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« POTENTIALITES ET DIFFICULTES DU TOURISME RURAL INTEGRE EN

CASAMANCE »

Soutenance DRAR lundi 30 mai 2005 Nadine TILLEUL

Plan de l’intervention

Soutenance DRAR

« Potentialités et Difficultés du Tourisme Rural Intégré de Casamance »

INTRODUCTION / choix du sujet / problématique

1. VERS UN TOURISME ETHIQUE POURQUOI ET COMMENT LE TOURISME INTEGRE ? Chiffres et orientations du tourisme mondiale

Tourisme et Mondialisation : quel avenir pour un tourisme durable ?

Repères terminologiques / le tourisme intégré

2. LE CAS PARTICULIER DU SENEGAL Le Sénégal

La Casamance

Diagnostic du tourisme : Afrique / Sénégal / Casamance

Caractéristique de l’offre, Freins, Orientations et Perspectives

3. SUCCES ET DIFFICULTES DE LA FILIERE

CONCLUSION : hypothèses / perspectives / orientations

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Introduction L’industrie touristique aujourd’hui = l’une des premières activités économiques mondiales, dans les PVD il est en train de supplanter l’agriculture au rang de principal voire unique secteur d’activité

Perspectives 2020 : x 3 le nombre de voyageurs internationaux selon l’OMT,

Mais cette croissance s’accompagnent d’effets néfastes.

C’est pourquoi, face aux excès du ‘’tourisme de masse’’ un nombre croissant d’initiatives se développent pour promouvoir un ‘’autre’’ tourisme plus éthique et plus solidaire. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’exemple étudié.

Il s’agit de la 1ère expérience au monde de tourisme équitable, saluée par bon nombre de professionnels du secteur, c’est aujourd'hui encore un modèle. C’est pourquoi il est intéressant après 30 ans d’existence de voir quel bilan dresser aujourd’hui ?

Cette expérience après avoir connu un grand succès dans les 1ères années est aujourd’hui en crise. En partant de la problématique suivante : « Pourquoi cette formule est telle en perte de vitesse alors que la Casamance est parmi les régions du Sénégal au plus fort potentiel touristique ? » et à travers l’étude du contexte et de la filière plusieurs hypothèses vont ressortir.

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1.VERS UN TOURISME ETHIQUE POURQUOI ET COMMENT LE TOURISME INTEGRE ?

Cette première partie a pour but de présenter rapidement le tourisme à travers quelques définitions, ses chiffres, ses dérives et les problèmes posés qui conduisent progressivement vers d’autres formules alternatives de tourisme plus éthique et solidaire. C’est dans ce contexte qu’est né l’exemple étudié. Ainsi il s’agit de positionner (elle sera développée dans la partie 3) la filière tourisme rural intégré en Casamance par rapport au contexte général du tourisme mondiale.

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Chiffres et orientations du tourisme mondiale :

Selon les chiffres de l’OMT, le tourisme mondial c’est 500 milliard d’euros de recettes et 703 millions de voyageurs en 2002

Perspectives 2020 : x 3 le nombre de voyageurs internationaux selon l’OMT

Pour les PVD le tourisme apporte 9% de leurs devises, d’après la BM

C’est aussi une mine considérable d’emplois : de 5% à 15% de la population active dans le monde travaillerait dans le tourisme

Dans une certaine mesure, il permet la préservation des espaces naturelles et la protection du patrimoine de l’humanité (classement UNESCO) / ambiguité et paradoxe du tourisme !

« Toutefois, le tourisme est d’abord une pratique d’habitants de pays riches qui visitent d’autres pays riches. La majorité des voyageurs internationaux ont ainsi pour destination l’Europe, qui représentait 57 % du marché en nombre de voyageurs et 51% des recettes en 2002. Viennent ensuite l’Asie et le Pacifique (19% des voyageurs et 24% des recettes) et enfin, l’Afrique et le moyen orient (chacun 4% des voyageurs et 2.5% des recettes) » / (Pascal Canfin et Naïri Nahapétian, ALTERNATIVES ECONOMIQUES, hors série pratique N° 18, mars 2005, p.18)

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Les dérives du tourisme

« longtemps, la découverte de l’autre légitima de le conquérir, de lui prendre son or, ses terres, ses femmes, ses objets d’art, son savoir ou les espèces animales et végétales dont il avait acquis la maîtrise » (Jean Viard / ‘’COURT TRAITE SUR LES VACANCES, LES VOYAGES ET HOSPITALITE DES LIEUX’’ / éd. De l’Aube, 2000)

Une dépendance économique accru : 80% des voyageurs internationaux sont originaires d’une vingtaine de pays (du nord !) qui créent et tirent les bénéfices des pdts touristiques et en contrôlent l’industrie Nécessité pour les PVD d’importer pour satisfaire la demande touristique Les emplois créés sont souvent précaires (de plus il ne s’agit pas tjs de personnel local)

Des dérives plus graves : 15 millions de jeunes de – de 18 ans selon l’OIT travailleraient dans un métier lié au tourisme 2 millions de mineurs étaient victimes d’exploitation sexuelle en 2001 selon ‘’End Child Prostitution’’ Surexploitation des ressources naturelles (eau) Dégradation des milieux et des sites culturels causé par une surfréquentation / ambiguité gd paradoxe du tourisme ! Chocs culturels et sociaux entre visiteurs et visités = perversion des cultures par ‘’la folklorisation commerciale’’

A bien des égards, l’activité touristique reflète et est l’instrument de la mondialisation : des entreprises multinationales s’approprient les marchés en s’appuyant sur une main d’œuvre bon marché.

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Les solutions pronées

Pourtant, comme le prônait le poète mexicain Octavio Paz « Toute culture naît du mélange, de la rencontre, des chocs ; à l’inverse, c’est de l’isolement que meurent les civilisations »

Alors la question reste posée, comment concevoir comme se le demande Georges Cazes : « le droit des pays à garder leur mode de vie et à ne pas subir un tourisme prédateur »

En réponse à ces défis les institutions, OSI, états…brandissent la solution quasi miraculeuse du ‘’tourisme durable’’. C'est-à-dire inscrire le tourisme dans une stratégie globale de croissance et de développement intégrant la protection de l’environnement et des cultures. Ce qui peut se révéler quelque peu contradictoire aux vues du bilan dressé ci-dessus, il est donc légitime de se poser la question de savoir si le tourisme instrument de la mondialisation peut il vraiment être durable ?

« La solution, si elle existe, réside dans une gestion fine des courants et des territoires en passant par une réglementation et une maîtrise des flux par la définition de seuils au-delà desquels les équilibres économiques, sociaux-culturels et environnementaux sont remis en cause. » (Georges Cazes)

« Non seulement les populations doivent être consultées, notamment sur l’implantation d’activités touristiques, mais elle doivent y participer et devenir de véritables acteurs d’un développement local durable » (Dora Valayer, présidente association TRANSVERSES)

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Repères terminologiques: Le tourisme durable :

Le tourisme durable se réfère au triptyque du développement durable : Supportable à long terme sur le plan écologique Viable sur le plan économique Equitable sur le plan éthique et social pour les populations locales

Le tourisme équitable : C'est un ensemble d'activités de services, proposé par des opérateurs touristiques à des voyageurs responsables, et

élaboré par les communautés d'accueil autochtones. Elles participent aussi à leur gestion continue de façon significative (en limitant au maximum les intermédiaires n'adhérant pas à ces principes du tourisme équitable). Les bénéfices sociaux, culturels et financiers de ces activités doivent être perçus en grande partie localement, et équitablement partagés entre les membres de la population autochtone.

L’écotourismeL'écotourisme est « une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l'environnement et au bien être des populations locales »

Le tourisme rural IntégréCette expression est née dans les années 60-70 avec les expériences menées à l’initiative du français Christian Saglio, le gouvernement sénégalais et la Coopération française, dans la région de Casamance (Sénégal). Il s’agit de la première expérience au monde de tourisme équitable et intégré. Des villages ont construit leurs propres structures d'accueil sur le modèle architectural local. Gérés par eux-mêmes, les bénéfices vont à 100% à des projets

communautaires dans les villages : écoles, dispensaires, projets agricoles, etc....

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2. LE CAS PARTICULIER DU SENEGAL

Cette seconde partie a pour objet de situer la filière dans son contexte spécifique. Il s’agira d’appréhender les réalités géopolitiques du Sénégal et plus particulièrement de la Casamance ainsi que d’établir un diagnostic rapide du Tourisme au Sénégal en soulignant ses forces et faiblesses et les axes stratégiques de développement du secteur adoptés par le gouvernement.

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196 192 km2 Climat tropical avec saison des pluies (plus marquée au sud)

9.8 millions d’habitants Une vingtaines d’ethnies :Wolf 40 %, Sèrères 14 %, toucouleurs 10.6 %, Diolas 5.3%

Religions : 95 % musulmans, minorités chrétiennes, anémisme

PIB 3331 F CFA en 2001(565 € / habt) classement IDH : 42,2% soit 145/162 Croissance 5 % par an Activité principale : agriculture 54 % Taux de chômage 25% Taux scolarisation 45 % primaire Taux d’alphabétisation 40% en 2003 Démocratie multipartiste (Abdoulaye Wade)

Le Sénégal

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29 000km2 Climat tropical avec saison des pluies (saison des pluies très marquée, région la plus humide du pays)

800 00 habitants (environ 10% de la population du Sénégal)

Principales ethnies : Diolas, Mandingues, Peuls

Religions : 95 % musulmans, minorités chrétiennes, anémisme

Au niveau économique, la Casamance est tributaire de la situation économique générale du Sénégal, cependant elle recèle un potentiel important en ce qui concerne l'agriculture, la pêche, le tourisme, l'élevage et l'industrie. Politique : 20 ans de conflit indépendantistequi a fortement retardé le développement Économique de cette zone pourtant à fort potentiel Mais actuellement des accords de paix sont en cours

La Casamance

le Tourisme en Casamance : Ressources touristiques riches et variées. La Casamance est "la" région touristique du Sénégal. Ses atouts sont : une nature luxuriante (Parc National de Basse Casamance) une faune de près de 200 espèces, une frange maritime d’environ 86 km de côte avec de belles plages (Cap Skirring) des sites et monuments historiques révélateurs d'une culture originale. un folklore riche et varié. de nombreuses infrastructures d'accueil : hôtels,

villages de Vacances et campements villageois dans le cadre d'un tourisme intégré.

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Diagnostic du Tourisme au Sénégal La Place de l’Afrique dans le tourisme mondial Afrique = 4% des voyageurs et 2.5% des recettes

Dépense moyenne d’un touriste = 385$ par jour (680$ moyenne mondiale)

8% de croissance / an (4% marché mondiale)

Beaucoup de pays sont freinés par les instabilités politiques

La Place du Sénégal sur le marché mondial Sur le marché mondiale destination quasiment inexistante

Mais, fort potentiel, croissance régulière : arrivées x 1.5 de 1991à 2003

1ère destination touristique d’Afrique noire francophone

Mais tourisme balnéaire d’hiver (+7.5% / an) mais forte concurrence (Antilles, Pacifique) et le Sénégal en a peu profité (+0.2%)

Dépense moyenne d’un touriste = 450$ par jour (680$ moyenne mondiale)

Le tourisme qui a rapporté +103 md de FCFA en 2001est aujourd’hui la source principale de devises après la pêche

Plusieurs initiatives étatiques ont favorisé le développement du tourisme (événementielles, classements sites UNESCO, réserves naturelles)

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Diagnostic du Tourisme au Sénégal Caractéristique de l’offre Tourisme balnéaire 54%

Tourisme d’affaire ou de congrés7%

Tourisme de découverte ou culturel 7%

Écotourisme nature et pêche 6%

Capacité d’accueil 35% hôtels d’affaire (concentrés principalement sur DAKAR)

65% hébergement de loisir dont : 45% hôtels 40% campements (17 campements villageois en tourisme intégré, 29 campements privés et 2

campements d’état) 25% autres (villégiatures, chambres d’hôtes…)

Répartition géographique de l’offre Dakar concentre 55% de l’offre (tourisme d’affaire)

La Basse Casamance 22% (1ère région du Sénégal pour le tourisme de loisir)

La petite côte 26%

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Diagnostic du Tourisme au Sénégal Les freins à un développement harmonieux du tourisme au Sénégal Le conflit en Casamance

Un déficit infrastructurel important, malgré des progrès notables liaisons aériennes encore insuffisantes

Manque d’implication des nationaux

Faible niveau de professionnalisation, qualité d’accueil et de service médiocre

Mauvaise visibilité de l’offre et promotion et promotion insuffisante

Saisonnalité du produit et dépendance au marché français

Faiblesse des politiques institutionnelles d’appui au tourisme + insuffisance d’informations fiables et pertinentes sur le secteur (le ministère du tourisme a été remanié 16 fois de 1960 à 2002)

Orientations et perspectives L’OMT prévoit une croissance de +3.4% / an du tourisme en Afrique de l’ouest d’ici 2020

Rôle précurseur du Sénégal à l’échelle régionale devrait être bénéfique

Prévision d’ici 10 ans : nb de touristes x 2 au Sénégal

Le Sénégal s’oriente vers une véritable stratégie de développement touristique Promotion d’un tourisme durable et éthique (conformément aux recommandations de l’ OMT) qui

prévoit notamment un soutient à la relance du tourisme rural intégré (création d’un ‘’ministère du tourisme du tourisme intégré’’)

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3. SUCCES ET DIFFICULTES DU TOURISME RURAL INTEGRE

Enfin, dans cette dernière partie il s’agit d’étudier la particularité des campements ruraux intégrés dans leur contexte, leur fonctionnement, la nature de leur succès ainsi que les causes des difficultés qu’ils rencontrent, comme on le verra, actuellement.

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Succès et difficultés du Tourisme Rural IntégréCaractéristique de la formule selon Denis Bacary (président de la FECAV)

De 1974 à 1995, la Casamance comptait 15 campements : Elinkine, Enampore, Thionck-Essyl, Baïla, Affiniam, Coubalan, Abéné, Oussouye, Dioher, Kafountine, Niambalang, Djifanghor, kabadio, Diannah et Kachouane.

La capacité d’accueil globale estimée à 480 lits avec 15 411 touristes enregistrés en 1991 (année de référence avant que la rébellion amorcée en 1983 ne prenne une dimension inquiétante) et un chiffre d’affaire de 76.9 millions de Francs (CFA).

Les bénéfices tirés de l’exploitation de ces campements sont directement et entièrement mis à la disposition des populations (via les comités de gestion) qui décident de leur utilisation dans la création ou la réalisation d’équipements collectifs à caractère social : construction et équipement d’école, de dispensaire, maternité ; achats de médicaments, fournitures et manuels scolaires… Dans le cadre de la lutte contre l’exode rural, les bénéfices des campements villageois ont permis à la création d’associations ou de groupements d’intérêt économique (GIE) qui fixent les jeunes sur le terroir pour s’adonner à la pêche, l’agriculture, l’élevage, le maraîchage…

Les campements villageois sont aussi le cadre de contacts, d’échange, de communication entre visiteurs et visités.

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Succès et difficultés du Tourisme Rural Intégré

Cette expérience a connu un véritable succès mais depuis plus de 20 ans, le taux d’occupation ne cesse de baisser. .selon Mr Bacary, ce problème de rébellion en est la principale cause.

Aujourd’hui, il n’y a plus que 6 campements fonctionnels, aptes à recevoir des touristes : Enampore, Baïla, Affiniam, Coubalan, Oussouye et Kafountine. Tous les autres sont en mauvais état, délabrés, complètement en ruines ou n’existent que de nom après plus de 20 ans de crise, la guerre en Casamance.

Ainsi pour répondre à la problématique : « POURQUOI CETTE FORMULE EST ELLE EN PERTE DE VITESSE ALORS QUE LA CASAMANCE EST PARMI LES REGIONS DU SENEGAL AU PLUS FORT POTENTIEL TOURISTIQUE ? ». La réponse, comme le déplore, Mr Denis Sane Bacary serait de nature essentiellement conjoncturelle et donc liée aux conséquences du conflit en Casamance.

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La Problématique :Ainsi pour répondre à la problématique : « POURQUOI CETTE FORMULE EST ELLE EN PERTE DE VITESSE ALORS QUE LA CASAMANCE EST , COMME ON L’A VU, PARMI LES REGIONS DU SENEGAL AU PLUS FORT POTENTIEL TOURISTIQUE ? ».

Cette tendance est telle bien, comme le déplore Mr Denis Sane Bacary de nature conjoncturelle et donc liée aux conséquences du conflit en Casamance ou ne faut il pas chercher des causes plus structurelles à cela ? C’est le questionnement auquel cette présente note de Synthèse a permis d’aboutir.

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CONCLUSION : hypothèses / perspectives / orientations : En effet, comme Mr Bacary, tout le monde s’accorde à dire que si ‘’les campements villageois’’ de

Casamance sont en difficulté ceci est ‘’en partie’’ du aux conséquences du conflit en Casamance., il me semble important de réfléchir à ce qui ‘’d’autre part’’ peut influer cette situation de crise que connaissent actuellement les campements.

D’abord il me semble nécessaire de ‘’démystifier’’ le conflit. En effet, tous les professionnels du tourisme, ont longtemps invité à boycotter cette destination sous prétexte de ‘’danger pour les touristes’’ or si cela est justifiable d’un point de vu éthique de la même manière que l’on appel à boycotter les destinations aux régimes totalitaires il ne s’agissait pas de cautionner les exactions du gouvernement sénégalais vis-à-vis du peuple de Casamance, cela est plus discutable au niveau du risque réellement encouru à voyager dans cette région.

Comme il est très bien expliqué dans un excellent article paru en ligne ‘’Casamance : Sécurité, mythes et réalité’’ : « Contrairement à certains hôteliers locaux qui prennent le parti de ne pas en parler et à certains livres-guides qui n’osent plus y mettre les pieds (…) les chiffres sont éloquents : en vingt ans de revendication indépendantiste en Casamance, pas un seul touriste n’a été sciemment attaqué dans cette région sud du pays !!! Oui, certes, quelques barreurs de routes ont à quelques reprises ces dix dernières années vidé les poches de quelques occidentaux de passage. Mais qu’est ce finalement comparé aux rues de Dakar... ou au métro Chatelet-les-Halles à Paris ! ».

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CONCLUSION : hypothèses / perspectives / orientations : On parle en effet de ‘’reconstruction de la Casamance’’ mais en réalité comme le souligne justement

Mme Meuye Diaboula lors d’une marche des femmes de Goudomp pour une juste répartition des fonds de la reconstruction : « il n'a jamais été question de reconstruction, mais plutôt de construction !». On essaie de nous persuader que si la Casamance malgré ses potentiels est dans une situation économique alarmante c’est le résultat des 20 ans de conflit qu’elle vient de subir. Or, la Casamance, pour des raisons à la fois historiques (frontières arbitraires de la colonisation) et ethniques a toujours était à part. Enclavée, délaissée du gouvernement, elle a toujours été en difficulté économique, c’est notamment dans ce contexte et pour ces raisons qu’on en est arrivé au conflit armé.

. En effet, s’il est vrai, qu’en Casamance, le secteur touristique, tout comme les autres secteurs économiques, a durement pâti de la conjoncture et donc du conflit qui a fortement ralenti le développement économique déjà moindre de la région du à son enclavement et au désengagement des gouvernements qui se sont succédés au Sénégal, des causes structurelles profondes peuvent aussi être avancées.

D’abord malgré un fort potentiel notamment en Casamance, le secteur touristique sénégalais dans sa globalité doit faire face, comme on l’a vu, à plusieurs handicaps : manque évident d’infrastructures, qualité des structures et de service médiocre, manque de professionnalisme des acteurs, peu d’implication de la population, marché fortement concurrentiel, manque de visibilité de l’offre d’où une tendance récente à la récession (baisse des recettes)…

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CONCLUSION : hypothèses / perspectives / orientations : En outre, certains villageois critiquent la "gestion opaque" des campements et dénoncent une

concurrence déloyale des campements privés. De plus, la prolifération tout azimuts des maisons privées qui, en toute irrégularité, reçoivent des étrangers sans être inquiétées demeure un épineux problème. Un phénomène qui constitue aujourd’hui une réelle menace à la survie des campements villageois qui, pourtant ont connu le succès et qui, en dépit de la morosité économique, tiennent encore le coup.

Autant de pistes à explorer et d’hypothèses à démontrer si l’on veut aller plus loin et réaliser une étude de marché.

A noter que le retour de la paix en Casamance et la volonté du gouvernement d’appuyer (enfin !) le développement de la région sont autant d’atouts positifs pour favoriser le développement économique et la relance du tourisme en Casamance. En espérant que le Président Wade à l’inverse de ses prédécesseurs sera tenir ses promesses.

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