une variable nouvelle 136.1907 andromedae

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369 4198 3 70 Une variable nouvelle 136.190’7 Andromedae. En mars de I‘annee courante, Mme. L. Ccraski a trouvt, sur des plaques dues A M. S. Blajko, une variable nouvelle BD. +4z0z8 (9415). Voici ses coordonnees d’aprks la BD: 1855.0 OT = Oh sm42?3 d = +42’54!3 1900.0 = o 8 2.2 = +43 9.3 De dix-sept cliches obtenus dans l’intervalle de 1904 A 1907, sur un seulement Yetoile est plus faible que sur les autres oh elle est de mCme tclat, d’environ 9.5 gr. Vu cette circonstance, il a t t t decide d’attendre que la variabilitt filt confirmee par des observations directes. h partir de mai jusqu’au mois d’aotit, M. Blajko a observe la variable 32 fois, la trouvant toujours de 9.6 gr. environ. Enfin ce 8 aoflt, II~ I t. m. de MOSCOU, il I’a vue de 1.2 gr. A peu pres plus faible que d’ordinaire; elle est demeurte de cet tclat jusqu’A 13~ 15~ et peut-&trem&me jusqu’A 14~ 10”’; rnais cette dernikre observation n’est pas bien sfire, ayant ett faite A travers des nuages. La variable est incontestablement du type Algol. Le 5/18 aoilt ,1907. Prof. W. Ceraski. Notice ndcrologiqne sur M. Charles Trdpied. La gCntration actuelle des astronomes francais, si cruellement eprouvee depuis plusieurs annees, vient d’&tre plongee de nouveau dans un deuil profond par la disparition d’un de ses reprtsentants les plus aim& et des plus universellement estimts. M. Charles Trepied, Directeur de l’observatoire d’Alger, encore dans toute la vigueur de l’age, a succombe d’une maniere inattendue dans la soiree du lundi 10 juin 1907, quelques jours A peine aprks avoir pris une part des plus actives au Congrts international des etudes solaires reuni A I’Observatoire de Meudon. Les hautes qualitts d’intelligence et de cam, I’amenite constante de son caractere lui avaient acquis les sympathies de tous ceux qui avaient eu I’occasion de l’approcher, la chaude amitid de tous ceux qui avaient eu le privilege de vivre dans son intimite. M. TrCpied a etc attire vers I’Astronomie par une veritable vocation. Pour pouvoir se h e r A l’ttude de cette science, il renonga A la carrikre universitaire et entra comme volontaire A I‘Observatoire de Montsouris. NommC, en 1877, Membre-Adjoint du Bureau des Longitudes, Trtpied a pris part, en cette qualitt, la redaction de la Connaissance des Temps jusqu’en 1888, epoque A laquelle il fut nommC Membre- Adjoint honoraire. A la fin de I’annee 1880, M. Trtpied recut la mission d’organiser I’Observatoire astronomique d’Alger. Pendant la ptriode d’installation provisoire de cet etablissement, de 1881 A 1885, cet astronome, avec le concours d’un seul aide, a effectue plus de zoooo observations meridiennes et un trks-grand nombre d’ob- servations equatoriales de planktes et de comktes. I1 s’est egalement livrd A des recherches de spectroscopie solaire et a obtenu en outre environ un millier de photographies du Soleil. La construction de l’observatoire dtfinitif, commencte en 1885, fut terminde en 1890. Ce savant se fit dejA remarquer par un memoire de geodtsie tres-utile contenant le dtveloppement, jusqu’aux termes du quatrikme ordre inclusivement, des formules qui expriment les differences de longitude, de latitude et d’azimut aux deux extremitts d’une ligne gtodesique. Cette recherche complete le beau travail de Legendre sur I’analyse des triangles A la surface du sphtroide. Une application numerique des nouvelles formules, donnee dans les Comptes -Rendus de I’AcadCmie des Sciences, permet d’apprdcier dans quelles limites les dtveloppements de Legendre seraient applicables si les geodtsiens voulaient se servir des grands triangles comme ceux avec ltsquels le general Perrier a effectue la jonction de I’Espagne et de I’Algerie. En 1876, Trepied a publie une belle etude sur la photometrie des ttoiles. Cette determination effec- tute A I’aide du photometre dArago avait un double but: la mesure des intensites lumineuses des astres et I’etude de la transparence de l’air. I1 a su tenir compte de toutes les conditions du probleme qui sont: IO la difference des hauteurs des ttoiles; 2O la transparence de l’air; 3” 1’Cclairement du ciel. Ce memoire renferme une exposition de la methode photornetrique d’Arago complttte par I’introduction de termes qui permettent de tenir compte de la transparence de l’air. En partant de I’expression differentielle de I’extinction donnee par Laplace dans la Mtcanique ctleste, Trtpied a rdussi A ecarter toute hypothkse sur la hauteur de I’atmosphere et les forniules de reduction qui y sont presentees sont nouvelles. Le memoire contient en outre les observations photomttriques effectutes par Trepied. Cet astronome s’est IivrC egalement A une etude intkressante sur la mdthode de Cauchy pour le deve- loppement de la fonction perturbatrice. La mtthode en question, d’une application aide dans les cas ordi- naires, peut conduire A l’introduction de symboles imaginaires pour les comktes dont les excentricitks et les inclinaisons sont considerables. Cette circonstance se presente notamment pour la comete Faye. I1 en resulte une difficult6 dans I’extcution numtrique du travail. Trtpied montre comment cet inconvtnient peut &re lev6 par I’emploi d’un autre systeme d’inconnues auxiliaires.

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Page 1: Une variable nouvelle 136.1907 Andromedae

369 4198 3 70

Une variable nouvelle 136.190’7 Andromedae. En mars de I‘annee courante, Mme. L. Ccraski a trouvt,

sur des plaques dues A M. S. Blajko, une variable nouvelle BD. +4z0z8 (9415).

Voici ses coordonnees d’aprks la BD:

1855.0 OT = Oh sm42?3 d = +42’54!3 1900.0 = o 8 2 . 2 = +43 9.3

De dix-sept cliches obtenus dans l’intervalle de 1904 A 1907, sur un seulement Yetoile est plus faible que sur les autres oh elle est de mCme tclat, d’environ 9.5 gr.

Vu cette circonstance, il a t t t decide d’attendre que la variabilitt filt confirmee par des observations directes.

h partir de mai jusqu’au mois d’aotit, M. Blajko a observe la variable 32 fois, la trouvant toujours de 9.6 gr. environ. Enfin ce 8 aoflt, I I ~ I t. m. de MOSCOU, il I’a vue de 1.2 gr. A peu pres plus faible que d’ordinaire; elle est demeurte de cet tclat jusqu’A 1 3 ~ 1 5 ~ et peut-&tre m&me jusqu’A 1 4 ~ 10”’; rnais cette dernikre observation n’est pas bien sfire, ayant e t t faite A travers des nuages.

La variable est incontestablement du type Algol.

Le 5/18 aoilt ,1907. Prof. W. Ceraski.

Notice ndcrologiqne sur M. Charles Trdpied. La gCntration actuelle des astronomes francais, si cruellement eprouvee depuis plusieurs annees, vient

d’&tre plongee de nouveau dans un deuil profond par la disparition d’un de ses reprtsentants les plus aim& et des plus universellement estimts. M. Charles Trepied, Directeur de l’observatoire d’Alger, encore dans toute la vigueur de l’age, a succombe d’une maniere inattendue dans la soiree du lundi 10 juin 1907, quelques jours A peine aprks avoir pris une part des plus actives au Congrts international des etudes solaires reuni A I’Observatoire de Meudon.

Les hautes qualitts d’intelligence et de c a m , I’amenite constante de son caractere lui avaient acquis les sympathies de tous ceux qui avaient eu I’occasion de l’approcher, la chaude amitid de tous ceux qui avaient eu le privilege de vivre dans son intimite.

M. TrCpied a etc attire vers I’Astronomie par une veritable vocation. Pour pouvoir se h e r A l’ttude de cette science, il renonga A la carrikre universitaire et entra comme volontaire A I‘Observatoire de Montsouris.

NommC, en 1877, Membre-Adjoint du Bureau des Longitudes, Trtpied a pris part, en cette qualitt, la redaction de la Connaissance des Temps jusqu’en 1888, epoque A laquelle il fut nommC Membre-

Adjoint honoraire. A la fin de I’annee 1880, M. Trtpied recut la mission d’organiser I’Observatoire astronomique d’Alger.

Pendant la ptriode d’installation provisoire de cet etablissement, de 1881 A 1885, cet astronome, avec le concours d’un seul aide, a effectue plus de zoooo observations meridiennes et un trks-grand nombre d’ob- servations equatoriales de planktes et de comktes. I1 s’est egalement livrd A des recherches de spectroscopie solaire et a obtenu en outre environ un millier de photographies du Soleil. La construction de l’observatoire dtfinitif, commencte en 1885, fut terminde en 1890.

Ce savant se fit dejA remarquer par un memoire de geodtsie tres-utile contenant le dtveloppement, jusqu’aux termes du quatrikme ordre inclusivement, des formules qui expriment les differences de longitude, de latitude et d’azimut aux deux extremitts d’une ligne gtodesique. Cette recherche complete le beau travail de Legendre sur I’analyse des triangles A la surface du sphtroide. Une application numerique des nouvelles formules, donnee dans les Comptes -Rendus de I’AcadCmie des Sciences, permet d’apprdcier dans quelles limites les dtveloppements de Legendre seraient applicables si les geodtsiens voulaient se servir des grands triangles comme ceux avec ltsquels le general Perrier a effectue la jonction de I’Espagne et de I’Algerie.

En 1876, Trepied a publie une belle etude sur la photometrie des ttoiles. Cette determination effec- tute A I’aide du photometre dArago avait un double but: la mesure des intensites lumineuses des astres et I’etude de la transparence de l’air. I1 a su tenir compte de toutes les conditions du probleme qui sont: IO la difference des hauteurs des ttoiles; 2 O la transparence de l’air; 3” 1’Cclairement du ciel.

Ce memoire renferme une exposition de la methode photornetrique d’Arago complttte par I’introduction de termes qui permettent de tenir compte de la transparence de l’air. En partant de I’expression differentielle de I’extinction donnee par Laplace dans la Mtcanique ctleste, Trtpied a rdussi A ecarter toute hypothkse sur la hauteur de I’atmosphere et les forniules de reduction qui y sont presentees sont nouvelles. Le memoire contient en outre les observations photomttriques effectutes par Trepied.

Cet astronome s’est IivrC egalement A une etude intkressante sur la mdthode de Cauchy pour le deve- loppement de la fonction perturbatrice. La mtthode en question, d’une application a i d e dans les cas ordi- naires, peut conduire A l’introduction de symboles imaginaires pour les comktes dont les excentricitks et les inclinaisons sont considerables. Cette circonstance se presente notamment pour la comete Faye. I1 en resulte une difficult6 dans I’extcution numtrique du travail. Trtpied montre comment cet inconvtnient peut &re lev6 par I’emploi d’un autre systeme d’inconnues auxiliaires.