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SPÉCIAL MP2013 | 14 nov 2012

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Programmation de Marseille Provence 2013

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SPÉCIAL MP2013 | 14 nov 2012

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Zibeline : Comment cette idée de faire concourir Marseilleau titre de Capitale Européenne de la Culture vous est-elle venue?Jean-Claude Gaudin : C’est tout un dessein fédérateur.J’étais convaincu qu’il fallait mettre toutes les énergiesd’un vaste territoire, qui s’étend d’Arles à Marseille enpassant par Aix-en-Provence, en commun. Cette grandeaventure, nous permettait de montrer Marseille sous unnouveau jour, celui de la culture. L’image de la CitéPhocéenne se cantonnait surtout au sport et en particulierau football. Cette opportunité nous a donné l’occasion dechanger cette vision. Et c’est autour d’un projet culturelinnovant, sur le thème de l’Europe vers la Méditerranée,indissociables dans l’histoire de notre ville, que nous avonsremporté ce concours. Ainsi par la culture, nous pouvonsrapprocher les hommes d’une rive à l’autre de laMéditerranée, mais aussi d’une rue à l’autre des villes dece territoire.

Pourquoi proposer de travailler à l’échelle de MarseilleProvence, qui n’est pas politiquement, un territoire unifié ?Vouliez-vous anticiper le développement d’une grandeagglomération ? Parce que l’idée était nouvelle et que cela pouvait être unefaçon originale de remporter la compétition ! Ainsi, on apu laisser nos différences politiques de côté pour instaurer

un nouveau dialogue interculturel avec un objectifcommun. Je pense que c’est ce qui a fait la différenceavec les autres candidatures. Maintenant, y voir une façond’anticiper le développement d’une grande agglo-mération, pourquoi pas… Mais c’est à l’État de mettre enœuvre cette nouvelle dynamique et de permettre lerapprochement des différentes intercommunalités. Il estsûr que la création d’une Métropole permettrait unemeilleure gestion du territoire marseillais, notamment pourune amélioration de la répartition des ressourcesfinancières.

Pourquoi, après l’échec de la candidature à l’America’sCup, avoir choisi d’investir dans un événement culturelplutôt que sportif par exemple ? Est-ce que selon vouscela amène un développement différent en termesd’image, au niveau du tourisme, et pour les habitants duterritoire ? Même si nous n’avons pas été choisis pour l’America’sCup, nous ne pouvons par parler d’échec. Durant toute lacandidature les médias du monde entier pointaient leursprojecteurs sur notre ville et cela nous a permis d’êtrereconnus parmi les grandes villes sportives capablesd’organiser de grands événements internationaux. Nousavons su transformer l’essai, si je puis dire, en accueillantla Coupe du Monde de Rugby en 2007. D’autres grandsrendez-vous sportifs sont encore à venir dans notre citéautour du football avec l’Euro 2016… Donc une choseest certaine, Marseille sait organiser de grands rendez-vous à l’échelle internationale, nous l’avons vu avec leForum Mondial de l’Eau. Des événements commel’Année Capitale Européenne de la Culture attirent leMonde dans notre ville. Nous avons tous les atouts enmain pour développer l’attractivité touristique de Marseille.Nous devons nous appuyer sur une offre culturelleexistante (Festivals, l’Opéra de Marseille, les Arts de la rue,le Ballet National de Marseille…) et mettre en valeur lepatrimoine historique de la plus ancienne ville de France.L’activité touristique doit s’affirmer comme un pilier del’économie marseillaise. C’est pourquoi nous avonsbeaucoup investi dans l’accueil de congrès et de salons,et nous poursuivons l’objectif d’être la tête de ligne descroisières en Méditerranée. Grâce à ce secteur en pleinessor nous créons des milliers d’emplois, à tous lesniveaux de qualification. Pour continuer à lutter contre lechômage et améliorer la qualité de vie des Marseillais,nous devons poursuivre. Mais le tourisme ne peut sedévelopper sans la culture.

Mais depuis que MP2013 a été retenue comme CapitaleEuropéenne de la Culture, on a le sentiment que vous êtesplus en retrait que lors de la phase de candidature. Quellesen sont les raisons ?Je suis avec autant d’attention la préparation que je l’aifait pour la candidature. Simplement, j’ai tout de suitevoulu créer une association qui s’occupe de laprogrammation. Lorsque j’ai choisi Bernard Latarjet pour

Fier de sa ville, et au-delà…Que pense monsieur le Maire de sa capitale européenne ? À la veille de l’ouverture, nous avons voulu recueillir son point de vue sur cette Capitale culturelle, qu’il a désirée.

Jean-Claude Gaudin, Sénateur-Maire UMP de Marseille

© Agnès Mellon

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piloter et créer le projet, il était clair dans mon esprit qu’il ne fallait pas memêler du projet culturel qui devait être indépendant. D’ailleurs, au Conseild’Administration de l’Association Marseille Provence 2013, commechaque ville partenaire, la métropole marseillaise n’a qu’une seule voix,portée par la députée européenne Dominique Vlasto. Mais si l’associationa conçu et doit mettre en œuvre le programme artistique, il appartient enrevanche à la Ville de Marseille de réaliser les équipements publics quiaccueilleront les manifestations culturelles, et de mettre en œuvre ledéveloppement urbain pour recevoir tous les visiteurs attendus en 2013.

Les difficultés politiques -retrait de Toulon et son agglomération, menacesde retrait de Mme Joissains- sont plutôt venues des municipalités UMPque des municipalités ou collectivités PS ou PC. Comment l’expliquez-vous ? Ce n’est pas une question politique mais un problème de travail encommun. Nous avons souhaité que de nombreuses villes soientassociées à ce grand défi. Si certaines ne l’ont pas voulu, le choix leurappartient. Je pense néanmoins que nous devons aujourd’hui raisonnerà l’échelle métropolitaine. Vous connaissez les difficultés du dossier  !Cependant, nous travaillons très bien avec Aix-en-Provence pourl’organisation de l’exposition phare de l’année 2013 Le Grand Atelier duMidi qui aura lieu conjointement au musée Granet et au Musée desBeaux-Arts de Longchamp. Un partenariat que nous avons initié dès cetautomne avec l’exposition consacrée au photographe Bernard Plossu quiest également dans nos deux villes. C’est une première étape.

Pouvez-vous dire ce qui, dans la programmation concoctée par Marseille-Provence 2013, vous réjouit particulièrement, et ce dont vousregrettez l’absence ? La programmation préparée par l’association Marseille Provence 2013est à la hauteur du défi qui nous a été lancé. J’ai immédiatement souhaitéque cette association puisse travailler en toute indépendance, pourfaçonner le contenu culturel de 2013, car ce travail constitue leur cœur demétier et n’est pas celui des politiques. Je suis particulièrement satisfait duprogramme prévu pour le week-end d’ouverture, les 12 et 13 janvierprochains. Marseille vibrera de festivités, animations et spectacleslumineux qui illumineront la ville. Par ailleurs, une Grande Clameurs’élèvera, constituée des cornes de brume des navires, des sirènes de laville, des cloches des églises et des cris du public. Nul ne pourra ignorerque Marseille entre dans une année exceptionnelle !

La Ville a investi dans de nombreux équipements culturels pour queMarseille soit capable d’accueillir l’année capitale. Pourriez-vous préciserla somme de ces investissements par la Ville ? Et à quelle hauteur l’Etat,les collectivités territoriales, ainsi que les fonds privés  ont abondé cesinvestissements ? 660 millions d’euros ont été investis dont 40 % financés par la Municipalité.D’innombrables chantiers sont déjà sortis de terre, pour renforcer l’offreculturelle et doter Marseille d’équipements dignes d’une grandemétropole: le Mémorial de la Marseillaise consacré à l’Hymne National ;le Château de la Buzine de Marcel Pagnol, restauré en Maison desCinématographies de la Méditerranée ; le Silo d’Arenc, transformé en sallede spectacles avec vue sur mer ; la Cité des Arts de la Rue pourencourager les arts urbains ; le cinéma l’Alhambra, salle d’art et d’essaimythique tout juste rénové ; la Friche de la Belle de Mai, vaste lieu decréation ; Le Moulin, scène de musiques actuelles. Nous avons lancé un vaste chantier destiné à rénover les muséesmarseillais pour accueillir des expositions et des collections prestigieuses.Le Palais Longchamp et ses jardins seront restaurés, pour que le Musée

des Beaux-Arts abrite notamment l’exposition phare 2013, Le GrandAtelier du Midi. Le château Borély sera rénové pour héberger le musée desarts décoratifs et de la mode. Quant au Musée d’histoire, il sera agrandiet restructuré pour offrir aux visiteurs un espace ouvert sur le port antiqueet une collection unique au monde. Tous proposent une offre artistique et patrimoniale de premier plan. Tousdeviennent des lieux à vocation multiple, où le visiteur peut à la fois sepromener dans un cadre agréable et profiter d’équipements culturelsexceptionnels.

Parmi tous ces nouveaux bâtiments, ou rénovations de bâtiments,desquels êtes-vous le plus fier ? Le Pavillon M sera la figure de proue des moyens mis en œuvre par la Villede Marseille. Cette structure éphémère, qui s’installera sur 3000 m2 placeVilleneuve Bargemon, sera l’interface entre la programmation 2013 et legrand public, un lieu d’information multi-guichets qui fournira tous lesrenseignements pratiques de l’année 2013. Il donnera l’image d’unterritoire porteur des valeurs d’ouverture et de partage qui ont permisd’obtenir le label de capitale européenne de la culture. Dès le week-endd’ouverture il sera la vitrine d’une ville dédiée à la valorisation de sesinnombrables atouts. II va mettre la Cité Phocéenne sous les feux de larampe européenne, tout en guidant les visiteurs dans leurs premiers pasà Marseille.Je suis très fier également du Mémorial de La Marseillaise, qui est novateurdans la présentation historique de la Révolution Française. Et j’ai uneaffection particulière pour le Musée d’Histoire de Marseille, entièrementrénové et qui sera étendu sur plus de 6500 m2 en faisant l’un des plusgrands musées d’Histoire en France et en Europe. Il exposera unecollection unique au monde des vestiges et témoignages des 2600 ansd’existence de la Cité phocéenne. Nous avons investi 30 millions d’eurosdans cet équipement qui devrait ouvrir ses portes au public en septembre2013. Tous les équipements remplissent-ils leurs objectifs ? Ceux qui sont géréspar des délégations de service public, comme le Silo ou le Mémorial dela Marseillaise, vous donnent-ils satisfaction ?Pour ce qui est des DSP, je prendrais l’exemple du Silo, «Olympia sur Mer»qui remplit son rôle et propose une programmation de premier plan aupublic, saluée par la critique. De nombreux producteurs nous sollicitentpour l’intégrer dans les tournées de leurs artistes.

Vous avez dès toujours insisté sur l’importance d’un développementculturel qui se pérennise après 2013. Pour financer les programmationsde ces nouveaux bâtiments, avez-vous prévu une augmentation globaledu budget de fonctionnement de la culture en 2014 ? Si non, commentenvisagez-vous le financement de leur programmation ?2013 n’est pas une finalité en soi. C’est pour nous l’affirmation d’unenouvelle dynamique que nous voulons faire reconnaître. C’est une chancepour notre économie, pour le développement touristique et pourl’attractivité de Marseille. Il est évident que nous n’avons pas créé deséquipements culturels pour les laisser mourir. Après l’Année Capitale, notreville continuera à accueillir de grandes expositions internationales, degrands concerts, des festivals de qualité. Le budget de la culture tiendracompte de ces changements, de ces nouveaux lieux et de ceséquipements. En 1995, la Municipalité consacrait 70 millions d’€ de sonbudget à la Culture. En 2013, ce sont 160 millions d’€ qui y sont dédiés.Nous sommes conscients qu’être Capitale Européenne de la Culture estune merveilleuse chance pour Marseille ! ENTRETIEN RÉALISÉ PAR AGNÈS FRESCHEL

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Supplément gratuit de Zibeline n°57

Edité en 21000 exemplairesSur papier recyclé

Imprimé par Rotimpres17181 Aiguaviva (Esp.)

Directrice commercialeVéronique [email protected] 63 70 64 18

Directrice de publication Agnès Freschel

RédacteursAgnès FreschelMarie Godfrin-GuidicelliGaëlle CloarecDelphine Michelangeli

MaquettePhilippe Perotti

CouvertureCabaret visage

© Compagnie l’Immédiat Camille Boitel

Zibeline 76 avenue de la Panouse n°1113009 MarseilleDépôt légal janvier2008

Le rôle attribué à Marseille durant ce week-endd’ouverture avait de quoi étonner : à Aix l’artcontemporain, aux autres communes la découvertepatrimoniale, à Arles une coda spectaculaire, tandisque Marseille est renvoyée à son éternelle identitépopulaire ? Ouvrir par une fête ne place-t-il pas la Ville centre aux marges esthétiques d’unemanifestation culturelle dont elle est pourtant,structurellement, le point névralgique ? Mais ce serait mal comprendre la volonté debrassage des identités et de circulation territoriale…car il s’agit bien à Aix d’encanailler un peu lesamateurs d’art, et à Marseille de partager devéritables propositions artistiques faites par tous, et surtout par des Marseillais. De fait c’est ainsi que Bernard Souroque et son équipeentendent le slogan du premier épisode de l’annéecapitale : Marseille accueille le monde ne signifie pas,pour eux, que Marseille veut admirer passivement les artistes du monde venus jusqu’à elle. Pour l’équipe de la Fête d’ouverture il s’agit que les citoyens marseillais, les artistes et compagnies

du territoire, montrent au monde ce dont ils sont capables ! Cela fait 10 ans qu’il n’y a pas eu de grande fête à Marseille, en dehors du sport. Par trois foispourtant la Ville avait organisé de grandsévénements impliquant la population et faisant vibrer étonnamment les rues, dans des communionsexceptionnelles. On se souvient de la Massalia en1999 où Bernard Souroque, déjà lui, avait su donnerla parole aux Vietnamiens et aux Comoriens deMarseille. De l’Odyssée de la Canebière en 2002, où tous les enfants de Marseille avaient appris le même chant … En 2013 la Fête d’ouverture devra être encore pluséclatante, et laisser des traces. Dans les mémoires,les écrits, les images, les cœurs. Parce que la villeaura disjoncté, hurlé, aura rassemblé le monde entiersur ses trottoirs, aura illuminé le ciel. Parce Marseilledepuis 26 siècles a inventé ses propres légendes, etqu’il est temps de recommencer, ensemble, à écrireun récit commun.

Le week-end d’ouvertureL’année 2013 commence … le 12 janvier !L’ouverture de la Capitale européenne de la Culture vase décliner en quatre temps successifs, le temps d’unweek-end. Avec la possibilité de tout suivre  en sedéplaçant ! C’est Aix-en-Provence qui inaugure les festivités avecL’art à l’endroit, un parcours d’art contemporaininauguré le 12 janvier à 13 heures. Puis Marseille va dès 17h30 parier sur une Fête d’ouver-ture, pleine de lumière et de clameur, qui se déplacera

des quartiers nord vers un centre ville entièrementpiéton qui criera, dansera, s’illuminera, jusqu’à l’aube. Le dimanche le rendez-vous sera plus familial : unegigantesque Chasse au 13’Or animera de 10h à 15htout le département, d’Aubagne à Saint-Rémy, de Cassisà Salon-de-Provence. Le 13 janvier à 18h30, c’est Arlesqui débutera elle aussi en lumières avec le groupe F, unbal, des vernissages. Une Révélation pour une annéecapitale.

La Fête d’Ouverture

Détail © P. Moutte/Sud Side, les ateliers spectaculaires

– esquisse Parade des lumières 03/2012pour Marseille-Provence 2013

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GRAND LITTORAL, La Parade des LumièresIl est 17h24 le 12 janvier, sur Le Balcon des Mondes. Le soleil se couche sur la mer… et tout commence. Là, dans les Quartiers Nord qui défrayent la chronique médiatique, sur le parking d’un centre commercial à la vue sur la baieépoustouflante, la Parade des Lumières s’élance : un immense défilé de véhicules désossés, colorés et baroques, pour rendre hommage à l’inventivité industrielle de ceux qui créent notre monde avec leursmains. Une célébration du passé industriel qui tient particulièrement à cœur à l’équipe de la Fête d’ouverture, qui lui a consacré une bonnepart de son budget.Des élèves de tous âges, du CM1 au lycée, ont travaillé depuis six mois avec les Ateliers Sud Side ou Les Petits Débrouillards pourconstruire en grand les camions poétiques de nos jeux d’enfant :classes de métiers de la mode, de mécanique, d’arts appliqués, de carrosserie à la fabrique et élèves de collèges et de primaire pour interpréter les personnages… Durant une heure motos, camions de pompiers, caravanes, voitures, bétonnières animées descendront vers la mer et le Couchant,allumant peu à peu leurs flammes, jusqu’à L’illumination de la granderoue qui allumera la mèche de la fête…

18h55. La circulation automobile dans tout le centre de la ville est bloquée depuis 17h, et Marseille s’inventeune grande circulation piétonne, du Pharo au J4 enpassant par la Canebière… Des mesures de sécuritéexceptionnelles sont déployées, jusqu’à trois heures dumatin les transports publics vont desservir trèsfréquemment le Centre, les métros sillonner l’espace souterrain, pour que les Marseillais, les habitants du territoire et tous ceux qui viennentd’ailleurs à la fête puissent circuler autrement… 18h55. la Grande roue s’enflamme sur la colline au Nord,signal de départ de la vague des sons de villes, cornes debrume, cloches d’églises et carillons, puis de la GrandeClameur. Pendant 5 minutes les habitants rassemblés enune trentaine de lieux actifs de la Capitale, du Gymnase à la Criée, du Dock des Suds à la Villa Méditerranée, vont crier, chanter, taper, s’électrifier, guidés par des artistes qui ont concocté pour eux 1000 manières de saturer l’espace sonore… Jusqu’à tout faire disjoncter ! Pendant trois minutes Marseille sera envahie de ténèbres,les éclairages publics seront éteints, les bâtimentsplongés dans un total Black Out, installant 3 minutes desuspension commune, de souffle retenu dans le noirinédit de la ville… puis la Vague Lumière et feuxéclatera sur la mer, réinitialisant l’espace, lesbâtiments qui inaugurent leurs nouveauxéclairages pour célébrer l’entrée en 2013, tandis que laBonne Mère et le Château d’If illumineront,incandescents, la ville et la mer.

Détail © P. Moutte/Sud Side, les ateliers spectaculaires – esquisse Parade des lumières 03/2012 pour Marseille-Provence 2013

blackout

AXE CENTRAL, Grande Clameur, Black Out, Vague Lumière et feux

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«Lorsqu’on m’a demandé d’écrirepour la fête d’ouverture, j’ai tout desuite précisé que je voulais y parlerd’exil et de mort. Du voyage desAfricains vers l’Europe, de ces viess’éteignent au fond des barquesbrisées sans que personne n’en parleau JT. J’avais un peu peur queMP2013 ne trouve le thème tropgrave, cet appel des sirènes vers unhorizon hostile… mais on m’a laissécarte blanche, avec un vrai respectpour le travail artistique.»Car Aoïdé, c’est le chant d’une sirène,l’appel au voyage. L’oratorio, écrit etcomposé par Alain Aubin, est ponctuéde langue marseillaise. Car il aimerait

«qu’à l’occasion de MP2013 lesparticularismes marseillais soient prisen compte comme des éléments decivilisation». Sa création sera chantéepar deux chœurs mixtes qui serépondent sur le principe de certainschants populaires, un ostinato qui suit le mouvement des vagues, un thèmemélodique sur une échellepentatonique, pratiquée dans toutesles musiques du monde. Avec L’Académie du chant populaireet 10 autres chœurs rassemblés, Philippe Gueit au grand orgue, un quatuor de cuivres, JacquesChalmeau à la direction…

AXE CENTRAL, L’enceinte de la fêteÀ 19h15 chacun choisit sa fête ! Qui se décline en cinq espaces, mais une centaine de propositions.

D’UNE RIVE À L’AUTRELa Canebière, le Vieux-Port, la place Bargemon, le Cours Belsunce, le boulevard Sadi-Carnot vont plonger le public dans des universpoétiques en évolution permanente : installations, performancesvisuelles, jets d’eau, chutes de plumes et sculptures de glace,projections monumentales sur les bâtiments, féérie aérienne, spectacle de cirque… Sans oublier bien sûr fiesta flamenca et balèti, parce qu’il faut bien danser.

EN TRANSITLe Panier, quartier historique dont l’urbanité chaleureuse mais étroite ne peut recevoir des foules, sera un espace de passage, et un parcoursd’art urbain mènera vers un Balbaroc flamboyant à la Vieille Charité.Participatif, récréatif et choral !

AVENUE MONDELe Boulevard des Dames et l’Avenue de la République seront l’axenévralgique de la fête, animé en permanence par le Trio électrico et le Marseilles méga band, en avant vers les musiques du monde.

UN POINT SUR LES «J»Du J4 au J1 tout un quartier nouveau se dévoile, sous le signe d’Ulyssesur la jetée, et des sirènes africaines dans la cathédrale Major. Un espace contemplatif, pour prendre une pause…

CIUTAT NÓVAÀ La Joliette et Arenc la ville se transforme, et on découvre ces nouveaux espaces où va s’écrire l’histoire de demain. Pour mieux rêver ensemble l’avenir de Marseille.

Aux commandes des dizaines de compagnies et d’artistes de la région,de Juan Carmona aux Studios de Cirque en passant par Léda AtomicaMusique, l’ensemble Télémaque, le Groupe F, par Benjamin Carbonnequi expose ses silhouettes humaines dans la Montée des Accoules,Alain Aubin qui fait chanter 300 choristes dans la Major… Tous les spectacles seront joués en continu ou plusieurs fois, pour que tous les lieux demeurent animés durant toute la Fête.

On retrouvera aussi les véhicules de la Parade descendus du Balconpour animer le Centre, et toutes les heures, comme un écho, une Vague lumière et feux rallumera les esprits fatigués… jusqu’à l’aube.

ALAIN AUBIN, Aïodé !

© Agnès Mellon

Place des Anges, Studios de cirqueCostumes Buenos© Olivier Crova

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Marc Camille Chaimowicz Abbaye deSilvacane et chapelle de la ConsolationCréations, Resting… and LearningMarc Camille Chaimowicz habille decoussins de velours les assises de lanef centrale de l’abbaye de Silvacaneet réinvestit l’armarium de 102 fauxlivres fabriqués sur mesure (102étant le nombre exact de livres quepossédaient les moines) ; à lachapelle de la Consolation, il déposeun prie-Dieu au centre de la nefcentrale et obture les chapelles surles côtés par de grandes tentures envelours du même coloris que ceuxutilisés à l’abbaye.

Rachel Feinstein Fontaine de la RotondeCréation, Puritan’s DelightL’artiste américaine utilise la peintureà l’huile sur verre, le plâtre et le boispour ses sculptures. Matériaux quel’on retrouve dans le «carrosse»installé dans le premier bassin de lafontaine de la Rotonde, en écho auxpromenades pour voitures à chevalau XVIIe.

L’ART À L’ENDROIT, Parcours d’art contemporain

En racontant son premier épisode dans les rues d’Aix-en-Provence, MP2013 place son Ouverture sous le double signe d’un patrimoine revisité, et d’un ancragedans la création contemporaine. Avec 14 sites publics,12 artistes internationaux, 14 œuvres dont une majoritéde commandes, L’Art à l’endroit utilise les identités deslieux sélectionnés pour «mettre en perspective ouverteles caractéristiques» de la vie civile, culturelle, urbaine et spirituelle.Car l’exposition est née d’une réflexion sur la pratique du vivre ensemble dans l’espace public, et soncommissariat a été confié à Xavier Douroux, codirecteurdu Consortium à Dijon, qui a choisi de faire entrer en résonance l’artiste, l’œuvre et le lieu. Une manièred’insuffler de nouvelles vibrations, sur la façade aveuglede la Cour d’Appel, de multiplier les points de vue, en surplomb à l’atrium du Grand Théâtre de Provence,ou d’inventer, au Tribunal de Grande Instance, des contre-plongées au cœur de l’architecture aixoise,elle-même œuvre d’art patrimoniale. Le parcours ne propose pas d’intégrer l’œuvre àl’architecture ou de s’emparer de son environnement,mais de faire naitre de nouvelles «articulations» généréespar les lieux culturels, sociaux, de savoir ou religieux. Ce positionnement singulier privilégie la créationcontemporaine à travers la production de 11 œuvresinédites.

Dots Obsession Day, Yayoi Kusama - City Gallery de Wellington, 2009 © Franck Gautherot

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Mark Handforth Place François VillonCréation, HorseshoesLes sculptures de Mark Handforth détournentles objets du quotidien et le mobilier urbain, etses installations sont fortement marquées parla réalité sociologique : à Aix, il installe unesculpture composée d’un fer à cheval encouleur d’environ 3 m de haut, sur lequel sontenchâssés deux autres fers à cheval pluspetits, également colorés. Le public pourras’asseoir sur le fer horizontal.

Thomas Houseago Mausolée Joseph Sec et Placede l’UniversitéCréations, Seatting Woman et PanelsThomas Houseago explore les matériaux et les techniques traditionnels de la sculpturepour questionner le volume, le relief, la monu-mentalité, le jeu entre bi-dimensionnalité ettridimensionnalité. Place de l’Université, ilexpose une sculpture monumentale en bronze(Seatting Woman), et au Mausolée JosephSec des bas-reliefs géants (Panels).

Kimsooja Façades de la villeCréations, FlagsSon travail l’inscrit dans la famille des artistesgéographiques dont le parcours est scandépar des allers-retours : Taegu en Corée où elleest née et New York où elle vit. Elle crée unesérie d’affiches 4x3 m avec des surimpres-sions de différents drapeaux, «placardées» sur les espaces d’affichage et sur les façadespour créer des points de vue et desperspectives inhabituels.

Yayoi Kusama Cours MirabeauCréation, Ascension of Polkadots on TreesKusama habille les platanes du coursMirabeau avec du tissu à pois, dans unedimension féérique et hallucinatoire. Sonintervention s’inscrit dans une pratiqueartistique obsessionnelle fondée sur larépétition et la multiplication des signes,particulièrement le motif du pois.

Huang Yong Ping Patio du Grand Théâtre deProvenceCréation, AbbottabadSon œuvre est le symbole de la démocratie,un grand geste pour la liberté et contre labarbarie. L’artiste reproduit en miniature et enterre cuite traditionnelle chinoise le dernierbunker de Ben Laden, en y ajoutant unevégétation envahissante : la force de la naturereprend ses droits en poussant où elle peut…

Ugo Rondinone Place Saint Jean de MalteCréation, I feel, you feel, we feel through eachother into our selvesConnu depuis le milieu des années 1980 pour ses installations et ses performances,Ugo Rondinone a étendu sa pratique artistiqueà la sculpture, la peinture, la photographie et la vidéo. Sur la place Saint Jean de Malte,l’artiste suisse expose un nouvel arbre dans la continuité de celui qui y pousse.

Sofia Taboas Cour d’AppelCréation, Four Personal CagesL’artiste mexicaine dispose autour de la Courd’Appel une série de quatre cagesmonumentales, noires, dont les barreaux sontinspirés de l’art de la ferronnerie mexicaine,notamment des barreaux des fenêtres desmaisons de Mexico.

Jorge Pardo Pavillon VendômeInstallationJorge Pardo explore les frontières entre art,design et architecture à travers la création demobilier, de tapis, de rideaux inspirés desmotifs floraux du design des tissus des années60. Ici son projet prend forme dans le jardin duPavillon Vendôme.

Xavier Veilhan Cour de l’Hôtel de VillePrêt, Le MonumentLa cour de l’Hôtel de Ville accueille LeMonument, pièce de 2011, qui constitue etinterroge son environnement : d’environ 8m x5m, cette pièce rouge crée une mise enabyme de l’espace public.

Franz West Palais de JusticePrêt, Rooms for RomeExposée à Rome en 2010, l’œuvre aux formeshybrides et organiques de l’artiste autrichien(Lion d’or à la Biennale de Venise 2011) entreen résonance avec la façade et la place duPalais de Justice : il s’agit de Room in Aix.

Temps publicDu 12 janvier au 17 févrierTous les week-ends, des médiateursaccompagneront le public Plan disponible à l’Office dutourisme d’Aix-en-Provence

Orchestra Le Monument, 2012 © Diane Arques

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Dans l’imaginaire collectif de la Provence, l’eau courante estencore parfois accompagnée de la figure du sourcier, munide sa baguette sensible aux flux souterrains. C’est le thèmequi a été choisi pour l’un des quatre événements majeurs del’ouverture de l’année capitale : le dimanche 13 janvier, unechasse au trésor géante aura lieu, déployée sur 111parcours, couvrant le territoire de 20 communes. L’équipede Marseille Provence 2013 insiste sur le caractère participatifde ce projet, conçu pour que chacun trouve plaisir à explorerla région de façon ludique et non compétitive. Les «zones dejeu» sont volontairement extrêmement variées, pour quejeunes et moins jeunes, piétons, automobilistes, randonneurset personnes à mobilité réduite puissent faire leur choix. Lesdéparts se faisant de manière échelonnée, le public pourra seprésenter à n’importe quel moment de la journée, à partir de10h, sur les points de départ, et partira en famille ou entreamis à la (re)découverte du Garlaban, de la Sainte Victoire, duPalais Longchamp de Marseille, ou du Parc naturel régionalde Camargue. Les groupes se verront remettre un carnet deroute, et comme lors de toute chasse au trésor qui serespecte, il leur faudra avancer pas à pas, répondre à desénigmes, s’orienter en fonction d’indices distillés au compte-goutte, pour enfin identifier le point d’arrivée. Une foisparvenus à la destination, il ne leur restera plus qu’à laisserleurs coordonnées dans une urne prévue à cet effet, enattendant le résultat des 28 tirages au sort. Trois prix sont prévus pour récompenser les participants : unpasse donnant accès à plusieurs manifestations au cours del’année capitale pour le vainqueur, un tour en montgolfièrepour le second, et un «filet garni» de goodies pour letroisième.Cette exploration est destinée à dévoiler tout un patrimoinenaturel, architectural et culturel méconnu, et en sollicitantcommerçants et associations pour le projet (plus de 350partenaires se sont investis), l’équipe a souhaité mettre envaleur le tissu local, ses créateurs et artisans. Entre 100 000et 150 000 participants sont attendus ! La remise des prix sefera à Arles en fin d’après-midi, pour commencer le 4ème

temps du week end d’ouverture.

CHASSE AU 13’ORPoints de départ :

Aix-en-Provence : Palais de justice(10 parcours dont 2 en anglais, 1 smartphone, 1 handicapés)Arles : Place du Forum (11 parcours dont 2 en anglais, 1 smartphone, 1 handicapés)Aubagne : Place Joseph Rau (4 parcours dont 1 handicapés)Cadolive : Parvis de la Mairie(1 parcours familial)Cassis : Office du Tourisme (3 parcours)Eygalières : Salle des Fêtes (3 parcours)Gardanne : Place Chalamet (3 parcours)Istres : Kiosque à musique, Square Marie Mauron(4 parcours dont 1 handicapés)La Ciotat : Place Sadi Carnot(3 parcours)Le Tholonet : Kiosque information du Grand Site Sainte Victoire(1 parcours randonnée)Le Parc naturel régional de Camargue : Musée de la Camargue (1 parcours voiture)Marseille : Quai des Belges(11 parcours dont 2 anglais, 1 smartphone, 1 handicapés)Friche la Belle de Mai(4 parcours)Parvis du Théâtre de la Criée(5 parcours dont 1 anglais)Place Jean Jaurès(5 parcours)Parc de la Moline(4 parcours parc – spécial jeune public et famille)Centre d’animation Font Obscure(3 parcours parc – spécial jeune public et famille)Gare SNCF de l’Estaque(4 parcours)Sortie du métro Sainte Marguerite Dromel(3 parcours)Château Estrangin, Campagne Pastré(3 parcours parc – spécial jeune public et famille)Martigues : Place des Aires(4 parcours dont 1 parcours handicapés)Noves : Office de tourisme(3 parcours)Pertuis : Hôtel de ville (3 parcours)Port de Bouc : Office de Tourisme(3 parcours)Saint-Rémy de Provence : Bibliothèque Municipale (3 parcours)Salon de Provence : Espace Charles Trenet(5 parcours dont 1 handicapés)Tarascon : Office de Tourisme(3 parcours)Trets : Place de la Libération(2 parcours)

Carte-Tresor © Ma Langue au Chat

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C’est sur les berges du Rhône qu’aura lieu le 13 janvierà 18h30 le quatrième acte du week-end d’ouvertureavec la mise à feu de Révélations. Cette sagad’artificiers poursuit le principe des Topo-fictionsinventées par le Groupe F. «La Topo-fiction, c’est unprojet lié au territoire dans lequel on joue et qui génèresa propre fiction. À Arles, on a décidé de travailler sur ceque charrie le Rhône : de la vie, des actes de vie, maisaussi du limon et des choses plus inquiétantes, commeles PCB par exemple. Une population de lumière, qu’onappelle les Photons, va débarquer sur le Rhône pourexplorer le territoire. Car le Rhône, c’est une voienavigable depuis la nuit des temps, c’est aussi la tête deJules César retrouvée dans les berges... Après desrepérages et l’accumulation de matériaux sur lesdifférents sites sur lesquels on va intervenir, on pointe…et on interprète» explique Dominique Noel, chargée duprojet Révélations. Avec la tribu d’explorateurs rayonnants, «la course duRhône va se refléter dans le ciel ». Une coursepyrotechnique appuyée par un dispositif multimédiapour interpréter le territoire et ses ressources, aucarrefour du Land-art, de la performance et du théâtre àciel ouvert. Quant au titre, il joue sur la double notiond’exposition du territoire, onirique et technique, et del’apparition qui en découle, comme grâce à unrévélateur photographique. Cette saga créée pourMP2013 qui couvrira sept villes du territoire fait partie ducycle de créations Les Migrations : une manièred’intégrer également le spectacle prévu en ouverture du

Festival d’Avignon 2013, pour une capitale qui rayonneau-delà de ses frontières.Claire Antognazza, adjointe à la culture de la ville d’Arles,entretient des liens forts avec le Groupe F régulièrementprogrammé : «Ça aurait été une incongruité totale quel’on se prive de cette compagnie arlésienne pourmagnifier cette journée. Les programmer en ouvertureétait une évidence ! Ce beau projet est un temps fortpour la ville, et nous rend heureux. Il était nécessaire demettre en valeur Marseille pour l’ouverture, c’est lacapitale du département et de la Région. Mais Arles estla troisième ville du département et dans la chronologie,ces journées commencées à Aix devaient aboutir ici». Et puis ce 13 janvier, d’autres festivités arlésiennesmarqueront les réjouissances, avec un grand concertplace de la République et le vernissage de deuxexpositions liées au FRAC (Toguo Barthélémy et ClaudioParmiggiani).

Révélation, épisode 1Arles, dimanche 13 janvier à 18h30

Calendrier RévélationsCassis, le 18 maiMartigues, le 6 juilletPort-Saint-Louis, du 7 au 10 aoûtChâteau d’If, du 4 au 7 septembreAix-en-Provence, du 13 au 16 novembreIstres, le 31 décembre

Célèbre dans le monde entier pour ses spectacles pyrotechniques, le Groupe F va investir le territoire de Marseille Provence 2013 avec ses Révélations en sept épisodes. Arles inaugure la saga pour clore le week-end d’ouverture

ARLES, Groupe F

 

Spectacle multimédia «Lux Populi-episode 1» au Pont du Gard - 2008 © Thierry Nava Groupe F

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«Marseille appartient à qui vient du large»... qui sait si Blaise Cendrars aurait apprécié la grande exposition-fiction qui ouvrira le 12 janvier au J1 ? Sans douteaurait-il été sensible à la thématique, qui écrit la mer au pluriel, va du passé à notre présent, et des cités auxhommes. Pour ce voyage en forme d’Odyssée à traversle temps et l’espace. Marseille-Provence 2013 a offert à Raymond Sarti (scénographe) et Yolande Bacot(commissaire d’exposition) une surface de 2 600 m2

sur laquelle on pourra circuler d’époque en époque, de port en port, de merveille en merveille. Troie, Tyr,Athènes, Alexandrie, Rome, Cordoue, Venise, Gênes,Istanbul, Alger, Tunis et enfin Marseille... les seuls nomsde nos joyaux méditerranéens ont le don de faire rêverla terre entière et l’exposition veut être à la hauteur de ce pouvoir évocateur.Dans un décor labyrinthique de 60 containersaménagés, le public découvrira des huiles sur toile,gravures, sculptures, bas reliefs, affiches coloniales et cartes maritimes... En tout 170 éléments issus deplusieurs collections publiques ou privées, notammentdes chefs-d’œuvre prêtés pour l’occasion par la Bibliothèque Nationale, le Musée du Louvre, ou celui du Bardo en Tunisie. À noter plusieursmaquettes de bateaux, du plus frêle esquif aux galères ou navires plus imposants. On pourra également admirer les tirages grand formatde Brian Griffin, qui a photographié docks et dockers à Fos, dans un espace lunaire ponctué de grues. Les containers serviront aussi de salles de

visionnement, et accueilleront les films d’animation de sept jeunes diplômés de l’Ecole des Arts-Décoratifsà Paris. Yolande Bacot a donné à chacun un thème à explorer : la figure de Périclès, par exemple, ou la bibliothèque d’Alexandrie restituée en duo avec l’auteur de bande dessinée François Schuiten,célèbre pour ses envolées architecturales. Ces pausesludiques sont destinées à rendre l’exposition accessibleau jeune public, tandis que d’autres propositions serontplus orientées vers les visiteurs adultes.Le réalisateur Malek Bensaïd, par exemple, s’est rendudans chaque cité du parcours méditerranéen pour filmer et interviewer la population. Sur de grands totemsde vidéo-projection rythmant l’intégralité du circuit, son travail offrira un contre-point contemporain à chaque étape de notre histoire millénaire : ainsi l’Athènes d’aujourd’hui, confronté à la crise, en regard de son âge classique.Car le fil rouge de l’exposition, qui veut offrir à sesvisiteurs autre chose qu’un simple passage de cimaiseen cimaise, est bien l’épopée d’Ulysse : l’un des mythesfondateurs de notre culture, lequel ne continue pas àrésonner à travers les siècles sans raison. On rêverait devoir les citoyens Méditerranéens, à son instar, réchapperde la guerre, résister aux sirènes financières, déjouer lespièges du Cyclope totalitarisme, et revenir « pleinsd’usage et raison », sur des rivages enfin apaisés !

J1, Place de la JoliettePort autonome de MarseilleInauguration le 12 janvier, expositionjusqu’au 18 mai2013.

De grandes expositions artistiques ou sociétales vont s’ouvrir dès le 12 janvier dans tout le territoire…

J1, Méditerranées Des grandes cités d’hier aux hommes d’aujourd’hui

Le Sultan Soliman, empereur des turcs,huile sur toile, portrait anonyme italien,XVIIe siecle © Collection du sénat, Espagne

1er Dessin J1 © Raymond Sarti

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Sur trois niveaux et une surface totale de2400m2, 39 artistes vont exposer dans la Tourde La Friche Belle de Mai, du 12 janvier au 31mars. S’ils sont issus pour la plupart dupourtour méditerranéen, il n’est pas questionpour autant de dresser un panorama de lacréation dans ce vaste territoire. D’ailleurs lesartistes, souvent nomades, ont des pointsd’ancrage multiples… Juliette Laffon, Conservateur général honorairedu Patrimoine et commissaire de l’exposition,a choisi ceux «qui témoignent d’un intérêt pourl’autre dans leurs démarches et dans leursœuvres, et qui, à des degrés divers, viventdans un rapport au monde ouvert sur lapluralité des peuples, des identités». Tous sonten prise avec les problématiques du mondeactuel : certains, qui ont une double culture,

interrogent les relations entre l’orient etl’occident ; d’autres abordent le domaine duspirituel, engagent un travail de mémoire,convoquent coutumes et rituels. D’autresencore, comme Orlan, placent la question del’hybridation au cœur de leur œuvre.Car dans le cadre de cette carte blanche, lesartistes ont été invités à produire une œuvre àla faveur de l’événement, loin de touteillustration thématique. Il s’agit pour JulietteLaffon de susciter des œuvres inscrites dansles problématiques de leur temps et del’exposition. «Ils ont compris d’eux-mêmes cequ’ils devaient faire dans le cadre de la capitaleculturelle et au regard des événementsprésents». Et de constater, au vu de l’évolutiondes projets, que «cela permet à certains defaire éclore des œuvres en latence, de

réactiver d’autres plusanciennes ou en sommeil». Sur ce bel ensemble deproductions, une douzaine devidéos ont été réalisées pour Ici,Ailleurs, et de nombreux projetsont évolué en cours de route :«Les choses bougent en deuxans, et quelques artistes ont vuleur parcours exploser àl’international…». Ici, Ailleurssera donc le reflet des pratiquesplastiques d’aujourd’hui et desproblématiques d’aujourd’hui.Un art contemporain ancrédans le réel.

PARCOURS THÉMATIQUE À la Tour JobinLe voyage, l’exil, le déplacementEtel Adnan, Fayçal Bachriche, Mounir Fatmi,Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, MonaHatoum, Bouchra Khalili, Ange Leccia,Annette Messager, Jean-Luc Moulène,Youssef NabilL’histoire au présent, le monde en questionZiad Antar, Fikret Atay, Kader Attia, MohamedBourouiss, Ince Eviner, Lara Favaretto, GloriaFriedmann, Djamel Kokene, ORLAN, YazidOulab, Javier Pérez, Waël ShawkyLa mémoire, la transmissionYto Barrada, Taysir Batniji, Danica Dakic,Ymane Fakir, Jannis Kounellis, Adrian Paci,Sarkis, Hrair Sarkissian, Zineb Sedira, StefanosTsivopoulos, Akram ZaatariAu Belvédère et au PanoramaLe voyage, l’histoire au présent, la mémoireLara Baladi, Gilles Barbier, Mouna Karray,Sigalit Landau, Djamel Tatah

5 PRODUCTIONS DES AEM AU SEIN DE ICI, AILLEURSMona Hatoum / Entreprise Arnoux-Industrie(Aubagne) et CIRVA (Marseille)D’autres œuvres de l’artiste seront exposéesdu 12 janvier au 17 mars à la chapelle desPénitents Noirs à Aubagne, dans le cadre del’itinéraire d’art contemporain Ulysses du Frac.

Taysir Batniji / Savonnerie Marius Fabre (Salon-de-Provence)L’œuvre de Taysir Batniji L’Homme ne vit passeulement de pain #2 sera présentée du 10avril à fin mai dans la salle Le Septier à Salon-de-Provence lors d’une expositionmonographique.

Waël Shawky / ADEF-École de la céramique etSatis / Astram Lab Faculté des Sciences Aix-Marseille Université (Aubagne)La chapelle des Pénitents Noirs d’Aubagneaccueillera fin 2013 l’installation The Path toCairo, second volet de la série vidéo CabaretCrusades dont les personnages sont incarnéspar des marionnettes.

Mohamed Bourouissa / Pôle emploi (Marseille)

Zineb Sedira / Grand port maritime de Marseille

LA FRICHE, Ici, ailleurs

Cabaret Crusades, the path of Cairo, Aubagne 2012, capture d’écran, production Marseille Provence 2013 - œuvre réalisée dans le cadre des ateliers de l’euroméditerranée © Wael Shawky

Inci Eviner, Nursing Modern Fall, 2012, capture d’écran, production Marseille Provence 2013 © Inci Eviner / Courtesy of the artist and Galeri Nev Istanbul, 2012

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ATELIER FOTOKINO10 bougies, 10 artistes, 10 cartes blanches : c’est ainsi queFotokino imagine Laterna Magica en 2013, multipliant sonénergie par 10 pour proposer 10 «mini» éditions en 10 mois.Dessin, cinéma, illustration, animation, graphisme… tous les visages de l’image se déclinent en des croisementsinédits : Atak ouvre le feu, suivi de près par Jenni Rope,Ericailcane, Jochen Gerner, Yto Barrada et Paul Cox prennent la relève le temps d’un été, Gianluigi Toccafondo, Isidro Ferrer,Kitty Crowther et Fanette Mellier ferment la marche. La manifestation qui aura réchauffé l’hiver marseillais du 5 au 23 décembre 2012 jouera donc les prolongations et sème sur son passage expositions monographiques inédites, réalisations in situ, ateliers de création, workshops, rencontres et publications. Avec comme point de départ à ces «géographies personnelles et ces cartographies imaginaires» le Studio Fotokino au cœur de la cité. Mais Fotokino réserve également des surprises hors-les-murs, tels ces graphistes invités à L’Atelier du Largedès le 12 janvier 2013, des projections, interventions et audio-balades en compagnie, entre autres, de Gusto, Christina Gransow, Éric Bernaud, Catherine Chardonnay,Delphine Bournay, Catherine Vincent, Marie-Jo Long, SabineAllard... Et d’autres rendez-vous ponctuels à La Criée, auxVariétés, à la librairie-galerie Le Lièvre de Mars, au FIDMarseille, à l’Alhambra Cinémarseille, à l’Alcazar...

Studio Fotokino09 81 65 26 44www.fotokino.org

Au sein de l’Atelier du Large, L’École Nationale Supérieurede la Photographie d’Arles recrée un Studio Photo.Quatre groupes de 4 étudiants en 3e année se succéderont durant quatre mois pour concevoir,réaliser, mettre en place et animer ce studio photo qui n’est ni une citation ni une copie des célèbres studiosde Nadar ou Harcourt… Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre de leur cursus (étude des spécificitéséconomique, sociale et artistique du studio photo),est ouvert aux visiteurs conviés à se faire tirer le portrait.Chaque tirage sera réalisé en deux exemplaires, l’un pour le «sujet», l’autre pour MP2013, qui exposera en mai une sélection de portraits ; l’ensemble de la collectionsera projeté sur grand écran pendant toute la manifestation. Sur le même principe ludique, MP2013 installera à La Coursive un photomatonargentique en libre service : pour 2 €, chacun pourra se photographier dans cette ancienne machinecustomisée. MP2013 proposera un éventail de scenariipossibles en lien avec l’histoire du photomaton, très prisépar les Surréalistes en France et par la Factory de Andy Warhol aux États-Unis.Le premier atelier sera coordonné par l’artiste Anne ClaireBroc’h, ex-étudiante à l’ENSP d’Arles, autour del’argumentaire : «Ceci n’est pas un studio c’est un chantier poétique ! Ceci n’est pas un studio c’est un laboratoire créatif !», et de photographesréférents : Robin Rhodes, Gillian Wearing, FrancescaWoodman, Duane Michals et Roger Ballen.

L’ATELIER DU LARGEJ1, Place de la Joliette, MarseilleCe hangar de 6000 m2, mis à disposition par le PortMaritime de Marseille, et aménagé temporairement pourl’année 2013, sera dès le 12 janvier un lieu de rendez-vousdiurne, ouvert de 10h à19 h. Il comporte : un espaced’exposition de 2500 m2 ; l’Atelier du Large (galerie desQuais, les Chercheurs de Midi, La Jetée, ateliers publics) ;un point d’information, une librairie et un restaurant. Les

mois d’été y étant trop chauds pour y exposer sans risquepour les œuvres, le J1 sera fermé de juin à septembre,l’installation d’une climatisation ayant été jugée tropcouteuse pour ces trois mois durant lesquels denombreuses propositions festivalières prendront le relaisdans l’espace public.

STUDIO PHOTO

J1© Archi-tecture

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GALERIE DES QUAIS,L’art des commencementsL’association Art et Développement travaille depuis des années à mettre en contact régulier artistes et enfants résidant en zones «sensibles», pour amenerces derniers à produire leurs propres œuvres plastiques.L’équipe de Marseille-Provence 2013 a souhaité mettre en lumière cette démarche, et a sollicité Vanessa Notley (enseignante aux Beaux-Arts et au Musée International des Arts Modestesde Sète) pour qu’elle sélectionne 25 dessins parmi les 40 000 qui constituent le fonds del’association. L’objectif de cette Action de ParticipationCitoyenne n’était pas de déployer une vision attendrie ou caritative, mais d’approcher la spontanéité du dessin d’enfant en résonance avec l’histoire de l’art : arts mineurs, art brut, art primitif,art des années 20, cubisme... Toutes formes quecertains ont décriées en leur temps, ou décrient encore,en usant d’arguments du type « même un enfant de 5ans saurait peindre ça». Mais n’y a-t-il pas justement dans ces commencements un travail dela représentation ou de l’abstraction qui échappe ensuiteaux adultes? La commissaire d’exposition a retenu des œuvres plutôt abstraites, pour évacuer la tentation d’un autre écueil courant lorsqu’il s’agitd’apprécier les dessins d’enfants : la lecturepédopsychiatrique. Elle s’est appuyée sur des textes telsque Les Commencements d’Henri Michaux

pour relier l’enfance et la notion d’origine, et sur cettecitation de Pablo Picasso : «Il m’a fallu toute une vie pourapprendre à dessiner comme un enfant».

L’exposition Un jeu d’enfant aura lieudu 12 janv au 10 fév

GALERIE LA JETÉE, Se/Ce souvenirAttenante à la galerie desChercheurs du Midi, la galerie La Jetée présente les travaux de photographes plasticiens aux préoccupations voisines. Sa programmation, déclinée surl’année en cinq volets, exploreune vision de la photographie où «l’acte photographique et la démarche plasticienne fontpartie intégrante de l’œuvreprésentée», en partenariat avec la Conserverie de Metz,Conservatoire national de l’Albumde famille.Premier temps fort du 12 janvierau 24 février avec Se/Ce souvenirqui réunit cinq auteurs travaillantautour de la photographie defamille ; la leur, mais passeulement : certains retravaillentdes photos «trouvées», d’aucuns les détournent,associent de nouvelles images, ou s’y incrustent. Carole Benitah brode des photossouvenirs de son enfance

marocaine, réveillant en elle «une angoisse de quelque chosede familier et totalement inconnuà la fois, une sorte d’inquiétanteétrangeté dont parle Freud». Anne

Delrez reconstitue le puzzle familialà travers les photos de vacancesde son grand-oncle Charles et desa grand-tante Gabrielle qui lui ontconfié ce lourd héritage…

Sylvie Meunier redonne vie à des anonymes, invente deshistoires et remet le temps en route au hasard d’étonnantsrapprochements photogra-

phiques. Moira Ricci fouille dans le passé de sa mère, quand le traitement numériquedes vieux clichés lui permetd’apparaître à ses côtéscomme une figure étrangère.Comme au théâtre, Benoit Luisièrerécupère des photos danslesquelles il se met en scène, se substitue aux personnages,interrogeant de façontroublante la question de lareprésentation de soi.

José fils de jeanne 1991 30x42xm

Quand je serai grand © les instantanés ordinaires Quand je serai grand © les instantanés ordinaires

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Depuis 18 mois MP2013 a lancé une collecte de photos de midi. De clichésd’amateurs qui disent au quotidien les Paysages, les Usages, les Personnages du territoire. Pour mettre au jour la diversité et les invariants, ce que l’on aime dire et garder de soi, les villes et la mer, les horizons si divers, et les changements qui s’opèrent mine de rien au fil des années. La Galerie exposera ces photos d’amateurs comme elle a constitué ses collections :en pensant/classant, c’est-à-dire en trouvant des constantes pour donner à voir des séries thématiques, et pour organiser comme un récit du territoire. Elle veut aussi traiter ces photos d’amateurs comme des objets précieux, dont l’éditorialisation, les tirages, l’encadrement, l’éclairage doivent bénéficier du même soin que des photographies d’art…

Collection PAYSAGES, série La Route

La collecte se poursuit jusqu’au 31 décembre 2012La première exposition ouvrira le 12 janvier

Le Site des Chercheurs de Midi www.mp2013.fr/chercheursdemidi

GALERIE des CHERCHEURS de MIDI

«Juste avant la pluie, Tour CMA CGM» © Rionlion

«Au coeur du marais...» © Céline Palma

«Camargue deltaïque à l'aube» © Elsa

«Les docks» © Philippe Marc

«Ligne [de] blanche» © Delphine Wagner

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Le Trésor des Marseillais 500 av. J.-C., l’éclat de Marseille à Delphes : le Trésor consacré par les Massaliètes àAthéna, est dévoilé par le Musée d’Archéologie. Pour la première fois, 29 fragmentsclassés «trésor national» sont exposés hors de Grèce. Le visiteur pourra découvrir en3D, au cœur de la chapelle Puget, la reconstitution de ce petit édifice richementsculpté, destiné à recevoir des objets précieux dans l’Antiquité. du 12 janvier au 15 avrilVieille Charité

VestigesEn résonance avec le Trésor des Marseillais, la première exposition rétrospective deJoseph Koudelka, photographe membre de Magnum Photos, autour de ses imagespanoramiques de sites archéologiques du bassin méditerranéen, présentée dansl’ensemble des salles d’exposition temporaire.

du 12 janvier au 15 avrilVieille Charité

César et les secrets du RhônePièces emblématiques issues du travail de la fouille du Rhône et documents extraits

des fonds des Archives départementales sont rassemblés : l’occasion de découvrir leriche passé de l’Arles romaine , et d’admirer le fameux buste en marbre de César.

du 12 janvier au 23 marsABD Gaston Defferre

Mémoire des rives. Cartes et portulans en MéditerranéeLes portulans, cartes marines manuscrites, issus des fonds patrimoniaux de la Bibliothèque de Marseille témoignent de l’activité de la cité phocéenne au XVIIe siècle et invitent à une flânerie de port en port.

du 11 janvier au 27 marsAlcazar, BMVR

Cadavre exquis, suites méditerranéenesUne quinzaine d’artistes de disciplines diverses, issus de l’espace méditerranéenet proche-oriental présentent sous la forme finale d’une exposition des œuvresréalisées sur une durée de deux ans. Une création collective sous forme de«rebonds» successifs.du 13 janvier au 13 avrilMusée Granet, Aix-en-Provence

UlyssesUn itinéraire d’art contemporain autour de la figure d’Ulysse va se dessiner durant toute l’année sur l’ensemble du territoire de

la Capitale. Première escale de l’Odyssée à Aubagne avec la mise enplace de l’exposition monographique de Mona Hatoum qui puise son

inspiration dans son histoire d’exilée. Née à Beyrouth, elle travaille sur la confrontation entre la beauté et la violence, la douceur

et la brutalitédes matériaux (du 12 janvier au 17 mars, chapelle des Pénitents Noirs).

Ulysses voyagera aussi en Camargue et à Arles, avec ClaudioParmiggiani (du 13 janvier au 13 mai, chapelle Saint-Blaise) et

Barthélémy Toguo (du 13 janvier au 10 mars, chapelle Sainte-Anne).de janvier à décembre

Frac PACA

Les Villes du territoire, le Conseil général 13 profitent du Week-end d’ouverture pour inaugurer de nombreuses expositions, historiques ou artistiques, coproduites avec Marseille Provence 2013

Cellule (de�tail), Mona hatoum,2012-2013-Production Marseille Provence 2013, œuvre réalisée dans le cadre des ateliers de l’euroméditerranée © Sébastien Normand, 2012

Atlas nautique de la Me�diterranne�e,1665,Alcazar-Fonds Rares et Precieux

Buste attribué� à� Jules Ce�sar © Re�mi Be�nali - museée dé�partemental Arles antique - CG13

Fragment de coupe attique à figures rouges décorée d’une main soutenant

un skyphos © Fouilles du collèges vieux

port Marseille 2005

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Cirque en CAPITALESC’est le premier temps fort de l’année capitale. Juste après le week-endd’ouverture, du 24 janvier au 24 février, le cirque mettra en fête le territoire avec plus d’une cinquantaine de spectacles, de La Seyne à Arles

Art jeune, par son histoire toute récente,l’âge de ses artistes mais aussi de sonpublic, le cirque nouveau aime à croiserles disciplines, à se promener dethéâtres en chapiteaux, à inventer desformes qui croisent l’exploit du corps, lamagie ou le rire, la nostalgie de rêvesperdus que l’on cherche le nez en l’air,au zénith des arènes de toile.Premier événement spectaculaire etfédérateur, Cirque en Capitales propose,en coproduction avec une quinzained’opérateurs du territoire et trois festivals,plus de 200 représentations, et 17créations en tournée dont 10 premières.Soit 80 000 places, à des tarifs différentsselon les opérateurs, variant des entréeslibres au spectacle à 21 €, pour la placeadulte la plus chère. Un temps fort quiaccompagne véritablement descompagnies de cirque régionales,présentes dans la programmation auxcôtés de spectacles internationaux trèsdivers. Pierre Martinez, responsable de laprogrammation, veut ainsi réussir« l’équation parfaite » qui allierait troisvariables à l’équilibre. Des propositionsd’une grande qualité créative, quipuissent aussi rencontrer un public largeet populaire ; une manifestation d’ungrand renom international, qui aura aussià cœur d’accompagner les artistes du

territoire ; un événement exceptionnel,unique, qui parviendra, en jouant desdynamiques territoriales, à installer descollaborations et une structuration duterritoire qui perdure au-delà de l’annéecapitale. De fait les spectacles de cirque onttoujours été nombreux dans la région :des festivals spécialisés proposent àArles de petites formes de recherche, àla Seyne un grand événementspectaculaire, à Istres des formescircassiennes proches de la danse ou duthéâtre d’objet. Mais il s’agit aujourd’huide faire vibrer tout cela, en synergie, decréeer un véritable Pôle national deterritoire, d’y ajouter la magie du Merlan,le clown du Daki Ling, les surprisesacrobatiques du Gymnase, le cirqued’enfance du Massalia, les créations duCREAC. Et de multiplier encore les lieuxqui accueillent et fabriquent du cirque, encroisant les programmations. Ainsi, grâce à la diversité des opérateurs,plusieurs spectacles navigueront entreMarseille et Aix, Arles, Martigues ou Port-de-Bouc, La Seyne et Istres. Lesspectateurs pourront se déplacer dansle territoire, mais attendre aussi dans leurville le passage de propositions diverses,hors des sentiers battus de leurs salleshabituelles.

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À bas bruit CIE MPTA/Mathurin Bolze © Tom Neal

Le bal des intouchables - Cie Les Colporteurs

© Jean-Pierre Estournet

Les Colporteurs installent leurs chapiteaux au parcChanot pour 11 représentationsde leur nouvelle création du 9 au 23 février. AntoineRigot, acrobate virtuose qui a repris la piste après un accident très invalidant, s'y demande, avec une bandede subtils monte-en-l'air, dont Agathe Olivier et CécileKohen, si l'acrobate est unhomme comme les autres...Touchant, poétique, etravigorant, comme une leçonde courage, à partir de 8 ans.

Théâtre du Gymnase

08 2013 2013

www.lestheatres.net

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Deux parcoursCirque en capitales a choisi, sans s’y cantonner, de porterle regard vers deux tendances circassiennes atypiques.Nouvelles dans leur forme contemporaine, mais quis’ancrent dans des histoires séculaires.La magie nouvelle renoue avec la tradition illusionniste duspectacle de foire ou du grand show visuel à cascades,mais s’intéresse aussi à la manipulation mentale, dont elledénoue les rouages en montrant comment politiciens,sociologues et communicants recyclent les découvertesdes sociologues et comportementalistes pour mieux nousmanœuvrer. Le Théâtre d’Arles ou la Scène Nationale duMerlan ont su habituer leurs publics à ces nouvellesformes issues autant des bateleurs que de cirque. Durantce Focus Magie des Brigades magiques prêtes à pratiquerle close-up vont se lancer dans Marseille… tandis quedans les salles on retrouvera les illusions d’Etienne Saglioou Guillaume Vallée, les manipulations de Thierry Collet, lestours d’Eric Burbail… L’art du clown s’appuie sur ces comédiens particuliers quisavent inventer des doubles inadaptés d’eux-mêmes. Ilsparviennent aujourd’hui à recycler la poésie, l’impertinenceet la naïveté des clowns traditionnels, en les mâtinant del’ironie des humoristes et de la virtuosité des acrobates,pour construire des satires nouvelles. Un Focus Clown ferala place à plusieurs compagnies de la région, en pointedans ce domaine où la parole féminine sait aussi se faireentendre : L’apprentie Compagnie de Proserpine, le CirqueTrottola, l’Entreprise de François Cervantès, présenterontainsi leurs créations, aux côtés de Pré-O-Coupé, CamilleBoitel, du théâtre du Prato ou de la très féminine Cie desPlumés.

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Brigades Magiques, Guillaume Vallée © Le Merlan

Le silence du monde, installation magique, Compagnie Maitre(s) © Etienne Saglio

«Le prince segmenté», répétitions, Compagnie l’Entrepreneur François Cervantès © X. Brousse

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Pôle National des Arts du Cirque MéditerranéeLe Théâtre Europe à La Seyne et leCREAC à Marseille ont créé, dansla dynamique de Marseille Provence2013, un pôle cirque national – il y

en a désormais 12 en France-constitué de deux structuresassociées. Une structure quiperdurera après 2013.La 14e édition de Janvier dans lesétoiles à La Seyne (Théâtre Europe)et la première de Cirque en Corps àMarseille (CREAC), proposent uneprogrammation commune de 15compagnies qui circulentgénéralement entre les deux villes,avec 70 représentations partagées,au Chapiteau des Sablettes, auCREAC ou au Parc Chanot. Unedes missions du Pôle national étantde favoriser la création, beaucoupde spectacles y feront leurspremières armes. Pour un cirquerésolument virtuose, aimant laphysicalité, de la danse aérienne aucadre coréen en passant par letrapèze, l’équilibre, le main à main,la bascule et le jonglage. Car aux côtés des deux ParcoursClown et magie il y aura desspectacles qui enchainent lesnuméros acrobatiques aux agrèsétonnants, qui construisent desnarrations dans les airs, dansent surdes vélos, des armatures, des fils,des tissus et des trapèzes…Un cirque spectaculaire qui fait aussimarcher les têtes et les cœurs, et nes’adresse pas forcément à tous lesyeux : Gulko (Cie Cahin Caha)propose Rose pour explorer l’Eros àpartir de 16 ans, dans un triptyqueLacrimae qui fait surgir la douleur dumonde. Les deux autres volets

seront proposés par le Circus Cirkör(Suède) qui tire des fils pour tricoterla paix (Knitting Peace, spectacled’ouverture à Marseille), et la cietchèque la Putyka qui explore lanotion de risque (RISK). Plus tardFanny Soriano et Corinne Cella,guidées par Mathilde Monfreux,chercheront dans les airs ce qui faitet défait les sœurs… Une Ronde dela Cie Rouge Elea soutenue aussi parle Bois de l’Aune (Aix).Le spectacle qui ouvrira les festivitésà La Seyne, puis que l’on retrouverasous chapiteau programmé par leGymnase en février, sera quant à luiun voyage particulier vers l’aérienvirtuose, proposé par la Cie lesColporteurs d’Agathe Olivier etAntoine Rigot. Un Bal desIntouchables qui met en scène larésistance aux forces de l’air, auhandicap, à la paralysie et auxnormes sociales, en inventant unespace où tout danse… Et c’estGuy Carrara, directeur artistiqued’Archaos, qui clôturera Cirque enCorps avec la création deSomewhere and Nowhere, unspectacle de cordes et d’entraves,sur les migrations et les exils, par lacie israélienne Orit Nevo.

Théâtre Europe04 94 06 84 05CREAC / Cie Archaos04 91 55 61 64www.pole-cirque-mediterranee.com

Au ParcAprès la fête d’ouverture dans les quartiers nord et la rivenord du Vieux Port, Marseille se tourne vers son Sud pourdresser dans le Parc Chanot trois chapiteaux… Lesspectacles vont s’y succéder sur un rythme intense, maisqui laissera le temps de se promener, de participer auxateliers, de s’essayer aux agrès, et de se restaurer entreles propositions familiales ou plus pointues, prévues par leGymnase, le CREAC, et toutes les structuresmarseillaises… La billetterie générale est ouverte !

www.mp2013.fr

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Somewhere and nowhere, Compagnie Orit Nevo © Yoav Etiel

«Rose» (volet du triptyque LACRIMAE), Cie Cahin Cahan © JP Estournet

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Arles, Marseille, AixCentrés sur les écrituresd’aujourd’hui, le Théâtre d’Arles, laScène Nationale du Merlan à Marseilleet le Bois de l’Aune à Aixquestionnent les écritures scéniquessingulières, portées par une nouvellegénération d’artistes. Le théâtred’Arles qui depuis 6 ans propose untemps fort cirque en septembre, surplateau plutôt qu’en chapiteau, achangé son calendrier pour pouvoiroffrir une programmation qui tissedes liens avec les propositionsmagiques du Merlan dans ou horsles murs : Etienne Saglio sera ainsi àla Criée et au Gymnase, Thierry Colletau Merlan… Mais il collabore aussiavec le Massalia pour accueillir lecirque Trottola, et présente aussi desformes subtiles chez lui (GuillamumeVallée), sous chapiteau (le main-à-main de Nichons là, le jonglage deYann Bourgeois) et jusqu’à Boulbon etSaint Rémy de Provence ( Cuerdo deKarl Stets). Quant au Bois de l’Aune, il s’affirmecomme la tête de pont du Pays

d’Aix : Mathurin Bolze, acrobatevirtuose et sensible tournera ainsi À bas bruit, petit bijou en trio, àRousset et Aix, mais ouvrira aussi lesfestivités à la Criée avec son grandspectacle les Utopistes… CamilleBoitel, clown acrobate merveilleux,parcourra Marseille grâce au Merlan,et Vitrolles, Fuveau, Lambesc, Aixgrâce au Bois de l’Aune. Quiaccueillera aussi sous chapiteau la

dernière promotion du CentreNational du Cirque, tandis que le Grand Théâtre de Provences’occupera d’offir son espace au grand spectacle des 7 doigts de lamain. Marseille, Arles et Aixensemble ? c’est possible, lorsquedes maisons partagent les mêmespréoccupations transversales, etaiment à les décliner ensemble, etautrement…

Autour de L’ÉtangDepuis 2003 à Istres, le théâtre de l’Olivier, scèneconventionnée pour les arts du geste, pilote sur OuestProvence le festival Les Élancées. Une manifestationoriginale, essentiellement jeune public, à cheval entre danse,cirque et arts de la manipulation. Pour Cirque en Capitalesles propositions se centrent à Istres, mais irriguent ses quartiers, en se préoccupant toujours du rapport à l’objet : Le Repas joue avec la nourriture, Complètementswing avec la musique, Buren cirque avec les rayures, et des Cabanons, tandis que des trapézistes, cordistes,acrobates vont proposer aux enfants de petites formes, et de véritables ateliers de cirque, pour apprendre à cabrioler… Quant au Magic Mirror de Stephan Muntaner (voir p 31)., il continuera d’installer ses after-cirque dans une magie visuelle d’esprit cabaret. À quelquesencablures le Sémaphore de Port-de-Bouc et les Salins deMartigues concoctent également, depuis quelques années,un temps fort de cirque qui s’inscrit en complémentarité des Élancées : la scène nationale de Martigues aime à présenter de grands spectacles acrobatiques et poétiques, et le Collectif AOC, le Théâtre du Prato de Gilles Defacque, les jeux de lumières colorées des Gandini Juggling vont faire les beaux jours de Martigues… tandis qu’à Port-de-Bouc,un chapiteau sera dressé pour accueillir AOC, L’apprentieCompagnie et les clowneries tapageuses de Ludor Citrik.

Théâtre d’Arles04 90 52 51 55www.theatre-arles.com

Bois de l’Aune04 42 93 85 43www.agglo-paysdaix.fr/

Le Merlan04 91 11 19 20www.merlan.orgLe Gymnase0820 000 422www.lestheatres.net

La Criée04 91 54 70 54www.theatre-lacriee.com

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Matamore, Compagnie Trotola © Yves Glorian

Magic Mirror, Istres04 42 02 48 17Théâtre de l’Olivier, Istres04 42 55 24 77www.istres.fr

Les Salins, Martigues04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr

Le Sémaphore, Port-de-Bouc04 42 06 39 09www.theatre-semaphore-portdebouc.com

Proserpine,L’apprentie Compagnie © X-D.R

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RepèresDora Garcia, née en 1965 à

Valladolid, partage son tempsentre Barcelone, Paris et

Bruxelles. Son travail est parnature conceptuel et se

constitue de textes, photo-graphies, performances etinstallations dans des lieux

spécifiques. Il a notammentpour but de démystifier la rela-tion entre l’artiste et le public :

«l’art ne représente plus lemonde mais devient lui-mêmeproducteur de réalités souvent

à la limite de la fiction».

RésidenceÀ partir de février 2013

Le 3bisfSitué à proximité du centreville d’Aix-en-Provence, le

3bisf est un lieu de spectacleet d’art contemporains qui

accueille des artistes enrésidence de création dans lesmurs de l’hôpital psychiatrique

Montperrin depuis 1982.

PartenariatsMP2013, 3bisf

Les Ateliers de l’EuroMéditerranée, résidences d’artistes en entreprises coproduits par Marseille-Provence 2013, se multiplient sur tout le territoire à l’aube de l’AnnéeCapitale. Qui permettra aussi d’en exposer les résultats plastiques, éditoriaux ou sonoresau gré des expositions et événements. 65 Ateliers auront animé les entreprises durant trois années… Un mode de production artistique mixte que chaque partenaire espère inscrire dans l’avenir.

JEAN-CLAUDE CHIANALE, CarnetsC’est l’atelier des ateliers, l’AEM au carré, la mémoire éditorialiséed’une entreprise inédite. Jean-Claude Chianale est en résidence àl’imprimerie Azur Offset depuis mars 2012 et jusqu’au terme del’année Capitale, pour réaliser 65 carnets originaux. Un par AEM,tous différents dans leur contenu et leur conception qui naît de leuraventure singulière : notes, maquettes, images, propos recueillis,traces du processus et de l’œuvre pour les artistes, les salariés,le public… tous ces éléments, comme des particules élémen-taires, se déclineront dans chaque carnet pour tenter d’atteindre la spécificité de chaque aventure. Sur le même format, chaquecarnet mettra au jour les éléments de langage de l’artiste, maisaussi de l’environnement particulier de chaque entreprise. Qu’ensera-t-il du Carnet des Carnets, qui en abyme racontera l’aventurede Jean-Claude Chianale par Jean-Claude Chianale ? Et commentla résidence d’un artiste au sein même d’une imprimerie, dans lafabrique mi-artisanale des choses, influera-t-elle sur la conceptiondes objets ? Cet AEM particulier permettra la publication de 2500exemplaires de chaque carnet, qui seront pour partie offerts auxentreprises et aux artistes, pour partie mis en vente au prix de 5€l’unité. Puis en 2014 paraîtront des collectors, pour que les 65carnets élémentaires fassent somme et masse, dans lesbibliothèques du futur.Repères

Jean-Claude Chianale,diplomé de l’ENS des Artsdécoratifs, aime à travailler

dans l’édition d’architectureou de design, et exposer ses

livres d’art dans les lieuxartistiques de spectacle vivant

(Ferme du Buisson, 104… ; Il décrit son processus de

création comme uneexpérience chimique, qui

assemble pour révéler. Azur Offset est une entreprise

marseillaise fondée il y a 50ans, une imprimerie offset etnumérique réputée pour son

travail de prépresse auxréglages minutieux. Elle fait

partie du groupe Feuilles dusud, présent également à

Salon et Cavaillon.

Résidencede mars 2012 à décembre

2013Coproduction MP2013, Azur

Offset

© Jean-Claude Chianale

Poster © Jean-Claude Chianale

© Jean-Claude Chianale

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RepèresMathieu Immer, né à Bordeauxen 1975, est directeur artis-tique de l’association deMusiques Improvisées &Contemporaines en AquitaineAmor Fati. Il a mené enparallèle l’apprentissage de lacontrebasse et des études dephilosophie. Sa pratiqueartistique s’étend au son engénéral.Benjamin Lahitte est graphisteindépendant depuis 2004 etréalise des supports papierpour différents comman-ditaires dans le domaineculturel.

Atelier de l’EuroMéditerranéeRésidence de juillet 2012 àaoût 2013

Centrale thermique EDF dePonteau MartiguesEDF a investi 400 millionsd’euros dans la transformationde cette centrale thermiqueen deux Cycles CombinésGaz (CCG), d’une puissancetotale de 930 MW. Ce chan-gement technologique quiengendre une modificationradicale de physionomie, dontla démolition des quatrecheminées, sera achevé en2014.

Programmation en 2013La Nuit Industrielle Martigues,Port de Bouc, divers lieux 31août 2013CoproductionMarseille-Provence 2013, EDF& Médiathèque de MartiguesProduction déléguéeAmor Fati

MATHIEU IMMER & BENJAMIN LAHITTE,Topophonia

Mathieu Immer, musicien et plasticien sonore etBenjamin Lahitte, graphiste et artiste visuel créent deshistoires sonores et visuelles de villes industrielles :les Topophonies. Après une immersion en troistemps au cœur de l’Usine EDF de PonteauMartigues, ils (re)créent un territoire imaginé et rêvéavec ses yeux et ses oreilles. «Nous avons déjàconsacré trois semaines cet été à la prise de contactavec l’usine, on a pu visiter, avoir des explicationssur ce qu’il va se passer avec la reconstructiond’une nouvelle usine et le passage du fuel au gaz.Ce qui nous a beaucoup préoccupé c’est la viequasi balnéaire qu’on trouve au pied de l’usine.C’est très surprenant de voir d’un côté un siteindustriel et de l’autre des gens en maillot de bain etdes bouées canards. On s’est intéressé au point devue social, sonore et paysager.» En parcourant ainsil’environnement de la centrale thermique, située surla zone industrielle de Lavera en bord de mer, en seplongeant dans le quotidien des salariés, ilscollecteront des sonorités industrielles, des imageset témoignages, des photographies, des textes etdocuments d’archives et constitueront une«cartographie» du site pour dessiner cette nouvelleTopophonie, un terme inventé par le musicien PascalBattus pour des performances artistiques. La sortiepublique de ce travail, en forme d’exposition visuelleet sonore, sera présentée le 31 août dans le cadrede la Nuit Industrielle. En parallèle un livre et undisque seront réalisés.

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Plage - Usine © Immer et Lahitte

En 2011, Dora Garcia représentait l’Espagne à la 54e

Biennale d’art contemporain de Venise ; en 2012, elleprésentait Klau Mich : radicalism in society meetsexperiment on TV à la Documenta de Kassel.

Aujourd’hui, elle est l’invitée de MP2013 au 3bisf dansle cadre des Ateliers de l’Euroméditerranée. «Son projetquestionne toutes les façons d’être d’un artisteimmergé dans notre lieu» souligne Marie-LouiseBotella, directrice arts visuels au 3bisf : le contexteparticulier de l’hôpital et de son public hors catégories(malades et visiteurs participant aux ateliers) est l’undes questionnements de l’artiste qui travaille surl’enfermement, la règle… Son œuvre protéiformeconvoque arts visuels, performances, installations etvidéos, intégrant parfois des comédiens ou le publicsur des principes d’interventions différentes. Au 3bisf, letemps de l’AEM et le temps du travail se télescoperontcar elle proposera une expérience permanente sousforme spectaculaire et éditoriale. Avec un blog quipermettra d’en suivre toutes les étapes : «toute lamatière des ateliers sera recréée et fera œuvre car ellesera filmée, retranscrite : c’est la trame même de sareprésentation».

DORA GARCIA, Désordre

The Klau Mich Show une performance et se�rie de te� le� pour dOCUMENTA (13) avec Theatre Chaosium, Kassel © Dora Garcia et Theatre Chaosium Photo- Dirk Radunz

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La Bricarde serait-elle appelée à devenir dans l’esprit de tous «La Cité des Curiosités», du nom des ateliers initiés par la Fondationd’entreprise Logirem ? Car depuis 2009, tous les ans,un artiste est invité à travailler pendant 6 mois dans le15e arrondissement de Marseille, en lien avec seshabitants, pour la création d’une œuvre pérenne dansl’espace public. De longues périodes de résidencepour se saisir du contexte (géographie, population,

positionnement par rapport à la ville…), créer des lienset réaliser les œuvres. Après Yazid Oulab en 2009 (série d’objets détournés ettransformés visibles sur les façades des immeubles,Socles Hauts pour le rêve, en hommage aux histoireset itinéraires personnels des habitants) et Jean-MarcMunerelle en 2011 (réponse poétique à l’invitation «Ré-enchanter le quotidien» par la création de la sculpturecinétique L’envol qui interagit avec le vent qui traverseLa Bricarde), c’est le duo anglo-irlandais gethan&mylesqui a été choisi en 2012 pour sa propositionparticipative incluant sculpture in situ, vidéo etpublication. Avec les habitants, ils ont travaillé sur l’idéedu temps suspendu, du rythme différent entre la cité etla ville et ont conçu Time Machine, une sculpture àremonter le temps… un cadran solaire où sontgravées les dates de naissance des participants.Pour 2013, le résultat de l’appel d’offres seracommuniqué en décembre.

GETHAN&MYLES, La Cité des curiosités

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5 x 200 (and a bear)- visuel pour le livre Time Machine © gethan&myles 2012

DJAMEL KOKENE, Sans titre (provisoire)Djamel Kokene aime travailler l’idée de frontière,et pas de la manière la plus consensuelle : entémoignent sa sphère de barbelés rasoirs, ousa barrière de police pliée en zig-zig. AuTribunal de Commerce de Marseille, il a choisid’observer l’action de la justice qui tranche, laquestion de la subjectivité humaine dans le

champ du droit, l’articulation entre équité etarbitraire. Il a prévu de mettre en scènel’espace judiciaire, disposé de la mêmemanière partout en France, en réalisant suivantun procédé digne d’un archéologue unecoupe en diagonale et dans l’épaisseur de lagrande salle d’audiences !

La pièce de bois à l’échelle 1 sera façonnée àla Joliette dans les Ateliers de Production d’AkimAyouche, et présentée au sein de l’expositionIci, ailleurs. L’objectif de Djamel Kokene est deproposer différents niveaux de lecture de cettecréation : on ne percevra pas au premier coupd’œil qu’il s’agit d’une portion de la salle entrois dimensions, et il envisage de la compléterd’une ligne dessinée sur le mur. Cette dernièreévoquant tant une frontière géographiquequ’une courbe économique, deux notions enlien selon lui avec l’univers des Tribunaux deCommerce, particulièrement à Marseille où secroisent toutes les migrations.Suite à une rencontre féconde avec lePrésident du Tribunal, Georges Richelme, etdésireux de décliner son intervention enl’ouvrant à d’autres disciplines, Djamel Kokenesonge à organiser une table-ronde réunissantmagistrats, élus, philosophes et artistes poursusciter un débat autour des enjeux éthiqueset politiques du concept de justice.

Allégorie, sculpture et dessin, 2012 / 2013Technique mixte, 10 m x 40 cm (sculpture)Dessin mural au fusain/charbon, dimensions variables (dessin)

- Planche 1 et 2 : sculpture et dessin mural (esquisses)Courtesy de l'artiste, 2012/2013

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Producteur déléguéSextant et plus assure laproduction des œuvres etdéveloppe des passerellesavec les habitants, les acteurssocioculturels locaux et lesscolaires, via l’organisationd’actions de médiation,d’expositions, de sorties dansdes lieux d’art contemporain,de rencontres et d’ateliersartistiques.

ProductionLogirem est une SA d’habitatsocial implantée en PACA(groupe Caisse d’Épargne) :plus de 20 000 logements,400 salariés, 120 M€ de C.A.Sa fondation d’entrepriseapporte son concours audéveloppement de projets enrégion, notamment dans ledomaine culturel.

Partenariats La Fondation Logirem,Logirem, le FRAC, la DRAC, leConseil régional, le Conseilgénéral 13, la Ville de Marseilleet MP2013

Bettina Samson travaille depuis 2010en relation avec l’Institut Pytheas,plus particulièrement le Laboratoired’Astrophysique de Marseille, pourdonner lieu à une série de tableauxde verre. L’Atelier de l’Euromé-diterranée proposé dans le cadrede la préparation de l’exposition LaFabrique des Possibles au Frac luipermet de poursuivre cette collabo-ration et de réaliser 1 sculpture et 3nouveaux tableaux de verre.Comme son esprit fonctionne à la manière «des boules de neige»,les images apparues sur les écransdu laboratoire lui ont fait penser auxtableaux de verre plaqué et sabléque Joseph Albers réalisa auBauhaus, puis aux lentilles de verre. De quoi inventer des tableaux comme des bas-reliefs où l’éclat et la profondeur sont le résultat d’un jeu subtil de fusion, de sablage et degravure, où «le verre noir gravé laisse apparaître ici du gris avant d’atteindrele blanc et, dans le sens inverse de superposition, c’est l’opaline qui laisseapparaître un gris foncé proche de l’aspect du béton». Parallèlement,Bettina Samson a créé une sculp-ture en verre optique inspirée duspectroscope multi-objets et deses observations autour del’élaboration de cette machine quiparviendra peut-être, un jour, àdétecter ou explorer la matièrenoire qui constitue la plus grandepartie de l’univers. Ainsi est né leRubik’s cube en verre, assem-blécube par cube, gravé en micro-points, dont la taille est égale à celle du cerveau humain. Par analogie entre matière noire et matière grise…

Résidence2012/2013

Temps publicExposition La Fabrique des Possibles, Frac Paca,janvier/mars 2013

RepèresBettina Samson vit et travaille à Paris. Ce qui l’intéresse,«c’est comment l’objet vients’écraser dans le présent, aupoint qu’il semble parfois venirdu futur». Elle est représentéepar la galerie Sultana à Pariset Nettie Horn à Londres.

Le Laboratoire d’Astrophysiquede Marseille associe la recherche en astrophysiqueet le développementd’instrumentation pour le solet le spatial. Ses équipespilotent des réalisationsd’instruments en partenariatavec le CNRS, CNES, ESA,ESO ou encore la NASA.

PartenariatsCoproduction MP2013, OSUInstitut Pythéas (Aix-MarseilleUniversité - CNRS), Frac Paca

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Test verre © Bettina Samson

Capture e�cran inte�gration matie�re noire dans sculpture © Bettina Samson

Capture e�cran Matie� re Noire

Gravure fragment Matie� re Noire

BETTINA SAMSON,Pour une observation future de la matière noire

RepèresDjamel Kokene vit et travaille à Paris, où il est né en 1968.Son travail articule images et objets, éléments de diverslangage, autour d’uneréflexion sur la globalisationdes échanges et del’enseignement de l’art.Le Tribunal de commerce estune juridiction chargéed’enregistrer les créationsd’entreprises, de régler leslitiges entre les commerçants,les procédures de liquidation,redressement…

Résidence D’octobre à décembre 2012Temps publicIci, ailleursFriche la Belle de Mai du 12 janvier au 7 avril.Coproduction Marseille-Provence 2013Tribunal de Commerce deMarseilleProduction déléguée : Art to be

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OLIVIER MENANTEAU, Mediagenic

Mediagenic est un projet dans et avec le journal La Marseillaise. Rien d’étonnant car il aborde lesquestions posées par la production, la circulation et la perception des images produites par lesmédias : ont-elles la capacité de donner desformes d’historicité à la vie politique ? Pour yrépondre, Olivier Menanteau planifie des projets luipermettant d’avoir la même place que lesjournalistes, même si ses outils et son rythme sont différents. «J’utilise des procédésphotographiques analogiques traditionnels et une chambre photographique grand format. Je m’efforce d’être le plus neutre et précispossible. J’essaie de montrer les processusrelationnels qui accompagnent la parole publique.Je tente de révéler les positions de réversibilitéauxquels sont soumis les protagonistes desespaces de représentation politique». À Marseille, il suit l’activité politique de la métropole régionale ; à Paris, il mène son travail dans les institutions politiquesnationales telles que le Sénat ou l’AssembléeNationale… Ses images, mises en ligne sur un compte Flicker, peuvent être téléchargéespar les journalistes de La Marseillaise pour illustrerleurs articles. Le texte de l’article devenant le titrede l’image. La rédaction lui passe descommandes qui sont mises en concurrence avec celles des photographes «maison» et desagences de presse. Le résultat est un objethybride qui pose une nouvelle question : existe-t-il des concordances entre les imagesmalgré ces différents processus de fabrication et de divulgations ?

.

RepèresOlivier Menanteau photographe, cofondateur

des Ateliers Nadar à Marseille avec MoniqueDeregibus, vit et travaille à Berlin et Paris. Son travail montre «comment les codes

de représentation des systèmes culturels et médiatiques s’inscrivent dans l’espace

et dans la relation du corps à sa fonction sociale».

La Marseillaise, enracinée en Provence et enLanguedoc depuis sa création sous

l’occupation allemande, en 1943, étaitdiffusée de manière clandestine par desRésistants. En 1997, sa ligne éditoriale,

jusque là communiste, s’est ouverte à «toutesles composantes du mouvement social» ;

aujourd’hui, il est un quotidien indépendant«porteur des idées de justice, de démocratie

et de progrès humain».

Temps publicLes pièces réalisées pendant la résidence

seront exposées dans les locaux de la Marseillaise et au [mac] durant

l’exposition le Pont.

PartenariatsMP2013, La Marseillaise, [mac], musée d’art

contemporain de Marseille

Résidence  Janvier-avril 2013

L’œuvre sera présentée en 2013 dansle cadre de l’exposition Situation Z /

Archist programmée par Art-Cade,Galerie des Grands Bains douches

de la Plaine.

RepèresAmina Menia vit et travaille à Alger où

elle est née en 1976. Après uneformation en art et design à l’EcoleSupérieure des Beaux-Arts d’Alger,

elle explore les questions liées àl’espace public, en particulier celui

de sa ville, dans une série d’interven-tions artistiques et d’installations

urbaines (série «Extra Muros»).

Établissement d’accueilL’AGAM associe collectivités locales,État, organismes et établissements

concourant au développement urbain et économique de la métropole

marseillaise : expertise des phéno-mènes urbains actuels et émergents

(analyses et données), mises enperspective du territoire.

PartenariatsAGAM, MP2013, Art-Cade, Galerie

des Grands Bains douches de la Plaine.

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Aurélie Filippetti au Sénat pour affronter les questions au gouvernement © OLIVIER MENANTEAU

RepèresZareh Sarabian enseigne à l’Académie

Libanaise des Beaux-Arts ; il estégalement co-fondateur du studio

Tribudesign à Beyrouth, et a remportéen 2009 un Red Dot Design Award

pour une création de narguilé.

Le Farinoman Fou a ouvert saboulangerie rue Mignet à Aix en

Provence il y a quelques années.Depuis, il régale ses clients de pains

savoureux, tous plus originaux les unsque les autres (il parle plutôt d’un

« atelier de fabrication » que d’uneboulangerie), et de son accent

québécois inimitable.

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AMINA MENIA, Sans titre (provisoire)

Partant du constat qu’«un dialogue naturel s’installe entre Alger et Marseille», Amina Menia a souhaité «retrouver les points de rencontre et les points de rupture au niveau d’un patrimoine architectural commun :le travail de l’architecte Fernand Pouillon». En se fondant sur les archivesurbaines (documents, cartes, plans et croquis relatifs au geste archit-ectural), sortes de «négatif» de la ville telle qu’elle a été édifiée, elle veutexplorer «cette mémoire en mouvement» pour écrire un nouveau chapitrede l’histoire urbaine de Marseille… Elle s’est également attachée à retrouver les similitudes, les liens qui se sont tissés entre les deuxmétropoles, dialogues directs ou indirects à travers les noms des rues ou les gestes architecturaux, Fernand Pouillon s’imposant comme unpatrimoine commun. Son œuvre finale prendra des formes multiples (travail photo sur les archives, séquences filmées, maquettes…) et portera «sur un fragment de la cité Confort de Diar el Mahçoul», l’une des réalisations de Pouillon à Alger. Pour le revisiter avec un nouveau regard…

Extraits vide�o de «un album de famille tre�s particulier», film vide�o mono e�cran, 18'. Courtesy de l'artiste © Amina Ménia

Le designer libanais n’a pas pour habitude de travailler sur del’alimentaire, mais sa rencontre avec le boulanger canadien BenoîtFradette devrait être féconde : les deux hommes partagent une inventivitéet une curiosité d’explorateurs. Comme l’écrit cet autoproclaméFarinoman Fou, « la boulangerie est un art complexe qui exige le meilleurde soi ». Si l’on en juge d’après la poésie qui se dégage des noms deses créations : la Bure du Prêcheur, la Chair d’Aphrodite et puissance

d’Eros, l’Effarouchée, le CompletVeston Cravate et son Invité ou le Maître Goji et ses deux épeautres, il n’est pas prêt de s’engluer dans la routine de la baguette. Les deuxhommes n’en sont qu’aux prémissesde leur collaboration, mais on peutd’ores et déjà saliver en imaginant quede leur laboratoire créatif naîtra un feud’artifice culinaire. Design de pains,nouvelles recettes spéciales 2013,moules ou maquettes, typographies ?

ZAREH SARABIAN, Sans titre (provisoire)

© Me�lanie D

roue�re

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RepèresLe groupe Ici-même est une des compagnies de

rue les plus actives du moment. Interventionniste,elle conçoit les arts de la rue sur le mode

participatif, et non spectaculaire.Le Centre Bonneveine est le plus grand centre

commercial des quartiers sud de marseille. Conçucomme une petite ville, il regroupe 58 commerces

de diverses tailles, mais aussi des lieux de viecomme une halte garderie, une bibliothqèeu, un

cinéma de 800 places…

Résidencede décembre 2011 à déc 2012

ProgrammationDurant le festival actOral 2013

CoproductionMP2013, Centre Bonneveine

RepèresAlia Sellami, née à Paris en

1970, choriste à Radio Franceentre 2001 et 2006, enseigne

le chant à l’Université deTunis. Elle produit des oeuvres

sonores et vocales, àl’intersection entre la musique

et d’autres disciplinesartistiques (théâtre ou danse

notamment).Carniel est une centraled’appels téléphoniques

marseillaise, spécialisée enmarketing territorial, marketing

opérationnel et études(enquêtes, sondages,

baromètres).

RésidenceJuin-juillet 2012

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«Partir du grain de raisin pour créer des environnements artistiques en dépassantle stade de l’anecdote», tel est le «projet deterritoire» de Nicolas Simarik au New Hotel ofMarseille. Projet à plusieurs facettes, dont l’élaboration progressive tiendra compte de l’espace, des éléments et de son environnement : l’hôtel, la clientèle, les partenaires, le Vieux-Port, le fort Saint Nicolas, le four à navettes, l’abbayeSaint Victor, Notre-Dame de la Garde. Avec, comme postulat, «de prendre la contrainte comme un argument» pour créer une histoire autour d’un liquide issu d’un cépage (le Cyrrha) dont lacommercialisation n’est pas autorisée !Viendra ensuite le temps de scénographier la vigne de manière urbaine, de transformer le vin en eau, de questionner les liens du religieux et du vin… Conseillé parun vigneron, Nicolas Simarik a réalisé en octobre les premières vendanges,l’équivalent de 100 grappes écrasées,broyées et filtrées. L’analyse du premier jus est en cours pour déterminer ses caractéristiques… Les prochaines actions seront le défrichage de la vigne (lierres, cailloux, arbres, mise en valeurd’objets ou de façades), puis la création et la fabrication d’un contenant spécifique, la conception d’événements et deperformances qui jalonneront l’année,déterminés par l’identité du raisin.

NICOLAS SIMARIK, Sans titre (provisoire)Résidence

Septembre 2012 à décembre2013

Nicolas Simarik est plasticien.Son book tient en 54 pages,

où l’on apprend qu’en plusdes conférences, éditions et

expositions, bourses etdiplômes obtenus, il a fait

l’acquisition en 2002«d’un fourgon Ford Transit

minibus 9 places» et en 2004«d’une Toyota Yaris 5 places 5

portes».

PartenariatsCoproduction Marseille-

Provence 2013 & New Hotelof Marseille

Production déléguée Art to be

Paris, Marseille, Montpellier,Bruxelles : l’enseigne New

Hotel, détenue par GeorgesAntoun, collectionneur d’art,

est constituée de 11 hôtels 3*.

Art to beNée de la volonté d’explorerles possibilités de rencontreentre l’art et le monde socialet économique, Art to be a

réalisé, entre autres, lesAteliers de Rennes - Biennale

d’art contemporain, Valeurscroisées en 2008 et Ce qui

vient en 2010.© Nicolas Simarik

GROUPE ICI-MEME, First life, explorations mobilesReprendre pied dans le réel… tel est le projetdu groupe Ici-même Paris, qui conçoitl’intervention dans l’espace public comme uneréappropriation de la vie. Quand Second Life®produit des avatars qui évoluent sur écrans,First Life, grâce à l’application Smartphonequ’Ici-Même a conçue lors de sa résidence, vaservir de guide, pied à pied, centimètre parcentimètre, dans le quartier de Bonneveine.Son Centre commercial, son Musée d’Artcontemporain, sa crèche, le pouce de César,sa bibliothèque, ses vastes trottoirs et son parcseront les points d’ancrage d’où la fiction vaémaner, décors réels d’une histoire dont lesspectateurs, guidés par les smartphones,deviendront acteurs, puis personnages…

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ALIA SELLAMI,Opéra’torElle vient du chant lyrique et sacré, s’estfrottée au jazz, à l’improvisation, à lamusique contemporaine. En résidence àMarseille à Carniel, cette musiciennecomplète a côtoyé les voix désincarnéesd’une centrale d’appels, celles à qui l’onrépond parfois rudement, et qui véhiculentplutôt les injonctions sucrées du marketingque l’émotion de la musique. L’artiste ayanttravaillé sur la théâtralisation du son commevéhicule de la communication sous toutesses formes, de la plus standardisée à la plusintime, le résultat est une de ces formeshybrides qu’elle affectionne, un montage desons et de corps, tissé d’une multituded’échanges téléphoniques. Alia Sellami aprésenté cette nouvelle création à labiennale d’art contemporain Dream City, quis’est déroulée en septembre 2012 à Tunis.En mai 2013, Opéra’tor tournera sur leTerritoire lors de la Folle Histoire des arts dela rue.

Alia Sellami -Dream City 2012 - Par Orkhan Turki

Alia Sellami -Dream City 2012 - Par Orkhan Turki

Alia Sellami -Dream City 2012 - Par Orkhan Turki

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Depuis de nombreuses années Hervé Lelardoux (Théâtrede l’Arpenteur) inscrit sa démarche artistique dans la villeinvisible, «celle que nous portons en nous» en fonctionde nos vies. À Aubagne, il se propose d’emprunter leparcours du futur tramway comme axe principald’exploration : de la Zac du Charrel, point de départ dela ligne, au terminus dans la zone industrielle desPaluds… Le principe ? Amener les habitants à exprimerleurs points de vue sur leur ville, à livrer leurs souvenirs,leurs secrets. Comment ? En menant unevaste collecte d’informations, via uneenquête artistique sensible, sur la mémoireliée au tramway. Qui longtemps rapprochaAubagne et Marseille, et qui dès 2014reprendra, gratuitement, ce trajet qui reliedes quartiers populaires au centre-ville, etau-delà à la grande cité. Sur ce projet au long cours viennent segreffer différentes actions artistiques  :ateliers d’écriture ; lectures autour de LaVille invisible d’Italo Calvino; création duspectacle Walk Man 3. Petite rumeur enmars au Théâtre Comoedia (pérégrinationsonore dans la ville pour 12 spectateurs) ;«Enquête créative» sur la découverte dutracé du tramway  par Hendrik Sturm,«artiste-marcheur», professeur à l’école

des Beaux-arts de Toulon ; audio-balade réalisée avecRadio-Grenouille… Ce projet aboutira en octobre 2013 àla création du spectacle Rendez-vous dans la Villeinvisible – Archéologie du présent qui devrait restituer unpeu de ce qui aura été entrepris… et vécu.Lancé officiellement le 6 novembre dans la cour de l’écoledu Charrel, Aubagne invisible «évoluera au gré desrencontres et des opportunités». Jusqu’à la mise enœuvre, concrète, d’un tramway visible !

Associant urbanistes, sociologues, artistes, centres sociaux, établissements scolaires et habitants, ces Actions de Participation Citoyenne concernent plus d’une dizaine de territoires en difficulté sociale. À Marseille, mais aussi à La Ciotat, Salon, Arles, Martigues, Vitrolles, Istres et Aubagne.

Quartiers créatifs

STEPHAN MUNTANER, Freak ShowÀ Istres, Stephan Muntaner (fondateur de l’agencemarseillaise C-Ktre) propose de revisiter nos curiositéscontemporaines à partir du Magic Mirror implanté prèsd’une ancienne piscine désaffectée. Son projet est àdouble détente.Il s’agissait d’abord d’agrémenter le Magic Mirror destructures éphémères capables d’accueillir artistes ettechniciens le temps des spectacles. Le choix porta surl’acquisition d’un autobus à impériale, de vieux carsBerliet des années 50 repeints et aménagés pourrépondre à leurs différentes fonctions (catering, loges,toilettes…). Un «mini village mobile et éphémère» a vule jour. La décoration intérieure a été imaginée avec leshabitants via des vide-greniers et des collectes d’objetset de mobiliers. Ensuite, place aux ateliers sur le thèmedu monstre et des supers héros. Couture, rafistolage,peinture ou mosaïque : les participants confectionnentdes fétiches à partir des éléments collectés, puis lesnomment, les classent et choisissent quels pouvoirsleur attribuer.

Viendra en 2013 le temps de l’exposition dans unecaravane-musée, et d’une publication des photos ettextes qui accompagnent le projet. L’inauguration duMagic Mirror sera précédée d’une processioncarnavalesque dans la ville afin d’y déposer, comme unrituel, la collection.

HERVÉ LELARDOUX, Rendez-vous dans la Ville invisible

InaugurationDe mars à octobre 2013

Coproduction Communauté d’agglomé-ration du Pays d’Aubagne etde l’Étoile et Marseille-Pro-vence 2013, avec le soutiendu Théâtre Comoediad’Aubagne et de la Caissedes dépôts et consignations

InaugurationLors de Cirque en Capitalesles 2 et 3 février

Collaborations artistiquesAdrien Bargin et les Ateliers de Léo : Freak Show

CoproductionVille d’Istres et Marseille-Provence 2013, avec lesoutien de la Caisse desDépôts et Consignations

Magic Mirrors © X-D.R

Aubagne © Hervé Lelardoux

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