sous les pavÉs, les cÂbles

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CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

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Page 1: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSIONÉLECTRIQUE À PARISSOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

Page 2: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

2

CRÉDITSCe livre est édité par RTE5HVSRQVDEOH�GH�OD�SXEOLFDWLRQ���+HUY«�/DƵD\HChef de projet : Magali HuetConception/réalisation : WordAppeal - 99, rue du Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris - www.wordappeal.comImpression : Frazier - 33, rue de Chabrol, 75010 Paris - www.frazier.frAchevé d'imprimer en août 2012Crédits photographiques et sources documentaires : Médiathèque RTE, Archives CNER (RTE), Infocable, Jicable, $UFKLYHV�(')��$UFKLYHV�3U\VPLDQ

5HSURGXFWLRQ�LQWHUGLWH��/HV�WH[WHV��SKRWRV�HW�LPDJHV�ƶJXUDQW�GDQV�FHWWH�SXEOLFDWLRQ�QH�SHXYHQW�¬WUH�XWLOLV«V� sans l’accord du responsable de la publication.

Page 3: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS3

RTE est l’opérateur du réseau français de transport d’électricité. Entreprise de service public, RTE assure le bon fonctionnement et la sûreté du système électrique, qui conditionnent la continuité et la qualité de notre alimentation en électricité. Avec le réseau le plus important et le mieux interconnecté d’Europe, RTE est un acteur central de la construction de l’Europe de l’électricité.RTE est également classé au troisième rang mondial après les États-Unis et le Japon pour le nombre de kilomètres de lignes électriques très haute tension à 225 000 V. La mise en souterrain pour ce type de ligne n’est pas une innovation. C’est le cas des lignes à Paris depuis 60 ans.

PRÉSENTATION DE RTE

Pour en savoir plus : www.rte-france.com

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&RQQXH�GHSXLV�Oš$QWLTXLW«��FšHVW�¢�OD�ƶQ�GX�;,;e et DX�G«EXW�GX�;;e que l’électricité connaît son essor dans les villes. Assurant une meilleure sécurité que le gaz, son utilisation dans l’éclairage public lui permet de gagner les rues de la Ville Lumière.

alimentation des réseaux de transports ferrés, des usines, puis l’introduction de l'électri-cité dans les foyers conduit à des usages tout aussi variés qu’essentiels à la vie et à l’économie de la ville. Moteur de l’expansion économique de la capitale, la fée électricité se fait peu à peu indispensable.

Face à ces enjeux, des sociétés de production et de transport d’électricité se mettent en place et déve-ORSSHQW�GHV�VROXWLRQV�DX[�GLƸFXOW«V�WHFKQLTXHV�UHQFRQWU«HV��/D�SUHPLªUH�GšHQWUH�HOOHV�HVW�OD�Q«FHVVLW«�GH�PHWWUH�HQ�VRXWHUUDLQ�GHV�OLDLVRQV�«OHFWULTXHV��GLƸFLOHPHQW�U«DOLVDEOHV�SDU�GHV�OLJQHV�D«ULHQQHV�HQ�milieu urbain. Dans un premier temps, l’installation de câbles souterrains est limitée à certaines villes GX�PRQGH��/D�U«JLRQ�SDULVLHQQH�HVW�XQ�GHV�UDUHV�HQGURLWV�R»�GH�WHOOHV�U«DOLVDWLRQV�VRQW�HƵHFWX«HV��)DFH�à des distances croissantes entre les lieux de production et de consommation, il est nécessaire d’utiliser plusieurs niveaux de tension.

CHAPITRE

2UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

P. 18 à 33

CHAPITRE

1LE DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

P. 6 à 17

CHAPITRE

3DES RÉALISATIONS

INNOVANTES

P. 34 à 67

PRÉFACE

L’

4

Page 5: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

Un premier réseau haute tension est d’abord créé autour de Paris, puis celui-ci pénètre progressive-PHQW�GDQV�OD�YLOOH�DX�ƶO�GH�OšDXJPHQWDWLRQ�GHV�EHVRLQV��DƶQ�GšDFKHPLQHU�GH�JUDQGHV�TXDQWLW«V�Gš«QHUJLH�DX�SOXV�SUªV�GHV�]RQHV�GH�FRQVRPPDWLRQ��&HV�GLƵ«UHQWV�U«VHDX[�HPSORLHQW�GHV�F¤EOHV�«OHFWULTXHV�GRQW�OD�WHFKQRORJLH�QH�FHVVHUD�Gš«YROXHU�HW�GRQW�OD�PLVH�HQ�SODFH�FRQFHQWUH�OHV�HƵRUWV�GHV�LQJ«QLHXUV�HW�GHV�WHFKQLFLHQV��/šKLVWRLUH�GH�OD�FRQVWUXFWLRQ�GH�FH�U«VHDX�H[SOLTXH�OHV�SDUWLFXODULW«V�GX�U«VHDX�DFWXHO��8QH�ODUJH�«WHQGXH�GH�W\SHV�GH�F¤EOHV��UHSU«VHQWDWLYH�GH�SUªV�GH����DQV�Gš«YROXWLRQV�WHFKQRORJLTXHV��HVW�en service sur le réseau actuel. De plus, la structure originale, par liaisons pénétrantes, et le mode de SRVH��SDU�JDOHULHV�VRXWHUUDLQHV��HQ�IRQW�XQ�U«VHDX�XQLTXH�DX�PRQGH��

&H�OLYUH�QH�SU«WHQG�SDV�¬WUH�XQ�GRFXPHQW�WHFKQLTXH�PDLV�SURSRVH�GšH[SRVHU�EULªYHPHQW�OšKLVWRLUH�GH�ce réseau souterrain haute tension à Paris. Le lecteur aura ici l’opportunité de découvrir ou redécouvrir FH�U«VHDX�VL�SDUWLFXOLHU�¢�WUDYHUV�FLQT�JUDQGHV�SDUWLHV��FRQVDFU«HV�DX�G«YHORSSHPHQW�GX�U«VHDX�SDULVLHQ��¢�Oš«YROXWLRQ�WHFKQRORJLTXH�GHV�F¤EOHV��DX[�WHFKQLTXHV�GH�U«DOLVDWLRQ��DX[�DYDULHV�UHQFRQWU«HV�VXU�FH�U«VHDX�HW�HQƶQ�¢�Oš«YROXWLRQ�GH�OD�PDLQWHQDQFH�

+HUY«�/DƷD\H

&KLHI�2SHUDWLRQV�2ƸFHU

CHAPITRE

5DES HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

P. 80 à 93

DONNÉES

ET GLOSSAIRE

TECHNIQUES

P. 94 à 97

CHAPITRE

4VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

P. 68 à 79

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS5

Page 6: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CHAPITRE 16

Page 7: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CHAPITRE 1

LE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU D’ALIMENTATION PARISIEN

������������������'X�G«EXW�GH�Oš«OHFWULƶFDWLRQ��HQ�������MXVTXš¢�OD�VWUXFWXUH� GX�U«VHDX�DFWXHO��OšDOLPHQWDWLRQ�«OHFWULTXH�GH�3DULV�SDVVH��HQ����DQV�� GH�V\VWªPHV�LQG«SHQGDQWV�¢�XQ�U«VHDX�LQWHUFRQQHFW«�HW�UHOL«� DX[�PR\HQV�GH�SURGXFWLRQ�QDWLRQDX[�

&(17�$16�'(�+$87(�7(16,21� /(&75,48(���3$5,67

Page 8: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

a structure actuelle du réseau de transport à Paris est le résultat d’une longue évolution entamée à OD�ƶQ�GX�;,;e siècle. Les tensions de 3 000 V puis de 12 300 V sont désignées FRPPH�m�KDXWH�WHQVLRQ�}�¢�OD�ƶQ�GX�;,;e et au début du ;;e�VLªFOH��,O�IDXW�DWWHQGUH�OH�G«EXW�GHV�DQQ«HV������SRXU�voir apparaître les premières liaisons souterraines de �������9��DYHF�OD�FRQVWUXFWLRQ�GH�OLDLVRQV�GRQW�OD�IRQFWLRQ�n’est plus la distribution directe d’énergie au consomma-WHXU�PDLV�OšLQWHUFRQQH[LRQ�HQWUH�OHV�GLƵ«UHQWV�FHQWUHV�GH�production.

1889-1907LES DÉBUTS DE L'ÉLECTRIFICATION(Q�������DORUV�TXH�Oš«OHFWULFLW«�HVW�SUHVTXH�LQH[LVWDQWH�¢�3DULV��OD�PXQLFLSDOLW«�FRQƶH�¢�VL[�VRFL«W«V�OH�VRLQ�GH�G«YH-lopper et exploiter le réseau de distribution d’électricité. &KDTXH�VRFL«W«�D�OD�FKDUJH�GH�OšDOLPHQWDWLRQ�GšXQH�]RQH�

appelée « secteur ». Elle laisse la liberté à chacun de déci-GHU� GHV�RSWLRQV� WHFKQLTXHV� XWLOLV«HV�� (Q� FRQV«TXHQFH�� Oš«OHFWULFLW«�HVW�GLVWULEX«H�VRXV�TXDWUH�IRUPHV�GLƵ«UHQWHV�HQ�IRQFWLRQ�GHV�VHFWHXUV��

courant alternatif monophasé transporté en

3 000 V HW�DEDLVV«�¢�����9�¢�OšHQWU«H�GH�FKDTXH�LPPHXEOH�pour la « Société du Secteur des Champs-Élysées » et la « Société du Secteur de la Rive Gauche »,

courant continu 2 x 110 V SDU�XQ�V\VWªPH�¢�WURLV�ƶOV�pour le secteur de la « Compagnie Continentale Edison »,

courant produit en diphasé à 6 000 V et trans-IRUP«�HQ�FRQWLQX�¢�����9��WUDQVPLV�SDU�XQ�V\VWªPH�GH�GHX[�ƶOV��SRXU�OH�VHFWHXU�GH�OD�m�6RFL«W«�GšÉclairage et de Force par l’Électricité »,

courant continu 4 x 110 V, SDU�XQ�V\VWªPH�¢�FLQT�ƶOV��SRXU�OH�VHFWHXU�GH�OD�m�6RFL«W«�GH�OD�SODFH�GH�&OLFK\�}�et le secteur de la « Compagnie Parisienne de l’Air Comprimé ».

&KDTXH� VRFL«W«� WLUH� VRQ� «QHUJLH� GH�SHWLWV� JURXSHV� GH� SURGXFWLRQ���XQH�GRX]DLQH�GH�SHWLWHV�XVLQHV�VH�WURXYHQW�¢�3DULV�HW�TXDWUH�FHQWUDOHV��/HYDOORLV��,VV\�OHV�0RXOLQHDX[��Saint-Denis et Saint-Ouen) sont construites en périphé-ULH��/HV�GLVWDQFHV�¢�SDUFRXULU�HQWUH�OHV�]RQHV�GH�SURGXF-tion et de consommation sont courtes et ne nécessitent pas de transport d’énergie à des tensions supérieures à ������9��(Q�������OH�FRXUDQW�GLSKDV«�¢��������9�DSSDUD°W�

L

6 SOCIÉTÉS ',675,%8(17�/š�/(&75,&,7��6286���)250(6

CHAPITRE 18

Page 9: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

1907-1920LA CPDE REGROUPE LA PRODUCTION$SUªV�XQH�SKDVH�GH�U«XQLƶFDWLRQ�DSSHO«H�m�8QLRQ�GHV�6HFWHXUV�}��HQWUH������HW�������DX��er�MDQYLHU�������XQH�VRFL«W«�XQLTXH��OD�&RPSDJQLH�3DULVLHQQH�GH�'LVWULEXWLRQ�d’ÉOHFWULFLW«��&3'(���YRLW�OH�MRXU�SRXU�SUHQGUH�OD�UHOªYH�GHV�VL[�FRQFHVVLRQQDLUHV��/D�SURGXFWLRQ�GDQV�OHV�SHWLWHV�XVLQHV�FªGH�OD�SODFH�¢�XQH�SURGXFWLRQ� UHJURXS«H� GDQV� GHX[� JUDQGHV� FHQWUDOHV��PLVHV�HQ�VHUYLFH�HQ�������DX�QRUG�¢�6DLQW�2XHQ�HW�DX�VXG�¢� ,VV\�OHV�0RXOLQHDX[��/H�FRXUDQW�GLSKDV«�HVW�SURGXLW�¢�XQH�WHQVLRQ�GH��������9�HW�XQH�IU«TXHQFH�GH����+]��,O�HVW�WUDQVSRUW«�MXVTXš¢�XQH�YLQJWDLQH�GH�VRXV�VWDWLRQV�RX�FHQWUHV�GH�FRXSODJH�VLWX«V�GDQV�OD�YLOOH�HW�TXL�SHUPHWWHQW�GšDGDSWHU�OH�FRXUDQW�¢�FKDTXH�]RQH�/H�PRQRSROH�HVW�LQVWDXU«�PDLV�OšXQLƶFDWLRQ�WHFKQLTXH�QšHVW�SDV�HQFRUH�SU«YXH��3DULV�HVW�GLYLV«�HQ�TXDWUH�]RQHV��

FRXUDQW�DOWHUQDWLI�GLSKDV«�FLQT�ƟOV� QRXYHOOH�RSWLRQ�WHFKQLTXH�LPSODQW«H�GDQV�OH�QRUG�HW�OšHVW�GH�OD�YLOOH�

courant alternatif monophasé GDQV� OHV� DQFLHQV� VHFWHXUV�m�5LYH�*DXFKH�}�HW�m�&KDPSV�ÉO\V«HV�}�

�FRXUDQW�FRQWLQX�WURLV�ƟOV GDQV�OHV�DQFLHQV�VHFWHXUV�������� m�(GLVRQ�}�HW�m�ÉFODLUDJH�HW�)RUFH�}�

FRXUDQW�FRQWLQX�FLQT�ƟOV�GDQV�OHV�DQFLHQV�VHFWHXUV��������������m�&OLFK\�}�HW�m�$LU�&RPSULP«�}���

/šXQLIRUPLVDWLRQ�WRWDOH��MXJ«H�WURS�RQ«UHXVH�DX�YX�GH�VRQ�LQW«U¬W��QšHVW�SDV�SU«YXH��&HSHQGDQW��XQ�SURJUDPPH�GH�PRGHUQLVDWLRQ�GX�U«VHDX�HVW�ODQF«�HQWUH������HW�������DƶQ� GH� UDWLRQDOLVHU� OD� IU«TXHQFH� HW� GšDEDQGRQQHU� OD�GLVWULEXWLRQ�Gš«OHFWULFLW«�HQ�FRXUDQW�FRQWLQX��

RÉPARTITION DES SECTEURS À PARIS, 1889-1907

RIVE GAUCHE

CHAMPS- ÉLYSÉES

PLACE DE

CLICHY

EDISON

FORCE ET ÉCLAIRAGE

AIRCOMPRIMÉ

Courant alternatif monophasé

&RXUDQW�FRQWLQX�GHX[�ƶOV

&RXUDQW�FRQWLQX�WURLV�ƶOV�

&RXUDQW�FRQWLQX�FLQT�ƶOV

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS9

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 10: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

Les fréquences de 25, 42, 50 ou 53 Hz coexistent à ce moment et la CPDE, à l’image d’autres villes européennes, opte pour la standardisation à 50 Hz, pour permettre l’interconnexion future avec d’autres réseaux. D’autre part, les avantages du courant alternatif - en termes de sécurité, de rendement et de portée du transport et de la distribution électrique - par rapport au courant continu, poussent les dirigeants à arrêter toute alimentation en courant continu. Son remplacement par le réseau alternatif complémen-taire dure plus de 30 ans et des alimentations en courant continu subsistent, à Paris, jusqu’au milieu des années 1960. À la veille de la guerre, la situation est complexe. En fonction du quartier et de l’immeuble, les abonnés parisiens peuvent recevoir du courant 115 V alternatif ou

continu, 230 V continu, 230 V alternatif monophasé ou diphasé ou 460 V continu. De plus, dans un même LPPHXEOH�� MXVTXš¢� WURLV� W\SHV� GH� U«VHDX[� GLƵ«UHQWV�peuvent coexister.

1920-1930LA « CEINTURE D’HERCULE » PORTE LE DÉVELOPPEMENT URBAINParallèlement aux usines de la CPDE, en banlieue, de grandes usines productrices sont construites (Gennevilliers en 1922 et Ivry en 1924), d’autres sont rénovées et étendues (Saint-Denis, Vitry) pour desservir non pas la ville de Paris

EMPLOYÉS DE LA CPDE À LA SOUS-STATION SAINT-ROCH

CHAPITRE 110

Page 11: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

cette tension dans le monde entier. De cette boucle, des lignes aériennes partent vers la pro-vince dans toutes les directions (Meaux, Creil, Mantes et Corbeil). En 1926, une ligne aérienne de 90 000 V, en provenance d’Éguzon dans le Massif Central, verse l’excé-dent de production sur le réseau 63 000 V via le poste de Chevilly.De nouvelles centrales thermiques et hydrauliques sont construites en France et l’électricité produite est ache-minée jusqu’à ce réseau d’alimentation de la région pari-sienne. Ces connexions représentent le point de départ d’un vaste réseau d’interconnexion national français, débuté en 1930, faisant le lien entre la production thermique à

300 km DE LIAISONS À 63 000 V

mais la proche banlieue industrielle en croissance, les départements limitrophes, ainsi que certains clients parisiens, tels que le Métropolitain ou les compagnies de tramways. Ces usines sont exploitées par les sociétés Union d’Électricité, Électricité de Paris et Électricité de la Seine.Ces sociétés lancent, au début des années 1920, un programme d’interconnexion entre les groupes de production de la région par des câbles souterrains à 60 000 V (ensuite standardisés à 63 000 V). Une première. Cette U«DOLVDWLRQ�HVW�MXVWLƶ«H�SDU�OD�Q«FHVVLW«�GH�UHJURXSHU�OHV�capacités de production dans un nombre réduit de cen-trales électriques, pour relier des sources d’énergie peu nombreuses aux postes d’alimentation éloignés entre HX[��&H�U«VHDX�SHUPHW�GH�IDLUH�OH�OLHQ�HQWUH�OHV�GLƵ«UHQWHV�usines thermiques de la région parisienne, qui ali-mentent des réseaux indépendants. Il a aussi un rôle de récepteur de l’énergie produite dans des centrales hy-dro-électriques lointaines. Surnommé la « Ceinture d’Hercule », il s’agit du premier réseau souterrain à haute tension en France. Après quelques années de fonction-QHPHQW��LO�HVW�TXDOLƶ«�GH�m�VXFFªV�LQFRQWHVWDEOH�}�SDU�OHV�dirigeants de la CPDE.Débutée en 1922, cette interconnexion compte dès la première année 76 km de liaisons, 209 km en 1925 et 300 km lors de son achèvement, en 1930. Elle constitue une boucle à 63 000 V autour de Paris et relie entre elles toutes les usines de production de la région : Alfortville, Asnières, Billancourt, Gennevilliers, Issy-les-Moulineaux, Nanterre, Puteaux, Romainville, Vitry puis Saint-Denis et Ivry en 1931. Grâce à ce réseau, les centrales peuvent se secourir entre elles en cas d’incident mais, en temps nor-mal, seules les centrales les plus puissantes sont utilisées (Gennevilliers, Vitry, Ivry et Saint-Denis). Les autres unités de production sont progressivement mises hors service (Alfortville et Asnières en 1927, Puteaux en 1932). Cette ceinture est, à cette époque, le plus important réseau de

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS11

EXEMPLE DE DEVIS DE LA COMPANIE D'ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE DU SECTEUR DES CHAMPS-ÉLYSÉES

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 12: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

base de charbon au nord et la production d’origine hy-draulique au sud, principalement dans le Massif Central, les Alpes, les Pyrénées ou à l’est sur le Rhin. &H� U«VHDX� PDUTXH� OH� SDVVDJH� GH� OšDXWRVXƸVDQFH��������������de la production de la région parisienne par rapport à sa consommation à une dépendance envers la produc-tion d’énergie électrique en provenance du territoire national.

1930LA HAUTE TENSION ENTRE DANS PARISJusqu’en 1930, l’alimentation de Paris est uniquement assurée par les usines de la CPDE, qui ne sont pas connectées aux autres usines de la région par la boucle à 63 000 V. Les usines nord et sud-ouest de la compagnie atteignent leurs limites de production. Pour éviter la construction d’une troisième usine et assurer une meil-OHXUH�TXDOLW«�GšDSSURYLVLRQQHPHQW��PDLV�DXVVL�SRXU�SURƶ-ter de la fourniture d’électricité d’origine hydraulique, la &3'(�G«FLGH��HQ�������GH�FRQƶHU�OD�GLVWULEXWLRQ�Gš«OHFWUL-cité destinée à la ville de Paris aux sociétés Électricité de Paris, Électricité de la Seine et Union d’Électricité. Les usines de la CPDE sont ainsi raccordées au vaste réseau d’interconnexion.Deux postes de transformation 63 000 V / 12,3 000 V, disposés sur cette boucle à proximité des usines d’Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen, participent à l’ali-mentation de Paris par les échanges avec le réseau diphasé parisien de la CPDE. Deux liaisons 63 000 V, pro-venant de Charenton et Villejuif, pénètrent directement à l’intérieur de Paris jusqu’aux postes de Nation et Tolbiac, construits en 1929 et 1930. Ces liaisons marquent le G«EXW� GH� OšLPSODQWDWLRQ� GH� QLYHDX[� GH� WHQVLRQ�� TXDOLƶ«V���aujourd’hui de haute tension, dans Paris intra-muros.

1930-1939 INTER-PARIS RÉALISE LA PREMIÈRE LIAISON SOUTERRAINE 225 000 VÀ partir de 1930, la production hydro-électrique connaît un essor sans précédent. En s’appuyant sur le réseau 63 000 V de la région parisienne, achevé en 1930, les inter-FRQQH[LRQV� QDWLRQDOHV� VH� U«SDQGHQW� DƶQ� GšDFKHPLQHU�cette énergie jusqu’à Paris, qui représente la région la plus consommatrice d’électricité en France. Mais les puissances transportées deviennent très importantes et la boucle �������9�QšHVW�SOXV�VXƸVDQWH�En 1933, les sociétés productrices d’électricité dans la ré-gion parisienne (Union d’Électricité, Société d’Électricité de la Seine et Société d’Électricité de Paris) constituent la « Société d’Interconnexions électriques », plus simplement nommée « Inter-Paris ». Elle a pour but de concevoir un deuxième réseau à grande capacité de transmission d’énergie, chargé de satisfaire au développement de la consommation et de recevoir l’adduction dans la région parisienne de quantités de plus en plus considérables d’énergie. Parallèlement, d’autres centrales de grande puis-sance sont mises en service à Vitry (usine Arrighi) en 1931 et à Saint-Denis (nommée Saint-Denis 2) en 1933.Le choix de la tension de ce nouveau réseau est une ques-tion essentielle. En 1932, la tension de 225 000 V est em-ployée pour la première fois en France au poste de Che-villy, d’où part une ligne aérienne reliant le poste au barrage d’Éguzon. L’adoption de ce niveau de tension permet de répondre aux nouveaux besoins de capacité de transport et de raccorder le nouveau réseau directement aux grandes lignes nationales de transport. La solution la plus simple aurait consisté à réaliser ce ré-seau entièrement par lignes aériennes, comme cela existait dans d’autres grandes villes d’Europe. Par exemple, Berlin est, dans les années 1930, encerclé par deux lignes aé-riennes 110 000 V, implantées en milieu urbain dans un HPSODFHPHQW�«TXLYDOHQW�DX[�DQFLHQQHV� IRUWLƶFDWLRQV�GH�Paris. Mais la réalisation de lignes aériennes 225 000 V dans

En 1930, Paris est alimenté par quatre sources de courant à 63 000 V au sud-ouest

à Issy-les-Moulineaux, au nord par Saint-Ouen, à l’est par le poste de Nation et au sud-est

par le poste de Tolbiac. Sur ces postes, l’énergie est convertie en 12 300 V, à destination

d’une vingtaine de sous-stations dans Paris. Celles-ci répartissent et transforment

le courant soit en 3 000 V alternatif, soit en courant continu, selon les zones.

QUATRE SOURCES DE COURANT DIFFÉRENTES !

CHAPITRE 112

Page 13: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENTRALE DE GENNEVILLIERS – 1922

OD�U«JLRQ�SDULVLHQQH�HVW�GLƸFLOH�HW�QH�SHXW�¬WUH�HƵHFWX«H�TXšHQ�GHKRUV�GH�OšDJJORP«UDWLRQ�HW�ORLQ�GHV�WHUUDLQV�GšDYLD-WLRQ��FH�TXL� LPSOLTXH�XQH� ORQJXHXU�GH�FLUFXLW�WUªV� LPSRU-tante. m�,QWHU�3DULV�}�RSWH�GRQF�SRXU�XQ�U«VHDX�PL[WH��FRQVWLWX«�HQ�SDUWLH�GH�OLJQHV�D«ULHQQHV�HW�GH�F¤EOHV�VRXWHUUDLQV��TXL�SHUPHW��GšXQH�SDUW��XQ�UDFFRXUFLVVHPHQW�VHQVLEOH�GX�WUDF«�HW�� GšDXWUH�SDUW�� OH� UDFFRUGHPHQW� GHV� XVLQHV� WKHUPLTXHV�H[LVWDQWHV��&HSHQGDQW��XQ�SUREOªPH�GH�WDLOOH�VH�SRVH��,O�QšH[LVWH��¢�FHWWH�«SRTXH��DXFXQ�SU«F«GHQW�TXDQW�¢�OšH[SORLWDWLRQ�GHV�F¤EOHV�VRXWHUUDLQV�¢�XQ�QLYHDX�GH�WHQVLRQ�DXVVL�«OHY«��/D�U«XVVLWH�GX� SURJUDPPH� J«Q«UDO� Gš,QWHU�3DULV� G«SHQG� GRQF� GH� OD� U«VROXWLRQ� GšXQ� SUREOªPH� SXUHPHQW� WHFKQLTXH� �� OD�U«DOLVDWLRQ�GH�F¤EOHV�VRXWHUUDLQV�¢���������9��

CENTRALE DE GENNEVILLIERS – 1955

« Inter-Paris » se lance dans un projet inédit et fait appel

au concours de plusieurs câbleries françaises. Après de

nombreux essais et études, elle met en service en 1936 la

liaison souterraine Saint-Denis – Clichy-sous-Bois de 18 km.

Une première mondiale.

Ces liaisons souterraines s’intègrent au réseau 225 000 V,

constitué en majorité de lignes aériennes, et permet

l’interconnexion de trois postes : Saint-Denis au nord,

Villevaudé à l’est et Chevilly au sud.

La réalisation par câbles souterrains d’un réseau à

63 000 V, à partir de 1922, puis à 225 000 V, à partir de

1936, représente à chaque fois une première mondiale et

un exploit technique à la hauteur de l’enjeu que constitue

Oš«OHFWULƟFDWLRQ�GH�OD�9LOOH�/XPLªUH��/H�UHWRXU�GšH[S«ULHQFH�

FRQƟUPH�OH�VXFFªV�WHFKQLTXH�GH�FHV�U«DOLVDWLRQV��

UNE PREMIÈRE MONDIALE SUR SAINT-DENIS -CLICHY-SOUS-BOIS

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS13

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 14: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CONSTRUCTION DE L’USINE DE SAINT-DENIS

CHAPITRE 114

Page 15: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS15

CENTRALE THERMIQUE DE SAINT-DENIS EN 1968

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

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RÉALISATIONS

INNOVANTES

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LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 16: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

1946-1960 CROISSANCE DE LA DEMANDE ET NATIONALISATION DE L’ÉNERGIEEn 1946, le secteur de l’énergie est nationalisé et la CPDE laisse sa place à la CDPE (Centre de Distribution de Paris-ÉOHFWULFLW«��� &HOXL�FL� FRQWLQXH� OD� PLVVLRQ� Gš«OHFWULƶFDWLRQ�de la capitale.En 1957, d’autres postes d’alimentation 63 000 V sont créés à Paris, pour répondre à la croissance de la demande : Turgot dans le XVIIIe et Eylau dans le XVIe, alimentés respectivement par Ampère à Saint-Denis et Fallou à Gennevilliers. L’énergie est toujours puisée dans le réseau d’interconnexion à 63 000 V entourant Paris, lui-même alimenté par le réseau 225 000 V. Ces postes, à l’image de ceux de Tolbiac, Nation et Issy-les-Moulineaux, réalisent la transformation 63 000 V / 12 500 V et sont reliés aux sous-stations parisiennes.

1960 UNE BOUCLE HAUTE TENSION AUTOUR DE PARISAu début des années 1960, le réseau se fait vieillissant, la qualité de service est à améliorer et certaines sous-stations atteignent leur puissance maximale. Des études sont réali-sées par le service de distribution, en collaboration avec le service de transport, pour décider de la nouvelle structure du réseau parisien. L’objectif est de pouvoir faire face à la disparition complète d’un poste, en cas d’avarie, mais aussi à une panne double. Il est décidé de transporter l’énergie à l’intérieur de Paris par des liaisons souterraines à 225 000 V. Ces liaisons ont comme point de départ des postes 225 000 V construits en proche périphérie et pénètrent en radiales à l’intérieur de Paris, à l’image des rayons d’une roue. Deux à trois postes successifs, situés sur chacune de ces radiales, abaissent la tension à 20 000 V pour distribuer l’énergie dans les quartiers à proximité. Les postes situés en périphérie (appelés « postes B ») sont interconnectés par XQH�ERXFOH���������9��DƶQ�GH�SU«YHQLU�XQH�FRXSXUH�J«Q«-rale d’électricité. Ce type de connexion 225 000 V entre les postes de transformation n’existe pas à l’intérieur de Paris HQWUH�OHV�SRVWHV�GLVSRV«V�VXU�GHV�UDGLDOHV�GLƵ«UHQWHV��

CENTRALE ARRIGHI VITRY-SUD– 1954

CHAPITRE 116

Page 17: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

1960-2011LE DÉPLOIEMENT DU RÉSEAU HAUTE TENSIONEntre 1960 et 1969, les postes de Coriolis (XIIe), Batignolles (XVIIe), Buttes-Chaumont (XIXe) et Castagnary (XVe) sont créés. Les postes 63 000 V existants de Turgot, Nation et Tolbiac accueillent aussi des câbles 225 000 V. Ces postes, appelés postes « sources » ou postes C, sont équipés de transformateurs 225 000 V / 20 000 V.La structure 225 000 V, conçue dans les années 1960, continue son déploiement dans les décennies suivantes. En 1975, elle compte 14 postes C, 25 en 1980, 29 en 1990, 36 en 2000. En 2003, le 38e, et dernier poste source 225 000 V mis en service à ce jour, est celui de La Muette, dans le XVIe arrondissement.Aujourd’hui, l’alimentation de Paris représente près de 200 km de liaisons 225 000 V entre les postes situés en proche périphérie (postes B) et les postes dans Paris (postes C). Parallèlement aux travaux de rénovation sur le réseau ancien, des liaisons de renforcement sont réguliè-UHPHQW� U«DOLV«HV� VXU� OHV� UDGLDOHV�� DƶQ� GH� U«SRQGUH� ¢���������l’augmentation de la consommation et aux exigences de qualité de service.

/H� VHFRXUV� HVW� HƵHFWX«�SDU� GHV� F¤EOHV� ��� ���� 9�� &HWWH�FRQƶJXUDWLRQ� GX� U«VHDX� GH� WUDQVSRUW� HVW� XQLTXH� DX�monde pour une grande ville.Le réseau de distribution est aussi largement remanié. Le courant diphasé 12 300 V laisse sa place au courant tri-phasé 20 000 V. La tension de 20 000 V est adoptée pour réaliser trois artères disposées en couronnes concentriques et allant de poste en poste. De plus, le choix est fait d’adopter une distribution triphasée, maillée dans un premier temps, puis radiale à partir des années 1980, pour remplacer toutes les autres formes de distribution (monophasée et diphasée).Parallèlement à cette structure du réseau dans Paris, une boucle aérienne d’interconnexion de 400 000 V est construite autour de Paris à partir de 1960 et s’achève en 1972. Cette boucle participe aux grands échanges entre les régions françaises et permet aussi l’alimentation de la région parisienne par l’intermédiaire de dix postes 400 000 V / 225 000 V. La production, assurée initialement dans les années 1920 par les centrales proches de la capitale, est d’abord com-plétée par l’apport massif d’énergie hydraulique et ther-mique. À partir du milieu des années 1970, les centrales d’Île-de-France laissent leur place aux importantes unités de production plus lointaines, telles que les centrales nu-cléaires dont l’énergie est transportée dans toute la France par le réseau 400 000 V. Les centrales de la région pari-sienne sont sollicitées uniquement pour faire l’appoint de production lors de pics de consommation. Aujourd’hui, la région Île-de-France produit à peine 10 % de sa consom-mation. L’augmentation des distances entre les zones de production et de consommation et l’exceptionnelle aug-mentation de la consommation d’électricité au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dont la valeur double tous les dix ans jusqu’aux années 1990, expliquent le recours aux niveaux de tension 400 000 V et 225 000 V. Une seconde boucle à 225 000 V, commencée par « Inter-Paris » dans les années 1930, est terminée à l’ouest par liaisons aériennes en 1960. Cette ligne est doublée en 1964.À partir de 1960, en une quinzaine d’années, la tension de 225 000 V se substitue en grande partie à la tension de 63 000 V. Les liaisons à 63 000 V sont néanmoins utilisées pour alimenter des clients tels que la RATP et la SNCF à Paris.

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS17

200 km DE LIAISONS RELIENT AUJOURD’HUI LA PÉRIPHÉRIE AUX POSTES SITUÉS INTRA-MUROS

LE

DÉVELOPPEMENT

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UN SIÈCLE

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INNOVANTES

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ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 18: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CHAPITRE 218

Page 19: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CHAPITRE 2

UN SIÈCLE D'ÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE

�������'X�F¤EOH�LVRO«�DX�ƶO�GH�MXWH�LPSU«JQ«�GšKXLOH�DX[�F¤EOHV�¢�LVRODQW�V\QWK«WLTXH�GšDXMRXUGšKXL��HQ�SDVVDQW�SDU�OH�SDSLHU�LPSU«JQ«��OHV�F¤EOHV��¢�KXLOH�HW�¢�JD]��Oš«YROXWLRQ�GHV�WHFKQRORJLHV�GH�F¤EOH�D�SHUPLV��GšDXJPHQWHU�OD�SXLVVDQFH�WUDQVSRUW«H�HW�OD�ƶDELOLW«�GHV�OLDLVRQV�

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS19

Page 20: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

SXLV��¢�SDUWLU�GH�������GH�ƶOV�LVRO«V�SDU�XQ�QRXYHDX�PDW«ULDX�¢�EDVH�GH�JRPPH�H[WUDLWH�GH�FHUWDLQV�DUEUHV�WURSLFDX[���OD�JXWWD�SHUFKD��SURGXLW�XWLOLV«�QRWDPPHQW�SRXU�FRQVWLWXHU�GHV�F¤EOHV�VRXV�PDULQV�W«O«JUDSKLTXHV�MXVTXšHQ������HW�OH� 7UDQVSDFLƶTXH�� &HSHQGDQW�� VHV� FDUDFW«ULVWLTXHV�Qš«WDLHQW�SDV�VXƸVDQWHV�SRXU�U«DOLVHU�OHV�SUHPLHUV�F¤EOHV�«OHFWULTXHV�

LES PREMIÈRES LIAISONS SOUTERRAINES ÉLECTRIQUES%LHQW¶W�� OH� G«YHORSSHPHQW� UDSLGH� GH� Oš«FODLUDJH� HW� GH�OšLQGXVWULH�«OHFWULTXH�REOLJH�OHV�IDEULFDQWV�¢�FRQFHYRLU�GH�QRXYHDX[�V\VWªPHV��/HV�SUHPLªUHV�OLDLVRQV�FRQVLVWHQW�¢�SRVHU�GHV�ƶOV�«OHFWULTXHV�VXU�GHV�LVRODWHXUV�HQ�ERLV�RX�HQ�SRUFHODLQH��SODF«V�GDQV�GHV�FDQLYHDX[�VRXWHUUDLQV�UHPSOLV�GH� ELWXPH�� 3DU� OD� VXLWH�� GHV� LVRODQWV� WHOV� TXH� OH� MXWH�DVSKDOW«��SODF«V�GDQV�XQ�WXEH�GH�SURWHFWLRQ��VRQW�XWLOLV«V�

LES PRÉMICESDU CÂBLEHAUTE TENSION

CÂBLE BOREL

H� F¤EOH� «OHFWULTXH� DFWXHO�� XQ�REMHW� GšDSSD�UHQFH� VLPSOH�� HVW� HQ� IDLW� OšDERXWLVVHPHQW� GH� SUªV� GH� GHX[� VLªFOHV� GH� UHFKHUFKHV�� MDORQQ«V� GH� G«FRXYHUWHV� VFLHQWLƶTXHV��&HOOHV�FL�RQW�SHUPLV�GH� IUDQFKLU�¢�FKDTXH�IRLV�GH�QRXYHDX[�SDOLHUV��DP«OLRUDQW�DLQVL�OD�ƶDELOLW«�HW�OD�SHUIRUPDQFH�GX�WUDQVSRUW�Gš«OHFWULFLW«��

LE CÂBLE TÉLÉGRAPHIQUE'DQV�XQ�SUHPLHU�WHPSV��OšXWLOLVDWLRQ�GHV�F¤EOHV�LVRO«V�«WDLW�H[FOXVLYHPHQW� U«VHUY«H� DX[� WUDQVPLVVLRQV� W«O«JUD�SKLTXHV��'ªV�������LO�VšDJLVVDLW�GH�ƶOV�LVRO«V�¢�OD�VRLH�QDWXUHOOH�

L'INGÉNIEUR CONSTRUCTEUR SUISSE FRANÇOIS BOREL (À DROITE)

/

CHAPITRE 220

Page 21: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

LA PRESSE À PLOMB DE BORELAlors que les premières liaisons souterraines de transmission d’énergie électrique sont des systèmes primaires peu performants, ne permettant pas d’excéder quelques dizaines de volts, l’invention de la presse à plomb par l’ingénieur suisse Borel, en 1879, marque un tournant dans l’histoire des câbles souterrains. Cette technique permet de mouler une gaine de plomb GLUHFWHPHQW�VXU�OHV�FRQGXFWHXUV�LVRO«V�DX[�ƶEUHV�GH�MXWH�et supprime en partie les problèmes d’absorption d’humidité en rendant le câble étanche. Peu après, en LPSU«JQDQW� OšLVRODQW�HQ� MXWH�GšXQ�P«ODQJH�GšKXLOH�HW�GH�résine, des câbles monopolaires concentriques à 3 000 V sont posés à Paris, en 1890.

L’APPARITION DU PAPIER IMPRÉGNÉUne autre étape décisive vers les premiers câbles de transport d’énergie électrique est franchie lors de l’appa-rition, en 1890, du papier imprégné. Pour la première fois, Ferranti met en place un câble à 10 000 V en enroulant des bandes de papier autour de conducteurs en cuivre disposés dans un tube en acier rempli de bitume. En 1893, aux États-Unis, des bandes étroites de papiers sont enroulées en hélice autour du conducteur et mises sous gaine de plomb. Le procédé d’imprégnation permet d’exploiter au mieux les propriétés connues d’isolation du papier, tout en supprimant les problèmes liés à l’absorption de l’humidité.

50 ANS D’ÉVOLUTION DU CÂBLEIci commence le développement des canalisations électriques souterraines dans les grandes agglomérations, où les lignes aériennes sont trop encombrantes et/ou irréalisables. Pendant 50 ans, les câbles isolés au papier imprégné s’imposent comme la meilleure solution pour ces canalisations et le perfectionnement des procédés d’imprégnation conduit à l’accroissement des tensions. Les sociétés de l’industrie électrique parviennent à transformer l’énergie électrique en des tensions de plus en plus élevées, ce qui conduit les ingénieurs à

concevoir des câbles de plus en plus performants. Alors que les distances à parcourir entre les zones de production et de consommation augmentent, les lois de l’électricité rendent plus intéressant de transporter Oš«QHUJLH�«OHFWULTXH� VRXV�KDXWH� WHQVLRQ�DƶQ�GH� U«GXLUH�OHV�SHUWHV��'HV�WUDQVIRUPDWHXUV�VRQW�DLQVL�FRQ©XV�DƶQ�GH�convertir l’énergie produite par les machines et la performance des câbles souterrains a dû s’adapter à ce besoin.

L’ACCROISSEMENT DES TENSIONSEn 1910, la tension de fonctionnement des câbles atteint 15 000 V puis 30 000 V, à la veille de la Première Guerre PRQGLDOH��'ªV� OD� ƶQ� GH� FHOOH�FL�� OD� WHQVLRQ�DWWHLQGUD�HQ�France 63 000 V. C’est le début du transport d’électricité en France.

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS21

CÂBLE FERRANTI

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

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RÉALISATIONS

INNOVANTES

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LIAISONS

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HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 22: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

LES CÂBLES À HAUTE TENSION

Dès 1921 , les premiers câbles « haute tension », c’est-à-dire d’une tension d’exploitation supérieure à 63 000 V, sont posés en France et dans la région pari-sienne. Au moment de la création de l’interconnexion entre les différentes centrales électriques de la région parisienne, la société Union d’Électricité décide de créer un réseau souterrain ceinturant Paris, en adoptant la ten-sion la plus élevée de l’époque.

LES CÂBLES AU PAPIER Ces liaisons sont composées de trois câbles unipolaires, isolés au papier imprégné d’une matière visqueuse com-posée d’un mélange d’huile et de résine, et entourés par une enveloppe en plomb. Ce choix de trois câbles unipo-laires et non de câbles à trois conducteurs est décidé après de longs essais en laboratoire. Cette technologie de câble, à champ radial, présentait l’avantage d’amélio-rer la tenue diélectrique du câble et ainsi la capacité de transport. Ces câbles sont constitués d’une âme en cuivre de 150 mm² , d’une épaisseur de papier imprégné de 14 mm, d’un papier métallisé et d’une gaine de plomb de 2,5 mm d’épaisseur, pour une capacité de 30 MVA. L’en-semble est protégé mécaniquement par un matelas de jute goudronné. Près de 400 km de ce type de câble sont posés dans la région parisienne. Après la construction de la centrale d’Arrighi, à Vitry- sur- Seine, en 1931, le même type de câble est utilisé mais avec une section de 250 mm². Cette section autorise désor-mais une puissance transportée de 45 MVA. Aujourd’hui, certains tronçons de câbles de cette tech-nologie, posés dans les années 1920, sont toujours en exploitation. C’est le cas, par exemple, pour certains tron-çons de la l ia ison entre les postes de Fal lou à Gennevill iers et de Courbevoie : posés en 1925, ils atteignent 86 années de service.

COUPE PI

1921 : POSE DES PREMIERS CÂBLESHAUTE TENSION DANS LA RÉGION PARISIENNE

PERFECTIONNEMENT DES CÂBLES AU PAPIER IMPRÉGNÉ Pour répondre à la croissance de la consommation et de la production des puissances électriques, les câbles au papier imprégné sont perfectionnés. Pour la matière d’imprégnation, des mélanges minéraux remplacent les matières végétales. Des papiers plus minces et de meil-l e u r e q u a l i t é s o n t e m p l o y é s e t d e s p a p i e r s semi-conducteurs sont placés sur l’âme en cuivre. Ces dernières améliorations permettent de réduire l’épais-seur de l’isolant qui passe de 14 à 12 mm, dans un souci de légèreté et de coût. Les progrès se poursuivent constamment jusqu’en 1960, en réalisant l’imprégna-WLRQ�SDU�GHV�PDWLªUHV�FKDUJ«HV�GH�FLUH��PRLQV�ƷXLGHV�HW�chimiquement plus stables.

CHAPITRE 222

Page 23: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS23

LA NÉCESSITÉ D’UNE NOUVELLE TECHNOLOGIECependant, ce type de technologie pose des problèmes. Les cycles de fonctionnement du câble entraînent des variations de température et des déplacements d’huile par dilatation et compression de l’huile d’imprégnation. Par ces mouvements, le plomb de la gaine, ayant un FRHƸFLHQW�GH�GLODWDWLRQ�HQYLURQ�������IRLV�SOXV�IDLEOH�TXH�l’huile, est déformé de manière irréversible. Ces déforma-tions entraînent la création dans l’isolant de zones vides, de vacuoles, remplies d’air. Cet air, ionisé par le champ «OHFWULTXH��HVW�HQVXLWH�¢�OšRULJLQH�GH�G«FKDUJHV�SDUWLHOOHV�SXLV�GX�FODTXDJH�GX�F¤EOH��3RXU�«YLWHU�FHOD��LO�IDXW�XQH�FRXFKH�GšLVRODQW�VXƸVDPPHQW�«SDLVVH�TXL��FRPELQ«H�DX�besoin de tension d’exploitation plus élevée, détermine

une épaisseur trop importante pour être réalisable. Cette technologie présente ici ses limites et la mise au point GšXQH�QRXYHOOH�VROXWLRQ�WHFKQLTXH�GHYLHQW�Q«FHVVDLUH��

LE CÂBLE TRIPLOMB(Q�������XQ�QRXYHDX�W\SH�GH�F¤EOH�HVW�SRV«�VXU� OH�����������U«VHDX��������9�GH� OD�U«JLRQ�SDULVLHQQH�� ,O�VšDJLW�GH�F¤EOHV�WULSKDV«V�¢�FKDPS�UDGLDO�GH�W\SH�WULSORPE��Dans ce câble, trois conducteurs sont chacun entourés d’une couche d’isolant en papier imprégné, d’un écran en rubans de papier métallisés puis d’une gaine en plomb. Ces trois é léments sont ensuite entourés d ’un ruban textile métallisé et contenus dans une gaine en

TYPE MÉTALLISÉ D’UN CÂBLE TRIPLOMB

CONDUCTEUR

Cuivre ou aluminium

ISOLANT

Papier impégné

RUBAN

Papier métallisé

BOURRAGE

Cordelettes de papier imprégné

CEINTURE

Calicot métallisé

GAINE

Plomb

MATELAS

Papier ou jute goudronné

ARMURE DE 2 FEUILLARDS

À RECOUVREMENT

Jute goudronné

MATELAS

Jute goudronné

1

2

3

4

5

6

8

9

7

9

1

6

4

5

2

3

8

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

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Page 24: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CHAPITRE 224

Page 25: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS25

EMMANUELLI ET PIRELLI

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

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UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

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LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 26: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

plomb. Les écrans permettant de répartir de manière ra-diale le champ électrique sont reliés à la gaine en plomb contenant les trois conducteurs. Seuls deux câbles de ce type ont été posés en région parisienne, sur une double liaison entre Romainville et Vincennes. Ils ont été mis hors exploitation en 1967, après 40 années de service.Une nouvelle technologie plus performante, permettant d’atteindre des tensions plus élevées, fait alors son apparition.

EMMANUELLI ET LE CÂBLE À HUILE FLUIDEEn 1917, l’ingénieur italien Emmanuelli, de la société Pirelli, dépose un brevet décrivant les principes d’un câble novateur appelé par la suite « câble à huile fluide » ou « câble à système Pirelli » ou encore « câble OF » pour « Oil-Filled ». Il s’agit d’un câble à conducteur creux, dans lequel l’huile maintenue sous pression (un à trois bars) peut circuler à

l’intérieur d’un canal. Des réservoirs extérieurs, appelés « poumons », sont placés le long de la liaison. Ils main-tiennent une pression constante à l’intérieur du câble, tout en permettant les mouvements de dilatation et de FRPSUHVVLRQ�GH�OšKXLOH�DX�ƶO�GHV�F\FOHV�GH�IRQFWLRQQH-PHQW��$LQVL��HQ�FDV�Gš«FKDXƵHPHQW��OD�GLODWDWLRQ�GH�OšKXLOH�à l’intérieur du câble est compensée par l’augmentation du niveau d’huile dans les « poumons » et, de la même façon, en cas de compression de l’huile par refroidisse-ment, l’huile du réservoir se retrouve à l’intérieur du câble. Les matières visqueuses d’imprégnation des câbles des précédentes générations sont ici remplacées par une KXLOH�ƷXLGH�GH�YLVFRVLW«�SOXV�IDLEOH��*U¤FH�¢�FH�GLVSRVLWLI��l’huile sous pression imprègne l’ensemble du milieu contenu à l’intérieur de la gaine de plomb. Le papier en-roulé autour du conducteur est donc en permanence imprégné par l’huile. La qualité d’imprégnation acquise lors de la fabrication est préservée au cours de l’exploita-tion et la formation d’espaces vides , à l’origine de G«FKDUJHV�SDUWLHOOHV��HVW�DLQVL�«YLW«H��$ƶQ�GH�FRQWHQLU�OD�

CÂBLE 63 000 V

CHAPITRE 226

Page 27: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS27

pression interne, la gaine de plomb est enveloppée dans une frette en laiton, protégée elle-même contre la corro-sion par une deuxième gaine de plomb.

LES CÂBLES À HUILE FLUIDE À PARISEn 1930, les sociétés câblières françaises commencent à produire des câbles selon ce procédé pour des tensions de 63 000 V. Ainsi, pour la première fois en France, en 193 3 , l e s d e u x l i a i s o n s C h e v i l l y -V i l l e j u i f e t $UULJKL�9LWU\�1RUG�VRQW�U«DOLV«HV�HQ�F¤EOHV�¢�KXLOH�ƷXLGH�avec une âme en cuivre d’une section de 350 mm², une épaisseur d’isolant de 9 mm et une capacité de transport de 65 MVA. Ces liaisons ont été retirées de l’exploitation en 2004 et 2005. Une durée de vie de plus de 70 ans, DX�GHO¢�GHV�HVS«UDQFHV�GH�Oš«SRTXH��P¬PH�VL�OD�ƶDELOLW«�de cette technologie n’était alors plus contestée.

LE PREMIER CÂBLE 225 000 V AU MONDE$SUªV�OHV�U«VXOWDWV�FRQYDLQFDQWV�GHV�F¤EOHV�¢�KXLOH�ƷXLGH��������9�HQ�WHUPHV�GH�SHUIRUPDQFH�HW�GH�ƶDELOLW«��LO�HVW�rapidement envisagé de dépasser les niveaux de tension existants pour les câbles souterrains. Un câble 132 000 V est expérimenté en 1926, aux États-Unis , puis des HVVDLV�VRQW�HƵHFWX«V�HQWUH������HW������SRXU�WHQWHU�GH�réaliser un câble souterrain capable de fonctionner sous une tension d’exploitation de 225 000 V.Ces essais s’avèrent concluants. En 1936, la Société Inter-Paris, en charge de la réalisation d’un réseau à haute tension autour de Paris, met en service la première liaison 225 000 V par câble souterrain. Il s’agit de la connexion entre les postes de Saint-Denis et Clichy-sous-Bois, distants GH����NP��/D�U«DOLVDWLRQ�GH�FHWWH�OLDLVRQ�HVW�DORUV�FRQƶ«H�à quatre constructeurs français, avec la collaboration d’Emmanuelli. C’est un réel exploit et un succès incontes-table puisque ce câble a fonctionné jusqu’en l’an 2000 sans avoir connu d’avarie. Ce câble monopolaire à huile

ƷXLGH�HVW�FRQVWLWX«�GšXQH�¤PH�FRQGXFWULFH�HQ�FXLYUH�GH�section 350 mm², d’un canal central de 13 mm de dia-mètre , d ’une épa isseur de couches de papier imprégné de 24 mm, d’une première gaine de plomb de 3,2 mm d’épaisseur, d’une frette en laiton de 0,8 mm, puis d’une deuxième gaine de plomb de 2,5 mm. L’ensemble a un diamètre extérieur total de 97 mm, pour un poids de 27,3 kg par mètre. La capacité de transport atteint 160 MVA.

CÂBLE 225 000 V

VIE DU PREMIER CÂBLE SOUTERRAIN : DE 1936 … À 2000 !

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

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PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

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RÉALISATIONS

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VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 28: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

LE DÉVELOPPEMENT DU CÂBLE À HUILE FLUIDE��SDUWLU�GHV�DQQ«HV�������OH�F¤EOH�¢�KXLOH�ƷXLGH�IDLW�OšREMHW�Gš«WXGHV�HQ�YXH�GH�VRQ�SHUIHFWLRQQHPHQW��/HV�REMHFWLIV�SULQF LSDX[�DWWHQGXV�VRQW� O šDOOªJHPHQW�GX�F¤EOH �� OD�U«GXFWLRQ�GH�VRQ�SUL[�HW�OD�GLPLQXWLRQ�GHV�SHUWHV�,O�HQ�U«VXOWH�Oš«O«YDWLRQ�GH�OD�SUHVVLRQ�GH�IRQFWLRQQHPHQW��OšLQWURGXFWLRQ�GHV�SDSLHUV�PLQFHV�SUªV�GHV�FRQGXFWHXUV�SRXU�DXJPHQWHU�OD�ULJLGLW«�GL«OHFWULTXH�DX�FKRF�HW�OD�PLVH�HQ �SODFH � GH � O š LPSU«JQDW LRQ � FRQW LQXH �DXWRULVDQW� OD�IDEULFDWLRQ�GH�SOXV�JUDQGHV�ORQJXHXUV��/D�GHX[LªPH�JDLQH�GH�SORPE ��WUªV� ORXUGH ��GHVWLQ«H�XQLTXHPHQW�

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CÂBLE OF

Exceptées de rares liaisons réalisées en câbles « triplomb », les câbles monopolaires

DX�SDSLHU�LPSU«JQ«�VDQV�SUHVVLRQ�HW�¢�KXLOH�ƠXLGH�VšLPSRVHURQW�FRPPH�OHV�GHX[�VHXOHV�

WHFKQLTXHV�PLVHV�HQ�SODFH�GDQV�OH�U«VHDX�VRXWHUUDLQ�KDXWH�WHQVLRQ�GH�3DULV�MXVTXšHQ������

(Q�������WURLV�DQV�DSUªV�OD�QDWLRQDOLVDWLRQ�GX�VHFWHXU�«OHFWULTXH��XQ�YDVWH�SURJUDPPH�GšHVVDLV�

HVW�PLV�HQ�SODFH�¢�OD�VWDWLRQ�GH�)RQWHQD\��DƟQ�GH�FRPSDUHU�OšHQVHPEOH�GHV�WHFKQLTXHV�

H[LVWDQWHV��QRXYHOOHV�RX�QRQ��HW�GH�G«FLGHU��DYHF�WRXV�OHV�«O«PHQWV�GšDSSU«FLDWLRQ�¢�

GLVSRVLWLRQ��TXHOOHV�VHURQW�OHV�WHFKQRORJLHV�DGRSW«HV�VXU�OH�IXWXU�U«VHDX�IUDQ©DLV�

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VXU�OH�U«VHDX�IUDQ©DLV��GDQV�OD�U«JLRQ�SDULVLHQQH�

LES AUTRES CÂBLES SOUS PRESSION

CHAPITRE 228

Page 29: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS29

LE CÂBLE TRIPOLAIRE À PRESSION EXTERNE DE GAZLe câble tripolaire à pression externe de gaz neutre appar-tient à cette nouvelle génération de câbles 63 000 V, développée après 1950. Il a été posé pour la première fois e n 1954 s u r l a l i a i s o n e n t r e S a i n t - D e n i s e t La Courneuve. Les trois conducteurs isolés au papier im-prégné y sont placés sous une gaine de plomb fretté. Un espace aménagé entre la gaine et l’isolant permet au gaz azote, sous une pression de 15 bars, de se diffuser. Les âmes conductrices ont une section de 360 mm² et per-mettent de transiter une puissance de 65 MVA. Cependant, cette technologie n’a été que très peu utilisée et seulement entre 1954 et 1964. À ce moment, elle laisse sa place aux nouvelles générations de câbles à iso-lation synthétique.

LE CÂBLE À PRESSION EXTERNE DE GAZLe câble à pression externe de gaz est constitué de trois conducteurs tirés dans un tube en acier et rempli d’azote sous pression (15 bars). Les conducteurs sont isolés au papier imprégné sans gaine de plomb. Ovalisés, ils peuvent se déformer sous la pression du gaz, dont ils sont séparés par une membrane en PVC. Dès 1955, cette technique est utilisée en 63 000 V sur la liaison entre la c e n t r a l e d ’ A r r i g h i e t l e p o s t e d e C h e v i l l y . Avec une section d’âme de 360 mm2, la puissance maxi-male transportée est de 130 MVA. En 1954, quatre liaisons de 225 000 V sont réalisées avec cette technolo-gie entre Romainville et Rosny. Mais au cours des années 1960, cette technique est abandonnée pour la construc-tion de nouvelles liaisons, quel que soit le niveau de tension. En effet, des résultats menés à la station de Fontenay amènent à préférer une nouvelle technologie : les câbles à pression externe d’huile. Entre 1978 et 1980, des câbles de ce type sont installés en conservant les tubes d’acier d’origine.

LE CÂBLE À PRESSION EXTERNE D’HUILEImporté des États-Unis, le câble à pression externe d’huile, ou « oléostatique », consiste à placer les trois conduc-teurs, isolés au papier imprégné et dépourvus de gaine d’étanchéité, dans un tube en acier rempli d’huile sous pression (15 bars). Autour de chaque phase, une feuille métallisée constitue une surface équipotentielle, des ru-bans de protection assurent le retour des courants de G«IDXW�HW�GHV�ƶOV�GH�JOLVVHPHQW�HQ�FXLYUH�RX�HQ�EURQ]H�permettent de faciliter le tirage des câbles dans le tube. Les tubes sont raccordés par soudure et protégés par un revêtement en goudron mélangé à des matières ƶEUHXVHV��'HV�SRPSHV�UHOL«HV�¢�GHV�U«VHUYRLUV�GLVSRV«V�¢�une extrémité de la liaison assurent la mise sous pression de l’ensemble.

CÂBLE TRIPOLAIRE À PRESSION EXTERNE DE GAZ

CÂBLE OLÉOSTATIQUE

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 30: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

Entre 1957 et 1970 , cette technologie dédiée au 225 000 V a connu un essor important lors du dévelop-pement du réseau de Paris intra-muros. La première liaison, mise en service en 1957, est celle qui relie le poste Harcourt au poste de Clamart. Jusqu’alors, les sec-t ions de câbles sont très diverses et les câbles oléostatiques sont les premiers à voir leurs sections nor-malisées. Les conducteurs en cuivre ont une section de 375 mm² ou, plus souvent, 805 mm². La puissance trans-m i s s i b l e p e u t a i n s i a t t e i n d re re s p e c t i v e m e n t 200 ou 300 MVA. Au total, en un peu plus de deux dé-cennies , 41 l ia isons ont été posées dans Par is intra-muros et à proximité.

L’ISOLANT SYNTHÉTIQUE : UN TOURNANT MAJEUREn 1938, le polyéthylène, nouvelle matière thermoplas-tique, est mis au point en Angleterre. Il est décrit comme un élément présentant des propriétés exceptionnelles, tant mécaniques qu'en matière de tenue électrique. Ainsi, son application aux câbles électriques est rapide et l’accroissement des tensions par utilisation de câbles à isolation synthétique est lancé. Comparée aux câbles à huile ou à gaz, cette isolation facilite la mise en œuvre, VLPSOLƶH�OHV�RS«UDWLRQV�GH�PDLQWHQDQFH�HW�GH�U«SDUDWLRQ��Elle supprime la pollution par l’huile et réduit les risques d’incendie ainsi que les coûts. L’évolution des technologies de câble est fortement cor-rélée à l’évolution des technologies de l’isolant. Bien qu’aujourd’hui les câbles d’énergie installés en France soient constitués d’un isolant synthétique, l’isolation au papier imprégné a été la solution permettant de ré-p o n d re co r re c t e m e n t a u x fo r t e s co n t ra i n t e s technologiques imposées par la haute tension, et ce pendant près de 50 ans.

CÂBLE À ISOLATION SYNTHÉTIQUE, CONDUCTEUR CUIVRE &5$1�$/80,1,80b

1938 :INVENTIONDU POLYÉTHYLÈNE EN ANGLETERRE

CHAPITRE 230

Page 31: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS31

LA MISE AU POINT D’UN NOUVEL ISOLANTAvant d’être en mesure de fabriquer des câbles à haute tension avec une isolation au polyéthylène, il a fallu que les ingénieurs se penchent sur les nombreux problèmes techniques posés par ce nouveau matériau. Sensible à OšR[\GDWLRQ��¢�OD�GLƵXVLRQ�HQ�VRQ�VHLQ�GH�QRXYHDX[�PDW«-ULDX[�HW�DX�SK«QRPªQH�GH�ƶVVXUDWLRQ�VRXV�FRQWUDLQWH��LO�SU«VHQWH�XQ�FRHƸFLHQW�GH�GLODWDWLRQ�«OHY«�HW�XQH�WHPS«-rature de cristallisation assez basse (105 à 115 °C). Cependant, après une période de recherches approfon-dies , dans les années 1950 , sur les méthodes de sélection, de purification, d’extrusion et de refroidisse-PHQW��OH�G«ƶ�HVW�UHOHY«�SDU�OHV�FRQVWUXFWHXUV��,OV�PHWWHQW�au point le polyéthylène à basse densité (PEBD) qui, en-core perfectionné, est habilité à être utilisé pour l’isolation des câbles installés sur le réseau électrique français dans les années 1960. Consciente d’être à un tournant en matière de technolo-gie de câble, EDF mène une démarche volontariste pour développer la réalisation de liaisons par câbles à isolation synthétique. Alors que l’Allemagne ou la Grande-Bretagne favorisent les câbles à gaz, la France se placera à l’avant-garde du câble « sec ».

LES CÂBLES AU POLYÉTHYLÈNE À BASSE DENSITÉ En France, les premiers câbles à isolation synthétique au polyéthylène à basse densité (PEBD) sont posés à partir des années 1960. En région parisienne, c’est en janvier 1963 que le premier câble PEBD est mis en service. Deux longueurs de 100 m d’un câble à âme en cuivre de sec-tion 340 mm² sont installées au poste de Romainville. En 1969, fort de l’expérience en 63 000 V, une première liai-son 225 000 V par câble PEBD est installée sur un transformateur du poste de Chevilly. Ce câble, d’une puissance de 200 MVA, est constitué d’une âme en cuivre de 360 mm² et d’une épaisseur d’isolant de 24 mm. Cette technologie est utilisée, parallèlement à la

technologie oléostatique décrite précédemment, pour la construction du nouveau réseau parisien d’alimentation par câbles 225 000 V dans Par is int ra-muros . 3DU�H[HPSOH ��GDQV� OH� ,;e arrondissement , la liaison 225 000 V Folies-Turgot est mise en service en 1972 : le câble à isolant PEBD contient une âme en cuivre d’une section de 375 mm² et un écran en plomb.

LES CÂBLES AU POLYÉTHYLÈNE À HAUTE DENSITÉ3OXV�GLƸFLOH�¢�PHWWUH�HQ�ĕXYUH��OH�SRO\«WK\OªQH�¢�KDXWH�densité (PEHD) connaît le même essor que le polyéthy-lène à basse densité, mais avec un décalage d’une dizaine d’années. Ses caractéristiques thermiques et dy-namiques sont meilleures. Par exemple, en raison d’une température de fusion cristalline plus élevée (125 °C), la température de fonctionnement d’un câble isolé au PEHD est portée à 80 °C contre 70 °C pour un câble à PEBD. Cela permet d’augmenter la capacité de transport. L’ajout d’additifs dans l’isolant permet aussi d’améliorer sa tenue électrique. Les premiers câbles PEHD sont installés en région SDULVLHQQH�¢�OD�ƶQ�GHV�DQQ«HV�������HQ��������9�HW�HQ�����������������9��,OV�VHURQW�XWLOLV«V�GH�OD�P¬PH�ID©RQ�TXH�OHV�câbles isolés au PEBD jusqu’à l’apparition du polyéthy-lène réticulé.

LES CÂBLES AU POLYÉTHYLÈNE RÉTICULÉLe polyéthylène réticulé représente, jusqu’à ce jour, la dernière innovation majeure en termes de type d’isolant.Le procédé de réticulation chimique utilisé par les constructeurs a été mis au point au milieu des années ������,O�FRQVLVWH�¢�FU«HU�FKLPLTXHPHQW�GHV�FRQQH[LRQV�HQWUH�OHV�GLƵ«UHQWHV�PDFURPRO«FXOHV�GH�SRO\«WK\OªQH��Cela permet d’améliorer certaines de ses propriétés

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 32: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

et notamment sa résistance aux hautes températures. Ainsi, sa température de fonctionnement atteint 90 °C. Mis au point dès les années 1960, le câble à isolation PR est cependant réservé pendant plus de deux décennies aux câbles de moyenne tension. Son utilisation en France pour les hautes tensions est relativement ré-cente. La mise au point d’un nouveau procédé de réticulation, à sec, au milieu des années 1970, permet d’augmenter la fiabilité des câbles haute tension. En 63 000 V et 90 000 V, son utilisation devient systéma-tique à partir de 1986. Il faut attendre 1994 pour voir son XWLOLVDWLRQ�FHUWLƶ«H�HQ���������9��Le métal utilisé pour le conducteur et l’écran envelop-pant l’isolant a évolué au cours des dernières décennies. Jusqu’aux années 1970, le cuivre a été le seul matériau utilisé pour conduire l’énergie électrique dans l’âme. En-suite l’aluminium a parfois remplacé le cuivre dans la partie centrale du câble. Plus léger et plus économique, l’aluminium présente toutefois une conductivité moins grande que le cuivre. À capacité de transport équiva-lente , une âme en aluminium doit donc avoir une section plus grande qu’une âme en cuivre.Quant à l’écran métallique, il est constitué de rubans de cuivre pour les câbles oléostatiques ou à remplissage gaz. Pour toutes les autres technologies, le plomb est employé jusqu’en 1998. À partir de cette date, il est pro-

CÂBLE TRIPOLAIRE

gressivement remplacé par l’aluminium. Le dernier palier technique des câbles souterrains est franchi en �����DYHF�OHV�SUHPLHUV�F¤EOHV�¢�LVRODWLRQ�35�HW�¢�«FUDQ�aluminium.

CHAPITRE 232

Page 33: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

ÂME

ÉCRAN semi-conducteur

ENVELOPPE isolante

ÉCRAN semi-conducteur

sur isolant

ÉCRAN métallique

GAINE de protection

extérieure

1

3

2

4

5

6

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS33

LA CONSTITUTIOND’UN CÂBLE ISOLÉ

En résumé, les câbles isolés destinés aux lignes souterraines sont constitués

de plusieurs couches.

Une âme conductrice assurant la fonction principale du câble,

c’est-à-dire le transport d’énergie.

Un écran semi-conducteur sur âme permettant de lisser le champ

électrique sur l’âme.

Une enveloppe isolante, dont les évolutions technologiques

correspondent aux évolutions de câbles.

Un écran semi-conducteur sur enveloppe externe. Cet écran entoure

le câble et forme une seconde électrode cylindrique, permettant

d'assurer un champ électrique radial.

Un écran métallique permettant de contenir le champ électrique

et de transiter les courants de court-circuit.

Une gaine extérieure assurant la protection mécanique du câble.

COUPED'UN CÂBLE

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 34: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CHAPITRE 334

Page 35: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CHAPITRE 3

DES RÉALISATIONS INNOVANTES

�������'DQV�XQH�YLOOH�DQFLHQQH�HW�GHQVH��WUDYHUV«H�SDU�XQ�ƷHXYH� et de nombreuses voies de communication, la réalisation et le développement des liaisons d’interconnexion ont souvent nécessité d’inaugurer de nouvelles techniques, qui font du réseau d’alimentation parisien un modèle unique en son genre. Mais avant de parvenir à transporter de l’électricité entre deux points, un certain nombre d’étapes doivent être franchies…

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS35

Page 36: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

L’OUVERTURE DES TRANCHÉES

La priorité lors de la réalisation de la liaison est de minimi-ser l’impact des travaux sur la voirie et la circulation, tout en garantissant la sécurité des ouvriers. Qu’il s’agisse du creusement d’une galerie ou d’une tran-FK«H�� OHV� WUDYDX[� GH� J«QLH� FLYLO� VRQW� WRXMRXUV� FRQƶ«V� ¢�une entreprise spécialisée, qui dispose de moyens tech-QLTXHV��PDW«ULHOV�HW�GX�VDYRLU�IDLUH�Q«FHVVDLUHV�¢�OD�ERQQH�exécution de l’ouvrage. La largeur et la profondeur des tranchées, décidées lors de la phase d’études, dépendent GX�QRPEUH�HW� GX� W\SH� GH� F¤EOHV� ¢�SRVHU��DLQVL�TXH� GX�PRGH�GH�SRVH��&HWWH�P¬PH�HQWUHSULVH�SURFªGH�¢�OD�PLVH�HQ�SODFH�GX�PDW«ULHO�GHVWLQ«�¢�DFFXHLOOLU�OHV�F¤EOHV��IRXU-reaux ou caniveaux en tranchée).

LA LIVRAISON DES TOURETS

/HV�WRXUHWV�VRQW�OLYU«V�SDU�OH�IDEULFDQW�GH�F¤EOH�VXU�OH�VLWH�GX�FKDQWLHU��/D�ORQJXHXU�GH�F¤EOH�HQURXO«�VXU�XQ�WRXUHW�HVW� OLPLW«H�SDU� OHV� FRQWUDLQWHV� OL«HV� ¢� VRQ� WUDQVSRUW�� /H�transport d’un touret se fait par convoi exceptionnel, gé-Q«UDOHPHQW�SHQGDQW�OD�QXLW��¢�3DULV��SRXU�U«GXLUH�OD�J¬QH�occasionnée sur la circulation. L’évolution des moyens de transport permettent l’augmentation de la taille et du poids maximum du touret qui peut être transporté. De tourets de quelques centaines de kilogrammes, transpor-W«V�SDU�FKHYDX[��RQ�HVW�SDVV«�¢�GHV�WRXUHWV�GH�SOXVLHXUV�dizaines de tonnes, transportés par camion et déchargés par des grues.&RPPH�OHV�Y«KLFXOHV�Q«FHVVDLUHV�DX�WUDQVSRUW�GHV�F¤EOHV�sont de grandes dimensions, il est parfois prévu d’amener les tourets sur le chantier avant l’exécution des tranchées, VL�OHV�YRLHV�XWLOLV«HV�VRQW�GH�IDLEOH�ODUJHXU�

LES ÉTAPESDE LA RÉALISATION D’UN CHANTIER

HV� «WXGHV�SU«OLPLQDLUHV� VRQW�HƵHFWX«HV�SDU�OHV�VRFL«W«V�«OHFWULTXHV��HQ�SDUWHQDULDW�DYHF�GHV�FDELQHWV�d’études. Avant la construction d’une liaison, des études de contraintes thermiques et mécaniques de l’environne-ment sont réalisées, le tracé optimal est décidé.�� 3DULV�� FHV� «WXGHV� GRLYHQW� PHWWUH� HQ� «YLGHQFH� OšHQ-VHPEOH�GHV�REVWDFOHV�TXL�VHURQW�UHQFRQWU«V���FURLVHPHQW�de lignes de métro, de conduites d’égouts ou de canali-sations diverses. Ainsi, même si le tracé le plus court est J«Q«UDOHPHQW�SU«FRQLV«�� OD�SU«VHQFH� GH� FHV�REVWDFOHV�SHXW�FRQGXLUH�¢�XQ�WUDF«�HƵHFWXDQW�TXHOTXHV�G«WRXUV�Un soin particulier est accordé au travail de concertation. Une fois toutes les autorisations et conventions de pas-VDJH�REWHQXHV��OHV�WUDYDX[�SHXYHQW�FRPPHQFHU�

DES OBSTACLES MULTIPLES���LIGNES DE MÉTRO, CONDUITES D’ÉGOUTS, CANALISATIONS…

L

CHAPITRE 336

Page 37: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS37

CHAUSSÉE OU TROTTOIR ?

(Q�U«JLRQ�SDULVLHQQH��]RQH�IRUWHPHQW�XUEDQLV«H��OHV�SOXV�JUDQGHV�GLƸFXOW«V�VRQW�UHQFRQWU«HV�SRXU�

G«JDJHU�OHVSDFH�Q«FHVVDLUH�¢�OšLPSODQWDWLRQ�GH�F¤EOHV�¢�KDXWH�WHQVLRQ��&HV�F¤EOHV�SHXYHQW�¬WUH�SODF«V�

VRXV�WURWWRLU�RX�VRXV�FKDXVV«H��$X�G«EXW�GH�OšLQVWDOODWLRQ�GHV�F¤EOHV�¢�KDXWH�WHQVLRQ��GDQV�OHV�DQQ«HV�

������OH�VRXV�VRO�GHV�WURWWRLUV�GLVSRVH�HQFRUH�GšXQ�HVSDFH�OLEUH�VXƸVDQW�SRXU�SRXYRLU�\�SODFHU�GHV�F¤EOHV�

«OHFWULTXHV�GH�WUDQVSRUW��/šDFFXPXODWLRQ��DX�ƟO�GHV�DQQ«HV��GH�OD�SRVH�GHV�F¤EOHV�GH�W«O«FRPPXQLFDWLRQ��

GH�GLVWULEXWLRQ�Gš«QHUJLH��GH�FRQGXLWHV�Gš«JRXWV��GšHDX��GH�JD]�RX�GH�FKDXƷDJH�XUEDLQ�UHQG�GLƸFLOH�

OšLPSODQWDWLRQ�GH�QRXYHOOHV�OLDLVRQV��/H�VRXV�VRO�GHV�WURWWRLUV�HVW�GHYHQX�WHOOHPHQW�HQFRPEU«�GH�

U«VHDX[�GLYHUV�TXšLO�HVW�GHYHQX�GLƸFLOH�GH�WURXYHU�OšHVSDFH�Q«FHVVDLUH�SRXU�OšLPSODQWDWLRQ�GH�QRXYHOOHV�

OLDLVRQV�¢�KDXWH�WHQVLRQ��'H�FH�IDLW��¢�SDUWLU�GHV�DQQ«HV�������OHV�OLDLVRQV�GH�WUDQVSRUW�«OHFWULTXH�VRQW�

SURJUHVVLYHPHQW�LQVWDOO«HV�VRXV�OD�FKDXVV«H�

/D�SRVH�VRXV�WURWWRLU�SU«VHQWDLW�OšDYDQWDJH�GH�QH�SDV�J¬QHU�OD�FLUFXODWLRQ�GXUDQW�OHV�WUDYDX[�HW�XQ�FR½W�

GH�SRVH�SOXV�IDLEOH�TXH�VRXV�FKDXVV«H��&HSHQGDQW��LO�HVW�FRQVWDW«�TXH�OH�QRPEUH�GšLQFLGHQWV�

GH�F¤EOHV�VRXV�WURWWRLU�HVW�SOXV�«OHY«�TXH�VRXV�FKDXVV«H��(Q�HƷHW��OHV�GLYHUV�U«VHDX[�VRXWHUUDLQV�HW�OHV�

LQVWDOODWLRQV�GH�UDFFRUGHPHQW�GHV�LPPHXEOHV�ULYHUDLQV�VH�G«YHORSSHQW�SHX�¢�SHX��HQ�IDYRULVDQW�DXVVL�OD�

SRVH�VRXV�WURWWRLU��&HV�WUDYDX[�DX�YRLVLQDJH�GHV�F¤EOHV�GH�WUDQVSRUW�FRQGXLVHQW�SDUIRLV�¢�GHV�DJUHVVLRQV�

LQYRORQWDLUHV��SRXYDQW�DE°PHU�OH�F¤EOH�HW�SURYRTXHU�OH�FODTXDJH�DSUªV�XQ�G«ODL�SOXV�RX�PRLQV�ORQJ�

TRANSPORT DE TOURETS PAR CONVOI EXCEPTIONNEL, LA NUIT À PARIS

/(�

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6287(55$,1(6�

É/(&75,48(6

'(6�

+200(6�

$8�6(59,&(�

'8�5É6($8

Page 38: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CHAPITRE 338

Page 39: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS39

LIVRAISON DES TOURETS

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 40: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

Le tirage des trois phases dans les tubes aciers des câbles oléostatiques et le mode de pose en fourreaux généralisent l’utilisation de treuils de tirage, dans les années 1960.En dehors des quelques points singuliers qui sont fran-chis par un passage en sous-œuvre, la pose des câbles nécessite l’ouverture de tranchées.

TIRAGE ET POSE DU CÂBLE

Pour la pose du câble, le touret est disposé sur l’axe de la tranchée, approximativement à l’endroit d’une future jonction, puis est tiré le long de la liaison. Les techniques de déroulage et de tirage de câble évo-OXHQW�DX�ƶO�GX�WHPSV��(OOHV�VXLYHQW�Oš«YROXWLRQ�GHV�PRGHV�de pose et des dimensions des tourets. Les câbles sont d’abord tirés manuellement par des équipes très nom-breuses. Des galets automoteurs puis des treuils de tirage permettront ensuite de faciliter le tirage. Dans un premier temps, le tirage se fait à la main. Les hommes sont répartis régulièrement tous les deux à trois mètres VXU�OH�F¤EOH��GHV�KRPPHV�VXSSO«PHQWDLUHV�VRQW�DƵHFW«V�sur le touret, sur la tête du câble et sur les points pré-VHQWDQW� GHV� GLƸFXOW«V� �FRXUEHV�� HQWU«H� GH� JDOHULHVũ���7RXWH� Oš«TXLSH�WLUH� OH�F¤EOH�DX�FRXS�GH�VLƹHW�GRQQ«�SDU�le chef d’équipe. Le câble repose sur des galets en bois ou en métal, pour éviter qu’il ne frotte contre le sol ou des obstacles transversaux. Le câble est ensuite disposé GDQV�VRQ�HPSODFHPHQW�G«ƶQLWLI��FDQLYHDX[�HQ�WUDQFK«H�RX�WDEOHWWHV�HQ�JDOHULH��

DES APPAREILS DE TIRAGE DE CÂBLES

À partir des années 1960, le niveau de tension 63 000 V cède sa place au 225 000 V. À ce niveau de tension, le poids et les longueurs croissants des câbles disposés sur un touret rendent impossible le tirage à la main : le calcul pour un câble à isolation synthétique 225 000 V de 550 m démontre qu’il faut 450 hommes pour le tirer. Pour remédier à cet inconvénient, des matériels de tirage sont mis au point. Des galets automoteurs permettent de réduire les équipes de tirage à une douzaine d’hommes. Ces appareils, disposés le long de la liaison et synchroni-sés entre eux, tirent mécaniquement le câble. Une fois OH�F¤EOH�WLU«��LO�HVW�GLVSRV«�VXU�VRQ�HPSODFHPHQW�G«ƶQLWLI��

POSE D’UN CÂBLE

CHAPITRE 340

Page 41: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

/H� PRGH� GH�SRVH� FRUUHVSRQG� ¢� OD� FRQƶJXUDWLRQ�DGRS-W«H��DƶQ�GšLQVWDOOHU�XQH� OLDLVRQ�VRXWHUUDLQH��/H�F¤EOH�+7%�QšHVW� MDPDLV� VLPSOHPHQW�SRV«� GLUHFWHPHQW� GDQV� OH� VRO� ��GHV�«TXLSHPHQWV�SHUPHWWHQW�GšDVVXUHU�XQ�ERQ�SRVLWLRQ-QHPHQW�UHODWLI�GHV�F¤EOHV�HW� OHXU�SURWHFWLRQ�P«FDQLTXH��/H�PRGH�GH�SRVH�G«SHQG�GH�OD�WHFKQRORJLH�GH�F¤EOH��GX�QLYHDX�GH�WHQVLRQ�GH�IRQFWLRQQHPHQW��DLQVL�TXH�GX�PLOLHX�

HQYLURQQDQW� OD� OLDLVRQ��/H�FKRL[�GX�PRGH�GH�SRVH� LQƷXH�VXU�OD�GLVVLSDWLRQ�GH�OD�FKDOHXU�HW�FRQGLWLRQQH�OD�FDSDFLW«�GH�WUDQVSRUW�GX�F¤EOH�3RXU� U«GXLUH� OHV�QXLVDQFHV� VXU� OD� FLUFXODWLRQ� URXWLªUH�� OH�UHPEOD\DJH�HVW�HƵHFWX«�DX� IXU�HW� ¢� PHVXUH� GH� OD� U«DOL-VDWLRQ� GHV� WURQ©RQV�� 6HXOHV� OHV� FKDPEUHV� GH� MRQFWLRQ�UHVWHQW�RXYHUWHV�OH�WHPSV�GH�OD�FRQIHFWLRQ�

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS41

INSTALLATION EN BÂTIMENT

TREUIL DE TIRAGE

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 42: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

JONCTIONS ET RACCORDEMENTS DES EXTRÉMITÉS

8QH� IRLV� OH� F¤EOH�HQ�SODFH�� OHV�GLƵ«UHQWV� WURQ©RQV� VRQW�UDFFRUG«V�HQWUH�HX[�GDQV�GHV�m�FKDPEUHV�GH�MRQFWLRQ�}��8QH�DWWHQWLRQ�SDUWLFXOLªUH�HVW�SRUW«H�¢�FHWWH�«WDSH��3RXU�DVVXUHU� OD� TXDOLW«� GH� OD� MRQFWLRQ�� HOOH� GRLW� ¬WUH� U«DOLV«H�GDQV�XQH�FHUWDLQH�SODJH�GH�WHPS«UDWXUH�H[W«ULHXUH�HW�LO�IDXW�«YLWHU�WRXWH�S«Q«WUDWLRQ�GšKXPLGLW«��/RUV�GH�OD�U«DOL-VDWLRQ�GšXQH�OLDLVRQ�QRXYHOOH��FšHVW�XQ�PRQWHXU�DSSDUWH-QDQW�¢�OšHQWUHSULVH�TXL�D�IDEULTX«�OH�F¤EOH�TXL�YLHQW�U«DOLVHU�OHV� MRQFWLRQV�HW� OHV�H[WU«PLW«V��&H�SULQFLSH�HVW�UHVSHFW«�GHSXLV�OH�G«EXW�GH�OšXWLOLVDWLRQ�GHV�F¤EOHV�¢�KDXWH�WHQVLRQ�/D�U«DOLVDWLRQ�GHV�H[WU«PLW«V�UHSU«VHQWH�XQ�WUDYDLO�LPSRU-WDQW��HQ�UDLVRQ�GHV�GLPHQVLRQV�HW�GH�OD�KDXWHXU�¢�ODTXHOOH�VRQW�GLVSRV«HV�OHV�H[WU«PLW«V�'HV� HVVDLV� «OHFWULTXHV� VRQW� U«DOLV«V� VXU� OH� F¤EOH� HW� VD�JDLQH�DX�IXU�HW�¢�PHVXUH�GH�OD�U«DOLVDWLRQ�GHV�WURQ©RQV��HW�XQH�IRLV� OD� OLDLVRQ�WHUPLQ«H��/RUVTXH� OHV�HVVDLV�VšDYªUHQW�FRQFOXDQWV�� OD� PLVH� HQ� VHUYLFH� GH� OD� OLDLVRQ� SHXW� ¬WUH�HƵHFWX«H�

CONFECTION DES EXTRÉMITÉS

CONFECTION DES EXTRÉMITÉS

PROTECTION DU CHANTIER DE RÉALISATION DES EXTRÉMITÉS

LE MONTEUR 5�$/,6(�/(6�-21&7,216�(7�/(6�(;75�0,7�6

CHAPITRE 342

Page 43: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

RÉALISATION DE L'EXTRÉMITÉ EN POSTE

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS43

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 44: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

Cela nécessite de laisser la tranchée ouverte sur toute la longueur d’un tronçon de câble. Cela représente plusieurs centaines de mètres de tranchées laissées RXYHUWHV� GXUDQW� SOXVLHXUV� MRXUV�� MXVTXš¢� OD� ƶQ� GX�déroulage des câbles. En milieu urbain, les contraintes GH�FLUFXODWLRQ�IRQW�TXšLO�HVW�WUªV�GLƸFLOH�GH�PDLQWHQLU�XQH�tranchée ouverte sur de telles longueurs. Certains passages délicats, tels que les traversées de FKDXVV«HV��VRQW�HƵHFWX«V�GDQV�GHV�IRXUUHDX[�HQ�E«WRQ�comprimé ou en fonte. Lors du remblayage, un grillage DYHUWLVVHXU� HVW� GLVSRV«� DX�GHVVXV� GHV� F¤EOHV�� DƶQ�GH� SU«YHQLU� OH� ULVTXH� GšDJUHVVLRQ� HQ� FDV� GH� WUDYDX[� ¢�SUR[LPLW«�GH�OD�OLDLVRQ��/D�FRXOHXU�URXJH�VHUD�QRUPDOLV«H�pour les grillages destinés à avertir de la présence de câbles électriques.

LE PREMIER RÉSEAUSOUTERRAIN À 63 000 V

Entamée en 1920-1921, la réalisation de la ceinture souterraine à 63 000 V nécessite le creusement de 300 km de tranchées. Sur cette boucle encerclant Paris, rares sont les passages en galerie.Chaque liaison est doublée, les câbles sont posés HQ� GRXEOH� GDQV� GHV� FDQLYHDX[� VDEO«V�� ¢� XQ� PªWUH� GH�profondeur. En 1929, le réseau d’alimentation de 3DULV� VH� UDFFRUGH� ¢� FH� U«VHDX� U«JLRQDO�� /HV� QRXYHDX[�postes Tolbiac et Nation sont alimentés par des câbles 63 000 V. Ces liaisons acheminent l’électricité depuis Villejuif et Charenton. À l’intérieur de Paris, elles sont situées intégralement en galerie et posées sur des tablettes.L'utilisation du 63 000 V pour l’alimentation de Paris se SURORQJHUD�MXVTXšDX[�DQQ«HV������

LA POSE EN CANIVEAUX

/D�SRVH�HQ�FDQLYHDX[�SU«IDEULTX«V�HVW�OH�PRGH�GH�SRVH�prédominant pour la réalisation de ce réseau à 63 000 V. D’ailleurs, la prédominance de ce mode de pose se SURORQJHUD� MXVTXšDX[�DQQ«HV������SRXU� WRXV� OHV� W\SHV�de technologies, en dehors des câbles sous tube d’acier. Généralement préfabriqués, en béton armé et remplis de sable après la mise en place du câble, ils permettent GH�GLVSRVHU� OHV�WURLV�F¤EOHV�HQ�WUªƷH� �VHORQ� OD�FRXSH�FL�FRQWUH��� 3RV«V� HQ� IRQG� GH� IRXLOOH�� OHV� FDQLYHDX[� VRQW�constitués d’éléments unitaires qui s’imbriquent les uns dans les autres. Parfois, les ouvrages sont directement réalisés sur le lieu du chantier, « en briques et en dalles » RX�HQ�FDQLYHDX[�GLUHFWHPHQW�FRXO«V�VXU�SODFH��Ce mode de pose présente l’avantage de laisser un accès DX[�F¤EOHV�HQ�FDV�GšDYDULH�VDQV�DYRLU�¢�G«PROLU�GX�E«WRQ��8Q� WHUUDVVHPHQW�¢� OšDSORPE�GX�G«IDXW�VXƸW�¢�DWWHLQGUH�OH�F¤EOH��&HSHQGDQW�� OD�SRVH�HQ�FDQLYHDX[�SU«VHQWH�XQ�inconvénient lors du chantier de réalisation de la liaison.

COUPE DE CANIVEAU

CHAPITRE 344

Page 45: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS45

Les constructeurs, conscients du temps et de la minutie nécessaires à la confection de jonctions

par rubanage de papier, cherchent à réaliser mécaniquement l’enroulement du papier.

,OV�PHWWHQW�DX�SRLQW�XQ�DSSDUHLO�TXL�SHUPHW�GšHƷHFWXHU�GHX[�RS«UDWLRQV�VXFFHVVLYHV��

(Q�DFWLRQQDQW�XQH�PDQLYHOOH��GDQV�XQ�SUHPLHU�WHPSV��LO�WDLOOH�OšLVRODQW�¢�OšH[WU«PLW«�GHV�GHX[�F¤EOHV�

à raccorder, pour réaliser un cône. Ensuite, il enroule autour du joint une bande de papier permettant

de reconstituer l’isolation.

'šDSUªV�OHV�FRQVWUXFWHXUV��OH�JDLQ�GH�WHPSV�VXU�OD�U«DOLVDWLRQ�GšXQH�MRQFWLRQ�HVW�FRQVLG«UDEOH�HW�OD�ƟDELOLW«�

GHV�ER°WHV�U«DOLV«HV�HVW�DX�PRLQV�«JDOH�¢�FHOOH�GX�F¤EOH��

Cependant, il n’y a plus trace de l’utilisation d’un tel appareil par la suite. Les jonctions seront ensuite

WRXWHV�U«DOLV«HV�H[FOXVLYHPHQW�¢�OD�PDLQ�

CONFECTION DES JONCTIONS

GALERIE CHARENTON-NATION EN 1929

RÉALISATION D’UNE JONCTION PAR RUBANEUSE

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 46: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CHAPITRE 346

Page 47: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS47

POSE DE CÂBLES 63 000 V EN RÉGION PARISIENNE ET CONFECTION DE BOÎTES DE JONCTION. ON OBSERVE À DROITE DES CANIVEAUX DESTINÉS À ÊTRE POSÉS ET À ACCUEILLIR DES CÂBLES

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 48: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

WHQVLRQ��/D�SRVH�GX�F¤EOH�HVW�FRQƶ«H�¢�GHV�HQWUHSULVHV�SRVV«GDQW�XQH�JUDQGH�H[S«ULHQFH�GH�OD�SRVH�GHV�F¤EOHV�¢��������9��VHXOH�WHFKQRORJLH�GH�KDXWH�WHQVLRQ�FRQQXH�¢�FH�PRPHQW�HQ�)UDQFH�SRXU�OHV�F¤EOHV�VRXWHUUDLQV�/D�QRXYHDXW«�U«VLGH�GDQV� OD�PLVH�VRXV�SUHVVLRQ�GšKXLOH�HW� OHV� VWDWLRQV�GšKXLOH�� OHV�QRXYHDX[� W\SHV�GH�ER°WHV�GH�MRQFWLRQ�HW�GšH[WU«PLW«V�TXL�HQ�G«FRXOHQW�

LES PARTICULARITÉS DE CLICHY-SAINT-DENIS

/HV� F¤EOHV� VRQW� SULQFLSDOHPHQW� SRV«V� HQ� FDQLYHDX[��'DQV� OHV� SDVVDJHV� GLƸFLOHV�� OHV� F¤EOHV� SDVVHQW� GDQV�

1936 : LA RÉALISATION DE LA PREMIÈRE LIAISON 225 000 V

(Q� ������SRXU� OD�SUHPLªUH� IRLV�� XQH� OLDLVRQ� VRXWHUUDLQH�¢���������9��HQVXLWH�QRUPDOLV«H�¢���������9��HVW�PLVH�HQ�VHUYLFH�DƶQ�GšDFKHPLQHU�Oš«QHUJLH�SURGXLWH�GDQV�OšHVW�GH�OD�)UDQFH��&H�QLYHDX�GH�WHQVLRQ�QšD�MDPDLV�«W«�DWWHLQW�DXSDUDYDQW��/D�U«DOLVDWLRQ�GH�FHWWH�OLDLVRQ�HQWUH�6DLQW�'HQLV�HW�&OLFK\�VRXV�%RLV�FRQFHQWUH�OHV�HƵRUWV�GHV�DFWHXUV�GHV�F¤EOHV�«OHFWULTXHV�VRXWHUUDLQV�GH�Oš«SRTXH�/HV� «WXGHV�SU«OLPLQDLUHV� OL«HV� ¢� OD� U«DOLVDWLRQ� GH� OD� OLDL�VRQ� HW� DX� FKRL[� GX� WUDF«� VRQW� U«DOLV«HV� SDU� OD� VRFL«W«�GšLQWHUFRQQH[LRQV�HOOH�P¬PH� �,QWHU�3DULV��� (OOH� FRQƶH� OD�U«DOLVDWLRQ�GHV�F¤EOHV�¢�TXDWUH�IDEULFDQWV�IUDQ©DLV�3RXU� OHV� WUDYDX[� GH� J«QLH� FLYLO�� OD� U«DOLVDWLRQ� GšXQH� OLDL�VRQ� GH� FH� W\SH� «WDQW� LQ«GLWH�� DXFXQH� HQWUHSULVH� QšD�GšH[S«ULHQFH�TXDQW�¢�OD�SRVH�GšXQ�F¤EOH�GH�FH�QLYHDX�GH�

CHAPITRE 348

Page 49: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS49

des tubes de ciment individuels. Le tracé de la liai-son rencontre quelques obstacles qui nécessitent un dispositif particulier. Le canal de l’Ourcq est traversé sur une passerelle métallique spéciale, construite pour l’occasion. Un réseau de voies de chemin de fer de 100 m de largeur, à proximité de la gare du Blanc-Mesnil, est traversé avec un mode de pose relativement rare. Les câbles y sont en caniveaux standard, posés à l’intérieur d’un tube en fonte d'un mètre de diamètre. Le canal de Saint-Denis est tra-YHUV«� VXU� XQ� SRQW� P«WDOOLTXH� H[LVWDQW�� (QƶQ�� GHUQLªUH�GLƸFXOW«� DYDQW� GH� SDUYHQLU� DX� SRVWH� GH� 6DLQW�'HQLV��la ligne de chemin de fer Creil-Paris est franchie sur le « Pont de la Révolte ».

120 hommes C’est le nombre d’hommes nécessaires au déroulage.

,OV�VRQW�GLVSRV«V� WRXV� OHV�GHX[�PªWUHV��&HW�HƷHFWLI�HVW�

indispensable, surtout pour les passages dans les parties

GLƸFLOHV�GX�WUDF«��/H�PRQWDJH�GHV�MRQFWLRQV�HVW�U«DOLV«�

SDU�OHV�IRXUQLVVHXUV�GX�F¤EOH��8QH�SDUWLH�GHV�WUDYDX[�HVW�

H[«FXW«H�GH�QXLW��¢�OD�OXPLªUH�«OHFWULTXH��/HV�FRQGLWLRQV�

GH�WUDYDLO�VRQW�SDUWLFXOLªUHPHQW�G«OLFDWHV�GXUDQW�OšKLYHU�

6 tonnes /HV�WRXUHWV�WUDQVSRUWHQW�GHV�ORQJXHXUV�GH�OšRUGUH�GH�����P�

et pèsent près de 6 tonnes chacun.

280 &šHVW�OH�QRPEUH�GH�WRXUHWV�OLYU«V�VXU�OH�VLWH�GX�FKDQWLHU�

SRXU�DSSRUWHU�OHV����NP�GH�F¤EOHV�

145 000C’est en litres la quantité d’huile contenue dans toute

OD� ORQJXHXU�GH� OD� OLDLVRQ�HW� OHV� ����U«VHUYRLUV�GLVSRV«V�

le long du tracé.

QUELQUES CHIFFRES AUTOUR DU DÉROULAGE

EXTRÉMITÉ À CLICHY

DÉROULAGE

POSTE DE CLICHY

/(�

DÉ9(/233(0(17�

'8�5É6($8�

'š$/,0(17$7,21�

3$5,6,(1

81�6,�&/(�

'�92/87,21�

7(&+12/2*,48(

'(6�

5É$/,6$7,216

,1129$17(6

9,(�'(6�

/,$,6216�

6287(55$,1(6�

É/(&75,48(6

'(6�

+200(6�

$8�6(59,&(�

'8�5É6($8

Page 50: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

poser le tube sur le radier. Cette technologie est la seule ne nécessitant pas de caniveau ou de fourreau pour sa mise en place. Le tube est simplement posé en pleine terre.Une fois les tubes soudés entre eux, ils sont recouverts d’un enrobage de soie de verre et de goudron pour assurer la protection des tubes. La tenue électrique de FHW�HQUREDJH�HVW�HQVXLWH�Y«ULƶ«H�DX�EDODL�«OHFWULTXH�VRXV� 10 000 V : la fouille recouverte, les trois phases sont ensuite tirées simultanément dans les tubes par un treuil méca-nique. L’utilisation des câbles oléostatiques conduit pour la première fois à la généralisation du treuil mécanique. Une câblette reliée aux trois conducteurs permet de tirer les trois phases en même temps dans des tubes en acier.Un grillage galvanisé est posé au-dessus des tubes pour OHV�GLƵ«UHQFLHU�GH�FHX[�U«VHUY«V�DX[�ƷXLGHV�GLYHUV��

LA CONSTRUCTION DES RADIALES PARISIENNES À 225 000 V

Le réseau haute tension, dans Paris intra-muros, est presque exclusivement constitué de liaisons 225 000 V faisant le lien entre les postes disposés aux limites de Paris et les postes parisiens. Ces liaisons, non connectées entre elles et qui convergent vers le centre de la ville, sont appelées « radiales ». Elles sont développées à partir des années 1960. Chacune alimente jusqu'à trois postes 225 000 V / 20 000 V en cascade ; 39 postes de transformation sont ainsi construits à Paris. Les postes sont réalisés en bâtiment clos. La façade est généralement conçue par un archi-tecte comme un immeuble d’habitation, pour une meilleure intégration dans la ville. Les câbles oléostatiques sont utilisés dans les années 1960 pour le lancement du réseau 225 000 V de Paris intra-muros. Ensuite, les câbles à isolation synthétique s’imposent et remplacent petit à petit toutes les technologies utilisant une isolation à base d’huile, dont les câbles oléostatiques. Nous retraçons ici les étapes de la construction d’une liai-son oléostatique, caractéristique des liaisons haute tension de Paris.

RÉALISATION D’UNE LIAISON OLÉOSTATIQUE

Après ouverture des tranchées, les tubes sont posés et sou-dés entre eux en fond de fouille. L’installation de ces tubes GDQV�XQ�VRXV�VRO�HQFRPEU«�HVW�GLƸFLOH��3RXU�XQ�HQFRPEUH-ment minimal, les tubes sont posés sous chaussée plutôt que sous trottoir. Lorsque les tubes sont descendus, on peut être amené à les déplacer longitudinalement pour pouvoir passer sous d’autres câbles ou canalisations, et ainsi

39 POSTES DE TRANSFORMATION SONT CONSTRUITS À PARIS

CHAPITRE 350

Page 51: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS51

Les trois tourets sont disposés les uns à la suite des autres. Les phases enroulées sur les tourets sont entou-rées par une enveloppe de plomb pour assurer leur protection lors du transport. Cette enveloppe doit être minutieusement enlevée sur chaque phase, au fur et à mesure du déroulage.Les jonctions sont réalisées lorsque la longueur du touret DUULYH�¢�VD�ƶQ��¢�GHV�HPSODFHPHQWV�SU«YXV�¢�OšDYDQFH��$X[�H[WU«PLW«V��OHV�WURLV�SKDVHV�VRQW�V«SDU«HV�HW�VH�UHWURXYHQW�dans des tubes individuels grâce à une trifurcation. 'HV�VWDWLRQV�GšKXLOH�VRQW�GLVSRV«HV�DX[�H[WU«PLW«V�SRXU�DVVXUHU� OD�SUHVVLRQ� GšKXLOH�HW� FRQWHQLU� OHV� YDULDWLRQV� GH�volume lors des cycles de température./HV�WXEHV�VRQW�HQVXLWH�UHPSOLV�GšKXLOH� ����� OLWUHV�VRQW�Q«-FHVVDLUHV�SRXU� OH�UHPSOLVVDJH�GšXQ�PªWUH�GH� OLDLVRQ�SRXU�des câbles de section 805 mm². Une grande quantité GšKXLOH�HVW�GRQF�Q«FHVVDLUH�SRXU�XQH�OLDLVRQ�FRPSOªWH�En dehors de quelques points singuliers, le seul mode de SRVH�SUDWLTX«��¢�OšLQW«ULHXU�GH�3DULV��HQWUH������HW�������HVW� OD�SRVH� VRXV� WXEH�DFLHU�� GDQV� OH� VRO� VS«FLƶTXH�DX[� liaisons par câbles oléostatiques.

POSE EN FOURREAUX

SOUDURE D'UN TUBE ACIER

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 52: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

La mise en œuvre de cette liaison permet de mettre en évidence les avantages sur la diminution de la durée d’ou-verture de fouilles, ainsi que sur la durée de déroulage. La pose en ouvrages fourreaux permet de réduire la durée d’ouverture des fouilles. Le remblayage au-dessus des fourreaux est possible rapidement après leur pose et leur enrobage avec du béton, destiné à garantir la protection mécanique des fourreaux et à maîtriser l’environnement immédiat du câble et la dissi-pation de la chaleur. Le tirage des câbles, à l’intérieur de ceux-ci, a lieu ultérieurement, alors que la circulation en surface est rétablie.Les fourreaux PVC sont des tubes fabriqués en usine, d’une longueur maximale de quelques mètres. Ils sont HPER°W«V�VXU�VLWH�OHV�XQV�GDQV�OHV�DXWUHV��DƶQ�GH�FRQVWL-tuer une conduite continue dans laquelle un câble peut ensuite être tiré. Ces éléments peuvent aussi être pré-IRUP«V�HQ�XVLQH�DƶQ�GH�VšDGDSWHU�DX[�FRXUEHV�GX�WUDF«�destinées à éviter les obstacles.Dans ce cas, la technique du tirage au treuil est utili-sée. Chaque phase est tirée par une câblette dans son IRXUUHDX� VHORQ� XQ� VHQV�SU«G«ƶQL�HQ� IRQFWLRQ� GX� VHQV�d’emboîtage des fourreaux.Peu à peu, sur proposition du bureau d’études ou par-fois à la demande des municipalités voulant réduire l’impact des travaux sur la voirie, une part croissante des câbles sont posés sous fourreaux PVC. Sur les liai-sons parisiennes, la proportion des câbles posés sous fourreaux PVC croît de 17 % sur la période 1971-1990 à 38 % sur la période 1991-2011. En contrepartie, la pose en caniveaux, représentant 49 % des modes de pose entre 1971 et 2011, atteint 31 % entre 1991 et 2011.

Dans certains cas, avec la perspective d’une augmen-tation de puissance, certaines liaisons sont doublées par un deuxième tube en attente, qui ne sera rempli TXH� ORUVTXH� OD�SUHPLªUH� OLDLVRQ�QH� VHUD�SOXV� VXƸVDQWH�� À cette période, la consommation double tous les dix ans. Les politiques de développement d’EDF permettent de préparer l’avenir dans une perspective de croissance. De telles anticipations permettent de réduire les coûts sur le long terme.

DES RADIALES 225 000 V PAR CÂBLES À ISOLATION SYNTHÉTIQUE

À partir du début des années 1970, le câble à isolation synthétique remplace le câble oléostatique dans la construction du réseau 225 000 V de la ville de Paris. Dès lors, la pose de nouveaux câbles oléostatiques est rare et n’a lieu que lors du remplissage de tubes préala-blement posés. Ces câbles à isolation synthétique sont, dans un premier temps, majoritairement posés en cani-veaux. Jusqu’alors réservé aux traversées ponctuelles de routes ou de sorties de voies privées, c’est à partir des années 1990 que le fourreau PVC enrobé de béton est généra-lisé sur des liaisons entières : la pose en caniveaux cède progressivement sa place.Au début des années 1990, lors de liaisons U«DOLV«HV� DƶQ� GšDOLPHQWHU� OH� IXWXU� SDUF�'LVQH\� ¢�0DUQH�OD�Vallée, l’adoption du fourreau PVC est généralisée pour la première fois sur l’ensemble d’une liaison.

TÊTE DE TIRAGE

CHAPITRE 352

Page 53: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS53

TIRAGE DES TROIS PHASES

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 54: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

LES GALERIES AVANT 1914

Une partie de ces galeries date de la période 1889-1914, pendant laquelle la ville de Paris est divisée en six sec-WHXUV�«OHFWULTXHV��FKDFXQ�J«U«�SDU�XQH�VRFL«W«�GLƵ«UHQWH�et alimentant son secteur selon son propre type de distribution. La Compagnie Parisienne de Distribution d’Électricité (CPDE) prendra ensuite le relais de ces sec-WHXUV��DSUªV� OD�U«XQLƶFDWLRQ�GHV�VHUYLFHV�GH�GLVWULEXWLRQ�parisiens, en 1914, jusqu’à la nationalisation du secteur de l’énergie, en 1946, et la création d’EDF. Cette succes-VLRQ� GH� JHVWLRQQDLUHV� IDLW�TXšLO�HVW� GLƸFLOH� GH� FRQQD°WUH�exactement la date et les conditions de construction de ces galeries.

LES GALERIES SOUTERRAINES

Près de 20 km de galeries souterraines contenant des câbles haute tension courent sous la ville de Paris. Le recours à ces galeries techniques est fortement lié à la présence d’un grand nombre de liaisons électriques ou canalisations de concessionnaires tiers sur le tracé. En gé-néral, une ou plusieurs liaisons haute tension cohabitent avec un grand nombre de liaisons de basse et moyenne tension destinées à la distribution. /D� JDOHULH�HVW� XQH� VS«FLƶFLW«� GX� U«VHDX� «OHFWULTXH� GH� OD�ville de Paris. Les autres grandes villes de France, telles que Lyon ou Marseille, n’en comptent pas plus de quelques centaines de mètres, généralement en sortie de poste.

DES KILOMÈTRES SOUS LES RUES DE PARIS

CHAPITRE 354

Page 55: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS55

Dans Paris, environ 100 km de galeries techniques, an-ciennement appelées « galeries EDF », contiennent des câbles de distribution d’électricité. Seulement une partie d’entre elles contient également des câbles de transport. Lors de la construction du réseau 225 000 V de Paris, des galeries précédemment construites pour le passage de F¤EOHV�GH�GLVWULEXWLRQ�VRQW�HPSUXQW«HV�DƶQ�GH�U«GXLUH�OHV�coûts de génie civil et de réduire l’impact des travaux sur la circulation dans les rues parisiennes. Leur exploitation fait désormais l’objet d’accords entre ERDF, en charge de la distribution, et RTE, le Réseau de transport d'électricité. /D�FRQVWUXFWLRQ�GH�FHV�JDOHULHV�HVW�¢�Oš«SRTXH�MXVWLƶ«H�SDU�le risque important d’avaries nécessitant un accès fré-quent aux câbles. D’autre part, le passage des câbles en galerie permet de maîtriser l’environnement immédiat des câbles, dont l’isolation est encore à améliorer.

DES KILOMÈTRES DE GALERIES SOUS LES RUES DE PARIS

Onéreuses à construire et à entretenir, les galeries ont cependant l’avantage de pouvoir loger un grand nombre de câbles dans un espace réduit, de réserver un emplace-ment pour l’implantation de liaisons futures et d’exécuter GHV� WUDYDX[�VDQV� WUDQFK«H��FH�TXL�SHUPHW�GH� VšDƵUDQFKLU�des problèmes de circulation. En cas d’avarie ou de main-tenance préventive, l’accès à la liaison ne nécessite pas d’ouverture de tranchée et est presque immédiat. Néan-moins, cette facilité d’accès présente parfois un risque dans la mesure où des personnes non habilitées y ac-cèdent sans autorisation, au péril de leur vie.Lors de la construction, certaines liaisons empruntent des galeries soit sur leur intégralité, soit uniquement sur cer-tains tronçons. C’est le cas notamment dans les entrées des postes de Paris intra-muros, à l’aboutissement des câbles généralement à 225 000 V. Elles permettent de parcourir des kilomètres sous les rues de Paris.

L'ART DE LA POSE DES CÂBLES

La cohabitation dans les galeries de plusieurs liaisons électriques, de transport et de distribution, nécessite un VRLQ�SDUWLFXOLHU�SRXU� OD�SRVH�GHV�F¤EOHV��/HV�GLƵ«UHQWHV�WHFKQLTXHV�PLVHV�HQ�ĕXYUH�DX�ƶO�GX�WHPSV�VRQW���OD�SRVH�sur tablettes, la pose en caniveaux et la pose en sus-pentes. Jusqu’au début des années 1970, les câbles sont géné-ralement posés sur tablettes. Puis, pendant les années 1970 et 1980, la pose en caniveaux lui est préférée. (QƶQ��¢�SDUWLU�GX�G«EXW�GHV�DQQ«HV�������OHV�VXVSHQWHV�remplacent peu à peu les autres modes de pose.

Le plus souvent en béton ou en béton armé, les tablettes

constituent des étagères sur les parois latérales des galeries.

Les câbles y sont posés puis recouverts d’un couvercle en

béton. Celui-ci permet de contenir un éventuel défaut qui

pourrait perturber le bon fonctionnement des câbles voisins.

Cette technique ne vaut que pour les câbles de tension

de fonctionnement inférieure ou égale à 90 000 V.

L’ensemble des câbles de tension 63 000 V installés dans

les galeries parisiennes sont posés selon cette technique.

LA POSE SUR TABLETTES

LES GALERIES SOUTERRAINES, UNE SPÉCIFICITÉ PARISIENNE

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 56: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

LE CAS PARTICULIER DES CÂBLES OLÉOSTATIQUES

Les câbles oléostatiques, sous tube acier, empruntent aussi des galeries souterraines. Dans ce cas, le tube est SRV«�DX�VRO��&HSHQGDQW��VRXV�OšHƵHW�GHV�F\FOHV�GH�FKDUJHV��le tube acier peut être amené à se dilater et se contrac-ter. Ces mouvements peuvent alors abîmer la protection DQWLFRUURVLRQ�GX�WXEH��3DU�VXLWH��XQH�IXLWH�GšKXLOH�SHXW�VH�G«FODUHU�SDU�SHUFHPHQW�GX�WXEH�HW�OD�OLDLVRQ�HVW�PLVH�KRUV�service par baisse de pression. Pour éviter ces inconvé-nients, les tubes aciers sont disposés sur des cales ou des supports sur le radier de la galerie. Certaines de ces gale-ries méritent une attention particulière.

LA GALERIE EDISONLa galerie nommée Edison, construite entre 1906

et 1910, du poste de Saint-Ouen au XVIIe arrondisse-ment, a une longueur de près de 4 km. Située à une PR\HQQH� GH� �� P� GH�SURIRQGHXU��HOOH� WLUH� VRQ�QRP� GH�la Compagnie Continentale Edison qui alimente, entre �����HW�������XQ� VHFWHXU�GH�3DULV� U«XQLVVDQW�XQH�SDU-tie du quartier de la Bourse dans le IIe arrondissement, la partie centrale du IXe et la partie ouest du XVIIIe. L’énergie produite par un petit groupe de production appartenant à la société Edison, situé à Saint-Denis, est commerciali-sée sous forme continue de 2 x 110 V. La galerie Edison permet de relier cette usine aux lieux de consommation au centre de Paris, en passant par les sous-stations de transformation équipées de convertisseurs tournants.En 1914, l’usine électrique de Saint-Ouen, construite par OD�&3'(��SURGXLW�LQLWLDOHPHQW�GX�FRXUDQW�DOWHUQDWLI�GLSKDV«�12 500 V, à une fréquence de 42 Hz. Cette énergie est HQVXLWH� DFKHPLQ«H� SDU� F¤EOHV� VRXWHUUDLQV� MXVTXšDX[� sous-stations parisiennes en réutilisant cette galerie.$X�ƶO�GHV�DQQ«HV��DSUªV�OHV�PRGLƶFDWLRQV�DSSRUW«HV�¢�OšXVLQH�de Saint-Ouen et la création d’un poste de transformation, FHWWH�JDOHULH�HVW�H[SORLW«H�SRXU�DFKHPLQHU�GHV�F¤EOHV�GH�GLVWULEXWLRQ�GH�GLƵ«UHQWHV�WHQVLRQV��En 1991, lors de la création de la liaison 225 000 V 6DLQW�2XHQ�2UQDQR�� HW� FRPSWH� WHQX� GHV� GLƸFXOW«V� UHQ-contrées pour aboutir à un tracé acceptable dans un milieu XUEDLQ�WUªV�GHQVH��XQH�«WXGH�WHFKQLFR�«FRQRPLTXH�FRQGXLW�à emprunter une partie de cette galerie, en accord avec les services de distribution électrique. Sur les 4 km de la

Désormais, les câbles sont posés en utilisant des systèmes

VRXSOHV��3DU�FHWWH�WHFKQLTXH��OHV�F¤EOHV�UHJURXS«V�HQ�WUªƠH�

sont sanglés et retenus par des suspentes ou des colliers.

&HV�V\VWªPHV�SHUPHWWHQW�GH�WHQLU�P«FDQLTXHPHQW�OHV�HƷRUWV�

statiques et électrodynamiques mis en jeu, et laissent un degré

GH�OLEHUW«�SHUPHWWDQW�OD�GLODWDWLRQ�GX�F¤EOH�SDU�«FKDXƷHPHQW��

Cette technique est aussi utile lorsqu’il est nécessaire de franchir

un passage encombré en galerie.

LA POSE EN SYSTÈMES SOUPLES

L’espace nécessaire pour l’installation de câbles 225 000 V conduit

à l’adoption de la disposition en caniveaux lorsque d’autres liaisons

de distribution empruntent les galeries.

Cette technique consiste à aménager un emplacement pour

l’installation de caniveaux au niveau du sol de la galerie. Les trois

F¤EOHV�XQLSRODLUHV�\�VRQW�GLVSRV«V�HQ�WUªƠH�GH�OD�P¬PH�ID©RQ�TXH�

pour une pose en caniveaux sous chaussée.

LA POSE EN CANIVEAUX

GALERIES HARCOURT

CHAPITRE 356

Page 57: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS57

liaison, 3,5 km empruntent la galerie ; le reste est installé sous

la chaussée. Ce choix permet de réduire les coûts de génie

FLYLO�PDLV�DXVVL��HQ�E«Q«ƶFLDQW�GšXQH�PHLOOHXUH�G«SHUGLWLRQ�

FDORULƶTXH� HQ� JDOHULH�� GšLQVWDOOHU� XQ� F¤EOH� SOXV� SHWLW� SRXU�

XQH�P¬PH�FDSDFLW«�GH�WUDQVLW��7HFKQLTXHPHQW�� OD�VHFWLRQ�

GX�F¤EOH�HVW�U«GXLWH�GH�������PPt�FXLYUH�VRXV�FKDXVV«H�

¢�����PPt�DOXPLQLXP�HQ�JDOHULH�

LA GALERIE CHARENTON-NATION

Cette galerie est construite dans le cadre de la mise en ser-

vice du poste Nation, dans le XIe�DUURQGLVVHPHQW��HQ�������

Creusée entre les postes de Charenton et de Nation, cette

JDOHULH�FRPSWH�����NP��GRQW�WURLV�¢�OšLQW«ULHXU�GH�3DULV��(OOH�

FRXYUH�OšHQVHPEOH�GH�OD�OLDLVRQ�HQWUH�OHV�GHX[�SRVWHV��(OOH�

DFFXHLOOH�WURLV�F¤EOHV��������9�XQLSRODLUHV�HQWUH������HW�

������GDWH�¢� ODTXHOOH� OD�JDOHULH�D�«W«�YLG«H�DSUªV� OD�PLVH�

KRUV�VHUYLFH�GHV�F¤EOHV�

&LWRQV� «JDOHPHQW� OHV� GHX[� JDOHULHV� Gš$UULJKL�� ORQJXHV�

FKDFXQH�GH�����P�HW�FRQVWUXLWHV�HQ������HW�������GDQV�

OHVTXHOOHV�VRQW�LQVWDOO«HV����OLDLVRQV�GH�GLVWULEXWLRQ�HW�GH�

transport.

La liaison de trois km, entre les postes de Flandres dans

le XIXe arrondissement et de Magenta dans le Xe, com-

prend une partie en galerie souterraine. Celle-ci est

FRQVWUXLWH� HQ� ����� SDU� OD� &3'(� SXLV� HVW� U«XWLOLV«H� HQ�

�����DX�G«SDUW�GX�SRVWH�GH�)ODQGUHV�VXU�������P�SRXU�OD�

FRQVWUXFWLRQ�GH�OD�UDGLDOH���������9�

La construction des galeries a généralement été faite par ouverture de tranchées, à l’image de la construction du métro. Plus récemment, elles ont été creusées de la même façon que des mines, sans tranchée. Dans un sous-sol encombré, la réalisation d’un ouvrage de telle dimension peut nécessiter des profondeurs importantes. En 2001, la construction du poste de Ternes et la liaison Perret-Ternes a nécessité la construction de plus de 500 m de galeries sans ouverture de tranchée. Du personnel spécialisé dans le travail dans les mines, utilisant des explosifs pour le creusement a été sollicité.

LA CONSTRUCTIONDES GALERIES

GÉOGRAPHIE DES POSTES DU RÉSEAU D'ALIMENTATION PARISIEN

Remarque : dans Paris, le réseau de tunnels souterrains le plus dense est celui du métropolitain. Pourtant, aucun câble de transport électrique n’emprunte d’ouvrages creusés pour ce mode de transport en commun. Cela s’explique par des raisons de sécurité liées aux normes en vigueur dans le cadre du transport de voyageurs en cas d’incendie, mais surtout par des questions pratiques d’accès aux câbles pour maintenance. (Q�HƷHW��OD�PDLQWHQDQFH�GH�WHOV�RXYUDJHV�VHUDLW�limitée aux heures de fermeture du métro parisien et nécessiterait des dérogations spéciales pour l’autorisation d’intervention dans les tunnels.

CERGY

TERRIER

VILLEJUST

CIROLLIERSLE CHESNOY

MORBRAS

VILLEVAUDÉ

SAUSSET

PLESSIS-GASSOT

SEINE

AVENIRROMAINVILLE

MALASSIS

VINCENNES

CHARENTON

ARRIGHI

ST-OUENFALLOU

NOVION

PERRET

PUTEAUX

MENUS

HARCOURT

MEZEROLLES

YVELINESMISE EN SERVICE SEPT. 2008

MOULINEAUX

CHEVILLYCRETAINE

Poste de transformation 400 000 V /225 000 V

Poste de répartition 225 000 V

Couloir d'alimentation des postes de répartition

Boucle, regroupant les postes 400 000 V, situés en lointaine banlieue

Liaisons interpostes

Liaisons de secours entre postes

LE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU D’ALIMENTATION PARISIEN

UN SIÈCLE D'ÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE

DES RÉALISATIONSINNOVANTES

VIE DES LIAISONS SOUTERRAINES ÉLECTRIQUES

DES HOMMES AU SERVICE DU RÉSEAU

Page 58: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

Après la création d’un puits d’entrée d’un côté et d’un puits de sortie de l’autre, le micro-tunnelier télécom-mandé permet un creusement horizontal entre les deux puits. Des éléments de tubes préfabriqués sont poussés GHUULªUH� OšDSSDUHLO�DƶQ�GH�FRQVWLWXHU� OH� WXQQHO�GHVWLQ«�¢�accueillir les câbles. Le micro-tunnel est une technique DGDSW«H�¢�WRXW�W\SH�GH�VRO��H[FHSW«�OH�URFKHU�HW�OHV�VROV�graveleux. Cette technique est apparue dans la région en 1980. Elle QšHVW�DGRSW«H�TXH�GDQV�GH�WUªV�UDUHV�FDV�¢�3DULV��FRPPH�la traversée du périphérique.

LE FORAGE DIRIGÉ Le forage dirigé est une technique issue de l’in-

dustrie pétrolière. Il se fait en trois étapes : un premier forage pour le creusement d’un trou pilote, un alésage et la pose des conduites.Ũ Le trou pilote : sous l’action de la poussée et de la rotation d’une tête de forage équipée d’un outil d’usure ¢�VRQ�H[WU«PLW«��XQ� WUDLQ�GH� WLJHV�GšXQ�GLDPªWUH�GH����¢�100 mm pénètre dans le sol. Le contrôle directionnel du forage est obtenu en agissant simultanément sur la rota-tion et la poussée de la tête de forage. Celle-ci n’étant SDV� V\P«WULTXH�� OD� SRXVV«H� VDQV� URWDWLRQ� HQWUD°QH� VD�déviation dans l’orientation souhaitée. Ensuite, la rota-WLRQ�GH�OD�W¬WH��FRPELQ«H�¢�VD�SRXVV«H��UHQG�OD�WUDMHFWRLUH�rectiligne. Ũ L’alésage :�FHWWH�«WDSH�FRQVLVWH�¢�DJUDQGLU�OH�WURX�DƶQ�TXH�OHV�IRXUUHDX[�GHVWLQ«V�¢�UHFHYRLU�OHV�F¤EOHV�SXLVVHQW�¬WUH�LQVWDOO«V��/šDSSDUHLO�D\DQW�VHUYL�DX�IRUDJH�PHW�HQ�UR-WDWLRQ�HW�WLUH�XQ�DO«VHXU��&HWWH�«WDSH�HVW�U«S«W«H�MXVTXš¢�l’obtention d’un trou de diamètre souhaité.

LES PASSAGES EN SOUS-ŒUVRE / LES TECHNIQUES

3DUIRLV�� OšRXYHUWXUH� GšXQH� WUDQFK«H� SRXU� SHUPHWWUH� OH�passage d’une liaison souterraine est impossible. C’est le cas des traversées de voies ferrées, de certaines voies routières ou de cours d’eau.'LƵ«UHQWHV�WHFKQLTXHV�H[LVWHQW�HW�OHXU�XWLOLVDWLRQ�G«SHQG�GHV�FDUDFW«ULVWLTXHV�J«RWHFKQLTXHV�GHV�VROV�¢�WUDYHUVHU��Les techniques de passage en sous-œuvre sont :

le micro-tunnel,le forage dirigé,le fonçage,

LE MICRO-TUNNELLe micro-tunnelier est un appareil permettant de

FUHXVHU� XQ� WXQQHO� GH� GLDPªWUH� VXƸVDQW�SRXU� \� IDLUH� JOLV-VHU�OHV�F¤EOHV��GLDPªWUHV�GH�IRUDJH�GH����FP�¢�����P���&H�tunnel permet de passer sous les obstacles sans pertur-EDWLRQ��¢�GHV�SURIRQGHXUV�GH���¢����P��PDLV�GHPDQGH�XQH�HPSULVH�LPSRUWDQWH�¢�VHV�GHX[�H[WU«PLW«V��

3 TECHNIQUES 3285�/(�3$66$*(�'81(�/,$,621�6287(55$,1(

CHAPITRE 358

Page 59: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS59

Ũ�/D�SRVH�GHV�FRQGXLWHV�� une fois le trou de diamètre VXƸVDQW�REWHQX��GHV�IRXUUHDX[��GH�SU«I«UHQFH�HQ�3(+'��3RO\«WK\OªQH�+DXWH�'HQVLW«���VRQW�WLU«V�SDU� OHV�WLJHV�GH�IRUDJH�� 'DQV� XQ� GHUQLHU� WHPSV�� OHV� F¤EOHV� «OHFWULTXHV�VRQW�WLU«V�GDQV�OHV�IRXUUHDX[��0LVH�HQ�SODFH� GDQV� OHV� DQQ«HV� ������ FHWWH� WHFKQLTXH�HVW�DGRSW«H� GDQV� OD� FRQVWUXFWLRQ� GX� U«VHDX� VRXWHUUDLQ�KDXWH�WHQVLRQ�HQ�)UDQFH��¢�SDUWLU�GH�������(OOH�SU«VHQWH�OšDYDQWDJH�GH�OLPLWHU�OD�J¬QH�RFFDVLRQQ«H�SDU�OHV�WUDYDX[��&HSHQGDQW��OD�PLVH�HQ�ĕXYUH�Q«FHVVLWH�XQ�HVSDFH�OLEUH�«WHQGX�GX�F¶W«�GX�SRLQW�GšDWWDTXH��

MICRO-TUNNELIERS

PRINCIPE DU FORAGE

/(�

DÉ9(/233(0(17�

'8�5É6($8�

'š$/,0(17$7,21�

3$5,6,(1

81�6,�&/(��

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7(&+12/2*,48(

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5É$/,6$7,216

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/,$,6216�

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É/(&75,48(6

'(6�

+200(6�

$8�6(59,&(�

'8�5É6($8

Page 60: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

FORAGE À BILLANCOURT

CHAPITRE 360

Page 61: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS61

inévitablement des obstacles. Ceux-ci sont franchis à de nombreuses reprises par les techniques citées ci-dessus.

LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

Le coût de la réalisation d’une liaison dans Paris est plus élevé que la moyenne. Des imprévus peuvent survenir lors de l’ouverture des tranchées, lorsque les plans ne correspondent pas à la réalité. Malgré des études préli-minaires poussées, les sous-sols de Paris regorgent de surprises. /HV�GLƸFXOW«V�UHQFRQWU«HV�VXLWH�¢�OD�G«FRXYHUWH�GH�OD�SU«-sence d’autres concessionnaires sur le tracé de la liaison sont innombrables. On peut citer, comme exemple, la réa-lisation de la liaison 225 000 V Nation-Austerlitz en 1999. Il est prévu que la liaison croise une canalisation d’égout en passant par-dessus. Or, lors de l’ouverture de la tranchée, le constat est fait que le haut de l’égout est placé à seule-ment 30 cm de profondeur alors que les plans fournis par les services des égouts de Paris indiquent un mètre. Il est donc impossible de croiser l’égout à cet endroit et il est nécessaire de trouver un autre point de croisement. Après DYRLU�HƵHFWX«�WURLV�VRQGDJHV�VXFFHVVLIV��OD�PHLOOHXUH�VROX-tion consiste à croiser l’égout en plein milieu de la voirie, à l’endroit où l’égout est plus profond. Grâce à la réactivité HW�¢�OD�FRRS«UDWLRQ�GHV�GLƵ«UHQWV�SDUWLFLSDQWV��GRQW�OD�SU«-fecture de police qui gère la voirie à Paris, le passage est UDSLGHPHQW�HƵHFWX«�DƶQ�GH�U«GXLUH�OD�QXLVDQFH�RFFDVLRQ-née sur la circulation.Dans d’autres cas, il est possible de passer en dessous des conduites d’égouts. Ces passages nécessitent le creusement à quatre ou cinq mètres sous la chaussée.D’autres contraintes sont liées au milieu urbain. En cas de traversée de voies routières ou de boulevards, OHV�WUDYDX[�VRQW�SDUIRLV�HƵHFWX«V�GH�QXLW�

LE FONÇAGECette technique, adoptée sur le réseau de

transport électrique à partir des années 1980, est essen-tiellement utilisée pour des passages sous des voies ferrées ou des voies routières.Elle nécessite, comme le micro-tunnel, le creusement d’un puits d’entrée et d’un puits de sortie. À partir du SXLWV�GšHQWU«H�� OH�IRQ©DJH�HVW�HƵHFWX«�KRUL]RQWDOHPHQW��L’emprise des fonçages est moins importante que les autres modes de pose en sous-œuvre. Des tubes sont poussés horizontalement à l’aide de vérins. Les tech-QLTXHV� GLƵ«UHQW� HQ� IRQFWLRQ� GX� GLDPªWUH� GHV� WXEHV�et des caractéristiques des sols à traverser. Les tubes peuvent être insérés par battage, par rotation, par pous-sée ou par fusée pneumatique. Dans Paris intra-muros, le choix des tracés des liaisons et la préférence pour les galeries souterraines font que les OLDLVRQV�GRQW�OD�FRQVWUXFWLRQ�D�«W«�HƵHFWX«H�SDU�XQH�GH�ces méthodes sont très rares. Cependant, en dehors de Paris, la présence de cours d’eau comme la Seine et les nombreux réseaux de transports ferroviaires et routiers font que les tracés des liaisons souterraines rencontrent

PRINCIPE DU FONÇAGE

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 62: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

62CHAPITRE 3

Page 63: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS63

TIRAGE DES TROIS PHASES DANS LE FORAGE

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 64: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

64

Dans la petite couronne, on compte plus d’une ving-taine de traversées de la Seine. Si la plupart empruntent GHV�SRQWV� URXWLHUV��GšDXWUHV�HƵHFWXHQW� OD� WUDYHUV«H�SDU�un mode particulier. Ũ�3RQWV�HW�SDVVHUHOOHV

Le franchissement des cours d’eau nécessite une étude particulière lors de la conception et de la mise en place d’un dispositif spécial. Jusqu’aux années 1960, la grande majorité des liaisons ayant à traverser des cours d’eau, et en particulier la Seine ou le canal de l’Ourcq, emprunte une passerelle spécialement conçue ou un pont préexistant. Si des dispositions conservatoires ont été prises lors de la construction du pont, les câbles peuvent être insérés dans des fourreaux placés dans un caisson inaccessible. S’il n’existe pas d’emplacement réservé, l’utilisation de FHV�RXYUDJHV�HVW�GLƸFLOH�YRLUH�LPSRVVLEOH��Certains ponts sont heureusement prévus avec une galerie technique ; d'autres peuvent être équipés de caniveaux sous trottoir. L'utilisation des ponts requiert

LE FRANCHISSEMENT DES OBSTACLES

Le dessin du tracé des liaisons évite le plus possible de UHQFRQWUHU� GHV�REVWDFOHV� GLƸFLOHV� ¢� IUDQFKLU�� &HV�REV-WDFOHV�SHXYHQW�¬WUH�QDWXUHOV��FDQDO��ƷHXYH��RX�FU««V�SDU�OšKRPPH� �YRLHV� URXWLªUHV�� FKHPLQV� GH� IHU���'DQV� 3DULV�intra-muros, c’est le boulevard périphérique qui repré-VHQWH�OD�GLƸFXOW«�PDMHXUH��Quelques chantiers présentent un intérêt particulier en UDLVRQ�GHV�GLƸFXOW«V�UHQFRQWU«HV�VXU�OH�WUDF«�HW�OD�ID©RQ�dont il a été possible de les surmonter.Ũ�/HV�WUDYHUV«HV�GH�6HLQH�HW�DXWUHV�FRXUV�GšHDX

Les cours d’eau tels que la Seine représentent un obs-tacle naturel majeur dans la région parisienne.'DQV�3DULV� LQWUD�PXURV�� DXFXQH� UDGLDOH� ���� ���� 9�QH�WUDYHUVH� OH�ƷHXYH��HW�VHXOH�XQH� OLDLVRQ��������9� LQVWDO-O«H� HQ� ����� HƵHFWXH� OD� WUDYHUV«H�� DX�QLYHDX� GX�SRQW�Gš,«QD��/šDXWUH�FRXUV�GšHDX�WUDYHUV«�¢�3DULV�HVW�OH�FDQDO�GH�Oš2XUFT��/H�SDVVDJH�HVW�HƵHFWX«�¢�GHX[�UHSULVHV�SDU�XQH�galerie souterraine.

PASSERELLEIVRY-CHARENTON

CHAPITRE 3

Page 65: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS65

une étude technique approfondie, en partenariat avec l’exploitant de l’ouvrage. Dans ces cas précis, les objectifs recherchés sont la protection mécanique de la liaison ainsi que la diminution au maximum du poids supplé-mentaire à supporter par l’ouvrage d’art./RUVTXH� OH� SDVVDJH� QH� SHXW� SDV� VšHƵHFWXHU� GDQV�un pont, des passerelles techniques peuvent être construites spécialement pour le passage des câbles. Dans ce cas, les câbles sont installés dans un fourreau inséré à l’intérieur de la passerelle. Par exemple, la passe-relle industrielle d’Ivry-Charenton est construite en 1929 VS«FLDOHPHQW�¢�FHW�HƵHW�

UN PONT CANTILEVERPOUR IVRY-CHARENTON

La passerelle d'Ivry-Charenton est construite par la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris, la CPDE et les trois sociétés qui constitueront « Inter-Paris » (Union d’Électricité, Société d’Électricité de la Seine et Société d’Électricité de Paris). L’objectif est de construire un ouvrage destiné uniquement à la traversée des câbles issus de l’usine d’Ivry, seule la traversée piétonne étant prévue. Ce câble accueillera, entre autres et dans un premier temps, les câbles 63 000 V de la CPDE desti-nés à alimenter le poste de Nation en reliant le poste de Villejuif à celui de Charenton.Pour sa construction, la technologie adoptée est le pont cantilever. D’une longueur totale de 214 m, il a une por-tée de 135 m entre les deux piles construites dans la Seine. Les travées latérales fonctionnent comme des contrepoids. Ce pont détiendra, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le record en termes de portée pour un pont cantilever en poutre béton, ce qui en fait un ouvrage remarquable parmi les ponts modernes. Un caisson en béton armé, aménagé sur la passerelle, per-met d’assurer la protection des câbles qu’il contient.Une autre passerelle, construite pour transporter des câbles électriques, située au niveau de l’ancienne cen-trale électrique quai Blanqui à Alfortville, est aujourd’hui détruite.À partir des années 1960, des techniques de pose par ensouillage ou en sous-œuvre ont fait leur apparition, permettant aux câbles de passer sous les cours d’eau.

TRAVERSÉE DE LA SEINE À CHATOU

��3DULV��GHV�GLƸFXOW«V�SDUWLFXOLªUHV�VRQW�UHQFRQWU«HV�

DX�YRLVLQDJH�GX�P«WUR��(Q�GHKRUV�GH�TXHOTXHV�H[FHSWLRQV��

OHV�WXQQHOV�GX�P«WUR�GH�3DULV�VRQW�SURFKHV�GH�OD�VXUIDFH�

HQ�UDLVRQ�GH�OD�QDWXUH�K«W«URJªQH�GX�VRO�SDULVLHQ�TXL�

HPS¬FKH�OH�FUHXVHPHQW�HQ�JUDQGH�SURIRQGHXU��&HWWH�IDLEOH�

SURIRQGHXU�REOLJH�OHV�OLJQHV�¢�VXLYUH�OšD[H�GHV�UXHV�GH�3DULV��

/RUVTXH�OH�WUDF«�GšXQH�OLDLVRQ�HVW�DPHQ«�¢�GHYRLU�FURLVHU�

XQH�OLJQH�GH�P«WUR��OHV�«WXGHV�IRQW�J«Q«UDOHPHQW�HQ�VRUWH�

TXH�OHV�F¤EOHV�SDVVHQW�DX�GHVVXV�GX�WXQQHO��3DUIRLV��OD�

SURIRQGHXU�GX�KDXW�GX�WXQQHO�QšHVW�SDV�VXƸVDQWH�SRXU�

DVVXUHU�XQH�SURIRQGHXU�GH�FKDUJH�JDUDQWLVVDQW�OD�V«FXULW«�

GHV�F¤EOHV��'DQV�FH�FDV��GHV�DFFRUGV�DYHF�OHV�VHUYLFHV�

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OH�KDXW�GX�WXQQHO�DƟQ�TXH�OD�OLDLVRQ�SXLVVH�SDVVHU��

VRLW�SRXU�IDLUH�SDVVHU�OD�OLDLVRQ�VRXV�OH�WXQQHO�GX�P«WUR�

LE CROISEMENT AVEC LES TUNNELS DU MÉTRO

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Page 66: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

66

TRAVERSÉES DU PÉRIPHÉRIQUE ET AUTRES VOIES DE TRANSPORT

Pour venir alimenter la ville de Paris, il a été nécessaire de franchir des obstacles. Les axes routiers importants et les voies ferrées ne peuvent pas être traversés par ouverture de tranchées.C’est le cas avec le périphérique Parisien qui est traversé 20 fois par des liaisons 225 000 V. Diverses solutions sont adoptées. Sur la liaison Turgot-Saint-Ouen, la liai-son franchit le périphérique par la galerie Edison, de construction bien antérieure, et ne pose pas de pro-blème particulier. Dans d'autres cas, la liaison emprunte un pont franchissant le périphérique ou passe sous la chaussée du périphérique.6XU�FHUWDLQV�SRLQWV��LO�DUULYH�TXH�OHV�GLƸFXOW«V�VRLHQW�SOXV�grandes. Devant l’impossibilité de creuser une tranchée traversant le périphérique, des passages en sous-œuvre VRQW� HƵHFWX«V�� 3DU� H[HPSOH�� HQ� ������ VXU� OD� OLDLVRQ��Gambetta (XVIIIe)-Malassis (Montreuil-sous-Bois), un mi-cro-tunnel, situé à 6,50 m de profondeur et de un mètre de diamètre, permet de franchir le boulevard périphé-ULTXH�SDU�XQH�WUDYHUV«H�GH����P�En 2000, la réalisation de la liaison entre les postes Am-père de Saint-Denis et de La Courneuve a employé la technique de forage dirigé pour franchir une ligne double de tramway et quatre voies de circulation.Au total, dans la région parisienne, 7 800 m de liaisons VRQW� HƵHFWX«HV� HQ� VRXV�ĕXYUH� SRXU� OD� WUDYHUV«H� GH�voies routières ou ferrées.

LA TECHNIQUE DE L’ENSOUILLAGE

'ªV�������OšHQVRXLOODJH�HVW�XWLOLV«�ORUV�GH�OD�WUDYHUV«H�GH�OD�Seine à Chatou, sur la liaison Rueil-Le Pecq 63 000 V. En 2006, ce tronçon est relevé sur 270 m par un forage dirigé. La traversée de la Seine, sur la liaison Cormeilles-Nanterre ��������9��VH�IDLW�GDQV�XQ�SUHPLHU�WHPSV��HQ�������SDU�ensouillage. À cette occasion, quatre tubes sont installés mais seuls deux contiennent des câbles. Les deux autres sont installés en prévision de l’augmentation des be-soins. Comme prévu, cette liaison aura ensuite besoin Gš¬WUH�UHQIRUF«H�HW�FšHVW�HQ������TXšXQH�QRXYHOOH�OLDLVRQ�double est installée en parallèle. Les deux tubes vides LQVWDOO«V�HQ������VRQW�DLQVL�UHPSOLV��&HW�H[HPSOH�PRQWUH�une certaine vision de l’avenir par EDF, dont des déci-VLRQV�SULVHV�SOXV�GH����DQV�DXSDUDYDQW�SHUPHWWHQW�GH�réduire considérablement les frais de mise en œuvre liés ¢�OD�WUDYHUV«H�GX�ƷHXYH��'šDXWUHV�WUDYHUV«HV�VRQW�HƵHFWX«HV�HQ�VRXV�ĕXYUH��(Q������� VXU� FHWWH� P¬PH� OLDLVRQ� &RUPHLOOHV�1DQWHUUH� 225 000 V, la Seine est traversée au niveau de l’île 6DLQW�0DUWLQ�SDU�IRUDJH�GLULJ«�VXU�����P�En dehors de la Seine, d’autres cours d’eau tels que le canal de l’Ourcq représentent un obstacle. Ainsi, en ������ XQ� PLFUR�WXQQHOLHU� HVW� XWLOLV«� VXU� OD� OLDLVRQ� Avenir-Romainville pour la traversée du canal.En région parisienne, on compte près de 2 500 m de OLDLVRQV�FXPXO«HV�HƵHFWXDQW�XQ�SDVVDJH�GH�FRXUV�GšHDX�en sous-œuvre.

L’ensouillage permet de traverser un cours d’eau lorsque le passage par un pont existant n’est pas possible.

/H�F¤EOH�HVW�SRV«�DX�IRQG�GX�OLW�GX�ƠHXYH��GDQV�XQH�VRXLOOH�SU«DODEOHPHQW�FUHXV«H�

La technique d’ensouillage se déroule en trois étapes : la réalisation d’une tranchée immergée désignée

SDU�OD�VRXLOOH��OD�PLVH�HQ�SODFH�GHV�IRXUUHDX[�HW�OH�UHPEOD\DJH�GH�OD�WUDQFK«H��8QH�IRLV�OHV�IRXUUHDX[�

PLV�HQ�SODFH�HW�OD�WUDQFK«H�UHPEOD\«H��OHV�F¤EOHV�VRQW�WLU«V�GDQV�OHV�IRXUUHDX[�¢�SDUWLU�GšXQH�EHUJH��

L’ensouillage présente l’avantage de pouvoir franchir facilement des cours d’eau sans avoir

¢�FRQVWUXLUH�XQH�SDVVHUHOOH��7RXWHIRLV��OD�SRVH�GH�F¤EOHV�VRXV�OH�OLW�GH�YRLHV�QDYLJDEOHV�Q«FHVVLWH�TXH�OH�WUDƟF�

VRLW�LQWHUURPSX�GXUDQW�OHV�RS«UDWLRQV�GšH[FDYDWLRQ�HW�GH�SRVH��'H�SOXV��OD�FRQIHFWLRQ�GHV�IRXUUHDX[�LPSRVH�

XQH�HPSULVH�GH�FKDQWLHU�LPSRUWDQWH�VXU�XQH�EHUJH��&HWWH�WHFKQLTXH�QHVW�SDV�XWLOLV«H�¢�3DULV�

mais seulement en banlieue.

QU’EST-CE QUE L’ENSOUILLAGE ?

CHAPITRE 3

Page 67: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS67

TRAVERSÉE DE LA SEINE À CHATOU

LE

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Page 68: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

68CHAPITRE 4

Page 69: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CHAPITRE 4

VIE DES LIAISONS SOUTERRAINES ÉLECTRIQUES

Vieillissement, claquages électriques, points chauds, «FUDVHPHQWũ�OHV�FDXVHV�GšDYDULHV�GLƵªUHQW�VHORQ�OHV�WHFKQRORJLHV�� 8QH�SDUW�LPSRUWDQWH�GHV�LQFLGHQWV�VXUYLHQW�GDQV�OHV�SUHPLªUHV�DQQ«HV� GH�OD�YLH�GX�F¤EOH�

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS69

Page 70: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

es incidents de câbles peuvent entraîner des perturbations sur le fonctionnement du réseau élec-WULTXH��0¬PH�VL�OD�ƶDELOLW«�HVW�XQH�SULRULW«�SRXU�OHV�IDEUL-cants de câbles et les exploitants du réseau, les incidents sont inévitables./HV� F¤EOHV� «OHFWULTXHV� SHXYHQW� ¬WUH� DƵHFW«V� SDU� GHX[�FDW«JRULHV�GH�G«IDXWV�GLƵ«UHQWV��� des défauts d’origine interne, provoqués par le

vieillissement et les contraintes diélectriques auxquelles les câbles sont soumis,

des défauts mécaniques causés par l’environnement et notamment par des agressions externes.

LES PÉRIODES DE LA VIE DES CÂBLES/DPDUWLQH�GLVDLW��GDQV�OXQH�GH�VHV�SR«VLHV���m�Objets inanimés,

avez-vous donc une âme ? ». Certains spécialistes des câbles souterrains de transport sont convaincus que les câbles en RQW�XQH�HW�LOV�DLPHQW�¢�HƵHFWXHU�XQ�SDUDOOªOH�HQWUH�Oš«YROXWLRQ�du comportement des câbles et la vie des êtres vivants.En ce qui concerne le comportement des câbles, on parle GH� OD�m�YLH�}�GšXQ�F¤EOH�HW�RQ�GLVWLQJXH�SURJUHVVLYHPHQW�trois périodes dans cette vie, en fonction du taux de défail-ODQFH���OD�S«ULRGH�GH�m�MHXQHVVH�}��OD�S«ULRGH�GH�m�PDWXULW«�}�HW�OD�S«ULRGH� GH�m� V«QLOLW«� }� �YRLU� JUDSKH� FL�FRQWUH���0DOJU«�tous les soins apportés à la réalisation de ces liaisons, le QRPEUH�GšDYDULHV�UHQFRQWU«HV�HVW�WUªV�LPSRUWDQW�ORUV�GHV�SUHPLªUHV� DQQ«HV� GšH[SORLWDWLRQ�� &H� WDX[� GH� G«IDLOODQFH�«OHY«�FRUUHVSRQG�¢�XQH�S«ULRGH�R»�Vš«OLPLQHQW�OHV�«FKDQ-WLOORQV� GH� GXU«H� GH� YLH� EUªYH�� «FKDQWLOORQV� TXL� FRUUHV-pondent généralement à des défauts de fabrication. 'DQV�XQ�GHX[LªPH�WHPSV��DX�ERXW�GH�TXHOTXHV�DQQ«HV��FH�WDX[�G«FURLW�HW� VH� VWDELOLVH� �� FšHVW� OD�S«ULRGH�Gš¤JH�P½U�GX�câble. Les défauts qui surviennent sont dus à des agressions H[WHUQHV�RX�¢�GHV�SK«QRPªQHV�LQG«SHQGDQWV�GX�YLHLOOLVVH-ment du câble. Cette période est la plus longue dans la vie d’un câble.(QƶQ��OD�WURLVLªPH�S«ULRGH��GLWH�WURLVLªPH�¤JH��HVW�FHOOH�R»�OH� WDX[�GH�G«IDLOODQFH�HVW�FURLVVDQW��/HV�SK«QRPªQHV�GH�vieillissement interviennent de plus en plus et des poli-tiques de remplacement doivent être mises en place pour améliorer le fonctionnement général du réseau.Ce découpage de la vie d’un câble est une tendance générale. Certains des câbles installés ont largement dépassé la moyenne d’âge des câbles de leur généra-WLRQ��/HXU�GR\HQ��¤J«�GH����DQV��HVW�WRXMRXUV�HQ�ERQ�«WDW�de fonctionnement.En ce qui concerne les défauts internes, le comporte-ment d’un câble et l’origine des avaries dépendent des WHFKQRORJLHV�GH�F¤EOH�

70

LES ALÉAS DE LA VIE DES CÂBLES

PÉRIODES DE VIE D’UN CÂBLE

TAUX

DE

DÉFAILLANCE

Période de jeunesse Période de maturité

Période de sénilité

L

CHAPITRE 4

Page 71: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS71

L’installation de câbles de tension 63 000 V autour de Paris est une innovation majeure

dans les années 1920. Entre 1922 et 1923, la longueur des liaisons souterraines 63 000 V mises en

service passe de 0 à 76 km et atteint 300 km en 1930. Toutes ces liaisons de transport étant tripolaires,

un km de liaison contient en réalité trois km de câbles. Ce sont donc 900 km de câbles 63 000 V qui sont

en service en 1930.

Pour la première année, sur les seuls 76 km de liaisons, on compte 30 claquages. Soit un claquage

par an tous les 2 500 m de liaison.

Après une période de 5 ans marquée par un taux de défaillance important, celui-ci se stabilise à partir

de 1927 à une moyenne d’un claquage annuel tous les 12,5 km. C’est la période de maturité du câble.

Cette période est quelque peu perturbée par les dégâts subis pendant les bombardements

de la région parisienne entre 1940 et 1944. Le bon fonctionnement général de ces câbles traduit

le succès de ce réseau novateur.

(QƟQ��¢�SDUWLU�GHV�DQQ«HV�������OHV�SK«QRPªQHV�GH�YLHLOOLVVHPHQW�LQWHUYLHQQHQW�HW�OH�WDX[�

de défaillance augmente.

LE DÉBUT DE VIE DES CÂBLES 63 000 V DES ANNÉES 1920

RÉPARATION D’UNE LIAISON

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 72: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

LES CÂBLES AU PAPIER IMPRÉGNÉ SANS PRESSION, UNE TECHNOLOGIE VIEILLISSANTEUne partie importante des claquages touche les câbles DX� SDSLHU� LPSU«JQ«� VDQV� SUHVVLRQ� HQ� ƶQ� GH� YLH�� &HV�câbles ont une moyenne d’âge de plus de 50 ans ����DQV�HQ�������En 2007, les câbles au papier imprégné représentent �����GHV�DYDULHV�DORUV�TXšLOV�QH�FRQVWLWXHQW�TXH������GHV�F¤EOHV�HQ�IRQFWLRQQHPHQW��/HV�FDPSDJQHV�GH�UHOªYH�HW�la mise hors conduite des câbles de technologie PI, ont FRQGXLW� ¢� XQH� EDLVVH� GX� QRPEUH� GšDYDULHV�� (Q� ��������FHWWH� WHFKQRORJLH� UHSU«VHQWH� ��� �� GHV� DYDULHV� DYHF� �����GX�SDUF�

/HV� F¤EOHV� DX� SDSLHU� LPSU«JQ«� VDQV� SUHVVLRQ� VRQW� OH�VLªJH� GH� QRPEUHX[� G«IDXWV� VLWX«V� SULQFLSDOHPHQW� HQ�SOHLQ� F¤EOH��&HV�FODTXDJHV� VRQW�SULQFLSDOHPHQW�GXV�DX�YLHLOOLVVHPHQW�QDWXUHO�GHV�F¤EOHV�HW�SDUIRLV�DX[�G«IDXWV�GH�IDEULFDWLRQ�FRQVWDW«V�FKH]�FHUWDLQV�IDEULFDQWV�

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/H�YLHLOOLVVHPHQW�HVW�XQ�SK«QRPªQH�HVVHQWLHOOHPHQW�G½�¢� OD� WHPS«UDWXUH�� ,O� HVW� GšDXWDQW� SOXV� PDUTX«� TXH� OHV�cycles de fonctionnement sont répétés et la tempéra-WXUH�«OHY«H��/H� YLHLOOLVVHPHQW� GH� OšLVRODQW�HQ�SDSLHU� LPSU«JQ«�HW� GH�Oš«FUDQ�P«WDOOLTXH�VRQW�OHV�GHX[�SK«QRPªQHV�HQWUD°QDQW�OH�FODTXDJH�GH�FHV�F¤EOHV�

Ũ��/H�YLHLOOLVVHPHQW�GH�OšLVRODQW

/H�YLHLOOLVVHPHQW�GH�OšLVRODQW�VH�WUDGXLW�SDU�XQH�G«JUDGD-WLRQ� GH� OD� PDWLªUH� GšLPSU«JQDWLRQ�HW� OD� IUDJLOLVDWLRQ� GX�SDSLHU�� /D� G«JUDGDWLRQ� GHV� SHUIRUPDQFHV� GšLVRODWLRQ���������caractérisée par l’apparition d’arborescences sur le SDSLHU��SHXW�FRQGXLUH�MXVTXšDX�FODTXDJH�

Ũ��/H�YLHLOOLVVHPHQW�GHV�«FUDQV�GH�SORPE

/D�S«Q«WUDWLRQ�GšKXPLGLW«�SDU�YLHLOOLVVHPHQW�GHV�«FUDQV�GH�SORPE�HVW�DXVVL�XQ�IDFWHXU�GšDYDULHV��6RQ�ERQ�FRPSRUWH-PHQW� P«FDQLTXH� SODFH� OH� SORPE� HQ� SUHPLªUH� SRVLWLRQ�SRXU�OD�U«DOLVDWLRQ�GHV�«FUDQV�GH�F¤EOHV��&HSHQGDQW��VRX-PLV�GH� ID©RQ�SURORQJ«H�HW�U«JXOLªUH�¢�GHV�WHPS«UDWXUHV�XQ�SHX�«OHY«HV��OH�SORPE�WHQG�¢�VH�UHFULVWDOOLVHU��&H�SK«QR-PªQH�FU«H�GHV�ƶVVXUHV�HW�HQWUD°QH�OD�SHUWH�GHV�SURSUL«W«V�Gš«WDQFK«LW«�GX�SORPE�

72

53 ANS :MOYENNE 'š�*(�'(6�&�%/(6�AU PAPIER IMPRÉGNÉ

CHAPITRE 4

Page 73: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS73

VUE D’UN CHANTIER DE RÉPARATION

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 74: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

LES CÂBLES SOUS PRESSION D’HUILE OU DE GAZ SONT SUJETS AUX FUITES

Le phénomène de vieillissement de l’isolant n’est pas si-JQLƶFDWLI�SRXU� FH� W\SH� GH� F¤EOHV�� ,O�HVW�TXDVL� LQH[LVWDQW�GDQV�OH�FDV�GHV�F¤EOHV�¢�SUHVVLRQ�GšKXLOH�FDU�OH�PDLQWLHQ�HQ�SUHVVLRQ�GH�OšLVRODWLRQ�SULQFLSDOH�«YLWH�VD�G«JUDGDWLRQ�/HV� DYDULHV� VRQW� FRQVWLWX«HV�� SRXU� OšHVVHQWLHO�� SDU� GHV�IXLWHV�GšKXLOH�DƵHFWDQW�GHV�F¤EOHV�¢�KXLOH�ƷXLGH���HOOHV�VRQW�J«Q«UDOHPHQW�GXHV�¢�GHV�IDWLJXHV�ORFDOLV«HV�GH�OD�JDLQH�GH�SORPE��SURYRTX«HV�SDU�GHV�FRQWUDLQWHV�WKHUPRP«FD-QLTXHV��GHV�YLEUDWLRQV�RX�OD�FRUURVLRQ��6XU�OHV�F¤EOHV�¢�JD]��HQ�FDV�GH�FODTXDJH��OD�SURSDJDWLRQ�GšXQH�RQGH� VRQRUH� GDQV� OH� F¤EOH�SHXW�SURYRTXHU� GHV�

G«J¤WV�VXU�OHV�H[WU«PLW«V��&šHVW�OXQH�GHV�UDLVRQV�TXL�RQW�SRXVV«�¢�OšDEDQGRQ�GH�FHWWH�WHFKQRORJLH�/HV�F¤EOHV�RO«RVWDWLTXHV��VRXV�WXEH�DFLHU��VRQW�UREXVWHV�HW� U«VLVWHQW� ELHQ� DX[� FRQWUDLQWHV� GH� OšHQYLURQQHPHQW��+RUV�G«IDXWV�GH�IDEULFDWLRQV�ODWHQWV�RX�DJUHVVLRQV��OD�SOX-SDUW�GHV�DYDULHV�VRQW�OL«HV�¢�OšHPEDOOHPHQW�WKHUPLTXH��/D�SUHVVLRQ�GH�OšKXLOH�DVVXUH�OD�TXDOLW«�GH�OšLVRODWLRQ��/HV�OLDL-VRQV�VRQW�SURW«J«HV�FRQWUH� OHV�DYDULHV�SURYRTX«HV�SDU�XQH�DEVHQFH�GH�SUHVVLRQ�SDU�XQH�DODUPH�TXL�G«FOHQFKH�OD� PLVH� KRUV� WHQVLRQ� GH� OD� OLDLVRQ�HQ� FDV� GH�EDLVVH� GH�SUHVVLRQ�6L�OHXU�WDX[�GšDYDULH�HVW�OXQ�GHV�SOXV�IDLEOHV��OHXU�U«SDUD-WLRQ�HVW�UHODWLYHPHQW�ORQJXH��MXVTXš¢�GHX[�PRLV��

CLAQUAGE SUR CÂBLE OLÉOSTATIQUE 225 000 V

74CHAPITRE 4

Page 75: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

Le dépassement des valeurs d’origine ayant servi au di-mensionnement de la liaison peut entraîner rapidement la montée en température du câble au-dessus de la va-leur nominale admissible. L’augmentation incontrôlée de la température du câble en dehors des limites d’étude entraîne un dessèchement et une augmentation de la résistivité du sol, ne permet-tant plus d’assurer la dissipation de chaleur. Ce phénomène est appelé emballement thermique.

LES AGRESSIONS DE CÂBLES

Les câbles électriques sont également soumis à d'autres contraintes mécaniques permanentes ou accidentelles. /HV� SULQFLSDOHV� «WDQW� Oš«FUDVHPHQW� GHV� F¤EOHV�� OšDƵRXLO-lement, l’atteinte directe des câbles, la construction d'ouvrages à proximité des câbles.ÉYLGHPPHQW��OHV�EOHVVXUHV�P«FDQLTXHV�WRXFKHQW�LQGLƵ«-remment toutes les technologies de câbles. Elles sont en général à l'origine de nombreuses avaries de câbles (dé-fauts de gaines, fuite d'huile ou de gaz, pénétration d'humidité dans les câbles isolés au papier imprégné et au polyéthylène, câbles arrachés, etc.). Celles-ci mettent en péril la vie des personnes travaillant à proximité des câbles. Face à ces risques, en 1965, le formulaire de « DICT » (Déclaration d’intention de commencement de

CLAQUAGE SUR CÂBLE PEHD 225 000 V

LES CÂBLES À ISOLATION SYNTHÉTIQUE RESTENT EXPOSÉS À LA PÉNÉTRATION D'HUMIDITÉ

Le seul véritable phénomène connu sur les câbles à isola-tion synthétique est lié à la pénétration d’humidité, principalement sur les premières générations de câbles secs à écran cuivre non étanche.Des barrières d’étanchéité sont ensuite mises en place sur les générations suivantes de câbles à isolation synthétique.En 225 000 V, les claquages observés sur les liaisons à isolation synthétique sont souvent consécutifs à des dé-fauts de montage, notamment au niveau des extrémités et des jonctions.

L’INSTABILITÉ THERMIQUE

La puissance limite transmissible par un câble souterrain dépend des phénomènes thermiques liés aux pertes et aux caractéristiques thermiques des sols. La température maximale de fonctionnement est limitée par les maté-riaux d’isolation. Ainsi, sur les câbles au papier imprégné sans pression, la température maximale admissible au niveau de l’âme conductrice est de 60 °C. Elle est de 80 °C sur un câble oléostatique et de 90 °C sur la dernière génération de câbles à isolation polyéthylène réticulé. Au-delà de cette température imposée par la technologie, des points chauds peuvent entraîner des claquages par vieillisse-ment et instabilité thermique.Les études préalables à la réalisation d’une liaison per-mettent de déterminer la technologie de câble et la section des conducteurs. Les paramètres pris en compte sont la tension de service, le régime de charge mais aussi l’environnement de la liaison (résistivité thermique des sols, profondeur, voisinage d’autres sources de chaleur…). Or, il arrive que l’environnement d’une liaison subisse des PRGLƶFDWLRQV�DX�FRXUV�GH�VD�YLH��'DQV�FHV�FDV�SU«FLV�� OD�liaison fonctionne en dehors du cadre pour lequel elle a été conçue lors des études.

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS75

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 76: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

76

WUDYDX[��HVW�FU««��DƶQ�TXH� OHV�HQWUHSULVHV�YRXODQW�HƵHF-WXHU� GHV� WUDYDX[� VRXWHUUDLQV� SXLVVHQW� FRQQD°WUH�Oš«YHQWXHOOH�SU«VHQFH�GšRXYUDJHV�¢�SUR[LPLW«�(Q� ������ OD� IRQFWLRQ� GH� FRQWUHPD°WUH�HQYLURQQHPHQW�HVW�FU««H�DX�VHLQ�GHV�«TXLSHV�GH�PDLQWHQDQFH�GHV�F¤EOHV��6RQ�U¶OH�HVW�GH�FRQVHLOOHU�OHV�HQWUHSULVHV�HQYLVDJHDQW�GšHƵHFWXHU�GHV�WUDYDX[�¢�SUR[LPLW«�GšRXYUDJHV�+7%�VRXWHUUDLQV�$X�WRWDO��GDQV� OHV�DQQ«HV�������RQ�FRPSWDLW�HQ�U«JLRQ�SDULVLHQQH�HQWUH����HW����DWWHLQWHV�GLUHFWHV�GHV�F¤EOHV�SDU�DQ�VXU�OH�U«VHDX�GH�WUDQVSRUW�ORUV�GH�WUDYDX[��(Q�������RQ�HQ�FRPSWH�GL[��DORUV�TXH�SDUDOOªOHPHQW�OH�U«VHDX�VšHVW�FRQVLG«UDEOHPHQW� G«YHORSS«�� 'DQV� OšHQVHPEOH� GH� OD������U«JLRQ�SDULVLHQQH�� LO�HVW�SDVV«�GH�����NP�GH� OLDLVRQV�HQ������¢�������NP�HQ������

UNE NETTE DIMINUTION DU TAUX D’AVARIES

2Q� YRLW� LFL� TXH� GHV� DYDULHV� SHXYHQW� VXUYHQLU� VXU� OHV�F¤EOHV��OHV�UHQGDQW�LQGLVSRQLEOHV�SHQGDQW�SOXVLHXUV�MRXUV��&HSHQGDQW��OD�V«FXULW«�GšDOLPHQWDWLRQ�HQ�«OHFWULFLW«�GH�OD�YLOOH�GH�3DULV�HVW�OšREMHFWLI�TXL�JXLGH�OHV�G«FLVLRQV�GšRUJDQL-VDWLRQ� GX� U«VHDX� SDULVLHQ� GHSXLV� VHV� RULJLQHV�� 'HSXLV�ORQJWHPSV��FHWWH�V«FXULW«�HVW�JDUDQWLH�SDU�XQ�U«VHDX�RU-JDQLV«�VHORQ�XQH�VWUXFWXUH�HW�GHV�PRGHV�GšH[SORLWDWLRQ�VS«FLƶTXHV��/H� U«VHDX� RƵUH� XQH� ERQQH� V«FXULW«� GšDOLPHQWDWLRQ� YLV�¢�YLV�GHV�LQFLGHQWV�GH�JUDQGH�DPSOHXU���GHSXLV�Oš«Y«-QHPHQW�QDWLRQDO�GX����G«FHPEUH�������TXL�D�SORQJ«�OHV�WURLV�TXDUWV�GH� OD�)UDQFH�GDQV� OH�QRLU�� LO�Qš\�D�SDV�HX�GH�FRXSXUH�J«Q«UDOLV«H�VXU�OšHQVHPEOH�GH�OšÎOH�GH�)UDQFH�/HV� LQYHVWLVVHPHQWV� HW� OšDP«OLRUDWLRQ� GH� OD� ƶDELOLW«� GHV�F¤EOHV�� FRQMXJX«V� DYHF� OHV�SROLWLTXHV� GH� PDLQWHQDQFH�PLVHV�HQ�SODFH��FRQGXLVHQW�¢�OD�GLPLQXWLRQ�GX�WDX[�GšDYD-ULHV��$LQVL��HQ�U«JLRQ�SDULVLHQQH��OH�WDX[�GšDYDULHV�DWWHLJQDLW������ DYDULH� SDU� NP� HQ� ������ VRLW� XQH� DYDULH� WRXV� OHV��������������NP�HQ�PR\HQQH�� (Q�������FH� WDX[�HVW� O«JªUHPHQW�LQI«ULHXU� ¢� ������� VRLW� XQH� DYDULH� WRXV� OHV� � ��� NP� HQ�PR\HQQH�

/H�U«VHDX�«OHFWULTXH�UHSU«VHQWH�XQ�HQMHX�VWUDW«JLTXH�HW�VD�GHVWUXFWLRQ�SHUPHW�GH�J¬QHU�FRQVLG«UDEOHPHQW�OšDFWL-YLW«� «FRQRPLTXH� HW� LQGXVWULHOOH� GHV� YLOOHV� WRXFK«HV� HW�OšRUJDQLVDWLRQ�GHV�WURXSHV�DOOHPDQGHV�/H� U«VHDX� GH� WUDQVSRUW� Gš«OHFWULFLW«�� GH� OD� P¬PH� ID©RQ�TXH�OH�U«VHDX�GH�WUDQVSRUW�IHUURYLDLUH��FRQVWLWXH�XQH�FLEOH�SULRULWDLUH�SRXU� OHV�U«VLVWDQWV�HW� OšDYLDWLRQ�DOOL«H��0¬PH�VL�OHV�SRVWHV�GH�WUDQVIRUPDWLRQ�VRQW�SULQFLSDOHPHQW�YLV«V��OHV� OLDLVRQV� «OHFWULTXHV� VRQW� «JDOHPHQW� GHV� FLEOHV� GH�FKRL[�� 3OXV� IDFLOHPHQW� DFFHVVLEOHV� TXH� OHV� PR\HQV� GH�SURGXFWLRQ��OHXU�GHVWUXFWLRQ�QH�FRPSURPHW�SDV�GH�PD-QLªUH�GXUDEOH�OD�UHFRQVWUXFWLRQ�GšDSUªV�JXHUUH��

LA « GUERRE ÉLECTRIQUE »/HV�LQVWDOODWLRQV�«OHFWULTXHV�IRQW�DLQVL�OšREMHW�GšDW-

WDTXHV� LQFHVVDQWHV�� (Q� G«FHPEUH� ������ IDFH� ¢�OšDXJPHQWDWLRQ�GHV�LQFLGHQWV��XQ�FRUSV�GH�SROLFH�VS«FLDO��FKDUJ«�GH�OD�JDUGH�GHV�LQVWDOODWLRQV�«OHFWULTXHV��HVW�FU««�SDU�OH�PLQLVWªUH�GH�OD�3URGXFWLRQ�,QGXVWULHOOH�HW�GX�7UDYDLO�SRXU�SURW«JHU�OHV�SRVWHV�GH�WUDQVIRUPDWLRQ�HW�OHV�OLDLVRQV�«OHFWULTXHV�DX[�S«ULSK«ULHV�GHV�JUDQGHV�YLOOHV��GRQW�3DULV��0DOJU«�FHOD��OH�QRPEUH�GH�VDERWDJHV�GLQVWDOODWLRQV�«OHF-WULTXHV� HVW� WUªV� LPSRUWDQW�� VXUWRXW� HQ� ������ R»� OD�FRQQH[LRQ�DYHF�OH�0DVVLI�&HQWUDO��]RQH�PDMHXUH�GH�SUR-GXFWLRQ� Gš«QHUJLH� K\GUR«OHFWULTXH�� HVW� LQWHUURPSXH� ¢�SOXVLHXUV� UHSULVHV�� (Q�DR½W� ������ OšHQVHPEOH� GX� U«VHDX�HVW�G«U«JO«�SDU�OHV�DFWLRQV�GH�GHVWUXFWLRQ��

LA SECONDE GUERRE MONDIALE

CHAPITRE 4

Page 77: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS77

En particulier, Marcel Paul, ouvrier mécanicien et résis-tant très actif dans le secteur de l’énergie électrique, connaissait l’enjeu des liaisons électriques. D’après son témoignage, lors de son arrestation en novembre 1941, LO�SODQLƶDLW� OD� GHVWUXFWLRQ� GHV� F¤EOHV� VRXWHUUDLQV� UHOLDQW�l’usine de Saint-Ouen à Paris.

Le poste de Chevilly est le point d’arrivée de l’énergie hydroélectrique en provenance du Massif Central

et des Pyrénées, et le point de départ d’une partie des liaisons souterraines à destination de Paris.

Il constitue, avec les postes de Fallou (Gennevilliers) et de Villevaudé, l'une des trois sources assurant

l’alimentation électrique de Paris. Il assure également l’alimentation de la ligne ferroviaire Paris-Orléans

utilisée par les Allemands pour d’importants convois militaires.

Le 3 octobre 1943, un raid aérien vise le poste de Chevilly. Le groupe « Lorraine », appartenant aux

)RUFHV�$«ULHQQHV�)UDQ©DLVHV�/LEUHV��EDV«�HQ�$QJOHWHUUH��HƷHFWXH�XQ�ERPEDUGHPHQW�DƟQ�GH�G«WUXLUH�

ce point stratégique. Pierre Mendès France, membre de

l’équipage, racontera par la suite le déroulement de l’attaque.

L’emplacement du poste, en pleine agglomération parisienne,

et la volonté de limiter le nombre de victimes civiles obligent

OHV����DYLRQV�GX�JURXSH�¢�HƷHFWXHU�XQ�ERPEDUGHPHQW�¢�WUªV�

basse altitude. Au total, près de 25 bombes sont larguées

à proximité du poste électrique.

Une majorité des transformateurs sont détruits et les départs

des câbles souterrains 63 000 V à destination d’Arcueil, Villejuif,

Tolbiac et Arrighi sont endommagés.

Bien que la destruction du poste électrique soit un succès,

le nombre de victimes est important. Un avion touché par

les canons anti-aériens allemands préfère se diriger dans la

6HLQH�DƟQ�Gš«YLWHU�Gš«YHQWXHOOHV�YLFWLPHV�VXSSO«PHQWDLUHV�

causées par une tentative d’atterrissage dans l’agglomération

parisienne.

Il s'écrase dans la Seine après avoir percuté le pont de Tolbiac,

tuant les quatre membres de l’équipage. On compte également

14 victimes civiles dans une maison touchée par une bombe,

à proximité du poste de Chevilly.

LA DESTRUCTION DU POSTE DE CHEVILLY

MODÈLE D’AVION AYANT SERVI À L’ATTAQUE AÉRIENNE DU POSTE DE CHEVILLY– 1943

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 78: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

78

PERTURBATIONS SUR LE RÉSEAU PENDANT L'ANNÉE 1944

Les actions de l’été, automne et hiver 1944 perturbent considérablement le fonctionnement du réseau d’inter-connexion. De mai à septembre 1944, les dégâts sur les lignes sont tels que les centrales hydroélectriques, princi-pales zones de production d’électricité en France, ne sont plus connectées au réseau d’alimentation de la ré-gion parisienne. Cependant, alors que les lignes aériennes et les postes de transformation font l’objet d’attaques ciblées, les cou-pures des liaisons souterraines sont généralement liées à la destruction de leur environnement. La destruction des câbles n’est pas toujours volontaire.Sur l’ensemble du réseau 63 000 V, 57 claquages, dont 40 en 1944, sont la conséquence des bombardements dans la région parisienne. De plus, ceux-ci entraînent parfois la détérioration du câble sans claquage immédiat. Jusqu’en 1946, des câbles connaissent des avaries en raison des dégâts qu’ils ont subis pendant la guerre.Ainsi, de juin à août 1944, alors que la France est deve-nue un champ de bataille, le câble 220 000 V reliant Ampère à Clichy-sous-Bois est victime des bombarde-ments le 22 juin et le 7 août 1944 à Saint-Denis. Ils en-traînent respectivement la coupure de deux gaines de plomb et la coupure d’une phase. De la même façon, le sabotage du pont de l’Union à Aulnay-sous-Bois, le 14 août 1944, provoque la coupure du câble à la traver-sée du canal de l’Ourcq. La destruction de ce câble acheminant l’énergie produite dans les Alpes et l’est de la France participe à la dégradation des conditions d’alimentation de Paris en électricité.

LES CONSÉQUENCES DE L’OCCUPATION

Durant l’Occupation, l’exploitation du réseau électrique se limitera à l’entretien curatif. Durant sept ans, entre 1939 et 1946, la longueur totale de câbles reste plafon-née à 400 km. Ce n’est qu’à partir de 1947 que le développement du réseau reprend.

Au mauvais état du réseau électrique s’ajoutent les prélè-vements allemands sur la production française et la crise charbonnière. De plus, des priorités sont établies par les autorités quant à l’alimentation de l’industrie au détri-ment de la consommation domestique. L’Occupation est donc marquée par des restrictions de consommation qui se feront plus pressantes entre 1943 et 1944. La diminution de l’éclairage et l’interdiction progressive de OšXWLOLVDWLRQ� GHV� DSSDUHLOV� «OHFWULTXHV� PRGLƶHQW��������������������l’apparence nocturne de la ville et les modes de vie des citadins./HV�FRQV«TXHQFHV�GH�Oš2FFXSDWLRQ�HW�GHV�DƵURQWHPHQWV�sont telles que la crise du secteur électrique se prolon-JHUD� MXVTXšHQ�������ELHQ�DX�GHO¢�GH� OD�ƶQ�GH� Oš2FFXSD-tion en 1944. La vie des Parisiens sera rythmée par des coupures électriques à répétition et des restrictions d’usage.

EN 1944,UNE MOYENNE DE 40 AVARIES SUR LES CÂBLES

CHAPITRE 4

Page 79: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS79

AVION BOSTON DOUGLAS

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 80: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

80CHAPITRE 5

Page 81: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CHAPITRE 5

DES HOMMES AU SERVICE DU RÉSEAU

Pour assurer la continuité d’alimentation, les opérations GH�PDLQWHQDQFH�RQW�«W«�FRQƶ«HV�GªV�OHV�DQQ«HV������¢�GHV�«TXLSHV�VS«FLDOLV«HV��$X�ƶO�GX�WHPSV��OHXUV�PLVVLRQV�RQW�«YROX«�GH�OD�U«SDUDWLRQ�GHV�DYDULHV�¢�XQH�PDLQWHQDQFH�SU«YHQWLYH�SODQLƶ«H��

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS81

Page 82: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

e réseau souterrain haute tension com-mence à se développer à partir des années 1920. Durant les premières décennies, les exploitants possèdent des groupes chargés de la maintenance du matériel élec-trique mais aucune équipe n’est alors spécialisée dans les câbles électriques à haute tension. Les liaisons sont mises en service par les constructeurs (câbliers) et ceux-ci inter-viennent directement, à la demande de l’exploitant, en cas d’avarie constatée sur leur câble. La maintenance se réduit à des réparations (maintenance curative).Au cours des années 1960, le réseau parisien subit près de 300 avaries annuelles et les constructeurs sont alors dé-passés par leur nombre. De plus, devant la complexité des

techniques et la diversité des technologies en service, les exploitants du réseau prennent conscience de l’impor-tance de la capitalisation des savoir-faire. Des hommes FDSDEOHV� GšHƵHFWXHU� GHV� U«SDUDWLRQV� VXU� OšHQVHPEOH� GHV�câbles du réseau sont formés et des équipes spécialisées, dédiées aux câbles haute tension souterrains, sont ainsi créées.

DES ÉQUIPES SPÉCIALISÉES

Ces équipes, constituées d’une douzaine de personnes, sont implantées en région parisienne puisque la majorité

82

DE 300 AVARIES PAR AN DANS LES ANNÉES 1960 À MOINS DE SEPT AUJOURD’HUI

REMBLAYAGE DE LA FOUILLE

L

CHAPITRE 5

Page 83: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

des liaisons souterraines de France s’y trouvent. Leur PLVVLRQ�HVW� GšHQWUHWHQLU� OH� U«VHDX� DƶQ� GH� U«SRQGUH� ¢� OD�nécessité croissante de continuité du service de la GLVWULEXWLRQ�Gš«QHUJLH�«OHFWULTXH��&HOD�SHUPHW�«JDOHPHQW�GH� UHJURXSHU� OHV� FRQQDLVVDQFHV� MXVTXšDORUV� SDUWDJ«HV�HQWUH� OHV�PRQWHXUV�GH�F¤EOHV�GHV�GLƵ«UHQWV�IRXUQLVVHXUV��/HV�PHPEUHV�GH�FHV�«TXLSHV�VRQW�HQ�HƵHW�FDSDEOHV�GšLQ-tervenir, en cas d’avarie, sur tous les câbles, quel que que VRLW�OH�IDEULFDQW��/HXU�SDUWLFXODULW«�HVW�GšDVVXUHU�OšHQVHPEOH�GHV�WUDYDX[�OL«V�¢�OD�PDLQWHQDQFH�GHV�F¤EOHV��$ƶQ�GšRXYULU�GHV�WUDQFK«HV��OH�WLHUV�GH�Oš«TXLSH�HVW�FRQVWLWX«�GH�WHUUDV-siers qui sont aussi aide-monteurs, assistant les monteurs dans leurs activités quotidiennes. Certains terrassiers exercent cette activité durant toute OHXU�FDUULªUH�GDQV�OšHQWUHSULVH��GšDXWUHV�GHYLHQQHQW�F¤EOHXUV�JU¤FH�¢�OšH[S«ULHQFH�TXšLOV�RQW�DFTXLVH��/HV�WHUUDVVLHUV�VRQW�LQFOXV�GDQV�OHV�«TXLSHV�F¤EOHV�MXVTXšHQ�������(QVXLWH��OHV�WUDYDX[�GH�WHUUDVVHPHQW�VRQW�FRQƶ«V�DX[�HQWUHSULVHV�VS«-FLDOLV«HV�GDQV�FH�W\SH�GšDFWLYLW«V��$XMRXUGšKXL��OHV�«TXLSHV�F¤EOHV� VRQW� FRQVWLWX«HV� XQLTXHPHQW� GH� VS«FLDOLVWHV� GX�câble et de ses accessoires.À�SDUWLU�GH�������IDFH�DX�QRPEUH�FURLVVDQW�GšDJUHVVLRQV��OD�G«FLVLRQ�HVW�SULVH�GšHƵHFWXHU�GHV�YLVLWHV�GH� WUDF«�VHPHV-WULHOOHV� SRXU� G«WHFWHU� OHV� FKDQWLHUV� RXYHUWV� VXVFHSWLEOHV�d’engendrer des dégâts./H��er�-DQYLHU�������OH�U«VHDX�GH�OD�U«JLRQ�SDULVLHQQH�HVW�divisé en trois zones : nord-ouest, sud-ouest et est. &KDTXH�]RQH�HVW�¢�OD�FKDUJH�GšXQ�JURXSH�GšH[SORLWDWLRQ��8QH�m�«TXLSH�F¤EOH�}�HVW�LQW«JU«H�¢�FKDTXH�JURXSH�GšH[-SORLWDWLRQ�� &HWWH� GLYLVLRQ� J«RJUDSKLTXH� HVW� HQFRUH� HQ�SODFH�DXMRXUGKXL�'DQV�OHV�DQQ«HV�������OH�FRQVWDW�HVW�IDLW�TXH�ERQ�QRPEUH�GšDYDULHV�SRXUUDLHQW�¬WUH�«YLW«HV�SDU�XQ�VLPSOH�FRQWU¶OH�SHU-PHWWDQW�GH�G«WHFWHU�GHV�DQRPDOLHV�DQQRQFLDWULFHV�GH�IXWXUV�FODTXDJHV��8QH�SODQLƶFDWLRQ� UHODWLYH�¢� OšHQWUHWLHQ�SU«YHQWLI�GHV�PDW«ULHOV�FRPSRVDQW�OHV�OLDLVRQV�VRXWHUUDLQHV�HVW�PLVH�HQ�SODFH���OD�PDLQWHQDQFH�SU«YHQWLYH�HVW�Q«H�6HORQ� OHV� W\SHV� GH� F¤EOHV�� FHOOH�FL�SU«FRQLVH� GšHƵHFWXHU�GHV�YLVLWHV�V\VW«PDWLTXHV�¢�GLƵ«UHQWHV�IU«TXHQFHV���YLVLWH�GH�SURWHFWLRQV�FDWKRGLTXHV�HW�GHV�UHY¬WHPHQWV�GHV�WXEHV�

acier, visite des accessoires (boîtes d’extrémités, raccords, U«VHUYRLUV�� VWDWLRQV��HW� GHV�RXYUDJHV� GšDUW� �SRQWV��SDVVH-UHOOHV�� JDOHULHV��� /HV� YLVLWHV�SHXYHQW� ¬WUH� KHEGRPDGDLUHV��mensuelles, semestrielles ou annuelles. Certains matériels VRQW�UHPSODF«V�S«ULRGLTXHPHQW��

APPARITION DU CONTREMAÎTRE ENVIRONNEMENT

&HSHQGDQW��PDOJU«�FHWWH�SODQLƶFDWLRQ��OHV�«TXLSHV�F¤EOHV�UHVWHQW� VROOLFLW«HV� SDU� XQ� QRPEUH� LPSRUWDQW� GšDYDULHV� �� OD� PDLQWHQDQFH�SU«YHQWLYH� UHVWH� PDUJLQDOH� DX�SURƶW� GH� la maintenance curative.

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS83

TRAVAUX DE TERRASSEMENT PAR AGENT D’ÉQUIPE CÂBLE – ANNÉES 1960

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 84: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

Dans les années 1980 et 1990, les câbles au papier LPSU«JQ«� DUULYHQW� HQ� ƶQ� GH� YLH� HW� VXELVVHQW� GH�QRPEUHXVHV�DYDULHV�� 8Q�EXGJHW� LPSRUWDQW�HVW� LQYHVWL�HQ� UHOªYHV� GH� F¤EOHV�SRXU� UHPSODFHU� OHV� WURQ©RQV� OHV�SOXV�DƵHFW«V��/H�FULWªUH�GH�WURLV�DYDULHV�OD�P¬PH�DQQ«H�FRQGXLW�DX�UHPSODFHPHQW�V\VW«PDWLTXH�GX�WURQ©RQ�VXU�OHV�WURLV�SKDVHV��&HV�UHOªYHV�SRUWHQW�OHXUV�IUXLWV��FKDTXH�«TXLSH�VXELW�DLQVL�PRLQV�GšXQH�WUHQWDLQH�GH�FODTXDJHV�¢�OšDQQ«H���� OD�P¬PH�S«ULRGH�� OH�QRPEUH�GšDJUHVVLRQV�UHVWH�«OHY«��,O� HVW� G«FLG«� GH� FU«HU� XQH� DFWLYLW«� VS«FLƶTXH� GDQV� OHV�

«TXLSHV� FRQFHUQDQW� OD� VXUYHLOODQFH� GHV� FKDQWLHUV� WLHUV� �� OH�FRQWUHPD°WUH�HQYLURQQHPHQW��/H�U«VXOWDW�HVW�LPP«GLDW��OH�QRPEUH�GšDJUHVVLRQV�G«FUR°W�GH����¢����SDU�DQ��/HV� UHOªYHV� FRQWLQXHQW� MXVTXšHQ� ����� HW� SHUPHWWHQW�GšDVVDLQLU�FRPSOªWHPHQW�OH�U«VHDX�VRXWHUUDLQ��$FWXHOOHPHQW��FKDTXH�«TXLSH�FRPSWH�HQWUH�FLQT�HW�VHSW�avaries par an./šHQWUHWLHQ� V\VW«PDWLTXH�� DVVRFL«� ¢� OD� VXUYHLOODQFH�ULJRXUHXVH�GHV�WUDYDX[�HƵHFWX«V�¢�SUR[LPLW«�GHV�F¤EOHV��SHUPHWWHQW� GH� U«GXLUH� OH� WDX[� GšLQGLVSRQLELOLW«� GHV�liaisons.

84

TRAVAUX DE REMBLAYAGE – ANNÉES 1960

CHAPITRE 5

Page 85: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS85

Le domaine d’activité des câbleurs est non seulement d’ordre

électrique, mais aussi hydraulique et mécanique. La confection

des jonctions et des extrémités requiert des gestes d'une très

JUDQGH�SU«FLVLRQ��(Q�UDLVRQ�GH�VD�VS«FLƟFLW«��DXFXQH�IRUPDWLRQ�

ne permet d’apprendre ce métier à l'école.

Par conséquent, certains câbleurs ont été recrutés directement

chez les monteurs de câbleries ou sont issus d’une formation

d’apprentissage aux côtés de câbleurs expérimentés. Plusieurs

années de pratique quotidienne sont nécessaires avant de

GHYHQLU�XQ�m�F¤EOHXU�}�FDSDEOH�GšHƷHFWXHU�GHV�U«SDUDWLRQV�VXU�

tous les types de matériels.

Le câbleur est susceptible d’intervenir sur des câbles mis en

service entre les années 1920 et aujourd’hui. Il peut donc avoir

¢�HƷHFWXHU�OHV�P¬PHV�JHVWHV�TXšXQ�F¤EOHXU�GšDYDQW�JXHUUH�ORUV�

de la réalisation des jonctions sur un câble au papier imprégné,

par exemple. Parallèlement, il intervient sur des câbles

de dernière génération et utilise des méthodes modernes.

Ainsi, seules quelques dizaines de personnes exercent

cette activité en France. La maîtrise des compétences

et la transmission des savoirs sont indispensables pour assurer

la pérennité de la maintenance.

LE SAVOIR-FAIRE DU CÂBLEUR

RECONSTITUTION DE L’ISOLANT POUR LA RÉALISATION DE LA JONCTION – ANNÉES 1960

OUTILS DU CÂBLEUR

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 86: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

LES GET D’ÎLE-DE-FRANCE

Aujourd’hui, ces équipes sont appelées « Équipes Main-tenance Spécialisée Câbles » (EMSC) et appartiennent aux groupes d’exploitation appelés GET (Groupes d’Ex-ploitation Transport). Basées à Gennevilliers, Guyancourt et Vitry-sur-Seine, ces trois équipes, uniques en France, sont constituées chacune de 12 ou 13 agents. La moitié des activités des équipes concerne des travaux de répa-ration. Le solde est consacré à la maintenance préven-tive ou la surveillance des tracés. Par ailleurs, même si une majorité des liaisons souterraines reste située dans la région parisienne, un nombre croissant de liaisons se développe en province. Les membres des équipes F¤EOHV�VRQW�DPHQ«V�¢�IDLUH�SURƶWHU�OHV�DXWUHV�U«JLRQV�GH�leur savoir-faire pour la réparation de liaisons. Ces opéra-tions en régions représentent environ 10 % des activités.

En cas d’avarie sur un câble souterrain, les équipes câbles sont immédiatement mises à contribution. À la suite d’un déclenchement, un claquage peut être dia-gnostiqué. Il faut alors rechercher l’emplacement du dé-faut puis procéder à la réparation avant la remise en ser-vice de la liaison. Avant de localiser précisément l’emplacement du défaut, il est nécessaire de procéder à une prélocalisation. Celle-ci permet de déterminer la distance qui sépare le défaut de la tête de câble ou d’une extrémité, mais ne permet pas de situer précisément l’endroit exact du défaut. Jusqu’en 1948, toutes les méthodes de prélocalisation de défauts se rapportent à des mesures comparatives, soit de capacités, soit de résistances, basées sur le pont de Wheatstone. Ces méthodes comparatives conservent le monopole dans le domaine de la prélocalisation jusqu’en 1975.��SDUWLU�GH������� OD� ORFDOLVDWLRQ�SU«FLVH�HVW�HƵHFWX«H�SDU�l’écoute du bruit résultant de l’amorçage du défaut sous les ondes de choc produites à l’une des extrémités de la phase en défaut.En 1965, les équipes d’entretien des câbles sont munies d’une camionnette comportant un générateur haute ten-sion émettant des impulsions grâce à des condensateurs chargés à courant continu. Des agents se déplaçant le long de l’emplacement présumé du défaut procèdent alors à l’écoute de l’amorçage. Cette écoute se fait à l’ori-gine par des stéthoscopes constitués d’une tige en laiton, puis les sismophones à mercure, plus sensibles, per-mettent de gagner en précision. (QƶQ��OHV�DQQ«HV������DSSRUWHQW�Oš«FKRP«WULH��P«WKRGH�GH�SU«ORFDOLVDWLRQ� IRQG«H� VXU� OD� U«ƷH[LRQ� GšRQGHV� «OHF-triques au changement d’impédance caractéristique créé par le défaut. La connaissance de la vitesse de propagation de l’écho

86

LES ACTIVITÉS DESÉQUIPES

GÉNÉRATION ONDE DE CHOC POUR LA LOCALISATION DU DÉFAUT – ANNÉES 1960

CHAPITRE 5

Page 87: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

créé par le défaut permet d’en déduire une première prélocalisation. Le défaut est, en général, localisé à quelques dizaines de FHQWLPªWUHV�SUªV�� JU¤FH� ¢� OD� ORFDOLVDWLRQ� ƶQH�� 8QH� IRLV� OH�défaut localisé et les démarches administratives achevées, OH�WHUUDVVHPHQW�HVW�HƵHFWX«�DƶQ�GšDFF«GHU�DX�F¤EOH�G«IHF-tueux.

UNE JONCTION DIFFÉRENTE SELON LES CAS

Puis il est procédé au remplacement d’une à trois phases, en fonction des dégâts constatés, sur une longueur de quelques mètres de part et d’autre de l’emplacement du claquage. Les phases sont coupées et remplacées, si pos-VLEOH�� ¢� OšLGHQWLTXH�� &HOD� LPSOLTXH� OD� U«DOLVDWLRQ� GH� GHX[�

jonctions sur chaque phase, soit un total de deux à six jonctions. Le mode de confection d’une jonction varie en fonction : du niveau de tension (essentiellement 63 000 V et

225 000 V dans la région parisienne). En 225 000 V, OD�WHFKQLTXH�GH�MRQFWLRQ�HVW�WUªV�«ODERU«H�

de la nature de l’isolation (polyéthylène, papier im-SU«JQ«�VDQV�SUHVVLRQ��¢�KXLOH�ƷXLGH��RO«RVWDWLTXH�RX�à gaz),

� ��GX� W\SH�GH� MRQFWLRQ��&KDTXH�FRQVWUXFWHXU�SRV-VªGH� VD� WHFKQRORJLH�SURSUH� ��PRXO«�� UXEDQ«�RX�prémoulé,

de la nature et de la section du conducteur. Les deux conducteurs peuvent être raccordés par GLƵ«UHQWV� W\SHV� GH� VRXGXUHV�HW�SDU� XQ� VHUUH�ƶO�� lui-même soudé ou serti.

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS87

SOUDURE DU SERRE-FILS TRAVAUX DE MAINTENANCE EN TRANCHÉE, RÉALISATION JONCTION – ANNÉES 1960

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 88: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

88CHAPITRE 5

Page 89: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS89

ÉCOUTE DE L'ÉCLATEMENT DE L'ONDE AU POINT DE DÉFAUT – ANNÉES 1960

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 90: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

90

RÉALISATION DE LA JONCTION SUR CÂBLE OF– 1984

CHAPITRE 5

Page 91: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS91

UNE MULTITUDE DE COMBINAISONS

De nombreuses combinaisons sont possibles et le nombre de modes opératoires à maîtriser est donc très important. De plus, certaines techniques sont incompa-tibles entre elles. Cette diversité existe aussi pour le mon-tage des extrémités. Jusqu’à la mise au point des jonctions mixtes 63 000 V (1983-1984), permettant de réaliser la jonction entre un câble à isolation papier et un câble à isolation syn-thétique, en cas d’avarie sur un câble à isolation papier, il est inévitable de remplacer le tronçon défectueux par un câble de même technologie. Pour cette raison, du câble à isolation papier imprégné a été utilisé sur certaines relèves bien que la technologie soit supplantée à partir de 1963 pour les liaisons nouvelles.Au fur et à mesure du passage aux câbles à isolation syn-thétique, les constructeurs abandonnent progressive-ment la fabrication systématique des câbles à huile. Pour SRXYRLU�HƵHFWXHU�GHV�UHOªYHV�HQ�UHPSOD©DQW�OH�F¤EOH�GšRUL-gine par un câble compatible dans les meilleurs délais, EDF constitue des stocks propres à partir de 1982.Pour les liaisons oléostatiques, la réparation d’un défaut en plein câble nécessite un travail exceptionnel en conti-nu pendant un à deux mois, jour et nuit. Ce type de tech-nologie est très présent sur les radiales parisiennes qui représentent un enjeu fort dans l’alimentation de Paris. Leur comportement général est très bon, mais en cas d’avarie, leur réparation s’avère très lourde.

LA TECHNIQUE DE CONGÉLATION DE L’HUILE DE CÂBLE

En cas de claquage, il n’est pas envisageable de vider complètement l’huile de toute la liaison. Le tube contient les trois phases et 13 litres d’huile au mètre sous 15 bars de pression. Des bouchons sont donc créés de part et

d’autre, une fois le défaut localisé, en congelant l’huile SDU�GH�OD�QHLJH�FDUERQLTXH��¢�����r&��6XLYDQW�OH�SURƶO��RQ�SURFªGH� ¢� XQH�RX� GHX[� FRQJ«ODWLRQV� VXFFHVVLYHV��DƶQ�de bloquer complètement la circulation d’huile. Ce bou-chon doit être entretenu jour et nuit durant toute la du-rée de réparation. Une fois les deux bouchons créés, il est possible d’intervenir sur la portion en avarie en ouvrant le tube acier et en procédant à la relève. Les trois phases sont remplacées en utilisant le même type de câble à isolation papier, dont les stocks ont été reconstitués en 2004 par une fabrication spéciale.

AUTRES OPÉRATIONS POSSIBLES

Dans la plupart des cas, le défaut électrique constitue l’avarie nécessitant le plus de travail. Mais les équipes F¤EOHV�SHXYHQW�DXVVL�¬WUH�DPHQ«HV�¢�HƵHFWXHU�GšDXWUHV�opérations de maintenance curative sur les fuites d’huile, les fuites de gaz, les défauts de gaines ou les défauts de protection cathodique.

CONGÉLATION DE L’HUILE SUR CÂBLE OLÉOSTATIQUE

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 92: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

92CHAPITRE 5

Page 93: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS93

MANIPULATION DE CARBOGLACE POUR MAINTENANCE SUR CÂBLE OLÉOSTATIQUE

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 94: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

94

DONNÉES ET GLOSSAIRE TECHNIQUES

Nombre de km

de liaisons 63 000 V

dans la région parisienne350

300

250

200

150

100

50

0

1922 1923 1924 1925 1926 1927 1928 1929 1930 1931 1932

Nombre de claquages

par 100 km

sur câbles 63 000 V

0,45

0,4

0,35

0,3

0,25

0,2

0,15

0,1

0,05

0

1922 1926 1930 1934 1938 1942 1946 1950

DONNÉES ET GLOSSAIRE TECHNIQUES

Page 95: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS95

900

800

600

500

400

300

200

100

0

Longueur totale de câbles

à isolation synthétique à Paris (en km)

Tous câbles à isolation synthétique confondus

Câbles à isolant PR

Câbles à isolant PEBD ou PEHD

1963 1968 1973 1978 1983 1988 1993 1998 2003 2008

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

4 000

3 500

3 000

2 500

2 000

1 500

1 000

500

0

1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020

Cumul de câbles synthétiques posés

sur le réseau HT & THT/an (en km)

Page 96: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

96

DONNÉES ET GLOSSAIRE TECHNIQUES

1 200

1 000

800

600

400

200

0

No

mb

re d

e t

ron

ço

ns

de

ble

s

1900 1920 1940 1960 1980 2000 2020

Nature du matériau

de l'âme des tronçons posés

par année de fabrication

Aluminium

Cuivre

Courant alternatif /

Courant alternatif monophasé

Le courant alternatif est un courant électrique périodique qui change de sens deux fois par période et qui transporte des quantités d'électricité alternativement égales dans un sens et dans l'autre. Un courant alternatif est donc sans composante continue.Un courant alternatif est caractérisé par sa fréquence, me-surée en hertz (Hz). C’est le nombre de changements de VHQV��DOWHUQDQFHV��TXšHƵHFWXH�OH�FRXUDQW�«OHFWULTXH�HQ�XQH�seconde.

DONNÉES ET GLOSSAIRE TECHNIQUES

Le courant monophasé est le plus utilisé pour le grand public. Il utilise deux câbles : la phase et le neutre (générale-ment relié à la terre au dernier transformateur, comme le neutre du courant triphasé).

Hertz (Hz)

Unité de fréquence. Cette unité vient du savant allemand Heinrich Hertz, pionnier de la radioélectricité.

Page 97: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS97

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Ligne à haute tension (HT)

Ligne électrique d’une tension de 63 000 V, 90 000 V ou 150 000 V.

Ligne à très haute tension (THT)

Ligne d’une tension de 225 000 V ou 400 000 V.

Mégavolt Ampère (MVA)

Unité de mesure de la puissance apparente. Pour un trans-formateur, cette donnée caractérise la puissance maximale destinée à servir de base à la construction du transforma-teur, aux garanties du constructeur et aux essais.

Poste source

Installation où l'électricité est acheminée à haute ou très haute tension par le réseau de transport de RTE, pour être transformée en moyenne tension en vue de son transit dans les réseaux de distribution.

Réseaux de distribution

En aval du transport d’électricité, les réseaux de distribu-tion à moyenne et basse tension desservent les clients ƶQDX[���SDUWLFXOLHUV��FROOHFWLYLW«V��30(��30,��

Réseau de transport d’électricité

Réseau assurant le transit de l’énergie électrique à haute et très haute tension des lieux de production jusqu’aux réseaux de distribution ou sites industriels qui lui sont directement raccordés. Il comprend le réseau de grand WUDQVSRUW�HW�GšLQWHUFRQQH[LRQ����������9�HW���������9��HW� OHV� U«VHDX[� U«JLRQDX[� GH� U«SDUWLWLRQ� ����� ���� 9��������������������9���������9�HW��������9��57(��5«VHDX�GH�WUDQVSRUW�Gš«OHFWULFLW«��HVW�OH�SURSUL«WDLUH�et l’exploitant du réseau à très haute et haute tension en France métropolitaine. Ce réseau inclut 100 000 km de OLJQHV�HW�F¤EOHV�DOODQW�GH���������9��SOXV�KDXW�QLYHDX�GH�

WHQVLRQ�HQ�)UDQFH���¢��������9��(QWUHSULVH�U«JXO«H�SDU�OD�&RPPLVVLRQ�GH�5«JXODWLRQ�GH�Oš�QHUJLH��&5(���57(�G«YH-loppe le réseau électrique pour, d’une part, assurer la sé-curité d’approvisionnement des consommateurs français et, d’autre part, permettre l’utilisation des nouveaux modes de production électrique. RTE est par ailleurs au cœur du réseau électrique européen ; il renforce, à ce WLWUH�� OHV� LQWHUFRQQH[LRQV�DYHF� OHV�SD\V� IURQWDOLHUV� �G«M¢������ LQWHUFRQQH[LRQV� H[LVWDQWHV�� HW� WUDYDLOOH� � DYHF� VHV���������homologues transporteurs pour une coordination euro-péenne, à travers l’association ENTSO-E.$ƶQ�GH�IDFLOLWHU�OšLQW«JUDWLRQ�PDVVLYH�Gš«QHUJLHV�UHQRXYH-ODEOHV��YDORULVHU�OšXWLOLVDWLRQ�GH�QRXYHDX[�OHYLHUV�GH�ƷH[LEL-lité comme la modulation de la demande et ainsi per-mettre le développement des smart grids en France et en Europe, RTE met en œuvre un important programme de recherche et développement qui se traduit aujourd’hui par une forte implication dans des démonstrateurs et SURMHWV�SLORWHV�HXURS«HQV��)3���HW�IUDQ©DLV��$'(0(��

Smart grids

Réseaux intelligents qui, grâce à des technologies informa-WLTXHV��DMXVWHQW� OHV� ƷX[� Gš«OHFWULFLW«�HQWUH� IRXUQLVVHXUV�HW�consommateurs./HV�VPDUW�JULGV�SHXYHQW�¬WUH�G«ƶQLV�VHORQ�TXDWUH�FDUDF-téristiques .Ũ��)OH[LELOLW«���LOV�SHUPHWWHQW�GH�J«UHU�SOXV�ƶQHPHQW�Oš«TXL-

libre entre production et consommation.Ũ��)LDELOLW«��� LOV�DP«OLRUHQW� OšHƸFDFLW«�HW� OD�V«FXULW«�GHV�U«-

seaux.Ũ��$FFHVVLELOLW«� �� LOV� IDYRULVHQW� OšLQW«JUDWLRQ� GHV� VRXUFHV�

d’énergies renouvelables sur l’ensemble du réseau.Ũ��ÉFRQRPLH���LOV�DSSRUWHQW��JU¤FH�¢�XQH�PHLOOHXUH�JHVWLRQ�

du système, des économies d’énergie et une diminution GHV�FR½WV���¢�OD�SURGXFWLRQ�FRPPH�¢�OD�FRQVRPPDWLRQ��

Volt (V)

8QLW«� O«JDOH� GH� WHQVLRQ� �RX� GLƵ«UHQFH� GH�SRWHQWLHO��HW��������de force électromotrice. On doit ce nom au physicien Alessandro Volta qui est l’inventeur de la pile électrique en 1800.

Page 98: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

Tout d’abord, des remerciements tout particuliers s’adressent à ceux qui ont participé activement à la rédaction de ce livre, les membres de RTE : Pierre Linois

Les trois EMSC (équipes maintenance spécialisées câbles) et leurs chefs : Gilles Bonnardot

Serge Gazarian

Lucien Lanzarone ainsi que :Jacques Brouet

Michel Dussaux de l’association MEGE (Mémoire de l’Électricité, du Gaz et de l’Éclairage public)Léonard Laborie du comité d’Histoire de la Fondation EDF. Un grand merci pour leur contribution à : Claude Beix

Joël Bouyer

Florent Delavergne

Sarah Elau

Vincent Hanneton

Claude Laloum

Christele Limousin

Alain Milan

Pascal Sauvage

Didier Zone

HW�OD�'LUHFWLRQ�GH�OD�&RPPXQLFDWLRQ�HW�OD�'LUHFWLRQ�GHV�$ƷDLUHV�3XEOLTXHV�GH�57(�

Tous les membres de RTE et les intervenants extérieurs : Pierre Argaut (CIGRE SC B1)Lucien Deschamps (Comité d’organisation de Jicable)Claude Fanielle (ERDF)Philippe Dréano (archives nationales d’EDF à Blois) Damien Kuntz (Musée EDF Electropolis de Mulhouse).Merci également à :François Prido et toute l’équipe DSLS (Division Système Liaison Souterraines) du CNER pour leur accueil et leur collaboration qui ont été essentiels.0HUFL�HQƶQ�¢�WRXV�FHX[�TXL��¢�ODJHQFH�WordAppeal, ont contribué à la réalisation de cet ouvrage.

98

REMERCIEMENTS

REMERCIEMENTS

Page 99: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

BIBLIOGRAPHIE99

BIBLIOGRAPHIE

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Le programme de recherches expérimentales de la station de Fontenay, CIGRE, Maurice Laborde et Roger Tellier, 1950.— Canalisations électriques souterraines, Pose des câbles, montage des accessoires, Électricité de France, J. Rollin, octobre 1955.

— Canalisations électriques souterraines, Les câbles spéciaux sous pression, Électricité de France, J. Rollin, octobre 1955.

— Canalisations électriques souterraines, Les câbles de transport d’énergie, Généralités, Câbles isolés au papier imprégné, Électricité de France, A. Cariot, octobre 1955.

— �&DQDOLVDWLRQV�«OHFWULTXHV�VRXWHUUDLQHV��/HV�F¤EOHV�VRXV�SUHVVLRQ�GšKXLOH�ƷXLGH��OHV�F¤EOHV�LVRO«V�¢�OD�WRLOH�YHUQLH��les accessoires de réseau, Électricité de France, A. Cariot, octobre 1955.

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EDF/CER, Clamart, France, 1984.— Création et développement du réseau électrique parisien 1878-1939, A. Beltran, 1990.— Les réseaux d’électricité parisiens, Pierre Vautier, 1990.— Transport d’énergie et télécommunications – 40 ans d’histoire d’un grand service d’EDF par René André

et Jean Ravel, janvier 1991.— Réseaux électriques et installateurs, Actes du 8e colloque de l’AHEF, 14-16 octobre 1992.— Histoire générale de l'électricité en France, 2 , L'Interconnexion et le marché, 1919-1946 / publ. par l'Association

pour l'histoire de l'électricité en France ; Maurice Lévy-Leboyer et d'Henri Mossel ; A. Barjot, A. Beltran, [et al.], 1994.— Contribution à l'écriture de l'histoire des câbles de transport d'énergie, Kamel Ferkal, 1996.— Les Entreprises du secteur de l’énergie sous l’Occupation, Broché, Denis Varaschin, 2006.

LE

DÉVELOPPEMENT

DU RÉSEAU

D’ALIMENTATION

PARISIEN

UN SIÈCLE

D'ÉVOLUTION

TECHNOLOGIQUE

DES

RÉALISATIONS

INNOVANTES

VIE DES

LIAISONS

SOUTERRAINES

ÉLECTRIQUES

DES

HOMMES

AU SERVICE

DU RÉSEAU

Page 100: SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES

L’ÉVOLUTION DU RÉSEAU ÉLECTRIQUE PARISIEN DU XIXE SIÈCLE À NOS JOURS

À�OD�ƶQ�GX�;,;e�VLªFOH��OšHVVRU�GH�Oš«OHFWULFLW«�¢�3DULV�HQWUD°QH�OD�FU«DWLRQ�GH�OLDLVRQV�KDXWH�WHQVLRQ�SDU�GHV�VRFL«W«V�VS«FLDOLV«HV�3HX�¢�SHX��Oš«OHFWULFLW«�GHYLHQW�LQGLVSHQVDEOH��HW�SOXVLHXUV�U«VHDX[�VRXWHUUDLQV�VH�PHWWHQW�HQ�SODFH�/D�WHFKQRORJLH�GHV�F¤EOHV�«OHFWULTXHV�«YROXH�DORUV�SRXU�OHXU�SHUPHWWUH�GšDFKHPLQHU�GHV�TXDQWLW«V�Gš«QHUJLH�GH�SOXV�HQSOXV�LPSRUWDQWHV��/HV�VS«FLƶFLW«V�GH�OD�YLOOH��P«WUR��ƷHXYH��FDQDOLVDWLRQVũ��LQFLWHQW�OHV�LQJ«QLHXUV�HW�WHFKQLFLHQV�¢�DGDSWHU� OHXUV�WHFKQLTXHV�GH�U«DOLVDWLRQ��&HX[�FL�GRLYHQW�SDUIRLV�IDLUH�IDFH�¢�GšLPSRUWDQWHV�DYDULHV�DFFHQWX«HV�SDU�OHV�DO«DV�GH�Oš+LVWRLUH��FRPPH�OD�6HFRQGH�*XHUUH�PRQGLDOH�$ƶQ�GH�SU«YHQLU�WRXW�LQFLGHQW��OHV�RS«UDWLRQV�GH�PDLQWHQDQFH�VRQW�FRQƶ«HV�¢�GHV�«TXLSHV�VS«FLDOLV«HV��GRQW�OHV�PLVVLRQV«YROXHQW�DX�ƶO�GX�WHPSV��GH�OD�VLPSOH�U«SDUDWLRQ�DX[�RS«UDWLRQV�GH�SU«YHQWLRQ�SODQLƶ«H�

+«ULWLHU�GHV�LQJ«QLHXUV�HW�WHFKQLFLHQV�GšKLHU��57(�YRXV�SURSRVH�GDQV�FH�OLYUH�XQ�YR\DJH�GDQV�OH�WHPSV�TXL�UHWUDFH�OD�IRUPLGDEOH� «SRS«H�«OHFWULTXH�GH�OD�9LOOH�/XPLªUH��

Saint-Ouen

Villejuif

Chevilly

Gennevilliers

Billancourt

Romainville

Buttes-Chaumont

Batignolles

Alfortville Champs-Elysées

Levallois Nation

Saint-Denis

Harcourt

Mantes

Clichy-

sous-Bois Beaubourg

Issy-les-Moulineaux

CreilSaint-Denis

Charenton

Place

de Clichy

Nanterre

Meaux

Vitry

Asnières

Puteaux

Vincennes

TempleTolbiac

La Courneuve

Ivry

Corbeil

FontenayGuyancourt

Montreuil-sous-Bois