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Bilan du tourisme en 2010 juillet 2011 c c o c c o TOURISME

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Bilan du tourisme

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juillet 2011

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Ce dossier a été réalisé par la Mission Statistique et Études sur le tourisme de la sous-direction P3E de la DGCIS.

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En quelques mots …

Ce bilan de l’activité du tourisme en 2010 restitue les principaux résultats du dispositif d’observation statistique piloté par la DGCIS1. Il est articulé en deux volets : - le volet « offre » s’appuie sur l’enquête Insee-DGCIS auprès des entreprises d’hébergement touristique (enquête « fréquentation ») ;- le volet « demande » repose sur deux enquêtes DGCIS-Banque de France : l’une (SDT) auprès des touristes français, l’autre (EVE) auprès des touristes étrangers en France.Ce bilan reprend également les deux « 4 pages » de la DGCIS réalisés sur la base des trois enquêtes sur chacun de ces volets.Dans ce bilan, sauf mention expresse, les allers-retours dans la journée ne sont pas pris en compte.

Embellie pour les hôtels, beau fixe pour les campings

La fréquentation hôtelière est repartie à la hausse en 2010 : elle a augmenté de 2,3 % par rapport à 2009 (- 4,9 % l’année précédente), tirée par le tourisme d’affaires (+ 4,6 %). L’année 2010 est également marquée par le retour des clientèles étrangères (+ 2,8 %) après un fort recul en 2009 (- 11,1 %) lié à la crise économique mondiale. Il s’agit des clientèles lointaines, notamment en provenance des économies émergentes, la fréquentation hôtelière des clientèles européennes ayant globalement stagné (- 0,2 %) et même reculé d’un point hors la clientèle russe. La fréquentation de la clientèle française s’est accrue, quant à elle, de 2,0 % en 2010 après un recul de 1,4 % en 2009. Toutefois, le niveau de fréquentation record atteint en 2007 (198,9 millions de nuitées) n’a pas été retrouvé en 2010 (192,2 millions de nuitées).

Moins de voyages mais plus de dépenses pour les touristes français

En 2010, le taux de départ des Français pour motif personnel (75,9 %) a baissé de 2,1 points par rapport à 2009. Le nombre de voyages réalisés (197,5 millions) a donc diminué (- 2,3 %). Néanmoins, ce constat doit être tempéré par des signes de reprise de l’activité : d’abord, les touristes résidents ont sensiblement allongé leurs séjours, de sorte que le nombre des nuitées (1,14 milliard en 2010) n’a reculé que de 1,4 % ; ensuite, le poids de l’hébergement marchand s’est accru ; enfin, la dépense a augmenté fortement (4,9 %). On renoue ainsi avec la situation, régulièrement observée avant la crise, d’une divergence entre stabilité, voire recul, des nuitées et forte croissance des dépenses, largement du fait - avant la crise - d’une hausse des prix.Cette situation reflète exclusivement celle des voyages en métropole (près de 90 %). Elle est différente pour les voyages à l’étranger : leur nombre s’est accru (+ 1,5 %), celui des nuitées davantage (+ 3,3 %) et le montant des dépenses plus encore (+ 5,3 %).

L’activité des touristes étrangers en France se stabilise après deux années de fort recul

Dans un contexte de nette reprise du tourisme international en 2010, les arrivées de touristes étrangers en France (76,8 millions) se sont stabilisées, comme en Espagne. Un léger allongement des voyages a permis une croissance modérée (+ 0,5 %) du nombre de nuitées (515 millions) par rapport à 2009. Mais les touristes étrangers ont un peu plus sensiblement réduit leurs dépenses journalières (- 1,1 %), en même temps que la part de l’hébergement marchand. Leur dépense totale2 sur le territoire national a donc légèrement reculé (- 0,6 %), passant de 30,6 en 2009 à 30,4 milliards d’euros en 2010.Le dynamisme des arrivées, nuitées et dépenses en France des touristes allemands et des BRIC3 a été contrebalancé par les difficultés d’autres clientèles, notamment européennes.

1 En partenariat avec l’Insee et la Banque de France. Les résultats présentés dans ce document n’engagent cependant que la DGCIS.2 Hors transport international.3 Brésil, Russie, Inde, Chine.

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Sommaire

Bilan du tourisme en 2010 7

█ Bilan de l’offre touristique 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Premier bilan de la fréquentation hôtelière en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Bilan détaillé de la fréquentation hôtelière en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121. La fréquentation hôtelière, tirée par la reprise du tourisme d’affaires, est repartie à la hausse en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122. Retour des clientèles étrangères, en particulier des clientèles lointaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123. La région capitale en tête de la hausse de fréquentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134. Fort dynamisme de l’hôtellerie haut de gamme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

4 pages DGCIS-INSEE : Le tourisme en 2010, embellie pour les hôtels, beau fixe pour les campings... . . 17

█ Bilan de la demande touristique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21Bilan 2010 du tourisme des résidents (enquête SDT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Bilan détaillé de l’activité touristique des résidents en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251. En 2010, les Français sont moins nombreux à être partis en voyage pour motif personnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252. Moins de voyages en France, en particulier en court séjour, mais plus de voyages à l’étranger. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263. La plupart des régions françaises ont pâti du recul des arrivées ; celles-ci se sont néanmoins maintenues dans les espaces urbains et les stations de ski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274. La hausse du nombre de voyages à l’étranger a bénéficié à tous les continents sauf l’Afrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295. L’allongement de la durée des voyages, surtout à l’étranger, a limité le recul global des nuitées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296. La part des nuitées en hébergements marchands a progressé en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307. Légère diminution des voyages par la route . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308. En 2010, les Français ont dépensé nettement plus au cours de leurs voyages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

Premier bilan 2010 du tourisme des étrangers en France (enquête EVE) . . . . . . . . . . . . . 33Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Bilan 2010 détaillé du tourisme des étrangers en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351. Nette reprise du tourisme international en 2010. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352. Stabilisation pour la France et l’Espagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 353. Les arrivées en France : fort rebond des clientèles allemande et des BRIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

3.1. Retour en force des clientèles allemandes et des BRIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 363.2. Nouveau recul des autres clientèles européennes ainsi que des arrivées d’Afrique et des États-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

4. Globalement, les nuitées augmentent peu mais les situations sont très contrastées, notamment du fait des variations des durées de séjours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

4.1 Globalement, un léger allongement des séjours génère 2,7 millions de nuitées de plus qu’en 2009 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 384.2 Les touristes allemands et des BRIC ont peu allongé leurs séjours en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 384.3 Outre celle des BRIC, la fréquentation de certaines clientèles, notamment européennes, a pâti d’une réduction de la durée des séjours . . . . . . 384.4 L’allongement des séjours a joué fortement pour d’autres clientèles : Royaume-Uni, Pays-Bas, États-Unis et Afrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

5. La part de l’hébergement marchand se réduit à nouveau … . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 416. … contribuant ainsi à une légère baisse de la dépense des touristes étrangers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

Zoom 1 : La part des touristes étrangers en transit diminue régulièrement depuis plusieurs années . . . . 45

Zoom 2 : Les voyages de 2 à 7 nuitées occupent une part grandissante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

4 pages DGCIS : Le tourisme en 2010, moins de voyages mais plus de dépenses pour les Français,activité stable pour les étrangers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47

█ Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

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Bilan de l’offre touristique2010

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Bilan de l’offre touristique 2010 11

Premier bilan de la fréquentation hôtelière en 2010

Synthèse

La fréquentation hôtelière est repartie à la hausse en 2010 : elle a augmenté de 2,3 %1 par rapport à 2009 (- 4,9 % l’année précédente), tirée par le tourisme d’affaires (+ 4,6 %). L’année 2010 est également marquée par le retour des clientèles étrangères (+ 2,8 %) après un fort recul en 2009 (- 11,1 %) lié à la crise économique mondiale. Il s’agit des clientèles lointaines, notamment en provenance des économies émergentes, la fréquentation hôtelière des clientèles européennes ayant globalement stagné (- 0,2 %) et même reculé d’un point hors la clientèle russe. La fréquentation de la clientèle française s’est accrue, quant à elle, de 2,0 % en 2010 après un recul de 1,4 % en 2009. Toutefois, le niveau de fréquentation record atteint en 2007 (198,9 millions de nuitées) n’a pas été retrouvé en 2010 (192,2 millions de nuitées).

La fréquentation hôtelière2 est repartie à la hausse en 2010 : elle a augmenté de 2,3 % par rapport à 2009 (- 4,9 % l’année précédente), tirée par le tourisme d’affaires (+ 4,6 %) plus touché que le tourisme de loisir par la crise économique en 2009 (-6,2 % contre -3,9 %). La fréquentation au cours de la saison pré-estivale et estivale (mai à septembre) a été soutenue (+ 2,9 % par rapport à 2009). Toutefois, le niveau de fréquentation record atteint en 2007 (198,9 millions de nuitées) n’a pas été retrouvé en 2010 (192,2 millions de nuitées).

La fréquentation de la clientèle française s’est accrue de 2,0 % en 2010 après un recul de 1,4 % en 2009. Toutefois, si cette fréquentation a davantage contribué que celle des clientèles étrangères à la progression globale de la fréquentation hôtelière (1,3 point contre 1,0 point), c’est en raison d’un volume nettement plus important des nuitées (deux tiers du total). L’année 2010 est en effet marquée par le retour des clientèles étrangères (+ 2,8 %) après un sérieux recul en 2009 (- 11,1 %) lié à la crise économique mondiale.

L’afflux des clientèles lointaines, notamment en provenance des économies émergentes, est particulièrement fort : + 45,1 % pour les nuitées des touristes chinois, + 28,1 % pour celles des Russes ou des Sud-américains ou encore + 23,0 % pour celles les touristes du Proche et Moyen-Orient.

Par contre, la fréquentation hôtelière des clientèles européennes a globalement stagné (- 0,2 %) et même reculé d’un point hors la clientèle russe. Les situations sont contrastées selon les pays. Le nouveau recul de la fréquentation des clientèles britannique (- 6,7 %), néerlandaises (– 7,1 %), belges (-1,9 %) et italiennes (-1,8 %) n’a été que partiellement compensé par le retour des clientèles allemandes (+ 1,6 %), espagnoles (+ 3,3 %) et d’Europe du Nord3 (+ 9,6 %).

Les espaces urbains sont à l’origine d’une grande partie de la croissance de la fréquentation hôtelière, en particulier l’Île-de-France (nuitées en hausse de 5,7 %) : outre l’attraction habituelle qu’exerce la région capitale sur les clientèles étrangères, les hôtels franciliens ont aussi bénéficié cette année d’une hausse de fréquentation remarquable de la clientèle française (+ 8,6 %), liée en partie à la reprise du tourisme d’affaires.

L’hôtellerie haut de gamme – 4 étoiles, 4 étoiles plus et 5 étoiles (catégorie qui se déploie progressivement jusqu’à mi-2012) – est particulièrement dynamique : une offre de chambres en extension notable (+ 4,6 % par rapport à 2009), une croissance de la demande à deux chiffres (+ 11,6 %) et, au final, le taux d’occupation des chambres le plus élevé de l’hôtellerie (65,1 % contre 59,4 % en moyenne). Les hôtels haut de gamme attirent d’abord les clientèles étrangères, notamment les clientèles lointaines : les touristes internationaux ont réalisé 61,7 % des nuitées du secteur en 2010.

1 Données consolidées. Les données définitives seront disponibles en avril prochain. La révision sera vraisemblablement faible.2 En métropole.3 Danemark, Suède, Norvège, Finlande, Islande.

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12 Bilan de l’offre touristique 2010

Bilan détaillé de la fréquentation hôtelière en 2010

1. La fréquentation hôtelière, tirée par la reprise du tourisme d’affaires, est repartie à la hausse en 2010

La fréquentation hôtelière est repartie à la hausse en 2010 avec une croissance du volume des nuitées de 2,3 % par rapport à 2009, tirée par la reprise du tourisme d’affaires (+ 4,6 %) plus touché que le tourisme de loisir par la crise économique en 2009 (-6,2 % contre -3,9 %). Ainsi en 2010 ce dernier a représenté 43,9 % de l’ensemble des 192,2 millions de nuitées réalisées dans les hôtels métropolitains. Néanmoins, la hausse de la fréquentation hôtelière n’a pas permis d’effacer complètement la forte baisse enregistrée en 2009 (- 4,9%) qui avait largement entamé le record de nuitées de 2007 (198,9 millions).

En 2010, seuls les mois de janvier (- 2,3 %) et de décembre (- 1,3 %), traditionnellement creux pour l’activité hôtelière, ont été en recul par rapport à 2009 alors que la fréquentation avait été en recul chaque mois de l’année 2009 (graphique 1). La fréquentation a évolué favorablement au cours des dix autres mois de l’année 2010, en particulier au cours de la saison pré-estivale et estivale (+2,9 % entre mai-septembre 2010 et la même période de 2009). Néanmoins, entre un début d’été prometteur (+ 5,9 % en juin et + 2,9 % en juillet) et une bonne fin de saison (+ 3,8 % en septembre), le mois d’août a plutôt été en demi-teinte (+ 0,2 %).

Graphique 1 : Évolution de la fréquentation hôtelière depuis 2007(Glissement annuel* en %)

* Nombre de nuitées d’un mois m de l’année n rapporté au nombre de nuitées du même mois m de l’année n-1.Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.

2. Retour des clientèles étrangères, en particulier des clientèles lointaines

La fréquentation de la clientèle française s’est accrue de 2,0 % en 2010 après - 1,4 % en 2009 (tableau 1). Toutefois, si elle a davantage contribué à la progression globale des nuitées que les clientèles étrangères (1,3 point contre 1,0 point), c’est en raison du volume important de ses nuitées (deux tiers du total).

L’année 2010 a été marquée par le retour des clientèles étrangères (+ 2,8 %) dont le recul, lié à la crise économique mondiale, avait été très fort en 2009 (- 11,1 %). L’embellie a été particulièrement marquée entre mai et septembre (+ 5,0 % en moyenne par rapport à 2009). En avril, l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll a eu un impact sur l’évolution de la fréquentation étrangère (- 2,2 %).

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Bilan de l’offre touristique 2010 13

Les évolutions des clientèles européennes et des clientèles lointaines sont contrastées. La fréquentation des clientèles lointaines, en particulier en provenance des économies émergentes, a enregistré des progressions à deux chiffres : + 45,1 % pour les nuitées des touristes chinois, + 28,1 % pour celles des Russes ou des Sud-américains ou encore + 23,0 % pour celles les touristes du Proche et Moyen-Orient. L’augmentation des nuitées des clientèles lointaines plus traditionnelles, comme le Japon et les Etats-Unis, est plus mesurée (respectivement + 3,8 % et + 3,3 %).En dehors de la clientèle russe, la fréquentation des clientèles européennes (près des trois quarts des clients étrangers) est moins bien orientée, et 2010 apparaît comme une année blanche. Néanmoins, là aussi les situations diffèrent suivant les pays : la fréquentation britannique n’a cessé de diminuer au cours de l’année (- 6,7 % par rapport à 2009), directement impactée par la dépréciation de la livre sterling vis-à-vis de l’euro. La clientèle britannique reste néanmoins la première clientèle étrangère en 2010 avec près de onze millions de nuitées. D’autres clientèles européennes parmi les plus importantes sont aussi en recul : les clientèles néerlandaise (- 7,1 %), belge (- 1,9 %), italienne (- 1,8 %) et suisse (- 1,3 %). A contrario, les clientèles allemandes et espagnoles ont réalisé davantage de nuitées qu’en 2009 (respectivement + 1,6 % et + 3,3 %), ainsi que les clientèles d’Europe du Nord (+ 9,6 %).

Tableau 1 : Évolution 2010/2009 des nuitées selon le pays de résidence de la clientèle

en %

Pays de résidence Évolution des nuitées 2010 / 2009

Poids des clientèles

(nuitées en 2010)

Total 2,3 100,0 France 2,0 66,2 Étranger 2,8 33,8 100,0Europe -0,2 73,1dont Royaume-Uni -6,7 16,6 Italie -1,8 9,8 Allemagne 1,6 9,2 Espagne 3,3 7,8 Belgique -1,9 8,1 Pays-Bas -7,1 5,0 Suisse -1,3 3,7 Danemark, Suède, Norvège, Finlande, Islande 9,6 2,7 Russie 28,1 2,5Amériques 8,9 13,7dont États-Unis 3,3 8,8 Amérique centrale et du Sud 28,1 3,4Asie et Océanie 16,0 11,5dont Chine 45,1 1,8 Japon 3,8 3,8 Proche et Moyen-Orient (y c. Égypte) 23,0 2,1

Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.

3. La région capitale en tête de la hausse de fréquentation

La hausse de la fréquentation en 2010 a surtout bénéficié aux espaces urbains (nuitées en hausse de + 3,6 %), l’Île-de-France en tête (+ 5,7 %). La région capitale, qui totalise 34 % des nuitées métropolitaines, a été la première contributrice (+ 1,9 point) à la croissance globale. La crise économique mondiale avait lourdement pesé sur la fréquentation hôtelière de la région en 2009 (- 5,9 %). Si les clientèles étrangères ont continué à être plus nombreuses dans les hôtels franciliens en 2010 (51,4 % de l’ensemble, + 3,1 % par rapport à 2009), la clientèle française, en particulier pour tourisme d’affaires, a fait la différence en 2010 (+ 8,6 % par rapport à 2009).

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14 Bilan de l’offre touristique 2010

Tableau 2 : Évolution 2010/2009 des nuitées dans les régions

France 2,3 2,0 2,8 2,3Alsace 1,5 -0,1 4,2 0,0Aquitaine 2,1 1,4 6,4 0,1Auvergne 1,2 0,8 5,2 0,0Basse-Normandie 0,9 0,4 3,0 0,0Bourgogne 5,2 4,1 7,8 0,1Bretagne -1,0 -1,7 3,0 0,0Centre -0,3 -0,8 1,4 0,0Champagne-Ardenne 0,9 0,8 1,1 0,0Corse 3,3 5,5 -2,6 0,0Franche-Comté 1,7 1,9 0,6 0,0Haute-Normandie -3,8 -4,2 -1,9 -0,1Île-de-France 5,7 8,6 3,1 1,9Languedoc-Roussillon 1,5 1,3 2,6 0,0Limousin -0,7 -0,1 -5,5 0,0Lorraine 1,8 -0,4 10,5 0,0Midi-Pyrénées -2,2 -3,9 1,5 -0,1Nord - Pas-de-Calais -1,1 -0,5 -2,8 0,0Pays de la Loire -1,2 -1,5 1,6 0,0Picardie -0,5 1,5 -7,1 0,0Poitou-Charentes -2,9 -4,1 8,8 -0,1Provence - Alpes - Côte d’Azur 2,7 2,0 4,2 0,2Rhône-Alpes -0,6 -0,5 -0,9 -0,1

Contribution à l’évolution totale

des nuitéesTotal Français Étrangers

Évolution des nuitées 2010 / 2009 (en %)

Note de lecture : la contribution d’une région à l’évolution totale des nuitées est obtenue en multipliant son taux d’évolution par son poids en nuitées. En 2010, le nombre de nuitées en Île-de-France a augmenté de 5,7 % par rapport à 2009 et la région contribue à 1,9 point de hausse. A contrario, le nombre de nuitées a diminué de 3,8 % en Haute-Normandie et la région contribue à 0,1 point de baisse.Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.

La Bourgogne a aussi tiré son épingle du jeu (+ 5,2 %) mais avec un impact beaucoup plus limité sur la croissance globale (+ 0,1 point). En Lorraine (+ 1,8 %), le centre Pompidou-Metz, depuis son ouverture mi-mai, a participé à la forte croissance de la fréquentation étrangère (+ 10,5 %) dans les hôtels de la région.Dans ce contexte favorable, les baisses de fréquentation, qui concernent plutôt les régions à l’ouest du territoire (carte 1) mais aussi les espaces de montagne (- 2,1 %), sont peu marquées (tableau 3).

Carte 1 : Évolution 2010/2009 des nuitées dans les régions

Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.

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Bilan de l’offre touristique 2010 15

Tableau 3 : Évolution et poids des nuitées par espace touristique

Littoral 0,9 -0,4 4,2 17,4 71,8 28,2Montagne -2,1 -2,3 -1,5 6,4 73,4 26,6Rural -0,4 -1,2 2,5 11,2 76,6 23,4Urbain 3,6 4,0 2,8 65,1 62,2 37,8Ensemble 2,3 2,0 2,8 100,0 66,2 33,8

Total Français Étrangers Total Français Étrangers

Évolution des nuitées 2010 / 2009 (en %) Poids des nuitées 2010 (en %)

Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.

4. Fort dynamisme de l’hôtellerie haut de gamme

Le taux d’occupation des hôtels, qui rapporte le nombre de chambres occupées au nombre de chambres offertes, s’établit à 59,4 % en 2010 (tableau 4), en hausse de 1,3 point par rapport à 2009, sans toutefois atteindre le taux record de 2007 (61,9 %). Plus précisément, le parc de chambres offertes a été globalement stable (- 0,1 %) et la hausse du taux d’occupation s’explique par la croissance de la demande de chambres (+ 2,2 %).En pratique, si toutes les catégories d’hôtels ont profité de la hausse, le milieu de gamme (3 étoiles) et le haut de gamme (4 étoiles, 4 étoiles luxe et 5 étoiles), avec des taux d’occupation en hausse de + 2,1 points et + 4,1 points, ont mieux tiré leur épingle du jeu que l’hôtellerie économique (+ 0,4 point). Dans les hôtels 0, 1 et 2 étoiles, l’offre et la demande de chambres ont diminué, et la hausse du taux provient d’une moindre baisse de la demande.

Tableau 4 : Évolution du taux d’occupation et des nuitées par catégorie d’hôtels

0 et 1 étoile 60,4 0,7 18,3 0,32 étoiles 56,7 0,3 39,5 -0,73 étoiles 60,5 2,1 29,4 3,74, 4 luxe et 5 étoiles 65,1 4,1 12,8 11,9Ensemble 59,4 1,3 100,0 2,3

Catégories d’hôtels (en %) (en points de %) (en %) (en %)

Année 2010 Évolution 2010/2009

Répartition en 2010

Évolution 2010/2009

Taux d’occupation Nuitées

Avertissement : l’ancienne et la nouvelle nomenclature du classement hôtelier (respectivement «de 0 à 4 étoiles et 4 étoiles luxe» et «de 1 à 5 étoiles») continuent d’exister en parallèle jusqu’à la fin de la mise en place du nouveau classement, prévue en juillet 2012. Aussi pendant la période transitoire, il convient d’être prudent sur les commentaires portant sur des évolutions.Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.

Au contraire, dans le milieu et surtout dans le haut de gamme, offre et demande de chambres ont progressé. Timide sur le milieu de gamme, où c’est surtout la demande qui a été moteur, la double dynamique offre-demande est une caractéristique de la bonne santé de l’hôtellerie de luxe (taux d’occupation de 65,1 %, le plus élevé) : l’extension notable de l’offre de chambres (+ 4,6 %) répond à une demande en très forte croissance en 2010 (+ 11,6 %). En 2010, le volume de nuitées a ainsi très fortement augmenté dans le haut de gamme (+ 11,9 %), et le secteur totalise désormais une nuitée hôtelière sur huit (contre une sur neuf en 2009).Le fort attrait des clientèles étrangères pour le haut de gamme est une autre de ses caractéristiques : leur présence y est deux fois plus importante (61,7 %) que dans les autres catégories d’hôtels (29,6 %). Les clientèles lointaines représentent plus de 40 % des nuitées des clientèles étrangères dans le haut de gamme.

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16 Bilan de l’offre touristique 2010

Graphique 2 : Taux d’occupation (%) des hôtels par catégorie depuis 2007

Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux.

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Bilan de l’offre touristique 2010 17V

Le tourisme en 2010Embellie pour les hôtels, beau fixe pour les campings

Nº 12 - avril 2011

de la direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services

ccodirection générale de la compétitivitéde l’industrie et des services

* Voir définitions.** Saison : période de mai à septembre.Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux, enquêtes de fréquentation hôtelière et dans les campings.

1. Fréquentation touristique dans les hôtels et les campings en France métropolitaine

Hôtels Année 2010 192,2 2,2 2,0 2,8 105,5 1,8 1,81 1,82Saison** 2010 100,3 2,9 1,7 5,0 54,0 2,5 1,85 1,86

Campings (saison** 2010) 103,8 0,9 0,8 1,0 19,2 -0,1 5,33 5,41Emplacements nus* 61,6 -3,3 -5,2 -0,2 13,4 -3,0 4,61 4,61Emplacements locatifs* 42,2 7,5 8,9 3,7 5,8 7,0 7,15 7,23

Ensemble (saison** 2010) 204,1 1,9 1,3 3,0 73,2 1,8 2,78 2,79

Nuitées* Séjours*

Nombrede nuitéesen 2010

(en millions)

Évolution 2009-2010 du nombre de nuitées

(en %)

Évolution 2009-2010 des nuitéesdes touristes en provenance...

de France de l'étranger (en %) (en %)

Nombrede séjoursen 2010

(en millions)

Évolution 2009-2010 du nombre de séjours

(en %)

Durée moyenne des séjours

2009 2010 (en nuitées) (en nuitées)

Fortement affectée par la crise économique de 2009, la fréquentation des hôtels redémarre en 2010. Dans les campings, elle augmente depuis 2008.La clientèle étrangère contribue à la hausse de fréquentation de ces deux types d’hébergements. Signe de la reprise économique amorcée début 2010, la clientèle d’affaires fréquente davantage les hôtels qu’en 2009.Les hôtels situés en ville, et plus particulièrement à Paris, sont les grands bénéficiaires de cette reprise. Plus que les années passées, le littoral atlantique et les massifs montagneux ont attiré les campeurs de 2010.Hôtels ou campings, les établis-sements les plus confortables sont plus recherchés. Et au sein des campings, les clients se tournent de plus en plus vers les emplacements avec habitations légères (chalets, bungalows, etc.).

Une fréquentation en hausse dans les hôtels et dans les campings

En 2010, le nombre de nuitées (définitions) progresse de 2,2 % dans les hôtels et de 0,9 % dans les campings (tableau 1). Conséquence de la crise économique, les touristes étrangers étaient venus moins nombreux en France en 2009 ; ils y reviennent en partie en 2010. Leur fréquentation augmente de + 2,8 % pour les hôtels, après - 11,1 % en 2009, et de + 1,0 % pour les campings, après - 1,1 %. Les touristes français sont également plus nombreux : + 2,0 % dans les hôtels et + 0,8 % dans les campings. La fréquentation hôtelière de 2010 est donc supérieure à celle de 2009 et ce presque tous les mois : mars, après de mauvais résultats en 2008 et 2009, retrouve quelques couleurs ; il en est de même pour juin et juillet avec respectivement + 5,9 % et + 2,9 %. Dans les campings, c’est en juillet et en août que la progression est la plus marquée, le début et la fin de la saison étant comparables à ceux de 2009.

Pour l’hôtellerie, la croissance de 2010 s’appuie sur l’augmentation du nombre de séjours (+ 1,8 %). Pour les campings, elle s’explique par la plus longue durée des séjours sur les emplacements locatifs.

Depuis 2008, la fréquentation des campings est repartie à la hausse, essentiellement grâce à la clientèle française (+ 6,9 % en sept ans). Quant à la clientèle étrangère, elle n’a pas retrouvé son niveau de 2003.

En 2010, la fréquentation dans les hôtels est comparable à celle des années 2005-2006, sans atteindre les hauts niveaux de 2007 et 2008. Comme pour les campings, elle est supérieure à celle de 2003 (+ 2,2 points), mais avec une clientèle étrangère moins présente qu’en 2003 ou 2007.

L’hôtellerie profite du retourde la croissance

En 2010, 192,2 millions de nuitées ont été passées dans les hôtels, pour 105,5 millions de séjours. La durée moyenne

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18 Bilan de l’offre touristique 2010

II

* Voir définitions.Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux, enquête de fréquentation hôtelière.

3. Provenance des clientèles étrangères des hôtels

Europe 47,5 -0,2 dont Royaume-Uni 10,8 -6,7 Allemagne 6,0 1,7 Italie 6,4 -1,8 Belgique 5,2 -1,9 Espagne 5,1 3,3Amériques 8,9 9,1 dont États-Unis 5,7 3,4Asie et Océanie 7,4 15,7 dont Chine 1,1 44,8Afrique 1,1 7,0Ensemble 65,0 2,8

Évolution 2009-2010 (en %)

Nuitées* en 2010(en millions)Provenance

des séjours reste stable : un peu moins de deux nuitées. La hausse de la fréquentation n’a pas permis d’effacer complètement la forte baisse de 2009 (- 4,9 %), ni, a fortiori, de retrouver le niveau record de fréquentation de 2007 (198,9 millions de nuitées).

L’augmentation du nombre de nuitées passées par la clientèle d’affaires dans les hôtels (+ 4,6 %) explique à elle seule 87 % de la croissance de 2010. Cela reflète la sortie de crise économique amorcée début 2010. La clientèle étrangère a également été un moteur de cette reprise. Avec une augmentation des nuitées de 2,8 %, elle contribue à 40 % de la croissance. En 2010, la fréquentation de la clientèle française augmente moins (+ 2,0 %), mais elle contribue davantage à la croissance (pour 60 %) : avec 127,3 millions de nuitées, elle représente en effet les deux tiers des nuitées des hôtels.

Toutes les catégories d’hôtels profitent de la reprise de la fréquentation. Et, en 2010, leurs taux d’occupation augmentent, mais restent inférieurs à ceux de 2007 et 2008. Le nombre de nuitées augmente de 3,7 % pour les 3 étoiles et de 12,0 % pour les 4 et 5 étoiles. Ces hôtels haut de gamme ont à la fois pu développer leur parc et leur taux d’occupation. À l’inverse, les hôtels de 0 à 2 étoiles ont dû réduire leur offre pour pouvoir accroître leur rentabilité (tableau 2).

Afflux de la clientèle étrangère lointaine dans les hôtels

L’afflux de la clientèle étrangère lointaine (tableau 3), notamment en provenance des nouvelles puissances économiques, est particulièrement fort : + 45 % pour les nuitées des touristes chinois entre 2009 et 2010, + 28 % pour les Sud-Américains ou encore + 23 % pour les touristes du Proche et Moyen-Orient.

Les nuitées des clients européens sont en légère baisse par rapport à 2009 (- 0,2 %). Là encore, la fréquentation des Européens les plus éloignés de la France augmente le plus : + 9,6 % pour les nuitées des touristes des pays du Nord de l’Europe, + 13,2 % pour ceux des pays d’Europe centrale et orientale et + 28,3 % pour les Russes.

À l’inverse, la clientèle plus habituelle des pays limitrophes est moins présente qu’en 2009. Les nuitées de la clientèle du Royaume-Uni, traditionnellement la plus importante, diminuent encore fortement en 2010 (- 6,7 %). En 2005, elles représentaient 21,7 % des nuitées étrangères en France, et seulement 16,6 % en 2010. Seules l’Espagne et l’Allemagne font exception, leur fréquentation progressant respectivement de + 3,3 % et de + 1,7 % sur un an.

Campings : le choix du confort plus fréquent...

103,8 millions de nuitées ont été passées dans les campings entre mai et septembre 2010, contre 102,9 millions au cours de la même période en 2009. D’un côté, la fréquentation touristique des emplacements nus diminue de 3,3 % alors que, de l’autre, celle des emplacements locatifs augmente de 7,5 %. Il s'agit d'une évolution structurelle.

Seule l’année 2009 fait figure d’exception : en effet, au plus fort de la crise économique, la fréquentation touristique sur les emplacements nus avait, elle aussi, progressé de 3 %. Les gestionnaires d’établissement accompagnent ces évolutions, en réduisant leur offre en emplacements nus (- 2,6 % après - 2,2 % en 2009) et en augmentant de 4,5 % les capacités en emplacements locatifs. Deux tiers des emplacements locatifs supplémentaires sont situés dans trois régions : Languedoc-Roussillon, Aquitaine et Rhône-Alpes.

Tout comme pour les hôtels, la fréquentation des campings les moins étoilés diminue, alors que celle des établissements de haut standing progresse : respectivement - 3,3 % et - 2,4 % pour les campings de 1 et

2 étoiles, contre + 2,0 % et + 2,6 % pour les 3 et 4 étoiles (tableau 4).

Là encore, les campings adaptent leur offre : dans un contexte général de réduction (- 1,0 % toutes catégories confondues), seule l’offre des 4 étoiles reste stable. En 2010, les campings de 3 et 4 étoiles offrent 59 % des emplacements et concentrent 72 % de la fréquentation.

Les campings les plus confortables sont également les plus équipés en emplacements locatifs : 41,6 % des emplacements sont locatifs dans les 4 étoiles, contre 10,7 % dans les établissements d’une étoile. Ce mouvement s’amplifie, puisqu’en 2010 les deux tiers des nouveaux emplacements locatifs sont créés dans les campings 3 et 4 étoiles.

Comme le nombre d’emplacements diminue et que la fréquentation des campings progresse, les taux d’occupation augmentent (+ 0,3 point), mais seuls les établissements les plus confortables en bénéficient.

... et des séjours plus longs

19,2 millions de touristes (12,1 millions en provenance de la France et 7,1 millions de l’étranger) ont fréquenté les campings de la métropole en 2010. Les séjours durent en moyenne 5,4 nuitées. Le nombre de

* Voir définitions.Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux, enquête de fréquentation hôtelière.

2. Parc et fréquentation des hôtels

0 et 1 étoile 107 183 -4,5 35,1 0,3 60,4 0,72 étoiles 258 731 -2,1 75,9 -0,7 56,7 0,33 étoiles 175 838 2,0 56,5 3,7 60,5 2,14 et 5 étoiles 69 857 5,4 24,6 12,0 65,1 4,1Ensemble 611 609 -1,2 192,2 2,2 59,4 1,3

Parc Fréquentation* Taux d'occupation*

Nombrede chambresau 1er janvier

2011

Évolution 2009-2010

(en %)

Nombrede nuitéesen 2010

(en millions)

Évolution 2009-2010

(en %)

Tauxen 2010

(en %)

Évolution 2009-2010

(en points)

Catégorie

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Bilan de l’offre touristique 2010 19

III

4. Parc et fréquentation des campings

* Voir définitions.Sources : Insee, DGCIS, enquête de fréquentation dans les campings.

0 et 1 étoile 47 699 -2,8 4,2 -3,3 25,8 -0,62 étoiles 237 307 -1,8 25,1 -2,4 29,2 -0,53 étoiles 267 763 -0,7 42,6 2,0 35,6 0,64 étoiles 147 176 0,0 32,0 2,6 44,1 1,1Ensemble 699 945 -1,0 103,8 0,9 34,9 0,3

Parc Fréquentation* Taux d'occupation*

Nombred'emplacements

au 1er janvier 2011

Évolution 2009-2010

(en %)

Nombrede nuitéesen 2010

(en millions)

Évolution 2009-2010

(en %)

Tauxen 2010

(en %)

Évolution 2009-2010

(en points)

Catégorie

Provenance des clientèles étrangères des campings

* Voir définitions.Sources : Insee, DGCIS, enquête de fréquentation dans les campings.

en millions de nuitées0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Pays-Bas

Royaume-Uni

Allemagne

Belgique

Italie

Suisse

Espagne

Danemark

Nuitées* 2010

Nuitées* 2009

touristes reste stable, c’est l’allongement de la durée des séjours qui fait croître la fréquentation des campings. Les séjours sur emplacements locatifs, d’une durée plus importante, sont préférés aux séjours sur emplacements nus. En 2010, quel que soit le type d’emplacement, les séjours des étrangers ont été plus longs qu’en 2009, tandis que ceux des Français étaient de plus courte durée.

Un tiers des touristes fréquentant les campings sont étrangers. Parmi eux, 98 % sont des Européens, dont 42 % originaires des seuls Pays-Bas (graphique). Entre 2009 et 2010, la fréquentation des touristes étrangers progresse, hormis pour ceux originaires d’Allemagne. Fait marquant, à l’inverse de ce qui se passe dans l’hôtellerie, les Britanniques reviennent passer leurs vacances dans les campings français, après une année de recul important.

Record de fréquentation pourles hôtels d’Île-de-France

Pour l’hôtellerie, l’année 2010 s’avère particulièrement bonne en Île-de-France (+ 5,7 % de fréquentation) sous l’afflux conjugué des clientèles françaises et étrangères (carte 1). Avec 66 millions de nuitées en 2010, la région capitale contribue à elle seule à 85 % de la hausse de fréquentation en métropole. Après la baisse de 2009, l’Île-de-France atteint ainsi son plus haut niveau de fréquentation depuis 2005.

La région Provence - Alpes - Côte d’Azur (PACA) est la deuxième par ordre d’importance en termes de fréquentation pour l’hôtellerie. Son nombre de nuitées croît de 2,7 %, ce qui ne compense qu’en partie la baisse de 6,4 % de l’année précédente. Les Français, mais davantage encore les étrangers, y sont venus en plus grand nombre.

En Rhône-Alpes, troisième région « hôtelière », la fréquentation des touristes français, mais également étrangers, baisse légèrement (- 0,6 % et - 0,8 %), et ce à l’instar de l’ensemble des régions de montagne.

Dans les autres régions, la fréquentation hôtelière est plus dynamique à l’est de l’Île-de-France. Elle est particulièrement élevée en Bourgogne (+ 5,2 %), grâce à une forte augmentation de la fréquentation des étrangers (+ 7,8 %). Dans les régions de la moitié ouest de la France, la fréquentation diminue. Seules l’Aquitaine et la Basse-Normandie font exception.

Après la forte baisse de 2009, l’espace urbain suscite de nouveau l’intérêt des touristes (+ 2,4 %). Sur le littoral, seules la côte méditerranéenne et la Corse bénéficient

d’un afflux de clientèle. Enfin, les massifs montagneux, et tout particulièrement les Pyrénées (- 7,2 %), sont moins prisés qu’en 2009.

Campings : une saison favorable sur le littoral atlantique

Dans les campings, la saison d’été 2010 est très positive pour le littoral atlantique. L’activité touristique a été particulièrement favorable en Aquitaine, Pays de la Loire et Basse-Normandie grâce, notamment, à une présence plus importante des touristes étrangers (carte 2). Seul Poitou-Charentes fait exception : son image aura sans doute été affectée ponctuellement par les ravages de la tempête Xynthia, fin février 2010. Les étrangers y sont certes venus en plus grand nombre, mais pas suffisamment

pour combler le recul de la fréquentation des Français.

La fréquentation sur le littoral méditerranéen diminue en 2010 : les campings de la région PACA comptent en effet 3,6 % de nuitées en moins, contrairement aux hôtels de cette région. Cette désaffection est le fait des touristes français comme des touristes étrangers. En Languedoc-Roussillon et en Corse, la fréquentation est restée proche du niveau atteint en 2009.

La saison 2010 a également été favorable en montagne : 1,7 % de nuitées supplémentaires pour l’ensemble des massifs et 3,2 % en plus pour les seuls touristes en provenance de l’étranger.

L’espace rural et l’espace urbain ont enregistré respectivement des hausses de 2,5 % et 2,2 %.

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20 Bilan de l’offre touristique 2010

IV

Directeur de la publication Luc Rousseau

Rédacteur en chefFrançois Magnien

Secrétaire de rédactionNicole Merle-LamootComposition par PAO

Brigitte Baroin

Direction générale de la compétitivité,de l'industrie et des services

Séverine Francastel, DGCIS,Dominique Pallez, Insee

Bibliographie - Pallez D., « 2009 : une saison très favorable pour les campings, une année difficile pour l’hôtellerie », Insee Première n° 1296, mai 2010.- Doguet B., « 2009 : une année difficile pour l’hôtellerie de tourisme, alors que le camping gagne du terrain », Le 4 pages de la DGCIS n° 9, mai 2010.- Mémento du tourisme, DGCIS, édition 2010 (sortie prévue en mai 2011).- Les 4 Pages mensuels de conjoncture hôtelière de la DGCIS. - Le 4 Pages de la DGCIS, « Bilan de l'année touristique 2010 en France » (à paraître).

1. Fréquentation* dans les hôtels en 2010selon les régions

60

306

Plus de 3 %De 0 à 3 %Moins de 0 %

Évolution 2009-2010

Nuitées (en millions)

20

102

Plus de 3 %De 0 à 3 %Moins de 0 %

Évolution 2009-2010

Nuitées (en millions)

2. Fréquentation* dans les campings en 2010selon les régions

* Voir définitions.Sources : Insee, DGCIS, partenaires régionaux, enquête de fréquentation hôtelière.

* Voir définitions.Sources : Insee, DGCIS, enquête de fréquentation dans les campings.

SourcesL’enquête de fréquentation hôtelière

est effectuée mensuellement auprès des hôtels de tourisme classés (de 0 à 5 étoiles) et des hôtels de chaîne (classés ou non). Elle est réalisée conjointement par l’Insee et la direction générale de la Compétitivité, de l’Industrie et des Services (DGCIS). Dans la plupart des régions, elle bénéficie d’une extension d’échantillon financée par les partenaires locaux du tourisme.

L’enquête de fréquentation dans les campings (hôtellerie de plein air) relève également d’un partenariat entre l’Insee et la DGCIS. L’ensemble des campings classés (de 1 à 4 étoiles) possédant au moins un emplacement de passage (définitions) est interrogé mensuellement au cours de la saison d’été (de mai à septembre). Les campings possédant uniquement des emplacements loués à l’année ne sont pas enquêtés.

Les résultats figurant dans cette publication sont définitifs pour les campings ; pour les hôtels, les résultats des deux derniers mois de l’année sont provisoires. Les enquêtes campings ont été rénovées en 2003 et les enquêtes hôtels en 2005. Les séries hôtels ont été rétropolées jusqu’en 2003.

DéfinitionsLes nuitées (ou fréquentation)

correspondent au nombre total de nuits passées par les clients dans un hôtel ou un camping ; un couple séjournant trois nuits consécutives dans un hôtel compte ainsi pour six nuitées, de même que six personnes ne séjournant qu’une nuit. La fréquentation des campings est observée uniquement entre mai et septembre, période autrement appelée saison.

Le nombre de séjours (ou arrivées) correspond au nombre de clients différents séjournant une ou plusieurs nuits consécutives dans le même hôtel ou le même camping.

Un emplacement de passage est un emplacement destiné à une clientèle touristique n’y élisant pas domicile. Il peut être nu ou locatif, c’est-à-dire équipé d’un hébergement léger du type chalet, bungalow, mobile home ou habitation légère de loisir.

Le taux d’occupation est le rapport du nombre de chambres (ou d’emplacements) occupées au nombre de chambres (ou d’emplacements) effectivement offertes sur une période donnée (c’est-à-dire en excluant les fermetures saisonnières).

Pour en savoir plus :Consultez la rubrique « Statistiques et études économiques » du site tourisme.gouv.fr

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Bilan de la demande touristique2010

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Bilan de la demande touristique 2010 23

Bilan 2010 du tourisme des résidents (enquête SDT1)

Synthèse

En 2010, le taux de départ des Français pour motif personnel (75,9 %) a baissé de 2,1 points par rapport à 2009. Le nombre de voyages réalisés (197,5 millions) a donc diminué (- 2,3 %). Néanmoins, ce constat doit être tempéré par des signes de reprise de l’activité : d’abord, les touristes résidents ont sensiblement allongé leurs séjours, de sorte que le nombre des nuitées (1,14 milliard en 2010) n’a reculé que de 1,4 % ; ensuite, le poids de l’hébergement marchand s’est accru ; enfin, la dépense a augmenté fortement (4,9 %). On renoue ainsi avec la situation, régulièrement observée avant la crise, d’une divergence entre stabilité, voire recul, des nuitées et forte croissance des dépenses, largement du fait - avant la crise - d’une hausse des prix.Cette situation reflète exclusivement celle des voyages en métropole (près de 90 %). Elle est radicalement différente pour les voyages à l’étranger : leur nombre s’est accru (+1,5%), celui des nuitées davantage (+ 3,3 %) et le montant des dépenses plus encore (+5,3 %).

En 2010, le taux de départ des Français en voyage pour motif personnel s’est établi à 75,9 %, en baisse de 2,1 points par rapport à 2009. Le calendrier 2010, avec un nombre de jours fériés et de ponts plus réduit qu’en 2009, a contribué à la diminution du taux de départ en courts séjours.

La baisse du taux de départ en 2010 concerne toutes les catégories de ménages : les ouvriers (- 3,0 points), les employés (- 3,1 points) et, même s’ils résistent mieux, les ménages dont le chef est un cadre supérieur ou bien exerce une profession intellectuelle supérieure (- 1,5 point).

Le nombre des voyages réalisés en 2010 est mécaniquement en baisse2 lui aussi (- 2,3 % par rapport à 2009). Contrairement aux années précédentes, le seuil des 200 millions de voyages pour motif personnel n’a pas été atteint (197,5 millions de voyages pour motif personnel en 2010). La baisse est donc sensible après une quasi-stabilité en 2009 (- 0,1 % par rapport à 2008).

Selon qu’il s’agit de voyages en métropole ou à l’étranger, les évolutions ne sont pas du tout les mêmes : alors que le nombre de voyages en métropole s’est replié de 2,8 %, les Français voyagent de plus en plus à l’étranger (+ 1,5 % en 2010 après + 1,0 % en 2009). Néanmoins, la part de ces voyages reste encore limitée (11 %), de sorte que leur hausse ne permet pas de compenser la baisse des voyages en métropole.

La baisse des voyages en 2010 n’est pas uniforme sur l’ensemble de l’année : le recul est plus marqué sur la période estivale, - 3,2 % sur la période juillet-août par rapport à la même période de 2009 et - 4,5 % sur la période de mai à septembre. La demande de voyages est toutefois repartie au dernier trimestre 2010 (+ 0,8 %).

La majorité des régions ont été concernées par le recul de la demande de voyages des résidents, en particulier certaines régions emblématiques de l’activité touristique comme PACA, avec une baisse de 5,7 % du nombre de voyages de résidents dans la région en 2010. A contrario, quelques régions tirent leur épingle du jeu : la Corse (+ 5,5 %), la Basse-Normandie (+ 3,6 %) ou encore la Lorraine (+ 6,8 %). Le nombre de voyages des Français est également orienté à la hausse pour la région capitale (+ 1,6 % par rapport à 2009). Avec près de 14 millions de voyages personnels réalisés en 2010, l’Île-de-France est restée dans le trio de tête des régions touristiques préférées des Français, derrière Rhône-Alpes (19,9 millions) et PACA (16,2 millions).

En termes d’espaces touristiques, les campagnes continuent à générer le plus de voyages (un tiers du total) devant les villes et le littoral. Les espaces littoraux ( - 4,1 %), ruraux ( - 3,9 %) et de montagne hors stations ( - 4,4 %) sont en recul. Les villes (stabilité) et les stations de ski (légère hausse des voyages) résistent mieux.

1 Cf Annexe 1, p. 51.2 La population de référence pour le calcul du taux de départ n’ayant que très peu évolué.

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24 Bilan de la demande touristique 2010

S’agissant des voyages des touristes français à l’étranger, en dehors de l’Afrique, en recul de 5 %, tous les autres continents ont bénéficié de la croissance de leur nombre : l’Europe (+ 2,7 %), mais aussi les destinations plus lointaines, telles l’Amérique (+ 3,3 %) et l’Asie-Océanie (+ 5,2 %). Le Vieux Continent demeure, et de loin, la principale zone de réception, avec 70 % des voyages des Français à l’étranger. L’Espagne reste leur destination étrangère favorite, renforçant même sa position en 2010 (+ 6,4 %). Par ailleurs, bénéficiant d’un change favorable, les Français ont davantage fréquenté la Grande-Bretagne et les États-Unis.

En 2010, les touristes Français ont réalisé un total de 1,14 milliard de nuitées au cours de leurs voyages pour motif personnel : 940 millions sur le territoire métropolitain et 205 millions à l’étranger. Du fait de voyages plus long à l’étranger (9,5 nuitées contre 5,3), la part des nuitées en métropole (82,1 %) est moins élevée que la part des voyages (89,1 %). Comme pour les voyages, l’évolution est à la baisse pour les nuitées, mais celle-ci est moins marquée : - 1,4 % par rapport à 2009. Selon qu’il s’agit de séjours en métropole ou à l’étranger, les évolutions sont contrastées : un recul plus marqué des nuitées dans le premier cas (- 2,3 %), une hausse, comme pour les voyages, dans le second (+3,3 %).

Aussi bien, d’une part, le moindre recul des nuitées par rapport aux voyages en métropole que, d’autre part, leur plus forte croissance à l’étranger s’expliquent par un allongement de la durée des séjours (+1,0 % au global), plus marqué pour les voyages à l’étranger (+1,7 %) qu’en métropole (+ 0,5 %).

Autre signe de reprise, l’évolution des nuitées est plus favorable aux hébergements marchands, aussi bien pour les destinations intérieures qu’à l’étranger. En effet, en 2010, en métropole, les nuitées dans des hébergements marchands n’ont reculé que de 1,6 % contre - 2,7 % pour les nuitées non marchandes et, à l’étranger, les nuitées payantes ont augmenté de 3,5 % contre + 2,9 % pour les autres. Au total, toutes destinations confondues, la fréquentation des hébergements marchands est restée stable quand celle des hébergements non marchands a baissé (- 2,2 %).

Enfin, la dépense des touristes français a augmenté fortement (4,9 %). On renoue ainsi avec la situation, régulièrement observée avant la crise, d’une divergence entre stabilité (ou recul) des nuitées et forte croissance des dépenses, largement du fait - avant la crise - d’une hausse des prix. Cette situation reflète exclusivement celle des voyages en métropole (près de 90 %).

2 Le taux de départ en voyages pour motif personnel (agrément, santé, étude, etc.) d’une population rapporte le nombre de personnes ayant passé au moins une nuitée à l’extérieur de leur domicile pour motif personnel à l’ensemble de la population considérée. Ici, on mesure le taux de départ des personnes résidentes en France de 15 ans ou plus.

3 Dom exclus.

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Bilan de la demande touristique 2010 25

Bilan détaillé de l’activité touristique des résidents en 2010

1. En 2010, les Français sont moins nombreux à être partis en voyage pour motif personnel

En 2010, le taux de départ des Français en voyage pour motif personnel s’est établi à 75,9 %, contre 78,0 % en 2009 (graphique 1). La part des résidents partis au moins une fois en déplacement touristique (avec une nuit passée hors du domicile) au cours de l’année est donc en baisse de 2,1 points. Sur la période 2005-2009, le taux de départ avait oscillé entre 77,4 % et 78,6 % (graphique 2).

Le calendrier 2010, avec un nombre de jours fériés et de ponts plus réduit qu’en 2009, à contribué à la diminution en courts séjours. Sur l’ensemble de l’année, le taux de départ en court voyage (une à trois nuitées hors du domicile) a reculé de 3 points, soit deux fois plus que celui des grandes vacances (taux de départ en baisse de 1,5 point seulement).

Cependant ce constat est seulement valable pour les voyages en France. En effet, ces trois dernières années les Français ont un peu plus accru le nombre de leurs courts séjours à l’étranger que celui des plus longs (+ 1,6 % en 2010 par rapport à 2009, contre + 1,5 % pour l’ensemble des voyages à l’étranger). La possibilité de réserver par internet en dernière minute un week-end dans une capitale européenne à des tarifs attractifs contribue sans doute au développement d’un nomadisme de court séjour à l’étranger : plus des deux tiers des courts voyages à destination de l’Europe font l’objet d’une réservation totale ou partielle par internet. Le recours à internet pour réserver une ou plusieurs composantes (hébergement, transport, etc.) du voyage s’amplifie progressivement alors même que la part des voyages réservés est stable, autour de 40 %. Ainsi, pour la première fois, en 2010 les Français sont passés par internet pour plus de la moitié des voyages réservés (54 % et + 5 points par rapport à 2009), soit pour plus d’un voyage sur cinq.

Graphique 1 : Taux de départ* en 2009 et 2010 et évolution 2010/2009 du nombre de voyages* des touristes français selon la Profession Catégorie Sociale (PCS) du chef de ménage

Taux de départ Évolution du nombre (en %) de voyages (en %)

93,989,3

79,6

71,8 71,1

78,0

92,486,9

76,5

68,8 69,8

75,976,3 73,61,8

-1,4 -1,2

-4,6

-6,2

-2,0 -2,3

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Agriculteursexploitants,artisans,

commerçants etchefs d'entreprise

Cadres etprofessionsintellectuellessupérieures

Professionsintermédiaires

Employés Ouvriers Inactifs (retraités,étudiants,

demandeursd'emploi,

personnes au foyer)

Ensemble-7,0

-6,0

-5,0

-4,0

-3,0

-2,0

-1,0

0,0

1,0

2,0

3,0Taux de départ en 2009Taux de départ en 2010Évolution 2010/2009 du nombre de voyages (en %)

* pour motif personnel.Source : Enquête SDT (DGCIS).

La baisse du taux de départ en 2010 concerne toutes les catégories de ménages, en premier lieu celles des ouvriers (- 3,0 points) et des employés (- 3,1 points). Ces deux catégories avaient bien résisté aux premiers effets de la crise en 2009. Même s’ils résistent mieux, les ménages dont le chef est un cadre supérieur ou bien exerce une profession intellectuelle supérieure sont concernés par la baisse du taux de départ (- 1,5 point).

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26 Bilan de la demande touristique 2010

La baisse du taux de départ des résidents s’observe dans de nombreuses régions, notamment en Rhône-Alpes et en Bretagne. Les touristes en provenance de la région PACA on fortement réduit leur mobilité en court séjour (- 8 points) mais aussi le nombre de leurs voyages plus longs (- 5,1 points). Les Franciliens, plus aisés que la moyenne, ont mieux résisté et, toutes durées de voyages confondues, sont de nouveau ceux qui partent le plus en 2010, avec un taux de départ de 85,6 %.

Graphique 2 : Évolution du taux de départ des individus selon la PCS du chef de ménage

Source : Enquête SDT (DGCIS).

2. Moins de voyages en France, en particulier en court séjour, mais plus de voyages à l’étranger

Le nombre des voyages réalisés en 2010 est mécaniquement en baisse3 (- 2,3 % par rapport à 2009) et, contrairement aux années précédentes, le seuil des 200 millions de voyages pour motif personnel n’a pas été atteint (197,5 millions de voyages pour motif personnel en 2010). La baisse est donc sensible après une quasi-stabilité en 2009 (- 0,1 % par rapport à 2008). La baisse du prix du carburant en 2009 avait vraisemblablement contribué à maintenir le volume des voyages.

Par ailleurs, le recul porte exclusivement sur les voyages en métropole (- 2,8 % DOM exclus) : dans le même temps, les Français accentuent leur propension à voyager à l’étranger : + 1,5 % en 2010 après + 1,0 % en 2009 (tableau 1). Néanmoins, la part des voyages à l’étranger des résidents reste encore limitée à 11 %, ce qui ne permet pas de compenser la baisse des voyages en métropole. Celle-ci demeure, et de loin, la destination favorite de ses habitants : ils y réalisent traditionnellement près de 9 voyages sur 10.

La baisse des voyages des Français en 2010 n’est pas uniforme sur l’ensemble de l’année (graphique 3) : le recul est plus marqué sur la période estivale, - 3,2 % sur la période juillet-août par rapport à la même période de 2009 et - 4,5 % sur la période de mai à septembre. La demande de voyages est toutefois repartie au dernier trimestre 2010 (+ 0,8 %).

3 La population de référence pour le calcul du taux de départ n’ayant que très peu évolué.

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Bilan de la demande touristique 2010 27

Tableau 1 : Voyages, nuitées et durée des séjours des résidents en France* et à l’étranger**

a. Voyages et nuitées

Voyages En France 181 176 89,1 -2,8 -2,5 À l'étranger 21 22 10,9 1,5 0,2 Total 202 198 100 -2,3 -2,3

Nuitées En France 962 940 82,1 -2,3 -1,9 À l'étranger 198 205 17,9 3,3 0,6 Total 1 160 1 144 100 -1,4 -1,4

Nombre (en millions) Structure

2010 (%)

Évolution 2010/2009

(%)

Contribution (points de %)

2009 2010

b. Durée des séjours

En France 5,31 5,34 0,5À l'étranger 9,31 9,47 1,7Total 5,73 5,79 1,0

Durée moyenne des séjours (en nuitées) Évolution

2010/2009 (%) 2009 2010

* Hors DOM. ** y compris DOM.Source : Enquête SDT (DGCIS).

Graphique 3 : Évolution mensuelle de l’activité touristique (voyages et nuitées) des résidents depuis 2006Glissement annuel en %*

* Nombre de voyages (de nuitées) d’un mois m de l’année n rapporté au nombre de nuitées du même mois de l’année n-1.Source : Enquête SDT (DGCIS).

3. La plupart des régions françaises ont pâti du recul des arrivées ; celles-ci se sont néanmoins maintenues dans les espaces urbains et les stations de ski

La majorité des régions ont pâti du recul de la demande de voyages des Français (tableau 2), en particulier certaines régions emblématiques de l’activité touristique comme PACA, avec une baisse de 5,7 % du nombre de voyages de résidents dans la région en 2010 (plus forte contribution à la baisse, de 0,5 point) ou la Bretagne (- 3,9 %). La tempête Xynthia, en février 2010, a pénalisé l’activité touristique en Poitou-Charentes (- 6,4 %). La baisse est moins forte dans d’autres régions également touristiques telles que le Languedoc-Roussillon (- 0,8 %), Aquitaine (- 0,8 %) ou Rhône-Alpes (- 0,2 %).

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28 Bilan de la demande touristique 2010

A contrario, quelques régions tirent leur épingle du jeu : la Corse (+ 5,5 %), la Basse-Normandie (+ 3,6 %) ou encore la Lorraine (+ 6,8 % et + 0,2 point de contribution, la plus forte à la hausse). À Metz, l’ouverture du centre Pompidou, en mai 2010, attire de nombreux touristes dans l’agglomération : de mai à décembre, les courts voyages ont bondi de 22,5 % par rapport à la même période en 2009. Le nombre de voyages des Français est également orienté à la hausse pour la région capitale (+ 1,6 % par rapport à 2009). Avec près de 14 millions de voyages personnels réalisés en 2010, l’Île-de-France est restée dans le trio de tête des régions touristiques préférées des Français, derrière Rhône-Alpes (19,9 millions) et PACA (16,2 millions).

Tableau 2 : Évolution 2010/2009 des voyages et des nuitées en France des touristes résidents selon la région de destination

Alsace 1,7 -8,8 -0,2 1,3 -7,6 -0,1 4,11 4,16 1,3Aquitaine 6,4 -0,8 -0,1 7,7 -1,1 -0,1 6,38 6,36 -0,3Auvergne 2,9 -4,3 -0,1 2,7 1,5 0,0 4,62 4,91 6,1Bourgogne 3,5 -4,3 -0,2 2,8 -9,4 -0,3 4,40 4,16 -5,4Bretagne 7,0 -3,9 -0,3 8,1 -4,2 -0,3 6,23 6,21 -0,3Centre 4,5 -3,7 -0,2 3,1 -2,2 -0,1 3,61 3,66 1,6Champagne-Ardenne 1,9 -11,3 -0,2 1,3 3,6 0,0 3,16 3,69 16,9Corse 0,9 5,5 0,0 2,0 -8,1 -0,2 12,76 11,12 -12,8Franche-Comté 1,8 -7,8 -0,1 1,6 -2,3 0,0 4,50 4,77 6,0Île-de-France 7,9 1,6 0,1 5,0 4,1 0,2 3,32 3,40 2,4Languedoc-Roussillon 7,1 -0,8 -0,1 10,0 -1,5 -0,1 7,57 7,52 -0,7Limousin 1,2 -16,5 -0,2 1,2 -12,7 -0,2 5,15 5,38 4,5Lorraine 3,0 6,8 0,2 2,2 -1,1 0,0 4,17 3,86 -7,4Midi-Pyrénées 5,1 -1,7 -0,1 5,3 -3,8 -0,2 5,74 5,61 -2,2Nord - Pas-de-Calais 3,8 -5,0 -0,2 2,8 0,4 0,0 3,76 3,97 5,7Basse-Normandie 3,7 3,6 0,1 3,4 7,6 0,2 4,73 4,91 3,8Haute-Normandie 2,2 -8,4 -0,2 1,4 -6,1 -0,1 3,36 3,45 2,5Pays de la Loire 7,5 -1,8 -0,1 7,3 -1,7 -0,1 5,23 5,23 0,1Picardie 2,5 -5,6 -0,1 1,8 -2,4 0,0 3,61 3,73 3,4Poitou-Charentes 4,6 -6,4 -0,3 5,2 -6,0 -0,3 6,01 6,04 0,5Provence - Alpes - Côte d’Azur 9,2 -5,7 -0,5 12,5 -4,6 -0,6 7,16 7,24 1,1Rhône-Alpes 11,3 -0,2 0,0 11,2 0,2 0,0 5,24 5,26 0,4Non déterminé 0,2 -20,5 -0,1 0,2 -19,8 -0,1 4,90 4,95 0,9Total 100 -2,8 -2,8 100 -2,3 -2,3 5,31 5,34 0,5

Voyages

Structure en 2010

Structure en 2010

En 2009 (en nuitées)

Évolution 2010/2009

(en %)

Évolution 2010/2009

(en %)

En 2010 (en nuitées)

Contribution à l'évolution totale (en points de %)

Contribution à l'évolution totale (en points de %)

Évolution 2010/2009

(en %)

Nuitées Durée moyenne de voyage

Source : Enquête SDT (DGCIS).

En termes d’espaces touristiques, les campagnes continuent à générer le plus de voyages (un tiers du total), devant les villes et le littoral (tableau 3). Les espaces littoraux (- 4,1 %), ruraux (- 3,9 %) et de montagne hors stations (- 4,4 %) sont en recul. Les villes (stabilité) et les stations de ski (légère hausse des voyages) résistent mieux.

Tableau 3 : Évolution 2010/2009 des voyages et des nuitées en France par espace touristique

Mer 22,6 -4,1 -0,9 31,2 -3,3 -1,1 7,3 7,4 0,7Rural 34,3 -3,9 -1,3 30,9 -2,0 -0,6 4,7 4,8 2,0Ville 29,2 -0,1 0,0 20,9 -1,5 -0,3 3,9 3,8 -1,4Stations de ski 4,7 0,5 0,0 6,3 -3,1 -0,2 7,3 7,1 -3,6Montagne hors ski 6,0 -4,4 -0,3 7,0 -1,6 -0,1 6,1 6,2 2,9Non déterminé 3,2 -7,8 -0,3 3,7 -1,3 0,0 5,7 6,1 7,0Total 100,0 -2,8 -2,8 100,0 -2,3 -2,3 5,3 5,3 0,5

Voyages

Structure en 2010

Structure en 2010

En 2009 (en nuitées)

Évolution 2010/2009

(en %)

Évolution 2010/2009

(en %)

En 2010 (en nuitées)

Contribution à l'évolution totale (en points de %)

Contribution à l'évolution totale (en points de %)

Évolution 2010/2009

(en %)

Nuitées Durée moyenne de voyage

Source : Enquête SDT (DGCIS).

Type d’espace en France métropolitaine

Destination

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Bilan de la demande touristique 2010 29

4. La hausse du nombre de voyages à l’étranger a bénéficié à tous les continents sauf l’Afrique

En dehors de l’Afrique, en recul de 5 %, tous les autres continents ont bénéficié de la croissance du nombre de voyages des touristes français à l’étranger (tableau 4) : l’Europe (+ 2,7 %), mais aussi les destinations plus lointaines, telles l’Amérique (+ 3,3 %) et l’Asie-Océanie (+ 5,2 %).Le Vieux Continent demeure, et de loin, la principale zone de réception, avec 70,7 % des voyages des Français à l’étranger (+ 0,8 point par rapport à 2009). L’Espagne reste la destination étrangère favorite des Français, avec près d’un voyage à l’étranger sur six, et elle renforce sa position (+ 6,4 %), devant l’Italie en recul (- 6,1 %). Par ailleurs, bénéficiant d’un change favorable, les Français ont davantage fréquenté la Grande-Bretagne (+ 12 %) et les États-Unis (+ 28,9 %).

Tableau 4 : Évolution 2010/2009 des voyages et des nuitées à l’étranger des touristes résidents selon la zone de destination

Europe 70,7 2,7 1,9 56,9 6,0 3,4 7,4 7,6 3,2 dont Espagne 16,4 6,4 1,0 14,8 4,5 0,7 8,7 8,6 -1,7 Italie 10,6 -6,1 -0,6 8,4 -0,8 -0,1 7,2 7,6 5,7Afrique 14,1 -5,0 -0,7 17,8 -1,0 -0,2 11,4 11,9 4,2Amériques 9,6 3,3 0,3 15,9 -0,9 -0,1 16,3 15,7 -4,0Asie et Océanie 4,0 5,2 0,2 6,5 6,3 0,4 15,2 15,4 1,1Non déterminé 1,5 -7,6 -0,1 2,8 -2,7 -0,1 16,7 17,6 5,3Total 100 1,5 1,5 100 3,3 3,3 9,3 9,5 1,7

Voyages

Structure en 2010

Structure en 2010

En 2009 (en nuitées)

Évolution 2010/2009

(en %)

Évolution 2010/2009

(en %)

En 2010 (en nuitées)

Contribution à l'évolution totale (en points de %)

Contribution à l'évolution totale (en points de %)

Évolution 2010/2009

(en %)

Nuitées Durée moyenne de voyage

Source : Enquête SDT (DGCIS).

5. L’allongement de la durée des voyages, surtout à l’étranger, a limité le recul global des nuitées

En 2010, les touristes français ont réalisé un total de 1,14 milliard de nuitées au cours de leurs voyages pour motif personnel (tableau 1) : 940 millions sur le territoire métropolitain et 205 millions à l’étranger. Du fait de voyages plus longs à l’étranger (9,5 nuitées contre 5,3), la part des nuitées en métropole (82,1 %) est moins élevée que la part des voyages (89,1 %).

Comme pour les voyages, dont le nombre a globalement reculé de 2,3 % par rapport à 2009, l’évolution est à la baisse pour les nuitées : - 1,4 %. Selon qu’il s’agit de séjours en métropole ou à l’étranger, les évolutions sont contrastées : un recul plus marqué des nuitées dans le premier cas (- 2,3 %), une hausse, comme pour les voyages, dans le second (+3,3 %).

Qu’il s’agisse du moindre recul par rapport aux voyages des nuitées en métropole ou de leur plus forte croissance à l’étranger, le différentiel correspond à un allongement de la durée des séjours (+1,0 % au global), plus marqué pour les voyages à l’étranger (+1,7 %) qu’en métropole (+ 0,5 %). Cet allongement des séjours est le signe encourageant d’une reprise de l’activité du tourisme. À l’étranger, il a d’autant plus contribué à limiter le recul des nuitées que la durée moyenne des voyages hors métropole est élevée.

Globalement, l’allongement des séjours a été particulièrement important en fin d’année : la reprise observée sur les voyages (+ 0,8 %) au quatrième trimestre 2010 est nettement plus forte en termes de nuitées (+ 7,3 %).

Les nuitées en métropole perdues par rapport à 2009 (22,3 millions) représentent l’équivalent d’une semaine entière de fréquentation touristique des Français sur le territoire en 2009. Alors même que la durée moyenne des séjours est très variable selon les espaces touristiques (beaucoup plus longues à la mer et à la montagne qu’à la campagne et à la ville), donc la répartition des nuitées différente de celle des voyages, l’évolution de la fréquentation dans les territoires est en phase avec celle des arrivées : baisse sur tous les types d’espaces, y compris dans les villes (- 1,5 %) et des stations de ski (-1,3 %), qui pourtant résistent mieux en termes de voyages. Certaines destinations régionales, en recul en nombre de voyages, bénéficient toutefois d’une fréquentation en hausse : c’est le cas de Champagne-Ardenne (+ 3,6 %) et de l’Auvergne (+ 1,5 %).

Destination

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30 Bilan de la demande touristique 2010

En 2010, les touristes français ont réalisé 6,5 millions de nuitées de plus qu’en 2009 à l’étranger. Ce sont les destinations européennes qui connaissent un regain de fréquentation (+ 6,0 %), l’allongement des voyages y contribuant pour plus de la moitié. Le volume des nuitées des touristes français vers les destinations lointaines reste stable (+ 0,1 %).Les disparités régionales rendent compte des spécificités socio-économiques : ainsi les Franciliens cumulent un taux moyen de départ, un nombre moyen de voyages par individu parti et une durée moyenne de voyages élevés (7,1 nuitées en moyenne en 2010). À l’inverse, les habitants du Nord - Pas-de-Calais réalisent les plus longs voyages (6,7 nuitées en moyenne) après les Franciliens mais cumulent un faible taux de départ et un faible nombre de voyages par individu parti.

6. La part des nuitées en hébergements marchands a progressé en 2010

Autre signe de reprise (avec l’allongement des séjours), l’évolution des nuitées est plus favorable aux hébergements marchands, aussi bien pour les destinations intérieures qu’à l’étranger. En effet, en 2010, en métropole, les nuitées dans des hébergements marchands n’ont reculé que de 1,6 % contre - 2,7 % pour les nuitées non marchandes et, à l’étranger, les nuitées payantes ont augmenté de 3,5 % contre seulement + 2,9 % pour les autres (tableau 5). Au total, toutes destinations confondues, la fréquentation des hébergements marchands est restée stable quand celle des hébergements non marchands a baissé (- 2,2 %).

Cette évolution n’est toutefois pas assez forte pour remettre en cause les comportements structurels : les Français ont continué de privilégier l’hébergement marchand pour leurs voyages à l’étranger (68,5 % des nuitées) et l’hébergement non marchand pour leurs voyages en métropole (67,1 % des nuitées). En métropole, s’agissant de l’hébergement non marchand, dans plus de 80 % des cas, la famille ou les amis assurent le gîte ; autrement les Français passent ces nuitées non marchandes dans leur résidence secondaire. Toujours en métropole, les locations, gîtes et chambres d’hôtes assurent près de la moitié des nuitées marchandes (47,5 %) des touristes résidents, loin devant les campings (26 %) et les hôtels (18,2 %).

Tableau 5 : Évolution 2010/2009 des nuitées des touristes français en France et à l’étranger selon le type d’hébergement

Hôtel 150 13,1 3,5 6,0 1,6 0,1 45,5 4,7 2,1Camping 87 7,6 -4,4 8,6 -1,9 -0,2 3,3 -26,4 -1,2Location, gîte ou chambre d’hôte 173 15,1 -0,6 15,7 -1,2 -0,2 12,7 3,1 0,4Autre hébergement marchand 40 3,5 -0,5 2,7 -8,6 -0,2 7,0 18,1 1,1Hébergement marchand 450 39,3 0,0 32,9 -1,6 -0,5 68,5 3,5 2,4Résidence secondaire du foyer 160 14,0 -1,2 16,4 -2,6 -0,4 3,1 49,2 1,1Famille 414 36,2 -1,3 39,8 -1,7 -0,7 19,5 2,1 0,4Amis 89 7,8 -4,4 8,2 -5,3 -0,4 5,9 1,3 0,1Autre hébergement non marchand 31 2,7 -11,1 2,7 -9,5 -0,3 3,0 -16,9 -0,6Hébergement non marchand 695 60,7 -2,2 67,1 -2,7 -1,8 31,5 2,9 0,9Total des hébergements 1 144 100 -1,4 100 -2,3 -2,3 100 3,3 3,3

Ensemble des nuitéesNombre de nuitées en

2010 (en millions)

Structure des nuitées par

type d’hébergement

en 2010 (en %)

Structure des nuitées par

type d’hébergement

en 2010 (en %)

Structure des nuitées par

type d’hébergement

en 2010 (en %)

Évolution 2010/2009

(en %)

Évolution 2010/2009

(en %)

Évolution 2010/2009

(en %)

Contribution à l'évolution

totale (en points

de %)

Contribution à l’évolution

totale (en points

de %)

Nuitées en France Nuitées à l’étranger

Source : Enquête SDT (DGCIS).

7. Légère diminution des voyages par la route

En 2010, les Français ont réalisé, toutes destinations confondues, plus des trois quarts de leurs voyages personnels par la route (78,1 %), essentiellement en voiture. Néanmoins, sous les effets conjugués des hausses répétées du prix du carburant et de la concurrence des autres modes de transport, notamment du low cost aérien, la route a cédé un peu de terrain (- 1,1 point par rapport à 2009). Pour les voyages à l’étranger, l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll a pesé sur la demande de longs voyages en avril-mai (- 5,5 %) mais l’aérien reste logiquement le mode de transport majoritaire (55,5 %) devant la route (33,7 %). C’est donc avec les voyages en métropole que le poids de la route est le plus élevé (83,5 %) : les Français n’hésitent pas à utiliser un réseau routier et autoroutier qui maille très largement le territoire. Loin derrière, le ferroviaire rassemble près d’un voyage sur sept (13,1 %).

Type d’hébergement

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Bilan de la demande touristique 2010 31

8. En 2010, les Français ont dépensé nettement plus au cours de leurs voyages

En 2010, bien que leurs nuitées aient été moins nombreuses, les Français ont davantage dépensé qu’en 2009 au cours de leurs voyages pour motif personnel : 60,7 milliards d’euros (tableau 6), soit une hausse assez notable de + 4,9 %.

L’augmentation des dépenses les touristes français est importante pour les voyages en métropole (+ 4,7 %) alors même que le nombre des nuitées y a reculé en 2010, au contraire de la fréquentation à l’étranger. La dépense moyenne par nuitée (41 € en métropole, 107 € à l’étranger) a en effet beaucoup plus fortement augmenté pour les voyages en métropole (+ 7,2 % par rapport à 2009) que pour les voyages à l’étranger (+1,9 %) .Outre les dépenses d’hébergement (hors forfaits), qui augmentent de 2,7 % en métropole et de 7,7 % à l’étranger, en partie sous l’effet de l’accroissement de la part des nuitées marchandes, les dépenses de nourriture, de loisirs et de shopping progressent fortement par rapport à 2009 (respectivement + 9,0 % en métropole et + 6,8 % à l’étranger).

Tableau 6 : Évolution 2010/2009 des dépenses en France et à l’étranger par poste de dépense

Dépenses en forfait 12,7 5,2 3,4 8,7 3,5 0,3 9,3 42,3 5,8 2,4Dépenses en hébergement (hors forfait) 11,4 3,9 8,7 22,5 2,7 0,6 2,7 12,2 7,7 0,9Dépenses en transport (hors forfait) 12,7 -0,4 8,9 22,9 -0,7 -0,2 3,8 17,2 0,1 0,0Dépenses autres (hors forfait) 24,0 8,4 17,8 45,9 9,0 4,0 6,2 28,3 6,8 1,9Total 60,7 4,9 38,8 100,0 4,7 4,7 22,0 100,0 5,3 5,3

Ensemble des dépenses des touristes français

Montant 2010 (en milliards

d’euros)

Montant 2010 (en milliards

d’euros)

Montant 2010 (en milliards

d’euros)

Évolution 2010/2009

(en %)

Évolution 2010/2009

(en %)

Évolution 2010/2009

(en %)

Structure des dépenses par poste en 2010

(en %)

Structure des dépenses par poste en 2010

(en %)

Contribution à l’évolution

totale (en points

de %)

Contribution à l’évolution

totale (en points

de %)

Dépenses des touristes français en France* Dépenses des touristes français à l’étranger**

* Hors DOM. ** y compris DOM.Source : Enquête SDT (DGCIS).

On renoue ainsi avec la situation, régulièrement observée avant la crise (graphique 4), d’une divergence entre, d’une part, une stabilité ou même un recul des nuitées et, d’autre part, une forte croissance des dépenses, largement du fait d’une hausse des prix des biens et services liés au tourisme, supérieure à celle de l’ensemble des prix. Cette situation reflète exclusivement celle des voyages en métropole (près de 90 %). Elle est radicalement différente pour les voyages à l’étranger : leur nombre s’est accru (+ 1,5 %), celui des nuitées davantage (+ 3,3 %) et le montant des dépenses plus encore (+ 5,3 %).

Graphique 4 : Évolution des nuitées et de la dépense (valeur, volume et prix) des touristes français en France Indices base 100 en 2005

Source : compte satellite du tourisme (DGCIS).

Type de dépenses

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Bilan de la demande touristique 2010 33

Premier bilan 2010 du tourisme des étrangers en France (enquête EVE1)

Synthèse

Dans un contexte de nette reprise du tourisme international en 2010, les arrivées de touristes étrangers en France (76,8 millions) se sont stabilisées, comme en Espagne. Un léger allongement des voyages a permis une croissance modérée (+ 0,5 %) du nombre de nuitées (515 millions) par rapport à 2009. Mais les touristes étrangers ont un peu plus sensiblement réduit leurs dépenses journalières (-1,1 %), en même temps que la part de l’hébergement marchand. Leur dépense totale2 sur le territoire national a donc légèrement reculé (- 0,6 %), passant de 30,6 en 2009 à 30,4 milliards d’euros en 2010.Le dynamisme des arrivées, nuitées et dépenses en France des touristes allemands et des BRIC3 a été contrecarré par les difficultés d’autres clientèles, notamment européennes.

La reprise du tourisme4 mondial est forte en 2010 avec une hausse des arrivées internationales de 7 % par rapport à 2009. Elle profite surtout à l’Asie (+ 13 %) et, dans une moindre mesure, à l’Amérique (+ 8 %), l’Europe (+3 %) étant le continent où la reprise est la moins dynamique.

En France, les arrivées de touristes étrangers se stabilisent, après les baisses de 2008 et 2009, au plus fort de la crise. En Espagne, une légère augmentation (+1%) est observée. Il s’agit cependant de la première hausse depuis trois ans dans un pays où le secteur du tourisme est stratégique pour l’économie. L’évolution est, par contre, très favorable pour les États-Unis (+ 11 %), l’autre grand concurrent de la France en matière de tourisme récepteur.

La France a accueilli 76,8 millions de touristes étrangers en 2010, comme en 2009 à un millier près. Toutefois, le nombre des nuitées passées en France par ces touristes (515 millions) est en légère croissance : 2,7 millions de plus qu’en 2009, soit une hausse de 0,5 %. Cette hausse résulte donc de l’allongement - mesuré - de la durée moyenne des voyages des touristes étrangers en France5.

En revanche, le nombre des nuitées en hébergement marchand a légèrement diminué (- 0,7 %), donc leur part dans l’ensemble des nuitées (68,2 %) également. Ce recul a contribué à la baisse de la dépense journalière moyenne des touristes étrangers sur le territoire : celle-ci, de l’ordre de 60 euros, s’est réduite de moins d’un euro (- 1,1 %). La hausse des nuitées a limité l’impact de cette contraction sur la dépense totale des touristes étrangers : elle est passée de 30,6 milliards à 30,4 milliards entre 2009 et 20106, soit une baisse de 0,6 %. Il s’agit ainsi d’une stabilisation après deux années de très forte baisse (plus de 10 % entre 2007 et 2009, graphique 1). Ces résultats recouvrent de très fortes disparités selon le pays d’origine des touristes, dans un contexte de sortie de crise différencié selon les économies.

Fait majeur de l’année 2010, l’Allemagne et les BRIC se détachent par leur très forte contribution à l’activité touristique des étrangers en France :

- Les touristes allemands sont venus en France beaucoup plus nombreux qu’en 2009 (+ 6,4 %), contribuant ainsi pour l’essentiel à l’accroissement du nombre des nuitées. Même si leurs séjours ne se sont que peu allongés et la part des nuitées en hébergement marchand s’est réduite, expliquant pour partie le léger recul de la dépense journalière (- 1,7 %), la croissance des nuitées (+ 7,3 %) et des dépenses (+ 5,5 %) sont très vives.- Grâce à une très forte croissance de leurs arrivées (+ 32,6 %) et de leurs nuitées (+ 31,1 %), les touristes en provenance des BRIC ont pratiquement contribué à hauteur de la clientèle allemande, malgré leur poids encore limité.

1 Cf. Annexe 1, p. 51.2 Hors transport international.3 Brésil, Russie, Inde, Chine.4 Au moins une nuit sur le territoire métropolitain, par opposition aux excursionnistes.5 6,7 nuits en 2010.6 Avec la prise en compte des excursionnistes, la dépense 2010 des visiteurs étrangers atteint 35,1 Mds d’euros, contre 35,5 Mds en 2009, en recul de 1,2 %.

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34 Bilan de la demande touristique 2010

Avec l’augmentation des dépenses journalières (+ 5,0 %), l’accroissement en 2010 de la dépense totale en France de cette clientèle est impressionnant (+ 37,6 %).

Ainsi, l’activité du tourisme international en France aurait-elle été dynamique en 2010 sans les nouveaux reculs d’autres clientèles, en premier lieu d’Europe. En effet, hors l’Allemagne et la Russie (on pourrait ajouter les pays d’Europe centrale, dont les arrivées sont en nette croissance), les arrivées des clientèles européennes reculent de 2,0% et les nuitées d’autant (-1,9 %), la durée des séjours stagnant. Le recul de la dépense de ces clientèles est beaucoup plus important encore (- 5,1 %), du fait de la baisse de la dépense par nuitée (- 3,3 %) : sur 1 Md de perte de recettes par rapport à 2009, ce tassement de la dépense journalière en explique 600 millions. La baisse de la part des nuitées en hébergement marchand y a contribué.

La clientèle britannique7, dont les arrivées reculent encore en 2010 (- 1,0 %), mais plus modérément que les deux années antérieures, a limité à 0,2 point sa contribution à la baisse du tourisme des Européens en France. Les touristes britanniques ont fortement allongé leurs séjours en 2010, de sorte que le nombre de leurs nuitées en France a augmenté de près de 1 %. Cela ne suffit pas, cependant, à maintenir leurs dépenses : celles-ci reculent de 2,3 %, les touristes britanniques comprimant fortement leurs dépenses quotidiennes alors même que la part de leurs nuitées en hébergement marchand s’accroît.

Les arrivées en provenance de la Belgique et du Luxembourg, clientèle dont le poids est proche de celui de la clientèle allemande, sont en forte baisse (- 2,6 %), de même que les nuitées (- 2,9 %) et la dépense (- 2,6 %). La clientèle des Pays-Bas (proche elle aussi en poids des clientèles allemande et belgo-luxembourgeoise) réduit plus fortement encore ses arrivées mais rallonge sensiblement la durée des séjours, de sorte que le recul des nuitées n’est que de 0,5 %. La part des nuitées marchandes s’accroissant et, en lien, la dépense journalière, la dépense totale des touristes néerlandais augmente légèrement.

L’Irlande, le Portugal et la Grèce, pays confrontés à de graves difficultés de soutenabilité de leurs finances publiques, contribuent significativement à la baisse de l’activité touristique en France (-0,3 point de croissance ensemble, soit autant que de grosses clientèles comme la Belgique ou les Pays-Bas), alors même que leur poids est faible dans l’ensemble des touristes étrangers en France. En effet, globalement, le recul de ces clientèles est brutal en 2010 : -13 % pour les arrivées, -19 % pour les nuitées, la durée des séjours se contractant fortement, et -17 % pour les dépenses. Les arrivées en provenance d’Espagne, pays confronté a des difficultés de même nature, se stabilisent. Toutefois, les touristes espagnols réduisent fortement leurs durées de séjours en France, ce qui se solde par une importante baisse des nuitées (- 6,6 %) donc de leur dépense totale (- 5,3 %).

La clientèle des États-Unis, malgré des arrivées en fort recul (-5,0 %) est, comme celle des Pays-Bas, finalement contributive en termes de dépenses : grâce à des durées de séjours en hausse sensible (+2,9 %), elle limite la baisse des nuitées (-2,3 %) ; en outre, une importante hausse des dépenses par nuitée (+4,0 %) assure au final un accroissement de la dépense totale (+1,7 %).

Les clientèles africaines arrivent nettement moins nombreuses mais rallongent fortement leurs séjours (pourtant déjà deux fois plus longs que les autres clientèles). La baisse des nuitées est donc limitée et la dépense totale en légère hausse.

7 Qui reste la première en termes d’arrivées et de nuitées par pays.

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Bilan de la demande touristique 2010 35

Bilan 2010 détaillé du tourisme des étrangers en France

1. Nette reprise du tourisme international en 2010

Avec 935 millions d’arrivées en 2010 (tableau 1), le tourisme international repart à la hausse8 (+ 7 %) après le recul de 2009 (- 4 %), année la plus durement touchée par la crise économique mondiale. Pour autant, cette reprise est loin d’être uniforme selon les derniers chiffres de l’OMT. L’Asie (192 millions d’arrivées) est le continent qui enregistre la plus forte progression (+ 13 %), bénéficiant du dynamisme économique de la Chine et de l’Inde. Le continent européen reste de loin la principale zone de réception en 2010 avec 471 millions d’arrivées, même si l’éruption du volcan Eyjafjöll et l’incertitude économique planant sur la zone euro ont pesé sur la reprise des arrivées de touristes, en croissance de 3 % par rapport à 2009 . Les arrivées de touristes ont augmenté de 8% en Amérique, soit un point de plus que la moyenne mondiale. En Afrique et en Océanie, continents ne recevant que peu de touristes étrangers (48,7 et 11,6 millions d’arrivées en 2010), la progression se situe légèrement en dessous de la moyenne mondiale (+6% pour chacun des deux continents).

Tableau 1 : Arrivées de touristes étrangers dans les continents

Europe 457 471 52,1 3 1,6Asie 170 192 19,4 13 2,5Amériques 141 151 16,1 8 1,3Océanie 11 12 1,3 6 0,1Afrique 46 49 5,2 6 0,3Moyen-Orient 52 60 5,9 14 0,8Total 877 935 100 7 7

2009 (millions)

2010 (millions)

Part dans l’ensemble

en 2010 (%)

Évolution 2010/2009

(%)

Contribution à l’évolution 2010/1009(en points)

Source : OMT.

2. Stabilisation pour la France et l’Espagne

Les arrivées de touristes internationaux dans l’Hexagone restent stables à 76,8 millions (tableau 2). Si l’Hexagone demeure la première destination touristique au monde, les arrivées de touristes étrangers restent en 2010 en deçà du record de 2007 (80,8 millions de touristes) et également du niveau de 2008 (79,2 millions), année d’entrée dans la crise économique. Les effets de la crise sur l’activité touristique semblent donc avoir persisté en 2010.

La situation est comparable pour l’Espagne avec une légère augmentation de 1 % par rapport à 2009. Il s’agit cependant de la première hausse depuis trois ans dans un pays où le secteur du tourisme demeure stratégique pour l’économie.

Les États-Unis conservent aisément leur deuxième place derrière la France, avec une progression d’arrivées de touristes étrangers de 11 %. Les pays européens enregistrant les plus fortes hausses peuvent être qualifiés « d’émergents » en matière de tourisme (certains NEM). La Chine, qui se trouve en quatrième position en 2010, peut améliorer ce classement dans les années à venir.

S’agissant, plus globalement, des visiteurs étrangers (touristes et excursionnistes), la France en a reçu 189,2 millions en 2010 (tableau 2). Ce chiffre est en baisse de 1,6% par rapport à 2009 (192,4 millions), du fait de la diminution du nombre d’excursionnistes9, de 2,7%, celui des touristes étant stable. Le nombre de visiteurs étrangers reste ainsi en deçà du niveau record de 2008 (193,6 millions). La répartition (59 %/41 %) entre excursionnistes et touristes se rééquilibre légèrement au profit des touristes.

8 Pour un continent, il s’agit de la variation de la somme des arrivées d’étrangers dans chacun des pays de la zone et non des arrivées étrangères à la zone prise dans son ensemble. Cependant, au niveau mondial, les deux concepts coïncident.

9 Ceux-ci viennent quasi-totalement des pays européens limitrophes.

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36 Bilan de la demande touristique 2010

Tableau 2 : Arrivées en France de visiteurs étrangers (touristes et excursionnistes)

Europe 173,4 65,0 108,4 -1,9 -0,4 -2,8Hors Europe 15,8 11,8 4,0 1,7 2,0 0,7Total 189,2 76,8 112,5 -1,6 0,0 -2,7

Visiteurs en 2010 (millions) Évolution 2010/2009 (%)Total TotalTouristes TouristesExcursionnistes Excursionnistes

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

3. Les arrivées en France : fort rebond des clientèles allemande et des BRIC

La stabilité en 2010 des arrivées en France de touristes étrangers recouvre des évolutions très contrastées selon leurs zones de résidence. Les cartes géographique et économique des principaux pays de résidence des touristes internationaux se superposent assez bien :- forte progression des arrivées en provenance des zones relativement épargnées par la crise économique où ayant rebondi ;- stabilité ou diminution des arrivées en provenance des zones plus durement affectées et encore en

convalescence.

3.1. Retour en force des clientèles allemandes et des BRIC

Le premier fait marquant en 2010 est la forte progression, après deux années consécutives de baisse, des clientèles allemandes, dont les arrivées augmentent de +6,4 % par rapport à 2009, soit près de 700 000 arrivées supplémentaires (tableau 3). Il s’agit, et de loin, de la plus forte augmentation en nombre d’arrivées de touristes d’un pays étranger en France. L’Allemagne conforte ainsi sa position de deuxième clientèle étrangère de la France avec 11,4 millions d’arrivées en 2010. Elle se rapproche du Royaume-Uni qui reste cependant la première clientèle internationale avec 12,1 millions d’arrivées.

Autre fait marquant : la très forte progression des pays émergents, plus particulièrement des BRIC avec une croissance de + 32,6 % des arrivées par rapport à 2009. Ainsi, en dépit de leur moindre poids que l’Allemagne dans les arrivées de touristes étrangers en France (3 % contre 15 %), les BRIC contribuent presque autant (0,8 point contre 0,9 point) à la croissance des arrivées de touristes étrangers en France. Les BRIC apportent près de 600 000 arrivées supplémentaires par rapport à 2009. À l’image du développement économique de ces pays, les arrivées de touristes de Chine et du Brésil bondissent respectivement de 23,4 % et 20,1 %. Les chiffres concernant la Russie et l’Inde sont encore plus impressionnants : +63,8 % et +71,6 %. Ils doivent cependant être relativisés au nombre encore très limité de touristes originaires de ces pays.Les arrivées en provenance d’Océanie - essentiellement d’Australie - sont également en forte croissance (+ 9,3 %) mais leur contribution reste limitée compte tenu du poids encore faible de cette clientèle.

Tableau 3 : Arrivées des touristes étrangers en France selon le continent d’origine

Europe 65,2 65,0 84,7 -235 -0,4 -0,3 Allemagne 10,7 11,4 14,8 687 6,4 0,9 Russie 0,3 0,4 0,6 173 63,8 0,2 Autres 54,3 53,2 69,3 -1 095 -2,0 -1,4Amériques 5,5 5,6 7,3 111 2,0 0,1 États-Unis 3,1 2,9 3,8 -154 -5,0 -0,2 Canada 0,9 0,9 1,2 63 7,2 0,1 Brésil 0,6 0,8 1,0 126 20,1 0,2Asie 3,1 3,3 4,3 159 5,1 0,2 Chine 0,7 0,9 1,2 173 23,4 0,2 Japon 0,7 0,6 0,8 -98 -14,1 -0,1 Inde 0,2 0,3 0,4 113 71,6 0,1Océanie 1,1 1,2 1,6 102 9,3 0,1Afrique 1,8 1,7 2,2 -137 -7,5 -0,2 Afrique du Nord 1,3 1,2 1,5 -103 -8,1 -0,1Total 76,8 76,8 100 -1 0,0 0,0

Nombre de touristes (millions) Part dans l’ensemble

en 2010 (%)

Variation 2010/2009 (milliers)

Évolution 2010/2009

(%)

Contribution à l’évolution 2010/1009

(en points)2009 2010

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

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Bilan de la demande touristique 2010 37

3.2. Nouveau recul des autres clientèles européennes ainsi que des arrivées d’Afrique et des États-Unis

Grâce à l’afflux des touristes allemands, globalement les arrivées en provenance d’Europe se stabilisent en 2010 (- 0,4 %) après les reculs de - 3,1 % en 2009 et - 2,8 % en 2008, liés à la crise économique.

Pénalisées notamment par un change défavorable, les arrivées de touristes britanniques (tableau 4) reculent encore en 2010 (- 1,0 %). Cette baisse est toutefois beaucoup plus contenue qu’en 2009 (- 9,8 %) et la perte se « limite » à un peu plus de 100 000 arrivées. La clientèle italienne est, elle aussi, en léger retrait (- 1,3 %), avec une réduction du nombre des arrivées du même ordre que celle de la clientèle britannique.

Les arrivées des touristes belges, luxembourgeois et néerlandais sont en baisse plus sensible (- 2,6 % pour les Belgo-luxembourgeois et - 3,4 % pour les Néerlandais). Compte tenu du poids de ces clientèles, leur contribution (- 0,7 point, - 530 000 arrivées) à la décroissance des arrivées de touristes étrangers en France efface assez largement celle, à la croissance, des visiteurs allemands.

Mais, au recul des pays du Benelux, s’ajoute celui, tout aussi important en contribution, de trois autres pays qui ont en commun de graves problèmes de soutenabilité de leurs finances publiques, difficultés ayant donné lieu à la mise en place de politiques restrictives : les arrivées en provenance du Portugal, de Grèce et d’Irlande sont en effet très en retrait par rapport à 2009 (- 5,5 %, - 13,2 % et - 32,2 %), soit une perte globale de 260 000 touristes.

Toutefois, les clientèles européennes constituent toujours l’essentiel des arrivées de touristes internationaux en France (85 % en 2010).

Le nombre de touristes en provenance des États-Unis est en recul de 5,0 % en 2010 (-150 000 arrivées). Les visiteurs américains, comme les Britanniques, sont notamment pénalisés par un change défavorable. Les effets de la crise semblent encore perceptibles sur la première puissance économique mondiale. Ce recul est cependant plus que compensé par la croissance des arrivées de touristes canadiens (+ 7,2 %) et, plus encore, de la clientèle brésilienne. Au final, le nombre d’arrivées en provenance du continent américain augmente même de 2,0 % par rapport à 2009. Le continent américain reste ainsi en 2010 le deuxième en termes d’arrivées de touristes en France, loin derrière l’Europe mais devant l’Asie.

Comme les arrivées en provenance du continent américain, celles venant du continent asiatique se caractérisent par des évolutions très contrastées selon les pays. Ainsi, le recul de la clientèle japonaise (-14,1 % soit 100 000 arrivées de moins qu’en 2009) s’oppose à la croissance très forte des arrivées des touristes de Chine (23,4 %) et d’Inde (71,6 %), qui représentent ensemble un surcroît de 300 000 arrivées en 2010, très supérieur au recul japonais.Les arrivées de touristes en provenance d’Afrique sont en recul de 7,5 %.

Tableau 4 : Arrivées de touristes européens en France selon le pays d’origine

Royaume-Uni 12,2 12,1 15,7 -125 -1,0 -0,2Allemagne, Autriche 11,3 12,1 15,8 796 7,0 1,2Belgique, Luxembourg 10,9 10,6 13,8 -282 -2,6 -0,4Italie 7,2 7,2 9,3 -96 -1,3 -0,1Pays-Bas 7,2 7,0 9,1 -249 -3,4 -0,4Suisse 5,4 5,5 7,1 24 0,4 0,0Espagne 4,9 4,9 6,4 12 0,3 0,0Finlande, Danemark, Suède 1,5 1,5 1,9 -21 -1,4 0,0Portugal, Irlande, Grèce 2,0 1,8 2,3 -259 -12,9 -0,4Autres 2,5 2,5 3,3 -36 -1,4 -0,1 Pologne 0,4 0,3 0,5 -16 -4,4 0,0 Russie 0,3 0,4 0,6 173 63,8 0,3Europe 65,2 65,0 84,7 -235 -0,4 -0,4

Nombre de touristes (millions) Part dans l’ensemble

en 2010 (%)

Variation 2010/2009 (milliers)

Évolution 2010/2009

(%)

Contribution à l’évolution 2010/1009

(en points)2009 2010

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

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38 Bilan de la demande touristique 2010

4. Globalement, les nuitées augmentent peu mais les situations sont très contrastées, notamment du fait des variations des durées de séjours

4.1 Globalement, un léger allongement des séjours génère 2,7 millions de nuitées de plus qu’en 2009

Les touristes internationaux ont réalisé 514,9 millions de nuitées en France en 2010, contre 512,2 millions en 2009 : une légère hausse, de + 0,5 % soit 2,7 millions de nuitées de plus qu’en 2009, pour la première fois depuis 2007 (tableau 5a). Le niveau reste néanmoins en deçà des années antérieures : 526,2 millions de nuitées en 2008 et 536,3 millions en 2007.

Arrivées et nuitées sont bien sûr corrélées. Néanmoins les écarts d’évolution traduisent les variations de la durée des séjours. Globalement, leurs arrivées restant stables, l’augmentation du nombre des nuitées des touristes étrangers s’explique totalement par un allongement (+0,5 % par rapport à 2009) de la durée moyenne (6,7 jours en 2010) de leurs voyages en France (tableau 5b). Cependant, une fois encore, les évolutions sont très contrastées selon les pays ou zones de résidence des touristes.

4.2 Les touristes allemands et des BRIC ont peu allongé leurs séjours en France

Comme pour les arrivées, les touristes allemands et des BRIC contribuent largement à l’augmentation d’ensemble des nuitées étrangères par rapport à 2009 : avec une hausse de 7,3 % les Allemands contribuent pour 1 point au taux de croissance de 0,5 % et les BRIC, avec une croissance de +31,1 %, contribuent fortement eux aussi (0,9 point). Par rapport à 2009, ce sont 5,2 millions et 4,4 millions de nuitées supplémentaires que réalisent les touristes de ces deux zones.

Néanmoins, la contribution des BRIC serait comparable à celle de l’Allemagne si leurs clientèles n’avaient pas réduit la durée de leurs séjours en France (de 1,1 %) et les touristes allemands augmenté légèrement la leur (+0,8 %) : alors que le surcroît de nuitées allemandes en 2010 est dû pour plus de 600 000 à l’allongement des séjours, il est réduit de près de 300 000 nuitées pour les BRIC du fait de voyages plus courts.

Toutefois, au sein des BRIC, les situations sont contrastées : ainsi, alors que Brésiliens et Russes réduisent sensiblement la durée de leurs voyages en France (de - 6,6 % et - 3,7 %), les touristes en provenance de l’Inde augmentent fortement (+10,4 %) la leur. Mais, les taux de croissance des arrivées des touristes en provenance de ces pays sont si élevés que l’effet « durées de séjours » reste dans tous les cas secondaire.

Une façon plus frappante de présenter ces chiffres est de les exprimer en journées d’activité supplémentaires par rapport à l’année 2009 : en 2009, près de 200 000 touristes allemands étaient, en moyenne, quotidiennement présents sur le territoire national. Le surcroît de nuitées allemandes en 2010 correspond à 27 de ces « jours moyens de 2009 ». Pour les BRIC, le surcroît est de 113 jours ! (cf. dernière colonne des tableaux 5a et 6a).

4.3 Outre celle des BRIC, la fréquentation de certaines clientèles, notamment européen-nes, a pâti d’une réduction de la durée des séjours

Les nuitées des touristes belges et luxembourgeois (tableau 6b) ne sont que peu impactées par la durée de leurs séjours, qui reste assez stable en moyenne, et ne creuse donc pas un recul déjà très important de 1,7 million de nuitées, résultant d’arrivées en forte baisse.

Par contre, les touristes en provenance du Portugal et d’Irlande, pays durement touchés par la crise, sont arrivés non seulement moins nombreux en France mais, en outre, y sont restés moins longtemps : la réduction des séjours explique la moitié de la perte de nuitées.

L’intégralité des pertes de nuitées des touristes suisses et espagnols s’explique par le fort recul de la durée de leurs séjours. Ces pertes sont particulièrement importantes s’agissant des touristes espagnols : plus de 1,6 million de nuitées par rapport à 2009.

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Bilan de la demande touristique 2010 39

Le recul relatif des nuitées des touristes japonais est beaucoup plus fort : -14,3 % par rapport à 2009, ce qui représente une perte en nombre de nuitées équivalente à celle des touristes américains (600 000). Les séjours sont restés de durée à peu près égale.

4.4 L’allongement des séjours a joué fortement pour d’autres clientèles : Royaume-Uni, Pays-Bas, États-Unis et Afrique

Les nuitées britanniques sont en hausse (+ 700 000) du fait de l’allongement des séjours, sans lequel on enregistrerait une perte d’un nombre équivalent de nuitées.

Les nuitées de la clientèle des Pays-Bas sont en baisse (près de 300 000 nuitées de moins qu’en 2009), mais le résultat aurait été bien pire sans le million et demi de nuitées généré par l’allongement des séjours.

Au total, hors les cas notables de l’Allemagne et de la Russie, la majorité des pays d’Europe reculent en termes de nuitées : globalement la perte de 6 millions de nuitées par rapport à 2009, aurait été pire sans l’allongement des séjours (principalement des touristes britanniques et des Pays-Bas), source de près d’un million de nuitées supplémentaires.

Les nuitées des touristes venant des États-Unis sont elles aussi en baisse, de 2,3 %, par rapport à 2009, soit 600 000 nuitées en moins. Là encore, l’allongement des séjours a limité les pertes, qui auraient été doublées sinon.

Enfin la baisse importante des nuitées de la clientèle d’Afrique (près de 700 000) aurait été là encore bien pire sans l’effet d’allongement des séjours (+1,2 million de nuitées, toutes choses égales par ailleurs) beaucoup plus marqué qu’avec la clientèle américaine. Cet allongement est remarquable, la clientèle africaine ayant des durées de séjours deux fois plus longues que les autres.

Tableau 5a : Nuitées des touristes étrangers en France selon le continent d’origine

Europe 405,1 405,3 78,7 205 0,1 0,0 0,2 Allemagne 70,8 75,9 14,7 5 174 7,3 1,0 26,7 Russie 2,3 3,7 0,7 1 347 57,7 0,3 210,5 Autres 332,0 325,7 63,3 -6 316 -1,9 -1,2 -6,9Amériques 48,3 49,1 9,5 872 1,8 0,2 6,6 États-Unis 25,9 25,3 4,9 -595 -2,3 -0,1 -8,4 Canada 8,7 9,6 1,9 878 10,1 0,2 36,9 Brésil 5,1 5,7 1,1 622 12,2 0,1 44,4Asie 24,6 26,0 5,0 1 393 5,7 0,3 20,7 Chine 5,4 6,7 1,3 1 308 24,3 0,3 88,7 Japon 4,2 3,6 0,7 -598 -14,3 -0,1 -52,3 Inde 1,2 2,3 0,5 1 095 89,5 0,2 326,6Océanie 9,0 9,8 1,9 889 9,9 0,2 36,2Afrique 25,2 24,6 4,8 -669 -2,7 -0,1 -9,7 Afrique du Nord 17,9 17,6 3,4 -272 -1,5 -0,1 -5,6Total 512,2 514,9 100 2 689 0,5 0,5 1,9

Nombre de nuitées (millions)Part dans l’ensemble

en 2010 (%)

Variation du nombre de

nuitées (milliers)

Évolution 2010/2009

(%)

Contribution à l’évolution 2010/1009 (en points)

Variation d’activité en

jours par an (*)2009 2010

(*) En 2009, en moyenne près de 200 000 touristes allemands étaient présents par jour sur le territoire national, générant autant de nuitées. Le surcroît de nuitées en 2010 correspond à 27 jours supplémentaires de présence des touristes allemands sur le territoire. Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

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40 Bilan de la demande touristique 2010

Tableau 5b : Impact de la durée des séjours selon le continent d’origine

Europe 6,2 0,4 205 1 409 Allemagne 6,7 0,8 5 174 627 Russie 8,3 -3,7 1 347 -143 Autres 6,1 0,1 -6 316 925Amériques 8,8 -0,2 872 -271 États-Unis 8,7 2,9 -595 709 Canada 10,2 2,7 878 250 Brésil 7,6 -6,6 622 -404Asie 7,9 0,5 1 393 82 Chine 7,3 0,7 1 308 46 Japon 6,0 -0,3 -598 -9 Inde 8,5 10,4 1 095 219Océanie 8,2 0,6 889 54Afrique 14,6 5,3 -669 1 234 Afrique du Nord 15,1 7,2 -272 1 178Total 6,7 0,5 2 689 2 508

Durée moyenne des séjours

en 2010 (nombre de nuits)

Évolution 2010/2009

(%)

Variation du nombre de

nuitées (milliers)

dont liée à la variation de la durée des

séjours (milliers)

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

Tableau 6a : Nuitées des touristes européens en France selon le pays d’origine

Royaume-Uni 77,0 77,7 15,1 684 0,9 0,2 3,2Allemagne, Autriche 76,2 82,9 16,1 6 640 8,7 1,6 31,8Belgique, Luxembourg 59,5 57,8 11,2 -1 718 -2,9 -0,4 -10,5Italie 40,7 40,4 7,8 -278 -0,7 -0,1 -2,5Pays-Bas 54,2 53,9 10,5 -283 -0,5 -0,1 -1,9Suisse 28,5 27,9 5,4 -614 -2,2 -0,2 -7,9Espagne 24,7 23,1 4,5 -1 628 -6,6 -0,4 -24,0Finlande, Danemark, Suède 9,4 9,1 1,8 -304 -3,2 -0,1 -11,8Portugal, Irlande, Grèce 14,2 11,5 2,2 -2 700 -19,0 -0,7 -69,4Autres 20,7 21,1 4,1 405 2,0 0,1 7,2 Pologne 3,1 3,1 0,6 23 0,7 0,0 2,7 Russie 2,3 3,7 0,7 1 347 57,7 0,3 210,5Europe 405,1 405,3 78,7 205 0,1 0,1 0,2

Nombre de nuitées (millions)Part dans l’ensemble

en 2010 (%)

Variation du nombre de

nuitées (milliers)

Évolution 2010/2009

(%)

Contribution à l’évolution 2010/1009 (en points)

Variation d’activité en

jours par an (*)2009 2010

(*) cf. tableau 5a.Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

Tableau 6b : Impact de la durée des séjours des touristes européens

Royaume-Uni 6,4 1,9 684 1 474Allemagne, Autriche 6,8 1,6 6 640 1 291Belgique, Luxembourg 5,4 -0,3 -1 718 -176Italie 5,6 0,6 -278 258Pays-Bas 7,7 3,0 -283 1 585Suisse 5,1 -2,6 -614 -741Espagne 4,7 -6,8 -1 628 -1 690Finlande, Danemark, Suède 6,2 -1,8 -304 -171Portugal, Irlande, Grèce 6,6 -7,1 -2 700 -873Autres 8,4 3,4 405 453 Pologne 8,8 5,4 23 157 Russie 8,3 -3,7 1 347 -143Europe 6,2 0,4 205 1 409

Durée moyenne des séjours

en 2010 (nombre de nuits)

Évolution 2010/2009

(%)

Variation du nombre de

nuitées (milliers)

dont liée à la variation de la durée des

séjours (milliers)

Principaux pays européens clients

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

Principaux pays européens clients

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Bilan de la demande touristique 2010 41

5. La part de l’hébergement marchand se réduit à nouveau …

En 2010, les touristes internationaux ont réalisé en moyenne un peu plus des deux tiers (68,2 %) de leurs nuitées en hébergement marchand10. Cette part s’est à nouveau réduite (elle était de 69 % en 2009), en recul chez les clientèles de tous les continents sauf d’Amérique et d’Océanie. La part de l’hébergement marchand est plus forte pour les clientèles lointaines (72 % des nuitées des touristes américains et 83 % des nuitées des Océaniens). À l’inverse, seulement 41% des nuitées des touristes venant d’Afrique sont réalisées en hébergement payant : s’agissant de la « destination France », ces clientèles ont plus facilement l’opportunité de profiter d’un point de chute dans la famille ou chez des amis.

Tableau 7 : Évolution des nuitées en hébergement marchand entre 2005 et 2010

2005 502,7 -0,1 344,5 -2,5 68,52006 513,7 2,2 358,8 4,1 69,82007 536,3 4,4 373,3 4,0 69,62008 526,2 -1,9 366,3 -1,9 69,62009 512,2 -2,7 353,3 -3,5 69,02010 514,9 0,5 350,9 -0,7 68,2

Nombre (millions)

Total des nuitées Nuitées marchandes

Nombre (millions)

Évolution annuelle (%)

Évolution annuelle (%)

Part dans le total des nuitées (%)

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

L’arbitrage entre hébergement marchand et non marchand est, avec la durée des séjours (cf. 4. supra) et la dépense (cf. 6 infra) un levier budgétaire important en période de difficultés économiques. De fait, alors que le nombre de nuitées marchandes avait fortement augmenté avant la crise économique, de l’ordre de 4 % l’an en 2006 et 2007, il a reculé de 2 % en 2008 et plus encore en 2009 : - 3,5 %. Aussi, l’année 2010, avec un tassement de 0,7 %, augure-t-elle d’un retour à la normale (tableau 7).

Les marges de manœuvre à court terme sont réelles. La réduction du nombre de nuitées marchandes peut en effet se solder par une perte sèche de nuitées. Elle peut également être compensée, en tout ou partie, par le recours à des hébergements non marchands dans la famille ou chez des amis. Enfin, les propriétaires de résidences secondaires en France peuvent modifier cet équilibre en recourant à ces résidences ou à des voyages en hébergements payants – hôtels, chambres d’hôtes, etc. – qui leur permettent de découvrir de nouvelles régions. Ces marges sont évidemment variables d’un pays à l’autre, certains, comme les pays d’Afrique, ayant davantage d’opportunités de telles compensations.

De fait, les clientèles d’Afrique ont fortement réduit en 2009 leurs nuitées marchandes : -12,3 % soit 1,4 million de nuitées en moins. Cette évolution est cohérente avec le doublement de la durée des séjours et semble correspondre à un recours accru à l’hébergement dans la famille ou chez des amis (tableau 8). De même, les trois quarts du recul des nuitées de la clientèle espagnole correspondent à celui des nuitées marchandes : 1,2 million sur un total de 1,4 million de nuitées perdues. Mais, au contraire des clientèles d’Afrique, les touristes espagnols ont fortement réduit la durée de leurs séjours, ne compensant que peu par l’hébergement non marchand. De même, le recul des nuitées des clientèles du Portugal, de la Grèce, de l’Irlande, pays confrontés à des difficultés budgétaires plus graves encore, sont exclusivement celles des nuitées marchandes, l’hébergement non marchand - très important pour ces pays (45 % globalement) - étant resté stable en 2010.

À l’opposé, les touristes en provenance d’Océanie, de l’ensemble « Belgique- Pays-Bas-Royaume-Uni » et d’Amérique ont fortement accru leur nuitées marchandes.

Enfin, entre les deux, les clientèles allemande et asiatique ont accru le nombre des leurs nuitées marchandes en 2010, mais moins que les nuitées non marchandes.

Au total, alors que la fréquentation des clientèles étrangères a renoué avec la croissance, l’hébergement marchand reste en recul avec la perte de 2,4 millions de nuitées par rapport à 2009.

10 Hôtel, camping, location d’appartement ou de maison, etc.

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42 Bilan de la demande touristique 2010

Tableau 8 : Nuitées en hébergement marchand selon le continent ou le pays d’origine

Europe 285,4 280,7 80,0 69,3 205 -4 650 -1,6 -1,3 Allemagne 51,6 53,8 15,3 70,8 5 174 2 163 4,2 0,6 Royaume-Uni 52,7 53,9 15,3 69,3 684 1 161 2,2 0,3 Pays-Bas 43,5 44,1 12,6 81,8 -283 587 1,3 0,2 Belgique 39,1 40,3 11,5 74,4 -1 592 1 190 3,0 0,3 Italie 29,5 29,2 8,3 72,4 -278 -254 -0,9 -0,1 Espagne 15,9 14,6 4,2 63,3 -1 628 -1 245 -7,8 -0,4 Grèce, Irlande, Portugal 9,1 6,4 1,8 55,3 -2 700 -2 781 -30,4 -0,8Amériques 32,9 34,9 10,0 71,1 872 1 990 6,0 0,6Asie 16,4 17,0 4,8 65,4 1 393 656 4,0 0,2Océanie 7,2 8,2 2,3 83,3 889 1 020 14,2 0,3Afrique 11,5 10,1 2,9 41,0 -669 -1 416 -12,3 -0,4Total 353,3 350,9 100 68,2 2 689 -2 400 -0,7 -0,7

Nombre de nuités marchandes (millions)

Part en 2010 des nuitées

marchandes de la zone dans le total des nuitées marchandes

(%)

Part des nuitées marchandes

dans l’ensemble des nuitées en 2010 (%)

Variation du nombre total

de nuitées (milliers)

Variation du nombre de nuitées

marchandes (milliers)

Évolution des nuitées

marchandes 2010/2009

(%)

Contribution à l’évolution du

nombre des nuitées marchandes 2010/2009 (en point)

2009 2010

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

6. … contribuant ainsi à une légère baisse de la dépense des touristes étrangers

Avec la durée des séjours et l’arbitrage entre hébergement marchand et non marchand, la dépense journalière est le troisième levier dont disposent les touristes pour ajuster leurs activités touristiques à leur budget, surtout en période de crise ou de sortie de crise. La dépense journalière est d’ailleurs liée à l’arbitrage entre hébergement marchand et non marchand, l’hébergement étant un poste des plus importants de la dépense totale. À cet égard, comme l’indique le tableau 9, on observe une étroite corrélation entre l’évolution du poids de l’hébergement marchand entre 2009 et 2010 et celui de la dépense journalière :

Tableau 9 : Évolution 2010/2009 de la part de l’hébergement marchand et de la dépense quotidienne selon le continent d’origine

Europe -1,7 -2,5Amériques 4,2 2,3Asie -1,6 -3,2Océanie 3,9 22,8Afrique -9,9 3,9Total -1,2 -1,1

Évolution de la part de l’hébergement marchand dans l’ensemble des nuitées

(%)

Évolution de la dépense

par nuitée (%)

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

De fait, pour l’ensemble des touristes étrangers en France, comme le poids de l’hébergement marchand, la dépense journalière a légèrement reculé, passant de 59,8 à 59,1 euros (tableau 10b), soit une baisse de 1,1 %. Le nombre total de nuitées des touristes ne s’est cependant pas suffisamment accru (+0,5 %) pour permettre une augmentation de la dépense totale des touristes étrangers en France : elle a atteint 30,4 milliards d’euros en 2010, contre 30,6 milliards en 2009, soit une baisse de 0,6 % (tableau 10a). Il s’agit d’une stabilisation après deux années de très forte baisse (plus de 10% entre 2007 et 2009, graphique 1).

Une fois encore, selon les zones de provenance, les évolutions sont contrastées. La dépense est en baisse pour les clientèles d’Europe prises dans leur ensemble, pour lesquelles une trop faible hausse de 0,1 % des nuitées ne permet pas de contrecarrer une baisse de la dépense journalière de 2,5 %, en partie liée au recul du marchand. La dépense des touristes allemands (+5,5 %) est un peu moins dynamique que celle des nuitées (+7,3%) du fait notamment de

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Bilan de la demande touristique 2010 43

la baisse du poids des hébergements marchands. Même phénomène avec les clientèles d’Asie : + 2,3 % pour la dépense totale, le recul de la dépense journalière (-3,2 %) réduisant l’impact de la forte hausse des nuitées (5,7 %). La dépense des clientèles américaines est à l’opposée : la hausse de la dépense journalière (2,3 %), sous l’action d’une hausse sensible de la part des nuitées marchandes, renforce une hausse plus modeste des nuitées et assure ainsi une croissance respectable de la dépense totale (+4,1 %). Enfin, les clientèles d’Afrique, malgré une forte baisse de la part de l’hébergement marchand, augmentent leur dépense journalière (de 2 euros en moyenne). Leur dépense quotidienne est structurellement faible, de l’ordre de 50 euros, de sorte que l’augmentation de certaines dépenses a un impact plus fort. Enfin, la faible part des nuitées marchandes (à peine plus de 40 % contre près de 70 % pour l’ensemble des touristes étrangers) réduit mécaniquement l’effet d’une baisse de leur poids.

Tableau 10a : Dépenses des touristes étrangers en France selon le continent d’origine

Europe 24,1 23,5 77,4 -591 -2,5 -1,9 Allemagne 4,3 4,5 14,8 236 5,5 0,8 Russie 0,1 0,3 1,0 185 152,3 0,6 Autres 19,7 18,7 61,5 -1012 -5,1 -3,3Amériques 3,1 3,2 10,6 128 4,1 0,4 États-Unis 1,7 1,7 5,6 28 1,7 0,1 Canada 0,5 0,6 2,0 93 17,6 0,3 Brésil 0,4 0,4 1,5 36 8,9 0,1Asie 1,5 1,5 5,0 34 2,3 0,1 Chine 0,3 0,4 1,3 61 19,0 0,2 Japon 0,3 0,3 0,9 -26 -8,8 -0,1 Inde 0,1 0,1 0,4 60 102,7 0,2Océanie 0,6 0,9 2,8 222 35,0 0,7Afrique 1,3 1,3 4,3 14 1,1 0,0 Afrique du Nord 0,7 0,9 2,9 147 20,5 0,5Total 30,6 30,4 100 -192 -0,6 -0,6

Dépense des touristes (milliards d’euros)

Part dans l’ensemble

en 2010 (%)

Variation (millions d’euros)

Évolution 2010/2009

(%)

Contribution à l’évolution 2010/1009 (en points)2009 2010

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

Tableau 10b : Impact de la dépense journalière selon la zone d’origine

Europe 59,5 58,1 -2,5 -591 -563 Allemagne 60,5 59,5 -1,7 236 -77 Russie 51,9 83,0 60,0 185 115 Autres 59,4 57,4 -3,3 -1 012 -601Amériques 64,2 65,6 2,3 128 65 États-Unis 65,2 67,8 4,0 28 67 Canada 60,9 65,1 6,8 93 40 Brésil 79,4 77,1 -2,9 36 -13Asie 59,9 58,0 -3,2 34 -39 Chine 59,6 57,1 -4,3 61 -17 Japon 70,5 75,0 6,4 -26 16 Inde 47,6 50,9 7,0 60 8Océanie 70,9 87,0 22,8 222 159Afrique 50,7 52,7 3,9 14 55 Afrique du Nord 40,4 49,4 22,3 147 158Total 59,8 59,1 -1,1 -192 -322

Évolution de la dépense par nuitée Effet sur la dépense totale

Montant (en euros) Évolution 2010/2009

(%)

Variation (millions d’euros)

dont liée à la variation de la

dépense par nuitée (millions d’euros)

2009 2010

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

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44 Bilan de la demande touristique 2010

Graphique 1 : Évolution de la dépense en France des visiteurs étrangers

Source : Compte satellite du tourisme (DGCIS).

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Bilan de la demande touristique 2010 45

Zoom 1 : La part des touristes étrangers en transit diminue régulièrement depuis plusieurs années

En raison de sa situation géographique centrale, la France est traditionnellement un pays de passage pour les étrangers voyageant en Europe. Les pays voisins ou ceux pour lesquels la France est un point de passage naturel vers d’autres destinations européennes sont les principaux concernés. Ainsi, 30 % des touristes espagnols arrivant en France sont en transit (c.-à-d. restent au maximum deux nuits dans le pays avant de repartir vers leur destination touristique). Suivent ceux du Royaume-Uni (19 %) et du Portugal (18 %).

Néanmoins, en dehors d’une légère remontée en 2008, le poids des touristes internationaux en transit en France est en diminution régulière depuis 2006, passant de 14,6 % à 13,8 % en 2010. Cette évolution est liée à celle des modes de transport : le poids de la « route », beaucoup plus important dans les modes utilisés par les touristes étrangers en transit (graphique 1a), diminue tendanciellement au sein de cette population depuis 2005, au profit des autres modes de transport, notamment l’aérien (graphique 1b).

Graphique 1a : Les arrivées de touristes étrangers en France selon les différents modes de transport en 2010 a. Ensemble des arrivées b. Transit

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

Graphique 1b : Évolution des modes de transport des touristes en transitPart de chacun des modes, en %

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

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46 Bilan de la demande touristique 2010

Zoom 2 : Les voyages de 2 à 7 nuitées occupent une part grandissante

Les trois quarts des touristes internationaux ne restent pas plus d’une semaine en France (graphique 2a). L’afflux progressif des clientèles lointaines fait mécaniquement diminuer la part des voyages d’une seule nuitée (graphique 2b). À l’autre extrême, moins de 8 % des touristes internationaux séjournent en France pendant plus de 15 jours. On observe un tassement des séjours de plus de 7 nuits.

Graphique 2a : Les voyages des touristes étrangers en France en 2010 selon leur durée

1 nuit18%

2 nuits14%

3 nuits14%

4 à 7 nuits30%

8 à 14 nuits

15 à 28 nuits

16%

29 nuits et plus2%

6%

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

Graphique 2b : Évolution de la répartition (en %) des voyages des touristes étrangers en France selon leur durée

Source : Enquête EVE, résultats 2010 provisoires.

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Bilan de l’offre touristique 2010 47I

En 2010, le taux de départ des Français en voyage pour motif personnel a baissé de 2,1 points par rapport à 2009. Néanmoins, les touristes résidents ont sensiblement allongé leurs séjours, accru la part de leurs nuitées en hébergement marchand et augmenté fortement leurs dépenses. Cette situation de stabilité, ou de recul, des nuitées et de forte croissance des dépenses était régulièrement observée avant la crise. Elle reflète seulement celle des voyages en métropole : le nombre des voyages à l’étranger s’est accru, celui des nuitées et des dépenses davantage.

Dans un contexte de nette reprise du tourisme international en 2010, les arrivées de touristes étrangers en France se sont stabilisées. Un léger allongement des voyages a permis une croissance modérée du nombre de nuitées par rapport à 2009. Le dynamisme des arrivées et des nuitées en France des touristes allemands et des BRIC contraste avec les difficultés de la plupart des autres clientèles, notamment européennes.

En 2010, les Français sont moins nombreux à être partis en voyage pour motif personnel

En 2010, le taux de départ des Français (15 ans ou plus) en voyage pour motif personnel s’est établi à 75,9 %, en baisse de 2,1 points par rapport à 2009 (graphique 1). Le calendrier 2010, avec un nombre de jours fériés et de ponts plus réduit qu’en 2009, a contribué à la diminution du taux de départ en courts séjours.

La baisse du taux de départ en 2010 concerne toutes les catégories de ménages : les ouvriers (- 3,0 points), les employés (- 3,1 points) et, dans une moindre mesure, les ménages dont le chef est un cadre supérieur ou bien exerce une profession intellectuelle supérieure (- 1,5 point).

Le nombre des voyages réalisés en

2010 est mécaniquement en baisse lui aussi (- 2,3 % par rapport à 2009), soit 197,5 millions de voyages pour motif personnel en 2010. La baisse est donc sensible après une quasi-stabilité en 2009 (- 0,1 % par rapport à 2008).

Moins de voyages en France mais plus à l’étranger

Selon qu’il s’agit de voyages en métropole ou à l’étranger, les évolutions ne sont pas du tout les mêmes : alors que le nombre de voyages en métropole s’est replié de 2,8 %, les Français voyagent de plus en plus à l’étranger : + 1,5 % en 2010 après + 1,0 % en 2009. Néanmoins, la part des voyages à l'étranger reste encore limitée (11 %), de sorte que leur hausse ne permet pas de compenser la baisse des voyages en métropole.

La baisse des voyages des Français en 2010 n’est pas uniforme sur l’année : le recul est plus marqué sur la période estivale, - 3,2 % sur la période juillet-août par

rapport à la même période de 2009 et - 4,5 % sur la période de mai à septembre. La demande de voyages est toutefois repartie au dernier trimestre 2010 (+ 0,8 %).

La plupart des régions françaises ont enregistré un recul des arrivées de touristes français

La majorité des régions ont pâti du recul des voyages des Français en métropole, en particulier certaines régions emblématiques de l’activité touristique comme PACA, avec une baisse de 5,7 % du nombre de voyages de résidents dans la région en 2010. A contrario, quelques régions ont tiré leur épingle du jeu : la Corse (+ 5,5 %), la Basse-Normandie (+ 3,6 %) ou encore la Lorraine (+ 6,8 %). Le nombre de voyages des Français est également orienté à la hausse pour la région capitale (+ 1,6 %). Avec près de 14 millions de voyages personnels réalisés en 2010, l’Île-de-France est restée dans le trio de tête des régions touristiques préférées des Français, derrière Rhône-Alpes (19,9 millions) et PACA (16,2 millions).

Le tourisme en France en 2010 : moins de voyages mais plus de dépenses pour les Français, activité stable pour les étrangers

Nº 14 - juillet 2011

de la direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services

ccodirection générale de la compétitivitéde l’industrie et des services

1. Voyages, nuitées et durée des séjours des Français en France* et à l’étranger**

* Hors DOM ; ** y compris DOM.Source : Enquête SDT (DGCIS).

Voyages En France 181 176 89,1 -2,8 -2,5 À l'étranger 21 22 10,9 1,5 0,2 Total 202 198 100 -2,3 -2,3

Nuitées En France 962 940 82,1 -2,3 -1,9 À l'étranger 198 205 17,9 3,3 0,6 Total 1 160 1 144 100 -1,4 -1,4

Nombre (en millions) Structure

2010 (%)

Évolution 2010/2009

(%)

Contribution (points de %)

2009 2010

En France 5,31 5,34 0,5À l'étranger 9,31 9,47 1,7Total 5,73 5,79 1,0

Durée moyenne des séjours (en nuitées) Évolution

2010/2009 (%) 2009 2010

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48 Bilan de l’offre touristique 2010

II

En termes d’espaces touristiques, les campagnes continuent à générer le plus de voyages (un tiers du total) devant les villes et le littoral (tableau 2). Les espaces, littoraux (- 4,1 %), ruraux (- 3,9 %) et de montagne hors stations (- 4,4 %) sont en recul. Les villes (stabilité) et les stations de ski (légère hausse des voyages) résistent mieux.

La hausse du nombre de voyages à l’étranger a bénéficié à tous les continents sauf l’Afrique

En dehors de l’Afrique, en recul de 5 %, tous les autres continents ont bénéficié de la croissance du nombre des voyages des touristes français à l’étranger : l’Europe (+ 2,7 %), mais aussi les destinations plus lointaines, telles l’Amérique (+ 3,3 %) et l’Asie-Océanie (+ 5,2 %). Le Vieux Continent demeure, et de loin, la principale zone de réception, avec 70 % des voyages des Français à l’étranger. L’Espagne reste la destination étrangère favorite des Français. Elle renforce même sa position en 2010 (+ 6,4 %). Par ailleurs, bénéficiant d’un change favorable, les Français ont davantage fréquenté la Grande-Bretagne et les États-Unis.

L’allongement de la durée des voyages, surtout à l’étranger, a limité le recul global des nuitées

En 2010, les touristes français ont réalisé un total de 1,14 milliard de nuitées au cours de leurs voyages pour motif personnel : 940 millions sur le territoire métropolitain et 205 millions à l’étranger. Du fait de voyages plus longs à l’étranger (9,5 nuitées contre 5,3), la part des nuitées en métropole (82,1 %) est moins élevée que la part des voyages (89,1 %). Comme pour les voyages, l’évolution est à la baisse pour les nuitées mais celle-ci est moins marquée : - 1,4 % par rapport à 2009. Selon qu’il s’agit de séjours en métropole ou à l’étranger, les évolutions sont contrastées : un recul dans le premier cas (- 2,3 %), une hausse, comme pour les voyages, dans le second (+ 3,3 %).

Aussi bien, d'une part, le moindre recul des nuitées comparativement au recul des

voyages en métropole que, d'autre part, la plus forte croissance des nuitées que des voyages à l’étranger s’expliquent par un allongement de la durée des séjours (+ 1,0 % au global), plus marqué pour les voyages à l’étranger (+ 1,7 %) qu’en métropole (+ 0,5 %).

La part des nuitées en hébergements marchands a progressé en 2010

Autre signe de reprise, l’évolution des nuitées est plus favorable aux hébergements marchands, aussi bien pour les destinations intérieures qu’à l’étranger. En effet, en 2010, en métropole, les nuitées dans des hébergements marchands n’ont reculé que de 1,6 % contre - 2,7 % pour les nuitées non marchandes et, à l’étranger, les nuitées payantes ont augmenté de 3,5 % contre seulement + 2,9 % pour les autres. Au total, toutes destinations confondues, la

fréquentation des hébergements marchands est restée stable quand celle des hébergements non marchands a baissé (-2,2 %).

Les Français ont dépensé nettement plus qu'en 2009 au cours de leurs voyages

Enfin, la dépense des touristes français a augmenté fortement (4,9 %) (tableau 3). On renoue ainsi avec la situation, régulièrement observée avant la crise, d’une divergence entre stabilité (ou recul) des nuitées et forte croissance des dépenses, largement du fait - avant la crise - d’une hausse des prix (graphique 2). Cette situation reflète exclusivement celle des voyages en métropole (près de 90 %). Elle est différente pour les voyages à l’étranger : leur nombre s’est accru (+ 1,5 %), celui des nuitées davantage (+ 3,3 %) et le montant des dépenses plus encore (+ 5,3 %).

1. Taux de départ* en 2009 et 2010 et évolution 2010/2009 du nombre de voyages*

des touristes français selon la PCS du chef de ménage

* pour motif personnel.Source : Enquête SDT (DGCIS).

Taux de départ (en %)

Évolution du nombre de

voyages (en %)

93,989,3

79,6

71,8 71,1

78,0

92,486,9

76,5

68,8 69,8

75,976,3 73,61,8

-1,4 -1,2

-4,6

-6,2

-2,0 -2,3

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Agriculteursexploitants,artisans,

commerçants etchefs d'entreprise

Cadres etprofessionsintellectuellessupérieures

Professionsintermédiaires

Employés Ouvriers Inactifs (retraités,étudiants,

demandeursd'emploi,

personnes au foyer)

Ensemble-7,0

-6,0

-5,0

-4,0

-3,0

-2,0

-1,0

0,0

1,0

2,0

3,0Taux de départ en 2009Taux de départ en 2010Évolution 2010/2009 du nombre de voyages (en %)

Source : Enquête SDT (DGCIS).

2. Évolution 2010/2009 des voyages et des nuitées des touristes français en France par espace touristique

Littoral 22,6 -4,1 -0,9 31,2 -3,3 -1,1 7,3 7,4 0,7Rural 34,3 -3,9 -1,3 30,9 -2,0 -0,6 4,7 4,8 2,0Urbain 29,2 -0,1 0,0 20,9 -1,5 -0,3 3,9 3,8 -1,4Stations de ski 4,7 0,5 0,0 6,3 -3,1 -0,2 7,3 7,1 -3,6Montagne hors stations de ski 6,0 -4,4 -0,3 7,0 -1,6 -0,1 6,1 6,2 2,9Non déterminé 3,2 -7,8 -0,3 3,7 -1,3 0,0 5,7 6,1 7,0Total 100,0 -2,8 -2,8 100,0 -2,3 -2,3 5,3 5,3 0,5

Voyages

Structure en 2010

(%)

Type d'espace en Francemétropolitaine

Structure en 2010

(%)

En 2009 (en nuitées)

Évolution 2010/2009

(en %)

Évolution 2010/2009

(en %)

En 2010 (en nuitées)

Contribution à l'évolution totale (en points de %)

Contribution à l'évolution totale (en points de %)

Évolution 2010/2009

(en %)

Nuitées Durée moyenne de voyage

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Bilan de l’offre touristique 2010 49III

2. Évolution des nuitées et de la dépense (valeur, volume et prix) des touristes français en France

Indices base 100 en 2005

Source : Compte satellite du tourisme (DGCIS).

Nette reprise du tourisme international en 2010, stabilisation pour la France et l’Espagne

La reprise du tourisme mondial est forte en 2010 avec une hausse des arrivées internationales de 7 % par rapport à 2009. Elle profite surtout à l’Asie (+ 13 %) et, dans une moindre mesure, à l’Amérique (+ 8 %), l’Europe (+ 3 %) étant le continent où la reprise est la moins dynamique.

En France, les arrivées de touristes étrangers se stabilisent, après les baisses de 2008 et 2009, au plus fort de la crise. En Espagne, une légère hausse (+ 1 %) est observée. Il s’agit cependant de la première depuis trois ans dans un pays où le secteur du tourisme est stratégique pour l’économie.

La France a accueilli 76,8 millions de touristes étrangers en 2010, comme en 2009 à un millier près. Toutefois, le nombre des nuitées passées en France par ces touristes (515 millions) est en légère croissance : 2,7 millions de plus qu’en 2009, soit une hausse de 0,5 %. Cette hausse résulte donc de l’allongement - mesuré - de la durée moyenne des voyages des touristes étrangers en France .

Stabilisation de la dépense des touristes étrangers après deux années de très fort recul

En revanche, le nombre des nuitées en hébergement marchand a légèrement diminué (- 0,7 %), donc leur part dans l’ensemble des nuitées (68,2 %) également. Ce recul a contribué à la baisse de la dépense journalière moyenne des touristes étrangers sur le territoire : celle-ci, de l’ordre de 60 euros, s’est réduite de moins d’un euro (- 1,1 %). La hausse des nuitées a limité l’impact de cette contraction sur la dépense totale des touristes étrangers : elle est passée de 30,6 milliards à 30,4 milliards entre 2009 et 2010, soit une baisse de 0,6 %. Il s’agit ainsi d’une stabilisation après deux années

de très forte baisse (plus de 10 % entre 2007 et 2009). Ces résultats recouvrent de très fortes disparités selon le pays d’origine des touristes, dans un contexte de sortie de crise différencié selon les économies.

Fort rebond des clientèles allemande et des BRIC

Fait majeur de l’année 2010, l’Allemagne et les BRIC se détachent par leur très forte contribution à l’activité touristique des étrangers en France (tableau 4).

Les touristes allemands sont venus en France beaucoup plus nombreux qu’en 2009 (+ 6,4 %), contribuant ainsi pour l’essentiel à l’accroissement du nombre des nuitées. Même si leurs séjours ne se sont que peu allongés et la part des nuitées en hébergement marchand s’est réduite, expliquant pour partie le léger recul de la dépense journalière (- 1,7 %), la croissance des nuitées (+ 7,3 %) et des dépenses (+ 5,5 %) est très vive.

Grâce à une très forte croissance de leurs arrivées (+ 32,6 %) et de leurs nuitées (+ 31,1 %), les touristes en provenance des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine)ont pratiquement contribué à hauteur de la clientèle allemande, malgré leur poids encore limité. Avec l’augmentation des dépenses journalières, l’accroissement en 2010 de la dépense totale en France de cette clientèle est très fort.

Nouveau recul des autres clientèles européennes…

Ainsi, l’activité du tourisme international en France aurait-elle été dynamique en 2010 sans les nouveaux reculs d’autres clientèles, en premier lieu d’Europe. En effet, hors l’Allemagne et la Russie (on pourrait ajouter les pays d’Europe centrale, dont les arrivées sont en nette croissance), les arrivées des clientèles européennes reculent de 2,0 % et les nuitées d’autant (- 1,9 %),

* hors DOM ; ** y compris DOM.Source : Enquête SDT (DGCIS).

3. Évolution 2010/2009 des dépenses des touristes français en France et à l'étranger par poste de dépenses

Dépenses en forfait 12,7 5,2 3,4 8,7 3,5 0,3 9,3 42,3 5,8 2,4Dépenses en hébergement (hors forfait) 11,4 3,9 8,7 22,5 2,7 0,6 2,7 12,2 7,7 0,9Dépenses en transport (hors forfait) 12,7 -0,4 8,9 22,9 -0,7 -0,2 3,8 17,2 0,1 0,0Dépenses autres (hors forfait) 24,0 8,4 17,8 45,9 9,0 4,0 6,2 28,3 6,8 1,9Total 60,7 4,9 38,8 100,0 4,7 4,7 22,0 100,0 5,3 5,3

Ensemble des dépenses des touristes français

Montant 2010

(en milliards d'euros)

Montant 2010

(en milliards d'euros)

Montant 2010

(en milliards d'euros)

Évolution 2010/2009

(en %)

Évolution 2010/2009

(en %)Type de dépenses

Évolution 2010/2009

(en %)

Structure des dépenses

par poste en 2010 (en %)

Structure des dépenses

par poste en 2010 (en %)

Contribution à l'évolution

totale (en points

de %)

Contribution à l'évolution

totale (en points

de %)

Dépenses des touristes français en France*

Dépenses des touristes français à l'étranger**

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50 Bilan de l’offre touristique 2010

IV

Directeur de la publication Luc Rousseau

Rédacteur en chefFrançois Magnien

Secrétaire de rédactionNicole Merle-LamootComposition par PAO

Brigitte Baroin

Direction générale de la compétitivité,de l'industrie et des services

Mission Statistiques et Études sur le Tourisme

ce qui se solde par une importante baisse des nuitées (- 6,6 %), donc de leurs dépenses totales (- 5,3 %).

Bilan contrasté pour les clientèles plus lointaines

La clientèle des États-Unis, malgré des arrivées en fort recul (- 5,0 %), est, comme celle des Pays-Bas, finalement contributive en termes de dépenses : grâce à des durées de séjours en hausse sensible (+ 2,9 %), elle limite la baisse des nuitées (- 2,3 %) ; en outre, une importante hausse des dépenses par nuitée (+ 4,0 %) assure au final un accroissement de la dépense totale (+ 1,7 %).

Les clientèles africaines arrivent nettement moins nombreuses mais rallongent fortement leurs séjours (pourtant déjà deux fois plus longs que les autres clientèles). La baisse des nuitées est donc limitée et la dépense totale en légère hausse.

Source : Enquête EVE (DGCIS), résultats 2010 provisoires.

4. Arrivées et séjours des touristes étrangers en France selon le continent et le pays de provenance

Europe 65,0 -235 -0,4 405,3 0,1 6,2 0,4 205 1 409 Royaume-Uni 12,1 -125 -1,0 77,7 0,9 6,4 1,9 684 1 474 Allemagne, Autriche 12,1 796 7,0 82,9 8,7 6,8 1,6 6 640 1 291 Belgique, Luxembourg 10,6 -282 -2,6 57,8 -2,9 5,4 -0,3 -1 718 -176 Italie 7,2 -96 -1,3 40,4 -0,7 5,6 0,6 -278 258 Pays-Bas 7,0 -249 -3,4 53,9 -0,5 7,7 3,0 -283 1 585 Suisse 5,5 24 0,4 27,9 -2,2 5,1 -2,6 -614 -741 Espagne 4,9 12 0,3 23,1 -6,6 4,7 -6,8 -1 628 -1 690 Finlande, Danemark, Suède 1,5 -21 -1,4 9,1 -3,2 6,2 -1,8 -304 -171 Portugal, Irlande, Grèce 1,8 -259 -12,9 11,5 -19,0 6,6 -7,1 -2 700 -873 Autres 2,5 -36 -1,4 21,1 2,0 8,4 3,4 405 453 Pologne 0,3 -16 -4,4 3,1 0,7 8,8 5,4 23 157 Russie 0,4 173 63,8 3,7 57,7 8,3 -3,7 1 347 -143Amériques 5,6 111 2,0 49,1 1,8 8,8 -0,2 872 -271 États-Unis 2,9 -154 -5,0 25,3 -2,3 8,7 2,9 -595 709 Canada 0,9 63 7,2 9,6 10,1 10,2 2,7 878 250 Brésil 0,8 126 20,1 5,7 12,2 7,6 -6,6 622 -404Asie 3,3 159 5,1 26,0 5,7 7,9 0,5 1 393 82 Chine 0,9 173 23,4 6,7 24,3 7,3 0,7 1 308 46 Japon 0,6 -98 -14,1 3,6 -14,3 6,0 -0,3 -598 -9 Inde 0,3 113 71,6 2,3 89,5 8,5 10,4 1 095 219Océanie 1,2 102 9,3 9,8 9,9 8,2 0,6 889 54Afrique 1,7 -137 -7,5 24,6 -2,7 14,6 5,3 -669 1 234Total 76,8 -1 0,0 514,9 0,5 6,7 0,5 2 689 2 508

Arrivées de touristes étrangers (millions)

Évolution 2010/2009

(%)

Évolution 2010/2009

(%)

Évolution 2010/2009

(%)

dont liée à la variation de la durée des séjours

(milliers)

Variation 2010/2009 (milliers)

Nombre de nuitées en 2010 (millions)

Variation du nombre de nuitées (milliers)

Durée moyenne des séjours

en 2010 (nombre de

nuits)

la durée des séjours stagnant. Le recul de la dépense de ces clientèles est beaucoup plus important encore (- 5,1 %), du fait de la baisse de la dépense par nuitée (- 3,3 %) : sur un milliard d'euros de pertes de recettes par rapport à 2009, ce tassement de la dépense journalière en explique 600 millions. La baisse de la part des nuitées en hébergement marchand y a contribué.

Les arrivées de la clientèle britannique reculent encore en 2010 (- 1,0 %), mais plus modérément que les deux années antérieures. Les touristes britanniques ont fortement allongé leurs séjours en 2010, de sorte que le nombre de leurs nuitées en France a augmenté de près de 1 %. Cela ne suffit pas, cependant, à maintenir leurs dépenses : celles-ci reculent de 2,3 %, les touristes britanniques comprimant leurs dépenses quotidiennes alors même que la part de leurs nuitées en hébergement marchand s’accroît.

Les arrivées en provenance du Benelux, dont la clientèle a un poids proche de celui de la clientèle allemande, sont en forte baisse (- 2,6 %), de même que les nuitées (- 2,9 %) et la dépense (- 2,6 %). La clientèle des Pays-Bas (proche elle aussi en poids des clientèles allemande et belgo-luxembourgeoise) réduit plus

fortement encore ses arrivées mais rallonge sensiblement la durée des séjours, de sorte que le recul des nuitées n’est que de 0,5 %. La part des nuitées marchandes s’accroissant et, en lien, la dépense journalière, la dépense totale des touristes néerlandais augmente (+ 1,3 %).

… notamment des pays confrontés à la soutenabilité de leurs finances publiques

Ensemble, Irlande, Portugal et Grèce, pays confrontés à de graves difficultés de soutenabilité de leurs finances publiques, contribuent significativement à la baisse de l’activité touristique en France (- 0,3 point de croissance, soit autant que de grosses clientèles comme la Belgique ou les Pays-Bas), alors même que leur poids est faible dans l’ensemble des touristes étrangers en France. En effet, globalement, le recul de ces clientèles est brutal en 2010 : -13 % pour les arrivées, -19 % pour les nuitées, la durée des séjours se contractant fortement, et -17 % pour les dépenses. Les arrivées en provenance d’Espagne, pays confronté à des difficultés de même nature, se stabilisent. Toutefois, les touristes espagnols réduisent fortement leurs durées de séjours en France,

Pour en savoir plus :Consultez la rubrique « Statistiques et études économiques » du site tourisme.gouv.fr

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Annexes

1. Les enquêtes sur le tourisme2. Mesure de l’impact de l’allongement des voyages

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1. Les enquêtes sur le tourisme

Les enquêtes de fréquentation

Les enquêtes de fréquentation pour l’hôtellerie (EFH) et sur la saison d’activité (mai à septembre) pour le camping (EFHPA) sont réalisées par les directions régionales de l’Insee dans le cadre d’une convention nationale passée entre la DGCIS et l’Institut. Dans certaines régions, des conventions ont été passées avec des partenaires locaux (ORT, CRT, DRT…) pour augmenter l’échantillon de l’enquête hôtellerie. L’enquête de fréquentation dans l’hôtellerie de plein air est exhaustive.

L’enquête Suivi de la Demande Touristique (SDT)

L’enquête SDT permet de suivre l’évolution des comportements touristiques des résidents. Mensuelle, elle est réalisée par voie postale auprès d’un panel de 20 000 personnes, âgées de 15 ans et plus, représentatif de la population résidente. Par convention, dans la suite du chapitre, le terme « Français » désigne l’ensemble des résidents en France.

Les voyages et les allers-retours des « VRP » font partie du domaine du tourisme mais sont dans la pratique exclus du champ de l’enquête SDT parce que le mode d’interrogation par voie postale rend difficile leur suivi.

L’enquête sur les visiteurs venant de l’étranger (EVE)

L’enquête DGCIS-Banque de France auprès des visiteurs venant de l’étranger (EVE) permet de suivre les comportements touristiques sur le territoire français des personnes résidant à l’étranger. L’enquête est réalisée auprès des touristes et des excursionnistes à leur sortie du territoire métropolitain. 80 000 personnes sont interrogées chaque année, par vague trimestrielle.

2. Mesure de l’impact de l’allongement des voyages

Le nombre de nuitées en France des touristes étrangers une année donnée dépend du nombre et de la durée de leurs voyages. D’une année à l’autre, on peut identifier, dans la variation du nombre de nuitées, la part due à l’allongement de la durée des voyages. On retranche pour ce faire à la variation totale des nuitées la variation fictive correspondant à la variation observée du nombre de voyage mais en supposant leur durée inchangée par rapport à l’année précédente. Ce calcul peut être mené au niveau d’un pays en maintenant constante la durée moyenne des séjours de l’ensemble des touristes provenant de ce pays. Il peut être également mené directement au niveau des continents. Toutefois, pour un continent donné, l’impact (en nombre de nuitées) de l’allongement de la durée moyenne des séjours n’est pas égal à la somme des impacts calculés au niveau de chaque pays du continent. En effet, même si on suppose inchangée les durées moyennes des séjours des touristes par pays d’origine, la durée moyenne des séjours de l’ensemble des touristes du continent varie car elle est la moyenne des durées (inchangées) par pays pondérées par des nombres d’arrivées différents chaque année. Dans cette étude, il a été convenu que l’impact au niveau d’un ensemble de pays serait la somme des impacts relatifs aux différents pays qui le constituent (cf. Tableau 5b, 6b). Le même principe a été appliqué pour l’impact de la dépense par nuitée sur la dépense totale (tableau 10b).

Annexes 53

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