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Briançon au fil de l’eaulaissez-vous conter
Villes et Pays d’art et d’histoireRéseau des Sites Majeurs de Vauban
Une ressourceindispensable maisdifficile à acheminer
Grâce aux riches archivesmunicipales de Briançon et auxarchives militaires, on est assezbien documenté sur l’histoire del’alimentation en eau de la ville.En 1904, à la demande de lamunicipalité, est réalisé un longrapport sur cette question, et,au-delà de la nécessairesalubrité, sur les besoinsnouveaux qui se font sentir dansune ville en croissance, sièged’une garnison importante et oùse dessine un tourisme naissant. Ce mémoire fait largementréférence à des étudesantérieures rendues nécessaireslorsque, avec la création desfortifications de Vauban, lessoldats s’installèrent dans laville, augmentant sensiblement
sa population.On y lit que “la ville deBriançon est alimentée depuisun temps immémorial par leseaux du torrent de l’Adoux quisurgissent sur le plan occidentalde la montagne de la Croix deToulouse.”La présence de cette source acertainement été déterminantedans le choix qu’ont fait lespremiers habitants, au 8e siècleavant J.C., des pentes douces dupied de la Croix de Toulousepour leur site d’implantation.Ce lieu offrait, outre un bonensoleillement, de l’eau desource en quantité. Par la suite,dans la recherche d’une plusgrande sécurité, les habitants sesont déplacés sur le flanc duverrou glaciaire. Ce site,rapidement pourvu d’un châteaufort, présentait sans doute desavantages considérables enmatière de défense, mais
également un gros défaut :l’absence d’eau sur place. Il adonc fallu trouver des solutionspour acheminer sur quelque2500 mètres, jusqu’à la ville,l’eau indispensable aux hommeset aussi aux bêtes.À partir du point de captage, unsystème de canalisations fut misen place qui utilisera, au fil dessiècles, des bourneaux de bois,de poterie, de maçonnerie, depierre perforée, de fonte…En 1345, les Briançonnaismenèrent à bien un autre grandchantier lié à l’eau : l’aména-gement du canal de ville, appelépar la suite grande gargouille,aujourd’hui emblématique deBriançon (voir p.6)Le problème de l’eau pouvait serévéler également crucial en casde guerre. Briançon, villestratégique aux marches duroyaume, était en position dedevoir soutenir un siège.
Vauban, lors de sa venue en1692, s’exclama devant lesaqueducs qui conduisaient l’eauintra-muros : “… [la ville] n’apoint d’eau qu’on luy puisseoster dans un quart d’heure detemps …” Pour doter la villed’une ressource en eauimprenable par l’ennemi, il fitaménager, au centre de la placed’Armes, un puits creusé dans laroche vive sur 43 m deprofondeur. La rotonde quil’abritait, détruite au 19e siècle,a été reconstruite en 2012, àl’identique de l’originale.
Aqueduc à la porte de Pignerol Canal Gaillard Extrait du croquis du projet de 1852 :puits et rotonde, SHD/1VH484
Puits de Vauban, place d'Armes, 2012
L’eau et le paysage :le modelage d’un siteexceptionnelPour comprendre le relief deBriançon, il faut retournerquelques centaines de milliersd’années en arrière, à l’époquedes grandes glaciations. Tout lesecteur était occupé par desglaciers d’où émergeaientseulement quelques sommets etlignes de crête. L’épaisseur deglace pouvait alors atteindremille mètres et les glaciersdescendaient jusqu’à Sisteron.Ces glaciers, dans leur lenteprogression, ont arraché desdébris au support rocheux et enles transportant, ont formé desmoraines et creusé les valléesglaciaires. Parfois, ils ont butésur des roches dures qu’ils n’ontpu éroder. Ces masses rocheuses,appelées verrous glaciaires carils ferment les vallées, ont ainsi
constitué des promontoires, sitesdéfensifs exceptionnels quel’homme a su judicieusementoccuper, dès le Moyen Âge pourla ville haute et au 18e sièclepour la couronne des forts quila dominent.Mais ces glaciers n’avaient pastous les mêmes taille etpuissance et usaient alors lesroches de façon inégale. Leglacier de la Guisane, davantagealimenté en neige que celui de laDurance, a creusé une valléeplus profonde. À la jonction desdeux glaciers, une sorte demarche d’escalier s’est créée.C’est ce que l’on appelle ungradin de confluence ; on leretrouve dans le fort déniveléentre haut et bas de l’avenue dela République, plus connue sousle nom de Chaussée, qui relieville haute et quartier de Sainte-Catherine.Après la fonte des glaciers, les
rivières de la Guisane et de laDurance ont poursuivi le travaild’érosion. Au niveau du gradinde confluence, la Durance aentaillé profondément le rocherpour créer sa gorge deraccordement.Ses impressionnantsescarpements rocheux font dusite du pont d’Asfeld un pointparticulièrement remarquable.
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Glacier de la MeijeGorge de la Durance et pont d'Asfeld
Photos de couverture : le canal Gaillard et ses marques du 17e siècle, fleur de lys et dauphin / lessive à la fontaine Persens
Verrou glaciaire de Briançon
De l’eau pour lesculturesÀ Briançon, la périodevégétative, très courte, estconcentrée sur les trois moisd’été. Or, le moment où lesplantes ont le plus besoin d’eaucorrespond à celui où il pleut lemoins. Très tôt, il a donc falludévelopper un vaste systèmed’irrigation pour permettre lamise en culture des terres. Leréseau dense de canaux quiexiste encore aujourd’huiremonte pour l’essentiel auMoyen Âge. Sa réalisation estétroitement liée aux libertésqu’acquirent les Briançonnais deleur seigneur, le Dauphin, par laGrande Charte de 1343. Parcette transaction capitale, leseigneur Dauphin céda àperpétuité aux communautésbriançonnaises, entre autresdroits, tous ceux relatifs à l’eau.Les Briançonnais purent alors
gérer leur eau comme ilsl’entendaient. Au total, centvingt kilomètres de canauxporteurs furent ainsi créés quimarquent de leurs sillonsparallèles les flancs desmontagnes et permettentl’irrigation des prés, champs etjardins, suivant une techniqueencore en usage aujourd’hui.Les canaux porteurs alimententdes canaux secondaires appelés“peyras” qui se divisent à leurtour en “filioles”. Dans lesparcelles, l’arrosage se fait à laraie ou par immersion, lafermeture ou l'ouverture de lafiliole se faisant grâce à desvannes, d’abord simples lauzes,ensuite en bois puis en métal etpar des étanches en forme dedemi-lune.La gestion de cette ressource siprécieuse est très tôt réglementéepour éviter tout abus et assurerune répartition équitable entreles usagers. Le règlement mis en
place au Moyen Âge reste denos jours sensiblement le même :les usagers des canaux élisaientchaque année deux à sixmansiers en charge de l’entretienet de la réparation des canaux.Chaque printemps, les pariers(utilisateurs) étaient convoqués àla “corvée” pour nettoyer etréparer les canaux. Le temps dûpar chacun à cette tâche étaitproportionnel à son tempsd’arrosage, lui-même déterminéselon l’étendue des terres. À Briançon, l’arrosage étaitautorisé du lundi matin avantl’aube jusqu’au vendredi soir àla nuit tombée, suivant unroulement strictement défini etmatérialisé par la marque demétal que l’on se passait demains en mains à son “tourd’eau”. Le samedi, toute lajournée, l’eau était réservée auxbesoins de la ville et à l’arrosagede ses jardins et vergers. De plustous les soirs et jusqu’à deux
heures avant le jour, elle devaitcouler sans arrêt dans la ville“pour obvier et secourir aubruslement de feu et autresscandales dommageables”.
Aujourd’hui encore le rôle descanaux d’irrigation resteessentiel. En effet, au-delà del’arrosage, ils assurent latemporisation des crues enabsorbant le ruissellement del’eau pluviale ou de fonte. Lamontée des eaux des torrents etrivières est ainsi moins brutale.De même, grâce à laperméabilité du fond en terre ducanal et la faiblesse de sa pente,une partie de l’eau qu’il portepeut pénétrer dans le sol. Les canaux participent donc àl’indispensableréapprovisionnement des nappesphréatiques.
Système d'irrigation par canaux Vanne du grand canal de ville à FortvilleÉtanche permettant de dériver l'eau
L’approvisionnementen eau potable : leréseau des fontainespubliquesQui dit habitat humain ditalimentation en eau potable.Au Moyen Age, c’étaient lesfontaines publiques quipermettaient cette alimentation. À Briançon, elles étaient aunombre de trois, toutes dans laGrande rue et nommées d’aprèsleur emplacement : fontaines decime, du milieu et du pied deville. Contrairement àaujourd’hui, elles se trouvaientau milieu de la rue. Leursbassins et bornes étaient en bois.Souvent étaient accolés un lavoiret une auge, basse, destinée auxanimaux. Au fur et à mesure de leurhistoire, ces points d’eau ont étédéplacés en fonction desincendies, des reconstructions etdes aménagements destinés à
faciliter la circulation. Ils ontalors été reconstruits de manièreplus pérenne en pierre, etembellis. La fontaine de cime de ville,située à l’origine en haut de laGrande rue, fut déplacée au19e siècle pour s’installer aun° 20. Elle prit alors le nom dela propriétaire de l’immeuble aurez-de-chaussée duquel elle estencastrée : fontaine Frézet.La fontaine du milieu, appeléeun temps fontaine des soupirsou fontaine François 1er, atrouvé à se loger sous l’arcadedu rez-de-chaussée d’une maisond’habitation.Quant à celle du pied de ville,dite Persens, du nom del’ingénieur du roi Louis XIIIvenu rénover le réseau desfontaines en 1634, elle passe dela rive gauche du canal à la rivedroite en 1738.
Le règlement de 1702 précisait
l’usage des fontaines : “Il estdéfendu à toute sorte depersonne de vider les bassins desfontaines sans permission (…),de rien laver dans les fontaines,ny y faire tremper aucune chose,soit bois, cuirs, viande grasse oumaigre, linge (…) a peine deconfiscation (…) de jeteraucunes neiges, glaces ny autresimmondices dans les bassins nyautour d’eux à peine dequarante sols d’amande (…)”
À partir du 19e siècle, le réseaufut complété par de nouvellescréations, comme la borne-fontaine des dauphins en hautde la ville, ou les fontaines de laplace d’Armes et de la place duTemple.Au cours de ce même siècle,pour des raisons d’hygiène, deslavoirs publics furent construitsà l’extérieur de la ville et lesbassins de lavage accolés auxfontaines disparurent.L’
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Fontaine du milieu Projet de la fontaine du pied de ville, 1825 Sculpture de glaceCanon zoomorphe de la fontaine du pied de ville
Supplique à l'empereursuite à la crue de 1856, AM 1J18
inondations des 5, 6 et 7 mai 1973 dans le Briançonnais, AM 1J18
Les gargouilles Le béal ou canal Gaillard,surnommé aujourd’hui “grandegargouille” dans la traversée dela ville haute, fut aménagé en1345. À partir de la prise d’eau,dans la Guisane au niveau de LaSalle-les-Alpes, il acheminaitl’eau à flanc de montagne surune dizaine de kilomètres avantde traverser la ville et derejoindre la Durance encontrebas. Au-delà del’irrigation des terrains enamont, il avait une autrefonction, capitale, dans la villehaute : la lutte contre l’incendie.En effet, au Moyen Âge, le tissuurbain très dense, l’utilisationprivilégiée du bois dans le bâtiet les grandes quantités de foinentreposées dans les grangesavant l’hiver entraînaient deforts risques d’incendie. Cecanal permettait de maintenir aucœur de la ville une eau
courante, disponible enpermanence. À l’origine il étaiten bois, composé de demi-troncsévidés et mis bout à bout. Au18e siècle, ces derniers furentremplacés par des pierrescreusées. Le surnom degargouille lui fut donné à partirde ce moment-là. En 1700, avecla construction desfortifications, son arrivée dansla ville haute dut être remaniée,et un aqueduc franchit alors lesfossés nouvellement creusés.Malgré ces précautions, la villeconnut, dans le même siècle,deux terribles incendies qui ladétruisirent presque totalement,l’un en 1624 et l’autre en 1692.L’organisation qui avait fait sespreuves depuis bien longtempsétait-elle devenue inefficace ?Non, la faute en incomba auxrigueurs du climat : l’eau quicoulait dans le canal était prisedans les glaces en amont... et le
feu devint rapidementincontrôlable. La ville fut doncreconstruite par deux fois, etson bâti actuel remonte pourl’essentiel au lendemain de cedeuxième sinistre. La petitegargouille, quant à elle, ne futaménagée qu’à la fin du 19e
siècle pour faciliter l’évacuationdes eaux pluviales et de la neige,alors que la compagnie dessapeurs pompiers existait déjà.
Depuis de nombreuses années,l’eau de la gargouille provenaitdu réseau d’eau potable. Grâce àdes travaux réalisés en 2011/12,c’est de nouveau l’eau de laGuisane qui dévale la Granderue.
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Le Briançonnais gardeen mémoire deterribles épisodes decrues torrentielles.Ces événements ont généra-lement lieu au printemps,lorsque des précipitationsabondantes sont accompagnéesde la fonte brutale du manteauneigeux. L’effet tampon dusystème de canaux n’est alorsplus suffisant et l’eau afflue engrande quantité dans les torrentsqui sortent de leur lit, dévastantmaisons et cultures.La crue la plus importante quele Briançonnais ait connuedepuis le 16e siècle est celle de1856. Le commandant Itier dela place de Briançon raconte :“[ La journée du 30 mai ] futterrible, il pleuvait à flots, lesterres, les arbres, les rochers sedétachaient de toutes parts ets’écroulaient avec fracas dansces torrents furieux dont ils
augmentaient encore la forcedestructive. Ce n’était plus del’eau qui coulait, c’était uneboue liquide roulant des arbreset des rochers énormes, et lesdébris des maisons renverséespar elle. (…) J’allais examiner laDurance au pont [d’Asfeld].À cet endroit où elle estétranglée entre deux murs derochers distants d’environ dixmètres, elle avait au moins vingtmètres de hauteur, c’est-à-dire,vingt fois sa hauteur ordinaire.”Quinze maisons du Fontenilfurent emportées, le quartier deSainte-Catherine était sous leseaux. Des moulins, fabriques etune scierie furent détruits. Briançon Ville sur son rocherétait à l’abri, mais ses hameauxet les villages des vallées étaientfrappés de plein fouet,l’ensemble des communautéssubissant le contrecoupéconomique de ces dévastations :pertes des récoltes et des terres
cultivables, destructions deschemins, ponts, moulins etautres industries.Au 19e siècle, période du picdémographique dans la région,le déboisement à outrance desversants renforça l’effetdestructeur de ces phénomèneset eut pour conséquence lacréation du service de la RTM(Restauration des Terrains enMontagne), chargé aujourd’huide la prévention des risquesnaturels en montagne. Reboisement des bassinsversants, correction des lits descours d’eau, barrages etendiguements permettentaujourd’hui de mieux gérer cesévénements exceptionnels. Mais les débordements de 1957,et plus proches de nous, de1973, 1995 ou 2008 rappellentque l’homme malgré satechnologie peut rester démuniface à la puissance de la nature.Q
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Règlement de police,1702AM BB 28
Seau briançonnais Grande gargouillePetite gargouille, 1875
L’eau devint alors symboled’industrialisation. Indispensableà l’usine, elle répondait àplusieurs besoins. Elle servait àlaver les bourres de soie selonun protocole comprenant letrempage, le rinçage, l’essorageet le séchage, son circuit allanten amont de la prise d’eauprincipale sur la Durance aurejet des eaux sales un peu plusloin en aval.On utilisait également, dans unpremier temps, sa force motricepour faire fonctionner lesmachines. Par la suite, avec laconstruction d’une micro-centrale hydro-électrique en1920, sa puissance futtransformée en énergieélectrique, permettantd’améliorer les rendements et dediminuer les coûts deproduction. La création de cette centrale anécessité le percement dans la
roche vive de la galeried’amenée sur 1200 mètres ainsique le creusement d’unechambre de mise en charge auxdimensions impressionnantes :32 mètres de long, 10 mètres delarge et 12 mètres de haut. Cestravaux conséquents sont àl’origine de son nom de “RochePercée”.
La houille blancheCette nouvelle source d’énergie,qualifiée de houille blanche parl’ingénieur hydraulicien AristideBergès, par opposition à lahouille noire des profondeurs,ne bénéficia pas seulement àl’industrie.À la fin du 19e siècle, Briançonétant une place forte militaire depremière importance, onconstruisit sur la Cerveyrette,affluent de la Durance, lebarrage et l’usine hydro-électrique de Pont Baldy. Deux
réseaux permettaient alorsd’alimenter, l’un la ville haute etles forts, l’autre le quartier deSainte-Catherine, les casernes etautres installations militairesnouvellement construites. En 1924 fut créée la RégieElectrique du Briançonnais(REB) qui racheta en 1933l’énergie produite par lesinstallations de la Schappe avantd’acquérir ces mêmesinstallations en 1966. En 1965,les besoins en énergie devenantde plus en plus conséquents, unnouveau barrage fut mis en eaudans la vallée de la Cerveyretteà Pont Baldy.Les différents équipementspermettent aujourd’hui à laSEM Energie DéveloppementServices du Briançonnais(EDSB), de produire 30 %environ des besoins en électricitéde Briançon. Elle a pour objectifd’atteindre les 50 % dans les
années à venir grâce à denouveaux investissements.
Une nouvelle industrie :le tourismeL’évolution du tourisme et desloisirs fait aujourd’hui la partbelle à l’eau pure et sauvage desmontagnes, complice dessportifs et source de détente :lacs de la Schappe ou d’altitudemais aussi torrents et rivièresqui sont autant de défis pour lesamateurs de rafting, kayak ounage en eau vive, tandis que laglace s’est laissée, dès 1930,prendre au jeu de l’équipe dehockey de Briançon et fascineles amateurs de cascades…
Conduite forcée en bois cerclé,usine de la Schappe
Microcentrale EDSB de Roche Percée, la Schappe Canal, parc de la Schappe
Les activités anciennesliées à l’eauDès le Moyen Âge, lesnombreux torrents et rivièresfavorisèrent l’implantationd’artifices liés à l’eau,étroitement associés à laproduction et aux activités dechasse et d’élevage de la région.Des paroirs ou foulonspermettaient de fabriquer desdraps grossiers mais très solides.On construisit également desbattoirs à chanvre, des martinetset des forges dont on trouveencore le souvenir dans latoponymie (comme le quartierdu Martinet à Fortville). Maisl’activité principale à Briançonétait le travail du cuir. Destanneries se développèrent,utilisant l’eau comme moyen delavage et de macération. Ellesétaient également appeléeschauchières ou calqueries du
nom des fosses dans lesquellesles peaux étaient chaulées etainsi décapées et débarrassées deleurs poils pour être ensuitemises à macérer dans dessolutions de tan. Cette activitétrès nauséabonde provoquaittrop de nuisances pour êtreinstallée près de la ville. Sonimplantation fut donc favoriséedans le modeste hameau isoléqu’était alors le quartier deSainte-Catherine.
Les moulins à grains étaientnombreux, chaque communautéen possédant un pour moudreles récoltes familiales. Ils secomposaient généralement d’unepierre lourde pour les opérationsde broyage et d’extraction del’huile de noix notamment, et dedeux meules à farine, actionnéespar des roues à augetshorizontales. Ces moulinsfonctionnaient de façon très
saisonnière durant quatre à sixsemaines, entre la récolte et laToussaint. La plupart d’entreeux ont disparu, détruits par lescrues des rivières et torrents àproximité desquels ils étaientconstruits, mais l’étude ducadastre Napoléon établi dans leBriançonnais autour de 1840permet de se rendre compte dugrand nombre de cesconstructions.
L’industrie modernede la SchappeL’usine de la Schappe, traitantles déchets de soie, s’installa en1842 dans le quartier de Sainte-Catherine. Cette création eut unimpact important sur ce quartierdont elle détermina ledéveloppement et lastructuration architecturale,urbaine et sociale.
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Le Martinet à Fortville, avec canaux et roues à eau, cadastre de 1840 Canal du moulin Faure Lac et aqueduc, parc de la Schappe
n1 Bastions
n2 Demi-lunes
n3 Courtine
n4 Corps de garde Saint-Mars
n5 Corps de garde d’Artagnan
n6 Poudrière du Château
n7 Poudrière du front de laDurance
n8 Emplacement de l’anciennecaserne
n9 Puits de Vauban
n10 Fausse-braie
n11 Collégiale
n12 Accès au fort du Château
n13 Contregarde générale
n14 Porte d’Embrun
n15 Porte de la Durance
n16 Porte de Pignerol
n17 Couvent des récollets
n18 Église des cordeliers
n19 Maison du Temple (Officedu Tourisme)
n20 Maison du Pape
n21 Mairie - Service desArchives
n22 Maison du Roi - Centred’Art Contemporain
n23 Poudrière 19e siècle (Muséede la mine)
n24 Maison des Têtes
n25 Pont d’Asfeld
n26 Service du Patrimoine etsalle du Vieux Colombier
n27 Ancienne maison curiale etsalle commune
n28 Jardin du Gouverneur
n29 Bibliothèque municipale
n30 Chapelle des pénitents noirs
n31 Maison du Parc national desÉcrins - Musée du ski
n32 Casemate
Cadrans solaires
Fontaines
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1Document édité par
le Pôle CultureVille de Briançon
Direction du Patrimoine& des Archives
Textes et mise en formeVéronique FaucherColette Colomban
Corinne ClivioFrançoise Deshairs
Guides-conférencièresAttachées de conservation
Ville de Briançon
IllustrationsDirection du Patrimoine
& des Archives, ville de BriançonOffice du Tourisme de BriançonService Historique de la Défense
Bernard Jonquères
Remerciements àBernard Jonquères, Président
de l’ASA du Canal GaillardRaymond Lestournelle, SGMB
EDSB, pour sa participationactive aux visites
Réalisation et impressionImprimerie PublidiA
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92Briançon appartient au réseau national des Villes et Pays d'art
et d'histoireLe ministère de la Culture et de la Communication, direction del'Architecture et du Patrimoine, attribue l'appellation Villes et Paysd'art et d'histoire aux collectivités locales qui animent leurpatrimoine.Il garantit la compétence des guides-conférenciers et des animateursde l'architecture et du patrimoine et la qualité de leurs actions. Desvestiges antiques à l'architecture du 20e siècle, les villes et paysmettent en scène le patrimoine dans sa diversité. Aujourd'hui, unréseau de 166 territoires, villes et pays, vous offre son savoir-fairesur toute la France.
En région Provence Alpes Côte d’AzurArles, Briançon, Pays de Carpentras et du Comtat Venaissin, Fréjus,Grasse, Martigues, Menton, Pays de la Provence verte, Pays S.U.D.(Serre-Ponçon Ubaye Durance) et Pays des Vallées Roya Bévérabénéficient de l'appellation Villes et Pays d'art et d'histoire.
Laissez-vous conter Briançon, Ville d'art et d'histoire......en compagnie d'un guide-conférencier agréé par le ministère de la CultureLe guide vous accueille. Il connaît toutes les facettes de Briançon etvous donne les clefs de lecture pour comprendre l'échelle d'uneplace, le développement de la ville au fil de ses quartiers. Le guideest à votre écoute. N'hésitez pas à lui poser vos questions.Le service du Patrimoine qui coordonne les initiatives de Briançon,Ville d'art et d'histoire, a conçu un programme de visites pour tousles publics. Il propose aussi toute l'année des animations pour lesBriançonnais et les vacanciers.
Visites-découvertes, mode d’emploiau bureau/accueil du service du PatrimoinePorte de Pignerol05100 Briançontél. 04 92 20 29 49fax 04 92 20 39 84patrimoine@mairie-briancon.frinfos sur le site de la mairie :www.ville-briancon.fr
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