29/10/2013 - perso.univ-rennes1.fr · 29/10/2013 2 source : 4 le marché ? source : goscinny, r. et...
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29/10/2013
1
MICRO-ÉCONOMIE 1 :
LES GRANDS PRINCIPES
UE1 Introduction à l’économie
2IÈME PARTIE
L’ANALYSE EN TERME DE MARCHÉ
Micro-économie 1 : Grands principes
CHAPITRE 5
MYTHE ET RÉALITÉS DU
PROCESSUS CONCURRENTIEL
Micro-économie 1 : Les grands principes
29/10/2013
2
Source : www.lexagora.net
Le marché ? 4
Source : Goscinny, R. et Uderzo, A. Obélix et compagnie, Hachette, 1976.
Le marché ? 5
Le marché ...
Province XIXe siècle Paris XXIe siècle
6
29/10/2013
3
Fernand Braudel (1902-1985)
Source : Braudel, F. [1979], Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle : Les jeux de l'échange, Armand Colin, Paris.
Qui songerait à minimiser le rôle du marché ?
La genèse du capitalisme est strictement liée à l’échange ;
C’est le lieu d’élection de l’offre et de la demande, du « recours à
autrui » ;
Le marché est affaire de « circulation ».
« Le marché, c’est une libération, une ouverture, l’accès à un autre
monde. C’est faire surface [...] la société devenant, en fin de course, une
« société a marché généralisé » (F. Braudel, p.12).
7
Fernand Braudel (1902-1985)
Source : Braudel, F. [1979], Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle : Les jeux de l'échange, Armand Colin, Paris.
La limite basse des échanges ...
Dès le XIIe siècle, des prix fluctuent ;
Les bourgs et les villes ont des marchés ;
Ce marché élémentaire se maintient à travers les
siècles grâce à sa simplicité robuste.
« La ville d’Occident à tout avalé, tous soumis à sa loi, à ses exigences,
à ses contrôles. Le marché est devenu un de ses rouages » (F. Braudel, p.14).
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Fernand Braudel (1902-1985)
Source : Braudel, F. [1979], Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle : Les jeux de l'échange, Armand Colin, Paris.
Le commerce Hand-in-Hand, Auge-in-Auge ...
Le marché élémentaire et celui où l’on vend de la
première main ;
Forme la plus directe et la plus transparente de
l’échange : commerce d’échange immédiat ;
Le plus gros de tous les échanges connus ;
Il est le mieux surveillé : à l’abri des tromperies.
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Marché et concurrence ...
competition n :
(contest) compétition f,
concours m.
(rivalry) concurrence f.
Marché des Halles - Gernoble Collins dictionnary
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« C’est à la concurrence qu’il incombe d’expliquer
toutes les absurdités des économistes, alors que
ceux-ci devraient, au contraire, se charger
d’expliquer la concurrence » p.1464.
Marx, Karl (1864-75). Matériaux pour le deuxième volume du Capital : Livre III Le
processus d'ensemble du capital. 11
Chapitre 4
Mythe et réalités du processus concurrentiel
Section 1 Les formes de la concurrence exigées par l’équilibre
Section 2 Les modalités de formation du prix et la question des
externalités
Section 3 La difficile appréhension de la notion de concurrence
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Section 1 Les formes de la concurrence exigées
par l’équilibre A- L’organisation du marché dans le modèle néo-classique
B- Le « Juste Prix » dans la pensée classique
C- Les conditions nécessaires à la Concurrence Pure et Parfaite (CPP)
Chapitre 4
Mythe et réalités du processus concurrentiel 13
A- L’organisation du marché dans le modèle néo-classique A-1 Le cas du producteur
A-2 Le marché en équilibre partiel
Section 1 Les formes de la concurrence exigées par
l’équilibre 14
A- L’organisation du marché dans le modèle
néo-classique
Les néoclassiques font abstraction de la diversité
des formes de marché.
Le marché est un centre unique qui propose des prix
et reçoit les vœux des agents, sur cette base.
Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée
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Deux caractéristiques du marché parfait
La concurrence pure et parfaite (CPP) définit deux
caractéristiques du « marché » :
Les agents ne proposent pas de prix : ils sont price
takers.
Les agents calent leurs vœux sur l’information
transmise par les prix : le signal – prix.
16
Pouvoir et information ...
Cet objectif (CPP) renvoie à deux problèmes :
L’absence de pouvoir des agents : la « pureté » ;
La disponibilité de l’information : la « perfection ».
Il s’agit bien de débarrasser le marché de ses
impuretés et de ses imperfections !
17
a) Analyse des coûts
« Les coûts prennent essentiellement en compte les
forces en concurrence » Knight, F. H. [1921], Risk, Uncertainty and
Profit, Houghton Mifflin, Boston.
A-1Le cas du producteur 18
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a) Analyse des coûts
Coût Total :
Fixe ou constant (CF)
Variable (CV)
Types de coût
Source : Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.
19
a) Analyse des coûts
Coût marginal (Cm)
Coût moyen (CM)
Coût Fixe Moyen (CFM)
Coût Variable Moyen (CVM)
Coût marginal – Ccoût unitaire Coût marginal ou à la marge
Source : Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.
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a) Analyse des coûts
Source : Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.
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b) Maximisation du profit
La recette : RT=p x q
Le coût : CT
Le profit : =RT-CT
Maximiser le profit
Soit :
Les variables L’arithmétique
0dqd
0 dqdCTdqdRT //
22
b) Maximisation du profit
Le premier terme est
la recette marginale
(Rm)
Le second terme est le
coût marginal (Cm)
Impact Signification
dqdCTdqdRT //
Ou
0 dqdCTdqdRT //
Ou
CmRm
23
b) Maximisation du profit
Tout le problème réside dans la valeur de la
recette marginale.
Est-elle variable ? Est-elle constante ?
La concurrence parfaite suppose l’absence de
pouvoir du producteur : il subit le prix (price-taker).
P, le prix du marché, est donc un paramètre.
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b) Maximisation du profit
En d’autres termes le prix P est défini sur le marché.
Il s’impose au producteur, quelle que soit la quantité
q qu’il propose.
Pest donc constant pour le producteur :
Rm = P
25
b) Maximisation du profit
Le prix de marché
doit être égal au
coût marginal
pour maximiser le
profit du
producteur
Source : Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.
26
b) Maximisation du profit
Le prix de marché
doit être égal au
coût marginal pour
définir la production
qui maximise le
profit du producteur
Source : Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.
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a) Modalités de fixation du prix
b) Le tâtonnement Walrassien
A-2 Le marché en équilibre partiel 28
a) Modalités de fixation du prix
Les comportements sont
définis en supposant les
prix fixés et connus.
Comment les prix se
fixent-t-ils ?
Il faut un système de
prix qui soit le même
pour tous.
Qui permette à chaque
agent de réaliser ses
plans.
Les règles de comportement des agents Le système de prix objectif
Source : Rotillon, G. [1992], Introduction à la microéconomie, Éditions La Découverte, Paris.
29
a) Modalités de fixation du prix
Montrer la compatibilité des projets des agents (la
cohérence) exige une théorie de l’interdépendance
des agents : le marché en est le lieu.
La compatibilité suppose un prix d’équilibre :
égalisant l’offre et la demande totales du bien.
Comment cet équilibre est-il atteint ?
Source : Rotillon, G. [1992], Introduction à la microéconomie, Éditions La Découverte, Paris.
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a) Modalités de fixation du prix
Pour pouvoir raisonner, on réfléchira en équilibre partiel, sur un seul marché.
Les prix des autres biens et les revenus sont supposés fixés : c’est la clause « toutes choses égales par ailleurs ».
Cet clause contredit l’interdépendance générale des comportements.
Source : Rotillon, G. [1992], Introduction à la microéconomie, Éditions La Découverte, Paris.
31
b) Le tâtonnement Walrassien
Si la loi de l’offre et la demande exprime
l’existence d’un prix d’équilibre dans ce modèle
irréel ...
Comment les agents économiques prennent-ils
connaissance du prix ?
Source : Rotillon, G. [1992], Introduction à la microéconomie, Éditions La Découverte, Paris.
32
b) Le tâtonnement Walrassien
Léon Walras propose un processus guidé par un
« commissaire-priseur »
« Il » annonce le prix, les agents annoncent leurs
intentions d’offres et de demandes ...
Les échanges peuvent avoir lieu uniquement au
moment de l’annonce du prix d’équilibre.
Source : Rotillon, G. [1992], Introduction à la microéconomie, Éditions La Découverte, Paris.
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12
b) Le tâtonnement Walrassien
Si Q1 : quantité proposée à t1 alors, p1
D > p1O
Il existe producteur prêt à vendre une unité de plus à un prix p2
O (donc à p > p1O).
Idem Demande :
Achat à p2D (donc à p < p1
D)
Equilibre
D O
p
p1O
p1D
p2O
p*
p2D
Q1 Q2 Q*
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b) Le tâtonnement Walrassien
Ce procédé est un peu bancal :
Les agents doivent croire qu’il s’agit du prix
d’équilibre à chaque annonce, sinon ils vont faire
des arbitrages.
Ils sont myopes et amnésiques
Source : Rotillon, G. [1992], Introduction à la microéconomie, Éditions La Découverte, Paris.
35
B- Le « Juste Prix » dans la pensée classique
B-1 Marchés et monarchies
B-2 La concurrence dans la pensée libérale du XVIIIe
Section 1 Les formes de la concurrence exigées par
l’équilibre 36
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B-1 Marchés et monarchies
a) Villes et marchés
b) Les cadres réglementaires
B- Le « Juste Prix » dans la pensée classique 37
a) Villes et marchés
B-1 Marchés et monarchies 38
a) Villes et marchés
Les marchés urbains se tiennent un ou deux fois par semaine : délai de chalandise.
Dans les grandes villes ils peuvent être quotidiens.
À Paris, ils devaient se tenir les mercredis et samedis
« Ils représentent le plus gros de tous les échanges connus » (Adam Smith).
Source : Braudel, F. [1979], Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle : Les jeux de l'échange, Armand Colin, Paris.
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a) Villes et marchés
Fréquenté à jour fixe, il est le centre naturel de la
vie sociale.
Pas uniquement l’échange marchand ...
Les autorités urbaines tiennent fermement leur
organisation, leur surveillance et leurs
réglementations : les contenir dans de justes limites.
Source : Braudel, F. [1979], Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle : Les jeux de l'échange, Armand Colin, Paris.
40
a) Villes et marchés
La croissance des échanges amène la construction des halles, ou marchés couverts.
Ils deviennent des marchés permanents et spécialisés
Le mot halle peut aussi bien signifier un simple marché couvert qu’un gigantesque édifice fonctionnel.
Source : Braudel, F. [1979], Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle : Les jeux de l'échange, Armand Colin, Paris.
41
Source : Charles Marville/© Roger-Viollet
Les halles Champeaux au XIXe siècle 42
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b) Les cadres réglementaires
B-1 Marchés et monarchies 43
b.1- Jean II Le Bon - 1350
Source : Delamare, N. [1722], Traité de la Police où l'on trouvera l'Histoire de son Établissement, les Fonctions et les Prérogatives de ses Magistrats ;
toutes les Loix et tous les Règlemens qui la concernent, Michel Brunet, Grand' Salle du Palais, Paris.
44
b.2- Charles VI - 1415
Source : Delamare, N. [1722], Traité de la Police où l'on trouvera l'Histoire de son Établissement, les Fonctions et les Prérogatives de ses Magistrats ;
toutes les Loix et tous les Règlemens qui la concernent, Michel Brunet, Grand' Salle du Palais, Paris.
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b.3- Louis XIV - 1699
Source : Delamare, N. [1722], Traité de la Police où l'on trouvera l'Histoire de son Établissement, les Fonctions et les Prérogatives de ses Magistrats ;
toutes les Loix et tous les Règlemens qui la concernent, Michel Brunet, Grand' Salle du Palais, Paris.
46
B-2 La concurrence dans la pensée libérale du XVIIIe
a) La concurrence dans l’Esprit des Lois
b) Juste prix et valeur chez Turgot
c) Les conditions de la compétition chez Adam Smith
B- Le « Juste Prix » dans la pensée classique 47
a) La concurrence dans l’Esprit des
Lois
B-2 La concurrence dans la pensée libérale du
XVIIIe 48
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a) Montesquieu (1689-1755)
Dans l’esprit des lois, la concurrence et
le marché sont des contributeurs à la
justice grâce au juste prix.
« C’est la concurrence qui met un prix
juste aux marchandises, et qui établit
les vrais rapports entre elles »
Source : Montesquieu, C. de Secondat [1758 [1995]], De l'esprit des lois : Tome 2, Éditions Gallimard, Paris.
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a) Montesquieu (1689-1755)
Ce libéralisme revendique de se protéger contre les
pratiques du commerçant : les excès du commerce.
« La liberté du commerce n’est pas une faculté accordée
aux négociants de faire ce qu’ils veulent ; ce serait bien
plutôt sa servitude. Ce qui gêne le commerçant ne gêne
pas pour cela le commerce ».
Nécessité d’un rôle modérateur de la sphère politique
Source : Montesquieu, C. de Secondat [1758 [1995]], De l'esprit des lois : Tome 2, Éditions Gallimard, Paris.
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b) Juste prix et valeur chez Turgot
B-2 La concurrence dans la pensée libérale du
XVIIIe 51
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b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781)
Turgot fait des gains des échangistes une condition nécessaire de l’échange.
Chaque échangiste attribue subjectivement une valeur aux deux biens proposés à l’échange: valeur estimative.
Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.
52
Turgot veut prendre en compte trois idées :
La valeur plonge ses racines dans le besoin ou le désir.
Les deux échangistes gagnent dans l’échange, donc le
commerce n’est pas stérile.
Dans l’échange on échange valeur égale contre-valeur
égale : équivalence.
Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.
b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781) 53
Un prix juste est un prix « naturel », c’est-à-dire
conforme à la nature de l’échange et au droit
naturel :
Il respecte le droit des propriétaires : celui de la
marchandise et celui de l’argent.
Le prix du marché est juste, le prix judiciaire est injuste.
Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.
b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781) 54
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« La liberté entière de tout commerce est un corollaire du droit de propriété ».
Si le propriétaire veut voir ses droits respectés, il doit savoir défendre lui-même ses intérêts qu’il est seul à connaître.
Chacun est bien plus à même de se protéger lui-même.
Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.
b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781) 55
Le juste prix est le prix concurrentiel parce qu’il est
libre.
C’est la liberté qui aboutit à la concurrence.
Un prix pratiqué est injuste s’il n’est pas établi sous le
régime de la concurrence.
Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.
b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781) 56
Le « juste prix » ne relève pas de la morale :
La « valeur égale » n’existe que dans chaque échange
particulier.
Le moraliste ne dispose d’aucun critère pour porter un
jugement sur les conditions de l’échange bilatéral.
Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.
b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781) 57
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Le « juste prix » ne renvoie pas à une norme :
Le prix courant est le résultat d’un équilibre instantané
de toutes les subjectivités qui participent à sa
réalisation.
Il est instantanément et éminemment variable.
La « vraie valeur » n’a aucune réalité autre que son
expression immédiate.
Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.
b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781) 58
c) Les conditions de la compétition
chez Adam Smith
B-2 La concurrence dans la pensée libérale du
XVIIIe 59
c) Adam SMITH (1723-1790) : « Their
competition »
Source : Smith, A. [1776 [1991]], Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations I, Éditions Garnier-Flammarion, Paris.
« Si un capital suffisant pour commercer en ville
est divisé entre deux épiciers, leur concurrence
amènera chacun d’eux à vendre à moindre prix
que si un seul d’entre eux commerçait ; et si [ce
capital] était divisé entre vingt, leur concurrence
serait d’autant plus vive, et plus faibles les
chances qu’ils s’entendent pour hausser leurs
prix ». Information asymétrique
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c) Adam SMITH (1723-1790) : « Their competition »
Les cinq conditions de la concurrence chez Adam Smith :
Les rivaux doivent agir indépendamment, sans collusion : pouvoir.
Le nombre de rivaux, potentiels ou réels, doit être suffisant pour éliminer les
gains extraordinaires (rente ou sur profit) : pouvoir.
Les agents économiques doivent avoir une connaissance raisonnable des
opportunités du marché : information.
Les agents économiques doivent pouvoir utiliser cette connaissance librement
(pas de contraintes réglementaires sur ce plan) : information.
Des délais suffisamment longs sont nécessaires pour que des ressources soient
redéployées dans les domaines souhaités par leurs propriétaires : Long terme.
Source : Stigler, G. J. [1957], "Perfect Competition, Historically Contemplated", Journal of Political Economy, n°1, t.LXV, Février, p. 1-17.
61
C- Les conditions nécessaires à la C.P.P.
Section 1 Les formes de la concurrence exigées par
l’équilibre 62
L’hypothèse de concurrence parfaite
Cet objectif (CPP) renvoie à deux problèmes :
L’absence de pouvoir des agents : la « pureté » ;
La disponibilité de l’information : la « perfection ».
Il s’agit bien de débarrasser le marché de ses
impuretés et de ses imperfections !
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Frank Knight (1885-1972): «perfect competition»
La CPP suppose que cinq conditions soient remplies. 1. PURE Atomicité : il existe un « grand nombre » d’acheteurs et de vendeurs. Homogénéité : les produits sont considérés comme similaires. Le seul critère
de choix doit être le prix. Transparence : l’information est connue de tous et sans coût. 2. PARFAITE Libre entrée et libre sortie : tout agent est libre d’entrer sur un marché et
d’en sortir. Mobilité des facteurs de production : ceux-ci peuvent se déplacer
librement d’une activité à une autre.
Source : Knight, F. H. [1921], Risk, Uncertainty and Profit, Houghton Mifflin, Boston.
64
« Les hypothèses proposées sont des
idéalisations ou purifications qui tiennent
plus ou moins bien dans la réalité. Ce
sont les conditions nécessaires pour
obtenir la concurrence parfaite. »
Frank Knight (1885-1972): «Perfect competition»
Source : Knight, F. H. [1921], Risk, Uncertainty and Profit, Houghton Mifflin, Boston.
65
L’hypothèse de concurrence parfaite
Ces deux conditions sont très fortes. Elles supposent :
Une grande centralisation qui exige un
commissaire-priseur, pour crier les prix.
Une certaine myopie des agents qui restent
ignorants de l’action des autres.
66
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Section 2 Les modalités de formation du prix et la
question des externalités
Chapitre 4
Mythe et réalités du processus concurrentiel 67
A. Le rôle du système de prix dans la logique du
marché.
B. Rendements d’échelle et concurrence parfaite.
C. Efficience du marché et externalités.
Section 2 Les modalités de formation du prix et la question
des externalités 68
a) La notion de prix.
b) Les fonctions du système de prix.
A- Le rôle du système de prix 69
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24
a) La notion de prix
Selon Wicksteed la notion de prix renvoie à une définition stricte ou à une définition large :
Au sens strict, le prix désigne les termes de l’échange.
Au sens large, le prix désigne dans quels termes des alternatives se présentent : c’est un coût d’opportunité.
Source : Wicksteed, P. [1933], The Common Sense of Political Economy, Routledge and Kegan, Londres.
70
b) Les fonctions du système de prix.
Pour définir le rôle des prix dans la logique de
marché :
Une fonction d’information : Friedrich Von Hayek.
Une fonction de régulation : Oskar Lange.
Une fonction d’exclusion.
Source : De Boissieu, C. [1980], Principes de politique économique, Économica, Paris.
71
a) La notion de rendements d’échelle
b) Les rendements d’échelle et la concurrence
B- Rendements d’échelle et concurrence parfaite 72
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25
a) La notion de rendements d’échelle
Les rendements d’échelle sont une mesure théorique de l’augmentation de la quantité produite par un producteur, lorsque tous ses facteurs augmentent dans la même proportion.
Il s’agit donc d’une mesure dans le cadre théorique du long terme (cf la définition du court terme dans la section
précédente).
Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée
73
a) La notion de rendements d’échelle
On détermine la nature des rendements d’échelle
en multipliant tous les facteurs par le même nombre,
dans la même proportion : >1.
Puis, l’on compare de combien a été multipliée la
production Q quand les facteurs ont été multipliés
par .
Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée
74
a) La notion de rendements d’échelle
Les rendements d’échelle sont :
1) Croissants si :
2) Décroissants si :
3) Constants si :
Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée
)()( QfQf
)()( QfQf
)()( QfQf
75
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26
b) Rendements d’échelle et CPP
Chaque type de rendements d’échelle pose problème. S’ils sont :
Croissants : le producteur devrait augmenter indéfiniment sa production.
Constants : le coût unitaire ou coût moyen est constant quel que soit Q.
Décroissants : le producteur aurait intérêt à se subdiviser en unités plus petites, produisant q<Q.
Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée
76
Source : Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.
Fig. 8-7 Coûts constants Coûts croissants 77
a) La notion d’effet externe ou externalité
b) Typologie des externalités.
c) L’internalisation des externalités
d) L’objection de l’Ecole autrichienne
C- Efficience du marché et externalités 78
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27
a) La notion d’effet externe ou externalité
Il s’agit de tout type de conséquences, provoquées
par un agent économique, sur le « bien-être »
d’autres agents, sans qu’il y ait d’échange ou de
transactions entre eux.
La notion d’effet externe recouvre d’innombrables
situations. Elle est extrêmement commune.
Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée
79
a) La notion d’effet externe ou externalité
Les externalités signifient que le prix ne reflète pas tous les coûts.
L’effet externe se traduit par l’apparition d’inefficiences :
S’il n’existe pas de récompense pour les externalités positives, il n’y en aura pas « assez ».
S’il n’existe pas de sanctions pour les externalités négatives, il y en aura « trop ».
Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée
80
b) Typologie des externalités : effets
Source : fr.wikipedia.org/wiki/Externalité et Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.
Externalité positive Externalité négative
Agent Subit favorablement Préjudice sans
contrepartie
Tiers Impose sans
contrepartie
Impose sans
indemniser
Externalité positive ou économie externe : un acteur est favorisé par l’action d’un
tiers sans l’indemniser en contrepartie.
Externalité négative ou déséconomie externe : un acteur est défavorisé par l’action
d’un tiers sans être indemnisé.
81
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28
b) Typologie des externalités : actions
Externalité positive Externalité négative
Production
Yves Rocher, Gacilly :
Fondation culturelle, impact
commercial
Chevron, Equateur :
pollution, destruction des
populations et de la nature.
Consommation
Voiture électrique : silence
et moindre pollution
atmosphérique.
Bars centre-ville, Toulouse
: musique et dialogue dans
la rue
Externalité de production : un acteur est (dé)favorisé par la production d’une tierce
personne.
Externalité de consommation: un acteur est (dé)favorisé par la consommation d’une
tierce personne.
Source : Meade, J. E. [1952], "External Economies and Diseconomies in a Competitive Situation", Economic Journal, n°245, t.LXII, Mars, p. 54-67.
82
b) Typologie des externalités : effets
Source : Meade, J. E. [1952], "External Economies and Diseconomies in a Competitive Situation", Economic Journal, n°245, t.LXII, Mars, p. 54-67.
et fr.wikipedia.org/wiki/Externalité.
Externalité technique : la fonction de production d’un acteur est modifiée par
l’action d’un tiers.
Externalité pécuniaire : les coûts d’achat ou de vente d’un acteur sont affectés par
l’action d’un tiers.
Externalité d’adoption (effet de réseau) : l’usage d’un service s’améliore lorsque le
nombre de ses utilisateurs augmente. Un usager obtiendra un meilleur service si un tiers
rejoint le « réseau ».
83
c) L’internalisation des externalités
L’effet externe signifie une influence « directe » sur le
bien-être d’autres agents : il ne passe pas par une
« transaction ».
Du point de vue normatif, résoudre le problème posé
par les externalités supposent d’en faire des
marchandises comme les autres.
Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée
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c) L’internalisation des externalités
POURQUOI transformer les « actions directes » en
« relations marchandes » ?
Parce que des gains (théoriques) en efficience.
Parce que recherche de l’équilibre de concurrence pure
et parfaite
Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée
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c) L’internalisation des externalités
COMMENT transformer les « actions directes » en
« relations marchandes » ?
Les internaliser en « fusionnant » les agents en
interaction.
Ex : les pollués rachètent l’entreprise polluante, puis
arbitrage entre profits et nuisances.
Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée
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d) L’objection de l’Ecole autrichienne
Source : Rothbard, M. N. [1982], "Law, Property Rights, and Air Pollution", Cato Journal, n°1, t.II, Printemps, p. 55-99 et
www.wikiberal.org/wiki/Externalité .
Deux approches assez différentes :
Les libertariens considèrent que l’auteur de l’externalité
est toujours responsable : le pollueur est toujours
responsable de la pollution.
L’Ecole autrichienne refuse la notion d’externalité
qu’elle considère comme arbitraire et contradictoire.
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d) L’objection de l’Ecole autrichienne
Source : Rothbard, M. N. [1982], "Law, Property Rights, and Air Pollution", Cato Journal, n°1, t.II, Printemps, p. 55-99
Conditions de la responsabilité pour les libertariens :
La propriété avait un propriétaire avant l’externalité.
L’externalité doit causer un réel dommage.
La preuve du dommage revient aux plaignants.
Le plaignant doit établir la causalité entre le dommage et l’externalité.
La responsabilité du tiers doit être directe.
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d) L’objection de l’Ecole autrichienne
La notion d’externalité positive ou négative est :
Arbitraire : une externalité peut être positive pour l’un et négative pour l’autre.
Contradictoire :une externalité est considérée comme la conséquence d’un droit de propriété. Par conséquent, une intervention judiciaire remet en cause le droit de propriété.
=> simple justification de l’interventionnisme coercitif !
Source : Cordato, R. E. [1992], Welfare Economics and Externalities in an Open Ended Universe: a Modern Austrian Perspective, Kluwer Academic
Publishers, Boston.
89
Section 3 La difficile appréhension de la notion de
concurrence
Chapitre 4
Mythe et réalités du processus concurrentiel 90
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A. Économie industrielle et droit de la concurrence
B. Approches classique et marshallienne de la compétition
Section 3 La difficile appréhension de la notion de
concurrence 91
a) La notion de concurrence en économie industrielle
b) Concurrence et efficience
c) La concurrence par le mérite
A- Économie industrielle et droit de la
concurrence 92
a) La notion de concurrence en économie industrielle
Au XVIIIe siècle le principe de concurrence, semble aux économistes aussi important que la loi de la gravitation universelle :
« C'est grâce au principe de concurrence que l'économie politique peut avoir la prétention de se considérer comme une science », , écrit John Stuart Mill, en 1873.
Source : Mill, J. S. [1873], Principes d'économie politique avec quelques-unes de leurs applications à l'économie sociale, Guillaumin et Cie, Paris.
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a) La notion de concurrence en économie industrielle
Chaque individu cherchant à prendre le meilleur de
son rival devait contribuer à faire « graviter » le
prix d'une marchandise autour de son coût de
production : le prix naturel.
Vision comportementaliste de la concurrence
Source : Glais, M. [1992], Économie industrielle : les stratégies concurrentielles des firmes, Litec, Paris.
94
a) La notion de concurrence en économie industrielle
Mais, approche inadéquate dans le capitalisme :
« Qu'est-ce qu'un capitaliste, me dira-t-on ? Est-ce une
bonne tête, une tête censée, un homme de génie ? Non,
c'est un homme qu'escortent cinq ou six millions, et qui
frappe dans les affaires avec cette massue irrésistible.
Voilà un capitaliste », écrit L.S. Mercier en 1788.
Source : Mercier, L. S. [1788 [1985]], Le tableau de Paris, Éditions la Découverte, Paris.
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a) La notion de concurrence en économie industrielle
XXe siècle, les économistes néoclassiques, puis ceux de
la tradition de Harvard :
assimilation de la concurrence à une structure
particulière de marché.
le modèle de concurrence pure et parfaite, aussi
irréaliste fût-il, serait la situation la plus favorable à
l'intérêt des consommateurs.
Source : Glais, M. [2003], "Les fondements de la politique de la concurrence", in Ferrandon, B. (sous la dir.), Concurrence et régulation des
marchés, La documentation française, Paris, p. 20-27.
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a) La notion de concurrence en économie industrielle
Vision structuraliste critiquée par :
l'école autrichienne (Ludwig Von Mises, Friedrich Hayek, Israël Kirzner).
l'école de Chicago (Milton Friedman, Georges Stigler, Gary Becker).
L'entreprise de grande taille fut la plus efficace dans la rivalité antérieure ...
Source : Glais, M. [2003], "Les fondements de la politique de la concurrence", in Ferrandon, B. (sous la dir.), Concurrence et régulation des
marchés, La documentation française, Paris, p. 20-27.
97
b) Concurrence et efficience
Pour chaque courant la concurrence promeut l'efficience économique, entendue comme « capacité de rendement ».
Compte tenu de conceptions différentes de la concurrence, ces courants n'accordent pas la même importance aux diverses formes d'efficience :
i- l'efficience productive est obtenue grâce à une combinaison optimale des facteurs de production.
ii- l'efficience dynamique ou efficience innovation provient de la création de nouveaux produits ou de nouveaux procédés.
iii- l'efficience allocative : lorsque le prix de chaque bien se rapproche de son coût marginal de production.
Source : Glais, M. [2003], "Les fondements de la politique de la concurrence", in Ferrandon, B. (sous la dir.), Concurrence et régulation des
marchés, La documentation française, Paris, p. 20-27.
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b) Concurrence et efficience : problèmes !
En longue période, l'efficience dynamique et l'efficience productive ont une contribution à la création de richesses supérieure à l'efficience allocative.
Donc un objectif d'efficience dynamique et d'efficience productive peut être incompatible avec un système de prix concurrentiel.
Les autorités de la concurrence sont confrontées à des choix contradictoires car les différentes formes d'efficience sont corrélées négativement.
Source : Glais, M. [2003], "Les fondements de la politique de la concurrence", in Ferrandon, B. (sous la dir.), Concurrence et régulation des
marchés, La documentation française, Paris, p. 20-27 et [1992], Économie industrielle : les stratégies concurrentielles des firmes, Litec, Paris.
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b) Concurrence et efficience
Argumentaires hostiles au pouvoir de la grande entreprise : méfiance vis-à-vis de la grande taille ; responsabilité des grandes firmes dans les crises du XIXe siècle ou du XXe siècle.
Les structuralistes ont introduit des arguments : les barrières à l'entrée, la rigidité des prix d'oligopole, les inefficacités X, etc.
Aujourd’hui, la Commission européenne conserve une attitude plutôt structuraliste, mais les autorités concurrentielles s'efforcent de rendre compatibles les trois types d'efficience.
Tout dépend de la façon dont l'autorité concurrentielle pondère l'objectif d'efficience allocative.
Source : Glais, M. [2003], "Les fondements de la politique de la concurrence", in Ferrandon, B. (sous la dir.), Concurrence et régulation des
marchés, La documentation française, Paris, p. 20-27 et [1991], "La jurisprudence récente (articles 85 et 86) de la Commission européenne de
la concurrence à l'épreuve de la théorie économique", Revue d'Economie Industrielle, n°2e trimestre 1991, t.52, 101-117.
100
c) La concurrence par le mérite
La notion de « concurrence par le mérite » : repère utile pour distinguer entre les comportements unilatéraux nocifs pour la concurrence et les comportements unilatéraux qui l'améliorent.
Les juristes du droit de la concurrence utilisent cette expression pour justifier leurs arguments et leurs décisions, mais aucun consensus quant à sa signification.
interprétations contradictoires et résultats imprévisibles.
Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.
101
c) La concurrence par le mérite
Le sacrifice de bénéfices :
Une pratique qui réduit les bénéfices doit être
considérée comme illicite lorsqu'elle implique un
sacrifice de bénéfices qui serait irrationnel si la
pratique n'avait pas tendance à éliminer ou à
restreindre la concurrence.
Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.
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35
c) La concurrence par le mérite
L'absence de justification économique :
Une pratique sera considérée illicite si le seul sens
économique qu'elle ait est la tendance à éliminer ou
restreindre de la concurrence.
Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.
103
c) La concurrence par le mérite
L'entreprise aussi efficiente :
Une pratique sera considérée comme illicite si elle est
appelée à exclure un concurrent qui est au moins
aussi efficient que l'entreprise dominante.
Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.
104
c) La concurrence par le mérite
Les autorités concurrentielles sont là pour défendre le
mécanisme de concurrence et pas les concurrents :
« Protection of the competitive process is not protection of competitors »
Le fait de ne pas pouvoir trancher entre des pratiques
concurrentielles et des pratiques anticoncurrentielles
révèle une incapacité à définir la concurrence elle-
même.
Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.
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c) La concurrence par le mérite
Trois grandes catégories de différences pour interpréter la concurrence par le mérite :
1. des différences concernant les objectifs du droit de la concurrence.
2. des différences concernant l'horizon temporel des effets des pratiques unilatérales.
3. des différences dans l'appréciation de l'utilité relative des différents critères économiques.
Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.
106
c) La concurrence par le mérite
L'expression « concurrence par le mérite », référence des autorités concurrentielles, ne figure pas dans les manuels d'économie.
Les économistes ne proposent aucune interprétation commune de cette expression.
Le délégué autrichien indique « qu'il semble y avoir une incohérence dans l'approche fondée sur l'économie ». Il ajoute : « l'économie ne devrait être utilisée qu'en quantité modérée ».
Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.
107
« C’est à la concurrence qu’il incombe d’expliquer
toutes les absurdités des économistes, alors que
ceux-ci devraient, au contraire, se charger
d’expliquer la concurrence » p.1464.
Marx, Karl [1864-75]. Matériaux pour le deuxième volume du Capital :
Livre III Le processus d'ensemble du capital. 108
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B- Approches classique et marshallienne de la
compétition
a) Concurrence et coutume
b) Moyen-fin ou condition-conséquence ?
c) Des définitions « raisonnées » de la concurrence
109
B- Approches classique et marshallienne de la
compétition
la notion de concurrence restait intuitive chez les
classiques.
Elle devient caricaturale chez les néoclassiques ;
plus proche de la réalité pratique, l‘Ecole
autrichienne résume le processus concurrentiel à un
ensemble de rivalités et de vigilances (alertness).
Source : Glais, M. [1992], Économie industrielle : les stratégies concurrentielles des firmes, Litec, Paris
110
a) Concurrence et coutume
Stuart Mill (1873) :
Les économistes ont donné une importance exclusive à la concurrence,
Ils ont exagéré l'effet de la concurrence,
Et ne tiennent pas compte de l'autre principe qui la combat, la coutume.
Il faut appliquer les conclusions de l'économie politique aux affaires réelles de la vie !
Source : Mill, J. S. [1873], Principes d'économie politique avec quelques-unes de leurs applications à l'économie sociale, Guillaumin et Cie, Paris..
111
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a) Concurrence et coutume
Stuart Mill (1873) :
« En tant que les rentes, les profits, les salaires, les prix sont déterminés par la concurrence, on peut leur assigner des lois. Supposer que la concurrence soit leur unique régulateur, et l'on pourra poser des principes d'une généralité étendue et d'une exactitude scientifique qui les régiront ».
Source : Mill, J. S. [1873], Principes d'économie politique avec quelques-unes de leurs applications à l'économie sociale, Guillaumin et Cie, Paris..
112
a) Concurrence et coutume
Stuart Mill (1873) :
Toujours il existe différents prix sur le même marché :
« Le régulateur habituel est la coutume modifiée de temps en temps par les idées qui existent dans les esprits des acheteurs et des vendeurs, sur une sorte d'équité et de justice ».
EX : professions libérales leur rémunération est réglée par l'usage : « La concurrence agit en diminuant pour chaque compétiteur la chance de gagner des honoraires et non en diminuant le chiffre même des honoraires ».
Source : Mill, J. S. [1873], Principes d'économie politique avec quelques-unes de leurs applications à l'économie sociale, Guillaumin et Cie, Paris..
113
b) Moyen-fin ou condition-conséquence ?
Les différentes représentations de l'efficience ou de l'efficacité (situation à laquelle la concurrence doit nous conduire), sont assez « européennes ».
« Pensée du modèle » : une pensée qui conduit à construire l'efficacité en termes de moyen-fin, une pensée de la forme idéale.
« La forme idéale servant de plan est posée comme but ; puis il faut trouver les moyens pour atteindre ce but. »
Source : Jullien, F. [2005], Conférence sur l'efficacité, Presses Universitaires de France, Paris.
114
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b) Moyen-fin ou condition-conséquence ?
À l’opposé, la pensée chinoise évite l'activisme
finalisé, qui ne respectent pas le processus spontané :
« En voulant hâter la poussée, agir directement sur elle,
je vais à l'encontre du processus engagé »
Dans la conception chinoise, il suffit d'exploiter le
potentiel de cette poussée : « Il faut laisser faire le
processus sans pour autant le délaisser ».
Source : Jullien, F. [2005], Conférence sur l'efficacité, Presses Universitaires de France, Paris.
115
d) Des définitions «raisonnées» de la concurrence
La définition de la concurrence constitue une difficulté
particulière.
Lorsque, à la fin du XIXe siècle, l'économiste néo-classique
britannique Alfred Marshall s'emploie à cerner cette
définition, il est très prudent et va jusqu'à considérer
que le terme competition, expression anglaise pour
désigner la concurrence , est inadéquat
116
Source : http://en.nkfu.com/alfred-marshall-quotes/
Alfred Marshall (1842-1924) 117
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d) Des définitions «raisonnées» de la concurrence
Lorsque, à la fin du XIXe siècle, l'économiste néo-classique britannique Alfred Marshall s'emploie à cerner cette définition :
il est très prudent et va jusqu'à considérer que le terme competition, expression anglaise pour désigner la concurrence , est inadéquat.
Il déplore l'absence d'un mot qui puisse qualifier les conditions de la rivalité dans l'économie moderne
Source : Marshall, A. [1890], Principles of Economics : An Introductory Volume, Macmillan, Londres.
118
d) Des définitions «raisonnées» de la concurrence
Ce qui distingue la société « moderne », nous dit Alfred Marshall, c'est l'ampleur acquise, relativement à la société traditionnelle par:
Self-reliant habits : des habitudes autonomes/individuelles et non pas traditionnelles/holistes ;
Forethought : de la préméditation, c'est-à-dire le dessein réfléchi d'accomplir une action (sans se référer à la coutume) ;
Deliberate and Free Choice : un choix libre et intentionnel (sans être prisonnier des conceptions traditionnelles).
Source : Marshall, A. [1890], Principles of Economics : An Introductory Volume, Macmillan, Londres.
119
d) Des définitions «raisonnées» de la concurrence
Une industrie est considérée comme soumise au processus concurrentiel s'il est possible pour une nouvelle entreprise de produire avec les mêmes spécificités techniques qu’une quelconque entreprise déjà en place.
La capacité à participer à une compétition exige une accumulation préalable : de compétence, de savoir-faire, de capitaux.
La notion de concurrence renvoie à un contexte historique et social, qui constitue la condition permissive de son existence.
Source : Glais, M. [1992], Économie industrielle : les stratégies concurrentielles des firmes, Litec, Paris.
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d) Des définitions «raisonnées» de la concurrence
François Perroux (1903-1987) offre une définition plus complexe de la concurrence, incluant la dimension sociale :
« L'économique est l'ensemble - historiquement caractérisé - des luttes-concours (conflits-coopérations), par lesquels les individus et les groupes sociaux emploient (production échange) les choses comptabilisables. Fondamentalement la relation sociale n'est ni simplement irénique, ni simplement conflictuelle. Sous toutes ses formes, et très visiblement sous sa forme économique, elle est par certains aspects une lutte, par d'autres un concours ; par certains aspects un conflit et par d'autres une coopération.
La concurrence, par exemple, est une lutte, un conflit organisé et réglementé en vue d'une coopération et d'un concours. »
Source : Perroux, F. [1970], "Les conceptualisations implicitement normatives et les limites de la modélisation en économie", Économies et
sociétés, n°26, t.série H, décembre, p. 2255-2272.
121
d) Des définitions «raisonnées» de la concurrence
Plus pragmatique, l'OCDE a opté pour une définition
strictement commerciale de la concurrence :
« Situation du marché dans laquelle des entreprises ou des
vendeurs agissant en toute indépendance s'efforcent
d'attirer des clients pour atteindre un objectif commercial
précis et exprimé en termes de bénéfice, de volume des
ventes ou de parts de marché ».
Source : OCDE [1993], Glossaire d'économie industrielle et de droit de la concurrence, OCDE, Paris..
122
CONCLUSION
MYTHE ET RÉALITÉS DU
PROCESSUS CONCURRENTIEL
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Karl MARX (1818-1883) :
Concurrence et libre individualité
Initialement : la concurrence est la négation des entraves et frontières nuisibles à la production ... Puis, interprétations ineptes :
Collision d’individus déchaînés par leur seuls intérêts.
OU Attrait et répulsion entre individus libres dans leur commerce réciproque.
« Seul mode d’existence de la libre individualité au sein de la production et de l’échange [...] Ce genre de liberté individuelle est en réalité la suppression de toute liberté ».
Source : Marx, K. [1857-58], "Principes d'une critique de l'économie politique", in Karl Marx (sous la dir.), Œuvres Economie II, Gallimard, Paris,
p. 172-359.
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n°12, t.4, 90-106. n°12, t.4, 90-106. n°12, t.4, 90-106.
Éloire, F. [2010], "Une approche sociologique de la concurrence sur un
marché. Le cas des restaurateurs lillois", Revue française de
sociologie, n°3, t.51, 481-517.
Fulbrook, E. [2005], "De la domination néo-classique et des moyens d'en
sortir", L'Économie politique, n°28, t.4, 78-91.
Laperche, B. [2001], "Les ressorts du monopole : Essai sur l'hérésie de
Joan Robinson", Innovations, n°14, t.2, 33-54.
Bibliographie ... pour aller plus loin 125
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