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  • cole doptomtrie

    Lincapacit visuelle et la radaptation

    Le partenariat recherche-cLinique, pour une meiLLeure

    participation

    Sous la direction de Marie-Chantal Wanet-Defalque,

    Jose Duquette et Julie-Andre Marinier

  • 16e symposium scientifique sur

    lincapacit visuelleet la radaptation

    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    Mardi 11 fvrier 2014Salle Ernest-Cormier

    Pavillon Roger-GaudryUniversit de Montral

    sous la direction de Marie-Chantal Wanet-Defalque,

    Jose Duquette et Julie-Andre Marinier

  • Rvision bibliographique : Francine BarilRvision linguistique : Rollande GrondinInfographie : P. Micheline Gloin

    2014 cole doptomtrie, Universit de MontralInstitut Nazareth et Louis-Braille

    ISBN : 978-2-89376-124-4 (imprim)ISBN : 978-2-89376-125-1 (PDF)

    Dpt lgal - Bibliothque et Archives nationales du Qubec, 2014Dpt lgal - Bibliothque et Archives Canada, 2014

    Couverture : photos aimablement fournies par lInstitut Nazareth et Louis-Braille.

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    Isabelle Boisvert Institut Nazareth et Louis-Braille

    Marie Boutet Institut Nazareth et Louis-Braille

    Mathieu Carignan CRIR Institut Nazareth et Louis-Braille

    Lise Dry CRIR Institut Nazareth et Louis-Braille

    Marco Dubreuil Institut Nazareth et Louis-Braille

    Jose Duquette CRIR Institut Nazareth et Louis-Braille

    Gregory L. Goodrich Western Blind Rehabilitation Center & Psychology Service Veterans Affairs, Palo Alto Health Care System

    Tony Leroux cole dorthophonie et daudiologie Facult de mdecine, Universit de Montral CRIR Institut Raymond Dewar

    Carole Zabihaylo CRIR Institut Nazareth et Louis-Braille

    AndrAnne Mailhot Institut Nazareth et Louis-Braille cole doptomtrie, Universit de Montral

    Ourida Maincer Institut Nazareth et Louis-Braille

    Denise Monette Institut Nazareth et Louis-Braille

    Chantal Nicole Institut Nazareth et Louis-Braille

    Martine Normand Institut Nazareth et Louis-Braille

    Agathe Ratelle cole doptomtrie, Universit de Montral CRIR Institut Nazareth et Louis-Braille

    Khatoune Tmisjian CRIR Institut Nazareth et Louis-Braille

    Marie-Chantal Wanet-Defalque cole doptomtrie, Universit de Montral CRIR Institut Nazareth et Louis-Braille

    Comit organisateur

    Jose Duquette, M.Sc.Agente de planification, de programmation et de rechercheInstitut Nazareth et Louis-Braille

    Julie-Andre Marinier, O.D., M.Sc.Professeure adjointe Optomtristecole doptomtrie Institut Nazareth et Louis-Braille

    Marie-Chantal Wanet-Defalque, Ph.D.Professeure adjointe Responsable de la recherchecole doptomtrie Institut Nazareth et Louis-Braille

    Liste des auteurs

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    Table des matires

    Visual consequences of mild to severe traumatic brain injury : How screening can help rehabilitationGregory L. Goodrich . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

    Traduction et adaptation de la version pondre du Melbourne Low-Vision ADL IndexJose Duquette, Marie-Chantal Wanet-Defalque, Isabelle Boisvert, Marie Boutet, Martine Normand, Ourida Maincer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

    tude comparative de signaux sonores amnags pour laxe nord-sudAndrAnne Mailhot, Agathe Ratelle, Tony Leroux, Carole Zabihaylo . . . . . . . . . . . . . 20

    Apprendre le braille lge adulte : quelques rsultats prliminairesKhatoune Tmisjian, Chantal Nicole, Marco Dubreuil, Denise Monette . . . . . . . . . . . 26

    Pertinence dun instrument de dpistage des incapacits visuelles chez les ans domicile prsentant des troubles cognitifsMathieu Carignan, Lise Dry . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    PrfaceLa prsente publication vous propose cinq

    articles slectionns parmi les confrences prsentes lors du 16e Symposium scientifique sur lIncapacit visuelle et la Radaptation. Ces crits reprsentent particulirement bien le thme choisi pour cette journe : le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation de lusager.

    Larticle de Dr Gregory Goodrich illustre clairement combien la collaboration entre chercheurs et cliniciens peut tre productive, en permettant llaboration doutils dans des domaines mergents, tels le reprage des dysfonctionnements visuels dus des traumatismes crniens lgers svres. Ces traumatismes ont en effet des consquences visuelles dvastatrices, souvent masques par une acuit visuelle prserve. Leur reprage est donc essentiel pour une prise en charge rapide dans le cadre dune radaptation visuelle.

    Au Qubec, Mathieu Carignan et Lise Dry sinscrivent dans une dmarche similaire. Dans le but, cette fois, dlaborer un instrument de dpistage des incapacits visuelles chez les ans domicile prsentant des troubles cognitifs, leur recherche-action regroupe des cliniciens en radaptation et en griatrie, des chercheurs en radaptation et des gestionnaires dtablissements de sant.

    lINLB, Jose Duquette et une quipe

    clinique-recherche ont ralis un projet de traduction et dadaptation du Melbourne Low-Vision ADL Index (MLVAI). Ces auteurs indiquent, dans leur article, que linstrument qui en rsulte (appel la MIDVAQ), peut sutiliser autant en clinique quen recherche et pallie ainsi la raret des instruments franco-qubcois, objectifs et standardiss permettant de mesurer limpact de la dficience visuelle dans les activits instrumentales de la vie quotidienne.

    Deux autres articles manant de la contribution dquipes mixtes de chercheurs et cliniciens, nous relatent les avances obtenues en Orientation et Mobilit et dans le domaine du braille. La premire tude prsente par AndrAnne Mailhot et ses mentors, ou collgues, a permis de comparer les mrites de diffrents signaux sonores proposs pour assurer la scurit lors dune traverse de rue par des personnes ayant une dficience visuelle.

    Larticle final de notre publication est propos par Khatoune Tmisjian et trois intervenants de lINLB. Elle prsente les caractristiques des usagers qui ont appris le braille lge adulte et fait tat dun taux de 62 % de maintien de lusage du braille chez cette clientle.

    Signe des temps, ldition 2014 des Actes du symposium passe lre digitale. Dsormais, vous pourrez disposer dune version lectronique (PDF et PDF accessible) tout chaude, ds sa publication.

    Nous vous souhaitons une agrable lecture.

    Marie-Chantal Wanet-Defalque, Ph.D.Jose Duquette, M.Sc.Julie-Andre Marinier, O.D., M.Sc.

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

    Visual consequences of mild to severe traumatic brain injury : How screening can help rehabilitationGregory L. Goodrich, Ph.D.1 1 Western Blind Rehabilitation Center & Psychology Service Veterans Affairs, Palo Alto Health Care System

    INTRODUCTION

    Some 2.5 million American troops were deployed between the beginning of the wars in Afghanistan and Iraq and approximately 900,000 were injured. Improvised explosive devices accounted for more than 75 % of combat casualties (Belmont, Schoenfeld, & Goodman, 2010). However, it is important to note that non-combat injuries accounted for the majority of injuries in these conflicts. Traumatic brain injury (TBI) has gained acceptance as the signature injury of the conflicts with 294,172 troops having sustained such injury between the years 2000 and 2013 (Defense Veterans Brain Injury Center, 2014). The number of diagnosed brain injuries occurring in troops serving in Afghanistan and Iraq is unusual in warfare and reflects a number of factors including: use of improvised explosive devices (IEDs) which accounted for some 75 % of combat injuries, improved body armor, prompt evacuations, and innovative medical care.

    Historically eye injuries have not been a major component of casualty statistics. In the Vietnam and Gulf War (Operation Desert Storm) of the early 1990s, eye injuries became more frequent. These injuries were due to injury to the eye or orbit from shrapnel, bullets, blast debris, and other causes. Blast events can also lead to occult eye injury. That is, closed-eye injury which may not be apparent during routine ophthalmological

    examination (G. C. Cockerham et al., 2011). The Afghanistan and Iraq (OEF/OIF) wars revealed a previously little recognized type of battlefield injury to the visual system, brain-injury related vision loss and dysfunction (Goodrich, Kirby, Cockerham, Ingalla, & Lew 2007; Lew et al., 2007).

    TBI is significantly associated with ocular trauma with some 21 % of TBI cases in OEF/OIF having ocular injury (Weichel, Colyer, Bautista, Bower, & French, 2009). Injury to the brain often leads to visual loss including blindness, hemianopsia, and visual field constriction. Brain injury is also frequently associated with binocular/oculomotor dysfunction in accommodation, convergence, saccades, pursuits, and fixation. It is important to note that brain-injury related vision loss and dysfunction are common in both combat (i.e. blast injury) and civilian type injury (e.g. motor vehicle accidents, falls) (Goodrich, Flyg, Kirby, & Martinsen, 2013).

    Blast events are a prevalent cause of eye injury in both military and civilian populations requiring changes to standard operating procedures in emergency rooms and first response teams (Hacker et al., 2014; Morley et al., 2010). Among the recommendations is a greater awareness of eye injury resulting from blasts and greater inclusion of eye care professionals early in the treatment process.

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    There are currently no data on the total number of eye injuries and TBI-related vision deficits incurred by OEF/OIF troops. However one 2012 estimate stated that 54,291 service members had some degree of visual impairment (Frick, 2012). The yearly cost to the Department of Defense from these injuries was estimated at $2.3 billion. The total cost to society over the remainder of the service members lifetimes was projected at $24.3 billion. To put these costs in perspective one should consider that civilian TBI cost is estimated to be $76.5 billion per year (Centers for Disease Control and Prevention, 2014).

    Given the number of eye and OEF/OIF TBI-related vision injuries it is not surprising that the Department of Veterans Affairs (VA) expanded care for these injuries. In 2008 a directive was issued mandating comprehensive eye and vision examinations for all patients admitted to VA Polytrauma Rehabilitation Centers (Department of Veterans Affairs, 2014). This was subsequently

    expanded to ensure VA optometry and ophthalmology services screened all TBI patients. Also in 2008, VA expanded the number of Blind Rehabilitation Service centers and clinics due to both TBI-related visual conditions and the increase in age-related vision loss in the aging veteran population (Department of Veterans Affairs, 2013).

    VISION AND TRAUMATIC BRAIN INJURY

    Vision accounts for some 70 % - 80 % of all human sensory input and is integrated with other sensory systems. Brain injury-related visual loss and dysfunctions are known to have detrimental effects on: reading (Schuett, Heywood, Kentridge, & Zihl, 2008), mobility and driving (Hatt, Leske, Kirgis, Bradley, & Holmes, 2007), communication and social interaction (Babbage et al., 2011), visual processing (McKenna, Cooke, Fleming, Jefferson,

    Table 1 - Percentage of patients self-reporting visual and reading symptoms by symptom

    Visual Symptom Percent Reading Symptom Percent

    Vision-related complaints following injury 79% Reading difficulty 84%

    Light sensitivity 69% Difficulty remembering what was read 78%

    Blurred distance vision 63% Reduced ability to concentrate while reading 77%

    Floaters 61% Symptoms new since injury 75%H/O refractive error 49% Loses place while reading 71%Blurred near vision 47% Eyes tire while reading 71%Flashes 38% Unable to do sustained reading 65%Pain in or around eyes 32% Falls asleep while reading 64%Loss of peripheral vision 22% Easier to read when rested 42%Pain with eye movement 16% Covers/closes one eye to read 12%Diplopia 11%H/O strabismus/amblyopia 4%

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

    & Ogden, 2006), recovery and reintegration (Saunders & Echt, 2012), and quality of life (G.C. Cockerham et al., 2009). Dual sensory (hearing and vision) loss has been shown to have a greater negative affect on rehabilitation than either impairment alone (Lew et al., 2009). Patients with all severities of TBI (mild, moderate, and severe) self-report similar visual symptoms and reading symptoms (Table 1). In our studies of active duty troops and veterans with mild TBI (mTBI) loss of visual acuity and field were not commonly observed, while visual dysfunctions occurred in over 70 % of patients (Brahm et al., 2009 ; Lew et al., 2009). Moderate and severe TBI cases appear to have similar rates of binocular/oculomotor dysfunctions as mTBI cases but visual field loss has been found to be more common (Brahm et al., 2009 ; Goodrich et al., 2013; Goodrich et al., 2007). Hemianopia, quadrantanopia, and field constrictions were the most common types of field loss (in 15% to 30% of cases). TBI was also found to be associated with blindness, loss of one eye, and reduced visual acuity; however the majority of patients retained good visual acuity with the mean acuity in our most recent study being 20/21 for the best eye. Visual acuity in research and clinical practice is the gold standard measure of visual function and is often the only visual measure taken by emergency and primary care physicians.

    Since visual acuity is usually intact, even in cases of severe field loss or binocular/oculomotor dysfunctions, the unique importance ascribed to visual acuity by eye care and medical personnel may partially explain why brain injured patients are not routinely referred for comprehensive eye and vision examinations. Another significant factor may be that patients often do not ascribe their behavioral problems (difficulty reading or playing video games, bumping into objects,

    difficulty driving, etc.) to a visual deficit. Neglect in field loss cases is well known, however in TBI cases with visual dysfunctions patients may believe that their reading, mobility, and other problems are due to memory, attention, or other deficits associated with brain injury. Thus brain injury-related visual deficits are challenging to detect as visual acuity is generally preserved and patients do not report a vision complaint.

    DEVELOPMENT OF A VISION SCREEN

    To help meet the challenge of providing eye care services to large number of TBI patients presenting at VA medical centers a Delphi study was conducted. The Delphi methodology (Rand Corporation, 2013) was employed because it capitalizes on existing expertise while minimizing cost and time. It also avoids pitfalls commonly associated with face to face meetings (Dalkey & Helmer, 1963). The intent was to develop a brief screen to efficiently identify patients with binocular/oculomotor dysfunctions. The screen was composed of two parts: patient history and vision examination techniques. A primary goal was to identify a minimum screen that could be relatively easily incorporated into a routine examination. This potentially avoids unnecessary and lengthy binocular/oculomotor examinations while helping to ensure at risk patients are referred for further examination and vision rehabilitation services.

    The vision screen developed consisted of 17 history questions and 7 examination procedures (Table 2). The study targeted the screening of patients with an mTBI; however the screen can be used with any severity of TBI when binocular/oculomotor dysfunctions are suspected.

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    DISCUSSION

    The casualties from the wars in Afghanistan and Iraq have highlighted vision loss and dysfunction as co-morbid conditions resulting from brain injury. The numbers of troops with TBI-related vision loss/dysfunction presented challenges to the VA system in providing timely diagnosis and treatment options as well as generating new research. The research efforts yielded some surprising findings. Visual acuity, for example, often remains normal although the resulting field loss and/or visual dysfunctions severely impact quality of life, reading, mobility, and daily living activities. It was also found that all severities of TBI may result in vision loss and/or dysfunction.

    Effective rehabilitation of visual disorders following brain injury depends on diagnosis. Tools such as the mTBI vision screen are useful. Still, a greater awareness of the visual consequences of brain injury by all health providers would increase the likelihood of prompt diagnosis and referral for rehabilitation services. Prompt referral for these vision losses would also be improved if eye care physicians were included in emergency response to trauma events likely to produce brain injury.

    Table 2 Patient history questions and examination procedures for TBI vision screen

    History Questions Examination Procedures

    Did you have any neurological problems before your TBI? Distance Cover TestWhen did your TBI occur (on what date)? Near Cover Test

    Did you lose consciousness during or after your TBI? Versions (EOMs) and/or pursuitWere you disoriented or confused after your TBI? AccommodationDo you bump into objects and walls more now? SaccadesWere your eyes injured when your TBI event occurred? NPCDo you cover or close one eye at times since your injury? Repeated NPCHave you noticed a change in your vision since your injury?Are you more sensitive to light, either indoors or outdoors?Have you had any double vision since your injury? Have you noticed any changes in your peripheral vision?Is your vision blurry at distance or near since your injury?Have you noticed a change in your ability to read?Do you lose your place while reading more now?How long can you read continuously?Do you get headaches during/after reading more now?Do you have more difficulty remembering what you have read?

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

    REFERENCESBabbage, D. R., Yim, J., Zupan, B., Neumann, D., Tomita, M. R.,

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    Goodrich, G. L., Kirby, J., Cockerham, G., Ingalla, S. P., & Lew, H. L. (2007). Visual function in patients of a polytrauma rehabilitation Center: A descriptive study. Journal of Rehabilitation Research & Development, 44(7), 929-936.

    Hacker, Y. Y., Lehman, R. E., Beal, C. J., Veldman, P. B., Vyas, N. M., Shah, A. S., . . . Arroyo, J. G. (2014). Ocular blast injuris in mass-casualty incidents: The marathon bombing in Boston, Massachusetts, and the fertilizer plant explosion in West, Texas. Ophthalmol. doi: 10.1016/j.ophtha.2014.04.004

    Hatt, S. R., Leske, D. A., Kirgis, P. A., Bradley, E. A., & Holmes, J. M. (2007). The effects of strabismus on quality of life in adults. American Journal of Ophthalmology, 144(5), 643-647.

    Lew, H. L., Garvert, D. W., Pogoda, T. K., Hsu, P.-T., J.M., White, D. K., . . . Goodrich, G. L. (2009). Auditory and visual impairments in patients with blast-related traumatic brain injury: Effect of dual sensory impairment on Functional Independence Measure. JRRD, 11(6), 819-826.

    Lew, H. L., Poole, J., Vanderploeg, R., Goodrich, G., Dekelboum, S., Guillory, S. B., . . . Cifu, D. (2007). Program Development and Defining Characteristics of Returning Military in a VA Polytrauma Network Site. Journal of Rehabilitation Research & Development, 44(7), 1027-1034.

    McKenna, K., Cooke, D. M., Fleming, J., Jefferson, A., & Ogden, S. (2006). The incidence of visual perceptual impairment in patients with severe traumatic brain injury. Brain Inj, 20(5), 507-518.

    Morley, M. G., Nguyen, J. K., Heier, J. S., Shingleton, B. J., Pasternak, J. F., & Bower, K. S. (2010). Blast eye injuries: A review for first responders. Disaster Medicine and Health Preparedness, 4(2), 154-160.

    Rand Corporation. (2013, 2011). Delphi method. Retrieved January 29, 2014, from http://www.rand.org/topics/delphi-method.html

    Saunders, G. H., & Echt, K. V. (2012). Blast exposure and dual sensory impairment: An evidence review and integrated rehabilitation approach. JRRD, 49(7), 1043-1058.

    Schuett, S., Heywood, C. A., Kentridge, R. W., & Zihl, J. (2008). The significance of visual infomration processing in reading: Insights from hemianopic dyslexia. Neuropsychologia, 46, 2445-2462.

    Weichel, E. D., Colyer, M. H., Bautista, C., Bower, K. S., & French, L. (2009). Traumatic brain injury associated with combat ocular trauma. Journal of Head Trauma Rehabilitation, 24(1), 41-50.

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    Traduction et adaptation de la version pondre du Melbourne Low-Vision ADL IndexJose Duquette, M.Sc.1,2, Marie-Chantal Wanet-Defalque, Ph.D.1,2,3, Isabelle Boisvert, M.Ed.1, Marie Boutet, M.Ed.1, Martine Normand, B.Sc.1, Ourida Maincer, D.E.S.S.1

    1 Institut Nazareth et Louis-Braille 2 Centre de recherche interdisciplinaire en radaptation du Montral mtropolitain (CRIR)3 cole doptomtrie, Universit de Montral

    CONTEXTE

    La dficience visuelle a un impact considrable sur les habilets accomplir les activits de la vie quotidienne. Afin doffrir des interventions de radaptation appropries et de dterminer leur impact, il est important dtre capable dvaluer les aptitudes des usagers raliser ces activits et de mesurer les changements obtenus suite aux interventions. Lutilisation dun instrument valide et dvelopp, spcifiquement cet effet, constitue un critre essentiel la poursuite de ces objectifs. Cet outil doit, en autant que possible, pouvoir fournir de linformation la fois qualitative (ex. : qualit de la performance) et quantitative (ex. : temps dexcution). Il doit couvrir une gamme dactivits reconnues comme tant difficiles accomplir en raison dune dficience visuelle et prsenter de bonnes proprits mtriques. Le Melbourne Low-Vision ADL Index (MLVAI), dvelopp par Haymes (2000) en Australie, rencontre ces critres. Il a fait lobjet de nombreuses tudes de validation auprs de populations ayant une dficience visuelle (Haymes, Johnston, & Heyes, 2001a, 2001b, 2001c, 2002) et a t utilis dans diverses recherches (Smith, Dickinson, Cacho, Reeves, & Harpe, 2005; Meri Vukicevic, 2006; Meri Vukicevic & Fitzmaurice, 2005; Meri Vukicevic & Fitzmaurice, 2009).

    Les items du MLVAI ont t slectionns partir de lexamen du contenu de plusieurs outils dvaluation des activits quotidiennes, dvelopps pour une population ge ou ayant une dficience visuelle (DV) (Haymes et al., 2001a). Ces items ont t retenus, entre autres, en fonction de leur cohrence avec les recherches scientifiques sur les problmes rapports par les personnes ayant une DV et de leur pouvoir de discrimination des diffrents degrs dincapacit visuelle. Les auteurs ont galement favoris, en autant que possible, les activits dont la performance pouvait tre observe plutt que rapporte, puisquelle est davantage vrifiable. Suite ce processus, 25 activits instrumentales de la vie quotidienne (AIVQ) ont t retenues. Pour 16 dentre elles, la performance est observable et mesurable (partie A) tandis que pour les 9 autres, il sagit dun questionnaire dautovaluation (partie B).

    Le score de chaque item du MLVAI reflte la capacit de lindividu accomplir lactivit. Lusager est galement questionn sur limportance personnelle que revt lactivit. Haymes et al. (2001c) ont par ailleurs dvelopp une version pondre de leur outil, soit le MLVAIW; le facteur Capacit y est pondr par

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

    le facteur Importance personnelle , fournissant ainsi une mesure de limpact de la dficience visuelle. Par exemple, tre incapable de lire un article de journal aura un plus grand impact chez un individu qui considre cette activit essentielle que chez celui qui ne la trouve pas du tout importante. Cette version pondre est celle que nous avons retenue.

    PROCESSUS DE TRADUCTION ET DADAPTATION DU MLVAIW

    Le MLVAIW a t traduit et adapt en franais, pour une utilisation au Qubec, par une quipe de chercheurs et de spcialistes en radaptation en dficience visuelle de lInstitut Nazareth et Louis-Braille. Une procdure de traduction inverse parallle, dcrite par Vallerand (1989), a t utilise. Ce processus a impliqu cinq grandes tapes, soit :

    1) Prparation de deux versions prliminaires du MLVAI traduit en franais;

    2) Traduction inverse des deux versions francophones prliminaires;

    3) valuation des versions prliminaires par lquipe;

    4) Dveloppement dune version exprimentale;

    5) Pr-test de la version exprimentale auprs de personnes ayant une dficience visuelle, afin de dterminer si ses items sont clairs et noncs dans un langage courant.

    La version rsultante est la Mesure de limpact de la dficience visuelle dans les activits quotidiennes, ou MIDVAQ.

    LA MIDVAQ

    Lobjectif principal de la MIDVAQ, conformment celui du MLVAIW, est dvaluer et de mesurer limpact de la dficience visuelle dans les AIVQ, en considrant la fois la capacit effectuer lactivit et limportance quy accorde lindividu. Tout comme le MLVAI, la MIDVAQ est un instrument hautement standardis. Les procdures, les instructions verbales et les critres dvaluation sont dfinis de faon prcise et tout le matriel dvaluation ncessaire est fourni.

    PARTIES DE LA MIDVAQ

    La MIDVAQ comprend deux parties, soit la A et la B (tableau 1).

    La partie A permet dobserver et de mesurer laccomplissement de 16 activits requrant de la vision au prs (ex. : lire une facture). Pour 12 dentre elles, lvaluation est effectue partir dimages grandeur nature (exemples la figure 1); les autres le sont laide dobjets fournis cet effet (verser de leau; identifier de la monnaie; utiliser un tlphone; enfiler une aiguille). La version Recherche de la MIDVAQ est conforme cette exigence; ses conditions dadministration sont conformes celles du MLVAIW (clairage de 240 lux, distance oeil-tche 25 cm, etc.) (Haymes, 2000). Par contre, une version Clinique a aussi t dveloppe par lINLB. Ses procdures sont plus souples, afin de permettre une valuation des capacits de lusager de la faon la plus reprsentative possible de sa ralit et faciliter lutilisation du test dans son milieu de vie. Par exemple, pour certains items, lusager utilise sa distance fonctionnelle il-tche, son clairage personnel, ses aides optiques, ses stratgies habituelles et son propre matriel ( Lire lheure sur , utilisation de sa montre, son horloge et son rveille-matin). Cette adaptation est similaire

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    celle quen ont faite Haymes et al. (2001b) lors de leur tude sur la sensibilit du MLVAI dtecter les changements suite aux interventions de radaptation.

    Figure 1 Exemples de matriel imag de la partie A

    Conformment au MLVAIW, une version alternative du matriel de la partie A de la MIDVAQ a t dveloppe afin de minimiser leffet induit par la mmorisation des rponses lorsque le test est administr une deuxime fois (ex. : aprs le programme dinterventions) (Haymes et al., 2001c). Elle a t labore en apportant des modifications mineures la version originale, tout en sassurant quelle y corresponde le plus possible sur les plans structurel et intentionnel. Cette version alternative peut savrer utile dans plusieurs situations, par exemple pour mesurer limpact des interventions (pr vs post interventions) ou celui de lvolution de la dficience visuelle sur les capacits fonctionnelles. La partie B consiste en un questionnaire dautovaluation de la capacit accomplir neuf activits dynamiques (ex. : prparer ses repas).

    Tableau 1 Items de la MIDVAQ

    Partie A Observation et mesure

    crire un chque Lire un compte Lire lheure : montre Lire un article de journal Lire une tiquette de mdicament Reconnatre des visages Lire une lettre de rendez-vous Enfiler une aiguille Lire les titres darticles de journaux Lire les emballages de produits Identifier de la monnaie Lire lheure : horloge Verser de leau Rechercher un numro de tlphone Utiliser un tlphone Lire lheure : rveille-matin

    Partie B Questionnaire

    Magasinage Prparation des repas Entretien mnager Prise de mdicaments Manger Shabiller Soins personnels Se dplacer Hygine personnelle

    MESURES GNRES PAR LA MIDVAQ

    Tant pour la partie A que pour la partie B, la capacit accomplir lactivit est cote sur une chelle descriptive de type Likert 5 niveaux qui considre lefficacit et la rapidit, o 0 correspond trs satisfaisant et 4, trs insatisfaisant (tableau 2).

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

    Pour chaque item de la partie A, un temps limite allou par la ralisation de lactivit est spcifi. Afin doptimiser la fidlit de la mesure, un critre quantitatif pour lvaluation de la rapidit a t ajout par lquipe de lINLB; ainsi, le qualificatif rapide correspond au 1er tiers du temps limite, plutt lentement au 2e tiers et lentement au 3e tiers.

    Pour la partie B, dans le cas o une incapacit est rapporte, lusager doit indiquer quel point elle est cause par sa dficience visuelle tant donn que dautres causes peuvent entrer en jeu (ex. : difficults motrices). Il y a recodification si lincapacit nest pas du tout cause par la dficience visuelle (cote ramene zro) ou si elle ne lest quen partie (cote rduite dun point). La recodification permet donc de ne reflter que lincapacit attribuable la dficience visuelle.

    Tableau 2 Capacit : chelles dvaluation

    Partie A Observation et mesureCote Description de la performance

    0Trs satisfaisant : activit complte rapidement, efficacement et sans erreurs.

    1Satisfaisant : activit complte plutt lentement et/ou avec quelques erreurs.

    2Limite : activit complte trs lentement et/ou avec plusieurs erreurs.

    3Insatisfaisant : a essay de raliser lactivit, mais a t incapable de la complter de faon autonome.

    4Trs insatisfaisant : na pas essay de raliser lactivit; incapable de la complter.

    Partie B QuestionnaireCote Autovaluation de la capacit

    0 Sans aide, rapidement et efficacement.

    1 Sans aide, mais un peu lentement.

    2 Avec un peu daide.

    3 Avec beaucoup daide.

    4 Compltement incapable.

    Tant pour la partie A que pour la B, suite lvaluation de la capacit, lusager cote limportance personnelle quil accorde lactivit, toujours sur une chelle descriptive de 0 4, o 0 est sans importance et 4, essentiel (tableau 3).

    Tableau 3 Importance personnelle : chelle dvaluation

    Cote Importance

    0 Sans importance

    1 Un peu important

    2 Assez important

    3 Trs important

    4 Essentiel

    Donc pour chaque item des parties A et B, une cote Capacit et une cote Importance sont gnres; leur somme constitue le score Impact de la dficience visuelle . Ce score varie donc de 0 16; 0 signifie que la dficience visuelle na aucun impact sur lactivit (capacit trs satisfaisante et/ou activit sans importance) tandis que 16 est associ un impact maximal (capacit trs insatisfaisante et activit essentielle).

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    Le score de la partie A est constitu de la somme des scores Impact de la dficience visuelle des 16 items qui la composent; le score maximal est de 256 points. La mme logique sapplique pour la partie B, qui gnre un score total sur 144 points. La somme des scores Parties A et B constitue le score global de la MIDVAQ, sur 400 points. Ce dernier, converti en pourcentage, est proportionnel limpact de la dficience visuelle : plus le score est lev, plus la DV cause des situations de handicap dans les AIVQ values.

    PROPRITS MTRIQUES DU MLVAIW

    Les proprits mtriques de la MIDVAQ nont pas t mesures. Toutefois, celles du MLVAIW lont t, par Haymes et al. (2001c). Lon peut donc esprer, sans trop errer, que la MIDVAQ prsente des rsultats similaires, du moins pour sa version Recherche.

    De faon globale, le MLVAIW est significativement et fortement corrl avec les acuits visuelles au prs (rs = 0,78) et au loin (rs = 0,71) ainsi quavec la sensibilit au contraste (rs = -0,72) (Haymes et al., 2001c). Les mesures visuelles sont plus fortement corrles avec la somme des cotes Capacits de la partie A, plus objective, quavec celles de la partie B qui est subjective (Haymes et al., 2002). Quant aux champs visuels, ils sont modrment corrls avec le score global du MLVAIW (rs = -0,52).

    De faon globale, la fidlit test-retest du MLVAIW est bonne (ICC = 0,88) (Haymes et al., 2001c). Elle est plus leve pour les parties plus objectives que subjectives (rs partie A = 0,91 contre partie B = 0,78; Capacit = 0,95 contre Importance = 0,66).

    La fidlit inter juges, mesure auprs de 3 paires dvaluateurs ayant chacune test entre 10 et 15

    sujets, est de modre leve (rs = 0,71, 0,86 et 0,93) (Haymes et al., 2001c). En moyenne, une diffrence de 2 3 % tait note entre les scores obtenus par deux valuateurs auprs dun mme sujet, ce qui est trs bon.

    Quant la cohrence interne du MLVAIW, elle est leve (coefficient de Cronbach = 0,94) (Haymes et al., 2001c).

    UTILIT DE LA MIDVAQ

    La MIDVAQ peut revtir de nombreuses utilits dans le cadre dune pratique clinique base sur des donnes probantes. Par exemple, lors dune valuation initiale, elle peut aider

    1. cerner et objectiver le degr de capacits de lusager dans ses AIVQ, prciser les situations de handicap, notamment en fonction de limportance personnelle, et orienter llaboration dun plan dintervention objectif;

    2. mesurer limpact des interventions dadaptation et de radaptation;

    3. mesurer limpact de lvolution de la pathologie visuelle dans les capacits raliser les AIVQ. Dans certains cas, le recours la MIDVAQ permet galement

    4. dvaluer objectivement si lusager sur ou sous-estime ses capacits, par lobservation et la mesure des activits (partie A);

    5. de faire prendre conscience, lusager, de ses capacits ou incapacits relles par des mises en situation concrtes (partie A);

    6. de redonner confiance en soi lusager qui a tendance sous-estimer ses capacits.

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    Par ailleurs, la considration de limportance personnelle comme facteur de pondration de la capacit savre une caractristique trs intressante, car elle fournit une mesure de limpact de la dficience visuelle. Ce dernier aspect confre la MIDVAQ un atout indniable dans le cadre dune pratique clinique base sur le modle conceptuel du Processus de production du handicap (PPH) (Fougeyrollas, 1998). En effet, tout comme dans le modle PPH, lincapacit raliser une activit nest pas considre comme entranant une situation de handicap si cette activit ne fait pas partie des habitudes de vie de la personne.

    Sur le plan de la recherche, cet outil peut savrer fort intressant, notamment pour mesurer limpact de certaines interventions sur les capacits raliser les AIVQ; comparer les capacits fonctionnelles selon diverses atteintes visuelles; comparer lvolution des incapacits raliser les AIVQ avec celle des incapacits visuelles, etc.

    CONCLUSION

    Nous pouvons conclure que la MIDVAQ, utilisable autant en clinique quen recherche, pallie la raret des instruments franco-qubcois, objectifs et standardiss, qui permettent de mesurer, dune faon objective et subjective, limpact de la dficience visuelle dans les activits instrumentales de la vie quotidienne.

    PLANS FUTURS

    Les proprits mtriques de la MIDVAQ, tant pour sa version Clinique que Recherche, devront tre mesures afin de bien cerner, entre autres, sa fidlit, sa validit et sa sensibilit au changement.

    REMERCIEMENTS

    Nos sincres remerciements : lInstitut Nazareth et Louis-Braille, pour son soutien financier; Sharon Haymes, auteure du MLVAI, pour nous avoir accord la permission de traduire et dadapter son instrument; Ralph Bonet-Sanon, Hlne Defalque, Erika Galant, Maude Lamont et Myriam Larivire, assistants de recherche.

    RFRENCES

    Fougeyrollas, P. (1998). Classification qubcoise: Processus de production du handicap. Lac St-Charles: Rseau international sur le processus de production du handicap.

    Haymes, S. (2000). The Melbourne Low-Vision ADL Index. Melbourne: The University of Melbourne.

    Haymes, S., Johnston, A., & Heyes, A. (2001a). The development of the Melbourne Low-Vision ADL Index: a measure of vision disability. Investigative Ophthalmoly & Visual Science 42(6), 1215-1225.

    Haymes, S., Johnston, A., & Heyes, A. (2001b). Preliminary investigation of the responsiveness of the Melbourne Low Vision ADL Index to low-vision rehabilitation. Optometry and vision science, 78(6), 373-380.

    Haymes, S., Johnston, A., & Heyes, A. (2001c). A Weighted version of the Melbourne Low-Vision ADL Index: a measure of disability impact. Optometry and vision science, 78(8), 565-579.

    Haymes, S., Johnston, A., & Heyes, A. (2002). Relationship between vision impairment and ability to perform activities of daily living. Ophthalmic and Physiological Optics, 22(2), 79-91.

    Smith, H. J., Dickinson, C. M., Cacho, I., Reeves, B. C., & Harpe, R. A. (2005). A randomized controlled trial to determine the effectiveness of prism spectacles for patients with age-related macular degeneration. Archives of Ophthalmology, 123, 1042-1050.

    Vallerand, R. J. (1989). Vers une mthode de validation trans-culturelle de questionnaires psychologiques: implications pour la recherche en langue franaise. Canadian Psychology / Psychologie Canadienne, 30(4), 662-680.

    Vukicevic, M. (2006). An Evidence Based Assessment of Rehabilitation Strategies Appropriate to Persons with Macular Vision Loss: Functional Outcomes and Comparative Cost Analysis. (thse de Ph.D.), La Trobe University, Victoria (Australia).

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    Vukicevic, M., & Fitzmaurice, K. (2005). Impact of eccentric viewing and magnification interventions on the performance of activities of daily living. International Congress Series, 1282 544-548.

    Vukicevic, M., & Fitzmaurice, K. (2009). Eccentric viewing training in the home environment: Can it improve the performance of activities of daily living? Journal of Visual Impairment & Blindness, May, 277-290.

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

    Limplantation de signaux sonores est un facilitateur permettant dassurer la scurit lors dune traverse de rue pour des personnes ayant une dficience visuelle lorsque les indices fournis par les sons de la circulation ne sont pas disponibles (Barlow, Bentzen, Sauerburger, & Franck, 2010; Guth, Rieser, & Ashmead, 2010). Il existe une grande variabilit dans le fonctionnement de signaux sonores. Rappelons quau Qubec, le systme prconis prvoit que les signaux permettent lalignement des personnes avant et durant la traverse. Plusieurs tudes ont permis de dmontrer lefficacit et la scurit de ce mode de fonctionnement (Leroux et al., 2014; Ratelle et al., 1999). Le systme prvoit lutilisation dune mlodie (Mlodie du Canada) prsentant des caractristiques optimales pour la localisation (dure de 1200 ms et contenu spectral en basses frquences). La norme qubcoise prescrit lutilisation de cette mlodie dans le cas damnagement dun seul passage et le signal de type coucou de la norme canadienne dans laxe nord-sud dans le cas dinstallations sur deux axes (Loane & Stewart, 2008; Qubec. Ministre des Transports, 2009).

    La performance du signal coucou ayant t questionne par les observations cliniques, une premire tude comparant le signal coucou et

    dautres signaux conus avec des caractristiques acoustiques similaires la mlodie a permis de conclure que le signal coucou offrait une performance infrieure dans des tches dalignement ralises en laboratoire (Leroux et al., 2014; Ricard, 2012). Toutefois, dans ltude de Ricard, les nouveaux signaux de type coucou modifis en dure et en contenu spectral nont pas t apprcis par les participants, ces derniers apprciant davantage les signaux de type mlodique. Considrant les risques de confusion que pourraient engendrer labandon du signal coucou et ladoption dun autre signal de type mlodique, ltude fut donc poursuivie. Une version modifie du signal coucou a t dveloppe, cette version prservant la sonorit du coucou tout en offrant des caractristiques acoustiques optimales pour la localisation. Le contenu spectral du coucou actuel a t abaiss dune octave et la dure du signal a t double (dure de 1020 ms) sapparentant aux caractristiques de la Mlodie du Canada. Le but de ltude actuelle tait didentifier, pour laxe nord-sud, un signal distinct de la Mlodie du Canada et offrant les mmes critres de scurit de cette dernire.

    tude comparative de signaux sonores amnags pour laxe nord-sudAndrAnne Mailhot, M.Sc.(c)1,3, Agathe Ratelle, M.A.1,3,5, Tony Leroux, Ph.D.2,4,5, Carole Zabihaylo, M.Sc.1,5

    1 Institut Nazareth et Louis-Braille2 Institut Raymond-Dewar3 cole doptomtrie, Universit de Montral4 cole dorthophonie et daudiologie, Facult de mdecine, Universit de Montral5 Centre de recherche interdisciplinaire du Montral mtropolitain (CRIR)

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    OBJECTIFS

    Ltude a comport deux objectifs :

    1) Identifier un signal apprci des utilisateurs tout en tant distinct de la mlodie utilise en axe est-ouest;

    2) Comparer la performance du signal retenu celle du Coucou actuel dans une tche de maintien de la trajectoire lintrieur du passage pour pitons lors dune traverse de rue large.

    PHASE 1 : CHOIX DUN SIGNAL PAR LES UTILISATEURS

    Mthodologie

    Lidentification du signal devant tre utilis dans laxe nord-sud a t effectue laide dune enqute mise en ligne auprs de trois groupes de participants soit des personnes ayant une dficience visuelle, des personnes prsentant une surdiccit et des spcialistes en orientation et mobilit. Dans cette enqute, les participants ont t informs des risques relis par lutilisation de deux signaux de type mlodique. Un choix forc entre deux signaux leur a t prsent (tableau 1),

    soit le signal de type mlodique, celui-ci ayant t considr favori lors de ltude de Ricard (2012), ou la nouvelle version du signal coucou (no-coucou doubl).

    Au total, 78 personnes ont particip au sondage, soit 39 participants ayant une dficience visuelle, 16 ayant une surdiccit et 24 spcialistes en orientation et mobilit.

    Rsultats

    Pour lensemble des rpondants au sondage, aucune diffrence significative (2=5,098; p=0,07) na t observe entre le signal no-coucou doubl (55 %) et le signal de type mlodique (45 %). Par ailleurs, il a galement t observ que le groupe de participants ayant une dficience visuelle a favoris loption mlodique (63 %) malgr les risques de confusion avec la mlodie du Canada.

    PHASE 2 : EXPRIMENTATION TERRAIN

    Dans la phase exprimentation terrain, les conditions techniques disponibles ne permettaient que linstallation simultane de deux

    Tableau 1 Description des signaux prsents dans le sondage internet

    Signaux sonores Engagement(9 premires secondes)

    Dgagement(suite de la traverse)

    No-coucou doubl 1e note 70 ms + pause 200 ms +2e note 140 ms + pause 200 msLa squence est rpte (sauf 2e pause) Dure totale de 1020 ms

    1e note 70 ms + pause 200 ms +2e note 140 ms + pause 80 msLa squence est rpte (sauf 2e pause) Dure totale de 900 ms

    Mlodie 3 (Ricard, 2012)

    1e note 200 ms + 2e note 400 ms +3enote 200 ms + 4e note 400 msDure totale de 1200 ms

    1e note 150 ms + 2e note 300 ms +3e note 1500 ms + 4e note 300 msDure totale de 900 ms

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    signaux. Le no-coucou doubl ayant obtenu le plus haut pourcentage global et tant considr plus scuritaire pour son ct distinctif, il a t retenu afin dtre compar au coucou actuel dans la phase terrain.

    Mthodologie

    Vingt-quatre (24) adultes fonctionnellement non-voyants (16 hommes et 8 femmes), gs entre 22 et 64 ans, ont particip ltude terrain. Les participants prsentaient galement les caractristiques suivantes : audition bilatrale normale, capacit de dplacements autonomes avec la canne longue. Le recrutement des participants sest effectu auprs du Regroupement des aveugles et amblyopes du Montral mtropolitain, de lInstitut national canadien pour les Aveugles, des comits des usagers de lInstitut Nazareth et Louis-Braille et du centre de radaptation MAB-Mackay ainsi que des spcialistes en orientation et mobilit de ces centres.

    Site

    Le site exprimental tait localis langle des rues Sherbrooke Est et Fletcher, Montral. Ce mme site dexprimentation a t utilis lors de ltude de Ratelle et al. (1999). Il sagit dune intersection en T compose de six voies avec terre-plein central. Lintersection tait dj munie dun signal sonore pour le passage est et des haut-parleurs supplmentaires ont t ajouts cte cte ceux dj existants afin dobtenir des caractristiques acoustiques similaires. Le passage pitonnier a t quadrill. Des lignes supplmentaires ont t ajoutes lextrieur des passages pour pitons afin dvaluer la trajectoire des participants et de mesurer lampleur des dviations (figure 1). Lexprimentation terrain sest tale sur trois jours en dehors des heures de pointe, dont deux journes de fin de semaine et

    une de semaine. Chaque participant avait la tche de procder lalignement et ensuite deffectuer la traverse de la rue en tentant de maintenir la trajectoire. Un total de 12 traverses de rues, dont 6 en utilisant le coucou actuel et 6 avec le no-coucou doubl, ont t effectues. Un premier essai effectu en guide humain avait tout dabord lieu pour familiariser le participant. Un ordre semi-alatoire de prsentation des signaux et de position de dpart (nord-sud et dsalignement gauche ou droit) avait t prdtermin. Tous les participants ont eu remplir un questionnaire portant sur lapprciation globale des signaux utiliss, sur lapprciation avant et pendant la traverse et sur le niveau de scurit; ils devaient aussi indiquer leur prfrence (choix forc) entre les deux signaux utiliss.

    Figure 1 Quadrillage de lintersection Fletcher et Sherbrooke Est

    Plusieurs mthodes ont t utilises pour mesurer le maintien de la trajectoire :

    1) trac la main partir dun quadrillage reprsentant la traverse,

    2) appareil GPS de haute prcision,

    3) camra mobile utilisant des marqueurs fixs sur les chaussures des participants et

    4) camra fixe filmant lensemble de la traverse.

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    Dans le cadre de cet article, seules les donnes prleves la main sont prsentes.

    Les critres de russite allouaient un cart partant de la mdiane du passage jusqu 1,25 m lextrieur des passages pour pitons.

    Rsultats

    Le tableau 2 montre les rsultats des donnes objectives. On y constate une performance significativement suprieure du no-coucou doubl dans la tche de maintien de trajectoire lintrieur du passage pour pitons (2=11,08; p=0,004). Ainsi, les traverses excutes avec le coucou actuel comportent un plus grand nombre de dviations lextrieur des lignes pour pitons ainsi quun plus grand nombre dchecs (dviation suprieure 1,25 mtre lextrieur des lignes pour pitons). La dure dalignement avant dinitier la traverse a galement t analyse. Lquipe de recherche avait comme hypothse que la dure dalignement serait suprieure

    lorsque le sujet part du mme ct o le signal est initi. Pourtant, on retrouve une diffrence minime entre le nord et le sud pour les deux types de signaux sans toutefois tre significative. Par contre, une diffrence significative en faveur du no-coucou doubl a t note pour la dure dalignement sans gard la direction (nord ou sud) (D[1,275]=10,762; p 1,25 m des passages pour pitons 2 10

    Dure dalignement(s) (premier signal mis ct oppos) 1,93 2,36

    Dure dalignement(s) (premier signal mis mme ct) 2,09 2,63

    Dure moyenne(s) sans gard la direction 2,02 2,50

    Dure totale de la traverse(s) 20,51 21,29

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

    mis certains commentaires concernant le no-coucou doubl, indiquant que les sons intervalle rapide, dans la phase de dgagement, craient un effet anxiogne et pouvaient galement causer de la confusion avant/arrire au cours de la traverse. Quant au coucou de la norme actuelle, les participants ont not que lalignement est plus difficile raliser puisque les sons sont trop aigus et les intervalles espacs.

    Tableau 3 - Rsultats des donnes subjectives

    Questions Coucou actuelNo-coucou

    doubl

    Apprciation du signal 3,13 3,58

    Alignement avant la traverse 3,08 3,75

    Alignement pendant la traverse 3,33 3,96

    Niveau de scurit 3,33 4,13

    DISCUSSION

    La prsente tude semble indiquer que des amliorations doivent encore tre apportes au signal no-coucou doubl. Dans la phase 1, le groupe de participants ayant une dficience visuelle a favoris le signal de type mlodique malgr le risque de confusion avec la mlodie du Canada. Les rsultats de la phase 2 ont pu dmontrer que le signal no-coucou doubl offre des performances significativement suprieures sur plusieurs aspects, mais les rsultats subjectifs dmontrent galement des insatisfactions, notamment un effet anxiogne pendant la phase de dgagement. Dans les commentaires mis par les participants, le dsir dobtenir une option mlodique a de nouveau t mis. Pour

    une premire fois observe, il semble que le temps dalignement nest pas influenc de faon significative par lorigine du signal.

    LIMITES DE LTUDE

    Le sondage internet ralis lors de la phase 1 a connu des difficults techniques; ceci a occasionn un taux dabandon lev des participants, surtout pour le groupe ayant une dficience visuelle. Un nombre plus grand de rpondants aurait t souhaitable. En raison de labsence de diffrence significative dans le choix des signaux, il aurait t pertinent que lexprimentation terrain comporte tous les signaux, mais cette avenue na pu tre ralise en raison de limites instrumentales. Lors de lcoute des sons virtuels, leffet anxiogne du no-coucou doubl navait pas t dtect. Le dlai trop court entre limplantation des sons sur le terrain et le dbut de lexprimentation na pas permis lquipe de recherche de corriger leffet drangeant du signal no-coucou doubl dans sa phase de dgagement. Finalement, malgr la minutie des exprimentateurs, le trac la main de la trajectoire a pu engendrer des erreurs de mesures. Des analyses additionnelles, comparant la performance des diffrentes techniques de mesure, devraient permettre didentifier ultrieurement la mthode la plus prcise.

    CONCLUSION

    Les rsultats de cette tude nous permettent de conclure que le coucou actuel offre une performance infrieure dans la tche de maintien de la trajectoire lintrieur du passage pour pitons comparativement au signal no-coucou doubl qui prsente des caractristiques acoustiques similaires la mlodie du Canada (dure plus longue et contenu spectral en basses frquences). Toutefois, le signal no-coucou doubl na pas reu une apprciation suffisamment claire pour

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    permettre de suggrer quil remplace le coucou actuel. Les commentaires mis suggrent que ce signal mrite certains correctifs. Ltude doit donc tre poursuivie. Il reste explorer la possibilit de concevoir une phase de dgagement offrant un dbit plus rapide sans toutefois crer deffet anxiogne. Finalement, lapprciation suprieure dun signal mlodique par les utilisateurs mrite aussi une investigation plus approfondie.

    REMERCIEMENTS

    Nous tenons remercier tous les collaborateurs pour leur prcieuse contribution au projet de recherche: Institut Nazareth et Louis-Braille (INLB), Ville de Montral, Novax Industries Corporation ainsi que le Centre de recherche informatique de Montral (CRIM).

    RFRENCES

    Barlow, J. M., Bentzen, B. L., Sauerburger, D., & Franck, L. (2010). Teaching travel at complex intersections. Dans W. R. Wiener, R. L. Welsh & B. B. Blasch (dir.), Foundations of Orientation and Mobility: Vol. 2. Instructional Strategies and Practical Applications (3e d., p. 352-419). New York: AFB Press.

    Guth, D. A., Rieser, J. J., & Ashmead, D. A. (2010). Perceiving to move and moving to perceive : Control of locomotion by students with vision loss. Dans W. R. Wiener, R. L. Welsh & B. B. Blasch (dir.), Foundations of Orientation and Mobility: Vol. 1. History and Theory (3e d., p. 3-44). New York: AFB Press.

    Leroux, T., Ratelle, A., Zabihaylo, C., Ricard, C., Mailhot, A., & Poulin, S. (2014). Traverser laide du signal sonore: Performance du coucou. Dans M.-C. Wanet-Defalque, K. Tmisjian & A. Jarry (dir.), Laccessibilit et ses multiples facettes: Actes du 15e Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation (p. 8-14). Montral: cole doptomtrie de lUniversit de Montral; Longueuil: Institut Nazareth et Louis-Braille.

    Loane, G., & Stewart, R. (2008). Lignes directrices pour la comprhension, lutilisation et la mise en oeuvre des signaux sonores pour pitons (Association qubcoise du Transport et des routes, trad.). Ottawa: Association des transports du Canada.

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    Ricard, C. (2012). Dveloppement dun nouveau signal sonore destin aux pitons prsentant une dficience visuelle. Travail dirig, cole dorthophonie et daudiologie, Facult de mdecine, Universit de Montral.

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

    PROBLMATIQUE

    Lapprentissage du braille pose parfois des difficults en termes dintervention et datteinte des rsultats. Bien que cet apprentissage constitue un outil dans le processus de radaptation de lusager, il convient de sinterroger sur la place quil occupe dsormais parmi les autres moyens daccs linformation maintenant disponibles.Lobjectif de lapprentissage du braille est de donner aux usagers un moyen de compenser des situations de handicap vcues au niveau de la communication crite. Les intervenants sinterrogent sur les facteurs de russite qui font en sorte quun usager parviendra se rendre jusquau bout de son apprentissage du braille (motivation, soutien de lentourage, etc.). Ils se questionnent galement sur les facteurs qui font en sorte quun usager ne parviendra pas terminer son apprentissage du braille : perte de sensibilit tactile, faible niveau de motivation, somme de travail exig pour lapprentissage du braille, besoins limits, autres moyens technologiques disponibles, etc. Finalement, les intervenants se posent des questions sur les facteurs en lien avec le maintien ou le non maintien de la lecture braille aprs la fin des interventions : autres moyens disponibles, rsidu visuel fonctionnel au moment de lapprentissage du braille, trop peu de littrature disponible en braille, priode dattente trop longue avant que les ouvrages ne soient disponibles.

    Lorsquon se rfre lapprentissage du braille lge adulte, la littrature dans ce domaine est peu abondante. Certaines tudes (Douglas, Franks, Weston, & Clements, 2009; Goudiras, Papadopoulos, Koutsoklenis, Papageorgiou, & Stergiou, 2009; Pester, 1993) permettent de constater que les adultes apprennent gnralement le braille pour des raisons pratiques. Ainsi, les raisons gnralement voques sont celles de pouvoir lire et crire des tiquettes, des numros de tlphone, des adresses, etc. Toutefois, ces tudes rvlent galement que des raisons personnelles sont souvent lorigine de ces apprentissages, parmi lesquelles on retrouve notamment la stimulation de lesprit, lide dun dfi intressant, lamlioration de lestime de soi, la satisfaction personnelle et laccs lautonomie (Douglas et al., 2009; Pester, 1993).

    Les tudes canadiennes ralises sur cette problmatique sont galement rares. Nous pouvons nanmoins mentionner une tude ralise sur la vitesse de lecture du braille franais (Laroche, Boul, & Wittich, 2012) lcole Jacques-Ouellette avec 30 lecteurs de braille gs de plus de 15 ans et 10 lecteurs de braille ayant une vision et agissant comme groupe contrle. Les conclusions de cette tude rvlent, entre autres, que chez les participants lecteurs de braille franais, lacquisition du braille avant lge de 10 ans favorise laugmentation de la vitesse de lecture.

    Apprendre le braille lge adulte : quelques rsultats prliminairesKhatoune Tmisjian, Ph.D.1,2, Chantal Nicole, M.Ps1, Marco Dubreuil, D.E.S.S.1, Denise Monette11

    1 Institut Nazareth et Louis-Braille2 Centre de recherche interdisciplinaire du Montral mtropolitain (CRIR)

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    Quant aux obstacles lis lapprentissage du braille chez les adultes, certaines tudes (Douglas et al., 2009) ont identifi le manque de sensibilit tactile qui pourrait rendre les apprentissages plus difficiles, le nombre limit de services, le manque de motivation ainsi que le manque de soutien des proches. Dautres recherches ont rvl que lapprentissage du braille est un processus complexe et difficile (Wells-Jensen, 2003).

    En rsum, mme si les tudes sur les facteurs de russite lors de lapprentissage du braille sont relativement nombreuses, il ressort que peu dtudes ont t ralises sur la clientle adulte et ge dans ce domaine. Il est donc important davoir une comprhension approfondie des divers facteurs qui entrent en ligne de compte lors de lapprentissage du braille.

    OBJECTIFS DE LTUDE

    Lobjectif gnral de cette tude est dexaminer dans quelle mesure les usagers qui ont appris le braille lge adulte parviennent maintenir cet apprentissage et russissent lutiliser dans leur vie quotidienne. Plus prcisment, cette tude vise documenter les caractristiques des usagers qui ont appris le braille lge adulte, recueillir leurs perceptions sur le plan des interventions reues et finalement, valuer leur capacit de lecture sur le plan de la vitesse et de la comprhension.

    MTHODOLOGIE

    Il sagit dune tude exploratoire, mene selon une approche mixte, utilisant la fois les mthodes qualitatives et quantitatives. Pour les besoins de cet article, nous traiterons essentiellement des donnes qualitatives. Dans les rsultats prliminaires, nous dcrirons les caractristiques sociodmographiques des participants et nous traiterons de la motivation des usagers apprendre

    le braille, du maintien de lusage du braille et de la relation entre le niveau de vision et le maintien de cet usage.

    Participants

    Cinquante participants ont t recruts parmi les 127 usagers de lINLB, avec une distribution proportionnelle par ge. Les usagers retenus pour ltude devaient avoir reu un minimum de trois interventions en communication braille dun intervenant de lINLB; ils devaient avoir dbut lapprentissage du braille lge adulte et tre francophones. De plus, le nombre dannes coules depuis la fin de leur apprentissage ne devait pas dpasser 12 ans.

    Instruments de collecte de donnes

    Les donnes ont t recueillies en utilisant deux instruments :

    un questionnaire sociodmographique, comprenant des donnes cliniques et sociales, notamment le diagnostic visuel et les aides techniques utilises;

    une entrevue semi-dirige, enregistre, de 60 minutes, permettant de connatre les perceptions des participants au sujet des interventions reues dans le contexte de lapprentissage du braille.

    RSULTATS PRLIMINAIRES

    Profil des participants

    Les caractristiques sociodmographiques des 50 participants sont indiques dans le tableau 1 suivant.

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

    Tableau 1 Statistiques descriptives des variables sociodmographiques de lchantillon

    Caractristiques n %

    ge 20-40 ans 41-60 ans 61-80 ans 81 et plus

    918203

    1836406

    Sexe Femme Homme

    3416

    6832

    Niveau de scolarit Primaire Secondaire Collgial Universitaire

    719717

    14381434

    Rgion Montral Autre ville Semi-urbaine Rurale

    221936

    4438612

    Occupation Retrait(e) Sans emploi Avec emploi Aux tudes

    221963

    4419126

    Diagnostic visuel Rtinite pigmentaire DMLA Glaucome Diverses maladies oculaires

    1610816

    3221830

    Les participants, dont 68 % sont des femmes, proviennent majoritairement dune rgion urbaine (Montral ou autre ville). Lge moyen est de 57 ans; leur niveau de scolarit est le secondaire pour 38 % des participants; 63 % sont sans emploi ou retraits et sur le plan de leur vision, 32 % ont une rtinite pigmentaire.

    Motivation apprendre le braille

    Quest-ce qui a motiv les participants apprendre le braille? Plusieurs raisons sont voques par les participants, notamment le besoin, la prcaution/prvention, le dfi personnel, les conseils des proches ou encore le plaisir que cela leur procure.

    Apprentissage du braille par besoin : Je pense qutant confront la ccit heu pour moi, ctait une faon de pouvoir continuer de fonctionner (H, 52)

    Apprentissage du braille par prcaution/prvention :Ben au tout dbut, ctait parce que je savais que jtais pour perdre la vue compltement, donc ctait pour commencer me prparer (F, 62)

    Apprentissage du braille par dfi : un dfi que je me suis lanc quand jai pris conscience que je ne pouvais plus vivre avec mes yeux sans utiliser la loupe (F, 73)

    Apprentissage du braille suite des conseils : pis mon intervenante lpoque ctait XXX, on a dun commun accord, on a dcid de me faire apprendre le braille (H, 61)

    Apprentissage du braille par plaisir : Jaime beaucoup le mode sonore, le mode audio, mais cest un mode plus passif. () Mais je me disais voil, quand il y aura des pannes dlectricit ou je ne sais trop ben, je ne serais pas pris rien faire. Vers un autre mode de communication ou, tout le moins, de lecture (H, 42)

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    Nous constatons donc que les motivations apprendre le braille varient dun participant lautre, allant de lapprentissage par ncessit lapprentissage par plaisir.

    Maintien de lusage du braille

    Des 50 participants, nous savons que 31 ont maintenu lusage du braille, dont 7 participants qui ont diminu, tandis que 19 ont arrt dutiliser le braille. Trois raisons incitent les participants maintenir lusage du braille : ils le font par besoin, pour la pratique et/ou pour le plaisir. Quel usage du braille les participants qui lont maintenu en font-ils? Certains feront de la lecture, dautres de ltiquetage, et enfin dautres encore utiliseront le braille des fins de loisirs, comme pour jouer aux cartes. Par exemple, un participant affirme :

    jutilise encore le braille, mais depuis toujours pour quelque chose comme plus pratique : comme jouer aux cartes en braille, identifier mes numros de tlphone, mes CD, tout le ct pratique, mais pas la lecture de livres, non (F, 47)

    Niveau de vision et maintien de lusage du braille

    Une de nos hypothses est que les usagers qui maintiennent lusage du braille sont ceux qui dtiennent peu ou pas de vision fonctionnelle en lecture au moment o ils ont commenc leur apprentissage.

    Quel tait le niveau de vision de ceux et celles qui ont maintenu lusage du braille?Je narrivais plus lire limprim du tout, du tout. Cest pour a que je me suis dirige vers le braille (F, 55)

    Et je ntais plus capable de lire. Et mme ce que jcrivais, je ny arrivais plus (F, 34)

    Aprs avoir perdu la vue, pour tre capable de lire (M, 33)

    Quel tait le niveau de vision de ceux et celles qui ont arrt lusage du braille?Oui, parce que javais une bonne vision; ma motivation pour apprendre le braille ntait peut-tre pas si grande que a (F, 63)

    en me disant que peut-tre un jour, jen aurais besoin (F, 85)

    Cette relation entre le niveau de vision et le maintien de lusage du braille devra tre confirme par des analyses quantitatives subsquentes.

    CONCLUSION

    Lanalyse qualitative des donnes indique que :

    sur le plan de la motivation apprendre le braille, cette dernire dpend de la situation des participants. Aussi, si certains participants sy voient contraints cet apprentissage par besoin, dautres sy mettent en vue dun futur incertain de leur sant visuelle, ou encore suite des conseils de proches ou dintervenants; enfin, pour dautres participants, il sagit dun dfi personnel ou dun plaisir;

    au niveau du maintien de lusage du braille, 62 % des participants ont maintenu lusage du braille (incluant les participants qui ont diminu), et ceci constitue une proportion relativement importante;

    enfin, en ce qui a trait la relation entre le niveau de vision et le maintien de lusage du braille, les participants qui ont maintenu lutilisation du braille ne disposaient gnralement pas de vision au moment de leur apprentissage, tandis que ceux et celles qui ont arrt lutilisation du braille sont majoritairement des personnes qui avaient encore un rsidu visuel lorsquils ont appris le braille.

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

    RFRENCES

    Douglas, G., Franks, J., Weston, A., & Clements, B. (2009). Braille in the 21st century: Opportunities, benefits, and challenges for adults with acquired sight loss: Research report for RNIB (106 p.). Birmingham: Visual Impairment Centre for Teaching and Research (VICTAR), School of Education, University of Birmingham.

    Goudiras, D. B., Papadopoulos, K. S., Koutsoklenis, A. C., Papageorgiou, V. E., & Stergiou, M. S. (2009). Factors affecting the reading media used by visually impaired adults. British Journal of Visual Impairment, 27(2), 111-127.

    Laroche, L., Boul, J., & Wittich, W. (2012). Reading speed of contracted french braille. Journal of Visual Impairment & Blindness, 106(1), 37-42.

    Pester, E. (1993). Braille Instruction for Individuals Who Are Blind Adventitiously: Scheduling, Expectations, and Reading Interests. RE:view, 25(2), 83-87.

    Wells-Jensen, S. (2003). Just saying no to braille reading, part II. The Braille Monitor, 46(3).

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    Pertinence dun instrument de dpistage des incapacits visuelles chez les ans domicile prsentant des troubles cognitifsMathieu Carignan, M.Sc. ergothrapeute 1,2, Lise Dry, clinicienne en radaptation visuelle, 1,2

    1 Institut Nazareth et Louis-Braille 2 Centre de recherche interdisciplinaire en radaptation du Montral mtropolitain (CRIR)

    RSUM

    Le reprage des personnes ges ayant des incapacits visuelles seffectue laide dun questionnaire valid. Cependant, les professionnels du rseau de la sant ont de la difficult lutiliser auprs des personnes prsentant des dficits cognitifs. Le but de cette tude consiste slectionner un instrument qui dtecte la composante visuelle des situations de handicap rencontres, et ce, mme si la personne prsente un trouble cognitif. Linstrument recherch doit sensibiliser les personnes, les aidants et les professionnels des Centres de sant et services sociaux (CSSS) la pertinence dun examen oculovisuel rgulier. Dcoulant dune recension des crits et dune dmarche infructueuse pour la traduction dun instrument existant, un projet visant dvelopper un nouvel instrument rassemble des partenaires des milieux cliniques et de recherche.

    PROBLMATIQUE

    Illustration et prvalence

    La problmatique sillustre bien par une histoire de cas provenant de la littrature :

    Mme Dupuis est ge de 82 ans. Elle vit seule depuis le dcs de son mari, il y a 10 ans. Sa fille a remarqu que

    sa mre tlphone moins souvent et quelle a cess daller la chorale; ce quelle aimait pourtant beaucoup. Des factures non payes saccumulent dans un tiroir. Le rfrigrateur contient de la nourriture prime. Lors dune visite de sa fille, qui lui faisait part de son inquitude, Mme Dupuis sest fche. Elle a blm la voisine, qui lui aurait vol un bijou quelle ne retrouve plus. (Poirier & Gauthier, 2011)

    Les professionnels de la radaptation visuelle tirent habituellement la conclusion que cette histoire est typique dune personne ge ayant une dficience visuelle. Il sagit en effet dune personne ge ayant des difficults fonctionnelles au niveau de son tlphone, de ses activits de loisirs impliquant la lecture, du paiement de ses factures, de la reconnaissance de la nourriture prime, des inquitudes de la famille, des changements dhumeur et de la recherche dobjets personnels. Pourtant, louvrage de Poirier et Gauthier porte sur la maladie dAlzheimer, et pour les professionnels de ce domaine, ce cas est classique des prmices dune dmence. Cette histoire illustre bien la similitude touchant plusieurs situations de handicap rencontres tant par les personnes ayant une dficience visuelle que par celles qui prsentent des troubles

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

    cognitifs. Dans Blaser, Wittwer, Berset et Becker (2013, p. 26), on met lhypothse que ceci peut tre occasionn par la vision unilatrale des spcialistes, qui se focalisent soit sur les maladies oculaires, soit sur les dmences . On prcise aussi que les dficiences sensorielles, les dmences et la dpression [] partagent galement certaines similitudes au niveau de la symptomatique (Blaser et al., 2013, p. 6).

    On sait depuis longtemps que les dficiences visuelle et cognitive sont des conditions frquentes chez les ans et que leur prvalence est corrle (Uhlmann, Larson, Koepsell, Rees, & Duckert, 1991). Selon une tude pidmiologique (Whitson et al., 2007), la prsence concomitante de dficience visuelle et de dficits cognitifs dans la population des 65 ans et plus vivant dans la communaut serait de 4 %.

    La plus rcente enqute qubcoise portant sur lincapacit des personnes vivant en mnage priv ou en mnage collectif non institutionnel (Fournier & Cazale, 2013) estime le taux de prvalence des incapacits lies la vision 8,6 % chez les personnes ges de 65 ans et plus. Chez les 85 ans et plus, ce pourcentage saccrot 22,1 %. Les taux sont lgrement plus levs pour les personnes ayant des incapacits lies la mmoire, soit respectivement 11,6 et 27,4 % chez les 65 ans et plus et les 85 ans et plus.

    Reprage des ans prsentant des incapacits visuelles

    Cette tude sinscrit dans les objectifs du reprage des ans prsentant des incapacits visuelles par les intervenants de premire ligne des CSSS, par le biais dune approche populationnelle. Ce reprage systmatique des personnes ges de 75 ans et plus vivant domicile vise principalement faciliter laccs aux services spcialiss. Ceux-ci sont offerts par un professionnel de la vue

    (optomtriste ou ophtalmologiste) pour tablir un diagnostic visuel prcoce et des traitements appropris, ou par les centres de radaptation pour optimiser lautonomie, la scurit et la participation sociale de la personne ge.

    Loutil actuel est le Questionnaire de reprage des incapacits visuelles (Gresset & Baumgarten, 2003, 2009) publi par lInstitut Nazareth et Louis-Braille (INLB) et prsentement en rvision.

    Ds 2009, les utilisateurs de cet instrument ont rapport que les personnes prsentant des atteintes cognitives sont incapables de rpondre aux questions et que plusieurs des activits visuelles dcrites par ce questionnaire ne sont plus ralises par celles-ci (Dry & McGraw, 2009). De plus, ses questions impliquent une capacit de jugement et une mmoire des vnements rcents, ce qui rend la passation du test et le calcul du score difficiles. Par consquent, le questionnaire est souvent abandonn. Cette situation prvaut encore aujourdhui.

    Lordre des questions a rcemment t modifi pour mettre laccent sur lorientation aux services spcialiss. Par exemple, la premire question pose est dornavant : quand remonte votre dernier examen de la vue? Si lexamen remonte plus de deux ans, la personne est rfre un professionnel de la vue pour un examen oculovisuel. Ainsi, laccent est mis sur limportance de lexamen visuel rgulier et sur le diagnostic requis pour accder aux services de radaptation visuelle. Ceci s'avre d'autant plus important puisque l'entourage de la personne ayant des troubles cognitifs peroit frquemment qu'un examen visuel et le port des lunettes sont inutiles.

    Pourtant, la littrature affirme que la stimulation sensorielle est essentielle au maintien des fonctions cognitives (Blaser et al., 2013).

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    BUT DE CETTE TUDE

    Le but de cette tude consiste slectionner un instrument qui dtecte la composante visuelle des situations de handicap rencontres, et ce, mme si la personne prsente un trouble cognitif. Linstrument recherch doit sensibiliser les personnes, les aidants et les professionnels des Centres de sant et services sociaux (CSSS) la pertinence dun examen oculovisuel rgulier. Idalement, si le rseau de la sant pouvait faciliter la dtection dun problme visuel, frquemment confondu avec les dficits cognitifs, plusieurs situations de handicap vcues par ces personnes pourraient tre corriges.

    La population cible par ltude est compose de personnes ges vivant domicile (soit en rsidence pour personnes ges autonomes ou non autonomes ou en ressources non institutionnelles), lexclusion des ans vivant en centre dhbergement de soins de longue dure (CHSLD).

    PHASE 1 : RECENSION DES CRITS (2010-2011)

    la demande de lquipe de recherche, Chabot-Hbert (2011) recommande que linstrument soit bref, peu coteux, simple dutilisation, spcifique la dficience visuelle tout en tant sensible un large ventail dincapacits visuelles, disponible, prcis, valide et quil puisse se transporter aisment au domicile de la personne o seffectue lvaluation.

    PHASE 2 : TRADUCTION ET VALIDATION TRANSCULTURELLE DUN INSTRUMENT DE DPISTAGE (2012-2013)

    La phase 2 consistait la traduction et la validation transculturelle dun instrument existant, dvelopp au Manitoba dans le cadre du programme : Focus on Falls Prevention Vision Screening Program: Improving Vision Prevents Falls (Bell, Hawranik, & McCormac, 2011; Bell & McCormac, s.d.; Misericordia Health Centre, 2014). Ce projet utilise une partie dun test optomtrique (le E multidirectionnel) dans une perspective de dpistage. Suivant la consultation dun groupe dexperts, cette phase a t abandonne, car linstrument ncessitait de nombreuses adaptations pour rpondre lobjectif de cette tude ainsi quaux caractristiques de la clientle cible. Une tape qui a tout de mme rvl limportance de bien informer et entraner les professionnels utiliser un instrument de dpistage de type chelle dacuit pour viter les risques de prjudice. Ce type de dpistage qui nest pas un examen visuel complet pourrait tre peru comme tel par la population. Mentionnons quune autre tude en cours par lquipe de la Dre Hlne Kergoat sintresse la validation dun outil de dpistage des troubles visuels pour les personnes ges en milieu dhbergement ayant une dmence de stade modr svre (Chriqui, Kergoat, Champoux, Leclerc, & Kergoat, 2013).

    PHASE 3 : LABORATION DUN INSTRUMENT DE DPISTAGE DES INCAPACITS VISUELLES CHEZ LES ANS DOMICILE PRSENTANT DES TROUBLES COGNITIFS (2013 EN COURS)

    Mthodes

    Il sagit dune recherche-action, regroupant des cliniciens en radaptation et en griatrie, des chercheurs en radaptation et des gestionnaires dtablissements de sant. Deux tapes sont prvues :

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

    A) Valider le contenu par la slection des lments dfinitifs de linstrument de dpistage auprs dun groupe dexperts en vision, en dmence et auprs dutilisateurs de linstrument. La mthode de groupe de discussion focalise (Krueger, 1994) est utilise. Le recrutement des intervenants sest effectu selon une technique d'chantillonnage non probabiliste, base sur le choix raisonn par le jugement d'experts (Contandriopoulos, Champagne, Potvin, Denis, & Boyle, 1990).

    B) Documenter et valider linstrument par des utilisateurs dans leur contexte clinique pour sassurer de son acceptabilit. Pour ce faire, deux intervenants du service dvaluation griatrique du CSSS Haut-RichelieuRouville de la Montrgie procderont la passation de linstrument auprs de cinq usagers chacun (n=10). Ces intervenants cliniciens (ergothrapeute, infirmier) complteront un journal de bord aprs chaque passation. Par la suite, une discussion focalise (Krueger, 1994) cernera les difficults et irritants rencontrs avec linstrument par ces utilisateurs. Les critres dinclusion chez la clientle cible sont : avoir un diagnostic de troubles cognitifs; vivre domicile ou en ressource non institutionnelle; tre ge de 65 ans et plus.

    Rsultats prliminaires

    Les rsultats prliminaires indiquent quil est difficile de distinguer la dficience visuelle des troubles cognitifs partir de comportements, et quil est vrai que cela peut entraner labsence de dtection dun trouble visuel concomitant. Il existe peu ditems spcifiques la dficience visuelle, mais il y en a; entre autres, lutilisation de stratgies compensatoires spontane par la personne peut savrer un indice de la prsence dune telle dficience. Il est crucial deffectuer

    un reprage prcoce afin doptimiser les interventions. Il importe aussi de questionner la personne atteinte de troubles cognitifs pour tablir une relation de confiance avec elle et trianguler linformation auprs dun aidant. Une rflexion a t entreprise quant au meilleur moment de passation de loutil pour lintgrer dans la pratique clinique.

    IMPLICATIONS

    Sur la pratique clinique des intervenants des CSSS

    Les rsultats de cette tude visent rendre les professionnels de la sant capables de diffrencier les incapacits visuelles des incapacits cognitives partir dindices de troubles visuels. Linstrument de dpistage leur permettra dtre plus sensibles aux indices de troubles visuels ou de facteurs de risque chez la personne, de mieux considrer les aspects visuels lors de la passation des tests cognitifs et de comprendre quune basse vision peut contribuer accentuer les symptmes de dmence tel que mentionn dans la littrature (Blaser et al., 2013).

    Sur la pratique clinique des intervenants des services spcialiss

    En rponse aux personnes qui seront recommandes aux services spcialiss suivant la passation de linstrument de dpistage, les professionnels seront amens dvelopper davantage loffre de services aux ans prsentant une dficience visuelle et des troubles cognitifs.Les rsultats de cette tude permettront ultimement damliorer le continuum de services aux personnes ges ayant une dficience visuelle. Une meilleure collaboration, entre lquipe des services spcialiss et les professionnels rfrents, pourra stablir et favoriser une connaissance mutuelle des outils dvaluation, une contribution

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    Le partenariat recherche-clinique, pour une meilleure participation

    aux plans de services individualiss et un suivi efficace auprs de la personne. Lapproche inclusive prconise par le reprage des ans prsentant des incapacits visuelles facilitera laccs aux services spcialiss aux ans prsentant des dficits cognitifs. Ainsi, la radaptation pourra contribuer leur maintien domicile de manire contrer leur placement prmatur en milieu dhbergement et soutenir, en parallle, les activits inhrentes la prvention des chutes, de manire favoriser leur scurit dans leur milieu de vie.

    Sur la clientle cible, par lillustration dun des effets de ce projet

    Lhistoire de madame Wilson illustre bien limportance de cette tude. ge de 77 ans, elle vit avec son conjoint et habite une maison unifamiliale depuis une vingtaine dannes. Cet environnement lui est donc trs familier. Elle a reu un diagnostic de la maladie dAlzheimer et prend une mdication pour ralentir la dtrioration cognitive. Il est important de savoir que la pratique factuelle mdicale suggre aux mdecins de retirer cette mdication lorsque la personne atteint un score seuil un test cognitif prcis, car les effets positifs de cette mdication sont ngligeables. Il faut savoir aussi que le test cognitif en question comporte plusieurs lments visuels et quune interprtation diffrente pour les personnes ayant une dficience visuelle existe (Busse, Sonntag, Bischkopf, Matschinger, & Angermeyer, 2002). Le score actuel au test cognitif de Mme Wilson est prs de ce seuil limite. Son dernier examen visuel remonte plus de cinq ans. Elle ne porte plus ses lunettes; ni sa correction au prs ni au loin. Les faits suivants ont t observs : difficult localiser la nourriture sur la table et dans son assiette, besoin dtre accompagne pour se rendre la toilette. Elle touche les pieds dun bb assis devant elle sur la table, alors quelle semblait lui regarder la figure.

    chaque visite chez le mdecin, son conjoint craint le retrait de la mdication dont il connat limpact. Mme Wilson a t recommande un optomtriste pour un examen visuel. Elle a reu un diagnostic de dgnrescence maculaire li lge de forme humide. Ce diagnostic dune maladie oculaire indique que les rsultats du test cognitif devront tre interprts autrement.

    REMERCIEMENTS

    Depuis les dbuts de cette tude, un important partenariat Recherche-Clinique a impliqu 5 chercheurs, 11 cliniciens en radaptation visuelle et en griatrie ainsi que 5 gestionnaires uvrant dans un centre de radaptation et dans un CSSS. Les auteurs les remercient considrablement de leur engagement.

    RFRENCES

    Bell, S., Hawranik, P. G., & McCormac, K. (2011). Focus on falls prevention: A quality improvement initiative. Insight: Research and Practice in Visual Impairment and Blindness, 4(3), 133-138.

    Bell, S., & McCormac, K. (s.d.). Vision screening. Winnipeg: Misericordia Health Centre, Focus on Falls Prevention.

    Blaser, R., Wittwer, D., Berset, J., & Becker, S. (2013). Dmences, handicap visuel et surdiccit: Une tude sur les influences rciproques entre les dmences et les dficiences visuelles ou de la vue et de loue dans le diagnostic des personnes ges:Rapport lattention de lUCBA. Berne: Institut de lge. Repr http://www.szb.ch/fileadmin/images/de/presse/Sehbehinderung_im_Alter/Rapport_Demences_et_handicap_visuel_-_UCBA-BFH_2013.pdf

    Busse, A., Sonntag, A., Bischkopf, J., Matschinger, H., & Angermeyer, M. C. (2002). Adaptation of dementia screening for vision-impaired older persons: Administration of the Mini-Mental State Examination (MMSE). Journal of Clinical Epidemiology, 55(9), 909-915.

    Chabot-Hbert, L. (2011). Reprage des incapacits visuelles chez les ans: Une approche inclusive pour les personnes prsentant des incapacits cognitives. Projet d'intgation, Universit de Montral, Facult de mdecine, Montral.

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    Symposium scientifique sur lincapacit visuelle et la radaptation Volume XV

    Chriqui, E., Kergoat, M.-J., Champoux, N., Leclerc, B.-S., & Kergoat, H. (2013). Visual acuity in institutionalized seniors with moderate to severe dementia. Journal of the American Medical Directors Association, 14(4), 275-279.

    Contandriopoulos, A. P., Champagne, F., Potvin, L., Denis, J. L., & Boyle, P. (1990). Savoir prparer une recherche: la dfinir, la structurer, la financer. Montral: Les Presses de lUniversit de Montral.

    Dry, L., & McGraw, C. (2009). Programme de reprage systmatique de la dficience visuelle : tat de situation au 31 dcembre 2009: Longueuil: INLB; Montral: MAB-MACKAY.

    Fournier, C., & Cazale, L. (2013). Prvalence de l'incapacit dans la population qubcoise de 15 ans et plus. Dans C. Fournier, G. Dub, L. Cazale, M. Godbout & M. Murphy (dir.), Enqute qubcoise sur les limitations dactivits, les maladies chroniques et le vieillissement 2010-2011, vol. 2. Utilisation des services de sant et des services sociaux des personnes avec incapacit (p. 39-50). Qubec: Institut de la statistique du Qubec. Repr http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/sante/services/incapacites/limitation-maladies-chroniques-utilisation.pdf

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