talco-silicose pulmonaire professionnelle : à propos d’un cas dans une fabrique de bijoux

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10 e congrès de Pneumologie de Langue Française Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 1S30-1S108 1S84 218 Étude préliminaire sur le tabagisme chez le personnel médical et paramédical N.O. Toure, Y. Dia Kane, A. Diatta, E.H.M. Ndiaye, A. Niang, K. Thiam, F.B.R. Mbaye Sylva, A.A. Hane Objectifs : Déterminer la prévalence du tabagisme du personnel médical et paramédical, les habitudes tabagiques des sujets fumeurs, et l’attitude du personnel face aux problèmes liés au tabagisme. Matériels et méthodes : Étude prospective de février à avril 2004, au sein du CHN de Fann. Nous avons élaboré un auto-questionnaire anonyme. Résultats : L’étude montrait une prédominance masculine (53,8 %). L’âge moyen des hommes était de 39,2 ans contre 35,9 ans pour les fem- mes. Nous avons retrouvé 11,6 % de fumeurs et 13,3 % d’ex-fumeurs parmi lesquels 51,7 % qui avaient arrêté de fumer depuis plus de 10 ans, (24,2 %) pour problèmes de santé et (21,2 %) pour culpabilité. L’âge de début du tabagisme était de 14,3 ans pour les femmes et de 21 ans pour les hommes, avec une durée moyenne du tabagisme de 21 ans chez les femmes et 17 ans chez les hommes.75,9 % de nos fumeurs ont essayé d’arrêter de fumer au moins trois fois. Le score de Fagerström montrait une forte dépendance au tabac chez 27,6 % des fumeurs. Plus de la moitié des sujets (65,6 %) pensaient que le person- nel de santé devrait aider les autres à arrêter de fumer et 75,5 % pen- saient avoir de l’influence pour cela. Parmi les moyens d’information proposés pour l’aide au sevrage, la campagne nationale antitabac recueillait 57,8 % d’avis favovorables. Conclusion : Le personnel de santé, par son contact avec la population et l’autorité morale dont il jouit en matière de santé, doit prendre cons- cience de son devoir d’implication dans la lutte contre le tabagisme. 219 Vitesse de conduction motrice phrénique chez l’homme normal C. Morelot-Panzini 1,2 , E. Fournier 2 , C. Donzel-Raynaud 1 , J.C. Willer 2 , T. Similowski 1 L’atteinte du nerf phrénique, source de dyspnée voire d’insuffisance res- piratoire, est possible au cours de nombreuses pathologies neurologiques périphériques. Pour la documenter, les techniques actuelles d’explora- tions électrophysiologiques (stimulations électrique ou magnétique) donnent uniquement accès à la latence motrice distale du nerf. Pouvoir mesurer une vitesse de conduction motrice phrénique permettrait d’améliorer le diagnostic des atteintes phréniques, en particulier au cours des neuropathies démyélinisantes. Pour mettre au point cette mesure, quinze sujets sains ont été étudiés. Le recueil diaphragmatique était effectué au niveau de la ligne axillaire antérieure (7 e ou 8 e espace intercostal) par une paire d’électrodes de surface. Une stimulation dis- tale du nerf phrénique, immédiatement au-dessus de la clavicule, per- mettait de mesurer une valeur de latence distale (LD, 6,49 ± 0,7 ms [5,1-9,1] à droite et 6,04 ± 0,6 ms [5,2-7,8] à gauche). Le nerf phréni- que était ensuite stimulé de façon plus rostrale (distance D = 57 mm en moyenne), ce qui fournissait une seconde latence, dite proximale (LP), et permettait la mesure de la vitesse de conduction motrice phrénique (VCM phrénique = (LP-LD)/D). La VCM phrénique était de 56,6 ± 6,4 m/s (47-66,7) à droite et de 58,7 ± 5,8 m/s (46,2-67,1) à gauche, valeurs correspondant à celles mesurées au niveau des segments proximaux des nerfs des membres supérieurs. 220 Chylothorax spontané idiopathique : revue de la littérature à propos de deux cas S. Farhati, S. Bousnina, K. Marniche, A. Chabbou Le chylothorax est une affection rare (1 à 2 % des épanchements pleu- raux), caractérisée par la présence de chyle dans la cavité pleurale. Le chylothorax idiopathique est exceptionnel et depuis 1960, 34 cas ont été rapportés dont seulement 13 étaient suffisamment détaillés pour permettre une description des principaux caractères cliniques et paracli- niques. Nous rapportons les observations de deux patients de sexe masculin âgés de 54 et de 40 ans présentant un chylothorax dont le bilan étiologique est resté négatif (fibroscopie bronchique, scanner et IRM thoracoabdo- minale). Des ponctions pleurales évacuatrices ont été effectuées, asso- ciées à un régime à base de triglycérides à chaines moyennes. L’évolution était favorable avec un recul d’une année pour les deux patients sans récidive. Les principales étiologies du chylothorax sont bien connues, dominées par les causes néoplasiques et traumatiques. La pathogénie du chylothorax idiopathique reste discutée et on évoque surtout les microtraumatismes et les hyperpressions intrathoraciques. La négativité constante des examens à visée étiologique incite à proposer une attitude non aggressive. La connaissance des caractéristiques épidémiologiques, cliniques et évo- lutives du chylothorax idiopathique spontané permet de proposer une démarche diagnostique et de limiter le recours aux examens invasifs. Le pronostic reste favorable dans 85 % des cas. 221 Talco-silicose pulmonaire professionnelle : à propos d’un cas dans une fabrique de bijoux S. Couraud 1 , C. Chemarin 2 , J.F. Alex 3 , J. Salaman 4 , F. Thivollet 5 , J.C. Normand 6 , M. Vincent 1 Mme G, née le 4 février 1968, a travaillé de 1987 à 1994 dans une fabrique de bijou au procédé dit « de la fonte à cire perdue ». En 2002, devant une toux, sont découvertes une miliaire micro-nodulaire et des adénopathies médiastinales et hilaires. L’examen clinique, l’EFR et le bilan biologique sont normaux. Le LBA montre une lymphocytose à 44 %. On note une activité de talcage de moules des centaines de fois par jour. La patiente subit une biopsie pulmonaire (BP) avec l’hypothèse d’une talcose. L’examen anatomopathologique ne retient que de rares corps bi-réfringents et pas d’aspect de talc. La sarcoidose est retenue. Un deuxième avis est demandé à l’unité de minéralo-pathologie en février 2005. La relecture des lames en lumière polarisée (LP) montre un empoussièrement majeur associant de nombreuses particules lancéolées de petite taille au niveau des granulomes et des micro-particules regrou- pées sous forme de nébuleuses souvent à l’intérieur de lumières vasculai- res béantes. On conclut à une une talco-silicose. La maladie professionnelle est retenue en évoquant également une activité d’exposi- tion aux plâtres céramiques dans ce procédé. Nous rappelons l’impor- tance d’un examen en LP et l’intérêt d’une étude minéralogique complémentaire de toute BP pour syndrome infiltratif.

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10e congrès de Pneumologie de Langue Française

Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 1S30-1S108 1S84

218Étude préliminaire sur le tabagisme chez le personnel médical et paramédicalN.O. Toure, Y. Dia Kane, A. Diatta, E.H.M. Ndiaye, A. Niang, K. Thiam, F.B.R. Mbaye Sylva, A.A. Hane

Objectifs : Déterminer la prévalence du tabagisme du personnelmédical et paramédical, les habitudes tabagiques des sujets fumeurs, etl’attitude du personnel face aux problèmes liés au tabagisme.Matériels et méthodes : Étude prospective de février à avril 2004,au sein du CHN de Fann. Nous avons élaboré un auto-questionnaireanonyme.Résultats : L’étude montrait une prédominance masculine (53,8 %).L’âge moyen des hommes était de 39,2 ans contre 35,9 ans pour les fem-mes. Nous avons retrouvé 11,6 % de fumeurs et 13,3 % d’ex-fumeursparmi lesquels 51,7 % qui avaient arrêté de fumer depuis plus de10 ans, (24,2 %) pour problèmes de santé et (21,2 %) pour culpabilité.L’âge de début du tabagisme était de 14,3 ans pour les femmes et de21 ans pour les hommes, avec une durée moyenne du tabagisme de21 ans chez les femmes et 17 ans chez les hommes.75,9 % de nosfumeurs ont essayé d’arrêter de fumer au moins trois fois. Le score deFagerström montrait une forte dépendance au tabac chez 27,6 % desfumeurs. Plus de la moitié des sujets (65,6 %) pensaient que le person-nel de santé devrait aider les autres à arrêter de fumer et 75,5 % pen-saient avoir de l’influence pour cela. Parmi les moyens d’informationproposés pour l’aide au sevrage, la campagne nationale antitabacrecueillait 57,8 % d’avis favovorables.Conclusion : Le personnel de santé, par son contact avec la populationet l’autorité morale dont il jouit en matière de santé, doit prendre cons-cience de son devoir d’implication dans la lutte contre le tabagisme.

219Vitesse de conduction motrice phrénique chez l’homme normalC. Morelot-Panzini1,2, E. Fournier2, C. Donzel-Raynaud1, J.C. Willer2,T. Similowski1

L’atteinte du nerf phrénique, source de dyspnée voire d’insuffisance res-piratoire, est possible au cours de nombreuses pathologies neurologiquespériphériques. Pour la documenter, les techniques actuelles d’explora-tions électrophysiologiques (stimulations électrique ou magnétique)donnent uniquement accès à la latence motrice distale du nerf. Pouvoirmesurer une vitesse de conduction motrice phrénique permettraitd’améliorer le diagnostic des atteintes phréniques, en particulier aucours des neuropathies démyélinisantes. Pour mettre au point cettemesure, quinze sujets sains ont été étudiés. Le recueil diaphragmatiqueétait effectué au niveau de la ligne axillaire antérieure (7e ou 8e espaceintercostal) par une paire d’électrodes de surface. Une stimulation dis-tale du nerf phrénique, immédiatement au-dessus de la clavicule, per-mettait de mesurer une valeur de latence distale (LD, 6,49 ± 0,7 ms[5,1-9,1] à droite et 6,04 ± 0,6 ms [5,2-7,8] à gauche). Le nerf phréni-que était ensuite stimulé de façon plus rostrale (distance D = 57 mm enmoyenne), ce qui fournissait une seconde latence, dite proximale (LP), etpermettait la mesure de la vitesse de conduction motrice phrénique(VCM phrénique = (LP-LD)/D). La VCM phrénique était de56,6 ± 6,4 m/s (47-66,7) à droite et de 58,7 ± 5,8 m/s (46,2-67,1) àgauche, valeurs correspondant à celles mesurées au niveau des segmentsproximaux des nerfs des membres supérieurs.

220Chylothorax spontané idiopathique : revue de la littérature à propos de deux casS. Farhati, S. Bousnina, K. Marniche, A. Chabbou

Le chylothorax est une affection rare (1 à 2 % des épanchements pleu-raux), caractérisée par la présence de chyle dans la cavité pleurale.Le chylothorax idiopathique est exceptionnel et depuis 1960, 34 cas ontété rapportés dont seulement 13 étaient suffisamment détaillés pourpermettre une description des principaux caractères cliniques et paracli-niques.Nous rapportons les observations de deux patients de sexe masculin âgésde 54 et de 40 ans présentant un chylothorax dont le bilan étiologiqueest resté négatif (fibroscopie bronchique, scanner et IRM thoracoabdo-minale). Des ponctions pleurales évacuatrices ont été effectuées, asso-ciées à un régime à base de triglycérides à chaines moyennes. L’évolutionétait favorable avec un recul d’une année pour les deux patients sansrécidive.Les principales étiologies du chylothorax sont bien connues, dominéespar les causes néoplasiques et traumatiques.La pathogénie du chylothorax idiopathique reste discutée et on évoquesurtout les microtraumatismes et les hyperpressions intrathoraciques.La négativité constante des examens à visée étiologique incite à proposerune attitude non aggressive.La connaissance des caractéristiques épidémiologiques, cliniques et évo-lutives du chylothorax idiopathique spontané permet de proposer unedémarche diagnostique et de limiter le recours aux examens invasifs.Le pronostic reste favorable dans 85 % des cas.

221Talco-silicose pulmonaire professionnelle : à propos d’un cas dans une fabrique de bijouxS. Couraud1, C. Chemarin2, J.F. Alex3, J. Salaman4, F. Thivollet5,J.C. Normand6, M. Vincent1

Mme G, née le 4 février 1968, a travaillé de 1987 à 1994 dans unefabrique de bijou au procédé dit « de la fonte à cire perdue ». En 2002,devant une toux, sont découvertes une miliaire micro-nodulaire et desadénopathies médiastinales et hilaires. L’examen clinique, l’EFR et lebilan biologique sont normaux. Le LBA montre une lymphocytose à44 %. On note une activité de talcage de moules des centaines de foispar jour. La patiente subit une biopsie pulmonaire (BP) avec l’hypothèsed’une talcose. L’examen anatomopathologique ne retient que de rarescorps bi-réfringents et pas d’aspect de talc. La sarcoidose est retenue. Undeuxième avis est demandé à l’unité de minéralo-pathologie enfévrier 2005. La relecture des lames en lumière polarisée (LP) montre unempoussièrement majeur associant de nombreuses particules lancéoléesde petite taille au niveau des granulomes et des micro-particules regrou-pées sous forme de nébuleuses souvent à l’intérieur de lumières vasculai-res béantes. On conclut à une une talco-silicose. La maladieprofessionnelle est retenue en évoquant également une activité d’exposi-tion aux plâtres céramiques dans ce procédé. Nous rappelons l’impor-tance d’un examen en LP et l’intérêt d’une étude minéralogiquecomplémentaire de toute BP pour syndrome infiltratif.