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Autorisation prospection thématique n° 2012/205 OPERATION DE PROSPECTION THEMATIQUE 2012 PROGRAMME 2006-25 : Histoire des techniques, de la protohistoire au 18 e siècle et archéologie industrielle ACTIVITES MINIERES ET METALLURGIQUES EN HAUTE-BRETAGNE (35) de l’antiquité au Moyen Âge Responsable d'opération de prospection thématique : Jean-Bernard VIVET D.R.A.C. Bretagne - Service Régional de l’Archéologie EA 127/ CH2ST - PARIS I Sorbonne Centre Régional d’Archéologie d’Alet (Ce.R.A.A.) - St Malo

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Autorisation prospection thématique n° 2012/205

OPERATION DE PROSPECTION THEMATIQUE 2012

PROGRAMME 2006-25 : Histoire des techniques, de la protohistoire au 18esiècle et archéologie industrielle

ACTIVITES MINIERES ET METALLURGIQUES

EN HAUTE-BRETAGNE (35) de

l’antiquité au Moyen Âge

Responsable d'opération de prospection thématique : Jean-Bernard VIVET

D.R.A.C. Bretagne - Service Régional de l’Archéologie

EA 127/ CH2ST - PARIS I Sorbonne Centre Régional d’Archéologie d’Alet (Ce.R.A.A.) - St Malo

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Autorisation prospection thématique n° 2012/205

OPERATION DE PROSPECTION THEMATIQUE

- ACTIVITES MINIERES ET METALLURGIQUES - EN HAUTE-BRETAGNE (35)

PROGRAMME 2006-25 : Histoire des techniques, de la protohistoire au 18esiècle et archéologie industrielle

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2012

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ACTIVITES MINIERES ET METALLURGIQUES

EN HAUTE-BRETAGNE (35) de

l’antiquité au Moyen Âge Responsable d'opération de prospection thématique : Jean-Bernard VIVET

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D.R.A.C. Bretagne - Service Régional de l’Archéologie

EA 127/ CH2ST - PARIS I Sorbonne Centre Régional d’Archéologie d’Alet (Ce.R.A.A.) - St Malo

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Je remercie les acteurs du ministère de la Culture (D.RA.C. Bretagne, Service Régional de

l’Archéologie), de l’intérêt, du soutien, et du financement apporté à cette opération de prospection thématique, portant sur la paléométallurgie de la Haute-Bretagne.

Merci à tous les participants de l’opération pour leur dynamisme et leur efficacité :

Serge AMOSSÉ Xavier BACHETER Jean BOUCARD Maurice GAUTIER Michel LAGRANGE

Guy LARCHER Pierre LE FEUVRE Marie-José LE GARREC Benjamin LE QUILLEC Jean-Yves TINEVEZ

Je souhaite également remercier le Centre Régional d'Archéologie d'Alet (Ce.R.A.A., St Malo), pour son soutien logistique indéfectible. Merci à Pierre LEFEBVRE, Maurice GAUTIER, Serge AMOSSÉ, Monsieur HAMON, Jean BOUCARD et Guy LARCHER pour les précieuses indications qui sont à l’origine de l’identification des sites et de la richesse des informations permises. Je suis particulièrement reconnaissant à Jean-Yves TINEVEZ (S.R.A. Bretagne) de s’être libéré pour une visite et terrain en forêt de Liffré (44) et pour la communication des renseignements précis concernant ce secteur, faisant historiquement écho aux sites du Teillay (35), rendant ainsi possible des comparaisons archéologiques concrètes. Merci à Guillaume BAUDRY, John BRUNET et Jacques GARBARINI de l’A.G.F.M.O. (Association Gemmologie Minéralogie et Fossile de l’Ouest) pour le sciage du mobilier métallurgique, permettant ainsi de mieux en appréhender la nature et, par suite, caractériser de manière plus précise les blocs de minerai et scories collectés au cours des prospections.

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SOMMAIRE

I. INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE p. 4

II. LA FERRIERE à PLESDER p. 6

III. SECTEUR DU TEILLAY p. 12

IV. FORÊT DE JUIGNÉ p. 19

V. LA GRÉE-CHARUËL à LA DOMINELAIS p. 26

VI. LE VAL DRÉO à PLÉCHÂTEL p. 32

VII. LES PLAINTES à PAIMPONT p. 37

VIII. CONCLUSION ET PERSPECTIVES p. 42

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES 1 : Datations C14 laboratoire de Laval (Québec) ANNEXES 2 : Synthèse des datations C14 médiévales

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I.

INTRODUCTION ET PROBLÉMATIQUE

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1. INTRODUCTION

Cette opération de prospection thématique 2012 sur la paléométallurgie du fer en Haute-Bretagne, s’inscrit dans la continuité de celles qui sont conduites depuis 13 ans dans cette zone d’étude, dans le cadre du programme de recherche P25/ 2006-18, qui s’intéresse au volet "Mines et métallurgie" de l’évolution des techniques, et à l’approfondissement des chronologies.

2. PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE Les ateliers métallurgiques fouillés depuis plus d’une décennie dans ce contexte ont permis d’étudier

plus d’une trentaine d’appareils de réduction (bas fourneaux), et ainsi de préciser l’attribution typo-chronologique d’un certain nombre de sites à scories du secteur central de la Haute-Bretagne. Cette démarche, qui permet aujourd’hui de réinterpréter les quelques ateliers fouillés antérieurement et surtout de donner des éléments d’identification à ceux que l’on découvre presque quotidiennement, demande à être poursuivie pour encore être affinée ; l’observation de certaines variations dans la typologie des scories laisse à penser qu’il existe encore des lignées techniques qui ne sont pas bien connues et certaines périodes sont encore bien mal renseignées (en particulier celle qui s’étend de La Tène finale au Moyen Âge central). L’aire d’étude couvre les arrondissements de St Malo et Rennes (fig. 1). Les recherches ont été plus particulièrement axées sur :

- le secteur proche du site de Pilleverte sur la commune de Plesder (35), dans le nord du département (Combournais), qui a notamment fait l’objet d’une opération de sondage en 2011 (Vivet, 2011), - le secteur du Teillay, grâce notamment aux observations de Pierre Lefeuvre qui dirige le Centre d’Etude minière aux mines de Brutz, - un complément d’information a été réalisé en forêt de Juigné du fait des liens directs existant avec le secteur précédent du Teillay, suite aux travaux de Jean-Yves Tinevez du Service Régional d’Archéologie de Bretagne (Tinevez, 1984), - le secteur de La Dominelais grâce aux renseignements qui nous ont été fournis par Serge AMOSSÉ, ancien maire de la commune, - le secteur de Pléchâtel, suite notamment aux sites découverts par les archéologues Maurice Gautier et Stéphane Blanchet, - le secteur de Paimpont, par suite des découvertes de Jean Boucard concernant la période qui nous intéresse.

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II.

LA FERRIÈRE Commune de PLESDER (35)

ORGANISATION

D’ATELIERS DE PRODUCTION DE FER GALLO-ROMAINS

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1. Contexte et localisation

Lieu dit : La Ferrière Commune : Plesder (35) Coordonnées Lambert II : X = 285 075 Y = 2 389 405 Altitude IGN : Z = 90 m

Le site métallurgique gallo-romain de Pilleverte II sur la commune de Plesder a fait l’objet de deux opérations de sondage dans le cadre de la prospection paléométallurgique du département, l’une en 1999, la seconde, quant à elle, a eu lieu l’an dernier en 2011 (Vivet, 2011). Ces travaux ont permis de décrire dans le détail le fonctionnement d’un atelier qui a produit au minimum une centaine de tonnes de fer dans une période se situant dans la deuxième moitié du IIe siècle, voire au tout début du IIIe siècle.

Dès l’invention du site, on avait noté l’existence d’un autre ferrier de même nature situé à 400 m au sud-ouest de Pilleverte, à La Colombière (fig. 2), malheureusement rasé quelques années auparavant, afin de constituer les berges d’un petit étang (Vivet, 1997, 2007, 2008). La typologie des scories, majoritairement en plaquettes, les parois de four, et les éléments céramiques gallo-romains, renvoient à une production appartenant à la même lignée technique. La coexistence de ces différents éléments et l’élévation initiale du ferrier, tendent à conclure à l’existence d’un atelier sur place, et non à un simple déplacement de matériaux, éventuellement issus du site de Pilleverte, par exemple. Les éléments céramique collectés ne se distinguent pas de ceux découverts à Pilleverte, mais leur état (très érodés ou peu datants) ne permet pas d’établir avec précision la chronologie relative entre les deux sites. Le volume du ferrier décrit par les habitants locaux, encore en élévation au cours de leur jeunesse, est du même ordre de grandeur que celui de Pilleverte, ce qui porte à croire qu’un tonnage de fer sensiblement identique a pu être produit à cet emplacement.

Un nouvel atelier aux caractéristiques semblables a été identifié, toujours sur la commune de Plesder, au lieu dit La Ferrière, toponyme particulièrement évocateur. Or, on ne retrouve pas sur la commune de mention récente faisant état d’une activité métallurgique, ni au Moyen Âge, ni aux époques modernes et contemporaines.

Le plan géométrique du parcellaire de la commune de Plesder (section A2, dite du Bourg), levé par le géomètre Viel en 1834, montre l’existence d’un hameau à cet endroit, disposé le long de la route sans qu’apparaisse d’anomalie pouvant évoquer la présence d’une installation importante (photo n° 3). La disposition des maisons actuelles reprend dans les grandes lignes cet agencement. Le lieu-dit « La Ferriere » est également mentionné sous cette appellation dans la carte de Cassini.

Même si elle n’apparaît pas en clair sur le cadastre de 1834, cette présence d’activité antique semble avoir laissé malgré tout une certaine empreinte jusque dans le parcellaire actuel. En effet, les parcelles labourées contournent en grande partie la partie plus massive du ferrier, qui se trouve reléguée à une occupation en tant que jardin, poulailler, zone de pacage de moutons, à l’arrière des habitations. Le toponyme pourrait fort bien remonter à la période gallo-romaine à partir des racines :

- FERRARIA, AE, f ; 1 siècle avant J.C.CAESAR (César) : « mine de fer » - FERRARIUS, A, UM (adjectif) ; 2 siècle avant J.C.PLAUTUS (Plaute) : « de fer »

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- FERRARIUM METALLUM, I, n ; 1 siècle après J.C.PLINIUS (Pline) : « mine de fer » - FERRARIUS FABER, BRI, m ; 2 siècle avant J.C.PLAUTUS (Plaute) : « forgeron n. m : ouvrier qui travaille à la forge » ; « taillandier n. m : (forgeron), celui qui fabrique ou vend des outils à tailler ». On voit donc que la référence à une mine de fer est tout aussi recevable que celle qui renvoie au travail du fer. Les recherches de minerai de fer dans le secteur de Pilleverte avaient conduit justement à la découverte, dans le secteur de La Ferrière, de quelques blocs conséquents de minéralisation ferrugineuse dont la composition chimique et minéralogique était compatible avec celle des blocs de minerai issus du site de Pilleverte. Même s’il est difficile de prouver totalement que ces formations ont pu alimenter le site de Pilleverte, les fragments étudiés étant tous issus du socle briovérien, qui, à cette échelle ne présente pas de variations notables, cela reste une des hypothèses les plus probables. Sur les trois blocs étudiés, deux présentaient un pourcentage en oxyde de fer Fe2O3 (56,7 % et 63,0 %) compatible avec celle d’un minerai (Chauvel et Vivet, 2001). Par suite, le toponyme pourrait traduire l’existence d’un centre de production mettant en œuvre à la fois l’extraction du minerai de fer et la production de fer à partir d’un, deux ou trois ateliers.

2. Plan du site Un relevé métré a pu être réalisé sur place, complété par les indications du propriétaire, Mr Dominique Boissel (fig. 3). Dans la parcelle n° 72, la zone de scories au sol (zone A) coïncide bien avec la zone sombre observable en photographie satellite (photo n°1). Le relevé a néanmoins permis de mieux préciser les contours du ferrier dans ce secteur. Le bombement de la parcelle au niveau de la zone des scories est tangible (photo n°2). L’observation au sol vient abonder ces premières données. On note en effet que la parcelle longitudinale n°74, qui sert de zone de pacage de faible extension, et de ce fait, laisse apparaître en surface une concentration très nette de scories, dont la distribution devient pratiquement continue lorsque l’on se déplace du nord vers le sud. Le ferrier doit se poursuivre vers l’est dans la parcelle n° 75, mais les terrains étant aménagés en jardin privés, il est difficile de définir ses contours dans ce secteur, hors la mention de terre très noire évoquée par les propriétaires. Plusieurs vues satellite fournies par géoportail (notamment celles de 2000-2005) suggèrent également le contour du ferrier comme limite d’une auréole plus sombre débordant effectivement sur la parcelle n° 75 (fig. 3 et photos 1 et 6). La parcelle n°40, quant à elle, ne livre plus de scories. Par contre la parcelle n° 73, qui fait l’angle entre les parcelles n°72 et 74, dont la partie rectangulaire nord est en friche, laisse apparaître sur l’ensemble de cette surface difficile d’accès, un niveau de scories en élévation sur une hauteur de 40 cm. Ce contexte laisse à penser que le ferrier est encore en bonne partie conservé à cet endroit. Le relief en dôme est perceptible jusque dans la parcelle n° 74 évoquée précédemment, et les scories sont jointives. L’ensemble du ferrier représente donc une surface d’au moins 4 000 m², soit une extension proche d’un demi-hectare.

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3. Eléments mobiliers 3.1 Terres cuites Le mobilier céramique disponible est peu abondant et très abîmé. Seuls 7 tessons ont pu être collectés dans la parcelle n° 72. Il s’agit essentiellement de pâtes claires, de facture gallo-romaine, sans plus de précision. Quelques fragments de tegulae, on pu être identifiés dans ce champ cultivé (1 fragment a été collecté). 3.2 Mobilier métallurgique

1) minerai de fer Deux blocs gris-carmin de roche fragmentée (19 et 21 g) ont été collectés. Ils correspondent très probablement à du minerai de fer qui a été chauffé. Un bloc gris-mauve et violacé de près de 400 g montre quant à lui, une très forte attirance à l’aimant sur un tiers de son volume (photo n°4). Sa forme quadrangulaire avec traces linéaires sur une face et sa couleur sont assez atypiques. Jusqu’ici les occurrences de gisements ferrifères étaient globalement absentes des cartes géologiques du secteur. La commune de Plesder se situe à l’intersection de plusieurs cartes géologiques au 1/50 000 ème. Aucune mention de gîtes ferrifères n’apparaît dans celle de Caulnes, au sud, (levés de 1972 à 1974). Celle de Dol-de-Bretagne au Nord-Est (1996) fait uniquement mention de fer (et manganèse) dans les eaux souterraines et de problèmes de dénitrification associés (notice p.38). La prospection au sol montre la présence de blocs de minerai de fer de type goethite marron-ocre compacts en forme de boulets au sein d’auréoles orangée visibles notamment en photo aérienne dans un certain nombre de champs cultivés du secteur proche (Fig.5). La carte géologique au 1/50 000 ème de Dinan, qui vient de paraître (2013), répertorie une série de 6 gîtes ferrifères à une distance de moins d’1,5 km des sites de Pilleverte, La Sourcinière et La Ferrière (Fig.4 et 5). Il s’agit essentiellement des découvertes d’indices de fer mis en évidence lors des opérations de prospection paléométallurgiques publiées (Chauvel et Vivet, 2001), ainsi que celles d’une étude plus ancienne (Lanos, 1984), qui ont été reportées sur la nouvelle carte géologique. Ces gîtes ferrifères de faible extension sont des formations liées aux altérations tertiaires (et peut-être secondaire) ayant donné naissance à une cuirasse métallique latéritique. Ils n’ont pas fait l’objet d’une exploitation à l’époque moderne. Le minerai de fer, en boulet, en croûte ferrugineuse, croûte ferrugineuse conglomératique ou grès ferrugineux, est constitué d’hydroxydes de fer, de type goethite, souvent riches en fer (72 à 78 % en Fe2O3, soit 50 à 55 % en fer métal). A noter que des analyses d’eau réalisées à la Sourcinière ont montré un taux de fer très élevé, la rendant impropre à la consommation, même pour le bétail. Une poursuite de la prospection au sol de ce secteur est prévue afin de tenter de reconnaître de très probables mines de fer gallo-romaines dans ce secteur.

2) scories écoulées et parois de four Ainsi qu’il a été précisé les scories et parois de four observées sont en tous points semblables à ceux mis au

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jour sur le site de Pilleverte. Ils ne feront donc pas l’objet d’une description plus détaillée.

3) scories d’épuration Ces éléments particuliers présentent l’aspect particulier de scories très riches en fer. Les 12 individus collectés (PLD F1 à F12) répondent à l’aimant fortement (photo n°4 et 5). Ils représentent au total une masse d’un peu plus de 6,5 kg. Le sciage de l’un d’entre eux (PLD F3) montre de façon très nette en section la présence de fer métal selon une masse en partie agrégée située au tiers inférieur de sa hauteur, selon un plan parallèle à sa base (photo n°5). Le réseau de métal se poursuit de façon plus diffuse jusque dans la partie supérieure du bloc, qui présente à ce niveau une série de lacunes de matière de forme pseudo-rectangulaire indiquant l’effet d’un martelage. Le bloc lui-même, très ramassé et donc très dense, montre 4 faces globalement planes, orthogonales entre elles, qui témoignent très probablement d’un travail de cette nature également. Il a été choisi pour un essai de sciage car il présentait moins de risque d’éclatement, du fait qu’il ne montrait pas directement de boursouflures et craquelures d’oxydation. Les autres blocs livrent très nettement ce type de stigmates, qui témoignent de la forte proportion de fer qu’ils recèlent.

désignation masse dimensions attraction

aimant commentaires

(kg) (cm)

PLD F1 1,269 14 x 11,5 x

3,9 très forte 1 face plane et 1 autre globalement parallèle

PLD F2 0,911 10 x 9,5 x

6,3 très forte formes arrondies protubérantes ; avec craquelures

PLD F3 0,869 9 x 8 x 5,5 très forte pseudo parallélépipédique, masse après sciage

PLD F4 0,554 10 x 8,7 x

3,8 très forte 3 faces quadrangulaires, compact, empreintes de charbons

PLD F5 0,216 7,3 x 5,7 x

3,5 très forte pseudo quadrangulaire

PLD F6 0,591 8 x 7 x 4,8 très forte pseudo parallélépipédique, charbons de bois

PLD F7 1,102 13,5 x 10 x

5,5 assez forte

informe, les oxydes retiennent prisonniers de nombreux charbons de bois, scories coulées et terres cuite, datation C14

PLD F8 0,441 9 x 7 x 4,5 très forte pseudo parallélépipédique, craquelé, empreintes de charbons de bois

PLD F9 0,308 9,2 x 7 x 4 très forte informe, très craquelé

PLD F10 0,133 5,5 x 4,5 x

2,2 très forte pseudo parallélépipédique

PLD F11 0,175 6,5 x 4,4 x

4,2 très forte informe, quelques petits charbons

PLD F12 0,083 4,6 x 3,2 x

2,7 très forte fragment sans doute détaché d'un bloc plus important

Total: 6,652

PLD F13 0,398 5 x 5,7 x 6 très forte,

localement

bloc de minerai mauve et violacé, atypique, pseudo parallélépipédique, avec traces linéaires

Fig. 4 : Site de La Ferrière à Plesder (35) ; mobilier métallurgique collecté.

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Un certain nombre de blocs présentent des faces quadrangulaires entre elles, permettant de définir de façon assez récurrente, une hauteur des blocs travaillés, entre deux surfaces globalement planes, proche de 4 cm (entre 3,5 cm et 5,5 cm). Des empreintes de charbons de bois ou des charbons de bois encore incrustés apparaissent également sur la majorité des exemplaires. L’ensemble du lot demanderait à être scié pour une étude plus poussée, lorsque cela est possible (certains se démantèleraient sous la lame), mais on peut d’ores et déjà assimiler ces scories à des « gromps », en tant que déchets liés à la première épuration d’une masse de réduction brute (Nosek, 1994).

4) Datation C14 Une datation C14 a été lancée (en 2013) afin de mieux assoir la probable contemporanéité des ateliers métallurgiques de La Ferrière et de Pilleverte II.

5) Méthodologie

Il est important de noter du point de vue de la méthodologie de prospection qu’il s’agit des premiers blocs formellement identifiés dans le secteur comme scories d’épuration identifiés en prospection au sol sans l’aide d’appareil de détection électromagnétique. Outre la typologie des scories en question, cet échantillonnage a été permis grâce à un recours systématique à des aimants assez puissants chaque fois que ce type de questionnement pouvait se poser. Il est certain que le travail d’étude réalisé sur le site voisin de Pilleverte a permis de progresser dans l’identification de ce type d’artefact particulier, qui reste néanmoins très difficile à reconnaître au sein d’un ferrier de plusieurs centaines de tonnes, même pour un œil averti. 4. Conclusion

Du fait de l’existence indéniable de témoins de réduction de minerai de fer massifs gallo-romains, à l’emplacement même du lieu-dit à connotation métallurgique très marquée de « La Ferrière », on est porté à croire que le site puisse correspondre à un centre de production de fer regroupant probablement 3 ateliers : La Ferrière, La Colombière, et Pilleverte II.

Des configurations d’ateliers regroupés en centre de production commencent à se dessiner pour cette époque dans le Grand Ouest. Il semble que ce soit le cas des sites gallo-romains de la forêt de Sillé le Guillaume, sans doute lié à une villa de grande extension (Sarreste, 2008). Sans pour autant exclure l’existence d’ateliers de production isolés, ce type d’organisation vraisemblable demande à être exploré plus avant. La chaîne opératoire concernée pourrait faire appel à une extraction locale du minerai qui reste à démontrer et aux travaux de minéralurgie subséquents (débourbage, tri, fractionnement pour mise au module, « grillage », broyage, …). Hormis le débourbage, sans doute plus lié au lieu d’extraction, la fouille du site de Pilleverte fournit des témoins de ces opérations. On compte bien sûr la réduction du minerai de fer en bas fourneau, mais également, ainsi que l’attestent les scories de post réduction précédemment décrite, un travail d’épuration de la masse brute de réduction, sur les sites de La Ferrière et de Pilleverte (l’observation est plus difficile à faire sur le site de la Colombière du fait de sa restructuration en berge d’une petite pièce d’eau en terrain privé).

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III.

SECTEUR DU TEILLAY (35)

ATELIERS DE PRODUCTION DE FER MÈDIÉVAUX

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1. INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE

Le pays de Châteaubriant est connu pour ses ressources en minerai de fer (concession du Teillay, voir Puzenat, 1939, p. 255-256) et a été remarqué très tôt (1905) pour l’ampleur de ses ferriers (jusqu’à 8000 m3), notamment par l’ingénieur Davy qui a fait un recensement dans le cadre de leur récupération pour alimenter les hauts-fourneaux (Davy, 1911 et1913 ; Belhoste et alii, 1984). Ces témoins d’activité métallurgique ne sont pour l’essentiel pas datés et la typologie reste à faire. Les liens aux textes sont à établir. Les opérations de prospection thématiques 2010-2012 lancées, de manière non exhaustive sur ce secteur visent à aborder matériellement et archéologiquement ces ferriers.

2. SITES ET DATATIONS

2.1 LA BELLE FRIE, commune de ST SULPICE-LES-LANDES

Le site de La Belle Frie 1 (fig. 5 bis et 6), a été décrit dans un rapport de prospection précédent (Vivet, 2010). Il comporte un ferrier démantelé, qui a fournit une datation se rapportant au haut Moyen Âge et plus particulièrement à la période carolingienne. Les dates calibrées (2σ) sont comprises entre 778 à 895 ap. J.-C. et entre 925 à 937 ap. J.-C. Le site nous avait été signalé en 2003 par Pierre Lefeuvre (Mines de La Brutz) et lors de la visite de terrain réalisée avec Jean-Jacques Chauvel, géologue et spécialiste des minerais de fer, les scories s’étalaient sur plus de 75 m de long dans le champ labouré. L’exploitant de la parcelle sur laquelle se trouve le site, avait alors expliqué qu’il avait déplacé l’essentiel de sa masse à coup de remorques quelques jours auparavant seulement, tout en précisant l’endroit où l’ensemble avait été déposé.

Coordonnées de la masse du ferrier de La Belle Frie 1 déplacée :

Coordonnées Lambert II : X = 303 975 Y = 2 317 470

Altitude IGN : Z = 68 m Une visite de terrain plus approfondie réalisée en 2011 a permis de reconnaître l’emplacement du dépôt et d’observer sa nature (photos 8 à 12). Le volume résiduel se présente sous la forme d’un monticule allongé se déployant, à partir de la route départementale, le long du chemin transversal, sur une longueur d’environ 6 m, pour une largeur de 3-4 m. Sa hauteur moyenne se situe au voisinage d’1 m. On peut estimer son volume à environ 15-20 m3. Après défrichement des fougères qui se sont développées dessus, il nous a été donné de constater que la masse était très homogène (sans apport d’argile provenant du sol terreux sous-jacent) malgré son transfert. Constituée des mêmes matériaux métallurgiques que ceux subsistant sur le lieu du ferrier d’origine, cet amas déplacé est représentatif du ferrier initial quant à sa composition. Il se caractérise, ce qui est très remarquable et sera discuté plus avant, par un encaissant fait d’un sédiment extrêmement noir qui renferme des scories écoulées en cordons assez jointifs, montrant des lacunes de matière (« bulles ») en nombre assez élevé (photo n°10 à 12), de couleur gris-noir également.

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Compte tenu du caractère déplacé de la masse en question une exploration limitée de la masse a été réalisée pour mieux en apprécier le contenu. Seuls quelques fragments de paroi de four de très petite taille, peu épais, sont à noter. Aucun élément céramique n’a pu être découvert.

2) méthodologie et ferriers déplacés

Le phénomène de « déplacement » de ferriers à l’époque moderne est sans doute plus courant qu’on ne pense et se produit encore aujourd’hui, d’autant plus que l’on dispose de moyens plus puissants. Il est donc important de recenser un maximum de ferriers encore en élévation et de recueillir également le témoignage de tels transports dans le passé avant que les mémoires ne les aient oubliés. Il est par ailleurs souvent difficile de savoir quelle proportion du ferrier a été prélevée, par rapport à ce qui existe encore sur place lors qu’on les découvre actuellement. On imagine facilement qu’il puisse s’agir de la majeure partie de l’amas, qui formait d’une part un relief et une masse perturbant la progression des engins agricoles et d’autre part gênait les cultures du fait que la surface couverte par les scories écoulées, qui s’étalaient sur le sol, empêchent le développement des plantes semées. Dans le cas du ferrier de La Belle Frie 1, on peut penser que le ferrier initial dépassait largement les 50 m3, compte tenu de la masse déplacée examinée, mais il comptait peut-être quelques centaines de mètres cubes, mais on ne peut avancer qu’un ordre de grandeur très large. L’exemple du ferrier déplacé de La Belle Frie 1 n’est pas un cas isolé. On peut mentionner par exemple le cas d’un des amas du ferrier médiéval de Trédéal à Paimpont, qu’un des agriculteurs (rencontré avec Guy Larcher) a déplacé pour pouvoir construire un bâtiment dans sa cour de ferme (Vivet, 2009). Il avait même constaté l’existence d’un four métallurgique dessous … ! Une estimation très grossière de cet amas de scories pourrait donner environ 300 mètres cubes. Il faut préciser qu’il ne s’agit pas de l’amas principal, qui est à 20 m de là et qui doit être de l’ordre de 1500 – 2000 mètres cubes (difficile également à estimer, et qui surmonté par un très vieil arbre et des maisons…). Le lieu exact du déplacement demande à être reprécisé, mais il est de l’ordre de 1 ou 2 km. On peut noter aussi que le ferrier gallo-romain de La Sourcinière à Plesder, dont le volume pourrait être évalué à plusieurs centaines de mètres cubes d’après les témoignages de personnes l’ayant vu en élévation avant qu’il ne soit transformé en berge d’une pièce d’eau. On sait aussi que des prélèvements ont progressivement été réalisés auparavant. Il a notamment servi à assainir une cour de ferme et les terres contenant des scories de ce ferrier ont été épandues à différents endroits, conduisant à croire à l’existence de plusieurs sites métallurgiques de nature semblable (moins concentrés en scories cependant) dans un rayon de quelques kilomètres. En dehors des prélèvements massifs de ferriers à destination des hauts-fourneaux, il semble que la distance de déplacement ne dépasse pas quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres. Dans le cas du site de La Belle Frie 1, le ferrier a été déchargé à 820 m à vol d’oiseau de son lieu d’origine.

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2.2 LA MONTAGNE / RUE DES FERRIERES, commune de TEILLAY 1) Eléments historiques

D’après Le Pouillé de Rennes, le bourg de Teillay, situé sur le bord d'une voie gallo-romaine, remonte certainement à une haute antiquité. On note les appellations suivantes dans les textes : Tillia en 1160, Telleium en 1221. Dès le XIIème siècle les barons de Châteaubriant y construisirent une forteresse, dont l'assiette subsiste au bord de la forêt. A la même époque, les seigneurs de Châteaubriant fondent le prieuré de Saint-Malo de Teillay, qui dépend dès 1146 de l’abbaye de Saint-Sulpice près de Rennes, et un peu plus tard s'éleva le monastère de Saint-Martin de Teillay (ce couvent, occupé par des Cordeliers et fondé par les barons de Châteaubriand, se trouvait au milieu de la forêt de Teillay, dans la paroisse de Ruffigné, au diocèse de Nantes).

Les travaux de Claudie Herbaut sur la métallurgie de la châtellenie de la Poitevinière, à partir des

comptes de ses revenus (Herbaut, 1984), montrent que la métallurgie de la forêt du Teillay et celle de la forêt de Juigné ont été un moment très liées, ce qui nous a conduit à réaliser une reconnaissance dans ce dernier lieu, situé en Loire Atlantique (44), à environ 30 km de là, vers le sud-est, de façon diamétralement opposée par rapport à Châteaubriant.

Ces dernières observations sont reportées dans le chapitre suivant.

Ainsi, en 1224, Geoffroy III de Châteaubriant demande à la prieure du couvent de St Malo-de-Teillay de transporter la forge de la forêt de Teillay, qu’il lui avait donné quelques années avant, en forêt de Juigné, pour un an, à cause de la diminution de ladite forêt. En 1252, les forges du seigneur de Châteaubriant dans ces deux forêts sont à nouveau évoquées. Geoffroy de Châteaubriant perçoit 200 livres de revenus de 2 forges appartenant aux forêts de Juigné et de Teillay. En 1383, les aveux du baron de Châteaubriant dénombrent 3 forges « groussières » en forêt du Teillay, 1 forge « affer pelles deffer » et 1 forge « crouchière » en forêt de Juigné. Par la suite, on constate simplement que l’activité métallurgique persiste globalement dans la région de Châteaubriand jusqu’au cours du 15e siècle. 2) Un ferrier en plein bourg Le site, reconnu par Pierre Lefeuvre, se situe en plein bourg, sur le flanc nord de la commune, entre les rues aux toponymes évocateurs, dites du « chemin de La Montagne » et « du chemin des Ferrières » (fig. 7 à 9, photo n°14) Nom du site : La Montagne / rue des Ferrières Lieu dit : La Montagne Commune : Teillay Coordonnées Lambert II : X = 310 097

Y = 2 319 180 Altitude IGN : Z = 67 m

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Le ferrier est constitué d’une masse continue de sédiment noir qui intègre une très grande quantité

de scories écoulées. La partie accessible à la prospection occupe une surface visible, de l’ordre de 3 500 à 4 000 m², équivalente à un cercle de 70 m de diamètre, pour une hauteur proche de 2 m. Son volume peut donc être estimé au voisinage de 7 500 m3, pour la partie qui a pu être reconnue. Il est possible qu’il s’étende en partie vers le nord dans les autres parcelles privées. La construction d’une maison en cours, donnant sur la rue dite du « Chemin des Ferrières », a entamé la partie occidentale du ferrier. La partie en dénivelé située entre les parcelles 454 et 445 du cadastre de 2011 a été rectifiée à cette fin, aboutissant à une restructuration cadastrale avec création des parcelles 477 et 478 dans le secteur (cadastre actuel, 2013, fig. 8). Les déblais noirs et scoriacés ont été entreposés en partie sud de la parcelle 454 pendant la période des travaux (photo n°17). Ce prélèvement en masse du ferrier a fait apparaître sa stratigraphie dans tout le secteur est de la parcelle (photos n°15 et 16). Cette dernière révèle une constitution extrêmement charbonneuse du ferrier. La présence de poches de charbon en coupe a permis un prélèvement de charbon de bois en masse pour une analyse éventuelle anthracologique, et pour une datation radiocarbone, dont les résultats sont donnés infra. Les scories sont très fractionnées du fait des nombreuses lacunes de matière existant en leur sein (photo n°18). Du point de vue typologique, cet aspect « très bulleux » tend à se rapprocher de celui des scories des ateliers de Paimpont datés du XIII-XIVe siècle, sans toutefois atteindre le faciès dit « spongieux », qui les caractérise. La surface supérieure n’est pas séparée de celle de la partie inférieure ayant coulé au sol, contrairement à ces dernières. Elle est parcourue de nombreuses circonvolutions plus ou moins vides, formant un relief marqué, d’aspect et épaisseur très irréguliers. La surface inférieure prend fréquemment une allure bombée indiquant qu’elles ont coulé dans un espace soit en cuvette, soit en canal. En moyenne leur épaisseur se situe entre 3 et 5 cm. Une grande proportion d’entre elles présente des zones essentiellement superficielles à oxydes de fer donnant aux scories un aspect partiellement « rouillé». Ces secteurs tendent à être partiellement luisants et quelque peu vitrifiés. Si l’on observe bien l’existence de fragments d’argile cuite orange clair, qui devaient participer à la construction de bas-fourneau(x), leur forme n’est en général pas bien conservée et leur quantité reste faible. Aucun mobilier céramique n’a été reconnu en coupe ou dans les déblais. Il est clair que la situation particulière de ce ferrier en plein bourg et les données historiques qui se rattachent à la métallurgie du secteur demandent un suivi spécifique. La construction de nouveaux bâtiments à cet endroit constitue un risque majeur. Dans un tel cas la prise en considération en amont de tels travaux permettrait l’exploration scientifique de ce site métallurgique, dont le ferrier, très massif, a certainement recouvert et préservé les installations. Elle permettrait enfin une comparaison des techniques de production adoptées par les ateliers à cette époque dans le secteur, notamment en ce qui concerne la construction de leurs bas fourneaux, avec celle, très particulière, découverte grâce aux fouilles des sites contemporains de Trécélien, Le Vert Pignon et Péronnette à Paimpont (Vivet et Girault, in Vivet (Dir.), 2009). Pierre Lefeuvre signale une autre zone de scories assez conséquente, autrefois en élévation, située en contrebas de la colline, près du lieu dit Les Grandes Ferrières faisant presque face à l’étang, le long de la voie principale. Les nombreux travaux effectués dans ce secteur, juste au nord de l’emplacement accueillant une sculpture qui rappelle le passé métallurgique et minier local, symbolisé par un mineur poussant un wagonnet rempli de blocs de minerai, ne permettent plus de collecter à cet endroit que quelques rares scories difficiles à caractériser.

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Les coordonnées de ce dernier site sont les suivantes : Nom du site : Les Grandes Ferrières Lieu dit : Le Grandes Ferrières Commune : Teillay Coordonnées Lambert II : X = 310 210

Y = 2 319 015 Altitude IGN : Z = 61 m 3) Datation C14

L’analyse radiocarbone avec spectrométrie de masse a été réalisée sur une brindille charbonnée (afin d’éliminer l’incertitude due à la croissance propre de l’arbre), prise au sein d’une poche de charbons de bois située dans le tiers inférieur de la coupe stratigraphique du ferrier de La Montagne/ rue des Ferrières, mentionnée précédemment. Elle donne une date absolue de 590 ± 20 BP (annexe 1 à la fin du rapport).

Après calibration, on obtient les intervalles de datation à 1 σ de 1317 à 1353 ap. J.-C. et 1389 à 1400 ap. J.-C. avec une aire de probabilité relative de 79 % pour la première fourchette de valeurs. La datation à 2 σ est assez voisine de celle à 1σ, avec les intervalles de 1305 à 1364 ap. J.-C. et 1384 à 1408 ap. J.-C.., avec aire de probabilité relative de 74 % pour la première fourchette de valeurs. Ces datations renvoient dans les deux cas au Moyen Âge tardif (ou à la période dite du « second Moyen Âge » selon la terminologie adoptée par certains auteurs). Ces valeurs couvrent donc essentiellement le XIVe siècle, et coïncident globalement avec la période historique évoquée par les deux premières dates mentionnées précédemment (1252 et 1383). Si l’on considère l’aire de probabilité relative plus élevée obtenue pour le premier intervalle de dates, et le fait que le prélèvement se situe dans la partie inférieure du ferrier, ces résultats tendraient à confirmer l’existence d’une activité de production de fer au Teillay entre 1252 et 1383. Il y a lieu de préciser à ce sujet que l’atelier se situe dans le bourg de Teillay, alors que les textes font mention de forges en forêt de Teillay. Une observation ancienne, qui m’a été communiquée par Maurice Gautier, atteste bien de l’existence de ferriers importants dans la forêt de Teillay. Une poursuite de la prospection dans cette forêt serait essentielle pour mieux cerner l’articulation entre ces divers ateliers, malgré la difficulté d’obtention d’une autorisation des propriétaires de cet espace privé.

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SITE : LA MONTAGNE / RUE DES FERRIÉRES COMMUNE : TEILLAY (35) Echantillon : 35 JUIGNÉ P12 S5 TENIER 2011 Radiocarbon Age 590±20 Calibration data set: intcal09.14c # Reimer et al. 2009 One Sigma Ranges: [start:end] relative area [cal AD 1317: cal AD 1353] 0,790441 [cal AD 1389: cal AD 1400] 0,209559

Two Sigma Ranges: [start:end] relative area [cal AD 1305: cal AD 1364] 0,736595 [cal AD 1384: cal AD 1408] 0,263405

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IV.

FORÊT DE JUIGNÉ (44)

ATELIERS DE PRODUCTION DE FER MÈDIÉVAUX

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1. ECRITS FAISANT MENTION DE SITES METALLURGIQUES

On a vu précédemment que les seigneurs de Châteaubriant se sont intéressés conjointement aux forges de

la forêt de Teillay et de la forêt de Juigné, au moins dans le premier quart du XIIIe et dans le dernier quart du XVe siècle. Les travaux de Claudie Herbaut sur la métallurgie de la châtellenie de la Poitevinière à partir de ses revenus montrent que l’activité s’est poursuivie tout au long du XVe siècle dans cette seigneurie. Qui plus est, la région de Châteaubriant est connue en tant que première mise en œuvre d’une production utilisant le procédé indirect en Bretagne. Les premières « Grandes Forges » produisant de la fonte en haut-fourneau et l’affinant pour obtenir du fer ou de l’acier, apparaissent en effet dans la région au début du XVIe siècle, avec la mention en 1515 de «grandes forges à faire fer » ou « grosses forges à fer » aux étangs de La Poitevinière et de la Provostière.

Une étude de terrain a été menée plus spécifiquement sur la forêt de Juigné par J.-Yves Tinevez dans les années 80 et publiée dans les Cahiers du Patrimoine (Tinevez, 1984). Un retour sur le terrain en sa compagnie a permis de revisiter une partie de la trentaine de sites métallurgiques et miniers qui avaient été enregistrés et de tenter de les aborder à la lumière des dernières recherches, en corrélation avec le site du secteur de Teillay (fig. 10 et photo n°19).

2. OBSERVATIONS SUR LES SITES PROSPECTÉS

L’observation réalisée ne présentant pas un caractère exhaustif et se situant dans le département voisin, seule une description des éléments essentiels sera exposée. 2.1 Mines de La Boulais

A l’extrémité de la pointe nord de forêt, près du lieu dit de La Boulais (fig.10), se trouve un site

minier (noté S14 P10 sur le plan de référence levé par J.-Y. Tinevez). Ce secteur d’environ 2 ha, sur lequel pousse de jeunes châtaigniers (photo n° 26), est exceptionnel, car il a conservé un ensemble d’excavations multiples à ciel ouvert, d’une remarquable fraîcheur, laissant apparaître les haldes de rejets rouge-orangés ne portant qu’une faible végétation, et des trous d’homme non comblés, allant jusqu’à 3-4 m de dénivelé, juxtaposés en grand nombre, de plus ou moins grandes dimensions, en tous sens (Tinevez, 1984, p.31-33, photo 15, p.29). Cet aspect, très rarement observable, évoque fortement celui des vestiges de travaux miniers mis au jour sur le site du Bois Jacob, remontant au VIIe siècle et au XI ou XIIe siècle (Vivet, 2006 à 2008). Son emplacement, en extrémité de forêt, présente un risque certain de destruction pour culture en cas de démantèlement du domaine forestier privé. Un prélèvement d’une dizaine de petits blocs ferrugineux représentant en tout 170 g a été réalisé.

2.2 Forge de La Blisière A la pointe nord-est de l’Etang de La Blisière se trouve l’emplacement d’une « Grande Forge »

comportant encore les vestiges d’un haut-fourneau en élévation, d’un grand bâtiment rectangulaire, d’une installation hydraulique comportant une digue fermant l’étang, et d’un amas de laitier (photos n°20 à 25). Le haut-fourneau est pris par la végétation qui recouvre entièrement et le menace de disparaître définitivement. En 1984, Belhoste et Maheux notaient qu’il s’agit d’un « fourneau aux dimensions réduites, sans doute l’un

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des rares de ce type à subsister encore en France. La masse appareillée de grès et de schiste, à moitié écroulée, laisse voire, comme dans une coupe longitudinale, l’intérieur du fourneau sur lequel on aperçoit des traces de coulées. » (Belhoste et Maheux, 1984, p. 154). Le bâtiment principal qui montre encore une grande élévation correspondrait d’après Belhoste à la halle à charbon « construit[e] en maçonnerie de schiste… et couvert[e] d’une toiture à longs pans avec des pignons essentés d’ardoises, comportant un auvent dans la partie inférieure. Aux extrémités, les murs pignons sont percés de portes charretières » (Belhoste et Maheux, 1984, p. 168).

Il ne comporte aujourd’hui plus de toiture et est ouvert à tous vents, mais reste en grande partie debout. La digue et le réseau hydraulique sont particulièrement soignés, comportant des sections réalisés à l’aide de pierres de grand appareil. L’amas de laitier qui avait été situé sur la berge nord de l’étang ne semble plus apparaître en tant que tel. Un aménagement récent des sols, parking et accès du secteur qui entoure les petites habitations de l’extrémité ouest de la digue en a fait un grand usage, ce qui explique sans doute la difficulté à l’identifier aujourd’hui.

Du point de vue patrimonial, cet ensemble mériterait sans conteste d’être protégé et au moins inscrit au répertoire des Monuments historiques.

Le fourneau, prévu au contrat de 1671 entre René Saget, marchand de Redon et maître de forge, et les Condé, qui détiennent les baronnies de Châteaubriant et Vioreau, est créé, sur sommation Condé, à La Blisière « ex nihilo » en forêt de Juigné pour ne produire que 100 tonnes de fonte par an, la retenue d’eau formera un étang de 100 ha, l’affinerie se situe à Plessis Meslé, à 2,5 km en aval du petit ruisseau de La Blisière (Vanderquand, 2000). Après avoir crée les forges de Martigné pour son propre compte en 1672, ce n’est qu’en 1677 que les Forges de Blisière et Plessis-Mesle sont construite par Saget. On note que celui-ci obtint de Condé, le 21 décembre 1671, la vente sur 12 ans, de 1 500 ha de futaie, principalement en forêt de Juigné, ce qui a permis l’établissement de ces forges, et que les Princes de Condé durent procéder à la vente d’une cinquantaine d’hectares en forêt de Juigné pour le creusement de l’étang du haut fourneau de La Blisière (Belhoste et Maheux, 1984, p.100 et 101) La forêt de Juigné va fournir la quasi-totalité du bois de haute fûtaie vendue par contrat, avant mise en coupe réglée de taillis pour les forges dont le charbon ira ensuite surtout vers la Forge Neuve de Moison. Ce suréquipement ruina Saget qui fut incarcéré et eut ses biens saisis en 1678. Les Forges de Blisière et Plessis-Mesle, furent abandonnées en 1736, ou peut-être en 1749, pour permettre une concentration des moyens sur celles de Martigné (Belhoste et Maheux, 1984, p. 109, 137). Toujours est-il qu’une inondation de 1749, « détruisit l’étang du Plessis-Mesle situé en aval de l’étang de La Blisière, et la forge attenante [sans doute l’affinerie], par le débordement des étangs du Haut-Breil et de La Blisière » (Ogée, 1845). La transformation de la chaussée de l’étang de La Blisière se situe avant le milieu du XIXe siècle d’après la reconstruction chronologique sommaire établie d’après les différents plans et archives (Tinevez, 1984).

2.3 Ferrier de la Blisière

Situé à la queue de l’étang de La Blisière, ce ferrier (noté S7 P14 dans le plan de référence de J.-Y. Tinevez), a été évalué à 8 000 ou 9 000 tonnes par l’ingénieur Davy (Davy, 1913, p. 137). Le plus gros amas, très spectaculaire, couvre, en continu, une surface de 200 m sur 40 m ; sa hauteur dépasse largement 2 m (photo n° 28). Il est entouré de petits amas secondaires du côté nord et nord-est. L’ensemble a fait l’objet d’un relevé détaillé par J.-Y. Tinevez.

Le ferrier principal est constitué à nouveau de sédiment noir continu, très charbonneux (photo n° 29), intégrant une grande proportion de scories écoulées comportant de nombreuses lacunes de matière. Quelques exemplaires de scories peuvent présenter l’aspect d’une grande plaque de cordons scoriacés

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accolés (photo n° 29). Deux des éléments photographiés ont été prélevés. Celui qui correspond à la description précédente a une masse de 2,390 kg et livre une forme assez complète de l’épanchement scoriacé. La longueur de l’écoulement est de l’ordre de 20 cm. Sa largeur est de 17 cm et sa hauteur maximale est de 5,5 cm avec une surface supérieure pratiquement plane, tandis que la surface inférieure est bombée. L’autre élément, plus représentatif de la majorité des scories (au fond sur la photo n°29), montre une surface supérieure chaotique. Les cordons ne sont pas perceptibles. Sa largeur atteint 22 cm et sa hauteur est de 6,5 cm, avec à nouveau un fond bombé. Sa longueur hors-tout n’est pas connue, la scorie étant fracturée dans l’épaisseur. Elle est supérieure à 16 cm. La section montre des lacunes de matière nombreuses en particulier dans la moitié supérieure, rendant l’ensemble moyennement dense seulement. Sa masse est de 2,460 kg.

Essentiellement conservé, ce ferrier constitue un témoin important de la métallurgie locale et sa masse, très impressionnante, a très certainement enseveli les installations des ateliers de réduction qui ont généré ces déchets, par étalement gravitaire et déambulatoire des rejets, qui sont souvent réalisés à proximité immédiate des fours.

2.3 Ferrier du ruisseau de la Chesnaie

Noté S1 P8 sur le plan de référence levé par J.-Y. Tinevez, ce ferrier moyen (fig. 10) se caractérise par la position particulière des 4 amas qui le constituent, dont 3 s’alignent sur les berges du ruisseau de la Chesnaie. L’hypothèse d’une minière directement associée peut être formulée à 50 m de là de l’autre côté du ruisseau, dont la relative ancienneté est attestée par le fait que la ligne de Ledhaq la surmonte, mais la visite de terrain ne permet pas de confirmer véritablement cette fonction. La grande excavation en question remplie d’eau laisse surtout apparaître dans sa partie ouest l’affleurement oblique d’un banc de roche très lité, non ferrugineux. Un prélèvement de charbons de bois a été réalisé dans l’un des amas de scories bordant le ruisseau en éliminant sa couche superficielle, à des fins de datation C14. L’un des charbons à croissance rapide a été envoyé au laboratoire de Laval au cas où la faible quantité de matière carbonée contenue dans la scorie du site de La ligne de Tenier ne soit pas suffisante. Par sécurité cette dernière a été préférée du fait que le lien avec la métallurgie est assuré, un apport accidentel de charbon n’étant pas totalement impossible dans le cas d’un ferrier, compte tenu du nombre élevé de charbonnières existant dans ce type de forêt à toutes les époques et en particulier durant la période du développement industriel. Le charbon de bois en question n’a pas été daté.

2.3 Ferrier de la ligne Roche -Tenier

Noté S5 P12 sur le plan de référence levé par J.-Y. Tinevez, ce ferrier moyen comporte une série d’une bonne demi-douzaine d’amas de scories en élévation d’environ 1 m de hauteur, pouvant atteindre 1,50 m pour certains d’entre eux (photo n° 30). Les passages d’engins forestiers s’insinuant entre eux tendent à les bousculer, montrant leur constitution très noire à scories écoulées. Ces dernières sont relativement compactes, et donc plus denses, comme ramassées sur elles-mêmes, en dépit des lacunes de matière présentes en nombre assez important (photos n° 31 à 32). La surface inférieure présente un aspect ‘grumeleux’ tandis que la partie supérieure montre des circonvolutions au relief marqué, quelque peu boursouflé. Leurs dimensions restent assez modestes (le plus souvent inférieure à 12 cm). Le ferrier a fait l’objet d’une datation C14, décrite ci-après, par le biais de charbons de bois d’une scorie prélevée sur l’un de ses amas.

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2.3 Ferrier de la Ferrière

Noté S9 P6 sur le plan de référence levé par J.-Y. Tinevez, ce ferrier comporte un seul amas de petite taille occupant une aire d’environ 5 m², situé à la queue de l’étang de Ferrière (fig. 10). Le sédiment du ferrier est sombre mais moins noir que celui des autres ferriers et n’est pas très fourni en scories. Les quelques scories prélevées (10 éléments représentant un masse totale de 378 g) montrent également une typologie quelque peu différente. L’ensemble évoque globalement un faciès de scories coulées. Celles-ci sont majoritairement denses mais peuvent comporter des phases à nombreuses petites « bulles » (lacunes de matière) ou des cordons creux. Certaines scories correspondent à des coulures en gouttes allongées et apparentées. Un exemplaire est une scorie coulée à pédoncule vertical, s’étalant en éventail sur une surface inférieure qui a stoppé son cheminement. Cette typologie pose la question du type d’écoulement, puisque ce faciès peut apparaître aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du bas fourneau (Vivet, 1997 ; 2008(3), p. 16). Dans ce dernier cas on parle plus précisément de scories de type écoulées. Ces scories à pédoncule vertical ont été reconnues jusqu’à présent dans des ateliers ayant une production très limitée (Rocher Abraham à St Pierre de Plesguen, Glyorels III à Paimpont…). Dans le petit prélèvement réalisé sur le ferrier, on compte 4 fragments de paroi de four de couleur gris clair, dont l’une montre un revêtement en partie fondu, un peu violacé. Ils représentent une masse de 41 g. Leur présence, statistiquement peu probable sur un si petit échantillonnage, tend à montrer qu’il ne s’agit pas d’un ferrier déplacé, et renforce la probabilité de l’existence d’un bas fourneau sur place.

Ce site, très modeste, paraît bien différer des autres ferriers de la forêt. Il pourrait renvoyer à un autre contexte métallurgique que celui de la majorité des sites de la forêt de Juigné, ou bien, par exemple, à leurs prémices.

3. DATATION C14

L’analyse radiocarbone AMS a été réalisée par le laboratoire de Laval au Québec porte sur les quelques résidus de charbon de bois que l’on a réussi à extraire d’une scorie prélevée sur le ferrier du site de Tenier noté P12 S5 sur la carte de référence de J.-Y. Tinevez.

La datation absolue donne une valeur de 960 ± 25 BP (Annexe n°1). La calibration réalisée fournit trois intervalles à 1 σ s’étendant successivement entre 1025 et 1047 ap. JC, 1089 et 1122 ap. JC, et 1139 et 1149 ap. JC (courbe ci-dessous).

La calibration à 2 σ s’étend quant à elle successivement entre les périodes 1021 à 1059 ap. JC, 1066 à 1072 ap. JC, et 1075 à 1155 ap. JC.

L’aire de plus grande probabilité relative correspondent à l’intervalle central de 1089 et 1122 ap. JC, dans le premier cas (49,3 %), et l’intervalle de 1075 à 1155 ap. JC. recouvrant une période assez semblable dans le deuxième cas (65,0 %), intéressant le deuxième quart du XIe siècle et la première moitié du XIIe siècle. Ces datations nous placent au cœur du Moyen Âge central.

Quoiqu’il en soit, on se situe à une période antérieure à la mention historique la plus basse évoquée précédemment (1224) pour le « transport de la forge de la forêt de Teillay en forêt de Juigné ». Ces datations indiquent que des ateliers fonctionnaient déjà au XIe siècle ou au tournant du XIIe siècle. Ainsi le

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nombre important de sites enregistré reflète vraisemblablement une superposition temporelle de sites métallurgiques sur au grand minimum 300 ans.

La constitution des ferriers et la typologie des scories qu’ils contiennent ne montrent pas d’évolution très importante en première approche. Ainsi le procédé utilisé a sans doute perduré longtemps dans sa forme conceptuelle essentielle. Une étude plus poussée de cet ensemble serait cependant nécessaire pour affiner les données. Compte tenu de la datation assez basse obtenue pour l’un des amas du ferrier relativement modeste de Tenier, en comparaison avec celle obtenue pour la masse imposante du ferrier du bourg de Teillay, on pourrait juste proposer que le volume respectif des ferriers, déjà avancé par J-Y Tinevez (Tinevez, 1984, p. 33), puisse constituer un indice d’ancienneté relative. La décomposition des 18 ferriers recensés distinguait : « - les petits ferriers composés d’un nombre de dépôts inférieur à cinq et dont chaque amas ne dépasse pas 10 m de diamètre et 1 m de hauteur ; c’est le cas de 10 sites de l’ensemble recensé ; on peut évaluer approximativement leur volume inférieur à 500 m 3. - les ferriers moyens composés de plusieurs amas de scories dont la longueur dépasse 10 ou 15 m et dont la hauteur peut atteindre 1,50 à 2 m ; 7 des 18 sites inventoriés peuvent être classés dans cette catégorie. Leur volume peut être évalué à 1 000 à 2 000 m3. Le site de La Teillais au milieu du Hameau (revisité au cours de la dernière prospection, et montrant encore un monticule allongé bien prononcé), a été évalué à 3 000 tonnes par Davy. - Enfin, un seul site peut être classé comme ferrier de grand volume, c’est l’amas de scories couvrant une surface d’environ 200 m sur 40 m, à l’extrémité Sud de l’étang de La Blisière... ». Dans cette perspective, ce ferrier très impressionnant de l’étang de La Blissière, se situerait alors sans doute aux alentours du XIVe siècle. Les ferriers moyens comme ceux de La Ligne de Tenier, du ruisseau de La Chesnaie, du Petit Etang du Haut-Breil et de La Teillay dateraient plutôt du début du bas Moyen Age. Le ferrier très modeste de l’étang de Ferrière pourrait, quant à lui, être antérieur au Xe siècle. Ces hypothèses demanderaient bien sûr une confirmation à l’aide de datations absolues.

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SITE : TENIER P12 S5 (référence carte J.-Y. TINEVEZ) COMMUNE : JUIGNÉ-LES-MOUTIERS (44) Echantillon : 35 JUIGNÉ P12 S5 TENIER 2011 Radiocarbon Age 960±25 Calibration data set: intcal09.14c # Reimer et al. 2009 One Sigma Ranges: [start:end] relative area [cal AD 1025: cal AD 1047] 0,355184 [cal AD 1089: cal AD 1122] 0,492779 [cal AD 1139: cal AD 1149] 0,152037

Two Sigma Ranges: [start:end] relative area [cal AD 1021: cal AD 1059] 0,330206 [cal AD 1066: cal AD 1072] 0,020062 [cal AD 1075: cal AD 1155] 0,649732

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V.

LA GRÉE-CHARUËL 2 (sud)

Commune de LA DOMINELAIS (35)

- Un atelier de production métallurgique du haut Moyen Âge -

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1. INTRODUCTION

La commune de La Dominelais est connue, dans notre domaine d’étude, pour avoir accueilli l’une des premières opérations menées en Bretagne (avec Kermoisan dans le Finistère - Le Bihan, 1974 et Le Perray en forêt de Paimpont - Brulé-Garçon et alii, 1993 ; Larcher et alii, 1989 ; Larcher, 1994), sur un atelier de réduction comportant un bas fourneau, en l’occurrence sur le site de La Fossardais (Bardel, 1980).

Un rapprochement avec Monsieur Serge AMOSSÉ, ancien maire de La Dominelais, a permis de prolonger cette première reconnaissance d’activité métallurgique, grâce à des indications précise de terrain et de témoignages locaux. Par ailleurs la prospection aérienne, par le biais des clichés satellitaires, montre l’existence potentielle de nombreux autres sites métallurgiques et miniers, se manifestant souvent par de larges taches sombres et orangées, qui n’ont pas encore été explorés sur place. On s’en tiendra donc pour le moment aux principaux résultats obtenus lors de cette campagne de prospection.

2. LA GRÉE-CHARUËL 2 (sud)

2.1 Localisation et description du site.

Nom du site : La Grée Charuël 2 (sud)

Lieu dit : La Grée Charuël Commune : La Dominelais Coordonnées Lambert II : X = 299 400 Y = 2 315 088 Altitude IGN : Z = 45 m

Le site se situe à l’est-nord-est du bourg, à 600 m environ de celui-ci, en bas d’un champ en pente (parcelle 9, section ZW, fig. 11 à 13). Il se trouve à proximité immédiate d’un point d’eau masqué par un bosquet, associable certainement à une source. La partie médiane de la parcelle 9 livre des scories en quantité assez réduite, sans qu’il soit possible de reconnaître de façon formelle l’existence d’un site. Ces dernières peuvent provenir de la partie basse de la parcelle, où la présence d’un ferrier, apparaît là, de façon indubitable. Celui-ci est également parfaitement visible en vue aérienne sous forme d’une grande tache noire due aux sédiments charbonneux et au grand nombre de scories (photo n° 33). Bien que l’ensemble soit pratiquement en continuité, on peut cependant distinguer une partie plus surélevée dans sa partie nord, qui longe la limite entre la parcelle 9 et la parcelle 8, et qui forme un bombement perceptible d’une trentaine de centimètre (photo n° 34). Une concentration de parois de four bien cuites, en partie vitrifiées et scoriacées, en bordure de cet épaulement constitue une aire probable pour l’emplacement d’un bas fourneau. Vient ensuite une zone plus étalée et encore plus noire occupant, en partie basse, l’extrémité sud de la parcelle 9, de forme quadrangulaire et désaxée. Enfin, au même niveau, mais de l’autre côté du ru séparant à nouveau les parcelles 9 et 8 vers le sud, une troisième zone noire, paraît bien constituer un prolongement du ferrier vers l’est de la zone centrale. Le tracé du ru, bien linéaire, semble le résultat d’un aménagement anthropique plus récent, qui aurait scindé le ferrier en deux.

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Une petite zone située en bordure du ferrier et en contrebas de celui-ci vers l’ouest, dans la parcelle n° 8, livre des fragments d’argile cuite de couleur orange ayant subi une chauffe importante (photo n° 35). Leur très forte concentration en particulier dans une aire de 3,50 m de diamètre, dans un secteur beaucoup moins riche en scories, paraît correspondre à l’emplacement possible d’une structure de réduction, qui pourrait être un second bas fourneau ou bien une aire de chauffe correspondant à une autre étape de la chaîne opératoire. Cette zone mériterait sans aucun doute une exploration particulière en cas de fouille de l’atelier. Par ailleurs, l’espace entre le ferrier et la source est susceptible d’accueillir également d’autres structures. 2.2 Mobilier métallurgique a) minerai Deux échantillons de minerai ont pu être prélevés au sein du ferrier dans ce même secteur (photo n° 36). Ils possèdent une densité importante. Malgré leur forme plutôt quadrangulaire, leur enveloppe externe montre un faciès d’altération bien marqué, qui va jusqu’à leur donner une surface luisante. Leur couleur est globalement sombre, avec une pellicule pouvant prendre une couleur rouge typique de l’hématite ou ocre, liée à d’autres oxydes de fer. Ces éléments ont été sciés dans les locaux de l’A.G.F.M.B. Leur section montre une matrice ne présentant que quelques faibles lacunes de matière, sous la forme de petites fissures étirées. Cette compacité est en accord avec la densité élevée constatée. La matrice comporte différentes phases colorées allant du marron ocre à un rouge brique, en passant par une coloration majoritaire marron foncé, quelque peu violacé, typiques d’une forte présence d’oxydes de fer. Cet aspect témoigne de la richesse en fer de ces blocs, qui peuvent être qualifiés de minerais. En ce sens ils sont sans doute représentatifs de la matière première utilisée dans le (ou les) bas fourneau(x) du site. Les deux blocs de minerai ne répondent pas à l’aimant. Ils ne semblent pas avoir subi d’opération de « grillage ». Le faciès décrit précédemment peut correspondre sans problème à l’aspect brut du minerai rencontré par endroits en prospection de surface dans les champs dans un secteur large autour de Châteaubriant. La présence, sur le ferrier, de ces blocs trop gros pour être enfournés directement pourrait induire l’existence sur le site, de structure(s) de minéralurgie, notamment de broyage, permettant de ramener le minerai brut à un module beaucoup plus petit. b) scories Le ferrier est constitué d’une grande quantité de scories écoulées au sein d’un sédiment très noir. La masse de scories est en grande partie étalée par les labours. Le volume du ferrier approche certainement 1000 m3 et, compte tenu de la densité en résidus scoriacés observée, la masse des scories atteint probablement 500 t. Ces données demanderaient bien sûr des mesures plus précises sur le terrain.

Les scories se présentent en majorité sous la forme d’écoulements en plaque, à fond plat, arqué ou quelconque, faits de cordons jointifs juxtaposés ou plus ou moins superposés. Elles sont globalement denses, mais peuvent comporter des lacunes de matières sous forme de bulles au sein des cordons. Ces écoulements sont en général très fractionnés. Parmi les 5 échantillons de scorie collectés, un élément plus spectaculaire, car mieux conservé, atteint une longueur de près de 30 cm et une largeur de 24 cm, pour une épaisseur maximale de 4 cm seulement (photo n° 39). Sa masse est de 3,680 kg. Un autre exemplaire, de 5 cm d’épaisseur, prélevé dans la zone de parois orange, retient à sa surface inférieure, bombée, une couche d’argile grise, indiquant qu’il a été arraché à la structure de chauffe (photo n° 38). Il révèle par là-même la forme de la jonction entre la paroi verticale de celle-ci et le fond en cuvette peu prononcée, et semble-t-il assez soignée, du bas fourneau. c) parois de four

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Sur l’emplacement présumé du bas fourneau n°1, certaines parois de four présentent un aspect vitrifié et bulleux sur 4 cm d’épaisseur, témoignant d’une forte chauffe (4 échantillons conservés). L’examen des 10 fragments de parois orangés collectés au niveau de l’emplacement de la structure de chauffe n° 2, montre qu’il s’agit bien de blocs d’argile appartenant à un bas fourneau (photo n° 37). Leur coloration évoque une cuisson moins prononcée que celle de la zone du probable bas fourneau 1, bien que certains blocs montrent des traces de vitrification et des surfaces internes lisses et grisées. Cet aspect rappelle fortement les vestiges de la cheminée d’un bas fourneau. Ceci conduit à émettre une seconde hypothèse, selon laquelle les restes de la cheminée du probable fourneau n°1 situé sur l’épaulement de terrain auraient été jetés à bas, dans la parcelle située en contrebas. Ceci permettrait aussi d’expliquer que l’environnement soit beaucoup moins riche en scories à cet endroit, alors que, bien souvent le ferrier vient déborder, du fait de son effondrement partiel au fil du temps, sur la structure de réduction elle-même. 2.3 Mobilier céramique * Trois tessons de céramique à pâte claire ont pu être recueillis au sein du ferrier dans le secteur du possible bas fourneau 1. - Le premier élément montre une surface externe grise. Sa pâte est poreuse et très riche en mica blanc. - Le second élément est tourné. Il est épais, également poreux, à dégraissant fait de petits micas blancs et de grains de quartz laiteux arrondis. - Le troisième élément est assez fin et tourné. Sa pâte est plus serrée, mieux cuite. L’âme gris clair, s’insère entre deux phases claires de teinte légèrement rosée. Le dégraissant est fait de nombreux grains de quartz de petite taille et de quelques blocs d’argile cuite de couleur brique nettement plus volumineux. * Un quatrième tesson à pâte claire également a été trouvé dans la zone en contrebas de la précédente, dans le secteur du 2e bas fourneau probable. Il s’agit d’un fragment de panse tourné, assez épais, sans doute proche du fond de la poterie, évoquant un élément de cruche. La pâte est poreuse, blanc crème et contient surtout de petits blocs de chamotte comme dégraissant. L’ensemble de ces fragments de panse ne permet pas de fournir une datation précise, mais ils sont à rattacher à la période du Moyen Âge, et vraisemblablement plutôt à la fin du haut Moyen Âge pour la majorité d’entre eux. Ils paraissent bien compatibles avec la datation absolue obtenue ci-après. 2.3 datation

L’analyse C14 a été réalisée par le laboratoire de Laval au Québec sur des charbons de bois issus d’une grosse scorie (photo n° 35). Sa masse est de 4, 060 kg. Elle est atypique, car vraisemblablement restée bloquée dans le bas fourneau au contraire de la grande majorité des autres qui sont écoulées hors du fourneau. Elle présente cependant l’avantage d’avoir piégé des charbons de bois contrairement au reste des écoulements scoriacés qui n’en contiennent en général aucun. Sur les 3,5 g qui ont pu être extrait de la scorie, 3 g ont été envoyé au laboratoire de Laval, et une réserve de 2 petits charbons représentant environ 0,5 g a été faite pour des besoins éventuels d’autres études ultérieures. L’analyse C14 AMS a fourni une date radiocarbone de 1250 ± 25. Après calibration on obtient les fourchettes de valeurs suivantes pour un écart-type σ (probabilité de 68 %) : 690 à 751 ap. J.-C (avec une aire relative de probabilité de 79,8 %) et 762 à 778 ap. J.-C (avec une aire relative de probabilité de 20,2 %). Ces intervalles couvrent donc essentiellement la fin du VIIe siècle et les trois premiers quarts du VIIIe siècle. Ils nous renvoient à la fin de la dynastie mérovingienne ou au début de la dynastie carolingienne.

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Si l’on prend deux écart-types (probabilité de 95 %), on obtient 3 intervalles : 678 à 784 ap. J.-C, 786 à 827 ap. J.-C, et 839 à 864 ap. J.-C., ce qui conduit à élargir la datation un peu au-delà du milieu du IXe siècle, prenant en compte du coup plus largement la période correspondant à la dynastie carolingienne. Quoiqu’il en soit, ces datations nous renvoient dans les deux cas au haut Moyen Âge. La courbe de calibration est fournie ci-dessous : SITE : LA GRÉE CHARRUEL 2 (sud) COMMUNE : LA DOMINELAIS (35) Echantillon : 35 DOMIN GREEE CHAR Radiocarbon Age 1250±25 Calibration data set: intcal09.14c # Reimer et al. 2009 One Sigma Ranges: [start:end] relative area [cal AD 690: cal AD 751] 0,797836 [cal AD 762: cal AD 778] 0,202164

Two Sigma Ranges: [start:end] relative area [cal AD 678: cal AD 784] 0,827422 [cal AD 786: cal AD 827] 0,118343 [cal AD 839: cal AD 864] 0,054236

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A titre de comparaison, le bas fourneau de La Fossardais, situé à 2,5 km au nord-ouest du bourg, comportait des tegulae (Bardel, 1980), ce qui tend à lui donner une attribution soit gallo-romaine, soit ultérieure dans le cas d’un réemploi des tegulae, et donc de le rapprocher malgré tout beaucoup plus de la période gallo-romaine. Le ferrier de la Grée Charuël II n’a pas livré pas de tegulae en prospection. Il convient de noter par précaution que la quantité de tegulae liée à la construction d’un bas fourneau peut être somme toute assez faible, en particulier en cas de réemploi. Ces éléments de datation, de même, que l’importance du ferrier de La Grée Charuël II par rapport à celui, moins volumineux, de La Fossardais, tendent à discriminer les deux ateliers, qui pourraient être relativement éloignés dans le temps.

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VI.

Le Val Dréo

PLÉCHÂTEL (35)

- Un atelier paléosidérurgique du haut Moyen Âge -

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1. Présentation

Le site du Val Dréo, sur la commune de Pléchâtel, reconnu depuis longtemps par Maurice Gautier,

est enregistré dans l’inventaire de la carte archéologique sous le numéro : 58.

Il s’inscrit dans un secteur, allant d’ouest en est, du Plessis Bardoult à St Saturnin, très riche en gisements de scories, et indices de sites métallurgiques, ayant fait l’objet, de nombreuses déclarations. Maurice Gautier a eu la gentillesse de faire un état des lieux et de nous communiquer une synthèse de ces gisements, ci-jointe (fig. 15).

Nom du site : Le Val Dréo N° inventaire : 58 Lieu dit : Le Val Dréo Commune : PLECHÂTEL Coordonnées Lambert II : X = 295 967

Y = 2 325 603 Altitude IGN : Z = 92 m

a) ferrier du Val Dréo

A l’origine, le site se présentait comme un monticule de scories volumineux en élévation, situé dans

la parcelle se trouvant au-dessus de l’étang actuel. Les remaniements drastiques réalisés pour créer cette grande pièce d’eau, ont réduit ce gros ferrier à une masse beaucoup plus difficile à distinguer dans le paysage, dont le flanc sud sert maintenant de berge à la réserve d’eau (photo n° 40). Le ferrier se trouve actuellement sur la parcelle 197, correspondant à la partie nord de l’étang et à une partie de la berge, et sans doute partiellement sur l’échancrure sud-est quadrangulaire de la parcelle 172, protégée quelque peu des cultures par la rangée de grands arbres plantée un peu en retrait de la bordure nord de l’étang (fig. 14). L’observation sur place du ferrier, notamment au niveau du petit promontoire faisant saillie dans l’étang, laisse apparaître en coupe des niveaux continus de scories, plus ou moins dissimulés par l’argile des berges et celle résultant du battement du niveau d’eau. La hauteur visible de ces accumulations avoisine 2 m à cet endroit. Le cliché satellite semble indiquer (tache sombre) un étalement du ferrier sur au moins 75 m sur 35 m (photo n°40). Mais l’extension visible du ferrier, avant remaniement, est évaluée à environ 25 x 20 m, pour une élévation d’environ 2 m (communication orale Maurice Gautier). Par suite, une estimation très grossière pourrait donner un volume situé entre 500 et 1000 m3, si l’on prend on compte l’existence probable d’une partie du ferrier insérée dans le sol, ce donne vraisemblablement une masse qui dépasse 500 t. Du fait de cet état particulier du à cette situation en bordure d’étang du ferrier, la teneur du sédiment dans lequel s’insèrent les scories (extrêmement noir et charbonneux ou non) est difficile à déterminer.

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b) mobilier

Les scories sont également recouvertes d’une pellicule orangée d’oxydes de fer, résultant de l’ambiance très humide liée à la pièce d’eau. Cinq exemplaires, mieux conservés, ont été prélevés. Du point de vue typologique, il s’agit de scories écoulées, très denses, montrant peu de lacunes de matière. Ils résultent d’écoulements essentiellement plans ou légèrement courbés, peu épais, qui peuvent parfois se superposer. La surface supérieure montre un faciès dit « cordé ». Les cordons accolés sont visibles et fortement fondus entre eux à leur base. Ils peuvent être très aplatis suite à cette fusion, et comporter des ridelles transversales (par rapport au sens d’écoulement) ou montrer au contraire un relief rappelant celui de racines courant au sol. Un petit bloc de minerai probable a été collecté au niveau du ferrier (m = 28 g). Il ne semble pas avoir été « grillé » et ne répond pas l’aimant. Aucun autre mobilier datant (céramique…) n’a pu être mis en évidence. c) cadre environnemental et mentions

Davy indique que, « indépendamment des déchets laissés sur place par les forges de Bagaron et du

Plessis-Bardoult, on trouve dans la région de nombreux tas de scories ; par exemple, près de la ferme du Saudrais ou Valdréau, il y avait, dit-on, une quinzaine d’amas dont la moitié a servi pour l’empierrement » (Davy, 1913 , p. 120). Celui observé dans le cas présent au Val Dréo, correspond donc très vraisemblablement à l’un d’entre eux, mais la mention indique que les ferriers étaient beaucoup plus nombreux que ce que l’on perçoit actuellement, révélant l’existence d’une métallurgie bien plus conséquente sur place.

On note la position particulière du site du Val Dréo, situé à l’origine non loin d’un point d’eau, correspondant au départ du ruisseau de La Lande de Bagaron. De même, au nombre des éléments favorables à l’installation d’un atelier de production, on compte l’existence dans l’environnement proche de minerai de fer. Elle est attestée dans le secteur par les exploitations minières des Landes de Bagaron (Belhoste, 1984, p.19) pour les besoins, notamment, du haut-fourneau du Plessis Bardoult au XIXe siècle (créé en 1828). Puzenat et Davy signalent des affleurements de minerai (Puzenat, 1939, p. 258 ; Davy, 1913, p. 120), à Saint-Saturnin, La Renoulais et surtout au Plessis-Bardoult, dans les landes de Bagaron (fig. 15). « L’usine s’alimente sur le territoire même de la commune à la minière dite de Pléchâtel ou de la Renouillais, minière située à environ 5 000 m au sud du bourg et qui a été ouverte en 1628 » d’après Davy, citant le Dictionnaire d’Ogée. De même, des formations de roches ferrugineuses en grande quantité, correspondant à un gîte ferrifère, ont été observées sur le point haut du lieu-dit les rôtis, au nord-ouest du hameau de St Saturnin (Vivet, 2001).

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2. Datation C14

Suite à un tri et une série de test sur les scories occupant la berge de l’étang, il a été possible de sélectionner un élément recélant un charbon de bois au sein de la section d’une des scories écoulée qui a été fracturée. Une datation C14 AMS a été réalisée par le laboratoire de l’université de Laval au Québec. Elle fournit les résultats suivants : SITE : LE VAL DREO COMMUNE : PLÉCHÂTEL (35) Echantillon : 35 PLECHATEL VAL DREO 2011 Radiocarbon Age 1230 ± 20 Calibration data set: intcal09.14c # Reimer et al. 2009

One Sigma Ranges: [start:end] relative area [cal AD 717: cal AD 743] 0,30881 [cal AD 768: cal AD 783] 0,203423 [cal AD 788: cal AD 819] 0,344089 [cal AD 842: cal AD 859] 0,143678

Two Sigma Ranges: [start:end] relative area [cal AD 693: cal AD 748] 0,30564 [cal AD 765: cal AD 876] 0,69436

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L’analyse radiocarbone avec spectrométrie de masse donne une date absolue de 1230 ± 20 BP (voir

aussi annexe 1 à la fin du rapport). Celle-ci se traduit, après calibration, par les intervalles de datation à 1 σ suivants : 717 à 743 ap. J.-C., 768 à 783 ap. J.-C., 788 à 819 ap. J.-C., et 842 à 859 ap. J.-C., avec des aires de probabilité relative assez voisines, la plus importante n’étant que de 34 % pour la troisième fourchette de valeurs. La datation à 2 σ ne donne plus que deux intervalles : 693 à 748 ap. J.-C. et 765 à 876 ap. J.-C., avec une aire de probabilité relative de 69% pour la deuxième fourchette de valeurs. Ces datations nous renvoient dans les deux cas au haut Moyen Âge, à une époque recouvrant la mise en place de la dynastie carolingienne jusqu’au 3ème quart du Xe siècle, c'est-à-dire avant l’affaiblissement de celle-ci, et l’accroissement des invasions vikings.

La datation obtenue est plus récente que celle obtenue sur le site proche dit de La Ville Ville (site 34 AH), qui a fourni des valeurs de dates calibrées de 1560 ± 20 BP (Vivet, 2001, p. 30; 2010, p. 106). Les dates calibrées à 2 σ (niveau de confiance de 95,4 % en probabilité) fournissent quant à elles la fourchette de dates suivantes : 429 à 549 ap. JC, pour laquelle l’aire relative de probabilité est de 100%. Ces dates renvoient donc à une période recouvrant la fin du bas Empire et le début du Haut Moyen Âge correspondant aux premiers temps de la l’époque mérovingienne, c’est à dire jusqu’à la période de partage du royaume entre les fils de Clovis (avant la réunification en 558 par l’un d’eux, Clotaire 1er). Elles mettent en évidence l’existence d’une activité de production de fer antérieure à celle du Val Dréo, dans un secteur très proche. On peut également mettre en regard ces datations avec la mention très précoce d’une forge à Bagaron sur la commune de Pléchâtel, en 1122 (Belhoste, 1984, p.19), ou d’ «un grand nombre de forges à bras sur la vaste bande de Bagaron, qui jadis était couverte par une forêt » d’après Davy, citant le Dictionnaire d’Ogée, «devant remonter à 1122 », d’après Guillotin de Corson (Statistique historique et monumentale du canton de Bain). D’après ce dernier auteur, « il y avait également des forges à bras au moyen âge en Bain et en Messac). L’ensemble de ces données suggère une présence marquée de l’activité métallurgique sur ce territoire, qui présente peut-être un caractère assez continu dans le secteur, au cours d’une longue période, centrée sur le haut Moyen-Âge (et le XIXe siècle), mais débordant sans doute celui-ci.

Certains sites ont pu être revisités dans des conditions plutôt défavorables. Ils méritent sans aucun doute une nouvelle campagne de prospection permettant d’identifier éventuellement de nouveaux sites et de compléter l’information des sites connus en prenant en compte les données nouvelles et les progrès réalisés ces dernières années dans le domaine de la paléosidérurgie de la région.

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VII.

Site des Plaintes II

PAIMPONT (35)

- Comblement d’un hiatus dans la métallurgique paimpontaise -

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I. Le site et son contexte

a) Découvertes antérieures et contexte environnemental

Le secteur des Plaintes, situé à l’est de la grande clairière du Cannée (fig. 16,17 et 18), avait fourni une petite série de scories piégées de dimensions assez modestes en lisière sud de la forêt sur le site des Plaintes (Vivet, 2007 (2)). Les charbons extraits de l’une d’entre elles avait fourni une des premières datations très précoces de témoins de métallurgie du fer (- 780 à - 360 av. JC et - 280 à -240 av. JC) avec celles des Remardières à St Pierre de Plesguen (- 786 à - 403 av. JC) et du bois Jacob à Paimpont (- 790 à - 400 av. JC). Une nouvelle visite de terrain a permis d’ailleurs de constater l’existence de plusieurs fragments conséquents de scories piégées du même type, montrant leur forme en culot, dans un pierrier récent déposé en bordure de route (fig. 18, pierrier n°2). Un autre élément mieux conservé, de forme pseudo-circulaire, en demi-sphère aplatie, de diamètre égale à 40 cm et 20 cm de hauteur, avait été aussi découvert dans un autre pierrier à l’autre extrémité du champ (fig. 18, pierrier n°1). Ces données tendent à conforter la première invention et montrer l’existence d’une zone de production à bas fourneaux multiples dans cet ensemble de parcelles situé entre les pierriers n°1, n°2 et le site des Plaintes I, à l’image de ce qui a été mis en évidence au Bois Jacob à Paimpont (Vivet, 2006, 2007 (1), 2007 (2), 2008 (1)). b) Site des Plaintes II

Le site qui nous concerne plus particulièrement se trouve bien à l’ouest du carrefour proprement dit de la Butte aux Plaintes, lieu-dit de la carte IGN. On note au passage que le toponyme « les Buttes » est présent dans la carte de Cassini juste à l’est de celui du Cannée (fig.19).

A très peu de distance du site des Plaintes I, décrit précédemment, dans un espace assez proche de l’orée de la forêt, Jean Boucard a découvert un secteur d’environ 75 x 40 m, comportant une petite demi-douzaine de petits monticules de sédiment très sombre et charbonneux. Ces petites buttes sont d’élévation modeste, comprise entre 20 et 40 cm. Leur diamètre n’est pas toujours facile à déterminer par rapport à la couche humique. Il varie d’environ 2 m à 6 m. Ces amas contiennent eux-mêmes, de manière assez dispersée, des scories écoulées, se présentant sous une forme très fragmentaire. Les coordonnées du site sont les suivantes :

Nom du site : Les Plaintes II Lieu dit : Carrefour de la Butte aux Plaintes Commune : PAIMPONT Coordonnées Lambert II : X = 265 150

Y = 2 342 820 Altitude IGN : Z = 138 m

Parcelles 64 et 65

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c) scories

Sur les quelques échantillons qui ont pu être collectés (une dizaine pour une masse de 920 g), on constate que les scories sont majoritairement de type dense, avec quelques lacunes de matière (« bulles ») de taille assez grande. La partie inférieure des scories montre une cristallisation de la fayalite en arrangements verticaux. Quelques exemplaires comportent cependant des zones de lacunes de matière de petite taille (« bulles fines »). L’écoulement ne parait pas très régulier en surface, les cordons sont en relief et peuvent être ridés. On rencontre quelques cordons individuels écoulés en longue goutte.

II. Datation C14

Une datation C14 AMS a été réalisée sur des résidus carbonés présents dans une des scories collectées par le laboratoire de Laval au Québec. L’analyse radiocarbone a fourni une date radiocarbone de 1140 ± 25. Après calibration on obtient les fourchettes de valeurs suivantes pour un écart-type σ (probabilité de 68 %) : 883 à 902 ap. J.-C et 916 à 967 ap. J.-C (avec une aire relative de probabilité de 73,7 %). Ces intervalles couvrent donc essentiellement la transition IX-Xe siècles et les deux premiers tiers du Xe siècle. Ils couvrent essentiellement la période carolingienne. Si l’on prend deux écart-types (probabilité de 95 %), on obtient 3 intervalles : 782 à 788 ap. J.-C, 812 à 845 ap. J.-C, et 857 à 980 ap. J.-C., avec une aire relative de probabilité de 91,5 % pour la dernière fourchette. La calibration élargit considérablement l’intervalle de datation pour cette époque peu favorable à ce type de corrélation. Il semble néanmoins que la période couvrant la deuxième moitié du IXe siècle et la majeure partie du Xe siècle soit à privilégier. Quoiqu’il en soit, ces datations concernent essentiellement la période carolingienne. La courbe de calibration est fournie ci-dessous :

SITE : LES BUTTES/LES PLAINTES COMMUNE : PAIMPONT (35) Echantillon : 35 BUTTES PLT PAIMP CALIB RADIOCARBON CALIBRATION PROGRAM* Copyright 1986-2011 M Stuiver and PJ Reimer *To be used in conjunction with: Stuiver, M., and Reimer, P.J., 1993, Radiocarbon, 35, 215-230.

Radiocarbon Age 1140±25 Calibration data set: intcal09.14c # Reimer et al. 2009

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One Sigma Ranges: [start:end] relative area [cal AD 883: cal AD 902] 0,26328 [cal AD 916: cal AD 967] 0,73672

Two Sigma Ranges: [start:end] relative area [cal AD 782: cal AD 788] 0,012037 [cal AD 812: cal AD 845] 0,072778 [cal AD 857: cal AD 980] 0,915185

Ces datations sont tout à fait intéressantes. En effet, les opérations de prospection et de fouille menées

jusqu’ici ont démontré l’existence d’une métallurgie du fer apparaissant dès le premier Âge de Fer (ou à la transition avec La Tène ancienne), se développant ensuite largement au cours de La Tène moyenne sur l’ensemble du massif de Paimpont. On enregistre ensuite quelques rares témoins très probables, mais jusqu’ici très tenus, d’activité au cours de la période gallo-romaine à l’entrée du bourg (site de La Croix du Houx). Les découvertes qui suivent chronologiquement intéressent le « second Moyen Âge » (en tant que période portant les prémices des grandes mutations industrielles, l'émergence des villes et la création des agglomérations rurales et du le forçage des milieux naturels à partir du XIIe siècle), avec une série de onze ferriers volumineux à scories spongieuses, dont trois ont été plus particulièrement explorés : Trécélien, Vert Pignon et Péronnette (XIII-XIVe).

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Vient ensuite la métallurgie de réduction directe mettant en œuvre hauts-fourneaux et affineries au moins à partir du XVIIe siècle (Le Pas du Houx, et les Grandes Forges de Paimpont). Jusqu’ici, les seules traces d’activité entre la période gallo-romaine et le second Moyen Âge étaient représentées par deux témoins mis au jour sur le site du Bois Jacob à Paimpont (Vivet, 2009, p.36). L’un concernait des charbons liés aux vestiges très dégradés d’un bas fourneau rejetés au niveau d’un front de taille du site minier, livrant des scories écoulées denses. Sa datation renvoie à la première moitié du VIIe siècle, et donc à la période mérovingienne. Le second témoin concerne l’aspect minier lui-même avec un charbon trouvé dans les remblais profonds de la mine et attribuables au XIe ou XIIe siècle, et donc au Moyen Âge central. Les ferriers du site des Plaintes II viennent donc combler un hiatus entre les deux témoins précédents et conforter l’hypothèse d’une possible continuité de l’activité métallurgique depuis la période mérovingienne jusqu’au Moyen Âge central, même si l’importance de ces productions reste beaucoup moins marquée qu’à l’Âge du Fer, au second Moyen Âge ou à l’époque moderne.

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VIII.

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

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L’opération de prospection 2013 portant sur la métallurgie du fer de l’antiquité au Moyen Âge a permis de progresser dans la chronologie des lignées techniques relatives à ces périodes et dans la caractérisation des vestiges associés, qui ont pu être inventés ou revisités.

Ainsi, la découverte du site de La Ferrière à Plesder (35) paraît bien révéler un dispositif qui élargit le champ de vision permis par la fouille récente de l’atelier métallurgique gallo-romain de Pilleverte sur la même commune. Il laisse entrevoir l’existence probable d’une forme d’organisation de la production massive de fer à la fin du haut empire, qui reste à préciser. La poursuite de l’étude de ce secteur déjà bien renseigné permettrait de mieux cerner ce domaine d’investigation. L’identification de scories d’épuration, difficile en contexte de prospection, a pu être validée. Elle a permis d’attester l’existence de cette étape de travail dans la chaîne opératoire réalisée sur place. Concernant le bas empire, les données restent encore très peu nombreuses. La fouille de la Crolais à Molac dans le Morbihan (Responsable d’opération : J.-C. Oillic) a permis récemment de documenter, un peu plus à l’ouest du secteur d’étude, un atelier métallurgique et son bas fourneau. Plus récemment encore, la fouille du site de La Boulière/Pécaudière à Martigné-Ferchaud (chantier INRAP, S. Barbeau) est venue compléter ces intéressants apports, cette fois dans l’espace de la présente prospection. Cet atelier fonctionne, quand à lui, au cours d’une période couvrant la fin du bas empire et le début de la période mérovingienne. Malgré l’état d’arasement important de l’installation, on peut déceler des points de convergence entre les deux sites. Ces résultats invitent à poursuivre l’étude de la métallurgie du bas empire et de la période mérovingienne, qui reste encore globalement peu renseignée dans la région.

En second lieu, les prospections réalisées au sud de la haute Bretagne et à Paimpont font apparaître l’existence de ferriers à sédiment noir, mettant en évidence une ou plusieurs lignées techniques remontant à une période allant au moins de la dynastie mérovingienne jusqu’au Moyen Âge tardif. Ainsi, sur la commune de La Dominelais, à La Grée Charüel II, on rencontre un atelier comportant un ferrier à sédiment noir attribuable au haut Moyen Âge, dans un intervalle de temps concernant la fin de la dynastie mérovingienne ou le début de la période carolingienne. Une fouille du site permettrait de renseigner cette lignée technique jusqu’ici méconnue, tout en rendant possible la comparaison avec celle du site de La Fossardais sur la même commune, comportant un bas fourneau intégrant des tegulae. Les occurrences de sites métallurgiques sur La Dominelais sont par ailleurs très nombreuses et une poursuite de la prospection dans ce secteur serait fructueuse pour en acquérir une meilleure vision d’ensemble. L’atelier du Val Dréo à Pléchâtel, est un témoin important d’une métallurgie sans doute très active dans ce secteur (si l’on en croît la mention faisant référence à 15 amas citée précédemment), attribuable au haut Moyen Âge également, et très vraisemblablement à l’époque carolingienne. La comparaison entre les deux secteurs précités, assez proches, mérite d’être explorée plus avant. L’atelier de La Ville Ville sur ce même territoire, est, quant à lui, plus ancien. Sa datation C14 couvre la fin du bas empire et le début de la période mérovingienne. Ces données chronologiques pourraient indiquer une continuité d’activité dans ce secteur entre les deux époques. L’atelier de la Belle Frie, à Saint Sulpice Les Landes, proche du précédent, attribuable à la période carolingienne, est bien antérieur à celui de la Montagne / Rue des Ferrières du Teillay et aux textes cités. Il témoigne d’une activité précoce dans le secteur. En tout état de cause les vestiges métallurgiques datés sur les

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deux sites permettent d’attester l’existence d’une activité de production de fer dans le secteur, bien plus étendue dans l’espace et dans le temps que ce que les textes ne le laissaient soupçonner. Ce site illustre aussi le phénomène de déplacement des ferriers en élévation, du fait de la gêne occasionnée aux activités agricoles, forestières ou urbaines par leur présence, tout en montrant que ces atteintes au patrimoine restent d’actualité et peuvent oblitérer la connaissance de la métallurgie ancienne.

En forêt de Paimpont, le site de la Butte aux Plaintes révèle l’existence, elle aussi, d’une métallurgie carolingienne, longtemps soupçonnée, mais jusqu’ici non démontrée, au sein d’une chronologie d’activité sidérurgique très large et très riche.

Le site de Tenier, dans la forêt de Juigné-Les-Moutiers, daté du Moyen Âge central, est antérieur à la mention de transfert de la forge de la forêt de Teillay dans cette forêt (1224) et à celle du recensement de 1383. Les sites de la forêt de Juigné sont caractérisés par des ferriers à sédiment fin et très noir, tout comme à La Belle Frie ou à Teillay. Ces données illustrent la persistance de cette lignée technique et la probable superposition chronologique des nombreux sites métallurgiques de la forêt, de même que la relation entre la dimension des ferriers et leurs périodes de fonctionnement. La datation obtenue pour le site de La Montagne / Rue des Ferrières en plein bourg de Teillay, qui couvre globalement la période comprise entre 1305 à 1408 ap. J.-C., est en bonne cohérence avec la mention de forges du seigneur de Châteaubriant à Teillay en 1383. L’intervalle de temps entre les dates mentionnées (1252 et 1383) est cependant important. Il est possible que le site de La Montagne / Rue des Ferrières témoigne de la persistance de l’activité métallurgique entre ces dates, d’autant que les écrits font état de « forges en forêt de Teillay » et non dans le bourg lui-même. Situé en plein bourg, ce site à fort potentiel demande à être particulièrement surveillé, afin d’être protégé des travaux de construction, susceptibles de se multiplier dans cet espace disponible, bien situé. Les apports typologiques sont importants. Ils concernent tout d’abord la mise en évidence d’une lignée technique liée à des ateliers du secteur sud de la Haute Bretagne, fonctionnant plus particulièrement entre la période carolingienne et le Moyen Âge tardif, qui se caractérise par une mode de production générant des ferriers, de différentes dimensions, dont l’encaissant est fait de sédiment fin extrêmement noir. Les scories sont de type écoulées, éventuellement en plaques cordées, et présentent des lacunes de matière, qui paraissent devenir de plus en plus nombreuses au cours des siècles, sans toutefois atteindre l’aspect « spongieux » de celles qui caractérisent les ferriers du massif de Paimpont. Cet aspect « plus bulleux » se rencontre plus particulièrement sur les ferriers les plus volumineux, et il est encore difficile de dire s’il est lié à une évolution du procédé ou simplement à l’utilisation plus intensive des installations de réduction.

Quoiqu’il en soit, les résultats de ces prospections, études et analyses ont livré des indicateurs très tangibles de l’existence d’une métallurgie du fer dans le grand intervalle s’étendant entre la période gallo-romaine et le « second Moyen Âge », dans le centre et le sud de la Haute-Bretagne, jusqu’ici peu renseigné. Ils montrent en retour l’ampleur de la tâche qui subsiste pour consolider ces données concrètes, afin d’illustrer cette longue histoire métallurgique bretonne.

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St- Briac- sur-

Mer

St-Lunaire

Dinard

LaRichardais

PleurtuitLe

Minihic-sur-

Rance

St-Malo

St-CoulombCancale

St-Méloir-des-Ondes

St-Benoît-des-Ondes

Hirel

LeVivier-

sur-Mer

La Fresnais

LaGouesnière

St-Père-Marc-en-

Poulet

St-Jouan-des-Guérets

St-Guinoux

LillemerChâteauneuf-

d'Ille-et-Vilaine

La Ville-ès-Nonais

St-Suliac

Miniac-Morvan Plerguer

Roz-Landrieux

Mont-Dol

Cherrueix

St-Broladre St-Marcan

Roz-sur-Couesnon

St-Georges-de-Gréhaigne

SainsBaguer-Pican

Dol-de-Bretagne

Baguer-Morvan

Le Tronchet

Pleine-Fougères

Vieux-VielSougéal

Trans-la-Forêt

La Boussac

Epiniac

Bonnemain

Tressé

St-Pierre-de-Plesguen Lanhélin

Combourg

LourmaisTrémeheuc

Broualan

Cuguen

Meillac

Pleugueneuc

Plesder

Trévérien

St-Domineuc

Québriac

La Chapelle-aux-Filtzméens

St-ThualTrimer

Tinténiac

La BaussaineLongaulnay

Bécherel

St-Brieuc-des-Iffs

Dingé

LanriganSt-Léger-des-Prés

Noyal-sous-Bazouges

Bazouges-la-Pérouse

LaFontenelle

AntrainSt-Ouen-la-Rouërie

Tremblay

Coglès

Le Ferré

St-Georges-de-Reintembault Monthault

Louvigné-du-DésertMellé

Poilley

Villamée

Parigné

La Bazouge-du-Désert

Landéan

Le Loroux

Laignelet

LeChâtellier

St-Germain-en-Coglès

MontoursLa Selle-

en-Coglès

St-Brice-en-Coglès

St-Etienne-en-Coglès

Fleurigné

LaChapelle-Janson

Beaucé Fougères

Lécousse

Romagné

St-Sauveur-des-Landes

Luitré

Javené La Selle-en-Luitré

Marcillé-Raoul

St-Rémy-du-Plain

Rimou

RomazyChauvigné

St-Marc-le-Blanc

Baillé

Le Tiercent

Vieux-Vy-sur-Couesnon

Sens-de-BretagneFeins

St-Christophe-de-Valains

St-Ouen-des-Alleux

St-Hilaire-des-Landes

La Chapelle-St-Aubert

St-Marc-sur-Couesnon

Mézières-sur-Couesnon

Vendel Billé

Parcé

Dompierre-du-Chemin

St-Jean-sur-Couesnon

Montreuil-des-Landes

St-Georges-de-Chesné

Combourtillé

Châtillon-en-VendelaisPrincé St-

Christophe-des-Bois

Mecé

St-Aubin-du-Cormier

Livré-sur-Changeon

Gahard

Gosné Ercé-près-Liffré

St-Aubin-d'Aubigné

Andouillé-Neuville

Aubigné Montreuil-sur-Ille

St-Médard-sur-Ille

GuipelHédé Les

IffsCardrocMiniac-sous-

BécherelSt-Pern

Médréac

Quédillac

Le Crouais

St-Méen-le-Grand

St-M'Hervon

Montauban-de-Bretagne

LandujanIrodouër

La Chapelle-du-Lou

LeLou-

du-LacBédée

Romillé

La Chapelle-Chaussée

St-Gondran

Langan

Langouet Vignoc

Montreuil-le-Gast

Gévezé LaMézière

PleumeleucClayes

Parthenay-de-Bretagne

Pacé

LaChapelle-

des-Fougeretz

Melesse

St-Germain-sur-Ille

Chevaigné

Mouazé

Chasné-sur-Illet

St- Sulpice-

la-ForêtLiffré

La Bouëxière

Betton

St-Grégoire

Montgermont

Gaël Muel

St-Onen-la-Chapelle Boisgervilly St-

Uniac

St-Maugan

IffendicSt-GonlayBléruais

LaNouaye

St-Malon-sur-Mel

Paimpont

St-Péran

Plélan-le-Grand

Treffendel

Monterfil

Maxent

Loutehel Campel

Bovel

Maure-de-

BretagneLes Brulais

Comblessac

St-Séglin

Bruc-sur-Aff

Sixt-sur-Aff

Bains-sur-Oust

Redon

Ste-Marie

Renac

St-Just

Pipriac

Lieuron

Mernel

LaChapelle-Bouëxic

Baulon

St-Thurial

LeVerger

Talensac

Montfort-sur-Meu

Breteil

Cintré

St-Gilles

La Chapelle-

Thouarault L'Hermitage

Mordelles

Le Rheu

Vezin-le-Coquet

Bréal-sous-MontfortChavagne

St-Jacques-de-la-Lande

Rennes Cesson-Sévigné

Thorigné-Fouillard

Goven

Bruz

Chartres-de-Bretagne

Noyal-Châtillon-

sur-Seiche

Chantepie

Vern-sur-Seiche

St-ErblonPont-Péan

Guichen

Lassy

Guignen

St-Senoux

Laillé

Bourg-des-Comptes

Orgères

Bourgbarré

St-Armel

Nouvoitou

Domloup

Acigné

Noyal-sur-Vilaine

Brécé

Servon-sur-Vilaine Châteaubourg

Domagné

Ossé

St-Aubin-du-Pavail

Châteaugiron

Amanlis

Piré-sur-Seiche

Chancé

Louvigné-de-Bais

Moulins

Corps-Nuds

ChanteloupBrie

Janzé Essé

Boistrudan

CrévinLe Petit-

FougeraySaulnières

Poligné

PléchâtelSt-Malo-de-Phily

Guipry

Lohéac

St-Ganton

Messac

La Noë-Blanche

Bain-de-Bretagne

Pancé

LeSel-de-

Bretagne

Tresboeuf (1)

(1)

La Bosse-de-Bretagne

Ercé-en-Lamée

Teillay

Lalleu

St-Sulpice-des-Landes

La DominelaisGrand-FougeraySte-Anne-

sur-VilaineLangon

La Chapelle-de-Brain

LaCouyère

Ste-Colombe

Le Theil-de-Bretagne

Coësmes

Thourie

Martigné-FerchaudEancé

Chelun

Forges-la-Forêt

RetiersDrouges

Rannée

Moussé

Arbrissel

La Guerche-de-Bretagne

VisseicheMarcillé-Robert

Bais

Domalain

Moutiers

Availles-sur-Seiche

La Selle-Guerchaise

St-Germain-du-Pinel Gennes-

sur-Seiche

Brielles

Le Pertre

Argentré-du-PlessisVergéal

Torcé Etrelles

Mondevert

Bréal-sous-Vitré

ErbréeVitré Pocé-les-Bois

St-Aubin-des-Landes

Cornillé

St-Didier

St-Jean-sur-Vilaine

Champeaux

Marpiré Montreuil-sous-Pérouse

Landavran

DourdainVal-d'Izé

Taillis

Balazé

Montautour

Saint-M'Hervé

La Chapelle-Erbrée

Juigné-les-Moutiers

Fig. 1 : Communes concernées par l'opération de prospection thématique 2012.

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Fig. 2 : Sites de la Ferrière, de la Sourcinière et de Pilleverte à Plesder (35)

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Fig. 3 : La Ferrière à Plesder (35) ; cadastre actuel et emprise du site ; la zone plus sombrecorrespondant à la partie du ferrier la plus concentrée en scories et en plus nette élévation.

Photo n° 1 : La Ferrière à Plesder (35), vue aérienne faisant apparaître le ferrier par contraste, sous forme d’une zone noire coïncidant avec son emprise, au nord des habitations.

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Fig. 4 : Extrait de la carte géologique de Dinan (2013) au 1/50 000 ème ; gîtes ferrifères proches des sites de production métallurgique gallo-romains de La Ferrière, La Sourcinière et Pilleverte à Plesder (35).

Fig. 5 : Vue aérienne des sites de production métallurgique gallo-romains de La Ferrière, La Sourcinière et Pille-verte à Plesder (35) et auréoles ferrugineuses orangées, contenant pour certaines du minerai de fer en boulet(*)

*

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Ferrier déplacé

Ferrier de La Belle Frie 1, emplacement d’origine

Ferrier déplacé

Fig. 5 : Emplacement originel et déplacé du ferrier carolingien de La Belle Frie 1 sur la carte IGN au 1/25 000 ème.

Fig. 6 : Emplacement de la partie déplacée du ferrier carolingien de La Belle Frie 1, reporté sur le parcellaire cadastral actuel.

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Photo 8 : Ferrier de la Belle Frie originel et déplacé - vue satellite géoportail.

Photos 9 et 10 : Ferrier de la Belle Frie déplacé - vue satellite géoportail et vue au sol

Photos 11, 12 et 13 : Exemple de scorie du ferrier de La Belle Frie 1, vue du dessus, dessous et section.

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Fig. 7 : Commune du Teillay, site de La Montagne / rue des Ferrières (carte IGN 1/25 000) et autre site à scories près du lieu-dit Les Grandes Ferrières.

Fig. 8 : Commune du Teillay, site de La Montagne / rue des Ferrières ; emplacement du ferrier et nouveau cadastre en encart (2013).

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Photos n°15 et 16 : site de La montagne/Les Ferrières, commune du Teillay, coupe stratigraphique est, créée par la construction d’une maison, vue respectivement vers le nord (ci-dessus) et vers le sud (ci-dessous).

Photo n°17: déblais du ferrier déposés sur le côté sud de la parcelle (à droite).

Photo n°18: scories écoulées prélevées dans la coupe stratigraphique est (ci-dessus).

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Fig. 9 : Commune de Teillay (35), site de La Montagne/rue des Ferrières, cadastre 2011. : Aire de la partie visible du ferrier ; : extension possible du ferrier.

Photo n° 14: Commune de Teillay (35), site de La Montagne/rue des Ferrières ; Vue aérienne (géoportail).

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La Boulais

Forge de La Blisière

Ferrier de la Blisière

Ferrier du ruisseau de la Chesnaie

Ferrier de la Ligne Tenier

Ferrier de La Teillais

Ferrier de L’étang de Ferrière

Forge de Plessis-Mesle

Ferrier du petit étang du Haut-Breil

Fig. 10 : Plan des sites de la forêt de Juigné-Les-Moutiers (44) d’après Tinevez (1984) ; sites revisités (en vert), suite aux liens existant entre l’activité métallurgique de la forêt de Teillay (35) et cette dernière forêt.

Photo n° 19 : vue aérienne actuelle de la forêt de Juigné-Les-Moutiers (44).

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Photos n° 20 et 21 : digue de l’étang de La Blisière et vestige du haut-fourneau en contrebas.

Photos n° 22 et 23 : halle à charbon de la Forge de Blisière.

Photos n° 24 et 25 : exutoire et aménagements hydrauliques réalisés en grand appareil en contrebas de la digue.

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Photo n° 28 et 29 : ferrier de l’étang de La Blisière (8 000 à 9000 t), à gauche ; sédiment noir le constituant et exemplai-res de scories écoulées, dont un élément en plaque à cordons accolés, ci-dessus.

Photo n° 26 et 27 : mine de La Boulais (à gauche) et ferrier du Petit Etang de Haut-Breil (à droite).

Photos n° 30 à 32 : un des amas du ferrier de l’étang de La Ligne de la Roche - Tenier (à droite) ; scorie consti-tutive de ces amas, intégrant des résidus charbonnés ayant permis une datation C14 (ci-dessous).

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Fig. 11 : Situation du Site de La Grée Charuël 1 (sud), commune de La Dominelais (35) ; carte IGN 1/25 000e

Fig. 12 : Situation du Site de La Grée Charuël 1 (sud), commune de La Dominelais (35) ; cadastre 2011, section ZW.

9

8

41

N

Fig. 13 : La Grée Charuël 1 (sud), commune de La Dominelais (35) , vue d’ensemble satellitaire.

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Photo n° 33 : atelier de la Grée Charuël 1, commune de La Dominelais (35) ; photo satellite 2006.

ferrier

ferrier Concentration de parois orange, bas fourneau 2 ou cheminée du bas fourneau 1(?)

Concentration de parois cuites, bas fourneau 1(?)

Photos n°35 et 36 : scorie livrant des charbons de bois pour datation C14 et blocs de minerai sciés (ci-dessus).

Photo n°34 : zone noire en partie haute du ferrier, possible bas fourneau 1.

Photos n°37, 38 et 39: parois de four de la structure 2, scorie de fond de four et grande scorie écoulée.

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photo n° 40: ferrier du Val Dréo à Pléchâtel ; vue satellite geoportail 2012.

Fig. 14 : Le Val Dréo, surperposition du parcellaire avec la photo satellite.

Fig. 15 : Carte IGN, commune de Pléchâtel, secteur sud-est, d’après l’état d’inventaire de Maurice Gautier. : minerai

Plessis- Bardoult

Les Landes de la Ville Ville (Site 34 AH)

Le Val Dréo (site 58)

Les rotis

172

197

183

Ferrier

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pierrier

Les Plaintes II

n°1

n°2

Les Plaintes I

70

64 67

69

Le cannée

Fig. 16 : forêt de Paimpont Fig. 17 : localisation du site des Plaintes II sur la carte IGN au 1/25000, commune de Paimpont (35).

Fig. 18 : Parcellaire du secteur des Plaintes et localisation des différentes découvertes.

Fig. 19 : Extrait de la carte de Cassini du secteur.

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BURNOUF Joëlle, 2008, - Archéologie médiévale en France : le second Moyen Âge (XIIe-XVIe siècle), Ed. La Découverte.

CHAUVEL J-J., VIVET J-B. et BONNIOL-JARRIER C., 1999, - Etude minéralogique préliminaire du mobilier paléosidérurgique dans le Nord de la Haute-Bretagne, Les dossiers du Ce.R.A.A., 27, p. 87-100. CHAUVEL J.-J. et VIVET J.-B., 2001, - Le bassin paléosidérurgique de l'est de la Rance – Caractérisation et étude comparative des ressources minières et des minerais de fer grillés à l'Age du Fer et à l'époque gallo-romaine, Les Dossiers du Ce.R.A.A., 29, p. 59-72. DAVY L., 1911, - Les minerais de fer de l’Anjou et du sud-est de la Bretagne, Bull. de la Soc. ind. min. Saint-Etienne, 94 p. DAVY L., 1913, - Etude des scories de forges anciennes éparses sur le sol de l’Anjou, de la Bretagne et de la Mayenne pour servir à l’histoire de la métallurgie, Bull. Soc. industrie minérale, 3, p. 397-469 et p. 551-579. HERBAUT C., 1984, - La métallurgie de la châtellenie de la Poitevinière à travers les comptes de ses revenus, In BELHOSTE J.-F.et MAHEUX H., 1984, Les forges du pays de Châteaubriant, Cahiers de l’Inventaire, 3, Nantes. p40-53. LARCHER G. et Alii, ANDRIEUX J.-Y., BRULE A., HERBAULT C., PLAINE J., 1989, - Sondage d'un bas fourneau et de ses structures annexes, Le Perray en Plélan-le-Grand (sept.-oct. 1989), rapport de fouille, SRA, Rennes. LARCHER Guy, 1994, La zone sidérurgique de la forêt de Paimpont (Ille-et-Vilaine)-bilan diachronique. Colloque de Besançon, 10-13 nov. 1993, La Sidérurgie ancienne de l’Est de la France dans son contexte Européen, sous la direction de Michel Mangin, Annales littéraires de l’Université de Besançon, 536 Série Archéologie, 40, p. 113-120. NOSEK E., 1994, - The Metallography of Gromps, in Mangin (M.), La sidérurgie ancienne de l’Est de la France dans son contexte Européen, colloque de Besançon, 10-13 novembre 1993, Paris, p. 65-73. OGEE, 1845, - Dictionnaire historique et géographique de la Province de Bretagne. PUZENAT L., 1939, - La Sidérurgie Armoricaine, Mémoires de la Société Géologique et Minéralogique de Bretagne, t. IV, Rennes, 399 p. VANDERQUAND Georges, 2000, www.moisdon-la-riviere.info/forgeneuve/forgerons.htm VIVET J-B, 1997 - Paléométallurgie du fer à l’est de la Rance et dans le Combournais - bilan interprétatif des données de prospection, Les Dossiers du Ce.R.A.A., 25, p.57-90. VIVET J-B. et alii, 2001, - Paléosidérurgie dans l'inter bassin de la Rance ; du Combournais à la forêt de Paimpont, rapport de prospection thématique (35), Service Régional de l'Archéologie de Bretagne, Rennes.

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VIVET J.-B., 2006 – Le Bois Jacob en Paimpont (35) : activité minière et réduction directe à partir du 1er âge du Fer ; Les Glyorels I et II en Paimpont : ateliers et bas fourneaux du second âge du Fer, Paléométallurgie du fer en Haute-Bretagne, rapport d’opération de prospection thématique, Service Régional de l’Archéologie de Bretagne, Rennes. VIVET J.-B., 2007 (1), - Le Bois Jacob en Paimpont (35) : activité minière et métallurgie de réduction directe - 1er âge du Fer – époque moderne, rapport d’opération de fouille programmée, Service Régional de l’Archéologie de Bretagne, Rennes, 48 p. VIVET J.-B., 2007(2), - La production du fer protohistorique en haute Bretagne d’après les résultats des prospections, des fouilles d’ateliers et des analyses archéométriques, in L’économie du fer protohistorique : de la production à la consommation du métal, actes du XXVIIIe colloque de l’A.F.E.A.F., Toulouse 20-23 mai 2004, Aquitania, suppl.14/2, éd. Ausonius, p 63-84. VIVET J.-B., 2008 (1), - Le Bois Jacob en Paimpont (35) : activité minière et métallurgique de réduction directe du 1er âge du Fer à l’époque moderne, rapport de fouille programmée, S.R.A. Rennes, 93 p. VIVET J.-B., 2008 (2), - Pilleverte II, en Plesder (35) : Un atelier armoricain de production massive de fer au haut-empire, Les Dossiers du Ce.R.A.A., 36, p. 73-102. VIVET J.-B. et GIRAULT N., 2008 (3), - Caractérisation des sites paléosidérurgiques et miniers du Massif de Paimpont (35), rapport de prospection thématique, S.R.A. Rennes, vol.1 et 2, 158 p. VIVET J.-B. (Dir.), 2009 – Métallurgie médiévale et forêt en prélude aux Grandes Forges de Paimpont (35), Les Dossiers du Centre Régional d’Archéologie d’Alet, N° AF, 221 pages. VIVET J.-B., 2011, - Pilleverte II en Plesder (35) : Un atelier gallo-romain de production massive de fer spécialisé, rapport d’opération de sondage 2011, 120 p., 148 photos, 47 fig. TINEVEZ J.-Y., 1984, Prospection des vestiges de l’activité métallurgique en forêt de Juigné, In BELHOSTE J.-F.et MAHEUX H., 1984, Les forges du pays de Châteaubriant, Cahiers de l’Inventaire, 3, Nantes, p. 21-40.

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CENTER FOR APPLIED ISOTOPE STUDIESThe University Of Georgia (Athens, GA, USA)

Résultats 14C

Jean-Bernard Vivet 17/04/2012

University of Georgia

#

Université Laval

#

# Client(type échantillon)

Pré-traitement

13C(‰)

± pMC ± D14C(‰)

±14C âge

(BP)±

UGAMS-11228 ULA-315535 PLECHAT VAL DREO 2011

(charbon)HCl-NaOH-HCl -23,4 0,1 85,75 0,25 -142,5 2,5 1230 20

UGAMS-11229 ULA-315635 TEILLAY MONTAGNE 2011

(charbon)HCl-NaOH-HCl -26,0 0,1 92,93 0,26 -70,7 2,6 590 20

UGAMS-11230 ULA-315835 JUIGNÉ P12 S5 TENIER 2011

(charbon)HCl-NaOH-HCl -25,4 0,1 88,69 0,26 -113,1 2,6 960 25

UGAMS-11234 ULA-315435 DOMIN GREE CHAR 2011

(charbon)HCl-NaOH-HCl -24,9 0,1 85,58 0,25 -144,2 2,5 1250 25

UGAMS-11235 ULA-315735 BUTTES PLT PAIMP 2011

(charbon)HCl-NaOH-HCl -21,5 0,1 86,73 0,25 -132,7 2,5 1140 25

Pour ces analyses AMS, le dioxyde de carbone produit par les échantillons a été purifié de façon cryogénique des autres produits de réaction et converti de façoncatalytique en graphite en utilisant la méthode de Vogel et al. (1984) Nuclear Instruments and Methods in Physics Research B5, 289-293.

Des échantillons mesurant le bruit de fond de l'appareil (préparés avec du bois ne contenant pas de 14 C), ont été soustraits.

Ces résultats sont non-calibrés et donnés en âge radiocarbone avant 1950 (âge BP ou 'Before Present'), en utilisant la demi-vie du 14 C de 5568 ans. Les erreurs (±) sont données à une déviation standard et reflètent les erreurs statistiques et expérimentales. Les dates ont été corrigées pour le fractionnement isotopique.pMC = % de carbone moderne.

Comment:13C values shown above were measured to a precision of <0.1‰ using a Finnigan MAT252 mass

spectrometer (IRMS).Annexe 1 : Datations radiocarbone - opération paléométallurgie de La Rance

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SITE COMMUNE Dép. RESPONSA-BLE D'OPE-

RATION

Age 14C BP

in-certitude

DATATION 1σ (Dates

calibrées)

DATATION 2σ (Dates

calibrées)

maxi de pro-babilité 1σ

aire relati-ve sous distri-bution de proba-bilité

maxi de probabilité 2σ

aire relati-ve sous distri-bution de proba-bilité

La Ville Ville PLECHATEL 35 J.-B. VIVET 1560 20

436 à 490 ap. JC 510 à 517 ap. JC 529 à 541 ap. JC

429 à 549 ap. JC

436 à 490 ap. JC

429 à 549 ap. JC 1,000

Boulière/Pécaudière

MARTIGNE-FERCHAUD 35 S. BAR-

BEAU 1540 30

437 à 489 ap. JC 514 à 515 ap. JC 530 à 567 ap. JC

430 à 585 ap. JC 587 à 590 ap. JC

437 à 489 ap. JC

430 à 585 ap. JC 0,989

Le Bois Jacob PAIMPONT 35 J.-B. VIVET 1420 20 619 à 649 ap. JC

602 à 655 ap. JC

619 à 649 ap. JC

602 à 655 ap. JC 1,000

La Grée Char-ruel II

LA DOMINE-LAIS 35 J.-B. VIVET 1250 25

690 à 751 ap. JC 762 à 778 ap. JC

678 à 784 ap. JC 786 à 827 ap. JC 839 à 864 ap. JC

690 à 751 ap. JC

678 à 827 ap. JC 0,954

Val Dréo PLECHATEL 35 J.-B. VIVET 1230 20

717 à 743 ap. JC 768 à 783 ap. JC 788 à 819 ap. JC 842 à 859 ap. JC

693 à 748 ap. JC 765 à 876 ap. JC

788 à 819 ap. JC

765 à 876 ap. JC 0,694

La Belle Frie St Sulpice Les Landes 35 J.-B. VIVET 1175 20

778 à 895 ap. JC 925 à 937 ap. JC

778 à 895 ap. JC 0,966

Buttes/Les Plaintes PAIMPONT 35 J.-B. VIVET 1140 25

883 à 902 ap. JC 916 à 967 ap. JC

782 à 788 ap. JC 812 à 845 ap. JC 857 à 980 ap. JC

916 à 967 ap. JC

857 à 980 ap. JC 0,915

Tenier P12 S5 JUIGNE-LES-MOUTIERS 35 J.-B. VIVET 960 25

1025 à 1047 ap. JC 1089 à 1122 ap. JC 1139 à 1149 ap. JC

1021 à 1059 ap. JC 1066 à 1072 ap. JC 1075 à 1155 ap. JC

1089 à 1122 ap. JC

1075 à 1155 ap. JC 0,650

Le Bois Jacob PAIMPONT 35 J.-B. VIVET 915 25 1045 à 1160 ap. JC

1032 à 1182 ap. JC

1045 à 1095 ap. JC

1032 à 1182 ap. JC 1,000

Trécélien PAIMPONT 35 J.-B. VIVET 800 50 1191 à 1274 ap. JC

1054 à 1287 ap. JC

1207 à 1274 ap. JC

1154 à 1287 ap. JC 0,977

Trécélien PAIMPONT 35 J.-B. VIVET 675 30 1282 à 1387 ap. JC

1296,1375,1355

Vert Pignon III PAIMPONT 35 J.-B. VIVET 660 15 1288 à 1381 ap,JC

1283 à 1387 ap, JC

1368 à 1381 ap, JC

1360 à 1387 ap, JC 0,508

Péronnette PAIMPONT 35 N. GIRAULT 660 15 1288 à 1381 ap,JC

1283 à 1387 ap, JC

1368 à 1381 ap, JC

1360 à 1387 ap, JC 0,508

Péronnette PAIMPONT 35 N. GIRAULT 655 15 1290 à 1302 ap. JC 1366 à 1383 ap. JC

1285 à 1312 ap. JC 1358 à 1387 ap. JC

1366 à 1383 ap. JC

1358 à 1387 ap. JC 0,550

Vert Pignon III PAIMPONT 35 J.-B. VIVET 620 40 1300 à 1400 ap. JC

1280 à 1410 ap. JC

La Montagne / rue des Ferriè-res

TEILLAY 35 J.-B. VIVET 590 20 1317 à 1353 ap. JC 1389 à 1400 ap. JC

1305 à 1364 ap. JC 1384 à 1408 ap. JC

1317 à 1353 ap. JC 0,790 1305 à

1364 ap. JC 0,74

Trécélien PAIMPONT 34 J.-B. VIVET 560 20 1317-1421 ap, JC 1388-1421

ap.JC 0,498

Annexe 2 : Datations radiocarbone des sites métallurgiques de Haute-Bretagne du bas empire au Moyen Âge