a'a' hors série / la défense, le futur des espaces publics

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ETAT des LIEUX Comment gérer les infrastructures des années 70, quanrante ans plus tard ? Comment les adapter, les transformer, les valoriser ? Quelles sont les solutions ? Daniel R. Ringelstein, directeur du groupe de planification et de design urbains de l’agence Skidmore, Owings & Merrill, Paola Viganò, architecte urbaniste praticienne - Grand Prix de l’urbanisme 2013 - et Clément Blanchet, associé d’OMA (Office for Metropolitan Architecture), font part de leur expertise et li- vrent leurs pistes de réflexions. State of affairs How can we manage the infrastructures dating from the 1970s, fourty years later? How do we adapt, transform and promote them? What solutions do we have? Daniel R. Ringelstein, general manager of the Skidmore Owings & Mer- ril architects planning and urban design group, Paola Viganò, architect and practising urban planner - Grand Prix de l’Urbanisme 2013 - and Clément Blan- chet, partner of OMA (Office for Metropolitan Architecture), tell of their exper- tise and provide some avenues for thought. PHOTOS : ANNA POSITANO 17

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Extrait, pp. 17-29

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Page 1: A'A' Hors Série / La Défense, le futur des espaces publics

EtatdesliEuxComment gérer les infrastructures des années 70, quanrante ans plus tard ?

Comment les adapter, les transformer, les valoriser ? Quelles sont les solutions ?

Daniel R. Ringelstein, directeur du groupe de planification et de design urbains

de l’agence Skidmore, Owings & Merrill, Paola Viganò, architecte urbaniste

praticienne - Grand Prix de l’urbanisme 2013 - et Clément Blanchet, associé

d’OMA (Office for Metropolitan Architecture), font part de leur expertise et li-

vrent leurs pistes de réflexions.

State of affairs

How can we manage the infrastructures dating from the 1970s, fourty years

later? How do we adapt, transform and promote them? What solutions do we

have? Daniel R. Ringelstein, general manager of the Skidmore Owings & Mer-

ril architects planning and urban design group, Paola Viganò, architect and

practising urban planner - Grand Prix de l’Urbanisme 2013 - and Clément Blan-

chet, partner of OMA (Office for Metropolitan Architecture), tell of their exper-

tise and provide some avenues for thought.

photos : anna positano

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L’ARCHITECTURE D’AUJOURD’HUI. Vous dirigez le groupe de plani-fication et de design urbains de l’agence Skidmore, Owings & Merrill (SOM) à Londres. Tenter de comprendre comment créer des espaces publics « positifs », comme vous dites, est l’une de vos préoccupations centrales. Pouvez-vous donner quelques exemples ?

DAnIEL R. RIngELSTEIn. Tout d’abord, un espace public doit être pensé à l’échelle humaine. Prenez l’exemple de Canary Wharf, ce quartier d’affaires situé dans les anciens docks de Londres et développé à partir de 1985 d’après le plan directeur de SOM. Sa trame est calquée sur celle de la ville de Londres, sur l’échelle de ses squares, mais dans le but d’y implanter des volumes à l’américaine, beaucoup plus grands que ce qui se faisait alors en Europe. Ce mélange fait en sorte que les espaces publics gardent leur efficacité et restent agréables à fréquenter. Il y a d’autres critères, bien sûr, comme l’orien-tation au soleil, la protection contre le vent, la mixité des activités et la mise en place d’espaces flexibles, qui s’adaptent aux saisons et aux différents évé-nements qui animent le quartier.

Quelle est votre analyse de la situation actuelle de La Défense ? Quels sont ses problématiques et ses points forts ?

La Défense joue un rôle primordial dans l’économie parisienne, elle a permis de créer une image de marque dans le monde des affaires français. C’est un

quartier très bien desservi et connecté à la ville, du moins depuis l’arrivée du RER et le prolongement du métro au-delà du pont de Neuilly. Ce qui pose problème, mais je ne vous apprends rien, ce sont la dalle et l’échelle monumen-tale de l’axe, qui fait très Louis XIV. C’est donc une excel-lente nouvelle d’apprendre qu’on se focalise désormais sur la rénovation et l’aménagement des espaces publics de La Défense !

Comment évaluez-vous ces espaces, justement ? De quoi ont-ils besoin ? Avez-vous des propositions concrètes ?

à mon sens, il est impératif de s’attaquer à deux questions : comment réduire la perception de la dalle et comment requalifier ses bords. Ce qui n’a rien d’évident – la dalle est très haute à La Défense, elle se situe à environ 12 mètres si je ne me trompe pas, alors qu’à Canary Wharf on en est à la moitié, pour une surface beaucoup plus petite. On peut imaginer des terrassements, des projets paysagers… Il faut tout faire pour améliorer la connectivité pour les piétons et les cyclistes. Ensuite, il y aurait aussi la possibilité d’ouvrir, de percer la dalle par endroits et pourquoi pas d’amener des véhicules en surface. En tout cas, il faudrait augmenter de manière significative le passage des gens et la perméabilité entre les différents espaces. L’urbanisme sur dalle n’est plus une solution appropriée aujourd’hui et la gestion de cet héritage est difficile. Mais il existe des exemples de dalles qui s’étalent sur plusieurs niveaux, comme à Hong Kong, on peut également imaginer des projets de densification juste au-dessus et en dessous de la dalle, sans forcément vouloir construire de plus en plus de tours. •

L’ARCHITECTURE D’AUJOURD’HUI. You run the Skidmore, Owings & Merrill (SOM) planning and urban design group in London. Trying to understand how to create “positive” public spaces, as you say, is one of your main concerns. Can you give us few examples ?

DAnIEL R. RIngELSTEIn. At the outset, a public space must be thought out on a human scale. Let’s take the example of Canary Wharf, a business district located on the old London docks, developed from 1985 following the master plan by SOM. Its framework is a copy of the city of London, on the scale of its public gardens, but the aim was to intro-duce American-style volumes, much bigger than what was being built at the time in Europe. This mixture ensures that the public spaces remain effec-tive and pleasant to move around. Of course, there are other criteria, such as the direction of the sun, wind protection, the mixture of activities and the use of flexible spaces, which adapt to the seasons and

different events that bring the district to life.

What is your analysis of the current situation at La Défense ? What are its problems and strengths ?

La Défense plays a key role in the Parisian economy. It has created a brand image in the world of French business. It is a very well served district connec-ted to the city – at least since the arrival of the RER and the continuation of the metro beyond Pont de Neuilly. What creates a problem, and this is not new to you, is the piazza and the monumental scale of this axis, which is very Louis XIV. So it’s excellent news to hear that you are now concentrating on the renovation and development of the public spaces of La Défense !

Actually, how do you evaluate these spaces ? What do they need ? Do you have any practical suggestions ?

The way I see it, two questions must be addressed : how to reduce the per-ception of the piazza and how to redevelop its edges. This is not an easy task – the piazza is very high at La Défense. It is 12 meters above ground, if I’m not mistaken, whereas at Canary Wharf we have half that, for a much smaller surface area. You could imagine terracing, landscape designs, etc. Everything must be done to improve connectivity for pedestrians and cyclists. Then, there is also the possibility of opening it up, piercing the piazza in places and why not bring vehicles to the surface ? In any event, the number of people going through La Défense needs to be increased significantly, as well as the permea-bility between the different spaces. Urban planning on a piazza is no longer an appropriate solution today, and the management of this heritage is diffi-cult. However, there are examples of piazzas that stretch out over several levels, such as in Hong Kong, and you could also imagine densification projects above and below the piazza, without necessarily wishing to build a greater number of towers. •

Daniel R. RingelsteinSOM

“Il faut augmenter le passage et la perméabilité entre les différents espaces.”

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Le quartier d’affaires de La Défense. Des infrastructures pensées essentiellement pour le trafic automobile.

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L’ARCHITECTURE D’AUJOURD’HUI. What is your analysis of the current situation at La Défense, as part of grand Paris ? What are its prob-lems and strengths ?

PAOLA VIgAnÒ. When you travel around Grand Paris, the lack of con-tinuity is patent. Try to get to the centre of Saint-Denis from the Gare du Nord. It is virtually impossible on foot or by bike and that has nothing to do with distance. The infrastructures create a barrier. The public roads were designed for car traffic, which leads to a clear separation between Paris and its suburbs. At La Défense, because of the axis, there is a continuity that can be seen and is probably used more easily than elsewhere. In this regard, La Défense is a courageous space, which contributes to the legibility of the metropolis and to finding your way around on a large scale. However, as soon as you leave this axis, you enter an excessively complex terrain. Read-ability is broken, finding your direction becomes difficult and I’m not even considering below the piazza. This complexity makes the perimeter very dif-ficult to manage and costly to maintain.

What role does the piazza play on this level ? How can we manage this 1970s legacy ?

Is it really a legacy ? To define it this way is to attribute a value to it, or at least to look on it as an object that you don’t wish to abandon. You must ask yourself whether you want to maintain it and whether you have the means to do so. Without going as far as imagining catastrophe scenarios, the damage to certain parts of the piazza brings to mind the idea of a ruin. It is obvious that in the short term, you must try to manage, maintain and promote it. However, I am convinced that all those who are now considering the future of La Défense, without exception, have more radical solutions at the back of their minds, which would imply choosing what you want to keep and what you wish to recycle, or redevelop for other uses.

L’ARCHITECTURE D’AUJOURD’HUI. Quelle est votre analyse de la situa-tion actuelle de La Défense comme partie du grand Paris ? Quels sont ses problématiques et ses points forts ?

PAOLA VIgAnÒ. Quand on se déplace dans le Grand Paris, le manque de continuité est patent. Essayez de rejoindre le centre de Saint-Denis depuis la gare du Nord, c’est quasi impossible à pied ou en vélo, et ce n’est pas une question de distance. Des infrastructures font barrière, la voirie est pensée avant tout pour le trafic automobile, ce qui entraîne une séparation nette entre Paris et sa banlieue. à La Défense, grâce à l’axe, il existe une continuité qui se voit et qui se pratique proba-blement plus facilement qu’ailleurs. Dans ce sens, La Défense est un espace courageux, qui contribue à la lisibilité de la métropole et à l’orientation à grande échelle. En quittant l’axe, on entre dans un terrain d’une complexité excessive, la lisibilité est rompue, l’orientation devient difficile, sans parler du dessous de la dalle ! Cette complexité en fait un périmètre très difficile à gérer, coûteux à entretenir.

Quel rôle joue la dalle à ce niveau-là ? Comment gérer cet héritage des années 1970 ?

S’agit-il vraiment d’un héritage ? La définir comme tel revient à lui accorder une valeur, ou du moins à la regarder comme un objet auquel on ne veut pas renoncer. Mais il faut se poser la question de savoir si l’on veut la maintenir et si l’on a les moyens de le faire. Sans aller jusqu’à imaginer des scénarios catastrophes, la dégradation de certains morceaux de la dalle font émerger l’idée de ruine. Il est évident qu’à

court terme il faut essayer de gérer, d’entretenir, de valoriser. Mais je suis convain-cue que tous ceux qui réfléchissent aujourd’hui à l’avenir de La Défense, sans exception, ont dans un coin de leur tête des solutions plus radicales, qui impli-queraient de sélectionner ce qu’on veut réellement garder, et ce qu’on veut recycler ou reconvertir à d’autres usages

Vous êtes l’auteur, avec Bernardo Secchi, d’un ouvrage intitulé La Ville poreuse1. Expliquez-nous cette notion de porosité et sa relation avec l’espace public ?

Parler de porosité invite au questionnement. Plus qu’un concept, c’est un terme qui induit une certaine façon de regarder la ville. Un pore est un interstice dans une matière, nous transposons cette notion à l’échelle de l’espace et du territoire. On qualifie de poreux un corps qui accepte d’autres corps, ce qui est perméable, ce qui connecte et peut accueillir, ce qui est susceptible de créer des liens. Cela concerne les infrastructures, les flux, l’énergie, l’espace physique, mais aussi l’usage qu’on en fait, la mixité sociale, la question de savoir comment nous entrons ou non en contact les uns avec les autres. Quant à l’espace public, c’est une sorte d’intermédiaire, il permet d’intervenir sur ces composantes. Il les subit, mais il peut aussi les modifier. Dans l’idéal, l’espace public sert à définir, à créer une continuité urbaine. •

Paola ViganòStuDiO ASSOciAtO Secchi-VigAnò

Together with Bernardo Secchi, you are the author of a book called La Ville Poreuse1 (The Porous City). Very briefly, could you explain this idea of po-rosity and its relationship with public space ?

Talking of porosity invites questioning. More than a concept, it is a term that results in a certain way of looking at the city. A pore is a small opening in a material and we transpose this idea on the scale of space and territory. A body is described as porous when it accepts other bodies, is permeable, connects with, can receive and is likely to create links. This concerns infra-structures, flow, energy, physical space, but also the use made of it, social mixture and the question of knowing how we enter into contact or not with each other. As for public space, it is a sort of intermediary. It allows us to contribute to these components. It is subjected to them, but can also change them. Ideally, public space is used to define and create urban continuity. •

1 La Ville poreuse, Bernardo Secchi et Paola Viganò, Métis Presses, 2011.

“Dans l’idéal, l’espace public sert à définir, créer

une continuité urbaine”

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L’ARCHITECTURE D’AUJOURD’HUI. As an OMA (Office for Metropolitan Architecture) associate and project leader in France, you’re quite familiar with La Défense. What’s your analysis of the area ? How would you manage the heri-tage of its huge slab ?

CLÉMEnT BLAnCHET. At the time of its creation in the 1960s, the media were promoting the way to live there, empha-sizing the benefits of La Défense as for instance being the lar-gest pedestrian public space in Europe with no cars. But they almost avoided and deliberately forgot its latent underworld. Now I think it’s time for radical reuse of this underworld. But this inversion of prospective regards – reusing the slab instead of simply renovating it – is more of a technical than a concep-tual question and is profoundly anchored in the concrete pos-sibility of modification. As architects : we should take a look at what is going on beneath the slab, and the engineers, at what is occurring above it. La Défense needs to reveal its infrastruc-ture and to revisit its modernity. Maybe it should also convey a real break from its nostalgic and latent definitions of urbanism and instead, offer new languages.

What kind of new urban vocabulary would you suggest ?

La Défense consists of an immense public space which is linked to transport and is not remotely integrated into the surface city, and there are also some significant spatial opportunities in the underground. If you carefully analyse the network of infras-

tructures and their relationship with the space above the slab, you quickly realize that there is likely to be the necessity of imagining complementary interface nodes. One therefore could begin to treat the slab like a sensitive skin, able to articulate the aboveground of the large public space, currently very monotonous, and the underlying infrastructure, opening up the under-ground to the heavens. The hypogenous connections, already existing between buildings, could be opened locally and hooked to double-height lobbies, anchoring the buildings to this new open space. The current stretch of cement, which looks onto Paris, would become a pedestrian space from which to descend towards the public transport hub, passing through the organs, the pulsating body of La Défense. The potential of this immense public space would be disclosed, revealing the truth of the underground.

How can a positive public environment be created in today’s cities ?

The city is alive, it is an organism, which sometimes requires planners and mediators, but it must be free. We can’t make the city in the same way we did decades ago and must stop thinking of it being “schedulable.” Urban planners can’t predict the future as commonly seen in the obsessive use of images, and their strategies don’t always have to predict the formality of the public space or their destiny. A successful public environment might be conveyed by letting natural conditions grow on many occasions. •

L’ARCHITECTURE D’AUJOURD’HUI. En tant qu’associé d’OMA (Office for Metropolitan Architecture) chargé des projets situés en France, vous connaissez très bien La Défense. Quelle analyse faites-vous de ce lieu ? Que feriez-vous de ce patrimoine qu’est l’esplanade ?

CLÉMEnT BLAnCHET. Au moment de sa création dans les années 1960, les médias ont fait la promotion de ce lieu de vie. Ils ont mis en avant les mérites de La Défense : le plus grand espace public piéton d’Europe où aucune voiture ne circule. Mais les médias ont passé sous silence les entrailles invisibles du lieu. Je pense qu’il est temps aujourd’hui d’opérer une réutilisation radicale de ce monde souterrain. Mais ce renversement de perspectives – réutiliser l’esplanade au lieu de simplement la rénover – est davantage une question technique que conceptuelle et est profondément ancrée dans la possibilité concrète de changer les choses. Cela entraîne également un renversement de nos objectifs : nous autres architectes devons aller voir ce qui se passe sous l’esplanade, les ingénieurs quant à eux, ce qui se passe au-dessus. La Défense doit dévoiler son infrastructure et revisiter sa modernité. Peut-être devrait-elle aussi rompre définitivement avec un certain nombre de conceptions nostal-giques, latentes en matière d’urbanisme et investir à la place, de nouveaux langages.

Quel type de nouveau vocabulaire urbain préconisez-vous ?

La Défense consiste en un immense espace public desservi par les transports, qui n’est absolument pas intégré à la ville de surface ; il y a par ailleurs des opportunités spatiales significatives dans son souterrain. Une étude détaillée du réseau d’infrastructures et de ses relations avec l’espace surplombant l’es-planade montre vite qu’il est vraisemblablement nécessaire d’imaginer des interfaces complémentaires. On pourrait donc se mettre à appréhender l’es-planade comme un épiderme innervé, capable d’articuler la surface de ce vaste espace public, actuellement très monotone, avec les infrastructures sous-jacentes, faisant communiquer les entrailles avec les cieux. Les connexions souterraines déjà présentes entre les tours pourraient être ouvertes localement et suspendues à des halls double hauteur, ancrant les tours dans ce nouvel espace ouvert. La dalle de ciment actuelle orientée vers Paris deviendrait alors un espace piéton à partir duquel descendre vers la station de métro/RER, permettant de circuler à travers les organes, le cœur battant de La Défense. Le potentiel de cet immense espace public serait ainsi dévoilé, révélant le vrai visage de ses entrailles.

clément BlanchetOMA

Comment serait-il possible de créer un espace public positif dans les villes d’aujourd’hui ?

La ville est un organisme vivant, qui a parfois besoin de l’intervention des aménageurs et des médiateurs, mais qui ne doit pas être entravée dans son développement. Nous ne pouvons plus produire de villes comme nous le faisions il y a quelques dizaines d’années et devons arrêter de penser la ville comme un objet « planifiable ». Les aménageurs ne peuvent prédire le futur, malgré un recours obsessionnel à l’image, leurs stratégies ne doivent pas néces-sairement anticiper la configuration de l’espace public ni le devenir auquel il est promis. Un espace public réussi peut aussi s’obtenir en laissant les condi-tions naturelles s’exprimer en de nombreuses occasions. •

“Nous devons arrêter de penser la ville comme un objet planifiable.“

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