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24/02/2014
2. Psycholinguistique du discours
Caron J. (1989), Précis de psycholinguistique, Paris PUF. Charolles M. (2002) La référence et les expressions référentielles en français, Paris, Ophrys Charolles M. http://www.lattice.cnrs.fr/Michel-Charolles,219 Grize J.B. (1990), Logique et langage, Paris, Ophrys.
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Enjeux
• Etude des déterminants linguistiques des opérations discursives (discours argumentatif, narratif, descriptif, conversation, écrit et oral, interface écrit-oral (discours co-construit (cf le mail)
• Définition linguistique : pas facile – Discours : un ou plusieurs énoncés (longueur variable)
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Petit exercice de segmentation : contrainte syntaxique : prédication complète
indices = marqueurs référentiels
• En cambriolant une luxueuse demeure des motards découvrent un cadavre alertée la police retrouve une vingtaine d’autres corps enterrés dans le jardin de la maison du propriétaire Mister Frost aussitôt arrêté on ne sait rien il n’a pas de nationalité et se refuse à parlerdeux années se passent au cours desquelles Frost continue à garder obstinément le silence
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Enjeux
Question du découpage du discours en énoncé
• Critères syntaxiques : structure
• Critères sémantiques : sémantique interne
• Critères pragmatiques : analyser le fonctionnement des instruments verbaux dans l’ancrage situationnel du discours
Importance du volet pragmatique
Critères pragmatiques : marqueurs de progression/cohésion textuelles/structuration du discours
Discours toujours adressé à l’autre : Discours typique = processus langagier qui permet à
l’interlocuteur de construire une représentation du monde
Notions de représentation; théorie, modèles
(processus langagiers sous-jacents, discours comme produit de ces processus)
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Psycholinguistique du discours : le regard de la linguistique
• Discours succession d’énoncés – Marqueurs de relations entre segments
• En cambriolant une luxueuse demeure, des motards découvrent un cadavre. Alertée, la police retrouve une vingtaine d’autres corps, enterrés dans le jardin de la maison. Du propriétaire, Mister Frost, aussitôt arrêté, on ne sait rien.
• En cambriolant une luxueuse demeure, des motards découvrent un cadavre. Alertée, la police retrouve une vingtaine d’autres corps, enterrés dans la luxueuse demeure. De l’homme vivant dans la luxueuse demeure, Mister Frost, aussitôt arrêté, on ne sait rien
Cohésion, continuité textuelle Interaction de ces marqueurs dans l’interprétation du
discours Marqueurs fonctionnent comme des instructions
interprétatives (signaux déclencheurs d’interprétations)
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Marques de cohésion et plans d’organisation du discours
Rôle du linguiste :
• Étudier comment une langue fournit aux locuteurs un ensemble d’outils permettant d’indiquer certains rapports qu’ils établissent entre différentes choses qu’ils ont à dire
– Repérer les différents systèmes de solidarité qui donnent au discours une certaine continuité/homogénéité
• dresser un inventaire raisonné des différents systèmes de marques de cohésion disponibles dans une langue (notamment marqueurs temporels et marqueurs de coréférence)
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Les différents plans d’organisation,
les différents systèmes de solidarité
• Dispositif syntaxique : système de connexions structurales
– À l’intérieur de la proposition
• Tesniere L. (1959) : Eléments de syntaxe structurale, Paris, Klincksieck, édition de 1988.
• Outils relationnels de nature sémantico-pragmatique
– Elle est blonde mais pas stupide
• Principes organisationnels supérieurs
– Modèles de superstructures textuelles (Van Dick & Kintsch 1983)
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Principaux outils relationnels
• Connecteurs : relations fonctionnelles entre différents contenus (justification, opposition, conséquence) – Ils sont partis en voyage ? Parce que leurs volets sont
fermés • Anaphores: solidarités référentielles (différentes
expressions linguistiques qui désignent la même réalité dans le monde extérieur) – Bussy s'est rendu à Méridor. Il découvre que Monsoreau
fait croire au père de Diane que celle-ci est morte chaîne de coréférence • etc
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! Du bon usage des marqueurs (cf infra, maximes de la pertinence)
• Occurrence marque de cohésion : condition ni nécessaire ni suffisante pour qu’un discours soit perçu comme cohérent
– Charlotte s’est enrhumée. Il fait froid
– Charlotte s’est enrhumée mais Albert apprend le piano depuis 4ans
– Charlotte s’est enrhumée mais Martin fait du vélo
– Charlotte s’est enrhumée mais Martin peut faire du vélo
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Non continuité référentielle et inférence
• Cohérence pas seulement liée à l’occurrence de tel ou tel relateur linguistique
• Inférence : fait nouveau déduit de l’interlocuteur B à partir de l’acte d’énonciation A (information non explicite construite par l’auditeur) – Le président est mort. Le caramel est brûlé
– Loc1 : la poubelle est pleine
• Loc 2 : je suis en chaussettes
– Loc 1 : on sonne
• Loc 2 : je suis dans mon bain
– Loc1 : j’ai faim
• Passe-moi le guide Michelin
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Bilan : qu’est-ce qui construit la cohérence ? (1/2)
• Question : discours rend-t-il possible le calcul d’opérations inférentielles, i.e. inférences de liaison basées sur
– Contenu du donné discursif
– Situation dans laquelle il est communiqué
– Connaissances d’arrière plan des sujets
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Bilan : qu’est-ce qui construit la cohérence ? (2/2)
• Marqueurs du discours mais aussi :
– Indices contextuels (mimiques, accents, données sur environnement physique)
– connaissances générales des sujets, capacités de raisonnement, habileté à développer des associations • Albert siffla. Un lièvre détala
• Albert siffla. Un coup de tonnerre retentit
• Albert siffla. De la fumée monta à l’horizon.
== Connotations causales ?
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Connexions conceptuelles
• Hume D. (1748) : Enquête sur l’entendement humain, Paris, Flammarion – liaisons que nous percevons entre les états de choses ne sont pas
dans le monde sensible mais dans notre esprit qui les interprète
– 3 principes de connexion entre les idées : cause, ressemblance, contigüité
1. Paul glissa. Un vase tomba
2. Paul glissa. Sophie tomba dans les pommes
3. Léon faisait la sieste. Sophie regardait la télé
4. Max rentra dans un café. Sa femme fila au supermarché
5. Marcel perdit 500F au loto. Marie se cassa la jambe en sortant de la messe
6. Marcel perdit 500f au loto. Marie rencontra l’homme de sa vie
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Liaison entre faits et continuité référentielle
• Le plus important pour la compréhension d’un énoncé ?
a) Référence à des entités introduites dans le modèle mental
: continuité référentielle
b) Description d’états de choses susceptibles d’être reliés inférentiellement : plausibilité événementielle
• Hy : textes peu plausibles plus difficiles à comprendre et à mémoriser
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Exercice
• Principe : corrélation entre temps de lecture d’un énoncé et sa compréhension
• Consigne : soit l’énoncé suivant
– Le lendemain, son corps était couvert de bleu
Selon vous, quelle sera la vitesse de lecture (du plus rapide 4 au plus lent 1) selon qu’il suit l’un ou l’autre des énoncés suivants :
– Le grand frère de Joe n’a pas cessé de le battre. – En descendant de la côte, Joe est tombé de sa bicyclette. – La mère de Joe était furieusement en colère contre lui. – Joe est allé joué chez les voisins.
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Notion de pertinence
• Grice H.P. (1975) : « Logic and Conversation », in P. Cole and J.L. Morgan (ed.) : Syntax and Semantic, vol 3 : Speech acts, New-York Academic Press, 41-58.
• Sperber S. & Wilson D. (1989) : La pertinence, Paris, Minuit.
– Continuité référentielle + plausibilité événementielle
(cotexte/contexte) Discours pertinent – Contexte : co-construit et non donné