tand'm n°19 - collège romain rolland & centre national de la danse

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L e m a g a z i n e d O m a r L e - C h é r i Nº19 mars 2013 collège Romain Rolland de Clichy-sous-Bois Les Pantinois voyagent à Lifou Il était une fois Le Sucre du printemps Les danseurs sucrent l'arrivée du printemps « Etre chorégraphe, c'est s'inscrire dans l'histoire de la danse » « Danser en groupe, c'est mieux que danser seul dans sa chambre » La danse et le cinéma, ensemble dans une exposition Pouvoir danser au CND, « incroyable » Danser ne fait pas partie de leur quotidien

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19e édition du magazine Tand'M, édité par l'association Omar Le-Chéri. Réalisé en mars 2013, avec 8 élèves de 3e danse du collège Romain Rolland de Clichy-sous-bois, en partenariat avec le Centre national de la danse (à Pantin).

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Page 1: Tand'M n°19 - Collège Romain Rolland & Centre national de la danse

L e m a g a z i n e d ’ O m a r L e - C h é r i

Nº19mars 2013 collège Romain Rolland de Clichy-sous-Bois

Les Pantinois voyagent à Lifou

Il était une fois Le Sucre du printemps

Les danseurs sucrent l'arrivée du printemps

« Etre chorégraphe, c'est s'inscrire dans l'histoire de la danse »

« Danser en groupe, c'est mieux que danser seul dans sa chambre »

La danse et le cinéma, ensemble dans une exposition

Pouvoir danser au CND, « incroyable »

Danser ne fait pas partie de leur quotidien

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C’est avec joie que nous avons reçu les huit apprenties journalistes de laclasse de 3e danse du collège Romain Rolland de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), pour une semaine d’ateliers d’écriture avec l’AssociationOmar Le-Chéri, du 4 au 8 mars 2013. Ce magazine est l’occasion pour ces huit élèves d’écrire sur leur expé-rience de danseuses et spectatrices au CND. Pour la deuxième annéeconsécutive, le CND soutient la classe danse du collège Romain Rolland,portée avec dynamisme par une enseignante en lettres. Il met en placeune semaine d’immersion dans la création chorégraphique contempo-raine, dans le cadre du dispositif "La Culture et l’Art au collège", duConseil général de la Seine-Saint-Denis. Du 25 au 28 février 2013, nos huitjeunes journalistes ont dansé avec l’artiste Cécile Theil-Mourad dans lesstudios du CND et ont bénéficié de l’ensemble des ressources de l’éta-blissement : spectacles, ateliers en médiathèque, visite d’exposition... Dans ce partenariat avec l’Association Omar Le-Chéri, nous leur propo-sons un nouveau défi : utiliser cette expérience pour informer et formerà partir du sensible. S’essayer à un entretien avec une chorégraphe, pro-poser une critique de spectacle, décrire ce que le corps peut nous racon-ter ...  En parlant de la danse, nos Clichoises en deviennent des média-trices pour la formation des publics et citoyens. Préparer les questions,les poser, noter et rédiger, sans oublier de prendre de belles photos :elles ont relevé avec brio les défis du journalisme. Avec leur personnalitéet leur enthousiasme, nos journalistes en herbe sont parvenues à réali-ser un magazine qui créé un lien entre elles, la danse et le lecteur. Bravo !Monique Barbaroux, Directrice générale du Centre national de la danse (CND).

Le blog de ce magazine sur : http://omarlecheriaucnd.wordpress.com/

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Édito / Sommaire

Paul Balta. Président de l’association Omar Le-Chéri

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Directeur de la publication : Paul Balta. Coordinateurs de l’atelier : David Allais et Violaine Jaussent. Secrétaire de rédaction et conception graphique : HichamAbou Raad (www.image-h.fr). Rédaction : Aysun Binboga, Ozlem Ekinci, Bianca Pop, Aminata Sacko, Alima Sangaré, Sedef Tunç, Fatma Yararsimsek et EylemYilmaz. Professeur : Laura Soudy. Coordinatrice du projet au CND : Edith Girard. Impression : Media Graphic

Tand'M n°19 est un magazine réalisé à partir des articles rédigés par huit élèves de la classe de 3e option danse du collège Romain Rolland àClichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à l'occasion d'un atelier tandem (double apprentissage de l'écriture journalistique et de la réalisationd'un blog), animé par deux formateurs de l'Association Omar Le-Chéri, du 4 au 8 mars 2013. Ce programme, conçu avec le Centre national dela danse à Pantin (Seine-Saint-Denis), a reçu l'appui de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acsé) et le Conseil

général de Seine-Saint-Denis dans le cadre du dispositif La culture et l’art aucollège. Tand'M n°19 a été imprimé à 500 exemplaires.

www.omarlecheri.net - [email protected]

Les Pantinoisvoyagent à Lifou

Il était une fois Le Sucre du printemps

Les danseurs sucrent l'arrivée du printemps

« Etre chorégraphe,c'est s'inscrire dansl'histoire de la danse »

« Danser en groupe,c'est mieux quedanser seul dans sa chambre »

La danse et le cinéma,ensemble dans une exposition

Pouvoir danser au CND, « incroyable »

Danser ne fait paspartie de leurquotidien

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e suis assise dans la salle, quandsoudain la lumière s'éteint. Je

me demande ce qui se passe. Les Kanakcommencent à chanter dans leur langue, lalumière s'allume, le spectacle commence.Ils font des rythmes avec leurs pieds etleur bouche. Au milieu du spectacle, unefemme française arrive parmi eux, ils l’ac-cueillent chaleureusement. Ils jouentquelques morceaux de musique à la guitarependant qu’elle danse, puis elle part. Alorsils font une partie de football avant de serassembler le soir autour d'un feu de camp.Leur joie de vivre et leur union se ressen-tent durant tout le spectacle.

Des traditions et des originesmises en scèneTout le spectacle s’est mis en place en1992, à l’occasion du 6ème Festival desarts pacifiques aux îles Cook. Le grand chefdu district, Paul Sihaze, a demandé à dix-sept tribus de l’île de faire don de légen-des anciennes, avec des danseurs et desmusiciens. Régine Chopinot, qui depuis2009 n’a cessé d’aller à l’île de Lifou, estla coordonnatrice du spectacle.Au début du spectacle, l’un d’eux souffledans un coquillage : cela rassemble tradi-tionnellement tout le village. Les danseurscréent eux-mêmes leurs rythmes en criantet en tapant des pieds. Il y a des instru-ments faits à base de bambou et des gre-lots contenant des graines. Leurs costu-mes, qui respectent au mieux leurstraditions, ont été créés par Jean-PaulGaultier qui a déjà collaboré avec la cho-régraphe de 1983 à 1993. Pendant le spec-tacle, on entend des voix-off qui parlent dela préservation de leur patrimoine, de leurliberté et de leur rapport à la nature,

notamment en parlant des arbres commes’ils étaient amis. Ce spectacle représenteune danse guerrière.

Ce que j’ai aimé / pas aiméJ’ai assisté au spectacle Very Wetr, je l’aibeaucoup aimé ainsi que de nombreusespersonnes dans la salle. Il permet de faireun tour d’horizon d’une culture peu connue,qui a traversé des centaines d’années.Dans ce spectacle, tout le monde faitquelque chose de bien déterminé, c’esttrès beau à voir.

Les Pantinois voyagent à Lifou Le spectacle Very Wetr a eu lieu au Centre national de la danse (CND) à Pantin en Seine-Saint-Denis, le mercredi 27 février 2013. C’est un spectacle de danse traditionnelle kanak de l’île de Lifou en Nouvelle-Calédonie.

Ce spectacle a été créé en 2009 et sesdanseurs font partie de l’une des dix-sept tribus de Lifou. Ils jouent plu-sieurs spectacles, dont celui créé avecRégine Chopinot et Umuissi Hnamanoqui s’intitule Very Wetr. UmuissiHnamano est chorégraphe et l’un desfondateurs de la troupe en 2002.Régine Chopinot a dansé avec desVietnamiens ce qui montre qu’elleaime travailler avec différentes cultu-res. Tous deux étaient invités au festi-val d’Avignon 2012. Le Wetr est l’undes trois districts de Lifou, qui se situedans le nord de l’île. Wetr est le nomd’un pays qui veut dire « montagne ».

Alima Sangare

J

Régine Chopinot accueillie chaleureusement.

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Spécial collège Romain Rolland

Qu’est-ce que Le Sacre du printemps ?Le Sacre du printemps a été créé par IgorStravinsky, compositeur et chef d’orches-tre russe de musique classique du XXe siè-cle, et chorégraphié par Vaslav Nijinsky en1913. Cette œuvre a bousculé l’univers dela danse. C’est un ballet qui ne raconte pasd’histoire, il représente seulement le prin-temps en Russie. Dans Le Sacre du printemps il y a deuxtableaux, « l’adoration de la terre » et « lesacrifice ». Dans le premier tableau, plu-sieurs garçons dansent tranquillement,puis leur danse se transforme en transesauvage et les deux tribus combattent jus-qu'à ce qu’un vieil homme, au milieu de lascène, essaye de les ramener au calme.Dans le second tableau, une jeune fille estsacrifiée pour la terre, les garçons et les

filles dansent autour de l’élue qui meurtpar la suite. La danse du Sacre du printemps a étécréée par les Ballets russes en 1913. Cettepièce a tellement offensé le public qu’ellea été surnommée « le massacre du prin-temps ». Le public fut choqué car les dan-seurs dansaient pieds nus et la danse étaitbeaucoup trop violente pour un ballet. LeSucre du printemps est une versioncontemporaine du Sacre du printemps.

Comment Marion Muzac a-t-elledéveloppé son projet ? Le projet du Sucre du printemps a étéadapté par Marion Muzac, chorégraphe, etRachel Garcia, scénographe ; il a été montéune première fois à Toulouse en 2009, puisune deuxième fois en Allemagne, àDüsseldorf, en 2011. Enfin, à l’occasion du

centenaire du Sacre du printemps, MarionMuzac recrée le spectacle en Île-de-Franceavec une trentaine de jeunes de 10 à 21ans.Marion Muzac a décidé de changer le nomdu spectacle, « sacre » en « sucre », carelle trouve cela plus tonique et plus jeune.Cette idée lui est venue car elle avait unpublic différent par rapport au public clas-sique des ballets. Il y a aussi deux tableauxmais la chorégraphie est modifiée. Danscette version, la chorégraphe a gardé cer-tains pas, tout en en changeant d’autres.« La gestuelle n’est pas pareille », estimeMarion Muzac. Les danseurs du Sucre ne sont pas de lamême génération que ceux qui interprè-tent, en général, Le Sacre du printemps.Ce sont des adolescents. Pour monter ceprojet, Marion Muzac et Rachel Garcia ontfait passer des auditions à des jeunes quiétaient intéressés par la danse. Elles cher-chaient des jeunes qui ont une personna-lité différente et une façon de danser par-ticulière. « Ce projet s’adresse auxadolescents, il est fait par des adolescentset regardé par les adolescents », résume lachorégraphe.

Il était une fois Le Sucre du printempsLe Sacre du printemps a été adapté par Marion Muzac, une chorégraphe qui est passée du « sacre » au « sucre ». Avec trente adolescents, elle s'est appropriée ce ballet initialement créé par Vaslav Nijinsky sur une musique d’Igor Stravinsky.

Aysun Binboga

Les danseurs du Sucre du printemps sont des adolescents de 10 à 21 ans.

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l y a des gestes nets, secs, descris. Les filles et les garçons sont

mélangés, ils sont en groupe, parfois ilssont seuls. Ils utilisent toute la scène. Ontrouve aussi des mouvements à terre ouvers le ciel, ce sont les caractéristiques duSucre du printemps. Ce spectacle est uneadaptation du Sacre du printemps.

Les danseurs sont comme une famille réunieAlors que, dans l’original, on trouve desmouvements brutaux, saccadés, qui nouschoquent, Le Sucre du printemps est plusfluide, plus calme. On retrouve des tracesde la danse classique, de la finesse.Cependant à certains moments, l’inter-prétation des danseurs transmet aux spec-tateurs des émotions et des sentiments.Dans les moments où ils s’embrassent, oùils restent ensemble en cercle, on ressentl’amitié, on a le sentiment qu’ils sontcomme une famille qui est réunie. À la fin,quand le sacrifié meurt, on éprouve de lapeur, de l’angoisse. Le décor est simple, composé d’une toilereprésentant des nuages, comme si la pluie

arrivait. Les danseurs sont plus éclairésau fond de la scène, que devant la scène.Une jupe ou un pantalon pour le bas, etune chemise ou un tee-shirt pour le haut :ce sont les costumes. Dans le premiertableau, plusieurs danseurs portent lesmêmes costumes. Cela nous donne l’im-pression que les danseurs sont tous égaux,comme une famille. Une trace du Sacreest gardée : les longues nattes. Dans ledeuxième tableau, les adolescents enlè-vent leurs hauts. Les filles sont vêtues d’untissu très fin, peint avec des couleurs fluo.La peinture a été directement appliquéesur le torse des garçons. Quelques dan-seurs sont intervenus dans le public : c’é-tait une surprise.

Dans Le Sucre du printemps, les danseurs sont des adolescentsMarion Muzac, la chorégraphe, a voulugarder des traces du Sacre du printemps,néanmoins l’originalité de cette adapta-tion tient aux mouvements hip-hop. Lamusique composée par Stravinsky estgardée. Mais dans les deux versions, onretrouve le premier tableau de

« L’adoration de la terre ». Le rituel quitape le sol est très fort. Le sacrifié estaussi tué à la fin. Cette danse est longueet répétitive. Marion Muzac a voulu créer un jeu de motsentre sucré et salé. La chorégraphe a cons-truit un parallèle entre l’original et l’adap-tation. Elle a choisi des adolescents. Cardans Le Sucre du printemps, on peut ima-giner que c’est le passage de l’âge adoles-cent à l’âge adulte qui est représenté. « Jevoulais créer une famille d’adolescents,pas des danseurs confirmés. C’est mieuxd’avoir des danseurs ouverts, avec une per-sonnalité », explique Marion Muzac. Lespectacle est réussi, et s’apprécie commeune sucrerie.

Les danseurs sucrentl’arrivée du printemps Après dix mois de répétitions, les vingt-huit jeunes danseurs amateurs, âgés de 10 à 21 ans, entraînés par Marion Muzac, chorégraphe, ont représenté Le Sucre du printemps, l’adaptation du Sacre de printemps, le 6 et le 7 mars au Théâtre National de Chaillot à Paris.

Bianca Pop

Les grimaces des amazones. La fin de l'acte 1.

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Spécial collège Romain Rolland

Depuis combien de temps êtes-vous chorégraphe ?C’est compliqué de répondre à cette ques-tion, mes activités ne sont pas scindées.Quand on fait un projet avec des élèves dansun conservatoire, on est le chorégraphe dela pièce. Moi j’ai mené différents projets, àl’intérieur desquels j’ai été amenée à faire dela chorégraphie. J’ai beaucoup enseigné etj’enseigne encore à des publics différents. Jesuis chorégraphe mais je danse aussi à côté.

Comment êtes-vous devenue chorégraphe ?J’ai commencé assez tôt, ensuite j’ai faitune formation au Etats-Unis chez MerceCunningham*, ensuite j’ai travaillé dansun lieu à Toulouse qui s’appelle le Centre dedéveloppement chorégraphique (CDC). J’aiégalement été médiatrice culturelle.

Comment avez-vous découvert la danse ?J’ai pris des cours de danse, comme pasmal de petites filles et de jeunes filles. A

l’âge de 8 ans, ma mère m’avait inscrite àla danse. Ensuite j’ai voulu être chorégra-phe, car selon moi, cela permet de s’ins-crire dans l’histoire de la danse.

Depuis combien de temps travaillez-vous sur Le Sucre du printemps ?J’ai commencé à travailler sur le projet en2009, après une discussion avec RachelGarcia** la scénographe.

Comment vous est venue l’idée de créer Le Sucre du printemps ? Dans les années 2007-2009, il y a un mou-vement de danse qui s’appelle l’électro, quej’ai trouvé intéressant. J’avais l’impressionque depuis le grand boom du hip-hop dansles années 80, il n’y avait pas eu de mou-vements forts. Je pense que cela a été l’é-lément déclencheur de ma réflexion.

Vous avez donc voulu faire unechorégraphie inspirée de l’électro ?Avec Rachel qui a participé à la réflexiondepuis le départ, nous avons eu envie de

faire un projet avec les adolescents. Le rap-prochement avec Le Sacre du printempsa été assez rapide et évident parce quedans le Sacre on peut imaginer qu’onévoque le passage de l’adolescence à l’âgeadulte. C’est une métaphore évidemment,c’est notre interprétation.

*Merce Cunningham est un chorégraphe qui a mar-qué la seconde moitié du XXe siècle. MerceCunningham a créé de très nombreuses pièces,environ 200 dans l’ensemble de sa carrière.

**Rachel Garcia conçoit et réalise depuis 2001 desscénographies et des dispositifs plastiques pourla danse contemporaine.

« Etre chorégraphe,c’est s’inscriredans l’histoirede la danse » Marion Muzac, la chorégraphe du Sucre du printemps, enseigne la danse depuis 2000. Elle a enseigné à des publics très différents. Elle a une formation à la danse classique puis a mené un cursus universitaire en commerce et communication.Elle a accepté de répondre à nos questions sur son métier.

Ozlem Ekinci

« Je n’ai pas fait ce projet pour que toutle monde l’aime », confie Marion Muzac,qui ne se soucie pas des critiques.

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Comment avez-vous pris connais-sance de ce projet ?Je faisais partie d’une classe de 3e optiondanse, Marion et Edith sont venues nousprésenter le projet du Sucre du printemps,et nous ont donné des prospectus.

Comment se sont déroulées les audi-tions pour faire partie du projet ?Tout d’abord, en juin, nous nous sommesexercés durant un mois, puis à la fin chacunavait son solo. Il y avait deux jurys : Marion,la chorégraphe, et Rachel, la scénographe.Elles ont choisi des danseurs avec de lapersonnalité et qui avaient l’envie d’ap-prendre et de danser. Nous étions nomb-reux et je ne pensais pas réussir, ce fut unejoie d’apprendre que j’avais été choisi.

Pourquoi participez-vous à ce pro-jet ? Qu’est-ce qui vous motive ? Le fait de danser en groupe et de partageravec des gens qui ont la même passionque moi. Danser en groupe c’est mieuxque de danser seul, dans sa chambre.

Quel est votre rôle dans le spectacle ?Dans un moment de silence, je mets moncasque et chante, puis comme tous les aut-res je danse en groupe.

Tout était chorégraphié ou avez-vousdécidé de certains pas ? Vous êtes-vous inspiré du Sacre du printemps ?Non, la chorégraphie, c’est nous-mêmesqui l’avons faite. Mais certaines figures spa-tiales sont les mêmes que dans le Sacre, leBallet russe qui a inspiré le Sucre. Certainsmouvements sont les mêmes que dans leSacre. Par exemple, à la fin, le sacrifié,interprété par Brandon, reprend pratique-ment les mêmes gestes.

Que pensez-vous du spectacle ?Comme nous dansons en groupe, nouspartageons nos styles de danse, nousapprenons et évoluons ensemble, cela meplaît beaucoup, nous sommes une petitefamille de danseurs.

Le Sucre vous prend-t-il beaucoupde temps ?Non, je danse les week-ends et pendantles vacances je danse une semaine. Aumois de juillet, nous avons dansé non-stoppendant un mois. Cela ne m’empêche pasde me concentrer sur mes études et je nerate aucun cours.

La danse vous passionne-t-elle ?Oui j’adore la danse, je danserai plus tardpeut-être dans un conservatoire mais jen’en ferai pas mon métier.

Faites-vous de la danse en dehorsdu Sucre ?Oui je danse dans ma chambre, en regar-dant des vidéos et des films sur la dansepour m’améliorer.

« Danser en groupe c’est mieux que de danserseul, dans sa chambre »Jailson Correia, jeune danseur de 15 ans habitant Clichy-sous-Bois, a bien voulu répondre à nos ques-tions après le filage du Sucre du printemps, spectacle de danse contemporaine dont il fait partie.

Eylem Yilmaz

Jailson Correia, le CND lui a permis de montrer ses talents.

La danse au CNDAu Centre national de la danse (CND),des cours destinés aux enfants de sixà quatorze ans sont donnés. Des courspour professionnels sont aussi don-nés. Le CND est ouvert de 9h à 12h lematin et de 13h à 17h l’après-midi dulundi au vendredi. Pour plus de ren-seignements : 01 43 23 27 27.

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ertaines personnes pensentque la danse et le cinéma ne

sont pas compatibles, cette exposi-tion montre le contraire. Elle s'inti-tule « Filmer la danse ». Elle se com-pose de huit télévisions qui ontchacune trois casques. Il y a aussideux projections qui sont à votredisposition au rez-de-chaussée et aupremier étage. Vous pourrez voir plu-sieurs extraits de films et de choré-graphies. Sur les écrans on voit, letitre, la date et le réalisateur du film.Une fiche est à votre disposition, sivous voulez suivre l'exposition parthèmes ou par numéros. On retrouve souvent la danse dans lecinéma, comme dans le film Streetdance. Parfois c'est le sujet du film,mais on peut trouver des scènes dedanse dans des films qui n'ont aucunrapport avec la danse (Bal, fêtes, soi-rées, etc...). Les casques mis à dispo-sition permettent d'entrer dans le film,cela nous permet de mieux voir etcomprendre la vie d'artiste et de res-sentir ce que l'artiste vit. Quand on

danse dans un film, on peut jouer plu-sieurs rôles. On peut remarquer queles plans de caméra ne sont pas tou-jours fixes, ils changent toujours d'an-gle pour mieux capturer l'image etdonc mieux visualiser l'artiste. Ladanse permet de se défouler, commedans l'extrait de Saturday Night Fever(La fièvre du samedi soir), 1977.

Les cours de danse mis en valeurdans le thème « En coulisses... »Sur chaque télévision, on peut voir desextraits de films, du plus ancien auplus récent. Chaque télévision a unthème différent (Montages,Performances, En coulisses...). Surles deux projections (sans son), onpeut y retrouver plein d'extraits defilms de chaque télévision. Les pro-jections ne sont pas par thèmes, maisrassemblent l'ensemble des extraitsde films de chaque étage.Un extrait du film Les Demoiselles deRochefort de Jacques Demy (1967) estdiffusé sur la télévision 4, qui a pourthème «En coulisses..», où nous pou-

vons voir des petites filles et un petitgarçon qui prennent un cours de bal-let avec une professeur et une pia-niste. Puis on trouve aussi l'extrait deBilly Elliot, de Stephen Daldry (1999),dans lequel il y a des jeunes filles quiprennent un cours de danse avec leurchorégraphe, et un jeune garçon quientre dans le cours en chaussures deboxeur. La professeur lui donne des

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Spécial collège Romain Rolland

La danse et le cinémaensembledans uneexposition Le Centre national de la danse a mis en place une exposition vidéodans laquelle la danse et le cinéma sont mêlés. Vous êtes un(e) fande cinéma ou/et de danse ? Cette exposition est pour vous !

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L'exposition sur la danse et lecinéma se trouve au Centre natio-nal de la danse (CND) de Pantin(Seine-Saint-Denis). Elle a étéimaginée avec la participation deStéphane Bouquet qui est écri-vain, scénariste, critique decinéma, danseur auprès deMathilde Monnier, directeur depublication du livre Danse/Cinéma(coédition CND/Capricci). Le titrede cette exposition est « Filmerla danse ». Cette exposition estouverte du mercredi 9 janvier auvendredi 29 mars 2013. La visiteest gratuite.

Découverte de l'exposition Danse/Cinéma.

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pointes (chaussures de ballet).L'exposition met en valeur deux senssollicités dans la danse et le cinéma :le regard et l'ouïe.

Pour avoir les avis sur cette exposi-tion, nous avons demandé à deuxpersonnes de faire part de leursimpressions.

Interview de Anne qui travaille à l’accueildu CND le matinY a-t-il des personnes intéresséespar l'exposition ?Oui, il y a beaucoup de personnes quis'arrêtent devant les écrans, ou quiviennent poser des questions sur l'ex-position. A partir de 13 heures, il y aplus de personnes qui visitent. J'ai puvoir des danseurs professionnels s'ar-rêter pour voir l'exposition pendant leurpause déjeuner. Certains appellent l'ac-cueil pour se renseigner, comme parexemple demander si c'est gratuit, ou

bien si l'exposition est ouverte. Ils sonttrès curieux. (sourires)

Avez vous visité cette exposition ?Qu'avez-vous aimé ?Je n'ai pas pu visiter l'exposition. Maisj'ai pu voir des extraits à partir de monposte. Il y a plusieurs façons de regar-der. C'est très intéressant.

Interview de JeanneMichaud, 66 ans, de Pantin Comment avez-vous découvertl'exposition ?Je suis venue par hasard. Je passais àcôté du CND, et j'ai voulu le visiter.C'est comme ça que j'ai vu l'exposi-tion. J'ai visité l'exposition librement.

Pouvez-vous nous donner votre avis sur l'exposition ?C'est très varié. J'ai vu Alvin Ailey, safaçon de filmer est très intéressante.Les écrans ne sont pas numérotés,donc c'est un peu difficile à suivre.

Quel extrait avez-vous préféré ?Alvin Ailey m'a beaucoup plu (rires).Bourrées d'Aubrac me rappelle beau-coup de souvenirs. J'étais ravie de voirdes personnes le reprendre. Carquand j'étais jeune j'allais danser dansdes cafés avec des amis, comme dansl'extrait Bourrées d'Aubrac, de Jean-Dominique Lajoux et FrancineLancelot, en 1965. (La bourrée est unedanse traditionnelle d'Auvergne).

Pour vous est-il étonnant que la danse et le cinéma soientensemble ?Non, ce n'est pas étonnant : quandc'est bien filmé, la danse et le cinémase complètent.

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Sedef Tunc et Fatma Yararsimsek

Une Pantinoise visitant l'exposition. Deux danseuses visitant l'exposition pendant leur pause déjeuner.

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Spécial collège Romain Rolland

a danse contemporaine, je n'yconnaissais rien avant d'arriver

dans cette classe de 3e. J'avais peur de nepas aimer ce style qui était nouveau pourmoi. Je dansais plutôt le break, un style dedanse hip-hop, mais après un atelier dedanse au Centre national de la danse(CND), je n'avais plus aucune crainte, à vraidire je l'ai appréciée.

Une nouvelle façon de danserLors de cette semaine de stage, nous avonsfait plusieurs ateliers avec la chorégrapheCécile Theil-Mourad, comme l'exercice dumiroir qui consiste à reproduire les mêmesgestes que son partenaire. Nous avons faitun deuxième exercice. On devait inventerdeux postures  : une pour se diriger vers

le ciel et l'autre vers la terre. Et un troi-sième exercice sur la modification des ges-tes : une personne devait faire un geste etles autres le reproduisaient en le modifiantlégèrement, tout en gardant la même idée.Après cela, nous avons commencé à faire lachorégraphie pour le 100e anniversaire duSacre du printemps, un spectacle qui a étécréé en 1913 par Stravinsky. Tout d'abord,chaque personne était dans un élément : laterre, l'air, l'eau ou le feu. On devait chacuninventer une danse par rapport à son élé-ment naturel, une fleur dans mon cas. Puisnous avons fait des duos où nous devionsmettre notre poids sur notre partenaire,c'est cet exercice qui m'a été le plus diffi-cile : c'était surtout le fait de rester droite,en avançant tout en laissant notre poids

sur notre partenaire. Il faut surtout avoirconfiance en lui et ne pas stresser. Enfinnous avons travaillé les portées (le fait deporter son partenaire).

Une chance incroyableDurant cette semaine de stage, moi quisuis plutôt timide, j'étais finalement assezouverte, je dansais sans crainte, je ne pen-sais à rien.Pouvoir danser dans un lieu si incroyable,où plusieurs stars de la danse, comme leschorégraphes Régine Chopinot et MarionMuzac viennent danser ici, c'est un grandhonneur. Cette expérience est formidable,moi qui suis dans un collège de Clichy-Sous-Bois, je ne pensais pas qu'un jour jevivrais cela. C'est une grande opportunitéet en plus, de faire une représentationdevant une vingtaine de personnes dont ladirectrice du CND, c'est prodigieux ! Ladanse avant d'être un métier c'est une pas-sion ; il faut avoir une bonne volonté et avoirconfiance en soi pour pratiquer la danse.

Pouvoir danser au Centre national de la danse, « incroyable » J'ai intégré la classe de 3e danse à Clichy-sous-Bois pour découvrir la danse contemporaine, pouvoirvivre de nouvelles sensations. Lors du stage au Centre national de la danse, j'ai vécu de nombreusesexpériences intéressantes.

Aminata Sacko

Exercice sur la modification des gestes.

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Etienne Allimann, technicien polyvalentEtienne Allimann assure tousles services techniques liésaux studios du CND. Ilcollabore avec le régisseurdes studios, qui l’oriente pour leur utilisation. EtienneAllimann vérifie que toutfonctionne bien. Il fournit du matériel aux groupes qui utilisent les studios.Chacun a un rôle bien définidans cette équipe. Leshoraires sont différents pourchacun. Souvent, dans lesspectacles, différentsrégisseurs doivent resterpour démonter le matériel.Etienne Allimann, lui,travaille de 9h à 17h du lundiau vendredi. Il travaille aussien tant que bénévole dans une association, tous les dimanches à Paris dans un théâtre.Ozlem Ekinci

David Valentine,responsable de la billetterieDavid Valentine s'occupe desréservations et des ventespour les spectacles au CND,et parfois au Théâtre de Chaillot et au MuséeBourdelle. Il est membred'une équipe de quatrepersonnes qui travaillent de10h à 19h, sauf les jours despectacle : ils finissent à 21h.Certains sont chargés devendre. D'autres répondentau téléphone pourenregistrer les commandes.Tous travaillent avec les services généraux et de gestion, pour préparer les réservations de chaquemanifestation (conférences,séances de cinéma). Il y ades spectacles toutes lessemaines et des conférencessur le cinéma gratuites unmercredi sur deux. Ce n'estpas David Valentine quidécide du prix du billet , mais la tutelle, qui s'occupede la comptabilité.Aminata Sacko

Mathilde Puech-Bauer,responsable des projets éditoriauxLe travail de Mathilde Puech-Bauer consiste à publier des livres sur la danse, pourpartager l’art de la danse.Soit il y a des manuscrits qui arrivent dans son bureau,soit elle commande des textes à des auteurs. Son travail consiste à relireles textes, à corriger les fautes, à regarder la typographie, la mise enpage, la qualité des photos.Ensuite, Mathilde demande à l’auteur de retravailler le texte. Ensuite, les livressont imprimés puisdistribués à la médiathèque,dans des librairies, et à la responsable de billetteriepour les vendre. Bianca Pop

Françoise Vanhems,documentalisteFrançoise Vanhems est une documentaliste. Sontravail consiste à accueillirles personnes qui viennent à la médiathèque, les aider à trouver ce qu’ellescherchent. Elle commandeaussi des ouvrages, en fonction du budget. A la médiathèque, travaillentau total sept personnes ainsi que le directeur de la médiathèque. Chacunede ces personnes assure à tour de rôle l'accueil du public en médiathèque,par tranche de trois heures,du lundi au vendredi,seulement l’après-midi. Il n’y a pas que des ouvragessur la danse mais aussi surl’art du spectacle ou d’autresarts comme la philosophie. Eylem Yilmaz

Danser ne fait pas partie de leur quotidien Au Centre national de la danse, chorégraphes et scénographes ne sont pas les seuls métiers exercés. Il y a aussi des éclairagistes, des techniciens, des responsables de la billetterie, des responsables des projets éditoriaux et même des documentalistes...

Page 12: Tand'M n°19 - Collège Romain Rolland & Centre national de la danse

Association Omar Le-ChériDialogue des cultures et nouvelles technologies

mar Le-Chéri (OLC), association à but non lucratif et agréée parle ministère de l’Education nationale (2001), œuvre depuis

1997 à dynamiser chez les jeunes le goût pour l’écriture en jouantau « petit reporter », tout en se familiarisant avec les nouvelles technologies dans l’univers méditerranéen d’un personnagede bande dessinée. Une équipe de journalistes, enseignants, graphistes, webmastersaniment ainsi des ateliers de formation « journal » ou « web » dansdes collèges, des lycées, des associations de quartiers ou des centres sociaux. Les jeunes, avec leurs professeurs ou leurs éducateurs,s’initient aux techniques de base du journalisme, filent sur le terrainrécolter informations et témoignages, écrivent et récrivent de vraisarticles qui passeront sur le site web d’OLC une fois corrigés. De la même façon, ils apprennent à mettre en ligne leur propre production et découvrent les ressources infinies de l’Internet. Au cours des années, un réseau d’internautes-reporters se tisseentre le Nord et le Sud de la Méditerranée, ouvrant la voie à un dialogue des cultures rafraîchissant et vrai. OLC diversifie égalementses actions en intervenant dans des colloques sur l’innovation pédagogique et en organisant des formations de formateurs pourles animateurs associatifs ou les enseignants, en France, au Maroc,en Egypte ou au Gabon. Son action reçoit l’appui de l'Organisation internationale de laFrancophonie (OIF), de l'Agence nationale pour la cohésion sociale etl'égalité des chances (ACSE), du ministère français des Affaires étrangères, des ministères de l’Education nationale marocain, égyptien...Retrouvez les magazines Tand'M sur notre site web :www.omarlecheri.net/missions

Association Omar Le-ChériLa Charentonnaise, 84, rue de Charenton, 75012 Paris, FranceTél.: 33 (0) 1 44 67 81 71 - 33 (0)6 84 22 85 00Courriel: [email protected]

Omar Le-Chéri en chiffres50 adhérents

et sympathisants

10 membres élus au Conseil

d’administration

422 pages

sur le site web

87 articles encyclopédiques

24 éditions du webzine rédigé

par les jeunes avec plus

de200 articles

38 pages de feuilleton

façon BD

13 fiches pédagogiques

faciles d’utilisation

8 sessions de formation

de formateurs

18 ateliers « tandem »

(écriture+web)

29 ateliers d’écriture

d’une semaine en France

2 missions en Turquie

10 missions au Maroc

2 missions en Egypte

5 émissions de la radio RFI sur

Omar Le-Chéri

28 articles de journaux

français et marocains sur OLC

12 participations à des

conférences ou des salons

internationaux sur l’innovation

pédagogique et l’enseignement

du françaiswww.omarlecheri.net

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