sociologie des religionsby max weber; jean-pierre grossein

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EHESS Sociologie des religions by Max Weber; Jean-Pierre Grossein Review by: Jean Séguy Archives de sciences sociales des religions, 44e Année, No. 108 (Oct. - Dec., 1999), pp. 122-123 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30127520 . Accessed: 14/06/2014 18:33 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.229.44 on Sat, 14 Jun 2014 18:33:28 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Sociologie des religions by Max Weber; Jean-Pierre GrosseinReview by: Jean SéguyArchives de sciences sociales des religions, 44e Année, No. 108 (Oct. - Dec., 1999), pp. 122-123Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30127520 .

Accessed: 14/06/2014 18:33

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

ment et administrativement bien organisde i

I'6chelle nationale. Cette analyse permet de comprendre les mdcanismes d'intdgration de ce nouveau mouvement religieux a sa socidtd d'accueil et les relations particulibres que la communaut6 bahA'ie entretient depuis ses dd- buts avec l'ensemble de la socidtd. L'dtude fait ressortir que la communautd baha'ie ne voyait pas la soci6td en g6ndral comme un endroit dont il fallait se d6tourner, se couper, mais qu'elle encourageait au contraire l'engagement actif de ses membres dans l'action sociale.

Parmi les 616ments particuliers qui ont con- tribud au d6veloppement de la communautd bahai'fe au Canada, I'A. s'applique a relever les contributions des femmes bahi'fes, qui ont joud un r81e critique dans les dynamiques de propagation de la nouvelle foi entre 1898 et 1948. II faut noter que la communautd bahi'fe a de fagon consistante attird une large propor- tion de femmes, qui constituaient a l'6poque 70 % des membres. L'affirmation explicite, dans les textes bahi'is, de l'dgalit6 des femmes et des hommes explique en grande partie, selon l'A., la participation active des femmes dans I'enseignement et l'administration de la foi baha'ie.

Entre 1898 et 1948, la communautd bahai'ie a attird plus de 550 personnes, tous des Cana- diens, r6sidant dans 84 localitds a travers le Canada (elle en comptait 15000 en 1993). Malgrd le petit nombre de ses adhdrents et le fait qu'elle soit encore peu connue, la commu- nautd bahai'fe, affirme I'A., mdritait bien qu'on lui consacre un volume entier, car ce nouveau mouvement religieux, en ddpit de sa faible croissance, est aujourd'hui bien implantd au Canada, et I'engagement social de ses mem- bres commence i &tre reconnu, entre autres dans les domaines de l'dducation, du ddvelop- pement socio-dconomique et de la promotion des droits de l'homme. De plus, les rdcentes persdcutions des bah'ifs en Iran, surtout depuis la rdvolution islamique de 1979, ont largement contribud, grace a la couverture mddiatique de ces 6vdnements, a acc616rer le processus d'6mergence de la communautd baha'ie mon- diale hors de l'obscurit6 relative dans laquelle elle se trouvait.

En conclusion de sa recherche, W.C.V.D.H. souligne que peu de chercheurs en sociologie des religions s'intdressent a l'implantation, au Canada, de nouveaux mouvements religieux, surtout s'ils sont d'origine non-chrdtienne. Par I'dtude qu'il propose de la communautd baha'ie canadienne, il tente ainsi de remddier a cette faiblesse en analysant la chaine d'inter- actions qui a permis a ce nouveau mouvement

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religieux d'adapter ses mdthodes de propaga- tion au contexte canadien et en faisant valoir sa capacitd de se former une identitd collective fondde sur des enseignements religieux parti- culiers tout en tenant compte des caractdristi- ques de la culture dominante.

R6cit passionnant, analyse intelligente et ou- til de rdfdrence exceptionnel, il s'agit ici, somme toute, d'un ouvrage d'une grande va- leur, extremement bien conqu et prdsentd dans un style narratif qui en rendra la lecture facile et agrdable a une grande diversit6 de lecteurs, qu'ils soient baha'is, historiens de la religion ou sociologues. Ajoutons que les lecteurs peu informds sur la communautd baha'fe trouveront utiles les quelques pages consacrdes, en intro- duction, a une brbve prdsentation de la foi bahi'fe et de son fondateur.

Elizabeth Wright.

108.89 WEBER (Max).

Sociologie des religions. Paris, Gallimard- N.R.F., 1996, 545 p. (textes rdunis et prdsentds par Jean-Pierre Grossein, introduction de Jean- Claude Passeron) (coll. <<Bibliothbque des Sciences Humaines >>).

La rdception de la pensde wdbdrienne en France, lente a d6marrer, semble prdcipiter son rythme actuellement. Aprbs les presque r6cen- tes Promesses du monde de Pierre Bouretz (1996, cf. Arch. 96, pp. 17-39), et les travaux un peu plus anciens de Philippe Raynaud (1986 et 1987, cf. Arch. 65, pp. 195-206), de Cathe- rine Colliot-Thdldne (1990 et 1992, cf. Arch. 74, pp. 187-202 et Arch. no 84.28), ou ceux d'Annette Disselkamp (1994, cf. Arch. no 96.26), voici en effet un autre apport nou- veau : doublement intdressant puisque cette So- ciologie des religions ici 6voqude offre au lecteur a la fois des textes de M.W. et des com- mentaires sur la pensde de cet auteur.

L'ouvrage se ddploie autour de dix textes d'origines diverses, dcrits par M.W. entre 1910 et 1920: la moitid d'entre eux se trouvent ici traduits pour la premiere fois; I'autre moitid avait ddja dtd publide en langue frangaise, soit par les soins de J.-P.G., soit par ceux d'autres chercheurs. Les items en question sont prdsen- tds dans des traductions nouvelles ou retou- chdes a des degr6s divers. Cette pratique de la < retraduction >> et/ou de la << rdvision >> d6ckle, chez J.-P.G., un souci particulier des << trans- ferts linguistiques >>. On retrouve ce trait dans la < Prdsentation >> (pp. 51-125) de l'ensemble des textes traduits; on le constate tout spdcia-

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

lement dans les dernibres pages de la-dite < Pr6sentation > (pp. 115-125), sous-titr6es << Traduire Weber >>, et qui comprennent un << Glossaire raisonn6 trbs bienvenu, d'une quinzaine de termes-concepts caractdristique- ment w6biriens.

Le rassemblement des pages de M.W. ici r&- unies s'est effectu6 autour d'une id6e : il s'agit de faire ressortir les fondements thdoriques de la sociologie w6bdrienne des religions; en par- ticulier, J.-P.G. d6sire souligner, par sa d6mar- che anthologique, < l'dconomie d'ensemble du raisonnement comparatif de M.W. sur les gran- des religions du monde a (Jean-Claude Passe- ron dans 1'< Introduction > de l'ouvrage).

De fagon caractdristique, L'Ethique protes- tante se trouve reprdsentde ici par la seule < Rdponse finale aux critiques > (1910). On ne saurait mieux souligner le peu d'int6r&t que J.-P.G. porte a cet essai; notre colligue semble consid6rer l'Ethique trop peu comparative - trop intra-chr6tienne dans ses comparaisons - pour aider a entrer dans la comprdhension d'une oeuvre qui est, pour lui, essentiellement de comparaison interreligieuse. Par contre, J.-P.G. retient pour capital l'apport de Economie et so- cidt~: ce < gros-ceuvre thdorique se trouve ici reprisentd par trois textes appuyds - en quelque sorte - par des 6crits d'autres origines - mais toujours de M.W. - concernant le con- fucianisme, la religiositi asiatique en g6ndral, ainsi que le judaisme antique. On le constate, c'est bien le biais comparatif dans son aspect le plus gindral qui se trouve privildgid. Cela explique le r6le-clef ddvolu dans la pr6sente anthologie a des textes probldmatiques et syn- th6tiques : Introduction a 1' < Ethique dconomi- que des grandes religions mondiales a,

Vorbemerkung aux Gesammelte Aufsiitze zur Religionssoziologie, a Zwischenbetrachtung a.

Signalons pour terminer 1'~ Introduction que J.-C. Passeron (EHESS) a dcrite pour ce livre (pp. 1-49): < L'espace wdbdrien (sic) du raisonnement comparatif >>. C'est bien en effet a dclairer le sens de ce a monumental raison- nement comparatif a (p. 26) entre religions, so- cle fondateur de la < Religionssoziologie a de M.W., que cette << Introduction > se consacre. Mais elle le fait d'un geste large, introduisant chemin faisant a la mdthodologie wdbdrienne, aux grandes articulations thdoriques de la so- ciologie religieuse de Weber, aux probl6mati- ques de socio-histoire de la culture dont la < Religionssoziologie > ne reprdsente qu'un des moments, dans une oeuvre de vaste 6ten- due.

L'ensemble des apports faits par cette So- ciologie des religions (au titre contestable) viendra peu a peu en discussion dans les tra- vaux futurs - en frangais et en d'autres langues - autour de M.W. On soulignera ici simple- ment I'accent mis (serait-ce un peu unilatira- lement, s'agissant d'une oeuvre complexe ?) sur I'importance de l'6conomie dans les travaux de M.W. et sur son refus de tout < iddalisme >. On remarque avec plaisir, par contre, que les deux commentateurs tiennent un compte prdcis du r61e large assignd par I'A. aux aspects po- litiques des dossiers dtudids. On regrette que ces m~mes collagues n'dvaluent pas avec au- tant de justesse le poids dont M.W. cr6dite la gdographie parmi les nombreux et complexes a facteurs causatifs qu'il dvoque, sans prd- tendre jamais en prdsenter une liste complete, ni en dire aucun qui pourrait paraitre explicatif en premiere ou derni&re instance. Enfin, il faut noter que l'attention port6e aux avanc6es r6- centes de la Gesammtausgabe est une caract6- ristique prdcieuse de ce volume.

Un ddtail mdrite d'8tre soulign6 encore: 1'<i Index analytique a de Max Weber, ayant 6td amputd de la totalitd de ses renvois par l'ddi- teur, J.-P.G. en a fait rdaliser une publication intdgrale. On peut se la procurer au SHADYC (CNRS-EHESS), Centre de la Vieille-Charitd, 13002 Marseille.

Jean Sdguy.

108.90 WEBER (Max).

Economie et soci~ti dans l'Antiquiti, prdc6- dd de Les Causes sociales du d~clin de la ci- vilisation antique. Paris, La Ddcouverte, 1999, 408 p. (introduction de Hinnerk Bruhns, traduit de l'allemand par Catherine Colliot- Thdline et Frangoise Laroche) (coll. a Textes a l'appui a, sdrie a Histoire classique a.).

Voici, enfin disponible en frangais un texte fondamental de la sociologie historique de We- ber - Agrarverhiiltnisse im Altertum (< Les rapports sociaux agraires dans l'Antiquitd >) dans son titre original - prdc6dd d'une remar- quable introduction par H.B. et de la c616bre 6tude w6bdrienne sur les causes du ddclin de la civilisation ancienne. Ce texte passionnant, dcrit en 1907-1908 pour une encyclopddie d'conomie politique est une synth~se histori- que unique: aucune dtude comparable de l'6conomie antique n'a 6td dcrite depuis. Il in- clut, dans une vision d'ensemble, I'histoire dconomique de la Misopotamie, de l'gypte, d'Israel, de la Grbce, de la pdriode helldnisti- que et de Rome.

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