thrombopénie induite par l'héparine et syndrome coronarien aigu

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Revue de presse scientifique I'immunite induite par deux injec- tions d'un vaccin acellulaire aPV mais etait significativement plus effi- cace que deux administrations d'aPV sur des souriceaux, par rap- port ~. des animaux adultes. En outre, BPZE 1 s'est montre effi- cace & proteger contre B. para- pertussis, contrairement & aPV. BPZE 1 semble un candidat vac- cin interessant pour proteger contre la coqueluche, d'autant plus que son mode d'administration libere de I'injection, la rendant plus facile si elle doit 6tre pratiquee des la naissance. La coqueluche reste I'une des prin- cipales causes de deces de jeunes enfants dans le monde et I'on note une augmentation de son inci- dence meme dans les pays ayant un taux eleve de couverture vacci- nale, et mrbme si cette vaccination a effectivement reduit sa preva- lence. On a identifie les adultes et meme les adolescents comme responsables de la contamination des jeunes enfants non encore vac- cines. Habituellement chez ceux-ci, I'immunisation requiert au moins trois injections et est rarement acquise avant I'&ge de 6 mois. La technique choisie par les equipes lilloises consiste &, imi- ter ,, une infection coquelucheuse naturelle par une souche tres atte- nuee, sachant qu'il existe tres pre- cocement (2 semaines) une bonne reponse immunitaire a. la coque- luche des nouveau-nes. Mielcarek N., Debrie A.S., Raze D., Bertout Z, Rouanet C., Ben Younes A., Creusy C., Engle J., Goldman W., Locht C., Live attenuated B. pertussis as a single-dose nasal vaccine against whooping cough, Plos Pathogens 2 (2006) DOI: 10 137 (7/7/2006). Simplifier les mesures d'hygi ne hospitaliere sans risque nosocomial ajoute #~'~me si on tente de les mettre le moins souvent en cause, les per- sonnels medicaux et paramC~i- caux font montre d'une ,, obser- A minosides 9 asp#ine en prevention de " " " " fototoxsc#te aspirine pourrait ~tre utilis#e en preven- tion de I'ototoxicit~ clue aux antibiotiques aminosicles. Telle est la conclusion d'une etude conduite par deux ~quipes de chercheurs am#ricains et chinois. Les aminosides presentent entre autres avantages celui d'etre actifs sur un large spectre de bact~ries et non allerg~niques. Cependant, leur utilisation est limit~e en raison de leurs effets secondaires importants, en particulier une ototoxicit# qui peut ~tre irreversible (surdit~). N#anmoins, I'OMS recommande la prescription de cette tamille d'antibiotiques dans des cas bien precis, par exemple clans les tuberculoses multi- r~sistantes. L'incidence des pertes auditives caus~es par la gentamyCine est en effet estimee ~ 8 O/odans le cas de traitements tres courts mais cette propor- tiot~ peut ~tre plus #lev~e dans les pays en voie de d~veloppement oO cet antibiofique est le seul #tre accessible financierement eta 6tre dispo- nible facilement. Aucun traitement n'existe actuellement pour prevenir I'ototoxicit& Quelques etudes sur I'animal ont montr6 que I'ototoxicite est caus~e par des formes r~actives de I'oxygene (, radicaux libres ~) et peut donc #tre attenuee par les antioxydants. L'acide ac#tylsalicylique pourrait trouver ici une indication et #tre prescrit sous sa forme d'aspirine pour prevenir les pertes auditives. Afin de confirmer cette hypothese, une etude a ete r~alis~e chez 195 patients trait#s par genta- mycine pour une infection aigue (80 & 160 mg deux fois par jour durant une semaine). La moiti# d'entre eux a requ en plus de I'aspirine (3 g/jour pendant 2 semaines) et I'autre moiti~ un placebo. Alors qu'une perte auditive est observee chez 13 % des sujets sous placebo, efle n'atteint que 3 % des patients sous aspirine. L'efficacit# de la gentamycine n'est pas affectee par I'adminis- tration conjointe d'aspirine. Le seul effet secon- daire g#nant de I'asp#ine, I'apparition de troubles gastriques, pourrait #tre ~vit# par I'utilisation d'un autre antioxydant ayant des proprietes similaires. Sha S., Qiu J., N. Engl. J. Med. 354 (27/04/06) 1856-1857 vance mediocre - (sic) des tech- niques de lavage traditionnel des mains, comme le rapportent depuis 20 ans differentes etudes, fait remarquer E. Girou, de I'Unite de contrele, epidemiologie et preven- tion de I'infection (CEPI), du CHU AIbert-Chenevier-Henri-Mondor de Creteil (Val-de-Marne). Ce constat a conduit & reexaminer les tech- niques proposees ainsi que leur fai- sabilite, en tenant compte du temps et de la contrainte imposes par ailleurs par Ic.'sactivites de soins. Est-il possible d'ameliorer I'obser- vance pour I'hygiene personnelle et la prevention des infections manu- portees ? La reponde est positive, condition de proposer une tech- nique d'hygiene des mains plus simple, plus rapide h mettre en oeuvre et surtout accessible au lit du malade (ou plus proche que les postes d'hygiene actuels, obli- geant souvent & des allers-retours chronophages !). I'auteur plaide ainsi pour la friction des mains par une solution hydro- alcoolique, actuellement recom- mandee comme methode de sub- stitution au lavage traditionnel. Methode simple, qui consiste appliquer sur les mains seches une solution ou un gel, et b. frotter ensuite les mains jusqu'& evapora- tion, soit 30 secondes au moins. Elle permet de se passer des points d'eau et peut etre realisee au lit du malade. Des etudes bacteriolo- giques ont meme montre la sup~- riorite de la methode par rapport au lavage conventionnel eau et savon. Outre la bonne tolerance cutanee, I'auteur fait observer que la methode elimine les problemes d'equipement des services en points d'eau, de manque de temps et d'interruption des soins entre deux patients. Plusieurs etudes rap- portent une amelioration significa- tive de I'observance de I'hygiene des mains et meme la diminution de I'incidence des infections noso- comiales et des bacteries multi- resistantes (BMR). En corollaire, deux autres mesures doivent permettre d'ameliorer la lutte anti-nosocomiale : le chan- gement des gants entre deux soins et I'isolement des malades porteurs de BMR. Girou E., Simplification des mesures d'hygiene dans la prevention des infections nosocomiales, Reanimation 15 (2006) 193-197. Thrornbope.nie induite par i'heparine et syndrome coronarien aigu 9 La thrombopenie induite par I'heparine (TIH) est une complica- tion rare, grave, de nature immuni- taire, des traitements anticoagu- lants. Elle est due & la constitution d'anticorps (IgG) diriges contre I'association FP4/heparine. Elle est plus frequente avec les hepa- rines non fractionnees (HNF) par rapport aux HBPM, et, rappelle cette mise au point de I'equipe de reanimation du CH de Belfort- Montbeliard, peut se manifester des le 5 e jour de traitement par une chute du compte plaquettaire (< 100 000) ou une diminution du taux prealable (> 40 o/0), et s'as- socie dans la moitie des cas a des complications thrombotiques. En reanimation, chez les patients admis pour syndrome coronarien aigu, la survenue d'une TIH est une complication (1 a. 5 %) dont I'iden- tification et le diagnostic exigent la RevueFrancophone des Laboratoires, juillet-ao~t 2006, N ~384 1 5

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Page 1: Thrombopénie induite par l'héparine et syndrome coronarien aigu

Revue de presse scientifique

I'immunite induite par deux injec- tions d'un vaccin acellulaire aPV mais etait significativement plus effi- cace que deux administrations d'aPV sur des souriceaux, par rap- port ~. des animaux adultes. En outre, BPZE 1 s'est montre effi- cace & proteger contre B. para- pertussis, contrairement & aPV. BPZE 1 semble un candidat vac- cin interessant pour proteger contre la coqueluche, d'autant plus que son mode d'administration libere de I'injection, la rendant plus facile si elle doit 6tre pratiquee des la naissance. La coqueluche reste I'une des prin- cipales causes de deces de jeunes enfants dans le monde et I'on note une augmentation de son inci- dence meme dans les pays ayant un taux eleve de couverture vacci- nale, et mrbme si cette vaccination a effectivement reduit sa preva- lence. On a identifie les adultes et meme les adolescents comme responsables de la contamination des jeunes enfants non encore vac- cines. Habituellement chez ceux-ci, I'immunisation requiert au moins trois injections et est rarement acquise avant I'&ge de 6 mois. La technique choisie par les equipes lilloises consiste & , imi- ter ,, une infection coquelucheuse naturelle par une souche tres atte- nuee, sachant qu'il existe tres pre- cocement (2 semaines) une bonne reponse immunitaire a. la coque- luche des nouveau-nes.

Mielcarek N., Debrie A.S., Raze D., Bertout Z, Rouanet C.,

Ben Younes A., Creusy C., Engle J., Goldman W., Locht C.,

Live attenuated B. pertussis as a single-dose nasal vaccine against whooping cough, Plos Pathogens 2

(2006) DOI: 10 137 (7/7/2006).

Simplifier les mesures d'hygi ne hospitaliere sans risque nosocomial ajoute

#~'~me si on tente de les mettre le moins souvent en cause, les per- sonnels medicaux et paramC~i- caux font montre d'une ,, obser-

A minosides �9

asp#ine en prevention

d e " " " " f o t o t o x s c # t e

aspirine pourrait ~tre utilis#e en preven- tion de I'ototoxicit~ clue aux antibiotiques aminosicles. Telle est la conclusion d'une

etude conduite par deux ~quipes de chercheurs am#ricains et chinois.

Les aminosides presentent entre autres avantages celui d'etre actifs sur un large spectre de bact~ries et non allerg~niques. Cependant, leur utilisation est limit~e en raison de leurs effets secondaires importants, en particulier une ototoxicit# qui peut ~tre irreversible (surdit~). N#anmoins, I 'OMS recommande la prescription de cette tamille d'antibiotiques dans des cas bien precis, par exemple clans les tuberculoses multi- r~sistantes.

L'incidence des pertes auditives caus~es par la gentamyCine est en effet estimee ~ 8 O/o dans le cas de traitements tres courts mais cette propor- tiot~ peut ~tre plus #lev~e dans les pays en voie de d~veloppement oO cet antibiofique est le seul

#tre accessible financierement eta 6tre dispo- nible facilement. Aucun traitement n'existe actuellement pour prevenir I'ototoxicit& Quelques etudes sur I'animal ont montr6 que I'ototoxicite est caus~e par des formes r~actives de I'oxygene (, radicaux libres ~) et peut donc #tre attenuee par les antioxydants. L'acide ac#tylsalicylique pourrait trouver ici une indication et #tre prescrit sous sa forme d'aspirine pour prevenir les pertes auditives.

Afin de confirmer cette hypothese, une etude a ete r~alis~e chez 195 patients trait#s par genta- mycine pour une infection aigue (80 & 160 mg deux fois par jour durant une semaine). La moiti# d'entre eux a requ en plus de I'aspirine (3 g/jour pendant 2 semaines) et I'autre moiti~ un placebo. Alors qu'une perte auditive est observee chez 13 % des sujets sous placebo, efle n'atteint que 3 % des patients sous aspirine. L'efficacit# de la gentamycine n'est pas affectee par I'adminis- tration conjointe d'aspirine. Le seul effet secon- daire g#nant de I'asp#ine, I'apparition de troubles gastriques, pourrait #tre ~vit# par I'utilisation d'un autre antioxydant ayant des proprietes similaires.

Sha S., Qiu J., N. Engl. J. Med. 354 (27/04/06) 1856-1857

vance mediocre - (sic) des tech- niques de lavage traditionnel des

mains, comme le rapportent depuis 20 ans differentes etudes, fait remarquer E. Girou, de I'Unite de contrele, epidemiologie et preven- tion de I'infection (CEPI), du CHU AIbert-Chenevier-Henri-Mondor de Creteil (Val-de-Marne). Ce constat a conduit & reexaminer les tech- niques proposees ainsi que leur fai- sabilite, en tenant compte du temps et de la contrainte imposes par ailleurs par Ic.'s activites de soins. Est-il possible d'ameliorer I'obser- vance pour I'hygiene personnelle et la prevention des infections manu- portees ? La reponde est positive,

condition de proposer une tech- nique d'hygiene des mains plus simple, plus rapide h mettre en oeuvre et surtout accessible au lit du malade (ou plus proche que les postes d'hygiene actuels, obli- geant souvent & des allers-retours chronophages !). I'auteur plaide ainsi pour la friction des mains par une solution hydro- alcoolique, actuellement recom- mandee comme methode de sub- stitution au lavage traditionnel. Methode simple, qui consiste appliquer sur les mains seches une

solution ou un gel, et b. frotter ensuite les mains jusqu'& evapora- tion, soit 30 secondes au moins. Elle permet de se passer des points d'eau et peut etre realisee au lit du malade. Des etudes bacteriolo- giques ont meme montre la sup~- riorite de la methode par rapport au

lavage conventionnel eau et savon. Outre la bonne tolerance cutanee, I'auteur fait observer que la methode elimine les problemes d'equipement des services en points d'eau, de manque de temps et d'interruption des soins entre deux patients. Plusieurs etudes rap- portent une amelioration significa- tive de I'observance de I'hygiene des mains et meme la diminution de I'incidence des infections noso- comiales et des bacteries multi- resistantes (BMR). En corollaire, deux autres mesures

doivent permettre d'ameliorer la lutte anti-nosocomiale : le chan- gement des gants entre deux soins et I'isolement des malades porteurs de BMR.

Girou E., Simplification des mesures d'hygiene dans la prevention des infections nosocomiales, Reanimation

15 (2006) 193-197.

Thrornbope.nie induite par i'heparine et syndrome coronarien aigu �9 La thrombopenie induite par I'heparine (TIH) est une complica- tion rare, grave, de nature immuni- taire, des traitements anticoagu- lants. Elle est due & la constitution d'anticorps (IgG) diriges contre I'association FP4/heparine. Elle est plus frequente avec les hepa- rines non fractionnees (HNF) par rapport aux HBPM, et, rappelle cette mise au point de I'equipe de reanimation du CH de Belfort- Montbeliard, peut se manifester des le 5 e jour de traitement par une chute du compte plaquettaire (< 100 000) ou une diminution du taux prealable (> 40 o/0), et s'as- socie dans la moitie des cas a des complications thrombotiques. En reanimation, chez les patients admis pour syndrome coronarien aigu, la survenue d'une TIH est une complication (1 a. 5 %) dont I'iden- tification et le diagnostic exigent la

Revue Francophone des Laboratoires, juillet-ao~t 2006, N ~ 384 1 5

Page 2: Thrombopénie induite par l'héparine et syndrome coronarien aigu

<)-L'7 JL;7't:?:G 77..777.i;:1.i~7 ~,, ltil~! our la premiire fois, une itude, r ia l is ie

~ ' au Bengladesh, vient d'#valuer I'efficaci dun traitement par azithromycine

en dose unique pour soigner le chot~ra s~v~re de I'adulte.

Le cholera, dO & Vibrio cholerae 01 ou 0139, est une cause importante de diarrh#e ~ risque de d~shydratation s#v~re en Asie et en Afrique. Les traitements antibiotiques utitis#s en compl# ment des solutes de r#hydratation permettent de r#duire la dur#e et le volume des selles et la dur~e d'hospitalisation. Ceci est particufief ment important Iorsque les infections survienne, sous forme #pid#mique. Le choix du traitement

Uautre probleme pose par I'exis- tence d'un marqueur efficace est la decouverte de formes heterozy- gotes des mutations et de ,, formes frontiere >> apres une TIR positive, dont I'evolution n'est pas certaine ou ne sera pas, mais entre temps, on a inquiete les families... On voit, disent les auteurs, que la biologie moleculaire permet certes les per- formances du depistage neonatal mais engendre en m~me temps un certain nombre de difficultes. Nouveau marqueur, la PAP (pan- creatitis associated protein) pour- rait ameliorer les resultats de la TIR.

Sarles J., Dagorn J.C., D#pistage neonatal de la mucoviscidose,

PathoL Biol. 54 (2006) 263-265. antibiofique est a/ors guid# par les differents profils de resistance de Vibrio cholerae. La t#tracycline et ses d~riv#s sont les principales activit~ de la:ciprofloxacine sernbte ~ ~ ~ l molecules utilis~es depuis 40 ans et restent de son activit~ r~duite centre les souches' efficaces ~ dose unique, de V. choletae circ,tant actueilernertt I :i :' i L a m a I a d i e

au Bengladesh/,: i , : :i : ' i :: Mais ces antibiotiques restent contre-indiqu~s : '" : i i coel iaque chez les enfants et les femmes enceintes : ::: : Saha:D:;i KarimM.,:N. En~: J. M e d . ~ ; ~ de I 'adulte : en raison de leur toxicit~ Par aifleurs, : : . : ' ' i . ' : .. (08106106) 2459~ '2~ :

: ce n'est pas que pour les enfants

rapidite en raison du risque de morbi-mortalite et surtout de reci- dive de la thrombose coronaire, voire systemique. En effet, le risque est double, lie d'une part & I'etat d'hypercoagulabilite qui caracterise la TIH, d'autre part & I'instabilite de la plaque d'atherome qui caracterise

les syndromes coronariens aigus. Le traitement propose iciest le dana- pard/de sodique (Orgaran | et la lepirudine (hirudine recombinante, Refludan| Uefficacite anti-throm- botique du danapard/de est lee & son activite anti-Xa. En cas de non correction du phenomene thrombo- tique, on recourt & la lepirudine, inhi- biteur de la thrombine, d'emploi encore delicat : adaptation perma- nente de la posologie, surveillance du TCA. Par ailleurs, I'arrivee sur le marche d'anti-thrombotiques denues d'interaction avec le FP4, tels le xime- lagatran et le fondaparinux, pourrait faire disparaftre cette pathologie, esti- ment les auteurs. Le biologie joue un rSle important dans le diagnostic et le suivi d'une TIH.

Robles G., Feissel M., Thrombopenie induite & I'h#parine

et syndrome coronarien aigu, R#animafion 15 (2006) 150-153.

Depistage de la mucoviscidose : la bioiogie en avance sur ia pharmacie �9 Le depistage neonatal de la mucoviscidose a beneficie recem- ment d'un marqueur biologique precoce : la trypsine immunoreac- tive (TIR). Son depistage systema- tique a la naissance aurait ete retarde en raison du constat que mSme depistee precocement, cette maladie genetique ne beneficie pas

de traitement curatif, meme si les traitements proposes ont cepen- dant permis un allongement pro- gressif de I'esperance de vie des malades. Mais si I'on ne peut esperer dans I'immediat demontrer qu'un depistage tres precoce ame- liore I'esperance de vie, ce mar- queur biologique a surtout I'avan- tage d'eviter les errances diagnostiques et de mettre en place le plus tSt possible les soins optimaux freinant son evolution. L'utilite de la TIR est surtout de jus- tifier la recherche de la mutation

genetique en cause (gene CFTR). Cette recherche se heurte dans le cas present au nombre particulie- rement eleve de mutations, le type de celles-ci pouvant varier en fie- quence selon les regions du monde. La mutation la plus fie- quente est la mutation delta (M F 508, representant 60 & 70 % des mutations connues, les autres etant de peu frequentes a raris- simes. Ce qui pose un probleme epineux : il faudrait idealement dis- poser pour chaque region d'un kit de depistage specifique, ce qui est peu compatible avec une demarche d'envergure nationale : il faut doric se resoudre au choix d'un kit qui soit le ,, meilleur deno- minateur commun ,, national. Par ailleurs, les contraintes imposees & I'examen des caracteristiques genetiques par la refonte de la Ioi bioethique en 2000 n'ont pas ete con?ues en vue du depistage de masse, car elles sont inapplicables (sur le plan pratique) dans les trois jours qui suivent chaque naissance. Le consentement parental du pre- levement sanguin en vue de recher- cher la TIR est majoritairement obtenu, mais il n'est pas certain que les families en comprennent I'interet.

Cest une affection digestive fre- quente (1 Fran?ais sur 250 porteurs des anticorps specifiques), dont la connaissance a progress6 ces

30 dernieres annees, notamment en ce qui concerne I'interet de son dia- gnostic precoce et la disponibilite de marqueurs biologiques, qui ne sont cependant pas toujours d'in- terpretation facile. Son seul traite- ment reste I'exclusion des aliments contenant du gluten. Enfin, il faut connaftre I'une de ses formes graves : la sprue refractaire, cor- respondant & un risque de lym- phome du grele. La maladie coeliaque (MC) est une maladie inflammatoire de I'intestin grele due & une reponse anormale & I'ingestion des composants du gluten, proteine du ble, de I'orge et du seigle. II existe un terrain gene- tique favorisant dans 95 % des cas, determine par les molecules DQ du systeme HLA, qui presen- tent les peptides des cereales aux cellules T. On note aussi une infil- tration lymphocytaire intra-epithe- liale avec liberation d'lL-15 pro- inflammatoire. La consequence de ce phenomene constant est la perte progressive des cellules epitheliales de la muqueuse gr~le evoluant vers I'atro- phie des vilosites. Le duodenum est

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