การปฏิวัติในสยามป คศ. 1688 ในทัศนะ ... · 2012....

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การปฏิวัติในสยามป . . 1688 ในทัศนะของนายทหารฝรั่งเศส โดย นายปรีดี พิศภูมิวิถี วิทยานิพนธนี้เปนสวนหนึ่งของการศึกษาตามหลักสูตรปริญญาอักษรศาสตรมหาบัณฑิต สาขาวิชาฝรั่งเศสศึกษา ภาควิชาภาษาฝรั่งเศส บัณฑิตวิทยาลัย มหาวิทยาลัยศิลปากร ปการศึกษา 2545 ISBN 974 – 653 – 246 – 4 ลิขสิทธิ์ของบัณฑิตวิทยาลัย มหาวิทยาลัยศิลปากร

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การปฏิวัติในสยามป ค.ศ. 1688 ในทัศนะของนายทหารฝรั่งเศส

โดย

นายปรีดี พิศภูมิวิถี

วิทยานพินธนี้เปนสวนหนึ่งของการศึกษาตามหลักสูตรปริญญาอักษรศาสตรมหาบัณฑิต สาขาวิชาฝรั่งเศสศึกษา ภาควิชาภาษาฝรั่งเศส

บัณฑิตวิทยาลัย มหาวิทยาลยัศิลปากร ปการศึกษา 2545

ISBN 974 – 653 – 246 – 4 ลิขสิทธิ์ของบัณฑิตวิทยาลัย มหาวิทยาลัยศลิปากร

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La Révolution de 1688 au Siam d’après des sources militaires françaises

Par

Predee Phisphumvidhi

Mémoire d’études françaises

Diplôme de Maîtrise

Département de Français

Ecole des Etudes Supérieures

Université Silpakorn

2002

ISBN 974 – 653 – 246 – 4

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L’Ecole des Etudes Supérieures de l’Université Silpakorn a

accepté le mémoire : “La Révolution de 1688 au Siam d’après des

sources militaires françaises”, proposé par Monsieur Predee

Phisphumvidhi dans le cadre des études françaises de maîtrise.

………….……………………………….

(Dr. Chirawan Kongklai, maître assistant)

Doyen de l’Ecole des Etudes Supérieures

Date……….mois……………année…….

Directeurs du mémoire

1. R.P. Bruno Arens

2. Dr. Winai Pongsripian

Le Jury

…………………………présidente

(Dr. Kanika Chansang, maître de conférence)

…..…./.……../………

…………………………membre ….…………………membre

(R.P. Bruno Arens) (Dr. Winai Pongsripian)

……../………/………. . ...…./….…./…..…

………………………….membre

(Dr. Bernard Wirth)

……./………./……….

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K 41413007 : สาขาวิชาฝรั่งเศสศึกษา คําสําคัญ : การปฏิวัติในสยาม ป ค.ศ. 1688 / นายทหารฝรั่งเศส

ปรีดี พิศภูมิวิถี : การปฏิวัติในสยามป ค.ศ. 1688 ในทัศนะของนายทหารฝรั่งเศส (La Révolution de 1688 au Siam d’après des sources militaires françaises) อาจารยผูควบคุมวิทยานพินธ : บาทหลวงบรูโน อาเรนส และ อ.ดร. วินัย พงศศรีเพียร. 314 หนา. ISBN 974–653–246 - 4

การศึกษาเอกสารนายทหารฝรั่งเศสจํานวน 7 ฉบับที่เกี่ยวของกับเหตุการณการปฏิวัติในสยามเมื่อ ป ค.ศ. 1688 เปนความพยายามที่จะใชประโยชนจากขอมูลเอกสารตางประเทศใน การอธิบายเหตุการณในประวัติศาสตรไทย

วิทยานิพนธฉบับนี้มีจุดประสงคที่จะศึกษาเหตุการณการปฏิวัติป ค.ศ. 1688 หรือ พ.ศ. 2231 อันเปนปสุดทายในรัชกาลสมเด็จพระนารายณมหาราช และเปนปเร่ิมตนรัชกาลสมเด็จพระเพทราชา จากเหตุการณคร้ังนี้ ชาวฝร่ังเศสสวนหนึ่งถูกบังคับใหเดินทางออกไปจากราชอาณาจักร และเปนการส้ินสุดความสัมพันธอันดีระหวาง 2 อาณาจักรดวย

ผูวิจัยพบวา เนื้อความในเอกสารนายทหารฝรั่งเศสนี้ไดใหรายละเอียดของการปฏิวัติไวอยางมากและเปนประโยชนตอการศึกษาภาพรวมของการปฏิวัติดวย นอกจากนี้ยังพบวานายทหารฝรั่งเศสไดใหมุมมองเกี่ยวกับการเมืองภายในของราชอาณาจักรสยามไวดวย ดังเชนไดอธิบายถึงกลุมการเมืองที่แบงออกเปนหลายฝายและความสัมพันธระหวางกลุมเหลานั้น

ภาควิชาภาษาฝรั่งเศส บัณฑิตวิทยาลัย มหาวิทยาลัยศิลปากร ปการศึกษา 2545 ลายมือชื่อนักศึกษา………………………………. ลายมือชื่ออาจารยผูควบคุมวิทยานิพนธ 1……………………… 2…………………………

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K 41413007 : Majeur : Etudes Françaises

Mots clés : la Révolution de 1688 au Siam / les militaires français

Predee Phisphumvidhi : La Révolution de 1688 au Siam d’après des

sources militaires françaises. Directeurs du mémoire : R.P. Bruno Arens et

Dr. Winai Pongsripian. 314 pp. ISBN 974-653-246-4

L’étude de sept documents écrits par des militaires français concernant les

événements de la Révolution de 1688 au Siam est un essai d’utiliser des sources

étrangères pour expliquer l’histoire de la Thaïlande.

L’objectif de ce travail est d’étudier les événements de la Révolution au

Siam en 1688, en l’an 2231 de l’ère bouddhique, ce qui correspond à la dernière

année du règne de Phra Narai et le début du règne de Phra Petracha. Après cette

Révolution, un grand nombre de Français quittent le royaume de Siam. Ce sera la

fin de la relation entre les deux pays.

Après une étude approfondie, nous constatons que ces sources militaires nous

donnent des informations qui peuvent servir à donner une vue d’ensemble de cette

Révolution. En outre, ils lèvent un peu le voile qui couvre la politique interne du

royaume de Siam : les gens sont divisés en plusieurs factions. Nous allons les présenter,

ainsi que leur relations.

Département de Français Ecole des Etudes Supérieures,Université Silpakorn Année Universitaire 2002

Signature de l’étudiant……………………………

Signature des directeurs du mémoire 1……………….…… 2…………………....

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Remerciements

Qu’il me soit permis d’exprimer ici mes remerciements les plus sincères

et ma reconnaissance la plus profonde aux R.P. Père Bruno Arens et Dr.Winai

Pongsripian, mes deux directeurs de mémoire dont les conseils, les

encouragements et la sympathie m’ont beaucoup aidé dans cette recherche.

Je voudrais remercier aussi M. Morgan Sportès et M. Michael Smithies

qui m’ont donné beaucoup de photocopies de manuscrits militaires avec

lesquelles je pourrais réaliser ce travail.

Je voudrais exprimer ma gratitude à tous les professeurs du Département

de français et du Département d’histoire de la faculté des Lettres, de

l’Université Silpakorn, qui ont enrichi mes connaissances de français et

d’histoire. Ma reconnaissance va aussi à l’Ecole des Etudes Supérieures dont

les contributions financières m’ont permis de réaliser ce mémoire.

Mes remerciements vont ensuite à mes nombreux amis et collègues qui

m’ont grandement facilité la tâche. Et enfin, j’adresse ma reconnaissance à mes

parents qui m’ont soutenu moralement jusqu’au bout.

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Table des Matières

Page

Résumé en thaï ………………………………………………………... ง Résumé en français …………………………………………………… จ Remerciements ………………………………………………………... ฉ Table des Matières ……………………………………………………. ช Table des Illustrations ………………………………………………... ญ Introduction …………………………………………………………... 1

Objectif de travail ………………………………………………. 6 Hypothèse ………………………………………………………. 6 Le cadre de l’étude ……………………………………………... 6 Plan du travail …………………………………………………... 7 Méthode ………………………………………………………… 7

Chapitre I Une vue d’ensemble de l’histoire du règne Phra Naraï ……... 8

1.1 La vie du roi Phra Naraï …………………………………... 8 1.2 La société siamoise sous le règne de Phra Naraï ………….. 9 1.3 Les contacts internationaux au XVIIème siècle ……………. 15 1.4 La politique pendant le règne du roi Phra Naraï ………….. 16

1.4.1 Le rôle des étrangers dans la Cour ………………….. 17 1.4.2 La politique vers la fin de son règne ………………... 17

II La France au XVIIème siècle et sa présence en Asie ………. 21 2.1 L’histoire de la France au XVIIème siècle …………….…. 21 2.2 L’intérêt de la France en Asie …………………………... 24

2.3 Le commencement des relations de la France avec le Siam………………………………………………………. 27

2.3.1 La proposition des missionnaires………………… 27 2.3.2 La Compagnie française des Indes Orientales …… 29 2.3.3 L’échange des ambassadeurs……………………... 31

III Présentation des documents militaires et de leurs auteurs 43 3.1 Le document de Saint Vandrille………………………... 44

3.1.1 La présentation de l’auteur et du document ……... 44

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Chapitre Page

3.1.2 La tableau analytique du document ………………. 50

3.2 Le document du Général Desfarges ……………………… 60 3.2.1 La présentation de l’auteur et du document ……… 60 3.2.2 Le tableau analytique du document ………………. 66

3.3 Les trois documents de Beauchamp ……………………... 75 3.3.1 La présentation de l’auteur et des documents ……. 75

3.3.1.1 Le premier document …………………….. 76 3.3.1.2 Le deuxième document …………………... 79 3.3.1.3 Le troisième document …………………... 81

3.3.2 Les tableaux analytiques des documents …………. 84 3.3.2.1 Le tableau analytique du premier document …. 84 3.3.2.2 Le tableau analytique du deuxième document .. 85 3.3.2.3 Le tableau analytique du troisième document ... 90

3.4 Le document de De la Touche …………………………… 100 3.4.1 La présentation de l’auteur et du document ……… 100 3.4.2 Le tableau analytique du document ………………. 103

3.5 Le document anonyme …………………………………… 110 3.5.1 La présentation de l’auteur et du document ……… 110 3.5.2 Le tableau analytique du document ………………. 115

IV Analyse des documents militaires …………………………. 129 4.1 La situation politique sous le règne de Phra Naraï d’après les

militaires français …………………………………………... 129 4.1.1 Le problème de la succession au trône …………... 129

4.1.2 Les factions politiques importantes dans la Révolution de 1688 ……………………………………………… 132

4.1.2.1 La faction de Phra Petracha ………………. 132 4.1.2.2 La faction de Phra Naraï ………………….. 135 4.1.2.3 La faction de Phra Pi ……………………... 136 4.1.2.4 La faction de Constance Phaulkon ……….. 138

4.2 L’image de 4 groupes importants dans l’histoire de la Révolution de 1688 …………………………………….. 141

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Chapitre Page

4.2.1 Les Français ……………………………………….. 141 4.2.2 Constance Phaulkon ………………………………. 146 4.2.3 Phra Naraï …………………………………………. 148 4.2.4 Phra Petracha ……………………………………… 149

4.3 La reconstitution des événements de la Révolution de 1688 au Siam à partir de sources militaires françaises ….. 151

4.3.1 Du débarquement des troupes françaises jusqu’au 18 mai 1688 ……………………………………………. 151

4.3.2 Du 18 mai 1688 jusqu’au Couronnement de Phra Petracha, le 1er août 1688 ……………………………. 157

4.3.3 Du Couronnement de Phra Petracha à la sortie des Français de Bangkok, le 2 novembre 1688 ………….. 161

4.3.4 Les événements après la sortie des Français du Siam... 164 Conclusion …………………………………………………………… 166 Bibliographie ………………………………………………………… 169 Annexe ……………………………………………………………….. 177

Annexe 1: le document de Saint Vandrille …………………… 177 Annexe 2 : le document du Général Desfarges ………………. 189 Annexe 3 : le premier document de Beauchamp ……………... 216 Annexe 4 : le deuxième document de Beauchamp …………… 219 Annexe 5 : le troisième document de Beauchamp …………… 231 Annexe 6 : le document de De la Touche ……………………. 270 Annexe 7 : le document anonyme ……………………………. 287

Curriculum-vitae …………………………………………………… 314

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Table des Illustrations Figure Page

1 Copie de la première page du document de Saint Vandrille… 47

2 Copie de la deuxième page du document de Saint Vandrille... 48

3 Copie de la première page du document du Général Desfarges.. 63

4 Copie de la première page du premier document de Beauchamp 77

5 Copie de la deuxième page du premier document de Beauchamp 78

6 Copie de la première page du deuxime document de Beauchamp.. 80

7 Copie de la première page du troisième document de Beauchamp 82

8 Copie de la première page du document anonyme, Archives

Nationales d’Aix-en-Provence ………………………… 112

9 Copie de la deuxième page du document anonyme, Archives

Nationales d’Aix-en-Provence ………………………… 113

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Introduction

La politique étrangère siamoise et les apports culturels des étrangers

marquent l’histoire du Siam au XVIIèmesiècle et constitue une des époques

historiques intéressante. Pendant le règne de Phra Naraï, le Siam est visité par

beaucoup d’étrangers, aussi bien d’européens qu’asiatiques. Le Roi, accueillant

et généreux pour tous, leur indique les terrains pour qu’ils s’établissent et y

construisent des comptoirs et des lieux de culte. Le règne de Phra Naraï est

donc une période de développement pour la culture, le commerce, l’art et les

sciences.

Pour la France, sa relation avec le Siam commence par la présence des

missionnaires français, ensuite par l’envoi des missions commerciales et puis

l’échange des ambassadeurs. En 1684 et en 1686, Le roi Phra Naraï a envoyé en

France des ambassadeurs siamois. En réponse, des ambassades de Louis XIV

sont parvenus au Siam, la première en 1685, et la deuxième en 1687.

Les bonnes relations entre les deux royaumes ne dépassent pas le milieu

de l’année 1688. Au mois de février et mars, le roi Phra Naraï tombe gravement

malade, il réside alors au palais à Lopburi. Un mandarin nommé Phra Petracha,

soutenu par un nombre de partisans considérables, a le pouvoir. Phra Naraï meurt

le 11 juillet. Au mois d’août, Phra Petracha est couronné roi à Ayutthaya. La

présence officielle française se termine le 2 novembre avec le départ des troupes

françaises de Bangkok.

La Révolution de 1688 est un événement historique considérable. Les

Chroniques Royales Siamoises la considèrent comme une simple révolte,1

1พระราชพงศาวดารกรุงศรีอยุธยาฉบับกรมสมเด็จพระปรมานุชิตชิโนรส,(กรุงเทพฯ:องคการคาคุรุ

สภา, 2504), พระราชพงศาวดารกรุงศรีอยุธยาฉบับพระราชหัตถเลขา เลม 2, (กรุงเทพฯ : กรมศิลปากร, 2535), พระราชพงศาวดารกรุงศรีอยุธยาฉบับพระจักรพรรดิพงศ (จาด) (กรุงเทพฯ : คลังวิทยา, 2507). (La Chronique Royale Siamoise version dite Krom Somdet Phra Paramanuchitchinorot

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2

causée par Phra Petracha et ses partisans. Les récits des étrangers

contemporains l’appellent “Révolution”.

Plusieurs livres ont été publiés à l’époque. En 1690, il y a un livre du

Père d’Orléans sur “Histoire de M. Constance premier ministre du roi de Siam

et de la dernière révolution de cet Etat”.2 Cette même année, un livre en anglais

sur cette révolution a paru à Londres.3 En année 1691, un récit du Général

Desfarges “Relation des Révolutions arrivées à Siam dans l’Année 1688”4 et un

livre de Vollant des Verquains “Histoire de la Révolution de Siam arrivée en

l’année 1688” 5 sont publiés. L’année suivante, le Père Le Blanc a publié son

livre “Histoire de la Révolution du royaume de Siam arrivée en 1688 et de l’état

présent des Indes”.6

Moins d’un siècle après, en 1770, nous avons le livre de François Henri

Turpin “Histoire Civile et Naturelle du Royaume de Siam”.7 Et en 1781, le

mémoire du Comte de Forbin a paru.8 Au XIXème siècle, en 1883, Lucien Lanier

écrit une “Etude historique sur la relation de la France et du royaume de Siam

de 1662 à 1703”.9

, (Bangkok: Kurusapha, 1961)., La Chronique Royale Siamoise version dite

Phra Raj Hatthalekha vol. 2, (Bangkok : Silpakorn, 1992)., La Chronique Royale Siamoise version dite Phra Chakkrapaddiphong (Chad), (Bangkok : Klang Witthaya, 1964).

2D’Orléans, père, Histoire de M.Constance premier ministre du roi de Siam et de la dernière révolution de cet Etat, (Tours : Ph. Masson et Paris, 1690).

3A full and true Relation of the great and wonderful revolution that happened lately in the Kingdom of Siam, (London : Rendal Taylor, 1690).

4Desfarges, le Général, Relation des Révolutions arrivées à Siam dans l’Année 1688, (Amsterdam : Pierre Brunel, 1691).

5Vollant des Verquains, Histoire de la Révolution de Siam arrivée en l’année 1688, (Lille : Jean Chrysostome Malte, 1691).

6Le Blanc, père, Histoire de la Révolution du royaume de Siam arrivée en 1688 et de l’état présent des Indes, (Lyon : H. Molin,1692).

7François Henri Turpin, Histoire Civile et Naturelle du Royaume de Siam, (Paris: Costard, 1771).

8Comte de Forbin, Mémoire du Comte de Forbin, (Marseilles : Jean : Massy, 1781).

9Lucien Lanier, Etude historique sur la relation de la France et du royaume de Siam de 1662 à 1703, (Versailles : E. Aubert, 1883).

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3

Au XXème siècle, Adrien Launay a publié en 1920 le livre “Histoire de la

Mission de Siam 1662-1881”10 en utilisant des sources des Missions Etrangères

de Paris. De plus, en 1947, le manuscrit du père De Bèze découvert au Japon

est publié sous le titre “Mémoire du père de Bèze sur la vie de Constance

Phaulkon, premier ministre du roi de Siam, Phra Naraï, et sa triste fin”.11

Des études et des recherches historiques plus récentes donnent un nouvel

aperçu sur les relations franco-siamoises ainsi que les échanges culturels comme

par exemple “Louis XIV et le Siam” de Dirk Van der Cruysse qui présente une

nouvelle synthèse12, Raphaël Vongsurawatana a publié “Un Jésuite à la Cour de

Siam”13qui concerne les intrigues politiques du père Tachard. Michel Jacq-

Hergoualc’h a publié “L’Europe et le Siam du XVIème siècle au XVIIIème siecle :

apports culturels”14 et Alain Forest a présenté “Les Missionnaires français au

Tonkin et au Siam (XVIIème – XVIIIèmesiècle) .15

En langue thaïe, il y a des Chroniques Royales Siamoises en plusieurs

versions. Presque toutes nous donnent le même schéma : l’histoire de la

fondation du royaume d’Ayutthaya, suivie de celle de chaque règne. La

description des affaires politiques et diplomatiques durant le règne du roi Phra

Naraï diffère de l’une à l’autre. Il y a des ressemblances de détail dans la

description de la relation avec la France.

10Adrien Launay, Histoire de la Mission de Siam 1662-1881 : documents

historiques vol. I, (Paris : Anciennes Maisons Douniol et Retaux, 1920). 11De Bèze, Claude, Mémoire du père de Bèze sur la vie de Constance

Phaulkon premier ministre du roi de Siam, Phra Naraï, et sa triste fin, édité par Jean Drans et Henri Bernard (Tokyo: Presses Salessiennes, 1947). La version anglaise est traduite par E.W.Hutchinson sous le titre “1688 Revolution in Siam” publiée à Hong Kong en 1968.

12Dirk Van der Cruysse, Louis XIV et le Siam, (Paris : Fayard, 1991). 13Raphaël Vongsuravatana, Un Jésuite à la Cour de Siam, (Paris : France-Empire,

1992). 14Michel Jacq-Hergoualc’h, L’Europe et le Siam du XVIème siècle au

XVIIIème siècle : apports culturels, (Paris : L’Harmattan, 1993). 15Alain Forest, Les Missionnaires français au Tonkin et au Siam (XVIIème–

XVIIIème siècle), 3 vols. (Paris : L’Harmanttan, 1998).

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4

Par ailleurs, il existe un livre “Recueils des Lettres de Grands

Astrologues Royaux”, rédigé par un astrologue à l’époque du roi Rama V qui

nous précise la date de cet événement ainsi “la petite ère 1050, le reste 8,

l’année du grand serpent, la révolte de Lopburi causée par Vichayen”.16

L’année 1050 de la petite ère correspond à l’année 1688 ou 2231 B.C.. Il est

marqué que ce livre appelle l’événement de la Révolution comme une révolte.

Le nom Vichayen signifie sans doute Oc Ya Vichayen, le titre de noblesse de

Constance Phaulkon.

Les études de l’histoire d’Ayutthaya s’enrichissent. Elles rélèvent de

nouveaux faits comme de nouveaux points de vue. Le professeur Kajorn

Sukpanich publie un travail de recherche sur Constance Phaulkon et la politique

étrangère au temps de Phra Naraï.17 Le professeur Phlabphlung Mulasilpa

consacre son mémoire de maîtrise aux relations entre la France et le Siam à

l’époque d’Ayutthaya afin de montrer en détails les événements historiques et la

politique interne du royaume.18 Toutes ces études sur la politique du roi Phra

Naraï expliquent les efforts du roi pour nouer avec la France sous prétexte de

contrebalancer la Hollande et le Portugal. Mais, Dhiravat na Pombejra montre,

en utilisant minutieusement des sources hollandaises, qu’à l’époque, la relation

entre le Siam et la Hollande était pacifique.19 Le Professeur Nithi Eawsriwong

indique aussi qu’il n’y avait aucun conflit entre la Hollande et le Siam; au

contraire, les deux pays s’entreaidaient de temps en temps. Nithi soutient même

16ประชุมพงศาวดาร เลมที ่8 ภาคที่ 7-8 และจดหมายเหตุโหร, (กรุงเทพฯ : องคการคาคุรุสภา, 2507), 112.

(Les Recueils des Chroniques Royales Siamoises, vol. 8, section 7-8 et les lettres de Grands Astrologues Royaux, (Bangkok : Kurusapha, 1964), 112.

17ขจร สุขพานิช, ออกญาวิชาเยนทรและการตางประเทศสมัยสมเดจ็พระนารายณมหาราช, (กรุงเทพฯ : กรมศิลปากร, 2522). (Kajorn Sukpaniche, Constance Phaulkon et la politique étrangère au temps de Phra Naraï, (Bangkok : Silpakorn, 1979).

18พลับพลึง มูลศิลป, ความสัมพันธไทย-ฝรั่งเศสสมัยอยธุยา, (กรุงเทพฯ : สํานักพิมพโอเดียน, 2523). Phlabphlung Mulasilpa, La relation entre la Thaïlande et la France à l’époque d’Ayutthaya, (Bangkok : Odian, 1980).

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5

que l’instabilité dans le royaume est provoquée par des mouvements politiques

internes du royaume. Selon Nithi, les changements politiques ne sont pas des

phénomènes exceptionnels mais surviennent périodiquement.20

Nous nous intéressons à la Révolution de 1688 au Siam et aux

événements qui l’entourent parce que nous considérons que peu de personnes

ont étudié cette période profondément. Nous pensons que la troupe des

militaires français est un groupe parmi d’autres à avoir participé à la révolution.

Depuis l’ambassade du Chevalier de Chaumont, bien des Français ont été

chargés de différentes fonctions au Siam, même militaires. Le Chevalier de

Forbin a été chargé de former de soldats siamois à Bangkok, De la Mare,

ingénieur royal de la Cour a été chargé de faire des plans de fortification. La

présence de militaires français n’est donc pas nouvelle.

En septembre 1687, près de 500 militaires français arrivent au Siam

avec le Général Desfarges qui est leur commandant supérieur. Des militaires

sont déployés en différents lieux : Bangkok, Lopburi, Mergui, dans le golf de

Siam et la mer d’Andaman.

Phra Petracha s’empare du palais de Lopburi le 18 mai 1688, c’est ce

que les étrangers appellent la Révolution. Quelques mois après, les Français

sont contraints de sortir du royaume. Certains militaires ont écrit des lettres et

des rapports sur les événements que nous possédons encore.

Comme le thème de la Révolution de 1688 n’est pas souvent étudié en

Thaïlande, pour le mettre en valeur, nous avons choisi 7 textes écrits par 5

militaires français. Certains sont signés ; pour d’autres nous supposons qui en

est l’auteur ; un reste anonyme.

19Dhiravat na Pombejra, A Political History of Siam under the Prasatthong

Dynasty 1629-1688, Ph.D. dissertation, University of London, 1984. 20 นิธิ เอียวศรีวงศ, การเมืองไทยสมัยพระนารายณ, พิมพครั้งที่ 3 , (กรุงเทพฯ : มติชน, 2537). (Nithi

Eawsriwong, La politique durant le règne de Phra Naraï, 3e édition (Bangkok : Matichon, 1994).

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6

Les objectifs de travail :

1. L’étude l’événement de la Révolution de 1688 au Siam à partir de 7

documents militaires.

2. La présentation de l’auteur et du document ainsi que le tableau

analytique du document.

3. La reconstitution des événements de la Révolution de 1688 au Siam à

partir de documents militaires.

Hypothèse

Ce travail se pose sur la base de l’hypothèse suivante : des documents

historiques français concernant l’histoire du Siam sont importants, notamment

pour l’époque du règne de Phra Naraï. Les données venant des documents sur la

Révolution de 1688 nous font connaître non seulement la politique qui se joue

dans le royaume de Siam mais également les points de vue et les desseins des

militaires français.

Le cardre de l’étude

Le cadre de l’étude est limité par les documents utilisés et par l’espace

temporel considéré. 7 documents écrits par des militaires français qui ont

participé aux événements sont : une lettre de Saint Vandrille21, le mémoire du

Général Desfarges22, trois documents de Beauchamp23, le mémoire de De la

Touche24 et un manuscrit anonyme.25 L’espace temporel commence au mois de

janvier 1688 jusqu’à la fin de l’année 1688 – début 1689.

21Saint Vandrille, Relation des révolutions arrivées dans le Royaume de

Siam, Archives Nationales, colonies C 1, 25 , 106-117. 22Desfarges, le Général, Relation des Révolutions arrivées à Siam dans

l’Année 1688. (Amsterdam : P. Brunel, 1691). 23Beauchamp, Relation originale de la révolution de Siam et de la disgrâce de

monsieur Constance, Bibliothèque Nationale : FR 8210. Ou Beauchamp,“Les Français à Siam 1685-1689”, Cabinet historique, tome XVII, 1861 : 177-190, 217-234, 262-271, 286-297, 326-339.

24De la Touche, “Relation de ce qui est arrivé dans le royaume de Siam en 1688”, in Journal du Voyage des Indes Orientales de Robert Challe, (Droz, 1998).

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7

Plan du travail

Le plan de travail est suivi :

1. La collecte des documents

2. Des recherches sur l’histoire d’Ayutthaya à l’époque du règne du roi

Phra Naraï et sur la politique de la France au XVIIème siècle.

3. Recherche sur les documents : auteur, origine

4. Analyse de documents (recherche de données pour l’histoire)

5. Reconstitution des événements de l’année 1688 au Siam

Méthode

Nous avons fait une description analytique à partir des documents

historiques français.

25Relation de ce qui c’est passé à Louvo Royaume de Siam avec un abrege de

ce qui s’est pasé à Bancoq pendant le siege en 1688, Archives Nationales, C 1, 24, folio 140-171.

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Chapitre I

Une vue d’ensemble de l’histoire du règne Phra Naraï

1.1 La vie du roi Phra Naraï

Le roi Phra Naraï est né en 1632, fils du roi Prasat Thong (1629-1656

A.D.) et d’une des reines d’un rang supérieur, fille du roi Song Tham (1610/11-

1628 A.D.).

Le roi Phra Naraï a deux frères, l’aîné, Chao Fa Apai Thot et un autre

qui est paralytique, appelé Chao Fa Noi.1 Après le décès du roi Prasat Thong,

le 7 août 1656, Phra Naraï sort victorieux de la lutte pour la succession. Il laisse

le trône à son oncle pendant quelques mois. Plus tard, Phra Naraï reprend le

pouvoir avec l’aide de plusieurs factions : une partie des mandarins siamois, et

des Japonais, des Malais de Pattani et des Musulumans persans.2 Le 27 octobre

1656, le prince Phra Naraï, à l’âge de 24 ans, est couronné Roi. Il règne

pendant 32 ans sous le nom de Somdet Phra Naraï. Plus tard, il sera nommé

Maharât, le Grand. Il est le trentième roi d’Ayutthaya (1656-1688).3 Pour

manifester qu’il est roi légitime, il épouse immédiatement la fille du roi précédent.

Le roi Phra Naraï n’a pas eu de fils de la reine mais une fille,

la princesse Sudavadi ou Galyanee. Aussi a-t-il adopté un garçon, nommé Phra

Pi ou Mom Pi.4

1De Bèze, Claude, Mémoire du père de Bèze sur la vie de Constance Phaulkon

premier ministre du roi de Siam, Phra Naraï et sa triste fin, (Tokyo : Presses Salessiennes, 1947), 69.

2Dirk Van der Cruysse, Louis XIV et le Siam, (Paris : Fayard, 1991), 98. 3Ibid., 99. 4Phra Pi ou Mom Pi est issu d’une famille obscure. Les Chroniques Royales

Siamoises disent qu’il est le fils adoptif de Phra Naraï. Il devient un des favoris du roi dans le palais de Lopburi.

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Au début de son règne, le roi prend la ville de Lopburi comme résidence

secondaire et aime y résider pour se soigner : il souffre de problèmes

respiratoires. Mais certains prétendent que le roi n’a pas confiance aux mandarins

siamois et que ce serait la raison pour laquelle il séjourne à Lopburi.5

Les Chroniques Royales Siamoises ne nous expliquent ni le portrait

physique ni le caractère du roi. Nicolas Gervaise qui a dû être informé par les

missionnaires français, nous fait ce portrait :

il a la taille medicore, les épaules un peu hautes, le visage long, le teint

bazanne, des yeux vifs et pleins de feu qui marquent beaucoup d’esprit, et

dans toute sa personne il y a un certain air de Grandeur et de Majesté

accompagné de tant de douceur et de bonté6

1.2 La société siamoise sous le règne de Phra Naraï

Toute la société siamoise dépend directement du roi qui est considéré

comme un avartar de Vishnu. Le roi a un pouvoir absolu sur les biens et les

personnes. Tous, les mandarins et le peuple doivent lui obéir.

Le roi étant le maître absolu du royaume, le système administratif est

centré sur sa personne. Le royaume est divisé par “ville” dans un système

hiérachisé : Ayutthaya est la ville royale, résidence du roi et le centre, puis

viennent les villes proches de la capitale, ensuite les grandes villes et leurs

villes voisines. Toutes les villes ont une certaine indépendance mais sont sous

le contrôle du roi. En effet, un prince et des fonctionnaires nommés par le roi

5พลับพลึง มูลศิลป, ความสัมพันธไทย-ฝรั่งเศสสมัยอยุธยา, (กรุงเทพฯ : สํานักพิมพโอเดียน, 2523)

และนิธิ เอียวศรีวงศ, การเมืองไทยสมัยพระนารายณ, พิมพครั้งที่ 3 (กรุงเทพฯ : มติชน, 2539) (Phlabphlung Mulasipla, La relation entre la Thaïlande et la France à l’époque d’Ayutthaya (Bangkok : Odian, 1980)., Nithi Eawsriwong, La politique durant le règne de Phra Naraï, 3e édition (Bangkok : Matichon, 1994).

6Nicolas Gervaise, Histoire Naturelle et Politique du royaume de Siam, (Paris : Claude Barbin, 1688), 242.

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les gouvernent. Dans la pratique, l’absolutisme du roi a aussi ses limites : les

révoltes périodiques en font foi.

La société est organisée selon un système de sakdina. Ce système

détermine le rang de chaque personne dans la société. Dans ce système, le roi

accorde des terrains, des esclaves et un certain nombre d’hommes libres

corvéables. Et cela en fonction dans son rang dans la société. Ce système de

sakdina peut être décrit en schéma triangulaire : en haut le roi qui a le pouvoir

suprême ; plus bas les princes et les mandarins ; ensuite les hommes libres

corvéables ; les esclaves sont au niveau le plus bas.7

La plus grande partie de la population du royaume est formée par la

masse des hommes libres corvéables ( les phraï) et les esclaves. Certains

hommes libres corvéables sont attachés directement et strictement au service

des princes, des fonctionnaires (les phraï som) tandis que d’autres sont au

service du roi (les phraï luang). Les phraï som doivent travailler sous les ordres

de leurs maîtres qui doivent leur fournir de la nourriture et l’hébergement.

Normalement les phraï som sont agriculteurs et cultivent les champs et élèvent

des animaux. Quelquefois, nous les trouvons comme ouvriers dans des

chantiers de construction de temples, de routes, de maisons etc. Les phraï

luang sont attachés au roi. Il doivent donner 6 mois de service et souvent même

plus. En temps de paix, ils sont employés à la fortification de villes,

construction de routes, creusement de canaux, construction ou restauration de

temples. Comme la vie de phraï som est moins durs que celle de phraï luang,

un système de corruption s’est établi afin de passer de l’un état à l’autre, ce qui

tend à affaiblir le pouvoir absolu du roi.8 De multiples fonctionnaires sont

chargés du contrôle de cette vaste population : d’hommes libres corvéables et

des esclaves.

7Akin Rabibhadana, The organisation of thai society in the early Bangkok

period, (Bangkok, 1978). 8Morgan Sportès, Ombres Siamoises, (Paris : Mobius, 1994), 58.

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Le système de sakdina ne connaît pas le rang fixé définitivement. Par

exemple, une personne qui a fait gagner une guerre peut être promu au rang

social supérieur. Par contre, un mandarin qui commet une des erreurs sera puni :

ses titres lui sont enlevés. La société siamoise est donc une société sans classe

fixe.

Dans ce système, tous les hommes sont liés les uns aux autres. La

relation du roi avec ses propres sujets, à l’exception de ce qu’il fait pour les

coutumes traditionnelles ou religieuses, n’est pas très visible. Par contre, les

mandarins fonctionnaires sont très proches aux phraïs et aux esclaves. Chacun

travaille sous les ordres de quelqu’un. Le maître doit nourrir ses subordonnés,

leur donner de l’aide en cas d’urgence. Quant aux subordonnés, ils doivent

respecter leurs maîtres et faire les travaux demandés.

Les bonzes, très nombreux, forment un groupe à part. Ils sont

extrêmement respectés et jouissent de nombreux privilèges. Ils sont exempts

des impôts. Le roi et les mandarins les saluent en premier. Les bonzes

apprennent à lire et à écrire. Ils sont toujours considérés comme le centre de la

communauté : ils diffusent les nouvelles et propagent la religion. Les bonzes

ont un pouvoir réel et important parce que tout le monde demande leurs avis.

Vers la fin du règne de Phra Naraï, les bonzes soutiennent Phra Petracha.

Ils sont mécontents à cause de l’importance du Catholicisme dans la cour

royale.

La plus grande population du royaume vit dans les villages. Chaque

village se compose de 20-30 maisons. Ils cultivent et élèvent des animaux et

travaillent au service de leurs maîtres. La plupart des Siamois habitent dans

des maisons en bambou, construites sur pilotis le long des canaux ou des

rivières qui sont de voies de communication aisées dans la plaine centrale.

L’immense majorité des habitants est centrée dans la région entre la capitale

Ayutthaya et Bangkok. En principe, chaque village a son temple et son marché.

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La religion marque toute la vie des Siamois qui sont bouddhistes. Le roi

Phra Naraï a été invité par les missionnaires chrétiens et musulmans à se

convertir mais il reste bouddhiste pratiquant. L’ambassade persane note en

1685 que Phra Naraï va souvent au temple pour écouter des sermons et fait des

actes méritoires.9 Il a fait construire beaucoup de temples bouddhiques à

Lopburi et à Ayutthaya. Tout temple est dans la construction d’église et de

mosquée.

Au sujet des communautés des étrangers à Ayutthaya, il nous faut

distinguer deux groupes des étrangers : ceux des pays orientaux qui sont

absorbés dans la société siamoise comme les Khmers, les Môns, les Chinois,

les Japonais etc. Ils gardent leurs coutumes comme les habits, la langue, les

croyances. L’autre groupe comprend ceux des pays occidentaux. Chaque

communauté nationale est soumise à un chef choisi parmi elle. Il est élu avec

l’agrément du roi et qui gouverne à la mode de son pays. Nous présentons

d’abord des Asiatiques, suivi des Occidentaux.

Des pays asiatiques ne sont pas seulement des pays voisins comme le

Cambodge, le Laos, le Cochinchine mais aussi la Chine, le Japon et le

Maccasars. Ils sont soumis à un mandarin chinois dont le titre est

Chodukrarajsetthi. Celui-ci contrôle le commerce avec des pays orientaux et

une partie avec des Maccasars.

Les Chinois : Ils forment une très grande communauté. Les deux

centres de la communauté se trouvent à Ayutthaya et à Songkhla. Les Chinois à

Ayutthaya habitent dans un quartier particulier dans la ville d’Ayutthaya.

Certains se trouvent au sud-est de la ville. Leurs maisons sont construites en

briques, avec un ou deux étages, le toit couvert de tuiles. D’autres habitent dans

9บุปผา ทิพยสภาพกุล, ประวัติศาสตรกรุงศรีอยุธยาสมัยสมเด็จพระนารายณมหาราช, (ลพบุรี : โรงพิมพ

สถาบันราชภัฏเทพสตรี, ม.ป.ป.), 209. (Bupha Thipsaphabkul, Histoire d’Ayutthaya sous le règne de Phra Naraï, (Lopburi : Institute Rajabhat Thepsatree, 209.).

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des maisons flottantes. La plupart des Chinois sont des marchands qui

commercent avec la Chine et le Japon.

Des pays occidentaux sont aussi nombreux au Siam. Chaque nation a sa

communauté hors de la ville d’Ayutthaya. Le mandarin maure ou persan

nommé Phra Chularajamontri s’occupe du commerce avec des occidentaux et

des pays de Moyen-Orient.

Les Maures et les Persans : Ils sont aussi très nombreux à

Ayutthaya qui construisent leurs habitations en briques au bord des rivières.

Les Maures pratiquent normalement le commerce avec l’extérieur et contrôlent

le passage sur la côte de Bengale. Les Persans sont venus au Siam bien avant le

règne de Phra Naraï. Ils sont des Persans, des Iraniens. Nous trouvons

l’influence architecturale des Persans dans des bâtiments ou des résidences à

Lopburi.

Nous remarquons que cette communauté participe aux affaires

politiques. Certains postes administratifs ont été remis aux mains des Persans

comme Barcalon qui a la tâche de contrôler le commerce avec l’Océan Indien

et l’Europe, ou un gouverneur de Bangkok qui est d’origine turque comme le

dit le Chevalier de Forbin dans son mémoire.10

Les Portugais : Leur camp est considéré comme celui le plus

grand et le plus solide. Les Portugais sont venus depuis plus d’un siècle et

pratiquent diverses professions au Siam. Ils ont eu la permission d’établir deux

églises : Santo Domingo et Santo Paolo. Sous le règne de Phra Naraï, le roi leur

accorde de faire du commerce en utilisant des vaisseaux royaux siamois hissant

le drapeau portugais.

Les Hollandais : Leur communauté se trouve au sud de la ville

d’Ayutthaya. Leur camp est le grand village où s’installe la Compagnie

10Comte de Forbin, Mémoire du Comte de Forbin, (Marseilles : Jean Massy,

1781), 94.

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hollandaise des Indes Orientales, avec de belles maisons en briques et des

marchés. Nicolas Gervaise nous dépeint l’image de ce village en disant :

la Loge qu’ils se sont bâtie sur le bord de la Rivière dans le voisinage de la

Ville le capitale, est assurément une des plus belles et des plus spacieuses

Maisons du Royaume: Ils avaient dessein de la fermer d’un mur de brique

pour la rendre plus seure11

En ce qui concerne leur occupation, soumis rarement aux services royaux,

ils s’intéressent au commerce qui leur donnent plus de bénéfices. Quelquefois

ils font des pressions sur le Siam pour garder le monopole de certains

produits : en 1664, ils déclarent la guerre contre le Siam en bouchant

l’embouchure de la rivière, mais finalement un traité favorable à leurs

demandes est signé.

Les Anglais : Ils sont installés près du camps hollandais, au sud

de la ville. Les Anglais comprennent le représentant de la Compagnie anglaise

des Indes Orientales et les commerçants indépendants de la Compagnie

s’intéressent plutôt au commerce. Mais les activités commerciales ne donnent

pas beaucoup de bénéfices; un petit nombre d’Anglais travaillent à la Cour.

Il y a souvent des conflits entre eux-mêmes.

Les Français : Durant le règne de Phra Naraï, les missionnaires

ont reçu des terrains pour construire des églises, des résidences et des écoles.

Des représentants de la Compagnie française des Indes Orientales sont arrivés

au Siam en 1680. Des ambassadeurs sont venus dans des dernières années du

règne de Phra Naraï.

Avec le système de sakdina de la société siamoise et l’intérêt des étrangers

sur le commerce, l’économie d’Ayutthaya est donc basée sur l’agriculture et le

11Nicolas Gervaise, Ibid., 73.

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commerce. Ordinairement, le commerce intérieur et extérieur du royaume est dans

la main du Barcalon. De la Loubère décrit ce poste dans son livre :

Le Phra Clang ou le barcalon est l’officier qui a le département du

commerce tant du dedans que du dehors du royaume. Il est le surintendant

des magasins du roi de Siam. Il est le ministre des Affaires Etrangères,

parce qu’elles se réduisent presque toutes au commerce12

1.3 Les contacts internationaux au XVIIème siècle

Il est certain que la période du règne de Phra Naraï est toujours

considérée comme une période riche en événements de toutes sortes comme la

guerre avec les pays voisins, l’influence occientale et le progrès des relations

tant commerciales que politiques. Les contacts internationaux sont inséparables

des contacts commerciaux et nous tentons de les étudier les deux contacts

principaux : l’une avec les Asiatiques et l’autre avec les Européens. Trois types

européens importants sont :

Premièrement, ce sont des commerçants et les voyageurs officiels

comme les représentants du Portugal ou ceux de la France. Ceux-ci ne restent

pas longtemps dans le royaume. Ils ont l’objectif de remettre des lettres de

créance et des présents de la part de leur roi au Roi de Siam. S’ils sont

commerçants, ils séjourneront juste quelque temps dans le pays.

Deuxièmement, ce sont les voyageurs non-officiels. Ils sont marchands

ou missionnaires. Ils restent au début quelque temps pour divers buts, mais

certains préfèrent s’installer plus longtemps comme les missionnaires. Les

Hollandais ou les Anglais sont installés dans le royaume et ont ouvert leurs

comptoirs pour faciliter leur commerce international.

12Michel Jacq’Hergoualc’h, Etude historique et critique du livre de Simon de

la Loubère “Du Royaume de Siam – 1691-”, (Paris : Editions Recherche sur les Civilisations, 1987), 327.

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Troisièmement, ce sont les européens qui s’assimilent au système

politique du royaume. Ceux-ci sont peu nombreux. Mais à l’époque du roi Phra

Naraï, c’est eux qui jouent un rôle important en qualité de soldats spécialisés.

Ils participent aux services spéciaux pour entraîner les soldats siamois,

travailler comme gardes du corps du roi, être interprètes pour le commerce

international entre les Siamois et les étrangers, et aussi être gouverneur des

provinces.

1.4. La politique pendant le règne du roi Phra Naraï

La lutte pour le pouvoir est le problème le plus important de l’histoire

d’Ayutthaya. C’est la faiblesse de la royauté siamoise car les modalités de la

succession au trône ne sont pas clairement définies.13 Beaucoup de prétendants

font valoir leur droit de trône et veulent s’en emparer. En ce qui concerne de

l’histoire du règne Phra Naraï, il ne faut pas oublier que le roi, lui-même, a

utilisé la force pour s’emparer du pouvoir de son oncle, Phra Sri Suthammaraja

en 1656. Par cette conséquence, il existe souvent deux factions de pouvoir : les

partisans et les adversaires. Alors que c’est la tâche de roi, après la victoire, de

soutenir les mandarins en leur donnant des titres d’honneur et des cadeaux.

Les histoiriens divisent les gens à la cour en deux groupes : les mandarins

siamois et les mandarins spéciaux. Pour les premiers, ils ont la tâche de contrôler

les hommes libres corvéables. Les seconds comprennent les étrangers qui,

d’après Nithi Eawsriwong, ont diverses fonctions par exemple les militaires, les

chapentiers, les brahmanes, les interprètes ou les ambassadeurs.14 Nous

remarquons que les spécialistes ne dépendent d’aucun mandarin dans le

royaume alors que pour le roi qui se méfie des mandarins siamois, il s’intéresse

13Phuthorn Bhumathon, “La recherche historique sur Phra Naraï : Points de

controverse et idées nouvelles” in Phra Naraï, Roi de Siam et Louis XIV : Etudes, (Paris : Guimet, 1986), 32.

14นิธิ เอียวศรีวงศ ,อางแลว, 12. (Nithi Eawsriwong, Ibid., 12.)

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de plus en plus à ce groupe car ils peuvent les remplacer aux mandarins

siamois.

1.4.1 Le rôle des étrangers dans la Cour

Les Chroniques Royales Siamoises nous disent que Phra Naraï a réussi

de prendre le pouvoir grâce à l’aide des Maures et des Japonais. 15 La présence

des étrangers n’est pas une chose nouvelle. Pendant les règnes du roi Song

Tham et du roi Prasat Thong, des étrangers sont au service du roi : des soldats

japonais et portugais sont les gardes du corps. Le roi Phra Naraï aussi en

emploie beaucoup. Il est certain que les avantages sont réciproques : la stabilité

du royaume est attestée tandis que les étrangers peuvent profiter de leurs des

accords.

1.4.2 La politique vers la fin de son règne

La politique de Phra Naraï vers la fin de son règne a beaucoup changé.

La dernière décennie (1678-1688 A.D.) est marquée par l’influence des

étrangers à la cour ainsi que par des conflits entre les mandarins siamois et des

étrangers. Le roi fait trop confiance aux étrangers et s’intéressse très peu à ses

sujets.

Il semble que le pouvoir du roi, à la fin de son règne, est instable. La

révolte en 1686 par des Maccasars est un exemple : le prince Macassar Dai ou

Daen16accompagné de nombreux hommes armés veut s’emparer de Lopburi.

Cette tentative a lieu au moment même où le pouvoir de Constance

Phaulkon atteint son apogée.

L’année suivante, en 1687, est marquée aussi par un événement

important qui provoque le mécontentement parmi les mandarins; c’est le

débarquement des troupes françaises à Bangkok le 18 octobre 1687.

15ประชุมพงศาวดาร ภาคที่ 81 จดหมายเหตุเรือ่งการจราจลเมือ่ปลายแผนดินสมเด็จพระนารายณมหาราช,

(กรุงเทพฯ : คุรุสภา, 2520, 19. ( Les Recueils des Chroniques Royales Siamoises, section 81 : La Révolution à la fin du règne Phra Naraï, (Bangkok : Kurusapha, 1971), 19.

16Dirk Van der Cryusse, Ibid., 415-417.

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La politique interne vers la fin du règne de Phra Naraï est très agitée.

Les Siamois ne sont pas contents de voir la présence des militaires français. Et

nous voyons deux factions politiques opposées l’une à l’autre :

La première faction : ce sont des étrangers dont Constance Phaulkon est

le maître. Il provoque des conflits avec des mandarins siamois. Il fait calomnier

les autres et essaie de renforcer la présence des troupes françaises à Bangkok. Il

semble promouvoir la partie de Phra Pi au trône. A la fin du règne de Phra

Naraï, le commerce se trouve en difficultés. Des esclaves doivent travailler plus

qu’avant. Le Chevalier de Forbin dit que Constance Phaulkon fait allusion à

des ordres du roi qui forcent des paysans à travailler et que c’est lui seul qui

peut faire du commerce avec des étrangers.17 Ces exemples montrent sans

aucun doute les agitations contre Constance Phaulkon et aussi peut-être contre

certaines communautés étrangères.

La seconde faction : Elle comprend trois groupes importants : les

bonzes, les mandarins et les paysans. A la tête, il y a Phra Petracha. Ils ne sont

pas contents de la première faction. Phra Petracha tient l’un des postes très

importants dans la Cour car il s’occupe des Eléphants Royaux et tous lui

donnent l’aide volontairement. Les bonzes montrent aussi leur agitation parce

qu’ils ont peur que le bouddhisme disparaisse et soit remplacé par la religion

chrétienne. Les Chroniques Royales présentent cette situation où Constance

Phaulkon force des bonzes à devenir des ouvriers.18 Il y a une mesure de faire

le recrutement des bonzes qui ne sont pas capables de lire le pãli; après être

recrutés, ils sont forcés de travailler.19De plus, les bonzes ont peur que le roi

Phra Naraï se convertisse au catholicisme parce qu’il paraît que le roi donne

17Comte de Forbin, Ibid., 130-150. 18พระราชพงศาวดารกรุงศรีอยุธยาฉบับสมเด็จพระพันรัตน, (กรุงเทพฯ : คลังวิทยา, 2514), 464. (La

Chronique Royale Siamoise version dite Somdet Phra Pannaratana, Bangkok : Klang Witthaya, 1971), 464.

19บุปผา ทิพยสภาพกุล, อางแลว หนา 33 (Bupha Thipsaphabkul, Ibid., 33.)

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19

trop de privilèges aux missionnaires de faire, par exemple, construire une

église, de propager la religion, de persuader des gens de devenir chrétien.

Comme François Henri Turpin nous présente ainsi : “les Talapoins craignant de

tomber dans le mépris public, et que les peuples entraînés par l’exemple d’un

Prince respecté, ne désertassent les autels de leurs Dieux, crurent devoir

prévenir la ruine de leur crédit par le meurtre de leur Roi.”20

Nous pouvons caractériser cette période comme “la xénophobie contre les

Français”. Les Chroniques Royales rapportent qu’un jour, après que Constance

Phaulkon a défroqué des bonzes très érudits et sages, Oc Luang Sorasak, fils de

Phra Petracha, l’attend et lui donne un coup de poing au visage si violent qu’il

lui fait sauter deux dents.21 Ou bien, le Barcalon (Lek) interdit secrètement aux

mandarins siamois de devenir chrétiens.22

A part les bonzes, les paysans ou plutôt des esclaves agissent et

s’apprêtent à participer à la révolution. Winai Pongsripian donne une récente

hypothèse sur le mouvement du mécontentement des Siamois vers la fin du

règne de Phra Naraï : il existe une chanson populaire nommée Plang Yao

Payakorn Krungsri Ayutthaya qui est répandue au public. Cette chanson

prévoit la catastrophe de la ville, causée par les étrangers. Le but de cette

chanson est de faire agiter le mouvement contre la puissance des étrangers dans

la cour.23

20François Henri Turpin, Ibid., 60-61. 21พระราชพงศาวดารกรุงศรีอยุธยาฉบับสมเด็จพระพันรัตน, อางแลว, 450-455. (La Chronique

Royale Siamoise version dite Somdet Phra Pannaratana, Ibid., 450-455). 22Ibid. 23วินัย พงศศรีเพียร, “มิคคสัญญีป 2000” ปริทรรศนประวัติศาสตร : พิพิธนิพนธเชิดชูเกียรติ พลโท

ดําเนิน เลขะกุล, (กรุงเทพ : ดานสุทธาการพิมพ, 2542), 1- 46. (Winai Pongsripian, “Eschatology – Apocalypse” In the Shadow of History : Essays in honour of Lt. Gen. Damnoen Lekhakula on the occasion of His 84th Birthday Anniversary, (Bangkok : Dansutha, 1999), 1 - 46.

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20

Nithi Eawsriwong résume la situation politique à la fin du règne

ainsi : les deux factions ont le même sentiment de mécontentement : la condition

de la vie se dégrade. Ils veulent se débarasser des mandarins étrangers et si c’est

possible, d’éliminer le roi et de le remplacer par celui qui le mérite.24

La politique pendant les 32 années de règne du roi Phra Naraï n’est pas

très stable. Il y a, au moins, trois événements qui marquent l’instabilité du

pouvoir absolu. La révolte de Phra Tri Phuwanatthiyawong en 1656, au début de

son règne, ensuite la révolte des Macassars en 1686 et finalement la grande

révolution de 1688.

24นิธิ เอียวศรีวงศ , อางแลว, 71. (Nithi Eawsriwong, Ibid., 71.)

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Chapitre II

La France au XVIIème siècle et sa présence en Asie

2.1 L’histoire de la France au XVIIème siècle

La magnificence, l’éclat et la grandeur de la France du XVIIème siècle

s’offrent souvent à nos yeux. Tout le long de ce siècle, il est possible de retracer

les étapes d’une constante progression : depuis les efforts autoritaires de

Richelieu jusqu’à la triomphante majesté de Louis XIV. Nous voyons émerger

de grands hommes d’Etat, des grands écrivains et des artistes. La construction de

Château de Versailles est tout un symbole. Plusieurs ouvrages historiques de la

France résument l’image de la France au XVIIème siècle en ces termes :

ce siècle, inconstablement grand par les œuvres et par l’esprit, connut à

son apogée un équilibre instable, par la forte personnalité d’un roi qui

s’impose quelque temps à un peuple en pleine évolution, à une noblesse

dont les privilèges masquaient la faiblesse matérielle, à une bourgeoisie

dont la puissance inconstestée restait privée des prérogatives officielles;

cet équilibre aussi provisoire était fait de forces en action, de puissances

dominées et de disciplines consenties1

Dans le domaine des relations internationales, la France poursuit le

développement de liens avec de nouveaux pays pour faire du commerce qui

s’accompagne de la fondation de villes comme Champlain au Canada. En

conséquence, on met sur pied plusieurs expéditions outre-mer, et pour le faire,

1Jean Thoraval et al., Les Grandes étapes de la civilisation française, (Paris :

Bordas, 1976), 101-102.

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on crée les Compagnies françaises.2 Il faut noter que ces efforts sont la

conséquence des progrès des sciences modernes telles que l’astronomie, la

science des mesures de la longtitude et de la latitude, la navigation, la

géographie et les mathématiques etc. C’est parce qu’à la Cour de XVIIème

siècle, le roi s’entoure de beaucoup de savants, parmi lesquels nous pouvons

mentionner Cassini, un grand astrologue du siècle, qui a découvert la longtitude

et la latitude.

Nous constatons de présenter la période de Louis XIV pendant laquelle

la France est en relation avec le Siam.

En 1661, le roi Louis XIV prend la succession. Il garde un détestable

souvenir de la Fronde3et essaie alors de mettre de l’ordre et même d’assurer

l’autorité royale. Mazarin réalise cette politique avec l’aide de conseillers tels

que Colbert4, Le Tellier, de Lionne etc. Mais Mazarin s’intéresse plus à la

grande politique qu’à l’économie; il rêve toujours pour Louis XIV et pour la

France d’un prestige accru en Europe. Ainsi, après avoir occupé Stenay et

Dunkerque et remporté la victoire des Dunes en 1658, Mazarin négocie avec

l’Espagne la paix des Pyrénées. Finalement la France possède des territoires en

Roussillion, Cerdagne, Flandre et Lorraine.5

Dès le lendemain de la mort de Mazarin, le 9 mars 1661, Louis XIV

affirme son autorité sur le Conseil et monte sur le trône. Les vingt-cinq

premières années du règne sont une période éclatante tant à l’extérieur qu’à

2Pierre Bezbakh, Histoire de la France : dès origines à 1914, (Paris : Larousse,

1954), 186-187. 3La Fronde est la révolte d’un groupe social contestant les institutions, la

société et l’autorité. 4Jean-Baptise Colbert (1619-1683), est issu d’une famille bourgeoise. Il

travaillait au service du roi et est devenu le ministre d’Etat en 1661. Il est contrôleur général des Finances en 1665 et également Secrétaire d’Etat à la Maison du roi en 1669. Son nom est à l’ apogée du règne du Louis XIV. A propos des Arts et des Sciences, il a créé en 1663 l’Académie des Inscriptions et en 1666 l’Académie des Sciences.

5Pierre Bezbakh, Ibid., 206-607.

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l’intérieur. Le mot célèbre que nous lui prêtons fréquemment “L’Etat, c’est moi”

a le mérite de résumer le principe dirigeant de sa politique avec Colbert comme

le bras droit.

La France voudrait essayer de fonder une ville commerciale parce que

les guerres civiles et les guerres extérieures ont vidé le trésor royal. Colbert

utilise diverses stratégies pour fonder la Marine. Il imagine un système national

de sociétés qui exploiterait le commerce du monde. C’est pour cela qu’il crée, en

1664, la Compagnie des Indes Occidentales pour l’Afrique et l’Amérique, et la

Compagnie des Indes Orientales pour l’Asie et l’Asie du Sud-Est.6 Ensuite, en

1669, la Compagnie du Nord pour le commerce de la Baltique est constituée.

Mais dans l’esprit de Louis XIV, un royaume riche assure sa monarchie.

La richesse d’un pays n’est pas symbolisée les constructions splendides mais

aussi par les batailles militaires. En conséquence, il faut disposer d’une bonne

armée et d’une belle marine. Alors Michel Le Tellier et le Marquis de Louvois

réorganisent les troupes du roi en une armée royale.7 On construit des

fortifications et des ports dans plusieurs villes de la France comme Toulon,

Rochefort, Brest et Dunkerque. Colbert a enfin une idée très moderne pour le

budget national. Il désire premièrement que les bénéfices de l’Etat soit plus

élevés que les dépenses, et qu’il fasse prévoir les dépenses de l’argent de l’année

suivante.8 En plus, Colbert réorganise une armée française permanente. La

plupart des soldats sont sous les ordres de la Maison du Roi. Louvois crée le

service militaire obligatoire avec d’autres services nécessaires tels que le service

de la nourriture, le service d’ambulance et des hôpitaux.

6Hubert Methivier, Le Siècle de Louis XIV, collection “Que sais-je?”, (Paris :

Presses Universitaires de France,1994), 101. 7Lucien Bély et Jean-Paul Colbus, Louis XIV, (Paris : Ouest-France, 1990), 22-23. 8Brichant Colette Dubois, La France au cours des âges : grands jours et vie

quotidienne, (U.S.A : McGraw-Hill, 1973), 260-261.

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Il est évident que les relations entre la France et d’autres pays ne sont pas

toujours bonnes. Elles sont parfois bonnes avec l’Angleterre et quelquefois il y a

des conflits avec la Hollande et l’Espagne. En 1667, l’armée française attaque

une partie du Rhin, terrain appartenant à l’Espagne. Cette guerre, sous le nom de

guerre de la Dévotion, permet aux quatre pays, l’Angleterre, les Pays-Bas,

l’Espagne et le Suède, de faire l’alliance en 1668 afin de se défendre. La France

par contre fait un accord secret avec Charles II d’Angleterre (1630-1685 A.D.).

Cet accord deviendra le traité de Dover en 1670.

Pendant les années 1680-1683, Louis XIV renforce son armée pour aller

prendre Strasbourg. En 1681, il annexe une partie du Luxembourg et les villes de

la Sarre. Cinq ans plus tard, la Hollande, l’Allemagne et l’Autriche se réunissent

et forment la Ligue d’Augsbourg. Le Roi William III d’Angleterre se joint à eux

pour lutter contre la France avant que le traité de Ryswick soit signé en 1697. 9

2.2 L’intérêt de la France en Asie

L’établissement de trois grandes Compagnies françaises commerciales

est l’oeuvre de Colbert. La Compagnie des Indes Orientales, chargée de faire du

commerce avec l’Asie, la Compagnie des Indes Occidentales ayant l’exclusivité

du commerce avec les Antilles, le Canada et l’Afrique, la Compagnie du Nord,

chargée de faire du commerce dans la région Baltique. Une partie de ses efforts

permet d’encourager la conquête de nouvelles colonies.

La domination des mers en Asie est une des préoccupations majeures

des grands ministres de la France. Les Portugais dominaient la grande voie de

commerce durant le XVIème siècle, après avoir découvert le Cap de Bonne

9ทวีศักดิ์ ลอมยิ้ม, ประวัติศาสตรยุโรปสมัยหลัง ค.ศ. 1453-1804 เลม 1, (กรุงเทพฯ : โอเดียนสโตร, 2542),

210-215. (Thaweesak Loomyim, Histoire de l’Europe pendant l’année 1453-1804 vol. 1., (Bangkok : Odian Store, 1999), 210-215.

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Espérance en 1488.10 Les Hollandais établissent la Compagnie hollandaise des

Indes Orientales (V.O.C. Verenigde Oostindishe Compagnie) en 1602 en Hollande.

Ils dominent des mers durant le XVIIème siècle. L’Angleterre a ouvert en 1661 son

comptoir en Inde.

La Compagnie française des Indes Orientales est constituée par Colbert

en 1664. Au début, elle invite les Français de la Cour royale à fournir des fonds

à cette entreprise. L’année suivante, Louis XIV nomme neuf syndics et fixe le

capital de la nouvelle compagnie à quatre mille actions de mille livres. En plus,

le roi souscrit un cinquième du capital mais les résultats ne sont pas satisfaisants :

on récolte seulement huit million de livres sur les quinze million prévus.

Le but principal de la Compagnie française des Indes Orientales est

d’établir les comptoirs commerciaux dans certaines villes et voudrait créer un

monopole du commerce dans l’Océan Indien, depuis la Perse, l’Inde jusqu’à

l’Indochine en passant le Malacca. En janvier 1669, Colbert voudrait faire du

commerce sur la côte de Ceylon, à Tricomalee et sur la côte de Malabar. Mais

ces endroits-là sont dominés par la Hollande. La même année, le bateau Saint-

François met la voile portant une lettre destinée au Grand Moghol, Augrangzeb

dans laquelle la France présente l’intention d’établir le commerce avec des Etats

musulumans. Mais les rapports révèlent des problèmes et des difficultés. En

effet, la France n’a pas d’établissement protégé par les armées.

En septembre 1668, François Caron s’installe à Surate et établit, un an

plus tard, le premier comptoir de cannelle à Koddiya en Inde. Le commerce a

beaucoup de difficultés. En 1673, François Martin devient responsable de la

Compagnie et négocie les accords commerciaux avec Raja Golconde. L’année

suivante, la Compagnie ouvre un nouveau siège à Pondichéry.11

10Cap de Bonne Espéranc s’appellait autrefois Cap des Tempêtes, situé au sud

de l’Afrique, découvert par Bartolomen Dias en 1488 et doublé par Vasco de Gama, en route pour les Indes en 1497.

11Dirk Van der Cruysse, Louis XIV et le Siam, (Paris : Fayard, 1991), 134-135.

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Durant les années 1680, les activités commerciales de la Compagnie

française des Indes Orientales ne donnent pas beaucoup de bénéfices. Le

problème de la qualité de certains produits comme le coton est cité dans plusieurs

lettres adressées à Seignelay.12 En 1676, elle renonce définitivement à l’île

Madagascar après avoir ouvert le comptoir en 1642 par le capitaine Rigault. En

1682, la Compagnie doit permettre aux marchands, eux-mêmes, d’aller faire du

commerce aux Indes, à la condition de se servir de ses vaisseaux. En 1693,

Pondichéry est pris par les Hollandais mais il redevient français lors du traité de

Ryswick en 1697. En 1698, la Compagnie abandonne juste un moment le

commerce avec la Chine.

A propos de l’évangélisation de la religion chrétienne en Asie, il nous

faut remonter jusqu’au milieu du siècle. Vers la fin de l’ année 1650, il y a à

Paris des prêtres qui veulent partir évangéliser les contrées de l’Extrême-Orient,

notamment la Chine. Les jésuites qui sont déjà installés au-delà écrivent tant de

relations qui exaltent leurs missions.

Une difficulté est le droit de patronage, ou autrement dit “le Padroado”:

toutes les entreprises religieuses catholiques dans la moitié l’est du globe doivent

passer par le Portugal.13 Le roi du Portugal est seul à pouvoir donner un visa à

tous les missionnaires partant pour l’Orient. Les prêtres à Paris veulent dépendre

directement du Saint-Siège. En 1664, les Missions Etrangères de Paris est

constituées par Mgr. François Pallu et par Mgr Lambert de la Motte. Elles ont

pour but de préparer les prêtres au service des missions pour desservir les missions

catholiques de l’Extrême-Orient.

En 1688, il y a au Siam des missionnaires dépendant du Padroado,

appelés les missionnaires portugais ; il y a aussi des missionnaires dépendant de

Saint-Siège appelés les missionnaires de la Propagande. Il y a aussi un groupe

12Lettres à Monsieur Morel le 16 septembre 1685 et le 25 novembre 1685 à

Chambord, Archives Nationales, vol. 1, 32, 43-44.

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de jésuites français qui sont envoyés par le roi Louis XIV en Chine et au

Siam : est-ce une sorte de Padroado français ?

2.3 Le commencement des relations de la France avec le Siam

Les relations entre le royaume de Siam et la France se sont développées

progressivement en trois étapes : la proposition par des missionnaires de la

Propagande, la relation économique de la Compagnie des Indes Orientales et la

relation diplomatique.

2.3.1 La proposition des missionnaires

Trois missionnaires français de la Propagande sont arrivés à Ayutthaya

le 22 août 1662, sous la direction de Mgr. Lambert de la Motte, l’évêque de

Béryte. Ils sont bien reçus par les Siamois. Alors ils souhaitent s’établir au Siam

parce que :

Je ne crois pas qu’il y ait pays au monde où il se trouve plus de religions et

dont l’exercice soit plus permis que dans Siam. Les gentils, les chrétiens et les

mahométans, qui tous se partagent en différentes sectes, ont toute liberté pour

suivre tel culte qui leur semblera le meilleur14

Jacques De Bourges, un des missionnaires, repart en Europe avec des

lettres pour informer le roi de France et le Pape de la situation des missionnaires

en Asie. En 1665, Mgr. Pallu, arrivé à Ayutthaya en janvier 1664, retourne en

Europe pour rencontrer le Pape Alexandre VII et Louis XIV. En France, Mgr.

Pallu reçoit une lettre de Mgr. Lambert de la Motte proposant de lancer l’idée de

relation officielle entre le Siam et la France.

En 1673, Mgr. Pallu revient d’Europe avec des lettres et des cadeaux

pour le roi Phra Naraï. Il présente la lettre de Louis XIV et le message du Pape

13Michel Jacq-Hergoualc’h, “La politique religieuse de Louis XIV” in Phra

Naraï, Roi de Siam et Louis XIV : Etudes, (Paris : Guimet, 1986), 74-75. 14Cité par Lucien Lanier, Etude historique sur la relation de la France et du

royaume de Siam de 1662 à 1703, (Versailles : E.Aubert, 1883), 12.

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Clément IX dans une audience officielle quasi ambassade. Le roi de France

remercie Phra Naraï de la protection des missionnaires tandis que le Pape

Clément IX remercie Phra Naraï de “s’être rendu non seulement très équitable

mais très favorable au christianisme”15 et que Phra Naraï “avait fait don a notre

vénérable frère l’Evêque de Béryte et lui a donné un champ pour leur habitation

et des matériaux pour bâtir leur Eglise et leur maison.”16 Le roi Phra Naraï

espère nouer des relations avec la France. Il s’intéresse aux membres de la

famille royale française, aux troupes de Louis XIV, aux projets futurs de la

France. Le plus important c’est sa promesse de donner à Louis XIV un port où

les Français pourraient bâtir une ville au nom de Louis-le-Grand, dans laquelle

pourrait résider un vice-roi de Sa Majesté très Chrétienne, si elle le juge à

propos.17 Adrien Launay remarque : “le rêve des évêques missionnaires prenait

corps. La France établie sur les rives du Ménam, c’était le catholicisme protégé,

aidé, sa diffusion assurée.”18

Les missionnaires ont le pouvoir de fonder des églises, d’enseigner

la religion, de soigner des malades et d’enseigner des jeunes garçons dans

l’école du Séminaire à Ayutthaya. Il est probable que les grands séminairistes

et quelques clercs soient aussi, partiellement, affectés à des tâches

d’enseignement. 19

Quant au domaine de médecine, Laneau ordonne que les missionnaires

au Siam devraient recevoir tous les jours des leçons de médecine pour se

concilier les bonnes grâces des grands et des petits. Les bien faits des soins

15Lucien Lanier, Ibid., 17. 16Clément IX, Lettre de Clément IX au roi de Siam le 24 août 1669, Archives

des Colonies, Affaires diplomatiques : Siam 1669-1689. 17Lucien Lanier, Ibid., 17-18. 18Adrien Launay, Ibid., 28. 19Ratchadaporn Rittichan, Au cours du XVIIème siècle au Siam, un nouveau

pas dans le système scolaire : l’école des missionnaires français, Mémoire de Maîtrise : Université Silpakorn, 1999.

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donnés sont si appréciés que le roi accorde une chaise dorée en forme d’une

chaire bouddhique.20 Mais la Cour de Siam a refusé de construire un grand

hôpital suivant la proposition de Mgr. Laneau.

2.3.2 La Compagnie française des Indes Orientales

Le commerce de la France avec l’Asie commence avec l’installation du

comptoir de la Compagnie à Surate en 1668. En 1674, François Martin élu

Directeur-Général, décide de s’installer à Pondichéry pour commercer plus

aisément avec les pays de l’Asie du Sud-Est. En janvier 1680, il note sur les

événements au Siam ceci :

Depuis que messieurs les missionnaires français étaient à Siam, ils y avaient

si bien ménagé l’esprit du roi que ce prince avait pris la résolution d’envoyer

des ambassadeurs en France offrir son amitié au roi et toute liberté dans ses

Etats pour le commerce de ses sujets. Ce prince continuait toujours dans la

même résolution. Le voyage que l’on prétendait faire du navire le Vautour à

Tenesserim était pour y prendre ces ambassadeurs. M le directeur Baron me

chargeait d’en écrire à messieurs les évêques qui étaient à Siam, de les

informer d’avance de l’expédition de ce bâtiment, afin d’en donner avis au

roi et que les ambassadeurs passent à Tenesserim pour s’embarquer dessus21

En avril 1680, Deslandes-Boureau reçoit l’ordre d’aller établir un comptoir

au Siam. Le mois suivant, le 2 mai 1680 il quitte Surate avec sa suite et y arrive le 3

20ประวัติพระศาสนจักรสากลและพระศาสนจักรในประเทศไทย, (กรุงเทพฯ : สารสาสน, 2510), 210-211.

(L’Histoire d’Eglise et l’histoire du Catholique en Thaïlande, Bangkok : Sarasas, 1967.), 210-211.

21François Martin, Mémoires, 1665-1694, 3 vols. (Paris : Société de l’Histoire des Colonies Françaises, 1931-1934), 180.

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septembre, sur le vaisseau “le Vautour”. Il est reçu par le Barcalon.22 François

Martin écrit dans une lettre :

Le Sieur Deslandes avait des ordres, après avoir reconnu la situation des

affaires de Siam, d’y rester pour y rétablir un comptoir, s’il jugeait

avantageux pour la Compagnie, sinon de s’embarquer avec les ambassadeurs

et les accompagner jusqu’en France23

En 1682, Deslandes-Boureau conclut un accord avec le Barcalon du

Siam stipulant que l’intérêt de la Compagnie française des Indes Orientales est

de faire du commerce, notamment le commerce du poivre. Citons la lettre

suivante :

Tout le poivre que le Roy a ordonné de semer dans tout le circuit de son

royaume, tout dans les terres du côté d’enchaut que celles d’embas de la

ville de Siam, sera pour la Compagnie et quoiqu’il augmentait ou diminuait

de prix parmi les marchands, la Compagnie l’achetera toujours sur le même

pied de 16 pataques de manille le Bahar24 Lorsque repart le vaisseau “le Vautour” en décembre 1680, le roi Phra

Naraï envoie deux ambassadeurs siamois avec des lettres de créance et des

présents en France pour affirmer l’amitié avec Louis XIV.

22Barcalon est le titre d’un mandarin chargé des affaires commerciales dans le

royaume 23François Martin, Ibid., 194. 24Extrait du traité fait entre le Barcalon ou premier ministre du Roy de Siam et

les Sr Deslandes par lequel il est permit au chef de la Compagnie des Indes Orientales à Siam d’acheter toutes sortes de marchandises après que les officiers du magasin du Roy auront acheté ce dont ils auront besoin, daté de l’année 1682, Archives du Ministère de la Marine et des Colonies Fonds des Colonies, Tome III, 50.

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31

2.3.3 L’échange des ambassadeurs

Le premier groupe d’ambassadeurs siamois comprend un mandarin du

second ordre, deux du troisième ordre et une suite d’une vingtaine de valets,

accompagné de M. Gayme, Procureur Général des missions à Ayutthaya. Ce

groupe quitte le Siam le 24 décembre 1680, avec des présents et des lettres de

créance dans lesquelles s’adressent au roi de France :

Notre cœur Royal a été rempli et comblé d’une très grande joie et j’ai eu

soin de chercher les moyens d’établir une forte et ferme amitié à

l’avenir…Et nous avons envoyé pour être les porteurs de notre lettre

d’ambassade et des présents que nous envoyons à Votre Cher Grand Roi :

Ocpra Pipat Racha Maytri, ambassadeur, Luang Seri Vissan Sounton et

Coun Nacolla Vichay, sous ambassadeurs afin qu’entre nous il y ait une

véritable intelligence une parfaite union et amitié25

Les ambassadeurs siamois arrivent à Bantam dix-sept jours plus tard

avant de poursuivre leur route vers la France sur le bateau “Soleil d’Orient.”

Malheureusement ce bateau est assailli par une tempête sur la côte orientale de la

grande île de Madagascar et s’y perd corps et biens.

La nouvelle de ce naufrage arrive au Siam en 1683. Le roi Phra Naraï

décide d’envoyer deux mandarins ayant mission de faire une enquête sur

l’ambassade précédente, de féciliter le roi de France de la part du Roi de Siam

de la naissance du Duc de Bourgogne, et de lier une solide amitié. Cette fois-ci,

le groupe des ambassadeurs, accompagné de Bénigne Vachet, interprète, Pascot

et un certain nombre de jeunes siamois, part le 25 janvier 1684 et débarque à

Calais, puis, se rend à Paris là où ils rencontrent le Secrétaire d’Etat et le

Ministre des Affaires Etrangères, Colbert. En plus, ils ont l’occasion de rendre

25Lettre du Roi de Siam écrite au Roy, traduite du siamois en français en 1680,

Archives du Ministère de la Marine et des Colonies, Fonds des Colonies, Tome III, 26-27.

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hommage à Louis XIV. Dans les entretiens qu’ils ont avec Seignelay et Colbert,

les ambassadeurs expriment le désir du roi Phra Naraï de recevoir une

ambassade française dans sa capitale.26

Les préparations de l’envoi des ambassadeurs français à Siam sont donc

réglées avec le plus grand soin parce que le roi de France et ses ministres

considèrent que le roi Phra Naraï et peut-être tout son peuple ne sont pas trop

éloignés d’embrasser la religion catholique. Seignelay et Croissy espèrent aussi pour

la Compagnie française tous les avantages commerciaux et favorisent l’entreprise. 27

Plus tard, le Chevalier de Chaumont est élu chef de l’ambassade et

l’abbé François-Témoléon de Choisy est élu second ambassadeur. Le Chevalier

de Forbin, officier de vaisseau devient Major de l’ambassade, et de nombreux

jeunes hommes font partie de sa suite. Seignelay ordonne d’adjoindre à

l’équipage un ingénieur, M. de la Mare pour montrer l’hydrographie aux gardes

de la marine et aux jeunes officiers et pour dessiner les plans des villes.28 Le

Père Vachet et deux prêtres des Missions Etrangères ainsi que six jésuites français

partent également en qualité de mathématiciens et l’astrologues pour la Chine.

La première ambassade française arrive au Siam le 22 septembre 1685. Elle

est reçue en audience solennelle le 18 octobre 1685. L’objectif de cette mission est

explicite dans une instruction remise au Chevalier de Chaumont en ces termes :

Le principal objet que Sa Majesté a eu dans la résolution qu’elle a prise

d’envoyer un ambassadeur à Siam est l’espérance que les missionnaires ont

donnée de l’advantage que la religion en retireroit et les espérances qu’ils

ont conçues sur des fondements assez vraisemblables que le Roy de Siam,

touché des marques d’estime de S.M., achèveroit avec l’assistance de la

grâce de Dieu, de se déterminer à embrasser la religion chrétienne pour

26Lucien Lanier, Ibid., 42. 27Léopole Robert-Martignan, La Monarchie absolue siamoise de 1350 à 1926,

(Paris,1926), 105. 28Lucien Lanier, Ibid., 48-49.

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33

laquelle il a déjà montré beaucoup d’inclination. Sa Majesté s’asseure avec

d’autant plus de confiance que ses intentions seront exécutées à cet égard,

qu’elle sait que ledit sieur Chaumont fait profession particulière de la piété.

Sa Majesté veut aussy dans ce voyage procurer tous les advantages possibles

au commerce de ses sujets dans les Indes, et prendre des esclaircissements

certains sur celui qu’on pourroit faire à Siam, le sieur de Chaumont doit

estre informé que le Roy de Siam a offert à la Compagnie françoise des

Indes de faire ce commerce avec elle, c’est-à-dire que les vaisseaux de Siam

continueroient tous les ans à faire le voyage de la Chine et du Japon, et

qu’au retour ledit Roy, qui seul fait tout le commerce de son pays, donneroit

les marchandises en troc ou pour de l’argent, et comme ces conditions

seroient très advantageuses, s’il vouloit consentir de les livrer à bon marché,

Sa Majesté veut qu’il donne à l’argent de la Compagnie tous les moyens de

s’esclaircir de ces détails, et qu’il y entre lui-mesme pour pouvoir servir par

ses lumières et par ses connoissances à se déterminer sur ce sujet. Il

conviendra avec ses ministres de la manière dont se fera le commerce.

Comme il est vraysemblable que le Roy de Siam envoyera des ambassadeurs

sur le vaisseau qui aura conduit ledit sieur chevalier de Chaumont, Sa

Majesté veut qu’il les passe en France et leur fasse, pendant la route, toute le

bon traitement qu’il dépendra de lui29

Notamment dans la lettre de créance de Louis XIV, le but principal de la

première ambassade est de bien convertir Phra Naraï au catholicisme. L’objectif

secondaire est de faire du commerce. Nous citons ainsi ce paragraphe :

Il30 vous apprendra plus particulièrement nos intentions sur tout ce qui

peut contribuer à établir pour toujours cette amitié solide entre nous.

Cependant, nous serons très aise de trouver les occasions de vous

29Lucien Lanier, Ibid., 49-50.

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34

témoigner la reconnaissance avec laquelle nous avons appris que vous

continuez à donner votre protection aux évêques et autres missionnaires

apostoliques, qui travaillaient à l’instruction de vos sujets dans la religion

chrétienne ; et notre estime particulière pour vous nous fait désirer

ardemment que vous vouliez bien vous-même les écouter et il vous

expliquera aussi ce que nous pouvons désirer de vous pour l’avantage du

commerce de nos sujets31

La mission du Chevalier de Chaumont arrive au Siam le 24 septembre

1685, puis l’audience solennelle et la remise de la lettre de créance et des

présents ont lieu le 18 octobre à Ayutthaya. Ensuite, un traité de commerce est

signé avec les cinq points suivants :

Premièrement, la Compagnie française aura entière liberté de commerce,

sans avoir à payer ni de droits d’entrée ni de sorties, à condition de ne pas se

livrer à la contrebande et de n’acheter que dans les magasins du roi ;

Deuxièmement, le capitaine de la Compagnie française aura juridiction

pour juger les fautes et les différences où seraient impliquées des personnes

employées au service du comptoir ;

Troisièmement, la Compagnie française recevra le monopole de l’étain

de l’île de Jongcelang (Phuket) et aura permission d’y établir un comptoir ;

Quatrièmement, la Compagnie française pourra également établir des

comptoirs où elle le souhaiterait dans le royaume, mais à condition qu’elle en

obtienne la permission ;

Cinquièmement, la Compagnie française reçoit la permission de s’établir

et d’avoir un port à fortifier à Singor (Songkhla).32

30c’est-à-dire le Chevalier de Chaumont. 31Lettre de Louis XIV au Roi de Siam le 21 janvier 1685, Archives du

Ministère des Affaires Etrangères, vol. 862, 153. 32Alain Forest, Les Missionnaires français au Tonkin et au Siam XVIIème –

XVIIIème siècle, vol. 3 (Paris : L’Harmattan, 1998), 359.

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35

L’ambassade française du Chevalier de Chaumont met à la voile pour la

france le 22 décembre 1685. Le roi Phra Naraï envoie avec lui des ambassadeurs

siamois, composé d’Oc Phra Wisut Sunthorn comme premier ambassadeur, Oc

Luang Kalaya Rajamaitri pour deuxième ambassadeur et Oc Khun Sri Wisarn

Waja. Pour troisième ambassadeur. Cette ambassade a quatre buts principaux :

contracter avec la France une alliance défensive contre la Hollande ; offrir un

port, à l’extrême sud du pays, Singor, où la France pourrait installer un comptoir

; demander à douze pères jésuites mathématiciens à enseigner l’astronomie ; et

acheter diverses marchandises destinées à leur roi.33

Lors de leur séjour en France, des ambassadeurs siamois sont

chaleureusement reçus. Ils ont l’occasion de visiter des villes sur les bords de la

Loire et d’autres villes importantes en France avant de se rendre à Versailles

pour remettre des lettres de créance et des présents à Louis XIV. Au même

moment, le père Guy Tachard est chargé d’une affaire particulière; il doit donner

un mémoire secret de Constance Phaulkon, rédigé en langue portugaise au père

de la Chaise, Confesseur de Louis XIV.

Ce mémoire constitue la demande de Constance Phaulkon qui propose à

Louis XIV d’envoyer au Siam soixante-dix Français de qualité. Constance

Phaulkon veut les placer aux postes les plus importants de l’Etat. Peu après, il

semble qu’Oc Phra Wisut Sunthorn aperçoit des intentions la France en matière

de la politique internationale34 parce que les Français lui questionnent souvent sur

les moyens de se défendre des Siamois ainsi que la fortification dans le royaume.

Selon la proposition de Singor à la France, des Français estiment que

cette ville n’est pas favorable ni pour le commerce ni pour la fondation d’une

ville. Nous suggérons que Singor est situé à l’extrême sud du royaume alors que

l’intention des Français est de se trouver proche de la capitale. Par ces raisons,

33Morgan Sportès, Ombres Siamoises, (Paris : Mobius, 1994), 61. 34Morgan Sportès et Kanika Chansang, “Kosapan face aux intrigues françaises”

Journal of Siam Society, vol. 83, Part 1&2 (1995), 79-91.

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36

les Français demandent alors au premier ambassadeur une autre ville, Bangkok.

Mais l’ambassadeur n’a pas le droit de prendre la décision lui-même.

Au cours du dernier entretien avec Seignelay, la France décide

d’envoyer un petit groupe de gens parce qu’ “on ne sais pas encore ce que ce

sera le lieu qu’on donnera. Mais quand on en aura connaissance, pour lors on

pourra en envoyer beaucoup. On enverra cette fois que ce qui sera nécessaire

pour commencer l’établissement”.35 Seignelay ajoute à Oc Phra Wisut Sunthorn

que le Roi de France enverra trois vaisseaux et un certain nombre de gens au

Siam.

En fait, quand des ambassadeurs s’embarquent à Brest, le 1er mars 1687,

il y a cinq vaisseaux et près de 700 soldats d’infanterie armés prêts à partir. Les

militaires français sont sous la direction du Général Desfrages. M de la Loubère

est choisi premier ambassadeur, chargé en particulier des affaires diplomatiques.

Claude Céberet, le deuxième ambassadeur, est chargé du commerce.

Une instruction remise à De la Loubère affirme l’objectif de cette ambassade :

C’est pour cet effet que Sa Majesté a fait choix du Sr de La Loubère pour en

qualité de son Envoyé Extraordinaire auprez dudit Roy de Siam quant aux

affaires qui font le principal sujet de l’envoy du Sr de La Loubère, la

première et que Sa Majesté a le plus a cœur est l’établissement de la Religion

Chrétienne dans le Royaume de Siam…l’autre point auquel il doit donner son

application est l’établissement du commerce entre les sujets de Sa Majesté et

le Royaume de Siam…et Sa Majesté luy ordonne encore de s’appliquer

incessament à apprendre la langue du Pays36

35Ibid., 85. 36Mémoire du Roy pour servir l’instruction au Sr de La Loubère, envoyé

Extraordinaire de Sa Majesté auprès du Roy de Siam, fait à Versailles le 18 janvier 1687, Archives des Colonies, Fond Asie II, document 91, folio 230-231.

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37

Par ailleurs une instruction de 1687 commande que le Général Desfarges

aille convaincre les Siamois de donner Bangkok et Mergui :

Pour cet effect Sa Majesté ne veut pas que les ditez envoyez ni aucune

officiers se débarquent pour aller à terre qu’après que le Roy de Siam sera

convenu de remettre entre les mains du dit Sieur Desfarges, ou de ceux qui

seront par luy nommez les postes de Bancoc et de Mergui, ou tels autres

dont ils ont pouvoir de convenir, et les dits Envoyez ont ordre de

l’informer…il puisse se préparer à attaquer le lieu de Bancoc et de s’en

rendre le maitre par la force37

Ainsi, les ambassades a mis grand soin dans les préparatifs. Elles

montrent l’intention militaire sur le Siam.

Les Français veulent occuper des villes et y installer le comptoir de la

Compagnie française. Ils ont l’intention d’envoyer des armées bien-équipées au

Siam. Seignelay précise les chiffres des soldats :

Il faille 150 officiers mariniers et matelots sur chacun des vaisseaux, le

Gaillard et l’Oiseau d’autant plus que Sa Majesté fera embarquer 500

hommes d’extraordinaires sur les deux vaisseaux, et sur la flustre qui

pourront fort bien servir au canon, à lever les ancres et à faire les manoeuvres

basses38

Pour le reste, les soldats sont choisis de plusieurs villes comme Brest,

Rochefort. Le roi ordonne aussi de faire le recrutement de soldats accomplis.

37Instruction que le Roy veut et ordonne estre remise entre les mains du Sieu

Desfarges choisy par Sa Majesté pour commander les troupes qu’elle envoye au Roy de Siam, Archives Nationales, Fonds 50 , No. 3, Folio I.

38Lettre à Monsieur Desclouzeaux le 15 octobre 1686, à Versailles, Archives Nationales, vol. 1, 58.

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38

Tous les soldats doivent se rendre à Brest et obtenir un salaire, les habits et aussi

le meilleur traitement durant le voyage.

Pour les vaisseaux et les provisions, il y a beaucoup d’ordres qui

montrent le soin mis dans les préparatifs. Louis XIV veille à ce que le voyage

soit sain et sauf jusqu’à la destination; il ordonne de choisir les meilleurs

vaisseaux qui ont voyagé plusieurs fois dans les mers orientales.

Quant aux commandants des trois vaisseaux, un ordre précis est remis à la

main de Desclouzeaux, chargé d’Intendance de Brest en 1683-1701, selon lequel :

Je vous ai fait savoir que Sa Majesté avait approuvé le choix vous avez fait

des vaisseaux le Gaillard et l’Oiseau et de la flustre la Loire pour ce voyage

et qu’elle avait donné le commandement du premier au Sieur Vaudricourt, et

celui de la flustre au Sieur Joyeux, elle a nommé depuis le Sieur Duquesne

Guiton pour commander l’Oiseau39

Une lettre de Desclouzeaux explique que :

Sa Majesté a apprové la proposition que vous faites d’armer les vaisseaux ; le

Gaillard et l’Orient et la flustre la Loire pour le voyage de Siam et il est

nécessaire que vous fassiez travailler incessamment au doublage du Vaisseau le

Gaillard et de la flustre et que vous fassiez mettre ces trois bâtiments en état de

faire ce voyage sans crainte d’aucune inconvénient40

En plus, plusieurs notices adressées au Chevalier de Chaumont

précisent que le roi de France lui fournit une somme d’argent de 8 000 livres

39Lettre à Monsieur Desclouzeaux le 25 octobre 1686, à Fontainebleau,

Archives Nationales, vol. 2, 61-62. 40Lettre au Sieur Desclouzeaux le 15 octobre 1686, à Versailles, Archives

Nationales, vol. 1, 58.

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39

pour les dépenses nécessaires sur le vaisseau.41Au terme des provisions, nous

trouvons que des ordres remis à Desclouzeaux effectuent la préparation de la

nourriture. D’abord c’est le roi, lui-même, qui ordonne de choisir les meilleures

provisions en donnant suffisamment de l’argent pour les 6 mois de voyage. Une

lettre de Desclouzeaux explique ainsi : “il faut que vous lui recommandiez sur

toutes choses d’avoir une entière application à faire en sorte que tous ces vivres

soient de bonne qualité qu’ils puissent se conserver pendant un aussi long

voyage”.42

Des nourritures importantes sont le pain, le riz et de la viande. Alors que

Seignelay recommande à Desclouzeaux : “vous avez assez du temps pour faire

sécher le pain que vous ferez faire, et c’est à présent la saison la plus propre pour

les salaisons, il en faudrait pour 18 mois à l’équipage du vaisseau”43 ou “j’ai

examiné la galette que vous m’avez envoyée, je n’en trouve ni la matière, ni la

façon telle quelle doit être pour un voyage comme celui de Siam. A l’égard des

viandes, il faut aussi que vous preniez garde extrêmement à leur qualité.”44

Lorsque tout est prêt, la deuxième ambassade française quitte la France

le 1er mars 1687. Tous arrivent à la barre du royaume de Siam le 27 septembre

1687.

De la Loubère, Céberet et leur suite sont reçus en audience solennelle le

2 novembre 1687. Céberet quitte Ayutthaya le 16 décembre 1687.45 Céberet

41Lettre à Monsieur le Chevalier de Chaumont le 10 février 1685, à Versailles,

Archives Nationales, vol. 1, 31, 89. 42Lettre à Monsieur Desclouzeaux le 30 septembre 1686, à Versailles,

Archives Nationales, vol. 1, 72. 43Lettre à Monsieur Desclouzeaux le 28 octobre 1686, à Fontainebleau,

Archives Nationales, vol. 2, 103. 44Lettre à Monsieur Desclouzeaux le 22 décembre 1686, à Versailles, Archives

Nationales, vol. 1, 123. 45พลับพลึง มูลศิลป, อางแลว, 120-121. (Phlabphlung Mulasilpa, Ibid., 120-121)

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40

obtient rapidement un traité de commerce plus avantageux que celui conclu en

1685 dont l’essentiel se trouve dans son extrait du journal de voyage de Siam :

A l’égard du commerce, nous avons signé un traité où la Compagnie a obtenu

tout ce qu’elle pouvait désirer de privilèges et d’avantages et j’ai fait aussi un

traité particulier avec le dit Seigneur Constance par lequel il entre pour 300

000 H dans la Compagnie à commencer du premier janvier de la présente

année. Je lui ai facilité les moyens de faire son fond en promettant qu’il

embarque une partie considérable de marchandises sur les vaisseaux du Roy

dont la plus grande partie est de soie en Chine dans laquelle cargaison, la

Compagnie a la moitié que je lui ai payée à Siam. J’ai fait ce traité avec le dit

Seigneur Constance pour l’engager par ce moyen à l’exécution des traités,

et pour l’attacher aux intérêts de la Compagnie, sans quoi tous ses

établissements seraient inutiles46

Il fait état également de la question religieuse, pour dire qu’elle n’a pas

progressé :

Nous n’avons rien avancé pour la Religion, quoique nous ayons fait tous nos

efforts, le Père Tachard et Mgr. de Metellopolis même n’ont point été d’avis

de faire publier les privilèges accordés à M. de Chaumont en faveur des

chrétiens. Nous n’avons rien pu pénétrer sur la conversion du Roy47

Nous pouvons dire que le motif principal de cette expédition est

l’occupation de Bangkok et de Mergui. Il est intéressant à noter que,

contrairement à ce que nous apprenons dans l’histoire mondiale, l’idée de

46Extrait du Journal de Voyage de Siam, fait par le Sieu Céberet, l’un des

Envoyés Extraordinaires du Roy vers le Roy de Siam, Archives Nationales, B4 Marine 11, folio 493, portefeuille 70, Pièces 7.

47Ibid.

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41

colonisation soit déjà née au XVIIèmesiècle. Il semble que nous voyons le

commencement de la colonisation de terres éloignées. La lettre de Constance

Phaulkon au Père Tachard avant que Céberet ne parte pour la France avec des

ambassadeurs siamois en 1686 dit :

vous aurez soin de ménager auprès du roi qu’il envoie en ce pays soixante ou

soixante-dix personnes sages et habiles pour le gouvernement militaire et

civil, modeste, fidèles et secrètes. En sorte qu’on les trouvat capables

d’exercer quelque charge que ce soit dans le royaume48

Au sujet de l’arrivée des troupes françaises, Céberet, lui aussi, montre

dans son mémoire que le roi de France désire établir la religion et le commerce

au Siam, mais les troupes françaises sont venues grâce à la demande de

Constance Phaulkon.49 Le Chevalier de Forbin prétente que c’est le désir du roi

Phra Naraï de faire venir les soldats français. Il note : “peu après, nous eumes

ordre, Constance et moi, d’aller à Bangkok, pour y faire travailler a un nouveau

fort qui devait être remis aux soldats français que le roi de Siam avait

demandés, et qu’il attendait au retour des ambassadeurs.”50

Certains historiens thaïs pensent que ce serait le père Tachard qui

demanderait un certain nombre de soldats en raison de la protection des pères

jésuites ou le roi Phra Naraï qui demanderait des soldats français pour utiliser en

cas d’urgence.51

48Morgan Sportès et Kanika Chansang, Ibid., 79. 49François Martin, Ibid., 518-519. 50Comte de Forbin, Ibid., 120. 51วิไลเลขา ถาวรธนสาร “สมเด็จพระนารายณกับกองกําลังทหารฝรัง่เศสที่บางกอก” วารสารมนุษยศาสตร

มหาวิทยาลัยรามคําแหง, ปที่ 12 ฉบับที่ 1 (ก.ย. 2531), 43-63. Wilailekha Thawornthanasan “Le Roi Phra Naraï et les troupes françaises à Bangkok” Bulletin de la faculté de l’Humanité, l’Université Ramkamhang, l’année 12, vol. 1, (septembre 1988), 43-63.

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42

Quoiqu’il en soit, dès que Constance Phaulkon voit les troupes, il est

très inquiet. Il montre sa colère dans une lettre datée le 3 octobre 1687 que si les

mandarins siamois veulent l’accuser sous prétexte qu’il fait venir les soldats, il

sera condamné à mort.52 Les événements après l’arrivée des troupes françaises

au Siam sont très intéressants puisqu’ils résument non seulement le changement

de la politique de la France mais aussi, dans le royaume, les idées contre le

pouvoir étranger : la Révolution de 1688.

Il est évident maintenant que l’intérêt des Français envers le Siam a

changé. Jadis, la France s’intéressait au Siam pour évangéliser la religion,

supporter les affaires commerciales de la Compagnie française des Indes

Orientales et faire répandre le grand nom du roi Louis XIV ; mais paraît-il

ensuite une idée de la colonisation ?

En fait, le nom de la France apparaît à la Cour du Siam durant moins

d’une décennie, de 1680 à 1688, mais les activités royales ont toujours de

l’importance. La politique de la France voudrait prendre le Siam comme

exemple. La Compagnie française des Indes Orientales tente d’y établir le

comptoir et les ambassades françaises veulent les faire approuver par la

diplomatie. Mais le résultat est une Révolution, suivie du départ des Français du

royaume.

La Révolution de 1688 semble marquer la fin de la relation entre la

France et le Siam au XVIIème siècle. Il est donc intéressant de voir ce qu’en

pensent les militaires français, ce qu’ils pensent de la politique de la France et

aussi de la politique du royaume de Siam.

52E.W. Hutchison, “A French Garrison at Bangkok in 1687-1688. The

portuguese texte and english translation of the letter whereby Phaulkon agreed to admit French troops into Bangkok”, Journal of Siam Society, vol. III, part II, Bangkok (1939), 119-135.

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Chapitre III

Présentation des documents militaires et de leurs auteurs

Les historiens thaïs connaissent des documents étrangers,

particulièrement ceux en langue chinoise. Nous voudrions mettre en valeur des

documents occidentaux desquels nous espérons tirer des informations fructueuses

sur le dix-septième siècle.

Ce 3e chapitre voudrait présenter 7 documents écrits par des 5 militaires

français. Nous présentons d’abord le document de Saint Vandrille, un manuscrit en

forme de lettre, puis un autre du Général Desfarges. Ensuite 3 documents de

Beauchamp seront présentés, suivis de celui de De la Touche et finalement un

document anonyme. Chaque document est présenté en 2 parties : premièrement,

c’ est la présentation de l’auteur et du document, deuxièmement c’est le tableau

analytique du document.

Nous avons joint les documents militaires dans la partie annexe de ce

travail. La référence à la pagination de l’annexe est mise entre crochets [p.xxx] et

vient après la référence du document original. Par exemple Saint Vandrille,

Relation des Révolutions arrivées dans le Royaume de Siam, Archives Nationales,

C 1 25, 106r, [p.178].

[p.178] : référence au document dans l’annexe.

106r : référence au document original.

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44

3.1 Le document de Saint Vandrille

3.1.1 La présentation de l’auteur et du document1

Le nom de Saint Vandrille est presque inconnu. Ce militaire est du nombre

de militaires assignés à Lopburi auprès de Constance Phaulkon depuis le début de

l’année 1688. Saint Vandrille est donc un témoin décrit de ce qui s’est passé à

Lopburi lorsque la Révolution eut lieu. Il n’a pas été arrêté avec Constance

Phaulkon parce qu’il avait la responsabalité de garder une porte du palais :

Il m’ordonna d’aller faire prendre les armes aux soldats que je commandois,

qui etoient a une porte du palais, pour les joindre au party qui se feroit pour le

Roy; et en cas que l’on m’attaquast, que je me retirast dans sa maison avec mes

soldats, et luy il fut au palais accompagné du S. de Beauchamp, du Chevalier

Desfarges, et S. de Fretteville, ayant tous trois pistolets; sitost qu’ils furent

entrés, Oprapitracha vint luy meme au devant de M. Constance, et l’arresta; il

arresta aussy le S. de Beauchamp et les deux autres, et les fit desarmer, et

garder dans une chambre du palais…2

Les militaires qui ont suivi Constance Phaulkon dans le palais, et après

avoir été arrêtés, sont emmenés à Thalé-Choupsorn3, non loin de la résidence

secondaire du roi Phra Naraï. Les autres militaires, dont Saint Vandrille, essaient

de se sauver :

1Saint Vandrille, Relation des Révolutions arrivées dans le Royaume de Siam,

Archives nationales, Département de la Marine et Colonies, Aix-en-Provence, C1 25, 106 –117. Le document de Saint Vandrille se trouve dans l’annexe 1 [p.177]

2Saint Vandrille, Ibid., 110r-110v.[p.181-182]. L’orthographie originale est respectée strictement, alors que certains mots sont différents à ceux utilisé actuellement.

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45

…nous estant enfuis de Louvo dans l’esperance d’aller à Bancok; nous fumes

pris par 7 ou 800 hommes a une lieue de Siam, apres avoir passé trois ou quatre

corps de garde, la faim et la fatigue nous obligeant de nous rendre a

composition, car quoy que nous ne fussions que six, ils n’osoient nous

approcher que de fort loing, voyant que nous avions nos pistolets; ils nous

promirent tout ce que nous leur demandames et lorsque nous y songions le

moins, ils se jeterent sur nous…4

Saint Vandrille sera retenu à Lopburi jusqu’à sa libération. Il descend à

Bangkok avec les autres soldats. Nous n’en savons pas la date exacte. A Bangkok,

nous ne connaissons pas son rôle.

Après avoir quitté Bangkok, le 2 novembre 1688, les militaires français

prennent direction de Pondichéry. Ils y seront le 10 février 1689. De là, certains

militaires veulent attaquer l’île Joncelang, actuellement Phuket, d’autres retournent

en France. Ceux-ci partiront sur la Normande et le Coche avec Beauchamp,

Vollant des Verquains, Saint Marie, M. Delas, Saint Vandrille, le père le Blanc et

le père de Coluson. Ils devront apporter au roi de France la nouvelle de la

révolution au Siam avec les témoignages plus précis sur tous ces événements.5

Ces deux vaisseaux sont partis de Pondichéry le 17 février 1689 et arrivent

au Cap de Bonne Espérance l’un après l’autre, le 26 avril et le 4 mai. Ils ne savent

pas que la guerre entre la Hollande et la France a éclaté depuis six mois. Les

3C’est le nom de l’étang artificiel qui se trouve au nord-est de Lopburi, sur lequel

Phra Naraï a fait construire un pavillon nommé Phra Thi Nang Yen. 4Saint Vandrille, Ibid., 111v. [p.183] 5Lanier Lucien, Etude historique sur la relation de la France et du royaume de

Siam de 1662 à 1703, (Versailles : E. Aubert, 1883), 172.

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46

Français sont pris et conduits en Hollande et internés dans la prison de

Midlebourg.

Le document de Saint Vandrille est un manuscrit, conservé jusqu’à nos

jours aux Archives Coloniales dans le Département de la Marine et Colonies,

encodé C1 25. Il comporte 23 pages. Cette lettre est datée du 30 décembre 1689 :

l’auteur est en prison à Midlebourg.6

Saint Vandrille a rédigé un résumé des événements de la Révolution de

Siam à la demande de son oncle. Il dit : “M. d’Alnimave, de qui je suis neveu,

m’ayant chargé pour Votre Grandeur, de la relation des affaires de Siam”.7 Le nom

de M. Alnimave l’oncle de Saint Vandrille serait-il M. Alvimare dans le livre de

Lanier, est donc probablement un officier qui accompagne M. de Bruant à Mergui.

Lanier dit : “les débris de la garnison de Mergui, vingt hommes et deux officiers,

Du Bruant et d’Alvimare, y avaient débarqué dès le 16 janvier.”8

6Midlebourg ou Middleburg à présent est une ville qui se trouve à côté de la mer

du nord, dans le royaume des Pays-Bas. Dans notre travail, nous utilisons le mot Midlebourg comme l’indiquent tous les documents militaires.

7Saint Vandrille, Ibid., 106r. [p.178]] 8Lanier Lucien, Ibid., 171.

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49

Saint Vandrille dit avoir rédigé trois mémoires :

M. d’Alnimave, de qui je suis neveu, m’ayant chargé pour Votre Grandeur, de

la relation des affaires de Siam, laquelle a esté perdue au Cap de bonne

Espérance, j'ay tasché d'en retablir une conforme a la sienne que j'avois pris la

liberté d'envoyer a V.G. en arrivant icy, mais la crainte qu'elle n'aye eu le

meme sort, fait que je me donne l'honneur de luy escrire encor celle cy9

Un mémoire est conservé peut-être encore en Hollande. Le document

conservé dans les Archives n’est qu’une copie. Cette copie a reçu un titre et le

numéro 24. Mais le titre est d’une autre écriture que la copie du texte. Ce

document est donc une copie classée plus tard dans le dossier. Il faut aussi

remarquer que ce texte sous forme de lettre n’a pas de formule habituelle comme

une lettre formelle.

Soulignons l’importance de ce manuscrit : c’est un manuscrit que peu de

monde connaît et qui n’a jamais été imprimé. Certains historiens l’ont utilisé pour

étudier la relation franco-thaïe à l’époque de Phra Naraï.10 En Thaïlande, aucune

étude ou recherche ne l’a utilisé.11

9Saint Vandrille, Ibid, 106r. [p.178] 10Par exemple les travaux du professeur Dirk Van der Cruysse, Michel Jacq-

Hergoualc’h, Morgan Sportès ou Michael Smithies 11La plupart des études et des recherches thaïes s’orientent vers le panorama de

la relation franco-thai. Le travail de Phlabphlung Mulsilpa est bien connu mais elle n’utilise pas beaucoup les sources militaires françaises.

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50

3.1.2 Le tableau analytique du document

Ce tableau analytique comprend les faits et les événements classés et mis en

ordre suivant le manuscrit.

Afin de mieux comprendre le contenu dans ce document, nous divisons les

sujets en 5 colonnes

La première colonne est la numérotation des événements.

La deuxième donne la référence au manuscrit de Saint Vandrille : la page

recto [r] et la page verso [v].

La troisième est l’événement.

La quatrième donne les noms de personnes et de lieux indiqués dans le

manuscrit.

La cinquième donne la date si elle est mentionnée dans le texte.

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51

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

1 106r La raison d’écrire cette lettre

2 106r Le commencement du tumulte À Lopburi Après le

débarquement

des troupes

françaises au

Siam

3

106v Pour se défendre, Constance

Phaulkon demande que 5 militaires

montent de Bangkok et s’installent

auprès de lui.

1. Beauchamp

2.compagnies

siamoises

3. M. Delas,

le Chevalier

Desfarges

5. Saint

Vandrille

Au mois de

février

4 106v Les Français savent que Phra

Petracha veut s’emparer du palais.

Constance Phaulkon découvre que

Phra Petracha est la cause du

changement.

Au mois de

mars

5 106v Le Général Desfarges; appelé par

Constance Phaulkon ;se rend à

Lopburi,

A Lopburi

6 106v–107r Le Général Desfarges et des pères

Jésuites rencontrent le roi. Ils sont

d’accord pour faire venir des troupes de

Bangkok à Lopburi.

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52

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

7

107r Après la réunion avec des pères

jésuites, le Général Desfarges

retourne à Bangkok pour choisir

les soldats.

80 soldats et

10 officiers

sont choisis.

8 107r Le Général Desfarges quitte

Bangkok.

9 107r Le Général Desfarges rencontre

Véret qui lui dit de ne pas monter.

A Ayutthaya

10 107v Les évêques de Metellopolis et de

Rosalie défendent au Général

Desfarges de monter à Lopburi.

11 107v-108r Le Général Desfarges envoie

Dangla à Lopburi pour examiner si

la ville est calme.

M. Dangla, un

lieutenant

12 108r Le Général Desfarges écrit une

seconde lettre pour demander à

Constance Phaulkon la situation de

Lopburi et du roi.

13 108r La réponse de Constance Phaulkon

insiste que le Général Desfarges

monte à Lopburi plus vite

14 108v Véret dit que Constance Phaulkon

est un fourbe et un traitre. Il prie le

Général Desfarges de descendre à

Bangkok.

A Ayutthaya

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53

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

15

108v

M. Dacieux, accompagné de

Beauchamp, est envoyé à Lopburi

portant une lettre à Constance

Phaulkon qui explique le retour du

Général Desfarges à Bangkok

M. Dacieux et

Beauchamp

sont à Lopburi

16 108v Deux militaires sont chargés de

retourner à Bangkok pour

persuader le Général Desfarges de

monter.

M. Dacieux et

Beauchamp

17 108v Le Général Desfarges refuse de

monter à Lopburi. Il dit à

Beauchamp qu’il est prêt à donner

un asile à la famille de Constance

Phaulkon.

A Bangkok

18 108v Constance Phaulkon essaie de

nommer le successeur.

A Lopburi

19 109r Constance Phaulkon est confronté

aux problèmes de manque de

provisions.

A Lopburi

20 109v Phra Pi s’est trompé par Phra

Petracha qui prétend lui donner le

trône.

Phra Pi est à

Lopburi.

21 109v Constance Phaulkon demande cent

militaires de Bangkok.

22 110r Phra Petracha et ses partisans

s'emparent du palais de Lopburi : le

roi est enfermé.

A Lopburi

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54

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

23

110v

Aussitôt que Constance Phaulkon

reçoit la nouvelle, il ordonne à trois

militaires français de l’accompagner

mais ils sont arrêtés à l’entrée du

palais.

Beauchamp,

Le Chevalier

Desfarges et

M. de

Fretteville

Dix heures

du soir

24 110v

Les 3 Français sont conduits à Thalé-

Choupsorn.

A Thalé-

Choupsorn

25 110v Phra Pi est exécuté. Son corps

exposé devant le palais.

26 110v Le Barcalon demande au second

ambassadeur siamois d’aller

expliquer aux militaires les raisons

de l’arrestation de Constance

Phaulkon.

A Thalé-

Choupsorn

27 111r Une lettre de Véret affirme la

sécurité de la vie au Siam.

28

111r Le Barcalon présente au Chevalier

Desfarges qu’il veut donner des

charges de Constance Phaulkon au

Général Desfarges.

29 111r Beauchamp est envoyé à Bangkok

pour informer le Général Desfarges.

De Lopburi

à Bangkok

30 111r Beauchamp défend au Général

Desfarges de monter à Lopburi. Le

Général Desfarges veut réclamer des

affaires de Constance Phaulkon alors

il décide enfin d’y monter.

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55

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

31 111v

Le Général Desfarges part de

Bangkok avec l’abbé de Lionne,

Véret et le Marquis Desfarges à

destination de Lopburi.

De Bangkok

à Lopburi

32 111v

Le Général Desfarges apprend que

certains Français se sont enfuis de

Lopburi. Tous ont été arrêtés et mis

en prison à Lopburi.

A Ayutthaya

33 111v Bressy, un des ingénieurs de

Lopburi est mort lors de l’enfuite .

A Lopburi

34 112r

Le Général Desfarges est questionné

par Phra Petracha sur :

1. la raison des troupes françaises à

Siam

2. la raison de monter avec sa

troupe jusqu’à Ayutthaya

3. la raison de retourner à Bangkok

au lieu de continuer sur Lopburi

4. le nombre total des Français sous

sa direction

A Lopburi

35 112r Le Général Desfarges doit écrire

une lettre à M. de Bruant lui

demendant devenir le joindre.

36 112r Le Général Desfarges revient à

Bangkok en laissant ses deux fils

en otage.

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56

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

36 112v Le Général Desfarges prépare sa

troupe pour le siège de Bangkok

A Bangkok

37 112v Phra Petracha oblige les deux fils du

Général Desfarges d’écrire une lettre

expliquant leur situation.

A Lopburi

38 112v Constance Phaulkon est exécuté. A Lopburi

39

112v

Le Général Desfarges ne monte pas

à Lopburi même si Phra Petracha dit

que ses deux fils et les militaires

seront exécutés.

40 112v La préparation du siège de Bangkok.

Les Français se retirent du fort de

l’ouest. Mais les Siamois vont

l’occuper.

A la

forteresse de

Bangkok

41 112v Le Général Desfarges détache 25

soldats commandés par M. Dacieux

avec deux officiers pour reprendre le

fort de l’ouest. Ils sont attaqués.

M. Dacieux

42 113r Les Siamois font bâtir huit forts

autour du fort de Bangkok.

A Bangkok

43 113r Le Général Desfarges demande à un

groupe de Français de partir chercher

des vaisseaux qui sont prtis depuis 4

mois. Il se brûle avec les siamois

Saint-Cry se

brûle à

Bangkok

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57

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

44 113v Le Général Desfarges met 5 accords

pour se retirer :

1. que les Français permettent à M.

l’évêque de Metellopolis et à Véret de

rester comme otage au Siam.

2. que les Français sortent sans

aucun danger

3. aue les Français doivent rendre cent

mille écu de Constance Phaulkon ainsi

que des pierreries de Madame

Constance à la cour de Siam.

4. que les Français doivent rendre

quatre vaisseaux à la Cour de Siam.

5. que M. de Bruant doit rendre la

frégate à Siam.

45 114r Les deux frères du roi sont exécutés

tandis que la princesse est enfermée

dans le palais.

A Lopburi

46 114r Deux vaisseaux arrivent, le Général

Desfarges envoie M. de la Rossi du

Vigier pour les chercher.

M. de le

Rossi du

Vigier

47 114v Le Général Desfarges envoie Saint-

Marie chez Phra Petracha pour lui

demander de laisser sortir deux

grands vaisseaux.

Saint-Marie

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58

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

48 114v Saint-Marie va à Ayutthaya pour

chercher des nécessités.

A Ayutthaya

49 114v Il rencontre Madame Constance qui veut

rentrer en France avec les Français.

A Ayutthaya

50 114v Saint-Marie emmène Madame

Constance à Bangkok.

Madame

Constance, son

fils, une femme

de chambre et

deux esclaves

sont à Bangkok

51 114v Le Général Desfarges est en colère

contre Saint-Marie. Il ne veut pas

emmener la dame en France.

A Bangkok

52 115r M. de Verdesalle donne son

hébergement à Madame Constance.

Le Général Desfarges envoie le Sr de la

Comble pour la garder.

A Bangkok

53 115v Madame Constance prie M. de la

Salle de l’emmener en France.

A Bangkok

54 115v Elle remercie les officiers de lui

donner des secours. Elle dit aussi

que des jésuites ne sont pas la cause

de la révolution.

A Bangkok

55 115v Elle est renvoyée à Ayutthaya.

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59

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

56 116r Le Général Desfarges ordonne de se

préparer pour sortir de Bangkok.

Phra Petracha donne des Siamois

pour aider des Français.

57 116r 7 miroux et 2 vaisseaux sont prêts à

sortir. Les otages français comprennent

M. l’évêque de Metellopolis, Véret,

Beauchamp et le Chevalier Desfarges.

2 novembre

1688

58 116v A la tabanque des Hollandais,

Beauchamp, Véret et le Chevalier

Desfarges s’embarquent dans le

vaisseau du Général Desfarges.

59 116v Les Siamois sont en colère et font

arrêter les bateaux des Français.

60 117r Un nombre de Français reste au

Siam. Le voyage pour Pondichéry

passe par l’île de St-Martin.

A Pondichéry

61 117r Les vaisseaux arrivent à Pondichéry

le 10 février 1689.

10 février

1689

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60

3.2 Le document du Général Desfarges

3.2.1 La présentation de l’auteur et du document12

Le Général Desfarges est le commandant des troupes françaises envoyées

au Siam. Son nom est évoqué dans les ouvrages d’historire des relations de la

France et du Siam. D’après la “Chronologie historique militaire” de N. Pinard, le

Général Desfarges est né en 1645. Il a donc environ 42 ans lorsqu’il est à Siam.13

En 1661 il est le capitaine14dans le régiment d’infanterie de Mazarin. Ensuite, il

part pour des guerres de Bergues, Furnes, Courtrai et Oudenarde en 1667 et dans

le Franche-Comté en 1668. Au mois de novembre 1670, il devient lieutenant-

colonel15 du régiment de la reine. Durant des années 1670, il participe à plusieurs

batailles et en janvier 1687, il devient le maréchal de camp.16

Le Général Desfarges part de Brest et arrive à la barre de Siam en septembre

1687. Il est accompagné de ses deux fils : le Chevalier Desfarges et le Marquis

Desfarges. Après la Révolution, il séjournera à Pondichéry avant de retourner en

France. Il quitte Pondichéry en mars 1690. Néanmoins, le retour est un désartre.

Son navire fait naufrage au large des côtes de Bretagne. Mais le Général Desfarges

12Desfarges, le Général, Relation des Révolutions arrivée à Siam dans l’Année

1688, (Amsterdam : Pierre Brunel, 1691). 13Michael Smithies, A Resounding Failure : Martin and the French in Siam 1672

– 1693, (Chiang Mai : Silkworm Books, 1998), 68. 14Capitaine est un officier dont le grade se situe entre celui de lieutenant et celui de

commandant, Le Petit Larousse : Dictionnaire Encyclopédique, (Paris : Larousse, 1993), 183 15Le titre “lieutenant-colonel”comprend l’officier supérieur des armées de terre

dont le grade se situe entre celui de commandant et celui de colonel. Il a cinq galons, Le Petit Larousse : Dictionnaire Encyclopédique, Ibid., 601.

16Normalement le titre “maréchal” signifie l’officier général titulaire d’une dignité d’Etat, conférée à certains commandants en chef victorieux devant l’ennemi et dont l’insigne est un bâton de maréchal, Le Petit Larousse : Dictionnaire Encyclopédique, Ibid., 631.

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61

meurt de maladie avant. Ses deux fils ont finalement trouvé la mort en cours de

route.17

Ecoutons des remarques que livre François Martin, Directeur de la

Compagnie française des Indes Orientales sur lui :

Le commandant, ainsi que je l’ai déjà remarqué, était M. General Desfarges,

ci-devant lieutenant-colonel du régiment de la reine, ensuite lieutenant-colonel

du roi dans Brisach et que Sa Majesté avait fait maréchal de camp pour cette

expédition…M. General Desfarges, ancien officier, bon soldat, qui en avait

donné des témoignages en plusieurs rencontres, mais particulièrement à la

bataille de Cassel où il contribua beaucoup à la tête de son régiment et par sa

valeur et par sa conduite à cette belle victoire ; cette action où il se distingua lui

valut l’estime de Monsieur et une reconnaissance à la recommandation de ce

prince d’une abbaye pour un de ces fils et ensuite lieutenant du roi à Brisach

pour prendre un peu de repos de ses fatigues18

De plus François Martin présente son caractère :

M. General Desfarges ayant donné toute son application à la guerre où il était

entré dès l’âge de 15 ou 16 ans, avait peut-être négligé les autres talents qui lui

auraient été nécessaires dans une entreprise éloignée comme celle de Siam, par

un esprit plus étendu pour un gouvernement politique où il fallait se ménager

avec les étrangers et tenir les Français dans l’ordre. Ce défaut qu’il

reconnaissait bien le faisait tomber dans un autre, en donnant créance à des

17Raphaël Vongsuravatana, Un Jésuite à la Cour de Siam, (Paris : France-empire,

1992), 270-271. 18François Martin, Mémoires, 1665-1694, 3 vols , (Paris : Société de l’Histoire des

Colonies Françaises, 1931- 4), 519-520.

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62

gens qui avaient l’adresse de s’insinuer dans son esprit et qui lui ont fait faire

souvent de fausses démarches par leur peu de capacité dans les affaires où ils

voulaient entrer ; ou en s’érigeant en donneurs d’avis. M. General Desfarges

paraissait aussi fort intéressé, il ne soutenait pas avec assez d’éclat la charge

dont le roi l’avait honoré19

Dans le Mémoire de François Martin daté du janvier 1688, il dit que le Général

Desfarges “paraissait aussi fort intéressé”.20 Deslande-Boureau, représentant de la

Compagnie française des Indes Orientales au Siam en 1680, nous fait allusion que

c’est “un homme d’un génie étroit…du reste fort intéressé et aimant l’argent à

l’excès” et “il n’avait pas quitté la France seulement pour changer d’air”.21 Ou encore

il présente que le Général Desfarges “tâchait d’y ménager les intérêts des Français, de

quoi, certes, il n’était point capable, ne songeant qu’à ménager les siens propres”.22

Nous avons 2 versions de même document du Général Desfarges :

le premier est le manuscrit, le deuxième est un texte imprimé.

Le manuscrit s’institule “Relation des Révolutions arrivées à Siam dans

l’Année 1688”, est conservé en Hollande.23

Le livre imprimé est intitulé “Relation des Révolutions arrivées à Siam

dans l’Année 1688.”24 Il fut imprimé à Amsterdam en 1691, chez Pierre Brunel.

La date indiquée de la publication nous pose une question.

19François Martin, Ibid., 520. 20Morgan Sportès, Ombres Siamoises, (Paris : Mobius, 1994), 130. 21Lucien Lanier, Ibid., 92. 22Morgan Spotès, Ibid., 130. 23Desfarges, le Général, Relation des Révolutions arrivées à Siam dans l’année

1688, Algemeen Rijskarchief, VOC 4863. 24Dirk Van der Cruysse, Louis XIV et le Siam, ( Paris : Fayard, 1991), 541.

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64

Nous savons que le Général Desfarges a quitté Pondichéry en mars 1690.

Qu’il meurt en route à cause de maladie dans cette même année, et cela avant que

le bateau n’arrive à l’île Martinique. Ses deux fils continueront le voyage vers la

France, mais l’Oriflamme fera naufrage avant d’y arriver le 27 février 1691.

Ces différentes dates nous pourraient à faire une hypothèse : le mémoire

du Général Desfarges a été apporté en Europe avant que lui-même ne retourne en

France. Il aurait été apporté par la mission de Beauchamp, retourné en France en

février 1689. Comme Beauchamp et les autres militaires ont été arrêtés au Cap de

Bonne Espérance, il serait possible que ce mémoire ait été intercepté par les

Hollandais.

Une comparaison entre le manuscrit et le texte imprimé révèle que

certains mots dans le manuscrit ne paraissent pas dans le livre. Il n’y a pas

d’introduction qui pourrait nous dire que la copie est un texte original ou que le

manuscrit vient après la publication de ce livre. Ni le manuscrit ni le livre

imprimé ne donne le nom d’auteur. Diverses hypothèses ont été proposées.

Ce livre a été traduit en anglais en 1909 par O. Frankfurtur sous le titre de

“Siam in 1688”. Mais le traducteur nous dit qu’il l’a traduit du hollandais en

anglais.25 Malgré les dates de publication, O. Frankfurtur prétend que l’auteur de ce

livre est peut-être un hollandais et ce texte est traduit originairement de l’hollandais

en français. Il note que :

It was in all probability written by a Dutchman, attached to the Dutch Factory

in Ayuddhaya. He would thus try to make to acts of Phra Phetracha appear in

25O. Frankfurtur, “Siam in 1688” Journal of Siam Society, vol 5 part 4, May 1909,

p.1-50 traduit de la version hollandaise Aanmerklijk en Naaukeurig Verhaal der Staats-Omkeringen, Nu Laatst in’t Jaar 1688, in Siam voorgevallen, bevattende de geledene smaadheden in, en’t uytdrijven der Fransen uyt dat Rijk, (Leyde : Frederik Harring, 1692).

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65

as favorable a light as possible. A Dutch translation of the report appearded in

1692, and we have to took upon this as must likely the original26

De l’avis de O. Frankfurtur, le Général Desfarges a reçu l’ordre de revenir

en France. Il part sur l’Oriflamme, accompagné de deux autres vaisseaux, Le Lonré

et le Saint-Nicolas. Mais la traversée est dans ces conditions déplorables, il n’est

pas possible que ce livre ait étét imprimé au début de l’année 1691 parce que

l’auteur est déjà décédé un peu avant. Raphaël Vongsuravatana écrit que le

Général Desfarges rédige une relation de la Révolution de Siam où il cherche à

justifier sa capitulation fort peu honorable.27

Michael Smithies, dans son récent livre, dit qu’il est possible que le

Général Desfarges rédige son mémoire lors de son voyage de Bangkok à

Pondichéry à la fin de l’année 1688.28 Comme Smithies, nous croyons que le

Général Desfarges a rédigé ce rapport après sa sortie de Bangkok, entre novembre

1688 à février 1689. Probablement, il l’a confié à quelqu’un lorsqu’il est arrivé à

Pondichéry.

Le style du document ferait penser au Général Desfarges, auteur du livre :

il est le commandant supérieur parmi des militaires, son fils est en otage quand il

redescend à Bangkok et sa prise de décision de ne pas monter ou donner l’aide à

Constance Phaulkon. Citons les exemples suivants : “J’ai crû devoir faire le Récit

moi-meme de ce qui s’est passé, personne ne pouvant savoir mieux que moi les

raisons qui m’ont porté à faire ce que j’ai fait”.29 “Le Sr. Constance qui ne savoit

26O. Frankfurter, “Siam in 1688”, Ibid., 2-3. 27Raphaël Vongsuravatana, Un Jésuite à la Cour de Siam, Ibid., 273. 28Michael Smithies, Three Military Accounts of the 1688 “Revolution” in Siam,

(Bangkok : Orchid Press, 2002), 15-18. 29Desfarges, le Général, Ibid., 2. [p.191]

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66

rien de ce qui étoit arrivé, et qui étoit pourtant dans la crainte de quelque fâcheux

accident, pria trois Officiers Français qui étoient à Louvo, de l’accompagner,

entre lesquels étoit mon Fils le Chevalier”.30 “Je fis donc venir Mr. De Verdesal

qui commandoit aprés moi et je lui donnai tous les ordres que je crûs nécessaires

pour le bien public”.31

3.2.2 Le tableau analytique du document

Le tableau comprend les faits et les événements dans le document du Général

Desfarges. Ces événements sont classés et mis en ordre suivant le livre imprimé.

Nous les classons en 5 colonnes suivantes :

La première colonne est la numérotation des événements.

La deuxième donne la référence au livre imprimé.

La troisième présente les événements.

La quatrième donne les noms de personnes et de lieux indiqués dans le

livre.

La cinquième donne la date mentionnée dans le contenu.

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

1 1 La conclusion de l’événement de

1688. La sortie du Siam des

Français est connu du public.

2 2 La raison de rédiger le mémoire

sur la révolution.

30Ibid., 17. 31Ibid., 26.

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67

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

3 3 Le résumé de la Révolution de

1688 au Siam.

4 3 La situation de la ville de

Bangkok est si mauvaise à cause

de la pluie et la boue.

La ville de

Bangkok

5 3-6 La présentation de 6 personnes

importantes avec leurs caractères.

6 7 Constance Phaulkon est un

étranger sans pouvoir. Il a des

conflits avec certains Français.

7 8 200 soldats à Bangkok. M. de

Bruant à Mergui avec trois des

meilleures compagnies.

M. de Bruant

part pour

Mergui.

8 8 Les 35 meilleurs hommes avec 3-4

officiers, partent contre des

Corsaires, d’après l’ordre de

Constance Phaulkon.

9 9 Certains Français sont malades et

la construction du fort est encore

inachevée.

A Bangkok

10 9 le Roi se porte plus mal qu’à

l’ordinaire.

A Lopburi au mois de

mars

11 10 Phra Pi fait rassembler ses

partisans.

Phra Pi et ses

partisans

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68

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

12 10 Phra Petracha prétend vouloir

entrer au temple et donner le trône

à un des deux princes.

A Lopburi

13 10 Un bruit court que les Français

veulent détruire le royaume.

14 11 Constance Phaulkon ordonne au

Général Desfarges de monter à

Lopburi, avec la meilleure partie de

ses troupes.

A Lopburi Au mi-avril

15 11 Le Général Desfarges part de

Bangkok avec 70 hommes et 5

officiers. En chemin, il s’aperçoit

des choses étranges.

En chemin

de Bangkok

à Ayutthaya

16 11-12 Le Général Desfarges hésite de monter

à Lopburi après avoir rencontré M

l’évêque de Metellopolis, l’abbé de

Lionne et Véret à Ayutthaya.

17 12 Le bruit court que le roi est mort.

18 12 Le Général Desfarges écrit une

lettre disant qu’il attendra que

Constance Phaulkon descende.

A

Ayutthaya

19 13 Le Général Desfarges retourne à

Bangkok.

De Lopburi

à Bangkok

20 13-15 Phra Petracha se rend maître du

palais. Il demande que les Princes et la

Princesse montent à Lopburi : mais

ceux-ci refusent.

A Lopburi

Page 79: การปฏิวัติในสยามป คศ. 1688 ในทัศนะ ... · 2012. 1. 24. · การปฏิวัติในสยามป ค.ศ. 1688 ในทัศนะของนายทหารฝรั่งเศส

69

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

21 16-17 Phra Pi est arrêté et massacré sur-

le-champ.

A Lopburi

22 17 Constance Phaulkon est arrêté au

moment qu’il va au palais avec

trois officiers français. Les

officiers sont conduits à Thalé-

Choupsorn par le second

ambassadeur.

A Lopburi

23 19 Constance Phaulkon est exposé sur

les murailles du palais, puis attaché

avec 5 chaînes de fer. Après cela il

est coupé en morceaux.

A Lopburi

24 19 Certains militaires s’échappent.

Ils sont arrêtés en chemin.

A Lopburi

25 20 Les princes frères du roi et la

princesse montent à Lopburi.

D’Ayutthaya

à Lopburi

26 22 Première lettre de Phra Petracha à M

l’évêque de Metellopolis et Véret

explique la raison de l’arrestation de

Constance Phaulkon et que les

Français ne doivent pas s’inquiéter.

27 23 Deuxième lettre de Phra Petracha

est envoyée à M. l’évêque

de Metellopolis expliquant

l’arrestation des certains Français

à Lopburi.

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70

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

28 23 L’abbé de Lionne va au palais de

Lopburi. Phra Petracha veut que le

Général Desfarges vienne le voir.

A Lopburi

29 23 Le Général Desfarges prétexte de

sa maladie pour ne pas monter..

A Bangkok

30 24 Le premier ambassadeur explique

la raison d’arrestation de Constance

Phaulkon. Il est nécessaire que le

Général Desfarges monte à Lopburi

le plus vite possible pour récupérer

les affaires de Constance Phaulkon.

A Bangkok

31 26 Le Général Desfarges décide de

monter en donnant deux raisons :

pour prouver la bonne Foi des

Français et pour avoir plus de

temps de préparer la forteresse.

De

Bangkok à

Lopburi

32 26 Avant de partir, les affaires à

Bangkok sont mises dans les

mains de M. de Verdesalle.

A Bangkok

33 27 Au palais, le Général Desfarges

est interrogé par Phra Petracha sur

la quantité de militaires à

Bangkok sur la raison qu’il n’est

pas monté à Lopburi

A Lopburi

34 29 Le Général Desfarges répond aux

questions et retourne à Bangkok en

laissant ses deux fils en otage.

A Lopburi

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71

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

35 29 Le Général Desfarges doit écrire une

lettre à M. de Bruant.

A Lopburi

36 31 Plusieurs Français à Lopburi sont en

prison. Quelques-uns s’échappent

pour se rendre à Bangkok. Ils sont

tous arrêtés.

A Lopburi

37 32 En chemin, le Général Desfarges

rencontre M l’évêque de

Metellopolis qui monte à Lopburi.

L’évêque dit que le Général

Desfarges doit monter avec la

troupe sinon tous les

Chrétiens seront mis en prison.

De Lopburi

à Bangkok

38 32 Dès l’arrivée à Bangkok, le

Général Desfarges insiste de faire

construire la forteresse.

A Bangkok Le jour de

Pencôte, le 6

juin 1688

39 33 Le Général Desfarges envoie les

soldats au bateau chinois pour

chercher des provisions mais il

reçoit une réponse outrageante. Il

fait tirer sur le bateau.

A Bangkok

40 34 Le soir du même jour, le Général

Desfarges abandonne le fort de

l’ouest.

A Bangkok le soir du jour

de Pentecôte

41 35-36 Les Siamois occupent le fort de

l’ouest.

A Bangkok

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72

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

42 36 Le Général Desfarges envoie un

capitaine, un lieutenant et un

Enseigne avec 30 hommes dans 2

chaloupes pour chasser les

Siamois.

A Bangkok

43 37 La bataille à Bangkok continue. A Bangkok 10-12 premiers

jours.

44 38 Une barque appartenant à la

Compagnie française des Indes arrive

à la barre de Siam.

Sr de St.Crik

45 38 Saint-Cry, lieutenant, est envoyé

avec 9 soldats pour tâcher de sortir

du royaume et d’aller chercher deux

vaisseaux, commandés par des

Français qui sont partis depuis deux

mois.

46 39 Saint-Cry est attaqué par une foule

de Siamois. Il met le fer aux

poudres.

A Bangkok

47 40 Phra Petracha ordonne d’envoyer

M l’évêque de Metellopolis à

Bangkok pour négocier avec le

Général Desfarges.

A Bangkok

48 40 Le Général Desfarges écrit une

lettre à Phra Petracha montrant son

intention de sortir paisiblement du

Siam.

A Bangkok

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73

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

49 41-42 Phra Petracha lui fait parvenir

une lettre qui dit que les enfants

du Général Desfarges. dans

laquelle montre que ses enfants et

les autres officiers seront en

prison à Lopburi.

A Lopburi

50 43 Opra Polotep, un mandarin

siamois, est envoyé avec mille

soldats à Bangkok.

Opra Polotep,

un mandarin

siamois

51 44 Les deux princes sont mis à mort

dans une pagode près de Thalé-

Choupsorn.

A Lopburi

52 45 Un jour après la mort des princes,

le roi Phra Naraï est mort.

A Lopburi

53 45-46 Phra Petracha fait des actes

méritoires afin de montrer sa

légitimité. Il envoie ensuite les deux

fils du Général Desfarges à Bangkok.

A Lopburi

et à

Bangkok

54 47 Les fils du Général Desfarges

arrivent à Bangkok le jour de St-

Jean Baptise.

A Bangkok le 29 août

1688

55 47-50 Depuis ce temps-là, la bataille

diminue d’intensité. Deux

vaisseaux commandés par des

Français arrivent à la barre. Des

militaires à Mergui sont attaqués

par des Siamois.

A Bangkok

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74

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Date/mois/

Année/heures

56 50 Le vaisseau “l’Oriflamme” arrive au

Siam commandé par M. de l’Estrille

mais il ne sait pas ce qui s’est passé.

57 51 Madame Constance arrive à

Bangkok, souhaitant retourner en

France avec les Français. Le

Général Desfarges refuse.

58 Madame Constance doit rester au

Siam comme cuisinière au palais.

59 52 Les Siamois accordent 3

vaisseaux, des vivres et des

nécessités pour sortir.

60 Des otages sont échangés avant la

sortie de la mer.

61 52 Les Français quittent Bangkok le

jour des Morts. Ils doivent passer

à travers des palissades montées

par les Siamois.

A Bangkok le 2 novembre

1688

62 54-57 Durant le siège de Bangkok, les

Français ont souffert parce que

toutes les nations étaient contre eux.

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75

3.3 Les trois documents de Beauchamp

3.3.1 La présentation de l’auteur et des documents

Le Sieur de Beauchamp ou Beauchamp, Major de la Place39 est un

militaire qui arrive au Siam avec la mission de De la Loubère et Céberet en

1687. Il s'occupe des affaires à Lopburi ainsi que d'être intermédiaire entre le

Général Desfarges et Phra Petracha.

Lorsque la mission française arrive au Siam, la troupe sera divisée en deux :

l'une travaille sur place à Bangkok pour faire fortifier et faire discipliner les soldats

et l'autre avec M. de Bruant est comme commandant, doit se rendre à Mergui. Peu

après, certains militaires, y compris aussi Beauchamp, sont allés à Lopburi suivant

la demande de Constance Phaulkon, et d’autres sont partis en mer.

Beauchamp est chargé de Lopburi. Au moment de la Révolution au mois

de mai 1688, Beauchamp accompagne Constance Phaulkon au palais avec le

Chevalier General Desfarges et M. de Fretteville. Ils sont arrêtés, puis désarmés

et emmenés à Thalé-Choupsorn. Beauchamp a fait plusieurs fois l’aller-retour

Lopburi- Bangkok afin de faire venir le Général Desfarges à Lopburi. Au

moment de la sortie des Français, le 2 novembre, Beauchamp est un des otages

français dans le vaisseau siamois qui doit être échangé avant de sortir. En 1689,

Beauchamp doit retourner en France, par le vaisseau La Normande qui met la

voile le 17 février. Il est arrêté par des Hollandais au Cap de Bonne-Espérance

d’où il est conduit en prison à Midlebourg.

Les études historiques n’utilisent pas beaucoup les textes de Beauchamp. Nous

trouvons au moins trois manuscrits ; les deux premiers manuscrits sont sous forme de

lettre, écrits au mois de novembre 1689 ; le troisième est un manuscrit anonyme intitulé

“Relation originale de la révolution de Siam et de la disgrâce de monsieur Constance”.

39Le titre "Major" est officier supérieur chargé de l’administration d’un corps

de troupes. Le “Major” est réservé au garde le plus élevé des sous-officiers des Armées, c'est l'officier d'un garde égal à celui de commandant en France sous l'Ancien Régime, Le Petit Larousse : Dictionnaire Encyclopédique, Ibid., 623.

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76

Il est conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris. Ce manuscrit est imprimé dans le

livre Cabinet historique, sous le titre “Les Français à Siam.”

3.3.1.1 Le premier document

Ce document est un manuscrit, conservé aux Archives Nationales d’Aix-

en-Provence, fonds Marine et Coloniales, intitulé "Copie de la lettre de M. de

Beauchamp aux prison de Midlebourg le premier novembre 1689."40 Ce

document semble peu connu parce que les recherches sur la révolution de 1688

au Siam ne l’utilisent pas. 41

Ce document est en forme d’une lettre de trois pages, addressée à un

responsable qui pourrait être le Marquis de Seignelay. Beauchamp raconte

assez brièvement ce qui s’est passé dans l'année 1688. Il explique au début de

sa lettre qu’il lui faut rédiger ce rapport selon l’ordre du Général Desfarges. Il

dit : “J’auray l’honneur de vous marquer que Mr. Desfarges m’a envoyé pour

vour porter les pacquets de la revolution qui est arrivée dans le royaume de

Siam”. Ensuite, il précise la date de la Révolution : “le 18 May 1688 ; le Roy

est mort. Ses deux freres ont esté mis dans deux sacs de velours et fait mourir a

coups de bartres de bois de sandal, et Monpif son fils adoptif coupé en trois

lequel fut pris dans la chambre du Roy, et M. Constance fut coupé en deux.

Opapitrachard qui estoit vu des plus grands du royaume s'est fait Roy42.

Ensuite, il présente les efforts des Français de se défendre à la forteresse de

Bangkok. La paix est faite après la visite officielle de M.l’évêque de

Metellopolis. Le Siam accorde deux vaisseaux et de vivres pour la sortie du

royaume. Après la rencontre avec M. de Bruant à Pondichéry, le 15 mars 1689,

un groupe de militaires veut partir prendre l'île Phuket.

40Beauchamp, Copie de la lettre de M. de Beauchamp aux prisons de

Midlebourg, le premier novembre 1689, Archives Nationales, fonds Marine et Coloniale, 1. [p.217]

41Morgan Sportès, Ibid, 158.

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79

Beauchamp quitte Pondichery le 17 février 1689 sur le vaisseau La

Normande. Il arrive au Cap de Bonne-Espérance le 26 avril. Il est fait prisonnier

puis mis en prison à Midlebourg le 29 octobre 1689. Il dit à la fin : "Je voudros

bien Monseigneur avoir l’honneur de vous escrire omme les choses se sont

passées, mais j’espere que vous me ferez la grace de me tirer bientot d’ici ne le

pouvant pas, n’ayant pas la liberté d’escrire, car nous sommes icy dans une

prison fort etroite ou nous n'avons que quatre sols a depenser par jour."43

3.3.1.2 Le deuxième document

Le deuxième document de Beauchamp est une copie d’une lettre de 20

pages, datée en bas du titre le 17 novembre 1689. Cette lettre est conservée aux

Archives Nationales d’Aix-en-Provence, fonds Colonies, encodé C 1 25. La

date indiquée montre que cette lettre est écrite au moment où Beauchamp est en

prison à Midlebourg.

Nous trouvons que les dates de cette lettre sont écrites différemment :

l'une, en haut de la page, indique “17-9-1689”, l'autre, à la fin de la lettre, “17

novembre 1689”. Il semberait que le nom de mois est différent, septembre ou

novembre. Mais il serait en fait du même mois.

Le mois "novembre", venant du mot latin novem, signifie neuf.44 Le

neuvième mois de l'année dans le deuxième document de Beauchamp pourrait

faire référence au mois de novembre.

Cette lettre est plutôt un rapport des événements de la Révolution de

1688 au Siam destiné au Marquis de Seignelay. Beauchamp dit à la fin de cette

lettre :

43Beauchamp, Copie de la lettre de M. de Beauchamp aux prisons de

Midlebourg, le premier novembre 1689, Ibid., 2.[p.218] 44Le Petit Larousse : Dictionnaire Encyclopédique, Ibid., 704.

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81

Je vous pris de faire voir cela a Monseigneur le Marquis de Seignelay,

puisque mes lettres sont interceptées, si M.Allard qui est venu icy expres eut

eu le temps de re…,icy, j'en auray envoyé autant a Mgr le Marquis de

Seignelay. Il y a bien des choses que je n'escris pas, quand j'auray l'honneur

de le voir, je le luy dirai.45

De plus, Beauchamp explique son rôle lors de son retour en France :

“je me tinsse prest pour partir m'ayant choisy pour être porteur des paquets de

la Révolution dans le royaume de Siam.”46 Mais il avoue aussi que dans

certains points de vues qu'il ne peut pas beaucoup expliquer par exemple les

affaires de Madame Constance. Il dit : "J'en vous parle sur cet article que peu

de parce qu'il y a bien des circonstances que je ne peut pas écrire."47

3.3.1.3 Le troisième document

Le troisième document de Beauchamp comprend un manuscrit et un

livre. Le manuscrit est conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris, fonds

Pinsonneau, encodé 8210, ayant pour titre “Relation originale de la

révolution de Siam et de la disgrâce de monsieur Constance.”48 Ce manuscrit

a été imprimé dans la revue Cabinet historique, tome VII entre l’année 1861-

1862 en cinq parties avec le titre est “Les Français à Siam 1685-1689.”49

45Beauchamp, Lettre de Beauchamp à Midelbourg le 17 novembre 1689,

(Archives Nationales ; Colonies, Aix-en-Provence), C1 25, 18. [p.230] 46Ibid, 18. [p.230] 47Ibid., 14.[p. 228] 48Beauchamp, Relation originale de la révolution de Siam et de la disgrâce de

monsieur Constance, (Bibliothèque Nationale de Paris : Pinsonneau, 8210). 49Beauchamp, “Les Français à Siam 1685-1689” Cabinet historique, tome VII,

1861- 1682, 177-190, 217-234, 262-271, 286-297, et 326-339.

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83

Dirk Van de Cruysse et Michel Jacq-Hergoualc’h croient que ce

document est le mémoire du Général Desfarges, intitulé “Relations des

Révolutions arrivées à Siam dans l’Année 1688”50 dont la première édition est

parue en 1691 et est réimprimée en 1861-1862. Mais, Morgan Sportès indique

que c’est évidemment le mémoire de Beauchamp sur la Révolution de 1688 au

Siam.51 Il dit aussi : “ce manuscrit de 130 pages d’écriture, est attribué de

façon très erronné”.52 Nous estimons que les raisons de Morgan Sportès sont

plus raisonnables parce que l’auteur du manuscrit, utilisé le pronom personnel

“je” pour raconter les événements, explique ses affaires militaires au Siam. Il

parle plusieurs fois de son commandant supérieur, le Général Desfarges.

L’éditeur de la revue Cabinet historique remarque sur l’auteur du

manusrit :

Le récit que nous avons trouvé, et que nous allons publier, émane d’un des

officiers françois venus à Siam en 1687, à la suite de General Desfarges; peut-

être est-il du lieutenant même de celui-ci. Il est adressé comme compte rendu

des événements au ministre de Louis XIV. C’est un mémoire justificatif qui

paroît empreint d’un grand caractère de véracité53

Le contenu du document commence au début de l’année 1688 et se

termine le 1er novembre 1689, à l’arrivée en prison de Midlebourg. Ce qui nous

affirme que l’auteur serait un des prisonniers français pris par des Hollandais au

Cap de Bonne Espérance. Beauchamp est donc un des auteurs possibles.

50Dirk Van der Cruysse, Louis XIV et le Siam, (Paris : Fayard,1991), 541.,

Michel Jacq-Hergoualc’h, L’Europe et le Siam du XVIème au XVIIIème siècle : apports culturels, (Paris : L’Harmattan, 1993), 262.

51Morgan Sportès, Ibid., 147 et 158. 52Ibid., 158-161. 53Beauchamp, Ibid., 180.[p.232]

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84

3.3.2 Les tableaux analytiques des documents54

3.3.2.1 Le tableau du premier document

Ce tableau présente les événements du manuscrit de la première lettre de

Beauchamp. Nous les classons en 5 colonnes suivantes :

La première colonne est la numérotation des colonnes.

La deuxième relate aux pages de ce manuscrit, y compris la page recto

et verso.

La troisième présente le résumé de l’histoire.

La quatrième présente les noms de personnes et de lieux qui se trouvent

dans le manuscrit.

La cinquième présente la date mentionnée dans le contenu.

No Pages

Référenciées Evénements lieux et

personnes/

Mois / date /

année/heures

1 1r La Révolution au palais de Lopburi. 18 mai 1688

2 1r Le Siège de Bangkok pendant 5 mois

et 4 jours est une situation effrayante

pour des Français. Ils n’ont que 200

hommes à Bangkok dans les forts

inachevés.

A Bangkok

3 1r Les Français doivent abandonner le

fort de l'ouest de la rivière. Les

Siamois s’y installent. Ceux-ci font

construire 8 forts autour des Français.

A Bangkok

4 1v Mgr. l'évêque de Metellopolis arrive à

Bangkok pour négocier. Le Siam accorde

des vaisseaux et des vivres.

A Bangkok

54 Les trois manuscrits de Beauchamp sont présentés dans l’annexe 3,4,5

[p.216-269]

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85

No Pages

Référenciées Evénements lieux et

personnes/

Mois / date /

année

5 1v Le départ des Français pour

Pondichéry avec M. de L’Estrille.

2 novembre

1688

6 1v L'arrivée des Français à Pondichéry là où

ils rencontrent M. de Bruant.

A Pondichéry le jour de

Saint-Jean

7 1v M. de Bruant a quitté Mergui le jour de

Saint-Jean avec 20 soldats.

8 1v Il y a environ 330 hommes à Pondichéry

9 1v Le Général Desfarges et M. de la Salle

veulent partir occuper l'île Phuket.

A Pondichéry 15 mars

1689

10 1v Beauchamp part sur La Normande,

commandé par M. de Courcelles pour

la France.

17 février

1689

11 1v La Normande arrive au Cap de Bonne

Espérance. Les Français sont pris par

les Hollandais.

Au Cap de

Bonne-

Espérance

26 avril

1689

12 1v Le Coche est pris au Cap le 4 mai; le

capitaine est tué.

4 mai 1689

13 1v Les Français sont prisonniers pendant

2 mois avant d'avoir la liberté.

14 2r Les prisonniers partent pour

Midlebourg.

29 juin

1689

15 M. de Courcelles est mort en chemin.

16 2r Les prisonniers français sont en prison

de Midlebourg.

Octobre

1689

3.3.2.2 Le tableau du deuxième document

Ce tableau comprend des faits, des événements tirés de la deuxième

lettre de Beauchamp. Il y a 5 colonnes suivantes :

La première colonne est la numérotation des colonnes.

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86

La deuxième correspond aux pages référenciées au manuscrit.

La troisième relate aux événements.

La quatrième présente les noms de personnes et de lieux qui se trouvent dans le document.

La cinquième présente la date mentionnée dans le contenu.

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux Dates / mois année/heures

1 1 Le départ de M. de Bruant pour

Mergui à la demande de Constance

Phaulkon.

Le 3 février

1688

2 1 Constance Phaulkon demande 50

hommes pour le service de la garde du

roi à Lopburi.

3 2 Saint Marie et Suart partent avec 34

soldats et 2 officiers sur deux

vaisseaux pour attaquer des corsaires.

A Bangkok

4 2 Constance Phaulkon envoie un ordre

au Général Desfarges de faire venir

Beauchamp avec 100 Siamois.

A Bangkok

5 2 Beauchamp part pour Lopburi,

accompagné du père de Bèze.

Au mois de

février

6 2 Beaucahmp est conduit à Thalé-

Choupsorn.

A Lopburi

7 2 Beauchamp va à la mine des Français et

rencontre Véret.

A Lopburi

8 2 Constance Phaulkon veut mettre des

sentinelles dans toutes les avenues à

cause de quelques bruits du

changement.

A Lopburi

9 2

Phra Naraï revient à Lopburi. Il tombe

plus malade qu'ordinaire.

A Lopburi Au mois de

mars

Page 97: การปฏิวัติในสยามป คศ. 1688 ในทัศนะ ... · 2012. 1. 24. · การปฏิวัติในสยามป ค.ศ. 1688 ในทัศนะของนายทหารฝรั่งเศส

87

No Pages Référenciées

Evénements Personnes/ lieux

Dates / mois année/heures

10 3 Beauchamp va à Bangkok pour donner

des ouvriers et des nécessités pour

faire construire des forts.

11 3 Constance Phaulkon prie le Général

Desfarges de monter avec ses troupes

parce que Phra Petracha et Phra Pi

veulent prendre le pouvoir au palais.

12 3 Beauchamp, qui est à Bangkok, veut

empêcher le Général Desfarges de

monter à Lopburi.

13 3

Le bruit court que le roi Phra Naraï est

mort.

Au début

d'avril

14 4 Constance Phaulkon écrit au Général

Desfarges de monter avec 80 hommes

et des officiers.

A Ayutthaya

15 4 Le Général Desfarges rencontre Véret

et M. l'évêque de Metellopolis qui lui

défendent de monter à Ayutthaya.

16 4 Le fils de Constance Phaulkon est

mort mais il ne peut pas être enterré à

Ayutthaya quoique les évêques

l'attendent à Ayutthaya.

17 4 Le Général Desfarges attend

Constance Phaulkon à Ayutthaya

A Ayutthaya

18 4 Le Général Desfarges retourne à

Bangkok.

19 4 Constance Phaulkon envoie le Père

Royer pour demander la compagnie de

cadets, suivant un ordre du roi mais le

Général Desfarges le refuse.

A Bangkok

Page 98: การปฏิวัติในสยามป คศ. 1688 ในทัศนะ ... · 2012. 1. 24. · การปฏิวัติในสยามป ค.ศ. 1688 ในทัศนะของนายทหารฝรั่งเศส

88

No Pages Référenciées

Evénements Personnes/ lieux

Dates / mois année/heures

20 5 Beauchamp est envoyé à Lopburi pour

demander un chirugien. Mais, M.

Charbonneau, le chirugien, refuse de

revenir avec lui.

A Lopburi Au mois de

mai

21 5 Phra Petracha et ses partisans

s'emparent du palais. Beauchamp, le

Chevalier General Desfarges et le Sr.

de Fretteville sont arrêtés à l’entrée du

palais.

A Lopburi 18 mai

1688, vers 3

heures de

l'après-midi

22 6

Phra Pi est exécuté à l’antichambre du

roi.

A Lopburi 20 mai 1688

23 6 Les militaires français sont conduits à

Thalé-Choupsorn. Ils y restent pendant six

jours.

A Lopburi

24 7 Beauchamp est chargé de descendre à

Bangkok avec l'abbé de Lionne et

deux ambassadeurs pour faire venir le

Général Desfarges et ses troupes.

25 7 Beauchamp informe le Général Desfarges

des événements à Lopburi. Il dit que le

Général ne doit pas sortir de sa place.

26 7 Le Général Desfarges décide de

monter avec son fils aîné en laissant sa

place à M. de Verdesalle.

27 8 Le Général Desfarges est conduit au

palais. Phra Petracha lui demande

plusieurs questions sur l'arrivée des

Français. Il lui demande aussi de faire

venir ses troupes de Bangkok à Lopburi.

Ses deux enfants sonts en otage.

A Lopburi

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89

No Pages Référenciées

Evénements Personnes/ lieux

Dates / mois année/heures

28 8-9 Certains militaires de Lopburi

s'enfuient mais ils sont arrêtés. Un

ingénieur, Bressi, est mort en chemin.

A Lopburi

29 9 La bataille de Bangkok commence.

Les Français doivent abandonner le fort

de l'ouest de la rivière.

A

Bangkok

2 juin 1688,

le jour de

Pentecôte

30 10 Saint Cry se brûle avec des Siamois

dans son bateau de poudre.

31 11 Phra Petracha met deux fils en chaîne

pour forcer le Général Desfarges à

Lopburi.

A Lopburi

32 12-13

M. l'évêque de Metellopolis qui est

chargé comme intermédiaire entre les

Français et les Siamois, arrive à

Bangkok.

A

Bangkok

33 13 Madame Constance est arrivée à

Bangkok. Phra Petracha écrit au

Général Desfarges de la rendre avant

de sortir du Siam.

A

Bangkok

34 14 M. de L’Estrille arrive à Bangkok. Le

vaisseau l’Oriflamme, commandé par

M. de l’Estrille arrive à Bangkok.

20 septembre

1688

35 14 Beauchamp, le Chevalier Desfarges, M.

l'évêque de Metellopolis et Véret sont

otage au Siam.

36 15-16 Le Général Desfarges quitte Bangkok.

Les Français gardent le second otage

et le vieil ambassadeur.

2 novembre

1688

37 16 L'Oriflamme met la voile pour

Pondichéry. Les troupes françaises se

5 novembre

1688

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90

No Pages Référenciées

Evénements Personnes/ lieux

Dates / mois année/heures

divisent en 4 vaisseaux : L'Oriflamme,

Le Siam, une petite frégate et une

barque de la Compagnie.

38 17 Les troupes françaises passent le

détroit de Malaca au jour de Noël.

25 novembre

1688

39 17 M. de Bruant arrive à Pondichéry avec

15-16 soldats.

A Pondichéry 2 février

1689

40 18 Les troupes françaises s'embarquent à

Pondichéry.

A Pondichéry 10 février

1689

41 Le Général Desfarges souhaite aller

prendre l'île Phuket

42 18 Beauchamp doit retourner en France

dans La Normande et Le Coche,

portant des nouvelles de la Révolution

de Siam.

17 février

1689

43 19 La Normande arrive au Cap de Bonne

Espérance.

26 avril 1689

44 20 Le Coche arrive au Cap. Les deux

vaisseaux sont pris par des Hollandais.

4-5 avril

1689

45 20 Les Français partent du Cap. pour

Midlebourg.

29 juin

1689

46 20 Ils arrivent à Midlebourg où ils sont en

prison.

29 octobre

1689

3.3.2.3 Le tableau du troisième document

Le tableau présente les événements tirés du troisième document de

Beauchamp. 5 colonnes sont suivantes :

La première colonne est la numérotation des événements.

La deuxième donne la référence au livre imprimé.

La troisième donne les événements.

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91

La quatrième donne les noms de personnes et de lieux indiqués.

La cinquième présente la date mentionnée dans le contenu.

No Pages

Référenciées Evénements personnes /

lieux

Mois / date /

année/heures

1 Partie 1

181-182

La préparation d’un fort à Bangkok A Bangkok

2 182 Beauchamp va voir le roi Phra Naraï.

Constance Phaulkon envoie les

nécessités à Bangkok.

A Lopburi

3 183 M. de Bruant part pour Mergui avec

ses compagnies.

4 183 Constance Phaulkon demande au

Général Desfarges des soldats et des

officiers pour aller contre des

corsaires. Le Général Desfarges lui

donne 34 hommes, tous commandés

par Saint-Marie et Suart.

5 183 Un Grec et un Portugais sont arrêtés

lors de leur enfuite à Mogol, en Inde

A Bangkok

6 185 Beauchamp est appelé à Lopburi pour

être promu au titre de colonel mais il

refuse.

A Lopburi

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92

No Pages

Référenciées Evénements personnes /

lieux

Mois / date /

année/heures

7 186 Beauchamp doit aller à Bangkok,

porter des étoffes pour des soldats.

8 186 Le fils aîné du Général Desfarges qui

est à Lopburi est nommé comme

Capitaine.

9 186 Le roi Phra Naraï retourne au palais de

Lopburi.

A Lopburi Au début

d’avril

10 186 Constance Phaulkon écrit au Général

Desfarges d’y monter parce qu’il entend

courir les bruits sur le pillage du palais

de Phra Petracha et Phra Pi.

11 187 Constance Phaulkon dit que le Général

Desfarges doit monter pour aller offrir

ses services aux frères du roi.

12 187 Le père du Chapt arrive à Lopburi

disant qu’il aperçoit des situations

étranges.

A Lopburi

13 188 M. de Vertesalle remplace le Général

Desfarges à Bangkok. On prépare 84

hommes pour monter à Lopburi.

A Bangkok

14 188 Le Général Desfarges rencontre Véret

qui l’empêche de monter à Lopburi.

Le Général Desfarges va consulter les

évêques d’Ayutthaya.

A Ayutthaya

15 188 M. Le Roy va à Lopburi avec une

lettre du Général Desfarges.

A Lopburi

16 189 Le Général Desfarges envoie M.

Dacieux avec la seconde lettre à

Lopburi.

M. Dacieux

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93

No Pages

Référenciées Evénements personnes /

lieux

Mois / date /

année/heures

17 189-190 Les travaux à Bangkok n’avancent pas

beaucoup. Vollant de Verquains se

querelle avec le Général Desfarges à

propos des fortifications.

A Bangkok

18 Partie II

217

Beauchamp descend à Bangkok pour

faire venir le Général Desfarges.

Celui-ci dit que des militaires seront à

Lopburi dès que Saint-Marie et Suart

arriveront au Siam.

A Bangkok

19 218 Constance Phaulkon écrit une lettre à

M. l’évêque de Metellopolis de monter

à Lopburi.

20 218 M.. Ferru est envoyé à Lopburi pour

tâcher la construction d’église.

21 218 Une éclipse de soleil a lieu. Constance

Phaulkon et Beauchamp sont près du

roi Phra Naraï.

A Lopburi

22 219 Depuis l’éclipse de soleil, Constance

Phaulkon ne peut pas rencontrer le roi.

A Lopburi

23 220 Phra Pi montre son souhait de monter

sur le trône. Lorsque le roi le sait ; il le

pardonne.

A Lopburi

24 221 Le père de Bèze vient chez Constance

Phaulkon disant que le roi veut faire

arrêter Phra Petracha.

A Lopburi Le 18 mai

25 221 Constance Phaulkon, Beauchamp et

deux autres militaires vont au palais.

Ils sont arrêtés à l’entrée du palais.

A Lopburi

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94

No Pages

Référenciées Evénements personnes /

lieux

Mois / date /

année/heures

26 221 Constance Phaulkon est enchaîné avec

le cancre au col.

A Lopburi

27 221 Phra Petracha arrête Phra Pi dans

l’antichambre du roi et le fait exécuter.

28 222 Beauchamp et d’autres militaires sont

conduits à Thalé-Choupsorn. Ils sont

enfermés pendant 4 jours.

A Thalé-

Choupsorn

19-23 mai

29 222 Le premier ambassadeur rend visite

aux Français donnent la raison de

l’arrestation.

A Lopburi

30 224 Beauchamp rencontre M. Dacieux qui

monte à Lopburi. Celui-ci doit

demander à Phra Petracha la

Décoration de l’Ordre de Saint-Michel

de Constance Phaulkon.

31 224 Beauchamp arrive à Bangkok, il

rencontre M. l’évêque de Metellopolis.

A Bangkok

32 225-226 Le Général Desfarges prépare les forts

de Bangkok.

A Bangkok

33 226 Le père Dolus apporte deux paquets de

Madame Constance à Beauchamp, le

priant de les remettre aux pères

Camille et Trinonville.

A Lopburi

34 227 Le premier ambassadeur montre que

Constance Phaulkon est déjà arrêté et

que le Général Desfarges doit monter

à Lopburi pour récupérer des affaires.

A Bangkok

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95

No Pages

Référenciées Evénements personnes /

lieux

Mois / date /

année/heures

35 228-229 Le Général Desfarges refuse d’y monter. A Bangkok

36 230 Le Général Desfarges monte à Lopburi

avec son fils.

De Bangkok

à Lopburi

Le 27 mai

37 231 Beauchamp remet les deux paquets de

Madame Constance au père Camille.

Ce père, après les avoir vus, les

redonne à Beauchamp.

A Bangkok

38 231-232 Le Chevalier Desfarges, M. de Freteville,

Saint Vandrille, M. Delas, le Marquis

Desfarges et d’autres militaires essaient de

se sauver de Lopburi. Ils sont arrêtés,

traités de manière cruelle si bien que M.

Bressi est mort.

A Lopburi

39 232 Le Général Desfarges est interrogé par

Phra Petracha sur l’installation des

troupes françaises au Siam et les

raisons de n’être pas monté lorsque le

roi l’appelait.

A Lopburi

40 233 Le Général Desfarges doit redescendre

à Bangkok.

41 233 Le Général Desfarges doit aussi écrire

une lettre pour M. de Bruant de sortir

de Mergui.

42 234 Les princes frères du roi sont exécutés. A Lopburi

43 234 Le Général Desfarges et le second

ambassadeur arrivent à Bangkok .

A Bangkok Le 6 juin

1688, le jour

de Pentacôte

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96

No Pages

Référenciées Evénements personnes /

lieux

Mois / date /

année/heures

44 Partie 3

262

Un bateau passant devant le fort des

Français ne vend pas de la nourriture

aux Français. Le Général Desfarges

ordonne de tirer sur lui.

A Bangkok

45 263 Les Français doivent abandonner le

fort de l’ouest de la rivière.

A Bangkok

46 264 Phra Petracha fait enchaîner les deux

fils du Général Desfarges. D’autres

officiers français sont retenus.

A Lopburi

47 265 M. des Rivières, un officier, est

envoyé pour occuper le fort de l’ouest.

A Bangkok

48 265 Saint-Cry est envoyé pour aller

chercher Saint-Marie et Suart. Il est

attaqué par des Siamois. Il se brûle

dans son bateau.

Saint-Cry,

à Bangkok

49 266 Le Général Desfarges ordonne de faire

achever la construction des forts.

A Bangkok

50 266 Phra Petracha envoie M. l’évêque de

Metellopolis à Bangkok pour négocier.

51 266 Le roi Phra Naraï est mort. A Lopburi

52 267 La bataille de Bangkok continue. M. de

La Dorblaye est envoyé au fort de l’ouest

avec 10 soldats mais ils sont attaqués.

A Bangkok

53 268 Phra Petracha fait sortir deux fils du

Général Desfarges de Lopburi. Il les

oblige d’écrire une lettre à leur père

pour que le Général Desfarges vienne.

A Lopburi Mai-juillet

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97

No Pages

Référenciées Evénements personnes /

lieux

Mois / date /

année/heures

54 268 Phra Petracha envoie les deux fils du

Général Desfarges à Bangkok.

55 269-271 Les missionaires français montrent

que, d’après Phra Petracha, ce sont

eux qui empêchent le Général

Desfarges de monter.

56 271 Les pères jésuites sont libres d’exercer

de la charité.

57 Partie 4

286-287

M. l’évêque de Metellopolis arrive à

Bangkok pour négocier. Le Général

Desfarges refuse d’acheter les

vaisseaux des Siamois.

A Bangkok

58 287-288 Phra Petracha accorde de donner des

vaisseaux aux Français. Chacun a ses otages.

59 289 Saint-Marie et Suart arrivent au Saim

mais ils ne peuvent pas y entrer à

cause du vent moins fort.

60 290 Le vaisseau L’Oriflamme arrive à la

barre de Siam, commandé par M. de

Lestrille et M. Cornuel.

A la barre

de Siam

15 août

1688

61 291-292 Le père Royer rapporte des paquets de

Madame Constance à Beauchamp

disant qu’il ne peut pas les garder.

Beauchamp les donne au Général

Desfarges. Ensuite, le Général

Desfarges les remet au Siam en

échangeant avec 400 pistolets.

A Bangkok 16 août

1688

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98

No Pages

Référenciées Evénements personnes /

lieux

Mois / date /

année/heures

62 293 Saint-Marie conduit Madame Constance

à Bangkok. Plusieurs militaires veulent

l’emmener en France.

A Bangkok

63 293 Elle est enfin renvoyée à la cour de Siam.

64 294-297 Il n’y a pas assez de provisions pour

sortir

A Bangkok

65 Partie 5

326-327

Les Français permettent à d’autres nations

au Siam de pouvoir sortir avec eux.

A Bangkok

66 327 Les échanges des otages sont faits

devant la tabanque hollandaise.

67 328-329 Beauchamp s’embarque dans le

vaisseau avec le second ambassadeur.

Leur vaisseau ne va pas directement

rejoindre leurs troupes.

68 329 La sortie du royaume est difficile :

pleins de ballons remplis et des

palissades plantés dans la rivière.

A Bangkok

69 330-334 Le départ de bateaux et de vaisseaux. A Bangkok 2 novembre

1688, 5 heures

du soir.

70 334-335 Les vaisseaux lèvent l’ancre et mettent

la voile pour Pondichéry.

6 novembre

71 335 Le seconde ambassadeur explique que

Phra Petracha a déjà bien longtemps

ses desseins de monter sur le trône et

aussi de détruire les Français.

72 335-336 Les troupes françaises passent le détroit de

Malacca.

9 février

1689

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99

No Pages

Référenciées Evénements personnes /

lieux

Mois / date /

année/heures

73 336 Les troupes françaises arrivent enfin à

Pondichéry là où elles trouvent M. de

Bruant qui est déjà avec 10 ou 12 hommes.

74 336 Certains militaires ont l’idée d’aller

prendre l’île de Mergui, d’autres

préfèrent aller à Phuket

75 337 Beauchamp retourne en France avec les

paquets de la révolution au Siam au roi

de France.

76 337-339 Beauchamp s’embarque dans le

vaisseau la Normande avec Vollant

des Verquains et Saint-Marie.

17 février

1689

77 339 Beauchamp et sa mission arrivent au

Cap de Bonne Espérance où ils sont

pris par des Hollandais.

Au Cap de

Bonne

Espérance

27 avril

1689

78 339 Beauchamp et d’autres militaires

français partent pour Middlebourg où

ils y arrivent le 1er novembre.

A

Middlebourg

1er juillet

1689

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100

3.4 Le document de De la Touche

3.4.1 La présentation de l’auteur et du document56

De la Touche est un militaire qui arrive au Siam avec le Général

Desfarges. Il part pour Mergui le 3 février 1688 sous le contrôle de M. de

Bruant avec l'intention d'aller occuper cette île et d’y installer des forts pour

servir comme comptoir de la Compagnie française des Indes Orientales.

De la Touche reste à Mergui de mars à juin 1688. En juin, il est arrêté par des

Siamois, torturé et mené à Lopburi. Ensuite, il est envoyé à Bangkok.

Le 26 septembre, De la Touche repart pour Mergui, suivant l’ordre du Général

Desfarges, dans le but de contacter M. de Bruant. Il y arrive le 12 octobre mais

n’y trouve personne car M. de Bruant a déjà quitté cette ville pour Pondichéry.

De la Touche doit attendre à Mergui jusqu'en novembre avant que ne vienne

un vaisseau de la Compagnie française. Il rejoint Pondichéry le 9 décembre

1688.57

Le document de De la Touche a été imprimé avec le titre “Relation de

ce qui arrivé dans le royaume de Siam en 1688.” Ce document est publié à la

suite du mémoire intitulé “Journal d'un voyage fait aux lndes Orientale 1690-

1691”de Robert Challe, commerçant dans l'Océan indien pendant 1690-1691,

publié en 1721 chez Huges, à Rouen.58 La version en langue française moderne

a été publiée en 1998 chez les Droz, à Genève avec le document de De la

Touche en complément.59

56Voir le texte de De la Touche dans l’annexe 6. [p.270] 57Michael Smithies, Three Military Account of the 1688 “Revolution” in Siam,

(Bangkok : Orchide Press, 2002), 55-56. 58Ibid., 54. 59De la Touche, Relation de ce qui est arrivé dans le royaume de Siam en 1688

in Robert Challe, Journal du Voyage des Indes Orientales de Robert Challe édité par Jacques Popin et Frédéric Deloffre, Droz, 1998.

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101

A la fin de ce document, s’y trouve le nom de Paul Lucas qui est un nom

d'une personne véritable, né à Rouen en 166460

Il est vrai que De la Touche n’assiste pas à tous les événements parce

qu’il passe beaucoup de temps à Mergui et aussi il est intermédiaire entre

Lopburi et Bangkok. En conséquence, certains récits sont donc rapportés par

exemple le récit de l'enfuite des militaires de Lopburi ou de Madame

Constance. Des dates, des noms de personnes et de lieux sont quelquefois

erronnés.61

Morgan Sportès dit qu’il existe un document en version anglaise intitulé

“A full and true relation of the Great and Wonderful revolution that happened

lately in the Kingdom of Siam”. Il montre aussi qu'il s'agit là “d'un brulôt anti-

jésuite et anti-français, écrit notamment à partir de lettres rédigées par des

officiers français. L'une d'elle est cité in-extenso. L'auteur de cette dernière

lettre peut-être identifié comme un certain De la Touche, fait prisonnier par les

Siamois à Mergui et dont parlent Challe dans son journal de voyage”.62

Le livre dont parle Morgan Sportès est publié en anglais en 1690, deux

ans après la Révolution. II se compose de deux parties, rédigé probablement par

différents auteurs : la première a pour titre “A relation of the late Great

Revolution in Siam and of the driving out of the French”, la la deuxième

s'intitule “A Diary of one of the French Officier that served at Morgen under the

Command of Monsieur de Bruham, containing several particulars relating to the

former discourse”.63 C'est tout à fait la deuxième partie de ce livre dont la date

commence par le 25 juin et se termine le 2 novembre 1688 qui nous frappe le

60 Michael Smithies, Ibid., 56. 61Ibid., 56. 62Morgan Sportès, Ombres Siamoises, (Paris : Mobius, 1994), 163. 63A Relation of the late Great Revolution in Siam and of the driving out of the

French and A Diary of one of the French Officier that served at Morgen under the Command of Monsieur de Bruham, containing several particulars relating to the former discourse, (London : Randal Taylor, 1690).

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102

plus parce que certains contenus ressemblent beaucoup au document de De la

Touche. Nous présentons quelques ressemblances suivantes :

la version française :

Le cinq de juillet ensuivant, on me fit sortir de Merguy pour me conduire à

Siam, avec un nommé Picart, caporal, qui fut fait prisonnier le jour de la retraite

de M. Du Bruant, et qu'ils croyaient officier; et quoique nous fussions tous deux

enchaînés par les pieds et les mains, et chacun une cangue au col, ils ne

laissèrent pas de nous donner plus de soixante hommes armés pour nous

conduire64

la version anglaise :

On the 7th of June, the Mandarins made me go for Siam in the company of a

Franch Soldier call'd Picquard, who had the mis fortune to be made a prisoner

the same day that Monsieur de Bruham made his retreat from Morgen ; and

the'we were but two men, and both in Chains, yet such was the mistrust they

entertain'd of us, that they would needs send above sixty soldiers to guard us

thither65

Le document de De la Touche est composé de deux parties importantes :

1'une comprend les événements de Lopburi et de Bangkok, l'autre est le récit de

Mergui.

3.4.2 Le tableau analytique du document

64De la Touche, Ibid., 335-336. [p.285-286]

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103

Les tableaux analytiques du document de De la Touche sont présentés en

deux : l’un présente les événements de Lopburi et de Bangkok, l’autre présente

les événements de Mergui. Chaque tableau comprend 5 colonnes suivantes :

La première colonne est la numérotation des événements.

La deuxième donne la référence au document de De la Touche.

La troisième donne les événements.

La quatrième donne les noms de personnes et de lieux indiqués.

La cinquième présente la date mentionnée dans le texte

Tableau 1 : Situation à Lopburi et à Bangkok

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

Lieux

Date / mois /

année/heures

1 309 Phra Petracha pense que

l’arrivée des Français est faite

d’après deux desseins : mettre

Constance Phaulkon comme roi

ou occuper le royaume.

2 309 Phra Petracha devient un

mandarin très puissant de la Cour

de Siam.

A Lopburi

3 310 Le Général Desfarges arrive à

Lopburi avec 5 officiers et 100

soldats suivant la demande de

Constance Phaulkon.

M. Dacieux,

Le Chevalier

Desfarges,

M. le Roy,

M. de la

Héronnière,

M. Danglard

65A Relation of the late Great Revolution in Siam, Ibid., 20.

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104

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

Lieux

Date / mois /

année/heures

4 310-311 Le Général Desfarges rencontre

Véret et M. l’évêque de

Metellopolis qui parlent de la

mort de Phra Naraï et de

l'arrestation de Constance

Phaulkon. Les deux défendent au

Général Desfarges d’y monter.

A

Ayutthaya

5 311-312 M. Le Roy, lieutenant, est envoyé à

Lopburi pour voir la situation dans

la ville. Il va chez Constance

Phaulkon qui est fort surpris et prie

le Général Desfarges d’y monter.

A Lopburi

6 312 Le Général Desfarges retourne à

Bangkok

D’Ayutthaya

à Bangkok

7 312 Le père Royer arrive à Bangkok

pour prier le Général Desfarges d’y

monter ce père est contraint de

retourner à Lopburi.

A Bangkok

8 312 Phra Petracha envoie des ordres

aux gouverneurs de villes et de

provinces de venir à Lopburi.

A Lopburi

9 313 Constance Phaulkon va au palais

avec 3 officiers. Ils sont arrêtés. Ils

sont en prison pendant deux jours.

Beauchamp,

Le Chevalier

Desfarges,

M. de Fretteville

27 mai 1688

10 313 Constance Phaulkon est conduit à

Thalé-Choupsorn .

A Lopburi 30 mai 1688

11 313 Constance Phaulkon est exécuté

tandis que Madame Constance est

obligée de travailler dans la cuisine.

A Lopburi 3 ou 4 juin

1688

12 314 Phra Pi est exécuté. 28 ou 29 mai 1688

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105

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

Lieux

Date / mois /

année/heures

13 314 Phra Petracha souhaite que les princes

frères de Phra Naraï viennent à

Lopburi parce qu’il voudrait donner le

trône à l’un d’eux.

A Lopburi

14 315 L'exécution des princes frères du

roi a lieu après la mort de

Constance Phaulkon. Des Français

et des Anglais sont en prison.

A Lopburi Après la mort

de Constance

Phaulkon

15 315-316 Certains militaires français

s’enfuient. Ils sont arrêtés à

quelques lieux de Lopburi. Bressy

est mort en chemin.

A Lopburi

16 317 Phra Petracha envoie une troupe à

Bangkok pour investir des forts.

A Bangkok.

17 317 Le premier ambassadeur va à

Bangkok pour avertir le Général

Desfarges de la mort de

Constance Phaulkon pour le prier

de monter à Lopburi.

A Bangkok

18 317-318 Le Général Desfarges monte à

Lopburi. En chemin, il aperçoit

des gens armés .

19 319 Le Général Desfarges est emmené

voir Phra Petracha qui lui pose

des questions sur la présence

française au Siam.

A Lopburi

20 319 Le Général Desfarges doit écrire

une lettre à M. de Bruant

expliquant l'état des choses et lui

dit de sortir de Mergui.

A Lopburi

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106

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

Lieux

Date / mois /

année/heures

21 319 Le Général Desfarges retourne à

Bangkok en laissant ses fils

comme otage.

De Lopburi

à Bangkok

22 320 A Bangkok, le Général Desfarges

réunit les officiers. Il leur

explique les événements et leur

ordonne d'abandonner le fort de

l’ouest de la rivière.

A Bangkok

23 320-321 Phra Petracha envoie des ordres à un

Général siamois qui est proche des

Français à Bangkok de prendre le fort

de l'ouest et de faire construire douze

forts autour des Français.

A Lopburi

24 321 Deux vaisseaux commandés par

Saint-Marie et Suart arrivent à la

barre de Siam.

25 321 Saint-Cry est envoyé pour

chercher les vaisseaux mais il est

attaqué par des Siamois. Il décide

de se brûler.

Saint-Cry

26 322 Les missionnaires français à

Lopburi sont maltraités mais les

jésuites sont en liberté.

A Lopburi

27 323 Phra Petracha accorde une

négociation. Il fait libérer les deux fils

du Général Desfarges à Bangkok.

A Lopburi

28 324 La négociation est faite. Le Siam

accorde aux Français 3 vaisseaux et

des vivres. Chacun a des otages qui

seront échangés à la sortie.

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No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

Lieux

Date / mois /

année/heures

29 324-326 Madame Constance et son fils

arrivent à Bangkok par le secours

de Saint-Marie.

A Bangkok 4 octobre, à 3

heures de

l’après-midi

30 326 Le Général Desfarges est en colère. A Bangkok

31 326 Certains Français souhaitent emmener

Madame Constance et sa suite en

France mais d'autres ne veulent pas.

32 326 Elle doit enfin rester au Siam.

33 326 Les troupes françaises

s'embarquent. Ils rejointent le

vaisseau L’Oriflamme qui est au

Siam dès le mois de septembre.

A Bangkok

34 327 Les Siamois voient que le Général

Desfarges emmène Véret, l’un des

otages, ils arrêtent alors les trois

miroux dans lesquels se trouvent

les hardes des soldats et des canons.

A Bangkok

35 327 Après les difficultés, les Français

se rendent à Pondichéry.

Du Siam à

Pondichéry

Tableau 2 : Situation à Mergui No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

1 327 L’arrivée de M. de Bruant avec 90

hommes à Mergui.

A Mergui 27 mars 1688

2 327 M. de Bruant donne ses ordres de

faire un retranchement d'un rempart

de 14 pieds de larges et faire

rétablir des forts qui sont en ruine.

A Mergui

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108

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

3 328-329 M. de Bruant est averti de se défier

des Siamois qui ont les desseins

contre des Français. Le nombre des

travailleurs siamois diminue.

Au mois de

mai

4 329 Le vice-roi de Tenassarim et celui de

Mergui reçoivent l’ordre de la part du

roi d’arrêter les travaux des Français.

5 329 Le vice-roi reçoit la lettre du

Général Desfarges dans laquelle M. de

Bruant est obligé de sortir. M. de Bruant

comprend ce qui s’est passé à Lopburi

A Mergui

6 329 La bataille militaire à Mergui

commence. Douze mille hommes

siamois attaquent les forts.

A Mergui 26 mai 1688

7 329 La frégate française est brûlée,

tandis que le retranchement est

escaladé de tous côtés par la

quantité de Siamois.

A Mergui 27 mai 1688

8 330 M. de Bruant quitte Mergui. Les

frégates françaises sont attaquées et

coulées à fond par les coups de

canons. M. de Bruant prend la route

par Bengale, ensuite à Pondichéry.

A Mergui 28 juin 1688,

le jour de St-Jean

9 331 De la Touche est chargé de garder

l'ouvrage, d’après l'ordre de M. de Bruant. A Mergui 27 juin 1688

10 332-334 De la Touche est forcé d'aller chez le

vice-roi de province. Ensuite il est

interrogé de plusieurs questions sur

l'intention et les desseins des Français.

Il est enfin en prison à Mergui.

A Mergui 29 juin 1688

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No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

11 335 De la Touche part pour Ayutthaya

avec un caporal Picart qui est

aussi prisonnier. Les deux ont

souffert de manque de nourritures.

De Mergui

à Ayutthaya

5 juillet 1688

12 335 Ils arrivent à Ayutthaya et

continuent à Lopburi.

A Ayutthaya 17 juillet

1688

13 335 Ils arrivent à Lopburi où ils sont

conduits chez le Barcalon.

A Lopburi 19 juillet

1688

14 336 De la Touche apprend par M.

Paumard que M. l'évêque de

Metellopolis est chargé d'aller à

Bangkok pour négocier la paix.

20 juillet

1688

15 336 M. l'évêque de Metellopolis

revient à Lopburi.

25 juillet

1688

16 336 Le roi Phra Naraï est mort. A Lopburi Au mois de juillet

17 336 Phra Petracha part de Lopburi à

Ayutthaya pour se faire couronner roi.

De Lopburi

A Ayutthaya

31 juillet 1688

18 336 Les prisonniers français arrivent à

Ayutthaya.

A Ayutthaya 1 août 1688

19 336 5 militaires sont en prison à

Bangkok, sous le contrôle du Général

malais avant d'avoir la liberté et de se

rendre à Mergui.

A Bangkok 3 août 1688

20 336 Le Général Desfarges ordonne à De

la Touche d'aller à Mergui pour

chercher M. de Bruant. Il apporte

aussi les nouvelles de la

négociation.

A Bangkok 9 août 1688

21 336 De la Touche part de Bangkok

pour Mergui.

De Bangkok

à Mergui 26 septembre

1688

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110

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

22 336 De la Touche arrive à Mergui

dans une frégate du roi de Siam

mais il ne trouve pas M. de

Bruant. Il passe par les rivières

de Tanais, de Martaban et de

Sevian, côte du Pégu.

A Mergui 1 octobre

1688

23 336-337 Il retourne à Mergui où il trouve le

Coche, le vaisseau de la

Compagnie, commandé par M.

d'Armagnan.

A Mergui 12 novembre

1688

24 337 De la Touche s’embarque de

Mergui à Pondichéry.

A Mergui 13 novembre

1688

3.5 Le document anonyme

3.5.1 La présentation de l’auteur et du document66

Nous avons encore reçu deux manuscrits militaires anonymes.

Le premier s'intitule "Relation de ce qui c'est passé à Louvo Royaume de Siam

avec un abrege de ce qui s'est pasé à Bancoq pendant le siege en 1688".

Ce manuscrit, encodé C1 24, folio 140-170, est conservé aux Archives

Nationales, à Aix-en-Provence.67 Le deuxième s'intitule “Relation de ce qui

c'est passé au Royaume de Siam l'année 1688 à Louvo” qui est conservé aux

Archives des Missions Etrangères de Paris, au fonds “Siam”, volume 880, de la

page 89 à 124.

66Voir la transcription de ce manuscrit dans l’annexe 7. [p.287] 67Archives Nationales, Relation de ce qui c'est passé à Louvo Royaume de

Siam avec un abrege de ce qui s'est pasé à Bancoq pendant le siege en 1688, C1 24, folio 140-170, [p.287-313]

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111

Ces deux manuscrits sont semblables. Nous choisissons le premier

manuscrit pour notre recherche parce qu’il est lisible. Le deuxième manuscrit a

été trop difficile à lire. Nous avons renoncé à nous en servir.

Le manuscrit qui se trouve chez les Archives des Missions Etrangères de

Paris pourrait être un manuscrit composé avant le premier. Les deux titres sont

presque les mêmes, mais le mot “abrégé” qu’indique le premier manuscrit nous

permet de douter sur le contenu.

Nous croyons que l'auteur est un militaire qui se trouve à Lopburi avec

Constance Phaulkon. Certains militaires ont un ordre d’y aller avec Beauchamp

au mois de février, suivant la demande de Constance Phaulkon. L’auteur de ce

manuscrit doit probablement y être. Il est garde du corps.

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114

Il est évident que ce manuscrit se compose de deux parties: l’une, sans

titre exacte, présente les événements au Siam assez brièvement. Il n’y a pas

beaucoup de dates explicites. Cette partie commence au mois de mars. L’auteur

explique avant de terminer son rapport que Phra Naraï voudrait voir le père de

Bèze et M. Paumard avant sa mort, donc avant le 11 juillet, date de la mort de

Phra Naraï.

Il est intéressant aussi de lire le nom d’un père jésuite dans la marge

gauche de la fin de cette partie : “le Pere d’Espagnol jesuite Commandant mr de

Bruan ecrivain”. Il devrait s’agir du père d’Espagnac qui était à Mergui avec M.

de Bruant.68 De la Touche l’appelle “Espagnal”69. Si cet indice est

vraisembable, notre hypothèse est que la première partie de document anonyme

a été composée par le père d’Espagnac.

La deuxième partie est intitulée “Siege de Bancoq”. Cette partie décrit

minutieusement les événements depuis le début de l’année 1688 jusqu’au mois

d’avril 1689. Il semble que l’auteur ait été un des militaires. Il est à la fois à

Lopburi et à Bangkok. Ecoutons ces phrases : “Dans tous ces temps nous

passions la plus part des nuits sous les armes et nous tenions fort alertes”70 ou

“Le 27 mr de la Salle comissaire des troupes arriva de Siam qui nous confirma

la détention de mr de Constance et la mort d’Oprapy fils adoptif du Roy et son

favory que Pitracha avoit fet mourir dans le palais plusieur de nos François se

sauverent de Louvo furent repris etrees cruellement”71

68Lucien Lanier, Ibid., 171. 69De la Touche, Ibid., 329. [p.282] 70Archives Nationales, Ibid., folio 152r, 25. [p.297] 71Archives Nationales, Ibid., folio 152v, 26 [p.297]

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115

3.5.2 Le tableau analytique du document

Deux tableaux sont présentés respectivement. Chacun comprend 5

colonnes suivantes :

La première colonne est la numérotation des événements

La deuxième donne la référence.

La troisième relate les événements.

La quatrième présente les noms de personnes et de lieux mentionnés.

La cinquième donne la date mentionnée dans le texte

Tableau 1

No Folios

Référenciés Evénements Personnes/

Lieux

Dates / mois /

année/heures

1 140 r – 140 v Constance Phaulkon aperçoit des

changements dans le palais de Lopburi A Lopburi Au mois de

mars

2 140v Constance Phaulkon demande des

Français, sous la direction du

Général Desfarges. Deux pères

jésuites sont chargés d'aller à

Bangkok pour persuader le Général.

3 140 v – 141 r

Le Général Desfarges va à Lopburi.

Constance Phaulkon lui demande

60 ou 80 hommes pour arrêter Phra

Petracha. Le Général Desfarges

accepte de se préparer au plus vite.

A Lopburi

4 141 v Beauchamp explique qu'il est prêt

à arrêter Phra Petracha. Il peut

lutter si c’est possible.

A Lopburi

5 141 r Le Général Desfarges arrive à

Bangkok. Il met les troupes en

rang de bataille.

A Bangkok 13 avril 1688

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116

No Folios

Référenciés Evénements Personnes/

Lieux

Dates / mois /

année/heures

6. 142 r Il repart pour Lopburi avec 80

hommes. A Ayutthaya, il entend le

bruit courir sur la mort du roi,

confirmé par Véret et les évêques

d’Ayutthaya.

14 avril 1688

7 142 r Un lieutenant nommé M. Le Roy

est envoyé à Lopburi.

M. Le Roy, un

lieutenant

8 142r Constance Phaulkon demande au

Général Desfarges de monter sans

rien craindre.

9 142 r Le Général Desfarges retourne à Bangkok. M. Dacieux

10 142r M. Dacieux est envoyé à Bangkok

pour expliquer des raisons à

Constance Phaulkon.

11 142 v Le Général Desfarges arrive à

Bangkok le jour de Pâques.

A Bangkok Le jour de

Pâques

12 143 r M. Dacieux apporte la seconde lettre de

Constance Phaulkon au Général Desfarges.

A Bangkok

13 143v Le Général Desfarges refuse de

monter et offre à Constance Phaulkon

un asile de Bangkok en cas de danger.

14 144 r Beauchamp et Véret discutent sur

les moyens de se défendre.

A Lopburi

15 144r Beauchamp décide d'aller à

Bangkok pour voir s’il y a assez

de munitions et de poudres.

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117

No Folios

Référenciés Evénements Personnes/

Lieux

Dates / mois /

année/heures

15 114 v Les Français doivent abandonner

le fort de l'ouest de la rivière. A Bangkok

16 145 v Phra Petracha forme ses partisans. A Lopburi 17 145v Constance Phaulkon dit que le

trône devrait être remis aux mains

des princes frères.

A Lopburi

18 146 r Phra Naraï, encore vivant, est en

colère lorsqu’il sait les desseins de

Phra Pi mais il lui pardonne plus tard.

A Lopburi

19 146 v Phra Petracha avec 150 hommes

s'emparent de palais de Lopburi.

A Lopburi 8 mai 1688

20 146 v Constance Phaulkon, 3 officiers

français et quelques gardes sont

arrêtés tandis que d’autres

militaires sont pris en prison.

A Lopburi

21 146 v Phra Petracha écrit à M. l’évêque

de Metellopolis et à Véret

expliquant la raison de l’arrestation

de Constance Phaulkon.

A Lopburi

22 147 r – 147 v L’abbé de Lionne est appelé avec

M. de Fretteville, le Chevalier

General Desfarges et Beauchamp.

M. de

Fretteville,

le Chevalier

Desfarges et

Beauchamp

23 147v L’abbé de Lionne retourne à

Bangkok pour négocier

A Bangkok

24 148 r Le Général Desfarges accepte de

monter à Lopburi. Il part de

Bangkok avec son fils.

A Bangkok

25 148 v Le Général Desfarges est conduit au

palais. Phra Petracha pose 3 questions.

A Lopburi

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118

No Folios

Référenciés Evénements Personnes/

Lieux

Dates / mois /

année/heures

26 148v Le Général Desfarges est obligé

d'écrire à M. de Bruant qu’il sorte de

Mergui et qu’il vienne le rejoindre.

De Lopburi

à Bangkok

27 148v Le Général Desfarges retourne à

Bangkok en laissant son fils

comme otage.

De Lopburi

à Bangkok

28 149 r Constance Phaulkon est exécuté,

suivi de la mort de deux princes

frères du roi.

A Lopburi

29 149r Le séminaire des Catholiques à

Ayutthaya est pillé.

A

Ayutthaya

30 149 v Les militaires français de Lopburi

tentent de s'enfuir mais ils sont arrêtés. A Lopburi

31 149v Les pères jésuites ont la liberté

d'exercer leurs tâches.

32 150 r Le roi Phra Naraï demande de

voir le Père de Bèze et M.

Paumard, médecin du roi, pour se

renseigner des nouvelles de la

Révolution.

Le Père de

Bèze et M.

Paumard

Tableau 2

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

1 150 r Constance Phaulkon arrive à

Bangkok pour récupérer les affaires

des soldats destinés pour Mergui.

A Bangkok 2 janvier

1688

2 150 v Le Général Desfarges fait fortifier les forts. A Bangkok 17 janvier 1688

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119

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

3 150 v Les travaux de fortification

s’arrêtent et recommencent après.

A Bangkok 17-25 janvier

1688

4 150 v M. de Bruant arrive à Bangkok. A Bangkok 15 févier

1688

5 150 v M. de Bruant part pour Mergui. A Bangkok 17 févier

1688

6 151 r Deux compagnies siamoises vont

à Lopburi avec Beauchamp, Saint

Vandrille, M. Delas, le Chevalier

General Desfarges.

De Bangkok à

Lopburi

23 févier

1688

7 151 r 26 chevaux, 24 cadets et l'officier

arrivent à Bangkok.

A Bangkok Premiers

jours de Mars

8 151 r Le Général Desfarges reçoit une

lettre de Constance Phaulkon de

monter à Lopburi.

25 mars 1688

9 151 r Le Général Desfarges prépare 80

hommes pour monter à Lopburi

avec les 26 chevaux.

13 avril 1688

10 151 r Le Général Desfarges monte à

Ayutthaya. Il rencontre M. l'évêque

de Metellopolis et Véret à

Ayutthaya.

A Bangkok 14 avril 1688

11 151r Les Français s’installent chez M. de

la Cresonnière.

A Bangkok

12 151 v Le Général Desfarges aperçoit un

nombre d'éléphants et de chevaux. Il

envoie deux officiers à Lopburi.

A Ayutthaya 18 avril 1688

13 151v Constance Phaulkon, voyant que

le Général Desfarges hésite,

commence à croire à sa perte.

A Lopburi

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120

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

14 151 v Constance Phaulkon prépare les armes

pour détruire les desseins de Phra

Petracha

A Lopburi 28 avril 1688

15 151v Le père le Roy arrive à Bangkok

affirmant que le roi Phra Naraï est

encore vivant. Il faut que le Général

Desfarges monte.

A Bangkok 6 mai 1688

16 152 r Le Général Desfarges prépare des

canons à Bangkok.

A Bangkok 9 mai 1688

17 152r Beauchamp écrit une lettre au

Général Desfarges que Constance

Phaulkon lui a offert une somme

d'argent de 3000 tt.

18 152r Le père le Blanc arrive à

Bangkok, disant que la montée du

Général Desfarges est nécessaire.

A Bangkok

19 152r Constance Phaulkon est arrêté. 18 mai 1688

20 152 r Le Général Desfarges reçoit une

lettre sur le décès de Phra Naraï,

l'arrestation de Constance

Phaulkon et des Français.

20-21 mai

1688

21 152r Le Général Desfarges envoie M.

Dacieux à Lopburi et prépare le

siège de Bangkok.

M. Dacieux

est à Lopburi

22 152 v Les mandarins siamois expliquent

que la révolution est faite suivant

les ordres de Phra Petracha

A Bangkok 25 mai 1688

23 152 v 2 mandarins siamois arrivent à

Bangkok affirmant l’arrestation de

Constance Phaulkon le 18 mai.

A Bangkok 26 mai 1688

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121

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

24 152 v M. de la Salle, commaissaire des

troupes françaises arrive à

Ayutthaya. Il explique la mort de

Constance Phaulkon et Phra Pi.

A Ayutthaya 27 mai 1688

25 152v Certains Français à Lopburi

s'enfuient.

A Lopburi

26 152 v Beauchamp arrive à Bangkok

pour préparer la guerre.

A Bangkok 28 mai 1688

27 152v 2 ambassadeurs siamois disent

que les Français sont arrêtés

momentanément. Ils prient le

Général Desfarges de monter à

Lopburi avant le 31 mai.

28 153 r Le Général Desfarges monte à Lopburi

avec l’abbé de Lionne et le Chevalier

Desfarges. M. de Verdeselle s’occupe

des travaux à Bangkok .

A Bangkok 31 mai 1688

29 153 r La bataille de Bangkok continue. A Bangkok 4 juin 1688

30 153 v Le Général Desfarges et l’abbé de

Lionne sont à Lopburi. Phra

Petracha oblige le Général

Desfarges d’écrire à M. de Bruant

pour qu’il vienne le rejoindre pour

aller attaquer les ennemies du roi.

A Lopburi 6 juin 1688

31 153v A Bangkok, M. de la Cresonnière

ordonne d’abandonner le fort de

l’ouest.

A Bangkok

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No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

32 153 v M. de la Cresonnière va à l'autre

côté de la riviève et fait crever les

19 canons. Les Siamois. Occupent

le fort laissé.

A Bangkok 7 juin 1688

33 154 r M. Dacieux et 2 officiers se

rendent au fort à l’ouest pour le

reprendre mais ils sont attaqués.

A Bangkok 9 juin 1688

34 154 v La bataille continue. A Bangkok 17 juin 1688

35 154 v Le moment de la lutte et le tir de

feu entre les deux pays.

A Bangkok 20 juin 1688

36 155 r – 155 v Saint-Cry avec 17 hommes et 9

soldats partent pour batailler des

Siamois.

Saint-Cry 22 juin 1688

37 Ils sont arrêtés à 2 lieux de

Bangkok mais Mr de Steriq se

brûle dans le ballon de poudre

avec des Siamois.

38 156 r La bataille continue. Phra

Petracha croit que des Français

veulent s'enfuir.

A Bangkok 23 juin 1688

39 156 r 3 Siamois traversent la rivière

mais ils sont tués.

A Bangkok 23 - 24 juin

1688

40 156 v M. l'évêque de Metellopolis arrive une

fois à Bangkok, portant une lettre de Phra

Petracha pour le Général Desfarges.

A Bangkok 24 juin 1688

41 156 v La bataille militaire continue. A Bangkok 29 juin 1688

42 156 v Un vaisseau hollandais passe à Bangkok. A Bangkok 30 juin 1688

43 156 v M. l'évêque de Metellopolis arrive

à Bangkok pour négocier la paix.

A Bangkok 4 juillet 1688

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No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

44 156v Trois missionnaires français

demandent au Général Desfarges

d'écrire une lettre expliquant la

raison de son absence.

A Bangkok

45 157 r M. l'évêque de Metellopolis

retourne à Lopburi avec la lettre

du Général Desfarges. Les

Français savent que le Siam est

prêt à donner les vaisseaux.

4 juillet 1688

46 157 v M. l'évêque de Metellopolis est à

Ayutthaya, disant que les Français

doivent acheter les vaisseaux pour sortir.

A Ayutthaya 8 juillet 1688

47 158 r La bataille militaire continue A Bangkok 9-10 juillet 1688

48 158 r Quatre vaisseaux hollandais

passent devant Bangkok pour aller

à Ayutthaya.

A Bangkok Peu de jours

après

49 158 r Le roi Phra Naraï est mort. Le

père de Bèze et M. Paumard le

voient avant la mort.

A Lopburi 11 juillet

1688

50 158 r Les Siamois arrachent des batons

de pavillons dans les forteresses.

A Bangkok 16 juillet

1688

51 158 r M. l'évêque de Metellopolis et Véret

affirment au Général Desfarges la

mort du roi Phra Naraï.

A Bangkok 18 juillet

1688

52 158 v Le Général Desfarges reçoit une

lettre de Phra Petracha disant qu'il va

rendre des affaires de Madame

Constance à Beauchamp. Le Général

Desfarges dit que Constance

Phaulkon lui doit 3000 tt.

A Bangkok 25 juillet

1688

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No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

53 158 v Le séminaire et le camp portugais

à Ayutthaya sont pillés.

A Ayutthaya 29 juillet

1688

54 158 v Le Général siamois montre que les

Français doivent cesser de tirer. A Bangkok 31 juillet

1688

55

159 r M. l'évêque de Metellopolis et

Véret arrivent à Bangkok disant

qu'ils ont déjà acheté les vaisseaux.

A Bangkok 5 août 1688

56 159 r M. l'évêque de Metellopolis et

Véret se rendent à Ayutthaya.

Phra Petracha va au palais

d'Ayutthaya, en laissant des

missionnaires français à Lopburi.

De Lopburi

à Ayutthaya

6 août 1688

57 159 r Neuf militaires, retenus à Lopburi

arrivent à Bangkok

A Bangkok 12 août 1688

58 159 v Le Général siamois écrit une lettre

au Général Desfarges que le petit

vaisseau se rend à Bangkok.

17 août 1688

59 159 v Le roi de Singor affirme que les

Français doivent acheter les vaisseaux. 18 août 1688

60 159 v Un vaisseau avec des équipages

français passe à Bangkok.

A Bangkok 27 août 1688

61 159 v M. l'évêque de Metellopolis et

Véret arrivent à Bangkok. Ils

reçoivent un ordre de Phra Petracha

pour négocier avec des Français.

A Bangkok 31 août 1688

62 160 r Le Général Desfarges envoie un

officier à Ayutthaya pour chercher

des vaisseaux et des vivres.

A Ayutthaya 1 septembre

1688

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125

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

63 160 r M. des Rivières et Véret vont à

Ayutthaya. M. des Rivière

explique la situation au Barcalon.

Véret parle de son commerce.

A Ayutthaya 7 septembre

1688

64 160 r M. des Rivières retourne à Bangkok

disant que la Cour de Siam accorde

les vaisseaux “le Siam” et “le Louvo”

au Général Desfarges.

A Bangkok 12 septembre

1688

65 161 r Certains Français se rendent à

Bangkok.

A Bangkok 14 septembre

1688

66 161 r Environ 250 soldats, 19 malades

et des bombardeurs, canonniers,

charpantiers et valets anglais, des

jésuites et missionnaires restent au

Siam.

16 septembre

1688

67 161 r Véret et Beauchamp partent à

Lopburi pour récupérer les

affaires de Madame Constance.

20 septembre

1688

68 161 r Six missionnaires déguisés en

chinois arrivent à Bangkok pour

aller en Chine.

A Bangkok 24 septembre

1688

69 161 v Le vaisseau “le Siam” arrive à Bangkok. A Bangkok 25 septembre

1688

70 161 v La préparation pour la sortie des Français. A Bangkok 26 septembre 1688

71 161v De la Touche est demandé de

partir pour Mergui.

26 septembre

1688

72 161 v Le second ambassadeur siamois

arrive à Bangkok, il rend 1000

écus au Général Desfarges.

A Bangkok 1 octobre

1688

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No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

73 161 v M. de Fretteville se noie lors de

son départ d'Ayutthaya.

A Bangkok 3 octobre 1688,

4-5 heures du soir.

74 162 r Madame Constance arrive à

Bangkok avec son fils et 3 valets.

Elle veut retourner en France.

A Bangkok 4 octobre

1688

75 162r Le Général Desfarges demande à M.

l’évêque de Metellopolis d'informer

l'arrivée de Madame Constance au

Barcalon. Le Barcalon présente qu'il

faut la rendre à Siam.

A Bangkok

76 162 v La réunion des militaires français

donne les avis partagés : rendre

Madame Constance au Siam ou

emmener en France.

A Bangkok 7 octobre

1688

77 163 r Les vaisseaux “le Siam” et “le

Louvo” sont prêts à partir.

A Bangkok 12 octobre

1688

78 163 r Le Général Desfarges interdit le

père Jésuite de voir Madame

Constance. Il ordonne qu’un officier

la surveille.

A Bangkok 13 octobre

1688

79 163 r Une proposition pour Madame

Constance est qu'elle peut se

marier avec un portugais.

A Bangkok 14 octobre

1688

80 163 r Le second ambassadeur siamois va à

Bangkok. Il discute avec M. Leu sur

des affaires de Madame Constance.

A Bangkok 18 octobre

1688 le matin

81 163 r Beauchamp va voir le Père

St-Martin, confesseur de Madame

Constance.

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127

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

82 163 v – 164 r Madame Constance demande à M.

de la Salle d'aller dans sa chambre

pour faire la prière. Elle prie de

pouvoir retourner en France.

A Bangkok 18 octobre

1688 vers

10h00

83 164 v Véret se rend à Ayutthaya mais il

est arrêté avec des missionnaires

français et M. de la Breuille.

A Ayutthaya 18 octobre

1688

84 164 v Un balon et 29 soldats anglais

arrivent à Bangkok.

A Bangkok 23 octobre

1688

85 164 v Les balons chargés de vivres et de

cables arrivent à Bangkok.

A Bangkok 24 octobre

1688

86 164 v 43 équipages maures arrivent à

Bangkok avec un nombre de

Jésuites qui veulent aller en Chine.

A Bangkok 25 octobre

1688

87 164v Les otages sont échangés à la

barre de Siam.

27 octobre

1688

88 165 v Le Général Desfarges est dans le

vaisseau “le Siam” avec 6

compagnies et officiers,

missionnaires jésuites. M. de

Verdesalle est dans le vaisseau “le

Louvo” avec 3 compagnies, officiers,

y compris l'auteur de ce document

2 novembre

1688

89 166 r Les vaisseaux passent devant la

tabanque hollandaise.

90 166 v -167 v Les vaisseaux arrivent à

l'embouchure de la rivière, mais à

cause de la basse marée, ils doivent

attendre environ à 1-2 lieux de la

sortie.

4 novembre

1688

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128

No Pages

Référenciées Evénements Personnes/

lieux

Dates / mois /

année/heures

91 168 r La mission de retour passe par l'île Bancosois pour chercher de l'eau.

92 168 r Ils arrivent au détroit de Malacca. 26 décembre 1688

93 168 v Ils continuent la route pour Pondichéry. 6 janvier 1689 94 168 v Ils passent l'île Nicobar. 19 janvier 1689 95 168 v L'arrivée à Pondichéry des vaisseaux, le

Général Desfarges rencontre M. de

Bruant qui est bien arrivé depuis 15 jours.

1 févier 1689

96 168v Certains Français restent à Madras

comme prisonniers.

97 169 r Les 24 militaires français arrivent à

Pondichéry. Il y a des suivantes :

aller à Mergui, aller à la barre de Siam,

rester à Pondichéry et aller à Joncelang

10-12 févier

1689

98 169 v Le vaisseau “La Normande” part pour

la France, avec Vollant des Verquains,

Beauchamp, Saint-Marie, M. Delas et

vieux sergents handicapés.

17 févier 1689,

le matin

99 169v “Le Coche” conduit le Père le Blanc,

le Père Coluson, Saint Vandrille.

100 170r L’idée d’aller occuper Mergui

parmi des militaires français

Les premiers

jours de mars

1689

101 170v M. Rougemont avec 15 soldats

sont pris à Madras

29 mars 1689

102 171r Un ordre d’aller chercher des

soldats à Madras. Le problème du

manque d’eau pour les Français

2 avril 1689

103 171v M. de l’Estrille montre qu’il ne

veut pas retourner au Siam

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Chapitre IV

Analyse des documents militaires

Le 4e chapitre est destiné à analyser le contenu des 7 documents militaires

présentés dans le 3e chapitre précédent. Nous tenterons de faire l’analyse des

points suivants :

4.1 La situation politique sous le règne de Phra Naraï d’après les militaires

français.

4.2 L’image de 4 groupes importants dans l’histoire de la Révolution de

1688 au Siam.

4.3 La reconstitution de l’histoire de la Révolution de 1688 au Siam à partir

de données militaires françaises.

4.1 La situation politique sous le règne de Phra Naraï d’après les militaires

français.

4.1.1 Le problème de la succession au trône

Sous le règne des rois d’Ayutthaya, la succession au trône était

régulièrement incertaine. Ceci s’est confirmé tout au long de l’histoire

d’Ayutthaya et reflétait les difficultés politiques du Royaume. Avant qu’une

révolution ou une révolte n’aient lieu, les successeurs légitimes montraient

toujours leurs droits à la succession. Mais la succession au trône dépendait de

plusieurs autres éléments importants : avoir les meilleurs alliés, la politique et

la puissance parmi le peuple.

Ce qui est fixé dans le règlement de la succession est présenté dans la

Loi du Palais ou Le Kot Montien Ban. Dirk Van der Cruysse explique :

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130

Le Kot Montein Ban ou Loi du Palais, promulgué en 1456 par le roi Phra

Barommatrailokanat, avait tenté de régler la succession en précisant le rang

de chacun au sein de la maison royale, mais ce texte n’était pas un modèle

de clarté. En outre, il arrivait souvent qu’un roi vieillissant désignât lui-

même son successeur en lui conférant le titre d’Upparat, encourageant ainsi

le plus ambitieux à prendre de vitesse les autres candidats à la couronne1

Selon le principe énoncé ci-dessus, le prince héritier est nommé quasi

librement en fonction des désirs du roi. En conséquence, les différentes factions

politiques veulent s’approcher du roi et montrer qu’elles méritent la succession.

Aussi cherchent-elles à réunir de nombreux partisans en leur faveur.

Au sujet de la prise du pouvoir, lisons les écrits de De la Loubère :

Ce serait le fils aîné de la reine qui y devrait toujours succéder, par la loi.

Néanmoins, parce que les Siamois ont de la peine à concevoir qu’entre des

princes à peu près de même sang, le plus âgé se prosterne devant le plus

jeune, il arrive souvent qu’entre frères, quoiqu’ils ne soient pas tous fils de

la reine, et qu’entre oncles et neveux, le plus avancé en âge est préféré ; ou

plutôt, c’est la force qui en décide presque toujours. Les rois mêmes

contribuent à rendre la succession royale incertaine parce qu’au lieu de

choisir constamment pour leur successeur le fils aîné de la reine, ils suivent

le plus souvent l’inclination qu’ils auront pour le fils de quelqu’une de leurs

dames dont ils seront amoureux2

Ce règlement précède le règne de Phra Naraï. Nous pouvons en conclure

que la succession au trône a été un problème constant sous le règne

1Dirk Van der Cruysse, Louis XIV et le Siam, (Paris : Fayard, 1991), 97. 2Michel Jacq’Hergoualc’h, Etude historique et critique du livre de Simon De la

Loubère “Du Royaume de Siam”)1691, (Paris : Edition Recherche sur les Civilisations, 1987), 347.

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131

d’Ayutthaya. Nicolas Gervaise explique qu’après la mort du roi Phra Sat

Thong, le peuple souhaite que le prince Naraï, à l’âge de 24, monte sur le trône

parce qu’il descendait de la reine mère qui était la seule héritière présomptive

de la couronne. Nicolas Gervaise dit dans son livre que “mais l’infidélité de son

Oncle trompa les vœux et les esperances de tout le monde, quoy qu’il ne fut pas

en droit de succeder à un usurpateur ; il voulut pouttant regner aprés luy, et se

prévaloit de la Coutume du Pays , qui veut que les Freres du desfunts Roy luy

succedent à l’exclusion de ses propres enfans”.3

La Révolution de 1688 à la fin du règne de Phra Naraï est aussi un

exemple répétant le problème de la succession au trône : Phra Naraï n’a qu’une

seule fille et ne nomme pas ses frères comme prince héritier, les deux frères du

Roi sont presque inconnus. Cette situation permet à Phra Petracha, qui garde le

plus de pouvoir, de s’emparer du palais.

Notre étude nous conduit à penser que le Général Desfarges s’intéresse à

la politique interne du Siam. Il livre ses idées personnelles sur la modalité

imprécise de prendre le trône :

Voila comme cet adroit Politique s’ouvrit incessemment le chemin pour

monter sur le Trône où il aspiroit ; quoy qu’on ne puisse nier qu’il n’ait en

bien du bonheur, d’avoir pu mettre tant de Têtes à bas, sans exciter le

moindre remuement dans le Royuame. On ne peut pas douter aussi qu’il ne

s’y foit pris fort adroitement, et en homme de grand esprit ; quoi que le

Sieur Constance me parlant de lui, dit que c’étoit une Bête ; qui n’étoit pas

capable de rien faire réussir. Il avoit joué au plus sur, et de la maniére qu’il

s’y étoit pris, s’il n’avoit pu s’emparer de la Couronne sans trop hazarder, il

3Nicolas Gervaise, Histoire politique et Naturelle du royaume de Siam, (Paris:

Claude Barbin, 1691), 244-245.

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auroit pu se contenter de la seconde place du Royaume, qui ne lui pouvoit

manquer sous le Régne des Princes4 Nous pouvons faire l’hypothèse que les militaires français qui arrivent à

la fin du règne, ne connaissent pas beaucoup la structure politique interne et ne

s’intéressent pas à la politique du Siam. Les données des militaires ne

présentent pas exactement le problème de la succession au trône. La plupart de

leurs contenus relatent les événements liés aux batailles ou aux problèmes

qu’ils doivent confronter à Bangkok ou à Mergui.

Par conséquent, nous ne pouvons pas en déduire les opinions des

militaires envers le problème de la succession au trône d’Ayutthaya. La seule

réponse que nous pouvons tirer des données étudiées, c’est que la crise de la

succession au trône en 1688 pourrait avoir eu lieu lors du changement au

niveau de la politique interne du Royaume dont les causes étaient diverses.

4.1.2 Les factions politiques importantes pendant la Révolution de 1688

Le grand changement à la fin du règne de Phra Naraï obéit aux règles de

la succession. D’après les documents militaires, le moyen pour le nouveau roi

accorda au trône par la force et l’usurpation. Pour le faire, il faut avoir du

pouvoir et des alliés. Il est évident que, sous le règne de Phra Naraï, plusieurs

factions politiques s’opposent, selon l’objectif de chaque faction, parmi

lesquelles nous distinguons : la faction de Phra Petracha, la faction de Phra

Naraï, la faction de Phra Pi et la faction de Constance Phaulkon.

4.1.2.1 La faction de Phra Petracha

D’après les données militaires, Phra Petracha est le commandant des

éléphants de guerre, ce qui est une fonction importante dans l’administration

4Desfarges, le Général, Relation des Révolutions arrivées dans l’Année 1688,

(Amsterdam : Pierre Brunel, 1691), 44-45. [p.209-210]

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militaire.5 Mais les Français parlent de Phra Petracha en insistant sur ses côtés

négatifs. Le document anonyme, présenté dans le 3e chapitre, dénonce :

il fesoit courir des bruits parmi le peuple que cette année devoit estre fatalle

au Royaume par quelque grande revolution et taschoit d’eloigner les princes

freres du Roy de la succession en inspirant au Roy dont la santé estoit

movaise de la defiance et de la héne pour ces princes6

Selon Saint Vandrille, dès le débarquement des Français au Siam, les

rumeurs se répandent : l’intention des Français est de détruire le royaume et la

religion.7 Le document anonyme évoque les événements se déroulant en ces

termes :

Cependant Opra Pitracha amasa du monde et forma son parti pendant deus

mois qu’on luy lessa de loisir pour cela il se fesoit entendre au Roy qui etoit

dans unne langeur mortelle et qui haissoit baucoup ces freres que ces princes

avoient dessein d’outrager son corps apres sa mort en vengeanse des movais

tretemens qu’ils avoient resues de luy se que le Roy aprehendoit plus que la

mort mais en mesme temps il luy disoit de ne rien aprehender que luy et un

autre mandarin nommé Oprapy avec mr Constance et les François sauroient

le defendre apres sa mort comme pendant sa vie et luy feroient rendre les

derniers honeurs et que pour cela ils formeroient un bon parti a la cour et

dans le royaume afin d’oter au Roy tous les soubsons qu’il pouroit avoir s’il

aprenoit quelque cose de leurs mouvements8

5Desfarges, le Général, Ibid., 5-6. [p.192-193] 6Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo , Ibid., fol 140r, 1. [p.288] 7Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 187.[p.235-236]

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Ce qui est intéressant pour notre étude, c’est que les documents militaires

permettent de comprendre les raisons qui motivent Phra Petracha à faire une

Révolution au palais. Beauchamp indique que Phra Petracha a fait exécuter Phra Pi

car ce dernier avait fait réunir ses partisans pour pouvoir prendre le trône. Cette

raison nous est donnée par le document anonyme que Phra Petracha “fit mourir

avec Oprapy comme deus traitres au Roy qui vouloient usurper la couronne.”9

Tandis que Constance Phaulkon est exécuté pour avoir dérobé des trésors royaux

et commis des crimes avec les étrangers.

Il est intéressant de souligner que le Général Desfarges nous présente

principalement les projets de Phra Petracha. Il montre le caractère des

personnages importants. Lorsque le projet de la Révolution se dessine, Phra

Petracha regroupe ses partisans en donnant l’ordre aux gouverneurs des villes

autour de Bangkok de se préparer. Saint Vandrille et De la Touche affirment

tous deux que Phra Petracha lance de faux ordres “aux gouverneurs de Siam

pour lui préparer des munitions de guerre toutes prêtes.”10 Ensuite, il place les

personnes qui lui sont proches à des endroits stratégiques importants afin de

provoquer le tumulte et effrayer les Français. Quand le Général Desfarges

s’approche d’Ayutthaya, il s’aperçoit donc que des soldats siamois armés se

trouvent tout le long du chemin.

Beauchamp note aussi que Phra Petracha sait très bien ce qui se passe au

Siam. Son projet d’accession a été méticuleusement préparé :

…que Pitracha faisoit tout dans le royaume dès notre arrivée, que c’é’oit luy

qui nous envoioit les travailleurs que nous demandions à M. Constance et

que nous pensions qu’il nous donnoit ; il savoit les méchantes intentions que

la cour avoit pour nous, que Pitracha avoit fait poster huit mille hommes

8Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 145r, 11.[p.291] 9Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, fol. 149r,

19.[p.294]

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entre Siam et Louvo, dans des pagodes, pour enlever M. le général avec ses

trouppes qui devoient monter11

Nous faisons l’hypothèse que Phra Petracha sait vraisemblablement tout

ce qui se passe dans le royaume. Nous estimons que tous les événements liés à

l’arrivée des Français au Siam ainsi que leurs activités sont connus de Phra

Petracha. Il juge alors que la puissance de la France n’est pas aussi élevée qu’il

le craignait. Par conséquent, la Révolution du palais de Lopburi se fait sans

obstacle. Il peut facilement se rendre maître du palais et faire exécuter ses

adversaires comme Phra Pi, qui est le symbole de la cour de Lopburi, et

Constance Phaulkon qui est représentant des communautés étrangères, ainsi que

les deux princes frères du roi. En termes historiques, ces événements

impliquent la destruction totale de la dynastie antérieure ainsi que de la

puissance étrangère.

4.1.2.2 La faction de Phra Naraï

Il est fort probable que Phra Naraï essaie de faire perdurer l’alliance avec

la France comme il le faisait dans le passé.12 Avant que la mission de De la

Loubère n’arrive au Siam, le roi veut que certains militaires français demeurent

dans son royaume. Alors, il leur offre solennellement le titre militaire d’honneur

par exemple dans le cas du Chevalier de Forbin qui a reçu le tire d’Oc Phra

Sakdisongkram. De la même façon, Phra Naraï souhaite offrir à Beauchamp le

titre de Colonel, supérieur des gardes. Citons les phrases de Beauchamp : “le

père de Bèze, par ordre de M. Constance, me dit que le Roy de Siam vouloit me

faire colonel de ses gardes.”13 Pourtant, il nous faut retenir que c’est une

nécessité pour le besoin de Constance Phaulkon qui souhaite avoir le pouvoir des

10Saint Vandrille, Ibid., 106r.[p.178] 11Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 335.[p.267] 12Desfarges, le Général, Ibid., 3-4.[p.191-192] 13Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 185. [p.234-235]

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Français à côté de lui-même. Aussitôt que Beauchamp refuse cette offre,

Constance Phaulkon “répondoit de tout, qu’il se chargeoit d’en écrire au Roy, et

que le Roy de Siam lui-même me demanderoit.”14

Selon les données des militaires, nous donnons une image de Phra Naraï ainsi :

Premièrement, le roi a perdu désormais tout le pouvoir politique,

notamment dans l’administration du royaume. C’est Phra Petracha qui le remplace

dans presque toutes ses charges. Nous notons que les ordres lancés dans les villes

aux environs d’Ayutthaya ont été donnés par Phra Petracha alors que le roi Phra

Naraï n’en sait rien.

Deuxièmement, le roi Phra Naraï ne nomme pas le vrai successeur; que ce

soit l’un des princes héritiers séjournant à Ayutthaya ou Phra Pi, son fils adoptif,

dont tout le monde ne connaît pas clairement l’origine. Cette nomination pourrait

provoquer un mouvement de mécontentement parmi un certain nombre de

mandarins de la cour. De plus, Phra Naraï semble donner tellement d’occasions à

Phra Pi de le voir.

Troisièmement, les partisans du roi Phra Naraï sont en petit nombre parce

que la plupart des mandarins sont à côté de Phra Petracha. De nombreux

mandarins sont en colère contre le roi car ce dernier favorise toujours les étrangers.

Ces mouvements des Siamois et des étranges nous font déduire que Phra

Naraï se trouve presque seul contre ses nombreux opposants qui souhaitent sa

mort. Les étrangers, en particulier les Français, ne se présentent alors pas

clairement prêts à lui porter secours.

4.1.2.3 La faction de Phra Pi

Phra Pi est la personne la plus proche de Phra Naraï parce qu’il réside à

côté du roi dans le palais de Lopburi. Le Général Desfarges explique l’état de Phra

14Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 185. [p.234-235]

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Pi qui est d’origine modeste et son parti comprend le soutien d’un petit nombre de

partisans.15

Au début de l’année 1688, quand les événements s’accélèrent, Phra Pi

devient la première victime de la Révolution. Le document anonyme dénonce les

tromperies de Phra Petracha : “Monsieur de Contance s’apersut au mois de mars

que cet homme cabalait qu’il sollisitoit les mandarins contre monsieur Constance

et les François et avoit gaigné entreautre un favory du Roy nommé Opra Py à qui

il prometoit la couronne apres la mort du Roy”.16 Cependant, dans le document

de Beauchamp, Phra Pi et ses partisans présentent leur désir de monter sur le

trône. Beauchamp dit : “ce fut les trouppes de Monpy, fils adoptif du Roy et qui

ne l’abandonnoit jamais, fit lever à l’insçu de Sa Majesté, de quoy elle fut avertie

par Pitracha, pour lors son favori”.17

Certains documents militaires montrent les souhaits de Phra Pi de

s’emparer du trône. Saint Vandrille explique : “Oprapi, fils adoptif du Roy, a

qui jusque la, il avoit fait esperer que s’il le faisoit Roy,….de luy…tirer? Les

sceaux du Roy, et empescher qu’on en approchât”.18 Le troisième document de

Beauchamp le confirme aussi : “ce qui en donna une assurance entière, ce fut

les trouppes que Monpy, fils adoptif de Sa majesté, de quoy elle fut avertie par

Pitracha, pour lors son favory.”19

Les données expliquent qu’en réalité, Phra Pi qui est depuis longtemps

auprès du roi, souhaite monter sur le trône. Il ne connaît pas les intentions de

Phra Petracha qui a promis que la couronne reviendrait à ce fils. Et il croit que,

Phra Petracha se retirera dans une pagode pour vivre paisiblement.

15Desfarges, le Général, Ibid., 5. [p.192-193] 16Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 140r, 89. [p.288] 17Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 221. [p.240] 18Saint Vandrille, Ibid., 109v. [p.181] 19Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 221. [p.240]

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Le roi Phra Naraï ne met pas en colère lorsqu’il sait que Phra Pi s’est trompé au

sujet de Phra Petracha. Beauchamp dit :

Le Roy aussitôt le dit à Monpy, qui se jetta à ses pieds, luy demandant

pardon de sa faute, apportant pour excuse que c’étoit par le conseil de son

père et pour se mettre en état de résister à ses ennemis, en cas qu’il arrivât

faute de Sa Majesté. Le Roy se contenta de cet aveu, lui pardonna et lui dit

seulement de ne plus tomber dans une semblable faute20

Phra Pi nous paraît seul. Il doit dépendre du pouvoir de Phra Naraï. De

plus, il n’a aucun garde du corps. Finalement, il est exécuté le 20 mai 1688.

4.1.2.4 La faction de Constance Phaulkon

Tous les documents militaires présentent le même contenu : au début de

l’année 1688, le rôle et le pouvoir de Constance Phaulkon commencent à

s’affaiblir.

En fait, Constance Phaulkon doit faire face à de nombreux soucis

provenant tant de la cour que de son entourage. Il cherche à se débrouiller en

proposant plusieurs projets destinés à garder le pouvoir et à éliminer ses contre-

partisans. Nous constatons que les mesures de Constance Phaulkon flattent

toujours les militaires français dès leur débarquement ; il se rend toute de suite

à Bangkok pour prendre soin des conditions de vie des Français et leur envoie

fréquemment des provisions nécessaires.

Les Siamois soupçonnent et craignent que les étrangers ne prennent le

contrôle de Siam, c’est pourquoi les mandarins siamois et le peuple agissent en

secret contre les étrangers. Par exemple, ils limitent le pouvoir de Constance

Phaulkon ce qui transparait dans le troisième document de Beauchamp sur

l’éclipse de soleil en avril 1688.

20Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 221. [p.240]

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Dès lors, le pouvoir de Constance Phaulkon est minime, il cherche à voir

le roi pour lui dire ce qui est arrivé. Mais les choses ont complètement changé,

parce qu’il n’a plus l’occasion de s’approcher du roi. Lisons ces phrases de

Beauchamp :

Depuis cette éclipe, M. Constance ne vit plus le Roy, quoi qu’il allât tous les

jours à son ordinaire au palais. C’est pourquoy cherchant tous les moiens de

se rendre nécessaire, il pria M. Pomart, qui étoit, comme j’ay dit, le médecin

du Roy, d’introduire le Père de Bèze, jésuitte, à la cour, en disant à Sa

Majesté que c’étoit une personne fort habille dans le médecin qui pouvoit,

par le moyen de ses remèdes, contribuer au rétablissement de sa santé ; M.

Pomart lui dit qu’il le vouloit bien et le fit comme il lui avoit promis ; mais

le Roy n’a jamais voulu voir le Père de Bèze, et encore moins se servir de

ses remèdes21

Nous pouvons douter du fait que ce n’est pas possible que le roi ne

veuille pas voir le père de Bèze et M. Paumard. Il est possible que cette

interdiction soit le fait de Phra Petracha afin d’empêcher un partisan de

Constance Phaulkon de rencontrer le roi. Nous pensons donc que c’est une de

ses mesures destinées à éliminer les étrangers.

En même temps, le mouvement irrégulier et la préparation des armes se

voient presque partout dans le royaume. Constance Phaulkon voit de plus que

les soldats de la garde du palais s’efforcent tous les soirs de ne pas parler à ceux

venant de Bangkok avec Beauchamp.22

Il semble que Constance Phaulkon a peur des bruits sur le grand

changement qui va arriver. Il demande au Général Desfarges de venir avec ses

troupes pour qu’il puisse arrêter Phra Petracha sans peine avant que celui-ci et

21Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 220-221. [p.239-240] 22Ibid.,221. [p.240]

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ses partisans ne se réunissent. Et Constance Phaulkon écrit plusieurs lettres

insistant sur le besoin des troupes françaises à Lopburi. Pourtant ses souhaits ne

sont pas réalisés : le Général Desfarges retourne à Bangkok sans lui porter

aucune aide.

Avant que la révolution de palais ait lieu, Constance Phaulkon, se

trouvant seul, montre ses desseins en déclarant “son successeur parmi tous ceux

de la famille royale espérant par ce moyen frustrer son ennemi de ses

espérances et faire déclarer le royaume en faveur du légitime héritier”.23 Il faut

comprendre que si le futur successeur est le légitime héritier, Constance

Phaulkon devra se charger de s’occuper de lui. Mais si Phra Petracha devient le

nouveau roi, les desseins de Constance Phaulkon seront détruits. Son avis n’est

pas pris en compte car Phra Petracha s’empare du palais de Lopburi.

L’hypothèse que nous pouvons faire, est que les événements de la

Révolution à Lopburi ne dure pas lontemps. Ceci montre non seulement que

Phra Petracha a bien préparé ses troupes, mais aussi que Constance Phaulkon

est faible.

Dans les documents militaires, Saint Vandrille retrace les événements de

l’arrestation de Constance Phaulkon : “Il fut au palais accompagné du S. de

Beauchamp, du Chevalier Desfarges, et du S, de Frettville, ayant tous trois

leurs pistolets ; sitost qu’ils furent entrés, Oprapitracha vint luy meme au

devant de M. Constance, et l’arresta…”24

Le document anonyme dit : “M. Constance acourut au palais pour

secourir le Roy accompagné de 3 officiers françois et quelques uns de ces

gardes qui furent aretees a la porte du palais”.25

23Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 145v, 12. [p.291] 24Saint Vandrille, Ibid., 110r. [p.181-182] 25Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 146 v, 14.

[p.292]

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Les données de deux militaires nous font penser que le nombre des

militaires français à Lopburi est trop petit pour servir de sécurité. Ils sont placés

hors du palais, surveillant seulement une porte du palais selon Saint Vandrille.26

Ils ne sont pas prêts à attaquer les Siamois. D’après les militaires, Constance

Phaulkon doit entrer avec 3 militaires, ce qui marque que les mesures de

sécurité du palais restent encore strictes. Les étrangers sont sous la haute

surveillance de Phra Petracha.

4.2 L’image de 4 groupes importants dans l’histoire de la Révolution de 1688

Nous allons maintenant présenter l’image des personnages principaux

avec laquelle les militaires français ont des relations pendant leur présence au

Siam. Les 4 catégories de personnages présentées sont : les Français,

Constance Phaulkon, Phra Naraï et Phra Petracha.

4.2.1 Les Français

Les Français au Siam exercent des professions très diverses. Parmi eux,

certains sont présents au Siam depuis longtemps, d’autres sont de nouveaux

venus. Aux yeux des militaires français, les Français comprennent :

Les missionnaires de M.E.P. et les jésuites : On trouve dans

plusieurs livres concernant les relations entre la France et le Siam, le nom

des pères jésuites comme le père de Bèze, le père Royer, le supérieur des

jésuites, le père Saint-Martin, le confesseur de M. Constance, le père

Dolus, le père Camille et le père Thinonville qui sont tous proches du Roi

Naraï. Par contre, les jésuites qui travaillent comme astrologues royaux

sont rarement nommés. Ceci nous amène à penser qu’il existait deux

groupes des missionnaires bien distincts avec des travaux différents.

Marlgré leur but initial de convertir le roi au christianisme et de propager

la religion et même s’ils ont le privilège de pratiquer librement leur

26 Saint Vandrille, Ibid., 110r. [p.181-182]

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religion, ils ne s’entendent pas bien avec les autres Français. Ensuite, ils

n’ont pas beaucoup de soutien de la part du roi de Siam.

Le troisième document de Beauchamp nous offre plus de noms des pères

jésuites que ceux de M.E.P.. Nous estimons que les jésuites, qui sont pour la

plupart des intellectuels, ont l’intention de s’insérer dans la politique du Siam.

Grâce à des nouvelles connaissances de la science, ce groupe est toujours respecté

et accepté. Evidemment la révolution de 1688 est une source de problèmes pour

eux. Ils tentent d’empêcher le Général Desfarges de lutter contre des Siamois.

Les ingénieurs et le médecin : A ce moment-là , les ingénieurs français au

Siam sont Vollant des Verquains, M. Bressi et M. Langres. Le premier, Vollant

des Verquains, est venu avec la mission de M. de la Loubère et Cébéret en tant

qu’ingénieur et remplace M. de la Mare. Il s’occupe de la forteresse de Bangkok

mais il est souvent en conflit avec le Général Desfarges. Le second ingénieur, M.

Bressi, semble être ingénieur royal à Lopburi. C’est lui qui fait construire les

bâtiments et l’église et rend service au roi et aux jésuites ; mais il est arrêté au

moment du bouleversement au palais de Lopburi. Il est maltraité si bien qu’il

meurt lors de sa fuite. Quant au troisième, M. Langres, nous n’avons guère

d’informations à son sujet sauf qu’il aurait été ingénieur adjoint à Bangkok.

M. Paumart ou M. Paumard, quant à lui, est le médecin du roi. C’est la

seule personne qui puisse entrer et sortir librement du palais. Alors qu’il sait bien

ce qui s’est passé à l’intérieur, M. de Metellopolis conseille donc au Général

Desfarges d’aller consulter “M. Paumart, médecin du Roy, qui ne partait point de

la cour, et qui couchait dans une salle proche le Roy, qui leur donnait des avis

secrets de ce qui s’y faisait”.27

Le représentant de la Compagnie des Indes Orientales : Il semble qu’une

seule personne représente la Compagnie française des Indes Orientales, c’est M.

Véret qui parle toujours de M. Constance de façon négative. D’après lui,

Constance Phaulkon est la cause de l’échec du commerce dans le royaume. Véret

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143

essaie de tirer profit de sa position plutôt que de travailler au profit de la

Compagnie. Il estime que l’échec de la compagnie française sera plus proche qu’il

ne le pensait. Le comptoir ne fait pas de profit depuis longtemps tandis que la

situation financière n’est pas bonne. La Compagnie n’a reçu aucune aide de la part

de Constance Phaulkon.

Nous pensons donc que les commerçants français sont des perdants

puisqu’ils n’arrivent pas à atteindre les objectifs qu’il s’étaient fixés.

Selon les militaires, nous pouvons constater chez les Français que

chacun travaille pour soi, avec peu de liens entre eux. Les militaires s’occupent

des activités militaires; ils ne parlent que de bataille militaire, du nombre des

morts et des blessés. Tandis que les missionnaires s’intéressent uniquement à

l’évangélisation et la religion chrétienne, à l’exception de certaines tâches des

missionnaires qui sont reliées à la profession des militaires. Par exemple dans le

troisième document de Beauchamp, les paquets de Madame Constance seront

mis dans les mains des pères Camille et Thinonville en passant par l’aide de

Beauchamp.

En ce qui concerne la présence des Français au Siam, il est intéressant de

faire un point sur leurs relations. Nous comprenons le type de relation entre les

militaires français et d’autres Français ainsi :

La relation entre les militaires et Constance Phaulkon : Cette relation est

évoquée dans plusieurs parties du troisième document de Beauchamp. Certains

exemples sont basés sur la tâche de Beauchamp de fournir des nécessités aux

militaires lors de leur arrivée.

Une fois, Constance Phaulkon est chargé de fournir un nombre

d’ouvriers à Bangkok parce que les Français sont presque tous malades.

Ensuite, il envoie des linges de tables, des porcelaines afin de les distribuer aux

27 Beauchamp, Ibid., 188. [p.236-237]

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soldats.28 Constance Phaulkon demande, en contrepartie, à un nombre de

militaires d’aller se battre contre des pirates et de l’accompagner à Lopburi.

La relation entre les militaires et Véret : Selon les données militaires,

Véret se présente comme opposant de Constance Phaulkon. Beauchamp dit :

“Verret lui dit que M. Constance étoit un traite et un fourbe qui vouloit tromper

les François et faire d’eux comme il avoit fait quelque temps avant notre

arrivée, des Anglois à Merguy”.29Quant à Saint Vandrille, il écrit que Véret :

“avoit une haine mortelle a M. Constance.”30 L’inacceptation de Constance

Phaulkon par Véret est évoquée par la perte des bénéfices de commerce. A cette

époque, le commerce de la Compagnie française lui donne de moins en moins

de profit.

La relation entre Constance Phaulkon et les missionnaires : Quelques

données militaires nous montrent des désaccords entre Constance Phaulkon et

certains évêques de M.E.P.

Certains missionnaires de M.E.P. défendent au Général Desfarges de

monter à Lopburi, parce qu’ils ont peur d’être exécutés ou d’être obligés de sortir

du royaume, mais Constance Phaulkon ne pense pas ainsi. Une fois il exprime ses

sentiments de mécontentement à Beauchamp : “Monsieur, me dit-il, que feriez-

vous, si vous étiez en ma place, à des ingrats, à des gens à qui j’ai fait bastir des

églises, que j’ai introduits dans le royaume, que j’ai protégés, à qui j’ai fait tout le

dessin qu’ils y ont, et qui s’opposent à mes dessins?”31

Le sentiment de Constance Phaulkon nous fait savoir que les

missionnaires de M.E.P. ne s’entendent pas bien avec lui, et aussi avec certains

pères jésuites qui sont les personnes favorites de la cour. Par des faits

historiques, la Révolution de palais en 1688 a pour résultat l’arrestation

des Français. Mais pour les pères jésuites, il semble que cet événement ne leur

28Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 182. [p.232-233] 29Ibid., 188. [p.236] 30Saint Vandrille, Ibid., 107v. [p.179] 31Beauchamp, Ibid., 218. [p.238]

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donne pas trop de souffrance. Beauchamp explique : “en effet, on se saisit de

tous, que l’on chargea de fers. M. de Metelopolis n’en fut pas même exempt. Il

n’y eut que les bons Pères jésuittes qui eurent la liberté et la permission de voir

ces pauvres captifs, qu’ils soulagèrent autant qu’ils purent”.32

Aussi y a-t-il d’autres exemples montrant les privilèges dont bénéficient

les jésuites, décrits dans certains dialogues de dispute sur la décision du

Général Desfarges. D’après Beauchamp, Phra Petracha croit que ce sont les

évêques de M.E.P. qui empêchent le Général Desfarges de monter à Lopburi, et

d’autre part que les jésuites reçoivent plus de privilèges de la part du roi. Il

note : “les Pères Jésuittes eurent un traittement bien contraire, car pendant la

persécution, ils furent toujours libres et dans l’exercice de la charité. Phra

Petracha leur fit même donner à chacun cinquante écus”.33 Bien que la sortie

des Français soit marquée par les négociations entre deux royaumes, les M.E.P.

et les jésuites ne sont pas du même avis.34

Afin de donner une image de la relation entre les militaires français avec

les autres Français, nous comprenons que les relations entre eux sont bonnes au

début de leur mission. Mais peu avant et après la Révolution, il semble que les

survivants français ne sont pas du même avis. Chacun pense et agit pour soi

plus que pour autrui. Ce qui nous amène à conclure que les Français n’ont

aucune unité pour mener à bien leurs projets.

La relation entre les militaires et le Général Desfarges : Aux yeux des

militaires français, il semble que la relation avec leur maître n’est pas toujours

bonne. Dès le débarquement à Bangkok, les fortifications ne sont pas bien

achevées, ainsi que les terrains et les nécessités ne sont pas suffisants, le

Général Desfarges se querelle ensuite avec Vollant des Verquains. Beauchamp

32Beauchamp, Ibid., 224. [p.242] 33Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 270. [p.253-254]

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146

nous montre que le Général Desfarges accuse son ingénieur de perdre de temps

en s’amusant toute la journée.35 Mais il est préférable de dire que l’hésitation du

Général Desfarges provoque aussi la méfiance des militaires. Beauchamp dit

que c’est lui qui empêche le Général Desfarges de monter à Lopburi sous

prétexte qu’il sache bien ce qui s’y est passé. Le Général Desfarges, hésite pour

un moment, il décide enfin d’y monter.

Il nous manque encore des informations pour expliquer la décision du

Général Desfarges de ne pas porter secours à Constance Phaulkon. La raison

possible est que les paroles des missionnaires provoquent l’hésitation du

Général Desfarges. Nous pensons que les évêques d’Ayutthaya évoquent le

danger pour tous les Chrétiens au cas où le Général Desfarges monterait avec

ses troupes à Lopburi. Comme Beauchamp explique que Constance Phaulkon

“savoit que c’étoient les évêques qui étoient cause de cela.”36

4.2.2 Constance Phaulkon

Constance Phaulkon est un personnage important dans l’histoire de la

Révolution. Par ailleurs, son nom est reporté dans tous les documents

militaires. Il est présenté comme un lien entre le royaume de Siam et la troupe

française dès leur arrivée au Siam.

D’après des données militaires, les militaires français semblent ne pas

s’intéresser à la vie de Constance Phaulkon. Ils ne retracent pas la vie du passé

de Constance Phaulkon et ses affaires au Siam. Mais nous pouvons penser que

les militaires ont confiance en lui. Ils croient que Constance Phaulkon jouit

d’un grand pouvoir comme celui d’un mandarin plus fort.

L’hypothèse la plus vraisembable est qu’il existe 2 points de vue sur la

personne de Constance Phaulkon : l’un est positif. C’est l’image appuyée par

les militaires proches de lui à Lopburi. Ce sont alors Saint Vandrille et

34Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 295. [p.260] 35Ibid., 190. [p.237] 36Ibid., 218. [p.238]

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147

Beauchamp dont le portrait de Constance Phaulkon représente comme un lien

entre les Français et le roi Phra Naraï. Saint Vandrille écrit : “quoy que M.

Constance se vist entierement perdu, il ne voulut jamais abandonner le Roy”37

et “il aymoit mieux mourir que d’abandonner son Roy, et les interests du Roy

de France en se sauvant”.38

Quant à Beauchamp, le soutien de Constance Phaulkon est un moment

favorable. Au début de l’année, un ordre de Phra Naraï est envoyé à

Beauchamp pour le prévenir de monter à Lopburi. De temps en temps,

Beauchamp accompagne Constance Phaulkon pour rendre hommage au roi.

Quelquefois, il est chargé de descendre à Bangkok pour aller chercher des

nécessités.

Selon Beauchamp, les événements lors de la Révolution du palais

montrent aussi le courage de Constance Phaulkon. Celui-ci décide d’aller

directement au palais. Beauchamp note : “j’aperçus M. Constance qui s’en

alloit seul au palais. J’allay au-devant de luy. Je lui demanday où il alloit; il me

dit : <Au palais, et venez avec moy>”.39

Il s’agit là des exemples montrant l’image positive de Constance

Phaulkon. Mais il existe aussi d’autres présentations opposées à ce que nous

venons de présenter.

C’est le cas du Général Desfarges et De la Touche qui évoquent

Constance Phaulkon comme une personne faible. De la Touche explique en

terme général que Constance Phaulkon est haï de tout le monde parce que les

Siamois n’aiment pas les ministres étrangers.40 De plus, le Général Desfarges

37Saint Vandrille, Ibid., 109r. [p.180-181] 38Ibid., 109v. [p.181] 39Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 222. [p.241] 40De la Touche, Ibid., 310. [p.271]

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148

explique que même si Constance Phaulkon est capable de créer un lien entre les

étrangers et les Siamois, il “manque de droiture et de sincérité”.41

4.2.3 Phra Naraï

C’est tout d’abord le Général Desfarges qui nous donne l’image du Phra

Naraï :

Le Roi de Siam m’a toujours paru plein d’estime pour nostre Austuste

Monarque, dont les Actions Heroiques l’avoient charmé dans les récits

qu’il s’en estoit fait faire. Ce Prince portoit assurement sur son visage des

marques d’une grandeur et d’une élevation distinguée : Il aimoit

naturellement plus les Etrangers que ses propres Sujets, qu’il traitoit même

avec un peu de crauté ; ce qui faisoit qu’il estoit plus craint qu’aimé dans

son Royaume : Quoi qu’il ne fut âgé que de cinquante-quatre ans, il estoit

néanmoins atteint d’une maladie, sous laquelle il estoit aisé de voir qu’il

devoit bientôt succomber42

Au début de l’année, le roi se porte encore bien ; il va souvent chasser des

éléphants et souhaite que les militaires français l’accompagnent. Tantôt, ils ont

l’occasion de le saluer; le roi exprime alors son bonheur d’être entouré de

Français. Saint Vandrille insiste sur ce point : Phra Naraï “n’avoit point de plus

grande joye que lors qu’il le voyoit ainsy que tous les françois pour qui il avoit

une grande amitié ; il luy dit encor plusieurs autres choses ovligeantes, et le pria

de monter de temps en temps a Louvo, pour s’entretenir avec luy”.43

La nouvelle de la mauvaise santé du roi s’est répandue dans tout le

royaume si bien que les militaires, eux aussi, le notent dans leurs mémoires,

malgré qu’ils ne sachent pas la cause exacte de sa maladie. Seul Beauchamp

41Desfarges, le Général, Ibid., 8. [p.194] 42Ibid., 3-4. [p.191-192] 43Saint Vandrille, Ibid., 107r. [p.179]

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149

nous relève l’inquiétude de Constance Phaulkon : “le Roy prenoit trop de

remèdes, que cela le rendoit plus malade, et qu’il se mettoit en colère contre lui

lorsqu’il vouloit lui en parler”.44

C’est au mois de mars que Phra Naraï tombe fort malade.45 A partir de

ce moment-là, les nouvelles concernant Phra Naraï ne sont pas claires. Les

militaires n’ont pas d’informations exactes sur la santé du roi ; on entend même

parler de la mort du roi.

Il est fort probable que la puissance de Phra Naraï s’affaiblit, au moment

où Phra Petracha se rend maître du palais. Désormais, les militaires ne parlent

plus de lui. Ils ignorent même le jour et la raison de sa mort.46 Seul le document

anonyme nous précise brièvement que : “Mr Pomar misionnaire et le pere de

Beze jesuite virent le Roy deus jours avant qu’il mourut se fut le 11 juillet”.47

L’image de Phra Naraï selon les militaires français est limitée. D’une

part, le récit concernant le roi est interdit pour tout le monde, d’autre part Phra

Naraï n’est plus, en ce moment-là, une personne importante de la cour.

L’existence des Français au Siam ne dépend plus du roi seul, mais ils doivent se

débrouiller sans avoir aucune aide de la part de Phra Naraï ou de Constance

Phaulkon comme ils le souhaitaient.

4.2.4 Phra Petracha

En réalité, Phra Petracha est l’un des mandarins les plus puissants dans

le royaume. Il est aussi considéré comme l’ennemi des Français.

Le Général Desfarges résume ainsi l’image de Phra Petracha : “ce

Mandarin s’étoit accquis par l’attachement qu’il affectoit de faire paroitre pour

44Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 219. [p.239] 45Beauchamp, Lettre datée le 17 novembre 1689, Ibid., 2. [p.220], Desfarges,

le Général, Ibid., 9. [p.194] 46De la Touche, Ibid., 336. [p.302] 47Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 158r, 37.

[p.302]

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150

sa Religion, l’estime et l’effection universelle de tous les Talapoints, qui sont

en grand nombre”.48

Aux yeux des militaires, Phra Petracha utilise beaucoup de moyens pour

monter sur le trône. L’élimination d’abord des étrangers comme les Français est

faite, suivie de l’obligation pour les Portugais et les Anglais de se trouver dans

un terrain réservé. Certains sont même jetés en prison.49

Cependant, l’image de Phra Petracha change après la Révolution. Les

données militaires montrent unanimement que Phra Petracha souhaite négocier

avec la France. Le document anonyme précise que le 4 juillet le Siam donne

son accord pour laisser sortir les vaisseaux français.50 De plus, la liberation des

deux fils du Général Desfarges et leur venue à Bangkok marquent également un

événement important pour les Français : Phra Petracha ne veut pas continuer la

bataille militaire à Bangkok.

Phra Petracha semble ne pas s’intéresser beaucoup à la présence des

Français au Siam. Il semble qu’il n’envoie pas les hauts mandarins pour

négocier, à l’exception de deux ambassadeurs siamois déjà allés en France. Le

nom d’Opra Polotep dans le mémoire du Général Desfarges51, ou le Général

siamois52 dans le document anonyme montrent que ce n’est pas nécessaire pour

Phra Petracha d’envoyer le mandarin le plus élevé à Bangkok.

Les récits rapportés par le second ambassadeur, trouvés dans le troisième

document de Beauchamp, expliquent que Phra Petracha a déjà bien préparé sa

succession au trône.53

48Desfarges, le Général, Ibid., 6. [p.193] 49De la Touche, Ibid., 315. [p.274-275] 50Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 157r, 35.

[p.301-302] 51Desfarges, le Général, Ibid., 43. [p.209] 52Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 158v, 38.

[p.303]

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151

4.3 La reconstitution des événements de la Révolution de 1688 au Siam à partir

de sources militaires françaises

La reconstitution est réalisée avec le but de comprendre les événements de

la Révolution de 1688 au Siam. Nous utilisons des données militaires français et

présentons 4 périodes suivantes :

4.3.1 Du débarquement des troupes françaises jusqu’au 18 mai 1688.

4.3.2 Du 18 mai 1688 jusqu’au Couronnement de Phra Petracha, le 1er août

1688

4.3.3 Du Couronnement de Phra Petracha à la sortie des Français de

Bangkok, du 1er août au 2 novembre 1688

4.3.4 Les événements après la sortie des Français de Siam

4.3.1 Du débarquement des troupes françaises jusqu’au 18 mai 1688

L’arrivée de l’ambassade française en septembre 1687 est mise en route sur

deux plans : l’un concerne les liens commerciaux dirigés par De la Loubère et

Céberet, l’autre concerne le débarquement des militaires et leur installation à

Bangkok et à Mergui dont le Général Desfarges est chef.

Le Général Desfarges ne commence pas à faire fortifier des forts dès le

début de l’installation des troupes à Bangkok. Selon le document anonyme, les

travaux de fortification à Bangkok commence le 17 janvier et cessent le 25 du

même mois. Cet événement explique que le Général Desfarges n’est pas toujours à

Bangkok. Il passe son temps avec des ambassadeurs français à Lopburi. Nous

estimons que le Général Desfarges aurait profité de ce temps pour faire soigner les

militaires malades pendant le voyage. Il aurait attendu les ouvriers de Lopburi que

Constance Phaulkon devait envoyer.

Aussitôt que les travaux à Bangkok commencent, Vollant des Verquains se

plaint de la difficulté de faire bâtir les bâtiments sur des terrains proches des

53Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 335-336. [p.267-268]

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152

temples.54 Le Général Desfarges veut se hâter de construire des forts. Mais la

construction est lente. Peu de temps après le Général Desfarges envoie une

demande à Constance Phaulkon pour demander des ouvriers et se plaint de la

paresse des ouvriers sur place.55

Des documents militaires montrent que les troupes françaises sont divisées

en plusieurs groupes.

Le premier, c’est la troupe de M. de Bruant qui doit aller occuper Mergui.

Celui-ci part de Bangkok le 17 février avec 112 soldats56 mais Beauchamp donne

la date du 3 février57 comme départ de M. de Bruant pour Mergui . Le Général

Desfarges, lui-même, dit que M. de Bruant part avec 3 des meilleures

compagnies.58 Vollant des Verquains dit qu’en cas de besoins, Constance

Phaulkon doit faire appel immédiatement aux Français réunis à Bangkok, dont la

distance est environ 6 semaines.59 M. de Brauant arrive à Mergui le 27 mars 1688.

De la Touche écrit que dès leur arrivée, “M. de Bruant donna ses ordres et ses

soins pour faire faire un retranchement d’un rempart de 14 pieds de large où nous

étions campé, qui était autour de cet ancien fort”.60

Le second, c’est un groupe de militaires partant en mer d’après un ordre de

Constance Phaulkon. Beauchamp dit que Saint-Marie et Suart partent dans 2

54Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 181-182. [p.232] 55De Bèze, père, Mémoire du père de Bèze sur la vie de Constance Phaulkon

premier ministre du roi de Siam, Phra Naraï, et sa triste fin, (Tokyo : Presses Salessiennes, 1947), 102.

56Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 150v, 22. [p.295]

57Beauchamp, Lettre datée le 17 nombre 1689, Ibid., 1. [p.220] 58Desfarges, le Général, Ibid., 8. [p.194] 59Vollant des Verquains, Histoire de la révolution de Siam arrivée en l’an

1688, (Lille : Jean Chrysostome, 1691), 9-10. 60De la Touche, Ibid., 327. [p.281]

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153

vaisseaux pour attaquer des corsaires61 avec 34 soldats et 2 officiers.62 Le Général

Desfarges mentionne que le 35 militaires et 3 ou 4 officiers sont partis contre des

Corsaires.63

Le troisième, c’est un groupe de soldats basés à Lopburi. Beauchamp dit

dans sa première lettre que Constance Phaulkon a demandé 50 hommes pour servir

comme garde du roi à Lopburi.64 C’est à ce moment-là que Beauchamp doit y

monter.65

Le quatrième, ce sont des militaires à Bangkok qui ne sont pas nombreux et

comprennent aussi des malades.

Saint Vandrille montre au début de son document que “Mr. Constance

ayant appris que l’on commencoit a remuer dans le Royaume de Siam, sans

cependant scavoir qui c’estoit, voulant neantmoins prendre ses precautions”66

et peu de temps après “M. Constance, par sa vigilance, ne fut pas longtemps sans

decouvrir l’autheur de la rebellion, qui estoit Opra pitraja”.67 De plus, le deuxième

document de Beauchamp affirme que Constance Phaulkon “me dit qu’il croiyoit

que les Siamois vouloient remuer”68 tandis que le Général Desfarges se trouve en

état d’inquiétude parce que “tout y fut en tulmulte, comme à la vûe de leurs plus

grands Ennemis”.69

Selon des données, nous pourrions signaler que la situation de la politique

interne de Siam vers l’année 1687-1688 n’est pas favorable pour les Français.

61Beauchamp, Ibid.,183. [p.233] 62Beauchamp, Lettre datée le 17 novembre 1689, Ibid., 2. [p.220] 63Desfarges, le Général, Ibid., 8. [p.194] 64Beauchamp, Copie de la lettre de Beauchamp aux prisons de Midlebourg le

premier novembre 1689, Ibid., 1. [p.217] 65 Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 185. [p.234-235] 66Saint Vandrille, Ibid., 106r. [p.178] 67Ibid., 106v. [p.178] 68Beauchamp, Lettre datée le 17 nombre 1689, Ibid, 2. [p.220] 69Desfarges, le Général, Ibid., 11-12. [p195-196]

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154

Elle provoque de temps en temps l’inquiétude et la peur des Français si bien que

Constance Phaulkon doit alors demander une partie des troupes de Bangkok pour

sa sécurité personnelle.

Au mois de février, Véret écrit : “il s’aperçoit que la situation dans la

ville de Lopburi n’était pas stable et que Constance Phaulkon est plein

d’inquiétude”70 et Constance Phaulkon décide de faire venir le Général

Desfarges chez lui.71 Saint Vandrille note ensuite que Constance Phaulkon est au

courant des rumeurs qui courent dans le royaume sans en connaître vraiment les

tenants et les aboutissants. Il prie Beauchamp et sa suite de revenir à Lopburi au

mois de février. Ensuite, au mois de mars, Constance Phaulkon découvre enfin que

Phra Petracha veut s’emparer du palais.72 Pendant ce temps-là, la santé de Phra

Naraï n’est pas bonne. Le Général Desfarges dit que le roi est tombé malade au

mois de mars.73 Le père de Bèze confirme aussi la mauvaise santé du roi.74

Il semble que, d’après la lettre de Véret, durant les mois de mars et avril, les

bruits fâcheux sur la révolution et la mort de Phra Naraï sont très répandus. Phra

Petracha fait semblant de ne pas vouloir du trône et de vouloir mettre Phra Pi sur le

trône.75

Le 25 mars, le Général Desfarges reçoit une lettre de Constance Phaulkon

de la part du roi lui donnant l’ordre de monter à Lopburi.76 Le voyage dure

environ 3 jours. Durant une réunion de Constance Phaulkon, du Général Desfarges

et des pères jésuites, Constance Phaulkon exprime ses soucis sur les faux bruits

70Lingat R., “Une lettre de Véret sur la révolution siamoise de 1688” T’oung

Pao, vol XXXI, 1931, 346. 71De Bèze, Ibid., 101-102. 72Saint Vandrille, Ibid., 106v. [p.178] 73Desfarges, le Général, Ibid., 9. [p.194] 74De Bèze, Ibid., 94. 75Ibid., 97. 76Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 151r, 23.

[p.296]

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155

concernant la mort de Phra Naraï. Après en avoir discuté, le Général Desfarges

descend à Bangkok pour préparer ses troupes et revenir plus vite. Il sélectionne 84

soldats et 10 officiers.77

Le Général Desfarges attend environ 10 jours avant d’aller à Lopburi en

mi-avril parce qu’il doit attendre la confirmation par lettre de Phra Naraï.78 Il sort de

Bangkok le 14 avril et arrive le 15 avril, le Jeudi Saint, à Ayutthaya où il entend de

nombreuses rumeurs. Il s’arrête quelque temps afin d’aller discuter avec les

évêques et Véret qui lui interdisent de monter.79

C’est un point de vue qui nous paraît intéressant parce que l’image de Véret

est négativement présentée selon les militaires français. Citons Saint Vandrille :

depuis longtemps etoit ennemi juré de M. Constance, et grand ami d’Opra

Pitracha, qui luy ecrivoit de temps en temps des lettres. Il ne manqua pas, a ce

que l’on dit, de luy en ecrire encore une, par laq[ue]lle il le prioit d’empescher

M. Descharges de monter, je ne scay point le contenu du rest de la lettre, mais

je scay bien que le Sr.Verret n’oublia rien pour obliger M. General Desfarges a

retourner sur ses pas, luy disant que le Roi estoit mort, et qu’il alloit estre

massacré luy et toutes ses troupes, et aussi tous les francois, s’il passoit outre 80

Afin de vérifier la situation, le Général Desfarges envoie 3 officiers à

Lopburi :

77Certains militaires indiquent différemment le nombre de militaires, environ

80-100 hommes par exemple Beauchamp donne les chiffres de 84 hommes avec des officiers. Beauchamp, Lettre datée le 17 nombre 1689, Ibid., 3. [p. 221]

78De Bèze, Ibid., 108. 79Desfarges, le Général, Ibid., 11-12.[p.195], Beauchamp, Les Français à Siam,

Ibid., 188. [p.236], De la Touche, Ibid., 310-311.[p.272-273], Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 142r,5. [p.289], fol 151r, 23. [p.296]

80Saint Vandrille, Ibid., 107v. [p.179]

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156

Le premier, c’est un officier nommé M. le Roy qui est envoyé avec une

lettre pour Constance Phaulkon.81 L’officier y arrive vers minuit le 16 avril,

Vendredi Saint, et trouve que la ville est calme. Constance Phaulkon écrit au

Général Desfarges que Phra Naraï se porte encore bien , qu’il faut respecter sa

parole de venir sans retarder avec ses hommes.

Le deuxième, c’est M. Dangla. Il est envoyé à la suite du premier pour

offrir un asile à Bangkok à Constance Phaulkon en cas de défaite.82

Troisièmement, le capitaine d’infanterie, M. Dacieux83 qui trouve la ville

plongée dans une tranquillité.84 Mais le Général Desfarges est retourné à Bangkok

sans attendre aucune réponse.

Saint Vandrille écrit que Constance Phaulkon renvoie M. Dacieux à

Bangkok accompagné de Beauchamp pour faire revenir le Général Desfarges. Les

pères jésuites comme le père le Royer et le père Le Blanc se chargent d’aller

avertir le Général Desfarges à Bangkok sur la condition des Français à Lopburi et

insistent sur la nécessité de faire monter les troupes.85

Le moment propice de Phra Petracha et son fils, Oc Luang Sorasak, de

s’emparer du palais est environ le début de mai. Phra Naraï est tombé malade et est

enfermé dans sa chambre. Presque tous les documents militaires, sauf celui de De

la Touche qui parle du 27 mai, affirment que c’est le 18 mai que Phra Petracha,

81Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 188. [p.236], Archives Nationales,

Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 142r,5. [p.289] 82Saint Vandrille, Ibid., 107v-108r. [p.179-180] 83Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 189. [p.237] 84Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo Ibid., 142v,6.

[p.289] 85Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 151v,

152r. [p.296-297]

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accompagné de 150 hommes bien-armés, se rend maître du palais vers 3 heures de

l’après-midi. Le fils adoptif du roi capitule, les princes frères sont enfermés.86

Constance Phaulkon, après avoir su la nouvelle, se rend immédiatement au

palais vers 10 heures du soir avec Beauchamp, M. de Fretteville, le Chevalier

Desfarges87 et une nombre de militaires placés hors de palais.88 Ils sont arrêtés,

désarmés.89

4.3.2 Du 18 mai 1688 jusqu’au Couronnement de Phra Petracha le 1er

août 1688

Les documents militaires résument de même manière que des militaires

français sont arrêtés, conduits à Thalé-Choupsorn où ils sont mis en prison

durant quelques jours. La première victime est Phra Pi qui est exécuté le 20 mai

1688 d’après le document de Beauchamp.90 Ensuite, Phra Petracha envoie le

premier ambassadeur inviter les évêques des Missions Etrangères à Lopburi,

mais comme Mgr. Laneau est malade, l’abbé de Lionne est alors chargé d’aller

voir Phra Petracha. Après être arrivé à Lopburi le 24 ou 25 mai, Phra Petracha

se plaint à lui du fait que le Général Desfarges ne soit pas venu suivant sa

promesse de sorte que l’abbé de Lionne est chargé de descendre à Bangkok. Le

document anonyme fait allusion au fait que Phra Petracha explique ses raisons

en écrivant aux évêques et à Véret, disant : “ils ne s’étonnassent point des bruits

86Saint Vandrille, Ibid., 110r.[p.181], Desfarges, le Général, Ibid., 13-

15.[p.196-197], Beauchamp, Lettre datée le 17 novembre 1689, Ibid.,1.[p.217], Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 221.[p.240], Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 146v, 14. [p.292]

87Saint Vandrille, Ibid., 110r. [p.181-182] 88Saint Vandrille dit que Constance Phaulkon “m’ordonna d’aller faire prendre les

armes aux soldats que je commandais, qui étaient à une porte du palais, pour les joindre au parti qui se ferait pour le Roy”, Ibid., 110r. [p.181-182]

89Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 221. [p.240] 90Beauchamp, Lettre datée le 17 novembre 1689, Ibid., 6.[p.223]

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158

qu’ils entendaient dans le royaume, que tout s’était fit par ordre du Roy, qu’on

n’en voulait ni à la religion ni aux français”.91

Constance Phaulkon est retenu en prison environ quinze jours avant

d’être exécuté entre les 4-6 juin. On le torture pour le faire avouer tous ses

crimes.92 Sa maison est pillée tandis que sa femme et ses enfants sont

également traités de manière cruelle.

Ensuite, Phra Petracha élimine les princes frères du roi. Les deux sont

trompés par la ruse de Phra Petracha qui les envoie à Lopburi. Ils séjournent un

moment à Thalé-Choupsorn avant d’être enfermés au palais. Ils sont exécutés dans

une pagode près de Thalé-Choupsorn.93

Phra Naraï est mort le 11 juillet dans le pavillon Suthasawan dans le

palais de Lopburi comme l’indique le document anonyme.94 Tandis que le

Général Desfarges affirme que le roi est mort après les deux princes.95 Avant

qu’il ne meurt, M. Paumard et le père de Bèze ont l’occasion de le voir dans sa

chambre.96

Outre ces personnages importants, beaucoup de Français à Lopburi, à

Bangkok et dans d’autres villes comme Pitsanulok, sont mal traités si bien que

certains meurent. Plusieurs tentent de s’échapper de Lopburi, mais ils sont

entourés de Siamois. M. Bressy, ingénieur de Mergui qui séjourne à Lopburi

91Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 147r, 15.

[p.292] 92De la Touche, Ibid., 313-314. [p.273-274] 93Desfarges, le Général, Ibid., 44. [p.209] 94Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 158r, 37.

[p.302] 95Desfarges, le Général, Ibid., 45. [p.210] 96Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 158r, 37.

[p.183]

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159

sous la demande de Constance Phaulkon, meurt en chemin après avoir été attaché

à la queue d’un cheval.97

Le 25 mai, Beauchamp arrive à Ayutthaya, le 28 à Bangkok pour exiger

la montée du Général Desfarges à Lopburi. Beauchamp et la plupart des

militaires lui conseillent de rester sur place à Bangkok et de retenir les deux

ambassadeurs comme otages.98

Trois jours après, le 31 mai, le Général Desfarges part avec l’abbé de

Lionne et le Marquis Desfarges.99 Ils arrivent à la cour où attend déjà Phra

Petracha pour l’interroger sur les Français au Siam. Phra Petracha lui reproche

de ne pas être monté avec ses troupes et exige la présence des Français à

Lopburi. Plus encore, il demande au Général Desfarges d’écrire à M. de Bruant

de venir le joindre avec ses équipages. Le Général Desfarges descend à

Bangkok le 4 juin.

Au même moment, la situation de Mergui est mauvaise. M. de Bruant

reçoit un avertissement sur les menaces des Siamois dès le mois de mai.100

Il dirige une armée de frégates de 24 canons et fait fortifier un retranchement de

palissades pour se retirer en cas de retraite. De la Touche dénonce que le vice-

roi de la province de Tenasserim et de Mergui reçoivent l’ordre de Phra

Petracha de “passer tous les Français au fils de l’épée”.101 Ensuite, ce vice-roi

reçoit une lettre du Général Desfarges dans laquelle ce dernier lui ordonne à M.

de Bruant de quitter Mergui. Selon Saint Vandrille et De la Touche, le Général

Desfarges reste à Lopburi entre les 2 et 6 juin. Alors que cette lettre est remise à

M. de Bruant à Mergui environ fin juin.

97Saint Vandrille, Ibid., 111v. [p.183] 98Beauchamp, Lettre datée le 17 novembre 1689, Ibid., 7. [p.223] 99Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 153r, 27.

[p.298] 100De la Touche, Ibid., 328. [p.281] 101Ibid., 329. [p.282]

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160

Les 26-27-28 juin sont marqués par une cruelle bataille militaire avec

des Siamois, M. de Bruant doit alors quitter Mergui le 28 juin. 102

La bataille à Mergui dure environ 17 jours avant que M. de Bruant, le père

d’Espagnac et d’autres militaires quittent cette ville pour Pondichéry.103 Par

conséquent, nous croyons que Patracha a déjà bien préparé sa politique de détruire

les Français.

Selon certains rapports des militaires, le Général Desfarges arrive à

Bangkok le jour de Pentecôte, le 6 juin.104 C’est ce soir-là que le Général

Desfarges ordonne d’abondonner le fort de l’ouest parce qu’il sait ne pas

pouvoir le tenir.105 Son arrivée est suivie d’une bataille avec les Siamois.

Nous savons par le document du Général Desfarges la cause de cette

bataille : un bateau passant devant les forts de Bangkok n’accepte pas de vendre

de la nourriture aux Français.106 Le Général Desfarges ordonne toute de suite de

tirer de coups de canons. Des Siamois, à leur tour, commencent à batailler de

tous côtés les forts des Français.107

Au moment du siège, le récit du combat courageux d’un militaire,

nommé Saint-Cry,108qui sacrifie sa vie le 22 juin, est relaté dans tous les

documents militaires.109

102De la Touche, Ibid.,329. [p.282] 103Ibid., 331. [p.283] 104Desfarges, le Général, Ibid., 34. [p.205], Beauchamp, Les Français à Siam,

Ibid., 234. [p.248] 105Beauchamp, Lettre datée le 17 novembre 1689, Ibid., 9. [p.224] 106Desfarges, le Général, Ibi d., 33. [p.204] 107Ibid., 34. [p.205] 108Quelquefois ce nom est écrit Saint-Crik dans Desfarges, Saint-Cry dans

Saint Vandrille ou Mr de Steriq dans le manuscrit anonyme. 109Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 155r, 31.

[p.300]

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161

Les négociations commencent le 4 juillet lorsque M. l’évêque de Metellopolis,

arrivé à Bangkok, porte les lettres de chaque côté.110 Le 17 juillet, Véret et M.

l’évêque de Metellopolis sont envoyés à Lopburi afin d’aller chercher des

vaisseaux.111 Les deux redescendent à Bangkok le 5 août disant que les

Français doivent payer pour faire sortir les vaisseaux.112

Selon le document de De la Touche, Phra Petracha se rend à Ayutthaya

le 31 juillet pour se proclamer Roi et se faire couronner le lendemain.113

Beauchamp explique que pour la cérémonie du Couronnement de Phra

Petracha, son armée défile de Lopburi à Ayutthaya. Il monte sur un

éléphant avec la couronne sur la tête, se promenant par toutes les rues pour se

faire voir et reconnaître en tant que Roi.114

4.3.3 Du Couronnement de Phra Petracha à la sortie des Français de

Bangkok, 1er août – 2 novembre 1688)

Après l’événement du Couronnement de Phra Petracha à Ayutthaya, les

Français qui sont prisonniers à Lopburi sont conduits à Ayutthaya le 3 août

selon De la Touche.115 Il s’agit de M. de Fretteville, Saint Vandrille, M. Delas

et le Chevalier Desfarges. Le 5 août, M. l’évêque de Metellopolis et Véret

reviennent à Bangkok pour négocier de la part de Phra Petracha.116 Le Général

110Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 157r,35.

[p.301] 111De la Touche, Ibid., 335. [p.285] 112Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 159r, 39.

[p.303] 113De la Touche, Ibid., 336. [p.286] 114Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 266. [p.251] 115De la Touche, Ibid., 336. [p.286] 116Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 159r, 39.

[p.303]

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162

Desfarges envoie ensuite Véret et M. des Rivières à Ayutthaya pour chercher

des vivres, des produits de première nécessité.

Le 12 août, 9 militaires ex-prisonniers à Lopburi arrivent à Bangkok.117

A partir de cet événement, nous supposons que les militaires libérés peuvent

donner des explications sur le déroulement des événements à Lopburi.

Vers la fin d’août, le 29, jour de Saint-Jean Baptiste, les deux fils du

Général Desfarges qui sont en otage à Lopburi sont envoyés à Bangkok.118 Mais

la bataille militaire continue encore. Le vaisseau l’Oriflamme qui navigue dans

le golf de Siam depuis le 15 août119et est commandé par le capitaine de l’Estrille

et Cornuel,120 vient mouiller à Bangkok avec 200 soldats pour renforcer les

troupes françaises.

Au moment de la préparation des troupes, la bataille commence à

s’affaiblir. Un nouvel épisode survient : l’arrivée de Madame Constance à

Bangkok. Elle y arrive le 4 octobre avec son fils et 3 valets.121 C’est en fait

Saint-Marie qui les rencontre à Ayutthaya et les emmène pour les mettre sous la

protection des Français à Bangkok.122 Le Général Desfarges fait réunir les

militaires le 7 octobre afin de demander leurs avis sur le sort de Madame

Constance.123 La plupart des militaires souhaitent les emmener en France, et

une minorité comme le Général Desfarges veut la rendre au Siam. Madame

117Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., 159r, 39.

[p.303] 118Desfarges, le Général, Ibid., 47. [p.211] 119Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 290. [p.257] 120Dirk Van der Cryusse, Ibid., 468. 121Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 162r, 45.

[p.305] 122Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 293.[p.258], Saint Vandrille, Ibid.,

114v. [p.186] 123Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 162r,

45.[p.305]

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163

Constance doit se ranger à l’avis de ces derniers. Elle quitte Bangkok le 18

octobre pour entrer au palais d’Ayutthaya.124

Pourquoi le Général Desfarges ne veut-il pas emmener Madame

Constance en France? L’explication donnée dans le troisième document de

Beauchamp est que le père Dolus a confié à Beauchamp les bijoux de cette

dame en lui disant de les remettre au père Camille et au père Thinonville à

Bangkok.125 Ensuite, ces deux pères les lui rendent en prétextant le danger.

Nous faisons l’hypothèse que les bijoux seraient séparés : le Général Desfarges

semble en garder quelques-uns. C’est pour cela qu’il ne voudrait pas emmener

la veuve dame en France et que les détails sur Madame Constance ne sont pas

beaucoup présentés dans son mémoire.

La préparation des équipages et des nécessités pour les Français est datée

à la fin d’octobre 1688. Entre les 23 et 25 de ce mois, des ballons chargés de

vivres arrivent à Bangkok.126

Saint Vandrille nous décrit la sortie des Français avec de grands

vaisseaux et 7 grands miroux. Les troupes embarquent sur les deux grands

vaisseaux: le Général Desfarges dans l’un à l’avant garde et M. de Verdesalle

dans l’autre à l’arrière garde, au milieu desquels se trouvent des miroux chargés

de canons et des compagnies.127 Il faut avoir aussi les otages pour chacun. M.

l’évêque de Metellopolis, le Chevalier Desfarges et Véret demeurent donc

otages au Siam jusqu’au retour des bateaux en mer.128

124Archives Nationales, Relation de ce qui s’est passé à Louvo, Ibid., fol 163v, 48

[p.307] 125Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 226.[p.243] 126Archives Nationales, Ibid., fol 164v, 50 [p.307] 127Saint Vandrille, Ibid., 116r. [p.187] 128Dirk Van der Cryusse, Ibid., 468-470.

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164

Et du côté du Siam, trois Siamois sont pris en otages, parmi lesquels sont le

second ambassadeur siamois, un mandarin et un gouverneur de Siam.129 Ce dernier

est libéré le premier.130 Le 2 novembre 1688, Jour des Morts, vers 5 heures du

soir, les vaisseaux lèvent l’ancre les premiers pour sortir de Bangkok suivis des

miroux remplis de militaires français.

4.3.4 Les événements après la sortie des Français de Siam

De Bangkok à la haute mer, les Français doivent encore faire face à des

difficultés, causées par les Siamois par exemple des palissades plantées qui ferment

la rivière. Les échanges des otages sont faits devant la tabanque hollandaise. Selon

les accords, quelques otages français doivent rester au Siam mais il nous paraît que

ceux-ci se trouvent dans le vaisseau du Général Desfarges avec des otages siamois.

Quand ils réalisent cela, les Siamois ordonnent d’arrêter tous les miroux, exigeant

que les Français libérènt les otages siamois.131 Mais le Général Desfarges renvoie les

malades et oblige les otages siamois restants à aller à Pondichéry, puis à Phuket où

ils sont restitués au cours des pourparlers qui s’engagent entre le Général Desfarges

et Phra Petracha. Ils reviennent à Ayutthaya l’un le 27 août, l’autre le 5 décembre

1689.132

Au début de l’année 1689, Les Français arrivent à Pondichéry les uns

après les autres. Le Général Desfarges débarque le 10 février quelques jours

après la retraite de M. de Bruant.133 Ensuite, il y a la décision d’aller reprendre

l’île de Jongcelang.134 Le 16 février 1689, deux vaisseaux la Normande et le

Coche, partent de Pondichéry pour porter en France la nouvelle de la

129Saint Vandrille, Ibid., 116v.[p.188] 130Ibid., 116v.[p.188] 131Saint Vandrille, Ibid., 117r.[p.188] 132Lingat, Ibid., 360. 133Saint Vandrille, Ibid., 117r-117v. [p.188] 134Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 336. [p.267-268]

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165

Révolution de Siam. Beauchamp, Saint Vandrille et d’autres sont pris par les

Hollandais lors de leurs séjours au Cap de Bonne Espérance. Ils sont enfermés

dans la prison de Midlebourg le 29 octobre 1689.135

Le Général Desfarges s’embarque sur l’Oriflamme en mars 1690 avec

ses officiers et 200 soldats, convoyant 2 vaisseaux Lonray et le Saint-Nicolas de

la Compagnie française des Indes Orientales. Le voyage de retour se fait dans

de très mauvaises conditions : la maladie se dissemine parmi l’équipage, le

Général Desfarges meurt pendant le voyage et l’Oriflamme n’arrive pas à

destination. Une terrible tempête le fait sombrer près des côtes bretonnes le 27

février 1691, périssant tout corps et bien.136

135Beauchamp, Lettre datée le 17 novembre 1689, Ibid., 20.[p.230]. Le

troisième document de Beauchamp dit que les prisionniers français arrivent à Midlebourg le 1er novembre 1689, Beauchamp, Les Français à Siam, Ibid., 339. [p.269]

136Dirk Van der Cruysse, Ibid., 477 - 478.

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Conclusion

Au début de notre travail, nous nous sommes fixés comme objectif

d’étudier la Révolution de 1688 au Siam grâce aux 7 documents militaires

français. Il s’agit de présenter non seulement leurs auteurs, leurs origines et

leurs tableaux analytiques,mais aussi d’autres points intéressants sur cet

événement.

La Révolution de 1688 au Siam a eu lieu au mois de mai au palais de

Lopburi. Phra Petracha, mandarin le plus puissant de la Cour de Siam,

s’empare du palais. Les conséquences de cette révolution sont multiples : le roi

Phra Naraï est enfermé, puis meurt, Constance Phaulkon est arrêté avec des

militaires français, et est exécuté. La force militaire est enfin explusée du Siam

à la fin de cette année.

Les documents thaïs concernant la Révolution de 1688 sont des

Chroniques Royales Siamoises qui prennent cette révolution pour une simple

révolte du palais. La plupart montrent brièvement les faits que Phra Petracha a

utilisés pour prendre le trône, suivis de l’événement du Couronnement d’un

nouveau roi. Nous n’en trouvons pas les récits concernant la présence des

Français ni leurs affaires au Siam, particulièrement ce qui s’est passé en 1688.

La Révolution de 1688 est un événement important pour les Français.

Mais il faut rappeler que cet événement n’est pas seulement lié à la dernière

année du rènge du roi Phra Naraï. Le premier chapitre montre qu’au temps de

Phra Naraï, la politique interne est très agitée. Deux aspects importants : l’une

est que le règne de Phra Naraï est plein des étrangers surtout les Français, ce

qui a pu provoquer un sentiment anti-français, de la xénophobie ; l’autre aspect

est que le problème de la succession au trône n’est pas nouveau, il survient

périodiquement dans l’histoire d’Ayutthaya.

Nous avons présenté dans le seond chapitre les éléments du côté de la

France du XVIIème siècle. En parallèle au temps de Phra Naraï, la France se

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167

lance dans une nouvelle politique : un essai d’évangélisation de la religion

chrétienne en Orient ; la relation commerciale avec le Siam et la politique

d’aller occuper des territoires éloignés de la métropole.

Nous choisissons les 7 documents militaires français comme des

premiers sources parmi lesquels sont le document de Saint Vandrille, celui du

Général Desfarges, des trois documents de Beauchamp, le document de De la

Touche et un document anonyme. La présentation de l’auteur de chaque

document et de leurs contenus dans le troisième chapitre confirment leurs

intérêts et leurs relations au Siam.

L’étude des documents militaires français nous révèle que l’intention

des Français n’a pas pu se réaliser. Les raisons sont multiples : l’insuffisance de

force pour occuper les territoires; le malentendu entre eux-mêmes et en

particulier la politique interne du royaume. Nous croyons que la Révolution de

1688 au Siam n’est pas issue de la présence des Français, mais c’est inscrit

dans la modalité générale dans la politique interne de Siam. Nous comptons du

fait que le changement ou le tumulte au palais est un événement ordinaire

lorsque le nouveau mandarin bien puissant souhaite s’emparer du pouvoir.

Quoiqu’il en soit, les données militaires ont une limite : elles se bordent

toujours par les faits militaires. Cette remarque s’appuie aussi sur une limite

dans l’utilisation des sources étrangères dans l’étude de l’histoire dont les

attitudes sont encadrées par les différents éléments.

Concernant les données tirées des documents militaires français sur

l’histoire d’Ayutthaya, nous pourrions recevoir plus d’informations et de dates

importantes. Ceci nous aide à avoir une meilleure compréhension de l’histoire

de la fin du règne de Phra Naraï et au début du règne de Phra Petracha.

La question au niveau plus élevé, est comment s’appliquer

profitablement les récentes données des documents militaires pour étudier

l’histoire d’Ayutthaya. Une réponse la plus raisonnable est que celles-ci

peuvent effectivement compléter sinon changer nos connaissances. Nous

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168

savons plus de rôle des militaires français de diverses villes dans le royaume.

Nous connaissons mieux le rôle du Général Desfarges et de ses raisons

décisives de monter à Lopburi. Nous comprenons que le pouvoir de Constance

Phaulkon est de plus en plus faible. Nous savons que Phra Petracha a bien

préparé ses desseins pour pouvoir monter au trône etc. Ces données,

quelquefois opposées à ce que nous comprenions ou favorables à nos

informations, peuvent, comme un jeu des mots-croisés, nous aider à

reconstituer plus profondément l’histoire de la fin du règne Phra Naraï et du

début du règne de Phra Petracha.

Pour mettre terme à notre travail, nous voudrions suggérer que les

travaux à venir devraient travailler davantage sur des documents d’autres

groupes de Français, comme les missionnaires, les diplomates ou les

commerçants, etc, pour connaître leur point de vue sur le même événement. Il

serait aussi intéressant d’étudier la suite de la relation franco-thaïe sous le règne

de Phra Petracha jusqu’à la fin d’Ayutthaya.

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169

Sources et bibliographie

I. Sources manuscrites

1. Aix-en-Provence, Archives des Colonies

Clément IX. Lettre de Clément IX au roi de Siam le 24 août 1669. Affaires

diplomatiques : Siam 1669-1689.

Louis XIV. Mémoire du Roy pour servir l’instruction au Sr de La Loubère,

envoyé Extraordinaire de Sa Majesté auprès du Roy de Siam, fait à

Versailles le 18 janvier 1687, Fond Asie II, document 91, folio 230-231.

2. Paris, Archives du Ministère de la Marine et des Colonies

Le Roi Phra Naraï. Lettre du Roi de Siam écrite au Roy, traduite du siamois en

français en 1680. Fonds des Colonies, Tome III.

Extrait du traité fait entre le Barcalon ou premier ministre du Roy de Siam et

les Sr Deslandes par lequel il est permit au chef de la Compagnie des

Indes Orientales à Siam d’acheter toutes sortes de marchandises après que

les officiers du magasin du Roy auront acheté ce dont ils auront besoin,

daté de l’année 1682. Fonds des Colonies, Tome III.

3. Paris, Archives du Ministère des Affaires Etrangères (Quai d’Orsay)

Louis XIV. Lettre de Louis XIV au Roi de Siam, 21 janvier 1685. vol. 862.

4. Aix-en-Provence, Archives Nationales

Beauchamp. Copie de la lettre de M. de Beauchamp aux prisons de

Midlebourg, le premier novembre 1689. fonds Marine et Coloniale.

Céberet, Claude. Extrait du Journal de Voyage de Siam, fait par le Sieu

Céberet, l’un des Envoyés Extraordinaires du Roy vers le Roy de Siam.

B4 Marine 11, Folio 493, portefeuille 70, Pièces 7.

Page 180: การปฏิวัติในสยามป คศ. 1688 ในทัศนะ ... · 2012. 1. 24. · การปฏิวัติในสยามป ค.ศ. 1688 ในทัศนะของนายทหารฝรั่งเศส

170 Instruction que le Roy veut et ordonne estre remise entre les mains du Sieu

Desfarges choisy par Sa Majesté pour commander les troupes qu’elle

envoye au Roy de Siam. Fond 50, No. 3, folio I.

Lettre à Monsieur Desclouzeaux le 15 octobre 1686, à Versailles. vol. 1. Lettre à Monsieur Desclouzeaux le 22 décembre 1686, à Versailles. vol. 1. Lettre à Monsieur Desclouzeaux le 25 octobre 1686, à Fontainebleau. vol. 2.

Lettre à Monsieur Desclouzeaux le 28 octobre 1686, à Fontainebleau. vol. 2.

Lettre à Monsieur Desclouzeaux le 28 octobre 1687. vol 2.

Lettre à Monsieur Desclouzeaux le 30 septembre 1686, à Versailles. vol. 1.

Lettre à Monsieur le Chevalier d’Hervaul le 28 janvier 1685, à Versailles. vol. 1.

Lettre à Monsieur le Chevalier de Chaumont le 10 février 1685 à Versailles. vol. 1.

Lettres à Monsieur Morel le 16 septembre 1685 et le 25 novembre 1685, à

Chambord. vol. 1, 32.

Relation de ce qui c'est passé à Louvo Royaume de Siam avec un abrege de ce

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Annexe 3

Le premier document de Beauchamp

A : le manuscrit “Copie de la lettre de M. de Beauchamp aux prisons de Midlebourg le premier novembre 1689”, conservé aux Archives Nationales d’Aix-en-Provence, a été offert par M. Morgan Sportès

B : la transcription a été faite par R.P. Bruno ARENS

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Archives de la Marine Coloniale? P. 1r. Copie de la lettre de M. de Beauchamp aux prisons de Midelbourg le premier novembre 1689 J'auray l'honneur de vous marquer que Mr. Desfarges / m'a envoyé pour vous porter les pacquets de la / revolution qui est arrivée dans le royaume de Siam / le 18 may 1688; le Roy est mort. Ses deux freres / ont esté mis dans deux sacs de velours et fait / mourir a coups de bartres de bois de sandal, et / Monpif son fils adoptif coupé en trois lequel fut / pris dans la chambre du Roy, et M. Constance fut / coupé en deux. Opapitrachard qui estoit vu des / plus grands du royaume s'est fait Roy, aprés avoir / fait perir toute la maison royalle. Toutes les nations du royaume se sont unies contre / nous, pour nous faire perir aussy, mais malgré tous / leurs efforts, nous y avons tenu cinq mois quatre / jours et rasé la forteresse du costé du ouest a coups / de canon, et fait crever une partie de celuy qui / estoit dedans et enclouer l'autre; nous n'estions que / deux cents hommes dans la place qui n'estoit pas / achevée du costé de la terre, ou les bestiaux / pouvoient entrer partout, ils firent huit forts / autour de la place a la portée du mousquet tous / garnis de canons, ce qui nous faisoit le plus / aprehender, c'estoit les bombes qu'ils nous tiroient / a cause des magasins qui n'estoient que de bamboux, P. 1v. mais elles n'ont fait aucun effet; ils envoyerent M. / de Metellopolis pour traiter d'acommodement, ou / fut arresté qu'ils nous donneroient des vaisseaux et / vivres avec tous les françois et anglois qui estoient / [a] Siam, ce qu'ils ont fait et nous en sommes partis le / second de novembre, si nous avions eu des vivres / et munitions, nous n'en serions pas sitot sortis, / quoiqu'il estoit imposible d'y rester, n'ayant pas plus / de monde, nous primes la route de Pondichery avec M. / de Lestrille qui estoit arrivé a la barre du Siam le[?] / septembre, et y sommes arrivés le 10 fevrier ou nous / trouvames M. Du Bruan qui estoit sorty de Merguy / le jour de St Jean qui n'avoit plus que vingt soldats / de sa garnison. La revue des troupes fut faite par / M. Desfarges et M. de la Salle comm.t(?) qui restoient / encor au nombre de 330 hommes, mais beaucoup est[oient] / malades, il devoit partir le 15 de mars pour aller / prendre l'isle de Jonsalam dans le detroit de Mal[acca] / appartenant au Roy de Siam, je suis party le 17 / fevrier sur la flute la Normande commandée par / M. de Courcelles et sommes arrivés le 26 avril au / Cap de bonne Esperance, ou nous avons esté pris / n'ayant eu aucunes nouvelles de la guerre. Le / navire le Coche arriva le 4 de may et y fut pris / et le capitaine tué. Et tous furent mis dans / la forteresse pendant deux mois apres avoir esté

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P. 2r. depouille [?] la prise des vaisseaux, quand la / flotte voulut partir pour Hollande, le commandant / du Cap nous fit depouiller tous pour voir s'il nous / restoit quelque chose jusques même a la chemise, / et nous mit a la voille le 29 juin, M. de Courcelles / est mort de chagrin et sommes arrivés le 29 8bre a Midelbourg ou nous sommes prisonniers. Je / voudrois bien Monseigneur avoir l'honneur de / vous ecrire comme les choses se sont passées, / mais j'espere que vous me ferez la grace de / me tirer bientot d'icy ne le pouvant pas, / n'ayant pas la liberté d'ecrire, car nous sommes / icy dans une prison fort etroite ou nous n'avons / que quatre sols a depenser par jour.

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Annexe 4

Le deuxième document de Beauhamp

A : le manuscrit “Lettre de Beauchamp à Midlebourg le 17 novembre 1689”, conservé aux Archives Nationales d’Aix-en-Provence, a été offert par M. Morgan Sportès.

B : la transcription a été faite par R.P. Bruno ARENS

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Archives Nationales, colonies, C 1 25 (73-82) (?) p. 1. écrite d'une autre main: ... de Siam, on verra par les autres ce que le Sr. de Beauchamp a dissimulé(?) ou essayé de couvrir de Beauchamp à Midelbourg le 17-9-1689 Je vous diray Monsieur qu'apres que les vaisseaux furent partis / pour Europe, M. Constance ne fit partir M. du Bruan qu'un mois / apres qui estoit le 3. de fevrier. M. Constance demanda cinquante / hommes, M. Desfarges luy dit ques ses soldats estoient en partie / malades, ils convinrent qu'il luy en donneroit trente quatre et / deux officiers qui estoient Ste Marie et Suart(?) qui commandoient / les deux vaisseaux que M. Constance leur mit entre les mains, / avec un ordre d'aller contre des forbans, M. Desfarges vit / l'ordre que les dts. officiers luy montrerent qui estoit d'aller apres / ces forbans, et un autre ordre que le dt. S. Constance avoit donné / pour aller bruler les vaisseaux anglois qui seroient en rade / de la ville de Madrasse, coste de Coromandel, Les dts. Ste Marie / et Suart(?) ecrivirent a M. Constance que cela ne se pouvoit, la / saison estant contraire.

M. Constance leur ecrivit de sortir et qu'ils tinssent la mer / et d'aller ou ils voudroient et de ne revenir que dans quatre / mois; ces vaisseaux ne furent pas plustost partis que M. / Constance demanda une compagnie de cadets pour la garde du / Roy; M. Desfarges fort surpris de voir que l'on luy / dispersoit ses troupes dit a M. Constance qu'il n'avoit rien a / refuser au Roy, mais qu'il le suplioit de luy vouloir bien / representer qu'il avoit bien des malades, mais qu'un homme / de sa qualité ne pouvoit pas demeurer dans une place sans / hommes n'estant point fortiffiée et fort ouverte partout / ainsy que M. Ceberet la veu, et que sitost que les vaisseaux p. 2 seroient arrivés il les luy donnera. M. Constance ne ...... / pas d'envoyer les chevaux, pour les excuses, et envoya un ordre / a M. Desfarges de la part du Roy de m'envoyer a Siam incessa[mment] / avec cent Siamois, et leurs officiers françois qui les commandoient / suivant ces ordres M. Desfarges me fit partir avec le Pere [de Beze?] / jesuite qui estoit le porteur de l'ordre, tout cecy est arrive .... / ... du mois de fevrier. Je trouvay en y allant les dts Ste Marie / et Suart? qui s'en alloient en mer; quand je suis arrivé a Louvo, / M. Constance me demanda de l'aller trouver a Retiphon? a[vec] / les troupes il me fit mettre les soldats dans les maisons qui / avoient esté faites pour Mrs les Ambassadeurs; deux jours / apres il me mena avec luy, le P. de Beze aussy et vingt / mousquetaires qu'il me dit de prendre pour me mener aux / mines ou M. Verret estoit qui y faisoit travailler; le soir de / notre arrivée M. Constance me dit de mettre des sentinelles / dans toutes les avenues que je jugerois a propos, ce qui me / donna du

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soupçon, et me fit croire qu'il y avoit quelque cho[se]; / le matin j'entray dans la chambre du dt Sr. Constance, et le / priay de me dire s'il y avoit quelque chose dans le royaume / qu'il pouvoit me fair l'honneur de me le confier; il me dit ... / croyoit que les Siamois vouloient remuer, mais qu'il n'en / estoit pas bien seur; cependant Mgr. de Metellopolis et de Lion[ne] / dirent qu'ils le sçavoient bien; nous demeurames deux jours apres / avoir visité toute leurs mines et nous en revinmes a Celiphon? ou estoit le Roy. Dans le mois de mars le Roy / s'en revint a Louvo; j'allois et venois de Bangoc a Louvo p[our] / envoyer les ouvriers et ce qui estoit necessaire pour fortifier / la place; le Roy tomba fort mal. M. Constance envoya un p. 3 ordre pour monter a Louvo, et M. Desfarges y estant arrivé, / M. Constance luy dit qu'Oprapitrachard, grand maitre du palais / et Monpif fils adoptif du Roy vouloient piller le palais quand / le Roy seroit mort, que le Roy avoit dit a la princesse sa fille / qu'il vouloit faire son frere Roy et qu'Oprapitrachard luy / ayant donné des coups de baston ne pouvoit pas rester dans le / royaume, et qu'il seroit honteux aux françois de laisser piller un / palais comme cela, et il dit a M. Desfarges qu'il falloit qu'il / montase avec des troupes, qu'il iroit offrir ses services aux / princes freres du Roy qui estoient dans le palais de Siam. M. / Desfarges dit a M. Constance qu'il seroit bon de m'en parler. / Il dit qu'il le vouloit bien. M. Desfarges ..... et le P. / de Beze, jesuites me dirent ce qu'Oprapitrachard et Monpif / vouloient faire; je dis a M. Desfarges et Suart? p... qu'il / ne falloit point que les troupes montassent pour cela, et que je me / chargeois de l'arrester, pourvu que le Roy me donnasse un ordre / qu'on me coupasse le col, si je ne luy mettois pas entre les mains. / M. Constance porta cela bien loin, et dit qu'il ne falloit pas faire / cela; M. Desfarges prit congé de luy le lendemain pour se retirer a / Bankoc, et M. Constance luy dit qu'il luy ecriroit dans le temps / qu'il faudroit monter; dans le commencement du mois d'avril, on / crut que le Roy estoit pres de mourir; M. Constance ecrivit / a M. Desfarges de monter avec des troupes; il prit quatre vingt / hommes avec des officiers et monta jusque a Siam; mais tous / les peuples du royaume croyoient que le Roy estoit mort; / cela fut cause que quand M. Desfarges fut devant Siam, tout / le peuple crioit que les françois alloient piller le palais. M. / Desfarges descendit a terre, et fut a la facturie voir M.Verret / qui luy dit que M. Constance estoit un traitre et un / fourbe, et qu'il vouloit se deffaire des troupes. M. p.4 Desfarges ne voulut pas s'en raporter a luy, passa de l'autre / costé de la riviere pour aller voir Mgr. de Metellopolis et / Lionne, qui luy dirent que tout estoit perdu s'il montoit, / que le Roy estoit mort et qu'il y avoit longtemps que M. / Constance n'estoit pas bien dans l'esprit du Roy, et qu'on / faisoit garder a veüe, et que son fils estoit mort dans le mois / de mars, et que tout le monde s'estoit preparé avec Mgr [?] / et les missionnaires qui l'attendoient a l'eglise pour enterrer / son fils, qu'on faisoit venir de Louvo, mais on ne voulut pas le / laisser partir, ny avec luy ny avec sa femme. ....

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(Cela?) fait bien voir qu'il n'avoit pas le pouvoir tel qu'on croyoit; M. / Desfarges ecrivit a M. Constance qu'il estoit arrivé aves ses / troupes a Siam par un officier qui arriva a minuit a Louvo. / M.Desfarges l'attendoit pour aller offrir ses services aux / freres du Roy qui estoient dans le palais de Siam en attendant / la reponse de M. Constance, il se retira a une tabanque a une / lieue de Siam. M. Constance luy fit reponse qu'il ne pouvoit / pas y aller et qu'il le prioit de monter a Louvo. M. Desfarges / luy envoya un autre officier ou il luy mandoit que s'il ne / venoit pas il s'alloit retirer a Bankoc, M.Constance luy fit / reponse qu'il pouvoit monter, et que le Roy n'estoit pas mort. / M.Desfarges ne s'y voulut point fier, attendu que Mgr / l'Evesque l'assuroit qu'il l'estoit et prit le party de se retirer a / Bankoc; comme M. Constance vit que M. Desfarges s'en / etoit retourné et ne pouvoit avoir de ses troupes, il envoya le / Pere Roger demander la compagnie des cadets, avec un ordre / du Roy qu'il avoit fait sans que le Roy le sceuse, mais M. / Desfarges luy manda qu'il ne le pouvoit pas, attendu qu'il avoit / beaucoup de malades, il les envoya demander deux jours apres / par les peres, pour les mettre dans les maisons de Siam afin [de] p. 5 les guerir. M. Desfarges m'envoya a Louvo pour luy representer / que nous n'avions qu'... chirurgien, et que si on les envoyoit ... / n'auroit pas de chirurgien pour avoir soin des officiers; il me dit / qu'il donneroit un nommé Charbonneau françois et l'envoya / chercher, et quand il fut arrivé, il dit a M. Constance devant moy / qu'il ne pouvoit prendre cette charge la, ce qui le mit beaucoup en / cholere, et la chose en demeura la, je m'en retournay a Bankoc. / Dans le mois de may, je remontay a Louvo pour demander du fer / pour ferrer les affuts et du charbon; M. Constance me dit qu'il donneroit ordre / pour en fournir et me pria de rester avec luy; je luy dis / que j'éstois fort faché de ne le pouvoir faire sans un ordre de / M. Desfarges, il me dit qu'il se chargeoit de cela; M. Desfarges / m'ecrivit que je pouvois rester; le 18 may 1688 par les trois heures / apres midy, Opapitrachard fit entrer ses troupes dans le palais. / M. Constance m'envoya querir et me dit que le Roy vouloit faire / arrester Opapitrachsrd, je luy dis que c'estoit luy-meme qui se / vouloit rendre m[aîtr]e du palais, et que si cela estoit, il nous falloit / mettre dans sa maison et nous deffendre avec les soldats / siamois, et la comp[agni]e de ses gardes d'environ seize hommes anglois, / et trois officiers françois qui commandoient les troupes siamoises, / et le Che[va]lier Desfarges qui se trouva la et le Sr de Fretteville qui / etoit toujours proche de M. Contance, mais il me dit qu'il / ne falloit pas faire cela; Opapitrachard l'envoya chercher, / et me dit d'aller avec luy, nous trouvames en chemin les Sr de / Fretteville et Desfarges et leur dit de le suivre; comme nous / fumes entrés dans le palais, et que nous fumes vis a vis / d'une salle Oprapitrachard ordonna de nous desarmer et on se / saisit de M. Constance, je ne voulus rendre mon épée, car / j'attendois toujours l'heure qu'il me dit de m'en servir, car j'etois / en etat de tuer Opapitrachard; mais je croyois que c'estois le /

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p. 6 Roy qui le vouloit faire arrester, ainsy que M. Constance me / l'avoit dit, je fus bientost detrompé, car il prit M. Constance par [la] / main et le mena deux pas pour luy faire couper le col(?) par un / mandarin qui avoit le sabre nud et haut; et en ce temps il me / pria de rendre mon epée, je la remis entre les mains du f[....] / d'Opapitrachard, et dans le temps qu'on le menaçoit de luy cou[per] / le col, M. Constance parla a Opapitrachard qui le mena avec / luy et on nous prit et mit dans une salle gardée par le second / Ambassadeur qui avoit esté en France; deux heures apres, M. / Constance vint dans la salle ou nous estions, accompagné / d'Opapitrachard qui me dit vous estes bien icy a cette heure, / je ne pus comprendre ce qu'il vouloit dire; Opapitrachard / l'emmena dans une autre salle, et du depuis ne l'ay veu, on / commença par luy bruler les pieds; le 20 may Opapitrachard / fit prendre Monpif, fils adoptif du Roy dans son / antichambre, et le fit couper en trois, et jetter devant M. / Constance, et luy dit: tiens, voila celuy que tu voulois faire R[oy]. / On nous prit dans la salle et on nous mena a Telipson, n[ous] / y demeurames cinq a six jours, et en suite de cela on nous / envoya querir de la part d'Opapitrachard, et l'on nous mena a / Louvo ou apres estre arrivés, je fus conduit avec M. de Lionne / qui estoit venu a la place de Mgr. l'Evesque de Metelopolis / qui estoit malade dans ce temps la; comme nous fumes / entrés dans le palais, il dit a M. de Lionne et a moy, si / M. Desfarges ne monteroit pas, nous luy dimes que nous / n'en scavions rien, il me demanda ce que j'en pensois en mon / particulier, je luy temoignay que que si j'y alloit, il viendroit; / il me dit de m'en aller avec M. de Lionne et les deux / premiers Ambassadeurs qui estoient venus en France; nous / nous rendimes a Bankoc; je croyois que ces ambassadeurs / p. 7 vouloient entrer dans la place, en cas que M. Desfarges ne / voulut pas monter, ils avoient avec eux quelques a(?) cinq mil hommes, / mais ils les avoient dispersés le long de la riviere que cela ne / paroissent point, ils dirent a M. Desfarges qu'Opapitrachard avoit esté / arresté de la part du Roy pour avoir diverty les deniers du / royaume et que le Roy les mandoit pour monter; je ne manquay / pas d'entretenir M. Desfarges de tout ce qui s'estoit passé et / pareillement M. de Lionne qui luy conseilla meme de monter, / mais pour moy qui connaissoit l'infidelité de ces gens la, luy dis / que s'il me croioit il n'y monteroit pas; il me dit que sa place / n'estoit point en etat, ce qu'il valloit mieux qu'il se sacrifiat / pour nous donner du temps a mettre la place en etat de deffense / estant dans cette resolution de partir, il dit au premier / ambassadeur s'il avoit autre chose a luy dire de la part du / Roy, pendant qu'il estoit dans sa place, et que quand il en seroit / une fois dehors il n'avoit plus de pouvoir, l'ambassadeur luy dit / qu'il n'avoit autre chose a luy demander, M. Desfarges fit assembler / les officiers, et dit a M. de Vertesalles qui commandoit en son / absence qu'il s'en alloit a Louvo, et qu'il menoit son fils ainé avec luy / pour leur donner plus de confiance, mais qu'il ne doutoit pas qu'ils / ne l'amenassent luy et ses enfants pour rendre la place, mais il / dit a M. de Vertesalle en presence de tous les officiers, / que

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ces gens la pouvoient le ramener pour rendre la place, mais / qu'il le laissast prendre luy et ses enfants et qu'il se deffendist / jusqu'au dernier de ses hommes, c'est l'ordre que je vous donne, / dit-il, en presence de tous ces officiers et travailleurs. / Incessament a mettre la place en etat, et d'y mettre des palissade, / et partir avec les dts Ambassadeurs, et M. de Lionne, quand / il fut arrivé a Louvo, on les mena parler a Opapitrachard / p. 8 et demanda a M. Desfarges, d'ou vient qu'il n'avoit pas monte, / luy repondit, que quand il fut devant la ville de Siam tout le / monde se mit a se soulever et crier disant que les françois alloient / piller le palais, ce qui l'obligea de retourner, afin qu'ils ne / crussent pas que les français fussent capables de pareilles / actions, et qu'il avoit ordre du Roy son maitre de rendre / tous les services que le Roy de Siam voudroit de luy, et ... / ce temps Opapitrachard luy dit de mander de monter ses / troupes, M. Desfarges luy dit qu'il n'avoit point de pouvoir / quand il estoit hors de sa place, dans ce temps la il dit que / l'arrestant, M. de Lionne qui estoit a costé de luy dit a / l'ambassadeur qu'il eut a se resouvenir de ce que M. / Desfarges luy avoit dit a Bankoc, que quand il estoit hors / de sa place, il n'estoit plus le maitre, l'ambassadeur raporta / cela a Opapitrachard qui luy dit s'il ne monteroit pas, en / cas qu'il s'en retournasse. Il luy dit qu'ouy, et sur cela / Opapitrachard luy dit qu'il garderoit ses deux enfants et / qu'il en auroit soin, sur ce il luy ordonna d'ecrire a M. / Dubruant, pour faire venir ses troupes, et se joindre avec / luy pour aller contre les Laos(?), et vous sçavez que tout / cecy n'estoit que des surprises; M. du Bruant en recevant / lettre crut qu'il estoit arresté, veu qu'elle luy faisoit / comprendre qu'elle estoit forcée, ce qui luy servit beaucoup / pour se tenir sur la mefiance. M. Desfarges apprit par son f[ils](?) / que les autres officiers qui estoient a Louvo qui s'en estoient / voulu sauver pour venir a Bankoc, et qu'on les avoit / poursuivis jusqu'a deux lieues de Siam; ils furent pris / par quatre a cinq cent hommes, on les attacha a la queue / des chevaux, et on les faisoit marcher a coup de baston au[ssy](?) / p. 9 viste que les chevaux pouvoient aller; le nommé de ...., / ingenieur, que M. Constance avoit fait venir de Merguy / lequel mourut entre leurs mains sur le chemin a force / d'estre maltraité, et furent conduits a Louvo, ou on les exposa / au peuple qui leur crachoit au nés, et quantité de soufflets avec / leurs pantouffles et plusieurs sortes d'indignités, et apres / furent mis les fers aux pieds et la corde au col, ils furent / en liberté a l'arrivée de M. Desfarges; il arriva a Bankoc / le jour de la Pentecoste qui estoit le 2 de juin, il passa un / navire qui descendoit la riviere pour aller a la Chine. M. / Desfarges commença a faire tirer dessus, et on l'incommoda / beaucoup, si nous avions eu des chaloupes nous l'aurions pris, / il y avoit une compagnie dans le fort du costé du ouest, / comme l'on ne pouvoit pas le garder, M. Desfarges dit a Vollan / de le faire sauter, mais il luy dit que cela ne se pouvoit, / je passay de l'autre costé pour

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dire a la Cressonniere qui y / commandoit de faire crever tous les canons et d'encloüer / ceux qui ne pouvoient crever, et luy envoyay vingt hommes / de renfort pour expedier plus viste, et d'abord que cela fut / fait, il se retira sur la minuit, mais les Siamois / entrerent dedans apres que nous l'eûmes abandonné / et troverent moyen de desenclouer les canon qui n'avoient / pas crevé et en firent venir de Siam et commencerent a / tirer du canon et meme des bombes, ce qui nous faisoit / craindre qu'ils ne parvinssent a bruler nos magasins / qui n'estoient couverts que de feuilles de palmistes. / mais par bonheur aucune ne fit effet quoique tirées / p. 10 par des hollandois; nous leur rasames leur forteresse [a] / coup de canon; M. Desfarges voulu faire partir une / barque de M. Verret qui estoit a Bankoc, et le dit / Verret estoit aussy au dt lieu. elle estoit commandé / par un lieutenant nommé St. Crise avec quinze / hommes dessus, pour aller chercher les deux navires / commandés par les Srs. Suart et Ste Marie, qui / comme j'ay dit ci devant estoient en Mer(?), et quand / elle fut a trois lieues de Bankoc dans la riviere, elle / fut environné par une quantite de galleres et balon / remplies de monde, le pilote qui estoit dessus se sauva / avec deux ou trois de ses gens, quand le dt de St / Criss vit cela il mit toutes ses grenades sur le pont avant / le temps qu'ils eurent abordé son batiment, et qu'il vit qu'il / estoit plein de monde, il mit le feu a ses poudres et se / brula luy et tous les siamois qui pouvoient estre au / nombre de deux cent. Opapitrachard fit ecrire les deux / enfants de M. Desfarges qui estoient a Louvo les fers / aux pieds et la corde au col, et leur dit de mettre dans / leur lettre que s'il ne mountoit pas, il les allait / faire pendre. Ils envoyoient la lettre par un / siamois qui la mit derriere un four a chaux / qui estoit prest du fossé de la place, ils nous / crierent de l'autre costé du ouest qu'elle estoit de ce / costé la, j'envoyai un homme pour la querir, / qui l'apporta, ou ils mandoient a M. Desfarges p. 11 leur pere que s'il ne montoit pas, Opapitrachard / les feroit pendre; il leur fit reponse qu'il estoit / bien fache de cela, mais qu'ils ne pouvoient pas / mourir plus glorieusement pour un si grand Roy, / que celuy qu'ils servoient, et qu'il vengeroit leur mort. / Nous avons crû qu'il les alloit faire mourir, mais / quand Opapitrachard vit la fermeté de M. Desfarges, / il les luy renvoya et se mirent a faire des forts tout / autour de la place qui n'estoient qu'a la portée du / mousquet et du pistollet garnis de canons; ils en / construisirent huit forts que nous le .......... jamais(?) / empescher et tout le long de la riviere jusqu'a / la barre, tout en estoit garny et fermerent la reiviere / de pieux sinon une petite entrée pour le passage / des vaisseaux, malgré toutes les puissances du / royaume nous y avons tenus cinq mois et quatre / jours; ils se lasserent de voir la resistance que nous / faisions; Opapitrachard envoya M. de Metellopolis / pour traiter de la paix, ils se servirent de luy / quoiqu'ils eussent pillé sa maison, luy prirent / trente mil livres en argent, et luy dirent que / s'il ne trouvoit pas des moyens pour faire / sortir les françois de Bankoc, ils ne / manqueroient pas de le mettre a l'embouchure /

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du canon. M. l'abbé de Lionne s'estoit / p. 12 retiré avec huit missionnaires a Bankoc et M. / de Metellopolis fut conduit de Siam dans la forteresse / du ouest, il se mit a crier a M. de Lionne de passer de / l'autre costé; nous luy fimes reponse qu'il estoit malade / ayant peur qu'ils ne les retinssent, ils furent obligés de / laisser venir M. de Metelloplis ou l'on commença [a] / parler de sortir et que nous acheterions des vaisseaux / et des vivres, nous dires que nous n'estions point en / clin de cela(?), il fut conclu quelque temps apres qu'ils / nous donneroient, par le traité de paix qui fut f[ait] / avec Opapitrachard qui estoit Roy, toute cette / revolution s'est faite, pendant le vivant du Roy, M. / Constance estoit mort dans le temps qu'il monta a Louvo, / sçavoir coupé en deux, et sa femme mise dans une ...... / exposée au peuple, le fils d'Opapitrachard la prit esclave / chez luy, les deux freres du Roy furent mis dans des / sacs de velours et assommés avec du bois de sandal; le Roy / mourut quelques jours apres, et avant de mourir / fut donner aux peres jesuites chacun cinquante ecus, je .... / au traité de paix que la necessité nous obligea de faire / car nous n'avions ny bois ny vivres ny argent ny autres(?) / sinon du riz, mais il n'estoit pas bon, ny munitions de guerre / et sans esperance d'estre secourus de qui que ce soit, je fus / obligé de prester mil ecus pour payer les soldats qui / n'avoient rien reçu depuis quatre mois. M. de Metellopolis / et le S. Verret proposerent qu'on nous donneroit du riz / des vivres et tous les Europeens qui voudroient sortir du roy[au]me./ p. 13 Opapitrachard, Roy, dit qu'il le vouloit bien pourvu que M. / de Metellopolis et Verret fussent caution, le traite de f....(?) / fut arreste ainsy, que nous sortions tambour battant, ......./ allumée armes et bagages, qu'il donneroit deux vaisseaux / des vivres, avec tous les anglois qui etoient dans ........... / avec des equipages maures pour conduire les vaisseaux a / Pondichery en estant arrivé les dts vaisseaux seroient renvoyé / a Siam, et que les jesuites et missionnaires resteroient / si le voulurent dans le royaume, et qu'ils avoient les memes / privileges du feu Roy, et que le comptoir de la compagnie / seroit soutenu dans les privileges qu'il avoit cy devant et / qu'il seroit donner des otages de part et d'autre pour sortir / librement de la riviere. / Apres la conclusion de ce traité, on amena Ma[da]me Constance / dans la place de Bankoc, qui estoit ... le fils du Roy. / Cela rompit touttes les mesures, et sitost qu'ils sçurent / qu'elle estoit dans la place, ils se saisirent de tous les / missionnaires françois et portugais, et d'un pere jesuite / nommé de la Brille(?) qui y est resté, M.Verret qui estoit / a Siam pour donner l'ordre de faire venir les choses qui / estoient necessaires pour notre embarquement fut mis en / prison, avec tous les parents de Mad[am]e Constance et tous / les cretiens, elle demeura environ trois semaines dans la / place. Sa mere escrivit une lettre a M. Desfarges / qui estoit signée de tous les peres(?), le priant de luy renvoyer / sa fille, et que si on ne la renvoyoit pas tout seroit perdu. /

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Opapitrachard, Roy, fit ecrire a M. Desfarges de luy / rendre cette femme, veu qu'elle n'estoit europeenne, mais / japonaise. J'apportois la lettre de la mere ...... / p. 14 confiance a Monseigneur de Seignelai. Nous avons fait / ce que nous avons pu pour la garder, et nous avons fait / ..... traite(?) pour elle, escrivit(?) qu'elle seroit libre dans le / royaume, de vivre comme elle voudroit, ..... que personne / l'inquiestat. J'en vous parle sur cet artivle que peu de / parce qu'il y a bien des circonstaces que je ne peut pas escrire. / M. de Lestville est arrivé le 20 septembre en la rade de Siam / avec le navire l'oriflemme et 50(?) .... soldats. Je ...... / qu'ils ne valoient pas dix bons hommes; il envoya M ...... / capitaine en second et le S. le Moing son / lieutenant avec d'autres off[ici]ers; on les prit dans la riviere et furent menes / Siam, sans en sçavoir rien. Les mandarins siamois furent / dans son bord, et luy firent beaucoup d'amitié et disant que / touttes les troupes se portoient bien, a Bankoc, et que M. / Constance ne faisoit que de partir de la tabanque, le 21 du / meme mois. Je voulut envoyer sa chaloupe faire de l'eau / mais elle fut prise aussy, mais par bonheur, M, Desfarges / avoit envoyer a Siam un off[ici]er pour faire diligenter M. Verret / et quand l'off[ici]er voulut s'en retourner a Bankoc, il apprit / sur le bord de la riviere qu'il y avoit des off[ici]ers que l'on / avoit amener chez le barcalon. Il retourna dessus / ses pas ou il trouva M. Cornuel et les autres off[ici]ers qui luy dirent / que ces gens cy les avoient amené a Siam, croyant aller a / Bankoc, ne sachant pas qu'il est ........................... / et s'en revenu avec les off[icie]rs a Bankoc, et apprimes par eux / l'arrivée de l'Oriflamme, je fus nommé pour ostage / avec le Chevalier Desfarges et Mgr l'Evesque et Verret / qui devoient nous accompagner jusqu'en la rade. Quand nous / voulumes partir qui fut le 2 novembre nous fumes embarqués / 28 pi[ec]es de canons, dans deux barques, ne les ayant ... / p. 15 mettre dans les vaisseaux, a cause de la sortie de la .... / Il estoit porte par le ......... que nous qui estions en ostage / devions suivre les maures a .... d'eux. Notre forteresse de / Bankoc sans y rien laisser, suivant les entretiens, M. Desfarges / s'embarqua le dernier, et comme nous fumes a moitié chemin(?) / environ cinq lieues de Bankoc, le vieil ambassadeur qui me / conduisoit, me fit changer de balon et y fit jeter / des cordes dedans . J'estoi seul dans ce balon avec mon vallet / fort bien armes et dans la mefiance; ils me menerent dans / un vaisseau ou je ne sçavoit en quel lieu j'estois; sur les / deux heures apres minuit jentendis la voix de M. Verret / qui estoit avec M. de Metellopolis, suivi de quantité / de balons. Je criois au S. Verret , M. de Metellopolis / m'entendant a ma voix, s'approcha de moy et luy dit que ce / n'estoit pas la l'execussion du traitté que nous avons fait le / vieil ambassadeur nous venu joindre dans ce moment, et je / dis a M.de Metellopolis de parler a l'ambassadeur, que ce / nestoit pas la le traitté que nous avions fait; et que je / n'avanceroit pas que je ne fus a costé du vaisseau, me / voyant resolu il nous y conduisit et quand je fus proche / j'amaray le ballon a la caisse(?) de mon vallet, cette precaution / me servit de

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beaucoup, une heure avant jour, il vint une / centaine de ballons pour nous enlever et couper les cordes / et amenerent M. l'Evesque, aussy tost je me saisi du vieil / ambassadeur et le fit embarquer dans le vaisseau et comme / nous fumes passes la derniere tabanque. Je dis a M. Desfarges / que l'on avoit fait couler ls barques ou estoient les canons. / Il y avoit cinq .... dans chacune. M.Desfarges fut / au desespoir d'apprendre cette nouvelle, il voulut faire mouiller / pour les bruler dans la tabanque qui estoit fortifié, et / p. 16 a M.Desfarges que s'il faisoit cela, les equipages des / vaiseaux qui estoient maures de Siam ne manqueroient pas de / se jeter a la mer et de s'enfuir, ce qu'ayant considere il trouva / plus a propos de sortir, ainsy arrivames en rade proche de M. / Lestrille, ou nous mouillames. /

M. de Metellopolis ecrivit a M. Desfarges d'envoyer le p[remier](?) / des otages et qu'il repondoit qu'on luy envoyoit ses canons. / Il fit reponse que ces gens le trompoient, veu qu'ils n'avoient / ny parolle ny honneur. M. Desfarges reçut une autre lettre / du Seigneur Evesque par le pere Thionville(?) jesuite, par lequel / il luy mandoit qu'il avoit des effets dans l'Oriflamme, plus que / ne valoient pas les canons, et que s'il manquoit de parolle / il pouvoit garder ses effets, ce qui fit qu'il envoya le premier / ostage, mais quand ils l'eurent, ils se moquerent de nous, ne / nous renvoyant rien, ce qui obligea de garder le second ostage / et le vieil ambassadeur, que j'ay laissé a Pondichery, / M, Desfarges demanda a M. Verret s'il ne vouloit pas / s'en aller a Siam, il luy repondit que s'il retournoit, la compagnie / seroit perdue, et qu'il auroit fait ses affaires d'une maniere / qu'elle seroit contente, M, Desfarges luy demanda un billet / sur cette declaration pour sa decharge, ce qu'il fit. / Nous mimes a la voille le 5 novembre ou je fus embarqué / sur l'Oriflamme avec M. Desfarges, les troupes furent / dispersées sur quatre vaisseaux, ........ l'oriflamme, le Siam / et une petite fregate, avec une barque de la compagnie. / Nous arrivames a Malaca, les festes de Noël, ou nous y / demeurames quelques jours pour y acheter des vivres et / faire de l'eau, M. Verret employa tout l'argent qui etoit venu / sur l'oriflamme appartenant a la compagnie, en etain et en poudre, / apres qu'il eut fait ses affaires, et en appareillames pour nous / rendre a Pondichery, qui fut le 10 janvier ou nous trouvames / p. 17 M. du Bruan avec 15 ou 16 soldats, qui y estoit arrivés / huit jours devant nous, lequel s'étoit retiré de Merguy. / le jour de la St. Jean, ne pouvant garder la place qui / estoit une trop grande garde. De plus n'ayant plus(?) d'eau / sur une fregate dont il s'estoit emparée dans le commencement de / la revolution. M. Sambrisse(?) et autres officiers furent tués dans / cette retraite. M. Pritton(?) avec une bonne partie de sa / compagnie

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furent noyés par la chaloupe qui coula a fond. / Ils mirent a la voille et furent aux isles de Nacray(?) ou ils / demeurerent quelque temps avec un petit navire anglois, qui / estoit parti de Merguy, mais le dt navire se laissa prendre / par un vaisseau que les mandarins de Merguy avoit fait amener / pour courir apres M. du Bruan, mais voyant que les dts / Isles n'estoit propre pour avoir des vivres, M. de Beauregard / qui sçavoit la langue du pays conseilla a M. du Bruant de / s'en aller mouiller dans une riviere qui est a la coste de / Touay appartenant au Roy de Pegu. Ils y furent et entrerent / dans une riviere ou M. de Beauregard avec le Pere d'Espagnac / jesuite furent a la ville, mais ils furent fort estonnés qu'a / leur arrivée, on leur dit qu'il falloit aller a Suriam, capitalle / du Pegu pour parler au Roy estant la coutume du pays. / Il en donna avis a M. du Bruant et luy dit de se retirer, / ce qu'il fit ayant trouvé beaucoup d'aprests pour l'empescher de / sortir. Le S. de Beauregard est resté la avec le pere / d'Espagnac, M. du bruant estant parti et ayant couru / beaucoup de dangers jusqu'a son arrivée a Bengalle / ou il trouva des vaisseaux anglois qui le prirent comme / appartenant au Roy de Siam, et fut mené a Madras. / ne pouvant avoir aucune raison, ainsy se rendit a / condition(?) les anglois luy ayant retenu 20 hommes / P. 18 et un lieutenant Nous trouvames a Pondichery quatre navires / françois, la Normande v[aisse]au du Roy commandé par M. de Cornet, / le g[enera]l Nicolas Capitaine Saillai(?), et la Caissos(?) le St Joseph(?) / tous leur venant de Bengale, et le Navire le Corse cap / le Sr Darmagnan venant de Merguy. Comme la Normande / et le Corse etoient sur leur depart pour Europe M. Desfarges / fit assembler les Cds (?) du Bruan de Verdesalle, et la Sa / ........ M. de Lestville, et Mess. Martin Directeur de / c[ompagn]ie(?), pour voir ce qu'il y auroit affaire pour le bien de la / Comp[agn]ie. M. Desfarges opina d'aller prendre Merguy, mais / M.du Bruant dit qu'il estoit impossible de le garder, il fut / resolu dans le cons[ei]l que l'on iroit prendre Jonsalang, et s'y / establir. M. Desfarges fit faire la revue des troupes qui / estoit de 330 hommes, dont beaucoup de malades et qui estoient / touttes troupes de terre. Il me dit qu'il faloit que je me / tinsse prest pour partir m'ayant choisy pour estre / porteur des paquets de la revolution dans le royaume de Siam / et me dis de dire a Monseigneur le Marquis de Seignelai / qu'il ne partiroit pas de Pondichery que les vaisseaux qu'il / attrendoit d'Europe fussent arrivés au lieu de Pondichery, / et gardera M. Lestville avec luy, et envoyera un v[aissea]u / au detroit dela Sunde, pour empescher que les vaiseaux n'ai[llent] / a Siam. Ce sera un vaisseau de Siam qui ira, M. Verret dit / qu'il n'auroit laissé d'effets a Siam qui en valusse la peine / et il y est resté ...... personne pour avoir soin de ce qui / pouvoit y estre. Les peres Jesuites sont pour M.Const[ance]/ et les missionnaires contre. J'ay pris la deposition de / l'ambassadeur, et de l'ostage, qui ont declaré que les gens / qui travailloient dans la place estoient gens d'Opapitrachard / et qu'il avoit toujours 3 ou 4000 hommes dans les bois Bancok(?) / p. 19 et qui n'attendoit que ses ordres pour nous venir couper / la gorge; je luy demandois si

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M. Constance le sçavoit, / il me dit que non; je luy demande si Oprapitrasa scavoit que(?) M. Desfarges / devoit monter a Louvo, il me dit que ouy, qu'il l'attendait avec / 5000 hommes, qui estoient dans les pagodes, et les bois, / j'apportois la deposition de ces gens la, M. de la Salle / Comm. et M. Feret missionnaire et françois l'interprette / y etoient, M. Feret parloit siamois aussi bien que luy. / je l'ay laissé a Pondichery avec M. de Lionne et ses / missionnaires qui ont passé aux N.... / Je m'embarqué le 17 fevrier sur la Normande, M. Desfarges / avoit donné une lettre pour donner aux vaisseaux qu'il / trouveroit au Cap. Nous n'avions point apris qu'il y eut de / guerre, et nous n'avions point ouy parle ... vaisseau le Lou.... / J'espere qu'il sera arrivé a bon port, de la maniere que j'eu / pus juger./ A l'egard de Pondichery, on travailloit incessamment a la / fermer d'une bonne muraille de six pieds de large / par haut, avec quatre bonnes tours, y ayant meme assez hommes / de la part du Prince, pour avancer l'ouvrage. Ils le devoient / achever en peu de temps, je m'en devoit retourner si Monseigneur / le Marquis de Seignelay l'auroit jugé a propos, et M. Desfarges / luy escrivoit que s'il envoyoit des trouppes, de me les faire voir; / a l'egard de l'establissement de Jonsalam M. Desfarges / ne la fait que pour faire plaisir a Mgr. Marqui de Seignelay. / Nous arrivames le 26 avril au Cap de bonne Esperance, / ou nous avons esté surpris, et entre le 4 et 5 de may / le Corse arriva sur les 5 heures d'apres midy, il fut pris / la nuit apres avoir essuyé le feu des quatre vaisseaux, le / Capitaine en fut tué, et tout l'equipage depouillé et mene / p. 20 dans la forteresse et deux mois apres, le Gouverneur / depouilla jusqu'a la chemise, et ... embarqués dans les / vaisseaux et nous sommes partis du Cap le 29 juin. / Je vous diray qu'ils ont envoyé pres de 80 hommes / a Batavia, desquels aucun n'a voulu prendre party. /

Nous sommes arrivés a Mildebourg le 29 octobre, on nous / a mis dans les prisons ...... par jour. Je vous supplie / Monsieur de faire ce que vous pouvez pour me tirer de ce / vilain endroit comme celuy cy. / Je vous prie de faire voir cela a Monseigneur le Marquis / de Seignelay, puisque mes lettres sont interceptées, si M. / Allard qui est venu icy expres eut eu le temps de re... / icy, j'en auray envoyé autant a Mgr. le Marquis de / Seignelay. Il y a bien des choses que je n'escris pas, quand / j'auray l'honneur de le voir je le luy diray. / Des prisons de Mildebourg ce 17 novembre 1689.

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Annexe 5

Le troisième document de Beauchamp

Le texte imprimé est dans la revue Cabinet Historique, tome VII, pendant les années 1861 – 1862 sous le titre “Les Français à Siam”.

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Relation originale de la révolution de Siam et de la disgrâce de monsieur Constance. Relation dite de Beauchamp publiée dans: Le Cabinet Historique, revue mensuelle, tome septième, Paris 1861 "Les Français à Siam" P. 177- 190 P. 177 - 181 est une introduction P. 181 Monseigneur aiant esté chargé des ordres de M. Desfarges, général des troupes du Roy au royaume de Siam, pour vous rendre compte de tout ce qui s'est fait depuis le jour de nostre arrivée, jusqu'au moment que nous avons esté contraincts de sortir du royaume, et ayant pour cet effect dressé des mémoires de toutes choses qui m'ont été pris par les Hollandois dès le jour de ma détention au cap de Bonne-Espérance, le 27 avril que je n'ai pu ravoir, quelqu'instance que j'en aie fait, j'ai eu recours à ma mémoire pour vous tracer par ordre tout ce que jay appris et ce que j'ay vu de mes propres yeux. Les Ambassadeurs ne furent pas plutôt partis que M. Desfarges se rendit dans Bancok. Quelque temps après, M. Conslance y vint pour résoudre avec luy de ce qu'on y feroit ; ils passèrent l'un et l'autre, Volent, ingénieur, et moy, du costé de l'ouest, pour y examiner le terrain et voir comme ils pourroient y construire une ville que le Roy de Siam disoit y vouloir faire. Volent aiant tout examiné dit qu' il falloit oster la pagode. M. Constance répondit que cela ne se pouvoit faire, que la chose estoit trop de conséquence, sans en parler au Roy, et qu'il prendroit son temps pour luy dire. M. Desfarges, en attendant, lui demanda des travailleurs pour se mettre en seureté à Bancok: ce que M. Constance lui promit. Ce fut à cette occasion qu'il me dit qu'il falloit que j'allasse salüer le Roy, qu'il vouloit me présenter à luy, et que cela seroit de mauvaise grâce si je tardois plus longtemps. J'en demandai la permission à M. Desfarges, à qui M. Constance dit qu'il falloit aussy qu'il montât, que cela estoit de conséquence. - M. Constance me P. 182 présenta au Roy, dans le temps qu'il alloit à la chasse d'éléphant. Ce prince me fit beaucoup de caresses. Après l'avoir, salué, je m'en revins à Bancok avec M. Desfarges, qui ne trouvant pas les travailleurs qu'il avoit demandés, me renvoia à M. Constance pour le prier de me donner des ouvriers, comme il lui avoit promis; ce qu'il ne fit, après beaucoup d'instances, qu'au bout de huit jours seulement et en fort petite quantité, et les uns après les autres; chacun quittant les travaux et ne revenant que quand la fantaisie leur prenoit. Ce qui obligea M. Desfarges de me renvoier à M. Constance, par plus de dix fois consécutives pour remédier à ce désordre, et pour avoir des ouvriers pour construire des affùts pour nos canons; ce qu'il fit enfin avec

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beaucoup de peine, et après m'avoir dit à touttes les fois que nous étions en seureté de quelque manière que nous fussions. Ce fut dans ce même temps qu'il envoia cent vaches à Bancok, qu'il fit garder par des Siamois, me disant d'y avoir l'œil, et que pour me recompenser de mes soins il vouloit bien que je prisse quelques veaux et du laict quand j'en aurois besoin. Il me donna aussi du linge de table en petite quantité pour distribuer aux officiers, et de la porcelaine pour eux et pour les soldats. M. Desfarges luy donna à disner ce jour-là avec toute la magnificence et la pompe qu'il luy fut possible. M. Constance prit plaisir d'y faire boire à la santé de quantité de Rois et de Princes, commençant par celle du Roy de France, et à toutes voulut que l'on fist des décharges de toute l'artillerie, et si proches les unes des autres qu'il y eut une pièce de canon qui en creva, pour des desseins apparemment autres que ceux qui paroissoient; comme de ce qu'il dit à M. Desfarges qu'il seroit bon que ses officiers n'allassent pas à la chasse à cause des tygres, pour luy cacher des trouppes qu'on avoit fait mettre dans des bois prez de Bancok, que des officiers découvrirent quelques jours après son départ en chassant, et n'osèrent le dire à M. Desfarges que P. 183 dans le temps du siège, à cause qu'ils y estoient allez sans permission. Pendant ce temps-là, M. de Bruand sollicitoit son départ pour Marguy. Il ne le put obtenir qu'un mois après celuy des vaisseaux du Roy. Quelque quinze jours avant le départ de M. Bruand, M. Constance demanda à M. Desfarges des soldats et des officiers pour mettre sur des vaisseaux siamois qu'on vouloit envoier contre des fourbans ou pirates qui voloient les vaisseaux qui venoient de la Chine, luy asseurant que ce seroit un fort grand service qu'il rendroit au Roy. M. Desfarges luy donna trente-quatre hommes, un capitaine de la place nommé La Roche du Vigeay, un lieutenant et deux enseignes, le tout commandé par les sieurs de Sainte-Marie et Suart, qui montèrent chacun un vaisseau du Roy de Siam. Sainte-Marie, à la sollicitation de tous les officiers de marine, avoit esté fait enseigne et demandé à M. Desfarges par M. Constanœ à la prière du Père Tachart, jesuitte, qui ie protégeoit. Ledit Sainte-Marie avoit receu deux ordres de M. Constance: l'un pour aller contre les fourbans, et l'autre pour aller brûler les vaisseaux de Madras; portant de plus de ne pas saluer les vaisseaux françois s'ils en trouvoient, et que si c'étoit un amiral, de l'aller voir et de lui faire compliment. Il montra le premier à M. Desfarges et lui scela le second, que des Rivières, capitaine d'infanterie a vu, et que Sainte-Marie luy a montrè à son retour. En même temps, le Père de Bèze, jésuite, arriva à Bancok avec un ordre du Roy à M. Desfarges de me faire monter avec cent Siamois et quatre officiers. Aussitôt je partis: je rencontray, à quatre lieues de Bancok, Sainte-Marie et Suart qui descendoient. J'entray dans le bord de Sainte-Marie, qui me dit qu'il étoit bien en peine, ne comprenant pas d'où vient que M. Constance le faisoit partir dans un temps que les saisons étoient contraires. Je le quittai ensuite et me rendis à Louvo,

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P. 184 où je ne trouvai pas M. Constance, qui étoit à Tripson avec le Roy. Le Père de Bèze, qui étoit avec moy, alla lui demander où il vouloit que je misse les trouppes. Il lui dit que je les menasse à Tripson. Au bout de trois jours que j'y fus, M. Constance m'ordonna de me tenir prest avec vingt hommes et un lieutenant pour aller avec luy visiter les mines. Quand nous y fûmes arrivés, nous y trouvâmes Verret, directeur de la compagnie, qui y étoit depuis un mois pour voir combien chaque mine pouvoit apporter de profit. Il me dit de poster sur le soir des sentinelles à toutes les avenues que je jugerois à propos. Comme cela me parut extraordinaire, j'entray dans quelque soupçon, ce qui fut cause que le lendemain matin j'allay trouver M. Constance à qui je dis que, s'il y avoit quelque chose à craindre dans le royaume, je le priois de se confier en moy. Il me répondit que mon soupçon étoit juste et qu'il croioit que les Siamois vouloient remuer. Nous achevàmes de visiter les mines, et puis nous nous en retournâmes à Tripson. M. Constance à notre arrivée trouva des lettres de M. Desfarges par lesquelles il lui donnoit avis qu'il avoit fait arrêter un Grec et un Portugais qui avoient débauché cinquante soldats tous les mieux faits, qu'il en avoit été averty par l'un d'eux sur le point de s'embarquer, que tout le reste l'avoit avoué, et eux-mêmes: que c'étoit le Grec qui les avoit sollicités à le faire, leur disant que c'étoit pour aller au Mogol, et que le Portugais luy avoit fourny la barque. M. Constance luy répondit que si la chose étoit telle, il falloit les faire pendre. On exécuta le Grec, qui ne croioit jamais mourir, disant toujours que M. Constance le tireroit de cette affaire. M. Constance trouva aussy des lettres de Sainte-Marie qui luy marquoient qu'il ne pouvoit sortir de la Rivière, à cause de la saison. Comme il vit qu'il lui en venoit souvent portant la même chose, il escrivit à Sainte-Marie et à Suart de sortir à quelque prix que ce fût, de s'en aller où ils pourroient, de ne revenir que leurs ordres ne fussent finis P. 185 qui étoient de six mois, et de venir mouiller entre les deux forteresses. Le Père à Bèze, par ordre de M. Constance, me dit que le Roy de Siam vouloit me faire colonel de ses gardes. Je luy répondis que j'étois fort obligé à Sa Majesté, qu'elle me faisoit, bien de l'honneur, mais que le Roy, mon maître, m'avoit donné un employ dont j'étois content, que je ne pouvois quitter sans un ordre particulier de mon général. Le Père de Bèze me réitéra ces mêmes offres et me conseilloit avec tous ses amis de l'accepter, et qu'il se chargeoit de l'événement. Je le refusay autant de fois qu'il m'en parla. Cependant M. Constance, qui vouloit le faire, me pria un matin de m'aller promener avec luy. Je le fis; il me mena dans un endroit où touttes les trouppes étoient en bataille, entre Tripson et Louvo, et me conduisant à la tête, il me fit recevoir colonel malgré moy. Je lui dis que je ne pouvois pas recevoir cet honneur, et que je le priois de permettre de m'en retourner. M. Constance me dit qu'il répondoit de tout, qu'il se chargeoit d'en écrire au Roy, et que le Roy de Siam lui-même me demanderoit. Je donnay avis à M. Desfarges de cette aventure, luy disant que je voulois m'en retourner, mais que je ne l'avois pas voulu faire sans avoir ses ordres. M.

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Desfarges me manda de rester, que j'étois nécessaire à la cour pour le bien de la place, afin de presser M. Constance d'envoier tout ce qu'il y faudroit. - Le Roy, deux jours après, m'envoia des mandarins pour me dire si je voulois aller voir prendre un éléphant. Je partis avec les officiers que j'avois auprès de moy. Aussitôt que le Roy sçut que j'étois arrivé, il m'envoia M. Constance, qui me dit de le suivre et que le Roy me vouloit parler. Je saluai Sa Majesté, qui me demanda le temps que je servois, dans quel régiment, si j'avois été blessé, dans quelle occasion, où et combien de fois, si je me plaisois à Siam et ce que j'en pensois? Comme je lui eus répondu à tout, il me dit que j'eusse bien soin de son régiment, et que j'ap- P. 186 prisse à ses soldats à faire exactement l'exercice à la mode de France. M. Constance m'envoia après à Bancok pour porter des étoffes bleues pour faire des habits à une compagnie de cadets que le Roi avoit demandés pour sa garde, dont il avoit nommé pour capitaine le fils ainé de M. Desfarges. C'est cette compagnie que M. Desfarges retenoit le plus qu'il pouvoit à Bancok, et qu'il avoit résolu de ne pas envoier que Sainte-Marie et Suart ne fussent de retour, afin de tirer de M. Constance une partie des choses dont on avoit besoin, qu'il ne donnoit qu'à force et dans l'espérance d'avoir de nous des services et de nous disperser. Quelque temps après qu'il eut envoié ses étoffes pour faire les habits, il envoia des chevaux à qui on fit faire des escuries, et tous les jours l'exercice. Le Roy s'en retourna de Tripson à Louvo, au commencement d'avril, se sentant incommodé. M. Constance écrivit à M. Desfarges pour luy ordonner de la part du Roy de monter, ce qu'il fit. Il trouva chez M. Constance les Pères le Blanc et de Bèze. Il luy dit que le Roy vouloit faire un de ses frères Roy; que Pitracha l'aiant appris, avoit résolu avec Monpy, fils adoptif de Sa Majesté, de piller le palais, ne pouvant plus, si cela arrivoit, demeurer dans le Royaume, aiant donné, par ordre du Roy, des coups de rotin à celui qu'on vouloit mettre sur le trône. M. Desfarges dit à M. Constance que cette affaire méritoit qu'on y fit réflexion; que, s'il jugeoit à propos, il me la communiqueroit. Il dit qu'il le vouloit bien. Aussitôt il me vint trouver avec les Pères le Blanc et de Bèze, qui me raconta ce que M. Constance leur venoit de dire. Je répondis qu'il ne falloit pas tant façonner; que si M. Constance vouloit me donner un ordre du Roy d'arrêter Pitracha, je le livrerois à Sa Majesté; que je répondois du succez de cette entreprise sur ma tête; qu'il pouvoit en assûrer M. Constance, et qu'il devoit me connoître pour être capable de faire ce que je promettois. M. Des- P. 187 farges et les Pères jugèrent que cet expédient étoit le meilleur que l'on pouvoit prendre et le seul nécessaire pour le temps. Aussy M. Desfarges l'alla-t-il dire aussitôt à M. Constance, qui rejetta fort loin la proposition, et comme une chose à quoy il ne falloit pas penser. Le lendemain, je fus trouver moi-même M. Constance, à qui je dis la même chose, le

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priant de m'emploier à tout ce qu'il me croioit utile pour le salut de l'Estat. Il me fit la même réponse qu'il avoit faite à M. Desfarges. Ce même jour-là, son fils le cadet mourut. M. Desfarges étoit sur le point de descendre, mais M. Constance lui dit qu'il ne pouvoit partir sans voir le Roy. Il le mena à l'audience, et aussitôt après il s'en alla à Bancok. Et comme M. Desfarges fut prez de partir, M. Constance lui dit qu'il ne manquât pas de monter aussitôt qu'il seroit arrivé, afin qu'il allât avec luy offrir ses services au frère du Roy, qui étoit dans le palais de Siam, et qu'il alloit incessamment faire faire des casernes de bambouc pour loger ses soldats. Il est à remarquer que c'étoit dans un lieu fort écarté et qu'un seul homme auroit suffi pour y faire périr tous les soldats en y mettant le feu. Quelques jours après le Père du Chapt, montant à Louvo, rencontra presque par tous les chemins des troupes en très grande quantité, ce qui étoit fort extraordinaire. Il crut qu'il seroit bon d'en avertir M. Constance; aussi ne fut-il pas plutôt monté qu'il le vint trouver pour lui en rendre compte. J'étois dans sa chambre lorsqu'il arriva, et à peine eut-il fait le récit de ce qu'il venoit de voir, que M. Constance lui dit en colère qu'il étoit un fou, un visionnaire, qu'il avoit peur, et mille autres paroles aussi outrageantes. M. Desfarges étant arrivé dans sa place, dit à M. de Vertesalle, qui commandoit en son absence, qu'il alloit monter avec quatre-vingt-quatre hommes, et luy donna tous les ordres nécessaires pour continuer les travaux. Comme il fut arrivé avec ses trouppes devant la ville de Siam, tout le peuple s'écria que P. 188 les François alloient piller le palais (croiant que le Roy étoit mort). Ce qui fit que M. Desfarges s'arrêta et alla trouver Verret, directeur de la compagnie, pour s'informer de luy ce que signifioit ce tumulte. Verret lui dit que M. Constance étoit un traître et un fourbe qui vouloit tromper les François et faire d'eux comme il avoit fait quelque temps avant notre arrivée, des Anglois à Marguy. M. Desfarges n'ajoutant pas une extrême foy à ce que lui disoit Verret, passa de l'autre costé de la rivière pour voir M. l'évêque de Metelopolis et M. l'abbé de Lyonne, et sçavoir d'eux la vérité, qui lui dirent qu'il se donnât bien de garde de monter à Louvo, que tout étoit perdu s'il y montoit; qu'ils savoient, il y avoit longtemps, que M. Constance n'étoit plus bien dans l'esprit du Roy, et qu'il y avoit un de leurs missionnaires, nommé M. Pommart, médecin du Roy, qui ne partoit point de la cour, et qui couchoit dans une salle proche le Roy, qui leur donnoit des avis secrets de ce qui s'y faisoit. Nonobstant cela, M. Desfarges voulut persister à monter, mais les évêques le conjurèrent de n'en rien faire, lui assurant que s'il le faisoit, tous les chrétiens étoient perdus, et qu'il alloit compromettre la gloire du Roy. Quand il vit que ces messieurs s'opposoient si vivement à son dessein, et qu'ils parloient comme gens fort assurez, il demanda du papier pour écrire. Il manda à M. Constance, par un officier de ses trouppes appellé Le Roy, qu'il étoit arrivé à Siam avec quatre-vingt-quatre hommes, que le peuple croit partout que les François alloient piller le palais, qu'il ne savoit ce que cela vouloit dire, et qu'il le prioit d'y descendre pour résoudre ce qu'il y auroit à faire. L'officier arriva sur les dix heures du soir à Louvo, donna sa sa lettre à M. Constance, qui après

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l'avoir lue, lui dit de s'en retourner, de dire à M. Desfarges de monter, qu'il n'y avoit rien à craindre, et que le Roy n'étoit point mort. M. Desfarges aiant communiqué cette lettre aux évêques, ils le conjurèrent par les mêmes raisons qu'ils lui avoient déjà dittes, de ne pas P. 189 monter, ce qui l'obligea de récrire une seconde lettre à M. Constance, qu'il envoia par le sieur Dacieux, capitaine, où il le prioit de venir lui-même à Siam, qu'ils iroient ensemble offrir leurs services au frère de Roy, qui étoit dans le palais; cepenpendant qu'il alloit se retirer à la Tabanque attendre ses ordres, et que s'il ne venoit pas, il s'en retourneroit avec ses troupes à Bancok. Dacieux arriva à quatre heures après minuit à Louvo, me vint trouver pour aller avec lui chez M. Constance, qui fit réponse qu'il ne pouvoit pas descendre, qu'il n'y avoit rien à craindre, et qu'il falloit que M. Desfarges montât. Ce fût sur ces difficultés de venir que M. Desfarges crut que ce que les évêques lui avoient dit de M. Constance étoit véritable, joint à ce qu'il n'avoit pu envoier le corps de son fils de Louvo à Siam pour l'enterrer, où les évêques, les prestres et les moines s'étoient rendus par son ordre pour le recevoir et l'inhumer avec toute la pompe et l'honneur qui étoient dus au fils du premier ministre du royaume; ce qui l'obligea de s'en retourner avec ses troupes dans sa place, où il ne fut pas plutôt arrivé qu'il fit continuer les ouvrages et distribua des officiers dans tous les travaux pour les presser et la mettre en état de se deffendre, si on venoit pour l'attaquer,, M. Desfarges fût fort surpris d'apprendre à son retour que Volent, ingénieur, s'amusoit à faire des maisons de plaisance; qu'il débauchoit sous main des ouvriers de la place; qu'il en avoit tiré jusqu'à trente en un seul jour; qu'il avoit fait démolir en partie une très-belle maison que les missionnaires lui avoient prestée, pour la rendre plus spacieuse, comme aussi il en avoit fait bâtir une entière à un quart de lieue de celle-là sur le bord de la rivière, à quatre pavillons, avec une grande ménagerie, ce qui fut cause que les Siamois qui travailloient à Bancok se plaignirent de luy à M. Desfarges, sur ce qu'il leur enlevoit leurs travailleurs. - Ce fut sur ces plaintes et sur ce que M. Desfarges s'aperçut qu'ils n'étoient plus si assidus aux tra- P. 190 vaux, qu'il lui dit qu'il ne prétendoit pas qu'il quittât les travaux du Roy pour bâtir des palais; qu'il devoit se ressouvenir que, manque d'application, les fortifications qu'il conduisoit de la place ne valloient rien; que le bâtardeau qu'il avoit fait construire pour retenir I'eau dans les fossés s'étoit éboullé, en un mot qu'il vouloit qu'il fit ce qu'il étoit obligé de faire; que ce n'étoit pas ainsy qu'on gagnoit l'argent du Roy, et que s'il continuoit il en écriroit à la cour. Volent lui répondit brusquement qu'il sen soucioit fort peu et qu'il en écriroit aussy. M. Desfarges, indigné d'une telle réponse, le mit lui-môme en prison, où il ne demeura que deux heures, parce qu'il pria le sieur de la Salle, commissaire, de dire à M. Desfarges qu'il lui demandoit pardon et qu'il tâcheroit de le mieux contenter à l'avenir. (La suite au prochain numéro.)

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P. 217 Comme M. Constance vit que M. Desfarges s'en étoit retourné, sur ce que lui-même navoit pas voulu ou n'avoit pu descendre, comme il avoit promis, pour aller tous deux offrir leurs services aux frères du Roy, il m'envoya à Bankok pour demander la compagnie des cadets à M. Desfarges. Aussitost que je fus arrivé et que j'eus dit ce que M. Constance m'avoit ordonné, M. Desfarges se plaignit à moy de la conduitte de M. Constance, disant que c'étoit un fourbe qui vouloit nous faire périr, qu'il n'en étoit que trop assuré, tant par ce qu'il en avoit appris des évêques et de Verret que par toutes ses démarches, qui marquoient qu'il avoit dessein de disperser nos trouppes, et par la difficulté qu'il avoit d'obtenir des travailleurs et des bois pour monter l'artillerie. Cependant, comme c'étoit un homme sans lequel on ne pouvoit rien faire, qu'il falloit le ménager, afin de mettre la place en état de se deffendre et de ne pas périr comme des malheureux. Je fus surpris d'apprendre de si fâcheuses choses, et comme le soupçon fait réfléchir, je trouvai, par bien des démarches que M. Constance avoit faites et qu'il m'avoit fait faire, que M. Desfarges étoit parfaitement bien informé. Ce fut à cette occasion que je lui dis que je ne retournerois pas à Louvo, afin de contribuer de mettre plus tôt la place en état. Cependant, M. Desfarges m'ordonna de monter et d'aller dire à M. Constance qu'il lui envoieroit la compagnie des cadets dès P. 218 que Sainte-Marie seroit de retour, qu'il étoit nécessaire qu'on l'exerçât encore du temps, pour la mettre en état de donner au Roy le plaisir qu'il en attendoit; que les chevaux n'avoient point de bouche, et que les hommes qui les devoient monter ne pouvoient pas encore les bien gouverner. M. Constance, qui ne trouva pas cette réponse à son goust, et qui vouloit venir à bout de son dessein, crut que le P. Royer, supérieur des Jésuittes, auroit plus de pouvoir sur l'esprit de M. Desfarges. C'est pourquoi il le lui envoya avec des ordres extrêmement pressants, qui ne produisirent rien davantage, le P. Royer lui rapportant seulement, pour raison de ce qu'il venoit seul, les mêmes choses que je lui avois dittes. M. Constance, ne pouvant s'empêcher de témoigner son ressentiment, dit, avec les démonstrations d'un homme furieux, qu'il savoit que c'étoient les évêques qui étoient cause de cela, mais qu'ils s'en repentiroient; et se tournant de mon costé: « Monsieur, me dit-il, que feriez-vous, si vous étiez en ma place, à des ingrats, à des gens à qui j'ay fait bastir des églises, que j'ay introduits dans le roiaume, que j'ay protégés, à qui j 'ay fait tout le bien qu'ils y ont, et qui s'opposent à mes desseins?» Je lui répondis qu'il ne falloit pas croire aux rapports qu'il pouvoit avoir des ennemis, et que peut-être ils n'avoient aucune part à ce qui lui faisoit de la peine. Il me dit qu'il étoit sûr de ce qu'il disoit et qu'ils s'en repentiroient. Je sortis et m'en allai chez les PP. Jésuittes, que je trouvai dans leur salle prenant du thé, qui me demandèrent pourquoi M. Desfarges navoit pas monté à Louvo. Je leur répondis que je n'en savois pas les raisons. Ils dirent qu'il devroit pourtant bien être monté. Le père Saint-Martin, confesseur de M. Constance, dit que M. Desfarges étoit bon et sage, qu'il savoit bien ce qu'il faisoit. A quoi tous répondirent comme en colère, méprisant la réponse du P. Saint-Martin, qu'il

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devroit bien monter à Louvo. Le P. Saint-Martin leur répliqua avec émotion qu'il en savoit plus p. 219 qu'eux, puisqu'il étoit son confesseur. - Cette chaleur de ces Pères, et surtout du dernier, me fit croire que le soupçon qu'on avoit de M. Constance étoit véritable, qu'il falloit même qu'il ne fût pas si bien dans l'esprit du Roy qu'il avoit été. Je voulus par moi-même en avoir quelques preuves. Je parlai pour cet effet à un valet de chambre de M. Constance, un des deux que M. le chevalier de Chaumont lui avoit donné, sur ce que son maître me paraissoit quelquefois triste. Il me dit qu'il savoit que depuis plus de deux mois M. et Mme Constance ne faisoient que pleurer. Le lendemain, étant à table avec lui, dans un moment où il étoit dans une profonde rêverie, je lui dis qu'il me paroissoit triste, que je le priois de m'en apprendre la cause s'il croyoit que je pusse lui être utile. Il me répondit que le sujet de son chagrin étoit que le Roy prenoit trop de remèdes,, que cela le rendoit plus malade, et qu'il se mettoit en colère, contre lui lorsqu'il vouloit lui en parler. M. Constance, quelques jours après, écrivit à M. l'évêque de Metelopolis pour le prier de monter, afin de voir ensemble le lieu qu'il croyoit le plus propre, pour bâtir une église; que le Roy lui en avoit donné la permission, et qu'il n'y avoit point de temps à perdre. M. de Metelopolis, qui savoit le contraire, comme lui-même me l'a dit par le moyen de M. de Pomart, missionnaire., qui étoit toujours auprès du roi, et le seul en qui il avoit sa confiance pour ses remèdes, envoya M. Ferru, missionnaire, dire à M. Constance qu'il lui étoit fort obligé de la bonté qu'il avoit pour lui et pour tous les chrétiens du royaume, qu'il le prioit de l'excuser de ce qu'il ne se rendoit pas à ses ordres, qu'il lui étoit survenu une incommodité qui ne lui permettoit pas de sortir de sa chambre sans danger. Je me trouvai chez M. Constance, lorsque M. Ferru arriva. M. Constance voiant que Mg, l'évesque ne venoit pas, comme il avoit espéré, se mit en colère contre lui, disant mille choses offençantes, lui repro- P. 220 chant qu'il ne portoit pas le respect qu'il devoit au Roy, puisqu'il avoit osé excommunier un Portugais (qui étoit un homme, d'une abominable conduite) sans en avertir Sa Majesté, qui étoit maître dans son royaume, et où on ne devoit rien faire sans sa permission. Il m'entretint ensuite environ un quart d'heure sur la bonne volonté que le Roy avoit pour moy et sur la reconnoissance qu'il auroit de tous mes soins, que dans peu il m'en donneroit quelque marque. En effet, deux jours après, le Roy m'envoia mille écus par des mandarins. M. Constance, qui ne voioit plus le Roy que difficilement, quoique tous les jours il allât au palais, pour me dissaduer de l'opinion qu'on avoit qu'il étoit

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mort, me mena avec luy, et dans le temps que Sa Majesté passoit pour aller voir ses éléphants, il me présenta à elle pour la remercier des mille escus qu'elle m'avoit fait donner. Ce prince étoit dans une chaise que quatre hommes portoient sur leurs épaules, accompagné de Pitracha. M. Constance se servit de cette occasion pour lui parler d'une éclipse de soleil qui devoit arriver dans quelques jours et pour lui demander si sa santé pouvoit lui permettre de la voir, que les Pères jésuittes lui donneroient ce plaisir. Il lui dit qu'ouy et qu'il les amenât dans le temps que devoit arriver l'éclipse. M. Constance conduisit les Pères jésuittes au palais, qui y dressèrent leurs lunettess devant le Roy, qui ne fut au plus qu'une petite demi-heure avec eux, à cause que le temps ne se trouva pas aussi propre qu'on l'auroit souhaitté. Depuis cette éclipse, M. Constance ne vit plus le Roy, quoiqu'il allât tous les jours à son ordinaire au palais. C'est pourquoy cherchant tous les moiens de se rendre nécessaire, il pria M. Pomart, qui étoit, comme j'ay dit, le médecin du Roy, d'introduire le Père de Bèze, jésuitte, à la cour, en disant à Sa Majesté que c'étoit une personne fort habile dans la médecine qui pouvoit, par le moien de ses remèdes, contribuer au P. 221 rètablissement de sa santé; M. Pomard lui dit qu'il le vouloit bien et le fit comme il lui avoit promis; mais le Roy n'a jamais voulu voir le Père de Bèze, et encore moins se servir de ses remèdes. M. Constance, qui commençoit à tout craindre et qui voioit que, quelque chose qu'il fit, il ne pouvoit parvenir à voir le Roy, voiant de plus que les soldats de la garde du palais faisoient tous les soirs tous leurs efforts pour parler à ceux que j'avois amenez de Bancok, qui estoient dans un corps de garde proche d'eux, jugea qu'il y avoit quelque chose de mauvais pour luy, ce qui l'obligea de me dire d'ordonner aux officiers françois de deffendre à leurs soldats de parler aux autres, et afin que cela se fit plus aisément, il distribua lui-même à tous leurs soldats de l'argent, enjoignant aux officiers d'y tenir la main. Ce qui étoit de particulier, c'est que dans ce temps, par touttes les villes, bourgs et villages du royaume, tous les hommes s'exerçoient avec des bâtons et des boucliers, marque que l'on tramoit quelque chose dans l'Etat ; mais ce qui en donna une assurance entière, ce fut les trouppes que Monpy, fils adoptif du Roy et qui ne l'abandonnoit jamais, fit lever à l'insçu de Sa Majesté, de quoy elle fut avertie par Pitracha, pour lors son favory. Le Roy aussitôt le dit à Monpy, qui se jetta à ses pieds, luy demandant pardon de sa faute, apportant pour excuse que c'étoit par le conseil de son père et pour se mettre en état de résister à ses ennemis, en cas qu'il arrivât faute de Sa Majesté. Le Roy se contenta de cet aveu, lui pardonna et lui dit seulement de ne plus tomber dans une semblable faute. Ces trouppes à l'instant se dispersèrent et ne parurent plus depuis. Depuis ce temps jusqu'au 18 de may, je ne bougeai de Louvo, étant toujours avec M. Constance, qui affectoit de ne parler que de choses qui n'avoient aucun rapport à nos

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affaires. Le même jour je dînay avec luy; il me parla moins qu'il n'avoit P. 222 jamais fait. A la sortie de table, il s'alla coucher sur son lit et moy sur le mien, suivant la coutume du païs, où deux heures après, c'est-à-dire sur les 3 à 4 heures du soir, il m'envoia quérir. Comme j'entrois dans sa chambre, il s'en vint au-devant de moy, me disant, en présence du Père de Bèze, jésuitte: « Monsieur le major, il y a bien des affaires: le Roy veut faire arrêter Pitracha.» Je lui dis que s'il n'étoît pas bien sûr de cela, et qu'il y eût quelque chose à craindre, il souffrit que nous nous retirassions chez luy, que sa maison étoit forte, que j'y ferois venir nos François et qu'avec sa compagnie angloise nous nous mettrions en état de résister à nos ennemis. Il me dit que non; mais qu'il falloit (répétant « qu'il falloit » par trois ou quatre fois, comme un homme interdit et qui cherche une réponse à faire) que j'allasse faire prendre les armes aux Siamois que j'avois amenez de Bancok, sans que l'on s'aperçût de rien. Je lui dis que je les leur ferois prendre pour faire l'exercice. comme à l'ordinaire. Comme je m'en allois sortir, le Père de Bèze lui demanda s'il n'iroit pas au palais: «Je m'en donnerai bien de garde, » lui répondit-il. Aussitôt je me rendis aux trouppes à qui je fis prendre les armes, et à peine les eus-je fait mettre en haye, que j'aperçus M. Constance qui s'en alloit seul au palais. J'allay au-devant de luy. Je lui demanday où il alloit; il me dit: « Au palais, et venez avec moy. » Messieurs les chevalliers Desfarges et de Freteville qui s'en alloient à la chasse, étant l'un et l'autre bien armés, m'abordèrent en me disant où j'allois. Je leur dis: « Au palais avec M. Constance. » Ils l'allèrent aborder, le saluèrent et lui demandèrent s'il vouloit qu'ils l'accompagnassent. Il leur dit qu'ouy, et qu'ils laissassent leurs armes au corps de garde. Ce qu'ils firent à la réserve des pistolets de poche qu'ils ne purent pas avoir le temps de quitter. Nous entrâmes dans le palais, et comme je fus à vingt pas en dedans, je dis à M Constance : « Pourquoy, monsieur, n'avezVous pas voulu me donner l'ordre darrêter Pitracha? » Il me P. 223 dit: « Ne parlons point de cela. » Aussitôt nous aperçûmes Pitracha à la tète de plus de 9,000 hommes, entouré de tous les officiers du palais, qui vint à nous; et nous aiant abordés, prit par la manche M. Constance, lui disant: « Ah! le voicy, » et aussitôt dit à un mandarin de lui couper le col. M. Constance, à demy mort, se tourna du côté de Pitracha en posture de suppliant, à qui il parla à l'oreille. En même temps six personnes me prirent sans beaucoup me presser, et le fils de Pitracha toucha le bout de mon épée. Aussitôt je mis les deux mains sur la garde, afin den être toujours maître, en regardant fixement M. Constance, pour, au moindre signe quil m'auroit fait, la passer au travers du corps de Pitracha, croiant que c'étoit la volonté du Roy de s'en défaire, comme il me l'avoit dit. M. Constance, tournant la tête de mon côté, me dit d'une voix tremblante: « Seigneur major, rendez à Pitracha votre épée. » Je la tiray, et comme je la tenois par le milieu pour la donner à Pitracha, son fils, qui étoit derrière moy, la prit par la garde. Je me tournay brusquement, et comme j'eus vu qui c'étoit, je la laissay aller. Les chevalliers, Desfarges et de Fretteville, qui nous suivoient, furent désarmés et arrêtés à quelques vingt pas avant dans le palais. Comme je fus désarmé,

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ils me menèrent avec les chevalliers Desfarges et de Freteville dans une salle du palais sous la garde du second ambasseur et de cinquante Siamois, aiant tous leurs sabres nuds. Pitracha prit par le bras M. Constance, lui fit quitter ses souliers et son chapeau, et le promena ainsi tout autour du palais pour le montrer au peuple qui s'y étoit rendu en foulle; après on l'amena dans la salle où nous étions. A peine y fut-il entré qu'il me dit en m'abordant : « Seigneur major, je suis bien fâché de vous voir ici. » Je lui répondis: « Votre Excellence l'a bien voulu, car si vous m'aviez cru, ni vous ni moy n'y serions pas. » Pitracha, voiant que nous nous parlions, le vint prendre et I'emmena. On le chargea de fers, on lui mit la cancre au col et P. 224 on lui brûla la plante des pieds. Ensuite Pitracha s'en alla dans l'antichambre du Roy, y fit prendre Monpy, et là le fit couper en trois en sa présence. La princesse reine, la fille du Roy, qui étoit dans le palais lorsque tout cela se faisoit, disoit tout haut qu'il falloit exterminer tous les chrétiens qui étoient dans le roiaume. En effet, on se saisit de tous, que l'on chargea de fers. M. de Metelopolis n'en fut pas même exempt. Il n'y eut que les bons Pères jésuittes qui eurent la liberté et la permission de voir ces pauvres captifs, qu'ils soulagèrent autant qu'ils purent. - Le lendemain de ma détention, l'on me transféra avec les chevalliers Desfarges et Freteville à Tripson, où je trouvay les trois officiers que j'avois amenez avec moy de Bancok, qui m'apprirent que leurs soldats sur les huit heures du soir les avoient abandonnez. On avoit aussi mis en prison les gardes de M. Constance et leur capitaine, à qui je demanday pourquoi il n'avoit pas suivi son maître. Il me répondit qu'il ne lui avoit pas dit. Nous demeurâmes là quatre jours sans qu'on nous donnât quoique ce soit à manger, au bout desquels Pitracha me fit venir avec les officiers qui étoient avec moy à Louvo, où il nous fit traitter magnifiquement. Comme je m'étois plaint qu'on nous avoit pillés et qu'on m'avoit pris à moy seul pour plus de cent pistoles dargent et de nippes, Pitracha, qui ne parloit jamais que de la part du Roy, nous fit apporter par dix grands mandarins, dans le lieu où nous étions, tous les plus précieux habits qui se trouvèrent chez M. Constance avec toutes sortes d'autres belles hardes, jusqu'à des pistolets et des épées que l'on étala devant nous. Les mandarins nous dirent, que, ne pouvant pas nous rendre les mêmes choses qu'on nous avoit prises, le Roy leur avoit ordonné de nous dire que nous pourrions nous accommoder de ce qu'il nous conviendroit et de nous récompenser par cet échange de nos pertes. Je dis que nous ne le pouvions faire, que les François comme nous ne portoient jamais les habits des autres et encore moins P. 225 d'un homme qui avoit été notre amy. Ils me répondirent que si les François n'avoient pas cette coutume, c'étoit celle des Indes de ne refuser rien de ce qui étoit donné par un Roy. Je répliquai que j'estimois fort les présents des Rois, mais que si j'étois assez lâche que d'en prendre de semblables, je serois indigne de vivre, et que le Roy mon maître, à mon arrivée, ne manqueroit pas de m'en faire punir. Aussy je n'y pris rien, ni les officiers qui étoient avec moy. Ce qui fut cause qu'on remporta tout ce qu'on avoit apporté.

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Madame Constance, qui étoit gardée à vue dans sa maison, m'envoia le Père Dolus pour me prier de lui aller parler. Je dis à ce Père que je le voulois bien, mais que je la suppliois que ce ne fût pas chez elle, afin dôter tout soupçon, qu'elle prit la peine d'aller dans la chapelle et que j'y irois. Elle sy rendit avec le Père Roger. Je m'approchai d'elle; elle me dit: « Seigneur major, si M. Constance vous avoit voulu croire, il n'en seroit pas où il est. Je vous prie de ne le point abandonner.» - Je lui dis que j'étois sans pouvoir, mais qu'elle devoit s'assurer que je ne manquerois jamais de bonne volonté. Je m'en retournai à mon logis où, à peine fus-je arrivé, que le barcalon, qui étoit le premier des trois ambassadeurs venus en France, m'envoia une personne pour me prier de l'aller trouver dans une maison vis-à-vis de la sienne que M. Constance avoit fait bâtir; il me dit qu'il venoit me trouver de la part du Roy pour me dire que Sa Majesté donnoit à M. le général touttes les charges de M. Constance, et qu'en cas qu'il ne voulût pas les accepter, il les donnoit à un de ses fils; qu'il vouloit que tout l'État roullât sous sa conduite, et si je ne croiois pas qu'il vint, si j'allois lui dire de monter. Je lui répondis que je n'en doutois nullement, vu les grands biens qu'on lui vouloit faire. Après il me dit de venir avec lui parler à Pitracha, que nous trouvâmes dans une salle du palais, accompagné dun grand nombre de mandarins qui avoient posé leurs sabres nuds sur le p. 226 plancher. Il étoit assis sur un coussin de velours, aiant trois sabres nuds à chacun de ses costés. Je m'approchai, et, m'étant assis sur le tapis de Turquie vis-à-vis de lui, il me fit présenter du bétel qu'il mangeoit et me dit la même chose que le barcalon m'avoit dit, me répétant pour une seconde fois si je croiois que M. le général ne monteroit pas s'il n'envoioit le quérir. Je lui répondis qu'il monteroit. Il me repliqua qu'il attendoit M. de Metelopolis, et qu'aussitôt qu'il seroit arrivé, nous partirions ensemble. Je sortis, et, le lendemain, M. l'abbé de Lyonne arriva à la place de M. de Metelopolis, qui se trouva incommodé. Je l'allai aussitôt voir chez M. Pomart, missionnaire et médecin du Roy, qui lui raconta tout ce qui étoit arrivé. Deux heures après nous allâmes ensemble au palais, où nous trouvâmes Pitracha dans le même lieu et de la même manière que je l'avois vu. Il nous fit asseoir, et dit à M. l'abbé de Lyonne qu'il falloit qu'il allât avec moy trouver M. le général et qu'il lui dit bien de monter et s'il ne croioit pas qu'il montât. Il lui répondit qu'il n'en savoit rien, mais qu'il le lui diroit. Ils s'entretinrent plus d'une demi-heure, et, sur la fin, il dit à M. l'abbé de Lyonne qu'il falloit que M. le général montât, que c'étoit la volonté du Roy et pour le bien de l'État, et qu'en cas qu'il ne voulût pas le faire, qu'il le feroit bien monter. Le lendemain, M. de Lyonne, le barcalon, le second ambassadeur et moy partîmes pour Bancok. Comme je montois sur un éléphant, le P. Dolus m'apporta deux pacquets cachetés pour donner aux PP. Camille et Thionville, qui étoient à Bancok. Comme nous fûmes arrivés au port, me trouvant obligé de me retirer un peu à l'écart, j'aperçus derrière des haies quantité d'hommes qui défiloient: cela me fit soupçonner quelque chose; c'est pourquoy, voulant reconnoître davantage, je descendis plus de

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cent pas, comme en me promenant le long de la rivière. En regardant à droite et à gauche, j'aperçus dans le fond des balous grand nombre de sabres et de boucliers p. 227 que l'on y avait mis, ce qui me fit croire qu'on avoit quelque mauvaise intention. Je les fis apercevoir à M. l'abbé de Lionne, qui me dit qu'assurément ces gens-là avoient formé quelque dessein. En effet, tout le long de la route, on ne voioit que bafous qui venoient de tous costés au barcalon, à qui il donnoit ses ordres, et que monde sur les bords de la rivière qui s'embarquoient dans des ballous. Je trouvay, à une lieue au-dessus de Siam, le 25 may, le sieur Dacieux, capitaine, que M. Desfarges envoioit à Louvo pour demander à Pitracha le cordon de l'ordre de Saint-Michel que le Roy avoit envoié, à M. Constance, qu'on avoit mis à mort depuis quelques jours. Après avoir souffert la question, ou l'avoit fait sortir du palais, sur le soir, par une porte de derrière, porté dans une chaise ordinaire jusqu'à un quart de lieue de là sans suite, où on le couppa en deux d'un coup de sabre par le travers du corps. Je quittay Dacieux après l'avoir averty de tout ce qui s'étoit passé à Louvo, qui continua son chemin, à qui on donna, au lieu du cordon de l'ordre, mille coups de rotins, non pas que ce fùt pour échange, mais parce qu'il fut pris avec les officiers qui se sauvoient de Louvo, dont je parleray ensuitte, et qu'ils joignirent en chemin en s'en revenant à Bancok. Nous arrivâmes sur les neuf heures du soir à Siam. Je descendis avec M. de Lionne chez M. l'évêque de Metelopolis, à qui nous rendismes compte de tout, qui nous dit que nous serions bien heureux si nous pouvions sortir de cette affaire. Je lui dis qu'il seroit bon que je m'abouchasse avec Verret et Charbonnot, pour les informer de ce que j'avois vu, que je le priois de m'y faire conduire. Il me dit plusieurs raisons pour m'en détourner et me refusa même de me donner un homme, dans la crainte que cela ne me fit des affaires. Je persistai cependant dans mon dessein, et comme je vis qu'il n'y vouloit pas consentir, je m'y en allay seul : c'étoit sur les onze heures du soir. Je P. 228 trouvay Verret qui se faisoit, garder et qui avoit porté un corps de garde à sa porte. Je lui racontai tout ce qui m'étoit arrivé et ce que j'avois reconnu. Il me dit qu'il s'apercevoit tous les jours que Constance étoit un traître et qu'il avoit projetté, dès l'arrivée des ambassadeurs, de faire périr les François. Il envoia quérir Charbonnot, qui nous dit qu'il venoit d'apprendre que le barcalon faisoit sortir deux mille hommes de Siam pour Bancok et que c'étoit pour le surprendre. Sur cet avis, je dis à Verret de me donner son ballou et de ses gens pour me conduire, que je voulois partir pour prendre le devant, afin d'informer M. Desfarges de tout ce qui se passoit. Il me dit qu'il vouloit venir avec moy. Nous nous embarquâmes aussitôt l'un et l'autre sans voir les évêques. A six lieues de Siam, je fus bien surpris de trouver le barcalon qui donnoit partout ses ordres, qui me demanda où j'allois et où étoit M. de Lionne. Je lui dis que je le croiois devant; il me répliqua que non et de l'attendre, et qu'il ne falloit

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pas que je prisse les devants. Demie-heure après, il se sépara de moy pour continuer à donner ses ordres. Aussitôt que je le vis dans un des canots et hors d'état de connoître mes démarches, je donnay quelque argent à mes rameurs, en leur en promettant davantage s'ils faisoient diligence, et ainsy Verret et moy nous nous rendîmes à Bancok deux heures devant le barcalon, le second ambassadeur et M. l'abbé de Lyonne, où je trouvay M. Desfarges sur les travaux, à qui je dis tout ce que j'avois vu et tout ce qui s'étoit passé dans tout le temps que j'étois resté à Louvo, le plus succinctement qu'il me fut possible, me disant que j'allasse partout porter ses ordres, que tout fût en état, afin de ne point se laisser surprendre et de résister vigoureusement en cas qu'on voulût nous attaquer, ce que l'on fit sans qu'on s'aperçût de rien. Comme on nous vint dire que le barcalon arrivoit, M. Deslarges m'ordonna de faire prendre les armes à la garde quand il entreroit, et s'en alla dans sa maison pour le recevoir. Le bar- P. 229 calon, ayant salué M. Desfarges, commença par luy dire que le Roy avoit fait arrêter M. Constance parce qu'il avoit malversé dans ses charges et dissipé les finances; que Sa Majesté, pour reconnoissance des obligations qu'elle lui avoit et pour l'estime singulière qu'elle faisoit de sa personne, lui avoit ordonné de lui dire qu'elle vouloit donner les charges de M. Constance à ses fils. M. Desfarges lui répondit quil étoit fort obligé au Roy des sentiments d'estime qu'il avoit pour luy et du bien qu'il vouloit faire à ses enfants, mais qu'il le prioit de dire à Sa Majesté qu'ils n'étoient pas capables de ces emplois, et que s'il les avait amenés à Siam, c'étoit pour sacrifier leurs vies pour la gloire de Sa Majesté. Le barcalon lui répliqua que le Roy avoit envie de le voir pour conférer avec lui sur quelque chose d'importance, et qu'il le prioit, pour cet effet, de monter, et, comme il n'en avoit fait aucun doute, il lui avoit fait descendre tous les ballous propres à monter un homme de son mérite et de sa distinction. M. Desfarges, qui vouloit conférer avec M. l'abbé de Lyonne et moy avant que de s'engager à rien, dit au barcalon qu'il falloit songer à prendre quelques rafraîchissements et qu'en beuvant ensemble ils parleroient mieux de cela. M. Desfarges, sous prétexte de donner quelque ordre, sortit de la chambre avec M. l'abbé de Lyonne et moy, laissant le barcalon avec des officiers de la place à qui il dit qu'ils devoient s'adresser à luy pour tout ce qu'ils auroient besoin, qu'il vouloit leur faire bâtir des maisons plus commodes que celles qu'ils avoient et qu'il apporteroit tous ses soins pour leur donner toutte sorte de satisfaction. Moy, qui avoit vu tout ce qui s'étoit passé à Louvo, et qui ne douttois plus qu'on ne voulût nous perdre, je dis à M. Desfarges que je ne lui conseillois pas de monter, qu'immanquablement on le couperoit, lui et son fils, en morceaux; que le plus sûr étoit de se tenir dans sa place, et d'y périr plutôt que de monter. M. l'abbé de Lionne dit au contraire qu'il falloit P. 230 qu'il montât, qu'il pouvoit peut-être par sa présence ramener les esprits et

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raccommoder les affaires. M. Desfarges, se tournant de mon côté, me dit qu'il falloit qu'il se sacrifiât pour la gloire du Roy son maître et pour le public, et qu'il pourroit donner en montant le loisir à M. de Vertesalle, qui commandoit en son absence, de faire mettre les canons sur les affûts qui commençoient d'être prests, et d'achever de mettre la place en état; que pour donner plus de confiance à Pitracha. Il prendroit son fils ainé avec luy, ce qu'il ne croioit mieux faire pour le service du Roy. Aussitôt on rentra, dans la salle, où on avoit installé le barcalon avec le second ambassadeur; l'on servit à dîner, on se mit à table et l'on s'y réjouit comme si on eût eu de part et d'autre tout sujet d'être content. Quelque temps après le repas, M. Desfarges dit au barcalon qu'il partiroit quand il voudroit, ajoutant qu'il le prioit de luy dire s'Il navoit rien à luy demander de 1a part du Roy de ce qui étoit dans sa place, parce que du moment qu'il en seroit sorti, il ny avait plus de pouvoir. Le barcalon, très ravi de l'avoir, lui dit que le Roy ne lui avoit donné d'autre ordre que de le prier de monter, et qu'il s'en alloit pour faire avancer les ballous. Dans cet entretemps, M. Desfarges fit venir dans la salle tous les officiers de la place, et, se tournant vers M. de Vertesalle, il lui dit : « Monsieur, je m'en vais monter avec mon fils, aiez soin de faire presser les ouvrages et de vous mettre en état de vous bien deffendre. Je ne doutte point qu'on ne m'y amène devant avec mes enfants pour la faire rendre, et qu'on ne nous prépare pour cet effet les derniers supplices, mais, quelque chose qui arrive, je veux et vous ordonne qu'on me laisse pendre moy et mes enfans, et vous deffendiez jusqu'au dernier de vos hommes.» Tous les officiers furent comme au désespoir de le voir partir. Il s'embarqua aussitôt avec son fils et M. l'abbé de Lionne le 27 may. A peine fui-il party, que M. de Vertesalle fit presser les travaux : les officiers travailloient comme les soldats. On fit P. 231 planter une palissade du costé de la terre, qui régnoit depuis le bastion de Dacieux jusqu'aux cavaliers, et l'on diligenta si bien qu'en dix jours de tems la place fut en état de se deffendre, et afin que nous pussions avoir de quoy subsister, j'allai faire prendre et amener dans la place les cent vaches que M. Constance avoit envoiées, qui étoient gardées par des Siamois. J'allai trouver ensuitte le P. Camille, à qui je rendis les deux pacquets que le P. Dolus m'avoit donnés cachetez du cachet de la société pour lui mettre entre les mains. Il les prit et s'en alla dans sa chambre seul les ouvrir. Quatre heures après il vint me trouver les pacquets à la main, me disant que ce qui étoit dedans n'était pas à eux, et qu'ils ne s'en vouloit point charger, parce que s'ils étoient trouvez les avoir, cela leur pourroit faire des affaires. Il voulut me les donner, je lui dis que je ne voulois pas non plus que lui m'en charger, et, comme il vit que je résistois, il me les laissa sur ma table étant cachetés de son cachet, en s'en allant, Pitracha, sachant que M. Desfarges montoit, mit en liberté son fils, le chevalier Fretteville, Saint-Vendry, Delasse et Desfarges, ces trois derniers étoient les officiers

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qui montèrent avec moy à Louvo pour commander les Siamois. Ces cinq messieurs, quelque temps après que je fus parti de Louvo, voiant qu'on vouloit nous faire périr, résolurent de se sauver pour venir se joindre à M, Desfarges, à Bancok. Ils prirent l'occasion de la chasse, se rendirent tous au port à la faveur de leurs chevaux, se jettèrent dans un ballou et contraignirent ceux qui étoient dedans de les mener, A peine furent-ils une lieue avant dans 1a rivière, que les Siamois qui les menoient se jetèrent à la renverse dans l'eau. Eux fort embarrassez pour ne pouvoir ramer, descendirent à terre; mais comme ils eurent marché environ une lieue, ils trouvèrent deux cents hommes qui se mirent en devoir de les arrêter, leur disant qu'ils se rendissent, qu'ils ne P. 232 leur feroient point de mal, et qu'ils devroient s'en retourner à Louvo. Ce qui ne fit aucun effet, jusqu'à ce qu'ils apperçurent les Mores, qui sont des trouppes de cavallerie qui venoient à à eux à toutte bride. Comme ils se furent rendus à condition qu'on les laisseroit retourner librement, on se moqua d'eux, on les lia et on les livra aux Mores, qui les attachèrent à la queue de leurs chevaux, les obligeant à grands coups de rotins de toujours courir. Bressi, ingénieur, mourut sous les coups pour ne pouvoir pas aller si vite que le cheval derrière lequel on l'avoit attaché. Aussitôt qu'ils furent ramenez à Louvo, on les exposa au peuple, qui leur fit mille outrages, chacun les souffletant et leur crachant au visage, et ce pendant plus d'une heure. Aprez quoy on les jetta dans les prisons, à demi-morts, où on les chargea de fers. M. Desfarges apprit cette fâcheuse aventure par son fils le chevalier, en arrivant à Louvo. Le barcalon mena M. Desfarges dans le logis de M. Constance, où il fut autant de tems qu'il en falloit pour donner avis à Pitracha; ensuitte il le mena avec son fils et M. l'abbé de Lyonne au palais. Ils passèrent par une allée au milieu de plusieurs soldats assis à terre qui avoient auprès d'eux leurs sabres nuds. De là ils entrèrent dans la salle où étoit Pitracha, assis, dans le fond, sur un carreau de velours, aiant six sabres nuds à ses côtés, avec un grand nombre de mandarins assis autour de luy avec chacun leur sabre. Pitracha l'ayant fait asseoir, son fils et M. de Lyonne, lui dit fièrement qu'on se plaignoit fort des François: que le Roy l'avoit mandé pour savoir à quel dessein il étoit venu dans son royaume, - pourquoi il avoit maltraitté ses sujets dans Bancok, - qui l'avoit porté à amener jusqu'à sa capitale des trouppes, - que son fils avoit eu peur, que pour cela il s'en étoit fuy, mais qu'il n'avoit qu'à parler hardiment: que M. Constance étoit mort .... M. Desfarges, sans s'étonner et d'un air dun homme qui méprisoit tout ce qui auroit pu effrayer un autre, lui répondit qu'il étoit P. 233 venu dans ce royaume par l'ordre du Roy son maître pour sacrifier le reste de ses jours et ceux de ses enfants pour le service et la gloire du Roy de Siam; qu'il avoit fait pendre un Grec par l'ordre de Sa Majesté, qui avoit débauché cinquante de ses soldats pour les envoier au Mogol, qu'il étoit venu jusqu'à Siam avec 84 hommes dans le dessein de monter jusquà Louvo, selon les ordres que le Roy lui en avoit donnés; qu'il n'avoit pas passé outre. Sur ce que tous les Siamois assemblés disoient que les

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François alloient piller le palais, dit qu'il s'en étoit retourné avec ses trouppes à Bancok pour faire voir qu'ils étoient d'une nation qui ne cherchoit que la gloire, et incapables de s'enrichir par des vols si infâmes, et que si son fils avoit eu peur, il n'étoit pas son fils.- Pitracha lui répondit que puisque cela étoit ainsi, il avoit ordre de lui dire, de la part du Roy, qu'il fit monter ses trouppes pour aller faire la guerre aux Laos, ses ennemis. M. Desfarges lui dit qu'il ne le pouvoit pas, que quand il étoit hors de sa place il n'y avoit plus de pouvoir. Pitracha, indigné de cette réponse, donna ordre qu'on l'arrètât. M. l'abbé de Lionne se leva aussitôt, alla joindre le barcalon et lui dit de se ressouvenir que M. Desfarges, en partant de Bancok, lui avoit demandé s'il n'avoit rien à souhaitter de ce qui étoit dans la place, parce qu'aussitôt qu'il en seroit dehors il n'y avoit plus de pouvoir. Pitracha demanda au barcalon si ce que disoit M. l'abbé de Lionne étoit véritable. Il lui répondit qu'ouy. Il dit en même tems à M. Desfarges: « Si je vous renvoyois à Bancok, reviendriez-vous? » M. Desfarges lui répondit qu'ouy. Pitracha lui dit qu'il falloit qu'il écrivit à M. de Bruand, qui commandoit dans Marguy, qu'il se trouvât dans un endroit qu'il lui nomma, qu'il y amenât ses trouppes afin de se joindre aux siennes pour aller touttes ensemble combattre les ennemis du Roy; - et afin de l'obliger à écrire et luy ôter touttes sortes d'excuses, il lui fit apporter du papier et de l'encre. M. Desfarges, pour faire croire qu'il avoit de la créance à ce que disoit P. 234 Pitracha, écrivit sur-le-champ une lettre qui n'étoit point signée, et d'une manière à faire croire à M. Bruand qu'il devoit se tenir sur ses gardes et qu'il ne devoit pas sortir, ce qu'il comprit parfaitement; après quoy Pitracha envoia quérir trois pièces d'étoffes fort riches, en donna une à M. Desfarges et les deux autres à ses deux enfants, lui disant qu'il n'avoit qu'à s'en aller à Bancok, qu'il garderoit ses deux fils avec luy, dont il auroit grand besoin. M. Desfarges partit aussitôt de Louvo, accompagné de plusieurs mandarins et du second ambassadeur pour donner partout les ordres et faire tenir des ballous prests pour embarquer les trouppes et les faire monter. A peine M. Desfarges fut-il parti que Pitracha envoia tous les grands du royaume de la part du Roy aux deux princes ses frères, qui étoient dans le palais de Siam, pour leur dire de monter, les assurant que Pitracha avoit juré sur la grande pagode qu'il ne leur arriveroit aucun mal. Ces jeunes princes, pressés par les prières de ces seigneurs et comme remis de leur crainte, montèrent à Louvo, où ils ne furent pas plutôt arrivés, que Pitracha les fit mener à Tripson, devant une pagode bastie sur les bords de l'étang, et là, les aiant fait mettre dans des sacs de velours, les fit assommer à coups de baston de sandal, bois le plus précieux des Indes, et destiné pour de semblables meurtres. Ce supplice est pour les seuls princes du sang. Il fut fait en présence du fils de Pitracha, que son père avoit envoié pour l'assurer de la vérité de cette expédition. - M. Desfarges, avec le second ambassadeur, arriva à Bancok le jour de la Pentecoste, 6e juin 1688. (La suite prochainement.)

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P. 262 Desfarges fut ravi de trouver 1a place en état de se deffendre pour ce qui concernoit les ouvrages, et comme il vit une barque qui descendoit chargée pour la Chine, il demanda à La Salle, commissaire, ce qui nous manquoit. La Salle luy dit que nous n'avions que fort peu de sel, assez de ris, mais qu'il ne valloit rien, peu de viande, à la réserve des cent vaches que j'avois fait mettre au dedans, un peu de poisson de caboche, point d'épicerie, et nul argent. Il dit à La Salle qu'il falloit prendre ce qui nous accommoderoit de cette barque et sur le champ il dépêcha un officier pour aller dire capitaine de nous parler, ce qu'il refusa de faire. Aussitôt M. Desfarges donna ordre de tirer dessus des deux forteresses, voyant bien que c'étoit à des ennemis qu'il avoit affaire, par le refus qu'ils lui faisoient P. 263 des moindres choses, et le mauvais traittement qu'ils avoient fait à ses officiers. Nous incommodâmes fort cette barque que nous ne pûmes prendre faute d'avoir eu de quoi aller à elle. Ceux qui la conduisoient se jettèrent sur le ventre et la laissèrent aller au gré des eaux. Ce fut par cet acte d'hostilité que l'on déclara la guerre aux Siamois. Le second ambassadeur, qui devoit venir disner avec M. Desfarges et qui étoit sur le bord de la rivière donnant ses ordres pour l'embarquement de nos trouppes qu'il croioit emmener, s'embarqua lui et tout son monde dès les premiers coups de canon qu'il entendit et monta à Louvo avec une précipitation extrême. En même temps M. Desfarges, pour se mettre en état de soutenir un siége qu'il prévoioit devoir estre long, commença par faire prendre quarante Siamois qui étoient dans les ballous qui l'avoient descendu de Louvo, qui nous ont beaucoup servi pour nos travaux pendant le temps qu'a duré le siége; puis il envoia quérir Volent, à qui il dit que n'aiant plus rien à menager avec les ennemis, il falloit songer à se bien deffendre, qu'aiant trop peu de troupes pour conserver les deux forteresses, il falloit tirer de celle de l'Oüest la compagnie qui y étoit commandée par M. de la Cressonière, et, après qu'on auroit tout fait transporter, la faire sauter. Volent lui dit qu'il n'y falloit pas songer, que cela étoit impossible. M. Desfarges fit partir sur l'heure une personne pour dire à M. de la Cressonnière qu'il eust à luy envoier toutes les munitions de son fort, de faire crever les canons qui étoient aux Siamois que nous y avions trouvés en arrivant, et d'encloüer ceux qu'ils ne pourroit pas fair crever. Et afin de faire plus de diligence, il me dit de détacher vingt hommes que je lui envoiai. Il fit crever treize pièces de canon, encloüa le reste, fit transporter toutes les munitions, et le tout dans l'espace de huit heures seulement. Ce siége, qui a commencé le 6e juin 1688, et qui n'a fini que le 2e novembre de la même année, a été le plus P. 264 beau que les Indes aient jamais vu par les actions de valeur qui s'y sont faites, pour avoir soutenu avec deux cents hommes seulement les efforts de toutes les nations de ce grand roiaume, s'être paré des ruses d'un peuple le plus artificieux du Levant, pour avoir contraint un Roy au milieu de ses États qui avoit sur pied un nombre infini de

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milices, de donner à une poignée de monde des vaisseaux pour s'en retourner pour avoir obtenu une capitulation toute glorieuse au Roy et toute utile à la religion. Pitracha n'eut pas plutôt appris que les Francois lui avoient déclaré la guerre, qu'il fit prendre les deux fils de M. Desfarges et les autres officiers qui étoient retenus à Louvo, les fit charger de fers, leur fit mettre la corde au col, les fit jetter dans les prisons et leur donna pour compagnie à chacun un bourreau pour les étrangler. D'abord que M. Desfarges eut fait tirer du fort de l'Oüest tout ce qui y étoit, il commença à le faire battre à coups de canon afin de le raser. Deux jours après, prevoiant que les Siamois pourroient, à la faveur dun bourg qui étoit proche de notre place, beaucoup nous incommoder, pour pouvoir venir à nous à couvert jusqu'à la portée du pistolet, il envoia Des Rivières, capitaine, à la tête de trente hommes, le brusler. Il y eut plus de deux cents maisons réduittes en cendres. Comme l'on faisoit cette expédition, il songea que, s'il avoit les vaisseaux de Sainte-Marie et Suart, il pourroit utilement s'en servir pour tenir la rivière libre, et pour tirer de tous côtés des vivres dont nous avions besoin, et qu'il voioit dans une espèce d'impuissance de pouvoir avoir de nulle part faute d'argent, parce que Verret, qui avoit ordre d'en fournir, ne nous en avoit point donné; c'est pourquoy il fit venir un nommé Saint-Cry, à qui il dit qu'il l'avoit choisy pour monter une barque appartenant à Verret, pour aller chercher Sainte-Marie et Suart, et leur dire, aussitôt qu'il les auroit joints, de venir le plus diligemment qu'ils pourroient. Il lui donna P. 265 huit soldats. Saint-Cry monta la barque avec ses huit hommes, où il y en avoit encore quatre, compris le pilote. Je luy donnai, par ordre de M. Desfarges, des grenades seulement, la barque étant munie de poudre autant qu'il lui en falloit. A peine Saint Cry fut-il une lieue avant dans la rivière qu'il fut entouré d'une infinité de ballous. Et comme les Siamois s'aperçurent que la plupart des soldats étoient en désordre pour avoir bu un peu trop d'eau-de-vie, après avoir hésité quelque temps, ils en vinrent à l'abordage. Le pilote lâchement se jetta dans la rivière et s'alla rendre aux ennemis qui le mirent aux fers, et comme les Siamois crurent que ce qui paroissoit sur la barque étoit trop faible pour leur résister, ils montèrent en foule dedans. Saint-Cry, qui s'étoit aperçu de leur dessein, prevoiant bien qu'il ne seroit pas assez fort pour eux, avoit mis avec un de ses soldats nommé La Pierre, une partie de ses poudres et de ses grenades sur le pont et fait une trainée de poudre du pont à sa chambre, où ils s'étoient retirez. Comme il vit qu'il y avoit un assez grand nombre de Siamois, il mit le feu aux poudres, qui les fit tous sauter en l'air, la pluspart tuez et le reste blessés, ou fort étourdis. Saint-Cry ny le soldat n'eurent point de mal; la barque fut fort endommagée et, faute de pouvoir être gouvernée, elle alla écheoir à quelques cinq cents pas de là. Lés Siamois, qui n'y croioient plus de poudre, vinrent à elle et montèrent dessus en beaucoup plus grand nombre qu'auparavant pour la piller. Saint-Cry qui, avec son soldat, La Pierre, et un petit garçon, s'étoit retiré dans la sainte Barbe, dit au petit garçon de l'avertir quand il y auroit beaucoup de monde; et comme il lui eut dit que tout étoit plein, il fit sa prière, dit à La Pierre de se sauver, qui se jetta dans l'eau., son sabre à la main, puis prit par le bras, le petit garçon, le jetta par un sabord dans la rivière, où l'aiant vu assez loin dela barque, pour n'en être pas endommagé, il mit le

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feu au reste de ses poudres qui firent périr, avec luy et sa barque, tous les Siamois qui étoient P. 266 dedans. Le soldat fut tué au milieu de l'eau, et le petit garçon eut un coup de mousquet dans le bras, et se sauva à la forteresse Où il dit ce qu'il venoit de voir. - Les Siamois, présens à cette action, se mirent à dire avec étonnement: « Quelle nation que ces François qui se brûlent eux-mêmes! il faut que ce soient des diables, et non pas des hommes. » Pendant que cela se passoit sur la rivière, M. Desfarges jour et nuit faisoit travailler aux ouvrages, ne donnant aucun relâche à personne, lui-même couchant tontes les nuits sur le bord des fossés comme le dernier des soldats. Et comme il vit que les ennemis pouvoient aisément nous attaquer par l'endroit de la campagne, il fit planter une palissade pour servir de retranchement depuis le bastion du Major jusque derrière le fort, par de Langres, ingénieur, qu'il fit garnir de canons chargez à cartouche pour un coup de main. On ne cessa point de tirer contre la forteresse, afin de la ruiner entièrement. Pitracha, qui vit que la cruauté qu'il exerçoit envers les enfans de M. Desfarges et les autres officiers qu'il retenoit à Louvo ne faisoit qu'augmenter le courage du général et la bravoure de tous les François, envoia, un mois après le commencement du siége, M. de Metelopolis à Bancok pour dire à M. Desfarges, de la part du Roy, de faire cesser de tirer. M. Desfarges fit réponse que si l'on n'étoit pas content de ses services, Sa Majesté n'avoit qu'à luy envoier des vaisseaux et tout ce qu'il lui faudroit, et qu'après cela il lui donneroit satisfaction. Ce fut dans ce temps que le Roy mourut de sa maladie. - Aussitôt Pitracha descendit de Louvo à Siam, avec toute sa milice, où il se fit couronner: puis monta sur un éléphant ordinaire magnifiquement harnaché (tous les blancs étant morts) aiant la couronne sur la tête, se promena par toules les ruës pour se faire voir et reconnoître pour Roy. Ausssitôt qu'il fut de retour au palais, il créa grand barcalon le premier ambassadeur qui étoit venu en France, c'est-à-dire premier P. 267 ministre et la seconde personne du royaume. M. de Metelopolis monta à Louvo pour porter à Pitracha la réponse de M. Desfarges. Cependant on ne voioit venir de tous costés que trouppes siamoises pour nous presser et nous ôter toutes sortes de ressources. Nous en étions si entourés qu'il ne nous étoit plus possible de nous étendre du costé des terres, et le fort de l'Ouëst si plein, et la rivière si bordée, qu'il sembloit que nous allions être accablés. M. Desfarges, pour montrer que les François ne s'épouvantoient de rien, fit aller au fort de l'Ouëst en plein midy trente hommes commandez par Dacieux, capitaine, qu'il avoit amenez avec lui de Louvo, accompagné de La Dorblaye, lieutenant. La Dorblaye ne fut pas plutôt passé la rivière qu'il planta son échelle et monta avec un courage de lyon par la brèche dans le fort, où

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il fit, avec dix soldats qui l'avoient suivy, tout ce qu'un homme peut naturellement faire. Dacieux, qui n'avoit pas pu prendre terre aussitôt que luy, à cause qu'en partant son ballon avoit pris trop bas, monta dans le temps qu'il étoit, au plus fort du combat, et assez tôt pour augmenter la terreur d'un nombre infini de trouppes qu'ils avoient en teste dont ils tirent un furieux carnage, puis se retirèrent tous avec la mesme fièreté qu'ils étoient montés, à la réserve de trois soldats qui y demeurèrent et de Dacieux qui fut blessé à la jambe d'un coup de lance. M. Desfarges, qui animoit cette action par sa présence, loua tout haut la valleur et l'intrépidité de La Dorblaye, qu'il fit capitaine en la place de son neveu qui étoit mort de maladie, lui disant que c'étoit pour l'estime qu'il faisoit de sa vertu. Comme Pitracha apprenoit de toutes parts que les François étoient des gens à ne se soucier de rien, et que, tant qu'ils auroient un général comme celui qu'ils avoient à leur tète, ils seroient toujours invincibles, s'avisa d'éprouver M. Desfarges par l'endroit de la tendresse. C'est pourquoy deux mois après le commencement du siège, il fit sortir de prison ses deux en- P. 268 fants chargés de chaines, ayant la corde au col et un bourreau après eux pour les étrangler, et les fit amener en cet équipage devant lui, à qui il dit qu'il les alloit faire mourir si leur père ne montoit à Louvo et qu'il n'amenast avec luy ses trouppes. Il leur fit donner du papier et de l'encre et leur dit d'écrire devant luy que le Roy leur ordonnoit de lui dire que, s'il ne montoit pas à Louvo avec ses trouppes et qu'il ne fit cesser de tirer le canon, qu'il les feroit cruellement mourir. Après quoy on fit retirer les enfants de M. Desfarges que l'on renvoia dans les prisons, et l'on dépêcha un homme pour porter cette lettre. L'on battoit cependant la forteresse de l'Ouëst sans discontinuation. Elle étoit déjà presque toute détruite et n'avoit pour lors qu'un seul canon qui fût monté, démontant les autres qu'ils avoient trouvé le moien de desenclouër à proportion qu'ils les mettoient en batterie. Les Siamois, qui voioient que nous les incommodions si fort, s'efforcèrent de leur costé à nous rendre la pareille et à nous presser de plus près qu'ils n'avoient encore fait. Ils faisoient apporter touts les jours des matéreaux, dont les nuits ils élevoient des forts. Ils en construisirent jusqu'au nombre de huit autour de notre place, qu'ils garnirent de canons, sans que nous pûmes les en empêcber parce que nous commencions à n'avoir plus guère de poudre et que nous ne tirions que de loin à loin. Comme ils virent que nous n'avions cessé jour et nuit de travailler depuis plus de deux mois, ils crurent qu'une fatigue si grande, continuée tant de temps, sans aucun relâche, pourroit leur donner occasion de nous surprendre. C'est pourquoy de jour à autre ils nous envoioient des soldats qui passoient notre fossé à la nage et venoient jusquà nos sentinelles, qui nen laissèrent jamais aucun porter la nouvelle à leurs officiers. Trois jours après que Pitracha eut fait écrire les enfants de M. Desfarges, on me cria le matin du fort de l'Ouëst qu'il y avoit une lettre des fils de M. le général derrière un four à

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P. 269 chaux. J'en avertis M. Desfarges, qui m'ordonna de prendre avec moy six mousquetaires et de l'aller chercher. Je la trouvai au même lieu qu'on m'avoit dit dans un bambouc, qui est un bout de canne en forme d'écritoire, dans laquelle les Siamois mettent les lettres qu'ils écrivent. M. Desfarges en fit la lecture devant tout le monde, et dit que quand sa femme et toute sa généalogie (ce sont ses propres termes) seroient à Louvo, il laisseroit tout pendre plutôt que de rien faire contre le service du Roy: et fit réponse à ses enfants qu'il étoit bien fâché du malheureux état où ils étoient, niais qu'ils devoient se consoler, puisqu'ils ne pouvoient pas mourir pour un plus grand Roy que celuy qu'ils servoient, et qu'il auroit soin de venger leur mort. - Je donnai la lettre à un tambour que l'on passa dans un ballou, du costé du fort de l'Ouëst, pour la donner aux Siamois. Il la leur jetta à la portée du pistolet du rivage, leur criant que c'étoit une lettre de M. le général pour Pitracha. M. Desfarges, qui voioit que les ennemis faisoient tous leurs efforts pour réparer le dommage que notre canon faisoit, à leur forteresse, et qu'à la faveur des ténèbres ils élevoient des travaux pour y travailler à leur aise, ordonna que l'on tirât, de temps à autre, la nuit, et dans les endroits à peu près où le jour ils apportoient le plus de matéreaux. Eux, pour nous harceler de leur costé, inventoient de temps en temps toujours de nouveaux stratagèmes. Le jour ils feignoient de nous venir attaquer de vive force, et la nuit de faire venir à nous des trouppes de tous costés. Ils s'avisoient pour cet effet de mettre plusieurs mèches allumées le long de grandes perches qu'ils faisoient porter chacune par deux ou trois hommes. Nous donnâmes les deux ou trois premières fois dans cet artifice, et fîmes tirer le canon dessus; mais du depuis nous nous en moquâmes et eux cessèrent de faire ce manége, quand ils reconnurent que nous nous en étions aperçus. Pitracha reçut la lettre que M. Desfarges escrivoit à ses en- P. 270 fants, trois jours après qu'elle fut envoiée, dont la lecture l'étonna si fort, et il y trouva tant de constance et de grandeur d'âme que pour en témoigner toute l'estime qu'il en faisoit, il fit sur l'heure sortir des prisons les deux fils de M. Desfarges, leur fit ôter leurs fers, et les renvoya à leur père sans les charger de rien. Comme ils descendoient la rivière, ils trouvèrent en chemin M. de Metelopolis que Pitracha envoioit à M. Desfarges, à qui il avoit dit que, s'il ne faisoit en sorte qu'il montât à Louvo avec ses trouppes, il le feroit mettre à la bouche du canon et tous ses missionnaires après lui, parce qu'il croioit que c'estoit lui qui empeschoit M. Desfarges de monter, sur l'assurance que M. Constance lui en avoit donnée; aussi fit-il piller sa maison pour une seconde fois, où, après avoir souffert mille indignités, on luy demanda s'il n'avoit point caché d'argent en quelque endroit. Ce bon prélat dit à ceux qui lui faisoient cette demande, qu'il y avoit environ douze mille livre dans un lieu qu'il leur montra, aimant mieux perdre cette somme en l'accusant, que de la conserver en déguisant la vérité. Il perdit dans ces deux occasions plus de cinquante mille livres. Les Pères Jésuittes eurent un traittement bien contraire, car pendant la persécution ils furent toujours libres et dans l'exercice de la charité. Pitracha leur fit même donner à chacun cinquante écus, plutôt pour reconnaissance des bons offices qu'ils avoient rendus aux

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chrétiens, sujets du royaume, que pour avoir fait tous leurs efforts pour faire monter M. Desfarges avec ses trouppes à Louvo. L'arrivée des enfants de M. Desfarges apporta une joie extrême à toute la garnison et autant de plaisir que de surprise à leur père, qui les croioit morts. Ce même Jour M. de Metelopolis arriva au fort de l'Ouëst. Il y eut une réception bien contraire; car les Siamois, enragés de ce que nous tirions toujours, que nous renversions leurs travaux et que nous leur tuyons beaucoup de monde, le maltraitèrent, le pillèrent, lui ôtèrent P. 271 sa croix et son chapeau et le mirent en un si pitoiable état que eûmes peine à le reconnoitre. Aussitôt que nous le vismes dans le fort, et qu'il se fut fait entendre, M. Desfarges fit cesser de tirer. Il cria que M. l'abbé de Lionne passât de son côté, qu'il avoit bien des choses à lui dire. M. Desfarges, non plus que, M. de Lionne, ne furent pas de cet avis. Il fut dit beaucoup de raisons de la part de M. l'Évêque qui ne furent pas goustées. Ce qui fit qu'on commença à battre le fort jusqu'au lendemain matin, que M. de Metelopolis reparut et pria de cesser. Il est à remarquer que les Siamois avoient soin de le faire paroître à l'endroit où l'on faisoit plus de feu. Cela ne se termina qu'à dire que si l'on vouloit donner des vaisseaux et tout ce qui seroit nécessaire, on entendroit à un accommodement. (Sera continué.) P. 286 Ce fut dans ce temps que M. Desfarges tomba grièvement malade d'une dissenterie, qui dura plus, d'un mois, et d'une violence qui fit tout craindre pour lui. Cependant, dans le plus fort de son mal, il na jamais manqué a donner ses ordres et à paroitre partout, comme s'il n'avoit eu qu'une légère incommodité. Je l'ai vu, et toute la garnison, sur le fossé avec la fièvre disant, quand on le prioit de prendre du repos, qu'il ne songeoit pas à son mal quand il travailloit pour le service et la gloire du Roy. Cette maladie, qui lui venoit d'avoir couché pendant deux mois et demi sur le bord du fossé, ne fut pour les ennemis d'aucun avantage, et à la réserve qu'on l'obligea par prière de prendre la nuit un peu de repos, il étoit le même pour sa place, comme quand il se portoit bien. Au bout de quinze jours, M. de Metelopolis fut renvoié au fort de l'ouest, pour tâcher de nouer une négociation de la part de Pitracha avec M. Desfarges. Il parut comme auparavant au milieu du fort et dans l'endroit le plus dangereux; aussitôt qu'il se fut fait entendre, on fit cesser de tirer. Il vint à nous et dit à M. Desfarges que s'il vouloit acheter des vaisseaux, on le laisseroit, aller avec des trouppes, mais que s'il s'opiniâtroit de vouloir demeurer malgré le Roy dans le royaume, on le feroit périr; que l'on savoit bien qu'il n'étoit pas en état de tenir longtemps n'aiant que fort peu de munitions et de vivres. Il est vrai que pour lors, nous n'avions

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P. 287 que seize milliers de poudre, et du riz pour toutes choses, et que si M. Desfarges, par son addresse n'avoit trouvé le moyen de faire venir le marché proche de la forteresse, les soldats et les officiers seroient morts de faim; jusque là que nous ne pouvions donner à nos malades que le bouillon que nous faisions des corbeaux que nous tuyons. M. Desfarges le pria de bien dire à Pitracha qu'il n'étoit pas homme à acheter des vaisseaux pour s'en aller, et que s'il lui en vouloit faire donner de bien conditionnez et fournir de tout ce qu'il lui seroit nécessaire, il sortiroit. L'intention de M. Desfarges étoit, en cas qu'on lui en eust envoié, de s'en servir contre les Siamois, pour nétoier la rivière, et pour en tirer de tous côtés ce qu'on auroit en besoin. Il auroit, empêché par leur moien la construction des forts qu'ils firent depuis Bancok jusqu'à la Tabanque, et de fermer la rivière, comme on nous avertit qu'ils faisoient. M. de Metelopolis aiant rapporté ce que M. Desfarges l'avoit prié de leur dire, ils résolurent de nous faire périr par famine, en nous resserrant de plus près, et en nous ôtant toutes sortes de voies pour chercher du rafraichissement. Ils travaillèrent avec une diligence incroiable à raccommoder le fort de l'Oüest et comme ils voioient que de jour il leur étoit impossible d'élever aucuns ouvrages, ils le faisoient de nuit. De quoy M. Desfarges s'étant apperçu, il ordonna de tirer à l'endroit où l'on entendroit le moindre bruit. Cela les incommoda fort. Cependant ils avoient déjà beaucoup de pièces en batterie qui commençoient à nous incommoder et nous envoioient de temps en temps des bombes qui nous faisoient plus de peur que de mal, à cause que nos magazins n'étoient que de bambouc: comme notre poudre étoit en petite quantité, nous avions grand soin de ne tirer que fort à propos. Pitracha qui voioit que nous nous maintenions toujours de la même force et qu'il ne nous auroit pas aisément par la violence, résolut de renouer la négociation et de gagner par une espèce de suspension d'armes du temps pour raccommoder son P. 288 fort de l'Oüest, afin de nous réduire plus facilement, si l'on lie, pouvoit nous faire venir à quelque accommodement. Il envoia M. de Metelopolis dire à M. Desfarges qu'il lui feroit donner des vaisseaux, pourveu qu'on lui donnât caution pour seureté de leur retour. Verret, de son chef, dit qu'il le seroit avec M. l'Evêque. Ce qu'il accepta de fort bonne grâce et c'étoit ce que Pitracha demandoit. Le lendemain M. de Metelopolis et Verret, qui étoit pour lors à Bancok, s'embarquèrent pour Louvo. M. Desfarges qui songeoit à tout, pour profiter de ce temps, envoia de tous costés sur la rivière pour tirer quelques vivres. Les Siamois de leur costé qui n'étoient pas moins allertes, travailloient toutes les nuits à élever des ouvrages. Ce qui fit que M. Desfarges, qui étoit toujours sur la méfiance, ordonna qu'on tirât dessus où on entendoit du bruit. Ce qui fit, dire aux Siamois que M. Desfarges pouvoit faire travailler s'il vouloit, que pour eux ils prétendoient le faire. Cela n'empêcha pas que nous ne continuàmes, et qu'eux malgré nous ne mirent leur fort en état de nous incommoder. Quand M. de Metelopolis et Verret furent arrivez à Siam pour visiter les vaisseaux qu'on vouloit nous donner, le barcalon leur dit s'ils vouloient acheter un vaisseau anglois, que les autres dont on avoit parlé ne valoient rien. Verret revint à Bancok et rapporta à M.

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Desfarges ce qu'on lui avoit dit. M. Desfarges lui répondit en colère qu'il n'étoit point homme à acheter un vaisseau, tant qu'il auroit de quoy se deffendre; mais que s'il pouvoit, sous ce prétexte de lui faire voir, qu'il mit des vivres dedans autant qu'il pourroit. Verret, pour seconder l'intention de M. Desfarges, prit le vaisseau sur son compte et l'accepta à condition qu'il pût servir. Ce fut par cette ruse qu'il nous envoia plus de quinze cochons salez, du poisson , de la racque et plusieurs autres choses dont nous avions bien besoin. Après que l'on eut ces vivres, M. Desfarges dit qu'il ne vouloit point du vaisseau, parce qu'il étoit trop méchant. Verret, qui n'étoit P. 289 descendu et qui ne l'avoit amené que pour nous donner des vivres, le fit visiter, et l'on demeura d'accord qu'il ne valoit rien. Ce fut dans ce temps de négociation que Sainte-Marie et Suart, qui commandoient, les deux vaisseaux dont j'ai parlé, arrivèrent à l'embouchure de la rivière à la fin de juillet. Les Siamois allèrent au-devant d'eux leur dire que tout alloit bien, et que M. Constance venoit de partir. Ils crurent à leurs paroles et se laissèrent assez sottement surprendre, eux qui devoient se souvenir que leur ordre portoit de mouiller entre les deux forteresses, et que, quoi qu'on leur dit, ils ne pouvoient rien écouter qu'ils n'y fussent rendus. Cependant ils se laissèrent prendre; Suart fut le, premier qu’on désarma, et jamais M. Desfarges ne fut plus étonné que quand il vit venir la Roche, capitaine, qui lui dit cette aventure, et que Suart ne pouvoit pas entrer dans la rivière, à cause que le vent lui étoit contraire. Il le dépescha aussitôt avec une lettre pour aller dire à SainteMarie de monter suivant son ordre. Quand la Roche fut arrivé à la Barre, il donna sa lettre à Sainte-Marie, qui étoit sorti de son bord, dont les Siamois s'étoient rendus maîtres, et assis au milieu d'eux qui se divertissoit, à qui il apprit ce qui se passoit à Bancok. Les Siamois envoièrent les 24 hommes qui étoient dans les deux vaisseaux avec Sainte-Marie et Suart. M. Desfarges, à leur arrivée, leur dit que s'il faisoit son devoir, il leur feroit coupper le col à tous deux pour n'avoir pas suivi ses ordres. Verret, qui étoit monté à Siam pour dire au barcalon que le vaisseau qu'il étoit convenu d'acheter ne valloit rien, qu'il l'avoit fait visiter, et que les interressez en étoient demeurez d'accord, fut renvoié pour dire à M. Desfarges qu'il lui donneroit les vaisseaux de Sainte-Marie et de Suart, pourvu que M. l'Evêque et Verret en fussent cautions. Verret communiqua la chose à M. de Metelopolis, qui dit qu'il le vouloit bien , puis il vint P. 290 trouver M. Desfarges, à qui il dit ce que le barcalon lui avoit ordonné. M. Desfarges répondit qu'il acceptoit la proposition, pourvu qu'ils fussent bien équipez et qu'il y eut autant de vivres qu'il lui en faudroit. Verret remonte aussitôt.

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M. Desfarges, qui voïoit que les Siamois tiroient la négociation en longueur pour nous faire consommer nos vivres, et qu'ils retiroient le marché qui se faisoit sur la rivière du costé du fort de l'Ouëst, où nous prenions en païant des rafraîchissement comme on étoit convenu avant que d'entrer en pourparler, envoia Des Rivières à Verret lui dire qu'il nous envoiàt, s'il pouvoit, quelques vivres, et au barcalon que s'il n'ordonnoit que le marché se remît au même lieu où il avoit accoutumé d'être, pour y prendre en païant ce qu'on avoit besoin, il alloit faire tirer le canon. Des Rivières, aiant vu Verret, alla chez le barcalon, qui lui promit de faire exécuter la convention. Comme il retournoit au port, il trouva un Portugois qui lui dit qu'il venoit de voir entrer chez le barcalon des officiers françois, et qu'il étoit arrivé un vaisseau de France. Des Rivières aussitôt quitta ce Portugois, s'en retourna chez le barcalon, entra dans sa chambre malgré ses gardes, qui vouloient l'en empêcher, où il trouva les officiers, comme le Portugois lui avoit dit. Le barcalon affecta de ne paroître aucunement surpris de ce retour; mais avec sa présence, d'esprit qui lui est ordinaire, dit en s'écriant: « Monsieur Des Rivières, soyez le bienvenu, vous ne pouvez pas entrer plus à propos, j'allois ordonner qu'on allât après vous. Ces messieurs vous diront des nouvelles de France, et vous, vous leur en apprendrez des François de Siam. » Presque aussitôt les officiers et Des Rivières sortirent de chez le barcalon. Des Rivières leur dit l'état des affaires et leur demanda d'où vient qu'ils estoient venus à la ville devant que d'aller à la forteresse. Cornuel, capitaine en second de l'Oriflamme, lui dit qu'étant arrivé le 15e d'aoust à la barre, des Siamois les étoient venus aborder de tous costés pour leur donner des rafraîchissement P. 291 en leur faisant mille caresses et en leur témoignant une joye extrême de leur arrivée; que M. de Lestrilles, qui ne savoit rien, et qui croioit une union parfaite entre les deux couronnes parce qu'il venoit de mouiller à Battavie, où on n'avoit aucunes nouvelles de ce qui se passoit à Bancok, les avoit fait débarquer avec ordre d'aller trouver M. le général, de l'informer de son arrivée, et de lui dire ce qu'il devoit faire pour le débarquement de ses trouppes, le vaisseau étant trop gros pour faire canal dans la rivière; que les Siamois, au lieu de les mener à Bancok, les avoient promenez pendant la nuit par cent détours, enfin, les avoient conduits à Siam et fait en sorte qu'aucun François ne s'en aperçût. Des Rivières et les officiers s'embarquèrent et descendirent à Bancok, oit ils rendirent compte à M. Desfarges de tout ce qui s'étoit passé. Le lendemain de leur arrivée, M. Desfarges envoia Cornuel avec un officier nommé la Cressonnière pour faire compliment à M. de Lestrilles, avec ordre de l'instruire de tout. Ce fut dans ce temps là que le Père Royer, jésuite, m'écrivit une lettre de Louvo où il me marquoit que les pacquets que madame Constance m'avoit donnés n'étoient point à elle, qu'ils étoient au Roi de Siam, et que j'eusse à les remettre entre les mains de, I'Evêque. Le Père jésuite sagement me mandoit cette lettre, comme si c'eust été madame Constance qui m'eût donné ces deux pacquets, dont lui-même me chargea pour rendre au Père Comille, et non pas que ce fût lui, parce que si les Siamois avoient sceu la vérité, ils n'auroient jamais manqué de le mettre à la question et tous ceux de son ordre, comme gens qui étoient dans le secret de cette dame et de son mary, et dont elle se seroit servie pour mettre à couvert ses plus beaux effets. - Je fus

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porter la lettre à M. Desfarges, qui me dit de retenir les pacquets jusqu'à ce qu'on lui eût rendu les 400 pistolles qu'il avoit données à M. Constance pour avoir de l'argent blanc pour sa dépense, M. Desfarges écrivit au barcalon qu'il lui rendroit, les P. 292 pacquets pourvu qu'on lui rendit les 400 pistolles que lui devoit M. Constance, comme tout le monde savoit. Le barcalon lui répondit qu'aussitôt qu'on auroit rendu les pacquets, il lui apporteroit lui-même son argent. Enfin il fut résolu de les mettre entre les mains de Verret, qui devoit s'en retourner à Siam. M. Desfarges, pour ne rien faire que de bien à propos, envoia querir les Pères Comille et Thionville, et devant eux, lui et Verret, j'en fis l'ouverture. Il s'y trouva quatre colliers, un chapelet, deux paires de bracelets et des pendans d'oreille de perles, quatre douzaines d'anneaux d'or de plusieurs façons, une très grosse et parfaitement belle émeraude, des agraphes, de petits rubis, quatre bagues de petits diamans, neuf ou dix chaînes d'or, onze lingots d'or pesans plus de trois mares chacun, huit coupans d'or de dix écus pièce, une douzaine de boutons, demi-douzaine d'esguilles de tète, et douze ducats d'or que les Pères reconnurent et dirent être tout ce qui étoit dans les deux pacquets que le Père Dolus m'avoit donnés en partant de Louvo, et non pas madame Constance, pour leur mettre entre leurs mains. Verret s'en chargea et le remit entre les mains du barcalon, qui trouva être tout ce qu'on lui avoit dit qui composoit les deux pacquets, et aussitôt il renvoia les 400 pistolle à M. Desfarges par le second ambassadeur. Quelques jours après Saint-Vendry et M. Desfarges me vinrent trouver et me dirent qu'ils avoient sauvé des diamans que madame Constance avoit mis entre les mains de Fretteville, lorsqu'ils furent pris et fouillés quand on les remena à Louvo, et que le chevallier Desfarges les avoit, qu'ils me prioient de leur en faire donner leur part, puisqu'aiant tout perdu et aiant aidé à les sauver, il étoit bien juste qu'ils en profitassent. Je leur dis que je n'entrois point là dedans, que c'étoit une chose qu'i1 falloit rendre à madame Constance, et qu'il étoit indigne à des gens comme eux de vouloir profiter de son malheur. Comme Saint-Vendry vit que je ne donnois point dans sa proposition, P. 293 il en parla à M. Desfarges, qui lui dit que c'étoit infâme à lui de vouloir partager le bien d'une femme qui avoit tout perdu, et que s'il faisoit son devoir, il le feroit mettre dans un cul-debasse-fosse. Aussitôt il fit appeller le chevalier son fils, qu'il gronda très-fort de ce qu'il ne lui avoit rien dit de ces diamants, lui ordonna de les remettre entre les mains de Fretteville, puisque c'étoit à luy que madame Constance les avoit confiez, et à Fretteville de les rendre à Mm. Constance aussitôt qu'il pourroit, et que si les uns et les autres manquoient à la moindre de ces choses, il les mettroit tous en prison et commenceroit par son fils. Dans ce temps, les deux vaisseaux que Sainte-Marie et Suart avoient montez nous furent amenez à Bancok par ordre du barcalon. M. Desfarges les fit visiter, et après

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avoir reconnu tout ce qui leur manquoit, il en fit faire le mémoire, qu'il envoïa à Verret par Sainte-Marie, à qui il ordonna de luy bien recommander de ne rien oublier et de songer qu'on leur fournit tous les vivres nécessaires. A peine Sainte-Marie fut-il arrivé à Siam que les Pères jésuites allèrent le trouver, lui dirent le dessein qu'ils avoient de faire enlever madame Constance, lui promettant toute leur protection s'il vouloit leur rendre ce service. Et sur ce qu'il leur dit qu'il n'osoit retourner en France, ils luy dirent qu'ils luy feroient avoir sa grâce, et que le Père de la Chaise ne l'abandonneroit jamais. Sainte-Marie, de concert avec les Pères, convint que madame Constance se trouveroit dans un lieu où l'on feroit tenir des ballons prêts. Sainte-Marie, négligeant les ordres que M. Desfarges lui avoit donnés pour suivre ceux des Pères jésuites, alla au rendez-vous, où il trouva madame Constance qu'il emmena dans Bankok, où les Pères de Baize et Dolus étoient déjà arrivés, qui me le vinrent dire aussitôt, dont j'allay avertir M. Desfarges qui m'ordonna de faire prendre sur le champ Sainte-Marie par quatre mousquetaires et de le faire mettre en prison, de l'interroger et de lui P. 294 demander pourquoi il n'avoit pas exécuté les ordres qu'il lui avoit donnés pour le service du roy, et qui lui avoit fait emmener madame Constance sans l'en avertir? Il me répondit que les pères jésuites étoient la cause de tout; qu'ils luy avoient tant promis de choses, et l'avoient si fort pressé, qu'il n'avoit pu s'empêcher de leur obéir. J'allay voir madame Constance, qui étoit dans la maison de M. de Vertesalle, à qui je fis offre d'argent de tout ce qui pouvoit dépendre de moy. Pitracha n'eut pas plutôt appris que madame Constance avoit été enlevée, qu'il rompit toute négociation, fit prendre Verret et mettre en prison généralement tous les chrétiens, la mère et tous les parents de madame Constance, faisant savoir à M. Desfarges que s'il ne rendoit pas madame Constance, il feroit tout mourir. M. Desfarges, qui n'avoit plus rien dans place et qui se voyoit par là hors d'état de tirer aucuns vivres, tout le monde étant sur les dents, n'aïant ni vivres ni munitions, ni même de bois pour faire du feu, ayant été obligez pour cet effet de brûler toutes les cazernes des soldats, de la plupart des officiers, la mienne même l'étant déjà plus de la moitié, joint à cela qu'il n'y avoit pas un denier dans la place, et que si par bonheur je n'avois eu mille écus qui me restoient, la pluspart des officiers auroient extrêmement paty. M. Desfarges, dis-je, qui se voioit hors d'état de pouvoir subsister plus longtemps si les choses ne changeoient, s'avisa de faire dire au barcalon, feignant qu'il le connoissoit pour avoir toujours eu beaucoup d'inclination pour les Francois, qu'il fit en sorte que l'on s'en tînt anx termes de la négociation, qui étoient de luy donner deux vaisseaux bien équipés, fournis de tous les vivres nécessaires, et qu'il emmenât madame Constance avec son fils; qu'il lui en auroit une extême obligation et qu'il souffrît, pour lui en marquer sa reconnoissance, qu'il lui fit présent des 400 pistoles que madame Constance lui devoit, et qu'il lui venoit de renvoïer: que c'étoit tout l'argent pour lors qu'il

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P. 295 avoit. - Le barcalon lui fit réponse qu'il n'étoit pas à son pouvoir de le faire. Aussitôt M. Desfarges donna les 400 pistoles pour faire subsister les troupes et fit assembler les officiers pour savoir leurs sentimens, avec ordre à chacun de dire leur avis. Tous, à la réserve des deux fils de M. Desfarges, de Volent et de la Roche du Vigeay, dirent qu'il valoit mieux périr que de rendre madame Constance, attendu qu'elle s'étoit mise sous la protection de la France: et ce fut dans ces propres termes que j'écrivis le mien. M. Desfarges, après avoir recueilli tous les avis, alla consulter M. l'évêque de Metelopolis et M. l'abbé de Lyonne, qui lui dirent qu'il étoit plus raisonnable de rendre madame Constance que de faire périr en la retenant tous les chrétiens, quand même, on seroit sûr de la pouvoir sauver: qu'on devoit considérer que la bravoure dans cette occasion seroit inutile, parce que, nous périssans, madame Constance courroit le même risque, ou si elle réchappoit, elle retomboit entre les mains des Siamois, qui n'auroient nul égard pour elle; au lieu qu'en la rendant présentement on pouvoit lui ménager des conditions qui la rendroient moins malheureuse, et l'on sauveroit avec elle tous les chrétiens du royaume qui sont obligés d'y rester. Les Pères Jésuites ayant appris que M. Desfarges et les éveques, pour les motifs allégués, avoient résolu de rendre madame Constance, à des conditions les plus honorables qu'il leur seroit possible, envoièrent les Pères Dolus et de Baize à M. de Vertesalle, avec une lettre pour lui laisser, en cas qu'ils ne le trouvassent pas. En allant chez lui, ils le rencontrèrent, lui lurent la lettre qui marquoit qu'il fit en sorte de remontrer aux officiers qu'il falloit absolument s'opposer aux sentimens de M. le général et des éveques et faire si bien que l'on ne rendit pas madame Constance. M. de Vertesalle prit la lettre, puis leur dit qu'il ne pourroit point faire cela, et qu'il ne pouvoit même s'empescher de la montrer à M. Desfarges. Ils firent ce qu'ils purent pour la ravoir, mais il ne voulut pas P. 296 leur rendre et s'en alla en les quittant chez M. Desfarges, à qui il la donna et qui fut extrêmement surpris de voir que les Pères Jésuites caballoient dans sa place et qu'ils vouloient révolter la garnison contre luy; le père Roger, sachant ce qui étoit arrivé, s'en alla aussitôt trouver M. Desfarges, qui lui dit que cela étoit fort villain à eux de vouloir mettre la sédition dans sa place; s'ils avoient conspiré de le livrer aux Siamois. Et, après beaucoup d'emportement, il lui dit de sortir de sa chambre. M. Desfarges me chargea de la même lettre pour la porter à la Cour. - Elle est entre les mains des Hollandois, comme mes autres Mémoires et les pacquets dont j'étais chargé, qu'ils m'ôtèrent au Cap, quand ils me prirent prisonnier. M. Desfarges envoïa un officier à M. de Lestrille qui étoit dans son bord, à l'embouchure de la rivière, pour le prier de monter. Quand il fut arrivé, M. Desfarges lui fit voir ce qui lui restoit de munitions et de vivres; après quoy, il luy dit ce qu'il croïoit qu'il devoit faire. M. de Lestrille, après avoir tout bien considéré, lui répondit qu'il n'étoit pas en état de tenir plus longtemps, qu'il luy conseilloit de rendre madame Constance, et qu'il devoit avancer de conclure son traité parce qu'il étoit pressé de s'en

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retourner, pour n'avoir de vivres dans son vaisseau que pour faire son voiage. Après, M. Desfarges le pria de visiter les deux vaisseaux que le barcalon lui avoit envoiés pour voir s'ils étoient en bon état. Ce qu'il fit; il dit qu'ils n'étoient pas des meilleurs, mais qu'on pourroit s'en servir, et surtout qu'on se dépêchât, puis s'en retourna à son bord. Le jour d'après il arriva une lettre de la mère de madame Constance à M. Desfarges qui lui marquoit qu'elle s'étonnoit que sa fille eût oublié ce qu'elle devoit à Dieu, à sa religion et à une mère qui l'avoit toujours si tendrement aimée: qu'elle ne considéroit pas que sa retraite dans Bancok faisoit le mauvais traitement de tous les chrétiens et la dureté de sa prison, qu'elle doutât que son éloignement du royaume causeroit sa P. 297 mort, celle de tous ses parents, et l'extinction générale et pour toujours du christianisme dans Siam; que si elle étoit véritablement chrétienne, elle devoit songer au salut de ses frères, à la vie de sa mère et à la gloire de Dieu, que son retour feroit cet effet; qu'elle n'eût rien à craindre, qu'elle l'assuroit de sa liberté et qu'elle étoit persuadée que M. le général avoit le cœur trop grand pour la vouloir emmener: qu'elle espéroit qu'il auroit égard à la prière d'une mère captive et à tous les chrétiens dans les fers qui ne pouvoient espérer de vie que par le retour de sa fille. - Cette bonne mère, pour marquer la liberté avec laquelle elle écrivoit cette lettre, la fit signer par le Père de la Breüille et des Jésuites portugois. MM. de Metelopolis et de Lionne, à l'occasion de cette lettre, allèrent voir madame Constance pour luy dire qu'elle devoit se résoudre à s'en retourner pour le salut des chrétiens et de sa propre mère, que Pitracha, qui étoit sur le trône, avoit promis à M. le général qu'elle auroit toute liberté, qu'elle pourroit se remarier à qui elle jugeroit à propos, en cas qu'elle en eust le désir, et qu'on ne lui feroit jamais aucun mauvais traitement; et afin que ces promesses eussent tout leur effet, que M. Desfarges en avoit fait un traité particulier avec luy, que j'apportai aussy en France, avec la lettre de la mère. Madame Constance dit à MM. de Metelopolis et de Lionne qu'elle n'avoit aucune répugnance à demeurer, pourvu qu'on lui tint parole, les remercia de leurs soins, et les conjura de prier Dieu pour elle. Ces messieurs, après avoir pris le consentement de madame Constance, vinrent à M. Desfarges, qui conclut son traité pour elle avec Pitracha aux conditions cy dessus. (La fin prochainement.) P. 326 Le chevalier de Fretteville, qui avoit été chargé des diamant, dont j'ai parlé, alla voir madame Constance, à qui il rendit ce qu'il lui avoit pu sauver. Deux jours après, comme il sortoit d'un des vaisseaux où tous les officiers alloient et venoient se promener, et qu'il fut sur la planche d'où je ne faisois que de sortir, le vaisseau venant à éviter par un coup de marée la planche de son costè qui tomba dans leau, le chevalier de Fretteville avec elle, que l'on ne revit plus du moment qu'il fut dans l'eau. C'etoit un saint garçon qui communioit fort souvent qui avoit fait ses dévotions ce

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jour-là, qui avoit résolu de venir par terre en France et de se faire capucin en arrivant. M. Desfarges aiant fait avertir le second ambassadeur de tenir le ballon prest pour monter, Mme Constance me dit de lui aller faire compliment de sa part et de ne la pas abandonner jusqu'a son embarquement. J'allai avec M. Ferru, missionnaire, dans le donjon où on l'avoit fait venir pour être plus commodément et en plus grande seureté que dans la maison de M. de Vertesalle, où elle fut d'abord. Je la trouvai avec son fils et sa servante. Je luy fis le compliment de M. le général et lui dis de sa part qu'il la prioit de vouloir se mettre en état de partir, que j'aurois l'honneur de l'accompagner jusqu'à son ballon. Elle me témoigna en présence de M. Ferru, d'un air qui ne nous parut aucunement triste, et qu'on peut même dire guay, qu'elle vouloit bien s'en retourner, pourvu que, Pitracha P. 327 lui tint les paroles qu'il donnoit, et me pria de lui faire venir un jésuitte. J'en allai avertir M. Desfarges, qui me dit qu'il le vouloit bien. Je luy amenay le père Royer et le père Saint-Martin. Il est vray qu'aussitost qu'elle les eust aperçus elle se mit à pleurer. Et le père Saint-Martin, en se tournant de mon costé: Vous me disiez que madame Constance n'étoit pas fâchée de s'en retourner, et vous voyez tout le contraire. » Je leur répondis que c'étoit leur présence qui causoit ses larmes, et qu'ils n'avoient qu'à demander à M. Ferru. si je ne disois pas vray. Il m'ajouta qu'on luy avoit rendu des pierreries qui ne serviroient qu'à la faire maltraitter si on les lui trouvoit, et qu'il auroit mieux vallu ne les lui pas rendre. Je répondis que je n'y pouvois que faire, qu'il pouvoit s'en charger et luy faire encore ce plaisir. Elle sortit, moy étant avec elle, et les deux pères jésuittes qui l'accompagnèrent jusqu'à la porte du fort, où tous les officiers de la garnison et beaucoup de soldats s'étoient rendus pour la voir. Comme elle y fut, les deux pères jésuittes, en regardant tout le monde, se mirent à dire tout haut: « Vous voiez, messieurs, comme l'on chasse madamme Constance pour la livrer entre les mains de ses ennemis, malgré l'assurance qu'elle a par écrit de la protection du Roy. » Ces paroles me surprirent et tous les officiers qui étoient présents. Les Pères la quittèrent là, et moy je continuai à la mener jusqu'au bord de la rivière, où le second ambassadeur la reçut et la fit monter dans son ballon. Je rendis compte à M. Desfarges de ce que je venois de faire, et luy rapportant ce que les Pères avoient dit à la porte de la forteresse, il me répondit pour touttes choses que c'étoient de cruelles gens. Le lendemain, le Père Le Blanc me trouvant dans la place, me pria de dire à M. Desfarges de ne point écrire contre eux, qu'on oubliàt ce qui s'étoit passé de part et d'autre, et que c'étoit un malheur qui étoit arrivé dans le royaume, dont ils n'étoient pas la cause. Je le dis à M. Desfarges, qui me dit qu'il ne pouvoit P. 328 pas s'empêcher de rendre compte de tout ce qui s'étoit passé, et qu'il n'étoit point fâché contre les jésuittes, qu'ils pouvoient écrire tout ce qu'ils voudroient, qu'il s'en mettoit fort peu en peine. Le Père Le Blanc alla le même jour chez M. Desfarges, à qui il

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répéta ce qu'il m'avoit fait dire. M. Desfarges luy dit comme à moy qu'ils pouvoient écrire ce qu'ils voudroient, qu'il les prioit seulement de ne dire que la vérité; que pour lui il diroit simplement les choses comme elles s'étoient passées, sans se mettre en peine d'en pénétrer l'origine, ni de marquer ce qu'on en croioit a Siam. D'abord que la nouvelle fut arrivée à la cour de la sortie de madame Constance, Pitracha fit élargir tous les chrétiens et fit sortir de prison Verret et toute sa maison. On commença à envoier les vivres que Verret avoit achetez et qu'on retenoit, et peu après on apporta a M. Desfarges le traitté qu'on avoit fait exprès pour madame Constance, signé et ratifié par Pitracha. Comme tous les vivres furent venu et mis dans les vaisseaux, on songea de part et d'autre à exécuter le traitté qui portoit que tous les Européens qui voudroient sortir du royaume de Siam le pourroient faire, non-seulement François, mais aussy Anglois, Portugois et touttes autres nations; que tous les missionnaires, tous les jésuittes et tous les autres chrétiens qui voudroient demeurer dans le roiaume y seroient libres comme auparavant; que pour la sûreté de notre sortie de la rivière, il seroit donné des otages, de leur part deux des plus qualifiez du roiaume, et de la nôtre le chevalier Desfarges et moy; que le chevalier Desfarges et moy serions dans un ballon à costé du vaisseau de M. le général, et les deux Siamois dans son bord; que nous sortirions du fort tambour battant, enseignes desployées, armes et bagages, mèche allumée. M. Desfarges, ne pouvant embarquer tous les canons de sa place dans ses vaisseaux, qui auroient été trop chargés pour sortir de la rivière me donna ordre d'en faire mettre vingt-huit dans des miroux, P. 329 qui sont des batteaux du païs qui vont terre à terre, que je fis escorter chascun par quatre soldats et par un officier qui étoient Delasse et Chamorot, et à Daruimar, major des trouppes, d'obliger tous les soldats à prendre chacun ses habits et son équipage et de les porter avec eux, ce qu'il ne fit pas, mais souffrit que la plus grande partie missent leurs sacs dans un miroux. Cela ne fut pas plutôt fait que M. Desfarges fit battre la générale, l'assemblée et la trouppe. Ce fut dans ce temps que Volent me dit, par admiration de ce que M. Desfarges faisoit: « Dieu , monsieur , nous devoit un tel homme pour nous tirer d'icy. » Et un moment après fit battre aux champs et défiller ses trouppes devant luy et devant la plupart des grands du royaume qui s'estoient rendus à Bancok. Il en sortit deux cents soldats, sans comprendre les officiers. On les fit embarquer dans les deux vaisseaux; après quoy prenant congé d'eux, tous luy dirent que si le Roy son maître savoit, comme quoy il s'étoit tiré de trois affaires, il ne pouvoit trop le récompenser, quand il le mettroit auprès du soleil. « C'est, seigneur général, pour n'avoir pas monté avec vos trouppes jusqu'à Louvo, d'y être monté et d'en être revenu, et de sortir de cette place comme vous faittes. » De quoy les remerciant tous par une révérence, il les quitta et s'embarqua. M. Desfarges dit à M. de Vertesalle de faire lever l'ancre et de partir, et lui aussitôt fit lever la siennne et le suivit. Ce fut sur les cinq heures du soir, le 2e novembre 1688. Il avait fait partir les miroux deux heures devant, parce quils ne vont qu'avec des perches, toujours proche les rivages et moins vite qu'un vaisseau.

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Aussitôt que je vis tout parti, je m'embarquai avec le second ambassadeur dans son ballon, qui me dit, environ sur les sept heures du soir, de sortir de son ballon, que je serois plus à mon aise seul avec mon valet dans un autre qui parut se rencontrer par hasard. Mon valet, qui étoit derrière moy qui tenoit mon fusil, s'aperçut que du ballon du second ambassadeur P. 330 on jettoit des cordes dans celui où on nous avoit fait entrer, q'après il se retira et s'en alla d'un autre côté me laissant à la discrétion des gens à qui il m'avoit donnez qui me menèrent dans un recoin de la rivière, où nous fûmes plus de deux heures sans bouger. Ce retardement me fit soupçonner qu'on m'avoit mis dans ce ballon pour me jouer un mauvais tour. C'est pourquoy feignant que les maringoins (ce sont des mouches que nous appelons cousins) m'y tourmentoient trop, je dis que je voulois qu'on me menât à côté des vaisseaux, autrement que je ferois main basse sur eux, comme je criois Paye à haute voix, c'est-à-dire marche! M. de Metelopolis qui étoit avec le chevallier Desfarges et Verret, passans par hazard, reconnurent que c'étoit moy qui faisois ce bruit, me vinrent joindre, et un moment après le second ambassadeur qui me dit qu'il falloit que nous allassions devant à la tabanque, et que nous y trouverions toutes de sortes de rafraichissements. Je, lui répondis, pour avoir un moien de donner avis à M. Desfarges de cecy, que j'enrageois de faim, que je voulois manger, et qu'il falloit que j'envoiasse quérir de quoy au vaisseau. Il me dit que j'y pouvois envoier mon valet. Ce que je fis, le chargeant de dire à M. Desfarges que les Siamois ne tenoient pas le traité qu'ils avoient fait avec luy, qui étoit que les otages allassent à costé du vaisseau, et que je croiois qu'ils vouloient nous joüer un méchant tour dans la rivière; M. Desfarges me manda par mon même valet qu'il étoit bien faché de ne nous pouvoir pas secourir, que j'étois bon et sage, que je m'en tirasse comme je pourrois. Il accompagnait ce compliment de deux bouteilles de vin et d'un morceau de viande. - Je songeay que pour venir à bout de mon vieux ambassadeur il falloit que je tâchasse de l'enyvrer. Je le priai de boire et de manger, il le fit volontiers, et comme je dis à Verret que c'étoit peu pour mon dessein que mes deux bouteillles, il me dit qu'il avoit de l'eau-de-vie. Je le priai de nous P. 331 en faire apporter. Cela fit assez bien. Cependant il nous pressoit toujours de partir. Je dis que je ne le pouvois faire, que je voulois observer le traité et obéir à l'ordre de mon général, ajoutant que si nous envoïons le chevalier, j'étois sûr qu'il le voudroit bien. Il me dit que je pouvois y envoyer mon valet: «Vous vous mocquez, luy respondis-je, savez-vous bien qu'on n'en agit pas ainsi avec un général, et que s'il falloit tuer mon valet, ou luy envoyer, j'aimerois mieux mille fois le tuer. » Cependant je lui présentois de moment à autre de l'eau-de-vie, et lui à proportion qu'il s'échauffoit, m'embrassant, il me disoit qu'il étoit François et mon amy. Ce qui fit dire à M. de Metelopolis que j'en savois bien long. Comme il vit que je persistois toujours et que je luy dis que s'i1 prétendoit ne pas suivre le traité, je prendrois des mesures qui lui seroient peut-être plus fâcheuses qu'à moy, il consulta fort longtemps avec les mandains qu'il avoit avec luy, et après plusieurs dites et redites, i1 y consentit. Je dis au chevalier Desfarges

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qu'il ne revint point, et que je ferois de mon mieux pour le reste. Verret qu' étoit dans un autre ballon, où il ne se croioit pas trop sûr, me témoigna d' avoir beaucoup d'envie de passer dans le mien. Je luy dis qu'il le pouvoit faire. En attendant nous buvions toujours, l'ambassadeur et moy, de l'eau-de-vie, et comme nous commençions a nous échauffer à force de boire et de nous embrasser le gouverneur de la province de Bancok nous vint joindre avec des oranges et beaucoup de rafraichissements qu'il me présenta avec toutes les démonstrations d'une cordiale amitié. Le vieux ambassadeur à qui le temps duroit de nous voir en repos, me dit que M. le chevalier tardoit bien à revenir. Je lui dis que je lui avois dit de ne pas retourner et de nous attendre, et que nous pourrions le joindre quand il voudroit. Ce qui fit qu'il ordonna de partir et me pria de crier qu'on envoiât, le chevalier Desfarges. Je lui dis que cela ne se faisoit point, surtout pendant la nuit, que ce seroit donner l'allarme et mettre P. 332 le désordre partout. Ainsi nous arrivâmes proche le vaisseau, où aussitôt que je fus contre, je criai qu'on me jetât des cordes; ce qu'on fit: je liai mon ballon par les deux extrémités, et dis à mon valet qui étoit dans le milieu de bien tenir une troisième; mais craignant qu'il ne l'abandonnât s'il venoit à s'endormir, je lui fis attacher à sa cuisse et s'asseoir dessus. Aussitôt, M. Desfarges nous voiant comme en seureté contre luy, pour ne paroitre rien faire contre le traité, fit descendre son fils le chevalier dans mon ballon et dit à l'évêque de monter par plusieurs fois, qui lui répondit qu'il étoit incommodé, qu'il ne le pouvoit faire. L'ambassadeur voiant le chevalier descendu, me pressa toujours de prendre les devants, m'assurant que nous trouverions toutes choses pour nous divertir. Je lui dis qu'il ne se mit en peine de rien, qu'aussitôt que le jour seroit venu nous partirions. Comme il vit qu'il n'y avoit pas moyen de me résoudre, il nous quitta pour aller donner quelque ordre, et deux heures après nous revint joindre. Aussitôt il passa dans notre ballon. En m'embrassant plus tendrement que jamais, il me dit que le jour commençoit à venir, et si nous ne voulions pas prendre les devants. Je l'assuray que ce seroit dans peu et que je le régallerais d'une bonne fricassée de poulet. Et il est vray que dans ce moment on vit paraître de tous costés une infinité de ballons remplis de monde, tous le sabre nud à la main., criant à toute tête, passant et repassant devant nous, coupèrent les cordes du ballon de M. de Metelopolis qui étoit attaché au nôtre, qu'ils emmenèrent. Aussitôt nous criâmes aux armes! Je pris le vieux ambassadeur au milieu du corps, disant à mon valet de bien tenir la corde sur laquelle il étoit assis, et qu'il avoit entouré à sa cuisse, sans quoy notre ballon étoit enlevé comme celuy de M. l'évêque, parce qu'en passant les Siamois avoient coupé avec leurs sabres les cordes qui les tenoient par les extrémités. Aussitôt tous les soldats du vaisseau partirent sous les armes, et M. Desfarges nous fit monter P. 333 dans le vaisseau avec le second ambassadeur que je ne quittay point qu'il n'y fût entré. Nous étions pour lors près de sortir de la rivière, c'est-à-dire à dix lieues de Bancok. Un quart d'heure après cette perfidie, nous apprîmes par un sergent à qui on avoit couppé le bras, pour un coup de mousquet qu'il avoit reçu dans la place, qu'il avoit vu faire échouër les miroux où étoient les canons sur les sept heures du soir, à trois lieues

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de Bancok. M. Desfarges, enragé d'apprendre cette nouvelle, voulut faire une descente pour brûler la tabanque, et son village. On lui dit qu'il ne falloit pas, parce que nos vaisseaux n'étant gouvernez que par des Mores, ils ne manqueroient de se jetter dans l'eau, et de nous laisser aussitôt qu'ils entendroient tirer le canon. Ce qui nous auroit fait périr ou au moins nous auroit livrés entre les mains des Siamois, Cela luy fit changer de résolution et luy fit continuer sa route. Nous vîmes, comme on nous avoit dit, la rivière fermée par deux lignes de grands arbres plantez proches les uns des autres, et à plusieurs rangs, chacune terminée par un fort bien garny de canon, l'un si près de l'autre qu'ils ne laissoient l'espace que pour y passer un vaisseau. Cet ouvrage, un des plus beaux que j'aye jamais vus, étoit si solide, que les marées les plus fortes et les plus grands coups de mer n'y faisoient rien, et ce à cause du jour qu'il y avoit entre les arbres qui donnoient de l'échappée à l'eau. Il avoit été construit au commencement du siège pour empêcher que rien n'entrât dans la rivière pour nous donner quelques secours. Nous passâmes cette espèce de digue et nous fûmes mouiller proche de M. de Lestrille. Quelques deux heures après, M. de Metelopolis écrivit à M. Desfarges par le père Thionville qui étoit dans le miroux où étoient les malades, où il mandoit de renvoyer les ôtages, et qu'on luy renvoiroit les canons et tout ce qui nous appartenoit. Il fit réponse qu'on commençât par luy donner satisfaction, et P. 334 que de son costé il ne manqueroit en rien, qu'il devoit savoir que jamais il n'avoit manqué de leur tenir sa parolle, et d'agir avec eux de bonne foy. M. l'évêque, à qui cette réponse ne plaisoit pas, récrivit à M. Desfarges en des termes un peu trop forts, lui disant, entre autres choses, que quand les Siamois luy manqueroient, il avoit dans le vaisseau de M. de Lestrille des effets pour plus que son canon ne valloit. M. Desfarges demanda au père Thionville si la lettre que M. l'évêque luy écrivoit n'étoit pas forcée. Il luy dit que non, et qu'il croiait seulement que les Siamois renvoieroient tout après qu'ils auroient leurs ostages. Puis il récrivit à M. l'évêque lui marquant qu'à sa considération il vouloit bien commencer par envoier un des ostages, et qu'aussitôt qu'on lui auroit renvoyé un miroux, il envoieroit le second. On tomba d'accord que cela seroit ainsy, et M. Desfarges fit partir un des ostages qu'ils nommèrent, qu'ils n'eurent pas plutôt qu'ils se moquèrent de M. l'évêque et de nous. M. Desfarges, qui vouloit marquer aux Siamois que malgré leur manquement de parolle, il ne voulloit rien faire qui fût contre le traitté, dit à Verret qu'il falloit qu'il retournât à Siam, apportant pour raison que son retour qui marqueroit la bonne foy des François, pourroit porter les Siamois à nous renvoier nos canons pour ravoir leur second ostage, ou au moins les empescher de maltraiter M. l'évêque qui restoit dans le royaume avec ses missionnaires, et les obligeât à souffrir les chrétiens dans la liberté de leur religion. Verret lui dit que s'il demeuroit, la compagnie étoit perdue, et que quelque chose qui arrivât, il aimoit mieux mourir que de retourner. M. Desfarges, luy dit qu'il ne l'emmèneroit point qu'il ne luy donnât un billet écrit de sa main, qui marqueroit en

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termes exprès que s'il restoit à Siam, le commerce seroit perdu. Il lui promit de le faire quand il voudroit. Deux heures après qui étoit le sixième novembre, on leva l'ancre, et l'on fit voile pour Pontichery. On avoit pris M. Cor P. 335 nuel, capitaine en second de l'oriflamme, pour le mettre sur un des vaisseaux où étoit M. de Vertesalle, après avoir distribué à chacun des passagers, qui étoient M. l'abbé de Lyonne et cinq missionnaires, des pères jésuittes et des officiers anglois. Comme nous fûmes dans le détroit de Malaque, M. Desfarges et M. de Lionne crurent qu'il seroit bon de prendre la déposition du second ôtage et du second ambassadeur, pour savoir au vray ce qui avoit donné lieu à tout le désordre. On me dit de m'en aller avec M. Ferru, missionnaire, et M. de la Salle, commissaire, des trouppes, dans le bord de M. de Vertesalle, où ils étoient pour prendre leurs dépositions. M. de Vertesalle les fit venir dans une chambre où nous étions. On commença par le second ambassadeur à qui je dis (après lui avoir fait jurer qu'il diroit la vérité sur tout ce qu'on lui alloit demander) que s'il nous mentoit en la moindre chose, on le feroit mourir à son arrivée en France. Il nous dit suivant les interrogations qu'on luy faisoit, qu'on avoit fait mourir M. Constance pour avoir malversé dans ses charges, pour avoir été convaincu de dissipation des finances et pour avoir voulu livrer le royaume de Siam aux François: que Pitracha lui avoit dit dez l'arrivée des François à Bancok, que s'il ne nous livroit au roy, il ne mourroit jamais d'autre main que de la sienne, et que sur ce qu'il n'avoit pu nous livrer, on l'avoit fait mourir, qu'il y avoit longtemps qu'il n'étoit plus bien dans l'esprit du roy; que Pitracha faisoit tout dans le royaume dès notre arrivée, que c'étoit luy qui nous envoioit les travailleurs que nous demandions à M. Constance et que nous pensions qu'il nous donnoit; qu'il savoit les méchantes intentions que la cour avoit pour nous, que Pitracha avoit fait poster huit mille hommes entre Siam et Louvo, dans des pagodes, pour enlever M. le général avec ses trouppes qui devoient monter, qu'il croioit que ce n'étoit pas pour nous tuer, mais seulement pour nous séparer; que dans le temps que cela se seroit fait, les travailleurs de Bancok, qui étaient P. 336 tous à Pitracha, devoient introduire dans la place six mille hommes qui étoient dans un bois proche et s'en saisir; que le grand barcalon, ambasssadeur, ne nous avoit point favorisés, quoique très-content des honneurs qu'on luy avoit faits en France, à cause qu'arrivant à Siam, le père Tachart, jésuitte, sur un ordre particulier qu'il disoit avoir, avertit le Roy de leur retour, qui étoit un honneur qu'on luy avoit ravi dont il avoit été sensiblement touché, ce qui na pas peu contribué aux maux que nous avions soufferts; qu'on avoit fait mourir Monpy pour avoir levé des trouppes de son chef dans le royaume, que les frères du roy avoient été mis à mort pour faire régner Pitracha; qu'il croioit que le roy étoit participant de tout, parce que tous les grands de l'Etat et les officiers de sa maison étoient dans son party, et qu'on disoit que Pitracha, qui s'étoit fait couronner roy, épouseroit la princesse reyne. Il dit beaucoup d'autres choses dont

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je ne puis bien me souvenir. Après qu'on eut reçu la déposition du vieux ambassadeur, on fit venir le second ôtage qui nous dit qu'il ne savoit rien de tout de ce qui s'étoit passé, parce qu'en revenant du païs de Camboche, où il étoit allé faire la guerre, Pitracha l'avoit fait mettre en prison à Louvo, d'où il ne le fit sortir qu'au commencement de la guerre contre nous pour aller à la tabanque en qualité de gouverneur, avec ordre de construire des fort tout le long de la rivière, que nous avions vus en descendant, qu'il pouvoit seulement nous assurer que les Hollandois avoient donné quarante pièces de canon, des boulets et d'autres munitions qui étoient venus de Batavie, et que lui-mème les avoit fait mettre dans les forts. Nous mouillâmes à Malaque, où nous demeurâmes huit jour pour y prendre des vivres qui commençoient à nous manquer. De là nous allâmes à Ponticherry, où nous arrivâmes le 9 febvrier 1689. Nous y trouvâmes M. de Bruand avec dix ou douze hommes, qui étoit tout ce qui luy restoit de ses troupes. P. 337 M. Desfarges, à sa descente, fit assembler les principaux officiers chez M. Martin, directeur de la Compagnie françoise, pour leur dire que son dessein étoit d'aller à Margny pour le reprendre. M. de Bruand dit qu'il n'y falloit pas songer, parce qu'on ne pouvoit pas le garder quand on l'auroit repris. Il fut arrêté qu'au lieu de Marguy on iroit prendre Jonselan, isle qui n'est pas beaucoup éloignée de Malaque appartenant au roy de Siam, Elle produit de l'étain, et l'on pèche aussy des perles dans sa rivière; elle seroit de grande utilité, n'y aiant point d'endroits qui convienne mieux à la compagnie pour y avoir des bois propres à faire des vaisseaux et de fort bonnes rades. Aussitôt qu'on eut conclud d'y aller, le sieur Martin donna ordre de faire chercher des vivres et tout ce qui seroit nécessaire pour cette expédition. M. de Lestrille y devoit accompagner M. Desfarges, et l'on résolut que le quinze de mars l'on partiroit. M. Desfarges fit la reveue de ses troupes, qui se trouvèrent monter au nombre de trois cent trente hommes et de quarante officiers. Il me dit ensuite qu'il m'avoit choisy pour porter les paquets du Roy, et que si la cour approuvoit ce dessein et qu'elle jugeât à propos de faire un établissement dans cette isle, de la prier de me faire voir les trouppes qu'on voudroit y envoier parce que celles qu'on avoit données à M de Lestrille ne valoient rien, et qu'il en écriroit à M, de Seignelay. Comme j'attendois mes dépesches, des officiers de M. de Bruand me dirent qu'ils avoient soutenu à Margny deux assauts de loin (ce sont leurs propres termes) et que M. de Bruand ayant vu qu'il s'assembloit beaucoup de troupes pour venir à la charge, avoit pris le temps que les Siamois mangeoient leur ris pour sortir de sa place, laissant l'argent qui y étoit pour le paiement des troupes à la discrétion de ses valets et de ses soldats, qui en prirent ce qu'ils purent; ajoutant, que ce fut en petite quantité, et par la précipitation où chacun étoit de s'enfuir. En effet, elle fut si grande que Hiton, capitaine, se noya avec la

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P. 338 moitié de sa campagnie en sembarquant. Ce qui fit que ceux qui demeurèrent derrière, qui étoient Chambise, commissaire, qui vouloit sauver le reste de l'argent, le chirurgien major et d'autres officiers et soldats, furent tués par les Siamois, qui s'aperçurent de ce désordre, dont la cause ne venoit pas de leur part; - qu'ils avoient été assiégés le ..... de may et en étoient sortis le 24 de juin suivant. - Ils me dirent encore que le sieur de Bruand fut assez malheureux pour être rencontré en allant à Ponticherry par sept ou huit vaisseaux anglois qui le prirent pour Sainte-Marie, qui commandoit un des vaisseaux du roi de Siam, qui étoit allé avec Suart par ordre de M. Constance pour brûler les vaissaux qui étoient dans le rade de Madras, dont le gouverneur de la place avoit été averty par le secrétaire de M. Constance; que comme M. de Bruand vit qu'on se méprenoit, il dit à l'amiral qu'il pouvoit s'informer de luy à un homme qu'il luy nomma, qui étoit à Madras, qui l'avoit connu à Siam lorsque nous y étions, et que l'on y avoit envoié pour négocier la paix; qu'il l'étoit venu voir à Margny en sen retournant à Madras. L'amiral pour en savoir la vérité l'envoia à Madras, retenant avec luy les vingt hommes que M. de Bruand avoit, lui disant qu'il n'étoit pas prudent de luy confier un vaisseau avec tant de monde; où étant arrivé, il fut reconnu pour n'être pas Sainte-Marie et ramené à Ponticherry, où l'on n'avoit encore aucunes nouvelles de son monde quand j'en suis party. Le dix-septième de février, aiant pris les ordres de M. Desfarges, je m'embarquai dans la Normande, commandée par M. de Courcelles, avec Volent et Sainte-Marie; et le 27 avril nous arrivâmes au cap de Bonne-Espérance, où nous fûmes pris par les Hollandois et le coche qui venoit après nous, où étoient les pères Le Blanc et Collusson, le cinquième en suivant. - C'est là que l'on m'ôta généralement tout ce que j'avois, à la réserve de six vingts pistoles que je trouvay le moyen de sauver. M. de P. 339 Courcelles, qui avoit ordre de M. Desfarges de mettre Sainte-Marie en prison à son arrivée en France, jusqu'à ce que la cour en fût informée, (lui disant qu'il le renvoïoit pour avoir enlevé madame Constance, afin qu'il pût dire luy-même pourquoy il l'avoit fait, et ceux qui luy avoient fait faire; - pour s'être laissé prendre avec son vaisseau, à lembouchure de la rivière, et pour luy avoir celé un ordre que M. Constance luy avoit donné contre la nation), fut prié par le gouverneur, un jour qu'il luy donnoit avec moy à souper, de luy dire qui étoit Sainte-Marie. Il lui répondit que c'étoit un prisonnier que M. Desfarges luy avoit donné pour mener en France. Le gouverneur répliqua qu'il le retenoit à la prière que luy en avoient faite les pères jésuites; et sur ce qu'ils l'avoient assuré que c'étoit un fort galant homme et un très-bon officier. - Quelques jours devant, j'avois donné au père Le Blanc quatre-vingt pistoles pour distribuer, ce disoit-il, à ceux qui en avoient beson, et j'appris que c'étoit pour donner à Sainte-Marie. Le premier juillet nous partîmes du Cap pour Midelbourg où nous arrivâmes le 1er novembre, et où j'ay demeuré prisonnier. Et j'assure au péril de ma tête que tout ce que j'ai dit dans cette relation est véritable .

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Annexe 6

Le document de De la Touche Le texte “Relation de ce qui est arrivé dans le royaume de Siam en 1688” fait suite au récit de Robert Challe “Voyage des Indes Orientales”, publié chez Droz en 1998. L’auteur indiqué est Paul Lucas.

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In: Robert Challe, Journal du Voyage des Indes Orientales A Monsieur Piere Raymond Relation de ce qui est arrivé dans le royaume de Siam en 1688. Textes inédits publiés d’après le manuscrit olographe par Jacques Popin et Frédérique Deloffre, Droz, 1998, pp. 309 - 337 [p.309] [1] RELATION, DE CE QUI EST ARRIVE DANS LE ROYAUME DE SIAM EN 1688 Les Français n'ont pas plutôt été venus dans le Royaume de Siam qu'on a commencé de murmurer contre eux et qu'on a cherché des moyens pour les faire tous périr, ce qu'on connaîtra facilement par la suite. L'opra Pitrachard, grand mandarin du Royaume, Gouverneur des palais de Siam et Louvau, fort considéré par son Roi et grand ennemi de M. de Constance, Premier Ministre du Royaume et seul protecteur des Français, ayant résolu de se faire roi, s'est servi de l'arrivée des Français comme d'une conjoncture favorable pour réussir dans ses desseins. Car, ayant insinué dans l'esprit des plus grands du royaume qu'ils n'étaient venus à Siam qu'à deux fins, ou pour faire M. Constance roi au préjudice des héritiers légitimes de la couronne, ou pour se rendre eux-mêmes les maîtres du royaume, il concluait qu'il fallait prévenir toutes ces entreprises [1 vo] de bonne heure et que, s'ils voulaient se liguer avec lui, ils détrôneraient leur Roi, qui semblait nous favoriser dans toutes ces choses, et couronneraient un de ses frères. Il n'eut pas beaucoup de peine, comme vous pouvez croire, à attirer dans son parti tous ceux à qui il proposa des choses si justes en apparence et où, il ne s'agissait surtout que de perdre des gens qui n'étaient nullement estimés, je veux dire M. Constance, qui était haï de tout le Royaume en général, et les [p. 310] Français, qui étaient sous sa protection, tant il est vrai que toutes sortes de nations n'aiment point les ministres étrangers. Il est bon, avant que de passer plus avant, de remarquer la politique de Pitrachard, lequel couvrait ses intérêts particuliers de ceux de la famille royale et du public. Premièrement, il rendait odieux aux peuples le Roi, M. de Constance et les Français. Il satisfaisait la haine qu'il avait pour ce ministre et désunissait la famille royale en rendant le Roi suspect à ses frères et eux au Roi, sans presque courir aucun risque de sa part, parce que, de quelque côté que la fortune se fût déclarée, il avait les frères du Roi, héritiers présomptifs, et la couronne dans son parti, et les peuples aussi, parce qu'ils croiraient tous: les premiers qu'il leur aurait conservé leur droit d'hérédité, le Roi n'ayant point d'enfant mâle, et tous ensemble qu'il les aurait garantis d'une servitude étrangère. Ainsi il se faisait un redevable de celui qui aurait succédé au Roi si la fortune ne lui avait pas permis [2] dans la suite de s'en défaire et de se faire roi lui-même comme il a fait. Mais retournons à présent à sa conspiration.

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Elle ne put être tenue si secrète qu'elle ne vint à la connaissance de M. de Constance, qui fit son possible pour l'arrêter, mais en vain. En voyant qu'elle augmentait de jour à autre, il en avertit le Roi, mais trop tard. Ils n'étaient plus dès lors en état de s'y opposer et n'avaient presque plus d'autorité, Pitrachard s'en étant saisi et tenant déjà le Roi comme prisonnier dans son propre palais, ce qui obligea ce prince d'avoir recours à M. Des Farges, général des troupes françaises, et de conférer avec lui de toutes choses en particulier. Le résultat de cette conférence fut que M. Des Farges promit au Roi de le secourir en tout ce qui dépendait de lui, et pour cet effet, il revint à Bancoc, place où les Français étaient établis. Il y prit cent soldats des meilleurs de la [p.311]garnison, avec cinq officiers, savoir deux capitaines, MM. D'Assieux et Des Farges l'aîné; deux lieutenants [Lieutenants, suscrit, remplace enseignes, biffé], les sieurs Le Roy et de La Héronnière, et un enseigne, le Sr Danglard, tous bien armés et tous gens sur qui il pouvait faire fond. Il s'embarqua, à dessein d'aller rejoindre le Roi à Louvau et se saisir de la personne de l'opra Pitrachard, chef de la conspiration. Mais étant arrivé à Siam, il alla au comptoir de la Compagnie française, dont le chef, nommé Verret , le détourna d'aller plus avant, lui disant que le Roi était mort, M. de Constance prisonnier, [2 v˚], et que s'il passait plus outre, il était perdu lui-même et avec lui tous les Français qui étaient dans le Royaume. Ces nouvelles surprirent fort M. Des Farges, mais ne voulant pas quitter la partie sans être plus amplement informé, il passa de l'autre côté de la rivière et alla consulter MM. des Missions Etrangères et leur évêque, après quoi il envoya à Louvau le Sr Le Roy, lieutenant, pour voir par lui-même l'état de toutes choses et en informer, si faire se pouvait. Cet officier arriva de nuit à Louveau, et n'y voyant rien d'extraordinaire, il alla chez M. de Constance, qui reposait fort tranquillement dans son lit avec Madame sa femme, lequel fut fort surpris à son réveil de ne voir qu'un officier de la part de M. Des Farges dans le temps qu'il l'attendait lui-même bien accompagné, et voyant la tiédeur avec laquelle ce général agissait dans des affaires de conséquence qui demandaient une prompte exécution, il ne put s'empêcher de s'écrier, en présence de cet officier: «Je suis perdu!», prophétie que la suite a vérifiée. Il chargea cet officier d'une lettre pour M. Des Farges, dont on ne sait pas la teneur, et le pria en même temps de témoigner et d'attester à son général l'état dans lequel il avait trouvé toutes choses, et de lui dire qu'il pouvait monter à Louvo sans courir aucun risque, ni lui ni les siens, tout y étant encore dans une parfaite tranquillité. [p.312] [3] L'officier, étant de retour de Louvau à Siam, ne manqua pas de faire à M. Des Farges un fidèle rapport de l'état de toutes choses et de la tranquillité dans laquelle il avait trouvé Louvau en arrivant et l'avait laissé en sortant, et lui rendit la lettre de M. Constance. Cependant M. Des Farges prit le parti de s'en retourner à Bancoc et d'y ramener avec lui son détachement. Sitôt que M. Constance eut appris la retraite de M. Des Farges, il en fut plus surpris qu'on ne peut se l'imaginer et se jugea dès lors abandonné par les Français en qui il

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avait mis toute sa confiance, ayant même méprisé toutes les autres nations en leur faveur. Ces pressentiments n'ont été que trop véritables car du moins s'ils ne l'ont pas abandonné, ils ne l'ont aucunement secouru et ne lui ont rendu aucun service, ni à lui ni aux siens, ni pendant sa vie ni après sa mort. Cependant, dans l'extrémité où il se voyait réduit, ne se rebutant point encore, il envoya le R.P. Royer, Supérieur de la Maison de Jésus à Siam, après M. Des Farges à Bancoc pour lui assurer de rechef qu'il pouvait monter à Louvau avec toute sorte de sûreté; que tout y était encore tranquille; que le Roi et lui l'en priaient; qu'il ne tenait qu'à lui de les sauver d'une perte évidente; que ce serait un honneur immortel pour lui et sa nation d'avoir retiré un prince des mains d'un scélérat; et qu'après ce service, il devait tout espérer de la reconnaissance d'un Roi qui lui devrait [3 vo] non seulement son rétablissement mais aussi la vie. Toutes ces remontrances, quoique fort pressantes, furent inutiles, et ce bon Père fut contraint de s'en retourner avec bien du chagrin annoncer ces tristes nouvelles à M. Constance, qui va ressentir en peu de temps les effets d'un pareil abandonnement. L’opra Pitrachard, pendant tout ce temps-là, ne resta pas endormi, et voyant qu'on avait éventé sa mine, il travailla fort et ferme pour avertir ceux de son parti qui étaient des gouverneurs de ville et de province de le venir joindre au plus tôt. Ils y vinrent, et lui amenèrent en peu de jours de quoi composer une armée de soixante-dix ou quatre-vingt mille hommes. Se voyant si bien appuyé, il crut ne devoir plus différer de faire éclater le dessein qu'il tramait depuis si longtemps, et pour cet effet il commença par s'assurer de la personne du Roi et de celle de [p.313] M. Constance, sans plus garder de mesures comme il avait fait jusques alors. A l'égard du Roi, comme il était gouverneur du palais de Louvau dans lequel ce prince était malade, il en changea la garnison, il envoya à Telipson la garde qui y avait été mise par M. Constance, sur laquelle il n'avait pas une autorité absolue attendu qu'elle était commandée par des officiers français, et y mit une garde à sa dévotion tant pour s'assurer du Roi que de son palais. Pour M. Constance, sa fidélité pour le Roi a été plus forte que la crainte de la mort, car, quoiqu'il n'ignorât rien de ce qui se [4] passait et qu'il se doutât de ce qui lui est arrivé, il se résolut d'aller au palais pour voir le Roi, ce qu'il fit le vingt-sept de mai après avoir pris congé de sa femme comme n'espérant plus la revoir et s'être recommandé aux prières des Pères Jésuites qui étaient pour lors chez lui. Il alla droit au palais du Roi, accompagné de trois officiers français, qui sont MM. de Beauchamp et les chevaliers Des Farges et de Fretteville. Sitôt qu'il y fut arrivé, Pitrachard l'arrêta et donna ordre en même temps qu'on menâ<t> ces trois officiers dans une chambre, où ils ont été renfermés deux jours sans recevoir aucune insulte. Le lendemain, M. Constance alla leur parler par l'ordre exprès de cet opra, mais il n'osa leur rien déclarer parce qu'il y avait des espions pour écouter ce qu'il dirait, et cette visite n'était seulement que comme une espèce de consolation pour ces Messieurs et une politique de Pitrachard, qui espérait de cette conversation apprendre quelque chose qui pût dans la suite justifier les trahisons et les cruautés qu'il méditait. Comme il savait que M. Constance, fidèle à son Roi, était son plus grand ennemi et que s'il ne l'avait pas surpris, ses espérances auraient été vaines, il n'a rien épargné pour le faire souffrir lorsqu'il en a été le maître, car pendant huit jours consécutifs, il

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l'a fait appliquer à des questions et à des tourments inouïs, de sorte qu'il en est mort, le trois ou 4e de juin, après avoir beaucoup souffert. J'ai même [4 vo] ouï dire par quelques mandarins sia [p.314] mois qu'après sa mort, on l'avait coupé par morceaux et jeté à la voirie. Madame Constance n'a pas été exempte de ces tyrannies, car après la mort de son mari, ses biens lui ont tous été ravis. Elle a été faite prisonnière, appliquée à de très rudes questions, et cela pour l'obliger de dire ce qu'étaient devenues toutes les pierreries et bijoux de son mari. Elle en a déclaré à la vérité qui avaient été confiées par M. Constance à quelque personne que je ne nomme point et qui ne lui profiteront pas beaucoup. Le fils adoptif du Roi qui croyait que Pitrachard était son fidèle ami et que tout ce qu'il faisait était pour lui mettre la couronne sur la tête, a trop tard connu sa perfidie et a été le premier sacrifié à sa passion, car ce tyran lui fit couper la tête le 28 ou 29 de mai, et la fit pendre au col de M. Constance, qui l'a portée deux jours en façon de cravate. Quoique je vous aie dit d'abord que Pitrachard faisait paraître avoir dessein d'élever sur le trône un des frères du Roi, cela était fort éloigné de ses sentiments, et ce n'a été qu'un prétexte dont il s'est adroitement servi pour attirer dans son parti les plus considérables du royaume et même tout le peuple. Il ne s'est pas fait aussi un grand mystère de ne pas tenir sa parole puisque ce n'avait jamais été son intention, mais tout au contraire, il va faire périr toute la famille royale, et pour réussir dans [5] son entreprise, il ne manquera pas d'expédients. Comme depuis longtemps il entretenait de tromperies les deux frères du Roi et qu'il leur persuadait à l'insu l'un de l'autre que tout ce qu'il faisait était pour eux, que même la mort du fils adoptif du Roi semblait les en assurer parqe qu'il aurait pu leur faire quelque obstacle, ces malheureux princes ne se gouvernaient que par ses [p.315] conseils. Mais ayant alors la force à la main et voyant que les Français ne branlaient pas, il ne balança plus de les sacrifier. Il leur envoya dire qu'il ne les croyait pas en sûreté à Louvau à cause du grand trouble qui y était et qu'il leur conseillait de se retirer à Telipson jusques à ce qu'il eût apaisé toutes choses.Ils partirent pour y aller, et furent assassinés par des scélérats que Pitrachard avait posté<s> sur le chemin. Cela arriva peu de temps après la mort de Monsr Constance. Leur mort a été suivie de celle de beaucoup de leurs amis, car Pitrachard a fait mourir ensuite tous les gouverneurs et mandarins qu'il a cru n'être pas dans ses intérêts, et auxquels il n'avait osé se confier du vivant de M. Constance. Voilà comme il s'y est pris avant que d'oser se faire déclarer roi. Il semble que ce scélérat aurait dû être content et, après tant de sang répandu, se montrer doux et clément. Mais tout au contraire, il veut la perte totale de tous les Chrétiens qui sont dans le Royaume. Tous les Portugais ont été obligés de se tenir dans un lieu qui [5 vo] leur avait été marqué, sans oser en sortir sur peine de la vie. Les Anglais, qui y étaient en plus petit nombre, y ont tous été fait[s] prisonniers, après qu'on a eu pillé tout ce qu'ils avaient.

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Pour les Français qui étaient à Siam et à Louvau, ils n'ont point été insultés pendant tout ce désordre, Pitrachard ayant dessein de les surprendre en même temps que ceux qui étaient dans les forteresses de Bancock et à Merguy. Je dirai cependant en passant que pendant ce même désordre, il y avait à Louvau six officiers français, qui sont Messieurs le chevalier Des Farges, de Fretteville, Beauchamp, de Lasse, Des Targes et Saint-Vendry, et un ingénieur nommé de Bressy, lesquels, depuis que M. Constance avait été arrêté, n'avaient pu obtenir la licence de s'en retourner à Bancoc, et quoiqu'ils fussent bien traités, ils ne laissaient pas de craindre dans la suite un pareil ou plus méchant sort que les autres Chrétiens. C'est pourquoi ils se résolurent de tenter le hasard pour se sauver, et pour cet effet, [p.316]ils se mirent en chemin de nuit pour se rendre à Siam, faisant leur compte qu'y étant arrivés, ils prendraient un balon au comptoir de la Compagnie pour les porter à Bancoc. C'était à la vérité une entreprise de jeunesse: elle aurait été approuvée si elle avait réussi, mais il faut remarquer que de Louvau à Siam il y a quatorze [6] grandes lieues; que tout le pays est presque inondé dans un temps pareil; que de Siam à Bancoc il y a trente lieues et tout le bord de la rivière rempli de corps de garde, de sorte qu'il ne pouvait passer un balon de nuit ni de jour qu'il ne fût arrêté et visité. Mais ils furent exempts de tous ces embarras, car le lendemain matin à la pointe du jour ils se trouvèrent environnés deplus de huit à neuf cents hommes, tant cavalerie qu'infanterie, que Pitrachard avait envoyé<s> après eux, ayant eu avis de leur fuite. Ces six messieurs ne trouvèrent point d'autre parti à prendre que de se bien défendre si on les approchait et qu'on voulût les insulter, de sorte qu'un mandarin jugeant de leur dessein à leur posture s'approcha seul d'eux pour leur dire qu'il ne venait pas après eux pour leur faire du mal, mais bien par ordre du Roi pour les ramener à Louvau. Ils se rendirent à ces belles paroles, le parti d'ailleurs n'étant pas égal. Ils furent ce jour-là traités avec assez de douceur et d'honnêtetés, mais le lendemain, comme ils ne se tenaient plus sur leurs gardes, ne se méfiant de rien, les Siamois les ayant tous surpris, les dépouillèrent tout nu<s>, les attachèrent à la queue de leurs chevaux et les maltraitèrent si fort que le Sr de Bressy, ingénieur, mourut par le chemin de la fatigue, et que peu s'en fallut que les autres n'en fissent autant et ne payassent de leur vie leur tour de jeunesse, ayant beaucoup souffert. Pitrachard s'étant défait, comme vous venez de voir, de tous ceux qu'il a cru pouvoir apporter dans la suite [6 vo] obstacle à ses desseins, va présentement donner tous ses soins et employer [p.317] toutes ses forces contre les Français qui sont dans le Royaume pour tâcher de les perdre, de quelque manière que ce soit, comme les seuls ennemis qu'il croit capables de le traverser s'ils y restent plus longtemps. Il envoya donc une armée de plus de quarante mille hommes pour investir les deux forteresses de Bancoc. Mais avant que de passer plus avant et de se servir de ses forces, il voulut user de ruse et de finesse, en quoi les Siamois sont fort habiles gens, et étant persuadé que s'il pouvait avoir une fois M. Desfarges, leur général, entre ses mains, il serait bientôt maître du reste, il tenta l'aventure, qui réussit fort bien d'abord, mais qui avorta dans la suite. Il envoya Monpan, qui a été en France pour premier ambassadeur et qui est à présent

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premier barcalon, à Bancoc, vers M. Des Farges, comme de la part du Roi, pour l'avertir de la mort de M. Constance et pour le prier de lui venir parler. Il lui fut dit plusieurs autres raisons, que je passe sous silence, afin de l'engager d'aller à Louvau. Je vous dirai seulement que le discours de Monpan charma beaucoup M. Des Farges et eut plus de force sur son esprit que n'en avaient eu ci-devant les lettres de défunt M. Constance et toute la rhétorique du R.P. Royer et celle de M. Le Roy, puisqu'il l'engagea d'aller avec lui à Louvau. Il s'embarqua donc, malgré tous les avis des officiers de la garnison et surtout de M. de [7] Vertesalle, son second, lequel, après lui avoir remontré qu'on voulait le surprendre, lui déclara publiquement qu'il n'avait que faire de lui envoyer d'ordre et qu'il n'en recevrait aucun de sa part pendant qu'il serait absent. Il partit enfin, mais il s'en repentit bientôt, car à peine fut-il à deux lieues de Bancoc qu'il reconnut que tout ce qu'on lui avait remontré était véritable et qu'on voulait absolument le perdre, ce qui le fit penser à se tirer d'un méchant pas fait bien mal à propos. Sitôt qu'il fut arrivé à Siam, où quelques jours auparavant il avait reçu de si grands honneurs, on le mit dans un palanquin sans lui permettre [p.318] de voir ni de parler à qui que ce soit et on le conduisit à Louvau avec une bonne escorte de cavalerie, ce qui l'étonna d'autant plus qu'il n'avait pas accoutumé d'avoir un si grand train, mais en récompense, plus de liberté. Etant arrivé à Louvau, il demanda qu'on le menâ<t> dans la maison des R.P. Jésuites, mais on ne l'écouta seulement pas et on le conduisit dans le palais royal où aussitôt qu'il fut arrivé, on lui servit une collation magnifique, et plusieurs mandarins du premier ordre vinrent lui rendre visite, comme les Juifs avaient fait autrefois à Notre Seigneur. Le soir après soupé (sic), Pitrachard vint le voir à son tour, comme de la part du Roi à ce qu'il disait, et lui fit plusieurs interrogatoires par manière de conversation. Enfin, après une longue conférence qui ne plaisait pas [7 vo] à M. Des Farges, il fallut venir à la conclusion. Pitrachard lui demanda ce qu'il était venu faire avec ses soldats dans le royaume de Siam, et M. Des Farges lui ayant répondu qu'il y avait été envoyé par le Roi son maître pour le service du Roi de Siam et pour suivre ses ordres, et que lui et toutes ses troupes étaient prêtes de se sacrifier pour son service dès qu'il l'ordonnerait, Pitrachard crut alors que tout allait réussir comme il se l'était imaginé, et ne croyant pas avoir affaire avec un vieux renard qui ne tâchait qu'à se tirer du piège où il s'était mal à propos laissé prendre, il commença de déclarer à M. Des Farges que le Roi le considérait fort, qu'il avait beaucoup de confiance en lui et qu'il le connaissait pour un homme rempli d'esprit, de cœur et de bravoure, et que, comme il avait guerre contre les Laos et les Cochinchinois qui étaient entrés sur [p.319] ses terres où ils pillaient et ravageaient tout, que le Roi le priait de l'aider de son conseil et de ses troupes, et qu'il fît venir tous ses soldats de Bancoc à Louvau pour les bien rafraîchir et leur donner tout ce qui leur serait nécessaire pour ensuite les mettre à la tête d'une grande armée qu'on lui allait donner à commander pour repousser et chasser les ennemis; et qu'il fallait aussi écrire à M. Du Bruant, commandant à Merguy pour qu'il vint le joindre avec ses soldats dans un lieu qui lui serait indiqué. M. Des Farges n'hésita pas sur la réponse qu'il [8] devait faire, et ne doutant plus que de si beaux compliments, qui dans un autre temps lui eussent été fort honorables, ne fussent alors des pièges pour le perdre lui et ses troupes, il répondit fièrement qu'il fallait qu'il allât lui-même à Bancoc pour amener ses soldats parce que celui qui y commandait n'abandonnerait pas ses forteresses sur une simple lettre qu'on voulait l'obliger d'écrire. Pitrachard, tout

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fin qu'il est, donna là-dedans, et permit à M. Des Farges de retourner à Bancoc, à condition cependant que ses deux fils, qui étaient avec lui, resteraient pour otage<s> de sa parole. Il voulut s'exempter d'écrire à M. Du Bruant, à moins qu'il n'envoyât un officier porter sa lettre, mais ce fut en vain, et y étant obligé, il se servit de termes si extraordinaires que si M. Du Bruant la recevait, il connû<t> par là que c'était une chose forcée et n'y ajoutâ<t> pas de foi; ce qui réussit, comme vous voirez dans la suite sur l'affaire de Mergui. Mais revenons à M. Des Farges. Lequel, délivré par ces moyens des mains de Pitrachard et de retour à Bancoc, et ses deux fils restés en otage<s> à Louvau, va désormais agir en brave homme. Il assembla tous ses officiers, leur fit connaître le grand changement arrivé et quel pouvait être le dessein de Pitrachard, toutes les propositions qu'on lui avait faites et les réponses qu'il avait rendues, et enfin de quelle manière il s'était tiré d'entre leurs mains, et que quoiqu'il [8 vo] [p.320] eût laissé ses deux fils, il prétendait cependant faire tout ce qui, était de son devoir pour l'honneur et l'intérêt de son Roi, et que dès lors il fallait regarder les Siamois comme nos ennemis et se précautionner contre eux. C'est pourquoi il fut résolu dès l'heure même d'abandonner une des deux forteresses qu'il gardait et de se retirer tous dans l'autre où on serait plus en état de se défendre, joint qu'il n'avait pas en tout, tant officiers que soldats, plus de deux cent cinquante hommes. Avant que d'abandonner cette forteresse, on en fit tirer toutes les munitions de bouche et de guerre, on fit crever tous les canons qui étaient dedans, on pilla et brûla tous les villages circonvoisins. On avait résolu de raser toute la forteresse, mais on n'en eut pas le temps, les troupes que Pitrachard, que je vous ai dit ci-devant y avoir été envoyées pour nous investir, s'y étant opposées. Mais ce n'a été qu'un peu de retardement car peu de temps après, elle fut toute ruinée à coups de canon. Pitrachard, voyant que M. Des Farges ne retournait point à Louvau avec ses soldats comme il lui avait promis, et ayant appris toutes ses démarches à son retour à Bancoc, résolut pour lors d'en venir à la force puisqu'il n'avait pu réussir dans son dessein par ses ruses et tromperies. Il envoya donc ordre à son général, qui commandait son armée aux environs de Bancoc, de s'approcher et d'assiéger les Français dans leur forteresse, et de l'enlever" [9] ou d'assaut ou de quelque autre manière qu'il pourrait. Il fit regarnir la forteresse que l'on avait abandonnée de plus de quarante pièces de canon; il fit faire douze autres petits forts autour de la forteresse des Français, en chacun desquels il y avait sept, huit ou dix pièces de canon; et après cela, on commença à faire feu sur nous de tous côtés. Je crois par [p.321] avance que vous êtes bien persuadé que les Français, pendant ce temps-là, n'avaient pas les bras croisés, car M. Des Farges n'oublia pas de faire faire tout ce qui était nécessaire pour la conservation de la place et de son monde, et de bien faire servir deux cents pièces de canon qu'il avait dans son fort. Et comme la forteresse qu'on avait abandonnée avait un cavalier qui commandait dans notre place et qui nous incommodait plus que tout le reste par le feu continuel du canon et par les bombes que les ennemis jetaient sur nous de cet endroit, et cela par le secours de MM. les Hollandais, on s'attacha aussi à la

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pareille à la bien battre avec deux bonnes batteries de trente pièces de canon chacune, de sorte qu'en peu de temps on en fit comme une masure. Les ennemis voulurent une fois se présenter, comme on a cru, pour monter à l'assaut, mais dès la première décharge de mousqueterie qu'on fit sur eux et dont ils ne sont pas fort friands, ils jugèrent à propos de se retirer plus vite qu'ils n'étaient venus, et ils n'y sont pas revenus [9 vo] depuis, et pendant quatre mois de siège, on n'a fait que se tirer des coups de canon de part et d'autre, tant pour attaquer que se défendre, ce qui ne pouvait pas beaucoup incommoder le fort des Français, d'autant que ce n'était qu'un retranchement de bonne terrasse, environné d'un grand fossé tout rempli d'eau. Et voici ce qui est arrivé de plus remarquable pendant ce temps-là. Il y avait en mer deux vaisseaux du Roi de Siam commandés par des Français. M. Des Farges, s'étant persuadé que ces deux vaisseaux-là lui seraient d'un grand secours s'ils étaient devant sa forteresse, résolut de faire sortir une double chaloupe de la Compagnie qui était à Bancoc pour aller chercher ces deux vaisseaux, et la donna à commander au Sr de Saint-Christ, lieutenant d'une compagnie et enseigne de vaisseau, et lui donna douze soldats avec lui et quelques autres Français pour faire la manœuvre. On ne savait pas pour lors que la barre de la rivière fut si bien gardée qu'elle était. Le Sr de St-Christ fut donc jusques proche [p.322] de la barre sans que personne lui dît rien. Mais là il trouva à qui parler, car son maître, lui ayant déserté après avoir échoué sa barque, se jeta dans le parti des Siamois, leur dit le fort et le faible, et tout d'un coup, cet officier se vit aborder par une très grande quantité de galères, et comme ses soldats qui étaient Bretons ne le pouvaient seconder en rien, étant tous ensevelis dans le vin, il déclara à tous ceux de [10] sa barque qu'il n'empêchait point qu'ils tâchassent de se sauver s'ils le pouvaient, et ensuite se retira où étaient les poudres, et lorsqu'il vit sa barque tout[el entourée de galère<s> et comblée de Siamois haut et bas, il mit le feu aux poudres, et la fit sauter. De sorte que les Siamois ont eux-mêmes estimé la perte qu'ils firent d'hommes dans ce moment-là, tant de tués, de noyés que d'estropiés, à plus de quatre cents. Ce pauvre officier périt avec eux par la trahison de son maître et la brutalité de ses soldats: il ne s'en sauva que deux personnes seulement, que les Siamois firent prisonniers et qu'ils ont ensuite rendus à M. Des Farges Je vous dirai aussi que dès le commencement du siège, tous les Français qui étaient à Siam et à Louvau furent tous faits prisonniers et traités de la dernière rigueur. Monsieur l'Evêque de Metellopolis fut conduit à Bancoc, dans l'armée ennemie. Il fut dépouillé nu, fort maltraité, attaché à un poteau et exposé pendant vingt-quatre heures à l'endroit où nos batteries faisaient le plus de feu, les Siamois s'imaginant que cela nous obligerait de cesser. Tous les prêtres missionnaires français qui étaient à Lou [p.323] vau ont tous été faits prisonniers, après qu'on leur a eu tout pris, et pillé leur séminaire. Les Révérends Pères Jésuites ont eu dans cette occasion un bonheur tout particulier: ils ont joui d'une entière liberté, leur maison a été un lieu d'asile inviolable pour [10 vo] tous ceux qui s'y sont retirés, tout ce qu'ils ont demandé leur a été accordé. Ils

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ont demandé le fils de défunt M. Constance: on le leur a donné; et dans un temps tous les Français étaient pillés, maltraités et tués, Pitrachard leur a fait présent de cinquante écus à chacun d'eux. Ils ne veulent pas cependant avouer que ce présent vienne de Pitrachard, mais que ce soit un ressouvenir du Roi. A la vérité ce Prince était encore vivant, mais il était sans pouvoir, car il y avait déjà du temps que Pitrachard s'en était rendu le maître et à plus forte raison de son trésor, et que ce scélérat faisait tout sous le nom du Roi. Mais il lui faisait signer de force les ordres qui autorisaient ses violences afin d'attirer d'autant plus la haine de tout le monde sur ce malheureux Prince. Les Français reconnaissent si bien cette vérité que quelques maux qu'ils aient souffert par des ordres émanés et signés de sa main, ils ne l'en accusent point et rejettent tout sur Pitrachard". Je reviens présentement au siège de Bancoc, que j'avais discontinué pour vous raconter toutes ces petites particularités, et vous dirai que la plus grande partie des troupes de Pitrachard, ennuyée et fatiguée tant par la longueur du siège que le mauvais temps, commencèrent (sic) à déserter et que le reste menaçait d'en faire bientôt autant. Cela vous surprendra peut-être, mais non quand vous saurez que ce n'est pas comme en Europe, et que [11] ces soldats ne sont que peuples ramassés que les mandarins prennent dans leurs seigneuries, tant par amitié que par crainte, et que le Roi ne leur donne rien, de sorte que c'est chaque famille qui entretient son parent; et quand la guerre dure longtemps, on n'envoie plus rien à ces soldats, et c'est ce qui les oblige à déserter. [p.324] Pitrachard voyant le désordre de son armée se résolut de faire la paix avec M. Des Farges. Il lui députa Monsieur de Metellopolis pour en faire les premières ouvertures et lui renvoya ses deux fils en même temps. Le compliment qu'il lui faisait dans sa lettre était assez fier, car il lui marquait qu'il ne tenait qu'à lui de le perdre, quoiqu'il sût bien que lui et toutes ses troupes étaient de braves gens et bien résolus à se défendre, mais que cela ne faisait rien, et qu'il n'avait sans risquer ses soldats qu'à lui laisser consommer ses vivres et qu'ensuite il fallait périr. Mais non, qu'il voulait la paix avec lui et qu'ils fussent amis. Quand M. Des Farges eut connu l'intention de Pitrachard, il tint conseil avec ses officiers, et lui manda, par le même évêque, qu'il n'était venu à Siam que pour le service du Roi, et que présentement si on ne voulait plus de son service qu'il n'était pas nécessaire de lui déclarer la guerre, qu'on n'avait qu'à le lui faire connaître et lui donner des vaisseaux; qu'il était prêt de se retirer. Sa lettre fut signée de tous les officiers de la garnison. Je n'en rapporte pas le contenu mais seulement l'essentiel. [11 vo] Cette réponse donna lieu à une trêve de plus d'un mois. Les Siamois nous vendaient des vivres comme auparavant, mais plus cher; on se parlait les uns les autres, et enfin la paix se conclut. Le Roi rendit à M. Des Farges tous les Français qu'il tenait prisonniers, et lui fournit trois vaisseaux pour le porter à la côte de Coromandel, lui, tout son monde, et tout ce qui appartenait au Roi de France, et lui fit fournir des vivres suffisamment pour la traversée. M. Des Farges de son côté fut

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obligé de donner pour caution Monsieur l'Evêque de Metellopolis et le chef du comptoir de la Compagnie française, tant pour les vaisseaux que pour les vivres qu'on lui fournit, n'ayant point alors d'argent pour les payer. Pendant tout le temps qu'on se préparait à sortir, il nous arriva un sujet qui pensa rompre tout; mais nous étions pour lors bien en état de faire enrager les Siamois, parce que nous avions beaucoup de vivres et leurs vaisseaux. Mais M. Des Farges y remédia contre le sentiment de tout son monde. [p.325] Un officier, nommé Sainte-Marie, étant allé à Siam pour demander quelque manœuvre pour les vaisseaux que le Roi nous avait donnés, lorsqu'il était prêt de s'embarquer pour revenir à Bancoc, la femme de défunt M. de Constance se présenta à lui, habillée en cavalier, et le pria de la tirer de la captivité où elle était réduite, et des poursuites infâmes et brutales que lui faisait journellement le fils de Pitrachard. Cet officier, croyant bien [12] faire, comme tout autre en sa place l'aurait cru, embarqua cette dame et son fils dans son balon et les amena tous deux à Bancoc. M. Des Farges ne fut pas content de cela. Il en présageait les suites apparemment, et mit même cet officier aux arrêts. Quand le Roi, qui était alors Pitrachard, sut la fuite de Mme de Constance, il envoya la demander à M. Des Farges, qui d'abord la refusa. Cela donna lieu à un petit commencement de guerre, et les Siamois de leur côté ne nous voulurent plus rien vendre, et, de grands amis que nous étions le jour d'auparavant, nous voilà ennemis. Le Roi Pitrachard persiste toujours à demander Mme Constance; M. Des Farges demande du temps pour y répondre. Il assembla le conseil de guerre deux et trois fois pour délibérer sur cette affaire, et toutes les trois fois les officiers conclurent tous unanimement" à périr plutôt que de la rendre. Cependant, [p.326] contre une résolution unanime et un conseil si juste, si bon et si généreux, M. Des Farges, de son autorité particulière, remet cette malheureuse dame et son fils entre les mains de ses tyrans. Je vous proteste que ce fut au grand déplaisir de tous les officiers et soldats de la garnison, qui tous avaient les larmes aux yeux de voir cette malheureuse dame si cruellement abandonnée. A la vérité, auparavant que de la rendre, le Roi donna une promesse à M. Des Farges qu'elle ne serait point insultée, qu'elle demeurerait en toute liberté dans le Royaume, tant pour la religion que pour [12 vo] toutes autres choses, et après cela, nous voilà devenus bons amis. Il ne faut pas oublier de vous dire que cette malheureuse dame, avant que de repasser dans les mains des Siamois, fit une harangue aux officiers et aux soldats de notre fort. Elle a infiniment d'esprit. Elle nous remercia des bontés qu'on avait pour elle et rejeta la cause de son malheur et de sa reddition sur celui seul qui en était l'auteur. Elle tenait son fils entre ses bras, âgé de trois ans ou environ, et elle, de vingt-deux ou vingt-trois, bien faite et fort agréable. Et c'était assurément un spectacle fort touchant que cette dame désolée, qui faisait paraître à travers son désespoir toute la constance dont une femme est capable. Cela tira des larmes des yeux de tout le monde, et vraisemblablement, elle est réduite à présent à la dernière extrémité et à la dernière infamie, car outre que Pitrachard est un scélérat sans parole et sans foi, il se croira autorisé d'en manquer à la promesse qu'il a faite à M. Des Farges de la laisser en

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tranquillité puisque M. Des Farges, contre sa promesse, a emmené avec lui le Sr Veret, chef du comptoir de la Compagnie, qu'il avait promis pour otage des vaisseaux comme je vous ai dit ci-dessus. Après cette belle action, on nous donna ce qui nous manquait afin de nous obliger à nous en aller au plus tôt. M. Des Farges [p.327] s'embarqua donc avec tous les Français, le deux<ième>e novembre, dans les vaisseaux qu'on lui avait prêtés. [13] Il alla en rade pour joindre un vaisseau du Roi nommé l'Oriflamme, qui était venu de France dès le commencement de septembre, et lorsqu'il fut sorti hors de la barre de la rivière, les Siamois, voyant qu'il emmenait Veret, un des otages qu'il leur avait promis, arrêtèrent trois mirons, qui sont de grands bateaux, façon du pays, dans lesquels étaient les hardes des soldats, trente pièces de gros canon, quelques munitions de guerre, deux officiers et dix-sept ou dix-huit soldats; et tout cela leur est resté entre les mains. Laissons présentement M. Des Farges faire voile vers Pondichéry, côte de Coromandel, et voyons ce qui s'est fait à Merguy. Pendant que les Français à Bancoc ont couru grand risque et qu'on n'a rien épargné pour les perdre, ceux de Merguy, commandés par M. Du Bruant, n'ont pas eu meilleur marché, et même ont couru beaucoup plus de risque, étant peu de monde et dans un lieu qui n'était point fortifié. Nous étions arrivés à Merguy le 27 de mars 1688, trois compagnies qui faisaient quatrevingt-dix hommes, sous le commandement de M. Du Bruant. Nous y avons trouvé, sur le haut d'une montagne, un petit fort de bambou en façon de deux bonnets carrés, dans lequel il y avait huit à dix méchantes pièces de canon pour battre dans le port, et lequel était si petit que le magasin des munitions de guerre en contenait la moitié. Au bas de cette même montagne, il y avait un méchant ouvrage [13 vo] à corne, dans lequel il y avait dix-huit pièces de canon battant à fleur d'eau pour défendre l'entrée du port. D'abord que nous y fûmes arrivés, M. Du Bruant donna ses ordres et ses soins pour faire faire un retranchement d'un rempart de quatorze pieds de large où nous étions campés, qui était autour de cet ancien petit fort. Mais avec toute la diligence qu'il a pu y apporter, il n'a pu le rendre parfait à cause du peu de temps que nous avons été en paix. [p.328] Dès le mois de mai ensuivant M. Du Bruant fut averti de se défier des Siamois et qu'ils avaient dessein de nous en faire autant qu'ils en avaient fait aux Anglais l'année précédente [14 juillet, 1687], c'est-à-dire de nous égorger tous. Quelques <jours>après cet avis, tous ceux qui travaillaient avec nos soldats à notre retranchement quittèrent tous ensemble, et il n'en revint pas un. Cela confirma l'avis qu'on avait donné à M. Du Bruant. C'est pourquoi, se voyant si mal fortifié, il s'assura d'une petite frégate de 24 pièces de canon, laquelle était tout[e] armée dans le port, et qui appartenait au Roi de Siam, précaution qui lui a été dans la suite d'un grand secours. Il fit faire dans le milieu de la

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place un retranchement de palissades pour s'y retirer en cas que les ennemis forçassent son retranchement de terre. Le viceroi de la province de Tenasserim et Merguy ayant reçu les ordres du Roi, ou plutôt de l'opra Pitrachard, de passer tous les Français au fil de l'épée, commença à la fin de mai de faire investir M. Du Bruant avec douze mille hommes, et voyant qu'il ne [14] pouvait pas le surprendre, à cause que nuit et jour il faisait faire bonne garde, il se résolut de le forcer. Mais avant cela, il voulut tenter le hasard par une autre voie. Ce vice-roi avait la lettre que Pitrachard avait obligé M. Des Farges d'écrire à M. Du Bruant, par laquelle il lui ordonnait de quitter Merguy et de le venir joindre dans un lieu qu'il lui indiquait. Il la lui envoya par un mandarin, lequel, en la lui donnant, lui demanda de sa part pourquoi il se tenait ainsi sur ses gardes depuis quelque temps et ce qu'il craignait? Qu'il ne fallait pas croire tous les bruits qui couraient et qu'il apprendrait, et que s'il avait besoin de quelque chose on le lui donnerait. M. Du Bruant, qui connaissait le génie de ces gens-là, ne donna pas là-dedans, et ayant consulté cette lettre de M. Des Farges et les termes extraordinaires dans lesquels elle était conçue, il se douta qu'il y avait de la surprise. A quand on vint lui en demander la réponse et qu'on lui dit que s'il voulait partir tout était prêt, il dit que non [p.329] et qu'il ne connaissait point ces ordres-là, et ayant dessein de tirer les choses en longueur, il dit qu'on lui en fit venir d'autres et qu'il allait écrire à M. Des Farges si on voulait lui faire tenir ses lettres. Ils refusèrent cette proposition et après tout ce viceroi manda à M. Du Bruant par le R.P. d'Espagnal, Jésuite, qu'il lui ferait exécuter de force les ordres de son général. Dès le lendemain, 26 juin, il se mit en devoir d'exécuter sa menace. Il avait assemblé toutes ses forces, qui consistaient [14 vo] en plus de douze mille hommes. Il les divisa en trois corps pour monter à l'assaut par trois endroits différents, connaissant bien qu'il y avait trop peu de Français pour bien défendre leur retranchement qui était grand et imparfait. Le signal fait sur les huit à neuf heures du matin, on vit venir ces gens en confusion, hurlant comme s'ils avaient donné chasse à des loups : on ne s'en étonna pas beaucoup aussi. M. Du Bruant qui les attendait de pied ferme avec peu d'hommes effectivement, mais bien résolus, mit si bon ordre à tout et fut si bien obéi que tout réussit à notre avantage. On les laissa approcher jusques sur le bord du fossé sans tirer un seul coup. Alors la mousqueterie et les grenades donnèrent dessus d'une telle force qu'ils prirent l'épouvante et la fuite en même temps, et laissèrent plus de cent hommes sur le carreau et plusieurs blessés. Ils employèrent le reste du jour à nous canonner d'une pagode, qui était à la portée du fusil de notre retranchement, où ils avaient dressé une batterie de quatre pièces de canon qui nous incommoda beaucoup et tua même quelque<s> soldat<s>. Le lendemain 27, ils tentèrent encore fortune, et après avoir redoublé leur prise d'affion, ils revinrent à huit heures du matin dans la même confusion que la veille. On les reçut avec pareils honneurs, et il y en eut environ deux cents qui en furent si satisfaits qu'ils y sont restés depuis.

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Pendant qu'ils voulaient nous forcer dans notre retranchement, ils firent d'un autre côté leur possible pour prendre [15] [p.330] et enlever avec des galères la frégate dont M. Du Bruant s'était assuré dès le commencement de la guerre et dans laquelle il avait envoyé dix-sept soldats avec un officier nommé Du Chemin - Franqueville pour renfort, lesquels firent si bien leur devoir qu'ils coulèrent à fond une galère et obligèrent les autres de se retirer fort incommodés, et bien des morts. La vigueur dont nous défendions étonnait les Siamois, et il est certain que si le vice-roi en avait été le maître, il nous aurait laissé<s> en repos. Mais ayant des ordres de se défaire de nous à quelque prix que ce fût, il fallait les exécuter ou perdre la tête. C'est pourquoi il résolut de commencer par brûler la frégate, ce qui lui était fort facile, et ensuite d'escalader notre retranchement de tous côtés, ce qui aurait infailliblement réussi par la quantité de monde contre si peu que nous étions, étant résolu de venir lui-même à la tête de ses gens pour les animer par sa présence. M. Du Bruant fut averti que cette résolution avait été prise, et j'ai vu moi-même peu de temps après les machines qu'on avait commencé[es] de faire et les échelles qu'on préparait. Il assembla sur cet avis ses officiers pour consulter sur le parti qu'on devait prendre, et voyant la nécessité où il était réduit, n'ayant pour tous vivres que pour cinq ou dix jours de riz et rien autre chose, et qu'il n'avait point d'eau dans le retranchement, qu'il avait peu de monde, n'étant pas en tout, tant officiers que soldats, soixante-dix ou douze hommes, et que puisqu'on avait juré leur perte il serait facile d'en venir [15 vo] à bout lorsqu'on aurait brûlé leur frégate: toutes ces raisons mûrement pesées, M. Du Bruant trouva à propos d'abandonner son retranchement et de faire une honorable retraite pendant qu'il en avait encore le pouvoir. Ainsi il s'embarqua le 28 de juin, mais non pas avec tout son monde car il y en eut de tués et de noyés pendant l'embarquernent et même il y en eut encore de tués et d'estropiés après s'être [p.331] embarqués, et peu s'en fallut qu'ils ne périssent tous et que leur frégate ne fût coulée à fond par la quantité de coups de canon que les Siamois tirèrent dessus pendant plus d'une heure et cela par l'imprudence ou la trahison de notre maitre-canonnier, à qui on avait ordonné de mettre une mèche dans le magasin aux poudres, de longueur mesurée, afin qu'on <n'>eût simplement que le temps de gagner le pied de la montagne avant que le feu y prit, ce qui ne fut point exécuté, et on n'a point encore pu savoir ce qu'était devenu ce canonnier. Enfin, le vent qui vint favorable tira M. Du Bruant hors du port de Merguy, et il va être obligé pendant quatre mois de gagner quelque île déserte pour y attendre la mousson, ou saison des vents, qui le conduiront à Bengale ou à Pondichéry Vous voudrez bien, après vous avoir fait connaître toutes les particularités considérables qui sont arrivées à Siam, que je vous raconte ce qui m'est arrivé en mon particulier et combien de sortes de personnages j'ai fait[s]. Il faut premièrement remarquer que le vingt-sept de juin, ayant [16] été commandé par M. Du Bruant pour aller garder l'ouvrage à corne, dont je vous ai parlé ci-devant qui défend l'entrée du port de Mergui avec cinquante soldats siamois, l'officier que je fus relever ne fut pas plutôt sorti, qu'à soixante pas de là il fut assassiné par sept ou huit cents personnes

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qu'il rencontra dans son chemin, lesquels vinrent se rendre maîtres de l'ouvrage à corne où j'étais. Et aussitôt qu'ils parurent, ma garde prit les armes mais ce fut pour me [p.332] trahir et me livrer entre les mains des ennemis. Ensuite on me conduisit prisonnier, et je fus pendant quatre jours attaché à un poteau avec des chaînes de fer par le col, les pieds et les mains. Ne soyez pas surpris quand je vous ai dit que j'avais été commandé avec cinquante soldats siamois: c'est que M. Du Bruant ne savait pas comme les choses se passaient dans le Royaume, et il croyait, suivant les avis qu'on lui donnait, que ce n'était qu'une révolte de la seule province de Tanasserin et Merguy. C'est pourquoi, jusques à ce jour-là, il avait toujours conservé les soldats que le Roi de Siam, notre allié, lui avait donné<s> en arrivant à Mergui, qui étaient au nombre de trois cents hommes. Le vingt-neuf ensuivant, qui fut le lendemain de la retraite de M. Du Bruant, on me détacha du poteau où j'étais et on me conduisit chez le vice-roi de la province, qui ordonna en même temps qu'on me menât visiter tous les Français qui avaient été tués la veille, lors [16 vo] de cette retraite. Ils étaient au nombre de treize en tout. Jamais homme ne put voir de spectacle plus horrible que celui que je vis dans ce moment, car les uns étaient ouverts par le ventre, les autres par le dos, d'autres par le côté, et tous généralement avaient les intestins hors du corps et même il [p.333] y en avait déjà trois ou quatre que les chiens avaient commencé de dévorer. Et après que ces misérables tyrans m'eurent fait voir jusques où était allé l'excès de leur rage, ils me reconduisirent chez le vice-roi. Mais en passant à travers de la ville je ne manquai point de saluts, qui consistaient en soufflets et coups de pied[s], et ceux qui m'avaient été donnés pour escorte eurent bien de la peine dans ce temps-là de me sauver la vie, et on entendait de toutes parts crier: «Quoi! voilà encore un Français! Tollé, tollé, crucifigé eum!» Etant de retour chez le vice-roi, il me mena avec lui au divan, où il y avait quelque cinquante des plus grands mandarins de la province. Là, on commença de me vouloir donner de grandes espérances, et de me vouloir persuader qu'il ne tenait qu'à moi de devenir grand seigneur chez eux, et qu'en leur avouant ce qu'ils m'allaient demander, je pouvais aussi de ma part leur demander tel emploi que je voudrais. D'abord ils commencèrent à m'interroger sur des bagatelles et sur des choses de nulle conséquence, et [17] puis ensuite, me croyant disposé à leur accorder tout, ils commencèrent à me demander s'il n'était pas vrai que tous les Français fussent venus à Siam à l'insu du Roi; que ç'avait été M. Constance seul qui les avait appelés; si ce n'avait pas encore été lui qui nous avait donné les places de Bancoc et de Mergui sans la participation du Roi; et s'il n'était pas vrai que tout cela ne s'était fait qu'à condition de le rendre maître du Royaume; et que nous attendions pour cet effet des navires de France, qui devaient venir tant à Siam qu'à Merguy dans tout le mois de septembre prochain, [p.334] chargés de soldats; et que nous attendions leur arrivée pour nous déclarer en faveur de M. Constance contre le Roi. Je leur fis réponse qu'ils devaient s'adresser à leurs ambassadeurs qui avaient été en

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France pour savoir ces choses-là, et non pas à moi qui n'était qu'un simple officier à qui on ne confiait pas des choses d'une pareille conséquence, Et en m'adressant au vice-roi même, je lui dis qu'il n'avait lui-même qu'à consulter les ordres que nous lui avions apportés lorsque nous étions arrivés à Merguy et en vertu desquels il nous avait fait si bonne réception, cédé la possession de cette place, et même donné plus de deux mille hommes pour nous y fortifier, et que tout ce monde y était resté par son ordre pendant plus d'un mois de temps; qu'il pouvait voir si ces ordres étaient du Roi ou non; qu'il fallait qu'ils [17 vo] fussent du Roi puisqu'il y avait obéi; et qu'après tout, je n'avais aucune connaissance de tout ce qu'ils me demandaient. Ils me dirent de rechef que je prisse garde à moi, et que je voulais me rendre malheureux; qu'ils étaient assurés que je savais tout ce qu'ils me demandaient, d'autant que M. Du Bruant ayant assemblé tous les officiers il y avait plus d'un mois, leur en avait fait confidence, et qu'en étant du nombre, je devais le savoir; c'est pourquoi, si je ne voulais pas le leur avouer d'amitié, ils me le feraient dire de force. Je leur répartis que ni leur amitié ni leur force ne me ferait jamais dire ce que je ne savais point, ni avouer ce qui était faux pour une vérité. Dans ce même temps-là, je vis tous ces mandarins courroucés de ma résolution, et vis aussitôt quatre braspeints qui sont leurs exécuteurs de justice, se venir saisir de moi. Je crus d'abord, connaissant ces sortes de gens, qu'on m'allait faire mourir, ce qui ne me surprit pas beaucoup parce que, dès le moment que j'étais tombé entre leurs mains, je m'y étais résolu et préparé. Mais je fus trompé car ces quatre estafiers me menèrent seulement au bout du divan. Ce qu'on appelle divan est un lieu destiné pour rendre la justice et pour délibérer des affaires de conséquence qui concernent l'Etat. Je vis en même temps les quatre premiers mandarins se détacher des autres pour venir me tenir compagnie; et ils ne furent pas plutôt assis qu'en même temps [18] on commença à me lier les deux bras au-des [p.335] sus du coude par le derrière, et à force de me les serrer contre le dos, on me les fit joindre l'un contre l'autre à corde tendue, de sorte que je crus avoir les deux bras rompus. Après m'avoir laissé quelque temps dans cet état, ils me délièrent, mais ce fut pour me faire pis, car voyant ma persévérance, ils me serrèrent entre des morceaux de bois tous les doigts des deux mains, de sorte qu'ils les rendirent tous plats. Ensuite, ils m'attachèrent une corde aux deux gros doigts et puis me soulevèrent en l'air, puis après, deux de ces bras-peints un à droite et l'autre à gauche, après m'avoir ôté la chemise qui était la seule chose qui me restait sur le corps, commencèrent à faire jouer le rotin à qui mieux mieux sur mon pauvre dos. Comme ces gens-là me tenaient depuis plus de quatre heures dans les tourments, et que la nature n'en pouvait plus et que mes forces étaient épuisées, je tombai en défaillance; ce qui les obligea de me laisser, croyant que j'allais expirer. Cependant, ils eurent encore la charité de faire venir un Père Missionnaire pour me donner quelque soulagement, lequel me voyant les bras et les mains noirs comme de l'encre et le dos tout déchiré de coups de rotin, dit pour me consoler qu'il aurait voulu être en ma place et avoir souffert pour moi. Et en même temps, il bassina mes plaies et me frotta tout le corps avec beaucoup d'eau-devie. Voilà [18 vo] le seul remède humain que j'ai eu pendant que j'ai été entre les mains de ces scélérats; mais j'en ai reçu de bien plus grands de la Providence.

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Le cinq de juillet ensuivant, on me fit sortir de Merguy pour me conduire à Siam, avec un nommé Picart, caporal, qui fut fait prisonnier le jour de la retraite de M. Du Bruant, et qu'ils croyaient officier; et quoique nous fussions tous deux enchaînés par les pieds et les mains, et chacun une cangue au col, ils ne laissèrent pas de nous donner plus de soixante hommes armés pour nous conduire. Nous souffrions beaucoup par les chemins car on ne nous donnait qu'un peu de riz et de l'eau, et il fallut toujours rester assis, ne pouvant nous coucher ni sur le dos ni sur le côté à cause de la cangue que nous avions au col. Le dix-sept de juillet, j'arrivai à Siam, et le dix-neuf à Louvau, et le premier endroit où l'on me mena, ce fut au divan où présidait le barcalon avec plusieurs grands mandarins qui m'interrogèrent encore de nou [p.336] veau. Le barcalon est le chef de la justice, et devant qui passent toutes les affaires du Royaume. Le lendemain 20e, j'appris par un prêtre missionnaire, nommé M. Pommière, qui découvrit par hasard l'endroit où j'étais prisonnier, que l'on attendait de jour à autre M. l'Evêque de Metellopolis, qui était allé à Bancoc pour moyenner la paix avec M. Des Farges, et [19] le 25, ce même prélat revint à Louvau avec un consentement de M. Des Farges pour la traiter. Le Roi de Siam étant enfin mort dans le mois de juillet (on ignore encore le jour et la manière), Pitrachard, qui avait si bien disposé toutes choses à son avantage, partit de Louvau le 31 de juillet pour aller à Siam se faire couronner Roi, ce qui lui a réussi sans aucun contredit. Tous les Français et Anglais qui étaient détenus prisonniers à Louvau furent le lendemain conduits à Siam. J'en fus du nombre et y arrivai le troise août, avec quatre autres officiers, qui sont MM. de Freteville, Saint-Vendry, Des Targes et de Lasse; et le neuf du même mois, Pitrachard, à présent Roi, nous envoya tous cinq à Bancoc, non pas à notre général mais à son général des Malais, qui nous garda encore prisonniers près d'un mois, et ensuite nous fûmes rendus à M. Des Farges,la paix étant conclue le ... septembre, et peu après notre reddition, arriva l’affaire de la pauvre Mme de Constance dont je vous ai parlé. Le vingt-six septembre, M. Des Farges me fit partir de Bancoc pour retourner à Merguy m'y embarquer pour aller chercher M. Du Bruant, afin de lui porter le traité de paix qui avait été fait, et le Roi de Siam me donna un mandarin pour me faire fournir tout ce qui me serait nécessaire. [19 vo] Le premier de novembre, je m'embarquai à Merguy, où j'étais arrivé le 12e octobre, dans une petite frégate du Roi de Siam, et j'allai dans les rivières de [p.337] Tanaïs, de Martaban et Sevian, côte du Pégu, croyant y trouver M. Du Bruant, mais non; cela m'obligea de passer par les Iles de Rey, et ayant mouillé à une et étant allé à terre, je connus que M. Du Bruant y avait été par plusieurs marques et signes que j'y trouvai, principalement par quelques morceaux de justacorps de soldats français et même de vieux câbles et une machine dont on s'était servi pour en faire de neufs. J'y ai aussi vu deux baraques. Je suis ensuite retourné à Merguy le 12 de novembre et ayant trouvé un navire de la Compagnie française nommé Le Coche, commandé par M.d'Armagnan je m'y suis embarqué le treize du même mois pour aller à Pondichéry y attendre M. Des Farges et y rejoindre M. Du Bruant, que j'y crois présentement. Paul Lucas

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Annexe 7

Le document anonyme

A : le manuscrit “Relation de ce qui c’est passé à Louvo Royaume de Siam avec un abrege de ce qui s’est pasé à Bancoq pendant le siege en 1688”, conservé aux Archives Nationales d’Aix-en-Provence, a été offert par M. Morgan Sportès.

B : la transcription a été faite par R.P. Bruno ARENS.

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BN C1, 24, fol 140-171 (à Aix en Provence: Archives d'Outre-mer) (fol 140ro) [P. 89] Relation de ce qui c'est passé à Louvo / Royaume de Siam avec un abrege / de se qui s'est pasé a Bancoq pendant / le siege en 1688 Il y avoit a la cour un grand mandarin / nommé Opra Pitracha homme hardy et / entreprenant, Monsieur de Constance s'apersut / au mois de mars que cet homme cabalait / qu'il sollisitoit les mandarins / contre monsieur Constance et les François / et avoit gaigné entreautre un favory / du Roy nommé Opra Py à qui il / prometoit la couronne apres la mort / du Roy qu'il fesoit courir des bruits / parmi le peuple que cette année devoit / estre fatalle au Royaume par quelque / grande revolution et taschoit d'eloigner / les princes freres du Roy de la / succession en inspirant au Roy dont / la santé estoit movaise de la defiance / et de la héne pour ces princes. (fol 140vo) (2) Monsieur Constance crut estre / obligé d'en avertir monsieur Defarges / a fin de prendre ensemble des mesures / pour prevenir cet ennemy / comun Se qu'il fit en cette maniere. Il envoya deux peres Jesuites a / monsieur Defarges pour l'avertir de se tenir / sur ses gardes, et qu'on remuoit dans / le Royaume qu'il l'avertiroit de tout / ce qui paseroit et quelques jours apres / il luy ecrivit pour le prier de se rendre / a Louvo et qu'il etoit du cervises des / deux Roy [P. 90] Monsieur Defarges se rendit a Louvo / la ou Monsieur de Constance l'instruisit / de touttes choses et il luy representa que / le Roy n'etant pas en etat d'agir et / les princes hais du Roy renfermes / dans le palais a Siam cet homme / se renderoit infailliblement le maitre / des afaires du Royaume si l'on ne / le prevenoit et que s'il se fesoit roy / il perderoit la Religion et les François / qui n'etoient pas encore asees bien / etablis pour resister a tout un Royaume, (fol 141ro) (3) que l'expedient le plus pront etoit / que mr Defarges envoyast 60 ou 80 / hommes qu'on areteroit cet homme / sans pene avant que son parti fust / formé et qu'on meteroit la terreur / parmi les sedisieus qui se disiperoient Monsieur Defarges enbrasa / avec joies cette proposition disant qu'il ne / pourroit avoir en toutte sa vie une / occasion plus glorieuse que celle de / sauver la Couronne a un alié du Roy / et d'assurer les places de Bancoq et / de Merguy et dit qu'il vouloit marcher / luy mesme avec les trouppes. Mr de Baucham major de la place / etoit de cette conference et il s'offrit / a areter Pitracha et le tuer si on le vouloit

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Mr Defarges ut le mesme jour / un entretien de deus heures sur le / mesmes subiet avec mr de Constance. / Il l'instruisit de toutes choses plus au / long mais surtout l'avertit que quant / il paseroit a Siam avec les trouppes / on ne manqueroit pas de faire courir (fol 141vo) (4) le bruit que le Roy etoit mort et qu'on / le dissuaderoit de monter a Louvo / mais au non de dieu, luy dit il [P. 91] Monsieur / n'adjoutees point de foy a ces bruits / populaires vous etes persuadé que le Roy / est vivant puisque vous venees de le / voir Il partit le lendemain de Louvo / pour Bancoq Le 13 avril il fit mettre / toutes les trouppes en bataille et en / choisit luy mesme les meilleurs 80 / hommes avec les quels il partit / le lendemain et 6 officiers de la queue / quant il fut a Siam il ala desendre / a la loge françoise ou l'on ne manqua / pas de luy dire ce que luy avoit predit / Mr de Constance pour le disuader d'aler / secourir le Roy et Mr Constance Mr Veret le mena aus Seminaires / ou mr de Lionne luy confirma la mesme / chose. Monsieur l'evesque de Metelleopolis / dit a mr de Lionne qu'il ne falloit / pas desider si vite dans une afaire / de cette importance et qu'il falloit (fol 142ro) (5) envoyer un officier a Louvo pour voir / si le Roy etoit mort Mr Defarges envoya un lieutenant / qui trouva tout tranquille a Louvo et qui / ne vit aucun mouvement. Il fut dabor / chees les peres jesuites qui avoient / cette nuit la observé une eclipse de / lunne dont le Roy avoit envoyé luy / mesme demander des particularitees / ajnsi que ces peres luy dirent Il fut / de la chees mr Constance ou il trouva / tout paisible. Monsier Constance l'asura que / le Roy etoit en vie ausibien que le / Sieur Bauchamp major de la place / [P. 92] Et mr le Chevalier de Farges qui luy / firent faire le tour du palais ou ils / trouverent unne pais profonde. / Il fut expedié sur l'eure avec une / lettre de mr Constance pour mr Defarges / ou il le prioit de monter a Louvo avec / ses trouppes et que les choses estoient / dans le mesme etat qu'il les avoit / lessées en partant de Louvo et qu'elles (fol 142vo) (p6) subsisteroient encore quelque temps. Monsieur Defarges etoit avec / ces trouppes a une lieue edemie / de Siam qui atendoit le retour de mr / le Roy lieutenant qui arriva le landemain / au soir et le landemain matin mr / Defarges se rendit chees mr Veret / et de la chees messieurs les Eveques / ou il fut resolu qu'il n'iroit point / a Louvo et qu'il s'en retourneroit / a Bancoq. Il envoya mr d'Asieus capitaine / en qui il avoit baucoup de confiance / alors pour advertir mr de Constance / de son retour a Bancoq et des resons / qui l'avoient obligé de s'enretourner / Il ariva a Louvo le jour de paques / ou il trouva tout tranquille ausi bien / que sur les chemins et asista le soir et / le matin aus cervisses qui se firent dans

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/ la chapelle de mr Constance ou il etoit / avec madame Constance et plusieurs / cretiens de diverses nations Mr Constance fut au desespoir (fol 143ro) (p7) d'apprendre par mr dasieus que mr / Defarges luy avoit manqué de parolle Il ecrivit une seconde lettre / a mr de Farges et chargea mr d'Asieus de / luy bien representer la consequence et / les suites facheuse qui pouvoit arriver / si l'on ne prevenoit pas les malheurs / dont il l'avoit averti et le prioit / par sa lettre de monter a Louvo avec / ses trouppes [fin de la page 92] a quoy mr Defarges repondit / qu'il etoit incommodé et qu'il ne / pouvoit pas degarnir la place Peu de temps apres l'on fut pleinement / convaincu que le Roy n'etoit pas mort / il se montra en public et donna unne / odiense particuliere aus peres jesuites / se qui fit voir a mr Defarges qu'on / l'avoit mal informé et cru trop / legerement. Monsieur Constance luy fit de / grandes pleintes par les lettres / d'avoir revelé les secrets et d'avoir / suivy le conseil de gens qui luy / etoient peu afectionnées (fol 143vo) (p8) Mr Defarges luy repondit qu'il / l'acabeloit de plaintes et qu'il y etoit / plus sensible qu'a la maladie qui / l'aretoit et que tout ce qu'il pouvait / faire, alors pour son cervisse etoit / de luy presenter un refuge dans Bancoq / ou aumoins a madame Constance / et a son fils s'il n'y vouloit pas / encore venir luy mesme Mais monsieur Constance n'accepta / pas ces offres tant par la consideration / de son honneur qui auroit eté fletry / par cette fuitte la quelle l'auroit fet / paser pour un treitre que pour la / defense de sa cause et celle des Francois / qui ne pouvoient subsister s'il / abandonnoit le gouvernement et ne / doubtant pas qu'il ne se livrast aus / ennemis s'il le menasoient de la guerre / comme il a fait par la suite madame / Constance Quoy que nous osions abandonné / mr Constance il nous demeura ataché / jusqu'a la fin parce qu'il ne pouvoit / se soutenir sans nous comme nous ne (fol 144ro) (p8) pouvions subsister sans luy Il nous avoit envoyé quelque / temps auparvant 200 vaches dans / la place et pressa souvent par ses / lettres de prendre des vivres et des poudres / entrautre un jour le sieur Bauchamp / major de la place et mr Veret etant / chees luy il dit au major qu'une / place de guerre devoit avoir tourjours / des poudres et des munitions pour un / an de siege et luy demanda combien / il en faudroit pour soutenir un an de / siege dans Bancoq mr de Bauchamp luy / repondit qu'il ne pouvoit pas bien luy / faire le detail sur le chan surquoy mr / Veret dit au major venes souper avec / moy nous ferons le conte ensemble / ensuite nous l'aporterons a mr / Constance

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Mr de Bauchamp major de la / plase fut ensuite a Bancoq et a son / retour dit a mr Constance qu'il / y avoit des munitions pour disuit / mois dans la place et qu'il n'y avoit / que 20 milliers de poudre dans la plase (fol 144vo) (p10) Mr de Constance ecrivit pour lors / a mr Defarges d'examiner si le for du / coté de l'ouest pouvoit incommoder / celuy du costé de l'est en cas qu'il / arivast des affaires et si il incommandoit / le for du costé de l'est de luy ecrire / affin qu'il envoyast des ordres pour le / demolir je ne seus a quoy il a tenu / qu'on ne l'aye demolist nous l'avons / abandonné tout entier et du moment / nous l'umes quitté les Siamois s'en / emparerent d'ou ils nous ont fort in / commodees pendant tout le siege. Mr Constance a tourjours commandé / jusqu'au jour de sa prise des Siamois / pour venir travailler aus fortifications Opra Pitracha par le moyen de / ses partisans en debauchoit sur la fin / unne bonne partie. Mr Defarges se plegnit a mr de / Constance de cette dezertion mr Constance / en fit raport au Roy et le Roy ordonna / qu'on envoyast des executeurs de justice (fol 145ro) (p11) pour decouper la peau de la teste aus / mandarins qui commandoient les / travailleurs ils ariverent a Bancoq / mais mr de Farges demanda leur grase Cependant Opra Pitracha amasa / du monde et forma son parti pendant / deus mois qu'on luy lessa de loisir / pour cela il se fesoit entendre au Roy / qui etoit dans unne langeur mortelle / et qui haissoit baucoup ces freres que / ces princes avoient dessein d'outrager / son corps apres sa mort en vengeanse / des movais tretemens qu'ils avoient / resues de luy se que le Roy aprehendoit / plus que la mort mais en mesme / temps il luy disoit de ne rien aprehender / que luy et un autre mandarin nommé / Oprapy avec mr Constance et les / François sauroient le defendre apres / sa mort comme pendant sa vie et luy / feroient rendre les derniers honeurs / et que pour cela ils formeroient un / bon parti a la cour et dans le royaume (fol 145vo) (p12) afin d'oter au Roy tous les soubsons / qu'il pouroit avoir s'il aprenoit quelque / cose de leurs mouvements Mr Constance prit le temps de la / maladie du Roy pour luy representer / de pourvoir a la sureté de ses etats / en declarant son successeur parmi tous / ceus de la famille royale esperant / par se moyen frustrer son ennemi / de ses esperance et faire declarer le / Royaume en faveur du legitime heritier / L'afaire fut proposee au conseil Opra Pitracha en fut extremement / irité contre mr Constance et dit que / les premiers qui seroient acees hardis / pour proposer au Roy de leur donner pour / maitre un de ces princes contrefes et / inabilles a regner il le tueroit de sa / main

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Il etoit impossible a mr de / Constance d'avertir le Roy de tout ce qui / se pasoit le prince etoit obsedé nuit et / jour pendant sa maladie. (fol 146ro) (p13) De ces deus favoris Oprapy et Pitracha / chefs de la conspiration lesquels le / voyant decouverts se seroient portees aus / extremitees comme ils firent au premier / avis qu'en ut le Roy que parseque / le Roy irité contre ces freres et prevenus / entierement de ces veinnes froideurs / et du secours que luy prometoient / les deus traitres auroit cru que se qu'on / disoit de leurs secretes intrigues etoit / pour son servisse et qu'enfin quant le / Roy l'auroit cru n'etoit pas en etat d'agir / il eclateroit en vain ces conjurees etant / maitres dans le palais se leveroient le masque / et se declareroient comme il ariva dans / peu de jours Opra Pitracha et Oprapy se broillerent / a l'occasion d'un poste pres le palais que / chacun vouloit occuper Oprapy conoissant dans serencontre / que Opra Pitracha le jouoit et vouloit / prendre pour luy la couronne qu'il / luy avoit fet esperer alla se jeter / aus piees du Roy et luy avoua son crime Le Roy se mit dans une colere / extreme contre Pitracha fit venir mr (fol 146vo) (p14) Constance et luy fit de grandes reproches / de se qu'il ne l'avoit pas averti luy mesme / d'unne conspiration qu'il ne pouvoit / ignorer Mr Constance se disculpa aupres / du Roy par les resons que je viens de / dire et le Roy ordonna tout haut en / presense de plusieurs courtisans qu'on / aretast le landemain Pitracha mais / ayant averti prevint l'execution en se / rendant le landemain au palais apres midy / 18 de may environna le palais avec bien / 150 hommes et se rendit maitre de la / personne du Roy Mr Constance acourut au palais / pour secourir le Roy accompagné de 3 / officiers françois et quelques uns de ces / gardes qui furent aretees a la porte du palais Mr Constance le fut endedans par / Pitracha mesme a la teste de son monde / et les 3 officiers françois le furent ausy / et desarmees sur l'eure ensuite remis / en liberté pour ne point donner de / defiance aus François et les atirer tous / ensemble dans un mesme piege qu'on leur / tendit en cette magniere (fol 147ro) (p15) Pitracha avoit ecrit a messieurs / les evesques et au Sieur Veret qu'ils ne / s'etonnassent point des bruits qu'ils en / tendroient dans le Royaume que tout / s'etoit fet par ordre du Roy qu'on n'en / vouloit ni a la religion ni aus François / et que les evesques etant des personnes / ausi sages il avoit besoin de leur conseil / et de leur presense pour l'aider a soutenir / le poids des affaires dont e Roy l'avoit / chargé

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Mr Veret ecrivit unne lettre a mr / le chevalier Defarges que Bauchamp major / de la place a fait voir a mr Defarges et / gardee par laquelle il avertissoit le / chevalier que c'etoit a present Opra / Pitracha qui commandoit et qu'il ne / faloit resevoir les ordres que de luy et / qu'au reste ils etoient en liberté comme / dans Paris et dorenavant ils auroient / vois en chapitre et part aus afaires Mr de Lionne ariva ensuite a Louvo / remply de grandes esperanses il ne voulut / ecouter aucun conseil ne des peres / jesuites ni des officiers qui avoient / veu comme l'afaire s'etoit passee (fol 147vo) (p16) il soutint tourjours qu'il faloit abandonner / monsieur Constance comme un particulier / et ne temoigner avoir aucunne liaison / avec luy Il fut appelé ensuite au palais / Pitracha avec messieurs de Freteville / chevalier Defarges et Bauchamp major de / la place il leur parla asis sur un careau / environné de ces partisans et au milieu / de 4 sabres 2 a droit et 2 a gauche Mr de Lionne qui s'etoit aparamment / figuré milles choses advantageuses dans / cet apel du grand mandarin trouva / que se n'etoit pour autre chose que / pour aler a Bancoq persuader a mr / Defarges de se rendre a Louvo de la part / du Roy a faute de quoy les François / seroient regardees comme des usurpateurs / et l'amitié royalle rompue Mr de Lionne ariva a Bancoq et / comme il avoit auparavant enpesché / mr Defarges de monter pour mr Constance / a Louvo il luy persuada de le faire pour / Opra Pitracha je ne penetre pas dans les / resons particulieres de chagrin qu'il avoit / coutre luy (fol 148ro) (p17) Mr Defarges qui auvoit dit a mr / Constance quant il l'apeloit qu'il ne / pouvoit pas quiter la place dans la / laquelle mr de Lionne et le Sieur Veret / luy persuadoient qu'il se defendroit / contre tout le Royaume trouva deux / mois apres que la plase etoit insoutenable / quant Pitracha l'apela il paroit en sela / que les messieurs avoient peur de perdre / leur seminere l'els ne fesoient se que / vouloit Pitracha et neamoins les uns / et les autres avons tous perdu Mr Defarge partit de Bancoq avec / son fils ainé sans pendre conseil de / personne que de mr de Lionne sitost / qu'il fut hors de la plase il fut entouré / de 20 ou 30 balons qui le condusoient / avec de grans cris comme en trionfe / on luy avoit fet croire que c'etoit pour / aller prendre pocession des maisons et / charges de mr Constance mais il s'a / persut bientost qu'il etoit au pouvoir / et a la discretion de son ennemy en arivant a Louvo on le conduisit / au palais avec ces deus enfans (fol 148vo) (p18) Pitracha luy dit avec baucoup de hauteur / qu'il faloit qu'il sortit toutes les / trouppes de Bancoq et qu'il repondit / sur trois choses la premiere se qu'il / etoit venu faire en le Royaume / La segonde pourquoy il avoit maltresté / les Siamois et la troisieme

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pour quoy / il n'avoit pas obej au Roy qui luy l'avoit / ordonné de venir a Louvo e pourquel / dessein il etoit venu a Siam avec des / trouppes apres quoy si on le trouvoit / inocent on le renvoyeroit a Bancoq ou / a la guerre contre les Laos Il parut de cette sorte sans faire / aucunne mention du Roy nostre maitre / il dit seulement qu'il etoit venu pour / servir le Roy de Siam et que si l'on / n'agreoit plus ces servisses il ne demanderoit / que des vaisseaus pour sortir du Royaume Et on l'obligea a escrire unne lettre / a mr Debruan par laquelle il luy ordonna / de sortir de Merguy avec touttes ces / trouppes et de le venir joindre dans des / bois qu'on luy marqua pour aler faire / ensemble la guerre aus ennemis du Roy / de Siam apres sela on le renvoya et l'on (fol 149ro) (p19) retint ses deus enfans qui furent / mis aus fers avec messieurs de Fretteville / de St Vandrille Delat et de Defarges etous / les cretiens de Louvo Des se soir mesme mr Constance fut / mis a mort quant Pitracha vit le peu / d'interest qu'on prenoit a luy il publia / qu'il f'avoit fit mourir avec Oprapy / comme deus traitres au Roy qui vouloient / usurper la couronne Il fit ensuite egorger les deus / princes freres du Roy et fit enlever / madame Constance de sa maison la fit / transferer dans une petite ecurie luy fit / donner deus fois le rotin et la question / pendant 5 heures en suite des bastonnades Il fit ensuite persecuter de tous / cotees les cretiens de la magniere du / monde la plus cruelle on pillla le seminaire / L'on mena a la queue des chevaus messieurs / de Fretteville chevalier Defarges et Vandrille / Delat et Declarges bessy ingenieur qui fut / asommé de coups dont il mourut sur / le cham Tous ces officiers avoient voulu se / sauver de Louvo on detacha 700 hommes (fol 149vo) (p20) apres eus qui n'osoient les aprocher / mais ne pouvant gaigner Bancoq ils / rendirent les armes apres qu'on leur / ut promis de ne leur point faire de mal / se que l'on ne fit pas. Pitracha ne fit point mourir de / Siamois il ne s'enprit qu'au cretiens / Pegous, Portugois Englois et Francois / toutes les prisons en etoient plennes / on pilloit on profanoit on violoit / impunement en un mot l'on vit tous / les cretiens desolees dans les fers et les / plus cruelles tortures Il n'y ut que les peres jesuites / a qui l'on n'a jamais fet de tort ils / etoient logees dans unne maison du Roy / qu'on lessa en pes et cette maison fut / un azille invioable pour tous les qui / si retirerent au nombre de 20 tant Castillans / Portugois Englois que François

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Le Roy mesme dans sa captivité / leur envoya un grand mandarin du / Royaume acompagné de plusieurs / autres avec l'agrement de Pitracha / pour savoir de leurs nouvelles et leur (fol 150ro) (p21) distribuer de l'argent par la consideration / qu'il avoit des grandes recommandations / que le Roy nostre maitre luy avoit fet / de ces peres Le Roy demanda dans sa maladie de / voir le pere Debeze jesuite et monsieur / Pamar prestre du Seminaire qui consultoit / souvent pour sa santé il leur parla plus / souvent de l'etat des affaires que de sa / maladie et leur themoigna le deplaisir / qu'il avoit de tout se qu'etoit arivé et se / plaignit qu'il avoient fet mourir mr / Constance iniustement et fort souvent / dans sa captivité il cria et se pleignit / hautement de la magniere indigne dont / Pitracha le tretoit a Louvo 1688 [dans la marge:] le Pere d'Espagnol jesuite / Commandant mr de Bruan ecrivain / de Roy chambis et maj et chirurgien / et un frater aumonier Siege de Bancoq Apres le depar de nos vaisseaus qui fut / le 2 janvier 1688 monsieur de Constance se / trouva a Bancoq et fut themoint des 3 compagnies / détachees pour Merguy avec les officiers qui / furent messieurs du Halgouet l'Auné et d'Hiton / capitaines et les lieutenans messieurs Decaues / de Vandières et de Rougemont et les enseignes mr / de Querjulien de Montigny et de Sevin et messieurs / les ingenieurs de Bessy et de la Mare (fol 150vo) (p22) toutes les trouppes etoit en bataille / monsieur de Constance fit passer un / mandarin dans tous les rangs sequel / distribua a chaque soldat un tical valant / 37 ... de de France Il part le soir fort tart suivi de / messieurs Defarges et de Bruan Monsieur de Farges arive a Bancoq le 17 / du mois de janvier jour que les travaus furent / ouvertes et peu de jours apres l'on commensa / a batir les cases des soldats Les travaus cesserent jusqu'au 25 qu'ils / recommenserent par les Siam avec des soldats / commandes par leurs officiers pour les faire travailler Mr de Bruan arriva a Bancoq le 15 de / fevrier et en partit le 17 avec son detachement / pour Merguy lequel etoit de 112 soldats sans / les officiers en general et les valets dans le mesme temps il ariva deus / vaisseaus du Roy qu'on croyoit perdus l'un / etoit le Siam et l'autre le Louvo Mr Constance les renvoya prontement / a la mer montees par messieurs de de Ste Marie / et de Suhard leurs equipages etoit de Portugois / et de mores mr Defarges leur

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donna 35 soldats / et autant de Siamois soldats lesquels on dispersa / dans les bois commandees par mr dela roche / Duviger et messieurs depierre du boulé e d'argilles (fol 151ro) (p23) Ces messieurs mirent a la voille le premier / de mars a l'ordre de mr de Constance et de mr / Defarges Le 23 il partit 2 compagnies siamoises / pour Louvo commandees par mr de Baucham / major de la place lieutenant de St Vandrille / enseignes Defarges et Delat Les premiers jours de mars il ariva / icy 26 chevaus qu'etoient pour monter / les 24 cadets et l'officier qui les commandoit / pour estre gardes du Roy de Siam L'exersisse se fesoit tous les jours par / compagnie tous les dimenches generalle / de sorte que le mois se passa a faire travailler / aus fortifications et cases des soldats le 25 mr de Farges resut unne lettre de / mr Constance de la part du Roy pour monter / a Louvo il ne fut que 8 jours a son voyage le 13 d'avril il fit un detachement / dans toutes les trouppes de 80 hommes et les / meilleurs sans les officiers tous de laqueue Il part le landemain 14 pour Louvo / il ne passe pas Siam apres avoir veu / veu messieurs les evesques et le Sieur Veret / plusieurs fois Les 26 chevaus qu'etoient a Bancoq sont / ausi partis pour Louvo le mesme jour 14 (fol 151vo) (p24) Se mesme jour 14 les trouppes qu'etois / de l'autre costé passerent touttes du nostre / a la reserve de la compagnie de mr de la / Cresonniere Le 18 du mesme mois mr Defarges / ariva a Bancoq avec tout son detachement / il y avoit entre Siam et Louvo quantite / de chevaus et d'elefans qui les atendoient Mr de Farges envoya deus officiers / l'un apres l'autre a Louvo lesquels trouverent / fort tranquille Les 24 cadets serviroit toujours de / puis le temps pres la personne de mr de Farges / le quel se mit au lit a son retour ou il fut / longtemps Mr Constance voynt le retour de mr / de Farges dit aus peres jesuites qu'il voyoit bien / qu'il faloit perir Le 28 au soir l'on prit les armes sur / avis qu'on ut qu'unne 30 de nos meilleurs / soldats vouloient dezerter se qui rompit leur / dessein a tous l'on fit seulement mourir le chef / de la conspiration qu'etoit grec de nation et / habitué depuis plusieurs annees a Siam

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Le 6 de may le pere Royer Superieur des / Jesuites ariva a Bancoq lequel asura mr de Farges / que le Roy n'etoit pas mort et qu'il etoit encore / temps de monter Dans tout ces temps nos travailleurs nous / quittoient peu a peu (fol 152ro) (p25) Le 9 mr de Farges fit faire plusieurs / decharges de canon et de mousqueterie aus deus / forteresses pour la convalesense du Roy Bauchamp major de Bancoq ecrivit a / mr de Farges que mr de Constance luy avoit / fet donner 3000 tt Le pere Le Blanc jesuite vint encore a / Bancoq imediatement apres le retour du pere / Royer asurer mr de Farges qu'il etoit encore / temps pour touttes choses s'il vouloit monter / Il dit seulement a ces reverens peres qu'il / offroit unne retrette a mr Constance dans / la place et a toutte sa famille Tous ces endrest nous confirmerent a tous / que messieurs les missionaires et le Sieur Veret / avoient pris le desus sur les peres jesuites / qui se tourmentoient alors bien inutillement / L'on ne pouvoit plus les sortir etouttes les / portes estoient ouvertes aus autres Dans se temps mr de Farges fit cesser / touttes les exersisses Les soldats en ayant plus qu'ils / n'en pouvoien faire Le 20 ou 21 mr de Farges resut une lettre / de Siam ou on luy mandoit que le Roy etoit mort / et mr Constanse areté etous les François / il envoya sur cette nouvelle mr Dasiers lequel / fut a Louvo avec unne lettre pour le Roy Dans tous ces temps nous passions la plus / part des nuits sous les armes et nous tenions / fort alertes (fol 152vo) (p26) Le 25 les mandarins qui avoient soin de / commander les Siam firent conaitre a mr deFarges / qu'ils n'avoient point d'ordre pour cela et s'ils / travailloient que s'etoit par bonne amitie Le 26 il ariva 2 mandarins a Bancoq / donner avis a mr de Farges que mr Constance / avoit eté arete le 18 de may pour avoir mal / usé des deniers du Roy et mal parlé des françois / et de mr de Farges et qu'il ut a l'advenir a / prendre les ordres de Pitracha / comme du Roy mesme auquel il avoit remis / toutes les affaires de son Royaume comme a / unne personne a qui il avoit toutte confiance / et qu'il ne s'etonast de rien qu'on etoit content / de luy et qu'on n'en vouloit point aus François Le 27 mr de la Salle comissaire des trouppes / ariva de Siam qui nous confirma la detention / de mr de Constance et la mort d'Oprapy fils / adoptif du Roy et son favory que Pitracha / avoit fet mourir dans le palais

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plusieurs de nos François se sauverent de / Louvo furent repris etretees cruellement Le 28 mr de Bauchamp major de la plase ariva / a Bancoq bien efaré et nous asura que nous / alions estre asiegees on le lessa partir de / Louvo dans l'esperance qu'il feroit monter / mr de Farges a Louvo comme ayant tout / pouvoir sur luy Le mesme jour ariva les 2 premiers / ambassadeurs qu'etoient en France les quels (fol 153ro) (p27) confirmerent touttes ces choses et que s'y l'on / avoit areté nos messieurs et menees a Selipton / que s'etoit peur que la populase ne les / insultast et que nous les reverrions bientost La fin du voyage de ces 2 messieurs / les ambassadeurs etoit pour proposer a mr / de Farges de mettre avec nous 4 ou 500 hommes / de garnison siamoise sans le guillavant deja / ou de faire monter mr Defarges a Louvo / Ce qu'il fit le 31 de may ou sinon ils nous / declaroient sur l'eure la guerre Les Siamois qui montoient alors la / garde avec nous ne rentrerent plus dans la / place de se mesme temps Dans se mesme temps nous etions / investis et n'en savions rien mais nous nous / doutions acees de choses pour nous tenir jour / et nuit tres alertes et mettre la main a la / patte dans touttes les occasions avec le bucat / tres regulierement Le 31 mr de Farges parti pour Louvo / avec mr de Lionne et son fils ayné apres avoir / donné les ordres a mr de Vertesalle Le 4 de juin l'on fit passer l'opital / qu'etoit de l'autre costé avec la poudre boulest et / afus de canon ajnsi d'autres choses necessaires / pour la deffence de nostre place (fol 153vo) (p28) Le mesme jour le gouverneur mandarin / nous fit dire qu'il avoit ordre de retirer / le peu de Siam qui travailloient encore a notre / plase Le 6 de juin mr de Farges ariva avec / mr de Lionne et l'on avoit retenu son fils / il ne se vanta pas de la magniere dont on l'avoit / resu ausibien que mr de Lionne on l'obligea / d'ecrire unne lettre a mr de Bruan pour sortir / ces trouppes de Merguy et de le venir treuver / ou l'on luy marque pour aller ensemble / faire la guerre aus ennemis du Roy [dans la marge:] canon / crevés 19 / de 31 Le 6 jour de l'arivée de mr de Farges / il donne ordre a mr de la Cresonniere / qu'etoit resté de l'autre coste avec la compagnie / de pointer tous les canons sur les meison du / for les charger a crever et enclouer les / autres et apres y avoir mis le feu de passer / de notre costé incessamment

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Le mesme jour pasa unne somme / de Chine qui ne voulut saluer ny mouiller / on luy tira plusieurs volees de canon qui / l'incommoderent voila comme nous avons / commensé la guerre Le 7 du grand matin mr de la Cressoniere / passa avec sa compagnie apres avoir fet crever / 19 canons de 32 et le mesme jour et moment / qu'il fut passé les Siam s'enparerent de leur / forteresse (fol 154ro) (p29) et commenserent a y travailler de leur mieus Nous priment dans le vilage toutes / les choses qui nous convenerent pour un siege / et toute la charpente et bois propre pour / des .... et plattes fermes Le mesme jour on mit le feu au / vilage qu'etoit considerablement grand Ensuitte l'on commensa a nous donner / des postes fixes je fus auter[?] avec 4 compagnies / la Cresonniere a la plase avec 2 compagnies / de Riviere au bastion avec 2 autres et de Datieus / avec la compagnie au bastion l'on fesoit du / fer un detachement de 15 homme et son officier / pour la nouit que l'on postoit entre ce cavalier / de de Riviere et le bastion de Datieus pres un / magazin que nous avions dans un bastion ou / l'on n'avoit nullement travaillé Alors nous commensames a faire / binat tres regulier et poster tout autour / de la plase nos sentinelles de magniere / qu'ils se pusent voir et entendre avec ordre / de crier de cardeure en cardeure bon car bon car / par plusieurs fois se qui les empeschoit / de dormir Mr de Farges resolut 2 jours apres de / reprendre le for je fus pour cet effet commande / avec 60 hommes et trois officiers a 3 ou 4 / heures de la la chose fut reduitte a mojtié / commandees par mr Dasieus avec 2 officiers (fol 154vo) (p30) Les quels firent humennement tous ce que / de braves gens peuvent faire sauf reprendre / neamoins le for ils se debarquerent en plain / midy sous le feu des ennemis entrerent par / l'anbrasure et y sortirent a pres avoir tuees / plusieus Siam de leurs mains et avoir eu / plusieurs soldats de tuees et se renbarquerent / a leur ..... L'on ne fut pas peu mortifié alors / d'avoir abandonné le for ou les Siam se / fortifient tous les jours en monde comme / comme au reste se qui se verra par la suite depuis se jour jusqu'au 17 nous ne / nous parlames qu'a coups de canon de part et d'autre / ensuite nous vimes ariver mr l'evesque de / Metelleopolis de l'autre bande auquel les Siam / prirent 6000 et l'obligerent d'ecrire a mr de Farges / qu'il etoit libre et qu'il ne luy avoit eté fet / aucun mal ce qui n'etoit pas vray Cela ne nous empescha pas de continuer / notre feu voyant que les lettres ne signifioient / rien le 20 ils commenserent a nous tirer / des bombes ce qui nous surpris

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a la verité / les quelles ne firent aucun domage quoy que / en ayant tiré unne 40 ce la nous confirma / la pensee que nous avions tous des holandois Et comme nostre canon les empescha / le jour de travailler ils le fesoient la nuit / ce qui nous obligea de leur en tirer de temps / en temps la nuit (fol 155ro) (p31) dans le mesme temps monsieur de Lionne / et le sieur Veret demanderent a mr de Farges / de l'enbarquer dans la barque le Rosaire pour / aller donner advis a se qu'ils disoient de nostre / detention et nous chercher des vivres se qu'on / n'a pas jugé a propos apres nous avoir / engagees dans unne pareille affaire Nous ne songions alors qu'a nous / fortifier de nostre mieus pour cet effet nous / mimes tout en euvre pour faire un retranche / ment de la troisieme partie de la plase avec / des pallisades a travers des quelles nous / avions de distanse en distanse plasé du canon / se qui nous fortifia baucoup et nous mit / hors d'insulte et du coup de main Le 22 mr de Farges resolu de faire / partir la barque le Rosaire commander par mr / de Steriq avec 17 hommes dont il n'avoit / que 9 soldats le selle portugais pour aller / donner advis a nos cou.... françois a Merguy / a messieurs de Ste Marie et de Suhart / de l'etat ou nous etions a 2 lieues de bancoq il fut attaqué / par les Siam et malgre la barque etoit / echouee par la peur qu'avoit son maistre / lequel inportuna si fortement mr de Steriq / de le lesser aller a terre parler aus Siam qu'il / ne l'en put dispenser le maitre care sachant la (fol 155vo) (p32) la langue leur parla et leur fit entendre le / peu de monde qu'il i avoit dans la barque / alors les Siam revindrent a la charge quoy / que la barque se fust en quelque fason sorti / du movais pas ou elle etoit mais les galeres / qu'etoient sur la riviere en nombre l'ataquerent / de toutes pars entrerent de tous cotees dans / la barque les portugais se cacherent au fons de calle / plusieurs soldats blessees et ataquees ausy par / tere fit resoudre mr de Steriq apres un / abordage de toutte pars a desendre dans son fons / de calle et metre le feu aus poudres apres / avoir chanté luy mesme les litanies de / la Ste Vierge se qui fit perir plus de deus / cents noirs qu'etoient dans son bor et montrees / a ces vesques il ne se sauva qu'un soldat de / ma compagnie et un petit mousse françois / le soldat ne la porta pas loin mais se tue / apres en avoir fet mourir de sa main au / raport du petit mousse qui la veu plus de / 20 et sela en le sar et en alexandre / le petit mousse se sauva a la nage les galeres / enragees de se qui venoit d'ariver luy tirerent / plusieurs coups de canon dans l'eau en le suivant / se qui firent longtemps mais comme la riviere / est d'ordinaire trouble sela le favorisoit / et d'aillieurs y ayant des petit ilots flotans / sur les quels il se reposoit et cachoit sela / cela le sauva revint a Bancoq et est mort 4 mois / apres (fol 156ro) (p33) Le 23 les Siam voyant la barque partie / crurent que nous etions tous embarquees se qui / les fit prendre resolution de nous ataquer le / mesme jour j'entendis les Siam crier de l'autre / costé a la pointe du jour j'envoyé chercher sur / l'heure l'enterprette qu'etoit

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de service dans le fort / lequel m'asura que c'etoit les Siam qui nous / aloient ataquer et que se luy qui crioit si fort / crioit a ceus de nostre costé que nous etions / tous partis qu'il n'avoit que les malades dans / la place et qu'ils dormasent in.......ment sans / perdre de temps sur sela j'envoyé en donner / avis a mr de Farges ne pouvant quitter mon / poste ou j'etoi incessamment prendre les armes / mr de Farges sur cet avis fit battre la generalle / et comme les ennemis paroissoient deja sur le / bor du fossé on leur envoya 3 ou 4 salves de canon / qui leur fit faire retrette se qui ne nous fit / point trop de plesir nous etant en etat de les / bien resevoir le bucat n'etant pas encore / retiré par consequent nous ne pouvions estre / surpris pour le coup La nuit du 23 au 24 par un temps des plus / obscurs et pluvieus trois Siam passerent le / fossé et vinrent le long de la berne et monterent / sur le glalis a l'angle du bastion ou etoit un / sentinelle lequel blesserent le Siam fut tué / le segond blessé et le 3 se sauva se la nous donna / une fort grande alarme l'officier y fit très bien / son devoir il est mort depuis le temps (fol 156vo) (p34) Le 24 nous vimes ariver monsieur l'evesque / de Metelleopolis de l'autre bande avec messieur / de Farges que Pitracha renvoyoit tres general / ment avec unne lettre a mr de Farges ou il / se plaignoit qu'il ne luy avoit pas tenu ... / parolle ces messieurs passerent le mesme jour / de nostre costé et mr l'evesque resta de..... / de l'autre Le 29 ils nous tirerent deus coups de / canon lequels n'avoient fet de longtemps et... / bombes Dans le mesme temps il nous paru / a la portee du canon de nostre place un petit / fortin qu'ils avoient construit la nuit se qu'ils / continuerent par la suitte au nombre de 9 / de distance resonnable commansant depuis le / bor de la riviere audesus de la plase jusqu'... / desous Le 30 il desendit une grosse barque / holandoise la quelle mouilla et qui nous appris / que Pitracha avoit donné a leur directeur / 200 catis qui valent chacun 150 tt de France Le 4 du mois de juillet l'on nous / envoya mr l'evesque de Metelleopolis pour / nous faire des propositions de pais ensuite / messieurs les evesques de Metelleopolis et de / Rosalis abé de Lionne nous proposerent (fol 157ro) (p35) par la bouche de mr de Farges d'ecrire tous en / corps a Pitracha sur le retour de messieurs / de Farges et de reproches qui luy fesoit de ne luy / avoir pas tenu la parolle d'avoir ampallé des / Siam et de lesser passer une somme de Chinne / voila se qui nous fut propose a tous et depuis / pour persuader Pitracha que mr de Farges avoit / tourjours eté le maitre de tout se qui se passoit / se qu'il ne croyoit pas croyant que la ....alite / des rois l'enportoient et que c'etoit comme / dans leurs trouppes voila se que nous firent / entendre messieurs les evesques et sur se la l'on / signa touttes ces choses apres monsieur / de Farges et de Vertesalle et rien plus ne nous / ayant jamais eté proposé autre chose et en / suite dimes tous a messieurs les evesques que nous / n'etions nullement capables de faire jamais / aucunne bassesse sur quoy que se soit

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mr de Metelleopolis partit le 5 chargé de / cette lettre et de plusieurs autes choses comme / d'avoir des vaisseaus dans se temps se n'etoit que / lettres qui aloient de part et d'autre dont mr l'abé / Lionne etoit interprette et secretaire ou mr de la / Vigne missionnaire les quelles ne signifiest / pas grand chose comme de dire que mr de Farges / ne s'etoit pas bien espliqué sur toutes les / demandes qu'il ecrivit une autre fois plus / intelligemment sur se qui souhetoit (fol 157vo) (p36) Il m'est revenu par plusieurs endrets que le / pe.... des Siam etoit qu'unne pognee de je... / leur fi..... la loy au milieu de leur Royaume / les quels avoient tourjours trionphé de touttes / les autres nations par surprise ou autrement C'est ce que Pitracha homme d'espoir / savoit bien dire et qu'il nous avoit sans / coup tirer s'il vouloit ce qu'etoit vray et / quant il luy en couteroit 1000 ou plus qu'il / le savoit bien faire il nous a point en se la / qui vouloit regner tranquillement et s'oter / unne epinne du pied en fezant pour don / a ces ennemis Le retour de mr l'evesque de Metelleoppolis / nous apris qu'on nous donneroit des vaisseaus / peu de jours apres il nous revint qu'on nous / remetoit ....... de Ste Marie et de Suhard / qu'etoient encore en mer Le 8 mr l'evesque se trouva a Siam / et a son retour se n'etoit plus rien de touttes / les propositions sy devant mais qu'on nous / permetoit seullement d'achepter des vaisseaus / ce qui surprit fort toutte la garnison mais comme le Sieur Veret etoit / en haut depuis longtemps de la part de mr / de Farges avoit aparamment changer touttes / choses par des retours particuliers qui se / connoitront en temps et lieu (fol 158ro) (p37) La nuit du 9 au 10 ils avanserent deus de / leurs petis fors a la portee du fusil de notre / costé on leur fit dire de ne pas continuer / autrement qu'on tireroit desus peu de jours apres il passa 4 grandes / barques holanoise dont 3 etoient de front et / l'autre a la teste qui les remorquet du costé / de l'ouest les qu'elles montoient vers Siam le 16 ils eleverent dans touttes leurs / forteresses des batons de pavillon avec chacun / unne flame au nombre de 9 et le premier / de ces fortins etoit commandé par le fils du / Roy de Singor Mr Pomar misionnaire et le pere de Beze / jesuite virent le Roy deus jours avant qu'il / mourut se fut le 11 juillet qui .... et avant / la mort il leur fit donner chacun un catis / qui vaut monois de France 150tt Le 18 l'on ut des saras qui veut dire posser... / pour aller et venir en suitte de quoy messieurs / de Metelleopollis et de Veret furent a Siam pour / des vaisseaus et a son

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retour nous parut plus / content qu'auparavant et nous apris la mort / du Roy les Siam se raserent entierement la teste / pour le deuil du Roy voila toutte la seremonie Mr de Metelleopolis nous raporta ausy / que si Pitracha avoit eté tout a fet le maitre / que nous aurions eu touttes choses tant pour (fol 158vo) (p38) soter l'obstacle que nous luy etions dans son / evenement a la couronne etant au milieu / de toutte sa cruauté tres genereus mais n'ayant / pas tout le pouvoir et les mesures par s.... / qu'il avoit a garder avec les plus grans du / Royaume le retenoient de bien des choses / n'etant jamais dans leurs plus grandes / prosperitees absolues comme le Roy Le 29 il nous est ..... que l'on / avoit pille le seminaire a Siam on leur a / pris 25000 quant a mr l'abé de Lionne il / avoit sorti ces effets depuis longtemps et / etoient a Bancoq avec luy l'on a ausi pille / le caen des portugois et pegou et autres / nations catoliques J'aves oublié a dire que le 25 mr de Farges / resut unne lettre de Pitracha ou il luy mandoit / de faire rendre a Bauchamp major de la place / plusieurs choses presieuses qu'il avoit enportes / a madame de Constanse mr de Farges fut / acees surpris de se compliment disant que / mr Constance avoit a luy 3000 qu'on luy / renvoya a quelque temps de la se la ne / lessa pas de retarder un peu les affaires Le 31 de juillet le general des Siam / arivé depuis peu de la guerre de Camboge (fol 159ro) (p39) ecrivit a mr de Farges pour savoir comme / il se vouloit embarquer et qu'il savoit bien / que la coutume des françois etoit lors qu'ils / partoient d'un lieu de saluer les forteresses et / que n'etant pas celle de Siam qu'il prioit / mr de Farges qu'on ne saluast du canon ny / du mousquet de peur que les Siam ne / crusent que se fust la guerre qui recommenca / et le tout pour eviter un sanglant combat Il donnoit ausi avis que les vaisseaus / devoient bientost arriver ajnsi qu'il / prioit qu'on l'avertist 2 ou 3 jours avant / qu'on s'enbarquast affin qu'il alast voir / dans la forteresse si les choses etoient en / l'etat quelles devoient estre Le 5 aoust monsieur l'evesque et le / Sieur Veret ariverent a Bancoq les quels nous / disent avoir achepté un petit vaisseau et avoir / voulu donner 60000 d'un gros vaisseau englois / nous ne sumes autre chose de se retour la / conversation ayant eté plus reservee qu'a / l'ordinaire ils repartirent le lendemain / pour Siam Pitracha ayant abandonné alors / Louvo et Elipson au talapoints Le 12 il ariva de l'autre bande 9 françois / qu'etoient les officiers detenus a Louvo / s'etoit messieurs de Fretteville de St Vandrille / de Farges de Las et de Latouche un soldat et valets / avec ordre de ne les lesser passer du nostre / que nous ne serions prest de nous embarquer (fol 159vo) (p40)

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Le 17 le general des Siam ecrivit a mr / de Farges que le petit vaisseau etoit desendu / mais qu'il avoit ordre de le faire mouiller / Le Roy de Singor luy confirma le landemain / la mesme chose se ne fut que des adieus / de part et d'autre de puis le 17 jusqu'au / 27 lesquels ne signifient pas grande chose Se mesme jour 27 il ariva un / de ses vaisseaus charge de siures ou il / y avoit plusieurs françois qu'on incorpora / dabor dans les compagnies se mesme vaisseau / resta alors a nostre bien seanse lequel / s'en ala a quelque temps de la a la derive / et fut perdu pour nous la perte ne fut / pas grande y manquant touttes choses A quelque jous de la il nous ariva / un autre petit batiment chargé de vivres / et d'englois et se luy qu'etoit mouillé / a nostre veue desendit Le Roy de Singor envoya dire a mr / de Farges qu'il se fesoit fort d'avoir d'autres / vaisseaus que ceus qui voyoit desendre s'il / vouloit s'en charger Le 31 messieurs de Metelleopolis et de / Veret ariverent isy de la part de Pitracha / pour conclure touttes choses avec mr Defarges (fol 160ro) (p41) Le premier de Septembre mr de Farges / voyant que l'arivee de mr de Metelleopolis / et du sieur Veret qu'etoit a Siam de puis / plus d'un mois sans qu'on ust ouy parler / de luy et lequel ne luy fesoit que des / propositions vagues etouttes contreres a son / dessein le fit resoudre d'envoyer un officier / a Siam pour avoir d'autres vaisseaus Le 7 messieurs de Riviere et de Veret / partent ensemble pour Siam et comme / toutte la garnison etoit prevenue que le / Sieur Veret n'agissoit pas de bonne foy se la / fit prendre des devants au Sieur de Rivieres / pres monsieur de Farges tant pour le paquet / qu'etoit pour le grand barcalon que pour / aller complimenter le Roy qu'il ne vit / pas Etant arivees a Siam chacun fut / dabor a ces affaires ensuitte le sieur de Rivieres / se trennant chees le grand barcalon avec / le sieur Veret remarqua qu'il ne parloit / que de son comerse et en rien de nos / affaires se qu'il l'obligea sur l'eure de / luy en faire des reproches a quoy le (fol 160vo) (p42) grand barcalon sidevant premier ambassadeur / en France repondit que se n'etoit pas d'au / jourduy qu'il s'etoit apersu que le sieur / Veret ne parloit que de ces affaires et / non de celles de mr de Farges Le 12 le sieur de Rivieres ariva a Bancoq / lequel nous raporta qu'on nous donneroit / d'autres vaisseaus qu'etoit le Siam et le / Louvo de retour de la mer le 5 du mois De plus que mr de Farges n'avoit qu'a / faire le treté tel qu'il le voudroit que le / Roy le signeroit de mesme et qu'on nous / rendroit nos messieurs detenus au vieus / Bancoq et comme il s'enbarquoit pour Bancoq / on luy cria de loin qu'il i avoit des / françois a Siam ausitost il resort de / son ballon et s'encourt chees le grand / barcalon ou il treuva baucoup de peuple / etant entre le grand barcalon luy parut / surpris de le voir en luy disant qu'il / qu'il pouvoit causer avec ses messieurs / qu'etoitent des

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officiers de l'Oriflame et des / trouppes du bor peu de temps apres le / grand barcalon les rapela et fit unne (fol 161ro) (p43) magniere de reuse[?] au Sieur de Revieres si / l'on avoit fet monter ces messieurs droit / a Siam luy disant que ceus qui les avoient / conduits s'etoient egarees Voila comme nous aprimes au / retour l'arivee du navire l'Oriflame a la / barre et rade de Siam le ... de septembre 1688 Le 14 ces messieurs les officiers ariverent / a Bancoq et nos messieurs detenus de l'autre / bande passerent tous du nostre Le 16 nous fimes la revue de nos trouppes / il nous restoit encore 250 soldats surquoy / de malades 19 sans conter les officiers en.... / et reformees bonbardiers canoniers charpentiers / et les valets englois jesuites missionneres Le 20 le sieur Veret qu'etoit venu / de Siam depuis peu de jours est reparti / pour reporter seque Bauchamp major de / la place avoit a madame de Constance / qu'etoit alors entre les mains de mr / de Farges ou tout au moins unne bonne / partie Le 24 au soir il ariva 6 missionnaires / les quels etoient deguisees en Chinois a la / reserve d'un qu'etoit seluy qu'etoit a / Porselou a 100 lieues de Louvo sur le Menan (fol 161vo) (p44) lieu très considrable ou les Siam furent / au nombe de 300 et 3 elefans et 2 pieces / de canon pour le prendre luy second on / les amena a Siam la cangue au col et / enchenees l'un a l'autre le 25 le Siam navire ariva a nostre / bienseanse et le landemain l'on nous donna / quantité de Siam pour ambarquer nostre / canon et autres choses semblables Se mesme jour mr de Farges fit / partir le sieur de Latouche pour aller / donner advis a mr de Bruan de nostre / sortie et luy porter des ordres dans le temps qu'on ambarquet nos canons / notre fort etoit bien fermé et gardé / comme tous les autres postes en suivant / et etions pour lors plus alertes que / jamais Le premier octobre le segond / ambassadeur qu'etoit en France aporta / les milles ecus a mr de Farges et dina / avec luy Le 3 mr de Fretteville se noya / en sortant du Siam entre 4 ou 5 du soir / Il avoit fet son bonjour ce qui luy arrivoit / plusieurs fois la semesme (fol 162ro) (p45) Le 4 madame de Constance ariva a / Bancoq avec son fils et 3 personnes avec / elle conduitte par mr de Ste Marie sidevan / dehaut lieutenant de vaisseaus elle avoit / se dessein depuis longtemps mais les peres / jesuites l'en disuadoient toujours voyant / en

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l'etat ou etoit touttes les choses de peur / de changement mais se voyant pressee / de touttes pars et a la veille ........ moments / d'entrer dans le palais pour le reste de ces / jours l'obigea a venir se jeter sous le / pavillon de France comme un azille / sur a tous ceus qui l'ont reclamé La surprise de cette pauvre dame / fut grande de voir que mr de Farges qui / disoit souvent qui la vouloit demander / avant qu'il sortist ne la voulust pas voir / et mesme ut penne a soufrir qu'elle / entrast dans la plase et se ne fust qu'a / pres luy avoir bien representé les choses / son desespoir etoit si grand qu'il en mit / aus arest le sieur de Ste Marie et / defenses aus peres jesuites de le voir / a qui il s'enprenoit ausi fortement / Il envoya mr de Metelleopolis en avertir / le grand barcalon de son arivée et que s'étoit (fol 162vo) (p46) Le sieur de Ste Marie et les reverends / peres jesuites qui l'avoient fet venir / pour luy qu'il n'avoit nulle part et / qu'il ne la vouloit jamais voir / a quoy le grand barcalon repondit que / s'avoit bien son arivee et qu'il ne / doubtoit nullement que si mr de Farges / la demandoit au Roy il luy remetroit / infailliblement ajnsi qu'il luy / conseilloit de la renvoyer Le 7 mr de Farges tint conseil de / guerre pour savoir s'il rendroit madame / de Constance apres avoir representé / de son mieus a toutte la garnison les suites / facheuses qui en pouroient arriver si / on ne la rendoit pas Neamoins touttes les belles / remonstranses le sentiment de tout se que / nous etions de capitainnes et autres / fut de ne la point rendre se que nous / avons tous signé a la retenue de messieurs / de Farges et de la Roche .... les soldats / en general etoient tous dans le sentiment / quant aus officiers ils declarerent par une / seconde fois a un conseil encore tenu (fol 163ro) (p47) sur la lubie qu'ils vouloient tous plutost / perir que de la rendre Le 12 l'on mit dans le Siam et le Louvo / chacun unne compagnie nj ayant avant sela / que de petis detachements Le 13 mr de Farges fit defendre a tous / les peres jesuites de voir madame Constance / et se mesme jour on luy donna un offcier[?] / pour la garder et se mesme jour au soir / on la transfera dans le for avec le mesme / ordre aus peres jesuites seuls de ne la pas / voir et le 14 il leur fut fet desfense / d'aler sur le Siam a cause que le sieur de / Ste Marie y etoit detenu Le conseil episcopal dans tous ces / temps luy fesoit propozer de se remarier a / un portugois considerable de Siam s'il y en a / lequel mesme l'on nomma lequelle a / toujours rejetté si loin qu'elle n'a jamais / rien ecouté ladesus Le 18 au matin le segond ambassadeur / qu'etoit en France passa seul de nostre / coté a demi heure de jour je le tretas / a l'ordinaire et le conduisis chees mr de Farges /

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ensuite de quoy l'on envoya chercher mr / Leu[?] missionnaire lequel fut au fort parler / parler a madame Constance accompagné (fol 163vo) (p48) d'un de ses confreres peu de temps apres le / major de la plase passa que cherchoit le / pere St Martin jesuite et confesseur de / madame Constance lequel luy fut .... / avec un autre jesuite presente de tous / ces messieurs Enfin depuis se temps jusque / 10 heures se fust de part et d'autre de / grandes contestations se que nous ......... / confusement tous ayant eu ordre de nous / trouver a la porte du for ou nous etions / dans le temps avec ordre aus peres jesuites / de ne pas aprocher La fin de sela fut que / madame de Constance demanda mr de / La Salle comissaire et l'omme du Roy / la quelle prit a temoint de tous les / tretements qui luy etoient fes et qu.... / le prioit de themoigner au Roy et / a toutte la cour le refus qu'on luy / fesoit apres avoir perdu son mary ..... / le servisse du Roy lesquels etoient / depuis longtemps sous la protection / qui luy etoit bien rude apres de tels / tretements de se voir refuser azille (fol 164ro) (p49) sous le pavillon de France a sa confiense / et a son honeur se qu'elle rejetoit par / plusieurs fois a mr de la Salle et chargea / de dire a monseigneur le marquis de / Seignelay s.... ensuitte de baucoup de / choses tres touchantes bauchamp major / de la plase fit venir 4 sergents pour / la sortir soit qu'il a........ / ambassadeur ou a Bauchamp ...... la / surprit si fort mene qu'elle prist le party / d'elle mesme de sortir ne tolaire pas / que le major Bauchamp entreprit pres / d'elle unne telle commission apres en avoir / resu milles presens pendant 4 mois qu'il / a eté a sa table de dernier fut de 1000 / ecus elle sort avec toutte la fierté / possible fezant milles honestetees a tous / les officiers leur fezant conoitre qu'elle / savoit l'obligation qu'elle leur avoit / et qu'il n'y avoit que tres peu de jens / qui ne vouloient pas sa sortie elle vit / de loin 2 peres jesuites qu'elle apela / a qui elle fit milles sivilitees leur / disant hautement qu'elle nous prenoit / tous a themoin de se qui luy etoit fet / et qu'elle protestoit qu'elle etoit desendue (fol 164vo) (p50) de son propre mouvement sans le conseil / et la participation de qui que se soit et qu'elle / prioit tourjours mr de la Salle devant / qui touttes ces choses se disoient de le / themoigner a toutte la cour ensuite / s'enbarqua la ditte dame et restames tous / consternees a nous regarder les uns .... / les autres sans nous pouvoir rien dire J'avois oublié a dire que le sieur / Veret qu'etoit a Bancoq lors que madame / Constance y ariva partit un jour ou 2 / apres pour Siam ou il ne manqua / pas d'estre areté avec plusieurs / missionnaires et le pere de la Broille jesuite / qu'est actuellement a Siam Madame Constance ne fut pas sitost / arivee a Siam que l'on elargit ausitost / ces messieurs qu'etoient seullement de... Et le 23 il nous ariva un balon / ou il y avoit 29 englois compris les / officiers

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Le 24 il ariva plusieurs autres / balons chargees de vivres et cables pour / les navires Le 25 les matelots mores ariverent / au nombre de 43 (fol 165ro) (p51) Dans tous ces temps les peres jesuites / desendoient les uns apres les autres sans / s'estre jamais deguisees et ausquels ils n'a / eté fet aucun tort Dans tout se procedé il nous a / paru a tous qu'on vouloit absolument / pendre madame Constance Le 27 l'on convint de ... de part / et d'autre des otages pour nostre sortie / se fut de nostre part le chevalier de Farges / Bauchamp major de la place et le sieur Veret / lequel devoit rester pour otage a Siam / avec mr l'evesque de Metelleopolis / Il vint avec nous sous pretexte de nous / conduire jusqu'a la barre de savoir s'il / y a de l'intelligense c'est se que je ne / scees pas Dans le mesme temps il passa / dans le Siam 3 mandarins dont il y en / avoit 2 tres considerables e le 3 etoit / le segond ambassadeur qu'etoit en France / ayant avec eus leur interprette et un / valet siamois lesquels devoient aller / jusqu'a la rade et barre de Siam ensuite / echangee comme il avoit eté areté / de part et d'autre (fol 165vo) (p52) Ensuite l'on nous fit venir plusieurs / grands mirons dans lesquelles nous / enbarquaires nos 29 canons vivres / hardes et soldats malades et plusieurs / autres choses semblables L'on avoit mis sur ces mirons / des officiers et des soldats selon l'ordre / de la guerre Le 2 de novembre touttes les trouppes / s'enbarquerent sur le midy ayant eté / jusqu'au dernier moment les maitres / de tous les postes et de la forteresse ayant / pris sur de la touttes les precautions / nesessaires ayant remplasé les canons / de la forteresse dans les lieus ou nous / croyons en avoir le plus de besoin ... / dans notre dernier retrenchement / lesquels nous enplimes de milles ord... / un peu avant nostre sortie ajnsi tous / les autres Moonsieur de Farges s'enbarque / dans le Siam avec 6 compagnies et les / officiers pusieurs missionnaires jesuites / et autres particuliers comme officiers englois / et mr de Vertesalle dans le Louvo (fol 166ro) (p53) avec 3 compagnies et les officiers et / autres particuliers dans la barque le Rosaire / etoit plusieurs autres particuliers avec / un officier ensuite je m'enbarqué dans / le Louvo ou etoit ma compagnie apres / avoir fet enbarquer le dernier soldat Du moment que nous fumes tous / enbarqueees l'on mit ausitost a la voille / prenant le temps de la maree et apres dans / touttes les apparances avoit donné ordre / a unne ariere garde comme a toutte les / autres choses / Un peu avant jour failly nous / mouillames tous audesus de la tabanque / holandoise leur forteresse et le landemain /

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nous apareillames pour sortir la bare / passames le for des holandois aus environs / duquel il y avoit plusieurs galeres du Roy / et plus bas en sortant la riviere j'en remarqué / bien 60 ou 80 les quelles etoient envir... / continues de ..... cet ...... jusqu'a un petit / fort qu'etoit presisement a la sortie de la / riviere La maree etant basse alors cela / fit que nous touchames a des pieus que / les Siam avoient plantés en travers la (fol 166vo) (p54) riviere a plus d'une lieu dans la / mer se qui s'etendoit plus de lieue / et demie a travers l'anbouchure de / la riviere le Siam et le Louvo ne / lesserent pas de passer apres s'estre .... / ....... le Siam ....... a deus lieu / de la La maree etant basse comme / je viens de dire et le Louvo prit / plus au large et alla mouiller a / une lieue de la pour atendre le Siam Nous vimes de loin mr de / Lestrille qui aloit a bord du Siam et / prit dans sa chalouppe mr de Farges / mr de Lionne le pere Royer jesuite / et les sieurs de Bauchamp et de Veret Il nous envoya dire au Louvo / de nous aprocher du Siam en cas que / les galeres le vinsent ataquer / les quelles paroissoient au nombre / de cinq ou sis La maree venant nous nous rend.... / pres l'Oriflame qui fut le landemain / matin ou nous ne fumes pas peu surpris / tous de voir que tous nos mirons n'etoient / pas arivées (fol 167ro) (p55) Le pere Tionville jesuite qui avoit eté / retenu avec le ballon des malades et qui / les ramena tout par adresse qu'autrement / y fut renvoyé par deus fois pour savoir / la verite de ......... / a leur rendre leur principal mandarin / a condition qu'ils nous renvoyereoient / nos mirons dans lesquels etoient / 29 grosses pieces de canon vivres et hardes / des soldats ..... 3 officiers et bien 20 / françois tant soldats qu'autres / se qui ne firent pas au segond voyage / disant baucoup de choses sur sela entr'autre / qu'on ne leur avoit pas tenu parolle / se qui les avoit obligees a en user de / cette magniere disant qu'on etoit convenu / ensemble de se rendre resiproquement / les otages de part et d'autre et qu'on / ne l'avoit pas fet ny mesme envie / de le faire puisque les sieurs otages / qu'etoient le chavalier de Farges Bauchamp / major de la plase et le sieur Veret / s'étoient anbarquees de 3 lieues de / Bancoq (fol 167vo) (p56) se qui ne se devoit faire qu'en rade / resiproquement et par sur sela ramener / le sieur Veret qu'etoit outre sela otage / particulier avec mr l'evesque de / Metelleopolis pour rester a Siam a quoy / il s'etoit offert luy mesme / Au segond voyage du pere Lionne[?] / mr l'evesque de Metelleopolis seul de / bonne foy avec les Siam lequel voyant / que le sieur Veret ne revenoit pas / ecrivit en ces termes a mr de Farges / qu'a present qu'il n'avoit plus afaire / de luy qu'il l'abandonnoit et plusieurs / autres choses de cette nature quand a / mr de Lionne evesque de Rosalis il ... / ecrivit de ne se plus mesler des affaires / de mr de Farges se

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qui luy conseilloit / comme le plus vieus se que fit ..... / il nous a paru par la que le bon mr / l'evesque avoit eté ausi trompé et que / la precipitation avec laquelle nos otages / se sont enbarquees a eté la seulle reson de / defection de tous nos mirons en premier lieu / Le sieur Veret lequel devoit rester (fol 168ro) (p57) a 3 ou 4 jours de la nous fumes faire / de l'eau a l'islle de Bancosois et amenames / avec nous les deus mandarins l'interprette / et leur valet au 6 jours de la nous apareillames / pour Pontichery coste de Cormandel ou nous / avons un contoir françois avant que d'y ariver / nous mouillames a pola..... a 8 lieue de / poltimore quoy qu'un mill..... que nous / devions a l'est a polcondor apres avoir fet quelques .... / ......... a celle movaise islle nous apaeillerent / et fimmes routtet pour Malac avant que / de passer le detroit nous mouillames plusieurs / jours devant de detroit dest capou a l'ambou / chure de la riviere de jo.... ensuitte nous / apareillamens et passames le detroit de / Malac et y arivames le 26 de desembre Tous les officiers si rafreschurent fort / et profiterent de leur mieus du sejour qu'on / y fit jusqu'au 6 de janvier qu'on en partit / c'est une des plus belles situations des Indes / et on sait est le meilleur la rade est fort / eloignee, c'est le lieu ou St François de savir / a fait autant de miracles dans les Indes / la chapelle est encore aujourduy dans la / forteresse et y sert de corps de garde ou de temple (fol 168vo) (p58) Le 6 de janvier 1689 nous avons / apareillé pour Pontichry et passames les / isles de Nicobor le 19 et quoy que nous / futions fort au large il ne lessa pas de / venir plusieurs petis batiments de l.... / nous aporter des fruits du pais et quoy / que tout le monde ........ que c'etoit le / ou l'ambre gris soit le plus comun il / ne s'en put trouver un morseau de .... a deus jours de Malac l'Oriflame / fit la route particuliere pour Madras / par des resons particulieres mais ayant / apris dans leur routte se qui y etoit / arivé a mr de Bruant avec les englois / se la ..... faire voille droit a Pontichery / et y arriverent 8 jours apres nous et / il le Louvo et la Normande qui le / frennerent ariverent 5 jours apres / nous qui mouillames le 31 de janvier Le premier de fevrier nous avons / mis pied a terre a Pontichery ou nous / trouvames messieurs de Bruant du Hal.... / de Launé et de Decauses les quels etoient / arivees environ depuis quinze jours / avec unne vintenne de soldats ou plus (fol 169ro) (p59) en ayant lessé unne autre vintenne a Madras / avec un lieutenant detenus par les englois / de la compagnie d'engleterre abor de Louvo / amiral et 2 de nos vaisseaus les quels / avoient tous eté aretees des la rade de Baleroo / l'un se nommoit le Merguy et l'autre la / ........ ils etoient sortis de Merguy le 27 juin

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Le 10 et le 12 l'on ..... les soldats / a terre a la reserve de 24 et un officier qui / les commenadoit pour rester dans ..... / et y garder les mandarins Ensuite l'on tint un grand conseil pour / savoir seque les trouppes deviendroient il / étoit composé de messieurs de Farges de Bruan / de Vertesalle de la Salle comissaire le directeur / Martin coursel Bauchamp Lamare et le sieur / Veret et de mr de Lestville que j'avois oublié Il fut propoze plusieurs choses la premiere / d'aler a Merguy la segonde a la barre et rade de Siam / descorter les vaisseaus la Normande et le Coche / en France de rester a Pontichery ou d'aler / a Jeanselon se qui fut areté comme / on la mandé a la cour par la Normande et / qu'on allet se retrencher Je ne scées pas les resons particulieres / que les uns et les autres ont eues pour / s'eloigner de touttes les autres propositions / si se n'est que mr de Lestrille aye trouvé le / le plan de Jeanselon fort bon (fol 169vo) (p60) mais je scees tres bien que si on n... / l'avoit pas mandé a la cour que l'on / n'y auroit pas eté et que se n'est... / Jeanselon que les uns et les autres ....... / sur sela touts les devant tant a la cour / qu'aupres de messieurs les missionnaires / et les reverends peres jesuites etoient Le 17 a l'aube du jour la Normande / et le Coche apareillerent pour France / dans la Normande etoit messieurs de / Volant ingenieur et capitaine Baucham / major de la plase et Ste Marie sidevant / Desart avec un vieus sergent lequel / avoit eu le bras cassé et couppé a / Bancoq d'un coup de mousquet de l'autre / bande dans le Coche etoit les peres / Leblanc et de Coluson jesuites et le / sieur de St Vandrille tous a l'ordre de / mr de Farges Le 23 il nous dezerta 4 soldats les / quels ont eté repris le plus coupable fut / fet mourir a l'ordre seulle de mr de Farges / lequel a se que les officiers raporterent / s'etoit mis en defense lors qu'ils courerent / apres eus il etoit fort blessé (fol 170ro) (p61) L'on donne des habis et chemises aus / soldats qui en ont besoin Il a dezerté encore deus soldats les / quels ........ pas eté repris se qui a / obligé de mettre unne garde de ..... hommes / et un officier la nuit pour les contenir / lequel fet incessamment la patrouille / par plusieurs petis de.......... toutte la / nuit On a pris le sieur Ch..... capitaine / de la compagnie pour commander le Siam / quoy qu'on l'aye proposé a messieurs du / Holgoiiel et de L'Auré L'on a tenu les premiers jours de / mars un conseil qui a eté baucoup plus / segret que le premier ou mr de Lestrille / n'a pas voulu asister quoy que mr / de Farges l'aye envoyé chercher par mr / de la Salle comissaire et en segond lieu par / messieur de L'auré et de la Mare

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A quelque jours de la mr le directeur / Martin resut avis de la mort de Sau.... / prince de sa terre se qui l'obligea par / la suite de presenter unne requeste a mr / de Farges ou il luy representoit le (fol 170vo) (p62) changement que sela fesoit et le besoin / alors qu'il avoit de trouppes la plase / n'etant pas encore tout a fet fermee / qu'il ne seroit pas en sureté alors des ..... / de la terre et trouppes du Mogol les que... / feroient infailliblement des courses dans / tout le pais nous fumes tous asees / surpris veu que mr le directeur nous / avoit dit quelque jours avant qu'il / ne pouvoit garder les trouppes sans / afamer le peis et alors il s'offroit / a les faire subsister Le 24 du mois il nous dezerta 4 soldats / les quels n'ont pas eté repris Le 29 le sieur de Rougemont ..... / de Madras avec 15 soldats lesquels etoient / detenus par les englois a la rade de / Madras on espere ravoir encore les ..... / qui y sont restees ausi bien que nos / vaisseaus mr de Farges y renvoya sur / l'eure un officier et ecrivit au gouvernement / comme il avoit fet auparavant sur toutes / ces choses en suitte de quoy on luy ....... / les soldats se qu'on a jamais voulu faire / a mr de Bruan (fol 171ro) (p63) L'on nous dit le 30 du mois que nous / resterions a Pointichery apres avoir amploye / tout nostre argent a des provisions pour la mer Le 2 d'avril nous umes nouvelle / que nous devions nous ambarquer l'on / envoya en toutte diligense chercher les / officiers a Madras Dans se temps mr de la Salle comissaire / et le sieur de St Paul ecrivain du Roy furent / au Siam faire la visite ils treuverent / que le navire se soit p....... 18 / pousses d'eau et qu'il n'avoit de l'eau / que pour 8 jours mr de heltrille promit / d'en donner se qu'il fit dans la routte / par plusieurs fois Mr de la Roche diriger est arivé / de Madras avec 29 portugaois detenue / qu'il y a fes a l'ordre de mr de Farges / il reste a Pontichery avec 50 soldats / lieutenant et enseigne pour servir dans la / forteresse de la compagnie Voila se qui fut reglé voyant / l'obligation qu'il y avoit de s'enbarquer / tant par se que l'on avoit mandé a la cour / que parr les presantes solicitations de (fol 171vo) (p64) mr de l'Esrille qu'étoit outrees lequel / n'avoit voulu desendre a terre pour que / reson qu'on luy ust representee ou / subjet du servisse du Roy ou sa presence / avoit eté plusieurs fois necessaire / disant toujours qui faloit qu'il partit / repondant de son vaisseau sur sa teste et / se la sous pretexte des hour ayant que / mr le directeur Martin as...... / plusieurs autres personnes qui l'y avoitent / plus de 20 annees qu'on n'en avoit / veu dans cette saison et la verite du / fet est qu'il etoit brouillé avec mr / le directeur lequel l'avoit surpris / dans quelque petit comerse et luy / en avoit fet mesme des

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reproches / il n'etoient pas bien d'aillieurs / avec mr de Farges ajnsy .... / et autres particulieres qu'avoient / mr Delestrille comme il se... / alieurs fit qu'on ambarqua les trouppes / et le landemain les officiers qui restoient / et quoy que se fust devant le jour les / vaisseaus etoient a la veille a 4 lieus en mer

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Curriculum Vitae

Prénom-Nom Monsieur Predee PHISPHUMVIDHI

Formation

1988 – 1993 Baccalauréat de l’Ecole Wat Rajabopit

1994 – 1997 Licence-ès-Lettres (français), Faculté des Lettres,

Université Silpakorn

1998 – 2002 Maîtrise-ès-Lettres (Etudes Françaises), Ecole des

Etudes Supérieures, Université Silpakorn