somaskate le mag #12

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NUMÉRO DOUZE / MARQUISE OU V ERTIGO ?

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Magazine de skateboard français été 2009

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Numéro Douze / marquise ou Vertigo ?

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pete eldridgeswitch frontside 180 in san francisco, Usa.

adidas.com/skateboarding© 2009 adidas America, Inc. adidas, the trefoil logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.

adi04-SOMA-Pete.indd 1 7/2/09 2:15:21 PM

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skate.vans.com - © 2009, Vans Inc.

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Directeur de la publication Fred Demard Rédaction en chef David Turakiewicz [[email protected]] / Fred Demard [[email protected]] Publicité David Turakiewicz [[email protected]] Rédacteurs Scott Bourne / Bad Professor / Michaël MackrodtGraphisme David Lanaspa (Da) p.20/21 et p.40 à 45 / Nicolas Malinowsky p.28 à 39 / le reste par TuraIllustrations David Lanaspa (Da) / Jérôme RomainPhotographes Bertrand Trichet / Loïc Benoît / David Manaud / Scott Bourne / Jean Feil / Lars Greiwe / Félix FaucherVincent Coupeau / Pierre Dutilleux / Eric Antoine / Etienne Lobelson / Kévin Métallier / Grozeille / Fred Ferand / Stéphane Zanette / Bjorn Mortensen / Adam Sello / Marc Gérard / Nicolas Huynh

Soma est édité par Les éDitioNs Du garage

SARL au capital de 8000 eurosISSN : [email protected]

Impression Tuerlinckx, Belgique, sur papier recyclé.

Toute reproduction partielle ou intégrale est interdite, t’façon les reproducteurs on sait c’est qui, bande de bâtards !

SOMASKATEWWWCOM

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Pour ceux qui ne comprendraient pas très bien le spot de la couv’, et qui seraient donc un peu cons, voici le même trick, au même endroit, mais pris de plus loin et surtout avec Scott Bourne à la place de Pontus. Scott aussi, il n’est pas du style à laisser indifférent... Photo : Lars Greiwe

12 LE JEUNEMarc Gérard, d’un côté ou de l’autre de l’objectif.

14 LE VIEUXL’ancien champion d’Italie !

20 ORGY PORGYKing Kong et art contemporain.

22 SHUT UP AND SKATE Montreuil ?

28 CHARLES COLLETMaremagnum, Marquise ou Vertigo ?

40 LA GRANDE VADROUILLESkateboard’s Old Man Army : SOMA.

46 MICHAEL MACKRODTIl a dû en baver, petit, avec un nom pareil.

54 FLORENT BAVOUZETLe mec qui pense tout haut ce qu’il pense tout bas !

60 LA LEçON DE MARKETINGDes businessmen qui se font passer pour des gars cools !

68 LE CLASH BERLINOIS Non, ce n’est pas un gâteau, c’est un constest.

70 SHUT UP AND SKATEUn Decenzo dans Soma ? Qui l’eut cru ?

80 DC NORVèGE à PARISMais où sont les américains ?

88 LE FAMEUX VRACPierre-André, avec des Vans.

août & septembre 2009

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CouvertureOn avait une photo incroyable de Tony Hawk mais on a préféré mettre ce frontside wallride d’un banks à l’autre de Pontus Alv. Aaah, Pontus ! Il en a fait rêver plus d’un, mais il reste surtout le cauchemar de bien des gens qui l’ont côtoyé... Une chose est sûre, il ne laisse jamais indifférent, et c’est pour ça qu’on l’aime... ou pas. En tout cas, pour ma part, et si je puis me permettre un message personnel : « I’m glad to see you on the cover Mr Alv ».Photo : Lars Greiwe.

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IL y A UN ASPect DU StReet qui est tout aussi important que le plaisir de rentrer ses tricks ou de skater des spots incroyables. Quelque chose que le skatepark le mieux conçu au monde ne pourra jamais apporter, quelque chose qui peut paraître futile à certains et qui fait tout le charme du Street pour les autres : c’est que le Street, attention au scoop, c’est dans la rue que ça se passe… et faire du street, ça veut donc dire traîner dans la rue, être le témoin de scènes ordinaires ou complètement folles, rencontrer des gens marrants, d’autres carrément tarés, des SDF, des papis tranquilles, de sages pères de familles qui ont fait du skate eux aussi, quand ils étaient jeunes… c’est explorer des quartiers dans lesquels on ne met pas les pieds à moins d’avoir une bonne raison, c’est apprendre à ne pas se laisser faire, et surtout à éviter les embrouilles. Parce que si la rue peut être la meilleure école (à condition encore d’avoir un chez soi pour rentrer le soir) elle peut également être la pire. elle peut t’apporter énormément comme elle peut te bouffer en un rien de temps. c’est aussi ça l’intérêt de la chose, il faut savoir la dompter et occasionnellement sauter par-dessus comme vous pouvez le voir sur la photo là, juste au-dessus. Je me rends particulièrement compte de ces choses-là aujourd’hui pour la bonne raison que je ne passe plus que très peu de temps dans la rue. Je vais vous parler le moins possible de moi je vous rassure, mais disons que quand on commence à avoir des enfants, une femme, un travail (si, Soma ça compte comme un travail) on passe beaucoup moins de temps dans la rue, qu’on le veuille ou non. et je dois reconnaître que c’est quelque chose qui me manque vraiment. Aussi curieux que cela puisse paraître, me faire embrouiller par des cailleras, me faire engueuler par des gardiens d’immeubles néo-nazis, ou me faire prendre la tête par des gamins qui veulent essayer ma planche… tout ça me manque. Je me fais bien quelques piqûres de rappel de temps en temps, mais quand on n’est pas tous les jours dans la rue, on ne fait plus vraiment partie du paysage, on est plus qu’un visiteur occasionnel, presqu’un passant comme les autres… Passer des rues gigantesques en ollie au milieu du traffic me manque aussi, mais ça, c’est une autre histoire.

INTROpar fredd Nicolas Charrier, ollie à Paris © TURA

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Date de naissance28 décembre 1990

Lieu de naissanceTours

Lieu de résidence actuel Tours

Première board Une board Auchan

Années de Skate8

Skateurs de référenceChad Tim Tim,

Cody McEntire, Nick Trapasso

Vidéos de référence411 Best of #4,

Traffic, Inhabitants

Où seras-tu et que feras-tu ans 15 ans ?

Au soleil, dans un autre pays, à faire de la mini rampe...

MarcGErarD

Tail drop sous la pluie, Bordeaux / © David MANAUD

LE JEUNE

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WeSC activists Ricky Sandström and Chris Pastras contributing to ”We are the Superlative Conspiracy”

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Date et lieu de naissance 7 avril 1971 à Rome

Années de skateA peu près 25 ans, déjà !

Lieu de résidence actuelAnnecy

Skateurs de référence Ca a changé, mais chronologiquement je dirais : Tommy Guerrero, Natas Kaupas, Matt Hensley, Brian Anderson.

Vidéos de référence Bones Brigade, Hokus Pokus, Video days. Toutes les vidéos où il y a prof Z. et la ABS hé hé !

Où étais-tu et que faisais-tu il y à 15 ans ?Je ne me souviens plus vraiment, peut être au Népal pour mon mémoire de fin d’études ?

Première board Première « fausse board », une planche style freestyle en aluminium et des roues vertes, aujourd’hui elle serait vintage ! Première vraie fausse board, une Hooger Booger en bois pourri et grip en sable collé (ceux qui savent compatissent...), mais elle était rose et elle brillait à mes yeux... Première vraie board, une Tony Hawk mini model avec des Tracker light (putains de ricains, ils avaient rien compris à la commande, à 14 ans je mesurais déjà 1,80m… quel blaireau) !

BartoloniSEBaStiano

FS lip Annecy / © Stéphane ZANETTELE VIEUX

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LA CHRONIQUE DE SCOTT BOURNE

(Traduction en page 92)

February 4th, 2009, Paris

S.H.Bourne

In a cool November evening my girlfriend and I boarded a train and began the short journey from our Paris flat to the Chateau Versailles. She had finally succeeded in getting me to go see the much talked about Jeff Koons exhi-bition. Although I have never been a fan of his “work” I was however very interested to see the castle at night and to walk through it with Caroline. Little did I know at the time that my opinion of Koons as an artist would soon take on an envy as large as his pieces. Upon arriving in Ver-sailles, there is a short walk from the station to the castle. This journey in itself is a fabulous walk for any American whether he be a tou-rist or veteran traveler. The old French town is a walking talking piece of history that one needs no knowledge of to enjoy. Large trees lining the boulevards and quaint country taverns filled with locals and tourist alike. With the cool winter air rushing into ones lungs and the warm hand of a woman one loves....the experience becomes quite dreamlike. Coming down the well mar-ked boulevard that leads to the castle one sees the sky illuminated by the lights of the chateau. A glow looming over the grounds that gives off a radiance of biblical proportions. With cobbled stone beneath ones steps it is not hard to feel as if one has just reached the end of a long pilgrimage. Golden

fences burst from the ancient street, their tops ornamented with symbols of royalty. The cour-tyard is sculpted on all sides by enormous rock architecture, large columns reaching up beneath them. To the right we see the castles cathedral encrusted in religious fi-gures. Stained glass, a pointed roof, carved

pillars and medieval gargoyles, which are all typical of the early 1700’s. Just to the left of it, in the main courtyard, we see where the French have constructed a modern entrance for the Koons exhibit, of which looks much like Christo and Jeane-Claude’s “Gates Project”, Caroline and I are some what amused to see this shape and form for no other reason that it appears completely out of context given the circumstance. This will be the thesis of our evening at hand. In the interior courtyard where we enter the exhibition, we see a large flower bal-loon that has been made famous long before our eyes are made to see it. As I look at it I cannot help but scan the area for the giant clown that has tied it. I imagine him stepping over the palace walls, snatching up Caroline and crawling to the top of the cathedral in a modern performance piece entitle Koons Kong. Once we are safe inside the palace it is certain that a giant clown has been on the premises for someone has converted the castle itself into a circus tent, and sculpted several fun house mirrors to go in it. Staring into a large chrome puppy dog one sees himself in the distorted eye of art. The world around comes crashing into the image in an unsettling contrast of new and old. Is this the mirror that America is holding up to the world? I believe that both Caroline as well as myself was immediately disappointed in the artistic value of what we saw. Neither one of us expected anything too wonderful from Koons but to see his prefabricated American art, constructed of plastic and metal forms, stolen from everyday objects, cast, enlarged and then dropped down in the center of this incredible castle encrusted with some of the most beautiful chambers in the world, was plain and simply criminal! As I thought these thoughts, in the same halls, once walked by Marie Antoinette, I also thought: what an accomplishment for the artist. I imagined the laughter he must of let out when he was finally done with the installation, left the premises, and locked safe, and sound behind the key of his hotel suite. It is certain to have been most fantastic laugh of modern artistry! A crustacean has fallen from the high wire and hung himself on a safety cable!!! A

large plastic lobster hangs from the ceiling on a red plastic chain. It is nothing more than a $10 rubber raft, a blow up toy with no hole of joy, but Koons has definitely used it to fuck the world. Just behind the plastic lobster is one of the most fabulous pain-tings anyone has ever admired. Gold framed, hand made, beautiful works of art rise to the ceiling on all sides. The castle itself is a living piece of art. Its marble walls and hard wood floors, gold encrusted angels hang from the ceiling, crystal chandeliers in every room. I imagine what the palace looked like long before plastic, when it was lit by can-dlestick and the halls walked by a princess. A bedpan shat upon by Marie Antoinette and then tossed out with the garbage....which is exactly what I think should be done with the work of Jeff Koons! And I laugh to think what the critics have written about his brilliance and if Versailles has a hole big enough to burry his shit? Maybe he could use some of that porcelain to construct a giant toilet. In the garden we find a large toy horse head, trimmed from a bush, I imagine someone has buried the rest, or simply that the Kong Clown has beheaded it. And yet I admire the man that has mastered a CON of this size and given my girl and I a wonderful night at Versailles. Then when I imagine all those that have seen this with seriousness, I am over come with sadness. For they do not know...they’ve been taken by a CONartist! Yet I shall never walk these halls again without giving homage to quite possibly the greatest CON of our century. From “let them eat cake” to giant balloons to go with it, the Flim-Flam Man to Catch Me If You Can, it appears as if Koons remains uncaught!

Works of art in Versailles :

6,000 paintings1,500 drawings15,000 engravings2,100 sculptures5,000 items of furniture and objets d’art

Jeff Koons not included!!!

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Numéro DouzeJosé noro FS rock’n rollmaroc © Lars GREIWE

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Guillaume caraccioli BS ollie / régioN parisieNNe © ViNceNt COUPEAUGréGoire cuadrado Wallie / paris © Loïc BENOIT

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fredrik nÆrland Ollie to fakie / moNtreuiL © bjorN MORTENSEN

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Julien morin BS wallride / aNNecy © stéphaNe ZANETTEoscar candon switch 180° / paris © TURA

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iNtro et iNterView : fredd & photos : artistes divers

skater, j’ai franchement peur de com-prendre ce que mon style peut bien révéler de ma personnalité… ça ne me semble pas très glorieux et c’est pour ça que je préfère souvent ne pas me voir du tout. ça vous le fait à vous aussi ? C’est désagréable hein…

Bref, quand je regarde skater Char-les, je me dis que ce jeune homme n’a pas à avoir honte de quoi que ce soit. Il saute sur des trucs gigan-tesques avec la même nonchalance que moi quand je vais me brosser les dents le soir, avant d’aller me coucher. C’est bien simple, il est tellement nonchalant qu’on a par-fois envie de lui foutre des coups

de pieds au cul. Car s’il y a quel-que chose qu’on pourrait parfois reprocher à Charles, c’est de ne pas assez prendre les choses au sé-rieux, de ne pas réaliser la chance qu’il a et de ne pas exploiter son talent à fond, d’être un peu trop nonchalant quoi. Mais en même temps, si on y réfléchit un peu, on se dit que s’il forçait les choses, s’il n’était plus lui-même, je suis sûr qu’il ne skaterait plus de la même façon et que son style perdrait de sa saveur... Donc si je pouvais me permettre de donner un conseil à Charles, je dirais : Charles, mon Loulou, ne change rien !

L e style d’un skateboarder reflète, j’en suis persuadé, beaucoup d’aspects de sa

personnalité. Je ne parle pas là de style vestimentaire, ou de coupe de cheveux, mais bien de la façon de se mouvoir, de replaquer sans que rien ne bouge ou au contraire avec des bras qui partent dans tous les sens et des genoux qui s’entrechoquent. Je parle de choix de trick, de spots, d’attitude sur sa planche et à côté de sa planche. Le petit truc qui fait que le skateboard n’est pas du pati-nage artistique ou qu’un classement de contest sera toujours, comme son nom l’indique, contestable : le styyyle quoi. Par exemple, quand je me vois

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charles étant au soleil à Barcelone et moi dans mon garage sombre et froid à Grenoble, et compte tenu des tarifs exorbitants de la téléphonie mobile d’un pays à l’autre, même voisin, on a essayé de faire cette interview par Skype. Mais là encore, à cause de, n’ayons pas peur des mots, la connexion de merde de charles, on s’est rabattu sur le classique et un peu moins intimiste échange de emails et quelques coups de téléphone quand même. À ma grande surprise, charles a (presque) toujours répondu à mes mails en temps et en heure, et il a (presque) toujours décroché au téléphone. Il n’a même pas eu l’air d’avoir pris la chose à la légère. Je me demande s’il ne serait pas un peu en train de devenir pro le gars…

Ça fait combien de temps que tu es à Barcelone ?ça fait environ huit mois.

comment ça se passe la vie là-bas ? Raconte un peu, c’est qui ta bande ? à quoi ressemble une de tes journées type ?La vie ici est vraiment agréable, les horaires espagnols me convien-nent bien… Ma bande ? Houlà ! C’est beaucoup de gens, tout dépend un peu des envies du moment. Si tu veux faire du curb tu rejoins les Français à Uni (universidad) ou à Macba, tu es sûr de les trouver… Mais en général, je passe mes journées avec Julian (Furones) et Paulo (Labadie) en mission autour de Barcelone et souvent quelques Autrichiens viennent compléter la session.Et puis le soir arrive… Et ça c’est vraiment le truc à gérer ici. T’as vite fait de te faire embarquer dans les soirées et de te mettre la race tous les soirs pour finir comme un zombi qui ne voit plus que le levé et le couché du soleil. Avant (les sept premiers mois), le fait d’habiter à Badalone mettait une petite barrière, mais maintenant je suis « centre-centre », faut encore plus gérer. Mais bon, les deux mois que je viens de passer sur la touche à cause de mon nez cassé et de ma fesse viennent de me calmer, j’ai plutôt bien profité, ça va…

Vertigo, La Marquise ou Mare magnum ? (La vraie question c’est : Grenoble ? Lyon ? ou BcN ?)Alors ça sera Mare magnum, mais j’y suis jamais allé dans cette boîte. Pas encore quoi, y’a bien un jour où y’a une bande de greno-blois qui va débarquer et ils vont me traîner là-bas…

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comment fait-on pour se prendre un coup de couteau dans le cul à la sortie d’une boîte de nuit ?ça, ça a été super facile. En fait c’est simple, je les supporte pas ces gars (les pickpockets). J’ai une haine profonde envers ces fils de pute, ils servent vraiment à rien. C’était pas la première fois que je me frittais contre des pickpockets, mais ce soir-là fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. J’étais vraiment remonté et au lieu de me barrer, j’ai foncé dans le tas, je voulais les éclater.

Ils étaient combien ?Quatre. J’étais vraiment trop bourré, j’ai pas fait gaffe. J’avais pour-tant vu le couteau, mais j’y ai pas prêté attention. Enfin bon, j’ai appris une bonne leçon ce soir-là et j’essaie de faire attention main-tenant… ça aurait pu être bien plus grave.Et en conséquence j’ai dû quitter le tour Etnies au milieu, plus pos-sible de faire du skate avec un trou de quatre centimètres dans la fesse gauche…

c’est pour ça que tu t’es fait tatouer « c’est la vie » ?Non, ça c’était bien avant. Juste une connerie entre moi et Julian (Furones). Il nous a suffi d’aller prendre l’apéro chez Lars (Greiwe) qui possède tous le matos pour tatouer et après une bouteille de vodka, on s’est regardé et on a balancé un « c’est la vie mec », chose qu’on dit souvent pour tout et n’importe quoi et qui ce soir nous a bien fait marrer. Il en fallait pas plus, la table de l’apéro s’est trans-formée en table pour tatouer et en vingt minutes, on avait tous les deux un « c’est la vie » sur les côtes. On était super heureux, comme deux cons. C’est mon premier (tatouage) et sérieux, je pouvais pas rêver d’une meilleure façon de me le faire. Merci Lars !

Raconte un peu ce tour etnies avec Sheckler… Ça y est, c’est ton meilleur pote ? (charles a fait un tour etnies avec, entre autres, Ryan Sheckler dernièrement)Mon meilleur pote non, quand même pas. Il est le rêve américain à lui seul, c’est pas trop mon genre de délire, mais c’était une bonne expérience. Et sur le plan du skate, j’ai jamais vu aussi efficace. Il nous a tous scotchés. Sinon il a été plutôt cool, mais faites-vous votre propre opinion en regardant MTV…

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J’ai envie de demander à Guy (Gallen) d’écrire un paragraphe sur toi, comme c’est déjà lui qui avait fait le texte dans l’article que tu as eu dans Sugar l’an dernier, qu’est ce que tu en penses ?Ah non, c’est pas une bonne idée ! De tout ce qu’il a raconté dans cet article il n’y a pas une fois où il a vraiment vécu la chose. C’est que des trucs qu’on lui a rapportés… J’ai pas envie qu’il déforme tout à sa sauce pour encore se faire mousser. La dernière fois (l’article de Su-gar) il a juste pris ça comme une opportunité d’exposer son délire, pour se sentir un peu exis-ter, c’est tout, et de ça j’en ai rien à foutre.

Ha ha ha, moi ça m’avait bien fait marré quand même. Mais c’est vrai qu’à ta place, je m’imaginais pas montrer ça à ma mère… Qu’est-ce qu’elle en a dit d’ailleurs ?Elle l’a vu toute seule, et elle était super re-montée contre le magazine. Mais on en n’a pas parlé. Je lui ai juste dit que ça en valait pas la peine. Voilà, j’ai vite zappé

Pour parler d’autre chose, comment se fait-il qu’il n’y ait pas une seule photo de rail ou de ledge dans cette interview ? c’est fini la cascade ?

Oh non t’inquiète, ça me fait toujours autant kiffer. Mais cette interview reflète bien ma fa-çon de skater. C’est juste que avant, je shootais que du rail, c’était beaucoup moins chiant pour moi. Mais je suis bien content des photos que tu as choppé pour cet article, ça change. Et ça fera plaisir à plus d’un pote de voir une inter-view de moi sans rail. Eux qui me connaissent bien, quand ils voient mes parts vidéo, ils ne comprennent pas toujours comment j’en suis arrivé à ce résultat. Et toi-même tu sais, je ne suis pas retourné sur le gros hubba… (ndlr : Charles était censé retourner faire un 50-50 sur un immense ledge pour le valider. On avait la photo, mais il ne l’avait pas rentré, et il n’y est jamais retourné…)

Au fait, tu es pro maintenant, félicitations.Qu’est ce que ça va changer pour toi ? (tu pars aux U.S dans quelques jours, pour quoi y faire ? c’est ta première fois là-bas ?) tu vas habiter chez Sheckler bien sûr ?Merci. Ce qui va changer pour moi ? Rien, je continue ma petite vie tranquille, tout se passe bien comme ça. Allez si, je vais sûrement faire plus de skate avec les Américains je pense et c’est pas une mauvaise chose, surtout au niveau du budget… Sinon ça restera du skate, je ne pense pas me lancer dans des records !

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En cE momEnt, l’Euro est très avantageux. La couronne suédoise est plombée, on se sent vachement moins pauvre là-bas que chez nous. Yee-haa ! Les parks en ciment fleurissent, et ça n’a pas l’air de s’arrêter malgré « la crise ». En 2010, Stockholm aura le plus grand d’Europe ! Et surtout, c’est tranquille quand on en a assez des dealers, rollos, trottinettes, pisseux, racailles, toxicos, ivrognes, vélos et parasites en tout genre qu’il faut subir dans tout skatepark français. Bref, quand on aime les grosses courbes, le silence, les faibles densités de population, l’air pur et le civisme, la Suède est l’endroit où aller. C’est ce qu’ont fait les quatre vieux croûtons que nous sommes. Blasés et dépressifs avant de partir, nous sommes revenus gonflés à bloc et avec l’envie de nous inscrire au Tinèdge Tour... Nous c’est claude, el Gato et Jean les quadras, et (chris)-tof, le jeune trentenaire. Nous avons donc semé la mort et la destruction comme le faisaient jadis les vikings et naturellement, comme tout crew moderne, nous avions un photographe dans le groupe dans le but de relancer nos carrières. On n’attire pas les mouches avec du vinaigre… Passons donc à l’essentiel, à savoir les spots visités (j’aurais bien fait du culturel, mais je n’ai droit qu’à 4000 caractères. Pas vraiment des intellectuels chez Soma)...

Pourquoi aller en Suède au mois d’Avril ? Les vols low-costs ! comme leur nom l’indique, c’est pas cher. Il n’y a plus de neige (3°le premier jour, 15°le deuxième, 20° le troisième), enfin c’est pas l’espagne non plus, mais comptez sur votre bonne étoile.

« On est une bande de vieux, On s’fend la gueule… en suède. »

Texte Bad ProfessorPhotos Fred « el Gato » Ferand

Claude Querel, BS carve à Avesta

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BJÖRnS PARK BoWLS, StocKHoLm Le park outdoor de Stockholm est situé en plein centre, et entouré d’une pelouse sans crottes, de bars et de magasins sympas. Il s’agit d’un trèfle sans verticale et de deux mini-bowls, de quoi s’amuser tranquillement avant d’aller faire un tour au kiosque à saucisse, puis au skateshop situé juste à côté. Tof, qui était le jeunôt du groupe, s’est senti très puissant ici. Normal, c’était le seul à ne pas rouler avec du 60mm. Nous autres n’avions que mépris pour ces courbes sans vert’ !

SKAtEPARK D’AVEStA Le skatepark est situé en pleine cambrousse, comme l’indique la saine odeur de bouse qui flotte dans l’air. Encore une création Stefan Hauser (un ancien de chez Dreamland, c’est lui qui a, entre autres, fait le park de Malmö) avec du vrai coping et de la vraie vert. On est d’abord surpris de voir une classe de lycée qui apprend à skater, sous le regard d’un prof équipé de dreads et de tatouages. Après discussion, il nous explique que son bahut a une option « sports alternatifs » avec une heure de skate par jour. Contre quoi les djeunn’s se rebellent ici ? Après 5 heures de skate dans tous les sens, retour tranquille au son de la radio suédoise qui ne passe que du hardrock années 80, ça change de radio Nostalgie…Le pauvre Claude a ainsi subi trois jours de refrains du type « Rock the night » ou « Balls to the wall ». Ben quoi ? La culture, ça se partage.

LA mInI DE HUmLEGARDEn Ali Boulala avait l’habitude d’y passer quand il revenait chez lui. (non, Ali n’est pas Lyonnais), (il ne passe plus trop ces derniers temps). C’est juste une mini avec extension, mais replaquée chaque année depuis 10 ans. Les locaux motivés qui se défonçaient sur une surface très glissante nous ont impressionnés. On s’est contenté de poser, genre « ouais, sympa, mais c’est jamais qu’une mini… » El Gato a enfin shooté autre chose que des frontside grinds, malgré nos tentatives de dissuasion.

noRDPooL Nous allons faire un tour en banlieue pour découvrir un bowl en bois, avec over-vert et extensions, sous une tente, dans un hangar de camion poubelles. Les locaux nous accueillent avec boissons, t-shirts et nous le nettoient… Apparemment, c’est des skateurs qui possèdent la boîte de nettoyage qui ont construit leur spot. Du coup, ils en ont profité pour démarrer une activité annexe en construisant des parks. La surface, c’était un peu Holiday on ice, Christophe a bien sûr ignoré mes recommandations et il est reparti avec un coccyx en miettes. Et ouais, ça change du flat…

Jean, FS crail à Avesta

El Gato, à Nordpool

Claude, one wheeler à Stockholm

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qui s’empare de la population dès que les premiers rayons de soleil se manifestent au printemps : les corps s’étalent en sous-vêtements sur toutes les pelouses, on sort les marcels et les minijupes quand la température atteint les onze degrés, bref c’est la fête… Avant que les pluies estivales ne gâchent tout. Mais au bout de trois jours, on en a eu marre de voir des clones de Paris Hilton, qui semble ici être la référence culturelle suprême. Par contre, pas de clone de Chad Muska, ça s’est bien fini cette histoire…_Pour les souvenirs rigolos et pas chers, faites un tour dans les boutiques de la Croix-Rouge, Armée du salut, etc. El Gato a trouvé un maillot de foot suédois pour 0,5 euro, et Christophe a carrément acheté le survet de l’équipe de Mariefred._Ne dites pas de mal des gens dans la rue, ils sont nombreux à comprendre le français. _Vous connaissez la marque Bacon ? Pas sûr. Le team se compose de gens qui n’auront jamais leur tête dans Thrasher, (Benji Galloway, Tim Johnson etc., matez la vidéo sur le net) mais qui réduisent n’importe quel park en bouillie. Ces gens-là sont passés en Suède l’été dernier, résultat : des planches Bacon partout. Bref, si vous voulez vendre votre camelote, vous pouvez faire autrement que changer de coiffeur ou passer à la télé. Il est possible de skater vite et fort, ce qui donne aux jeunes fans l’envie d’acheter votre disque, euh... votre pro model... Ici, ça marche encore. C’est fou, non ?_comme d’hab, on voit des ados en slim et même en slim short (les mecs sont plus minces que les nanas, c’est difficile à repérer qui est quoi) qui ont fini leur journée au bout de trois ollies slip fwitch 900° ratés. Parfois, les plus rebelles fument UNE CIGARETTE ! Bref, c’est pas Marseille, mais faut savoir ce qu’on veut ! Bon, vous irez voir par vous-mêmes...

LExIqUE DE SURVIEHeJ : bonjour/salutHeJ DÅ : (prononcer

« hey do ») : salut/au revoirÖL : (pr. « eule ») bière

JA tAcK : oui, merciNeJ tAcK : non merci

KORV : saucissePRUtt : prout

KUK : zizi

LE PARK InDooR Il y a une vingtaine d’années, la ville a eu l’idée de transformer un gigantesque entrepôt de congélation en maison des djeunn’s. Ainsi, chaque chambre froide (plus d’une centaine) est devenue un local de répétition pour tous ceux qui ont un groupe, le reste du bâtiment a été aménagé pour accueillir toutes sortes d’activités, du basket au Taï chi en passant, bien-sûr, par un skatepark. Et quel park ! Contrairement à chez nous, où on considère que tout ce qui dépasse 1,50m relève des X-Games, les Suédois pensent à tout : un rez-de-chaussée avec un parcours street, et à l’étage une méga-rampe de 4,20m, un mini-bowl et un pool avec un coping brutal. De quoi faire plaisir à tout le monde, et surtout aux vieux comme nous. Même El Gato s’est mis à carver ; tous les mêmes, ces foutographes : quand on a la flemme de skater, on ramasse un appareil et on peut poser tranquille, ha ha ha ! Les vieux, justement : après les US, la Suède doit être le pays avec la plus forte scène old-school d’Europe. En arrivant, on a constaté que les locaux avaient tous entre 35 et 45 ans, un excellent niveau et étaient motivés comme des puceaux en rut.

www.ptrskate.com (le site de Stefan Hauser)www.nordskateparks.com (pareil en plus petit)www.coyotegrindlounge.com (le shop du siècle : street, pool, slalom, free, old-school (sisi), et une micro dans le magasin. La totale.)www.vert.nu (l’actu de le la courbe en Suède)www.stockholmskatepark.com (super accueil, super structure, super park)

Christophe Corso, FS smith à Avesta Jean, FS grind dans l’over-vert’ de Nordpool

qUELqUES tRUcS AnEcDotIqUES SUR LA SUèDE_La conduite : ça change vraiment des assassins du volant chez nous : on risque majoritairement de s’endormir en raison de l’uniformité des paysages, du peu de voitures croisées et des vitesses limitées à 70 ou 50km/h sur les nationales. Si vous devez faire deux heures vers le nord (comme pour aller au park d’Avesta, évitez la tisane et la musique country, optez plutôt pour du café et Slayer)._La bière : si vous achetez ce que vous croyez être une bière du type Heineken normale en supermarché, vous risquez de vous demander pourquoi elle a le goût de flotte. Si vous voulez autre chose que de la light, faut acheter dans les magasins d’état, toutes les bières de consommation courante ne dépassent pas les 3,5°. Nous, ça nous a bien arrangé, on était en pleine forme le matin._Bon allez, on va parler des filles, puisque les lecteurs l’exigent. D’accord, on voit des blondes, mais comme on n’était pas à Stockholm le samedi soir, on n’a rien vu qui mérite le détour. Faut dire qu’on n’avait pas non plus 18 ans, hein… Il semblerait toutefois que les effets conjugués d’internet, de la télé, et de la malbouffe fassent ici plus de dégâts que chez nous. Les visiteurs sont souvent surpris par l’hystérie

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Michael voyage beaucoup, fait beaucoup de skate, et passe souvent dans les magazines. en bref, il fait bien son travail. Le mien, de travail, c'est de faire des interviews, des photos, et de faire que ce magazine sorte en temps et en heure. Depuis le temps que je fais ce job, j'ai dû interviewer Michael au moins trois fois. Alors cette fois, j'ai juste voulu qu'il me parle des photos qu'on avait choisi pour cet article, pour changer. On pensait tous les deux que c'était une bonne idée. On espère que ça vous plaira !Portait Kévin Métallier

Intro tura

*

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“Ce spot est un truc fou à rider, il y a plein de trucs à faire, mais finalement pas grand-

chose ! Les autres avaient skaté la vague et je voulais trouver un autre truc à faire. C’était

pendant le Battle of Normandie, on avait un peu la pression parce que les spots étaient

assez éloignés les uns des autres, et il ne fallait pas perdre trop de temps, donc j’ai essayé

pop shove it front, et à chaque fois ça partait en couille parce qu’il fallait arriver et repartir

tout droit, et puis le sol est dégueulasse, donc j’avais fait ça…”

“J’avais vu ce spot une fois, et je n’avais pas trouvé comment le skater, c’était il y a longtemps, avec Stéphane et Julien Gauvry, on y était passé en allant à Chelles, tout au début du skatepark. Ca fait un bail ! Et j’y suis retourné avec Jean récemment. Je me souvenais juste que c’était légèrement en descente, et j’avais cette image de Yann Garin en airwalk entre les arbres, donc je voulais vraiment faire un truc là-bas. Et j’ai toujours aimé ce genre de spots où on peut arriver vite et s’envoler un petit peu, comme en snowboard… Jean s’est calé en haut avec son fish eye et j’ai fait tuck knee… On avait les portes de la bagnole ouverte, avec la musique à fond, après on n’a pas arrêté de faire le petit snake, celui de Ricardo Fonseca dans la vidéo Cliché !”

séquence par tura

photo par Jean feil

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“C’est à Bangkok, sous un pont, sur un spot qui est un point de rencontre des skateurs locaux, c’est même un peu éclairé le soir… En fait on avait essayé une séquence dans le même genre il y a quatre ou cinq ans, la première fois que j’y étais allé, avec Cédric Viollet, mais je n’avais pas réussi. C’est bien casse-gueule, les blocs s’enchaînent assez vite, et cette fois-là c’est rentré facilement… Je me suis quand même pris des gamelles en montant, en bloquant sur le premier bloc, j’ai failli mettre la tête dans le deuxième ! Mais bon, j’ai eu un coup de chance et c’est rentré ! Derrière il y a une sorte de marché avec une mini-fête foraine où il vendaient des spécialités, des sucreries bizarres, des trucs à moitié vivants…”

“C’est un spot qu’on peut rarement skater parce que c’est un bust [un spot skatable peu de temps à cause de la police ou des gardiens- ndlr] complet. C’est en plein centre, à côté d’Alexander Platz, il y a des caméras, des passants, tu peux le skater une heure si tu as de la chance, ça grinde super bien… Il y en a deux comme ça qui se suivent, mais il y en a un qui est déjà tout défoncé. Peu de gens l’ont déjà skaté et il est quand même déjà tout défoncé, donc c’est compréhensible qu’on se fasse virer... ”

séquence par Jean feil

photo par adam sello

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“Mon pote Antoine est toujours à bloc de trouver ou de construire de spots, parfois il

s’enflamme un peu même ! Mais un jour il m’a emmené à cette mini à Biscarosse que je

connaissais depuis longtemps parce que mes parents ont une maison là-bas, mais je ne

l’avais jamais skatée, c’était privé, et je ne connaissais pas les mecs… Mais aujourd’hui

ils ne skatent plus et ils ont installé la mini rampe vers la zone industrielle. Donc on y est

allé, et on a essayé de l’arranger un peu parce que le bois est tout mou, le coping tombe à

moitié quand tu le touches… Et en voyant le décor derrière, on s’est dit qu’il y avait un truc

à faire avec Kév, donc on y est retourné et on a fait ça. Mais c’était compliqué, il y avait des

orages, à chaque fois qu’il voulait faire la photo il se mettait à pleuvoir, on a dû nettoyer la

rampe au moins quatre fois avant qu’il ait la photo !”

“On était à Shenzhen et on n’arrêtait pas de se faire virer de partout à cause de tous les skateurs qui cassent tout parce qu’ils vont tous aux mêmes endroits se livrer à des « battle tricks »… La première fois qu’on y était allé, il y a 5 ans, c’était beaucoup plus facile. Donc on s’est dit “allons voir dans une autre ville”, à 13 heures de voyage de là… On a trouvé deux spots, dont ce street gap. On a commencé à le skater, et forcément, ça a ramené du monde, donc on s’est fait virer, parce qu’ils n’aiment pas les rassemblements. Mais j’étais à deux doigts de le faire ce flip back, donc on est revenu plus tard. C’était compliqué pour Kév, parce qu’il y avait beaucoup de trafic, il y avait toujours une moto ou une bagnole qui passait… Mais le gap était parfait, un peu en descente, pour pouvoir arriver avec un max de speed... ”

*

photo par kévin métallier

photo par kévin métallier

« Je remercie les photographes pour leur motivation et surtout pour leur patience, Element pour tout ce qu’ils font pour moi, Chris le meilleur TM et « papa » du crew, Phil, patron et motivateur, Chonmar, Grilladin et Nickels pour le footage (de gueule), ma chérie pour être là pour moi, ma famille, mes potos et le crew de Soma bien-sûr ! »

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Florent Bavouzet est une sorte de fantôme dans le paysage skateboardistique français. Il a toujours été là, sans vraiment l’être… Il y a quinze ans, il était de tous les contests, il a eu mille sponsors différents, des sérieux, d’autres carrément farfelus, il a eu un « pro model » (chez 9yards), il a tenu un skateshop, bossé pour un distributeur… Bref, il a roulé sa bosse, et vu un peu toutes les facettes du business en France. Il n’a jamais cessé de skater, plutôt très bien d’ailleurs et pourtant, il n’a jamais vraiment « percé ». Si ce n’est donc la gloire qui le fait avancer, qu’est-ce que c’est ? Bavouze

Florent

Photos G

rozeille &

Loïc Texte F

redd

Mute grab © grozeiLLe

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D’où viens-tu ? Qui es-tu ?à la base, je viens de Châteauroux dans le Berry, c’est un peu à côté de Bourges… on dit «nom de diou», «ben tu vois», «ça pleut», «pochon» etc. C’était pas si paumé que ça à une époque, il y avait les skate camps (de Bourges) avec Willy Santos, Matt Beach ou Kevin Staab… Mais je ne skatais pas encore, j’étais trop jeune, je suis un vieux-jeune en fait ! 31 ans bientôt 32, aïe ! Je suis sur Lyon depuis 3 ou 4 ans, aujourd’hui je skate aujourd’hui uniquement du street et de la courbe, plus du tout de park sauf en béton. J’affectionne tout ce qui est DIY, les spots dégueu genre

ditch, bassin etc. Je skate beaucoup avec MDV, Régis et autres amis et le crew Wall-Street, les Antiziens...

Raconte-nous dans les grandes lignes ton parcours dans le skate. Je crois que tu as été champion de France, et je sais que tu as participé à l’un des premiers Grand Prix de Lausanne…Ah, ouais… J’ai commencé par skater la rue à l’état pur vers 1989 on va dire.

C’était donc ambiance banks, one foot, boneless… Tout ça après avoir vu « la nuit de la glisse » au cinéma ! Oui c’est con, mais c’était des extraits de la « Street On Fire »

(Santa Cruz) il y avait aussi du mono-ski et tous ces trucs de type fun. Avec mes potes, on s’est dit que ça serait pas mal de pirater la vraie vidéo et donc voilà, c’est Natas qui m’a donné goût au Skate ! Ensuite il y a eu Public Domain (Powell & Paralta), mais là où j’ai vraiment peté un plomb c’est quand « Hokus Pokus » (la vidéo H-Street) est sortie. ça a été le vrai choc, je sortais devant chez moi, sur la route, pour apprendre des tricks… Impensable maintenant. Après j’ai eu ma période courbe/mini-rampe. Je kiffais et il faut dire que j’avais des facilités pour les airs. Bon là j’étais toujours un « skateur libre », jusqu’au jour où la mairie de Chateauroux a créé

un club et construit une Big, donc attention, j’étais officiellement adhérent à la Fédé de Skate et je me suis mis à la Vert’. Le directeur du club, Rico, un skateur, nous a dit : « maintenant on va bouger », et là, de 94 à 99, on a fait les contests… Je me souviens de mon premier contest en Big, j’avais fait troisième, gagné du matos, j’étais à bloc… C’était fou, les « Authentik Skate Week-end », ou les coupes de France. C’était aussi l’époque où tu n’avais plus le droit de faire des catchs, c’était drôle ça. Bref, j’étais devenu un « contest-boy » comme un peu tout le monde à l’époque d’ailleurs. De fil en aiguille j’ai choppé des sponsors, alors attention : Duffs, Simple,

Bavouze

Florent

« JE SUIS UN VIEUX-JEUNE EN FAIT ! »

FS 180° © Loïc beNoît

FS lipslide flip out ©

Grozeille

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Airwalk, Genetics, Boks (Reebok), Savier, Arcade skateboards, Dickies, et même T&C (Town & Country) ! J’étais bon commercial et encore, la liste est longue... J’ai fait quelques résultats en contest et puis la fédé a payé une tournée aux meilleurs riders de contest de l’époque, donc on est partis en van avec tonton Bétille (R.I.P.), Fradin, Haziza, Couliau etc. au contest de Lausanne, mon premier contest européen. Là, on m’a inscrit d’office en Big et en Street. J’étais un peu nul en modules de « street » d’ailleurs à l’époque et en plus j’avais une belle paire de lunettes ! Finalement, je m’en tire pas trop mal en « Street » mais je ne passe pas les demi (finales). Mais le pire était à venir : avant de faire mon run de Big, je m’échauffais avec Burnquist, McKay, Mike Crum qui montait au-dessus de moi en nollie front… 540 indy devant ma face sur l’extension. Je voulais me désinscrire direct ! J’étais planté sur la plateforme avec mes pauvres runs, mais j’ai tout de même fait mes deux runs, le public a juste applaudi pour un trick, un flip back à 15cm au dessus du coping, que je savais faire un peu… Ensuite, j’ai aussi été deux fois champion de France en 97 et 98, en Street et même en mini une année, mais bon, j’étais pas une buse mais c’était un peu la période creuse quand même… Puis vers 2002 j’ai habité à Clermont-Ferrand, j’ai un peu lâché les contests, j’ai eu un skateshop, c’était cool et en même temps une

prison pour moi mais c’est là, un peu tard, que j’ai commencé à faire des images vidéo et photos. J’ai fait quelques parutions vite fait, mais j’ai jamais vraiment cherché la médiatisation, et voilà, aujourd’hui je suis à Lyon et ça skate.

et à quoi ressemble ta vie aujourd’hui ?Je fais une formation en informatique, la semaine, j’ai bientôt fini. J’ai un peu de mal à dormir à cause de Léo-pold. J’ai un bébé qui vient d’avoir un an, donc j’ai passé une année terrible… j’embrasse la maman au passage ! Biberons, couches… C’est pas tous les jours facile. Faut

promener le chien aussi. Du coup le skate c’est un peu en mode zombie, il y a les apéros-bière du soir ou soirée sans alcool, c’est bien aussi. On se fait des missions photo ou vidéo, des concerts de hardcore avec Barbich’ de Wall-Street, Kamtar, Luidgi, Grozeye… On se défoule bien,

c’est cool ! La vie est belle, je ne me plains pas, même si je suis parfois un peu « Jean-Pierre Bacri » dans mes propos ! Ca bouge bien sur Lyon, il y a toujours une avant-première vidéo, un contest sur une « jersey bar-rier » ou autre… Bon, il y a des crews différents mais ça me semble normal, on n’est pas dans un village et on ne peut pas aimer tout le monde non plus... Et puis mon futur projet, c’est être à la mode : au chômage donc, pour pouvoir rider les bowls, tiens Crolles et ceux du Pays Basque ! Mais ne vous inquiétez pas, je suis reponsable, je retournerais en entretien faire mon com-mercial, je suis père maintenant !

« JE VOULAIS ME DéSINSCRIRE

DIRECT ! »

Bavouze

Florent

BS flip © Grozeille

Florent remercie : ses parents, sa femme et son

fils Leopold, les potos skateurs : Macmij, Deb, Luidgi, Clem, Manu, Mdv, Régis, Loïc, le

jeune, Beer Run skateboards, Wallstreet Skateshop, Picture clothing, Marek de Hellwood

dist., Grozy, 8-6 remains, Skalpes, xgribouillex…

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LA TOURNEE MARCHANDISAGE

DE ANTIZDANS L’NORDD’LA FRANCE

Photos Loïc BenoîtTexte tura

Le marketing, ou marchandisage en français, c’est « l’ensemble des techniques et des méthodes de

stratégie commerciale » d’une entreprise. en clair, c’est l’utilisation de tous les moyens disponibles pour

faire la promo d’un produit.

Pour Antiz, c’est monter dans un van, aller dire bonjour à tous les skateshops qu’ils peuvent croiser

sur leur route, et surtout, faire un maximum de skateboard.

cette année, leur presque traditionnel Marketing tour s’est déroulé en deux parties, d’abord le sud (paru

dans Sugar #105), puis le nord que voici (si l’on veut bien considérer que La Rochelle et Limoges se

trouvent dans le nord...). 20 jours et 23 shops visités, dont 6 à qui on a passé un coup de fil pour recueillir leurs impressions sur les notions de marketing de la

petite marque lyonnaise.

Samuel Partaix, FS carve du côté de Limoges

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Cédric, Woodies skateshopcombien de temps ils sont restés à Limoges ?Euh… Deux ou trois jours… mercredi et jeudi je crois…Ils ont dormi où ?Alors il y a une partie qui a squatté chez Thomas, mon webmaster, et l’autre partie, chez moi.Vous avez fait quoi alors ?Hmmm, le mercredi on les a amenés sur quelques spots en centre-ville, on a skaté jusqu’à dix heures (du soir), on est allé ensuite manger et on n’a pas fait grand-chose de plus après. Pas de grosse soirée, quoi ! Parce qu’on voulait les amener à un ditch le lendemain, et vaut mieux être en forme pour skater ça ! Donc le lendemain matin, je suis allé ouvrir le shop et on s’est tous rejoints vers onze heures, pour aller skater au ditch toute la journée. tu as fermé le magasin pour aller skater avec eux ?Non, j’ai demandé à Thomas de rester à la boutique.c’est un spot que vous skatez souvent, le ditch ?Non, c’est à 45 kilomètres de Limoges, on n’y va pas régulièrement. Et à chaque fois c’est la surprise de savoir si ça sera skatable ou pas… C’est le trop plein d’un lac, donc on ne sait jamais s’il y aura de la mousse ou des fissures dans le béton… Et là, quand on est arrivé, on a constaté qu’il avait été “retaloché” par endroits ! Vous avez pu skater tranquillement ?

Oui, ils sont même restés plus tard que prévu tellement le spot leur plaisait. Ils sont repartis vers 18h alors que nor-malement, ils ne faisaient qu’une seule journée par ville.Qui t’a le plus impressionné ?Franchement ? Les riders du shop ! Non, je plaisante, ils se sont tous tout de suite adaptés au spot alors que c’est vraiment rad’, autant au niveau de la courbe que du plan incliné. Julian n’a pas roulé longtemps mais le peu qu’il a skaté, il allait vraiment haut. Pareil pour Engelke, il ont trouvé les lignes direct ! Ils sont pros, quoi ! Quelle impression tu gardes de leur passage ?C’était cool, ils ont bien roulé, et pas seulement sur ce spot, ils ont skaté des spots à Limoges même où personne ne ride vraiment habituellement. Et puis ils n’avaient pas annoncé de démo ou quoi que ce soit, ils sont venus à la cool… Alors c’est pas le top pour la publicité même s’il y a quelques gamins qui sont venus voir.c’était une tournée marketing, mais sans marketing ! Voilà, ils sont juste venus rouler avec les riders locaux. Et je pense qu’ils ont été content de leur petit séjour, et de skater le ditch !

Juju Bachelier, FS ollie loin de Thionville (à Nantes)Gabriel Engelke, tré flip, Limoges

LIMOGES

THIONVILLEOlivier, Zone Libre skateshopQuelle impression tu gardes du passage d’Antiz ?Oh, tu sais, c’est pas la première fois qu’ils passent par ici, et c’est d’ailleurs toujours un plaisir de les recevoir. Ils sont cools, on rigole bien !Ils sont restés longtemps ?En fait, juste après une session à Metz, ils sont venus skater une petite mini pas très loin d’ici. Enfin quand je dis «petite» elle fait deux mètres de haut et dix de large ! Apparement, ça leur a plu, on a fait la session, ensuite ils sont venus squatter chez moi et ils sont partis le lendemain.Vous avez eu le temps de faire la fête ?Non, moi j’avais un truc de prévu ce soir-là, je leur ai laissé l’appart’ et je me suis barré !

est-ce que depuis leur passage tu vends plus de planches Antiz ?!Ah oui, mais ça ne date pas de cette année, ils passent ici depuis plusieurs années, pour leurs tournées ou sur les contests... Donc oui, ça aide. Mais c’est surtout que par rapport à d’autres riders, ils sont beaucoup plus détendus. Ils ont une bonne image.y’a souvent des pros qui passent par thionville ?Non, mais le fait qu’on soit à proximité du Luxembourg, ça en ramène, parfois. Rarement ! Cliché est déjà passé, les ricains de Circa aussi, il y a quelques années...

« par rapport à d’autres riders, ils sont beaucoup plus détendus »

LA TOURNEE MARCHANDISAGE « ils sont venus à la cool.

Alors c’est pas le top pour la publicité... »

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SAINT NAZAIRE

LE MANS

Alexis (& Jérôme), Fifty Fifty skateshopcombien de temps ils sont restés ?Ils sont arrivés vers midi, et ils sont restés toute l’après-midi. On les a ensuite hébergés, et ils sont partis le lendemain. Vous avez fait quoi ce jour-là, alors ?Eh bien, en fait, mon associé Jérôme a construit une mini-rampe dans le shop, on avait convié tous les skateurs, et à l’echelle de St Nazaire, on a trouvé qu’il y avait vraiment du monde, entre 20 et 30 skateurs… Donc on a ouvert le shop, ils sont arrivés, dit bonjour à tout le monde, et puis ils ont fait une petite démo sur la mini. Tous les riders du team n’avaient pas l’air super motivé pour skater, mais c’était quand-même assez sympa. Et puis on a vite senti que les kids avaient des fourmis dans le jambes, qu’au bout d’un moment tout le monde avait envie d’aller skater dehors. Donc on a fermé le shop (c’était le lundi de Pâques), et on est tous allé skater sur les spots de street de la ville… Enfin, à lire l’interview de Sam Partaix, apparement ça ne lui a pas trop plu… Oui, désolé, mais apparement, tout le monde n’avait pas le même avis…

Bah, en fait, c’était la première fois que des mecs d’une marque venaient rouler avec les skateurs de St Nazaire, donc pour nous, le bilan est super positif. Mais c’est vrai qu’en lisant le truc on était un peu déçus…Je suis sûr que St Nazaire n’est pas la “pire ville” comme Sam disait dans l’interview. c’est une ville portuaire, non ? et qui dit port, dit béton...Ecoute, nous on a passé notre enfance à défoncer les spots d’ici, donc oui, il y a des spots... Après c’est une petite ville, il n’y en a pas non-plus 15000...Certains ont bien vieilli, notamment au niveau du sol, mais ça se skate encore, suffit d’avoir la motive !Vous avez un skatepark ?Ah le park ! Ca c’est le truc qu’on n’a pas à St Nazaire mais les choses avancent, la mairie vient d’accepter un projet donc on patiente. Les choses vont se faire mais ça prend du temps... Il y a beaucoup de choses qui sont en train de changer d’ailleurs, à St Nazaire...en attendant il y a Nantes pas trop loin...Oui, c’est à 60 kilomètres.et puis il y a la mini dans le shop !Ouais !

David (& Simon), Bamboo skateshopest-ce que c’était la première fois qu’ils passaient par chez vous ?Non, ils passent de temps en temps, surtout Sam qui vient parfois skater au park...Ils ont plus skaté ou plus fait la fête ?Il ont beaucoup plus skaté ! Et puis dans les bars à ce moment-là, il n’y avait pratiquement personne...Ils sont restés combien de temps ?Eh bien ils sont arrivés vers 14h et ils sont repartis le lendemain sur les coups de 11h...Ils ont dormi chez toi ?Oui, en partie. C’était relax, enfin, ils étaient cuits quand-même, en pleine tournée...Oui, quand tu fais une ville différente par jour...

C’est bargeot, tu arrives tu dis bonjour au shop, pour peu qu’il fasse beau tu skates jusqu’au soir, tu repars le lendemain et c’est comme ça tous les jours !Ils ont fait une démo ou que du street ?Que du street, parce que tout simplement il a fait beau et d’autre part parce que ça ne les branchait pas trop de mettre un casque au park, ce qu’on comprend très bien ! Donc essentiellement du street, et c’est pas plus mal...Les kids achètent plus de boards Antiz depuis leur passage ?Bah, de toute façon, ils ont une bonne image, du skate à la cool, simple, un bon état d’esprit !

BUY OUR STUUUUUUFF !

Léo Cormerais, local de St Nazaire, slappy 50-50 kickflip out

« à lire l’interview de Sam Partaix, apparement ça ne lui a pas trop plu… »

LA TOURNEE MARCHANDISAGE

« tu skates jusqu’au soir, tu repars le lendemain et c’est comme ça tous les jours ! »

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Julian Furones, FS crooked grind, La Rochelle

Yoann, Sirocco skateshopQuel souvenir tu gardes du passage d’Antiz ? On avait une météo dégueulasse, donc c’était pas l’idéal. Enfin, ils sont quand même allés skater sur le spot d’à côté de l’aquarium, ils ont roulé un peu, Gabeeb a fait une bonne line, et puis ils sont allés sur d’autres spots, mais la météo a ruiné la session. Là où c’était amusant, c’est qu’en fin d’après-midi, on est allé se faire un “barbe-courbe” chez un pote qui s’est construit une micro dans une vieille grange, bien à l’arrache ! C’est une micro qui a dû nous coûter 50 euros, et ce jour-là, on avait mis des plaques en marbre en guise de coping, donc c’était rigolo, ils étaient comme des coqs en pâte là-dedans ! c’est bien leur truc les mini-rampes rad’ !Oui. Donc ça s’est finit sur une bonne session là-dessus et ils sont repartis le lendemain. Donc c’était pas vraiment une démo.

Non, on ne pouvait pas inviter tous les kids, c’était pas vraiment gérable, c’était plus une session avec quelques locaux. Qui t’a le plus impressionné ?Je dirais Sam, parce qu’il a réussi à caler un trick de din-gue sur la micro. En fait, il y a un mur à 30 cm derrière le coping et il y a une sorte de vieille fenêtre qui a été bouchée à 70 cm de haut, une sorte de petite marche, et nous, on ne s’était jamais dit qu’on pourrait faire quelque chose là-dessus, et eux l’ont fait direct, Sam en back tail et Juju en frontside. Furones était aussi hallucinant…Ils sont restés combien de temps ?Ils sont arrivés vers midi, et ils sont repartis le lendemain, vers onze heures.Vous avez fait la fête le soir ?Eux étaient déjà un peu fatigués, il leur restait encore

pas mal de dates à faire, donc c’était pas la méga soirée, mais on était une dizaine, c’était sympa, on a bien rigolé. C’était pas une tournée marketing ! Mais c’est une bonne formule, c’est plus dans le sens “on n’est pas des stars, on est des skateurs comme vous !”.

Medhi, Zeropolis skateshopQuelles impressions tu gardes du passage de Antiz à Lille ?En fait, c’était un peu chaud parce qu’ils étaient super fatigués, ils arrivaient de Tours et ils avaient prévu de se reposer ce jour-là. Mais comme il a fait beau ils ont skaté quand-même. Il n’y a que Hugo qui venait de les rejoindre sur la tournée qui avait de l’énergie.Ils sont restés combien de temps ?Un jour. Ils sont arrivés dans l’après-midi, on les a hébergés le soir et ils sont partis le lendemain. Ils ont skaté quel spot ?Un spot un peu sketchy, sous un pont, c’était pas la

session de folie mais c’était cool !en gros c’était pas la caravane du tour de France, avec démos et autographes...Non, enfin, je crois que c’est pas ce qu’ils recherchent. A part dans certaines villes où parfois il font des petites démos sur le skatepark central, apparement, ils viennent plutôt dire bonjour au shop avant d’aller skater à droite-à gauche.c’est pas ce qu’on appelle du marketing.Ah ah, non ! Mais globalement, d’après les skateurs à Lille il y eu un bon ressenti !

LA ROCHELLE

LILLE

DANS L’NORDD’LA FRANCE

« ils avaient prévu de se reposer ce jour-là. Mais comme il a fait beau ils ont skaté quand-même ! »

« ils étaient comme des coqs en pâte là-dedans ! »

Hugo Liard, FS 180 to kickflip for the ladies

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Numéro Douzeoscar candon switch 180°

paris © TURA

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ryan decenzo Impossible nose blunt slide, moNtréaL © FéLix FAUCHER

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JB Gillet smith grind to switch crooked grind, LyoN © pierre DutiLLeux

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Ben chadourne rock’n roll, New york © NicoLas HUYNH

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Photos etienne Lobelson

Berlin 23/24 mai

Park 1 Bastien Salabanzi / 2 Axel Cruysberghs / 3 Thomas Weber / 4 Yannick Schall / 5 Maxime Genin / 6 Mack McKelton / 7 Ruben Rodrigues / 8 Helder Lima / 9 Ricardo Paterno / 10 Maksim Kruglov / 11 Lukas Danek / 12 Dennis Busenitz Bowl 1 Martin Jurasek / 2 Jürgen Horrwarth / 3 Anders Tellen / 4 Julian Dykmans / 5 Seb Daurel / 6 Jan Tomsovsky

AdidasCLASH2009

Je sais ce que vous pensez : "ouais mais ce contest, c'était y'a trois mois, on n'en a plus rien à foutre !". Mais souvenez-vous,

il n'y a pas si longtemps, avant l'ère d'internet, il n'y a même pas 10 ans, il fallait attendre quelques

semaines avant de voir apparaître les premières images d'un contest. Tout va beaucoup plus vite

aujourd'hui, et on peut déjà pratiquement voir tous les contests en direct sur internet (comme c'était d'ailleurs le cas pour celui-là). C'est absolument

génial, mais nous, on s'attache encore aux bonnes vieilles traditions et on continuera à vous parler de

contests dans ces pages, après que vous ayez tout vu sur le net. Parce qu'on est des dingues, et têtus en plus !

Mais surtout parce que dans 10 ans, 20 ans, ou même plus, les trois mois qui nous séparent de ce contest auront disparu, tout comme les

images que vous avez déjà vues sur votre écran d'ordinateur au sujet de ce Clash. Ces deux pages imprimées seront les derniers vestiges de cet

évènement et je suis sûr que ça vous fera quelque chose de les revoir. Bastien aura sûrement fait quelques comebacks, Daurel aura fait marrer

la terre entière et Max pourra montrer à ses gosses ce qu'il savait faire avec son skateboard. Quant à nous, on ira voir les nôtres, de gosses, se

balarguer sur les rails parfaits des Jeux Olympiques, et on se dira que c'était mieux avant ! - DT

Yannick Schall, BS noseblunt slide Maxime Génin, FS shove it boardslide

Bastien Salabanzi, big flip FS boardslide

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Je me doute bien que l’équipe DC Norvège, ça vous passe un peu au-dessus de la tête mais le fait est qu’ils sont restés une petite semaine, dans le but de finaliser leur vidéo, et même si je suis un vieil aigri (et parisien de surcroît), je suis allé leur tenir compagnie pendant quelques jours. Parce que dans l’fond, j’suis un type ouvert, et j’aime bien rencontrer des gens. Bref, ces norvégiens-là affectionnent le skate dit “technique”, limite sportif, et pour la plupart, c’était leur première fois à Paris. Et comme les touristes qui ne pensent qu’à la tour Eiffel, Notre Dame et le Louvre, eux n’avaient que Bercy, Créteil et Le Dôme en tête. Alors oui, c’est un peu dommage de limiter Paris à ça, mais bon, c’est quand-même des sacrés bons spots et je dois dire qu’ils ont été particulièrement efficaces pour les piloner les uns après les autres. Notamment sur le 3-plat-3 de Créteil où je ne résiste pas à l’envie de vous énumérer les tricks rentrés en l’espace d’une heure : nollie flip, tré-flip, switch BS flip, switch heel flip, FS big spin, FS 180° late

shove it, nollie big spin, et j’en oublie encore un ou deux. Tout ça à cause d’Henning Braaten qui s’était mis en tête d’y faire fakie tré, qu’il a presque fait d’ailleurs. Et sur chaque spot c’était à peu près le même festival, à tel point qu’au bout d’un moment, un FS flip sur les quatre blocs de Bercy, ça ne vous impressionne même plus. Surtout quand pendant la session, un certain rouquin qu’on surnommait jadis Harry Potter (Adrien Bullard), se pointe et rentre tré flip (sur les 4) en deux essais (la veille de celui sur les 5). Le truc c’est qu’au même moment, on publiait une photo du même trick (au même endroit) de Michael Sommer, qui était du voyage donc, dans ces pages (Soma #9), et qui a dû se sentir un peu bizarre à ce moment-là… En tous cas, du footage, ils en ont récupéré, et à l’heure où je vous parle, il se pourrait même que le montage de leur vidéo soit finalisé. Surveillez le site (somaskate.com), on vous tiendra au courant de où et comment ça sort. J’aurais même encore quelques séquences du 3-plat-3 à vous montrer...

u n e p a g esur le team DC norvège en visite à parison aurait pu faire plus c’est sûr, mais on a sûrement une bonne excuse par tura

Henning Braaten, FS tail slide FS flip out

D’habitude, au printemps, ce sont les américains en mal de promo et de footage que l’on voit débarquer à Paris. cette année, “crise” oblige, personne n’a daigné faire le voyage outre-Atlantique (au moins dans le sens USA-europe), et ce sont des hordes d’européens qu’on a vu débouler sur les spots. c’est triste à dire, et malgré tout le mal que je pense des américains, c’est bien dommage. Parce qu’ils nous font toujours bien rêver ces cons-là avec leurs grandes gueules et, il faut bien l’avouer, leur capacité à surmonter les montagnes d’ABDs (de tricks “Already Been Done”, déjà faits quoi…). enfin, bref, on s’est contenté d’européens cette année, et en particulier pas mal de scandinaves. Parmi eux, le team Dc Norvège.

Herman Stene, FS 180° late shove it

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1 une chaussure gauche Skylow de chez Supra en “tuff & ducktape” / 2 un polo à rayure de chez Element / 3 le pantalon de Dylan Rieder de chez Analog, slim et bien huilé / 4 un t-shirt Fuct façon “Jaws” (rien à voir avec Aaron Homoki) / 5 une board Trauma pro-model pour Guy Fawkes, bandit de grand chemin / 6 une paire de chaussettes Supra pour l’été / 7 un t-shirt Ezekiel avec des petits triangles dessus / 8 une chemise à capuche RVCA, une bonne idée ! / 9 un t-shirt ZooYork noir en taille L / 10 une veste Elwood en coton, mais avec une capuche cependant / 11 une chaussure Vox basse, en synthétique pour les végétariens / 12 un t-shirt Supra dont la sérigraphie a un peu coulé 13 des trucs pour mettre sur les poignets et absorber la sueur de chez ZooYork / 14 le pro-model skatable de Dylan Rieder de chez Gravis IV / 15 une casquette Vans avec un autocollant brillant (à enlever après achat s’il-vous-plaît) / 16 un t-shirt Trauma à l’effi gie d’un autre truand et qu’on appelait “Unabomber” / 17 une paire de lunettes à la mode de chez Ezekiel / 18 une planche Antiz, pro-model Polo Labadie, roi des hobos.

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akim cherif - ollie down to backside lipslide - photo : Charley

jo chaboud • lionel dominoni • martin keller • mathieu lebaillisa jacob • jon monié • samuel partaix • kevin rodriguez • jj rousseau295, rue du faubourg st antoine 75011 Paris - metro nation - 01 43 67 59 67 - nozbone.com

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1 Une chemisette équipée de carreaux de la maison Carhartt / 2 Une autre chemisette, toujours à carreaux, mais de marque Element / 3 Un short de bain, obligatoire en été, de chez Volcom / 4 Un T-shirt Analog venu tout droit de l’espace / 5 Un T-shirt complètement noué de chez Ambiguous / 6 Une planche à roulette Sancheski de couleur rouge 7 Une autre pour les cakes, une True Glide jaune / 8 Une DC noire et fonctionnelle, la « Park WC », taille US9 / 9 Une Half Cab pro, violacée et noire, qui défonce / 10 Le pro model de Kyle Leeper chez Etnies, la « Perro » / 11 Un T-shirt RVCA, simple et efficace / 12 Un blue jean griffé WeSC, fourni sans écouteurs, ni piles / 13 Une Metropolitan avec des Super-Zeros gribouillés par Simon Trüe / 14 Une Yama-Carhartt pour le toujours très pressé Ferit Batir. La déco est de Elzo (www.elzo.be) / 15 Un Tish Vans X The Germs, pour les vieux punk rockeurs / 16 Une Chemise que je garde, merci à Ambiguous.

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E N V R A CE N V R A C

L ’ I N T E R V I E W I N A T T E N D U E

Pierre-André Sénizergues ce qui suit est l’interview d’un des plus grands patrons de l’industrie du Skateboard. Un gars « qui pèse » : Pierre-André Senizergues, PDG de Sole technology (etnies, emerica, éS…) un petit Français parti faire fortune aux U.S.A comme ils disent sur M6… Pour nos jeunes lecteurs qui ne connaîtraient pas très bien son parcours, je me permets de rappeler qu’il était l’un des meilleurs freestylers au monde vers la fin des années 80, originaire de banlieue parisienne, il est parti vivre le rêve de skateur pro en californie et il y est resté. Même si je n’ai jamais compris pourquoi il fallait mettre des genouillères pour faire du Freestyle, ou comment on pouvait se prendre la tête plus de cinq minutes sur le même trick, en fait, je n’ai jamais compris comment on pouvait faire du Freestyle, j’ai toujours éprouvé une sorte de respect pour Pierre-André (j’ai poussé le vice jusqu’à acquérir son « street model » chez Sims, à l’époque…). c’est qu’il a l’air sympa ce type, on a envie d’être son pote. Bon, aujourd’hui, il est à la tête d’une boîte un peu plus grosse que nos « Éditions du Garage », il a trois assistantes, dont une qui exige de voir les questions avant de me laisser l’interviewer, mais il est toujours sympa, et il parle encore un peu français, alors ça va. Rencontre dans ses locaux gigantesques de Lake Forest, dans un bureau rempli de chaussures fluos, en californie, donc. - FD

est ce que tu peux nous parler de l’époque où tu es parti aux U.S. Qu’est ce que tu avais en tête ?J’ai commencé en 78, on faisait du skate avec des planches en plastique en banlieue, les gens nous prenaient pour des cascadeurs, des fous, parce que c’était tout nouveau, ils n’avaient jamais vu ça. Puis on est allé au Trocadéro, c’était La Mecque du skate et bien-sûr je lisais les magazines américains, « Skateboarder magazine » notamment. Les photos étaient prises en Californie, il avait l’air de faire toujours beau, ils avaient des super skateparks en béton, les skaters étaient super forts… Donc j’ai toujours voulu faire du skate là-bas. Et quand je suis arrivé, c’était une surprise pour eux, parce qu’à l’époque il n’y avait pas vraiment d’échanges entre les US et l’Europe. Les seuls endroits où l’on pouvait rencontrer des Américains en Europe, c’était dans les skate camps. J’étais allé à celui de Rattuik en Suède, il y avait Rodney Mullen, Steve Caballero, Mike McGill et j’avais halluciné, c’était la première fois que je voyais des Américains, ils avaient un tel niveau…

Mais tu étais déjà connu en France quand tu es parti, non ?Oui, quand je suis parti en 85, j’avais déjà gagné les championnats de France, j’avais dû gagner 15 fois les championnats d’Europe (rires), parce qu’il y avait plein de disciplines à l’époque, il y avait le slalom, la rampe, le saut en longueur, la vitesse, le combiné… Bref, y’avait plein de catégories et je faisais un peu de tout.

Puis tu t’es spécialisé dans le Freestyle.Le Freestyle à l’époque, c’était notre « Street », c’est ce qu’on pouvait faire dans la rue, le « vrai » Street n’existait pas encore. Puis, quand je suis arrivé ici en 85, ça commençait tout juste. Je faisais pas mal de Street avec Mark Gonzales, Natas Kaupas, Steve Rocco etc.

Mais quels étaient tes plans quand tu es arrivé, tu

avais déjà en tête de diriger une boîte comme Sole tech quelques années plus tard ?Ha ha, pas du tout, les six premiers mois, je m’étais acheté une vieille voiture pour pas grand-chose, et je dormais dedans. Puis j’ai commencé à gagner des compètes, donc je gagnais à chaque fois de quoi rester un peu plus longtemps… Et puis j’ai rencontré les frères Rautureau au Trophée de Paris en 88. Leur famille était dans la chaussure depuis 200 ans, et puis il y avait l’histoire avec Platoon [Alain Montagnet, un skateur de

l’époque qui avait commencé à faire « Etnics » avec les Rautureau - ndlr]. Les Rautureau étaient très attachés à Etnics par rapport à Platoon, mais je sentais bien que ça ne pouvait pas décoller. à l’époque pour lancer un business il fallait être en Californie, maintenant c’est plus pareil, l’Europe est beaucoup plus forte, mais à l’époque c’était impossible. J’ai donc commencé

à dessiner quelques modèles, j’ai essayé de changer un peu le design, parce qu’à l’époque ça partait un peu dans tous les sens, dans toutes les couleurs… C’était un peu trop surf, il fallait faire quelque chose de plus sobre. J’ai donc commencé à travailler sur la Rap, la Ollie King, puis j’ai dessiné un modèle pour moi, la Senics. On a fait la Natas en même temps. En fait, on avait l’idée de faire un modèle pour le street, un pour le freestyle et un pour la rampe. Donc j’étais le rider freestyle, Natas c’était le streeter et pour la rampe, finalement ça s’est pas fait.

Ça devait être Klaus Grabke, c’est ça ?Oui, Klaus Grabke, ou Chris Miller aussi. Quand ça a foiré avec Grabke, on était parti pour prendre Chris Miller, mais il avait un agent à l’époque, et du coup c’était tellement prise de tête, qu’on a laissé tomber… Puis on s’est concentré sur Natas. Donc ça a commencé comme ça, j’ai lancé Etnies ici en 89, mais ça n’a pas marché du tout, on a eu que des problèmes [rires] de production, de livraison. Puis il y avait une récession, tous les magasins fermaient, c’était l’enfer total. Pourtant on avait, entre

autres, Natas, Rudy Johnson, Eric Dressen dans le team, mais ça n’a pas décollé. Il a fallu attendre 1994 pour que ça décolle enfin. J’ai donc galéré pendant cinq ans, mais, pendant cette période de récession, tout le monde s’est cassé la gueule, Vans et Vision ont fait faillite et Airwalk a pris une claque gigantesque, alors ils ont décidé de laisser tomber le skate pour partir dans la mode… Donc, finalement, en 94 il y avait enfin un marché pour Etnies. Et puis à cette époque, les skateurs skataient avec des chaussures basses, ils coupaient leurs chaussures montantes [l’époque des Gazelles et des Clydes -ndlr], c’est donc la nouvelle direction qu’il fallait prendre, et puis le marché est revenu...

L’aventure aurait été la même sans Natas ?C’est difficile de savoir, mais si ça n’avait pas été Natas ça aurait été un autre. Gonz par exemple. Parce que je le connaissais même mieux que Natas à l’époque.

comment vois-tu l’intérêt que portent la marque à la virgule et celle aux trois bandes au marché du Skate ?Ha ha, la virgule ! Niké ? [rires] C’est sûr que c’est un peu difficile, eux ils viennent de la course à pied, c’est différent. Mais ceci dit, c’est comme ça, faut faire avec. Je ne sais pas ce qui va se passer avec eux dans l’avenir, avec les skateshops notamment, mais en tout cas, nous, on reste dans le skate.

comment se fait-il qu’on n’ait jamais vu une collab’ consolidated/etnies (Don’t Do It). Vous semblez être la boîte idéale pour ce genre de projet…[Il se marre] Non, notre but, c’est de faire la meilleure chaussure pour les skateurs, de supporter le skate au maximum, pas de rentrer dans des polémiques. ça ne m’intéresse pas…

Lakai qui ressort la Koston 1, c’est le genre d’hommage qui fait plaisir ou bien ?Je vois pas ça comme quelque chose de négatif. Ce qui est important c’est que je suis toujours pote avec Eric et tous les gars du team [Lakai]. Et puis ça m’étonnerait qu’elle marche aussi bien que la première Koston...

Vu de l’extérieur, j’ai trouvé amusant de voir Lakai sortir la Koston puis juste derrière emerica qui ressort la Marc Johnson. Ça a des petits accents de guéguerre à la Blind-Powell, il y a quelques années…Oui, mais non. Il y a toute une mode du rétro dans le design en ce moment. On reprend des choses du passé, c’est tout.

J’ai cru comprendre que tu étais très impliqué dans l’économie responsable. tu peux nous en dire un peu plus ?En fait j’ai remarqué depuis très longtemps que j’avais du mal à respirer quand je faisais du skate à Paris et dans les grandes villes en général. Et puis après avoir skaté ici, au bord de la mer, ou à la montagne, comme quand on a fait le contest au Grand-Bornand, j’ai réalisé à quel point l’environnement était important pour le skateur. à la base, pour qu’il fasse du skate, le skateur a besoin d’une planète, sinon ça marche pas [rires] ! Donc, déjà, on n’utilise pas de pétrole dans nos colles, tous les emballages sont faits avec des produits recyclés et on utilise aussi beaucoup de produits recyclés dans les chaussures. En fait je me suis dit qu’il fallait à tout prix savoir combien de Co2 Sole tech produisait, et d’où ça venait, parce que pour le réduire, il faut commencer par savoir où il est. Est-ce que le transport consomme plus de Co2 que la fabrication des lacets par exemple ? Donc en 2007 on a fait faire une

« C’éTAIT UN PEU TROP SURF,

IL FALLAIT FAIRE PLUS SOBRE »

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une étude écologique de l’entreprise qui a duré environ un an, et on s’est aperçu qu’on créait 40 000 tonnes de CO2 par an, entre la fabrication en Asie, les bureaux aux US, en Europe et en Asie. Et on s’est aperçu que 58 % venaient de la fabrication des chaussures et 18% de l’emballage et le reste c’était le transport et quelques autres postes moins importants. Il a donc fallu qu’on réduise notre impact sur ces deux postes. En fait, les usines en Chine utilisent beaucoup le charbon comme source d’énergie alors on a déplacé notre production vers le nord du pays où ils utilisent l’énergie hydraulique. Et ici, le bâtiment fonctionne à l’énergie solaire. On a 616 panneaux solaires sur le toit, on produit plus d’énergie qu’on en utilise. En fait, ce qui est incroyable, c’est que la technologie pour remplacer le pétrole existe déjà. Il y a l’énergie solaire, le vent, l’énergie thermique, c’est juste une question de leadership. Et c’est moins cher en plus.

J’ai vu le MtV cribs de Ryan Sheckler dernièrement. Une télé dans chaque pièce, deux 4x4, une berline… tu n’as jamais essayé de lui parler de respect de l’environnement ?Ha ha, oui c’est vrai. Mais j’essaye de ne pas imposer les choses, j’essaye déjà d’améliorer les choses à mon niveau, j’en parle aux riders bien-sûr, mais Ryan il est chez nous en tant que skateur… Par contre, on a d’autres riders qui sont beaucoup plus impliqués, comme Rick McCrank ou les frères Malloy en Surf, et même Brian Deegan en MotoCross.

Il roule au GPL ?Non, mais j’essaye de voir si on ne peut pas faire changer l’industrie du MX, les faire passer en motos électriques. C’est possible, j’en ai essayé une l’autre jour, et c’est des motos qui accélèrent plus vite parce qu’elles ont plus de couple. La technologie est là, y’a plus qu’à… Mais pour en revenir à Ryan Sheckler, déjà dans ses chaussures, il y a des produits recyclés, des colles sans pétrole, après, chez lui il fait ce qu’il veut. On ne peut pas être partout…

et tu as encore le temps de skater un peu au milieu de tout ça ?Oui, dès que j’ai une minute j’essaye d’en faire. J’en fais un peu ici au skatepark, mais souvent j’essaye d’aller à la plage, comme avant, j’aime bien. Parfois je rencontre des anciens skateurs, c’est assez drôle. Ils me disent « hé, mais tu fais encore du skate toi ? » Alors j’en fais pas comme avant c’est sûr, ni aussi souvent, mais au moins une fois par mois, ça me prend, il faut que j’aille faire du skate…

eh bien bravo, ce sera le mot de fin.

L E J E U - C O N C O U R SC H A K A - S O M A

ce MOIS-cI, ce SeRA 8 JeUx De ROUeS eStAMPILLÉS SOMA De LA MARQUe cHAKA À GAGNeR ! AtteNtION, c’eSt DU 55MM (PARce QUe c’eSt ce DONt ON RêVAIt), ÇA ROULe VIte !

Remplissez correctement le questionnaire qui suit et renvoyez-le à l’adresse ci-dessous :1 Quel animal figure sur la roue ?2 Nommez 3 riders Chaka.3 Où sont fabriquées les roues Chaka ?4 Qu’est-ce qu’un « power slide » ?5 Combien, en général, y a t-il de roues sous un skateboard ?

Adressez vos réponses avant le 31 août 2009 à : Soma - Concours Chaka, 13 rue de l’Isère, 38000

Grenoble.

« LA TECHNOLOGIE POUR REMPLACER LE PéTROLE

EXISTE DéJà »

C A VA D E V E N I R V R A I

www.somaskate.com

Bon, ok, on vous avait annoncé ça il y a des mois, mais là, on tient l’bon bout, le nouveau somaskate.com devrait être en ligne à l’heure où vous lisez celles-ci, de lignes.

Après deux ans de bons et loyaux services, notre bon vieux site en Flash devrait avoir laissé sa place à un tout nouveau site en HTML, bien plus facile à mettre à jour, donc plus vivant, et réalisé par Jérémie Villermaux, qu’on voit parfois faire des cascades dans les magazines... En plus de ça, la rubrique vidéo sera dirigée d’une main de fer par le seul et l’unique Paul Labadie, à qui l’on doit, entre autres, les vidéos Antiz. Y’aura même des bannières pub, comme pour les vrais sites ! - DT

L E B O U Q U I N

Chaque ville possède son spot incontournable. A Paris c’est La Vague (allez, le Dôme aussi… si ça peut vous faire plaisir) et à Montréal, c’est le Big O. Le spot est tellement dingue que deux de ses inconditionnels (Barry Walsh et Marc Tison) en ont fait un livre. Pipe Fiends raconte l’histoire du tunnel qui reliait le village olympique au stade d’athlétisme pour les J.O. de 1976 et qui deviendra par la suite le full-pipe « naturel » le plus skatable du monde. Et comme l’a dit un jour Bill Danforth : « The Big O was much better served for skateboarding than for the Jock Olympics ». - DT

"Pipe Fiends"

210 pagesISBN : 0-9739550-4-0

Alex Gavin, five-o flip out © FeLix FAUCHER

LA VIDEO QUI FAIT BIEN PLAISIR

Tous les articles qu’on avait jusqu’ici lus dans les différents magazines de skate au sujet de ce petit pays plus réputé pour ses (très) jeunes filles “faciles” ne nous montraient que des européens voire des américains en mission photo et vidéo. On finissait presque par avoir des doutes sur l’existence d’une scène skate locale en Thaïlande… Sauf que depuis quelques années, une solide connection Genève-Bangkok s’est établie, et qui a permis à la scène locale de s’émanciper. De là est né Preduce Skateboards, dont “Sambai” est la seconde vidéo, et qui démontre que les locaux n’ont rien à envier à leurs collègues occidentaux (oui, nous, les blancs et riches), surtout au niveau des spots.La vidéo en elle-même reste assez classique dans sa forme, avec quand même de bonnes intros pour chaque rider (ils n’ont pas oublié d’être drôle), mais ce qui choque le plus c’est bien l’oppulence de spots, parfaits pour la plupart et quasiment jamais vus. Bon, il y a bien quelques images de Chine surexposée ces temps-ci, mais le reste n’est qu’une succession de spots de toutes les formes possibles aussi incroyables les uns que les autres. A voir donc, autant pour tout ce marbre que pour les locaux qui subissent largement l’influence “tech” des Suisses, et qui ont d’ailleurs fini par dépasser l’envahisseur… - DT

"Sambai"

... Pierre-André (suite)

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La référencedes skateshops on-line

Official Team :

Marc Haziza

Camillo Reyes

Bastien Salabanzi

Antoine Verhille

Pierre Borde

Remy Taveira

Raphael Docq

Shop d’Ivry ouvert du Mardi au Samedi - 01 46 720 71069 av. Danielle Casanova 94200 IVRY sur Seine

Par une froide soirée de novembre, ma copine et moi sommes

montés à bord d’un train pour effectuer le court trajet séparant notre appartement parisien du Château de Versailles. Elle avait enfin réussi à me motiver pour aller voir l’exposition de Jeff Koons qui était sur toutes les lèvres. Bien que n’ayant jamais été fan de ses « œuvres », l’idée de voir le Château de nuit et de me promener dedans avec Caroline m’attirait. à ce moment, j’étais loin de me douter que mon opinion sur Koons, en tant qu’artiste, éveillera en moi une aspiration aussi surdimensionnée que ses œuvres. En arrivant à Versailles, une courte distance à pied sépare la gare du Château et constitue une fabuleuse promenade pour tout Américain, qu’il soit touriste ou ancien combattant. Cette vieille ville française est un véritable livre d’histoire à ciel ouvert ; aucune connaissance n’est nécessaire pour l’apprécier. De grands arbres bordent les boulevards et les tavernes rustiques sont remplies d’habitants locaux et de touristes. Avec l’air froid de l’hiver qui m’emplissait les poumons et la main de la femme que j’aime qui me réchauffait, cette expérience avait tout d’un songe.En progressant le long du boulevard facilement indiqué, le ciel était illuminé par les lumières du Château. L’obscurité qui pesait sur la propriété accentuait son éclat aux proportions bibliques. Marchant sur les pavés, il était difficile de ne pas avoir l’impression d’arriver au bout d’un long pèlerinage. Des grilles dorées surmontées des symboles de la royauté surgirent de l’ancienne rue. La cour était sculptée de toutes parts, d’énormes structures architecturales en roc reposant sur de hautes colonnes. à gauche, on apercevait la cathédrale du Château incrustée d’icônes religieuses. Des vitraux, un toit en pointe, des piliers sculptés, des gargouilles médiévales, tout était typique du début des années 1700. Juste à gauche, à l’intérieur de la cour principale, se trouvait l’endroit où les Français ont construit une entrée moderne pour l’exposition de Koons. Celle-ci n’était pas dans rappeler le « Gates Project » (projet des tonnelles) de Christo et Jeanne-Claude. Carole et moi étions quelque peu amusés de voir cette structure et cette forme, uniquement parce qu’elle nous semblait complètement hors contexte étant donné les circonstances. C’était d’ailleurs le thème de la soirée que nous nous apprêtions à passer. à l’intérieur de la cour, à l’endroit où l’on entre dans l’exposition, on apercevait un grand ballon représentant une fleur dont la célébrité a largement précédé notre visite. Dès que je l’ai vu, je n’ai pas pu m’empêcher de balayer l’espace aux alentours à la recherche d’un clown géant qui l’aurait laissé traîner là. Je l’imaginais en train d’enjamber les murs du palais, de kidnapper Caroline et de grimper au sommet de la cathédrale dans ce qui pourrait être version contemporaine de Koons Kong. Une fois réfugiés en sécurité à l’intérieur du palais, nous avions la certitude que le clown géant était passé par ici car quelqu’un avait transformé le Château en tente de cirque et sculpté plusieurs miroirs déformants en guise de décoration. En fixant un immense chiot en chrome, on parvenait à se voir selon la perspective déformée de l’art. Le monde environnant se précipitait dans ce tableau au contraste troublant qui mêlait l’ancien et le

contemporain. S’agissait-il du miroir que l’Amérique tenait face au reste du monde ?Je pense que comme moi, Caroline fut immédiatement déçue de la valeur artistique de ce que nous avions devant les yeux. Aucun de nous ne s’attendait à quelque chose de vraiment merveilleux de la part de Koons, mais de voir son art américain préfabriqué, à base de plastique et de formes métalliques, emprunté à des objets de tous les jours, moulés, grossis puis déposés au cœur de ce Château époustouflant qui comporte certaines des plus belles salles au monde, tentait tout simplement du crime ! Alors que ces pensées me venaient à l’esprit dans certains couloirs autrefois arpentés par Marie Antoinette, je me suis aussi dit : quel accomplissement pour l’artiste. J’imaginais le rire qu’il avait dû laisser échapper après avoir enfin apporté les touches finales à son installation, quitté les lieux et s’être enfermé en toute sécurité et en toute tranquillité dans sa suite d’hôtel. Je pense qu’il avait certainement dû s’agir du rire le plus prodigieux de toute l’histoire de l’art moderne ! Un crustacé était tombé d’un fil de funambule et s’était pendu avec un câble de sécurité ! Un énorme homard en plastique pendait du plafond attaché par une chaîne en plastique rouge. Il s’agissait ni plus ni moins d’une baudruche à 7 € ; d’un jouet gonflable sans trou de plaisir mais qu’importe : Koons s’en est quand même servi pour baiser tout le monde. Juste derrière le homard en plastique se trouvait l’un des tableaux les plus fabuleux qu’il est possible d’admirer avec son cadre doré, fait à la main ; de merveilleuses œuvres d’art étaient exposées jusqu’au plafond, de tous les côtés. Le Château en soit est une œuvre d’art vivante. Ses murs en marbre et ses parquets, ses anges incrustés d’or qui pendent depuis le plafond, les lustres en cristal dans chaque pièce. J’imagine à quoi ce palais devait ressembler bien avant l’ère du plastique, quand tout était éclairé à la chandelle et que les couloirs étaient habités par une princesse. Une bassine de lit utilisée par Marie Antoinette dont le contenu était jeté à la poubelle… exactement ce qu’on devrait faire avec les œuvres de Jeff Koons ! Je rigole en pensant ce que les critiques ont écrit à propos de son génie et me demande si Versailles possède un trou suffisamment grand pour enterrer sa merde ? Peut-être qu’il pourrait utiliser toute cette porcelaine pour construire une cuvette de WC géante. Dans le jardin, nous tombons sur une grosse tête de cheval taillée dans un buisson. J’imagine que quelqu’un a enterré le reste – ou alors tout simplement que le King Clown l’a décapité.Cependant, j’admire cet homme qui a réussi à réaliser une ARNAQUE de cette ampleur et a permis à ma copine et moi de passer une superbe soirée à Versailles. Mais quand je pense à tous ceux qui sont venus voir cette expo avec tant de sérieux, je suis envahi par la tristesse. Ils sont loin de se douter… qu’ils se sont fait avoir par un roi de l’ARNAQUE ! Cela dit, je n’emprunterai plus jamais ces couloirs sans rendre hommage à celui qui est certainement le plus grand ARNAQUEUR de notre siècle. De « let them eat cake » aux ballons géants qui l’accompagnent, du Flim Flam Man à Catch Me If You Can, visiblement Koons est toujours en fuite !

Le 4 février 2009, ParisS.H.Bourne

LA CHRONIQUE DE SCOTT BOUR

NE

Traduction : Aurélia Ruetsch

[email protected]

T H E W O R L D FA M O U S

Skate rockThe US Bombs

The GoatBad Shit 3’sSkate art

Mark GonzalesNeil BlenderEd Templeton

Back in 2010One foot tail grab

Pressure flipstreet plants

contests 90’sAttitude Festival

Provins skate contestHalloween skate contest

UpstairsLeo Romero

Brandon WestgateJeremy Wray

MarianoVideo Days

MouseFully Flared

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J’aurais tendance à dire oui. Il y a de l’auto-censure, comme dans toute publication à vocation commerciale. Lorsqu’on reçoit un texte qui balance sur telle personne ou telle marque, on pèse le pour et le contre, et on décide à ce moment-là si on remanie le truc ou si on le vire, purement et simplement.

Comme Fred l’expliquait dans son Intro du numéro précédent, Soma vit laborieusement de la pub et il

faudrait qu’on soit vraiment stupides pour ouvertement “talkshitter” sur untel ou telle marque qui investit chez nous. Autant essayer de leur ex-pliquer, en privé, les erreurs commi-ses ou à éviter. Pas question non-plus de brosser tout le monde dans le sens du poil, mais pourquoi ne pas faire un effort quand certains font des choses bien, au grand regret de certains qui souhaiteraient régler leurs comptes avec le Skate via notre magazine (ou notre blog) ou simplement qui jubi-

lent à tout le temps remuer la merde.

Il arrive bien-sûr que l’on partage des avis vindicatifs, mais il est à mon avis préfèrable de faire l’impasse sur certaines choses affligeantes du skate plutôt que de les enfoncer. C’est sûr, tout le monde n’est pas gentil et tout n’est pas beau dans le skate. Mais on préfère rester positifs, parce que dans le fond, on aime le skate bien plus qu’on le déteste. - Dt (& FD)

L A Q U E S T I O N

Y a t-il DE la cEnSurE chEz SoMa ?

L ’ I N T E R L U D E H I S T O R I Q U E

Ca faisait un moment qu’ils en parlaient, les Chellois… Fatalement, après le park couvert et la mini, il leur fallait un bowl, et à force de parcourir le Pays Basque espagnol et la Belgique, il fallait qu’il soit en béton ! Le projet mûrissait depuis des mois, et a finalement éclot au printemps : un coping à 1,40m, des courbes plutôt douces, et deux bosses pour ceux qui trouvaient ça trop lent. C’est fait maison, avec les précieux conseils de Ian, Mike et Benoît de Brusk (l’asso bruxelloise qui fait les choses comme il faut) à qui l’on doit notamment le fameux park de Namur. Le seul bémol, dans l’histoire, c’est que nos bons Chellois se sont un peu laissés aller et ont explosé le budget (à bon entendeur…). A part ça, ils sont heureux, et même des nouvelles idées de bétonnage massif pour la suite (quelqu’un a parlé d’un pool ?)… - DT

cosanostraskatepark.blogspot.com

Les boards Zorlac « Metallica » (il y a eu 5 décos, toutes de Pushead et une dizaine de shapes différents) font partie des boards des 80’s les plus recherchées dans le milieu des collectionneurs. On en a vu atteindre les 400 dollars sur eBay et je pense qu’on peut faire bien mieux (pire ?). Si vous en voulez une aujourd’hui, il va falloir vous accrocher, économiser et vous préparer à passer des heures sur votre ordinateur. Ces planches ont commencé à voir le jour autour de 1985 (jusqu’à 1988 environ) à l’époque où Metallica était en pleine ascension et où les membres du groupe skataient réellement. James Hetfield s’est d’ailleurs cassé le bras en skatant alors qu’ils étaient en tournée avec Ozzie en 1986. Suite à quoi, leur label leur a fait signer un contrat leur interdisant de monter sur un skateboard… Ce petit détail a certainement contribué au succès de cette board également.Mon pote David, lui, a trouvé cette board en rentrant chez lui un soir. Il sortait d’un bar, complètement saoul avec son pote Alf et la planche les attendait là, par terre à côté d’une poubelle. Comme Alf n’en a rien à carrer de Zorlac et des « bay area thrashers », il l’a laissée à David, comme ça. Une chance que ce soir-là, je n’ai pas été avec eux, parce que pour pouvoir la ramener chez lui, il aurait au moins fallu qu’il me casse le nez et comme effectivement, il est plus costaud que moi, non seulement j’aurais pas eu la board mais, aujourd’hui, j’aurais un nez tordu. - FD

« Quand j’étais enfant, je priais tous les soirs pour avoir un nouveau vélo. Puis j’ai réalisé que ça ne marchait pas comme ça avec Dieu, alors j’en ai volé un et j’ai prié

pour qu’il me pardonne. » - Emo Philips

BETONNAGE CHELLLOIS

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david couliau - 50/50 into the bank • photo: bertrand trichet

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« enivrés d’une force indéfectible et unis dans un magma abscons, les mânes, par myriades, aboliront leur éphémère anonymat à la lueur d’un jour nouveau. »- Lorne Auber (c’est un pote, il est dingue)