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42 l 60 millions de consommateurs l n°468 l février 2012
essaisdossier
Syndics : troula perle rareNotre palmarès des cont r
u LES NOUVEAUX ABUS À TRAQUER p. 44
u NOTRE COMPARATIF DES RÉSEAUX NATIONAUX p. 46
u PETIT TOUR DE FRANCE DES MEILLEURS CONTRATS p. 49
u SECOUEZ VOTRE SYNDIC OU CHANGEZ-EN p. 52
468 42-43 Dossier Syndic Intro:GAB •• Dossier 5/01/12 11:37 Page 42
Près de 7 millions de mé -
nages vivent en copro-
priété. Soit un quart des
foyers français, contraints
de se plonger dans ce
grand théâtre qu’est un immeu-
ble, avec le conseil syndical (les
représentants élus des copro-
priétaires) et le syndi cat des
copropriétaires (l’ensemble des
possesseurs de logements), qui
se réunissent chaque année en
assemblée générale. Le troisiè -
me acteur est le cabinet de syn-
dic, mandaté pour exécuter les
résolutions votées en assemblée
générale et gérer l’immeuble au
mieux des intérêts des copro-
priétaires. Mais la pièce qui se
joue est complexe, et les divers
acteurs pas toujours au top.
Un syndic compétent, un bien précieux« Notre président a plus de
80 ans, et sur les sept élus au
conseil, quatre ont lâché au bout
de trois mois, nous écrit Jean-
Pierre, membre du conseil
syndical d’un immeuble à
Rambouillet. Le syndic a donc les
mains libres pour faire ce qu’il
veut. » De nombreux coproprié-
taires sont ulcérés par les pra-
tiques de leur cabinet, et dépités
par la crise de l’engagement
dans les immeubles. Difficile, de
nos jours, de susciter des voca-
tions de conseiller syndical, et
même de réunir une majorité
de copropriétaires lors de l’as-
semblée générale, ce qui est
pourtant le minimum.
Du côté des gestionnaires d’im-
meubles employés par les cabi-
nets, le turn-over est important
et l’inexpérience parfois désar-
mante, dans ce métier complexe
et exigeant. C’est pour cela
qu’être géré par un syndic com-
pétent, disponible et correct est
précieux. Ces qualités se détec-
tent dès le début dans le contrat.
Voilà pourquoi nous les avons
analysés et comparés. Objectif :
vous orienter vers les meilleurs.
Ou plutôt, les moins pires !
Un projet de loi plutôt gênantSur les 282 contrats que nous
avons étudiés (195 ca binets indé-
pendants et 87 agences issues
de réseaux nationaux) seuls 4,
selon nous, sont quasiment
conformes aux lois et règle-
ments en vigueur.
Cette profession, dont les prin-
cipaux réseaux sont aux mains
de fonds d’investissement, a la
particularité d’enfreindre massi-
vement certains articles de loi
qui la régissent, ainsi que l’ar-
rêté Novelli du 19 mars 2010.
Arrachée de haute lutte, cette
réglementation formalise le
contrat de syndic, notamment
en énumérant les tâches relevant
de la gestion courante. Un pas
en avant en 2010, mais un en
arrière en 2011. Suite à l’affaire
Urbania, qui a révélé de curieux
arrangements entre ce syndic et
certaines banques, une loi devait,
entre autres, instituer le compte
bancaire séparé sans dérogation
possible. Mais le lobby immobi-
lier l’a fait capoter avant même
sa présentation au Parlement. Ce
n’est que partie remise.
février 2012 l n°468 l 60 millions de consommateurs l 43
Pour la première fois, «60» a comparéles réseaux de syndics et regardé à la loupe 282 contrats venant detoute la France. À peine 2 % d’entreeux sont acceptables.LIONEL MAUGAIN AVEC BERNARD GENÈS. VIRGINIE POTIRON, JURISTE.
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SYNDICS
ouver
trats
7 MILLIONS DE COPROPRIÉTAIRESDès qu’un immeuble appartient à plusieurs personnes, il s’agit d’une copropriété, avec règlementet syndic. Plus de 85 % des immeubles en copro-priété sont gérés par un syndic professionnel.
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SYNDICSdossier
44 l 60 millions de consommateurs l n°468 l février 2012
Les nouveauxabus à traquerMalgré l’encadrement des contrats, les copropriétaires subissentencore de nombreux abus, divers et variés, contre lesquels ils peuventdésormais se prémunir. Voici les principaux.
Bonne nouvelle pour les copro-
priétaires : la Commission des
clauses abusives (CCA) a métho-
diquement recensé les abus
dans les contrats de syndic, et a
dégotté une trentaine de clauses
abusives et/ou illicites. Elle en
recommande la suppression. Les
copropriétaires peuvent d’ores
et déjà se servir de cette recom-
mandation du 15 septembre
2011 pour négocier leur contrat.
Au pire, il leur faudra saisir le juge
pour rendre caduques ces dis-
positions. Pour rendre la régle-
mentation plus simple et plus
protectrice, les pouvoirs publics
seraient quand même bien ins-
pirés de revoir l’arrêté du 19 mars
2010, le fameux arrêté Novelli,
qui régit le contenu des contrats
de syndic, afin d’y introduire de
légitimes protections juridiques
issues de cette recommandation.
En attendant, ces clauses récem-
ment considérées comme abu-
sives existent dans nombre de
contrats. Elles gênent les com-
pa raisons des tarifs, et pénali-
sent les copropriétaires.
Dans les contrats de certains
petits malins, la même presta-
tion est délivrée plusieurs fois,
sous des noms différents :
« création du carnet d’entre-
tien », « tenue du carnet d’en-
tretien», « mise à jour », et
pourquoi pas « nouvelle reliure »
ou « entretien du carnet d’entre-
tien »… C’est d’autant plus abu-
sif que l’établissement et la mise
à jour du carnet d’entretien ne
sont pas facturables. On peut
jouer au même petit jeu avec le
contentieux : « suivi de la procé-
dure contentieuse », « clôture
du compte contentieux » et ainsi
de suite. Là encore, l’accumula-
tion de frais pour un même tra-
vail est abusive.
• Autre invention redoutable,
les doubles facturations, qui
ont essaimé ces dernières
années, après avoir germé dans
le cerveau des pontes des
réseaux nationaux. Le principe
est très simple : à côté de l’en-
caissement des honoraires pour
la gestion courante, de grands
cabinets taxent une seconde
fois, au titre de prestations parti-
culières, certaines tâches qui
entrent pourtant dans cette ges-
tion courante. Par exemple, cer-
tains contrats facturent en sus
les appels d’offres, les études de
devis et de mise en concurrence.
D’autres missions basiques du
syndic, pour lesquelles ils sont
déjà payés, sont concernées,
La fixation a priori de frais priva-
tifs concernant tel ou tel copro-
priétaire constitue aussi une
source de facturation abusive.
L’exemple le plus flagrant est
celui du copropriétaire qui vend
son appartement. Le syndic doit
alors remplir un questionnaire
pour le notaire, qu’on appelle
état daté : au maximum deux
heures de travail pour le cabinet.
Pourquoi, dans ce cas, le ven-
deur devrait-il payer la somme
exorbitante (jusqu’à 600 € !)
mentionnée dans le contrat
passé entre le syndic et l’im-
meuble ? La CCA estime que
cette rémunération doit faire l’ob-
jet d’un prix convenu entre ven-
deur et cabinet, hors du contrat.
• Même chose pour la ribam-
belle de prestations particu-
lières, qui n’ont rien à faire dans
un contrat. En effet elles relèvent
d’une facturation – éventuelle –
de gré à gré : l’accès par Internet
à la page personnelle du copro-
priétaire, la commission pour la
comme sa présence à l’assem-
blée générale annuelle ou au
conseil syndical le précédant.
Certains tarifent la transmission
au syndic successeur, ou la ges-
tion de comptes et la transmis-
sion des archives.
• La facturation en sus de
fournitures, comme le registre
d’assemblée ou les imprimés
obli gatoires, de frais de corres-
pondance, mais aussi de frais
administratifs, de tirage, d’af-
franchissement et d’achemine-
ment pour les activités de
production de documents est
une autre mauvaise plaisanterie
couramment pratiquée. Les
contrats omettent bien sûr d’in-
diquer en quoi ces services se
distinguent de prestations déjà
rémunérées au titre de la gestion
courante ou de prestations
particulières. Or la CCA estime
clairement abusif le fait de men-
tionner des prestations particu-
lières imprécises. Cela empêche
de déterminer si elles sont ou
non incluses dans une prestation
de gestion courante, « offrant
ainsi la possibilité de rémunérer
deux fois la même prestation ».
L’idéal serait d’établir une défini-
tion précise de ce que recouvre
la gestion courante…
Pas assez de nuances Des tarifs à négocier
Trop d’âpreté au gainDes frais qui se dédoublent
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SYNDICS
Pour éviter toute tentation de
compenser les pertes relatives à
un immeuble en puisant dans la
trésorerie d’un autre (et pour évi-
ter qu’un syndic s’évapore avec
toutes les caisses), la loi SRU de
2000 oblige les cabinets à ouvrir
un compte bancaire séparé au
nom de chaque copropriété…
sauf si l’assemblée générale l’au-
torise à y déroger. Les cabinets,
qui trouvent un intérêt financier à
conserver un compte unique, ont
donc systématisé la surfactura-
tion du compte séparé pour
obtenir une dérogation de l’as-
semblée générale. Certains ne
s’embarrassent même pas avec
la dérogation et continuent à tra-
vailler avec le compte unique.
Selon l’Association des respon-
sables de copropriété (ARC),
seuls 15 % des immeubles
seraient gérés en compte séparé.
La dérive est donc massive.
• Certains contrats laissent
croire que « le principe est celui
de l’ou verture d’un compte
uni que alors que la loi prévoit le
contraire », constate la CCA. Elle
estime abusif de rémunérer à
part l’ouverture d’un compte
séparé, alors que celle-ci doit
figurer au titre des prestations
courantes. De même, le compte
unique ne doit pas être présenté
comme le seul compte bénéfi-
ciant d’une garantie financière,
comme osent le faire certains
cabinets. La mise en garde est
cependant insuffisante pour ren-
verser la tendance. Il faut donc
légiférer pour obliger les cabinets
à ouvrir un compte bancaire
séparé, sans dérogation possi-
ble, comme le demandent toutes
les associations représentant les
copropriétaires.
• Un autre abus concerne
les placements. Selon l’article
35-1 du décret du 17 mars 1967,
c’est l’assemblée générale qui
décide, s’il y a lieu, du place-
ment des fonds versés et
de l’affectation des intérêts
produits par ce placement. Or
certains contrats prévoient
que ces intérêts sont automati-
quement versés au syndic.
Ben voyons !
re cherche d’un prêt, l’aide aux
déclarations fiscales, la mise en
place d’un échéancier de paie-
ment, l’établissement d’un pro-
tocole pour règlement de la
dette, d’un décompte des char -
ges locatives ou d’attestation de
travaux… Tout cela doit être né -
gocié directement avec chaque
copropriétaire. Qu’on se le dise !
• Les honoraires sur les tra-
vaux posent aussi problème.
Selon notre étude, une infime
minorité de cabinets respecte
l’article 18-1 A de la loi 65-557 de
1965, modifié en 2010 ! Cet arti-
cle précise que sur la plupart des
travaux votés en assemblée des
copropriétaires, le montant des
honoraires à verser au syndic doit
être décidé par cette même
assemblée lors d’une résolution
à part. Il ne peut donc pas être
mentionné d’autorité dans le
contrat. Cette rémunération
dépend, en effet, de l’importance
et de la complexité de chaque
chantier. Et il faut autant de déci-
sions sur ce que percevra le cabi-
net qu’il y aura de travaux
décidés. C’est très clair.
Pourtant, 95 % des contrats que
nous avons épluchés prévoient
un pourcentage sur les travaux.
Des abus de pouvoir
Quand le syndic décide seul
Une liste quin’en finit pas !Voici la liste d’autres clausesà éliminer de votre contrat, établies à partir de la recom-mandation de la Commissiondes clauses abusives (CCA).
Il est présumé abusif :
s de rendre plus difficile la révocation du contrat de syndic de copropriété à l’initiative du consommateurqu’à celle du syndic ;
s de laisser le consomma-teur dans l’ignorance du prixou du mode de calcul du prixde certaines prestations ;
s de mandater le syndic pourdes prestations ne relevantpas de ses fonctions de syn-dic, sans autorisation préala-ble de l’assemblée générale ;
s de prévoir une rémunéra-tion particulière du syndicdans le cas d’une déclarationde sinistre concernant les parties communes ;
s de rémunérer le syndic autitre de prestation particulièrepour le suivi de travaux sansen préciser la nature ;
s de prévoir la rémunérationparticulière de prestationsexceptionnelles non définiesdans le contrat ;
s de mettre à la charge dusyndicat des copropriétairesune prestation qui ne lui estpas imputable ;
s de faire supporter au syndicat des copropriétairesle prix d’une prestation réalisée au profit de copropriétaires bailleurs ;
s de permettre au seul professionnel d’opter pourl’un des modes de rémunéra-tion prévu au contrat.
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La double facturation de frais administratifs figure parmi les abus les plus fréquents de la profession.
Retrouvez la recomman-dation 11/01 du 15 septembre 2011sur le site de la Commission des clauses abusives (CCA) :www.clauses-abusives.fr
+info
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dossier SYNDICS
Notre comparatif desLa France compte quelques mastodontes de la gestion des immeubles,présents un peu partout. Nous avons analysé et comparé leurscontrats, qui sont le plus souvent standardisés. Le bilan est plutôtnavrant pour les copropriétaires.
Plus de 85 % des copropriétés
sont gérées par un syndic pro-
fessionnel, ce qui représente un
gros gâteau d’environ 2 milliards
d’euros annuels. Sept réseaux
nationaux, présentés dans le
tableau ci-contre, s’en partagent
une grosse part. Ils parviennent
à réaliser un chiffre d’affaires
cumulé estimé à 1,3 milliard
d’euros en 2011.
Malgré leur notoriété, force est
de déplorer une nouvelle fois des
pratiques massivement abu-
sives. Tous les grands réseaux,
sans exception, facturent par
exemple des frais administratifs
divers, et plus ou moins démul-
tipliés, en supplément du forfait
annuel qui doit en principe, jus-
tement, rémunérer les tâches
administratives de base. Pour
autant, tous les contrats ne se
valent pas. Nous avons donc
comparé ceux que vous nous
avez adressés, en nous montrant
intransigeants sur le respect de
quelques règles essentielles.
Ne pas infliger de frais adminis-
tratifs indus en est une, tout
comme indiquer les horaires et
la durée de l’assemblée géné-
rale ordinaire (en adéquation
avec la disponibilité des copro-
priétaires). Autre point important:
l’ouverture d’un compte bancaire
séparé au nom de l’immeuble
sans supplément ou, au pire,
avec une surtaxe de moins de
20 % par rapport au compte
unique. Ceux qui imposent direc-
tement un compte unique éco-
pent donc de la mention “très
insuffisant” sur ce critère. Enfin,
puisque les honoraires pour la
plupart des travaux doivent être
négociés avec le conseil à
chaque chantier, un autre “très
insuffisant” est appliqué aux
contrats qui les facturent a priori
au-delà de 2 % de leur montant.
L’appréciation globale intègre en
priorité ces éléments, mais aussi
toutes les spécificités positives
ou négatives du contrat.
IMMO DE FRANCESyndic du groupe Procivis
Immobilier, Immo de France se
targue d’être le numéro 4 fran-
çais, avec plus de 140 agences
et 244 000 lots en gestion. Sur
les huit contrats que nous avons
étudiés, sept précisent la durée
des assemblées générales, mais
à des horaires inadaptés. La moi-
tié surtaxe le compte bancaire
séparé en moyenne de 19 %.
Quelques cabinets prennent des
honoraires pour le placement
des fonds et la lettre de relance.
C’est dommage, car le montant
des frais (contentieux, photoco-
pies) est globalement maîtrisé.
Immo de France ne facture pas
les archives et, surtout, s’en
remet au vote de l’assemblée
générale pour sa rémunération
en cas de travaux. C’est le seul
grand réseau (cinq agences sur
huit dans notre étude) qui com-
mence à respecter ce point de
la loi. Un effort entaché par de
trop nombreux frais contesta-
bles : plusieurs cabinets taxent
le vote électronique en as sem-
Vous venez d’acheter ?L’établissement et la mise à jour du carnet d’entretien del’immeuble ne doiventpas être facturés auxnouveaux arrivants. M
AS
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FILE
aa Bon
a Acceptable
c Insuffisant
cc Très insuffisant
Les syndics sont classés en fonction de l’évaluation globale. Ceux dont l’évaluation globale est identique sont présentés par ordre alphabétique. IM
Prestations de gestion courante et
Assemblée générale annuelle
Compte bancaire séparé
Photocopies (1)
Mise en demeure
État daté
Prestations facturées de manière co
Frais de rejet de paiement (3)
Honoraires pour travaux
Facturation de frais administratifs
Évaluation globale du contrat
Les appréciations données reflètent la moyenne des contrats ana
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SYNDICS
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réseaux nationaux
blée générale, des débours parlot, la mise en place d’un échéan-cier ou la prise en charge de l’im-meuble. Un cabinet va jusqu’àprendre 1 000 ¤ de frais de pape-terie, en prestation particulière !
ORALIANuméro 6 français de l’admi-
nistration de biens, Oralia estsurtout implanté en région pari-sienne et en Rhône-Alpes (ilcommence à conquérir Bor -deaux et Marseille) et gère autotal près de 100 000 lots. Legroupe propose l’accès à un siteInternet dédié à chaque proprié-taire, ce qui est une bonne idée.À condition que l’accès ne soitpas facturé en sus. Seulementvoilà, certaines agences Oralia lefont (4 ¤ par lot). Il est à regretteraussi que le réseau contraigne àadhérer à un service d’urgenceet d’assistance de 5 à 9 ¤ par lot,selon les contrats étudiés. Demême, le compte bancaireséparé coûte 15 à 45 % plus cher,
même si on peut négocier. L’étatdaté coûte lui aussi trop cher, et Oralia s’adonne à la plupart des abus habituels des grandsréseaux. On déplore enfin que ladurée des six contrats étudiés nesoit pas toujours très précise.
URBANIAAvec 400 000 lots gérés, Urba -
nia est le troisième géant du
secteur, derrière Foncia et Lamy(Nexity). Il a connu de graves dif-ficultés financières, avec plus de400 millions de dettes auprès debanquiers un peu complices decette situation. C’est d’ailleurspourquoi ils ont renoncé à la moi-tié de leur créance. Urbania a purepartir, sous la houlette dufonds d’investissement françaisIPE et de sa filiale Ulysse. « Nous
allons gérer les copropriétés en
bons pères de famille et de
façon transparente », promet lenouveau patron d’Urbania. Il estvrai que le contrat est loin d’êtrele moins bon de notre compara-
tif. Par exemple, la lettre derelance n’est pas facturée, ce qui est normal par rapport à laloi, mais assez exceptionnel chez ces messieurs et damesdes syndics. La majorité descontrats indique les heures del’assemblée générale, et prévoitun compte bancaire séparé, surtaxé de 21 % en moyenne.Mieux encore : rien n’est pré-levé au titre d’un rejet de paie-ment, ce qui est à saluer.Cependant, il est regrettable que de nombreuses prestationssoient facturées à la vacationhoraire, ce qui laisse le champlibre au cabinet pour taxer sansvérification possible. Sans parlerde ces satanés forfaits adminis-tratifs annuels de 19,14 ¤ par lot,prélevés dans six des neufscontrats étudiés.
CITYALancé à Tours, Citya s’est déve-
loppé par rachat de cabinets
depuis 2003 dans le Grand
Ouest et le Sud-Est. Aujourd’hui,l’enseigne créée par PhilippeBriand, député-maire de Saint-Cyr-sur-Loire, gère 340 000 lotsvia 77 agences et revendiqueavec Immo de France la place denuméro 4 français. Les huit contrats étudiés sontglobalement déplorables. Leshoraires de l’assemblée généralemanquent souvent, le comptebancaire séparé est trop fréquem-ment imposé, et les coproprié-taires subissent une pa lanquéede frais administratifs prévus enprestations particulières, maisqui doublonnent a priori avec lagestion courante.
FONCIAAvec 575 millions de chiffre
d’affaires réalisés par 577 cabi-
nets, Foncia domine largementle marché de l’administrationd’immeubles en copropriété.Après avoir racheté à prix d’or lepremier réseau de syndics à sonfondateur en 2007, les BanquesM
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. IMMO DE FRANCE ORALIA URBANIA CITYA FONCIA LAMY (NEXITY) SERGIC
nte et prestations particulières
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c c c cc c c cc
0,10 à 0,36 ¤ 0,22 ¤ à 0,23 ¤ 0 à 0,30 ¤ 0,20 à 0,60 ¤ 0 à 0,81 ¤ 0 à 0,23 ¤ Non précisé
15 à 45,45 ¤ 34 à 36 ¤ 28,71 à 47,84 ¤ 19,14 à 40 ¤ 17,95 à 55,78 ¤ 31,20 à 121,99 ¤ (2) 45 ¤
106 à 420 ¤ 330 à 492 ¤ 203,32 à 546,30 ¤ 360 à 418,60 ¤ 119,60 à 526,24 ¤ 250 à 418,60 ¤ 290 à 360 ¤
ère contestable
20 à 39,46 ¤ 45 à 46 ¤ Non prévus 25,12 à 29,90 ¤ 24,40 à 44,85 ¤ 33,73 à 71,76 ¤ 10 ¤
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cc cc cc cc cc cc cc
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ntrats analysés. (1) Parfois incluses dans un forfait. (2) Mise en demeure ou dernier avis avant poursuites. (3) En plus des frais bancaires.
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SYNDICSdossier
48 l 60 millions de consommateurs l n°468 l février 2012
populaires l’ont revendu l’an
passé (tout en gardant 17 %) à
deux fonds d’investissements,
Eurazeo et Bridgepoint, qui, on
s’en doute, sont attachés à la
notion de rentabilité. « À deuxchiffres », a même précisé le
patron d’Eurazeo en mai dernier,
qui envisage une revente « d’icicinq à six ans ». Il va donc falloir
faire entrer beaucoup de sous
dans les caisses. Avec une
moyenne de 137 ¤ par lot en
gestion courante constatée sur
les 28 contrats étudiés (de 83 à
250 ¤), le ton est donné. Il faut
ajouter la présence dans cer-
tains contrats de nombreuses
factures contestables comme le
livret d’accueil (jusqu’à 101 ¤ !),
les attestations de TVA à taux
réduit (3 ¤ par lot environ), la
location de salle dans leurs pro-
pres locaux (54 à 138 ¤), la prise
en charge de l’immeuble (5 à
12 ¤ par lot), des frais de prélè-
vement (ben voyons, de 0,76 à
2,69 ¤ par mois !) et des hono-
raires sur travaux prérédigés, ce
qui est illicite.
Pour bien dissuader d’en ouvrir
un, le compte séparé est surtaxé
de 13 à 388 %. L’état daté peut
grimper au-dessus de 500 ¤, mais
il peut aussi être inférieur à 120 ¤.
Et Foncia propose parfois un
contrat de trois ans, alors qu’il faut
laisser la possibilité d’en sortir
chaque année. Il semble toutefois
que les contrats soient largement
négociables par un conseil syndi-
cal pugnace. Nous en avons
même trouvé un, à Lyon, qui n’in-
clut qu’une seule prestation par-
ticulière, l’état daté à 101 €.
LAMY (NEXITY)Imposant numéro 2, avec
630 000 lots en gestion, Lamy
dispose de 225 agences aux
trois-quarts réparties dans les
régions. Il a été absorbé par le
mastodonte de l’immobilier
Nexity. Claironné par une cam-
pagne de pub, son nouveau
contrat standard a été salué
début 2011 par la sourcilleuse
Association des responsables de
copropriété (ARC), qui a même
parlé de “miracle”.
La réalité du terrain est moins
lumineuse : sur les vingt-deux
contrats que nous avons étudiés,
seuls cinq prévoient le compte
bancaire séparé d’office, huit
s’en croient exemptés et neuf le
surtaxent de 14 % en moyenne.
La tenue de l’assemblée géné-
rale annuelle est fixée pendant
les heures ouvrables, sans limite
de durée, dans 19 contrats sur
22. Point positif : les relances
simples ne sont pas facturées.
En revanche, de nombreuses
prestations courantes restent
taxées en sus : frais administra-
tifs divers (de 5 à 30 ¤ par lot),
frais de location de salle au sein
de l’agence pour tenir l’assem-
blée générale ordinaire… En cas
de rejet du mode de paiement
des charges, les frais exigés sont
hallucinants, jusqu’à 71 ¤, en plus
des frais bancaires. Bref, ce n’est
encore pas “l’ami” des copro-
priétaires. « Après avoir fait croirequ’il pratiquait un contrat enfinconforme aux vœux des copro-priétaires, Lamy montre un toutautre visage », a finalement
déchanté l’ARC.
SERGICDepuis quarante ans, la région
Nord est le bastion du groupe
familial Sergic, un réseau qui
s’est développé dans le Nord-
Pas-de-Calais et la Picardie, et
qui conquiert progressivement
d’autres contrées. Le contrat
Sergic est toutefois parsemé
d’imprécisions (rien sur les
horaires de l’assemblée géné-
rale), de lourdes facturations
(150 ¤ la location de salle, par-
fois négociables), d’inappropriés
frais de papeterie (par lot). Il pré-
voit 10 ¤ pour une lettre de
relance, alors qu’elle ne doit pas
être facturée au copropriétaire.
Le contrat indique également
des honoraires sur travaux, ce
qui est illégal. Et il s’accom-
pagne d’une adhésion à e-copro,
le service en ligne personnalisé
du groupe. La gestion courante
coûte de 64 à 250 ¤ par lot sur
les six contrats étudiés.
s Cette année, une nou-
velle astuce se répand
comme une traînée de
poudre dans les agences
Foncia, Citya et Nexity
Lamy : celle de ne pas
envoyer de lettre de relance
en cas de retard dans le
paiement des charges,
mais de passer directe-
ment à la – juteuse – mise
en demeure. Une pratique
brutale, contraire aux in-
térêts du copropriétaire,
qui se retrouve en conten-
tieux immédiatement, mais
aussi en contradiction avec
le principe d’une sanction
progressive en cas de re -
tards de paiement.
s Autre nouvelle pratique
des grands réseaux, le pré-
lèvement de frais d’un
montant souvent scanda-
leux en cas de rejet de
paiement par chèque ou
prélèvement, qui s’ajoute
aux frais pris par la banque
dans ce cas (50 € pour un
chèque et 20 € pour un pré-
lèvement).
s Quelques progrès sont
heureusement à noter,
comme l’absence appa-
rente de tarification de la
gestion des archives.
Les nouvelles entourloupes
Le montant de la rémunération du syndic en cas de travaux ne doitpas être indiquédans le contratmais faire l’objetd’une négociationavec le conseilsyndical, puisêtre adopté en assemblée générale. SeulImmo de Francerespecte globale-ment cette règle.
D. S
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468 46-48 Dossier Syndic palmare?s nat.:GAB •• Dossier 6/01/12 11:56 Page 48
Quelques indépendants à la rescousse
Avec plus de 71 000 immeubles, Paris est aussi
la capitale de la vie en copropriété. On y trouve,
bien sûr, tous les grands groupes nationaux, avec
quelques spécificités locales dont on se passerait,
comme les lourdes locations de salle chez le syn-
dic, l’état daté qui peut dépasser 500 à 600 ¤, et
de fréquentes taxations de frais qui nous sem-
blent indues. Foncia Paris Gestion s’empare, par
exemple, de 1 000 ¤ de frais de gestion injustifiés,
entre autres abus. Oralia propose un contrat un
peu plus altéré qu’ailleurs, avec plusieurs tâches
courantes facturées en supplément, et surtout la
fixation de deux pourcentages considérables sur
les travaux, ce qui est inapproprié dans le contrat.
Du côté des indépendants, c’est à la fois pire et parfois bien mieux.
Sur la quarantaine de contrats étudiés, seuls cinq méritent d’être distingués pour avoir su
limiter les abus et les lourdeurs tarifaires. Le meilleur contrat de la capitale (disons le moins
pire) que nous ayons eu à éplucher est celui de PG Lance et compagnie. Au-dessus du lot
également, le syndic Lema a simplement le tort (assez généralisé) de prévoir des hono-
raires pour travaux au contrat, mais aussi SCP Blankenberg Dura (malgré une taxe de prise
en charge), qui a la particularité d’être également un cabinet d’architecte. Signalons enfin
Balma Gestion et Vinci Immobilier, qui parviennent à modérer leurs tarifs, dans une ville
où les prestations sont exorbitantes.
Saperlipopette ! Sur les 282 mé -
ticuleusement étudiés par nos
juristes, aucun contrat ne peut
être qualifié de parfaitement
conforme, c’est-à-dire méritant
l’appréciation “bon”. Certes, nous
parvenons à distinguer quatre
contrats proches de la légalité
absolue. Cela ne prouve pas que
ces cabinets proposent une admi-
nistration idéale de l’immeuble,
mais reconnaissons qu’avec un
contrat qui n’entourloupe pas trop
les copropriétaires, on part sur
d’excellentes bases.
Seulement quatresyndics distinguésL’un de ces meilleurs syndics se
trouve à Manosque, il s’appelle
le cabinet Gimmo Provence.
Compte bancaire séparé, pré-
sence en assemblée générale
durant trois heures, jusqu’à
20 heures, et un forfait qui inclut
presque tout. Aucune clause
abusive ni pratique illicite, ce qui
est exceptionnel. Seul petit
reproche : les 0,4 % prélevés sur
le montant des fonds placés par
la copropriété.
Autre très bonne adresse, pour
les résidents des Hautes-
Pyrénées cette fois, la société
Agence 44/45 située à Saint-
Lary-Soulan respecte, elle aussi,
en tout point l’arrêté Novelli (sauf
une facturation des contrôles
Urssaf), avec compte séparé
d’office et des rémunérations sur
travaux non fixées au contrat.
Signalons également le cabinet
Verger, à Honfleur, qui serait par-
fait s’il ne prévoyait pas de rému-
nération pour les travaux dans
son contrat : c’est à négocier à
chaque chantier, rappelons-le !
Enfin, le cabinet Foncia Coupat,
à Lyon, réussit à proposer un
contrat avec une seule presta-
tion particulière.
Et puis c’est tout ! Malgré une
certaine bienveillance, impossi-
ble de repêcher les dizaines
d’agences qui n’indiquent pas les
président de l’Association des
responsables de copropriété du
Sud-Ouest. Malheu reusement,
ces perles rares refusent sou-
vent de nouveaux clients pour
s’occuper correctement des plus
anciens. Mais elles existent, et
elles apportent la preuve qu’au-
cune malédiction ne plane sur
cette profession.
février 2012 l n°468 l 60 millions de consommateurs l 49
SYNDICS
Petit tour de France
des meilleurs contratsGrâce à vous, nous avons reçu de nombreux contrats, de toute la France. Nous en avonsépluché 282 pour ne garder que les moins pires. Car les bons contrats sont rares.Certaines enseignes nationales créent parfois la surprise localement.
Pa
ris
heures de tenue de l’assemblée
générale, ne proposent pas de
compte séparé (ou alors en le
surtaxant à l’excès) ou qui prélè-
vent des honoraires sans réso-
lution spécifique.
Un bon cabinet ne prospecte plus« Il existe des syndics à taille
humaine, qui proposent des
contrats correspondant à 98 % au
contrat type de l’arrêté Novelli »,
affirme toutefois Jean Lopez,
Un large choix de cabinets, et plusieurs adressesqui ne sont pas mauvaises.
Retrouvez notre articleconsacré à Lyon sur www.60millions-mag.com, en saisissant le code 46842dans le cadre Ç Web+ È.
+web
468 49-51 Dossier Syndic Tour de France 2:GAB ¥¥ Dossier 9/01/12 13:54 Page 49
50 l 60 millions de consommateurs l n°468 l février 2012
Région fort riche en (somptueux) immeubles, la
Côte d’Azur dispose de nombreux syndics, mais ilfaut chercher longtemps pour en dénicher quelques-uns dont le contrat soit acceptable. Nous avons étudié22 contrats de cabinets indépendants et 6 contratsnationaux, essentiellement sur Nice et Antibes.Signalons les quelques cabinets qui nous semblentcorrects. Sur Nice, l’agence J. Trucco ouvre sans bron-cher un compte séparé et applique des tarifs de tâchesparticulières modérés (pas de frais relance, mise endemeure de 15 ¤, état daté à 215 ¤). Dommage qu’ellefacture des frais administratifs inappropriés. À Antibes, distinguons le cabinet Domi-Sil, qui proposeun contrat intéressant si ce n’est, là encore, ces 15 ¤de frais administratifs par lot. Mais cela se paye,puisque ce cabinet est un peu plus cher en gestioncourante… Les autres syndics fournissent des contratstrop imprécis ou trop épicés de prestations facturéesà tort, avec une regrettable tendance à s’octroyer desforfaits en supplément…Du côté des grandes enseignes, Foncia CGI à Antibesmultiplie les prestations particulières contestables,Urbania a trop tendance à tarifer à la vacation, et Cityane fait pas mieux qu’au niveau national.
Il existe peut-être des cabi-
nets qui proposent de bons
contrats à Aix-Marseille.
Mais nous n’en avons pas
trouvé parmi ceux que vous
nous avez envoyés.Très sou-
vent, on trouve un empilementde frais abusifs, qui empê-chent d’en distinguer un parmila demi-douzaine de contratsde cabinets indépendantsscrutés. Concernant les grands
réseaux nationaux, noussommes, là encore, bien en peine de saluer uncontrat. Lamy Marseille etson confrère Lamy Aix-Mirabeau ont, certes, lemérite de travailler d’officesur un compte bancaireséparé sans supplément,mais ils prélèvent delourds honoraires en casde travaux (3,59 % àMarseille, 2,9 % à Aix-en-Provence) et en casde rejet de paiement.
Montpelliérains, vous avez
été nombreux à nous faire
parvenir votre contrat, ce quipermet de signaler quelquesagences intéressantes de larégion. Comme le cabinetRoucayrol, qui fait l’effort detenir l’assemblée généralesans supplément entre 18 h 30et 21 h 30, et un compte ban-caire séparé d’office. Mal -heureusement, de petits fraisadministratifs entachent lecontrat, ainsi que des hono-raires sur travaux de 2 à 2,5 %.
À Saint-Aunès (au nord-est de Montpellier), StéphaneThomas immobilier (STI) pro-pose un contrat avec compteséparé et un forfait incluant leslettres de relance simple, etplusieurs des prestations queses confrères facturent en sus.Regrettons la présence d’unforfait administratif (30 ¤ HTpar copropriétaire). En re -vanche, rien de bien satisfai-sant n’a été relevé dans lestrois contrats Foncia, le leadersur Montpellier et Nîmes.
Montpellier
Avec une vingtaine d’agences dans la région, Lille
est le bastion historique du groupe Sergic (voir page
48). Autre réseau local, Sigla gère plus de 2 500 lots àLille et dans sa métropole. Son contrat présente plu-sieurs aspects positifs (compte séparé d’office, fraisde contentieux modérés, pas d’abus sur de doublesfacturations) et quelques anicroches (frais financiers de66 ¤ par trimestre, contrat de 3 ans, parfois). Chez Vologia, le contrat est trop imprécis sur de nom-breux points. Il mentionne cependant que le syndics’engage à ne toucher aucune commission occulte !
Lille
Deux cabinets bien implantés
Quelques indépendants
Deux agences locales à signaler
Peu de bonnes adresses
Perles trop rares
Aix-Marseille
Nic
e-A
nti
be
s
Grand syndic de la région,
Loiselet & Daigremont fait
preuve d’une certaine trans-
parence en indiquant quellessont les sociétés du mêmegroupe qui interviennent dansl’immeuble. Mais le contrat peutêtre amélioré : honoraires pourtravaux (certes limités à 2 %), fac-turation de la moindre circulaire,ou même de la numérisation d’undocument (25 ¤), 420 ¤ l’état daté,
Une région sinistrée
en matière de syndics ?
SYNDICSdossier
Banlieue parisie nTrès difficile de
dénicher un contrat
qui ne soit pas
rempli d’abus.
468 49-51 Dossier Syndic Tour de France 2:GAB •• Dossier 6/01/12 4:49 Page 50
Trois leaders
février 2012 l n°468 l 60 millions de consommateurs l 51
et peu d’indications sur lesconditions de la tenue de l’as-semblée générale.Autre cabinet réputé, Jourdanest particulièrement dur :assemblée générale d’uneheure seulement, informa-tion par Internet facturée2,39 ¤ par lot, attestation encas de travaux de 23,92 ¤,frais de paiement rejeté de36 ¤, etc. À Maisons-Laffitte
(Yvelines), sa luons l’agence indé-pendante A2BCD, qui propose,sans supplément, de tenir l’as-semblée générale le samedi. Pas de frais administratifs en plus,mais une taxe de 30 ¤ en cas derejet de paiement. Du côté des géants du secteur,pas grand-chose à espérer chezLamy, Urbania, ou Foncia. Tous semontrent très durs envers lescopropriétaires.
« À Toulouse, le marché est dominé par Foncia, suivide Nexity Lamy et Tagerim, signale Jean Lopez, del’Association des responsables de copropriété du Sud-Ouest. Et Monné-Decroix commence à se faire une
place. » Les contrats de la Ville Rose qui nous ont été adressés mon-trent une certainemodération dansles tarifs, et unetendance à res-pecter le com p -te séparé sanssurtaxe. Syn dichistori que deToulouse (qui sedéveloppe na -tionalement),Ta gerim propo -se un contratintéressantpour le comptesé paré, et les honoraires de travaux, maisémaillé d’abus (forfait de 18 ¤ par lot, frais sur les enve-loppes). Quant à Monné-Decroix (groupe du Crédit agri-cole) il ouvre un compte bancaire séparé d’office, offreune salle pour l’assemblée générale, mais taxe mal-heureusement le contrôle Urssaf et l’indication du tauxde TVA. Signalons également les prestations modé-rées d’ADL Immobilier. Quelques reproches tout demême : la commission de 0,5 % sur le montant desfonds placés et les 0,50 ¤ en cas de prélèvement, ainsique les honoraires pour travaux fixés d’office et la fac-turation des archives (3,65 ¤).
To
ulo
us
e
Une cité plutôt mieuxlotie que la moyenne.
Voici comment savoir si le cabinet qui gèrevotre résidence est plutôt respectueux ou plutôt incorrect dans ses pratiques.
Testez votre syndic
Il est possible de soumettre votre syndic à un petit
test qui vous permettra de l’évaluer soit seul, soit
au sein de votre conseil syndical.
Si vous répondez non à une majorité des questions
ci-dessous, c’est qu’il existe un gros problème avec
le cabinet qui gère votre résidence…
s Pouvez-vous joindre rapidement et gratuitement
le gestionnaire aux heures ouvrables ?
s Le gestionnaire se rend-il sur place au moins
quatre fois dans l’année ?
s Y a-t-il un compte-rendu de ces visites à destina-
tion du conseil syndical ?
s Le syndic assiste-t-il gratuitement à la réunion du
conseil syndical précédant l’assemblée générale ?
s Le syndic répond-il précisément et rapidement
aux lettres des copropriétaires ?
s Le syndic produit-il au moins trois devis pour
des travaux d’importance ?
s Le syndic vérifie-t-il que la prestation a été
correctement réalisée, dans les délais, et qu’elle
est conforme au devis ?
s Les grands prestataires de la copropriété sont-ils
régulièrement mis en concurrence, tous les cinq ans
par exemple ?
s Comprenez-vous toujours les comptes établis
par le syndic ?
s Le syndic inscrit-il toutes les questions des copro-
priétaires à l’ordre du jour de l’assemblée générale ?
s Le syndic étudie-t-il l’augmentation des tarifs de
prestations et vérifie-t-il les clauses de révision ?
s Existe-t-il un document où apparaissent
l’évolution des consommations d’eau, de gaz,
d’électricité, de fioul ?
s Le syndic parvient-il à recouvrer rapidement
les charges impayées ?
s Le contrat de votre syndic inclut-il spontanément
des prestations supplémentaires par rapport à
la liste prévue dans l’arrêté Novelli ?
s Le syndic prend-il à sa charge la gestion
des archives ?
SYNDICS
e nne
468 49-51 Dossier Syndic Tour de France 2:GAB •• Dossier 10/01/12 12:19 Page 51
SYNDICS dossier
52 l 60 millions de consommateurs l n°468 l février 2012
Secouez votre syndic Vous êtes mécontent de votre syndic ? S’il refuse d’améliorer ses pratiques, vouspouvez chercher à le remplacer. Attention, la démarche est longue et ne s’improvise pas.
Changer de syndic peut amé-
liorer le fonctionnement d’une
copropriété, mais ce n’est pas
une formule magique qui garan-
tit la résolution de tous les pro-
blèmes. Et les bons syndics sont
comme les bons dentistes, ils
sont souvent débordés et ne
souhaitent pas forcément de
nouveaux clients. Aussi, avant
de songer à le remplacer, mieux
vaut commencer par pousser
votre syndic à mieux travailler.
Après avoir recensé les points
sur lesquels il ne donne pas
satisfaction (réactivité, tarifs,
gestion des travaux…), le conseil
syndical, ou un groupe ad hoc
de deux ou trois conseillers, lui
exposera les améliorations qui
lui paraissent néces saires. Au
passage, cela pourra aussi ame-
ner le conseil syndical et l’en-
semble de la copropriété à
réfléchir sur leur propre fonc-
tionnement et leur mode de
relation avec le syndic : les
copropriétés qui fonctionnent
bien sont celles où le syndic et
le conseil jouent chacun leur rôle
en bonne intelligence.
Étape 1 Établir un cahierdes chargesSi cette procédure ne produit pas
d’améliorations concrètes, un
groupe de travail commencera
à démarcher d’autres syndics.
Pour rendre cette prospection
plus efficace, établissez un cahier
des charges listant ce que vous
attendez du syndic, et une note
d’un compte bancaire séparé,
assemblées générales, gestion
des archives, photocopies, suivi
des travaux… Attention enfin à
la durée du mandat : écartez les
syndics qui veulent vous lier pour
plus d’un an, beaucoup cher-
chant en effet à obtenir la durée
maximale légale de trois ans.
Il est bon également de discuter
et de préciser noir sur blanc dans
le contrat la répartition des rôles
et des tâches entre le conseil
syndical et le syndic, ainsi que
les moyens que le syndic s’en-
gage à mettre en œuvre pour la
gestion de votre copropriété.
Exigez de rencontrer le futur ges-
tionnaire de l’immeuble et tâ -
chez d’obtenir des garanties sur
la durée pendant laquelle il res-
tera à ce poste. Enfin, évaluez la
façon dont le syndic va répondre
à vos demandes, les contre-pro-
positions qu’il fait, et jusqu’à quel
point il est ouvert à la discussion.
Étape 3 Choisir le meilleur moment Une fois un candidat retenu
(deux, à la rigueur), réfléchissez
au moment où vous pourrez
changer de syndic. Si le mandat
de votre syndic actuel est d’un
an, il s’agira de la prochaine as -
semblée annuelle, sauf si elle est
trop proche. Si le terme du man-
dat est plus éloigné (les mandats
de présentation de votre copro-
priété : nombre de lots principaux
et secondaires, type d’immeu-
ble, présence d’équipements
collectifs, chauffage, ascenseur,
travaux en cours ou program-
més, niveau des impayés…
Étape 2 Solliciter des candidaturesAdressez-vous à des cabinets
présents dans votre quartier ou
votre ville, recourez au bouche-
à-oreille auprès de connais-
sances ou de copropriétés du
voisinage. Méfiez-vous des syn-
dics qui envoient un devis d’ho-
noraires dès le premier contact,
sans même vous avoir rencon-
tré ni avoir visité l’immeuble.
Allez les voir dans leurs locaux.
Informez-vous sur le nombre de
collaborateurs, le nombre moyen
d’immeubles et de lots par
collaborateur, l’ancienneté de
leur implantation dans le quar-
tier ou la ville, leur affiliation
éventuelle à un grand groupe,
l’importance de l’activité d’ad-
ministration d’immeubles par
rapport aux transactions, à la ges-
tion locative ou autres.
Il faut aussi demander un projet
de contrat afin d’évaluer la clarté
des tarifs, ce qui est compris ou
pas dans le forfait de gestion
courante, l’absence de clauses
abusives, etc. Soyez particuliè-
rement attentif aux points liti-
gieux le plus souvent révélés par
notre enquête et susceptibles
de générer des abus : ouverture
468 52-53 Dossier Syndic Changer de syndic:GAB •• Dossier 6/01/12 10:47 Page 52
février 2012 l n°468 l 60 millions de consommateurs l 53
SYNDICS
… ou changez-en
président du conseil syndical
(décret du 17 mars 1967).
Il faut par ailleurs faire inscrire à
l’ordre du jour de l’assemblée
un premier projet de résolution
concernant la reconduction éven-
tuelle du syndic en place. Celle-
ci ne peut résulter que d’une
décision expresse de l’assem-
blée, même si le contrat du syn-
dic autorise une reconduction
tacite (clause abusive, et donc
sans valeur). L’autre projet de
résolution à faire inscrire porte
sur la désignation du nouveau
syndic pressenti, si possible sou-
tenu par le conseil syndical, y
compris devant l’assemblée des
copropriétaires. Si vous avez
retenu plus d’un candidat, il faut
une résolution par candidat.
Ces projets de résolution et la
demande de leur inscription à
l’ordre du jour peuvent émaner
du conseil syndical ou même
d’un ou de plusieurs coproprié-
taires. Là aussi, la loi de 1965
et le décret de 1967 prévoient
des recours contre la mauvaise
volonté éventuelle du syndic.
Le contrat de syndic proposé par
chaque candidat devra être joint
à la convocation. Les résolutions
RETROUVEZ CE DOSSIER DE «60»dans l’émission
C’est notre affaireprésentée par Claire Fournier• mercredi 25 janvier à 22 h 10
• dimanche 5 février à 21 h 30
www.france5.fr
s Faute de trouver un syn-
dic professionnel satisfai-
sant, vous pouvez aussi
envisager de vous en pas-
ser : la loi permet que cette
fonction soit assurée béné-
volement par un des copro-
priétaires.
s Cette forme de gestion
est surtout adaptée à de
petites copropriétés, sans
ou avec peu de services
collectifs. Il impor te éga-
lement que le syndic béné-
vole suive une formation
spécifique, et soit surtout
épaulé par les autres copro-
priétaires. Il est souhaitable
qu’un autre copropriétaire
volontaire prenne le relais
au bout de quelque temps.
s L’intérêt de ce fonction-
nement est de faire baisser
les charges. Mais il exige
un engagement collectif
plus important.
Est-il indispensable ?
En cas de problèmes,commencez par étudieravec votre syndic les améliorations quevous pourriez apporterau contrat actuel.
de trois ans ne sont pas rares),
vous devrez remettre l’opération
à plus tard ou envisager de révo-
quer le mandat du syndic, par
exemple dès la prochaine assem-
blée. Mais pour cela, la copro-
priété doit avancer des motifs
graves et légitimes, comme des
malversations ou des négli-
gences répétées du syndic,
dûment constatées.
Faites le nécessaire pour que
l’assemblée générale ait lieu
avant le terme du mandat du
syndic, et ne le laissez pas faire
traîner les choses, notamment
s’il sent qu’il risque de se faire
évincer. Quitte, s’il ne réagit pas
à vos mises en demeure, à faire
convoquer l’assemblée par le
devront ensuite être soumises
au vote de l’assemblée générale.
Étape 4 Désigner le nouveau syndicAprès le vote, trois possibilités :
• une des résolutions a été
votée à la majorité au sens de
l’article 25 de la loi de 1965, soit
la moitié des voix de la copro-
priété plus une (501 sur 1 000,
par exemple). La résolution est
adoptée et le candidat concerné
devient syndic ;
• aucune résolution n’a obtenu
la majorité, mais une au moins a
recueilli plus du tiers des voix.
Elle peut alors être soumise à un
nouveau vote, à la majorité sim-
ple au sens de l’article 24, celle
des voix des seuls coproprié-
taires présents ou représentés ;
• aucune résolution n’a recueilli
plus du tiers des voix, et il faudra
alors revoter pour chacune lors
d’une assemblée ultérieure, à la
majorité au sens de l’article 24. Si
le syndic ne convoque pas spon-
tanément cette assemblée, le
conseil syndical ou des copro-
priétaires représentant au moins
25 % des tantièmes peut l’y
contraindre. Il importe, en effet,
que cette assemblée intervienne
avant la fin du mandat pour que
la copropriété ne se retrouve pas
sans syndic.
Si un changement de syndic
intervient, l’ancien doit trans-
mettre au nouveau (sans aucuns
frais), dans le mois à compter de
la cessation de ses fonctions,
tous les documents qui concer-
nent la copropriété, ainsi que la
totalité des fonds immédiate-
ment disponibles.
Si l’archivage d’une partie de ces
documents a été sous-traité à un
prestataire, l’ancien syndic doit
avertir celui-ci de son remplace-
ment et communiquer ses coor-
données à son successeur.
Enfin, l’ancien syndic dispose de
deux mois supplémentaires (soit
trois mois à compter de la ces-
sation de ses fonctions) pour ver-
ser au nouveau syndic le solde
des fonds de la copropriété après
apurement des comptes. Et s’il
fait preuve de mauvaise volonté,
le nouveau syndic ou le président
du conseil syndical peut l’assi-
gner en justice. ■
F. A
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468 52-53 Dossier Syndic Changer de syndic:GAB •• Dossier 6/01/12 14:35 Page 53