608 kérato-uvéite secondaire à une ophtalmomyiase
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Vol. 31, Hors Série 1, 2008 114e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie
COMMUNICATIONS AFFICHÉESPATHOLOGIE INFLAMMATOIRE DU SEGMENT ANTÉRIEUR
1S187
606Forme atypique de kératite amibienne : les infiltrats sous-épithéliaux.An atypical form of amoebic keratitis: sub epithelial infiltrates.AKESBI J*, CHATEL MA, SELLAM M, GAVRILOV JC, AMELINE B, BORDERIE V, LAROCHE L (Paris)
Introduction : Les kératites amibiennes sont une urgence médicale, un retard dia-gnostique pouvant être responsable d’une perte visuelle irréversible. Le port de len-tilles de contact est un facteur de risque majeur de kératites amibiennes. Les amibessont typiquement responsables d’abcès sous lentilles d’évolution torpide, typique-ment sous forme d’infiltrat annulaire.Matériels et Méthodes : Trois patients présentant des infiltrats sous épithéliaux sansulcération et porteurs de lentilles de contact ont été adressés pour problème diagnostiqueet thérapeutique. Des prélèvements cornéens bactériologiques, virologiques, mycotiqueset parasitologiques ont été réalisés au centre hospitalier national des XV-XX. Une micros-copie confocale (HRT) a été réalisée chez les 3 patients. Tous présentaient des infiltratssous épithéliaux étiquetés herpétiques ou immunitaires.Résultats : La PCR est revenue positive pour acanthamoeba chez les 3 patientset la microscopie confocale était évocatrice de kératite amibienne. Sous traitementanti amibien prolongé (PHMB, Désomédine), une disparition des infiltrats sous épi-théliaux a été observée avec une récupération intégrale de l’acuité visuelle.Discussion : La kératite amibienne dendritique est un piège bien connu au contrairedes infiltrats sous épithéliaux, souvent considérés comme immunitaires chez les por-teurs de lentilles. Un retard diagnostique pouvant être responsable à terme deséquelles fonctionnelles définitives, il est important de remettre en cause le diagnos-tic lorsque l’évolution n’est pas rapidement favorable. La PCR et la microscopieconfocale sont des outils indispensables dans la recherche de l’étiologie car permet-tant la mise en route d’une thérapeutique adaptée plus rapide.Conclusion : La présence d’infiltrats sous épithéliaux lors d’une kératite infectieusechez un porteur de lentilles doit faire évoquer la possibilité d’une origine amibienneen l’absence de récupération rapide.
607Manifestations ophtalmologiques de la varicelle : à propos de 3 observations.Ocular features of chickenpox: about 3 cases.H’ MIDI K*, GHRISSI R, JENZERI S (Mahdia, Tunisie), ATTIA S (Monastir, Tunisie), AMMARI W (Mahdia, Tunisie), ZAOUALI S, BEN YAHIA S, KHAIRALLAH M (Monastir, Tunisie)
But : Étudier les manifestations oculaires de la varicelle à partir de 3 observations.Matériels et Méthodes : Cas cliniques.Résultats : Nos patients étaient tous de sexe masculin et étaient âgés respective-ment de 10, 39 et 40 ans. L’atteinte oculaire précédait l’éruption cutanée chez unpatient, et faisait suite à l’éruption chez 2 patients. Les lésions ophtalmiques obser-vées étaient une paralysie oculomotrice associée à une névrite optique (1 cas), unekératite superficielle et profonde (1 cas) et une uvéite antérieure hypertensive (1 cas).Après traitement adapté, l’évolution était favorable chez nos 3 patients.Discussion : La varicelle est une maladie virale bénigne due au virus varicelle-zona.L’atteinte ophtalmique est rare et polymorphe. Les principales manifestions décritessont la conjonctivite, la kératite, l’uvéite, la névrite optique, et les paralysies oculo-motrices. Les complications oculaires au cours de cette infection sont graves, sur-tout chez les sujets immunodéprimés.Conclusion : L’atteinte ophtalmique au cours de la varicelle est rare et polymorphe.Des complications graves peuvent émailler l’évolution et menacer le pronostic fonc-tionnel, d’où l’intérêt d’un examen ophtalmologique systématique chez tout patientatteint de varicelle.
608Kérato-uvéite secondaire à une ophtalmomyiase.Kerato-uveitis and ophthalmomyiasis.TRIGUI M* (Monastir, Tunisie), MESSAOUD R (Mahdia, Tunisie), ZAOUALI S, BARKIA I, GARGOURI S, BARBOUCH S, BEN YAHIA S, KHAIRALLAH M (Monastir, Tunisie)
But : Rapporter le cas d’un patient présentant une kérato-uvéite secondaire à uneophtalmomyiase.Matériels et Méthodes : Cas clinique.Observation : Un patient âgé de 77 ans, d’origine rurale a consulté pour un œil droitrouge et douloureux avec une baisse de l’acuité visuelle évoluant depuis 4 jours. L’exa-men ophtalmologique de l’œil droit montrait une acuité visuelle réduite à 1/50, une hype-
rhémie conjonctivale à prédominance périkératique, un œdème cornéen stromal avec uneuvéite antérieure granulomateuse. L’examen biomicroscopique révélait de petites larvesmobiles d’Oestrus ovis et des opacités linéaires intrastromales. Le patient a bénéficiéd’une extraction des larves sous anesthésie topique et d’une antibiothérapie locale à basede Tobramycine collyre. L’évolution était marquée par la disparition de l’œdème cornéenet de l’uvéite au bout de 2 jours avec une amélioration de l’acuité visuelle.Discussion : L’ophtalmomyiase est une affection relativement rare qui représente5 % de toutes les myases. Cette affection touche avec prédilection les sujets d’ori-gine rurale et se manifeste souvent sous une forme externe pouvant simuler uneconjonctivite banale. Les formes internes sont plus graves et relativement rares.Notre patient présentait une ophtalmomyase externe associée à une Kérato-Uvéite.Les opacités linéaires intra-stromales et la kérato-uvéite sont probablement en rap-port avec une migration des larves dans le stroma cornéen. L’amélioration rapide dela symptomatologie après extraction des larves plaide en faveur de cette hypothèse.Conclusion : L’ophtalmomyiase est affection rare pouvant être responsable de compli-cations cécitantes en l’absence de prise en charge précoce et adaptée. Cette affectiondoit être systématiquement recherchée chez tout patient d’origine rurale présentant uneinflammation oculaire plus ou moins sévère. Le traitement des formes externes reposesur l’extraction des larves pour éviter le passage à une ophtalmomyiase interne.
609Kératite fungique (à Fusarium).Fungal keratitis.OUBAAZ A*, MESSOUDI R, LOUAYA C, ZERROUK M (Marrakech, Maroc)
Introduction : Les kératites fongiques sont rares, encore plus à « fusarium ». Ellespeuvent être graves menaçant la fonction visuelle.Matériels et Méthodes : Nous rapportons le cas d’un jeune homme de 17 ans qui,à un mois du début de la symptomatologie et d’un traitement antibiotique par voielocale et une tentative d’automédication médicinale, présentait une baisse de l’acuitévisuelle de l’œil gauche, limitée à « voit la main bouger ». L’examen a objectivé unabcès de cornée. L’examen mycologique de l’écouvillonnage de l abcès a noté,après culture, la présence de fusarium sp : Le patient a été mis sous Fluconazol parvoie générale et l’Amphotericine B par voie locale sous forme de collyre préparé àla pharmacie de l hôpital. L’évolution a été marquée par la régression de l’ensembledes signes et par une amélioration de l acuité visuelle passée à 1 dixième. Toutefoisle patient a gardé une opacité séquellaire de la cornée.Discussion : L’origine fongique de l’atteinte cornéenne doit être évoquée et vérifiéedevant la persistance des signes malgré un traitement usuel bien conduit. Malgrél’enrichissement en molécules antifongiques ces dernières années, aucune n’est dis-ponible en présentation collyre.Conclusion : Malgré l’évolution favorable les séquelles sont graves d’où tout l’intérêtde la prévention.
610Ulcère immunologique au cours de la polyarthrite rhumatoïde.Immune corneal ulcer associated with rheumatoid arthritis.TACHFOUTI S*, CHERKAOUI O, AMAZOUZI A, BOUTIMZINE N, BENZAKOUR H, DAOUDI R (Rabat, Maroc)
Introduction : Les ulcères immunologiques sont des ulcères qui s’associent à dif-férents types de connectivites notamment la polyarthrite rhumatoïde, le syndrome deSjogren ou à des vascularites systémiques telles que le lupus érythémateux, la mala-die de Wegener ou la péri-arthrite noueuse.Matériels et Méthodes : Les auteurs rapportent l’observation d’une patiente âgéede 42 ans, suivie pour polyarthrite rhumatoïde, qui a présenté un ulcère cornéenmarginal de l’œil droit, sans signes de sclérite ou d’uvéite associés. L’évolution estfaite vers la perforation cornéenne malgré un traitement associant une corticothéra-pie locale et générale.Discussion : La polyarthrite rhumatoïde est une affection auto-immune qui touchela femme de 50 ans et se manifeste cliniquement par une polyarthrite érosive distaledéformante et ankylosante associée à la présence de facteur rhumatoïde. Elle repré-sente l’étiologie la plus fréquente des ulcères immunologiques, à l’ulcère s’associesouvent une sclérite diffuse ou nécrosante, une épisclérite ou une uvéite, l’évolutionvers l’amincissement et la perforation cornéenne est souvent observée malgré untraitement lourd associant corticoïde et immunosuppresseurs.Conclusion : À travers ce travail, les auteurs discutent les aspects cliniques, théra-peutiques et évolutifs de cette affection.