addictions & prise en charge
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Cours de M.DEBELLE à l'IRUSSA du 23 mai 2009TRANSCRIPT
Alcoologie…
Vrai ou Faux ?
1. Lorsqu’on ne boit pas d’alcool fort, mais seulement de la bière, on peut quand même conduire.
2. On peut éliminer l’alcool par la transpiration.3. Un café peut diminuer les effets de l’alcool.4. Une personne de 80 kg qui boit 3 verres de vin aura une
alcoolémie moins élevée qu’une personne de 50 kg qui boit aussi 3 verres de vin.
5. Il existe des médicaments qui permettent de diminuer le taux d’alcool dans le sang.
6. L’alcool réchauffe.
7. L’alcool déshydrate le corps.8. En buvant de l’alcool, on dort mieux.9. Quand on tient l’alcool, en boire est moins nocif.10. Les femmes supportent moins bien l’alcool parce
qu’elles y sont moins habituées.11. L’alcool fait grossir…
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Produits licites : alcool et tabac/nicotine.
Produits illicites (stupéfiants) : cannabis/THC, cocaïne, opiacés et drogues de synthèse.
Médicaments psychotropes détournés de leur usage.
Produits autres : solvants, colles, etc…
Les substances psychoactives :
• Effet psychoactif = modification d'état de conscience par libération de dopamine (DA) dans le SNC au niveau du système dopaminergique de récompense.
• Effet addictogène : induction d’une dépendance psychique et/ou physique.
• Toxicité modulée par le temps : immédiate et/ou cumulative et différée.
• Nocivité d’ordre médico-psycho-social :
➡ Bio-médicale = tissus et organes.
➡ Psycho-comportementale ==> relation à soi-même, à l’entourage et à l’environnement socio-professionnel.
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Ils proviennent de l'activité des molécules sur la neurotransmission synaptique.
Ils varient selon la substance absorbée qui agit par : Stimulation ou blocage de la sécrétion pré-synaptique des neuro-
transmetteurs.
Destruction ou recapture intra-synaptique des neuro-transmetteurs.
Stimulation ou blocage des récepteurs post-synaptiques.
Au niveau du système dopaminergique de récompense (circuit méso-cortico-limbique) qui est : Constitué par l’aire tegmentale ventrale, l'écorce du noyau accumbens et le
cortex préfrontal.
Relié au circuit de la mémoire = hippocampe et noyau amygdale.
Les effets psychoactifs (1)
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Liés au produit : Voie d’absorption de la substance : digestive (voie lente), nasale et pulmonaire;
IV (voies rapides).
Dose absorbée selon la quantité et la concentration (détermine la vitesse et la force de l'action sur les récepteurs).
Pratiques de consommation : fréquence de consommation, anticipation de l'effet du produit, …
Liés aux antécédents et déterminants individuels : Patrimoine génétique et vie fœtale.
Antécédents individuels et familiaux infantiles.
Situation et difficultés actuelles.
Mémoire des précédentes expériences de consommation.
Les effets psychoactifs (2)
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C'est la capacité d'induire unepharmacodépendance
Le pouvoir addictogène (1)
Alcool
MDMA - Ecstasy
Amphétamines
Cannabis
Benzodiazépines
Nicotine
Cocaïne
Héroïne
Des moins addictogènes
Au plus addictogènes
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Le profil chimique et l'impact cellulaire de la substance sont déterminants pour l'effet addictogène.
La fréquence de consommation, les quantités absorbées, la durée et les modes de consommation de la substance modulent la vitesse d'installation et la sévérité de la dépendance
Les facteurs de vulnérabilité individuelle : Facteurs génétiques de vulnérabilité. Sensibilisation fœtale. Antécédents individuels et familiaux infantiles. Situation et difficultés actuelles. Nécessité de contrôler la distance relationnelle à autrui = dépendre d'un
produit pour être indépendant de l'autre.
Mémoire des précédentes expériences de consommation. Traits psychopathologiques favorisant la consommation : impulsivité,
dépressivité (morosité), recherche de sensations. Troubles psychiatriques primaires latents ou manifestes.
Le pouvoir addictogène (2)
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État des lieux en France (1)
L'alcool est la substance psycho-active la plus consommée en population générale adulte (18 – 75 ans) : Non consommateurs : 2,5%
Consommateurs occasionnels : 30%
Consommateurs réguliers (hebdo) : 42%
Consommateurs réguliers (jour) : 21%
Près de 10% des personnes présentent un risque de dépendance actuelle ou passée et peuvent être considérées comme ayant, ou ayant eu, un usage problématique d'alcool.
Données stables sur la dernière décennie.
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Au moins 4 à 5 millions de personnes en danger avec l’alcool et 2 millions d’alcoolo-dépendants
10 % de la mortalité globale (50 000 décès)
2ème cause de mortalité évitable et 1ère cause en nombre d’années de vie perdues
50 % de la morbidité et 50 % des décès prématurés liés à la consommation d’alcool concernent des patients non alcoolodépendants : accidents, cancers, pathologies cardiovasculaires, etc…
État des lieux en France (2)
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L’Europe est la région du monde où l’on consomme le plus d’alcool
Les Français restent parmi les premiers consommateurs d’Europe avec ≈ 11 litres d'alcool pur par habitant et par an (18 litres il y a 40 ans)
Le mésusage d’alcool concerne en France : 25% de la clientèle masculine et 10% de la clientèle féminine des médecins
généralistes.
25 % des personnes hospitalisées (+ prévalence masculine).
25 % des passages aux urgences (+ prévalence masculine).
1/3 des morts sur la route = 3500 / an (+ prévalence masculine).
la moitié du coût social des drogues = 1,4 % du PIB = 17 milliards €/an = 300€/personne et par an.
État des lieux en France (3)
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Les risques augmentent avec : Les quantités consommées. La fréquence des consommation. L’association avec d'autres produits (tabac +++).
les risques immédiats : De l'ivresse … Au coma éthylique. Conséquences médico-socio-légales.
la nocivité cumulative différée : Apparition / augmentation de troubles psychologiques. Dépendance psychique et/ou physique induisant des problèmes d’ordre
familial, social et professionnel. Détérioration grave de la santé physique et mentale : cirrhose, cancers,
neuropathies, troubles cognitifs et démences.
Le risque foetal pendant la grossesse.
La nocivité de l'alcool
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Des variations géographiques
Alcool – Décès Hommes (France 2000)
Alcool – Décès Femmes (France 2000)
Vrai ou Faux ?
1. Lorsqu’on ne boit pas d’alcool fort, mais seulement de la bière, on peut quand même conduire.
2. On peut éliminer l’alcool par la transpiration.3. Un café peut diminuer les effets de l’alcool.4. Une personne de 80 kg qui boit 3 verres de vin aura une
alcoolémie moins élevée qu’une personne de 50 kg qui boit aussi 3 verres de vin.
5. Il existe des médicaments qui permettent de diminuer le taux d’alcool dans le sang.
6. L’alcool réchauffe.
7. L’alcool déshydrate le corps.8. En buvant de l’alcool, on dort mieux.9. Quand on tient l’alcool, en boire est moins nocif.10. Les femmes supportent moins bien l’alcool parce
qu’elles y sont moins habituées.11. L’alcool fait grossir…
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FAUXFAUX
FAUX
FAUX
FAUX
FAUXDISCUTABLE…
DISCUTABLE…
VRAI !
VRAI !
VRAI !
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Un verre standard UIA = 10 grammes d’alcool pur
Trois cannettes de 33 cl de bière ordinaire = quatre verres standard. Une cannette de 50 cl de bière forte (8,6° ou 10°) fait quatre verres standard. Ne pas oublier que chez soi ou chez les
amis, les verres sont plus remplis.
Rappel sur les repères de consommation
Effets de l’alcool sur le comportement
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mg/dl ConséquencesSelon l'âge, le poids et l'état de santé général du consommateur
50 Légère ivresse / Alcoolémie légale en France
La capacité visuelle est modifiée; l'attention, la concentration, la capacité de jugement et la rapidité des réflexes sont altérées. Bouffées de chaleur, rougeurs, jugement altéré, perte d'inhibition.
80 Levée des inhibitions, prise de risques
Capacité visuelle réduite de 25% ; temps de réaction plus lent de 30 à 50% ; coordination et motricité réduites, ralentissement des réflexes, importante désinhibition.
100 Ivresse notable chez la plupart des gens
Facultés de plus en plus affaiblies (jugement, attention et maîtrise de soi). Troubles de l'équilibre et de la motricité.
150 Ivresse évidente pour toutes personnes normales
Troubles marqués de l'équilibre, du raisonnement, de l'élocution. Confusion mentale et relâchement de tous les muscles. Démarche titubante et autres troubles de coordination, troubles d'élocution, vision double, pertes de mémoire et confusion.
250 Ivresse extrême ou état d'hébétude
Ralentissement prononcé des réflexes, incapacité à rester debout, vomissements, incontinence et somnolence.
350 ComaPerte de connaissance, réflexes réduits au minimum, incontinence, abaissement de la température du corps, respiration difficile, chute de la tension artérielle, peau moite et froide.
500 Décès probable Risque d'overdose mortelle - Arrêt respiratoire
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Usage ponctuel : jamais plus de : 4 verres par occasion
Usage régulier : jamais plus de :
21 verres par semaine chez l’homme (3 verres par jour en moyenne).
14 verres par semaine chez la femme (2 verres par jour en moyenne).
Abstention de toute consommation au moins un jour par semaine.
Les seuils de risque (1)
Ces seuils n'ont pas de valeur absolue car chacun réagit selon : son sexe, sa corpulence, son état physique et psychologique, ainsi que selon le contexte de la consommation. Ces seuils constituent donc de simples repères, ils peuvent être abaissés dans diverses situations à risques.
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Modifications des seuils de risque :
En cas de situation à risque : Conduite de véhicule, travail sur machine dangereuse, etc… Poste de sécurité, situation qui requiert vigilance et attention.
En cas de risque individuel (liste non limitative) : Consommation rapide et/ou associée à d'autres produits, notamment
psychoactifs qui potentialisent les effets de l'alcool.
Pathologies organiques et/ou psychiatriques associées, notamment celles qui exigent un traitement médicamenteux.
Modification de la tolérance du consommateur en raison de : âge, sexe, faible poids, médications associées, disposition psychologique, …
Situations physiologiques particulières : grossesse, états de fatigue et dette de sommeil, …
Les seuils de risque (2)
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Les conduites d'alcoolisation
NON USAGE Aucune consommation primaire ou secondaire
Prévention primaire.Education pour la santé
USAGE Consommation à faibles doses en deçà des seuils
OMS et situations à risque
Eviter passage vers mésusage. Prévenir risques
et dommages
USAGE A RISQUE Consommation à doses supérieures aux seuils
OMS.
Réduction consommation.Interventions collective.
Repérage précoceInterventions brèves
USAGE NOCIF Consommation avec dommages mais sans
dépendanceAccompagnement et prise en charge des dommages
USAGE AVECDEPENDANCE
Perte de la maîtrise de la consommation. Existence
de dommages
Domaine des soins. Conférence de consensus
de la SFA (mars 2001)
MESUSAGE
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Le non-usage peut être qualifié par différents adjectifs tels que : Momentané. Temporaire. Durable. Définitif. Primaire. Secondaire.
Ce terme ne recouvre donc pas la notion d'abstinence qui désigne un non-usage secondaire à une période de mésusage (de type dépendance).
Le non usage
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Toute conduite d’alcoolisation ne posant aucun problème pour autant que :
La consommation reste faible, inférieure ou égale aux seuils de l'OMS,
Et prise en dehors de : toute situation à risque et de tout risque individuel
L’usage peut être expérimental, occasionnel, intermittent, périodique, régulier voire habituel
Dans ces limites, l'usage caractérise le comportement du "consommateur modéré".
L'usage
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Toute conduite d’alcoolisation : soit comportant un ou plusieurs risques objectifs. soit ayant déjà induit des dommages d’ordre médico-psycho-social, y
compris l'alcoolo-dépendance.
Elle justifie pour ces motifs une intervention.
Cette catégorie générique inclut : l’usage à risque, l’usage nocif, l’usage avec dépendance
Le mésusage
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Toute conduite d’alcoolisation qui associe : Une consommation supérieure aux seuils définis par l’OMS ou
inférieure mais prise en situation de risque et de ce fait susceptible d’induire des dommages.
L'absence de dommages induits.
Et l'absence de dépendance à l’alcool.
Le sujet dont le comportement de consommation se situe dans ce cadre est dénommé "consommateur à risque".
L'usage à risque
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Toute conduite d’alcoolisation qui associe : L'existence d'au moins un dommage d'ordre médical, psychique ou
social induit par l'alcool. Et l'absence de dépendance à l'alcool.
Cette catégorie est donc référée aux conséquences et non plus aux seuils et fréquence de consommation.
Le sujet dont le comportement de consommation se situe dans ce cadre est dénommé "consommateur à problème(s)".
L'usage nocif
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Toute conduite d’alcoolisation caractérisée par une perte de la maîtrise de la consommation. Cette catégorie ne se définit donc : ni par rapport à un seuil ou une fréquence de consommation. ni par l'existence de dommages déjà induits qui sont néanmoins
souvent associés.
Le sujet dont le comportement de consommation se situe dans ce cadre est dénommé "consommateur alcoolo-dépendant".
L'usage avec dépendance
Dépendance
Période «!rose!»dite du «!Tapis volant!»
Période dite de la«!Toile d’araignée!»
Période dite du«!Trou noir!»
Dépendance en 3 étapes…
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Dynamique des consommations
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La pyramide du risque
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Diagnostic de l'addiction à l'alcool (1)
Quel objectif de repérage ? L'usage à risque L'usage nocif La dépendance Ne plus faire l'amalgame entre consommation et mésusage.
Pourquoi ? Ces pratiques ne deviennent visibles que tardivement,au stade du
retentissement médico-social.
Comment ? Questionnement systématique sur la consommation. Par tous les acteurs sanitaires. Renforcé dans certaines situations (grossesse, poste de sécurité, ..) Parfois, premier temps de l'acte thérapeutique.
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Diagnostic de l'addiction à l'alcool (2)
Le diagnostic s'intègre dans un projet thérapeutique s'appuyant sur 3 éléments : Le diagnostic de l'addiction et l'évaluation de ses conséquences. L'appréciation des facteurs de gravité. L'évaluation du degré de motivation au changement.
Quels outils ? Des questions simples concernant la fréquence et la quantité de
consommation. L'utilisation des critères du DSM IV. Par des questionnaires adaptés, non spécifique de l'abus mais détectant la
dépendance lorsque les score sont élevés. Des données cliniques et biologiques.
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Diagnostic clinique (1)
Des indicateurs souvent associés au mésusage Accidents, traumatismes, volontiers répétés. Troubles comportementaux, relationnels et sociaux. Troubles du sommeil, fatigue, irritabilité, nervosité, humeur dépressive. Poly-addiction.
L'examen clinique Peu pertinent au début de l'addiction. Intérêt en cas d'usage nocif et au stade
de la dépendance. Signes cliniques connus :
Plaintes somatiques (gastralgies, pyrosis, diarrhées, crampes, palpitations…). Cutanés : visage bouffi, rosâtre, congestionné, télangiectasies des pommettes et
des ailes du nez, cicatrices témoignant de traumatismes et d'actes de violence, Maladie de Dupuytren, …
Endocriniens : gynécomastie bilatérale, hypertrophie parotidienne, …
Nerveux : tremblements des extrémités, démarche maladroite, perte de l’équilibre, …
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Diagnostic clinique (2)
Évaluation de la consommation déclarée d'alcool Évaluée en « verre standard » = UIA Selon une démarche standardisée : grille de recueil hebdomadaire.
Des questionnaires standardisés Des outils de repérage du mésusage. Trois questionnaires parmi les plus utilisés :
DETA (CAGE) :4 questions (sur la vie entière). Mésusage si score > 2.
AUDIT : autoquestionnaire de 10 questions (sur les 12 derniers mois). Mésusage si score > 6 pour les femmes et > 7 pour les hommes.
FACE : 5 questions. Permet de détecter un mésusage ou une dépendance probable.
Ces questionnaires doivent être intégrer le plus possible dans un interrogatoire habituel du patient sur ses facteurs de risques.
Ils facilitent le dialogue avec le patient pour aborder le sujet de l'alcool.
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Des exemples de questionnaires
Tests…
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Test CAGESe résumant à 4 questions, il est facile à utiliser pour évaluer sa consommation.
1. Vous êtes-vous déjà senti coupable au sujet de votre consommation d’alcool?
2. Avez-vous déjà ressenti le besoin d’abaisser votre consommation d’alcool?
3. Avez-vous déjà eu le besoin de boire de l’alcool en vous réveillant pour calmer vos nerfs ou passer une « gueule de bois »?
4. Avez-vous déjà été ennuyé par des remarques d’autrui critiquant votre consommation d’alcool?
Test CAGE
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Score
Au moins deux réponses positives témoignent de l’existence très probable de problèmes liés à une consommation excessive d’alcool.
La probabilité que vous abusiez de l’alcool est de 62 % pour une réponse positive, 89 % pour deux réponses et 99 % pour trois ou quatre oui.
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Diagnostic biologique (1)
Ce sont des indicateurs de mésusage Ils n'ont pas de valeur diagnostique pour la catégorie de mésusage.
GGT : Augmentent pour une consommation d'alcool de 81 à 200 g par jour
pendant plusieurs semaines. Demi-vie de 2 à 3 semaines Sensibilité (42%) et spécificité (76%) faibles
VGM : Marqueur à long terme (demi-vie de 10 à 12 semaines). Sensibilité (24%) faible. Bonne spécificité (96%).
CDT (transferrine désialylée) : Utile en confirmation. Demi-vie de 2 semaines Bonne sensibilité (82%). Bonne spécificité (97%). Bon marqueur pour le suivi (détection rapide des rechutes).
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Diagnostic biologique (2)
Évolution des marqueurs de l'alcoolisme en fonction dela quantité et de la durée de consommation
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Objectif général : Améliorer la qualité de vie. Conserver ou favoriser l’indépendance.
Objectifs spécifiques : A l’égard du produit, de sa consommation et de ses
risques : Réduction et gestion de la consommation. Sevrage = aide à l’arrêt et maintien de l’abstinence.
A l’égard de la conduite addictive : Aide au maintien de l’abstinence et à la résolution.
A l’égard du sujet : Favoriser l’équilibre personnel et la qualité de vie.
Objectifs d'intervention
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Attitudes conseillées
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Les consommateurs à risques et les consommateurs à problèmes constituent 2 groupes de sujets qui présentent en commun : La capacité de réduire leur consommation d'alcool. L'intérêt de le faire.
D'où la nécessité d'effectuer un repérage et des interventions précoces avec l'objectif de : Réduire les risques liés à l'alcoolisation. Prévenir les dommages induits et notamment l’apparition des
phénomènes de dépendance. Améliorer la qualité de vie.
Exemple du programme "Boire moins, c'est mieux" de l'OMS porté par l'ANPA.
Repérage précoce et intervention brève
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Consommation d'alcool déclarée.
Questionnaires standardisés.
Signes d'alerte et signes précoces.
Marqueurs biologiques
Repérage précoce (résumé)
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Objectif : Provoquer chez les patients qui y sont prêts un changement dans
leur consommation d’alcool.
Caractéristiques : Suffisamment brève pour être systématisable Respect de « grands principes » : empathie, absence de jugement,
respect du choix du patient. Simple dans son déroulement.
Des critères à respecter : S’adresser aux patients non dépendants ou présentant un faible
niveau de dépendance. Utiliser un cadre général, un canevas simple (méthode FRAMES
« cadres »).
L'intervention brève (1)
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L'intervention brève (2)
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F (Feed-back) Restitution au patient de l ’information relative à la fréquence et à la
quantité de sa consommation d’alcool.
R (Responsability) La responsabilité du changement de comportement appartient
exclusivement au patient, et notamment pas au thérapeute
A (Advice) Un conseil de modération est clairement donné au patient
M (Menu) Un choix ou menu offrant différentes options relatives à la quantité, au délai
et au rythme de la consommation d ’alcool est donné au patient
E (Empathy) Le thérapeute fait preuve d ’empathie, il évite la condescendance, les
jugements de valeur et valorise les efforts et les acquis du patient
S (Self-efficacy) Le patient est le chef d ’orchestre de son traitement, dont le succès lui
revient entièrement
FRAMES
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L'importance des réseaux de soins
Mise en relation : Des patients : prise en charge multidisciplinaire. De l'entourage des patients : soutien, espace de parole. De la population générale : éducation à la santé. Des professionnels de santé : relais de prise en charge,
information, formation.
Intérêt des réseaux pour la prise en charge de la dépendance et de l'usage nocif.
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Alcool et travail (1)
Si la consommation d'alcool est profondément ancrée dans les usages sociaux …
Elle se retrouve également dans le milieu de travail …
Qui parfois la favorise (dans certaines activités) voire la légitime (pots).
10 à 20% des AT seraient directement imputables à l'alcool.
Consommation selon la catégorie professionnelle :
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Alcool et travail (2)
Législation sur l’alcool dans les entreprises :
Article L.232-2 du Code du travail : « Il est interdit à toute personne d’introduire ou de distribuer dans les établissements […] pour être consommées par le personnel, toutes boissons alcooliques […] autres que le vin, la bière, le cidre, le poiré, l’hydromel non additionnés d’alcool. »
Article L.232-2 du Code du travail : « Les conventions collectives ou les contrats individuels de travail ne peuvent comporter de dispositions prévoyant l’attribution, au titre d’avantage en nature, de boissons alcooliques aux salariés. »
Les articles R.232-2 et R.232-3-1 du Code du travail prévoient : « […] la mise à disposition des travailleurs d’eau potable et fraîche » ; « […] quand les conditions de travail entraînent les travailleurs à se désaltérer fréquemment, l’employeur est tenu de mettre gratuitement à leur disposition au moins une boisson non alcoolisée ».
La circulaire du 13 janvier 1969 apporte des recommandations pour l’application de ces textes et précise le règlement intérieur. C’est à celui-ci de délimiter le cadre de consommation des boissons alcooliques dans l’entreprise : interdiction, limitation aux repas en dehors des horaires de travail.
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Alcool et travail (3)
Bases réglementaires du dépistage de l’alcoolisme en entreprise : Le dépistage de l’alcoolisme en entreprise concerne essentiellement l’alcoolisation
aiguë.
Article L.232-2 du Code du travail : « Il est interdit à tout chef d’établissement […] à toute personne ayant autorité sur les ouvriers et employés de laisser entrer ou séjourner […] des personnes en état d’ivresse. »
Le règlement intérieur joue un rôle central dans le dépistage de l’alcoolisation dans l’entreprise : Loi du 8 décembre 1983 : « Le contrôle de l’état alcoolique dans les établissements
[…] est à fixer par le règlement intérieur. »
L’article L.122-35 du Code du travail fixe les règles de contenu du règlement intérieur, qui doit être un document non discriminatoire.
Arrêt Corona du 1er février 1980 : « L’éthylotest ne peut être pratiqué de façon systématique sur l’ensemble du personnel, il est à réserver à des conditions de travail particulières (postes de sécurité) ».
Arrêt RNUR du 9 octobre 1987 : « L’éthylotest doit avoir pour but de prévenir et faire cesser une situation dangereuse, et non de permettre à l’employeur de constater une faute disciplinaire. »
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Alcool et travail (4)
Un employeur peut donc proposer des éthylotests aux salariés de son entreprise quand cela est précisé dans le règlement intérieur.
Doivent y figurer également les conditions et modalités du dépistage ainsi que la liste des postes concernés.
Il est à noter que l’éthylotest est un acte non médical, qui peut donc être effectué par l’employeur ou une personne déléguée par lui, les résultats étant transmis à l’employeur.
Cet examen peut déboucher sur une prise en charge médicale si l’état du salarié l’impose.
Si le médecin du travail réalise le contrôle, ses conclusions doivent être formulée en terme d'aptitude.
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Alcool et travail (5)
Rôle des médecins du travail et de prévention : Rôle de médecin conseiller :
Accès aux soins et à l’accompagnement, Prise de conscience du risque de passage de l’usage banal au mésusage, et du
risque du passage de l’abus à la dépendance.
Aménagement des poste en fonction des difficultés croissantes liées aux conditions d’excellence et de rentabilité et aux modifications constantes des outils de travail.
Rôle de médecin expert : Aptitude d’un salarié à un poste de travail défini (risque lié à l’alcoolisation de
la personne au travail par rapport au risque inhérent à sa fonction - travail dit de sécurité - nécessitant vigilance, précision... ou un certain rythme - travail posté ou de nuit -).
Suivi (en réseau) des salariés concernés Reclassement éventuel des salariés en difficulté avec l’alcool.
La notion d'aptitude par rapport aux problèmes d'alcoolisation n'est pas fondamentalement différente
de celle liée à d'autres pathologies invalidantes
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Alcool et travail (6)
Rôle des médecins du travail et de prévention : Des actions individuelles:
Du repérage précoce. Des interventions brèves. Une gestion des aptitudes et des postes
Des actions collectives : Un travail en réseau au sein de l'entreprise. En sollicitant tous les intervenants en hygiène, sécurité et conditions de travail
En travaillant sur la cible préférentielle que sont les consommateurs à risque et à problèmes.
Voir informations complémentaires sur les actions collectives dans le document "Tabagisme et entreprise"
Ivresse Éthylique Aiguë
10% des admissionsen service d’urgence
Ivresse Éthylique Aiguë
AnamnèseIvresse aiguë… Malaise? Vertige?
Agression? Chute? Traumatisme? Hypoglycémie? Intoxication médicamenteuse?
Ivresse éthylique aiguë ?…
Attention : 16% d’ivresses aiguësne sont pas d’origine éthylique…
Ivresse Éthylique Aiguë Formes et conduites thérapeutiques
IEA isolée (75%)Logorrhée avec parole hachée et bredouillante
Incoordination motriceInjection conjonctivale
Odeur de l’haleine
Conduite thérapeutiqueRégression spontanée des signes en 3 à 6 heures
Soins infirmiers: hygiène, confortHydratation
Dialogue rassurant
Ivresse Éthylique Aiguë Formes et conduites thérapeutiques
IEA grave avec formes excito-motrices (18%)ou avec troubles de la vigilance (7%)
allant jusqu’au coma
Conduite thérapeutiqueVérification du diagnostic
Élimination des affections à symptomatologie similaire (hypoglycémie, lésion intracérébrale, autre intoxication,
encéphalopathie, infection)Prise en charge symptomatique : assurer une oxygénation
adéquate (intubation…)
Ivresse Éthylique Aiguë Formes et conduites thérapeutiques
IEA grave avec formes excito-motrices (18%)ou avec troubles de la vigilance (7%)
allant jusqu’au coma
Conduite thérapeutiqueSédation verbale
Si nécessaire, contention physiqueSi nécessaire, sédation médicamenteuse
Lever la contention physique dès la sédation par médicament
Ivresse Éthylique Aiguë Critères toxicologiques
• Mesure du taux d’éthanol dans l’air expiré ou dans le sang
• Indispensable quand l’anamnèse et la clinique sont discordantes et que l’évolution clinique est inhabituelle
• Dans ces circonstances, quelque soit le taux d’alcoolémie et surtout s’il est bas, il faut rechercher un autre diagnostic
• La corrélation entre le taux, les signes cliniques et la gravité est d’autant plus faible que le patient souffre d’éthylisme chronique
Ivresses Éthyliques Aiguës Graves
Gravité liée à l’intoxication elle-mêmeAvec coma sans signe de localisation neurologique
Pas de fièvreFormes excito-motrices ou délirantes
Gravité compliquée par…Une inhalation responsable d’une pneumopathie
Une hypothermieUne crise convulsive…
Ivresses Éthyliques Aiguës Graves
IEA associées…À un traumatisme
À une crise convulsive…
Ivresses Éthyliques Aiguës Graves
IEA de l’enfantNécessite une prise en charge en milieu spécialisé
Apport de glucoseTraitement de la dépression respiratoire
Hospitalisationsen milieu spécialisé
• IEA comateuses• IEA avec pneumopathie d’inhalation• IEA avec crises convulsives itératives• IEA avec état de mal épileptique• IEA avec traumatisme crânien• IEA d’enfant
Dans les autres cas
• Hospitalisation de courte durée• Dépistage précoce de tout signe de gravité• Prévention des sorties prématurées• Jusqu’au rétablissement des fonctions
relationnelles
Sortie
• Sur prescription médicale après examen clinique et entretien psychiatrique
• Avec l’entourage dans l’idéal• Contre-indication de la conduite automobile• La permanence des fonctions relationnelles doit
être assurée
Syndrome de sevrage
• Survient dans les 8 heures qui suivent la dernière ingestion
• Traitement médical indiqué pour soulager le manque (disparition des tremblements)
Et puis après ?
• IEA occasionnelle, festive : occasion d’un rappel d’informations et de conseils de prévention
• Dans les autres cas, prévoir un entretien psychiatrique
• En cas d’éthylisme chronique, orienter vers le médecin traitant, l’équipe de liaison, le centre d’alcoologie ou le mouvement d’entraide, selon les disponibilités locales et le choix du patient
Pour se libérer de la dépendance…
1. Prendre conscience de sa dépendance : “L’envie d’alcool est plus fort que ma volonté de ne plus en boire.”
2. Prendre conscience de son impuissance face à l’alcool : “Je fais tout ce que je peux pour arrêter, ça ne marche pas.”
3. Demander de l’aide.
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Pour se libérer de la dépendance…
Demander de l’aide…
1. À un médecin2. Dans le cadre d’une consultation d’addictologie,
ambulatoire (CCAA / CSAPA) ou hospitalière3. Auprès d’un mouvement d’entraide4. …
Dans tous les cas, rechercher un lieu d’écoute spécialisé en addictologie, réactif, convivial, avec médecin référent
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Pour se libérer de la dépendance…
Plusieurs objectifs
1. Décrocher du produit “dans son corps”2. Décrocher du produit “dans sa tête”3. Décrocher du produit “avec les autres”4. Décrocher du produit “dans son quotidien”5. Se protéger du produit et de son attrait puissant6. Apprendre à vivre “sans”, “à côté”, “en dehors”…7. Vivre à nouveau
1. En prenant soin de soi2. En rétablissant des relations3. En reprenant ses responsabilités
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Association Foyer Aubois
Les FoyersLes Ateliers & BoutiquesRevivre
52 rue René Gillet10800 Saint-Julien-les-Villas03 25 82 01 [email protected]
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Liens
Mission Interministérielle de Luttecontre les Dépendances et Toxicomanies (MILDT)
http://www.drogues.gouv.fr/
F3A - http://www.alcoologie.org/
Société Française d’Alcoologie - http://www.sfalcoologie.asso.fr/
ANPAA - http://internet.anpaa.asso.fr/
Dr Michel Gagey (INMA) - http://www.inma.fr
Alcooliques Anonymes - http://www.alcooliques-anonymes.fr/
Vie Libre - http://www.vielibre.org/
Croix d’Or - http://www.alcoolassistance.net/
États Généraux de l’Alcool - http://www.etatsgenerauxalcool.fr/
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