thrombopénie isolée induite par le carbimazole, à propos d’un cas

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500 SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 486–516 Conclusion La symptomatologie d’une dysthroïdie chez le sujet âgé est souvent atypique. Son dépistage systématique après 65 ans reste un sujet de controverse du fait du rapport bénéfice/coût. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.782 P649 Thrombopénie isolée induite par le carbimazole, à propos d’un cas S. Matali (Dr) a,, A.P. Opoko (Dr) a , M. Diarra (Dr) a , F. Ajdi (Pr) b , A. Chraibi (Pr) a a Service d’endocrinologie, maladies métaboliques et nutrition, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc b Service d’endocrinologie, maladies métaboliques et nutrition, CHU Hassan II, Fès, Maroc Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Matali) Les thrombopénies immunitaires médicamenteuses sont causées par les anti- biotiques, l’héparine, la quinine mais exceptionnellement par les Antithyroïdiens de synthèse (ATS) et particulièrement au carbimazole. Ce dernier est le médi- cament de choix dans le traitement des hyperthyroïdies. Nous rapportons le cas d’une thrombopénie isolée chez un patient traité par le carbimazole. Un homme de 54ans, sans ATCD d’allergie médicamenteuse connue, porteur d’un goitre depuis 4 ans, qui consulte pour thyréotoxicose avec exophtalmie. L’examen cli- nique, la biologie et l’échographie ont permis de poser le diagnostic de goitre Basedowifié en thyréotoxicose. L’indication d’une thyroïdectomie totale après euthyroïdie par le carbimazole a été posée. Un bilan de tolérance préthérapeu- tique dont l’hémogramme et les transaminases, était normal (HB : 13 g/dL, PNN : 3380/mm 3 , PLQ : 242 000/mm 3 ). Patient a été mis sous 40 mg de carbimazole et 10 mg/8 h de Propranolol suivi d’une fièvre à 38 C, un prurit généralisé et d’une baisse isolée du taux des plaquettes à 182 000/mm 3 à j1 du traitement. L’avis pharmacologique a indiqué l’arrêt du Propranolol mais sanctionné par une thrombopénie isolée à 75 000/mm 3 ; puis une normalisation du taux des pla- quettes après arrêt du carbimazole et réintroduction du bêtabloqueur. L’origine médicamenteuse de la thrombopénie par l’ATS bien que exceptionnelle, a été retenue par le rapport de pharmacovigilance. Une thyroïdectomie totale a été faite après 10 jours de préparation rapide au Propranolol et Dexaméthasone. Le carbimazole est fréquemment responsable d’agranulocytose, neutropénie et aplasie médullaire. De rares cas de thrombopénies ont été rapportés dans la littérature [1]. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Kroll, Sun, Santoso. Platelet endothelial cell adhesion molecul-1 (PECAM61) is a target glycoprotein in drug induce thrombocytemia. 2000;96:409–1414. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.783 P650 Association carcinome papillaire de la thyroïde, thyroïdite lymphocytaire et granulomatose systémique : à propos de deux observations H. Zoubeidi (Dr) a,, Z. Aydi (Dr) a , F. Daoud (Dr) a , L. Baili (Dr) b , B. Ben Dhaou (Dr) b , F. Boussema (Pr) a a Service de Médecine Interne, Hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie b Service de Médecine Interne,Hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (H. Zoubeidi) Introduction Si l’association d’une thyroïdite lymphocytaire (TL) avec une granulomatose est bien décrite dans la littérature, la coexistence de ces deux atteintes avec un carcinome papillaire de la thyroïde (CPT) semble être rare. Patients et méthodes Nous rapportons 2 observations illustrant cette associa- tion. Observation 1 Une femme âgée de 53 ans subissait une thyroïdectomie pour un goitre multinodulaire dont l’histologie montrait un CPT, une TL avec une adénite granulomateuse. Le bilan phtysiologique était négatif. Le diagnostic de sarcoïdose était retenu devant l’anergie tuberculinique, l’élévation de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA) et l’atteinte ganglionnaire et intersti- tielle au scanner thoracique. Le bilan lésionnel d’une sarcoïdose était négatif. La patiente était traitée par une hormonothérapie substitutive. L’évolution était favorable. Observation 2 Une femme âgée de 67 ans était hospitalisée pour bilan étiologique d’un érythème noueux. L’examen physique était normal. L’intradermoréaction à la tuberculine était positive. Le dosage de l’ECA était normal. La tomodensitométrie objectivait deux nodules thyroïdiens, des nodules pulmonaires bilatéraux, avec des adénopathies médiastinales et abdominales. Le lavage broncho-alvéolaire avait conclu à une alvéolite lymphocytaire. La patiente avait eu une thyroïdectomie dont l’histologie montrait un CPT, une TL et de nombreux granulomes tuberculoïdes ganglionnaires comportant une nécrose caséeuse. L’évolution était favorable sous traitement antituberculeux. Discussion L’association entre la TL et la granulomatose pourrait être expli- quée par des phénomènes dysimmunitaires mais ceci n’explique pas leur association avec le CPT. Les cas rapportés dans la littérature sont peu fréquents pour établir une corrélation entre les trois pathologies. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.784 P651 Discordance Tg-scintigraphie à l’131I : à propos d’un cas de faux-négatif de la TG D. Ben Sellem (Dr) , R. Ben Said (Dr) , L. Zaabar (Dr) , I. El Bez (Dr) , B. Letaief (Dr) , M.F. Ben Slimene (Pr) Service de Biophysique et de Médecine Nucléaire, Institut Salah Azaiez, Tunis Auteur correspondant. Adresse e-mail : bensellem [email protected] (D. Ben Sellem) Objectif Les discordances entre une scintigraphie à l’ 131 I positive et une Tg négative sont exceptionnelles. Le dosage sensible de la Tg avec une méthode IRMA, peut être une source de faux-négatifs (FN). Nous rapportons le cas d’une patiente dont le taux de la Tg tend à se normaliser alors que la fixation de l’ 131 I progresse. Observation Patiente âgée de 66 ans, aux antécédents d’une loboishmectomie gauche il y a 9 ans. Découverte sur une TDM thoracique de nodules paren- chymateux pulmonaires bilatéraux d’allure secondaire sans adénopathies. Elle a bénéficié d’une loboisthmectomie droite. L’examen anatomopathologique a conclu à la présence de 3 micro-carcinomes papillaires. Elle a bénéficié, 4,5 mois post-totalisation, d’une 1 re cure de 140 mCi d’ 131 I. La scintigraphie a objec- tivé plusieurs foyers cervicaux et des métastases pulmonaires bilatérales. La Tg concomitante en état de stimulation était très élevée à 175 ng/mL avec absence d’Ac anti-Tg (ATg). L’échographie cervicale n’a pas objectivé d’adénopathies cervicales. Elle a bénéficié d’une 2 e cure de 140 mCi d’ 131 I. La scintigraphie post-thérapeutique a objectivé une diminution de la fixation cervicale et une accentuation des foyers pulmonaires. La Tg concomitante a nettement baissé à 8 ng/mL sans apparition d’ATg. Elle a bénéficié d’une 3 e cure de 150 mCi d’ 131 I et la scintigraphie post-thérapeutique a objectivé la persistance de métastases pulmonaires avec apparition de nouveaux foyers. La Tg concomitante a baissé à 3 ng/mL sans apparition d’ATg. Conclusion Le dosage sérique de la Tg est l’un des piliers de sur- veillance des CDT. Mais ce dosage, sensible par méthode IRMA, présente des FN. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.785

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500 SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 486–516

Conclusion La symptomatologie d’une dysthroïdie chez le sujet âgé estsouvent atypique. Son dépistage systématique après 65 ans reste un sujet decontroverse du fait du rapport bénéfice/coût.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.782

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Thrombopénie isolée induite par lecarbimazole, à propos d’un casS. Matali (Dr) a,∗, A.P. Opoko (Dr) a, M. Diarra (Dr) a, F. Ajdi (Pr) b,A. Chraibi (Pr) a

a Service d’endocrinologie, maladies métaboliques et nutrition, CHU Ibn Sina,Rabat, Marocb Service d’endocrinologie, maladies métaboliques et nutrition, CHU HassanII, Fès, Maroc∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (S. Matali)

Les thrombopénies immunitaires médicamenteuses sont causées par les anti-biotiques, l’héparine, la quinine mais exceptionnellement par les Antithyroïdiensde synthèse (ATS) et particulièrement au carbimazole. Ce dernier est le médi-cament de choix dans le traitement des hyperthyroïdies. Nous rapportons le casd’une thrombopénie isolée chez un patient traité par le carbimazole. Un hommede 54 ans, sans ATCD d’allergie médicamenteuse connue, porteur d’un goitredepuis 4 ans, qui consulte pour thyréotoxicose avec exophtalmie. L’examen cli-nique, la biologie et l’échographie ont permis de poser le diagnostic de goitreBasedowifié en thyréotoxicose. L’indication d’une thyroïdectomie totale aprèseuthyroïdie par le carbimazole a été posée. Un bilan de tolérance préthérapeu-tique dont l’hémogramme et les transaminases, était normal (HB : 13 g/dL, PNN :3380/mm3, PLQ : 242 000/mm3). Patient a été mis sous 40 mg de carbimazoleet 10 mg/8 h de Propranolol suivi d’une fièvre à 38 ◦C, un prurit généralisé etd’une baisse isolée du taux des plaquettes à 182 000/mm3 à j1 du traitement.L’avis pharmacologique a indiqué l’arrêt du Propranolol mais sanctionné parune thrombopénie isolée à 75 000/mm3 ; puis une normalisation du taux des pla-quettes après arrêt du carbimazole et réintroduction du bêtabloqueur. L’originemédicamenteuse de la thrombopénie par l’ATS bien que exceptionnelle, a étéretenue par le rapport de pharmacovigilance. Une thyroïdectomie totale a étéfaite après 10 jours de préparation rapide au Propranolol et Dexaméthasone.Le carbimazole est fréquemment responsable d’agranulocytose, neutropénie etaplasie médullaire. De rares cas de thrombopénies ont été rapportés dans lalittérature [1].

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.Référence[1] Kroll, Sun, Santoso. Platelet endothelial cell adhesion molecul-1

(PECAM61) is a target glycoprotein in drug induce thrombocytemia.2000;96:409–1414.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.783

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Association carcinome papillaire de lathyroïde, thyroïdite lymphocytaire etgranulomatose systémique : à propos de deuxobservationsH. Zoubeidi (Dr) a,∗, Z. Aydi (Dr) a, F. Daoud (Dr) a, L. Baili (Dr) b,B. Ben Dhaou (Dr) b, F. Boussema (Pr) a

a Service de Médecine Interne, Hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisieb Service de Médecine Interne,Hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (H. Zoubeidi)

Introduction Si l’association d’une thyroïdite lymphocytaire (TL) avec unegranulomatose est bien décrite dans la littérature, la coexistence de ces deuxatteintes avec un carcinome papillaire de la thyroïde (CPT) semble être rare.

Patients et méthodes Nous rapportons 2 observations illustrant cette associa-tion.Observation 1 Une femme âgée de 53 ans subissait une thyroïdectomie pourun goitre multinodulaire dont l’histologie montrait un CPT, une TL avec uneadénite granulomateuse. Le bilan phtysiologique était négatif. Le diagnostic desarcoïdose était retenu devant l’anergie tuberculinique, l’élévation de l’enzymede conversion de l’angiotensine (ECA) et l’atteinte ganglionnaire et intersti-tielle au scanner thoracique. Le bilan lésionnel d’une sarcoïdose était négatif.La patiente était traitée par une hormonothérapie substitutive. L’évolution étaitfavorable.Observation 2 Une femme âgée de 67 ans était hospitalisée pourbilan étiologique d’un érythème noueux. L’examen physique était normal.L’intradermoréaction à la tuberculine était positive. Le dosage de l’ECA étaitnormal. La tomodensitométrie objectivait deux nodules thyroïdiens, des nodulespulmonaires bilatéraux, avec des adénopathies médiastinales et abdominales.Le lavage broncho-alvéolaire avait conclu à une alvéolite lymphocytaire. Lapatiente avait eu une thyroïdectomie dont l’histologie montrait un CPT, uneTL et de nombreux granulomes tuberculoïdes ganglionnaires comportant unenécrose caséeuse. L’évolution était favorable sous traitement antituberculeux.Discussion L’association entre la TL et la granulomatose pourrait être expli-quée par des phénomènes dysimmunitaires mais ceci n’explique pas leurassociation avec le CPT. Les cas rapportés dans la littérature sont peu fréquentspour établir une corrélation entre les trois pathologies.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.784

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Discordance Tg-scintigraphie à l’131I : àpropos d’un cas de faux-négatif de la TGD. Ben Sellem (Dr) ∗, R. Ben Said (Dr) , L. Zaabar (Dr) , I. El Bez (Dr) ,B. Letaief (Dr) , M.F. Ben Slimene (Pr)Service de Biophysique et de Médecine Nucléaire, Institut Salah Azaiez, Tunis∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : bensellem [email protected] (D. Ben Sellem)

Objectif Les discordances entre une scintigraphie à l’131I positive et une Tgnégative sont exceptionnelles. Le dosage sensible de la Tg avec une méthodeIRMA, peut être une source de faux-négatifs (FN). Nous rapportons le cas d’unepatiente dont le taux de la Tg tend à se normaliser alors que la fixation de l’131Iprogresse.Observation Patiente âgée de 66 ans, aux antécédents d’une loboishmectomiegauche il y a 9 ans. Découverte sur une TDM thoracique de nodules paren-chymateux pulmonaires bilatéraux d’allure secondaire sans adénopathies. Ellea bénéficié d’une loboisthmectomie droite. L’examen anatomopathologique aconclu à la présence de 3 micro-carcinomes papillaires. Elle a bénéficié, 4,5 moispost-totalisation, d’une 1re cure de 140 mCi d’131I. La scintigraphie a objec-tivé plusieurs foyers cervicaux et des métastases pulmonaires bilatérales. La Tgconcomitante en état de stimulation était très élevée à 175 ng/mL avec absenced’Ac anti-Tg (ATg). L’échographie cervicale n’a pas objectivé d’adénopathiescervicales. Elle a bénéficié d’une 2e cure de 140 mCi d’131I. La scintigraphiepost-thérapeutique a objectivé une diminution de la fixation cervicale et uneaccentuation des foyers pulmonaires. La Tg concomitante a nettement baissé à8 ng/mL sans apparition d’ATg. Elle a bénéficié d’une 3e cure de 150 mCi d’131Iet la scintigraphie post-thérapeutique a objectivé la persistance de métastasespulmonaires avec apparition de nouveaux foyers. La Tg concomitante a baisséà 3 ng/mL sans apparition d’ATg.Conclusion Le dosage sérique de la Tg est l’un des piliers de sur-veillance des CDT. Mais ce dosage, sensible par méthode IRMA, présentedes FN.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.785