yeah! magazine

22
l’actualité musicale la moins pâle ! . numéro 01 . . FEVRIER - MARS - 2011 .

Upload: mathieu-drame

Post on 16-Mar-2016

239 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Student work

TRANSCRIPT

Page 1: YEAH! magazine

l’actualité musicalela moins pâle !

. numéro 01 .. FEVRIER - MARS - 2011 .

Page 2: YEAH! magazine

YEAH! magazine2

EN KIOSQUE DEPUIS FÉVRIER 2011, YEAH! EST LE PREMIER MAGAZINE FRANÇAIS SUR LES NOUVELLES CULTURES MUSICALES. DESTINÉ AUX 18/35 ANS, JEUNES URBAINS, EXIGEANTS, CURIEUX, PRESCRIPTEURS DE TENDANCES ET LEADERS D’OPINIONS, CE MAGAZINE EST AVANT TOUT UN MAGAZINE FAIT PAR DES PASSIONNÉS POUR DES PASSIONNÉS.

PAPALOU LUCIEN

Page 3: YEAH! magazine

3YEAH! magazine

P. 04-07 NEWS

P. 12-13 THEOPHILUS LONDONP. 14-15 TYLER THE CREATOR

P. 16-17THE CLASHP. 18-19THE STROKES

P. 20-21 AGENDA

P. 08-10DIPLOP. 11SURKIN

Page 4: YEAH! magazine

YEAH! magazine4

Après une brève introduction qui nous rappelle que le surréalisme, le mouvement DADA ou encore le constructivisme ont largement influencés cette technique, ce livre s’intéresse aux collages contempo-rains. Qu’ils soient réalisés à l’ancienne avec papiers, ciseaux et colle ou de manière numérique, l’éditeur allemand dresse un état des lieux des créations actuelles dans ce pavé de 224 pages. On y retrouve le français Julien Pacaud aux côtés de Greg Lamarche, Virginia Echeverria ou encore Alejandra Villasmil parmi plus de 60 créa-teurs internationaux.Un livre qui constitue un très bon aperçu de la création actuelle.

Le Café de la danse à Paris accueille le groupe originaire de Mineapo-lis et New-York Dark Dark Dark le jeudi 24 mars.Cette collection de 10 chansons témoigne de l’évolution du groupe, qui se forme en 2006 grâce à la rencontre entre les multi-instrumen-tistes Nona Marie Invie et Marshall LaCount. Ces deux auteurs/com-positeurs se rejoignent autour de multiples influences qui vont du minimalisme folk, au Jazz Nouvel Orléans, en passant par l’Americana, la pop et la musique traditionnelle d’Europe de l’Est…

Le Social Club se met à l’heure Belge le vendredi 25 mars avec l’anniversaire des cinq ans du crew Forma.T !Proposant depuis cinq années déjà des soirées faites de sets éclectiques et puissants en Belgique, l’équipe de Forma.T fête son anniversaire à Paris avec un line-up composé de Djs chevronnés qui fera la part belle à la scène électronique de nos voisins du nord.The Surfing leons, AKS, Jack Beats et Beataucue (les petits derniers de chez Kitsuné), seront présents pour vous offrir le must-have du savoir faire liégeois en matière de gros son.Préparez vous donc à ce fameux “Forma-Tage“, qui a entre autre déjà frappé Surkin, Boys noize ou encore Diplo.

CUTTING EDGES : LE LIVRE DU MOIS

FORMA T FÊTE SES 5 ANS

DARKDARKDARK AU CAFÉ DE LA DANSE LE 24/03/11

Vendredi 25 mars

dès 23h

13 euros sur place

142 rue Montmartre

75002 Paris

Page 5: YEAH! magazine

5YEAH! magazine

Pour fêter la mise en ligne du site Sergeant Paper, la Galerie Issue met les petits plats dans les grands en invitant l’artiste Elzo du 15 mars au 17 avril lors d’un Pop-up Store exceptionnel dédié à la sérigraphie.Elzo, artiste belge fortement influencé par la culture punk et garage et qui a réalisé la couverture de notre numéro “Spécial 10 ans” présentera une sélection assez éclec-tique de ses sérigraphies, souvent psyché-déliques et colorées. Il vous emmènera dans un univers parfois trash et toujours marqués pas le sceau du rock’n’roll et vous pourrez vous faire dédicacer ses sérigra-phies le vendredi 18 mars dès 18h…

Cela fait quelques mois que la musique et les clips aux sonorités surf rock du groupe français La Femme tournent en boucle au bureau… Nous sommes donc heureux de vous annoncer que ce jeune groupe viendra enfin jouer à Paris à La Flèche d’Or ce vendredi 18 mars après leur tournée aux États-Unis…

Vendredi 18 mars dès 19h10 eurosLa Flèche d’Or102 bis rue de Bagnolet 75020 Paris

Après Shanghaï, c’est à Paris que Miss Van exposera sa nouvelle série “Twinkles” à la Galerie Magda Danysz du 19 mars au 30 avril, après 3 ans d’absence en France.L’artiste toulousaine, aujourd’hui basée à Barcelone, présentera un univers mélanco-lique et espiègle, à travers douze toiles et œuvres sur papier.

Vernissage samedi 19 marsde 18h à 21hExposition du 19 mars au 30 avril 2011Galerie Magda Danysz 78 rue Amelot 75011 Paris

ELZO X SERGEANT PAPER MISS VAN À GALERIE MAGDA DANYSZ

LA FEMME EN CONCERT À « LA FLÈCHE D’OR »

Page 6: YEAH! magazine

YEAH! magazine6

On le connaît davantage pour sa présence sur plein de morceaux de rap archi-connus des 20 dernières années que pour ses tra-vaux personnels, et c’est bien dommage. Nate Dogg, qui a commencé en posant son flow sur The Chronic de Dr. Dre, est mort hier à l’âge de 41 ans. Les causes du décès ne sont pas claires, mais il semblerait que le rappeur ait eu plusieurs attaques ces derniers mois, on peut donc imaginer que ses problèmes de santé ont empiré dans ce sens. On a pu l’entendre sur des morceaux d’Eminem, de Snoop Dogg, Warren G, Lu-dacris, Fabolous, ainsi que sur deux albums, Music And Me en 2001, et un album épo-nyme deux ans plus tard.

Préparez vous à transpirer avec la Party Har-ders Night du vendredi 11 mars au Social Club ! Après avoir semé la terreur dans tous les clubs du globe les belges du Party Har-ders Squad s’arrêtent le temps d’une soirée à Paris.

R.I.P NATT DOGG

PARTY HARDERS REVIENT FAIRE DANSER

La librairie-galerie DATTA à Lyon accueille Patrice Poch du 18 mars au 27 avril pour son exposition personnelle “I Hate World but I Love My Life” où vous pourrez découvrir ses collages, pochoirs ainsi qu’une sérigraphie réalisée spécialement pour cette exposition.

POCH “I HATE WORLD BUT I LOVE MY LIFE” À LA LIBRAIRIE-GALEIE DATTA

BRAIN CASE EN EXPOSITION DANS L’ATELIER DE ALL OVER

Depuis ses 14 ans, Patrice Poch gravite dans l’univers punk-rock : Harrington et Doc Martens, guitares saturées et concerts énervés. Culture « do it your-self » et appropriation de la rue, il s’inté-resse très vite au pochoir et réalise ses premiers « bombages » dès 1988.

Fin 80’s, il découvre le mouvement hip hop et le graffiti. Autodidacte, il s’inves-tit alors dans cette nouvelle pratique et multiplie à un rythme quasi stakha-noviste les peintures sur les murs et les trains franciliens.

À cette époque, l’Europe est alors le terrain de jeu d’une « internationale» du graffiti. Il voyage, se confronte à d’autres cultures et d’autres artistes.

La galerie All Over à Lyon se met en quatre du 3 mars au 1er avril pour vous présenter l’exposition Brian Case !L’espace, pensé comme une boite crânienne, accueillera deux artistes Geometric Bang et Photocane, membres actifs du collectif CLAB.

Page 7: YEAH! magazine

7YEAH! magazine

Institubes vient de fermer ses portes, mais de cette triste nouvelle naît un nouvel es-poir techno : Marble Music, qui sera dirigé par le tryptique sus-cité.Les larmes chaudes que nous avons dé-versé par flots hier, à l’annonce de la mort d’Institubes, ayant à peine séché, c’est avec une certaine joie que nous apprenons que les orphelins autrefois hébergé par le label se sont eux-mêmes confectionné un nou-veau toit. Marble Records démarre maintenant, là, tout de suite, et attaque les hostilités avec un EP de Das Glow, à sortir très bientôt, ain-si que des morceaux de Myd et Canblaster.

INSTITUBES C’EST FINIMAIS MARBLE RECORDS PREND VIE

Samedi dernier, le magasin adidas Originals du Marais propo-sait de découvrir la nouvelle collection adidas Originals par Jeremy Scott en présence de… Jeremy Scott.

En musique et avec du champagne, les fans du créateur ont eu la chance de discuter avec lui et de se faire dédicacer les produits d’anciennes collections qu’ils arboraient avec fierté.

À chaque saison, une véritable effervescence accompagne la sortie de ces nouveaux produits.

Les baskets sont devenues un véritable phénomène de mode et elles s’arrachent à prix d’or à travers le monde.

ADIDAS ORIGINALS PAR JEREMY SCOTT

En effet, le Social Club pré-sente “Slow Motion”, soirée placée sous le signe de la disco qui aura lieu le 9 mars prochain.

C’est d’ailleurs avec la crème des artistes dits “groovy” que cette soirée vous fera shaker vos bootys.

Le barcelonais Golden Bug, l’Australien Cassian, mais aussi les épatants North Lights, et Allure balanceront des samples bien à eux, marqués par la funk des 80’s autant que par la housse fil-trée des années 2000.

LES PASSIONNÉS DE SONS À “L’ANCIENNE” VONT ÊTRE SERVIS !

Page 8: YEAH! magazine

YEAH! magazine8

Page 9: YEAH! magazine

9YEAH! magazine

DIPLO, DE SON VRAI NOM WESLEY PENTZ, EST NÉ LE 10 NOVEMBRE 1978 À TUPELO, MISSISSIPPI. C’EST UN ARTISTE DE MUSIQUE ÉLECTRONIQUE (MALGRÉ LE FAIT QU’IL SOIT BEAUCOUP ORIENTÉ HIP-HOP ET DÉRIVÉS

DU HIP-HOP) DJ ET PRODUCTEUR. SON PSEUDONYME VIENT DE LA FASCINATION QU’IL AVAIT POUR LES DINOSAURES ET PLUS PARTICULIÈREMENT LES DIPLODOCUS ÉTANT ENFANT.BUM GUNS DON’T KILL PEOPLE,

LAZERS DO! EST SORTI SUR SON PROPRE LABEL MAD DECENT.

YEAH! : Tu viens de sortir «Never Scared» avec Low Budget, sur Money Studies. Peux –tu présenter ton comparse et Holler-tronix à nos lecteurs ?

DIPLO : Low Budget est un autre mec de Philadelphie qui fait des soirées en ville. Il est sympa et on était sur la même longueur d’onde dès qu’on a commencé à faire des soirées ici. On était tous les deux des DJ’s de la ville cherchant à satisfaire réellement ceux qui nous demandaient de jouer dans leurs clubs. On s’est bien entendus et on a décidé de ne pas se faire de la concurrence, histoire d’attirer encore plus de monde à Philly. A l’époque, je remplissais le club en jouant tout ce que je voulais et il s’est avéré que c’était surtout de la Dirty South. On a eu l’idée d’Hollertronix du fait que plein de guignols se faisaient du pognon avec les nouvelles soirées «années 80» alors qu’ils ne savaient même pas mixer ou se contentaient de rejouer le même set d’un soir à l’autre. On a juste commencé par mixer beaucoup de Dirty South et de club music de Baltimore, vu que c’était ce qu’on avait l’habitude de jouer dans les boîtes en ville. Mais on faisait aussi ça pour les fêtards. Alors, on avait des disques sous la main pour tout… La soirée est devenue un lieu où on pouvait jouer tout ce qu’on voulait. On jouait pas mal de trucs qui passaient à la radio et le genre de titres qui passent bien en club donc le seul truc créatif qu’on faisait, c’était se bourrer la gueule et couper les tempos en 2. Par exemple, on enchaînait un remix électro de Björk sur un morceau du sud profond très très lent.

YEAH! : Comment avez-vous échafaudé ce «Never Scared» ?

DIPLO : On s’amusait juste à tripatouiller un peu les boutons du sampler et à assembler

des sons. Ca semblait logique de sortir un CD. Notre public sortait tellement de l’ordinaire qu’on voulait avoir un peu d’exposition. J’avais ce maxi que Turntable Lab aurait dû sortir dans le cadre des séries ‘Money Studies’ il y a environ 2 ans; je l’ai juste refait dans un style plus club pour lui donner un contexte et on l’a sorti.

YEAH! : Hormis cette touche «dirty south» indéniable, «Never Scared» n’est pas le pre-mier projet a mélanger de cette manière les styles musicaux et à prendre à contre pied les règles du mix… Ne crois-tu pas que ce concept a perdu son originalité de départ ? Par exemple, que penses-tu des 2 Many DJ’s ?

DIPLO : Pour te dire la vérité, je n’ai jamais entendu 2Many DJ’s jusqu’à ce que je télécharge un de leurs disques sur Soulseek la semaine dernière. Et je ne trouve pas ça fantastique en fait. J’ai écouté parce qu’on a été comparés à eux dans certaines chro-niques. Mais, nous, on ne retravaille pas nos mixes et on n’utilise pas d’ordinateurs. On mixe directement les disques sur place, sans retouche, sans même avoir répété au préalable. Enfin, cependant, c’est clair qu’il a fallu pas mal de prises différentes pour que «Never Scared» soit bien en place. Il y a des rumeurs comme quoi ils sont en train de monter une battle entre eux et nous pour le mois de Janvier. Honnêtement, je suis pour… On les détruirait. Il faut que je réunisse toutes mes idées si ça finit par vraiment se passer (du moins aux USA, parce que, si on les affrontait en Europe,

on perdrait probablement…). Au niveau du contenu du mix, il y a des genres de musique que les gens n’ont pas l’habitude d’entendre tout le temps. Je veux dire que le rap down south passe partout à la télé et à la radio mais tu n’as jamais l’occasion de l’entendre en soirée, sauf si tu vas dans des after branchées où tu ne peux pas porter de baskets et où tu dois avoir un 4*4 de luxe pour pouvoir rentrer. Ce CD est une histoire de contexte, mec. C’est tout, et de la musique pleine d’énergie. C’est juste une histoire de contexte.

YEAH! : A quoi l’éclectisme dont tu fais preuve répond il ?

DIPLO : Ca correspond à ce que les gamins veulent entendre, mais je mixe tout à la fois. Je veux dire, tous les gamins aiment la club music de Rod Lee, les trucs de Three-Six Mafia, de New Order et aussi d’ESG. C’est juste de la bonne musique pour danser. De la musique qui donne la pêche.

Mais aucun DJ ne parvient à tout jouer à la fois, ou du moins à la faire correctement. A part nous.

YEAH! : Comment es-tu rentré en contact avec Will Ashon de Big Dada ? Qu’est ce qu’un DJ renommé de Philly doit attendre d’un deal avec un label européen tel que Big Dada ?

DIPLO : Quand j’ai rencontré Will, je vivais au Japon où je bossais et essayais de faire avancer un peu les choses. J’ai fait une cas-sette et un site web du groupe avec lequel je travaillais en Floride : Pinniped Science. Je faisais aussi quelques CD’s de beats. Pinniped Science, ce sont toujours mes potes. Le site web était vraiment délirant tout comme la musique que je faisais en

« C’ÉTAIT L’ÉPOQUE OÙ ON NE FAISAIT QUE TRAÎNER, ÉCOUTER DES BREAKS DE FLORIDE

ET DU HIP-HOP ET OÙ ON PEIGNAIT DES CARAVANES ET DES BUS. »

Page 10: YEAH! magazine

YEAH! magazine10

étant un gosse en Floride. On enregistrait tout sur K7 et on le transférait de la K7 sur le Akai S20. On séquençait tout le disque là à partir de la K7. Le tout en 30 minutes. C’était dingue, rien que des freestyles et des boucles que j’avais sélectionné au marché au puces le jour même. C’était l’époque où on ne faisait que traîner, écou-ter des breaks de Floride et du hip-hop et où on peignait des caravanes et des bus scolaires. Enfin, j’ai donc envoyé une démo à Will alors que je vivais au Japon, parce que j’avais vu des pubs dans un magasine et que je me suis dit que ça valait le coup d’essayer. Je l’ai convaincu que j’allais faire du dancehall. Et après, j’ai mis en musique tout ce qui passait dans ma tête à cette époque et ça a donné l’album. «Newsflash» est un truc dancehall cependant, mais j’ai juste continué à faire mon truc et j’ai fini par avoir cette opportunité avec Big Dada en même temps. Je veux dire, si MCA ou Universal m’avait proposé un deal, je l’aurai accepté direct, mais, tu sais, ma musique est trop bizarre pour ça.

YEAH! : Il y a un large fossé entre la musique de David Banner et le projet NMS avec Bigg Jus et Orko. Ca prouve ta capacité à fournir des sons complètement différents…

DIPLO : Pas vraiment… C’est pareil pour tout… Regarde Timbaland, Radiohead ou Björk, ils sont tellement imprévisibles. C’est le genre de personnes qui arrivent avec un son différent pour chaque titre. C’est comme s’ils inventaient un nouveau genre à chaque chanson. C’est ce que je veux être : totalement imprévisible. Pour NMS, ça s’est goupillé parce que j’ai fait quelques concerts en Floride avec Bigg Jus et qu’il m’a demandé un beat. La version instru-mentale du titre sera d’ailleurs sur mon disque.YEAH! : Qu’est-ce que tu aimes dans le dirty south ?

DIPLO : C’est tout simplement la seule mu-sique avec de l’énergie ces temps-ci. C’est vraiment différent. Tout le reste est un peu ennuyeux… sauf quand ça bouge un peu.

YEAH! : En tant que DJ, est-ce que tu te considères uniquement comme un “amu-seur” ou est-ce que ton but est d’éduquer un peu ton public ?

DIPLO : En tant que DJ, j’essaie de juste de faire en sorte que les gens restent jusqu’à la fermeture. C’est mon unique but. Mais si j’arrive pour mon set et que des gens sont déjà là en train de se déchaîner et de se bourrer la gueule, je peux généralement commencer à les éduquer à des sons très lents.

YEAH! : Que connais-tu / aimes-tu de la scène française ?

DIPLO : Je connais TTC, ils sont très carrés. J’ai fait un remix pour eux et je les ai vu jouer à New York. Je me rappelle d’autres noms qui ont reçu un peu d’écho ici : NTM… euh… MC Solaar. J’aime vraiment le titre qu’il a fait sur le sample de ‘Bonnie & Clyde’ de Serge Gainsbourg. J’aimerai bien le remixer un jour.

YEAH! : Peux-tu nous donner un extrait de ta playlist du moment et une liste de tes disques préférés de l’année 2003 ?

DIPLO : Ma playlist du moment, c’est: MIA - “Galang”, Bubba Sparxxx - “Comin’ Round”, Roll Deep – “Ice Rink”, The Ends – “Are you from the ends?”, Trick Daddy - “Nann”, Timbaland & Magoo – “Indian Flute, Indian Carpet”, David Banner- “Might Getcha”, Missy Elliott – “Wake Up”, Rosco P. Cold-chain – “Hot”, Lcd Soundsystem – I’m Losing My Edge”. Sinon mes disques de l’année sont : 3-6 Mafia - “Da Unbreakables”, David Banner – “Mississippi”, Outkast – “Speaker-boxxx/The Love Below”, T.I.-“Trap Musik”, Susheelah Raman - “Love Trap”, Martina Topley – “Bird Equixotic” , la compilation “Chains and Black Exhaust”, Dizzee Rascal - «Boy in da Corner”…

YEAH! : Un dernier mot ?

DIPLO : Tout est question de contexte et de plaisir… et d’aller se promener dans les bois et de se débrouiller avec votre meuf… Et sinon, 2 Many DJ’s, arrêtez de me pom-per le dard !

Propos recueillis parPete SEMPRAS

Diplo « FLORIDA »

2003

Diplo « DECENT WORK FOR

DECENT PAY »2009

Page 11: YEAH! magazine

11YEAH! magazine

SURKIN, DE SON VRAI NOM BENOIT HEITZ, EST UN ARTISTE DE MUSIQUE ÉLECTRONIQUE FRANÇAIS ORIGI-NAIRE DE SAINT-RÉMY DE PROVENCE. IL A SORTI TOUTE UNE SÉRIE DE EP SUR LE LABEL PARISIEN INSTITUBES QUI LUI ONT VALU UN FORT SUCCÈS. SURKIN S’EST ÉGALEMENT FAIT CONNAITRE EN REMIXANT DES TITRES D’ARTISTES COMME JUSTICE, BOYS NOIZE, CHROMEO, GOOSE, YUKSEK, FOALS,... MAIS LE PLUS REMARQUÉ

FUT MIDNIGHT SWIM DE PARA ONE. IL FORME ÉGALEMENT AVEC BOBMO LE DUO HIGH POWERED BOYS.

YEAH! : Salut Surkin, je crois savoir que tu es donc actuellement en plein travail sur ton nouvel album, as tu le nom de ce nouvel album, ou est ce quelquechose dont tu ne t’occuperas qu’à la fin ?

SURKIN : J’ai plusieurs idées, mais rien n’est arrêté pour le moment.

YEAH! : As tu déjà une idée de combien de morceaux composeront cet album ?

SURKIN : Une douzaine, peut être un peu plus. J’ai pas mal de trucs mais je ne sais pas ce qui va rester sur la version finale. Je n’aime pas les albums longs.

YEAH! : Il y a peu de temps dans une inter-view, tu disais collaborer avec d’autres artistes totalement inconnus du public, comment se sont déroulées les rencontres avec eux ? Des coups de coeurs d’internet ? Des rencontres inopinées ?

SURKIN : Ils ne sont pas totalement incon-nus, mais c’est des gens qui n’ont plus vrai-ment d’actualité. Enfin c’est vraiment vrai pour un des chanteurs. Je le connaissais pour des trucs qu’il chantait dans les ’80s.

YEAH! : Sinon concernant ta méthode de travail, est ce que tu t’imposes des dates butoires, un planning sérieux, ou c’est plutôt tranquille ?

SURKIN : Je m’en impose, mais arrive rare-ment à les respecter, je tourne pas mal encore même si j’essaye d’accepter moins de trucs qu’avant et ça perturbe pas mal mon planning.

YEAH! : La sortie est donc attendue en 2010, qui s’annonce déjà comme une année énorme au niveau des sorties, puisque rappellons le, le nouvel album de Justice est prévu pour 2010 également, ainsi qu’un nouveau Daft Punk mais aussi SebastiAn est la une source de motivation supplé-mentaire, comme une sorte d’émulation, ou l’essentiel est vraiment que ton album te plaise et c’est tout ?

SURKIN : L’essentiel c’est vraiment que mon album me plaise. Après je suis content si

on arrive à tous sortir des disques long format en 2010, ça mettra

la France en avant et c’est plutôt cool.

YEAH! : Actuellement, entre deux périodes ou tu travailles sur des morceaux, tu écoutes

un peu de musique ? Ou tu restes vraiment

concentré sur ce que tu fais ?

SURKIN : Oui j’en écoute beaucoup, mais surtout des vieux trucs. Souvent avant de me mettre à bosser, ça donne toujours des idées. Ce serait dur de faire une liste, ça dépend des jours.

YEAH! : En ce qui concerne tes morceaux, du quel es tu le plus fier, celui que tu préfères réécouter ?

SURKIN : Je suis assez fier de White Knight Two, car il a vraiment eu un impact que je n’avais pas prévu. A l’époque les gens jouaient quasiment uniquement des trucs saturés, et je pensais vraiment pas qu’il se retrouve dans les sets de tout le monde. Le son n’est pas du tout optimisé “club” d’ail-leurs. Je suis content qu’un truc comme ça ait marché.

YEAH! : La dernière question, côté nerd oblige, Dj Hero, c’est quoi ton Highscore ?

SURKIN : Jamais joué. Je trouve l’esthétique du truc assez hideuse, du coup je ne pense pas l’essayer.

Propos recueillis parKreme & Checkspire

Page 12: YEAH! magazine

YEAH! magazine12

CHANTEUR, RAPPEUR, CE JEUNE HOMME ORIGINAIRE DE BROOKLYN QUI SE FAIT APPELER THEOPHILUS LONDON, EST L’UN DES ARTISTES FAVORIS DE LA PRESSE SPÉCIALISÉE EN 2011 QUAND IL S’APPRÊTE À SORTIR SON PREMIER

LONG EFFORT. DEPUIS SES MIXTAPES (JAM! ET THIS CHARMING MIXTAPE) ET SON SINGLE «HUMDRUM TOWN» QUI A FAIT SON APPARITION DÉBUT 2010, SON NOM CIRCULE SUR TOUTES LES LÈVRES. «IN BRKLN WE TRUST»...

Trois mixtapes, un très beau tube («Hu-mdrum Town») mais pas encore d’album officiellement annoncé pour le nouveau chanteur-rappeur Theophilus London. Après une collaboration sur le dernier album de Mark Ronson et une autre sur le disque de Maximum Balloon (projet de Dave Sitek), l’artiste américain revient avec son nouveau titre. Ecouter et voir le clip de «Flying Overseas» sur lequel Solange Knowles a posé sa voix et Dev Hynes (aka Lightspeed Champion) apporté sa touche à la production.

C’EST EN GRANDE PARTIE DANS LES ANNÉES 80 QUE THEOPHILUS LONDON A DÉCIDÉ DE POSER SES VALISES.

Sur ses trois mixtapes (JAM!, I Want You et This Charming Mixtape ) déjà pleines de références à cette décennie et à celle

qui la suit, le musicien pioche dans le pot commun des références musicales popu-laires («I Will Always Love You» de Whitney Houston, du Stevie Wonder, Air... mais aussi du Fugees et N.A.S.A.). Quand il se met à la composition, l’Américain reste tout aussi attaché à cette bande-son pop, rock, soul, funk, hip-hop, qui non loin d’être un lourd fardeau, lui sert d’orientation et de matière première.

Ce «Flying Overseas» déjà présent sur la mixtape «I Want You» bénéficie là d’un petit coup de polish. Dev Hynes déjà présent aux vocaux et à la production sur la première version se voit ici rejoindre par Solange Knowles (la soeur de Beyoncé) qui assure les choeurs du refrain. Bruits des vagues, ambiance et esthétique chillwave, clip de plage, Knowles en chapeau de paille ...

VENTURA Aziz

Entre références aux années 80, à Amadou et Mariam, au hip hop, à la soul ou à la new wave et à l’électro, qu’il n’hésite pas à faire cohabiter au sein de ses mixtapes, le jeune homme affiche par ailleurs une fascination pour l’Angleterre et les Smiths, en témoigne le titre de sa mixtape en hommage à «This Charming Man» (titre du groupe culte anglais). Doué pour aligner des références éclectiques au sein de ses mix, London s’apprécie aussi en tant que chanteur, rappeur et compositeur capable de fournir des titres pop-crossover.

Courant 2010, on peut voir l’artiste colla-borer avec Mark Ronson sur un titre de son album Record Collection et Dave Sitek sur son projet Maximum Balloon. Côté album perso, Theophilus London, à présent signé chez Warner est sur l’élaboration de son projet qui pourrait présenter le fruit de collaborations avec Lightspeed Champion et Sitek.

PAS DE DATE DE SORTIE DÉFI-NITIVE, MAIS ON PARLE D’UNE PUBLICATION POUR DÉBUT 2011En novembre 2010, le natif de Brooklyn propose «Flying Overseas», titre de son an-cien répértoire, réactualisé par Dev Hynes et sur lequel on retrouve Solange Knowles. L’année 2011 débute sans que l’on ait de nouvelles concrètes d’un album que l’on dit toujours «en cours de préparation». L’artiste pourtant actif sort en février un ep, du nom de Lover’s Holiday.

Page 13: YEAH! magazine
Page 14: YEAH! magazine
Page 15: YEAH! magazine

15YEAH! magazine

La clique Odd Future (OFWGKTA, pour Odd Future Wolf Gang Kill Them All), c’est dix jeunes rappeurs, la plupart pas encore majeurs, qui matérialisent leurs délires sur le Web depuis la banlieue paumée de Los Angeles, entre soirées alcoolisées et après-midis perdues à faire du skate dans les parcs de Fairfax.

Ils ont visiblement grandi avec l’oeuvre de DJ Screw, les instrus chopped & screwed de Houston et tout le bagage narcotique qui va avec.

Et pour accompagner des sons viciés, des paroles qui le sont encore plus. Déran-gées, choquantes, les lyrics balancées sont d’autant plus perturbantes que le flow est blasé, lent, comme si le message était presque une évidence : misogynie absurde, culte du serial-killer, violence gratuite, nihi-lisme de gamins qui ne veulent même pas savoir ce que “nihilisme” veut dire.C’est peut-être une posture, ou pas. Mais en l’occurence, ils n’ont pas vraiment de raisons de créer une façade. Leur délire mu-sique, clips, existence sur réseaux sociaux ne sert pas à vendre quoi que ce soit pour l’instant (ici, les archives de la maison). Ca sent plus la provoc’ gratuite à une échelle pas seulement régionale, mais mondiale.

DANS LE RAP POST-EMINEM, AVEC DES CAMÉRAS HD PAS CHÈRES ET DU YOUTUBE À PORTÉE DE MAIN, ON PEUT CRÉER DES ÎLOTS HORS-INDUSTRIE DU DISQUE

Si ces gosses arrivent à toucher & influencer le mainstream par un concours de cir-constances bizarre, et vu leur talent et leur débrouille c’est pas impossible, on s’oriente vers du très inquiétant. Entre le puéril et le terroriste, une malice intelligente qu’on peut confondre avec de l’innoncence.

Ils me font penser à ces jeunes pousses

qui ont débarqué à une époque, comme les Neptunes, qui ont pris les rênes pen-dant un moment. Avec le recul, ils n’ont fait qu’édenter le mastodonte, avant de se mettre bien au chaud à l’intérieur (Billio-naires Boys Club, featurings pourris, tout ça).

Le “patron” de ce petit crew, Tyler The Creator, en est le visage charismatique. Earl Sweatshirt, rappeur au visage poupon du haut de ses 16 ans, est un des couteaux les plus aiguisés. En regardant leurs clips res-pectifs (âmes sensibles s’abstenir, surtout le troisième), on ressent les flux de senti-ments contradictoires de l’adolescence, la haine irréfléchie, les désirs incontrôlables, les conneries immatures, le trip Jackass monté par dépit un jeudi aprem’, on devine le potentiel, une sorte de futur.

SPEARE Shake

VOILÀ DES GOSSES QUI ONT DES COUILLES, DU TALENT, ET UN PENCHANT POUR L’EXTRÊME ASSEZ CHELOU POUR FAIRE PEUR AUX MÈRES DE FAMILLES ET FAIRE SENTIR AUX VIEUX QU’ILS SONT PRÉCISÉMENT CELA.

VIEUX. CHAQUE GÉNÉRATION POUSSE LA PRÉCÉDENTE À SE REMETTRE EN QUESTION, LA MET MAL À L’AISE PAR LES LIBERTÉS PRISES. VOICI LA PROCHAINE.... BRRRRRREEEHHH !!!!

Page 16: YEAH! magazine

YEAH! magazine16

THE CLASH EST UN GROUPE DE PUNK BRITANNIQUE, FORMÉ À LONDRES DANS LES ANNÉES 1970 ET CONNU POUR ÊTRE UN DES QUATUORS MAJEURS DE L’HISTOIRE DU ROCK ET DU PUNK ROCK BRITANNIQUE.

IL COMMENCE SA CARRIÈRE EN 1976 ET SE DISSOUT EN 1985. EN 2003, LA FORMATION ENTRE AU ROCK AND ROLL HALL OF FAME! WHAT ELSE ?

Ses personnalités les plus importantes sont Joe Strummer et Mick Jones, tous deux à la guitare et au chant, ainsi que le bassiste Paul Simonon. Son style, rattaché au mou-vement punk, est principalement un rock contestataire dont l’importance des textes est primordiale.

C’est un groupe qui se caractérise éga-lement par sa capacité à intégrer à sa

musique des sonorités différentes en puisant à la source des racines musicales de ses membres, parmi lesquelles le punk, le rock, le rockabilly, le reggae, le ska ou encore le dub. Ainsi, The Clash est un des premiers groupes blancs à assimiler le reg-gae (reprise de Police & Thieves de Junior Murvin sur leur premier album et leur composition (White Man) In Hammersmith Palais en 1979).

Au départ composé de Joe Strummer, Mick Jones, Paul Simonon, Keith Levene et Terry Chimes (crédité, avec un jeu de mot, sur leur premier LP en tant que « Tory Crimes »), The Clash se forme à Ladbroke Grove (banlieue ouest de Londres) en 1976, à l’époque de la première vague du punk britannique.Après l’échec de leur bref groupe punk au nom provocateur de London SS avec Tony

Page 17: YEAH! magazine

17YEAH! magazine

James (futur Generation X), Jones et Simo-non commencent par recruter Joe Strum-mer sur les conseils de leur manager Bernie Rhodes tout en lui disant qu’il « assure mais que son groupe est de la merde ».

Strummer, de son vrai nom John Graham Mellor, est alors légèrement plus âgé qu’eux et le chanteur des The 101’ers, un groupe de pub rock à la renommée naissante. Après deux jours de réflexion, il accepte, séduit par l’énergie et le potentiel offert par ce nouveau mouvement musical, dont un concert des Sex Pistols vient de lui donner un avant-goût.

De son côté, Keith Levene (qui plus tard intégrera Public Image Limited) est un ami de Mick Jones. Il participe en tant que guitariste et compo-siteur au sein du groupe.

« La jeunesse, après tout, n’est pas une condition perma-nente et un clash de générations n’est pas aussi dangereux, fondamentalement, pour le gouverne-ment que le serait un clash entre les gouvernants et les gouvernés. ». Cette phrase insérée au verso de la pochette de The Clash par Sebastian Conran ré-sume le sens profond du nom du groupe trouvé par Paul Simonon, peu après que Terry Chimes eut été recruté. Ayant noté que ce mot est régulièrement répété dans le journal Evening Standard, Paul Simonon décide de le proposer aux autres membres qui acceptent.

DÉBUTS SUR LA SCÈNE ANGLAISELe 4 juillet 1976, les Clash sont en première partie des Sex Pistols à Sheffield. Ils inter-prètent Janie Jones, London’s Burning et 1977, montrant un goût certain pour le pur style punk au détriment de la diversité des mélodies. Présent sur place, Charles Shaar Murray, journaliste du New Musical Express, écrit plus tard dans sa critique : « Les Clash sont le genre de groupe de garage qui devraient rapidement retourner dans leur garage, de préférence avec la porte fermée et le moteur en marche. ». Le groupe répond malicieusement à cette attaque en

composant Garageland.À l’automne, ils signent chez CBS Records. Keith Levene est viré début septembre pour manque de travail et n’enregistre pas sur le premier album du groupe bien qu’il soit crédité.

À la suite de la sortie de leur premier album The Clash, Chimes quitte de manière amicale mais définitivement le groupe, en raison de différents personnels avec les membres principaux. L’album obtient un excellent accueil et se classe numéro 12 des meilleures ventes à sa sortie. Dans le numéro 9 de Sniffin’ Glue, Mark Perry, qui a pourtant critiqué le groupe pour avoir signé chez CBS, est enthousiaste. Il écrit dans sa chronique :« L’album Clash est comme un miroir. Il reflète toute la merde. Il nous montre la vérité. Pour moi, c’est l’album le plus impor-

tant jamais sorti. »Après une période de tests avec différents batteurs, le choix s’arrête finalement sur Nicholas Bowen Headon, surnommé « Top-per » Headon par le groupe en raison de sa ressemblance avec un singe de dessin-ani-mé. Doué, Topper sera même surnommé « The Human Drum Machine » par le pro-ducteur de Give ‘Em Enough Rope, Sandy Pearlman, grâce à son impeccable timing et ses qualités. Ce musicien doté d’un don pour la batterie a en réalité prévu de ne rester que briève-ment dans le groupe, le temps pour lui de se faire une réputation avant de rejoindre un meilleur groupe.

Mais, face au potentiel du groupe, il change ses plans et décide de rester.Probleme, il est devenu instable à cause de son addiction à l’héroïne.

TENSIONS ET SÉPARATION(1982-1983)À cette période, l’unité de The Clash commence à s’effriter. Il est demandé à Topper Headon de quitter le groupe juste avant la sortie de ce cinquième album. Le batteur du groupe est alors incapable de faire face à sa toxicomanie continue, qui a un impact négatif à la fois sur sa santé et sur sa technique de batterie. La véritable raison du départ de Headon fut cachée par Bernie Rhodes qui parla d’une divergence de point de vue politique.

La perte de Headon, membre fédérateur et apprécié de tous, apporte beaucoup de frictions au sein du groupe. Jones et Strummer commencent à se quereller sans cesse, bien qu’il ait parfois été dit que cette animosité venait du fait que Bernie Rhodes

n’aimait pas Jones, le trouvant arrogant, et qu’il aurait monté Strummer contre celui-ci. Les membres du groupe commu-niquent à peine, s’évitant même du regard, aussi bien lors des concerts qu’en coulisses.

À la veille de la tour-née au Royaume-Uni, Joe Strummer disparaît, obligeant le groupe à annuler les premières dates. Chimes claque la porte après le Combat Rock tour de 1982-1983, convain-cu qu’il ne peut conti-nuer à supporter les

incessantes querelles internes de la bande. En 1983, après une recherche intensive d’un nouveau batteur, Pete Howard est recruté et accompagne le trio sur scène lors de plusieurs dates américaines au style dépouillé et finalement au festival US de San Bernardino, Californie.

Cette date sera aussi la dernière apparition de Mick Jones.

WESSON Smith

Page 18: YEAH! magazine

YEAH! magazine18

THE STROKES EST UN GROUPE DE ROCK AMÉRICAIN FORMÉ À NEW YORK EN 1998, ÉLEVANT SA RENOMMÉE DÈS LE DÉBUT DES ANNÉES 2000 COMME L’UN DES GROUPES PHARES DU RENOUVEAU GARAGE ROCK ET

POST-PUNK (REVIVAL). ON LES DÉSIGNE SOUVENT COMME LES DIGNES HÉRITIERS DU VELVET UNDERGROUND ET DE TELEVISION, DONT ON REMARQUE L’INFLUENCE SUR LE GROUPE.

Leur musique se caractérise par deux guitares omniprésentes, celle de Nick Valensi (guitariste soliste) et celle de Albert Hammond Jr (guitariste rythmique), qui s’échangent des phrases musicales à la manière du groupe de Tom Verlaine : Television. La basse de Nikolai Fraiture est souvent jouée en ligne discrète comme fond musical, mais parfois de manière plus rythmée comme dans la chanson «Is this it». La batterie de Fabrizio Moretti est assez simple, la production après enregistrement préferera parfois utiliser une boite à ryhtme comme pour le morceau «Hard to explain». Enfin le pilier du groupe, Julian Casablan-cas chanteur et musicien à ses heures, se distingue des autres paroliers par sa voix puissante, inhabituelle et adaptée à leur style de musique, ses textes sont profonds et recherchés, des caractéristiques qu’on ne retrouve pas dans la scène Rock contem-poraine. Les Strokes représentent aux côtés de groupes comme The White Stripes et The Libertines, la renaissance du Rock des années 2000, la réapparition des groupes en «The» et le retour des guitares à distor-sion. Le groupe a actuellement sorti trois albums : Is This It en octobre 2001, Room on Fire en octobre 2003 et First Impressions of Earth en janvier 2006.

Les Strokes sont actuellement en studio depuis le début de l’année 2010 et leur album sortira le 21 mars 2011 (pour le Royaume Uni).

C’est en 1984 que se rencontrèrent deux des membres du futur groupe. En effet, Julian Casablancas fit la connaissance à l’école de Nikolai Fraiture, son futur bassiste qui devint vite un ami. Les deux camarades n’étant alors âgés que de six ans, il faudra attendre encore quelques années avant que cette relation ne se transforme en collaboration musicale. Sept ans plus tard, en 1991, Julian Casablancas sympathise avec le batteur Fabrizio Moretti et le guita-riste Nick Valensi (qui avaient joué dans le même groupe quelques mois auparavant) à la Dwight School, un lycée de l’Upper West Side de Manhattan.

Mais ce n’est que l’année suivante qu’il ren-contre Albert Hammond Jr au prestigieux Institut Le Rosey en Suisse, le guitariste qui complète le line-up sans que personne n’en ait encore conscience à l’époque. Le ren-contrant quelques années plus tard dans Manhattan tout à fait par hasard, Casablan-cas invite Albert Hammond Jr à se joindre à son groupe nouvellement formé, et se charge de nommer le quintet désormais au complet : ce sera The Strokes.

En juin 2001, les Strokes (qui rêvaient à un moment donné de devenir un groupe aussi incontournable que Guided by Voices, formation de l’underground américain) deviennent rapidement un véritable phé-nomène. Leur popularité grandit rapide-ment à New York peu après leur formation, particulièrement dans le Lower East Side et ils commencent à se produire au Mercury Lounge. Ryan Gentles y est en charge du booking ; impressionné par le son du groupe, il décide de quitter son emploi pour devenir leur manager.

Contactés après un spectacle par Gor-don Raphael, un producteur de la scène underground new-yorkaise, les Strokes commencent donc à répéter plusieurs jours par semaine avec l’inten-tion d’enregis-trer un EP. Leur répertoire comprend à ce moment tout au plus dix à douze titres dont Last Nite, The Modern Age, This Life (devenue Trying Your Luck), New York City Cops, Soma et Someday.

La plupart de ces titres contiennent main-tenant des paroles quelque peu différentes.

À ce moment-là, il y avait aussi des titres qui, à ce jour, sont toujours inédits offi-

ciellement dont Sagganuts, In Her Prime, Rythm Song, A Minor 4-4, Babies et Clear Skies.

L’EP The Modern Age sortit le 29 janvier 2001 en Angleterre et le 22 mai 2001 aux États-Unis et s’en suivit une certaine hype des deux côtés de l’Océan Atlantique. Les critiques acclamèrent l’enregistrement et les compagnies de disques se mirent en guerre pour signer le groupe. Le groupe était maintenant proclamé comme les sauveurs du rock ‘n’ roll par certains articles dithyrambiques.

LES STROKES SERAIENT-ILS EN MEILLEURE SANTÉ QUE LES SIGNES NE L’INDIQUENT? ILS EXPLIQUENT EN TOUT CAS VOULOIR TRÈS VITE PASSER À LA SUITE.

Certains surveillent l’état de santé des bons vieux Strokes comme d’autres leurs nouveaux-nés patraques : le groupe, qui semble être passé à quelques cheveux du chaos et de l’explosion intégrale lors de la

confection d’Angles, à paraître dans quelques jours, inquiète toujours ses fans.

Dans les non-dits, les silences et le récit de la chose, la longue inter-

view que nous a donné Nikolai Fraiture ne rassurait ainsi pas sur l’avenir du groupe -que le bassiste, pourtant, espérait brillant. Et malgré les impressions, le garçon ne mentait finalement peut-être pas : les New Yorkais affirment désormais à qui veulent les entendre qu’ils planchent déjà sur leur cinquième album.

Page 19: YEAH! magazine

19YEAH! magazine

«Je

pens

e qu

e no

us a

llons

reco

mm

ence

r à

trav

aille

r sur

que

lque

cho

se a

ussi

vite

que

po

ssib

le, a

exp

liqué

Cas

abla

ncas

à S

hort

list.

Nou

s so

mm

es s

uppo

sés

avoi

r déj

à co

m-

men

cé, m

ais

le m

aste

ring

d’A

ngle

s a

pris

un

peu

plus

de

tem

ps q

ue p

révu

. Je

ne v

oula

is

pas

trav

aille

r sur

un

Stro

kes

n°5

avan

t que

le

Stro

kes

n°4

ne s

oit t

erm

iné.

»

Et s

i Nik

olai

Fra

iture

a é

gale

men

t con

firm

é qu

’il lu

tter

ait c

ontr

e un

e no

uvel

le p

ause

, Nic

k Va

lens

i s’e

st q

uant

à lu

i enc

ore

un p

eu p

lus

avan

cé q

ue le

cha

nteu

r. «I

l y a

des

cho

ses

en c

ours

. Nou

s av

ons

beau

coup

de

mus

ique

en

sto

ck, d

onc

en te

rmes

de

cont

enus

, je

pens

e qu

e no

us s

omm

es d

ans

une

bonn

e pé

riode

. Si j

e po

uvai

s dé

cide

r des

cho

ses,

nous

sor

tirio

ns u

n no

uvel

alb

um v

ers

la fi

n de

ce

tte

anné

e.»

Rest

e à

trav

erse

r, en

sem

ble,

les

éven

tuel

les

nouv

elle

s te

mpê

tes

d’un

e to

ur-

née

com

mun

e ou

d’u

n en

regi

stre

men

t, et

on

pour

ra d

éfini

tivem

ent p

arle

r de

rena

issa

nce,

ou

du

moi

ns d

e so

lide

conv

ales

cenc

e.

BEN

GA

ZZI L

aure

nt

Page 20: YEAH! magazine

JEU

DI 3

1 M

ARS

MJC

BRE

QU

IGN

YRA

ASH

AN

AH

MA

D (S

AN

FRA

NCI

SCO

/USA

), D

IALE

CT

MU

SIC

(LYO

N),

DJ M

OA

R (P

ARI

S),

J-ZE

N, O

PEN

MIC

20H

- G

RATU

IT

VEN

DRE

DI 1

ER A

VRIL

UBU

, DJ S

PIN

NA

(NYC

), O

NRA

(PA

RIS)

, MR

BIBA

L (P

ARI

S)23

H -

15 E

URO

S

SAM

EDI 2

AVR

ILU

BU, D

AZ

INI &

J-ZE

N (P

ARI

S/RE

NN

ES)

22H

- 5

EURO

S

JEU

DI 7

AVR

ILA

NTI

POD

E, G

ENIU

S G

ZA (W

U TA

NG

CLA

N/

NYC

), M

AST

A A

CE (N

YC),

DO

C BR

ROW

N20

H30

- 20

EU

ROS

DAN

SE, M

USI

QU

E ET

ART

S ÉL

ECTR

O-

NIQ

UES

,

VIA

EST

UN

E PL

ATEF

ORM

E CO

NTE

MPO

-RA

INE

SE

CÔTO

IEN

T CH

AQU

E A

NN

ÉE

DES

PER

FORM

AN

CES,

DES

SPE

CTA

CLES

ET

DES

INST

ALL

ATIO

NS

NU

MÉR

IQU

ES À

MO

NS

ET À

MAU

BEU

GE.

FEST

IVAL

HIP

HOP

,SO

UL &

JAZZ

Y - ÉD

ITIO

N 20

11FE

STIV

AL IN

TERN

ATIO

NAL E

T IN

TERD

ISCI

PLIN

AIRE

DE T

HÉÂT

RE

VEN

DRE

DI 1

8 M

ARS

À 18

HJA

ZZ U

P EM

ERG

ENCE

: 4

GRO

UPE

S PA

RTI-

CIPE

RON

T À

UN

E TO

URN

ÉE D

’INSE

RTIO

N

PRO

FESS

ION

NEL

LE S

UR

4 FE

STIV

ALS

. AVO

-RI

AZ

SERA

LE

PREM

IER

CON

CERT

.

SAM

EDI 1

9 M

ARS

À 18

H30

TIG

RAN

HA

MA

SYA

N E

ST U

N V

IRTU

OSE

DU

CL

AVIE

R Q

UI M

ÉLA

NG

E AV

EC G

T ET

SU

BTIL

ITÉ

L’HÉR

ITAG

E D

E SE

S PR

ÉDÉC

ES-

SEU

RS A

UX

ACCE

NTS

NO

STA

LGIQ

UES

DE

SON

PAY

S.

DIM

ANCH

E 20

MAR

S À

18H

30N

ICO

LAS

FOLM

ER 4

TET+

RO

SARI

O G

ULI

A-

NI.

CELU

I QU

I EST

CO

NSI

DÉR

É CO

MM

E LE

M

EILL

EUR

TRO

MPE

TTIS

TE D

E SA

GÉN

ÉRA

-TI

ON

, FO

ND

ATEU

R D

U G

ROU

PE N

O JA

ZZ

INVI

TE L

E SA

XOPH

ON

ISTE

ITA

LIEN

RO

SARI

O

GU

LIA

NI P

OU

R U

N H

OM

MAG

E AU

X PL

US

GRA

ND

S Q

UIN

TETS

DE

L’HIS

TOIR

E D

U

JAZZ

.

LE FE

STIV

AL JA

ZZ’U

P

VEN

DRE

DI 2

5 M

ARS

BABY

SHA

MBL

ES, P

ON

Y PO

NY

RUN

RU

N,

THE

BLAC

K BO

X RE

VELA

TIO

N, I

NFE

CTI

OU

S G

ROO

VES,

LES

TAM

BOU

RS D

U B

RON

X,

DA

RK H

ORS

ES, B

AN

G B

AN

G E

CHE,

BRO

-TH

ER A

LI F

EAT.

BK-

ON

E, D

AN

LE

SAC

VS

SCRO

OBI

US

PIP,

MO

NO

TON

IX, J

EFF

LAN

G,

DA

NG

ER, T

RIG

GER

FIN

GER

, JA

MA

ICA

, QU

A-

DRI

COLO

R, N

O R

ECO

RDS

SAM

EDI 2

6 M

ARS

BLO

OD

Y BE

ETRO

OTS

DEA

TH C

REW

77,

TH

E BL

ACK

KEYS

, REN

AN

LU

CE, C

HO

KEBO

RE,

SUIC

IDA

L TE

ND

ENCI

ES, T

HE

JIM

JON

ES

REVU

E, T

HE

PHA

NTO

M B

AN

D, C

URR

Y A

ND

CO

CO, F

M B

ELFA

ST, S

HIN

ING

, IN

VASI

ON

, TV

GLO

RY, T

HE

PATR

IOTI

C SU

ND

AY, L

ES

BOEU

FS T

ROQ

UIS

TES,

OXP

, ORC

HES

TER,

VI

SMET

S, C

ARI

BOU

LE RO

CK D

ANS T

OUS S

ES ET

ATS !

Page 21: YEAH! magazine
Page 22: YEAH! magazine