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Vous avez dit HISTOIRE DE L’ART? Plus qu’une illustration, une histoire culturelle en science humaine. Attention souvent réduit à l’histoire des arts visuels (comme si la littérature ou la musique n’en faisaient pas partie).
Croisement science historique et pratique de l’interprétation.
3 axes d’analyse :
•Historicité de l’œuvre d’art : légitimation, valorisation du patrimoine
•Objet d’étude problématique
•Médiation œuvre/spectateur
Source : DELACROIX C., DOSSE F., GARCIA P., OFFENSTADT N., Historiographies, concepts et débats, Tome 1 et 2, folio histoire
inédit, St Amand, 2014
Les différents arts
• Art de l’espace (architecture, jardins)
• Art du langage (littérature)
• Art du quotidien (objet, bijoux)
• Arts du son (musique)
• Arts du spectacle vivants (théâtre, danse)
• Arts du visuel (plastiques, cinéma, photographies, numériques PEINTURE ! SCULPTURE !)
HISTOIRE DE L’ART MODERNE XV-XVIIIème
Introduction : la modernité au quattrocento et cinquecento : la Renaissance, c’est apparition d’une théorie de l’art avec des traités qui associent pensées et pratiques.
Pourquoi les œuvres de da Vinci sont-elles si emblématiques
de la renaissance et toujours aussi prisées ?
Culture cinématographique et littéraire et culture artistique
Tenez vous au courant des expositions et allez voir le Louvre
L’art de la renaissance : une rupture?
http://www.lemonde.fr/arts/article/2017/11/16/un-tableau-de-leonard-de-vinci-bat-tous-les-records_5215727_1655012.html
« L’homme de la Renaissance » se définit lui-même comme étant en rupture avec la civilisation médiévale. Si cette idée qui circule abondamment au XVe siècle est largement un mythe, le dynamisme culturel indéniable de la période se caractérise par un intérêt renouvelé pour l’homme, son rapport à Dieu et son action sur le monde.
Rupture ou continuité avec l’art roman
Christ pantocrator de l’abbaye sainte Foy de Conques de style roman, à partir de 1041
Portail de l’église de Sainte Foy de Conques. XIIe siècle
Avec l’art Byzantin, et l’art Gothique?
Christ pantocrator : Panneau du vitrail du chœur de la Cathédrale de Chartres, reconstruite entre 1205 et 1240 en style gothique après l’incendie
de la 1ière de style roman
Christ pantocrator : Mosaïque de style byzantin du Christ pantocrator dans la cathédrale de Cefalù en Sicile , érigée par Roger II en 1131.
Madone du belvédère, huile sur toile, RAPHAEL, 1506, Vienne Vierge à l’enfant, en majesté avec six angelots, CIMABUE, 1280, Paris, musée du Louvre
L’œuvre reflète les préoccupations des Hommes : le salut.
Une période : renaissance ou 1ière modernité?
Du XIIIème … Pré renaissance 1200 -1450
1ière renaissance 1420/50 - 1500
Haute renaissance 1500 – 1530
Renaissance tardive 1530-1580
… au XVIIème pour certains selon la zone géographique
Renaissance tardive 1530 - 1580
Atelier d’imprimerie reproduisant la Bible au XVème : invention attribuée à Johannes Gutenberg, en Allemagne, gravure BNF
Un espace : l’Europe du
XVème
Attention à la théorie diffusionniste contestée par PETER BURKE : assimilation, rejet, adaptation variable…
1490
Hatier page 255
LÉGENDELÉGENDE
L’HUMANISME EN EUROPEL’HUMANISME EN EUROPE
Mise au point de
l’imprimerie
Les principaux foyers de
l’Humanisme
LA RENAISSANCE EN LA RENAISSANCE EN
EUROPEEUROPE
Capitales du mouvement
Principaux foyers
Diffusion de la Renaissance
Pôles dynamiques de la
Renaissance
OCEAN
ATLANTIQUE
MER MEDITERRANEE
MAYENCE
LONDRES
PARIS
BALE
VENISE
MONTPELLIER FLORENCE
ROME
RENAISSANCE RENAISSANCE
ITALIENNEITALIENNE
RENAISSANCE RENAISSANCE
RHÉNANERHÉNANE
RENAISSANCE RENAISSANCE
FLAMANDEFLAMANDE
RENAISSANCE RENAISSANCE
FRANÇAISEFRANÇAISE
STRASBOURG
MADRID
LISBONNE
ANVERS BRUGES
CHAMBORD
HUMANISME ET RENAISSANCE, DEUX MOUVEMENTS HUMANISME ET RENAISSANCE, DEUX MOUVEMENTS
INTERDÉPENDANTS IMPLANTÉS DANS TOUTE L’EUROPEINTERDÉPENDANTS IMPLANTÉS DANS TOUTE L’EUROPE
PRAGUE
Introduction : Le terme de renaissance vient de l’Italien
“rinacista” de l’écrivain Vasari qui louait le nombre
important de génie de l’époque.
En Europe au XVème et XVIème, une nouvelle vision de
l’Homme et du Monde apparait dans les milieux artistiques,
intellectuels et scientifiques.
« L’homme de la Renaissance » se définit lui-même
comme étant en rupture avec la civilisation médiévale mais
fait de plus en plus référence à l’Antiquité.
Comment les hommes de la renaissance affirment-ils
l’humanisme dans ce contexte de crise et de changement
qui fonde la modernité?
Renaissance Selon l'historien René Rémond, une « Renaissance » se caractérise par : • l'apparition de nouveaux modes de diffusion de l'information, • la lecture scientifique des textes fondamentaux, • la remise à l'honneur de la culture antique (littérature, arts, techniques), • le renouveau des échanges commerciaux, • les changements de représentation du monde.
Problématique : Dans quelle mesure l’art de la renaissance accompagne-t-il les
bouleversements de la société, et sa progressive sécularisation?
Paradoxe : la conscience du progrès humain cohabite avec le désir d’un retour passéiste à un âge du Beau et du Bon antique.
I. Des bouleversements multiples Des bouleversements culturels, politiques, et scientifiques donnent naissance à l’art de la Renaissance = REFLET DU TEMPS
1. Bouleversements Scientifiques
• Les mathématiques : proportions, perspective
La perspective mono focale à point de fuite central (qui exprime la position du peintre, du spectateur, placé en dehors du tableau) dans cette œuvre de la 1ière renaissance.
La Cité idéale, 1475, d'abord attribuée à Piero della Francesca puis à Luciano Laurana et maintenant à Francesco di Giorgio Martini ou Melozzo da Forlì
Nombre d’or en architecture 1,618
Basilique de Santa Maria Novella, Florence, Italie débutée en 1246 avec une façade renaissance achevée par Leon Battista ALBERTI en 1470 (1404 à Gênes - 1472 à Rome)
La chapelle Sixtine
Les plafonds de la chapelle Sixtine 1508-1512. Une œuvre « néoplatonicienne »
La fusion de l’architecture et de la peinture...
La succession de 9 tableaux au plafond raconte la création du monde.
Le mathématicien Fra Luca Pacioli sur un tableau de Jacopo de Barbari, 1495.
L'Annonciation est un tableau de l'atelier de Verrocchio, attribué à Léonard de Vinci Artistes : Léonard de Vinci, Andrea del Verrocchio Création : 1472 Lieu d'exposition : Musée des Offices - Galerie des Offices de Florence. Périodes : Renaissance, Renaissance italienne, Haute Renaissance Genres : Art chrétien, Peinture d'histoire Supports : Peinture à l'huile, Tempera
Lignes de force : horizontalité et verticalité se répondent ; souci d’exactitude scientifique, basé sur les mathématiques ; recherche du nombre d’or (ou divine proportion). Composition harmonieuse.
Composition mathématique
Lignes de force : horizontalité et verticalité se répondent ; souci d’exactitude scientifique, basé sur les mathématiques ; recherche du nombre d’or (ou divine proportion). Composition harmonieuse. Tentative de perspective : recherche de la proportionnalité, souci de vérité.
Perspective
Léonard distingue trois sortes de perspectives complémentaires :
Dans la première, […] plus un objet s’éloigne de l’œil, plus il diminue en taille. Léonard codifie mathématiquement cette pratique. […]
La seconde perspective, dite linéaire, consiste à définir « comment les objets doivent être achevés avec d’autant moins de minutie qu’ils sont éloignés ».
[Et enfin, dans la troisième perspective], les couleurs tendent à s’uniformiser à mesure que les objets s’éloignent.
D’après J. Koering, Léonard de Vinci, Editions Hazan-Musée du Louvre, 2003
Fleur de lys et jardin clos = symboles de la virginité de Marie.
Fleur de lys et jardin clos = symboles de la virginité et pureté de Marie.
Jeu de lumière : la Vierge Marie est dans la lumière, visage diaphane.
Lumière et couleurs
Paysage imaginaire en arrière-plan, atmosphère magique/irréelle ; symbolique de Marie menant les âmes égarées vers le Salut éternel ? Typique de la sensibilité de Léonard, comme la beauté des drapés.
Paysage
L’anatomie : le nu traduit la compréhension de la nature du corps
humain de la part des artistes.
La Vierge, l’enfant Jésus et Santa Ana, 1508, Leonardo Da VINCI, huile sur bois,
Paris, Musée du Louvre
Esquisses préparatoires: planche d’anatomie de la Vierge, l’enfant Jésus et Santa Ana, L. DA VINCI Musée du Louvre
Étude sur les mouvements fait par le
biceps, vers 1510.
Léonardo da Vinci, Étude de proportions du corps
humain selon Vitruve, Plume et encre sur papier, 1492,
Venise, Galleria dell’Académia.
La pièce de 1€ italienne reprend
le croquis de Léonard de Vinci
Étude de Léonard de Vinci sur
l'embryon humain, 1510-1513.
La sibylle libyque, l'une des cinq sibylles peintes par Michel-Ange sur le Plafond de la chapelle Sixtine.
Michel-Ange qui pratiquait l’anatomie savait autant s'en éloigner pour mettre en relief un trait moral par des distorsions des proportions pour des soucis esthétiques et artistiques.
Les « ignudi » de la Chapelle sixtine, à Rome, par Michel Ange « Anges sans aile ? » Personnages païens sans rapport avec la composition ? Exercice de style voulu par Michel Ange ?
La création d’Adam, Michel-Ange, Chapelle Sixtine, Rome, 1512 Artiste : Michel-Ange Dimensions : 2,8 m x 5,7 m Date : 1508 - 1512 Lieu d'exposition : Chapelle Sixtine Dimensions (H × L) : 280 × 570 cm Supports : Peinture, Plâtre
Statue de Moïse Artiste : Michel-Ange Lieu d'exposition : Basilique Saint-Pierre-aux-Lions, Roma Création : 1513–1515
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1
Le Laocoon Groupe sculpté
grec IIe av. J.-C.
Trouvé à Rome en 1506
XVième Fouilles à Rome redécouverte et goût pour les antiquités
XVième Fouilles à Rome redécouverte et goût pour les antiquités
Joachim Du Bellay publie, en 1558, un recueil de sonnets les Antiquités de Rome, où il célèbre la grandeur et la gloire passées de la ville impériale redécouverte au XVième.
AU ROY Ne pouvant vous donner ces ouvrages antiques Pour vostre Saint-Germain, ou pour Fontainebleau, Je vous les donne, Sire, en ce petit tableau, Peint, le mieux que j’ay peu, de couleurs poëtiques, Qui mis sous vostre nom devant les yeux publiques, Si vous le daignez voir en son jour le plus beau, Se pourra bien vanter d’avoir hors du tombeau Tiré des vieux Romains les poudreuses reliques. Que vous puissent les Dieux un jour donner tant d’heur, De rebastir en France une telle grandeur, Que je la voudrois bien peindre en vostre langage ; Et peut estre, qu’alors vostre grand’Majesté Repensant à mes vers, diroit qu’ils ont esté De vostre Monarchie un bien heureux presage. LE PREMIER LIVRE DES ANTIQUITEZ DE ROME
Ruines romaines, réalisée par un maître flamand anversois, qui représenta, lors d’un séjour effectué à Rome vers 1550, les monuments grandioses qui exercèrent une influence très nette sur l’architecture de la Renaissance.
Renaissance
Invention par Vasari au XVIème pour qualifier, dans le champs des beaux-arts, la volonté de faire du neuf en valorisant la passé antique.
Source : DELACROIX C., DOSSE F., GARCIA P., OFFENSTADT N., Historiographies, concepts et débats, Tome 1 et 2, folio histoire inédit, St Amand, 2014 – p
Dans les arts plastiques, le nu est davantage utilisé qu'au Moyen Âge et le mouvement est rendu de façon réaliste par le hanchement.
Le contrapposto, ou hanchement désigne dans les arts visuels une attitude du corps humain où l'une des deux jambes porte le poids du corps, l'autre étant laissée libre et légèrement fléchie.
Les esclaves de Michel-Ange : sculptures réalisées pour le tombeau du Pape Jules II
Michel-Ange, Le David, sculpté à Florence en 1500
4
7
Enluminure extrait des Chroniques de FROISSART sur la Bataille de Crécy en 1356,
une des grandes bataille de la guerre de 100 ans (1328-1453) qui diffuse un sentiment
de guerre endémique
2. Bouleversements politiques
Fin de la guerre de 100 ans entre France et Angleterre, et de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignon : 1453 seul Calais reste aux mains anglaises 1475 Traité de Picquigny
Portrait de Philippe le Bon, copie d'après Rogier van der Weyden, 1450, musée BA Dijon
1453 Chute de Constantinople
Les artistes byzantins fuient Constantinople et se réfugient à Florence en Italie.
Le siège de Constantinople en 1453 – miniature réalisée à Lille en 1455 (manuscrit de Bertrandon de la Broquière, BNF, MS fr. 9087, f. 207v).
L’Italie, un foyer d’émergence
de l’art de la Renaissance
dans un contexte de compétition
entre les Cités-Etats Au XVe - XVIe siècle
Un mouvement né en Italie où les Cités-Etats indépendantes et souveraines entrent en compétition comme les cités maritimes puissantes de Venise, Pise ou Gênes, et financent leur embellissement.
Un hommes au service des puissants Portrait de Ludovic SFORZA, le Maure,
miniature de Giovanni
Ambrogio de Predis, 1499
Les guerres d’Italie et les conflits en Italie
Les machines de guerre de Leonardo Da Vinci
Je puis construire des voitures couvertes et indestructibles portant de l’artillerie et, qui ouvrant les rangs de l’ennemi, briseraient les troupes les plus solides. L’infanterie les suivrait sans difficulté. Je puis construire des canons, des mortiers, des engins à feu de forme pratique et différents de ceux en usage.
La vis aérienne (en haut), 1486 et expérience sur la force de levage
d'une aile (en bas) considérée comme les ancêtres de
l’hélicoptère
Etude sur les turbulences.
Léonard de Vinci est-il un génie visionnaire ou un homme ancré dans les préoccupations de son époque, à la fois
artiste et scientifique au service des puissants ?
Statue équestre
de Bartolomeo
Colleoni
pensée par
Le Verrochio,
1483-88,
Campo SS.
Giovanni e Paolo
à Venise
Croquis préparatoires, statue
équestre du mausolé du père de
Ludovic Sforza
Le Cheval de Léonard est un monument commandé à Léonard de Vinci par Ludovic Sforza, duc de Milan. Il réussit à terminer uniquement des esquisses et un modèle en argile.
Un tableau qui témoigne de la société de cour au temps de Laurent de Médicis, dit le Magnifique La place du peintre dans l’œuvre et dans la haute société participe à l’évolution de l’art et au passage du Moyen Age à l’époque moderne
Zoom sur L’adoration des Mages, de Botticelli dans Galerie des offices à Florence, 1475
3. Religieux : la réforme
Gravure hollandaise de Huijeh
Allardt, 1562
MARTIN LUTHER (1483MARTIN LUTHER (1483--1546) EN 1546) EN QUELQUES DATESQUELQUES DATES
Après des études de droit, il devient
moine puis prêtre en 1507. Un voyage à
Rome en 1511 ébranle sa confiance en
la papauté. S’élevant contre le trafic des
indulgences, il expose en 1517 ses 9595
ThèsesThèses, point de départ de la Réforme.
Excommunié par le Pape en 1520, il
prêche cependant la Réforme en
Allemagne grâce à la protection des
princes. En 1530, il publie la ConfessionConfession
d’Augsbourgd’Augsbourg qui fixe les principes de la
doctrine luthérienne. Il bénéficie
rapidement du soutien de nombreux
princes des états allemands. Ceux-ci
confisquent tous les biens de l’Église
catholique dans les Etats réformés et
imposent à tous leurs sujets la religion protestante.
14501450 15001500 15501550 16001600
1455 1455
Bible de
Gutenberg
(imprimerie)
Léonard de Vinci (1452-1519)
Albrecht Dürer (1471-1528)
Michel Ange (1475-1564)
Erasme (1469-1536)
1517 1517
95 thèses de
Luther à
Wittenberg
LUTHER S’OPPOSE AU PAPE SUR LA QUESTION DES INDULGENCESLUTHER S’OPPOSE AU PAPE SUR LA QUESTION DES INDULGENCES
(rémission totale ou partielle devant Dieu de la peine encourue en raison
d'un péché)
EXTRAITS DES 95 THÈSESEXTRAITS DES 95 THÈSES
27. Ils prêchent des inventions humaines, ceux qui prétendent
qu'aussitôt que l'argent résonne dans leur caisse, l'âme s'envole du
Purgatoire.
32. Ils seront éternellement damnés avec ceux qui les enseignent, ceux
qui pensent que des lettres d'indulgences leur assurent le salut.
RÉFORME PROTESTANTERÉFORME PROTESTANTE
Fléaux attribués à Dieu
Le siège de Duras (1377).
(BNF, FR 2644) Jean
Froissart, Chroniques fol. 9 .
Flandres, Bruges XV° siècle
Illustration tirée de la Bible de Toggenburg
(1411). "le Livre des merveilles du
monde" 1410-1412
◄ La famine qui
conduit les hommes à
des actes de
cannibalisme.
La peste bubonique et
les épidémies en
général qui dépeuplent
certaines régions
d’Europe. ►
La guerre et son cortège de
conséquences létales :
famine (destruction des
productions agricoles),
épidémie (organismes
affaiblis), mort (soldats
comme population civile)
Le thème des vanités et la peur de la mort
Le chartreux et le sergent.
Les danses macabres fin XVème siècle, édition Guyot Marchant,
1485
Le pape et l’empereur.
« Les ambassadeurs Jean de Dinteville et Georges de Selve », peint en 1533 par HOLBEIN le jeune (1497-1543), Londres
vanité
Lucas Cranach, « La vraie et la fausse Eglise. » vers 1546, gravure sur bois, Kupferstichkabinett, Berlin.
Le mur de fond de la chapelle Sixtine
Commandé par le pape Clément VII
Un contexte de crise
1515 Bataille de Marignan
Les guerres d’Italie Entre François Ier et Charles
Quint
1517 Les 95 thèses de Luther
1527 Sac de Rome 1530 Prise de Florence
Le jugement dernier de
Michel Ange 1535-1541
20 m X 10 m 400 personnages
4. Nouveaux horizons géographiques et commerciaux
« Les ambassadeurs Jean de Dinteville et Georges de Selve », peint en 1533 par HOLBEIN le jeune (1497-1543), Londres
Source :
http://www.wga.hu/
Jean de Dinteville, ambassadeur de France en Angleterre en 1533 c’est le commanditaire en manteau d’hermine.
Georges de Selve, son ami, évêque de Lavaur (qui lui aussi a été ambassadeur).
De nouveaux horizons géographiques
Mappemonde de Martin Waldseemüller de 1507 = 1ier document sur lequel apparaît le nom "America », continent « découvert » par les européens Cristobal Colomb et Amerigo Vespuci
Carte réalisée en 1482 à Ulm, inspirée de la Géographie de Ptolémée (remontant au IIe siècle).
Un point de rupture : 1401 concours à Florence pour achever la porte nord du baptistère
Autoportrait de Lorenzo Ghiberti (1378-1455) peintre et sculpteur florentin du Quattrocento, dont l'œuvre s'inscrit dans le vaste mouvement de renouvellement de l'art occidental qui donna naissance à la Renaissance.
II/ Constat : bouleversements dans l’art L’art PARTICIPE à la création du TEMPS.
La porte nord du Baptistère
Commande « concevoir en un an un panneau de bronze inscrit dans un quadrilobé figurant l'épisode de biblique de la Ligature d'Isaac. »
Le Sacrifice d'Isaac, œuvre par Ghiberti Lorenzo, ayant remporté
le concours pour la seconde porte du Baptistère Saint-Jean de Florence (1401) , Musée national du Bargello à Florence © Lorenzo Mennonna, courtesy of Italian Ministry for Cultural Heritage and Activities.
Le Sacrifice d'Isaac, bronze partiellement doré, œuvre ayant perdu le concours, par Filippo Brunelleschi (1401), Musée national du Bargello à Florence © Lorenzo Mennonna,
courtesy of Italian Ministry for Cultural Heritage and Activities.
A retenir
Une œuvre au thème religieux
Une commande : le rôle des mécènes et des puissants dans la ville, riches corporations, ordres religieux, ou familles comme les Médicis. Porte commandée par l'Arte di Calimala, corporation des marchands de laine
de Florence
Un artisan – artiste qui signe
son œuvre (autoportrait) Autoportrait de Lorenzo Ghiberti (1378-1455)
Dieu demande à Abraham de lui offrir son fils Isaac en holocauste sur le Mont Moriah.
1. Techniques Il y avait essentiellement trois supports utilisés depuis longtemps:
- le bois (sur lequel on peignait avant que l'on ne peigne sur des toiles)
- le mur (sur lequel on peignait avant que le plâtre ne sèche) = a fresco
- le retable (partie arrière d'un autel qu'on trouvait dans une église).
Exemple de peinture sur
PANNEAU DE BOIS (de peuplier)
La Joconde de Leonardo DA VINCI
entre 1503 et 1506 ou 1513-1516
peut-être jusqu'à 1519 -77 × 53cm
Florence, Haute Renaissance,
conservé au Louvre
FRESQUE La création d'Adam, Michel Ange, 1508-12, Fresque, Chapelle Sixtine, Rome, 280*570
Roger Van der WEYDEN
Le jugement dernier 1400-1464
Hospices de Beaune 220 cm X 548 cm
RETABLE
Polyptyque : Œuvre picturale
composée de plusieurs panneaux
Le jugement dernier de Roger Van der WEYDEN (1400 –
1464) Hospices de Beaune
Nouveautés =
Émail sur terre cuite
(terracotta)
Vierge à l'Enfant accompagnée
de trois Chérubins, Andrea della ROBBIA, entre 1460-90, Louvre
Peinture sur chevalet. Le bois est remplacé par la toile, qui est plus économique.
On utilisait des ingrédients qu’on mélangeait pour fabriquer les couleurs.
De nouvelles sont inventées comme le vert Véronèse tirant sur le jaune au XVIème …
La conversion de Marie Madeleine, Paul VERONESE, 1548
Nouveautés : une rupture? On utilisait comme liant du jaune d’œuf pour faire la tempéra mais le jaune d’œuf séchant trop vite, les peintres comme Van Eyck utilisèrent ensuite de l’huile pour pouvoir faire des retouches, des glacis.
La Naissance de Vénus, Sandro BOTTICELLI, 1485, Tempera maigre, Galerie des Offices, Florence
La Vierge du chancelier Rolin, Jan Van Eyck, 1435, huile sur panneau, Louvre
- le sfumato chez Da Vinci pour la Joconde
- l'unione transition graduelle entre ombre et lumière chez Rafael
- le chiaroscuro chez Le Caravage
- le cangiante chez Michel-Ange plafond de la Chapelle Sixtine
Marcia Hall, Color and Meaning: Practice and Theory in Renaissance Painting, New York, Cambridge University Press, 1994, poche (ISBN 978-0-521-45733-0).
Les quatre effets de peinture canoniques de la Renaissance
La perspective
Atmosphérique
Mathématique avec point de fuite
Andrea MANTEGNA (1431 - 1506) Minerve chassant les Vices du jardin de la vertu, vers 1500-1502; Toile 1,59*1,92 m Paris, Musée du Louvre
Léonard de Vinci développe une
nouvelle approche : la perspective
atmosphérique
Couleur
bleutée
Flou des
montagnes
Taille de
l’église plus
petite
Léonard de Vinci réalise beaucoup de portraits.
Portrait de Ginevra Benci, L. Da Vinci, 1474-76, huile sur toile, Washington, national gallery of art
Léonard de Vinci et Andrea del
Verrocchio détails, réalisme et mouvements 1472
2. De nouveaux thèmes
Thèmes antiques :
la reprise des techniques et scènes
de l’antiquité
(due à la migration des savants et artistes grecs en Italie après la chute en 1453 de Constantinople).
Andrea Mantegna (1431 - 1506) Minerve chassant les Vices du jardin de la vertu, vers 1500-1502; Toile 1,59*1,92 m Paris, Musée du Louvre
Le genre de la nature morte.
Le peintre vénitien Jacopo DE'BARBARI a représenté Un perdreau et une paire de gants. On considère que c’est la 1ière véritable nature-morte en 1504. Conservée au musée de Munich.
L'apparition de certains sujets profanes
Yan Van EYCK, 1434, Le portrait des époux Arnolfini National Gallery, Londres
Portraits : (comme ceux des commanditaires...)
Portraits des maitresses
Le Printemps, Sandro Botticelli, 1478- 1482, Galerie des Offices de Florence.
Simonetta Vespucci sous les traits de Flore déesse du printemps et patronne de la ville de Florence ou de Venus
La Naissance de Vénus, Sandro Botticelli, 1484-1485, Galerie des Offices, Florence.
La Naissance de Vénus, Sandro Botticelli, 1484-1485, Galerie des Offices, Florence.
Le Printemps, Sandro Botticelli, 1478- 1482, Galerie des Offices de Florence
Portraits : (comme ceux de l’artiste)
Autoportrait, Botticelli dans L’adoration des Mages, Galerie des offices à Florence, 1475
Autoportrait
Autoportrait (1506), Raffaello Sanzio, Galerie des Offices, Florence.
Autoportrait à la fourrure, 1500, Albrecht DURER, Alte Pinakothek, Munich.
L'Homme au turban rouge, 1433 Autoportrait présumé de Jan van Eyck
La Vierge du chancelier Rolin, Jan Van Eyck, 1435, huile sur panneau, Louvre
La Vierge du chancelier Rolin, Jan Van EYCK, 1435, huile sur panneau, Louvre
-L’apparition de la notion de paysage et celle de décors riches et variés.
3. Renouveau de l’antiquité
• Architecture
• Sculpture
• Mythes
• Grands hommes
L'école d'Athènes, 1509-1510, par Raffaello Santi (Raphaël), ne en 1483 mort en 1520, fresque peinte de la Chapelle Sixtine au Vatican, à Rome, commandée par le pape Jules II.
L'école d'Athènes, 1509-1510, par Raffaello Santi (Raphaël), né en 1483 mort en 1520, fresque peinte de la Chapelle Sixtine au Vatican, à Rome, commandée par le pape Jules II.
III. Conséquences : l’art se renouvelle et témoigne d’une société plus
séculaire
1. De l’artisan à l’artiste qui s’affranchit des corporations
On parle de hanse, guildes, métiers, maitrises ou jurandes.
Une guilde de Saint-Luc aussi appelée corporation, confrérie ou compagnie de Saint-Luc, est une organisation corporative strictement réglementée (être citoyen et propriétaire dans la ville) de peintres, de graveurs, de sculpteurs et d'imprimeurs de la Renaissance, active depuis le XIVe siècle en Italie (Florence), aux Pays-Bas (Bruges, Anvers, Utrecht, Delft ou Leyde), les pays rhénans et la France.
Albrecht Dürer décrit dans son Journal de voyage aux Pays-Bas pendant les années 1520 & 1521, le festin organisé en son honneur par la Guilde de Saint-Luc d'Anvers : « Quand on me conduisit à table, la foule des invités faisait la haie, comme pour un grand seigneur… Et, tandis que je siégeais ainsi à la place d'honneur, entra avec deux serviteurs le représentant du conseil de ville qui me donna quatre cruches de vin… Et vint ensuite Maître Pierre, charpentier de la Ville, qui m'offrit deux cruches de vin et ses compliments les plus courtois… Et tard dans la nuit, on me reconduisit solennellement aux flambeaux. » — Rapporté par Erwin Panofsky dans La vie et l'art d'Albrecht Dürer.
Saint Luc peignant la Madone, de Maarten van Heemskerck, 1532, Musée Frans Hals, Haarlem.
Commande du retable de l'Ascension passée à Pietro Vanucci, le 8 mars 1495, pour l'église San Pietro de Pérouse, pour la somme de 500 ducats d'or
[…] le Révérend Père […] Lactance Julien de Florence, abbé du monastère St-Pierre de l'Ordre de St-Benoît de la congrégation de Ste-Justine et aussi du Seigneur Benoît de Denis et de Dom Daniel de Pérouse du même ordre sindaci et mandataires du même monastère, […] passèrent un contrat avec l'honorable Maître Pierre Christophe de la Citadelle du Peuple, peintre très excellent présent et acceptant en son nom propre et pour ses apprentis le retable ou la console du maître-autel de ladite église St-Pierre à peindre et à orner de la façon suivante […] : dans la partie quadrangulaire de ce retable représenter l'Ascension de N.S. J.-C. avec le portrait du visage de la très glorieuse Vierge Marie et des douze Apôtres entourés de quelques anges et autres décorations selon que le maître aura jugé opportun de le faire. Dans le cercle supérieur il faudrait peindre le visage et l'image de Dieu le Père tout-puissant avec deux anges soutenant le cercle tout autour, quand à la prédelle ou soubassement, elle sera ornée, peinte et historiée selon les désirs du Seigneur Abbé de l'époque de sa réalisation. Les colonnes et l'encadrement et tout le reste de l'ornementation du retable en question doivent être rehaussés avec de l'or fin et du bleu d'azur d'outremer et d'autres fines couleurs selon ce qui conviendra le mieux. Qu'ainsi ledit retable ou console de haut en bas soit bien et soigneusement orné, peint et doré comme prévu ci-dessus […] dans le délai de deux ans et demi maximum à venir, tous les frais et dépenses remboursés au Maître Pierre. […] le Père Abbé promit et convint avec [le] Maître Pierre de lui compter effectivement pour règlement de sa peinture, ses couleurs, son or et autres nécessités et opportunités pour l'exécution parfaite de ladite peinture et décoration dudit retable cinq cents grands ducats d'or à régler en quatre ans maximum à dater du jour où il commencerait ladite peinture. […] Cependant qu'il ne vienne pas à l'esprit que soit compris dans ledit assemblage [contrat] la caisse qui entoure ledit retable. Que le corps du retable lui-même avec ses décorations soit remis saint et sauf.
Archives de San Pietro, Contrat n°15, p. 119 - Traduction : Pierre Forest
Léonard de VINCI, La
Vierge aux rochers, entre 1483 et 1486 Huile sur panneau 199 × 122 cm, Musée du Louvre. Commande faite à
Léonard de Vinci par
la congrégation des
sœurs de l'Immaculée
Conception
De l’artisan à l’artiste
Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni (né à Caprese, 6 mars 1475 - mort à Rome, 18 février 1564), dit en français Michel-Ange, est un sculpteur, peintre, architecte, poète et urbaniste florentin de la Haute Renaissance.
C'est Michel-Ange qui va introduire définitivement le mot ARTISTE par son sonnet l'« Ottimo artista » en 1540:
Le grand artiste ne conçoit nulle idée
qu'un bloc de marbre en soi ne circonscrive de sa gangue et seule la concrétise
la main obéissant à l'intellect.
Le projet jamais achevé du tombeau du pape Jules II 1503 – 1508 œuvre de Michel Ange Le Moïse Les esclaves
Mécènes italiens et artistes Laurent de Médicis le Magnifique soutient la création artistique de Verrocchio et de Botticelli.
Ludovic Sforza (1452-1508), duc de Milan, fit travailler Léonard de Vinci.
Au service du prince
Hermine = symbole de pureté et
emblème du duc de SFORZA
La femme représentée de profil selon les
traités de peinture est l’a maitresse du Duc
de SFORZA. Il est le commanditaire du
tableau.
Contraste important entre le fond
sombre et le visage clair mais emploie
de lumière et tons intermédiaires
Travail sur le détail, le
mouvement, les plis du vêtement
La dame à l’hermine,
L. DE VINCI
En France, les guerres d'Italie sont l'occasion pour les rois d'entrer en contact avec l'art de la Renaissance et de piller quelques-uns de ses chefs-d'œuvre.
François Ier invite des artistes italiens (Léonard de Vinci à Amboise ; Benvenuto Cellini, Rosso Fiorentino, Le Primatice à Fontainebleau...).
Jean Auguste Dominique INGRES, François 1ier reçoit les derniers soupirs de L. De VINCI, Huile sur toile 1818, Montauban
Les marchands deviennent aussi des amateurs d'art : Jacques Cœur dans la France du XV, le riche banquier italien Roberto Strozzi en 1489...
Palais Jacques Cœur
à Bourges
Le pape Jules II commande la peinture du plafond de la Chapelle Sixtine à Michel Ange
Un mécène qui permet la naissance d’un artiste
Les papes, comme les congrégations religieuses, font travailler les artistes de la Renaissance à Rome : Michel-Ange peint la chapelle Sixtine, Alexandre VI Borgia (1492-1503), Jules II (1503-1513), Léon X (1513-1521), Paul III Farnèse (1534-1549)
La signature de l’artiste
• Un cartellino (de l'italien signifiant petit morceau de papier, label, étiquette ; cartellini au pluriel) est une note dessinée de façon réaliste dans une peinture.
Fra Filippo LIPPI, Vierge de Tarquinia (1437)
CARTELINO Jacopo De'Barbari surnommé le « Maître au caducée »
signe sa nature morte, représentant un perdreau et une paire de gants, d’un signe « le caducée »
(serpents entrelacés autour d’un bâton) dans un cartelino inséré au bas de l’oeuvre.
Autoportrait inséré dans l’œuvre
2. Un maître, des compagnons et des apprentis Il n’y a pas d’œuvre de Léonard connue pendant cette période d’apprentissage dans la bottega de Verrocchio, mais, selon Vasari, il aurait collaboré à une peinture nommée Le Baptême du Christ (1472-1475). C’est d’ailleurs, selon la légende, à cause de la qualité du petit ange peint par Vinci pour ce tableau que Verrocchio, se sentant surpassé par son jeune assistant, décide de ne plus peindre.
Andrea del Verrocchio, Leonardo da Vinci - Le Baptême du Christ (1472-1475) - Uffizi
Sculpteurs dans son atelier, détailles du relief sous la niche des « Quatre saints couronnés », 1412-1415, Nanni di Banco, (Florencia, Orsanmichele).
BOTTEGA
BOTTEGA • Elève apprenti se fait embaucher dans l’atelier d’un maître.
• A Florence il y a 40 ateliers : bottega (atelier d'artistes réunissant maîtres et élèves).
• La plupart des ateliers sont spécialisés dans un art mais certains en pratiquent plusieurs.
• Les tâches de l’apprenti sont de :
- Préparer les peintures en broyant les pigments
- Préparer les pinceaux fabriqués en poils d’hermine,
d’écureuil, de porc, de marte ou de soie
- Terminer les tableaux du maitre pour répondre aux commandes.
- Servir de modèle :
Léonard aurait servi de modèle à la statue en bronze du David de Verrocchio.
Le David de Verrocchio est une sculpture en bronze de 126 cm de haut et datable de 1472-1475. Elle est conservée au Musée du Bargello à Florence.
Il est également supposé que l’Archange Raphaël dans l’œuvre Tobie et l’Ange de Verrocchio est le portrait de Léonard.
Andrea del Verrocchio « Tobie et l'Ange » entre 1470 et 1480. Détrempe sur bois. (84,4 cm X 66,2 cm) National Gallery, Londres.
3. La naissance de l’œuvre d’art
Le Pérugin, La Remise des clefs à saint Pierre 1481, Chapelle Sixtine
Naissance et Evolution d’un courant artistique
De la 1ière renaissance à la Haute renaissance et la renaissance tardive, le maniérisme…
H1/Présentation HDA Epoque moderne
H2/ Pré-Renaissance/Renaissance
H3/ Haute renaissance/Ecole du Danube
H4/Maniérisme
Conclusion
• La renaissance c’est la naissance d’une théorie sur l’art qui associe pensées et pratiques cf BATTISTA ALBERTI L., Traité de la peinture, 1435.
• L’œuvre « n’est pas que le reflet d’une situation historique préexistante (…) mais participe à son élaboration » (source : Historiographies de DELACROIX, DOSSE, GARCIA, OFFENSTADT)