossible accès au logement et l'humiliant refus
de l'autonomie quand ce n'est pas la discrimination et la relégation. Il est
temps que cela cesse. Il est temps que soit réparée cette injustice. Il est
temps que la jeunesse revienne au coeur des priorités publiques, c'est
l'enjeu majeur des années qui viennent. Mon quinquennat n'aura un sens
que si au bout de cinq années d'un effort continue et opiniâtre, la jeunesse
de notre pays retrouve confiance dans l'avenir et une place dans le présent.
L'effort doit commencer dès la petite enfance quand tant de choses se
jouent, quand tant d'inégalités naissent pour ne jamais disparaître. Nous
accueillerons plus tôt les enfants en ouvrant sur le quinquennat 500 000
places d'accueil sous toutes ses formes, ainsi qu'une école du premier âge
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pour soulager les jeunes ménages, pour permettre aux enfants de réussir
tous cette première entrée dans la vie. Nous embaucherons 60 000
professeurs, éducateurs et professionnels de l'enseignement dans le cadre
d'un plan pluriannuel sur cinq ans. Que de tumultes autour de cette
proposition. On aura tout entendu. Pourtant ces moyens nouveaux sont un
préalable décisif ; il nous permette de conclure un contrat nouveau avec les
enseignants, la définition d'un socle de connaissances, une réforme des
rythmes scolaires, une refonte des conditions de travail, et un
rétablissement de la formation des professeurs. L'Education est ma priorité
: j'en tire les conséquences. L'argent dépensé ne le sera pas ailleurs. Les
efforts budgétaires correspondants seront dégagés avec énergie et décision.
L'avenir est à ce prix.
La formation, le diplôme, évidemment ne suffisent pas. Il faut aussi
organiser l'entrée dans la vie de la nouvelle génération. Il y a pour le
secteur public et associatif les emplois d'avenir qui indisposent tant la
droite mais qui ont fait la preuve de leur efficacité. J'y ajoute le contrat de
génération dans les entreprises : il ne s'agira pas du énième dispositif
jeune, qui chasse les autres catégories du marché du travail et qui multiplie
les effets d'aubaine. Il s'agit au contraire d'une belle idée, d'une grande idée
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: fonder l'alliance des âges au travail, réaliser l'union des générations. Le
système est simple : un employeur qui accepte de garder un senior le
temps qu'il accède à une retraite décente et qui en même temps embauche
un jeune sera exonéré de toute cotisation sociale. Finis les systèmes
particuliers, les primes, les dérogations, les avantages. Un encouragement
égal et clair à l'intégration de ceux qui sont aujourd'hui les plus touchés par
le chômage, les moins de 25 ans, les plus de 50 ans, exclus aux deux bouts
de la chaîne d'une vie normale et décente. Une aide décisive au maintien et
à la création des emplois. Un espoir enfin pour les jeunes et pour leurs
parents. Et le financement sera trouvé dans les exonérations actuelles de
cotisations sociales (25 milliards) aujourd'hui accordées sans aucune
contreparties.
La priorité à la jeunesse fonde une politique, elle décrit le chemin, elle
ouvre l'avenir.
- le pacte démocratique
Depuis cinq ans la République a été amoindrie, abaissée, abîmée. La
présidence Sarkozy aura été celle de tous les excès : dévoiement de nos
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institutions, captation du pouvoir, relégation du parlement, irrespect des
partenaires sociaux, ignorance des territoires et de leurs représentants. Le
passage en force a été la seule méthode : retraite, réforme territoriale,
Justice. L'administration a été regardé comme une obligée, la magistrature
comme une menace et les fonctionnaire comme une charge. L'identité
nationale a été utilisée pour désunir. Les Français ont été distingués selon
l'ancienneté de leur appartenance à la communauté nationale, les étrangers
ont été mis au régime de la suspicion. Et la laïcité qui nous rassemble tous
a été la victime des approximations verbales et des accommodements
dangereux de celui qui devait en être le garant. D'où la défiance qui s'est
imposée à l'ensemble de la société. Il nous faudra reconstruire une
nouvelle République.
* Une République exemplaire
Tout commence par la responsabilité. Celle du Président de la République
avec le statut pénal du chef de l'Etat, avec l'indépendance de la
magistrature, avec la fin des nominations discrétionnaires pour composer
des autorités indépendantes et pour diriger l'audiovisuel public.
L'exemplarité c'est ce qui permet le respect de la règle, l'autorité, l'ordre
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républicain indispensable au vivre ensemble.
* Une République moderne
Avec la fin du cumul des mandats et l'introduction de modes de scrutins
garantissant le pluralisme, la parité et permettant l'exercice du droit de vote
pour les résidents étrangers aux élections locales.
* Une République contractuelle
Un homme seul ne peut pas décider de tout, sur tout, pour tout. Un pouvoir
même légitime ne peut s'arroger le monopole de l'action publique.
J'engagerai avec le nouveau parlement une nouvelle phase de la
décentralisation d'ores et déjà la majorité du Sénat peut y travailler. Jean-
Pierre Bel son nouveau Président et François Rebsamen nous y autorisent.
L'Outremer trouvera sa place dans cette nouvelle organisation territoriale,
c'est une chance pour la République. Il nous est permis de rayonner sur
tous les continents. Le suffrage universel ne confère pas l'exercice exclusif
de l'intérêt général ; la démocratie sociale y concoure chaque fois qu'elle
permet par la négociations à des accords qui s'imposent à tous et qui
fabriquent notre droit. Les partenaires sociaux investis dans l’entreprise,
verront leur rôle reconnu, y compris dans la Constitution Enfin les citoyens
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doivent avoir leur mot à dire sur les grandes décisions qui les concernent,
c'est la démocratie participative. Elle trouvera sa place dans le grand débat
que nous ouvrirons au lendemain de l'élection présidentielle sur l'avenir
énergétique de la France.
Le renouvellement des pratiques devra engendrer le renouvellement des
équipes. La représentation de la France dans toute sa diversité, dans toutes
ses couleurs, dans tout son parcours. Le renouvellement c'est aussi donner
à l'égalité entre les femmes et les hommes, bien plus qu'un principe une
force obligatoire et scrupuleusement garantie. Et j'entends faire du droit
pour tous au mariage, une nouvelle illustration de l'égalité.
Il en va de même pour le rassemblement qui doit être fondé sur le respect.
Nul ne sera écarté dès lors qu'il apporte son concours à l'oeuvre commune.
Mais sur la cohérence du projet que je présente devant les Français.
L’enjeu d’une élection présidentielle va bien au-delà de nous-mêmes, c’est
aussi la place de la France dans le monde. La république française, par son
histoire, sa géographie, ses valeurs et sa place, est appelée à jouer un rôle
particulier sur la scène mondiale.
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Sa puissance est moindre, elle a définitivement répudié toute volonté de
domination, elle se garde de toute nostalgie d’empire. Elle est
suffisamment sûre d’elle-même pour admettre ses fautes historiques envers
les peuples du sud. Elle n’aura pas, au contraire d’un président saisi par
une étrange réminiscence coloniale, la prétention insupportable de juger
les autres peuples et de leur reprocher, je ne sais quel refus d’entrer dans
l’histoire.
A cette condition, le message de la république française reste universel.
J’en serai le porteur, selon la tradition internationaliste et pacifique qui est
celle de la gauche.
Il s’agit d’abord de l’Europe. François Mitterrand l’a dit : la France est
notre patrie, l’Europe est notre avenir. Mais cet avenir, il faut bien le
reconnaître, s’est singulièrement brouillé. L’Europe devait protéger les
peuples, promouvoir l’économie, organiser la marche en avant des nations
qui la composent. Elle s’est affaiblie dans l’impéritie politique, la
stagnation économique et la lourdeur de ses procédures. L’élargissement
était un devoir : il nous a permis d’acquitter notre dette historique. Mais il
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a changé le projet Europe puissance en Union de marché.
Je veux relancer la construction européenne, ou alors c’est la crise
financière qui emportera tout sur son passage. Mais je veux le faire avec
des méthodes nouvelles, selon une ligne cohérente et non par les à-coups
d’un activisme brouillon. Deux cercles concentriques seront distingués par
la France si elle me porte à sa tête. Le pays fondateurs, en premier lieu,
autour de la France et de l’Allemagne, qui devront définir les tâches de
l’avenir et conduire la marche ; l’ensemble des pays adhérents, ensuite, qui
participent selon leur choix à la politique commune.
La France le dira avec force : sans un groupe actif et soudé au cœur de la
construction, l’Europe stagnera. Nous devons sauver l’Europe. Ce sera la
mission de notre pays, la main dans la main avec l’Allemagne. Mais une
main ferme car l’Allemagne est notre partenaire naturel depuis que nos
deux peuples ont décidé de mettre fin à une guerre séculaire, pour marcher
côte à côte. Mais nous devons redéfinir ensemble notre projet commun. 50
ans après le Traité de l’Elysée de 1963.
La France, c’est aussi la Méditerranée, la mer qui réunit les civilisations
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mais qui relie les conflits, et notamment celui du Proche-Orient, qui reste
une plaie ouverte au flanc des nations démocratiques et la Méditerranée
qui nous rapproche de ses révolutions arabes. Après la joie initiale, vient le
temps des épreuves. Dans cette passe dangereuse, où le printemps arabe
voit son ciel se couvrir, l’appui de la France ne fera pas défaut aux
démocrates de Tunisie, de Libye et d’Egypte, menacés par les montées des
extrémismes. Dans la difficulté, on reconnaît ses amis. La France ne fera
pas défaut. Elle sera là où elle est attendue : la liberté et la démocratie.
Notre République portera également, c’est son honneur comme son intérêt,
une nouvelle politique à l’égard de l’Afrique. Ce continent, est en passe de
jouer un rôle décisif. La France répudiera sans regret les miasmes de ce
qu’on appelle la Françafrique. Elle jouera la carte du codéveloppement,
comme le commandent avec autant de force le cœur et la raison.
Il n’est d’autre solution, à long terme, pour résoudre d’un seul mouvement,
nos problèmes d’immigration et le rééquilibrage de notre commerce
extérieur.
La République française, enfin, s’emploiera à promouvoir au loin la paix
et la stabilité. La guerre d’Afghanistan, juste à l’origine, destinée à punir
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un pouvoir obscurantiste et complice du terrorisme, témoignage, aussi, de
notre solidarité avec le peuple américain frappé au cœur, s’est prolongée
au delà de la mission initiale. Elle attise la rébellion autant qu’elle permet
de la combattre. Il est temps de mettre fin en bon ordre à cette intervention
et j’en prends ici l’engagement. La France, qui salue le dévouement et le
courage de ses soldats, retirera d’ici la fin de l’année 2012, ses troupes
d’Afghanistan.
Conclusion
Nous sommes dans un moment exceptionnellement difficile. La France
recule et l'Europe décline. Et un nouvelle fois la gauche est devant
l'Histoire. Elle ne peut être l'instrument facile du rejet qu'inspire l'échec du
Président sortant. Elle ne peut être l'exutoire commode des exaspérations
et des colères du peuple. Elle doit offrir l'occasion du sursaut pour nous
mêmes et pour notre continent.
Je vous propose que la France redevienne un exemple pour les Nations.
Je vous propose que la République redevienne un espoir pour les citoyens.
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Je vous propose que la gauche représente une force utile et efficace pour
relever notre pays.
Je vous propose un projet qui réconcilie, rassemble autour de la plus belle
des causes, la réussite de la génération nouvelle.
Je donne rendez-vous à ces quatre millions de Français qui se sont mis en
marche pour les primaires et à ces millions d'autres qui vont nous rejoindre
durant cette campagne qui commence.
Je vous donne rendez-vous le 6 mai pour la victoire.
Je vous donne rendez-vous avec la République.
Je vous donne rendez-vous avec la France.
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