the environmentalism of the poor: a study of ecological conflicts and valuation: joan martinez-alier...

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certains cas. L’un des auteurs étant expert de la réglementation de la protection contre les rayon- nements non ionisants (et ionisants), les valeurs limites d’exposition instituées par diverses instan- ces internationales sont données avec précision. On peut quand même regretter à ce niveau le côté un peu technique qui ne permet pas dans tous les cas au lecteur non averti d’évaluer une éventuelle ex- position domestique. Cet ouvrage apporte néan- moins des réponses sur les risques et limites accep- tables d’exposition aux divers rayonnements non ionisants, tant professionnelle que du public. En ce sens, il intéressera tous les professionnels, indus- triels, médecins du travail, médecins hospitaliers ou non, scientifiques, soumis eux-mêmes à des expositions ou ayant à charge des patients ou em- ployés susceptibles de recevoir des doses non négli- geables de ces rayonnements. Il apporte aussi des données attendues par ces mêmes patients ou em- ployés. Il devrait aussi satisfaire la curiosité de tous les lecteurs intéressés par la science, la technique, l’environnement technologique et leurs effets sur la santé, ainsi que leurs conséquences sociales, comme le sont les lecteurs de Natures Sciences Sociétés. Evelyne Sage (CNRS, Institut Curie, Université de Paris-Sud) France Adresse e-mail : [email protected] © 2003 Publié par Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. doi: 10.1016/S1240-1307(03)00100-6 Cow Up a Tree. Knowing and Learning for Change in Agriculture. Case Studies from Industrialised Countries The LEARN Group (Eds.) Inra éditions, 2001, 492 p. « Une vache dans un arbre », voilà un titre qui a de quoi intriguer le lecteur de cet ouvrage de langue anglaise. Donner à réfléchir, interroger et se laisser interroger jusque dans leur pratique de chercheurs investis dans le domaine de l’agricul- ture, tel est précisément le projet du collectif des éditeurs. L’image énigmatique d’une vache dans un arbre — empruntée à une œuvre d’art contempo- raine reproduite en page 3 — figure, pour les auteurs, la complexité des questions liées à l’agri- culture et, plus largement, les incertitudes inhé- rentes à la gestion de l’environnement. En prenant acte de la nécessité de changements, en même temps que de l’incertitude des solutions à mettre en œuvre, les auteurs se placent donc d’emblée en situation d’apprentissage dans leur pratique de re- cherche. Appartenant à des univers de pensée distincts — le département interdisciplinaire Systèmes Agrai- res et Développement de l’inra en France, la tradi- tion anglo-australienne de pensée systémique et la Social Agronomy néerlandaise — les auteurs se ras- semblent sur le bien-fondé d’un renouvellement des formes de ce qu’on a appelé un temps « le développement », et de la place de la recherche dans ces dispositifs. Les éditeurs ont en commun leur engagement dans de tels projets de dévelop- pement, soit dans des pays industrialisés, soit en voie de développement. C’est à partir de ces expé- riences qui les réunissent, qu’ils éprouvent, par des chemins différents, la nécessité d’inventer des for- mes de recherche participative. Cow up a tree rassemble donc un ensemble de réflexions et de tentatives de théorisations des relations entre science et pratique, qui peuvent intéresser des chercheurs de toutes disciplines et favoriser, par l’information, la coopération entre scientifiques de disciplines différentes. Les recherches présentées empruntent des voies diverses et s’inscrivent dans des univers épistémologiques, sans doute parfois incompatibles, mais elles partagent la même ten- tative holiste et constructiviste. Confrontés aux objets complexes de l’agriculture et de l’environ- nement, les auteurs essaient de penser, ensemble, les aspects techniques et sociaux de la réalité. Ils tentent également d’intégrer à leur analyse la di- versité des points de vue qui construisent cette réalité. L’ouvrage est composé de six parties. Après un préambule du président de l’inra, B. Hervieu, la première partie constitue une sorte d’introduction à plusieurs voix. Elle s’ouvre sur l’exposition de la problématique générale par B. Hubert, R. Ison et N. Röling, représentants des trois courants de pensée qui traversent les contributions rassemblées par les éditeurs. Ces perspectives théoriques sont présen- tées successivement dans la première partie : inspirée des travaux de P. Checkland, une ap- proche systémique est traitée principalement par les auteurs australiens et anglais, mais sous-tend la plupart des travaux présentés ; les travaux de A. Hatchuel, centrés sur les formes de connaissance, offrent une autre perspective. Le concept de « recherche inter- vention » qu’il forge, influence pour partie les auteurs français ; enfin, l’approche portée essentiellement par les Néerlandais, est peut-être plus difficile à 337 Lectures – Comptes rendus

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certains cas. L’un des auteurs étant expert de laréglementation de la protection contre les rayon-nements non ionisants (et ionisants), les valeurslimites d’exposition instituées par diverses instan-ces internationales sont données avec précision. Onpeut quand même regretter à ce niveau le côté unpeu technique qui ne permet pas dans tous les casau lecteur non averti d’évaluer une éventuelle ex-position domestique. Cet ouvrage apporte néan-moins des réponses sur les risques et limites accep-tables d’exposition aux divers rayonnements nonionisants, tant professionnelle que du public. En cesens, il intéressera tous les professionnels, indus-triels, médecins du travail, médecins hospitaliersou non, scientifiques, soumis eux-mêmes à desexpositions ou ayant à charge des patients ou em-ployés susceptibles de recevoir des doses non négli-geables de ces rayonnements. Il apporte aussi desdonnées attendues par ces mêmes patients ou em-ployés. Il devrait aussi satisfaire la curiosité de tousles lecteurs intéressés par la science, la technique,l’environnement technologique et leurs effets surla santé, ainsi que leurs conséquences sociales,comme le sont les lecteurs de Natures SciencesSociétés.

Evelyne Sage(CNRS, Institut Curie, Université de Paris-Sud)

FranceAdresse e-mail : [email protected]

© 2003 Publié par Éditions scientifiques et médicales ElsevierSAS.doi: 10.1016/S1240-1307(03)00100-6

Cow Up a Tree. Knowing and Learning forChange in Agriculture. Case Studies fromIndustrialised Countries

The LEARN Group (Eds.)Inra éditions, 2001, 492 p.

« Une vache dans un arbre », voilà un titre qui ade quoi intriguer le lecteur de cet ouvrage delangue anglaise. Donner à réfléchir, interroger et selaisser interroger jusque dans leur pratique dechercheurs investis dans le domaine de l’agricul-ture, tel est précisément le projet du collectif deséditeurs. L’image énigmatique d’une vache dans unarbre — empruntée à une œuvre d’art contempo-raine reproduite en page 3 — figure, pour lesauteurs, la complexité des questions liées à l’agri-culture et, plus largement, les incertitudes inhé-rentes à la gestion de l’environnement. En prenant

acte de la nécessité de changements, en mêmetemps que de l’incertitude des solutions à mettreen œuvre, les auteurs se placent donc d’emblée ensituation d’apprentissage dans leur pratique de re-cherche.

Appartenant à des univers de pensée distincts —le département interdisciplinaire Systèmes Agrai-res et Développement de l’inra en France, la tradi-tion anglo-australienne de pensée systémique et laSocial Agronomy néerlandaise — les auteurs se ras-semblent sur le bien-fondé d’un renouvellementdes formes de ce qu’on a appelé un temps « ledéveloppement », et de la place de la recherchedans ces dispositifs. Les éditeurs ont en communleur engagement dans de tels projets de dévelop-pement, soit dans des pays industrialisés, soit envoie de développement. C’est à partir de ces expé-riences qui les réunissent, qu’ils éprouvent, par deschemins différents, la nécessité d’inventer des for-mes de recherche participative. Cow up a treerassemble donc un ensemble de réflexions et detentatives de théorisations des relations entrescience et pratique, qui peuvent intéresser deschercheurs de toutes disciplines et favoriser, parl’information, la coopération entre scientifiques dedisciplines différentes. Les recherches présentéesempruntent des voies diverses et s’inscrivent dansdes univers épistémologiques, sans doute parfoisincompatibles, mais elles partagent la même ten-tative holiste et constructiviste. Confrontés auxobjets complexes de l’agriculture et de l’environ-nement, les auteurs essaient de penser, ensemble,les aspects techniques et sociaux de la réalité. Ilstentent également d’intégrer à leur analyse la di-versité des points de vue qui construisent cetteréalité.

L’ouvrage est composé de six parties. Après unpréambule du président de l’inra, B. Hervieu, lapremière partie constitue une sorte d’introductionà plusieurs voix. Elle s’ouvre sur l’exposition de laproblématique générale par B. Hubert, R. Ison et N.Röling, représentants des trois courants de penséequi traversent les contributions rassemblées par leséditeurs. Ces perspectives théoriques sont présen-tées successivement dans la première partie :

• inspirée des travaux de P. Checkland, une ap-proche systémique est traitée principalementpar les auteurs australiens et anglais, maissous-tend la plupart des travaux présentés ;

• les travaux de A. Hatchuel, centrés sur lesformes de connaissance, offrent une autreperspective. Le concept de « recherche inter-vention » qu’il forge, influence pour partie lesauteurs français ;

• enfin, l’approche portée essentiellement parles Néerlandais, est peut-être plus difficile à

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cerner dans la mesure où elle intègre des ap-ports des sciences cognitives issus de travauxde biologistes (H. Maturana et F. Varela), dansune visée que l’on peut qualifier d’habermas-sienne (bien que cet auteur ne soit pas cité) oùtoute l’importance est donnée à la communi-cation.

Les sections II à V rassemblent des contributionsqui sont autant d’études de situations d’apprentis-sage dans des contextes qui dépassent largementles frontières de l’Europe. On y croise en effet desprojets de développement néo-zélandais et austra-lien, aussi bien que suédois ou du parc des Céven-nes. On y rencontre des agents de développement,conseillers de toutes sortes travaillant à la fron-tière de l’agriculture et de l’environnement, parexemple en France, aux États-Unis, au Brésil ou enArgentine. Des expériences aussi diverses que cel-les de la brebis laitière en Corse, de la gestion del’eau aux Pays-Bas ou de la production d’olives enCrète nous sont racontées.

Dans la sixième partie, un économiste (M. Petit)se fait « l’avocat du diable » pour porter un regardcritique sur l’ouvrage ; puis, les éditeurs — s’impo-sant à eux-mêmes le retour réflexif qu’ils imposentaux groupes d’apprentissage — répondent à cettecritique dans une conclusion très instructive (Cf.NSS, 2/2002, p. 106 le compte-rendu de cet auteursur cet ouvrage).

On peut saluer l’audace des éditeurs d’avoirentrepris de mettre en perspective des traditionsde pensée aussi hétéroclites. Le projet éditorialn’est pas de produire un bilan construit de cesdifférentes approches et encore moins de proposerune approche unifiée, mais plutôt de prolonger ledialogue au sein du réseau de chercheurs constituéautour de ce projet, le « LEARN Group », et au-delà.

Bien que les études de cas présentées ne cons-truisent pas toujours un lien explicite avec lesapproches théoriques exposées, elles n’en consti-tuent pas moins de réelles mises à l’épreuve. Lelecteur ne dispose donc pas toujours des clefs poursaisir la mise en œuvre concrète de dispositifs derecherche participative ou le fonctionnement degroupes d’apprentissage. C’est d’autant plus re-grettable que l’on peut s’interroger sur l’utilisationconcrète de modèles biologiques pour saisir desprocessus sociaux, ou de modèles cognitifs élaborésà l’échelle de l’individu pour rendre compte deprocessus collectifs.

L’élaboration de concepts, sans la mise àl’épreuve de la réalité du terrain, produit, à cer-tains moments, un risque de dérive idéologique(noté par M. Petit) lorsque le propos reprend, sansle discuter, le discours entendu d’une crise écolo-

gique globale. On demeure dans l’idéologie lorsquecertaines contributions proposent comme solutionà la crise, l’organisation de groupes d’apprentis-sage au sein desquels pourrait s’établir un dialogueharmonieux, entre des acteurs qui font suffisam-ment preuve de bonne volonté pour abandonnertemporairement leurs intérêts. Du coup, les rap-ports de domination restent totalement impensés.Une façon d’intégrer les rapports de force à cesanalyses ne serait-elle pas de s’intéresser davan-tage aux contenus des échanges, aux objetsconcrets sur lesquels ils portent, aux propositionsformulées, et moins aux formes communicationnel-les qu’ils empruntent ?

Dans leur conclusion commune, les éditeurs sou-lèvent l’importante question des organisations adé-quates pour permettre les processus d’apprentis-sage collectif. Là encore, s’intéresser aux objetsdes échanges, à la manière dont ils sont débattus,négociés, déplacés, permettrait de comprendre parquels moyens concrets les organisations plus oumoins institutionnalisées sont capables de cadrer laconduite des acteurs selon des scripts fixés, ou enleur laissant la main, et tentent de formater lesprocessus de production de connaissances ou d’in-tégrer leur pluralité. En suivant ainsi les déplace-ments des objets de proche en proche, il devientpossible d’analyser le changement à partir d’obser-vations et d’analyses dont le caractère « local » nepose plus les problèmes de généralisation qui inter-rogent les éditeurs. De telles observations peuventalors être pensées comme « traductions » (notionprésente dans plusieurs contributions), nécessaire-ment localisées, de processus et d’objets produitsdans d’autres lieux et d’autres temps – mise àl’épreuve de connaissances scientifiques, applica-tion de textes réglementaires, rapports de forceentre institutions etc.

On peut également ne pas toujours saisir ce queles auteurs, agronomes pour partie d’entre eux,font de leur expertise scientifique, ou au moinscomment ils la pensent, lorsqu’ils s’engagent dansce qu’ils nomment d’un néologisme, la « facilita-tion » des processus d’apprentissage. Le retourréflexif des chercheurs sur leur rôle au sein desgroupes d’apprentissage aurait pu interroger plussystématiquement les contenus scientifiques pro-duits ou proposés, et pas seulement les conditionssociales et les formes de communication qui orga-nisent la production de connaissances, afin de don-ner à cet ambitieux projet de plus amples moyenspour penser les difficiles relations entre connais-sance et action.

De telles difficultés sont le lot de ceux qui ont lemérite, non seulement de penser la science, mais

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aussi d’essayer de la pratiquer au quotidien, endehors de leurs laboratoires.

Hélène Brives(INRA - SAD) France

Adresse e-mail :[email protected]

© 2003 Publié par Éditions scientifiques et médicales ElsevierSAS.doi: 10.1016/S1240-1307(03)00101-8

The Environmentalism of the Poor: A Study ofEcological Conflicts and Valuation

Joan Martinez-AlierEdward Elgar, 2002, 312 p.

Dans le monde de l’économie de l’environne-ment, Joan Martinez-Alier est reconnu comme l’undes instigateurs de l’économie écologique. Dans unlivre dont la version anglaise publiée en 1987, Eco-logical Economics: Energy, Environnement and So-ciety, est maintenant devenu un classique, il avaitalors fait œuvre historique (avec la collaborationde Klaus Schlüpmann) en sortant de l’anonymatcertains auteurs du XIXe siècle dont les propositionscombinant sciences de la nature et économie fai-saient d’eux des précurseurs de cette école depensée. Avec l’ouvrage qu’il publie en 2002, J. Mar-tinez-Alier nous propose un travail à la fois écono-mique, sociologique et, dans une certaine mesure,journalistique. Il conclue d’aillleurs sa préface enprécisant

“ I am interested in reflective activism and par-ticipatory research in ecological conflicts,whether this helps academic or not, whether itfits into academic discipline or not. We arewitnessing the growth of a worldwide movementfor environmental justice which might become apowerful factor in forcing the economy intoecological adjustment and social justice.”

Ce qui fait dire à Herman Daly, autre figureemblématique de l’économie écologique, que J.Martinez-Alier associe ici l’honnêteté universitaireavec l’énergie de la passion militante.

L’ouvrage est organisé en 11 chapitres, où l’ontrouve dans les notes de fin de chapitre de nom-breuses sources d’information issues du milieu acti-viste plutôt qu’académique. Les références théori-ques sont regroupées dans les bibliographies en find’ouvrage. The Environmentalism of the Poor s’ap-puie sur les recherches que J. Martinez-Alier mène

depuis le début des années 90 sur l’aspect inéqui-table des relations entre le Nord et le Sud au regardde leur accès respectif aux ressources naturelles etaux services qu’offre l’environnement naturel.C’est dans ce cadre qu’il s’est efforcé de promou-voir les idées de « dette écologique et d’échangeécologiquement inégal ». Avec son dernier livre, ilmontre que l’environnementalisme n’est pas unluxe de riches, mais que les préoccupations envi-ronnementales concernent également les pauvres,d’autant que, pour eux, c’est souvent une questionde survie.

Dans le premier chapitre, J. Martinez-Alier com-mence par définir ce qu’il appelle « l’environne-mentalisme des pauvres » ou, quelquefois aussi,« l’environnementalisme populaire » au sein d’unpaysage tripolaire de l’activisme environnemental.Les deux autres pôles sont représentés par ce quel’on pourrait traduire par le culte de la nature (thecult of wilderness) et l’évangélisme de l’efficacitéécologique (the gospel of eco-efficiency). Pourl’auteur, les mouvements de défense de la natureconstituent le premier de ces pôles tant du point devue chronologique que de leur conscience environ-nementaliste. Le deuxième pôle est plutôt lié audéveloppement de l’écologie industrielle commediscipline technoscientifique. L’environnementa-lisme des pauvres se situe clairement dans l’actionmilitante. Cependant, tous les acteurs de ce der-nier mouvement ne se reconnaissent pas spontané-ment comme environnementaliste. Ils ont avanttout le sentiment de défendre leur moyen d’exis-tence. Une partie du travail de J. Martinez-Alierconsiste alors dans le repérage d’actions environne-mentales qui se méconnaissent en tant que telles.

Les deux chapitres suivants servent également àpréciser le contexte. Le chapitre 2 est consacré àl’économie écologique dans laquelle s’inscrit ladémarche de J. Martinez-Alier. Le chapitre 3, passeen revue quelques-uns des indicateurs physico-économiques (human appropriation of net primaryproduction, ecological footprint, energy return onenergy input, material input per unit service, do-mestic ou total material requirement) utilisés dansle cadre de cette dernière. Sans porter de juge-ment sur ces indicateurs, nous restons sceptiquessur l’utilité de ce chapitre ici. D’autant qu’il estpeu fait appel à ces indicateurs dans le reste del’ouvrage. De plus, l’une des approches à laquelle ilest en revanche plusieurs fois fait référence n’y estpas mentionnée. Il s’agit de l’analyse émergétique(embodied energy) de l’écologue nord-américainHoward Odum décédé en septembre 2002. Parailleurs, une section de ce chapitre est consacrée àl’éco-féminisme. C’est l’occasion, pour J.Martinez-Alier, d’affirmer que son engagement

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