213 pages, 50 us dollars borlase bc, bell sj, blackburn gl, forse ra, ,enteral nutrition (1994)...

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Nutr. Clin. M6tabol. 1996 ; 10 : 127-132 ANALYSES COMMENTI ES Enteral Nutrition Borlase BC, Bell S J, Blackburn GL, Forse RA. Chapman & Hall Inc, New York, 1994, 213 pages, 50 US Dollars. Cet ouvrage collectif (28 auteurs) est avant tout l'eeuvre du groupe de l'Harvard Medical School et refl~te l'enthousiasme, r6cent, des Am~ricains pour la Nutrition Ent6rale (NE). Le livre est form~ de trois parties ; la premi6re, consacr6e aux bases scientifiques de la NE d~cline cinq chapitres d'in6gales valeurs avec une mention au <<bacterial translocation>> de RJ Andrassy et A << enteral nutrition and critical illness >> de J Rom- beau. La deuxi~me partie (bases cliniques et techni- ques) et la troisi6me partie (applications pratiques de la NE) sont form6es de chapitres (respectivement 6 et 8) le plus souvent tr6s courts (parfois trop courts : deux pages pour les complications m&aboli- ques !). L'ordre et la justification des chapitres sont parfois contestables, mais, malgr~ certaines affirmations qui m6riteraient d'&re nuanc6es, le contenu est correct avec une volont6 affich~e d'etre pratique. A noter l'excellent chapitre de PS Pasulka (<< select- ing enteral products >>) comprenant plusieurs arbres d~cisionnels astucieux. En conclusion, un livre agr6able et facile/t lire qui, en raison de son faible cofit, a sa place dans nos biblioth~ques. Luc Cynober Route of nutritional supply influences local, systemic, and remote organ responses to intraperitoneal bacterial challenge Lin MT, Saito H, Fukushima R, Inaba T, Fukatsu K, Inoue T, Furukawa S, Han I, Muto T. Annals of Surgery 1996 ; 223 : 84-93. Les auteurs de cet article ont men6 une 6tude exp6ri- mentale chez le rat pour d&erminer si le mode de nutrition artificielle, ent6rale ou parent6rale influen- 9ait la r6ponse immunitaire apr6s une agression chirurg!cale et infectieuse. Soixante-huit rats (Wistar m~tles) ont 6t6 randomis6s en deux groupes : nutrition ent6rale par gastrosto- mie (TEN) ou parent6rale par canulation de la veine jugulaire interne (TPN), et ont regu la m~me ration calorico-azot6e (198 kcal/kg/j, 0,912 gN/kg/j) pen- dant 7 jours. Ils ont 6t6 ensuite contamin~s par une injection intrap6riton6ale de 3.108 Escherichia coli. La survie spontan~e a 6t~ observ6e chez dix rats de chaque groupe. Les autres ont 6t~ sacrifi~s juste avant la contamination (H0), deux heures (H2) et six heures (H6) apr~s celle-ci. Un lavage p~riton6al et un lavage alv6olaire pulmonaire &aient pratiqu6s /tce moment et mis en culture in vitro. Le nombre de colonies bact6riennes dans le liquide de lavage p~ri- ton6al 6tait compt6 A H0, H2, H6. Le TNF, l'Inter- leukine (IL)-l-alpha, et l'interf6ron (IFN) gamma furent dos6s dans le liquide de lavage p6riton6al, le s6rum et le liquide de lavage alv~olaire /t H0, H2, H6. La survie des rats ~t 48 heures de.la contamination intrap6riton6ale 6tait de 60 % dans le groupe TEN et 22 % dans le groupe TPN (p < 0,05). Les comptes de colonies bact6riennes dans le liquide p6riton6al montraient un plus grand nombre de colonies dans le groupe TPN fi H2 et H6. Le nombre de cellules exsudatives dans le lavage p6riton6al +tait corr61~ positivement (r = 0,748) avec les taux locaux de cytokines dans le seul groupe TEN : /t H2, ce nombre de cellules 6tait corr616 n6gativement au nombre de colonies bact6riennes dans les deux grou- pes (r =-0,645) sugg6rant un r61e de ces cellules dans la clairance pr6coce des bact@ies. Une varia- tion semblable &ait observ6e dans les taux d'IL-1- alpha dans le liquide p6riton6al. A H0, le taux de TNF dans le liquide p6riton~al 6tait significative- ment plus 61ev6 dans le groupe TPN : puis il aug- mentait significativement dans les deux groupes /t 127

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Nutr. Clin. M6tabol. 1996 ; 10 : 127-132

ANALYSES COMMENTI ES

Enteral Nutrition

Borlase BC, Bell S J, Blackburn GL, Forse RA. Chapman & Hall Inc, New York, 1994, 213 pages, 50 US Dollars.

Cet ouvrage collectif (28 auteurs) est avant tout l'eeuvre du groupe de l 'Harvard Medical School et refl~te l'enthousiasme, r6cent, des Am~ricains pour la Nutrition Ent6rale (NE).

Le livre es t form~ de trois parties ; la premi6re, consacr6e aux bases scientifiques de la NE d~cline cinq chapitres d'in6gales valeurs avec une mention au <<bacterial translocation>> de RJ Andrassy et A << enteral nutrition and critical illness >> de J Rom- beau. La deuxi~me partie (bases cliniques et techni- ques) et la troisi6me partie (applications pratiques de la NE) sont form6es de chapitres (respectivement 6 et 8) le plus souvent tr6s courts (parfois trop

courts : deux pages pour les complications m&aboli- ques !). L'ordre et la justification des chapitres sont parfois contestables, mais, malgr~ certaines affirmations qui m6riteraient d'&re nuanc6es, le contenu est correct avec une volont6 affich~e d'etre pratique. A noter l'excellent chapitre de PS Pasulka (<< select- ing enteral products >>) comprenant plusieurs arbres d~cisionnels astucieux. En conclusion, un livre agr6able et facile/t lire qui, en raison de son faible cofit, a sa place dans nos biblioth~ques.

Luc Cynober

Route of nutritional supply influences local, systemic, and remote organ responses to intraperitoneal bacterial challenge

Lin MT, Saito H, Fukushima R, Inaba T, Fukatsu K, Inoue T, Furukawa S, Han I, Muto T. Annals of Surgery 1996 ; 223 : 84-93.

Les auteurs de cet article ont men6 une 6tude exp6ri- mentale chez le rat pour d&erminer si le mode de nutrition artificielle, ent6rale ou parent6rale influen- 9ait la r6ponse immunitaire apr6s une agression chirurg!cale et infectieuse. Soixante-huit rats (Wistar m~tles) ont 6t6 randomis6s en deux groupes : nutrition ent6rale par gastrosto- mie (TEN) ou parent6rale par canulation de la veine jugulaire interne (TPN), et ont regu la m~me ration calorico-azot6e (198 kcal/kg/j, 0,912 gN/kg/j) pen- dant 7 jours. Ils ont 6t6 ensuite contamin~s par une injection intrap6riton6ale de 3.108 Escherichia coli. La survie spontan~e a 6t~ observ6e chez dix rats de chaque groupe. Les autres ont 6t~ sacrifi~s juste avant la contamination (H0), deux heures (H2) et six heures (H6) apr~s celle-ci. Un lavage p~riton6al et un lavage alv6olaire pulmonaire &aient pratiqu6s /tce moment et mis en culture in vitro. Le nombre de colonies bact6riennes dans le liquide de lavage p~ri- ton6al 6tait compt6 A H0, H2, H6. Le TNF, l'Inter- leukine (IL)-l-alpha, et l'interf6ron (IFN) gamma

furent dos6s dans le liquide de lavage p6riton6al, le s6rum et le liquide de lavage alv~olaire /t H0, H2, H6. La survie des rats ~t 48 heures de.la contamination intrap6riton6ale 6tait de 60 % dans le groupe TEN et 22 % dans le groupe TPN (p < 0,05). Les comptes de colonies bact6riennes dans le liquide p6riton6al montraient un plus grand nombre de colonies dans le groupe TPN fi H2 et H6. Le nombre de cellules exsudatives dans le lavage p6riton6al +tait corr61~ positivement (r = 0,748) avec les taux locaux de cytokines dans le seul groupe TEN : /t H2, ce nombre de cellules 6tait corr616 n6gativement au nombre de colonies bact6riennes dans les deux grou- pes (r =-0,645) sugg6rant un r61e de ces cellules dans la clairance pr6coce des bact@ies. Une varia- tion semblable &ait observ6e dans les taux d'IL-1- alpha dans le liquide p6riton6al. A H0, le taux de TNF dans le liquide p6riton~al 6tait significative- ment plus 61ev6 dans le groupe TPN : puis il aug- mentait significativement dans les deux groupes /t

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