carence en iode- evolution de la prise de...
Post on 15-Nov-2020
5 Views
Preview:
TRANSCRIPT
RAOBELLE Felana Ninah Mamitiana Andriamiakatsoa
CARENCE EN IODE- EVOLUTION DE LA PRISE DE CONSCIENCE DES
MÈRES À AMBOHIDRATRIMO : 2003- 2005
Thèse de Doctorat en Médecine
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE MEDECINE
Année : 2007 N°7557
«CARENCE EN IODE- EVOLUTION DE LA PRISE DE CONSCIENCE DES
MERES A AMBOHIDRATRIMO : 2003- 2005»
THESE
Présentée et soutenue publiquement le :01 Mars 2007
A Antananarivo
Par
Madame RAOBELLE Felana Ninah Mamitiana Andrimiakatsoa
Née le 17 Février 1979 à Befelatanana
Pour obtenir le grade de “DOCTEUR EN MEDECINE”
(Diplôme d’Etat)
MEMBRES DU JURY
Président : Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Juges : Professeur RAKOTOMANGA Samuel
Professeur ANDRIANASOLO Roger
Rapporteur : Docteur RANDRIAMAMPIANINA Raveloson Hantaniaina
UNIVERSITE D’ANTANANARIVOFACULTE DE MEDECINE
Année Universitaire 2005-2006
I- DIRECTION
A. DOYEN :
M. RAJAONARIVELO Paul
B. VICE-DOYENS
- Relations avec les Institutions et Partenariat M. RASAMINDRAKOTROKA Andry
- Troisième Cycle Long et Formation Continue M. RAJAONA Hyacinthe
- Scolarité (1er et 2nd cycles) M. RAKOTOARIMANANA Denis Roland
- Ressources Humaines et Patrimoine M. RAMAKAVELO Maurice Philippe
- Thèses, Mémoires, Recherche, Agrégation, Titularisation
M. RABENANTOANDRO Rakotomanantsoa
- Appui à la Pédagogie et Stages Hospitaliers
M. RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin
- Troisième Cycle Court (Stage interné et Examens de Clinique)
M. RANDRIANJAFISAMINDRAKOTROKA Nantenaina Soa
-Technologies de l’Information, de la Communication et de la Télémédecine
M. RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa
C. SECRETAIRE PRINCIPAL
Mme RASOARIMANALINARIVO Sahondra H.
II- PRESIDENT DU CONSEIL D’ETABLISSEMENT
M. RAKOTOVAO Joseph Dieudonné
III- CHEFS DE DEPARTEMENT
- Biologie M. RASAMINDRAKOTROKA Andry
- Chirurgie M. ANDRIAMAMONJY Clément
- Médecine Mme RAFARAMINO Florine
- Mère et Enfant Mme. RAVELOMANANA
RAZAFIARIVAO Noëline
- Santé Publique
- Sciences Fondamentales et Mixtes
M. RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin
M. RANDRIANJAFISAMINDRAKOTROKA Nantenaina Soa
- Tête et cou Mme. ANDRIANTSOA RASOAVELONORO Violette
IV. PRESIDENT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE
M. RAJAONARIVELO Paul
V. COLLEGE DES ENSEIGNANTS
A. PRESIDENT
Pr. RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa
B. ENSEIGNANTS PERMANENTS
1) PROFESSEURS TITULAIRES D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE RECHERCHE
DEPARTEMENT BIOLOGIE
- Immunologie Pr. RASAMINDRAKOTROKA Andry
DEPARTEMENT MEDECINE ET SPECIALITES MEDICALES
- Endocrinologie et métabolisme
- Néphrologie
- Pneumologie-Phtisiologie
Pr. RAMAHANDRIDONA Georges
Pr. RAJAONARIVELO PaulPr. RABENANTOANDRO Rakotomanantsoa
Pr. ANDRIANARISOA Ange
DEPARTEMENT MERE ET ENFANT
- Pédiatrie néonatalePr. RANDRIANASOLO Olivier
DEPARTEMENT SANTE PUBLIQUE
- Administration et Gestion Sanitaire
- Education pour la Santé
- Médecine du travail
- Santé Communautaire
- Santé Familiale
- Statistiques et Epidémiologie
Pr. RATSIMBAZAFIMAHEFA RAHANTALALAO Henriette
Pr. ANDRIAMANALINA Nirina
Pr. RAHARIJAONA Vincent Marie
Pr. RANDRIANARIMANANA Dieudonné
Pr. RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin
Pr. RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
DEPARTEMENT SCIENCES FONDAMENTALES ET MIXTES
- Anatomie Pathologique
- Anesthésie-Réanimation
Pr. GIZY Ratiambahoaka DanielPr. RANDRIANJAFISAMINDRAKOTROKA Nantenaina Soa
Pr. RANDRIAMIARANA Joël
DEPARTEMENT TETE ET COU
- Ophtalmologie
- ORL et Chirurgie Cervico-faciale
Pr. ANDRIANTSOA RASOAVELONORO ViolettePr. BERNARDIN Prisca
Pr. RABENANTOANDRO Casimir
- Stomatologie Pr. RAKOTOVAO Joseph Dieudonné
2) PROFESSEURS D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE RECHERCHE
DEPARTEMENT BIOLOGIE
- Biochimie Pr. RANAIVOHARISOA Lala
DEPARTEMENT MEDECINE ET SPECIALITES MEDICALES
- Dermatologie
- Radiothérapie-Oncologie Médicale
- Radiodiagnostic et Imagerie Médicale
Pr. RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa
Pr. RAFARAMINO RAZAKANDRAINA Florine
Pr. AHMAD Ahmad
DEPARTEMENT MERE ET ENFANT
- Pédiatrie Pr. RAVELOMANANA RAZAFIARIVAO
Noëline
Pr. RAOBIJAONA Solofoniaina Honoré
DEPARTEMENT SANTE PUBLIQUE
- Nutrition et Alimentation Pr. ANDRIANASOLO Roger
DEPARTEMENT TETE ET COU
- Neuro-Chirurgie Pr. ANDRIAMAMONJY Clément
3) MAITRES DE CONFERENCES
DEPARTEMENT MERE ET ENFANT
- Obstétrique M. RAZAKAMANIRAKA Joseph
DEPARTEMENT SANTE PUBLIQUE
- Santé Publique M. RANDRIAMANJAKA Jean Rémi
VI- ENSEIGNANTS NON PERMANENTS
PROFESSEURS EMERITES
Pr. ANDRIAMANANTSARA LambosoaPr. ANDRIAMBAO Damasy SethPr. ANDRIANAIVO Paul ArmandPr. ANDRIANANDRASANA ArthurPr. ANDRIANJATOVO JosephPr. AUBRY PierrePr. FIDISON AugustinPr. KAPISY Jules FlaubertPr. RABARIOELINA LalaPr. RABETALIANA DésiréPr. RADESA François de SalesPr. RAHAROLAHY DhelsPr. RAJAONA HyacinthePr. RAKOTOARIMANANA Denis RolandPr. RAKOTOMANGA SamuelPr. RAKOTO-RATSIMAMANGA Suzanne U.
Pr. RAKOTOZAFY GeorgesPr. RAMAKAVELO Maurice PhilippePr. RAMONJA Jean MariePr. RANDRIAMAMPANDRYPr. RANDRIAMBOLOLONA AiméePr. RANDRIANARIVOPr. RANDRIARIMANGA Ratsiatery
Honoré BlaisePr. RASOLOFONDRAIBE AiméPr. RATOVO FortunatPr. RATSIVALAKA RazafyPr. RAZANAMPARANY MarcelPr. SCHAFFNER RAZAFINDRAHABA
MarthePr. ZAFY Albert
VII - IN MEMORIAM
Pr. RAJAONERA RichardPr. RAMAHANDRIARIVELO Johnson Pr. RAJAONERA FrédéricPr. ANDRIAMASOMANANA VelsonPr. RAKOTOSON LucettePr. ANDRIANJATOVO RARISOA JeannetteDr. RAMAROKOTO RazafindramboaPr. RAKOTOBE AlfredPr. ANDRIAMIANDRA AristideDr. RAKOTONANAHARYPr. ANDRIANTSEHENO RaphaëlPr. RANDRIAMBOLOLONA RobinPr. RAMANANIRINA ClarissePr. RALANTOARITSIMBA ZhouderPr. RANIVOALISON DenysPr. RAKOTOMANGA RobertPr. RAKOTOBE Pascal
Pr. RAKOTOVAO Rivo AndriamiadanaPr. RAVELOJAONA HubertPr. ANDRIAMAMPIHANTONA EmmanuelPr. RANDRIANONIMANDIMBY JérômePr. RAKOTONIAINA PatricePr. RAKOTO- RATSIMAMANGA AlbertPr. RANDRIANARISOLO RaymondDr. RABEDASY HenriPr. MAHAZOASY ErnestPr. RATSIFANDRIHAMANANA BernardPr. RAZAFINTSALAMA CharlesPr. RANAIVOARISON Milson JérômePr. RASOLONJATOVO Andriananja PierrePr. MANAMBELONA Justin Pr. RAZAKASOA Armand EmilePr. RAMIALIHARISOA AngelinePr. RANAIVOZANANY Andrianady
VIII - ADMINISTRATION
CHEFS DE SERVICES
ADMINISTRATION ET FINANCES M. RANDRIARIMANGA Henri
APPUI A LA RECHERCHE ETFORMATION CONTINUE
M. RAZAFINDRAKOTO Willy Robin
RELATIONS AVEC LES INSTITUTIONS
M. RAMARISON Elysée
RESSOURCES HUMAINES Mme RAKOTOARIVELO Harimalala F.
SCOLARITES ET APPUI A LA PEDAGOGIE
Mme SOLOFOSAONA Sahondranirina
TROISIEME CYCLE LONG ET FORMATION CONTINUE
M. RANDRIANJAFIARIMANANA Charles Bruno
DEDICACES
A Dieu le Créateur, le Tout Puissant
Ta Grâce me suffit
Merci.
A mes parents,
Vous qui m’avez toujours encouragée et donnée un soutien moral, acceptez ma plus
tendre affection.
A ma fille chérie Karen,
En témoignage de ma très grande affection et amour maternel,
Que Dieu te bénisse.
A ma sœur Evah, son époux et son fils, à mon frère Tanjona,
Pour toute l’affection et le soutien que vous m’aviez témoignée,
Toute ma gratitude et mon amour fraternel.
A toute la famille,
Toutes mes reconnaissances.
A toute la promotion « FITARATRA »,
En souvenir des moments agréables.
A NOTRE MAITRE ET PRESIDENT DE THESE
Monsieur le Docteur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Santé Publique à la
Faculté de Médecine d’Antananarivo.
En dépit de vos multiples occupations et de vos lourdes charges,
Vous nous avez reçue avec une très grande amabilité.
Nous vous remercions très sincèrement d’avoir bien voulu accepter de présider cette
thèse.
Veuillez trouver ici le témoignage de notre sincère et profonde gratitude.
A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE
Monsieur le Docteur RAKOTOMANGA Samuel
Professeur Emérite de Médecine Préventive, Santé Publique, Hygiène à la Faculté de
Médecine d’Antananarivo.
Monsieur le Docteur ANDRIANASOLO Roger
Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Santé Publique à la Faculté de
Médecine d’Antananarivo.
Nous sommes très honorée de votre présence parmi nos membres de jury. La
bienveillante spontanéité et la compréhension que vous nous avez montrée en acceptant
de juger ce travail, nous en profondément touchée.
Veuillez trouvez ici l’expression de notre profonde reconnaissance et notre estimation.
A NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR DE THESE
Madame le Docteur RANDRIAMAMPIANINA Raveloson Hantaniaina
Diplômée de Santé Publique du Centre Régional de Développement Sanitaire de
COTONOU- BENIN.
Coordonnateur National de Lutte contre les TDCI au sein du Ministère de la Santé.
Nous sommes très sensible à votre accueil bienveillant et à l’honneur que vous nous
faites en acceptant de siéger à notre jury de thèse en qualité de rapporteur.
A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE
D’ANTANANARIVO
Monsieur le Professeur RAJAONARIVELO Paul
En témoignage de notre sincère et profond respect.
A TOUS NOS MAITRES DE LA FACULTE DE MEDECINE ET DES HOPITAUX
Pour l’aide précieuse et les conseils qu’ils nous ont prodigués pendant des années
d’études médicales.
Toutes nos reconnaissances et nos remerciements.
A TOUS LES PERSONNELS ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA
FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO
Nos vifs remerciements.
A TOUS CEUX QUI ONT CONTRIBUE DE PRES ET DE LOIN A LA
REALISATION DE CETTE THESE
Nos remerciements.
SOMMAIRE
PAGES
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE : RAPPELS ET CONSIDERATIONS GENERALES
1- La glande thyroïde 3
1.1- Situation et forme 3
1.2- Rapports- Vascularisation- Innervation
1.2.1- Rapports 4
1.2.2- Vascularisation 4
1.2.3- Innervation 5
1.3- Histologie- Embryologie
1.3.1- Histologie 5
1.3.2- Embryologie 6
2- Iode
2.1- Cycle de l’iode dans l’organisme 6
2.2- Source de l’iode 7
2.3- Cycle de l’iode dans la nature 9
3- Hormones thyroïdiennes
3.1- Biosynthèse 10
3.2- Régulation de la sécrétion 11
3.3- Actions physiologiques 12
4- Troubles dus à la carence en iode
4.1- Définition 12
4.2- Manifestations des troubles dus à la carence en iode
4.2.1- Goitre 12
4.2.2- Crétinisme 14
4.2.3- Autres problèmes liés à la carence en iode 15
4.3- Les facteurs des troubles dus à la carence en iode
4.3.1- Facteurs géographiques 15
4.3.2- Facteurs géologiques 15
4.3.3- Climat 15
4.3.4- Facteurs nutritionnels
4.3.4.1- Substances goitrigènes 16
4.3.4.2- Malnutrition protéino-énergétique 16
4.3.4.3- Autres 17
4.3.5- Autres facteurs 19
5- Stratégies et méthodes de lutte
5.1- Situation 19
5.2- Objectif 20
5.3- Stratégies
5.3.1- Stratégies à court terme 21
5.3.1.1- Huile iodée 21
5.3.1.2- Iode de Lugol 21
5.3.2- Stratégies à long terme 22
5.3.2.1- Eau iodée 22
5.3.2.2- Iodation du sel 22
5.4- Autres méthodes de lutte 23
5.5- Surveillance 23
6- Lutte contre les troubles dus à la carence en iode à Madagascar 24
DEUXIEME PARTIE : CARENCE EN IODE- EVOLUTION DE LAPRISE DE
CONSCIENCE DES MERES A AMBOHIDRATRIMO : 2003- 2005
1- Cadre d’étude
1.1- District d’Ambohidratrimo 28
1.1.1- Situation géographique 28
1.1.2- Situation physique 28
1.1.3- Situation démographique 29
1.1.4- Situation économique 30
1.1.5- Situation sociale 31
1.2- Commune rurale d’Ambohidratrimo 32
1.2.1- Situation géographique 31
1.2.2- Situation physique 32
1.2.3- Situation démographique 32
1.2.4- Situation économique 32
2- Méthodologie
2.1- Nature de l’étude- Source des données- Période de l’étude 33
2.2- Taille de l’échantillon 34
2.3- Population cible 35
2.3.1- Critères d’inclusion 36
2.3.2- Critères d’exclusion 36
2.4- Mode de collecte des données 36
2.5- Mode d’analyse des données 36
3- Résultats
3.1- Résultats des dossiers 36
3.1.1- Evolution du nombre d’avortements spontanés 37
3.1.2- Evolution de mortalité périnatale et poids inférieur à 2500g à la
naissance 38
3.1.3- Evolution des indicateurs des TDCI au niveau du poste sentinelle
d’Ambohidratrimo 38
3.1.4- Evolution du taux de réussite aux examens nationaux des écoles
publiques au niveau de la CISCO d’Ambohidratrimo 39
3.2- Résultats des interviews dans la commune rurale d’Ambohidratrimo
3.2.1- Description de l’échantillon 40
3.2.2- Connaissance/Attitude des mères sur les troubles dus à la carence
en iode 46
3.2.2.1- Sur les conséquences 46
3.2.2.2- Sur les causes 50
3.2.2.3- Sur les préventions 54
3.2.3- Attitude/Pratique des femmes interviewées
3.2.3.1- Prise d’aliments goitrigènes 58
3.2.3.2- Prise d’aliments apportant l’iode 66
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES- DISCUSSIONS- SUGGESTIONS
1- Concernant les dossiers
1.1- Evolution du nombre d’avortements 78
1.2- Evolution du taux de mortalité périnatale, du nombre de nouveau-nés
ayant un poids faible à la naissance 79
1.3- Evolution du taux de goitre total- évolution de la consommation du
sel iodé 80
1.4- Evolution du taux de réussite aux examens nationaux 81
2- Résultats des enquêtes auprès des mères à Ambohidratrimo
2.1- Connaissance/Attitude sur les troubles dus à la carence en iode 82
2.2- Connaissance/Attitude sur les causes des troubles dus à l carence en
iode 82
2.3- Connaissance/Attitude sur les préventions des TDCI 83
2.4- Attitude/Pratique sur la consommation d’aliments goitrigènes 84
2.5- Attitude/Pratique sur la consommation du sel iodé et prise d’aliments
apportant l’iode 85
2.5.1- Prise d’aliments apportant l’iode 85
2.5.2- Conservation du sel iodé 85
3- Suggestions 85
CONCLUSION 89
BIBLIOGRAPHIE
UNICEF: United Nations International Children’s Emergency Fund
LISTE DES FIGURES
PAGES
Figure 1 : La proportion des mères de famille interrogées par tranche d’âge 41
Figure 2 : La proportion des femmes selon le nombre d’avortements 42
Figure 3 : Répartition de la connaissance des femmes sur les causes des troubles
dus à la carence en iode 51
LISTE DES TABLEAUX
PAGES
Tableau 1 : Contenu en iode d’une série d’aliments 8
Tableau 2 : Apport quotidien nécessaire en iode 9
Tableau 3 : Contenu en iode dans l’environnement 10
Tableau 4 : Critères de sévérité de la carence en iode 14
Tableau 5 : Facteurs goitrigènes chimiques et alimentaires 18
Tableau 6 : Répartition des femmes enquêtées selon le nombre de la
population de chaque Fokontany de la Commune
d’Ambohidratrimo, en 2006 35
Tableau 7 : Evolution du nombre d’avortements spontanés 37
Tableau 8 : Evolution du nombre de mortalité périnatale et du nombre des
nouveau-nés ayant un poids à la naissance inférieur à 2500g 38
Tableau 9 : Evolution du taux de goitre total et de la consommation du sel iodé 39
Tableau 10 : Répartition des femmes par tranche d’âge et par profession 43
Tableau 11 : Répartition des mères de famille par tranche d’âge et par situation
matrimoniale 44
Tableau 12 : Répartition des femmes par groupe d’âge et par niveau scolaire 45
Tableau 13 : Répartition de la connaissance des femmes sur les signes des
troubles dus à la carence en iode selon les niveaux scolaires 46
Tableau 14 : Répartition des femmes suivant leur connaissance sur les
conséquences de la carence en iode selon leur âge 47
Tableau 15 : Répartition des femmes donnant leur avis sur les manifestations
de la carence en iode selon leur occupation 48
Tableau 16 : Répartition des femmes donnant leur avis sur les manifestations
des troubles dus à la carence en iode selon la situation matrimoniale 49
Tableau 17 : Proportion des femmes donnant leur idée sur les causes des
troubles dus à la carence en iode selon leur niveau scolaire 50
Tableau 18 : Répartition de la connaissance des femmes sur les causes des
troubles dus à la carence en iode en fonction du groupe d’âge 51
Tableau 19 : Répartition des femmes suivant leur réponse sur les causes des
troubles dus à la carence en iode et leur profession 52
Tableau 20 : Relation entre situation matrimoniale et réponse des femmes sur
les causes des troubles dus à la carence en iode 53
Tableau 21 : Répartition de la connaissance des mères sur les préventions des
troubles dus à la carence en iode en fonction de leur niveau scolaire 54
Tableau 22 : Répartition des femmes selon leur avis sur les préventions contre
la carence en iode et le groupe d’âge 55
Tableau 23 : Répartition des femmes suivant leur avis sur les préventions des
troubles dus à la carence en iode et leur profession 56
Tableau 24 : Relation entre le nombre des femmes donnant leur avis sur les
préventions des troubles dus à la carence en iode et leur situation
matrimoniale 57
Tableau 25 : Répartition des femmes prenant du manioc en fonction de leur
occupation 58
Tableau 26 : Proportion des femmes suivant leur situation matrimoniale et la
prise du manioc 59
Tableau 27 : Proportion des femmes suivant leur prise du manioc et leur niveau
scolaire 60
Tableau 28 : Répartition des femmes prenant du manioc en fonction de leur âge 61
Tableau 29 : Répartition des femmes prenant du chou en fonction de leur
occupation 62
Tableau 30 : Proportion des femmes suivant leur situation matrimoniale et la
prise du chou 63
Tableau 31 : Proportion des femmes suivant leur prise du chou et leur niveau
scolaire 64
Tableau 32 : Répartition des femmes prenant du chou en fonction de leur âge 65
Tableau 33 : Répartition des femmes prenant du crustacé en fonction de leur
occupation 66
Tableau 34 : Proportion des femmes suivant leur situation matrimoniale et la
prise du crustacé 67
Tableau 35 : Proportion des femmes suivant leur prise du crustacé et leur
niveau scolaire 68
Tableau 36 : Répartition des femmes prenant du crustacé en fonction de leur âge 69
Tableau 37 : Répartition des femmes prenant du poisson en fonction de leur
occupation 70
Tableau 38 : Proportion des femmes suivant leur situation matrimoniale et la
prise du poisson 71
Tableau 39 : Proportion des femmes prenant du poisson en fonction de leur
niveau scolaire 72
Tableau 40 : Répartition des femmes prenant du poisson en fonction de leur âge 73
Tableau 41 : Répartition des femmes en fonction de leur occupation et la
conservation du sel iodé 74
Tableau 42 : Répartition des femmes en fonction de leur situation matrimoniale
et la conservation du sel 75
Tableau 43 : Répartition des femmes en fonction de leur niveau scolaire et
la conservation du sel 76
Tableau 44 : Répartition des femmes en fonction de leur âge et la conservation
du sel iodé 77
INTRODUCTION
La carence en iode est un véritable fléau social dont les conséquences sont au
premier rang des préoccupations de nombreux gouvernements, surtout des pays en
développement ainsi que des organisations internationales qui concourent au
développement économique des pays membres et à la promotion de la survie de
l’enfance (UNICEF, PNUD, OMS, ICCIDD…) (1).
Les effets néfastes de la carence en iode, appelés les troubles dus à la carence en
iode, TDCI, représentent un grand problème de Santé Publique dans plusieurs pays du
monde. En 1994, l’OMS estime que plus de 1,5 milliards de personnes vivent dans des
zones où la carence en iode constitue un risque. A cet effet, 200 millions d’individus
sont porteurs de goitre et 20 millions souffrent d’arriération mentale consécutive à une
carence en iode, dont 6 millions au stade de crétinisme. Les personnes affectées sont
réparties dans 95 pays. Au sein de chaque pays coexistent des zones à faible et à forte
prévalence. Les zones atteintes sont souvent montagneuses, isolées et sous développées
(2) (3).
En Afrique 227 millions de personnes sont exposées à la carence en iode dont 89
millions sont porteurs de goitre (3).
A Madagascar une enquête épidémiologique nationale effectuée en 1992 a révélé
que plus de 9 millions des Malgaches résident en milieu carencé en iode et plus de 33%
dans la province d’Antananarivo et dans la province de Fianarantsoa (1). La prévalence
du goitre avoisine les 48 % dans les postes sentinelles existant à Madagascar en 1992 ;
le taux de goitre total atteint les 51% chez les écoliers âgés de 6 à 11 ans au niveau du
poste sentinelle d’Ambohidratrimo (4). En conséquence, Madagascar a alors élaboré un
programme national de lutte contre les troubles dus à la carence en iode (PNL/TDCI)
qui consiste à mettre en place sept postes sentinelles de suivi, à distribuer de capsules
iodées en 1993 et plus particulièrement à l’iodation obligatoire du sel en 1996.
Après 13 années de la mise en œuvre du PNL/TDCI, il est crucial d’évaluer ce
programme dans le but de situer sa portée. La présente étude intitulée « Carence en
iode- évolution de la prise de conscience des mères à Ambohidratrimo : 2003 - 2005 »
1
a été conçue dans cette optique puisque l’objectif général est d’évaluer le Programme
National de Lutte contre les Troubles dus à la Carence en iode.
D’une manière spécifique, cette étude se propose de :
- Visualiser la variation annuelle, de 2003 à 2005, des différentes conséquences
pouvant être attribuées à la carence en Iode (i) goitre et la réussite aux
examens chez les élèves (ii) avortements chez les femmes enceintes (iii) faible
poids à la naissance et mortalité périnatale.
- Déterminer le niveau de connaissance, d’attitude et de pratique des mères de
famille par rapport aux Troubles dus à la Carence en iode.
Pour la commodité du travail, notre étude se divise en 3 parties :
1. la première partie concerne les rappels et considérations générales
2. la deuxième partie traite l’étude proprement-dite
3. la troisième partie est consacrée aux commentaires et aux suggestions
précédant la conclusion.
2
PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS ET CONSIDERATIONS GENERALES :
1- LA GLANDE THYROIDE :
1.1- SITUATION ET FORME : (5) (6) (7) (8)
Le corps thyroïde est une glande endocrine, situé à la partie antérieure et basse du
cou où il enserre « en fer à cheval » les faces latérales du larynx et les premiers anneaux
de la trachée. Par de sa forme, il est comparé à un papillon. Il mesure 1,6cm de haut,
3cm de large et 2cm d’épaisseur. Son poids est de 20 à 30g.
La glande comprend 3 éléments :
- les deux lobes latéraux, habituellement asymétriques, présentent la forme d’une
pyramide triangulaire, avec une face antéro-externe superficielle, accessible au palper,
une face interne appliquée sur la face latérale du larynx et de la trachée, une face
postérieure au contact des éléments vasculo-nerveux des gouttières latérales du cou. Ces
lobes ont assez souvent un prolongement rétropharyngien dont l’hypertrophie peut être
responsable d’accidents de compression viscérale. Les lobes thyroïdiens sont situés
profondément dans le cou, obliques en bas et en arrière, suivant l’axe général de la
trachée, ils sont aussi bas situés, leur pôle inférieur arrivant presque à hauteur des
articulations sternoclaviculaires. Cette situation explique qu’ils sont, à l’état normal,
invisibles à l’inspection du cou et difficilement palpables,
- l’isthme est constitué d’une mince lame du parenchyme glandulaire appliquée
sur la face antérieure de la trachée réunissant les deux lobes. De son bord supérieur naît
fréquemment un prolongement cylindrique, la pyramide de Lalouette, véritable petit
lobe glandulaire surnuméraire.
Le corps thyroïde synthétise et libère les hormones thyroïdiennes. Sa couleur est
brun rougeâtre, sa consistance est molle.
3
1.2- RAPPORTS –VASCULARISATIONS –INNERVATION :
1.2.1- RAPPORTS : (5) (6)
La glande thyroïde est entourée par une capsule qui joue le rôle de véritable lame
porte-vaisseaux. De ce sac séreux se détachent des trousseaux celluleux et même
fibreux qui amarrent solidement l’isthme au premier anneau trachéal et le segment
corporéal de chaque lobe à la face latérale de la trachée. Cette solidarité de corps
thyroïde avec l’axe aéro-digestif explique sa mobilité aux mouvements de déglutition,
constatation dont la valeur séméiologique est si utile en pathologie thyroidienne.
Par la face postérieure de ses lobes latéraux, le corps thyroïde contracte deux
rapports étroits et de grande importance en pathologie, d’une part avec les
parathyroïdes, d’autre part avec les nerfs récurrents.
1.2.2- VASCULARISATION :(6)
Le réseau artériel thyroïdien est divisé en plusieurs branchements :
- l’artère thyroïdienne supérieure, première branche de la carotide externe, aborde
le lobe latéral au pôle supérieur.
- l’artère thyroïdienne inférieure, la plus interne des branches du tronc
thyrobicervico-scapulaire, atteint le lobe immédiatement au dessus de sa base, elle fait
quelques fois défaut à la face postérieure.
- l’artère thyroidienne moyenne est aussi inconstante que variable dans son origine
et dans son trajet.
Partant d’un plexus sous scapulaire qui court à la surface du corps thyroïde et dans
lequel se sont jetées les veines issues de la glande, trois voies efférentes sont
reconnaissables :
- les veines thyroïdiennes inférieures qui rejoignent les troncs veineux brachio-
céphaliques droit et gauche.
- les veines thyroïdiennes supérieures qui se jettent dans la jugulaire interne, soit
directement, soit par l’intermédiaire du tronc linguo-facial.
4
- la veine thyroïdienne moyenne, attachée de court à la jugulaire interne et qui
serait une voie de suppléance, intervenant comme voie de décharge sanguine dans le
goitres très vasculaires.
L’origine des lymphatiques est située au contact même des vésicules thyroïdiennes,
ils se ramifient ensuite en un réseau sous capsulaire duquel naissent les troncs
collecteurs qui vont dépendre de deux territoires ganglionnaires :
- les ganglions antérieurs et latéraux de la chaîne jugulaire interne
- la chaîne récurrentielle, premier relais des ganglions mediastinaux supérieurs et
antérieurs.
1.2.3-INNERVATION :(5) (6)
L’innervation est assurée par :
- le sympathique qui est l’ensemble des filets issus du ganglion cervical supérieur
- le parasympathique qui est l’ensemble des filets des nerfs laryngés supérieurs et
inférieurs.
1.3-HISTOLOGIE- EMBRYOLOGIE :
1.3.1-HISTOLOGIE :(5) (6)
La thyroïde est entourée d’une capsule faite d’un tissu conjonctif banal qui envoie
des prolongements à l’intérieur de la glande qui se trouve ainsi fragmentée en pseudo-
lobules.
La structure élémentaire de la thyroïde est simple. La glande est formée de
vésicules de 200µ de diamètre environ, remplies de colloïdes, entre lesquelles se trouve
un tissu conjonctif lâche avec des cellules interstitielles. Toutefois, l’aspect des
vésicules est variable selon le degré d’activité de la glande et selon la topographie
considérée.
Les différents éléments de la vésicule thyroïdienne :
- la paroi vésiculaire est formée d’un épithélium unistratifié constitué de cellules
dites folliculaires ou principales reposant sur une membrane basale. Entre ces cellules,
se trouvent, plus récemment décrites, des cellules dites para folliculaires.
5
- la colloïde vésiculaire : par ses affinités tinctoriales, elle apparaît tantôt
acidophile tantôt basophile. Selon les vésicules et selon les fixateurs, elle peut être
dense et homogène, grumeleuse, craquelée. Des petites vésicules peuvent se voir au
bordure de l’épithélium : les vacuoles de résorption d’Aron,
- les cellules interstitielles sont pourvues d’un protoplasme clair, elles sont isolées
ou groupées en amas (îlots de Wolflers). Elles sont considérées comme des reliquats
embryonnaires ou comme un stade évolutif de la cellule principale.
1.3.2-EMBRYOLOGIE :(5) (6)
L’ébauche thyroïdienne apparaît au 17ème jour du développement embryonnaire,
sous forme d’une prolifération épithéliale dans le plancher de l’intestin pharyngien,
entre le tuberculum impar et le copula.
En s’efforçant peu après dans le mésoblaste sous jacent, cette ébauche thyroïdienne
creuse un diverticule bilobé, sa migration descendante se poursuit, un pédicule creux la
reliant au plancher de l’intestin pharyngien est ainsi crée : le canal thyréoglosse.
Au cours de sa migration, l’ébauche glandulaire passe en avant de l’os hyoïde et
des cartilages du larynx, pour atteindre à la 7ème semaine sa situation définitive, en avant
de la trachée.
La participation à la constitution de la thyroïde d’ébauche latérale dérivant des 4 et
5ème fentes entoblastiques reste discutée.
2- L’IODE :
2.1- LE CYCLE DE L’IODE DANS L’ORGANISME : (6)
L’iode de l’organisme provient en partie du catabolisme des hormones
thyroïdiennes, mais surtout il est apporté par les aliments (100γ/24h). D’abord, cet iode
franchit la barrière digestive sous forme d’iode inorganique ou minéral. Il se distribue
ensuite dans le plasma (1γ/100ml) et diffuse dans les liquides interstitiels en moins
d’une heure. L’iode inorganique pénètre dans les globules rouges tandis que l’iode
organique n’y pénètre pas.
6
La majeure partie de cet iode (60/100) est éliminée par le rein (clearance iodée :
35ml/min), les éliminations par voie digestive, par la sueur, la captation par les glandes
salivaires et les glandes mammaires sont négligeables en pratique. L’iode est capté par
l’organisme au niveau du corps thyroïde et une très faible quantité se fixe au niveau de
l’hypothalamus.
2.2-SOURCE DE L’IODE : (2) (7) (8) (9)
L’iode est un oligoélément chimique simple et rare, appartenant au groupe des
métalloïdes. Il est volatile à la chaleur et au soleil.
L’iode est continu dans les aliments en des teneurs différentes. Il est présent dans
l’organisme en de très faibles quantités (15 à 20mg chez l’adulte).
90% du besoin en iode proviennent de l’alimentation solide et le reste est apporté
par les boissons.
Les aliments riches en iode sont :
- les produits de mer comme poissons, mollusques, crustacés, coquillages, fruits
de mer et algues qui contiennent un teneur élevé en iode
- les produits d’origine animale : œufs, viandes, lait, fromages
- les fruits et légumes, mais la quantité d’iode est beaucoup moins importante
- le lait maternel : l’apport iodé du nouveau-né allaité est étroitement dépendant de
l’apport iodé maternel. L’iode contenu dans le lait maternel est entièrement disponible
pour l’enfant. Plus le contenu en iode du lait est élevé, plus les urines de l’enfant allaité
sont riches en iode, confirmant ainsi l’absorption puis l’excrétion de l’iode ingéré par le
nourrisson.
Mais à part l’alimentation, l’organisme humain puiserait aussi ses besoins en iode
dans des sources extraalimentaires telles que:
- la désiodation intrathyroïdienne des iodotyrosines
- la destruction tissulaire des hormones thyroïdiennes
- la récupération des iodures par le cycle enterohépatique.
Le besoin en iode : les quantités nécessaires pour assurer la synthèse des
hormones thyroïdiennes varient selon l’âge, le sexe, l’état physiologique. Ces besoins
varient d’un pays à un autre, d’une région à une autre.
7
Tableau n° 1 : Contenu en iode d’une série d’aliments (µg/100g de produits frais) (2)
Aliments Concentrations (µg/100g de produits
frais)Coquillages
Poissons de mer ou de rivière
Œufs
Lait
Fromages
Viande
Végétaux –Fruits
Farineux
200 – 400
2 - 100
32,5 –70
6,1 –13,5
21 – 73,2
<5
<3
0,02 –11,6
Source : Carence nutritionnelle en iode, cahiers de nutrition et diététique, 1995
Tableau n° 2 : Apport quotidien nécessaire en iode (µg/j) (2)
8
Age (an) US Academy of
Sciences 1989
ICCIDD 1992
Nouveau-nés 0 – 0,5 8/kg
A terme : 15/kg
Prématuré : 30/kg
Enfants
0,5 –1
1 – 3
4 – 6
7 - 10
50
70
90
120
90
90
90
120Adolescents et adultes
150 150Femmes enceintes 175 200
Allaitement 200 200
Source : Revue Française Endocrinologie Clinique
2.3-CYCLE DE L’IODE DANS LA NATURE : (7)
L’iode est contenu dans les diverses structures géologiques d’où il est entraîné par
l’érosion dans des eaux de ruissellement puis dans les océans où il est concentré dans
divers organismes vivants. Les sols riches en humus le retiennent mieux que les sols
pauvres ou rocheux. L’évaporation de l’eau de mer très concentrée en iode (50µg/l)
entraîne dans l’atmosphère une certaine quantité de cet oligoélément (0,5µg/l) qui
retombe à la surface de la terre avec les précipitations. L’eau des rivières et des fleuves
en contiennent, à l’état normal, environ 5µg/l avec de large variation en fonction de la
nature du sol.
Les zones éloignées de la mer, montagneuses et soumises à des fortes érosions au
moment des pluies sont carencées en iode. Les eaux de boisson et produits alimentaires
provenant de ces zones sont naturellement pauvres en iode.
Tableau n° 3 : Contenu en iode dans l’environnement (Emprunté à Koutras et Coll)
Terre Mer
9
Air
Eau
1µg/l
5µg/l
100µg/l
50µg/l
Ignée
Sédimentaire
Métamorphique
Roche
500µg/kg
1500µg/kg
1600µg/kg
Sol en dérivant
900µg/kg
4000µg/kg
5000µg/kg
Source : Annexe document scientifique. Atelier national sur les TDCI. Solimotel.
Antananarivo : 1992
3- LES HORMONES THYROÏDIENNES :
3.1-BIOSYNTHÈSE : (8) (10) (11) (12)
La biosynthèse des hormones thyroïdiennes comprend les étapes suivantes :
- captation de l’iodure circulante (I ˉ) par les follicules thyroidiens suivie de son
oxydation en I²
- iodation des résidus tyrosines de la thyroglobuline et formation de la
monoiodotyrosine (MIT) et de la diiodotyrosine (DIT)
- couplage MIT/DIT et DIT/DIT aboutissant à la formation des hormones
thyroïdiennes T3 et T4 ( Triiodothyronine et tétraiodothyronine )
- stockage des T3 et T4 au niveau de la colloïde suivi de leur libération.
Dans la glande normale, T4 est de loin le produit de sécrétion prédominant
quoique l’on puisse déceler des petites quantités de T3 dans les homogénats
glandulaires. Dans la glande des hyperthyroïdiens, des quantités de T3 beaucoup plus
importantes peuvent être produites et apparaître dans le sang. En cas de déficience en
iode, il est constaté une synthèse de T3 relativement plus élevée. Le colloïde d’une
glande normale contient des stocks d’hormones pouvant couvrir les besoins de plusieurs
semaines. En effet, en cas de blocage pharmacologique spécifique de la synthèse de
l’hormone, les signes de déficience hormonale n’apparaissent pas avant ce délai.
10
Dans la circulation, les hormones thyroïdiennes sont soit sous forme libre (<0,03%
pour T4, <0,3% pour T3), soit à plus de 99% sous forme liée à des protéines
plasmatiques : une globuline spécifique (TBG ou Thyroxin Binding Globulin), la
préalbumine (TBPA ou Thyroxin Binding Préalbumin) et l’albumine. L’affinité de
chacune des protéines pour T4 est supérieure à celle pour T3, la TBG a l’affinité la plus
grande pour ces hormones thyroïdiennes, celle de l’albumine est la plus faible.
3.2- RÉGULATION DE LA SÉCRÉTION : (7) (12)
La synthèse et la sécrétion des hormones thyroïdiennes sont tributaires de
l’hypophyse antérieure dont l’effet stimulant s’exerce via l’hormone thyréostimulante
(TSH). La TSH circulante se lie à des récepteurs spécifiques présents sur les membranes
plasmiques des cellules folliculaires de la thyroïde. Le second messager impliqué dans
la transduction du signal hormonal est principalement l’AMPc (Adénosine
Monophosphate cyclique).
L’activation de la phosphokinases-AMPc dépendant permet la phosphorylation
d’enzymes et des protéines de structure, stimule la synthèse protéique et augmente la
capture des iodures par transport actif.
L’effet stimulant de l’hypothalamus sur l’hypophyse s’exerce par l’intermédiaire
d’un tripeptide, la TRH (Thyrotropine Releasing Hormone). Les hormones
thyroïdiennes exercent une rétroaction négative à la fois sur l’hypophyse et sur
l’hypothalamus.
3.3-ACTIONS PHYSIOLOGIQUES : (2) (12)
Chez l’homme, la thyroïde commence à libérer les hormones thyroïdiennes à la fin
du premier trimestre de la grossesse. Les hormones thyroïdiennes sont susceptibles
d’intervenir sur toutes les structures du système nerveux ayant un développement
postnatal. Le tissu nerveux est donc une cible privilégiée au sein de laquelle la
conversion de T4 enT3 constitue une étape essentielle dans la régulation endocrine de
l’ontogenèse.
11
Les hormones thyroïdiennes semblent agir préférentiellement sur la formation des
neurones. Les différentes régions du cerveau présentent une sensibilité aux hormones
thyroïdiennes directement en rapport avec le degré de maturité atteint au moment où la
fonction endocrine démarre. Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle fondamental
dans la thermogenèse. Elles activent nombreux processus métaboliques tels que la
synthèse protéique et glucidique, la dégradation et mobilisation des lipides, le
métabolisme de l’eau et les électrolytes. Tous ces processus assurent une bonne
croissance somatique. Elles sont aussi indispensables à l’établissement du cycle
menstruel et de la fertilité.
4- LES TROUBLES DUS À LA CARENCE EN IODE :
4.1-DÉFINITION : (13) (14) (15)
Les troubles dus à la carence en iode désignent les anomalies et les problèmes liés
à une carence en iode. La carence en iode atteint la population dont la ration
quotidienne d’iode apportée par les aliments et l’eau est inférieure à 100µg. Les
troubles dus à la carence en iode sont très répandus notamment dans les régions
montagneuses. Cette carence peut aussi se manifester dans les régions côtières ou de
plaines. La carence en iode demeure un problème de Santé Publique majeur dans
plusieurs pays du monde.
4.2- MANIFESTATIONS DES TROUBLES DUS À LA CARENCE EN
IODE :
4.2.1- GOITRE : (14) (15) (16) (17)
Le symptôme le plus évident est le goitre. C’est une augmentation de volume de la
glande thyroïde qui s’efforce de compenser le manque d’iode (15). Lorsqu’il touche une
partie importante de la population (plus de 10%) d’ une région considérée, il s’agit de
goitre endémique. Dans les autre cas, il s’agit de goitre sporadique. Le goitre est dit
simple lorsqu’il est diffus, non inflammatoire, non cancéreux.(15)(16)
Il est considéré comme goitre la glande thyroïde dont le volume s’élève à quatre
fois le volume normal. Parfois le goitre ne se remarque pas par l’inspection car le larynx
12
ou la trachée peut être considéré comme un goitre. La palpation s’avère indispensable
comme le moyen le plus exact et le plus fiable pour diagnostiquer cette hypertrophie de
la glande thyroïde.
Technique d’examen : (7) (15)
Le patient est examiné en position debout, tête et cou d’abord à la verticale, puis en
extension complète ; l’examinateur, étant en face du patient, commence par la région
thyroïdienne. Ce n’est qu’après qu’il palpe simultanément des deux pouces toute la
superficie des lobes ainsi que l’isthme. Demander au sujet de relâcher les muscles
cervicaux en baissant un peu la tête, lui permet d’exécuter quelques mouvements de
déglutition. Il est nécessaire d’examiner le patient en se plaçant derrière lui dans certains
cas peu nombreux exigeant une palpation particulièrement délicate.
Le goitre a une surface lisse, de consistance molle ou ferme à la palpation. Selon
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l’International Council for the Control
of Iodine Deficiency Disorders (ICCIDD), le goitre est classé en (14) (17)
- Stade 0 : pas de goitre
- Stade 1 : goitre palpable
- Stade 2 : goitre visible.
Le dosage de l’iodurie affirme la carence en iode :(16)
- Iodurie inférieure à 20µg/l : carence iodée sévère
- Iodurie comprise entre 20à50µg/l : carence iodée légère
- Iodurie supérieure à 100µg/l traduisant un apport suffisant en iode.
Tableau n°4 : Les critères de sévérité de la carence en iode
Degré Prévalence de goitre Iodurie<10µg/dl
13
léger 5 – 19% 50 – 80%modéré 20 – 29% >80 – 90%Sévère 30% et plus >90%
Source : Encyclopédie Médico-Chirurgicale. Goitre simple F.DURON,
E. DUBOSCLARD, 2000
4.2.2- CRÉTINISME : (2) (18)
C’est la manifestation la plus grave et pathognomonique des troubles dus à la
carence en iode. Il a été démontré que les enfants nés de mères carencées en iode
peuvent accuser une arriération mentale de profondeur variable qui va des formes
atténuées, difficiles à identifier, au crétinisme franc avec arriération mentale profonde.
On distingue 2 types de crétinisme :
- crétinisme myxoedémateux ou hypothyroidien : sujet de petite taille avec un gros
ventre, racine du nez enfoncée, macroglossie, peau sèche et épaisse, lenteur des
réflexes, retard d’ossification. Sur le plan intellectuel, il présente une arriération mentale
profonde (idiotie).
- crétinisme neurologique associe à l’idiotie une diplégie spastique, un strabisme,
une surdité ; fréquemment une surdimutité complète.
Remarque : Un crétin a généralement un retard de développement des organes
génitaux, qui s’accompagne parfois de stérilité. Un crétin sévère, devenu adulte, ne
dépasse pas la taille d’un enfant de 5 à 6ans.
Les autres aspects cliniques du crétinisme : les crétinoides qui désignent des sujets
dans une communauté oŭ sévit une endémie sévère de goitre et de crétinisme mais à un
degré moindre soit :
- un retard mental évident chez un sujet de taille normale
- les manifestations neurologiques modérées
- la surdimutité avec uniquement des signes mineurs de crétinisme.
4.2.3- AUTRES PROBLÈMES LIÉS À LA CARENCE EN IODE : (1) (7)
- Avortement spontané
14
- Mortalité néonatale
- Poids inférieur au poids normal à la naissance
- Fatigabilité
- Paresse
4.3- LES FACTEURS DES TROUBLES DUS À LA CARENCE EN IODE :
4.3.1-FACTEURS GÉOGRAPHIQUES : (16) (19)
La loi de Boltzmann ou la raréfaction des particules en altitude permet de
concevoir la rareté de l’iode sur les haut-plateaux, d’autant plus que ces régions sont
éloignés de la mer.
Les sols de montagnes sont beaucoup plus pauvres en iode que les sols riches en humus
et ceux bordant le littoral.
4.3.2- FACTEURS GÉOLOGIQUES : (20)
Les sols très anciens (50.000ans et plus) et stables sont riches en iode tandis que
les sols jeunes non protégés par une végétation, de faible profondeur, reposant sur un
socle cristallin et soumis à une forte érosion au moment des pluies, s’avèrent pauvres en
iode. Il a été mis en évidence la présence de terrains granito-gneiss dans les zones les
plus atteintes.
4.3.3- CLIMAT : (19)
JAFFIOL et COLL ont montré que le taux d’hormones thyroïdiennes augmente si
le sujet est exposé au froid. Durant la saison fraîche (hiver), le besoin en hormones
thyroïdiennes augmente pour lutter contre le froid. Il serait possible que chez les sujets
prédisposés au goitre ou chez les sujets ayant déjà un goitre, le froid puisse déclencher
son apparition ou aggraver un goitre préexistant.
4.3.4- FACTEURS NUTRITIONNELS : (8) (15) (21)
4.3.4.1- LES SUBSTANCES GOITRIGÈNES : (15) (21)
15
- Les thyoglucosides contenus dans les crucifères sont transformés en un agent
goitrigène connu sous le nom de goitrine.
- Les cyanoglucosides contenus dans certains végétaux, sous l’effet d’enzymes,
soumis à une congélation et cuisson, à un réactif chimique, se transforment en acide
cyanhydrique puis en thiocyanate en captant une molécule de souffre. Le thiocyanate
entre en compétition avec l’iode. Or le rôle de ces deux ions dans la glande est
dissemblable. Le thiocyanate n’a aucun rôle dans la fonction thyroïdienne normale
tandis que l’iode est l’élément de base dans la synthèse des hormones thyroïdiennes. En
présence d’excès en thiocyanate, une partie de l’iode ne peut plus entrer dans la glande
thyroïde et exercer son rôle et l’état de la carence en iode apparaît. Exemple d’aliment :
millet, cassaves.
- Les flavonoides contenus dans le millet, le sorgho, interfèrent avec le processus
d’organification de l’iode et de couplage des iodotyrosines.
4.3.4.2- LA MALNUTRITION PROTÉINO-CALORIQUE :(8) (15)
La malnutrition protéino-calorique peut être la cause d’une augmentation d’iodure
libre et provoque une fibrose thyroïdienne dans certains cas. Elle peut aussi être
responsable de la diminution de taux sérique des protéines vectrices, ainsi que les
hormones thyroïdiennes libres et totales. Elle peut être la cause de la dysmaturation des
acides aminés du foie, de thyroxine Binding Préalbumine et de la vitamine A, d’oŭ une
dysmaturation de la thyroglobuline.
La malnutrition rencontrée dans la population nourrie de millet ou de manioc est un
autre facteur additif : elle entraîne une carence en vitamine A qui altère la structure de la
thyroglobuline avec arrangement spatial anormal de la protéine et déficit en radicaux
mannosylés.
4.3.4.3- AUTRES : (15)
16
Le haricot de soja augmente l’excrétion intestinale de thyroxine. L’eau polluée
(colibacille, clostridium perfringens) ou contenant des substances organiques provenant
de l’humus (resorcinol, phtalates) peut aussi avoir une action antithyroidienne.
Tableau nº5 : Facteurs goitrigènes chimiques et alimentaires d’après GAITAN,
MEDEROS-NETO et WILBER
17
Facteurs Aliments ou substance chimique MécanismeThinamides
Aminoheterocyclique
Phénols
Flavonoides
Goitrine
Progoitrine
Propyl et benzylthiouracile
Methinazole, carbimazole,
Ethionamide
Tolbutamide
Carbutamide
Sulfonamide
Aminogluthetimide
Résorcinol et phtalates
Millet
Noix « babassu »
Cricifères brassicae, eaux
polluées
Inhibition de l’organification de
l’iode et du couplage à la
thyroglobuline
Thiocyanate et isothiocyanate
Perchlorate
Phenylbutazone
fluor
Millet, cassave
Perchlorate
Phenylbutazone
Fluor et anions fluorés
Inhibition de la captation de
l’iode
Iodures, lithium Médicaments iodés, sel marin,
algues marines, lithium
Inhibition de la protéinolyse et
de la libération des hormones
thyroidiennes
malnutrion Déficit en vitamine A Altération de thyroglobuline
Source : Encyclopédie Médico-Chirurgicale. Goitre simple F.DURON,
E. DUBOSCLARD, 2000
4.3.5- AUTRES FACTEURS : (8) (22)
Plusieurs facteurs peuvent bloquer la synthèse des hormones thyroïdiennes. Parmi
ceux-ci :
18
- les substances antithyroidiennes tels que la thiourée, le thiouracile, le
propylthiouracile, le perchlorate.
- les médicaments comme les sulfamides, la chlorpromazine, le phénylbutazone,
les moutardes à l’azote, la colchicine, la résorcine.
- les éléments minéraux comme le fluor, le lithium, le calcium.
- le tabac chez les fumeurs qui présente un taux élevé de thiocyanate.
- Autres facteurs : (17) (18) (20)
• La prédisposition génétique affirmée par PERLMAN en1982 qui a parlé
d’une hérédité goitreuse liée au sexe mais de forte pénétrance féminine.
• Les facteurs correspondants aux besoins accrus de l’organisme en iode
tels que la puberté, la grossesse, la ménopause.
La grossesse est une situation goitrigène bien connue. Une carence en iode même
modérée contribue à la formation d’un goitre qui ne régresse pas toujours après
l’accouchement (15).
5- STRATÉGIES ET MÉTHODES DE LUTTE :
5.1- SITUATION : (7) (23)
Les troubles dus à la carence en iode sont un problème de Santé publique dans le
monde. Dans 95 pays, plus de 1,5 milliards de personnes vivent dans des zones où la
carence en iode constitue un risque, que 200 millions d’individus sont porteurs d’un
goitre et que 20 millions souffrent d’arriération mentale consécutive à une carence en
iode, dont 6 millions au stade de crétinisme. Au sein de chaque pays coexistent des
zones à faible et à forte prévalence. Les zones atteintes sont souvent montagneuses,
isolées et sous développées. Effectivement, à cause de la situation géopolitique, très peu
d’initiatives nationales en vue d’une évaluation et particulièrement d’une éradication
durable sont prises, de sorte que l’endémie mondiale des troubles dus à la carence en
iode ne régresse pas, au contraire elle augmente avec l’accroissement démographique
trop élevé des pays en voie de développement.
5.2- OBJECTIF : (24) (25) (26)
19
En 1992, l’OMS a prêté une attention particulière à la lutte contre les maladies
dues à une carence en iode. Des activités de prévention ont débuté dans 23 pays, dont
17 avaient des programmes nationaux pour la lutte contre ces maladies. L’OMS a mis
l’accent sur la consommation du sel iodé ; des ateliers sur ce sujet ont été organisés au
Botswana et au Sénégal en 1992. L’OMS a coopéré avec les états membres afin qu’ils
puissent prendre les mesures adéquates pour prévenir la malnutrition due à un apport
alimentaire insuffisant, excessif ou déséquilibré, la malnutrition protéino-énergetique, la
carence en iode et enfin l’anémie et l’avitaminose A. Un manuel est en cours de
préparation concernant l’évaluation nutritionnelle rapide en cas d’urgence.
L’OMS et l’UNICEF (United Nations International Children’s Emergency Fund)
ont organisé à Montréal (Canada) en Octobre 1991, une grande conférence
internationale d’orientation sur le thème de la faim insoupçonnée due aux carences en
micronutriments. La conférence, qui était coparrainée par la FAO, le PNUD, la Banque
Mondiale, l’agence canadienne de développement international, et à laquelle ont
participé des délégations de niveau ministériel de 55 pays et les représentants de
nombreuses organisations scientifiques internationales, gouvernementales, avait pour
principal objectif de renforcer la volonté internationale d’éliminer ou de réduire
fortement les carences en iode, en vitamine A et en Fer. Les débats ont permis de
corroborer les données épidémiologiques sur les troubles qui y sont associés et d’établir
un plan pour les activités de suivi, y compris une première ébauche technique en vue
d’une action internationale. Au niveau régional, l’OMS a participé à un atelier qu’elle a
organisé en collaboration avec le conseil international pour la lutte contre les troubles
dus à une carence en iode à Tachkent, en Octobre 1991, et à un autre sur les carences en
iode qui a réuni des participants des régions de l’Asie du sud-est, de la Méditerranée
orientale et du Pacifique occidental à New Delhi, en 1991.
5.3- STRATÉGIES : (1)
La meilleure stratégie de lutte contre les Troubles dus à la Carence en Iode est la
prévention permettant d’éviter tous les effets néfastes de la carence en iode, car une fois
20
ces troubles établis, ils peuvent difficilement être traités. La prévention des TDCI peut
se faire par différents moyens :
- Stratégie à court terme
- Stratégie à long terme
5.3.1- STRATÉGIE À COURT TERME :
5.3.1.1- HUILE IODÉE :(14) (20)(27)
- Différentes huiles sont utilisées : l’huile de soja ou de noix contenant 24 à 28 %
d’iode, le Lipiodol ultra-fluide du laboratoire GUERBER, à la base d’huile d’œillette
(38 % d’iode).
- Présentation : ampoule injectable, capsule, flacon doseur
- Mode d’administration :
• Huile par voie générale :
C’est l’injection en intramusculaire de l’huile iodée. Une ampoule injectable de 10
cc contient 480mg d’iode par cc.
Posologie : moins de 1an : 0,5ml, 1an et plus : 1ml, femme enceinte : 0,5ml
Une seule injection donne une protection de 3 à 5ans.
• Huile iodée par voie orale :
Période de protection : 1 à 2 ans
Posologie : enfants : 0,5ml, femme enceinte : 0,5ml, adultes : 0,5ml
5.3.1.2- IODE DE LUGOL : (27)
C’est une solution préparée en pharmacie qui contient 6mg d’iode par goutte. Il est
principalement utilisé comme antiseptique.
Posologie : la dose orale appropriée est équivalent d’une goutte de solution (6mg
d’iode), administrée tous les 30j.
5.3.2- SRATÉGIES À LONG TERME :
5.3.2.1-EAU IODÉE : (27) (28)
21
- une solution concentrée d’iodate de potassium est utilisée. Cette solution est
ajoutée directement à l’eau de boisson contenue dans un récipient. La quantité doit être
suffisante pour une ration quotidienne de 150µg d’iode. Cette solution est préparée
localement et est distribuée dans les flacons doseurs aux chefs de famille et aux
directeurs d’école.
- Iodation à travers le système de distribution de l’eau : Faire passer une petite
quantité d’eau à travers un dispositif en boîte contenant des cristaux d’iode ; l’eau ainsi
iodée est ensuite réintroduite dans le réseau de distribution.
- Iodation de l’eau des forages et des puits : Cette technique consiste en la
libération constante d’iode dans l’eau à partir d’un polymère de silicone qui doit être
remplacé une fois par an.
5.3.2.2- IODATION DU SEL : (14) (27) (29) (30)
La résolution AFR/RC38/R4 du rapport final d’un atelier organisé par l’OMS à
Botswana (Sénégal) en1992 recommande spécifiquement l’iodation universelle du sel
dans les pays d’Afrique affectés par les TDCI car c’est le seul moyen standard utilisé
dans la stratégie de lutte à long terme.
5.3.2.2.1- SOURCES DE SEL :
Le sel est généralement obtenu à partir des mines de sel : c’est le cas pour
l’Europe et l’Amérique du Nord ; ou par les lacs salés ou, par évaporation solaire des
ressources salines utilisée en Asie, Afrique, Amérique du Sud, Australie.
5.3.2.2.2- IODATION PROPREMENT DITE :
Deux formes chimiques d’iode peuvent être utilisées : l’iodure de potassium et
l’iodate de potassium, mais la technique d’iodation du sel vise à mélanger le sel avec
l’iodate de potassium car ce dernier est beaucoup plus stable et résiste à l’évaporation.
Le taux d’enrichissement du sel en iode est environ 50 à 100mg d’iode par kilogramme
de sel (50 à 100 parties par million ou ppm). Cette quantité peut varier selon les pays,
mais il est souhaitable que chaque habitant ait une ration moyenne quotidienne d’iode
de 150µg.
22
Pour une meilleure conservation, il est fortement recommandé surtout dans les
climats chauds et humides de garnir les sacs de sel iodé d’une couche de polyéthylène
afin d’éviter une perte d’iode par évaporation pendant le trajet du producteur jusqu’au
consommateur.
5.4- AUTRES MÉTHODES DE LUTTE :(1) (28) (31) (32)
5.4.1- ALIMENTATION VARIÉE :
- Aliments de construction : viande, poisson, œuf, les produits laitiers…
- Aliments de protection : fruits, légumes…
- Aliments énergétiques : féculents, graisse…
5.4.2- ALIMENTATION RICHE EN IODE :
Les produits de mer : poissons, mollusques, crustacés, coquillages. . .
Ensuite viennent les produits d’origine animale : viande, œuf, lait. . .
5.4.3-LUTTE CONTRE LES AGENTS GOITRIGÈNES :
La détoxification des aliments goitrigènes avant la consommation (la méthode de
cuisson prolongée et à forte température, le rouissage correct des tubercules de manioc,
l’entraînement à la vapeur pendant le cuisson) permet de les rendre moins toxiques.
5.5- SURVEILLANCE : (26) (28)
Une fois que le programme de lutte contre les TDCI est en cours d’exécution, une
évaluation périodique de ses effets cliniques et biologiques, est essentielle.
Un réseau de communautés sentinelles, soigneusement sélectionnées pour
représenter la population touchée par la carence en iode, peut être d’un apport
considérable dans cette réévaluation périodique :
- Evaluation clinique : taux de goitre, taux de crétinisme
- Impact biologique : taux d’excrétion d’iode dans les urines, taux de thyroxines
dans le sérum.
- Proportion des ménages disposant du sel iodé.
23
L’OMS apporte un appui technique aux Etats membres pour les aider à créer ou à
renforcer des systèmes de surveillance du bilan iodé des populations et de la qualité du
sel iodé.
Bien que des progrès mesurables remarquables soient actuellement accomplis
grâce à l’iodation généralisée du sel, l’OMS estime que près de 50 millions de
personnes souffrent encore, à des degrés divers, de lésions cérébrales liées à ces
troubles.
6- LA LUTTE CONTRE LES TROUBLES DUS À LA CARENCE EN IODE
À MADAGASCAR :(1) (26) (27)
En novembre 1992, un atelier national, multisectoriel, pluridisciplinaire où tous
les représentants ministériels étaient présents au Solimotel, a été organisé :
- participation des professeurs de la Faculté de Médecine, de la Faculté de Science
et Directeurs des différents ministères et des partenaires (OMS, UNICEF, FAO…)
- présentation des résultats d’enquête du Professeur Ranaivoharisoa Lala sur le
taux de goitre total et l’iode urinaire
- présentation de différentes études du Professeur Rakotoarimanana, du Docteur
Andrianasolo Hery et du Professeur RAJAONA Hyacinthe.
A l’issu de l’atelier qui a montré que les TDCI sont un problème grave de Santé
Publique à Madagascar (9 millions de Malgaches vivaient dans les zones de carence en
iode, la prévalence de goitre est de 48%), il a été décidé que la mise en œuvre des
stratégies de lutte reviennent au Ministère de la Santé avec l’appui des différents
secteurs concernés (Ministère de l’Agriculture, Ministère de la recherche scientifique).
Le coordonnateur national de lutte contre les TDCI a été nommé au sein du Ministère de
la Santé, en la personne du Docteur Randriamampianina Hantaniaina Chef de service de
la Nutrition.
Sept postes sentinelles ont été définis pour le suivi/évaluation des activités de lutte. Ces
postes, à raison d’une par province et deux pour Antananarivo, ont été choisis selon les
critères suivants :
- taux de goitre total le plus élevé dans la province ;
- accessibilité facile pour les descentes fréquentes et régulières de la coordination ;
24
- dynamisme du personnel de Santé (Médecin Inspecteur et agent de santé local )
et des enseignants des Ecoles Primaires Publiques.
Les sept postes sentinelles sont les suivants : Maroambihy ; Ranomafana Est ;
Bealanana ; Betroka ; Fandriana ; Ambohidratrimo ; Belazao.
A l’issue de cet atelier, un programme de lutte contre les TDCI a été élaboré avec
comme stratégies:
- la stratégie d’urgence : la distribution de capsules iodées (1.150.000 capsules ont
été distribués par l’UNICEF). La population cible était pour tout Madagascar : les
femmes enceintes et les enfants de moins de 5ans à raison de 1capsule de 200000 UI
pendant la grossesse et 1capsule au moment de l’accouchement. Ceci a été organisé au
niveau des Centres de Santé Maternelle et Infantile lors des pesées des enfants de moins
de 5ans, les consultations prénatales et dans les maternités (de 1993-1995). Dans les
sept postes sentinelles, la population cible a été étendue aux écoliers de 6 à11ans une
fois lors des descentes de suivi et aux femmes en âge de procréer (FAR) à raison de
2capsules à 200000 UI en une seule prise ; cette dose permet de prévenir les TDCI
pendant 2ans.
Une mobilisation de la population contre les TDCI a été organisée grâce à une
campagne sur les TDCI et le rôle des capsules iodées.
L’évaluation au niveau des sept postes sentinelles a montré une réduction de moitié du
TGT due à l’action préventive des capsules iodées.
- la stratégie à long terme : l’iodation du sel. Comme Madagascar produit
60.000tonnes de sel par an au niveau de la compagnie salinière de Madagascar (3/4 du
sel des sauniers de Toliara et de Morondava), il a été décidé avec l’appui de différents
consultants de ICCIDD, de l’OMS, en la personne du Professeur Lantum, que le sel est
le meilleur véhicule de l’iode pour Madagascar. En effet, le sel est utilisé par tous les
ménages Malgaches, peu coûteux, et ne change en rien le goût du sel, donc acceptable
culturellement.
Différentes descentes ont été organisées par l’équipe de la coordination nationale
sur le terrain pour essayer de mobiliser les sauniers à ioder leur sel. Quelques réticences
ont été notées au niveau des sauniers de Toliara, vu le coût surajouté du fonctionnement
des machines d’iodation (les machines sont offertes par l’UNICEF ainsi que l’iodate de
potassium mais l’entretien des machines est assuré par les sauniers). Les sauniers
25
devaient aussi se regrouper à 3 ou à 4 pour une machine vue leur production peu
abondante (300 à 500tonnes par an), alors que la machine iodait à 1000 à 2000tonnes de
sel. Il fallait aussi utiliser du sel propre or le sel de Toliara est sale. Soulignons que le
taux de goitre dans la région de Toliara est le plus bas de Madagascar, ce qui laisse
penser aux sauniers que les TDCI ne sont pas un problème de Santé publique dans leur
région. Donc une forte sensibilisation a été menée, avec l’UNICEF et l’appui de la
SECALINE (projet financé par la Banque Mondiale) pour convaincre les sauniers à
ioder leur sel. A Antsiranana, l’iodation de sel a été acceptée avec enthousiasme par
l’équipe de la Compagnie Salinière de Madagascar).
Un décret a été promulgué en 1995 rendant obligatoire la production et la
consommation du sel iodé sur le territoire Malgache selon le Décret numéro 95/587 du
9 Septembre 1995 et l’Arrêté n°409/96 du 6 Février 1996
A partir de 1996, le sel iodé commençait à être vendu sur le marché local. Ainsi le
suivi de la consommation du sel iodé par la population doit être mené par le biais de la
présence du sel iodé sur le marché.
La coordination a donc organisé des tournées de « Coup de poing » avec l’appui de
l’UNICEF, surtout dans les régions à haute prévalence de goitre, pour tester le sel vendu
sur le marché (le Médecin inspecteur dans chaque district devait organiser cette
opération). Ces missions sont constituées par une équipe pluridisciplinaire (Ministère de
l’Agriculture, Ministère du commerce, Ministère de la Santé). Si l’absence d’iode dans
le sel testé se présente, ceci implique la pénalisation des commerçants. (Selon les
recommandations de l’OMS la quantité d’iodate de potassium pour le sel fin est de
84mg par 1kg de sel, soit 50ppm pour le gros sel et 30ppm pour le sel fin). Lors de ces
tournées de « Coup de poing » l’équipe organisait aussi des séances de sensibilisation
pour les autorités locales, les commerçants, les épiciers et la population pour les
encourager à n’acheter que du sel iodé.
Ainsi à partir de 1996, l’évaluation de la consommation de sel iodé vise surtout à
connaître l’effet de la consommation de sel iodé par la population, la présence de sel
iodé dans chaque ménage, la présence de sel iodé sur le marché local.
Selon l’OMS, l’objectif d’éradication des troubles dus à la carence en iode est atteint
lorsque le taux de goitre est inférieur à 5% (32).
26
DEUXIEME PARTIE : PROGRAMME NATIONAL DE LUTTE CONTRE LES TOUBLES DUS A LA CARENCE EN IODE. SITUATION EN 2005 A AMBOHIDRATRIMO.
L’objectif de cette étude vise à visualiser la variation annuelle, de 2003 à 2005,
des différentes conséquences pouvant être attribuées à la carence en iode (i) goitre et la
réussite aux examens chez les élèves (ii) avortements chez les femmes enceintes (iii)
27
faible poids à la naissance et mortalité périnatale ; déterminer le niveau de connaissance
des mères de famille par rapport aux troubles dus à la carence en iode.
1- CADRE D’ÉTUDE :
L’exploitation des dossiers, concernant les avortements spontanés, les poids
inférieur à 2500g à la naissance, la mortalité périnatale, le goitre, la consommation du
sel iodé, les résultats aux examens nationaux (CEPE, BEPC, Baccalauréat), intéresse le
District d’Ambohidratrimo. Par contre, l’enquête individuelle auprès des mères de
famille a été réalisée dans la Commune Rurale d’Ambohidratrimo.
1.1- LE DISTRICT D’AMBOHIDRATRIMO :
1.1.1- SITUATION GÉOGRAPHIQUE :
Situé à l’Ouest de la capitale d’une superficie de 1530km², le
Fivondronampokontany (sous préfecture) d’Ambohidratrimo fait partie de ce qui est
communément désigné comme « Grand-Antananarivo ».
Il est entouré au Nord, à l’Est et à l’Ouest par des plateaux uniformes, notamment
le Tampoketsa et au Sud par les plaines de Betsimitatatra.
Le Fivondronampokontany d’Ambohidratrimo est composé de 313 Fokontany et
de 25 communes.
Le Fivondronampokontany d’Ambohidratrimo est délimité comme suit :
- A l’Est par le Fivondronompokontany d’Antananarivo Renivohitra
- Au Nord par le Fivondronampokontany d’Antananarivo Avaradrano
- A l’Ouest par le Fivondronampokontany d’Anjozorobe et d’Ankazobe
- Au Sud par le Fivondronampokontany d’Antananarivo Atsimondrano et
d’Arivonimamo.
1.1.2- SITUATION PHYSIQUE :
Le District d’Ambohidratrimo est une région qui présente un relief accidenté
puisqu’il est composé de plateaux, de montagnes (ou plutôt de collines de hautes terres :
Ambohimanoa, Andringitra, Mananjara, Babay, Lohavohitra) et de plaines. D’une façon
générale, les plaines, outre le Betsimitatatra dont une portion seulement fait partie
28
d’Ambohidratrimo, forment les éléments les plus importants de la région (Laniera,
Mahitsy, Ambohitrimanjaka, Iarinarivo, Fiadanana, Mermandroso, Amparibe, Anketsa)
constituant ainsi les 12% de la superficie totale.
De type « tropical d’altitude », son climat présente deux saisons distinctes
marquant la région : un été chaud et pluvieux (de Novembre à Mai) et un hiver frais à
partir du mois de Juin.
La température varie entre 10°c en hiver et de 20°c à plus de 30°c en été. La
pluviométrie présente un niveau total de précipitations dépassant les 1000mm pour une
durée minima de 92 jours.
Les sols des collines sont à prédominance férralitique, de couleur jaune-rouge,
donc médiocres. Par contre, les zones périphériques des fleuves sont argileuses et
favorables à la culture. Le sol est dégradé suite à des feux de brousse quasi annuels.
Des fleuves tels que l’Ikopa, le Sisaony, l’Andromba, le Jabo, le Mamba,
sillonnent la région. Quelques lacs de moyenne importance comme Antehiroka,
Andranotapahana, Amparibe, Mamimby, Andranonandriana, Laniera, Anketsa, sont
situés de façon dispersée à l’Est de la région.
1.1.3- SITUATION DÉMOGRAPHIQUE :
Les caractéristiques du peuplement du Fivondronampokontany d’Ambohidratrimo
sont marquées par les particularités de ces « zones ». Les mouvements migratoires de la
zone « Centre » sont assez proches de ceux d’ Antananarivo Renivohitra. Cette zone
centre abrite plusieurs entreprises franches dont les ouvriers ne sont pas toujours
originaires du Fivondronampokontany, nombreux viennent d’Antananarivo Renivohitra.
Mahitsy constitue également la localité qui abrite des populations particulièrement
hétéroclites. Certes, les Merina sont majoritaires, mais presque toutes les ethnies y sont
représentées avec une forte présence des Antandroy et des Bara. Ce phénomène est sans
doute dû à l’existence du célèbre marché de bovidés d’Ampanotokana qui se trouve à
proximité de Mahitsy.
Le reste est formé de zones rurales qui abritent une population relativement stable,
mis à part Ambohitrimanjaka qui tend de plus en plus à s’urbaniser et sa population suit
cette tendance.
29
La population de Fivondronampokontany d’Ambohidratrimo en 2003 est de
311561 habitants dont 52,51% de genre féminin et de 47,50% de genre masculin,
60,14% de la population sont âgés de moins de 18ans. Sa densité démographique est de
22211,65 habitants/km². (33)
1.1.4- SITUATION ÉCONOMIQUE :
La présence de l’aéroport international d’Ivato et des bases militaires aéronavales
en son sein fait la diversité des activités économiques dans le Fivondronampokontany
d’Ambohidratrimo.
Toutefois, le caractère rural de la région et les principales activités du plus grand
nombre de la population permet d’affirmer que le secteur secondaire constitue de loin,
en terme d’occupation, l’activité économique prédominante de la région.
Dans le domaine de l’agriculture, le Fivondronampkontany d’Ambohidratrimo a
une potentialité certaine en matière d’agricole. Néanmoins, cette potentialité se trouve
limitée car seuls 5% des labours se font avec la charrue et la technique agricole
traditionnelle reste peu innovatrice. L’érosion du sol n’est pas sans importance.
En ce qui concerne l’élevage, celui du zébu reste traditionnel, celui de moutons peu
répandu et celui de caprins presque interdit (Fady) ; contrairement, celui du porc, de
poulets de chair et de poules pondeuses se trouvent modernisés et lucratifs. En outre, il
convient de signaler les productions de foie gras à Iarinarivo, Maibahoaka, de vers à
soie à Mahitsy et notamment l’installation d’une ferme de crocodiles à Anosiala.
La pêche ne constitue pas une activité importante dans la région dans la mesure où
elle ne constitue qu’un passe-temps. De plus, la pratique de la rizipisciculture est encore
restreinte.
Concernant l’artisanat, généralement considéré comme activité d’appoint,
l’artisanat du Fivondronampokontany d’Ambohidratrimo est caractérisé par l’utilisation
de matières premières et de ressources humaines provenant de la localité, signalons : la
fabrication des charrettes et des matériels agricoles, la fabrication de charbon en bois, la
broderie . . .
1.1.5- SITUATION SOCIALE :
30
Dans le Fivondronampokontany d’Ambohidratrimo, l’éducation prend une place
importante, les parents font tout leur possible afin que leurs enfants puissent aller à
l’école. La politique du gouvernement malgache offre à tous les enfants malgaches un
accès gratuit à l’école primaire publique et la distribution des Kits scolaires motive les
parents à envoyer leurs enfants à l’école. Le Fivondronampokontany
d’Ambohidratrimo dispose 192 écoles primaires publiques dont 8 communautaires, 21
collèges d’enseignement général (5 d’entre eux sont communautaires) et 3 Lycées (à
Ambohitrimanjaka, à Mahitsy, à Ambohidratrimo ).
Le Service de Santé de District se trouve à Ambohidratrimo. Il est administré par
un « Médecin Inspecteur ». Il est composé de 37 formations sanitaires publiques (28
Centres de Santé de Base niveau 2, 8 Centres de Santé de Base niveau 1, 1 Centre
Hospitalier du District niveau 2), 6 Centres de Santé de Base niveau 2 privés.
Dans le CHD II de Mahitsy, 10 médecins, 5 sages-femmes, 10 infirmiers, 14
agents administratifs, 21 employés de service assurent le bon fonctionnement de
l’hopital.
Le CSB I est tenu par un infirmier ou une sage-femme. Un CSB I est fermé à
cause de l’affectation du personnel (c’est le cas de CSB I d’Antsiriry).
Chaque Commune du District d’Ambohidratrimo possède un CSB II tenu par un
médecin, un infirmier ou une sage-femme, un agent administratif et un employé de
service. Certains CSB II sont transformés en CSB I à cause du départ des médecins
laissant aux sages-femmes ou aux infirmiers le soin de s’en occuper.
1.2- LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIDRATRIMO :
1.2.1- SITUATION GÉOGRAPHIQUE :
Située à une quinzaine de Kilomètres au Nord-Ouest de la Capitale,
Ambohidratrimo est le chef lieu de Sous-préfecture. La Commune s’étend sur 29km² de
superficie et comprend 9 Fokontany. Elle est bordée au Nord-Est par la Commune
d’Ivato ; au Sud par celle d’Iarinarivo ; à l’Ouest par celle d’Anosiala et à l’Est par celle
de Talatamaty.
1.2.2- SITUATION PHYSIQUE :
31
Ambohidratrimo est une région au relief accidenté, composé des collines de hautes
terres, de petites plaines et vallons. La configuration désordonnée du relief est liée à la
présence des drains secondaires et des rochers de granit.
De type tropical d’altitude semi-aride, le climat présente deux saisons bien
distinctes : 6 mois de pluies de Novembre à Avril et 6 mois de saison sèche, frais et
froid d’Avril à Octobre séparé par un printemps de Septembre à Octobre, avec moins de
7,7% de pluviosité annuelle.
La température varie entre 10°c et 20°c en hiver et de 20°c à 30°c en été.
La pluviométrie présente un niveau total de précipitations dépassant 1000mm pour
une durée maximale de 92j.
Les sols des collines sont à prédominance ferralitique, les zones périphériques des
fleuves sont argileuses et favorables à la culture.
1.2.3- SITUATION DÉMOGRAPHIQUE :
Evalué à 19308 habitants en 2001, la population de la Commune représente
16,42% de l’ensemble du Fivondronana d’Ambohidratrimo.
La densité moyenne de 665,79 habitants au km² s’inscrit parmi les plus élevées par
rapport aux autres communes périphériques d’Antananarivo (34).
La structure par âge met en évidence le caractère jeune de la population de la
Commune. Plus de 47% sont âgés de moins de 18 ans.
1.2.4- SITUATION ÉCONOMIQUE :
La Commune d’Ambohidratrimo a une vocation et une potentialité certaine en
matière d’agricole. Néanmoins, cette vocation se trouve limitée du fait de l’exiguïté de
la surface cultivable, alors que les 46,61% de la population de la Commune restent
paysannes.
La production de manioc est de 252 tonnes sur une superficie de 23ha.
Dans le domaine de l’élevage, celui des bovidés tient une première place, suivi des
porcs, des moutons, des poules pondeuses, des poulets de chair.
2- MÉTHODOLOGIE :
32
Ambohidratrimo est l’un des postes sentinelles TDCI parmi les sept existant à
Madagascar. Le taux de goitre total était de 51% en 1992 avant la distribution des
capsules iodées en 1993 au niveau du poste sentinelle d’Ambohidratrimo (4).
2.1- TYPE DE L’ÉTUDE - SOURCE DES DONNÉES - PERIODE DE
L’ETUDE :
Pour pouvoir atteindre les objectifs annoncés dans l’introduction, il a été choisi de
mener 2 différentes études mais complémentaires quant aux résultats.
La première qui est une étude rétrospective consiste à exploiter 4 groupes de
dossiers :
- les rapports mensuels d’activité de 2003 à 2005 des formations sanitaires
publiques et privées dans le Service de Santé du District d’Ambohidratrimo pour les
avortements, les poids à la naissance inférieurs à 2500g, la mortalité périnatale,
- les dossiers médicaux des enfants de 6 à 11 ans fréquentant l’Ecole Primaire
Publique d’ Ambohidratrimo et le collège Saint Joseph d’Ambohidratrimo de 2003 à
2005 pour le taux de goitre total, et le testing Kit pour la consommation de sel iodé par
ces enfants.
- les dossiers des élèves dans la Circonscription Scolaire d’Ambohidratrimo de
2003 à 2005 pour apprécier l’évolution des résultats aux examens nationaux (CEPE,
BEPC, Baccalauréats) ;
La deuxième qui est une étude de type CAP (Connaissance, Attitude et Pratique),
consiste à interviewer les mères de famille dans 9 Fokontany de la Commune Rurale
d’Ambohidratrimo. Cette étude transversale a été réalisée au mois de septembre 2006.
2.2- TAILLE DE L’ÉCHANTILLON :
Pour la première étude, les dossiers ont été pris et exploités de manière exhaustive
de 2003 à 2005.
33
Pour la deuxième étude, la taille de l’échantillon a été calculée selon la formule
suivante :
)²()1(*)²(n
iPPZ −= α
n : taille minimum
Zα : écart-réduit correspondant à un risque α de 5 %,
p : proportion des femmes connaissant les TDCI inconnue, il a été choisi de
prendre 50 % pour obtenir le résultat maximum avec les mêmes paramètres,
i : précision
)²10,0(5,0*5,0)²96,1(n =
n = 96
Pour avoir plus de précision sur les résultats et pour éviter les données
inexploitables, il a été décidé de tirer au hasard 200 femmes (multiplier par 2 cette taille
minimum et arrondir à 200).
Le nombre des femmes enquêtées a été pondéré sur la base du nombre de la
population de chacun des 9 Fokontany de la Commune d’Ambohidratrimo. Ainsi le
nombre des femmes enquêtées par chaque Fokontany est donné dans le tableau ci-
dessous.
Tableau n°6 : Répartition des femmes enquêtées selon le nombre de la population de
chaque Fokontany de la Commune d’Ambohidratrimo ville, en 2006.
Fokontany Population Proportion Nombre des femmes
34
enquêtéesAmbohidratrimo 3895 0,275 55Atsimomparihy 1712 0,121 24
Antohibe 936 0,066 13Soamananety 1050 0,074 15
Ampanataovana 575 0,041 8Ambohitsiroa Est 2462 0,174 35
Ambovo 1461 0,103 21Ambohidehilahy 754 0,053 11
Ambodisaha 1308 0,092 1814153 200
Source: Commune d’Ambohidratrimo ville.
2.3- POPULATION CIBLE :
2.3.1- CRITÈRES D’INCLUSION :
Concernant les avortements, la mortalité périnatale, les poids inférieur à 2500g à
la naissance, tous les indicateurs relatifs à ces évènements, ont été collectés auprès du
Service de Santé du District d’Ambohidratrimo de 2003 à 2005.
Les enfants de 6 à 11 ans tout sexe confondu de l’Ecole Primaire Publique
d’Ambohidratrimo et le collège Saint Joseph d’Ambohidratrimo ont été inclus dans la
présente étude.
Pour les dossiers de la Circonscription Scolaire d’Ambohidratrimo, il a été
constaté que les résultats aux examens nationaux des écoles privées sont inexploitables.
A cet effet, seuls les résultats des écoles publiques ont été pris en compte de 2003 à
2005.
Sur la base de la liste des ménages des 9 Fokontany, 200 femmes, mères de
famille, ont été choisies au hasard.
2.3.2- CRITÈRES D’EXCLUSION :
Les résultats aux examens nationaux des écoles privées sont exclus. Les femmes qui
n’ont jamais été enceintes n’ont pas été prises comme unité statistique.
2.4- MODE DE COLLECTE DES DONNÉES :
Pour les dossiers médicaux, une fiche stéréotypée a été confectionnée pour
collecter les données.
35
Un questionnaire et un guide d’interview ont été utilisés pour mener l’interview auprès
des femmes mères de famille.
2.5- MODE D’ANALYSE DES DONNÉES : Les données ainsi collectées ont été introduites et exploitées par les logiciels
EXCEL et EPI-INFO. A cet effet, les proportions font l’objet d’une comparaison par le
Test Chi-carré de PEARSON. Les moyennes ont été comparées par le test t de
STUDENT. Le seuil de significativité choisi est de 0,05 (α = 5%).
3- RÉSULTATS :
3.1- CONCERNANT LES DOSSIERS MEDICAUX :
D’abord, il faut signaler que les caractéristiques des femmes, des élèves et des
étudiants ne figurent pas dans les dossiers médicaux. Aussi, il est impossible de décrire
l’échantillon inclus dans cette analyse des dossiers.
Le nombre d’avortements spontanés, la mortalité périnatale, le poids inférieur à
2500g à la naissance, se déroulant durant la période étudiée figurent dans les rapports
mensuels d’activité des formations sanitaires au niveau du district d’Ambohidratrimo.
3.1.1- EVOLUTION DU NOMBRE D’AVORTEMENTS SPONTANÉS
DE 2003 À 2005 DANS LE DISTRICT D’AMBOHIDRATRIMO :
Tableau n°7 : Evolution du nombre d’avortements spontanés de 2003 à 2005 dans le
District d’Ambohidratrimo.
36
Année
Nombre
de
Grossesses
attendues
Accouchement total avortements
nombre % nombre %
2003 11023 3855 35,0 287 2,6
2004 11331 4059 35,8 285 2,5
2005 11604 4236 36,5 310 2,7
Source : Service du District d’Ambohidratrimo
Il est constaté que le nombre d’accouchements par rapport au nombre de
grossesses attendues augmente de 1,5 points entre 2003 (35%) et 2005 (36,5%). Alors
que la proportion annuelle des avortements durant les 3 années étudiées ne présente pas
de variation très nette.
3.1.2- EVOLUTION DE MORTALITÉ PÉRINATALE ET DES POIDS
INFÉRIEUR À 2500G À LA NAISSANCE DE 2003 À 2005 :
Tableau n°8 : Evolution du nombre de mortalité périnatale et du nombre des nouveau-
nés ayant un poids à la naissance inférieur à 2500g de 2003 à 2005 dans le District
d’Ambohidratrimo :
37
Année
Accouchement
total
Mortalité
périnatale
Poids <2500g à la
naissancenombre ‰ nombre %
2003 3855 79 20,0 369 9,6
2004 4059 92 23,0 395 9,7
2005 4236 84 20,0 411 9,7
Source : Service de Santé du District d’Ambohidratrimo
Il est signalé que, par rapport au nombre d’accouchement total, le taux de
mortalité périnatale reste stable entre 2003 et 2005. Car quelle que soit l’année, ce taux
avoisine les 20‰. Parallèlement à ce taux de mortalité périnatale, la proportion annuelle
des nouveau-nés ayant un poids à la naissance inférieur à 2500g durant la période
d’étude ne montre pas de variation nette.
3.1.3- EVOLUTION DES INDICATEURS DES TDCI AU NIVEAU DU
POSTE SENTINELLE D’AMBOHIDRATRIMO :
Depuis 1992, le Service de Santé du district d’Ambohidratrimo, en collaboration avec
le Service de Nutrition de l’Etablissement de Santé Publique d’Analakely (ESPA) a
effectué des examens cliniques chez les écoliers âgés de 6 à 11 ans du collège Saint
Joseph et de l’Ecole Primaire Publique d’Ambohidratrimo afin d’évaluer la prévalence
de goitre. En outre, pour évaluer la consommation du sel iodé par ces élèves, les agents
de santé réalisent un test sur les sels apportés par ces enfants.
Tableau n°9 : Evolution du taux de goitre total et de la consommation de sel iodé des
élèves de 6 à 11 ans de 2003 à 2005 dans le Collège Saint-Joseph et de l’Ecole Primaire
Publique d’Ambohidratrimo.
année Elèves
enquêtés
Goitre total Consommation sel
iodénombre % nombre %
2003 571 2 0,4 565 98,9
38
2004 562 2 0,4 551 98,0
2005 529 4 0,8 432 81,7
Source : Service de la Nutrition de l’Institut d’Hygiène Sociale à Analakely.
Lors des examens cliniques effectués par le Service de la Nutrition de
l’Etablissement de Santé Publique Analakely, ESPA, en collaboration avec le Service
de Santé du District auprès des élèves âgés de 6 à 11 ans des 2 établissements 2 enfants
présentent le goitre en 2003, 2 en 2004 et 4 en 2005 ; donnant respectivement la
proportion par rapport aux élèves examinés : 0,4% ; 0,4% ; 08%. En ce qui concerne la
consommation du sel iodé par ces écoliers, il est constaté que cette consommation
diminue de 17,3 points. Car en 2003 presque tous les élèves examinés ont consommé
du sel iodé (99%), alors qu’en 2005 deux élèves sur 10 n’en consomment pas.
3.1.4- EVOLUTION DU TAUX DE RÉUSSITE AUX EXAMENS
NATIONAUX DES ÉCOLES PUBLIQUES AU NIVEAU DE LA
CIRCONSCRIPTION SCOLAIRE D’AMBOHIDRATRIMO DE 2003 À 2005 :
Les résultats aux examens nationaux (CEPE, BEPC, Baccalauréat séries A- C- D) des
établissements scolaires publics de 2003 à 2005 sont recueillis auprès de la
circonscription scolaire d’Ambohidratrimo.
Pour la réussite aux examens CEPE : en 2003, 6504 élèves sont inscrits, 48,2 %
ont réussi. Pour l’année 2004, ils étaient au nombre de 7560 sur la liste d’examen, 32,7
% ont passé en sixième, tandis que en 2005, les élèves qui se sont présentés pour passer
l’examen sont de 10783 et 79,8 % sont admis.
Quant à la réussite aux examens BEPC : en 2003, sur les 3035 inscrits, 49,8 % ont
réussi. En 2004, 3402 élèves sont inscrits et 47,8 % ont passé en seconde, pour l’année
2005, 2567 étudiants étaient sur la liste d’examen et 35,4 % sont acceptés en classe
supérieure.
39
A propos de la réussite au baccalauréat : en 2003, 305 élèves sont inscrits, 66,6 %
sont admis ; en 2004, 32,6 % ont réussi sur 221 inscrits, et en 2005, parmi les 401
inscrits sur la liste 50,6 % sont acceptés dans les universités.
La réussite aux examens CEPE a été de 48,2% en 2003, de 32,7% en 2004 et de
79,8% en 2005. Quant à la réussite au BEPC, elle diminue de façon nette de 14,4 points
entre 2003 (49,8%) et 2005 (35,3%). En ce qui concerne les baccalauréats, il a été
constaté une décroissance très marquée du résultat annuel durant les 3 années de l’étude.
3.2- RÉSULTATS DES ENQUÊTES AUPRÈS DES MÈRES DE
FAMILLE :
3.2.1- DESCRIPTION DE L’ÉCHANTILLON :
Au total, 200 femmes ont été interviewées. L’âge moyen (±écart-type) de ces
femmes est de 32,8±8,4 ans, alors que l’âge médian est de 32 ans, ayant comme âge
minimum 18 ans et âge maximum 49 ans.
Par ailleurs, une grande partie des femmes interviewées (53%) sont âgées de 25 à
39 ans.
02468
101214161820
> 20 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 44 <
Age (année)
%
Figure n° 1 : la proportion des mères de famille interrogées par tranche d’âge
Le niveau scolaire moyen (±écart-type) des mères de famille est de 7±3 années
d’étude. En outre, la moitié des femmes n’ont pas pu dépasser 7 années d’étude avec
40
comme niveau scolaire minimum à 1 année d’étude et le niveau maximum, le niveau
universitaire. Bien qu’il n’y ait pas d’illettrée, 38% des mères de famille ont un niveau
primaire.
Le nombre moyen de grossesse (±écart-type) de ces femmes interviewées se
trouve à 3,6 ±2,1, et que le nombre médian de grossesse est de 3, ce qui donne un
nombre de grossesse maximum égal à 10.
Le nombre de parité moyenne (plus ou moins écart-type) de ces femmes est de
3,2±2, et pour le nombre médian de parité de 3, ayant comme nombre de parité
maximum égal à 10.
01020304050607080
0 1 2 3
Nombre d'avortement
%
Figure n°2 : proportion des femmes selon le nombre d’avortements.
La figure n°2 fait apparaître qu’il existe une proportion non négligeable de
femmes ayant fait des avortements.
Le nombre moyen d’enfants vivants des femmes interrogées est de 3,1 ±2, et que
le nombre d’enfants vivants médian est de 3,0, pour le nombre d’enfant vivant
minimum 0 et le nombre d’enfant vivant maximum 9.
Parmi les 200 femmes interrogées, 91 (45,5 %) restent à la maison pour s’occuper
des tâches ménagères, 40 (20,0 %) sont des paysannes, 42 (21,0 %) des commerçantes,
27 (13,5 %) des salariées.
En ce qui concerne la situation matrimoniale, 157 des 200 mères de famille (78,5
%) ont contracté le mariage civil, tandis que 21,5 % ne sont pas mariées légitimement et
vivent en concubinage.
41
Tableau n°10 : Répartition des femmes par tranche d’âge et par profession
Groupe d’âge
profession
Femme au
foyer
Agricultric
e
éleveuse
commerçant
eSalariées total
>20 n (%) 8 (66,7) 3 (25,0) 0 (0,0) 1 (8,3) 12 (100,0)20 -24 n (%) 18 (62,1) 1 (3,4) 5 (17,2) 5 (17,2) 29 (100,0)25-29 n (%) 14 (37,8) 5 (13,5) 8 (21,6) 10 (27,0) 37 (100,0)30-34 n (%) 13 (36,1) 11 (30,6) 10 (27,8) 2 (5,6) 36 (100,0)35 -39 n (%) 14 (42,4) 8 (24,2) 5 (15,2) 6 (18,2) 33 (100,0)40-44 n (%) 12 (40,0) 8 (26,7) 7 (23,3) 3 (10,0) 30 (100,0)44< n (%) 12 (52,2) 4 (17,4) 7 (30,4) 0 (0,0) 23( 100,0)Total n (%) 91 (45,5) 40 (20,0) 42 (21,0) 27 (13,5) 200(100,0)
Il est déduit de ce tableau que la proportion des mères au foyer constitue la moitié
des femmes interrogées, contrairement à celle des femmes salariées (14%). Les femmes
âgées de moins de 20 ans qui se trouvent sans travail sont majoritaires à 66,7%, et entre
25 ans et 34 ans la proportion des femmes au foyer diminue à 36%. Pour les salariées,
les femmes âgées entre 25 et 29 ans sont majoritaires (27%). Par ailleurs, le
pourcentage des femmes agricultrices se trouve à 20% et celui des commerçantes à
21%, les femmes âgées de 30 à 34 ans constituent la proportion la plus élevée (28%
pour les commerçantes et 30% pour les agricultrices).
42
Tableau n°11 : Répartition des mères de famille par tranche d’âge et par situation
matrimoniale.
Groupe d’âgeStatut matrimonial
Vivent seulesMariées non
légitime
Mariées
légitimestotal
>20 n (%) 0 (0,0) 9 (75,0) 3 (25,0) 12 (100,0)20 -24 n (%) 0 (0,0) 8 (27,6) 21 (72,4) 29 (100,0)25-29 n (%) 0 (0,0) 8 (21,6) 29 (78,4) 37 (100,0)30-34 n (%) 2 (5,6) 6 (16,7) 28 (77,8) 36 (100,0)35 -39 n (%) 0 (0,0) 4 (12,1) 29 (87,9) 33 (100,0)40-44 n (%) 1 (3,3) 4 (13,3) 25 (83,3) 30 (100,0)44< n (%) 2 (8,7) 4 (17,4) 17 (73,9) 23 (100,0)Total n (%) 5 (2,5) 43 (21,5) 152 (76,0) 200(100,0)
D’après ce tableau, les mères vivant en couple sont majoritaire (76% pour les
mariées légitimes et 22% les non légitimes). Plus l’âge augmente, plus le pourcentage
des femmes mariées légitimes augmente (72 %), entre 20 et 24 ans, à 88%, entre 35 et
39 ans. Ce fait n’est pas constaté chez les femmes de plus de 40 ans où la proportion des
femmes légitimement mariées diminue et chez les mères âgées de moins de 20 ans où le
pourcentage est à 25 %. Concernant les femmes mariées non légitimes, la proportion de
ces femmes tend à diminuer lorsque l’âge augmente. Cette constatation est valable chez
les moins de 20 ans (75%) jusqu’à l’âge de 39 ans (12%). Ce fait n’est pas remarqué
chez les femmes mariées non légitimes âgées de 40 ans et plus car l’augmentation de la
proportion n’est pas négligeable.
43
Tableau n°12 : Répartition des femmes par groupe d’âge et par niveau scolaire
âge primaire Secondaire 1Secondaire 2 et
plustotal
>20 n (%) 4 (33,3) 3 (25,0) 5 (41,7) 12 (100,0)20 -24 n (%) 10 (34,5) 16 (55,2) 3 (10,3) 29 (100,0)25-29 n (%) 13 (35,1) 14 (37,8) 10 (27,0) 37 (100,0)30-34 n (%) 16 (44,4) 13 (36,1) 7 (19,4) 36 (100,0)35 -39 n (%) 11 (33,3) 11 (33,3) 11 (33,3) 33 (100,0)40-44 n (%) 13 (43,3) 12 (40,0) 5 (16,6) 30 (100,0)44< n (%) 8 (34,8) 9 (39,1) 6 (26,0) 23 (100,0)Total n (%) 75 (37,5) 78 (39,0) 47 (23,5) 200 (100,0)
A partir de ce tableau, il est constaté que le plus grand nombre des femmes
interrogées ont franchi la classe primaire (37,5 %) et la secondaire du premier cycle
(39,0%). Vingt trois pourcent seulement ont accédé la secondaire et plus. Pour les
femmes âgées entre 35 et 39 ans, la proportion des femmes selon le niveau d’étude reste
constante, 33,3%.
Pour les femmes âgées entre 20 et 24 ans, la moitié de ces femmes ont franchi la
secondaire du premier cycle et 10% seulement ont un niveau secondaire et plus.
Pour certaines tranches d’âge, la proportion des femmes tend à diminuer lorsqu’elles
accèdent le niveau scolaire supérieur.
44
3.2.2- CONNAISSANCE ET ATTITUDE DES MÈRES
INTERVIEWÉES SUR LES TDCI :
3.2.2.1- SUR LES CONSÉQUENCES DE LA CARENCE EN IODE :
Tableau n°13 : Répartition de la connaissance des femmes sur les signes des troubles
dus à la carence en iode selon les niveaux scolaires.
niveau scolaireGoitre- crétinisme- avortements- poids<2500g à
la naissance- mortalité périnataleAucun 1 signe 2 signes 3 signes
total
Primaire n (%) 40 (53,3) 26 (34,7) 9 (12,0) 0 (0,0) 75 (100,0)Secondaire
1n (%) 36 (46,2) 27 (34,6) 14 (17,9) 1 (1,3) 78 (100,0)
Secondaire
2 et plusn (%) 21 (44,7) 17 (36,2) 8 (17,0) 1 (2,1) 47 (100,0)
total n (%) 97 (48,5) 70 (35,0) 31 (15,5) 2 (1,0) 200(100,0)
A partir de ce tableau, il est constaté que la proportion des femmes ignorant les
TDCI atteint la moitié des femmes interviewées. Un pourcent seulement de ces femmes
a pu rapporter les 3 principales conséquences de la carence en iode. En outre, le niveau
de connaissance des femmes sur les conséquences de la carence en iode varie selon le
niveau de scolarisation, car plus le niveau scolaire augmente, plus la proportion des
femmes ignorant ces conséquences diminue.
Par conséquent, il y a lieu de signaler que parmi les 5 femmes de niveau
universitaire, 4 n’arrivaient à rapporter aucune manifestation des TDCI.
Tableau n°14 : Répartition des femmes suivant leur connaissance sur les conséquences
des TDCI selon leur âge :
45
Groupe d’âge Goitre- crétinisme- avortements- poids<2500g à
la naissance- mortalité périnataleAucun 1 signe 2 signes 3 signes
total
>20 n (%) 6(50,0) 1(8,3) 5(41,7) 0(0,0) 12(100,0)20 à 24 n (%) 15(51,7) 12(41,4) 2(6,9) 0(0,0) 29(100,0)25 à 29 n (%) 16(43,2) 13(35,1) 7(18,9) 1(2,7) 37(100,0)30 à 34 n (%) 19(52,8) 12(33,3) 4(11,1) 1(2,8) 36(100,0)35 à 39 n (%) 13(39,4) 15(45,5) 5(15,2) 0(0,0) 33(100,0)40 à 44 n (%) 18(60,0) 7(23,3) 5(16,7) 0(0,0) 30(100,0)
44< n (%) 10(43,5) 10(43,5) 3(13,0) 0(0,0) 23(100,0)total n (%) 97(48,5) 70(35,0) 31(15,5) 2(1,0) 200(100,0)
Il est constaté que la répartition des femmes suivant leur connaissance sur les
conséquences de la carence en iode ne montre pas beaucoup d’écart à partir de 20
jusqu’à 44 ans. En général, les femmes qui ne savent pas les TDCI restent majoritaires
quelle que soit la tranche d’âge. Et la proportion des femmes rapportant 2 principaux
troubles liés à la carence en iode est très basse, sauf pour les femmes de moins de 20 ans
où ce pourcentage est de 42% (n=12).
Tableau n°15 : Répartition des femmes donnant leur avis sur les manifestations de la
carence en iode selon leur occupation
occupationsGoitre- crétinisme- avortements- poids<2500g
à la naissance- mortalité périnataleaucun 1 signe 2 signes 3 signes
total
46
Femme au
foyern (%) 49(53,8) 32(35,2) 9(9,9) 1(1,1) 91(100,0)
Agricultrice
éleveusen (%) 20(50,0) 14(35,0) 6(15,0) 0(0,0) 40(100,0)
Commerçante n (%) 19(45,2) 15(35,7) 7(16,7) 1(2,4) 42(100,0)Salariées n (%) 9(33,3) 9(33,3) 9(33,3) 0(0,0) 27(100,0)total n (%) 97(48,5) 70(35,0) 31(15,5) 2(1,0) 200(100,0)
L’analyse du niveau de connaissance après stratification des femmes selon leur
profession montre que la proportion des mères salariées ignorant les conséquences de la
carence en iode est nettement très basse par rapport aux autres femmes (33% Vs 54%).
Par ailleurs, la proportion des femmes salariées arrivant à rapporter 2 principaux signes
du TDCI est supérieure à celle des femmes ayant autre profession.
Il y a lieu de signaler que le pourcentage des femmes au foyer ayant rapporté 2
signes ou plus n’est que 11%.
Tableau n°16: Répartition des femmes donnant leur avis sur les manifestations des
TDCI selon la situation matrimoniale
Statut matrimonialGoitre- crétinisme- avortements- poids <2500g à
la naissance- mortalité périnataleaucun 1 signe 2 signes 3 signes
total
Vivent seules n (%) 2 (40,0) 3 (60,0) 0 (0,0) 0 (0,0) 5 (100,0)Mariées non
légitimesn (%) 20 (46,5) 14 (32,6) 9 (20,9) 0 (0,0) 43 (100,0)
47
Mariées
légitimesn (%) 75 (49,3) 53 (34,9) 22 (14,5) 2 (1,3) 152(100,0)
total n (%) 97 (48,5) 70 (35,0) 31 (15,5) 2 (1,0) 200(100,0)
Le tableau N°16 montre que la situation matrimoniale des femmes détermine en partie
leur niveau de connaissance sur les manifestations cliniques des troubles dus à la
carence en iode. En effet, Pour celles qui vivent en couple, il y a une proportion non
négligeable qui arrive à rapporter 2 manifestations cliniques ou plus (mariées non
légitimes : 21% ; mariées légitimes : 16%). Par contre celles qui vivent seules ont
rapporté soit aucun signe (40%) soit un signe seulement (60%).
3.2.2.2- CONNAISSANCE /ATTITUDE SUR LES CAUSES DES TDCI :
Tableau n°17 : Proportion des femmes donnant leur idée sur les causes des TDCI selon
leur niveau scolaire :
Niveau scolaire
Aliments goitrigènes- apport insuffisant en
iode- facteurs physiques (région
montagneuse)Aucune 1 cause 2 causes
total
Primaire n (%) 42 (56,0) 29 (38,7) 4 (5,3) 75 (100,0)Secondaire 1 n (%) 40 (51,3) 37 (47,4) 1 (1,3) 78 (100,0)Secondaire 2 n (%) 19 (40,4) 28 (59,6) 0 (0,0) 47 (100,0)
48
et plustotal n (%) 101 (50,5) 94 (47,0) 5 (2,5) 200(100,0)
Sur la base de ce tableau, il est constaté que la moitié des femmes (49,5%) a évoqué au
moins une cause des TDCI. Et le pourcentage des mères ignorant les aliments
goitrigènes varie selon le niveau scolaire. En effet, plus le niveau scolaire augmente
plus le pourcentage des femmes ignorant les causes diminue. En outre, parmi les
femmes ayant un niveau scolaire secondaire second cycle et universitaire, 60% arrivent
à restituer au moins un aliment goitrigène. Par contre pour les femmes de niveau
primaire, seules 44% ont rapporté au moins une cause des TDCI.
Tableau n°18 : Répartition de la connaissance des femmes sur les causes des TDCI en
fonction de groupe d’âge.
Groupe d’âge
Aliments goitrigènes- apport insuffisant en
iode- facteurs physiques (région
montagneuse)Aucune 1 cause 2 causes
total
>20 n (%) 5(41,7) 7(58,3) 0(0,0) 12(100,0)20 à 24 n (%) 16(55,2) 12(41,4) 1(3,4) 29(100,0)25 à 29 n (%) 20(54,1) 17(45,9) 0(0,0) 37(100,0)30 à 34 n (%) 20(55,6) 15(41,7) 1(2,8) 36(100,0)35 à 39 n (%) 15(45,5) 18(54,5) 0(0,0) 33(100,0)40 à 44 n (%) 17(56,7) 11(36,7) 2(6,7) 30(100,0)
44< n (%) 8(34,8) 14(60,9) 1(4,3) 23(100,0)total n (%) 101(50,5) 94(47,0) 5(2,5) 200(100,0)
49
¨
0
10
20
30
40
50
60
70
>20 21 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 44<
Age
%
Aucune1 ou 2 causes
Figure n°3 : Répartition de la connaissance des femmes sur les causes des TDCI
en fonction de groupe d’âge.
Il est constaté que la moitié des femmes interrogées ignorent les causes des TDCI,
et l’autre moitié ont cité au moins une cause. Et la distribution de la connaissance des
femmes sur les causes des TDCI montre que l’âge des femmes détermine en partie leur
niveau de connaissance. En effet, pour les deux extrêmes d’âge (moins de 20 ans et plus
de 44 ans), la proportion de celles qui ont rapporté au moins une cause est nettement
élevée. Pour les autres groupes d’âge, les femmes ignorant les causes des TDCI restent
majoritaires sauf pour les femmes de 35 à 39 ans.
Tableau n°19 : Répartition des femmes suivant leurs réponses sur les causes des TDCI
et leur profession
occupations
Aliments goitrigènes- apport insuffisant en
iode- facteurs physiques (région
montagneuse)Aucune 1 cause 2 causes
total
50
Femme au
foyer
n (%) 48(52,7) 43(47,2) 0(0,0) 91(100,0)
Agricultrice-
éleveuse
n (%) 23(57,5) 15(37,5) 2(5,0) 40(100,0)
commerçant
e
n (%) 16(38,1) 24(57,1) 2(4,8) 42(100,0)
salariées n (%) 14(51,8) 12(44,4) 1(3,7) 27(100,0)total n (%) 101(50,5) 94(47,0) 5(2,5) 200(100,0)
L’analyse des résultats selon l’occupation des femmes a montré que celles qui
n’ont cité aucune cause prédominent, excepté pour les femmes commerçante (n=42), où
62% ont rapporté au moins une cause des TDCI.
Tableau n°20: Relation entre situation matrimoniale et réponses des femmes sur les
causes des TDCI
Statut matrimonial
Aliments goitrigènes- apport insuffisant en
iode- facteurs physiques (région
montagneuse)Aucune 1 cause 2 causes
total
Vivent
seules
n (%) 3 (60,0) 2 (40,0) 0 (0,0) 5 (100,0)
Mariées non
légitimes
n (%) 24 (55,8) 17 (39,5) 2 (4,7) 43 (100,0)
Mariées
légitimes
n (%) 74 (48,7) 75 (49,3) 3 (2,0) 152 (100,0)
total n (%) 101 (50,5) 94 (47,0) 5 (2,5) 200(100 ,0)
51
Le tableau n°20 montre une variation très nette de la proportion des femmes ayant
cité au moins une cause des TDCI selon leur situation matrimoniale. Par conséquent,
pour les femmes vivant seules, cette proportion est de 40% alors que pour les femmes
mariées non légitimes, elle s’élève à 42% et pour les femmes mariées légitimes à 51%.
3.2.2.3- CONNAISSANCE/ATTITUDE SUR LES PREVENTIONS DES
TDCI :
Tableau n°21 : Répartition de la connaissance des mères sur les préventions des TDCI
en fonction de leur niveau scolaire.
Niveau scolaire
Détoxification des aliments goitrigènes-
apport alimentaire en iode- utilisation du
sel iodé- utilisation des capsules iodéesaucune 1 prévention 2 prévent.
total
Primaire n (%) 12 (16,0) 59 (78,7) 4 (5,3) 75 (100,0)Secondaire 1 n (%) 8 (10,3) 61 (78,2) 9 (11,5) 78 (100,0)Secondaire 2
et plus
n (%) 1 (2,1) 42 (89,4) 4 (8,5) 47 (100,0)
total n (%) 21 (10,5) 162 (81,0) 17 (8,5) 200(100,0)
D’après ce tableau, il est constaté que la majorité des femmes (81%) a évoqué au
moins une prévention des TDCI. Et le pourcentage des mères ignorant les méthodes de
lutte contre l’apparition des TDCI varie selon le niveau scolaire. Effectivement, plus le
52
niveau scolaire augmente plus le pourcentage des femmes ignorant les préventions
diminue. En outre, parmi les femmes ayant un niveau scolaire secondaire second cycle
et universitaire, 97,9% arrivent à restituer au moins une prévention.
Tableau n°22 : Répartition des femmes selon leur avis sur les préventions contre la
carence en iode et le groupe d’âge
Groupe d’âge
Détoxification des aliments goitrigènes-
apport alimentaire en iode- utilisation du
sel iodé- utilisation des capsules iodéesaucune 1 prévention 2 prévent.
total
>20 n (%) 1 (8,3) 10 (83,3) 1 (8,3) 12 (100,0)20 à 24 n (%) 7 (24,1) 20 (69,0) 2 (6,9) 29 (100,0)25 à 29 n (%) 3 (8,1) 29 (78,4) 5 (13,5) 37 (100,0)30 à 34 n (%) 6 (16,7) 27 (75,0) 3 (8,3) 36 (100,0)35 à 39 n (%) 2 (6,1) 31 (93,9) 0 (0,0) 33 (100,0)40 à 44 n (%) 2 (6,7) 25 (83,3) 3 (10,0) 30 (100,0)
44< n (%) 0 (0,0) 20 (87,0) 3 (13,0) 23 (100,0)total n (%) 21 (10,5) 162 (81,0) 17 (8,5) 200 (100,0)
Il est constaté que 10% seulement des femmes interrogées ignorent les préventions
des TDCI, 24,1% des femmes sont âgées de 20 à 24 ans. Et la distribution de la
connaissance des femmes sur les préventions des TDCI montre que l’âge des femmes
détermine en partie leur niveau de connaissance. En effet, pour tous les âges, la
53
proportion des femmes qui ont rapporté au moins une prévention est nettement très
élevée.
Tableau n°23 : Répartition des femmes suivant leur avis sur les préventions des TDCI
et leur profession
occupations
Détoxification des aliments goitrigènes-
apport alimentaire en iode- utilisation du
sel iodé- utilisation des capsules iodées
aucune 1 prévention2
préventions
total
Femme au
foyerNombre 10 (11,0) 74 (81,3) 7 (7,7) 91(100,0)
Agricultrice-
éleveuseNombre 7 (17,5) 32 (80,0) 1 (2,5) 40 (100,0)
commerçant
eNombre 2 (4,8) 34 (80,9) 6 (14,3) 42 (100,0)
salariées Nombre 2 (7,4) 22 (81,5) 3 (11,1) 27 (100,0)total Nombre 21 (10,5) 162 (81,0) 17 (8,5) 200 (100,0)
L’analyse des résultats selon l’occupation des femmes a montré que celles qui ont
rapporté au moins une prévention prédominent. Toutefois, 10% des femmes n’ont pas
pu trouver un seul moyen de prévention, parmi elles, les paysannes sont majoritaires.
54
Tableau n°24 : Relation entre le nombre de femmes donnant des réponses sur les
préventions des TDCI avec leur situation matrimoniale
Statut matrimonial
Détoxification des aliments goitrigènes-
apport alimentaire en iode- utilisation du
sel iodé- utilisation des capsules iodées
aucune 1 prévention2
préventions
total
Vivent
seulesn (%) 0 (0,0) 2 (40,0) 3 (60,0) 5 (100,0)
Mariées non
légitimesn (%) 6 (14,0) 33 (76,7) 4 (9,3) 43 (100,0)
Mariées
légitimesn (%) 15 (9,9) 127 (83,6) 10 (6,6) 152 (100,0)
total n (%) 21 (10,5) 162 (81,0) 17 (8,5) 200 (100,0)
Le tableau n°24 montre une proportion très élevée des femmes ayant cité au
moins une prévention des TDCI selon leur situation matrimoniale. Par contre, 10,5%
des femmes vivant en couple n’ont donné aucun moyen pour prévenir la carence en
iode.
55
3.2.3- ATTITUDE/PRATIQUE DES FEMMES INTERVIEWÉES :
3.2.3.1- PRISE DES ALIMENTS GOITRIGENES :
Tableau n°25 : Répartition des femmes prenant du manioc en fonction de leur
occupation
Occupations
Prise du manioc
Occasion.
ou jamais
1 fois par
mois
1 à 2
fois par
semaine
3 à 4
fois par
semaine
Plus de
5 fois
par
semaine
total
Femmes au
foyern(%) 20 (22,0) 39 (42,9) 28(30,8) 2 (2,2) 2 (2,2) 9(100,0)
Agricultrice-
éleveusen (%) 7 (17,5) 10 (25,0) 18(45,0) 1 (2,5) 4 (10,0) 40(100,0)
commerçante n (%) 14 (33,3) 18 (42,8) 9(21,4) 0 (0,0) 1 (2,4) 42(100,0)salariées n (%) 6 (22,2) 16 (59,2) 2 (7,4) 2 (7,4) 1 (3,7) 27(100,0)
total n (%) 47 (23,5) 83 (41,5) 57(28,5) 5 (2,5) 8 (4,0) 200(100,0)
Il est constaté à partir de ce tableau que, la répartition des femmes selon la
fréquence de prise de manioc varie suivant leurs professions. En effet, 57% des femmes
cultivatrices et/ou éleveuses consomment toutes les semaines du manioc dont 4 en
prennent plus de 5 fois la semaine. Les salariées consomment du manioc tous les mois
sont majoritaires.
56
Tableau n°26 : proportion des femmes suivant leur situation matrimoniale et la prise du manioc
Statut
matrimonial
Prise du manioc
Occasionnel.
ou jamais
1 fois
par mois
1 à 2
fois par
semaine
3 à 4
fois par
semaine
Plus de 5
fois par
semaine
total
Vivent
seulesn (%) 2 (40,0) 3 (60,0) 0 (0,0) 0 (0,0) 0 (0,0) 5(100,0)
Mariées
non
légitime
s
n (%) 5 (11,6) 15 (34,9) 18 (41,9) 1 (2,3) 4 (9,3) 43(100,0)
Mariées
légitime
s
n (%) 40 (26,3) 65 (42,8) 39 (25,7) 4 (2,6) 4 (2,6) 152(100,0)
total n (%) 47 (23,5) 83 (41,5) 57 (28,5) 5 (2,5) 8 (4,0) 200(100,0)
Le tableau n°26 montre une variation très nette de la proportion des femmes
suivant le nombre de prise du manioc selon leur situation matrimoniale. Il en résulte que
la majorité des femmes prenant au moins une fois ou plus par mois du manioc
cohabitent en couple (79% mariées non légitimes et 71% mariées légitimes). 4% des
femmes interviewées en mangent tous les jours, elles vivent en couple.
57
Tableau n°27 : proportion des femmes suivant leur prise du manioc et leur niveau
scolaire
Niveau scolaire
Prise du manioc
Occasionnel
. ou jamais
1 fois
par mois
1 à 2
fois par
semaine
3 à 4
fois par
semaine
Plus de
5 fois
par
semaine
total
Primaire n (%) 14 (18,7) 28(37,3) 29(38,7) 0 (0,0) 4 (5,3) 75(100,0)Secondair
e 1n (%) 24 (30,8) 29(37,2) 21(26,9) 3 (3,8) 1 (1,3) 78(100,0)
Secondair
e 2 et plusn (%) 9 (19,1) 26(55,3) 7 (14,9) 2 (4,3) 3 (6,4) 47(100,0)
total n (%) 47 (23,5) 83(41,5) 57(28,5) 5 (2,5) 8 (4,0) 200(100,0))
A partir de ce tableau, il est remarqué que la fréquence de prise du manioc des
femmes varie selon le niveau de scolarisation. En effet, pour les mères qui prennent du
manioc toutes les semaines plus le niveau scolaire augmente, plus la proportion des
femmes qui en consomme diminue allant de 44% à 27% et 4 d’entre- elles au niveau
primaire en absorbent tous les jours. La proportion des femmes mangeant du manioc
tous les mois est élevée par rapport à celles de niveau secondaire et universitaire.
58
Tableau n°28 : Répartition des femmes prenant le manioc en fonction de leur âge
Groupe d’âge
Prise du manioc
Occasionnelle
ou jamais
1
fois/mois
1 à 2 fois
par
semaine
3 à 4 fois
par
semaine
Plus de 5
fois par
semaine
total
>20 n (%) 1(8,3) 3(25,0) 7(58,3) 1(8,3) 0(0,0) 12(100,0)20 à 24 n (%) 7(24,1) 13(44,8) 9(31,0) 0(0,0) 0(0,0) 29(100,0)25 à 29 n (%) 13(35,1) 14(37,8) 5(13,5) 2(5,4) 3(8,1) 37(100,0)30 à 34 n (%) 13(36,1) 14(38,9) 8(22,2) 0(0,0) 1(2,8) 36(100,0)35 à 39 n (%) 7(21,2) 15(45,5) 7(21,2) 1(3,0) 3(9,1) 33(100,0)40 à 44 n (%) 4(13,3) 14(46,7) 11(36,7) 1(3,3) 0(0,0) 30(100,0)
44< n (%) 2(8,7) 10(43,5) 10(43,5) 0(0,0) 1(4,3) 23(100,0)total n (%) 47(23,5) 83(41,5) 57(28,5) 5(2,5) 8(4,0) 200(100,0)
Il est constaté que les femmes âgées de 20 ans renferment la proportion non
négligeable de la consommation hebdomadaire du manioc (66,6%). Cependant, la
répartition des femmes suivant le nombre de prise du manioc ne présente pas beaucoup
d’écart à partir de 20 jusqu’à 44 ans. En général, les femmes qui prennent du manioc au
moins une fois le mois (41,5% pour celles qui mangent du manioc une fois par mois,
35% pour celles qui en mangent toutes les semaines) restent majoritaires quelle que soit
la tranche d’âge. Signalons que parmi celles qui prennent du manioc toutes les
semaines, 8% des femmes âgées entre 25 et 29 ans en consomment presque tous les
jours.
Tableau n°29 : Répartition des femmes prenant du chou en fonction de leur occupation
59
occupations
Prise de choux
Occasionnelle
ou jamais
1 fois par
mois
1 à 2 fois
par
semaine
3 à 4 fois
par
semaine
total
Femmes au
foyer
n (%) 22(24,2) 45(49,5) 24(26,4) 0(0,0) 91(100,0)
Agricultrice-
éleveuse
n (%) 8(20,0) 18(45,0) 12(30,0) 2(5,0) 40(100,0)
commerçante n (%) 10(23,8) 19(45,2) 11(26,2) 2(4,8) 42(100,0)salariées n (%) 3(11,1) 19(70,4) 5(18,5) 0(0,0) 27(100,0)
total n (%) 43(21,5) 101(50,5) 52(26,0) 4(2,0) 200(100,0)
Au terme de ce tableau, il est déduit que la moitié des femmes interrogées
prennent du chou tous les mois, la majorité d’entre- elles sont des salariées. Par contre,
pour les 2 autres (agricultrice et/ou éleveuse et commerçante) la proportion des femmes
mangeant du chou toutes les semaines présente peu d’écart (35 et 31%).
Tableau n°30 : proportion des femmes suivant leur situation matrimoniale et la prise de
choux
60
statut matrimonial
Prise de choux
Occasionnel.
ou jamais
1 fois par
mois
1 à 2 fois
par
semaine
3 à 4 fois
par
semaine
total
Vivent
seulesn (%) 3 (60,0) 0 (0,0) 2 (40,0) 0 (0,0) 5 (100,0)
Mariées
non
légitimes
n (%) 7 (16,3) 27 (62,8) 9 (20,9) 0 (0,0) 43(100,0)
Mariées
légitimesn (%) 33 (21,7) 74 (48,7) 41 (27,0) 4 (2,6) 152(100,0)
total n (%) 43 (21,5) 101 (50,5) 52 (26,0) 4 (2,0) 200(100,0)
De ce tableau résulte que les femmes vivant seules ont l’habitude de prendre
chaque semaine du chou par rapport aux femmes mariées non légitimes et légitimes
(40% contre 20,9 et 29,6%). Les femmes mariées non légitimes sont majoritaires à
consommer du chou tous les mois (62,8%).
Tableau n°31 : proportion des femmes suivant leur prise du chou et leur niveau scolaire
niveau scolaire
Prise de choux
Occasionnel
ou jamais
1 fois par
mois
1 à 2 fois
par
semaine
3 à 4 fois
par
semaine
total
61
Primaire n (%) 13 (17,3) 37 (49,3) 22 (29,3) 3 (4,0) 75 (100,0)Secondair
e 1n (%) 18 (23,1) 40 (51,3) 19 (24,4) 1 (1,3) 78 (100,0)
Secondair
e 2 et plusn (%) 12 (25,5) 24 (51,1) 11 (23,4) 0 (0,0) 47 (100,0)
total n (%) 43 (21,5) 101 (50,5) 52 (26,0) 4 (2,0) 200(100,0)
Il est observé que plus le niveau scolaire augmente plus la proportion des femmes
prenant chaque semaine du chou diminue. Par contre, quel que soit le niveau scolaire
des femmes interviewées, la proportion de celles consommant tous les mois du chou ne
présente pas beaucoup d’écart.
Tableau n° 32 : 1 Répartition des femmes prenant du chou en fonction de leur âge
Groupe d’âge 1
Prise du chou
Occasionnelle
ou jamais
1 fois par
mois
1 à 2 fois
par
semaine
3 à 4 fois
par
semaine
total
>20 n(%) 4(33,3) 5(41,7) 3(25,0) 0(0,0) 12(100,0)20 à 24 n(%) 8(27,6) 17(58,6) 3(10,3) 1(3,4) 29(100,0)25 à 29 n(%) 5(13,5) 22(59,5) 9(24,3) 1(2,7) 37(100,0)30 à 34 n(%) 10(27,8) 16(44,4) 10(27,8) 0(0,0) 36(100,0)
62
35 à 39 n(%) 6(18,2) 15(45,5) 12(36,4) 0(0,0) 33(100,0)40 à 44 n(%) 3(10,0) 16(53,3) 10(33,3) 1(3,3) 30(100,0)
44< n(%) 7(30,4) 10(43,5) 5(21,7) 1(4,3) 23(100,0)total n(%) 43(21,5) 101(50,5) 52(26,0) 4(2,0) 200(100,0)
D’après ce tableau, il est constaté que la répartition des femmes suivant le nombre
de prise du chou au moins une fois par semaine ne montre pas beaucoup d’écart quel
que soit l’âge sauf pour le groupe d’âge de 20 à 24 ans où il est noté une diminution de
la proportion des femmes (13,7%). La proportion des femmes consommant chaque mois
du chou reste élevé quel que soit l’âge.
3.2.3.2- PRISE D’ALIMENTS APPORTANT L’IODE :
Tableau n°33 : Répartition des femmes prenant de crustacés en fonction de leur
occupation
occupations
Prise de crustacés
Occasion
ou jamais
1 fois
par
mois
1 à 2
fois par
semaine
3 à 4
fois par
semaine
Plus de
5 fois
par
semaine
total
63
Femmes au
foyern(%) 11(12,1) 29(31,9) 26(28,6) 17(18,7) 8(8,8) 91(100,0)
Agricultrice-
éleveusen(%) 6(15,0) 10(25,0) 17(42,5) 4(10,0) 3(7,5) 40(100,0)
commerçante n(%) 16(38,1) 9(21,4) 13(30,9) 3(7,1) 1(2,4) 42(100,0)salariées n(%) 5(18,5) 6(22,2) 10(37,0) 3(11,1) 3(11,1) 27(100,0)
total n(%) 38(19,0) 54(27,0) 66(33,0) 27(13,5) 15(7,5) 200(100,0)
D’après ce tableau, 54% des femmes interviewées prennent du crustacé au moins
une fois par semaine, seulement 19% n’en mangent que par occasion. Effectivement, la
proportion des femmes consommant plus d’une fois la semaine du crustacé et quelle que
soit leur profession ne varie pas de façon considérable. Par contre, les mères
commerçantes présentent la majorité et parmi celles qui refusent de manger du crustacé.
Tableau n°34 : proportion des femmes suivant leur situation matrimoniale et la prise de
crustacés
Statut
matrimonial
Prise de crustacés
Occasionnel.
ou jamais
1 fois
par mois
1 à 2 fois
par
semaine
3 à 4 fois
par
semaine
Plus de 5
fois par
semaine
total
Vivent
seulesn (%) 1 (20,0) 0 (0,0) 1 (20,0) 1 (20,0) 2 (40,0) 5(100,0)
Mariées
non
légitimes
n (%) 7 (16,3) 11(25,6) 13(30,2) 8 (18,6) 4 (9,3) 43(100,0)
Mariées n (%) 30 (19,7) 43(28,3) 52 (34,2) 18(11,8) 9 (5,9) 152(100,0)
64
légitimestotal n (%) 38 (19,0) 54(27,0) 66(33,0) 27(13,5) 15(7,5) 200(100,0)
Ce tableau montre que les femmes vivant seules prennent du crustacé au moins
une fois par semaine et constituent la majorité des femmes interviewées (80%). Par
contre, la différence est faible entre la proportion des femmes mangeant du crustacé
occasionnellement en rapport avec leur statut matrimonial.
Tableau n°35 : proportion des femmes suivant leur prise de crustacés et leur niveau
scolaire
Niveau scolaire
Prise de crustacés
Occasionnel.
ou jamais
1 fois
par mois
1 à 2
fois par
semaine
3 à 4
fois par
semaine
Plus de
5 fois
par
semaine
total
Primaire n (%) 17 (22,7) 17(22,7) 26(34,7) 8 (10,7) 7 (9,3) 75(100,0)Secondaire
1n (%) 11 (14,1) 24(30,8) 20(25,6) 18(23,1) 5 (6,4) 78(100,0)
Secondaire
2 et plusn (%) 10 (21,3) 13(27,7) 20(42,6) 1 (2,1) 3 (6,4) 47(100,0)
total n (%) 38 (19,0) 54(27,0) 66(33,0) 27(13,5) 15(7,5) 200(100,0)
Il est montré dans ce tableau que la proportion des femmes interrogées quel que
soit leur niveau scolaire ne présente pas de variation remarquable vis à vis de celles qui
prennent au moins une fois par semaine du crustacé. Cette constatation implique
65
également chez les femmes qui mangent du crustacé occasionnellement, sauf pour celles
qui ont franchi la secondaire du premier cycle où le pourcentage est en baisse (14,1%)
Tableau n°36 : Répartition des femmes prenant les crustacés en fonction de leur âge
Groupe d’âge
Prise de crustacés
Occasionnelle
ou jamais
1 fois
par mois
1 à 2 fois
par
semaine
3 à 4 fois
par
semaine
Plus de 5
fois par
semaine
total
>20 n (%) 1(8,3) 4(33,3) 4(33,3) 3(25,0) 0(0,0) 12(100,0)20 à 24 n (%) 4(13,8) 14(48,3) 7(24,1) 1(3,4) 3(10,3) 29(100,0)25 à 29 n (%) 7(18,9) 5(13,5) 13(35,1) 9(24,3) 3(8,1) 37(100,0)30 à 34 n (%) 13(36,1) 9(25,0) 7(19,4) 4(11,1) 3(8,3) 36(100,0)35 à 39 n (%) 6(18,2) 8(24,2) 16(48,5) 2(6,1) 1(3,0) 33(100,0)40 à 44 n (%) 3(10,0) 8(26,7) 12(40,0) 4(13,3) 3(10,0) 30(100,0)
44< n (%) 4(17,4) 6(26,1) 7(30,4) 4(17,4) 2(8,7) 23(100,0)total n (%) 38(19,0) 54(27,0) 66(33,0) 27(13,5) 15(7,5) 200(100,0)
Parmi les femmes ne consommant pas du crustacé qu’occasionnellement celles
âgées de 30 à 34 ans sont majoritaires (36,1%). Cette proportion est très basse chez les
femmes de moins de 20 ans qui ont la même fréquence de prise du crustacé. La
proportion des femmes mangeant plus d’une fois par semaine du crustacé ne présente
pas beaucoup de différence quel que soit leur âge, cette proportion reste élevée.
66
Tableau n°37 : Répartition des femmes prenant de poissons en fonction de leur
occupation
Profession
Prise de poissons
Occasionnel.
ou jamais
1 fois
par
mois
1 à 2
fois par
semaine
3 à 4
fois par
semaine
Plus de
5 fois
par
semaine
total
Femmes au
foyer
n (%) 23(25,3) 37(40,7) 27(29,7) 3(3,3) 1(1,1) 91(100,0)
Agricultrice-
éleveuse
n (%) 16(40,0) 10(25,0) 13(32,5) 1(2,5) 0(0,0) 40(100,0)
commerçante n (%) 4(9,5) 17(40,5) 19(45,2) 2(4,8) 0(0,0) 42(100,0)salariées n (%) 0(0,0) 13(48,1) 13(48,1) 1(3,7) 0(0,0) 27(100,0)
total n (%) 43(21,5) 77(38,5) 72(36,0) 7(3,5) 1(0,5) 200(100,0)
En général, la majorité des femmes interviewées mangent du poisson de mer au
moins une fois par mois avec un pourcentage de 78,5%. Par conséquent, la répartition
des femmes selon leur profession détermine leur habitude de prendre du poisson de mer.
Il se trouve que la proportion des femmes à cette même fréquence de prise du poisson
ne montre pas trop de dénivellation quelle que soit la profession, excepté pour les
femmes paysannes où cette proportion est diminuée (60%). En effet, 40% des mères
67
paysannes prennent du poisson occasionnellement. Tandis que les femmes salariées en
prennent plus d’une fois par mois.
Tableau n°38 : proportion des femmes suivant leur situation matrimoniale et la prise de
poissons
Statut matrimonial
Prise de poissons
Occasionnel
. ou jamais
1 fois
par mois
1 à 2 fois
par
semaine
3 à 4 fois
par
semaine
Plus de 5
fois par
semaine
total
Vivent
seulesn (%) 0 (0,0) 4(80,0) 1(20,0) 0(0,0) 0(0,0) 5(100,0)
Mariées
non
légitime
s
n (%) 15 (34,9) 14(32,6) 12(27,9) 2(4,7) 0(0,0) 43(100,0)
Mariées
légitime
s
n (%) 28(18,4) 59(38,8) 59(38,8) 5(3,3) 1(0,7) 152(100,0)
total n (%) 43 (21,5) 77(38,5) 72(36,0) 7(3,5) 1(0,5) 200(100,0)
Il est déduit à partir de ce tableau que toutes les femmes vivant seules prennent au
moins une fois par mois du poisson. Les femmes mariées non légitimes sont
majoritaires comparées à celles qui ne mangent du poisson que par occasion.
68
Tableau n°39 : proportion des femmes suivant leur prise de poisson et leur niveau
scolaire
Niveau scolaire
Prise de poissons
Occasionnel
. ou jamais
1 fois
par mois
1 à 2
fois par
semaine
3 à 4
fois par
semaine
Plus de
5 fois
par
semaine
total
Primaire n (%) 24 (32,0) 20(26,7) 27(36,0) 4(5,3) 0(0,0) 75(100,0)Secondair
e 1n (%) 14 (17,9) 38(48,7) 24(30,8) 1(1,3) 1(1,3) 78(100,0)
Secondair
e 2 et plusn (%) 5 (10,6) 19(40,4) 21(44,7) 2(4,3) 0(0,0) 47(100,0)
total n (%) 43(21,5) 77(38,5) 2(36,0) 7(3,5) 1(0,5) 200(100,0)
Il est constaté que la fréquence de prise du poisson par les femmes interviewées
varie suivant le niveau scolaire. Effectivement, les femmes à niveau primaire
constituent la majorité des femmes qui ne prennent qu’occasionnellement du poisson.
Quel que soit le niveau scolaire, la proportion des femmes mangeant du poisson au
moins une fois par mois ne présente pas trop d’écart notable.
69
Tableau n°40 : Répartition des femmes prenant le poisson en fonction de leur âge
Groupe d’âge 1
Prise de poissons
Occasionnelle
ou jamais
1 fois
par mois
1 à 2 fois
par
semaine
3 à 4 fois
par
semaine
Plus de 5
fois par
semaine
total
>20 n (%) 6(50,0) 3(25,0) 3(25,0) 0(0,0) 0(0,0) 12(100,0)20 à 24 n (%) 5(17,2) 14(48,3) 7(24,1) 3(10,3) 0(0,0) 29(100,0)25 à 29 n (%) 6(16,2) 18(48,6) 10(27,0) 2(5,4) 1(2,7) 37(100,0)30 à 34 n (%) 13(36,1) 12(33,3) 11(30,6) 0(0,0) 0(0,0) 36(100,0)35 à 39 n (%) 7(21,2) 11(33,3) 14(42,4) 1(3,0) 0(0,0) 33(100,0)40 à 44 n (%) 4(13,3) 11(36,7) 15(50,0) 0(0,0) 0(0,0) 30(100,0)
44< n (%) 2(8,7) 8(34,8) 12(42,2) 1(4,3) 0(0,0) 23(100,0)total n (%) 43(21,5) 77(38,5) 72(36,0) 7(3,5) 1(0,5) 200(100,0)
Il est remarqué que les pourcentages des femmes consommant du poisson plus
d’une fois le mois, ne présente pas de dénivellation notable, quel que soit leur âge ; ces
pourcentages restent élevés. Pourtant, la moitié des femmes âgées de moins de 20 ans
prennent occasionnellement du poisson.
70
Tableau n°41 : Répartition des femmes en fonction de leur occupation et la
conservation du sel iodé éloigné du soleil et de la chaleur
occupationConservation du sel iodé par
rapport au soleil et la chaleurExposé A l’abri
total
Femmes au
foyern (%) 9(9,9) 82(90,1) 91(100,0)
Agricultrice-
éleveusen (%) 4(10,0) 36(90,0) 40(100,0)
commerçante n (%) 4(9,5) 38(90,5) 42(100,0)salariées n (%) 6(22,2) 21(77,8) 27(100,0)
total n (%) 23(11,5) 177(88,5) 200(100,0)
Ce tableau fait apparaître que la majorité des femmes interviewées mettent leur
sel de cuisine à l’abri de la chaleur et de la lumière avec une proportion de 88,5%. Par
rapport aux autres femmes, 22,2% des salariées exposent leur sel sous la chaleur et la
lumière.
71
Tableau n°42 : Répartition des femmes en fonction de leur situation matrimoniale et la
conservation du sel iodé éloigné du soleil et chaleur
Statut matrimonial Conservation du sel iodé par
rapport au soleil et la chaleurExposé A l’abri
total
Vivent seules n (%) 1 (20,0) 4 (80,0) 5 (100,0)Mariées non
légitimesn (%) 3 (7,0) 40 (93,0) 43 (100,0)
Mariées
légitimesn (%) 19 (12,5) 133 (87,5) 152 (100,0)
total n (%) 23 (11,5) 177 (88,5) 200(100,0)
Il est déduit à partir de ce tableau que les femmes vivant seules présentent la
proportion la plus élevée à celles qui mettent leur sel iodé sous l’action de la chaleur et
de la lumière.
Tableau n°43 : Répartition des femmes en fonction de leur niveau scolaire et la
conservation du sel iodé.
72
Niveau scolaireConservation du sel iodé par
rapport au soleil et la chaleurExposé A l’abri
total
Primaire n (%) 11 (14,7) 64 (85,3) 75 (100,0)Secondaire 1 n (%) 9 (11,5) 69 (88,5) 78 (100,0)
Secondaire 2 et
plusn (%) 3 (6,4) 44 (93,6) 47 (100,0)
total n (%) 23 (11,5) 177 (88,5) 200(100,0)
A partir de ce tableau, il est remarqué que plus le niveau scolaire augmente, moins
les femmes soumettent leur sel iodé à l’action de la chaleur et de la lumière, la
proportion varie de 14,7% à 6,4%.
Tableau n°44 : Répartition des femmes en fonction de leur âge et la conservation du sel
iodé.
73
Groupe d’âge Conservation du sel iodé par
rapport au soleil et la chaleurExposé A l’abri
total
>20 n (%) 1(8,3) 11(91,7) 12(100,0)20 à 24 n (%) 4(13,8) 25(86,2) 29(100,0)25 à 29 n (%) 6(16,2) 31(83,8) 37(100,0)30 à 34 n (%) 3(8,3) 33(91,7) 36(100,0)35 à 39 n (%) 3(9,1) 30(90,9) 33(100,0)40 à 44 n (%) 4(13,3) 26(86,7) 30(100,0)
44< n (%) 2(8,7) 21(91,3) 23(100,0)total n (%) 23(11,5) 177(88,5) 200(100,0)
Il est constaté que la proportion des femmes exposant leur sel sous la chaleur et
lumière ne présente pas trop d’écart. Elle varie de façon moins nette selon l’âge
TROISIÈME PARTIE : COMMENTAIRE – DISCUSSION- SUGGESTION
1- SITUATION GÉNÉRALE DU SERVICE DE SANTÉ DU DISTRICT
D’AMBOHIDRATRIMO :
1.1- EVOLUTION DU NOMBRE D’AVORTEMENTS :
La carence en iode est l’une des causes possibles d’avortements spontanés (6). Les
résultats recueillis de 2003 à 2005 dans les formations sanitaires du District
74
d’Ambohidratrimo montrent que le nombre d’accouchements par rapport au taux de
fréquentation pour la consultation prénatale s’élève de 1,5 points (35% en 2003 à 36,5%
en 2005). En outre, le taux d’avortements durant ces 3 années d’étude reste constant car
il a oscillé entre 2,5% et 2,7%.
L’étude réalisée en 1998 par Andriambelomasina dans le District de Fandriana fait
apparaître que la proportion d’avortements est de 3,4%, et le nombre d’accouchement
total à 94,5% (8). Ces chiffres illustrent un taux plus élevé dans le district de Fandriana
par rapport à celui d’Ambohidratrimo.
En Europe, le nombre de femmes n’ayant pas consulté l’équipe responsable de
l’accouchement a beaucoup diminué, passant de 11,2% en 1995 à 6,5% en 1998. En
outre, 57,6% des femmes, en 1998, ont accouché en secteur public, ce qui correspond à
une légère augmentation par rapport à 1995 où ce pourcentage étant de 55,9% (35). Le
nombre de femmes ayant effectué la consultation prénatale est nettement plus élevé que
le nombre de femmes accouchant dans les formations sanitaires par rapport à ceux du
district d’Ambohidratrimo.
La consommation du sel iodé pourrait avoir d’impact sur le nombre d’avortements
durant la période d’étude en diminuant le nombre des fausses couches (36). Mais la
consommation de sel iodé ne peut en être la seule cause car d’autres facteurs comme le
développement de la stratégie de la maternité sans risque et les bonnes pratiques de
suivi des femmes enceintes pourraient y être associés.
1.2- EVOLUTION DU TAUX DE MORTALITÉ PÉRINATALE-
EVOLUTION DU NOMBRE DE NOUVEAU- NÉS AYANT UN POIDS
INFERIEUR A 2500G A LA NAISSANCE :
La carence en iode peut provoquer la mortalité périnatale, le poids inférieur à la
normale à la naissance (6).
Dans les formations sanitaires du District d’Ambohidratrimo, la proportion
annuelle de mortalité périnatale se stabilise autour de 20‰ pendant les 3 années
d’étude. A propos du poids faible à la naissance, il est constaté que de 2003 à 2005, le
75
pourcentage des nouveau-nés ayant un poids à la naissance inférieur à 2500g n’a pas
présenté de variation nette : 9,6% en 2003 ; 9,7% en 2004 ; 9,7 en 2005.
Dans le District de Fandriana, en 1998, le taux de mortalité périnatale atteint les
18‰, et la proportion de poids inférieur à 2500g à la naissance est de 7% (8). Ces
pourcentages sont moins élevés par rapport à ceux du district d’Ambohidratrimo.
A Madagascar, 11% des enfants ont un poids inférieur à 2500g (37).
D’après les dernières estimations, 18 millions d’enfants sont atteints
d’insuffisance pondérale, moins de 2500g, chaque année, environ 14% de toutes les
naissances vivantes. La grande majorité d’entre eux, 11 millions, naissent en Asie du
sud, et 3,6 millions en Afrique subsaharienne (38).
A la maternité d’Issaka Gazobi de Niamey du décembre 2001 au février 2002,
7ans après la mise sur les marchés du sel iodé, une étude portant sur la prévalence de
l’hypothyroïdie sur 485 couples mères- enfants a été réalisée en 2003. Il a été constaté
la présence de goitre chez les 18 mères (3,7%), seulement 2 nouveau- nés (0,4%) ont
une TSH franchement élevée supérieure à 10µU/ml ; et que 17% des bébés sont
hypotrophiques dont un présente une hypothyroïdie (39). Le pourcentage des nouveaux-
nés ayant un poids à la naissance inférieur à 2500g est plus élevé par rapport à celui du
district d’Ambohidratrimo.
Une étude rétrospective a été réalisée en 1998 et 1999 au niveau du Centre
Hospitalier du Dakar portant sur les facteurs de risques maternels et le faible poids des
nouveau-nés chez les adolescentes sénégalaises ayant accouché des nouveau-nés
vivants. Sur les 4586 parturientes, 456 avaient un âge inférieur à 20 ans (10%). 105
nouveau-nés sur 351 vivants (10%) avaient un poids inférieur à 2500g (40). Le
pourcentage des nouveau-nés ayant un poids faible à la naissance est légèrement
supérieur à celui trouvé dans le district d’Ambohidratrimo.
La consommation journalière du sel iodé contribue à la lutte contre ces
conséquences graves de la carence en iode en réduisant le nombre de mortinatalité (36).
Pourtant, le suivi des femmes enceintes, plus particulièrement les femmes à risque,
durant leur grossesse s’avère important pour réduire le taux de mortalité périnatale et le
taux du faible poids à la naissance.
76
Il y a lieu de signaler que pour accoucher, la majorité des femmes ne rejoignent
pas les formations sanitaires. Aussi, le nombre de cas de mortalité périnatale et le poids
faible à la naissance peuvent être sous estimé.
1.3- EVOLUTION DU TAUX DE GOITRE TOTAL- EVOLUTION DE LA
CONSOMMATION DU SEL IODÉ :
Le goitre est parmi les principaux indicateurs de surveillance de l’endémie
goitreuse (41). Dans le monde, plus de 300 millions de personnes sont atteints de goitre
(42).
Les résultats montrent que la proportion d’enfants porteurs de goitre, comme signe
de la carence en iode, augmente de 0,4% à 0,8%. Cette augmentation pourrait être
attribuée par la diminution de la consommation du sel iodé par ces écoliers, puisqu’une
diminution de 17,3 points entre 2003 et 2005 est constatée.
Cette hypothèse est justifiée par le faite qu’au Guinée, au niveau de la préfecture
de Siguiri, en 1994, la prévalence de goitre atteignait 76% de la population. Et après 3
années d’interventions par le biais de la promotion de la consommation de sel iodé et de
la supplémentation en iode des femmes enceintes, la prévalence de goitre a diminué,
55,4% en 1999 (43).
Par ailleurs, d’après l’étude nationale marocaine portant sur la prévalence des
indicateurs des troubles dus à la carence en iode réalisée en 2003 auprès de 1594 enfants
âgés de 6 à 12 ans, le taux de goitre est de 22%, le taux de crétinisme est de 0,6%. Dans
cette étude, 26,2% des ménages utilisent du sel iodé (44). Le taux de goitre est
augmenté de façon considérable par rapport à celui d’Ambohidratrimo en rapport à la
consommation du sel iodé qui se trouve très diminuée.
Une étude transversale portant sur la prévalence de goitre et la consommation du
sel iodé a été réalisée sur les élèves âgés de 8 à 12 ans dans 50 écoles primaires du
Lesotho en 2003. Il a été constaté que la prévalence de goitre est de 4,9%, et que 94,4%
des échantillons de sel contenaient de l’iode (45).
Tous ces résultats font apparaître l’évolution inversement proportionnelle du taux
des indicateurs du TDCI par rapport au taux de consommation du sel iodé.
77
Il y a lieu de signaler que qu’en 1992, au niveau du poste sentinelle
d’Ambohidratrimo, le taux de goitre total était de 51%, et après l’iodation obligatoire
du sel à partir de 1996, ce taux est descendu jusqu’à 15,44% en 1997, et restait en
dessous de 5% à partir de l’an 2000 (4). L’objectif de l’OMS pour l’éradication des
Troubles dus à la Carence en Iode, est d’avoir un taux de goitre total en dessous de 5%
(32). Grâce à l’utilisation journalière du sel iodé dans tous les ménages, le taux de goitre
total a diminué depuis 1996.
1.4- EVOLUTION DU TAUX DE RÉUSSITE AUX EXAMENS
NATIONAUX :
La carence en iode est l’une des causes de la baisse du quotient intellectuel et de la
paresse (1). Dans les communautés où la carence en iode est endémique, le quotient
intellectuel des enfants est réduit en moyenne de 13,5 points (46). L’évaluation du
quotient intellectuel des enfants dans le poste sentinelle d’Ambohidratrimo n’a pas pu
être fait, d’où le choix de l’estimation globale du taux de réussite aux examens
nationaux au niveau du District d’Ambohidratrimo.
Il a été constaté que le taux de réussite aux examens dans le district
d’Ambohidratrimo présente une diminution en parallèle avec le taux de consommation
de sel iodé en milieu scolaire (Tableau N°8). Cette constatation justifie que l’effet de la
carence en iode sur la faculté intellectuelle.
Dans le District de Fandriana, en 1998, pour un taux de consommation de sel iodé
de 94,2%, le taux de réussite est de : 57,8% pour le CEPE ; 15,8% pour les résultats aux
BEPC ; 36,1% pour le baccalauréat (8). Alors que pour Ambohidratrimo en 2005 pour
un taux de consommation de sel iodé de 81,7%, le taux de réussite est de : 32,7% pour
le CEPE ; 35,8% pour les résultats aux BEPC ; 50,6% pour le baccalauréat. L’étude
comparative de ces deux groupes de résultats pourrait évoquer que la carence en iode
n’explique pas la réussite ou l’échec scolaire.
2- RÉSULTATS DES ENQUÊTES AUPRÈS DES MÈRES DE FAMILLE :
2.1- CONNAISSANCE/ATTITUDE SUR LES TROUBLES DUS A LA
CARENCE EN IODE :
78
En République de Guinée, en 1999, les entretiens individuels, sur les
connaissances, attitudes et pratiques à l’égard du problème des troubles dus à la carence
en iode, concernent essentiellement les femmes de ménage. Les enquêtes ont touché 300
ménages. L’analyse des résultats de l’enquête a révélé que le trouble le plus connu par
les populations, parmi les troubles dus à la carence en iode, est le goitre, 98,2% des
femmes enquêtées perçoivent le goitre comme une maladie évolutive dont les
principales conséquences sont : gonflement du cou, difficulté respiratoire, gène à la
déglutition (47). Presque toutes les femmes guinéennes enquêtées connaissent au moins
une manifestation de la carence en iode. Alors que dans notre étude, réalisée 7 années
plus tard révèle que seulement 46,2% des femmes au foyer interviewées ont pu
rapporter au moins un TDCI.
Cette situation pourrait justifier que les IEC relatives aux TDCI n’ont pas encore
atteint les femmes de ménage de cette localité.
2.2- CONNAISSANCE/ATTITUDE SUR LES CAUSES DE LA CARENCE
EN IODE :
Il y a lieu de signaler que la proportion des femmes ignorant les causes de la
carence en iode, dans notre étude, est faible par rapport aux autres études :
• Car chez les femmes Zafimaniry, d’après l’étude réalisée par
Rampiandrarivelo (7), la majorité des femmes ignorent les causes de la
carence en iode (92,2%) ; très peu seulement ont pu évoquer le rôle du
manioc dans l’apparition des troubles dus à la carence en iode. Alors que la
présente étude montre que 50,5% seulement des femmes ignorent les causes
des TDCI.
• Selon l’étude réalisée en Guinée, les causes véritables du goitre restent
cependant ignorées par la majorité des femmes enquêtées (82,3%). Dix huit
pourcent de l’ensemble des femmes guinéennes enquêtées situent les causes
de goitre au niveau de la carence en iode (47).
79
2.3- CONNAISSANCE/ATTITUDE SUR LES PRÉVENTIONS DES
TDCI :
Rappelons que 10,5% des femmes enrôlées dans cette étude ne dominent pas les
moyens de prévention des TDCI. Ce résultat paraît être en contradiction avec le résultat
illustrant la proportion des femmes enquêtées ignorant la cause des TDCI qui est de
50,5%. Par simple raisonnement, il existe environ 40% des femmes qui ignorent les
causes des TDCI mais qui arrivent à rapporter le moyen de prévention de ces troubles. Il
est alors possible de déduire que la prévention peut être rapportée par routine par ces
femmes tout en ignorant la raison et l’effet bénéfique.
Chez les femmes Zafimaniry, 82,3% des femmes ne savent aucun moyen pour
prévenir la carence en iode. 17,7% des femmes ont mentionné plus d’une méthode de
prévention contre la carence en iode (7). Et en Guinée, malgré la campagne du
gouvernement et ses partenaires pour la promotion de la consommation du sel iodé, le
nombre de personnes connaissant et consommant le sel iodé reste encore très limité
(18%) (47).
Les résultats de ces autres enquêtes montrent le niveau de connaissance et le
niveau d’attitude plus élevés des femmes de la commune d’Ambohidratrimo où la
proportion des femmes ne dominant pas les moyens de prévention des TDCI est de
10,5%.
2.4- ATTITUDE/PRATIQUE SUR LA CONSOMMATION DES
ALIMENTS GOITRIGÈNES :
2.4.1- SUIVANT LA PRISE D’ALIMENT GOITRIGENE :
Le manioc renferme le thiocyanate qui inhibe la captation de l’iode par la glande
thyroïde. D’après l’étude scientifique menée en Zaïre, le manioc provoque le goitre
endémique et le crétinisme (48). En Afrique, le manioc est devenu un aliment
traditionnel, il est inconcevable qu’un africain puisse désormais prendre un repas sans
80
manioc. Au Sénégal, en 2000, un sénégalais consomme par an 7 à 10kg de racines et de
tubercules (49). Ceci montre que la fréquence de prise de manioc en Afrique est plus
élevée par rapport à celle des femmes interrogées dans la commune rurale
d’Ambohidratrimo.
Toutefois, dans le présent travail, la fréquence de prise de manioc des femmes
interviewées varie suivant leur profession, il est constaté que plus de la moitié des
femmes paysannes en consomment chaque semaine dont 4 d’entre elles en prennent
plus de 5 fois par semaine. Alors que les salariées ont une habitude d’en consommer
tous les mois (59,2%).
La prise de manioc est fortement liée à la profession des femmes, bien qu’elles
connaissent les effets de la prise quotidienne. D’après l’étude réalisée par
Rampiandrarivelo chez les femmes Zafimaniry où une grande partie est paysanne,
46,2% des femmes consomment du manioc presque tous les jours (7).
En outre la prise de chou n’est fréquente que chez les paysannes interviewées dans
la commune d’Ambohidratrimo.
2.5- ATTITUDE/PRATIQUE SUR LA CONSOMMATION DU SEL IODÉ
ET LA PRISE D’ALIMENT APPORTANT DE L’IODE :
2.5.1- PRISE D’ALIMENT APPORTANT DE L’IODE
Les aliments riches en iode sont le poisson de mer, du crustacé,… (2). Dans la
présente étude, la moitié des femmes interviewées consomment du crustacé plus d’une
fois par semaine, et 19% n’en prennent qu’occasionnellement. Par ailleurs, la majorité
des femmes interviewées (78,5%) mangent du poisson de mer plus d’une fois par mois.
Mais, la quantité de crustacé et de poisson consommée à chaque prise n’a pas pu
être mesurée. C’est la raison pour laquelle il est difficile de déduire si la consommation
est dans les normes ou non.
2.5.2- LA CONSERVATION DU SEL IODÉ:
L’apport en iode des femmes interrogées est assuré par le sel iodé. Il est constaté
que 11,5% des femmes exposent leur sel de cuisine déjà iodé sous la lumière et chaleur.
Alors que cette exposition au soleil et à la lumière du sel iodé entraîne la privation du
sel de l’iode (1).
81
Entre 2003 et 2004, une enquête a été réalisée pour tester le sel utilisé dans les
ménages dans tout Madagascar. Il en résulte que dans la quasi-totalité des ménages
(94%), le sel a été testé. Il est constaté que pour la province d’Antananarivo où est
située Ambohidratrimo, 3,1% des ménages ne disposaient pas de sel iodé (50).
Par ces deux résultats, il est possible de déduire que l’exposition du sel iodé au
soleil et à la lumière n’entraîne pas toujours la privation du sel de l’iode. A cet effet, la
non utilisation de sel iodé dans cette commune pourrait être inférieure à 11,5%.
Soulignons par ailleurs que la prise de conscience des femmes sur les effets de la
chaleur et lumière sur le sel iodé augmente selon le niveau scolaire.
A Ouagadougou, une étude a montré que moins de 2 ménages burkinabé sur 3 ont
accès au sel iodé (63,7%) et moins de 2 sels sur 3 consommés par les ménages est iodé
conformément au norme en vigueur au Burkina Faso (56,4%) (51).
3- SUGGESTIONS :
Les principaux points soulevés :
Opportunité
Bien que la consommation de sel iodé ne soit pas encore à 100%, il a été constaté
durant les 3 années d’étude, une stabilisation du nombre d’avortements spontanés, du
taux de mortalité périnatale et du nombre de nouveau-nés ayant un poids à la naissance
inférieur à 2500g.
Il existe environ 40% des femmes ignorant les causes des TDCI mais rapportent
le moyen de prévention de ces troubles. A cet effet, cette attitude pourrait être renforcée
pour qu’elle se transforme en pratique raisonnée.
Problèmes.
La situation géographique et physique du district d’Ambohidratrimo expose en
permanence ses habitants à la Carence en Iode (16) (33). Le fait de ne plus consommer
le sel iodé peut faire réapparaître facilement des TDCI.
La prévalence de goitre chez les écoliers a augmenté de 2003 à 2005, cette
situation pourrait être attribuée à la diminution de la consommation du sel iodé par ces
élèves.
82
Lors des interviews dans la commune rurale d’Ambohidratrimo, la réponse de la
moitié des femmes interviewées témoignent le manque d’information, d’éducation et de
communication sur les troubles dus à la carence en iode. Concernant la ration
alimentaire, ces femmes consomment beaucoup plus d’aliments goitrigènes que
d’aliments apportant l’iode.
La stratégie.
Niveau central
L’objectif de l’Organisation Mondial de la Santé pour l’éradication des troubles
dus à la Carence en Iode est d’obtenir un taux de goitre total en dessous de 5% (32).
Dans le district d’Ambohidratrimo, ce taux est atteint depuis l’an 2000, l’utilisation
journalière de sel iodé est bénéfique. Mais cette consommation doit se poursuivre
régulièrement, sinon le risque de retomber vers une carence sévère pourrait se produire.
L’Information, l’Education et la Communication ou encore la Communication pour le
Changement Complet du Comportement de la population et des mères de famille sont
une stratégie qui devrait être toujours maintenue dans le programme du ministère chargé
de la santé à Madagascar.
En outre, le ministre chargé de la santé et le ministère chargé de la recherche
scientifique devrait effectuer une étude dans tous les postes sentinelles existant à
Madagascar, dans l’optique d’évaluer le Programme National de Lutte Contre les TDCI.
Et dans ce cas, il faudrait évaluer le quotient intellectuel des enfants au niveau de ces
postes sentinelles.
Rappelons que l’Etat tient une place importante en matière de Santé. Lutter contre
la Malnutrition est devenu l’une de ses préoccupations prioritaires d’où le fondement de
l’Office National de Nutrition. Ce dernier a été conçu afin d’assurer la mise en œuvre de
la politique Nationale de Nutrition (50). La lutte contre les troubles dus à la carence en
iode figure parmi les stratégies de la politique nationale de nutrition. Réduire la
pauvreté est la meilleure façon de combattre la malnutrition car la faiblesse de revenu
contribue à limiter l’insécurité alimentaire des ménages. L’Etat devrait, ainsi, continuer
à renforcer la capacité des laboratoires à mesurer avec exactitude la teneur en iode de
l’urine et du sel.
Niveau décentralisé
83
En parallèle avec ces activités au niveau central, les responsables des formations
sanitaires, plus précisément responsables des CSB devraient continuer à informer, à
éduquer, à communiquer sur les TDCI : sur l’importance de l’utilisation et la
conservation du sel iodé, sur la détoxification des aliments goitrigènes; sur la
diversification alimentaire et la consommation d’aliments provenant des différentes
régions.
Communauté
Les autorités locales devraient améliorer la surveillance des sels vendus sur le
marché et instituer un système pour lutter contre le trafic du sel non iodé.
En outre, ces autorités devraient faciliter (i) la réalisation des IEC/CCC auprès de
la population en général et auprès des mères de famille en particulier (ii) la vérification
des sels utilisés par chaque ménage par les laboratoires, par le biais de recrutement
d’animateurs communautaires qui vont contribuer à ces activités.
Femmes
L’implication des mères de famille est plus que souhaitable dans la lutte contre les
TDCI. A cet effet, il faudrait que celles qui ont plus de connaissance sur les causes y
participent en prenant la place d’ « éducateurs pairs » pour conscientiser les autres
femmes.
84
CONCLUSION
L’expérience a démontré que la Carence en Iode est le facteur étiologique
essentiel du goitre endémique et que la prophylaxie iodée a été appliquée selon la
recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé. L’alimentation déficiente,
l’uniformité de certains régimes alimentaires, l’existence des facteurs alimentaires
goitrigènes, la pollution de l’eau, la pauvreté peuvent expliquer une assimilation
insuffisante de l’Iode.
Madagascar a adopté et a commencé à mettre en place depuis 1996 le Programme
National de Lutte Contre les Troubles dus à la Carence en Iode car il est le moins
coûteux et peut couvrir toute la population.
Dans le cas du District d’Ambohidratrimo, la réalisation du Programme grâce à
diverses sensibilisations depuis 1996 a eu des effets positifs surtout durant les trois
dernières années :
85
- Sur le plan sanitaire: stabilisation du nombre d’avortements spontanés, du
nombre de nouveau- nés ayant un poids inférieur à 2500g, du taux de mortalité
périnatale ; obtenir un taux de goitre total en dessous de 5% est l’objectif fixé par
l’Organisation Mondiale de la Santé pour que les troubles dus à la carence en iode ne
soient plus un problème de Santé Publique, ce taux est atteint depuis l’an 2000 pour le
poste sentinelle d’Ambohidratrimo ; la consommation du sel iodé par les écoliers varie
entre 98,9 à 81,7% ;
- Sur le plan éducatif: amélioration des résultats aux examens CEPE, diminution
du taux de réussite aux BEPC et au Baccalauréat.
Dans la Commune Rurale d’Ambohidratrimo, les réponses de la plupart des
femmes concernant les troubles dus à la carence en iode certifient le manque
d’information, d’éducation et de communication sur ce sujet. En outre, le régime
alimentaire de certaines femmes ne bénéficie pas l’apport en iode puisqu’elles ont
tendance à consommer beaucoup plus d’aliments goitrigènes que d’aliments riches en
iode.
Cette étude présente des limites car effectuée dans un poste sentinelle. Pour
pouvoir porter des jugements sur le Programme National de Lutte Contre les Troubles
dus à la Carence en Iode, il faudrait réaliser une étude plus étendue dans tous les postes
sentinelles existant à Madagascar, les efforts d’éducation sanitaire de tous ordres ne
doivent pas se relâcher surtout l’éducation nutritionnelle. Donc informer, éduquer,
communiquer à la population Malgache en général et aux mères de famille en
particulier sur TDCI, et sur l’importance de l’utilisation du sel iodé. C’est un travail de
longue haleine pour éradiquer efficacement les TDCI à Madagascar.
Une consommation accrue d’iode par le sel s’est traduite par une diminution
importante des Troubles dus à la Carence en Iode en Afrique, en Asie et en Amérique
Latine (45) (52).
Dans le monde, le nombre de pays où la carence en iode reste un problème de Santé
Publique était de 54 en 2003, contre 110 en 1993, ce qui, comme le dit l’OMS, montre
bien l’efficacité de la stratégie d’iodation universelle du sel (52). Madagascar est
certainement parmi ces pays qui auront éradiqué virtuellement les TDCI.
86
87
PERMIS D’IMPRIMER
LU ET APPROUVE
Le Président de Thèse
Signé : Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
VU ET PERMIS D’IMPRIMER
Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo
Signé : Professeur RAJAONARIVELO Paul
BIBLIOGRAPHIE
1 République de Madagascar. Ministère de la Santé. Lutte contre les TDCI. Promotion
de la consommation du sel iodé. Min San PNL/TDCI, 3ème édition, 2002.
2 Dillon J C, Benbouzid D. Situation alimentaire et nutritionnelle mondiale. Edition
Tecnique. Encycl- Méd- Chir; Endocrinologie Nutrition, 1995 ; 10 – 309 – A
– 10 : 5- 7.
3 République Démocratique du Congo. Ministère de la Santé. Programme National de
Nutrition. Lutte contre la carence en iode. Kinshasa : Min San, 2003.
4 Etablissement de Santé Publique à Analakely. Prévalence de goitre. Service de
Nutrition. ESPA, 2005.
5 Linquette M. Les Hormones Thyroïdiennes. Précis de l’endocrinologie. Masson &
Cie, Paris, 1973 : 280 – 289, 216 – 217.
6 Mambrini A. La glande thyroïde. Nouveaux dossiers d’anatomie. Nouvelle
nomenclature. Maloine, 2ème édition, Paris, 1989 : 178- 182.
7 Rampiandrarivelo. Aspects épidémiologiques du goitre chez les femmes Zafimaniry.
Thèse Médecine, Antananarivo, 2000 ; n°5311.
8 Andriambelomasina. Sel iodé : impacts de la consommation du sel iodé sur le
développement socio-économique du District de Fandriana. Thèse Médecine,
Antananarivo, 2000 ; n°5321.
9 Laboratoire Robert et Carrière. Cycle de l’iode dans l’organisme. Atlas
d’endocrinologie. Laboratoire Robert et Carrière, 1972 : 45 – 52.
10 FAO. L’iode et ses fonctions physiologiques. Agriculture, alimentation et nutrition
en Afrique. FAO, 2002.
11 OMS. Les troubles dus à la carence en iode. Rapport biennal du directeur général à
l’assemblée mondiale de la santé et aux Nations Unies, OMS, 1992.
12 Dupoy JP, Boissin J, Deschaux P. Hormones et grandes fonctions. Edition
marketing. Préparations Grandes Ecoles en Médecine, 1993 : 16, 40, 61 – 62, 126,
133, 201, 217.
13 Lemonnier D, Ingenbleek Y, Hennart P. Alimentation et nutrition dans le pays en
développement. 4ème journée scientifique internationale du Germ Karthala ACCT,
Aupelf, Paris, 1991 : 267 – 271.
14 OMS. La Lutte contre les troubles dus à la carence en iode en Afrique. Rapport du
séminaire, OMS, Yaoundé – Cameroun, 1997.
15 Duron F, Dubosclard E. Goitres simples. Encycl-Méd-Chir Endocrinologie-
Nutrition, 2000 ; 10-007-A-10 : 1-8.
16 OMS/UNICEF/ICCIDD. Indicateurs d’évaluation des troubles dus à la carence en
iode et de la lutte contre ces troubles dus à la carence en iode par l’iodation du sel.
OMS- UNICEF- ICCIDD, 1994.
17 MIN SAN/PNL/TDCI. Lutte contre les troubles dus à la carence en iode. Manuel
de vulgarisation, Min San- PNL- TDCI, 1992.
18 Ranaivoarivony V H. Impact de l’administration des capsules iodées chez les
collégiens de l’enseignement général du Firaisana d’Ambohidratrimo. Thèse
Médecine, Antananarivo, 1994 ; n°3442.
19 Manambelona. La loi de Boltzmann en géophysique et en biologie. Journal
scientifique de Madagascar, 1986.
20 OMS. La lutte contre les troubles dus à la carence en iode. OMS, rapport de la
troisième réunion du groupe de travail africain Abidjan, 1989.
21 Joly F, Bourhis V, Petit- Bon J. Neuromyelopathies dans la population de Noirs
marrons de Saint- Laurent du Maroni en Guyane française. L’effet goitrigène du
manioc. Méd Afrique Noire, 1997.
22 Houette P, Molinier S, Debonne J M. Le manioc et sa pathologie. Méd d’Afrique
noire, 1992 : 3, 39.
23 Roux F, Rhaly A, Bellis G, Bisset J P. Carence en iode et goitre endémique. Méd
Afrique noire, 1992: 217-230.
24 Merke F. Geochemistry and the iodine cycle in iconography of endemic goitre and
cretinism. Clin Endocrinal- metab, 1994: 79, 197- 204.
25 OMS. Iodine status worldwide. OMS, WHO global Database on iodine deficiency.
Genève, 2004.
26 Ranaivoharisoa L. Etude épidémiologique et proposition d’un programme de lutte.
Carence en iode à Madagascar. Atelier national- TDCI, Solimotel, Antananarivo,
1992.
27 UNICEF. Guide pratique pour le traitement de la carence en iode. Manuel de
vulgarisation, UNICEF, 1992.
28 Lantum D. La lutte contre les troubles dus à la carence en Afrique Centrale. Rapport
d’un atelier interpays, Yaoundé-Cameroun, 1991.
29 OMS. Iodation du sel comme un moyen de lutte contre les troubles dus à la carence
en iode. Rapport final d’un atelier OMS/UNICEF/ICCIDD. Senegal, 1992.
30 Zanamiarana A. Conditions d’apparition des goitres d’altitude, leurs mesures
préventives et thérapeutiques. Thèse Médecine, Antananarivo, 1989; n°1759.
31 Lantum D. Les Troubles dus à la Carence en Iode au Cameroun. Manuel de
vulgarisation. Centre Universitaire des sciences de la santé, 1991.
32 OMS. L’OMS entend bien éliminer les TDCI. Communiqué de presse
OMS/99/WHA17, Genève, 1999.
33 Rakotoarimanana R. Monographie du District d’Ambohidratrimo. Fiv-
Ambohidratrimo, 2003.
34 Rajaonasolo C. Monographie de la Commune Rurale d’Ambohidratrimo. PCD,
Ambohidratrimo, 2005.
35 Métropole. Enquête nationale périnatale. Description et évolution depuis 1995.
Périnatalité. INSEE, 1998.
36 OMS. L’élimination de la carence en iode est à notre portée. Communiqué de
presse, OMS, Genève, 2002.
37 Chambre de commerce et l’industrie France Madagascar. La malnutrition chronique
touche un enfant sur deux à Madagascar. Mahajanga : l’Express de Madagascar,
Février 2004
38 UNICEF. Sécurité nutritionnelle et situation d’urgence. Nutrition. Noorani,
UNICEF, 2002
39 Ada A. Kamaye M. Soly I. Etude prospective d’un échantillon de 485 couples mères
nouveau- nés à Niamey. Hypothyroïdie néonatale et dysthyroïdie du post partum.
INSERM, Niamey, 2003.
40 Ndiaye O. Diallo D. Diagne I. Facteurs de risques maternels et petit poids du
nouveau-né chez les adolescentes sénégalaises : l’exemple d’un centre hospitalier de
Dakar, CNRS, 1999.
41 Aubry P. Goitre endémique. Carence en iode. Troubles dus à la carence en iode.
Médecine tropicale, 2003
42 Association de solidarité internationale et de développement culturel local.
Programme National de l’iodation et de fluoration du sel de Madagascar. Trans-Mad
Développement, 2004
43 Barry A, Bayo O, Diallo S. Evaluation des effets de la supplémentation iodée dans
la préfecture de Siguiri (Guinée). Méd d’Afrique Noire, 2000 ; 47 : 3.
44 Abdelmounem A. Les carences en iode au Maroc. Le guide de la médecine et de la
santé au Maroc. Santémaghreb, 2003
45 Masekonyela L, Danhauser A, Jooste P. Prévalence of goitre and urinary iodine
status of primary school children in Lesotho. Afrique du sud, Maseru, 2003
46 Aquayo P, Adou P. Food fortification to prevent and control iodine deficiency.
Nutrition in Cote d’Ivoire. AJFAND, Cote d’Ivoire, 2005
47 Daff M, Barry A, Diallo S. Etude sur les Connaissances, Attitudes et Pratiques à
l’égard du problème des TDCI et l’utilisation du sel iodé en République de Guinée.
Santé tropicale, le pharmacien d’Afrique, 2000
48 Ermans A, Delange F. Role of cassava in the etiology of endemic goitre and
cretinisme, Ottawa Canada: IDRC, 1980
49 FAO. Les troubles de la carence en iode. La nutrition dans les pays en
développement. Archives de documents de la FAO. 1994
50 Office National de Nutrition. Politique Nationale de Nutrition. Consommation du sel
iodé par ménage. Madagascar : ONN, 2004
51 Bere L et coll. Promotion de la consommation du sel iodé. Hebdomadaire
burkinabé : l’Opinion, 2005 : 400.
52 FAO/OMS. Malnutrition par carence en micronutriments. Mise en œuvre de la
déclaration mondiale et du plan d’action de la conférence sur la nutrition. Rapport
intérimaire FAO/OMS. Genève, 1996.
VELIRANO
“Eto anatrehan’i Zanahary, eto anoloan’ireo mpampianatra ahy sy ireo mpiara-
mianatra tamiko eto amin’ity toeram-pampianarana ity ary eto anoloan’ny sarin’i
HIPPOCRATE.
Dia manome toky sy mianiana aho fa hanaja lalandava ny fitsipika hitandrovana
ny voninahitra sy ny fahamarinana eo am-panantontosana ny raharaham-pitsaboana.
Hotsaboiko maimaim-poana ireo ory ary tsy hitaky saran’asa mihoatra noho ny
rariny aho, tsy hiray tetika maizina na oviana na oviana ary na amin’iza na amin’iza aho
mba hahazoana mizara aminy ny karama mety ho azo.
Raha tafiditra an-tranon’olona aho dia tsy hahita izay zava-miseho ao ny masoko,
ka tanako ho ahy samirery ireo tsiambaratelo aboraka amiko ary ny asako tsy avelako
hatao fitaovana hanantontosana zavatra mamoafady na hanamorana famitankeloka. Tsy
ekeko ho efitra hanelanelana ny adidiko amin’ny olona tsaboiko ny anton-javatra ara-
pinoana, ara-pirenena, ara-pirazanana, ara-pirehana ary ara-tsaranga.
Hajaiko tanteraka ny ain’olombelona na dia vao notorontoronina aza, ary tsy
hahazo mampiasa ny fahalalako ho enti-manohitra ny lalàn’ny maha-olona aho na dia
vozonana aza.
Manaja sy mankasitraka ireo mpampianatra ahy aho ka hampita amin’ny taranany
ny fahaizana noraisiko tamin’izy ireo.
Ho toavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano
nataoko.
Ho rakotry ny henatra sy ho-rabirabian’ireo mpitsabo namako kosa aho raha
mivadika amin’izany.”
PERMIS D’IMPRIMER
LU ET APPROUVE
Le Président de Thèse
Signé : Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
VU ET PERMIS D’IMPRIMER
Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo
Signé : Professeur RAJAONARIVELO Paul
Name: RAOBELLE Felana Ninah Mamitiana Andriamiakatsoa
Title of the thesis: Awareness of the deficiency in iodine by mothers in
Ambohidratrimo area.
Category: Public health
Number of pages: 89 Number of pictures: 03 Number of charts: 44
Number of bibliographic references: 52
SUMMARY
Motive: Evaluation of the national program against disorders due to the deficiency in
iodine from 2003 to 2005.
Objectives: To visualize the yearly variations of different consequences to be imputed
to deficiency in iodine.
To determine the level of knowledge of mothers on TDCI.
Processes: A retrospective survey analyzing the various files from Ambohidratrimo
district; a CAP type survey on mothers living in the rural communes of
Ambohidratrimo.
Results: Stabilization of the number spontaneous abortions, of the prenatal death rate
and of the number of the newborn babies with weight under 2500g.
Increase of the prevalence of goitre and reduction of the rate of consumption of iodized salt by the schoolchildren. Increase of the success rate of the CEPE, reduction of the success rate at the BEPC and at the baccalaureat. Lack of knowledge on the TDCI for 50 percent of the interviewed mothers. Control of the prevention from TDCIs for the majority of women.
Conclusion: study restricted to a single watch center , to undertake survey in all watch
centers allowing to bear judgements on research PNL/TDCI, in order to maintain efforts
for the eradication of TDCIS and to avoid a new relapse.
Key words : Inner Highlands, mountain areas, goitrigene foods, deficiency
in iodine, TDCI, iodized salt, PNL/TDCI.
Thesis director : Professor RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Thesis reporter : Doctor RANDRIAMAMPIANINA Raveloson Hantaniaina
Author’s address: Lot VF 80 A Ankorahotra
Nom et Prénoms : RAOBELLE Felana Ninah Mamitiana Andriamiakatsoa
Titre de la thèse : Carence en iode- Evolution de la prise de conscience des mères à
Ambohidratrimo : 2003- 2005
Rubrique : Santé Publique
Nombre de pages : 89 Nombre de figures: 03 Nombre de tableau : 44
Nombre de références bibliographiques: 52
RESUME
Justification : Evaluation du programme National de lutte contre les troubles dus à la
carence en iode de 2003 à 2005.
Objectifs : Visualiser les variations annuelles des différentes conséquences pouvant être
attribuées à la carence en iode. Déterminer le niveau de connaissance des mères sur les TDCI
Méthodes: Une étude rétrospective analysant les différents dossiers auprès du district
d’Ambohidratrimo ; une étude de type CAP des mères de la commune rurale
d’Ambohidratrimo.
Résultats :
Stabilisation : du nombre d’avortement spontanés, du taux de mortalité périnatale et
du nombre de nouveaux nés ayant un poids à la naissance inférieur à 2500g .
Augmentation de la prévalence de goitre et diminution de consommation du sel
iodé par les écoliers.
Augmentation du taux de réussite au CEPE, diminution du taux de réussite au
BEPC et aux BACCALAUREATS.
Ignorance de la moitié des mères interviewées sur les troubles et les causes de la
carence en iode.
Maîtrise par la majorité des femmes de la prévention des TDCI
Conclusion : étude limitée à un poste sentinelle, faire une étude dans tous les postes
sentinelles pour évaluer le PNL /TDCI. Afin d’en porter des jugements, de maintenir
l’effort pour l’éradication des TDCI, d’éviter une nouvelle rechute.
Mots clés : Haut plateaux, régions montagneuse, aliment goitrigènes, carence
en iode, TDCI, sel iodé, PNL/ TDCI.
Directeur de thèse : Professeur : RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Rapporteur : Docteur RANDRIAMAMPIANINA Raveloson Hantaniaina
Adresse de l’auteur : Lot VF 80 A Ankorahotra
top related