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áàãäæçĉéèêĕęíìïóòòõôöøúùûü http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/zzdeco/1gold/16c/ index.html - link antichităţi (varii obiecte) http://egyptactus.blogspot.ro/ ― interesant foarte http://geniorama.com/562 - link despre istoria matematicilorr Hoinar Urban: Biblioteci stradale în Craiova http://www.craiova.ro/blog/2012/10/hoinar-urban-biblioteci- stradale-in-craiova/ Zilele trecute treceam prin centru şi am văzut, întâmplător, în Piaţa Mihai Viteazul, lângă Fântâna Muzicală, câţiva oameni care montau o cutie de lemn drăguţă, cu uşiţă din sticlă, asemănătoare cu cea din imaginea de mai jos. Am privit puţin mai atent şi am citit, dacă ne amintim bine, ceva legat de bibliotecă. Ne-am făcut o idee despre ce ar putea fi, iar

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áàãäæçĉéèêĕęíìïóòòõôöøúùûü

http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/zzdeco/1gold/16c/index.html - link antichităţi (varii obiecte)

http://egyptactus.blogspot.ro/ ― interesant foarte

http://geniorama.com/562 - link despre istoria matematicilorr

Hoinar Urban: Biblioteci stradale în Craiova

http://www.craiova.ro/blog/2012/10/hoinar-urban-biblioteci-stradale-in-craiova/

Zilele trecute treceam prin centru şi am văzut, întâmplător, în Piaţa Mihai Viteazul, lângă Fântâna Muzicală, câţiva oameni care montau o cutie de lemn drăguţă, cu uşiţă din sticlă, asemănătoare cu cea din imaginea de mai jos. Am privit puţin mai atent şi am citit, dacă ne amintim bine, ceva legat de bibliotecă. Ne-am făcut o idee despre ce ar putea fi, iar astăzi, după ce am primit un comunicat de la Biblioteca Judeţeană “Alexandru şi Aristia Aman” ne-am edificat.

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Este vorba despre un proiect denumit “Biblioteca Stradală”,  ”activ” de vineri, 27 octombrie, care ni se pare una dintre cele mai frumoase încercări de promovare a lecturii de care am aflat până acum. ”Biblioteca stradală” se adresează tuturor oamenilor, bogați sau săraci, fără deosebire de rasă sau de culoare. Biblioteca înseamnă cultură, iar cultura nu stă închisă într-o sală, ci este la îndemâna oricui vrea să o caute, uneori chiar stând pe o bancă într-un parc. Aşa că cei de la Biblioteca Aman îşi doresc să vadă aceste mici biblioteci în parcuri, în apropierea unităților de învățământ, în tot orașul: “Dorim să oferim iubitorilor de carte un loc de întâlnire, pentru a discuta și împărtăși dragostea lor de cărți, un loc unde copiii să stea și să citească împreună, unde oamenii să ia opauză de la problemele cotidiene și să regăsească bucuria răsfoirii unei cărți.”Craiovenii sunt rugați să respecte doar câteva reguli: să aibă grijă de cartea luată de pe raft și, după citirea acesteia, să o lase în acelaşi loc sau să aducă o altă carte în locul celei citite. Noi credem că ar fi minunat dacă s-ar implica uşor mai mult, făcând mici donaţii, astfel încât rafturile bibliotecilor stradale să fie ajutate de oricare dintre noi cu măcar o cărticică.

Pentru început vor fi amplasate rafturi și căsuțe ce adăpostesc cărți în zona Piata Mihai Viteazul si English Park, zone unde craiovenii petrec multe ore în aer liber.http://www.craiova.ro/blog/2012/10/hoinar-urban-biblioteci-stradale-in-craiova/

http://www.routard.com/guide_voyage_lieu/3796-ephese.htm ― imagini de ruine antice fin turcia (ephes), egeea de sud etc

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Bibliothèque apostolique vaticane, l'une des plus anciennes du monde (Vatican)

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Salle de lecture de la Bibliothèque de l'université de Graz (Autriche, XIXe siècle)

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Manuscrits dans une bibliothèque coranique de Chinguetti (Mauritanie)

Bibliothèquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Biblioth%C3%A8que

Pour les articles homonymes, voir bibliothèque (homonymie).

Bibliothèque apostolique vaticane, l'une des plus anciennes du monde (Vatican).

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Bibliothèque de l'abbaye de Saint-Gall (IX e   siècle , patrimoine mondial, Suisse)

Bibliotheca Alexandrina(XXI e   siècle , Alexandrie, Égypte)

Une bibliothèque (du grec ancien βιβλιοθήκη : biblio, « livre » ; thêkê, « place ») est le lieu où est conservée et lue une collection organisée de livres. Il existe des bibliothèques privées (y compris de riches bibliothèques ouvertes au public) et des bibliothèques publiques, objet de cet article. Les bibliothèques proposent souvent d'autres documents (journaux, périodiques, enregistrements sonores, enregistrements vidéo, cartes et plans, partitions...) ainsi que des accès à internet et sont parfois appelées médiathèques ou informathèques.

La majorité des bibliothèques (municipales, universitaires...) autorisent le prêt de leurs documents, ou de certains d'entre eux gratuitement ; d'autres (par exemple la Bibliothèque publique d'information) leur consultation sur place seulement. Elles peuvent alors être divisées en salles de lectures, ouvertes au public, et en magasins fermés pour le stockage de livres moins consultés. D'autres espaces, ouverts ou non au public, peuvent s'ajouter.

En 2010, avec plus de 144,5 millions de documents, dont 21,8 millions de livres, la plus grande bibliothèque du monde est la bibliothèque du Congrès à Washington. Néanmoins, la

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collection cumulée de livres des deux Bibliothèques nationales russes atteint 32,5 millions de volumes et la collection de la British Library 150 millions d'articles.

Sommaire 1 Histoire

o 1.1 Antiquité

o 1.2 Moyen Âge

o 1.3 Renaissance et époque moderne

o 1.4 Époque contemporaine

2 Types de bibliothèques

3 Activités des bibliothèques

o 3.1 Activités liées aux collections

o 3.2 Activités liées au public

4 Les bibliothèques sur Internet

5 Personnel des bibliothèques

6 Les grandes bibliothèques

7 Les bibliothèques imaginaires

8 Notes et références

9 Annexes

o 9.1 Bibliographie

9.1.1 Première approche

9.1.2 Ouvrages plus spécialisés

o 9.2 Articles connexes

o 9.3 Liens externes

HistoireVoir aussi : Histoire du livre.

Antiquité

Les bibliothèques apparaissent avec le besoin d'organiser la conservation et le travail des textes. Ces lieux dépendent des pouvoirs religieux et politiques, en proportion variable selon les civilisations.

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À Ninive, les archéologues ont retrouvé dans une partie du palais des rois d'Assyrie, vingt-deux mille tablettes d'argile, correspondant sans doute à la bibliothèque et aux archives du palais.

En Égypte, les maisons de vie, situées à proximité des temples, abritaient des bibliothèques où officiaient des bibliothécaires-enseignants dont les cours étaient réputés, y compris hors du pays.

En Grèce, la tradition attribue l'ouverture de la première bibliothèque à Athènes aux Pisistratides, quoi que la véracité de cette assertion ait été remise en cause1.

La plus célèbre bibliothèque antique est celle d'Alexandrie, en Égypte, créée au III e   siècle av.   J.-C. . Les rois hellénistiques ayant du mal à légitimer leur pouvoir aux yeux des Égyptiens autochtones se devaient de mener une politique d'évergétisme, afin d'apparaître comme bienfaiteurs. Ils constituaient et entretenaient de grandes bibliothèques ouvertes au public, dans des complexes culturels (musée, gymnase). Le coût de ces équipements était très élevé car, outre le prix d'achat ou de copie des livres et du papyrus, que l'on ne trouvait qu'en Égypte, il fallait recopier les ouvrages régulièrement puisqu'ils s'abîmaient rapidement. Les rois entretenaient également des esclaves lecteurs pour faciliter le travail des usagers de la bibliothèque. Athènes et Pergame possédaient aussi de grandes bibliothèques, comptant plusieurs centaines de milliers de volumes. Des bibliothèques un peu plus modestes existaient à Rhodes et à Antioche.

À Rome, certaines maisons privées pouvaient avoir une bibliothèque à côté du triclinium. Il existait aussi des bibliothèques ouvertes au public, souvent gérées de manière privée ou, en tout cas, fondées sur des initiatives individuelles. Ces créations étaient largement justifiées par des objectifs de prestige politique. Par exemple, Lucullus en a installé une dans ses jardins, Jules César voulait en ouvrir une pour les mêmes raisons. Du temps d'Auguste, Rome comptait trois grandes bibliothèques. Sous l'Empire, ce nombre s'accroît : en 377, on comptait ainsi 28 bibliothèques. Si certaines étaient des établissements autonomes, des bibliothèques étaient souvent intégrées aux thermes. Dans d'autres grandes villes de l'Empire, il existait aussi des bibliothèques.

En Chine, la diffusion des textes prend de l'importance durant les Royaumes combattants (IV e  - III e   siècle av.   J.-C. ), un moment d'effervescence intellectuelle comparable à la Grèce classique. Les cours seigneuriales entretenaient des lettrés, mais apparaissent aussi des écoles compilant leurs classiques. Qin Shi Huang unifia l'empire (-221), fonda la bibliothèque impériale, selon une méthode de tri plutôt autoritaire, puisqu'il brûla certains livres et les lettrés qui s'en réclamaient (confucianisme). La dynastie Han perpétua l'institution pendant quatre siècles, le confucianisme devint idéologie officielle, sans pour autant réprimer les autres écoles. Dans histoire des idées chinoises, elle joua un rôle aussi essentiel que la bibliothèque d'Alexandrie pour la transmission de la philosophie occidentale. La catégorie de taoïsme par exemple, est due à un bibliographe Han, aussi imprécise et pourtant féconde que le titre de métaphysique donné à un livre d'Aristote.

Moyen Âge

La tradition de la Rome antique n'a pas totalement disparu au Haut Moyen Âge. Elle se continue sans aucune interruption dans l'Empire romain d'Orient.La ville de Constantinople se voit dotée d'une bibliothèque par Constantin I er . Cependant, la querelle iconoclaste provoque

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une dispersion des livres (730-840). En Occident, Cassiodore crée en 550 une importante bibliothèque à Vivarium en Calabre.

Toutefois, au Moyen Âge, ce sont essentiellement les monastères qui entretiennent et enrichissent les bibliothèques, au sein desquelles sont conservés les textes utiles à la liturgie et à la prière, mais aussi les textes de l'Antiquité. Les bénédictins consacrent souvent leur temps de travail obligatoire à des scriptoria (singulier : scriptorium), ateliers de copie des livres devenus extrêmement rares en Occident. Ce travail a permis la transmission d'œuvres antiques qui auraient peut-être disparu aujourd'hui, même si les moines censuraient certaines œuvres ou certains passages. Les scriptoria étaient généralement couplés à une bibliothèque. La plus importante d'Occident, celle du monastère du Mont-Cassin, comptait deux à trois mille volumes. Il faut citer aussi celles de Saint-Gall ou de Cîteaux. Dès leur création au XII e   siècle , les universités prennent le relais et complètent l'action des monastères. Les universités qui se créent peu à peu dans toute l'Europe ont souvent leurs propres bibliothèques. Il convient d'y ajouter les nombreux collèges, qui sont aussi des lieux d'études et ont des bibliothèques. Les rois créent à leur tour leurs propres bibliothèques, qui prennent parfois une grande ampleur, comme celles de saint Louis ou de Charles V. Certaines d'entre elles sont à l'origine des bibliothèques actuelles, comme la bibliothèque Vaticane, fondée par Sixte IV.

Manuscrits dans une bibliothèque coranique de Chinguetti (Mauritanie)

D'importantes bibliothèques se créent également dans le monde islamique, avec le développement de la culture islamique au VI e   siècle , permettant en particulier la diffusion de la culture grecque, traduite en langue arabe, ainsi que celle de la culture arabe anté-islamique2.

Au Moyen Âge, le mot librairie (issu du latin impérial) est utilisé en français dans le sens de bibliothèque, qui perdurera jusqu'à la Renaissance (ex : la « librairie de Montaigne »).

Renaissance et époque moderne

Le développement de l'Humanisme à partir du XIV e   siècle entraîne, avec l'intérêt particulier porté à l'utilité publique, l'ouverture de bibliothèques publiques et le développement de bibliothèques privées. L'invention de l'imprimerie modifie, à partir du XVI e   siècle , le contenu de ces bibliothèques.

À la fin du XIV e   siècle à Florence, Niccolò Niccoli lègue sa bibliothèque privée pour qu'elle soit ouverte au public. L'organisation de cette bibliothèque est confiée à Cosme l'Ancien et la bibliothèque Médicis publique est ouverte dans le couvent dominicain de San Marco. Parallèlement, tout au long des XVe et XVIe siècles Cosme puis Laurent de Médicis et leurs

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descendants, au premier rang desquels Cosme I er de Médicis enrichissent une bibliothèque privée (où les manuscrits tiennent encore le premier rang) qu'ils font aménager par Michel-Ange pour l'ouvrir finalement au public en 1571 : c’est la bibliothèque Laurentienne (biblioteca Mediceo Laurenziana), qui existe encore aujourd'hui. Cosme l'Ancien voulait concentrer les productions de la pensée humaine et la rendre publique (accessible aux gens lettrés).

En France, François I er institue le dépôt légal, obligation pour les imprimeurs libraires de déposer un exemplaire de chacune de leurs publications à la bibliothèque du roi. Les bibliothèques s'ouvrent progressivement au public à partir de la fin du XVI e   siècle (à Salins en 1593), très timidement au début, assez largement au XVIII e   siècle . Les grandes bibliothèques comme la bibliothèque du roi connaissent une réputation prestigieuse et deviennent un lieu de visite obligée pour les voyageurs de marque, en particulier au nord de l'Italie. En Angleterre au XVII e   siècle (par exemple la Bibliotheca Smithiana3), en Europe centrale au XVIII e   siècle , des libraires ouvrent en annexe à leur boutique une bibliothèque de prêt4. Plusieurs bibliothèques privées, données ou léguées par leurs propriétaires, deviennent des bibliothèques publiques, comme la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras.

page de garde d'un catalogue.

Le modèle européen de bibliothèque se déplace dans les colonies, en particulier dans les futurs États-Unis, où de nombreuses bibliothèques universitaires actuelles sont issues des établissements d'enseignement fondés dès le XVII e   siècle sur le modèle de ceux du Vieux continent.

À Florence, la collection léguée par Antonio Magliabechi en 1714 à la ville (trente mille volumes) constituent le début de ce qui deviendra ensuite la Bibliothèque nationale centrale de Florence (BNCF), devenue publique dès 1737. François II de Toscane décide d'y faire déposer aussi un exemplaire de tout ce qui s'imprime à Florence (1737) puis dans toute la Toscane (1743). Elle reçoit toujours une partie du dépôt légal italien.

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Époque contemporaine

Le développement des bibliothèques de tous types s'accélère entre la fin du XVIII e et le XXI e   siècle . Le transfert de collections privées au public se poursuit. En France, ce transfert se fait en grande partie à la suite de la confiscation des biens du clergé, des aristocrates et des institutions d'Ancien Régime dissoutes (y compris les académies) par la Révolution française, dont les bibliothèques sont réunies, dans chaque département, dans un seul dépôt. Ces dépôts sont confiés aux villes en 1804 et constituent le noyau de base d'une partie des bibliothèques municipales au XIX e   siècle .

Salle de lecture de la Bibliothèque de l'université de Graz (Autriche, XIXe siècle)

Toutefois, les villes vont parfois très tardivement s'occuper de ces bibliothèques et leur donner accès. Lorsqu'on finit par nommer un bibliothécaire (non payé), en général la bibliothèque est logée dans l'hôtel de ville, même si certaines villes construisent un bâtiment spécifique (Amiens, 1823). Les cabinets de lecture privés se développent, et proposent soit la consultation sur place soit une forme de location de livres ou de journaux. L'abonnement est assez cher et les réserve à la bourgeoisie. Mais parallèlement, et pendant tout le XIX e   siècle , on voit de nombreuses créations ou tentatives de création de bibliothèques populaires : ligues catholiques et protestantes, mouvements ouvriers, etc. Déterminant fut le rôle d'Alexandre Vattemare (1796-1864), fondateur du premier système d'échanges culturels internationaux et promoteur des bibliothèques publiques. Le développement des études supérieures entraîne celui des bibliothèques universitaires, en particulier en Allemagne qui y consacre de grands efforts ; la France suit, mais avec un retard important.

Les bibliothèques connaissent un réel développement au XX e   siècle , sous l'impulsion de l'Américain Melvil Dewey, suivi par Paul Otlet et Henri La Fontaine, et du Français Eugène Morel. Il se traduit notamment par une amélioration des catalogues et des classifications, par un mouvement de normalisation de description, mais aussi par une volonté de renforcer l'accueil et le service auprès du public. Aux États-Unis, les bibliothécaires instaurent ainsi, dès qu'ils le peuvent, l'accès direct aux documents. Cette politique d'accès libre s'exporte en France dès la fin de la Première Guerre mondiale grâce à l'action de bibliothécaires américains dans les régions dévastées, mais se répand lentement : dans les années 1980, la plupart des documents des bibliothèques universitaires françaises sont encore en communication indirecte. Dans le même esprit, les bibliothèques diversifient peu à peu leurs activités, avec des expositions, des lectures (heure du conte), des conférences et colloques, des animations diverses. Toujours sous l'impulsion de Melvil Dewey et Eugène Morel se développe, dès la fin du XIX e   siècle , une formation professionnelle des bibliothécaires,

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couplée avec une meilleure coopération entre bibliothèques. Ces deux phénomènes favorisent l'émergence d'une profession autonome de mieux en mieux formée, ce qui ne supprime toutefois pas le bénévolat. Le développement des bibliothèques publiques s'amplifie à partir des années 1970, en relation avec l'augmentation de la part de la population poursuivant des études supérieures, la politique culturelle de l'État et des collectivités territoriales et les possibilités offertes par l'informatique. En effet, dès les débuts de cette nouvelle technique dans les années 1950, les ingénieurs ont eu l'idée de l'adapter aux bibliothèques. Toutefois, les phases d'expérimentation ont duré assez longtemps, de sorte que l'informatisation effective ne date souvent que des années 1980, et ne s'est imposée que lentement. Désormais, la plupart des bibliothèques des pays développés sont informatisées, mais ce n'est pas le cas général ; en revanche, de nombreuses bibliothèques en sont à la réinformatisation. Après une période pendant laquelle le modèle de construction était celui d'un bâtiment accueillant à la fois la bibliothèque et le musée, comme à Grenoble, le XX e   siècle voit la construction de bâtiments spécifiques, comme la bibliothèque Carnegie à Reims, parfois de grande taille comme la bibliothèque de La Part-Dieu, à Lyon, au milieu des années 1970.

Types de bibliothèques

Bibliothèque nationale de Chine (Pékin).

Bibliothèque Mazarine (Paris).

Les bibliothèques présentent une grande diversité. Ce sont tantôt des établissements à part entière, tantôt des services faisant partie d'un autre établissement. Certaines sont très largement ouvertes, d'autres accessibles à un public restreint. Certaines bibliothèques sont gérées par les pouvoirs publics, d'autres par des organismes de droit privé. Cependant, le critère principal dans la typologie des bibliothèques est celui de leur fonction.

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Dans chaque pays, les bibliothèques nationales recueillent et conservent les documents qui font l'objet du dépôt légal ; elles conservent souvent aussi d'autres documents. Elles assurent généralement le rôle d'agence bibliographique nationale, en assurant la description de la production imprimée nationale et la diffusion de bibliographies nationales. Certains pays peuvent avoir plusieurs bibliothèques nationales.

Il existe également des bibliothèques régionales dans certains pays. De statut varié (certaines sont aussi universitaires), elles assurent la conservation à long terme d'un grand nombre de documents. Elles peuvent servir de « bibliothèques de recours » pour la population de la région et participer à des réseaux de coopération avec les plus petites bibliothèques. Tel est le cas des bibliothèques cantonales en Suisse ou des bibliothèques de Land en Allemagne, des bibliothèques régionales en République tchèque...

Le terme de bibliothèque publique, calqué sur l'anglais public library, est rendu aussi en français sous la forme « bibliothèque de lecture publique ». Ces bibliothèques sont destinées à l'ensemble de la population locale pour lui permettre de s'informer et de se divertir. Elles sont souvent gérées par les collectivités locales, mais peuvent fonctionner sous forme d'associations ou concédées au secteur privé ; elles peuvent aussi être gérées par l'État. Stricto sensu, on peut compter les bibliothèques universitaires dans les bibliothèques publiques, car elles sont elles aussi ouvertes à tous les publics. L'utilisation du terme « bibliothèque publique » est donc fluctuante. Ainsi les bibliothèques de comités d'entreprise sont des bibliothèques de lecture publique à statut privé.

Les bibliothèques d'enseignement et de recherche apportent leur appui aux activités pédagogiques et scientifiques qui se déroulent dans l'établissement dont elles font partie. Il s'agit d'une part de bibliothèques d'école, de collège, suivant les noms employés dans les différents pays, ainsi que des bibliothèques universitaires.

Les bibliothèques spécialisées, comme leur nom l'indique, développent des collections dans une discipline ou autour d'un thème. Il existe ainsi des bibliothèques musicales, médicales, juridiques, etc. Cette dénomination inclut parfois (surtout en anglais, "special collections") les bibliothèques ou services de bibliothèques conservant les collections patrimoniales.

Ces différents types de bibliothèques ne sont pas toujours cloisonnés et une même bibliothèque peut avoir plusieurs fonctions :

une bibliothèque nationale peut s'ouvrir à un large public et jouer le rôle d'une bibliothèque publique.

certains pays, y compris la France, ont des bibliothèques publiques et universitaires.

une bibliothèque de lecture publique peut disposer d'une section spécialisée ou d'un département patrimonial.

Activités des bibliothèquesArticle détaillé : Bibliothéconomie.

Les activités des bibliothèques s'articulent essentiellement autour des collections et du public.

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Activités liées aux collections

Ces activités sont les plus traditionnelles :

acquisitions : achat ou collecte par don, dépôt ou dépôt légal de nouveaux documents, bulletinage

signalement : catalogage, description, indexation matière (description par des mots du contenu afin de permettre les recherches) des documents possédés par la bibliothèque et choix des indices de classement pour les collections de libre accès. Les thesaurus de description les plus utilisés en France sont Rameau Répertoire d’autorité matière encyclopédique et alphabétique unifié et les vedettes-matière « Blanc-Montmayeur Danset »5. La classification la plus répandue pour le classement des documents en libre accès est la Classification décimale de Melvil Dewey. La Classification décimale universelle, autrefois répandue dans les bibliothèques universitaires, est en très forte régression. La Classification de la Bibliothèque du Congrès est largement utilisée dans le monde, surtout dans le monde universitaire ou dans certaines bibliothèques spécialisées.

Les bibliothèques disposent de plus en plus souvent pour leurs imprimés et périodiques d'un catalogue informatisé de leurs collections, parfois accessible par internet.

conservation : pour les collections courantes, équipement, reliure, réparation ; pour les collections patrimoniales, conservation préventive (conditions hygrométriques convenant aux supports, conditionnement...), conservation curative (restauration, désacidification...).

élimination : couramment appelée « désherbage », « pilon » ou « élagage » (en Belgique francophone) par les bibliothécaires, cette activité consiste à retirer des collections les documents ne devant être conservés, en raison de leur état physique, de l'obsolescence de leur contenu, de leur inadéquation avec les missions de la bibliothèque ou du manque d'intérêt du public.

Activités liées au public

Ces activités se sont fortement développées depuis la fin des années 1970 :

prêt, retour et rangement des documents ; renseignements sur place à la bibliothèque et, parfois, à distance (par téléphone,

courrier, fax ou internet [chat et messagerie]), notamment à travers des services de référence virtuelle comme Askal ;

action culturelle (expositions, contes pour enfants, rencontres avec des écrivains, conférences, colloques, expositions virtuelles, etc.).

Les bibliothèques sur Internet

La majorité des bibliothèques ont maintenant leur propre portail internet, ou au moins une page d'accès donnée par leur administration de tutelle, avec leur catalogue en ligne, consultable à distance. Pour les plus importantes, leur catalogue est intégré au portail, de même que leur bibliothèque numérique et des outils comme des bibliographies, des listes de

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nouveautés, des expositions virtuelles, ainsi que l'accès pour chaque lecteur à l'état de son abonnement (documents empruntés et date limitée de retour).Dans la plupart des pays, le développement de l'internet a fait stagner le taux d'inscription en bibliothèque et les prêts sont généralement en baisse. Mais la lecture sur Internet augmente, notamment pour les livres anciens tombés dans le domaine public et scannés et mis en ligne par Google ou d'autres opérateurs. Les salles de lecture et les postes multimédias restent pourtant très convoités. En France, les usagers non inscrits sont en nette augmentation et viennent plus longtemps, mais il est difficile de savoir si c'est le signe d'un déclin ou d'un nouveau départ pour les bibliothèques et leur rôle de recueil et diffusion de la connaissance6.

Personnel des bibliothèques

Carl Spitzweg, vers 1850

Article détaillé : Bibliothécaire.

Traditionnellement, les personnes chargées de gérer la bibliothèque et d'assurer les services au public sont appelées bibliothécaires. Toutefois, le titre de bibliothécaire est réservé dans de nombreux pays au personnel d'encadrement justifiant de diplômes universitaires de second cycle en sciences de l'information.

En France, le terme de bibliothécaire reste employé de manière générique pour désigner toutes les personnes assurant les activités de bibliothèque, quels que soient leur statut réel et leur profession.

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Les grandes bibliothèques

Bibliothèque du Congrès de Washington DC (États-Unis)

New York Public Library de New York (États-Unis)

John F. Kennedy Presidential Library and Museum (Bibliothèque présidentielle)

William J. Clinton Presidential Center and Park (Bibliothèque présidentielle)

Selon l'ouvrage Library World Records, les 25 plus grandes bibliothèques actuelles dans le monde comprenant plus de 10 millions de volumes sont en 20097,8 :

Bibliothèque du Congrès à Washington : 30 millions de volumes (mais 21,8 millions selon son site internet) sur 144,5 millions de documents9,10,11

Bibliothèque publique de New York  : 20,4 millions de volumes sur 51,3 millions de documents selon son site internet12

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Bibliothèque nationale de Chine à Pékin : 27 millions de volumes (mais environ 10 millions sur 26,3 millions de documents en 2006 selon son site internet) 13,14,15

Bibliothèque d'État de Russie à Moscou : 24,2 millions de volumes (mais 17,5 millions selon son site internet) sur 42,7 millions de documents16,17,18 :

Bibliothèque nationale allemande (Deutsche Nationalbibliothek) à Francfort et à Leipzig (outre le Deutsches Musikarchiv à Berlin) : 17 millions de volumes sur 25,4 millions de documents19

Bibliothèque nationale de France à Paris : 15,3 millions de volumes (mais environ 14 millions selon son site internet) sur 35 millions de documents20

Bibliothèque de l'Université Harvard à Cambridge, Massachusetts : 15 millions de volumes

British Library à Londres : 14,5 millions de volumes sur 150 millions de documents21

Bibliothèque de l'Académie des sciences de Russie à Saint-Pétersbourg : 14,2 millions de volumes

Bibliothèque publique de Boston , Massachusetts : 14 millions de volumes

Bibliothèque nationale Vernadsky d’Ukraine à Kiev : 13 millions de volumes (mais 15 millions de documents au total selon son site internet)22

Bibliothèque INION à Moscou : 12,8 millions de volumes

Bibliothèques publiques des Metropolitan London Boroughs à Londres : 12,1 millions de volumes

Bibliothèque nationale russe à Saint-Pétersbourg : 12 millions de volumes (ou plutôt 15 millions) sur 35,7 millions de documents23

Bibliothèque de l'Université Yale à New Haven, Connecticut : 12 millions de volumes

Bibliothèque de l'Université d'Etat Lomonossov à Moscou : 11 millions de volumes

Bibliothèque d'État de Berlin (Staatsbibliothek zu Berlin) : 11 millions de volumes (mais y compris les tomes de journaux et de revues selon son site internet)24

Bibliothèques nationales centrales de Rome et Florence : 11 millions de volumes (mais 12 millions au total selon leurs sites internet)25,26

Bibliothèque RASLNS à Moscou : 11 millions de volumes

Bibliothèque et archives du Canada à Ottawa et Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Montréal : 11 millions de volumes27,28

Bibliothèque de l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign : 10,5 millions de volumes

Bibliothèque publique du comté de Los Angeles, Californie : 10,4 millions de volumes

Bibliothèque de l'Université de Californie à Berkeley, Californie : 10 millions de volumes

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Bibliothèque nationale de la Diète du Japon (Kokuritsu Kokkai Toshokan) à Tokyo : 10 millions de volumes

Bibliothèque d'État de Bavière  : plus de 10 millions de volumes en 2012.

Bibliothèque publique de Shanghaï : plus de 10 millions de volumes en 2010.

Lors d'une conférence de l'UNESCO en 1964, il fut agréé internationalement qu'un livre est défini comme une publication imprimée non périodique d'au moins 49 pages29. Au même titre que les bibliothèques nationales chargées du dépôt légal, allemande, italienne, voire française, et surtout canadienne, implantées sur plusieurs sites, la Bibliothèque nationale russe additionne en réalité les collections de la Bibliothèque d'État de Russie à Moscou et de la Bibliothèque nationale russe à Saint-Pétersbourg, soit 78,4 millions de documents et une collection cumulée de 32,5 millions de volumes, qui en fait alors la première au monde. Certains chiffres doivent être nuancés, dès lors que certaines bibliothèques, notamment en Europe de l'Est, comptent également chaque tome annuel de périodiques comme un volume, mais pour les deux bibliothèques nationales russes, ceux-ci sont bien distingués des volumes de livres et brochures dans le décompte des collections18.

Le périmètre des collections n'est pas non plus identique entre les bibliothèques : la British Library conserve ainsi les collections nationales de timbres (8 millions) et de brevets industriels (58 millions) qui dans d'autres pays sont conservées par d'autres institutions.

Depuis quelques années, ces établissements, mais aussi des moteurs de recherche sur internet développent une pratique de numérisation de livres ainsi que des sites Web qui conduiront bientôt à relativiser l'importance de ces données, en prenant en compte les services offerts par ces bibliothèques aux utilisateurs éloignés.

La British Library of Political and Economic Science : la bibliothèque de la London School of Economics, avec plus de 4 millions de volumes imprimés, constitue la plus grande bibliothèque des sciences sociales au monde.

Salle de lecture du British Museum.

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Les bibliothèques imaginaires

La bibliothèque du Nautilus (Jules Verne)

Des bibliothèques, réelles ou non, apparaissent dans de nombreuses œuvres de fiction30.

De nombreux écrivains ont développé le thème d'une bibliothèque idéale, donc imaginaire. Le poète et nouvelliste argentin Jorge Luis Borges en est l'un des exemples les plus illustres. Toutefois certaines bibliothèques imaginaires sont constituées de livres réellement écrits, d’autres qualifiées de Biblia abiblia par Max Beerbohm 31 de livres n’ayant jamais existé.

Dans les premières, on peut citer : o La Bibliothèque de Babel (Borges)

o La bibliothèque du Docteur Faustroll (Jarry)

o La bibliothèque du monastère bénédictin dans Le Nom de la rose (Umberto Eco), inspiré par Borgès et son écrit De Biblioteca, L'échoppe, Caen (1989)

Dans les secondes :

o Bibliothèque de l’abbaye de Saint-Victor dans Pantagruel de Rabelais

o La bibliothèque de feu M. le Comte J. N. A de Fortsas, qui a fait l’objet d’une véritable mystification en juillet 1840, avec l’annonce d’une vente aux enchères et l’édition d’un catalogue32.

o Catalogue des livres de M. Ed. C. bibliothèque facétieuse mise en vente le 1er avril prochain (année ?) à la Salle des Bons-Enfants publié par le bibliophile Guénoud33.

On peut citer également les bibliothèques disparues, mais utilisées dans les œuvres de fiction:

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La bibliothèque perdue (Don Rosa)

Plus rares sont les peintres qui en font le sujet de leur peinture.

Notes et références1. ↑ Rudolph Pfeiffer, History of Classical Scholarship: From the Beginning to the End of the Hellenistic

Age, Oxford, Oxford University Press, 1968 (ISBN   978-0198143420 ).2. ↑ Voir sur le sujet Houari Touati, L'armoire à sagesse : Bibliothèques et collections en Islam, Paris,

Aubier, 2003 (Collection historique).

3. ↑ Bibliotheca Smithiana [archive]

4. ↑ Alberto Martino, Die deutsche Leihbibliothek, Wiesbaden, 1990, p. 61.

5. ↑ Martine Blanc-Montmayeur et Françoise Danset,Choix de vedettes matières à l'intention des bibliothèques, Paris, Éd. du Cercle de la Librairie, 1987 (coll. Bibliothèques). Multiples rééditions

6. ↑ Gazette des communes, des départements et des régions, no 1986 p. 22 - 31 - 15/6/2009.

7. ↑ Source : Godfrey Oswald, Library World Records, 2nd Edition, 2009, p. 289

8. ↑ [1] [archive]

9. ↑ (en) About the Library - General Information [archive], Bibliothèque du Congrès, 1 er  mai 2008. Mis en ligne le 1 er  mai 2008, consulté le 2 août 2008

10. ↑ [2] [archive]

11. ↑ [3] [archive]

12. ↑ [4] [archive]

13. ↑ [5] [archive]

14. ↑ [6] [archive]

15. ↑ [7] [archive]

16. ↑ [8] [archive]

17. ↑ [9] [archive]

18. ↑ a et b [10] [archive]

19. ↑ [11] [archive]

20. ↑ La BnF en chiffres [archive]

21. ↑ [12] [archive]

22. ↑ [13] [archive]

23. ↑ [14] [archive]

24. ↑ [15] [archive]

25. ↑ [16] [archive]

26. ↑ librario [archive]

27. ↑ [17] [archive]

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28. ↑ [18] [archive]

29. ↑ Source : Godfrey Oswald, Library World Records, 2nd Edition, 2009, p. 14

30. ↑ Anne-Marie Chaintreau et René Lemaître, Drôle de bibliothèques... Le thème de la bibliothèque dans la littérature et le cinéma, Ed. du Cercle de la Librairie, 1993.

31. ↑ Books Within Books (1914) [archive] (en)

32. ↑ Vincent Puente, Histoire de la bibliothèque du Comte de Fortsas, Paris, Éditions des Cendres, 2005

33. ↑ Apollinaire, Le Flâneur des deux rives

Annexes

Bibliographie

Voir aussi la bibliographie de l'article Bibliothécaire.

Première approche

Anne-Marie Bertrand , Les bibliothèques, Paris, La Découverte, 2003 (coll. « Repères ») (ISBN   2-7071-2874-0 ) ;

Anne-Marie Moulis, Les bibliothèques, Toulouse, Milan, 1996 (coll. « Essentiels Milan ») (ISBN   2-84113-372-9 ) ;

Denis Pallier, Les bibliothèques, 8e éd., Paris, PUF, 1997 (coll. « Que sais-je ? ») (ISBN   2-13-046867-5 ).

Ouvrages plus spécialisés

Jacques Bosser, Bibliothèques du monde, Paris, La Martinière (ISBN   2-7324-2745-4 ) ; Martine Poulain (dir.), Les bibliothèques publiques en Europe, Paris, Éditions du

Cercle de la Librairie, 1992 (coll. « Bibliothèques ») (ISBN   2-7654-0494-1 ) ;

Lucien X. Polastron, Livres en feu : histoire de la destruction sans fin des bibliothèques, Paris, Denoël, 2004 (ISBN   2-2072-5573-5 );

ouvrage pour les professionnels :

o Association des bibliothécaires de France, Yves Alix (dir.),Le métier de bibliothécaire, Paris, Éditions du Cercle de la Librairie, 2010 (ISBN   978-2-7654- 0977-9).

Articles connexes

Bibliothèques à travers le monde

Bibliothèques aux États-Unis d'Amérique , Bibliothèques en France Manhwabang

Articles associés Bibliophilie Bibliothèque numérique

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Bibliothèque de lecture publique : voir bibliothèque publique

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Liens externes

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Conserveries mémorielles n° 5, 2008 : La bibliothèque (auto)portrait, Introduction de Vincent Auzas et Juliette Dutour.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Biblioth%C3%A8que

Hôtel de Béhague

http://oldparis.mae.ro/index.php?lang=fr&id=11046

L’Hôtel de Béhague,<< l’un des plus beaux palais >> de Paris

L’écrivain Henri de Régnier qualifia cet hôtel d’être l’ "un des plus beaux palais de notre ville". Ce lieu fut vendu le 27 mars 1939 à l’Etat Roumain qui y transféra son ambassade qui était auparavant à l’hôtel de Pomar, avenue de Wagram. Le premier ambassadeur qui y résida fut Georges Tataresco.

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La grand-mère de Martine de Béhague avait acheté en 1863 le terrain où se trouve aujourd’hui l’ambassade. Elle demanda à Gabriel Hippolyte Alexandre Destailleur (1822-1893), restaurateur de Courances et de Vaux-le-Vicomte, d’y édifier un hôtel de style Louis XV afin de correspondre aux collections du XVIIIème siècle qu’il devait abriter. L’architecte possédait une renommée internationale, il fut lié à la famille impériale et travailla en particulier pour les Rothschild de Vienne, Destailleur possédait une impressionnante collection de dessins d’architecture et d’ornements. Cette connaissance aiguë lui permettait de s’inspirer pour ses œuvres des décors anciens. Il avait aussi coutume de réemployer d’anciennes boiseries et éléments de décor mis sur le marché au moment des reconstructions d’Haussmann.

Le bâtiment, appelé Grand Hôtel, qu’il construisit était destiné à l’usage de Victoire - Félicie de Béhague et à celui de son fils. Il fut réalisé en 1866-1867 et était justement remarquable par l’emploi de lambris anciens. Ce bâtiment était construit parallèlement à l’avenue (no. 24) à laquelle il était relié par un vestibule vitré.

Un Petit Hôtel dévolu à Octave de Béhague, fut ensuite rapidement construit pour une somme supérieure à 400 000 francs. Plusieurs boiseries de sa collection y furent remontées en 1868.

Dès 1893, Martine de Béarn fit effectuer des remaniements par Walter-André Destailleur (1867-1940), fils du précédent architecte.

Le Grand Hôtel fut démoli ainsi que les communs du petit qui occupaient une partie de la place du bâtiment actuel. Certains éléments furent en revanche intégrés au nouvel édifice comme l’escalier de bois voisin et la précieuse Bibliothèque Ovale. Pour ces deux ensembles, d’anciennes boiseries furent réutilisées. Le grand escalier de bois harmonise différents rampes du XVIIIème siècle du nord de l’Europe. Il menait aux appartements de la comtesse qui avait aussi aménagé un ascenseur.

La Bibliothèque Ovale était un écrin pour la collection de livres précieux et rares d’Octave de Béhague. La plupart des livres ont été vendus aux enchères, en 1877, mais la bibliothèque est restée intacte, avec ses superbes panneaux de bois précieux et ses portes délicatement sculptés. Le plafond peint représente l’amie des muses, Aurore, qui mène un char attelé et éloigne les nuages de la nuit. Ce sujet se rencontre fréquemment dans la peinture de plafond baroque. Dans la bibliothèque aménagée par son père, Octave de Béhague, la

comtesse de Béarn réunit des livres de luxes et des reliures anciennes confiée à des bibliothécaires de qualité dont le célèbre Paul Valéry.

Le Salon Bleu, permettant d’accéder à la Bibliothèque Ovale aux portes à double battant et à la magnifique serrure du XVIIIème siècle ornée de dragons, comporte encore l’une des deux tapisseries flamandes du XVIIIème siècle, elle aussi, représentant des lavandières. Au centre du Salon se trouve un marbre de " La confiance en Dieu " (1835) d’après Lorenzo Bartolini.

Walter André Destailleur aménagea en 1894-1895 le grand escalier tapissé de marbres polychromes à la rampe en fer forgé rehaussé de bronzes dorés. Cet escalier d’honneur

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inspiré de celui de la reine à Versailles constitue une formule couramment utilisé au XIXème siècle.

Jean Dampt qui bénéficia de son amitié et avec qui elle mena une véritable collaboration, est l’auteur du bas-relief en marbre d’un seul tenant et haut de 4 mètres environ Le Temps emportant l’Amour. Présenté au Salon de 1898, il orne depuis lors le sommet du grand l’escalier.

La salle de bal néo-rocaille, appelée aussi Salon d’Or, qui servait de bureau et de salon de réception à Martine, fut aménagé en 1897. Cet ensemble restauré il y a quelques années, se distingue par le travail d’intégration de boiseries Louis XV de différentes provenances dû à Florian Kulikowski. L’ensemble révèle l’influence de l’hôtel de Soubise. Les peintures des dessus de portes sont dans le style des compositions florales du XVIIème. Cette salle, dont le plafond représente des nuages peints au naturel, a gardé son grand tapis au point de savonnerie, évalué en 1992, à 1.110.000 FHT, par les spécialistes des ateliers " La Lisse d’Aubusson " de Tours.

Le petit salon octogonal qui, lui est contigu, fut réalisé vers 1903. Quatre charmantes scènes de chasse de la fin du XVIIIème siècle, sont remployées. Ici aussi, un habile travail de raccordement des boiseries permit d’harmoniser l’ensemble. Ce salon conduit à la salle de théâtre et à la salle à manger.

La salle à manger fut réalisée vers 1904 dans le style rocaille comme en témoigne son décor. Cette pièce est ornée de magnifiques marbres polychromes dans le goût versaillais, tout comme le plâtre surmontant la fontaine qui reprend le motif du " Bain des Nymphes " de Girardon. Le plafond est peint en trompe l’œil. La table décorée d’une frise de stalactites est toujours en place. La " Fontaine de Neptune " à double vasque représente un élément typique du XVIIIème siècle et de son goût pour le thème de 1’univers aquatique trouve son écho dans toute la pièce et en particulier dans le tableau qui lui fait face.Il s’agit d’un fameux Boucher (1703 – 1770) de jeunesse, " La Re - Naissance de Vénus ", qui fit l’objet d’une étude en 1994. Il fut acheté aux environs de 1902-1904, pour 21 000 £., aux

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descendants de madame Tussaud qui l’avait acquis vers 1848 et exposé dans son musée de cires. L’historien d’art Alastair Laing suppose que cette œuvre fut exécutée vers 1731.

En 1897-1898, une grande salle de concert et de théâtre, privée, rebaptisée Salle Byzantine, devint réalisable avec la possibilité d’achat d’un terrain contigu donnant sur la rue Saint Dominique. Ce fut Gustave - Adolphe Gerhardt (1843 - 1921) qui réalisa cette salle. Gerhardt, grand Prix de Rome d’architecture, auteur de nombreux hôtels particuliers et restaurateur du Collège de France, reprit, suivant vraisemblablement les désirs de la comtesse elle-même, le plan basilical antique et la disposition des églises byzantines.

Le théâtre était aussi musée : différents témoignages indiquent, par exemple, que des instruments de musique et des peintures y étaient exposés.

En 1900, " Le Monde Musical " annonçait que la salle pouvait accueillir 600 visiteurs et qu’elle possédait un grand orgue. Cet orgue existe encore partiellement et constitue l’un des rares exemples d’orgue profane parisien, encore existant, du début du siècle.

La Salle Byzantine fut le lieu d’événements majeurs pour l’histoire du théâtre : le metteur en scène Adolphe Appia y effectua sa première représentation en 1903 et le fameux couturier Mariano Fortuny, surnommé par Proust – " le fils génial de Venise "- y inaugura un système de coupole de toile repliable donnant au spectateur l’illusion de la profondeur. Celle de l’hôtel, toujours en place derrière l’arc scénique, porté par quatre colonnes de porphyre, possède une hauteur de 15 mètres. Un tel appareil fut installé, en 1922, à la Scala de Milan. Le système d’éclairage électrique était lui aussi absolument novateur. De nombreuses autres représentations y eurent lieu. Martine de Béhague pouvait assister aux représentations depuis la Salle du Chevalier. Ce studiolo mêlant un art nouveau mesuré et l’inspiration médiévale donnait au moyen d’une grande baie sur la salle de théâtre.

Musique et mondanité

Durant trente ans, la comtesse de Béarn reçut chez elle une société choisie.

La comtesse de Béarn invitait volontiers des compositeurs contemporains à diriger leurs œuvres. Ainsi, le 15 janvier 1902, le compositeur allemand Friedrich Gernsheim dirigea une symphonie dont il était auteur. Le 21 janvier 1903, Widor dirigea un orchestre pour un " charmant five o’clock musical ".

Le 6 avril 1905, Gabriel Fauré y dirigea son Requiem " avec un énorme succès " et la comtesse Potocka interprèta un concerto de Mozart accompagnée par un orchestre que dirigea Widor. En décembre de la même année, " quelques amis " sont conviés " à une réunion musicale pleine d’intérêt " au cours de laquelle ils peuvent entendre un " excellent orchestre " dirigé par Camille Chevillard.

La comtesse de Béarn semblait également ouverte à des répertoires qui sortent des sentiers battus. Ainsi, le 25 avril 1920, la compagnie de La Petite scène y donna une représentation devant les membres de la Revue critique. Le programme comporte des extraits de " L’idylle sur la paix " de Lully, d’ " Isabelle et Gertrude " de Blaise et Gluck et des " deux chasseurs et la laitière " de Duni. L’orchestre et les cœurs sont dirigés par Félix Raugel.

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La salle byzantine accueillit aussi des concerts de charité, au bénéfice de l’Union mutualiste des femmes de France et des pauvres de Paris. Isadora Duncan y dansa en 1909.

Les derniers travaux dans l’hôtel eurent lieu au début du siècle. En 1902, la façade sur le jardin, inspiré par la colonnade du Louvre, fut exécuté par Walter - André Destailleur.

Des miroirs, au lieu des perspectives peintes utilisées au XVIlème siècle, permettaient au visiteur d’observer le reflet de l’hôtel et du jardin dans la grande arcade du portique de goût rocaille qui orne toujours le fond du jardin. Un lion de Georges Gardet, sculpteur contemporain de Martine de Béhague, est couché non loin de ce théâtre d’eau conçu par l’architecte Gonse.

Le jardin était le règne d’une réelle fantaisie. Haies interrompues de buis soulignant les pelouses, clématites, chèvrefeuilles et roses qui semblaient s’épanouirent avec nonchalance sur la ferronnerie de l’escalier, thermes aux visages graves, fontaine et statues dites antiques, sarcophage disparaissant sous les fougères, nombreux arbres apporta ont leur ombre et leur fraîcheur permettaient au jardin de pallier ses petites dimensions par la multiplicité des points de vue

qui y étaient ménagés.

En 1904, la façade néo-byzantine de la salle de théâtre, fut masquée par une autre inspirée du XVIIème siècle. L’entrée se fit dès lors par la rue. Le vestibule fut ponctué de colonnes à bossages rustiques. Le visiteur pouvait accéder soit à la Salle Byzantine débutant au premier étage, soit au grand escalier et au jardin. Ganymède, une très belle œuvre en marbre de style néo-classique du sculpteur Odoardo Fantacchiotti, y accueille le visiteur.

Les contemporains de Martine de Béarn ne s’y trompèrent pas et reconnurent le faste exceptionnel de l’hôtel de Béhague qu’elle avait marqué de ses idées dès sa jeunesse ; Rodin en 1901 la remercia de l’avoir accueilli dans son "musée vivant où tout était animé et dans l’ordre et la grâce des choses qui peuvent vous entourer".

Note:Texte adapté à partir des recherches de Laure Stasi, historienne d’art.Photos de l’Hôtel de Béhague réalisées et mises à notre disposition parFlorin et Mariana Dragu.

http://oldparis.mae.ro/index.php?lang=fr&id=11046

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Pietro Santi Bartoli Receuil de peintures antiques trouvées à Rome © Bibliothèque nationale de France, Paris

Musées de papier: L’Antiquité en livres, 1600-1800Musée du Louvre, Paris, 25 September 2010 — 3 January 2011

http://enfilade18thc.wordpress.com/tag/musees-de-papier-lantiquite-en-livres/

Pietro Santi Bartoli Receuil de peintures antiques trouvées à Rome © Bibliothèque nationale de France, Paris

Les antiquaires des XVIIe et XVIIIe siècles ont souvent rassemblé leur savoir dans d’imposants recueils figurés d’antiquités, sortes de « musées de papier » donnant à voir, sous forme de gravures ou de dessins, un nombre considérable d’œuvres antiques. Les images de l’art antique contenues dans ces musées de papier ont directement alimenté une série de phénomènes majeurs dans l’histoire de l’art du XVIIIe siècle : essor du goût pour l’antique et

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mode néoclassique, naissance de l’historiographie de l’art, élargissement de la notion d’Antiquité à des aires géographiques et culturelles nouvelles.

L’exposition révèle l’extrême fécondité de ces recueils de dessins et gravures. Elle mène le visiteur du Museo cartaceo de Cassiano dal Pozzo (1588-1657) – érudit qui rassembla une célèbre collection de reproductions d’œuvres antiques – jusqu’aux années 1760-1800, marquées par les ouvrages illustrés de Caylus, de Winckelmann et de Séroux d’Agincourt. Elle donne un aperçu des systèmes de classement de ces recueils et montre comment, à la suite notamment des fouilles d’Herculanum, la littérature antiquaire s’enrichit de publications somptueuses. Enfin, elle présente les multiples objets et instruments qui ont accompagné le travail antiquaire et ainsi préparé la naissance de deux disciplines modernes : l’histoire de l’art et l’archéologie.Cette exposition a été réalisée avec le concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France.http://enfilade18thc.wordpress.com/tag/musees-de-papier-lantiquite-en-livres/

Librophiliac Love Letter: A Compendium of Beautiful Libraries

September 6th, 2007

http://curiousexpeditions.org/?p=78

Everyone has some kind of place that makes them feel transported to a magical realm. For some people it’http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;s castles with their noble history and crumbling towers. For others it’http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;s abandoned factories, ivy choked, a sense of foreboding around every corner. For us here at Curious Expeditions, there has always been something about libraries. Row after row, shelf after shelf, there is nothing more magical than a beautiful old library.

We had a chance to see just such a library on our recent visit to Prague. Tucked away on the top of a hill in Prague is the Strahov Monestary, the second oldest monastery in Prague. Inside, divided into two major halls, is a breathtaking library. The amazing Theological Hall contains 18,000 religious texts, and the grand Philosophical Hall has over 42,000 ancient philosophical texts. Both are stunningly gorgeous. Strahov also contains a beautiful cabinet of curiosities, including bits of a Dodo bird, a large 18th century electrostatic device, numerous wonderfully old ocean specimens, and for unclear reasons many glass cases full of waxen fruit. Our delight was manifest.

Shocked into a library induced euphoria, Curious Expeditions has attempted to gather together the world’http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;s most beautiful libraries for you starting with our own pictures of Strahov. We hope you enjoy them as much as we do.

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Strahov Theological Hall –http://curiousexpeditions.org.nyud.net/; Original Baroque Cabinet

Strahov Theological Hallhttp://curiousexpeditions.org.nyud.net/; Statue of John the Evangelist Holding a Book

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Abbey Library St. Gallen, Switzerland

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Angelica Library, Rome, Italy

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Herzog August Library, Wolfenbüttel, Germany

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Beatus Rhenanus Library, Basel, Switzerland

Bernadotte Library, Stockholm Sweden

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Biblioteca Angelica, Rome, Italy

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Biblioteca Di Bella Arti, Milan, Italy

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Biblioteca do Palacio e Convento de Mafra I, Lisbon Coast, Portugal

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Biblioteca do Palàcio Nacional da Ajuda Lisboa III, Lisbon, Portugal

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Biblioteca Geral University of Coimbra, Coimbra, Portugal

Biblioteca Palafoxiana, Puebla, Mexico

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Bibliotecha de la Real Academia De La Lengua, Madrid, Spain

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Bibliotheque Alencon, Normandy, France

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Bibliothéque Nationale de France, Paris, France

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Duke of Humphrey’http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;s Library, Bodleian, Oxford University, England

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Boston Copley Public Library, Boston, USA

Page 46: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Old British Reading Room, British Museum, London, England

Casanatense Library, Rome, Italy

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Cathedral Library, Kalocsa, Hungary

Chetham’http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;s Library, Manchester, UK

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Dutch Royal Archives Library, Netherlands

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El Escorial Library, San Lorenzo, Spain

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Frederick Ferris Thompson Memorial Library, Vassar College, Poughkeepsie, New York, USA

George Peabody Library, Baltimore, Maryland, USA

Page 51: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Handelingenkamer Tweede Kamer Der Staten-Generaal Den Haag, the Hague, Netherlands

Page 52: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Hereford Cathedral Chained Library, Hereford, England (Rare books were once kept chained to the bookshelf to prevent stealing.)

Page 53: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Herzogin Anna Amalia Bibliothek Weimar II, Germany

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Joanina LIbrary University of Coimbra, Portugal

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Kremsmuenster Abbey Library, Kremsmünster, Upper Austria.

Biblioteca Castilla La Mancha, Spain

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Library of Congress, Washington, DC, USA

Library of Parliament, Ottawa, Canada

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Library of St. Walburga, Zutphen, Netherland (Preserved from the 16th century)

Library of the Benedictine Monastery of Admont, Austria

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Library of the National Palace of Mafra, Portugal

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Library of the Prussian King Frederic the Second in Potsdam, Germany

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Melk Monastery Library, Melk, Austria

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National Art Library, Victoria and Albert Museum, London

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North Reading Room, UC Berkeley, California, USA (Terrific reader suggestion)

New York Public Library, New York, USA

Plantin-Moretus, Antwerp, Belgium

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Queen’http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;s College Library Oxford

Real Gabinete Portugues De Leitura Rio De Janeiro, Brazil (Possibly the

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most beautiful library of them all.)

Rennie Mackintosh Library, Glasgow School of Art, Scotland (Added on excellent reader suggestion.)

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Riggs Library, Georgetown University, USA

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Rijkmuseum Library, Amsterdam

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Riksdagen Library, Swedish Parliament Library, Stockholm, Sweden

Russian National Library, St. Petersburg

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St. Florian Monastery-Library, Austria

Salamanca Library, Salamanca, Spain

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Sansovino Library, Rome, Italy

Sorbonne Library, Paris, France

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State Library, Victoria, Australia

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Stiftsbibliothek Klosterneuburg, Klosterneuburg, Austria

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Suzzallo Library, Seattle, Washington, USA

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The New Library of the Royal College of Physicians of Edinburgh

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Theology Room at St. Deiniol’http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;s library, North Wales

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Trinity College LIbrary, AKA, The Long Room, Dublin, Ireland

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University-Library, Helsinki, Finland

Vatican Library, Vatican City, Rome

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Austrian National Library, Vienna, Austria

Waldsassen Abbey Library, Bavaria, Germany

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Wren Library, Trinity College, Cambridge, England

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Yale, Beinecke Rare Book and Manuscript Library, New Haven, Connecticut, USA

At the end of this post we at Curious Expeditions asked for beautiful libraries we had overlooked. Turns out, there were a lot. In fact, more than we will ever be able to post. But in the spirit of the compendium below we have put up some of our favorites from the reader suggested libraries. Thanks to everyone who suggested a library, it’http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;s fantastic to see that we aren’http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;t the only ones with a bad case of librophila. (We also apologize to anyone who suffers a scrolling related injury.)

Amelia S. Givin Library, Mount Holly Springs, PA

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Bad Schussenried Bibliothekssaal, Baden-Württemberg, Germany

Biblioteca Medicea-Laurenziana, Florence, Italy

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Bibliothèque Solvay, Brussels, Belgium

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Boston Athenæum, Boston, MA, USA

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Codrington Library, All Souls College, Oxford, England

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Cornell Law School Library, Ithaca, NY, USA

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Folger Shakespeare Library, Washington D.C., USA

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George Vanderbilt’http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;s Biltmore House Library, Asheville, N.C., USA

Harper Library, The University of Chicago, IL, USA

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John Rylands Library, Manchester, England (Thanks to Edward Brownrigg and John Rylands)

Klementium Library, Prague, Czech Republic

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Llyfrgell Genedlaethol Cymru, National Library of Wales, Aberystwyth, Wales

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National Library of Ireland, Dublin, Ireland

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Old Chicago Public Library (Current Cultural Center), Chicago, IL, USA

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Pierpont Morgan Library, NY, NY, USA

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Saxon State Library in Dresden, Germany (The reading room pictured is entirely underground, the ceiling being level with the grass.)

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Sterling Memorial Library, Yale, New Haven, Connecticut, USA (The rest of Sterling Library is incredible, but I particularly enjoy that wonderful library specialty, the card catalog)

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The Grolier Club Library, NY, NY, USA

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The St. Johnsbury Athenaeum, Northeast Vermont, USA

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Thomas Crane Library, Quincy MA, USA

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Thomas Fisher Rare Book Library, Toronto, Canada

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University of Michigan (Old) Law Library, MI, USA

Widener Library, Harvard. Cambridge, MA, USA

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Wiblingen Monestary Library, Ulm, Germany

While there were a number of amazing modern libraries suggested, such as the Phillips Exeter Academy Library, the new Seattle Public Library, the leafy Washoe County Library in Reno and the astounding looking Biblioteca Vasconcelos in Mexico, we leave it up to someone else to assemble a beautiful modern libraries compendium.

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For those of you still in the grip of Librophilia, if that’http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;s possible, you can have a more immersive experience at the panoramas of the Handelingenkamer and Waldassen libraries, as well as watch a lovely video of the Bernadotte Library. One can find more Strahov pictures at the Curious Expeditions flickr account, and many other library pictures at the Flickr “http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;Libraries and Librarians”http://curiousexpeditions.org.nyud.net/; group.

If all this library leering has made you long to hold a book in your hands, then let us suggest “http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;Libraries”http://curiousexpeditions.org.nyud.net/; by the outstanding photographer Candida Höfer. A number of the more beautiful pictures in this set are by Ms. Höfer. For those looking for a gorgeous library closer to home, look no farther then “http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;Libraries We Love”http://curiousexpeditions.org.nyud.net/; a book and blog dedicated to wonderful libraries in the U.S. Also of interest is “http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;The Most Beautiful Libraries in the World.”http://curiousexpeditions.org.nyud.net/; If even those can’http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;t satisfy your desires try “http://curiousexpeditions.org.nyud.net/;The Renaissance Library Collection”http://curiousexpeditions.org.nyud.net/; which sells calenders, greeting cards, and posters of nothing but, yes, libraries.

A tip of the hat to excellent blogs The Nonist and Sheila Omalley who had previously compiled some lovely library images. A number of the beautiful images in the compendium are from that ever wonderful resource Flickr. For source attribution please click here.

Finally, if anyone feels that any particularly beautiful library has been overlooked please let us know.http://curiousexpeditions.org/?p=78

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 http://www.ascadys.net/article-video-alexandrie-capitale-du-savoir-108762426.html

 Les grandes métropoles de l'Antiquité... Elles ont vu le jour il y a plus de 2 000 ans aux quatre coins de la Méditerranée. Ce sont les premières villes de renommée mondiale de l'Histoire. Rome, Sparte, Athènes, Ephèse, Babylone, Pompéi... et Alexandrie, merveille du passé.  http://www.ascadys.net/article-video-alexandrie-capitale-du-savoir-108762426.htmlare un documentar (3 părţi) luat de pe arte ― alexandrie, capitale de savoir ― de descărcat

Un livre, un jour !

Ecrire sur quoi ?

 http://www.aslim-taslam.net/article.php3?id_article=891

Pour les Musulmans, l’écriture est importante puisqu’elle leur permet de transmettre le Saint Coran, parole d’Allah Le Très Haut, en plus de la transmission orale (par cœur). Nous avons vu le mois dernier comment l’écriture est apparue, ce mois-ci nous parlerons des supports que l’homme utilise ou a utilisé pour écrire.

 Au Moyen Orient antique (vers moins 4000 ans environ) et en ancienne Egypte (vers moins 1440 ans environ), l’écriture était gravée sur des tablettes de pierre, c’était le travail des scribes.

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Plus tard en Egypte est apparu le rouleau de papyrus. Le papyrus est une plante qui pousse en Egypte, on découpe la plante en lamelles, on assemble les lamelles de façon à obtenir un matériau souple sur lequel on écrit et que l’on peut enrouler, c’est déjà un progrès pratique par rapport à la tablette en pierre. La plus grande bibliothèque d’Egypte ancienne, la bibliothèque d’Alexandrie, possédait jusqu’à 700 000 rouleaux !

 

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Au Moyen Age apparaît le codex, texte écrit à la main sur vélin ou peau animale traitée, réalisé par les moines copistes, page par page, ces pages sont ensuite assemblées. Un codex ayant appartenu à Léonard de Vinci a été acquis par le patron de Microsoft, Bill Gates. La lecture devient plus facile mais les documents restent très chers, les bibliothèques royales et les monastères restent les seuls à pouvoir faire de tels achats, ils n’en possèdent que quelques dizaines. On raconte que les documents étaient enchaînés aux murs par peur du vol.

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Plus tard apparaît le papier, d’origine végétale, le bois et bien moins cher. Et aujourd’hui, nous avons également le support informatique, sur lequel tu lis en ce moment cet article.

 

La suite : L’imprimerie

 

 

Marie-Louise R.

http://www.aslim-taslam.net/article.php3?id_article=891

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Galerie souterraine près du Sérapeum d'Alexandrie; probablement l'annexe de la Bibliothèque d'Alexandrie antique

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Bibliothèque Administrative de la Ville de Paris

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Musée de la Bibliothèque d'Alexandrie

Alexandrie (bibliothèque)http://www.cliolamuse.com/spip.php?article147

Création et constitution

Reconstitution de la Bibliothèque d’Alexandrie : vue générale.

Ptolémée souhaita créer (vers 290) dans sa ville un établissement important qui réunirait les savants, les écrivains, tous les chercheurs de son temps. C’est ainsi que fut élevé tout près du Palais royal un temple de la science et des Muses, le Mouséïon (musée), dont l’exemple venait d’Athènes. A l’origine, ce qui devint ensuite la célèbre Bibliothèque n’était qu’une annexe du Musée. Ptolémée confia le projet au précepteur de ses enfants, Démétrios de

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Phalère, ancien tyran d’Athènes mais aussi philosophe, administrateur, écrivain et orateur. Démétrios de Phalère défend l’idée aristotélicienne que la bibliothèque doit contenir tous les savoirs du monde. Mais c’est sous le règne de Ptolémée Philadelphe que la bibliothèque s’enrichit de nombreux volumes.

Alexandrie : reconstitution de l’intérieur de la Bibliothèque.

Le dessein de Ptolémée est d’acquérir toutes les œuvres écrites de l’Humanité, pour cela plusieurs moyens sont mis à contribution : Ptolémée demande aux autres souverains de lui envoyer tout ouvrage écrit digne d’intérêt ; les œuvres sont empruntées contre gage le temps de les copier ; tout bateau arrivant dans le port d’Alexandrie se voit confisquer ses livres qui seront copiés par des scribes, l’original, s’il est de valeur enrichira la bibliothèque et la copie sera restituée au navire. Par ailleurs, ordre est donné de rechercher dans tout le monde méditerranéen les ouvrages précieux qui manqueraient au catalogue.

C’est dans le cadre de cette même démarche encyclopédique que Ptolémée aurait ainsi commandé aux représentants des tribus juives la traduction en grec de la Bible (dite « Bible des Septante »). A cette époque la bibliothèque compte déjà 500 000 volumes (rouleaux de papyrus) et moins de trois siècles plus tard, elle en comptera 700.000. Face à cet afflux, il fut nécessaire de construire un second bâtiment le Sérapéion dans le temple de Sérapis. Ce fut pendant cette période que Manéthon, prêtre égyptien parlant et écrivant le grec, rédigea son histoire des pharaons intitulée Aiguptiaka.

Architecture et fonctionnement

D’après Strabon, qui l’a visité lors de son voyage en Égypte en 25/24 av. J.-C. : « Le Museion fait lui aussi partie des bâtiments royaux et comprend un péripate, un exèdre avec des sièges, et un grand édifice, où se trouve la salle commune dans laquelle prennent leurs repas les savants, membres du Museion. Cette communauté d’érudits possède des biens en commun ; ils ont aussi un prêtre directeur du Museion... » (1)

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Reconstitution de la Bibliothèque d’Alexandrie : vue extérieure.

C’était donc une sorte d’université des Lettres et des Sciences. Les savants de toutes disciplines y étaient admis. Les savants étaient nourris gratuitement et exemptés d’impôts. Ces dispositions étaient faites pour attirer à Alexandrie les hommes de valeur de toutes les parties du monde grec et ainsi pouvoir supplanter Athènes.

La bibliothèque fut construite dans le quartier du Bruchium, près du palais royal. Le bâtiment était composé d’une cour ombragée entourée d’un portique où élèves et visiteurs pouvaient discuter, d’une grande salle - où avaient lieu les cours magistraux - et d’une autre - où professeurs et élèves prenaient leur repas en commun, entourée de salles plus petites où les maîtres enseignaient. Il y avait aussi un observatoire astronomique, un zoo et un jardin.

La vie y était communautaire mais il existait un président des études qui portait le titre de Prêtre des Muses. La charge de bibliothécaire, bientôt instituée pour faire face à la tache, sera occupée par de grands érudits : Zénodote d’Ephèse, Apollonius de Rhodes, Eratosthène de Cyrène, Appolonius d’Alexandrie, le grammairien Aristophane de Byzance, Aristarque de Samothrace ou le poète Callimaque qui invente le premier catalogue. Les bibliothécaires en chef furent, souvent, choisis par le souverain régnant pour être le précepteur de leur fils, le prince héritier. Ils étaient aidé par deux prêtres, pour classer et cataloguer les œuvres des poètes dramatiques l’un s’occupait des tragédies, l’autre des comédies.

Destruction

La bibliothèque fut incendiée une première fois durant l’entrée de Jules César à Alexandrie (48 av. J.-C.) : César fait incendier la flotte amarrée dans le port pour empêcher que la flotte de Ptolémée XIV ne prenne la ville à revers, de là l’incendie se propage à la Bibliothèque toute proche et entre 40 000 et 400 000 rouleaux sont détruits. En compensation, Antoine offre à Cléopâtre la bibliothèque de Pergame. En 295, les collections sont de nouveau endommagée durant la révolte d’Aemilianus. Puis en 391, le Sérapéion est détruit lors d’une révolte contre Théodose.

Enfin, en 691, Alexandrie étant tombée aux mains des Arabes selon la légende le général Al-as Amrou ordonne la destruction de tous les livres, qui seront utilisés pour chauffer les bains publics pendant six mois, car « si tous ces livres sont conformes au Coran, ils sont inutiles, s’ils ne sont pas conformes, ils sont dangereux ».

http://www.cliolamuse.com/spip.php?article147

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Reconstitution de la Bibliothèque d’Alexandrie : vue générale.

Reconstitution de la Bibliothèque d’Alexandrie : vue extérieure.

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Alexandrie : reconstitution de l’intérieur de la Bibliothèque.

http://www.aime-free.com/5-index.html

Samedi 13 octobre 2012

Ferveur ou solitude ? Le célibat en Égypte ancienne !

 

Un sage parla !

 

"Si vous voulez mesurer la valeur d’une Civilisation,

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regardez d’abord comment elle a traité

les femmes,

les pauvres

et

les faibles"

 

Épreuve ?

Surtout quand il fut subi par une jeune fille !

 

Célibat ?

Synonyme de solitude...

Synonyme d'exclusion...

 

Nonobstant, lorsqu'il fut le corollaire d'une condition religieuse, il pouvait, le célibat, être associé au prestige ainsi qu'à la puissance !

 

Le célibat ne fut pas considéré comme une situation normale en Égypte ancienne et les célibataires furent plus ou moins réprouvés !

 

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Peinture de la chambre funéraire de "Userhet".

N'est-elle pas sublime ?

Hypogée coloré, les peintures sont parfois bien abîmées mais les couleurs sont vives !

Vallée des nobles...

Cette nécropole renferme pas moins de 400 tombes !

 Ces tombes s’étalent dans l'ancien village de Gurna...

Elles datent de la 6e dynastie à la période gréco-romaine...

 

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L'Hypogée TT56 d'Userhet peut être trouvé dans la zone du village de Sheikh Abd 'el-Gournah, au sud de la tombe de Ramose (TT55)...

Le tombeau est peint avec des scènes insolites et de nombreux sujets, bien que sa décoration n'était pas complète !

 

L'origine probable du "mariage" Kemet...

 

Ainsi le mariage fut bien le ciment de la société antique égyptienne...

Il devait la structurée !

Très souvent les légendes attribuaient l'institution du mariage au fondateur de la nation... (?)

 

Le pharaon Ménès, premier roi de Kemet, serait donc le créateur du mariage, dans son pays du moins !

D'ailleurs, le terme même de mariage n'existait pas en égyptien !

Cette union se concrétisait par la cohabitation des époux... 

 

"Les noces" avaient bien un but :

- La reproduction qui assurait la survie de l'espèce,

- La transmission du nom,

- La transmission du patrimoine le cas échéant,

- Mais encore plus essentiel, la continuité du culte des ancêtres !

 

Cette dernière notion fut bien probablement l'une des plus importantes dans cette société antique et cela compte tenu du poids de la religion !

 

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Les célibataires furent dépourvus d'héritiers.

Ce furent ces derniers qui accomplissaient pour lui les rites funéraires dont lui même l'avait certainement effectué pour ses parents ! 

 

Un obstacle qui fut de taille !  

 

Celui du voyage après la mort...

Il devait se dérouler dans de bonnes conditions !

 

Dans ce cas, il devait s'agir de conditions subies, réprouvées qui valaient plus ou moins à l'intéressé l'exclusion et la réprobation de la communauté : anathème que partageait d'ailleurs la vieille fille ainsi que la prostituée !

 

Les informations sont très peu abondantes afin de mentionner ce fait dans la société ! La situation dite "normale" étant bien le mariage : du moins c'est lui que nous retrouvons le plus répandu dans les sources...

 

De fait il est bien difficile d'entrevoir le célibat aux travers des bas reliefs !

 

Même au niveau des fresques...

Même au niveau des vestiges retrouvés dans les sépultures...

 

Nonobstant, quelques indices nous sont parvenus !

 

Quand les filles semblaient se languir !

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Ainsi, subi, le célibat assurait la solitude !

 

Quels furent donc, par conséquent, les intéressées ?

 

Celles qui par définition trouvaient difficilement l'élu :

- Les malheureuses atteintes de malformations ou de difformités,

- Les handicapées,

- Celles frappées de maladies héréditaires,

- Les jeunes filles dont le physique étaient particulièrement disgracieuses,

- Ou encore celles qui se trouvaient trop pauvres,

- Trop inhibées,

- A l'inverse, trop délurées,

- Celles qui n'éprouvaient aucun attrait... Pour le sexe opposé,

- ...

 

Constatez vous-même, les raisons furent bien nombreuses !

 

Les jeunes filles qui voyaient les années se succéder...

Sans qu'aucune proposition de mariage ne leur fût faite... Celles là, elles devaient particulièrement se désespérer...

 

Alors, afin de :

- "Conjurer" le sort,

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- De retrouver l'espoir perdu,

- De s'attirer la bonne fortune aussi,...

 

Il semble bien qu'il devait ne leur rester que :

- La prière !

- Les pratiques magiques !

- ...

 

La prière à Hathor...

 

Elles, les filles, adressaient bien certainement leurs suppliques à Hathor !

Cette divinité qui était censée protéger les Femmes d'une manière générale...

Netjeret de l'Amour...

Netjeret du bonheur...

Netjeret des unions et mariages...

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Elle assurait la fertilité et il était même dit qu'elle "accueillait les prières de chaque jeune femme qui pleurait" !

 

 

Afin d'obtenir un prétendant, on pouvait se rendre en pèlerinage à son sanctuaire principal situé à Dendérah !

 Source

© Bernard Gagnon

Voici le temple d'Hathor à Dendérah.

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Tous les ans pendant le mois d' Epiphi (mi-mai / mi-juin) les Égyptiens massés sur les berges du Nil voyaient remonter la barque du ntrt qui quittait Dendérah pour aller rejoindre son époux à Edfou afin de célébrer le mariage sacré "la bonne rencontre" avec Horus...

Source

Hathor au niveau du mont Horeb...

C'est l’endroit, dans le Sinaï, où Moïse aurait reçut les Tables de la loi, lors de l’épisode de l’Exode, décrit dans la Bible...

En mars 1906, Sir W.M. Flinders Petrie découvrit les ruines d’un temple Égyptien, au premier abord assez classique, mais qui allait s’avérer très mystérieux, le temple de Sérâbît El Khâdim... 

 

Les pratiques magiques !  

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Elles pouvaient aussi employer des charmes...

Ceci afin d' "ensorceler" un être aimé...

Attirer dans leurs filets un jeune homme indifférent ou amoureux d'une autre...

 

On pouvait ainsi envoûter une statuette en cire ou en terre cuite afin d'écarter une adversaire !

 

Enfin, mieux valait éviter ce qui pouvait faire obstacle à une union !

Ainsi il fut interdit aux jeunes vierges de ramasser ou de faire la cueillette des amandes car elles pouvaient risquer de perdre leur virginité et de tomber enceinte...

 

Les divines adoratrices...

 

Quand le célibat s'accompagnait du pouvoir...

 

Entre célibat féminin et célibat religieux...

 

Les divines adoratrices d'Amon furent :

- Des épouses divines,

- Des épouses terrestres,

- Des épouses réelles et fictives à la fois du nétèr Amon : un titre qui survécu pendant près d'un demi-millénaire !

 

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Elles eurent un pouvoir bien plus spirituel que temporel et limité aux environs de Thèbes !

Cependant, afin d'être symbolique, leur charge n'en impliquait pas moins un rôle non négligeable dans le domaine politique jusqu'à atteindre une stature quasi royale !

 

Certaines furent parvenues à évincer et même éliminer le grand prêtres d'Amon à Karnak ! La charge avait peu à peu été confiée à l'une des filles de pharaon. Celle-ci se sacrifiait afin d'être voué à un célibat définitif !

 

Pour elles pas de mariage !

Pour elles pas d'enfant...

Elles se devaient de se consacrer exclusivement à Amon !

 

Son amour...

Son union avec Amon...

Rester vierge, puisque ces épousailles étaient par définitions virtuelles !

 

En absence de descendants, ces divines adoratrices se succédaient par le biais de l'adoption et leur choix était soumis à la décision du prince.

Comme de véritables souveraines, les divines adoratrices recevaient leur titre lors d'une cérémonie instituée à Thèbes et possédaient des terres dont la surface sera d'ailleurs  croissante puisqu'elle atteindra au fil du temps près de 1 000 hectares. Semblables à des reines, elles se déplaçaient avec leur cour et étaient servies par un personnel important.

 

Enfin, précisons qu'elles ont constitué de véritables dynasties... 

 

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Terminons aujourd'hui avec ce superbe poème d'amour !

Extrait du papyrus Chester Beatty I...

Édite par Alain Gardiner et intitulé "Grande joie du coeur".

Pour se représenter la femme de l'Égypte ancienne, rien ne vaut un petit poème d'amour, faisant une sorte d'hymne à la féminité !

 

"Tu es la Grande Joie du Cœur, l'unique, la bien-aimée, la sans pareille, la plus belle du monde.

L'unique, la bien-aimée, la sans pareille,

La plus belle du monde,

Regarde-la, telle l'étoile étincelante de l'an nouveau

Au seuil d'une bonne année.

Celle dont brille la grâce,

Dont la peau luit d'un tendre reflet.

Elle possède des yeux au regard limpide

Et des lèvres au doux parler.

Jamais parole superflue ne sort de sa bouche.

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Elle, dont le cou est long, la poitrine lumineuse,

Est dotée d'une chevelure couleur de lapis-lazuli poli.

Ses bras surpassent l'éclat de l'or,

Ses doigts sont semblables aux calices de lotus,

Celle dont les jambes défendent la beauté,

Celle à la démarche empreinte de noblesse

Lorsque à terre elle pose les pieds.

De son baiser me prend le cœur !

Elle fait que le cou de tous les hommes

 Se tourne pour la regarder,

 Et chacun de ceux qu'elle salue est heureux :

 Il se sent, alors, le premier des jeunes gens.

 Lorsque de sa demeure elle sort,

On croit, alors, voir Celle-qui-est-l'Unique !"

 

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Magnifique peinture d'une femme...

Épouse de Sennefer dans une tombe de la vallée des nobles, à Louxor.

 

 

A suivre...

 

Désinences... prochainement sur le même sujet à savoir le célibat ...

 

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-... 

A fin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :

 

      • Sources...

 

"Mariage et divorce dans l'Egypte ancienne" de Handoussa, Tohfa : L'étude des Papyrus et des Ostraca a beaucoup contribuée aux recherches sociopolitiques, historiques mais aussi juridiques.

Manniche, Lise. Sexual Life in Ancient Egypt. Kegan Paul International. London & New York. 1997.

 

Pascal Vernus, Dictionnaire amoureux de l'Égypte pharaonique, Paris, Plon, 2009

 

Desroches-Noblecourt, C., La femme au temps des pharaons, Stock, Paris,1986.

 

"Mariage et divorce dans l'Egypte ancienne" de Handoussa, Tohfa : L'étude des Papyrus et des Ostraca a beaucoup contribuée aux recherches sociopolitiques, historiques mais aussi juridiques.

 

 

      • Sitographie... 

 

Wikipedia  

 

 

      •Taggé avec :

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Femmes en Égypte ancienne !

 

 

 

 

 

Aphorismes...   

Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées !

Aucune prétention...

Ne prétend pas tout dire... 

 

"Seule une véritable connaissance du passé peut entretenir la conscience,

le sentiment d’une continuité historique,

indispensable à la consolidation d’un Etat multinational"

Cheikh Anta Diop, L’Unité culturelle de l’Afrique noire, 1959.

 

 

 

"Il est très malaisé de parler beaucoup

Page 129: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 sans dire quelque chose de trop." Louis XIV

 

  "La vérité

a des visages différents

et

parfois contradictoires"Juan Marsé

 

Fichier en PDF

 

Ferveur ou solitude ? Le célibat en Égypte ancienne !  

 

 

 

 

 

Vie, santé, force (v.s.f.).

                                                                              

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  Momies d'animaux au British Museum...

© Nataraja

 

La base de la religion égyptienne était le culte...

 

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Et non la croyance...

 

Contrairement aux religions actuelles...

 

Le symbolisme du serpent...

Fort ancien s'il en est...

Le serpent fut bien souvent associé à l'idée de la Mort et paradoxalement à celui de la Vie aussi !

Vous l'aurez compris, ce fut le passage de la vie à la mort de par son venin ! Paradoxalement encore une fois, à faible dose, il devint un remède ! 

 

La vie éternelle...

De par les observations que nos anciens ne manquèrent pas de faire à savoir son changement de peau et cela bien régulièrement… Le serpent retrouvait ainsi l'apparence de la jeunesse !

 

Cette mue représentait :

- Le principe de l'éternel retour,

- Celui du passage perpétuel de la vie à la mort et vice-versa... 

Ainsi de la désagrégation d'une graine dans la terre noire de Kemet apparaissait une nouvelle vie !

De cette rupture...

De ce cadavre...

De cette vie éteinte...

De cette mort devait sortir la vie ! 

 

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Petites réflexions à "ceux et celles qui cherchent... Afin d'être étonnés" :

 

"Vous soyez attentifs comme le Serpent

et

simples comme la Colombe"

Évangile de Thomas, Log. 39.

 

Ainsi l'homme se devait de créer le paradigme du renouveau !

Mais pas seulement !

Il se devait de vaincre la mort !

L'homme incarna alors...

"... la force créatrice de l'univers qui,

se couvantelle-même dans l'introversion,

serpent enlaçant son propre oeuf, menace la vie de sa morsure empoisonnée pour la conduire à la mort et se

réenfanter elle-même de cettenuit, en se surmontant"

 C.G. Jung, "Métamorphoses de l'âme et ses symboles"

 

Associations aux forces secrètes de la terre...

D'où il surgissait !

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Associations aux énergies sexuelles aussi...

 

"Le Serpent est phallique par sa forme.

 

Caché, lové dans les anfractuosités de la terre, on levoit s'élancer soudain.

 

Il est mythiquement le fils de la Terre, le dynamisme mâle engendré par la Grande Femelle" 

 

 

 

Préambule...

Un petit rappel de ce que nous avons déjà traité sur ce sujet  !

Si cela vous est nécessaire !

 

Pour en savoir davantage sur ce que représentaient les animaux, dans le sens général, en Égypte antique, je vous convie donc à suivre les liens (en jaune) : ceux-ci correspondent à des articles édités précédemment !

Tout un programme... Nous venons simplement l'effleurer ici : 

 

Page 135: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

→ Article n°1 :    ils furent sacralisés !

 

→ Article n°2 :    un sort de pacha, quant à leur dépouille !

 

→ Article n°3 :    pourquoi la momification ?

 

→ Article n°4 :    évolution de la zoolâtrie ! 

 

→ Article n°5 :    les auteurs latins et les animaux ?

 

→ Article n°6 :    classement des animaux par les Égyptiens... 

 

→ Article n°7 :    les insectes de la terre et du ciel !

 

→ Article n°8 :   les animaux sacrés...

 

→ Article n°9 :   les serpents craint et adulé...     

 

→ Article n°10 : les serpents et les forces...

 

Page 136: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

  

Peinture de la chambre funéraire de Horemheb !

 

Le "Mehen", le "Jeu du serpent"...

 

Il y avait certaines fêtes ou l'on voyait des convives assis devant des Tables de jeu !  

Eh, oui, ils appréciaient également la vie, comme nous, de par la musique, les chanteurs, la bière, mais aussi, les jeux ! 

Ce fut l'un des plus anciens jeux au monde : du moins connu à ce jour...

Le "Mehen" : probablement daté de l'époque de Kheops ! Il est formé d'un plateau circulaire représentant un serpent enroulé et découpé en case...

Présence également de pions à tête de lion et de lionne avec des billes rouges, blanches, et de bâtonnets servant à faire avancer les pions. L'objectif, fut d'être

Page 137: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

le premier à parcourir le serpent, de sa tête à la queue ! Il fallait atteindre le soleil, métaphore de la vie éternelle ! 

 

Persistance aujourd'hui de ce jeu :

- Jeu de l'oie,

- Marelle...

 

Apophis le nétèr des ténèbres...

 

Dans la mythologie égyptienne, le nétèr représenté par un serpent de taille énorme fut Apophis ou Apopis !

Revêtant parfois la forme d'un dragon, il fut l'ennemi de Râ, le nétèr solaire et il personnifiait les forces du mal vivant dans les ténèbres...

 

Toujours chassé...

Jamais tué...

Il émergeait chaque jour des ténèbres afin d'attaquer la barque solaire, et à chaque fois, il fut vaincu et condamné à retomber dans la "non existence" !

Ses attaques incessantes avaient pour but de rompre la création...

De provoquer le chaos en arrêtant le cours du temps...

 

Les netjerou serpents...

 

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Netjeret tutélaire de la Basse-Égypte, Ouadjet fut représentée sous la forme d'un cobra appelé ureaus qui :

- Ornait la couronne d'Égypte,

- Et protégeait le pharaon en son front.

Pyramide de Djoser.

L'uræus est le cobra femelle qui avait pour fonction de protéger le pharaon contre ses ennemis.

 

Elle fut la protectrice de la couronne royale rouge de Basse-Égypte qu'elle partageait aux côtés du netjeret vautour tutélaire de Haute-Égypte.

 

Tout comme Sekhmet et Tefnout, elle fut également l'oeil de Râ.

Son souffle brûlant était censé anéantir les ennemis du pharaon.

Son fief fut Bouto qui signifiait littéralement "le domaine d'Ouadjet", ville située dans le delta occidental, à la lisière des marais. Son nom qui voulait dire la "verte" avait été transformé par les grecs en "Ouraios", nom hellénique qui signifiait "serpent"...

 

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Une autre netjeret fut représentée sous la forme d'un cobra, mais parfois aussi à l'image d'un scorpion à tête de femme !

Il s'agit de Meresger ou Merseger...

Stèle consacrée à Meretseger.

Turin.

Muséo Egizio.

Source

 

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Ostracon.

Turin.

Muséo Egizio.

Source

Le nom signifiait "celle qui aimait le silence". La région où elle fut vénérée se situait dans la Vallée des Rois, non loin de Thèbes.

 

En effet, les Égyptiens pensaient qu'elle vivait dans la montagne thébaine, d'où son autre nom de "dame de la cime" dont elle incarnait les forces surnaturelles. Meresger était particulièrement adorée des habitants du village de Deir-El-Médineh, dont les ouvriers construisirent les tombes royales.

Sa fonction était de combattre les criminelles grâce à son venin mortel. Cependant Meresger pouvait se montrer magnanime et guérir la blessure qu'elle leur avait infligée si ceux-ci se repentaient...

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Une grenouille et la libellule.

© Robert Partridge

 

 

A suivre...

 

Quelques momies d'animaux...

 

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Antiquité égyptienne,

Musée du Louvre.

Pavillon sully.

 

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Le bélier était consacré surtout à Amôn-Râ et à Khnoum.

 

Momie de chien.

© Scott Williams, Université de Cardiff.

 

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                                                                    © Australian Museum

                                    Ancient Egyptian ibis momifiés

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                                 Source

                     La nécropole des animaux Sacré à Saqqara Nord.

                                                       

      

Page 152: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

                                  Momie de crocodile du Nil !    

                                                                                   Source

Objet rare, découvert à Tounah el-Gebel en 1948 et qui semble retrouver sa terre d'accueil, Kemet !

Il fut exposé pendant 15 ans au musée de Leipzig !

Un sarcophage d'une musaraigne avec son museau caractéristique...

20 cm...

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Stuqué...

Le couvercle était recouvert d'une feuille d'or !

 

Une radiographie :

 

"La musaraigne a des mœurs nocturnes et souterraines, à l'abri de la lumière qu'elle redoute et sa mauvaise vue l'assignent au royaume de

l'obscurité [...]

Témoignant de la persistance possible de la vie dans l'obscurité, elle fut promue manifestation de certaines divinités [...]  

C'est surtout l'aspect nocturne du dieu faucon Mekhentiirty à Letopolis qu'elle incarne.

L'animal a suscité une grande ferveur à Basse Époque"

D'après Pascal Vernus : Bestiaire des pharaons, Perrin, 2005.

 

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Momie de cobras : Naja sp.

  Cet exemple date probablement de 1 000 av.JC.

  Collector TS Henry, 1897.

 

Des momies de serpents auraient été trouvées dans les nécropoles thébaines !

Il s’agirait de serpents divinisés, nommés Pa-neb-ânkh "les maîtres de la vie" 

 

Mais le saviez-vous ?

 

Les douze heures du jour et de la nuit étaient liées à l’un des douze animaux sacrés que pouvaient être :

- Le chat,

- Le chien,

- Le serpent,

- Le scarabée,

Page 155: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

- L’âne,

- Le lion,

- Le bélier,

- Le taureau,

- L’épervier,

- Le singe,

- L’ibis,

- Le crocodile. 

 

Désinences... prochainement sur le même sujet à savoir sur le culte des animaux... !

 

- Momies lucratives,

- Un véritable bestiaire,

- Attention tabous !

- L'incompréhension des étrangers !

- Les arachnides, myriapodes,

-... 

 

A fin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :

    

    • Sources...

 

D. Brewer, T. Clark, A. Phillips, Dogs in Antiquity, Anubis to Cerberus – The Origins of the Domestic Dog, Warminster, 2001.

Page 156: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

A. Gauthier, "The Early to Late Neolithic Archeofaunas from Nabta and Bir Kiseiba", in F. Wendorf et al., Holocene Settlement of the Egyptian Sahara.

 

Desroches - Noblecourt Christiane : Lorsque la nature parlait aux Egyptiens - Ed. Philippe Rey -sept. 2003

 

Hérotode, L'Enquête, vol. II.

 

Caroline Lepage pour Futura-Sciences

 

Jean-Pierre Corteggiani, L'Égypte ancienne et ses dieux, éditions Fayard, 2007.

 

Publication dans la revue Nature, de Richard Evershed, chimiste anglais de l’Université de Bristol.

 

Isabelle Didierjean

 

Diodore De Sicile, Bibliothèque historique, Livre I, XC

 

Oscar Pfouma : "Histoire culturelle de l’Afrique Noire", 1993.   

 Thesaurus Linguae Aegyptiae : Altägyptisches Wörterbuch, Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften: Pyramidentexte => Pyramide Pepis I. => Sargkammer => Westwand => Fläche über dem 

 

Histoire antique n°31,  "Les animaux sacrés de l'Égypte antique" - Mai-Juin 2007  ISSN : 1632-0859

 

Page 157: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

C.G. Jung, "Métamorphoses de l'âme et ses symboles", Georg éditeurs, 1953, traduction d'Yves Le Lay.

 

    • Sitographie...

 

http://www.animalmummies.com./

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/vie-1/d/lau-dela-4-etoiles-pour-les-animaux-de-legypte-ancienne_4371/

 

http://membres.lycos.fr/nebetbastet/symboleanimaux.htm la symbolique des animaux

 

http://apisite.online.fr/egypte.htm

 

http://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&tl=fr&u=http%3A%2F%2Fwww.bbc.co.uk%2Fhistory%2Fancient%2Fegyptians%2Fanimal_gallery.shtml

 

      •Taggé avec :

 

Animaux en Égypte antique

 

 

Page 158: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Aphorismes...

Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées !

Aucune prétention...

Ne prétend pas tout dire...

 

"Pourquoi t'es-tu attiré

Dans le paradis du vieux serpent ?

Pourquoi t'es-tu glissé

Dans toi-même, dans toi-même ?" Nietzsche, Ecce Homo, p. 269.

   

"Car il est nécessaire de bien comprendre

 pour croire véritablement,

même s'il est encore plus nécessaire

de croire pour bien comprendre."

Saint Augustin, sermon 43.

 

 

Fichier en PDF

 

Les serpents et déités (11) en Égypte ancienne !

Page 160: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

 

 

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Aristote

 "Père spirituel de la Bibliothèque d'Alexandrie"  

Une évocation des rayonnages de la bibliothèque d'Alexandrie.

 Source  

"A ce que l'on dit, le roi, suivant l'usage macédonien, avait à peine dessiné avec de la polenta (bouillie de farine de maïs) le

contour de la future enceinte que des nuées d'oiseaux arrivèrent à tire-d'aile et mangèrent la polenta.

 

Le présage parut défavorable à presque tout le monde.

 

Page 161: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Mais les devins répliquèrent qu'une foule d'étrangers habiterait cette grande ville et qu'elle nourrirait bien des

pays "Quinte-Curce, Histoire d'Alexandre le Grand, IV, 8,6.

 

Au quatre coins de la Méditerranée, de grandes cités étaient apparues !

 

Voici donc quelques unes d'entre elles qui font parties des grandes heures de notre Histoire :

- Rome,

- Sparte,

- Athènes,

- Delphes,

- Ephèse,

- Babylone,

- Baalbek,

- Pompéi,

- ... 

- Alexandrie... Celle-ci fut érigée en 331 avant notre ère par le mémorable Alexandre le Grand !

- ...

Mythique tout cela n'est-ce pas ?   

Ces villes contribuèrent à créer le monde que nous connaissons aujourd'hui !

 

Alexandrie, le premier port d’Égypte...

La capitale de Kemet...

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Un grand centre de commerces...

Un grand centre d'éducation "universitaire"...

 

Alexandrie, un des plus grands foyers culturels de la mer Méditerranée ! Un exploit pour ses créateurs puisqu'elle devint la capitale scientifique et culturelle du monde antique...

 

La ville des merveilles...

La ville des mystères...

La ville et son port légendaire...

La ville et l'une des Sept Merveilles du monde, son phare de 140 mètres de haut !

La ville et sa fameuse bibliothèque dont la renommée traversa les époques jusqu'à nos jours ! Elle renfermait au moins 700 000 parchemins ! Écrit dans toutes les langues de l'époque...

 

La ville et ses plus grands érudits :

- Archimède,

- Euclide,

- Ératosthène,

- ... Alexandrie attirait bien une foule venue des quatre coins du monde : savants, penseurs... 

 

Préambule... 

Un petit rappel de ce que nous avons déjà traité sur ce sujet !

Si cela vous est nécessaire !

 

Page 163: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Pour en savoir davantage sur la fin de cette légendaire bibliothèque d'Alexandrie, je vous convie donc à suivre les liens (en jaune) : ceux-ci correspondent à des articles édités précédemment !

 

→ Article n°1 :  la première bibliothèque publique !

 

→ Article n°2 :  entre César et Ptolémée...

 

→ Article n°3 :  au coeur des tensions...

 

 

Page 164: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

  Source

En 47 av. J.-C, lors de la guerre qui opposa César aux adversaires de Cléopâtre, ce n'est pas la bibliothèque qui avait brûlé mais un entrepôt contenant des manuscrits pour l'exportation...

La ville aujourd'hui...

 

Plus de 4 millions de personnes...

 

La deuxième ville d'Égypte après le Caire !

 

La ville moderne s'est grandie sur celle du passé ! L'antique cité est bien ensevelie sous l'asphalte et le béton...

 

Jean-Yves Empereur, archéologue français, étudia la ville...

Il nous fit découvrir une ville antique titanesque, dominée par plusieurs bâtiments emblématiques.

Un fait unique pour l'époque, la largeur de ses rues !

Ainsi, la voie Canopique, qui faisait pas moins de 30m de large, traversait la ville par l'axe N-E /S-O. Elle partait de la porte Canopique, porte de Râ, jusqu’à la porte de la Lune...

Page 165: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Avant Alexandrie, il y avait Aristote...

 

Page 166: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Aristote.

 

 

Le grand marché de Kemet devait se tenir certainement à Naucratis avant que fut créée cette ville mythique d'Alexandrie ! Une ville construite sur un bras occidental du Delta du Nil, aujourd'hui disparu.

 

L’emplacement au niveau du littoral de la mer Méditerranée dans le delta avait certainement pu paraître incompréhensible à certain !

Il devait y avoir une bande de terre fort sableuse et instable...

Elle devait séparer la mer de la lagune.

Ainsi, un petit village de pêcheurs, nommé Rhatokis, faisait face à une île oblongue nommée Pharos.

 

Finalement le choix de ce lieu fut des plus judicieux ! Car il devint le carrefour du commerce méditerranéen !

 

Ce fut probablement Aristote qui communiqua cette idée à Alexandre : ce dernier ayant été son élève ! 

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Aristote s'était certainement basé sur l'enseignement d'Hippocrate. Il préconisait le plan hippodamien afin de favoriser une meilleure santé des habitants de la cité.

 

Ainsi :

→ Le vent pouvait circuler librement au sein des rues tout à fait rectilignes...

→ Canalisation de l'eau de pluie...

→ Défense militaire plus aisée de la ville car les chevaux de l'armée pouvaient y pénétrer bien rapidement !  

 

La première construction…

 

Celle que l’on devait voir, par la mère et en premier lieu, fut bien certainement son phare !

Analogie probable à un "gratte-ciel" antique…

 

La puissance d'Alexandrie…

1500 ans de domination, de puissance, de magnificence quant à cette cité… Mais la nature repris ses droits, un tremblement de terre détruisit tout !

140 mètres, je vous le rappelle…

Une façade qui semble avoir été de marbre blanc, Râ y brillait abondamment !

Ce fut un précieux repère pour les navigateurs !

En 299 avant notre ère, débuta la construction du fameux phare grâce à l’architecte Sostrate de Cnide…

Cela mis aux environs de vingt années pour l’achever !

La "statue de la Liberté" du monde antique... 

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Malheureusement, de ce symbole, il n’en reste rien aujourd’hui ! A tel point, que la position exacte de ce phare semble nous être inconnue à ce jour !Nonobstant, les Égyptologues suppute qu’il fut à l’entrée du port, proche de l’actuelle citadelle de Qaitbay : ce château fort mamelouk du 15e siècle ! D’ailleurs, il me semble que certains suspectent que les ruines du phare servirent à construire le fort, appuyé en cela par certains écrits d’origine arabe …

Je pense que le sujet quant à sa localisation, et autres reste d’actualité dans le domaine de la recherche…

 

Une théorie contestée... 

 

Dévastée, cette bibliothèque le fut...

Rappelez-vous, lors du précédent article, nous avions vu que la bibliothèque tomba aux mains des arabes en 685...

A cet effet nous avions énoncé une certaine légende, celle du général Al-As Amrou...

 

Cette histoire, pour être répandue, n'est pas pour autant fidèle à la réalité !

En effet, si les ouvrages de la bibliothèque ont bien disparu dès cette époque, ils ont sans doute été pillés avant l'arrivée des conquérants arabes, certains ont été transportés à la bibliothèques de Constantinople et beaucoup ont été détruits par les chrétiens eux-mêmes, par des pillards ; d'autres ont été réutilisés par des moines copistes peu soucieux de leur contenu profane.

 

Un mystère demeure néanmoins : beaucoup de textes d'Aristote nous sont parvenus !

Cette transmission est bien mystérieuse  selon moi !

Car elle suggère que si le général Al-As Amrou avait donné l'ordre de détruire les ouvrages d'Alexandrie, des lettrés, des habitants ont néanmoins bafoué cet ordre afin de sauver une partie de la bibliothèque.

Page 169: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

... 

 

La bibliothèque de Pergame...

 

Alors que la bibliothèque venait d'être incendiée dans l'affrontement qui opposait César à Ptolémée, Marc Antoine offrit à Cléopâtre, en compensation, la bibliothèque de Bergame !

 

Celle-ci a été fondée par les princes de Pergame Eumène II et Attale dans le but d'égaler la bibliothèque d'Alexandrie...

 

Elle devait contenir un nombre fabuleux d'ouvrages que Pline évalua à 200 000 !

Cette bibliothèque aurait été incendiée, elle également, lors de la prise de Pergame. Mais Pline avait assuré à Marc Antoine que tous ses rouleaux avaient été remis à Cléopâtre. Ainsi la reine avait pu, grâce aux ouvrages de Pergame et aux restes de la bibliothèque d'Alexandrie, reconstituer une bibliothèque au Sérapéion, le temple du nétèr Sérapis.

 

À Alexandrie on réalisait l'étude :

- Du lexique,

- Des textes vers par vers, mot par mot.

Les conclusions étaient réalisées au cour de confrontations de textes abordés de manière scrupuleuse.

 

À Pergame on devait chercher le sens caché des mêmes textes ! On pensait alors que le vrai sens des mots n'était pas transcrit...

 

Filmographie...

Page 170: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

Agnodice, une Athénienne vint dans la cité afin d'y faire fortune !

 

Un documentaire qui essaye de retracer la vie de cette époque...

 

Alexandrie, capitale du Savoir - 1/3 par prophecy-underground

 

 

Alexandrie, capitale du Savoir - 2/3 par prophecy-underground

 

 

Alexandrie, capitale du Savoir - 3/3 par prophecy-underground

 

 

Page 171: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

Reconstitution de la ville antique.

Au premier plan, le célèbre phare.

 

 

A suivre...  

 

Désinences... prochainement sur le même sujet à savoir sur la bibliothèque d'Alexandrie... 

 

- Les savants et les lettrés à Alexandrie,

- La véritable chasse aux livres est lancée,

- D'illustres bibliothécaires,

- Érudits et les hommes de cour,

- De grandes découvertes,

- ...

Page 172: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

Autre article qui pourrait vous intéresser :

 

Qui a dit que l'histoire était un éternel recommencement ? En   É gypte ancienne !  

 

 

La première bibliothèque publique, Alexandrie (1), en Égypte ancienne !  

 

Entre César et Ptolémée, la bibliothèque d'Alexandrie (2), en Égypte ancienne !

 

La bibliothèque d'Alexandrie au cœur des tensions (3), en Égypte ancienne !  

 

 

A fin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :

 

     • Sources...

 

 

Thomas Schlesser / Journaliste, historien de l'art

 

Beaux Arts magazine, numéro 330, en kiosque.

 

Claudine Le Tourneur d'Ison, "Le grand projet culturel des Ptolémée", dans Historia, no  767, novembre 2010, p30-35 .

 

Page 173: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

      • Sitographie...

 

Wikipedia

 

 

      • Taggé avec :

 

Enseignements en Égypte antique

 

 

Aphorismes...    Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées ! Aucune prétention... Ne prétend pas tout dire... 

 

"Un jour tout sera bien,

voilà notre espérance :

 

Tout est bien aujourd'hui,

voilà l'illusion."Voltaire

Poème sur le désastre de Lisbonne.

Page 174: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

 

  "Quand on aime la vie,

 

on aime le passé,

parce que c'est le présent tel qu'il a survécu dans la mémoire Humaine."

Marguerite Yourcenar.

  Femme de lettres et académicienne Belge

 

 

Fichier en PDF

 

La bibliothèque d'Alexandrie, une théorie contestée (4). En Égypte ancienne !  

 

 

d(w) ˁnḫ nb, ḏd(.t) nb, wȝs nb, snb nb ; ˁnḫ(=w) ḏ.t

    "Doué de toute vie,

   de toute stabilité,

de tout pouvoir

    et de toute santé ;

                   qu'il soit vivant à jamais"

 

Page 175: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

 

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Par ânhk - Aimé jc Publié dans : ENSEIGNEMENTs en Égypte antique Communauté : Histoire Géographie Ecrire un commentaire Voir les 4 commentaires Samedi 6 octobre 2012

Ils les adoraient... Le destin des enfants (2) en Égypte ancienne !  

  www.aime-free.com 

L’univers des enfants en Égypte ancienne est un domaine assez peu exploité en égyptologie ! 

 

Nonobstant, nos ancêtres Égyptiens adulaient visiblement leurs enfants...

De plus, ils semblaient bien leurs montrer...

Page 176: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

Chaque naissance fut bien évidement un grand bonheur !

Surtout s'il s'agissait d'un garçon...

Car cela représentait la garantie du maintien des traditions familiales...

Faire vivre le nom du père : en laissant 100 inscriptions qui rappellait celui-ci...

De l’inhumer...

De veiller à l’entretien de son hypogée...

 

Mais pas seulement...

Les garçons furent une main-d'oeuvre supplémentaire à la maison...

 

 

Page 177: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

  Fresque de l'hypogée d'Anhour Khaou.

Vallée des rois...

Chef de chantier.

Sa femme et ses petits-enfants.  

 

Admirez ceci, il y a plus de 5 000 ans !

L'enfant à la tresse en ivoire.

 3 cm Nagada II.

3 500 à 3 200 ans av JC.

 

Préambule...  Un petit rappel de ce que nous avons déjà traité sur ce sujet !

Page 178: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Si cela vous est nécessaire !   Pour en savoir davantage sur les enfants, je vous convie donc à suivre les liens (en jaune) : ceux-ci correspondent à des articles édités précédemment ! 

 

Qu'avons nous donc découvert, sur ce sujet, dans le premier article ?

 

→ Article n°1 : la naissance, l'allaitement...

   Turin, Museo Egizio. 

 

La première naissance...

 

Dans les sagesses d’Any il fallait :

- Se marier tôt,

- Avoir beaucoup d’enfants,

- ...

Bien souvent, la première naissance se concevait après l'union des deux époux...

Page 179: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

Certainement avec une certaine aide, comme celle d'une sage femme par exemple, la parturiente devait accoucher chez elle !

Accroupie sur une petite estrade de briques superposées appelée "meskhenet"...

 

Peu après la naissance les parents consultait certainement le fameux calendrier des jours fastes et néfastes en rapport avec bébé car son jour de naissance pouvait peser lourdement sur son destin !

Une fois fixés sur celui-ci, les parents devaient certainement donner un nom à l'enfant...

 

Le choix fut bien vaste...

Des noms courts comme Abi, To...  

Une phrase entière comme par exemple Djed Ptah Iouf Ankh : Ptah dit qu’il vivra !

Des qualificatifs comme "Le deuxième"...

Nekhti le fort,

Nefer, le parfait !

...

 

Très souvent, ils mettaient l'enfant sous une protection divine !

→  Amon donna par exemple Amon-Hotep,

→  Ptah, Ptahotep...

→ ...

 

Ensuite l'enregistrement du nom...

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Je subodore que les autorités tenaient des registres des naissances, des mariages, des décès...

 

Les Égyptiens adoraient les enfants...

 

Les hypogées montrent bien souvent des enfants !

Des fresques transmettent le souvenir de parents enlaçant tendrement leur progéniture et il paraît que le célèbre Ramsès II était fier de ses cent soixante et quelques enfants !

 

Même pour les plus pauvres, il fut facile d'en avoir : ils devaient coûter fort peu !

 

On les nourrissaient :

- De poissons,

- De tiges de papyrus,

- ...

 

De plus ils "allaient" :

- Nus,

- Sans chaussures... Même chez les plus nanties...

 

Ils portaient :

- Une médaille ! Elle pouvait "peut être" servir à renfermer leur mèche de cheveux...

- Un collier,

Page 181: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

- Les fillettes pouvaient arborer un peigne et une ceinture !

 

Tandis que certaines familles (certainement les nanties !) frappées de stérilité recouraient à l'adoption, d'autres comptaient jusqu'à quinze enfants !

 

Mais à cette époque la mortalité infantile devait frapper durement les foyers ne laissant subsister que les éléments les plus robustes : quelque soit les milieux sociaux !

 

La vie des enfants...

Elle différait bien en fonction de leur milieu social !

 

Les nanties étaient nourries par des nourrices !

De plus ils pouvaient aller à l’école dès l'âge de 4 ans...  

A cet effet, les garçons avaient un pagne ainsi qu'une ceinture... 

Les filles une robe... 

 

Il n'en était pas de même pour les enfants d'artisans ! 

Avant leurs quatre ans, ils devaient rester auprès de leur mère... 

Ils étaient nus... 

Ils tétaient jusqu'à l'âge de 3 ans !

Puis ils mangeaient crus, bouillis des tiges de papyrus, des racines...

 

4 ans, l'âge du labeur, le commencement du travail ! Les garçons iront avec leur père ! Vous comprendrez mieux pourquoi les fils étaient tant désirés !

Page 182: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Évidement quelque soit l'époque, 4 ans, cela fut bien jeune ! Ils durent ne réaliser que de menus travaux avant que ces derniers ne s'accroissent en difficultés...

 

Quant aux filles, elles devaient bien certainement s'initier aux tissages, aux tressages pour créer des paniers, à la préparation culinaire comme les huiles,...

 

Pour l'essentiel d'entre eux, les infortunés, les démunis, ces pauvres hères, ils ne devaient probablement pas avoir beaucoup de temps pour jouer, si cela était, durant les fêtes...

 

Voici un Message...

 

Message de Ptah-Hotep, au niveau de la maxime IX...

Page 183: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

 

  Source

Lignes 161 à 174 (lignes 163 et 164 inexistantes).

 

En voici une traduction de Martine Touya :

 

Page 184: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

"... Si tu laboures et que la croissance est bonne dans le champcar le dieu t'accorde l'abondance dans ta main, ne te vante pas devant tes voisins on respecte beaucoup celui qui sait se taire.

Quant à l' homme de caractère possesseur de richesses, tel le crocodile, il s'empare du tribunal des notables.

Ne méprise pas celui qui n'a pas d'enfants et ne te moque pas (de lui) en te vantant des tiens il y a beaucoup de pères qui

sont malheureux ainsi que de mères ayant enfanté

- et (pourtant) une autre (qui n'a pas d'enfants) est plus heureuse qu'ellec'est à un homme seul que le dieu permet d'exister alors

que le maître d'un clan craint pour sa descendance"

 

Quelques représentations du monde de l'enfance...

→ L'enfant est en position assise, ayant sa main, sur sa bouche : cette figuration correspond exactement au Hiéroglyphe "Enfant"...

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  enfant A17 :

 

→ Fils de paysans, fils de pêcheurs...

Les enfants participaient aux travaux de leurs parents !

Voyez à droite, un enfant aide à la fabrication d'une barque en papyrus :

  Bas-relief dans un hypogée de la 5e dynastie à Saqqarah. 

→ Voici un enfant aidant à la récolte du Lin...

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Enfants à droite...

Bas relief à Hermopolis.

Époque Ptolémaïque.

→ Deux enfants se battant, se tirant les cheveux... 

 

Page 187: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

  L'hypogée de Menna.

Il est situé à l'entrée du grand enclos du Cheikh-el-Gournah.  

Menna était "scribe du cadastre" sous Touthmosis III (18e dynastie).

Sa femme, Henut-Tawi, ses deux fils, ses quatre filles sont représentées dans son hypogée !

Page 188: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

  Photo un peu agrandie !

 

→ Statuette d'enfant : garçon d'Époque Tardive...

Page 189: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

Turin.

Museo Egizio. 

 

→ La marque de l'enfance, la tresse sur le côté ! 

 

Page 191: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Relief représentant le dieu Khonsou.

Coiffé du disque lunaire sur un croissant de lune...

Temple de Khonsou à Karnak.

20e dynastie.

© Neithsabes

→  Un enfant nu... Le doigt à la bouche !

Page 192: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

6e dynastie, 2350 - 2200 avant J.-C.

Sculpture en ivoire.

Louvre, Aile Sully, 1er étage, salle 22...Ancien Empire, vers 2700 - 2200 avant J.-C. 

 

→ La mère et son enfant...

 

Page 193: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

Moyen Empire, XIIe dynastie, vers 1963-1786 av. J.-C.Terre cuite, engobe blanc.14,6 cm x 4,3 cm x 2,7 cm.

© photo Erich Lessing

 

Et voici le genre de vase dont j'aurais souhaité posséder ! 

Qu'en penser-vous ?

 

Page 194: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Vase en forme de femme agenouillée avec un enfantNouvel Empire, 18e dynastie, vers 1550 à 1295 av. J.-C.

Terre cuite rouge et noire.h. : 1,6 cm

© photo Erich Lessing

 

Page 195: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

La mère et son enfant...Tombe de Menna...

Thèbes 18e dynastie, une la scène relative aux moissons.

Source

 

Le nain Seneb et sa famille...

Page 196: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

Musée du Caire.

 

 

A suivre...   

 

Désinences... prochainement sur le même sujet... les enfants en Égypte ancienne...   

   -...  - Le nétèr Thouéris, -...

A fin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :

 

       • Sources...

 

Collection "Passion de l'Égypte" Editions Atlas 2003.

Page 197: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

La Vie des enfants de l'Ancienne Egypte de Viviane Koenig, édition du Sorbier.

 

"La mère, l'enfant et le lait en Egypte ancienne : traditions médico-religieuses : une étude de sénologie égyptienne" (textes médicaux des Papyrus Ramesseum nos III et IV), Jean, Richard-Alain; Loyrette, Anne-Marie. 516 pages, ISBN 9782296130968, collection KUBABA.

Aquarelle de J. Vandier d’Abbadie

(ostracon Deir el-Médîna)

 

Erman, Adolf et Hermann Ranke (1994 (1948)). La civilisation égyptienne, trad. de l’allemand par Charles Mathien, Paris, Payot, 749 p.

 

"LA VIE DES ENFANTS DE L'ANCIENNE EGYPTE",  Viviane Koenig,  Le Sorbier,  JEUNESSE

Page 198: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

 

      • Sitographie...

 

Wikipedia  

 

      •Taggé avec :

 

  Enfants en Égypte Antique !

 

Aphorismes...   

Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées !

Aucune prétention...

Ne prétend pas tout dire...   

Page 199: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

 

"Aimer en apprend plus sur son âme,  

que la métaphysique la plus subtile " Madame de Stael (1766 - 1817)  

  Cela nous paraît une évidence, mais il fallait oser le dire à l’époque ! L’âme est liée à l’amour ! S’occuper de son âme, c’est s’ouvrir à l’amour. Mais quel amour ?  

 

"L’âme est un ange déchu tombé du ciel" Alfred de Vigny (1797 - 1863)

  Cela paraît insignifiant n'est-ce pas ?Mais quelle audace pour l'époque en question !

Celle de revenir à la conception gnostique de la pré-existence des âmes aux corps et de la chute des anges dans des corps de matière...

 

Fichier en PDF  

 

Ils les adoraient... Le destin des enfants (2) en Égypte ancienne !  

 

 

 

Page 200: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

 

vie, santé, force (v.s.f.).

                                                                            

 vie, force et santé.

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Par ânhk le blog d'Aimé jc Publié dans : ENFANTs en Égypte Antique Communauté : Histoire Ecrire un commentaire Voir les 4 commentaires Jeudi 4 octobre 2012

L'entrée d'Anat (7) en Égypte ancienne !

www.aime-free.com

 

Un modèle d'adaptation !   

La Levantine arriva en Égypte avec son histoire et ses mythes… Connue depuis la préhistoire à Canaan…

Dès le Moyen Empire en Égypte de par des prisonniers asiatiques…  Favorisée par l’invasion des Hyksos (+/- 1645) !

Page 201: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Davantage encore par Ramsès II : il devait la considérer comme sa divinité patronne (Patai 1990:62).

 

Une Beauté exotique…

 

 

Mince...

Élégante... 

Des armes plein les bras :

"L'âme d'Anat était exubérantealors qu'elle plongeait jusqu'aux genoux dans le sang des soldats

jusqu'à ses cuisses dans le sang des guerriers..."

Coogan 1978:91

 

Une terrible beauté que voilà !

La vierge guerrière du Levant...

 

"Toutefois, Anat n'était pas vierge dans le sens où nous l'entendons.

Plutôt, le mot vierge indiquait qu'elle était une jeune femme ou une femme à mariée qui n'avait pas encore porté d'enfant"

Day 1991: 145

 

Elle avait pris naissance bien loin de notre Itérou, le Nil ! En vérité, dans les confins orientaux de la Méditerranée...

Syro-palestinienne, elle pénétra les terres de Kemet de par les envahisseurs que furent les Hyksos vers 1600 avant notre ère...

 

Page 202: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

"Le bouclier du pharaon"

Elle s'intégra tellement bien dans le panthéon Égyptien, qu'elle devint la protectrice de pharaon lui même !

 

"En effet, le "grand" guerrier et roi Ramsès II (1304-1237 avant notre ère) la considérait comme sa divinité patronne"

Patai 1990:62

Ainsi, Ramsès II fit d'Anat son gardien personnel...

→ Ramesses appela même une de ses filles, qu'il épousa d'ailleurs, Bint-Anat "fille d'Anat".

→ A El Wali de Beit, on peut même voir son chien l' "Anat-dans-vigueur" ainsi qu'un de ses chevaux appelé "Ana-herte" Anat-être-satisfait.

Page 203: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

  Stèle de Ramses II faisant offrande au netjeret (Ntrt) Astarté !

Elle est surmontée d'un sphinx à tête de Seth dans le cintre...

Seth fut l'époux d'Anat et d'Astarté.Calcaire

Musée du Louvre, Paris

 

Page 204: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

De ses origines levantines, Anat conservait tous ses traits :

- Une silhouette mince et élancée,

- Sa coiffe, devenue "blanche" dans le vocabulaire égyptien malgré l'absence d'uraeus,

- Ses armes et notamment sa hache.

 

Jamais Anat ne fut représentée autrement que sous l'aspect de cette femme guerrière !

 

Nonobstant, il ne faut pas la confondre avec sa proche cousine, Astarté qui, quoique lui ressemblant fortement, figure bien souvent aux rênes d'un char de guerre...

Préambule...  Un petit rappel de ce que nous avons déjà traité sur ce sujet... Si cela vous est nécessaire !   Pour en savoir davantage sur le nétèr sémitique que fut Anat, je vous convie donc à suivre les liens (en jaune) : ceux-ci correspondent à des articles édités précédemment ! 

 

Qu'avons nous donc découvert, sur ce sujet, dans les premiers articles ?

 

→ Article n°1 : une des trois épouses de Seth...

 

→ Article n°2 : la vierge guerrière !

 

→ Article n°3 : Anat dans la mythologie Levantine !

 

Page 205: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

→ Article n°4 : victime du voyeurisme de Seth …   → Article n°5 : Anat offerte à Seth...

→ Article n°6 : à l'origine...

 

 

  Stèle d'Anat.

© 2003 Sage Starwalker.N. Wyatt, Ugarit Forschungen, 16 (1985) 328.  

 

Différentes épithètes   :

 

→ Anat-her : Anat agréable (sur un scarabée Hyksos vers 1700 av JC),

 

→ Herit-Anta : la Terreur d'Anat (sur un scarabée Hyksos),

 

→ Bin-Ptah : fille de Ptah (Memphis 1500-1200 av JC ; 18-19e dynasties),

 

→ Anat-bethel : Anat maison du nétèr (île d'Eléphantine 6e-5e siècles av JC.),

Page 206: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

L'Age du Bronze…

 

Une période qui s’acheva…

La fin des temps, celui du moins préhistoriques !

L'avènement de la civilisation urbaine…

L’écriture…

 

Trois périodes semblent composer cet âge :

- Le bronze ancien i.e. 3200 à 2000 avant notre ère,

- Le bronze moyen de 2000 à 1500,

- Le bronze récent à savoir de 1500 à 1200 !

 

Ainsi, Byblos dont les relations avec l'Égypte remontaient déjà au 4e millénaire, constitua certainement le premier fleuron !

Les premiers villages qui se transformèrent en premières citées fortifiées…

Les échanges commerciaux débutèrent…

Les "vocations" maritimes également…

 

Quant à cette relation avec Kemet, il suffit de vous rappeler :  

 

→ Notamment au bronze moyen, de ces haches fenestrées en "bec de canard", dite duckbill !

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Hache propre au levant…

Ces armes de luxe qui furent déposées en offrandes au nétèr  Reshef mais également au nétjeret Anat, le sujet d’aujourd’hui… !

 

  Hache fenestrée en or.Byblos, Age du Bronze Moyen...

 

→ Toujours au bronze moyen et à Byblos, le pectoral du Roi "Ip Chemou Abi": il était en or et en pierres semi-précieuses… Ce fut un élément du matériel funéraire de ce roi...

Dès lors, vous y remarquerez cette influence égyptienne de par cette représentation d’un faucon aux ailes déployées mais aussi de ce cartouche inscrit au nom du roi en caractères hiéroglyphiques…

Page 208: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

     Pectoral...  

Du Roi "Ip Chemou Abi".

Source

 

L'entrée d'Anat...

 

Le culte d'Anat s'étendit jusqu'en Égypte, à la faveur des progressions hyksôs en Méditerranée. 

Les hyksôs, peuple originaire d'Asie (Peut être de Palestine) "s'égyptianisèrent" très rapidement au contact des hommes du delta du Nil qu'ils occupaient vers 1700 avant J-C.

Ils vénérèrent Seth et en firent pour ainsi dire leur nétèr.

 

Les Hyksôs connaissaient bien Anat...

Page 209: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Ayant pris le pouvoir, l'un d'eux se fit même couronner Pharaon sous le nom d'Anat-her : "Anat agréable " (sur un scarabée Hyksos vers 1700 av. JC).

Les Hyksôs tiendront le temps de deux dynasties parallèles, les 15 et 16e, ce qui correspondait à une période de 1640 à 1532 avant notre ère !

 

Ce sont finalement les princes de Thèbes qui entameront la marche sur les Hyksôs.

 

Avaris, leur capitale en Égypte, sera finalement prise par Ahmosis le fondateur de la fameuse 18e dynastie...  

Astarté

 

"Mère des dieux"

 

Origine asiatique.

"En outre, elle était l'une des "deux nourrices des dieux""

(Coogan 1978:66).

 

Vraisemblablement fut-elle une sorte de nourrice pour des héritiers royaux… A ne pas confondre avec une éventuelle déesse mère, car elle était considéré comme étant "Vierge", si on en croit les poèmes Ugarites !Elle était bien unie, mariée si vous préférez mais "Vierge d’enfant" : tel est à mon sens la signification ici de ce mot de Vierge voir aussi " Day 1991: 145" !

Page 210: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

"Reine du Ciel"

 

  "Maîtresse des animaux"

 

Debout sur un fauve ! 

 

 

A suivre...

 

Désinences... prochainement sur le même sujet à savoir sur le nétèr sémitique Anat...

 

- Et Anat,

- Tout le monde prie Anat. 

 

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Tout sur sa sainteté Kadech.. . en Égypte ancienne !  

 

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Page 211: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

Née dans un œuf... Astarté (3) en Égypte ancienne !

 

 

 

Une des trois épouses de Seth... Anat (1) en Égypte ancienne !

 

La vierge guerrière... Anat (2) en Égypte ancienne !

 

Anat dans la mythologie Levantine... (3) en Égypte ancienne !

 

Anat, victime du voyeurisme de Seth... (4) en Égypte ancienne !

 

Anat offerte à Seth... (5) En Égypte ancienne !  

 

Anat, à l'origine... (6) En Égypte ancienne !

 

 

A fin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :

    

    • Sources...  

A. Caquot, M. Sznycer, Textes ougaritiques, t. 1, Mythes et légendes, Le Cerf, LAPO, 1974

 

Page 212: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Roland Harari et Gilles Lambert, Dictionnaire des dieux et des mythes égyptiens, Le Grand Livre du Mois, 2002   

 

Coogan, Michael D., translator, 1978. Stories from Ancient Canaan. Louisville, KY: Westminster   Article"Anat, Warrior Virgin of the Ancient Levant" de Johanna Stuckey, paru sur le site Matrifocus.   Day, Peggy L. 1991. "Why Is Anat a Warrior & a Hunter?"   Patai, Raphael 1990. The Hebrew Goddess: Third Enlarged Edition  Anat, Warrior Virgin of the Ancient Levant, de Johanna Stuckey, paru sur le site Matrifocus.

 

 

    • Sitographie...

 

Wikipédia     

 

http://web.archive.org/web/20080115123739/http://www.geocities.com/SoHo/Lofts/2938/mythobaal.htm

 

      •Taggé avec :

Nétèrou en Égypte antique  

 

 

Page 213: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Le temple de Dendérah dédié à Hathor : Anat y était vénérée !

Aujourd'hui, des palmiers se sont installés dans ce qui fut jadis le lac sacré du temple ! 

 

 

Aphorismes...    Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées ! Aucune prétention... Ne prétend pas tout dire... 

 

Etre HumainC'est aimer les hommes

Etre SageC'est apprendre à les connaître.

Lao Tseu

   

"Si tu es venu pour m’aider, tu perds ton temps.

Page 214: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

Mais si tu es venu parce que tu penses que ta libération est liée à la mienne,

 

alors travaillons ensemble."Lisa Watson aborigène d’Australie.

 

  Fichier en PDF  

L'entrée d'Anat (7) en Égypte ancienne !  

 

 

 

 

 

 

Acclamation !

 

ânkh oudja seneb

nḫ(=w), wḏ(=w), snb(=w) 

Page 215: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

 

Forme simplifiée :

 

Forme développée :

 

 

Ainsi en allant de la gauche vers la droite, on y voit :

 

→ "Ankh", la croix ansée, la vie éternelle...

→ Les ondulations : n

→ Un placenta : kh

 

→ Le poussin de caille : "dj"

 

→ "La veilleuse entretenant la flamme dans la maison"

     "Un morceau de bois frottant sur une autre morceau de bois afin d'allumer le feu"

 

Page 216: àéäêóüçáãèéìíïòõôöøĕęĉæ

→ Le vautour égyptien : "a" 

 

→ Le mouchoir plié de l'homme raffiné : "s"

 

→ Les ondulations : "n"

→  La jambe : "b"

"Qu'il soit vivant, intact et en bonne santé !"

La traduction littérale, un peu fausse !

 

"vie, santé, force"  (v.s.f.)

                                                                              

  "vie, force et santé"

 

De nos jours, on dirait plus tôt :

"vie, prospérité, santé"

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Par ânhk le blog d'Aimé jc Publié dans : NETEROU en Égypte antique Communauté : Histoire Géographie Ecrire un commentaire Voir les 2 commentaires précédent 1 2 3 4 5 6 7 8 9 suivant fin

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La bibliothèque d'Alexandrie, une théorie contestée (4), en Égypte ancienne !

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L'entrée d'Anat (7) en Égypte ancienne !

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Histoire

Egypte

39-45

HISTOgraphie

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Présentation Blog : ânhk - le blog d'Aimé jc

Catégorie : Culture Littérature art histoire découverte Culture

Description : Ensemble, découvrons ma réalité... S'intéresser à l'histoire, c'est aussi avoir de l'attrait pour l'Homme contemporain, c'est appréhender les événements de chaque jour, c'est avoir une vue probable sur l'avenir... Ce blog s'adresse aux personnes qui souhaitent découvrir et partager la passion de l'Égypte antique. "Décrire l'Égypte", quelle belle ambition ! Antonio Baldini ne disait-il pas " Le sens de l'Histoire s'acquiert en y participant un peu"...

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Posted: 19/07/2010 01:30:13

La destruction de bibliotheque d' Alexandrie

Alexandrie fut fondée en 332-331 av. J.-C., par Alexandre le Grand ; elle devint dans l’antiquité le premier port d’Égypte. Elle fut à son époque l’un des plus grands foyers culturels de la Méditerranée, sa bibliothèque superbe étant sans conteste l’un des principaux fondements de sa notoriété.

la bibliothèque (estimée à 400 000 volumes à ses débuts, et jusqu'à 700 000 au temps de César. il demanda dans chacun des pays connus à ce qu'on lui envoie les œuvres de tous types d'auteurs, qu'il fallait traduire en grec. Comme la ville était un port, il demanda aussi à tous

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les navires qui faisaient escale à Alexandrie de permettre que les livres contenus à bord soient recopiés et traduits. La copie était remise au navire, et l'original conservé par la bibliothèque.

C'était donc en quelque sorte la memoire universelle de l' humanité antique !

La bibliothèque d’Alexandrie a probablement souffert de plusieurs événements destructifs, mais la destruction des temples païens d’Alexandrie vers la fin du IVe siècle par les Chrétiens fut probablement finale. Cette destruction est attestée de sources sûres.

la plupart des documents ayant été détruits par les Chrétiens eux même, soit par les pillards incultes n’ayant aucune idée de leur valeur, soit gratés pour être recyclés par les moines copistes à fin de remplacer leur contenu profane, par des textes religieux. Aujourd’hui encore l’analyse des parchemins à l’aide de la technologie des accelerateurs de particules, permet parfois de mettre en évidence les inscriptions initiales ainsi effacés.

Le Sérapéum a été certainement détruit par l’évêque Théophilus en 391. Le musée et la bibliothèque ont pu être victimes de la même campagne. En 415, une nouvelle émeute attisée par la première milice de fanatique chretiens de l' histoire - les "Parabolani" (et malheureusement pas la dernière...) causera la mort de la philosophe et mathématicienne Hypatie.

Bien entendu L' Evèque Cyril qui fut responsable egalement du massacre des juifs d' Alexandrie et dela perte de la plus grande source de connaissances de l' antiquité , ainsi que de l'incitation à la haine envers Hypatie , amenant indirectement les plus fanatiques de ses troupes a l' assassiner sauvagement, et bien cette "figure" du christianisme naissant qui avait donc "nettoyé" alexandrie des payens, juifs , et de ses influences philosophiques, ne tarda pas à etre canonisé ...

Encore récemment  , le Pape Benoit XVI lui rendit hommage en le   qualifiat, le 3 octobre 2007, lors d'une audience générale, de "témoin inlassable et ferme de Jésus-Christ"...

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_________________Tous les hommes doivent de la reconnaissance à ceux qui approfondissent l'histoire universelle et s'efforcent de contribuer, par leurs travaux, au bien général de la société. - Diodore de Sicile -

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ezechiel

Membre 13 étoiles

Offline

Joined: 06 Apr 2005Posts: 747

Localisation: Bretagne

Posted: 19/07/2010 20:41:26

Pour nuancer un peu le titre du sujet, je pense qu'il faut rappeler que les écrits brulés lors du dernier incendie de la Grande Bibliothèque d'Alexandrie existaient en maints exemplaires dans des collections privées ou des bibliothèques de moindres prestiges.

On pourrait parler de crime contre l'humanité pour des périodes antérieures en

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évoquant les exactions romaines comme gauloise lors de la guerre des Gaules, ou bien du massacre d'Anglesey par les troupes romaines à l'encontre des derniers représentants de la religion druidique (même si cette dernière était déjà moribonde)_________________Sauvons la forêt, mangeons les castors !

 

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Th � mes

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R � f � rentiels

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Petit lexique de l'antiquit� gr�co-romaine

 

 

� Pour comprendre la Gr�ce antique, sa pens�e, son art, ses dieux, il n�existe qu�un seul point de d�part: la terre, la pierre, l�eau et l�air de la Gr�ce�

(N. Kazantzakis, "Du Mont Sina� � l��le de V�nus, Carnets de voyage", trad. Fridas et Prassinos, Paris, Plon , 1958)

 �L�ignorance reconnue, le refus du fanatisme, les bornes du monde et de l�homme, le visage aim�, la beaut� enfin, voici le camp o� nous rejoindrons les Grecs�

( Albert Camus, "L� exil et le Royaume", Paris, 1957, Gallimard �dit.).

  

ACH�EN  

C�est le nom g�n�rique donn� aux premiers peuples indo-europ�ens qui peupl�rent la Gr�ce vers le milieu du IIe mill�naire avant J.C . Chez Hom�re et chez les po�tes , le terme d�signe l�ensemble des grecs.

  ACROPOLE  

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� Ville haute � .

Partie de la ville �difi�e sur des hauteurs et d�fendue par des remparts .C�est l� que s��levaient les palais et les temples .Dans la Gr�ce antique le d�veloppement des habitats de hauteur est attest� d�s l��poque myc�nienne . A l��poque historique les villes d�bord�rent leur site initial et des quartiers se d�velopp�rent sur les pentes des acropoles et � leurs pieds , tandis que le site de hauteur devenait , pour l�essentiel , un lieu de culte , servant occasionnellement de refuges durant les p�riodes de troubles .La plupart des cit�s de la Gr�ce classique �taient pourvues d�une acropole : Ath�nes , Argos , Cadm�e , Th�bes , � 

 

AGORA 

Dans le Monde grec c�est la place o� se tenaient les march�s et o� les citoyens se r�unissaient pour traiter des affaires publiques .Sur les pourtours de la place se dressaient des �difices � usage public , des temples et des portiques ( �  stoa � ) 

 

 

Le Colis�e � Rome

 

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AMPHITHEATRE 

L�amphith��tre est tr�s probablement une invention originaire de la Campanie en Italie du sud. Ce type de b�timent comportait trois parties : - les gradins o� prenaient place les spectateurs , - l�ar�ne ( �  arena �   = sable ) o� �voluaient les combattants , - les coulisses am�nag�es sous les gradins et sous l�ar�ne et o� se trouvaient les cages pour les animaux et des pi�ces pour les combattants. Le plus c�l�bre et le plus grand est l�amphith��tre Flavien , plus connu sous le nom de �  Colis�e � , une appellation qu�il devait probablement au colosse de N�ron qui s��levait � proximit� . Ext�rieurement il forme une vaste ellipse de 188 m�tres sur 156 et sa hauteur est de 48,50 m�tres. Il pouvait contenir environ 50000 spectateurs. Commenc� sous Vespasien ,il fut achev� sous Domitien. 

 

AQUEDUC ( AQUAEDUCTUS )  

L�aqueduc romain le plus ancien est l� �  Aqua appia �  ( �  Eau appienne �  ) construit par Appius Claudius Caecus  ( 312 avant J.C )  d�une longueur de 16,5 kilom�tres et parcourant une centaine de m�tres au dessus du sol. 

 

 

ARC DE TRIOMPHE  

C�est une porte monumentale comprenant g�n�ralement une ou trois baies en plein cintre  entour�es de colonnes et de bas-reliefs et surmont�es de statues aujourd�hui disparues. Certains arcs ont quatre faces perc�es chacune d�une baie  ( Quadrifons ) . L�origine des arcs est sp�cifiquement romaine , ces monuments d�rivent  des �  fornices � , arcs constitu�s par deux pyl�nes reli�s par une vo�te et surmont�s d�un attique , mais sans colonnes et de dimensions modestes .La signification initiale de ces monuments �tait sans doute religieuse : apr�s une campagne les arm�es devaient passer sous une porte consacr�e afin de d�poser leur potentiel destructeur. Par la suite l�arc de triomphe en vint � symboliser la transcendance du vainqueur sur le reste de l�Humanit� et � c�l�brer moins la victoire que l�empereur lui-m�me . 

 

ARCHIM�DE 

Math�maticien originaire de Syracuse , il s�journa � Alexandrie  o� il publia plusieurs ouvrages et inventa la vis sans fin .Durant le si�ge de Syracuse par  le g�n�ral romain Marcellus , il inventa de nombreuses machines de guerre qui tinrent en �chec la flotte de guerre romaine. Il fut tu� durant le si�ge de la cit� .Il est le fondateur de la m�canique rationnelle , il est aussi l�auteur de travaux c�l�bres sur l�hydrostatique , la catoptrique et l�astronomie .Certains de ses ouvrages nous sont

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parvenus , parmi lesquels : �  De la mesure des cercles � ,  �  Des cono�des et des spiro�des � , �  Des spirales � , �  De la quadrature de la parabole � , etc�

  

ARCHONTE 

C�est le titre port� � Ath�nes par les magistrats supr�mes .A l�origine la cit� ne comptait qu�un seul archonte et la charge , h�r�ditaire , restait dans la famille des Codrides. Le mandat d�archonte fut ensuite r�duit � 10 ans tandis que la charge devenait accessible � tous les eupatrides. Par al suite l�archonte unique c�da la place � un coll�ge de neuf membres renouvel� annuellement .Le pr�sident du coll�ge �tait l�archonte-�ponyme car il donnait son nom � l�ann�e civile .Le coll�ge des archontes fut d�abord en charge de l�administration de l��tat, mais � l��poque classique les archontes n�avaient plus que des pouvoirs d�ordre juridiques .

 

 

 

ARISTOTE

( 384-322 avant J.C )  

Originaire de Stagire en mac�doine , il �tudia � Ath�nes o� il devint l��l�ve d�Isocrate , puis de Platon. En 342 il devint le pr�cepteur d�Alexandre ( Le Grand ) .Il demeura sept ans en mac�doine avant de revenir s��tablir � Ath�nes en 335, o� il fonda une nouvelle �cole philosophique , le Lyc�e .Il posa les fondements d�une m�taphysique rationnelle  s�opposant � l�id�alisme platonicien. Son influence sur la pens�e occidentale fut consid�rable et se fait encore sentir de nos jours . 

 

ASCLEPIEION 

Sanctuaire vou� au culte d�Ascl�pios .Il en existait plusieurs dans le monde grec , les plus connus �tant ceux  d� Orchom�ne de B�otie , de Trika en Thessalie , d��pidaure en Argolide et de l��le de Cos . 

 

ATTIQUE 

R�gion de la Gr�ce limit�e � l�ouest par la B�otie et la M�garide , au sud par le golfe Saronique  et au nord par le bras de mer qui la s�pare de l��le d�Eub�e . L�Attique comprenait trois r�gions : au nord la Diacrie , au centre la M�sog�e  et

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au sud la Paralie. 

 

BARBARE

Les grecs d�signaient par ce terme tous ceux qui ne parlaient pas le grec et qui, de ce fait, ne participaient pas � la civilisation grecque .

 

B�OTIE  

R�gion de la Gr�ce centrale  limit�e au nord par la Locride opontienne et le golfe d�Eub�e , � l�est par l�Attique  et la M�garide , au sud par le golfe de Corinthe , � l�ouest par la Phocide .La B�otie est constitu�e de deux plaines : la plaine du C�phise ( r�gion de Th�bes ) et celle du lac Copais  ( r�gion d�Orchom�ne et de Ch�ron�e ) . 

 

BIBLIOTH�QUE   

La premi�re biblioth�que publique  fut fond�e � Alexandrie par Ptol�m�e S�ter 1er � l�initiative de D�m�trios de Phal�re , exil� d�Ath�nes et r�fugi�e chez les Lagides � partir de 307 avant J.C .La biblioth�que d�Alexandrie devient le plus grand centre intellectuel du monde hell�nique  r�unissant jusqu�� 800000volumes .Pergame poss�dait aussi une riche biblioth�que fond�e par Eum�ne II et qui parvint � r�unir plus de 200000 volumes .Dans les cit�s du monde grec la charge de biblioth�caire �tait honorifique et tr�s recherch�e. Elle �tait g�n�ralement attribu�e � de hauts personnages . 

 

CAPITOLE  

Temple consacr� au culte le plus officiel de l��tat romain, celui de la triade capitoline  ( Jupiter , Junon , Minerve ) sur la colline homonyme de Rome et , par extension , dans une cit� du monde romain .

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CATACOMBES 

Ce sont des cimeti�res souterrains. Le terme est issu de l�appellation de l�un d�eux situ� non loin de l��glise actuelle de Saint S�bastien au sud-est de Rome  et qui se trouvait � proximit� d�une d�pression  ce qui l�avait surnommer en grec �  Cata cumb�ne �  ( �  ad catacumbas � en latin ) .Contrairement � une opinion rest�e longtemps assez r�pandue, l�usage des cimeti�res souterrains n��tait pas sp�cifique aux chr�tiens mais dans les environs de Rome , les catacombes chr�tiennes connurent une extension particuli�re . 

 

CARYATIDE  

Statue de femme debout et utilis�e comme colonne . Selon une l�gende , rapport�e par Vitruve , l�origine du nom viendrait de Caryes , ville de Laconie qui , ayant fait commune avec les perses lors des Guerres m�diques, fut prise par les grecs et dont les habitants furent r�duits en esclavage .Les femmes de la cit� auraient �t� alors contraintes de porter de lourdes charges sur leurs �paules. L�origine de cette pratique vient en fait probablement du Proche-Orient et se d�veloppe en Gr�ce � partir du Vie si�cle avant J.C .Les plus connues des caryatides sont celles de l� �rechth�ion de l�acropole d�Ath�nes .

 

CHAPITEAU  

C�est �l�ment sup�rieur d�un support , colonne ou pilier , sur lequel repose l�architrave ou l�arc. Cette pierre re�oit un d�cor sculpt� qui  caract�rise les diff�rents styles ou ordres .Le chapiteau corinthien a la forme d�une corbeille orn�e de feuilles d�acanthes .Le chapiteau dorique repr�sente une sorte de coussinet en quart de rond. Le chapiteau ionique est bord� par deux volutes s�par�es par une

frise d�oves. 

 

CHORA  

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Territoire , campagne d�pendant d�une cit�  

 

CHRYSELEPHANTINE 

Ce qualificatif est donn� aux statues r�alis�e avec de l�or et de l�ivoire .Les statues chrys�l�phantines les plus c�l�bres furent  l�Ath�na de Phidias destin�e au Parth�non et le Zeus r�alis� par le m�me artiste � destination du temple d�Olympie .

 

CURIE 

Lieu de r�union du s�nat.

 

DELPHES  

Ville de Phocide , situ�e sur le versant sud du Parnasse .Elle �tait consid�r�e, en raison de sa situation, comme le centre du Monde. Elle devait sa renomm�e au sanctuaire de l�Apollon Pyth�. Le dieu s�y manifestait par la voix de la Pythie Assise sur un tr�pied situ� au dessus d�une anfractuosit� rocheuse, elle d�livrait des proph�ties aux fid�les qui venaient la consulter .La renomm�e de l�oracle contribua � la richesse de la cit� .Des rois et des peuples se firent construire des �  tr�sors � dans le �  temenos � du Dieu. La ville b�n�ficiait d�un prestige immense mais qui d�clina � partir du Ve si�cle avant J.C. Les attaques des gaulois en 279 avant J.C , puis des �toliens , consacr�rent le d�clin d�finitif du sanctuaire .

 

DOMUS   

C�est la maison par opposition � insula et villa .C�est sous l�influence des �trusques que la �  domus � romaine adopta un plan rectangulaire , s�organisant int�rieurement autour d�une cour centrale , l�atrium , couvert d�un toit � double pente et ouvert en son milieu en carr� .Sur le sol, et sous cette ouverture , se trouvait l�impluvium , un bassin destin� � recevoir les eaux de pluie .L�entr�e de la �  domus � �tait axiale. Face � elle , de l�autre c�t� de l� �  atrium � se trouvait le �  tablinum � ( o� se tenait le ma�tre ) .Sous l�influence hell�nique la �  domus � romaine s�adjoignit un ensemble centr� autour d�un p�ristyle. La partie ant�rieure de la maison avec l�atrium �tait r�serv�e aux r�ceptions officielles , la

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partie post�rieure , autour du p�ristyle, constituant les appartement priv�s.

 

ECCLESIA  

C�est l�assembl�e du peuple � Ath�nes .Les citoyens qui jouissaient de tous leurs droits �taient tenus d�y participer. �Ecclesia se r�unissait une � deux fois par an .Cette assembl�e d�tenait tous les pouvoirs  ( l�gislatif , d�lib�ratif et judiciaire ) et avait la charge de nommer les magistrats et de voter les d�crets .Elle pouvait d�clarer la guerre, g�rer les op�rations militaires et signer des trait�s de paix .En collaboration avec la �  Boul� � , elle faisait les lois .Elle surveillait les magistrats apr�s les avoir �lus , elle avait le pouvoir  de donner le droit de cit� � un �tranger qui voulait �tre naturalis�, etc�Elle �tait pr�sid�e par l��pistate des prytanes.

 

EMPORIUM ( pluriel : EMPORIA ) 

Comptoirs, �tablissements commerciaux

 

�PONYME  

Celui qui donne son nom � une ann�e ou � un groupe d�individus .

 

 

�RATOSTH�NE  ( 284-192 avant J.C )   

G�ographe et astronome, originaire de Cyr�ne, il devint biblioth�caire de la biblioth�que d�Alexandrie et cr�ateur de la g�ographie scientifique. Son travail le plus remarquable fut le calcul de la circonf�rence terrestre �tabli en partant de �observation du soleil au solstice d��t� par rapport � la circonf�rence terrestre � Alexandrie et � Cyr�ne . �ratosth�ne parvint au chiffre de 250000 stades , soit 40000 kilom�tres .

 

 

EUPATRIDE

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Membre de la classe aristocratique en Attique  

 

FIGURES NOIRES 

 Technique de d�coration des c�ramiques en vogue de la fin du VIIe si�cle au milieu du Ve si�cle, consistant � pr�senter les figures en noir sur le fond naturel de l�argile.

  

FIGURES ROUGES 

Technique de d�coration des c�ramiques en vogue aux Ve�IVe si�cles avant J.C consistant � pr�senter les figures en clair dans la couleur naturelle de l�argile, sur fond noir .

 

GALIEN ( Claudius ) ( 130-200 apr�s J.C ) 

Un des plus c�l�bres m�decins de l�Antiquit� .D�abord install� � Pergame , il �migra ensuite � Rome o� il eut pour patients les empereurs Marc Aur�le et Septime S�v�re .Esprit vaste , il contribua au d�veloppement des connaissances anatomiques en d�veloppant des dissections animales ( la dissection sur les cadavres humains �tant interdite dans la Rome antique ).Il contribua aussi au d�veloppement de l�hygi�ne et de la s�m�iotique ( �tude des sympt�mes des maladies ). 

 

GRANDE-GR�CE  

C�este nom que donnaient les grecs � la partie littorale de l�Italie du sud  colonis�e par les ach�ens, les ioniens et les doriens. Elle comprenait le Bruttium , la Lucanie , la Calabre et la Campanie , ainsi que la Sicile.

 

 

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HELLADE  

Nom de la Gr�ce dans la langue grecque. Le mot �Gr�ce � ( peu connu des grecs avant l�occupation romaine ) d�signait probablement un tribu dorienne install�e dans la r�gion de Dodone . 

 

HELLADIQUE  

Ce terme qualifie les p�riodes pr�- et protohistorique de l�histoire de la Gr�ce , de la fin du N�olithique � vers 2600 avant J.C ) � la p�riode g�om�trique ,vers 1100 avant J.C.

 

HELL�NISTIQUE  

Le terme qualifie la p�riode historique ainsi que la civilisation qui va  de la mort d�Alexandre ( 323 avant J.C ) � une date variable suivant les r�gions , qui correspond � celle de la conqu�te romaine , la limite inf�rieure extr�me �tant la fin de la r�publique romaine .

 

HIPPODAMOS DE MILET 

Philosophe grec n� � Milet ( Asie Mineure ) au Ve si�cle avant J.C et devenu c�l�bre pour avoir th�oris� l�urbanisme des cit�s grecques .Le plan dit �  hippodam�en � se caract�rise par des rues se coupant � angle droit , d�limitant des �lots de taille �gale occup�s par des maisons ou des �difices publics .Il en r�sulte un plan orthogonal ( ou en damier, ou en �chiquier ) seulement interrompu par une ou plusieurs places .

 

JEUX OLYMPIQUES 

Ils �taient c�l�br�s tous les quatre ans depuis 776 � Olympie ( �lide ) en l�honneur de Zeus Olympios . Les jeux se tenaient sous la direction et le contr�le

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d�un jury de deux � dix membres  , les �  hellanodikai � .La date en �tait fix�e � la pleine lune la plus proche de l��quinoxe de septembre et les jeux duraient  de cinq � sept jours . Ils comprenaient des �preuves de courses � pied , des �preuves de lutte , de boxe et de pancrace , des courses de chevaux mont�s et de chars attel�s . 

 

KOUROS

Jeune homme repr�sent� nu en position debout , les bras au corps et la jambe gauche l�g�rement avanc�e. Son �quivalent f�minin est la �  kor� �, jeune fille , g�n�ralement drap� dans une tunique ou un manteau, tenant une offrande dans la main droite , tandis que de la main gauche elle rel�ve son v�tement sur la cuisse .On a pens� , pendant longtemps , que ces statues repr�sentaient des dieux , on pense aujourd�hui qu�il s�agit de repr�sentations de d�dicants .

 

LAGIDES  

Dynastie mac�donienne de l��gypte hell�nistique .Le fondateur en est Ptol�m�e S�ter  (�  sauveur � ) , d�origine mac�donienne et g�n�ral d�Alexandre le Grand .Il obtint en 323 avant J.C le gouvernement de l��gypte dont il fit u royaume � son profit , profitant des troubles qui suivirent la mort d�Alexandre ( guerres des �  diadoques � ) .La dynastie lagide s��teignit en 30 avant J.C quand Auguste donna � l��gypte le statut de province romaine.

 

LIMES

( � Route� , � Limite� )  

A partir d�Auguste , les romains mass�rent des troupes aux fronti�res de l�empire. Elles �taient cantonn�es dans des camps fortifi�s reli�s les uns aux autres par des voies militaires et prot�g�s par une ligne de d�fense ( �  Limes imperii � ) dont la longueur et l�importance variaient selon les pays . Le mur d�Hadrien en Grande-Bretagne mesure 110 kilom�tres de long  , 1m50 de large et 5 m�tres de haut  et il �tait prot�g� par un foss� ext�rieur de 4 m�tres de profondeur . Ailleurs le �  Limes � pouvait se r�duire � un fleuve ou � un foss� am�nag� .de fait son efficacit� n��tait pas partout la m�me . 

 

MAC�DOINE  

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R�gion de la Gr�ce septentrionale confinant � la Thrace , � la Pa�onie , � l�Illyrie , � l��pire et � la Thessalie .La Mac�doine �tait parcourue par trois fleuves : le Strymon , l�Axios et l�Halacmon. Une grande partie de cette r�gion �tait montagneuse, dont la plus haute de Gr�ce , l�Olympe qui la s�parait de la Thessalie . Ses deux grandes r�gions �taient la Pi�rie , vall�e de l�Haliacmon , et l�Emathie , vall�e de l�Axios . 

 

MAUSOL�E 

Mausole , fils d�H�catomnos , r�gna sur la carie  de 377 � 353 avant J.C avec son �pouse et s�ur Art�mise .A la mort de cette derni�re , il lui fit �riger un tombeau monumental dont les d�cors sculpt�s furent r�alis�s par Bryaxis , L�ochar�s , Scopas  et Timotheos . Ce monument �tait consid�r� comme une des sept merveilles du Monde. Le terme en est venu � d�signer un tombeau monumental ayant la forme d�un temple. L�un des mieux conserv�s du monde gr�co-romain est celui d� Hadrien � Rome , fortifi� sous le Bas-Empire et transform� en ch�teau au Moyen Age. Une statue de l�archange Saint Michel fut plac�e � son sommet  d�o� son nom de �  Ch�teau Saint Ange � .

 

M�TOPE  

Plaque de pierre rectangulaire nue ou orn�e   qui, dans la frise dorique , alterne avec les triglyphes , �l�ments moins larges et creus�s de cannelures verticales . 

 

MOSA�QUE 

C�est un rev�tement d�coratif form�  d��clats de marbre ou de tuileaux, de galets ou de tesselles  ( petits cubes de pierre )  de diff�rentes couleurs , jointoy�es et ins�r�s dans un ciment support  de mani�re � former un pavement ou , � l��poque byzantine , une fresque murale .

 

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NAOS 

C�est la partie du temple ( grec ) o� se trouvait la statue de la divinit�  ( terme synonyme chez les romains : �  Cella � )

 

PANATH�N�ES

F�tes c�l�br�es par les ath�niens en l�honneur d�Ath�na. Elles �taient parmi les plus importantes des f�tes grecques surtout � partir de 566 avant J.C quand elles furent ouvertes � tous les grecs ce qui leur donna le statut de f�te panhell�nique .Il y avait des Panath�n�es annuelles et , tous les quatre ans ( f�te pent�t�rique )  , les grandes Panath�n�es .On en faisait remonter l�origine au roi mythique Th�s�e .La raison de la f�te �tait la remise solennelle � la d�esse d�un p�plos neuf , tiss� par les arrh�phores , jeunes filles de la noblesse ath�nienne. Les Grandes Panath�n�es donnaient lieu � des concours musicaux et � des jeux gymniques.

 

PANH�LLENIQUE  

Qui se rapporte � l�ensemble des grecs

 

PARTH�NON  

Temple d�Athena parthenos  situ� sur l�acropole d�Ath�nes  et consid�r� comme un des chefs d��uvre de l � architecture grecque .Il fut construit  de 447 � 432 avant J.C sous la direction de Phidias assist� des architectes Ictinos et Callicrat�s . 

 

P�LOPONN�SE  

C�est la vaste p�ninsule qui forme l�extr�mit� sud de la Gr�ce et qui est reli�e par l�isthme de Corinthe au continent .Le P�loponn�se est baign� au nord par le golfe de Corinthe  et le golfe Saronique , � l�est par la mer de Myrto ( Mer Eg�e ) , au sud par la mer de Sicile et � l�ouest par la mer ionienne .Les c�tes sont tr�s d�coup�es et �chancr�es par des golfes profonds ( golfes de Corinthe , d�Argos , de Laconie et de M�ss�nie ) .Au sud le P�loponn�se se termine en forme de trident

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formant les trois caps Mal�e , T�nas et Acritias .Le P�loponn�se �tait divis� durant l�Antiquit� en diverses provinces : Corinthie , Argolide ,Arcadie , Laconie, Mess�nie, �lide, Acha�e et Triphylie .Son nom est tir� de P�lops , fils de Tantale , venu d�Asie mineure .

 

PEPLOS   

V�tement f�minin enveloppant tout le corps , se portant avec ou sans ceinture  , poss�dant un grand repli qui tombait jusqu�� la taille et qui , quand il �tait ferm�, pouvait servir de voile dont on se couvrait la t�te . 

 

PERGAME 

Ville de Mysie en Asie Mineure , pr�s du Caicos .Elle resta longtemps une bourgade obscure jusqu�en 280 avant J.C quand son gouverneur Phil�taire , se rendit ind�pendant et  donna la dynastie des Attalides qui r�gna sur la ville jusqu�en 133 avant J.C .C�est � ces rois que la cit� d� sa notori�t� .C�est sous Eum�nes II ( 197         -159 ) que la ville atteignit l�apog�e de sa puissance et devint une grande m�tropole intellectuelle et artistique .Outre une biblioth�que , la cit� comptait aussi une �cole de sculpture dite �  �cole de Pergame � . 

 

P�RICL�S   ( 495-429 avant J.C ) 

Homme d��tat ath�nien . Il entra en politique en 469 et devint strat�ge en 461et fut r��lu presque chaque ann�e pendant trente ans .Son g�nie politique contribua de mani�re d�cisive � asseoir sur des bases solides l�influence ath�nienne sur l�ensemble de la Gr�ce non par des voies militaires mais en faisant d�Ath�nes le c�ur d�un empire spirituel et intellectuel. Durant ses magistratures il contribua � l�embellissement de la cit� qui se couvrit de somptueux monuments : l�Od�on , le Parth�non , les Propyl�es , l��rechth�ion , � 

 

PERIEGESE  

Il existait dans la Gr�ce antique des sortes de guides  ( � peri�g�tes � ) qui faisaient visiter les temples , les monuments et les cit�s aux voyageurs . Certains voyageurs rassemblaient les notes prises et en faisaient des ouvrages  qui sont les anc�tres lointains de nos guides touristiques .Les plus anciens sont ceux de Ptol�m�e d�Ilion et de Dic�arque , mais le plus connu est �  La description de la

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Gr�ce � laiss�e par Pausanias . Certains ouvrages plus ambitieux d�crivaient , � l�intention des voyageurs , la terre habit�e  tel �  Le Tour du Monde �  ( �Oekoum�nes Peri�g�sis � ) de Denys d�Alexandrie ( IIe si�cle ) ou �  les �tapes parthiques � d�Isidore de Charax  d�crivant une route de l�Euphrate vers

l�Asie centrale . 

 

P�RIPT�RE 

Se dit d�un temple qui est enti�rement entour� d�une colonnade ext�rieure

 

PHIDIAS ( 490-431 avant J.C )                               

Statuaire , sculpteur et peintre, il fut l��l�ve d�Hippias et d�Ag�ladas. Il est consid�r� comme le plus grand sculpteur de la Gr�ce .P�ricl�s lui confia la r�alisation de la partie sculpturale du Parth�non , mais c�est la r�alisation de quelques statues chrys�l�phantines qui devait le rendre c�l�bre , en particulier l�Ath�na parthenos et le Zeus olympien .Il ne reste rien de ces �uvres si ce n�est quelques  vagues rappels sur des monnaies d�Elide. En 433 , accus� de d�tournement , il comparut en proc�s et fut probablement emprisonn� jusqu�� sa mort .

 

PLATON  

Philosophe ( 428-347 avant J.C ). Son vrai nom �tait Aristocl�s , mais la largeur de ses �paules l�avait fait surnommer Platon . C�est � l��ge de vingt ans qu�il devint disciple de Socrate et se lan�a avec passion dans la philosophie .A la mort de Socrate ( 399 ) , il voyagea en Gr�ce , en Sicile , en �gypte , en Asie Mineure et en Cr�te . De retour � Ath�nes en 387 il enseigna la philosophie dans les jardins de l�Acad�mie .

 

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POLIADE 

Se dit d�une divinit� qui prot�le sp�cifiquement une cit� .

 

PROPYL�E ( OU PROPYLON)   

Entr�e monumentale form�e d�ordinaire d�un porche � colonnes  pr�c�dant une ou plusieurs portes .

 

PSEUDO P�RIPT�RE 

Se dit d'un temple dont le caract�re p�ript�re n'est pas complet, la colonnade s'interrompant sur le c�t� arri�re du temple.

                RELIGION GRECQUE

Par le mot � Hiera � les grecs d�signaient tout ce qui est �  sacr� � c�est-�-dire intangible .La religion �tait un ensemble  de rites et de pratiques  ( gestes , attitudes ) , de mythes ( qui �taient l�explication de ces diff�rents rites ) et de croyances .Cette religion pr�sentait plusieurs originalit�s : elle rev�tait une importance consid�rable dans la vie quotidienne  (ainsi tout acte public commen�ait par un acte religieux ), - il n�y avait pas de pr�tres � vie mais des magistrats officiant pour la cit� , des pr�tresses, des familles sacerdotales et des associations religieuses  ( phratries , org�ons , thiases ) , - il n� y avait pas de dogme , pas d��glise , pas intol�rance , mais un polyth�isme pr�t � admettre les cultes nouveaux, - la religion grecque �tait pragmatique :offrandes et libations �tant offertes pour que la divinit� offre � son tour .Les divinit�s �taient tr�s nombreuses ( plus de 200 pour l�Attique seulement ! ).Toutes les divinit�s �taient de quelqu�un et non de quelque chose , ainsi Ath�na �tait la d�esse du corps civique et sp�cialement des m�tiers , Pos�idon le dieu des marins et des cavaliers , H�ra la d�esse des �pouses et des m�res ; Art�mis la d�esse des jeunes filles, Ar�s le dieu des soldats , etc �On distinguait cinq sortes de culte auxquels tout individu libre pouvait participer : - les cultes civiques ou publiques , - les cultes d�associations particuli�res ,- les cultes domestiques , - les cultes personnels ou individuels , - les �Myst�res � ou cultes secrets.

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ROUTES ( VIAE )  

Les romains couvrirent l�empire d�un r�seau routier dense .La premi�re grande route pav�e fut la �  Via Appia �  construite sous la censure d�Appius Claudius en 312, elle joignait Rome � Capoue  et fut prolong�e ensuite jusqu�� Brindisi. A la fin de la r�publique toute l�Italie �tait pourvue d�un r�seau dense et en bon �tat. Les ing�nieurs romains avaient mis au point une technique de construction sp�cifique .On commen�ait par tracer deux sillons parall�les d�limitant la largeur de la route puis on creusait le terrain jusqu�� ce que l�on rencontre une roche r�sistante. On �tendait alors quatre couches de mat�riaux divers : une fondation en ciment ( � statumen � ) , par dessus un blocage de cailloux et de ciment ( � rudus � ) , puis une couche faite d�un m�lage de sable, de chaux et de briques ( �  nucleus � )  et enfin le pavement de cailloux ou de pierres ( � summa crusta � ).Les routes �taient l�g�rement bomb�es pour faciliter l��vacuation des eaux pluviales. Le long des routes �taient plac�es des bornes miliaires. Les routes d�Italie les plus connues   sont la � Via aurelia � de Rome � Arles , La � Via Flaminia � de Rome � Rimini , la �  Via salaria � de Rome � l�Adriatique , .Les routes portaient souvent le nom du magistrat qui les avaient fait construire ou le nom du pays travers� .

 

SANCTUAIRE ( � HIERON � )

C�est en espace consacr� , le �  temenos � .Il peut �tre d�termin� par des bornes , par une cl�ture en bois ou en pierre ou par des haies d�arbres .Dans les grands sanctuaires la cl�ture en pierre ( �  peribole � ) �tait flanqu� de portiques et un monument � colonnes ( �  propyl�es � ) donnait acc�s � l�int�rieur .Le sanctuaire comporte un autel et une statue de la divinit� .Le temple est le lieu o� se d�roulent les c�r�monies du culte .Le temple  ( �  naos � ) est une partie du sanctuaire ( �  hieron � ), c�est la chambre du dieu ( �  thalammos � ) et son acc�s est souvent interdit au profane .

 

TAMBOUR     

Fraction d�une colonne

 

TEMENOS  

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Enclos consacr� � une divinit�

 

 

TEMPLE ( TEMPLUM ) 

C�est un �difice r�serv� au culte d�une divinit� , construit sur un �  templum � , puis consacr� et d�di�. Les temples romains poss�daient une architecture soumise � la double influence grecque et �trusque .Ils �taient th�oriquement orient�s ouest-est et le plus souvent de forme rectangulaire. La partie centrale du temple est la salle ( � cella � ) o� �tait abrit�e la statue de la divinit�  en l�honneur de laquelle le temple avait �t� construit. L��clairage n��tait assur� que par la porte d�entr�e . Devant la cella se trouvait un vestibule ( �  pronaos � ), constitu� par la prolongation des deux murs du c�t� de la �  cella � ou par des colonnades .L��difice �tait hauss� sur une plate-forme ( � podium � ) � laquelle on acc�dait par un escalier situ� sur le devant du temple et dont les marches �taient en nombre impair. Les sacrifices avaient lieu , non pas dans le temple , mais en avant de l�escalier qui donne acc�s au pronaos o� est install� un autel. Les temples �taient parfois enferm�s dans une enceinte (   p�ribole  )� laquelle �tait adoss� un portique .

 

 

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Th��tre d'Epidaure ( Gr�ce )

 

Reconstitution du th��tre d 'Orange

 

THEATRE ( THEATRUM ) 

Dans la Gr�ce antique le th��tre �tait une des principales manifestations de la vie publique . De ses origines , vers le Vie si�cle avant JC jusqu�� l��poque h�ll�nistique , il resta une manifestation essentiellement religieuse avant de devenir

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un divertissement profane. A l�origine le th��tre se compose uniquement de l� � orkh�stra� , place circulaire sur laquelle �voluent les ch�urs autour de l�autel de Dionysos  (� thymel� �), les spectateurs se rangeaient autour .On am�nagea ensuite la �sk�ne � , une estrade sur laquelle se tenaient les acteurs , puis des gradins en demi-cercle  formant le � the�tron � c�est-�-dire l�endroit d�o� l�on regarde .

Le premier th��tre de pierre construit � Rome est d� � Pomp�e ( 55 avant J.C ) .Jusqu�alors on avait �lev� des constructions en bois , d�molies une fois la repr�sentation achev�e .Le th��tre romain diff�re du th��tre grec par sa configuration en demi-cercle et par le fait qu�il ne s�appuie plus g�n�ralement sur le flanc d�une colline. La foule prenait place sur des gradins de pierre dispos�s en h�micycle (�cavea �) .Au bas des gradins se trouvait l�orchestre , en demi-cercle , r�serv� aux spectateurs de marque .devant l�orchestre se trouvait la sc�ne  ( � proscaenium �  ou � pulpitum � ).Au fond s��levait le mur de sc�ne ( (scaena ,�frons scaenae �) figurant la fa�ade d�un palais � trois ou cinq portes .C��tait un d�cor permanent. Derri�re le mur de sc�ne se trouvaient les coulisses (�postscaenium �),dans le sous-sol , les machineries (�hyposcaenium �) .Les romains utilisaient le �  rideau de sc�ne � , mais contrairement au n�tre , il se baissait au d�but de la repr�sentation et il se levait � la fin de celle-ci.

 

THERMES  (THERMAE )  

Ce sont des �tablissements de bains publics ou priv�s comprenant quatre parties : un vestiaire (�  apodyterium �) , une salle froide ( � frigidarium � )  o� l�on prenait des bains froids , une salle ti�de ( � tepidarium �) o� les baigneurs �taient frott�s d�huile et de parfums ; une �tuve ( �  caldarium � ) .On passait d�une pi�ce � une autre .D�autres salles �taient r�serv�es aux massages , � la gymnastique , etc� Les chaudi�res (� hypocaustum �) se trouvaient en sous-sol et un syst�me complexe et perfectionn� de conduits et de canalisations  permettait d�obtenir l�eau et l�air � la temp�rature voulue .Les thermes n��taient pas seulement des bains a sens strict , ils �taient aussi des lieux de convivialit� et de rencontres, alliant hygi�ne et vie mondaine . 

 

TROPH�E ( TROPAEUM )  

C�est un monument comm�morant , chez les romains , une victoire militaire . A l�origine ce monument n��tait qu�un pieu ou un arbres auquel on suspendait les d�pouilles prises aux ennemis. A la fin de la r�publique et sous l�Empire il devint une construction de pierre, souvent semblable � un mausol�e et comportant des statues et des sculptures .Il devint alors un temple d�di� aux divinit�s ayant permis la victoire en transf�rant leur pouvoir au vainqueur .Un des plus c�l�bres troph�es est celui de la Turbie , pr�s de Nice , �lev� en l�honneur d�Auguste en 7-6 avant J.C comm�morer la pacification des peuplades alpines .

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TYMPAN  

Espace triangulaire d�un fronton 

 

VELUM  

Grande toile tendue au dessus d�un lieu de spectacle pour abriter les spectateurs du soleil .

 

VENATIO 

Chasse donn�e en spectacle dans l�amphith��tre (avec, g�n�ralement, des animaux exotiques)

thierry.jamard http://thierry.jamard.over-blog.com/45-index.html

Jeudi 26 avril 2012

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Nous nous sommes rendus ce soir à l’hôtel particulier que Schliemann, le découvreur du site de Troie puis de celui de Mycènes, s’est fait construire par Ziller en 1878. Le néogrec Kaftanzoglu en a traité le style Renaissance de "lèpre incurable". Jugement sévère pour un bâtiment raffiné. Quant au sol, sa mosaïque répète à l’infini la svastika. J’ai déjà dit ailleurs quelle signification avait ce signe dans de nombreuses civilisations qui ne se connaissaient même pas, je me suis déjà lamenté sur le fait que l’infâme idéologie nazie se la soit appropriée au point qu’aujourd’hui on n’oserait pas l’arborer de peur de se voir taxé de l’idéologie hitlérienne. Quant à Schliemann, son hôtel particulier est évidemment bien antérieur au nazisme et l’intention de cette décoration n’avait aucune signification politique. Mais si nous sommes ici, ce n’est pas pour admirer le bâtiment ni pour en commenter le sol, mais parce qu’il abrite le musée numismatique national, nourri à la base par la magnifique collection amassée par Schliemann lui-même, puis constamment enrichi ensuite. Il rassemble aujourd’hui une incroyable collection de 30 000 pièces. La majorité d’entre elles proviennent de quelque trois cents "réserves" (tirelires, cachettes dans des murs, dans des planchers, dans le sol), version antique du bas de laine, trésors dissimulés pour échapper à des envahisseurs lors de guerres, lors de razzias, ou simplement lors de cambriolages. La visite est fabuleuse, mais en photo dans l’espace restreint d’un blog je crains que montrer, non pas la totalité bien sûr, mais une vingtaine de photos ne soit fastidieux. Aussi ai-je regroupé par thèmes plusieurs pièces sur chaque image, de façon à me limiter à sept images au total.

 

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Voici, pour commencer, quelques pièces représentant les rois qui les ont émises. En haut, deux pièces en argent de Philippe II de Macédoine, en dessous trois pièces en or de son fils Alexandre le Grand (Alexandre III, comme le tsar qui a donné son nom à un pont de Paris). En bas à gauche, une pièce de Philétairos (343-263 avant Jésus-Christ) de Mysie, région du nord-ouest de l’Asie Mineure. Il s’agit de l’un des généraux d’Alexandre le Grand qui, après la mort de ce dernier, a pris part à la lutte de sa succession contre d'autres prétendants. Puis sont représentés deux rois du Pont, Mithridate V Euergétès (vers 150-vers 120 avant Jésus-Christ) qui a combattu aux côtés de Rome et a fini assassiné, sans doute par sa femme. En bas à droite, c’est son fils Mithridate VI Eupator (132-63 avant Jésus-Christ). Ce Mithridate VI craignait beaucoup, et à juste titre parce que cela était fort courant, d’être empoisonné par l’un de ses ennemis ou concurrents et, pour s’immuniser, il absorbait quotidiennement des doses de poison, infimes au début puis en quantités croissantes (au fond, c’est un peu l’idée de Pasteur avec les vaccins, mais vingt siècles plus tôt), à tel point que lorsqu’il voulut se suicider pour ne pas devoir se rendre à ses ennemis il dut se faire trucider par un mercenaire malgré les quantités considérables de poison qu’il avait ingérées sans résultat définitif. D’où en français l’expression "se mithridatiser" pour exprimer que l’on s’accoutume à quelque chose de négatif, de dangereux, de désagréable et que l’on s’immunise ainsi à la longue.

 

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Fréquents aussi sont les animaux frappés sur les pièces antiques. Sur la première ligne, de gauche à droite, un bélier de la ville sainte de Delphes, un bouquetin d’Aegae (le musée ne donne rien d’autre que le nom de la cité, or j’en connais plusieurs de ce nom, dont la moderne Vergina ancienne capitale de Macédoine où a été trouvée la tombe de Philippe II, mais je crois que cette pièce a plutôt été frappée par une Aegae du nord du Péloponnèse. Sous toutes réserves), une colombe de Thespies (ville de Béotie, non loin de Thèbes), et enfin une chimère, ou lion ailé, de Sicyone, ville du nord du Péloponnèse). La deuxième ligne commence par deux tortues toutes deux frappées par l’île d’Égine dans le golfe Saronique entre l’Attique et le Péloponnèse, mais alors que la première est une tortue de mer (en anglais turtle), la seconde est une tortue de terre (anglais tortoise). La ligne s’achève par une abeille d’Éphèse et un lièvre sur une tétradrachme de Messine, en Sicile, pièce d’une valeur de quatre drachmes, équivalent à un statère. Il est hélas exceptionnel que le musée indique la valeur des pièces, comme pour le statère ci-dessus, de même que les époques où elles ont été frappées. Lorsque, plus haut, il s’agissait de pièces frappées sous le règne du roi représenté, la datation était aisée, mais pour ces animaux… Quant à indiquer le pouvoir d’achat d’une pièce donnée, il variait selon la cité qui l’avait émise (le poids de métal précieux n’étant pas le même partout. Dans mon article du premier octobre 2010 je signalais que la drachme pesait 6,16 grammes à Égine, 4,36 grammes à Athènes, et 2,90 grammes à Corinthe), mais aussi de façon considérable selon les époques, de sorte que je ne peux dire ce que l’on pouvait acheter avec cette monnaie sicilienne. Sur la troisième ligne, ce char victorieux (c’est en effet une Victoire, ou Nikè, cette femme ailée qui vole au-dessus du cheval) est également une tétradrachme de la même Messine sicilienne. À côté, nous restons en Sicile avec ce rapace qui provient de la cité

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d’Akragas (Agrigente) ainsi que son voisin le crabe. Nous terminons cette série d’animaux avec la chouette athénienne, symbole de la déesse Athéna patronne de la cité.

 

 

Je me plaignais, il y a un instant, que les dates des monnaies ne soient pas indiquées. Il suffit de voir ces quelques chouettes, toutes athéniennes, pour se rendre compte qu’elles ne sont pas toutes du même modèle. Pourtant le musée indique pour la première "tétradrachme" et, pour les deux autres, "tétradrachme new style". Il y a donc bel et bien une différence de date, non de valeur.

 

 

Venons-en aux mythes. Ce Pégase, le cheval ailé, est sur une pièce de Corinthe. Il n’est pas besoin de préciser que sur les deux autres monnaies de la première ligne, ce taureau à tête

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d’homme est le Minotaure. Ce sont deux pièces d’un statère provenant non de Crète mais de Grande Grèce, la première de Naples (Néapolis), l’autre de Géla en Sicile, la ville où est mort le poète tragique Eschyle, victime selon la légende de son crâne chauve qu’un aigle a pris pour une pierre et sur lequel il a laissé tomber de très haut une tortue dont il voulait ainsi briser la carapace. Sur la deuxième ligne, ce statère représentant un dauphin chevauché par un homme provient de Tarente. On se rappelle la légende de ce Crétois dénommé Taras, fils du dieu Poséidon et, par sa mère, petit-fils de Minos et donc arrière-petit-fils de Zeus, qui fit naufrage en mer Ionienne et que son père, maître des mers, sauva de la noyade en lui envoyant un dauphin qui le mena à l’emplacement où il fonda une ville à laquelle il donna son nom, Taras, devenue aujourd’hui Taranto, ou Tarente en français. En bas au milieu, le robot géant Talos, réalisé en bronze par Héphaïstos, qui protégeait la ville crétoise de Dikta (voir mon article du 3 août 2011), a été frappé par la ville crétoise de Phaistos sur ce didrachme. En bas à droite on voit Athéna et Marsyas, reproduction d’une sculpture monumentale du sculpteur athénien Myron (vers 485-vers 420 avant Jésus-Christ), le célèbre auteur du Discobole, statue perdue mais connue par des copies romaines. Athéna avait inventé la flûte double (aulos, en grec) mais un jour qu’elle en jouait elle se vit, les joues gonflées, et elle ne put souffrir d’être ainsi enlaidie. Elle jeta au loin son aulos. Marsyas, un satyre originaire de Phrygie, la ramassa et devin un remarquable musicien. Mais il devint si fier de lui-même, si vaniteux, qu’il osa défier le dieu Apollon. Mais il perdit la compétition et, pour le châtier d’avoir cru pouvoir se mesurer à un dieu, il fut condamné à être écorché vif.

 

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Il reste quelques monnaies que j’ai envie de montrer mais que je ne sais pas comment classer. Alors en voilà un premier lot de neuf. La première, en haut à gauche, vient d’Éphèse. Je l’ai choisie parce que je trouve intéressant de voir une représentation d’un char de voyage antique. Mais de quand, cela n’est pas dit. Il ressemble à des chars romains de l’époque de Cicéron, c’est-à-dire ici de la fin de l’époque hellénistique, mais je ne suis pas sûr du tout que de tels chars n’aient pas existé en Asie Mineure auparavant, ni que leur modèle ait évolué dans les siècles suivants. À côté, on a comme tout à l’heure un char survolé par une Victoire, sur une tétradrachme sicilienne comme l’autre Victoire, mais cette fois-ci non pas de Messine mais de cette Géla que j’évoquais en parlant de la mort d’Eschyle. À droite, cet homme mollement étendu sur un drap froissé a été frappé par Tarente, ce qui me fait penser que, peut-être, ce que je prends pour les plis du drap pourrait en réalité être les vagues de la mer sur lesquelles Taras flotterait assis, bizarrement. Sur la seconde ligne, au milieu, on trouve une tétradrachme de Ténédos, en Éolie (Asie Mineure). De part et d’autre, ainsi que sur la dernière ligne, ce sont des constructions. Sur la rangée du milieu à gauche, un arc de Triomphe sur cette monnaie de Corinthe, tandis qu’à droite il s’agit d’une monnaie d’Alexandrie, où ce monument ne peut manquer d’être le fameux phare, l’une des sept merveilles du monde. Sur la rangée du bas à gauche, non ce n’est pas la Porte de Brandebourg, mais de nouveau un monument d’Alexandrie, apparemment un temple. La monnaie du milieu a été frappée par Aphrodisias,

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une ville d’Asie Mineure à 200 ou 250 kilomètres d’Izmir (Smyrne) qui fait partie de l’itinéraire que j’ai projeté pour la Turquie. Ce monument me rappelle à l’évidence les photos que j’ai vues du Tetrapylon de cette ville, une porte monumentale. Et enfin à droite ce temple figure sur une monnaie de l’île de Corfou.

 

 

Les pièces représentant des visages ne sont pas toujours à l’effigie du souverain. Du temps où en France nous utilisions des Francs, la Marianne de l’avers ne représentait évidemment pas la présidente de la République, elle ne ressemblait ni à De Gaulle, ni à Mitterrand, elle symbolisait la République. Il en allait parfois de même dans l’Antiquité. Et les artistes qui les dessinaient choisissaient de préférence des modèles avenants, tout comme en France, pour les bustes de Marianne dans les mairies, les sculpteurs ont pris modèle sur Brigitte Bardot, Catherine Deneuve ou Lætitia Casta. Les deux pièces de la première ligne proviennent respectivement d’Athènes et de Corinthe, et sur la deuxième ligne on trouve à gauche une tétradrachme commune aux cités adhérant à la ligue d’Eubée, au milieu une pièce de Smyrne et à droite un statère de Naples. Je voudrais ajouter, au sujet de la monnaie du milieu, quelque chose que ne dit pas la légende du musée. Cette tête est couronnée d’une muraille de ville, et cela me fait penser qu’il s’agit certainement d’une Tykhè (ou Tychè). J’ai parlé assez en détail de cette divinité dans mon article daté 8 au 10 avril 2011. Il s’agit, en fait, d’une abstraction philosophique exprimant ce qu’apporte le hasard, en bien ou en mal, et en ce sens elle a souvent été prise, après l’époque classique qui a apporté une réflexion philosophique à son sujet, comme divinité propitiatoire pour des villes. Ainsi donc, la cité de Smyrne espère que sa Tykhè choisira de ne lui filtrer que les événements favorables.

 

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Ma sélection va s’achever avec ces deux visages grimaçants. Celui de gauche est une tétradrachme d’Athènes, celui de droite orne une monnaie de Smyrne. Pour ce dernier, le musée le classe dans une vitrine consacrée à Méduse et à ses sœurs Gorgones. Je suppose que le premier, classé avec les tétradrachmes d’Athènes, figure aussi Méduse, dont Athéna a placé la tête au centre de sa cuirasse. Mais je ne saurais exclure définitivement qu’il puisse s’agir d’un masque de théâtre, quoique je n’y croie guère.

 

J’achève là ma petite présentation des monnaies de ce si riche musée. Mais puisque je viens de parler de pièces (même en me limitant, même en les regroupant à plusieurs sur une même image, il y en a quand même 45), je voudrais ajouter un mot d’histoire et trois petites anecdotes. Pour parler histoire, je dirai que déjà dans l’Antiquité grecque le pile ou face existait (ostrakinda), mais sans pièces de monnaie. On utilisait un fragment de poterie, et l’alternative était qu’il tombe sur le côté peint ou sur l’autre face.

 

Ma première anecdote est qu’en 1936 un match de tennis de table s’éternisait depuis plus de sept heures et demie sans que l’un ou l’autre des joueurs creuse l’écart lorsque l’on décida de tirer le vainqueur au pile ou face et la victoire a ainsi été attribuée à Goldberger sans pourtant qu’il ait été meilleur que son rival.

 

Mon lecteur est peut-être, en ce moment, en train de lire cet article sur un ordinateur HP (ou Hewlett-Packard). Il aurait pu s’appeler PH. En effet, les deux fondateurs de la firme, Bill Hewlett et Dave Packard, ont joué l’ordre des deux noms à pile ou face et Hewlett a gagné.

 

Dernière anecdote, deux parents américains divorcés voulaient chacun avoir leur enfant avec eux pour fêter Noël. Le juge ne sachant à qui donner raison a tiré à pile ou face. Pour avoir

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choisi une telle procédure, il a été destitué. C’était en 2007. Du temps de Salomon, ce jeu n’existait pas, sinon qui sait si, au lieu de dégainer son épée pour départager les deux mères potentielles il n’aurait pas saisi une pièce de monnaie. L’avantage c’est qu’étant le roi il n’avait personne au-dessus de lui pour le destituer, que Dieu.

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Par Thierry Jamard Ecrire un commentaire - Voir les 5 commentaires Jeudi 26 avril 2012

Athènes : bibliothèque d’Hadrien et ancienne agora. Jeudi 27 octobre 2011

 

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Nous allons visiter la bibliothèque d’Hadrien. Nous descendons du métro à la station Monastiraki et sur la vaste place, accolée à l’entrée de la bibliothèque d’Hadrien, se trouve une mosquée. Pas très original, on l’appelle la mosquée de Monastiraki ou, à peine plus original, dans ce quartier qui, autrefois, s’appelait "le Bazar du Bas", près de la "Fontaine du Bas", c’était la Mosquée de la Fontaine du Bas… Elle a été construite en 1759 par le Turc Tsitsarakis, voïvode d’Athènes. Après l’indépendance elle a hébergé la fanfare militaire, puis elle a été utilisée comme prison. Restaurée en 1915, elle a été investie en 1918 par le musée des Arts Populaires grecs (mouseio Ellênikês Laïkês Technês, puisque notre mot français

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laïque vient d’un adjectif grec dérivé du substantif qui veut dire le peuple). Pour des raisons d’exiguïté le musée a déménagé en 1973, ne laissant ici que les collections de céramiques dans un espace restructuré et modernisé qui a rouvert ses portes en 1975. Le terrible tremblement de terre de février 1981 a sérieusement endommagé l’édifice et a détruit certains objets. De lourds travaux de restauration ayant été effectués, la mosquée a été rouverte pour montrer ses belles collections de poteries à partir de 1991. Il s’agit, en bas, de pièces réalisées par des potiers célèbres, véritables artistes et, sur la galerie, de pièces d’usage courant classées par aires géographiques sur toute la Grèce région par région, île par île, incluant Chypre. Ce qui n’empêche pas d’admirer aussi certains détails raffinés de l’intérieur, comme ce plafond octogonal.

 

 

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Pour illustrer ce qu’ont produit des artistes, voilà d’abord deux assiettes de Minas Avramidis. La première, avec ses motifs plaqués en relief, ne peut matériellement servir pour les repas, c’est une œuvre uniquement destinée à la présentation. La seconde, avec son couple royal, pourrait théoriquement avoir un usage utilitaire, mais c’est un exemplaire unique, il n’existe pas de service assorti, et par conséquent c’est clairement une assiette décorative. Avramidis est né en 1877 en Turquie d’Asie Mineure, à Kutahya (dans l’intérieur du pays), et n’a reçu que le minimum d’instruction à l’école élémentaire. Il a commencé à travailler comme maçon, mais s’est ensuite tourné vers la poterie. Lorsque les Grecs ont été chassés de Turquie, en 1922, il s’est réfugié à Thessalonique, où il a construit de ses mains une modeste maison et un atelier de potier. Il y a travaillé trente ans. Ses œuvres ont été récompensées par des prix pour leur design, l’imagination, les couleurs, la perfection technique.

 

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Ces statuettes sont l’œuvre de Dimitrios Mygdalinos, un Grec d’un village d’Asie Mineure proche du Scamandre, ce fleuve de la plaine de Troie qui joue un grand rôle dans l’Iliade en tant que dieu-fleuve, et dont la description précise par Homère a permis à Schliemann de localiser Troie. Là, il était marin plongeur. Puis, attiré par la poterie, il s’y est initié sur l’Hellespont (région près du détroit des Dardanelles), est cela l’a suffisamment passionné pour qu’il se reconvertisse, abandonnant son métier précédent. Quand 1922 est arrivée, avec la nécessité pour la foule des Grecs de Turquie de se rendre dans leur mère patrie, il est parti s’installer sur la côte face à l’Eubée, sans tour, sans four, rien, alors il a façonné avec ses mains et cuit dans le four d’un voisin, vendant ses œuvres dans des ventes de charité paroissiales. Il est mort dans le dénuement, en 1949 ou 1950.

 

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Sur ma deuxième photo, au début de cet article, celle qui est prise d’en haut, on aperçoit, dans une grande niche du mur, une statue en pied. Elle me plaît tellement que je préfère en montrer un détail en gros plan, où l’on voit l’expressivité du visage et la finesse de la réalisation et de la peinture. Malheureusement, elle n’est accompagnée d’aucun texte indiquant le nom de son auteur, ou quelque autre explication que ce soit.

 

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Laissons maintenant le rez-de-chaussée et ses nombreux artistes répertoriés, pour monter sur la mezzanine et jeter un coup d’œil aux objets du quotidien, voire aux objets destinés aux touristes, mais chacun marquant une région, une ville, une île. Je me limiterai à trois seulement des dizaines de poteries exposées. La première est de l’île de Zante, la seconde de l’île de Corfou, la troisième de l’île de Chio. On voit combien les styles sont différents.

 

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Mais venons-en au but de notre visite d’aujourd’hui, la bibliothèque d’Hadrien. Rappelons que cet empereur romain du deuxième siècle de notre ère (117-138) a passé plus de temps en voyage pour visiter toutes les terres de son empire, de l’Écosse à l’Égypte, qu’il n’en a passé à Rome, et qu’il était amoureux de la Grèce. Aussi a-t-il voulu une grande bibliothèque à Athènes, à une extrémité du forum. On en voit ici une reconstitution ainsi que l’un des murs de façade.

 

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Malheureusement, les ruines de cette bibliothèque n’ont pas été entretenues, et ce qu’il en est resté après les incursions barbares a continué à se dégrader. Mais des travaux de restauration sont en cours, comme en témoignent ces armatures de soutien provisoires, ainsi que les outils laissés au pied de ce mur dont barrières et cordes empêchent de s’approcher. Et puis, à la fin de notre visite, à l’approche de l’heure de fermeture du site, j’ai vu arriver les ouvriers.

 

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Espérons toutefois que la restauration ne va pas donner un aspect trop contemporain, comme on peut le craindre en voyant ces colonnes cannelées à neuf et surtout ce mur de briques, dont la patine mettra deux ou trois cents ans à s’installer. Il ne s’agit d’ailleurs pas de restaurer ce mur, mais de le construire à neuf.

 

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Entre ce qui est en travaux et ce qui est tout moderne, il n’y a hélas pas beaucoup de belles ruines à visiter. L’endroit signalé comme l’auditorium est un terre-plein dégarni. Restent cette porte, ces quelques colonnes, cette mosaïque… Et quelques autres éléments de murs quand même.

 

 

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Un peuple germanique venu de Scandinavie, les Hérules, allié à des Goths, déferle sur la Grèce, Thessalonique, Athènes en 267 après Jésus-Christ et ravage l’Acropole, l’agora, la ville. Le traumatisme est énorme, c’est la première fois que la ville subit des dommages depuis l’instauration de la "Paix Romaine". Utilisant les pierres des bâtiments détruits, on construit alors un mur, dit post hérulien, de 276 à 282. C’est lui que l’on voit sur cette photo. Les pierres sont de dimensions très diverses puisqu’elles sont récupérées sur les ruines.

 

 

Il y a sur le site un tout petit musée. Tout petit, oui, mais il y a quand même quelques pièces intéressantes, comme cette Nikè (Victoire) de la fin du premier siècle avant Jésus-Christ. Les Ottomans avaient construit sur le site de la bibliothèque une citerne et c’est en 1988 que l’on a découvert, prise dans les fondations de la citerne, cette statue de plus de trois mètres juchée sur un globe, taillée dans un seul bloc de marbre blanc. Vu qu’elle était utilisée comme matériau de construction, il lui manque tout ce qui dépassait, tête, ailes, bras. Les statues de ce type étaient destinées, bien sûr, à célébrer de grandes victoires et, considérant sa datation, on peut supposer qu’il s’agissait de la victoire de l’empereur Auguste sur les Parthes en 17-16 avant Jésus-Christ, et qu’elle avait été placée sur l’agora romaine (que nous visiterons une

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prochaine fois). Certains pensent qu’elle a été renversée lors des invasions slaves vers la fin du sixième siècle de notre ère avant d’être utilisée par les Ottomans quelques siècles plus tard.

 

 

Cette représentation de l’empereur Hadrien date environ du milieu de son règne, 128-130 après Jésus-Christ. Nul doute qu’il soit assez ressemblant, car tous les portraits (nombreux) que l’on a de lui se ressemblent entre eux.

 

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Cette façon de se ceindre la tête nous indique que cette statue est celle d’un prêtre. Elle date du deuxième ou du troisième siècle après Jésus-Christ. J’en reste là pour la bibliothèque d’Hadrien, même si cela ne fait pas un grand nombre d’objets.

 

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Et nous passons à l’agora ancienne, c’est-à-dire l’agora purement grecque, à la différence de la nouvelle agora construite à l’époque romaine. Si l’on a en tête le forum, à Rome, avec tous ses monuments, on est évidemment très déçu, car cette agora est très loin d’être aussi bien conservée. Que l’on en juge, par exemple, par ce champ de pierres, qui représente l’autel de Zeus.

 

 

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Plus intéressant est cet égout principal. On vante la cloaca maxima de Rome, et certes elle est plus perfectionnée mais ce que nous voyons ici prouve que le réseau des égouts n’est pas une invention romaine. Le génie des Romains n’a pas tant été d’inventer, mais plutôt de savoir repérer chez les peuples avec lesquels ils ont des relations commerciales ou chez ceux qu’ils conquièrent les inventions les plus novatrices et les plus profitables (comme le béton chez les Étrusques, la voûte en plein cintre, etc.), de savoir les adapter et les améliorer.

 

 

Ailleurs, on peut voir cette fosse, destinée à recevoir les offrandes aux morts. Elle date de l’époque classique, cinquième siècle avant Jésus-Christ.

 

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Ce champ de ruines d’où émergent des rangées de colonnes, c’est une stoa, c’est-à-dire un portique, une allée bordée de colonnes d’un côté et d’un mur de l’autre côté. Il est d'ailleurs amusant de constater qu'en grec moderne les passages couverts en ville, les galeries commerçantes, se disent "stoa".

 

 

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Il est un bâtiment remarquablement conservé sur cette agora. Isolé sur un promontoire, visible de loin, c’est le temple d’Héphaïstos, un périptère (colonnes sur tous les côtés) de style dorique avec pronaos et opisthonaos (pièce devant et pièce derrière le temple principal) construit entre 460 et 415 avant Jésus-Christ. Il est surtout connu sous le nom de Théséion. C’est le mieux conservé de ce type dans tout le monde grec. Il était consacré, comme l’indique son nom, à Héphaïstos, le dieu forgeron protecteur des artisans du métal, mais aussi à Athéna qui, avec l’épithète d’Ergane, est la patronne des artisans en général et des potiers en particulier. Au septième siècle de notre ère, le temple, désaffecté depuis l’avènement du christianisme dans l’Empire Romain, a été transformé en église consacrée à saint Georges, avec le chœur dans le pronaos et une abside additionnelle. C’est là qu’en 1934 le roi Othon a été solennellement accueilli. Puis, à compter de cette date et jusqu’aux années 1930, il a été utilisé comme musée de l’agora.

 

Voici comment s'explique cette association d'Héphaïstos et d'Athéna. Un jour que la déesse guerrière était allée trouver le dieu forgeron pour lui commander des armes, Héphaïstos avait été ému par la beauté d'Athéna, mais se gardant vierge, Athéna s'était refusée à lui et avait fui. Ne résistant pas à son désir d'elle, il avait couru derrière elle et, quoique boiteux, avait réussi à la rattraper et avait tenté de la violer, mais elle s'était défendue avec assez de vigueur pour l'empêcher d'arriver à ses fins. Toutefois, dans la tentative, du sperme était tombé sur la jambe d'Athéna. Dégoûtée, elle l'avait essuyé avec un bout de laine, qu'elle avait jeté au sol (c'était peu écologique, mais à l'époque il n'y avait pas de corbeilles à ordures). Du sperme d'Héphaïstos et de la terre était né Erichthonios (en grec, erion désigne la laine et chthôn la terre), Athéna avait élevé l'enfant et en avait fait le premier roi d'Athènes (cf. sur l'Acropole l'Erechtheion).

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L’état de conservation des frises est très variable selon les faces et selon l’exposition. Ci-dessus, je vois des centaures en train de combattre, donc pas de doute il s’agit du sujet de prédilection du combat des centaures et des Lapithes, qui aux yeux des Grecs d’après 480, c’est-à-dire après la fin des Guerres Médiques, symbolise la lutte victorieuse de la civilisation contre les barbares incultes. L’autre sculpture est en mauvais état, mais le mouvement des jambes de l’animal n’est pas celui d’un cheval, de même que cette queue est plutôt celle d’un

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bovin. Je suppose donc que l’être qui le chevauche est la belle Europe, séduite par Zeus qui a pris l’apparence d’un taureau et qui l’a emmenée des rivages de Tyr, au Liban actuel, à Gortyne en Crète, où il s’est uni à elle, engendrant les triplés Minos, Rhadamante et Sarpédon.

 

 

Les divers tronçons de ces colonnes, sur le flanc droit du temple, sont mal empilés. Les ouvriers grecs, sous la commande des architectes, étaient remarquablement soigneux dans leur travail, on ne peut les accuser de cette malfaçon. Je n’imagine pas non plus que, lors de travaux de restauration, des archéologues aient pu tolérer ce genre de négligence. D’autre part, quand il se produit un mouvement de terrain qui déstabilise un monument, les colonnes penchent d’un seul tenant. Je suppose donc qu’il s’est produit un autre type d’événement, un séisme qui a secoué l’édifice, le faisant tressauter, et les divers tambours sont retombés un peu décalés les uns par rapport aux autres. Telle est mon interprétation, car je n’en vois pas d’autre.

 

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Et nous terminons notre visite de l’agora ancienne par la stoa d’Attale. Attale II, roi de Pergame (159-138 avant Jésus-Christ), avait en effet construit cette stoa monumentale. Comme pour les autres bâtiments de cette agora, il n’en restait presque rien quand, prenant modèle pour le plan sur les soubassements qui n’avaient pas bougé et pour le style sur les fragments de colonnes abattues et sur les restes de murs, l’École Américaine d’Études Classiques d’Athènes, sous l’autorité du Ministre de l’Éducation, a reconstruit entièrement la stoa. C’était sous le règne du roi Paul, de 1953 à 1956. Et aujourd’hui y est installé le musée de l’agora, un musée d’une richesse incroyable.

 

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Sous le portique frontal de cette stoa, visibles par tous les visiteurs de l’agora même s’ils n’ont pas le billet d’entrée au musée, on trouve déjà une belle collection de sculptures. Parmi elles, je ne peux manquer de sélectionner mon ami Hérodote (vers 482-vers 420 avant Jésus-Christ), le "père de l’histoire", que j’affectionne particulièrement. On peut douter de la ressemblance entre la statue et l’homme, la première ayant été réalisée au deuxième siècle de notre ère, sept siècles après la vie du second.

 

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Pénétrons dans le musée. Comme tout à l’heure au musée de la bibliothèque d’Hadrien, cet homme se ceint la tête. Oui, c’est un prêtre. Ici, daté de 40 avant Jésus-Christ, il a été identifié comme un prêtre d’Isis, cette déesse d’origine Égyptienne qui a joui d’une grande faveur chez les Romains, lesquels ont répandu son culte dans tout l’Empire.

 

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J’ai voulu regrouper les deux têtes ci-dessus, mais nous ressortons pour voir cette grande inscription qui est en rapport avec mon article daté 21 et 23 octobre 2011 sur les mines de Lavrio. En effet cette pierre gravée en 367-366 avant Jésus-Christ est le rapport des commissaires-priseurs de l’État enregistrant le bail de mines dans le secteur de Lavrio.

 

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Ces deux exemplaires de kylix à figures rouges (un kylix est une coupe à boire, très plate comme on le voit ici) sont tous les deux des environs de 510 avant Jésus-Christ. Sur le premier, cette femme nue est en train de s’agenouiller devant un autel et, étant donné son extrême économie de vêtements, on peut supposer qu’il s’agit du culte d’Aphrodite ou d’Artémis. L’illustration de l’autre kylix est parfaitement adaptée à son usage puisque ce garçon est un porteur d’amphores de vin, et il court parce que le buveur qui tient cette coupe en main est assoiffé.

 

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Cet objet ravissant est de 540 avant Jésus-Christ. Cet athlète agenouillé qui s’apprête à ceindre sa tête d’un ruban en signe de victoire est, en fait, creux, car c’est un flacon à parfum. Qui ne connaît pas les flacons de parfum Jean-Paul Gaultier en forme de torse d’homme ou de femme doit courir chez Sephora (publicité non rémunérée) pour se rendre compte que le couturier contemporain n’a rien inventé, et que ce flacon, qui a deux mille cinq cents ans de plus que les siens, est infiniment plus joli et raffiné.

 

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Pour terminer, je voudrais montrer une série d’objets familiers, concernant la vie des Grecs. À commencer par une lampe à huile de 200-250 après Jésus-Christ. On sait que Zeus, séduit par Léda, a pris l’apparence d’un cygne pour l’approcher sans l’effaroucher. Généralement, on fait de Léda une femme innocente qui, nue à la toilette, voit ce bel oiseau et le serre ingénument contre elle sans se douter de ce qui lui arrive. Les esprits positifs diront que même le comble de la naïveté ne peut expliquer une telle innocence, d’autant plus qu’elle est mariée à Tyndare et que le couple n’est pas resté chaste. De cette double union avec Tyndare et avec Zeus, Léda conçoit des quadruplés qu’elle mettra au monde en pondant deux œufs, l’un contenant les enfants de Zeus Hélène et Pollux, l’autre les enfants de Tyndare Clytemnestre (future femme d’Agamemnon) et Castor. L’artisan qui a modelé cette lampe devait faire partie de ces esprits positifs qui refusaient de croire à la naïveté extrême de Léda puisqu’ici il la représente langoureusement étendue sur sa couche aux draps froissés et contemplant avec volupté ce que Zeus cygne est en train d’accomplir.

 

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Certes, ces bottillons ne sont pas réels, d’abord parce qu’ils sont faits de terre cuite, ensuite parce qu’ils sont de taille fort réduite, mais ces objets votifs trouvés dans la tombe d’une femme incinérée au début de l’ère géométrique, vers 900 avant Jésus-Christ, nous renseigne sur la forme des chaussures de cette époque. Se fondant sur les peintures de vases et sur les statues, on imagine toujours les Grecs pieds nus ou en sandales. On voit que ce n’était pas le cas, et il est évident qu’à l’époque classique, quatre à cinq cents ans plus tard, on n’avait pas perdu l’usage de ce confort en hiver.

 

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Ces deux petites plaques de terre cuite sont les lointains ancêtres d’un document très moderne, ce sont des passeports (non sécurisés...). Le choix du matériau dont ils sont faits tient au fait qu’à l’époque les compagnies aériennes ne limitaient pas le poids des bagages. L’inscription XENOKLEA PERITHOIDÊN PERIPOLARKHON nous informe qu’ils étaient confiés à des messagers chargés par Xénoklès, le péripolarque (commandant des gardes de la frontière de la cité) de porter des informations ou de venir rendre compte au Q.G. en franchissant la frontière dans les deux sens. Ces passeports sont du milieu du quatrième siècle avant Jésus-Christ.

 

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Toujours dans le domaine de la vie quotidienne, mais beaucoup plus domestique, ci-dessus on peut voir un gril (entre le sixième et le quatrième siècles avant Jésus-Christ) et une bouilloire sur un brasero datant de la même période. Le tout est en terre cuite.

 

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Quant à ce dernier accessoire, je le montre pour la fin parce que je le trouve très amusant. Comme le musée l’explique par le dessin de ma deuxième photo ci-dessus, il s’agit d’un pot de chambre pour bébé datant du début du sixième siècle avant Jésus-Christ. L’ingéniosité des formes parfaitement adaptées à l’usage pour maintenir en place un tout petit, la décoration destinée à un enfant, tout en fait un objet remarquable. La matière plastique étant inconnue, on ne pouvait inventer mieux. Jusque après le milieu du vingtième siècle, on réalisait des pots en faïence dont la base était plus petite que l’assise, rendant possible un basculement au cas où l’enfant gesticulait trop vigoureusement (bonjour les dégâts sur la moquette), et nécessitant de tenir le bébé trop jeune pour rester assis seul en position stable. Amusant, intelligent, moderne, cet objet clôt mon article d’aujourd’hui.

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Par Thierry Jamard Ecrire un commentaire - Voir le commentaire Mercredi 25 avril 2012

Le musée historique d’Athènes. Mardi 25 octobre 2011

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Aujourd’hui, à Athènes nous avons visité le musée historique. Si son nom dit bien ce que l’on peut y trouver, il convient de préciser que ses collections sont surtout intéressantes pour illustrer l’histoire moderne et contemporaine, laissant à part l’Antiquité qui est largement traitée dans les musées archéologiques, et n’offrant qu’une place réduite au Moyen-Âge et à la Renaissance. Et comme l’histoire a pour cadres les champs de bataille pour les armées, les salons pour la politique, voilà ci-dessus un salon au dix-neuvième siècle.

 

 

Puisque l’on parle peu, dans ce musée, du Moyen-Âge, il ne faut pas manquer de montrer ce qui s’y trouve. Ci-dessus, des casques vénitiens des quatorzième et quinzième siècles. C’est par hasard que, dans une crypte des murailles de la forteresse de Chalkis (île d’Eubée), on est tombé sur ces casques provenant d’ateliers de l’Italie du nord-est, c’est-à-dire de Vénétie.

 

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Départ des Vénitiens, arrivée des Turcs. Le casque ci-dessus est turc, et il date du dix-septième siècle. De même que cette cotte de maille cuirassée. D’aussi lourdes protections n’évoquent pas le temps de Louis XIII ou de Louis XIV, où bien souvent l’épée et la lance ont fait place à des armes à feu, et pourtant les Turcs en conservaient l’usage.

 

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Ceci est le sceau d’Alexandre Soutsos (1803-1863), un grand poète grec né à Istanbul au temps de l’occupation ottomane de la Grèce.

 

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Je ne reviendrai pas ici sur le grand chef de guerre Théodore Colocotroni qui s’est illustré à la tête de l’insurrection des Grecs contre l’occupant turc, j’ai suffisamment parlé de lui les 21 et 28 mai derniers et je vais revenir à lui dans quelques instants. Le musée présente ici son masque moulé sur son visage, ses pistolets, son casque de l’époque (1810-1816) où il servait dans le régiment de volontaires grecs de l’armée britannique, dans l’île de Zante (en grec, Zakinthos).

 

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Cette statuette représente Georges Karaïskaki (1780 ou 1782-1827). Klephte dans la garde personnelle d’Ali Pacha à Ioannina, en 1821 il prend part courageusement et résolument à la guerre d’indépendance contre les Ottomans et en 1823 parvient à dégager pour un temps l’étau autour de Missolonghi. C’est à Athènes, où il est reconnu comme le chef suprême de l’armée des insurgés, qu’il meurt d’une blessure au ventre dans une tentative pour prendre l’Acropole aux Turcs.

 

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Ce portrait est celui de Dionysos Solomos. Première remarque, son prénom évoque évidemment pour nous le dieu qui protège le vignoble, qui aime boire à satiété en s’entourant de satyres et de ménades, ces divinités en transe (en grec ancien, mainomai signifie "je suis fou") qui dansent dans son cortège. Mais pour un Grec d’aujourd’hui c’est un simple prénom, Denis, qui au quotidien ne fait pas plus penser au dieu de la mythologie qu’en français les Denis (comme Denis Diderot) ne s’identifient au martyr qui, décapité au Mont des Martyrs (Montmartre) a marché avec sa tête dans ses mains jusqu’au lieu qui est devenu la banlieue qui porte son nom. Ce "Denis" Solomos est un poète, auteur de l’hymne national grec. Originaire de l’île de Zante, il y est enterré (voir mon article du 12 au 16 juin 2011).

 

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Dans ce pays où l’on peut reconnaître dans les paysages, sur les sites, dans les musées, tant et tant de signes de l’Antiquité, je ne manque pas de signaler les balises que les historiens ont posées symboliquement pour marquer le début de l’époque hellénistique, la mort d’Alexandre le Grand, et sa fin, la mort de Cléopâtre. Aujourd’hui, où nous naviguons dans un passé plus récent, il est une autre balise qui signale le franchissement d’une frontière entre deux grandes époques, c’est la prise de Constantinople par les Turcs le 29 mai 1453, qui a pour conséquence la chute de l’Empire byzantin. L’ère qui s’achève ce jour-là, c’est le Moyen-Âge, et l’ère qui le remplace ce sont les temps modernes, avec très bientôt la Renaissance. Voilà pourquoi j’ai choisi de montrer ce tableau, intitulé La Chute de Constantinople. Mais à part la petite plaque de cuivre rédigée en grec et donnant ce titre, rien n’indique le nom du peintre, la date de réalisation du tableau, sa provenance. Rien.

 

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J’ai dit tout à l’heure que je reviendrais à Colocotroni. Le voilà. Cet homme à genoux prêtant serment sur l’évangile que lui présente un prêtre, c’est lui. Et ce serment, c’est celui de la fidélité à une société secrète, nommée Hétaïreia tôn Philikôn, le Club des Amis, qui en 1821 va se lancer dans la guerre d’Indépendance. Vu son but, on comprend qu’elle doive impérativement rester secrète et qu’il faille jurer solennellement qu’on lui restera fidèle. Il s’agit d’un tableau de Tsokos daté de 1849. Ce Tsokos (1814-1862) est, lui aussi, un Dionysos et, lui aussi, est né dans l’île de Zante.

 

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Cette gravure est intitulée en français Courage des femmes souliotes. Il s’agit d’une lithographie réalisée d’après un tableau d’Alphonse de Neuville (1836-1885). Les Souliotes sont les membres de 47 tribus orthodoxes d’Épire réunies en une coalition autour du massif montagneux du Souli, et qui ont pris une part très active à la Guerre d’Indépendance. Le plus célèbre d’entre eux est ce Botzaris qui a donné son nom à une station du métro parisien. Fuyant devant Ali Pacha, les Souliotes arrivent en janvier 1804 sur la rive du fleuve Achéloos mais ne peuvent le franchir, le pont étant tenu. Ils se réfugient dans le monastère de Seltsos. Ils résistent au siège jusqu’en avril mais, lors de l’assaut final, nombre de femmes préfèrent se jeter dans le fleuve avec leurs enfants après avoir pris part activement à la lutte. Elles ont fourni le sujet de nombreux tableaux, comme celui-ci.

 

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En un long développement, j’ai raconté dans le deuxième article de mon blog daté 21 et 28 mai 2011 la bataille de Navarino, non loin de Pylos, à l’extrême sud-ouest du Péloponnèse, qui a vu une magistrale victoire de l’alliance des flottes anglaise, française et russe se battant au nom des insurgés grecs contre les flottes égyptienne et turque. C’est le sujet du tableau ci-dessus intitulé La Bataille de Navarin, copie fidèle d’un original qui se trouve en France, au Palais de Versailles. Normal, c’est l’œuvre d’un Français, Louis Ambroise Garneray (1783-1857), ancien corsaire avec Surcouf, graveur et peintre de marine.

 

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Et puisque j’évoque la bataille de Navarino, c’est le moment de montrer le contenu d’une vitrine. C’est émouvant. Ce sont toutes sortes d’objets repêchés au fond de la mer dans la baie de Navarino. Clous, fusils, boulets de canon, bois de navires coulés…

 

 

La mer et les navires. C’est sans quitter ce sujet que je vais terminer cet article sur le musée historique, avec ces trois figures de proue parmi les nombreuses qui sont présentées, montées sur des socles tout au long d’un mur. On explique que la tradition antique des figures de proue, dieux de la mythologie, sirènes, animaux fabuleux, s’est perpétuée, mais qu’à partir du dix-huitième siècle leur choix était destiné à réveiller la conscience nationale grecque, préparant la guerre d’indépendance. Toutefois, pour éviter que les Turcs n’y voient une trop voyante provocation, l’usage avait été pris de les peindre uniformément en noir à chaque franchissement du Bosphore, de sorte qu’elles portaient une invraisemblable épaisseur de couches de peinture, alternant noir et couleurs.

 

Andreas Miaoulis (1768-1835) était un marchand de blé enrichi qui prit part à la guerre d’indépendance, arma à ses frais des navires qu’il commanda lui-même et devint amiral. L’un de ses navires, l’Arès (du nom du dieu de la guerre), portait une effigie de ce dieu en guise de figure de proue (à gauche), dont on dit qu’elle ressemble étonnamment à Alexandre le Grand, ce qui est très loin de me frapper.

 

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C’est dans le même article de mon blog déjà cité et daté 21 et 28 mai 2011 que j’ai expliqué qui était la Bouboulina, et comment la fortune de son mari décédé lui avait permis d’armer quatre bateaux dont l’Agamemnon était le plus grand. Pour figure de proue, il avait cette représentation d’une femme (au centre) et, en regardant les représentations de la Bouboulina. dont je dispose, photos faites dans divers musées depuis que nous sommes en Grèce, je n’ai aucun doute sur la ressemblance des traits du visage. Mais il est curieux de voir le nom d’Agamemnon sous le portrait de cette femme.

 

Je dois avouer ignorer qui est le Chadzigiannis Mexis propriétaire du navire Léonidas dont la figure de proue représente ce roi de Sparte (à droite), chef militaire tué à la bataille des Thermopyles. Je ne lui trouve pas la moindre ressemblance avec aucune des statues de Léonidas que j’ai vues, dont celle du musée archéologique de Sparte. Peut-être faudrait-il chercher du côté de l’armateur mais, puisque je ne le connais pas, mieux vaut poser ici le point final de mon article d’aujourd’hui.

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Par Thierry Jamard Ecrire un commentaire Mercredi 25 avril 2012

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À travers mon blog, j’ai fait la connaissance de bien des personnes qui, m’ayant trouvé par hasard sur la toile, sont entrés en contact avec moi, pour me faire des commentaires sympathiques, pour me demander à utiliser une ou plusieurs photos, pour solliciter un renseignement, etc. Et il s’est ainsi créé des amitiés, plusieurs restent (pour le moment) virtuelles, d’autres ont été l’occasion de rencontres. C’est le cas de Pierre et Donatine, que nous avons d’abord rencontrés à Rome, puis à Olympie. Or il se trouve qu’au sujet d’une représentation sculptée sur une frise dont je parlais dans mon blog, une brillante archéologue belge, Marianne, m’a écrit parce que je ne disais pas la même chose que la notice placée dans

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le musée (je maintiens que j’avais raison, et elle est bien d’accord avec moi). Et, comme elle vit à Lavrio, à cinquante ou soixante kilomètres au sud d’Athènes, sur la route du cap Sounion, elle nous a proposé de passer la voir lors de l’un de nos retours sur Athènes. Ce que nous avons fait. Et comme c’est une personne très sympathique, intéressante, intelligente, cultivée, nous voilà amis et nous nous sommes déjà vus trois fois.

 

Il arrive que dans des musées où (ouf !) la photo est autorisée, il soit précisé que certains objets exposés ne doivent cependant pas être photographiés. S’ils bénéficient de ce traitement spécial, c’est parce que la recherche archéologique connaît deux étapes, la première est la découverte de l’objet par un fouilleur, la seconde consiste en sa description scientifique, et il va de soi que le premier touriste venu ne doit pas montrer des photos et faire ses petits commentaires avant qu’un spécialiste s’en soit chargé. C’est pourquoi, au lieu de maudire le musée qui en interdit la photo, il convient de le bénir de nous permettre de voir, mais seulement avec les yeux, un objet sans lui faire attendre dans une réserve sa description par un archéologue. Un ami de Marianne, qui avait mis au jour des statues de kouroi en Turquie d’Asie lui avait demandé d’en décrire un, c’est ce qu’elle a fait dans le livre que je montre ici en photo.

 

 

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Lavrio, c’est aujourd’hui un port, où arrivent les ferries en provenance de l’île de Kéa. C’est ainsi que, partis du port du Pirée le 14 août dernier voir quelques Cyclades, en finissant par Kéa, nous avons abordé le 20 août à Lavrio. Et comme nous étions sans camping-car nous avons dû prendre un autocar vers le centre d’Athènes, puis un métro et enfin un bus urbain jusqu’au camping. C’est moins commode que Le Pirée, desservi par un bus direct qui passe devant le camping…

 

Ce terminal de ferries est une reconversion. En effet, les environs de Lavrio étant riches en plomb et en argent, le port moderne de Lavrio a été équipé pour recevoir les gros cargos emportant le minerai au dix-neuvième siècle. Mais ces mines étaient actives dans l’Antiquité, aussi aurai-je à parler de la mine du temps des Guerres Médiques et de la réouverture de la mine lors de la Révolution Industrielle. Reste que le site est magnifique.

 

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Outre la ville moderne, avec de grands immeubles, les Français qui ont rouvert les mines au dix-neuvième siècle ont construit tout un immense quartier pour héberger cadres et ouvriers. En ces temps où Zola décrivait dans Germinal des conditions de vie rudes pour les mineurs, ici les maisons qui leur étaient attribuées étaient correctes et disposaient d’un confort minimum, même si elles étaient moins vastes et ne jouissaient pas, comme celles des ingénieurs et techniciens, de jardinets. Celles qui n’ont pas subi de travaux d’entretien sont, évidemment, en assez piteux état, mais l’immense majorité d’entre elles ont été retapées et constituent aujourd’hui un quartier recherché et agréable.

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La ville de Lavrio honore le général Théodore Kolokotroni, parfois transcrit Colocotroni (1770-1843) qui s’est illustré dans la guerre d’Indépendance. Je parle de lui dans mon article sur Navarino (21 et 28 mai 2011). Séjournant à Nauplie, Lamartine l’évoque dans son Voyage en Orient, dans des actions à la fois courageuses et destructrices : "L'anarchie la plus complète règne en ce moment dans la Morée. Chaque jour une faction triomphe de l'autre, et nous entendons les coups de fusil des klephtes, des Colocotroni, qui se battent de l'autre côté du golfe contre les troupes du gouvernement. On apprend, à chaque courrier qui descend des montagnes, l'incendie d'une ville, le pillage d'une plaine, le massacre d'une population, par un des partis qui ravagent leur propre patrie. On ne peut sortir des portes de Nauplie sans être exposé aux coups de fusil".

 

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Avant de quitter la ville moderne, je montre encore cette grande peinture murale qui couvre tout un pan de la façade d’un bâtiment, ainsi que deux détails, les drapeaux du monde qui ornent la jupe de la fille au porte-voix (sur le bord droit, un peu en-dessous du milieu, il y a le drapeau français), et les inscriptions en arrière-plan, liberté, développement durable, égalité, les droits des femmes sont des droits de l’homme, paix, éducation, rarement en grec (aucune sur mon gros plan ci-dessus), presque toutes en anglais, ce qui veut dire qu’elles s’adressent aux étrangers. En haut à gauche, le texte d’un poème célèbre d’Odysseas Elytis, prix Nobel de littérature 1979 :

 

Έτσι συχνά όταν μιλώ για τον ήλιο

μπερδεύεται στη γλώσσα μου ένα

μεγάλο τριαντάφυλλο κατακόκκινο

αλλά δεν μου είναι βολετό να σωπάσω

 

"Très souvent, quand je parle au soleil, vient se confondre sur ma langue une grande rose rouge mais il ne m’est pas facile de me taire"

 

 

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Si les Grecs de l’Antiquité se sont établis ici pour exploiter la mine, ils n’ont pas manqué de construire une ville avec tout ce que cela comporte, notamment un théâtre. Comme toujours lorsque c’est possible, le théâtre est appuyé à une colline afin de limiter les travaux de soutènement, sauf ici sur les flancs. Comme on le voit sur la seconde photo, les gradins sont en mauvais état sur une partie, les pierres ont dû en être utilisées pour construire les maisons, mais il y a sur place des engins et des matériaux, je pense qu’il va être rénové. D’ailleurs sans doute si l’autre moitié est en meilleur état est-ce parce que des pierres ont été remises en place.

 

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Les théâtres sont toujours construits en arc cercle, sur 180 degrés, parfois un peu plus, rarement un peu moins. Mais la particularité de celui-ci, unique à ma connaissance, est qu’il intègre une ligne droite entre deux quarts de cercle. C’est, part ailleurs, l’un des plus anciens théâtres du monde. Sa situation procure une vue splendide sur le paysage.

 

 

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J’ignore si ces pieds, dessinés par un amateur parce que ce sont deux pieds gauches, sont antiques ou ont été gravés par un vandale moderne. En parcourant le théâtre je les ai remarqués, alors pour le cas où ils auraient deux mille cinq cents ans…

 

 

 

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Des hommes ont vécu ici depuis très longtemps. Il semble que les mines aient été exploitées depuis au moins 1000 ans avant Jésus-Christ (j’ai même lu quelque part que c’était depuis 3500 avant Jésus-Christ, mais ce texte est peu fiable parce qu’il parle d’une acropole mycénienne de 4800 avant Jésus-Christ, soit plus de trois millénaires avant l’apparition des Mycéniens…). Par conséquent, il est normal que le sol de Lavrio recèle bien des traces de la vie dans l’Antiquité, ne serait-ce que dans les sépultures où le mort était enterré avec les accessoires de sa vie. Il y a donc en ville un musée archéologique. La personne qui nous a vendu les billets d’entrée, seule dans le musée, est à la fois caissière et gardienne. Mais en fait elle connaît les collections et je ne serais pas étonné qu’elle soit en même temps conservatrice, ou qu’elle ait reçu une formation d’archéologue. Si peu de personnes visitent cet intéressant musée… Nous étions totalement seuls ce matin pendant toute notre longue visite.

 

Les trois vases de la première photo proviennent d’un cimetière et sont d’époque classique. Sur la deuxième photo, le lécythe à droite est un petit vase destiné à contenir des huiles aromatiques. L’usage était d’enduire le corps des morts de ces huiles parfumées, et ce vase

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qui date du cinquième siècle avant Jésus-Christ a pu être utilisé pour le mort auprès duquel il a été placé, car ces lécythes ne connaissaient pas d’autre usage que funéraire et n’étaient donc pas des accessoires de toilette. La cruche, à gauche, avec un petit garçon qui court après un canard, date de la fin du même siècle. Chaque année au printemps, on célébrait les Anthesteria, des fêtes en l’honneur de Dionysos au cours desquelles on testait le vin de l’année, et des concours avaient lieu entre les goûteurs. Les archéologues supposent que cette cruche avec laquelle ce garçon a été enterré lui a servi à la compétition des Anthesteria. La troisième photo montre un vase à fond blanc. Ces vases sont beaucoup plus rares que les vases à figures noires, ou que les vases à figures rouges qui leur ont succédé, car ils sont une particularité des potiers d’Athènes, alors que les autres ont été fabriqués partout dans le monde grec, y compris à Athènes. Celui-ci est également un lécythe, il fait donc voir dans son sujet une allusion à la mort ou à ce qui a marqué la vie du défunt. Cette femme ailée, ici, semble être une Nikè, une Victoire.

 

 

Après ces céramiques d’époque classique, nous remontons très loin dans le temps, jusqu’au Néolithique, entre 5300 et 4300 avant Jésus-Christ. Cette coupe a pu servir à la préparation d’aliments, à leur cuisson, comme à leur consommation.

 

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Malheureusement, rien n’indique de quand date la petite croix de ma première photo, ni sa provenance. Pausanias, au deuxième siècle de notre ère, parle au passé de l’exploitation des mines, Lavrio a profondément décliné à l’époque hellénistique et la vie n’y a repris que bien

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plus tard. Mais comme rien dans cette partie du musée ne date de l’époque paléochrétienne, nul doute que c’est un bijou qui doit remonter quelques siècles avant Jésus-Christ. Les trois petits pendentifs de la seconde photo n’ont sans doute pas eu le même usage. Celui de gauche, en forme de sexe masculin taillé dans une pierre, était une amulette destinée à assurer la virilité ou la fécondité de celui qui le portait. Au milieu, cet ours fait dans une coquille de crustacé (un spondylus gaederopus, dit la notice, ce qui ne m’éclaire guère, ignorant que je suis) était probablement un talisman pour se protéger de l’animal. La petite hache de jaspe vert, pour le pendentif de droite, n’avait sans doute pas d’autre destination que l’ornement.

 

 

Ce relief votif date des environs de 400 avant Jésus-Christ. Il représente Héraklès. On voit que le héros a déjà saisi le lion de Némée par la crinière, et qu’il brandit de sa main droite un gourdin. Mais on sait que le lion ne pouvait être blessé et qu’Héraklès a dû l’étouffer en l’écrasant contre sa poitrine. Sur la droite, on voit un palmier crétois, ainsi que, à moitié cassé, un taureau symbole de la Crète.

 

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Cette pierre sculptée formait l’angle d’un monument funéraire de la fin du quatrième siècle avant Jésus-Christ. On y voit une jeune esclave portant dans ses mains la pyxide où sa défunte maîtresse gardait ses bijoux. L’usage courant n’était pas de porter les cheveux courts, comme représenté ici, mais l’esclave se les est coupés en signe de deuil.

 

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Dans cette partie du musée, on trouve cette rare trace de l’époque paléochrétienne, un fragment de mosaïque de sol provenant du presbytère qui dépendait de la basilique du cinquième siècle de notre ère.

 

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Avec cette pierre de 350-300 avant Jésus-Christ, nous allons faire la transition entre le musée et la mine antique. L’inscription très mutilée dit que Thymokharès a pris possession d’Artémisiakon (nom d’une mine ainsi nommée, comme d’autres, en l’honneur d’Artémis), et des bribes (le mot désignant un filon ou une veine) laissent penser que dans cette mine abandonnée on ne sait pas si une veine rentable peut être trouvée. Ce citoyen l’a prise pour y rechercher une nouvelle veine avec l’intention de la rouvrir à son profit. Le moment est donc venu pour moi de parler de cette exploitation antique. Les mines appartenaient à l’État, qui les louait à bail. Et lorsque l’on évoque les cités-États, Athènes, Thèbes, Corinthe, Sparte, etc., il convient de préciser que ces cités régnaient sur un territoire qui dépassait largement les limites de la ville, et qu’Athènes possédait toute l’Attique. Ainsi, ce Thymokharès a repris un bail abandonné par quelqu’un qui ne tirait plus de profit de cette mine. Je disais précédemment que l’exploitation de l’argent et du plomb était ici extrêmement ancienne, et au moment de la Seconde Guerre Médique, quand Thémistocle a interprété l’oracle qui disait de se protéger avec des remparts de bois comme un conseil de construire une flotte de guerre plutôt que de monter de trop fragiles (et inflammables) murs de bois, il a suggéré de financer cette flotte avec le produit de la mine d’argent de Lavrio. Outre, donc, la frappe des célèbres pièces d’argent à la chouette, le métal a été vendu, des navires ont été construits, et les Grecs ont vaincu Xerxès à Salamine en 480. Dans les années qui ont suivi, à l’époque de Périclès,

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les mines de Lavrio ont connu leur apogée, mais ce sont les Spartiates qui, en 413, lors de la Guerre du Péloponnèse, vont faire une incursion qui entraîne leur fermeture. Néanmoins, on va les rouvrir quelques décennies plus tard, en 355. Il n’est donc pas étonnant de trouver, dans les années qui ont suivi cette décision réclamée par Xénophon, cette pierre annonçant que l’État signe un nouveau bail. On ne sait pas si Thymokharès a eu du succès dans son entreprise, mais les mines de Lavrio ont continué à être exploitées doucement jusqu’au début de l’ère chrétienne, sans jamais retrouver leur niveau d’activité passé.

 

Lorsque j’ai parlé de l’île de Délos, le 17 août dernier, j’ai cité un passage où Plutarque parle de Nicias, richissime général et homme politique athénien contemporain de Périclès, qui a offert un gigantesque palmier d’airain à l’île sainte. Je reviens à un autre passage de ce même texte parce qu’il se rapporte à notre sujet : "On lit, dans un des dialogues de Pasiphon, que Nicias faisait tous les jours des sacrifices, qu'il avait dans sa maison un devin qu'il paraissait n'interroger que sur les affaires publiques, mais qu'il consultait le plus souvent sur ses propres affaires, et principalement sur les vastes et riches mines d'argent qu'il possédait dans le bourg de Lavrio, et dont il tirait un gros revenu, mais qu'il ne pouvait faire exploiter sans un grand danger pour les travailleurs. Il y entretenait pour cette exploitation un grand nombre d'esclaves, et sa plus grande richesse consistait dans l'argent qu'il en retirait. Aussi était-il sans cesse entouré d'une foule de gens qui lui demandaient à emprunter, et à qui il prêtait volontiers. Il donnait également, et à ceux qui pouvaient lui nuire, et à ceux que leur vertu rendait dignes de ses largesses".

 

 

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Les mines en question ne sont pas ouvertes librement à la visite, même pour les citoyens européens qui ont payé quatre-vingts pour cent du million trois cent mille Euros qu’a coûté leur réaménagement. Mais je disais tout à l’heure que la dame qui tient le musée archéologique était une personne de valeur. Quand nous lui avons expliqué, vendredi, ce que nous faisions et le but de notre voyage, elle nous a donné son numéro de téléphone et nous a dit de l’appeler samedi, et là elle nous a annoncé que nous pouvions nous présenter à la mine dimanche matin à 10 heures… Un immense merci, Madame. Avec joie nous nous sommes rendus à une dizaine de kilomètres de Lavrio, à l’entrée où un fonctionnaire municipal nous a ouvert la grille.

 

 

On exploitait la mine à ciel ouvert, ou encore on creusait des puits verticaux ou inclinés, parfois jusqu’à plus de cent mètres de profondeur. Souvent, les galeries étaient étayées par boisage, mais parfois on sacrifiait une partie du minerai pour laisser des piliers argentifères comme soutien naturel. L’appât du gain provoquait la tentation d’attaquer un peu ces piliers naturels, ce qui risquait de provoquer un éboulement de la galerie avec des hommes emmurés vivants, aussi était-ce un délit puni de mort. Pour d’évidentes raisons de sécurité, on ne visite pas les galeries.

 

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Mais ce que l’on peut voir en de nombreux exemplaires, ce sont de grandes citernes disséminées sur un très vaste espace. Leurs parois sont revêtues de plâtre hydrofuge pour les rendre étanches.

 

 

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C’est en lavant le minerai dans des bassins comme ceux que l’on voit ci-dessus et avec l’eau provenant des grandes citernes que nous avons vues que l’on sépare le métal de la terre qui le contient. Les techniques permettant d’isoler dans le même minerai le plomb de l’argent font que l’on a dû abandonner tôt les filons où la proportion d’argent était trop faible.

 

 

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Après avoir repris notre véhicule, nous avons vu un peu plus loin dans un sous-bois une petite église et un panneau qui semblait s’adresser au touriste de passage. Nous nous arrêtons et constatons que l’église est fermée, mais le panneau indique que là se trouvait un bassin de lavage de minerai. En effet, en cherchant un peu parce que le lieu n’a pas été entretenu, nous trouvons d’autres espaces destinés au lavage du minerai. Les mines de Lavrio ont donc occupé un espace considérable sur plusieurs sites différents et éloignés les uns des autres, et l’on peut comprendre qu’à l’époque de leur rendement maximum elles aient pu faire la richesse d’Athènes. Au total, ont été extraits dans l’Antiquité 13 millions de tonnes de minerai argentifère à 400 grammes d’argent par tonne et 20 pour cent de plomb, dont le traitement hydromécanique et métallurgique a en réalité procuré un million quatre cent mille tonnes de plomb et trois mille cinq cents tonnes d’argent. Les crassiers de la mine, non exploitables de façon rentable à cette époque, contenaient sept pour cent de plomb et seulement 140 grammes d’argent par tonne. L’École Archéologique Belge qui a procédé aux fouilles a mis au jour une ville industrielle, murailles et tours, maisons d’habitation, cimetière, infrastructures portuaires, industrie minière, le tout d’une superficie totale de 15 hectares.

 

 

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Aux alentours des débuts de l’ère chrétienne, les mines de Lavrio ferment. Définitivement en apparence. Mais en 1863, une compagnie germano-italienne décide de les rouvrir et, au moyen de procédés plus modernes, retraite les crassiers pour en extraire ce que les méthodes de l’Antiquité n’ont pu séparer. Naît un conflit avec le jeune État grec, qui conteste l’appropriation arbitraire par cette compagnie des déchets miniers antiques, et qui, en 1871, déclare la mine propriété nationale puis, en 1875, en confie l’exploitation à une compagnie française qui fait de Lavrio l’un des centres miniers métallurgiques les plus importants d’Europe. En 1930, la Grèce a vendu la mine à la société française qui l’exploitait, et qui en a poursuivi l’exploitation, désormais pour son propre compte, jusqu’en 1982. Une compagnie grecque reprend alors les mines mais les ferme complètement en 1989. Sur le site du bourg d’Agios Konstantinos, la compagnie française a été active de 1880 à 1973 et la Municipalité a repris le bâtiment qui abrite la machinerie d’ascenseur pour en faire un petit mais très intéressant musée des minéraux et de la mine.

 

On trouve d’abord dans ce musée un petit espace réservé à la mine ancienne, avec par exemple cette reproduction du décor d’un vase du sixième siècle avant Jésus-Christ appartenant au musée de Berlin, où l’on voit des esclaves au travail dans la mine. Ou encore cette petite lampe de mineur bien évidemment impossible à tenir à la main pour un éclairage individuel comme le fait la lampe sur le casque d’un mineur d’aujourd’hui, mais qui éclairait le site de travail. On peut imaginer que, même pour une clarté assez faible, on devait utiliser côte à côte plusieurs de ces lampes.

 

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Et l’on passe au dix-neuvième siècle. Outre des photos de dirigeants et d’ingénieurs, j’ai trouvé intéressante cette image du passé, dont la légende (en grec) dit que c’est le départ des ouvriers du grand puits de mine Serpieri I (c’est celui où nous sommes), mais sans préciser l’époque. L’habillement des mineurs semble plus moderne que ce que montrent (en France) des gravures du dix-neuvième siècle, mais en tous cas largement antérieur à la Seconde Guerre Mondiale.

 

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Un petit espace du musée est consacré au matériel utilisé dans les derniers temps sur le site où nous sommes, soit jusqu’en 1973. Par eux-mêmes, ces objets n’ont rien d’exceptionnel, on les connaît, mais il n’est jamais indifférent de voir des outils qui ont été entre les mains d’hommes qui ont lourdement peiné en les utilisant, car le métier de mineur me semble être l’un des plus pénibles qui soient. Ayant eu la chance de ne jamais avoir eu, dans ma vie, à exercer un dur métier manuel, je ne me fonde que sur les apparences, mais elles rassemblent tant de points négatifs que je n’ai que peu de risques de me tromper.

 

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Le musée a eu l’excellente idée de conserver à sa place la machinerie dont le rôle était de mouvoir les câbles qui, à l’extérieur du bâtiment, faisaient monter et descendre le monte-charge. Sur la plate-forme de ce monte-charge, les ouvriers descendaient pour prendre le travail ou remontaient une fois leur tâche achevée, et alternativement on y poussait les wagonnets chargés de minerai pour les monter à la surface.

 

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De la mine, une voie ferrée menait directement au port où les cargos embarquaient le minerai pour le transporter vers de nombreux pays d’Europe. Cette ligne, la toute première de Grèce, a été construite en 1871 par la compagnie germano-italienne qui venait de rouvrir la mine. Elle ne faisait que dix kilomètres de long. Puis elle a été étendue peu à peu par la compagnie française aux autres sites miniers de Lavrio, jusqu’à atteindre un réseau de quarante kilomètres. Aujourd’hui devenue inutile, elle a été en grande partie arrachée pour ne pas couper les routes modernes, mais il reste un tunnel, un viaduc…

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Et pour finir, voici quelques échantillons de minéraux. C’est la partie la plus riche de ce petit musée. On en voit de toutes sortes et de toutes couleurs, et la totalité d’entre eux proviennent du site minier où nous nous trouvons. J’imagine que le professeur de chimie qui vient ici avec ses élèves doit jubiler, parce que ces roches ne se contentent pas d’être belles et surprenantes. Elles sont aussi assorties d’une petite étiquette très artisanale mais qui donne leur nom en grec et en anglais, ainsi que leur composition et leur formule chimique. Ainsi, j’ai découvert avec étonnement que les pierres de la rangée du haut, pourtant si différentes d’aspect, sont toutes les trois des aragonites CaCO3. Sur la deuxième rangée, entre une azurite Cu3(CO3)2(OH)2 à gauche et une baryte CuSO4 à droite, se trouve la seule pierre que j’avais reconnue, c’est l’améthyste SiO2 (mais sans en connaître la formule). Et en bas, de gauche à droite, ce sont une ankérite Ca(Fe+2,Mg,Mn)(CO3)2 à la formule bien compliquée, une hématite Fe2O3 et une smithsonite ZnCO3.

 

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Je vais arrêter là notre visite de Lavrio, de sa ville, de ses mines et de son histoire, mais je voudrais ajouter quelques mots au sujet de ces deux messieurs, Kostas Tzanis à gauche et Spyros Athanasiadis à droite. Le premier a exercé les fonctions de mineur ici avant d’aller travailler aux antipodes. Il va de temps à autre errer avec nostalgie dans les galeries, et en rapporte des minéraux qui figurent dans l’exposition. Tous deux ont la passion de cette mine et de son musée, qu’ils tiennent bénévolement. Ils n’interviennent pas trop d’eux-mêmes pour ne pas risquer d’ennuyer le visiteur (et pourtant je garantis, pour les avoir entendus, qu’il n’y a aucun risque), mais si on les questionne, ou s’ils sentent que l’on s’interroge, c’est avec enthousiasme qu’ils donnent toutes les explications nécessaires, avec clarté, de façon vivante et intéressante. Je salue donc leur dévouement et leur gentillesse en leur disant un grand MERCI, MESSIEURS.

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Par Thierry Jamard Ecrire un commentaire

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Mercredi 25 avril 2012

Brauron (Vravrona). Jeudi 13 octobre 2011

 

 

Nous sommes ici en Attique, à une trentaine de kilomètres au sud d’Athènes, non loin de l’aéroport international. La rivière Érasinos, désormais domestiquée, coulait à travers ce site dans l’Antiquité avant de se jeter dans la mer à moins de deux kilomètres, et les paysans l’utilisaient pour irriguer leurs cultures car dans cette dernière partie de son cours elle a de l’eau toute l’année, chose rare en été dans cette chaude Attique. La vigne prédomine, mais on trouve également de nombreuses exploitations de pistachiers, d’oliviers, de figuiers. L’endroit était très marécageux, et même si aujourd’hui il est drainé il reste très intéressant pour la flore et surtout la faune qui s’y développent. Dans les eaux de l’Érasinos on trouve le vairon, un petit poisson d’eau douce en voie de disparition, le mulet, l’anguille, ainsi que la gambusie qui a été introduite pour lutter contre les moustiques qui aiment fréquenter les zones marécageuses. En effet, ce petit poisson originaire d’Amérique du Nord se nourrit de larves de moustiques, c’est pourquoi il a été importé par les pays infestés de ces insectes, surtout pour lutter contre la transmission de la malaria. Hors de l’eau, ce sont la tortue d’eau douce, la

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grenouille des Balkans, le crapaud vert, ou la couleuvre à collier (serpent d’eau) qui s’y multiplie en grand nombre mais sans danger pour le touriste parce qu’elle n’est pas venimeuse. De plus, parmi les 170 espèces d’oiseaux recensées, des oiseaux migrateurs font ici une pause sur leur route, le bihoreau gris et le héron crabier.

 

Le site est fort bien aménagé pour les amateurs de nature. De place en place, on rencontre des tables sur lesquelles, comme sur la photo ci-dessus, est représenté un animal, en dessin et en relief, accompagné d’un texte, hélas en langue grecque seulement, mais avec une transcription en braille pour les non voyants. En outre, on peut presser un bouton, et cela déclenche l’enregistrement du son émis par l’animal concerné, ici les coassements de la grenouille. Les haut-parleurs sont si bien dissimulés, et le son est si fidèle, que l’on croirait réellement que la grenouille est cachée là dans les herbes près du ruisseau et lorsque, sans que je la voie, Natacha a pressé le bouton correspondant à un oiseau, j’ai un moment cherché du regard la branche où pouvait bien être perché le volatile. En revanche, pas de bouton pour la couleuvre, ni pour les poissons. Pourquoi ? Ce marécage de Vravrona et ses alentours sont classés Natura 2000, réseau européen de régions protégées. C’est un "site d’importance communautaire" selon la directive 92/43 de l’Union Européenne pour la protection des biotopes. Hélas, il arrive que des inconscients viennent rejeter ici, parce que l’espace est vaste et non peuplé, donc discret, des gravats, des encombrants, des ordures. Pêche et chasse y sont interdites, mais le braconnage, la pêche clandestine, le piégeage d’oiseaux s’y pratiquent trop souvent. Enfin, quoique la rivière soit permanente, des motos et des 4x4 profitent, en été, de l’assèchement de certains espaces pour aller s’y amuser mais provoquent des dégâts considérables. Les autorités rappellent que ne pas dénoncer un délit dont on est témoin équivaut, légalement, à en être complice, mais bien peu de témoins de ces actes dramatiques pour le biotope se risquent à les dénoncer.

 

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Pour obtenir les vents favorables qui permettront à sa flotte de quitter Aulis où elle est rassemblée et de faire voile vers Troie afin d’y porter la guerre pour récupérer Hélène séduite par Pâris, fils de Priam le roi de Troie, Agamemnon a dû sacrifier sa fille Iphigénie. Mais il existe une tradition selon laquelle la déesse Artémis, prise de pitié, aurait substitué au dernier moment une biche sur l'autel à la place d'Iphigénie, et aurait transporté la jeune fille en Tauride, l’actuelle Crimée. La Guerre de Troie dure dix ans au terme desquels Agamemnon rentre dans son royaume, à Mycènes, où sa femme Clytemnestre l’assassine avec l’aide de son amant Égisthe. Plus tard, Oreste, le dernier fils d’Agamemnon et Clytemnestre, devenu adulte,

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revient venger son père en tuant sa mère et l’amant devenu roi. Dans sa tragédie d’ Iphigénie en Tauride, Euripide nous dit qu’Iphigénie, avec son frère Oreste qui doit accomplir cet acte pour se libérer des conséquences morales de son double meurtre, a volé en Tauride une statue sacrée de la déesse qui l’avait sauvée du sacrifice et est allée lui fonder un sanctuaire et y déposer sa statue de culte ici, à Vravrona comme on dit en grec moderne, à Brauron comme on traduit en français. Des travaux de consolidation sont en cours sur ce temple, on ne peut y accéder, mais il est bien visible du chemin qui le contourne sur deux côtés. Par la suite, la légende veut qu’Iphigénie ait été enterrée dans ce sanctuaire, et les Grecs de l’époque classique venaient l’y honorer. Des fouilles récentes ont mis au jour plusieurs sépultures qui, outre celle d’Iphigénie, très hypothétique, pourraient être celles de prêtresses d’Artémis. Au cinquième siècle avant Jésus-Christ, le toit du tombeau d’Iphigénie s’est effondré et, à la fin du quatrième siècle avant Jésus-Christ, le site marécageux du sanctuaire, traversé par l’Erasinos, a été inondé et abandonné.

 

 

Les fouilles du site ont commencé en 1946, très difficiles parce que l’eau était partout et qu’il fallait la pomper en permanence. Même ainsi assaini, le sol restait spongieux. En 1961, on a construit une grande citerne pour collecter l’eau et la diriger vers la mer sans traverser le site. Lors de la construction de la citerne, on a découvert de nombreuses coupes à boire, ce qui a fait penser à certains que là se déroulaient des repas rituels. Non loin, a été édifié un musée, surprenant dans ce site peu fréquenté par le tourisme de masse, par son ampleur et sa richesse exceptionnelle, où sont exposés les innombrables objets trouvés lors des fouilles. Il faut dire que, noyé dès l’époque classique, le sanctuaire a ainsi été protégé des pillages. C’est dans le musée que j’ai pris la photo de ces coupes.

 

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Puisque nous ne pouvons nous approcher du temple et que ces coupes nous ont amenés au musée, poursuivons-en la visite. Ces intailles, c’est-à-dire ces pierres semi-précieuses gravées en creux, pour la plupart chatons de bagues, permettent d’imprimer leur sceau. Le musée présente, avec chaque pierre, non pas son empreinte encrée, qui serait à l'envers, mais une représentation graphique, ce qui permet de mieux voir et apprécier le dessin. Un lion, une tête africaine, une truie ou sans doute plutôt une laie allaitant ses petits. Les sujets sont variés, mais ceux qui ont trait à des animaux sont les plus nombreux, ce qui s’explique par le fait qu’Artémis est une déesse de la nature et de la fécondité protégeant les animaux sauvages. Mais ce serait une très grave erreur de voir dans ce faciès africain une assimilation raciste aux animaux, car dans cette civilisation grecque on est bien loin de la question qui s’est posée après la conquête de l’Amérique, dans le courant du seizième siècle, de savoir si les Indiens avaient une âme, c’est-à-dire s’ils étaient des hommes ou des animaux, bien loin aussi de l’interprétation de la Bible qui fait retomber sur les Africains, considérés comme les descendants de Canaan, fils de Cham, la malédiction de Noé, justifiant par là la traite et l’esclavage. Les Grecs réduisent en esclavage les vaincus des guerres, qu’ils soient blancs ou noirs, qu’ils soient grecs ou barbares, mais respectent à l’égal tous les hommes libres. Il convient donc de voir dans ce sujet le choix de l’exotisme, de l’originalité, sans rapport au culte d’Artémis. Ou bien peut-être comme la représentation d’un personnage qui vient d’un pays où la vie animale sauvage est plus variée, plus répandue, qu’en Attique.

 

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Il n’est pas étonnant que ce sanctuaire ait fourni de nombreuses effigies d’Artémis. En voici deux. La première, une statuette de bronze forgé datant du septième siècle avant Jésus-Christ, recouvrait peut-être une forme en bois. La statue de marbre, de la fin du quatrième siècle avant Jésus-Christ, précède de peu l’enfouissement du sanctuaire sous les eaux. On y voit une Artémis à la coiffure très élaborée, dans des vêtements qui ne conviennent pas du tout à son tempérament de chasseresse, et néanmoins la courroie de son carquois lui passe en travers de la poitrine.

 

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Il me faut dire quelques mots du culte d’Artémis. Déesse chasseresse, déesse de la nature, elle est presque toujours accompagnée d’une biche, son animal favori (comme sur le relief votif ci-dessus, marbre de 420-410 avant Jésus-Christ), mais son culte est souvent lié à l’ours. Les deux animaux n’ont pas le même rôle dans son culte, la biche l’accompagne, l’ours la représente. Comme autrefois j’avais cherché à le démontrer dans un mémoire, je suis convaincu qu’un culte était voué chez les populations préhelléniques du lieu à un dieu zoomorphe et qu’il a été plus satisfaisant de lui donner Artémis comme successeur naturel plutôt que de le renverser et de le remplacer.

 

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Par ailleurs, du fait de la colère jalouse d’Héra trompée par Zeus, sa mère Léto a longuement erré avant d’être accueillie sur l’île de Délos pour mettre au monde ses jumeaux divins, et elle est restée plusieurs jours dans les douleurs de l’accouchement parce que la déesse de la délivrance était retenue par Héra (de la même époque, 420-410 avant Jésus-Christ, ce relief votif montre Zeus assis auprès de Léto, qui est suivie de leurs deux enfants Apollon et Artémis). Aussi Artémis, née dans ces conditions difficiles, est-elle invoquée pour les enfantements, quoiqu’elle soit une vierge farouche, pourchassant impitoyablement tout homme ou tout dieu qui en voudrait à son corps.

 

 

Cela ne l’empêche pas d’agréer les hommages (chastes) des hommes, comme en témoigne cette stèle de 420 avant Jésus-Christ où cinq hommes avancent vers elle, pleins de respect. Peut-être s’agit-il des "Trésoriers des autres dieux", chargés de recenser les propriétés sacrées de la déesse, avant leur transfert sur l’Acropole. Accolé au temple d’Artémis à Brauron, un portique construit en 416 avant Jésus-Christ porte l’inscription "Parthénon des Ours", l’adjectif parthenos signifiant vierge, et un parthénon étant par conséquent un bâtiment destiné à héberger des jeunes filles, ou des prêtresses vierges. Et en effet, tous les quatre ans avaient lieu les Brauronia, cérémonie où des fillettes attiques de cinq à dix ans, vêtues de tuniques safran, célébraient Artémis et pratiquaient des rites, habillées en ourses, avec des danses sacrées. Dans sa comédie de Lysistrata, Aristophane fait dire au chœur des femmes "Dès l’âge de sept ans, j’étais arrhéphore [les arrhéphores sont les petites filles qui préparent les robes pour les Panathénées]. À dix ans, je moulais l’orge pour la déesse [le couteau qui doit sacrifier l’animal sur l’autel est placé dans un panier rempli d’orge] puis, vêtue de la crocote [tunique couleur safran des fillettes rendant un culte à Artémis], je fus ourse dans les

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Brauronia. Devenue une belle jeune fille, je fus canéphore [les plus belles filles étaient choisies pour être canéphores, c’est-à-dire porteuses de paniers remplis d’offrandes pour les Panathénées] et portai un collier de figues".

 

Et pour en finir avec ce culte et ses particularités, j’ajouterai la légende de Callisto parce que tout s’y trouve, Artémis, chasteté, enfantement, ours… Callisto, dont le nom, en grec, signifie "la plus belle", était une nymphe de la suite d’Artémis, vouée bien sûr à rester vierge. Mais Zeus, toujours sensible à la beauté, la vit et fut séduit. J’ai le texte des Métamorphoses d’Ovide sous les yeux, j’en traduis quelques passages (même si le latin Ovide parle de Jupiter au lieu de Zeus, de Diane au lieu d’Artémis et de Junon au lieu d’Héra) : [Callisto entra dans un bois], "elle y ôta son carquois de son épaule et détendit son arc souple, et elle était couchée sur le sol […]. Lorsque Jupiter la vit fatiguée et sans méfiance, il dit "Sûr, ma femme ignorera tout de cette infidélité […]". Aussitôt, il prend l’aspect et la tenue de Diane et dit "Ô vierge, membre de ma suite, sur quels sommets as-tu chassé ?" La vierge se lève du gazon : "Salut, divinité, dit-elle, toi qui es selon moi –il peut bien m’entendre– plus grande que Jupiter". Lui, rit en l’entendant, il s’amuse d’être préféré à lui-même et il ajoute des baisers avec trop peu de modération et comme une vierge ne doit pas en donner. […] Contre qui une jeune fille peut-elle gagner ? Qui peut gagner contre Jupiter ? Vainqueur, Jupiter remonte là-haut dans les cieux. [Callisto rejoint Diane, rougit de ce qui s’est passé mais ne dit rien. Diane s’arrête près d’un petit cours d’eau au fond des bois]. Elle dit : "Tous les témoins sont au loin, plongeons nos corps nus dans ce courant généreux". [Comme Callisto ne se déshabille pas, les autres lui enlèvent ses vêtements]. La faute apparaît avec son corps. À la jeune fille ébahie qui veut cacher son ventre de ses mains, elle dit "Va-t’en au loin, et ne souille pas ces sources sacrées". [Callisto quitte Artémis et met au monde un fils, Arcas. Mais Junon (Héra) sait fort bien qui est le père, et s’en prend à Callisto]. "Lui saisissant les cheveux de face, elle la jeta tête première sur le sol. Elle, elle tendait les bras en signe de supplication, mais ses bras commencèrent à se hérisser de poils noirs, ses mains à se recourber, à grandir en forme de griffes et à lui servir de pieds, et sa bouche que naguère Jupiter avait louée à devenir difforme en une énorme gueule. [L’ancienne chasseresse, transformée en ourse, en est réduite à fuir les chasseurs et leurs chiens et, gardant malgré tout ses réflexes humains, elle se cache, effrayée, quand elle voit des ours dans la montagne. Un jour, alors qu’il a quinze ans, Arcas va chasser et tombe nez à nez avec sa mère, qu’évidemment il ne reconnaît pas (il ne sait même pas qu’elle a été transformée en ourse), mais elle le reconnaît tout de suite et le regarde fixement]. Ne sachant rien, il eut peur et il était sur le point de lui envoyer dans le cœur un trait mortel, à elle qui voulait s’approcher davantage, mais le Tout-Puissant l’écarta [et fit d’eux deux des constellations voisines, la Grande et la Petite Ourses]. Junon enragea, une fois que sa rivale rayonna parmi les astres et elle descendit dans les flots auprès de la blanche Thétys et du vieil Océan […]. "Vous demandez pourquoi moi, la reine des dieux sur son trône céleste, je suis venue ici ? Une autre occupe le ciel à ma place. […] J’ai interdit qu’elle fût humaine, elle est devenue déesse"".

 

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Après cette longue légende, poursuivons notre visite. Cette tête de cheval en terre date du sixième siècle avant Jésus-Christ.

 

 

Cet objet est creusé sur trois faces pour être un moule multiple où l’on coulait des couteaux de bronze. En effet, ici nous sommes revenus au début de l’âge du bronze, bien loin avant l’âge du fer, bien loin de ce sanctuaire classique d’Artémis. Car la colline de Brauron a été habitée dès le néolithique.

 

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Revenons à l’époque classique. Cette paire de strigiles en bronze est de 425-400 avant Jésus-Christ. Les strigiles servaient à racler la peau, soit après l’effort pour l’essorer de la transpiration, soit après une onction d’huile pour en ôter l’excès qui n’a pas pénétré.

 

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Rares sont les flûtes qui ont traversé les siècles pour venir jusqu’à nous. Celle du haut était une double flûte selon le modèle dessiné, comme le prouve le nombre de trous limité à cinq, insuffisant pour en sortir toutes les notes. Celle-là, de même que les deux fragments du bas de la photo, sont de la fin du sixième siècle ou du début du cinquième et sont réalisées en os. Il est extrêmement difficile d’étudier les musiques anciennes, non seulement parce que très peu d’instruments nous sont parvenus, car si les peintures de vases en représentant sont nombreuses, elles en simplifient la représentation pour des raisons de conventions graphiques, mais en outre parce que les systèmes de notation de la musique nous sont largement obscurs et que les documents qui comportent des partitions sont peu nombreux et en mauvais état. Néanmoins, une chercheuse française, Annie Bélis, directrice de recherche au CNRS, a passé sa vie à travailler dans ce domaine et elle est parvenue à déchiffrer quelques partitions. Par ailleurs, elle a fait confectionner par un luthier des instruments strictement conformes à ce qu’ils ont dû être au quatrième siècle avant notre ère, et elle a créé en 1990 un groupe de musiciens, l’ensemble Kérylos, qui depuis cette date donne des concerts de musique grecque classique telle qu’Aristote, Démosthène ou Alexandre le Grand pouvaient l’entendre.

 

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Cette boucle d’oreille plaquée or ne bénéficie que d’une datation approximative, puisqu’elle est donnée pour avoir été fabriquée entre le huitième et le cinquième siècle avant Jésus-Christ. Trouvée sur le sanctuaire du côté de la mer, elle a pu y être perdue n’importe quand, tandis que lorsque les objets proviennent d’une tombe, la datation de la tombe, beaucoup plus aisée, permet d’en dater tous les objets. Cela n’empêche pas cette boucle d’oreille, avec ses trois pendants et son sphinx, d’être joliment travaillée.

 

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Encore deux statuettes. La première est une korè qui date du sixième siècle, mais la notice ne dit pas de quoi elle est faite, se contentant de dire qu’elle imite les modèles de marbre… ce qui suppose que ce n’est pas du marbre. Ni date, ni matériau pour la seconde statuette, un buste de femme dont la notice se contente de décrire soigneusement les vêtements. Elle semble en bois, impression que confirment d’autres objets près d’elle, très clairement taillés dans du bois. Mais je la trouve remarquablement expressive, malgré son visage fruste (au sens premier du terme, je veux dire que les détails du visage ont été patinés par l’usure du temps).

 

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Et cette tête de lion que j’ai prise en gros plan est un détail d’un grand lion sur une plaque de marbre de la seconde moitié du quatrième siècle avant Jésus-Christ, probablement la décoration du socle sur lequel avait été érigé un monument funéraire.

 

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L’une des collections les plus remarquables de ce musée est composée de statues d’enfants ou d’adolescents, non pas dans des positions hiératiques ou officielles, mais pleines de vie. D’ailleurs, y sont associées des vitrines où sont présentés des jouets et des jeux de société datant de l’époque grecque classique. Le petit garçon de ma première photo, avec son bandeau dans les cheveux, une balle dans la main droite et un oiseau dans la main gauche, est de la fin du quatrième siècle avant Jésus-Christ, comme le sont aussi les deux têtes d’enfants de la seconde image..

 

 

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Mais dans ce sanctuaire consacré à la déesse vierge, avec son cortège de vierges et ses cérémonies où interviennent des fillettes, il est normal de trouver des représentations de petites filles. Et en effet, il y en a un grand nombre. Sur une estrade au centre d’une grande pièce, ces statues de petites filles ont été regroupées en un impressionnant régiment. Beaucoup d’entre elles sont des sculptures tout à fait remarquables. Sur la photo du haut, des alentours de 320 avant Jésus-Christ (c’est-à-dire approximativement contemporaine de la mort d’Alexandre, qui marque le début de l’époque hellénistique), cette enfant porte une longue chemise, appelée chiton, serrée haut sous la poitrine, et de sa main gauche elle tient le pan de son manteau, ou himation, pour former sur son ventre une poche où elle a mis un lapin. Son plaisir à avoir sur elle ce petit animal se lit dans son sourire. L’ensemble est d’un naturel saisissant. Quant à celle de ma seconde photo, elle semble légèrement plus âgée, pré-adolescente. Je préfère publier ici le gros plan que j’ai fait de son visage pour montrer combien elle est jolie, combien ses traits sont fins, combien la sculpture est artistique, mais ce n’est qu’un détail d’une statue en pied, comme la précédente (un peu plus récente toutefois, 300-275 avant Jésus-Christ), et celle-ci, faisant également un nid avec le pan de son vêtement, y tient un oiseau. C’est lui qu’elle regarde avec ce demi-sourire et cette attention.

 

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J’avais envie de finir mon article sur ces enfants, tant ils me plaisent. Mais parce que nous sommes dans le musée du sanctuaire d’Artémis, il est plus convenable de terminer sur sa célébration. Voici donc trois images montrant des sacrifices qui lui sont offerts. Le premier, ci-dessus, montre la déesse à droite, beaucoup plus grande que les humains qui viennent à elle. Près de sa cuisse droite apparaît la tête d’une biche, son animal favori. Elle tient dans une main la phiale, c’est-à-dire la coupe qui sert aux libations, et dans l’autre main son arc de chasseresse. La dédicace gravée dit "Aristonikè, la femme d’Antiphatès du dème de Thorai, a adressé des prières et a dédié [cette plaque] à Artémis". C’est donc toute la famille d’Antiphatès, enfants et petits-enfants, qui est là. Le couple est visiblement juste derrière le jeune homme qui amène le bœuf près de l’autel du sacrifice. On voit de très jeunes enfants, debout près des adultes ou dans les bras, et derrière la famille vient une servante qui porte sur sa tête un grand panier contenant les offrandes.

 

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Cette fois-ci, l’inscription dit "Peisis, femme de Lycoleon, a dédié [cette plaque]". Comme précédemment, la famille de Lycoleon amène un bœuf pour le sacrifice, et l’on voit de petits enfants et une servante portant les offrandes sur sa tête dans un panier recouvert d’un tissu. Mais ici la famille est plus réduite, limitée au couple, au jeune homme qui amène le bœuf, peut-être un fils aîné, et quatre enfants sur qui veille, de face, une nurse, une nounou. Et, en face, il y a trois personnages de grande taille, trois dieux. Artémis, d’abord, tenant une torche. Derrière elle, assise, une autre déesse, qui ne peut être que sa mère Léto, et à droite c’est son frère jumeau Apollon portant une branche de palmier, l’arbre qui a abrité leur naissance.

 

 

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Pour cette troisième et dernière plaque, nous n’avons pas de texte gravé. La famille de dévots restera donc anonyme. De la droite, puis du milieu, Artémis est maintenant passée à gauche. Comme les électeurs qui hésitent entre Sarkozy et Hollande. Mais les dieux n’ont pas besoin de voter, ils se gouvernent eux-mêmes. Ici Artémis est assise, et sa biche fidèle la regarde avec affection. Sur les deux premières plaques, Artémis se tenait debout, et sa tête effleurait le plafond du temple, et cette fois-ci encore le plafond est juste au-dessus d’elle de sorte qu’elle ne pourrait se relever. L’empereur romain Hadrien au deuxième siècle de notre ère, se piquait d’architecture et Apollodore de Damas, l’architecte de Trajan, l’empereur précédent, s’étant moqué de lui en disant que si les statues qu’il veut placer dans les niches qu’il a dessinées veulent se redresser elles vont se cogner la tête, Hadrien n’a pas apprécié la plaisanterie et l’a fait mettre à mort. Je m’abstiendrai donc prudemment de tout commentaire sur la taille d’Artémis en relation avec la hauteur sous plafond. Face à elle, plus petit pour figurer la perspective, un jeune homme amène une chèvre dont on distingue difficilement la tête sur ma photo, derrière un enfant. Des adultes, d’autres enfants, et la traditionnelle servante portant l’énorme panier sur sa tête. On le voit, c’était un usage de consacrer ces plaques votives pour rappeler à la déesse les présents qu’on lui avait apportés et le sacrifice qu’on lui avait offert. http://thierry.jamard.over-blog.com/45-index.html