use of plastic mounts for the specimens of goldsmith's art

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MONTAGES EN MATIÈRES PLASTIQUES POUR LA PRÉSENTATION DES OB JETS D'ORFÈVRERIE 28. STATENS HISTORISK.4 hIUSEET, Stockholm. hIon- tage sur support en perspex d'une mitre et du reste d'une crosse en ivoire sculptte. 28. A mitre and the remains of a carved ivory crozier mounted on a pcrspex support. 106 E Statens Historiska Museum de Stockholm s'est transporté dans un nouveau bâti- L ment spacieux en 1941. Toutefois, certaines salles n'étaient pas tout à fait prétes à cette époque, et elles ont gardé, du point de vue technique, le caractère d'expositions provisoires ; parmi elles se trouvait la galerie d'orfèvrerie du moyen âge, notamment en raison du fait que ses collections avaient été évacuées dans des abris pendant la guerre. Cette orfèvrerie du moyen âge était cependant représentée par une très riche collection d'objets d'art exceptionnellement précieux. La direction du musée souhaitait évidemment, à juste titre, installer cette section importante dans une salle digne d'elle et de fason permanente en faisant appel aux plus récents procédés pour faire valoir chacun des objets exposés. En ce qui concerne la reconstitution des parties disparues des objets remar- quables, il était évident, d'une part, que le meilleur montage serait le moins visible, celui qui ne détournerait pas l'attention de l'objet exposé, que d'autre part, la matière la plus favorable serait une substance neutre et transparente permettant au public d'avoir une idée de l'ensemble auquel appartenait cet objet. Pour obéir à ces deux exigences, nous nous sommes efforcés d'utiliser une matière plastique autrement que ne l'avaient fait certains musées à ma connaissance - d'ailleurs avec succès et de fason intéressante. L'auteur de cet article a eu le loisir d'étudier pendant l'été de 1947, grâce à l'amabilité de ses collègues du British Museum, le montage des objets trouvés dans le tombeau de Sutton Hoo, qui pré- sentent un intérét particulier pour nous, Scandinaves. Grâce à l'emploi d'une matière plastique, le perspex, de nombreux fragments qui auraient été montts dans des ensembles plus lourds et moins gracieux ont été présentés avec des rapports corrects. Cette matière, neutre et transparente, est certainement supérieure à toute autre quand elle est bien employée pour le montage d'objets d'art de ce genre. S'il était possible d'obtenir une pâte encore plus claire et plus transparente, on y gagnerait. Nous avons aussi cherché à réduire l'épaisseur du montage, afin que les objets, lorsque leur fragilité et leur finesse le rendaient indispensable, ne perdent rien de leur caractère original à travers une chemise de montage. Notre ingénieur chimiste, M. Gillis Olson, r e p t de l'Imperia1 Chemical Industries Ltd. de Londres une qualité deperspex excellente. Cette résine acrylique est à notre grande satisfaction parfaitement incolore et sa transparence surpasse même celle du verre. Elle présente en outre les avantages suivants : elle peut être aisément fasonnée par sciage, forage, tournage, etc., avec les outils employés pour le bois ou les métaux; d'autre part, en surface elle peut être facilement polie ou dépolie. Le défaut de cette matière est surtout sa capacité de reflet, particulièrement génante dans les vitrines à éclairage intérieur. Comme toutes les résines acryliques, le perspex est thermoplastique, c'est-à-dire qu'il peut être fasonné par flexion, empreinte, etc., à la seule condition d'être chauffé à sa température de flexibilité, qui pour ce genre de matière plastique n'est pas supérieure à 110-1700 C. Leperspex, fabriqué sous des formes différentes en tubes, en chevilles, en plaques comme des vitres, est d'un emploi extrêmement commode. Une telle substance rend la tâche de la présentation facile. Conscients d'en être encore à la phase expérimentale, nous n'avons pas envisagé de n'employer pour le montage que cette matière plastique mais d'en combiner l'emploi avec d'autres procédés de montage, réservant leperspex pour des objets qui demandaient la matière la plus neutre possible (fig. 28-30). Dans la figure 29 il s'agit d'une série de manches de couteaux sculptés en os, du XIV~ et du XV~ siècle. Les lames des couteaux, en fer, ont été détériorées par la rouille. La matière plastique a permis de chemiser les fragments restants de ces lames et même de former une lame rendant à l'objet sa forme primitive, sans que - du moins à ce qu'il nous a semblé - cette reconstitution fùt gênante ou inopportune. Dans la figure 28 nous voyons une vitrine sont exposés ensemble à cause de leurs rapports historiques une mitre et le reste d'une crosse en ivoire sculptée : une

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Page 1: Use of Plastic Mounts for the Specimens of goldsmith's Art

MONTAGES E N MATIÈRES P L A S T I Q U E S P O U R L A PRÉSENTATION DES OB J E T S D ' O R F È V R E R I E

28. STATENS HISTORISK.4 hIUSEET, Stockholm. hIon- tage sur support en perspex d'une mitre et du reste d'une crosse en ivoire sculptte.

28. A mitre and the remains of a carved ivory crozier mounted on a pcrspex support.

106

E Statens Historiska Museum de Stockholm s'est transporté dans un nouveau bâti- L ment spacieux en 1941. Toutefois, certaines salles n'étaient pas tout à fait prétes à cette époque, et elles ont gardé, du point de vue technique, le caractère d'expositions provisoires ; parmi elles se trouvait la galerie d'orfèvrerie du moyen âge, notamment en raison du fait que ses collections avaient été évacuées dans des abris pendant la guerre.

Cette orfèvrerie du moyen âge était cependant représentée par une très riche collection d'objets d'art exceptionnellement précieux. La direction du musée souhaitait évidemment, à juste titre, installer cette section importante dans une salle digne d'elle et de fason permanente en faisant appel aux plus récents procédés pour faire valoir chacun des objets exposés.

En ce qui concerne la reconstitution des parties disparues des objets remar- quables, il était évident, d'une part, que le meilleur montage serait le moins visible, celui qui ne détournerait pas l'attention de l'objet exposé, que d'autre part, la matière la plus favorable serait une substance neutre et transparente permettant au public d'avoir une idée de l'ensemble auquel appartenait cet objet.

Pour obéir à ces deux exigences, nous nous sommes efforcés d'utiliser une matière plastique autrement que ne l'avaient fait certains musées à ma connaissance - d'ailleurs avec succès et de fason intéressante. L'auteur de cet article a eu le loisir d'étudier pendant l'été de 1947, grâce à l'amabilité de ses collègues du British Museum, le montage des objets trouvés dans le tombeau de Sutton Hoo, qui pré- sentent un intérét particulier pour nous, Scandinaves. Grâce à l'emploi d'une matière plastique, le perspex, de nombreux fragments qui auraient été montts dans des ensembles plus lourds et moins gracieux ont été présentés avec des rapports corrects. Cette matière, neutre et transparente, est certainement supérieure à toute autre quand elle est bien employée pour le montage d'objets d'art de ce genre. S'il était possible d'obtenir une pâte encore plus claire et plus transparente, on y gagnerait. Nous avons aussi cherché à réduire l'épaisseur du montage, afin que les objets, lorsque leur fragilité et leur finesse le rendaient indispensable, ne perdent rien de leur caractère original à travers une chemise de montage.

Notre ingénieur chimiste, M. Gillis Olson, r e p t de l'Imperia1 Chemical Industries Ltd. de Londres une qualité deperspex excellente. Cette résine acrylique est à notre grande satisfaction parfaitement incolore et sa transparence surpasse même celle du verre. Elle présente en outre les avantages suivants : elle peut être aisément fasonnée par sciage, forage, tournage, etc., avec les outils employés pour le bois ou les métaux; d'autre part, en surface elle peut être facilement polie ou dépolie. Le défaut de cette matière est surtout sa capacité de reflet, particulièrement génante dans les vitrines à éclairage intérieur. Comme toutes les résines acryliques, le perspex est thermoplastique, c'est-à-dire qu'il peut être fasonné par flexion, empreinte, etc., à la seule condition d'être chauffé à sa température de flexibilité, qui pour ce genre de matière plastique n'est pas supérieure à 110-1700 C. Leperspex, fabriqué sous des formes différentes en tubes, en chevilles, en plaques comme des vitres, est d'un emploi extrêmement commode.

Une telle substance rend la tâche de la présentation facile. Conscients d'en être encore à la phase expérimentale, nous n'avons pas envisagé de n'employer pour le montage que cette matière plastique mais d'en combiner l'emploi avec d'autres procédés de montage, réservant leperspex pour des objets qui demandaient la matière la plus neutre possible (fig. 28-30).

Dans la figure 29 il s'agit d'une série de manches de couteaux sculptés en os, du X I V ~ et du X V ~ siècle. Les lames des couteaux, en fer, ont été détériorées par la rouille. La matière plastique a permis de chemiser les fragments restants de ces lames et même de former une lame rendant à l'objet sa forme primitive, sans que - du moins à ce qu'il nous a semblé - cette reconstitution fùt gênante ou inopportune.

Dans la figure 28 nous voyons une vitrine où sont exposés ensemble à cause de leurs rapports historiques une mitre et le reste d'une crosse en ivoire sculptée : une

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figurine très élégante représentant la Vierge (détail d‘un groupe du Co~mnnemizt). Cette figurine a été montée sur un support en matikre plastique ayant les contours d’une crosse. Le montage aurait été beaucoup plus difficile avec un support en métal.

Les figures 3 0 n et b illustrent le montage (de face et de dos) de la grande boucle ronde en or, d’un diamètre de 20 cm - l’une de nos pièces les plus intéressantes et probablement un travail bourguignon du X I V ~ siècle. La forme de ce montage ressemble un peu au support d’une montre sur une table de chevet. Il s’agit de donner à l’objet une inclinaison telle que l’éclairage intérieur de la vitrine tombe sur l’or et les pierres précieuses, aussi directement que possible, et non sur les surfaces de la matière plastique. On n’a pas cherché à créer d’ambiance : le joyau est exposé comme chef-d’ceuvre d’orfèvrerie, en second lieu comme détail d’un costume ou d’un ornement. Enfin, on présente aussi le montage de dos pour que chaque visiteur - et ce bijou éveille régulièrement sa curiosité .- puisse en étudier tous les détails.

Nous laisserons nos collègues juges de notre réussite. Notre expérience nous prouve toutefois qu’il n’est pas souhaitable de n’employer que le montage en matière plastique dans une salle entiitre, mais que cette matière présente l’avantage de pouvoir revstir des formes diverses convenant à n’importe quel style de montage, aussi bien un style conventionnel et prudent qu’un style hardi et de caractère moderne.

29. STATENS HISTORISKA MUSEET, Stockholm. Montage de manches de couteaux sur des lames en persprx.

29. Knife handles mounted on perpex blades.

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USE OF PLASTIC MOUNTS FOR THE SPECIMENS OF GOLDSMITH'S ART by 0. I<ÄLLSTRÖi\ i N 1943, the Statens Historiska Museum at Stockholm moved into a spacious new I building. At that time, however, some of the rooms were not quite ready and

the exhibitions shown in them could only be regarded, from the technical point of view, as temporary; one of these rooms was the gallery of mediaeval plate and jewellery, whose collections had been evacuated for safekeeping during the war.

The collection was very rich in extremely fine specimens of the mediaeval goldsmith's art, and the Directorate of the Museum was naturally and rightly anxious that this important part of the Museum should be permanently exhibited in a room worthy of it, and that the latest methods should be used to display the full beauty of every one of the exhibits.

I t was clear, firstly, that the reconstitution of missing parts of striking specimens should be as unobtrusive as possible, in order not to distract attention from the

lo u, b. STATENS HISTORISKA MUSEET, Stockholm. Grande boucle en or. Travail bourguignon du X I V ~ sitcle (?). Montage sur support en perspex, avers et revers. 30 a, b. Large gold buckle. x v t h century (?) Burgun- dian workmanship mounted on a perspex support, front and back view.

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object, and, secondly, that the best material to use should be a neutral and trans- parent substance sufficiently adaptable to give the public an idea of the whole setting to which the exhibit had originally belonged.

To fulfil these two requirements, we endeavoured to use. plastic materials in a way which, as far as I know, has not been tried by other museums which are using them, although they have generally secured interesting and successful results. During the summer of 1947, thanks to the kindness of colleagues at the British Museum, the writer of this article had an opportunity to study the mounts used for specimens discovered in the Sutton Hoo boat burial which are of special interest to us Scandinavians. There I saw several fragments, which mounted on plastic material known as perspex, were placed in their proper relationship, whereas any other system of mounting would have produced a heavier and less graceful effect. This material is quite neutral and transparent and, when skilfully used, is decidedly better than anything else as a mount for such works of art. It would be even more satisfactory if it were possible to obtain a still lighter and more transparent substance. \Ve have also tried to reduce the thickness of the mount so that the objects, without losing their original character, may be shown lined in the material used for mount- ing when they are so fragile and delicate that this system is essential.

My colleague, Mr. Gillis Olson, our chemical engineer received from Imperial Chemical Industries Limited, London, some excellent quality perspex, an acrylic resin, which we found, to our great satisfaction, was completely colourless and even more transparent than the glass. Other advantages are that it is easy to work with the saw, drill, lathe, etc., used for wood or metals, and that surfaces can be polished or dulled without djEiculty. The main drawback to this material is the way it reflects light, and this is particularly inconvenient in showcases lighted from the inside. Like all acrylic resins, perspex is thermoplastic, i.e., it may be bent stamped, etc. by simply heating it to its point of flexibility, which is only I IO-I~OOC, for this type of plastic. Perspex, manufactured in different forms-tubes, rods, and sheets resembling panes of glass-is extremely convenient to use.

Such admirable material makes presentation easy. \Ve realize that we were still at the experimental stage, and have therefore not considered using plastic as the only mount, but have employed it in combination with other methods, keeping the perspex for specimens requiring the use of the least obtrusive material possible (jg. 28-30).

Figure 29 is a set of carved bone knife-handles, dating from the xIvth and xvth centuries. The iron blades of the knives have rusted away but we were able to embed the remaining fragments of the blades in the plastic described above, and even, where necessary, to reconstruct the blade entirely so as to restore the origina! form of the object, without-at least in our opinion-distracting or irritating the viewer.

Figure 28 illustrates a showcase in which are displayed together, because of their historical relationship, a mitre and the remainder of a carved ivory crozier: a very elegant figurine of the Virgin (detail from a group of the Coromtio;ra). This figurine had been mounted on a plastic support suggesting the form of a crozier. Such an arrangement would have been far more difficult if we had had to use a metal support.

Figures j o u and b show the mount (front and back) of the big round gold buckle, measuring 8 inches across the centre, which is one of our most interesting specimens, probably of x v t h century Burgundian workmanship. The shape of the mount is rather similar to that of a stand for a bedside clock. The problem was to show the buckle at an angle so that the internal lighting of the case would fall as directly as possible on to the gold and precious stones and not on the surface of the plastic. There was no need of an appropriate surrounding, as the gem is displayed mainly as a masterpiece of the goldsmith's art and only incidentally as a detail of costume or ornament. Finally, the back of the mount is shown, so that any visitor-and this piece of jewellery attracts almost everyone's attention-may study all the details of the setting.

We must leave our colleagues to judge whether we have succeeded in our aims. It should be added that, from our experience, it is not desirable to use plastic mounts alone throughout a room. The great advantage of this material is, however, that it can be used in a number of different forms appropriate to any style of mount, whether it be discreetly conventional or boldly original. (Trat~sluted from French.)

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