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UNL // Dossier de Presse2
Introduction
Dès le 11 mai 2011, l’UNL
lance une large campagne concernant la
voie professionnelle. Avec celle-ci, nous
comptons alerter la société des grandes
problématiques perçues par ces lycéens,
et représenter au mieux les aspirations des
élèves ayant fait ce choix d’orientation.
Nous partons d’un constat
accablant. Les effectifs par classe dans
toutes les voies du lycée atteignent des
plafonds, le nombre d’élève sortant chaque
année du système scolaire sans formation
ne cesse d’augmenter, et les élèves en voie
professionnelle sont les premières victimes
de la casse généralisée de l’éducation
nationale investiguée par Luc Chatel et le
gouvernement de Nicolas Sarkozy.
Rien n’est fait pour favoriser le
bien-être des élèves et cela nuit gravement
à leur formation. La concentration des
programmes prévus pour 4 ans en 3 ans
les oblige à supporter des rythmes de vie et
d’études insoutenables, et la suppression
du Brevet d’Etudes Professionnelles
(BEP) au bout de deux ans de formation
est synonyme de la suppression d’une
qualifi cation intermédiaire, indispensable
pour reconnaître les qualifi cations des
élèves décrocheurs.
Aucune réglementation claire ne
défi nit le cadre des stages des lycéens en
voie professionnel, ce qui laisse le champs
libre à tous les abus de la part de leurs
employeurs : contrainte horaire, aucune
prise en compte de la pénibilité, etc. Les
stagiaires subissent des journées qui n’ont
parfois rien de « formatrices », puisqu’ils
semblent être plus utiles à servir le café
qu’à apprendre ce pour quoi ils effectuent
leur stage.
De plus, des inégalités sont
à constater au sein même des lycées
professionnels. Ainsi, il sera plus diffi cile
pour un lycéen en voie professionnel
possédant peu de contacts de trouver un
stage que pour un lycéen ayant un long
carnet d’adresses.
Le peu d’intérêt et de moyens
que le Ministère de l’Éducation Nationale
accorde à cette voie montre bien le
mépris que le gouvernement témoigne
aux lycéens professionnels. Tout est fait
pour que le bac professionnel apparaisse
comme une voie de garage, à peine utile
pour accueillir en fi n de 3ème les collégiens
en échec scolaire et les élèves en marge du
système.
La voie professionnelle doit avoir
les moyens de remplir son rôle, de garantir
aux élèves leur droit à l’avenir, dans des
perspectives de formation qualifi ante. Ce
sont pour ces raisons que l’UNL publie un
dossier et un Code du Travail des lycéens
professionnels. Un appel a également été
dévoilé, signé par cinq confédérations
syndicales et des partenaires de l’éducation
nationale.
Victor Colombani,
Président de l’UNL
Sommairep.3 : Appel pour les lycées pro
p.4 : Le dossier
p.10 : Les documents de réfl exion
p.13 : Contribution des syndicats
lycéens européen
p.17 : Annexes
L’appel est consultable sur le site : appelpourleslyceespro.fr
Il est à l’heure actuelle signé par 5 confédérations syndicales et 6 organisations de l’éducation nationale :
UNL • CGT • CFDT • FCPE • FSU • SE-UNSA • SGEN CFDT • SNES • SNUEP-FSU • SOLIDAIRES • UNSA •
UNEF
Dossier de Presse // UNL 3
L’école publique n’assure pas à tous un même droit à la réussite, l’État se désengage de l’avenir des jeunes générations,
l’Éducation Nationale refuse d’assumer son rôle en n’assurant pas à tous une formation qualifi ante. Rentrée après rentrée, l’écart se
creuse entre lycées d’élite et lycées en diffi culté, à cause de politiques de coupes budgétaires, et de réformes impossible à mettre
en œuvre ou sans ambitions en termes de réussite, dépourvues de moyens. L’institution scolaire accroît la stigmatisation de certains
lycéens, victimes d’une société et d’un système éducatif favorisant la reproduction sociale. Le lycée professionnel, lui, fait partie des
maltraités de l’École de la République.
Alors qu’ils constituent une grande partie des lycéens, les lycéens professionnels restent les laissés-pour-compte des
politiques du gouvernement. Ils sont victimes des déterminismes sociaux dès leur orientation en fi n de troisième, confrontés à des
débouchés professionnels souvent précaires ou à une poursuite d’étude dans le supérieur diffi cile voire impossible. Le système ne
cesse de leur faire comprendre qu’il n’y a pas de place pour leur avenir, ni de moyens pour leur réussite.
Rien d’étonnant, lorsque l’on regarde les politiques éducatives menées depuis des années dans l’enseignement professionnel
: réduction drastique du nombre de professeurs, réduction des formations proposées, augmentation des effectifs par classe, passage
de quatre à trois années de formation dans toutes les fi lières sans respecter le rythme d’acquisition de chacun. Sous les réformes
successives se dissimule la volonté implacable de faire des économies budgétaires sur le dos de dizaines de milliers de jeunes,
en méprisant leurs attentes et leur droit à l’avenir. Le récent mouvement contre la réforme des retraites était une démonstration
supplémentaire de l’urgence de redonner aux jeunes de réelles perspectives d’avenir, et les lycéens en voie professionnelle sont les
premiers à exprimer cette nécessité.
En signant cet appel, nous sonnons l’alarme. Nous affi rmons que les lycéens de la voie professionnelle doivent
pouvoir bénéfi cier d’une insertion professionnelle décente et d’une possibilité de poursuite d’études!
Pour cela, l’État doit repenser le lycée professionnel de manière ambitieuse et entreprendre enfi n un renouveau de
la voie professionnelle :
• En investissant les moyens humains et fi nanciers nécessaires pour l’enseignement professionnel.
• En mettant en perspective l’orientation en fi n de troisième et en développant de véritables passerelles entre les
voies, de façon à créer les conditions pour que les conseils de classe puissent s’exprimer sur le passage ou non en classe de seconde,
sans déterminer la voie, ce qui permettrait une orientation choisie en fonction du projet personnel et professionnel du futur lycéen.
• En confortant la certifi cation intermédiaire, ce qui passe par la remise en place du diplôme national du Brevet
d’Enseignement Professionnel (BEP) au bout de 2 ans de formation.
• En mettant en œuvre une politique nationale pour amener le maximum de lycéens professionnels au niveau BAC.
• En améliorant les conditions de recherche et d’application de stages. Ce qui passe par la création de banques
académiques de stages, espaces interactifs garantissant à chaque lycéen de trouver un stage et les mettant tous sur un même pied
d’égalité.
• En versant aux lycéens stagiaires une somme minimale de 30 % du SMIC, au même titre que tout autre stage.
• En favorisant la mixité sociale partout sur le territoire, en faisant bénéfi cier aux élèves de la voie professionnelle
des enseignements de philosophie et d’ECJS.
• En permettant à chaque lycéen en voie professionnelle un accès facilité aux études supérieures de son choix en priorité
en BTS ; et en élargissant les débouchés professionnels par la mise en place d’une aide au premier emploi.
Les lycéens de la voie professionnelle n’ont pas à être les laissés pour compte de l’Education !
UNL // Dossier de Presse
Le Dossier
4
I. Être un lycéen pro en
2011.
1) Des témoignages…
Gwendolyn :
« Pour moi, être en lycée pro, c’est être un
lycéen comme les autres, mais en ayant
déjà une idée de son métier plus tard.
Je suis en première vente et j’aimerais
poursuivre avec un BTS (si j’ai le niveau),
sinon trouver directement du travail.
En lycée pro, j’ai moins de cours généraux
ce qui pour moi est mieux, j’ai des périodes
de stages dans l’année pour acquérir plus
de confi ance en moi, de l’expérience... ça
motive aussi pour la suite. »
Dany :
« Être un lycéen pro, c’est être dans une
voie qu’on a choisi, c’est avoir un avant-
goût d’un métier tout en gardant un niveau
d’étude complémentaire. Je suis allé en
professionnel parce que j’avais une idée de
métier au collège.
Le lycée professionnel est composé de
classes où les élèves partagent la même
passion. On va en cours parce que ça nous
plaît et que c’est ce qu’on veut faire.
J’aurais dû me retrouver en voie générale
mais je voulais partir sur ce qui m’a toujours
plu, c’est-à-dire l’hôtellerie restauration.
J’ai peut-être confondu passion et métier
: je m’épanouis dans mon métier mais ce
n’est pas forcément ce que je veux faire
toute ma vie…
En fi n de 3ème, on m’a dit : «Tu vas rater ta
vie, tu pars là-bas, c’est n’importe quoi...».
La formation du bac pro est beaucoup plus
intéressante au niveau professionnel, c’est
une formation plus poussée vers la gestion
de personnels.
Le post-bac ne m’inquiète pas. Il n’y a pas
de précarité dans mon métier. Même sans
diplôme, je trouverai du travail. J’ai choisi
une voie qui m’assure du boulot, même
si je ne veux pas faire ça toute ma vie je
trouverai toujours du travail. »
Alexandra :
« Dans le milieu professionnel, nous avons
quelques manques de matériel mais ce
n’est pas le souci majeur.
Encore aujourd’hui, certaines personnes
nous traitent comme des «mauvaises
graines», comme des gens qui n’ont rien à
faire ici. D’après ces personnes, on arrive
en lycée professionnel car on ne travaille
pas à l’école alors que la plupart d’entre
nous ont choisi une fi lière pro car ils
savaient ce qu’il voulait faire de leur avenir
et n’avaient aucun doute à ce sujet.
Rentrer en milieu professionnel permet
d’acquérir de l’expérience dans le domaine
choisi et même éventuellement d’arriver
plus rapidement à un métier.
La société commence à voir que le lycée
pro, ce n’est pas que pour les «nuls». Mais
certaines choses ne changent pas... »
Simon :
« J’ai choisi de faire un BEP électrotechnique,
pas en fonction de mes notes (qui
m’auraient permis de faire une 2nde
générale), mais parce que j’ai effectué un
stage en 3ème à France télécom qui m’a
bien plu. La conseillère d’orientation m’a
dit qu’avec cette formation je pourrais faire
ce métier. Depuis j’ai changé de projet
professionnel mais cette formation me
plait toujours, il y a pas mal de débouchés
et des poursuites d’études diverses.
Par contre , je déplore que ma conseillère
ne m’ait pas parlé de la 1ère STI
électrotechnique qui m’aurait permis de
faire le BTS que je veux et donc de gagner
un an. »
Mallory :
« Être un lycéen pro, c’est vouloir faire
une formation professionnelle pour avoir
plus d’expérience plus tard et rentrer plus
facilement dans le monde du travail. Mais
les études professionnelles coûtent cher
et il est fréquent d’être obligé de travailler
pour se payer ses études»
Julien :
Dossier de Presse // UNL 5
« Être un lycéen professionnel, c’est
apprendre concrètement un métier qui
nous intéresse. Je pense aussi que la fi lière
professionnelle est dévalorisée et sous-
estimée. Et aller en fi lière professionnelle
ça doit être un choix et pas une orientation
par défaut. »
Marion :
« Pour moi être lycéen professionnel c’est
super, car j’ai choisi ma voie, même si ce
n’est pas toujours facile, car arrivée en fi n
de semaine c’est fatiguant, mais je n’ai pas
un emploi du temps à plaindre non plus. Je
me sens entre le lycéen et le professionnel,
car on nous conditionne à être comme
cela. »
2) Une analyse alarmante.
Que l’on vienne d’électrotechnique,
d’hôtellerie, de lycée agricole,
mécanique et bien d’autres formations,
le résultat est le même : la formation
professionnelle est la grande oubliée
du gouvernement.
Proposée (voire imposée) comme une
voie de secours destinée aux élèves
en diffi culté, trop peu de collégiens
connaissent l’intérêt, le sens de la
formation professionnelle. Il s’agit
fi nalement d’une formation bien trop
éloignée de la réalité : les programmes
datent parfois d’une vingtaine d’années.
L’enseignement professionnel ne s’adapte
plus à la réalité de l’entreprise.
De plus, le matériel nécessaire à la formation
professionnelle est en général à la charge
des élèves (ciseaux, couteaux, mallettes à
outils, etc.). Il arrive que des régions les
fi nancent, mais elles s’en déchargent de
plus en plus fréquemment. Le coût de
la scolarité pèse lourdement sur les
familles et les élèves. Les premières
sont souvent déjà dans une situation de
précarité, et les seconds sont de plus en
plus nombreux à être contraints au salariat,
enchaînant cours, stages, et petit boulot.
Cette situation aggrave les inégalités,
perpétuent les déterminismes
sociaux, entraîne chez les jeunes de
la démotivation, du découragement
entraînant l’absentéisme et provoquant
parfois le décrochage, donc l’échec
scolaire.
Cette remise en cause de leur réussite
est due à une volonté politique,
celle du gouvernement qui choisit le
désinvestissement et s’est détourné
en 2010 de près de 700 000 élèves.
L’État se refuse à assumer son rôle,
n’assure pas la gratuité de l’éducation et
se désengage de l’avenir de milliers de
jeunes.
Rentrée après rentrée, la formation
professionnelle apparaît de plus en
plus incertaine, dans un contexte
de casse du service public et plus
particulièrement du service public
d’éducation. Cette incertitude s’est
renforcée depuis septembre 2009 et
l’application à marche forcée de la réforme
de l’enseignement professionnel, voulue
par Luc Chatel afi n de justifi er les 16 000
suppressions de postes de la rentrée.
La formation se composait initialement du
BEP (Brevet d’Enseignement Professionnel)
en deux ans suivi du baccalauréat
professionnel, diplôme obtenu lui aussi en
deux ans. Elle se voit maintenant réduite à
un bac professionnel obtenu en trois ans,
sans diplôme intermédiaire ni rénovation
des programmes.
Le Ministère de l’Éducation Nationale
a démontré une fois encore son
illogisme : il a prétendu être capable
de supprimer 16 000 postes et un an de
formation sans qu’il soit nécessaire de
rénover les programmes, affi rmant avec
cynisme que la voie professionnelle ne
se dégraderait pas et que les conditions
d’études en seraient même améliorées.
Désormais, un lycéen professionnel
doit apprendre en trois ans des
contenus de formation identiques
à ceux que les élèves des années
précédentes devaient acquérir en
quatre ans. Les semaines de cours
sont surchargées, et dépassent parfois
36 heures. Les stages débordent sur
les périodes de vacances scolaires et les
délais pour rendre les rapports sont trop
courts, parfois réduits à un week-end. La
formation professionnelle ne permet plus
le repos : le droit aux vacances scolaires,
aux temps libre est retiré aux élèves tout
comme la possibilité de s’épanouir et de
s’émanciper hors du lycée.
L’enseignement professionnel se
fait en accéléré au détriment de
l’assimilation des connaissances et
compétences. L’État aura à répondre
de la gravité de ses décisions. Il a fait le
choix en connaissance de cause de mettre
en péril la voie professionnelle. En parallèle,
le Ministère de l’Éducation Nationale veut
augmenter à 800 000 le nombre de lycéens
professionnels. En 2011-2012, ce sont eux
UNL // Dossier de Presse6
qui se trouveront confrontés de plein fouet
à une réforme injuste, inégalitaire et
vectrice d’échec scolaire.
L’enseignement professionnel est
également composé de stages, c’est-à-
dire de périodes de formation extérieures
à l’établissement visant à permettre
aux lycéens de s’intégrer et d’évoluer
dans le milieu professionnel.
Les stages sont plus ou moins faciles à
trouver : en effet, ils dépendent en général
des démarches personnelles des élèves
et donc des mécanismes de réseaux
relationnels qui diffèrent selon les lycéens
et leur milieu social. Ce facteur aggrave les
inégalités entre les jeunes et perpétuent
les déterminismes sociaux. De plus, il
arrive que la diffi culté pour trouver un
stage oblige les élèves à partir à distance
de leur domicile, et occasionne des frais
supplémentaires.
Dans la majorité des cas, les stages sont
mal encadrés. L’interprétation arbitraire
par les entreprises des conventions
de stages, qui manquent d’exactitude,
sont vectrices d’abus vis-à-vis des
élèves stagiaires. Ceux-ci sont souvent
considérés comme une main d’œuvre
gratuite et exploitable à volonté. Les
stages se résument pour beaucoup de
lycéens au remplacement d’un employé
parti en vacances. Il arrive même que des
boîtes ne produisent qu’avec un personnel
stagiaire, ce qui signifi e que l’ensemble
des bénéfi ces est créé par des lycéens en
formation !
L’intérêt du stage dans l’enseignement
professionnel est alors réduit à zéro,
et les périodes en entreprise ne remplissent
pas leur rôle de formation qualifi ante.
L’élève est victime d’un système
capitaliste qui cherche à l’utiliser et
non à le former. Cela le pénalise à court
terme lors des CCF (contrôle en cours de
formation) et à long terme pour l’obtention
de son diplôme, la réussite de ses études
voire même son insertion sur le marché
du travail. Comment faire fi gurer sur son
CV une expérience qu’il n’a pas acquise
lors des stages, par manque de volonté
de la part de l’entreprise et suite aux
défaillances du suivi des stages de la part
des professeurs référents ?
Ces pratiques sont dangereuses
pour les lycéens pour lesquels le
stage doit être une véritable période
de formation. Il est urgent d’y mettre
fi n. Les lycéens professionnels ont droit
à une reconnaissance au travail, celle
de l’importance des stages en tant que
période de formation.
Les stages doivent être encadrés et
ne doivent plus empiéter sur les périodes
de vacances. Il faut mettre en place un
suivi individuel et obliger les entreprises à
respecter les droits des stagiaires. Afi n de
contrer les abus, les lycéens en stage
doivent être rémunérés à hauteur
minimale de 30% du SMIC. Ils doivent
disposer d’un suivi personnalisé
régulier par un professeur référent et
d’un tuteur de stage individuel.
Enfi n, des banques de stages doivent
être mises en place dans toutes les
académies pour garantir la recherche d’un
stage de façon égalitaire et l’obtention d’un
stage à proximité.
Le droit au repos doit être appliqué pour
les lycéens professionnels : il faut mettre
fi n aux stages pendant les vacances
et ne pas dépasser les 30 heures de
cours par semaine. La réforme de
la voie professionnelle doit être
immédiatement repensée afi n de
garantir aux élèves des études de qualité
et l’acquisition des contenus de formation
dans un temps adapté. Les compétences et
compétences ne doivent plus être assimilé
en avance rapide.
L’État doit intégralement prendre en
charge les frais de scolarité. Les moyens
nécessaires à la réussite de tous doivent
être investis dans l’enseignement
professionnel.
Le gouvernement doit prendre ses
responsabilités et agir concrètement
face à l’ensemble des problématiques
rencontrées par les lycéens
professionnels.
II. La réalité derrière les
textes offi ciels.
1) Des témoignages…
Jason :
« En 2011, il est diffi cile de mêler périodes
au lycée et périodes en entreprise en voie
professionnelle, et ce quelles que soient
les fi lières. La situation s’est dégradée
depuis la réforme du bac pro en 3 ans
: dans la formation du bac pro 4 ans, il
était tout à fait faisable de réaliser des
stages. La formation se réduit d’un an pour
l’obtention du bac pro, cela signifi e donc
que le lycéen ne peut pas en même temps
penser à ses études, à trouver un stage
et à l’effectuer… De plus, les stages sont
Dossier de Presse // UNL 7
parfois basés en pleines vacances d’été :
à la rentrée de septembre, le lycéen est
complètement épuisé et n’est pas à même
de débuter un nouveau cycle.
Dans certains établissements, il y a un
bureau des stages : cette institution est
censée être chargée de trouver des stages
aux lycéens. Mais ce n’est pas le cas de
tous les établissements, et souvent c’est
aux lycéens de trouver leurs stages sans
aucun appui.
La semaine du lycéen professionnel
est surchargée entre les TP (Travaux
Pratiques) du soir, jusqu’à 22h, deux fois
par semaine, des pauses de trente minutes
pour manger, des devoirs, des semaines de
36 heures de cours, des rapports de stage,
etc. Et en plus de tout cela, il faut que le
lycéen trouve son stage, se renseigne
pour avoir des contacts, trouve des stages
à proximité (car le remboursement de la
carte de transport n’est que partiel). Or, un
appui est nécessaire pour l’obtention d’un
stage dans une entreprise qui respecte
le cahier des charges et les contenus de
formation à transmettre au stagiaire. »
Dany :
« Je suis en 1ère… dans ma classe on est
un peu les survivants : à la fi n il n’y a que
les meilleurs qui restent. Avec le parcours
du BEP, on est formé à être ouvrier, à
produire du travail de simple exécutant,
on est formé à être dirigé. La formation
du bac implique qu’on soit formé à être
chef, on est formé à diriger. Il n’y a pas
d’échelon entre le CAP et le bac pro, ce qui
veut dire que soit t’es même pas smicard,
soit tu montes dans la hiérarchie...
En voie professionnelle, on (tout ce qui est
Ministère de l’Éducation Nationale) te fait
te casser la gueule en te dévalorisant dès
l’entrée en 2nde. »
Mallory :
« La vie d’un lycéen pro est la même que
celle d’un lycéen en général. Au fond tout
lycéen est un élève, qu’il soit en pro, en
technologique, en général, etc. Son envie,
son objectif est d’apprendre un métier
précis, de découvrir ce métier, de trouver
un travail dans ce domaine. Il veut aussi
s’émanciper dans ses études, apprendre
des nouvelles connaissances à travers
un enseignement plus professionnel et
également vivre trois ans de lycée. Certains
continuent en BTS pour approfondir
leurs connaissances dans le métier qu’ils
souhaitent entreprendre.
Pourtant aujourd’hui, être un lycéen pro
signifi e être 25 voire 30 par classe, avoir
des professeurs mal formés avec peu
d’expérience professionnelle. Mais c’est
aussi avoir une vie qui se résume aux
cours, aux TP, aux devoirs, aux stages
et au travail le week-end pour se faire de
l’expérience, gagner de l’argent car les
études coûtent cher, et valoriser son CV
pour trouver plus facilement un métier à la
sortie des études.
Être lycéen pro, c’est voir à 15 ans les
diffi cultés de la vie professionnelle, la
galère, et souvent le mépris de certaines
personnes qui considèrent qu’être un
lycéen pro c’est ne pas être très intelligent.
En stage le lycéen pro est souvent traité
comme un esclave, qui ne coûte rien et
qui est bon à faire les choses désagréables
que personne ne veut faire.
Dans mon lycée, on nous oblige à acheter
des tenues (costumes) à la fois pour les
travaux pratiques (ce qui est normal pour
des raisons d’hygiène et de sécurité), mais
également pour les cours d’enseignements
généraux. On demande également aux
élèves qui sortent de l’établissement
d’avoir un comportement respectueux,
sinon le chef d’établissement dénonce à la
gendarmerie les élèves et les sanctionne
par des heures de retenues. C’est de la
stigmatisation pure et simple ! »
Guillaume :
« Au niveau des stages, les chefs
d’entreprises se servent des lycéens pro
pour avoir du ‘travail facile’. Concernant
la rémunération, j’ai été payé à chacun
de mes stages (200€ pour le premier, 40€
pour les deux autres, les stages duraient
tous un mois...). es stagiaires ne sont pas
payés quand ils font du mauvais travail,
même si certains s’appliquent et n’ont rien.
On a une rémunération au petit bonheur la
chance. »
Julien :
« Pour moi le passage du bac pro en trois
ans est une erreur (je le fais encore en
quatre ans) car ça dévalorise la fi lière et ça
diminue la valeur du bac pro. On apprend
en trois ans ce qu’on aurait du apprendre
initialement en quatre ans. Cela oblige
aussi de savoir le métier que l’on veut
faire dès la 3ème, alors qu’avant, après un
BEP on pouvait se réorienter vers quelque
chose de différent si cela ne nous plaisait
pas. »
2) Une description des stages
sur le terrain.
UNL // Dossier de Presse8
Les stages en entreprise se font en
théorie pendant l’année scolaire et
durent de 5 à 8 semaines par période.
En hôtellerie les stages sont choisis par
les professeurs avec l’accord du chef des
travaux et du chef d’établissement.
Pendant les périodes de stage, les élèves
ont des objectifs à atteindre et sont notés
par leurs tuteurs. Ils ne connaissent pas
leurs notes.
Le rôle du tuteur (ou du maître de stage)
est d’aider, de montrer l’exemple : comment
s’y prendre, quelles méthodes employer,
comment atteindre les objectifs, etc. Selon
les entreprises, les tuteurs jouent plus ou
moins le jeu. Ils ont sous leur tutelle entre
5 et 10 stagiaires. Cela ne leur permet
souvent pas de suivre individuellement
chaque lycéen et d’être effi cace dans leur
rôle de formateur.
Lorsque les stages se trouvent loin du
domicile, les stagiaires sont en général
logés par l’entreprise. Dans la majorité
des cas les hébergements sont insalubres
(voire même parfois des squats). L’ironie
de la situation est qu’on demande une
caution au stagiaire, caution qui varie de
10 € à 100€, à la charge de l’élève et de
sa famille.
En général, on demande au
stagiaire des tâches diffi ciles voire
déplaisantes. Cela ne répond pas à ses
attentes en termes de formation. Dans ces
cas, très nombreux, les stages ne jouent
pas leur rôle de période de formation et
mettent l’élève en diffi culté tant pour son
évaluation que pour son rapport de stage
(éléments déterminants dans l’obtention du
diplôme). Les lycéens ne sont pas dans
des situations qui leur permettent
d’acquérir les connaissances et
compétences nécessaires à sa
réussite.
III. Mon lycée pro, je veux
qu’il change !
Les lycéens s’orientant en voie
professionnelle sont concernés au
premier plan par deux problématiques
fondamentales de ce choix de formation
: l’orientation vers le lycée professionnel
et les débouchés du baccalauréat
professionnel. Il s’agit donc d’établir des
réponses concrètes pour chacun de ces
enjeux déterminants.
1) Réaffi rmer le droit à une
orientation choisie !
De manière générale,
l’orientation vers la 2nde
professionnelle est subie. A court terme,
il faut pouvoir transformer l’orientation
subie en un projet de formation positif
puis en une insertion professionnelle
assurant l’ascension sociale. A long terme,
il faut garantir l’orientation choisie
librement et en connaissance de
cause.
Les élèves sont soumis au poids des
déterminismes sociaux, ce qui leur retire le
droit à une orientation choisie. Le constat
est accablant : la fi n de la 3ème est une
échéance du tri social, et ce tri social
pérennise un système scolaire élitiste à
deux vitesses qui contribue à aggraver les
inégalités. La hiérarchisation des fi lières
détériore encore la situation.
Ces inégalités ont des conséquences
graves sur l’avenir et la réussite de
nombreux jeunes. Dans un premier
temps, elles véhiculent un fort sentiment
d’injustice et d’exclusion.
En effet, les jeunes issus de milieux
familiaux défavorisés ont en tendance
des résultats inférieurs à ceux des élèves
plus favorisés. Ils sont plus enclins à
l’échec scolaire, ne bénéfi ciant pas des
mêmes capitaux culturel et social, ni des
vecteurs de réussite que peut apporter
un revenu élevés (soutien scolaire,
fournitures neuves, etc.). Dès lors, ces
élèves sont fortement poussés vers la voie
professionnelle et n’ont pas la possibilité
de choisir librement leur avenir.
C’est le rôle de l’éducation
que de lutter contre ces inégalités
pour assurer l’égalité des droits,
inaliénable aux élèves dans l’École de la
République, et pour garantir à chaque
lycéen le droit à la réussite et à l’avenir.
Cette lutte doit se faire d’abord par
des moyens investis massivement,
des moyens adaptés à des
politiques éducatives ambitieuses
et progressistes. Des politiques qui
donnent un sens au rôle d’ascenseur social
de l’École et qui assurent à chaque jeune
15 ans de formation.
Lutter contre l’échec scolaire en voie
professionnelle c’est lutter contre les
déterminismes dès la maternelle, c’est à
dire s’attaquer aux inégalités dès la
racine. C’est également lutter contre les
préjugés afi n de mettre fi n aux à priori qui
assimilent le lycée professionnel à une voie
Dossier de Presse // UNL 9
de garage destinée aux élèves en échec. Il
est nécessaire et urgent de valoriser
l’enseignement professionnel. C’est
donc assurer à chaque élève une formation
pédagogique, vectrice d’émancipation, et
un suivi individuel.
En 3ème, les élèves doivent
pouvoir bénéfi cier d’une préparation
active à l’orientation : courts stages de
découverte du milieu professionnel, visites
d’établissements généraux, techniques
et professionnels, rencontres avec des
professeurs et des lycéens, participation
à des forums, etc. L’orientation doit être
choisie en connaissance de cause et en
aucun cas imposée par le conseil de classe,
qui n’a pas à statuer sur le passage dans
une voie particulière mais seulement sur le
passage en 2nde.
Le droit à l’erreur doit être réaffi rmé
et la réorientation possible quel que
soit le cas de fi gure : il s’agit de multiplier
les passerelles entre les différentes fi lières
et voies.
Selon l’orientation suivie, les lycéens
n’assimilent pas les mêmes connaissances
et compétences. Mais il faut que l’ensemble
des lycéens ait au niveau baccalauréat
un niveau identique de connaissances et
compétences : la valeur du diplôme doit
être la même pour tous les élèves.
2) Assurer la réussite et l’avenir
: enjeux et perspectives du
baccalauréat professionnel.
Il s’agit d’abord de rester
dans une optique de démocratisation
des études supérieures et d’élévation
globale du niveau de formation,
afi n de lutter contre la précarité et le
déclassement.
La priorité n°1 est donc de favoriser l’accès
aux études supérieures aux lycéens et
lycéennes professionnels. Cela doit se faire
pendant le cycle lycée.
Il faut un meilleur système de suivi et
de conseils quant à l’orientation post-
bac : il doit être plus concret et adapté à
chaque élève. Cela passe par la mise en
place d’un plan d’études individuel,
construit par l’élève avec son conseiller
d’orientation. Il doit évidemment tenir
compte de ses aspirations et éclaircir les
débouchés professionnels, afi n de garantir
un avenir choisi.
Il faut également favoriser
l’orientation active et interactive
: interventions annuelles de l’ONISEP,
visites d’universités, rencontres avec
des professeurs et des étudiants ayant
passé un baccalauréat professionnel,
observation directe d’un ou plusieurs cours
en adéquation avec le plan d’études, etc.
Les démarches d’orientation vers le
supérieur doivent être anticipées et
accompagnées. Enfi n, une information
complète (des formations, des cursus,
des perspectives, etc.) doit être mise à la
disposition des familles.
L’enjeu est que le parcours post-bac soit
clair pour les élèves et pour leurs familles,
que le système soit décrypté et compris.
Son apparente complexité ne doit plus être
un frein à la poursuite d’études.
Les élèves sortant du baccalauréat
professionnel doivent être prioritaires
en BTS, débouché d’études naturel.
De plus, l’offre de formation doit
correspondre à la répartition des
élèves dans les différentes fi lières :
il est impensable qu’un élève issu d’une
fi lière caractéristique soit contraint de
choisir des études ne se recoupant pas
avec sa spécialisation par manque de place
dans la formation adéquate.
Les jeunes issus du baccalauréat
professionnel doivent être protégés
de toute contrainte fi nancière qui
pourrait nuire à leur réussite, remettre en
cause leur droit à l’avenir, voire les obliger
à se salarier pour payer leurs études. Ils
doivent donc être informés des dispositifs
d’aides existants, bénéfi cier de bourses et
de soutien aux frais de scolarité (logement,
fourniture, etc.).
Ensuite, il s’agit de mettre
en place un système performant et
égalitaire garantissant les outils de
l’insertion professionnelle. D’abord,
des emplois réservés aux jeunes
doivent être massivement créés afi n de
lutter contre la précarité de la génération
des 15-30 ans.
Le RSA jeune doit être démocratisé. Les
critères et les conditions à remplir pour y
avoir accès sont beaucoup trop restrictifs.
Sa portée doit donc être élargie et les
démarches pour en bénéfi cier simplifi ées.
Une aide à la recherche et à
l’obtention du premier emploi doit
être mise en place, et se déployer tant
sur le plan fi nancier que sur celui du suivi
personnalisé. L’entrée dans la vie active
doit être accompagnée afi n d’être réussie.
UNL // Dossier de Presse10
La fi lière pro : un choix, des droits, un Code du Travail !
Dès le 1er février, l’UNL lance une
commission de travail sur la fi lière profes-
sionnelle. L’objectif est de construire une
ligne offensive et claire portant les reven-
dications des lycéens ayant fait ce choix
d’orientation.
Cette commission, composée de lycéens
étudiants dans cette fi lière, publiera un
dossier synthétique et revendicatif courant
février.
Nous partons d’un constat acca-
blant. Les élèves en pro sont exploités.
Aucune réglementation claire ne défi nit
les cadres de leurs stages, ce qui laisse
le champs libre à tous les abus de la part
de leurs employeurs : contrainte horaire,
aucune prise en compte de la pénibilité,
etc. Les stagiaires subissent des journées
épuisantes et nous devons nous saisir des
débouchés de conférence nationale sur les
rythmes scolaires.
Rien n’est fait pour favoriser le bien-être
des élèves et cela nuit gravement à leur
formation. La concentration des pro-
grammes prévus pour 4 ans en 3 ans les
oblige à supporter des rythmes de vie
inadmissibles... Mais cela coûte moins cher
au gouvernement.
Le peu d’intérêt et de moyens que
le Ministère accorde à cette fi lière montre
bien le mépris que la droite au pouvoir
témoigne aux lycéens professionnels, vali-
dant les nombreux manquements à la dé-
mocratie lycéenne. Tout est fait pour que
le bac professionnel apparaisse comme
une voie de garage, à peine utile pour
accueillir en fi n de 3ème les collégiens en
échec scolaire et les élèves en marge du
système.
D’ores et déjà nous portons au
CSE des revendications fortes pour chan-
ger la vie et transformer les études de ces
lycéens :
• rémunération des stages,
• strict respect de la législation et
des conventions professionnelles (et pas
leur interprétation arbitraire),
• remise en place du BEP et du bac-
calauréat professionnel de 2 ans en classe
conséquente,
• création de postes de profes-
seurs,
• réel suivi des stages et revalorisa-
tion de la fi lière professionnelle qui est une
vocation et pas une voie poubelle.
La fi lière professionnelle doit avoir les
moyens de remplir son rôle, de garantir
aux élèves leur droit à l’avenir, dans des
perspectives de formation qualifi ante. En-
semble, nous allons écrire le Code du Tra-
vail des lycéens professionnels.
Contribution de la fédération de la Drôme
au Texte d’Orientation (votée lors de la
Convention nationale)
Dans la fi lière professionnelle, les
conditions de vie et d’études des lycéens
ne font que se dégrader, les lycées profes-
sionnels connaissent des suppressions de
poste à tout va. Les libertés fondamentales
sont de moins en moins respectées, tandis
que la suppression du bac professionnel 2
ans et du BEP créent un échec scolaire de
plus en plus important.
Aujourd’hui, nous n’avons plus la possibi-
lité d’avoir un pallier de formation avec un
diplôme entre le bac pro et le CAP, alors
que ce système était pour les élèves aux
résultats corrects une possibilité d’appren-
tissage adaptée à leur rythme et plus
poussée que le CAP.
Les droits lycéens sont rarement
respectés, et les violations du Code de
l’Éducation sont justifi ées à travers des
règlements intérieurs illégaux qui vont
à l’encontre de la liberté des lycéens. La
démocratie lycéenne est méprisée lorsque
les administrations empêchent ou refusent
de réunir comme la loi le demande les
Les documents de réfl exion
Dossier de Presse // UNL 11
conseils de vie lycéenne (CVL).
Les suppressions de postes dans le profes-
sionnel sont un obstacle au bon apprentis-
sage des techniques fondamentales pour
le futur de l’élève dans la vie profession-
nelle. Nous entendons souvent de la part
des tuteurs de stage ou de nos futurs pa-
trons qu’ils doivent parfois remontrer des
techniques suite à un mauvais apprentis-
sage au lycée.
Nous nous scandalisons des
usines à stagiaires. Les lycéens de la série
professionnelle sont considérée comme
une main d’œuvre peu coûteuse, exploi-
table à volonté : dans de nombreuses en-
treprises ou lieux de stage, les conventions
ne sont pas contraignantes et laisse le
champ libre aux abus. Les stages doivent
être rémunérés, comme beaucoup de ly-
céens le demandent déjà, et encadrés par
un Code du travail lycéen défi nissant des
règles claires et des sanctions lourdes à
l’encontre des entreprises hors-la-loi.
La fi lière professionnelle est considérée
comme une voie de garage, au détriment
des élèves qui ont une réelle envie d’ap-
prendre un métier bien précis, d’où leur
choix.
Au CSE, à l’intention des lycéens
en fi lière professionnelle, nous demandons
l’application des lois et pas leur interpréta-
tion arbitraire selon la situation, la remise
en place du BEP et du baccalauréat profes-
sionnel de 2 ans en classe conséquente, la
création de postes de professeurs, un réel
suivi des stages et une revalorisation de la
fi lière professionnelle.
Communiqué de presse de l’UNL du 12 mars 2010 : Luc Chatel renforce dans l’ombre un système scolaire à deux vitesses
En séance plénière du Conseil Supérieur de
l’Education du jeudi 11 mars, le Ministère
de l’Education Nationale a présenté des
décrets réformant les épreuves du Bac-
calauréat dans les fi lières professionnelle
: faire passer l’intégralité des épreuves
sauf trois en contrôle en cours de forma-
tion sans épreuve terminale. Pour la CGT
éduc’action, le SNUEP et l’UNL, Luc Chatel
aggrave les diffi cultés d’une voie déjà sous
dotée.
Un Baccalauréat sans épreuve nationale,
est-ce encore un Baccalauréat ?
Alors qu’il aurait été nécessaire de débattre
du rythme des évaluations et du contenu
des programmes pour mettre fi n à l’effet
couperet et au bachotage des examens en
fi n de parcours, le Ministère de l’Éducation
Nationale a pris le mauvais chemin.
En effet, si nous pouvons être favorables à
une réforme des épreuves du Baccalauréat
Professionnel, nous ne pouvons accepter
une évaluation fi nale qui repose sur chaque
établissement et fait abstraction du droit à
l’anonymat et à la partialité des corrigés.
Deux lycéens dans la même fi lière mais
dans des établissements différents ne
bénéfi cieront pas de la même reconnais-
sance de diplôme. La possibilité pour les
lycées de mettre en place une stratégie de
« prestige » d’établissement plutôt que de
se concentrer sur la qualité réelle de la for-
mation et sur la réussite des élèves peut
entrainer une course à la sur-notation pour
attirer des effectifs.
Luc Chatel persiste dans une stratégie de
hiérarchisation du système éducatif. En
effet, c’est une éducation à la carte qui se
dessine avec : la suppression de la carte
scolaire combinée à la déconnexion entre
les réformes de la fi lière professionnelle et
des fi lières technologiques et générales.
Une fois de plus, le gouvernement cherche
à étouffer un incendie qu’il a lui-même
allumé
Nous considérons ce type de proposition
comme un aveu de l’échec du Bac pro en
trois ans. Le Gouvernement cherche une
solution à la surcharge des programmes
de lycée professionnel : en réformant
dans une logique comptable sans prise
en compte de la qualité de la formation
dispensée, il crée une situation catastro-
phique pour les élèves et impossible pour
les enseignants.
La fi lière professionnelle est un pilier de la
démocratisation de l’école et de la diver-
sifi cation des parcours de formation. La
détérioration de la qualité du diplôme est
d’autant plus grave dans une période de
chômage élevé chez les jeunes où une re-
connaissance nationale des qualifi cations
est indispensable pour chercher un emploi.
En conséquence, les organisations signa-
taires demandent au gouvernement de
revoir sa copie, et appellent les lycéens et
les enseignants à descendre dans la rue le
12 mars.
UNL // Dossier de Presse12
Article 6 de la Déclara-tion des Droits des lycéens de l’Obessu (adoptée au Conseil National d’octobre 2010) portant sur les pé-riodes de formation (stages)
6.1 Les lycées professionnels devraient
permettre aux lycéens de trouver un travail
correspondant à leurs intérêts et compé-
tences. Les partenaires sociaux (syndicats
des salariés) doivent êtres consultés dans
les processus décisionnels qui concernent
l’enseignement professionnel. L’enseigne-
ment professionnel doit offrir plusieurs
choix d’orientation scolaire et de carrière
professionnelle aux élèves.
6.2 Le lycée est responsable des périodes
de formation dans les structures externes
et garantit que celles-ci aient un réel
objectif de formation. Les lycéens ont le
droit d’être informés en début de chaque
année scolaire des activités auxquelles ils
devront ou pourront participer ainsi que
de l’ensemble des modalités d’évaluation
utilisées.
6.3 Les lycéens doivent être informés de
la législation en vigueur concernant : la
réglementation liée à l’activité proposée,
leurs droits, ainsi que la sécurité sur leur
lieu et poste de travail.
6.4 Les lycéens en stage d’immersion pro-
fessionnelle ne doivent pas être considérés
comme remplaçants ou substitution des
employés normalement assignés à la tâche
effectuée.
Dossier de Presse // UNL
La position des syndicats lycéens européens - OBESSU
13
Position sur le processus de Copenhague
Adoptée par l’Assemblée générale des OBESSU, 31 mai - 1er Juin 2010 – Stras-bourg
Introduction
Le processus de Copenhague
décrit le plan d’action conjoint sur la for-
mation professionnelle, à l’appui de la réa-
lisation des objectifs du traité de Lisbonne.
Issu de la Déclaration de Copenhague rati-
fi ée en 2002, le processus de Copenhague
se porte principalement sur des straté-
gies relatives à l’amélioration de la per-
formance, la qualité et l’attractivité de la
FEP européenne. Les progrès du processus
sont évalués et révisés tous les deux ans.
Dans ce contexte, il s’agit d’adapter la for-
mation professionnelle aux besoins et aux
intérêts des élèves. Dans ce document,
le Bureau d’organisation des associations
européennes d’OBESSU prend position sur
le cours des systèmes européens en fi lière
professionnelle à mesure qu’il évolue en
conformité avec le processus de Copen-
hague.
Contexte
Comme la stratégie de Lisbonne
a été lancé en 2000, les décideurs euro-
péens sont venus à reconnaître le potentiel
de l’éducation et de la formation dans la
réalisation des objectifs fi xés à Lisbonne.
L’enseignement et la formation constituent
une priorité absolue.
La Déclaration de Copenhague insiste sur
la nécessité d’harmoniser les systèmes eu-
ropéens de fi lière professionnelle, en met-
tant l’accent sur une action commune via
des mesures européennes, l’enjeu étant
notamment la qualité et la transparence
dans la fi lière professionnelle. Ces priorités
consistent principalement dans l’appel à
des principes communs pour la certifi cation
et la validation de l’apprentissage informel.
Sur une échelle d’ensemble, les priorités
de la Déclaration de Copenhague refl ètent
une tendance vers un renforcement de la
dimension européenne à tous les niveaux
de la formation professionnelle et la facili-
tation d’un marché commun européen.
Les communiqués
Jusqu’à présent, trois étapes de
révision ont eu lieu depuis la ratifi cation de
la Déclaration de Copenhague, relaté dans
trois Communiqués: Maastricht (2004),
Helsinki (2006) et Bordeaux (2008). Pen-
dant cette période, le processus a impliqué
non seulement la Commission européenne
et les États membres de l’UE, mais aussi de
l’AELE / EEE et les pays candidats ainsi que
les partenaires sociaux européens.
L’idée initiale, comme établie dans la Dé-
claration de Copenhague, a été modifi ée
et développée en harmonie avec les chan-
gements du climat social et économique.
Le Communiqué de Maastricht marque
davantage l’accent sur les politiques au ni-
veau national, tandis que dans celui d’Hel-
sinki les priorités ont été structurées dans
des domaines plus exacts de discussion
avec des objectifs clairs. Le communiqué
de Bordeaux insiste sur quatre domaines
d’intervention :
− mettre en œuvre les outils et dis-
positifs de promotion de la coopération
dans le domaine de la fi lière profession-
nelle au niveau national et européen
− renforcer la qualité et l’attractivité
des systèmes dans la fi lière professionnelle
− améliorer les liens entre la fi lière
professionnelle et le marché du travail
− renforcer les accords de coopéra-
tion européenne
L’OBESSU se félicite de l’attention de l’UE
à la formation professionnelle, ce domaine
d’éducation et de formation ayant été plus
ou moins éclipsé par la recherche acadé-
mique dans l’enseignement secondaire
UNL // Dossier de Presse14
général ces dernières années.
La formation professionnelle est souvent
une faible priorité, tant au niveau euro-
péen que national. Ainsi, les enjeux du
processus de Copenhague ont été relevés.
L’OBESSU voit un grand potentiel dans
cette approche sociale de la formation pro-
fessionnelle. Les initiatives européennes
communes dans l’inclusion des partenaires
sociaux, le renforcement de l’orientation
professionnelle, l’application de la forma-
tion des enseignants et des formateurs et
l’élargissement de l’apprentissage par les
pairs permettent de proposer des mesures
pour un réseau de sécurité sociale soudée
au sein de la fi lière professionnelle.
Constat
A cause des préjugés ou de par manque de
conseils, les étudiants étiquetés comme de
mauvais élèves sont poussés vers la FEP.
La formation professionnelle ressemble
dès lors à l’éducation des moins compé-
tents. C’est une notion erronée de la fi lière
professionnelle.
L’OBESSU estime qu’il n’y a pas de mau-
vais résultats, mais seulement des concep-
tions étroites de l’apprentissage et des
connaissances. Les élèves dont les parents
sont instruits ont tendance à entrer dans
l’enseignement universitaire, tandis que
les étudiants issus de la classe ouvrière
sont souvent poussés vers la formation
professionnelle, sans faire un choix libre
et informé. En conséquence, la formation
professionnelle perpétue la reproduction
sociale dans l’éducation. Cette dérive doit
s’arrêter.
La priorité est que les étudiants, en choi-
sissant d’entrer dans la formation profes-
sionnelle, aient pris une décision éclairée
et équitable. Il est contre-productif de faire
des efforts dans le renforcement de la qua-
lité de la formation professionnelle si les
élèves ont été poussés dans la formation
professionnelle sans une réfl exion poussée
sur leurs intérêts et leurs compétences.
La fi lière professionnelle, le sec-
teur privé et le marché du travail
Toutefois, l’OBESSU s’inquiète du
fait que le cadre du processus de Copen-
hague soit limité aux objectifs de la stra-
tégie de Lisbonne et laisse de côté les
aspects de la formation professionnelle
indispensables à une perspective pour
l’élève.
Une des principales questions abordée par
le processus de Copenhague est le fi nan-
cement de la formation professionnelle,
et la formation professionnelle ayant trait
au marché du travail. L’OBESSU y voit un
besoin urgent de stimuler les investisse-
ments gouvernementaux dans la fi lière
professionnelle. Tout au long du processus
de Copenhague, les investissements privés
dans la fi lière professionnelle sont encou-
ragés. Le fi nancement extérieur ne devrait
cependant jamais être directement dirigés
vers les écoles de FEP, mais dans une caisse
commune gérée par les autorités publiques
qui seraient à leur tour responsables de la
répartition équitable des fi nances. Ce sys-
tème de la fi lière professionnelle peut et
doit rester économiquement indépendant
du secteur privé et de ses intérêts. Le lien
entre le marché du travail et la formation
professionnelle doit être renforcé, à condi-
tion que les représentants des employeurs
et les experts externes soient consultés
tout comme les étudiants, les représen-
tants des enseignants et des employés.
La réforme de la formation profession-
nelle doit être fondée sur une approche
de résolution de problèmes éducatifs. En
premier lieu, il faut utiliser les principes de
l’orientation sur le terrain plutôt que sépa-
rer l’orientation de la pratique. Cela per-
mettra d’améliorer la perception des élèves
au niveau de l’enseignement professionnel
qu’ils ont choisi, ou sont sur le point de
choisir. Il s’agit de laisser les élèves essayer
et avoir un aperçu de leur vocation : c’est
une condition préalable pour les étudiants
afi n qu’ils ne soient pas enfermés dans une
zone étroite de l’emploi, qu’ils ne limitent
pas leurs chances de développer de nou-
velles compétences et capacités profes-
sionnelles dans différents champs.
En outre, les prestataires de la formation
professionnelle ne doivent pas presser les
programmes éducatifs afi n de s’adapter à
des temps resserrés. Il doit être donné aux
élèves de la fi lière professionnelle la possi-
bilité de développer des compétences sur
une période d’au moins trois ans d’ensei-
gnement et de formation. Un diplôme en
formation professionnelle doit permettre à
l’étudiant d’accéder à l’enseignement sco-
laire et professionnelle de troisième niveau
et ne doit pas être considéré comme ayant
moins de valeur qu’un diplôme en ensei-
gnement secondaire général. Il est impor-
tant de garder à l’esprit le fait que des
changements trop grand dans les curricu-
lums des diplômés de fi lière professionnelle
Dossier de Presse // UNL 15
sur une courte période de temps mettra
en péril l’employabilité des jeunes fraîche-
ment formés. Des changements majeurs
dans les connaissances et les compétences
acquises par la FEP doivent se faire pro-
gressivement au fi l du temps afi n d’éviter
de pénaliser les étudiants ayant obtenu un
diplôme de fi lière professionnelle avec seu-
lement un intervalle de quelques années,
et donc équipés de compétences et de
connaissances différentes.
Qualité dans la fi lière profession-
nelle
L’assurance de la qualité dans la
fi lière professionnelle passe d’abord par
des enseignants compétents et des forma-
teurs, comme le souligne à tous les stades
le processus de Copenhague. La formation
des enseignants de FEP doit créer des ef-
fectifs à la fois pédagogique et profession-
nalisant. Elle doit fournir aux futurs forma-
teurs un potentiel comprenant à la fois les
compétences pédagogiques et pratiques
pour former un apprenti. Afi n de constam-
ment mettre à jour leurs compétences
en fonction de l’évolution du marché du
travail, les enseignants et les formateurs
doivent recevoir une formation continue en
conformité avec les principes de l’appren-
tissage à vie.
L’assurance qualité dans la fi lière profes-
sionnelle est également tributaire de la
qualité de l’équipement et des installations
utilisés. On observe un besoin urgent de
moyens d’apprentissage. Les étudiants
de la fi lière professionnelle doivent être
en mesure de mener leurs études dans
un environnement à jour avec le mar-
ché du travail, tant en ce qui concerne
les installations que l’équipement. Il est
embarrassant de constater que les auto-
rités européennes, nationales et locales
estiment qu’elles offrent une formation
suffi sante alors qu’il suffi t de jeter un œil
à quelques-unes des installations pour se
rendre compte du contraire. En outre, le
droit pour les étudiants d’effectuer leurs
études dans un environnement sécurisant
doit être garanti.
Un service d’orientation performant est
indispensable, à la fois pour les étudiants
qui sont confrontés à plusieurs choix que
pour ceux étant déjà dans la fi lière profes-
sionnelle. Les services de conseils étudiant
doivent s’assurer que la formation profes-
sionnelle n’est jamais étiquetée comme
une voie de garage, afi n ainsi de créer une
compréhension intérieure de la formation
professionnelle. Les services d’orientation
doivent être centrés sur les souhaits et les
capacités de chaque élève. Ils doivent être
utilisés comme un outil visant à surmonter
les stéréotypes dans le choix du parcours
professionnel, tels que la domination d’un
seul sexe dans certains domaines de la
fi lière professionnelle.
Apprentissage
Chaque élève a le droit durant la
fi lière professionnelle à un apprentissage
rémunéré pendant ses études.
L’étudiant doit être soutenu par l’école pour
la recherche d’un apprentissage approprié.
En cas d’apprentissage au sein d’une en-
treprise, l’apprenti ne doit jamais être ex-
ploité comme une main-d’œuvre bon mar-
ché, mais se voir confi er des tâches visant
à développer ses compétences profession-
nelles et à élever sa capacité à accom-
plir son travail. Les apprentis éventuels
doivent être informés de leurs droits sur
leur lieu de travail, et savoir à qui s’adres-
ser au cas où il y aurait violation des droits
en question. L’étudiant doit être impliqué
dans le processus de planifi cation de l’ap-
prentissage et signer un contrat qui oblige
juridiquement l’employeur pour remplir les
conditions fi xées. Un système de sécurité
doit être mis en place, réfl échi à la fois
par l’apprenti et par des représentants du
milieu de travail et de l’école. Il doit y avoir
un dialogue continu, suivi entre les trois
parties tout au long de l’apprentissage.
D’autres types de places d’apprentissage
doivent également être mis à disposition
de tous, tels que les projets gérés par des
étudiants et pris en charge par l’école.
Les étudiants de la fi lière professionnelle
allant à l’étranger, en dehors de l’UE, n’ont
pas le même réseau, ni la même sécurité
ou encore la confi ance dans le système
de mobilité du pays d’accueil. Un étudiant
devrait avoir la possibilité de bénéfi cier de
l’échange, quel que soit le pays qu’il choisit
: c’est l’enjeu de la mobilité internationale.
Le rôle social de la fi lière pro-
fessionnelle : des revendications
précises
D’abord, les fi nancements gouvernemen-
taux doivent être accessibles à tous les
étudiants en fi lière professionnelle sous
UNL // Dossier de Presse16
la forme de bourses d’études ou d’autres
avantages et garantir une prise en charge
totale des frais de santé pour chaque étu-
diant.
Ensuite, l’orientation des étudiants doit
être améliorée, notamment concernant la
transition de l’école vers la formation pro-
fessionnelle puis vers l’enseignement su-
périeur. Il faut mettre fi n aux stéréotypes
sexistes et promouvoir la parité dans les
parcours éducatifs, le marché du travail
et le secteur privé. La fi lière profession-
nelle doit rester fi nancée par le public et
demeurer fi nancièrement indépendante du
secteur privé.
Les installations et équipements utilisés
dans la fi lière professionnelle doivent être
mis à jour continuellement, en fonction
du développement du marché du travail.
De même, les enseignants et formateurs
doivent bénéfi cier d’une formation conti-
nue. Le rôle de l’apprentissage des langues
doit être renforcé.
La taille des groupes d’enseignement doit
répondre aux besoins éducatifs et sociaux
de chaque élève. Il faut lutter contre la
tendance destructrice de fusionner des
unités d’enseignement dans des com-
plexes démesurées d’apprentissage.
Il faut garantir un apprentissage corres-
pondant aux choix du parcours profession-
nel à tous les étudiants de fi lière profes-
sionnelle. Ceux-ci doivent être conscients
de leurs droits au travail.
Le système doit promouvoir le dialogue
et des échanges constants entre l’élève,
l’école et le lieu de travail. Enfi n, il s’agit
de privilégier la prévention afi n de faire
en sorte que les stagiaires ne soient pas
exploités comme une main-d’œuvre bon
marché sur leur lieu de travail.
Conclusion
Dans un contexte de transformation so-
ciale touchant à l’éducation, la formation
professionnelle doit se démocratiser et
rester publique. La fi lière professionnelle
est et doit rester un espace où les besoins
et les intérêts des différents étudiants sont
respectés avec professionnalisme.
L’OBESSU croit en un système de formation
professionnelle accessible à tous et totale-
ment gratuit et exhorte les décideurs à tra-
vers l’Europe à promouvoir un système de
fi lière professionnelle basée sur les valeurs
décrites dans le présent document.
Dossier de Presse // UNL 17
La banque académique de stage, c’est quoi ?
La banque académique de stage, c’est
un annuaire d’entreprises proposant des
stages aux lycéens de toutes les fi lières.
C’est donc un moyen effi cace de répondre
aux attentes de tous les lycéens et de ga-
rantir l’intégralité de la formation !
En plus, ça permet de choisir un stage qui
correspond exactement à sa fi lière (si tu
fais compta, tu ne passeras pas le balai
mais tu iras dans une boîte de comptabi-
lité), et un stage à proximité puisque les
banques sont académiques.
Surtout, c’est un moyen de lutter contre
les inégalités et la concurrence entre les
lycéens. Que tu aies un réseau social im-
portant ou que tu galères parce que tu
manques de relations, c’est la même chose
!
Et pour fi nir, cette banque c’est une pro-
tection contre les partenariats lycée-en-
treprise qui permettent des abus inadmis-
sibles envers les lycéens.
Oui, mais ça remet en cause notre autonomie, et ça pré-pare moins bien à la vie ac-tive !
Pas du tout ! C’est vrai que l’État, via cette
banque, garantit le stage, mais ça ne vous
empêche pas de faire les démarches !
La banque académique de stages, c’est
l’annuaire des entreprises qui proposent
des stages à tel ou tel moment dans tel ou
tel secteur d’activité. Il faut donc chercher
le stage adapté, contacter l’entreprise, ré-
diger un CV, une lettre de motivation, etc.
En plus, l’UNL demande qu’un module
d’anticipation à la vie active soit mis en
place dans le cadre des heures de cours,
pour s’entraîner à rédiger des lettres de
motivation, pour reconnaître les aspects à
mettre en valeur dans un CV, pour se fami-
liariser avec la méthodologie nécessaire à
la recherche d’emploi : pour se préparer
concrètement à la vie professionnelle.
Pour une banque académique des stages !
UNL // Dossier de Presse18
Q u e s t i o n n a i r e d e s l y c é e n s p r o !
Union nationale lycéenne
Commission enseignement professionnel
Février 2011
Nom : Prénom : Age : Filière : Lycée :
Penses-tu que ton emploi du temps est trop chargé ? As-tu le temps pour te consacrer à d'autres activités ? Penses-tu que les périodes de stage sont bien organisées ? Y en a-t-il assez ou trop peu ? Sont-elles bien réparties ? Sont-elles épanouis-santes ? Y a-t-programme ? Faudrait-il réformer les programmes ? Penses-tu que la réforme du bac pro en 3 ans a amélioré tes conditions d'études ? Les classes sont-elles surchargées ? Dans ta section, trouves- -il suffisant pour tous les élèves ? Trouves-dable financièrement ? As-tu réellement choisi ton orientation ? Ou bien as-tu été largement incité(e) à te diriger vers cette voie ? As- Penses-tu étudier dans de bonnes conditions (ambiance de la classe, encadrement, etc.) ? Pen-ses-tu que les cours sont dispensés de manière pédagogique ? Comment vois-tu tes perspectives d'avenir (poursuite d'études, insertion professionnelle, dé-bouchés) ? Disposes-tu de suffisamment d'informations pour ton orientation ? Pour finir, as-tu des propositions à faire pour réformer la filière professionnelle ? Des idée pour étudier dans le lycée que tu veux ?
Nous te remercions d'avoir pris le temps de répondre à ce questionnaire ! N'hé-site pas à contacter la commission de travail sur la filière professionnelle de l'UNL si tu veux te joindre à nous ou poser des questions ! Ton contact : comm.pro@unl-fr.org - 06 59 39 14 84
Dossier de Presse // UNL 19
Mlle / M. Prénom, NOM
Stagiaire au lycée d'enseignement professionnel nom du lycée en filière nom de la filière
adresse du domicile
code postal
Ville
Le date à Ville,
A Mme / M. NOM, directeur / directrice de l’entreprise nom de l’entreprise,
Copie à Mme / M. le Proviseur,
et à Mme/M. NOM, professeur référent du stage.
Objet : Droit de retrait
Madame, Monsieur,
Stagiaire dans votre entreprise, nom de l’entreprise depuis le date du début du stage j’ai pu constater un certain nombre de dysfonctionnements qui mettent en danger ma sécurité. En effet : décrire la situation…..........................................................................................................................…....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... .
Conformément aux articles L 231-8, L 231-9 et R 242-1 du Code du travail, j'ai un motif raisonnable de penser que les conditions dans lesquelles je travaille présentent pour moi une situation de danger grave et imminent.
C'est pourquoi, si rien n’est réglé d’ici 24 heures, j’exercerai mon droit de retrait et contacterai mon syndicat lycéen afin que des solutions soient trouvées dans les plus brefs délais.
Je vous rappelle qu'aucune sanction, aucune retenue de salaire ne peuvent être prises à mon encontre.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées.
Signature
UNL // Dossier de Presse20
Mlle / M. Prénom, NOM
Stagiaire au lycée d'enseignement professionnel nom du lycée en filière nom de la filière
adresse du domicile
code postal
Ville
Le date à Ville,
A Mme / M. NOM, directeur / directrice de l’entreprise nom de l’entreprise,
Copie à Mme / M. le Proviseur,
et à Mme/M. NOM, professeur référent du stage.
Objet : Non-respect de l'adéquation entre le choix de formation et les activités du stage
Madame, Monsieur,
Je vous informe que votre entreprise, nom de l'entreprise, dans laquelle je suis en stage pour une période de X semaines, ne respecte pas les droits des stagiaires en voie professionnelle.
En effet, je suis présent(e) dans votre entreprise en parallèle de mon cursus en filière ....................... . Mon activité dans l'entreprise doit donc correspondre à ma formation comme l'indique la convention de stage en ces termes : « citer les articles correspondants de la convention de stage....................................................................................». Or, j'effectue les tâches suivantes : décrire la situation.....................................................................................................................…...................................................... . Ces activités ne sont pas en adéquation avec mon choix de formation et elles nuisent à ma réussite scolaire et à mon projet professionnel. Le stage que je suis actuellement ne remplit pas son rôle de période de formation au sein de mon cursus.
Je vous rappelle que votre entreprise a signé la convention de stage définissant mes droits et établissant la correspondance entre les activités du stagiaire et ses études au lycée. Elle doit donc la respecter pendant toute la durée du stage.
J'attends donc de la part de votre entreprise un changement d'orientation quant aux tâches qui me sont demandées. Si la situation ne se résout pas d'ici la fin de la semaine je suis prêt(e) à faire appel à mon syndicat lycéen pour être défendu(e) comme j'y ai droit et à prendre les mesures nécessaires auprès du rectorat.
Veuillez agréer Madame, Monsieur, mes salutations distinguées.
Signature
Dossier de Presse // UNL 21
Mlle / M. Prénom, NOM
Stagiaire au lycée d'enseignement professionnel nom du lycée en filière nom de la filière
adresse du domicile
code postal
Ville
Le date à Ville,
A l'intention de Mme / M. le Proviseur,
et à Mme/M. NOM, professeur référent du stage.
Objet : Non-respect des conditions de stage
Madame, Monsieur,
Je vous informe que l'entreprise, nom de l'entreprise, dans laquelle je suis en stage pour une période de X semaines, ne respecte pas les droits des stagiaires en voie professionnelle.
En effet, je me trouve dans une situation où les termes de la convention de stage signée par le lycée, l'entreprise et moi-même ne sont pas appliqués : décrire la situation …..............................................
...............................................................................................................................................................
........................................................................................................................................................... .
Si l’entreprise continue à ne pas respecter les termes de la convention de stage, je suis prêt(e) à aller voir mon syndicat lycéen pour être défendu(e) comme j'y ai droit et à prendre les mesures qui s'imposent auprès du rectorat.
Veuillez agréer Madame, Monsieur, mes salutations distinguées.
Signature
UNL // Dossier de Presse22
Mlle / M. Prénom, NOM
Stagiaire au lycée d'enseignement professionnel nom du lycée en filière nom de la filière
adresse du domicile
code postal
Ville
Le date à Ville,
A l'intention de Mme / M. le Proviseur,
et à Mme/M. NOM, professeur référent du stage.
Copie à Mme / M. NOM, maître de stage
Objet : Non-respect des horaires de stage
Madame, Monsieur,
Je vous informe que l’entreprise nom de l'entreprise dans laquelle je suis en stage pour une période de X semaines, ne respecte pas les droits des stagiaires de lycées professionnels.
En effet, mes horaires de travail sont actuellement de heure à heure dans les faits, ce qui fait X heures de travail par semaine, alors qu’il est expressément écrit dans la convention de stage signée par l'entreprise, le lycée et moi-même que mes horaires de travail dans l’entreprise en tant que stagiaire sont de « heure à heure » soit X heures par semaine.
Si l’entreprise ne remédie pas à cette situation dans les jours à venir, je contacterai mon syndicat lycéen afin que mes droits soient respectés et le signalerai auprès du rectorat.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées.
Signature,
Dossier de Presse // UNL 23
des stages • Arrêt des suppressions de postes • Orientation choisie
• des stages • Gratuité des trousseaux pédagogiques • Orientation choisie •
ouverture des IUT • Rémunération des stages • Arrêt des suppressions
choisie • Gratuité des trousseaux pédagogiques • Orientation
choisie • ouverture des IUT • Rémunération des stages • Arrêt des suppressions
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des stages • Arrêt des suppressions de postes • Orientation choisie • Gratuité
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