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Formose d’aborigène s’est inventé une drôle Tel un village d’irréductibles Gaulois, l’île de Formose, alias Taïwan, continue de défier la Chine, sa voisine. Toute petite, la « belle île » joue les fières. C’est qu’elle en a les moyens. Taïwan est riche, belle, mystérieuse même. Cachés dans ses montagnes, des peuples aborigènes s’accrochent à la vie. Et drôlement. grand reportage TAïWAN OFFICE DE TOURISME DE TAÏWAN www.taiwantourisme.com QUAND PARTIR ? Taïwan est une île tropicale… La période la plus agréable pour la visiter va de fin octobre à début mars. Il pleut moins et les températures sont clémentes ; il peut faire plus de 35 °C à Taipei en juillet. Par ailleurs, le risque de typhon est le plus faible. LE « VILLAGE CULTUREL DES ABORIGèNES DE FORMOSE », à droite : show les traditions. De la tour TAIPEI 101, vue sur une capitale moderne et fashion encerclée de montagnes mystérieuses. C inq cents missiles chinois seraient braqués en permanence sur Taïwan, l’île rebelle, indépendante, sino- phone mais sinophobe. Une épée de Damoclès qui ne semble pas vraiment déranger les vingt-trois millions de Taïwanais. D’autant que leur Président, Ma Ying-jeou prône un rapprochement judicieux avec la Chine conti- nentale. On respire. Alors, première république chinoise pour les uns, vingt-troisième province de Chine pour les autres, Taïwan laisse planer le doute, et affiche crânement sa liberté et ses différences – les racines des Taïwanais ne sont pas chinoises… Ce qui lui vaut encore quelques vacheries de la part de Pékin. Ainsi, un passager français qui embarque pour un vol Paris-Taipei sur une compagnie aérienne taïwanaise (Eva Air ou China Airlines), constatera que son plan de vol évite le territoire chinois… Quelques heures de plus pour se préparer à découvrir « une autre Asie ». C’est la formule consacrée… Arrivée par le vol 88 d’Eva Air, Paris-Charles- de-Gaulle Taipei-Taoyuan International Airport. Là, tout semble plus propre, high-tech, en déca- lage, et pas uniquement horaire. Dès la sortie de l’aérogare, dans les effluves de kérosène, c’est le choc. L’île semble être en chantier. On construit tous azimuts autour de Taipei, la capi- tale. Nouvelles voies d’autoroute, immeubles, lignes de métro… On dirait une pagode hypertrophiée « Ma petite île ne connaît pas la crise », pour- raient chanter en chœur les conducteurs de grosses berlines aux vitres teintées qui foncent en direction des quartiers d’affaires. Premiers émois, pourtant, dès l’autoroute. Des montagnes, partout, vertes, semblent désertes. Abriteraient-elle les 2 % d’Aborigènes qui éthique

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Formose d’aborigène

s’est inventé une drôle

Tel un village d’irréductibles Gaulois, l’île de Formose, alias Taïwan, continue de défier la Chine, sa voisine. Toute petite, la « belle île » joue les fières. C’est qu’elle en a les moyens. Taïwan est riche, belle, mystérieuse même. Cachés dans ses montagnes, des peuples aborigènes s’accrochent à la vie. Et drôlement.

grand reportage taïwan

Office de tOurisme de taïwan

www.taiwantourisme.com

Quand partir ?

taïwan est une île tropicale… La période la plus agréable pour la visiter va de fin octobre à début mars. il pleut moins et les températures sont clémentes ; il peut faire plus de 35 °C à taipei en juillet. par ailleurs, le risque de typhon est le plus faible.

Le « ViLLage cuLtureL des aborigènes de Formose », à droite : show les traditions. De la tour taipei 101, vue sur une capitale moderne et fashion encerclée de montagnes mystérieuses.

C inq cents missiles chinois seraient braqués en permanence sur taïwan, l’île rebelle, indépendante, sino-phone mais sinophobe. une épée de

damoclès qui ne semble pas vraiment déranger les vingt-trois millions de taïwanais. d’autant que leur Président, ma Ying-jeou prône un rapprochement judicieux avec la chine conti-nentale. On respire.alors, première république chinoise pour les uns, vingt-troisième province de chine pour les autres, Taïwan laisse planer le doute, et affiche crânement sa liberté et ses différences – les racines des taïwanais ne sont pas chinoises… ce qui lui vaut encore quelques vacheries de la part de Pékin. ainsi, un passager français qui embarque pour un vol Paris-taipei sur une compagnie aérienne taïwanaise (eva air ou china airlines), constatera que son plan de vol évite le territoire chinois… Quelques heures de

plus pour se préparer à découvrir « une autre asie ». c’est la formule consacrée…arrivée par le vol 88 d’eva air, Paris-charles-de-Gaulle taipei-taoyuan international airport. Là, tout semble plus propre, high-tech, en déca-lage, et pas uniquement horaire. dès la sortie de l’aérogare, dans les effluves de kérosène, c’est le choc. L’île semble être en chantier. On construit tous azimuts autour de taipei, la capi-tale. nouvelles voies d’autoroute, immeubles, lignes de métro…

On dirait une pagode hypertrophiée« ma petite île ne connaît pas la crise », pour-raient chanter en chœur les conducteurs de grosses berlines aux vitres teintées qui foncent en direction des quartiers d’affaires. Premiers émois, pourtant, dès l’autoroute. des montagnes, partout, vertes, semblent désertes. abriteraient-elle les 2 % d’aborigènes qui

éthique

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On se croirait presque en Chine, voire à Hong Kong ou Macao. Même goût pour l’urbanisation débridée, un brin anarchique, pour la disharmonie tendance psychédélique…

résistent aux 84 % de taïwanais et aux 14 % de chinois ? Pour l’instant, aucun abori-gène à l’horizon.et puis, très vite, la ville, moderne, qui s’étend à perte de vue. Là-bas, en haut à gauche, sur une colline, on dirait une pagode hypertro-phiée sortie tout droit du passé évidemment glorieux. un vrai monument historique. « Oui, c’est un vieux bâtiment, confirme une autoch-tone avisée. c’est le Grand Hôtel, 487 chambres, construit en 1952… » Le ton est donné. taïwan, le dragon asiatique, n’aime pas le vétuste à caractère antique version rustique. À perte de vue, des tours, des immeubles – certains sont, quand même, décrépits – encore des immeubles de toutes tailles, toutes formes ou couleurs. On se croirait presque en chine, voire à Hong Kong ou macao. même goût pour l’urbanisation débridée, un brin anarchique, pour la dishar-monie tendance psychédélique. Par endroit.

Le mémoriaL de tchang Kaï-cheK et son esplanade de 25 hectares bien entretenue attirent les jeunes étudiants disciplinés… Relève de la garde au mémorial des Martyrs.

Paradoxalement, la cité n’a rien d’inhospita-lier. Au contraire. Il flotte comme un parfum de côte d’azur dans certaines avenues rectilignes bordées de palmiers et parcourues par des milliers de scooters débridés. six millions d’ha-bitants pour six millions de scooters ? Peut-être. certains décrivent taipei comme une capitale polluée. Ils n’ont pas tort. Il faut pourtant flâner. regarder ce qui se cache derrière ces immeu-bles, ces bâtiments recouverts de carrelage. flâner, pourquoi pas, jusqu’au mémorial déli-rant consacré à tchang Kaï-chek, une espèce de père de la nation, despote à ses heures perdues, généralissime disparu en 1975 après 27 années de règne. dans un temple en marbre blanc haut de 76 mètres, surplombé d’un toit en céramique bleu, tout le nécessaire – musée kitsch, presque attendrissant – pour alimenter un culte de la personnalité de type nord-coréen. sans oublier la statue du grand homme, dans

les 25 tonnes de bronze… Le tout gardé par des militaires immobiles, l’air martial, avec casques en inox et souliers vernis à talonnettes. On adore la relève de la garde.

Grimper à 17 m/sun plus loin, sur la place de la Liberté, des étudiants en noir et blanc s’initient en transpi-rant au maniement du fusil d’apparat. d’autres, à deux pas, dansent le hip-hop. séquence contrastes. face au théâtre national, deux jardi-niers tout droits sortis d’une rizière, bichonnent les plantes vertes. Perdus dans les allées, des retraités immortalisent l’instant sur toile. un homme s’étire contre un pilier. taipei n’est plus à un paradoxe près. moderne et ancestrale, fréné-tique d’une côté, apaisée de l’autre. une bipo-larité à contempler du sommet de la fameuse tour Taipei 101, fierté nationale, ex plus haut buil-ding du monde (509 mètres), entièrement

dans Ximending, le quartier jeune et branché de Taipei. Le soir, les magasins restent ouverts jusqu’à 22 heures. Tous les moyens sont bons pour attirer les clients…

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Les moines boudhistes, le soir venu, se baladent comme les autres dans les rues piétonnes de Taipei. à tainan, ci-dessus, les abords du grand temple de Mazu. à taipei, en haut, à droite, séance d’étirements. Le sun moon LaKe, majestueux, surtout au petit matin.

un téLéphérique relie le Sun Moon lake au « Village culturel des Aborigènes de Formose ».

une petite FiLLe aborigène a revêtu les vêtements traditionnels de sa tribu.

2,50 euros, c’est le prix d’une coupe simple, la nuit, dans les salons « Just Cut » de Taipei.

feng-shui. ses ascenseurs grimpent au cent-unième à 17 m/s (5,5 étages par seconde). décoiffant.au loin, on devine la nature – et le plus grand zoo d’asie. taipei est encerclée par des monta-gnes pleines de surprises. une route en lacets, direction maokong, quelques minutes de voiture et les premières plantations de thé apparais-sent. un véritable Luna Park du thé. d’ailleurs, la foule enthousiaste, non soumise au vertige, préfère de loin emprunter le maokong gondola, un téléphérique costaud (dans les 4 kilomètres d’extase pour 50 nouveaux dollars taïwanais. 100 dollars = 2,45 euros). Là, on saura tout, entre autres, sur le thé oolong, à l’oxydation enzymatique incomplète et plus si affinités. On peut même en boire gratis un peu partout. sinon, pas mal de petits restos avec vue impre-nable sur la mégalopole embrumée.

Combat Zone, mi hot, mi showsachant tout du thé, descente vers taipei. La nuit est tombée. La ville ne dort pas. il fait bon, l’insécurité, personne ne connaît, les magasins sont ouverts, la foule se promène. des jeunes, des limousines. On ne comprend pas très bien où ils vont, ce qu’ils font. tout est en chinois. une promenade s’impose dans le quartier

branché, à Ximen. des jeunes encore, des rues piétonnes, la maison rouge, merveilleuse, et, autour, des terrasses engageantes, façon gay friendly, ambiance douce, chaleureuse, pour un verre au crépuscule. Enfin, un Aborigène. une star même, acteur, beau gosse, umin Boya. Le comédien vient présenter son dernier film, Warriors of the Rainbow: Seediq Bale, l’histoire d’une tribu qui se soulève contre l’occupant japonais, en 1930. L’histoire finit mal. tard dans la nuit, un petit tour dans combat Zone, le quartier hot, un peu show. des bars glauques aux couleurs criardes, quelques filles court vêtues à la porte. une bière au manilla. rien de bien méchant.

Le mariage de la Lune et du SoleilL’appel de la nature est trop puissant. un train, vite, direction sud-sud-ouest. Le train est japo-nais. un shinkansen en version chinoise. arrivée à taichung en 50 minutes à peine. Juste le temps d’apercevoir la campagne, une succession de villages, des maisons carrées, modernes – pas vraiment de caractère –, à la japonaise. taichung, deux minutes d’arrêt, 2,6 millions d’habitants. Encore une mégalopole aux influences multiples, froide, chaude, étrange, prévisible. Paradoxale et taïwanaise. si on a le temps, une randonnée

dans le dah-Ken forest Park s’impose ; ne pas oublier le Wen chang temple. c’est un temple, comme son nom l’indique.Et, si on est pris par le temps, on filera direc-tement vers le sun moon Lake, ´ the heart of Taiwan ª , déclarent les spécialistes. séquence romantisme. La beauté du lac est à couper le souffle. Là où la Lune rencontre le Soleil, où la surface de l’eau flirte avec le ciel, ne manquer ni l’aurore ni le crépuscule. seulement si on aime les variations irréelles de couleurs. sinon, tout autour, les hôtels pullulent – le fleur de chine sort du lot, chic, terrasse choc, élégance dépouillée – et accueillent les jeunes mariés. Les couples se font photographier, ici, sur les berges du sun moon Lake, en grande tenue, c’est la tradition. c’est kitsch, émouvant, en rose et blanc ou fantaisie.sur les hauteurs du lac du soleil et de la Lune – déjà perché à 748 mètres d’altitude –, perdu dans une étendue de palmiers à bétel, trône un vestige du passé : la villa de tchang Kaï-chek. Les bords du lac sont domestiquées. des pontons, situés à shuishe, sur la rive nord, ou à ita thao, au sud, permettent à la foule d’em-barquer pour une minicroisière commentée (en chinois). arrêt obligé pour visiter le temple Wenwu dédié à confucius.

de toute façon, tout est prévu pour s’impré-gner de la beauté environnante. L’écotourisme a fait des miracles. sentiers de rando (une quarantaine) autour du lac, vélos à dispo pour pédaler en pleine extase sur les pistes cycla-bles qui serpentent et offrent des points de vue féeriques. romantisme et pragmatisme font ainsi bon ménage au royaume du mariage sous toutes ses formes. car, ici, l’Histoire a égale-ment rendez-vous avec les traditions.

drôle de tribut aux tribusce lac, créé dans les années 1920 par l’occu-pant nippon mué en bâtisseur de barrages, est situé sur les terres des Aborigènes. Enfin ! ces descendants des premiers austronésiens, installés à taïwan depuis 10 000 ans, ne sont pas loin. À l’autre bout du téléphérique, paraît-il. ah ? Les aborigènes seraient-ils plus près des étoiles. « Les cultures aborigènes ont eu, ces dernières années, un sursaut de vitalité dû aux luttes sociales menées par les aborigènes afin de défendre leurs droits et de ne pas laisser mourir leur culture. » c’est écrit sur le dépliant touristique. On ne demande qu’à voir. La gare du téléphérique est prise d’assaut. des hordes joyeuses à la peau mate. c’est le Jour des aborigènes, le 27 juillet, et l’accès au fameux

se réGaLer À taipeidin tai Fung, www.dintaifung.com.tw Blossoming, www.blossoming.com.tw Chamonix teppanyaki, Guangfu, www.chamonix.com.tw

dOrmir À taipeithe regent, www.regenthotels.com Far eastern plaza Hotel, www.shangri-la.com

dOrmir au Sun MOOn LakeLe Fleur de Chine, http://en.fleurdechinehotel.com/

sur Le net

www.taroko.gov.tw http://tour.tainan.gov.tw

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« Village culturel des aborigènes de formose » est gratuit pour les quelque 470 000 membres des 14 groupes reconnus par le gouvernement : les amis, les atayal, les Bunun, les Kavalan, les Paiwan, les Puyuma, les rukai, les saisiat, les sakizaya, les da’o (Yami), les thao, les truku, les tsou et les seedeq ; les « non reconnus » – Babuza, Basay, Hoanya, Ketagalan, Luilang, Pazeh-Kaxabu, Popora, Qaugaut, siraya, taokas, Trobiawan – ont dû également affluer vu le monde. après 1,8 kilomètre d’ascension, apparaît une espèce de disneyland à la sauce tribale. un village reconstitué, les traditions scénarisées, quelques anciens se souviennent de leur jeunesse et déplorent les temps présents ; les jeunes pique-niquent. un spectacle est organisé. des chants et des danses en costumes traditionnels. un homme regarde, les yeux rougis et se souvient sans doute. La foule déchaînée communie, s’esclaffe et boit de la bière. Les ancêtres ne seront pas déçus. intéressant, surprenant, amusant, effrayant. Les aborigènes n’ont-ils droit, en guise de reconnais-sance, qu’à un parc d’attractions ? angel, jeune guide Lukai du parc, réfute, positivement catégo-rique. elle est heureuse, son village de montagne va très bien, elle pourra même épouser un taïwa-nais, les langues aborigènes sont enseignées dans les écoles… Les écoles de la vie « made in taïwan » ont désormais la couleur des costumes traditionnels chatoyants.

tainan magnifie la vietout est (donc) pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. impression renforcée à tainan, plus au sud. de prime abord, une cité moderne. en y regardant de plus près, un paradis. La capitale historique de taïwan est l’endroit rêvé pour déguster un snack. miam. en plus, on peut y admirer un joli fort en ruine, fort Zeelandia, tenu au XViie siècle par les Hollandais, quand la mer arrivait encore jusque là. sans oublier fort Provintia et sa chihkan tower, première école de tainan, temple, bijou architectural. d’ailleurs, « la vraie culture chinoise est à Taïwan ! » rappelle un amoureux d’Histoire, guide bénévole et retraité actif. en tout cas, tainan abrite des temples incroyablement vivants – tel le grand temple de Mazu –, lieux de vie magnifiés par une spiri-tualité discrète et partagée. La prière semble étrangement naturelle. tout comme une balade dans Old tainan district courthouse, une visite au marché nocturne ou un dîner au resto sans

enseigne que tout le monde appelle under the Banian tree (sous le banian)… On choisit son menu. ambiance détendue. tout comme dans le nouveau quartier de shennong street, au cœur du Old five channels cultural Zone, nouvelle aire de jeu des artistes et créateurs, lieu plein de petits bars branchés, de galeries d’art, d’artisans, d’étudiants. tainan fait éclore la vie où on ne s’y attendait plus. On quitte cette ville à regrets. d’un coup d’ailes, Hualien, sur la côte est.

perdu dans la Vallée mystérieusede là, direction une œuvre d’art naturelle, point de passage obligé à taïwan, les gorges de taroko. comme taïwan ne fait pas partie des nations unies, ces gorges n’ont aucune chance de figurer sur la liste des sites classés au patrimoine mondial de l’unesco. dommage. il faut prendre un à deux jours pour apprécier le spectacle grandiose qu’offre ce parc national époustou-flant. Casque de chantier obligatoire sur la tête, ne pas hésiter à marcher le long de cette route

fantastique de 19 kilomètres de long et de s’en-foncer dans un labyrinthe de marbre, ponctué de ponts suspendus, de tunnels obscurs. au pied de falaises vertigineuses, une rivière aux eaux turquoises. Pas mal de possibilités de randos à la poursuite de papillons géants, dans le silence d’une nature plus que magique ; la shakadang trail ou marche de la Vallée mystérieuse reste une expérience fantastique. séquence recueille-ment au sanctuaire de la source éternelle dressé contre une immense falaise à la mémoire des 226 ouvriers morts lors de la construction de la route, dans les années 1960, lorsque tchang Kaï-chek voulait transformer la vie.Enfin, retour à Taipei, frémissante. Finalement, cette ville, ce pays, possèdent des racines bien étranges. On ne sait plus vraiment lesquelles, d’ailleurs. aborigènes ou chinoises ? et ce pays est-il ultramoderne, urbanisé à la Blade runner, ou sauvage et pur comme une terre à décou-vrir ? au visiteur de le décider après tout.

PhiliPPe legrain

dOrmir À tarOkO Silks place taroko Hotel http://taroko.silksplace.com.tw

dOrmir À tainan Jia Jia wesmarket Hotel, www.jj-whotel.com.tw

La tour de chiKan, à tainan, s’appellait Provintia quand elle a été construite par les Hollandais en 1653.

Y aLLerLa compagnie eva air assure des vols directs entre paris et taipei en un peu plus de 13 heures. pour noël, un billet revient à environ 1 000 euros.

Lors de La journée des aborigènes, le 27 juillet, le parc d’attractions qui leur est consacré est pris d’assaut. Au programme : spectacLes, retrouvailles, pique-niques, jeux. à jiaoshi, ci-dessus, on se ressemble aussi pour une séance de bain de pieds.

au restaurant sous Le banian, à Tainan, on compose soi-même son menu. Ci-dessous, dans Les gorges de taroKo, le mémorial de la Source éternelle rend hommage aux ouvriers morts pendant la construction de la route.