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Revue de presse
« La Vie burale »
mars 2009-mai 2010
L’Est Républicain 19 mars 2009
La veille, on était à l'Aquarium dans l'après-midi pour découvrir une jeune compagnie de Besançon accueillie pour deux représentations par François Rancillac et Antoine Caubet qui donnent une pulsation soutenue à leur théâtre. On en reparlera. Du théâtre burlesque avec acteurs, acteurs-manipulateurs, marionnettes et cauchemardesque histoire de "La Vie burale" (entendez "de bureau", mais ils pourraient intituler leur proposition "la vie brutale"..., parabole sur le harcèlement, dur, dur. On en reparle pour saluer les comédiens.
Armelle Héliot In Figaro Blog Armelle Héliot
blog.lefigaro.fr
Du burlesque, encore, avec la jeune compagnie Ka de Besançon venue présenter à l’Aquarium un spectacle étrange, La Vie burale, partition pour comédiens marionnettistes qui dessinent un monde cauchemardesque, celui d’un employé harcelé et littéralement « habité » de terrifiantes créatures, figures de ses menaçants collègues. Catherine Hugot signe la mise en scène de ce texte d’Hervé Blutsch écrit spécialement pour sa compagnie dont la vocation est ce travail original d’objets et de jeu. À suivre.
Armelle Héliot In L'Avant-Scène Théâtre - Février 2010
L'Est républicain - Tournée meusienne en décentralisation-27 avril et 2 mai 2010
C’est un autre enfer que met en scène la compagnie Ka dans La Vie burale. L’écrivain Hervé Blutch y dépeint les tourments d’un cadre supérieur mis sous-pression, vrai petit soldat de la guerre économique. Sur scène, le personnage voit ses bouffées délirantes se matérialiser sous la forme de monstres lilliputiens, excroissances de lui-même. Le corps de l’acteur devient un petit théâtre où se joue son drame intérieur. Entre le film d’horreur et la satire sociale, la fable questionne l’aliénation, le culte de la rentabilité et les contradictions puissantes qui s’immiscent au plus profond de l’individu.
Omni n°16-Printemps 2010-Le journal du Théâtre de la Marionnette à Paris
theatre-danse.fluctuat.net
evene.fr/culture/critique
le 16/11/2010 GIROMAGNY
Marionnettes et acteurs se sont volé la vedette
zoom
Les deux représentations de La Vie Burale ont été fortement appréciées mardi 9 et mercredi 10 au Théâtre des Deux Sapins. Joué par la Compagnie Ka, ce spectacle mêle acteurs en chair et en os et marionnettes. L’auteur Hervé Blutsch a continué son exploration du monde bural mais cette fois au sein de l’entreprise. La mise en scène de Catherine Hugot permet aux marionnettes qu’elle a créées pour cette pièce de faire rire et réfléchir le public. La qualité de ces personnages animés et leur ressemblance avec les acteurs sont des raisons supplémentaires de ce succès. Il faut souligner la prestation millimétrée de chacun : les acteurs sont également manipulateurs des marionnettes à leur effigie. Il leur faut jongler entre leur rôle humain et donner vie à leur clone dont la taille évolue au cours du spectacle. À ceci s’ajoute la contrainte d’enfiler en coulisse des accessoires noirs pour ne pas être vus par le public. Cette prestation scénique a été rehaussée par la technique, sons et lumières, qui a participé à la réussite de ce spectacle. Entre fiction, cauchemar et humour, cette pièce a remporté un franc succès.
Entre théâtre et marionnettes aux Deux sapins mardi et mercredi
Le Théâtre des deux sapins de Giromagny accueillait mercredi un stage de marionnettes animé par la marionnettiste de la compagnie Ka de Besançon qui présentera son spectacle « La vie burale » à Giromagny. L’occasion de rencontrer Catherine Hugot pour parler de cette journée, mais surtout du spectacle qui sera
présenté au public les 9 et 10 novembre.
Comédienne issue du conservatoire de Besançon, Catherine Hugot a opté pour cet art de la scène après avoir découvert que les marionnettes n’étaient pas uniquement destinées à un jeune public. Cette pièce est sa sixième mise en scène, et depuis dix ans, elle a privilégié les textes contemporains, incluant comédiens-manipulateurs et marionnettes.
Le spectacle « La vie burale » est donc proposé au public en co réalisation entre les théâtres belfortains du Pilier du Granit, et également en partenariat avec l’Arche de Bethoncourt. Il a fallu deux ans pour créer ce spectacle, avec l’écriture par Hervé Blutsch, puis la création des marionnettes, la mise en scène et les répétitions par la
Compagnie Ka.
Cette comédie sur l’univers du travail et les relations entre collègues est ouverte à un public à partir de 8 ans. Mêlant acteurs vivants et marionnettes, jonglant entre fantastique et dérision, cette histoire rappellera forcément
aux spectateurs certaines situations professionnelles, voire certains collègues.
L’acteur principal est habité par les répliques de ses collègues. Habité, tant verbalement que physiquement, car il se rend vite compte que ce sont des clones miniatures de ceux ci qui sortent parfois de son corps pour lui compliquer l’existence. « Grâce à l’humour de l’écriture de Blutsch, qui mêle le burlesque de situation à la comédie sociale, on accepte la fantaisie de l’histoire. La marionnette permet de traiter le phénomène de la métamorphose, entre un réalisme total et l’univers fantastique ». La prouesse des interprètes est réelle car ils
alternent jeu sur scène et manipulation de leur représentation en marionnette.
Les deux représentations de ce spectacle de théâtre-marionnette auront lieu mardi 9 et mercredi 10 novembre à 20 h 30 au Théâtre des deux sapins à Giromagny. L’auteur de cette pièce, Hervé Blutsch, ainsi que Catherine Hugot, seront présents le 10 et échangeront avec le public à l’issue de la représentation.
O.S.
Le Pays aire urbaine
www.lepays.fr MARDI 16 NOVEMBRE 2010
Giromagny
D’étranges marionnettes qui se métamorphosent Les deux représentations de La Vie Burale ont été fortement appréciées
mardi 9 et mercredi 10 au Théâtre des Deux Sapins. Joué par la
Compagnie Ka, ce spectacle mêle acteurs en chair et en os et marionnettes.
L’auteur Hervé Blutsch a continué son exploration du
monde bural mais cette fois au sein de l’entreprise. La mise en scène
de Catherine Hugot permet aux marionnettes qu’elle a créées pour
cette pièce de faire rire et réfléchir le public. La qualité de ces personnages
animés et leur ressemblance avec les acteurs sont des
raisons supplémentaires de ce succès. Il faut souligner la prestation
millimétrée de chacun : les acteurs sont également manipulateurs
des marionnettes à leur effigie. Il leur faut jongler entre leur rôle
humain et donner vie à leur clone dont la taille évolue au cours du
spectacle. À ceci s’ajoute la contrainte d’enfiler en coulisse des
accessoires noirs pour ne pas être vus par le public. Cette prestation
scénique a été rehaussée par la technique, sons et lumières, qui a
participé à la réussite de ce spectacle. Entre fiction, cauchemar et
humour, cette pièce a remporté un franc succès.
Le Pays 7 novembre 2010
Diversions Aire Urbaine Novembre 2010
Théâtre de l’Union- CDN de Limoges-Avril 2011
CDN de Limoges-Avril 2011
[Texte rédige de la chronique radiophonique de Jean-Noël Martin – Chérie FM Limoges ]
Guignol VS Dr Freud
Cloué sur sa chaise, devant son ordinateur, Antoine est employé dans une agence de marketing. Il fait partie
de la nébuleuse des petits clercs du binaire qui sollicitent de leurs doigts tremblants le Grand Disque Dur. Dès
le début, on rappelle : « La première chose que Dieu créa ce fut un bureau…lui, c’était un manager, le roi du
marketing, en bon leader, il a su se positionner sur un marché émergeant ». Synthèse lapidaire d’une genèse
revisitée, efficacité marketing oblige « focus on the point ». Il est vrai qu’il y a 2000ans, sans brainstorming,
ni business plan, dans un contexte concurrentiel animé sans plus, il a su trouver un segment porteur. Et voilà
pour l’évangile revisitée servie tiède comme une pizza express au rond de cuir version numérique. Demeure la
question cruciale d’Alexandre surgissant du cou d’Antoine : « Pourquoi Dieu nous a-t-il
abandonné ? » Bientôt l’externalisation des ressources humaines va prendre tout son sens, ce sera au détriment
d’Antoine qui se verra littéralement habité par un trio d’aliens qui n’ont de cesse que de se chicaner tout en
projetant de faire l’amour à trois. Selon Olga, c’est un bon moyen pour réduire les gaz à effet de serre.
Le malheureux Antoine, un Guillaume Clausse dont le jeu millimétré se déploie avec aisance tout en restant
vissé devant son bureau, se voit lui-même « pantinisé » par tout ce petit monde surgissant de son abdomen.
Surprise ! Il s’agit de ses collègues réduits à l’état de marottes dont la tête réduite façon Arumbaya surgit de sa
poitrine au bout d’un cordon organique. Ces marottes que d’ordinaire, on enfile, quand elles ne dansent pas au
bout d’un fil, finissent à leur tour par le posséder. Antoine est devenu l’homme castelet. Vampirisé, il est
réduit à la somme de ses collègues et ne s’appartient plus. S’agit-il de la vision critique d’un monde en perte
de repères qui dans le même temps ne cesse de chiffrer, d’encoder et de programmer ? Tout ça aux seules fins
de s’affranchir des routines et des rythmes contraignants. Sans parler d’un but moins avouable visant à réduire
les coûts de production en allégeant tant que faire se peut la masse salariale, mondialisation oblige…Résultat,
entre audit et ergonomie, nous voilà prisonnier du monstre Travail, incarcérés derrière d’invisibles code-
barres. Pour les uns la souffrance au travail, pour les autres l’humiliation du chômage. Le Moloch-Travail ne
connaît pas de milieu mais bon prince, il laisse le choix. La porte pour ceux qui ont su mettre un peu
d’espérance de côté, la fenêtre pour les autres…après ça qui dira qu’on ne peut plus exercer son libre-arbitre ?
Cette analyse partagée entre cynisme et fatalisme, nous avait déjà été livrée mais certes pas dans cette version
là.
Avec la complicité des ses « petites mains » de manipulateurs/trice qui prennent également leur part
d’acteurs/trice, la mise en œuvre de Catherine Hugot laisse la part belle à une sorte de fantastique de l’intime
qui pose la question de ce que c’est que d’être soi dans le monde de l’entreprise. Au fond, le bureau n’est ici
qu’un contexte comme un autre pour explorer cette composition du moi, plus proche de Guignol/Gnafron que
de Freud. C’est peut-être ça la trouvaille : repenser les sacro-saints topiques freudiens, « Ça, Moi, Surmoi »,
avec marionnettes à fils, pantin et marottes à gaine… « l’enfer c’est les autres » entendait-on dans Huis
clos…en l’occurrence, dans cette Vie Burale, comme Antoine, les « autres », on les porte en soi. Comme une
collection de « je », dirait cet autre, un nommé Rimbaud qui s’y connaissait un peu en matière d’altérité.
La « Vie burale » ne donne pas de piste concernant une voie de sortie. Elle s’arrête au constat. On peut se
dissoudre dans la sueur du labeur, y laisser sa santé ou sa vie, et selon Hervé Blutsch, la vie burale commence
dès la vie fœtale dans une sorte de western. Il est vrai que s’il on regarde comment les spermatozoïdes
cavalent vers l’ovule, on n’est pas loin de « Règlements de comptes à OK Corral ». En témoignent, tous ces
cordons ombilicaux, de souris, de téléphone, cet innocent tricot qui joue de la moelle épinière donne l’illusion
d’un rattachement à cette part vitale que l’on partage avec autrui. Ce culte du lien ne serait-il pas aussi conçu
pour mieux nous brider, nous entraver, nous manipuler et nous étrangler parfois ?