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Charte du schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire - Limousin

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SommaireLA DEMARCHE 5La concertation et la cohérence au cœur de la démarche Une forte implication des acteurs limousins 6 un comité stratégique largement ouvert aux divers partenaires 7 des groupes de travail productifs 7 un SRADDT au plus près des Limousins 7 des citoyens informés et acteurs 8 les résultats de la consultation 9 Le souci de cohérence du SRADDT 10 l’intégration des schémas stratégiques régionaux 10 l’articulation avec les différentes stratégies territoriales 11

La construction d’un scénario volontariste Des hypothèses d’évolution aux quatre scénarios 12 Le scénario « Générations 2027 » 14

LA STRATEGIE Trois défis 17Deux principes d’action Le principe de la valorisation de nos forces : sociétales, territoriales, économiques et environnementales 20 Le principe de recherche d’équilibre 21

Les trois défis et leur déclinaison : tableau synthétique 22 Ledéfidémographique:«Amplifierleregaindémographique» 23 Ledéfiénergétiqueetclimatique: «Affronterledéfiénergétiqueetclimatique» 34 Ledéfidel’ouvertureetdelamondialisation: «AffirmerunLimousinouvert,connuetreconnu» 42Un enjeu transversal aux trois défis : les infrastructures et transports 50

LA MISE En œUvRE ET LE SUIvI DU SRADDT 55La méthode proposée : des pactes territoriauxsur des thématiques partagées 56

L’animation et le suivi du SRADDT 57

SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 1

L’ambition d’un Limousin ouvert, solidaire et conquérant : Limousin, générations 2027.

EditorialImaginer le Limousin à vingt ans, avec derrière nous déjà plus de vingt années de pratiques, c’est l’exercice de prospective partagée qui est retracé à travers cette Charte du Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire, « Limousin : Générations 2027 ».

En 1987, le premier travail de prospective était exemplaire et avant-gardiste, cette pratique est aujourd’hui pleinement appropriée pour et par les Limousins. Le dernier exercice en date, Limousin 2017, concluait par « A nous de jouer ! ». L’ambition du présent exercice est bien de poursuivre et

amplifier cette mobilisation collective de l’intelligence limousine pour avoir un avenir d’avance avec « Limousin : Générations 2027 ».

La forte mobilisation qui a entouré les travaux menés depuis plus de deux ans, la très large concertation des acteurs publics, à tous les niveaux, les débats nourris, parfois vifs mais toujours constructifs, donnent au résultat de ces travaux une légitimité certaine.Cette Charte est le résultat de l’ensemble des travaux de diagnostic, d’élaboration de pistes d’actions et de concertations. C’est à la fois la prise en compte des attentes ou remarques des uns, formulées lors des

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SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

rencontres avec les territoires où plus de 2000 acteurs publics locaux et citoyens ont pu s’exprimer ; des avis ou propositions des autres ; exprimées pendant les rencontres avec les partenaires ou lors de la consultation publique (réglementairement, l’Etat, le CESR, les trois conseils généraux et les régions limitrophes ont été consultés), ainsi que les 747 communes de la région dont nous avons souhaité recueillir l’avis.

Cette charte met en avant troisdéfis auxquels la région devra faire face pour poursuivre durablement son développement, défis qui recueillent l’adhésion de tous pour progresser vers l’ambition d’un Limousin qui a un avenir d’avance : Limousin, Générations 2027.

Relever le défi démographique est de première importance pour la vie de nos territoires, avec l’objectif de poursuivre et amplifier le regain de population que la région a enfin retrouvé. Il s’agit alors d’accueillir davantage, de s’en donner les moyens, et de garder en Limousin le potentiel que représentent nos jeunes générations en conservant un territoire solidaire, où la qualité de vie, la grande qualité environnementale et le dynamisme d’une économie qui investit sur le capital humain sont facteurs d’attractivité.

Ledeuxièmedéfi,celuidel’énergieetduréchauffementclimatique, est un défi planétaire que le Limousin ne peut ignorer. Au-delà de notre contribution à la nécessaire réduction des Gaz à effet de serre, réduire

notre dépendance aux énergies fossiles et s’adapter au changement climatique ne peut que contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de chacun, conforter l’image d’excellence environnementale de la région et offrir un champ nouveau pour le développement économique.

Enfin, letroisièmedéfiestceluidel’ouvertureetdelamondialisation. Ce fait majeur s’impose à tous, dans toutes ses composantes, économiques ou sociétales. La mondialisation est porteuse de menaces, mais elle peut aussi être source d’opportunités pour la région. S’inscrire résolument dans cette société globalisée et en être acteur, essayer d’en tirer profit plutôt que la subir, accueillir la grande vitesse et la diffuser à l’ensemble du territoire, s’ouvrir et intégrer les réseaux européens, jouer des échanges de bonnes pratiques, sont des pistes pour tourner la page de la résignation.

Pour relever ces défis, la Charte dessine une ambition commune, l’ambition de construire un Limousin ouvert, solidaire et conquérant, un Limousin où l’innovation sociale et sa capacité créatrice font écho à l’excellence des pôles de compétitivité, un Limousin où nos campagnes réinvestissent leur vocations productives, résidentielles et touristiques, où les agglomérations tirent l’appareil productif et rayonnent de leur fonctions métropolitaines, un Limousin où l’anticipation commune, la coopération et la mutualisation de l’action publique donnent sens et efficacité aux principes de

solidarité territoriales, sociales et intergénérationnelles qui sont la force de notre région.

Je souhaite que ce projet ambitieux ’’Limousin, Génération 2027’’ soit celui des Limousins et des Limousines. Le Conseil Régional l’a piloté, comme la loi l’y autorise, mais ce projet ne peut être celui de la seule institution régionale. Il nous reviendra de le populariser, de le mettre en œuvre et de l’évaluer pour garantir que nos actions font progresser notre ambition commune. Mais c’est, avec l’appui de l’Etat, à la Région et aux trois départements, aux 747 communes, aux Agglomérations, Pays et Parcs Naturels Régionaux et surtout aux 740 000 Limousins et Limousines d’aujourd’hui de travailler ensemble pour les Générations 2027.

Jean-Paul DEnAnoT

Président du Conseil Régional du Limousin

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 3

Décembre 200620 réunions de groupes de travail thématiques prospectifs

Avril 2007Elaboration des 4 scénarios

Octobre 2007Elaboration d’un avant-projet de charte

Mars 20086 rencontres partenariales

Mai 200818 rencontres territoriales

Octobre 2008Consultation légale

Juin 2009Validation

CALEnDRIER DE L’ELABoRATion DU SRADDT

Phase prospectivePhase stratégique

LE SRADDT

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Juin 2009Validation

Première partie La démarche

SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 5

« Limousin 2007 » était un exercice prospectif pionnier, dix ans plus tard « Limousin 2017 » permettait de lancer de nouveaux chantiers, et tous les deux ont guidé et éclairé les politiques régionales pendant des années. Ce schéma régional d’aménagement et de développement du territoire marque à la fois la nécessité, pour mieux anticiper, de réitérer les exercices prospectifs, le contexte et les enjeux n’étant pas les mêmes, et la volonté de la Région à aller plus loin en définissant des défis à relever, des principes pour mener nos politiques et une méthode pour mettre en œuvre les pistes d’action avancées collectivement.

Contrairement aux exercices cités plus haut, l’élaboration d’un SRADDT est encadrée ju-ridiquement. Le décret relatif au SRADDT, précise les différentes phases de son élabora-tion, tout en laissant les Régions libres de fixer les modalités d’association des différents acteurs.

La Région Limousin, au vu notamment de son expérience en la matière, a quant à elle souhaité une réelle implication des Limousins dans l’élaboration de cette stratégie pour un avenir solidaire et a pour cela mobilisé différents outils. Le cadre de référence global que se veut être le SRADDT suppose également une cohérence avec les différentes stra-tégies régionales, qui a été l’objet d’une attention toute particulière en Limousin.

Une forte implicationdes acteurs limousins

Piloté par le Conseil Régional, « Limousin : Générations 2027 », avant d’être un docu-ment écrit, est surtout un processus colla-boratif, une démarche collective qui a per-mis de brasser les propositions de chacun lors des réunions du comité stratégique, des groupes de travail prospectifs, des rencontres avec les partenaires et avec les territoires pour porter à connaissance et

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débattre, des conférences sur des théma-tiques précises, un blog, un appel à projet artistique, une conférence citoyenne sur le changement climatique, avant les pha-ses de concertation officielles. Cette forte mobilisation, et surtout l’implication de tous les Limousins et Limousines, étaient le gage de la réussite.

Concertationet cohérence au cœur de la démarche

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LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 7

Un comité stratégique largement ouvert aux partenaires

Le comité stratégique comprend 140 partenaires insti-tutionnels (représentants des activités économiques et sociales, associations…) et territoriaux.

il est réuni à chaque étape décisive du SRADDT (lan-cement, réaction au diagnostic et aux scénarios, re-marques sur le contenu de la charte et préparation de l’après SRADDT). Sa contribution est collective lors de ces réunions et individuelle par la participation de ses membres aux groupes de travail et les apports écrits.

Des groupes de travail productifs

Lors de la phase prospective, cinq groupes de travail d’une vingtaine de personnes chacun se sont retrouvés quatre fois, traitant de démographie et société, éco-nomie, territoire, climat-énergie et gouvernance, iden-tité et image. Les représentants de l’Etat, des territoi-res, des divers secteurs économiques, associations et autres experts ont produit des tendances, hypothèses et enjeux qui ont permis l’élaboration de scénarios. Un sixième groupe axé sur les transports a suivi une dé-marche semblable par la suite.

Ces 120 personnes ont également commenté et enrichi cesscénarioslorsd’unerencontrespécifique.Elles se sont ensuite retrouvées, lors de la phase stra-tégique, dans des rencontres partenariales pour faire des propositions d’architecture de charte et de chan-tiers ou d’actions. Trois groupes se sont réunis chacun deux fois à cet effet en réagissant sur un avant-projet de charte, qui a alors été amendé avant d’être présen-té sur les 18 territoires de projet.

Un SRADDT au plus près des Limousins

C’est sur l’avant-projet remanié, et principalement sur lestroisdéfis,quelesparticipantsauxrencontrester-ritoriales ont été invités à réagir. Ces rencontres terri-toriales, ouvertes à tous, se sont déroulées sur les ter-ritoires de projet du Limousin, c’est-à-dire les 16 pays, deux communautés d’agglomération et deux Parcs naturels Régionaux, et ont mobilisé presque deux mille personnes. Les territoires ont ainsi pu se positionner vis-à-vis du SRADDT, et les citoyens pu donner corps auxtroisdéfisenattirantl’attentionsurlespointsim-portants et en proposant de nouvelles actions. Ces ap-ports ont été intégrés dans la charte.

150partenaireset acteurs régionaux

20réunionsdes groupesprospectifs

6rencontrespartenariales

18rencontresterritoriales

Des citoyens informés et acteurs

Le SRADDT, qui cherche à mettre en place les condi-tions d’un futur limousin le plus agréable à vivre pos-sible, concerne chaque Limousin. C’est pourquoi des outils ont été mis en place pour sensibiliser les citoyens à l’importance de réfléchir à l’avenir du territoire etpour recueillir leurs avis et attentes.La sensibilisation passant par l’information, 6 confé-rences prospectives correspondant aux 6 thèmes des groupes de travail ont été proposées. Les principaux enjeux du Limousin ont ainsi été mis en relief par des experts1 , accompagnant les citoyens et décideurs pré-sents à la prise de conscience des choix à faire pour le futur. Ces conférences ont été mises à disposition de tous sur le blog du SRADDT (www.cr-limousin.fr/2027), com-me de nombreux documents et articles prospectifs sur différents sujets. La veille prospective réalisée à l’at-tention des partenaires du SRADDT a ainsi été autant que possible partagée avec le plus grand nombre. Ce blog a également fait part de l’actualité du SRADDT, tenant au courant de chacune des différentes étapes, et invitant à commenter les différents apports. Des contributions et avis sur les scénarios ont ainsi pu être recueillis et ont nourri le débat amenant au choix du scénario souhaité.

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1 les enjeux climatiques et énergétiques par Pierre Radanne, le devenir des campagnes par Philippe Perrier-Cornet, l’économie présentielle par Laurent Davezies, la société française de demain par Julien Damont, gouvernance, identité et image des territoires par Patrick Moquay, les transports à l’horizon 2050 par Jean-Noël CHAPULT.

En termes de participation, les Limousins ont pu faire part de leurs rêves, craintes et visions de la région dans 20 ans en répondant à un appel à projets artistiques. Ces contributions, qui pointent des enjeux particuliers du Limousin, ont été exposées.

Enfin, une conférence des citoyens a été organisée pour recueillir l’avis d’une vingtaine de personnes sur le changement climatique en Limousin. En amont de la rédaction de la charte, l’exécutif régional a en effet sou-haitéassocierunpaneldesapopulationàladéfinitionde ses orientations en matière climatique et énergéti-que. Après une formation et des réunions publiques, les panélistes ont rédigé un avis et des recommandations quiontpourlaplupartétéintégréesdanslacharte(déficlimatique et énergétique).

En sus de ces outils, les Limousins ont pu contribuer au SRADDT lors des rencontres territoriales et pendant la période de consultation légale.L’avant-projet de charte a en effet dans un premier temps été présenté à plus de 2000 Limousins, élus, ac-teurs et citoyens, lors des rencontres territoriales qui se sont déroulées de mai à septembre 2008. Ces 18 ren-contres, ouvertes à tous, ont permis de confronter une vision régionale avec les réalités des Pays, Communau-tés d’agglomération et Parcs naturels Régionaux, et de se rendre compte que les grandes lignes du SRADDT étaient largement partagées.

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LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 9

les rencontres territoriales, le blog et les registres de consultation légale mis à disposition pendant 2 mois dans12lieuxenrégion)ontpousséauxmodificationsglobales suivantes :

- le développement de certains points : la partie sur les forces et les principes (solidarité, cohésion), le développement endogène du rural et son rôle d’espace de production, les complémentarités et besoins réciproques rural/urbain, les coopérations avec les régions voisines et l’insertion du Limousin dans un environnement global, les enjeux de l’in-dustrie et de l’artisanat, la notion de service public, le vieillissement, les énergies renouvelables, les ambitions en termes d’innovation (Economie So-ciale et Solidaire (ESS…) et d’environnement (pré-servation, eau, mitage…)

- l’intégration d’une partie sur le Schéma Régional infrastructures et Transports (SRiT) (avec des cartes des transports à l’horizon 2020)

- la présentation synthétique de l’animation et du

suivi du SRADDT

L’ensemble de ces contributions, des rencontres et consultations diverses, ont permis d’affiner le projetde charte, de préciser des formulations, d’enrichir et préciser certains points, sans dénaturer l’ensemble du projet.

Là où le décret n’obligeait qu’à une consultation très institutionnelle et administrative, l’association du plus grand nombre, voulue par la Région, a nourri, à toutes les étapes, cette Charte. il en est de ce projet comme du progrès, il ne vaut que s’il est partagé par tous.

Les résultatsde la consultation

En termes de contenu, ces rencontres territoriales ont mis l’accent sur le désemparement face à la disparition des services publics en milieu rural, le désengagement del’Etat,maisaussiladifficultédecomprendreetd’agirsur les territoires face aux changements rapides (mon-dialisation, Politiques Agricoles Communes (PAC), em-pilement de structures, modes de vie…). Son corollaire est l’attente exprimée vis-à-vis du maillage du territoire (importance des notions d’équilibre et de hiérarchisa-tion), d’une bonne gouvernance et de plus d’audace et d’initiatives (ou de plus d’aides, selon les territoires). A la suite de ces rencontres, les apports ont été synthéti-séspardéfis(présentésplusloin)etparthèmes(accueilservices, vieillissement, culture, habitat, formation, éco-nomie, urbanisme, énergies renouvelables, sensibilisa-tion aux enjeux climatiques, agriculture, transports, ré-seaux et coopérations, mutualisation) pour compléter l’avant-projet de charte.

Celui-ci a ensuite été mis à la consultation, comme le veut la loi. Cette consultation légale a donné lieu ici à des réactions nourries et constructives, qui ont amené à enrichir notablement le projet de charte. Ces observa-tions et avis sont aussi remarquables par leur nombre, puisqu’en sus des partenaires sollicités de par la loi, la Communauté d’agglomération de Brive, le conseil de développement du Pays ouest Limousin, celui du Pays sud creusois, du Pays de Guéret et de trois de ses communes ont souhaité s’exprimer sur le sujet. El-les traduisent une relecture critique attentionnée, no-tamment de la part des conseils généraux, du Conseil Economique Social Régional (CESR) et de l’Etat. Tous ces apports, qui s’ajoutent à l’avis du Conseil régional de midi-Pyrénées et à ceux des citoyens (recueillis sur

Le souci de cohérencedu SRADDT

L’exercice du SRADDT n’est pas le seul que doit conduire l’institution régionale, mais c’est le plus global. C’est le document le plus large dans lequel peuvent s’inscrire d’autres travaux plus sectoriels, des trans-ports au climat, en passant par le dévelop-pement économique, la formation ou l’en-vironnement, entre autres.

L’intégration des schémas stratégiques régionaux

Le SRADDT a été construit avec le souci permanent de cohérence avec les plans et schémas régionaux existants.

Ainsi, le SRiT (schéma régional des infrastructures et des transports) constitue le « volet transports » du SRADDT. En tant qu’enjeu structurant pour le territoire et transversal, les infrastructures et les transports ont fait l’objet d’un document à part entière, mais dont les différents développements renforcent certains points du SRADDT : élaborées parallèlement, les stratégies

du SRiT et du SRADDT sont concordantes. Du fait de l’importance de ce sujet et de la parenté voulue par la loi,unepartieestconsacréeauSRITà lafindecedocument, revenant notamment sur les différentes passerelles avec le SRADDT, et il apparaît dans son in-tégralité dans les annexes.

Commepour leSRIT, les réflexionsengagéessur lesproblématiques climatiques et énergétiques au travers du Plan climat régional (inscrit au Contrat de Projet Etat-Région (CpER) 2007-2013 et piloté par l’Ademeet le Conseil régional) ont nourri le diagnostic et les propositionsdudeuxièmedéfiduSRADDT.C’estdansce Plan climat en construction que sont développés de nombreux points abordés ici (économie d’énergie dans les bâtiments, pratiques agricoles…).Les autres schémas en cours d’élaboration, dont celui des usages des Téchnologie de l’information et de la Communication (TiC) et le cadre de référence régional de la recherche, de l’innovation et du transfert de tech-nologie sont également ancrés dans les orientations du SRADDT et les valeurs du développement durable.

Les orientations des plans et schémas existants, parmi lesquels le SRDE (schéma régional de développement

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économique) et le PRDF (plan régional de dévelop-pement des formations), qui avaient bénéficié d’uneconcertation avec les partenaires concernés, ont éga-lement été prises en compte dans le SRADDT. Et inver-sement, ces schémas seront repris prochainement à la lumière des orientations du SRADDT, pour une cohé-rence plus forte encore.

Ainsi, la volonté du Conseil Régional a été double : à la fois mettre en cohérence les différents schémas et tra-vaux de l’institution régionale, qu’ils soient volontaires ou « imposés » par différentes lois, et faire en sorte que ces schémas et autres plans soient ceux du Limousin et non pas ceux du seul Conseil Régional.

De manière opérationnelle, pour le Conseil régio-nal, les objectifs du SRADDT se déclinent dans son Agenda 21.Celui-cifixedesactionsquelacollectivitévamener afin d’accompagner un développement etun aménagement durables de son territoire, en ac-cord avec ses compétences. L’agenda 21, démarche de progrès continu, est un outil qui permettra de faire vivre la charte du SRADDT : le programme d’actions de l’Agenda 21 évoluera tout au long des 10 ans à venir selon les actions menées et les objectifs atteints.

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L’articulation avec les différentesstratégies territoriales

La cohérence a également été recherchée avec les stratégies des différents territoires, dans le but de vé-rifier leur efficacité dans le cadre des orientations duSRADDT. Des échanges d’information avec les respon-sables des Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) en cours d’élaboration ont ainsi eu lieu, notamment lors des réunions de préparation du SRADDT. La cohérence avec les chartes de Pays a quant à elle été examinée lors des rencontres territoriales et s’est révélée réelle. Deux rencontres avec les régions voisines ont égale-ment permis de s’assurer que les orientations respec-tives n’étaient pas contradictoires, et que le futur pou-vait, et même devait, s’envisager de façon commune, notamment dans le domaine des transports. Les autres collectivités territoriales quant à elles ont suivi de près les travaux en veillant à ce que leurs pro-jets et les orientations du SRADDT s’articulent.

Constructiond’un scénario volontariste

Hypothèses d’évolutionet enjeux

L’exercice de prospective qui caractérise la démarche de SRADDT a amené dans un premier temps à iden-tifierpar thèmesdeshypothèsesd’évolutionetdesenjeux. Cela a permis de mettre en relief les mutations importantes du Limousin, ses enjeux et des points de vigilance particuliers. ont ainsi été cités :

- en termes démographiques et sociétaux : la re-prise fragile de la démographie, dépendante des migrations, le déséquilibre persistant rural/urbain et le vieillissement continu, la sensibilité des territoires ruraux aux phénomènes de précarité,

l’évolution des usages des TiC, l’importance de lamobilité,destemporalitésdifficilesàconciliersurtout pour les couples bi-actifs…

- en termes territoriaux : la persistance de la dis-persion de l’habitat dans l’espace rural et de l’éta-lementurbainenpériphériedescentres,ladifficilegestion du foncier, l’impact de la réorientation de la PAC sur les territoires, la gestion de l’espace et despaysages,ledifficilemaintiend’unecouvertureenservicespublicsoud’intérêtgénéral,lesconflitsd’usage dans le rural, le besoin de logements, la

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nécessitédeclarifierlemaillageduterritoireetderenforcer la cohésion territoriale…

- en termes économiques : l’importance des pôles de compétitivité et de l’économie de la connais-sance, l’arrivée à l’âge de la retraite de nombreux chefs d’entreprises, le potentiel de l’économie « présentielle » et de l’économie sociale et soli-daire, l’inadaptation de l’appareil de formation aux nouveaux métiers…

- en termes climatiques et énergétiques : le ré-chauffement climatique, l’augmentation du coût de l’énergie, une production exponentielle de déchets, une vulnérabilité en matière d’eau et de biodiversité…

- en termes institutionnels : la baisse des marges de manœuvre budgétaires publiques, la néces-saire articulation des niveaux de décision, une re-vendication croissante de participation citoyenne etdeclarificationdes compétences, l’inéluctablepoursuite de la décentralisation …

Un croisement entre les hypothèses a permis de for-maliser des pistes pour quatre scénarios pour le Li-mousin à l’horizon 2027. Ces quatre scénarios, plus ou moins volontaristes, caricaturaux ou repoussoirs, sont tousplausibles,ilsreflètentsimplementdesévolutionsstructurelles (économiques, sociétales, territoriales, organisationnelles, etc.) différentes. C’est l’exercice maintenant connu de la prospective que d’alterner possible et plausible, souhaitable et probable.

Scénario A : Une région d’équilibreLesacteurslimousinsmettentàprofituncontexteex-térieur favorable pour développer ensemble les atouts de la région qui sont mis au service de tous les terri-toires.

Scénario B : Une région multipolaire, peu coopérativePlusieurs territoires, bien structurés autour d’un pôle, continuent d’attirer les hommes et les activités ; les fruits du développement leur reviennent en priorité. La faible coopération entre acteurs et les positions défen-sives et concurrentielles des territoires ne permet pas aux moins dynamiques de partager cette croissance. Scénario C : La diffusion des hommes et des activitésL’attractivité du Limousin se poursuit et la campagne résidentielle se généralise. Elle se traduit par un phé-nomène de dispersion de l’habitat important, qui n’est pas sans incidences sur la gestion de l’espace et des paysages.

Scénario D : Des pôles urbains actifs, une campagne ressource et récréativeS’appuyant sur des zonages précis, le Limousin est en-gagé vers une partition entre des villes bien équipées, agréables à vivre, qui concentrent les activités, les ser-vices, les hommes, et une campagne restituée princi-palement à la nature et aux activités touristiques liées.

Ces scénarios ont permis de construire, par un as-semblage de modalités plausibles et souhaitables des scénarios A, B, C et D, un scénario de synthèse, appelé scénario «Génération 2027». Ce scénario de synthèse a été proposé comme ligne stratégique du projet de charte du Schéma régional, et comme base de la consultation publique. Ce scénario par nature « martyr » a été amendé au vu des nom-breuses contributions reçues, ce scénario soumis à la concertation a été retravaillé pour présenter au mieux une vision partagée du futur Limousin, am-bition qui se traduit dans « Générations 2027 ».

Le scénario«Générations 2027»

Une région d’Equilibre,s’appuyant sur ses Forces, modèle de Gouvernance

À partir d’une vision partagée du territoire régional et de son devenir, d’un consensus sur les enjeux qui se présentent aux territoires, les collectivités limousines ontdéfinietadoptédespactesterritoriauxquiclari-fientl’interventiondechacunesurdesprojetsstructu-rants pour les territoires et permettent de surmonter les concurrences improductives.

Le nombre de chantiers ouverts dans ces conventions entre acteurs publics, volontairement limités, permet de concentrer et de mutualiser les efforts sur des gran-des priorités et donc d’optimiser les ressources dis-ponibles. Les résultats en sont aujourd’hui visibles en termes :

- d’infrastructure et de transport qui desservent le territoire : Ligne à Grande Vitesse (LGV), aéroports, pôles intermodaux, zones d’activité, couverture haut et très haut débit,

- d’accès aux services publics ou d’intérêts géné-raux : réseau de pôles structurants bien équipés, irriguant le territoire rural, infrastructure de santé, de formation,

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- de développement économique : zones touris-tiques clairement identifiées qui ont fait l’objetd’actions ciblées et coordonnées, économie de la connaissance concentrée sur les pôles universi-tairesetscientifiques,dynamismeentrepreneurialdu commerce et de l’artisanat, renforcement des activités agricoles pour une valorisation locale des productions, essor des éco-activités, renforcement de l’économie sociale et solidaire.

L’ambition commune et reconnue pour un territoire où toutes ses forces sont mobilisées pour assurer un déve-loppement équilibré favorise l’esprit d’entreprendre. L’innovation sociale, notamment, donne un dyna-misme nouveau à la société limousine. Le Limousin est renforcé par ces coopérations, il acquiert une visibilité et une image plus positive au niveau européen.

En particulier, la politique volontariste d’accueil qui joue sur les atouts du territoire pour prospecter de nouveaux actifs permet de renforcer durablement le regain démographique : de nouvelles populations contribuent au renouvellement de la main d’œuvre et appuient le dynamisme des territoires. Parallèlement une politique de maîtrise de la dis-persion de l’habitatestmenéeafinde rationnaliser

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LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 15

l’utilisation de l’espace et de préserver les paysages et les activités, notamment agricoles, et maintenir la haute qualité environnementale de la région : lutte contre l’étalement urbain dans les agglomérations, re-densificationdupeuplementdanslescampagnes.Uneattention toute particulière est portée aux transports collectifs, aux déplacements doux et aux services de proximité.

Dans ce contexte, les agglomérations assurent le rôle de locomotives régionales : emplois et services métropolitains se concentrent dans les espaces ur-bains et, avec le développement du travail en réseaux, dynamisent l’appareil productif. L’essor durable des fonctions métropolitaines est lié à leur capacité à essaimer. Et, sous l’impulsion des ac-teurs publics, un réseau de pôles structurants dy-namiques s’est constitué, assurant à leur bassin de vie une bonne couverture en services et équipements de proximité, bien relayé par le maillage d’infrastructures notamment en termes d’usages et de services des TiC. organisés autour de ces pôles structurants, les terri-toires ruraux ont concentré leurs efforts de dévelop-pement sur les atouts propres de leur territoire, se partageant non seulement les vocations d’espaces de

production, notamment agricole, mais aussi de loisirs et de tourisme, d’espace naturels protégés de grande qualité. La concentration d’activités et de populations sur le maillage de pôles urbains structurants permet aux agriculteurs de valoriser localement une partie de leurs productions, l’organisation de la filière boisdonne toute sa valeur aux ressources forestières, et le développement des énergies renouvelables (biomas-se, éolien …) a renforcé cette vocation productive des territoires ruraux.

L’affirmationd’enjeuxenvironnementaux fortsauxni-veaux international et européen, ont mobilisé, plus particulièrement, les territoires ruraux pour la maîtrise de l’environnement à la faveur notamment des antici-pations de l’évolution de la PAC. Dans ce cadre, les ac-teurs ruraux, que sont les agriculteurs, sont aussi des producteurs de biens et services environnementaux, et le spectre de la friche généralisée est oublié.Le dynamisme des territoires ruraux repose égale-ment sur leur tissu de Petites et moyennes Entreprises et Trés petites Entreprises (PmE-TPE) qui a su rester dense, appuyé sur la tradition industrielle de certaines zones du Limousin, mais aussi plus globalement parce que l’artisanat et le commerce de proximité favorisent l’emploi local.

Ce développement équilibré entre espaces urbains et espaces ruraux tire sa robustesse des complé-mentarités et des solidaritésquiontétéaffirméesetassumées. Des instances d’observation et de concerta-tion garantissent le respect de ces équilibres. Cette dy-namique de travail en commun, comme le dévelop-pementdespartenariatspublic-privé,parlaconfianceet le poids qu’elle donne aux acteurs limousins, se double vite d’une logique d’ouverture, avec des coo-pérations renforcées à différentes échelles avec les ré-gions et espaces voisins, ainsi qu’une forte implication des citoyens dans la vie publique, notamment par les nouveaux moyens offerts par les TiC.

Cette dynamique s’incarne tout particulièrement dans la recherche du facteur 4 : diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre, d’ici 2050. La société limou-sine, poussée par des contraintes énergétiques fortes etaidéeparunclimatdeconfianceetlescoopérationsentre acteurs, a en effet vite cherché à s’adapter au changement climatique. Ces actions des Limousins dans les domaines notamment des bâtiments, de l’agriculture et des transports ont contribué à l’amé-lioration de la qualité de vie de chacun et ont conforté l’image d’excellence environnementale de la région.

Ce scénario implique des choix, des priorités, elles vont être développées à travers trois défis et deux principes d’action. Ces défis, celui de la démogra-phie, de l’énergie et du climat, de l’ouverture et de la mondialisation, sont les axes stratégiques de l’action de demain.

Attirer de nouvelles populations, les générations de 2027, c’est le choix du développement. C’est s’assurer que l’armature urbaine du Limousin pré-sente toutes les capacités pour répondre à toutes les attentes, culturelles, économiques, sociales, sanitaires, universitaires de ces nouvelles popula-tions. C’est à ces conditions que ces populations nouvelles pourront envisager de s’installer dans tout le Limousin.

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Travailler les questions du climat et de l’énergie, ce n’est pas se refréner et se restreindre, mais c’est chercher à générer de nouvelles énergies, c’est positionner le Limousin à l’avant-garde d’une crois-sance verte, mariant dans l’intérêt de tous écologie et économie.

S’inscrire dans la mondialisation, c’est affirmer un Limousin qui ne se replie pas sur soi, mais qui, conscient des défis, cherche à se développer par l’ouverture sur le monde.

C’est sur nos forces, toutes nos forces, que nous pouvons agir. Elles doivent être valorisées et s’équilibrer sur tout le Limousin. Ce seront les deux principes conducteurs de nos actions à venir.

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Deuxième partie La stratégie

SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 17

Trois défisLe projet de Charte propose des orientations stratégiques pour converger vers le scéna-rio Générations 2027, à échéance de 10 ans. Le choix et la définition des objectifs pro-posés dans ce projet s’appuient sur les travaux des groupes prospectifs qui ont permis de mettre en évidence les grands enjeux régionaux, et d’imaginer leurs conséquences notamment au travers des différents scénarios envisagés. Sont ainsi apparues clairement trois ruptures majeures qui n’avaient pu être anticipées dans les termes où elles le sont aujourd’hui, trois changements par rapport à un passé récent et qui sont autant de défis pour l’avenir : la poursuite de la reconquête démographique, la prise en compte du ré-chauffement climatique, la nécessaire ouverture du Limousin.

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Amplifierle regain démographique

Le constat relevé dans les récentes analyses démogra-phiques effectuées par l’inSEE est celui d’un regain démographique, durable mais peu élevé, qui situe aujourd’hui le Limousin au 6ème rang des régions fran-çaises pour son attractivité. Sachant la fragilité de ce renouveau, il s’agit de s’employer à conforter et à am-plifier cemouvementqui reposeessentiellement surun solde migratoire positif. Les orientations proposées pourrelevercedéfi,au-delàd’unepolitiqued’accueilet de prospection de nouvelles populations, dévelop-pent trois objectifs : rendre le territoire plus attractif, contribuer à l’épanouissement humain et renforcer les bases économiques.

Défi 1Affronter le défiénergétique et climatique

Le réchauffement climatique et l’enchérissement des énergies fossiles constituent des ruptures majeures qui nécessitent l’implication de tous. Le Limousin, bien que comparativement faiblement émetteur de gaz à effet de serre, doit prendre sa part à ce qui consti-tuecertainementundesplusgranddéfimondialquel’humanité ait à relever au XXième siècle. Au-delà de notre contribution à la nécessaire réduction des gaz à effet de serre dans l’optique du Facteur 42, réduire notre dépendance aux énergies fossiles et s’adapter au changement climatique ne peut que contribuer au bien-être de chacun et conforter l’image d’excellence environnementale de la région. En devenant un levier pour le développement économique régional, la lutte contre le changement climatique prend un caractère stratégique.

Affirmer un Limousin ouvertconnu et reconnu

il s’agit là autant de l’ouverture du territoire dans ses composantes physiques (infrastructures) que dans ses pratiques humaines : propension à l’accueil, esprit d’ouverture, mais aussi développement des partena-riats ou des coopérations interrégionales. il s’agit de rendre le Limousin ouvert, et donc visible au plan na-tional et européen. La mondialisation est un fait, si elle est porteuse de menaces, elle présente aussi des op-portunités réelles pour notre région, et l’ouverture et levolontarismesontplusefficacesquelereplisursoipour tirer parti de ces opportunités.

Défi 3Défi 2

2Réduction par 4 des gaz à effet de serre d’ici 2050

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 19

Cette nécessaire inscription décomplexée dans la mondialisation, l’engagement pour le Facteur 42 et l’impératif de poursuivre le développement de la ré-gion en s’appuyant sur une démographie plus dynami-que a fait consensus durant les rencontres partenaria-les et territoriales.

Cestroisdéfisnesontpas indépendants lesunsdesautres, ils interfèrent positivement entre eux. Ainsi, une attention plus particulière dans la Charte du SRADDT a été portée au Schéma Régional des infrastructures et des Transports, tant la question des transports est au cœur de l’ouverture du Limousin au reste du mon-de, qu’elle est cruciale en termes d’environnement et qu’elle est l’une des conditions de l’accueil de nouvel-les populations et d’activités.Plusgénéralement,cestroisdéfissenourrissentetré-pondentfavorablementauxcinqfinalitésdudévelop-pement durable qui structurent cette charte :

- épanouissement humain et accès pour tous à une bonne qualité de vie

- préservation de la biodiversité, protection des milieux et des ressources

- lutte contre le changement climatique et protec-tion de l’atmosphère

- cohésion sociale et solidarité entre les territoires et entre les générations

- dynamique de développement selon des modes de production et de consommation viables.

CesobjectifsinscritsenfiligranedanslaCharterecon-sidèrent les sources du développement régional et veillent à ce qu’elles ne soient pas taries pour les géné-rations futures : il s’agit de générer un nouvel équilibre entre les forces sociétales (les Limousins, d’aujourd’hui et de demain, capables d’invention et de création, et dont le bien-être est le but des politiques publiques), économiques (générant de l’activité et une certaine richesse donnant des moyens à l’action) et environne-mentales (une richesse collective irremplaçable, capa-ble également de créer de la valeur) et de le conserver.

Ces défis sont ceux d’aujourd’hui et de demain, ilsconcernent donc plusieurs générations de Limousins.Cependant,onnepeuts’attaqueràcesdéfissanssedonner des règles ; c’est pourquoi il est impérieux de baser les actions sur des principes. ils sont la garantie, dans une Charte de SRADDT, que l’action a un sens, une direction, qui donne des conditions à sa mise en œuvre.

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Ainsi, les trois défis sont déclinés en priorités et en objectifs, qui eux-mêmes répondent à deux principes : la recherche d’équilibre et la valorisation de nos forces.

Valorisation de nos forces : sociétales, territoriales, économi-ques et environnementales

Forces sociétales : la principale force du Limousin repose sur les femmes et les hommes qui le compo-sent. La confirmation du regain démographique, ledynamisme migratoire, la prise en charge du vieillis-sement de la population, l’attention face aux risques d’exclusion, la qualité de vie dans notre région, le dy-namisme associatif sont autant d’atouts à mettre en valeur pour la région.

Forces territoriales : le Limousin est composé de territoires différents, avec notamment des agglomé-rations à forte capacité de rayonnement, des services métropolitains, des pôles d’équilibre diffusant des services intermédiaires ou des territoires peu denses, avecdescaractéristiquesspécifiques:cesdifférencessont une force pour le Limousin. Valoriser les atouts de chacun, ce qui passe par un renforcement certain du maillage (agglomérations / pôles d’équilibre et structurants), construit des avantages comparatifs qui permettent aux territoires de se nourrir les uns et les autres,etauLimousinengénérald’entirerbénéfice.Ces différences sont d’autant mieux valorisables que la région est déjà fortement structurée en territoires de

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projets, capables de s’affranchir des seules logiques de territoire pour mener des projets communs à géomé-trie variable, organiser des complémentarités et ainsi de tirer parti par exemple d’investissements faits sur d’autres territoires, et éviter le piège de la concurrence improductive.

Forces économiques : le Limousin a des atouts re-connus (pôles de compétitivité, filières d’excellence,agriculture de qualité, dispositif de formation, univer-sité, présence forte de l’économie sociale et solidaire, tissu de TPE/PmE, artisanat et commerce dynami-ques…) et des potentialités (économie résidentielle, économie de la connaissance, économie de l’environ-nement, gérontotechnologies…) sur lesquels il appuie son développement économique.

Forces au plan de l’environnement et du ca-dre de vie : le Limousin renforce les qualités environ-nementales et paysagères de son espace et s’inscrit dans l’objectif « Facteur 4 ». il garantit ainsi au plan européen son caractère d’espace préservé et bien équipé, gage de qualité de vie, et facteur déterminant de son attractivité.

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LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 21

Recherched’équilibre

La valorisation des forces des territoires ne peut être maximisée au niveau régional que si elle s’accompagne d’une recherche d’équilibre, d’une reconnaissance de la complémentarité des territoires, seul gage de la cohésion sociale et territoriale. Cette recherche de complémentarité est valable pour tous les territoires limousins, à différentes échelles, tant donc entre agglomérations et territoires ruraux (reconnaître les agglomérations comme locomotives du développement régional doit avoir des répercussions positives sur le mon-de rural par les effets d’entraînement induits ; inversement, l’attractivité maintenue des zones rurales conforte les pôles urbains de proximité ; et des projets peuvent être menés ensemble) qu’entre les territoires à dominante touristique, ceux à dominante agricole ou industrielle…

Cette recherche d’équilibre est renforcée par des politi-ques de solidarité, par le biais par exemple d’un système de péréquation entre territoires. S’assurer de l’équilibre, ce n’est donc pas courir le ris-que de l’immobilisme, c’est la garantie d’avancer tous ensemble, c’est l’assurance que de prioriser des actions ne doit pas conduire à privilégier les uns au détriment des autres, mais que la réussite des uns conditionne le succès pour tous.

Dans le champ économique, ces questions de maillage et de complémentarités s’illustrent par exemple par la complémentarité entre le développement du tertiaire

urbain, les pôles de compétitivité, moteurs de l’éco-nomie de la connaissance à rayonnement national, la robustesse sur les espaces ruraux de l’activité commer-ciale et artisanale, et l’essor de l’économie sociale et solidaire, capable en innovant et en recherchant des solutions particulières à des problèmes particuliers, de faire vivre des territoires aux côtés de l’activité agri-cole. Des exemples peuvent également être cités dans le domainede la formation,oùunmaillagefinde l’ap-pareil de formation est accompagné d’une université performante principalement concentrée sur les pôles urbains, ou dans celui des transports : l’arrivée de la grande vitesse n’a d’intérêt pour le Limousin que si la desserte TER permet d’en diffuser les effets, l’ouvertu-re et le désenclavement vont de pair, avec des services différents (autoroutes, transport à la demande…).

Enfin, la recherched’équilibre est une attentionpar-ticulière portée aux risques de rupture, présents ou à venir : là où la logique économique à court terme peut s’imposer, les acteurs régionaux doivent mettre en avant les hommes (accès au foncier pour les jeunes agriculteurs, temps laissé à la participation citoyen-ne…) et l’environnement (lutte contre le changement climatique, préservation des ressources naturelles…), pour le bien-être des générations futures, celles de 2027 et au-delà.

DEFI 1 REGAIn DEMOGRAPHIQUE

Développer l’accueil de nouvelles populations et l’accompagner organiser et développer la prospection des hommes et des activités Partager une culture de l’accueil, construire une offre d’accueil globale et adaptée aux territoires Organiser un territoire solidaire et attractif organiser l’armature urbaine des bourgs structurants aux agglomérations. Lutter contre la dispersion de l’habitat et l’étalement urbain offrir des infrastructures et transports répondant aux besoins de mobilité des personnes et des marchandises Préserver et mettre en valeur la qualité des patrimoines naturels et culturels (paysage, eau, bâti, savoir-faire...)

Offrir à chacun les conditions d’épanouissement dans des territoires vivants Renforcer la cohésion sociale et les solidarités locales par l’innovation sociale Développer l’accès à la culture et à la connaissance Faire de l’habitat un atout pour la qualité de vie offrir à tous les habitants un accès satisfaisant aux services et aux loisirs

Renforcer l’emploi et le développement économique en investissant dans l’innovation et le capital humain Promouvoir les initiatives et la culture d’entreprendre Développer l’offre et l’organisation de services aux entreprises Valoriser la ressource humaine

DEFI 2 CLIMATIQUE ET EnERGETIQUE

Faire de la lutte contre le changement climatique un levier du développement économique Développer les « éco-activités » Encourager le développement des activités agricoles durables

Réduire la dépendance des Limousins aux énergies fossiles Économiser l’énergie dans les bâtiments Adapter la politique des transports

Préparer le Limousin aux changements induits par les évolutions climatiques Se préparer aux conséquences du changement climatique Limiter les conséquences du réchauffement climatique sur les milieux naturels et la ressource en eau

DEFI 3 OUvERTURE ET MOnDIALISATIOn

S’inscrire dans un environnement mondialisé et être acteur de la globalisation S’adapter en continu aux changements en développant le potentiel de création et d’innovation Favoriser l’accès des différents acteurs aux marchés Achever les liaisons externes, se connecter aux réseaux européens

Valoriser et densifier les réseaux dans une logique de projet et de solidarité impliquer les territoires et les acteurs dans des réseaux régionaux, interrégionaux et internationaux Capitaliser l’information et la mettre à disposition Favoriserlescomplémentaritésetliensentreacteurs,publicsetprivés,etentrefilièresetsecteurs

Se faire connaître et reconnaître, renforcer l’identité régionale Développer des actions coordonnées de promotion Renforcer le rayonnement métropolitain des agglomérations Développer une stratégie de différenciation en mettant au cœur de l’excellence limousine le « mieux-vivre »

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LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 23

DÉFI 1

Amplifier le regain démographique

Accueillir davantage et s’en donner les moyens en conservant un territoire attractif, solidaire, où la qualité de vie, la grande qualité environ-nementale et le dynamisme d’une économie qui investit sur le capital humain sont facteurs d’attractivité.

Le développement actuel et futur du Limousin repose sur le solde migratoire, qui si les tendances observées aujourd’hui se poursuivent, génèrera une croissance depopulationestiméeà 2%pour 2030.Cette crois-sance, qui rompt avec le déclin des années précé-dentes, est porteuse d’espoir, bien qu’inférieure à la

moyennenationale.Elleestnéanmoinsencoreinsuffi-sante pour faire face aux déséquilibres géographiques et aux conséquences du vieillissement de la popula-tion limousine. La priorité est donc de permettre aux jeunes Limousins de rester, mais aussi d’accueillir de nouvelles populations à un niveau nettement plus im-portant que celui observé aujourd’hui.

Cela implique de développer l’accueil par des dé-marches de prospection, notamment en direction des actifs et des jeunes ménages, et de l’accompagner par un renforcement de la capacité d’accueillir des ter-ritoires.

Cette prospection ne peut se baser que sur une at-tractivité effective du territoire limousin : il s’agit de la renforcer, avec pour arguments les possibilités d’épa-nouissement personnel, un dynamisme économique s’appuyant sur les Limousins et une qualité de vie sur tous les territoires.

Le Limousin doit tout d’abord être capable d’offrir à tous ses habitants les conditions de leur épanouis-sement, ce qui se traduit aussi localement par des territoires dynamiques et bien équipés.

L’accès à la connaissance et à la culture est un exemple : développer la formation tout au long de la vie ou en-core rendre les usages et services des TiC accessibles àtousprofiteauxhabitantsetauterritoire,permettreàchacun de voir des spectacles mais aussi d’en créer...

La culture, outre son impact en termes d’image et de développement économique, génère également du lien social, d’autant plus primordial en Limousin que le vieillissement de la population, l’isolement géogra-phique et l’arrivée de nouveaux habitants (d’autres ré-gions et pays) sont des facteurs potentiels d’exclusion. Pour se prémunir de ces risques, il s’agit de favoriser le mieux-vivre ensemble et les solidarités locales, dé-velopper les échanges et la communication entre

les Limousins, prévenir et lutter contre l’isolement et assurer une place à toutes les générations. il y a place ici pour l’innovation, l’imagination et l’expérimenta-tion. Parmi les principaux acteurs, les associations, qui génèrent une dynamique sociale sont «terreau de ci-toyenneté» et sont à encourager. L’implication de la société civile doit être favorisée par la recherche ac-crue de transparence dans l’information, et le déve-loppementd’outilsspécifiquesdeconcertationetdeparticipation.

Les services et les loisirs sont le premier secteur concerné par cet objectif d’épanouissement des Limousins dans des territoires vivants. Leur accès ne pourra pour autant jamais être aussi facile en zone rurale qu’en ag-glomération ; les solutions se trouvent plus dans la mu-tualisation et la souplesse (aménagement d’horaires, itinérance, services sur les lieux de travail, télétravail…) que dans l’équipement systématique, non viable éco-nomiquement. De fait, l’expérimentation est à encou-ragerafinde trouver lessolutions lesplusefficientespour améliorer l’accès et la qualité des services aux personnes.

Pour que cette vitalité soit alimentée par l’installation de nouveaux habitants, l’offre de logement est un ar-gument décisif : le parc de logements limousin doit pouvoir permettre l’accueil et le maintien de popula-tiondansdebonnesconditions,cequisignifiemieuxrépondre aux attentes actuelles et se préparer aux exi-gences de demain. En termes de quantité, l’augmen-tation de l’offre de logements en milieu rural, principa-lement en locatif, est nécessaire. A destination aussi bien des familles que des jeunes, elle peut prendre la forme de logements sociaux, de logements collectifs attractifs en centre bourg ou d’acquisition-réhabilita-tion de logements vacants. En termes plus qualitatifs, des offres en logement collectif, structures intermé-diaires et aménagements domotiques sont à imaginer pours’adapterplusspécifiquementauvieillissement.

Le second pilier du regain démographique est l’emploi : tout ce qui nourrit le développement d’une économie dynamique, durable et innovante doit être renforcé.

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Favoriser l’accès à l’emploi, notamment des jeunes, ne peut pas, en Limousin, reposer que sur le seul emploi salarié « classique », les initiatives et la culture d’entre-prendre doivent être des moteurs de l’économie ré-gionale. De nombreux chefs de PmE et TPE partent à la retraite, il est nécessaire d’anticiper la transmission et de former les salariés à leur possible investissement dans la reprise d’entreprise. La meilleure façon de préparer les plus jeunes à l’avenir pour maintenir l’ac-tivité sur le territoire est de développer la culture du projet et la culture d’entreprendre. Les nouveaux mé-tiers, notamment dans le domaine des éco-activités, les nouvelles organisations et formes de gouvernance d’entreprises, comme l’économie sociale et solidaire, doivent être favorisées.

L’importance du capital humain se vérifie aussi dansle besoin accru de recentrer l’aide aux entreprises sur des services aux entreprises, et notamment sur l’imma-tériel. Cela signifie par exemple soutenir l’ingénieried’organisation et de commercialisation, la gestion des ressourceshumaines,unedéfinitionplussystématiquedes stratégies d’évolution des entreprises, et dévelop-per les usages et services des TiC pour les entreprises. Si l’acte d’entreprendre est la plupart du temps indivi-duel, il revient aux collectivités de mobiliser toutes les énergies pour favoriser, faciliter et conforter ces aven-tures d’entrepreneurs sociaux et/ou économiques.

Finalement, placer l’homme au cœur du développe-ment des entreprises et le considérer comme le mo-teurdel’économiec’estfaireconfianceàla principale ressource du Limousin : les Limousins eux mêmes. Pour cela toute l’offre de formation doit être au service du développement économique de la région, le travail des femmes encouragé, et l’orientation des jeunes plus personnalisée, adaptée aux territoires (qualifications,secteurs d’activité…). De plus, la responsabilité sociale des entreprises doit être favorisée, de même que la pluri compétence et la pluriactivité, dont les avantages ne concernent pas que le tourisme ou les sports, mais aussi d’autres secteurs moins souvent cités.

Une organisation équilibrée du territoire est un autre gage d’attractivité : quand le maillage des équi-pements est pensé collectivement pour être optimisé, l’aménagement des communes maîtrisé, les patrimoi-nes préservés, le territoire gagne en qualité. Cette am-bition doit d’être portée sur tout le Limousin.

L’organisation de l’équilibre régional passe tout d’abord par un maillage territorial qui fait référence pour la mise en œuvre des différentes politiques pu-bliques, avec d’une part les agglomérations motrices, d’une autre les pôles structurants de l’espace rural (à définircollectivementetàfaireévoluerdansletemps)etfinalementunmaillagedebourgsassurantlesser-vices de base. il ne s’agit pas de privilégier les uns aux autres, mais d’assumer que les campagnes ne se repeupleront du-

rablement que si les villes peuvent répondre à tous les besoins. De même, les villes limousines ne pourront se développer sans être pleinement en collaboration et en coopération avec tous les territoires ruraux de la région. En tant qu’élément primordial de la cohésion et de l’attractivité territoriale, la répartition des établis-sements de formation, et notamment ceux de forma-tion initiale, cherche à répondre au mieux à un souci de proximité.

Parce qu’un développement efficace se doit d’êtresolidaire, cette hiérarchisation et cette approche diffé-renciée des territoires est doublée d’une concertation et d’une recherche de complémentarité renforcée. Les principes de sélection (on fait ce que l’on sait le mieux faire et ce qu’il y a le plus besoin de faire) et de mutua-lisation (on partage les services en termes de coûts et de retombées) doivent guider l’action : on ne peut pas tout faire partout. Dans le domaine des infrastructures et transports, cela se traduit notamment par la création de pôles d’échanges multimodaux et d’une meilleure complémentarité entre les lignes (aménagement d’ho-raires, desserte rythmée…).

Cet équilibre requiert finalement lamaîtrise du fon-cier, collective elle aussi, nécessaire pour préserver un espace naturel de qualité mais fragile. L’actuelle dis-persionde l’habitatestsourcededifficultéspour lescommunesquiéprouventdefaitdegrandesdifficultésàfinancer leséquipementsruraux(raccordementauxréseaux, desserte de services) et adapter leurs servi-ces collectifs, notamment les transports en commun. Les communes doivent donc se donner les moyens de mieux maitriser leur espace en recourant plus systé-matiquement aux documents d’urbanisme. Pour une meilleureefficacitéetcohérence,cesdocumentsdoi-vent être en lien et être élaborés à une échelle per-mettant de faire des choix stratégiques et d’atteindre des masses critiques, ce qui encourage les PLU inter-communaux par exemple, mais aussi des schémas de cohérence territoriale (SCoT) à la dimension des ag-glomérations ou des pays limousins.La recherche d’adéquation entre besoins et ressources en foncier doit permettre notamment de réserver les espaces nécessaires à l’agriculture, en restreignant la

SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 25

spéculation foncière qui agit au détriment de l’instal-lation agricole. Avec des impacts sur les paysages, les ressources naturelles, l’économie régionale, mais aussi les champs de l’alimentation et de la santé, l’agricul-ture est à la croisée d’importants enjeux, c’est un sec-teur qui, au-delà des questions identitaires ou écono-miques, est structurant pour tout le territoire limousin. Préserver ce patrimoine passe aujourd’hui encore par l’installation de jeunes agriculteurs et la préservation de nombreuses petites exploitations (face à la tendan-ceà l’agrandissement), ladiversificationdesactivités(agricoles et non agricoles) et la valorisation locale des productions.

Cette maîtrise de l’espace est la condition de la va-lorisation des ressources environnementales, qui, avec les autres richesses patrimoniales « identitaires » sont constitutives d’un territoire de qualité où il fait bon vi-vre, donc accueillant. L’espace rural, avec ses espaces naturels, agricoles et forestiers, touristiques, joue ici un rôle fondamental, non seulement à préserver, mais aussi à promouvoir. La préservation de l’environnement ne doit donc pas être un frein, mais un des moteurs du développement.

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DÉFI 1 2 3 Amplifier le regain démographique

SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 27

DÉFI 1 Les actions

Les objectifs à remplir pour répondre à ce défi sont ici repris et enrichis d’exemples de déclinaisons opérationnelles envisageables. Cette liste, qui reprend des proposi-tions faites lors des rencontres partenariales et territoriales, est bien sûr non exhaus-tive.

Développer l’accueilet l’accompagner

Organiser et développer les démarchesde prospection des hommes et des activités

•Mettreenplaceunestratégiedeprospection

•Communiquerplusetdefaçonplusciblée(étu-diants, actifs, familles)

•Prioriserparfilières,typesd’activité

•Mener des démarches communes avec les ré-gions voisines

•Professionnaliser lesacteursdel’accueiletpro-poser un interlocuteur unique d’accueil

Renforcer une offre d’accueil globaleet adaptée aux territoires

•Généraliserlesanalysesdebesoinssurlesterri-toires

•Mettreenvaleurlesterritoirespourleshabitants,lutter contre l’auto-dénigrement

•Travaillerensemblepourproposeruneoffreglo-bale (logement, services…)

•Proposerundocumentuniqued’accueil

Défi 1

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Exemple d’initiativeAu coeur du Réseau d’acteurs de la Montagne Limousine, «De fil en réseaux» est une coordination de structures (associations et entreprises) qui mise sur la coopération et la créativité pour participer à la vitalité du Plateau de Millevaches, notamment par l’accompagnement des porteurs de projets (habitants et nouveaux arrivants).

« Il faut rendre notre région suffisamment attrayante pour permettre à des gens venus d’ailleurs de s’y implanter et de faire prospérer l’activité de la région »

Témoignage de Annie Baronadjointe au maire de Marcillac-la-Croisille

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SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

Organiser un territoiresolidaire et attractif

Organiser l’armature urbaine des bourgsstructurants aux agglomérations

•Asseoirl’équilibrerégionalsurunmaillageopti-misé de pôles structurants dans les territoires, les organiser en complémentarités

•Développerlescomplémentaritésetlesmutua-lisations des territoires, appliquer les principes de sélection et de mutualisation

•Renforcer laqualitéurbaine (valorisationpaysa-gère des espaces publics, lutte contre les nuisan-ces, réhabilitation de logements)

•Renforcer les fonctionsmétropolitainesdesag-glomérations de Limoges et de Brive, ainsi que de Guéret (qui, si elle n’est pas une agglomération au sens de l’inSEE, en a le rôle et les contraintes)

•Mutualiser les réflexionssur l’aménagementdebourgs (valorisation du commerce et de l’artisanat, rénovation et amélioration de l’habitat)

•Rationaliserl’implantationdeszonesd’activité

•Renforcerlaplacedel’appareildeformationauservice de la cohésion territoriale de la région (for-mations délocalisées, positionnement des anten-nes universitaires et de la Cité des métiers…)

Offrir des infrastructures et transportsrépondant aux besoins de mobilitédes personnes et marchandises

• Faciliter le passage d’un réseau à un autre encréant des complémentarités entre les lignes (coor-dination des autorités organisatrices de transports (AoT) régionales et interrégionales, billettique uni-que, pôles d’échanges, coordination des offres de transports en commun)

•MettreenplacedesconférencesdesAoT.

•Expérimenterletransportàlademandeenrural

•TerminerlacouverturehautdébitduLimousin

• Adapter plus finement l’offre à la demande(meilleure connaissance des utilisateurs des trans-ports, des déplacements en Limousin)

•Mettreenplaceuncadencementplusimportantou des dessertes rythmées

•Coordonnerlesmoyensdetransportaveclesfu-tures LGV

•Maintenirlaqualitédesinfrastructuresdetransport

Défi 1

« Quel type de relations les campagnes peuvent elles avoir avec la ville, outre une relation de dépendance, dans une optique de coopération ? La campagne ne peut pas se passer d’unités relais avec une certaine taille pour fournir des services, de l’habitat, etc... »

Témoignage de Pierre vallinPrésident du Pays de l’Occitane et des Monts d’Ambazac

Exemple d’initiative «Limousin Wireless» est une initiative associative et citoyenne pour amener le haut débit dans les zones rurales blanches en complément de DORSAL.

« Il s’agit de faire en sorte que les acteurs des transports communiquent et mettent au service de la population des correspondances »

Témoignage de Serge DelfourConseiller municipal de Malemort sur Corrèze

Lutter contre la dispersion de l’habitatet l’étalement urbain

• Sensibiliser les acteurs locaux et les accompa-gner pour mobiliser les documents d’urbanisme (pédagogie et ingénierie), favoriser les échanges de bonnes pratiques et d’expériences entre com-munes

• Généraliser les documents d’urbanisme (Scot,PLU...) dans leurs usages et dans leur vision glo-bale, favoriser les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU intercommunaux

•Rechercherlacohérenceentrelesdifférentssché-masdeplanificationterritoriale

•Promouvoirl’urbanismerural

...

Défi 1

530

Préserver et valoriser la qualitédes patrimoines naturels et culturels(paysage, eau, bâti, savoir-faire…)

•Préserveruneagriculturequimaintiennelespay-sages (favoriser les petites exploitations, l’installa-tion de jeunes, la diversité des productions et leur valorisation)

•Favoriserlarequalificationdubâtienmettantenœuvre les chartes paysagères

•Valoriserlessavoir-faireetproductions«identitaires»(agriculture, métiers...), tourisme

•Intéresserleshabitantsàleurpatrimoinepourlefaire vivre

•Restaureretmaintenirlaqualitédesmilieuxaqua-tiques et naturels (cf. Directive Cadre sur l’Eau )

•Améliorerlagestiondesdéchets

•Préserverlabiodiversité

« Les agriculteurs rêvent de devenir des céréaliers, ce qui veut dire détruire le bocage et agrandir les exploitations, et donc faire disparaître l’atout ma-jeur du Limousin au niveau touristique. »

Témoignage de Michel Saumontagriculteur et vice-président de la Communauté

de communes Basse Marche

« Comment peut on imposer des déplacements publics dans un territoire mité ? C’est impossible. Le prix du pétrole doit nous inviter à nous regrouper, le premier document qui permet de le faire et d’y réfléchir c’est le PLU. »

Témoignage de Jean-Jacques DelpechPrésident de la Communauté de communes Vézère

Causse - Maire de Saint Pantaléon de LarcheExemple d’initiative L’association «Pays sage» organise des randonnées animées associant valorisation des paysages et rencontres d’autres cultures.

SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 31

Renforcer le lien social et les solidarités ocales par l’innovation sociale

•Promouvoirlelienintergénérationnel,lesactionsintergénérationnelles (crèches et maisons de re-traites, courses contre garde d’enfants…) et inter-culturelles (échanges de savoir)

•Soutenirlemondeassociatif(professionnalisation)

•Développerleslieuxdesociabilité

• Développer desmodes de citoyenneté et departicipation, impliquer la société civile

•Luttercontrelesexclusions

•Aménager la ville pour tous (personnes âgées,handicapés, jeunes enfants…)

Défi 1

Développer l’accès à la cultureet à la connaissance

•Soutenir lapratiqued’activitésculturellesetar-tistiques pour tous les publics, l’accès de tous aux spectacles, encourager la création

•Mettre la formation au service des hommes etdes femmes de la région, développer les liens en-tre les acteurs de l’éducation

•DévelopperlesusagesetservicesTICpourlapo-pulation

Offrir à chacun les conditionsd’épanouissement dans des territoires vivants

« Dans le Pays Sud Creusois il y a une tradition très forte d’artisanat d’art (la tapisserie, les maçons de la Creuse…), et le spectacle vivant est aujourd’hui un secteur en dé-veloppement qui peut être élargi à la musique, au livre... J’aimerai qu’on puisse «creuser» autour de ce secteur d’activité qui a un impact économique non négligeable, qui génère des emplois, ainsi que du bien-être et du lien social pour les gens qui habitent à proximité. C’est une richesse importante. »

Témoignage de Gérard BonoDirecteur de la scène nationale d’Aubusson

« Nous avons de nombreux villages inhabités. Nous pourrions reproduire l’expèrience du Danemark, c’est-à-dire des villages où sont installés des personnes âgées et des jeunes couples. Les gens âgés pourraient garder les enfants et ne pas être coupés de la société. »

Témoignage de Nelly VincentPrésidente de l’association Puy et grand monts

Exemple d’initiative Les élèves du lycée Jean Monnet apprenent à cuisiner à des personnes en difficulté : les premiers découvrent les responsabilités qui les attendent, les seconds gagnent en autonomie.

Exemple d’initiative Troupe de théâtre installée en Haute-Corrèze, «la Chélidoine» est convaincue que tout le monde peut venir au théâtre, et œuvre pour cela.

Offrir à tous les habitants un accèssatisfaisant aux services et loisirs

•Encouragerlamutualisationdesservices

•Encouragerl’expérimentationpouraméliorerlesservices aux personnes

• Permettre une couverture médicale suffisante(maisons de santé, maintien des médecins)

• Assurer la formation des personnels paramédi-caux en adéquation avec les besoins des territoires

•Proposerdesservicesauxactifssurleurslieuxdetravail

•Développerlesformesdetravailàdomicile(télé-travail, indépendants…)

•Encouragerlasouplessedesservicespublics(iti-nérance, complémentarité, mutualisation)

•Soutenirlecommerceetl’artisanatenzonerurale

•Développerl’offredeservicesàlapetiteenfance(assistantes maternelles à domicile, crèches aux ho-raires souples, maisons de l’enfance…)

•Permettrelemaintienàdomiciledespersonnesâgées (domotique, accompagnement)

•Proposerdespetitslogementscollectifsaveclesservices intégrés pour les personnes âgées, encou-rager les familles d’accueil

•Structurerl’offredesport,larendreplusvisibleetaccessible (pistes cyclables vers les aménagements sportifs en périurbain), accentuer la communication sur cette offre toute l’année et en direction des Li-mousins

•Promouvoirlesévaluationsglobalesdesservices(impact social, territorial…) et les intégrer dans les réflexionsd’aménagement

Défi 1

532

« Les services publics qui disparaîssent empéchent les personnes de s’installer. Il faut beaucoup de volontarisme et il faut se battre. Par exemple pour Ste Féréole, le deuxième médecin est de la Réunion. Il a dit « j’arrive dans 6 mois » et en 6 mois, on a acheté une maison que nous avons rénové pour l’accueillir. Au bout de 5 ans, on lui a re-vendu la maison. Il est là définitivement. »

Témoignage de Henri SoulierMaire de Sainte Féréole

Faire de l’habitat un atoutpour la qualité de vie

•Favoriserl’accèsaulogementpourlesjeunesenmilieu rural

•Adapter l’habitat au vieillissement de la popu-lation (petits logements collectifs pour les seniors, domotique, modularité)

• Favoriser l’acquisition-réhabilitation des loge-ments vacants

• Proposer des logements collectifs attractifs encentre bourg

•Accompagner leseffortsdesacteurs régionauxen termes de politique de l’habitat

« Le logement est un problème énorme dans la mesure où une grande partie de l’habitat appartient à des personnes qui ne l’habitent pas, ne le réhabilitent pas et ne le louent pas. »

Témoignage de Yan SaugerasAgriculteur à Pérols-sur-Vézère et vice-président

du Conservatoire régional des espaces naturels du Limousin

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 33

Promouvoir les initiativeset la culture d’entreprendre

•Sensibiliserlesétudiantsàlacréationd’entreprises

•Formerlessalariésàleurpossibleinvestissementdans la reprise d’entreprises

•Informersurlanécessitéd’anticiperlatransmis-sion, l’accompagner en favorisant les capacités d’innovation des nouveaux chefs d’entreprise

•Promouvoirl’EconomieSocialeetSolidaire

•Promouvoiretaccompagnerlesnouveauxmétiers

Défi 1

Développer l’offre et l’organisationdes services aux entreprises

•Développer lesusageset servicesTICpour lesentreprises (sensibilisation des PmE à l’utilisation du haut débit, raccordement des zones d’activités au haut débit, hiérarchisation des projets d’inves-tissement en très haut débit, développement des services TiC)

• Offrir des services d’appui «packagés» et per-sonnalisés (offre immobilière, accès aux fonctions spécialisées type commercialisation, aide à l’im-matériel, accès au fret ferroviaire)

•Renforcerl’équipementdecertaineszonesd’ac-tivités

Renforcer l’emploiet le développement économique en investissantdans l’innovation et le capital humain

valoriser la ressource humaine

•Renforcerlaformationcommelevierdedévelop-pement économique de la région

•Favoriserlapluricompétenceetlapluriactivité

•Créerlesconditionsd’unemeilleureinformationsur les métiers (favoriser une orientation des jeu-nes personnalisée, adaptée au territoire, projet d’antennes de la Cité des métiers)

•Organiserdesévènementssurl’innovationetlesressources humaines basés sur des expériences lo-cales et internationales

•Promouvoir la responsabilité socialedes entre-prises

« Le vœu que je formule aujourd’hui, c’est que la fibre optique puise desservir l’ensemble des Zone d’Activités, ce qui n’est pas le cas malheureuse-ment actuellement. »

Témoignage de Jean-Claude LebloisPrésident de la CC de Noblat et conseiller général

« Il nous faut continuer à renforcer l’enseignement supérieur pour éviter la fuite des jeunes et leur permettre de rester dans leur pays tout en favorisant la venue de jeunes de l’extèrieur »

Témoignage de Eric CorreiaPrésident du GAL, adjoint au maire de Guéret,

Vice-président de la Communauté de communes guéret Saint Vaury

« Il faut absolument redonner envie d’entreprendre sur le territoire, dans tous les sens du terme : on peut entreprendre dans la vie associative, dans l’entreprise... Les hommes et les femmes de ce territoire sont sa richesse. »

Témoignage de Jean-Pierre vacherPrésident du Pays Combraille en Marche

Exemple d’initiative La coopérative «Césam Oxalis» permet à des créateurs d’en-treprise de travailler à leur compte et de bénéficier des compétences des autres.

Exemple d’initiative «Emix» : comment des soutiens locaux (collectivités, administrations, ANPE, douanes...) rendent possi-ble, et même facile, l’installation d’une petite entreprise de hautes technologies à La Souterraine.

Exemple d’initiative En privilégiant les compétences plutôt que la couleur de peau ou l’absence de handicap, l’entreprise Catalent a fait le choix de la diversité, dans l’intérêt de tous.

Le défi de l’énergie et du réchauffement cli-matique est un défi planétaire que le Limousin ne peut ignorer. Au-delà de notre contribution à la nécessaire réduction des gaz à effet de serre, réduire notre dépendance aux énergies fossiles et s’adapter au changement climati-que ne peut que contribuer au « mieux vivre » de chacun et conforter l’image d’excellence environnementale de la région.

Le changement climatique est réel, mais n’est pas une fatalité : le Limousin s’engage comme la France à contribuer aux efforts planétaires en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre (GES) par quatre en

2050. L’atteinte de cet objectif passe par l’évolution des activités économiques et de nos modes de vie, et donc par une implication de tous les acteurs du terri-toire. Au-delà de notre contribution, réduire notre dépen-dance aux énergies fossiles et s’adapter au change-ment climatique ne peut que contribuer au « mieux vivre » de chacun et conforter l’image d’excellence environnementale de la région.

La lutte contre le changement climatique peut aussi être une opportunité et un levier pour le développe-ment économique régional. Le Limousin est considéré comme un territoire à haute qualité environnementale, qui sait se développer

34

DÉFI 2

Affronter ledéfiénergétiqueetclimatique

en préservant et valorisant ses ressources natu-relles (bois énergie, bois construction, gestion raisonnée des cours d’eau), et qui s’engage à poursuivre dans cette perspective (méthanisa-tion, valorisation de la biomasse). L’image an-cestrale du Limousin a parfois été celle de châ-teau d’eau et aujourd’hui de poumon vert de la France. il s’agit donc de ne pas simplement lutter contre le réchauffement climatique, mais davantage de se placer dans une dynamique positive de mise en valeur de notre potentielle excellence environnementale. Le Limousin peut être le laboratoire de cette potentielle croissance verte !

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 35

Le défi climatique peut également être à l’origined’innovation et de richesses pour le tissu économique : recherche et développement de nouvelles technolo-gies liées aux énergies renouvelables ; mise en place d’une offre de services en matière d’éco-construction et d’éco-rénovation ; adaptation des métiers du bâti-ment;développementdenouvellesfilièrespourdeséco-matériaux (chanvre, laine, paille) ; utilisation ra-tionnelle de l’énergie pour une performance environ-nementale renforcée des entreprises et des ménages.La population limousine, comme ailleurs, affirme deplus en plus son besoin d’une consommation de pro-duits de qualité, frais et locaux. L’agriculture périurbai-ne,lescircuitscourts,lamaîtriseglobaled’unefilière(produits finis) et lespratiques agrobiologiques sontautant de chantiers à favoriser pour répondre à ces attentes. Ce sont également de réelles opportunités pour le monde agricole au vu des évolutions qu’il va connaître (PAC). Ces opportunités sont à consolider avec d’autres champs d’initiatives comme la produc-tion d’énergie d’origine solaire, éolienne, ou issue de la biomasse (méthanisation…), qui est une nouvelle ressource notamment pour les espaces ruraux.

il s’agira aussi de travailler à ce que la valeur ajoutée agricole soit un peu plus endogène à nos territoires. Le Limousin ne peut pas durablement se contenter de produire pour le compte d’autres, il lui revient aussi de mieux et plus transformer en région ses productions.

La population limousine souhaite également un ave-nir qui, à qualité de vie égale, rime avec économie d’énergie et plus grande autonomie vis-à-vis des énergies fossiles.

La construction des bâtiments neufs et la rénovation de l’existant sont des secteurs clés pour réduire la consommation d’énergie. Relevant en grande majo-rité de la sphère du privé, les initiatives individuelles doivent être accompagnées par de l’information et de la sensibilisation, et par des programmes financiersadéquats. En parallèle, les constructions publiques et les programmes de logements sociaux doivent don-ner l’exemple dans leurs investissements pour montrer que le mieux-vivre et les économies d’énergie peuvent se conjuguer. Le Limousin est porteur de ressources pour des constructions plus respectueuses de l’envi-ronnement et conformes aux nouvelles attentes des consommateurs.

Pour relever le défi climatique, le transport des per-sonnes est également une problématique centrale dans notre région. Des solutions existent, que les per-sonnes habitent près de leur lieu de travail (transports collectifs urbains, voies cyclables, pedibus) ou qu’elles en soient éloignées (covoiturage, transport à la de-mande, télétravail, billettique unique, centrale de mo-bilité) ou qu’elles aient besoin de se déplacer dans le cadre de leurs loisirs. Les initiatives sont à renforcer ou à imaginer sur certains territoires.Au-delà de ces alternatives à la voiture individuelle et sur du plus long terme, un aménagement approprié au sein des espaces habités est souhaitable. Les do-

cumentsd’urbanismeserévèlentalorsdesoutilsefficacespour luttercontre l’étalementurbainetdensifier les lieuxde vie autour des offres de transport.Le transport des marchandises peut également être opti-misé par la mise en place de sites de regroupement permet-tant l’utilisation de fret ferroviaire, alternative à développer pour diminuer la part du transport routier.

Les propositions données précédemment permettent au Limousin de lutter contre le changement climatique en dynamisant le territoire. mais les conséquences du chan-gement climatique ont déjà un impact sur nos ressources naturelles. il est donc utile de préparer le Limousin aux changements induits par les évolutions climatiques, no-tamment en faisant évoluer les modes de gestion de nos forêts et cultures, et notre manière d’utiliser nos milieux aquatiques et naturels. Enfin, pour un impact réel des projets soutenus par lespouvoirs publics, il est indispensable que l’ensemble de la populationsoitprêtàmodifiersescomportementsets’ap-proprie les dispositifs. Dans ce sens, des sensibilisations aux enjeux climatiques et aux alternatives mises en place s’imposent.

SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

DÉFI 1 2 3 Affronter ledéfiénergétiqueetclimatique

36

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 37

Les objectifs à remplir pour répondre à ce défi sont ici repris et enrichis d’exemples de déclinaisons opérationnelles envisageables. Cette liste, qui reprend des proposi-tions faites lors des rencontres partenariales et territoriales, est bien sûr non exhaus-tive.

DÉFI 2 Les actions

SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

538

Développer les « éco-activités »

•Optimiser lesdébouchésde la ressourcebois :construction, industrie et énergie

• Développer la production d’électricité par dessourcesd’énergiesrenouvelablesdiversifiées

•Accompagnerlesentreprisesauxnouveauxmé-tiers de services liés à cette problématique : dé-veloppement d’une offre de services en matière d’éco-construction et d’éco-rénovation

•Soutenir larechercheetdéveloppementsur lestechnologies actuelles, les énergies renouvelables ou d’avenir

•Créerunpôled’écoconstruction

•Encourager lesentreprisesaumanagementen-vironnemental

...

Faire de la luttecontre le changement climatiqueun levier de développement économique

Défi 2

Exemple d’initiativeL’entreprise corrézienne «Climax bois» construit des maisons en bois passives (isolation naturel-le, toiture végétalisée, basse consommation d’énergie...) pour 1000 euros du m2.

« Je crois sincèrement qu’on est qu’au début de la filière bois. Tout d’abord, le douglas a été planté massivement et pousse très vite. Dans 10 à 15 ans, un volume phénoménal de douglas sera disponible. Ensuite ce bois de haute qualité technique est en phase d’être certifié en Amérique et au Canada. Il intéresse ces pays là, qui sont des très gros utilisateurs, notamment pour les maisons en bois. Je ne suis pas du tout pessi-miste, bien au contraire, la seconde transformation va arriver, voire la troisième. La richesse de notre plateau va donner un peu d’emplois et un peu de vie.»

Témoignage de Daniel EscuratMaire de Chaveroche

« Il y a non seulement des enjeux en termes de climat et de protection de la nature, mais aussi des enjeux économiques et sociaux, car ce sont également des métiers qui ont besoin de main d’œuvre avec certaines caractéristiques qui sont intéressantes sur le plan social. »

Témoignage de Pierre DegasMaire de Dampniat

Vice-président de la Communauté d’agglomération de Brive

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 39

Défi 2

Encourager le développementdes activités agricoles durables

•Optimiserlaproductionfourragèreetlaconsom-mationd’intrants:valoriserleseffluentsetlabio-masse, améliorer l’efficacité énergétique des ex-ploitations, renforcer leur autonomie (économies d’énergies fossiles, limitation des phytosanitaires et des engrais)

•Encouragerl’évolutiondesactivitésendirectionde pratiques agrobiologiques

• Encourager la pluriactivité et la diversificationdes exploitations

•Favoriser l’agriculturepériurbaineet lescircuitscourts

• Accompagner et évaluer les expérimentationsen matière d’énergie : méthanisation, agrocar-burants, dans un cadre d’utilisation en interne de l’exploitation

• Encourager l’entretien des puits de carbone(gestion forestière)

Exemple d’initiativePour une plus grande autonomie énergétique, des agriculteurs creusois bio et conventionnels réunis dans l’association «Roulons vers» ont mis des moyens en commun pour produire de l’huile de colza et de tournesol, qu’ils utilisent comme carburant.

« Un des enjeux importants sera de produire sur notre territoire des produits finis qui soient commercialisés sur place. Cela aura un double effet : celui de permettre d’avoir des structures agricoles de taille plus réduite créant ainsi une plus-value, et donc d’accueillir de nouvelles structu-res ; et celui de respecter les enjeux climatiques : on sait aujourd’hui qu’un des facteurs les plus pénalisants c’est le transport. Il faut donc qu’on apprenne à produire et consommer plus localement.

Témoignage de Philippe RevelAgriculteur à Saint-Hilaire-Foissac,

porte-parole de la Confédération paysanne Corrèze

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Economiser l’énergie dans les bâtiments

• Conduire des programmes de rénovation del’existant

•Substituerlesénergiesfossilespardesénergiesrenouvelables (solaire, bois, géothermie, éolien…)

•Encouragerlaconstructionéconomeenénergie,promouvoir les lotissements durables et plus gé-néralement l’urbanisme en milieu rural

•Accompagner lesprofessionnelsdubâtimentàse former aux nouvelles pratiques

•Donnerlesmoyensauxcitoyensdefaireévoluerleurs comportements

•Accompagnerdesprogrammesexemplairesenmatière de logement social, imaginer des modali-tésinnovantesdefinancement

Adapter les politiques des transports

•Développeret faireconnaître lesoffresalterna-tives innovantes aux transports individuels (offres de loisirs en relation avec les acteurs touristiques, offres en direction des grands évènements cultu-rels et sportifs, Plan de Déplacement d’Entreprises (PDE) et Plan de Déplacement d’Administrations (PDA), étude sur le télétravail, covoiturage orga-niséauniveaudelacommune,parkingdecovoitu-rage, transport à la demande)

•MettreenplacedesconférencesdesAOT(Auto-rité organisatrice de transports)

•Développeretencouragerl’usagedufretferro-viaire (travail au niveau des zones d’activités pour « massifier»lesflux,créationde2ou3hubs,vérita-bles plateformes intermodales)

•Avoiruneapprocheintégréeurbanismeettrans-port (planification, Plan de Déplacement Urbain(PDU,)densificationdescentresautourdesoffresde transport, site de regroupement pour optimiser le recours au fret ferroviaire)

•Développer et promouvoir les transports douxdans les villes (pedibus, voies cyclables, schéma directeur d’accessibilité)

Economiser l’énergie et réduire la dépendancedes Limousins aux énergies fossiles

Défi 2

« On doit réfléchir aux moyens de transport autres que la voiture personnelle car cela va devenir de plus en plus difficile. Ce sont les personnes âgées, isolées ou qui ont un petit salaire qui vont en pâtir : quand on doit faire 30 à 40 km tous les jours pour aller travailler et gagner 1 200 euros, cela fait se poser des questions. »

Témoignage de Marie MazaudConseillère municipale de Sornac

Exemple d’initiative Dans l’éco-hameau de Ladignac-le-Long, les maisons, construites avec des matériaux locaux, sont économes en énergie. La production d’énergie photovoltaïque est mutualisée et l’offre est diversifiée pour plus de diversité. Certains équipements sont partagés entre les habitatnts.

40

Préparer le Limousin aux changements induits par les évolutions climatiques

Défi 2 « Les gens sont d’accord sur l’éco-comportement, mais quand on leur explique qu’il ne faut plus «bruler et jeter,» qu’il faut trier, consommer différemment, c’est déjà plus difficile. C’est un véri-table enjeu. »

Témoignage de Alexandre BaraConseillère municipale de la Croisille-sur-Briance

« Ce changement du climat c’est important parce qu’il y a des dégâts, et c’est ça qui va changer quelque chose dans notre vie. Si tout le monde s’y met je pense que ça pourrait s’arranger un peu, mais il faudrait que ça se fasse pour tout partout. »

Témoignage de Pauline SalagnacHabitante de Beaumont-du-Lac

Se préparer aux conséquences du change-ment climatique

•Encouragerleschangementsdecomportementdes citoyens et professionnels

•Sensibiliserlescitoyensetdécideurs

•Mettreenplaceunobservatoireduchangementclimatique

Exemple d’initiative Par le biais d’une conférence de citoyens, 21 Limousins se sont formés sur le changement climatique. Ils ont émis un avis et des recom-mandations pour la région et ont mené des actions de sensibilisation auprès de leur en-tourage.

Limiter les conséquences du réchauffe-ment climatique sur les milieux naturels et la ressource en eau

• Restaurer et maintenir la qualité des milieuxaquatiques et naturels, notamment au regard de la directive cadre sur l’eau et du schéma national sur la biodiversité

•Evaluerl’influenceduchangementclimatiquesurlesmilieuxnaturelsetidentifierlesactionsàmenerpour y faire face ou le limiter

...

Exemple d’initiative L’entreprise «Cham’eau» propose des citernes de récupération d’eau de pluie. Une toiture de 100 m2 peut ainsi amener 90 à 120 m3 d’eau par an, soit la consommation d’une famille en eau non potable.

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 41

des personnes et des marchandises. mais le passage à une économie plus immatérielle, de la connaissance peut et doit nous permettre de ne plus être aux mar-ches, mais au cœur de ces échanges.

Les évolutions du monde contemporain sont profon-des et rapides. S’adapter en continu à ces change-ments demande d’acquérir une capacité collective à développer le potentiel de création et d’innovation du Limousin. En la matière, le Limousin a des forces à faire valoir : pôlesde compétitivité, filières économiques,organismes de formation, laboratoires et centres de recherches, université et écoles supérieures, dont l’ambition doit être d’intégrer les réseaux internatio-naux.

Par ailleurs, s’adapter aux changements suppose de disposer d’outils d’observation, d’analyse et d’antici-pation,dont les résultatsdevraientbénéficierà l’en-semble du tissu économique, permettant notamment aux TPE-PmE d’avoir accès aux transferts de techno-logie.

En corollaire à la stratégie d’adaptation par l’innova-tion, il est nécessaire de faciliter l’accès des acteurs économiques limousins aux différents marchés, par la mise en place d’outils partagés de prospection de marchés extérieurs. Simultanément, il s’agit d’attirer des investissements extérieurs, qu’ils soient français ou étranger.

S’inscrire résolument dans la société globali-sée et en être acteur, essayer d’en tirer profit plutôt que la subir, accueillir la grande vitesse, s’ouvrir et intégrer les réseaux européens, jouer des échanges de bonnes pratiques, sont des pistes pour tourner la page de la résigna-tion.

La mondialisation est un fait, une réalité qui s’impose à tous. Vouloir être acteur de la globalisation, c’est prendre acte de cette réalité et essayer d’en tirer avan-tageplutôtquelasubir;c’estavoirconfiancedanssesatoutspropres,etessayerdelesmettreàprofit.Le Limousin a souffert et souffre encore d’être quel-que peu à l’écart des grands axes de communication

DÉFI 3

Affirmer un Limousin ouvert, connu et reconnu

42

L’ouverture nécessite également de disposer d’infras-tructures de communication rapides, modernes et confortables. Si beaucoup de progrès ont été réali-sés au cours de la dernière décennie, il reste impéra-tif d’achever les liaisons externes, et de se connecter aux réseaux européens : réseau ferré à grande vi-tesse (LGV), raccordement du fret ferroviaire Limou-sin aux réseaux de fret nationaux et européen, mais également dans le domaine routier, achèvement des liaisons routières (Poitiers-Limoges, RCEA, Limoges-Périgueux) et autoroutières (liaison A10/A20). Dans le domaine aérien, les efforts pourraient porter sur un objectif d’amélioration et de complémentarité de l’of-fre de transports aériens visant à la pérennisation et la diversificationdesaéroportsexistants.

Exister dans la compétition territoriale demande aux acteurs locaux de recourir à des stratégies ouvertes, de valoriser et densifier leur organisation en réseaux dans une logique de projet et de solidarité (réseaux de villes, réseaux d’acteurs professionnels…). Renforcer les coopérations locales et interrégionales mais aussi transnationales est donc une priorité, qui concerne les acteurs tant économiques (entreprises cherchant à atteindre la taille critique), qu’institution-nels (coopération entre villes et /ou territoires pour acquérir ou mutualiser certaines fonctions).

impliquer les territoires et les acteurs dans des réseaux régionaux, interrégionaux et internationaux devient dès lors un élément clé de la stratégie d’ouverture et de l’innovation territoriale. A ce titre, on peut citer l’implication du Limousin et de ses acteurs dans des réseaux européens, comme Rur@ct (pour un transfert d’expériences innovantes entre régions rurales européennes), ou interrégionaux avec par exemple la valorisation de la ressource fo-restière,une réflexionsur l’accueiletunprogrammede sauvegarde du milan royal à l’échelle à l’échelle du massif central, des coopérations universitaires ren-forcées avec Poitou-Charentes, ou encore la mecanic Vallée associant le bassin Brive-Tulle-Ussel aux bassins Figeac-St Céré, et Rodez-Decazeville-Villefranche de Rouergue-Capdenac.

L’implication conjointe des acteurs publics et privés dans la définition et la réalisation d’actions commu-nes, permet d’obtenir de meilleurs résultats. Favoriser les complémentarités et liens entre ces acteurs devient dès lors un élément clé de la stratégie d’ouverture et de mise en réseau.

mutualiser méthodes et outils permet aux décideurs publicsetprivésd’améliorerleurefficacité,leurréac-tivité et leur pertinence dans l’exercice de leurs fonc-tions. Cette plus value de la mise en réseau réside dans la capacité qu’aura le Limousin à capitaliser l’in-formation et la mettre à disposition de l’ensemble des acteurs

L’ouverturevadepairaveclanécessitédedéfinirclai-rement son positionnement : se faire connaître et reconnaître, renforcer l’identité de la région, c’est savoir qui l’on est, ou l’on va et acquérir ainsi une plus grande lisibilité, tant en interne qu’en externe.

Parmi ses atouts comparatifs, le Limousin dispose d’un espace de qualité et d’une taille qui favorisent le bien-être (un récent classement basé sur des indicateurs de santé sociale le place au premier rang des régions françaises) et la proximité (cité comme un élément po-sitif pour l’installation d’entreprises, entre autres). il peut dès lors développer une stratégie de différencia-tion mettant le « mieux-vivre » au cœur de l’excellence

limousine. Au-delà de ses compétences « traditionnel-les », il peut envisager une approche où qualité rime avec modernité.Le premier axe de cette stratégie pourrait ainsi être de faire de la qualité de vie et de la haute qualité environne-mentale un élément de différenciation de la région : label qualificationenvironnementaledesterritoires,promotiondu patrimoine culturel limousin…

Cettestratégiededifférenciationetd’identificationdela région doit être fortement soutenue par une com-municationenadéquationaveclesambitionsaffichéesprécédemment. Le Limousin souffrant de trop de confu-sion de son image, une telle communication passe né-cessairement par la mise en place et le développement d’actions coordonnées de promotion. nous sommes trop peu nombreux, pour surjouer les particularismes locaux… Faisons venir touristes, nouvelles populations ou activités en Limousin d’abord, il leur reviendra ensui-te de choisir plateaux ou vallées, villes ou campagnes, Corrèze, Creuse ou Haute-Vienne.

Enfin,commentfaireconnaîtreleLimousinsansrecon-naître et s’appuyer sur le rôle de locomotive que joue sa capitale régionale ? Le renforcement du rayonnement métropolitain de ses agglomérations devient dès lors un objectif stratégique pour l’ensemble des acteurs.

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 43

SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

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DÉFI 1 2 3 Affirmer un limousin ouvert, connu et reconnu

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LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 45

Les objectifs à remplir pour répondre à ce défi sont ici repris et enrichis d’exemples de déclinaisons opérationnelles envisageables. Cette liste, qui reprend des proposi-tions faites lors des rencontres partenariales et territoriales, est bien sûr non exhaus-tive.

DÉFI 3 Les actions

SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

S’adapter en continu aux changements en développant le potentiel de création et d’innovation

• Développer l’attractivité de l’Université et desécoles supérieures (écoles d’ingénieurs, école na-tionale supérieure des arts…) : mise aux standards internationaux des équipements, développement des réseaux universitaires et de chercheurs, faire connaîtrelesfilièresd’excellenceduLimousin

•Conforter lespôlesde compétitivité régionauxnotamment en valorisant les projets porteurs

•Soutenirlarechercheetlestransfertsdetechno-logie

•Détecteretaccompagnerlescréateursd’entre-prises ou d’activités innovantes

•Créerunpôled’écoactivités

•Amplifierlamobilité(dontinternationale)etl’es-prit d’ouverture des professionnels, des étudiants

•Mettreenplaceunobservatoiredelamondiali-sation

•Développerl’économiedelafonctionnalité

•Développerlaculturedel’évaluation,laveillein-formationnelle et prospective

Favoriser l’accès des différents acteurs aux marchés

• Porter à connaissance la dimension internatio-nale des entreprises limousines

• Diffuser les bonnes pratiques auprès du tissuéconomique régional

•Prospecterlesmarchésextérieurs

•Attirerdesinvestissementsextérieurs

Achever les liaisons externes, se connecter aux réseaux européens

•Se connecter au réseau ferré àgrande vitesse,accueillir les lignes à grande vitesse et en tirer parti

•Achever lesdésenclavements routiers (Poi-tiers- Limoges, RCEA, étude Rn2)

•Rendrelesaéroportslimousinsplusaccessibles

•Coordonner lesaéroports limousins (mutualisa-tion des moyens et des ressources humaines, com-plémentarités et coordination des offres)

• Améliorer l’offre de transports aéroportuaires(pérennisationdeslignesexistantes,diversification)

•Raccorderlefret(ferroviaire)enLimousinauré-seau de fret européen et aux pôles de développe-ment nationaux (cf. nantes, Bordeaux…)

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S’inscrire dans un environnementmondialisé et être acteur de la globalisation

Défi 3 « Le territoire n’est pas tellement grand pour qu’on ne puisse pas trouver un moyen de non concurrence, jouer la région et non pas chacun son pré carré. »

Témoignage de Rolland MaronPrésident d’Urbatulle

Exemple d’initiative Les Régions impliquées dans le réseau «Ruract» bénéficient de l’expérience d’autres Régions européennes en ma-tière de politiques rurales, sont informés de projets innovants et peuvent se les approprier.

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Impliquer les territoires et les acteurs dans des réseaux régionaux, interrégionaux et internationaux

• Etre moteur de réseaux européens sur le défidu vieillissement et de l’innovation en milieu rural (Sen@er, RURACT...)

•Développeretdonnerducorpsauxréseauxdevilles

•Développerlacoopérationdécentralisée

•DévelopperlescoopérationsavecleMassifcen-tral et l’Arc atlantique

Valoriser et densifier les réseauxdans une logique de projet et de solidarité

Défi 3

« Etant donné notre fragilité de départ, nos handi-caps structurels, il est évident que tout un ensemble de décisions nationales ont davantage d’impacts sur la région Limousin que sur d’autres régions. Il y a un combat d’équilibre à mener. Nous devons être les militants d’une double ouverture : vers l’ouest et vers l’est et notamment vers le Massif central, car sur 6 régions il y a des forces et des faiblesses communes que l’on a intérêt à mutualiser. »

Témoignage de Jean-Jacques LozachPrésident du Conseil général de la Creuse

Capitaliser l’information et la mettre à disposition

•Diffuserdesméthodesetdesoutilsdepar-tage de la connaissance, partager des métho-dologies

•Mettre en place des actions partagées deveille informationnelle

•Organiserdesréseauxd’échangesetdepar-tage de la connaissance dans les domaines d’excellence du Limousin

Exemple d’initiative Réunir sur un même lieu des jeunes entreprises, une école d’ingénieurs et l’agence de développe-ment «Limousin Expansion» favorise les échanges d’informations et donc la construction de parte-nariats, la mutualisation de projets et l’accompa-gnement personnalisé d’entrepreneurs.

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 47

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Défi 3

Favoriser les complémentarités et liens entre acteurs, publics et privés, et entre filières et secteurs

•Développerlespartenariatspublicsprivés

•Développerlesliensentreentreprisesinnovanteset traditionnelles

•Mutualiserlesservices(pourlesTPE,lescommu-nes)

•Pérenniserlescontactsauseindespôlesdecom-pétitivité

•Diversifierlesmarchésvisés

« Pourquoi ne pas associer la maison de santé et ses praticiens libéraux avec le centre hos-pitalier et ses praticiens du public ? Je crois qu’il faut que dans nos zones rurales on puis-se arriver à faire travailler les uns et les autres ensemble parce que sinon on n’aura plus les moyens de faire quoi que ce soit. »

Témoignage de Daniel BoisserieMaire Saint-Yrieix-la-Perche

Exemple d’initiativeAfin de financer la création du musée « Martin Nadaud », la communauté de communes Bourganeuf-Royère a sollicité, en complément des acteurs publics, la Fondation du patrimoine. Celle-ci a fait appel au mécénat populaire, donc aux citoyens locaux qui, par leurs dons, se sentent souvent partie intégrante du projet.

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Développer des actionscoordonnées de promotion

•Elaborerunestratégiedecommunicationtouris-tique commune (catalogue commun des produits)

•Renforcerlacommunicationéconomique

•Coordonnerlesacteursintervenantauniveaudela promotion du Limousin

•Diversifieretélargirlesmédiasutilisés

•Favoriser lesorganisationscommunesd’évène-ments de dimension internationale

Renforcer le rayonnementmétropolitain des agglomérations

•Encouragerlacomplémentaritéentrelesagglo-mérations limousines et l’insertion des villes dans d’autres réseaux

•Accueillirlagrandevitesseetentirerparti

•Organiseretpopulariserdesévènementsdedi-mension nationale et internationale

Développer une stratégie de différencia-tion en mettant le « bien-vivre » au cœur de l’excellence limousine

• Fairedelaqualitédevieetdelahautequalitéenvironnementale un élément de différenciation de la région

• Proposer une qualification environnementaleobjective des territoires (label)

• Faireconnaître lesproductions intellectuellesdu Limousin, mettre en valeur le patrimoine cultu-rel limousin (littéraire, architectural, artistique…)

Se faire connaîtreet reconnaître, renforcer l’identité régionale

« Je crois qu’il va falloir effectivement de plus en plus que l’on arrive à dépasser nos démarches de clocher, de petits territoires, pour s’agrandir et aller travailler avec ceux qui sont porteurs d’une image plus forte que la notre. Il y a encore beaucoup de frilosité des prestataires touristiques, qui manquent de confiance en eux et n’ont pas encore franchis le pas. Susciter l’enthousiasme n’est pas le plus facile, mais je sais qu’il va falloir qu’on y arrive parce qu’on a, autant que les autres, de quoi faire. »

Témoignage de Daniel FaucherPrésident du Pays de Saint-Yrieix-Sud-Haute-Vienne

Exemple d’initiativeUne fois par an, le festival international du webdesign (le WIF) réunit des créatifs du monde entier à Limoges, participant à faire connaitre l’écosystème favorable à l’installation d’entreprises dans ce do-maine et plus généralement les atouts de la ville et de la région.

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 49

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Un enjeu transversal aux trois défis : les infrastructures et transports

Les infrastructures sont structurantes pour un territoire, que ce soient les TIC, les équipe-ments collectifs ou les infrastructures de trans-ports. C’est sur celles-ci et sur les transports en tant que service que le SRIT (schéma régional des infrastructures et transports) s’est concen-tré, considérant que c’est un point transversal et essentiel à la réussite des trois défis ; ceci explique qu’il fasse l’objet ici d’une partie spé-cifique (il est également, de par la loi, annexé au SRADDT).

Le SRIT irrigue le SRADDT : le « volet trans-ports » qu’est le SRIT se retrouve dans la charte dans les trois défis, les actions phares du SRIT répondent aux deux principes, la valo-risation de nos forces (LGVs, couverture haut

débit, par exemple) et la recherche d’équilibre (diffusion de la grande vitesse par un réseau moderne de TER, services TIC au service du lien intergénérationnel, par exemple), et son élaboration a connu une méthodologie sem-blable à celle du SRADDT. Enfin, il est lui aussi non prescriptif, son rôle principal est de présenter des objectifs réalis-tes, base d’une stratégie commune.

En termes méthodologiques, ce « volet trans-ports » a été élaboré parallèlement aux autres travaux prospectifs thématiques du SRADDT, le groupe de travail comprenant les autorités organisatrices de transport, l’État et les établis-sements publics, les représentants du monde de l’entreprise et des partenaires sociaux, des

associations d’usagers, des syndicats mixtes et des élus étant considérés comme un 6ème groupe de travail thématique. Ce dernier a partagé un diagnostic et défini quatre grands enjeux, à savoir : la desserte et l’accessibilité interne, les liens entre infrastructures, trans-port et développement économique, l’acces-sibilité externe de la région, et l’énergie et le changement climatique. Ils ont été déclinés en grandes orientations pour 2027, en objectifs puis en pistes d’actions à 2017.

50

5

Ces objectifs du SRIT développent ceux de la charte de la manière suivante :

Défi du regain démographique

Orientation : organiser un territoire solidaire et attractif

Objectif : offrir des infrastructures et transports répondant aux besoins de mobilité des personnes et marchandises

Objectifs du SRIT :

•Mettreenplaceducadencementoudesdesser-tes rythmées

•Adapterplusfinementl’offreàlademande

•Coordonner lesLGVavec lesTERet lesautrestransports en commun

•Conserverdesinfrastructuresferroviairesefficaces

•Faciliterlepassaged’unréseauàunautre

•Eviterdemettreenconcurrencelesréseaux

• Promouvoir des changements dans les règlesd’urbanisme (pédagogie)

• S’appuyer sur la valeur ajoutée de la grandevitesse ferroviaire pour assurer un développement équilibré dans les territoires

•Promouvoirl’usagedesTICparleSchémaRégionaldes Usages et des Services

Défi climatique et énergétique

Orientation : Réduire la dépendance des Limousins aux énergies fossiles

Objectif : Adapter la politique des transports »

Objectifs du SRIT :

•Faireconnaîtrelesoffresalternativesàlavoiture

•Promouvoirlesmodesdoux

•Encourager l’usagedu fret ferroviairedansune logiqued’optimisation des différents modes de transport

• Donner toute sa place au transport ferroviaire demar-chandises

•Développerdesoffresalternativesinnovantes

•Développerletransportferroviairedevoyageurs

Défi de l’ouverture et de la mondialisation

Orientation : Se faire connaître et reconnaître, renforcer l’identité régionale

Objectif : Renforcer le rayonnement métropolitain des agglo-mérations

Objectifs du SRIT :

•Seconnecterauréseauferréàgrandevitesse

•Acheverledésenclavementroutier

•Rendrelesaéroportslimousinsaccessibles

•Coordonnerlesaéroportslimousins

•Améliorerl’offredetransport

Parmi ces actions, celles qui, selon les autorités organisatrices de transport, collectivités et associations, transcrivent les be-soins les plus urgents pour le développement de la région sont :

•RéaliserlaliaisonLGVLimoges-Poitiers

•RéaliserlaliaisonroutièreLimoges-Poitiers

•Améliorerl’offreTER(fer+route)etorganiserlesréseauxde transport collectif limousins en coopération entre AoT

•Poursuivreledésenclavementroutierinterne

•Poursuivre ledéveloppementde l’intermodalité (billetti-que, pôles d’échanges)

•Développerlesusagesetlesserviceshaut-débit

•EtudierlespossibilitésdefretferroviaireenLimousinencoopération avec les acteurs économiques

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 51

SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

5

Intégration de la région limousin au seindes grands axes de déplacements européens

La priorité donnée par tous les acteurs publics ou so-cio-économiques à la LGV se retrouve dans la volonté de pouvoir s’intégrer dans les échanges Grande Vites-se en direction de Paris et donc de l’Europe.L’arrivée de la Grande Vitesse n’est évidemment pas un but en soi : l’utilisation que les acteurs économi-ques et publics limousins en feront sera un élément primordial pour le développement de nos territoires. Si certaines opérations ne relèvent pas de notre com-pétence (quartier des gares, offre de bureaux tertiai-res,…), la Région Limousin devra prévoir de diffuser la grande vitesse de la manière la plus large possible, c’est-à-dire sur la quasi-totalité des lignes constituant les étoiles ferroviaires de Brive et Limoges ; par une coordination entre les grilles horaires des TGV et des TER. il faut s’appuyer sur la valeur ajoutée de la gran-de vitesse ferroviaire pour assurer un développement équilibré des territoires.Ilestànoterquedanscebut,desétudesd’électrifica-tion de certains tronçons de ligne seront menées, no-tammentendirectiondePérigueuxetdeGuéret;afin

d’améliorer encore cette diffusion en évitant les ruptu-res de charges inhérentes au changement de réseau LGV / TER. L’axe historique PALiTo (Paris – Limoges – Toulouse) devra quant à lui être maintenu à niveau pour lui permettre de jouer pleinement son rôle.

Ce besoin vital d’ouverture à une échelle la plus lar-ge possible se retrouve aussi dans l’ouverture de la plateforme aéroportuaire de Brive-Souillac qui devra se doter de destinations adéquates et dont la mise en place aura les répercussions les plus importantes possibles pour notre région. il ne s’agira pas que de prospecter de nouvelles destinations, puisqu’il faudra aussi essayer de trouver des offres complémentaires avec d’autres aéroports, limousins ou non, nationaux ou non. De plus, il conviendra de mettre en place une coopération entre les aéroports de Limoges-Bellegar-deetdeBrive-Souillac,afindeminimiserlesrisquesdeconcurrence,maissurtoutafindediversifier,d’adapteret de coordonner les destinations entre-elles.

L’ambition, en termes d’infrastructures, pour la région Limousin, peut être illustrée par les cartes ci-dessous.

52

5

Désenclavement des zones les plus isolées

La raccordement externe n’est pas l’unique priorité de la région, et la prise en compte des territoires moins denses a une importance équivalente dans les projets représentés.En effet, la fracture de mobilité entre les aggloméra-tions et les zones rurales doit se réduire, et ces derniè-res doivent pouvoir profiter de l’intégrationdans lesréseaux nationaux ainsi que du développement des premières. il faut mieux drainer l’Est de notre territoire tout en le rapprochant temporellement des capitales régionales et donc de l’offre complète de services qui y est présente.C’est pourquoi la région affirme l’importance desaxes structurants routiers infrarégionaux, à savoir l’axe structurant Est-Limousin, la liaison Limoges-Aubusson-Clermont par la RD941, la Rn141 entre Limoges et An-goulême ainsi que l’axe Tulle-Aurillac par la RD1120, quipermettrontunmaillageplusefficacedel’espacecompris entre les autoroutes et voie express A89, A20 et RCEA.

Amélioration des conditions de déplacements

La redistribution des grilles horaires TER, rendue indis-pensable notamment par l’arrivée de la grande vitesse enLimousin,profiteraàlamobilitéinterneets’accom-pagnera d’efforts structurants en termes d’intermoda-lité et de multimodalité. Le développement des pô-les d’échanges permettra de sécuriser, de faciliter le passage d’un réseau à un autre tout en permettant la

coordination des horaires entre réseaux et tout en ren-dant plus visibles aux yeux des usagers et des non-usa-gers des transports en commun toute la palette des moyens de déplacements aujourd’hui possibles. Cette dernière notion n’est pas la moins importante, puisque sans communication et sans visibilité, les reports sur les transports en commun seront rendus encore plus difficiles. Il faudraprofiter des évolutions billettiquespour rendre vraiment complémentaires les différents systèmes de transport. A ce titre, tous les efforts ac-tuels des Autorités organisatrices de Transports, dé-partements ou agglomérations, vont pouvoir être mis en synergie avec les projets régionaux TER.La notion d’accessibilité, au sens de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des chances, sera aussi prise en compte par le Schéma Directeur Régional d’Accessi-bilité. Ce dernier, validé concomitamment au SRiT lors de la séance plénière de juin 2009, propose d’amélio-rer l’accessibilité par le biais de travaux dans les gares TER avec personnel, par la réalisation d’arrêts routiers structurants en partenariat avec les AoT limousines partenaires, par l’utilisation de matériels roulants rou-tiers accessibles ainsi que par des aides conditionnées en direction des systèmes de transports à la demande dédiés aux PmR, participant ainsi à une meilleure mo-bilité, et une meilleure mobilité rurale. Cet effort ré-gional s’alliera aux efforts des villes, agglomérations et départements, qui, ont déjà ou vont prochainement adopter leurs schémas directeurs d’accessibilité res-pectifs.

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 53

LIMOGES

ROCHECHOUART

MONTLUCONMONTMORILLON

BELLAC

CONFOLENS

NONTRON

PERIGUEUX

AUBUSSON

USSEL

BRIVE-LA-GAILLARDE

TULLE MAURIAC

AURILLAC

SARLAT-LA-CANEDABERGERAC

GUERET

La Souterraine

Aixe-sur-Vienne

Saint-Junien

UzercheEgletons

LIMOGES

MONTLUCONMONTMORILLON

BELLACCONFOLENS

NONTRON

PERIGUEUX

AUBUSSON

USSEL

BRIVE-LA-GAILLARDE

TULLE

MAURIAC

AURILLAC

SARLAT-LA-CANEDABERGERAC

GUERET

La Souterraine

Aixe-sur-Vienne

Saint-Junien

UzercheEgletons

Saint Yrieix la Perche

ROCHECHOUART

ClermontFerrandLyon

ClermontFerrandLyon

CahorsToulouse Rodez

Bordeaux

AngoulêmeBordeaux

PoitiersParis

ParisOrléansChateauroux

SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

ROCHECHOUART

MONTLUCONMONTMORILLON

BELLACCONFOLENS

NONTRON

PERIGUEUX

AUBUSSON

USSEL

TULLE MAURIAC

AURILLAC

SARLAT-LA-CANEDA

GUERET

La Souterraine

Saint-Junien

UzercheEgletons

LIMOGES

BRIVE-LA-GAILLARDE

Aixe-sur-Vienne

Saint-Yrieix-la-Perche

BERGERAC

5

Réalisation d’une véritable ouverture routièreet renforcement du réseau de villes

Le diagnostic a permis de mettre en avant des lacu-nes, notamment sur certains axes routiers. nous insis-tons donc sur la nécessité de terminer les réalisations des derniers tronçons de l’A89 en Rhône-Alpes et de la partie Est de la RCEA (liaison avec l’A71 après montluçon mais aussi liaison avec la vallée du Rhône). Depuis quelques mois, en aval des ateliers de travail, des projets sont apparus et ils sont intégrés dans les actions régionales. Le projet de liaison routière Limo-ges-Poitiers PoLiS a recueilli le consensus des acteurs locaux hauts-viennois, limousins et picto-charentais. Le Conseil Régional du Limousin ajoute sa voix à celles desespartenairesafinderéaffirmerlebesoindecetteliaison, identifiédepuisdenombreusesannées,maisqui n’est aujourd’hui toujours pas en fonctionnement. Vient ensuite l’amélioration de la Rn21 entre Limoges et Périgueux.Le besoin de ces aménagements est clair. il s’agit d’instaurer des transversales complètes et vraiment structurantes Est / ouest qui permettront une meilleu-reintégrationdanslesfluxdemarchandisesentrel’arcatlantique et l’Europe de l’Est. il s’agit également de dynamiser par des liaisons plus sûres, plus pratiques et plus rapides les villes de nos territoires et des territoi-resvoisins,villesquiformentunréseauassezfinementmaillé. La relance des échanges entre les bassins de vie de Clermont-Ferrand, Limoges, de Poitiers, mont-

luçon, d’Aurillac, d’Angoulême, de Périgueux, de Bri-ve, de Tulle, de Guéret, d’Aubusson, de Cahors est une autre priorité de la région Limousin.Ces projets, primordiaux pour la région Limousin - mais aussi pour les collectivités traversées, départements, villes, Pays ou agglomérations - sont aussi cohérents avec les conditions imposées par le Grenelle de l’En-vironnement pour les opérations routières, puisque les conditions d’intérêt local, de désengorgement et de sécurisation des déplacements sont réunies.

Ces cartes résumant les priorités pour la région limousin mettent en relief les efforts conséquents qu’il va falloir mettre en œuvre ces projets, qui sont indispensables. nous sommes dans des typologies de projets qui vont permettre au Limousin de s’ouvrir, d’échanger, d’exis-ter mais aussi de permettre aux limousins d’accéder de la manière la mieux répartie possible sur les terri-toires à un maximum de réseaux, qu’ils soient aériens, ferroviaires, Grande Vitesse, routiers ou électroniques. Concernant ce dernier volet des TiC, des efforts parti-culiers seront fournis par la région par le biais de DoR-SAL et du Schéma Des Usages et des Services (SDUS) afind’améliorerl’accèsetl’utilisationdesinfrastructu-res de haut débit actuelles, mais aussi de préparer l’ar-rivée du Très Haut Débit.

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5

Troisième partie La mise en œuvre et le suivi du SRADDT

Le SRADDT n’est pas prescriptif, il revient donc à chaque collectivité et plus largement à chaque acteur limousin de partager la responsabilité de sa mise en œuvre, à partir de laquelle on pourra et devra juger de la pertinence de cet exercice collectif que fut le SRADDT : « Limousin : générations 2027 » est une ambition pour le Limousin, elle a été conçue et devra être mise en œuvre collectivement.

Pour permettre sa mise en œuvre, une méthode a été imaginée, c’est celle des « pactes territoriaux».

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 55

La concertation, et notamment la rencontre avec les territoires de projet, a largement relayé ce sou-hait d’une gouvernance exemplaire au travers de pactes territoriaux. Anticiper, jouer des complé-mentarités entre les acteurs, mutualiser, collabo-rer et choisir ensemble les domaines d’interven-tion prioritaires sont gage d’efficacité collectiveet de rationalité dans l’intervention publique.

La taille de la région incite à réunir ses forces dans une ambition commune : le Limousin a encore plus besoin que les autres régions de cette soli-darité interne. Cette méthode de gouvernance partagée est une réponse possible à la baisse desmargesdemanœuvrefinancièresdesacteurs

publics. C’est aussi, compte tenu de l’image très positive que cette contractualisation peut véhi-culer, un vecteur puissant d’une notoriété forte, exemplaire, au service de l’attractivité de la ré-gion.C’estenfinunmoyendesécuriser l’actionindividuelle, facteur d’innovation.

Dans un contexte de baisse des marges de manœuvre financières des collectivités, cettecharte de gouvernance est source d’économie ; par la mutualisation, elle peut permettre d’attein-dredesniveauxd’interventionplusefficacespourdes projets structurants, favoriser les mises en ré-seau, les partenariats public-privé et contribuer à leur meilleure visibilité extrarégionale.

La méthode proposée : des pactes territoriauxsur des thématiques partagées

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Le Limousin sait «jouer» collectif et peut montrer que grands ou petits, jeunes et moins jeunes, peuvent faire équipe. La solidarité ne doit pas êtrequefinancièreoucontrainte,ellepeutêtreambition collective.

il s’agit donc, sur la base d’une vision partagée des enjeux et des besoins des territoires, de dé-finir etprioriser les champsd’intervention, leursmodalités et leurs niveaux d’action au travers de conventions associant les partenaires et acteurs du territoire.

Le SRADDT présente une vision partagée du terri-toiresouhaitéetpermetdedéfinirdesprioritéspourles acteurs régionaux ; ces priorités se déclinent pour le Conseil régional dans un programme opérationnel (l’Agenda 21) et dans ses politiques territoriales.

Le SRADDT pourra ainsi servir de trame pour la dis-cussion des prochains contrats territoriaux. Le SRADDT aura également une portée sur les politiques de la Région par le biais de la révision des schémas stratégiques en favorisant une plus grande cohérence de ces documents à la faveur d’une vision globale et partagée. il participera aussi à faire avancer, sur ses problématiques mises en avant, des projets concrets.

La charte du SRADDT Limousin définit des objectifsstratégiques à atteindre pour un développement et un aménagement durable du territoire. Aussi, pour suivre l’évolution des caractéristiques limousines, un ou plusieurs indicateurs ont été définis pour chacun deses objectifs stratégiques. L’analyse de l’ensemble de ces indicateurs, complémentaires entre eux, permet-tra annuellement de dessiner une image du territoire ; le suivi sur plusieurs années de cette image mettra en exergue des tendances d’évolution. Un état zéro de l’ensemble des indicateurs d’aménagement durable est présenté en annexe. La Région, dans le cadre de la

mise en œuvre du SRADDT, portera une attention par-ticulière à l’adéquation entre les tendances constatées et l’atteinte des objectifs de la charte.

Les indicateurs d’aménagement durable s’intègrent dans le système d’information, d’évaluation et de veille en continu mis en place par la Région. Ce sys-tème d’information, se veut un outil d’aide à la déci-sion pour les acteurs publics; il sera également ouvert au grand public.il ne s’agira pas de rester les yeux rivés sur le thermo-mètre, les indicateurs, mais de continuer à avancer aussi, avec une boussole. C’est pourquoi, parallèle-ment, une veille prospective et des groupes de travail prospectifs assureront une actualisation des tendances auxquelles le Limousin pourra de près ou de loin être confronté, donnant ainsi des éléments à la région pour avoir « un avenir d’avance ».

Ce travail demeure, comme tout exercice de prospec-tive, insuffisant quelque fois, frustrant parfois, mais,sans conteste, ce qui fait, malgré tout, sa qualité, c’est la mobilisation au long cours des Limousins et Limou-sines. il nous revient de s’assurer que ce travail et donc ce document continuent de vivre et de nourrir les uns et les autres. Cette charte adoptée, il nous faut donc immédiatement lancer son suivi, sa vie, son évolution.

L’animationet le suivi du SRADDT

Cela se fera forcément avec les collectivités territoriales, mais aussi les forces vives du Li-mousin, au premier rang desquelles le Conseil Économique et Social Régional, mais aussi tous les conseils de développement des Pays et Agglomérations.

Cela a pu sembler parfois lourd et long, mais cela a été surtout enrichissant et porteur d’ave-nir. «Limousin : générations 2027» n’est pas le premier exercice de prospective, de projection dans l’avenir du Limousin, c’est même une pra-tique connue par les Limousins et nos voisins nous reconnaissent quelque avance sur ces questions. Cela ne pourrait être qu’un exer-cice théorique ; nous sommes persuadés au contraire que cette prospective prépare le fu-tur si, aujourd’hui et demain, elle est partagée et portée par le plus grand nombre, évaluée et rediscutée partout et par tous.

LimoUSin : générations 2027, un avenir d’avance 57

SRADDTSchéma Régionald’Aménagementet de DéveloppementDurable du Territoire

Conseil Régional du Limousin

27 Boulevard de la Corderie87031LIMOGESCEDEX

Tél : 05 55 45 19 00

www.region-limousin.fr