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TFH : Les autorités événements survenu

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Page 1: TFH Tchernobyl - test2

TFH : Les autorités soviétiques sontévénements survenus lors de la catastrophe de Tchernobyl

2008

Condé Benjamin

Athénée Léonie de Waha

TFH : Les autorités soviétiques sont-elles responsables des événements survenus lors de la catastrophe de Tchernobyl

2008-2009

Condé Benjamin

Athénée Léonie de Waha

elles responsables des événements survenus lors de la catastrophe de Tchernobyl ?

Page 2: TFH Tchernobyl - test2

2

TABLE DES MATIÈRES

� Introduction .............................................................................................................................................. 4

� 1. Avant l’explosion ................................................................................................................................ 6

• 1.1 Quand a commencé le programme nucléaire de l’Union Soviétique ?.................. 6

• 1.2 Y a-t-il eu d’autres catastrophes nucléaires en URSS avant Tchernobyl ? .......... 6

• 1.3 Ces événements étaient-ils connus de l’Occident et du peuple soviétique ? ...... 7

� 2. La construction et les alentours de la centrale de Tchernobyl ....................................... 8

• 2.1 Quand et où la centrale de Tchernobyl fut-elle construite ? ..................................... 8

� 2.1.1 Le rapport confidentiel ......................................................................................................... 8

� 2.1.2 Qu’est ce que la ville de Pripiat ? Quand fut-elle construite ? ............................... 9

• 2.2 Quel risque présentaient les réacteurs de type RBMK ?.......................................... 10

• 2.3 Qui était chargé de la sécurité de la centrale de Tchernobyl ?.............................. 11

� 3. L’explosion du réacteur n°4 ........................................................................................................ 11

• 3.1 Quelles sont les causes de l’accident ? ............................................................................ 11

� 3.1.1 Les causes directes .............................................................................................................. 11

� 3.1.2 Les causes indirectes de l’accident ............................................................................... 13

• 3.2 Que s’est-il passé ? Comment le réacteur n°4 a-t-il pu exploser ? ....................... 14

• 3.3 Quel est l’ampleur des dégâts ? .......................................................................................... 15

� 3.3.1 Comment le directeur de la centrale a-t-il obtenu l’autorisation d’une telle expérience ? ................................................................................................................................................ 17

� 3.3.2 Tchernobyl n°2...................................................................................................................... 17

• 3.4 Quand Gorbatchev et l’Occident sont-ils informés des événements survenus à Tchernobyl ? ............................................................................................................................................... 17

� 4. La réaction des autorités face à la catastrophe ................................................................... 19

• 4.1 Qui est envoyé sur place ? .................................................................................................... 19

• 4.2 Quand l’armée est-elle envoyée sur place ? Quel est son rôle ? ........................... 20

• 4.3 Quand les habitants de Pripiat et des zones sinistrées seront-ils évacués ? ... 22

• 4.4 Que ce passe-t-il pour les fêtes du 1er mai à Kiev ? ................................................... 22

• 4.5 Un nouveau risque se présente, quel est-il ? ................................................................ 24

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3

� 5. La réaction des autorités face au risque d’une seconde explosion ............................. 24

• 5.1 Qui font les autorités pour régler ce problème ? ........................................................ 24

• 5.2 Que découvrent les scientifiques qui sont envoyés au sein même du réacteur ? ...................................................................................................................................................... 25

• 5.3 Que font les autorités pour régler ce nouveau risque ? ........................................... 25

• 5.4 Comment les soviétiques vont-ils coopérer avec l’occident ? ............................... 27

� 6. La bataille de Tchernobyl ............................................................................................................ 27

• 6.1 Qui sont les « liquidateurs », quel est leur travail ? ................................................... 27

� 6.1.1 Les brigades de chasseurs ................................................................................................ 30

� 6.1.2 Les travaux les plus dangereux à Tchernobyl .......................................................... 30

• 6.2 Comment ce sarcophage a-t-il pu être construit dans une zone aussi radioactive ? ................................................................................................................................................ 30

• 6.3 Comment se déroule la construction du sarcophage ? ............................................. 31

• 6.5 Quand est finie la construction du sarcophage ? ........................................................ 33

� 7. Le bilan ................................................................................................................................................ 34

• 7.1 Combien de morts la catastrophe de Tchernobyl a-t-elle causé ? ....................... 34

• 7.2 Que sont devenus les liquidateurs ? ................................................................................. 35

• 7.3 Qu’est ce que le nuage radioactif ? Qui en a été victime ? ....................................... 35

• 7.4 Qu’arrive-t-il aux habitants des zones fortement irradiées ? Sont-ils aidés par l’Etat ? ............................................................................................................................................................ 36

• 7.5 Qui sera désigné comme responsable des événements survenus à Tchernobyl ? ............................................................................................................................................... 36

� Conclusion ............................................................................................................................................... 38

Bibliographie ................................................................................................................................................... 39

Livres ............................................................................................................................................................. 39

Revue ............................................................................................................................................................. 39

Documentaire ............................................................................................................................................. 39

Internet ......................................................................................................................................................... 39

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� INTRODUCTION

es dirigeants soviétiques, de Lénine à Gorbatchev en passant par Staline, Khrouchtchev et Brejnev, ont toujours préservé la tradition du « secret ». Aurait-on été réellement informé des événements survenus lors de catastrophe de Tchernobyl si les autorités suédoises n’avaient pas constaté un taux anormalement élevé de la radioactivité sur leur territoire et si les

satellites alliés n’avaient pas remarqué une étrange fumée qui se dégageait de la centrale ? On peut en douter, nous sommes partagés entre croire en la bonne volonté du président Gorbatchev lors de sa politique de « glasnost » (transparence) et les vieilles habitudes des dirigeants soviétiques. Le but de mon TFH est de rappeler la longue série d’erreurs − voulues ou non − commises par les dirigeants et responsables soviétiques. J’espère ainsi pouvoir mettre en lumière les différents aspects de cette catastrophe, tenter de comprendre pourquoi et comment un accident d’une telle ampleur a pu arriver. La catastrophe de Tchernobyl est restée gravée dans la mémoire comme étant un « accident » imprévisible, mais en était-ce réellement un ? Nombreux sont les éléments qui nous en font douter : le manque de vigilance des responsables de la centrale lors de l’expérience qui provoqua l’explosion du réacteur n°4, le type RBMK de réacteur de la centrale de qui était potentiellement dangereux et difficile à maitriser et enfin bien entendu, les mensonges qu’ont entretenus les autorités soviétiques.

Je vais tenter de vous montrer, que Tchernobyl n’est pas la première catastrophe nucléaire de l’URSS, et, ensuite, que les gouvernements successifs, malgré leurs nombreuses et importantes erreurs, n’ont rien fait pour éviter qu’un nouvel accident nucléaire ne se reproduise. Tchernobyl est, pour la plus grande partie du public, la seule catastrophe nucléaire que l’URSS ait connue, mais les dirigeants soviétiques n’ont jamais dévoilé la moindre information sur d’autres accidents nucléaires et sur les nombreuses erreurs qu’ils ont commises avant l’explosion de la centrale. Comme le dira plus tard Gorbatchev à un journaliste « ces événements

n’était pas connus du peuple, ils étaient cachés 1».

Tchernobyl n’est pas seulement la plus importante catastrophe nucléaire de l’histoire, c’est aussi, comme le dit très bien M. Gorbatchev, premier et dernier président de l’Union Soviétique, dans ses mémoires, une preuve particulièrement révélatrice de la défaillance du système soviétique : « l’accident survenu à la

centrale nucléaire de Tchernobyl constitua la preuve la plus spectaculaire et la plus

terrible de l’usure de notre matériel et de l’épuisement des possibilités de notre vieux

système… Après Tchernobyl, il n’était plus possible de pratiquer la même politique de

silence que par le passé. Ce drame a mis en lumière un certain nombre de maux dont

souffrait notre système : dissimulation des accidents et des processus négatifs,

irresponsabilité et incurie, négligence dans le travail, ivrognerie généralisée. Il

constitua un nouvel argument en faveur de réformes profondes 2».

1 Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « La bataille de Tchernobyl », 2006

2 M. Gorbatchev, Mémoire, Le Rocher, 1997, PP 248 à 254

L

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5

Mon TFH sera divisé en 7 point : je vais d’abord commencer par évoquer les débuts du nucléaire en URSS ainsi que les catastrophes précédant celle de Tchernobyl. Je vais ensuite décrire les alentours et le complexe de Tchernobyl : quand furent mis en marche les réacteurs ? Le site était-il bien choisi ? Les 4 chapitres suivants concerneront les événements même de Tchernobyl : l’explosion, la liquidation, la construction du sarcophage etc… Dans le dernier point je dresserai un bilan de la catastrophe : le nombre de mort, les conséquences sanitaires, le nuage de Tchernobyl, etc...

Il est désormais temps pour vous, de prendre connaissance des différents événements survenus avant, après et pendant la catastrophe de Tchernobyl.

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6

� 1. AVANT L’EXPLOSION

• 1.1 QUAND A COMMENCÉ LE PROGRAMME NUCLÉAIRE DE L’UNION SOVIÉTIQUE ?

Le programme nucléaire de l’Union Soviétique a débuté en 1943, lorsque Staline apprit que les Britanniques, les Allemands ainsi que les Américains travaillaient sur le même projet. Staline crée alors un comité spécial de l’énergie atomique. Il est important de dire que personne ne prévoyait une utilisation pacifique du nucléaire à l’époque. C’est à Sergo Beria, fils de Lavrenti, ancien chef du NKVD (police politique), que Staline confie la tâche de la construction de la bombe A et de la bombe H. Staline utilise de façon très efficace les prisonniers des goulags afin d’extraire de l’uranium. Cette « tradition » perdura jusqu'à la fin de l’Union Soviétique.

Beria, très compétent selon plusieurs historiens3, réussit, malgré un pays dévasté par la guerre, à exécuter l’ordre de Staline. C’est ainsi qu’en 1949, les premiers essais de la bombe A ont lieu. Quelques temps après, les Soviétiques créeront un réacteur nucléaire, le prototype RBMK (réacteur de grande puissance à tubes de force) pour la production de plutonium militaire. C’est ce type de prototype dont était équipée la centrale de Tchernobyl.

Il est important de noter que l’URSS disposait de suffisamment de réserves naturelles (hydrocarbures) pour assurer ses besoins énergétiques pendant au moins un siècle, l’utilisation du nucléaire civil étant dès lors inutile. A la fin des années 50, l’académicien Igor Hourtchatov (considéré comme étant le père de la science nucléaire soviétique) déclara même au Kremlin « pendant une trentaine

d’années, ce ne sera qu’une expérience coûteuse4 ».

• 1.2 Y A-T-IL EU D’AUTRES CATASTROPHES NUCLÉAIRES EN URSS AVANT TCHERNOBYL ?

Grâce à l’ouverture très récente des archives de l’Union Soviétique, on commence à avoir de nombreuses informations sur ces accidents. Il y en aurait apparemment eu un total de 11. Il sera ici question des deux plus grandes catastrophes avant Tchernobyl.

Avant toute chose, il est important de savoir qu’en URSS, des régions entières, telles que celles où se trouvaient les goulags, étaient interdites à tout étranger et il était interdit également aux habitants de ces régions d’en sortir. Certaines villes de

3 Galia Ackerman dans « Tchernobyl, retour sur un désastre » P. 21 & N. Werth, l'histoire n°308 - Tchernobyl et la fin de l'URSS, Paris, Avril 2006 P. 67

4 Galia Ackerman dans « Tchernobyl, retour sur un désastre » P. 22

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ces zones ne figuraient sur aucune carte géographique. Ces localités représentaient environ 11% du territoire soviétiques, soit 2,5 millions de Km².

Une des catastrophes dont nous avons récemment pris connaissance est celle de Maïak. Ce complexe militaro-industriel est situé dans l’Oural près de Tcheliabinsk, une des régions interdites par le gouvernement. Ce complexe déversa entre 1949 et 1956 dans la Tetcha 76 millions5 de m³ de déchets radioactifs liquides. Une telle accumulation provoque en septembre 1957 une explosion (nucléaire ou chimique), dont nous ne connaissons pas la nature exacte, qui provoqua la destruction d’un énorme site de stockage de déchets nucléaires. Les conséquences de cet accident sont dramatiques : des millions de particules radioactives sont projetées dans l’atmosphère et elles forment un nuage radioactif qui passe au dessus des plus grandes villes de l’Oural tel que Tcheliabinsk. Sur 272 000 habitants concernés par le nuage, seulement 10 000 furent discrètement relogés, la plupart entre 1 et 3 ans après l’explosion. Seuls les alentours du site de l’explosion furent entourés de barbelés et l’agriculture y fut interdite dans un rayon de 59 km² à partir de 1958. Pour expliquer une telle explosion, les autorités ont affirmé que c’était une aurore boréale6.

En 1975 à Leningrad un accident presque similaire à Tchernobyl a eu lieu : l’un des réacteurs de la centrale fut partiellement détruit. Fort heureusement, grâce à l’injection rapide et massive d’hydrogène liquide, l’incendie est éteint. Mais encore une fois, ce sont des milliers de particules radioactives qui sont lâchées dans l’atmosphère. La population ne fut ni évacuée, ni informée des événements. Selon Green World7, le niveau de radioactivité à proximité de la centrale est, à l’heure actuelle, toujours plus élevé qu'il ne devrait l’être et les rejets d'eau de la centrale dans la mer Baltique sont à l'origine d'une pollution qui détruit la chaine alimentaire marine de la zone concernée. Cet événement pourtant très grave n’est à l’heure actuelle que très peu connu.

• 1.3 CES ÉVÉNEMENTS ÉTAIENT-ILS CONNUS DE L’OCCIDENT ET DU PEUPLE SOVIÉTIQUE ?

Comme cela été brièvement évoqué avant, le peuple soviétique et l’Occident n’étaient en aucun cas informés des accidents nucléaires qui se sont passés en Union Soviétique. Certains communistes et nostalgiques tenteront de minimiser l’importance de ces accidents afin de justifier leur absence dans la presse. Il suffit cependant de lire les dires du ministre de l’énergie, Anatoli Maïorets, en 1985 pour comprendre que le silence sur tout accident écologique est voulue par l’Etat : « Les

informations sur les conséquences écologiques […] ne seront pas relayées

5 Chiffre donné par Galia Ackerman dans « Tchernobyl, retour sur un désastre », p. 23.

6 Galia Ackerman, op. Cit. p. 24.

7 Association scientifique écologique européenne

Page 8: TFH Tchernobyl - test2

ouvertement dans la presse, à la radio et à la télévision

aussi « Il y avait eu des accidents nucléaire chez nous comme aux USA mais ces

informations était restées secrètes

centaines de milliers d’habitants habiter dans des zones fortement irradiées sans les informer de la situation ni les reloger.

� 2. LA CONSTRUCTION E

• 2.1 QUAND ET O

C’est en 1966 qu’un arrêté gouvernemental fixa le plan de construction de la centrale de Tchernobyl pour la période de 1966direction ukrainiennes’équiper d’une centrale nucléaire, examina près de 16 sites de construction ppeine. C’est finalement à Kopatchi (un petit village) que la future centrale va être construite. Ce site ne respectait pas les normes internationales et était choisi : il se situait sur la ligne de rupture d’un plateau de granit, dans un sol sablonneux et humide, au sein d’un réseau fluvial important et à peine à 100 km de Kiev, la capitale de l’Ukraine, alors peuplée de 3 millions d’habitants. C’est finalement en 1971 que lchantier de la centrale débuteréacteur est inauguré en 1977, puis 3 autres verront le jour en 1979, 1981 et 1983. Avec le lancement du quatrième réacteur (celui qui a provoquénucléaires les plus puissantes au monde. Les autoriplanifié de construire 6 auTchernobyl mit fin à cette une des « zones interdresponsabilité des autorités u

Voici l’extrait d’un rapport confidentiel du président du KGB, datant de 1979 : « Selon les informations dont dispose le KGB, divers cha

construction réalisant le bloc n°2 de la centrale atomique de Tchernobyl mènent

8 Cité par Galia Ackerman dans 2006 p.25

ouvertement dans la presse, à la radio et à la télévision 8». Gorbatchev a déclaré lui Il y avait eu des accidents nucléaire chez nous comme aux USA mais ces

informations était restées secrètes ». C’est ainsi que l’Etat soviétique va laisser des ntaines de milliers d’habitants habiter dans des zones fortement irradiées sans

les informer de la situation ni les reloger.

2. LA CONSTRUCTION ET LES ALENTOURS DE LTCHERNOBYL

QUAND ET OÙ LA CENTRALE DE TCHERNOBYL FUTCONSTRUITE ?

C’est en 1966 qu’un arrêté gouvernemental fixa le plan de construction de la centrale de Tchernobyl pour la période de 1966-1977. La

krainienne, désirant à tout prix s’équiper d’une centrale nucléaire, examina près de 16 sites de construction possibles en 1 mois à peine. C’est finalement à Kopatchi (un petit

e centrale va être construite. ne respectait pas les normes

internationales et était particulièrement mal : il se situait sur la ligne de rupture d’un

teau de granit, dans un sol sablonneux et humide, au sein d’un réseau fluvial important et

100 km de Kiev, la capitale de l’Ukraine, alors peuplée de 3 millions d’habitants. C’est finalement en 1971 que le chantier de la centrale débute. Le premier

inauguré en 1977, puis 3 autres le jour en 1979, 1981 et 1983. Avec le lancement du quatrième réacteur

a provoqué la catastrophe), Tchernobyl est alors une des centrales nucléaires les plus puissantes au monde. Les autorités soviétiques avaient déjà planifié de construire 6 autres réacteurs dans le complexe. La catastrophe de Tchernobyl mit fin à cette entreprise. La centrale de Tchernobyl fut construite dans

zones interdites » du territoire soviétique. Aujourd’huiresponsabilité des autorités ukrainiennes.

� 2.1.1 LE RAPPORT CONFIDENTIEL

Voici l’extrait d’un rapport confidentiel du président du KGB, Iouri AndropovSelon les informations dont dispose le KGB, divers cha

construction réalisant le bloc n°2 de la centrale atomique de Tchernobyl mènent

Cité par Galia Ackerman dans Tchernobyl, retour sur un désastre

8

». Gorbatchev a déclaré lui Il y avait eu des accidents nucléaire chez nous comme aux USA mais ces

C’est ainsi que l’Etat soviétique va laisser des ntaines de milliers d’habitants habiter dans des zones fortement irradiées sans

T LES ALENTOURS DE LA CENTRALE DE

NOBYL FUT-ELLE

le jour en 1979, 1981 et 1983. Avec le lancement du quatrième réacteur la catastrophe), Tchernobyl est alors une des centrales

tés soviétiques avaient déjà catastrophe de

. La centrale de Tchernobyl fut construite dans ujourd’hui, elle est sous la

ENTIEL

ouri Andropov, Selon les informations dont dispose le KGB, divers chantiers de

construction réalisant le bloc n°2 de la centrale atomique de Tchernobyl mènent

Tchernobyl, retour sur un désastre, Gallimard, Paris

Page 9: TFH Tchernobyl - test2

leurs travaux sans aucun respect des normes, des technologies de montage et de

constructions définies dans le cahier des charges

salle des machines sont monté

liaisons horizontales entre les piliers sont absentes. Les plaques préfabriquées sont

montées avec des écarts de 150 mm

Ce texte, datant du 21 février 1979bureaucratique » en URSS oùrapport aussi alarmant

� 2.1.2 QU’EST CE QUE LA

En même temps que la centrale, on érigea une ville du nom de «abriter le personnel de la futur centrale de Tchernobyl. Au moment de l’accident celle-ci abritaient 49 000 personnes. C’était une ville privilégiée à l’époque. Alors que les files d’attentes devant les magasins dans les autres Pripiat est bien approvisionné en produits alimentaires et en biens de consommation courants. La ville dispose d’une bibliothèque, d’une clinique, de crèches, de cinémas, d’un beau complexe sportif pour l’d’attraction. En plus d’une magnifique forêt.

PRIPIAT DE NOS JOURS

9 21 février 1979, archives d’Etat de Russie en histoire contemporaine, fonds 5, inv. 76, dos. 352, f. 40-41.

10 Premier photographe présent sur les lieux de la catastrophe, il est retourné de nombreuses fois sur les lieux de la mondes entiers. Il est aujourd’hui gravement malade à cause de la radioactivité.

leurs travaux sans aucun respect des normes, des technologies de montage et de

nies dans le cahier des charges… Les piliers de la carcasse de l

le des machines sont montés avec des écarts de 100 mm, dans certains cas les

liaisons horizontales entre les piliers sont absentes. Les plaques préfabriquées sont

montées avec des écarts de 150 mm 9»

datant du 21 février 1979, est un indice révélateur de «» en URSS où les autorités soviétiques ne réagissent pas à un

rapport aussi alarmant.

.2 QU’EST CE QUE LA VILLE DE PRIPIAT ? QUAND FUTCONSTRUITE?

En même temps que la centrale, on érigea une ville du nom de «abriter le personnel de la futur centrale de Tchernobyl. Au moment de l’accident

abritaient 49 000 personnes. C’était une ville privilégiée à l’époque. Alors que les files d’attentes devant les magasins dans les autres citésPripiat est bien approvisionné en produits alimentaires et en biens de consommation courants. La ville dispose d’une bibliothèque, d’une clinique, de

, d’un beau complexe sportif pour l’époque et même d’un parc . En plus d’offrir de bonnes conditions de vie et de travail, Pripiat

d’une magnifique forêt. Aujourd’hui, elle est devenue une ville fantô

PRIPIAT DE NOS JOURS, SOUS LA NEIGE, IGOR KOSTINE10

21 février 1979, archives d’Etat de Russie en histoire contemporaine, fonds 5, inv.

41.

Premier photographe présent sur les lieux de la catastrophe, il est retourné de nombreuses fois sur les lieux de la catastrophe pour ramener des clichés aux mondes entiers. Il est aujourd’hui gravement malade à cause de la radioactivité.

9

leurs travaux sans aucun respect des normes, des technologies de montage et de

… Les piliers de la carcasse de la

de 100 mm, dans certains cas les

liaisons horizontales entre les piliers sont absentes. Les plaques préfabriquées sont

ateur de « l’anarchie

ne réagissent pas à un

QUAND FUT-ELLE

En même temps que la centrale, on érigea une ville du nom de « Pripiat » qui devait abriter le personnel de la futur centrale de Tchernobyl. Au moment de l’accident

abritaient 49 000 personnes. C’était une ville privilégiée à l’époque. Alors cités sont quotidiennes,

Pripiat est bien approvisionné en produits alimentaires et en biens de consommation courants. La ville dispose d’une bibliothèque, d’une clinique, de

époque et même d’un parc de vie et de travail, Pripiat jouit

ville fantôme.

21 février 1979, archives d’Etat de Russie en histoire contemporaine, fonds 5, inv.

Premier photographe présent sur les lieux de la catastrophe, il est retourné de catastrophe pour ramener des clichés aux

mondes entiers. Il est aujourd’hui gravement malade à cause de la radioactivité.

Page 10: TFH Tchernobyl - test2

10

• 2.2 QUEL RISQUE PRÉSENTAIENT LES RÉACTEURS DE TYPE RBMK ?

Ceux-ci ont d’abord été construits dans un but militaire et non civil. Ils avaient la particularité, dans certaines conditions extrêmes, de devenir incontrôlables et instables. En mots simples, on peut dire que la réaction de fission dans les centrales nucléaires doit être contrôlée pour éviter qu’une réaction en chaîne ne conduise à une explosion. Comme son nom l’indique, la réaction de fission consiste à « bombarder » de neutrons un noyau d’atome (dans le cas de Tchernobyl un atome d’uranium), ce qui entraîne une fission de ce noyau en produisant par ailleurs de l’énergie (de la chaleur) et en libérant plusieurs neutrons (un peu plus de deux en moyenne dans une centrale comme Tchernobyl) ; ceux-ci à leur tour vont « bombarder » d’autres noyaux d’uranium entraînant ainsi une réaction en chaîne. Dans une centrale nucléaire, des barres de contrôle (en graphite à Tchernobyl) vont alors servir à « capturer » une partie de ces neutrons (au moins un), ce qui permet de stabiliser la réaction. Par ailleurs, l’énergie libérée est absorbée par des circuits d’eau dont la température s’élève fortement et qui alimente alors des turbines électriques.

La conception des réacteurs de type RBMK impliquait cependant ce que les spécialistes appellent un « coefficient de vide » positif, ce qui signifie que la réaction nucléaire a, dans ce type d’installation, tendance à s’emballer si la densité du fluide caloporteur (l’eau transportant la chaleur produite par la réaction) diminue (à cause par exemple de la formation de bulles de vapeur). Il faut alors réagir rapidement en relâchant dans le cœur des barres de contrôle. Mais à Tchernobyl, cette procédure d’urgence prenait une vingtaine de secondes. En outre, dans les premières secondes de leur descente, ces barres de contrôle ont pour effet (paradoxal) d’augmenter encore la réaction en chaîne, ce qui a contribué à aggraver gravement la situation à un moment critique.

Enfin, en cas de fonte du cœur comme cela s’est produit à Tchernobyl, le graphite (une forme de carbone) utilisé comme modérateur de la réaction s’enflamme à son tour, alimentant encore plus l’incendie. Cependant lorsque Gorbatchev interrogea l’académicien Alexandrov sur la fiabilité des réacteurs de type RBMK, celui-ci lui aurait répondu : « C’est un réacteur tout à fait sûr, on pourrait même l’installer sur la

place rouge, il aurait le même effet qu’un samovar11»12.

11 Samovar : ustensile russe pour faire du thé

12 Gorbatchev lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « La bataille de

Tchernobyl », 2006

Page 11: TFH Tchernobyl - test2

• 2.3 QUI ÉTAIT CHARGÉ DE

La centrale est dirigée par thermodynamique et non un spécialiste de l’énergie atomique. Selon N. Werth, historien spécialiste de l’URSS, Brioukhanov aurait fait partie de la génération d’hommes promus grâce àavant tout à remplir et dépasser le plan de production, nonobstant le respect des

normes de construction ou de sécurité

Dans la catastrophe de Tchernobyl on peut direcauses directes et indirect

A l’heure actuelle, on ne nombreuses hypothèses concernant

La première est celle du manque de vigilance dusoviétiques, l’explosion est dud’ailleurs condamnercomme responsable de ce qui s’était passécondamnation sera analysé

13 N. Werth, L'histoire

SCHÉMA DU RÉACTEUR

QUI ÉTAIT CHARGÉ DE LA SÉCURITÉ DE LA CETCHERNOBYL ?

La centrale est dirigée par Viktor Petrovitch Brioukhanov, un ingénieur en hermodynamique et non un spécialiste de l’énergie atomique. Selon N. Werth,

historien spécialiste de l’URSS, Brioukhanov aurait fait partie de la génération d’hommes promus grâce à leur « volontarisme militant, qui consistait d’abord et

avant tout à remplir et dépasser le plan de production, nonobstant le respect des

normes de construction ou de sécurité »13.

� 3. L’EXPLOSION DU RÉACTEUR N°4

3.1 QUELLES SONT LES CAUSES DE L’ACCIDENT

Dans la catastrophe de Tchernobyl on peut dire qu'il y a deux types de causeset indirectes.

� 3.1.1 LES CAUSES DIRECTES

on ne les connait toujours pas. Il sera ici donc nombreuses hypothèses concernant l’explosion du réacteur n°4.

première est celle du manque de vigilance du personnel. Selon les autorités oviétiques, l’explosion est due à une série d’erreurs humaines

condamner le directeur de la centrale à 10 ans de prison, en le onsable de ce qui s’était passé. Le déroulement exact

sera analysée par la suite.

L'histoire n°308 - Tchernobyl et la fin de l'URSS, Paris, Avril 2006

11

LA SÉCURITÉ DE LA CENTRALE DE

h Brioukhanov, un ingénieur en hermodynamique et non un spécialiste de l’énergie atomique. Selon N. Werth,

historien spécialiste de l’URSS, Brioukhanov aurait fait partie de la génération volontarisme militant, qui consistait d’abord et

avant tout à remplir et dépasser le plan de production, nonobstant le respect des

CTEUR N°4

CAUSES DE L’ACCIDENT ?

qu'il y a deux types de causes : les

donc question des l’explosion du réacteur n°4.

personnel. Selon les autorités s. Elles feront

le directeur de la centrale à 10 ans de prison, en le désignant e déroulement exact de cette

Tchernobyl et la fin de l'URSS, Paris, Avril 2006

Page 12: TFH Tchernobyl - test2

12

Certaines hypothèses fantaisistes, ayant encore de nombreux partisans à ce jour, telle que celle d’Iouri Andreïev, président de l’Union de liquidateurs de l’Ukraine, prétendent que « l’explosion ne fut qu’un odieux acte de sabotage manigancé par

une puissance étrangère »14.

D’autres, comme Gorbatchev, évoque une «secousse sismique ». En effet, des scientifiques russes prétendent que l’accident aurait été causé par une secousse sismique de magnitude 3 à 4 sur l’échelle de Richter. Cependant, cette théorie est très peu probable étant donné que les centrales soviétiques étaient conçues pour résister à un séisme de magnitude 6. Selon Boris Gorbatchev, un chercheur à l’Académie des sciences de l’Ukraine, les sismographes auraient simplement enregistré les secousses provoquées par l’explosion du réacteur.

Enfin, il reste une dernière théorie. Selon des physiciens de l’Institut Kourtchatov de Moscou qui se sont rendus à l’intérieur même du réacteur n°4, celui-ci aurait explosé en raison d’un simple court-circuit ! Voici la conclusion exacte des physiciens : « Une cause possible de la première explosion pourrait être un court-

circuit, lors du débranchement d’un turboalternateur […] la tuyauterie ait pu attirer

les câbles électriques avoisinants […] Cette hypothèse est la seule que nous

possédions. »15 Ceux-ci estiment que le personnel de la centrale n’est pas responsable de l’emballement de réacteur. Selon eux la réaction du personnel était tout à fait naturelle vu les circonstances.

Il est important de mentionner maintenant la seconde explosion de Tchernobyl, beaucoup moins connues, qui a eu lieu dans la nuit de 11 au 12 octobre 1991. Le point de départ celle-ci est la salle des machines du second bloc.

Cette explosion est probablement due, elle aussi, à un court-circuit. Fort heureusement, le personnel à très bien réagi et le réacteur fut très rapidement arrêté. Après cette seconde explosion à Tchernobyl, la centrale fut fermée à jamais. Cette deuxième catastrophe confirme l’hypothèse des physiciens de l’Institut Kourtchatov.

14 Cité par Galia Ackerman dans Tchernobyl, retour sur un désastre, Gallimard, Paris 2006 P. 31

15 Cité par Galia Ackerman dans Tchernobyl, retour sur un désastre, Gallimard, Paris 2006 P. 34

Page 13: TFH Tchernobyl - test2

On peut dans un premier temps, Comme il l’a été dit auparavantdangereux.

Voici le témoignage de Vladimir Vol(Institut Kourtchatov),des défauts des réacteurs RBMK aurait fait baisser le rendement économique des

centrales équipées de ces réacteurs … Il a donc eu peu de recherches visant à

perfectionner ce type de réacteur, et de toute façon, les instances concernées ne

prêtaient aucune attention à leurs résultats

ne prêtait guère attention auxrendement économique des

L’inspecteur de la sécurité nucléaire de Koursk, Alexandre Iadrikhinski, envoya à Gosatomnadzor (comité d’état àtype RBMK. Il y préconisait l’arrêt immédiat de ceuxde contrôle et de protection

Quelques jours après l’explosion du réacteur n°4une lettre au directeur de l’Institut Kourtchatov, l’académicien Alexandrov qui prétendait que les réacteurs de ty

16 Cité par Galia Ackerman dans 2006 P. 41

PHOTO DE LA SALLE DEIGOR KOSTINE

� 3.1.2 LES CAUSES INDIRECTES DE L’ACCIDENT

un premier temps, citer les problèmes des réacteurs de types RBMK. auparavant, ils ne sont pas stables et sont potentiellement

témoignage de Vladimir Volkov, employé à l’Institut de l’E(Institut Kourtchatov), qui évoque les problèmes de ces réacteursdes défauts des réacteurs RBMK aurait fait baisser le rendement économique des

de ces réacteurs … Il a donc eu peu de recherches visant à

perfectionner ce type de réacteur, et de toute façon, les instances concernées ne

prêtaient aucune attention à leurs résultats 16 ». Celui-ci nous explique donc qu’on guère attention aux nombreux défauts des réacteurs RBMK et que le

rendement économique des centrales passaient avant la sécurité

L’inspecteur de la sécurité nucléaire de Koursk, Alexandre Iadrikhinski, envoya à (comité d’état à la sûreté nucléaire) un rapport

l y préconisait l’arrêt immédiat de ceux-ci pour y changer le système de contrôle et de protection. Cependant, personne ne lui répondit

Quelques jours après l’explosion du réacteur n°4, ce même Vladimir Volkov envoya ettre au directeur de l’Institut Kourtchatov, l’académicien Alexandrov qui

prétendait que les réacteurs de type RBMK sont parfaitement sû

Cité par Galia Ackerman dans Tchernobyl, retour sur un désastre

PHOTO DE LA SALLE DES MACHINES DU BLOC N°2 APRÈS L’EXPLOSION,

13

DE L’ACCIDENT

s des réacteurs de types RBMK. et sont potentiellement

kov, employé à l’Institut de l’Energie nucléaire réacteurs : « L’élimination

des défauts des réacteurs RBMK aurait fait baisser le rendement économique des

de ces réacteurs … Il a donc eu peu de recherches visant à

perfectionner ce type de réacteur, et de toute façon, les instances concernées ne

xplique donc qu’on nombreux défauts des réacteurs RBMK et que le

centrales passaient avant la sécurité.

L’inspecteur de la sécurité nucléaire de Koursk, Alexandre Iadrikhinski, envoya à un rapport sur les réacteurs de ci pour y changer le système

ne lui répondit.

ce même Vladimir Volkov envoya ettre au directeur de l’Institut Kourtchatov, l’académicien Alexandrov qui

parfaitement sûrs. Il lui affirma

Tchernobyl, retour sur un désastre, Gallimard, Paris

L’EXPLOSION,

Page 14: TFH Tchernobyl - test2

14

que « La cause de l’accident, ce ne sont pas les actions du personnel, mais la

construction même de la zone active du réacteur. »17

Le manque de vigilance des dirigeants soviétiques est une autre hypothèse concernant les causes indirectes. On peut estimer que Gorbatchev n’est que très peu responsable de ce qui s’est passé à Tchernobyl. Il est élu seulement une année avant l’explosion et a entre ses mains un pays qui se porte très mal. Cependant les anciens dirigeants (depuis l’époque de Staline jusqu'à celle de Tchernenko) savaient pertinemment que les réacteurs de type RBMK était potentiellement dangereux, et ils n’ont rien fait pour les changer. Nombreuses étaient les catastrophes nucléaires antérieures à Tchernobyl. Les dirigeants ont préféré fermer les yeux sur ces problèmes et continué à construire de nouvelles centrales afin de montrer leur puissance au monde entier, le nucléaire étant un symbole de la puissance soviétique.

• 3.2 QUE S’EST-IL PASSÉ ? COMMENT LE RÉACTEUR N°4 A-T-IL PU EXPLOSER ?

Le 25 avril 1986, le personnel de la centrale de Tchernobyl doit effectuer une expérience pour étudier comment utiliser l’électricité résiduelle produite par la rotation des pales de turbines en cas de panne électrique générale. L’expérience a aussi pour but de reproduire une situation extrême où une panne d’électricité se produirait en même temps qu’une rupture du conduit d’eau dans le pourtour du réacteur. Ce n’était pas la première fois que la centrale tentait ce genre d’expérimentation. Cependant cette fois-ci, l’expérience devait aller encore plus loin en mettant hors service le système de refroidissement d’urgence du cœur (des barres de contrôle devant chuter dans le cœur pour le refroidir). Au moment où l’expérience débute, il reste encore 200 tonnes de dioxyde d’uranium dans le réacteur, 75% de combustible ayant déjà été consommés.

A 1h 23 et 4 secondes, alors que le directeur de la centrale et son ingénieur en chef dorment tranquillement, le réacteur de la centrale s’emballe subitement pendant l’expérience. Sa puissance monte brutalement. L’opérateur en chef Akimov, pris de panique pousse frénétiquement sur le bouton d’arrêt d’urgence de la réduction de la puissance du réacteur mais rien n’y fait. Quelques secondes plus tard, deux énormes explosions secouent le réacteur à la salle des machines. Les données recueillies de l’ordinateur type « Skala » (ancêtre de l’ordinateur moderne) permettent de conclure qu’une boule d’énergie électrique, mesurant près de 7 mètres de diamètre, s’est formée dans la partie supérieure du réacteur.

L’explosion est tellement puissante qu’elle projette en l’air une dalle de béton circulaire pesant plus de 1200 tonnes. Un jet surpuissant de vapeur radioactive éjecte 70 tonnes d’uranium et une quantité indéterminée de déchets (graphite et béton) dans les alentours immédiats de la centrale. Ensuite, une gerbe de feu

17 Cité par Galia Ackerman dans Tchernobyl, retour sur un désastre, Gallimard, Paris 2006 P. 45

Page 15: TFH Tchernobyl - test2

15

chargée de gaz et de particules s’élève à plus d’un kilomètre de hauteur. Environ 50 tonnes de combustible sont ainsi projetées dans l’atmosphère, entre 1 et 11 km de hauteur, sous l’impact de cette boule d’énergie. Ces 50 tonnes de combustible formeront le célèbre « nuage de Tchernobyl » qui a affecté le monde entier.

La catastrophe nucléaire la plus importante de l'histoire vient de se produire.

PREMIÈRE PHOTO DE TCHERNOBYL PAR IGOR KOSTINE

• 3.3 QUELLE EST L’AMPLEUR DES DÉGÂTS ?

Juste après l’explosion, sept membres du personnel sont toujours sur place. Ils restent près de quatre heures dans la salle des machines afin d'éteindre des foyers d'incendie, vidanger plusieurs gros réservoirs d'huile dans des cuves situées à l'extérieur du bloc, les remplir d'eau, et remplacer l'hydrogène dans le générateur par de l'azote, afin d'éviter une seconde explosion. Leur travail fut héroïque. Si le feu avait continué à se propager, les 3 autres réacteurs nucléaires auraient aussi explosé, et il est difficile d’imaginer quelle aurait été l’ampleur de la catastrophe. Certains affirment que l’Europe entière aurait été inhabitable.

La centrale est désormais complètement détruite. Sous l’impact d’une telle explosion, le réacteur est éventré, ravagé. L’un des rares témoins ayant survécu à la catastrophe, Youri Korneev, machiniste au réacteur n°4, déclare avoir aperçu « des

couleurs que je n’avais jamais vues, très vives, orange, rouge, bleu, un vrai arc-en-

Page 16: TFH Tchernobyl - test2

16

ciel c’était beau »18, en parlant de ce qui sortait de la centrale. On estime que les retombées radioactives de l’explosion sont 100 fois supérieures à celles des deux bombes d’Hiroshima et de Nagasaki. À L’intérieur du réacteur, se trouvent toujours 50 tonnes de combustibles et près de 800 tonnes de graphite incandescent. Le réacteur ressemble désormais à un cratère de volcan. Dans les alentours du complexe de Tchernobyl, on peut désormais voir une « forêt rousse » brûlée par le souffle nucléaire.

PHOTO DU DESSUS DU RÉACTEUR N°4 PRISE PAR IGOR KOSTINE. CELUI-CI EST ALORS TOUJOURS EN FEU

Voici un dernier témoignage, celui de Legassov, un haut responsable du nucléaire soviétique : «En nous approchant de Tchernobyl dans la soirée, nous fûmes frappés

par la couleur du ciel. A une dizaine de kilomètre, une lueur cramoisie dominait les

environs. Pourtant, les centrales nucléaires ne rejettent habituellement aucune

fumée. Mais ce jour-là l’installation ressemblait à une usine métallurgique surmontée

du ciel. Les responsables étaient perdus, paralysés. Ils ne savaient où donner la tête et

n’avaient reçu aucune directive. Les employés des trois autres blocs atomiques

n’avaient toujours pas quitté leur poste. Personne n’avait pris soin de débrancher la

ventilation intérieure et les radioéléments s’étaient répandus à travers toutes les

installations de la centrale 19».

18 Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « La bataille de Tchernobyl », 2006

19 Cité par N. Werth dans l'histoire n°308 - Tchernobyl et la fin de l'URSS, Paris, Avril 2006

Page 17: TFH Tchernobyl - test2

17

� 3.3.1 COMMENT LE DIRECTEUR DE LA CENTRALE A-T-IL OBTENU L’AUTORISATION D’UNE TELLE EXPÉRIENCE ?

Victor Brioukhanov, le directeur de la centrale, avait envoyé en janvier 1986, au Comité d’état à la sûreté nucléaire, le Gosatmnadzor, ainsi qu’à d’autres instances concernées, une requête afin de pouvoir mener l’expérience, mais il n’avait obtenu aucune réponse. Ce silence est sans aucun doute dû aux lenteurs bureaucratiques que connaissait le pays. N’ayant aucune réponse, le directeur décida tout de même de lancer l’expérience. Brioukhanov faisait partie de ces travailleurs qui n’aspiraient qu’à grimper les échelons et à pouvoir ainsi devenir par la suite un très haut fonctionnaire de l’Etat. Avant l’accident, les autorités l’avaient décoré de « l’amitié des peuples » (décoration soviétique) pour l’ouverture du réacteur n°4. Une expérience permettant à la centrale de s’autoalimenter lui aurait permis de recevoir « l’ordre du travail socialiste ».

� 3.3.2 TCHERNOBYL N°2

Tchernobyl n°2 est une station radar surpuissante se situant à quelques kilomètres de Tchernobyl. Ce radar avait pour but de détecter les lancements de fusées balistiques intercontinentales effectués par l’OTAN. La station, haute de 150 mètres et longue de 900 mètres s’est soudainement arrêtée quelques heures après l’explosion du réacteur n°4. Ses circuits électriques ont été totalement perturbés par la radioactivité. Elle n’a jamais fonctionné depuis.

COMPLEXE DE TCHERNOBYL 2, AU MILIEU DE NULLE PART

• 3.4 QUAND GORBATCHEV ET L’OCCIDENT SONT-ILS INFORMÉS DES ÉVÉNEMENTS SURVENUS À TCHERNOBYL ?

A cinq heures du matin (4 heures après l’explosion), il reçoit un appel l’informant qu’un accident a lieu à la centrale de Tchernobyl. On lui dit qu’un incendie s’est produit et qu’il n’y a pas eu d’explosion. Les informations envoyées à Moscou par Brioukhanov, le directeur de la centrale étaient : « Quelques chose brûle par terre…

Le réacteur est intact… »20. Gorbatchev pense alors que la situation de Tchernobyl 20 Cité par Galia Ackerman dans Tchernobyl, retour sur un désastre, Gallimard, Paris 2006 P. 55

Page 18: TFH Tchernobyl - test2

n'est pas grave et que le réacteur de la centrale pourrait être remis en marche d'ici juin à août 1986.

Il décide alors de créegrands physiciens soviétiques. Cette commission est chargée de rapporter tout ce qui s’est passé à Tchernobyln’est remontée jusqu’au Politburo. Gorbatchev déclarespérions qu’ils [les physiciens de la comsituation mais pendant les deux premiers jours

transmettre quoi que ce soit, la situation était dramatique

Pendant ce temps, ledirige vers le Nord et parcourt plus de 1000 km. Le 28, il arrive au dessus de la Suède où les autorités remarquent que le taux de la radioactivanormalement élevé. Dtombent sur Stockholm. Le gouvernement sinternationale de l’énergie atomiquepays voisins de la Suède et donc l’URSS.

Quand Gorbatchev est contactél’explosion à Tchernobyls’est passé. Il déclarernuage radioactif ? Une grave contamination

Suédois »22. Il aura donc fallufiables sur ce qui s’était vraiment passé à Tchernobyl.

PHOTO DES SATELITTESDE TCHERNOBYL.

21 Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « 2006

22 Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « 2006

n'est pas grave et que le réacteur de la centrale pourrait être remis en marche d'ici

Il décide alors de créer une Commission gouvernementale composée des plus grands physiciens soviétiques. Cette commission est chargée de rapporter tout ce

ssé à Tchernobyl mais, après 2 jours, aucune information essentielle n’est remontée jusqu’au Politburo. Gorbatchev déclarera par la suite

[les physiciens de la commission] pourraient rapidement évalue

mais pendant les deux premiers jours, ils ont été incapables de nous

transmettre quoi que ce soit, la situation était dramatique »21.

temps, les 26 et 27 avril, le nuage radioactif, poussé par les ventsord et parcourt plus de 1000 km. Le 28, il arrive au dessus de la

Suède où les autorités remarquent que le taux de la radioactivité est très anormalement élevé. Des pluies chargées de gouttelettes hautement radioactives

ur Stockholm. Le gouvernement suédois contacte alors l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui, elle, va contacter à son tour les pays voisins de la Suède et donc l’URSS.

Gorbatchev est contacté cette agence, celui-ci ne sait pas grand chose de l’explosion à Tchernobyl ; il cherche toujours à récolter des informations sur ce qui

era par la suite « Que s’était-il donc passé, une explosion

? Une grave contamination ? L’information est venue des

. Il aura donc fallu plus de 48 heures pour qu’il ait des informations fiables sur ce qui s’était vraiment passé à Tchernobyl.

PHOTO DES SATELITTES AMÉRICAINES, ON PEUT VOIR UNE FUMÉE S’ÉCHAPPANT DU

Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « La bataille de Tchernobyl

Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « La bataille de Tchernobyl

18

n'est pas grave et que le réacteur de la centrale pourrait être remis en marche d'ici

gouvernementale composée des plus grands physiciens soviétiques. Cette commission est chargée de rapporter tout ce

après 2 jours, aucune information essentielle la suite : « Nous

pourraient rapidement évaluer la

ils ont été incapables de nous

poussé par les vents, se ord et parcourt plus de 1000 km. Le 28, il arrive au dessus de la

ité est très uies chargées de gouttelettes hautement radioactives

uédois contacte alors l’Agence va contacter à son tour les

ci ne sait pas grand chose de er des informations sur ce qui

il donc passé, une explosion ? Un

? L’information est venue des

des informations

FUMÉE S’ÉCHAPPANT DU COMPLEXE

La bataille de Tchernobyl »,

La bataille de Tchernobyl »,

Page 19: TFH Tchernobyl - test2

19

� 4. LA RÉACTION DES AUTORITÉS FACE À LA CATASTROPHE

• 4.1 QUI EST ENVOYÉ SUR PLACE ?

L’humanité n’ayant jamais été confrontée à une catastrophe de ce type, personne n’était préparé à une telle situation. Viktor Brioukhanov, le directeur de la centrale, est éveillé à 1h 30 du matin. On l’informe qu’un incendie s’est déclenché dans le réacteur n°4. Il fait alors appel à une simple équipe de pompiers de la ville de Pripiat afin d’éteindre l’incendie. Celle-ci n’arrivera pas à vaincre un incendie d’une telle ampleur : rien ne semble pouvoir le stopper. Les pompiers ne disposeront d’aucune protection particulière et ils seront tous mortellement irradiés. Deux mourront dans la nuit et 27 dans les mois qui suivent. Ce sont les premières victimes de Tchernobyl. L’un des pompiers qui coordonnait l’action de ses camarades du toit du 3e bloc a d’ailleurs battu un record ; c’est l’homme qui a absorbé le plus de radiations au monde. Même à Hiroshima, les gens ne se trouvaient pas si près d’une explosion nucléaire, la bombe ayant explosée à 700 mètres de hauteur.

A 6 heures du matin, alors que Gorbatchev ne sait toujours rien de la situation, le général Guennadi Berdov, vice-ministre de l’Intérieur de l’Ukraine, décide de sa propre initiative de prendre de mesures on ne peut plus utiles : il crée un état-major de crise à Pripiat, interdit l’accès à la zone dangereux et mobilise 1 100 autocars et des voiture sanitaires pour évacuer la population. La population de Pripiat était prête à être évacuée, il ne manquait que l’accord de Boris Chtcherbina, vice-président du Conseil des ministres de l’URSS. Mais celui-ci est très réticent à l’idée de faire évacuer la ville, selon lui « la

panique est bien pire que la radioactivité 23».

Les milices présentes dans la ville de Pripiat sont dirigées par le colonel Grebeniouk et ses hommes prennent les premières mesures de radioactivité dans la ville. Dans l’après midi, les mesures de la radioactivité prises par ses hommes sont de 200 millièmes de röntgen24 par heure, soit 15 000 fois la 23 Cité par N. Werth dans l'histoire n°308 - Tchernobyl et la fin de l'URSS, Paris, Avril 2006

24 Le röntgen : Je vais évoquer de nombreuses fois cette unité de mesure par la suite et je vais donc rapidement l’expliquer ici. Le röntgen était à l’époque l’unité de mesure de la radioactivité en URSS. Le taux normal dans l’air est de 12 millionièmes de röntgen par heure. Les doses de radioactivité absorbée dépendent donc de la durée d’exposition. On considère qu’un homme peut absorber 2 röntgens par an sans être contaminé. Une dose de 100 röntgens constitue un risque important pour la santé et, au delà de 400 röntgens assimilés, on estime que le corps humain est mortellement irradié.

LE COLONEL GREBENIOUK BRANDISSANT UNE CARTE DE PRIPIAT QUI EST TOUJOURS RADIOACTIVE 20 ANS APRÈS LA CATASTROPHE.

Page 20: TFH Tchernobyl - test2

20

norme. Dans la soirée, elles atteignent 600 000 fois la norme. Dans la nuit, 7 röntgens par heure ! Le colonel et ses hommes ont commencé à avoir des doutes à la vue des ces chiffres. Celui-ci témoigne : « les appareils étaient-ils défectueux ? Ou

nous avait-on menti ? Nous ne savions pas que le réacteur brûlait toujours et que la

radioactivité continuait à se répandre »25. Au même moment, les habitants de Pripiat se trouvent toujours dans la ville.

• 4.2 QUAND L’ARMÉE EST-ELLE ENVOYÉE SUR PLACE ? QUEL EST SON RÔLE ?

Dans la soirée du 26 avril, la commission gouvernementale formée par Gorbatchev décide qu’il est temps d’étouffer le réacteur qui continue à déverser dans l’atmosphère des particules radioactives. La commission, qui siégeait à Pripiat décide de convoquer le commandant en second des forces aériennes de la région militaire de Kiev, Nikolaï Antochkine. Il est chargé d’une mission de la plus haute importance : trouver un maximum d’hélicoptères et de pilotes afin de lancer des sacs de sables en survolant le dessus du réacteur n°4. Celui-ci étant haut de 30 mètres, les hélicoptères semblent être la seule solution possible. Le général s’interroge : « Mais ou trouver des hélicoptères ? Où chercher des tonnes de sable ? Et

des sacs solides ? De quelle hauteur fallait-il lancer les sacs dans le réacteur ? Avait-

on le droit d’envoyer des pilotes au-dessus d’un cratère nucléaire ? Et s’ils perdaient

connaissance pendant le vol ? ». La commission ne sait pas lui répondre, celui-ci n’a qu’à se débrouiller tout seul.

À l’aube du 27 avril, des hélicoptères commencent à arriver à Pripiat. Deux pilotes de hauts grades partent en reconnaissance à 110 mètres au-dessus du réacteur. Il y a seulement une fente de 5 mètres de largeur au-dessus de celui-ci d’où les hélicoptères doivent projeter des sacs de sables. L’approche du réacteur était particulièrement compliqué à cause de la cheminée haute de 150 mètres qui se trouve juste à coté du réacteur et du puissant courant d’air chaud radioactif qui s’échappait du réacteur. Au dessus du cratère, la température était d’environ 120° et le taux de radioactivité devait se situer entre 500 à 1000 röntgens par heure. Nikolaï Antochkine témoigne «notre dosimètre était limité à 500 röntgens, l’aiguille

devenait folle, l’appareil saturait, je pense qu’il y avait au moins 1000 röntgens à 200

mètres de hauteur »26. Même à cette altitude, une exposition de plus de 30 minutes serait mortelle. Les sacs de sables seront finalement remplis par le général Antochkine et les dirigeants de la commission en personne ainsi que par 150 villageois volontaires.

25 Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « La bataille de Tchernobyl », 2006

26 Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « La bataille de Tchernobyl », 2006

Page 21: TFH Tchernobyl - test2

21

Nikolaï Antochkine

C’est à ce moment que la machine soviétique se met en marche : les meilleurs pilotes d’hélicoptères, dont certains sont transférés du front afghan, ainsi que 80 hélicoptères, sont envoyés de Moscou vers Tchernobyl. Les pilotes commencent à se relayer chacun à leur tour et à bombarder le réacteur sans relâche. Ils devront lancer des sacs de sable de plus de 80 kg sans aucune protection particulière : une partie des pilotes seront transférés à l’hôpital numéro 6 de Moscou, spécialisé dans les radios toxémies aigues et y mourront dans les jours qui suivent. Le 27 avril, les pilotes effectuent au total 110 sorties d'hélicoptère et larguent 150 tonnes de sable, le lendemain 300 sorties. Le 29 avril, 750 tonnes de sable sont largués sur le réacteur, mais c’est toujours trop peu… Le 30 avril, 1500 tonnes et le lendemain 1900 tonnes sont encore largués. Cet épisode des « ballets d’hélicoptère » montre combien le régime soviétique peut faire preuve d’une fantastique capacité de mobilisation.

Le 2 mai la température commence à baisser ainsi que la radioactivité qui s’échappe du réacteur : le cratère semble enfin scellé. Mais ce n’est qu’une apparence, la température ne cesse d’augmenter à l’intérieur.

INTÉRIEUR D’UN HÉLICOPTÈRE SOVIÉTIQUE

Page 22: TFH Tchernobyl - test2

22

• 4.3 QUAND LES HABITANTS DE PRIPIAT ET DES ZONES SINISTRÉES SONT-ILS ÉVACUÉS ?

Le 27 avril, les haut-parleurs de la ville annoncent que, « en raison d’une situation

radiologique défavorable », la ville doit être évacuée. Les autorités disent aux habitants qu’ils pourront revenir dans 2 ou 3 jours. Ils leur conseillent de prendre un panier de pique-nique, des produits d’hygiène et des vêtements de rechange. Personne ne se doute alors qu’ils ne reviendront jamais. Les bus que Guennadi Berdov avait réquisitionnés se remplissent peu à peu, les rues et les immeubles se vident et des colonnes de bus commencent à quitter la ville. Tout ce qui appartient aux habitants de Pripiat est désormais perdu. Le 2 mai, c’est au tour des habitants de la ville de Tchernobyl, située à sept 7 kilomètres de la centrale, d’être évacués, puis c’est au tour de tous les villages dans un rayon de 30 kilomètres autour du complexe de Tchernobyl. Au total, ce sont entre 130 000 et 250 000 personnes qui seront déplacées. Le gouvernement octroya à chaque évacué des indemnités : 4 000 roubles (environ 1 an de salaire) par adulte et 1500 roubles par enfant.

FILE D’AUTOBUS ÉVACUANT LA POPULATION DE PRIPIAT

• 4.4 QUE SE PASSE-T-IL POUR LES FÊTES DU 1ER MAI À KIEV ?

Le Premier secrétaire de parti communiste ukrainien propose d’annuler les fêtes du 1er mai en raison de ce qui vient de se passer à Tchernobyl. Mais comme l’a dit Chtcherbina «la panique est pire que la radioactivité 27» et les fêtes du 1er mai sont maintenues. Le peuple défile dans les rues, dans une bonne ambiance.

27 Cité par Galia Ackerman dans Tchernobyl, retour sur un désastre,

Gallimard, Paris 2006 P.72

Page 23: TFH Tchernobyl - test2

L’atmosphère est détendue alors que le taux de radioactivité est dix fois supérieur aux taux réglementaires tolérés. Seul un minuscule article en bas de la Pravda mentionne l’accident pour annoncerGrebeniouk témoignepassait rien avec le maintien

voulait pas voir, c’est là

Tchernobyl 28».

Bizarrement, toutes les photos et vidéoarchives nationales, seul« c’était une parade de la mort

Vingt ans plus tard aucune étude n’a été publiée concernant le nombre de personnes contaminées à Kiev. Qukrainien, il s’est suicidé.

ARTICLE DE

28 Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « 2006

29 Igor Kostine, Tchernobyl, confessions d’un reporter

33

’atmosphère est détendue alors que le taux de radioactivité est dix fois supérieur aux taux réglementaires tolérés. Seul un minuscule article en bas de la

entionne l’accident pour annoncer que tout danger est écarté. Le colonel Grebeniouk témoigne : « Le toit du pays s’effondrait et on faisait comme si il ne s

passait rien avec le maintien des manifestations du 1er mai, c’est comme si le pa

voulait pas voir, c’est là un autre aspect de cette gigantesque catastrophe de

Bizarrement, toutes les photos et vidéos de ces défilés du 1er mai archives nationales, seules demeures les photos d’Igor Kostine. Celui

c’était une parade de la mort 29».

LE DÉFILÉ DU PREMIER MAI, IGOR KOSTINE

ans plus tard aucune étude n’a été publiée concernant le nombre de sonnes contaminées à Kiev. Quant au Premier secrétaire du parti communiste

l s’est suicidé.

ARTICLE DE LA PRAVDA CONCERNANT TCHERNOBYL

Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « La bataille de Tchernobyl

Tchernobyl, confessions d’un reporter, éditions des Arènes, 2006 P.

23

’atmosphère est détendue alors que le taux de radioactivité est dix fois supérieur aux taux réglementaires tolérés. Seul un minuscule article en bas de la 3e page de la

nger est écarté. Le colonel Le toit du pays s’effondrait et on faisait comme si il ne se

c’est comme si le pays ne

ntesque catastrophe de

mai ont disparu des Igor Kostine. Celui-ci dira

ans plus tard aucune étude n’a été publiée concernant le nombre de secrétaire du parti communiste

TCHERNOBYL

La bataille de Tchernobyl »,

des Arènes, 2006 P.

Page 24: TFH Tchernobyl - test2

• 4.5

Au fond du réacteurbéton sur quoi ce magma radioactif restructures souterraines sont remplies d’eau déversée par les pompiers. Si ce magma venait à atteprovoquerait une explosion bien plus terrible que la premid’une gigantesque bombe atomiquetrouve à 320 kilomètresgravement contaminé.

L’éventualité d’une seconde explosion soviétiques ; des trains sont prêtsgrandes villes proches de Tchernobyl (Minsk &de sables la température ne cesse d’augmenterfait fondre le sable et tout ce qui se trouve dans le cratère quiest temporairement bouché. Si explosion bien plus puissante que la première n’est pas à exclure.

� 5. LA RÉACTION DES AU

• 5.1 QUI

Moscou prend alors 2 mesures d’

Dans un premier temps, l’eau en dessous du réacteurnation ».

Ensuite il faut sceller plus efficacement le cratère afin de faire baisser la température à l’intérieur. bombarder le réacteur en y jetant plus de 2400 baisser la température

.5 UN NOUVEAU RISQUE SE PRÉSENTE, QUEL EST

Au fond du réacteur, 180 tonnes de combustibles brûlent toujourston sur quoi ce magma radioactif repose commence à se fissurer. Or

structures souterraines sont remplies d’eau déversée par les pompiers. Si ce venait à atteindre l’eau qui se trouve en dessous de cette dalle

provoquerait une explosion bien plus terrible que la première. Eque bombe atomique : Minsk, la capitale de la Biélorussie qui se

ètres, pourrait être totalement rasée et l’ensemble de l’Europe gravement contaminé.

L’éventualité d’une seconde explosion est prise très au sérieux par les autorit; des trains sont prêts à faire évacuer la totalité des populations des s proches de Tchernobyl (Minsk & Kiev). Malgré les largages des sacs

la température ne cesse d’augmenter à l’intérieur du réacteurfait fondre le sable et tout ce qui se trouve dans le cratère qui, est temporairement bouché. Si cette dernière ne cesse d’augmenter, une seconde explosion bien plus puissante que la première n’est pas à exclure.

. LA RÉACTION DES AUTORITÉS FACE AU RISQSECONDE EXPLOSION

.1 QUI FONT LES AUTORITÉS POUR RÉGLER CE PROBLÈ

Moscou prend alors 2 mesures d’urgence face à la gravité de la situation

Dans un premier temps, envoyer un bataillon de pompiers pour aller vidanger l’eau en dessous du réacteur : gravement irradiés, ils seront promus

sceller plus efficacement le cratère afin de faire baisser la température à l’intérieur. Cette fois, les soldats du général Antochkine vont bombarder le réacteur en y jetant plus de 2400 tonnes de plomb

r la température, et, en outre, il absorbe bien la radioactivité. L

L’EAU QUI SE TROUVE EN DESSOUS EST CELLE QUE LES POMPIERS DÉVERSÉ QUELQUES HEURES APRÈL’EXPLOSION

24

PRÉSENTE, QUEL EST-IL ?

e combustibles brûlent toujours et la dalle de pose commence à se fissurer. Or, les

structures souterraines sont remplies d’eau déversée par les pompiers. Si ce ndre l’eau qui se trouve en dessous de cette dalle, cela

ère. Elle aurait l’effet capitale de la Biélorussie qui se

l’ensemble de l’Europe

prise très au sérieux par les autorités à faire évacuer la totalité des populations des

les largages des sacs à l’intérieur du réacteur : le magma

à ce moment même, ne cesse d’augmenter, une seconde

explosion bien plus puissante que la première n’est pas à exclure.

TORITÉS FACE AU RISQUE D’UNE

OUR RÉGLER CE PROBLÈME ?

urgence face à la gravité de la situation :

pour aller vidanger seront promus « héros de la

sceller plus efficacement le cratère afin de faire baisser la , les soldats du général Antochkine vont

tonnes de plomb. Celui-ci va faire bien la radioactivité. Le cratère n’est

EN DESSOUS LE QUE LES POMPIERS ONT

QUELQUES HEURES APRÈS

Page 25: TFH Tchernobyl - test2

25

toujours pas définitivement scellé. De plus, lorsque le plomb se met à fondre en rentrant en contact avec le magma, des milliers de particules sont vaporisées dans l’atmosphère. Elles vont contaminer toute la population vivant dans les alentours de la centrale, et on en retrouve encore aujourd’hui des traces dans les organismes des enfants biélorusses et ukrainiens. Le général Antochkine témoigne : « Aujourd’hui on critique beaucoup, mais dans cette situation on n’a rien

trouvé de mieux : les civils et les militaires avec ou sans grade, tout le monde a

travaillé avec abnégation, j’ai participé à cette première étape et je peux vous dire

qu’il fallait le faire, c’était de l’héroïsme 30».

Vassili Riasantsev, responsable de l’Union Tchernobyl de la Russie et ancien « liquidateur », affirme que, suite à toutes ces opérations, on comptait déjà 600 pilotes mortellement irradiés en 2004.

• 5.2 QUE DÉCOUVRENT LES SCIENTIFIQUES QUI SONT ENVOYÉS AU SEIN MÊME DU RÉACTEUR ?

Le 11 mai 1986, des scientifiques de l’institut Kourtchatov sont envoyés au cœur même de la centrale. Après un parcours du combattant, ils arrivent à coté du réacteur n°4. Ils percent alors l’enveloppe de celui-ci à l’aide de chalumeaux et y plongent des détecteurs de radioactivité et des caméras. Les taux de radioactivité sont astronomiques et les pires prédictions se réalisent. Le magma incandescent a fendu la dalle de béton et s’est introduit à l’intérieur même du bassin vidé pas les pompiers quelques jours auparavant. Il menace désormais de s’enfoncer d’avantage. En dessous du réacteur, se trouve une énorme nappe phréatique qui alimente une grande partie du pays en eau. Si celle-ci venait à être contaminée les conséquences seront dramatiques, Gorbatchev témoigne : « La probabilité de

l’explosion était de 5 à 10%, on avait évacué l’eau sous le réacteur mais il fallait

absolument faire quelque chose, mettre quelque chose sous le réacteur pour que le

magma ne continue pas à s’enfoncer, mettre quelques choses pour qu’il ne tombe pas

[…] Ce qui nous inquiétait le plus, c’est que cette masse s’enfonce et rentre en contact

avec les eaux des nappes phréatiques souterraines, ce qui aurait ensuite pollués les

fleuves Pripiat, le Niepre, Kiev, la Mer noire, oui il fallait absolument résoudre le

problème 31».

• 5.3 QUE FONT LES AUTORITÉS POUR RÉGLER CE NOUVEAU RISQUE ?

Les autorités soviétiques sont donc confrontées à un grave problème et, comme dans les situations précédentes, il faut prendre une décision très rapidement. Il est alors décidé qu’il faut creuser une galerie profonde de 10-12 mètres et longue de 170 mètres passant sous le réacteur afin d’installer un circuit fonctionnant à l’aide

30 Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « La bataille de Tchernobyl », 2006

31 Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « La bataille de Tchernobyl », 2006

Page 26: TFH Tchernobyl - test2

d’azote liquide permettant de refroidir le réacteur. Les Toula (près de Moscou) et de Donbass (à la frontière entre l’Ukraine et la Russie) sont appelés par le Kremlin pour effectuer cette tâche.mineur de la mine de Toula témoigne «minière soviétique est venu en personneTchernobyl, il nous annonce qu’ils ont besoin des mineurs de notre région, le bassin

de Moscou, il nous donne 24 heures pour préparer nos affaires

quittons cette même place en car

camarades étaient à Tchernobyl et déjà au travail

soit être creusé en 1 moisl’intérieur du tunnel, ou il n’y minimum est de 1 röntgens/heurprotection particulière. Vladimir Amelkov, un autre mineur envoyé sur place témoigne des conditionsgrande chaleur, il faisait chaud, chaud, chaud et il fallait travailler vite, à un rythme

infernal, de plus en plus vite, c’était le plus dur, vite, vite

mineurs se relayent toute les 3 heuresvont creuser un tunnel de plus de 150 mètres. Dtâche de cette ampleur prend environ 3 mois. A l’intérieur de la galerie la radioactivité était moins importantela radioactivité monte à transportant les mineurs ne pouvaient afficher qu’un maximum de röntgens/heure. Au moment mêmede radioactivités les

Les mineurs accompliront leur mission, mais le système de refroidissement qui devait être installé ne sera jamais mis en place

32 Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « 2006

33 Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « 2006

d’azote liquide permettant de refroidir le réacteur. Les 12 mai, des mineurs de Toula (près de Moscou) et de Donbass (à la frontière entre l’Ukraine et la Russie) sont appelés par le Kremlin pour effectuer cette tâche. Vladimir Naoumov, un

la mine de Toula témoigne « Le ministre [Le ministre de l’indusminière soviétique est venu en personne les rencontrer] nous parle de l’accident de

Tchernobyl, il nous annonce qu’ils ont besoin des mineurs de notre région, le bassin

ous donne 24 heures pour préparer nos affaires ; le lendemain nous

quittons cette même place en car direction l’aéroport de Moscou

camarades étaient à Tchernobyl et déjà au travail 32». Moscou exige que le tunnel soit être creusé en 1 mois ; les mineurs devront donc creuser 13 mètres par jour. A

du tunnel, ou il n’y a aucun aération, il fait environ 50° et la radioactivité de 1 röntgens/heure, alors que les mineurs ne disposent

protection particulière. Vladimir Amelkov, un autre mineur envoyé sur place des conditions de travail : «Le plus dur, c’était le manque d’oxygène et la

grande chaleur, il faisait chaud, chaud, chaud et il fallait travailler vite, à un rythme

infernal, de plus en plus vite, c’était le plus dur, vite, vite 33». Des équipes de 30 t toute les 3 heures, 24 heures sur 24. En un mois et 3 jours ils

un tunnel de plus de 150 mètres. Dans une mine «tâche de cette ampleur prend environ 3 mois. A l’intérieur de la galerie la

moins importante. Mais dès que les mineurs sortaient du tunnel, monte à environ 300 röntgens/heure. Les dosimètres des véhicules

les mineurs ne pouvaient afficher qu’un maximum de u moment même, personne ne savait alors vr

les hommes étaient exposés.

MINEURS TRAVAILLANT À TCHERNOBYL

Les mineurs accompliront leur mission, mais le système de refroidissement qui llé ne sera jamais mis en place : il est décidé de le

Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « La bataille de

Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « La bataille de Tchernobyl

26

12 mai, des mineurs de Toula (près de Moscou) et de Donbass (à la frontière entre l’Ukraine et la Russie)

Vladimir Naoumov, un [Le ministre de l’industrie

nous parle de l’accident de

Tchernobyl, il nous annonce qu’ils ont besoin des mineurs de notre région, le bassin

le lendemain nous

direction l’aéroport de Moscou ; le 13 mai les

». Moscou exige que le tunnel ; les mineurs devront donc creuser 13 mètres par jour. A

aucun aération, il fait environ 50° et la radioactivité e, alors que les mineurs ne disposent d’aucune

protection particulière. Vladimir Amelkov, un autre mineur envoyé sur place c’était le manque d’oxygène et la

grande chaleur, il faisait chaud, chaud, chaud et il fallait travailler vite, à un rythme

Des équipes de 30 heures sur 24. En un mois et 3 jours ils

ans une mine « normale », une tâche de cette ampleur prend environ 3 mois. A l’intérieur de la galerie la

dès que les mineurs sortaient du tunnel, es dosimètres des véhicules

les mineurs ne pouvaient afficher qu’un maximum de 75 savait alors vraiment à quel taux

Les mineurs accompliront leur mission, mais le système de refroidissement qui décidé de le remplacer par

La bataille de Tchernobyl »,

La bataille de Tchernobyl »,

Page 27: TFH Tchernobyl - test2

27

des tonnes de béton. Selon les chiffres officiels, les mineurs ayant travaillé à la construction de la galerie aurait absorbé entre 30 à 60 röntgens, mais selon les intéressés, ils en auraient absorbé entre 3 à 5 fois plus. Environ un quart d’entre eux sont morts avant d’avoir 40 ans.

• 5.4 COMMENT LES SOVIÉTIQUES VONT-ILS COOPÉRER AVEC L’OCCIDENT ?

Alors que les mineurs continuent à creuser le long tunnel sous le réacteur, Hans Blix, directeur de l’AIEA, organise une conférence de presse à Moscou. Voila un extrait de son discours : « Au nom de l’AIEA, permettez-moi, d’exprimer nos profond

regrets concernant l’accident, les pertes en vies et les dégâts causés. Nous sommes

tombés d’accord avec les autorités soviétiques pour nous réunir à Vienne afin

d’analyser les conséquences de l’accident.34». Il annonce au monde entier que les Soviétiques vont organiser un sommet où ils transmettront toutes leurs données concernant la catastrophe. C’est une première dans l’histoire de l’URSS, ce pays qui avait pourtant l’habitude de ne rien divulguer lorsque qu’un accident avait lieu sur son territoire. C’est aussi une grande victoire pour Gorbatchev et sa politique de « Glasnost » (transparence).

Par la même occasion, Gorbatchev informera le peuple soviétique de ce qui s’était passé à Tchernobyl dans un discours long de 45 minutes, voici un extrait : « Bonsoir, Camarades… L’accident à la centrale de Tchernobyl a profondément

touché le peuple soviétique et provoqué l’inquiétude dans le monde entier. C’est la

première fois que nous sommes confrontés à ce type de danger. L’énergie nucléaire

échappant au contrôle de l’homme. Nous travaillons 24h sur 24… Tout le potentiel

économique, technique, scientifique du pays est mobilisé35».

� 6. LA BATAILLE DE TCHERNOBYL

• 6.1 QUI SONT LES « LIQUIDATEURS » ET QUEL EST LEUR TRAVAIL ?

Le 14 mai, Gorbatchev appelle l’armée au « combat pour la liquidation des

conséquences de l’accident ». Cet appel marque le début d’une grande campagne de mobilisation. En deux ans (été 1986 – été 1988), environ 400 000 civils volontaires (ingénieurs, ouvriers, médecins, infirmiers, scientifiques), ainsi que 340 000 soldats, sont appelés par le gouvernement pour « liquider » la radioactivité et les

34 Dans « La bataille de Tchernobyl » de Thomas Johnson, 2006

35 http://www.dailymotion.com/relevance/search/tchernobyle/video/x33461_annonce-tv-tchernobyl

Page 28: TFH Tchernobyl - test2

conséquences de la catastrophedernière grande bataille, la bataille contre l’atome.

Ces soldats, pour la grande majorité des réservistemajor de leur ville et directement envoyépréalable, ni préparation, ni combinaisonsbeaucoup de jeunes, sont attirés par les primes de quelques milliers de roubles ou par la promesse d’obtenir un logement ou une voiture. soldats ou civils, tous ces hommes porteinventé pour la bataille de Tchernobyl.seront dirigées par Nikolaï Tarakanov, général des forces terrestres de l’URSS.

LIQUIDATEURS

Deux grands objectifs les attendent à Tchernobylréacteur n°4 un « sarcophage

tout ce qui se trouve dans les zones fosses. A l’aide de chars Tseconde guerre mondiale) renforcés avec du plomb et transformés en bulldozer, les liquidateurs enterrent tout ce qu’ils trouvent

36 Aujourd’hui on ne sait toujours pas exactement combien étaient les liquidateurs, les chiffres varient entre 400 000 à 800 000 personnes.

catastrophe36. L’Union Soviétique se prépare à livrer sa dernière grande bataille, la bataille contre l’atome.

Ces soldats, pour la grande majorité des réservistes, sont convoqués par l’étatmajor de leur ville et directement envoyés à Tchernobyl sans expl

ni préparation, ni combinaisons de protection. Les volontaires, beaucoup de jeunes, sont attirés par les primes de quelques milliers de roubles ou par la promesse d’obtenir un logement ou une voiture. Hauts gradé

s, tous ces hommes portent désormais le nom de inventé pour la bataille de Tchernobyl. Toutes les opérations des liquidateursseront dirigées par Nikolaï Tarakanov, général des forces terrestres de l’URSS.

LIQUIDATEURS DANS UN AUTOBUS LES MENANT À TCHERNOBYL

Deux grands objectifs les attendent à Tchernobyl : ils doivent ériger au dessus du sarcophage » afin de définitivement sceller le cratère et

tout ce qui se trouve dans les zones les plus contaminées dans de gigantesques l’aide de chars T-34 (chars soviétiques ayant fait des prouesses durant la

seconde guerre mondiale) renforcés avec du plomb et transformés en bulldozer, errent tout ce qu’ils trouvent : maisons, écoles, arbre

Aujourd’hui on ne sait toujours pas exactement combien étaient les liquidateurs,

les chiffres varient entre 400 000 à 800 000 personnes.

28

L’Union Soviétique se prépare à livrer sa

convoqués par l’état-sans explication au

de protection. Les volontaires, dont beaucoup de jeunes, sont attirés par les primes de quelques milliers de roubles ou

gradés, simples désormais le nom de liquidateurs, terme

Toutes les opérations des liquidateurs seront dirigées par Nikolaï Tarakanov, général des forces terrestres de l’URSS.

MENANT À TCHERNOBYL

: ils doivent ériger au dessus du le cratère et enfouir

contaminées dans de gigantesques es prouesses durant la

seconde guerre mondiale) renforcés avec du plomb et transformés en bulldozer, , écoles, arbres…

Aujourd’hui on ne sait toujours pas exactement combien étaient les liquidateurs,

Page 29: TFH Tchernobyl - test2

APRÈS LE PASSAGE DES

De leurs hélicoptères lliquide coagulant baptisée «

HÉLICOPTÈRES SOVIÉTI

Igor Kostine, qui a suivireportage la bataille de Tchernobyl

s’entraidait avec un gant de chanvre et un savon le plus rugueux possible, du savon de

l’armée, on se lavait jusqu’à l’épuisement, on enfilait des vêtements neufs puis on

mangeait, on mangeait très bien là

faut être très fort car la radiation ionisante trouve les endroit les plus

corps et c’est là qu’elle pénètre en toi et t’abat

gouvernement dans les sous 37 Dans « La bataille de Tchernobyl

APRÈS LE PASSAGE DES T-34 SOVIÉTIQUES, LES VILLAGES SONT REMPLA

De leurs hélicoptères les liquidateurs bombardent les zones contaminées baptisée « bourda » qui colle au sol les particules

HÉLICOPTÈRES SOVIÉTIQUES ARROSANT LES ALENTOURS DE LA CENTRA

Igor Kostine, qui a suivi tout le combat des liquidateurs, témoigne dans le la bataille de Tchernobyl : « A la douche on se lavait 5 à 6 fois, on

dait avec un gant de chanvre et un savon le plus rugueux possible, du savon de

l’armée, on se lavait jusqu’à l’épuisement, on enfilait des vêtements neufs puis on

mangeait, on mangeait très bien là-bas, car pour résister à la radiation ionisante il

re très fort car la radiation ionisante trouve les endroit les plus

qu’elle pénètre en toi et t’abat »37. Les liquidateurs gouvernement dans les sous-sols les moins contaminés de la centrale, dans des

La bataille de Tchernobyl » de Thomas Johnson, 2006

29

VILLAGES SONT REMPLACÉS PAR DES CHAMPS.

es liquidateurs bombardent les zones contaminées d’un les particules radioactives

ENTOURS DE LA CENTRALE DE « BOURDA ».

tout le combat des liquidateurs, témoigne dans le A la douche on se lavait 5 à 6 fois, on

dait avec un gant de chanvre et un savon le plus rugueux possible, du savon de

l’armée, on se lavait jusqu’à l’épuisement, on enfilait des vêtements neufs puis on

bas, car pour résister à la radiation ionisante il

re très fort car la radiation ionisante trouve les endroit les plus fiables de ton

Les liquidateurs sont logés par le sols les moins contaminés de la centrale, dans des

» de Thomas Johnson, 2006

Page 30: TFH Tchernobyl - test2

30

tentes de camps militaires, dans des jardins d’enfants ou des bureaux désaffectés de la cité de Tchernobyl et même dans des bateaux amarrés dans son port fluvial.

� 6.1.1 LES BRIGADES DE CHASSEURS

Après l’évacuation des habitants des zones contaminées, ceux-ci avaient laissé derrière eux de nombreux animaux domestiques ; oiseaux, chiens, chats… Après quelques jours ceux-ci devenaient fous et dangereux. L’inspection sanitaire décide qu’il faut exterminer tout ces animaux. Des brigades spéciales de chasseurs sont alors créées. Armées de fusils, ils patrouillent dans les zones contaminées et tuent tous les animaux qu’ils rencontrent. Le pelage des animaux risque notamment de contaminer les liquidateurs étant donné qu’il transportait un grand nombre de particules radioactives.

� 6.1.2 LES TRAVAUX LES PLUS DANGEREUX À TCHERNOBYL

Dans le chantier, certains travaux très spécifiques ne peuvent pas être accomplis par des robots. C’est ainsi que des hommes, en échange de primes de quelques milliers de roubles ; vont effectuer des tâches dangereuses dans des conditions pénibles. Le travail le plus dur et le plus dangereux est sans aucun doute celui effectué par les pilotes d’hélicoptère du général Antochkine. En plus des largages de plomb et de sable, ceux-ci mesurent quotidiennement le taux de radioactivité dans l’air à basse à altitude.

• 6.2 COMMENT CE SARCOPHAGE A-T-IL PU ÊTRE CONSTRUIT DANS UNE ZONE AUSSI RADIOACTIVE ?

Les hommes travaillant à la construction du sarcophage ne pouvaient pas rester plus de quelques secondes hors d’un véhicule blindé de plomb ; sinon ils risquaient d’être irradiés à vie. Pour construire ce sépulcre, il est décidé d’utiliser des grues et des robots, qui sont commandés, à distance, à l’aide d’un réseau très complexe de caméras. Les hommes, en échange de primes de plusieurs milliers de roubles, effectuent certains travaux spécifiques dans des conditions extrêmes.

Page 31: TFH Tchernobyl - test2

CHANTIER DE CONSTRUC

• 6.3 COMMENT SE DÉROULE L

Si le sarcophage doit être réunion, mi-mai 1986, blocs du complexe. La construarchitectes soviétiques doivent sans cesse trnombreux problèmes auxquels ils sont confrontés. Les niveaux de radiations sont très élevés au pied de la centrale ce qui

Tout d’abord, à l’aide de gde hauteur sont dressés à plusieurs dizaines de mètres du réacteur n°4. Les grues continuent le travail en aimmense pyramide de 66 mètres de hauteurlarge. Environ 30 000 liquidateurs travaillent sur ce chantier pharaonique, ils se relayent jour et nuit, centrale. Les pièces du sarcophage sont construitetransportées sur le chantier oùextrêmes de travail, le chantier avance petit à petit, jusqu'à ce que les liquidateurs soient confrontés à un grave problèmeradioactifs ont été expulsés hors du réacteur et se sont retrouvréacteur n°3. Un seul de ces morceaux de graphite suffirait à tuer un homme en moins de 30 minutes.nouveaux sacrifices.

Le 20 septembre, les liquidateurs décident d’utiliser des robots pour déblayer le toit des gravats, mais ceuxincontrôlables à cause de la radioactivité. Aucun homme n’a jamais travaillééquipés d’un équipement rudimentaire

CHANTIER DE CONSTRUCTION DU SARCOPHAGE.

COMMENT SE DÉROULE LA CONSTRUCTION DU SA

Si le sarcophage doit être érigé vite, c’est parce que le Politburo amai 1986, de remettre en marche le plus rapidement les trois autres

La construction est extrêmement difficile ; les ingénieurs et ctes soviétiques doivent sans cesse trouver de nouvelles astuces face

nombreux problèmes auxquels ils sont confrontés. Les niveaux de radiations sont élevés au pied de la centrale ce qui empêche tout travail rapproché

Tout d’abord, à l’aide de grandes grues allemandes, des murs de béton de 8 mètres sont dressés à plusieurs dizaines de mètres du réacteur n°4. Les grues

ent le travail en assemblant le sarcophage qui prend la forme d’une yramide de 66 mètres de hauteur, 220 mètres de long et 100 mètres de

Environ 30 000 liquidateurs travaillent sur ce chantier pharaonique, ils se relayent jour et nuit, travaillent 24 heures sur 24 pour isoler au plus vite la

Les pièces du sarcophage sont construites au préalable et ensuite es sur le chantier où elles sont assemblées. Malgré c

extrêmes de travail, le chantier avance petit à petit, jusqu'à ce que les liquidateurs soient confrontés à un grave problème : des morceaux de graphites uradioactifs ont été expulsés hors du réacteur et se sont retrouvréacteur n°3. Un seul de ces morceaux de graphite suffirait à tuer un homme en moins de 30 minutes. Il faut déblayer le toit du réacteur n°3, tâche qui exige de

sacrifices.

es liquidateurs décident d’utiliser des robots pour déblayer le toit des gravats, mais ceux-ci tombent rapidement en panne ou deviennent

à cause de la radioactivité. Des soldats sont alors ucun homme n’a jamais travaillé dans des zones aussi radioactives. Ils sont

d’un équipement rudimentaire fait avec les moyens de bords

31

A CONSTRUCTION DU SARCOPHAGE ?

olitburo a décidé lors d’une de remettre en marche le plus rapidement les trois autres

; les ingénieurs et ouver de nouvelles astuces face aux

nombreux problèmes auxquels ils sont confrontés. Les niveaux de radiations sont empêche tout travail rapproché.

des murs de béton de 8 mètres sont dressés à plusieurs dizaines de mètres du réacteur n°4. Les grues

la forme d’une 0 mètres de long et 100 mètres de

Environ 30 000 liquidateurs travaillent sur ce chantier pharaonique, ils se sur 24 pour isoler au plus vite la

au préalable et ensuite es. Malgré ces conditions

extrêmes de travail, le chantier avance petit à petit, jusqu'à ce que les liquidateurs des morceaux de graphites ultra

radioactifs ont été expulsés hors du réacteur et se sont retrouvés sur le toit du réacteur n°3. Un seul de ces morceaux de graphite suffirait à tuer un homme en

Il faut déblayer le toit du réacteur n°3, tâche qui exige de

es liquidateurs décident d’utiliser des robots pour déblayer le ci tombent rapidement en panne ou deviennent

alors envoyés sur le toit. dans des zones aussi radioactives. Ils sont

fait avec les moyens de bords : du tissu et

Page 32: TFH Tchernobyl - test2

32

des plaques de plomb leur recouvrent tout le corps. Ces hommes, ressemblant presque à des robots sont baptisés « bio-robots ». L’ensemble de leur uniforme pèse entre 20 à 30 kilos. La mission des « bio-robots » est simple : ils doivent, en moins de 40 secondes, prendre une pelletée de déchets radioactifs et la jeter en bas du toit. Le général Tarakanov a effectué les calculs de radioactivité : ils sont de 7000 röntgens par heure ! Pendant 10 jours, les « bio-robots » travaillent sur ce toit. Selon les militaires, 3500 personnes y ont travaillé ! Alexandre Fedotov témoigne : « On prenait des morceaux de 1500 röntgens dans les mains, après une

journée de travail on avait mal aux mains, on ne pouvait plus serrer les poings […] On

a mal aux yeux et on a un gout de plomb dans la bouche38». Igor Kostine, qui à pris des clichés des opérations sur ce toit prétend que, aujourd’hui encore, il a un goût de plomb dans la bouche.

LES BIO-ROBOTS SUR LE TOIT. LES RAYURES QUE L’ON VOIT EN BAS DE LA PHOTO SONT DUES À L’EXTRÊME RADIOACTIVITÉ.

Les « bio-robots » recevront une prime de 100 roubles et un carnet leur indiquant le taux de radioactivité qu’ils ont reçu. On affirme à Alexandre Fedotov qu’il a reçu 20 röntgens sur le toit, mais celui-ci, comme les autres sait très bien que cette dose est inférieure à ce qu’ils ont réellement absorbé. Ces travaux sur le toit n’ont finalement pas servi à grand-chose étant donné que le travail fait par les hommes n’a permis de déblayer que 35% des déchets sur le toit… De plus, le reste des déchets sur le toit a finalement été déplacé à l’aide de lances d’incendie et le toit

38 Dans « La bataille de Tchernobyl » de Thomas Johnson, 2006

Page 33: TFH Tchernobyl - test2

33

entièrement bétonné… Quel intérêt il y t’il d’envoyer des milliers d’homme aujourd’hui invalides sur un toit si c’est pour le bétonné quelques jours plus tard ? L’eau déversée est rentrée en contact avec ces déchets extrêmement radioactifs et s’est infiltrée à l’intérieur même du bloc n°3. Les autorités n’ont cependant pas renoncé à remettre en marche ce réacteur…

A la fin des travaux de déblayement, le 1e octobre, comme en 1945 au Reichstag à Berlin, il est décidé d’accrocher un drapeau de l’Union Soviétique au sommet de la cheminée d’aération surplombant le réacteur. La cheminée et l’échelle du réacteur n’ont pas été décontaminées et ce symbole de la « victoire sur l’atome » coûtera la vie à un des alpinistes et un autre souffre d’un mal aigü des rayons.

« LE PEUPLE SOVIÉTIQUE EST PLUS FORT QUE L’ATOME »

• 6.4 QUE SE PASSE T’IL À LA FIN DES TRAVAUX ?

Les « opérations de liquidation des conséquences de la centrale de Tchernobyl » sont officiellement terminées à la fin de l’année 1988. Le sarcophage est prévu pour tenir trente ans, puis il devra être recouvert par un autre.

LE SARCOPHAGE ENFIN TERMINÉ, UNE PROUESSE ARCHITECTURALE !

Page 34: TFH Tchernobyl - test2

34

Tous les déchets radioactifs et véhicules ayant servi à la construction du sarcophage sont jetés dans d’énormes fosses poubelles recouvertes de béton ou même dans la nature sans être décontaminés au préalable. Les pilleurs sont d’ailleurs ravis en trouvant des centaines de véhicules abandonnés dans des champs, et ils voleront tout ce qu’ils trouveront d’utilisable : moteurs, radios, batteries etc…

L’URSS ne se relèvera jamais vraiment de cette catastrophe. Tchernobyl est sans aucun doute une des causes majeures de la chute du régime soviétique. Les conséquences humaines et économiques sont dramatiques. Des milliers de liquidateurs sont invalides, 18 milliards de roubles (1 roubles =~1 dollar) ont été dépensés lors des travaux de liquidation. Les soviétiques ne construiront plus jamais de centrale nucléaire après ça. Cependant, les réacteurs n°1, n°2, n°3 sont remis en marche. Une nouvelle ville sera d’ailleurs érigée dans les zones contaminées pour les ouvriers des autres blocs. Si ceux-ci refusent de s’installer dans cette nouvelle ville où les sols sont contaminés et donc la consommation des fruits et légumes est impropre, ils sont licenciés.

Les premières neiges du 22 novembre 1986 sont un soulagement : elles ne fondent pas, ce qui prouve que le sarcophage est étanche ! Un an et demi après la catastrophe, Gorbatchev décide de retirer tous les missiles atomiques et nucléaires soviétiques se trouvant en Europe de l’Est. Les physiciens soviétiques ont calculé qu’une bombe atomique soviétique équivaudrait à 100 Tchernobyl ! Gorbatchev témoigne : « Tchernobyl nous a montré la vraie nature de l’énergie nucléaire entre

les mains de l’homme, nous avons calculé que notre plus puissant missile, le SS-18,

que les Américains craignaient le plus avec ses têtes autonomes, qu’un seul des ces

missiles était aussi puissant que 100 Tchernobyl […] Nous en avions 2700 ! Et ce sont

ces missiles que nous destinions aux Américains. 2700 ! Imaginez les dégâts… 39». Après avoir démissionné de son poste de président, Gorbatchev fonde la « croix-

verte » en 1991 pour venir en aide aux habitants des zones contaminées.

� 7. LE BILAN

• 7.1 COMBIEN DE MORTS LA CATASTROPHE DE TCHERNOBYL A-T-ELLE CAUSÉ ?

Il est presque impossible d’évaluer le coût humain de cette catastrophe. L’ONU attribue 4000 décès à la catastrophe. Cependant, selon l’association internationale

des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire : « Ces chiffres [étaient] sous-

estimés et absolument faux » et « plus de 10 000 personnes [seraient] atteintes d'un

cancer de la thyroïde et 50 000 cas supplémentaires [seraient] attendus à l'avenir

[…] En Europe, il y a eu 10 000 malformations chez les nouveau-nés en raison de

39 Lors d’un entretien avec Thomas Johnson dans « La bataille de Tchernobyl », 2006

Page 35: TFH Tchernobyl - test2

Tchernobyl et 5 000 décès chez les nourrissons

principalement touchécelle de la France. Environ 145 000 km² ont été significativement contaminés, ce qui représente 23% du territoire biélorusse, 7% du territoire ukrainienterritoire russe. Selon les autorités soviétiquesattribués à la catastrophe. Aucune statistiqcatastrophe n’a été faite ou publiée

CARTE MONTRANT LES ZRADIOACTIF). ON VOIT CATASTROPHE DE TCHER

Beaucoup de liquidateurs sont vie normale et de travaiLe gouvernement soviétiquemultiplié par 5 la dose de radiation considéréhumain. Des centaines de gens sont alorsdésormais considéré

• 7.3 QU’EST CE QUE LE NUA

Le passage du nuage de Tchernobyl sur les terres nouveau sujet d’affrontement pour lede la commission gouvernemental

40http://fr.wikipedia.org/wiki/Cons%C3%A9quences_sanitaires_de_la_catastrophe_de_Tchernobyl#Septembre_2005_:_rapport_provisoire_de_l.27ONU

000 décès chez les nourrissons40 ». Les retombées radioactiverincipalement touché des régions rurales d’une superficie équivalente au quart de

celle de la France. Environ 145 000 km² ont été significativement contaminés, ce qui représente 23% du territoire biélorusse, 7% du territoire ukrainien

Selon les autorités soviétiques, seuls 31 décès attribués à la catastrophe. Aucune statistique sur les 20 ans qui ont suivi la catastrophe n’a été faite ou publiée. La zone est toujours aujourd’hui inhabitable.

CARTE MONTRANT LES ZONES PLUS OU MOINS CONTAMINÉES EN CÉSIUM QUE LA BIÉLORUSSIE A ÉTÉ GRAVEMENT AFFECT

CATASTROPHE DE TCHERNOBYL.

7.2 QUE SONT DEVENUS LES LIQUIDATEURS

Beaucoup de liquidateurs sont aujourd’hui malades, incapablevie normale et de travailler. Vingt-mille liquidateurs sont aujourd’hui déjà morts.

soviétique, en plus d’ignorer la détresse des liquidateurspar 5 la dose de radiation considérée comme acceptable par le corps

Des centaines de gens sont alors renvoyés des hôpitaux, désormais considérés comme guéris.

QU’EST CE QUE LE NUAGE RADIOACTIF ? QUI EN A ÉTÉ VICTI

Le passage du nuage de Tchernobyl sur les terres d’Europe Occidentalenouveau sujet d’affrontement pour les blocs de l’Est et de l’Ouest. Legassov, le chef de la commission gouvernementale, affirme aux Occidentaux que

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cons%C3%A9quences_sanitaires_de_la_catastroph

e_de_Tchernobyl#Septembre_2005_:_rapport_provisoire_de_l.27ONU

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Les retombées radioactives ont uperficie équivalente au quart de

celle de la France. Environ 145 000 km² ont été significativement contaminés, ce qui représente 23% du territoire biélorusse, 7% du territoire ukrainien, et 0.5% du

31 décès peuvent être ue sur les 20 ans qui ont suivi la

La zone est toujours aujourd’hui inhabitable.

ONTAMINÉES EN CÉSIUM 137 (ÉLÉMENT TRÈS ÉTÉ GRAVEMENT AFFECTÉE PAR LA

LIQUIDATEURS ?

aujourd’hui malades, incapables de reprendre une liquidateurs sont aujourd’hui déjà morts.

, en plus d’ignorer la détresse des liquidateurs, a comme acceptable par le corps

renvoyés des hôpitaux, car ils sont

? QUI EN A ÉTÉ VICTIME ?

d’Europe Occidentale est un uest. Legassov, le chef

ccidentaux que, dans les

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cons%C3%A9quences_sanitaires_de_la_catastrophe_de_Tchernobyl#Septembre_2005_:_rapport_provisoire_de_l.27ONU

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décennies à venir, 40 000 décès environ scatégoriquement ce passage du nuage sur leur territoire. «gouvernement. Legassov, après avoir tenté tant bien que mal de faire connaître toute la vérité sur Tchernobylnuage mais il est impossible de chiffrer avec précision les retombées radioactives sur nos pays.

JOURNAL TÉLÉVISÉ FRA

• 7.4 QU’ARRIVE

Les habitants des zones contaminées sont victimes de la part des autorités soviétiques d’une terrible négligence que l’on peut qualifier de criminelle. Dès juillet 1986, les femmes enceintedes localités contaminées. aujourd’hui de la radiation hautement contaminéce soit pour eux. En Biélorussie on a relevé depuis vingt ans chez les nouveaudes atteintes génétiques et des malformations congénitales trois à quatre fois supérieures à la normale. Le gouvernement biélorusse à tendance à minimiser les conséquences de la catastrophe tdurant ces années a été inverseparfois constitué des arguments internationales.

• 7.5 QUI SERA

Un matin en 1987, le directeur de la centrale Brioukhanov et l’ingénieur en chef Fomine sont arrêtés chez ecriminels. Fomine tente succès. Ils sont tout d’abord exclus du PCUS

décennies à venir, 40 000 décès environ seront à recenser. Mais ceux chiffre, particulièrement les Français qui iront jusqu'à nier le

passage du nuage sur leur territoire. « Des vents contraires » prétend le Legassov, après avoir tenté tant bien que mal de faire connaître

la vérité sur Tchernobyl, se suicidera. Tous les Européens ont été nuage mais il est impossible de chiffrer avec précision les retombées radioactives

JOURNAL TÉLÉVISÉ FRANÇAIS ÉVOQUANT LE PASSAGE DU NUAGE DE TCHERNOBYL

.4 QU’ARRIVE-T-IL AUX HABITANTS DES ZONES FORTEMENT IRRADIÉES ? SONT-ILS AIDÉS PAR L’ETAT

Les habitants des zones contaminées sont victimes de la part des autorités soviétiques d’une terrible négligence que l’on peut qualifier de criminelle. Dès

les femmes enceintes et les enfants sont autorisés à retourner es localités contaminées. Des centaines de milliers de personn

aujourd’hui de la radiation au quotidien : ils mangent et vivent dans des lieux hautement contaminés sans que le gouvernement de leurs pays ne fasse quoi que

En Biélorussie on a relevé depuis vingt ans chez les nouveaudes atteintes génétiques et des malformations congénitales trois à quatre fois supérieures à la normale. Le gouvernement biélorusse à tendance à minimiser les conséquences de la catastrophe tandis qu’en Ukraine, au contraire, la tendance

es années a été inverse : l’inflation du nombre de victimes et de malades a parfois constitué des arguments dans le marchandage des aides européennes et

7.5 QUI SERA DÉSIGNÉ COMME RESPONSABLE DES ÉVÉNEMESURVENUS À TCHERNOBYL ?

, le directeur de la centrale Brioukhanov et l’ingénieur en chef Fomine sont arrêtés chez eux. Ils sont jetés en prison et traités comme de vulgaires criminels. Fomine tente même de se suicider avec un verre de lunette brisésuccès. Ils sont tout d’abord exclus du PCUS, et on organise un procès à leur

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Mais ceux-ci refusent i iront jusqu'à nier le

» prétend le Legassov, après avoir tenté tant bien que mal de faire connaître

uropéens ont été victimes du nuage mais il est impossible de chiffrer avec précision les retombées radioactives

HERNOBYL

ZONES FORTEMENT TAT ?

Les habitants des zones contaminées sont victimes de la part des autorités soviétiques d’une terrible négligence que l’on peut qualifier de criminelle. Dès

es enfants sont autorisés à retourner dans ntaines de milliers de personnes souffrent

: ils mangent et vivent dans des lieux sans que le gouvernement de leurs pays ne fasse quoi que

En Biélorussie on a relevé depuis vingt ans chez les nouveau-nés des atteintes génétiques et des malformations congénitales trois à quatre fois supérieures à la normale. Le gouvernement biélorusse à tendance à minimiser les

contraire, la tendance : l’inflation du nombre de victimes et de malades a

aides européennes et

PONSABLE DES ÉVÉNEMENTS

, le directeur de la centrale Brioukhanov et l’ingénieur en chef traités comme de vulgaires

de lunette brisée, sans on organise un procès à leur

Page 37: TFH Tchernobyl - test2

encontre. Ils sont accusés d’avoir très mal préparé le test et d’avoir négligé de nombreuses vérifications indispensables.

Jamais les accusés n’oseront évoquer la responsabilité de l’Ecatastrophe, de peurtous les deux à 10 ans de prisonfinalement libéré en 1992, entretien avec Igor Kostineémissaires. Tout était joué d’avance.

l’a fait. Les véritables causes de l’accident

totalement hors de cause le PCUS.

41 Igor Kostine, Tchernobyl

. Ils sont accusés d’avoir très mal préparé le test et d’avoir négligé de nombreuses vérifications indispensables.

usés n’oseront évoquer la responsabilité de l’Etat dans cette eur de finir leur vie en prison. Ils seront finalement condamnés

les deux à 10 ans de prison qu’ils passeront en Sibérie. Brioukhanovfinalement libéré en 1992, après avoir purgé la moitié de sa peine. L

avec Igor Kostine, il témoigne : « Il fallait des coupables. Des boucs

émissaires. Tout était joué d’avance. On a ordonné au juge de nous condamner, et il

l’a fait. Les véritables causes de l’accident importaient peu.41 » Le procès totalement hors de cause le PCUS.

LA CLOTURE DU PROCÈS

Tchernobyl confessions d’un reporter, Corbis, Paris 2006

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. Ils sont accusés d’avoir très mal préparé le test et d’avoir négligé de

tat dans cette eront finalement condamnés

Brioukhanov sera avoir purgé la moitié de sa peine. Lors d’un

Il fallait des coupables. Des boucs

On a ordonné au juge de nous condamner, et il

Le procès a mis

, Corbis, Paris 2006 P.33

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� CONCLUSION

Il serait un peu facile de rejeter toute la responsabilité de ce qui s’est passé sur le dos des seules autorités soviétiques alors qu’il s’agit sans doute plus d’un dysfonctionnement de tout un système.

Les opérateurs sur place ont certainement commis des erreurs, mais il est manifeste qu’ils avaient été mal formés à faire face à des situations d’urgence. Brioukhanov, le directeur de la centrale, qui avait autorisé l’essai dangereux, n’était pas présent au moment de la catastrophe, et n’a sans doute pu que réagir maladroitement face à l’ampleur de cette catastrophe. D’après son témoignage42, il a prévenu les autorités du Parti Communiste et le ministère de l'Energie à Moscou, mais n’a pas pris de décisions urgentes sans l’aval de ses supérieurs. La lourdeur administrative du système soviétique le paralysait comme les autres acteurs : « C'était la caractéristique du système politique de l’époque. Personne ne voulait

prendre de responsabilité et nous attendions les ordres d'en haut. » Seule l’armée, comme on l’a vu, sera capable d’agir de façon efficace au prix cependant d’un coût humain exorbitant (même s’il est difficile à évaluer avec précision).

Par ailleurs, avant même la catastrophe, la responsabilité des autorités scientifiques et techniques qui ont mis au point et testé ce type de réacteurs (RBMK) est engagée puisque de nombreux doutes avaient été émis quant à la fiabilité de cette technologie. En outre, le système de contrôle administratif (voir le rapport cité d’Andropov) était clairement défaillant puisque la constatation de défauts manifestes de construction de la centrale n’a pas empêché sa mise en service. Enfin, les précédents accidents nucléaires auraient dû mettre en garde les autorités soviétiques par rapport aux risques liés à cette technologie.

Le système soviétique, avec son obsession du secret, sa bureaucratie administrative tenaillée entre son culte des performances technologies et la dilution des responsabilités individuelles, représente donc une des causes principales de cette catastrophe, même s’il faut également tenir compte des erreurs individuelles, du manque de vigilance des différents acteurs et de la négligence des différentes autorités administratives.

42 Libération du 16 avril 1996

http://www.liberation.fr/sciences/0101177873-viktor-brioukhanov-je-ne-me-sens-pas-coupable

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BIBLIOGRAPHIE

LIVRES

Galia Ackerman, Tchernobyl, retour sur un désastre, Gallimard, Paris 2006

Svetlana Alexievitch, La supplication, j’ai lus, Paris 1998

Igor Kostine, Tchernobyl confessions d’un reporter, Corbis, Paris 2006

REVUE

N. Werth, l'histoire n°308 - Tchernobyl et la fin de l'URSS, Paris, Avril 2006 P. 67-75

DOCUMENTAIRE

Thomas Johnson, « La bataille de Tchernobyl », 2006

Disponible à cette adresse :

http://www.dailymotion.com/relevance/search/noirs%2Ben%2Bcouleurs/video/x6t88x_la-bataille-de-tchernobyl-1_webcam (PARTIE 1)

http://www.dailymotion.com/relevance/search/La%2Bbataille%2Bde%2Btchernobyl/video/x6t8jq_la-bataille-de-tchernobyl-2_webcam (PARTIE 2)

http://www.dailymotion.com/relevance/search/La%2Bbataille%2Bde%2Btchernobyl/video/x6tdm9_la-bataille-de-tchernobyl-3_webcam (PARTIE 3)

http://www.dailymotion.com/relevance/search/La%2Bbataille%2Bde%2Btchernobyl/video/x6te2e_la-bataille-de-tchernobyl-4_webcam (PARTIE 4)

http://www.dailymotion.com/relevance/search/La%2Bbataille%2Bde%2Btchernobyl/video/x6tety_la-bataille-de-tchernobyl-5_webcam (PARTIE 5)

http://www.dailymotion.com/relevance/search/La%2Bbataille%2Bde%2Btchernobyl/video/x6tf49_la-bataille-de-tchernobyl-6_webcam (PARTIE 6)

INTERNET

http://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_de_Tchernobyl

http://www.liberation.fr/sciences/0101177873-viktor-brioukhanov-je-ne-me-sens-pas-coupable